12 Décembre de l'an 4 d'Obsidienne.
L'après midi prenait doucement la place de la matinée dans le ciel de Caladon, et le soleil quittait son zénith tandis qu'une elfe montée, approchait, tirant derrière sa monture un fugitif qu'elle avait rattrapé un peu plus tôt. Un voleur dont la tête avait été mit à prix.
Celui ci semblait s'acharner à convaincre sa tortionnaire.

-Relâches moi et je partagerais avec toi. Mais Harthea fait la sourde d'oreille. Elle donne même un coup sur la corde qui attache le fugitif, le faisant trébucher.

La petite équipée fendit son chemin au travers d'une foule craintive. Certains jetaient même un haineux à l'elfe. Elle porta instinctivement la main droite sur l'épaule gauche. Elle ne comprenait que trop bien pourquoi. Bien souvent, l'on pensait qu'elle profitait de son expérience pour en tirer des avantages. Mais la réalité est bien souvent loin des préjugés. Et elle n'avait aucune envie de détromper les gens sur cette réalité.
Harthea les ignora donc, traçant son chemin en direction de la garnison local.

-Soldat. Appel ton sergent.
-Enfoirée d'elfe. Sale esclave du Vol...

Harthea tira un coup sec sur l'attache de l'humain, le faisant tomber, ce coup ci.

-Fermes la. Je n'ai que faire de ton avis me concernant.

Entre temps, le soldat avait filé à l'intérieur de la baraque.
Harthea descendit de selle et regarda maintenant la place ou elle se trouvait. Les gens se pressaient sans joie ni plaisir. Personne ne prenait le temps, là ou autrefois les gens trainaient sur les stands des marchands.

-Demoiselle. Que puis-je pour vous? Harthea se retourna et vit un homme devant elle, visiblement le sergent. Le ton qu'il venait d'employer ne laisser que peu de doute quand à son aversion pour l'elfe. Elle adapta son attitude à celle de l'homme.

-Votre homme. Elle poussa sans ménagement le prisionnier vers le sergent. Avec un peu de chance, la prochaine fois, vous fairez votre travail.

Puis Harthea s'éloigna en prenant la bourse de sa récompense, et conduisit Gwaewdven à une étable. et donna une pièce au garçon d'étable après s'être occupé de brosser la monture. Finalement, lorsqu'elle eu finit, elle s'appuya contre une poutre à l'entrée et observa les mouvements de la foule.

Caladon... Une ville bien prospère alors qu'elle se trouvait non loin de la frontière de l'Est. Elle servait autant d'étapes pour le commerce et autres activités plus ou moins lucratives que pour les aller et venues incessantes de personnes telles qu'Alauwyr, on va dire en transit. Non pas que cela était un passage obligé pour tout homme armée servant dans les forces de Vraog, mais passer à Caladon était un bon moyen de trouver des occupations et d'alléger la bourse de ses pièces. L'Alayien profitait de quelques jours de permission pour faire quelques compléments pour ce qu'il possédait. Bien que peu matérialiste, vu comment il menait son existence depuis qu'il avait posé pied sur Armanda. Soldat depuis toujours, pourquoi aurait-il opté pour une vie plus sédentaire ? De plus, entre le débarquement des siens sur ces terres, de leurs nombreuses victoire à leur ultime défaite, le temps de sa courte errance pour remonter dans le Nord et l'avènement de Vraog, l'Alayien avait souvent brandi sa bonne vieille lame. Du sang, il en avait fait couler.

Et aujourd'hui, après avoir fait quelques menues affaires, il se dirigeait vers une petite taverne un peu miteuse dans les quartiers moins riches de la ville. Ce choix était voulu autant pour ne pas avoir à croiser des officiers en manque d'autorité ou des nobliaux pompeux, que pour trouver des boissons potables et pas trop chères. Avec de la chance, dans celle où il se rendait, il savourera un hydromel point trop coupé à l'eau. Les temps étaient difficiles à ses yeux pour trouver un alcool à base de miel de grande qualité.

Dans la foule qu'il fendait de sa sombre présence, il gardait toujours un oeil vigilant. Sa main n'était jamais bien loin de la garde de son épée, d'où était orné à son sommet un morceau d'obsidienne. Un rare souvenir de sa vie hors d'Armanda et qui n'était qu'en fait, qu'un ornement purement esthétique.

Sa capuche relevée sur sa tête, l'ombre de cette dernière dissimulait à peine les traits de son visage. Au moins, dans le renfort de son allure guère engageante, les personnes qui arrivaient en face de lui préféraient s'écarter de lui. Qui de sensé restait face à un soldat de Vraog ? Un fou de Protégé peut-être, qui aurait décidé d'en finir avec la vie en se dévoilant au grand jour ? Ce ne serait que démence de sa part. Dans leur espoir de voir un jour Vraog renversé, ils étaient prêts à se battre jusqu'au bout que d'attendre que le désespoir termine de les ronger... Un bref instant, Alauwyr s'arrêta et presque involontairement, il regarda justement vers l'Est. Il sourcilla et chassa la montée de sentiments contradictoires. Puis il reprit son chemin, avant d'entre-apercevoir dans le recoin de son champ de vision une elfe adossée non loin d'une étable. Cette fois, ces sourcils froncèrent. Une elfe ici ? Oh, il savait que des elfes servaient Vraog, mais ici à Caladon...

Il s'arrêta à nouveau et se tourna vers cette elfe, la toisant d'un air totalement froid...

Comment ne pas remarquer cet homme qui la regardait si ouvertement. Nombre des passant jetait un regard rapide et craintif à Harthea. Or lui, il la dévisageait avec une hostilité si flagrante qu'elle ne pouvait tromper.
Elle lui retourna son regard, mais avec une légère indifférence. Elle s'était habitué à ce que les hommes du Voleur lui manifestent leur haine. Certains des anciens impériaux s'étaient ranger au comportement des alayens. Pour cela, Harthea s'était construite une façade froide et distante, sans pour autant se montrer à son tour agressive.
L'elfe détailla l'homme et remarqua bien vite l'arme qui pendait à sa tailler et la mains qui se tenait non loin. Harthea ne pu s'empêcher de sourire.

-Comme quoi les vieilles habitudes ont la vie dure Marmonna-t-elle.

A la stature, l'homme ne semblait guère être un citadin. Et le pas légèrement cadensé montrer un homme qui avait passer un certain temps en mer. Hors, les hommes d'armes ayant un tel pas, même chez les impériaux, Harthea n'en connaissait pas des masse. Un alayen! Rien que cela. Elle fronça les sourcils.

