Sept juillet de l’an deux, à quelque jour à l’Ouest d’Altaïa.

La pluie, encore la pluie, toujours la pluie. Depuis quelques jours si vous n’aviez pas compris ami lecteur, il tombe des seaux, à verse. Tobold des Mangroves marche à coté de son poney Houblon tant la route est devenu impropre à circuler. Mais notre homme doit se rendre de toute urgence à Aldaria, il y a un regroupement au sujet d’une perle !
Malgré des protections, une cape pour l’homme et une couverture pour le cheval, les deux êtres sont complètement mouillés, l’eau pénétrant par le moindre interstice. La nuit va bientôt tomber. Ils ont froid, ils sont fatigués et ils ont faims !
La rivière Ticonderoga, se présente, la dernier fois que De Mangroves à traverser, ce cour d’eau, avec la Jolie Inconnue, ils pouvaient la traverser à guée sans problème. Notre homme n’avait pas prêté attention à l’étrange encaissement de cette rivière… Mais aujourd’hui ce n’était plus un petit cour d’eau, c’est un large torrent, impétueux, qui doit recueillir tout l’eau de la plaine et qui doit l’évacuer. Tobold évalue que l’eau à monté de huit mètres au moins depuis son passage…Il voit défiler devant lui, un tronc d’arbre, qui navigue à une vitesse effrayante devant lui….Que faire ? Il ne peut traverser, descendre le torrent risque de voir en aval plus d’eau à franchir, il faut donc partir en amont…. Et pas le moindre abri en vu
Ils avancent depuis un petit moment, quand notre homme aperçoit une baraque, en s’approchant, il constate que c’est une ruine, les tuiles sont tombées, depuis .... Un certain temps. Il voit sous des gravas une forme bizarre,
C’est une cabare, un vieux bateau qui a été entreposé là, il y a longtemps, long de huit mètres, et large de trois, et non ponté….Mais bon…Notre homme reprend la route. Et a peine un kilomètre plus loin il voit des lumières, un petit bourg. En ce rapprochant il y a même une auberge, à l’enseigne Du Cochon de lait !
L’établissement est bondé, plus de chambre, mais il peut dormir sur un banc de la salle commune, au sec…. Et il y a de la place dans l’écurie pour Houblon…… De Mangroves confie le poney au plafonnier, puis il rentre en commandant le plat du jour avec une bière, et c’est du jarret de cochon de lait aux giroles…….Il s’assoit à la table commune à coté d’un paysan !

" - Bonjour Monsieur Du Jarret de cochon de lait Mon Maitre Kataïel le prépare de cette Manière..
Vous pré-cuirez le jarret 45mn à la cocotte e, avec un fond d'eau et un peu de gros sel et de poivre. On épluche et émincé l'ail, l'oignon et les échalotes, On pele et on lave ds carottes. Pendant ce temps on faire revenir à la poêle les lardons, les dégraisser à la passoire. Dans la même poêle faire revenir : ail, oignons, échalotes, rajouter les lardons, le beurre et les carottes coupées en deux, Vous laissez mijoter à feux très doux en couvrant 10/15mn. Rectifier l'assaisonnement si nécessaire. On sort le jarret de la cocotte en fin de pré-cuisson, le passer au grill 15mn dans un plat avec 2cm d'eau, c'est facultatif mais ça permet de rendre la peau épaisse du jarret plus croustillante et plus jolie. Vous préparez une cocotte en fonte et y mettre la poêlée de légumes et les giroles Vous faite chauffer une tasse (25cl) d'eau et y mélanger le fond de veau. Vous versez dans la cocotte en fonte, sur les légumes. Il faut sortir le jarret du grill, le déposer dans la cocotte en fonte On doit badigeonner le jarret avec du miel, ajoutez une pincée de thym et de laurier, arroser avec la crème fraiche. On couvre et on laisse mijoter à feux très doux dans la cocotte pendant 45mn. on peut démarrer à feux vif, pour que la cocotte prenne la chaleur et baisser ensuite le feu. L'objectif est de faire cuire le jarret à feux très très doux pendant longtemps, ce qui donne une viande ultra tendre et parfumée des aromates qui composent le plat……, A voila nos assiettes Monsieur…. Monsieur comment ? "

Le mauvais temps en avait poussé du monde dans cette petite auberge, pour la plus grande joie du tavernier qui la tenait. Avec la guerre et les Alayiens, une telle soirée était une aubaine pour lui et avec la rivière en crue, certains de ses clients se retrouvaient coincés, obligés d'attendre que les flots se vident un peu pour espérer traverser à certains passages à gués. Malheureusement, la pluie durait depuis plusieurs jours et la tendance météorologique présageait que cela continue encore. Et parmi les voyageurs ou les quelques réfugiés du coin, fuyant les Alayiens -bien avant leur défaite à l'Aube rouge-, il y avait un homme assis dans un recoin de l'auberge. Il avait réussi à garder une petite place pour lui et personne n'osait l'approcher. Sans doute en raison de son accoutrement qui faisait plus penser à un mendiant, qu'à un paysan.

Alauwyr n'avait pas eu d'autres choix que d'entrer dans cette petite auberge, autant de se protéger de la pluie incessante que pour se nourrir quelque peu. La défaite a été cuisante et la débandade des siens avaient provoqué toute la brisure logistique des forces alayiennes. L'éparpillement des forces militaires avaient été une catastrophe. Et pour espérer rester en vie, Alauwyr avait préféré ne pas se joindre à des groupes de soldats alayiens. Rester seul, tenter de remonter en solitaire vers le Nord était pour lui et pour le moment le meilleur moyen de survie.... pour mieux reprendre le combat contre ses adversaires plus tard. En attendant, rester en vie primait sur le reste et il avait eu presque une chance inespérée pour se dissimuler dans la population locale, en trouvant dans une ferme à moitié brûlée des guenilles assez longue et une vieille pèlerine à capuche de teinte brun terre. Il n'avait gère besoin de se défaire de ses propres affaires qu'il portait sur le dos, tellement ces vêtements flottants lui offrait un déguisement de vieux pèlerin ou mendiant pour qui voulait le prendre ainsi. Au moins, restait-il équipé en cas d'attaque. A lui de veiller à ne pas attirer l'attention. Là aussi la chance avait été lui, par la disparition de son tatouage à sa main gauche. Et pour se trouver là ce soir, il avait du graisser la patte du tavernier, montrant qu'il avait de quoi payer... oui payer, mais avec de l'argent pris sur des cadavres. Pour rester caché, il n'avait pas d'autres choix.

Il avait été loin de penser qu'un Armandéen viendrait se mettre à côté de lui et il serra les dents, s'écartant un peu pour lui céder un peu de place. Il se contenta de le regarder en coin, pendant que cet inconnu passa de longues minutes à discourir sur la façon de cuisiner un jarret de porc ! Quelle idée que ce sujet de conversation. Alauwyr dut se faire violence pour rester calme. Il avait espéré être tranquille et voilà qu'un bavard parlait de cuisine à côté de lui. D'où sortait-il celui-là encore. Ces Armandéens ne semblaient pas se rendre compte que des Alayiens pouvaient traîner dans le coin ? Peut-être que ce nigaud l'ignorait.

On déposa pour chacun d'eux une assiette, contenant chacun un jarret de porc. Leur part semblait un peu maigre, mais elle suffirait pour Alauwyr, qui attrapa le couteau pour déjà le découper en tranche mangeable. L'odeur était alléchante et il n'avait rien mangé de chaud depuis près d'une semaine. Il devait retenir ses gestes pour ne pas dévoiler qu'il avait un estomac insatisfait depuis quelques jours. Et l'autre qui cherchait à savoir son nom !

Rester calme était le maître mot. Paraître être du coin ou un voyageur juste de passage...

''Ranel.... et pour votre part ? Car je ne crois pas vous connaître, que déjà vous parlez recette à peine installé à mes côtés...''

Sans manière aucune, il porta un petit morceau de porc à sa bouche. L'ombre de sa double capuche dissimulait largement ses traits. Les quelques longues mèches de cheveux grisés qui en ressortaient pourraient le faire passer pour un vieil homme. Seule la voix trahissait une vigueur encore bien présente.

L'homme ne parle pas, Tobold l'assomme sous son flot de parole. Il sent l'être sur la défensive, Un paysans normal serait trop heureux de se détendre, de profiter du bon temps, de pouvoir profiter d’avoir chand et d’un moment de tranquillité….. Ce n’est pas le cas de son voisin, Notre homme lève le bras et commande à la jolie serveuse à l’avantageux décolleté, deux verres de vin chaud avec du fromage.
" - C’est de bon cœur, Monsieur Rane. Rane ! c’est votre nom ou votre pre…. " Tobold fait tomber sa cuillère en bois, qu’il ramasse aussitôt et reprend sa conversation comme si de rien était. " - …votre prenons, je ne connais pas son origine, ….. " Il enchaine aussitôt sur la pluie et le beaux temps…… Il a des bottes de guerriers de facture Alayiene, constate notre homme, et il comprend mieux pourquoi l’envahisseur ne se sent pas à l’aise. Tobold pourrait se lever et ceinturer, par surprise, l’ennemie, les gents autour comprendrais très vite la situation et son voisin, serait prisonnier, et il passerait pour un héros. Mais Passer pour un héros ne sert à rien, la bataille est fini, il a fait son devoir…..Son voisin semble seule, et autour d’eux, les gens, si ils paraissent fatigués sont plutôt content d’être ici. Le palefrenier lui avait dit dans l’écurie que cette situation pouvait durer une journée ou des semaines…..La Ticonderoga en crue cela arrive tous les ans. Il lui faut traverser ce torrent, on l'attend à Aldaria, et l'homme à coté de lui semble aussi pressé de devoir traverser la rivière pour pouvoir prendre la route du nord..... La cabare! A deux et avec l'aide de Houblon il pourrait...... Il y a de la palce pour trois, et oui c'est de la folie, mais c'est réalisable, sauf si le bateau est trop pourris ....... Notre homme regarde droit dans les yeux l'homme à coté de lui " - Monsieur Rane, il y a un peu être un moyen de travers la Ticonderoga"..... De Mangrove lui expose son idée.........

