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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
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Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae)

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MessageSujet: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 21 Avr 2015 - 19:23

Début janvier de l'an 5

Le Borgne observait son visage dans l'eau calme de l'Oasis. Celui-ci avait changé au fil des années, sans qu'il ne s'en aperçoive vraiment. La peau était d'une teinte plus sombre, des rides s'étaient creusés à des endroits dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Son œil unique s'était comme enfoncé dans son orbite et sa barbe était broussailleuse plutôt qu'entretenue. Mais le changement le plus radical était qu'il s'en moquait. Lui qui savait si bien le pouvoir des apparences connaissait aussi ses limites. Et le désert en était une.

Moins qu'à indiquer son statut, ses vêtements servaient seulement à lutter contre les éléments. Du tissu à volonté lorsqu'il fallait braver le soleil, même en partie protégé par les grands palmiers de l'Oasis (il fallait être fou ou avoir envie de mourir pour partir dans le désert de jour). Des vêtements chauds la nuit, lorsqu'on pouvait se déplacer, mais que la fraîcheur se faisait sentir. Seule la forteresse permettait un peu de coquetterie, mais cela paraissait bien vain à présent.

Au moins la situation s'était-elle améliorée. Il le savait bien, il était là depuis le premier jour. Il avait affronté le désert pour échapper à Verith le Traître, à une époque où la plupart des gens pensaient encore la victoire possible. Une naïveté que la réalité s'était chargée de balayer de la façon la plus cruelle qui soit. Ils avaient trouvés l'Oasis. Les cavernes. Ils s'étaient installés. Ses lames noires, enfin ce qu'il en restait après la guerre la fuite et la traversée du désert, vinrent à lui. Comme il se devait.

La rébellion était morte. L'Empire tombé. Les elfes éparpillés. Une partie d'entre eux, menés par Aegnor Evanealle les rejoignit au début de la troisième année de l'ère d'Obsidienne. Des dragonniers vinrent aussi. L'endroit devenait le refuge de tous les désespérés. Et le continent tout entier se mit bientôt à trembler tandis que les Esprits et Vraorg se livraient une lutte sans pitié.

Fabius ferma les yeux et les rouvrit, machinalement, comme pour chasser un mauvais songe. Voilà qu'il ressassait ses souvenirs comme un grand-père au bord de la tombe. Pathétique. Il s'abreuva, puis se releva en bandant son visage puis ses mains. Il était entouré de quatre lames noires. Elles ne le quittaient plus à présent. Car même en exil il demeurait l'Empereur de l'humanité et le Passeur par-dessus le marché.

Ils prirent la route de la Forteresse au nom ridicule. Espérance. Et pourquoi pas ours en peluche tant qu'on y est. L'ennemi serait terrifié sans nul doute. Peut-être les attaqueraient-ils avec des jouets en bois la prochaine fois. Cela l'agaçait, mais au fond c'était sans importance aucune. D'ailleurs, il pensait déjà à autre chose en pénétrant dans la cour. Il repéra rapidement Dawan et s'approcha de lui.


Accompagne-moi baptistrel, je vais rendre visite à notre amie commune. Elle a besoin d'être distraite je pense, comme toujours.

Ce qui était totalement faux. Ce dont avait besoin la dragonne, c'était de son dragonnier. Malheureusement il incapable de répondre à cette prière. Oui, malheureusement. Il avait de la sympathie pour elle, pour ce qu'elle avait vécue et qu'elle vivait toujours. Et aussi tout simplement parce qu'elle faisait partie avec Dawan de ses tous premiers "compagnons". Guidé par le devoir et la nécessité. Et peut-être par le désespoir aussi.

Ils quittèrent la Forteresse pour entrer dans une caverne. Après un ou deux tunnels, ils arrivèrent dans une vaste cavité où était allongée la dragonne blanche aux larges ailes (ici repliées).


Salut à toi Silarae.

La voix n'était qu'un murmure, comme on l'aurait fait dans un tombeau, pour ne pas réveiller les morts. Néanmoins les parois de la caverne se chargèrent de faire l'écho. Il ne lui demanda pas comment elle allait. C'était une question inutile.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeVen 24 Avr 2015 - 14:59

Un chant discret résonnait dans les couloirs de Fort-Espérance. Aucune parole, quelques voyelles alignées qui se glissaient là comme un courant d'air léger. Pas de quoi réveiller ceux qui dormaient encore. Dawan regardait frénétiquement autour de lui. Il était perdu. Pas totalement: il reconnaissait l'endroit, il savait où il se dirigeait. Mais la sensation qui habitait son coeur et voilait son regard était celle d'être dans un lieu parfaitement inconnu. Cela lui arrivait, de temps en temps. C'était assez désagréable comme sensation, et aléatoire au possible. La première fois, il avait bien passé une heure recroquevillé dans un couloir, avant que la sensation ne s'apaise et qu'il reconnaisse enfin les lieux dans lesquels il passait tant de temps. Désormais, cela le perturbait toujours, mais il arrivait à passer outre.
À cette heure-ci, la chaleur n'était pas encore à son paroxysme. Dawan se déplaçait tout de même pieds nus, mais sans son tambourin. Seule sa vièle s'accrochait à son dos comme un bébé singe à sa mère. Son front était ceint de son diadème d'argent, ses poignets, respectivement, d'une amulette de protection et d'un bijou bien plus inutile, mais pour lequel Dawan était prêt à perdre son sang. Une chaîne d'argent, ornée d'un dragon s'envolant. Elewyn le lui avait donné, avant de... Avant que...

Une voyelle un peu plus forte que les autres. Achroma avait tué Elewyn, sans doute. Et eux, eux... Ils s'étaient enfuis. Il revoyait ce qu'ils avaient parcouru, encore et encore, comme un cauchemar qui ne finissait pas, une éternité à fuir la mort dans ce désert où tout était semblable. Cette fuite lui avait valu, néanmoins, d'avoir accès plus facilement à Fort-Espérance. Il était relativement connu, désormais, que Fabius avait été accompagné dans sa fuite par un petit elfe, un apprenti baptistrel. Il était ce petit elfe là.
Il avançait sans plus regarder où il allait, son poignet porté nerveusement au niveau de sa bouche, l'argent tiède du bracelet d'Elewyn contre ses lèvres. Ses grands yeux gris étaient distants. Ils avaient fui... Et quand la fuite avait cessé, tout s'était effondré. Ce désert, ce cauchemar, aux antipodes du royaume elfique, était devenu son lieu de vie. Les êtres qui l'entouraient étaient tous plus ou moins brisés. Silaraë ! Sa peine était sienne, il aurait tant aimé... Oh, il aurait aimé beaucoup de choses. Mais que pouvait-il faire, lui, petite chose à la crinière de sable ? Il avait prié Feu et Mort. Jour et nuit, durant leur fuite. Depuis qu'ils étaient là, et depuis que les Esprits s'étaient incarné, il n'avait pas cessé. il avait dans ses appartements un autel, il priait avant le lever du soleil, et après son coucher. Il ne croyait pas à la réelle efficacité d'une prière, mais il le faisait. Elewyn le lui avait demandé. Elewyn...
Et il devait aider Fabius.C'avait été la dernière demande de Merithyn avant que... Avant que...

Son chant se tut. Aider Fabius. Ce matin, il avait prié, et il était venu ici, pour le trouver. Il savait qu'il était quelque part... Et il suivait son intuition.Leurs pas finissaient toujours par se croiser. Ses journées étaient partagées entre cet humain, le Passeur, et ses frères et soeurs de l'Ordre. Normalement, cela suffisait à occuper son esprit. Il fallait, il fallait... Être toujours là pour eux. Toujours prêt. Il essayait de sourire, pour qu'ils aient au moins quelque chose de positif à leur horizon. Ce n'était pas toujours simple. Si cela avait l'avantage de l'aider dans le même temps, c'était néanmoins assez compliqué pour le pousser à des moments d'absence assez... Surprenants. D'autant plus qu'à côté de cela, son apprentissage l'amenait à puiser de plus en plus dans ses ressources pour le pousser à maintenir son attention de plus en plus longtemps.
Trouver le Passeur. C'était trouver le Passeur qu'il devait faire.