-C'est aussi valable pour moi.

Les journées qu'elle avait passé à suivre des unités de ce peuple lui avaient laissé certaines habitudes. Dont celle de se tenir prête à leur bondir dessus si la nécessité se présentait. Sauf que maintenant, elle ne pouvait se permettre de leur bondir dessus dés qu'elle les voyait. Elle devait se retenir. Il en allait de sa survie à elle.
Ni intégrée ni rejetée, elle devait maintenant œuvrer avec ceux qu'elle chassait hier. Et ceux qui l’accueillaient autrefois se méfiait maintenant d'elle.
Harhea inspira un bon coup et se dirigea finalement vers l'établissement de boisson le plus proche. La cavalcade et la poursuite de son prisonnier lui avait donné soif.
Elle passa devant l'alayen et murmura sur le passage, juste assez fort pour que lui seul entende.

-Que choisis tu, estranger? Faire de moi ton ennemi ou ton allié. Ou alors m'ignorer. Le choix est tiens. Prononça-t-elle sans violence aucune. Seulement de l'interrogation.

Elle savait qu'elle ne gagnerait rien à se faire un ennemi de cet homme.
L'elfe poursuivit son chemin, la main sur la garde de son arme, en signe de vigilance. Gare à celui qui s'attaquerait à elle, car elle vendrait chèrement sa peau. Mais elle n'avait pas l'intention d'être celle qui attaquerait en première.

A travers l'ombre que projetait la capuche sur ses traits couturés, l'homme haussa un sourcil. Cette elfe oubliait un peu où elle se trouvait et surtout qu'elle devait garder la langue dans sa poche. Si elle avait été une humaine, elle aurait pu se le permettre et encore, Alauwyr ne serait pas rester sans réagir. Mais elle, elle était une Elfe et visiblement, elle avait plus ou moins cerné ce qu'il était d'apparence. Par contre, dans sa trop grande audace, elle n'avait pas encore découverte à qui elle avait à faire.

A sa réplique un peu sèche à ses oreilles, il la toisa plus froidement encore, gardant un silence pesant. Pour l'instant, il attendait, guettant sans doute le moindre faux pas de sa part ; ou le mot de travers qui justifiera pleinement une action de remise à sa place de cette impudente. Elle était peut-être une combattante dans les forces de Vraog, donc dans le même camps, mais elle était une Elfe. Elle avait appartenu à une de ces engeances que lui et les siens avaient pourchassé au nom de Néant ; lui ne combattait que pour le plaisir de guerroyer, pas au nom de cet Esprit même s'il avait été éduqué avec force et conviction dans son Culte.

Même aujourd'hui, un Elfe restait toujours détestable. l'Alayien avait été contraint de les supporter...Et le comble de malchance était qu'elle semblait déjà vouloir se diriger vers la taverne où il avait jeté son dévolu. L'espoir d'être tranquille passait à la trappe. Et quand elle passa à côté, lui soufflant des mots juste assez audibles pour qu'il puisse être le seul à les capter, ils sourcilla. Elle ne manquait pas d'air. Un peu trop téméraire l'elfe ! L'arrogance de son espèce était toujours aussi vivace, malgré que les siens se soient séparés entre les protégés ou encore les servants de Vraog.

Il n'eut qu'à faire un pas pour rattraper la distance qui la séparait d'elle et sa main se referma fermement sur l'épaule gracile de la jeune femme.

''Il est assez impoli pour une Oreille-Pointue de poser des questions et de ne guère laisser de loisir à celui à qui tu t'adressais de répondre... Et il est dangereux de tourner le dos à des êtres que tu ne connais pas et que tu provoques... Est-ce que les Elfes ont sont toujours arrogants pour croire que leur pathétique dédain suffit à écarter tout humain de leur passage..''

Il retira sa main et veilla à ne pas l'avoir trop éloignée de son épée.

''Et tu me parais bien présomptueuse de me tourner le dos... C'est dangereux... Qui es-tu ? ''

Harthea se tourna légèrement lorsqu'elle sentit la min de l'homme se poser sur son épaule. Elle ne pût retenir un sourire amusé à la réponse de celui ci.

-Ne voyez nul offense dans mes paroles et mes actes. Nous fûmes ennemis hier. Mais aujourd'hui, nous ne sommes que des estrangers l'un pour l'autre. Enfin dans le pire des cas. Et si je n'ai pas prit le temps d'écouter de réponse, se n'est que parce que la réponse ne concerne que vous. Vos actions me donneront votre réponse bien plus surement que des mots. Il n'y a nul présomption de ma part. Elle reporta un instant son regard vers l'établissement qu'elle visait au départ Et puis le danger fait parti de nos vie à tous les deux. Certains vivent pour ce dangers, d'autre composent avec.
Quand à qui je suis, êtes vous sûr de vouloir le savoir, ou aurez aussitôt fait de l'oublier, car je n'inspire pour vous que mépris et indifférence? Mais si vous le souhaitez, nous pouvons toujours en deviser. Mais dans ce cas, je propose de le faire autour d'un verre. Car cette journée me donne outrageusement soif, et je n'ai guère envie que nous nous retrouvions aphone, que se soit pour discuter ou pour nous lancer nos quatre vérités.

Elle repartit lentement, la main toujours proche de sa garde, mais sans la porter à la lame. L'elfe traça son chemin dans la foule, poussant sans violence aucune un malheureux qui restait dans son passage. L'homme la regarda, l'air surprit, tandis qu'elle continuait sans lui adresser la moindre attention.

-Ce n'est point notre arrogance qui trace notre chemins chez mon peuple. C'est notre longévité, et encore. Mais de là à dire que cela poussera les humains de notre passage, se serait de la bêtise que de le croire.

Harthea poussa sans délicatesse la porte et entra dans l'établissement, commandant un vin chaud au tenancier et jeta un regard à l'alayen.

-L'on m'appelle Harthea. Sinon, je ne suis personne. A vous de voir ce que vous souhaitez que je sois pour vous. Je m'en accommoderais. Si tel est votre souhait, je peux même rester ce méprisable elfe. Mais il serait qu'alors que nous sommes dans la même barque, nous en venions à tirer les lames l'un contre l'autre. Mais cela n'est que mon avis. Et si je vous tourne le dos, se n'est que pour mieux vous inviter à me suivre. Comment réagiriez vous si je vous charger avec des hurlements de malade? La réponse n'est pas nécessaire. Nous savons tous deux ce que nous ferions dans une telle situation. Elle s'installa à une table et fit face à l'homme, en posant sur un tabouret à côté, sa lame encore dans son fourreau.

