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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Dawan Sywel
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeLun 17 Nov 2014 - 23:46

--15 juin, an 2 de l'ère d'Obsidienne

Les murs d'Aigue lui paraissaient froid, brusquement. Il en avait la chair de poule. Une présence l'enveloppait, veillait sur lui. Il était persuadé que cette présence avait un regard incandescent. Une présence sourde, une menace lourde de colère. Chaque pas qu'il faisait lui donnait l'impression que la présence s'intensifiait. Il portait entre ses mains un grand récipient de terre cuite, rempli de liquide.
Le regard de Dawan parcourait son environnement, frénétiquement. La Caverne des Songes était bien vide, aujourd'hui. Bien trop vide. Ce n'était pas normal. Il faisait si froid, dire que la canicule était là quelques jours plus tôt ! C'était silencieux. Il n'y avait pas le brouhaha de fond habituel d'Aigue-Royale, celui dû à l'enfermement de tous ces êtres parlants dans une caverne. Où étaient-ils ? La présence s'accentuait encore, il en sentait presque le poids sur ses épaules. Il allait encore s'introduire dans son esprit, il n'avait pas le droit ! Il fallait s'écarter de lui, avant qu'il le rattrape, avant qu'à nouveau il puisse voir ses souvenirs ! Dawan accéléra. Son propre souffle et les propres battements de son coeur lui semblaient être assourdissants, dans ce silence de mort. Il eut tout à coup l'idée de regarder dans son récipient, son espèce de bassine, si le liquide ne débordait pas, au vu de la presque-course qu'il menait.
Le liquide dans sa bassine était rouge. C'était du sang.

Dans la Caverne des Songes, à cette heure-ci, chacun s'affairait sur le repas du soir, et la préparation au sommeil. C'était l'heure à laquelle les travaux s'apprêtaient à cesser, et nombre de rebelle présentait à la fois la fatigue d'une journée remplie par les préparatifs aux affrontements et le bonheur d'un repos désiré. Humains, elfes et vampires allaient et venaient entre dortoirs, salles de repos et de repas, et passages vers les autres cavernes. La température était relativement agréable: ils étaient le 15 du mois de juin. Aigue brillait doucement sous les lueurs bleutés de ses pierres. Dans cette rue-là, les quelques rebelles assis devant le bâtiment avaient pu voir Dawan passer. Même ceux qui ne le connaissaient pas le reconnaissaient, au moins. Il avait l'air assez singulier. Un apprenti baptistrel, un elfe, d'apparence jeune, avec une voix trop aiguë pour un mâle. Il arborait un diadème d'argent, un étui contenant une vièle, et un tambourin autour de la cheville qui permettait d'entendre sa présence avant même de le voir. Mais ce n'était pas le plus singulier, chez lui. Le plus singulier était son attitude. Ce jour-là, cette singularité n'allait pas manquer.
Les quelques rebelles, donc, qui le virent passer, virent une scène pour le moins inhabituelle. L'elfe regardait autour de lui, plusieurs fois, comme s'il cherchait quelque chose sans le trouver. Il avait accéléré le pas. Soudain, après avoir regardé dans sa bassine, il avait sursauté, avec un petit cri, et lâché ladite bassine.

Dawan cilla, sans comprendre. À ses pieds gisait la bassine, éclatée en divers gros morceaux de terre cuite, nageant dans l'eau qu'elle avait contenue. Oui, de l'eau. L'elfe porta sa main à son coeur. Ce n'était pas du sang. Non, le sang, ç'avait été dans son rêve, cette nuit. Oh, Dracos, son sommeil était si agité depuis que ce maudit vampire avait… Non. N'en parlons pas. N'y pensons pas.
À gestes un peu tremblants, l'Enwr ramassa les bris de terre. Il n'avait plus qu'à tout recommencer: trouver un autre baquet, le remplir, l'amener dans cette petite infirmerie au coin de la rue. Ce n'était pas du sang, il n'y avait pas de Lorenz, pas besoin d'avoir peur. L'image de ce vampire hantait son esprit. Il avait beau se rappeler que le vampire avait ses qualités, son sommeil lui rappelait toujours l'ignoble sentiment qu'il lui avait fait ressentir, la façon par laquelle il l'avait menacé…

*Ce sont des sentiments. Les sentiments ne sont pas la raison. Ta raison sait que tu ne peux le juger ainsi. Il ne faut point le haïr, point le haïr…*

