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Dawan Sywel
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeVen 1 Mai 2015 - 14:49

--20 Janvier

Ils étaient entre chien et loups. L'heure étrange où les ombres étaient plus sombres que le ciel. Sa propre silhouette ne devait pas être bien claire, assise au milieu de l'herbe.
Il avait appris en début de semaine, lors d'une réunion aux côtés de son Protégé, qu'un groupe de mercenaires envoyé aux avant-postes qu'ils avaient voulu ramener auprès d'eux n'avait pu exécuter pleinement cet ordre. D'abord ralentis par leurs blessures, ces dernières avaient finalement eu raison de leur mobilité, et ils s'étaient arrêtés. Quelques uns parmi eux, encore relativement indemne, chassaient pour les autres, mais ils avaient envoyé une missive demandant une aide des plus urgentes. Devant la réaction de Fabius, il s'était proposé. Fabius n'aimait pas le voir partir seul, la présence de la barrière n'y changeait rien. Une telle attention faisait chaud au coeur de l'Enwr, mais ne l'empêchait pas de vouloir se porter auprès de ces humains. Il proposa de s'y rendre accompagné de quelques mercenaires, ce qui permettrait tant d'être de retour rapidement que d'être protégé face à d'éventuels assauts. De plus, cette petite troupe pouvait renforcer celle auprès de laquelle il se rendait. Cela parut convenir à son humain. Les humains firent trouvés relativement vite, et ils eurent tôt fait de se mettre en route. Dawan avait une idée bien précise en tête. Il affichait le sérieux de celui qui partait affronter le danger, encore hanté par le risque pris la dernière fois. Au fond de lui, son coeur était tout fou, agité d'une joie qui se moquait de la raison et de la peur. Ce qu'il voulait atteindre valait le coup de ce jeu périlleux.

Il avait déjà par plusieurs fois fait de chemin, avec cette même jument qui lui était liée par le Pacte, mais surtout par une amitié qui se renforçait à chaque instant qu'ils passaient tous deux, à chaque difficulté qu'ils affrontaient communément, et à chaque événement qu'ils vivaient de concert. Comme pour d'autres voyages, celui-ci voyait Dawan relativement taciturne auprès des Hommes d'armes qui l'accompagnaient. Le trajet s'était fait sans encombres. Les soins lui avaient demandé du temps, mais ne lui avaient pas paru tant compliqués. Il avait l'habitude, et ils lui demandaient moins d'efforts que jadis.
Cela ne l'avait pas empêché de s'offrir le luxe d'une sieste, après avoir réparé tout le monde. Ipso facto, il était en pleine forme la nuit venue, alors que ses patients, eux, se reposaient. Il s'était éloigné, sans avertir qui que ce soit -quelle erreur !-, se disant qu'il ne partait pas trop loin , et pas trop longtemps. Mais définitivement, jouer de la vièle ici ne serait pas l'idée du siècle.
Au final, il s'était tout de même bien éloigné, craignant encore et toujours que le son de son instrument ne porte trop. Mais là, il était assez loin. Le feu de camp n'était qu'un point lumineux à l'horizon. S'ils l'entendaient, ce ne serait qu'un écho distant, pas de quoi les réveiller… Normalement. Sa vièle appuyée contre son menton, il jouait un air lent et relativement serein. De quoi se calmer lui-même. Il lui paraissait que seuls l'entouraient les herbes, sèches des plaines, le ciel qui s'assombrissait de plus en plus. Rien d'autre, n'est-ce pas ? Ses yeux fermés, il ne pouvait se fier qu'à son oreille, et son oreille était focalisée sur son instrument.
Quelque chose d'anormal dut néanmoins lui parvenir. Il laissa couler une longue note, tenue, la laissa s'évanouir dans les airs, en rouvrant lentement les yeux, observant autour de lui.


@Eliowir Serillëiel


Dernière édition par Dawan Sywel le Lun 8 Juin 2015 - 16:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 1:02




Il lui avait fallu un peu plus de deux semaines. Deux longues semaines. La traversée de l'Empire de Vraorg depuis Gloria jusqu'aux plaines de l'Est avait été fastidieuse pour le serval. Si Eliowir n'avait pas toujours été avec lui, il avait tout de même pu suivre régulièrement son avancée grâce à leur étrange lien, ce sort de Voleur de Corps, qui lui avait permis de savoir où il en était, et surtout de l'encourager à continuer, à avancer. Avancer, encore et encore. Faire fi de la fatigue dans la limite du raisonnable et avancer.

Avancer oui, même dans ces hautes herbes sèches et ces terres de plus en plus arides qui se montraient férocement à lui. Continuer à avancer même dans ces contrées fort inhospitalières où l'eau commençait à se faire rare, chose délicate pour le serval qui avait tant besoin d'eau et de savanes humides... Continuer à avancer en esquivant les groupes de fauves et autres prédateurs sauvages qui ne feraient qu'une bouchée de lui, animal seul et solitaire parfois un peu perdu dans cette immensité sans fin qui se présentait à lui.

Mais le serval avait continué, avait avancé quand même, parvenant à faire taire l'appel de l'instinct, cet instinct de survie qui dictait à toute créature saine d'esprit de fuir tout danger pour sa vie. Eliowir avait certes parfois dû redresser le chemin et faire montre d'une certaine persévérance, mais le serval avait continué et avait presque atteint leur but. La gemme de vivacité qui scintillait quelque peu à son poitrail aidait également beaucoup en ces circonstances particulières. Il n'était plus qu'à quelques milles du désert et de la fameuse muraille qui enserrait les terres des Protégés, du peu qu'il en avait compris. Désert... Voilà bien qui allait s'annoncer difficile pour l'animal si délicat aux fortes sécheresses. Mais il tenterait tout de même, il le fallait. Il n'avait pas le choix. Il ne pousserait pas l'animal à bout, mais il tenterait quand même dans la limite du possible... Du moins si le lien le leur permettait à cette distance-ci.

En effet, ils étaient maintenant fort éloignés l'un de l'autre physiquement, à une distance à laquelle ils n'avaient encore jamais mesuré leur lien, et Eliowir craignait de ne parvenir à le renouer si loin. En ce lourd et sombre crépuscule, il dut d'ailleurs effectivement lutter pour qu'un contact s'établisse. Il fut même éjecté du corps animal à la seconde même où il en prenait possession. Il dut alors se replonger dans une profonde transe pour retenter l'expérience, maudissant de ne pas être plus puissant en magie. Après un effort intense, il parvint à retrouver la trace du serval et à en emprunter le corps. Serval qui sembla enfin reconnaitre le contact de son esprit et qui, cette fois, n'essaya pas de le chasser. Le laissant alors prendre les commandes comme si tout ceci n'était que chose des plus naturelles au monde. Sans doute d'ailleurs l'était-ce pour lui... pour eux, qui avaient créé un tel lien étrange en parfaite harmonie.

Eliowir eut toutefois besoin d'un petit temps d'adaptation pour se réhabituer à voir ainsi, si bien, si net, par les yeux du serval. A se réhabituer aussi à ce corps plus petit, à marcher à quatre pattes, à cette queue battante dans l'air chaud et sec du petit soir, et surtout... maudites puces qui le rongeaient...

En temps ordinaire, quand ils étaient près l'un de l'autre, le lien se créait instantanément, facilement, et le passage d'un corps à l'autre ne demandait quasi plus d'effort au jeune vampire, ni de tant d'adaptation, tant il s'y était entrainé. Il parvenait même à bouger leurs deux corps simultanément, avec des mouvements différents, et ce de façon assez naturelle. Mais ça, c'était quand ils étaient proches physiquement, à quelques pas à peine, quelques dizaines de mètres tout au plus. A cette distance... Si loin, si... L'effort était immense pour lui. Et magiquement, et mentalement. Il serait incapable de controler son corps vampirique et devait même le mettre en transe pour rassembler toutes les forces et la puissance nécessaire à pareille folie. Et plus ils étaient loin, plus Eliowir peinait à reprendre ses sens, dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs. Nécessitant chaque fois un peu plus de temps pour qu'il se réapproprie le corps. Même quand il regagnait le sien propre...

Il faisait presque nuit, constata-t-il enfin quand ses yeux s’accoutumèrent à l'obscurité tombante, aux ombres mouvantes. Un feu, un feu humain, crépitait un peu plus loin. Protectorat ou Empire ? Il n'en savait rien. Il fut tenté un court instant d'aller voir, mais se ravisa bien vite. Certes son but était de prendre contact.. mais pas de prendre contact en terrain si hostile avec un groupe potentiellement tout aussi hostile, qui serait en bien trop grand nombre et en rapport de force bien trop élevé par rapport à lui. Non, sa cible, si possible, serait une cible isolée, seule ou en petit nombre, dans l'idéal pas ou peu armée. Une cible qui serait la moins grande menace possible... Peut-être se berçait-il d'utopie et ne trouverait-il jamais pareille proie. Mais il préférait, pour le moment, prendre le moins de risque possible. Si, une fois arrivé aux murailles, il n'avait toujours pas rencontré pareil miracle, alors...

Alors il aviserait. Mais aucun risque n'était de mise en ces terres bien trop âpres et sauvages. Il en prenait déjà bien trop ainsi. Si jamais Vraorg l'apprenait... Si jamais Vraorg savait qu'il...

Une douleur lointaine, incertaine, vrilla un court instant son esprit. Sans doute la marque qui agissait sur son corps laissé en arrière, au loin... Mais il la chassa bien vite, et reporta son attention sur les alentours. Chaque chose en son temps, et son temps actuel était de consolider le lien, de pousser le serval sur le bon chemin, et de se faire une rapide idée de la situation. Et, alors qu'il observait silencieusement les environs, un son le sortit de ses songes et sombres pensées.

Un son... Une musique, reconnut-il. Une vièle si son oreille ne le trompait pas. Il dressa alors la tête pour observer par dessus quelques grandes herbes, les oreilles arrondies et touffues pointées en avant vers l'origine du bruit. Il s'approcha à pas de fauve averti vers l'origine du bruit jusqu'à...

Jusqu'à ce qu'il la voit. Là, juste là, à quelques dizaine de mètres de lui. Une fine silhouette. Seule, folle qu'elle était, à jouer de son bel instrument. A en jouer merveilleusement bien, devait-il concéder. Il s'approcha un peu plus, un soudain espoir naissant en lui alors qu'il détaillait la petite silhouette, ombre parmi les ombres...

Etait-ce lui ou la silhouette avait des oreilles en pointe ? Des oreilles en pointe pour une silhouette de bipèdes ? Un elfe ? Du protectorat assurément, si tel était le cas. Il n'y avait aucun elfe théocrate assez fou pour s'aventurer ici. De toute façon les rares elfes ayant rejoint la théocratie n'étaient jamais envoyés en pareil endroit, familiers qu'ils étaient retenus à Gloria. Oui, elfe, confirma-t-il en son esprit alors qu'il n'était plus qu'à quelques pas de sa cible.

Oui, Sa Cible. C'était bel et bien Sa Cible. Celle qu'il attendait, celle qu'il appelait de tous ses voeux, voeux fous qui soudain s’exauçaient. Bien plus vite qu'il ne l'aurait cru, bien plus près aussi... mais il n'allait pas cracher sur cette aubaine inespérée. Un elfe du protectorat, oui, cela ne pouvait qu'être. Il le reconnaissait, petit baptistrel un peu fou, un peu... mais qui ne pouvait avoir rejoint que le protectorat.

Le serval hésita toutefois un court instant alors que ses souvenirs se ramenaient à lui concernant cet elfe-là. Un elfe un peu tête en l'air, un elfe maladroit, bafouillant, un elfe gaffeur à n'en plus finir, un elfe qui ne serait peut-être pas assez... pas assez... et bien il ne savait trop. Mais peut-être le choisir comme cible serait un peu trop risqué ? Aucun risque inconsidéré, plus que ce qu'il ne prenait déjà, ne lui était permis. Peut-être ne devrait-il pas se fier à cet elfe-là ? Mais avait-il le choix ?