Le tavernier ne tarda pas à apporter la commande et repartit rapidement derrière son comptoir. L'établissement ne payait pas de mine, mais la chaleur y demeurait agréable. Trois clients y cuvaient leur boisson, tandis que l'on entendait en cuisine les bruit de la préparation pour le repas du soir. Une douce saveur s'en échappait d’ailleurs.
Mais Harthea préférait y rester indifférente. Trop souvent l'odeur cachait un plat infecte. Elle préférait donc attendre et voir lorsqu'elle serait amené à commander quelque chose. Pour le moment, elle regardait donc l'homme.

Alauwyr aurait pu très bien se détourner de cette elfe et aller voir ailleurs. Mais les habitudes bien ancrées de sa vie d'Alayien le poussaient à ne pas lâcher l'affaire. Qui sait si cette oreille longue ne cachait pas son jeu pour autre chose. Les Elfes même sous l'égide de Vraog restaient des Elfes. En silence, il la suivit donc et il grommela dans sa barbe quand elle avait réellement eu l'intention d'entrer dans cette même taverne que lui. Que Néant l'emporte !

Une fois à l'intérieur, elle choisit une table et s'assit sur un tabouret qui en avait vu passer des fondements. Alauwyr préféra rester debout, calant son dos sur un pilier en pin mal taillé tout proche et croisa les bras sur sa poitrine. D'une main, il refusa la présence du tavernier pour savoir ce qu'il buvait. Là, il ne boirait pas en compagnie d'une Elfe. Même si elle payait. Une fois que la jeune femme se fut bien installé, Alauwyr brisa le silence, tout en gardant un regard toisant et glacial à son encontre.

''Nous avons été ennemi, mais ce n'est pas pour autant que la situation que nous vivons change nos natures. Le pouvoir passe toujours d'une main à une autre. Viendra bien un jour où les épées croiseront à nouveau leur fer pour revenir à ce que nous étions avant. ''

Il était bien placé pour le savoir pour avoir vécu l'invasion alayienne et d'avoir contribué à se battre contre les rebelles qui avaient tenté de résister aux forces de Vraog. Deux guerres donc de vécues. Peut-être que ce n'était rien en comparaison de cette elfe qui en avait sans doute suivi d'autres...

''Ce n'est pas l'arrogance qui trace vos vies longues, mais votre longévité ? N'est ce pas là vantardise de ta part sous le coup ? Ca rejoint indirectement ce que j'ai dit. Tu aurais mieux fait de même pas l'évoquer''

Il savait qu'il perdait son temps avec celle-là. Mais la curiosité l'emportait plus aisément. Des elfes, il en avait croisé. Autant sous sa lame que dans les fuyards qui étaient partis vers les protégés. Les rares qui servaient Vraog préféraient se faire discrets... Mais elle, non. Etait-elle donc naïve ou servait réellement Vraog ? Certains suivaient Vraog, car ils le pensaient juste dans ses décisions de contrôler ce monde et de se battre contre les Esprits... les imbéciles véreux qui espéraient avoir une juste récompense quand à leur obéissance...

''Qu'est ce qu'une Elfe comme toi est venue se perdre ici, à Caladon ? Ne préférerais-tu pas être avec les tiens derrière la Frontière pour espérer voir un jour votre petite liberté vous revenir en gagnant de toutes vos forces contre Vraog ? ''

Harthea sirota encore un peu du breuvage amer. Ni bon ni mauvais, il avait au moins l'avantage de réchauffer par les temps qu'il faisait. Elle écouta l'homme avec patience.
Il jugeait les gens, mais l'elfe se demandait si il savait faire autre chose. Au vu des épaules de celui ci, cela semblait être le cas.
Mais elle ne put s'empêcher d'être amusée de voir que malgré les différences de peuples et de nations, les préjugés persistaient.

-Ne gagnerions nous pas plus à éviter de répéter les erreurs passées? Je sais que les vôtres n'aiment pas mon peuple, ni même les vampires. De ce que j'ai pu voir, cela semble être profondément ancré dans votre éducation. Je ne porte pas là un jugement. J'ignore ce que vous avez vécu pour en arriver là. Je peux toujours imaginer de multiples raisons pour cela, mais je m'en abstiendrais. Au lieux de cela, je vous propose plutôt de mettre les armes de côté pour le moment.

La jeune guerrière observa un instant le visage de l'alayen et remarqua ces petites imperfections et ces marques qui rendaient cet homme si particulier. Elle ne le trouvait pas attirant, mais malgré elle, elle voulait en savoir plus sur lui.

-Ne croyez nullement que je me moque de vous, mais vous me demandez qui je suis, sans même avoir la décence de vous présenter vous même. Que vous soyez un adversaire, un ami ou un inconnu, il me serait plus aisé d'au moins savoir vôtre nom, au lieux de simplement vous considérer comme l'inconnu que j'ai croisé un jour.

Elle but une nouvelle gorgé qu'elle laissa lentement descendre le long de sa gorge. Elle sentit également les premiers effet de l'alcool sur son corps, tandis que la chaleur lui montait au visage. Elle leva alors la main à l'adresse du tenancier et lui commanda de quoi manger. Puis elle revint à ce que venait de dire l'homme en face d'elle.

-Vantardise, dites vous? Il semble que ce que je voulais dire ne vous ai pas atteint. Ne voulant vous assommer sous les détails d'une société que vous méprisez, j'ai voulus faire court. Lorsque je parle de longévité, je signifie par là que c'est ce que nous faisons de cette longévité qui trace notre chemin. Mais certainement pas dans les rues et au travers des peuples. Nous sommes conscient que chacun doit trouver sa place dans ce monde et notre ordre social était déterminer par ce que nous faisions pour les autres.
Est ce plus clair maintenant?

Harthea adressa un léger sourire à son interlocuteur, observant sa réaction.