Cet homme était bien décidé à ne le lâcher quand il commanda deux verres de chaud accompagné de morceaux de fromages. De bon coeur qu'il disait. Méfiant, Alauwyr ne le quitta pas du regard et comprit que trop tard son manège avec la cuillère de bois quand il lui avoua ne pas connaître l'origine du faux nom que l'Alayien lui avait donné. Le plus doucement possible, il porta sa main vers son épée, dissimulée sous les pans des guenilles qui le couvrait pendant que son interlocuteur enchaina la suite de la conversation sur le temps actuel et des jours suivants ; ou précédent peu importait ! Alauwyr avait son regard braqué sur lui. Si ce drôle venait à décider d'agir contre lui, car en présence d'un Alayien... Le sang coulerait à coup sûr, et celui du guerrier eu visage encapuchonné ne sera pas le sol à se répandre sur le plancher de cette taverne. Certes, à seul contre tous, il paiera le plus chèrement sa peau avant de trépasser... Mais ce qu'il redoutait ne vint pas.

Au contraire, l'inconnu lança une sorte didée des plus intéressantes, des plus alléchantes même. Alauwyr sourcilla devant cette réplique inattendue. La rivière en cours était impossible à travers, seul du moins. Et il n'avait pas été dénoncé. Une contrepartie contre une autre contrepartie. Avait-il seulement le choix ? Il n'en avait guère. Ses muscles se crispèrent dans l'ombre de sa capuche. Non, il n'avait pas d'autres alternatives. Plus le temps passait et plus il courait le risque de se faire prendre. La rivière en crue compromettait sa situation précaire et cet homme aussi voulait visiblement traverser rapidement la rivière.

Juste avant qu'il ne réponde, la serveuse apporta la commande et se sauva aussi vite qu'elle était venue. La main qui était proche de l'épée s'était déplacée pour attraper le verre de vin au fumet chaud et épicé, preuve qu'il accordait un petit crédit aux paroles de Tobold.

''Je serais curieux de savoir lequel messire... Comme moi vous avez dû voir la force des eaux en furie... Seul, vous et moi nous ne pouvons espérer la traverser. Donc pour votre moyen probable, je puis me joindre à vous, si cela apporte la solution à notre désir commun de la franchir...''

Il but une gorgée du vin, sans détourner ses yeux de Tobold. Une fois le verre posé sur la table, il reprit plus en murmures :

''Une fois de l'autre côté, je partirai de mon côté et vous du vôtre...Aussi simplement que nous nous serons croisés. Est-ce que cela vous rassure ? ''

Implicitement, il faisait comprendre qu'il avait compris que Tobold l'avait percé à jour. Tenait qu'à lui de rester franc jeux avec lui s'il voulait traverser en fils la furie de rivière en crue

Tobold des Mangroves sourit ..... " - Demain sera un autre jour..... Je vais voir si Houblon mon poney, ne manque de rien et je reviens dormir."
La nuit se passe, plutôt bien, dehors il pleut toute les larmes du Néant, Les deux hommes après avoir prit un léger petit déjeuné frugale.....Une omelette aux lard de six œufs, un saucisson à l'ail, du pâté en croûte, un morceau de fromage, une miche de pain, deux pommes avec un ..? deux pichets de bière..... chacun, sont prêt à affronter cette journée.
Tobold récupère son poney, puis les deux homme se dirige vers le hangar en ruine. Ils passent une partie de la mâtinée a retirer les débris et les gravats et a évaluer le bateau. Il est vieux, mais la pluie a gonflé le bois et la corde qui sert à étanchéifier les jointures des planches. Cela n’inquiète pas trop Tobold le bateau prendra l'eau mais la traverser sera courte donc ne pas s’inquiéter sur ce point...... Il y a deux problèmes majeur, la structure du bateau, tout est vieux la charpente ne demande qu'a se disloquer au moindre choc, et il n'y a pas de système de contrôle de la navigation; à la poupe un nid de poule, c'est tout. C'est à ce moment que De Mangrove trouve une longue Rame.
" - Monsieur Rane, je serais franc avec vous, cela sera dangereux, il faut amener le bateau prêt de l'eau, puis dans l'eau, vous retiendrez la cabare par l’arrière, pendant que je ferais monter Houblon, puis je m’installerais à mon tour, je sais godiller, donc la rame nous servira essentiellement de moyen de direction. Quand je vous le dirais, montez vite sur la bateau, et moi je le propulserais en prenant le courant, nous filerons très vite, je godillerai de façon à ce que le bateau se dirige progressivement vers l'autre rive. Ce sera la partie la plus facile de la traverser, le plus dangereux sera le moment d'atteindre l'autre rive. Car nous aurons beaucoup de vitesse et l'Armandissage sera très très rude je ne vous ne la cache pas. Monsieur Rame il vous faudra faire deux choses pendant la traversé. Nous lâcher quand il n'y aura pas de débris en vu et a l'aide d'une gaffe, déborder si possible tous ce qui foncerais sur nous. Nous risquons de dériver de plusieurs kilomètres en avale.........avant d’être sur l'autre rive......Si on y arrive."

Alauwyr avait été très étonné de revoir au petit matin ce drôle. Au moins, aucun garde, aucun milicien, où aucun groupe paysan armé jusqu'aux dents n'étaient là pour chercher à le capturer. Il n'y avait que Tobold et un ou deux gars isolés dans leur coin. Et une fois de plus, son futur compagnon de traversée se montra bien généreux pour ce qui était du repas du matin. Alauwyr veilla à manger juste le nécessaire pour garder le reste en prévision de la suite de son voyage. Par contre, ce fut avec un certain plaisir que la bière termina dans son estomac. Au moins, il se donnera une bonne raison d'accepter et d'aider un Armandéen ; uniquement parce que cela servait son objectif de remonter dans le Nord, rien de plus.

Sans mot dire, il suivit par la suite Tobold jugé sur son poney. Marcher ne le dérangeait heureusement pas, il en avait l'habitude. Et une fois arrivée à la masure en ruine, il crut à une mauvaise farce, voir même au piège, mais en voyant l'humain commencer à dégager ce qui ressemblait à un vieux bateau, il devint alors sceptique. Cette barcasse était censée être leur solution pour franchir la rivière en crue furieuse ? Il retint un juron, retira les guenilles devenues inutiles pour lui en ces lieux abandonnés, dévoilant tout de l'Alayien qu'il était. Il veilla à garder son épée à la ceinture, rangée à son fourreau et entreprit d'aider Tobold.

Ils y passèrent la matinée, mais l'embarcation était libérée des détritus et prête à être mise à l'eau. Mise à l'eau... restait à savoir si elle tiendrait à la surface. Les bras croisé, adossé sur les restes d'un mur, Alauwyr observait Tobold évaluer leur bateau. L'idée ne l'enchantait guère, mais avait-il le choix ? Pas vraiment. Il se détacha du mur en décroisant les bras quand il eut entendu le plan de Tobold. Il se contenta de lui lancer une oeillade froid quand il l'appela Monsieur Rame. D'accord, il ne lui avait pas donné son nom, mais ce n'était pas une raison pour en profiter pour l'appeler d'une autre appellation. Puis il regarda un bref instant la rivière.

''Un plan de cinglé, avec une barque qui tient à peine par je ne sais quelle miracle... A deux dessus, en plus de votre monture, ce n'est plus du danger, c'est du suicide ! J'espère que votre poney saura se tenir calme. ''

Il ne pouvait plus reculer. Pas maintenant et encore moins devant un Armandéen. La rivière était un obstacle dangereux à passer, mais Alauwyr était prendre à prendre ce risque pour rejoindre le Nord. Il passa donc dans le cheminement du plan de Tobold. Une fois l'embarcation plus ou moins mis dans l'eau, Alauwyr la retint de toutes ses forces le temps que le poney monte à son bord. Le fond en bois craquait sinistrement à chaque passage de sabots du petit équin. Alauwyr grimaça en entendant ces protestations boisées. Il ne serait même pas surpris s'ils venaient tous les trois à plonger d'un coup dans les profondeurs tumultueuses de la rivière gonflée par les pluies de la veille. Puis doucement, la barque commençait déjà à se mettre dans le sens du courant.

Sous l'injonction de Tobold, après l'avoir poussé pour lui faire quitté la berge, Alauwyr bondit par dessus la courte rambarde, manquant même de glisser dans les galets. Bien entendu, il avait lâché la barque après le passage d'une souche à moitié immergée. Qui sait ce qui se trouvait encore comme obstacle que la crue avait arraché aux berges en amont... Suivant les indications de Tobold, il tint prête l'unique rame pour maintenir la direction de leur moyen de transport et il l'utilisera si jamais le courant leur jetait des débris susceptibles de les faire chavirer.

