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Intrigue : la Prophétie des Marcheurs

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Lorenz Wintel
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MessageSujet: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 29 Mar 2015 - 21:32

Evénement

Revenus en arrière afin de récupérer les torches allumées par Verith, les aventuriers s'étonnent évidemment de son départ précipités mais ne peuvent pas le suivre. Ils doivent continuer... L'obstacle de l'arche passé, ils s'engagent dans le labyrinthe en s'accrochant farouchement aux flammes du dragon rouge qui bizarrement, leur fourni un total sentiment de sécurité en ce lieu normalement terrifiant. Ils y voient parfaitement bien et rien ne vient troubler leur marche, si des créatures dorment ici il est clair qu'elles craignent leurs torches... Mieux vaudrait ne pas les éteindre...

Tour de Jeu :

  • Alford
  • Veren
  • Merithyn
  • Saemon
  • Cynoë
  • Lorenz
  • Kylian


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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 30 Mar 2015 - 17:56

Visiblement cela ne serait pas aussi facile pensa Alford en entendant la voix qui lui répondit à travers le mur… Visiblement celui à qui elle appartenait se méfiait, et Gorder ne pouvait que le comprendre, et d'une certaine façon il se dit qu'ils faisaient sans doute bien de se méfier. Alford avait conçu ce plan avec Verith pour que les marcheurs dans la pièce puissent vivre, mais la perfidie de Vraorg était immense, et le mercenaire savait que ce dernier avait un contrôle total sur son esprit, il espérait que le dragon blanc accepte de laisser les marcheurs enfermer dans cette pièce en vie si Gorder, et le dragon rouge arrivaient à capturer Edwyn, mais rien n'était moins sûr en y réfléchissant bien… Au final il ne pouvait qu'espérer...

Dans tout les cas la voix à travers le mur ne relâchait aucunement ses exigences, et elle semblait assez raisonnable, alors elle voulait faire sortir un blessé de la salle ? A vrai dire Gorder se disait que malheureusement ce ne serait pas possible, il n'aurait pas dit non, mais Vraorg au commande il y avait peu de chance que cela soit aussi simple, dans tout les cas cela ne lui facilitait aucunement les choses, mais bon ce n'était pas comme s'il n'y était pas habitué à vrai dire… Et d'une certaine manière cela le soulageait, il avait envie d'échouer dans son entreprise en cet instant, quel que soit le plan de Vraorg ce dernier était sans aucun doute sinistre, et le mercenaire redoutait que son accomplissement se fasse, mais malheureusement il était contraint à l’exécuter, triste ironie…

Et bien entendu Alford était perché dans ses réflexions lorsqu'une voix retentit, une voix bien familière. Celle d'Edwyn… Les paroles de ce dernier étaient dur, mais d'une certaine façon Alford se doutait qu'il n'avait pas tort, même si le tarenth avait aussi sa part de responsabilité là-dedans dans le fait qu'Alford n'aurait pas agi ainsi si ce dernier lui avait dit la vérité depuis le début. Au final c'est le doute qui avait triomphé par rapport à la confiance aveugle. Alford savait qu'il avait eu tort, il le regrettait sincèrement, mais il savait que ce n'était pas entièrement sa faute, néanmoins il n'allait pas pour autant lâcher le bout, il avait des erreurs à rattraper avant tout pour Armanda avant lui-même. Et c'est sur ses réflexions, et le silence qu'Edwyn les quitta, Alford savait ce qu'il devait faire, cela avait un rapport avec Fabius Kohan… Il faudrait juste qu'il trouve un moyen de le faire, mais bon tête de mule comme il était il n'allait sûrement pas renoncer de sitôt.

Mais Alford n’eut pas le temps de penser à autre chose qu'un ordre de Vraorg retentit dans son esprit, ce dernier ordonnait au bourreau d'activer le piège pour tuer les personnes à l'intérieur de la salle, le mercenaire n'avait pas envie de le faire, et même s'il essayait de résister cela ne suffit pas, et le mercenaire s’avança donc déjà vers le mécanisme permettant de faire en sorte que les murs de la salle se referment sur les marcheurs…

Mais Alford entendit la voix de Verith qui résonnait dans son esprit. Le mercenaire ne pu que grimacer, ce n'est pas comme si on lui laissait le choix après tout, il se contenta juste de dire un simple. « Déso... »

Puis il fut interrompu par la queue du dragon qui le plaqua fermement contre la paroi du boyau de terre où il se trouvait, Alford laissa s'échapper un grognement même s'il n'avait rien de grave, pour le coup il était partagé ente la surprise, et le soulagement d'avoir été interrompu dans son acte même si d'une façon assez étonnante… Au moins les marcheurs d'après ce qu'il entendait étaient arrivés à s'échapper de la salle… Par contre il se demandait comment Verith avait pu ainsi contrecarrer un ordre de Vraorg, pour le coup Gorder se posait beaucoup de questions … Dans tout les cas il était encore bien sous le choc, mais la magie du dragon, et l'intervention de ce dernier lui remit un peu l'esprit clair. Assez pour qu'il puisse parler, et se remettre bientôt en marche..

« Ouais, vous avez raison, et merci de m'avoir empêché de faire cela. » Se contenta t-il de dire calmement, il n'y avait rien d'autre à dire de toute façon à bien y réfléchir...

Du coup Alford, et Verith s'engagèrent par la suite ensemble dans les tunnels, visiblement les marcheurs étaient arrivés à sortir de la salle, Gorder qui n'avait pas reçu d'ordre de Vraorg à nouveau, et qui espérait que ce dernier les laisse tranquille même si cela était trop beau, conclut qu'il ne serait pas un mal de voir s'il pouvait essayer à son tour de venir en aide au marcheur, en espérant que cela sauve les pots avant que ces derniers ne soient cassés…

Et c'est ainsi qu'ils tombèrent tout d'abord sur Kylian, la princesse impérial, et son lié d'écailles. Heureusement Verith avait eu la prévenance de le prévenir par un grognement sinon il aurait faillit êtres surpris de façon moins plaisante...

« Cela ne se voit pas ? Nous sommes ici pour la même raison que vous je suppose. » Dit calmement le mercenaire, ce dernier savait qu'il n'était pas l'heure des plaisanteries, et des questions inutiles… Machinalement Alford se cacha d'ailleurs derrière l'une des pattes de Verith quand il vit que Kylian dégainait son arc. Heureusement Verith soutenait les paroles d'Alford, c'était a peu près des mensonges, mais bon cela ne changeait pas grand-chose à bien y réfléchir, l'objectif de tout le monde ici était de tué Vraorg si possible après tout.

« Baissez vôtre arme bon sang ! L'heure est trop grave pour que nous nous entre tuons pour des raisons stupides. » Dit le mercenaire sévèrement. Aux paroles de Kylian, Alford acheva ensuite.

« Quelles raisons aurais-je de vous trahit bon sang !? La seule chose que j'aurai à en tirer c'est la mort, soyez raisonnable, nôtre ennemi commun à ce jour est Vraorg, mettez de côtés les rancunes personnelles pour le bien d'Armanda je vous prie... » Dans tout les cas il commençait franchement à se demander si tout cela allait bien finir. Alford par la suite lança un petit regard interrogateur à Verith quand Kylian parla de la mère de ce dernier, puis il en conclut que cela ne le concernait pas, pas qu'il n'était pas curieux, mais le moment était mal choisit pour ce genres de questions… Il se permit juste un dernier. Après que Verith ait calmé tout le monde d'un coup de patte sec au sol. Pour le coup Alford se sentait quasiment en sécurité avec lui ici, même s'il savait qu'il ne fallait pas relâcher sa garde pour autant...

« Salutations princesse impériale, et salutations petit dragonnet d'améthyste. » Il fit un petit sourire à ce dernier, et s'inclina légèrement. Visiblement Alford, et le dragonnet s'étaient déjà vus. Dans tout les Gorder était ravis de voir que ce dernier semblait être de meilleur humeur en sa personne, pour une fois qu'il pouvait trouver du soutien en qui que ce soit… Ici Verith était son meilleur allié, et il ne l'oublierait en rien. Si il y avait bien quelque chose qu'il ne regrettait pas dans tout ce qui s'était passé, c'était d'avoir la protection du dragon rouge, il ne faisait aucun doute que c'était quelque chose de très précieux à sa façon.

Dans tout les cas la marche du petit groupe se poursuivit, dans une ambiance pas vraiment très conviviale, mais au final cela n'était pas trop grave, ils finirent ainsi par tomber sur ce qui semblait être un décrépit, Alford prit machinalement en main son arbalète, mais le vampire s'en était visiblement aller avant que l'affrontement ne soit nécessaire, du coup Alford alla se porter au secours du blessé qui visiblement était dans un très sale état…

Au passage Alford constata l'arrive des autres marcheurs, tout d'abord Veren qu'il accueillit en se reculant légèrement vers Verith, et en s'apprêtant à la mettre en joue avec son arbalète. Qu'elle s'amuse à s'approcher de lui si ça lui chantait, en ce jour ils avaient bien mieux à faire. Dans tout les cas Gorder ne comptait pas mourir ici aujourd'hui pour des mensonges, il regrettait ce qui s'était passé, et comptait vivre pour que la vérité éclate au grand jour, pour le moment il devait se montrer prudent. Après tout il savait ce que Veren prévoyait de lui faire si elle en avait l'occasion…

Enfin heureusement tout s'apaisa, et Alford tâcha de l'ignorer quand elle se calma, et dit qu'elle était un traître, il n'avait vraiment pas envie de rajouter de l'huile sur le feu, elle avait vu Verith, elle s'était calmé, il espérait sincèrement peut-être naïvement qu'on puisse maintenant se concentrer sur le fait de régler son compte à Vraorg avant que tout ne dégénère…

Au passage Alford se contenta de jeter un discret regard aux autres, et un légère révérence, et un sourire amical à Tidus, voilà une personne de confiance qu'il appréciait. Néanmoins pour ne pas lui attirer d'ennui, et ne pas perdre de temps Alford préfèra ne pas lui parler pour l'instant, ils auraient bien le temps de discuter plus tard après tout, dans tout les cas il était content de voir que parmi tout ce monde ils y avaient quelques personnes de confiance sur lesquelles se reposaient, et d'autres qui n'avaient rien à lui reproché comme demoiselle Autone.

Puis par la suite ils avancèrent à nouveau vers leurs objectifs, ils tombèrent au final sur un groupe de ces fameux décrépit qui visiblement avaient fais de la charpie d'un groupe de vampire, ce n'était vraiment pas beau à voir. Alford prit en main son arbalète sachant qu'il n'y avait pas d'autres choix, en espérant sincèrement que cela se passe sans trop de mal… Un plan fut donc monté, Alford s'avança vers l'assassin, et tous discutèrent calmement de ce qu'il fallait faire.

Mais avant qu'on ne mette ce plan en œuvre Verith décida d'aller dans le vif du sujet, Alford pour sa part se mit très vite en position, et commença à tirer avec son arbalète, non soucieux d'observer s'il avait touché, ou non le mercenaire rechargea immédiatement son arme sans oublier de regarder si un de ces décrépits s'approchait de lui, il pensait clairement que son arbalète serait plus utile dans cette situation que son espadon, car sinon il aurait plus gêner Verith qu'autre chose…

Et d'ailleurs la façon de faire du dragon rouge, et tout le monde était efficace car au final l'affrontement se finit a peu près bien, à part la mort malheureuse d'un de leurs compagnons qui fut littéralement démembré vivant. Autone, et Matis ce sont juste faits blessés, mais purent ressortirent vivant d'ici, la dernière mauvaise nouvelle à part la blessure de Kylian était la disparition de la princesse, et visiblement le lié de cette dernière était plongé en plein désespoir, à sa vue Alford prit un air frottement chagriné en espérant qu'ils pourraient sauver la princesse sur le chemin même si pour le coup rien n'était sûr à ce sujet-ci… Puis il redonna sa pleine concentration à propos de la situation … Pour le coup ils n'étaient plus que 6… Au passage avant de repartir Alford remarqua d'un regard l'armure que portait sur lui l'un des décrépit, ce dernier semblait du gabarit du mercenaire, ce dernier qui voyait que son armure de plaque avait était salement amoché enleva cette dernière, et mit sur lui l'armure visiblement en os vraiment très solides du décrépit, à peine mit-il l'armure que Gorder se sentit étrangement plus fort... Cela lui serait sans doute utile pour plus tard.

Le groupe donc à l'effectif considérablement amoindrie avança, ils passèrent sans mal un long couloir qui semblait littéralement gorgé de magie, ils passèrent sans grand mal le mur d'opale puis le pont fragile qui leurs permirent de traverser le gouffre qu'il surplombait. Néanmoins le fait que Verith reste en arrière n'était aucunement pour plaire à Alford, et encore moins le fait que ce dernier leurs fausse compagnie sans prévenir… Heureusement il eu la prévenance d'allumer les torches auparavant, dans tout les cas le départ de Verith n'inquiétait pas qu'un peu le mercenaire, que ce soit le fait qu'il se retrouvait à devoir mener tout ce beau monde, mais aussi les raisons possibles du départ de Verith…

Enfin au final il valait sans doute mieux ne pas perdre de temps à bien y réfléchir, les marcheurs prirent leurs torches, et Alford prit donc la tête de l'expédition, s'improvisant chef de file il marcha en tête de groupe, sa main gauche tenant la torche, et la droite posait sur la pommeau de son épée de lumière. Il réfléchissait, il devant se souvenir de la prophétie pour pouvoir l'interpréter de la bonne façon…

Il fallait qu'il réfléchisse sinon les conséquences seraient terribles…

Il savait d'abord qu'il fallait qu'il garde la torche allumé s'ils voulaient survivre à ce labyrinthe… Et aussi qu'il fallait aller en direction de la main d'honneur, ne jamais se détourner de la direction de la main d'épée pour ne pas s'égarer...

La main d'honneur ? La main d'épée ? Alford devait réfléchir, il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur en ces lieux après tout… Une erreur d'interprétation pourrait avoir des conséquences abominables pour tout le continent.

Enfin pour le coup Alford pensa que c'était assez simple, le main d'honneur, et celle qui portait l'épée la majorité du temps c'était la main droite, pas la main gauche. La chemin à suivre était donc la droite, toujours pour ne pas se perdre dans le labyrinthe. Qu'on le pardonne s'il se trompait, mais il était sûr d'avoir vu juste pour le coup. Néanmoins qui vivre verra. Le groupe avança donc vers la droite.

Et pour finir il remarqua pendant l'avancée que Veren avait l'air concentré sur tout autre chose que sur la marche, curieux, et inquiet Alford regarda les alentours, et écouta. Il ne remarquait rien qui se démarquait du reste de ce labyrinthe… Au final il se résout à demander calmement à la vampore.

« Remarquez vous quelque chose de particulier ? » Il ne se montrait pas familier car pour le coup il n'avait aucune envie qu'on assimile le fait qu'il pouvait la connaître, non loin il y avait Tidus, et ce dernier n'appréciait pas les vampires d'après ce que savait Alford, autant donc faire comme si Veren n'en était pas une pour ne pas inquiéter ce dernier...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeMar 31 Mar 2015 - 22:16

Spoiler:


Les choses ne s'étaient certainement pas déroulées comme l'aurait souhaité l'humain qui se cachait sous un pseudonyme. Le plan n'était pas mauvais et laisser faire le dragon n'était pas la plus mauvaise idée qui soit ! Après tout ces créatures ne pourraient être raisonnées autrement et à voir le carnage qu'elles avaient fait sur des troupes vampiriques, il était clair qu'elles n'hésitaient pas à se nourrir de tout ce qui avait la moindre parcelle de Sang.
Le problème était que, malgré les flammes, ces dernières étaient encore plus affamées qu'effrayées, et le dragon bien trop lent et contraint par son environnement pour toutes les gérer Après tout comment lui reprocher ? Personne n'aurait mieux fait de toute manière. Comme prévu, les décrépis n'attaquèrent pas de face, préférant utiliser les ombres et leur vitesse largement supérieure pour attaquer la partie la plus faible du groupe mais également ceux s'étant postés à l'avant en les prenant par surprise. Le combat fut bref et sanglant, les créatures déjà blessées par les vampires et par le dragon n'opposèrent pas grande résistance, laissant une chance inouïe à ceux pris par surprise de s'en sortir ou d'être aidés par leur camarade. La matrone fut l'une d'elle, avec son humain pervers qui n’eurent pas d’autres choix que de repartir vers la sortie avec un peu de chance et ainsi recouvert du sang des décrépits, ils passeraient inaperçu à l'odorat des autres prédateurs. Au moins elle partait saine et sauve au grand soulagement de la vampire qui n'aurait pas aimé voir son humaine se faire vider de son sang sous ses yeux sans possibilité de la sauver. Ce fut la princesse humaine qui n'eut pas vraiment cette chance en se faisant enlever sous les yeux de son amant et de sa bestiole à écaille Fameux amant qui ne tenait qu'à peine debout après l'affrontement !

Enfin, passons ! Ils avaient certainement d'autres problèmes bien plus graves qu'une princesse en détresse, un lézard et un amant en dépression ! Après tout ils n'étaient pas là pour un truc comme... Sauver le monde ? Elle avait même mis en attente son objectif d'égorger Alford Gorder en le faisant le plus souffrir pour se sortir de cette galère ! Quoi qu'en y réfléchissant bien cette galère pourrait tuer Gorder sans qu'elle n'ait strictement rien à faire...
Et heureusement pour elle, la mission ne changea pas réellement de priorité... Sauf peut-être pour le dragon rouge qui sans aucune raison apparente finit par les abandonner à leur triste destin à l'entrée d'une sorte de Labyrinthe... Bon au moins il avait allumé les torches avant de partir.

Les torches, elles avaient certainement une autre utilité que de faire joli. Faites pour des humains ? Dans un endroit ou les esprits les avaient guidés, cela aurait été trop étrange pour être vrai. Et les soupçons ne faisaient que se confirmer, elle avait un mauvais pressentiment, comme si la lumière les protégeait contre quelque chose de pire que les décrépits et par chance aucun ne vint les éteindre pour tester la véracité de cette théorie. Non, le problème résidait ailleurs : ils étaient guidés par Gorder. Traitre en lequel il ne fallait pas avoir confiance, raison de plus pour le laisser passer devant et ne pas lui tourner le dos pour le garder à l’œil en toute circonstances !
Plus ils avançaient et plus les choses ne présageaient rien de bon, il n'y avait pas d'odeurs particulières au début, comme si le passage n'avait plus été emprunté depuis des siècles, puis peu a peu elle s'éleva dans les airs comme si la "vie" avait au final repris ses droits en ces lieux sinistres qui l'étaient encore plus à la lumière des torches à cause des ombres qui se réfléchissaient contre les parois.

Le bruit d'une lutte, l'odeur de vampires... Des vampires qui s'entretuaient ? Non, il avait autre chose. Comme du sang humain. Était-ce possible qu'il s'agisse d'un autre groupe en prise avec "quelque chose" ? A ce niveau là, il ne valait mieux pas le savoir. Si ces créatures n'avaient pas d'odeur c'était déjà mauvais ! Et pour que deux vampires y survivent, c'était que ces derniers n'étaient pas n'importe lesquels.

Une voix finit par la sortir de ses réflexions. Gorder ! De quoi se mêlait-il celui-là ? Il ne pouvait pas simplement avancer et aller mourir sur ce qui pouvait les attendre droit devant ?! En guise de réponse à sa question il n'eut droit qu'à un simple regard l'incitant grandement à s'occuper de ce qui pouvait le regarder et surtout à continuer d'avancer. S'il pouvait se jeter dans la gueule du loup ! Une fois l'humain "rassuré" elle fit signe au reste de la troupe de ralentir l'allure et surtout de se faire le plus discret possible, les preuves ne montraient strictement rien de bon...
Tout comme la réalité, une vision assez apocalyptique finit par se révéler sous les yeux des deux éclaireurs, Lorenz Wintel combattant aux côté de L'elfe Baptistrel Merithyn Shadowsong, enfin... S'il pouvait répondre encore à cette description Avec à leur pied le corps du Général Alayien qu'elle avait eut la "chance" de ne rencontrer que de loin. Ils n'avaient pas l'air en bonne posture et à voir la tête de l'humain, ce dernier ne semblait pas vraiment au meilleurs de sa forme en baignant dans son propre sang ! Le problème n'était pas seulement Wintel qui n'apprécierait pas la vue d'une vampire non répertoriée ni même de Wallam. Non, le problème était ces sortes de créatures bipèdes crochues et dentues qu'ils affrontaient et ces dernières étaient encore moins accueillantes que les décrépits !

En silence, et par des gestes très lent elle fit signe au groupe de s'arrêter et surtout de faire demi-tour ! Il valait mieux se perdre plutôt que de se retrouver au milieu de cet affrontement, pour leur bien à tous ! Un problème après l'autre, déjà il fallait éviter... Bon, deux problèmes en même temps. A peine avaient-ils eut le temps de se retourner vers l'autre chemin que les créatures y étaient déjà, visiblement affamées et impatientes de dépecer ce qui se trouvait en face d'elles ne laissant pas d'autres choix aux aventuriers que de se retourner vers la route précédente conduisant irrémédiablement vers Wintel....
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeMer 1 Avr 2015 - 22:36

Spoiler:



Il les avait guidé de son mieux dans le labyrinthe, se fiant uniquement à son ouïe et ignorant les battements à ses tempes. Il entendait clairement les sons et même s'il était loin de les apprécier, il savait qu'ils étaient importants, et que Lorenz voulait trouver leur source. De toute façon même sans la plus parfaite logique de se dire que rencontrer d'autres créatures comme eux dans cet endroit serait fructueux d'une façon ou d'une autre, il n'en restait pas moins que Lorenz s'y intéressait lui. Alors l'alliage des deux raisons ne pouvait que le pousser à faire de son mieux. Parfois, il s'arrêtait, se figeant sur place, tous les muscles tendus, observait les environs puis repartait d'un seul coup, nerveux et alerte comme un sinistre chien de chasse.Ils se rapprochaient, il le sentait. Hors de question de perdre cette piste. Il allait les retrouver, ces faiseurs de bruits. Il allait les trouver oui, quoi qu'il se passe. Quoi qu'il se passe ? Il ne s'attendait cependant pas à ce que des créatures viennent le freiner dans ses résolutions. Il ne les sentit pas arriver. Ils n'avaient pas d'odeur et ils étaient complètement invisibles… et ils se jetèrent sur eux sans que rien ne vint les trahir. Le soudain mouvement fit bondir son instant autant que son corps et il ne dû son salut qu'a ses réflexes de jeune vampire.

Se tapissant au sol, il sentit le souffle de la créature qui lui passait au-dessus et gronda de mécontentement, attrapant instinctivement la garde qui dépassait sur son épaule droite et tira la lame. Il ne donna qu'un grand coup, dans les écailles squameuses de la chose, et se redressa soudainement en rengainant. Il allait se tourner vers Lorenz pour s'assurer qu'il allait bien quand une odeur lui chatouilla les narines. Une odeur délicieuse à bien y penser. En quelques secondes il sentit la résistance qu'il avait élevée contre sa faim s'écrouler, s'éroder à grande vitesse sans qu'il ne puisse rien y faire. Il ne pouvait rien y faire. Il essaya de se retenir, Dracos il essaya vraiment, mais il n'y pouvait rien. Cette odeur torturait ses sens, il ne pouvait qu'y céder. Vidé de toute pensée, il se ramassa et s'apprêta bondir sur le vivant tombé au sol sous l'assaut des créatures. Il détendait déjà son corps lorsqu'un choc vint le projeter contre l'un des murs du couloir où ils se trouvaient. Il s'écrasa contre la surface et tomba au sol, sonné pendant un moment mais se remettant rapidement, animé de cette vie virulente de vampirisme.

En comprenant ce qu'il avait failli faire, il sentit la culpabilité et la honte le gagner et le cuire de l'intérieur. Il se redressa immédiatement et observa Aldakin qui gisait au sol. Deux créatures lui étaient tombées dessus… A nouveau, l'odeur du sang manqua le pousser à la folie, mais cette fois il se contint péniblement. Il en avait mal, tant c'était dur. Mais ce n'était pas le pire. La flamme qui avait assurée leur survie était partie, éteinte quand Lorenz avait lâché le pot de verre par sa faute. Il n'en fut que plus honteux encore. Décidé à ne plus commettre d'impair, il tira de nouveau son épée, instinctivement. Il avait beau avoir conscience de la magie en lui, il n'avait pour le moment aucun moyen d'y accéder aussi s'en remettait-il à un pouvoir beaucoup plus concret. Dans une gerbe d'eau sombre et glaciale, Amiriä chanta, fendant l'air et les écailles de la créature sur laquelle il bondit pour la taillée en pièce, faisant voler de sanglants morceaux avec férocité. Pourtant, la chose était toujours en vie. Cette saleté se refusait à mourir quand bien-même il la frappait et il se fit blessé légèrement à la jambe alors qu'il manœuvrait pour essayait d'atteindre un point vital.

Un coup d'oeil vers Lorenz lui apprit qu'il avait achevé la sienne, mais ce n'était fondamentalement pas une si bonne nouvelle car ils se faisaient tout de même débordé… Pourtant, alors que la situation allait définitivement basculer, une lueur soudaine et un vacarme sans nom virent assaillirent ses sens, le laissant un bref instant complètement hébété. La créature sous lui en profita pour le désarçonner et s'esquiver en sifflant, l'obligeant à bondir en arrière, attérissant sur sa jambe blessée. Il tiqua, mais se refusa à se plaindre, et observa un instant ce troupeau nauséabond de même que les deux nouvelles créatures venues les rejoindre. Il en profita pour sauter à nouveau sur sa proie, et dans le chaos de ces quelques instants, la blessa enfin de manière significative malgré les bouts perdus auparavant. Elle s'affaissa au sol, pas encore morte mais tout comme. Se redressant, il contempla un instant avec satisfaction la chose frémissante, puis libéra son épée d'une traction et jeta un regard mauvais aux nouveaux venus. Des battements, des bruissements, et des odeurs ressemblant vaguement à la sienne.

Sa faim le tarauda encore davantage, mais, encore douché par le choc que lui avait infligé Lorenz, il préféra s'entamer la lèvre que de céder, serrant simplement de toute ses forces la garde de son arme. Méfiant, il se mit à les détailler, cherchant le geste qui trahirait leur inimité…. Au moindre mouvement de travers, il y avait fort à parier qu'il réagirait d'instinct et probablement violemment, mais en attendant, il se retenait de son mieux. Ceux qui n'avaient pas d'odeurs étaient plus dangereux, ça il en était certain, les autres… l'un d'eux lui disait quelque chose. Il s'approcha finalement quelque peu, toujours sur ses gardes, observant le sans odeur à l'arc, s'approchant encore et baissant son arme, abandonnant clairement sa posture agressive. Il ressentait quelque chose à son égard. Un… fourmillement. Il n'aurait su dire exactement ce dont il s'agissait, mais ce n'était pas agréable. Il ne lui était pas agréable. Pas du tout même. Poussé par il ne savait quoi, il rangea son arme dans son fourreau, leva une main hésitante, effleurant son arc… et lui écrasa son poing sur le visage, fermement, dans un claquement sec. Il ne fit rien de plus, restant là et ouvrant de grand yeux, ahuris et ne comprenant absolument pas pourquoi il avait fait ça.

Il recula précipitamment, en des gestes secs et nerveux jusqu'à buter contre la créature qui continuait d'agoniser au sol. Finalement, après un instant de plus, au flottement désagréable, il demanda, d'une voix qui se voulait parfaitement naturelle et calme «Vous êtes là pour Vraorg ?  » Il avait entendu Lorenz prononcer ce nom, celui de cet ennemi qu'il voulait chasser en ces lieux. Peut-être le connaîtraient-ils aussi.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeVen 3 Avr 2015 - 6:45

L'affrontement n'avait eu ni queue ni tête: un choc titanesque de la dure de vie du vol nuptiale d'une nuée d'éphémères. Le mercenaire sans nom en avait été d'ailleurs la première victime, incapable de retenir pareil assaut. Le nouveau... "Camarade" d'automne avait eu plus de chance, grâce à son bouclier sans doute, mais avait été malgré tout assez bien amoché. Ce fut aussi le cas d'Autone, qui contre ce que l'assassin aurait jugé de logique, c'était lancé au secours de son... "Bon ami"... Seulement pour être elle aussi blessée. Au moins, à deux, ils réussirent à mettre à terre l'une de ces atrocités au corps criblé de flèches... L'Ombre avait pour sa part concentré ses tirs sur les créatures qui attaquaient le grand dragon. Non pas qu'il le pensait incapable de se défendre, mais ces choses étaient petites aux côtés du dragon, elles pouvaient donc unir grandement. Les cris fusèrent, le bruit du métal et de la chair tailles reconnaissent, puis le silence. Constat immédiat: nombre de blessés, un mort dépecé et... Une disparue... Le duo quitta pour la surface alors que le reste du groupe continua son avancé. Un peu à contrecœur, l'Ombre décida d'appliquer des soins sur la blessure de l'autre archer. La magie était faible depuis un moment, et déjà que l'assassin n'était pas un mage incroyable, il ne pût qu'arrêter le sang de couler, et possiblement apaiser un peu le mal. D'ailleurs, la viscosité du sang le laissa perplexe à bien des égards quant à l'identité du blessé, mais il n'en dit mot. Tout le monde pouvait être un marcheur après tout... Mieux fallait-il oublier ses préférences aux profits de la survie du continent...

Ils avaient continué d'avancer sans grand événement marquant pendant un moment. Puis, apparemment sans raison, le Salvateur les quitta, après avoir laissé une partie de son souffle en guise de torche. Et c'est ainsi que l'Ombre vit en son esprit la prophétie continuer : « Il fera don de ses flammes alors, afin que vers eux les marcheurs reviennent et que jamais ils ne s'égarent dans les profondeurs insondables du labyrinthe de glace... » Ce qui restait de leur compagnie avançait silencieusement, chacun portant une flamme en leurs mains. Étrangement, cette dernière rassurait l'assassin, comme si une partie du dragon restait pour veiller sur lui, en plus de l'écaille qui protégeait sa poitrine. L'homme masqué gardait un œil sur le blessé, et plus particulièrement sur le dragonnet reposant sur ce dernier. S'il ne pouvait sauver l'archer, il sauverait le jeune dragon. Le silence pesait encore et ce, malgré l’interrogation d’Alford. Des bruits se firent de nouveau entendre dans les galeries. Méfiant et sur ses garde, l'Ombre empoigna murmure de la même main que celle qui tenait sa torche, soit de sa droite, étant gaucher de nature. Une flèche préparée, il tomba avec son groupe sur une scène comportant des acteurs des plus incongrues. D'abords, des créatures d'une laideur de tiers supérieurs, à la dangerosité potentiel ahurissante, et au nombre inquiétant. Ensuite, le seigneur des Vampires en personnes, qu'il se surprit à revoir dans l'espace d'une vie humaine, possiblement quelque chose qui n'arrivait pas à tout le monde. Un corps au sol et un second personnage, de petite taille étonnement, mais ces deux dernier ne purent être identifié par l’assassin, le temps lui manquait alors que deux nouvelle créatures cauchemardesques faisaient leur apparition. L’Ombre n’eut même pas le temps de tendre son arc que déjà l’une des choses alla rejoindre ses homologues sur le sol dans un grognement guttural. Elles fuirent, au grand soulagement de l’homme masqué.

-Restez sur vos gardes… Elles peuvent revenir…

Il avait adressé cette remarque en direction des autres marcheurs. Chose faite, il put porter son attention sur les trois nouveaux venus… Enfin, les deux nouveau venu et demi… Avec surprise, il reconnut le baptistrel qu’il avait rencontré au Sommet des chefs. Comment? Hey bien, l’assassin pouvait compter sur une main le nombre d’elfe qui avait croisé sa route. Et l’ayant rattrapé alors que ce dernier allait choir sur le sol, il avait définitivement marqué la mémoire respectable de l’humain. D’ailleurs… Il ne semblait pas aborder une mine bien meilleure qu’à leur dernière et seule rencontre… Sachant néanmoins le genre d’Attitude adopté par les gens de sa race ainsi que par les mages chanteurs, l’homme masqué baissa son arme et la serra dans son dos. Si le danger venait à réapparaitre, il aurait tôt fait de l’empoigner de nouveau de toute façon.. Mais alors qu’il allait ouvrir le dialogue, il fut pris de court par l’attaque du baptistrel sur la personne de l’archer qu’il avait guéris plus tôt. Vif comme toujours, il alla se planter derrière l’Agressé, l’empêchant d’Aller s’écraser au sol, le dragonnet perché sur lui du même coup. Surpris, il ne peut empêcher un juron de quitter ses lèvres, filtré par son masqué Écho, redistribuant sa voix à tout sens.

-Mais qu'est ce vous fichez???

Les yeux dorés de l’assassin défigurait l’agresseur alors que ce dernier parla, puis le seigneur vampirique, avant de s’attarder au corps au sol, toujours méconnaissable à cause de la faible luminosité provenant uniquement des torches.

-Nous suivons les indications du Tarenth… Je présume que la présence du Baptistrel à l’Âme de feu et Le tout puissant Prince vampirique en ces lieux est justifiée par la même raison?... Est-ce le marcheur qui vous a conduit en ces lieux?

Si l’un des membres du groupe ignorait l’identité des individus devant eux, voilà que l’Ombre venait de mettre les choses au clair pour eux. Il n’allait pas commencer à être arrogant devant ces deux puissants mages, l’humain connaissait sa place, même si cette pensée l’Agressait à un niveau viscéral. Il tentait donc de rester poli, même si la seule émotion qu’il pouvait ressentir devant Wintel était un dégout profond.

-L’homme -Ou peu importe sa race- Qui git sur le sol… Est-il encore vivant? Nous aurons besoin de toutes les lames possible contre ce…. « Vraorg »… Si ce n’est pas le cas, je préférais ne pas rester immobiles… Nous sommes des cibles faciles… Et il y en a très probablement d’autres…
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeSam 4 Avr 2015 - 21:43

Le petit dragon ne s'était pas attendu à ce que l'attaque vienne si vite. En même temps comment l'appréhender quand on participe à un intense combat ? Pour ne pas gêner sa liée, il avait quitté ses épaules pour essayer de se mettre à l'abri. Une anfractuosité à proximité lui permit de se cacher, s'y faufilant du mieux qu'il put. Un avantage que d'être petit mais le jeune Améthyste était pris dans un profond étau d'émotions. Il voulait aider sa liée, la protéger, mais étant encore qu'un dragonnet, la seule chose raisonnable à faire était de se mettre à l'abri, pour que sa liée agisse sans à s'inquiéter de lui. Et quand l'attaque se produisit, le dragonnet en oublia presque que certains êtres présents dans la bataille étaient soit de sa connaissance, soit des inconnus. Et même il en oublia les différentes pensées qu'il avait pu avoir en regardant chacun des protagonistes, en prise avec les monstres.

Si intense le combat, que Cynoë dut à un court instant fermer les yeux, pour ne pas se laisser prendre par la panique. Sa liée ne devait pas être perturbée par ses émotions, car face aux décrépis, ces créatures affreuses et qui ne pensaient visiblement qu'à écharper de leurs griffes tout ce qui leur tombaient dessus, sa belle princesse avait besoin d'avoir son esprit clair et concentrée sur chacun de ses gestes. Oh il l'accompagnait, mais s'était détaché le temps. Et quand il eut fermé les yeux.... Il avait cru qu'il s'était coupé lui même dans sa propre frayeur... ou bien... Le dragonnet glapit quand en ouvrant les yeux, il constata que sa liée n'était plus là. Le combat était semblait-il totalement terminé. Pris dans ses propres pensées et dans sa concentration, il n'avait comme l'impression de n'avoir assisté à rien. Le choc émotionnel pouvait avoir joué et le temps avait défilé bien plus vite.

Il sortit de sa cachette et poussa un nouveau glapissement, cette fois bien plus effrayé que lors du début de la bataille, qu'on pourrait aisément entendre et comprendre d'où venait sa source. Sa liée ! Où était sa liée ? Même par le lien qui l'unissait à elle, il ne la sentait pas ! Où était-elle. Il regardait tout autour de lui, poussant encore un autre gémissement d'inquiétude. Non, elle ne pouvait pas être partie comme cela. Pas sans prévenir l'Améthyste de son départ ! Et elle ne pouvait pas être morte ! Il aurait senti la perte de sa vie ! Il essaya encore et encore de la retrouver, physiquement et mentalement. Mais rien. Le vide. Rien que le vide.

Kylian s'était retourné vers lui, la tête couverte de sang. Quelques bipèdes proches lui gazouillent des choses, que le vampire refuse. Le dragonnet voyait bien que Kylian n'était pas en état, mais la disparition de sa belle princesse le perturbait tout autant que lui et des bipèdes présents, que Cynoë connaissait, Kylian était le seul à bien connaître Esmelda. Sans attendre, il grimpa sur la paroi rocheuse et effectua un court vol plané pour se poser sur l'épaule du vampire. Lui seul pourrait savoir où était sa liée. Doucement, il frôla l'esprit de l'amant de sa liée, lui faisant comprendre son envie de retrouver Esmelda, pensées qui se mêlait à la crainte de la perdition et à la frayeur. Une émotion un peu forte essayait aussi de soutenir l'esprit vacillant du vampire. Blessé, il pouvait à tout moment tomber dans les pommes. Et cela Cynoë ne pourrait le permettre. Il pourrait alors tenter de secouer l'esprit de Kylian pour l'empêcher de s'évanouir.

Celui qui répondait au nom d'Ombre, ce bipède masqué qu'il avait croisé au Palais, était là et s'était rapproché de Kylian pour agir sur lui avec un brin faible de magie. Les écailles de Cynoë frémirent tout le long de son échine, sentant cette puissance bien connue de sa race et pourtant si faible. Il semblerait qu'Ombre ait eu l'idée de soigner quelque peu le vampire. Le dragon croisa son regard. Et doucement, il effleura l'esprit de l'Assassin, comme pour lui accorder des songes de remerciements. Toute aide pour aboutir à sauver sa liée était la bienvenue et il savait qu'Ombre avait agi pour cela. Pour lui et sa liée

Puis perché sur Kylian, le petit dragon ne put que suivre les autres bipèdes, qui décidèrent de revenir en arrière. La disparition de Verith ne le perturba aucunement. Au contraire, une certaine forme de soulagement l'emplissait, comme s'il n'avait pas envie d'avoir à supporter les songes de cet Incarnate. En même temps, il se rappelait sa réaction au Palais à l'égard de sa liée.... Qui sait comment il aurait pris sa disparition. Il oublia rapidement Verith, essayant de pas sombrer dans le désespoir qu'une telle perte de contact avec Esmelda engendrait. Sa liée était vivante, il allait la revoir et la sentir à nouveau

Une fois que les Marcheurs eurent pris les torches. L'obscurité recule devant la lumière que le groupe impose...L'air est presque oppressant aux narines du petit Cynoë. Puis comme pourra le sentir Veren un peu plus, des odeurs de sang arrivèrent en effluves vers eux, avant de se mêler à des sons de combats. Encore une bataille ? Ses petites serres se raffermirent sur l'épaule de Kylian, comme pour le prévenir, et s'assurer en même temps qu'il restait bien éveillé. Le vampire ne pouvait pas défaillir maintenant. Il n'avait pas le droit. Cette pensée s'insinua même dans l'esprit du vampire.