Lui qui cherchait une cible isolée, et assez inoffensive pour ne pas l'attaquer avant d'avoir cherché à comprendre... ce qui serait déjà fort délicat et difficile même avec une cible attentionnée... aurait-il seulement une autre chance comme celle-là ? Rencontrerait-il seulement quelqu'un d'autre d'assez fou pour être seul ou sens défense face à un serval potentiellement sauvage dans une contrée non moins sauvage ? Même s'il arrivait jusqu'aux murailles, et même s'il parvenait à les franchir, ce qui n'était en rien assuré, parviendrait-il à trouver quelqu'un qui serait assez à l'écoute... comme le serait cet elfe-là ? car, si ses souvenirs ne le trompaient pas, il pouvait être sûr d'une chose : l'elfe l'écouterait. Il tenterait de comprendre avant de juger.

Non, finalement non, il ne pouvait espérer mieux.

De toute façon, il n'était plus temps de s'esquiver, réalisa-t-il soudain alors que ses petits yeux verts mordorés se retrouvaient plonger dans ceux gris sombre de son vis-à-vis, et que la musique s'arrêtait. Il sentit sa queue battre l'air derrière lui, son poil se hérisser légèrement sous l'effet de l'appréhension soudaine, tandis que ses oreilles se dressaient tout ouïe sur sa tête, pointées légèrement en avant, et que son museau reniflait toutes les odeurs alentour. Aucun autre être dangereux autour d'eux. Il pouvait donc bien rester... et aviser...

[HJ : un peu longuet peut-être. Me suis laissé emporter. Si souci, n'hésite pas, je peux éditer Wink]


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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 21:29

[HJ: J'aime quand tu t'emportes. Par contre et du coup, j'ai un peu honte de ma réponse, juste après la tienne... xD]

Un être vivant. Il avait senti, sans vraiment comprendre comment, la présence d'un autre être vivant. Ses oreilles avaient sans doute perçu sans vraiment qu'il y accorde de l'importance le bruit discret d'un souffle, des pattes sur l'herbe sèche. Il n'y avait rien de surprenant à ce que d'autres êtres soient autour de lui. Plus surprenant, en revanche, était que l'on désire être discret devant lui. Les rares bipèdes qu'il s'imaginait devenir son auditoire nocturne étaient les protégés qui se trouvaient non-loin. Ces derniers savaient qu'ils n'avaient rien à craindre de lui. Quand aux bêtes… Elles n'appréciaient pas la musique au même titre que les bipèdes. Il était peu probable que l'un d'eux vienne se poser et profiter de sons qui à leurs oreilles n'étaient que bruits multiples mais sans signification.

Ses grands yeux gris accrochèrent une lueur incongrue. Une gemme. Gemme, et être vivant. Les deux informations lui parvinrent dans le même temps, comme liées. Ensuite seulement s'ajouta l'idée du serval, cette silhouette élancée, ces pattes bien trop grandes, comme des échasses, et ces oreilles immenses. Un animal qui n'était pas coutumier de ces terres, et qui devait sans doute souffrir de soif. De la gemme, il avait vite déduit que ce serval-là partageait sa vie avec un bipède, elfe ou humain: ces derniers savaient également approcher ces grands félidés.

La nature du bipède en question lui importa peu, au final. Il se demanda pourquoi la gemme sur son poitrail, il se demanda ce qu'un tel animal faisait ici, mais la silhouette du bipède n'apparaissait pas dans les ébauches de réponses que son imagination en branle produisait par dizaines. C'était surtout là de la curiosité, car dans l'immédiat les réponses ne changeaient en rien son ressenti vis-à-vis de l'animal. Il l'avait écouté, il se présentait de façon amicale, presque craintive. Il ne pouvait être mauvais, en l'état. Le petit elfe cessa de le dévisager, de son regard pétillant d'intérêt. Son archet se glissa entre quelques doigts qui tenaient la vièle. Il émit une légère mélodie, sans paroles, qui se voulait rassurante, ne l'entrecoupa que pour expliquer à l'animal:

"- Je ne rencontre pas souvent d'animaux mélomanes…"

Le chant reprit, sensiblement modifié, pour qu'il lui permette de creuser la terre devant lui, alors qu'à gestes lents et réguliers, pour ne pas effrayer ou alerter la bête, il fouillait ses sacoches. Il en sortit une gourde, dont il vida une part du contenu dans le petit creux qu'il venait de créer dans la terre. Il s'en écarta, rangeant ladite gourde. Il s'assit à nouveau, face à son camarade nocturne. Il le fascinait, son regard passait sur ses grandes oreilles, ses grandes pattes, sa gemme. Les animaux avaient toujours su s'attirer son envie de protection, avant même qu'il se demande si c'était là ou non une bonne idée. Il aimait leur compagnie, les croiser était une chance, un instant doré de sa journée. Aucun danger dans cette rencontre-là, voyons. Le petit Dawan se sentait confiant, et porteur de l'envie d'être une aide pour ce petit être.
Il était redevenu silencieux, et enfin il songeait au bipède qui avait donné la gemme au serval. Enfin il s'interrogeait sur son identité, sur sa proximité physique, sur son histoire avec ce serval. Il était fatalement elfe, ou humain, Dawan en était certain ! Les elfes étaient naturellement proches des animaux, les humains savaient devenir amis des servals. Les vampires… Etaient les vampires. Il doutait fortement que l'un d'eux puisse s'approcher d'un animal. D'autant plus qu'il eut fallu pour cela qu'il en ait l'envie. Tant de possibilités s'étalaient, tant de scénarios animaient ses pensées… Il les laissa se créer, se défiler comme des pelotes de laine, jouant avec. Son regard sur ce monde se faisait plus distant. Il aurait aimé être attentif, pour la petite créature face à lui. Mais les songes l'écartaient déjà.
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeLun 11 Mai 2015 - 0:47

Eliowir observa attentivement chaque geste du petit baptistrel. Chaque mouvement, chaque possible attaque, chaque éventuelle menace... Il étudiait l'autre en le scrutant de ses yeux perçants, perdant insidieusement conscience du corps dans lequel il était. Vile piège que celui-là : perdre le sens de la réalité, de son corps réel, de sa possession vampirique et se laisser emporter par cette liberté animale si enivrante, si trépidante, si dangereuse aussi... Lors de ces dernières années, il avait déjà senti les risques, presque franchi les limites, cette frêle frontière, à peine perceptible, si fragile, si éphémère, qui au-delà l'invitait à se perdre dans les limbes de la magie à tout jamais, son esprit voguant dans des contrées qu'il n'était pas censé encore connaitre... Oui, il avait déjà approché cette frontière de trop près. Si près. Si...

La musique s'éleva de nouveau tandis que l'archet dansait brièvement sur les cordes de l'instrument de bois. Une vièle oui. Une vièle... Il connaissait bien cet instrument-là, il en avait déjà vu, avant, dans sa vie d'elfe d'antan. Oui se souvenir, ne pas perdre ce qu'il était. Surtout maintenant qu'il l'avait pleinement retrouvé. Et se forçant à se concentrer, le vampire parvint à reprendre conscience de lui et de l'animal, deux entités séparées, même si l'une possédée.

"- Je ne rencontre pas souvent d'animaux mélomanes…"

"Et pour cause", fut-il tenter de répondre. N'émettant qu'un léger grognement de fond de gorge pour toute parole.

Mais déjà l'attention d'Eliowir était attiré par la magie qui se jouait devant lui. De l'eau... De l'eau... Le serval en lui en salivait déjà. Et par égard pour ce corps éprouvé qui avait traversé tant d'épreuves pour lui, en suivant ses consignes, il s'approcha de le petite marre ainsi créée. Et s'y abreuva, répugnant un instant à boire ainsi... avant de rapidement se laisser aller au soulagement et bien-être que son corps, ce corps, ressentait soudain à se désaltérer ainsi.

Quand il en eut fini, il ne restait plus qu'un petit fond imbibé déjà de terre au goût bien trop boueux pour qu'il parvienne à prendre sur lui pour le déguster. Il releva alors son museau, sa babine encore dégoulinante d'eau, une langue venant rapidement lui pourlécher les babines, tandis que son regard inquisiteur revint se poser sur l'elfe auprès de lui. Au moins n'avait-il pas essayer de le caresser. Le serval en lui-même n'aimait déjà guère cela, que ce soit de son temps de vampire, ce qui était rien de plus normal, ou que ce soit de son temps d'elfe. Alors que dire de lui, vampire possédant le serval... Non, qu'il ose donc ne serait-ce qu'une ébauche de caresse et le petit elfe risquait bien d'en garder gravé le souvenir d'un coup de griffe ou de croc...

Non, visiblement l'autre ne songeait nullement à le toucher ou quelque autre ineptie du genre. Il songeait, tout simplement, perdu dans ses rêves ou ses pensées, si l'on en croyait le regard gris soudain perdu au loin en un voyage inconnu... Un lourd soupir échappa alors avec un léger grognement des lèvres entrouvertes de l'animal. Une réaction tout à fait... non animale. Le grognement encore admettons, mais le soupir... Il n'aurait d'ailleurs jamais cru le serval capable de soupirer, pour tout avouer. Il faudrait, à l'occasion, qu'il teste un peu plus ce dont ce corps pouvait bien être capable. Après tout ce qu'un animal ne faisait pas en temps ordinaire ne signifiait pas qu'il ne le faisait pas parce qu'il ne le pouvait pas...

Chassant soudain ces considérations alambiquées, il se força à revenir au temps présent. A sa situation. Et au soudain dilemme qui se posait. Maintenant qu'il avait rencontré sa cible et qu'il était assuré qu'elle ne lui ferait pas de mal, qu'elle l'écouterait... comment allait-il donc se faire écouter justement ? Certes c'était déjà là une question qu'il s'était posée, qu'on ne s'y trompe pas. Et si l'idée d'une lettre lui était venue, il l'avait bien vite rejetée. Pas avant de savoir qui serait sa cible, son correspondant. Une fois le contact établi, il aviserait. Si toutefois il y arrivait... Ecrire une lettre où il marquerait noir sur blanc ses propres projets de trahison lui serait-il seulement possible ? Il en doutait, n'en savait rien et redoutait d'en avoir la réponse, pour tout avouer. Il n'avait donc pas voulu s'y risquer sans être sûr déjà d'avoir un "contact". Un "contact" sûr et digne d'intérêt... Il s'était dit alors qu'il trouverait bien en chemin un moyen, une solution... mais le chemin était passé et la solution ne s'était pas pour autant pointée. Il se retrouvait là, devant son possible contact...

Sans savoir comment prendre contact.

Un comble.

Si seulement il pouvait parler, écrire ou... écrire...

il souleva alors sa patte et en pointa le bout vers son museau, l'observant attentivement comme s'il s'agissait d'un nouvel instrument... puis balaya d'un geste vif la terre poussiéreuse et dégagée de toute herbe devant lui. Bon ce n'était pas aussi net que ce qu'aurait fait une main humaine, mais ca pourrait faire l'affaire. Ce nouveau tableau d'écriture devant lui, Eliowir se concentra et avança la patte pataude sur la terre. Tenta de n'appuyer sur elle que de sa griffe. Et traça, tenta de tracer, laborieusement... un trait. Pas une lettre non, juste... un trait. Tordu, vaguement biscornu, mais... juste un trait.

Rageur, il s'entendit vaguement grogner, et redonna un vif coup de patte à la terre devant lui. Ayant dans son effort complètement oublié soudain son compagnon de nuit...
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Dawan Sywel
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeLun 11 Mai 2015 - 17:57

Ce soupir-là n'était pas un soupir félin, quelque chose l'en différenciait. on aurait dit de la lassitude, d'un accent typiquement bipède. Intrigué autant que troublé, le petit elfe tourna sa tête en direction de l'endroit où il avait vu son camarade quadrupède s'abreuver, s'imaginant l'espace d'un bref instant qu'ils n'étaient pas seuls. Le silence qui suivit, et l'immobilité des ombres environnantes lui donna finalement tort. Seul le serval bougeait. Cela serait donc venu de lui... S'appuyant d'une main sur le sol, Dawan se rapprocha de lui. De peu, de très peu, c'était sans doute bien plus symbolique que réellement efficace tant pour mieux distinguer les traits de l'animal que pour distinguer les potentiels sons qu'il produisait. Il s'était arrêté dans son geste dès que le serval avait remué sa patte, craignant que ce soit là le début d'une fuite. Il ne voulait pas l'effrayer, non, et il ne fallait pas qu'il s'inquiète de lui. Et s'il courait, l'eau qu'il venait de boire serait vite à nouveau épuisée dans son petit corps.
La lueur de la gemme parut poser de discrètes lueur sur la patte, comme le serval l'observait. Les pensées de Dawan admirent plus aisément l'hypothèse que l'animal y cherchait quelque chose qui, jusque là, n'était que sensation.

