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Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE

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MessageSujet: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 1:36

5 janvier de l'an 5 d'Obsidienne


S'il était assez fier d'être parvenu à se hisser, certes laborieusement, à ce poste de Haut-Juge, à force de talents diplomatiques et politiques particulièrement développés, il devait avouer toutefois que la charge de ce poste n'était plus tout à fait de son âge. C'était là un travail harassant, prenant, qui requérait beaucoup de temps et d'énergie. Or du temps, à près de mille ans elfiques il commençait à en manquer. Et de l'énergie... Depuis longtemps elle semblait l'avoir quitté.

Sans compter que tout cela, il devait l'avouer, l'affligeait aussi parfois. Oui l'affligeait par tant de stupidité. Par la marque qui lui était imposée, cette vile marque inquisitrice, il se sentait obligé d'être le plus tatillon possible, le plus précautionneux, jusque dans les moindres détails. Il épluchait ainsi chaque affaire lui-même, quand bien même un compte-rendu détaillé lui était fourni par les Inquisiteurs et autres sbires vraorguiens. Pire même, il se sentait incapable de ne pas suivre lui-même les lois à la lettre près, lui qui pourtant de tout temps s'était joué d'elles à les contourner, et surtout à les détourner à son avantage.

Certes, il était dès lors Haut-Juge et n'avait de réelle raison de devoir détourner les règles... Certes. En apparence du moins. Mais jouer au chat et à la souris avec elles était comme ancré en lui. Dès son plus jeune âge, il n'avait fait que se jouer d'elles, les tester, les expérimenter, tout en présentant au monde un air de pur innocence ou du moins un air de ne pas y toucher. Sans compter sa faculté poussée à manipuler quiconque, ou presque, par ses beaux discours et ses talents d'orateur innés. Son si célèbre pépiement de moineau.

Or là, il se sentait pieds et poings liés, à se retrouver ainsi contraint de se plier à la lettre à toutes ces lois. Des lois forts simples au demeurant, et fort bestiales. Tout n'était que Vraorg, Vraorg et encore Vraorg. Tout manquement à son encontre vous emmenait en prison, quand ce n'était pas aux portes de la folie suite aux tortures raffinées ou aux berges des limbes où Mort vous attendait. Fort simple, oui. Un peu trop simple d'ailleurs pour Firion. Cela manquait de sels, de piments. De complots, de forfanteries, de....

Non, il ne devait pas penser ainsi, se morigéna-t-il, songeant à ce qui l'attendrait si Vraorg lisait pareille félonie dans son esprit. Pas qu'il songe réellement à le trahir. Non, là non, il n'en était pas rendu encore à ce stade. Ce n'était nullement dans ces plans tout du moins.

Car oui, il avait bel et bien des plans en tête. Après tout, il ne s'appelait pas Palardiel pour rien. Et il était peut-être lié par une marque au Dragon Blanc, une marque qu'il avait acceptée d'ailleurs en toute connaissance de cause et de plein gré, mais il n'était pas encore totalement dépossédé d'une certaine marge de manoeuvre. Des plans lui étaient donc encore permis. Et les siens étaient fort simples au demeurant. Puisqu'il était ici, contraint par la force des choses de rester, incapable de fuir avec les rescapés de son peuple en exil, il était bien décidé à mettre tout à profit pour que les siens encore présents, qui avaient dû rester et se plier à la Théocratie tout comme lui, que ce soit de gré ou de force, puissent acquérir une place honorable. Une place digne de ce nom. Une place digne des nobles elfes qu'ils étaient.

Il était bien décidé à tenter de leur assurer un avenir dans ces limbes de Gloria. Il était bien décidé à montrer que le peuple elfique n'était point encore mort, déchu, ou en déclin. C'était un peuple fort, puissant, et qui pouvait se révéler des plus prometteurs. Il était bien décidé à ouvrir les yeux de Vraorg sur les quelques individus elfiques qui étaient à ses côtés.

Oh il n'était certes pas dupe. Vu le peu d'estime qu'Il leur accordait pour l'heure, la tâche n'était en rien facile. Et pourtant... Et pourtant... Il était bien devenu Haut-Juge et un petit elfe fort prometteur commençait lui aussi à s'assurer une place de choix aux côtés du grand dragon... Tout leur était donc possible. Même s'il était bien conscient que ce n'était là que limiter les pertes, tenter de sauver les miettes du peuple elfique resté ici, le relever de limbes fort bourbeuses et leur faire monter une pente bien abrupte.

Car oui, qu'on ne s'y trompe pas pour autant. Firion n'était en rien aveuglé par une quelconque irraison. Au fond de lui, il savait bien que, si ce règne tyrannique perdurait, il ne verrait jamais l'aboutissement de la tâche qu'il s'était fixée. Elle était de bien trop longue haleine pour qu'il vive lui-même jusqu'à son terme. Et si ce règne ne perdurait pas... Il mourait tout autant, en se faisant alors répudier par l'autre partie de son peuple, resté avec les reliquats des rebelles sous ce fameux Protectorat, tel un traitre que pourtant, en son coeur et en son âme, il n'était pas.

Pas vraiment.

A ces pensées, une poigne de nostalgie l'étreignit soudain en songeant à leur Bois magnifique et leur somptueux Royaume détruit, comme à chaque fois qu'il songeait aux ruines de son peuple. Pour un peu, s'il avait vraiment su comment faire, il en aurait pleuré. Les deuils qu'il avait dû faire lors de ces dernières années, quand bien même ce n'était pas des deuils d'êtres chers perdus, l'avaient finalement bien trop touché pour qu'il parvienne à ne pas admettre lui-même sa peine et sa douleur. Même s'il ne l'avouerait jamais à haute voix.

Mais non il ne pouvait se laisser aller ainsi. Il avait encore fort à faire. Et s'il ne pouvait détourner réellement les lois depuis qu'il était lui-même Haut-Juge, il n'en était pas pour autant incapable de monter quelques trames, de se jouer de la politique actuelle comme il s'en était si savamment joué ces trois dernières années, de placer ses pions avec force stratégie, de manipuler les plus faibles par son savant pépiement, et de faire ainsi monter les elfes prometteurs dans les hautes sphères de la Théocratie.

Il ne put toutefois réprimer un soupir, de lassitude et de fatigue accablé. Il reposa alors sa plume dans l'encrier, et observa, songeur, le parchemin qu'il venait de griffonner. Là, derrière lui, dans une haute bibliothèque, il stockait des piles et des piles de rouleaux de parchemins consignant chaque affaire qu'il avait jugée. Tout, absolument tout, y était écrit. Une piètre sécurité, dans une telle société où seule la loi du Tyran comptait, quand on y songeait bien. Après tout... Ce que Vraorg pouvait défaire, ce qu'il pouvait détruire de votre vie, il pouvait tout autant décider de le refaire et de vous rendre ce qu'il vous avait pris... Pourquoi donc s’embarrasser alors de tant de précautions, de faux semblants en des jugements souvent de pacotille ? Mais par un étrange sentiment de conscience, Firion se sentait l'obligation de consigner tout ainsi. Au pire on considérerait ceci comme ses mémoires... si tant est qu'on considère quoique ce soit de la Théocratie quand sa fin viendrait. Car une fin viendrait, même si dans mille ou dix mille ans. Tout avait une fin... Avec le temps.

Non, décidément, pour avoir de si sombres pensées, c'est qu'il était bien las, bien trop las. Un peu de repos ne lui ferait pas de mal. Se décidant, il s'apprêtait à quitter son fauteuil, quand il entendit un cognement à la porte. Un de ses aides entra humblement, le salua, et lui annonça une visite. Une visite ? De courtoisie, disait-on ? D'une jeune elfe qui plus est ? Hum... Voilà qui était intéressant.

Si Firion fut un instant tenté d'éconduire cette visite, les termes "jeune elfe" et "entourage de la princesse Esmelda" titillèrent sa curiosité et le retinrent. Voilà qui était fort intéressant, oui effecivement. Une visite de courtoisie disait-on ?

Et, un fin sourire calculateur se dessinant sur son masque de marbre, alors que les rouages de son esprit analytique se mettaient soudain en marche, Firion ordonna qu'on fasse entrer cette jeune elfe. Et qu'on leur apporte quelque collation.


@Enetari Terendul


Dernière édition par Firion Palardiel le Lun 11 Mai 2015 - 21:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeDim 10 Mai 2015 - 23:22

Alors… Firion Palardiel… Où donc étaient ses appartements ? Se déplaçant rapidement le long des couloirs, Enetari tourna à droite, poursuivie un peu, s’arrêta, observa autour d’elle, reprit son chemin et pivota vers la gauche. Ah, franchement, quelle idée d’avoir des appartements aussi éloignés de ceux de la princesse. Secouant sa crinière blanche d’une main, l’elfette songea avec un très léger sourire, à peine perceptible, à sa conversation avec Esmelda. L’humaine était beaucoup drôle que ne l’avait tout d’abord imaginé la jeune fille. Bien sûr, lorsqu’elle l’avait sauvé d’un stupide noble visiblement décidé à s'amuser aux dépends de la jeune elfette, trois ans plus tôt, Enetari avait compris sans mal que l’humaine avait un grand cœur tendre, un peu trop peut-être, sans doute même, pour vivre dans la forteresse de Vraorg. Mais elle n’allait certainement pas cracher sur sa nouvelle maitresse qui l’avait prise sous son aile, d’autant plus que les libertés qui lui étaient ainsi offertes étaient immenses. Et aujourd’hui, la Terendul venait encore fouiner sous une mauvaise excuse. Mais cela animait un peu la vie monotone de sa protectrice tout en divertissant Enetari, sans compter que les informations glanées pouvaient sans aucun doute s’avérer utiles un jour ou un autre. Il fallait laisser faire les choses, mais quand on les bousculait un peu, c'était encore mieux.