-Pour le moment, je gagne de quoi survivre avec les moyens que je connais. Et par la même je recherche des personnes qui me sont chère et que j'ai perdu de vu depuis bien trop longtemps. Et pour cela, je me prépare à retourner à Gloria, ou je les ai vu pour la dernière fois. Quand à ce que je préfèrerais, cela n'entre pas en compte à l'heure actuel. Si les Esprits m'avaient voulut avec eux, ils m'y auraient conduit depuis bien longtemps. Comme se n'est pas le cas, j'en déduis qu'ils m'ont laissé mon libre arbitre et que je puis encore agir comme je l'entends. Et pour l'instant, ma sécurité derrière une barrière n'est certainement pas ce que je recherche. J'ai depuis longtemps apprit à m'adapter à l'environnement. Je sais très bien que les elfes se font rare par ici, mais se n'est pas pour autant que je vais me cacher. Le tenancier apporta le repas qu'Harthea avait commandé et elle s'interrompit le temps qu'il pose cela devant elle. Je ne suis certes pas la plus fine lame du monde, mais je ne me laisserais pas écraser si l'on attente à ma vie et à ce que je recherche. En dehors de cela, pour le moment, je ne me montrerais hostile envers personne. Je ferais même ce que je peux pour aider ceux qui me retournerons la faveur. En cela, vous pouvez vous fier.

Avec un morceau de pain, elle prit un peu de sauce et gouta, avant d'attaquer le plat. Elle n'avait pas été éduqué à manger de la viande, mais elle avait apprit sur la route, que parfois, celle-ci pouvait se montrer agréable au palais. Aussi mangea-t-elle son plat sans se plaindre.
Puis, entre deux bouchées, elle ajouta avec un sourire ironique:

-Ce que font les miens n'est pas ce que je fais. Et ce que je fais n'est pas ce que les autres font. Nos objectifs divergent, et cela n'est dû qu'au fait que nous ne soyons pas tous logé à la même enseigne.

L'Alayien se contenta de garder un lourd silence pendant qu'elel continuat de parler. Elle eut même le temps de commander à manger. Pendant ce temps, un sourcil circonspect haussé et une étinclle de haine dans ses yeux sombre, il continuait de la dévisager. Avait-il réellement affaire à une elfe ? A voir comment elle se comportait, il commençait à avoir des doutes, où alors, il était tombée sur une jeune de sa race, un peu trop idéalisée dans ce qu'elle faisait. Et quand elle eut manger au moins deux bouchées de son plat commandé, il entreprit seulement là de lui répondre. Elle voulait son identité. Et bien soit, puisqu'elle y tenait tellement.

''Alauwyr Iskuvar, Alayien. Cela te va désormais ? Cela t'expliquera assez la raison de mon mépris envers ti maintenant ? ''

il se permit un sourire sarcastique, à la limite de la prédation. S'ils ne s'étaient pas trouvé dans cette taverne, dans cette ville, oh que oui, il aurait tiré son épée hors du fourreau pour la remette à sa place. Car elle était une Elfe ! Et elle la jouait un peu trp humaine à ses oreilles et à ses yeux.

"Oublie donc la longévité... Donc tu vivotes au fil de ton épée, au sein de la Théocratie. J'espère que les tens que tu recherches soient dans le meme camp, car s'ils ont le temps et la chance de passer chez les Protégés, autant tu peux mettre un trait sur les retrouvailles, que de croire qu'ils seront en bonne disposition avec toi. Oublie tu qui tu sers ? Ne crois pas que tu puises partir comme tu veux d'ici, car si tu sers Vraog, tu sers donc un supérieur. Je doute réellemen que tu sois une mercenaire. On aime bien avoir des êtres sous contrôle ici. Même auprès des elfes....''

Il s'était permis un ricanement menteur quand à son avis sur le rôle des Esprits sur son choix de vie.

''Tu te crois s importante que cela pour croire que ce sont tes Esprits qui guident chacune de tes décisions ? Donc tu te retrouves ici, à Caladon, àservir la Théocratie à cause des Esprits qui n'ont pas su t'appeler ? Elle est bien bonne à entendre celle là. Les Esprits... Va demander cela aux Protégés, s'ils ont attendu que ces Esprits les appellent pour les rejoindre. Le protégés se sont ralliés à eux, eux qui ont opté de les protéger de l'influence de Vraog... Alors dis moi''

il décroisa les bras et posa sa main gauche sur le pommeau en obsidienne de son épée, un rictus dangereux aux lèvres

''Quelle fonction occupes-tu exactement ma chère ? Car ta situation ne me parait pas très claire....''

Harthea sentit que sa bouchée avait du mal à passer. Elle n'avait pas vraiment besoin de chercher pourquoi. Cet Alauwyr exprimait suffisamment de haine à son égard pour que même une bouchée du plus fabuleux repas soit difficile à avaler. Elle se força malgré tout à faire passer la nourriture, quitte à avaler une rasade de vin chaud pour la faire descendre.
Lorsque ce fut fait, elle poussa un soupir.

-Soit je me suis mal expliqué, soit... Bref. Se ne sont pas les Esprits qui me dictent ce que je dois faire, Sir Iskudar. Ils nous ont laissé le libre arbitre pour que nous apprenions par nous même. Mais passons.
Pour ce qui est de vôtre haine à mon égard, sachez que j'en ai autant à vôtre service. Vôtre peuple est la cause de la destruction des lieux qui étaient sacré pour nous. Pourtant, malgré cette colère qui couve en moi, je m'efforce d'essayer de vous connaître et de la mettre de côté, au moins pour un temps. Mais si vous chercher tant que cela l’affrontement, je serais vôtre obligé. Mais un autre jour.

Elle continua de manger en posant négligemment la main sur la garde de son épée et ancra fermement ses pieds dans le sol, prête à réagir au premier signe d'hostilité de l'interlocuteur.

-Qui je sers ne regarde que moi. Ce qui vous intéresse plutôt c'est de savoir si j'ai l'intention de nuire à vos projets. Ce qui n'est nullement le cas. Là ou, jusque là, la voix d'Harthea essayait de se montrer douce est apaisante, elle devenait maintenant un avertissement. Quand à qui je sers. N'ayant rencontrer personne, je n'ai fait aucun serment de vassalité. Alors pour le moment, si, je suis bien une mercenaire. Et ce qu'en dirons les autres, pour le moment, se n'est pas mon problème. Je sais parfaitement qu'il y aura toujours des gens pour critiquer. Que se soit ici, là bas ou ailleurs. Alors je fais avec ce que j'ai. Et pour le moment, je n'ai rien. Donc je cherche.

Elle avala une nouvelle rasade de boisson et mangea encore une partie son plat, avant de ramener le tout au tenancier. Elle s'excusa de ne pas terminer et paya le plat complet. Puis se retourna face à Alauwyr.

