Athillë accéléra l'allure malgré sa fatigue naissante, la maîtresse des chuchotis partait en mission, elle avait ouïe dire que l'armée de Vraorg était en marche pour le Protectorat. Cet imbécile de tyran blanc croyait donc que les Esprits allaient abandonné leurs protégés de la sorte ? Quelle belle farce. Tout ce carnage uniquement à cause de la libération d'un seul individu, comme quoi il en fallait peu pour mettre à sac tout un continent songea-t-elle toujours en pleine course. Quoi que non, il n'était pas tout seul, après avoir apposé sa marque il disposait d'une armée conséquente, raison de plus pour se hâter et rentrer livrer les informations recueillit à son camp. Même si aller à cheval aurait été d'une bien plus grande rapidité, la jeune elfe ne voulait pas se faire repérer, le claquement des sabots sur la terre générait des vibrassions et un son sourd. Se faire attraper était loin de faire parti de sa liste de tâche à effectuer. Ses jambes lui suffisaient amplement même si son frêle physique la rappelait sans cesse à l'ordre sur ses efforts : ne soit pas trop dur avec toi-même lui murmurait une petite voix sourde dans son esprit. Mais elle n'en avait que faire, si l'armée avançait de trop, tout les protégés et surtout les elfes se retrouveraient en danger, et peut-être que se serait tout simplement la fin. Alors non ! Son esprit avait soif de combat et surtout de vengeance, peut-être allait-elle effectivement mourir, mais au moins elle se serait battu et rejoindrait Mort dignement, comme une Peldacielillë qu'elle était !

Au loin son objectif apparu, ses yeux d'elfes ne la trahissaient jamais, elle en profita pour se dissimuler dans les fourrés, sa course était désormais finie mais le plus dur allait commencer : s'approcher sans attirer l'attention. La jeune elfe reprit son souffle en prenant son temps, une fois calme et fin prête elle reprit son avancée en douceur. Athillë progressa méthodiquement et avec souplesse jusqu'à un bosquet légèrement en hauteur par rapport aux autres. Son pied glissa sur une pierre ce qui provoqua un mouvement et un bruit de la part du buisson. Elle serra les dents en priant les Esprits pour rien avoir provoquer chez les patrouilleurs du camp des Théocrates. L'adrénaline secoua son pauvre petit coeur le laissant un peu pantelant. Cependant elle ne pouvait rester ici sans rien faire ! Elle devait être à l'affût du moindre geste de leurs parts, elle attendrait leur départ pour s'en aller elle aussi.

Athillë serra le manche de sa dague sous son manteau puis se hasarda à regarder en direction du camp. Un homme bougeait ! Zut ! Etait-ce pour elle ou une simple reconnaissance aussi courte qu'insignifiante pour un homme de la Théocratie ? Car oui il fallait le dire ce genre de mission n'enchantait personne, aussi leurs exécutants ne les prenaient jamais trop à coeur, avec un peu de chance elle passerait inaperçu. La Peldacielillë le regarda venir, non il ne venait pas pour elle. Si tel avait été le cas, sa démarche aurait été bien plus déterminée et rapide, un homme appréciait beaucoup trop de ramener sa prise au camp pour se vanter.

Elle fronça les sourcils lorsqu'elle cru reconnaître un visage ... Elle ouvrit grands les yeux en posant sa main sur sa bouche : Alford ! Lui cet espèce de traître qui avait livré les civils lors de la bataille de l'Aube rouge !! Le monstre il allait le lui payer ! Même si cela faisait déjà trois longues années elle et ses semblables n'avaient pas oublié ... Ils ne l'oublieraient jamais ! Son poul s’accéléra sous la colère mais son visage resta de glace. Elle changeait de plan, elle allait se saisir de lui et l'interroger !

Lorsqu'il s'approcha de sa cachette, Athi resta le plus calme possible, non ça n'était pas elle qu'il venait chercher. L'homme se retourna et regarda son camp, il l'observa avant d'y retourner. Du moins c'est ce qu'il pensait, il n'y avait personne à ce fameux camp aussi l'occasion était trop belle !