Frappant à la porte des appartements de l’elfe, une fois ceux-ci trouvés, elle attendit patiemment qu’on lui ouvre avant qu’un valet ne vienne s’enquérir de la raison de sa présence. Afin de faire au plus simple, elle se contenta de prévenir qu’elle venait de la part d’Esmelda Kohan : adviendrait que pourra. Et lorsqu’enfin Enetari fut autorisée à entrer, ses yeux brillèrent rapidement de satisfaction avant qu’elle ne prenne une expression impassible, en parfaite petite messagère qu'elle était devenue. Bon, le principal était de faire bonne impression dès le début.

Pénétrant dans la pièce où l’attendait celui qu’elle était venue voir, elle le salua très protocolairement, non sans l’examiner discrètement. Cet elfe tout en délicatesse était donc l’un des hauts juges ? Comment Dracos en était-il arrivé là, le chanceux ? Il dégageait quelque chose d’envoutant, et semblait remplir la pièce de sa seule présence. Impressionnant, aucun doute là-dessus. Pourquoi elle-même n’avait-elle pu arriver aussi haut ? Pourtant, tandis que la jeune Terendul détaillait les traits ciselés qui lui faisaient face, elle ne put qu’arriver à une simple constatation : la différence entre elle-même et l’homme en face d’elle était en partie dû à l’expérience qu’il avait dû acquérir tout au long de sa vie. Comment était-il donc, jeune elfe ? Elle n’en savait trop rien, mais quoi qu’il en soit, le respect que forçait sa personne n’était sans doute pas inné. Non, elle refusait qu’il le soit, sans quoi cela signifierait qu’elle ne pourrait jamais l’atteindre. Bref, ce n’était pas comme si plutôt que de ronchonner intérieurement, elle se devait de présenter sa requête. Le voyant faire un léger signe, elle fronça légèrement le nez avant de s’annoncer :

-Pardonnez cette intrusion, messire. Je viens de la part de Dame Esmelda Kohan, qui souhaiterait savoir s’il vous est possible de la recevoir dans la semaine.

En vérité, ce n’était pas tout. Cela, ce n’était que l’excuse fournie par la princesse. La vérité était simplement qu’Enetari devait tenter d’en apprendre un peu plus sur ce mystérieux noble : sa façon de vivre, d’agir, de parler, chaque détail qui se pouvait d’être glané était à prendre. Pour quoi ? Et pourquoi ? Parce que la connaissance était la meilleure arme d’un noble de la Cour. Et la meilleure défense des valets qui savaient être discrets. Souriant avec une timide innocence, comme elle savait si bien le faire depuis toujours, Enetari prit soin de regarder la pièce sans bouger ni les yeux ni le visage. L’ambiance recréée était apaisante et mettait en confiance, sans doute grâce aux hautes étagères pleines d‘écrits qui encombraient les murs. Cela lui rappelait un peu la maison qu’ils avaient, dans la forêt elfique, du temps où celle-ci existait encore. Avec une mère archiviste… Retenant de justesse un soupir qui aurait pu être fort mal perçu par l’hôte, la jeune fille se demanda une énième fois où étaient exactement ses parents, et comment ils se portaient. Elle espérait que la douce Lisaë serait remise, depuis le temps, de la séparation forcée d’avec ses enfants. Après tout, la belle elfe étaient une mère avant tout le reste et elle savait le faire sentir à quiconque entrait dans son entourage. Pauvre d’elle. Avec son époux dont les jambes le laissaient cloué dans un fauteuil ou sur le dos d’un cheval, une maison détruite ainsi que tout ce qu’elle aimait, et la disparition de sa descendance, elle ne devait pas être des plus joyeuse. Sans doute aurait-elle dû rester dans la théocratie, encore que nul doute qu’elle n’y aurait pas vraiment eu sa place. Enfin. Quoi qu’il en soit, mieux valait considérer ses géniteurs comme potentiellement morts, et ne plus s’occuper d’eux. Il y avait bien assez à faire que de songer au passé, trop encombrant. D’ailleurs, à y bien réfléchir, Enetari n’avait transmis la totalité de son message, aussi laissa-t-elle s’écouler un instant avant de compléter :

-Elle aimerait en effet s’entretenir avec vous de l’avenir de l’un de ses anciens conseillers.

Après tout, Firion était très bien placé pour l’aider dans quoi que ce soit qu’elle puisse demander. Le chanceux. Chanceux, mais très délicat aussi. Un serviteur venait après tout d’amener une collation pour eux. Elle-même n’était qu’une valette au service d’une dame de la cour, pourquoi donc lui réserver un traitement si délicat ? Hum… Quoi qu’il en soit, c’était appréciable. Après tout, les elfes n’étaient pas vraiment aidés pour monter en grade dans la théocratie, ils se devaient d’être durs et froids pour réussir, autant que les vampires plus appréciés. Si le Haut-juge réagissait ainsi, ce n’était probablement pas tout à fait désintéressé. Il n’y avait d’ailleurs plus grand-chose qui provenait de l’altruisme de qui que ce soit, ici-bas. A moins que Firion Paladriel ne s’ennuie ? Cette idée était amusante. Qu’importait, Enetari attendait de toute façon la réaction de son aîné. Elle lui en dirait sans doute assez sur lui.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeMar 19 Mai 2015 - 0:38

Ce fut de son habituel regard polaire que Firion observa la jeune elfe entrer et le saluer de ce salut protocolaire si cher à leurs moeurs. Voilà déjà qui était de bon augure, songea-t-il, tout en lui faisant signe d'avancer et de prendre la parole. Pas un mot ne lui fut nécessaire, pas un son n'eut besoin de franchir ses lèvres pâles. Un regard, un geste... et l'elfe sembla comprendre et obéir.

Parfait, oui, parfait. Une petite elfe visiblement dotée d'une vive intelligence. Cela se lisait déjà dans son regard pétillant, ce regard analytique qui semblait avoir rapidement observé la pièce comme si de rien n'était. En bonne petite espionne qu'elle était assurément.

Car oui, il n'était pas dupe. Cette visite de courtoisie n'avait probablement rien de courtois. Toute cette mascarade n'était que prétexte pour l'approcher, l'observer, l'étudier, très certainement... l'espionner fort possiblement.... voire plus encore peut-être. C'était là un art qu'il connaissait bien lui-même ayant bien souvent user de tels stratagèmes pour aborder certains personnages par trop difficiles d'approche. Il n'allait donc nullement le reprocher à cette ambassadrice et encore moins à celle qui l'envoyait. Bien au contraire, même. Cela révélait un certain sens de la diplomatie et de l'art politique comme il les aimait. Et, quand bien même il en était alors la cible, il ne pouvait qu'apprécier ces esprits-là, ce tact-là aussi.

Bien entendu il ne serait pas dit qu'il se jetterait dans les filets ainsi tendus sans méfiance, sans tendre ses propres filets aussi... et surtout sans préparer ses arrières pour pouvoir ensuite s'extirper de la possible toile dans laquelle on voudrait l'engluer...

La jeune Kohan souhaitait donc le rencontrer, et ce dans la semaine ? On voudrait lui faire croire qu'après trois années passées si proches l'un de l'autre, soudain l'ancienne princesse humaine trouvait en ce vieil elfe un quelconque intérêt de... courtoisie, au point de vouloir le rencontrer au plus vite ? Voilà une petite maladresse soudain qui aurait bien prêté à sourire... si tant est que Firion soit sujet à sourire pour de telles fariboles. Pour tout autre laquet, il aurait laissé son cynisme agaçant s'exprimer à cette petite bévue, cette infime précipitation... mais, il ne sut d'ailleurs pourquoi, face au regard presque enfantin, et surtout elfique, qui le transperçait, il se tut et ne releva pas ce qu'il aurait pourtant qualifié d'impair diplomatique. Demander une audience rapide quand on avait dénigré le Haut Juge qu'il était pendant tant d'années...

Mais qu'importait. La démarche en soit l'intéressait car elle révélait un certain éveil de la princesse à la diplomatie et la politique théocratique. Enfin, après tout ce temps, enfin la princesse humaine faisait un pas... petit pas, tout petit pas, mais un pas quand même vers son potentiel rôle réel en cette sombre société. Rien que pour cela...

Oui, rien que pour cela, il pourrait faire montrer d'une certaine magnanimité, chose peu commune pour lui. Pour ca, et sans doute aussi pour la jeune elfe en face de lui. Dame Kohan, comme on l'appelait, avait daigné, avait osé même, prendre dans son entourage des elfes, les prendre sous son aile et sa protection. Les aider à se relever de la déchéance dans laquelle on avait voulu plonger ce noble peuple. Pour cela aussi, il daignerait se taire et accepter pareille requête.

Tout en en profitant bien entendu pour dessiner sa propre toile en fond de tableau...

- Dans la semaine dîtes-vous ? répondit-il enfin de sa voix soyeuse, à peine plus élevée qu'un murmure et pourtant parfaitement audible.

Il observa d'un oeil distrait son valet déposer le plateau de collation, thé et petits biscuits au blé agrémentés de quelques fruits secs, comme il les aimait. Le valet remplit les deux tasses puis s'empressa de disposer au geste presque impatient que lui intima le Haut Juge. Puis, une fois de nouveau seuls, Firion invita d'un geste la jeune elfe à s'asseoir sur le siège en face de lui.

- Prenez place, jeune elfe, mettez-vous à l'aise. Accordez donc un peu de temps à un vieil elfe qui n'a que peu l'occasion de discourir avec ses paires.

Pieux mensonge que celui-là. Ou plutôt demie-vérité. Du temps, effectivement, il en manquait. Discourir aussi lui était rare quand ce n'était pas pour des affaires théocratiques et magistralement justiciables. Quant à ses paires.... Il en côtoyait un certain nombre. Mais avait peu d'occasion de discourir avec eux de façon... courtoise...