Se répétait-il dans sa tête, remuant les lèvres sans qu'un son n'en sorte. Mais son coeur n'appelait qu'à l'insurrection, hurlait le mal qu'il avait.
Dawan tenait une partie de sa tunique et s'en servait pour tenir tous les morceaux de l'ancienne bassine. Quand tout fut ramassé, il se redressa. Ce n'était que de l'eau. Il leva les yeux, et là… Il tomba nez-à-nez avec un visage qui lui semblait familier. Il fronça les sourcils un moment, tapota un peu du pied, faisant tinter le tambourin. Cela lui revint alors à l'esprit. Lahére Gwïngwën. Il avait passé plusieurs semaines avec lui, oui. Mais il n'était pas seul, cette fois. Dawan ne put s'empêcher de hausser les sourcils en reconnaissant le visage du camarade de son camarade. Cette balafre permettait difficilement la méprise: il s'agissait d'Eliowir Serillëiel, l'Infanticide. Dawan avait pu voir son visage, comme nombre d'autres, lors des Négociations. Mais à vrai dire, il ne s'était pas beaucoup attardé à l'espionner l'observer, préférant de loin dévorer les dragons des yeux. Mais nul doute que s'il se baladait avec quelqu'un d'aussi bienveillant que Lahére, cela cachait sans doute toute une histoire, et une histoire qu'il avait hâte d'entendre !
Cela risquait d'être compliqué, néanmoins. Tout simplement parce qu'à revivre son rêve, Dawan s'était un peu... Rendu ivre d'émotions. Il s'en rendit compte assez vite. Ses lèvres restaient closes comme si les mots étaient mille dangers, sa gorge était serrée. Il craignait de parler. Il ne parlerait pas, et se forcer ne lui donnerait que l'air ridicule. Soit, il allait faire sans. Il avait bien passé un demi-siècle sans parole. Là, il s'agissait juste du temps pour lui de se calmer. Le temps d'oublier la vision du sang dans la bassine, et la voix de Lorenz.

Il secoua la tête, doucement, pour chasser ces pensées désagréables. Aux deux camarades il adressa un salut elfique protocolaire. Ceci fait, il tapota sa gorge. Pour lui, le message était très clair: pas de voix. Mais comme il voulait les écouter, il fit un signe, principalement à Lahére, qui ne pouvait le lui refuser: il lui fit signe de le suivre. Ainsi l'Enwr entraina les deux arrivants tous neufs dans la caverne des Songes. Entre-temps, il avait oublié de maintenir les bris de terre cuite, qui gisaient à nouveau sur le sol.
Dawan avait conduit Lahére et Eliowir dans une salle de repos relativement grande, située non-loin de là. Quelques jeunes gens faisaient des allers-retours entre les étages et l'extérieur, mais outre ces passagers, ils étaient seuls dans la pièce. Le plus jeune des trois elfes invita ses aînés à prendre place, s'assoir à une table. Il s'absenta quelques instants, empruntant une petite porte pour se rendre dans une pièce adjacente. Il revint avec un plat assez grand, rempli d'une salade bien verte, bien fraiche, qui n'attendait qu'à être grignottée.
Il la déposa entre ses aînés et lui-même, avant de prendre place, face à eux. Ses grands yeux gris pétillaient de curiosité, mais outre cela, il arborait une expression relativement neutre. Il était pourtant très heureux de revoir Lahére. Mais le fantôme de son cauchemar l'empêchait pour le moment de se réjouir. Cela viendrait, pour sûr. Le temps de se changer les idées. Il espérait que Lahére percevrait à travers son regard plus appuyé qu'à l'accoutumée que c'était à lui de faire la conversation.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeMar 18 Nov 2014 - 18:17

Lahere Gwïngwën et Eliowir Serillëiel voit ses derniers Scouts partirent, les quelques Humaines et les Elfes qui compose cette formation vient d’être dissoute. Ses ancien hommes et Elfes viennent d’être intégrés dans divers formations réguliers rebelle. Lui devant se présenter comme tireur d’élite, le lendemain, au Lieutenant Lebelle. Il se retrouve soudain desevré, sale, fatigué et affamé. Apres cela une fois reposé, il partira à la recherche de ses parents et de la belle Elouwïne Tiredaile. Il propose à Eliowir de pourvoir se laver aux bains, faire laver leurs vêtements, manger, boire de l'absinthe et dormir. On lui a dit que l'on pouvait manger aux « Concombres Masqués. »

Carpaccio de Navets aux Sésames
Peler les navets et les tailler en très fine rondelles (idéalement à la mandoline). Les répartir sur un grand plat de service. Dans un bol, mélanger la sauce de soja et l'huile de sésame. Arroser le carpaccio de navets de cette sauce. Parsemer de graines de sésame.
Il y a de l’Absinthe de contrebande un peu cher, mais à la guerre comme à la guerre.