"- Y a-t-il un souci...? Es-tu blessé ?"

À trop jouer les hôpitaux sur pattes, d'Aigue-Royale jusqu'au Protectorat, il commençait sérieusement à prendre certains réflexes mentaux. Il avait craint de ne point voir que le serval avait un service tout autre que l'eau à lui demander, une douleur qui l'aurait lancé et qu'il aurait fallu apaiser. C'aurait été une erreur de ne point la remarquer, quand bien même les animaux l'exprimaient-ils d'une façon partiellement différente des bipèdes. Mais avant que le petit elfe fasse à nouveau un geste pour se rapprocher et proposer d'observer la patte dont il était question, cette dernière lui jouait un étrange manège. Désormais, Dawan ne quittait plus des yeux l'origine de ces mouvements qui n'avaient rien de félins. Balayer la terre, tracer, grogner, effacer... Il eut en tête l'image d'un enfant -mais où l'avait-il vu ?- qui étalait devant lui un bout de papier, plongeait son doigt dans... De l'encre, de la teinture? Quelque chose... Et s'essayait à dessiner.
Pour lui, c'était clair, et indubitable. Ce serval était particulier, et avait quelque chose à lui dire, ou transmettre. Il essayait d'écrire ou de dessiner, mais son corps n'était ni habitué ni adapté à un tel exercice. Quelle idée, aussi ! Le bipède qui s'était lié à cet animal et lui avait donné un message à transmettre avait de bien drôles d'idées. il aurait été plus simple de lui donner une lettre... Et plus risqué, également, c'était vrai. D'autant plus que ce serval paraissait posséder des ressources incroyables d'intelligence. Rien de surprenant à ce qu'on lui confie des tâches pointues. Pour qu'il songe à écrire, il fallait tout de même qu'il ait intégré bien des choses...
Dawan le réalisa. Se mettant à nouveau en tailleur, il remarqua, fendant de sa voix la brume de silence et de grognements félins qui composait cet air nocturne:

"- Tu veux me dire quelque chose, n'est-ce pas ? Peut-être puis-je t'aider... Tu n'aurais pas à écrire." Il chercha dans l'attitude du serval quelque chose, une esquisse d'indice qui aurait pu lui indiquer que l'animal comprenait ce qu'il disait. Il continua tranquillement, se sentant écouté: "Peut-être puis-je deviner... Ou te poser des questions ? Saurais-tu répondre par oui ou par non ?" Son regard portait à nouveau au-delà du serval, et l'on eut pu croire que, d'ici quelques secondes, il l'aurait oublié, songeant à d'autres choses. Ce ne fut pas le cas. C'avait dû être sa façon d'être absorbé par d'autres pensées, car il s'anima bientôt à nouveau. "J'ai une idée. Laisse-moi essayer... Et fais-moi confiance." Il lui offrit un sourire, léger étirement de lèvres, n'osant pas montrer ses crocs. Remettant sa vièle entre son menton et son épaule, son archet dans son autre main, il joua à nouveau, un air lent et contemplatif. Un air qui était sorti de son propre esprit quand il avait voulu offrir un chant aux Esprits, quand il lui avait été demandé d'offrir ses prières à Feu et Mort. Il avait eu tout le temps de le travailler, entre sa fuite dans le désert et les instants qu'il s'accordait de lui-même à cet unique but. Sa voix vint se mêler à la vièle, aussi grave et solennelle qu'elle pouvait être, aussi imprégnée d'adoration et d'humilité que sa musique. Chacune de ses phrases se voyait entrecoupée d'une longue note tenue, comme une respiration. Il appelait Mort, le guide éternel des âmes, dont on lui avait vanté la bienveillance envers les créations des Esprits. Il l'appelait et lui présentait sa faiblesse: il ne savait comprendre son ami serval, quand ce dernier paraissait vouloir lui parler. Il avait besoin de son aide. C'était bien la première fois qu'il venait la lui quérir, il en était navré. Il ne demandait que peu de chose, une esquisse d'aide lui suffisait, qu'il soit au moins sur le bon chemin pour questionner le serval...
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeMar 12 Mai 2015 - 19:13


Ce mortel se faisait décidément remarquer. Voilà la conclusion, sommes toute attendue, à laquelle il était parvenu lorsque Mort, son bien aimé frère, avait reçu sa prière. Peu importait leur occupation à cet instant, elle n’avait plus guère d’importance. Ce qui était importait, c’était qu’on sollicitait une fois de plus son précieux frère. Et qu’une fois de plus, l’émetteur de cette adjuration était un elfinet du nom de Dawan Sywel. Qu’il connaisse son nom n’avait rien de flatteur, néanmoins, car ce savoir découlait d’un sinistre événement survenu trois ans plus tôt. Un événement qu’il aurait préféré ne pas voir se réaliser, quant bien même il savait ce souhait stérile. N’avait-il pas affirmé à Edwyn que le monde courrait à sa perte, guidé avec enthousiasme par ces bipèdes à qui il avait offert son précieux, son inestimable don ? Ces bipèdes plein de faiblesses et de travers, mais cela, encore, il aurait pu le pardonner, au moins dans une certaine mesure… si ce n’était que ces infirmités, rien moins, étaient fruits d’une déception à l’ampleur telle qu’il ne pourrait certainement jamais s’en remettre tant elle trouvait d’échos tout au long de l’existence pleine de turpitudes du monde physique. Il avait eu raison. Et il aurait encore raison à l’avenir. Et pourtant, ce discernement amer lui était aussi exécrable que les fétides plantes des fanges de Végétal.

Et pourtant, il avait suivi sa fratrie. En partie pour Océan, en partie pour Néant, beaucoup pour Mort. Pour sa famille, il avait retenu son aigreur et s’était incarné. Pour toutes les vies peuplant ces terres et qui n’avaient rien demandé, il avait retenu son fiel et combattu le Voleur de Cœur. Cette chose qui avait emporté sa sœur. Il devait cependant reconnaître que, s’il ne revenait absolument pas sur son avis au sujet des créatures bipèdes, les Protégés sous leur coupe l’avait parfois, sinon intéressé, du moins quelque peu surpris. Oh, juste un peu. Mais suffisamment pour qu’il accepte de les faire bénéficier de ses joyaux, par exemple. Et c’était autant à ce titre qu’il se contrariait de l’absence de sa marcheuse. Certes, elle n’avait pas accompli son but, mais elle avait essayé et, mieux, elle s’en était tirée, ce qui dépassait déjà de beaucoup ses attentes. Oui, elle, il aurait presque consentit à écouter ses prières. Lui en revanche… il aurait préféré qu’il reste coi. Avait-on idée de se faire autant remarquer, surtout lorsqu’on apportait que des catastrophes avec soi ! Alors quand, pour surenchérir, il les dérangeait, la coupe était pleine ! Quoi que cet elfe veuille, c’était avec lui qu’il devrait compter, et mieux valait que la raison de toute cette cacophonie soit bonne !

Refusant de consommer de son énergie pour se déplacer immédiatement, il s’était résolu, en parfait pragmatique, à prendre une monture. L’apprenti baptistrel eut donc l’immense honneur de voir apparaître l’Esprit de la Vie juché sur le dos d’un chameau. Cet elfinet avait décidément beaucoup de chance, Mort et Lui ne se trouvaient pas si loin de ses parages lorsqu’il avait prié, et ils avaient été accompagnés de mortels. Quoi qu’il en fût, c’était donc sur le dos de cette brave bête qui avait acceptée de le porter qu’il se présenta face au mortel, pas plus perturbé que cela par les cahots inhérents provoqués par la cadence du chameau. Lorsqu’il s’arrêta enfin près du suppliant, et que Vie put jauger de la scène, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre. Oh il n’était certes pas omniscient, dans ce corps incarné, mais il n’avait pas besoin de cela pour voir la magie entourant le Serval. Une magie qui le contraria plus fortement encore que tout le tintamarre que le petit Dawan pouvait produire. Il ne lui fallait pas des heures pour savoir également où menait cette empreinte magique.

« Infanticide… » fit-il d’une voix parfaitement dénuée de la moindre émotion et du moindre timbre. Oh, elle était belle, cette voix, plus belle que tous les chants de Cawrs de ce monde, mais blanche et neutre. Il descendit du dos de son porteur, et le remercia avant de lui demander de ne pas trop s’éloigner, s’il le voulait bien, de sorte qu’il puisse retourner par la suite à son frère. Que l’on use d’un animal sans égard ne lui plaisait pas, qu’on se permette d’attenter à l’intégrité d’un animal lui agréait encore moins, et de la part d’un théocrate ? C’était purement inacceptable. Et pourtant, aussi grand était son déplaisir qu’il accepta néanmoins de lui donner une chance, par pur esprit utilitariste. Si cet être avait fait tout cela, en sachant les risques qu’il prenait, alors il devait avoir une raison de le faire. Et il préférait la connaître avant de se décider sur le châtiment qu’il infligerait. S’approchant donc, il vint se mettre à genoux face à la bête et lui caressa la tête, s’adressant directement à elle. « Tu es une brave créature… et tu portes un bien lourd fardeau »

Après quelques instants à flatter la fourrure, il daigna enfin noter l’elfinet et lui ordonna d’approcher. Lorsqu’il se fut exécuté, il éleva une main blanche et brillante et lui demanda son joyau. Grâce à celui-ci, il lui permit la compréhension du Serval. Ponctuelle en l’instant, mais pourquoi ne l’aurait-il pas fait ? Quant bien même il l’irritait, il restait néanmoins qu’il était l’instigateur d’une rencontre dont il soupçonnait encore à peine la teneur, autant ne pas le laisser à l’extérieur.


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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeVen 15 Mai 2015 - 1:46

"S'il voulait lui dire quelque chose ? Bien sûr que non, il était juste un serval fou se prenant pour un stupide bipède apprenant à tracer ses premières lettres ! Mais bien sûr qu'il cherchait à dire quelque chose, bougre de stupide oreille pointue mangeuse de salade confite à la vièle obsolète !" avait-il envie de hurler au mécréant d'elfinidé en face de lui. Et oui, il pouvait l'aider, c'était pour cela qu'il était venu si loin, prenant alors un chemin bien risqué... une route de pure folie, un dangereux choix qui depuis peu le hantait. Oui, il pouvait l'aider....

Il battit tout simplement de la queue en guise de réponse, toutefois, incertain encore de la meilleure manière de se faire comprendre. De se faire pleinement comprendre. Ses yeux perçants dardaient le bipède agaçant d'un air impatient, et indécis aussi.

"Peut-être puis-je deviner... Ou te poser des questions ? Saurais-tu répondre par oui ou par non ?"

Oui, il pouvait l'aider... Peut-être.... Il hocha doucement la tête en guise d'acquiescement, mais déjà le regard gris s'était perdu au loin. Avait-il seulement vu son ébauche de réponse ? Eliowir n'en sut rien. Déjà l'autre reprenait, tout guilleret visiblement de sa soudaine idée.

Une idée ? Lui faire confiance ? Avait-il seulement le choix pour tout dire ? Un grognement fit écho à ses sombres pensées. Oui, il pouvait l'aider et confiance devait se faire. Peut-être...

Ou pas, songea-t-il, rapidement dépité quand l'autre reprit son archet. Il pensait qu'ils allaient pouvoir se comprendre en jouant de la musique ? Si l'autre était un baptistrel quasi accompli, ce n'était pas le cas du jeune vampire et encore moins du serval qu'il possédait. Ou alors était-ce là un sort particulier des Ewrs qui permettrait au serval de prendre la parole ?

Mais quand la voix grave du chanteur s'éleva, et que les mots se mêlèrent en une belle harmonie aux notes que la vièle gravait dans l'air, Eliowir n'en fut que plus dépité. Non... pas un sort. Pas de la magie baptistrale. Une prière... juste une prière, une stupide et inepte prière, aux Esprits. A Mort s'il avait tout compris.