- Dame Kohan souhaiterait donc, enfin, me rencontrer. Et ce rapidement, si j'ai bien tout compris. Je subodore deviner à propos de quel conseiller précisément... mais nous vous épargnerons les détails ennuyeux.

Il s'empara d'une des tasses, tout en invitant d'une main délicate l'autre elfe à se servir.

- Je peux concevoir la nécessité d'une rencontre rapide si mes suppositions sont vraies quant à la situation délicate de ce conseiller. Mais... Il me faut aussi avouer avoir un emploi du temps très chargé.

Ce qui pour le coup était absolue vérité. Certes, il avait pris sa décision avant même que la jeune elfe ne finisse d'exposer sa requête, et avait déjà en son for intérieur accepté de rencontrer cette jeune humaine. Oui, certes. Mais il n'était pas dit qu'il faciliterait la tâche à la petite ambassadrice improvisée, pour qu'elle lui extirpe oralement ce oui tant désiré. D'autant moins si l'affaire était pressée. Après tout, il fallait bien qu'il trouve de quoi s'amuser là où l'ennui menaçait de sans cesse l'accabler...

- Je pense que Dame Kohan comprendra aisément qu'avec ma charge, il m'est difficile de disposer de mon temps aussi facilement et aussi rapidement comme je l'entendrais...

Bien entendu ce qu'il venait de dire contredisait ce qu'il était en train de faire... A savoir prendre tranquillement du thé en compagnie d'une jeune elfe en visite de courtoisie improvisée... Oui, bien entendu. Son esprit pragmatique s'en jouait d'ailleurs, riant intérieurement de cette petite ironie qu'il se permettait. Quant à savoir si la petite Enetari la relèverait... Ce serait là un test des plus intéressants. De ce genre de tests qu'il aimait tant semer dans son sillage pour trier les personnages de son entourage...

Car oui, il avait déjà eu des vues, il y a quelques temps, sur le frère de la petite Enetari, ce jeune génie prodige, aux idées parfois bien étranges mais d'une intelligence sans faille. Il n'avait pas eu le temps de plus l'approcher, à son grand regret. Mais ce n'était là que partie remise. Peut-être pourrait-il alors l'approcher par le biais de la soeur ?

Et aviser si ladite soeur était dotée, elle aussi, d'un quelconque intérêt ? Si elle pouvait être de ces elfes utiles qui pouvaient l'aider dans son délicat projet ? Quand bien même il devrait s'en méfier et la garder à l'oeil, sbire qu'elle serait de l'ancienne princesse Kohan... Rien en somme qui ne lui soit nouveau en fait. Méfiance était son lot quotidien depuis tout temps...


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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 20:37

Calmement, comme une petite elfe bien élevée et une parfaite messagère, Enetari prit place sur le siège qui lui était offert, remerciant comme il se devait son hôte pour la courtoisie dont il faisait preuve envers une simple valette. Après tout, il aurait tout aussi bien pu se contenter de manger des gâteaux dans son coin, bavant et semant des miettes sur les tapis en sirotant son tonneau de vin. Enfin, à l’imaginer ainsi, le rigide Firion Paladriel perdait quelque peu de sa superbe et de sa crédibilité. Prenant soin de ne pas se mettre à rire et ainsi perdre sa mission avant même de l’avoir réellement commencé, la jeune fille ne laissa qu’un éclair moqueur traverser son regard tandis qu’elle fixait son interlocuteur tout à fait posément. Brider sa nature festive, joyeuse et insolente lui avait demandé un peu de travail, mais elle trouvait toujours un moyen de se défouler lorsqu’elle sentait que son ennui menaçait de la faire imploser. Sans quoi elle aurait fini par cloué la tête du premier courtisan pénible à la porte des latrines de Vraorg ‒d’ailleurs, en avait-il besoin ? Il n’était pas tout à fait normal, la question pouvait se poser‒ pour passer sa frustration. Mais son vis-à-vis actuel n’était pas celui qui nécessitait le plus de finir ainsi. Pauvre vieil elfe… Enfin, pauvre… il pouvait bien se plaindre de son âge, du peu d’opportunité qu’il avait à bavarder avec les siens, sa situation devait être largement plus enviable à celle de la plupart des autres personnes de la Théocratie, et même du continent.

-Je vous le conçois volontiers, un elfe arrivé si haut placé ne doit pas avoir de nombreuses raisons de s’adresser aux simples domestiques. Je vous suis humblement reconnaissante de la chaleur de votre accueil au vu de ma modeste position.

Avec un sourire mielleux, elle pencha légèrement la tête en attrapant un biscuit. Sourire de façade, sourire de Cour, sourire faux qui n’atteignit pas ses yeux. La jeune Terendul avait parfaitement conscience que Paladriel était sans aucun doute bien assez intelligent pour déceler l’ironie infime qui résonnait dans la voix vaguement compatissante, et le reproche sous-jacent : il pouvait bien se plaindre de quoi que ce soit, elle ne l’avait jamais vu aider ses anciens compatriotes et, sans doute et comme tous les hauts placés, se servait-il d’eux sans remord. Toutefois, et comme Esmelda le lui avait appris, elle conclut sa phrase par un regard des plus innocents et comme elle seule était capable de les faire depuis sa naissance. Selon la maitresse d’apprentissage de vie à la cour, cela permettrait à la jeune fille de semer le doute dans l’esprit de son interlocuteur quant à ses propres intentions quand l’elfette utiliserait des phrases à double sens. Au moins cela lui donnait-il l’occasion de s’entraîner, mais il était vrai qu’Enetari s’était déjà entrainée sur d’autres valets incapables de voir les injures dissimulées derrière de faux compliments sortis de cette bouille d’innocence pure.

-C’est exact. Dame Kohan a à cœur les intérêts de ce conseiller et vous serait infiniment reconnaissante que vous puissiez prendre quelques instants pour parler avec vous de ce conseiller. C’est pour cela qu’elle me mande en requérant une audience avec vous aussi vite que possible. Bien sûr, elle a conscience que n’ayant encore eu aucun réel contact avec vous, la situation est… délicate.

Prenant sa tasse en main en la laissant tranquillement terminer d’infuser, l’elfette observa tranquillement le conseiller en haussant délicatement un sourcil devant son emploi du temps prétendument trop rempli. Ce vieux crocodile écaillé voulait lui faire croire qu’il était débordé alors même qu’ils buvaient du thé en mangeant des gâteaux ? Allons allons, il devait passer une partie de son temps à dormir sur sa chaise en mangeant et lire sereinement ses parchemins tandis que ses pairs trimaient pour servir les désirs des uns et des autres. Quelle hypocrisie. La difficulté d’être riche, après tout…

-Elle le comprend aisément, cela va sans dire, et que vous ayez ainsi pu sacrifier ainsi quelques précieux instants de votre emploi du temps afin de me recevoir aussi posément l'honore grandement, soyez-en assuré.

Suave, Enerari se fit toute de douceur et de prétendue soumission. Elle imaginait tout à fait le rire de la vraie princesse du royaume en entendant le Haut Juge s’épancher sur les difficultés de sa vie assit dans son fauteuil à bavarder en prenant le thé… et le temps, d’ailleurs. Oui, sans doute Esmelda se réjouirait-elle du récit que lui tiendrait ensuite sa valette, elle qui n’était jamais heureuse, pas même avec son compagnon aux longues dents.

-Elle est tout à fait prête à… commercer avec vous en échange de ce service rendu. Après tout, son lien avec Messire Wallam lui offre quelques avantages qui, si cela peut vous être d’une quelconque utilité, peut se traduire comme… un service contre un service ? A moins que vous n’ayez une quelconqu’autre préférence qui puisse vous permettre d’alléger vos horaires...

Prenant une gorgée, la jeune fille laissa à son interlocuteur le temps de réfléchir tranquillement et avouer ce qu’il avait derrière la tête, à lui faire croire qu’il était surbooké tout en laissant l’ouverture nécessaire pour qu’il obtienne quelque chose en échange de son service. La princesse lui laissant quasiment carte blanche, Enetari espérait qu’elle n’aurait pas négocier Dracos savait quoi de trop délicat.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeJeu 28 Mai 2015 - 0:11

Firion hésita un instant quant à l'humeur qui gagnerait le combat en son for intérieur. Amusement face à la répartie tout en cynisme habilement enrobée de fausse bienséance et de trompeuse compassion ? Ou agacement, voire claire colère, quant à l'impertinence sous-jacente qui se jouait dans les mots taquins ? Des mots taquins, qui, selon lui, n'auraient jamais dû, n'auraient jamais pu de son temps, être ainsi adressés à un aîné.

Mais, songea-t-il avec un brin de nostalgie qui ne lui seyait guère, son temps n'était plus. Révolu le temps des elfes dignes et nobles pouvant se draper de toutes leurs moeurs courtoises en leur belle forêt. Oui, fini ce temps-là. Etait venu un autre temps, le temps de Vraorg, le temps de la discorde, la destruction, le temps de l'anarchie sous des airs de tyrannie. L'anarchie oui, car tout tyran qu'il était, Vraorg lâchait la bride de ses sbires et les laissaient répandre l'unique loi ancestrale que tout animal pouvait comprendre : la loi du plus fort, le loi du plus puissant. Aucune autre loi ne semblait véritablement exister., aucun ordre social réel. Le puissant d'un jour pouvait soudain se retrouver le faible de demain. Aucun ordre, et le chaos en maitre.... Adieu civilisation, adieu diplomatie et moeurs savamment codifiées, adieu tout ce que l'elfe qu'il était avait tant apprécié. Il lui fallait tourner la page, autant que faire se pouvait, et ne plus s'accrocher aux vieilles coutumes des elfes.