Veren semblait donner un signe au groupe, comme si les lutteurs là-bas étaient des adversaires à contourner, mais ce fut trop tard. Deux nouveaux bipèdes apparurent dans la lueur flamboyante des torches du groupe et contre toute attente, l'un des deux se rapprocha de Kylian et le gratifia d'un coup de poing au visage, déjà bien malmené par sa blessure sérieuse à la tête. Cynoë lâcha un sifflement de colère devant cette violence exercée sur son porteur temporaire et heureusement, l'Assassin se pointa juste à temps derrière Kylian pour ne pas qu'il tombe à terre. Le dragonnet toujours sur ses épaules s'assura comme il put sur lui, effleurant son esprit au sien pour s'assurer que malgré le coup reçu, il allait bien et il tendit un nouveau regard pétillant de gratitude envers Ombre. Sans attendre, il exprima toute sa colère envers l'être qui avait frappé Kylian. Comment osait-il frapper un bipède qui portait un dragon, même jeune, faire comme s'il n'était pas visible ! Et dans un univers sombre et empli de danger ! Sa colère lui permettait au moins d'échapper au désespoir qui le rongeait et il poussa un nouveau cri haineux à l'égard des deux nouveaux arrivants. Se battre entre eux de la sorte alors qu'il y avait du danger et que lui, Cynoë devait retrouver sa liée ! Sa petite haine se calma malheureusement rapidement, car resonger à sa liée lui minait plus le coeur...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 6 Avr 2015 - 13:12

Il n'avait guère fallut plus de quelques pas à l'ancestral dans la bonne direction pour que lui aussi se mette à entendre les signes qui trahissaient la présence des vivants dans le labyrinthe. Dracos... Ce qu'ils pouvaient faire comme boucan... Si ils espéraient passer inaperçus de cette façon autant dire qu'ils risquaient d'êtres déçus... Dans ces conditions était-ce une bonne idée de les rejoindre ? Ils risquaient d'attirer toutes les créatures du coin... Peut-être valait-il mieux les laisser se faire dévorer et profiter de cette distraction pour essayer de trouver la sortie... Mais cet espoir était vain, il n'était pas certains qu'il soit possible de sortir d'ici sans avoir plus d'indications et même si c'était le cas ça leur prendrait un temps infini. Beaucoup trop de temps pour que Merithyn, et même lui, puissent résister à leur soif. Il fallait donc trouver ces gens et espérer qu'ils possèdent un plan ou il ne savait quelle connaissance qui permettrait de sortir d'ici. L'idéal aurait été qu'ils soient accompagnés par le Voyageur bien sur, mais Lorenz ne sentait pas sa puissance. Il n'était pas là... Peut-être était-ce mieux quelque part...

Une pierre roula tout près de lui et il jeta un regard courroucé au Serviteur du Néant. Au final ils n'étaient pas beaucoup plus discrets que l'autre groupe quand il y pensait... Aussi jeune qu'il soit, Merithyn se coulait d'instinct dans les ombres. Lui même se déplaçait sans un bruit, et le Prêcheur quand à lui faisait certainement de son mieux... Ce qui ne suffisait pas. Sans une once de clémence pour le vivant, le prince se tourna de nouveau vivement vers lui, prêt à lui siffler tous ses reproches, mais il n'en eut jamais l'occasion. Ses prunelles s'écarquillèrent soudainement devant la scène qui se jouait devant lui. Une ombre venait de dégringoler sur le Prêcheur, lui tombant sur le dos avec une violence inouïe. Le sang jaillit sous les crochets acérés de la créature et un juron Elfique claqua quand l'ancestral dû éviter un autre de ces crochets qui avait bien faillit lui arracher le pot contenant les flammes de ses mains. La bestiole glapit de frustration et s'attira en réponse un grondement haineux du vampire qui divisa aussitôt la flamme magique afin de l'incinérer sur place. C'est un glapissement suraiguë qui cette fois, lui répondit, allumant une flamme de sombre satisfaction dans son regard.

Flamme qui s'éteignit bien vite au profit d'une lueur soucieuse. Les bestioles étaient trop nombreuses... Deux se battaient à présent par dessus le corps affaissé du Prêcheur, sans doute pour déterminer qui aurait la priorité pour le dévorer. Un autre combattait avec Merithyn, et lui venait d'avoir la joie immense d'en voir deux nouveaux se jeter du plafond dans l'espoir de lui tomber aussi sur le dos. Aucun bruit, pas d'odeur... Ces bêtes étaient d'une efficacité redoutable y compris contre des vampires. Fort peu désireux de suivre l'exemple du Serviteur du Néant il échappa quelques secondes à ses deux adversaires et envoya la boule de feu suivante directement sur les parois au dessus d'eux. Si il restait des créatures là haut il préférait le savoir ! L'illumination soudaine leur apprit qu'une seule bestiole se trouvait encore tapie là haut. Elle sauta sur Merithyn pile au moment où Lorenz réalisait quel terrible danger le courant d'air qu'il venait de sentir représentait. Il avait poussé l'odeur sanglante du Prêcheur vers lui, et donc aussi dans la direction de Merithyn... Tout se passa alors très vite.

La mâchoire de l'ancestral se crispa, il ne chercha même pas à ouvrir la bouche, aucun mots ne pouvaient arrêter un nouveau-né lorsqu'il sentait l'odeur du sang. Tout en maîtrise propre à sa nouvelle race, le vampire se ramassa sur lui-même avec toute la gracieuse efficacité du fauve et le Prêcheur déjà bien amoché ne dû sa survie qu'aux réflexes et à la vitesse magique d'exécution du prince noir. Son sortilège de choc frappa le nouveau-né de plein fouet, alors qu'il venait de bondir et d'éviter du même coup la créature qui lui tombait dessus. Merithyn et la monstruosité qui avait essayé de le dépecer s'écrasèrent avec un bel ensemble contre le mur à l'autre bout de la galerie tandis que l'ancestral retournait son attention sur ses adversaires. Trop tard... Une mâchoire surpuissante claqua à quelques millimètres de son bras, manquant lui faire lâcher le pot de verre qu'il protégeait. Il le rattrapa de justesse, voulu lancer un sort défensif pour se tirer d'affaire et manqua finalement se faire éborgner par le crochet qui rata son œil mais traça une ligne sanglante de sa pommette jusqu'au côté de sa mâchoire. L'obscurité les engloutit à l'instant où un bruit de verre prouva qu'il venait de faire tomber la flamme. Totalement aveuglés, les deux vampires n'avaient plus que leurs sens pour éviter les appendices acérés des bêtes, et leurs armes pour espérer survivre. Un crissement mortel venu des mains de l'ancestral prouva qu'il venait de faire apparaître ses dagues et un combat aussi terrible qu'invisible s'engagea entre le souverain vampirique et la bestiole sifflante. La rage brûlante du vampire fut la plus forte, la créature tomba lorsque ce qui lui servait de gorge s'ouvrit sous la caresse de Lomë. A la deuxième...

Mais cette petite victoire n'allait sans doute pas les sauver... Le sifflement caractéristique du nouveau-né n'avait pas échappé à Lorenz. Celui-ci était blessé. Légèrement à juger par la faible odeur de sang prédigéré qui s'élevait dans l'air. Ils n'allaient pas s'en sortir, d'autant plus que les deux créatures qui se battaient jusque là pour le Prêcheur semblaient être parvenues à un accord et se désintéressaient à présent de celui-ci le temps d'abattre les deux dernières proies récalcitrantes. Comprenant qu'ils ne se sortiraient décidément pas d'affaire, l'ancestral prit une décision aussi rapide que frustrante et tout en continuant son combat, commença à se rapprocher de son nouveau-né de frère. Il n'allait évidemment pas le laisser là... le Prêcheur passait encore, dans l'état où il était il n'allait plus leur être très utile, mais Merithyn venait avec lui. Il fallait qu'il lui mette la main dessus pour pouvoir lancer un retour au sanctuaire et les mettre tous deux en sûreté. Ce serait la fin de leur aventure bien sur, mais il était hors de question que leur non vie s'achève ici. Il ouvrait déjà la bouche pour le rappeler à lui lorsqu'une lumière soudaine vint éclairer la sinistre scène, lui tirant un clignement de paupière plutôt surprit.

Trop rageuses, les attaques des créatures ne ralentirent pas et c'est à peine si il trouva une demi seconde pour jeter un coup d'oeil vers les nouveaux arrivants. Cela ne pouvait être que le groupe qu'ils avaient repéré et tenté de rejoindre... Sans pouvoir prendre le temps de les identifier, Lorenz profita de l'agacement manifeste de la créature à l'égard des torches que tenaient les nouveaux arrivants pour lui tailler d'affreuses arabesques dans la chair. Blessée gravement, la bête recula comme pour s'enfuir et s'écroula finalement sous les mains vengeresses du vampire qui venaient de planter ses deux dagues jusqu'à la garde dans le corps convulsé. D'un bond silencieux, il échappa à la dernière tentative de l'agonisante de le transpercer de ses crochets et pu contempler avec une sombre satisfaction la fuite des autres. Voilà qui était réglé... Mais l'atmosphère ne s'allégea pas pour autant...

Sans lâcher ses dagues suintantes du sang immonde des monstres, il détailla tour à tour chaque nouvel arrivant, passant doucement sa langue sur ses canines en reconnaissant l'homme qui avait provoqué la bataille d'Aigue Royal puis en tombant sur la vampiresse qui de toutes évidences ne faisaient pas partie de ses troupes. L'humain masqué s'attira un lourd regard pensif et ce fut finalement sur les deux dernières créatures que les prunelles d'acier s'immobilisèrent. Wallam... Et un lézard... Décidément, il avait décidé d'entamer une collection... La blessure visible sur le crâne du rebelle ne l'intéressa que peu, même si la personne ou bien la chose qui avait fait ça avait toute sa sympathie... Non ce qui l'intéressait beaucoup plus, c'était la réaction du nouveau-né. Curiosité et amusement se mêlèrent dans son esprit lorsqu'il le vit fixer le renégat avec ce qui ressemblait bien à contrariété et finalement se laisser aller à la nature terriblement instinctive des jeunes vampires. Paf... Décidément l'ancien et doux Merithyn n'était plus de ce monde... Pas mal de gens allaient devoir s'en faire une raison...

Jusque là immobile et attentif, le prince se décida néanmoins à faire un pas en avant comme pour annihiler de sa seule présence toute pensée agressive qui aurait pu germer dans l'esprit du groupe suite à la réaction du jeune vampire. Quelques secondes se passèrent avant qu'il ne daigne prêter attention aux interrogations de l'humain masqué, quelques secondes qu'il consacra à fixer Wallam dans un défi silencieux. Les sifflements de colère du dragonnet finirent pourtant pas l'en détourner et il entrouvrit légèrement ses lèvres pour laisser entrevoir ses canines en un rictus terrifiant et facilement identifiable. Que le dragonnet continue ses menaces, et il trouverait à qui parler...

Enfin et comme à contrecoeur il se décida à répondre à l'humain :

« Je ne me laisse pas conduire par la volonté d'un autre. Voyageur ou pas.  Je suis ici parce que j'ai appris qu'un ennemi s'y cachait et que sa mort mettrait un terme aux actions de Néant. »

Y compris son projet de faire disparaître un monde qu'il avait bien l'intention de soumettre. Sans compter le fait que Vraorg était apparemment un ennemi très puissant et qu'il représentait donc une terrible menace. Il fallait l'éliminer pendant que c'était possible, avant qu'il ne se libère et ne gagne en force. L'ancestral tourna ensuite un regard ennuyé vers la Prêcheur gisant au sol et grogna :

« Il vit. Mais il n'ira plus nul part... Mieux vaut le laisser ici. »

L'aurait-il pu qu'il aurait autorisé Merithyn à s'en nourrir, permettant au moins à cet Aldakin de malheur de se rendre un minimum utile. Mais il craignait toujours que son sang ne soit dangereux, et plus encore maintenant qu'il avait fusionné avec la pierre... Le mieux était de l'abandonner, il occuperait les créatures qui ne manqueraient pas de revenir et seraient attirés par son sang. Si elles s'en rendaient malades et bien ce ne serait que mieux ! Mais il semblait bien que ce plan génial devait se trouver un peu contrarié par la suite... Un halo bleuté apparu en effet soudainement autour du Prêcheur et gagna rapidement en intensité jusqu'à devenir presque palpable, provoquant quelques mouvements surprit au sein du groupe. Qu'est-ce que c'était encore que ça ? La magie de l'ancestral s'élança aussitôt pour analyser cette source étrange de magie et dérapa sur la surface plane sans même l'éraflé. Contrarié, il émit simplement :

« Ruddy... »

Il aurait reconnu ses effluves magiques entre mille... Quelques soient ses raisons, le Voyageur ne voulait pas voir Aldakin se faire dévorer. Soit... Chercher à combattre son sort de protection aurait de toutes façons été particulièrement inutile. Sans doute n'était pas très loin... Allait-il les rejoindre ? C'était une possibilité... C'est donc conscient de cette dangereuse présence que l'ancestral reporta son attention sur Wallam, notant au passage l'éclat effrayé de son regard. Voilà qui était étonnant... Kylian n'avait jamais montré la moindre peur en sa présence... Y avait-il autre chose qui le contrariait ? Lorenz l'en aurait bien guérit en mettant fin à son existence dès à présent mais le Tarenth risquait de s'y opposer. Et puis l'humain avait raison... Ils constituaient des cibles faciles à cet endroit. Il fallait partir, en espérant que le groupe saurait s'orienter. Peu désireux de leur faire comprendre à quel point son propre petit groupe s'était trouvé égaré, il se fit ironique :

« Après vous... »

Ils marchèrent alors, s'étonnant de ne plus rencontrer aucune créature. Les torches qui éclairaient puissamment leur avancée n'y étaient sans doute pas pour rien... La température quand à elle augmentait de plus en plus rapidement pour la plus grande joie du serpent qui sifflait en lui. Quelque soit leur méthode, les nouveaux arrivants savaient s'orienter ici et ce ne fut que lorsque la température devint parfaitement insoutenable qu'ils comprirent qu'ils venaient de trouver la sortie. La prophétie disait quelque chose à ce sujet... Capes écarlates ou protections élémentaires étaient nécessaires pour survivre à la suite. Lorenz ne s'inquiétait évidemment pas pour lui et moins encore pour tous les autres mais son regard soucieux vint tout de même se poser sur le jeune vampire qui marchait à ses côtés. Il ne semblait pas gêné par la chaleur... Lorenz caressa quelques secondes l'idée d'étendre les pouvoirs de son totem jusqu'à lui pour l'envelopper dans une bulle protectrice mais la suite lui prouva que c'était inutile. Baptistrel ou pas, Merithyn avait apparemment conservé quelques relations privilégiées avec l'élément feu... Tant mieux.

Il revint à ce qui s'étendait devant lui et se figea au même titre que tous les autres, tout simplement éberlué par cette vision. Une rivière souterraine serpentait à cet endroit, mais quelle rivière ! Son fort courant était d'autant plus impressionnant qu'il n'était constitué que de flammes et de lave bouillonnante. Dans un bouillonnement terrible, la matière visqueuse descendait jusqu'à une cascade de quelques mètres pour continuer ainsi son chemin vers on ne savait où... Presque aucune trace de magie ici, simplement la nature dans toute sa splendeur terrifiante et cette unique note de puissance supérieure que flaira l'ancestral sans mal :

« Ici... Des barques... »

Elles étaient faites d'énergie pure mais n'en demeuraient pas moins fragiles à l'oeil. Il allait falloir beaucoup de courage pour oser s'y asseoir et chevaucher cette brûlante rivière... Malgré tout le contrôle qu'il avait sur cet élément, Lorenz lui-même se sentait presque écrasé par la température insupportable qui régnait ici et par l'aura majestueuse qui imprégnait cet endroit. Une chose était certaine, si l'un d'entre eux tombait là dedans aucune affinité ni aucune cape ne les sauverait... Ils allaient devoir s'accrocher sérieusement... C'est donc avec une lenteur précautionneuse que chacun alla s'installer sans trop d'enthousiasme, trois par trois si on omettait le dragonnet qui ne pesait pas grand chose. La vampiresse, le traître humain et le renégat vampire empruntèrent une même barque tandis que Lorenz, Merithyn et l'homme masqué grimpaient dans une autre. Pas de rames en vue... Les bateaux s'ébranlèrent d'eux même et commencèrent à dériver et à tourner sur eux même dans le courant. Bon d'accord... Là ils avaient tous un gros problème....

« Il faut les maîtriser ! »

Son avertissement avait claqué avec force mais ne pouvait être suivit d'effet. Comment étaient-ils sensés conduire ces embarcations alors qu'ils n'avaient aucun outil à leur disposition ? Les deux frêles esquifs tanguèrent dangereusement, tout prêts à chavirer et continuèrent de tourner sur eux même comme deux folles toupies lancées à toute vitesse. Un sort de l'ancestral lancé à tout hasard n'eut pas le moindre effet sur leur situation et chacun ne pu que s'accrocher avec terreur aux bords de sa barque en attendant le douloureux plongeon qui devenait inévitable...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 6 Avr 2015 - 17:44

L'ennui avec les décrépits, c'est qu'à partir du moment où l'un d'eux vous avait repéré, vous aviez toutes les chances d'en voir d'autres surgir pour se joindre au festin. Festin d'autant plus alléchant que le petit groupe d'explorateurs des profondeurs n'en finissait plus de croître à mesure que les divers itinéraires empruntés par les non moins diverses troupes d'aventuriers se mêlaient et s'unissaient les uns aux autres. Et ce qui devait arriver arriva : le son caractéristique d'un combat - ou plutôt d'un carnage - se fit bientôt entendre dans les sombres couloirs qu'arpentait la troupe des marcheurs. Si l'un d'entre eux envisagea la possibilité de reculer, aucun ne se risqua pour autant à en faire mention et tous optèrent rapidement pour un plan d'action un peu plus ... musclé. Selon l'affinité de chacun, dagues, arcs ou épées quittèrent bientôt leurs fourreaux respectifs et le combat s'engagea sitôt que le signal convenu fut donné. Fidèles à la réputation qui leur avait valu d'alimenter quantité de récits légendaires parmi le peuple vampirique, les décrépits opposèrent une farouche férocité à la détermination des marcheurs, mais les flèches, lames et flammes de ces derniers parvinrent à repousser les assaillants, non sans quelque dommage cependant. L'intensité du combat commençait à peine à retomber lorsqu'un glapissement se fit entendre dans le dos l'archer vampirique. Craignant pour Cynoë, donc pour Esmelda, Kylian risqua un rapide coup d'oeil derrière lui, là où la princesse s'était installée pour couvrir les combattants à l'aide de sa magie, mais la place qu'occupait la jeune femme quelques instants auparavant encore était désormais vide.

« Esmelda ? »

Où donc était-elle passée ? Pas un instant le vampire n'envisagea la possibilité qu'elle ait pu prendre la fuite, que du contraire d'ailleurs, puisqu'il craignit plutôt qu'elle se fut lancée dans l'une des audacieuses manœuvres dont elle avait le secret. Il n'eut cependant guère l'occasion de s'en assurer puisqu'un décrépit particulièrement tenace semblait avoir remarqué la brève seconde d'inattention du vampire et en profita pour bondir dans sa direction. Du coin de l'oeil, Kylian eut tout juste le temps d'apercevoir la sombre silhouette qui fondit sur lui avant qu'un impact particulièrement violent ne vienne lui fracasser la tempe. Eut-il été humain que le contenu de sa boîte crânienne eut probablement recouvert la paroi rocheuse du couloir, et de fait, le vampire ne dut sa survie qu'à l'extraordinaire résistance des créatures auxquelles il était apparenté. Néanmoins proprement assommé par la violence du coup, le renégat s'effondra à genoux et bascula lentement vers le sol rocheux, non sans que son regard ne s'accrocha jusqu'à la dernière seconde à l'endroit où aurait dû se trouver la princesse. Un liquide sombre et poisseux qu'il identifia sans mal comme son propre sang s'écoulait abondamment de la blessure, le décrépit qui l'avait agressé ne tarderait probablement pas à lui porter le coup de grâce, mais la seule question qui lui préoccupait l'esprit était de savoir pourquoi Esmelda n'était plus à l'endroit où il l'avait laissée. Avait-elle été blessée elle aussi ? Pire peut-être ? Non, il se refusait de l'envisager. Et en fait, il se refusait à se laisser mourir sans s'être assuré de ce qu'il était advenu d'elle. Avec l'énergie du désespoir, Kylian referma ses doigts sur le pommeau de son épée de dragonnier et la tira violemment de son fourreau, laissant l'enchantement de la lame damnée puiser dans son énergie vitale tandis qu'il transperçait le décrépit qui prétendait l'arracher au monde des vivants, ou du moins, au monde des presque-vivants.

LA bête s'écroula en gargouillant un ultime râle d'agonie, mais un nouveau jappement paniqué se fit entendre et attira l'attention du renégat vampirique sur la petite créature d'écailles qui venait de surgir d'entre les rochers, elle aussi totalement désemparée par l'absence de la princesse.

« Cynoë... Où est Esmelda ? »

Le regard que leva sur lui le petit dragonnet face à cette terrible question fut sans conteste une plus éloquente réponse que n'auraient pu l'être tous les discours ou toutes les pensées du monde. A l'instar du vampire, l'écailleux n'avait pas la moindre idée de l'endroit où se trouvait désormais la jeune femme. Il était lié à elle par son âme, plus profondément encore que lui ne l'était à Skade, et il ne savait absolument pas ce qu'il était advenu de sa liée, comme si celle-ci s'était évaporée dans l'air. Maigre consolation : le dragonnet vivait encore, donc il en allait de même pour la jeune femme. Ainsi indirectement relié par la peur qu'ils éprouvaient tous deux, dragonnet et dragonnier s'allièrent, le premier venant se jucher sur l'épaule du second tandis que ce dernier s'efforçait de le rassurer autant que faire se pouvait.

« Nous allons la retrouver, ne t'inquiète pas. »

Et il la retrouverait, ce même s'il devait s'agir de la dernière chose qu'il ferait en ce monde. Un Esprit lui-même n'eut pu le convaincre de rebrousser chemin, et de fait, Kylian refusa catégoriquement la possibilité qui lui fut offerte de rester en arrière avec ceux qui avaient été blessés pendant l'affrontement. Aussi maigres soient-ils, les soins que lui prodigua l'homme masqué feraient l'affaire, alors aussi longtemps qu'il serait en mesure de marcher, voire de ramper, le vampire n'abandonnerait pas la princesse à il ne savait quel destin.

Cette question réglée, ce qui restait du groupe reprit sa route vers les profondeurs. Kylian avançait péniblement, l'esprit encore sous le choc du coup que son crâne avait encaissé, et peinait par moment à conserver un semblant d'équilibre. Chacun de ses propres pas résonnait sinistrement entre ses oreilles, éveillant une lancinante migraine qui n'en rendit sa progression que plus difficile encore. Au bout d'un temps qu'il n'était plus en mesure d'évaluer, Verith décida de repartir pour répondre à Dracos savait quel caprice venu lui traverser l'esprit, non sans toutefois allumer une série de torches qui furent une précieuse source de lumière dans les couloirs de ce qui semblait bien être un labyrinthe, vraisemblablement celui que mentionnait la prophétie. Régulièrement, Kylian voyait ses propres pas le trahir et le pousser vers un mur contre lequel il se reposait quelques instants, juste quelques instants, avant que le dragonnet sur son épaule ne se charge de lui rappeler la raison pour laquelle il devait continuer d'avancer. Peu lui importait Vraorg à présent, le vampire voulait plus que toute autre chose retrouver la princesse.

La pression des griffes du dragonnet sur son épaule se resserra, attirant un grognement douloureux de la part du renégat dont l'esprit peinait de plus en plus à s'accrocher à ce que l'on nomme l'état conscient tandis que les sons d'un nouveau combat lui parvenaient difficilement. Encore les décrépits ? Non, bien pire que cela en vérité, mais la lumière des torches sembla une arme bien plus efficace que l'acier des épées et les monstrueuses créatures qui se débattaient dans l'obscurité abandonnèrent leurs proies au petit groupe des marcheurs. Et quelles proies ! Plissant les yeux sous l'effort que lui demandait sa vision troublée par la migraine, Kylian distingua deux silhouettes familières, dangereusement familières pourrait-on préciser, et l'une d'elle en particulier s'approcha dans sa direction. Etait-ce un délire de son esprit tourmenté ? Il reconnaissait les traits du visage, mais sa pâleur autant que son odeur ne correspondaient pas vraiment à ce qu'il connaissait, de même que la cruelle absence de tout battement cardiaque, et ce sans même évoquer le regard que portait sur lui...

« Merith... ? »

... yn, oui, ou du moins une nouvelle version de celui-ci, un peu plus ... frappante ... que la précédente, à l'instar du coup qui vint percuter de plein fouet le visage du vampire déjà salement diminué. Sa chute s'interrompit cette fois dans les bras de l'homme au masque, encore lui, et Kylian profita de ce soutien bienvenu pour secouer la tête. Merithyn ? Vampire ? Ces deux mots ne s'associaient que difficilement dans l'esprit du renégat, et pourtant, le goût du sang qui s'échappait de sa lèvre inférieure blessée par l'impact ne laissait guère de doute quant à la nouvelle nature de l'ancien baptistrel. Ce qui fut moins surprenant, ce fut la présence de Wintel aux côtés du premier, et à mesure que le regard du renégat alternait de l'un à l'autre des nouveaux arrivants, le lien se fit naturellement. Formidable, il ne manquait vraiment plus que cela mais finalement, était-ce vraiment une conclusion si surprenante ? Peut-être pas. Réprimant un grognement contrarié, Kylian frotta le sang qui s'écoulait sur son menton avant de lever les yeux vers l'aîné des deux ancestraux :

« Laisse le tranquille, Wintel, tu en as déjà assez fait. »

En pleine possession de ses moyens, le renégat n'était déjà pas vraiment en mesure de s'opposer au prince autoproclamé, autant dire qu'à demi-inconscient, il ne méritait pas même le titre d'insecte face à son plus mortel adversaire mais il ne s'arrêtait pas à ce genre de considération. Par chance, l'humain masqué détourna l'attention des deux ennemis et mit en évidence le but commun que poursuivaient les différents protagonistes de cette épopée de plus en plus invraisemblable. Ils avaient déjà été obligé de se tolérer - il aurait été présomptueux de parler d'alliance - pour combattre les alayiens, et ils le devraient une fois encore pour combattre ce Vraorg ? Apparemment oui, mais encore fallait-il pour cela qu'ils soient en mesure de le trouver.

Complété de deux nouveaux marcheurs, le groupe reprit donc sa route une fois encore, serpentant dans les couloirs du labyrinthe sous la protectrice lueur de leurs torches, jusqu'à ce que la galerie qu'ils empruntaient débouche finalement sur une caverne plus vaste. Les torches devinrent inutiles, et pour cause, ce nouveau lieu était éclairé par rien moins qu'une rivière de roche en fusion qui traversait la grotte de part en part. L'intérêt des capes écarlates prenait tout son sens à présent, tant la température étouffante qui régnait ici était démesurée : même au travers de la cape et de son armure en os de dragon, le vampire parvenait encore à ressentir l'intense chaleur de l'air qui l'entourait. D'un regard, il s'assura que Cynoë n'en souffrait pas et se permit même un sourire en constatant que le petit dragonnet semblait parfaitement à l'aise dans cet environnement flamboyant.

Lorenz fut le premier à remarquer et désigner les barques qui, semblait-il, devaient leur permettre d'atteindre un rivage pratiquable où accoster et reprendre le fil de leur périple. La perspective d'embarquer pour une croisière même brève sur un torrent de lave incandescente n'était pas la plus rassurante qui fut, mais aucun de ceux qui étaient arrivés jusqu'ici n'eut voulu abandonner maintenant et le groupe se scinda pour se répartir les places disponibles à bord des embarcations. Un dragon pouvait-il survivre à une baignade de ce genre ? Bonne question, mais Kylian n'avait pas précisément l'intention d'en découvrir la réponse aujourd'hui et prit soin d'installer son petit protégé à écailles dans le creux de son bras pour ne pas risquer le voir piquer une tête, volontairement ou non.

Toutefois, une fois la rive abandonnée, il apparut rapidement que manoeuvrer une barque sur une rivière de feu n'était pas précisément aussi simple qu'ils avaient pu l'espérer, les deux embarcations dérivant sans le moindre contrôle vers une cascade qui ne laissait présager qu'un funeste destin aux occupants. Et plus chacun essayait tout et n'importe quoi pour diriger leurs frêles esquifs, plus la situation se dégradait, plus l'embarcation menaçait chavirer, plus l'espoir s'amoindrissait... Le visage de la princesse se dessina brièvement dans l'esprit du renégat vampirique, ravivant sa volonté et décuplant la force de sa détermination. Il ne pouvait pas l'abandonner, il devait parvenir à traverser cette fichue rivière, il le voulait plus que... plus que tout... Et il lui sembla que la barque se montrait subtilement réceptive à cette idée, comme si l'influence du désir profond du vampire avait eu le pouvoir d'en attirer la proue dans la direction qu'il désirait atteindre. Mais ce bref tremblement fut rapidement ébranlé par la vampire et l'humain qui avaient embarqué avec lui, comme si ... comme si leurs propres pensées attiraient la barque dans une autre direction. Se pouvait-il que ... ?

« Attendez ! Attendez ! Je pense que ... »

D'une main, le vampire attrapa l'avant-bras de Gorder tandis qu'il venait refermer les doigts de son autre main sur le bras de la mystérieuse vampire qui les avait aidé lors de l'évasion de Korentin, interpellant leur attention.

« Arrêtez, vous allez nous faire tuer ! Faites ce que je vous dis, ou par le Dracos je vous promets que je vous balance par dessus bord... »

Et une fois n'était pas coutume, sa promesse n'avait rien d'une vaine menace : il n'avait pas le temps de faire dans la demi-mesure et n'avait certainement pas l'intention de périr avant d'avoir découvert ce qu'il était advenu de sa princesse.

« Vous voyez ce gros rocher, sur l'autre rive, juste là ? Concentrez vous dessus, tous les deux, persuadez vous que c'est là-bas que vous voulez aller. Et toi aussi Cynoë ! Là-bas et pas ailleurs, compris ? Encore un effort, on y est presque... »

Presque oui, déjà la rotation de leur barque ralentissait et la pointe de l'embarcation semblait finalement se stabiliser dans la direction qu'avait indiquée le vampire.

« C'est bien cela, ces barques se contrôlent par l'esprit, il faut que nous soyons tous concentrés sur un même endroit pour parvenir à la diriger. Continuez ! »

Son regard bascula brièvement en direction de l'autre embarcation, celle qu'avaient empruntés les deux vampires et l'homme au masque, celle-là même qui continuait de s'éloigner et menaçait de plus en plus sérieusement de basculer dans les remous de la lave en ébullition, emportant avec elle ses occupants, emportant avec elle l'un des pires monstres qu'Armanda eut jamais connu et son nouvel allié. C'eut été mentir de dire que l'idée de les abandonner à leur sort ne l'effleura pas, mais outre le fait que le Voyageur avait clairement mentionné que tout un chacun pouvait être l'un des élus, quelque chose en lui se refusait à les abandonner à leur sort. Non seulement, il avait une dette envers l'homme au masque et se refusait à le condamner en même temps que les deux ancestraux, mais plus encore, il ne voulait pas du poids d'un tel acte sur la conscience. Il avait perpétré bien assez d'horreurs tandis qu'il était sous l'influence du diamant de pureté, aussi, lorsque son regard croisa celui des occupants de l'esquif désemparé, Kylian leva la main pour esquisser le geste de se toucher la tempe du bout des doigts. Le message était dès lors on ne peut plus clair : utilisez votre tête, utilisez votre esprit.


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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 6 Avr 2015 - 20:31

Alford rétorqua au regard mauvais de Veren par un équivalent de regard mauvais que seul un mercenaire de profession pouvait faire. Celui de l'homme qu'on ne devait pas énerver, bon il n'y avait aucune intention mauvaises dans ses menaces immédiates, mais il était clair qu'ici c'est lui qui menait le groupe pour l'instant, et il ne laisserait sûrement pas le monde périr parce qu'une vampiresse faisait sa crise de nerf. Enfin dans tout les cas cette dernière sembla se calmer heureusement, et visiblement les soupçons d'Alford semblaient être fondés car Veren leurs demanda de ralentir, ce qu'ils firent donc, mais en continuant à avancer, mais avec prudence pour éviter un éventuel problème...

Et ils finirent par tomber… Par tomber… Sur… Comment dire… Alford ne croyait pas ce qu'il était en train de voir… Que ce soit Aldakkin du Néant gisant dans son propre sang, que ce soit Lorenz le prince noir, et surtout Merithyn son ami qui semblait bizarrement accoutré, et … Alford ne trouvait pas de mot pour décrire la surprise qui le laissa sans mot en voyant ce dernier… Mais visiblement il ne pouvait pas vraiment se permettre de s'attarder trop longtemps à détailler l'elfe qui était dans une tenue militaire car non loin de lui des créatures ignobles, et agressives rôdaient.

Et il fut d'ailleurs très éloquent dans le geste un poil sec qu'il fit à Veren lorsque celle-ci proposa que l'on fasse demi tour, une façon de montrer vivement, et clairement sa réprobation, et sa dérision devant la proposition de la vampire. Lui abandonner Merithyn ! Jamais, et puis surtout c'était par là qu'il fallait aller bon sang ! Faire demi tour serait le meilleur moyen de se perdre dans le labyrinthe. La façon le plus stupide d'échouer la quête des marcheurs! Il fallait affronter, et faire face! Vaille que vaille.

Et d'ailleurs Merithyn était en train de tuer ? pensa t-il en voyant ce dernier se battre. Alford secoua le tête à cette vision, et dégaina son épée de lumière avec ses compagnons pour aller s'occuper des créatures à crochet. Et il s’élança donc épée en main pour voir les créatures s'enfuir peu après que quelques-unes d'entre-elle aient été tués. Alford sans chercher à comprendre rengaina donc son épée de lumière puis fixa les deux vampires qu'ils venaient de sauver.

Il attarda un instant son regard sur le prince qui était dérangeant à se lécher les canines en le regardant, mais c'est surtout Merithyn qu'il fixait. Il était si différent, Alford n'en revenait vraiment pas, il avait du mal à clarifier la situation, son esprit lui disait un instant que ça ne pouvait pas être son ami, que c'était quelqu'un qui lui ressemblait, puis les pièces du puzzle s'assemblèrent petit à petit, et ce qu'il resta au mercenaire c'était une certaine hébétude, et un sentiment de vide étrange… Qui se renforça en voyant l'elfe frapper Kylian, il avait bien changé depuis le temps. A quel point ? Alford le saurait bien plus tard … Lorsque toute cette histoire serait finit il mettrait un point d'honneur à tirer au clair cette histoire. Cela on pouvait en être.

« Oui... » Parvint-il à marmonner hésitant à la question de Merithyn. Ouai il vaudrait peut-être mieux qu'il ne parle pas, il était bien trop choqué pour dire quoi que ce soit d'intelligible pour l'instant malheureusement. Quoique en y réfléchissant bien il était dans un état moins intense que le jeune dragonnet non loin, Alford sur cette pensée arriva enfin à détourner son regard de Merithyn, il y avait pire. Il réglerait cela plus tard, tout d'abord il fallait mettre fin au règne de Vraorg une bonne fois pour toute, c'est sur cette pensée que le mercenaire reprit à vue d’œil sa détermination.

Enfin dans tout les cas le prince noir, et Merithyn étaient là pour de bonnes raisons, Alford sourit de détermination en entendant cela, il était content d'avoir de tels alliés, pour le coup Vraorg avait à s'en faire. Et certainement qu'Alford malgré sa surprise devait sans doute être l'un des seuls à apprécier pleinement la présence des deux nouveaux membres de leurs groupes de fortune, et il s'en fichait de ce que pensait Kylian sans doute des deux autres au vu du coup de poing qu'il venait de se recevoir en plein trogne, pour lui Armanda passait avant tout.

D'ailleurs Alford lança ensuite un regard vers Aldakkin, le pauvre homme allait être abandonner là, le mercenaire devait sans doute être le seul à penser qu'un homme comme Aldakkin ne méritait aucunement ce genre de mort, et il était soulagé d'ailleurs de voir, et d'entendre, et de deviner des propos sortant de la bouche du prince noir que Ruddy s'était chargé de sauver la vie du prêcheur. Mais cela il le garda bien pour lui, sa grande clémence, et empathie ne serait pas forcément bien perçue par tout le monde ici.

Dans tout les cas il n'était pas mécontent que tout le monde soit enfin arrivé à un accord grâce à l'aide de Tidus. Ils avancèrent ensuite à nouveau dans le labyrinthe, pour tomber visiblement dans un endroit où la température montait de plus en plus, Gorder au fur, et à mesure de l'avancée reconnut la partie de la prophétie qui mentionnait tout ceci, il avait heureusement sur lui une belle cape élémentaire, et une armure en os de dragon, la chaleur, et le feu ne seraient pas un danger pour lui. Et au moins pour le coup il savait qu'ils se rapprochaient peu à peu de leurs buts.

Et cela fut démontré clairement lorsqu'ils arrivèrent devant le fameux fleuve de lave. Alford malgré lui avala sa salive en voyant cela, mais resta parfaitement déterminé, lorsque le prince noir montra les barques non loin, des barques faîtes d'énergie pure visiblement, et aussi fragiles à première vue. Alford prit sa témérité en main, et s'avança en premier vers sa barque où il devait s’asseoir avec Veren, Cynoe, et Kylian. Il restait qu'il faisait vraiment chaud ici, même lui avec sa cape, et son armure en os avait l'impression d'étouffé légèrement sous le coup de la température.

Sans prévenir lorsqu'ils furent installés les barques avancèrent d'elles-mêmes. Et tournoyèrent de manière incontrôlable, Alford ferma les yeux en s'accrochant à la sienne, avant de les rouvrir dans un ultime sursaut de détermination ? Les maîtriser ! Mais bien entendu qu'il fallait maîtriser ces barques, ils n'étaient pas ici pour échouer après tout ce chemin parcouru quand même! Ils devaient aller à droite, non à gauche; ou tout droit ! Mais comment, comment faire ? Alford n'en savait rien, mais son esprit ne cessait pas d'essayer de trouver, et la réflexion dans une situation de panique était absolument la chose la plus anarchique sur terre bien évidement.

Attendez ? Pensa soudainement Alford en entendant Kylian parler, et en sentant celui-ci le prendre par le bras avant de lui ordonner d'arrêter, et de faire ce qu'il exigeait. Avec quelques menaces absolument pas nécessaire, après tout tout le monde savait ici que si on faisait mal les choses on finirait au fond des profondeurs de la terre, ou consumé par la lave.

« Ok. » Dit avec un ton préoccupé Alford à la demande de Kylian qui leurs expliqua de se concentrer sur le gros rocher sur l'autre rive en pensant que c'est là où il voulez aller. Alford fit donc ainsi, forçant sur son esprit pour ne penser qu'a cela ce qui le fatiguait presque au vu de la violence qu'il mettait dans son envie d'aller là-bas. Ces barques se dirigeaient donc par l'esprit. Alford content de voir cela s'appliqua donc à aider Kylian, et les autres occupants de la barque à diriger celle-ci à bon port par la force de leurs esprits. Pour sûr ce n'était pas un moyen de locomotion des plus habituels...

