20 juillet de l'an 7.
À la frontière entre les Terres Désolées et le Royaume Aldariens.

La journée touchait à sa fin. La forêt paraissait de plus en plus lointaine, tandis que les terres Aldarienne se rapprochaient de plus en plus à chaque pas. En une formation parfaitement établie, la petite troupe rentrait au bercail. Ou qu’elle regarde, Orfraie tombait forcément sur un soldat. Ils l’entouraient, elle et Luna, qui chevauchaient côte à côte. Et, à la droite de la régente, trottait tranquillement son lié, Alkhytis. Ce dernier ne pouvait pas encore voler à cause de son aile et n’était pas assez grand et fort pour porter sa liée. De toute façon, cette dernière avait Vaiwë, sa monture de légende. L’Ancestrale était impressionnée par cet être, cela va s’en dire.

Après une journée de chevauchée, tantôt calme, tantôt un peu plus mouvementée, la troupe était fatiguée. Tous à l’exception d’Orfraie, qui aurait pu continuer des jours. Mais ce n’était pas le cas de sa monture, un simple cheval, qu’elle sentait faiblir. Grâce à Luna, elle pouvait montrer et approcher les animaux sans problème grâce à ce collier, que la vampire gardait toujours très précieusement contre sa peau. Celle-ci, d’ailleurs, se pencha en avant sur sa scelle et vint caresser l’encolure de l’équidé, prononçant quelques mots en Elfique. La halte approchait, bientôt ils pourraient tous se reposer.

Quelque temps plus tard, la troupe arrivait dans une clairière, bordée d’un côté par un petit bois. L’endroit était dégagé de tous les côtés, sauf celui bordé d’arbres. Cet endroit n’offrait pas vraiment d’abri, mais si un ennemi approchait, il serait vu facilement. Le vampire entendait également le clapotis de l’eau, il devait donc y avoir un petit ruisseau non loin. Cela était bien venue pour les hommes, autant pour se débarbouiller un peu, remplir leurs gourdes ou avoir de quoi cuisiner pour le repas du soir.

Le regard bleu roi d’Orfraie se posa alors sur Luna, juste avant que celle-ci mette pied à terre. Autant pour s’assurer qu’elle allait bien que par simple envie. Le vampire savait qu’elles s’étaient connues avant sa transformation et qu’elles étaient proches. Bien entendu, elle ne pouvait s’en souvenir, mais Luna – autant par amitié pour Lewyn que pour Orfraie – l’avait accueilli au sein de son palais et de sa garde. Elle avait offert à la nouvelle née un toit, un but et son amitié. Cela comptait beaucoup pour l’ancienne princesse Elfe, qui prenait très à coeur sa mission, la protection de la régente. Toutefois… Le destin était cruel, car le sang de Luna attirait tout particulièrement la vampire, plus encore que tous les autres. Orfraie ne l’expliquait pas, mais cela rendait sa tâche plus compliquée et, bien entendu, elle s’était abstenue d’en informer la principale concernée… Seul Lewyn était au courant. Son père créateur, son frère, son guide. Elle n’avait aucun secret pour lui, et vis versa.

Finalement, la vampire mit pied à terre. D’une voix forte, elle informa les autres membres de la troupe qu’elle allait chercher du bois pour le feu, mais avant de s’éloigner, elle tourna son attention vers la régente. « Pour votre sécurité, restez ici avec Alkhytis. Je ne serais pas longue. » Lui dit-elle, même si ses mots sonnaient davantage comme un ordre. Le vampire maintint un contact visuel quelques instants, puis tourna les talons. Tout en se dirigeant vers le bois, elle rassembla son épaisse chevelure en une longue tresse, qu’elle passa sur son épaule droite.