Surtout pas aux vieilles coutumes des elfes. Il s'y était déjà fort bien appliqué ces trois dernières années, certes, mais cela lui coûtait toujours un réel effort. Il sentait encore poindre en lui ce vil combat entre ces vieilles habitudes, son éducation de noble si bien ancrée, qui se révoltait de tout manquement à ses principes, notamment de politesse, et entre celles qu'il tentait sinon de faire sienne du moins d'appliquer... Un combat dont il connaissait déjà l'issu, si tant est qu'il se fasse encore violence et taise le sentiment outré qu'il sentait monter en lui.

C'est donc, après tout ce palabre intérieur qui sembla lui demander effort suprême, qu'il laissa courir sur ses lèvres pâles un sourire pincé teinté d'un léger amusement.

La jeune elfette marquait au moins un point malgré ses ironies acerbes bien mal dissimulés : elle faisait montre d'une vive intelligence et savait saisir les propres ironies du vieil elfe qu'il était. Oui, un bon point. Si l'on parvenait à dompter cette petite lueur insolente qui valsait sans cesse dans les yeux de cette petite valette, sans doute serait-il possible d'en faire quelque chose... ou quelqu'un.

S'il tiqua quelque peu à la mention du nom du commandant le Sombre Garde, il n'en montra rien. Qu'est-ce qui pouvait bien faire croire à cette petite impertinente ou sa maitresse que lui, Firion Palardiel, ait besoin d'un quelconque intermédiaire pour s'entretenir, si besoin, avec ledit Wallam ? Certes, se rapprocher de sa compagne pourrait permettre de suggérer, avec un air de ne pas y toucher, par le biais de la belle, quelque sombre complot sous l'oreiller, que le bellâtre pourrait croire de son fait et de son idée... mais encore fallait-il qu'il ait quelque complot les requérant. Et surtout encore fallait-il qu'il veuille, accepte, daigne, mettre la princesse dans la confidence et lui accorde un ersatz de confiance pour lui demander tel service.

- Je remercie Dame Kohan de telles propositions, mais je pense qu'il serait fort préférable de les oublier.

Même si lui, ne les oublierait pas. Quand bien même, en cet instant, il préférait ne pas faire appel à tel stratagème, il ne rechignerait pas à rappeler de tels propos à la princesse si le besoin en était. Mais... Non, pas pour le moment. Et mieux valait d'ailleurs feindre une réelle défiance quant à de telles idées qui pourraient suggérer, si on les écoutait, qu'ils s'apprêtaient à quelques tortueuses machinations. C'était là qu'on pouvait entrevoir toute la candeur et l'inexpérience de la jeune elfe. Croyait-elle réellement qu'ils étaient seuls ? Que personne ne les écoutait ? Que ce soit sciemment prévu par le vieil elfe, par souci de sécurité et de prudence, ou que ce soit par vil espionnage comme il s'en jouait si souvent en ce palais...

- Ce pourrait être pris là comme de présomptueuses trahisons ou de sombres complots. Or, nous savons tous, vous, moi, et Dame Kohan que nuls ici ne souhaitent comploter, et encore moins trahir, n'est-il pas ?

Il but alors une gorgée de son thé qui commençait quelque peu à refroidir, et jeta un regard perçant, cette fois nettement amusé, par dessus le rebord de sa tasse.

Qu'elle le prenne comme une menace ou comme un avertissement, comme une constatation banale ou un simple conseil... Pour sa part, ce n'était là qu'un mélange du tout. Loin de lui de proférer toutefois véritables accusations. Il n'en était pas encore là, loin de là. Il ne doutait pas que la jeune elfette n'avait tout simplement pas mesuré toute la portée de tels propos, prononcés ici, là, maintenant, devant un Haut Juge et dans le palais même de Vraorg...

- Si je concède à Dame Kohan d'étudier l'affaire qui semble tant la préoccuper au sujet de ces petits courtisans, je ne le ferais que par devoir de Haut Juge et par souci de pouvoir alléger quelque peu son humeur angoissée. Nullement dans l'espoir d'obtenir quelques services en retour...

Loin de lui une telle idée. Ce ne serait pas un service qu'il demanderait. Non pas un... mais plusieurs possiblement. Mais plus que tout, ce n'était pas de services dont il avait besoin mais d'une certaine main mise dans les affaires humaines. De pouvoir s'y insinuer, de pouvoir y tisser ses fils, en dresser sa toile... et là Dame Kohan pouvait jouer un certain rôle. Elle ou ses proches, si la princesse se montrait un brin trop difficile pour coopérer. Oui, voilà ce qu'il désirait... Infiltrer cette petit Cour à part, cette petite communauté essentiellement humaine qui pouvait détenir des informations et surtout des pions... plus qu'intéressants.

- Même si je serais fort honoré de pouvoir la rencontrer enfin, de pouvoir discourir quelque peu avec elle et d'échanger quelques idées. J'ai entendu dire que votre Dame était fort douée dans l'art relationnel et qu'elle s'intéressait quelque peu à la politique et la diplomatie. Elle pourrait également nous apprendre les moeurs de ses paires humains, cela pourrait nous éviter quelques facheux impairs.

Même s'il devait avouer en savoir assez concernant ces moeurs-là. Il n'était pas maitre en diplomatie pour rien... Mais ce n'était là que prétexte parmi d'autres pour la rencontrer, la cotoyer, lui ou quelques uns de ses sbires savamment choisis.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeMer 3 Juin 2015 - 14:22

Trahison, trahison, comme il y allait fort… En quoi un service était-il une trahison ? Décidément, ces nobles avaient de bien étranges façons de voir les choses. Un rien et ils partaient dans des idées totalement loufoques. A se demander s’ils avaient bien un intérieur crânien semblable à celui des autres. Pas d’Enetari, qui était en elle-même bien distincte puisqu’elle était… elle-même ‒ce qui était évident‒ mais tous les autres. Et leurs idées bien évidemment laissaient des traces derrière elles. Parce que rien n’était innocent, dans ce palais. Ni les âmes, ni les mots, et certainement pas les personnages derrière tout cela. Avec un sourire un peu trop rigide pour être réellement chaleureux, la demoiselle posa son regard gris dans celui du Haut-Juge, réprimant son agacement pour continuer sur le ton posé et suave qu’elle avait déjà employé et ravalant sa salive en même temps que sa fierté pour amadouer le vieillard :

-Evidemment. Je crois que nous nous sommes mal compris, Messire, sans quoi l’idée même qu’il puisse s’agir d’une trahison ou d’un complot ne vous serait jamais venue. Pourquoi penser si vite à cela ? Dame Kohan n’appartient pas à ce genre-là. Je me suis sans doute mal exprimée, veuillez m’excuser.

Lui renvoyant un sourire rassurant tout en réprimant son envie de lui enfoncer sa tasse de thé dans la tête histoire de le calmer un peu, elle inclina la tête en signe d’excuses pour l’avoir offensé. Toute cette politesse était franchement ennuyeuse. Comme si ce vieux bonhomme n’était réellement que douceur et complaisance, obéissance et loyauté, et comme si elle avait réellement besoin de présenter des excuses. S’il était arrivé à la place qu’il occupait actuellement, c’était bien qu’il était suffisamment sournois pour cela, et il n’y avait aucun doute que complots et trahisons ne lui étaient pas totalement étrangers ; mais sans doute savait-il parfaitement le dissimuler. Il pensait vraiment qu’elle le croirait ? Enfin, qu’il raconte ce qu’il voulait du moment qu’il ne faisait rien qui puisse aller à l’encontre des intérêts de dame Kohan et des siens propres. Un Haut-Juge offrant le thé et des biscuits à une valette devait sans doute avoir un quelconque intérêt à le faire. La gentillesse, cela n’existait pas, et quand c’était le cas, il ne s’agissait que d’une preuve de faiblesse qui se répercutait bien souvent sur celui qui avait eu le malheur d’en user, et ce encore plus vite lorsque le continent était sous la coupe d’un être comme le Voleur de Cœur.

-Hum, je ne doute pas qu’elle vous sera reconnaissante de pouvoir ainsi venir en aide à l’un de ses conseillers. Quant à un entretien pour discourir de telles choses, cela lui permettrait sans doute de s’entretenir de façon agréable et constructive avec vous, ce qui n’est hélas pas toujours le cas.

Et qu’il ne vienne pas lui sortir qu’il s’agissait encore de quelque chose que Vraorg savait quoi contraire à l’étiquette, à la loyauté ou autre bêtise de ce genre ! Cela changerait sans aucun doute Esmelda des bêtises que l’on trouvait à la Cour, entre les ragots amoureux et autres mensonges éhontés, là était toute la signification de sa phrase. Encore que Palardiel n’était pas le genre de personne que l’on avait envie de croiser pour le plaisir. En fait, ce n’était pas le genre de personne que l’on avait envie de croiser, point. Enfin… Manières humaines, hein ? Comme s’il n’en savait pas assez là-dessus. Pour être Haut-Juge, il devait avoir un minimum de connaissance sur chacun des peuples sans doute, sans compter qu’il était difficile de ne pas curieux face à des personnes d’une autre race. Cela lui permettait aussi de comprendre leur mentalité, probablement. Et à voir le nombre de parchemins et ouvrages que l’on trouvait dans cette pièce, il devait bien il y en avoir au moins un ou deux sur les coutumes humaines. Quant au langage… C’était la langue commune qu’ils utilisaient, il n’y avait pas grand-chose à apprendre de plus. Hum, la jeune humaine saurait sans doute le remarquer, elle était vive et intelligente, et qui plus était habituée à la Cour, mais Enetari prendrait tout de même soin de rajouter une mise en garde contre ce vieux grigou.
Reprenant une nouvelle gorgée de thé, la jeune fille se garda toutefois bien d’émettre ses doutes et se contenta donc de pencher la tête en avant, de toute évidence très sérieuse :

-Est-ce donc là toute la réponse à rapporter à ma Dame, messire ?