Et visiblement c'était efficace car les deux embarcations se calmèrent, et descendirent le courant plus calmement pour finalement plutôt bien se dérouler. Une cascade de franchit, et tout s'accélère ! Un obstacle contourné de peu, pour le coup les sensations fortes étaient là, mais au final le voyage sur le fleuve de lave s'acheva, et les aventuriers arrivèrent à bon port sur une rive.

Alford sortit donc calmement de la barque, un peu secoué avant de dire sans savoir pourquoi, mais à voix basse heureusement.

« Bon sang c'était génial ... » Pour le coup il avait adoré ce petit voyage en barques, à croire qu'il aimait se faire peur comme ça… mais il comprenait que tout le monde n'apprécierait pas autant que lui tout ceci. Autant ne pas donc hurler que c'était génial, sinon il risquait d'en énerver certains.

Enfin tout ceci passé les marcheurs arrivèrent dans un caverne remplie de vapeur, et franchement très humide. On s'avança un peu, étonné de tout ceci avant de se rendre compte que la température baisse particulièrement vite par ici, pour le coup Alford n'aima pas ce brusque changement de température, mais il fit avec, il aurait vraiment du acheter une cape qui immunisait contre le froid, mais il n'y avait pas pensé malheureusement… Visiblement la température chutait de dix degrés tout les quelques pas, on pouvait facilement le sentir, il n'y avait aucune chance que tout ceci soit naturel, c'était sans aucun doute de la magie, une puissante magie ! Les murs étaient gelés au bout d'un certain moment, Alford commençait à sentir qu'il faisait plus que froid, c'était glacial tout simplement, il manquait d'oxygène, sa respiration se faisant plus rapide, et vraiment le froid qui régnait ici n'était pas supportable pour les hommes, mais vaille que vaille le mercenaire continua à avancer comme la joyeuse troupe qui visiblement n'appréciait pas du tout le froid elle aussi…

Et au final ils tombèrent bien vite sur la source apparente de tout ce froid… Une gemmes blanches aux reflets bleutés, elle était sphérique, posé sur un piédestal, et belle… Si belle que personne n'arriva à en détacher le regard. Et au final tout le monde se mit à progressivement s'approcher de la gemme, pas à pas… Tout le monde ressentait le désir fulgurant de la toucher.

« N'y touche pas. Cette chose glace tout ce qui l'approche. » Une voix résonna dans le crâne d'Alford, ce dernier fut libéré immédiatement de l'envoûtement généré par cette gemme… Vraorg…. Celui-ci l'avait prévenu, et venait de lui sauver la vie à l'instant. Pourquoi ? Il n'en savait rien, mais le dragon blanc l'avait prévenu du danger mortel que représentait cette sphère… Il fallait agir vite pour sauver les autres, ne réfléchissant pas à pourquoi Vraorg l'avait sauvé, et avec lui les marcheurs Alford se porta au secours de ces derniers. Sans doute qu'un choc pourrait les secouer assez pour qu'ils soient désenvoûtés, au pire il devrait les assommer...

Saemon, et Veren étaient non loin de la gemme, tout proche, trop proche pour qu'il puisse les bousculer avant qu'il ne soit trop tard, Alford fit donc un mouvement d'une main vers chacun d'entre-eux. Il lança une boule de glace sur Veren, et usa de son anneau bélier sur Saemon. Le mercenaire plongea ensuite se main droite dans sa sacoche, et en sortit les graine des ombres qu'il y gardait depuis un moment avant d'avaler immédiatement celle-ci.

Il sentait un tel sentiment de puissance le parcourir… Ses muscles se bandaient pour lui offrir une force tout simplement surhumaine, devant ce fait-ci Alford fonça vers le prince noir qui était non loin de lui… Juste devant en faîte.

« Veuillez m'excuser, mais je fais ça pour vôtre bien, sans rancune. » Dit-il en poussant immédiatement le prince noir par derrière, le force vampirique que lui donnait la graine des ombres, et son armure en écaille de dragon lui permirent de faire facilement tomber le souverain vampirique par terre, bon Alford n'avait pas poussé trop fort pour ne pas lui faire plus de mal que de nécessaire, mais assez pour que l'autre tombe par terre. Et soit secoué...

Il ne restait donc plus que Merithyn, Kylian, et Cynoe. Alford fonça donc sur Merithyn qui était tout près de la sphère, il l'attrapa avec fermeté, le retourna, et le secoua pour lui faire reprendre ses esprits. « Bon sang reviens à toi Meri ! » Dit-il ferme, et décidé, voyant que c'était a peu près efficace, et ayant remarqué assez vite par la suite qu'il avait serré le vampire dans ses bras pendant quelques légères secondes non nécessaires après le processus de secousse libéra doucement ce dernier en rougissant un poil, et le mercenaire alla donc s'occuper ensuite avec Cynoe, et Kylian. Pour le premier Alford qui ne pouvait pas user de moyen physique pour ne pas risquer de blesser le dragon usa de son anneau de lumière pour aveugler ce dernier, puis ce fut au tour de Kylian… Le clou du spectacle!

Alford au passage fit un petit sourire légèrement revanchard, et se campa face au vampire, il attrapa l'épaule droite de celui-ci de la main gauche pour le tirer à lui, Gorder prit au passage de l'élan, et lui fila l'équivalent de l'uppercut du siècle ! Littéralement Alford n'avait jamais cogné quelqu'un aussi fort de toute sa vie, il n'avait pas frappé trop fort pour ne pas tuer Kylian à cause de la force donné par la graîne, mais assez pour qu'il le sente bien passer. Après tout Alford avait juré de lui en filer une un jour ! Il n'avait fait que tenir sa promesse comme il le précisa calmement en se craquant les doigts juste après.

« Je vous avais dit que je vous donnerai une droite un jour Kylian, eh bien c'est chose faîte !  On va dire que c'est sans rancune maintenant. » Surtout qu'ils venaient de tous leurs sauver la vie. Bon après il avait cogné Kylian bien plus fort que les autres, mais bon ça c'était juste une petite affaire personelle qui venait d'être réglée à l'instant, et le vampire n'avait pas à lui en vouloir car Alford aurait bien pu aussi le laisser toucher la sphère pour le laisser crever de froid si ça lui avait chanté ! Donc Kylian ne pouvait moralement rien dire, Gorder venait de lui sauver la vie tout simplement.

Il annonça ensuite aux autres qui avaient repris leurs esprits. « Cette sphère gèle tout ce qu'elle touche ! Si vous l'aviez touché vous seriez mort. Nous ne devons pas entrer en contact avec cette chose, à aucun prix. » Acheva t-il décidé, si on lui demandait pourquoi il était le seul qui n'avait pas encouru l'emprise du charme il sortirait sans doute une excuse bateau du genre « j'ai manqué de trébucher en avançant vers cette chose, ce qui m'a remit les esprits à l'endroit ». L'excuse idéale en somme…

Bon du coup il fallait maintenant décider en vitesse de la marche à suivre avant de finir en glaçon sur patte...

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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeMer 8 Avr 2015 - 22:08

Spoiler:


Ils n'étaient pas sortis d'affaire, il n'avait pas vraiment besoin de plus que de voir le petit groupe rejoint par Lorenz Wintel pour imaginer le pire. A côté Vraorg devait être certainement moins dangereux que ce vampire là qui avait pris le pouvoir par la force et inspiré la terreur aux plus hésitants pour qu'ils le suivent. Les autres avaient été impitoyablement chassés et malheureusement pour elle, elle était dans une catégorie qui lui était inconnue donc... Forcément un renégat. Voilà qui ne s'annonçait pas bien ! Et ce n'était certainement pas le moment d'en rajouter un supplément, ainsi qu'à le renégat se pris une vilaine mandale de la part du Merithyn nouveau-né, cette dernière ne réagit absolument pas ! Finalement il était utile ! Il attirait l'attention de Lorenz Wintel bien loin d'elle malgré le regard qu'il lui avait jeté et dont il ne valait mieux pas comprendre la définition. Ou plutôt valait-il mieux le faire pour savoir qu'il vaudrait mieux qu'elle devienne très douée pour la fuite, encore plus qu'elle ne l'était maintenant ! Heureusement, elle n'eut pas besoin de mettre ce genre de talent à l'épreuve car pour le moment le prince noir était enclin à ne pas tous les tuer !

La progression se fit dans "le plus grand calme" malgré une chaleur de plus en plus étouffante pour ceux qui avaient besoin de respirer, puis de plus en plus importante au point que les autres étaient maintenant obligés de se protéger dans leurs capes écarlates qui les protégeait tant bien que mal du "feu" ambiant qui menait vers... Une rivière de lave ! Rivière qu'il fallait traverser bien entendu et ce à l'aide de coquilles de noix sans rames. Coquilles de noix qui ne mirent pas bien longtemps à devenir folle jusqu'à l'idée salvatrices du rebelle dont elle partageait la barque ! Pauvre autre humain qui se retrouvait entre deux vampires ! Celui là il allait se faire bouffer tout cru, surtout quand on savait qui étaient le prince noir, et comment les nouveaux nés étaient affamés ! C'est un peu cette idée qui l'aida à retrouver son calme - surtout quand elle remplaça le pauvre assassin par le Gorder qui les accompagnait - et ce jusqu'à la rive ! Malgré les torrents à traverser et le risque de finir en rôtis... Ou pire encore. Le seul d'ailleurs qui sembla apprécier la balade fut Gorder lui même ! Et bien s'il avait tant aimé, qu'il y retourne et tête la première pour voir s'il aimait toujours autant ! En tout cas, elle aimerait certainement l' aider !

La progression reprit une fois tout le monde rassemblé, vers cette fois un endroit bien plus frais. Chaud - froid - chaud - froid... Les esprits étaient joueurs ! Ils voulaient que les humains attrapent tous une belle grippe pour contaminer Vraorg et ainsi le faire mourir ? Cette pensée ironique fut vite chassée par quelque chose qui accapara son esprit avec une force assez impressionnante. Elle ne pouvait en décoller le regard, comme une minette affamée regardant un nid d'oiseau et fantasmant sur ce qu'il pouvait y avoir de bon à dévorer la dedans. Elle la voulait ! La bouboule ! SA bouboule ! Elle l'aurait ! Bou... Zbaff !
Un choc vont la sortir de sa séance d'hypnose collective et aux cristaux présents sur ses vêtements on aurait pu croire à une boule de glace dont la quasi totalité de la puissance avait été absorbée par sa tenue. Gorder, il l'avait attaquée ! Bon, ok pour la bonne cause et en plus elle n'avait rien ! Mais il l'avait attaquée ! Même si ce n'était pas pire que le malheureux Kylian qui n'avait que ce qu'il méritait en passant... Oh, c'était à charge de revanche ! Même si aux vues de ce qu'ils traversaient, il ne valait mieux pas !

Un petit nuage, elle était vraiment sur un petit nuage à suivre béatement le groupe comme si de rien n'était, bercé par la chaleur et les doux échos plus du tout lugubres de cette vaste caverne, puis... Non sa vision devait lui jouer des tours... Ils étaient entourés de sortes de bulles étranges voletant autour d'eux un peu comme le ferait un champs de méduses, voletant joyeusement et avec beaucoup de grâce comme portées par un courant d'air imperceptible. Sa méfiance endormie par l'ambiance des lieux elle finit par toucher une bulle qui éclata sans sommation.

Première bubulle a écrit:

Elle ne revenait pas les mains vides, Elle ne pouvait pas être revenue les mains vides après tant de temps d'absence. Porteuse d'une grande nouvelle : Il avait été vengé. Le traitre avait été éventré sans aucune pitié de ses propres mains, le corps abandonné aux charognards et la tête plantée dans une pique à l'entrée de Gloria pour montrer à quiconque ce qui pouvait arriver à ceux qui osaient le toucher ! Personne ne le touchait ! Il était là, il attendait son retour. Un peu comme à chaque fois qu'elle s'absentait, il l'attendait sans l'attendre comme on le fait pour un animal de compagnie indépendant qui ne revient à la maison que parce c'est un endroit qu'il peut considérer ainsi.

Le premier retour à la réalité fut encombré par les pensées vers... BUBULLES ! Elle voulait encore de ces bubulles ! Après tout, pourquoi continuer vers le chemin qui descendait encore plus dans les ténèbres ? Il n'était absolument pas engageant ! Non ils étaient mieux ici avec les bubulles ! Oh, une bubulle plus grosse ! Hop ! SA BUBULLE ! Elle était bien dans SES BUBULLES ! Elle n'avait jamais été aussi bien, comme en transe.

Seconde bubulle a écrit:

Il l'attendait réellement cette fois s'approchant d'elle alors qu'elle avait repris ses petites habitudes de s'installer dans un coin sombre en attendant qu'il se décide enfin à la remarquer. Sauf que cette fois l'attente ne dure pas des heures, mais seulement quelques minutes. Il prononça des mots qui ne lui parvinrent pas aux oreilles, mais le sens toucha bien autre chose alors que le premier contact se faisait. Un simple effleurement de son visage du bout des doigts, effleurement qui se prolongea le long de son menton pour descendre le long du cou avant de s'arrêter tout aussi fuyant qu'il avait commencé. Les jours défilaient, avec ces simples petites attentions, comme si sa nature n'avait plus d'importance, comme si son statut de non-vivante était secondaire. Un simple frôlement, volontaire ou non, le simple fait qu'il ne fuit plus quand elle osait essayer de le toucher. Le simple fait de se sentir proche de quelqu'un plus que de n'importe qui d'autre.

Ce qui la mettait dans cet état ? Ce n'était rien d'autre que ce que les bubulles lui emmenaient dans sa sorte de rêve éveillé ou la réalité, ses souvenirs plus ou moins profonds et la fiction - et ses rêves les plus fous se mélangeaient.

Troisième bubulle a écrit:

Elle était dans ses bras, blottie tout contre lui, sentant sa chaleur absorbée par son corps sans pour autant cette faim, ou plutôt gourmandise, qui pouvait l'appeler comme à chaque fois. Puis cette sensation finit par disparaitre et elle finit par s'endormir dans le creux de ses bras, ce dernier lui caressant doucement la tête et les cheveux lui procurant une sensation apaisante de sécurité. Elle était bien, elle n'avait plus besoin de se méfier de tout, elle pouvait se laisser aller pour l'éternité dans cette chaleur douce, elle pouvait être faible de nouveau, se sentir faible, être faible, car elle serait irrémédiablement protégée. Elle n'aurait plus jamais besoin de se battre et pourrait vieillir auprès de lui comme n'importe quel être vivant. Car oui, elle était maintenant vivante, ce n'était plus du tout son rêve. C'était celui de celle qu'elle était avant, cette faible humaine qui était morte pour une vengeance et dont l'esprit habitait le plus profond de sa mémoire. Mais pourquoi s'en inquiéter ? Elle n'avait plus besoin d'être cette vampire, elle pouvait remiser cette force et l'oublier définitivement pour devenir celle dont elle avait toujours rêver, vivre comme elle le souhaitait loin des ennuis. Dans les bras de cet homme qui la protègerait, et non pas dans ceux de celui qui la tuerait... Celui qui la tuerait, le rêve devint cauchemar car avec ce vieil esprit qui la hantait venait évidemment le démon qui l'accompagnait ! Pourquoi était-il là ? Elle l'avait... Non elle était trop faible pour cela, trop faible... Trop... Même s'il était là pour la protéger, lui...

Le rêve était devenu cauchemar, cauchemar qui l'avait sortie comme en sursaut de cette étrange euphorie, mais au moins elle s'était sortie d'affaire et s'était arrêtée comme indécise sur la décision à prendre, encore déboussolée par ce que les "bulles" lui avaient fait subir, car après tout, pourquoi les bubulles la fuyaient maintenant ? Subir était le terme car le retour à la réalité était bien plus dur que tout, son esprit encore embrumé en réclamait encore plus pour se séparer de la tristesse ressentie une fois le rêve évaporé et surtout bien trop loin de la réalité. Non, le pire était également qu'ils allaient se perdre dans le mauvais sens et ceci pour une éternité, enfin... Jusqu'à ce que Vraorg le blanc détruise le monde. Autant dire pas trop longtemps ! Bon... Ces "bubulles" avaient comme la capacité de les faire rêver à n'en plus finir, et comme tout le monde le sait ou l'a vécu un jour - enfin les vampires ne le vivent pas, mais savent en jouer - tout joli rêve peut se transformer en affreux cauchemar duquel on ne souhaite qu'une chose : s'enfuir ! Le tout étant d'avoir le stimuli correct, et en voyant les différentes personnes... Il ne serait pas des plus facile de les analyser à ce stade. Mais rien n'empêchait d'essayer avec du basique ! Après tout, leur esprit fera le reste !

[Alford Gorder] : Neutraliser ceux qui étaient partis le plus loin, d'ailleurs il s'agirait certainement du premier à réveiller car s'enfoncer encore plus dans cette galerie n'annonçait rien de bon ! Mais qui disait premier, disait également "cobaye" pour voir ce qui pourrait fonctionner, car au point ou elle en était... Tant pis pour Gorder et tant mieux pour elle ! Évitant une bulle, elle forma elle dessina un rond en direction du sol en concentrant ce dernier en direction de Gorder. Le pauvre homme ne manqua donc pas de se faire ligoter telle une grosse saucisse, le faisant tomber lourdement au sol. Après tout pourquoi allait-elle le ménager ?

Le premier réflexe de la vampire fut de lui asséner une magnifique baffe accompagnée de son revers sur l'autre qui laisserait une jolie marque de doigts rouge sur la joue du malotru (ou comment inventer l'imprimerie) ! Bon... Il ne reprit pas ses esprits, quel gaspillage ! Mais que ça faisait du bien ! Et surtout que cela réveillait son envie d'en faire plus ! Elle ne pouvait qu'espérer que l'angoisse produite par le lien qui s'enserrait maintenant autour du corps et du front de l'homme ait l'effet escompté ! Elle n'avait pas plus de temps à perdre avec lui ! Il finirait bien par se réveiller tout seul !

"Peut-être que je ferai mieux de t'abandonner ici. Ou alors t'offrir en pâture à ton amant vampirique qu'est devenu Merithyn Shadowsong" lui glissa-t-elle à l'oreille, l'histoire de nourrir le lien d'angoisse, avant de se retourner vers les autres.

Spoiler:

[Cynoe] : Le lézard... Enfin, petit lézard... Cette sale bestiole avait quand même la taille d'un gros chat et avec ce qu'elle pourrait faire à Wallam pour tenter de le réveiller il pourrait y avoir à parier que cette dernière essaye de lui bouffer le pif avant même qu'elle n'ait réussit à réveiller l'un des deux. Non, ce n'était pas une bonne idée !
Profitant du profond rêve dans lequel était enfouis Wallam, la vampire en profita pour se saisir de la créature à écaille avec une grande douceur rentrant dans le rôle de la maitresse qui essaye de protéger son bébé bestiole avec le plus grand soin et tout l'amour du monde. Créature qui ne mit d'ailleurs pas longtemps à agripper fermement au malheureux bras qui n'en demandait pas tant, enroulant sa queue autour de ce dernier, s'y agrippant ainsi comme une moule à son rocher... Bon au moins cela lui laissa le champs libre pour emprunter à Wallam quelques unes de ses affaires, comprendre une fameuse sacoche que ce dernier avait le malheur de transporter et assez grande pour contenir quasiment toute la bestiole ou presque ! Sauf la queue et peut-être le bout de la tête ! D'un léger coup de dague, elle n'hésita pas plus longtemps à trancher la lanière, s'accroupir et vider le contenu de la sacoche au sol - sans se préoccuper réellement de ce qu'elle contenait ni pour autant briser quoi que ce soit - dans l'objectif de faire simplement un dragonnet de sacoche !

La sale bête ! Elle ne se laissait pas faire et lui faisait perdre un temps plus que précieux ! Alors qu'elle finissait ENFIN par se détacher de son bras en déroulant en dernier sa queue alors qu'elle se retrouvait confortablement installée dans la sacoche. Replier également les ailes fut une nouvelle épreuve mais une fois la fameuse sacoche fermée... Au moins elle ne risquait plus de se faire bouffer le pif !

[Kylian Wallam] : Ce vampire était la créature dont il était le plus facile d'imaginer les rêves et heureusement pour lui que la vampire avait une très bonne mémoire, ce dernier s'y étant épanché dessus lors de leur précédente rencontre alors qu'ils fuyaient en direction d'Aigue Royale après avoir fait évader Korentin Kohan. Comment oublier qu'il désirait redevenir humain pour certainement être aux côtés de son humaine Kohan ? Pourquoi pas lui faire des enfants pendant qu'il y était non ? Quand l'on savait dans quel état les bulles l'avait mise elle, alors pour le pauvre Wallam.... Le retour à la réalité allait être dur ! Peut-être cela allait-il lui servir de leçon et lui permettre de se satisfaire de ce qu'il avait déjà avant de le perdre pour de bon ?
D'ailleurs, il n'était pas bien loin de le perdre ! Lui susurrer ces bonnes pensées à l'oreille devraient l'aider à ce sentir mieux, enfin... Au moins revenir vers la réalité était un bon pas, parce qu'avec elle lui avait concocté ce dernier ne risquait pas de se sentir mieux justement !

Ne sens-tu pas cette odeur ? Ce bruit de sang que l'on vide d'un corps avec force, cette chair arrachée d'une douce et petite gorge avec toute la violence et le sadisme dont sont capables ces vieux vampires. Tu sais CES vampires. Oui, les mêmes qui ont en ce moment ta douce entre leurs griffes acérées, les mêmes qui te l'ont enlevées il n'y a pas si longtemps que ça. Elle accompagna ces mots - mots pleins d'envie et de sauvagerie - d'un souffle glacé à l'oreille du vampire. "Les mêmes qui la regarderont avec délice s'étouffer dans son propre sang après lui avoir arraché la gorge. Et toi tu sera ou ? Ici à contempler le plafond ou alors tes pieds avec un air béat sur le visage. Ta faute, tout cela ne sera que ta faute et tu devra vivre avec cela pour le restant de l'éternité condamné à vivre et revivre ce moment !" Sur la fin, le ton était devenu accusateur, comme si elle était la conscience du vampire, un tribunal assénant une sentence encore pire que la mort. Car oui, certainement cette image serait pire que la mort pour le vampire.

S'il revenait à lui le vampire n'aurait qu'à s'occuper de sa bestiole à écaille enfermé dans son sac en train de piailler de bonheur dans ses rêves ! Et également avec pour consigne... D'éviter les bulles !

[Saemon Methus] : Le second humain du groupe, après l'opération sur Wallam, il n'en fallait pas plus pour inspirer la vampire sur comment essayer de sortir celui là de sa torpeur ! A le voir il s'était beaucoup préoccupé de leur humaine commune qu'elle ne voulait d'ailleurs pas partager. Et à voir ce qu'elle en pensait, cet humain là semblait aimer attirer des petites proies perdues pour les manipuler pour ensuite chercher à les protéger ou quelque chose dans le genre. Autant en jouer !

"Partir. Tu l'as laissée partir" Le ton était sombre, pleins de reproches, comme une conscience accusatrice. "Elle est partie et maintenant tu l'as perdue ! Lâche ! Pourquoi l'avoir laissée dans les mains de ce Matis Falkire, ce lâche qui n'a rien pu faire pour elle ? Tu as eut ce que tu voulais ! Elle t'a oublié, elle est devenue une meurtrière de sang froid après avoir passé de longues heures d'agonies sous le venin des vampires qu'elle a eut le malheur de croiser. Tu n'es plus rien pour elle maintenant, même pas un souvenir, juste... Une proie ! Regarde là ! Regarde ton œuvre ! C'est ta faute si elle est venue jusqu'ici ! Maintenant assume son destin ! Assume le et vit avec !"

Evidemment, s'il revenait à lui, l'humain n'aurait pas vraiment droit à beaucoup d'autre égards que simplement le forcer à se baisser et les consignes d'éviter les bulles...

[Lorenz Wintel & Merithyn Shadowsong] : Réveiller le maitre, ou le "père" avant le serviteur, ou plutôt le "fils". C'était déjà plus compliqué avec celui là. Non pas qu'elle ne voulait pas le faire, contre Vraorg il serait un allié redoutable, mais un allié qui pouvait très bien se retourner contre eux une fois la besogne terminée. Un allié qui n'apprécierait certainement pas se faire mettre de fausses mauvaises images dans la tête par une vampire à laquelle il avait jeté un regard assez mauvais pour lui signifiait qu'elle ne devrait pas trop trainer à déguerpir quand elle le pourrait.

Jouer sur le lien qu'il avait avec son nouveau né. Ils semblaient se protéger mutuellement et c'était plus facilement utilisable que la haine que ce dernier portait envers Wallam, un nouveau né bien que potentiellement puissant possédait beaucoup plus de faiblesse. Il ne se connaissait pas lui même et était instable. Quelle catastrophe pourrait-il bien produire sous cette instabilité ?

Le prêcheur ! Le sang des prêcheurs du néant étaient certainement gorgés de la "magie" de leur horrible esprit. Il fallait oser imaginer ce qu'il pouvait faire à un vampire. Le faire fondre ? Le réduire à l'état de cendre purement et simplement ? Et pour le second, faire revenir le prêcheur des limbes, ou encore les fameuses créatures à crochets leur faisant éventrer son "père" auquel il semblait porter une attention plus que particulière depuis le début de leur chemin en commun.

"Tu n'as pas su le protéger. Regarde ce que tu as fais alors qu'il essayait de revenir vers toi ? Il a tourné le dos à ces immondes créatures aux crochets pour te sauver et tu n'as pas pu lui rendre la pareille. Tu n'as pu que rester hypnotisé sur l'appel de ton corps, sur la faim et les envies qui te tiraillent, sur ces palpitations. Tu l'as abandonné pour ça ! Rien que pour ça !" susurra-t-elle aux oreilles du fils, avant de s'attaquer au père dans la foulée Pourquoi l'avez-vous laissé faire ? Vous êtes son "père" et vous n'avez su le protéger contre le prêcheur et son sang maudit ! Il ne lui a fallut qu'une seule gorgée pour que le pouvoir de Néant ne le consume ! Ecoutez ses hurlements ! Écoutez-le ! Ce seront les derniers mots que vous entendrez de lui ! Le ton se faisait tout autant accusateur que les précédant. Une conscience extérieure rappelant des faits qui ne s'étaient jamais passés...

Par contre pour ces deux là, la jeune femme ne se fit absolument pas prier pour s'éloigner au plus vite. Rappelant une dernière fois la consigne pour les derniers revenants, et pour tous les autres.

"Ne laissez pas ces bulles vous toucher ou vous serez perdus à jamais ! Il faut retourner dans la galerie qui descend !" Elle désigna le bon sens à emprunter. "Ah, et occupez vous de notre "ami" au fond aussi, je n'ai pas réussit à faire plus que l'immobiliser et lui offrir de joyeux cauchemars... J'aurais espéré que cela fonctionne." Quelle bonne menteuse !

Bon, face à la situation, et surtout les premiers regards complètement réprobateurs qui se figèrent sur elle, c'est à contrecœur qu'elle défit les liens pour laisser à l'humain la liberté de ses mouvements.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 0:09

Spoiler:



La manifestation de ce qui devait être de la colère de la part de la chose difforme sur l'individu qu'il avait frappé ne lui attira qu'un regard agressif et défiant. Il ne savait absolument pas ce qu'était cette chose, mais si elle avait l'idée d'essayer de s'en prendre à lui, il lui arracherait les écailles sans même hésiter. Il n'avait rien contre elle en elle-même, même si elle était d'apparence vraiment étrange et déroutante, et un peu grossière sans doute, comme s'il lui manquait quelque chose, mais elle ne lui inspirait pas naturellement d'inimité. L'autre en revanche… Il ne savait pas pourquoi, mais la vue de l'autre le blessait et l'irritait. Cela lui rappelait quelque chose de très inconfortable et de gênant et il n'aimait pas cela. Il aurait volontiers frappé de nouveau s'il n'y avait plus urgent là tout de suite. Malgré tout, il n'était absolument pas satisfait de lui-même. Sans savoir d'ailleurs pourquoi. Porter le coup, ou simplement attendre que la chose à écailles fasse une erreur et n'attaque lui semblaient de bonnes choses, pourtant passé le premier instant de satisfaction évidente, une insatisfaction, cette fois, beaucoup plus profonde et trouble, l'emplissait… Après un instant, il comprit sans trop savoir comment. Peut-être était-ce simplement se répéter plusieurs fois les choses, mais ce qui semblait le laisser insatisfait, c'était la promptitude de ses réactions. La façon dont quelque chose d'invisible et d'instinctif le guidait. Cela lui rappelait quelque chose, de très vague, comme enfouit en lui… Il ne voulait pas que quelque chose d'invisible le guide. Il voulait être son propre maître.

La chose respirante couinante reprit la parole et il joua de la mâchoire sous l'envie qu'il avait de lui arracher la gorge pour la torture qu'il infligeait à ses oreilles trop sensibles. Néanmoins et parce qu'il ne voulait pas être contrôlé, il s'obligea à ne rien en faire. En plus ça ne servirait personne à part ses oreilles pour le moment. Il pourrait toujours se venger plus tard. Ce que cette chose bruyante disait n'avait que très peu de sens pour lui. Tarenth ? Baptistrel ? Qu'est-ce qu'elle racontait cette erreur de la nature exactement ? Ne pouvait-elle pas ennuyer quelqu'un d'autre si c'était pour des âneries pareilles ? Mais non à bien y réfléchir… le mot prince lui frappa l'esprit, seule désignation nominale compréhensible pour lui dans tout ce charabia. Prince. Lorenz avait dit qu'il était son prince. Et son frère oui, mais il avait dit prince. Donc on parlait de lui. Tout puissant… bien sûr, en même temps c'était Lorenz ! Bon finalement il l'aimait bien, l’erreur de la nature. Elle savait comment parler. Mais une seconde… si 'ça' parlait de son frère, se pouvait-il par hasard que 'ça' parla aussi de lui ? Oui il avait sans doute eut l'air de les désigner tous deux. Alors c'était lui qu'il appelait 'Baptistrel' ? Mais c'était quoi, ça ? Ça ne lui disait rien… curieux, son regard se fit moins prédateur et plus interrogateur. Bien vite, il mourut d'envie de le questionner. Mais ce n'était franchement pas le moment pour ça… et puis il aurait préféré que ce fut son frère qui lui raconta.

Parce qu'il savait, forcément non ? Il était son frère ! Il devait bien savoir ce qu'étaient les ténèbres dans son esprit et cet étrange vide. Mais plus tard. Beaucoup plus tard. Et ce même si de nouvelles questions germaient déjà dans son esprit. Voyageur ? Néant ? Il se sentait tellement inutile, à ne rien comprendre de tout cela ! C'était terriblement frustrant, et surtout ça l'angoissait, car s'il était inutile alors il était un poids pour Lorenz. Pourtant, laisser Aldakin ici ne lui plaisait pas. Hey ! Son frère avait-il qu'il pouvait être utile, non ? Et bien qu'il se montre utile ! On allait pas simplement le laisser faire la carpette à la première blessure venue ! Pourtant il n'était pas question de contredire. Quiconque tenterait aurait affaire à lui. Au pire on pourrait lui trouver une utilité différente… un bouclier de chiffon par exemple. Manque de chance, le halo bleuté qui apparu vint l'empêcher de proposer cette brillante solution. La lueur l'aveugla et il siffla tout bas de douleur en se détournant de la luminosité qui l'agressait. Pendant de longs instants, il vit des points de lumière et ne se concentra que sur sa vision malmenée qui le déstabilisait. Cet interlude douloureux lui fit rater une partie de la suite Il ne parvint à relever la tête qu'en voyant le reste du groupe se remettre en marche. Son regard traîna sur chacun d'entre eux, y comprit vivant à l'odeur forte, qui lui avait jeté un drôle de regard.

Chacun d'entre eux pouvait être un ennemi, un danger pour eux deux. Il fallait qu'il les surveille de très près… Au fur et à mesure de la marche, son attention se divisa néanmoins sur la montée de la température. Ça ne le dérangeait pas beaucoup, mais c'était un signal tout nouveau dans cet endroit froid et sombre. Durant le trajet, il prit donc le parti de s'avancer dans le groupe, sans pour autant baisser sa vigilance. Sa cible prioritaire pour l'occasion fut la chose bizarre qui faisait beaucoup de bruit et qui avait parlé de Lorenz. Se coulant furtivement à son flanc, il glissa, d'une voix douce et basse. « Pourquoi m'as-tu appelé ainsi ? Baptistrel ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Qui es-tu toi d'abord ? » Encore une fois, il s'adressait à lui comme de la seule façon dont il avait entendu quelqu'un s'adresser à quelqu'un, à lui en l’occurrence. Lorenz disait 'tu' donc il disait 'tu' tout simplement, et puis c'était une chose respirante il n'y avait sans doute pas de mal à ça. Un peu plus tard encore, il revint beaucoup plus près de Lorenz, et interrogea une seconde fois, avec d'infinies précautions et de façon à n'être entendu presque que de lui «Frère ? La chose sur l'épaule de celui que j'ai frappé… qu'est-ce que c'est exactement ? »

Mais dans l'ensemble, il se fit très calme et discret. Petite ombre auprès de celle de son prince. Après un temps, qu'il n'aurait pas su définir, ils arrivèrent cependant à la sortie de ce lieu qui l'avait vu ouvrir les yeux. Il nota cependant que les intrus bruyants avaient sans doute un peu plus de mal que lui ou Lorenz pour supporter la chaleur. A ses yeux pourtant, elle était parfaitement régulée, et il ne comprenait absolument pas ce qu'ils avaient. Et bien ? Il ne faisait pas si chaud que ça, si ? Enfin en comparaison du lieu qu'ils venaient de quitter il voulait bien croire que ça l'était un peu mais quand même pas à ce point-là ! En sentant le regard de Lorenz sur lui, il tourna la tête et lui lança un regard parfaitement calme. Y avait-il un soucis ? Il semblait pensif. Lui-même se sentait en fait particulièrement à l'aise dans ce nouvel endroit. Il l'aimait bien, c'était accueillant. Se prenant à observer les environs, il sourit légèrement. C'était tout simplement magnifique, et il serait volontiers resté là à admirer les lieux autant que possible. C'était même d'autant plus beau que ça le détournait de sa faim pour le moment. Un bref ronron vint faire vibrer sa gorge, puis il observa les faces des autres individus présent jusqu'à ce que Lorenz le tire de sa stupeur.

Des… barques ? Il les trouva enfin et cligna des yeux. Ça avait l'air fragile. Même s'il percevait autre chose, qui l'incitait à penser que non, il n'en restait pas moins que ça avait l'air fragile. Écartant l'idée de piquer une tête dans la rivière, ils 'approcha néanmoins du bord pour observer de plus près. Il grimpa le premier sur leur barque, en faisant attention de ne pas la renverser quand bien même la lave l'hypnotisait. Jetant un regard mauvais sur l'autre barque, il se lamenta intérieurement de ne pouvoir pousser le non respirant qu'il l'agaçait mais n'y prêta plus attention quand enfin les embarcations s'ébranlèrent… d'elles-mêmes. Il n'était pas un expert et ne savait peut-être pas grand-chose, mais ça, ça ne lui disait pas grand-chose de bon. S'accrochant, il se mit à cogiter à toute allure pour trouver une solution. Hélas les mouvements violents des barques l'empêchait de vraiment s'y mettre. Elle ne pouvait pas s'arrêter cette saleté ? Grondant, il percut néanmoins le mouvement de l'autre, celui qu'il voulait pousser dans la lave. Pendant un instant, il resta défiant. Et s'il cherchait à les pousser dans la lave, hein ? Son frère ne pourrait pas survivre sans et il était persuadé que l'autre adorerait ça…

Mais ils n'avaient pas le choix. En voyant 'ça' sur le point de faire trempette, il fit crisser ses crocs et bondit en avant pour l'attraper fermement, peut-être même un peu trop fermement, et le plaquer à l'intérieur de l'embarcation. « Sert toi de ton esprit » conseilla-t-il pour expliciter le geste de devrait-finir-dans-la-lave. Il regarda du côté de Lorenz, et sans surprise, vit qu'il avait très bien comprit. Difficilement étonnant en même temps. Lui-même se mit en tête d'essayer la solution et fut ravis de constater que cela marchait. Bon… peut-être que son futur poisson grillé n'était pas aussi mauvais qu'il l'avait pensé… Il avait encore du mal à rester concentrer, surtout avec un coeur battant si près de lui, mais au bout d'un moment, la randonnée se termina. En mettant pied à terre, il tourna le regard d'abord vers Lorenz, pour s'assurer qu'il allait toujours bien, puis sur le reste des intrus et, en croisant le regard de poisson-à-griller il hocha légèrement, même si de mauvaise grâce, la tête, en signe de remerciement. Il n'était pas ingrat surtout si cela servait Lorenz aussi. Finalement, il jeta un dernier regard d'envie à la lave et se détourna. Si on omettait la barque, il aimait définitivement ce lieu.

Leur route se poursuivie, pour advenir dans un lieu beaucoup plus froid. Beaucoup trop froid en vérité. Autant la lave était quelque chose qu'il avait aimé, autant ça, il n'appréciait pas du tout. La température descendait à une vitesse démente, lui tirant même un frisson. Non il n'aimait pas ça du tout. Il sentait ce quelque chose de puissant tout autours d'eux, et ça ne le rendait que plus méfiant encore. Son regard dévorait les environs, cherchant la moindre menace, et s'arrêtant régulièrement sur le reste de la troupe. Il avait beau ne pas les aimer, il commençait quand même à y tenir, d'une certaine façon… du moins assez pour qu'il n'apprécie pas voir l'effet que produisait ce froid. Autant mourir de leurs mains s'il fallait qu'ils meurent. Combien de temps ? Encore une fois il était impossible de le dire. Ils arrivèrent finalement dans ce qui ressemblait davantage à une salle qu'à un simple couloir. Au centre, un piédestal et ce qui ressemblait à un caillou… mais un magnifique caillou, certes. Son regard ne parvenait pas pas à s'en détacher, elle l'attirait. Pourquoi un vulgaire caillou l'attirait-il comme ça exactement ?

Il n'en savait rien, mais cela l'attirait. Il avait envie de le prendre dans ses mains et de le dissimuler. Son… son précieux. Son précieux petit caillou. Il ne voyait plus que lui. Ce joli petit caillou. Il fallait qu'il aille à lui. Le choc soudain le tira de son attraction, et immédiatement, il se tendit et feula, montrant les crocs à son agresseur, claquant des mâchoires. Comment osait-il ?! Comment osait-il l'attaquer ! Il lui fallut un bref moment pour se rendre compte de la bêtise qu'il avait faillit faire. Pour cette raison uniquement, il ne démembra pas le vivant, l'observant simplement, sombrement, ne comprenant guère ce que l'autre avait avec lui. Entre ses regards précédents et là, sa façon de le serrer. D'où est-ce qu'une proie se permettait de le toucher exactement ? Et pourquoi était-il rouge ? Secouant la tête, il chassa ces questionnements et jeta un regard dégoûté à la sphère caillouteuse avant de se rapprocher de son frère tombé à terre. Il allait s'enquérir auprès de lui quand l'humain qui l'avait attrapé et secoué décida d'essayer de faire encore plus de bruit que 'ça'. Mais à bien y réfléchir il en faisait effectivement plus. En fait, 'ça' était mieux. Il lui jeta un regard acéré mais ne dit rien.