-Vous pensez que nous nous voyons comme des êtres supérieurs et plus intelligents. Il est possible que certains le croient. Ou alors qu'ils le fasse penser. Peut être que mon comportement laisse penser que c'est aussi mon opinion. Mais dans ce cas, autant vous le dire de suite. Pour avoir passer du temps à Gloria avec une amie humaine que je considère encore comme une sœur, je sais que je ne suis pas supérieure. Et de loin. Je n'ai pas toute la connaissance et je ne le sais que trop bien. Ma position actuelle n'en est que la plus belle preuve.
Alors veuillez cesser de me penser hypocrite ou que sais-je encore.

Harthea s'approcha de la porte.

-Et puisque vous semblez coincé dans le passé et que ma présence vous dérange, peut être devrais-je partir! Ainsi vôtre petit domaine serait préserver et vous pourrez clamer que vous avez fait partir une elfe qui vous tendez la main. Une main de Paix.

Le regard qu'elle jeta à Alauwyr était un regard froid et distant. Plus aucune menace ne subsistait en sa personne, tandis qu'elle accrochait son épée à la ceinture.

Et comme il s'y attendait, elle apporta une réponse obscure quand à ses fonctions. Etait-elle naïve ou ne savait-elle donc pas où elle se trouvait réellement. Peut-être les deux. Il était certain qu'il n'allait pas la laisser se sauver comme cela. Surtout à Caladon. La frontière qui les séparait des protégés n'était pas si loin que cela et affirmer qu'on avait aucune allégeance, affirmé aussi ouvertement ne pouvait signifier qu'une chose : cette Elfe pouvait très bien servir d'espionne. Même si cela restait sous une hypothèse. Au temps qu'on menait, c'était soit les Protégés, soit les Théocrates, mai on ne pouvait pas jouer entre les deux camps. Même les mercenaires qui vendaient leurs services dans la Théocratie se soumettaient à l'autorité de Vraog et de ses sbires.

Il se contenta de lui rendre un regard glacial quand elle eut terminé son repas et qu'elle se prépara à partir. En même temps, il gardait un profond silence. Elle avait tenté de garder la main mise supérieure face à lui en lui rappelant que son peuple avait engendré la destruction. Répondre à ça ne serait qu'une perte de temps... il pourrait très bien répliquer une vérité bien plus néfaste à ces petites oreilles pointues. Avait-elle oublié que les Elfes en débarquant sur Armanda, bien longtemps avant les Alayiens avaient apporté un fléau qui vivait encore aujourd'hui ? Dont beaucoup nés de ce fléau servaient loyalement Vraog ? Un sourire amer apparut sur ses lèvres ; ses fichus suceurs de sang....

Dès que l'Elfe lui passa devant pour rejoindre l'entrée, il attendit qu'elle lui fasse dos pour se redresser de sa position et la rejoindre. Sa main vigoureuse se posa sur son épaule, la tenant plus fortement que la première fois. La pointe de son poignard qu'il avait pris hors de sa ceinture s'appuyait sur le bas du dos de la petite Elfe. Il la pressait juste assez pour qu'elle sente la pression piquante sur sa peau.

''Ton histoire n'est pas clair du tout Elfe. Et tu n'as pas su me convaincre. Je ne suis peut-être qu'un soldat, mais je suis loin d'être aussi stupide que j'en ai l'air. Tu comprendras alors aisément que nous allons nous rendre toi et moi à un poste de gardes pour s'assurer que tu n'es pas de l'autre bord. Personne ici, même à Caladon, ne peut se contenter d'être au milieu des deux camps. La neutralité n'existe pas...''

Ou alors, on vivait lon des villes, loin des hameaux, serrant les dents et les fesses chaque jour passant pour être certain de pas croiser l'une des deux factions qui s'affrontaient. Une vie parfaite en ermitage....Doucement, il la contraignit à avancer.

Allez en route ma chère et ne cherche pas à tenter quoi que ce soit qui serait une énormité..tu n'amélioras pas ta situation déjà bien précaire. ''

La réponse d'Alauwyr ne fut guère une surprise pour Harthea, même si se n'été pas celle qu'elle eut espéré. Mais la pointe qu'elle ressentait dans le dos la dissuadait de rire devant la situation. Elle n'opposa donc aucune résistance à la main de l'homme et se dirigea vers le poste de garde sans aucune crainte. Elle garda toutefois le silence en chemin et la tête haute. Elle ne donnerait pas à ce sinistre individu l'opportunité de se délecter d'un combat qu'elle n'était absolument pas sûr de pouvoir emporter ou même d'y survivre. Rapidement, ils arrivèrent au poste ou le même soldat les regarda approcher. L'homme les regarda approcher, un regard interrogateur sur le visage.
Harthea lui tendit son épée.

-Pouvez vous appeler le sergent. Ce triste sir souhaiterait vérifier quelque chose.

L'homme fila rapidement, tandis que les deux restaient devant. La foule observait le spectacle avec délectation pour la plus part et indifférence pour le reste.
Le sergent arriva et lorsque son regard se posa sur le duo, celui ci se changea en un regard de haine et de satisfaction

-Il semble que pour une fois, nous puissions faire notre travail, Elfe. Le ton qu'il employa glaça le sang d'Harthea. Que pouvons nous faire pour vous, Sir?

Harthea détourna le regard et observa la foule. Se qu'elle vit lui glaça encore d'avantage les sangs. Les humains présent semblaient prendre plaisir à ce qu'il se passait.
Finalement, ces humains étaient encore pire que ce qu'elle pouvait espérer. Elle sentit monter en elle une véritable haine envers ces gens.
Pas un seul ne semblait chagriné ou compatissant. De véritable charognard que cette espèce. Seule importait leur propre confort.
Elle regrettait d'avoir eue la stupide idée de séjourner chez eux et de les aider lorsqu'ils en avaient besoin. Mais le souvenir du sourire Estillia revint dans son esprit, tempérant la colère qui bouillait en elle en cet instant.