Orfraie s’enfonça en silence dans le petit bois et commença à rassembler très rapidement de quoi faire un feu et le maintenir. C’était une tâche pénible, aussi préférait-elle s’en acquittait elle-même – elle qui était en pleine forme – plutôt que d’envoyer l’un des soldats. Ils avaient besoin de repos, pas elle. Lorsqu’elle jugea avoir suffisamment de combustible, la nuit commençait à tomber. La vampire jeta alors un coup d’œil derrière elle et, jugeant le moment opportun – elle était seule – elle sortit une gourde de sa sacoche des ombres. Il s’agissait de l’une des nombreuses réserves de sang qu’elle avait apportées avec elle et qu’elle avait pris dans les réserves d’Aldaria, avant de partir. Portant celle-ci à ses lèvres, le vampire retint avec peine un gémissement de satisfaction lorsque le liquide coula dans sa gorge, apaisant la brûlure de la soif. Elle en vida le contenu, puis en prit une seconde et fit de même. Elle avait besoin de se nourrir tous les jours et en quantité suffisante, aussi ne lésinait-elle pas. Tout en s'appuyant dos contre un arbre, l’Ancestrale portait donc une troisième dose à ses lèvres lorsqu’elle huma une odeur bien particulièrement. Suspendant son geste, elle leva son regard et le dirigea vers la source d’une telle flagrance.

« C'est ainsi que tu restes " en sécurité ", Luna ? »

Orfraie était quelque peu exaspérée par la témérité de la jeune Luna. Celle-ci m'était inutilement sa vie en danger en approchant et par extension, elle m'était celle de son lié en péril. Ces bois étaient un danger, n'importe qui ou n'importe quoi pouvait y rôder…. Et… elle même était un danger. Luna avait la chance d'être arrivée au moment où la Vampire finissait son repas, l'envie de la mordre était donc moindre…. Mais quelques minutes plus tôt auraient pu avoir raison de la force mentale d'Orfraie.

Toutefois, l'esprit de l'Ancestrale fut accaparé par autre chose. Un son. Un craquement. Quelque chose tombait de l'arbre. Quelque chose qu'Orfraie rattrape sans peine, mais qui la laissait… Dubitative. Qu'était-ce donc ? Cette pierre magnifique, finalement ouvragées… Puis il y eu un craquement. Suivant de beaucoup d'autres, jusqu'à ce que l'oeuf se brise et révèle son hôte.

Une partie de la coquille tomba dans l'herbe, mais elle n'en avait que faire. Une autre partie restait dans ses doigts, mais elle s'en fichait. Son regard et son esprit étaient tournés, accaparés , par la petite chose qu'elle tenait désormais dans ses bras. Son esprit sembla se remettre en marche lorsque la petite créature éternua. La Vampire su alors à qui elle avait à faire, comme si cela était le cours normal des choses. C'était un dragon, un nouveau né, comme elle et surtout … C'était son lié. Elle le trouva magnifique, avec ses petits écailles de jade. Car même dans l'obscurité, elle voyait parfaitement. Toutefois, peut être n'était-ce pas son cas, à lui. Et puis, elle voulait le voir encore plus, souligner sa beauté et sa majesté pour que tous se rende compte à quel point ce petit être était beau et puissant. D'une pensée, elle activa donc l'enchantement de l'un de ses anneaux et, aussitôt, une nuée de lucioles s'envolèrent, entourant Orfraie et son lié.

Elle le trouva encore plus magnifique ainsi, à la lumière. Ses écailles de jades reflétaient la lumière et le rendait encore plus magnifique. La vampire nota alors qu'il avait lui aussi les yeux bleus, quoi que un peu plus clair. Ils brillaient de vie et d'intelligence. Sa présence l'apaisait, apaisait sa soif, apaisait ses craintes. L'immortelle sourit, dévoilant ses crocs sans gêne. Elle était heureuse et se fichait bien que quelqu'un la voit, même s'il n'y avait que Luna cachée dans les fourrés.