« Et comment est-ce que tu as su ça si tu ne l'as pas touché ? D'ailleurs, comment se fait-il que tu n'ai pas été attiré comme nous ? » C'était demandé d'une voix veloutée, curieuse et innocente, mais son regard ne le trompait pas et l'excuse qu'il lui sortit le fit serrer les crocs et les yeux. « Oh… quelle chance effectivement, ça nous a bien servit, effectivement... » Pourtant, quelque chose, au fond de lui, s'était révulsé. Quelque chose, son instinct encore une fois, lui hurlait de réagir, de punir cet impudent pour ces paroles. C'était viscéral, il ne le croyait pas et alors que le reste du groupe se tournait vers la suite, lui-même attira l'attention de Lorenz et souffla, tout bas. « Il ment. Je… j'en suis certain, je ne sais pas comment mais je le sais. Il ment » Il fallait qu'il le sache ! Il ne pouvait pas l'ignorer, ce serait dangereux. A nouveau, il jeta un regard mauvais sur l'humain menteur. Ils reprirent leur marche, mais de nouveau, il se refusait à leur accordait sa confiance. Hors de question après cette trahison. Si cela se trouvait ils essayaient tous de les tromper ! Silencieux et fermé, il n'émettait plus le moindre bruit, se faisant aussi petit que possible.

Pourtant sa vigilance se vit progressivement émoussée, bien malgré sa volonté. Il se sentait bien… Il rentra en contact avec quelque chose, ne comprenant pas tout de suite, et sembla s'arrêter….

Citation :
Le ciel était d'un bleu magnifique, une couleur dont il n'avait conscience qu'instinctivement, comme du vert de l'herbe ou de la couleur des roches. Mais le paysage, aussi magnifique soit-il, aussi resplendissant, n'était que secondaire. Il se sentait fébrile, nerveux, et pourtant impatient, comme à la veille d'un grand événement. Il se demandait comment les choses allaient se passer, il se demandait s'il allait vraiment le reconnaître, comme on le lui avait promis. Ce long voyage, il ne l'avait effectué, au péril de sa vie, que pour un seul être… mais c'était nécessaire, important, c'était…

Il cligna des yeux, tremblant et désorienté, perturbé. Qu'était-ce ? Il ne comprenait absolument pas, plongé dans une abîme de perplexité. Et… il avait mal. Il avait si mal. Pourquoi avait-il mal comme cela ? Quelque chose sourdait dans son âme, un désespoir si absolut qu'il en hoqueta légèrement. Ça faisait mal, ça faisait tellement mal… pourtant il voulait en voir davantage, il voulait comprendre ce qu'il avait vu. Ces bulles, ces bulles soudainement…. A nouveau il replongea….

Citation :
C'était une renaissance. Un moment d'amour si pur qu'il transcendait son être et venait combler le trou dans son âme, chassant le poids de la douleur qu'il portait depuis si longtemps. Son corps désormais frêle et fragile fut secoué d'un tremblement avant qu'il ne s'élance dans l'immense plaine, aveugle à tout ce qui n'était pas lui. Cette forme majestueuse, aussi sombre que le plus sombre des joyeux, et pourtant d'une beauté qu'il était seul à pouvoir pleinement comprendre. Ils allaient enfin être ensemble à nouveau. Il l'avait retrouvé… Il l'avait retrouvé...

Il vacilla et eut une inspiration spasmique, instinctive. Quelque chose grattait dans son esprit, sous son crâne, et il tremblait. Il fallait qu'il le rejoigne, il fallait qu'il… mais qui était-il ? Qui était celui qu'il allait rejoindre ainsi ? Il ne comprenait rien ! Mais… mais ça faisait du bien, beaucoup de mal, mais du bien aussi… « Shay... »

Citation :
Il sentit de nouveau sa présence, à l'instant où leurs regards se croisèrent. Il sentit son âme entière, pleine, palpitante de vie. Il le sentit LUI, et c'était la plus belle chose qui pouvait être. Il jeta son esprit, et son corps, contre lui, se serrant contre les immenses écailles sombres, pleurant à chaude larmes, des larmes qui ne lui faisait pas mal, qui coulaient librement, et il l'appelait éperdu d'amour, prêt à mourir là tout de suite et pourtant prêt à vivre…. « Je t'aime Shaynar… tu m'as manqué » Il le sentit répondre et pleura plus encore, avant que quelque chose, un piaillement, ne vienne attirer son attention. De jeunes dragons, dans des teintes de gris et de blancs et de noirs qu'il n'aurait jamais cru possible…. Et il les admirait, soufflé mais ravis, tendant une main pour effleurer des écailles scintillantes sous le soleil...

Une voix. Une voix lui parlait. Mais que venait-elle faire là cette voix ? Il avait autre chose à faire que l'écouter ! Mais progressivement, le sens des mots parvint à percer le voile qui couvrait son esprit et il vacilla avant de tomber à genoux. Le soleil et l'herbe verte disparurent et une angoisse, une peur panique l'envahirent. Lorenz ! Non non Lorenz était en danger ! Lorenz allait mourir il devait faire quelque chose ! Il devait… non il ne devait pas, non c'était… il ressentait de nouveau cette colère intérieur, il ressentait… mais elle avait dit… Lorenz, si son frère était en danger… non il ne l'était pas, il en était de plus en plus certain. Oui il en était certain. Lorenz ne se laisserait pas avoir par des choses à crochets, il était trop fort pour ça. Et puis même il le SAVAIT que c'était un mensonge. La silencieuse, elle mentait… elle voulait lui faire croire que Lorenz était en danger, cette sale petite menteuse… menteuse…

« Menteuse…. » gronda-t-il tout bas en se redressant, les yeux fixés sur sa proie. Une étincelle à sa main sembla s'éveiller et il se mit à chauffer de l'intérieur, en réponse à la colère qu'il expérimentait. Et voilà qu'elle mentait de nouveau. Froid mais tremblant de colère, il avança rapidement vers elle et, quand il attira son attention, ce fut pour la frapper au visage de toutes ses forces, le poing brûlant. Il la regarda tomber à terre et laissa retomber son bras, conscient qu'il n'aurait certainement pas dû faire ça. Mais c'était plus fort que lui. Il détestait les menteurs. Il l'aurait volontiers heurtée plus encore, mais choisit de s'éloigner pour ne pas se laisser tenter, mais affichant ouvertement son dégoût pour cette saleté. Il ne s'intéressa guère à la suite jusqu'à ce que le groupe daigne enfin repartir, n'ayant pas du tout l'intention de se montrer contrit.

Ils prirent le chemin qui descendait, et il les conduisit jusqu'à une magnifique et vaste galerie. Les colonnes imposantes semblaient faite de métal. Duquel exactement ? Il n'en savait rien, mais son esthétisme était sans doute apprécié. Les statues ne lui disaient rien. Des figures bipèdes fortement caparaçonnées. Leur signification lui échappait totalement. Les murs étaient beaucoup plus jolis que les statues, d'après lui. La signification lui échappait, là encore, mais il s'en fichait, c'était beau, ça brillait, il aimait et aurait même viré les statues pour ne garder que les murs. Il se serait bien arrêté, pour jouer à tracer les arabesques des doigts, mais non. En avançant, leurs pas résonnaient désagréablement, comme un écho profond. Au fond du couloir, une porte. Enfin si porte était vraiment le terme approprié pour décrire cette chose colossale.

Sa constitution rappelait les colonnes, même si elle n'était pas transparente. Dommage d'ailleurs mais ça aurait été trop beau. La surface semblait parcourue de veinules dorées. Jolie, là encore. Mais il n'imaginait pas la dégonder pour l'emporter, hélas. Trop lourd et encombrant. Alors qu'il prenait un meilleur angle pour observer le tout, il se rendit vite compte que les sillons étaient en fait des traits d'une esquisse. Elle représentait les mêmes êtres que sur les statues, ainsi qu'un autre, un dragon avait-on l'impression, ou bien était-ce un bipède ? Peu importait. La figure semblait changeante. Une scène de bataille à n'en pas douter, la violence se ressentait, se poursuivant dans d'autres sillons, rouge savait-il instinctivement. Dans l'ensemble, le rouge frappait la vision comme on aurait envoyé un avertissement. Mais ça, ce n'était pas intéressant du tout.

Le socle devant la porte, en revanche, l'était beaucoup plus. En sautant dessus, il pu se rendre mieux compte de son utilité, à savoir : mettre quelque chose dedans. Des objets. Et sans aucun doute étaient-ce les objets qu'il avait ignoré en s'installant sur le socle. Le nom sifflé par Lorenz entre les dents lui tira un vague haussement de sourcil. Edwyn ? Qui était-ce que ça encore ? Et pourquoi avait-il l'air en colère contre lui ? À cause des objets ? Et bien lui, ça l'amusait assez comme devinette ! Il sauta de nouveau au sol, lestement, et attrapa le premier objet, un vieux bouclier, avant de s'approcher pour examiner les emplacements. Penchant la tête, il observa l'ensemble en jouant de ses doigts sur le bouclier, produisant un petit son. Hm, il ne savait pas si c'était le bon. Étrangement, aucune figure ne portait de bouclier. Ça devait être ce qui le perturbait. Fort heureusement, Lorenz vint à son aide et c'est ensemble qu'ils remirent les objets dans le bon ordre.

Il découvrait celui-ci avec un plaisir plus qu'évident, s'amusant beaucoup de cette petite devinette. En voyant son frère sortir la pièce manquante il sourit, rayonnant littéralement et la prit pour l'installer. Alors qu'ils déposaient le dernier élément, la porte se mit à bouger, s'ouvrant sans un son. S'il n'y avait pas eut de mouvement, il ne l'aurait même pas remarqué. Parfait, au moins c'était simple, le chemin n'avait pas l'air d'avoir d'embranchement ! Ils s'engagèrent une fois de plus dans le couloir, et débouchèrent un moment plus tard sur… et bien sur une immense salle pleine d'objets brillants et jolis. Lui qui se découvrait une passion pour ce qui brillait, il était servit, il y en avait des montagnes ici ! Il y avait des montagnes de choses brillantes, et des choses brillantes rangées soigneusement. Il y avait des petits et des grands tas, des rangements de toutes sortes. Il y avait aussi des choses peu brillantes voir pas du tout brillantes, avec des couvertures de cuir.

Des livres. Ça, ça revenait facilement. Des livres. Et d'autres objets, qui, souvent, ne lui disaient pas grand-chose, aux côtés d'armes magnifiques, le tout gorgé de puissance magique. D'une telle puissance, en vérité, que cela écrasait même Lorenz. Il n'aimait guère l'idée. Elle était à la fois effrayante et étrange, merveilleuse… il observait tout cela avec des yeux d'enfants, se gavant des visions qui apportaient des milliers de questionnements, passant du chaud au froid, du doute et de la peur à l'enthousiasme. La nourriture, il la dédaigna, elle avait l'air magnifique également, avec ses grappes rouges sombres, ses viandes, ses vins… oui exquise, sublime, elle aurait appelé n'importe quel mortel à la dévorer sans doute, mais lui, ça ne lui disait rien, pas même les œufs d'oiseaux rares pochés au sucre délicat ou les nectars à demi transparents mais d'une couleur parfaite et dorée ou ambrée. En revanche, une douce odeur lui chatouilla les narines.

Dans un recoin, derrière une table chargée des plus magnifiques fruits possible et à côté de ce qui ressemblait à une large lame arrondie à la facture époustouflante, il y avait une toute petite fontaine. En s'approchant, attiré par l'odeur, il comprit aisément que c'était là ce qui pouvait le mettre en appétit… Un instant, la faiblesse le reprit, il se sentit glisser, sa volonté s'écroulant… mais immédiatement, il s'alarma et glissa une main à sa taille, tira sa dague et la serrant sur sa main. La douleur de la coupure le ramena à la réalité. Il haleta un peu puis bloqua sa respiration pour faire taire son odorat qui lui jouait des tours. Sans la senteur qui menaçait de le rendre fou, il pu observer le liquide avec plus de calme. Toute sa résistance avait fondue en un rien de temps à l'odeur, mais étrangement, il avait l'impression d'avoir cédé plus vite encore. Pas à cause de la faim, c'était… autre chose, diffus… se figeant un instant, il tourna légèrement la tête.

Les autres s'étaient quelque peu dispersés. Oh pas forcément de beaucoup. La salle scintillait toujours de son riche contenu… pourquoi cela le perturbait-il autant ? Peut-être simplement parce qu'il avait repéré la fontaine au même instant où il se disait que le reste ne l'intéressait pas ? Cela ressemblait tout de même beaucoup trop à… une illusion. C'était trop beau, trop parfait, trop exquis… trop… trop tout simplement. Il renâcla, et respira l'odeur du sang une nouvelle fois sans le vouloir. A nouveau, il se sentit fondre et eut envie de se repaître du liquide sombre. Il fallut qu'il s'entaille plus profondément encore pour se remettre les idées en place et, immédiatement, il s'éloigna, revenant rapidement vers les autres. Lorenz et 'ça' furent ceux qu'il atteignit d'abord, chose-morte-à-grillée un peu plus loin.

« Quelque chose ne va pas… il y a un piège ici faites attention »

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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 12 Avr 2015 - 7:03

Encore une fois, beaucoup de chose se passa en peu de temps : le sauvetage de celui qu’il crut reconnaitre, avec horreur, comme étant le prêcheur. Mais il n’avait pas le temps d’égorger cet homme, qui de toute façon s’était retrouvé sous la protection de la créature millénaire. Le groupe continua donc vers ce qui semblait être le bon chemin. L’Ombre était de ceux qui menaient la marche, poignard au poing, torche à la main. Il était un rôdeur d’expérience, mais ses sens et son orientation hors pair lui faisait défauts dans ces souterrains. Même si les marcheurs se relayèrent à la tête du groupe, l’assassin fut de ceux qui restait à l’avant. Il guettait fréquemment l’état du dragon, la position de Wintel, l’expression sur le visage d’Alford et, avec surprise, l’état de Sylira… Qui sait, peut-être n’était-elle pas aussi forte qu’elle semblait le laisser croire… Un peu comme lui en fait, et comme tous les humains présents, ou plutôt, toutes les personnes et choses présentes : les altercations et la routes mouvementé pesaient sur l’ensemble du groupe, même si la fatigue ne pouvait être sentit par les détenteurs des colliers magiques conférés par le Tarenth.

La chaleur se faisait de plus en plus présente, et avec une certaine « satisfaction », l’assassin marqua une fois encore une partie de la prophétie. C’était toujours encouragent, voir que la route défilait, et que les obstacles passaient un à un sous les efforts de ceux qui semblait être les marcheurs. Avec surprise, il vit le chanteur arrivé à ses côtés, lui posant un bien étrange question d’un ton calme et curieux.

-Je suis Ombre, Le Corbeau… Nous nous sommes rencontrés lors du Sommet des chefs, sur le domaine de Rapsodie, il y a un an de cela…Je ne suis pas surpris que vous m’ayez oublié, mais moi, je ne vous ai pas oublié, Merithyn Shadowsong, l’âme de feu. J’avoue ne pas comprendre votre question… Vous êtes un baptistrel non? C’est pour cela que je vous nomme ainsi…

Sa cape écarlate, ainsi que celles des autres, prouvèrent que les personnes et les choses présentes avaient bien saisit le message de la prophétie. Le baptistrel n’en possédait pas et ne semblait pas s’en plaindre, possiblement protégé magiquement… Et c’était aussi sans compter le dragon, qui ne devait pas être gêné par son propre élément. Ils arrivèrent devant une rivière de feu liquide, ce qui laissa l’Ombre bouche bée, fasciné par cette manifestation extraordinaire. Des barques d’énergies les attendaient, encore une fois comme la prophétie l’avait prédit. Avec une hésitation marquée à prendre place dans cette frêle embarcation magique et une réticence certaine à mettre les pieds dans une embarcation qui contenait aussi le prince des vampires, l’homme prit place, le cœur battant. La navigation fut tout d’abords catastrophique; l’embarcation tanguait et tournoyait joyeusement, faisant frôler la mort à ses occupants à chaque seconde. Incontrôlable, le trio tentait tant bien que mal à rester à bord. Il faillit bien plonger à un moment donné, désarçonné par l’embarcation, mais fut repris par l’elfe frêle aux tendances impulsives momentanés. Il avait une poigne ferme, très ferme même, voire agressive, mais pour avoir évité de sombrer dans une rivière de pierre en fusion, il ne chercha pas vraiment à savoir la raison de cette fermeté… Tant qu’il évitait la mort, c’était apprécié…

Synchronisé sur le même objectif que le vampire et le baptistrel suite au commentaire de ce dernier, ils réussirent avec peine à rejoindre la rive. L’Ombre quitta la barque sans demander son reste, s’éloignant aussitôt de la source de feu liquide, extraordinaire, mais mortelle. Mais il n’était pas au bout de ses peines alors qu’il regretta bien vite la chaleur qui l’avait enveloppé plus tôt. En effet, la chaleur mortelle qui les avait menacés avait cédé sa place à un froid de plus en plus tenace, allant prendre racine à même les os de l’assassin. La magie était sans nul doute maitresse des lieux, car rien ne pouvait justifier des changements de températures à ce point radicaux. Il grelottait de froid, mais gardait sa concentration orienté vers son objectif : avancé. Mais voilà que bien vite, il ne put faire autre chose que ralentir ses pas en voyant l’étrange pierre apparaitre dans son champ de vision. Une pierre…Magnifique… Flamboyante comme une flamme glacée… Si… Parfaite… L’Ombre n’avait jamais été un homme à bijou, il considérait ces derniers comme des breloques inutiles justes bonnes à témoigner de la richesse du propriétaire… Mais cette gemme… Si belle. Le Corbeau ait l’impression de contempler son âme à même la surface glacé de la gemme. Il avait l’impression que de tenir pareil chose dans ces mains pourrait apaiser la moindre crainte en son être. Apaiser sa personne, apaiser sa chaire brûlante attaquée par le froid. Sa surface si parfaite, impeccable, brillante et…

Il ne put songer d’avantage de la gemme alors qu’il sentit son corps être propulsé dans les airs et alla finir son envolé en roulant plus loin. Son muscle cardiaque battant à la chamade, il se releva, son arc enneigé en main. Il avait échappé sa torche sur le coup, et ses deux mains étaient bien crispées sur son arme. C’est alors qu’il comprit la situation en voyant son ami agir : ils avaient tous été obnubilé par la pierre, la pierre si… NON! Il secoua vivement la tête, regardant ailleurs du coup. Ne voulant pas s’éterniser en ces lieux, il sera son arme et alla ramasser la torche où brûlait la flamme de Verith. Il n’y avait pas de temps à perdre ils devaient avancer avant que d’autre chose ne leur tombe encore dessus. Il marchait rapidement, ayant hâte de sortir de ce cauchemar glacé. Il en oublia même de questionner Alford sur l’origine de cette sage prévention, à savoir comment ce dernier avait su pour cette chose. La température augmenta peu à peu, au grand bonheur du Corbeau, las d’être ainsi frigorifié et de voir son esprit être manipulé de la sorte. Le groupe continua son chemin. L’environnement changeant était perturbant, l’assassin avait du mal à s’y faire, mais actuellement, il se sentait… bien? Oui, bien. Il se sentait détendu, relaxer et calme. Avec surprise, il vit les premières bulles flotter dans son champ de vision. Quelque peu extatique, il ne put s’empêcher d’éclater une petite sphère qui flottait près de son visage en tentant de la saisir mollement. Dans une grande inspiration, il sentit son esprit s’engourdir.

Il était en pleine forêt, une forêt qu’il reconnaissait bien; en banlieue de Gloria. Il marchait calmement sur un petit sentier, sa prise harnaché dans son dos. Il passa sa main sur son visage, se frottant le front teinté de sueur Il sentait le vent doux caresser sa peau. Il se sentait bien, en paix avec lui-même.

Tout redevint plus sombre autour de lui, mais il ne laissa pas sa vision le quitter si facilement. Il se pressa à éclater une seconde bulle, beaucoup plus grosse, retournant dans son mirage délicieux.

C’était une belle journée de printemps. Le soleil était bien haut dans le ciel alors que le chasseur retournait chez lui. Il regardait avec joie ses voisins et amis s’attelé à leur tâche habituel; faisant lever dans l’air de délicate odeur et bon nombre de bruit. Mais ce dernier ne dérangeait pas le chasseur : le jeune cerf qu’il trainait derrière lui était la preuve que sa journée avait bien débuté, et continuerait ainsi. Il arriva à la petite bâtisse de bois et de pierre qui était son chez soi, aussitôt accueillit par ses nombreux chiens aux couleurs d’or et d’ambre. Il les caressa tour à tour, un sourire aux lèvres, les yeux plissés face à cette vague d’affection animal. Sa prise déposer dans un petit entrepôt à part, il passa la porte, encore une fois accueillit avec force. Mais par des chiens… Dans un grognement mêlé au rire, il cueillit du sol le gamin à l’épaisse touffe de cheveux couleur de nuit, l’embrassant vivement dans le coup en lui arrachant un rire clair. Aussitôt au sol, le jeune détala vers la remise afin de voir le fruit de la chasse de son père. Puis, les yeux du grand homme tombèrent sur celle qui était pour lui sa fille, attablée au milieu de la pièce, lisant un livre à la lueur du soleil. Ses cheveux clairs et ses yeux d’un bleu aussi éclatant que son frère virent croisé ceux de couleur d’or de celui qui était pour elle un père, même si le sang ne les liait pas. Un sourire au visage, il l’enlaça tendrement, déposant un baisé sur sa tête. Même s’il avait vu Florence pas plus tard que le matin de cette même journée, il était tout aussi heureux de la revoir.

Il laissa la jeune à sa lecture dans un dernier regard complice et avisa les escaliers qui menaient au second plancher, où se trouvait sa chambre. Il monta d’un pas léger, mais impatient. Passant la fourrure faisant office de porte, il tomba sur l’un des spectacles le plus plaisant à son avis. Une femme aux cheveux couleur de blé, vêtus d’une robe très ample trahissant une grande forme ronde et ferme, assit sur une chaise dans le coin de la pièce, laissant filer entre ses lèvres ce qui semblait être la plus douce des berceuses en caressant son ventre délicatement. Elle le vit aussitôt, son visage s’éclaira instantanément. La berceuse avait pris fin. L’homme s’approcha de sa femme, avant de déposer le plus délicat des baiser sur ses lèvres rosés. Il se pencha sur le bide de la blonde et déposa son oreille sur ce dernier, tentant d’entendre le petit être encore en formation. Ses sens le surpris soudainement, l’incitant à se redresser et à faire volte-face vers une arrivante inattendue. La bouche de l’homme était découverte, et sa voix claire sortait sans mal de sa gorge en direction de son amie.


-Sylira? Hey bien bonjour! Que faites-vous i…

« Partir. Tu l'as laissée partir »

Surpris par le ton et la présence de la femme, l’homme ne put que laisser un sourire hébété traversé son visage sur le coup.

-Mais qu’est-ce que vous voulez dire?

« Elle est partie et maintenant tu l'as perdue ! Lâche ! Pourquoi l'avoir laissée dans les mains de ce Matis Falkire, ce lâche qui n'a rien pu faire pour elle ? Tu as eu ce que tu voulais ! Elle t'a oublié, elle est devenue une meurtrière de sang-froid après avoir passé de longues heures d'agonies sous le venin des vampires qu'elle a eu le malheur de croiser. Tu n'es plus rien pour elle maintenant, même pas un souvenir, juste... Une proie ! Regarde là ! Regarde ton œuvre ! C'est ta faute si elle est venue jusqu'ici ! Maintenant assume son destin ! Assume le et vit avec ! »

Ses muscles se tendirent, il ne comprenait pas… Autone? Mais voyons, elle était à Gloria, fiancé à Falkire… Non…non… Elle était dans les grottes sombres au cœur d’Armanda, blessée… Partit à la surface avec le guerrier… Mais non! Alors pourquoi était-elle aussi à Gloria? Non… Les vampires avaient mis leurs mains dessus… Ils l’avaient empoissonné, elle souffrait… Il n’avait pas réussi à protéger son oiseau… Il avait failli à son devoir de la protéger… Il avait failli… Non! Ce n’était pas vrai! Ce n’était pas vrai! Elle ne pouvait pas être devenue l’une de ces choses… C’était impossible! L’une de ces vérités était vrai, une seule! Confus, il se retourna vers sa femme afin de trouver un soupçon de soutient, seulement pour la voir lentement s’effacer.

-Non! Non! NONNNN!

Il avança vers elle, prenant sa main glacé, la portant à sa joue, seulement pour perdre sa poigne, se dissipant à même l’air. Avec horreur, il observa le monde autour de lui disparaitre lentement. Il porta ses mains devant lui, voyant d’hideuses cicatrices apparaitre peu à peu sur sa peau, avant que ses gantelets de cuirs ne couvre ses mains usées. Son visage se mit à brûler de plus en plus, forçant le rôdeur à porter ses mains à son visage, seulement pour entrer en contact avec le métal glacé reposant sur ce dernier. Il avait mal, sa boite crânienne semblait élancer sur le coup. Il n’y tenait plus, la douleur était atroce.

-Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!

Il avait criée, seulement pour réaliser que sa voix était à présent tordue et artificielle… Oui… Écho, devant sa bouche… Il avait oublié… Il avait oublié son loup d’acier… Il avait oublié les marques sur son corps. Il avait oublié Murmure sur son dos… Il avait oublié Luna, Auphélie, Nox et Dies à la surface… Il avait oublié ses compagnons d’armes du moment… Il avait oublié que la Mort le guettait de toute part. La brume dans laquelle baignait sa cervelle se dissipa enfin, et l’homme redevenue Ombre comprit ce qui se passait. Les bulles… Elles les hypnotisaient… Sylira confirma d’ailleurs sa réflexion. Sylira… Elle venait de le sauver… Par devoir ou par envie? Probablement par devoir… Il chercha rapidement le Rossignol des yeux, paniquant de ne pas la voir sur le moment. Puis, il se rappela les créatures et le départ de son amie. Bien, c’était une préoccupation en moins. Il ne restait plus que le dragon, et sa propre existence à considérer. Certes, il ne souhaitait pas de malheurs à qui que ce soit, sauf peut-être les vampires présents. Il en devait une à la femme, il en devait une à Alford, alors du coup, il se sentait quelque peu obligé d’Assurer leur arrière. Il alla donc à la rencontre du bourreau, relâché de l’emprise de sa sauveuse du moment. Il avisait chaque bulle flottant autour de lui, le cœur serré comme jamais à la pensé de l’hallucination dont il avait été victime. Oubliant cet état de pur bonheur, l’assassin aida son ami à se remettre sur pied, chose qui était plus facile à dire qu’à faire… Ils étaient tous deux de taille similaire, mais l’Ombre était beaucoup plus filiforme que son colossal ami. Et puis, à lui voir le visage, ce dernier ne semblait pas avoir eu les meilleurs des visions, à savoir pourquoi…

Un bruit sourd se fit entendre et l’assassin se retourna, sur ses gardes, seulement pour voir Sylira au sol, le baptistrel se tenant bien droit près du corps. Ce dernier se retourna sans plus de façon alors que l’homme masqué vint s’agenouiller rapidement aux cotés de la femme blessé, laissant un juron composé et original fusé. Pareil chaos l’aida aussitôt à oublier sa vision, vision qui allait sans doute venir gentiment rendre sa vie plus horrible que jamais… Mais pas sur l’heure… Pas tout de suite… Les cauchemars étaient des monstres plus cruels, plus sadique… Plus patients.

-Attendez! Ne bougez pas!....

Il aida la femme à se redresser en position assise, laissant un regard inquiet fusé d’Abords en direction de l’attaquant, puis tout autour, afin de vérifier la possible arrivé d’une autre sphère. Il prit délicatement le menton de la blessé et força doucement ce dernier de côté afin de pouvoir observé le coté concerné du visage. Ce dernier avait une marque de jointure d’un rouge vif imprimé sur la peau de la femme, comme si quelque chose de très chaud s’était imprimé contre la peau. Sans plus attendre, il déposa la torche au sol et dressa ses deux mains à quelque centimètre du visage de Sylira. La magie était faible, et le Corbeau avait déjà employé un sort de soin sur l’autre archer un peu plus tôt, mais cela ne l’empêcha pas pour autant d’employer une seconde fois un sort de soin*, cette fois avec un peu plus de conviction. Il réussit à réduire considérablement la blessure, au point ou seul deux petites lignes rosées pouvaient être vu. Ainsi, il lui avait évité un renflement horrible du visage, et une douleur des plus tenaces, une bonne chose à passer outre en bref. Un fois les soins terminé, il aida sa patiente du moment à se redresser sur ses pieds sans plus de façon, s’assurant qu’elle ne soit pas trop étourdit par le coup.

-Vaut mieux ne pas trainer ici dans ce cauchemar éveillé…

Chose que le groupe fit sans hésitation… Encore de long corridor, laissant soudainement place à des arches monumentales, portées par des colonnes titanesques. Tout dans cette pièce gargantuesque semblait avoir été travaillé par une armée d’artisans, et encore s’était euphémiste, puisque cette pièce ne semblait pas pouvoir être l’œuvre de mortels… Des statues titanesques se dressaient près d’eau, et l’assassin crut y reconnaitre les traits parfait des Grands Esprits, ainsi que leurs symboles distinctifs sur chacun d’eux… Les Armandéens ne dressaient pas d’idoles aux Grands Esprits… Cette salle n’était donc pas d’origine vampirique, elfique, ou encore humaine… Au fond de la pièce, une porte digne de la pièce où elle reposait : tant en taille que par sa beauté somptueuse. Et la bataille illustré, des plus curieuses, rendait l’Ombre étrangement inquiet. La fresque, l’écho de leur pas, presque de leur respiration, cette pièce imposait le respect par sa prestance assommante. Le baptistrel et le Prince semblèrent prendre les devants avec cette porte. Comme il s’y attendait, il s’agissait de la fameuse porte qui devait être ouverte par les objets de la prophétie, selon l’ordre de la création du monde. Étrangement, l’homme se sentit plus concerné par la troupe que par le reste qui les entourait. Certes, tout était captivant, mais l’assassin était avant tout humain, et il ne pouvait s’empêcher d es’inquiété. S’inquiété de quoi? Ou plutôt, de qui? Cynoë, qui avait perdu sa princesse, Alford, qui semblait à vif, tout comme lui, l’archer blessé-soigné-re-blessé à l’état physique discutable et bien sur Sylira qui avait tout de même reçu un directe respectable au visage… Du coup, l’Ombre réalisa qu’il avait la chance d‘être indemne, fait surprenant, mais il n’allait pas s’en plaindre.

Avec surprise, la porte massive ouvrit dans le plus parfait et inquiétant silence. Pour la millième fois, un couloir fut emprunté par les marcheurs, qui débouchèrent sur… Une montagne de trésors flamboyants. Les yeux du rôdeur s’écarquillèrent d’émerveillement à la vue de cette salle. De l’or, de la nourriture, des armes, des livres, tout y était! La magie flottait dans l’air, mais l’Assassin n’y prêtait pas la moindre attention. Ses yeux étaient tombés sur une armure, ou plutôt, sur un ensemble d’Armure. D’un noir de jais, elle semblait faite de… De quelque chose que l’homme pourtant connaisseur ne pouvait identifier. Devant l’Armure, un arc du même matériau, finement ouvragé, parsemé de veine d’or. Il était tout simplement splendide. Aucun mot ne pouvait le décrire autrement. Curieux, mais prudent, l’Ombre constata avec surprise que toute la scène semblait être sous son contrôle : pas d’hallucination ou de pierre hypnotique, seulement des chefs d’œuvre partout. Il ne put s’empêcher de songer, dans un rictus refoulé, que le vieux Ostiz aurait possiblement fait une crise cardiaque à la vue d’une telle quantité de richesse… Hey bien, tant pis pour lui! Quoi que… Son indécision penchant sur l’acquisition fut renversé par Merithyn, qui lança avec raison son doute sur ces objets.

-C’est vrai… La pierre glacée… Les bulles hallucinogènes… Je crois avoir eu ma dose d’illusion et de pièges malsains pour une vie… Ne touchez à rien vous tous! Nous ne sommes pas ici pour nous faire les poches… Si seulement ces choses sont bien réelles, et encore!...

Il survola le groupe du regard, ces yeux couleurs or étaient ferme, brillants sous la lueur de son flambeaux. Il fit un signe aux autre de sa main libre et commença sont avancé dans cette pièce où les merveilles se multipliaient. Puis, peu à peu, ces dernières se firent plus rares, alors que la pièce prenait toujours de plus en plus en largeur. Puis, alors qu’il posait son pied sur le sol, le bruit de ce dernier, pourtant infime, résonna par mille fois contre les parois trop loin pour être perçu de la pièce, semblant être devenu abyssale et sans fin. La magie ce fit encore plus écrasante, mais ça en était incomparable. C’était pareil à se tenir au milieu d’un feu, les flammes en moins… Une étrange lumière dorée brillait également dans la pièce, exposant ultimement les murs décorés encore une fois abondamment par des fresques aux sens inconnue par l’humain. Quelque chose se dégageait de cet endroit, comme si l’interdiction était le mot d’ordre. Interdiction d’entrer… Ou de sortir peut-être… L’assassin stoppa brusquement le pas à la vu du mur qui se dressait plus loin devant le groupe : un mur gigantesque, massif, opaque… La seule chose en ces lieux qui ne reflétait pas la douce lumière doré qui baignait en cet endroit, faisant de cette porte une sentinelle détonant du décor, inquiétante. Mais l’Ombre n’avait pas d’yeux pour cette porte, autre chose le captivait, autre chose l’ensorcelait… Ils étaient là… Ils étaient tous là… Les Frères… Les Grands Esprits supérieurs étaient là…

Mais ils n’étaient pas ce à quoi l’assassin s’attendait. Ils ne se tenaient pas droit et fier comme à leur apparition lors du Sommets des chefs, un an plus tôt, non… Ils étaient tous allongé dans des cercueils ouverts, les yeux fermés, les membres figé contre des sceptres émanant une puissance époustouflante. Leur peau n’était plus irriguée d’or comme avant… Non, ils étaient pâle, plus pâle encore que les vampires, d’une blancheur irréelle. Sur le coup, l’humain ne put s’empêcher de poser un genou du sol, alors qu’une lourde sensation inspirant à la fois un respect totale et une frayeur viscérale s’emparait de lui, ainsi que de tous les autres marcheurs présents, qui devaient ressentir la même chose que le Corbeau : admiration et peur pure. L’Ombre se releva cependant bien vite, dévoré également par une curiosité insoutenable et une inquiétude marqué. Les corps des Esprits étaient creux, comme des coquilles vidés, mais ils n’imposaient pas moins de respect. Il s’attarda un moment sur le visage du guide qu’il avait rejeté par vanité : Mort, le cœur soudainement lourd de regret envers cet être qui aux dires de plusieurs avait toujours aimé les Hommes, plus que lui n’avait aimé sa propre race. L’homme masqué se détacha un peu plus du groupe, soumit à une secondes découvertes tout aussi frappante, sinon plus.

-Vasa…

Le Néant, le Grand esprit du Néant, elle était là… La grande sœur des Esprits supérieur, elle reposait avec ses frères. Mais la vision de son corps était horrible : son sceptre de puissance gisait sur le sol, sa poitrine était ouverte macabrement, sa peau était incompréhensiblement plus blême encore que celle de ses frères. Une tristesse sans pareil émanait de cette créature qui n’avait autrefois inspiré à l’Ombre que la plus pure des haines. À présent, la voir ainsi ne faisait que lui briser le cœur. Quelque chose réussit à détourner le regard de l’humain, chose qui relevait de l’emploi en ce moment à vrai dire. S’étant rapproché plus que les autres de la « porte opaque », Ombre fut le premier à remarquer les mots qui y était inscrit… Ou peut-être que non, peut-être qu’un autre marcheur avait déjà entamé la lecture, mais l’Assassin fut le premier à en faire la lecture à voix haute, de sa voix déformé par la magie de son masque Écho :

« Et c'est alors qu'à la croisée des temps, les marcheurs se présenteront devant le Mur, prêts à payer par le sang et la chair le prix exigé pour la sauvegarde de leur monde. Sept Marcheurs là où huit étaient nécessaires... Sept Marcheurs devant une porte close. La Marcheuse manquant au cœur de ses deux liés de vie se révélera manquante ici aussi. Et la colère s'emparera dans chacun d'eux lorsqu'ils liront ces mots et qu'ils sauront... Trompés, trahis et meurtris... Ainsi s'écroulera leur confiance à l'égard d'Edwyn Ruddy... »

Ce ne fut qu’à la fin de sa lecture qu’il comprit la portée de ce qu’il venait de lire et de dire. « Ainsi s'écroulera leur confiance à l'égard d'Edwyn Ruddy... » Ces mots résonna dans son esprit alors que l’image de Verith surgit de paire à la menace. Le dragon l’avait prévenu contre cet homme… Cette chose... Mais trompé? Trahis? Qu’annonçaient ces mots? Quel genre d’horreur les attendait?

« Enfin… »

Le ton et l’expression de se simple mots suffirent pour laisser un frisson d’inquiétude teinté de colère traversé l’assassin. Il se retourna vers la source attendu, pour croiser la forme réelle du Tarenth. Aussi éblouissant de les Esprits eux même… Vêtus d’une grande robe aussi noire qu’une nuit sans lune, agrémenté de détail aux reflets d’argent, pareil à ses yeux calmes et inhumains. Sa présence était écrasante, et dans ces lieux à la pression magique horrible, ce poids supplémentaire ne put qu’arracher une grimace à l’Assassin, invisible sous son masque. Il avait en face de lui un être capable de faire plier un dragon et terrasser n’importe quel guerrier à sa guise. Il avait devant lui un être d’une puissance appartenant à un autre temps. Il n’avait plus rien du voyageur, il avait tout du Tarenth maudit décrit pas le grand dragon rouge. Aux cotées de la créature ancestral flottait dans les airs Esmelda Kohan, blême et inerte, entièrement sous le joug de cette créature inhumaine. Dans ses tripes, le Corbeau sentait ses tripes bruler de rage. Il sentait les graines plantés par le Salvateur germés abondamment, déversant un flot de colère pur dans chaque parcelle de son être. Oh! Il ne pensait pas intimider celui qui était à présent son ennemi. Il savait ce qu’il était face à lui, il connaissait son impuissance, mais ce n’était certainement pas en pleurant de peur que l’Ombre aille quitter ce monde. Il connaissait la peur, il vivait d’elle, et la colère aveugle qui le submergeait à la vue du traitre suffit à chasser le moindre doute et réticence de ses pensées. Il avança d’un pas rapide en direction du nouvel arrivant, toujours la torche en main, d’avantage en symbole qu’en utilité dans cette situation. Il décrochait son masque buccal de sa main libre, fourrant ce dernier dans son sac. Son regard était ferme malgré l’inconnue de la scène. Ses gestes étaient précis malgré le danger de mort imminente. Il tremblait certes, mais non pas de peur. La rage l’animait en connaissance de cette trahison, car il avait compris ce qui allait leur arriver. Ou du moins, il s’en doutait fortement. Arrivé à une dizaine de mètres de l’être supérieur, il ne laissa qu’une question tonner.