D'un bond aussi rapide et souple qu'un chat Athillë sortit de sa cachette et lui sauta dessus, elle plaqua l'un de ses bras sur son visage espérant lui bloquer la vue, tandis que l'autre elle l'enroula autour de sa gorge en psalmodiant des injures en elfique. Elle en appelait à sa plus grande force : sa magie. La demoiselle prit une grande inspiration puis de sa main libre leva son index et son majeur tout en les gardant repliés. Une fois ceci fait elle serra davantage sa prise sur lui, laissant apparaître une fleur au sol. Celle-ci belle mais dangereuse se mit à fleurir à très grande vitesse relâchant ses spores soporifiques sur sa cible. Il ne pouvait plus s'échapper ce traître !!

[Invocation] Parfum soporifique
Le magicien fait naître une fleur qui éclot instantanément. Son parfum se répend rapidement et permet de rendre somnolent toute personne le respirant. Si le parfum est inspiré trop longtemps, on finit pas tomber de sommeil.

Geste clé : Lever rapidement l'index et le majeur en gardant les autres doigts repliés.

Son plan fonctionna à merveille, sa victime ne s'était doutée de rien et tomba dans son piège aussi facilement qu'une mouche s'enfonçant dans les fils de la toile d'araignée. Quelle belle opportunité pour l'espionne alors ! Seulement un détail lui avait échappé, elle ne le comprit que lorsque Alford était allongé au sol en train de dormir : ou l'emmener et comment le porter ? Accroupi près de lui, la jeune elfe réfléchissait, son frêle corps ne pouvait lui permettre de parcourir une longue distance uniquement avec son propre poids alors avec un humain sur le dos ... Non ça n'était pas faisable pour elle. D'autant que son sortilège ne fonctionnait que sur un laps de temps assez court ... Autrement dit l'araignée se retrouvait les pattes emmêlées dans sa propre toile. Quel drôle de spectacle !

Cela ne la découragea pas et Athillë décida de continuer son plan, il s'agissait de fierté vis-à-vis d'elle-même mais aussi vis-à-vis de cette mission ! Une telle occasion ne se présentait jamais deux fois de suite. Elle se saisit de lui par les épaules et le traîna aussi loin qu'elle le pût et l'attacha avec un vieux morceau de corde qui trainait par la. Rien de bien solide mais suffisamment pour tenir le traitre tranquille à son réveil.

Plus vite qu'elle ne l'aurait songé il s'éveilla tranquillement, comme un bébé sortant de sa sieste dans les bras de sa mère, du moins à ses yeux d'elfe il donnait cette impression. Seulement ce bébé avait causé la mort de dizaines de personnes innocentes et surtout était attaché. Se saisissant de sa petite dague la demoiselle fixa l'homme le visage figé sans la moindre expression. Redevenue une statue intouchable et sans scrupules, voilà ce qu'elle était une fois son minois pâle sans aucune émotion qui esquissait un mouvement sur ses traits, jamais rien ...

Qui était-elle ? Excellente question auquelle elle ne répondit pas trop furieuse contre lui, certainement qu'il ne devant même pas la connaître mais peu lui importait, la maîtresse des chuchotis voulait ses informations.

- Je serais toi je serais bavard, c'est un conseil entre bipèdes, autrement j'abuserai sans hésitation de ma magie encore une fois.

Son regard argenté s'éclaircit davantage, laissant sa magie envahir tout son corps, ses yeux n'en devenaient que plus éclatant, plus froid aussi. Mais justement c'était l'objectif.

- Alors ? Déjà comment se fait-il que tu sois tout seul ? Serais-tu devenu prétentieux depuis l'aube Rouge ? Ou est-ce tes coéquipiers qui ne te trouvent pas assez de valeurs pour rester à tes côtés ? Et surtout que prépare les théocrates ?

Tout en le questionnant, la demoiselle réfléchissait au sortilège dont elle pouvait user contre ce Alford pour le rendre un peu plus coopératif, même avec une lame sous la gorge certains restaient muets comme des tombes. Lui semblait ne pas être de ce genre la, mais la prudence était de rigueur. Seule face à un homme athillë ne pouvait rien faire si l'on comptait uniquement la force physique. Sa magie était son seul et unique échappatoire mais aussi son outil le plus précieux.

- Dépêche toi de me répondre !