Ses pas l'avaient amené au milieu de la cour, il regardait autour de lui avec de grands yeux d'enfant, comme s'il découvrait la forteresse pour la première fois. Il voulait, il voulait... Non non non. Ce n'était pas une façon de penser. Trouver le Passeur. Une note tenue s'échappa de lui sans qu'il ouvre la bouche. La voix du Passeur le tira de ses mille pensées tant vers le passé que vers le présent, en retira l'horrible image de la carte du continent qui trônait dans un coin de forteresse. Ce continent sans forêt, déchiré, ravagé. Il n'avait pas frémi, le jour où il avait vu la carte pour la première fois. Pas devant Fabius, il ne fallait pas. Mais ses temps libres, ses nuits, elle l'avait hanté. Un beau résumé de leurs ennuis...
Il eut un mouvement de tête affirmatif, avant de suivre Fabius, silencieux. Il avait abandonné l'idée de faire entendre à l'empereur des Hommes qu'il n'était qu'apprenti, et pas maître. L'appellation "baptistrel" semblait lui plaire, qu'il se fasse donc plaisir ! Avec lui, il parvint dans les cavernes. À ses côtés, il arriva devant la Dame, celle aux si belles écailles. Sa magnificence était allongée là, puissance et lumière terrassée par les événements. Oh, Dracos... Puissent Feu et Mort avoir pitié de cette créature-là. Le coeur de Dawan fondait, toujours, en la voyant. Mais il ne pouvait se permettre de présenter sa véritable humeur à celle qui souffrait plus que lui.
Il s'approcha d'elle même quand Fabius s'arrêta, et s'assit non-loin de sa tête. Il se balançait doucement, d'avant en arrière. Allez. Penser à quelque chose de bon. Il lui offrit un fin sourire et, d'une voix douce, presque murmurée, lui souffla:

"- Bonjour, Dame Silaraë. L'aube étend sur la terre son manteau doré. Désirez-vous que nous vous contions quelque histoire ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeJeu 30 Avr 2015 - 10:57

Salut à toi Silarae.

La caverne répercuta l’écho des mots dans la pièce, atteignant la dragonne allongée là sans qu’ils ne la touchent vraiment. Les deux petits bipèdes étaient encore là. En trois ans, Silarae s’était habituée à leur présence. Plus que les tolérer, elle les appréciait. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher d’être de mauvaise humeur en les voyant tenter de la faire sortir de ses pensées. Elle n’en avait aucune envie, pouvaient-ils le comprendre ?
Lorsque, trois ans plus tôt donc, la Blanche avait emmené jusqu’au désert petit-homme-une-orbite et oreilles-pointues-à-la-douce-voix, elle s’était éloignée en sachant que la vie du Passeur était trop importante pour la sacrifier bêtement et en gardant pleine confiance en son dragonnier quant à sa capacité à survivre et à gagner. Après tout, il était largement à même de se débrouiller seul, et elle le connaissait assez bien pour savoir qu’il ne manquait ni de ressources intellectuelles ni de défenses physiques et magiques. Elle avait donc attendu son retour, en vain. Elle aurait dû l’accompagner, sans aucun doute. Rester avec lui, quand bien même n’aurait-elle pas pu vaincre l’ennemi. Au moins auraient-ils été ensemble. Au lieu de quoi, elle n’avait pas d’autre choix que celui de se morfondre, seule dans sa caverne. Et le pire était que malgré tout, leur lien lui permettait de sentir sa douleur. Son seul réconfort était qu’il était vivant. Ainsi, elle savait qu’il lui reviendrait, dut-elle aller le chercher au plus profond d’Armanda. Ces fichus deux-pattes avaient réussi à la convaincre du fait que se précipiter tête baissée en direction de leur ennemi serait inutile, dangereux et entrainerait la perte d’une combattante pour le Protectorat. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle avait abandonné ses ruminements sur l’idée d’aller libérer son dragonnier et de les venger. Désormais, cet objectif était le seul qu’elle puisse se permettre de garder en tête, il était seul à l’animer.

*Bonjour à vous, petites choses fragiles.*

Sans même se donner la peine de redresser la tête, la Blanche posa son regard d’or sur eux, vaguement intéressée par la proposition de tête-blonde. Ils venaient la voir régulièrement, et elle leur en était reconnaissante malgré tout. Enfin, reconnaissante, pas vraiment. C’était grâce à elle qu’ils avaient eux la vie sauve, à cause d’eux qu’elle était séparée de son frère-d’âme. Ils lui devaient bien ca. Disons donc plutôt qu’elle appréciait leur geste, simplement. Il n’y avait pas grand monde qu’elle pouvait supporter régulièrement, encore moins depuis qu’elle était en dépression, mais eux étaient l’exception à la règle.

*Celle que nous vivons ne te semble pas suffisante, cheveux-d’or ? Je te trouve bien exigeant.*

Sa voix suintait d’ironie tandis qu’elle s’exprimait à l’égard des deux bipèdes. Elle ne savait que trop bien qu’ils venaient pour tenter de la tirer de son chagrin, mais c’était plus fort qu’elle et elle n’essayait pas même de se contrôler. Après tout, elle trouvait les petits plaisirs là ils se trouvaient, quitte à être désagréable. Cela ne lui ramènerait pas Achroma mais au moins se défoulait-elle un peu, un peu comme une vengeance de ce raisonnement forcé auquel elle avait dû faire face.

*Si celle d’une dragonne qui récupère son lié dans le sang et les larmes de ses adversaires, je t’en prie, je me ferais un plaisir de t’écouter.*

L’histoire de la Blanche qui rejoint son âme-sœur, qui se dresse contre l’Albinos, qui déchiquète un à un les responsables de cette douleur. Chaque être ayant participé de près ou de loin à la déchéance de cette terre souffrirait, comme elle avait souffert de sentir l’esprit de son vampire se déliter. Pour l’avoir brisé comme ils l’avaient fait, pendant ces trois ans, pour l’avoir torturé, lui avoir infligé ce calvaire. Il était rongé, semblait-il, par un morne vide de son esprit. Elle en frémissait. Celui-là même qui avait sauvé les habitants de Lyssa en convaincant leur chef de les emmener loin se trouvait à présent bourreau d’un empire de débauche. L’histoire d’une vengeance, mais avant tout l’histoire de la puissance liant deux êtres unis par leur esprit. Néanmoins, cette idée faisait frémir le cœur endolori de la Blanche. Que ferait-elle lorsqu’elle l’aurait retrouvé ? Elle craignait plus que tout de ne pas pouvoir réparer les dommages infligés à son esprit. Certes il était fort mais chacun avait sa faiblesse, et trois longues années de torture laisseraient des marques indélébiles en lui. Une fois qu’ils auraient vaincu le Pâle, peut-être se reconstruirait-il plus rapidement. Mais même sans cela, ils en avaient tous deux besoin. Ils avaient besoin de cette vengeance. De mettre un terme à la source de leurs ennuis. Une fois cela fait, ils pourraient reconstruire Armanda, avec seulement ceux qui en étaient dignes. Les membres du Protectorat se suffisaient à eux-mêmes. Les autres n’en valaient pas la peine, hormis les prisonniers et souffre-douleurs de la Théocratie.