Par le Dracos, prier les Esprits ! Comme s'ils avaient le temps pour ça ! Comme s'ils avaient surtout de l'énergie à gaspiller pour ça ! Eliowir avait peiné déjà à établir un lien suffisamment fort pour gagner un tant soit peu de contrôle, et ne savait encore combien de temps il parviendrait à le conserver, et tout ce que ce cornichon d'elfe idiot trouvait à faire, c'était prier les Esprits ?! Comme si les Esprits avaient daigné, daignaient, ou daigneraient, les aider !

Les esprits ! Pouah... Quand on songeait comment ils les avaient abandonnés à leur sinistre sort, eux, simples bipèdes, apparemment si futiles et insignifiants à leurs yeux. Eux qui pourtant, pour la plupart du moins, avaient toujours fait montre de respect, d'hommage et de vénération pour Eux, si grands et si puissants. Lui-même en son temps d'elfe, il s'en souvenait bien maintenant, avait toujours été très respectueux et révérencieux. Toujours un des premiers à reprendre quiconque sur les bonnes moeurs et le respect dû aux ainés, aux plus sages ou aux grands Esprits. Et tout ça pour quoi ? Pour qu'on les abandonne lâchement au moment le plus crucial et le plus important ?

Pire même, qu'on les abandonne alors qu'ils se battaient, eux simples mortels ou immortels à la non-vie, dans une guerre qui finalement concernait en premier lieu ces fameux Esprits ! Des Esprits qui sans cesse les entrainaient dans leur pure folie destructrice et leur intestine querelle, qui leur donnaient toujours d'une main pour vivement reprendre de l'autre, maudis Eternels ! Non, les Esprits, dîtes-vous ?! Qu'ils restent donc là où ils étaient, et qu'ils les laissent enfin en paix s'ils étaient incapables de les aider, eux, simples bipèdes, à reconstruire sur les champs de ruines que leur destruction et leur chaos avaient laissés ! Voilà tout le bien que pensait Eliowir de cette prière, certes très jolie au demeurant, à laquelle il fit écho par un grognement bas et mécontent.

Grognement qui se tut instantanément quand une silhouette se dessina sur le fond obscure de la nuit. Tous les sens aux aguets, le port se relevant presque de façon altière, prêt à bondir au loin si tout danger arrivait, Eliowir aperçut finalement un chameau portant un homme. Un homme à l'allure sublime, à la prestance et au charisme énigmatiques, au port altier et à la magnificence puissante. Oui, puissant était cet homme-là. Et pour cause, comprit-il rapidement. La trame autour de cet être était si... forte, si... troublée... si... envoutante aussi. Ce n'était là pas un homme, mais une puissance incarnée. Un Esprit, comprit-il enfin.

« Infanticide… »

Eliowir crut bien se ratatiner soudain sous ce simple mot. Ses oreilles s'abaissèrent sur le haut de son crâne en arrière, tandis qu'il s'affaissait un peu sur lui-même, tel un animal prêt à recevoir un coup. Le coup porté ne fut toutefois pas physique, mais psychique. Un simple mot, un seul, avait suffi. Le jeune vampire avait cru soudain sentir un voile se déchirer en lui. Ce voile si fin, si fragile, cette toile si savamment tissée, cette toile dont il avait recouvert jusque-là les souvenirs les plus gênants, les plus troublants, les plus perturbants, qui lui étaient revenus de ce douloureux passé et qu'il n'était pas bien sûr de savoir gérer. Quand tout lui était revenu, il avait déjà de peu frôlé la folie et, sans l'aide d'une certaine dragonne, sans doute son esprit se serait bel et bien perdu. Il avait donc jugé plus sage de prendre du recul et quelque repos concernant tout cela, concernant cette vie elfique passée qu'il le troublait, quand bien même il était soulagé de l'avoir recouvrée et d'être redevenu lui-même entier.

Mais... Mais ce simple mot. Ce coup cinglant si férocement. Ce coup portant si bien visé. Cette flèche si savamment décochée. Là, en plein coeur, lacérant les limbes encore fragiles de son esprit et de son âme au plus profond de son désarroi actuel. Tout sembla un court instant se mélanger, dans un tourbillon de vent violent presque réel. Passé, présent, avenir, chaos, destruction, maelstrom enragé de tant d'émotions, amour, haine, rancoeur, solitude, amertume, désespoir, désespoir, désespoir... Perdus. Ils étaient perdus. Il était perdu. Les Ténèbres grandissantes les avaient engloutis, tous stupides qu'ils étaient, et ils allaient certainement succomber dans leurs éternelles obscurités, sans aucun espoir de retrouver une nuit la lumière des étoiles tant aimées. Dévorés, tous, ensembles, pris dans cette faim sans fin qui peu à peu les consumaient.

Une douce sensation au loin... là, sur sa tête... le caressant... si lointaine et si proche pourtant. Si douce et si ferme en même temps. Là, juste là... Hum, oui décida-t-il, il aimait bien. Lui ? Etait-ce lui ? ou le serval ? Et c'est avec une certaine panique, qu'Eliowir se sentit perdu, désemparé, ne sachant plus un court instant d'éternité où il était. Où était son esprit plus précisément. Etait-il revenu en lui ? Non, son corps, son propre corps lui paraissait loin, si loin... là bas, en transe, non, il n'y était pas, il sentait bien son corps vampirique se reposer en paix dans ses quartiers, la statue d'Alya près de lui bien cachée pour le protéger... Non, il n'était pas revenu dans son corps. Pourtant...

Pourtant il se sentait si éloigné aussi du corps animal de son serval d'ami. Et pour cause... il s'éloignait effectivement. Le serval ronronnait, il le percevait vaguement. Il fermait presque les yeux, qui n'étaient plus que fentes, sous la main qui le caressait. Oui, tout cela il le sentait vaguement. Mais ces gestes, ces réactions, ne venaient pas de lui, mais du serval, qui, alors qu'Eliowir était parti dans les méandres de son esprit torturé, avait momentanément repris le controle. Sans heurt, sans force. Simplement qu'Eliowir avait été si perturbé par cette apparition, et surtout par ce mot... Ce mot honni... qu'il en avait perdu tout controle.

Ou plutôt il avait perdu tout controle tout court. Il ne savait plus tout à fait où était son esprit, s'il flottait ou s'il... Bref son esprit semblait avoir voulu aller voguer dans d'autres contrées, mais il n'avait semé aucun caillou pour qu'il retrouve ensuite le chemin du retour. Mais après tout, pourquoi retourner ? pourquoi revenir ? A quoi cela rimait-il tout cela en fait ? Pourquoi se battre ? Pourquoi ? Pourquoi même était-il là ? Ne devrait-il pas effectivement se laisser aller ? Se laisser.... errer ? au loin ? Il ne savait où, mais loin, loinnnn, de tout cela qui lui pesait. Oui, loin, c'était là un mot si doux, si beau, si...

Si lâche. Oui, lâche. Et s'il y avait bien une chose qu'il détestait c'était être lâche. Non il ne serait pas dit qu'un Serillëiel serait un lâche. Il ne serait pas dit que le fils d'Achroma serait un lâche honni. Achroma...

Achroma...

Ce simple mot sembla être soudain sa résurrection. Il chanta en lui tel un vieil écho l'appelant. Tel un leitmotiv qui, déjà, avait si souvent chanté en lui, et qui l'avait entrainé dans cette aventure désespérée. Oui, Achroma. Voilà son pourquoi. Voilà pourquoi il se battait. Voilà pourquoi il était là.

Là. Il était là. Un qu'il ne saurait définir, mais son esprit était là, sur ses sentiers étranges. Il n'avait plus qu'à rebrousser chemin et... et... se concentrer. Renouer le lien. Oui, le lien. "Oui, mon ami, s'il te plait, accueille moi encore un peu en toi. Oui, s'il te plait, mon ami, je me suis perdu et sans toi ne peux revenir, aide-moi", pria-t-il alors le serval.

Un serval, qui, sans résistance aucune, répondit à l'appel et céda la place à son vampire. Un serval qui avait beaucoup apprécié les attentions qu'on lui avait accordées, et ces caresses... Lui qui pourtant n'aimait jamais se faire caresser. Eliowir en sentit d'ailleurs une légère pointe de jalousie. Jamais l'animal ne lui avait accordé autant de considération quant à ses tentatives de contact affectueux. Jamais il ne l'avait laissé le caresser plus d'une fois d'affilée. Un contact, rapide, fugace, et cela avait été tout ce qu'il tolérait. Qu'il soit elfe ou vampire d'ailleurs. C'en était presque vexant. Mais...

Mais c'était un Esprit qui lui avait offert cet honneur. Et pas n'importe lequel. Vie en personne, l'Esprit de tout être, de toute forme existante et vivant sur cette terre. Et pour tout avouer... Le serval lui accordait à lui aussi une immense faveur en lui permettant de se lier à lui. Certes, ce lien il ne l'avait jamais vraiment cherché ni demandé. Le serval n'avait eu de cesse de le suivre, comme incapable de le quitter, le protégeant même au moindre danger... et le lien, le sort, s'était alors créé. Tout simplement. Comme s'ils étaient tous deux destinés l'un à l'autre, l'un pour l'autre. Deux corps, un esprit ? C'était parfois pas loin d'être le cas si Eliowir n'y prenait pas garde...

Mais tel n'était pas le moment de se poser de telles questions, réalisa subitement Eliowir, alors que les deux bipèdes semblaient tourner vers lui toute leur attention. Tout à sa soudaine errance d'esprit et à sa lutte pour renouer un contact, il n'avait pas vraiment suivi les échanges entre ces deux-là. Quand il revint totalement dans le corps du serval, tentant de se montrer aussi doux que possible quant à ce retour, comme toujours quand il créait le lien et prenait le controle du corps, il aperçut l'elfe reprendre une sorte de... bijou scintillant. Sa curiosité en fut de suite titillée, mais il ne put en poser la question. Pestant contre le fait de ne pouvoir parler. Pestant contre le fait de ne...

Mais si, stupide qu'il était. Il pouvait. Vie comprendrait. Il pourrait... Il pourrait peut-être... le daignerait-il seulement ? Transmettrait-il son message, sa demande, sa supplique même ? Eliowir sentit le doute s'insinuer en lui, la peur aussi. Vie ne semblait guère l'apprécier. Et pour cause. Meurtrier de son.... Infanticide comme on le nommait, vampire tout jeune né et... corbeau qui plus est. Non, vraiment, il n'était pas du tout destiné à Vie et ce dernier avait bien de quoi le détester. A se demander d'ailleurs pourquoi Il ne l'avait pas déjà jeté aux feux des limbes ou donner définitivement en pature à son frère Mort.

Mais... Mais après tout, avait-il le choix ? Il devait avouer nourrir une grande rancoeur et un grand scepticisme depuis ces trois années envers les Esprits. Mais... Mais là, en cet instant, c'était son seul espoir. Son seul moyen de se faire comprendre, de transmettre son message. Oui, le seul moyen... Pour Achroma.

Achroma. Un peu de courage s'insuffla en lui, alors qu'enfin il s'efforça de clarifier distinctement ses pensées, tentant de les projeter de toutes ses forces vers Vie.

"Nous avons besoin d'aide, nous sommes venu chercher des alliés. Pour un fou projet, celui de libérer notre noble dragonnier. Nous ne pouvons le libérer à nous seul, car lié à l'Honni en un sinistre linceul. Impuissant face à cette folie éhontée, car devenu un de ses sombres sbires. Ce subterfuge je me suis vu contraint de déployer pour jusqu'à vous venir. Nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin d'aide !" répéta-t-il alors presque en boucle pour être sûr d'être entendu.

Entendu... Et Eliowir réalisa subitement que si Vie pouvait entendre et comprendre ce qu'il pensait là, tout de suite, il avait très certainement suivi aussi tout le long parcours de ces sombres lamentations. Et l'elfe... l'elfe avait-il lui aussi entendu ? Compris ? A la façon dont il le regardait subitement.... On dirait bien... Mais à quel point ?

Et ce fut soudain honteux, et confus, qu'Eliowir baissa les yeux et les oreilles. S'il avait pu rougir, sans doute se serait-il paré de cette savoureuse teinte carmine, tant il se sentait mortifié.