''J'espère pour vous que vous savez nager, car croyez moi, je doute de la robutesse de votre barque. J'espère pour votre intégrité physique que vous savez manier votre godille comme votre langue. ''

Ce n'était pas vraiment une menace, même si la formulation prêtait à confusion. Maintenant qu'ils étaient dans le lit vif et bouillant de la rivière, tout se jouait avec la chance et le maniement de cette godille. Bien entendu, éviter l'approche des débris en les repoussant loin de la coque de leur pauvre bateau bien éprouvé....

IIls ne peuvent pas consolider le bateau sans perdre de temps précieux, ni faire plus de mal que de bien. Ils ne sont pas charpentier après tous. Mener le bateau au bord de l’eau ne fut pas trop compliqué, avec l’aide de Houblon et d’un harnachement de fortune fait avec des vêtements et des couvertures. Il n’y a que quelques mètres à franchir.
Monsieur Rane se retourne sans cesse, comme si il pense voir arriver des forces de l’ordre, pour le capturer. Le bateau malgré cet effort de glissement à grincé mais il ne sait pas casser.. Notre homme a plutôt peur que sous l’effet du clapot et des multiples chocs, la coque se désintègre. Tobold explique que la cabare est un bateau large donc plutôt stable. Il ne peut pas verser pour cela. Il pleut toujours, et la Ticonderoga défile à grande vitesse et à grand bruit, avec des l’écume et des moutons. Il faut y aller, ce n’est qu’un moment à passer. Alors Tobold sort son flash d’alcool de Myrtille, pour se donner du courage, puis le tend à Monsieur Rane. Une fois sur l’eau, notre homme cache les yeux du poney avec un bandeau, il le fait monter et le force à ce coucher. Pauvre Houblon il a peur. Leurs maigres affaires sont dans le bateau. Les deux hommes poussent le bateau qui flotte. Le courant est fort et à deux il est déjà difficile à retenir. De Mangrove monte et se met au centre du bateau debout les jambes bien stable, il installe la grande rame. L’eau suinte un peut entre les planches mais il faudra des heures pour que cela devienne gênant et ils pourront toujours écoper. Notre homme est prêt à godiller, la grande rame entre ses mains, quand soudain il voit sur sa droite surgissant entre des embruns à trente mètres, un tronc d’arbre tout feuillu. " - Par les Moustaches crochues de Lorenz montez maintenait Monsieur Rane….."

Alauwyr regarda ce tronc s'approcher et manqua de lâcher un juron totalement alayien quand il rejoignit vivement Tobold dans la cabare. Il manqua de perdre l'équilibre quand l'embarcation se plaça presque avec une dignité toute grinçante dans le courant vif de la rivière. Le tronc feuillu plongeait et remontait dans les remous et passa heureusement à une trentaine de centimètre. Alauwyr le suivit presque bêtement et grinça des dents quand il se releva. Où il avait réussi à ne pas tomber dans l'eau, en se rattrapant en tombant à genou dans le fond de la cabare. De sa main droite, il vérifia que son épée était toujours en place. De tout son équipement, elle était la plus importante à ses yeux.

Quand il réussit à se mettre debout -doucement pour ne pas faire trop craquer cette barcasse dont il n'avait aucune confiance, surtout en voyant l'eau suinter des interstices des parois latérales- et imita sans le vouloir la position stable de Tobold. Il ne put s'empêcher de le foudroyer du regard.

''Cessez de m'appeler Monsieur Rame ou Rane ! C'est Ranel ou plus simplement si vous le souhaitez, appelez moi Cheveux Blancs ! ''

L'appeler Monsieur... Il avait l'impression qu'avec ce simple titre, Tobold se fichait un peu de sa tronche. Au moins, remettait-il les choses au clair avec lui. Si le bougre comprenait bien entendu. Ce n'était pas comme si Alauwyr parlait mal, au contraire, il s'exprimait clairement, malgré un accent qu'on pourrait classer de bien Alayien.

Un bref instant, il regarda le poney. Au moins, les yeux bandés, il risquait pas de bouger. Enfin espérons le. Essayant d'être le plus serein possible, Alauwyr attrapa la gaffe et se tint prêt à repousser les débris charriés autour d'eux.

''J'espère vraiment que vous savez ce que vous faites, car si vous tombez, vous coulerez tout seul...''

Monsieur Rane arrive à monter. Tobold commence à godiller, il faut lancer le navire dans le courant avec le maximum de vitesse, comme il godille face au courant, il voit le tronc arriver droit sur eux, il parvient à faire dévier dernier moment le bateau, pour éviter l'arbre qui passe finalement au raz des moustaches et aussitôt Tobold relance le bateau dans le courant. L’embarcation file à folle allure, mais il est stable et par petites touche, De Mangroves se sert de de la rame comme d'un gouvernail pour amener tranquillement le bateau vers l'autre rive. Ils sont aux milieux de la Ticonderoga, et Monsieur Rame ou Rane , lui parle de Ranel et de cheveux blanc.?
Mais l’attention de notre homme est concentré, sur les nombreux débris qui maintenant filent pratiquement à la même vitesse que la Gabare. Il n'a pas le temps de couper les cheveux blancs en quatre....
Le bateau a pratiquement effectué deux kilomètres, c'est alors que notre homme sent une accélération du courant, il tourne sa tête une seconde et comprend avec effroi , qu'il viennent de rentrer dans des rapides, avec des rochers pour agrémenter ce passage.....

" - Vous allez me guider Monsieur aux Cheveux Blancs, vous m’indiquerez ou le bateau doit aller... Attention, bâbord c'est gauche , tribord c'est droite , comme dans le mot batterie ... "

Alors sur les indications de Monsieur Ranel, Tobold parvient à éviter les rochers qui surgissent devant eux comme si la Néant parsemait la rivière d'obstacle, rien que pour les embêter...... Ce que ne dit Tobold, a l'homme assit à la proue, c'est qu'il voit arriver derrière eux un immense tronc d'arbre, qui se rapproche semblant ce jouer des obstacles......

" - Babord, Babord, reprenez le courant, Tibord.......heeeeee.............."

Tobold n'ose se retourner, le tronc est à un mètre derrière eux, pourquoi ce silence? et soudain il y a un raclement lugubre, le bateau passe entre deux rochers..... et là le miracle, ou moment ou il allait toucher, l'arbre se retrouve coincer dans les obstacles...

" - A Tribor.........."

Et soudain, le courant se calme un peu, ils ont franchit les rapides, Tobold se met godiller à toute vitesse, vers l'autre rives, avant que le courant les reprennent.......

L'Alayien se contenta de répondre dans un grognement bas, avant de se diriger vers la proue, essayant de pas se faire pousser par le poney. Décidément, le prenait-il pour un imbécile ? A croire que ce type était fou, ou alors se fichait mais royalement de sa tête. S'il n'avait pas eu besoin de lui, il l'aurait envoyé par dessus bord. Mais c'était là que le bas blessait : il avait justement besoin de lui et il était obligé de reconnaître sa forte utilité. Jamais aux premiers jours de l'invasion alayienne il n'aurait pensé se retrouver là à s'allier à un bougre comme Tobold, joignant leurs efforts en commun pour franchir un obstacle dangereux et imprévisible. Non jamais. Et il aurait croisé Tobold à ces jours désormais lointain, il n'aurait pas attendu une seule seconde pour le passer au fil de son épée.

Quand l'épisode des rapides furent passées, Alauwyr fut étonné de se sentir soulagé. Il serra les dents. A croire qu'il avait eu la crainte de ce passage ! Ce n'était qu'une rivière en crue par le sang. Il tourna la tête vers Tobold. Sous la semelle de ses bottes, il sentait la froideur de l'eau, cette eau qui avait réussi à passer les faiblesses de la coque, en plus de celle qui avait su passer par dessus la rambarde de la cabare, dans les éclaboussures des flots tourmenteurs des rapides.

''ce serait judicieux de se dépêcher à rejoindre. Si ce n'est pas les rapides, ce sera autre chose qui nous balancera par le fond ! ''

Comme si de parler des menaces à venir était un appel malchanceux à les faire apparaître... ou à les entendre. Un grondement diffus et sourd commençait à être perceptible à l'oreille humaine. Alauwyr braqua son regard vers l'aval, plissant ses yeux pour savoir l'origine de ce bruit.

''Qu'est ce qu'on entend ? ''

Et comme si elle agissait d'elle-même, leur embarcation se retrouva à accélérer sa vitesse en même temps que l'eau... Et le grondement se fit de plus en plus intense, avec l'apparition d'une étrange brume... de nouvelles chutes plus pentues ? Ou tout simplement une belle cascade en chute libre ?