Comme elle l’avait déjà entendu ‒où ? elle ne savait plus, peut-être dans un livre, mais dans ce cas elle l’avait lu et non entendu‒ qu’il parle maintenant ou se taise à jamais, s’il souhaitait ajouter quelque chose. Sauf que bien évidemment, elle pouvait difficilement le lui dire comme cela. Aussi le fixa-t-elle avec innocence, attendant patiemment qu’il décide de ce qu’il allait ou non dire à Esmelda Kohan par le biais de la jeune elfe… ou si celle-ci allait devoir attendre encore un peu. Ce qui l’arrangeait quant au fait de manger d’autres gâteaux, impossible de dire qu’ils n’étaient pas franchement délicieux. Et comme elle adorait les gâteaux…
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeVen 12 Juin 2015 - 0:44

Visiblement la petite elfe n'avait pas encore tout appris, compris ni assimilé en matière de trames, complots, trahisons et autres méfaits visant à défaire ses potentiels ennemis sur cet étrange champs de bataille qu'était la scène politique. Là n'était pas la question de savoir si Dame Kohan était de ce genre-là ou non, il en doutait effectivement lui-même... Non, la question était surtout de savoir si d'autres les écoutaient et les épiaient, ce dont il était certain lui-même malgré toutes les précautions qu'il pouvait prendre, et surtout de savoir comment ces "espions" utiliseraient ce qu'ils entendaient, entendraient... ou n'entendraient pas. Il fallait être alors en constante vigilance, toujours surveiller le moindre de ses propos, peser la moindre de ses paroles, soupeser le moindre de ses gestes, réfléchir à la moindre décision...

Une chose visiblement que la jeune elfe n'avait pas encore totalement appréhendé. Ou ne voulait peut-être pas appréhender, allez savoir. Vu le caractère apparemment un brin direct et franc, un peu trop pour ce genre d'environnement peut-être d'ailleurs, il était tout à fait possible qu'elle sache cela, mais ne veuille en rien s'y plier. Un parti pris risqué, fort risqué, et pas seulement pour elle, si tel était le cas, songea le vieil elfe son regard scrutateur toujours fixé sur elle.

-Est-ce donc là toute la réponse à rapporter à ma Dame, messire ?

Il l'observa grignoter un énième gâteau, notant au passage dans un coin de son esprit qu'elle semblait fort les apprécier. Un de ses petits points faibles peut-être ? Ca... et son jumeau nommé Nomin également ? Car oui, il les savait très liés. Rien de bien anormal pour des jumeaux cela étant dit. Mais c'était là un point qu'il n'avait pu s'empêcher de noter, habitué qu'il était à apprendre tout point faible ou point fort de ceux qui l'entouraient, directement, ou indirectement, ou de ceux qui, potentiellement, l'intéressaient...

Mais réponse était attendue, et s'éleva alors sa voix de moineau, fort peu prononcée toutefois, car il ne souhaitait pas totalement infléchir cette jeune volonté mais seulement lui faire comprendre à qui elle s'adressait.

- La réponse à apporter à Dame Kohan est qu'effectivement je consens à étudier sa requête. Je ne pourrais toutefois la rencontrer aussi rapidement qu'elle le souhaiterait.

Il acceptait, certes, mais en partie. Ne donner qu'un pouce quand on vous demandait une main... Ne jamais tout concéder, toujours revoir certaines closes à sa façon... imposer ses conditions. Même si parfois de façon bien verbeuse et sur des détails presque insignifiants. Mais les détails si peu importants en apparence le devenaient tout autrement. Ils le devenaient par ce qu'ils pouvaient révéler : à savoir qui détenait les cartes ou qui tirait le meilleur jeu. Un jeu dont il aimait explorer toutes les règles, en titiller les moindres ombres, pour mieux en piper les dés... il devait bien l'avouer...

- Je ne pourrais pas la rencontrer, comme elle le désirait tant, dans les sept jours à venir. Non, pas avant....

Il fit mine de réfléchir, un doigt tapotant nonchalamment un parchemin à portée, tandis que son autre main posait doucement la tasse qu'elle tenait.

- Pas avant 9 jours, je le crains.

Et quelque chose dans son regard, son maintien, ou peut-être bien sa voix, indiquait clairement que c'était là non négociable. A prendre ou à laisser, comme disait certains marchands.

- Peut-être Dame Kohan préférera-t-elle que cette entrevue se fasse d'ailleurs dans un cadre moins formel que cet austère bureau. Je la laisse alors seul juge de l'endroit qu'elle pensera idéal pour se faire.

Sans mauvais jeu de mot, rajoutèrent silencieusement ses yeux polaires.

- Il lui suffira de transmettre à l'un de mes assistants ses décisions en la matière, par votre entremise.

Il attrapa rapidement la plume qui reposait dans son encrier et griffonna à la hâte quelques mots de son écriture souple et déliée.

- Ah, rajouta-t-il vivement, sa voix reprenant des intonations moins totemiques, tout en relevant les yeux vers la jeune elfe. Peut-être connaissez-vous le nom de ce fameux conseiller ?

Quand bien même il pensait savoir de qui il s'agissait...

- Que je puisse m'informer de son cas et de son dossier avant cette entrevue. Elle n'en sera que plus fructueuse...

Bien qu'il était persuadé que tout ceci n'était qu'un habile subterfuge pour l'approcher. Un prétexte, une excuse...

Mais qu'importait. Autant se plier au jeu. Il aimait jouer après tout... surtout à ces jeux-là.

[HJ : voilà, petite réponse. Pas fameuse, si souci je peux éditer bien sûr, n'hésite pas catkiss ]
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeLun 22 Juin 2015 - 18:10

Allons, ce vieux grison avait décidé de continuer à se prétendre surchargé de travail. Le pauvre, c’était vrai qu’il pouvait réellement savoir qu’à deux jours près, il était ou non disponible pour la princesse ! Tsss, fichu vieillard, les gens âgés ne devraient pas être autorisés à continuer à fréquenter les âmes encore jeunes et belles, elles s’en sortiraient salies. Certes c’était un elfe, mais tout de même. Cela ne lui pardonnait pas tout. Et ses gateaux non plus ne changeaient rien. Du moins, presque pas. Ou très peu. Bon, cela allégeait un peu la sentence de jugement mental mais… Cela voulait juste dire qu’il avait bon goût après tout. Pas de quoi le porter aux nues.

-Très bien, dans 9 jours alors, ce sera parfait.

Lui jetant un regard flegmatique, elle hocha la tête, tout sourire disparu. Inutile de discuter, ce serait malvenu puisqu’elle venait déjà de le faire, d’autant que la voix de Sire Paladriel semblait sans appel. Non pas désagréable ou froide, simplement décisif. La voix d’un homme qui avait l’habitude d’avoir ce qu’il voulait, et qui savait comment l’obtenir. Qu’avait-il sacrifié pour arriver à cette place ? Quelle avait été sa vie ? Elle se souvenait vaguement de lui, il avait cotoyé ses parents lui semblait-il. Mais Enetari ne lui avait laissé une grande place dans sa mémoire. Ni même une petite d’ailleurs. Une toute petite, pourquoi pas. Etait-ce pour lui qu’elle avait creusé deux trous dans le sol, sous une chaise, avant de les dissimuler habilement, laissant l’invité manquer s’effondrer lorsqu’il s’était assis ? Peut-être, elle n’en était plus très sûre. Elle savait juste que ses parents avaient frôlé la crise de rage lorsqu’ils l’avaient finalement trouvé, tranquillement assise dans un arbre à les fixer d’un air goguenard. Hum, c’était le bon vieux temps ça. Désormais elle s’amusait un peu moins, encore qu’elle trouvait toujours une ou deux occasions de taquiner une petite dinde prétentieuse ou un vieux pervers aveugle. Le tout étant évidemment de ne pas exagéré, et surtout rester invisible. Mais c’était toujours possible !

-Entendu. Je vous ferai part de son choix. Quant au conseiller, malheureusement, je ne puis rien dire à son sujet, j’ignore tout de son identité. Néanmoins si cela puis vous être utile, je vous le transmettrai lorsque je rencontrerai votre assistant pour lui indiquer la préférence de ma Dame.

Après tout, cela laissait à Esmelda le temps d’analyser ce que lui serait rapporté et de réfléchir posément à ses propres préférences. Et comment organiser cette entrevue au vu des éléments amenés par la jeune elfe. Tout ceci ne serait pas vain, d’autant que les domestiques parlaient entre eux, et que l’entremetteur que la Terendul croiserai pourrait peut-être lui aussi devenir une source d’informations. Rien ne se perdait, surtout pas les opportunités, n’était-il pas ? Le tout là encore étant de se montrer prudent, Firion étant sans doute assez fin et intelligent pour s’en douter. Mais après tout, les grands de ce monde pouvaient eux aussi faire des erreurs alors ne savait-on jamais…

Cela étant, il était temps de prendre congé. Les gâteaux étaient presque terminés après tout, plus rien ne la retenait d’autant plus qu’elle avait rempli sa mission. Elle se serait volontiers levée de suite, mais hélas, l’étiquette obligeant, elle était contrainte d’attendre que son interlocuteur, en tant qu’hôte mais surtout d’un rang supérieur, se lève en premier ou qu’il la congédie. Ce qu’il ne semblait pas décidé à faire. Et bien quoi, il voulait la demander en mariage ou quoi ? La demoiselle n’allait pas passer sa vie dans cette pièce non plus. Encore que finalement, elle commençait à s’y habituer. Cela ressemblait à une bibliothèque, encore qu’un peu plus d’étagères eut été appréciable. D’ailleurs, en parlant d’étagères…

-Loin de moi l’idée de vous offenser, messire, mais peut-être pourriez-vous trouver une pratique de rangement plus aisée pour vos parchemins et ouvrages que celle-ci. Sans doute vous fait-elle perdre un temps précieux pour retrouver certains documents. Je suis sûre que Nómin pourrait arranger cela, conclut-elle dans un murmure.