*Mais allez-y, parlez-moi de ces contes qui émerveillent vos petits lorsqu’ils les entendent. De la beauté du monde et de la douceur des âmes, de la force de l'amitié et du poids des remords. Parlez-moi de ces contes qui n'existent que dans l'imagination de vos bardes, aveugles à ce qui les entourent ou cherchant leur réconfort dans ce qui n'existera jamais tel qu'ils le rêvent.*

Soudainement lasse, elle releva la tête vers eux, observant un instant petit-homme-une-orbite. Il ne semblait pas être de ceux qui aiment ce genre de récit, mais après tout, peut-être se trompait-elle en ce qui le concernait. Il n’était pas un deux-pattes ordinaire, pas plus que son petit compagnon d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 5 Mai 2015 - 14:11

Le Borgne regarda sans broncher son compagnon elfique s’approcher sans crainte de la dragonne et s’asseoir près de sa tête. Dawan avait quelque chose de très innocent chez lui et il voyait mal qui que ce soit lui faire mal. Rien d’étonnant donc qu’il agisse ainsi. Fabius pour sa part avait eu une vie plus agitée (c’était le cas de le dire) et la prudence était ancrée jusque dans ses os. Non pas qu’il craigne véritablement une attaque de la dragonne (surtout qu’en cas d’attaque, peu importe qu’il soit à 50 centimètres ou à cinq mètres, il serait tout aussi mort), mais instinctivement, il était plus à l’aise de cette manière.

Le souverain qui n’en était plus vraiment un manqua de sourire devant l’accueil. Le point de vue des dragons était toujours rafraichissant, intéressant aussi, bien sûr, mais surtout rafraichissant. Cela remettait les choses en perspective, comme observer quelque chose de si vaste qu’on en réalisait sa propre insignifiance. L’humilité, encore une chose avec laquelle il avait fallu se réhabituer... Il s’en serait certes bien passé, mais qui sait ? Cela lui serait sûrement utile à l’avenir.

Une histoire. Fabius faillit éclater de rire. Non par réel amusement, plutôt une réaction nerveuse devant un constat ô combien accablant. L’empereur des hommes réduit à conter des histoires dans une caverne au milieu du désert. Le destin était sacrément ironique. Oui, il parlait de destin faute de mieux. De toute évidence les Esprits ne contrôlaient pas grand-chose, il suffisait de voir l’état actuel du monde pour s’en convaincre. Déjà qu’il n’avait jamais vraiment eu la foi. Oh ! Il croyait en leur existence... mais leur faire confiance ? Il n’avait confiance en personne, il laissait ça aux faibles et aux désespérés.

Sauf qu’en matière de désespoir, il commençait à en connaître un rayon...

L’ironie émanant des propos de Silarae lui arracha un bref sourire. Le Borgne ne voulait pas remettre en cause la bonne volonté de l’apprenti, mais s’il fallait écouter ce genre de conte, il allait très vite rendre son repas. Néanmoins la dragonne n’était pas franchement d’humeur à plaisanter. Ce n’était là qu’une énième expression de sa frustration, de sa colère ou de je ne sais quel poison rongeant son âme depuis maintenant trois longues années.

Fabius lui rendit son regard, plongeant son œil unique dans celui de couleur d’or. Puis il poussa un léger soupir, s’assit contre la paroi, et prit la parole.


Je commence. Je ne suis pas un conteur mais mon histoire n’a rien d’imaginaire.

Elle commence il y a longtemps, dans un royaume qui aujourd’hui n’existe plus. Le personnage, appelons-le... Dante, en parcourt les routes avec ses frères d’arme. Leur troupe a pour mission de maintenir l’ordre. Un jour, ils sont appelés dans une certaine baronnie parce qu’un groupe de brigands sévit, frappant les villages avec sauvagerie, rançonnant et rapinant à tout va. S’installant dans le chef-lieu, ils sont très bien accueillis et Dante rencontre une jeune fille. Elle est très belle, pétillante, amusante, pleine de vie. Ses cheveux blonds, courts et bouclés encadrent un visage qui sourit si facilement qu’on ne peut que lui répondre...


Un bref instant le regard du Borgne se perd dans la vague, puis l’histoire reprend.

Dante est un jeune homme qui ne pense qu’avec... enfin disons qu’il a du mal à utiliser sa cervelle en premier. Bien évidemment, il tombe amoureux et cherche à la courtiser. La jeune fille n’est pas toujours au village, mais chaque fois qu’elle y vient, il essaie de la voir, de lui parler, d’attiser son intérêt. Et puis un jour le capitaine de la troupe annonce qu’ils ont trouvés la planque des bandits. Une opération est rapidement mise sur pied et l’attaque commence.

C’est la nuit, il fait plus froid qu’à l’accoutumé et les armures ruissèlent sous la pluie. Celle-ci est cependant fortement amortie par les arbres. Le bruit qui en résulte est aussi oppressant que la chaleur étouffante qu’il fait dans ce petit bois. Les soldats avancent à tâtons, l’épée au clair. Puis, si soudainement que Dante ne comprends pas tout de suite ce qu’il se passe, la bataille commence. C’est sa première véritable bataille.
Pas de discours sur l’honneur et ses bêtises, pas de cris de guerre, pas d’affrontement côte à côte comme dans les grands récits... Juste des silhouettes contre d’autres silhouettes, dans un chaos et une agitation telles que la panique a vite fait de vous prendre aux tripes. Dante trébuche, fait tomber son arme, et ramasse une arbalète. Une ombre s’approche de lui, il a les mains qui tremblent, son cœur bat si vite qu’il manque de se faire dessus. Il charge le carreau et tire.

La bataille se termine. Ses sens reviennent à la raison. Les larmes se mêlent au rire. Il s’approche du cadavre dont le visage est caché derrière un épais foulard noir. Saisi d’une curiosité morbide, il le retire.


Un sourire dur s’étire brièvement sur le visage barbu du roi.

Qui est-ce ? Eh bien, la jeune fille du village bien sûr.
Les soldats ne trouvent aucun butin sur place mais sont tout de même récompensés. Et ainsi, l’histoire se termine...

Enfin devrait se terminer. Mais bien des années plus tard, Dante apprendra que les « bandits » étaient en fait des villageois s’étant soulevés contre des taxes injustifiées. Quant au butin... Eh bien, il s’avère qu’à peu près à la même époque, le dit baron s’est offert une grande résidence dans les quartiers riches de la capitale. Une simple coïncidence dira-t-on. Il ne sera jamais poursuivi, ni même jamais inquiété.


Après un instant de silence, le Borgne reporte son attention sur Dawan et Silarae.

Alors Silarae, les histoires vraies sont-elles à ton goût ?

Pince sans rire, il ajouta.

Personnellement, je trouve qu'elles manquent un peu de dimension épique.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeSam 9 Mai 2015 - 0:33

[HJ: désolé pour le retard, mes favoris éè]

Il n'avait pas perdu son sourire, du moins pas totalement, alors que Silarae mettait à mal l'espoir insensé mais persistant qu'il gardait de la voir aller un peu mieux, et joindre pour cela ses efforts aux leurs. Ce n'était pas faute, pourtant, d'avoir su déceler sa lassitude, avoir reconnu cette forme d'abattement qu'elle affichait encore et toujours. Il ne fallait pas abandonner si vite. Si eux-mêmes abandonnaient, ils ne pouvaient espérer voir Silarae se redresser, ne serait-ce qu'un peu, ne serait-ce qu'un temps.
Le petit elfe s'était assis en tailleur auprès d'elle. Elle était si belle… Il ne savait comment il la préférait. Au soleil, il avait craint parfois de perdre ses yeux sur la blancheur de ses écailles. Là, couverte par les ombres, elle portait un tout autre éclat. Peut-être n'était-ce que sa taille impressionnante, l'agencement de ses écailles, la courbe de ses ailes... Et elle avait une si jolie tête, oh ! Il l'avait observée tourner ses yeux dorés vers Fabius, et malgré l'admiration qui faisait des ravages en son coeur, il était parvenu à songer que Silarae allait avoir bien des surprises en entendant Fabius conter. Dawan le connaissait assez pour savoir que cet humain-là avait une vision du monde assez... Disons, terre-à-terre, même si du point de vue de l'Enwr, c'était plutôt oeil-à-terre. Il avait cru comprendre que Fabius était très réaliste, pragmatique. Oh, pour lui, ce n'étaient ni des qualités, ni des défauts, et il n'irait pas juger la légitimité du souverain humains à ces traits-là. Mais il ferait un contour particulier et, si Silarae avait l'habitude de personnes plus conventionnelles dans cet art, elle allait sentir une différence.