Soudain comme un pantin sortant de sa boite, un Elfe s’agite devant eux, et pas n’importe laquel, Dawan Syvel, le Vielleur, le Baptistel, qui s’agite en montrant sa gorge.

"Tu as mal à la gorge et tu ne peux parler Dawan, tu es malade? Je te présente Eliowir Serillëiel. Merci de ton salut. Nous venons juste d’arriver….Hè ou tu nous emmène dit ? Nous voudrions manger et boire et …..Oui bon on te suit "
En aparté à Eliowir : "Oui, je le connais, un grand joueur de vieille. Le problème c’est quand il ne joue pas qu’il créait des problèmes…….. Mais c’est un ami ……… Et je l'aime bien..."

Ils se retrouvent dans une grande salle avec du passage…..Le Jeune Dawan les installe à une table, part toujours en faisant des mimiques et revient bien vide avec un plat remplit de salade ……

"Tu m’excuses Dawan cela fait des semaines que l’on mange de l’herbe et des racines, Tu nous laisse nous laver un peu et je t’invite à manger au « Concombres masqués ? »

Mais pourquoi tu ne parles pas il y a un problème??"
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeLun 24 Nov 2014 - 0:18

Fatigué, épuisé, las. Et surtout désespéré. Oui, désespéré. Voir son peuple, son digne et noble peuple, sur les routes de l'exode, devoir tout abandonner, jusqu'à leur fierté, pour devoir fuir Néant et les souillures de leur belle forêt... Oui, cela le désespérait. L'une des pires choses qu'il craignait semblait se réaliser. Le déclin de son peuple. Pire peut-être sa disparition, son extinction. Il s'effritait comme neige au soleil, et ses forces s'amenuisaient de façon inquiétantes. Les elfes, de nouveau contraint de partir, de tout quitter, de fuir. Encore. Après tant d'années, de siècles... Comme si l'Histoire se répétait, inexorablement, les frappant de son cruel sceau nommé destin. Etait-ce là la destinée des elfes ? Cette lente agonie ? Qu'avaient-ils donc fait aux Esprits pour que ces derniers semblent toujours les maudire et les abandonner ?

Eliowir n'écoutait alors ce qui l'entourait que d'une oreille vaguement distraite. Il ne broncha pas plus quand Lahère lui proposa repos, bains et repas et le suivit simplement, se laissant guider. Quand soudain, sur leur chemin se dressa un petit elfe. Un baptistrel, qu'il reconnut bien rapidement. Il l'avait aperçu vaguement au domaine de Shadowsong, lors de ces fameuses négociations auxquelles il s'était retrouvé invité sans le vouloir de façon bien... frappante. Revenant à leur belle forêt de bien triste manière, prisonnier d'un prince noir et en bien sinistre état. Sa fierté n'avait pas encore cicatrisé de ces viles lacérations. Et quand son regard croisa celui du jeune baptistrel, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Quel était son nom déjà ? L'avait-il seulement déjà entendu en fait ?

Tentant de rappeler souvenirs à lui, Eliowir se contenta de rendre le salut protocolaire du plus jeune. Celui-ci venant de gagner un peu d'estime dans l'esprit du vieil elfe si attaché aux anciennes et bonnes moeurs. Au moins un elfe qui respectait encore leurs coutumes ancestrales. Mais cette première bonne impression fut rapidement ternie quand l'autre porta une main à sa gorge. Et resta muet. Muet... Se pourrait-il ? Cet elfe, pourtant baptistrel, ne pouvait donc plus parler ? Devenu muet ?

Un brutal élan de compassion, empreint d'une infinie tristesse quand d'autres souvenirs vinrent s'y mêler, de ces souvenirs d'un fils qui lui non plus n'avait jamais pu parler, bouleversa le vieil elfe. Il sentit son regard se radoucir. Et s'il fut tenté au début de refuser l'invitation de suivre le jeune elfe... cet élan l'en dissuada. Il suivit donc.

