Gloria. Gloria, la Cité Impériale, qui avait abrité le cœur du pouvoir de l’Empire Humain durant des siècles et des siècles. Anynduil s’y promenait, ses deux arcs dans le dos, ses deux épées courtes et son glaive de platine. Le poids de ses armes était contrebalancé par le fait qu’il ne portait pas d’armure. En effet, malgré ses origines Elfes, il croulerait sous le poids et ne serait plus aussi rapide qu’avant. On pouvait être solide ou rapide, pas les deux. Et l’Elfe avait fait son choix. Pour lui, la rapidité primait la protection, aussi utile soit cette dernière.
C’était jour de marché à Gloria, et les marchands appelaient de leurs étals les passants, qui s’y arrêtaient, regardaient les marchandises, et repartaient avec plus ou moins de choses selon leur bourse, leurs envie, et surtout le talent de vente du commerçant. Car ces derniers arriveraient à vous convaincre que le sucre était en fait du chocolat, pour les plus doués bien sûr.
On entendait les bruits de sac, les cliquetis d’armes et d’armures et surtout, le bruit de l’or échangé, le tintement des pièces qui passaient d’un propriétaire à l’autre… Tous les bruits d’une ville un beau matin, quand les marchands, qu’ils soient de Gloria ou non, installaient leurs étals dans le quartier.
On sentait dans l’air également, l’odeur du pain qui sortait du four, de la viande qui sortait des fourneaux… La faim le tenaillait, et il céda. Il entra dans une boulangerie et en ressortit avec une demi miche de pain chaud.
S’asseyant sur un banc de pierre autour de la place, il dégusta son repas, s’abreuvant lorsque la soif se faisait sentir à la fontaine se trouvant au centre exact de cette grande place.
Ayant fini de manger, le Rôdeur se releva et recommença à se balader dans les étals, et les boutiques. Il y avait beaucoup d’objets intéressants, mais sa bourse ne permettait pas de faire des folies, à l’inverse de cet enfant capricieux devant lui, avec un père plus que gentil, ou idiot, c’était au choix. Enfin bref, il n’était pas là pour jouer les conseillers d’éducation, d’autant plus qu’il n’avait pas d’enfant lui-même.
Un objet, dans la vitrine d’un couturier de Gloria, attira son attention. Une corne de chasse. Depuis tout petit, il rêvait d’en avoir une. Et elle ne semblait pas coûter trop cher, malgré sa magnifique apparence : seulement 60 pièces d’or. Any décida de pousser la porte du magasin et entra. Quelques instants plus tard, le sourire jusqu’aux oreilles, et sa corne de chasse à la ceinture, Anynduil sortit de la boutique.
La nuit n’allait pas tarder à tomber, aussi, il prit la direction d’une auberge, dont il voyait l’enseigne se balancer à quelques mètres de l’endroit où il se trouvait. Un pas après l’autre, savourant ce rêve d’enfant enfin concrétisé, et laissant sa tête se tourner d’une vitrine à l’autre, attitude qu’Iseriand n’aurait pas manqué de qualifier d’inadapté pour un Rôdeur, et qui donc lui aurait valu quelques « remontrances ». Mais c’était un des avantages à ne pas faire partie de l’armée régulière.
D’ailleurs, une armurerie sembla appeler son regard. Dans l’intention d’acheter quelques flèches, malheureusement de factures humaines, il y pénétra. Non, il ne voyait pas de flèches, mais au fond, dans une alcôve, et éclairée par des bougies, se trouvait une magnifique armure blanche. C’était véritablement un travail d’artiste, et elle avait due être fabriquée avec le plus grand soin. Il n’avait aucun mot pour la décrire, mais quelque chose souffla à son oreille qu’il devait la prendre. Quoi ? Il n’en savait rien, aussi, sans hésiter, l’Ombre Elfique se dirigea vers le vendeur.