Cela ne manqua pas, et Dawan put agrandir son sourire en constatant qu'il commençait à connaitre son velu camarade. Rien d'imaginaire, quelque chose de très concret, avare en figures de style. Un récit qui tenait plus du rapport d'un messager que d'un conte pour divertir. En cela, son histoire paraissait très crédible... Presque vécue. L'elfe envisagea d'ailleurs très sérieusement la possibilité qu'à quelques détails près, Fabius ait été protagoniste de ladite histoire. Il ne savait, en revanche, lequel.
Tout en l'écoutant, il avait, lentement, silencieusement, retiré l'étui qui s'accrochait à son dos, pour le déposer devant lui. Sa vièle était venue se blottir contre ses genoux, il avait distraitement caressé son bois, vérifiant dans ce même geste que tout allait bien, qu'elle n'avait rien. Les soins qu'Elewyn lui avaient apportés l'avait rendue comme neuve, effaçant certaines rayures apparues avec le temps, l'utilisation, et les maladresses. Les trois ans passés ici n'avaient pas encore suffit à les re-créer, il essayait de faire plus attention. Cela portait ses fruits... Si l'on exceptait la rayure là, là, et ici...
Il avait deviné la fin de l'histoire depuis un moment, pourtant il attendait toujours la suite avec ce mélange d'impatience et d'intérêt qui tenait les enfants éveillés à l'heure des histoires. Mais que l'histoire change et le surprenne, ou que les mots ne révèlent que la terrible fatalité du destin de Dante, il en était satisfait de la même manière. Il aimait les histoires, quelles qu'elles soient. C'étaient des fragments d'un temps qui n'avait pas été, que la voix seule créait. Même celle-là, celle de Fabius, si différente des autres, brute et franche comme un cristal que l'on n'avait pas taillé, lui plaisait. Peut-être était-ce parce qu'en plus d'être un univers offert, elle était un don de l'humain, don de sa voix, dans un exercice auquel il n'était pas habitué, et dont il n'était sans doute pas particulièrement amateur.

Dawan effleurait tout juste les cordes de sa vièle, pour vérifier qu'elle était toujours accordée, le Passeur donnait son avis sur sa propre histoire. Sans le regarder, il déclara à sa vièle: "La dimension épique ne provient pas toujours des faits en eux-mêmes. Elle peut également provenir de la façon dont on conte l'histoire." Il attrapa son archet. L'instant d'après, et sans qu'il ait demandé l'avis de qui que ce soit (que ceux ayant une migraine aille voir chez Vraorg s'il y était), les sons de l'instrument emplissaient la caverne, résonnait, revenant vers eux. Grandiloquents, emphatique, ils se mêlèrent à la voix particulière qu'avait l'apprenti en chantant. Pas qu'une voix aiguë soit particulière en elle-même, mais les leçons de chant lyrique lui donnaient une voix qui portait extrêmement bien, par-dessus son propre instrument, et qui contrastait avec le faible volume qu'il avait habituellement. C'était une voix qui paraissait alors plus adulte. Elle se détachait de son corps d'origine, en quelques sortes. Les mots étaient choisi avec soin, la vièle accentuait l'héroïsme dans le portrait de Dante, car le maintient de l'ordre et de la justice était un idéal qui paraissait bien souvent vertueux. Il joua sur les sentiments de cet humain pour sa belle, ne parvenant à retenir une note mélancolique, comme à chaque fois qu'il pensait à ce genre d'histoires. Il put s'amuser à décrire la bataille par une musique qui s'élevait de plus en plus, qui prenait bientôt le rythme effréné de la survie en suspens. Il arrêta la musique pour achever la description des affrontements, la reprit avec une grande douceur qui se teinta bientôt de chagrin, lorsque Dante découvrit l'identité de son adversaire.

La fin changea légèrement de visage. Dawan se moquait comme d'une guigne des intentions du baron. Il fit se suicider Dante, mêler son sang à celui de sa belle éternellement endormie, pour qu'à cet endroit un jour naquirent deux arbres aux branches et troncs emmêlés. Là, c'était sans doute moins réaliste, mais cela lui plaisait. Il avait besoin de croire que rien n'était vain, et que si Vie faisait bien les choses, son frère n'était pas moins attentionné pour les créatures de ce monde. S'ils avaient vraiment existé, au moins l'histoire leur offrait-elle de s'unir.
Il retira la vièle de son épaule, s'assit à nouveau près de Silarae, le regard un peu vague, encore perdu dans ses notes, dans ce royaume, près des arbres. Le silence revenu lui paraissait un peu étourdissant. Et le silence de son esprit était plaisant. Il en profitait tant qu'il arrivait à le maitriser. Ses grands yeux gris cherchèrent tour à tour ceux de Fabius, pour vérifier qu'il ne lui en voulait pas d'avoir fait subir un tel traitement à son histoire, et ceux de Silarae.
Il y avait toujours une lueur d'espoir. Le tout étant de la trouver.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeVen 15 Mai 2015 - 12:20

Lorsque petit-homme-une-orbite plongea son regard de celui de Silarae, cette dernière ne broncha pas, gardant ses yeux d’or rivés dans celui luisant du bipède. En un sens, le Passeur était celui qui la comprenait le mieux. Sa présence était réconforte en ce que leur amertume, leur hargne, leur désespoir étaient semblables. Ils n’avaient peut-être pas les mêmes raisons de les ressentir, mais ils réagissaient de la même manière. Avec une ironie désagréable et tranchante. Celui que les deux-pattes appelait Dawan était plus doux, plus… Il était complétement différent. Il semblait toujours ne voir que le meilleur et espérer quand bien même tout espoir était définitivement éteint. Il offrait une certaine sérénité de par sa seule présence, mais peut-être était-ce simplement parce qu’il se préoccupait tant de ce qui l’entourait. Tous deux étaient deux opposés, et pourtant ils venaient presque toujours ensemble. Et pourtant, ils appartenaient désormais à l’univers de la Blanche, qui ne tolérerait pas la moindre égratignure sur n’importe lequel d’entre eux deux. Après qu’on lui ait arraché son Frère-d’âme, elle ne pouvait imaginer qu’on lui vole ses deux protégés. Ils étaient à elle. Ils lui appartenaient, et il n’était pas question non plus qu’ils partent. Cela dit, comme ils n’avaient nulle part ailleurs où aller, cela tombait plutôt bien.

Lorsque finalement Fabius commença son histoire, Silarae ne broncha pas, laissant les mots la bercer doucement. L’histoire parlait d’amour entre deux oreilles-rondes, sans doute le genre que se relataient les bipèdes entre eux. Pour sa part, la Blanche leur préférait de loin les récits plus héroïques, plus passionnants, plus draconniques aussi. Les humains aimaient et mourraient si vite qu’elle n’avait pas le temps de s’intéresser réellement à eux, d’ailleurs pourquoi l’aurait-elle fait ? Leur vie était ce qu’elle était, et sans elle. Enfin, le conte s’acheva et la dragonne, laissant un souffle brûlant s’échapper de ses narines, émit son avis :

*L’amour et le devoir sont parfois contradictoires mais ton Dante aurait dû sentir que son adversaire était celle qu’il aimait. Enfin, il devrait être soulagé, il n’a pas eu à réfléchir là-dessus, ajouta-t-elle avec un humour des plus discutables.*

Finalement, Dawan reprit la même histoire d’une façon complètement différente, sous le regard un brin amusé de la Blanche. Décidément, ce petit ne se laissait jamais abattre. Mais sa musique était belle, une des rares choses que l’on pouvait encore prendre réellement plaisir à entendre, une manière de canaliser ses pensées et se laisser aller à des sentiments plus reposants que ceux qui assombrissaient le reste de la vie. La laissant s’achever tranquillement en résonnant encore dans la caverne, Silarae observa le musicien avec un regard mi-blasé mi-amusé.