Et écouta avidement Lahère qui lui chuchotait sur le chemin. Baptistrel muet mais joueur de vièle donc. Eliowir acquiesça, toujours en silence lui-même. Ses vieux souvenirs, ses vieilles douleurs, se réveillant en lui à ce simple mot : muet. Et déjà la vue de son fils ensanglanté meurtri de ces feuilles honnies sembla vouloir se superposer au jeune elfe qui leur apportait un rapide repas.

"Tu m’excuses Dawan cela fait des semaines que l’on mange de l’herbe et des racines, Tu nous laisse nous laver un peu et je t’invite à manger au [b]« Concombres masqués ? »

- Le "concombres masqués" ? s'éleva enfin la voix grave et profonde d'Eliowir. Oubliez. Ce n'est que racontars qu'offrent les rebelles aux nouveaux arrivés. Une vieille blague faite aux elfes notamment. De bien mauvais goût. Et quand bien même vous apercevriez ces soi-disant tréteaux, mieux vaudrait ne pas vous y asseoir, encore moins y laisser votre monnaie. Vous vous retrouveriez assis par terre, sans sou, et sans rien à manger...

Il avait souvent entendu cette blague circuler à chaque fois que des nouveaux rebelles rejoignaient Aigue. Heureusement, lui-même avait su éviter le piège.

"Mais pourquoi tu ne parles pas il y a un problème??"

A cette phrase, Eliowir sursauta et se retourna vivement vers Lahère. Une lueur d'incompréhension et de questionnement flottant dans son regard bleu nuit... avant qu'enfin compréhension ne se fasse tout doucement. Cela voulait dire... que ce dénommé Dawan savait parler ? Qu'il n'était pas...

Pas...

Pas muet ?

Une vive lueur douloureuse vrilla alors ses orbes sombres, quand il les tourna lentement vers le plus jeune. Fronçant les sourcils, tandis que ses traits se déformaient de douleur. D'hésitations. Se muant peu à peu en sourde colère à mesure qu'il comprenait.

On se moquait de lui ! Impossible autrement. Ce Dawan savait parler, maudit baptistrel, et il se moquait de lui ! Il jouait au muet, lui renvoyant alors le souvenir d'agonie de son fils décédé. Son fils mort, parti, envolé... tué... tué par lui-même, l'Infanticide. A n'en pas douter, l'autre savait. Il était au domaine alors, il avait dû savoir son histoire. Tous l'avaient su là bas. Pas comme s'il était possible de cacher son histoire, sa honte, sa malédiction, sa souillure, à tous ces elfes quand on se nommait L'infanticide.

Et alors colère voila son regard de noir et fit voler en éclat sa raison. Le peu qu'il pouvait en rester du moins. On le moquait. On osait moquer son fils même. On osait se rire de lui, d'eux, de ce crime affreux ! De cet accident qui le rongeait. De ce crime qui broyait son âme et tachait ses mains d'un carmin honteux.

- Comment... Comment osez-vous ? fit-il enfin, sa voix baissant encore d'un octave, dans un murmure qui promettait de faucher toute âme qui oserait se trouver sous sa lame. Comment...

Il se rua alors sur le plus jeune elfe, par-dessus la table, son genou percutant violemment le bois sans toutefois qu'il n'y prête attention, alors qu'il saisissait violemment le baptistrel par le col.

- Comment osez-vous ? gronda-t-il alors, sa voix attirant l'attention de tous ceux autour.

Qui déjà tiraient leur lame, épée ou autre, prêt à intervenir pour controler ce possible fou balafré.

- Vous savez parler. N'est-ce pas ? Vous savez parler. Vous n'êtes aucunement muet. Alors parlez... parlez... cessez de vous jouer de moi, maudit que vous êtes. Parlez... ou je vous.. ou je...

Sa voix s'étrangla alors dans sa gorge sans que les mots ne parviennent à prendre vie. Morts eux aussi. Comme son fils. Comme lui.