Doucement, alors, le dragonnet bougea et vint loger sa tête contre sa poitrine. Orfraie portait sa cuirasse d'adamantine, aussi ne pouvait-elle pas sentir ses écailles contre sa peau, mais elle s'en fichait. A leur retour, elle le prendrait contre elle, contre son coeur glacé, contre sa peau, qu'elle soit glacée ou chaude comme celle d'un homme… Toutefois, elle le savait déjà, peu importerait car il l'aimerait et elle l'aimerait tout entier. Alors, doucement, la vampire vint poser sa main sur la petite tête écailleuse. C'est là qu'elle entendit sa voix dans son esprit. Il l’appelait. La sensation était… particulièrement grisante, agréable. Sans aucun effort, elle lui répondit, comme si cela était aussi naturel que parler ou marcher. Et ça l'était.

# Firindal. Mon doux lié de jade, mon amour, ma demie-âme… # Murmura t-elle, émue, en direction du dragonnet. L'émotion était-elle qu'une lame de sang glissa sur la joue d'Orfraie sans qu'elle y fasse attention.

Spoiler:

Les lucioles, Firindal dans les bras d’Orfraie, la Vampire elle-même et la régente à ses côtés… Cet ensemble donnait à ce tableau qu’ils représentaient quelque chose de magnifique à observer pour quelqu’un d’extérieur. Toute l’attention de l’Ancestrale était accaparée par le jeune dragon. Elle n’en revenait pas, mais peu à peu l’idée faisait son chemin dans son esprit en même temps qu’un nouveau sourire se dessinait sur ses lèvres charnues, encore un peu couvertes du sang de son repas. Dragonnière ! Qui l'eût cru ? Si quelqu’un lui avait dit que cela arriverait, quelques jours plus tôt, elle n’y aurait jamais cru.

Passant le magnifique dragonnet sur son bras droit, la vampiresse essuya, du revers de sa main, l’unique larme de sang qui s’était frayé un chemin sur sa joue. Elle reprenait doucement contact avec la réalité, à commencer par Luna qui se trouvait juste à côté d’elle. Étrangement, son sang ne l’attirait pas en cet instant, ou pas aussi fortement que d’ordinaire. Était-ce la présence dans son esprit de Firindal qui apaisait ainsi son instinct ? Si c’était le cas, cela était plus que reposant. La régente s’exclama alors, terminant de tirer Orfraie de sa contemplation. Celle-ci gardait le dragonnet tout contre elle en une étreinte protectrice – comme si elle avait peur qu’on lui enlève – mais tourna son visage pale vers sa protégée. « Je … je crois, oui. » Répondit-elle simplement. Elle caressait distraitement les écailles de jades, les trouvant à la fois douce et particulièrement résistantes sous ses doigts. L’ancestrale sourit devant l’enthousiasme de la jeune femme. Effectivement, cela ferait un nouvel ami pour Alkhytis, du moins Orfraie l’espérait. Après tout rien n’obligeait les deux dragonnets à s’entendre, même si elle en doutait. Le lié de Luna était particulièrement adorable, après tout.

Luna expliqua ensuite que le lien entre dragonnier et dragon pouvait être déroutant au début… et c’était le cas de le dire ! Orfraie prenait peu à peu conscience de ce lien, elle sentait le petit dragon, ses pensées, ses émotions… Mais c’était encore diffus mais pourtant parfaitement compréhensible. Il n’y avait pas de mots, pour l’instant, mais cela n’empêchait pas de se comprendre. Sans nuls doutes, avec le temps, pourraient-ils converser comme elle pouvait converser avec n’importe qui d’autre.

« Merci, Luna. Je ne manquerais pas de venir te voir si je m’interroge. » Se contenta de répondre la vampire avec un léger sourire.

La liée dorée tourna alors son attention vers Firindal, s’adressant directement à lui. L’ancienne princesse n’était pas certaine que ce dernier comprendrait les mots, mais peut-être pourrait-il saisir le sens de tout ce bruit – c’est ce que cela devait être pour lui après tout – via leur lien, à Orfraie et lui. Et pendant que Luna s’adressait à lui, l’ancestrale couvrit sa protégée d’un regard bienveillant, un léger sourire aux lèvres. Elle était contente de l’avoir près d’elle en cette heure de changement, de très grands changements. Luna serait une aide et un soutient très précieux, pour la suite, elle qui avait accepté Orfraie à bras ouverts alors que – le vampire s’en doutait – son ancien peuple lui tournait le dos.