Elle se montra pressante car son temps était compté, surtout tant qu'il était encore dans un état plus ou moins second il fallait en profiter ! Qui sait il parlerait peut-être juste sous les effets du soporifique, mais Athillë resta pragmatique, les miracles n'existaient plus depuis longtemps en ce monde

Alford commença à parlé ce qui était une très bonne chose. Sa dague en main elle n'aurait pas hésité à s'en servir malgré les dramatiques conséquences sur son mental. Non l'heure n'était pas à la faiblesse il fallait qu'elle soit forte zet convainquante ! Son physique atypique revenait toujours sur le tapis mais c'était la triste vérité. S'il savait à quel point elle était faible il lui rirait au nez. Fort heureusement ce ne fut pas le cas.

- Ainsi donc tu n'as pas sympathisé avec les soldats ? Pourtant vous êtes de la même trampe ... Des monstres !

Dit-elle en avançant sa dague au plus près de lui, une envie folle de la plaquer contre la gorge la pris soudain, mais elle se retint, non il devait parler. Et le fil de sa lame ne l'aiderait en rien à se montrer bavard. Prudemment elle recula son arme en le fixant de ses yeux de glace. Oui il parlerait ! Elle s'en fit la promesse

- Pour l'attaque sur le désert tu ne m'apprends rien, si tu n'as rien à m'apprendre je te tue sans hésitation. Les familles des civiles que tu as tué seraient plus que enchantés de savoir ta tête sur un plateau leur servant de preuve !

Il se moquait d'elle non !? Elle fronça les sourcils furieuse et au prise d'un combat féroce en elle. Le tuer ? Ne pas le tuer ? Non il fallait attendre ! Mais c'est en ayant attendu une preuve de sa part qu'il en avait profité lui murmurait une petite voix dans son esprit. La seconde parlait d'être raisonnable. Que le tuer ne l'aiderait pas bien au contraire. Athillë devrait dissimuler le corps pour retourner vers le protectorat et sans informations ... Sa décision fut rapidement prise et elle dessera gentiment sa prise sur son arme etla recula. Mais elle resta en alerte de la moindre provocation ou mensonge.

- Si tu veux prolonger ta vie rachète toi aux yeux de tous ! Aide le protectorat comme tu as aidé tout ces meurtriers à l'aube Rouge. Crois moi que ta cote remonterai en flèche.

Elle grinça des dents encore à se souvenir mais poursuivit pour lui répondre

- Mon nom ne te servirait à rien. Et non je ne te relâcherait pas tant que je n'obtiendrai pas ce que je veux. Parle moi de l'armée, combien d'hommes ? Combien de patrouilles ? Les armes comment sont-elles !? Dépêche toi parle ! Avant que je ne perde patience. Si tu es toujours aussi buté dans quelques minutes je n'hésiterai pas à en recourir à la magie. Et même en y mettant toutes tes forces tu n'y pourrais rien pour lutter contre le sortilège. Je t'en fais la promesse.

Sur ses dernières paroles Athillë se mit à parler en elfique, se demandant à voix haute quel sort choisirait-elle pour le rendre plus coopératif

« Monstre… Si seulement c'était aussi simple, mais cela n'est pas aussi simple, et vous l'apprendrez un jour. Et j'espère être là le jour où ça arrivera. »

Pas simple ? Outrée la demoiselle fronça les sourcils encore plus qu'auparavant. Si elle eu été un chat ou une quelconque animal pouvant grogner elle l'aurait fait. Oui elle l'apprendrait un jour, le revers de la médaille apparemment, mais pour l'heure c'est lui qui était en train de le payer : la vie de tous ces pauvres civils, morts indirectement par sa faute. À ses yeux comme cela aurait été à ceux de son père, il était tout aussi responsable que les autres. Sans lui rien de tout cela n'aurait été ! Sans lui les elfes ne seraient pas au bord de la disparition ... Sans lui tout aurait été mieux. Une vie pour une vie ! Lui hurlait une voix dans son esprit. Mais la sienne ne permettrait pas de ramener les autres ... Non malheureusement, sinon il y aurait bien des choses différentes ici aussi. Lorenz aurait été tué pour ramener ce dragon qu'il lui a valu ce surnom infâme. Et surtout, l'associé de son père, son assassinat aurait enfin pu apaiser sa haine ... Elle l'aurait pu ramener cet homme si cher à ses yeux. Oh que oui, quelle douce et belle illusion. Tout serait différent si les morts revenaient. Mais cela ne se pouvait.