-Pourquoi?!


*[Soin] Lumière apaisante
Une douce lumière qui sort des paumes et vient réparer les tissus lésés, cela ne chasse pas la maladie ni les malédictions. Plus la blessure est profonde et plus c'est épuisant, attention à ne pas dépasser ses limites ! (sinon évanouissement)

Geste clé : Les deux paumes à quelques centimètres de la blessure, promener les mains sans toucher le blessé


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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 12 Avr 2015 - 11:01

Il se sentait calme, pleinement conscient de la solennité du moment et du temps paresseux qui s'était écoulé depuis la révélation de la prophétie. Chaque seconde, chaque minute, chaque heure passée depuis que son lien avait brisé par les Esprits s'était imprimé en lui comme autant de brûlants coups de poignard déchirant son âme et l'éparpillant en milliards de fragments suppliciés par une immonde et insupportable douleur. Enfin, cette douleur allait cesser... Dans le cœur de chaque Marcheur il lisait la haine, la déception, le mépris... Mais tout ceci ne l'effleurait qu'à peine. Nul ne pouvait savoir quelle torture il avait enduré depuis que l'on l'avait séparé de Vraorg. Il était le Fondateur du lien, le tout premier dragonnier... En lui retirant son dragon, les Esprits lui avait arraché plus que son âme. C'était comme si ils l'avaient entièrement vidé de toute substance, de toute joie et de tout espoir. Ce qu'il avait perdu dépassait l'entendement, d'autant plus qu'il ne l'avait pas perdu... On le lui avait arraché de force... Alors non. Il ne tolérait pas le mépris de ces créatures immatures. Que l'un d'eux accepte de souffrir ce qu'il avait souffert, et on verrait alors si trouverait la force d'agir autrement... Si il trouverait même seulement la force de survivre à une telle amputation. Vraorg était comme un trou béant au cœur de son esprit, un vide atroce dans lequel il se noyait depuis trop longtemps. Nul ne saurait le séparer plus longtemps de son frère d'âme, de son lié d'esprit... De son dragon.

Il avait reprit son apparence naturelle, refusant de se cacher plus longtemps derrière le masque difforme de la race humaine. Son corps gorgé d'énergie supérieure irradiait comme un soleil que l'on aurait recouvert d'une épaisse couche d'argent. Un argent sombre... Un argent plein d'une vieille colère, d'une rancune que les millénaires n'avaient pu effacer. Son dragon... Il fallait qu'on lui rende son dragon... Il pinça les lèvres à cette idée et la force incroyable de sa volonté s'afficha sur son visage parfait. Il avait toujours été têtu... Le plus têtu de tous les Tarenths. Le plus haït aussi... Le plus incompris sans nul doute. Mais aussi le plus puissant, donc le plus craint. La robe somptueuse qui représentait à la fois son Ordre et le rang qu'il y occupait le rendait plus impressionnant encore si c'était possible. Une force tranquille et impudique qui ne craignait rien ni personne. Il était Edwyn, le Voyageur. Il était le premier des Dragonniers, le maître de l'Oeil. Et il n'avait plus rien d'un repentit...

Il cligna des paupières, lentement. Sa seule réponse au cri rageur de Saemon Methus. Il n'avait pas à y répondre... En vérité, ces créatures n'auraient même pas dû avoir l'indécence d'ouvrir la bouche devant lui. Mais il n'était plus si pressé... Maintenant qu'il sentait que le moment de ses retrouvailles avec son dragon était proche, qu'il était inéluctable, il se sentait plus tranquille. Rien ne pouvait plus empêcher ce qui devait être... Pas même les dépouilles immortelles couchées là... Environnées d'une énergie intolérable qu'il n'osait pas approcher... Il mourrait si il avait la bêtise de seulement effleurer l'un d'entre eux, il le savait. La rancune lourde des Créateurs à son égard ne lui échappait pas, il la goûtait sombrement, pas du tout amusé par elle. Les sceptres... Il avait besoin des sceptres pour ouvrir la porte, mais il ne pouvait pas les toucher... Et il s'était bien doué qu'aucun Marcheur n'accepterait de s'en approcher, ces puissants artefacts inspiraient trop de peur et de respect aux mortels. Alors il fallait les y encourager un peu...

« Un pas de plus, vampire, et tu sera seul pour affronter ton immortalité. »

Le halo d'argent qui entourait la princesse venait de se resserrer, prenant une teinte rougeâtre fort peu rassurante. Le voyant se figer, il hocha la tête d'un air approbateur.

« Bien. Je ne veux pas de mal à ta princesse, elle est de mon clan. Toi aussi d'ailleurs, même si ton lien avec la dragonne de l'orage s'est établit différemment. Il ne lui arrivera rien de mal si vous tous, vous tenez bien. »

Son regard s'égara sur le prince vampire et la façon dont celui-ci le fixait silencieusement, absolument pas concerné par la menace de mort planant sur la petite humaine. Puis s'attarda sur chaque Marcheur avant de revenir enfin sur l'humain au masque :

« Pourquoi ? C'est là une vaste question... L'espérance de vie de certain d'entre vous ne me permet hélas pas d'y répondre en détail. Retenez simplement que les apparences, parfois, sont trompeuses... »

Il revint à Alford, et une lueur attristée passa dans son regard. Sa voix résonna soudainement dans l'esprit de celui-ci :

*Tu le sais mieux que personne n'est-ce pas ? Je regrette que tu ne puisse lire en moi comme moi je lis en toi... *

Ce fut tout, il gardait le silence, retenant toujours l'humaine inconsciente. Son esprit s'était tourné vers le petit dragon et résonnait en même temps dans la tête du vampire renégat du nom de Wallam :

*Je n'ai pas encore eu l'occasion de te souhaiter la bienvenue dans ce monde Cynoë. Tu es magnifique, tu seras un dragon plein de noblesse. A condition bien sur que toi et ta liée surviviez à tout ceci... Je ne peux pas te le confirmer, l'avenir est trop instable ici. C'est parce que tu dois faire un choix.. Je te l'impose jeune ancestral. La vie d'Esmelda Kohan contre l'un des sceptres des Esprits. Fais vite, Lorenz Wintel va tenter quelque chose d'ici quelques secondes, et tous tenteront de t'empêcher d'agir dès qu'ils comprendront. Kylian Wallam ne te gagnera que peu de temps... *

Il avait reposé les yeux sur le dernier cité, sachant que celui-ci avait très bien compris. Si il voulait revoir sa princesse en vie, il allait devoir permettre à Cynoe de s'approcher des sceptres et donc fournir une diversion pour empêcher que les autres ne s'y opposent... Attentif, le Tarenth attendit que tout se joue et répondit simplement au dragonnet en sentant ses hésitations quand à la façon dont il allait bien pouvoir soulever l'un des sceptres :

*N'ai crainte, ça ne posera pas de problème...*
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 13 Avr 2015 - 11:44

Qu'il n'aimait pas ces deux vampires là ! Surtout celui qui retroussait ses lèvres pour montrer ses crocs, dans un air que n'importe quel prédateur prendrait comme une provocation. Et c'était le cas, c'était que de la pure provocation. Bien qu'effrayant et affichant un air dangereux, Cynoë n'en démordit pas sous la menace et retroussa à son tour ses lèvres, montrant ses petits crocs. Tellement hargneux devant cette attitude que ses crêtes en naissance se dressèrent et quelques écailles de son échine se gonflèrent. Il siffla son mécontentement une fois encore et darda un regard courroucé à ce vampire. Non, mais pour qui osait-il se prendre !

Heureusement que leur situation les poussait à se préoccuper d'autres choses. Cynoë claqua ses petits mâchoires et essaya de se concentrer sur autre chose que sa colère, pendant que ce satané vampire s'occupait du malheureux gisant, qui se mit à luire. Les paroles de Kylian envers son congénère arrogant avait sans doute contribué à apaiser le saurien, désormais pleinement absorbé par ce qui se passait à leurs pieds. Maintenant la magie palpitait autour du gisant et ce qui était étonnant était qu'elle ne venait pas de lui.

Cynoë fut un peu déconcerté par ce qu'il voyait et ne plus se retenir de serrer sa prise griffue sur le pauvre Kylian, déjà en proie à une certaine émotion apeurée. Le dragonnet n'avait pas besoin d'effleurer son esprit pour la sentir. Les odeurs parlaient d'elle-même. Et ce vampire qui cherchait à croiser le regard de son porteur... Peut-être que c'était à cause de lui que Kylian se mettait dans un drôle d'état... L'Améthyste se concentra sur l'importance de retrouver sa liée. Ce fut quand il fut plus calme qu'il fit un rappel de sa présence à Kylian, tout en s'assurant qu'il réussissait à aller bien, malgré le coup reçu du compagnon elfique de ce satané vampire. Doucement, il joignit son désir profond de retrouver sa liée, tout aussi importante pour tous les deux. Cynoë n'omettait pas non plus que l'intervention d'Ombre entre les deux vampires.

La marche du groupe reprit et doucement, l'air se réchauffait, jusqu'à en devenir une fournaise. Cynoë percevait cette variation et étant un dragon, il n'était nullement accommodée par la température qui montait de plus en plus et qui serait bientôt un fardeau pour les bipèdes. Sauf s'ils savaient se protéger du poids étouffant qu'ils respiraient. Puis quand on découvrit ce qui provoquait la hausse de la température au sein de ce labyrinthe, le dragonnet fut aussi estomaqué que les autres de découvrir une rivière de lave. Il se redressa sur ses antérieurs pour mieux la contempler. Une imposante rivière de lave. Il émit un son presque admiratif devant la beauté de ce spectacle que la nature avait conçu, même si elle était en même temps un frein à leur progression. Il n'oublia pas pour autant sa liée et se concentra sur l'importance de la retrouver. Déjà la question de passer cette rivière se préparait à se poser.

Le vampire détestable dévoila la présence de barque faite d'énergie pure. Cynoë se retint de se laisser aller à sa curiosité insatiable, car jamais il n'avait vu de telles choses chez les bipèdes. Il se contenta alors de les fixer et fut étrangement soulagé quand le groupe put monter dans chacune d'elle, bien sûr en nombre divisé pour que tout le monde suive. Quand tous furent embarqués, et Cynoë bien installé dans les bras de Kylian, les embarcations se mirent en branle et rapidement leur navigation devint chaotique. Chaotiquement dangereuse. Le dragonnet enroula sa longue queue autour du poignet de Kylian pour se donner une meilleure prise et ne pas tomber dans la lave. Serré juste assez pour ne pas lui faire mal bien entendu.

Quelque chose fit réagir les barques ; quelque chose qui était très simple à faire pour les guider. Sans attendre, le vampire attrapa l'avant bras d'Alford et son autre bras allait attraper celui de Veren, que le dragonnet escaladait déjà l'épaule de Kylian pour se mettre sur un perchoir plus adéquate. Au début, il roula des petits yeux écarquillés à ce qui lui demandait le vampire, mais il ne se posa pas plus de questions quand il eut compris. Il regarda comme les autres embarqués de la barque d'énergie ce rocher qui devenait le point d'ancrage de toute son attention. Le résultat ne se fit pas attendre. Les esprits synchronisés sur un même objectif guidèrent l’embarcation sur la surface en fusion de la rivière de lave. Kylian n'omit pas l'autre esquif et fit des gestes pour expliquer comment diriger la leur.

Une fois que les barques s'immobilisèrent sur une rive bien stable, tout le monde les quitta, sans doute sans regret, hormis Alford, dont le coeur battait encore la chamade presque d'excitation. Naviguer sur de la lave n'était pas forcément un plaisir qui invitait à recommencer. Le dragonnet pensait presque dans cette idée là en percevant quelques effluves émises par les bipèdes. La lave c'est bien joli, c'est chaud, mais c'est mortel. Ce n'était pas un milieu de vie pour les êtres à deux jambes. Par contre, peut-être qu'en trouvant une plate-forme assez plate et large pour un grand dragon, il y avait moyen d'en faire....Cynoë secoua sa tête. Ce n'était pas le moment de penser à du confort personnel. Sa liée ! Sa liée était à retrouver ! Savoir qu'il ne pouvait ni la voir ni la sentir lui fendilla à nouveau le coeur. Au moins cela chassa l'idée précédente. Quelle idée !

Le groupe reprit sa progression jusqu'à pénétrer dans une caverne emplie de vapeur. La différence de température fut presque radicale. D'abord de la vapeur qui rafraîchissait, au pas suivant, de l'humidité collait aux parois rocheuses... Et plus loin encore, du givre couvrait murs naturels de la caverne. Et là-bas, dans le fond de la salle hautement voûtée, tout le monde découvrit la source à l'origine de ce froid qui avait fait oublier l'insupportable chaleur magmatique. Le dragonnet avait à peine frissonné de ce brusque changement de température. Ses écailles qui le couvrait l'isolait déjà, car son espèce était amené à voler à de très hautes altitudes, à l'air aussi glacial qu'ici. Seuls les bords au cuir fin de ses ailes avaient picotés au froid, le poussant à les refermer plus fortement contre lui.

Quand il contempla cette sphère parfaite, à la blancheur irisée, il fut aussitôt captivé. Déjà que la nature n'était que splendeur, mais là, cette chose qui reposait sur un piédestal n'avait pas d'équivalence en perfection. Elle était parfaite... Comme tous les autres membres du groupe, le jeune saurien ailé avait envie de la toucher du bout des griffes pour apprécier la matière qui la composait. Il sauta de son perchoir vampirique et se rendait doucement vers cette chose, dressé sur ses petits pattes. De ce qui se passait autour de lui, il n'y prêtait aucune attention, trop captivé.

Une vive lueur de lumière l'aveugla soudainement, lui arrachant un couinement de surprise et de dépit. Cynoë recula de quelques pas, secouant la tête et se demandant ce qui se passait, pendant qu'il entendit le bruit caractéristique d'un coup de poing décoché à un autre bipède. Il se retourna pour voir le pauvre Kylian, malheureusement abonné à recevoir encore des coups de la part de ses compagnons. Le dragonnet se rapprocha du pauvre hère encore étourdi du coup et effleura son esprit une fois encore, l'encourageant à rester éveillé. Il devait penser à Esmelda, à sa belle liée et princesse ! Puis il jeta un regard ambré pétillant de rancune vers Alford. Il n'avait pas à faire cela. Lui qui pensait que cet homme barbu était quelqu'un de différent... Ses yeux reptiliens étaient encore plissés de colère mais aussi de circonspection. Il sut se calmer rapidement quand il comprit qu'Alford avait agi pour les sauver de l'emprise envoûtante de cette sphère. Mais était-ce nécessaire une telle violence envers la moitié de coeur de sa belle liée ? Un jour prochain, il devrait avoir une discussion avec Alford... Quand il sera capable de mieux communiquer avec les bipèdes. Puis il entreprit de se repositionner sur l'épaule du pauvre Kylian. Chacun des petits souffles du dragonnet se transformaient en un petit nuage de condensation, rappelant que les lieux étaient toujours glaciaux.

Le groupe était loin d'être sorti d'affaires et avant qu'un des membres ne se demande ce qui tomberait encore sur leur tête, des nuées de bulles les entouraient, voletant dans un courant d'air impalpables. Qu'était-ce encore cela ? Le dragonnet se ramassa un peu sur lui-même, perturbé par ces apparitions. Encore un mauvais tour ? Pourtant, il ne put s'empêcher de tendre son petit museau vers une bulle qui flottait à sa portée....

Citation :
Il était bien, si bien... L'air frais des cieux courait sur ses écailles et il savourait ce délice, telle la sensation caressante d'une eau de montagne qui coulait le long de sa peau. Bien, magnifiquement bien. Le ciel était son domaine, son royaume et personne ne pouvait l'égaler. Le soleil éclatant brillait presque sur chacune de ses écailles améthyste, comme si l'astre lui même voulait se refléter dans chaque partie de son corps serpentin. Un claquement d'ailes dans les airs et il monta encore un peu plus. Peut-être qu'il pourrait s'amuser à monter toujours plus haut encore... Mais il n'était pas seul. Son coeur partageait la joie de voler avec sa belle liée. Elle était là, chevauchant entre ses immenses épaules musclées. Elle souriait. Son sourire radieux prévalait sur toutes les choses magiques de ce monde. Elle était son trésor. La perle unique d'Armanda. Il sentait son âme et elle sentait la sienne. Deux ne faisaient qu'un. Unis pour partager ce même bonheur.

Doucement, il pointa son corps vers le sol tellement lointain qu'il en était ridiculement minuscule. L'air siffla à ses oreilles et il entendit le rire de plaisir de sa belle liée. Il tourna légèrement la tête pour la contempler. Revêtue d'une légère armure argentée, elle scintillait sous les rayons du soleil. Elle était un brin de lune jugée sur son dos. Elle brillait et exultait de cette joie partagée de voler avec lui. Unique et merveilleuse. Il détendit une aile pour suivre un large virage. Cette vitesse, cette saveur fraîche de l'air dans sa gueule.... Il n'y avait nul pareil sur Armanda. Et il partageait cela avec elle. Elle riait et elle étendait les bras dans l'air qui coulait autour d'elle comme autour de lui-même, comme si elle voulait voler par elle-même....

Il ne sentait rien, totalement plongé dans ce rêve extatique. Il ne percevait donc pas la prise douce de la vampire qui le détachait de l'épaule de Kylian.

Citation :
La Grande Dragonne, liée à Kylian, lui avait gentiment mordillé la queue autant par jeu que par défi. Déjà elle s'élançait d'un battement d'ailes pour se mettre à sa hauteur. D'un regard, il fixait sa congénère qui guettait un signal. Doucement, il tendit son attention vers sa liée et semblait s'amuser de voir le clin d'oeil qu'elle lui lançait, avant de faire un petit signe d''au revoir à Kylian. Puis il perçut le signal. D'un puissant rabaissement de ses ailes vers l'arrière, il se propulsa en avant. Les deux dragons se défiaient dans une course de vitesse. Et sa belle et magnifique liée riait de cette petite joute qui l'amusait tout autant que de taquiner son autre moitié de coeur qu'était Kylian. Toujours resplendissante dans sa fine armure argentée, elle n'était pas qu'un brin de lune, elle était la joie insaisissable et amusée. Doucement, il réussit à prendre de l'avance sur la Grande Dragonne, encouragée par sa belle liée. Elle s'amusait et il était heureux. Pour compléter cette joie partagée, il lâcha un puissant rugissement tonitruand...

Doucement et délicatement, il était placé dans une sacoche....

Citation :
Il volait sur le dos, juste au-dessus de Skade. Sa liée joignait ses mains à celle de son aimé, qui était en dessous d'elle. Elle était heureuse de voler avec lui et son tendre vampire. Elle était heureuse et la joie de vivre pulsait en elle. Il était lui aussi heureux, de partager tout cela avec elle... Soudain, une obscurité apparut, repoussant Kylian, repoussant même sa liée. Elle tombait, loin de lui, dans ce gouffre ténébreux et sans fonds. Sa liée ! Il ne voulait pas la perdre ! Il la poursuivait dans sa chute, mais elle s'éloignait de plus en plus de lui ! Quelque chose de dur comme du cuir frotta contre son museau

Il cligna des yeux, poussant un cri désespéré. Sa liée n'était plus là, il ne la sentait plus ! Il était coincé dans quelque chose de souple et de solide à la fois. Il faisait noir et il voulait retrouver sa liée. La séparation était difficile à combattre. Le désespoir le rongeait à nouveau. Un interstice à peine éclairé montra une possible sortie. Il allait la retrouver ! Il se débattait comme n'importe quel animal pris au piège et commença à griffer l'intérieur de la sacoche. A l'extérieur de sa prison, il entendait des éclats de voix. Lui ne voulait qu'une chose : sortir !

Quelqu'un ouvrit le haut de la sacoche et il reconnut l'odeur de Kylian. Il se laissa étrangement faire, laissant ses petits yeux ambrés regarder autour de lui ce qui se passait encore. Les autres bipèdes paraissaient hébétés... comme sortis d'un rêve. Doucement, son esprit draconique analysa ce qui s'était déroulé juste avant de se sentir oppressé dans la sacoche. Sa liée, il avait cru voler avec elle, alors qu'il était encore en réalité bien trop jeune pour avoir ces souvenirs là. Il ne put s'empêcher de trembler et jeta un regard à Veren, qui préconisait de pas toucher ces maudites bulles. Il ne pensa plus à elle et songea à sa liée qui lui manquait de plus en plus. Il lâcha malgré lui un petit cri désemparé et se cala plus encore contre Kylian, qu'il sentait tout aussi troublé et désemparé que lui.

Se mortifiant encore un peu plus pour sa liée, Cynoë ne s'aperçut même pas que le groupe s'était remis en marche cette fois, descendant un couloir qui les mena tous dans une cavité taillé et richement ouvragé. Une vraie splendeur architecturale. Et les trésors qu'elle recelait. C'était incroyable. Mais le jeune dragon n'était guère absorbé à la contemplation de toutes ces choses qui excitaient et extasiaient les bipèdes, même si tout n'était que beauté une fois de plus. Une fois encore... Et c'était là peut être de trop.

Comme certains Marcheurs, Cynoë sentait que quelque chose clochait. C'était comme si on tentait pour une énième fois de les piéger. Il fit part de ses impressions à son porteur, avant de se recroqueviller un peu plus sur lui-même. Quelque chose clochait vraiment.

Il tourna sa tête vers Ombre, car ce dernier avait fait un geste pour inviter les autres à le rejoindre, alors qu'ils s'étaient un peu éparpillé un peu partout, pour contempler toutes ces choses qui les intéressaient, ou aiguillonnaient leur curiosité. Tous le suivirent donc, passant à côté des monceaux de merveilles toujours aussi aguichantes, puis petit à petit, elles se firent plus rares autour d'eux. Puis quand les Marcheurs, stoppèrent, quelque chose de séculaire hérissait les écailles du jeune saurien. Il ne savait pas quoi et cela le perturbait. Non pas qu'il n'avait pas peur, mais il percevait qu'il était dans un lieu étrange et qui...

Comme Ombre et comme les autres, il aperçut les corps vides des Esprits, qui étaient là, face à eux, simple enveloppes vides, mais qui provoquaient néanmoins une profonde crainte et une ferveur sans nom. Les Esprits. Ce que lui avait enseigné Skade lui revint et son coeur battait plus vivement dans sa poitrine. Il n'était qu'un dragon, appartenant à une espèce respectée et crainte, mais les Esprits, même si ce n'était que vide dans leur enveloppe respective, étaient bien plus à respecter encore. Il ne put s'empêcher de baisser la tête, une certaine frayeur nouée avec un totale dévotion à leur égard au plus profond de son coeur. Et en même temps, son petit corps frémissait. Même le corps de Néant, qui était bien différent des autres corps des Esprits étaient à honorer...

La voix d'Ombre le tira de sa torpeur méditative à l'égard des Esprits. Il lisait quelque chose d'inscrit sur le mur opaque. Il ne comprenait pas tout forcément, mais les Marcheurs paraissaient être plus... troublés ? Il peina à comprendre leurs ressentis et les odeurs qu'il percevait. Une présence apparut, non loin des corps creux des Esprits. L'aura qu'il dégageait s’avérait encore plus oppressante encore. Sa puissance était presque palpable, tellement elle irradiait du corps du Tarenth. Cynoë tremblait du bout du museau jusqu'au bout de sa queue. Son esprit draconique savait ce qu'était un Tarenth. Il savait sans comprendre. Peut-être qu'il n'avait pas de raisons personnelles à trembler de la sorte, mais là si. Sa liée était à côté de l'être séculaire, flottant dans les airs. Elle était là, toute proche et inconsciente. Il ne percevait pas son esprit, mais elle était là. Sa liée était dans les mains de cet être d'un autre temps, d'une puissance ancienne qui remontait à la naissance de ce monde.

Il tremblait de peine et de désespoir de la voir comme cela. Il tremblait aussi de colère de voir qu'on s'en prenait à elle et pour des raisons qui lui échappaient encore. Et quand Kylian fit un pas en avant, à la suite du cri de Saemon, le Tarenth qui avait revêtu sa véritable apparence, aussi scintillant de cette aura argenté que ne l'était sa puissance, menaça le vampire en renforçant son emprise sur la lumière qui auréolait la princesse inconsciente. Le rouge était synonyme de menace, de danger. Cynoë émit une pensée inquiète et de plus en plus désespéré. Que le vampire ne commette pas l'irréparable ! Et pendant qu'Edwyn parla aux autres marcheurs un bref moment, l'Améthyste fixait sa liée. La regardait, perdue de pas savoir quoi faire pour l'aider et la faire revenir à elle. Il voulait la sentir son contact, sentir à nouveau ses pensées, ses émotions. Elle était là, vivante, mais inerte...

Le Tarenth n'oublia pas la présence du jeune dragon, le contactant par la voie de la pensée. Sa forte présence s'imposait presque naturellement dans l'esprit du saurien, qu'il en frémit. Edwen le flattait mais derrière, il lui imposait un lourd choix à faire. Un unique choix. Et il n'avait pas d'autres alternatives que d'agir. Aucune possibilité d'agir autrement. En plus derrière, le poids des mots aidait à renforcer cet ordre à son tout jeune esprit. La vie de sa liée était dans la balance de ce choix... S'il ne faisait rien, le vampire Lorenz Wintel, celui qui avait espéré lui faire peur tout à l'heure, agirait avant lui... et qui pourrait bien menacer la vie d'Esmelda. Il devait vite agir. Pour sauver sa liée. C'était presque la seule chose qui lui importait ! La vie de sa liée !

La vie d'Esmelda Kohan contre un des sceptres des Esprits. Un seul. Mais lequel choisir ? Un seul et ils étaient comme une extension même des Esprits. Les toucher était comme braver un interdit plus que millénaire ; comme de commettre un sacrilège. Mais sa liée était importante aussi pour lui... Le choix. Il devait prendre ce choix. Il le devait et était contraint. Son attention se focalisa sur le Sceptre de Terre, qui n'était pas le plus proche, mais il l'appelait. Il l'attirait étrangement à lui. Tout comme les autres, cet Objet provoquait une forme de terreur pour le dragonnet. Il bravait ce qui ne pouvait être touché. Mais pour sa liée, il était prêt à le faire !

Comme mû par un signal, à l'instant où Kylian passa à l'action pour lui offrir le temps nécessaire à ce qu'il allait commettre comme acte irréparable et presque blasphématoire, le dragonnet déploya ses petites ailes de chauve-souris et se propulsa dans les airs en tendant violemment les muscles de ses pattes postérieures pour se donner l'élan nécessaire pour atteindre son objectif. Il ne savait pas ce qu'avait préparé le vampire, mais cela l'aida pour accomplir ce qui devait être fait. Il avait confiance à ce qu'il allait entreprendre pour lui faire gagner du temps. Pour sa liée et lui sauver sa vie ! En échange de l'impensable. Son coeur souffrait déjà de ce qu'il allait commettre. Mais il n'avait pas le choix ! Il le devait. Ainsi, en faisant ce qu'exigeait le Tarenth de lui, sa liée reviendrait à lui.

Son vol plané semblait durer une éternité. Ses écailles vibraient désagréablement de toute cette puissance qui l'entouraient. Il ferma les yeux pour se focaliser que sur le Sceptre de Terre, ne se laissant pas intimider par l'aura des autres...Comme si dotés d'une vie propre, ils pulsaient d'avertissement à son égard. Derrière, ses sens captaient ce qui se passait. Qui sait comment réagissaient les Marcheurs. Il les ignora et tendit ses serres vers le Sceptre de Terre. Là....

Une intense et insupportable souffrance prit possession de son corps. Poussant un cri de douleur, alors qu'il venait à peine d'effleurer le Sceptre, il se sentit tomber sur le sol, à côté du cercueil qui protège le corps creux de Spectre. Ce qui le ronge douloureux l'attire irrémédiablement dans un puits sombre et glacial. Il lutte, juste quelques secondes le temps de voir les autres Marcheurs tombés eux aussi à terre, le visage marqué par une toute aussi forte souffrance que la sienne. Puis l'obscurité remplit son esprit...

Citation :
Il s'éveille dans un lien sombre, et pourtant, une pâle lumière éclaire le lieu où il se trouve, à la source indéterminée. Il se sent mal... Doucement, il lève la tête et croise le regard sans âge de l'Esprit Terre. Sans l'avoir vu, il le reconnaît. Il sait qu'il y est. Et apeuré comme jamais il ne l'a été, Cynoë recule de quelque pas en arrière. Qu'avait-il donc fait. Terre était là, le dominant de toute sa prestance séculaire, le regardait avec un air froncé... Qu'avait-il fait ! Le petit dragon se ramassa sur lui-même, perdu dans le poids de sa propre frayeur. Il était loin d'avoir manqué de respect comme il avait pu le faire avec Skade au Grand Temple. Là il avait fait plus que manquer de respect. Le sentiment qui lui prenait le coeur et l'esprit était indéfinissable. Qu'allait-il se passer désormais ? Pour avoir osé toucher le Sceptre, le petit saurien savait qu'il méritait un châtiment sans nom. Pourtant, après un long moment qui avait été presque interminable, Terre parut se détendre, affichant des traits plus posés et plus serein. Il lui souriant même comme un père rassurant son enfant malgré la faute perpétrée, Cynoë se noya dans l'incompréhension. Il avait mal agi pourtant, envers et contre tout, se souciant principalement de sa liée et pas des conséquences liés à ce choix qu'il avait pris ! Puis, dans une douceur rassérénée, Terre tendit le Sceptre vers l'Améthyste, perdu dans sa crainte et l'incompréhension...

Il cligna des yeux en revenant à lui dans un petit sursaut. Qu'avait-il fait... Il secoua la tête pour chasser la chape de l'inconscience qui lui brouillait encore l'esprit et peina à se remettre sur ses pattes. Il se sentait vide et affaibli. Derrière lui, les Marcheurs revenaient doucement à lui. Ils n'étaient pas la préoccupation première de Cynoë. Il fut presque choqué de voir que les cercueils qui contenaient les corps des Esprits n'étaient plus là. Ainsi que leur Sceptre respectif. Même le corps de Néant et son Sceptre n'était plus ici. Le mur opaque était ouvert. Il n'y avait plus aucune présence du Tarenth. Peut-être avait-il franchi le mur. La question des conséquences de ses actes fibrait encore dans son esprit... Qu'avait-il donc fait ? Probablement l'irréparable...Mais lentement, il percevait quelque chose de familier. Sa liée. Elle était là, et elle revenait à elle. Sa liée était vivante et libre !

Il voulut se précipiter vers elle, et chancela pour finalement tomber sur le sol, totalement affaibli. Une douleur brûlante le prend au poitrail. Ne se rappelant pas d'avoir été en contact avec la lave de la rivière, il regarda l'origine de sa blessure et écarquilla les yeux quand il aperçut très distinctement la marque de Terre sur son poitrail écailleux. Il écarquilla les yeux de stupeur La rune à la couleur brune était celle de Terre... Sa vision n'était donc pas un rêve... Qu'avait-il donc commis ? Pourquoi Terre l'avait marqué ? Il rejeta ses interrogations, ses doutes et ses craintes en sentant sa liée s'éveiller un peu plus encore, lui redonnant la force de se lever et de la rejoindre. Sa démarche était vacillante, mais put-il la rejoindre et s'étendre dans ses bras...Sa liée, sa belle liée, l'être le plus important dans sa vie... c'était tout ce qui comptait pour lui et son âme sur l'instant...

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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 13 Avr 2015 - 12:17

Evénement

Tous les Marcheurs perdent conscience à l'instant où Cynoë entre en contact avec le sceptre de Terre. Une douleur atroce s'empare d'eux et ils ont la même vision que Cynoë (apparition d'un Esprit qui fronce les sourcils puis leur sourit en leur tendant son sceptre) mais chacun avec un esprit différent.

Kylian voit apparaître Océan
Veren voit apparaître Végétal
Merithyn voit apparaître Feu
Lorenz voit apparaître Mort
Saemon voit apparaître Vent
Esmelda voit apparaître Vie

Citation :
Cas particulier d'Alford :

Sa vision est différente. Il voit apparaître Néant mais elle ne lui tend pas son spectre. Elle l'observe en silence pendant ce qui semble durer une éternité puis elle lui parle :

"Tu es à lui..."

Elle semble triste. Elle observe un instant son sceptre, puis l'humain, et reprend doucement :

"Le Passeur a été sauvé... Mais qui te sauvera toi puisqu'il n'est plus là ?"

Un pli se forme sur son front tandis qu'elle réfléchit longuement, puis elle se décide à lui tendre le sceptre et lui offre un sourire las :

"Tu peux l'avoir. Les liens qui te raccrochent à Vraorg ne te laissent que peu de choix. C'est moi, ou personne... Ce qui revient au même, je te l'accorde. Prend mon sceptre Alford Gorder, et deviens mon Marcheur. Mais attention, pour te libérer de te geôlier j'exigerai de toi un sacrifice qui te semblera bien lourd... Tu l'accomplira, ou bien Vraorg brûlera ton âme jusqu'à ce que ton corps mortel tombe en poussière."

Les Marcheurs se réveillent après cela. Les sceptres ont disparus, ainsi que les dépouilles des Esprits. Le mur est ouvert, Edwyn est entré. Chaque Marcheur possède désormais la marque de l'Esprit qui l'a choisit.

Une rune bleue sur l'épaule pour Kylian
Une rune verte sur l'omoplate pour Veren
Une rune rouge sur le poignet pour Merithyn
Une rune noire sur le biceps pour Lorenz
Une rune blanche sur la nuque pour Saemon
Une rune orange dans le bas du dos pour Esmelda
Une rune grise sur le coeur pour Alford

note : chaque rune représente le nom de l'esprit concerné dans l'ancien langage (celui des Tarenths et des Esprits). Les Marcheurs l'ignorent néanmoins même si ils peuvent éventuellement s'en douter.

note 2 : pour le moment, ces marques exceptée, les Marcheurs ne ressentent aucun autre changement en eux.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeMer 15 Avr 2015 - 18:50

Bien que sur ses gardes à l'égard de leurs nouveaux compagnons, Lorenz laissait en permanence une partie de son attention se concentrer sur Merithyn. Le nouveau-né faisait montre d'un contrôle assez exceptionnel, mais il n'en avait pas attendu moins de lui. Après tout, il n'était pas n'importe qui, il aurait été assez décevant de faire un vampire médiocre à partir d'un tel matériaux. Attentif, il l'observa aller et venir dans le groupe et une lueur presque amusée brilla dans ses prunelles lorsqu'il revint vers lui, une question sur les lèvres. Eh bien... L'impression était étrange ! Il lui répondit néanmoins sur le même ton :

« Un dragon. Un dragonnet pour être exact. Ces créatures ne m'apprécient pas, je suis leur ennemi car j'ai tué l'un des leurs. Mais jadis, tu les aimais. Tu as été très proche de l'un d'entre eux. »

Il n'alla pas plus loin, l'endroit était plutôt mal choisit pour rafraîchir la mémoire du nouveau-né, et il n'était même pas certain que ce soit une bonne idée. Ces souvenirs étaient douloureux pour l'ancien baptistrel, ils le blesseraient lorsqu'ils reviendraient... Pouvait-il pour autant lui cacher la vérité ? Non... Sans doute pas. Il ne le souhaitait pas en tout cas. Il lui répondrait lorsque le moment serait venu, pour peu qu'il pose ses questions. En attendant, ils s'embarquèrent dans une nouvelle aventure tout aussi dangereuse que toutes les autres déjà vécues dans ces souterrains...

Son totem le protégerait-il d'une telle température ? C'était possible... Mais pas certain. Pour tout dire il n'avait pas eu la moindre envie d'expérimenter ça lorsque les barques s'étaient mis en tête de les désarçonner. Il avait tenté plusieurs choses, mais même sa magie n'avait pu régler le problème. Un coup d'oeil vers l'autre esquif lui avait permit de constater que le second groupe n'était pas dans une situation plus envieuse, sauf que cela ne dura pas. L'autre bateau se stabilisa sans que l'ancestral ne puisse comprendre comment ses occupants avaient pu arriver à ce résultat. Furieux, il concentra son totem, conscient de la plongée imminente qui se préparait. L'insensibilité de Merithyn suffirait-elle aussi à le sauver ? A l'instant où il s'en inquiétait, un geste de Wallam attira son regard. Pourquoi se touchait-il la tête ? La lueur perplexe qui s'alluma dans les prunelles de l'ancestral ne fut que fugitive, il avait comprit :

« Concentrez vous sur un point devant nous. Cette magie est liée à l'esprit. »

Ne pas avoir trouvé ça tout seul était un peu vexant, surtout pour un haut mage de son acabit. Mais le fait était que la magie qui régnait ici n'était pas celle qu'il maîtrisait. A côté de cette pure puissance, la trame semblait bien faible et inintéressante... Il se surprit à convoiter cette source illimitée, mais effaça bien vite ce désir insensé de son esprit. La magie supérieure brûlait les créatures qui ne possédaient pas un organisme destiné à la recevoir. Il serait difficile de contourner cela même après des siècles et des siècles de recherche.. De toutes façons, il avait d'autres urgences pour le moment.

Ils reprirent pied sur la rive avec un soulagement palpable. On pouvait aimer le feu et la chaleur et craindre tout de même quelque peu ce torrent intimidant. La suite pourtant ne fut pas plus agréable et le prince vampire ne manqua pas de serrer la mâchoire avec irritation en sentant la baisse vertigineuse de la température. Après le chaud, le froid ? Les Esprits avaient un sens de l'humour pitoyable... Mais ça n'avait pas d'importance. Pas la moindre. Tout au fond de lui, Lorenz sentit fort bien que quelque chose n'allait pas. Il y avait une contrainte magique dans le coin, quelque chose qui l'obligeait à fixer des yeux cette magnifique pierre... Quelque chose contre lequel il ne pouvait pas lutter malgré toute sa puissance et son opiniâtre volonté. Il parvint à peine à ralentir son pas et aurait fatalement finit par toucher la pierre si une bourrade soudaine n'avait pas rompu le charme. En temps normal il aurait fallu bien plus que cela pour porter atteinte au sens inné de l'équilibre d'un vampire mais Lorenz était alors sil obnubilé par la pierre qu'il ne pu faire autrement que de rejoindre le sol. Le déséquilibre ne dura qu'une seconde, ses sens vampiriques reprenant le dessus aussitôt et l'amenant à bondir sur ses pieds avec à la fois la souplesse et la rage sifflante d'un félin surprit par une proie suicidaire. Alford passa à cet instant si proche de la mort qu'il dû la sentir effleurer ses cheveux. Les crocs à découvert, l'ancestral avait bien faillit lui bondir dessus sans même prendre la peine de dégainer lames ou sorts tant ses simples canines pouvaient suffire à meurtrir la chair de l'insolent. Le feulement de Merithyn lui fit comprendre que le nouveau-né n'avait pas plus apprécié la blague que lui et il se figea néanmoins d'extrême justesse, juste le temps de comprendre ce qu'il s'était passé.