L’homme aux cheveux blancs, pousse un grand crie d'horreur …..Tobold se retourner, et il constate que pas loin il y a une chute d’eau. Que le courant viens de reprend ses droits …. Godillant comme un fou, notre homme propulse la cabare vers la rive mais maintenant ce n’est plus la rive, c’est une falaise de quelques mètres de haut qui défile à toute allure devant eux.Ils ne peuvent plus accoster. De plus, l’embarcation prend de la vitesse…plus moyen de pouvoir toucher terre, mais soudain De Mangroves vois une faille dans la falaise et la vise, se servant de la rame comme d’un gouvernail. Il fonce droit dans la faille. La rame se brise contre un rocher en projetant des échardes rageurs dans toutes les direction de l'univers. La cabare commence à se désintégrer, la coque étant comprimé entre les deux parois. Le choc est rude, les deux hommes chutent dans le bateau et pendant que Houblon pris de panique jette des coups de sabots pour essayé de se relever et fuir ce cauchemar. Sur sa lancé le bateau continu de s’enfoncer dans la faille, les bords disparaissent, et soudain la proue se soulève. L’avant de l’embarcation vient de toucher une ancienne coulée de terre, qui monte en pente douce vers le haut de la falaise.
" - Nous venons de faire une arriver à l’Armandéenne, Monsieur Des Cheveux Blancs, foncé et monté sur la terre. Vite il faut quitter cette endroit." Tobold Prends son sac et sa gibecière, puis il aide le poney à se relever et a quitter le navire….. En quelques instants notre homme dit en camouflant dans sa manche sa dague en obsidienne... " - Un grand pas pour moi, Cheveux Blanc, rien pour l'humanité." Tobold regarde droit dans les yeux l'homme en face lui. Ses jambe et son corps prêt au combat,. Quelle va être ça réaction......?

L'Alayien s'était vu passer par-dessus bord, quand la proue de leur embarcation avait disparu sous l'eau rugissante et il se cogna contre la rambarde quand le sol salvateur se présenta juste à temps. Non pas qu'Alauwyr ne savait pas nager, mais se retrouver à se débattre dans ces flux grondants et tourbillonnants, équipés comme il était, il aurait été juste bon à nourrir les vers de vase et les poissons de cette satanée rivière. Heureusement que le poney, malgré sa panique et ses coups de sabots, ne l'avait pas envoyé valdinguer.

Sans attendre une réplique de la part de Tobold, il sauta hors de la barcasse. Au moins étaient-il du bon côté de la rive, car soyez certain qu'Alauwyr n'aurait guère apprécié de revenir de l'autre côté. La chance était pour l'Armandée. Et quand ce dernier eut sorti son poney de la cabare et récupérer ses sacoches, il regarda droit dans les yeux l'Alayien. Le guerrier qui était censé être voué à Néant haussa un sourcil. N'appréciant guère la posture défensive, il écarta d'un mouvement de son bras gauche la cape qui couvrait son épée rangée au fourreau.

''Un grand pas pour vous qui risque de vous amener à trébucher, si vous faites le moindre geste malheureux à mon égard mon cher...''

On comprit aisément qu'il était prêt à attraper son épée au pommeau ouvragé avec sa main droite qui s'était porté non loin d'elle, en tenant la ceinture qui la soutenait. Un seul geste de travers de la part de Tobold et c'était lui qui irait nourrir les poissons.

''Nous ne sommes pas encore sorti de là. Il faut encore remonter la falaise. Passez devant je vous prie... sauf si vous voulez en découdre maintenant que nous sommes du bon côté de la rive...''

L'épisode de la rivière avait été bien assez pénible pour que cet Armandéen en rajoute une couche. Alauwyr avait réussi à prendre sur lui pour profiter de son aide au maximum ; pour ne pas le passer au fil de son épée surtout. La suite dépendrait de Tobold....Et à bien y regarder, le chemin bien qu'en pente douce ne paraissait pas très sûre. Il fallait espérer que la rivière en crue n'est pas trop rongé la base de cette falaise....

Tobold De Mangroves c'est que ce moment est le plus délicat, l'Alayien n'a plus besoin de lui, mais heureusement l'envahisseur ne semble pas vouloir le combat, monter le talus et atteindre le sommet de la falaise n'est pas le plus difficile. Mais notre homme par prudence laisse toujours sa dague en obsidienne dans sa manche. Rien de plus dangereux qu'un homme humilier, en train de fuir, on ne sait pas ce qu'il pense, et peut en vouloir à Armanda entièrement.... Il faut lui laisser une porte de sortie, de façon a atténuer les choses. Ce battre contre lui ne fait pas peur a De Mangroves, car il a plus d'une carte truquer dans sa manche, mais cela ne sert à rien de lutter si il existe une autre solution. " - Monsieur les Blancs Cheveux, je peux vous faire la courte échelle. De plus j'ai un crochet et un boute, vous n'aurez aucune difficulté pour atteindre le sommet. Et si vous le souhaitez, vous pourrez partir, vous êtes libre, moi je reste car il y a Houblon il ne peut que passer que par la. Je montrais avec lui. Si c'est trop risqué, et bien on attendra la décrus, et on partira par ou est le torrent,il doit bien avoir un chemin, j'ai encore un peut de nourriture, un peu d'avoine, et ce n'est pas l'eau qui manque. Et avec les débris de la cabare je peux faire du feux, pendant un moment, le plus gênant est encore cette pluie.....Quabd vous aurez acceder, vous me direz, comment cela se passe là haut, si il y a du danger." De Mangrove prépare son boute et attache à l'aide d'un nœud de chaise du le crochet qu’il sort de sa gibecière. Il faut que le grappin accroche. Il le lance en haut de le la parois, et cela accroche..... " - Allez, montez sur mes épaules, Cheveux Blanc."

C'était à se demander si l'Armandéen était sérieux ou s'il lui tenait un nouveau piège. A ce stade de leur situation, tout restait possible. Malgré le fait que Tobold était un ennemi, Alauwyr ne pouvait pas se voiler la face quand à son utilité. Dans un sens, il l'avait aidé à traverser la rivière en crue, pouvant désormais reprendre sa route comme bon lui semblait. Un bref instant, il regarda son compagnon d'infortune puis le haut de la falaise, là où le grappin s'était accroché. Là-haut était le chemin de sa liberté et pour être loin de cet énergumène. Pourtant, il n'arriva pas à se décider immédiatement. Doucement sa main se retira de sa ceinture, pour s'éloigner de son arme.

''Attendre la décrue... vous êtes cinglé. Et qu'allez vous faire si le contraire se produit ? Que votre poney, auquel vous tenez temps à ce que je vois, se fasse emporter par une soudaine montée des eaux ? ''

Il grommela, pendant qu'il s'occupa à retirer ses protections et sa cape pour ne garder que son armure sur ses épaules. Il garda avec lui son épée et sa dague. Il n'aimait pas être désarmé.

''Vous profiterez que j'ai le dos tourné pour aller chercher vos petits copains et dire dans quelle direction je suis parti pour me donner la chasse. Ne croyez donc pas que je vais vous laisser ici tout sereinement. Pour mes affaires, vous amusez pas à les trafiquer ou à les jeter à la rivière. Dans les deux cas, vous irez les rejoindre, l'eau rougissant de votre sang....''

Une bien belle menace. A croire qu'il disait cela pour donner le change au fait qu'il restait avec Tobold pour ne pas le laisser dans ce bourbier. Alauwyr avait une étrange conception de l'honneur. Peut-être que tant que Tobold ne serait pas totalement sorti de là, il estimerait que sa dette envers lui ne serait pas complètement remboursé...Qui sait.

Il monta sur les épaules de Tobold, se fichant que son poids lui écrase une vertèbre ou deux et s'élança à l'assaut de la falaise, se tirant à la force de ses bras et prenant appui sur ses pieds. Il jura presque à mi parcours quand une petite aspérité céda sous sa botte et manqua de le faire basculer dans le vide. Il n'a jamais été un bon grimpeur. Mais heureusement, il réussit à se hisser au sommet et guetta les environs, une main posée sur la poignée de son épée, prêt à la dégainer. Personne... Il se maudit sur l'instant de pas se décider à abandonner Tobold.

Il se pencha légèrement, veillant à ce que le grappin reste en place. Usant de ses deux mains en porte-voix, il cria presque :

''Le chemin parait stable sur sa seconde moitié ! Pas de danger sur cette partie et dans les environs ! Vous devriez tenter de faire monter votre monture ! ''


Il était fou de continuer à aider ce fou à lier.....Si lui-même n'était pas en train de le devenir à aider un Armandéen !

" - Je vais repérer le terrain Monsieur les Blancs Cheveux…. " Tobold prend son temps, il n’y a que vingt mètres à franchir, mais vingt mètre de terres meubles, en pente , prêts à se désolidariser et à provoquer une coulée il s’enfonce facilement. lui pourrait passer en ce construisant des raquettes à mettre aux pieds et en s’aidant de la falaise, mais Houblon son poney, il pèse lourd, et il devrait s’enfoncer plus profondément….. Des sachets il a des sachets vides…dans sa gibecière, il cherches des planche de bois encore solides qu’il découpent grâce à sa dague en obsidienne, pour obtenir un rond de vingt centimètre de diamètre. Il lui en faut quatre. Ceci fait, il les positionnent au fond d’un sache,. Houblon est nerveux, mais il se laisse faire. Notre homme attache le sachet avec le rond sous le sabot il ajoute des vêtements autour jusqu'au boulet et attache le sachet avec de la garcette au dessus du boulet….Il fait cela quatre fois. Le poney se retrouve avec une surface au pattes plus grande.. Tobold amène l’équidé prêt de la pente et il lui dit de marcher , le bricolage semble tenir et le poney avance doucement dans la pente, De Mangroves du bas l’encourage, Houblon atteint la moitié de la pente quand du bas de la pente, le sol se met à bouger, et commence à couler, Le petit cheval se met alors à galoper, accentuant en dessous encore plus le mouvement de la terre, et il parvient à avancer tout juste plus vite que la terre qui s’écroule..et Houblon arrive en haut de la falaise hors de danger……Si Houblon est sauvé et galope sur la falaise, en bas c’est apocalypse pour notre homme qui recule mais se retrouve prit dans le glissement de terrain. Il a le réflexe de prendre sa dague en obsidienne et de donner un grand coup sur la falaise alors que le bas de son corps est englué dans la terre, en mouvement. Il se pend désespérément à la garde.