''Déjà rentrons, ne restons pas ici sur une affaire qui ne concerne pas la populace''

En effet, il n'avait eu qu'à jeter un regard en biais pour voir l'attitude des gens qui s'attroupaient autour d'eux. Autant les regards étaient haineux ou satisfaits, autant il y avait de la crainte, des questionnements ou encore de la stupéfaction. Tous les regards mêlaient toutes sortes de ressenti. Alauwyr ne voulant pas se retrouver dans un autre noeud à problèmes, attendit que le sergent rentre dans le poste de garde, demandant à l'Elfe d'y entrer aussi. Quand la porte se referma derrière eux, deux gardes demandèrent aux gens de retourner à leurs affaires. Ils se dispersèrent vite. Après tout, ce n'était pas la première fois que des gardes contrôlaient l'identité d'individus inconnus ou louches dans le coin.

Une fois en présence du sergent et de l'Elfe, Alauwyr décocha un regard bien déterminé à ce petit sous-officier. D'accord, lui il n'était qu'un simple combattant, mais des fois, une forte présence suffisait à avoir une équivalence... Il jeta un regard froid à l'elfe, observant son attitude. A part son air détaché et glacial, comme étaient capable la plupart des siens, elle semblait attendre...

''L'affaire est simple sergent. En tout bon serviteur de Vraorg le Blanc que je suis, et que vous êtes avec la plus sûre des convictions...''

Il souriait intérieurement. Autant rappeler, même à ces hommes là, sous quelle bannière ils se retrouvaient tous. Même si les mots employés par Alauwyr sonnait faux.

''... Je viens m'assurer pour la sécurité de Caladon et de ses habitants que cette elfe n'est pas une servante des Protégés. Je ne suis qu'un soldat en attente du départ de son détachements vers la frontière pour la défendre des intrusions protégées, mais je n'omets pas mes devoirs. Cette Elfe prétend n'appartenir à aucune allégeance...''

Alauwyr aurait osé dire cela, il aurait été remis violemment dans le reng, voir emprisonné. Pour rester en vie dans ces temps troublés, des choix s'imposaient. On ne pouvait pas être entre les deux camps, ce n'était pas possible. A moins de se rendre en fuyant vers les protégés pour se mettre sous leur protection et attendre gentiment que tout se passe, sans rien faire...

Le sergent attrapa le bras d'Harthea et le serra avec une force qui la fit grincer des dents. Il était loin d'être tendre dans sa poigne et le regard haineux qu'il lui adressa ne lui promettait pas une partie de plaisir pour la suite. Il les conduisit à l'intérieur du casernement.

-Souhaitez vous assister à "l'entretien", Sir? Demanda-t-il, tandis qu'il poussait l'elfe sans ménagement en direction des cachots.

Lentement, ils descendirent dans les cachots et passèrent devant une cellule ou se trouvait un homme. Harthea n'eut aucune peine à reconnaître le prisonnier qu'elle avait amené plus tôt. Celui ci explosa de rire en voyant la scène de sa tortionnaire ainsi conduite à la question.

-Voila ce que tu gagnes à servir les intérêts du Voleur, elfe. Voila toute la récompense que l'on t'accorde pour avoir obéit comme un gentil toutou à ses laquets. Maintenant, souffres. Car tu n'auras rien d'autre que la misère et la douleur de la part de cet enflure de sergent.

Harthea pu voir sur le visage de l'homme les diverse contusions qu'il portait. Elle remarqua également qu'il se tenait le bras dont l’attelle n’annonçait rien de bien engageant quant à ce qu'il avait vécu entre les mains du sous-officier.
Celui ci la poussa dans une pièce et l'attacha avec des chaines contre un mur en serrant bien les menottes. La mercenaire ne put réprimer le cri de douleur qui lui vint à la gorge, se qui ne manqua nullement d'amuser le sergent.

-Tu vas patienter un instant, le temps que je prépare mes petits instruments. Le regard carnassier qu'il lui jeta finit de détruire les derniers vestiges de fierté que l'elfe pouvait encore avoir. Avez vous des questions particulière que vous souhaiteriez poser à cette aberration, Sir?

Il se saisit d'une mallette qu'il ouvrit en la posant sur la seule table au milieu de la pièce et en sorti divers instruments. Harthea lui adressa un regard plein de haine.

-J'espère que vous n'aurez rien contre des méthodes un peu expéditive. Mais il me faut montrer à cette elfe que la garde sait faire son travail. Et il se trouve que la recherche de la "Vérité" est ma spécialité. Il est plus que temps pour elle de l'apprendre.

La prisonnière ne doutait pas de ce que le sergent entendait par "Vérité" et elle n'avait pas vraiment l'intention de lui faire plaisir. Mais elle n'avait jamais subit d'interrogatoire. Elle ne savait donc pas jusqu’où elle pourrait tenir. Ce qui n'était pas pour la rassurer. Quand elle remarqua les outils posés sur la table, la panique la gagna. Elle ignorait ce à quoi la plus part des objets allaient servir, mais elle n'avait aucune envie de le savoir.
Elle ne put pourtant que serrer les dents.

L'Alayien avait suivi le sous-officier qui avait attrapé l'elfe par le bras. D'un sourcil haussé, il préféra garder le silence pour l'instant. Une fois qu'ils furent dans les sous-sols délabrés du poste de garde, il avait toisé le prisonnier et jeter un regard glacial au prisonnier. A voir son état et de sa réaction effrayée en croisant ses yeux dans les siens, nul besoin d'être des plus intelligents pour comprendre comment on traitait les prisonniers ici.

Une fois dans la pièce où fut rapidement attachée l'Elfe, Alauwyr s'adossa contre le mur sale et croisa les bras sur sa poitrine, étudiant toujours en silence ce qui se tramait. Et le sergent présenta sa petite panoplie et qu'il expliqua à l'Alayien comment il comptait mener la recherche de vérité, Alauwyr sourcilla.

''Rassurez-moi d'une chose sergent... est-ce là le rôle principal de la garde ? Je vous ai amené cette Elfe pour contrôler son allégeance et nous voilà ici, prêt à la faire passer à la question. ''

D'ordinaire, il ne rechignait pas à voir une Oreille Pointue se retrouver dans un nid à problèmes, mais il ne prévoyait pas d'en arriver à ce stade là.

''Si j'avais eu besoin des méthodes que vous vous apprêtez à employer, je serai passé voir un vampire. ''

Une majorité des vampires avaient reçu des places de choix auprès de Vraog. Et ces derniers ne lésinaient pas à en abuser. Il se décolla du mur, donnant à sa présence un aspect un peu plus froid et dépourvu d'émotivité.