Le sort de contrainte planait toujours dans l'atmosphère de cette pièce, sa puissance se concentrant du côté de la pierre que l'ancestral mit un point d'honneur à ne surtout plus regarder. A la place, il posa un regard brûlant sur l'humain qui l'avait bousculé et qui venait au passage d'éborgner Kylian. Pensait-il s'attirer ses faveurs par ce geste ? La mâchoire du prince se contracta tandis qu'il envisageait très sérieusement de planter la tête de leur sauveur dans la pierre de glace mais il se contint et s'accorda finalement un seul avertissement, donné d'une voix basse et plus polaire que la température qui régnait en ce lieu :

« Poses à nouveau tes mains sur moi, mercenaire, et tu n'aura plus jamais froid. »

Il se détourna sur ces mots, peu désireux d'entamer une conversation avec ses improbables alliés du moment. Un coup d'oeil à Merithyn qui chuchotait pour lui et il grogna :

« Je sais. »

Ankmär n'avait pas besoin d'être visible pour que les mensonges soient parfaitement identifiables pour l'ancestral. Tout ceci s'éclaircirait... Mais plus tard. Il reprirent leur avancée au cœur d'une prophétie qui ne disait toujours rien qui vaille au prince noir. Tout comme ces bulles d'ailleurs... Il les évita adroitement, peu décidé à tomber dans un nouveau piège et fort mécontent de cette langueur qui peu à peu semblait s'emparer de tout le monde. Il était justement sur le point de les secouer avec une certaine dureté lorsque une sphère argentée éclata finalement contre son coude. Allons bon...

Citation :
Une nuit claire sous une lune gourmande. Il chasse depuis des heures sans se fatiguer, jouissant de ses nouveaux sens et du simple bonheur d'enfin partager de tels moments avec Enelya. Il n'est plus un elfe... Elle a accepté de le transformer et ils ont quitté les forêts pour de vastes plaines où leur seule préoccupation est de se nourrir puis de profiter à deux du temps restant. Pas de colère en lui... Pas de fureur. Sa vengeance n'a pas lieu d'être puisque Enelya est avec lui. Il n'aime pas beaucoup le peuple elfique, mais aucune véritable haine ne brûle en lui. Il n'en a pas besoin...

Envoûté par ces images et par ces sensations de parfaite félicité, il ne cherche plus à échapper au bulle. Une autre vient éclater contre lui.

Citation :
Il galope cette fois. Aranwë piaffe de plaisir dans le vent de cette course effrénée. Il n'a aucun mal à rattraper la jument qui file devant lui à une vitesse pourtant impressionnante. Deux rires se mêlent à cet instant, et les regards des cavaliers se croisent. Ambre est si belle.. Au fond de lui, il ne ressent plus la douleur liée à Enelya. Sa haine s'est enfin éteinte, elle ne le consume plus... S'est il vengé ? Il ne sait plus, il n'en a cure. Ambre et lui ont l'éternité devant eux...

Du fin fond de son inconscience, le vampire fronce les sourcils, perturbé. Tout ceci n'est pas normal... Ces visions ne sont pas cohérentes... La première passe encore, mais la seconde ? Quand bien même il aurait trouvé le moyen de transformer la petite humaine, et de l'en convaincre en passant, sa haine ne se serait pas éteinte pour autant. Elle brûlait d'un feu trop intense pour que ce soit possible... Tout ceci l'irritait mais il ne parvenait pas pour autant à se dépêtrer de ses visions, Enelya, Ambre, Merithyn, sa vengeance... Tout tournait à une vitesse hallucinante et les mots qui vinrent soudain le frapper achevèrent de faire éclater la sérénité que la magie de ce lieu lui imposait :

Un grondement sauvage s'échappa de sa gorge tandis qu'il lacérait les dernières volutes de ses rêves pour enfin chercher Merithyn des yeux et se figer en le trouvant. Illusion... Tout ceci n'avait été qu'une illusion... Qui l'en avait tiré ? Il tourna la tête vers la vampiresse qui prenait la parole et comprit ainsi mieux ce qui s'était passé. Irrité, il ignora l'humain que l'on avait immobilisé dans un coin et que d'autres aventuriers se mirent en devoir d'aller secourir. Le temps pressait, il fallait continuer.

Le temps passa, de merveille en merveille et de danger en danger, les aventuriers finirent par arriver devant la porte qui, si on en croyait la prophétie, devait s'ouvrir grâce aux reliques rassemblées en partie par Edwyn. En partie seulement puisqu'il en possédait une... Il allait se dire que ça lui faisait une belle jambe vu que le Tarenth avait toutes les autres lorsque son regard tomba sur l'amas d'objets. L'odeur et la trace magique du Voyageur était si forte à cet endroit qu'il ne pu s'empêcher de murmurer son nom avec l'irritation que lui provoquait toujours cet être bien trop puissant. Mais ce n'était pas le moment de gronder... Merithyn s'intéressait déjà de très près à l'énigme, les autres ne risquaient pas de pouvoir approcher vu la passion que le nouveau-né semblait éprouver pour la devinette... Encore une chose qui ne changeait pas... Impassible, l'ancestral s'avança pour prêter main forte au jeune vampire et c'est ensembles qu'ils formèrent la clé :

Néant, Océan, Vent et Feu, Terre, Végétal, Vie, Mort. C'était là le cycle de la création du monde, du moins tel qu'il l'avait apprit au fil de ses études parmi les elfes... D'après la prophétie, une erreur provoquerait leur mort à tous car ils resteraient enfermés pour l'éternité en ces lieux. C'est pourtant sans la moindre hésitation que le vampire autorisa son jeune frère à installer les éléments chacun à leur place, mettant lui même la pierre enterrée qu'il transportait à l'endroit qui lui était destiné. Il n'était pas du genre à hésiter... Et d'ailleurs la suite lui prouva qu'il avait raison puisque la porte s'ouvrit silencieusement, leur livrant le passage vers un fabuleux trésor.

Les richesses entassées en ce lieu étaient impossible à évaluer, plus encore à décrire. Il y aurait eu assez d'or à cet endroit pour recouvrir tout le continent d'une épaisse couche dorée ! Mais ce n'était pas ce qui intéressait le plus l'ancestral... C'était l'énergie magique de ce lieu qui faisait frémir ses sens, une énergie qui, contrairement à ce qu'il avait rencontré jusque là, pouvait être saisie puisqu'elle était surtout liée aux enchantements des objets hors de prix qui se trouvaient là. Des armes, des bijoux... Les pierres et les métaux l'indifféraient, mais la magie qui y était imprégnée le fascinait. Cela et les livres... Il y en avait des milliers, peut-être plus... Un seul regard sur la couverture de l'un d'entre eux l'informa que ce recueil là, comme tous les autres, devait receler des secrets extraordinaires... Il y avait là de quoi le rendre fou de curiosité et d'intérêt, mais le mot piège avait résonné à ses oreilles et il n'était pas dupe. Tout ceci était trop beau... Bien trop beau pour être vrai... Pour la première fois depuis bien longtemps, il se permit un lourd soupir. D'accord... Là il ne pouvait pas prétendre ne pas être déçu...

Se maîtrisant, les aventuriers allèrent jusqu'au fond de cette gigantesque pièce et c'est là qu'ils les virent. Huit enveloppes vides et pourtant parfaitement conservée. Huit créatures qui n'étaient ni humaines, ni elfiques, ni vampires et pas même Tarenth. C'était bien plus que ça et le prince noir lui même dans tout son orgueil ne pu s'empêcher de se sentir impressionné par cette vision. Il n'aimait pas les Esprits, c'était un fait établit. Il n'avait jamais très bien compris pour quelle raison obscure il devrait leur accorder un droit de regard sur sa non vie. Ils n'appartenaient pas à ce monde après tout... Pourtant, la vision qu'il avait sous les yeux maintenant lui démontrait le contraire, et ça lui déplaisait. Mais il aurait été bien sot de tenter quoi que ce soit... La puissance latente qu'il sentait autour de ces corps et plus particulièrement au cœur des sceptres qu'ils tenaient le mettait en garde. Cette magie là le broierait sans plus de cérémonie si il tentait de l'approcher. Pas question donc. Et moins encore concernant le seul Esprit féminin qui gisait là aussi. Néant n'avait pas l'air en grande forme, il ne savait plus trop si il devait s'en réjouir ou s'en inquiéter, mais même en mauvais état il se méfiait de la réaction éventuelle de cette créature qu'il avait affrontée. Quand bien même elle n'était pas vraiment là, il y avait tout de même du danger... Il ne se serait par contre pas douté que celui-ci viendrait de derrière eux...

Il venait à peine de finir de lire les mots inscrits sur le mur, à moitié surprit seulement et hésitant entre cynisme décapant et colère noire à l'encontre du Voyageur, lorsque celui-ci débarqua. La petite scène qui suivit le laissa complètement de marbre, il aimait bien la petite princesse mais pas au point de faire passer la vie de celle-ci avant ses propres projets. Tant pis pour elle donc, elle serait un dommage collatéral. Au moins aurait-il le plaisir de briser le cœur de Kylian... Sauf qu'à l'instant pile où il achevait de rassembler ses forces pour tenter de surprendre le Tarenth, sa vision se troubla. Ses sens magiques l'avertirent aussitôt du danger et il changea instinctivement de cible, balayant d'un seul coup l'énergie du coupable. Wallam ! Pourquoi diantre avait-il lancé un sort de brume ? Il ne fallu qu'un clignement de paupières au prince noir pour balayer les effets du sort mais c'était déjà trop tard. Avant même de comprendre ce qui avait bien pu se passer, il s'écroula.

Citation :
Il était inconscient... Et le pire c'est qu'il le savait ! Si il lui était déjà arriver de perdre connaissance et de dériver de visions en visions sans s'en apercevoir, cette fois c'était bien différent. Il se trouvait dans une clairière, sa clairière, et celle-ci n'avait pas son apparence habituelle. Tous les alentours baignaient dans une sorte de brume sombre tandis que les arbres qu'ils voyaient à la lisière présentaient des branches parfaitement sèches et sans la moindre feuille. Il étaient morts... Lui aussi l'était d'ailleurs. Il était mort à cet endroit, et pourtant un certain venin avait empêché l'Esprit du Trépas de venir le chercher...

Mort. Il était là... Le fixant d'un air inquisiteur et s'attirant un grondement réflexe de la part 'un ancestral désormais sur la défensive. Et bien quoi ? Il ne lui avait rien fait à celui-là d'après ce qu'il savait ! Il n'avait pas approché de son sceptre si de celui d'aucun de ses frères au contraire d'un certain dragonnet... Celui-ci payerait-il pour cet acte ? C'était fort possible... Mais Lorenz se refuser à payer aussi, pour une fois qu'il était innocent ! Il recula d'un pas en voyant l'Esprit le désigner de son sceptre, s'attendant à une attaque. Mais celui-ci lui tendit finalement l'objet, un sourire mystérieux sur les lèvres. L'acier de ses prunelles se troubla, il ne comprenait pas...

Il s'éveilla brutalement, pas tout à fait désorienté mais encore perturbé par ce qu'il avait vu. D'un coup d'oeil il constata que les autres Marcheurs étaient tombés aussi et s'éveillaient doucement. Avaient-ils vécu la même chose que lui ? Avant de pouvoir leur poser la question il toucha instinctivement son bras d'où lui venait une étrange sensation et haussa un sourcil en constatant qu'un symbole étrange était apparu sur son biceps. Le dernier tatouage qui était apparu magiquement sur lui s'était accompagné d'une terrible malédiction. Il fallait espérer que ce ne serait pas le cas cette fois...

« Nous étudierons cela plus tard, vite. »

Il avait parlé pour Merithyn qu'il apercevait tout près, en train d'observer lui aussi le symbole qui, chez lui, était apparu sur le poignet. Tout ceci était effectivement très étrange, pour ne pas dire inquiétant. D'autant plus que les corps des Esprits avaient disparu... Mais il y avait plus grave encore : la princesse gisait à terre, libérée. Pas un problème en soit mais où donc était son geolier ? Le mur ouvert devant lui ne permettait guère de doutes... Ruddy était entré !
Jurant moitié Elfique et moitié langage commun, il se hâta de passer le seuil à son tour, toutes les protections magiques levées au maximum. Ce ne serait pas d'une très grande utilité face au Tarenth mais il n'avait pas d'autres outils à sa disposition. Si la vision de l'Esprit Mort avait voulu dire que celui-ci lui prêterait main forte alors c'était le bon moment pour le faire ! Car là, sauf erreur de la part de l'ancestral, il semblait bien qu'ils étaient mal...

Il s'était immobilisé en entrant dans cette petite pièce obscure, celle-ci n'avait plus rien à voir avec la magnificence que les aventuriers venaient de traverser. Une caverne sombre, aux murs lisses et imprégnés de magie sensée retenir ce qui se trouvait là, et sans la moindre décoration. Une cellule... Ils venaient d'entrer dans une sorte de cellule... De taille à accueillir un dragon, certes, mais une cellule quand même ! Quelque chose au fond de lui lui disait que le fait que celle-ci ne soit plus hermétiquement fermé était une catastrophe bien plus terrible que celle qu'il avait provoquée en s'attaquant à Néant. Une catastrophe qu'ils pourraient bien tous regretter amèrement... Mais comment auraient-ils pu savoir ?

Figé dans une attitude à demi agressive, il ne quittait pas des yeux la scène aussi touchante qu'horrifiante qui se déroulait devant lui et les autres Marcheurs qui étaient entrés à leur tour. Le dragon était là... Vraorg... Enroulé autour d'Edwyn, il le fixait intensément et leur échange silencieux semblait faire vibrer tout l'atmosphère de la pièce. Il aurait dû attaquer maintenant... C'est ce que songeait le prince noir sans pour autant parvenir à prendre la décision nécessaire. Rien à voir évidemment avec la charge émotionnelle que ces retrouvailles généraient, il s'agissait plutôt d'une hésitation tactique. Qu'était-il sensé faire ? Toute sa magie n'aurait pu suffire à mettre à bas le Tarenth surtout maintenant qu'il avait retrouver son lié. Alors quoi ? Attaquer physiquement et compter sur l'appui des autres Marcheurs ? Ils mourraient tous dans la seconde, voir même plus vite encore... Il n'était pas venu ici pour se sacrifier jusqu'à preuve du contraire, n'en déplaise aux utopistes près à tout pour bien faire. Alors il ne bougeait pas, et comme par un commun accord, les autres calquaient leur attitude sur lui. Espéraient-ils le voir résoudre le problème d'un sort bien placé ? Drôle de blague... Contrarié, il détailla le dragon avec plus d'attention.

Celui-ci n'était pas aussi grand que ce à quoi les aventuriers auraient pu s'attendre. Quelque chose avait forcément freiné sa croissance ou bien il ne faisait pas du tout son âge... Son enfermement peut-être ? Pour autant il ne semblait pas spécialement maladif même si sa couleur tout à fait particulière lui donnait un aspect des plus étranges. L'absence de couleur plutôt aurait-on dû dire... Dépourvu du moindre pigment, Vraorg était albinos. Ses écailles étaient plus pâles que véritablement blanches, ses ailes repliées sur son dos laissaient voir très clairement ses vaisseaux sanguin tant la fine membrane était transparente. Mais ce qui parvint à tirer un frémissement instinctif au vampire ce fut son regard. D'un rouge sanglant, il possédait une intensité terrible, comme si la créature avait pu transpercer sans mal le corps et l'âme de ceux qui lui faisaient face. Une flamme narquoise y brûlait, lui donnant un air goguenard des plus dérangeants. Le pire de tout ceci était que l'ancestral ne sentit pas uniquement le regard du dragon sur lui, il sentit aussi peser toute sa force mentale, toute sa puissance psychique qui, soudainement, l'écrasa. Comprenant aussitôt que ses défenses mentales allaient être balayées, il n'eut plus d'autre choix que de tenter sa chance. Ou plutôt de braver l'insolent désespoir qui venait de s'écraser sur les épaules de chaque Marcheur.

Son attaque fut fulgurante. A côté de lui, il sentit Merithyn se tendre et réagir en un quart de seconde. Les autres Marcheurs attaquèrent-ils aussi ? Sans doute... Eux aussi avaient dû sentir le danger. Mais le prince noir n'y prenait pas garde, toute son énergie était concentrée sur le contrôle exceptionnel qu'il lui fallait déployer pour créer et contrôler son sortilège. Suivant l'exemple de ce qu'il avait fait quelques années plus tôt lors de son combat contre Cymbor, il avait adroitement mêlé un sort de croc du dragon dans une boule d'énergie qui, avec de la chance, surprendrait sa cible. Il avait choisit de viser Edwyn, l'espoir que son dragon meurt si il était tué était bien trop tentant. Conscient néanmoins que son adversaire du moment était plus dangereux encore que l'avait été le dragon blanc de Lyroë, il avait poussé le vice jusqu'à tripler son sort en le faisant précéder d'une Roue Délirante. Si il parvenait à perturber les pensées du Tarenth pendant ne serait-ce qu'une fraction de seconde alors il ne pourrait éviter la boule d'énergie et sa surprise mortelle. C'était de loin le sortilège le plus effroyablement complexe et le plus puissant qu'il n'avait jamais lancé. Mais il savait qu'il n'aurait qu'une seule et unique chance de succès, et ne comptait pas vraiment sur ses compagnons pour les tirer d'affaire. Si lui échouait, aucun d'entre eux ne parviendrait à infliger ne serait-ce qu'une égratignure à ces deux là... Il fallait espérer qu'au moins leurs propres tentatives distrairaient le dragon et son dragonnier... Sauf que de l'espoir, à cet instant, il n'y en avait que peu... Et ils en firent tous la pénible expérience...

Il sentit son sort exceptionnel passer comme un vent tiède sur le Tarenth, l'esprit de Vraorg l'avait de toutes évidences protégé... Dans ces conditions la boule d'énergie ne pouvait arriver à destination et c'est fort logiquement qu'elle fut arrêtée, absorbée par un sort défensif d'Edwyn qui ne sourcilla qu'à peine devant cet afflux d'énergie. Chacun connu alors des sorts divers, mais tout autant désagréables. Cela ne prit en effet que quelques secondes à l'antique créature pour briser définitivement la charge héroïque menée contre elle. Alford et Veren furent les premières à stopper net, leurs jambes s'étaient enlisées dans la roche très friable soudainement. Merithyn fit tout le chemin qu'il avait déjà parcouru en sens inverse et alla se fracasser contre un mur où il resta cloué comme un malheureux papillon. Saemon et Esmelda se figèrent de façon très peu naturelle, tous les muscles douloureusement crispés au point de les paralyser, un glapissement et un bruit de chute prouvant que le petit dragon qui se trouvait l'instant d'avant sur l'épaule de la princesse avait connu le même sort. Et quand à Kylian et Lorenz, ils glissèrent de plusieurs mètres en avant, propulsés par une implacable magie qui ne leur permit pas de se retenir. Ils s'écroulèrent ensembles, étranges alliés en cet instant critique, et leurs bras s'enfoncèrent jusqu'aux coudes dans le sol qui se resolidifia aussitôt, les clouant ainsi sur place. C'était déjà terminé...



Intrigue : la Prophétie des Marcheurs 797085812fbe0f23b0982d0bfe5e1d0d3b7a06d63c1f9Intrigue : la Prophétie des Marcheurs 318137vraorg2
Edwyn et Vraorg



« Très impressionnant... »

La note doucement ironique qu'il identifia dans le ton du Tarenth lui fit grincer des dents et il lui décerna un regard meurtrier. Mais la voix mentale du dragon résonnant soudainement dans sa tête vint lui tirer une grimace, elle était écrasante.

*Voilà donc les Marcheurs... Il te faudra longtemps m'expliquer en quoi une telle clique t'était indispensable pour me libérer Edwyn...*

Un sourire fugitif mais forcé passa sur les lèvres du Tarenth qui se tourna enfin entièrement vers ses prisonniers. Il le fit lentement, comme à contrecoeur. Et l'image qu'il leur montra alors se révéla bien éloignée de celle qu'aurait dû afficher un être heureux de retrouver son dragon. Il était pâle, vouté. Les veinules argentées qui courraient l'instant d'avant sur sa peau s'étaient ternies. Ses traits étaient affaissés, toujours magnifiques mais désormais empreints d'une affliction que nul ne pouvait comprendre. L'argent de ses prunelles ne brillaient plus que par accablement. Tristesse et mélancolie bataillaient en lui mais sans parvenir à effacer tout à fait la volonté de fer qui semblait le mener. Un pli têtu sur le front, il ressemblait à un être qui sait marcher vers une salle de torture mais qui ne s'en détournera pour rien au monde. Enfin, c'est à voix haute et avec le même abattement résigné qu'il répondit à son dragon :

« Nous n'aurons pas tout ce temps. »

L'incompréhension brilla dans le regard de Vraorg qui se tourna vers lui avec la vivacité d'un gigantesque serpent. Mais le Tarenth fut plus rapide. Il jeta toutes ses forces dans la bataille et le rugissement de rage et de folie meurtrière que poussa le dragon albinos fut à la hauteur de la surprise provoquée par une telle agression.

*Comment... Oses-tu ?*

La colère surclassait de loin la peine dans l'esprit du Voleur de Coeur, il était vexé plutôt que blessé et la façon dont il claqua des mâchoires à quelques centimètres d 'Edwyn prouva tout le plaisir qu'il aurait désormais à l'amputer d'un membre.

Mais il n'avait pas affaire à n'importe qui et l'implacable bouclier magique qu'on lui opposa sembla bien lui briser quelques dents. Il recula en grondant férocement et le Tarenth marcha sur lui avec la lenteur altière des combattants de haut vol. Chaque pas qu'il faisait vers son dragon était arraché de force à celui-ci qui se défendait comme un acharné. Les Marcheurs demeuraient immobilisés, ne manquant pas une miette du spectacle mais incapables d'y prendre part. Ils n'y auraient de toutes façons pas survécu... Est-ce cet obstination qui coûta la victoire à Edwyn ? Ce désir profond qu'il avait de protéger ces gens malgré leur insignifiance ? Peut-être... Ou peut-être simplement que Vraorg était plus fort que lui. Il l'immobilisa finalement d'un sort que Lorenz lui-même ne parvint à identifier et plongea sans regard de braise dans celui du maître de l'oeil :

*Tu va regretter ça !*

Sa colère était telle que tous avait pu entendre l'échange. Edwyn ne cilla pas malgré tout. Un nouveau sourire attristé passa même sur son visage lorsque la créature se pencha un peu plus sur lui et il murmura :

« Je t'aime tu sais... C'est mal, mais je ne peux pas faire autrement... »

La suite ne fut qu'un glapissement d'atroce douleur. D'un contre sort habile, le Tarenth était parvenu à se libérer en partie. Juste assez pour poser la main sur le museau de la créature ancestrale. Vraorg hurla alors, et les Marcheurs crurent devenir fou lorsque la force de son esprit meurtri les fracassa tous. Le sol trembla quand il s'écroula et le Tarenth en profita pour l'enfermer dans un complexe enchevêtrement de liens de pure haute magie que le dragon ne mit pas longtemps à éprouver de toute sa force. Il n'était pas inconscient... Les liens résistèrent néanmoins et il s'immobilisa sans pour autant renoncer. Il changeait de stratégie... Voyant cela, Edwyn serra la mâchoire et ferma les yeux en envoyant son esprit vers celui qu'il attendait :

**Fais vite... Le temps presse...**

Il ignorait totalement les Marcheurs, trop concentré sur le dragon. Celui-ci tentait de changer de forme afin de se libérer et il ne pouvait que ralentir le processus. Dans le même temps il utilisait son contrôle sur la magie du Lien afin de lui imposer une contrainte :

**Tu ne tuera aucun d'entre eux. Leurs vies seront épargnées.**

Il ne pouvait pas imposer plus, les Marcheurs devraient s'en contenter. D'autant plus qu'il avait bien plus important à faire. Une fois certain que cette marque là était bien imprégnée, il en créa une autre, bien plus soignée et profonde :

**Devant l'épée tu pliera.**

Ce commandement là tira un grondement sourd au dragon qui se débattit contre son emprise, déployant une telle force que le Tarenth sentit ses propres pouvoirs céder peu à peu. Le duel était inégal, Edwyn perdait peu à peu le combat et sentait le dragon lui échapper. Il ne libéra pas pour autant les Marcheurs. Où iraient-ils de toutes manières ? C'était déjà trop tard... Il tourna à demi la tête vers eux, sachant qu'il ne lui restait plus que quelques secondes :

« Je suis désolé... »



Dernière édition par Lorenz Wintel le Dim 19 Avr 2015 - 10:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeJeu 16 Avr 2015 - 22:19

Le retour à la terre ferme fut un véritable soulagement pour le renégat vampirique, et pour cause, les promenades en barque magique sur un torrent de lave en fusion n'étaient pas précisément le genre d'activités dont on pouvait raisonnablement se réjouir. Devraient-ils repasser par ici lors du voyage retour ? Il espérait que non. Toutefois, cette question en amena une autre dont le vampire n'était pas sûr de vouloir connaître la réponse : il y aurait-il seulement un voyage retour ? Plus ils avançaient, plus ils descendaient vers les insondables profondeurs du continent armandéen, plus cet espoir semblait devoir s'atténuer. A l'instar de la température ambiante en fait, laquelle semblait à présent chuter de plusieurs degrés pour chaque mètre parcouru : l'air brûlant à proximité de la rivière de feu se fit d'abord agréablement doux, puis de plus en plus frais à mesure que le groupe s'en éloignait, jusqu'à finalement mériter plus qu'amplement le qualificatif de glacial. Même si les vampires n'y étaient pas aussi sensibles que pouvaient l'être des humains ou des elfes, le froid qui régnait dans la galerie qu'ils venaient d'emprunter était tel qu'il parvenait sans mal à engourdir les muscles et l'esprit de chacun des membres de la petite troupe. Le givre qui se formait rapidement sur leurs vêtements les faisait craquer au moindre mouvement tandis que la respiration des humains et du dragonnet laissait apparaître dans l'air de distinctes volutes de condensation. Il faisait froid, vraiment froid, et il fit plus froid encore lorsqu'ils débouchèrent dans une sorte de pièce où trônait une perle. Mais rien à voir avec les immondes perles tentaculaires du Néant, le joyaux qui s'offrait à leurs regards était d'une blancheur immaculée, d'une pureté inégalée et d'une beauté presque ... hypnotique. Elle était si belle qu'il apparut bientôt indispensable à l'esprit du renégat de s'en saisir, comme si toute autre considération devait à cet instant s'effacer devant cet irrépressible besoin qu'il avait de la toucher. Déjà, il tendait la main en direction de la perle, totalement sourd et aveugle à ce qui pouvait bien se dérouler autour de lui, son attention entière focalisée sur la distance qui séparait encore ses doigts de la sphère qu'il effleurerait bientôt. Ou du moins, qu'il eut effleurée si un solide coup de poing n'était venu le cueillir juste au niveau du menton pour l'envoyer au tapis et lui remettre les idées en place. Un instant sonné par cette agression inattendue, le vampire secoua la tête et grogna agressivement à l'encontre du misérable lâche qui avait osé interrompre cet instant hors du temps et de la réalité. Gorder l'avait frappé ? Et ce traître avait encore le culot d'espérer qu'il ne lui en tiendrait pas rancune ? L'espace d'une seconde, Kylian fut plus que tenté par l'idée de lâcher la bride à son instinct vampirique, mais l'explication complémentaire que l'humain s'empressa d'apporter suffit néanmoins à le convaincre de museler les meurtrières pulsions venues le tourmenter. Difficile par contre de se laisser convaincre par l'hasardeuse justification qui fut donnée lorsque Merithyn s'interrogea sur la soudaine omniscience de leur généreux sauveur, mais sans doute valait-il mieux pour l'instant ne pas insister.

L'incident clôt, le groupe reprit sa route dans une ambiance plus lourde encore qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent. Toutefois, cette atmosphère conflictuelle sembla progressivement se diluer tandis que l'air se réchauffait à nouveau, enlaçant les marcheurs dans une paisible et agréable torpeur. La galerie qu'ils empruntaient à présent était plus éclairée, la pierre elle-même semblait moins rugueuse, et les étranges bulles qui flottaient dans l'air conférait à l'endroit une atmosphère étonnamment accueillante. Aucun risque de se faire congeler par une perle trompeuse cette fois, l'air était doux et n'appelait qu'à une détente plus que bienvenue après les péripéties déjà traversées. Ce d'autant plus que le vampire eut bientôt la satisfaction de voir la galerie déboucher dans ce qui semblait bien être une pièce richement décorée et joliment meublée. Une chambre à en juger par le lit aux draps de soie qui trônait au centre de ce nouveau lieu, mais son attention se dirigea bientôt vers une porte qui donnait sur un balcon extérieur, d'où lui parvenait l'agréable et rassurante lueur du soleil. Oui, au dehors, il faisait jour et Kylian n'eut aucune peine à reconnaître les toits des bâtiments qui se laissaient deviner en arrière plan. Gloria ! Il était rentré à Gloria et à en juger par son point de vue, il était dans une chambre du palais impérial. Comment était-il passé d'un souterrain des profondeurs du royaume vampirique à cet endroit et qu'était-il advenu de ses compagnons du moment ? Aucune idée, mais ces questions ne présentaient à cet instant aucun intérêt à ses yeux et pour cause, son regard clair venait de glisser sur une silhouette bien connue : la princesse, radieuse et lumineuse, vêtue de l'une des riches tenues que comptait sa garde-robes, parée des bijoux dont une femme de son importance se devait d'être couverte. La belle se tenait sur le balcon du palais et contemplait l'effervescence propre à la capitale de l'empire qui portait son nom tandis que dans le ciel, une dragonne d'orage enseignait l'art du vol à un jeune dragon d'améthyste. Lentement, Kylian s'approcha et vint enlacer son épouse pour profiter avec elle du spectacle qui leur était ainsi offert. Son épouse, oui, car ils étaient à présent mariés. Il avait le souvenir très précis de la cérémonie, l'approbation de Korentin, ainsi que la fête populaire qui avait animé l'empire pour la durée des noces du jeune couple. Comment tout cela avait été rendu possible lui importait peu, finalement, il préférait nettement se concentrer sur le visage d'Esmelda, laquelle venait de lui rappeler une importante réunion du conseil impérial qui se tiendrait cette après-midi en vue de traiter des derniers accords qui scelleraient durablement la paix instaurée entre les peuples : l'alliance contre le Néant avait visiblement permit d'ouvrir les esprits à un avenir de tolérance mutuelle. Et Fabius ? Le borgne croupissait au fond d'une geôle en attendant d'être jugé pour les crimes dont il s'était rendu coupable. Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais le bonheur du vampire atteignit son apogée lorsqu'une voix enfantine se fit entendre derrière le couple paisiblement enlacé. Papa. Un mot que le renégat n'aurait jamais pensé pouvoir entendre et qui pourtant lui avait bel et bien été destiné. Papa, où est maman ? Etrange question tant la réponse semblait évidente, elle était juste là, dans ses bras. Et pourtant non, ses bras étaient vides, Esmelda n'y était plus. Des vampires venaient de l'enlever, de la lui arracher sans même qu'il n'eut esquissé le moindre geste pour les en empêcher. Autour d'eux, le jour radieux avait brutalement laissé place à une nuit sans lune, une nuit dont pas même sa vision vampirique ne parvenait à percer l'obscurité. Il entendit la princesse qui l'appelait au secours au milieu de sinistres rires, de rires de prédateurs satisfaits à la perspective d'un bon repas. Esmelda l'appelait encore et encore, mais il ne parvenait pas à savoir d'où provenaient ces cris, il errait dans la pénombre, incapable de savoir dans quelle direction aller pour la retrouver. Finalement, l'odeur du sang lui monta aux narines tandis que le son d'une gorge que l'on tranche venait lui agresser les tympans, juste avant qu'un pesant silence ne l'enveloppa. Esmelda n'appelait plus. Sa faute, tout cela n'était que sa faute...

« Non ! »

Kylian était revenu à lui, juste à temps pour voir Merithyn écraser son poing sur le visage de la mystérieuse vampire qui avait accompagné l'évasion de Korentin en son temps. Décidément, l'ancien baptistrel semblait parfaitement s'adapter à sa nouvelle condition, un peu trop bien même peut-être, mais alors qu'il comprenait peu à peu ce qui s'était passé, Kylian se surprit à envier le geste du vampiret. Un rêve, tout cela n'avait été qu'un rêve, une douce illusion qui avait glissé vers un sinistre cauchemar sous l'influence de celle que le chanteur venait d'envoyer au tapis. Finalement, le vampire eut presque préféré la méthode de Gorder, refoulant le frisson qu'il sentit naître à la base de sa colonne vertébrale tandis qu'il repensait aux sentiments qu'il avait éprouvé avant de se réveiller.

Une épreuve de plus que le groupe surmontait avec succès, encore qu'il était difficile pour cette fois de ne pas éprouver un minimum de regrets devant l'âpre retour à la réalité. La marche reprit donc, menant les explorateurs vers une vaste structure de plus en plus travaillée, les rustres galeries souterraines laissant la place à un couloir au bâti fort joliment décoré et au milieu duquel se dressèrent bientôt les deux plus immenses portes que le renégat eut jamais vues : leur largeur était telle que Skade eut pu sans difficulté y glisser la tête, ce qui compte tenu de la taille colossale de l'écailleuse n'était pas un mince exploit. Verrouillées ou non, il faudrait plus que leurs bras pour parvenir à les ouvrir. La clé, dans tous les sens du terme, résidait dans la combinaison des différents objets à la poursuite desquels les Armandéens s'étaient lancés quelques mois plus tôt et qui avaient été rassemblé ici, à l'exception de la pierre enterrée que Lorenz avait conservé avec lui vraisemblablement depuis qu'il l'avait récupérée dans les montagnes. Mue par une quelconque magie, les portes s'ouvrirent et permirent au petit groupe de continuer son épopée vers la pièce – et l'épreuve ? - suivante. En fait d'épreuve, il y avait surtout là suffisamment de richesses pour nourrir l'avidité de tout un peuple et plus encore, que ce fut en or, joyaux, mets raffinés ou mystérieuses connaissances. Il y avait même de quoi faire satisfaire les papilles d'un vampire, comme le constata à ses dépends Merithyn. Encore une illusion ? Possible, et même probable, mais ils n'étaient pas arrivés jusqu'ici pour échouer si près du but et quand bien même tel aurait dû être le cas, Kylian n'éprouvait pour sa part aucune attirance pour ce qui se trouvait ici. Son désir profond, les bulles du piège précédent étaient parvenues à le cerner bien mieux que l'or entassé ici n'aurait pu prétendre le faire.

Ainsi le groupe poursuivit-il, préservant une distance raisonnable d'avec les matérielles tentations qui leur étaient données pour finalement atteindre ... une ... chambre ... mortuaire ? Et plus précisément, la chambre mortuaire des Esprits ? Certes, il était bien conscient que le terme était certainement très éloigné de la réalité, mais tout de même : ainsi étendus, leur sceptre en travers de la poitrine, ils faisaient des cadavres plus vrais que nature. Cadavres d'Esprits et il eut été difficile de l'ignorer tant ils transpiraient d'une écrasante puissance même inanimés, mais cadavres tout de même. Toutefois, la voix de l'humain masqué venue leur faire la lecture ne manqua par interpeller l'attention des marcheurs, plus particulièrement encore lorsque les derniers mots qu'il prononça furent accompagnés par la voix de celui qui venait de leur être désigné comme un traître. Tous se retournèrent en un parfait ensemble pour faire face au véritable visage de celui qui s'était présenté comme leur allié, pour mieux les tromper malheureusement, et la question que laissa échapper l'homme au masque se laissait aisément lire dans chacun des regards.

Cependant, le regard de Kylian s'était rapidement détourné du visage du Tarenth pour se concentrer sur la silhouette inanimée qui flottait à ses côtés, vraisemblablement sous l'emprise d'un quelconque sortilège. Instinctivement, le vampire porta la main à la garde de son épée et posa un pas menaçant vers l'avant, bien décidé à libérer sa princesse ou du moins à s'y essayer et ce même s'il savait son adversaire infiniment plus puissant que lui. Toutefois, l'avertissement que lui envoya Ruddy suffit à faire fondre instantanément ses envies belliqueuses, et pour cause, ce misérable menaçait de s'en prendre à sa captive plutôt qu'au vampire si celui-ci tentait quoi que ce soit contre lui.

« J'ignore comment, Ruddy, mais si vous lui causez le moindre mal, je vous jure que je vous ... je vous ... »

Il ne savait pas même comment finir sa phrase, aucun mot ne semblait convenir au sort qu'il serait prêt à faire subir au Tarenth si celui-ci devait blesser la princesse, ou pire encore. Il ruminait encore lorsque la voix du Voyageur résonna de nouveau, mais à présent, ce dernier s'exprimait par la pensée, directement dans son esprit, exactement comme aurait pu le faire un dragon. Et il s'adressait non seulement au vampire, mais également au dragonnet perché sur l'épaule de celui-ci et entre les griffes duquel semblait désormais reposer le destin de la princesse. La vie d'Esmelda contre l'un des sceptres des Esprits ? Kylian aurait donné cher pour connaître les raisons d'un tel chantage mais ils n'avaient malheureusement pas le temps pour une séance d'explications. Alors peu importe, qu'il les prenne tous si c'était ce qu'il voulait, pourvu que la jeune femme n'ait pas à en souffrir. Et à en juger par les tremblements furieux autant qu'inquiets du petit d'écailles, Cynoë devait en être arrivé à la même conclusion. Du coin de l'oeil, le renégat guetta les infimes indices qui trahissaient les intentions du prince noire et, lorsque l'instant optimal lui sembla se présenter, devança ce dernier d'une fraction de seconde. Le dragonnet d'améthyste avait compris le message et s'était envolé sitôt que le vampire avait amorcé le geste clé du sort de brume des morts, usant sans retenue de son coeur d'ombre pour renforcer la puissance du sort et plonger l'ensemble de leur groupe dans le plus opaque brouillard qu'il eut jamais généré. Une seconde d'inattention, une seule, c'était tout ce qu'il avait espéré obtenir et c'était bel et bien ce qu'il était parvenu à arracher au prince noir. La douleur atroce qui lui traversa le corps au même instant le lui confirma d'ailleurs rapidement, juste avant qu'il ne sombre dans les ténèbres de l'inconscience. En ressortirait-il jamais ? Rien n'était moins sûr.

Il était probablement mort, ou du moins était-ce l'impression que lui évoquait l'endroit dans lequel il se trouvait à présent, mais était-ce seulement un endroit ? Impossible à dire, il n'y avait rien ici, rien que de l'obscurité et un silence d'une rare pureté. Silence au milieu duquel le vampire crut bientôt discerner un bruissement indistinct qui s'amplifia lentement, semblable au chant des vagues déferlant sur les côtes de sable. La mer ? Non, pas la mer. Le parfum salin que portait le vent qui soufflait à présent autour de lui évoquait plus que la mer, et un mot plus adéquat lui franchit les lèvres à l'instant même où il eut la sensation des embruns venus lui fouetter le visage.

« Océan... »

L'aîné des Esprits, ou plutôt celui qui avait été présenté comme tel par les croyances Armandéennes depuis des millénaires, se tenait devant lui. Drapé d'un voile qui semblait fait d'écume et d'embruns, l'Esprit de l'Océan transpirait de cette paix mystérieuse propre aux vastes étendues d'eau salée qu'étaient son domaine, une paix d'autant plus impressionnante qu'on la savait dissimuler l'une des plus formidables puissances que pouvait receler la Nature. Incapable d'un mot, incapable d'un geste, Kylian demeura totalement figé, humble spectateur d'un phénomène qu'il n'avait pas été préparé à comprendre. Etait-ce un nouveau délire, l'une de ces illusions dont le chemin des marcheurs avait été parsemé, ou une réalité ? Sans paraître le moins du monde concerné par le trouble qu'il suscitait chez son élu, Océan leva un bras, le geste s'accompagnant d'un bruit de vague similaire au rugissement d'un raz-de-marée tandis qu'il tendait son sceptre en direction du vampire.