*Et à quoi cela lui aura-t-il servit de tuer sa femelle s’il meurt à son tour juste après ? N’est-il pas censé tenter de mener une rébellion pour venger la source de ses malheurs ? Etait-il si faible pour rien même tenter ?*

Il était normal de chercher la vengeance. Normal et juste. C’était un sentiment pur, parfois obsédant mais légitime. Le bipède avait tué l’une des siennes qu’il aimait, comment pouvait-il simplement abandonner et se suicider ? N’était-il pas censé être un combattant ? Là était bien le principal problème, sans doute. L’attachement pouvait être une faiblesse et un point vulnérable utilisé pour les ennemis, autant qu’il pouvait révéler la force et la capacité de tenir. La séparation avec Achroma lui fendait le cœur, mais pour autant Silarae n’était pas décidée à abandonner : puisque Vraorg était à l’origine de son malheur, il payerait. Dans un jour, un mois, un siècle, qu’importait, il finirait bien par tomber, lui aussi. Et ce jour-là… L’écailleuse prendrait soin d’être présente et de l’achever, si possible avec quelques souffrances. Elle lui devait bien ça, et plus même.

*Je ne crois pas que la façon de le conter change fondamentalement l’existence ou non du côté épique de l’histoire, cheveux-d’or. Mais il certain qu’elle n’attire pas le même auditoire, ni le même conteur.*

L’impression que le récit laissait dans l’esprit n’était pas tout à fait la même non plus. Finalement, se retournant vers petit-homme-une-orbite, elle le fixa un moment sans rien ajouter avant que son esprit ne l’effleure, ainsi que celui de Dawan, dans une dernière question pleine d’ironie :

*Dis-moi, Passeur, ce que nous vivons te semble-t-il suffisamment épique, ou bien cela manque-t-il encore de quelques éléments qui viendraient améliorer cette considération ? Crois-tu que nous perdrons, obéissant aveuglement à ce que l’on nous dicte, ou bien que nous serons capable de réfléchir par nous-même pour nous sauver ainsi que le reste d’Armanda ?*

Etrangement, elle n’avait pas regardé l’oreilles-pointues en les interrogeant. Avec lui, elle avait l’impression que tout n’était que rêves et espoirs et que le meilleur était toujours à venir. Pour l’instant, elle voulait la réalité terre-à-terre du Kohan.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 26 Mai 2015 - 14:06

Jamais rien de banal chez un dragon, ou en l’occurrence, une dragonne. Pas même lorsqu’elle faisait part de son avis. C’était agréable en un sens, ce non-conformisme aux règles et aux normes. Quoique finalement très naturel venant d’une créature qui vivait au-dessus des codes des hommes ou même des elfes. Néanmoins, il était en désaccord avec elle. Dante avait eu le reste de sa vie pour y repenser, pour se repasser encore et toujours la même scène dans son esprit. Essayant vainement de refaire l’histoire, d’imaginer une fin différente. Sans succès. Pour, au bout du compte, se résoudre à vivre avec ses regrets.

Dawan n’avait pas dit son dernier mot. Rien d’étonnant venant d’un elfe aussi optimiste. Quoique le terme ne convienne pas tout à fait. Le chanteur s’acharnait à rester positif même dans les pires circonstances (et en matière de pires circonstances, ils étaient servi) ; cela voulait-il dire pour autant qu’il était persuadé que tout ça finirait bien ? Bien malin qui pouvait sonder et comprendre entièrement le cœur d’un homme, alors celui d’un elfe... "L’avenir le dira" comme disait l’autre.

Fabius ferma son œil unique pour se concentrer sur la chanson. Quel talent ! Le Borgne était bien incapable d’accomplir le dixième du centième de ce qui se jouait ici. Certes, il n’était pas spécialiste en la matière, peut-être que l’apprenti n’était que médiocre dans sa partie en comparaison de ses pairs. Mais qu’importe, pour le Kohan c’était vraiment très agréable. Quoique l’histoire en elle-même devienne franchement ridicule ; c’était fait avec suffisamment de talent pour qu’il ne lui en tienne pas rigueur. De plus, il appréciait les gens qui défendaient leur point de vue, du moment qu’ils n’étaient pas aveugles aux autres.

La fin le fit franchement sourire. Ah, les jeunes ! L’elfe était probablement plus âgé que lui, mais en entendant cette histoire... D’une voix teinté d’ironie il poursuivit sur la lancée de Silarae.


Il était trop faible pour rester en vie, alors pour se venger n’en parlons pas.

Pour sa part, le monarque avait fait son choix depuis longtemps. S’accrocher à la vie quoiqu’il en coûte. Il n’y avait que de cette manière que, tôt ou tard, on trouvait finalement l’opportunité de faire payer ses ennemis au prix fort.

C’était une belle chanson. Je trouve qu’elle illustre parfaitement ma pensée : il n’y a pas de vérité absolue. Seulement des points de vue divergents ; des interprétations différentes d’un même fait. Ainsi certains voient du tragique là où d’autres voient de l’absurde sans que l’un n’ait forcément plus raison que l’autre. Une évidence que ma famille a toujours refusée de comprendre, persuadée que le monde était en noir et blanc.

Un peu d’amertume s’était glissé dans les mots de Fabius, mais il se reprit vite, un sourire amusé sur le visage.

Et là encore, il ne s’agit que de mon interprétation de la situation. Korentin ou Esmelda en aurait une différente. Ce qui prouve de facto que j’ai raison, comme toujours.

La dernière question de la dragonne était de toute évidence ironique, et principalement dirigé vers lui. Rien d’étonnant, car en la matière on avait très vite cerné Dawan. Un brave garçon mais un rien prévisible dans son mode de pensée. Ce qui le rendait attachant en un sens. Surtout pour un politicien habitué à devoir décrypter les véritables intentions de ses interlocuteurs.

Chère dragonne, l’épique c’est très bien en chanson, mais beaucoup moins dans le monde réel. Je parle en connaissance de cause ; ma première quête : la recherche d’un œuf de dragon, s’est achevé par la perte d’un œil et la découverte qu’il ne s’agissait que d’une farce absurde de mon cousin adoré. Personnellement je préfère le vin et les femmes. L’un comme l’autre sont presque aussi dangereux pour la santé, mais ont au moins le mérite de fournir quelques satisfactions passagères.

Pour répondre à ta question, je dirai qu’il y a neuf chance et demi sur dix que le monde soit fichu et nous avec. Mais il n’est pas dit que l’obéissance aveugle soit moins efficace que la réflexion. Après tout, les Esprits ont à cœur de vaincre l’ennemi quitte à tous nous sacrifier au passage... Mais ce serait toujours une victoire, n’est-ce pas ? A l’inverse, perdre la guerre nous permettrait peut-être de sauver notre peau, en devenant les esclaves de Vraorg. Enfin là, je parle pour vous deux, mon avenir personnel est moins rose, j'en ai peur.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 2 Juin 2015 - 23:42

Encore apaisé par la musique, habité de cette impression de vide plaisante qu'elle lui procurait, il parvenait à regarder Silarae dans les yeux quand cette dernière s'adressa à lui, et à l'écouter pleinement. Alors que l'on eut pu croire qu'une telle réflexion le mettrait mal à l'aise, cette dernière dessina un sincère sourire au coin des lèvres de l'Enwr, au coin de ses yeux également. Il ignorait si elle avait totalement compris… Il en doutait. Certaines choses étaient bien trop bipèdes pour que les esprits des Dragons puissent les concevoir. Un peu comme deux personnes dos-à-dos pouvaient voir le même ciel, mais pas ce qu'il abritait. Mais si elle posait la question, c'était qu'elle avait saisi que quelque chose n'allait pas. Elle y réfléchirait sans doute. Peut-être verrait-elle… Lui, en tout cas, il voyait très bien. Et cela faisait grandir en lui cette flammèche hargneuse qui persistait à vouloir brûler. Il y avait encore, en Silarae, une voix pour dire qu'il fallait aller de l'avant…
Il se remémorait ses maitres, lors d'instants où la création se faisait épopée., quand la voix de Fabius répondit à sa place. Oh, bah non, alors ! Ce n'était pas ça, la réponse. Il allait l'induire en erreur… Le petit elfe secoua négativement la tête, plusieurs fois, comme pour empêcher le son d'atteindre la dragonne. Il cessa dès que la voix de Fabius empli à nouveau les échos de la caverne et ses parois de roche. Dawan eut un bref froncement de sourcil, puis une ébauche de petit rire. Pas de vérité absolue ! Fabius réalisait-il ce qu'il disait devant un Enwr ? Et la vérité qui sortait de la bouche de ses maîtres, elle n'existait donc pas ? Oh, bien sûr qu'elle n'était pas fatalement noire ou blanche. Le sourire de l'apprenti répondait à celui de Fabius, désormais. Il devait le savoir, il devait plaisanter. L'empereur des Hommes devait savoir aussi que ce n'était pas parce que nombreuses étaient les erreurs que la solution restante était la bonne. Oui, il devait savoir… N'était-il pas chef de guerre ?