Houblon caracola presque quand ses sabots équipés avec les rondelles de bois sous ses sabots rencontrèrent que de la surface plane. Cela ne dura pas longtemps quand il tourna sa tête vers l'Alayien qui s'était penché sur le bord de la falaise. Les oreilles tendus, le poney écoutait les paroles à la limite coléreuses de l'Alayien. Coléreuse ou étaient-elles sur un autre ton ? Houblon n'était qu'un poney qui n'écoutait que son maître. Qui n'était pas là d'ailleurs. Et il portait les affaires d'Alauwyr sur ses baluchons. Mais ce n'était pas cela qui importait à Alauwyr. Bien loin de là.

L'Alayien avait bien maugréé, mais contre la malchance assez avérée de Tobold. Quand ce n'était pas la barcasse qui prenait l'eau, c'était pour s'échouer au manque de couler et de sombrer avec dans la rivière. Et quand ce n'était pas pour terminer échouer en bas d'une falaise à la sortie escarpée, c'était pour finir pendue à la propre garde de sa dague, pour ne pas sombrer dans le glissement de terrain.

*Par le sang, cet homme va réussir à me tuer sans le vouloir ! *

Il pourrait le laisser planter là, à se débrouiller tout seul. Et malgré tout, il se décida à aller le chercher. il poussa un bref cri de rage et entreprit de redescendre, après s'être assuré que le grappin tenait toujours bon et pourrait réussir à supporter le poids de deux hommes au bout de la corde. Puis il descendit, espérant que chaque prise au bout de ses bottes ne céderaient pas. Quand il fut assez bas, il réussit à rejoindre latéralement Tobold en grimaçant en entendant le frottement de la corde contre le bord de la falaise là haut... Tenant la corde fermement dans une main, il tendit la main vers Tobold, le bas de la corde enroulée autour de son poignet pour qu'il puisse l'attraper.

''Attrapez moi ça, que vous sortiez de là. Je vais finir par croire que vous faites exprès pour me mettre dans de sales draps...''

Et si Tobold réussissait à attraper la corde, l'Alayien s'assura qu'il s'y tienne bien avant de remonter. Remonter devenait bizarrement un peu plus périlleux avec Tobold, même s'il se retrouverait derrière lui. Au moins, avec sa dague, il ne risquerait pas de lui couper la corde sous le nez. Par contre, il pourrait toujours le planter à la jambe ou au mollet et là, bonjour la chute vers le bas.... Cet homme, Tobold, n'était pas fou. Il apportait la poisse sur lui et sur tout son entourage ! Et Alauwyr était encore là à le tirer d'affaire pour terminer de payer sa petite dette contracté auprès de lui pour la traversée de cette fichue rivière. Il aurait mieux fait de le défier pour le tuer avant... Et maintenant, il était trop tard pour cela.

L'éboulement continue pendant un long moment et Tobold arrive à s’accrocher à la parois grâce à sa dague en obsidienne. Long moment qui ne dure que quinze secondes, mais qui semble durer une éternité, pour celui qui est dans le maelstrom. Puis peut à peut les éléments se calment, une grande partie de ses jambes est bloqué dans la terre. Notre homme pense à son couteau de cuisine. Doucement, la main gauche tenant toujours fermement sa dague, sa main droite parvient à ouvrir sa gibecière. Il trouve le couteau et arrive à planter le couteau dans la parois le plus loin possible au dessus de sa tête et cela sans trop faire bouger la terre. Il prend appuie sur les deux instrument et parvient à s’extirper un peut. C'est à ce moment qu'il voit Boucle d’Ivoire, qui descend par le boute et qui lui tend le bout. Rien que pour la gloriole, il parvient à retirer sa dague et à la replanter trente centimètres plus haut, puis il parvient à s’extirper encore un peut de la terre.
" - J'arrive à m'extraire doucement Monsieur Crin Livide, Le mieux est que vous remontiez, faite une boucle que je puisse rentrer dedans avec un nœud de chaise...... Ah!vous ne savez pas faire le nœud de chaise, on fait un arbre, un puits… Le serpent sort du puits…Le serpent tourne autour de l’arbre et rentre dans le puits.....Ah, vous ne comprenez rien. Ce n'est pas grave, remontez, faite une boucle qui ne soit pas coulissante attachez l'autre bout à la selle de Houblon et envoyez moi le boute. J'arrive à m'extraite."
Centimètre après centimètre De Mangroves arrive à sortir du piège. Il ne voit plus Touffe Opaline, l'Alayien a du remonter. Il pourrait franchir la parois de cette façon, mais maintenant il est épuisée. Il reste que trois mètres à faire..... C'est à ce moment qu'il voit la boucle descendre.... Ce n'est pas un nœud de chaise mais le principale et qu'il ne coulisse pas, pour ne pas écraser sa poitrine dans la remonter, au risque de casser ses cotes. Tobold commande la manœuvre. " - Descendez encore de trois mètres plus sur le droite, voila la boucle est sous mes pieds, remontez le boute doucement à la main, encore, encore, voila la boucle est sous mes aisselles. Tendez la corde maintenant, attention je fais lâcher mes instruments tous mon poids va porter."

Alauwyr s'était contenté de lui adresser un regard assassin tout en gardant le silence. A croire que la stupidité était innée à tout Armandéen qu'il rencontrait. Pas étonnant qu'ils avaient tous ployés devant les forces armées alayiennes, fut l'impression que lui laissait Tobold. Il retrouva des points d'appui aux bouts de ses bottes et réussit à remonter totalement sans aucun effondrement. Malgré son énervement contre cet individu entêté et à l'esprit fou, le soldat s'était arrêté deux fois au cours de son ascension pour s'assurer que l'autre arrivait à s'extirper de l'éboulis qui avait manqué de l'emporter. Puis il avait repris sa remontée.

Une fois au sommet de la falaise, Alauwyr lâcha une bref injure en la marmonnant. Puis il regarda le poney. Et pourquoi ne pas partir ? Laisser Tobold dans sa mouise et le dépouiller de sa monture et de ses effets personnels ? Ce petit cheval pourrait lui être utile le temps de remonter dans le Nord, en plus d'avoir de quoi avoir un voyage tout en étant bien mieux équipé... Mais en prenant ce genre de décision, il offrirait en même temps à Tobold le délicieux ravissement d'avoir fait peur à un Alayien. Une tête folle comme la sienne pourrait très bien avoir une telle pensée et cela, il en était hors de question ! Même pas il gagnera ce plaisir. Ou comment se donner en réalité une justification de continuer à aider l'Armandéen.

Une fois la corde remontée et détachée du grappin, Alauwyr, bien que n'étant pas un expert des noeuds, réussit à faire quelque chose d'assez approchant à ce qu'attendait Tobold, c'est à dire une boucle de corde assez large pour la passer en dessous de ses bras et qui tiendrait pour ne pas se resserrer autour de sa poitrine. Il attacha un bout de la corde au pommeau du poney, s'assurant qu'il tiendrait sous la tension. Puis il descendit la fameuse boucle vers Tobold, la guidant en suivant ses indications. Puis quand vient le moment de la tendre en douceur, il la tira à bout de bras, tout en se rapprochant du poney. Il le poussa pour lui faire comprendre de se déplacer. Cela ne semblait pas plaire à Houblon qui manqua de le mordre, mais il en fut quitte pour un geste vif sous ses naseaux. Pas besoin de le gifler pour que le mouvement le prit au dépourvu et il décida d'ailleurs voir un peu plus loin, heureusement dans la direction voulue. La corde se tendit soudain, prouvant que Tobold confiait sa vie dans les mains de l'Alayien.

Alauwyr tira en reculant, gardant de temps à autre un regard sur le poney, qui servait juste d'ancre si jamais il venait à lâcher la corde, car mine de rien, Tobold pesait son poids ! Usant de toutes ses forces, il recula encore et encore, jusqu'à voir les mains de Tobold tâter le bord de la falaise. Alauwyr ne relâcha la tension de ses muscles et donc de la corde qu'une fois l'Armandéen bien en contact et du corps entier avec le sol bien plus solide et horizontal qu'en bas. Cela fait, il se dirigea vers le poney et défit le noeud qui retenait encore la corde. Il aurait été malheureux que le poney soit pris de panique par un coup du sort et qu'il vienne à entraîner Tobold. L'idée avait en même temps frôler l'Alayien.

Maintenant que tout semblait se terminer, Alauwyr attrapa ses affaires sur le poney et commença à les remettre à leur juste place, veillant à ce que l'Armandéen ne s'amuse pas à changer d'avis et se décide à l'attaque.

''Dès que j'aurai fini, je vous laisserai à vos histoires ! Pour ma part, nous sommes quittes. La rivière est traversée. Je vais par mon chemin et vous par le vôtre. Priez vos esprits de ne pas recroiser ma route, car je ne saurai pas aussi patient que je le fus aujourd'hui....''