S'il eut aussitôt l'impression de sombrer dans les flots tourmentés de l'océan, ce fut plutôt vers la conscience que son esprit revint s'échouer et de fait, il eut la surprise de retrouver le monde des mortels et de constater qu'il était bel et bien encore des leurs, vampiriquement parlant bien sûr. Sa première pensée fut pour Esmelda mais il eut rapidement la satisfaction de voir qu'elle se réveillait elle aussi, à l'instar de tous ceux qui les entouraient en vérité. Sans même prendre une seconde pour s'inquiéter de la disparition du Voyageur, Kylian se redressa et rejoignit la princesse auprès de laquelle il vint s'accroupir, guettant le moindre signe d'une quelconque blessure et soufflant de soulagement lorsqu'il constata qu'elle était bien portante. Son regard glissa alors brièvement vers celui du petit d'écailles qui se tenait blottit contre elle, avant de laisser apparaître un sourire et commenter avec un brin d'ironie amusée :

« Quand ce n'est pas la dragonnière qui perd son dragon, c'est le dragon qui perd sa dragonnière. Vous pensez que vous parviendrez à rester ensemble dorénavant ou faut-il que je vous surveille autant l'un que l'autre ? »

Il se fit beaucoup plus sérieux cependant pour plonger dans les yeux de la princesse tandis qu'il poursuivait :

« J'ai eu peur. »

Il n'avait rien de plus à dire, elle comprendrait parfaitement ce dont il voulait parler. Depuis l'instant où il l'avait perdue de vue jusqu'à celui où elle avait resurgi inconsciente sous l'emprise de Ruddy, sa seule inquiétude avait été de la retrouver et ce quel que put en être le prix. A propos de prix justement, le vampire avait encore un compte à régler avec un certain Tarenth : il ne serait pas dis qu'on pouvait se permettre d'enlever sa princesse sans ensuite s'en expliquer devant lui. Le couple et le dragon emboîtèrent donc le pas des autres marcheurs et s'engagèrent à leur tour dans la cellule qu'avait déverrouillée le Voyageur pour finalement assister à une scène de retrouvailles presque ... touchantes ? Touchante, oui, c'était bien le mot, mais non moins menaçante pour autant. Ils étaient venus ici pour vaincre Vraorg, non pour le délivrer. Car c'était bien en face de Vraorg, voleur de coeur, qu'ils étaient finalement arrivés, après un long, très long, trop long chemin.

Il y eut un instant de flottement pendant lequel personne ne sembla se décider à prendre l'initiative du premier geste, après tout, peut-être serait-il encore possible d'éviter ... éviter quoi ? On se le demandait, mais il suffisait de poser les yeux sur le dragon blanc pour comprendre que ce quoi ne pouvait être qu'une très mauvaise nouvelle. La seule présence de l'albinos transpirait d'une aura plus maléfique encore que tout ce qui avait pu leur être donné de rencontrer, à vrai dire, Lorenz lui-même paraissait presque doux et gentil en comparaison. Alors, sans même qu'il leur fut nécessaire de se consulter, les Marcheurs attaquèrent en un parfait ensemble, que ce fut par la magie ou par les armes, portés par l'intense sentiment de désespoir qui n'avait pu manquer les submerger. Et tous furent balayés, sans exception aucune, tels des fétus de paille qui auraient prétendu se dresser face à une tornade...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeVen 17 Avr 2015 - 21:46

L'assurance de voir Cynoë quitter ses épaules pour se cacher et ne risquer aucun coup donna à la princesse un regain d'énergie et de détermination pour au plus vite cesser tout combat contre ces créatures des fins fonds du cœur d'Armanda. Esmelda chercha à lui envoyer un sentiment paisible, pour ne pas qu'il s'inquiète, mais cela semblait bien difficile en cet instant.
Ces créatures d'un autre temps ne semblaient pas prompt à laisser passer le groupe de marcheur et encore moins à s'introduire dans leur domaine sombre et autrefois paisible. Esmelda ne pouvait que concevoir leur envie de voir les intrus ne pas s'introduire chez elles, mais s'ils ne le faisaient pas, il n'y aurait plus de chez soit pour personne. Et la princesse ne laisserait pas son peuple subir pareil chose.
Mais entre vouloir et pouvoir, il y avait bien souvent un océan et la jeune femme nageait en plein dedans. Les créatures avaient la force, la connaissance du terrain mais surtout les capacités pour combattre en ce lieux. Et les coups se mirent à pleuvoir sur le petit groupe de marcheur. La jeune femme dagues à la main tentait de repousser les coups le mieux qu'elle le put. Mais entre un entraînement avec un prince vampirique auto-proclamé, sous le sceau d'une alliance, et des créatures assoiffées de sang, de violence et d'envie de vous voir au sol, la situation n'était pas la même et les coups non plus. Heureusement que la princesse pouvait compter sur sa pointe langoureuse pour aveugler et sur Määritys pour résister et parer les coups. La créature qui cherchait à la faire trépasser dans l'au delà était la vision de son pire cauchemars et cherchait à le devenir encore plus. Mais la princesse n'avait pas dit son dernier mot et elle ne ploierait pas comme cela sous la force de cette bestiole. Non, on comptait sur elle. Sur l'assurance qu'elle s'en sorte. Il y a avait bien trop en jeu pour tomber. Esmelda réussit à parer le premier coup, le second non sans manquer de tomber, la chance d'avoir un bon équilibre la sauva, un temps. Car cela changea. La créature la repoussa et la jeune femme tomba au sol voyant sur elle la bestiole fondre pour lui asséner un coup fatal. Mais Esmelda ne sut jamais la suite de ce qui se passa au cœur des galeries vampiriques. Si les marcheurs purent s'en sortir et ce qu'il advint d'eux par la suite. Si Cynoë ne souffrait pas, si Kylian n'était pas blessé. Non, tout ça était bien loin des préoccupations de la princesse.

Car pour le moment, le voyageur l'avait fait venir à elle, comme ça. Un instant avant elle était au cœur de la bataille et la seconde suivante elle était ailleurs. La princesse était certes habituée maintenant au voyage un peu étrange, comme dans le vortex avec le prêcheur, mais malgré cela, la jeune femme se sentit un brin désemparé et perplexe. Elle se méfiait de cet homme. Depuis que ses songes lui avaient murmurés de se méfier de lui. La princesse le dévisagea tout en regardant ce qui se passait derrière l'homme, cherchant à savoir où ils pouvaient bien se trouver. Un instant qui semblait durer de longues secondes. La princesse ne bougeait pas et quand elle eut finit sa rapide inspection, elle ouvrit la bouche pour lui demander pourquoi. Il se tenait devant elle, droit, dans la presque même attitude qu'elle. Mais elle n'eut le temps que de le murmurer du bout des lèvres avant que l'homme décide de lui enlever tout moyen de le contre carré ensuite. Savait-il que c'était sa seconde option après la réponde que lu aurait donné le Tarenth ? Peut être ou pas. Mais la conséquence fut qu'Esme se trouva dans une sorte de bulle d'énergie, l'empêchant le moindre geste, aussi bien physique que magique.

La jeune femme ne sut pas vraiment comment elle arriva dans cet endroit ni combien de temps elle mit pour s'y rendre, prisonnière de son halo de lumière, mais Esmelda n'eut guère à attendre pour revoir son lié et son aimé. La jeune femme qui se sentait comme vide, comme une huître un lendemain de festin. A la simple vue de son lié, elle se sentit renaître revivre, malgré la tension ambiante, malgré les velléités du voyageur quand Kylian chercha à lui venir en aide. La jeune femme était présente mais un peu comme hors du temps, l'esprit un peu embrumé par ce qui pouvait ce passer entre ce Tarenth et ce qui restait des voyageurs face à elle.

Puis ce fut de nouveau le vide. Un black-out total de son esprit. Comme un énorme coup porté sur sa tête. Comment elle se retrouva face à l'esprit de la ViEte, Esmelda ne le savait pas. Mais cela semblait suffisamment irréel pour qu'elle en reste sans voix. Et pourtant, ce n'était pas la première fois qu'elle le rencontrait. Il y a un an, ils s'étaient déjà rencontrés. Même si Vie ne s'était pas adresser à elle personnellement. Sentait-il le flot de questions qu'elle se posait et surtout celle de savoir si Mort lui en voulait d'avoir échouer et d'avoir permis la destruction de la bague ? Même si elle ne le regrettait pas. Sur le moment ça lui paraissait la seule solution. Et Esmelda ne voulait jamais vivre dans le regret. Mais pour le moment, Vie était le visage fermé. Sérieux, mais dans son regard luisait une détermination qu'Esmelda connaissait. Celle là même qui brillait parfois dans ses propres yeux. La jeune femme laissa ses questions de côté, car là elle sut qu'elle devait y aller, qu'elle devait le faire et qu'elle y parviendrait. Il ne pouvait en être autrement. Même si elle avait déçu Mort, Vie lui prouvait que les Esprits lui donnait le moyen de faire ses preuves. Une seconde fois. Elle qui s'était toujours sentie faible aux yeux de son père, de son frère ou cousin. Même de Kylian. La princesse a sauvé. Pour la seconde fois, les Esprits lui disaient et lui insufflaient le contraire.

La jeune femme revint à elle et se sentit enfin revivre, contre elle son lié. Elle sortait enfin sa tête de l'eau et cessait de se noyer. La princesse le serra contre elle, incapable de parler pour le moment. Il pouvait sentir le flot de bonheur de le revoir et le savoir en bonne santé. Aucun mot ne pourrait de toute façon lui faire comprendre son bonheur. En remuant un peu, Esmelda sentit comme une petit douleur dans le bas du dos. Mais ne s'en formalisa pas pour le moment. Seule la contemplation de son dragon comptait. Un instant plus tard, Esmelda plongea son regard dans celui de son ancien amant. Là aussi un regard valait toutes les paroles du monde. Mais maintenant, ils étaient ensemble, et ils feraient ce qu'ils avaient à faire. Même jusqu'à la fin. Qu'importe, ils partiraient ensemble.

La jeune femme se releva, et avec le reste des marcheurs, ils reprirent le chemin qu'avait dû emprunter son ancien geôlier. La princesse regarda ceux qui constituaient maintenant le nouveau groupe au côté duquel elle combattrait. Mais combattre quoi ? Qui ? Un dragonnier et son lié, qui se retrouvait. Esmelda se posa alors une autre question. En tant que dragonnière, le pouvait-elle ou le devait-elle ? Elle avait appris grâce à Kylian que tout le monde avait une part d'ombre, même celui qui semblait le plus innocent, et que le plus cruel personnage pouvait avoir une part de lumière. Comment juger qui le remportait sur l'autre et quelle part pouvait encore survivre ? Puis elle repensa au regard de Vie. Il comptait sur elle. Il savait ce qu'il faisait. Elle devait lui faire confiance, comme lui avait confiance en elle.

Mais le reste alla bien trop vite. Une tranche d'un passé qui leur était inconnue et une nouvelle douleur lui déchira le corps et l'esprit. Le reste n'était que flou. Esmelda serrait dans ses bras son lié, à demi tournée comme pour le protéger de quelconques dangers. Mais la douleur se diffusait en tous.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 11:44

Désolé.. Il l'était vraiment. Même si ces peuples étaient très jeunes et immatures, même si une partie de lui ne pouvait réprimer le léger dédain qu'ils lui inspiraient, ils ne méritaient pas l'avenir dans lequel il était en train de les précipiter. Il ne voyait plus cet avenir à présent et ne pouvait donc savoir si ses choix actuels allaient vraiment les y propulser mais il avait suffisamment étudié l'avenir quand il le pouvait encore pour avoir un solide espoir que tout se passe bien comme prévu. Car ils devaient en passer par là. Il n'y avait pas de meilleure solution, tous les autres chemins menaient à leur extinction et à la fin d'Armanda. La souffrance ou la mort donc. Il avait choisit pour eux. Et ce serait la souffrance.

Oh bien sur il n'aurait jamais choisi cette voie là si il n'avait pas vu ce qui se cachait derrière. Une chance pour un avenir radieux... Une chance infime oui, mais qui valait le coup d'être tentée. En tant que Tarenth il ne craignait pas la mort, ni pour lui, ni pour les autres. Elle faisait parti du cycle naturel même pour les immortels qu'ils étaient et qui finissaient pourtant par choisir eux même de l'embrasser. Mais il fallait être prêts pour s'y précipiter, et les jeunes peuples étaient tout, sauf prêts. Ils avaient encore bien des choses à vivre, tant pis si pour cela ils devaient passer par une période plus sombre et atroce que tout ce qu'ils avaient connu jusque ici. Et tant pis aussi si les compagnons qu'il tenait actuellement en son pouvoir le haïssaient et le voyaient comme un traître. Il n'aimait pas beaucoup cela, il fallait bien l'avouer. Mais tout ceci était pour leur bien, même si paradoxalement ils allaient le voir pendant très longtemps comme le responsable de tous leurs malheurs. Enfin... De toutes façons, il ne serait plus là pour voir ça.

Il avait vu sa propre mort des milliers de fois dans ses visions. Le plus souvent par la main des Esprits, le reste du temps de son propre chef afin de mettre fin à cette farce grotesque qu'avait été sa longue vie. Beaucoup plus rarement par un autre évidemment... Il était déjà assez difficile d'assassiner un Tarenth mais lorsque en plus il s'appelait Edwyn autant dire que ça relevait du suicide. Pourtant en parallèle des visions d'avenir qu'il avait eu concernant Armanda, il avait fini par trouver cette petite voie de souffrance et d'espoir qu'il suivait depuis lors. Cette toute petite voie si périlleuse... Cette minuscule et fragile voie qui impliquait qu'il soit tué... Petit détail aux yeux d'un Tarenth normalement constitué... Mais détail qui avait eu son importance à ses propres yeux. Mourir ? Lui ? Une mort légitime, un repos qu'il aurait enfin mérité et que nul ne pourrait lui retirer ou lui reprocher sous prétexte de ce qu'il avait fait ? C'était tout simplement trop beau pour être vrai. Les jeunes peuples ne comprendraient pas bien sur, il fallait être fou à leurs yeux pour se précipiter avec bonheur dans les bras de la Mort. Mais son propre peuple comprendrait. C'était sa propre rédemption qu'il touchait du doigt. Son unique chance d'obtenir un repos éternel qu'il pourrait accepter dignement et sans honte. A défaut de lui être entièrement accordé, le pardon des Esprits serait suffisant pour qu'ils le laissent enfin disparaître entièrement. Pas de réincarnation pour lui, plus de souffrance. Le silence, enfin. La paix pour son âme... Il en rêvait depuis longtemps tout en s'en sachant indigne.

« Tu comprends, n'est-ce pas ? Vous comprenez tous... »

Ses mots résonnèrent doucement, compréhensibles pour tous sauf pour Vraorg. Pour une fois dans sa longue vie, il avait ouvert son esprit à tous sauf à son dragon. Achroma était bien sur sa cible principale, il s'était arrangé pour qu'il entendent toutes ces dernières pensées afin d'effacer la peine qu'il sentait en lui. Pourquoi donc devrait-il souffrir d'être le responsable de sa mort alors que lui-même était heureux ainsi ? L'aurait-il pu qu'il aurait carrément embrassé le vampire. Il avait déjà libérée une Ruddy peu de temps avant, à présent il allait en libérer un deuxième. Pour l'éternité, Edwyn lui en resterait reconnaissant. Quand aux autres, les Marcheurs, il fallait qu'ils sachent. Ils se préparaient à vivre des épreuves terribles, il était donc très important qu'ils comprennent les raisons de tout ceci. Il n'avait plus beaucoup de temps, Achroma serait bientôt à portée de son pouvoir. Il sentait déjà la gourmandise infâme de l'objet qu'il portait. Il pouvait lui demander de s'arrêter bien sur ou de ralentir simplement le pas, il était presque sur que le concerné le ferait. Mais mieux valait ne pas prendre de risque, ils dansaient tous sur le fil du destin et le moindre écart pouvait les faire basculer du mauvais côté. Il déroula donc ses explications, toujours mentalement et en s'ouvrant uniquement aux Marcheurs ainsi qu'au vampire qui avançait vers eux :

*Je ne pouvais plus rien contre la folie de Néant, ni vous tous... Ni même les Esprits. Un seul être au monde était encore capable de l'empêcher de détruire Armanda, je le connaissais mieux que personne. Vous l'avez sous les yeux... Délivrer Vraorg était l'unique solution pour empêcher la fin des temps. *

Il les laissa à peine s'imprégner de cette vérité, ils ne pouvaient plus tergiverser :

*Le prix est élevé bien sur... Plus encore que ce que vous imaginez, l'avenir vous le dira et je peux vous assurer qu'il sera des plus sombres. Vous pouvez me haïr pour ce que j'ai fait, que ce soit ou pas le cas actuellement vous finirez par y venir car le Voleur de Coeur est le pire futur que je pouvais vous offrir. Mais c'était aussi le seul à receler un faible espoir, j'ai donc fait ce choix pour vous. Pour cela, vous maudirez mon nom. Mais ce monde survivra. Et un jour, je ne sais quand, cette ère de malheurs et de souffrances verra sa fin. Vous récupérerez le cœur de Vraorg, Néant reprendra sa juste place. J'ai vu cet avenir, je vous souhaite de le voir se réaliser. *

C'était un espoir bien ténu qu'il leur offrait, il ne pouvait être tout à fait certain qu'il se réaliserait. Il restait tant de choix à faire... Tant d'erreurs qui pouvaient conduire à la catastrophe... Et il ne serait plus là pour faire ce qui devait être fait. Cette fois, les jeunes peuples allaient devoir grandir seuls. Ou pas tout à fait... Il eut un sourire léger :

*A ce que je vois, les Esprits ont fait leur choix. Vous les Marcheurs, étiez les seuls à pouvoir ouvrir le mur. J'avais besoin que vous le fassiez en toute innocence car mes pouvoirs eux même ne pouvaient désactiver les protections des Supérieurs. J'ignorais lesquels d'entre vous serez les élus, je dois dire que je ne suis pas tout à fait surprit... Vous allez avoir une lourde responsabilité, chacun d'entre vous... Vos choix seront vitaux pour le bien du monde, et certains parmi vous ne feront pas les bons... Malgré tout n'oubliez jamais que votre Esprit protecteur marche désormais à vos côtés. Ses pouvoirs se manifesterons pour vous et en échange, vous deviendrez son porte parole. Son messager. Soyez en dignes. Quelque soit les desseins que les Créateurs ont pour vous.*

Cela, il ne le voyait pas. Il n'avait jamais pu le voir mais un tel lien avec un Supérieur ne pouvait avoir que de solides raisons.. Il préférait le prendre comme un espoir supplémentaire même si en regardant certains Marcheurs il y voyait un danger. Tous n'allaient pas forcément se ranger du bon côté... Tant pis, tout ceci ne le concernait plus. Mort était là...

« Merci Achroma. Pour moi, et pour Elewyn. Merci, et pardon... »
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 12:55

Il avait sentit les pouvoirs du Tarenth faiblir peu à peu. Devant sa propre puissance c'était normal... Les pouvoirs qu'il avait volé à Néant le rendait bien plus fort qu'Edwyn même si il avait été prit par surprise. Mais étrangement ce n'était pas sa magie qui avait provoqué tout cela... Elewyn y était liée... Il le sentait... Il ne savait pas trop ce qui se tramait et les échanges mentaux qu'il sentait entre son dragonnier et les insectes lui déplaisaient, mais qu'importait. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'il ne parvienne à se transformer et donc à se libérer. Alors, ils verraient...

Les défenses du Tarenth cédèrent une petite seconde avant que celui-ci ne s'écroule. Le Blanc pu donc la mettre à profit. Son pouvoir de métamorphose était rapide quand on ne le bloquait pas, ses ailes se replièrent donc en rapetissant, puis son corps tout entier fit de même, ses écailles disparaissant pour lui permettre de réapparaître sous forme bipède. Tel un Tarenth, il possédait des oreilles légèrement effilées, mais il n'avait rien de leur douloureuse beauté. Affublé d'une peau sans la moindre pigmentation et d'une longue chevelure blanche, il restait albinos. Ses yeux n'étaient plus rouges, mais d'un bleu d'une pâleur dérangeante. Son regard scrutateur brillait de rage, sa tenue de soie blanche émit un léger bruissement lorsqu'il se précipita vers le Tarenth en train de tomber. Il le rattrapa avant qu'il ne touche le sol, lui tirant un sursaut convulsif. Cela ne dura qu'une seconde avant qu'il ne le relâche, le laissant tomber lourdement au sol. Une gerbe de sang argenté l'avait éclaboussé et teintait encore la lame du poignard de pure énergie qu'il tenait dans sa main. Il n'avait rien suivit des échanges mentaux entre les insectes mais une chose était sure, il venait de tuer son dragonnier... Il baissa les yeux sur lui, encore furieux et fort déçu d'une telle fin. Puis il haussa les épaules :

« Ainsi soit-il, Edwyn... »

Le Tarenth avait fait son choix, un très mauvais choix d'après lui mais il n'y pouvait plus rien et s'en remettrait très bien. Oh il sentait bien la fracture que ce décès venait de provoquer dans son âme et ne doutait pas que feu son dragonnier avait eu de très bonnes raisons de la lui infliger mais qu'avait-il à craindre ? Les insectes ici présents ne pouvaient rien contre lui, et les Esprits seraient bientôt défaits. Sa longue attente avait prit fin.

Lentement, il se tourna vers les Marcheurs immobilisé. Il avait reprit les sorts d'Edwyn à son compte afin qu'ils ne puissent profiter de sa mort pour se libérer. Sentant un mouvement tout près, il tourna un regard amusé vers la créature qui venait de provoquer la chute d'Edwyn :

« Allons... Sois sage veux-tu ? Je m'occupe de toi très vite. »

Le concerné se figea, immobilisé à son tour. Et il pu ainsi prendre son temps pour détailler chaque Marcheur un à un. Il s'arrêta devant le premier et souleva son menton sans douceur afin de le forcer à soutenir son regard. Il n'avait pas besoin de cela pour lire dans les esprits, mais ça facilitait les choses. Il s'immisça en lui sans effort, provoquant une douleur atroce :

« Saemon... Etrange prénom. Et étrange race... Tu es... Humain ? Que de faiblesse en vous... Mais vous êtes nombreux. Vous pourriez m'être utiles... »

Il lui accorda un sourire mauvais avant de passer à un autre et d'accomplir le même geste :

« Esmelda... Kohan... Tu es importante au sein du ramassis dérisoire que tu appelles un peuple. Et tu es lié à cette petite chose... Et à ce... Ce je ne sais quoi. Tu es intéressante Esmelda. Pas pour toi même, mais pour ce à quoi tu es lié. Peut-être jouerons nous ensembles... »

Le dragonnet fut le suivant sur sa liste :

« Ainsi donc, Cynoë, notre race ne s'est pas éteinte... Tu es comme les miens jadis. Plein d'arrogance et de confiance en toi. Ne t'y trompe pas, tu n'es rien à mes yeux. Je suis bien au dessus des dragons désormais. »

Avec plus de gourmandise, il contourna les sombres créatures qui avaient attisé sa curiosité pour se pencher vers la dernière créature humaine :

« Alford... Alors toi aussi tu es humain... Voilà donc pourquoi je trouvais ton esprit si misérable comparé à l'autre... Tu es déjà mon jouet, tu le restera. Je vois en toi la marque de Néant, mais elle m'appartient elle aussi. J'ai tout eu d'elle, son âme, son sang, son corps, son cœur et même ses pouvoirs. Tu crois vraiment qu'elle peut te sauver ? Tu es un être optimiste, je lis cela en toi. Mais tu déchantera... »

Enfin, et lentement comme pour mieux profiter de ces instants, il s'approcha des autres créatures. La femelle d'abord :

« Veren... Comme tu es étrange... Morte, et pourtant vivante... Faite de force et de perfection... Tu es belle Veren, ton esprit est celui d'un prédateur... J'aime cela. Ton peuple est fait pour être mien, il se soumettra. Et toi aussi... »

Il lui caressa la joue avec plus de fermeté que de douceur. Avec cette tendresse méprisante qu'un dur maître réserve à son animal de compagnie. Etant proche de l'être qui était entré en dernier, il vint à lui ensuite :

« Tu es plus ancien toi... Vieux à l'égard des autres... Achroma. Tu savais que tu allais le tuer ? C'était mon dragonnier tu sais... Il m'a forcé à en arriver là mais ce ne serait pas arrivé sans toi... C''est très mal. Vraiment très mal. Toutes les souffrances vécues pendant ton millénaire de vie ne seront rien à côté de ce que tu mérite, et de ce que je t'infligerai. Même si tu es fort, même si tu pourrais m'être utile, tu ne mérite pas de me servir. Tu es le responsable de la mort d'un être que tu aurais dû vénérer. Je te détruirait pour ça, mais petit à petit. Je n'aime pas me presser. »

Le regard qu'il plongeait de force dans celui du vieux vampire se fit douloureux, de plus en plus douloureux, à mesure qu'il s'enfonçait au cœur de son esprit, violant jusqu'à ses plus intimes souvenirs et s'en servant pour le torturer affreusement. Ce petit jeu dura quelques minutes avant qu'il ne laisse échapper un rire léger, totalement rassasié de cette proie là et assuré de ne rien ignorer sur elle. Le vampire n'avait plus de secrets pour lui, il ne pourrait jamais rien lui cacher. Il s'occuperait bientôt à nouveau de lui, en attendant il alla vers les trois dernières créatures, trois vampires à ce qu'il pouvait voir. Il s'arrêta sur le premier :

« Kylian... Ah, c'est toi qui est lié à Esmelda. Un lien d'amour hein ? Comme c'est émouvant... Je vois en toi beaucoup de force, mais mal utilisée. Tu me plais, tes capacités peuvent m'être utiles... Tu sera à moi. »

Ce qu'il pu lire ensuite dans l'esprit suivant l'amusa :

« Eh bien... Quel étrange esprit ! Ton passé est flou, il n'en reste pas grand chose... Que t'est-il arrivé à toi ? Ah... Je vois... Votre race est vraiment fascinante, ainsi c'est comme cela que vous vous multipliez... C'est fascinant... Un pouvoir immense dort en toi mais je lis aussi une loyauté indestructible. Tu ne m'appartiendra jamais tout à fait... Mais c'est sans importance, il existe bien des moyens de faire plier une âme... Tu sembles d'ailleurs beaucoup tenir à celui là... »

Le dernier Marcheur, celui dont émanait le plus d'énergie magique. Ses prunelles s'étrécirent en se plongeant dans le regard d'acier :

« Wintel... Lorenz... Prince des vampires... Eh bien, je suis gâté ! Je comptais soumettre ton peuple mais je ne croyais pas que ce serait si simple... Rage et colère... Mais amour aussi. Je lis bien des choses en toi... Tu te crois fait pour régner... Tu exagère un peu, mais tu n'as pas tout à fait tort. Tu es un dirigeant dans l'âme, toi et moi allons beaucoup nous amuser... Vraiment... »

Il en termina enfin. Le silence revint, ponctué seulement par les halètement de souffrance des créatures dont il venait de forcer l'esprit. Oui évidemment, ce n'était pas très agréable... Avec un nouveau rire horrible, il libérer tout à coup tous les vampires à l'exception d'Achroma. Puis l'humain du nom d'Alford qui ne pouvait de toutes façons rien contre lui. Les autres restèrent immobilisés tandis qu'il assénait avec une tranquillité et une assurance déconcertante à Veren, Kylian, Merithyn et Lorenz :

« Soumettez vous. »

Patiemment, et sans paraître douter une seule seconde de leur totale obéissance, il attendit qu'ils s'agenouillent...


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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 17:03


Où étaient-ils ? Ils ne pouvaient avoir pris tant d’avance sur lui ! Il s’était certes attardé mais tout de même… il aurait dû pouvoir les rejoindre. Où étaient-ils ? La question tournait en boucle alors qu’il se dépêchait de revenir sur ses pas, puis de s’engager sur le chemin menant au mur d’opale qu’il dépassa bientôt sans le moindre problème. Il marqua un temps d’arrêt devant l’arche du pont et l’observa avant de récupérer la seule torche encore présente et de s’engager dessus avec détermination. Il n’avait tout simplement pas le temps de s’arrêter pour faire de l’agrément. Bientôt, le labyrinthe le happa mais là non plus, il ne s’arrêta pas un instant pour s’imprégner des lieux. On l’attendait, il avait quelque chose à faire et il ne pouvait absolument rien laisser au hasard, il ne pouvait pas se permettre de s’ouvrir au reste. Il fallait qu’il reste fixé sur son objectif, que rien ne puisse l’en détourner. L’urgence le pressait durement, palpitant dans son corps et son esprit, de même que la frayeur de ce qui se passerait s’il n’arrivait pas à temps. A la lueur de sa torche, il se guida entre les hauts murs de pierre, manquant rater les traces de sang et de lutte au sol mais n’y accordant pas plus d’attention, du moins jusqu’à entendre et sentir un mouvement s’éloignant précipitamment de lui. « Ah non ! Je n’ai pas le temps ! » Gronda-t-il pour la créature affreuse à qui il ne jeta qu’un quart de coup d’œil avant de poursuivre sa route. Non vraiment il n’avait pas le temps là tout de suite pour admirer la ménagerie ! Il avait probablement le futur d’Armanda sur les bras, il fallait qu’il fasse le tri dans ses priorités.

Peu à peu la chaleur gagna en intensité, mais il ne le remarqua presque pas, du moins pas avant de manquer se jeter tête la première dans l’immense fleuve de lave sur lequel déboucha sa sortie. Sursautant en étant tiré de son état de transe déterminée, il lâcha sa torche qui tomba dans la lave et pagaya un bref moment des bras pour retrouver son équilibre et finit par s’écrouler de tout son long, lourdement, en arrière. Clignant des yeux comme un hibou pris dans le feu d’une torche, il observa un instant la lave sans comprendre ce qu’elle faisait là ni ce que lui faisait là... puis l’urgence le frappa à nouveau et il se releva précipitamment. « Ah non, je n’ai pas le temps ! » Faisant le deuil de sa torche, il s’essuya le front d’un revers de manche et resserra sa cape écarlate autours de lui avant d’enfin repérer une barque étrange qui remontait vers lui. Il n’eut absolument pas besoin qu’on lui explique de quoi elle était faite et c’est sans une hésitation malgré l’enfer bouillonnant de la rivière ignée qu’il monta à bord en faisant aussi attention que l’urgence le permettait. Il fut néanmoins prit de court, car à peine eut-il posé le pied sur l’intérieur de la barque que celle-ci partit en avant en manquant lui faire faire le grand écart et il lui fallut bondir d’un sort vers l’intérieur de la rive pour ne pas tomber dans les flots brûlants une fois encore. A nouveau étalé sur le sol, haletant, il se redressa en secouant la tête. « D’accord, ça se contrôle par l’esprit… »

Seule explication possible puisqu’il avait l’esprit fixé sur la suite et qu’il n’avait pas mis assez de pression dans son geste pour une impulsion pareille sur la barque. Une fois qu’il eut récupérer son embarcation et fait attention d’éviter de la revoir partir sans lui, il s’installa puis la conduisit le long de la rivière vers l’endroit où, apparemment, la seconde se trouvait. Il eut quelques ratés qui manquèrent l’expédier dans la lave, et ce fut avec un soulagement sans nom qu’il quitta ce lieu de cauchemar pour trouver… et bien son inverse. Ah il faisait froid ici. Particulièrement froid même. Mais il ne s’attarda pas plus dans la contemplation de la glace qui ornait les murs de roche. A nouveau plongé dans sa marche déterminée, il arriva finalement dans une vaste salle au centre de laquelle trônait une pierre. Pierre qu’il ignora totalement, ses œillères l’empêchant de prendre conscience de sa présence. Bon sang mais où étaient les autres ?! Ils avaient pris une telle avance ? Mais pas le temps, non vraiment pas le temps. Prenant le chemin vers le bas, il tourna uniquement la tête pour s’assurer que c’était bien le bon chemin selon la prophétie et… glissa. Avec un juron de charretier, il s’étala et glissa sur la pente sur plusieurs mètres avant de parvenir à retrouver une accroche et se redresser….

Pour tomber sur des bulles. L’une d’elle lui éclata sur le nez et le fit s’étouffer un bref instant, toussant avant que le rêve ne le prenne…. Pourtant, la simple présence d’Edwyn dans celui-ci le fit revenir à la réalité un trentième de seconde plus tard avec une exclamation qui se répercuta en échos dans l’intérieur de la grotte gelée. « Mais bon sang je n’ai pas le temps fichez moi la paix et laissez-moi avancer !!! » Pas de réponse… il espérait que le message était passé. On n’avait pas idée de lui demander de sauver tout le monde et de faire joujou avec des imbéciles en manque d’imagination dans le même temps. Il n’attendit qu’un bref instant, figé sur place et observant les environs avec méfiance. Puis il fonça de nouveau en avant, manquant glisser à une ou deux reprises mais se rattrapant comme il pouvait. Bientôt, la glace disparue et il se retrouva dans un couloir monumental dont il rata une fois encore toute la gloire, beaucoup trop occupé à maudire jusqu’à la millième génération tous les marcheurs et les créatures qui avaient bâtis ces lieux. Voir les objets posés dans leurs socles lui donna un coup de fouet supplémentaire. Edwyn était déjà passé, et les autres aussi. Mais bon sang comment se faisait-il qu’il ne les ait pas déjà trouvé ?!

La salle suivante, aussi remplie de richesses qu’elle puisse être, ne le glaça que davantage. Il y était presque il le sentait… et soudain, l’esprit d’Edwyn le rejoignit, faisant tressauter son cœur mort. Faire vite. Oui, oui il essayait ! Il n’avait pas le temps de ne pas faire vite ! Les lieux semblaient s’étirer sans fin, comme s’ils refusaient qu’il parvienne à son but. Pourtant l’esprit du fondateur était toujours près de lui. Il lui parlait, et lui transmettait des émotions. Des émotions qu’il absorbait, la mort dans l’âme. L’urgence s’accompagnait de nouveau de cet horrible et puissant sentiment de culpabilité. Il savait ce qu’Edwyn essayait de faire, de prodiguer, et si une part de lui était reconnaissante, une autre souffrait plus encore. Des larmes de sang coulaient sur son visage d’albâtre alors qu’il se forçait à avancer à la seule force de sa volonté. Il avait beau comprendre qu’Edwyn était en paix avec sa propre mort, il ne parvenait pas à se dédouaner. Et… il ne voulait pas le perdre, il devait se l’avouer. C’était une part de son propre égoïsme qui parlait, mais il l’assumait parfaitement. Il ne voulait pas le perdre. « Non… » Il avait soufflé à voix haute autant que par l’esprit, un cri du cœur. Non il ne le maudirait pas, il refusait ça.

La douleur qui faisait imploser son âme était sans limite, lui semblait-il, alors qu’il arrivait enfin sur le théâtre de la tragédie. Juste à temps pour entendre les derniers mots d’Edwyn. « Edwyn… » Il n’avait plus de temps. Le sable avait glissé hors du sablier. Ils y étaient. Tout son corps aurait voulu bondir, protéger le Tarenth, prendre le coup à sa place, mais il savait qu’il ne pouvait pas. * Merci à vous…. * fit-il, s’accrochant encore à lui alors qu’il le sentait glisser hors de sa portée, dans les bras de Mort. Un gouffre sembla s’ouvrir sous lui, mais il ne put même pas laisser son corps céder au désespoir qui peignait son visage de sillons carmin. Immobilisé. Il ne pouvait plus bouger. Magie, oui il la sentait, ses sens n’étaient pas émoussés quand bien même il était rongé par la détresse et la douleur. Il avait beau avoir conscience de ce que leur offrait Edwyn, il se sentait brisé et endeuillé… et pourtant, lentement, il releva la tête, pour observer ce qui restait de cette terrible scène. Son regard brouillé passa des marcheurs à Vraorg, puis l’inverse… Il aurait voulu bouger, l’attaquer… mais il ne pouvait pas, même toute son immense puissance ne suffisait pas…

Le voir s’approcher d’Esmelda l’outra. Sa princesse… il ne pouvait pas laisser faire ça ! Il fallait qu’il arrive à se libérer ! Bon sang, n’avait-il aucune chance ? Il essaya bien, de toutes ses forces, de tout son pouvoir, mais rien à faire. La douleur était encore présente, ravageuse, mais elle se muait, se transformait. Il ne pouvait pas se laisser abattre ! Il n’en avait pas le droit alors qu’Edwyn était mort pour eux ! Lorsqu’il le vit revenir vers lui, ce fut un regard clair et défiant qu’il lui adressa, déterminé malgré ses affres. Rien ne l’étonna vraiment, il avait été prévenu. La mise au pied du mur était effrayante oui, dans une mesure instinctive. Il ne pouvait ignorer la puissance et la malfaisance de cet être… mais il avait choisi et il s’accrochait aux promesses des deux Tarenths. Qu’il prenne son temps et le fasse souffrir, fort bien, et s’il devait se briser il se briserait, mais ce serait du temps utile pour trouver comment le faire tomber, comment le tuer. La douleur explosa dans son esprit lorsque Vraorg le ravagea.

Il essaya de s’y opposer, de se battre contre lui, quand bien même cela rendait les choses plus douloureuses encore, il mobilisa toute la rage qu’il pouvait, toute sa volonté, pour s’élever contre ce qui violait son être de façon aussi intime. Mais rien n’y fit, il ne pouvait vaincre cette force-là. Lorsque l’atroce présence le quitta, il manqua tourner de l’œil et inspira plusieurs fois, la respiration comme un salut, ce geste simple lui permettant de s’ancrer dans la réalité. Il mit un long instant à se remettre, à se redresser enfin, et tout ce qu’il entendit fut cette demande de soumission. Une vague de nausée le prit. Non… non non il fallait qu’il réagisse bon sang ! Il le devait ! Mais comment ? Il pouvait parler, il le sentait, mais quoi dire ? S’il essayait de les persuader Vraorg le couperait c’était certain. Il observa ceux que le Voleur de cœur avait libérés. Les vampires. Kylian, Veren, Merithyn, Lorenz… Il observa chacun d’eux, sachant qu’il n’avait que peu de temps pour trouver s’il voulait essayer d’influer leur décision.

Et finalement, il se rappela de sa discussion avec Edwyn, après l’aube rouge. Un instant, la douleur de la perte le reprit, accentuée par ce qu’avait fait Vraorg dans son esprit, mais il se contint. Dans le silence sépulcrale il prit la parole, sa voix douce et posée, à des millénaires de ce que lui était, tentant de faire transpirer toute la confiance qu’il pouvait avoir en cette toute petite lueur d’avenir… et en eux, aussi ennemis puissent-ils être. « Souvenez-vous de qui vous êtes… » Cela résumait tout. Ils devaient se souvenir. Penser à qui ils étaient ! Bon sang… Il croisa leur regard à chacun, cette certitude, ce défi au fond des yeux. Lorenz, le terrible prince noir qui ne pliait devant personne, allait vraiment poser un genou à terre devant cette abomination déformée qui ne devrait pas exister ? Allait-il laisser quelqu’un d’autre conquérir Armanda à sa place ? Kylian, le renégat, celui qui avait refusé de plier contre Lorenz pourtant si puissant, qui le défiait sans peur depuis toujours, lié à la dragonne de l’orage, amant de la princesse contre l’avis de tous, allait-il seulement baisser les armes maintenant et ranger au placard tous ses idéaux ? Veren qui avait trahit son ancien maître pour ce qu’elle aimait allait-elle vraiment vendre Korentin et toute la rébellion à cette créature ? Merithyn, l’elfe qui faisait toujours tout à l’envers, contrairement à toute raison apparente allait-il vraiment commencer à se ranger maintenant ?