Le petit d'elfe trouvait, en tout cas, Fabius bien divertissant quand il y mettait du sien. Peut-être qu'il ferait rire Silarae également ? Ah non, les dragons ne riaient pas. Ce qui n'était peut-être pas plus mal. Dans son imagination, en tout cas, un dragon riant avait quelque chose d'effrayant. En revanche, un Fabius entouré de vin et de femmes, cela avait quelque chose d'attendrissant. Non ? Bon, peut-être que Dawan se basait un peu trop sur son propre comportement envers les femmes pour imaginer ceci.
Il eut un léger mouvement de tête quand il fut question des Esprits. Les sacrifier tous… Etrangement, cette image ne lui faisait ni chaud ni froid. Pas qu'il accepta sans souci de voir les vies tomber, mais la musique l'avait suffisamment calmé pour que les émotions n'implosent pas à la moindre pensée. Mais il savait que les Esprits ne sacrifieraient pas Fabius. Non, il était le Passeur, il pouvait toujours avoir son utilité… Triste époque, tout de même, que celle où l'on estimait la survie des êtres en fonction de leur utilité. Comme dépourvus de la valeur qu'ils avaient tous, celle qui inscrivait le meurtre comme un crime, et qui faisait que même les animaux prédateurs ne tuaient pas par plaisir, mais par besoin. Des objets… Voilà ce que devenaient les vivants en temps de guerre. Ils pouvaient presque se donner une valeur monétaire. La notion de vivant ou de mort n'importait que parce que dans un cas, l'objet perdait son intérêt.
Dawan n'aimait pas ça. À nouveau il esquissa l'ombre d'un "non", en remuant la tête. Non non, cette situation n'était pas celle qui devait être. Elle était une pente qui dégringolait vers une ombre sans nom. Mais Fabius… Fabius lui offrait une façon de voir qui cherchait les reflets de lumière sur les perles d'ombre. C'était beau, cela rassurait les coeurs bipèdes. Il fallait oublier que ce n'était pas la source de la lumière…

"- Silarae est celle qui vous a permis de fuir la mort écarlate. Si Vraorg venait à poser sa patte sur nous, je crains que son sort soit au vôtre semblable…"

Et le sien ? Il doutait que l'Albinos l'apprécie, pour peu qu'il ait constaté qu'en effet, Fabius avait sur ses talons un soutien… Disons, psychologique. Ayant été moins utile que Silarae, Dawan avait néanmoins l'espoir d'une mort rapide. Vraorg ne s'amuserait sans doute pas de lui. Il songea au dragon rouge qui les avait poursuivis. Silarae, elle, avait un joyau, un don des Sept pour lui éviter de subir ce que subissait Verith. Un don inestimable, bien qu'insuffisant…
Insuffisant…
Le mot s'était échappé de ses lèvres, tout bas, très très bas. Un autre que lui aurait même pu douter que les oreilles de Fabius le perçoivent, et que celles de Silarae arrivent à distinguer des syllabes au sein de ce faible chuintement. Lui, il ne se posa pas la question, et se sentit mal dès lors qu'il réalisa ce qu'il venait de dire. C'était un vilain mot ! Oh, il s'en voulait de l'avoir dit. Ce n'était pas à lui… Quelque chose, quelque chose pour occuper la belle Silarae ! Assez bas pour ne point faire obstacle à la voix de Fabius s'il venait à nouveau à parler à Lumière d'Écailles, Dawan entonna un petit chant elfique. Devant lui, la pierre se mouvait peu à peu, muait. Pour le moment, difficile de voir ce qu'il faisait. On aurait dit une sorte de grand anneau de pierre sortant du sol. Et il était très concentré sur son ouvrage, malgré son air un peu contrarié.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeLun 15 Juin 2015 - 11:36

Trop faible pour rester en vie ? Ce petit humain à l’œil creux lui plaisait décidément beaucoup. Inconsciemment ou non, il venait de dire de Silarae qu’elle était forte puisqu’elle restait en vie malgré la disparition de son dragonnier. Cela étant, une dragonne n’avait pas à subir le jugement négatif d’un humain quoi qu’il arrive. Encore moins un souverain déchu… et probablement déçu aussi.

*Tu te contredis petit-homme-une-orbite. Te voilà arguant qu’il n’existe pas qu’une seule vérité, et pourtant tu prétends ensuite détenir celle absolue ? Tu te flattes de comprendre les nuances tout en imposant ta valeur. N’est-ce pas pour le moins étrange ?*

Amusée, elle le fixa d’un regard paresseux, énonçant tranquillement ses objections à l’orgueil démesuré de Fabius. Toutefois c’était peut-être aussi cet aspect de sa personnalité qu’elle appréciait. Son âme était, pour l’écailleuse, plus facile à comprendre que celle du naïf et utopiste petit elfe qui l’accompagnait toujours. Et pourtant, c’était peut-être ce dernier qui réussissait le mieux à comprendre le Blanche. Encore que… Les deux étaient nécessaires pour se contrebalancer. D’ailleurs, il suffisait de voir comment ils réagissaient pour s’en apercevoir. L’oreilles-pointues aimait laisser parler son morceau-de-bois-chanteur à sa place pour s’exprimer tandis que le plus terre-à-terre savait suffisamment manier les mots pour cela. Dawan, ainsi que l’appelaient les deux-pattes, savait aussi fort bien se servir de l’immense flexibilité qui avait été offerte à sa face plate. Secouer la tête, la remuer, froncer les yeux, montrer les crocs en faisant un petit bruit pour manifester son ironie ou sa joie, les expressions étaient variées. Toutefois, aussi fascinantes que soient les variabilités du musicien-à-la-crinière-d’or, son comparse était en train de répondre à l’ironie de la dragonne, qui dirigea de nouveau son attention sur lui avec un grondement mi-réprobateur mi-amusé.

*Vos femelles songent peut-être la même chose de toi, deux-pattes. Tu es utile à leur reproduction, rien de plus, mais tu es aussi une menace pour leurs petits et pour elles-mêmes. Elles peuvent également te voler ta place dans l’épopée.*

Après tout toutes n’étaient pas si faibles, quoi que les femelles humaines, aussi incompréhensible cela soit-il, avaient tendance à se soumettre à la domination de leurs mâles. Pourtant, elles donnaient la vie, elles devraient être à même de revendiquer une place égale, si ce n’était supérieure à la leur. Elles devraient au moins exiger de se faire respecter. Les oreilles-pointues et les sang-froids n’avaient pas cette même séparation du genre. Enfin, ils faisaient bien ce qu’ils voulaient. Après tout en tant que dragonne Silarae n’était pas concernée, mâle ou femelle ils lui devaient le respect. Le problème était donc réglé.