Tobold est à genoux et essaye de reprendre son souffle, pendant que Chevelure Platiné parle. Tant qu'il ne fait que parler cela convient à notre homme. Il a récupéré son arme qu'il a précieusement rangé. Il se relève et regarde droit dans les yeux le militaire.
« - Merci Monsieur Ranel aux cheveux blanc, merci pour Houblon et merci pour moi. Nous allons pouvoir reprendre notre route chacun de notre coté, bonne chance dans votre entreprise. » Tobold prend son flash d’alcool de Myrtille et en boit un gorgé pour montrer que ce n’est pas une boisson empoisonnée et tend le flacon à l’homme en face de lui.
Le guerrier toujours grommelant en bois une gorgé , puis fait un signe d’adieu et par en direction du nord.
Tobold et Houblon se retrouve seule, toujours sur une pluie battante. Notre homme prend le temps de s’occuper de sa monture, de retirer, les raquettes improvisées, de la nourrir de se laver un peu, de ranger ses affaire et part en direction de l’ouest en ce milieu d’après midi.…. Pour ne pas fatiguer son poney, il avance à pied à coté de lui….
Il avance face au soleil levant, mais la pleine est devenu un vrais labyrinthe, la pluie ayant inondé toutes les parties basse de la pleine, et c’est seulement vers six heures qu’il fini par trouver un chemin très gadouilleux, ou trouves des traces récentes de pas. Une route un peut fréquenté. C’est une chaussé surélevé de un mètre par rapport à la pleine inondée. Il rencontre un petit groupe de marchand et comme il est d’usage, on se donne des informations. Notre homme apprend que devant, à une heure il y a un petit pond de pierre tenus par la milice et demandant un octroi de une pièce d’or par personne. Il y a toujours un garde armé qui surveille les gents. Un peu plus tard, Tobold remarque des nouvelles traces de pas d’un homme provenant du nord, traces de pas très récentes, trace de pas provenant de bottes Alayienne, Trace de pas qu’il connait !

la pluie avait cessé depuis un bon moment quand Alauwyr avait stoppé sa marche en apercevant le pont. Il maudit une fois encore la malchance qui le collait comme une poisse des plus collantes. La milice, bien que peu nombreuse, était bien armée et montait judicieusement la garde sur ce petit pont, seul point de passage pour franchir ce bras de rivière, autant en crue que le fleuve en colère qu'il avait traversé bien des heures avant en la compagnie désagréable de Tobold. Et comme il ne tenait pas à traverser une eau en tumulte.... Le pont était donc la seule alternative.

Il pourrait tout aussi bien décidé de tuer les miliciens, c'était jouable, mais il aurait alors la relève à sa poursuite et comme il ne tenait pas à avoir des ennemis à sa recherche...La solution pourrait être d'attendre la nuit ou de redescendre le fleuve. Mais là il perdra un temps fou en espérant trouver un gué ou un autre moyen de franchir cette coupure d'eau profonde ! La nuit semblait être la meilleure solution. Donc attendre, non loin du pont, hors de vue des miliciens, mais lui pourrait les observer et noter de possibles failles dans leur surveillance. Tout pouvait être possible et surtout gérable. Mais si la malchance ne venait pas à nouveau mettre son grain de sel bien sur...

Et ce fut le cas. Quelle ne fut pas la stupéfaction quand il reconnut non loin de sa position Tobold et son poney... qui remontait comme par hasard les quelques traces qu'il avait laissé. Agenouillé dans les herbes, Tobold ne semblait pas l'avoir vu. Sans attendre que l'Armandéen vienne à sa rencontre, l'Alayien décida de le contourner, toujours en restant à couvert. A force de jouer à cache cache avec ses ennemis, il avait fini par savoir comment marcher le plus silencieusement possible.

Peut-être que Tobold le vit, ou ne le vit pas, mais Alauwyr arriva à passer derrière lui et à s'approcher suffisamment pour sortir soudainement son épée, dans l'attention de lui apprendre qu'il avait de la compagnie. Bien entendu, ne connaissant pas Tobold pour déterminer son niveau martial, il se dressait donc devant lui ; ou plutôt dans son dos, à deux longueurs d'épées. Heureusement que les miliciens étaient encore assez loin pour ne pas voir la situation précaire et tendue qui venait de naître.

''Je vais penser que vous le faites exprès ! Je présume que vous me suivez Armandéen ? Que faites-vous donc ici ! Ne me dites pas que vous étiez dans l'idée d'être sur la même voei que moi, car ca va rapidement me faire perdre patience''

Surtout qu'il l'avait légèrement prévenu de pas croiser à nouveau sa route.

''On dirait que vos esprits ne tiennent pas vraiment à vous, n'est ce pas ? ''

Il regarda un bref instant le poney. En le déchargeant de sa cargaison, il pourrait réussir à franchir le pont au triple galop en pleine nuit. Une solution guère honorable mais qui aurait le mérite de lui permettre de franchir le pont.

''Pour le prix de votre présence, je vais vous délester de votre poney... vous pourrez le retrouvez demain mais de l'autre côté de la rive....''

Il disait cela sans sourire, mais avec un sérieux froid et sa lame toujours pointée dans la direction de Tobold

" - Tiff de Cristale, votre plan ne marchera pas. Vous croyez que les gardes ne vous verons pas arriver. Un grand gaillard comme vous sur un poney comme Houblon soyons sérieux, et en forçant le passage, vous vous retrouverez avec une battue aux fesses.
Si vous me faite confiance, je peux vous faire passer..... Mais on a tout juste le temps avant la nuit et avant le couvre feux. Laissez moi faire!" Tobold arrive à convaincre l'homme de le laissez faire. Il sort sa dague en obsidienne de sa manche et se met à raser le guerrier, il sort un vieux vêtement long, découpe un châle dans sa couverture..... Bientôt, les gardes voient arriver un homme chantonnant une chanson sur son poney, suivit de sa femme à pied à quelques mètres en arrière, ployant le dos sous la charge de leurs lourds sacs. Tranquillement, le couple arrivent sous le regard amusé, des quelques personnes présentes. Il se remet à pleuvoir. La nuit tombe et la barrière va être fermée pour la nuit. " - Bonsoir , messieurs, j'arrive à temps me semble t'il, je suis bien à quarante minutes du bourg de Redon, oui? Le péage est toujours d'une pièce d'or par personne donc nous disons trois pièces pour moi, mon poney et ma femme....." Notre homme sort une petite bourse et en sort les trois pièces, qu'il dépose dans la mains d'un des gardes. Sous les quolibets et les ricanements il entend " - Vous pouvez y aller....".... Sans se presser, le couple repart sous la pluie battante." De Mangroves se remet à chantonner, pendant que derrière eu, la barrière est abaissé.... Ils partent sous le pluie et la nuit se fait noir. Tobold repense à Maude l'Alayienne et de sa frayeur de la magie ....... " - Éloigniez vous de moi Monsieur Ranel, je vais faire un peux de lumière magique." Quelques secondes plus tard, des flammèches apparaissent au bout des doigts de notre homme. Juste de quoi éclairer le chemin . " - Patientez encore un quart d'heure après on divorce...."

Tobold était décidément un homme qu'Alauwyr n'arrivera jamais à comprendre. Et surtout, comment pouvait-il rester aussi calme devant la menace de se faire transpercer ? Là où Alauwyr n'arrivait pas encore à comprendre, c'était de comment il avait pu se laisser convaincre pour la suite. Au début, il avait été sceptique et surtout, il avait laissé approcher Tobold avec sa dague en obsidienne, sortie de sa manche. Un endroit que l'Alayien retiendrait si jamais la confrontation aboutissait à un échange de coups par les armes. Et donc avec cette dague, Alauwyr avait quand même reculé d'un pas, toujours sceptique quand à l'emploi de cette lame courte à son égard. Et quand à l'énoncé de son plan, des plus déments ! Alauwyr l'avait toujours pensé : cet homme était un fou !

Malgré cela, il avait fini par rengainer son épée et s'était laissé faire, réprimant son envie d'exprimer toute sa rage. Il n'avait, une fois de plus, pas le choix s'il voulait -encore- traverser ce pont là. Et le plan avait de quoi être navrant et surtout... pitoyable !

En plus d'être rasé de près et avec une belle petite perfection de la part de Tobold, il fallait le reconnaître, il faisait nuit et il pleuvait. La tenue pour le déguisement cacherait les traits et la carrure de l'Alayien. Et pour parfaire le tout, Tobold ne s'était pas gêné pour ''surcharger'' les épaules d'Alauwyr, qui pour renforcer la comédie, se ployait un peu plus sous le poids qu'il devait supporter. Et bien entendu la tête était baissée, comme si la peine de cette tâche était un calvaire. Qu'est ce qu'il ne fallait pas faire ! Heureusement, cela semblait donner le change aux miliciens de gardes, qui ne s'étaient pas gênés pour rire et lancer quelques plaisanteries sur le dos de cette pauvre femme dominé par son mari bien aise de montrer qui était le chef du couple.

*Il me le paiera... *

En plus de supporter ce déguisement ridicule, pour jouer une pauvre vieille, il devait en plus supporter en silence, les sarcasmes de ces gens qui étaient eux-même des guerriers, des individus que l'Alayien aurait voulu pourfendre de son épée pour oser se moquer de lui. Toute cette farce à subir pour franchir ce pont commençait à entamer sa patience. Une patience qu'il avait su tenir heureusement, car là les problèmes auraient commencé. Et une fois que la nuit les environna cette fois, que le pont disparaissait à chaque pas derrière dans les ténèbres, Alauwyr se redressa malgré le poids des sacs et Tobold prévint de ce qu'il allait créer. Quelques secondes après, de toutes petites flammes apparurent au bout des doigts de l'humain. Alauwyr fit aussitôt un bon sur le côté, lâchant sacs et autres affaires au sol, sortant son épée malgré les frusques qui le couvrait.