En parlant de lui présenter Alkhytis, cela fit penser à Orfraie que les hommes, au camp, attendaient le bois. Le vampire se pourlécha les lèvres afin d’être certaine qu’il n’y avait plus trace de son repas, puis posa son regard sur le tas de bois, puis Firindal, puis enfin Luna.

« Je ne vais pas pouvoir tout porter. M’aiderais-tu ? » Demanda-t-elle.

Une fois le chargement de bois prêt, les deux femmes revinrent vers le camp, Firindal toujours dans les bras de sa liée. Lorsqu’elles émergèrent de la forêt, l’un des hommes s’approcha – surement dans l’optique de leur demander ce qui avait pris autant de temps – avant de s’arrêter brusquement lorsque son regard se posa sur le dragonnet. Il porta sa main droite à sa bouche, ses yeux s’agrandissant de surprise.

« Par le Dracos… » murmura-t-il, bouché bé.
« Comme vous dites. Il a faim et soif, pouvez-vous m’apporter de quoi le nourrir ? » Demanda la nouvelle dragonnière.
« Bien sûr ! Allez-vous asseoir. » Répondit le soldat avant de s’en aller chercher de quoi.

Orfraie déposa le peu de bois qu’elle portait près d’un rond de feu, puis s’assit à même l’herbe, en tailleurs, Firindal contre elle. La vampire sentait les regards sur elle. Elle sentait que les soldats la regardaient différemment… Ils la regardaient comme ils pouvaient regarder Luna et Alkhytis. Avec respect, parfois teinté d’une touche d’envie. Alors qu’avant, les rumeurs sur elle portaient davantage sur son statut de princesse déchue et de potentielle vampire, cette fois il s’agissait de murmures sur elle et son lié et pour une fois, il n’y avait rien de péjoratif dans ce qui se disait. Avec son ouïe, elle l’entendait très bien.

En attendant que l’homme revienne avec un peu de viande, la vampire sortit son outre infinie de sa sacoche des ombres, puis saisit un petit bol métallique qu’on lui tendait. Elle remercia le soldat d’un léger sourire, puis versa – de sa seule main libre – l’eau dedans. Elle le tendit ensuite à Firindal, tentant via leur lien de lui expliquer ce qu’il y avait dans ce bol. Le soldat revint à cet instant avec un peu de viande – peut-être même trop pour un si jeune dragon, Orfraie n’en savait rien – et la vampire saisit la planche de bois sur lequel il avait disposé les morceaux déjà coupés.

« Merci. »

L’Ancestrale lui adressa un léger sourire, puis posa un instant son regard sur Luna – qui était près d’elle – avant de reporter son attention sur Firindal. Elle déposa la planche sur ses jambes repliées et, une fois de plus, tenta d’expliquer à son lié ce dont il s’agissait. Se passer de mots était étrange, mais également reposant.

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Objet utilisé :

Outre infinie:

A peine la nourriture fut-elle déposée devant le dragonnet que celui-ci se jeta dessus avec gourmandise, le tout sous le regard attendrit d'Orfraie. Les morceaux étaient petits, mais pour Firindal il devait s'agit d'un véritable festin de fête.
La vampire l'observa sans rien dire, sans bouger, sans respirer… jusqu'à ce que le dragonnet lui propose de partager son repas. L'attention était particulièrement adorable et tira un léger sourire à la liée, mais malheureusement celle-ci ne pouvait accepter. Le faire comprendre au jeune dragon allait-être compliqué, lui qui était si jeune. Toutefois, il était important qu'il sache. Lentement, Orfraie tenta donc de lui expliquer ce qu'était un Humain et ce qu'était un Vampire. Lorsqu'il lui sembla que Firindal avait comprit la nuance, elle lui révéla leur régime alimentaire respectif. Les Hommes pouvaient manger de la viande et boire de l'eau, mais si Orfraie s'essayait à l'exercice, cela ne serait pas très glorieux. Elle lui expliqua alors se nourriture exclusivement de sang humain car pour elle, tout le reste avait un goût… Horrible. Elle ne précisa pas sa provenance, car cela dépendait. Elle avait actuellement avec elle des réserves issues du commerce écarlate, mais… Elle ne se privait pas de chasser lorsqu'elle se trouvait à Aldaria. Au contraire ! La Vampire aimait chasser… Elle en retirait un certain plaisir, un plaisir un peu malsain d'ailleurs… Mais tout en chassant, elle débarrassait le Royaume de nuisance plus ou moins sérieuses. Après tout, ses repas étaient tous des criminels.