Il était vrai que ce dernier n’aurait probablement pas que cela à faire, sans aucun doute même. Cela dit, Ene aussi pourrait s’en occuper. Il suffisait de tout rassembler, allumer un feu dessus et par miracle, le vieux n’aurait plus besoin de chercher quoi que ce soit ! Et même cette idée mise de côté, peut-être que simplement modifier la forme des bibliothèques pourrait aider. Enfin, ce n’était pas vraiment son problème après tout.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeDim 28 Juin 2015 - 2:07

Ne savait-elle rien sur le conseiller ? Ou souhaitait-elle ne rien en dire sans l'accord de sa maitresse ? Impossible de le dire précisément, même avec la plus fine observation, art dans lequel pourtant il était passé maître. Il n'était pas improbable que la gamine ne mente pas sur ce point, en effet, quand bien même semblait-elle douée en duperie, fourberie, et autre mensonge dont la Cour était si friande.

Le vieil elfe se contenta donc d'acquiescer d'un simple signe de tête, préférant ne pas s'appesantir sur le sujet. Oui, oui, qu'elle transmette donc à son assistant. Et tant pis pour cette Dame Kohan s'il n'avait pas eu le "temps" de s'informer à ce sujet. Ce serait là certes fausse excuse : il pensait savoir de qui il s'agissait, mais... Mais il requérait une information fort simple. Et si l'on ne lui donnait pas l'information requise, dans les temps requis, rien ne l'inclinerait non plus à "donner" le service requis... Mesquin dites-vous ? Quand lui vous aurait rétorqué que ce n'était là que logique implacable dans ce jeu du chat et de la souris qu'était la politique en cette Théocratie ?

Il s'apprêtait alors à congédier comme il se devait la jeune elfe, quand elle reprit la parole. Le coupant dans son élan. Il arrêta donc son geste et rabaissa doucement sa main en un élégant mouvement qui donna à ce dernier une prestance naturelle, quand il aurait dû être marqué pourtant par la gêne d'avoir été interrompu...

Une pratique plus aisée ? Voilà bien une étrange et intéressante formulation. Et, alors qu'il s'amusait des tournures de langage de la jeune apprentie, un nom sonna entre eux. Un nom qui éclaira soudain la conversation. Un nom qui soudain illumina en son esprit et claironna tintamarre. Voilà bien qui était... inattendu. Et inespéré. Lui qui, depuis le début, se demandait comment mieux approcher ces deux elfes, le frère ingénieux et la soeur facétieuse, comment les intégrer dans son entourage proche, sous son aile, pour mieux les faire grimper auprès de lui dans cette Théocratie, en dignes elfes qu'ils étaient, en dignes représentants de leur peuple pourtant maltraité !

Et soudain, elle lui donnait une occasion rêvée pour provoquer une rencontre. Et, de là, il l'espérait, une collaboration, un rapprochement, un lien véritable... Saurait-elle lire dans les pensées ? Serait-elle capable... ? Non, il en doutait. En était même assuré. Il n'était peut-être pas puissant en magie, simple idée qui suffisait à le faire tiquer d'ailleurs, il n'était pas pour autant incapable de la reconnaitre quand elle était à l'oeuvre. Même si la coïncidence était certes étrange. Il n'était pas non plus totalement anormal qu'elle pense ainsi à son frère à maintes occasions, après tout... D'autant plus qu'ils étaient jumeaux et extrêmement liés.

Et se pensant, le vieil elfe préféra ne pas s'interroger sur la réelle force de ce lien plus en avant.

- Nómin ... Votre frère, n'est-ce pas ? Un jeune elfe très ingénieux de ce que j'en ai entendu parler.

Il caressa nonchalamment un parchemin devant lui, en un geste destiné à distraire un instant son interlocutrice... pour mieux lui donner le temps de réfléchir lui-même. De peser ses mots, et sa réponse. Un empressement trop marqué serait douteux, une réponse indifférente tout autant... il lui fallait un juste milieu.

- J'ai déjà eu l'occasion de le rencontrer auparavant, quand nous étions encore... en notre beau et noble royaume.

Il ne parvint à chasser la pointe de nostalgie qui l'étreignit à ce souvenir. Qu'il avait été dur pour un elfe tel que lui, si conservateur et si attaché aux moeurs des elfes aussi, de partir ainsi en ce laborieux, redoutable et redouté exil...

- Ainsi que lors de notre séjour à Aigue. J'avoue toutefois n'avoir eu que peu d'occasions de le rencontrer ici. Nous avons été, nous, elfes, si durement séparés...

Et, pour une des rares fois de la conversation peut-être, il pensait chaque mot. Avec une dureté, une âpreté, qui avait chassé tout faux semblant. Et qu'importât que ces propos soient ensuite rapportés à qui de droit. Vraorg savait, Vraorg lisait en lui. Vraorg le connaissait. Il savait que le vieux Firion déplorait durement les conditions qui avaient été accordées aux elfes, à savoir des conditions d'esclaves, de prisonniers, de jouets, de vils familiers, et pis encore... Des conditions plus bas que terre. Il savait que le vieux Firion les déplorait, et les avait dénoncées. Et qu'il avait en objectif de les faire changer.

Et malgré cela, malgré ces convictions profondes qui marquaient ce vieux coeur d'elfe aux portes de la mort, Vraorg l'avait nommé Haut Juge et lui avait laissé... comme une chance de réaliser son voeu. Ou comme un défi. Ou comme, pire encore, un faux espoir aussi. Oh, oui, le vieux Firion n'était pas dupe : on se servait de lui, et certainement s'en jouait-on aussi. Mais il était entré dans ce jeu en connaissance de cause, en toute conscience, jonglant avec toutes ces règles changeantes, ces louvoyantes duperies, ces traquenards et ces tromperies, pour tirer, lui aussi, son épingle du jeu.

Et, sans fausse modestie, il s'y connaissait quelque peu en épingles, n'est-il pas ?

Donc oui, sans doute Vraorg ne l'avait-il nommé que pour mieux se servir de ses talents, Firion le savait. Et pour mieux se jouer aussi de ces fous espoirs concernant son peuple démuni et martyrisé. Mais le vieil elfe ne s'avouait pas vaincu pour autant. C'était comme un jeu entre Vraorg et lui, une sorte de duel aussi. Il estimait Vraorg d'ailleurs assez intelligent pour voir où serait son intérêt : quand bien même il n'aimait guère les elfes, voire les exécrait sous bien des aspects, il ne laisserait pas quelque outil sur le côté si l'outil se révélait utile et important. Les elfes se devaient donc de se montrer utiles et importants, ils se devaient de montrer toute l'étendue de leurs talents, au lieu de se terrer et se recroqueviller au sol telles de viles proies flagellées.

Donc oui, peut-être se faisait-il quelque faux espoir pour son peuple. Il n'était nullement dupe. Mais tant qu'il y aurait une petite chance d'extirper les elfes de ce bourbier rance, du moins quelques uns, Firion s'entêterait sur ce chemin. Et... Et cette jeune elfe et son frère Nómin faisaient peut-être bien partie de ce fol espoir...

- Ce serait un plaisir alors de le revoir de nouveau effectivement. Et ce serait là l'occasion peut-être de renouer quelque lien. Si en plus, comme vous l'affirmez, il est capable de... m'aider...

Il donna à ce dernier mot une étrange intonation. Comme emplie de mille sous-entendus. Et l'appuya d'un vague geste de la main. Désignait-il ainsi une aide pour sa bibliothèque ? Ou pour de plus vastes projets ?

- Ce serait un plaisir, oui, de le rencontrer. En votre présence peut-être ? Après tout, vous êtes proches, et...

Il hésita un instant, puis... jugea qu'il serait utile, là, maintenant, de se révéler un peu à cette jeune elfe. Il sentait toutes les hésitations, toute la méfiance, qu'elle pouvait nourrir contre lui. Sa haute position, alors qu'il était elfe, ne plaidait sans doute pas en sa faveur, aux yeux des autres de son peuple. Et pourtant, pourtant... Il devait regagner leur confiance à eux aussi. Regagner sa confiance à elle, déjà. Ce serait là peut-être un début... Peut-être... ou pas.

Mais là, en cet instant, il lui sembla soudain indispensable de révéler un peu ce que sa carapace pouvait bien cacher. Ce que seul peut-être, au final, Vraorg savait.

- J'avoue que cela serait un plaisir de voir les elfes consolider les liens entre eux. Et que nous commencions nous-même, tous les trois, au-delà de votre devoir envers Dame Kohan, ou de mon devoir de Haut Juge...

Il lutta pour ne pas faire chanter son moineau. C'était devenu si naturel pour lui, qu'il dut, en cet instant, faire appel à toute sa volonté pour ne pas chanter. Ne pas imposer sa volonté, ses convictions en l’occurrence, à la jeune elfe. Pour qu'elle puisse recevoir ce message en toute possession de son propre jugement. En cette affaire, il lui fallait le plein consentement de ses paires, leur plein intéressement, leur plein investissement, sans altération de leur volonté.

- Pensez-vous pouvoir du coup organiser quelque rencontre à ce sujet ?