[HJ : si quoique ce soit ne va pas, n'hésitez pas je peux éditer... ou raccourcir.. ou... *se cache*]




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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeVen 15 Mai 2015 - 14:37

Est-ce qu'un élément infime de ce monde, une perception qui échappait à sa conscience, l'avait mis sur la voie ? Etait-ce le hasard, une de ces folies passagères qui le poussait à voir le monde d'un oeil neuf, à y jouer les notes les plus rares, pour l'enrichir ? Il ne savait exactement l'origine de ce souffle en lui qui l'avait poussé à prendre sa vièle. Une émotion, indistincte. Mais elle devait avoir ses raisons, comme toutes les émotions. Il aimait à les suivre. Surtout lorsqu'elles le poussaient vers la musique.
Jamais alors il n'avait requis l'aide de Mort ou de Feu au sein de ses prières. Ses voeux avaient été tels que cela lui aurait paru bien futile: les Esprits faisaient déjà ce qui était en leur pouvoir. Une partie de lui, normalement neutre de tout optimisme et tout pessimiste, considérait également le fait que de telles oraisons n'avaient que peu de chances d'aboutir. Il ignorait alors où et comment avait-il été chercher ce qui avait animé son poignet, son archet, et le feu qui avait doucement modelé sa voix, l'adaptant à sa supplique. C'était venu, et c'était là le principal. Faute de véritable résultat, il aurait au moins la satisfaction d'avoir mené tout cela à bien d'une façon qui respecta son audition.

Un bruit l'alarma. Sa vièle l'avait couvert jusqu'alors, il avait eu le temps de s'approcher. Se pouvait-il que son envie n'ait été que le fruit d'une habile manipulation ? L'ultime note s'estompa, comme la vague sur le sable. Son regard se tourna vers l'origine du bruit. Ses mains, son archet et sa vièle, vinrent rejoindre ses genoux, sans quoi tous seraient tombés, ne pouvant être maintenus par une attention qu'on ne leur accordait plus.
Il sut tout de suite qui était ce cavalier. Il était Vie, le Créateur de ceux qui peuplaient Armanda, ceux qui un jour abandonneraient leurs âmes à son frère Mort. Un Esprit qu'il affectionnait particulièrement. Que n'avait-il passé de jours et de nuits à des soins, pour veiller à ses créatures ! Bipèdes, animaux... Il avait accueilli son cadeau avec un bonheur non-feint, mais n'osait encore l'utiliser, craignant de l'épuiser sur des choses qui ne le nécessitaient pas. Jusqu'alors, il n'avait pas eu tort. Le joyau était maintenu dans l'étui de sa vièle, entre quelques lanières de tissu qui le maintenaient en place. Ainsi, il était certain de l'avoir toujours avec lui, où qu'il aille.
Fasciné, médusé, et le coeur empli d'une joie sans pareil, Dawan demeurait immobile face à cette apparition qu'il n'aurait osé espérer. Elewyn lui avait assuré que les "autres" Esprits étaient trop déçus des bipèdes... Et lui-même était persuadé que, désormais, Feu et Mort étaient sans doute les plus enclins à lui répondre. Qu'importait ! Il ne perçut pas le mot prononcé par Vie. Il perçut juste qu'il avait la plus belle voix qui lui eut jamais été donné d'entendre, et qu'il aurait tout donné pour en avoir une s'en approchant. Figé, il n'attendait plus qu'une chose: qu'il parle à nouveau ! Il voulait l'entendre encore, se noyer dans le son de sa voix. C'aurait été là une mort des plus douces. Le serval ? Quel serval ? Il avait oublié le serval. Il aavait oublié la raison de la venue de Vie auprès d'eux.

Il fallut que Vie s'adresse à lui pour qu'une sensation inhabituelle entre ses deux oreilles le rappelle au monde physique. Sans réfléchir, il obéit à l'Esprit, s'approchant, puis fouillant l'étui de sa vièle pour en sortir le si choyé joyau, qu'il déposa avec d'infinies précautions dans la main du Supérieur. S'était-il déjà senti aussi petit, aussi humble, et pourtant aussi épanoui par la seule présence d'une personne ? Mh, peut-être, oui. Mais pas à ce point, et pas de cette façon-là. Ses yeux cherchaient à imprimer en son esprit les courbes qui formaient les doigts de Vie, celles de son visage. Ses oreilles cherchaient le moindre son venant de lui. Si ces dernières avaient été mobiles, telles celles du serval, on l'aurait vu les tendre vers lui, d'un air de le supplier: "oh, parlez encore, parlez encore ! Les mots que vous désirez, mais parlez !". Elles guettaient l'instant où à nouveau la voix viendrait.
Mais l'Esprit était bien économe de sa salive. Dawan reprit son joyau, sans comprendre ce qui lui avait été fait. Il l'observa sous toutes ses coutures: il paraissait n'avoir pas changé. En revanche, autour de lui, l'air paraissait sensiblement différent. Comme porteur d'une... Sensation. Nécessité, curiosité... Tant d'émotions qui lui faisait penser aux jours où il affrontait ses propres craintes, poussé par des raisons qui valaient plus que la peur.

Il manqua basculer en arrière quand les pensées vinrent résonner en lui, comme bousculé par leur puissance. Cette voix, il la connaissait ! C'était la voix qui, la voix qui... Sa gorge lui fit mal. Oui, c'était la voix qui l'avait étranglée, c'était la voix d'Eliowir ! Le vampire qu'il avait voulu défendre face à Aranël, celui qui vivait dans le corps de l'Infanticide, celui qui avait tenté de l'étrangler ! Il l'aimait bien, dans son souvenir... Mais il n'avait pas eu l'occasion de beaucoup le connaitre. La dernière fois qu'il avait entendu parler de lui, c'était de la bouche de Silarae. Elle avait émis la supposition que cet être "cher à son Lié", soit auprès de lui. Le noble dragonnier dont il était question sauta donc aux yeux de Dawan. L'opportunité qui lui était offerte aussi. Il revit la dragonne, allongée au milieu des ombres, s'enivrant de sa propre peine...
Ils allaient pouvoir venir en aide à Silarae.
Le serval entama une sorte de litanie qui paraissait n'être que l'expression du chant qui hantait l'âme de son possesseur. Dawan ne s'interrogea pas plus que cela quant à la nature du lien unissant serval et Eliowir. Pour le moment, ils étaient dans la même représentation de chair, ils avaient besoin d'aide. Oh, non, qu'il ne baisse pas les oreilles ainsi ! Pauvre petite créature... Dawan aurait aimé l'envelopper de ses espoirs pour l'apaiser. Voir le félidé dans cet état lui fendait le coeur. Imaginer le noble et digne vampire ancestral derrière ces appels à l'aide achevait de séparer ces morceaux de coeur fendus. Qu'avait donc fait Vraorg...

"- Sire Serillëiel..." C'était peu commun d'appeler les servals "sire". Un spectateur extérieur aurait sans doute été amusé d'une telle scène. "J'entends votre souhait. Silarae subit chaque jour la peine de la séparation de son dragonnier, depuis ce jour honni qui les éloigna. Libérer son dragonnier et permettre leur réunion est un de ses rêves, que je partage. Oh, Silarae... Si vous saviez sa douleur..." Il divaguait, emporté par les souvenirs. Mais il se reprit vite, ses mains posées sur son coeur. "Laissez-moi être votre allié, Sire Serillëiel. Je considère Fabius Kohan comme un ami, et Eawyn Aerin est mon maitre. Bien des possibilités s'offrent à nous si nous pouvons communiquer..." Son regard s'évada. Gardant la pierre au creux de sa main, il rangea relativement vite sa vièle dans son étui. "Oeuvrons de concert. Viendriez-vous avec moi au sein du protectorat ?" Il connaissait la réponse, la question était surtout réthorique. Il avait hâte, soudainement. Hâte d'arriver face à Fabius, ou à son maitre, mais surtout face à Silarae, pour dire "devinez ce que j'ai trouvé !". L'instant heureux que ce serait là ! Peut-être que cela mettrait du baume au coeur de la belle Silarae... En attendant, il prendrait soin de ce serval, autant que cela lui était possible, s'il l'accompagnait.
Ses grands yeux gris se tournèrent vers Vie. Il lui offrit un sourire. Le remercier ? Etait-ce vraiment nécessaire ? Il devinait que Vie n'avait pas agi pour le seul plaisir des bipèdes, mais parce que cela pourrait également être bénéfique aux Esprits. Néanmoins, il mourait d'envie de servir cet être à la voix si plaisante, lui offrir quelque chose en retour. Même s'il n'était qu'un petit mortel, tout jeune encore. C'était plus qu'une question de reconnaissance, bien que ce soit là ce que le ton de sa voix put laisser à deviner: "Si je puis faire quoi que ce soit pour vous, ô Vie..."
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 20:26


Il écouta. Ne pas le faire aurait été paré d’inutilité toute sa visite. Alors, malgré ce qu’il savait de cet être, malgré les pensées de celui-ci, il écouta ce qu’il avait à dire. Pourtant, il ne put que pincer durement les lèvres sous l’affront cinglant… quelle hypocrisie désespérée que celle-ci. Ou quelle douce ironie en vérité ? Fallait-il qu’il soit noyé d’affliction pour s’avilir à demander l’aide de ceux qu’il estimait en manquement, qu’il s’imaginait, dans sa bêtise, avoir abandonné des races qui, dans leurs folies, avaient rejetés et distordus tous les bienfaits qu’on leur avait accordé. Il était presque tenté de lui rétorquer que, s’ils les avaient abandonnés, il pouvait toujours se débrouiller tout seul. Parce qu’encore une fois, on piétinait absolument tout ce qu’il était et tout ce qu’il avait jamais enduré… mais était-ce étonnant ? Ils n’étaient que des enfants capricieux et rendus fous, mauvais, par l’égoïsme des tout premiers. Il supporterait une fois de plus, si ce n’était pour celui-ci, au moins pour ce monde plein de bien d’autres vies, c’est petits éclats qu’il avait offert et qu’on avait outragé. Il supporterait, parce qu’en dépit de toutes les souffrances et les déceptions, il ne pouvait, au fond, qu’aimer ses créations même s’il n’aurait plus rien à faire avec elle tant qu’il pouvait l’éviter, et qu’elles l’insupportaient.

Pour cette fois, il n’avait pas le choix. Coi un long moment, il continua de le jauger, silencieuse accusation, silencieuse inquisition. Tant et si bien, d’ailleurs, que l’elfe prit la parole avant lui, lui faisant tourner la tête et poser son regard sur lui. Si candide… Mais ce n’était pas une mauvaise chose, pas entièrement. C’était le reliquat de bienfaisance au sein des races mortelles qui parlait, sans aucun doute, du moins fallait-il le croire. Pouvait-il le croire ? Il n’en était pas encore bien certain. Mais cela n’avait pas d’importance, c’était suffisant pour le convaincre. Avec amertume il pensa un instant que, si Edwyn était venu avec celui-là, son exemple aurait été bien plus convainquant que celui d’un dragon aveugle et d’une humaine aux mains souillées. Pourtant, il chassa rapidement cette considération au profit de la question que lui posait l’apprenti baptistrel. Ses blancs sourcils se froncèrent un peu, alors qu’il lui dédiait une expression aussi désillusionnée que pleine d’un semblant d’amusement compatissant. « Tu le peux, toi-qui-apprend-la-musique. Ne prend pas de décision à ma place » Malgré son agacement, il avait décidé de rester neutre, pour cette fois.

« Néanmoins… » Il reporta son attention sur le serval « Il va te falloir en effet venir avec nous » Il se redressa dignement, une main posée sur la hanche, retenant les tissus de sa mortelle apparence. Il lança son appel vers le chameau avant de reprendre posément. « Les éphémères dirigeants ne seront guère utiles au cœur du problème, ne pouvant lever le joug de Vraorg sur celui qui succéda à Edwyn Ruddy. Quelles que soient les chaînes le liant, elles ne sont pas de celles qui se brisent aisément… mais la question mérite d’être adressée, et je ne puis y répondre seul » Oui elle méritait d’être adressée. Il n’ignorait absolument pas qu’elle serait la valeur d’une nuée de dragonniers unis. Il resta un long moment silencieux, pondérant longuement les profondes considérations qui venaient s’échouer en vagues nettes dans son esprit. Oui… il faudrait adresser la question, mais en attendant, il faudrait également garder un œil sur la situation à l’intérieur du protectorat. Au cœur de Gloria, ils n’avaient, après tout, pas d’yeux. Mais cela changerait.