''L'homme qui était enfermé dans vos geôles, il connaissait l'Elfe n'est ce pas ? Pouvez vous m'en dire la raison ? ''

Il jeta son regard sombre sur l'Elfe. Cette dernière faisait moins la fière accrochée à son mur désormais. Elle aussi avait pu observer dans le moindre détail le contenu de la mallette du sergent. Il était inutile donc de lui expliquer leurs usages

''Et toi aussi, j'attends tes explications....''

La torture n'était pas une solution à ses yeux, pour cette situation. Cette Elfe était arrogante à ses yeux, donc trop fière pour avouer à quel camp elle appartenait. Si elle avait moins joué avec ça, elle serait pas là à redouter de ce qui pourrait lui arriver

-Ceci n'est pas notre occupation principale, Sir. Mais face à ce genre d'individu, quelques doigts cassés ont tendance à délier les langue. Et pourquoi laisser ce genre de travail a des suceurs de sang en qui je n'ai aucune confiance quant à leur allégeance? Ils ont beau faire tout ces ronds de jambes, je doute fortement qu'ils soient réellement des fervents croyant et de réels serviteur du Seigneur Vraorg.

Le sergent se retourna vers l'elfe et lui adressa un sourire carnassier. D'un doigt, il parcourut le contour du visage de sa prisonnière, comme si il se demandait par quel bout commencer son plat préféré. Il défit la tunique qu'elle portait, révélant la chemise qu'elle portait par dessous.
Harthea lui adressa un regard de haine pure, se qui sembla ravir l'homme.

-Concernant ce prisonnier, il s'agit d'un voleur qui nous fut ramené plus tôt. Cette oreille pointue nous l'a conduite pieds et poings liés. Elle nous a déjà ramené quelques brigand par le passé en échange des primes les concernant. Mais son attitude des plus ambigüe laissait un doute quand à sa fidélité.

-Ma fidélité. Ecoutez le donc ce sergent. Cracha Harthea. Lui qui n'est fidèle qu'à lui même et qui dissimule cela derrière ses manières serviles. Je ne suis certes pas une admiratrice de Vraorg. Mais au moins lui, il a la décence d'assumer ses choix. Tandis que vous, vous êtes pire qu'un vautour. Nan. Cela serait insulter ce pauvre volatile. Vous êtes pire encore. Et vous, Alayen! Regardez vous. Bercé par des illusions, vous pensiez vraiment qu'un sergent de la Théocratie se contenterait de simplement demander qui je sers? Peut être qu'au final, vous n'êtes pas mieux que ce vermi...

Le sergent gifla la prisonnière pour la faire taire.

-On ne t'a rien demandé, sale garce. Tu va la fermé.

Harthea cracha au visage du sous-officier et rit.

-Je sais que je ne tiendrais pas face à tes méthodes barbares, Sergent. Elle insista particulièrement sur le grade de l'homme, montrant le dédain qu'il lui inspirait. Posez donc vos questions. Je n'ai nul envie de satisfaire le bon plaisir de cet imbécile.

Le garde allait asséner une nouvelle gifle à l'Elfe quand une forte poigne attrapa sa main et la serra. Alauwyr venait de lui interdire de poursuivre ce geste.

''Je crois que vous avez oublié bien des choses sergent... Comment osez-vousà oublié que les vampires sont les êtres privilégiés de Vraotg ! Méditez sur ce que vous avez prononcé mon cher, car Vraorg le Blanc a des oreilles partout et peut très bien passer par les yeux et les oreilles d'un de vos hommes. Oui, vous avez oublié la puissance du Grand Blanc et de ses servants. Les vampires seraient heureux d'entendre de votre bouche sur le doute que vous avez émis à leur sujet...''

Il repoussa non sans une légère brutalité la main de cet homme. Obligé de prêter une forme de ferveur pour Vraorg alors qu'il était dans les derniers à reconnaître sa présence et sa puissance. Et là ce minable sous-officier gonflait le torse comme s'il était un des sbires du Grand Inquisiteur ? Soit il était stupide, soit il manquait de jugeote. Voir les deux mélangés. Puis il se retourna vers l'Elfe, la dardant froidement.

''Tu es plus stupide encore que je le pensais... As-tu vécu que parmi des hommes pour tenir de tels propos ou est-ce ta jeune arrogance qui bout dans tes veines ? Oui là, à mes yeux, tu n'es qu'une jeune Elfe. Un elfe plus vieux prendrait le temps de réfléchir avant de parler. Oublie ce bênet et réfléchis sur ta propre situation. Car là, en face de moi, on dirait plutôt que tu veux te suicider. Cherches-tu donc à mourir ? ''

D'un geste autoritaire, il fit taire le sergent qui allait l'ouvrir à nouveau.

''Tu arrêtes un homme pour vol, ainsi que d'autres brigands et tu trouves le moyen de le défendre ? Prétextant qu'il a fait son choix et un bon ? Tu l'approuves alors que tu le fais mettre aux fers... N'est ce pas contradictoire comme geste en plus de servir Vraorg en participant à des arrestations ? ''

Il ricana brièvement, comme pour se moquer.

''A mon sens, sois tu es stupide, sois tu es folle. Ici, tu ne décides pas de rester entre deux camps. Par tes actes, que tu le veuilles ou non, soit tu es pour les Protégés, soit pour Vraorg. mais tu ne pourras pas naviguer entre les deux. A ce que tu as fais et à t'entendre, tu craches autant sur les deux bords que tu y navigues. ''

Il lorgna le sergent, prêt à le faire taire. Il avait besoin qu'il reste à sa place le temps d'avoir le fin mot de l'histoire.

''Maintenant à toi de me dire Elfe, de quel bord es-tu ? Je te le répète encore, il n'y a pas de juste milieu. Soit tu es pour un camp, soit tu es pour l'autre. Après, cela dépend quelle valeur tu accordes à ta vie. D'une Elfe, je m'attendais à plus de réflexion qu'à des réactions purement émotionnelles...

Harthea n'en croyait pas ses oreilles. Ni même ses yeux. Cet homme la défendait et la défiait en même temps. Elle ne put qu'éclater de rire. Un rire si franc qu'elle n'en avait connut depuis bien longtemps. Elle se laissa aller, tout juste retenue par ses bras encore enchainés contre le mur. Elle été épuisée par sa poursuite du voleur et par sa chevaucher. Cette tension qu'elle ressentait depuis qu'elle avait croiser le chemin de cet alayen n'était pas pour arranger les choses.
Elle finit par se redresser tant bien que mal et fit face aux deux hommes.