Alors que Firindal engloutissait son repas, Orfraie vit Alkhytis pénétrer dans son champ de vision. Elle ne releva pas la tête à l'approche du cuivré, mais sourit en sentant son esprit effleurer celui de son lié. A travers leur lien, elle entendit ses paroles. Comme à son habitude, le Lié de Luna avait trouvé un joli surnom pour Firindal, comme il l'avait fait avec elle-même. Lorsque le cuivré tourna son regard vers Orfraie, celle-ci releva enfin la tête. Elle souriait paisiblement et envoya au jeune dragon un vague de bonheur, juste avant de lui répondre.

« Je te remercie, Chasseur d’Etoiles. »

La vampire sourit de plus bel lorsque le jeune dragon vint frotter sa tête contre elle. La vampire accueillie ce contact avec joie et n'hésita pas un instant à venir caresser le sommet de son crâne. Elle appréciait beaucoup Alkhytis, qui avait été le compagnon de nombreuses nuits depuis qu'elle vivait à Aldaria. Et Enetari, qui se trouvait probablement dans sa tente en compagnie de son lié, avait été celle de nombreuses nuit de Luna. Orfraie n’appréciait pas particulièrement la jeune Elfe – d'autant que sa présence était un danger de plus pour la Régente et une personne de plus à surveiller pour Orfraie – ce qui expliquait sûrement pourquoi elle n'était pas venue à la rencontre du nouveau né.

Invariablement, son regard se tourna vers Luna, qui se trouvait juste à côté d'elle. La présence de la jeune femme excitait son instinct, forçant la vampire à redoubler d'effort pour le faire taire. L'envie de mordre la jeune femme était présente, bien qu'étrangement atténuée. Était-ce grâce à Firindal ? Était-ce sa présence dans son esprit qui apaisait ainsi sa soif ? Si c'était le cas, cela était plus que bienvenue. Toutefois, Orfraie se surprit à fixer la gorge de la jeune femme, si bien qu'elle ouvrit sa sacoche des ombres – peut être un peu trop précipitamment – et y plongea la main. Elle en ressortit une gourde dont le contenu était plus qu'évident à deviner. La vampire n'aimait pas se nourrir en public. Elle préférait le faire dans son coin, seule, là où personne n'irait la regarder de travers. Elle savait que les gens avaient du mal avec sa nature… toutefois, elle ne pouvait et ne voulait pas s'éloigner de Firindal… Et à dire vrai, en cet instant, les regards des autres étaient bien la dernière chose dont elle se souciait.

L'Ancestrale porta donc sa gourde à ses lèvres et but, comme s'il s'agissait d'eau, à petite gorgées. Invariablement, ses lèvres se tachèrent légèrement d'écarlate. Quelques instants plus tard, quelques mots franchirent la barrière des ses lèvres charnues. « Cela change radicalement l'idée que je m'étais faite de mon éternité. » Une pointe d'amusement était clairement audible dans le ton de sa voix. Doucement, la Liée caressa la petite tête de Firindal, lui souriant tendrement. Elle dévoilait ses crocs sans s'en rendre réellement compte, mais s'en moquait. « Il sera plus compliqué d'exercer mon devoir. Je... je ne me vois pas le laisser seul une seconde. » Avoua la vampire dans un murmure, son regard se posant sur Luna.