« Dawan Sywel » appela-t-il « Dès à présent et par mon don, tu pourras communiquer avec ce serval et celui qu’il accueille. Je te charge d’être son messager auprès du protectorat, tu devras transmettre ce qu’il sera amené à nous dire car je ne puis être toujours à ses côtés. Je dois porter à la connaissance de mes frères sa supplique »

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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeMer 27 Mai 2015 - 1:15

Le lourd silence qui sembla s'éterniser, manqua de peu de le faire chavirer. Et ses forces qui s'amenuisaient... Il ne savait encore combien de temps il tiendrait ainsi dans le corps de son ami, mais il commençait à lutter pour ne pas perdre le lien. Et son corps au loin qui semblait presque trembler dans sa transe tant la douleur l'irradiait en même temps qu'il tentait de maintenir l'effort. Encore, psalmodiait-il presque. Encore, un peu, juste encore un peu...

Enfin silence se rompit. Comme si le petit baptistrel avait eu pitié de lui.

Silarae... Oui, la belle dragonne de feu de son millénaire. Oui, il s'en souvenait. L'éloignement, cette longue et douloureuse séparation... Il s'imagina l'espace d'un instant si loin, séparé ainsi de son aimé... et sentit une montée puissante, écrasante, de compassion l'étreindre à la pensée de cette douleur que devait vivre la belle blanche écailleuse. Oh, oui, elle devait souffrir. Il n'était pas lié à Achroma, pas de cette façon-là, et une telle séparation serait pour lui une lente agonie déjà. Alors que devait-il en être pour elle.... Et, même si une pointe de jalousie le griffait souvent quand il songeait à Silarae ou quand il la voyait avec son dragonnier, il devait avouer ressentir pour elle une certaine attirance et une certaine... amitié ? du moins un sentiment apparenté. Il l'aimait bien au fond de lui, même si souvent il enviait son lien. Et s'il lui fallait encore une autre raison pour trouver le courage, ou la folie, de réaliser enfin ses projets... Il en tenait une, forte et puissante alors.

Il n'était pas bien sûr toutefois de pouvoir totalement faire confiance au petit baptistrel. Non pas en tant que lui, elfe ou personne, qu'il savait être honnête et réellement désireux d'aider. Mais plus par rapport aux noms cités. Fabius Kohan notamment. Il n'était pas bien sûr de vouloir s'allier à tel énergumène qu'on disait aussi volage qu'ambitieux. Et borgne par dessus tout. Quand bien même les borgnes étaient rois au pays des aveugles... Non vraiment, il n'avait aucune envie de lier tel personnage des plus louches et surtout des plus traitres dans sa folie suicidaire. Quant à cet Aerin.... Etait-ce là le baptistrel dont il avait entendu parlé par certains vampires ?

Mais à tout bien y penser... avait-il seulement le choix ? Il était là, devant le petit elfe, et surtout devant Vie, avec l'occasion inespérée d'enfin prendre contact, sans trop de risque, avec les Protégés, et de pouvoir se faire comprendre. Oui, inespérée. Une occasion qu'il n'aurait peut-être plus jamais, et qu'il devait donc saisir. Malgré tous les risques, malgré tout....

Oui, il viendrait, pensa-t-il, hochant la tête d'un air déterminé. Un souffle de peur s'infiltrant toutefois dans son âme, le faisant presque trembler, et de corps et d'esprit, mais il s'efforça de rassembler les bribes de raison, ou d'irraison, qu'il lui restait encore. Il n'était plus temps de reculer. Il n'était plus temps d'abandonner. Il n'avait déjà que trop tarder... trois ans durant, déjà... Oui, il irait. Il ne savait toutefois...

« Il va te falloir en effet venir avec nous »

Ces mots, péremptoires, majestueux, s'imposèrent à lui, le coupant dans ses pensées. Oui, il avait acquiescé, il viendrait. Il ne savait toutefois si, à cette distance si éloignée, il parviendrait à renouer le lien. Ou à le maintenir suffisamment une fois créé. Il n'avait jamais essayé... si loin, si... De nouveau frayeur jeta ces viles filets sur lui.

Mais rapidement, alors que belles paroles chantaient dans l'air au son de Vie, espoir, fol espoir qui longtemps avait semblé le quittait, semblait vouloir se frayer un chemin sur les pentes escarpées de ses falaises érodées. Espoir oui... Que son dragonnier, son aimé, son père, son amant, soit un jour libéré de tous ses tourments. Tous, sans exception. Vile marque, honnie abjection, aussi. A aucun moment d'ailleurs il ne songea à la sienne propre qui le rongeait. A aucun moment il ne songea à réclamer pareillement pour lui. Il ne songeait qu'à une chose : libérer Achroma du joug abjecte qu'il subissait. Le libérer, de corps, d'esprit et d'âme si possible. Et visiblement, il n'était pas impossible d'y croire.

Et que Vie, cet Esprit qu'il avait vaillamment critiqué dans ses précédentes pensées, lui propose d'étudier au moins la question, de ne pas repousser sa désespérée requête... Une bouffée de reconnaissance, un des rares sentiments qu'il n'avait pas encore expérimentés, ou si peu, lors de sa courte vie de vampire, l'étreignit à plein bras. Si effectivement Vie et ses Frères Esprits l'aidaient, les aidaient, d'une quelconque façon, et libéraient l'âme de son aimé... Il leur serait éternellement reconnaissant. A jamais il leur serait voué, promesse intérieure qu'il se faisait. Oui, à jamais... il nourrirait pour eux une Dette de Vie.

Il les aidait ! Vie les aidait !
exulta-t-il presque en son for intérieur, quand l'Esprit parla d'accorder compréhension des pensées du serval au petit baptistrel. Eliowir en fut presque incrédule, et mortifié aussi d'avoir ainsi douté d'eux, des Esprits, et de les avoir ainsi tant accusé. Il les aidait, malgré tout. Et surtout il l'aidait lui, Eliowir Serillëiel, si lié à Mort par bien des aspects, et qui devait fort abjecter ce noble Vie.

"Ô Vie, je ne pourrais jamais assez vous remercier, de cette aide... inattendue, d'avoir bien voulu... malgré... de ce don inespéré."

Il en perdait ses mots, et peinait fort à maitriser ses pensées pour les formuler clairement, pour les empêcher de s'enchevêtrer ainsi en un mêli-mêlo incompréhensible, balbutiant, indigne d'une telle conversation avec un des Sept Puissants. Il devait avouer qu'énoncer consciemment des pensées par ailleurs volages était un exercice redoutable et redouté. Surtout pour un être tel que lui qui n'arrêtait pas de se perdre dans leur limbes alambiquées.

"Si vous acceptez de m'aider... non... Pour avoir accepté de m'aider par ce don déjà, mais peut-être aussi en acceptant de libérer l'âme de mon drag... de mon aimé... d'achroma, je vous serais éternellement lié. A jamais je vous serais un serviteur dévoué. Je ne sais encore comment je pourrais dignement vous rendre hommage, comment, moi, jeune vampire, marqué par l'Indigne, je pourrais être votre digne page.... mais je ferais tout ce qui est en mon humble pouvoir pour m'y appliquer. Ne faire rugir les ailes du corbeau qu'en cas d'extrême nécessité... M'allier à ces fous de Protégés et les suivre en serval dans leur désert enfiévré, réunir toutes mes maigres forces encore et encore pour le lien nouer..."

Oui, tout cela il pouvait le faire.

"Vous suivre, oui, je le ferais, et plus encore. Je serais vôtre, d'esprit et de corps."

Il se tourna vers le baptistrel, d'un air presque solennel, ce qui sous les traits du serval pouvait donner quelque chose d'assez comique. Mais en cet instant, on pouvait presque deviner les yeux morts du vampire vous transpercer de leur étrange intensité, à travers ce regard mordoré.

"A vous, et vos alliés, je dirais tout ce que je sais, du Blanc, de ses armées, et plus encore, tout, je vous livrerai. Pour vous, je volerai toute information qui vous serait utile et primordiale. Je vous suivrai dans votre désert honni tel un loyal serval... Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les vôtres protéger, si jamais ils venaient à être en danger sur nos terres de l'ouest dévastées."

Il eut toutefois un court instant de panique. Une présence... Il sentait une présence non loin. Non pas ici, mais... là-bas, vers son corps en transe abandonné. Certes par Alya protégé, mais... Sombre présence alors. Un court instant il prit peur, s'effrayant à l'idée qu'il s'agisse de Vraorg. Il sentit tous ses sens en éveil, palpitant en son corps agité de spasmes, tant il l'éprouvait. Il en perdit d'ailleurs le lien et se sentit se noyer dans un maelstrom de sentiments malmenés, incapable pour autant de retourner en son propre corps. En un tourbillon des plus violents, ses pensées bien trop vite valsant, et son esprit incapable de se maitriser. Il devait se controler, reprendre les rênes... Oui, voilà.... encore, oui, un tout petit effort...

Et, alors qu'il allait regagner son corps, la présence s'évapora. Non pas Vraorg, fut la première pensée rassurée qu'il parvint à formuler. Non, pas Vraorg, Dracos soit loué. Un vampire, un Sombre Garde, venu peut-être l'appeler... parti toutefois, sans doute agacé de ne pas avoir obtenu quelque réponse. Il devrait toutefois s'enquérir de qui... et de si soupçons quant à cette transe tourmentée... mais plus tard, avisa-t-il. Plus tard. La présence étant partie...

Il devait retourner dans le corps du serval. Oui, y retourner... Y retourner... Y retourner... et psalmodiant ainsi, il parvint, par un ultime effort de volonté, à renouer le lien. Infime, fragile... mais bel et bien là. Il se sentit lourdement expirer quand il reprit possession de son ami, et peina à réellement le bouger. Comme s'il était par une force colossale soudain tétanisé. Ce qui n'était, après tout, pas loin d'être le cas... Fou qu'il était. S'il se faisait prendre...

Puis, rejetant cette peur honnie, ces viles pensées, il tenta de reprendre le fil de l'échange là où il l'avait laissé. Il devait finir de le tisser... Leur toile à trois étaient encore inachevée...

"Je ferai tout, reprit-il, tentant d'ordonner ses pensées. Tout... tout ce que la marque me permettra du moins..."

La marque... il allait devoir lui expliquer. Son danger, le lien...

"Tout ce qui ne mettra pas en danger nos nouveaux desseins..."


Il serait bête, stupide même, qu'il se fasse prendre et découvrir pour avoir voulu aider un protégé insouciant, au détriment d'éléments plus importants tel Achroma. Peut-être Vie ne l'entendait pas de cette oreille, réalisa-t-il soudain, mais... Mais après tout, s'il devenait leur espion, il était pour l'instant le seul. Il serait idiot de le perdre par irraison.

"A vous Vie, et à vos frères, Vous puissants des Sept, ô Grands Esprits, à vous mon destin honni à jamais par ce serment je lie. Faites de moi votre lance acérée, et guidez donc mes pas esseulés."
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 22:04

La réponse de Vie ne le fit pas frémir, pas plus qu'elle n'entailla son enthousiasme ou son adoration. Etat-ce seulement possible ? Un léger signe de tête, il approuva l'ordre. Fort bien, il allait veiller à cela… Même si'l ne comprenait pas ce que l'Esprit signifiait là. Il ne lui vint pas à l'idée que Vie pouvait parler d'une décision déjà prise, et chercha plutôt de quelle future décision il pouvait être question. Pour lui, les mots signifiaient clairement qu'il allait un jour faire face à un choix, une situation, et qu'à ce moment-là il lui faudrait préférer quérir l'avis de Vie plutôt qu'agir selon son propre avis. Il comprenait cela. Lui était si petit, et son esprit si étroit…
Il lui fallut que Vie annonce au serval qu'il allait tout de même rejoindre les Protégés pour que le petit elfe comprenne de quoi i était véritablement question. Il ne ressentit néanmoins aucune gêne, aucune culpabilité. Par contre, cela ne retira pas de son esprit l'idée qu'un jour, il devrait faire face à quelque chose où seul l'Esprit Supérieur pouvait véritablement prendre une décision. Avec elle, la conviction qu'il saurait de quoi il en retournait exactement lorsque l'heure serait venue.