« Bon sang.. Excusez moi, c'est juste que vôtre question était assez… Et puis bon je viens à peine de me réveiller là. »

Non mais ... Athillë haussa les sourcils cette fois-la en essayant de garder son calme. Autrement elle ne le garderait pas en vie longtemps, ne voyait-il donc pas qu'il l'agaçait davantage !?

« Beaucoup de guerrier, des milliers vois bien plus. Quand aux armes, et aux patrouilles... »

Enfin elle commençait à obtenir des réponses, mais cela n'était pas suffisant ! Elle l'encouragea en pointant une nouvelle fois sa dague, mais vers ses yeux.

« Je répondrai à vos questions si vous me laissez une assurance que je sortirai vivant d'ici. »

- Tu ne mérites pas de vivre ! Malheureusement ... Ça n'est pas à moi d'en décider. Je te relâcherais donc une fois que j'aurais obtenu les réponses à mes questions. Si tu oses me raconter des mensonges je le saurais, je te retrouverais Alford et je te tuerais cette fois-ci. Crois-moi, je ne suis pas du genre à plaisanter. Je suis même en train de me faire violence pour ne pas te frapper ! Alors dépêche toi, autrement je me ferais un plaisir d'user de la magie pour te rendre plus bavard.

Vociféra-t-elle en pointant la pointe de sa dague sur sa gorge, elle appuya suffisamment fort pour sentir son poul même à travers l'acier.

« Je répondrai à vos questions si vous me laissez une assurance que je sortirai vivant d'ici. »

- Vraiment ? Es-tu bien sur ? Je ne suis pas comme certains de mes semblables, je n'ai pas peur de tuer, cela ne me dérange en rien. Si tu ne me donnes pas ce que je veux je m'en irais trouver un autre monstre comme toi pour le faire parler.

S'entendait-elle ? Se rendait-elle compte de ce qu'elle disait ? De ce qu'elle s'apprêtait à faire s'il ne lui répondait toujours pas ? Non. Autrement elle aurait tout arrêté. Son visage froid et délicat à la fois ne reflétait comme à son habitude aucune émotion, pas même lorsqu'elle pressa son arme contre la gorge de son captif. Une elfe ça ne devait pas ressembler à cela non. Ne pas être aussi agressive et insultante. Si son père était auprès de Mort il pouvait la voir, que dirait-il ? L'interromprait-il ? Surement. Dés lors de l'assassinat du juge il l'aurait trouvé changer. La guerre ... Toute la beauté de la guerre se lisait dans ses traits, la fatigue, la colère et la peur.

Son souffle saccadé par l’adrénaline, son coeur battant la chamade lui donnait l'impression d'être épuisée, mais au contraire elle était pleine d'énergie, pleine d'envie d'en finir avec ce vaurien ! Ce monstre ! Une simple pression et tout était terminée. Non il n'avait pas encore parlé ... Deux voix dans un même corps. Athillë ouvrit grands les yeux en comprenant ... Que lui arrivait-il ? Elle ne lâcha pas son arme mais adoucit la tension sur son poignard. Parle murmura-t-elle encore une fois pour détourner son attention de son propre changement.

« Il y a plusieurs patrouilles dans tout les périmètres, surtout de jours, et la nuit… A certains endroits les patrouilles sont relâchés, ayant beaucoup de vampire parmi nos rangs les chefs font un peu moins gaffe de nuit vu qu'ils sont en confiance. Et puis il ne pensent certainement pas que vous allez tenter quoi que ce soit... »