Ils devaient se souvenir…
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 18:11

Un grain de poussière prit dans une tornade...C'était ce qu'il avait l'impression d'être devenu tant les courants magiques étaient forts ici. Ils balayaient sa propre puissance comme un fétu de paille, tant ceux émit par Vraorg que ceux d'Edwyn. Les protections magiques des Esprits avaient totalement disparus pour leur part, mais il n'était pas sur de pouvoir s'en réjouir. Tout ceci était terrifiant...

Il n'avait même pas eu le temps de tenter autre chose après son sort raté, et d'ailleurs qu'aurait-il bien pu faire de plus ? Il s'était sentit glisser en avant sans pouvoir se retenir, et en tombant il avait eu la mauvaise surprise de voir ses bras s'enfoncer jusqu'aux coudes dans la pierre. Il était coincé... Les autres aussi apparemment, Wallam était même dans la même position que lui. Et Merithyn... Derrière lui... Donc il ne le voyait pas. Donc il s'inquiétait... Il gronda tout bas en tirant comme un forcené sur ses bras puis en bataillant contre la magie qui le retenait. Sans succès.

Relevant ses prunelles d'acier, il observa d'un air catastrophé ce combat de titans qui se déroulait devant lui. Et c'était ça qu'ils étaient censés combattre ? Les Esprits rêvaient si ils espéraient les voir sortir vainqueurs ! Vraorg s'écroula finalement et l'ancestral ne sut trop si il s'en réjouissait ou pas, Edwyn était autant son ennemi que l'autre dans son esprit. Et ce qu'il lui racontait mentalement n'y changerait rien. D'autant plus qu'il le retenait encore... Qu'il le relâche donc et ils verraient pour la suite ! Enfin c'était tout vu, dans les conditions actuelles Lorenz lui sauterait sans doute à la gorge sans plus de cérémonie... Ses explications importaient peu.

L'ancestral cligna des yeux tout de même devant ce qui ressemblait bien à des adieux. A quoi jouait-il ? Et par dessus le marché, qu'est-ce que qu'Achroma faisait là ?? Lorenz n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir car tout se déroula alors très vite. Le dragon prit une forme bipède, encore une démonstration effarante de magie... Et plongea sur son dragonnier afin de le.. Tuer ? C'était possible ça ? Il semblait bien que oui... Edwyn s'effondra, laissant le prince noir osciller entre féroce satisfaction et grosse inquiétude. Après le Tarenth, ça allait certainement être à leur tour... Achroma avait été immobilisé lui aussi et de toutes façons il n'aurait rien pu faire. A nouveau, le vampire rua dans les brancards en cherchant à se libérer de la magie du défunt mais sans succès. Le dragon... Enfin la créature plutôt, avait reprit le sort à son compte... Ils n'étaient donc pas plus avancés...

Le dragon/bipède commença alors à se promener lentement entre eux tous, s'arrêtant sur chaque Marcheur pour... Lire dans son esprit... La mâchoire du prince vampire se contracta à l'extrême et la douleur vint envahir ses bras tant il luttait pour les tirer de terre. Si il y avait bien un sanctuaire qu'il ne voulait pas voir violé, c'était son esprit. Et il n'était pas certain qu'Ankmär puisse grand chose pour lui devant cette abomination... Il vit Vraorg se pencher sur Achroma, ressentit presque sa douleur comme du temps où ils étaient liés et ne trouva même pas l'énergie de s'en réjouir. L'ancien était son ennemi désormais, mais ils avaient des problèmes bien plus pressants... Kylian y passa ensuite et son point faible ne mit qu'une seconde a être mit à jour. Puis le Voleur de Coeur sortit de son champ de vision et Lorenz comprit qu'il s'occupait de Merithyn... Il retint son grognement, l'autre allait lire bien assez de choses déjà dans leurs esprits pour qu'il ne s'amuse pas à lui confirmer le lien qui existait entre lui et le nouveau-né. Enfin, ce fut son tour, et il cessa ses efforts pour plonger délibérément son regard meurtrier dans les prunelles pâles. L'effet fut immédiat et il se contracta de souffrance.

Les défenses d'Ankmär autour de son esprit ne résistèrent qu'un quart de seconde avant que la curiosité vorace de l'immonde créature ne déferle en lui. Elle n'épargna rien, de ses souvenirs d'elfe à sa non vie, du plus petit détail aux lourds secrets. Chaque information lui fut arraché de force et ce fut d'autant plus douloureux qu'il s'accrochait rageusement à elles. Enfin tout s'arrêta, mais il n'en fut pas soulagé. Vraorg ne s'était pas lassé ou n'avait pas été repoussé, il n'avait tout simplement plus rien à lire... Sa haine atteignit un tel point culminant qu'il cru qu'il allait s'arracher les deux bras simplement pour pouvoir déchirer les entrailles de son adversaire à coup de dents...

Il ne bougea pourtant pas lorsqu'on le relâcha soudainement, en compagnie des autres vampires. Achroma n'était pas libre... Dommage, à eux deux peut-être auraient-ils pu tenter quelque chose... Là encore cela n'aurait rien donné, mais ils auraient pu essayer... Il était trop mortifié par ce qui venait de se passer pour passer à l'attaque aussitôt de toutes façons. Et ce qu'on exigeait de lui réclamait une réponse immédiate, une réponse qui claqua comme un coup de fouet :

« Jamais. »

Achroma n'avait pas besoin de lui rappeler qui il était, il s'en souvenait parfaitement bien et il était absolument sur que se soumettre devant qui que ce soit n'entrait pas dans ses attributions de prince noir. Hélas l'autre devait s'être attendu à cette réponse puisque la petite lueur sardonique qui brillait dans son regard se mua en franche jubilation quand il lui répondit :

« Vraiment ? »

Avant qu'il ne puisse répondre que oui, « vraiment » et lancer une attaque suicide histoire d'en finir plus vite, des images mentales déferlèrent dans son esprit, l'assommant presque. Il chancela...

Citation :
Merithyn, gisant au sol, les traits révulsés comme après une lente et douloureuse agonie. Ambre, poursuivie comme un gibier, traquée jusqu'à en devenir folle de terreur. Capturée finalement, devenant le jouet de Vraorg et son esclave à temps complet. Humiliée, frappée, déshonorée... Et lui même, observant tout ceci d'un air impassible. La mémoire effacée, soumit de toutes façons à la domination du dragon. Il n'y avait pas d'issue... C'était là son seul autre choix et il ne pouvait l'assumer malgré toute sa fierté...

Une autre salve d'image l'agressa, il ferma les yeux.

Citation :
Sa vengeance accomplit... Les elfes effacés en grande partie de ces terres. Une puissance presque inégalée entre ses mains, Merithyn et à ses côtés. Et plus important encore, Ambre... Ambre sous sa protection pour l'éternité, mariée à lui avec la bénédiction de celui qui se prétendrait son maître. Immortelle même sans être vampire... Vampire si c'était ce qu'il préférait, Vraorg pouvait si besoin effacer son immunité. Tout ceci serait à lui. Il resterait à la tête des vampires, mais sous la férule du Voleur de Coeur. C'était ce choix-ci, ou le premier...

Ses paupières se rouvrirent, son regard avait perdu son intensité. Il n'y avait aucun mensonge dans ces deux visions, il en était certain. L'une ou l'autre allait se réaliser... Sa soumission détruirait une grande partie de ce qu'il était, mais la mort d'Ambre et de Merithyn serait un cataclysme pire encore dans sa non vie. Un choix ? Quel choix ? Il n'en avait aucun !

Lentement, sans se préoccuper du lourd regard de tous les Marcheurs qui, de toutes façons, l'indifféraient, il plia le genou sans un mot. Que dire ? Tout était déjà terminé...



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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 19:10


Les bubulles s'éloignaient, avec leurs jolis rêves paisibles d'un avenir qui n'existerait certainement jamais mais dans lequel il faisait toujours plaisir de se perdre. Ces rêves d'enfant que l'on croyait oublié et perdus et qui ne se réaliseraient certainement jamais. Le seul remerciement qu'elle avait eut pour ce qu'elle venait de faire ? C'était ce maudit Shadowsong qui s'était retourné contre elle, lui brulant le visage sans aucune gratitude ! Elle aurait du le laisser périr dans ces tunnels ! Cette créature n'avait décidément rien d'autres à faire que d'essayer de pourrir son existence ! Oh, elle fulminait intérieurement ! Mais il était inutile de chercher vengeance maintenant, les choses étaient bien trop compliquées et surtout dangereuses... Cet être était trop dangereux pour elle.
Heureusement pour elle, ce fut l'humain avec lequel elle avait fait la route qui en montra un tout petit peu en tout cas au moins celle nécessaire pour venir s'occuper de cette vilaine brûlure et tenter de la faire disparaitre en grande partie. Il y réussit d'ailleurs mais en guise de réponse il n'eut seulement qu'un hochement de tête approbateur avant de se détacher de ce dernier aussi vite que possible. Non, ce n'était pas le moment de se reposer, les ennuis ne faisaient certainement que commencer.

Des trésors, une salle pleine de richesses toutes aussi inestimables les unes que les autres, de l'or, des armes enchantées dépassant tout entendement, une somme cumulée de connaissance dans des montagnes d'ouvrages tous visiblement aussi anciens les uns que les autres. Oh il y avait beaucoup de choses pour attirer son regard et qui pourraient l'intéresser que ce soit à ramener pour une personne en particulier ou son usage personnel, mais il n'y avait rien qui pouvait lui faire briller le regard au point qu'elle quitte le chemin sécurisé... Sauf... C'est son nez qui le repéra en premier et qui emmena automatiquement son regard à se poser la dessus ! Une sorte de fontaine de sang, du sang ayant une telle odeur pour la gourmande qu'elle était qu'il ne pouvait être que le repas de sa vie. Elle aurait presque succombé si la faim n'avait pas été annihilée par la petite perle offerte par le voyageur au tout début de leur voyage vers les profondeurs.

Les profondeurs... Huit sarcophages les attendaient, huit enveloppes ou plutôt des coquilles vides les attendaient patiemment, un pour chaque esprit supérieur en incluant la présence de Néant qui avait presque été détruite. Les lieux imposaient le respect à en faire nouer l'estomac, empêchant quiconque sans vraiment grande motivation de s'approcher par le respect qu'imposait les enveloppes dans leurs tombeaux. Quant au fait d'essayer de voler un des sceptres ? Il fallait être réellement tombé sur la tête pour tenter quelque chose d'aussi stupide. Ou alors être particulièrement désespéré... Désespéré ? Quand le voyageur se présenta sous son nouveau jour avec une otage il n'y avait pas grand doute sur quels étaient les compagnons de route qui le seraient assez pour réaliser une telle folie.
Mais il était trop tard, la petite créature avait déjà plongé avant même que les personnes en présence n'aient le temps de intercepter sous la diversion offerte par le rebelle vampirique... Pour son humaine il condamnerait certainement le monde à une fin certaine, n'avait-il donc strictement plus aucune logique ? Ses choix n'avaient pas que des conséquences pour lui et il ne s'en rendait pas compte malgré son age ! Il valait mieux un humain sacrifié que le monde entier, et cela valait pour tous, même pour elle.

Mais elle n'eut pas plus le temps de le maudire... Ou est-ce qu'elle était ? Son regard finit par se poser sur... Aucun son ne pu sortir de sa bouche, seulement son expression parlait clairement pour elle, semblant dire "C'est pas moi c'est le sale lézard ! J'ai rien fait pour une fois !" Ou quelque chose dans ce gout là comme pour tenter de calmer le regard dur que lui jetait Végétal et éviter de finir transformée en elle-ne-savait-quoi de vert. Elle avait a peine eut le temps de reculer d'un pas, ou l'équivalent quand on a e derrière qui frotte au sol, que l'expression de ce dernier s'était adoucie pour lui tendre... Son sceptre ?! Reprenant contenance mais avec une certaine hésitation elle s'approcha pour le recevoir puis...

Elle se réveilla en même temps que tous les autres et constata également la disparition du voyageur qui avait certainement filé par la porte qu'ils avaient ouvert par la faute de Wallam. Ils avaient été manipulés par cette créature qui était peut-être le fameux mal dont parlait la fameuse prophétie ! La marque de végétal sur son omoplate ? Un peu comme une légère brulure sur sa peau, mais cela ne l'empêcha pas de ne pas la remarquer, cette dernière recouverte par ses vêtements ne la rendait absolument pas visible. Mais il y avait bien d'autres choses à s'inquiéter que d'avoir rencontrer les esprits supérieurs n'est-ce pas ? Elle aurait tout le temps de comprendre ce qu'il s'était passé et d'en faire toutes les interprétations possibles et inimaginables une fois sortis de cette galère sans nom !

Galère qui ne faisait que s'amplifier d'ailleurs lorsqu'ils virent le voyageur libérer le fameux "Vraorg le blanc" qui n'était rien d'autre que le dragon qui lui était lié. Cette immonde créature serait la responsable de la fin du monde, un mal qu'il faudrait éradiquer malgré la puissance qui s'en dégageait, puissance qui n'aurait strictement aucun mal à les balayer tous autant qu'ils étaient. Oh bien entendu qu'elle eut la bonne idée de suivre l'élan de "bravoure" ou plutôt de désespoir de Lorenz Wintel, s'il y avait bien un vampire dans ce groupe qui savait ce qu'il faisait, c'était bien ce dernier ! Élan de désespoir qui fut aussitôt stoppé les laissant choir comme des chiens en faïence à l'endroit ou ils étaient, les embourbant dans ce sol qui était devenu mou avant de se durcir de nouveau pour leur permettre d'assister impuissant au combat qui se termina d'ailleurs par la défaite du voyageur.

Là, elle ne savait plus vraiment quoi penser, il les avait manipulé jusqu'au bout et malgré tout il avait essayé de les maintenir en vie. Enfin, a croire que la mort ne serait pas un sort plus enviable que ce qui pouvait bien les attendre ! Protégés par un esprit supérieur ou non ! D'ailleurs ce n'était que le début... Malgré les mots de l'assassin final du voyageur il n'y avait plus vraiment grand chose à faire mise à part attendre que les choses ne se décident pour elle alors que le blanc s'approchait, s’immisçant dans son esprit avec une douleur de plus en plus forte au fur et à mesure qu'il s'employait à faire ployer le peu de résistance inutile qu'elle y avait opposé, la laissant presque suffocante alors qu'il en avait finit, la tenant entre ses mains comme si elle n'était qu'un futur jouet qu'il prendrait un malin plaisir à utiliser comme bon lui semblait de la même manière qu'avait fait Isendal des années auparavant.

Qu'elle se souvienne de ce qu'elle était ? Oh, oui elle s'en souvenait ! Elle avait été "dressée" à être une espionne, elle avait été "dressée" à tromper son entourage pour mieux leur planter un poignard dans le dos une fois qu'ils n'étaient plus utiles. Et le meilleurs moyen d'aider ceux qui s'opposaient à Vraorg ? C'était de servir ce dernier ! Plier le genoux maintenant pour être utile plus tard à ceux auxquels elle resterait fidèle. Ce qu'elle fit donc...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeDim 19 Avr 2015 - 23:12


Le monde était devenu fou. Tout simplement. Totalement et irrémédiablement fou. Il n'avait pas comprit grand-chose de l'enchainement qui avait suivit… mais ce qu'il en avait comprit, c'était que tout cela était très important, vital même. Ce qui se jouait là était important oui, et mieux valait ne pas rester planté sans rien faire. Mais que faire justement ? Il aurait volontiers mis fin aux battements de coeur de la femelle que le nouveau venu tenait, pour lui ôter son moyen de pression. Simple, efficace. S'il ne l'avait plus alors il ne pourrait rien leur imposer, non ? Et puis, lui se fichait bien de la vie de cette chose-là. Elle n'était rien à ses yeux. Rien d'autre qu'une nuisance puisqu'elle permettait de les mettre en difficulté. Mais étrangement, il doutait que tous soient du même avis. Pourtant il s'y serait tout de même essayé s'il avait pu, déjà, la lame de sa dague brillait entre ses doigts… Palabres, palabres, à force de palabres, il aurait sans doute une ouverture. Il n'en eut pas le temps. D'ailleurs il n'eut guère le temps de comprendre, seulement d'agir. Bientôt, il ressentit une intense souffrance et tomba au sol…

Citation :
Il ré ouvrit les yeux dans un lieu totalement inconnu et qui ne l'interpelait pas, dans leur sauvage flamboiement. Contrairement à la créature qui se trouvait là… Il le reconnu, sans savoir comment. Il savait qui il était et sa vision l'emplissait de joie et d'aise, même si son expression sévère l'effrayait. Il se sentait si proche de lui, comme s'il était une part de lui. Qu'avait-il fait pour qu'on le regarde ainsi ? Dans l'expectative, il resta silencieux et immobile, tendu vers l'Esprit du Feu, dans l'intense lueur de ce lieu. Puis l'esprit sembla se détendre, sourire, et il sourit de même, réconforté et émerveillé. Il observa le sceptre qu'on lui désignait, qu'on lui offrait, et il se sentit plein de remerciements, admiratif au possible même s'il ne comprenait pas totalement. Il avait simplement l'impression d'avoir été accepté et cela lui suffisait…
Il revint à lui, désorienté et perdu, et se redressa précipitament. Que c'était-il passé exactement ? Feu ! Il avait vu Feu ! Et d'ailleurs, il ressentait une brûlure….

Ses yeux tombèrent sur son poignet et il le découvrit. Là, une marque. Inconnue. Elle n'était pas là auparavant. Il fronça légèrement les sourcils, troublé et pensif. Pourquoi lui faisait-elle penser à Feu ? La voix de Lorenz le tira de sa contemplation et il hocha sèchement la tête avant de le suivre. Pour s'arrêter une fois passé l'entrée. Pourquoi la scène était-elle si troublante pour lui ? Il y avait du danger dans tout cela, mais également un écho désagréable et douloureux. Très douloureux. Pour cette seule raison il les aurait séparé, mais plus encore puisque cela semblait être l'urgence principale. Ils étaient bien l'urgence non ? Ce qui vibrait dans l'air était dangereux… alors pourquoi les autres ne bougeaient-ils pas ? Lorenz aussi… Alors il attendait également, cherchant une faille, cherchant un angle d'attaque, quelque chose, quoi que ce soit, qui puisse leur servir. Il sentit le désepoire lorsque le regard du dragon se tourna vers eux et n'hésita pas à attaquer lorsque, enfin, ils passèrent à l'action.

Que pouvaient-ils faire d'autre que tenter leur chance ? Alors ils attaquèrent. Il projeta les flammes qui semblaient répondre à son appel, jaillissant hors de son corps, avec autant de force qu'il le pu. Hélas, ni ceci ni quoi que ce soit d'autre, pas même le puissant sortilège combiné. Le choc qui le projeta jusqu'au mur manqua le briser en deux, et le sonna très certainement, et il fut incapable de s'en décoller. Cloué et feulant de rage, il tenta bien de se débattre et de se libérer, mais rien n'y fit. Lorsqu'il reposa ses yeux sur le repsonsable de son état, il l'eviscera consciencieusement de l'esprit, ne rêvant que de plonger les mains dans ses boyaux pour les mettre en lambeaux. La fureur primaire du nouveau-né qu'il était n'avait, en cet instant, plus aucune bornes. Il tira autant qu'il pu, mais finit par abandonner et resta, silencieux et meurtrier, à observer une scène qui échappa de nouveau à son entendement. Tonnerre de… mais pourquoi ?

Pourquoi ? Il ne comprenait pas ! Il ne comprenait absolument pas ! C'était un ennemi finalement oui ou non ? Un coup oui, un coup non. On s'y perdait ! Mais ça ne le dérangeait qu'à moitié. La suite ne fut qu'un complex amat d'inimaginable puissance, de magie impressionante et des paroles qui résonnèrent dans son esprit et, il n'en doutait pas, celui des autres. Alors ce n'était vraiment pas un ennemi… Il voulait bien le croire. Mieux que ça, si vraiment il disait vrai sur ce qu'il avait fait, bien qu'il n'en comprenne pas tout, presque rien en vérité tant il manquait à ses souvenirs, mais si c'était vrai, alors il voulait bien le pardonner. Il se fichait des avis des autres, Lorenz excepté. Si ce qu'il disait été vrai, et il sentait la vérité comme une résonnance dans son corps et son âme, aussi sûrement qu'il voyait cette impensable scène, alors il avait au moins son pardon à lui. Calmé par les événements, il observa la suite en silence.

La créature transformée en bipède lui hérissait l'instinct, mais il resta coi, son regard traînant sur le corps du bipède qui avait faillit les rendre chèvres. Il revint bien vite, pourtant, au plus menaçant et immédiat. Humain… c'était le nom de la race bruyante alors ? Des humains ? Voir la créature s'approcher de son 'humain' le contraria fortement, mais il restait prudent, n'osant pas laisser éclater ce qui couvait dans son esprit. Les noms des marcheurs, cette compagnie qu'il avait accompagné, il les retint précieusement. Pourtant, entendre parler de soumission le fit intérieurement rager. Se soumettre ? Non jamais ! Jamais il ne se soumettrait ! Hors de question ! Il se mit sur la défensive lorsque la créature se tourna vers lui, montrant à demi les dents et le surveillant de près sans oser attaquer, mais tendu… La pénétration dans son esprit, douloureuse, le fit se révolter et il chercha instinctivement à la contrer sans y parvenir.

Maté, il ne pu que trembler sous la douleur qui refluait lorsqu'il quitta son esprit, l'incompréhension restant, de même que la défiance. Un immense pouvoir ? De quoi parlait-il ? Il n'avait pas ce genre de pouvoir… en revanche sa loyauté allait à Lorenz sans compromis ça s'était certain. Il ne serait à personne ! À personne ! Il ne suivait que son frère mais parce que c'était son frère, parce qu'il lui était précieux rien d'autre ! Il ne serait jamais à lui. Jamais de la vie ! En le voyant se tourner vers Lorenz à ce moment précit, il su qu'il avait commis un impair, ou peut-être était-ce simplement son angoisse ? Il ne devait rien lui faire ! Libéré soudainement et faisant face à cet ordre qu'il rejetait de toute son âme, il se remit en position défensive, prêt à défendre chèrement sa vie et à mourir s'il le fallait. L'affirmation de Lorenz ne le surpris pas du tout, et il l'attendait d'ailleurs comme une confirmation… la suite pourtant le fit déchanter. Voir son frère s'agenouiller ainsi… ça le révoltait. Il en aurait hurlé de colère.

Non ! Il refusait ! Pourtant quand ce fut son tour, il n'hésita qu'un instant avant d'imiter Lorenz. Jamais il ne serait à cette créature…. Mais il ne quitterait pas son frère. Il haissait déjà cette décision… mais il refusait de tourner le dos à ce qui lui était cher. Pourtant, alors même qu'il s'agenouillait, il lui lança un regard brûlant de rage, aussi brûlante que le feu qui couvait dans son corps.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 20 Avr 2015 - 18:36

Ils étaient venus. Ils avaient vu. Ils avaient perdu. Ces trois phrases résumaient parfaitement la glorieuse épopée des Marcheurs, élus des Esprits qui avaient eu la folie de se croire capables de sauver rien moins que le monde. En fait de héros, ils étaient surtout de parfaits imbéciles, véritables marionnettes entre les mains d'entités qui les dépassaient à un point tel qu'il en devenait ridicule de ne serait-ce que formuler la possibilité d'une comparaison. A lui seul, le combat qui opposa bientôt le dragonnier Tarenth à son dragon consuma plus d'énergie et vit émerger plus de puissance que n'avaient pu en démontrer l'ensemble des guerres armandéennes qui avaient secoué le continent depuis que le monde était monde. Et eux, misérables bipèdes qui ne méritaient pas même le qualificatif d'insectes, avaient été assez fous que pour s'imaginer capables d'influer sur les événements ? Si les conséquences n'avaient pas été aussi dramatiques, Kylian se fut presque autorisé un rire nerveux devant le ridicule de la situation. Mais la fascination qui ne pouvait manquer accaparer l'esprit devant le spectacle dont ils étaient les infortunés témoins l'emporta sur l'ironie et l'amertume, enfermant le renégat dans le silence tandis qu'à l'instar de ses compagnons, il attendait humblement que les véritables acteurs de ce monde eurent terminé de se départager. Il ne savait pas même quoi espérer de cet affrontement : Edwyn les avait manipulés, trahis, utilisés tels de vulgaires outils pour libérer un dragon qu'il s'efforçait à présent de contraindre ? Cela semblait n'avoir aucun sens, alors pourquoi ? Pourquoi sauver le monde, sinon pour mieux le voir succomber devant la malfaisance d'une créature telle que Vraorg ? Après tout, à en croire la description que faisait le Tarenth de l'avenir qui les attendait désormais, la fin des temps aurait presque pu sembler une solution préférable.

Toujours entravé par le sortilège qui le maintenait fermement ancré dans la pierre, Kylian ne remarqua pas immédiatement l'arrivée d'Achroma et ne prit conscience de la présence du millénaire qu'à l'instant où Edwyn remercia le concerné. Merci de s'être porté à leur secours ? Peut-être bien, mais quoiqu'il en fut, il était déjà trop tard pour le Tarenth : sous les yeux éberlués des Marcheurs, le dragon blanc se transforma pour prendre une apparence bipède et tuer son dragonnier, sans paraître un seul instant souffrir du geste qu'il venait de perpétrer. De fait, dans le regard que l'albinos baissa sur la dépouille de celui qui avait été son lié, on ne pouvait lire que de la colère. Aucun regret, aucune tristesse, aucune douleur, seulement une rage intense que la mort du Voyageur ne semblait pas même avoir assouvie. Et à présent ? A présent, Vraorg avait tout loisir de s'intéresser à ceux qui avaient prétendus le défaire, et il ne se priva pas d'en savourer chaque instant. L'humain masqué fut le premier à bénéficier des attentions du Blanc, puis vinrent Esmelda, Cynoë et finalement Alford. Lorsque le nom de la princesse retentit dans l'immense prison, Kylian rassembla le peu de forces dont il disposait encore pour essayer de se débattre, cherchant par tous les moyens possibles à attirer l'attention de leur tourmenteur sur lui plutôt que sur la jeune femme, en vain. Même crier ne lui avait pas été possible.

Après les humains et le dragonnet, l'albinos s'intéressa plus particulièrement aux vampires : la dénommée Veren d'abord, puis Achroma, avant que ne vienne le tour du renégat. Une étincelle furieuse traversa son regard clair tandis que Vraorg se penchait vers lui, mais la souffrance qui déferla bientôt dans son esprit ne lui permit pas d'opposer la moindre résistance face à l'intrusion dont il fut victime. Skade elle-même sembla un bouclier bien trop fragile pour espérer protéger l'esprit du jeune dragonnier et il apparut rapidement que le Blanc s'était pleinement approprié les souvenirs du rebelle.

Epargnés jusqu'à présent, Merithyn et Lorenz subirent le même sort avant que le dragon maléfique ne daigna libérer les entraves qui retenaient les vampires qui lui faisaient face. Une seconde. Juste une seconde, c'était tout ce dont ils avaient besoin pour récupérer leurs esprits et passer à l'attaque. A eux quatre, ils auraient peut-être une chance, non ? Non, bien sûr que non, mais que pouvaient-ils faire d'autre ? Cette question, Vraorg sembla presque la devancer puisqu'il leur proposa, avec un naturel des plus désarmants, de simplement se soumettre devant lui. Sans surprise, Lorenz fut le premier à répondre et le ferme refus qu'il opposa à la requête du Blanc claqua sèchement dans l'air, portant la réaction naturelle que tout vampire aurait face à un tel ordre. Instinctivement, Kylian esquissa un discret mouvement vers la garde de son épée, conscient que la réponse n'était pas précisément celle qu'avait pu attendre le dragon maléfique. Il s'interrompit cependant sitôt qu'il remarqua le malaise venu soudain s'emparer du prince noir : pour autant qu'il se souvienne, c'était bien la première fois qu'il voyait Lorenz tituber de cette façon. Et l'autre ne lui avait guère adressé plus qu'un regard, quand on connaissait la puissance magique du prince ancestral, l'impact qu'avait eu ce simple regard n'en était que plus effrayant encore. Mais le pire était encore à venir, car ce regard semblait effectivement avoir convaincu Lorenz de plier. Oui, Lorenz Wintel, l'ancestral prince vampirique, le soleil noir, le tueur de dragons, celui qui jamais ne s'était abaissé à reconnaître une autorité qui ne fut pas la sienne, celui-là même venait de s'agenouiller avec une humilité dont on n'aurait jamais pu le croire capable. Et il n'avait fallu qu'un regard pour le mater. Sans qu'il put rien faire pour l'empêcher, un tremblement agita nerveusement la main du renégat devant cette troublante constatation.

Le prince fut d'ailleurs rapidement imité par les deux autres vampires, de sorte qu'à l'exception du millénaire toujours entravé, le renégat fut bientôt le dernier à encore se tenir debout. Comme s'il espérait se rassurer par ce geste, Kylian referma les doigts sur la poignée de son épée, sans pour autant encore se risquer à dégainer, et rassembla le courage qu'il pouvait encore trouver pour défier une dernière fois l'albinos :

« Tu as lu mon esprit comme tu aurais lu un livre, tu sais que je ne me soumettrais pas. Je suis trop stupide pour préférer la servitude à la mort, et contrairement à Lorenz, j'ai l'habitude d'être confronté à plus fort que moi : tu ne me fais pas peur. Tu entends, Vraorg ? Jamais je ne servirais tes ambitions, tu ferais aussi bien de me tuer tout de suite. »

Malheureusement, la mort était parfois un châtiment bien trop doux, comme le démontra sinistrement le cri de douleur qui vint brutalement ponctuer le défi du vampire. Toutefois, le Blanc avait parfaitement compris comment il lui serait possible d'obtenir ce qu'il voulait et n'avait pas dirigé son attaque vers le vampire comme celui-ci avait pu le penser l'espace d'une seconde. Que du contraire d'ailleurs, car c'était bien Esmelda qui hurlait à présent sa souffrance, écrasée, meurtrie, torturée par la magie du dragon Blanc qui poussa la cruauté jusqu'à s'attaquer de la même manière au petit dragon d'améthyste, décuplant par ce seul fait le supplice sous lequel il accablait la jeune femme. Cela se prolongea une minute entière, soixante secondes très précisément, chacune d'entre elles semblant soixante millénaires au vampire rendu incapable du moindre mouvement par l'entrave dans laquelle était venu l'enfermer son tourmenteur. Lorsqu'Esmelda et Cynoë furent finalement délivrés de leurs maux, lorsque le silence se fit à nouveau, Kylian lança un regard de pure haine en direction de l'albinos visiblement très satisfait de sa petite démonstration. Il n'en avait pas encore terminé avec lui cependant, et le vampire put une nouvelle fois sentir la porte de son esprit céder devant la présence maléfique du dragon. Plusieurs images mentales défilèrent devant le regard du vampire, images du futur que se proposait de lui offrir Vraorg à la simple condition qu'il plie devant lui. Kylian put ainsi se voir en uniforme, de toute évidence celui d'un haut gradé doté de confortables moyens financiers, mais par-dessus tout, il put se voir accompagné d'Esmelda, l'un et l'autre libres d'aller et venir dans un empire qui n'avait certes rien de commun avec l'actuel empire Kohan mais qui garantirait leur sécurité pour l'éternité. Dernier détail mais non des moindres, le ventre arrondi qu'affichait la silhouette de la princesse dragonnière, irréalisable espoir qui tout à coup semblait pouvoir prendre forme.

Lorsque le dragon relâcha son esprit, Kylian demeura parfaitement muet, figé dans sa propre perplexité, le regard perdu dans des pensées connues de lui seul. Il se tenait toujours debout et n'avait pas encore fléchi le genou, mais son attitude générale ne laissait désormais plus transparaître le moindre défi. Une question, une seule, hantait à présent son esprit : pourquoi ? Son regard glissa sur le corps inanimé de la princesse et de nouveau la question revint le frapper : pourquoi ? Enfin, ce fut vers Achroma que ses yeux se dirigèrent, interceptant le regard chargé de convictions du dragonnier millénaire tandis que la question revenait, plus forte que jamais : pourquoi ? Car enfin, à quoi cela pouvait-il bien servir de résister encore ? Ils avaient déjà essayé. Dracos pouvait leur en être témoin, ils avaient fait plus que l'on était en droit d'attendre d'eux, chacun à leur manière. Ils avaient placé leur confiance et leur avenir entre les mains d'Edwyn, ils avaient eu tort et à présent, ils en affrontaient les conséquences. Ses pensées s'égarèrent brièvement vers le rêve qu'il avait vécu dans la galerie aux bulles, un rêve de paix et de prospérité pour le continent, utopie inaccessible à laquelle il avait pourtant toujours voulu croire, envers et contre tout semblant de raison. Mais pourquoi ?

Finalement, le renégat exténué ramena son attention sur Vraorg le Blanc et soutint le regard azuré de ce dernier une brève seconde avant de baisser les yeux. Sans un mot, Kylian plia le genou et s'inclina, comme ses compagnons l'avaient fait avant lui. Au même instant, quelque part dans les profondeurs de son âme, le doux rêveur utopiste qu'il avait été exhalait son dernier râle d'agonie : peut-être le temps était-il venu de cesser de rêver.
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 20 Avr 2015 - 21:05

La peur, le désespoir, la colère... Tant de sensations qu'il goûtait avec bonheur, privé qu'il avait été de tout ces délices pendant des siècles entiers... Comme c'était bon de les sentir résister, se débattre comme des anguilles prises dans la nasse et finalement comprendre dans une brutalité inouïe à quel point leurs tentatives étaient vaines. Comme c'était jouissif de les voir se briser sur la fatalité, plier finalement devant sa toute puissance tout en priant leurs pauvres Esprits pour qu'il ne se montre pas trop impitoyable envers eux et plus particulièrement ceux qu'ils aimaient. La faiblesse était ancrée si profondément en eux tous qu'il s'en demandait presque si l'extrême facilité de la situation ne finirait pas par la rendre ennuyeuse... Enfin tant pis. Il avait bien des projets à accomplir, il y avait de quoi l'occuper et les rendre utiles, aussi futiles qu'ils soient pour la plupart.

Son regard se posa sur celui qui avait été le premier à s'agenouiller pour la plus grande surprise des autres. Une volonté d'acier hein ? Allons.. Il suffisait de savoir le prendre... Comme tout être vivant d'ailleurs. Enfin vivant... Il se comprenait. Décidément il était persuadé qu'il allait adorer cette race. Quoique elle ne brillait peut-être pas à tous les niveaux... La deuxième à plier l'échine le lui prouva et il laissa son regard glisser sur elle, intense et scrutateur. Il avait reniflé ses intentions à la seconde même où elle les avaient émise, qu'espérait-elle ? Il étira ses muscles langoureusement, prêt à la briser pour de bon, mais s'attarda avant sur les autres.

Wallam, si il se souvenait bien. Il ne serait pas un problème. Le manipuler était plus facile encore qu'avec celui qui se faisait appeler le prince noir. Quand au plus jeune des vampires... Il suivrait. Il tenait pour le moment plus de l'animal que d'autre chose, il suffirait de lui mettre le bon collier. Et les humains... Il ne lui semblait pas qu'ils lui seraient très utiles les uns ou les autres. A côté des vampires ils faisaient figure d'agneaux attendant d'être abattu. Mais il avait vu dans leurs esprits que leur peuple était le plus nombreux de tous... Peut-être ferait-il bien de le prendre en compte tout de même alors... De toutes façons ses vampires auraient besoin d'eux pour se nourrir. Intéressant régime d'ailleurs... Bien. Il s'intéresserait à tout cela plus tard. Le masqué là bas cachait bien quelques compétences intéressantes après tout...

Immobile dans le lourd silence, il ne permit à aucun d'entre eux de se relever mais reporta lentement son insupportable attention sur la vampiresse. Son esprit ne fit qu'effleurer le sien, presque caressant, et il reprit la parole d'une voix veloutée :

« Veren, Veren, Veren... Si tu permet, je préfère ce nom-ci. Ton histoire est intéressante. Pleine d'indécence et de douleur... Tu crois tout connaître de la souffrance n'est-ce pas ? Tu crois avoir tant vécu qu'il t'est désormais possible de te jouer de tout, et de tous ? »

Il s'était approché d'elle, presque paternel dans son geste de mettre lui aussi un genou à terre afin de lui soulever le menton. Lentement, il passa son pouce sur les lèvres de la vampiresse sans sembler craindre ses crocs. Il se pencha encore sur elle jusqu'à presque effleurer son oreille et chuchota :

« Tu aime ce que tu es devenue n'est-ce pas ? Ton humanité ne pouvait te convenir... Une parfaite prédatrice... C'est ce que tu es devenue, et ça t'a plu plus que tout... Alors pourquoi, pourquoi Veren ne peux-tu voir que face à toi, se tient un prédateur plus dangereux encore ? Ton instinct s'est trompé aujourd'hui... »

Sa voix s'était faite plus dure sur ses derniers mots, plus forte. Et d'un coup, sa main perdit sa douceur pour se faire terrible poigne écrasant le visage de la créature de la nuit. La magie qui passa sur elle fut comme un cataclysme, détruisant tout pour reconstruire à la va-vite, rallumant la vie dans ses cellules qui ne pouvaient le supporter sans hurler aussitôt de douleur. Il rit en la voyant convulser et frappa finalement son corps de la pointe de sa botte lorsqu'elle en termina :

« Ce n'est pas irrémédiable, rassure toi. Mais il faudra ramper longtemps pour que je consente à te rendre ce que tu viens de perdre. »

Et sans plus un regard pour elle, il s'éloigna, la laissant affalée au sol. Pauvre humaine sans ressources... D'un claquement de doigt, il fit se relever les 3 autres vampires. Et d'un seul sort il endormit tous les marcheurs restants y compris l'infortunée Veren. Il avait beaucoup à faire, ceux là allaient devoir patienter avant qu'il ne se réintérésse à eux...
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 20 Avr 2015 - 21:32

Fin de ce rp : félicitations à tous les participants !

Jet des dés récompense pour tout le monde (y compris ceux qui n'ont pas été jusqu'à la fin. Rassurez vous, vous aurez aussi votre heure de gloire. Ou de malheurs ? Razz

Dés 1 : Kylian
Dés 2 : Esmelda
Dés 3 : Cynoë
Dés 4 : Moe
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Dés 6 : Dawan
Dés 7 : Fabius
Dés 8 : Veren
Dés 9 : Saemon
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Dés 11 : Matis
Dés 12 : Vanaël
Dés 13 : Achroma
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MessageSujet: Re: Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Intrigue : la Prophétie des Marcheurs Icon_minitimeLun 20 Avr 2015 - 21:32

Le membre 'Lorenz Wintel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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