*Les morts ne peuvent pas revendiquer une quelconque victoire, tu devrais pourtant le savoir. Si nous périssons, nous ne pourrons savourer le moindre succès. L’obéissance ne doit jamais être aveugle, même pour un œil-unique. La réflexion doit être utilisée à sa juste valeur. Malheureusement, je crains que tu n’aies raison. Nos chances de victoire sont bien maigres… Peut-être devrions-nous rester dans cette caverne jusqu’à ce que le monde ait sombré totalement et que les derniers vestiges des Protégés aient totalement disparus, effacés par la mort et la mise en esclavage de ceux qui souhaitaient tant leur liberté.*

Le regard perdu dans le vague de la douce luminosité qui entrait dans les lieux, la dragonne resta un instant immobile, à ruminer cette pensée, statue diamantine à l’éclat irréel. Enfin, elle consentie à manifester un signe de vie et, se redressant, elle expira un nuage de souffre qui manqua sans doute étouffer les deux petits bipèdes.

*Mais une telle chose me priverait de ma vengeance, ce que je ne tolérerais pas, dussé-je y laisser toute mes écailles ‒ce qui ne manquera certainement pas d’arriver. Alors non petit-homme-une-orbite, si les Esprits parviennent à vaincre mais que nous périssons, ce ne sera pas une victoire pour nous.*

Quant aux propos de Dawan, ils étaient pour le moins intéressant. Vraorg se priverait-il d’une dragonne pour la punir ? Rien n’était moins sûr, d’autant qu’il serait davantage douloureux pour eux de le servir que de mourir simplement. Toutefois elle n’eut pas plus longtemps à réfléchir à cela que cheveux-d’or modifiait sa… sa caverne ! Mais que faisait-il, cet épouvantail ? On ne touchait pas à sa caverne, enfin !

*Si tu veux m’offrir un bijou en pierre, petite créature, c’est très aimable à toi, mais j’apprécierais d’autant plus si tu ne cassais pas mon habitation.*

En grondant, elle le regarda faire avec toutefois une petite pointe de curiosité dans le regard. Ces deux-pattes étaient décidément complètement fous.


HRP: désolée pour le retard, j'espère que le post vous ira malgré tout ^^'
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeDim 28 Juin 2015 - 17:11

L’intervention de l’elfe lui fit hausser un sourcil perplexe. Semblable ? Peut-être bien. Mais était-ce une bonne chose ? Après tout, il n’était pas certain que Vraorg se contente simplement de le tuer. Non, en fait, il fort probable que son agonie soit un peu plus longue que ça. Le dragon semblait avoir une personnalité légèrement taquine sur les bords. Rien que d’y penser, Fabius en avait la nausée. L’idée de tomber entre les griffes de cette créature… Voilà bien une bonne raison le poussant à ramper devant les Esprits.

C’est possible Dawan, à moins que tout cela ne soit qu’un jeu pour lui. Si tel est le cas, alors je suis sûr qu’il saura faire preuve d’imagination pour chacun d’entre nous.

Décidément, il ne se faisait pas à cette idée. Une moue dégoûtée passa brièvement sur son visage, avant qu’il ne la chasse, plus par dépit que par réelle conviction. Fort heureusement, on pouvait toujours compter sur les dragons pour vous changer l’humeur. Rien n’équivalait leur manière si particulière de penser. Alors qu’on pensait en avoir fait le tour, on se rendait compte que non seulement il n’en était rien, mais qu’en plus on était bien loin du compte.

Cela étant dit, il en fallait plus pour que le monarque perde de sa superbe.


Si tout n’est qu’interprétation, honorable dragonne, je choisis de croire en ma propre valeur, en ma propre force, en ma propre vérité. Il est plus facile de diriger les autres lorsqu’on est persuadé du bien-fondé de sa position. Le monde n’est que nuances, mais la nuance, c’est la confusion, c’est le doute, c’est le chaos. Les hommes ont besoin de certitudes, de noir et de blanc, d’ennemis et d’amis.

Ah ! Les femmes ! Bien éclairé celui qui pouvait comprendre les pensées se cachant derrière leur joli minois. Fabius saisissait bien les arcanes du désir et des envies. Mais certaines réactions lui échappaient toujours. L’idée de se sacrifier pour sa progéniture par exemple. En survivant, on pouvait toujours faire d’autres enfants, non ? Alors pourquoi mourir pour eux ? C’était incompréhensible. En ce monde, les forts survivaient, les autres non. Ce n’était pourtant pas bien compliqué.

Tu n’as pas tort, Silarae. Cela dit, je ne sais pas comment ça se passe pour les dragons, mais chez les humains c’est avant tout une question de plaisir.

Et il s’estimait suffisamment fiable de ce côté-ci de l’équation pour ne pas recevoir de coup de couteau dans le dos avant un moment.

Le sujet suivant sembla replonger la dragonne dans une sorte de mélancolie morbide, comme le démontra le nuage de souffre qui manqua de l’étouffer. Le Borgne mit un tissu devant son nez et sa bouche et essuya ses yeux pleins de larmes lorsque que la respiration devint plus aisée. Il n’avait rien dit durant le discours de la blanche. C’était préférable.


Pardonne mes sarcasmes. Tu as raison, bien sûr. Une victoire n’en est une que si je puis l’apprécier. Et à mes conditions. J’ai bien l’intention de survivre et de redevenir roi. Quoiqu’il arrive. Quoiqu’il en coûte.

Rien d’autre ne comptait. Fabius reporta son attention sur la dernière frasque en date de son apprenti baptistrel. Celui-ci faisait… eh bien quelque chose, d’un air un peu contrarié. Le Borgne ne voyait pas l’intérêt immédiat, mais cela attisait la curiosité d’un dragon. Ce n’était donc pas rien, de toute évidence.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 30 Juin 2015 - 11:22

L'oreille attentive de Dawan entendait ce qui se passait autour de lui, malgré le chant qu'il émettait, malgré le bruit sourd de la pierre qui se déformait. Il percevait les pensées de la dragonne, et il entendait Fabius… Et il lui semblait que ce dernier était plus distant de lui que la dragonne, sur ce dont ils parlaient. Mais tous deux avaient une vie si différente, même maintenant qu'is la partageaient… Dawan n'arrivait pas à devenir plus pragmatique, pas même un peu. La paranoïa dont faisait preuve Fabius parfois, il n'en avait pas absorbé la moindre goutte. Il était toujours aussi confiant envers ceux qui l'entouraient. Les Protégés… Mais aussi certains Théocrates. Ah, ce gamin allait finir par causer sa propre perte, à trop écarter l'idée que l'on puisse lui vouloir du mal. Le savait-il seulement ? Oui, il le savait. Mais il préférait feindre l'ignorance. Cette confiance était une façon d'invoquer la bienveillance autour de lui. Pareillement à cela, il n'était pas parvenu à hériter du goût, disons, "prononcé" qu'avait l'humain pour les femelles de son peuple. Là-dessus, ils n'avaient pas les mêmes espoirs, ni les mêmes moyens semblait-il. Dawan avait cru comprendre que pour un humain, Fabius était très séduisant, ce qui lui faisait dire que les humains avaient des goûts étranges. Ceci dit.. Luna s'était entichée d'Enetari. L'elfette avait son charme, certes, mais elle était tout de même un peu effrayante. Les humains aimaient donc ce qui leur inspirait le danger ? Soit ils étaient vraiment bizarres… Soit il se trompait. Et il se trompait sans doute. Mais l'idée que les humains soient attirés par le danger le faisait sourire, un léger sourire qui ne l'empêchait pas de continuer son chant.