Relâchées ? Intriguée la demoiselle se tût en imaginant bien la scène, des dizaines de soldats somnolants sur leur pieds ne sachant pas pourquoi ils sont la et révant d'une bonne paillasse pour continuer la nuit. Non vraiment c'était à ça que pouvait ressembler les troupes théocrates de nuit ? Athillë se sentit légèrement soulagé en apprenant cette drôle de nouvelle il fallait le dire. Cette petite hypothèse faisait plaisir à son moral, mais elle ne se voilait pas la face, cela devait être bien différent en réalité. S'il y avait des vampires parmis eux pas étonnant que les soldats humains se laissent aller. Comment passer une barrière vampirique sans mourir ? Surtout elle ! Avec sa force de mouche c'était déjà surprenant qu'elle ai réussi à capturer ce grand costaud bavard alors une troupe de vampire ... C'était juste du suicide ! Cela ne pouvait se faire avec sa participation, il lui faudrait trouver de braves soldats. Ou bine changer de taticques et s'en prendre au camp de jour afin d'éviter les dentus. Cette option la se valait.

« Vous pensez vraiment que c'est moi qui ait manigancer l'attaque des civils ? Je n'ai fais que donner l'emplacement d'Aigue Royale à Fabius Kohan, je ne pensai pas qu'ils iraient jusqu'à s'en prendre à des civils. Ce sont les alayiens d'ailleurs qui ont commis cela, les loyalistes dont je faisais partie quand à eux n'ont rien fait d'autre pendant la bataille que poignarder dans le dos les disciples du Néant… Vous me collez déjà la tentative d'assassinat de Korentin, et la bataille de l'Aube Rouge sur le dos, vous allez pas en plus rajouter une attaque contre des civils ? »

Athillë ouvrit grand les yeux puis ôta la dague du cou de son prisonnier non sans se tenir prête au cas ou il oserait riposter ou s'enfuir.

« Oh, mais bien entendu la figure du traître qui est responsable de tout vos malheurs doit être tellement aisé à utiliser. Vous croyez vraiment qu'a moi tout seul j'aurai pu faire tout cela ? Et d'ailleurs personne parmi vous ne sait vraiment le pourquoi de toute cette histoire... Si vous croyez que j'ai peur de vous… Vous ne savez pas ce que c'est d'être sous les ordres du dragon blanc, et de faire tout son sale travail… Alors si ça vous chante tuez moi, au moins cette triste farce sera terminé. »

- Qu'est-ce qu'il y a à savoir de plus !? Je t'en prie raconte moi cette passionnante et douce histoire, mais sache qu'aux yeux de tous tu n'es plus qu'un monstre, je te le dis et te le répète, sans toi rien de tout cela ne serait arriver ! Sans toi d'innombrables innocents seraient encore en vie, tu es aussi coupable que Fabius pour moi, lui a eu la cruauté d'oser donner l'ordre, toi tu as donné les bonnes indications entraînant la perte d’innocents. Au fond de toi tu devais très bien le savoir qu'il allait donner un tel ordre, même sans le connaître, selon les non-dit son regard est rempli de haine, de soif de sang et de pouvoir. Les alayiens sont comme lui mais contrairement à cet homme ils le font pour le Néant, aucun des deux n'a raison. Et rectification la bataille de l'Aube Rouge aurait très bien eu lieu sans toi, Fabius est tellement arrogant qu'il y aurait été peu importe les conséquences il y serait aller même sans tes indications il aurait juste mis plus de temps à nous débusquer, mais sans toi ces elfes seraient encore la, nous aurions eu le temps de les évacuer si tu n'avais pas ouvert ta bouche ! Et dire que nous avions eu foi en les hommes pendant un certain temps ... Tout comme eux je suis déçue. Et pour l'assassinat de Korentin Kohan encore une fois sans toi Fabius l'aurait décidé, cet homme en veut toujours plus, mais un jour cette soif se retournera contre lui et il le paiera très cher.

La demoiselle se tût un instant avant de reprendre d'autant plus furieuse.

- Et puis d'abord n'es-tu pas fier de ton oeuvre de l'époque ? J'imagine que tu as du recevoir les honneurs de Fabius, ou non même pas vu qu'il s'est enfui en courant envahi par la peur ...

Athillë finit par se radoucir en soupirant puis elle regarda Alford dans les yeux en essayant de comprendre le drôle de personnage qu'il était.