Il observa l'Esprit Supérieur, alors que ce dernier se redressait. Son regard resta planté sur sa main, fasciné. Oh les beaux doigts que voilà ! N'étaient-ils pas de ceux, fins et agiles, que l'on disait nés pour les instruments ? Rien de surprenant à ce qu'un Esprit hérite de telles qualités, non, rien de… Les dirigeants, oui. Guère utiles ? Il avait pourtant paru à Dawan qu'avoir à ses côtés quelqu'un qui pouvait lui trouver autant une aide adaptée que du matériel adapté, en cas de besoin, ne pouvait être sans intérêt. Mais qu'en savait-il, au fond ? Il ignorait la nature du lien qui maintenait Achroma éloigné de Silarae. Il était aveugle, et prétendait pouvoir corriger la couleur d'un tableau. L'Enwr songea un instant que, peut-être, il avait déjà joué le rôle qu'il pouvait avoir. Peut-être devait-il juste permettre à Vie de porter son regard sur Eliowir. Peut-être ne pouvait-il rien faire de plus. Le reste de l'histoire serait entre les mains des sept.
Vie le détrompa, et le petit être en fut comme déstabilisé. Il fallut l'usage de son prénom, le frappant de plein fouet et faisant frémir son jeune coeur pour remettre les pieds de son âme sur terre. Les mots de Vie ne furent pas de trop pour ancrer en lui ce qu'il peinait à assembler par lui-même. Le messager d'Eliowir… C'était une aubaine pour le protectorat. Et cela lui faisait énormément plaisir de pouvoir participer à une si belle construction. Les pensées du serval vinrent à nouveau à lui. Que c'était étrange… Différent du contact d'un dragon. Cela ne venait de nulle part et de partout à la fois. Cette voix connue, son corps ne pouvait s'empêcher de vouloir la chercher autour de lui, et peiner à l'assimiler à cet animal qui n'ouvrait la bouche, n'avait pas les expressions que pouvait avoir un visage humain… N'avait ni balafres ni crocs, ni regards trop pâle. Sans qu'il sache pourquoi, cependant, la voix lui plaisait de plus en plus. Malgré ses hésitations, elle avait quelque chose de mélodieux. C'était du moins son ressenti, alors qu'il cherchait encore sur le visage du serval les émotions qui traversaient sa voix mentale.
Un bref instant, l'Enwr craignit qu'Eliowir fâche Vie, à parler d'Achroma comme son aimé. Mais il était vampire, que son aimé soit mâle ou femelle ne changeait rien quant à ses chances de procréation. Les ailes du corbeau ? Il comprit cela comme les ailes de métal qui déchiraient les chairs. S'allier à ces… Eh ! Les Protégés n'étaient pas fous ! Enfin, pas plus que les autres !

Le serval se tourna vers lui, et le regard qu'il plongea dans celui gris du petit elfe le figea. Oh. Là, il en était certain, le vampire était parmi eux, transcendant la petite silhouette poilue du félin. Son regard s'arrondit, sa bouche entr'ouverte ne sut prononcer le moindre mot. Et par Dracos, par les Six et par le Septième qui était auprès d'eux, il adorait sa façon de parler, de s'adresser à lui ! Oh, il n'avait pas le timbre somptueux de Vie, mais… En plus du son qu'il rendait, il le considérait d'une façon elle que Dawan ne pouvait qu'être touché. Touché, et mal à l'aise à la fois. Il craignait que seul le désespoir soit le guide des mots d'Eliowir, et refusait que ce soit le cas. Il avait encore en mémoire ses appels à l'aide déchirants. Le jeune elfe se redressa, sans se lever, pour n'avoir pas à regarder Eliowir de haut. Il eut un mouvement de main vers le serval, comme s'il avait voulu la poser sur l'épaule du vampire, avant de se raviser.
Il lui était reconnaissant d'un tel geste, de tels voeux, quand bien même il n'avait encore rien fait et quand bien même il s'apprêtait moins à agir pour le continent que pour son aimé. C'était plus fort que lui. Un instant, l'intensité du regard servalien se perdit, et Dawan l'appela à voix basse, comme pour vérifier qu'il était toujours parmi eux. Ce ne devait pas être le cas. L'animal regardait autour de lui… Dawan eut un sursaut lorsque, revenant parmi eux, Eliowir se fit à nouveau entendre dans son crâne.

"- Votre… Marque…" avait-il murmuré, sans comprendre, après qu'Eliowir ait demandé à leur supérieur de le guider.

Il avait entendu parler des Marques, oui. Mais il peinait à comprendre leur véritable nature. Néanmoins, il croyait percevoir là qu'elle empêchait certaines choses à Eliowir. Mais lesquelles ?
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeMer 17 Juin 2015 - 0:30


Il n’était nullement dans ses façons de faire si aisément confiance. Encore moins à un bipède. Encore moins à un bipède contre lequel il avait tant de griefs. Si un tel lien, une telle entente, devait s’établir, alors il se devrait de la contrôler autant que possible. D’en jalonner les limites, afin de préserver autant que possible les piètres reliquats qu’ils bataillaient pour consolider. Il était strictement hors de question de ne pas surveiller étroitement ce qui découlerait de cette première rencontre. Il n’avait nulle mauvaise intention en ce présent instant, mais cela ne présageait pas de la suite, les bipèdes étaient des créatures versatiles et naturellement tournées vers la destruction et la duperie. Ils étaient d’éternels insatisfaits, tentant de combler un vide béant en eux. Ce n’était pas ce qu’il avait voulu leur léguer. Mais il avait aussi souhaité que les Tarenth guident ces jeunes peuples, et le résultat avait été plus que désastreux. La situation ne nécessitait point de se lamenter davantage, mais bien d’agir en connaissance de la situation. Il y réfléchissait déjà, alors que le bipède en question reprenait la parole, et il écouta, quant bien même son intellect travaillait.

Son regard étincelant se reposa sur le serval. Non effectivement, il ne pourrait jamais assez le remercier, car les remerciements mortels n’avaient guère de poids. Ce n’était que des mots au vent. Et pourtant, ce que ces mots-là signifiaient était lourd de sens. Avait-il seulement conscience de ce qu’il faisait ? De ce qu’il lui offrait ? Avait-il conscience de ce qu’il ouvrait ? Oh ils étaient déjà liés, la flamme de l’existence qu’il portait encore était son don. Mais s’offrir ainsi signifiait bien plus, pour peu qu’il oublie la nature souillée des bipèdes. Devait-il réellement le comprendre comme une allégeance ? Voilà une véritable question. Pour l’heure sans doute valait-il mieux pondérer et attendre. La réponse viendrait en son temps, lorsque ce serait le bon moment pour cela, car en l’instant, il ne se défaisait pas de la pensée qu’une telle offre était faite avec bien trop de candeur pour ne rien dissimuler. Attendant qu’à nouveau, il reprenne pleinement possession de son compagnon félin, il soutint l’animal, et le bipède derrière lui, de ses forces. C’était une dépense d’énergie dont il se serait passé… mais il l’estimait, sur l’instant, nécessaire.

Il entrevoyait une possibilité. Mais prendrait-il ce risque ? Prendrait-il cette peine ? Le guider ? Il ne croyait pas aux bipèdes, pourquoi l’aurait-il, alors, guidé ? Silencieux, ce fut l’elfe qui s’avança avant lui. « La trahison » répondit-il à la question muette de celui qui serait l’intermédiaire du félin. « La marque est une laisse pour un animal rétif. Elle lie celui qui la porte à Vraorg et l’empêche de le trahir… du moins est-ce là son usage. Un usage que l’on peut contrer » Sans doute le premier intéressé serait-il heureux de l’apprendre. Oui les marques pouvaient être défaites, de façon temporaire, ou définitive si l’on y mettait l’énergie nécessaire. Elles étaient de haute magie, mais grossières, à ses yeux. Des liens de cordes pour la sublime construction d’une âme. Sans doute serait-il bon d’adresser regard à cette marque, plus tard, en particulier si ce qu’il entrevoyait se devait d’être. Mais en attendant, il y avait bien plus pressant. « Je t’entends, Voleur de corps… j’entends ton serment et accepte ton allégeance » Voilà qui était fait, au moins. Il ressentait autre chose, qui ne concernait le serval que de loin. Une chose liée à l’elfe. Il goûta un bref instant cet instinct soudain, puis parla à nouveau.

« Nous devons, moi et mes frères, créer un joyau pour toi, afin de dissimuler tes projets à Vraorg. Ainsi tu ne seras pas inquiété par lui. Et ainsi, tu pourras faire notre œuvre » Un bref instant, il se tourna vers Dawan, l’apprenti chanteur « Un voyage t’attends musicien. Tu vas rentrer avec nous puis, quand il aura reçu notre joyau, tu devras l’accompagner jusqu’à la ville de Caladon, d’où il rentrera à Gloria. Pour ce voyage, je te fournirais une monture rapide et diligente, qui te permettra d’aller plus vite que tes moyens ne devraient te le permettre… puis qui te ramènera auprès du protectorat » Puis à nouveau, il se tourna vers le félin et l’observa une fois de plus de ce regard profond et intense. « Ne mets pas en danger l’opportunité que nous avons, toi comme nous. Si demande nous avons, nous te la transmettrons, mais ne prend aucun risque inconsidéré. T’éparpiller ne servira qu’à fragiliser le but que tu désires atteindre… et cependant, je te demanderais une chose » Il cligna des yeux « Si tu le peux, veille celle que vous, les bipèdes, appelezEsmelda Kohan » Il n’en dit pas davantage alors qu’il venait caresser le cou de sa monture. Ce brave chameau et lui s’entendaient très bien.

« Au protectorat à présent… Le temps est un trésor qui se raréfie, même pour nous, Esprits »
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeMer 24 Juin 2015 - 0:23

Ce regain de force, ce regain soudain de vivacité et de magie... Il sentait quelque chose pulser dans le lien, à travers lui... mais, épuisé, l'esprit agité, il ne parvenait à saisir quoi exactement. Il était bien trop obnubilé par son objectif également. Il rejeta donc tout questionnement d'un revers de pensées et focalisa ces dernières sur ce qu'il était venu faire devant ces étranges personnages, en ces lieux désertés.

"- Votre… Marque…"

Eut-il été sous forme vampire que son visage aurait grimacé. Au lieu de cela, ce ne fut qu'oreilles baissées et moustaches tombantes qui répondirent. Oui, ma Marque... Mais comment donc lui expliquer ? Comment dépeindre ce qui l'avilissait ?

Il n'eut, fort heureusement, ou fort malheureusement il n'aurait su dire, rien à expliquer. Vie s'y appliqua pour lui.

« La trahison »

Hum... Voilà bien une façon austère, et expéditive, pour expliquer cet outrage honni. Mais s'il voulut préciser, il n'en eut guère le temps que Vie reprenait déjà. Et le reste de ces paroles le laissa coi. Que l'on pouvait contrer ?

L'intérêt soudain, marqué, du jeune vampire se révéla par une tête de serval se penchant légèrement, les oreilles dressées vers l'Esprit si beau, si sage, si puissant dans sa majesté, comme voulant lui dire, lui crier : "je suis tout ouïe, dîtes-moi tout, je vous en prie". Il eut voulu alors poser mille et une questions, mais déjà Vie reprenait, de cette voix calme, posée, presque nonchalante, mais aux accents discrets d'autorité.

« Je t’entends, Voleur de corps… j’entends ton serment et accepte ton allégeance »

Allégeance... ? Avait-il prêté réelle allégeance ? Hum... Il fallait croire. Oui, en se proposant de devenir la lance de cet Esprit, sans doute prêtait-il une sorte d'allégeance. Voilà qui allait s'avérer compliqué de parvenir à tout concilier... la Marque, son objectif de libérer Achroma, la Caste des Dragonniers à protéger... si tant est qu'elle parvienne à se former... et maintenant une allégeance à un Esprit. Oui, beaucoup de choses, beaucoup... d'autant plus pour un si jeune vampire qui avait encore tant à apprendre. Mais...