''Par le Sang ! Ne refaites plus jamais cela ! ''

Redouter la magie ? On pourrait dire presque. Cette chose immonde qui était là non loin de lui, remuait comme vivante sur le bout des doigts de Tobold. Et il allait devoir supporter CA le temps d'être assez loin pour ne plus avoir à redouter une quelconque poursuite par les miliciens. un quart d'heures... déguisés en femme à supporter la charge d'un mulet, tout en gardant le regard rivé sur ce feu magique. Il grogna et lâcha passer Tobold devant lui, pour être le plus loin de cette magie ! Et quand enfin le temps fut dépassé, Alauwyr se libéra en déposant tous les contenants à ses pieds et roula des épaules pour les détendre.

Silencieusement, il fit les quelques pas qui le séparaient de Tobold et sans prévenir, lui décocha un coup de poing au visage. Monté sur un poney, Tobold n'était pas jugé bien haut et le coup était heureusement retenu. Peut-être que l'Alayien aura un petit peu sauté du sol pour lui gratifier du coup. Là c'était pour soulager la tension de sa patience mise à mal en sa compagnie. Au mieux, Tobold en serait quitte pour un léger étourdissement et un bel hématome, point d'assommage ou de cassage de dents. Et pour couronner le tout, l'Alayien se sera assurée qu'il ne tombe pas de sa selle après le choc reçu.

Une fois assuré que Tobold ne tomberait pas de son poney. Alauwyr recula de quelques pas et frotta son poing. Il avait le visage bien osseux le bougre.

''ça, c'était pour votre magie ! Rien n'interdisait de rester dans l'obscurité pour continuer à avancer, quitte à être à pied devant votre poney pour éviter qu'il ne pose son pied dans un mauvais trou ! ''

Il se débarrassa de son déguisement et le jeta sur les sacs au sol. Bien entendu, il veilla à avoir une main non loin de son épée, juste au cas où.

''Cela me coûte de le dire, mais par deux fois vous m'avez aidé à franchir ces ponts. Pourquoi ?

Etrange question que voilà en effet. Logiquement, Alauwyr aurait du passer Tobold au fil de son épée. Mais lui laisser la vie sauve était une forme de remerciement silencieux. Mais il voulait savoir pourquoi Tobold l'avait aidé. Là non loin du pont, il aurait pu le jeter en pâture aux miliciens. Et au contraire...

Tobold se frotte le menton douloureux. C'est un ancien esclave, et un esclave à l'habitude de recevoir, des coups, et il apprend très jeune, les mouvements, la chorégraphie qui permet atténuer le choc tout en simulant un impact plus important. Notre homme regarde l'Alayien droit dans les yeux..... " - Mon vieux Maître Katfaiël , me disait toujours, plus c'est gros et plus cela passe. Le principal c'est que vous avez gardé asses de sang froid pour passer. Une faible femme.... soumise, n'est pas à craindre, on ne s’en méfit pas. On avait une chance que cela tourne mal, mais on aurait trouvez autre chose. J'ai été marin, et j'ai appris à contourner un obstacle, pourquoi se fracasser contre un rocher alors que l'on peu le contourner. Vous n’êtes pas le premier Alayien que j'aide et j’étais à la bataille de l'aube rouge dans le camp opposé au votre, il y a quelques jours. Nous sommes ennemis. Mais qu’aurais je à gagner à vous dénoncer, rien, par contre, vous allez réfléchir et penser que nous les Armendéens, si nous savons des habitudes différentes de vous, nous vous ressemblons. Si on n’a pas les mêmes croyances, si on n’a pas les même butes nous sommes des hommes comme vous, nous aussi. Notre sang est le même. Vous êtes ici sur Armenda, terre de dragon, terre de magie. Si j'avais voulu vous tuer, je l'aurai fais sans problème, et je ne suis pas vaniteux, dès le départ vous me sous estimez comme vous sous estimez tous les Armandéens, et pourtant les Armandéens vous ont battu contre toute attente, pour vous. Mais au lieu de nous haire, apprenez à nous connaitre. Il y a de la place pour tous le monde en Armanda. Je parlais d'une Alayienne que j'ai aidée il y a longtemps, maintenant Mademoiselle Maud, elle craignait la magie, comme vous, mais elle voulait la paix. Nous ne sommes pas méchants, mais nous tonnons à notre façon de vivre. Et nous nous battrons pour cela, mais nous évitons aussi les morts inutiles. Nous allons nous séparer Cheveux Blanc, j'avais besoin de vous pour traverser cette fichu rivière, et je vous ai aidé à franchir ce barrage, Nous sommes quitte et je vous souhaite bonne chance!"

Les mâchoires de l'Alayien s'étaient crispés durant le discours de Tobold. On sentait qu'il dominait sa hargne pendant que l'Armandéen discourait. Au plus profond de l'esprit d'Alauwyr, les paroles de Tobold étaient en partie la vérité, mais un homme tel que lui n'était pas prêt à apporter sa compréhension sur ce qu'il venait de lui révéler. La paix ? Comment pouvait-il parler de paix alors que la guerre avait commencé dès que le premier Alayien avait foulé ces terres ? Comment pouvait-on espérer une paix alors que la bataille de l'aube rouge était comme toute fraîche dans la mémoire des habitants d'Armanda ? Comment pouvait-on demander à des soldats de métier de rendre les armes pour se plier aux lois de ces terres.

Il sourcilla presque de colère et cracha sur le sol. Il pointa ensuite un index dans la direction de Tobold.

''Pensez-vous réellement que vous auriez remporter cette victoire sans la disparition de Néant ? Les miens se raccrochaient trop à cet esprit, se fiant totalement à la foi qui lui accordaient. Au lieu de cela, ils ont pris peur, paniqués comme des lâches quand Néant a disparu. Il est aisé d'attribuer une victoire quand des forces partent en débandade ! Aisé pour les vainqueurs d'apporter leur propre version de l'histoire ! Pensez-bien que si les miens avaient eu la jugeote de continuer à se battre, la victoire n'aurait pas été vôtre ! ''

Il serra le poing quand il replia son bras qui pointait l'index vers l'Armandéen. Connaître la défaite vous laissait toujours un goût atroce dans le fond de la gorge et dans la profondeur sombre de votre esprit. Alauwyr s'était battu jusqu'au bout, comme il le pouvait, même après la perte du verre noire de son armure et de son épée. Il avait même harangué les siens à ne pas lâcher, à ne pas céder face à la magie, qui, il fallait l'avouer, l'effrayait malgré sa témérité et sa volonté. Au lieu de cela.

''Bien vous fasse d'aider des Alayiens qui ont décidé de rendre les armes pour espérer survivre. Survivre comme un couard ? Jamais de la vie ! Apprendre à connaître les Armandéens revient à être comme des esclaves à vos bottes ! Vos pensées sont peut-être les louanges à un de vos héros qui ne voyait que de la bonté en chaque être, mais on n'oublie jamais une guerre et les conséquences qu'elle apporte.''

Comme si les Armandéens seraient prêt à accepter la paix des Alayiens déserteurs.... Tobold oubliaient les vampires et les elfes, loin d'être comme des hommes. Et combien même les hommes vivant sur Armanda seraient capable d'accepter de côtoyer des Alayiens, quand il restait encore des troupes dispersées un peu partout ? Une fois rassemblées, elles reprendront le combat, sans aucun doute. C'est pour cela qu'Alauwyr remontait dans le nord.

''Pensez-vous réellement que les vôtres, où vos maudits alliés elfes et vampires toléreront la présence d'Alayiens repentis, alors que la guerre est encore là ? La paix... qu'est ce que la paix quand même vos esprits ont sans doute provoqué la chute de Néant ? Vous rêvassez un peu trop mon cher. Suivre un idéal de vie comme le vôtre est peut-être louable, mais il est utopique ''

Un bien beau discours qu'avait énoncé Tobold, mais tellement irréaliste. Même si Tobold avait une vision quelque peu véridique de ce qui pourrait se passer si on y mettait de la bonne volonté. Mais ce genre de pensées fut très vite chassé par la colère de l'Alayien. Alauwyr se refusait de se rabaisser de la sorte. Il avait voué sa vie pour le combat, pour son épée. Et néanmoins, il avait pu montrer à Tobold que même un Alayien ne pensait pas à tuer tout ce qui bougeait. Tobold avait eu besoin d'aide et il avait réussi à s'adjoindre l'Alayien pour franchir le fleuve en crue. En retour, il avait aidé l'Alayien.

Dans les ténèbres de la nuit, Alauwyr distinguait quelque peu la silhouette de l'Armandéen. Son regard à peine visible était braqué sur lui. Les deux hommes se regardaient droit dans les yeux, dans un silence qui s'imposait de lui-même. Qui aurait cru qu'Alauwyr, après presque deux ans à combattre les détenteurs de cette magie maudite, qu'il aurait toléré la présence de l'un d'eux à ses côtés et surtout.... de l'aider !

Il grogna un soucis de dédain.

''En effet, nous sommes quittes Armandéen. ''

Il se retourna pour reprendre le chemin de son objectif. Il fit quelques pas avant de s'arrêter et de tourner la tête pour regarder une dernière fois Tobold. Cela fait, il reprit sa marche. Aussi loin qu'il irait loin d'ici et mieux ce sera pour lui...