De quel sujet parlait-il exactement ? De l'aide qu'elle lui offrait pour organiser quelques parchemins dans sa bibliothèque ? Ou de ses projets concernant les elfes en cette sombre société ? Il préféra ne pas expliciter. Et se contenta d'offrir un léger sourire à la jeune elfe devant lui, lui laissant tout loisir d'interpréter cette question comme elle le voudrait.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeVen 10 Juil 2015 - 20:18

Un éclair. Un imperceptible éclair qui fila au travers du regard de son interlocuteur. Méfiante mais curieuse, Enetari attendit d’en savoir plus, se retenant de trépigner dans son siège et d’aller secouer le vieil elfe dans son fauteuil pour savoir ce qu’il avait en tête. Etait-ce le prénom de Nómin qui l’avait attiré ? Il semblait bien, puisque ce fut sur lui que la conversation dériva. Fronçant imperceptiblement les sourcils, Enetari tenta de savoir ce que voulait exactement Paladriel.

-Effectivement. Vous ne trouverez pas être plus intelligent que lui. Trop sérieux, mais il ne peut pas avoir que des qualités, après tout.

Et pourtant, il n’en était pas loin. Bon, pas autant qu’elle certes, mais pas loin malgré tout. Son principal problème était sans doute d’être trop concentré sur son travail, tout le temps. Ses inventions lui occupaient l’esprit, un peu trop sans doute, mais il était impossible de le changer sur ce point. Sa jumelle avait pourtant tenté tout ce qu’elle pouvait mais non. Il restait la plupart du temps enfermé dans son atelier, à bricoler ses engins et peaufiner ses inventions. Et changer cela était désormais relégué au rang des utopies.

-Il est vrai. Notre peuple a connu des heures plus glorieuses ; bien que certains aient toutefois plus de raisons que d’autres de se plaindre.

Réprimant un bâillement, la demoiselle regarda d’un œil frustré sa tasse désormais vide. Cette conversation commençait à l’ennuyait et ss jambes la démangeait d’aller courir un peu ; ou à défaut, marcher.

-Qu’il soit capable de vous aider, je n’en doute pas, qu’il le veuille, c’est une autre affaire.

Avec un grand sourire et une voix dont elle ne put retenir une pointe de moquerie, la demoiselle abandonna son récipient pour s’enfoncer dans son siège. Elle adorerait voir Firion se voir envoyer paitre (surtout qu’il devrait sortir du palais pour cela, elle n’avait pas souvenance d’une seule vache à l’intérieur) par son jumeau. Encore que ce dernier était capable de recevoir convenablement le vieux, histoire de contredire sans le savoir Enetari. Bof. Dans le pire des cas, cette dernière se ramènerait déguisée en saltimbanque, armée d’épées en mousse de chêne pour faire fuir l’indésirable. Même une grand-mère amnésique et sénile trouverait cette attention pour l’ingénieux Terendul tout à fait louche. Alors une Enetari en pleine possession de ses moyens…

-Je ne peux toutefois pas répondre pour lui… entre les promenades à double-poney, ses confitures faites palais et ses leçons de tricot… il est quelque peu occupé. Vous ne devineriez jamais le nombre de choses que l’on trouve dans ses ateliers.

Avec un clin d’œil moqueur, elle se frotte le bout du nez en fixant celui qui lui faisait face. Elle savait qu’il avait compris le sous-entendu. Nomin était un privilégié de Vraorg, mais il avait également un emploi du temps qui lui était propre. Et pour une fois, sa sœur n’avait aucune envie de n’en faire qu’à sa tête, sous peine de rendre service à Paladriel. Il l’avait fait attendre, pourquoi pas elle ? Une lueur torve brilla un instant dans son regard avant qu’elle ne reprenne d’une voix innocente :

-Cela étant, je pense que d’ici… et bien, dix jours environ, il aura terminé sa principale source d’occupation. Je serais enchantée de pouvoir venir également. Mais… elle soupira, l’air déçu. Mon emploi du temps est plutôt chargé aussi, je le crains. Je ne manquerai toutefois pas de vous part de la décision de mon frère ; ainsi que de la mienne, afin de pouvoir s’organiser.

A moins qu’un potentiel chameau ne décide de débarquer dans la place pour semer le trouble, Enetari doutait sincèrement d’avoir dix jours à attendre pour avoir elle-même du temps libre. Elle savait que la princesse lui offrirait une journée si elle le souhaitait, pour une telle chose. Mais puisque Firion avait parlé de 9jours, autant entrer dans son jeu. Cela étant, ce n’était pas que de la simple provocation. Avec Nomin plongé dans ses ouvrages, la jeune fille préférait prévoir un peu large pour avoir le temps de s’organiser, quitte à le faire à l’enlever à la dernière minute si vraiment elle ne trouvait pas de compromis. Toutefois, elle parvint à atteindre l’un de ses rares stades de gravité qu’elle connaissait pour le questionner une dernière fois, sans la moindre plaisanterie.

-Je sais que ma place, mon rang ne me permet pas de vous poser une telle question, et que vous pourriez si vous le souhaitez me châtier pour un tel affront. Toutefois, j’ai besoin d’une réponse à cette simple question : qu’espérez-vous ? Que voulez-vous que notre peuple devienne ? Quelle esplanade souhaiteriez-vous le voir occuper dans cette société ? A quoi songez-vous en ce qui le... en ce qui nous concerne ?

Ses yeux gris étaient fixés sur lui, insondables. Elle voulait en savoir plus sur lui, sur ses sentiments, ses émotions sincères, mais aussi ce qu'il attendait des deux jumeaux. Sans quoi, elle oublierait simplement ce qu’il lui avait demandé. Sans quoi, elle ne prendrait pas même la peine de rapporter son désir d’entrevue à Nómin. Et cela, elle savait qu’il le savait. Tout comme lui savait sans doute qu’elle savait qu’il savait.
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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeDim 19 Juil 2015 - 23:05

Firion écouta avec une étrange patience. Essuyant les piques éventuelles qu'elle lui lançait, consciemment ou inconsciemment. Bien qu'il penchait plutôt pour le fait que chacune de ses paroles étaient sciemment prononcées dans une intention bien définie. Il n'était pas bien sûr d'apprécier cette façon qu'elle avait de potentiellement critiquer ses choix, sa place, son rôle dans tout cela. S'il n'appréciait déjà pas, d'une façon générale, qu'on ose juger de ses faits et gestes ou de ses décisions, il appréciait encore moins qu'on ose le critiquer en cette situation-là. Pas quand il permettait ensuite à d'autres elfes de bénéficier de ses efforts et de ses maigres acquis.

Oui, maigres, n'en déplaise à cette petite effrontée. Il avait beau être Haut Juge, il n'en restait pas moins elfe. Il lui était toujours plus délicat de se faire obéir de Sombre Garde, ou tout simplement de se faire respecter d'une façon générale. Il devait toujours user de tous ses talents, pleinement, sans concession aucune, et n'avait le droit à aucune faiblesse. Ce qui était d'autant plus délicat pour lui, vieil elfe, dont le corps vieillissait plus vite encore depuis ces trois dernières années et sur lequel le poids des siècles se faisait amèrement sentir.

Non, il n’appréciait que moyennement, surtout venu de cet elfe-là. D'une elfe qui pourrait, un jour, bénéficier de sa protection et de position si élevée. Si enviée, comme elle le sous-entendait tant.

Mais, en cet instant, il préféra n'en rien dire, n'en rien montrer. Il n'était pas assez stupide pour ne pas comprendre qu'elle exprimait là aussi ce qui était l'opinion générale de tous, et surtout, plus tristement, d'une majorité des elfes. Pour son propre peuple, il était certainement considéré comme un traitre, un paria, un parjure qui s'était vendu, un ambitieux qui ne cherchait qu'à sauver sa peau. Piètres elfes alors qui n'avaient rien compris. Et qui ne le comprendraient d'ailleurs jamais, lui, le vieux Palardiel qui sans cesse semblait comploter dans de vils intérêts, mais qui cherchait aussi à mettre ses sombres machinations au service de son peuple...

Oui, il avait toujours cherché à mettre en sécurité les siens, à asseoir leur position, à consolider leur position politique et sociétale, oui il n'était que vil marionnettiste de l'ombre qui aimait tant jouer sa propre pièce avec toutes ses poupées de chiffon... Oui, il était tout cela. Mais ses paires, ou ceux qui l'avaient été, oubliaient un peu vite qu'ils en avaient tous bénéficié. Du temps des elfes, quand il agissait ainsi pour éviter guerre et destruction à leur peuple pacifique, mais aussi en ces temps sombres de théocratie... Oui, ils oubliaient un peu vite qu'ils étaient alors les siens, et qu'il agissait pour tenter, autant que faire se pouvait, de les mettre en sécurité. Ceux du moins qui, tels que lui, ne pouvaient rejoindre le Protectorat..

Voilà tout ce qu'en son coeur il pensait. Voilà ce qui soudain l'étreignait, et qui, rageusement, menaçait de l'étouffer. Il avait beau se parer de faux semblants, il avait beau ne paraitre que marbre poli et nonchalant, il n'en était pas moins parfois blessé par ce que les autres pouvaient penser ou dire de lui. Il avait beau chasser toutes ses folles calomnies, il avait beau dire en faire fi, il avait beau prétendre n'en rien ressentir... Il n'en était pas moins elfe, et comme tout un chacun il pouvait se révéler tout aussi sensible.

Il la laissa dire, sans prononcer un seul mot, sans qu'aucun pli de son visage ne trahisse tous ses émois, toutes ses volatiles pensées. Seule la petite étincelle de son regard dut s'éteindre sous l'ombre de ses ressentiments enfouis, mais cela était si infime... Et l'écoutant babiller, il ne put toutefois que se montrer quelque peu surpris, désagréablement surpris, quand d'autres élucubrations sans nom suivirent.