Mais au final qu'importait. Il s'appliquerait à tout concilier, à se montrer digne de ses serments, du moins ceux qu'il avait en toute liberté offerts, non pas comme cette Marque honnie qu'on lui avait extorquée contre la promesse de ne pas être éloigné de son millénaire... Oui, il ferait tout pour se montrer digne de cette nouvelle allégeance, puisque tel était là le prix pour cette aide inespérée qu'on lui offrait. Qu'on leur offrait, rectifia-t-il rapidement en pensées. Il n'était pas assez stupide pour croire que c'était pour lui qu'une telle aide était accordée. Il était si insignifiant, si infime, si avili aussi, si... si... Non, tout cela n'était que pour Achroma, dragonnier millénaire, potentiel guide de la Caste des Dragonniers, détenteur d'un savoir ultime du peu qu'il avait compris. Lui était important. Lui et lui seul, et c'était pour Lui que tout cela se faisait. Eliowir dans tout cela n'était qu'un outil, une arme, une lance, un serval, dont on se servait... et tant qu'on s'en servait pour Achroma, cela pouvait le satisfaire, décida-t-il déterminé.

Et si en plus les Esprits disaient pouvoir défaire la Marque... Cela signifiait alors qu'Achroma pourrait être libéré, non plus seulement de sa géôle de Gloria, mais réellement de celle de son âme ? Il pourrait être totalement, entièrement, intégralement libéré ? Qu'il aimerait alors pouvoir apporter cette douce promesse, ce délicieux espoir, à son aimé... mais non, il ne pouvait pas. Ce serait là révéler ses projets, et ce serait les compromettre. Achroma, marqué qu'il était, se devrait d'intervenir, de sévir, de chatier et de punir le traitre qu'il était... Non il se devait de garder cette nouvelle pour lui. Et d'insuffler à son Père l'espoir qu'il ressentait alors, autant que faire se pourrait, tout en lui cachant vérité. Il ne pouvait, pour l'instant, faire autrement.

Il en était là, tout à sa joie, quand les mots de Vie de nouveau chantèrent. Un joyau ? Le protéger ? On souhaitait... l'aider à ce point ? L'aider à se protéger du Maître honni ? Et, rejetant les tremblements qui voulurent assujettir son corps vampire au loin en même temps que son esprit, il ne put s'empêcher de ressentir, à cette idée, un intense soulagement et un énième regain d'espoir.

Il recevrait un joyau donc. Une protection. Il irait apparemment en serval jusqu'à Caladon avec le baptistrel. Soit. Puis il retournerait à Gloria. Soit aussi. Qu'il en soit ainsi, adjugea-t-il tout en hochant la tête de son corps animal en guise d'assentiment.

Aucun risque lui demandait-on ? Pour un peu, il en aurait ricané. Ce ne fut toutefois que léger grognement qui lui échappa. Aucun risque ? Peuh... Comme s'il n'en prenait pas déjà, comme s'il n'en avait pas déjà pris. Non, pas comme s'il n'avait pas déjà en prendre, rectifia-t-il. Ce vampire qui venait de le surprendre déjà... Mais non inutile d'y penser pour le moment. Cela ne faisait que l'affaiblir, déliter sa pensée, et menaçait de dénouer le lien. Plus tard. Il aviserait plus tard, quand il serait de nouveau lui... Si tant qu'il puisse aviser.

Une chose ? Hum... Oui, il pouvait bien lui accorder aussi cela.

« Si tu le peux, veille celle que vous, les bipèdes, appelez Esmelda Kohan »

Pour un peu, l'aurait-il pu, qu'il sen serait étranglé de surprise. Veiller sur Esmelda Kohan ? mais... mais que venait-elle donc faire soudain... ? Quelle importance avait-elle ? Outre le fait qu'elle était dragonnière cela s'entend. Et la princesse Kohan, certes également. Mais... Elle n'était pas la seule dragonnière aux mains de Vraorg... Il y avait aussi Wallam, ainsi que Maralawë, ainsi que... Bien des dragonniers, oui, étaient entre ses mains honnies. Pourquoi donc spécifiquement la jeune humaine ? Quelle importance avait-elle pour Vie ? Se pourrait-il... Se pourrait-il qu'elle soit porteuse d'une vie ? Mais... non, impossible n'est-ce pas ? Elle était la compagne d'un vampire, de cet agaçant renégat... Cela ne se pouvait. N'est-ce pas ? Alors quel lien pouvait-elle avoir avec Vie pour qu'il lui soit si important de devoir veiller sur elle ? Quel...

Mais assez de questions, se fustigea-t-il soudain. N'avait-il pas promis d'effectuer tout ce que l'Esprit voudrait ? Vie demandait, il effectuait. Vie désirait, il obéirait. Et au final, qu'importaient les raisons, du moment que leur... leur... coopération ? collaboration ? se réalisait. Et qu'Achroma soit libéré. Totalement, entièrement, intégralement libéré. De corps, d'âme et d'esprit...

"Oui, je le ferai, je tâcherai de veiller sur la jeune dragonnière. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ce faire", acquiesça-t-il, sa voix grave résonnant fortement en pensées.
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Dawan Sywel
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeJeu 25 Juin 2015 - 17:35

Ils avaient repris la route en sens inverse. Dawan sur sa jument sombre, le serval aux côtés de Vie, sur leur magnifique camélidé. Le voyage avait été globalement paisible. Dawan en avait profité pour tenter de demander pourquoi donc veiller en particulier sur la princesse des Hommes. Nuit, jour, nuit, jour... Le temps était passé avec la lenteur habituelle dont il se parait quand il n'était plus voué qu'au déplacement. Le désert donnait au petit elfe l'impression que jamais ils n'avançaient, que l'immensité de sable jouait à s'étirer sous leurs pieds. La présence de Vie lui était un apaisement; sans elle, il aurait non pas connu l'ennui, mais il aurait trouvé le temps plus long. D'autant plus que, mieux que lui, Vie savait gérer l'énergie de leurs montures. L'Enwr se montra d'une compagnie discrète, perdu à ses rêveries tant qu'à l'avenir qu'il imaginait. Il était reconnaissant envers Vie de lui permettre de se rendre à Caladon, et de revenir auprès des Siens, le tout dans les temps, quant il avait craint d'inquiéter son maître et de manquer de respect à un certain vampire. Il lui avait exprimé cette reconnaissance durant leur route, de remerciements assez sobres. Essayer de se défaire de son humilité aurait été stupide, devant un Esprit. Il avait hâte, néanmoins, de pouvoir témoigner cette reconnaissance autrement.

Leur retour au Protectorat se fit de nuit, par la petite porte, autant que cela était possible. Un peu déstabilisé, l'elfe avait observé cet endroit qu'il connaissait pourtant très bien avec en lui le même sentiment que s'il découvrait un lieu où il n'était que de passage. C'était assez dérangeant. Son mal-être avait rendu sa jument nerveuse. Cette fin de trajet fut néanmoins rapide, Vie les arrêtant au niveau de Fort-Espérance. Là, ils se séparèrent de leurs montures pour se glisser dans le palais. Le coeur du mortel bipède du groupe battait la chamade, quand il n'y avait pas de raison à cela. Il n'était pas impossible que ce ne soit que de l'excitation, après un tel cheminement monotone, d'arriver enfin face à quelque chose de nouveau, une nouvelle étape, qui le rapprochait un peu plus des moments qu'il voulait vivre.
Le petit elfe restait sur les talons de Vie, avec de fréquents coups d'oeil inquiets autour de lui, certains n'étant voués qu'à veiller à ce que le serval soit toujours auprès d'eux, comme craignant que le petit être s'égare. Finalement, Vie les laissa seuls un moment, dans une pièce carrée, tout juste décorée de quelques statues que l'Enwr épousseta avec soin, n'ayant visiblement rien retenu de ses précédentes expériences. De temps à autre, il se tournait vers l'animal, lui posant quelques questions, de la même manière qu'il aurait pu tester la présence ou l'absence d'Eliowir parmi eux. Il demandait à quoi ressemblait la vie en théocratie, comment il se sentait actuellement, s'il accepterait d'essayer un traitement de sa connaissance qui, normalement, débarrassait efficacement des puces... S'il avait été patient durant tout le voyage jusqu'ici, l'elfinet dansait d'un pied sur l'autre, désormais, d'un bout de pièce à un autre, incapable de tenir en place, et sentant que cette fois-ci, jouer de la vièle ne le satisferait pas. Véritable lion en cage, il rongeait son frein tant et si bien que, lorsqu'il crut sentir un peu de mouvement de l'autre côté de la porte, il était capable de donner le nombre de dalles de pierre qui formaient le sol, les dimensions en empans des statues, et le dessin des imperfections des murs. Lorsque ladite porte s'ouvrit, il fallut bien le respect qui était échu à un esprit pour le maintenir en place et l'empêcher de se jeter sur celui qui revenait à eux.
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MessageSujet: Re: Interdits [•Eliowir•] Interdits [•Eliowir•] Icon_minitimeJeu 25 Juin 2015 - 19:29


Le chemin du retour fut aussi paisible qu’il était possible pour lui de l’être. Avoir dû prolonger son absence des alentours de Mort lui déplaisait, mais c’était nécessaire, aussi n’y avait-il pas à tergiverser. Appréciateur des vertus du silence, il ne prit plus la parole pendant toute la durée du trajet, se contentant d’un long regard lorsque l’elfe tentait de lui arracher quelques sons supplémentaires. Il ne désirait pas ébruiter ce qu’était la Kohan, du moins pas pour l’heure. Ses remerciements n’était pas davantage parvenus à lui arracher de réponse oral. Il avait simplement incliné légèrement la tête, pour accepter la reconnaissance de l’enfant avec une froide indulgence. Vint enfin le moment où les bâtiments construits pas les mortels se dessinèrent devant eux, et où il les guida jusqu’à Fort-Esperance. C’était là qu’ils attendraient tous deux jusqu’à ce que lui et ses frères soient parvenus au résultat attendu et à un consensus… Le temps que cela dura ne lui fut pas connu, tout simplement parce qu’il n’avait cure d’y avoir passé une heure ou une journée. Lorsqu’il ouvrit enfin la porte pour retrouver les deux mortels, il s’avança dans la pièce d’un pas tranquille et observa le duo un instant avant de s’avancer vers le félin, près duquel il s’accroupi de nouveau. Avec précaution, il lui passa une solide chaîne de fibres et d’un métal étrange et noircit autour du cou, sur lequel pendant un joyau sertit. « Voici. Un don des sept. Il te protègera, lorsque ton véritable toi l’aura en sa possession. Il te faudra cependant pouvoir le garder tout près de toi, et surtout, ne jamais… jamais… t’en défaire, car alors tu seras vulnérable » Il caressa une fois de plus le crâne de la bête, en plongeant son regard profondément dans le sien, sérieux. Plus bas, juste pour lui, il compléta « Et lorsque le moment sera venu, je ferais en sorte que ta marque ne bride plus ta liberté »

Puis, il se redressa et leur fit signe à tous deux de le suivre une fois encore. Dehors attendait un fier coursier, à la robe pâle, blanche, mais sur laquelle semblait ondoyer un lustre azuré. Il avait fier allure, plus noble et plus fort que les meilleures montures royales des mortels. Lorsqu’ils arrivèrent près de lui, la bête releva la tête, ses oreilles bougeant, et il posa ses yeux profonds et intelligents sur leur petit groupe. Vie lui rendit son regard puis, pour la première fois, sourit avec affection, et reprit enfin la parole. « Dawan, voici… » Il produisit un son mélodieux, qui ressemblait au chuintement du vent sur une clochette, un mot unique venu d’ailleurs « Il est le frère du chef de harde de ceux que vos peuples appellent cavales des nuées… et il a accepté, à ma demande, de vous porter tous deux jusqu’à Caladon, puis de t’en ramener. Et ce, tant que tu le traiteras avec le respect qu’il mérite, car c’est pour lui un effort et un sacrifice que d’accepter un tel fardeau. Si tu l’appelles par son nom, il vendra quoi qu’il arrive » Puis, il indiqua à un humain qui attendait avec l’étalon de les rejoindre « Eliowir, contrairement à notre voyage ensemble il va falloir s’assurer que tu restes bien sur le dos de… » A nouveau, il prononça le nom de l’étalon « car sa vitesse pourrait te causer des blessures si tu venais à tomber » Il laissa donc l’humain attacher le serval sur le dos de la cavale, pendant que Dawan était invité à faire connaissance avec l’animal. Lui-même resta en retrait, coi et immobile jusqu’à ce qu’ils aient disparu à l’horizon qui s’éveillait.


HRP : Et voilà, rp terminé, un tour plus tôt que je n'avais dis mais vous vous êtes dirigés de vous-même là-dessus donc ^^
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