Tobold repart sous la pluie, de nuit. Il n'a pas le choix. Il y a le bourg de Redon pas loin, mais il a déjà perdu tellement de temps... Il avance sur le chemin avec sa main levée, et ses flammèches à faible luminosité... Il voit nettement les traces de pas de l'Alayien il doit être à dix minutes devant lui. Il est comme lui obligé de prendre cette route qui va vers le nord ouest, les autres routes sont impraticables. Il passe le bourg sur sa droite, trop dangereux de s’arrêter de nuit, les gents sont soupçonneux, et préfère souvent tirer, en premier et parler après. Il é ses flammèches.

La lune soudain se montre vers deux heures du matin , et la pluie s’arrête , le vent change. Il vient du nord, du centre d'Armenda. De Mangroves avance toujours, c'est à ce moment qui sent une odeur, pas loin de là, des gents ont fait un feux et la pluie ne couvre plus les relents de fumé qui peuvent planer... loin. Notre homme remarque sur la route des traces de trois wagons, pratiquement effacé par les éléments, et à un carrefour ses empreintes partent vers le nord.
De Mangroves pense que les odeurs viennent d'un campement du aux chariots, peut être l’accueillerait ton un certain temps pour ce réchauffer, il remarque que le guerrier aussi a bifurqué, par la même route. Il avance prudemment. Le campement ne doit plus être très loin.
Il attache Houblon a un arbre et s'avance. Il finit par trouver l'endroit ou a stoppé les carrioles et a sa grande constates qu'ils ont arrêté le feux est maintenant arrête. Ils sont en train de partir dans la nuit, mais la lune éclaire bien la scène, et à sa grande surprise, notre homme voit Cheveux blanc au milieux de ce groupe......Tobold comprend... Ce sont des Alayiens, qui remontent vers le nord. Notre homme a un petit sourire. Il repart discrètement, retrouve son poney. Il décide de reprendre sa route vers l'ouest........Qu'ils aillent se faire pendre ailleurs.

C'est trois heures plus tard que Tobold, au moment ou le noir de la nuit diminue qu'il voit les
feux d'un campement de militaire du royaume humain.....

La découverte de ce convoi avait été une aubaine comme une malédiction. Alauwyr aurait préféré continuer seul et sans s'entraver de ce convoi composé majoritairement de femmes, de vieillards et d'enfants. Il était là en compagnie des seins, de ces nombreuses familles qui avaient suivi après le débarquement des forces armées et maintenant, elles fuyaient loin dans le Nord, espérant retrouver les leurs. C'était une aubaine car au moins, on lui avait proposé de manger et de boire comme il l'entendait, le temps de récupérer ses forces et de l'autre une malédiction, car il ne pouvait se résoudre à abandonner les gens de son peuple à la merci de la soldatesque Armandéenne. Donc, il avait accepté de suivre le chemin du Nord, leur servant de maigre protection en cas d'attaques... Au moins, l'espoir avait brillé dans les yeux de ces pauvres hères...Alauwyr aurait pu remonter plus vite seul.

Il y avait bien un autre soldat, qui était plus une épave qu'autre chose à force de se soûler toute la journée. Donc son utilité était à oublier et en plus, vêtu comme il était, il passera plus pour le vieux de service qui se soûle pour avoir perdu Néant...

Le convoi avait fait une brève halte, le temps de faire souffler les chevaux. Alauwyr avait monté la gardes, pour rassurer tous ces gens. Au fond de lui, il maugréait... Si jamais une troupe s'amenait. Mais durant le reste de la nuit, rien ne se passa, hormis la remise en route des chariots pour remonter les routes encore détrempées des fortes pluies de ses dernières jours. Et quand l'aube pointa enfin, un timide soleil dévoilait ses rayons matinaux. Peut-être qu'enfin, on aurait un jour sans pluie.

Au plus de plusieurs heures de marches à côté des chariots, Alauwyr finit par monter sur le dernier, s'enveloppant dans sa cape et mettant fermement sa capuche sur sa tête. Bien que prenant son rôle d'escorteur temporaire à coeur, même si c'était un peu contraint de l'exécuter, il n'était pas invisible à l'épuisement. Ces deux derniers jours avaient été pénible, plus encore avec ce bougre de fou avec qui il avait traversé le fleuve en crue. Encore heureux qu'il n'était plus sur sa route celui là. Sa dette avait été payée, ils avaient été quitte tous les deux. Point final. Qu'il se fasse prendre dans les lames d'un autre Alayien !

Il veilla quelques instants encore, à l'arrière du chariot. Puis le sommeil réussit à le gagner. Il s'endormit, la main sur la garde de son épée, et ce malgré le cahotement que provoquait le chariot qui le transportait. Peut-être que la chance serait de son côté cette fois et qu'il ne se passera rien... mais c'était sans compter les quelques soldats armandéens qui avaient monté un camp dans la région...

Tobold attache Houblon à un arbre. Et va voir qui sont ces hommes. Il se camoufle en un bouquet de fougère. Ce sont des soldats du Roi Fabius, leurs uniformes et étendards en sont la preuve. Notre homme prend le temps de compter les chevaux, ce qui est plus facile que de compter des hommes….Une colonne de dix huit chevaux !
Il pourrait, contourner ce détachement, sans problème. De Mangroves réfléchie, cette troupe ne peut aller vers l'est car elle tomberait sur les troupes sur l'armée de la rébellion, qui vient de gagner la bataille de l'Aube rouge, le seule route est celle du nord. La route de Gloria, et sur cette route, il y a la petite caravane de l'Alayien. Les deux groupes ne peuvent que ce rencontrer. Après tous les deux groupes sont ses ennemies... Si par hasard ils se rencontrent cela finira dans un bain de sang, mais ce serait du sang provenant de femmes, et d'enfants.... Et aussi le sang de Monsieur Ranel les Cheveux Blancs………..

La colonne de cavaliers du septième régiment de Gloria avance depuis deux heures maintenant, quand soudain l’éclaireur revient à triple galops, il vient de croiser une piste, il y a des traces de pas, et de chevaux, beaucoup. Ces empreintes se dirigent vers le sud-est, vers Altaïa ! Le chef de la colonne décide d’aller dans cette direction, et au bout de quelques minutes un homme se détache de la colonne, il vient d’apercevoir quelques choses de brillant dans les fourrés..La colonne s’arrête et l’homme descend et ramasse deux pièces d’or et une petites bourse contenant trois autre pièce de ce métal mirifique,. Toutes ces pièces d’or sont des pièces Alayienes, représentant la Néant……….

De son observatoire, Tobold voit la colonne bifurqué vers Altaïa suivre une piste fraiche. De vingt mètre…… Une piste ou lui est Houblon on créer à force d’avancer et de reculer un certain nombre de fois, sur cette portion, en changeant ses chausse et marchand parfois pied nue,…. les pièces d’or sont là pour stimuler l’appât du gain des cavaliers…Just après il y a une zone de roche ou les traces de pas disparaissent. Le plus dure a été de trouver des pièces d’or Alayiennes dans ses monnaies… Quand les cavaliers s’apercevront qu’ils suivent une piste inexistante, ils bifurqueront de nouveau vers le nord, mais plus à l’est que la caravane de Monsieur Bouclettes Enfarinées…..

Tobold n’a déjà que trop perdu de temps il part maintenant vers son distinct à Aldaria…

Il semblerait que la chance ait décidé d'accorder une trêve pour Alauwyr et surtout pour les civils qu'il accompagnait. Quand il sortit de sa torpeur, ravi d'avoir pu dormir de tout son soûl, par l'absence de toute alerte, il se remémora tout le chemin qu'il avait parcouru jusqu'ici. Deux ans maintenant que lui et les siens avaient fait une magnifique avancée sur ce continent. Deux années de combat et de victoires, où il avait cru que les Alayiens remporteraient tout, jusqu'à cette dernière bataille, celle de l'Aube Rouge. Quand une puissante armée passe d'une période glorieuse à un bref instant percutant d'une défaite cuisante et déterminante, il y avait de quoi avoir un goût atroce et amère dans la gorge. Alauwyr avait du mal à digérer cela lui aussi. Tout cela pour la défection de Néant, qui avait choisi son bon moment pour abandonner ses adorateurs.

Il descendit de son chariot pour reprendre sa place d'escorteur, accordant un regard aux gens qui le regardaient. Leurs regards fatigués brillaient d'une étincelle de reconnaissance à son égard. Il en avait cure en surface de lui-même. Doucement, il revint sur l'amertume qui le rongeait. Lui aussi avait été élevé dans les idéaux de Néant, mais croire à ses propres capacités l'avaient grandement aidé à ne pas céder à la panique qui avait envahi les autres soldats quand Néant les abandonna à leur sort. Sans la protection du verre noire, ils étaient tous redevenus de simples soldats, faibles devant les forces qui usaient de la magie. La débandade les avaient précipité dans la défaite ultime.

Alauwyr regarda l'horizon. Le Nord était la seule destination pour lui et pour le moment. Il était encore en vie et c'était là l'essentiel. Il avait réussi jusque là à survivre. Maintenant la question de son avenir se posait. Mais il n'y réfléchit pas. Un instant, il s'arrêta et se retourna, comme cherchant quelque chose du regard. La veille, là-bas, il s'était retrouvé avec un Armandéen et ils avaient coopéré... deux ennemis et pourtant... Il serra les dents et cracha au sol. Juste une coopération où les dettes avaient payé. Il reprit sa marche au rythme des chariots.

[HRP : merci pour ce rp ]