Poney, confitures et tricot ? Il doutait fort qu'un elfe tel que le jeune Terendul perde quelque temps que ce soit à de si futiles intérêts. Ce n'était là, encore, que piètres moqueries que la jeune Enetari lui servait visiblement. Des moqueries qu'il n'était guère enclin à laisser passer toutefois. Qu'on le juge, qu'on ose le critiquer à demi mot, qu'on ose prétendre le comprendre et le condamner pour sa place, même si par sous-entendus, c'était là déjà quelque chose qu'il ne tolérait que difficilement. Mais qu'on ose en plus se moquer ainsi, aussi ouvertement ? Non, sa patience avait tout de même quelque limite.

Il n'intervint toutefois toujours pas à ce moment-là. Curieux de voir jusqu'à quel point elle aurait l'audace de continuer. Le seul signe que sa propre limite menaçait d'être franchie fit le plissement de ses yeux les réduisant presque à deux fentes opalescentes.

- Dix jours, dites-vous ?

Sa voix se fit trainante, dangereusement trainante, ses accents elfiques tombant d'une octave montrant clairement son mécontentement. Qui n'était toutefois aucunement lié à ce potentiel délais. Pour tout avouer, il ne s'était pas attendu à une proposition de rencontre si rapide, au contraire.

- Hum... Je me dois d'y réfléchir. J'avoue... me demander s'il était si avisé de vous confier pareil projet et pareille organisation, si vous pensez que tricot et poney sont de plus grandes importances.

Peut-être était-il un peu dur, un peu trop acerbe pour la jeune elfe. Mais il avait passé 'âge de faire des concessions à ce qu'il considérait comme stupides plaisanteries. Oui, il n'était pas drôle, et ne l'avait jamais été. Il n'était qu'austérité incarnée, oui certes. Sans doute cela semblait soudain pénible à la petite elfe, mais il n'était après tout pas Firion Palardiel pour rien. Il n'était pas réputé pour être plaisant ou agréable, même par le passé. Et...

Et s'il pouvait comprendre bien des choses tout de même, comme l'élan de la jeunesse et un caractère passablement effronté qui pouvait parfois avoir certains charmes, il préférait aussi lui faire comprendre à qui elle avait affaire exactement. Qu'elle ne se méprenne pas sur lui, sur le personnage âpre qu'il pouvait être.

- Rapprocher les elfes et tenter de les hisser dans ce difficile contexte qu'est le nôtre actuellement n'est pas un projet à la légère. Il s'agit là d'un voeu important auquel nous travaillons depuis ces dernières années.

Et on ne pouvait nier avoir déjà vu Palardiel prendre sous son aile nombre d'elfes en difficulté notamment. Ce n'était, pour le moment, que de petits gestes, anodins, mais qui avaient mine de rien une certaine importance. Symbolique sans doute encore... mais il espérait plus bientôt.

- Pour un tel projet, j'espère rencontrer des alliés... qui se sentent réellement impliqués. Et y mettent un certain sérieux.

Et, soudainement, se surprenant lui-même de son étrange patience, de son inhabituelle tolérance, il entendit sa voix se radoucir.

- Plaisanterie et moquerie peuvent sans doute être des armes, oui, mais tentons de ne pas les user contre n'importe qui.

En d'autres temps, songea-t-il, la jeune elfe airait tout simplement été congédiée sur cette phrase, sans plus de cérémonie. Mais...

Mais... et bien soit il se faisait vieux et commençait à s'émousser, soit... soit il était réellement attaché à cette rencontre au point de se montrer un tant soit peu plus clément. En espérant toutefois qu'elle ne pousse pas sa patience plus longuement. Il devait aussi lui concéder qu'elle venait, par sa dernière question, de lui prouver qu'elle était capable de réel sérieux et d'attention avisée.

- Mais soit. Dans dix jours, oui, possiblement, accepta-t-il enfin, tout en griffonnant rapidement sur son parchemin.

Puis relevant ses yeux pâles sur elle, il reprit toujours de sa voix calme et posée, comme si de rien n'était.

- Quant à votre question, effectivement fort osée... Il est fort difficile de clairement y répondre. Non pas qu'en mon esprit cela ne soit pas clair et précis, ni que je craigne d'énoncer tous mes fous espoirs pour notre peuple délaissé. Vraorg après tout sait déjà tout cela me concernant et cela ne l'a pas empêché de me placer, du moins pour l'instant, à cette place-là.

"Pour mieux se jouer de moi ? Mieux m'utiliser ? Et mieux me rabaisser ensuite quand mon temps sera révolu et que son humeur l'aura décidé ? Très certainement, oui, fort probablement", ajouta-t-il en son for intérieur.

- Non... Non, disons plutôt qu'il est difficile d'exprimer ce que je souhaite... ce que je souhaiterais pour mon peuple, ce que je souhaiterais réellement, ne peut plus exister.

Oui, lui qui souhaiterait que tout cela n'ait jamais eu lieu, ou bien loin des elfes, qu'ils aient été épargnés, qu'en leurs belles forets ils soient restés, protégés. Mais cela ne se pouvait, et n'étaient que stupides rêveries. Il était alors hors de question que lui prenne la faiblesse de les énoncer à haute voix.

- Non, tout ce que je peux dès lors lui souhaiter... c'est de retrouver une place digne de ce nom, que ce soit ici ou ailleurs. Que jamais plus un elfe ne soit traité comme il peut l'être actuellement. Que l'on montre, avec habileté et intelligence, que les elfes ont leur importance, qu'ils sont des êtres dignes d'exister, même en cette société si tel est notre seul choix.

Le seul choix que lui-même avait eu, vieil elfe qu'il était incapable de suivre les siens, encore moins de survivre à un autre exil.

- Je veux que les elfes prennent la place qui leur est dû, là, ici, ou ailleurs, en haut de cet échelon, à la tête de la société, une place qu'ils n'auraient jamais dû quitter.

Sa voix s'était faite dure, tranchante comme l'acier, tandis que tout son être irradiait soudain d'un charisme déterminé, d'une volonté aussi acérée que la plus belle arme du plus puissant guerrier.

- Et c'est alors à nous, elfes parmi les plus habiles, les plus inventeurs, les plus ingénieux, qu'il revient de montrer le chemin à nos autres paires plus malchanceux.

Et se disant, il se leva. Ce qui signifiait qu'il mettait soudain, un terme à leur entrevue. Non pas qu'il ne souhaitât pas prolonger cette étrange discussion, quand bien même ils glissaient possiblement vers des sentiers dangereux, mais il était pour lui de regagner la salle d'audience, où un jugement l'attendait.

- Sur ces belles paroles, je vais devoir vous délaisser, jeune elfe, et vous laisser retourner à vos occupations. Je ne doute pas vous avoir laissé alors de quoi penser et de quoi agir.

Et se disant, il lui indiqua d'un signe de main la porte, vers laquelle lui-même se dirigeait. Si vraiment elle souhaitait poursuivre, elle se devrait alors de le suivre. Pas que cela le dérangeât d'ailleurs. Après tout... Cette conversation, malgré quelques désagréments, n'avait pas été des plus déplaisantes...


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MessageSujet: Re: Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Une visite de courtoisie, dîtes-vous ? [PV Enetari] TERMINE Icon_minitimeMar 4 Aoû 2015 - 19:44

Retenant un petit rire devant le sérieux de son interlocuteur, Enetari pencha la tête avec malice avant de pincer délicatement les lèvres. Décidément, rester dans cette forteresse n’avait pas arrangé cet individu ; cela dit, puisqu’elle n’avait guère de souvenir de lui avant, il était plutôt difficile de connaitre son évolution.

-Si vous voulez un destrier de combats compétents, négliger son entrainement n’est pas une très bonne idée. Quant au tricot, je suis certaine que vous êtes très heureux d’avoir des paires de bas confortable en hiver. Je vous en ferais un jour, peut-être.

Jetant un regard vers les deux pieds dissimulés derrière la table et donc, qu’elle ne voyait pas, Enetari se demanda un instant à quoi pouvait bien ressembler les pattes de cette créature aux yeux de nacre. Peut-être pouvait-elle imaginer cette danse sensuelle de deux élégants pieds velus et rebondis, aux boucles luisantes dans la lumière du petit jour, frottant et fouettant la terre en une valse délicate, tels deux amants cherchant les bras de leur aimer. Ah, quelle douce poésie… Mais connaissant le propriétaire, il devait malheureusement plutôt posséder deux trucs blancs et imberbes, écrasant sans pitié les fleurs qu’il croisait. Ce qui était d’ailleurs plus logique pour l’elfe qu’il était. Non pas de piétiner sans pitié les offrandes de la terre, mais plutôt qu’il ait des pieds exempts de tout poil.

-Vous cherchez des alliés, messire, mais rien ne m’assurer que vous soyez réellement le mien. Ni même celui de mon frère.

Avec une petite moue, elle détailla ce visage si étrange, si elfique, se demandant comment il pouvait ne pas s’ennuyer à toujours rester concentré sur tout. Ce petit ‒enfin, ce vieux‒ avait plus que besoin de savoir se détendre ! Plaisanteries et moqueries pouvaient être des armes… et bien ils ne possédaient pas les mêmes. Se levant à son tour alors qu’il mettait un terme à la conversation, elle le salua comme son rang le lui obligeait, lui lançant un dernier regard moqueur :

-Oh, j’ai de quoi aller prêcher votre douce parole auprès de nos frères malheureux et cherchant le salut en votre nom, n’ayez crainte.

Un dernier salut et elle disparut de la pièce pour se diriger vers les appartements de sa maitresse, un léger sourire aux lèvres. Elle ne l’aimait pas par principe, ce vieux rabougri aux yeux blancs, mais sa visite n’avait pas été aussi affreuse qu’elle ne l’aurait tout d’abord pensé. Cela étant… Il n’était pas non plus question qu’elle le reconnaisse. Et puis, il aurait pu être mieux ! S’il lui avait montré ses pieds, peut-être aurait-elle pu lui pardonner son sérieux et son arrogance… Après tout, elle avait une curiosité à satisfaire.
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