-Tu me demande si je suis stupide ou folle. Alors allons pour la folie. Car c'est tout ce qu'il me reste dans ce bas monde. J'ai vu mourir des êtres qui m'étaient chers, parfois dans mes propres bras. J'ai vu mon peuple se faire massacrer par les tiens. Et tu espère vraiment que je puisse garder une once de pensée logique? Sa voix été aussi fatiguée que son âme. Je voyage depuis si longtemps à la recherche de quelque chose qui n’existe probablement plus. Et pourtant je persévère. En dépit de tout ce que ma propre conscience me dit. De fuir là ou je pourrais me reposer et être en sécurité. Et maintenant, tu me demande de choisir. Si je dois choisir, alors autant choisir la mort.

Des larmes commençaient à perlé au coin de ses yeux. Des yeux emplis par la tristesse et la folie qui guettait au coin de son esprit.

-J'ai choisi de chasser pour vivre. Personne ne me remerciera pour ce que je fais. Et je ne recherche pas de remerciement. Je cherche juste ce qu'il peut rester de ma famille. Ai-je donc si tord que cela de ne pas vouloir m'opposer à l'un ou à l'autre, uniquement parce que je veux juste retrouver les miens?

La voix raisonna dans la prison, mais pourtant, elle n'avait pas hausser le ton. Juste l'intonation qui venait du fond de ses entrailles. Du fin fond de sa colère et de sa haine.

''Alors tu aurais dû te la donner depuis longtemps si tu l’espérais à ce point, cette mort que tu appelles de tes voeux, mais que tu fuis par lâcheté. Alors ne me sors pas l'excuse de la folie, Elfe...''

L'Alayien avait recroisé les bras sur sa poitrine. Cette Elfe la dépitait. Il était tentée de la faire achever dans les mains du sergent tellement sa prétendue folie l'agaçait. Son esprit n'était pas fou, il était malade ! Malade d'avoir vécu plus longtemps qu'un être humain !

''Tu n'es qu'une faible si tu t'apitoie sur ton sort de la sorte. Penses-tu être la seule à avoir perdu quelque chose ces dernières années ? Te crois tu unique dans ce monde en pleine tourmente ? Et tu te permets d'affirmer une telle vérité sur les miens... ''

Il la toisa froidement. En plus d'être loin de tout savoir, cette Elfe rejetait bien des fautes sur le dos des Alayiens.

''Les miens ont massacrés les tiens... Mais dis moi... Les tiens ont amenés les vampires avec eux quand ils ont débarqués sur ces terres. Ces mêmes vampires issus d'abord de ton peuple ? Et qui a commencé à faire couler le sang avant que nous n'accostions ? Tu prétends voyager depuis si longtemps pour retrouver quelque chose de précis... tu as du mal t'y prendre ma chère. Vraiment mal t'y prendre. Tu appelles la mort de tes voeux et de l'autre tu persévères à vouloir vivre ? ''

Cette contradiction le fatiguait.

''Si tu avais réellement envie de retrouver ta famille... alors tu n'aurais pas perdu ton temps à rester ici et à mener ta petite vendetta''

Il avait fini par ricaner de dépit à sa dernière réplique.

''Tu as juste eu tort de vouloir croire que tu pouvais d'être d'aucun bord. Là est ta première erreur. Ta seconde fut d'avoir manqué d'intelligence, car vois-tu, tu ne serais pas à à être liée à ce mur poisseux. Si tu avais réfléchi à chacun de tes mots, tu serais encore dehors à peut-être tenter comme tu le prétends, rechercher ta famille. Au lieu de cela, tu traînes à Caladon, à jouer la fière. Et ta troisième erreur...''

Les traits de son visage se durcirent

''De pas avoir choisi un camp...''

Il se tourna vers le sergent, toujours avec son regard glacial et sombre.

''Vous perdrez votre temps à la torturer, c'est une Elfe atteinte de folie. Faites la jeter de Caladon... ''

Et il s'approcha du sous-officier pour lui murmurer d'un rictus mauvais.

'' Et je m'arrangerai que dans le rapport que je ferai à mes supérieurs, je n'évoque pas les propros blasphématoires que j'ai entendu de votre bouche sergent. N'oubliez pas ça....

Rapport s'il verrait à faire... ou pas. La menace était assez explicite pour avoir moins de soucis à se faire quand à ce stupide sergent. Il jeta un dernier regard froid à l'elfe et quitta la salle.

Harthea écouta cet homme. Elle écouta si attentivement qu'elle ne parvenait pas à suivre son raisonnement. Avait-il seulement un instant écouté ce qu'elle disait. Il n'avait tiré que les conclusions qui lui convenaient et écarter les paroles qui le gênaient, visiblement. Elle ne put que rire devant la dérision de la situation. Ils s'accablaient mutuellement de leurs maux.
Il la disait indécise. Cela devait avoir un fond de vérité. Elle n'irait pas le nier. Mais elle s'était accrochée pendant si longtemps à l'espoir de trouver les traces des siens. Pendant si longtemps que cela la hantait par moment.
Elle regarda l'homme partir, en gardant le silence. Puis elle regarda le sergent qui fixait la sortie en grommelant tandis qu'il entendait les pas de l'alayen qui s'éloignait.

-Il semble que se soit ton jour de chance, sale elfe.

Il détacha les chaines et poussa la prisonnière dans le couloir. Lorsqu'ils passèrent devant l'autre prisonnier, le sergent eu un sourire qui s'élargit.

-Petite correction. C'est votre jour de chance à tous les deux.

Il ouvrit la cellule de l'homme et le poussa également. Arrivé en haut, un soldat leur rendit à tous deux leurs affaires. Puis le sergent menotta les deux l'un à l'autre.

-Tu les emmène récupérer le cheval de l'elfe et qu'ils dégagent de la ville. Je ne veux plus les voir dans les parages. La prochaine fois, c'est le pilori directement.

Le soldat emmena les deux jusqu'à l'écurie ou Harthea récupéra sa monture sous le regard des passants.
Harthea laissa une pièce au garçon d'écurie, et le voleur et elle montèrent sur le destrier, en prenant la direction du nord est, laissant derrière eux les lumières de la ville. Harthea regardait devant elle, sans vraiment voir ceux qu'ils croisaient.

-Dire qu'on est maintenant coincé ensemble. Je ne pouvais plus mal tomber. Enfin, toujours mieux ça que de subir plus longtemps les prisons de la Théocratie. Déclara le voleur.