- Qu'elles étaient les méthodes de Fabius pour te faire parler ? Et celles du Blanc ? Mais avant ça j'ai une question pour toi, dans quel camp es-tu ? Tu me sembles ... Différent. Cherches-tu le pouvoir ? Ou la paix ? Pas d'entourloupes je n'ai pas de temps pour cela. Et non je ne te tuerais pas, si je devais le faire, je ferais en sorte que tu sois encore plus humilié ... Tellement que tu en serais dégoûté et tu me supplierais de t'achever.

« Sans moi tout le monde serait peut-être mort, et pas que les innocents… Je sais que c'est ma faute ceci, mais… Le tarenth, il m'avait dit que ce serait nécessaire... »

À ses mots la jeune elfe s'adoucit, le tarenth ? Il fallait qu'elle en sache plus, ce mot ne lui était pas inconnu du moins il lui semblait. Elle qui était la maîtresse des chuchotis ne pouvait se permettre de ne pas tout savoir en ce monde, seul le savoir est la vraie force. La magie était bien évidemment un plus mais sans savoir même la magie se révélait inefficace.

Le traître parla à nouveau du tarenth, gagner la confiance de Fabius en vendant Aigue Royale ... Choquée de cette découverte Athi ouvrit grand les yeux en entrouvrant la bouche, ainsi donc la vie de tant d'innocents ne c'était résumé qu'à cela ? Une simple information ? Cela se voyait que ce n'était pas les dirigeants ou les têtes pensantes qui allaient au combat ... Quoi que qu'est-ce que cela changerait au fond ? Ils garderaient toujours une âme sombre mais dans ce cas précis ils auraient en plus les mains sales.

- Tu suis Vraorg pour le tromper ? Tout comme le tarenth t'a demandé de le faire pour l'usurpateur ? C'est intelligent de sa part ...

Elle avait envie de frapper, pas spécialement l'homme face à elle mais juste de se défouler pour évacuer sa frustration. Non seulement cet individu avait beaucoup de choses à lui raconter mais en plus elle s'était trompé sur son compte. Du moins elle commençait à le penser, autrement comment expliquer son comportement ? Demander de mourir pour enfin lâcher prise et laisser derrière lui tout ça ... C'est vrai que tout serait plus simple, un coup de couteau, un saut dans le vide ou une noyade et tout ses problèmes seraient résolus, mais encore une fois ce serait lâche. Son père était mort pour les elfes, elle devait au moins mourir pareil.

« Mais bon que valent les paroles d'un traître ? Vous devez vous dire que j'essaye de vous embobiner, pour ma part je ne vous forcerai pas à me croire… »

Si je choisis de te croire, que se passera-t-il ? Car tout le monde t'a donné ce surnom " traître " ce n'est pas sans raison. Dans tout ce que tu m'as dit j'ai du mal à croire que ce " traître " puisse avoir des sentiments.

Athillë se redressa et rangea son arme sous son manteau en signe d'armistice, pas de paix d'armistice. Elle voulait savoir car c'était son métier. Le tarenth, l'attaque sur Aigue Royal, si tout ceci était relié par le même fil du destin il lui fallait le découvrir pour pouvoir mieux anticiper l'avenir et agir en conséquences. D'ailleurs c'était étrange que l'un de ses espions ne lui aient encore rien dit à propos de tout cela, elle allait devoir s'entretenir rapidement avec eux. Pourvu que tout ceci ne soit pas une grossière plaisanterie, mais une petite voix au fond d'elle lui disait de ne pas se retenir, d'y aller sans retenu. Par méfiance et professionnalisme elle le ferait.

- Pour le verre nous verrons plus tard, raconte moi et je me souviendrais de tout ceci afin de permettre de sauver le plus de monde possible. Si tu m'aides peut-être pourrais-je t'aider à te racheter aux yeux du monde. Si ce que tu dis est vrai, en revanche comme je te l'ai promis je te tuerais à la moindre entourloupe. Je ne peux me permettre de colporter des mensonges cela pourrait me coûter très cher j'imagine que tu sais de quoi je parle.

Athillë soupira en regardant ailleurs l'espace d'un instant puis elle reprit la parole.

- Athillë ... Je m'appelle Athillë puisque tu l'as demandé tout à l'heure. En gage de bonne foi de ma part. Maintenant je t'écoute : donne moi le plus de détails possible sur l'armée, tu étais dans ce camp il y a moins d'une heure tu dois en savoir des secrets non ?