L'ambition dont faisait preuve l'humain l'amusait tout autant qu'elle passait loin au-dessus de ses mèches d'or. S'élever au sein de la société… Quel intérêt ? Le confort, la satisfaction de voir ses actes porter un impact… Il y avait bien d'autres moyens de les obtenir sans pour autant s'enterrer sous les devoirs et les responsabilités. Il avait d'étranges rêves, Fabius. Et une bien étrange façon de cracher sur l'humilité que l'on imaginait à des êtres aussi éphémères. Une façon d'être roi même sans couronne, en l'étant au moins à ses propres yeux. Dawan pouvait comprendre que certains humains l'aient suivi, et que d'autres se soient détournés de lui. Son caractère ne pouvait que difficilement laisser indifférent ceux qui se cherchaient un camp. Ils devaient apprécier sa force de caractère et ses convictions, ou y voir la marque trop obscure de l'arrogance et de l'égoïsme. Dawan, lui, s'en moquait. Il était un être vivant, et il était le Passeur. Bon ou mauvais, il était celui qui pouvait sauver le continent. Cela pouvait alors valoir le coup, de veiller sur lui…
Son chant se modela doucement pour suivre les inflexions de la voix mentale de la dragonne, quand cette dernière s'adressa à lui en particulier. Un bijou ? Casser son habitation ? Le petit elfe haussa un sourcil, sans comprendre. Beuh, il ne cassait rien du tout ! Il transformait ! Toute une nuance ! Ne le voyait-elle pas ? L'enwr s'immobilisa totalement, figé dans une expression pensive. Est-ce qu'il était en train de casser… Ou de refaire la décoration ? À bien y réfléchir, il était peu probable que la décoration bipède apporte aux dragons ce qu'elle apportait aux plus petits.

L'Enwr concentra sa magie un peu plus, osa à nouveau le chant, mais pour tout remettre en place. La dragonne n'avait pas paru frileuse à l'idée d'un bijou. Si cela pouvait lui faire plaisir, alors il lui en ferait un ! Avec une autre pierre cependant. Il hésitait encore: plus claire, ou plus sombre ? Il préférait les couleurs claires, mais le sombre ferait peut-être plus encore ressortir la pâleur de Silarae… Oh, il trouverait bien ! Il savait qu'il aurait l'inspiration devant le caillou adéquat.

"- Je vais trouver un autre endroit pour vous faire un bijou. Mes excuses, Silarae !"

Il esquissa un salut mêlé d'un sourire, ce qui aurait pu paraitre pour de la moquerie pour quiconque ne le connaissait pas. Mais il était sincère. À grandes enjambées, semblables à de multiples petits bonds, il partit à la recherche du caillou adéquat.
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeMar 14 Juil 2015 - 0:01

*Avec autant de pouvoir, il doit bien s’ennuyer, comment lui en vouloir de divertir ainsi son esprit ? Oh non, soyons compréhensif devant une existence si misérable…*

Ironique, la dragonne fixa ses deux interlocuteurs avec froideur. Comment, ils n’étaient pas d’accord avec cela ? Toutefois, la suite des propos de petit-homme-une-orbite l’amusa énormément. Il cataloguait lui-même les humains de façon bien étrange… Mais pas tout à fait fausse. Effectivement, Silarae avait elle aussi remarqué cette propension qu’avait cette race à vouloir tout délimiter, tout répartir selon des critères strictement définis, rejetant tout ce qui ne rentrait pas dans l’une de ces cases ou qui en variait peu ou prou.

*Il est toujours plus simple de ne compter que sur sa propre vérité. Cela étant… cette dernière est quoi qu’il en soit toujours perçue différemment par chacun des êtres vivants, ne serait que de manière infime. Nul n’a la même compréhension de son environnement qu’autrui, tout cela est donc parfaitement normal. Cela étant, et elle posa un regard empli d’amusement sur Fabius, je ne suis pas un bipède comme tu l’es, nul besoin de certitudes aussi fausses que celles que recherchent les tiens. *

Et si les humains écoutaient davantage les dragons, peut-être leur vision des choses évoluerait-elle aussi. Mais c’était un espoir que la Blanche avait compris ne se voir jamais concrétisé. Ils resteraient inférieurs sans chercher à ne serait-ce que frôler la majesté draconienne. Pauvres petits. Le temps de la plainte était, cela dit, passé depuis longtemps, et la dragonne n’avait plus la moindre pitié pour eux. Juste pour ses deux bipèdes de compagnie, un peu mieux que les autres, perdus dans ce monde qu’ils ne devaient sans doute pas comprendre.

*Et bien, un humain qui s’intéresse à la sexualité des dragons, voilà qui est pour le moins original… Si tu veux t’y essayer, je doute malheureusement que notre taille corresponde…*

Avec un mouvement de tête, elle positionna sa tête à la hauteur, du moins autant que possible, de l’humain avant de se redresser en grondant doucement son amusement à cette idée. Un bipède et un écailleux, quelle horreur. Toutefois, oreilles-pointues-au-morceau-de-bois-chanteur avait décidé d’aller chercher ailleurs de quoi devenir tailleur de pierre, et Silarae le regarda partir avec une lueur affectueuse dissimulé au fond des prunelles d’or. Petite chose si étrange. Une énigme de complexité et pourtant si simple. Il aurait sans doute fait un bon lié. Plus que petit-homme-une-orbite, même. Se tournant de nouveau vers l’oreilles-rondes, la dragonne lui parla une dernière fois, presque lasse.

*Va, petit homme. Accompagnes le, car il a besoin de toi pour être complet. Il est lumière et tu es tenebre, petit roi. Veuilles sur lui, il veillera sur toi.*

A dire vrai, peut-être simplement Silarae qui avait besoin des deux ensemble pour ne pas tomber en morceaux. S’ils ne parvenaient pas à la rendre complète et que son âme était pourfendue de l’absence de son dragonnier, au moins les deux étranges deux-pattes savaient préserver autant que possible cette carcasse en piètre état.

Hrp : désolée du retard et de cette piètre réponse ^^' Fab, tu me dis si tu veux reposter derrière ou si on reste là dessus ?
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MessageSujet: Re: Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae) Icon_minitimeLun 20 Juil 2015 - 14:41

hrp : conclusion, donc =)

Le pouvoir et l’ennui, drôle de rapprochement. Fabius, pour sa part, ne s’était jamais ennuyé un seul instant au pouvoir. A moins que son esprit ne lui jouât des tours, préférant enjoliver une situation passée qui ne pouvait, de toute façon, n’être meilleure que la situation actuelle. Quoiqu’il en soit, il hocha humblement la tête après la réponse de la dragonne. Non, les puissants n’avaient guère besoin de faux-semblants, et quelle race était-elle plus puissance que celle des dragons ? Vraorg en était le criant exemple, mais mieux valait garder ça pour lui.

Le Borgne n’aurait jamais cru être un jour embarrassé par une conversation sur le sexe. Il se considérait comme plutôt expérimenté en la matière et assez d’ouvert d’esprit, merci pour lui. Cela étant, rien de l’avait préparé à devoir en débattre avec une dragonne. Même lui, en conçu quelque gêne, son œil unique ne pouvant s’empêcher de détailler la dragonne. Et son imagination qui lui jouait des tours, ça y est, il allait faire des cauchemars maintenant.


Je… je ne suis pas digne de toi, honorable dragonne.

Ça lui apprendra à essayer de jouer les malins avec un membre de la race draconique. Lui et ses traits d’esprit ! Qu’il la boucle donc la prochaine fois, ça vaudra mieux pour tout le monde.

En parlant d’esprit, Dawan semblait avoir perdu le sien. « Semblait », seulement, car c’était l’attitude naturelle du baptistrel et Fabius n’y faisait même plus attention. Il ne pouvait pas faire ses « trucs » ici ? Alors il allait les faire ailleurs. Pas contrariant pour un sous. M’enfin ils étaient quand même venu pour voir Silarae au premier abord. Partir comme ça. A moins qu’il ait prévu de revenir pour lui offrir son « truc » ?

La dragonne mit fin à ses questionnements, et ses pensées n’appelaient pas au débat. Sans compter que c’était parfaitement censé. Dawan la lumière, lui, les ténèbres. Un brin manichéen, mais assez vrai.


Je crois qu’il souhaitait t’offrir un présent. Nous reviendrons donc une prochaine fois.

Venir assez souvent pour lui tenir compagnie sans pour autant l’irriter. Silarae n’allait pas bien, et quand un dragon de mauvais poil vous disait de vider les lieux, eh bien, vous les vidiez.
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Parce qu'en toute chose, il y a un prix à payer (Dawan, Silarae)

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