Il n'en lâcha pas pour autant la tunique du baptistrel, dardant son regard sombre droit dans les perles grises du petit elfe. Ses doigts tremblant, son corps pétrifié, son esprit sombrant sous les vagues de la folie, horrifié...
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeLun 24 Nov 2014 - 23:42

Dawan n'afficha aucune expression à la demande de Lahére. Mh. Oui, naturellement, il aurait dû y penser. S'ils venaient du vieux bois, la marche avait dû être longue et éreintante. Il ne leur avait pas même proposé de se reposer, tant son impatience d'entendre le récit des aventures de son ancien compagnon et d'un conte pour faire peur aux petits elfes était grande. Il se sentit au moins autant gêné d'avoir ainsi manqué de savoir-vivre qu'il se senti gêné lorsque Lahére parla de manger ailleurs. Oh ? Sa salade ne lui plaisait pas ? Il l'avait préparée avec amour, il espérait leur faire plaisir… Bon, c'était un juste retour des choses. Et mieux valait que Lahére lui témoigne sa confiance en s'exprimant avec sincérité et franchise plutôt qu'en se cachant derrière des ronds de jambe qui n'avaient pas lui d'être. Néanmoins, Dawan ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu… Mh. Mauvais. Il haïssait faire des erreurs. À gestes lents, malheureux, il retira l'étui de sa vièle de son dos et le posa près de lui.

Sans souci, il laissa Eliowir expliquer à sa place cette vile histoire de concombre masqué. Une plaisanterie dont Dawan n'avait jamais compris en quoi elle était amusante, mais elle pliait de rire certains rebelles. Tiens, où le balafré avait-il pu apprendre cela, d'ailleurs ? L'Enwr avait commencé à regarder ailleurs, oubliant de paraitre neutre, laissant ostensiblement un air mélancolique prendre place sur son visage. Le mot "terre" parut le faire réagir. Il se tourna à nouveau vers les deux camarades. Désirant vite rattraper ses erreurs, il commença à esquisser quelques gestes à l'intention de Lahére, dont il sentait le regard. Un geste pour proposer de se laver, et il commençait les autres pour indiquer le chemin qui les mènerait à une pièce adéquate…
Enfin, Lahére posa la question. Une question toute d'innocence. Une question à laquelle il ne pouvait répondre, quand bien même il l'aurait voulu. Ses yeux gris s'arrondirent, sous l'effet de la peur qui restait en lui, comme une bête somnolente, entre deux mondes. Et là, elle se réveillait à l'appel de son nom. Il revit la bassine ensanglantée et, à travers elle, le regard vide du spectre, d'Ankmär. Non… Un rêve, ç'avait été un rêve. Non. C'avait été réel. Ankmär avait été réel, bien trop à son goût. Et c'était à cause de lui qu'il était à nouveau muet.
Un mouvement attira le regard de l'Enwr vers l'Infanticide. Que… Quel était ce regard qu'il avait ? D'azur, il paraissait tout de même incandescent. Jusqu'alors, l'Infanticide lui avait paru… Mh, c'était difficile à dire. Il avait des appréhensions le concernant, mais pour le moment, Serillëiel lui avait presque paru… Bon. Attentif envers Lahére, et son regard sur lui n'avait pas été de ceux qui le méprisaient, ou lui portaient une pitié démesurée. Un regard qu'il appréciait… Jusqu'alors.

Il lui sembla presque que les traits de l'elfe venaient de changer. Il se sentit seul, face à lui. Seul, petit, et frêle, sous ce regard d'incendie glacé. Non… Il ne voulait pas revivre cela. Son propre visage était devenu de marbre, il ne se sentait plus le coeur à afficher d'émotions. Il voulait fuir. Il voulait se détacher de cette réalité, et sortir du rêve. Fuir. Fuir.
La voix d'Eliowir… Elle avait changé. Eliowir avait changé, il le savait, il le savait. Ce n'était plus lui. Qui était-ce ? Le souffle de Dawan s'était coupé. Tant de visages se superposaient à celui de l'elfe… Le feu, le feu de Lorenz, il le voyait, à nouveau. Ce feu de violence contenue, ce feu de menaces. Il avait cette opacité qu'il attribuait volontiers Ankmär. Ce vide, et cette bestialité… Il y avait autre chose. Quelque chose qui venait du bleu, qui venait de l'or. Quelque chose qui lui rappelait son père, dont l'autorité lui conférait une puissance écrasante. Eliowir était Lorenz, Eliowir était Ankmär, Eliowir était son père. Dawan croyait même entendre le souffle rauque d'un prédateur contre son oreille.
Cela ne dura qu'un instant. Un infime instant qui lui parut pourtant trop long, qui déchira le voile entre réalité et cauchemar. Le cauchemar l'avait emporté. Il sentit qu'on le saisissait, eut le réflexe de fermer les yeux, très fort, chercher à se protéger avec ses maigres bras. La voix lui parut une explosion, dont l'onde de choc traversa l'intérieur de son corps. Il n'avait rien fait, rien fait ! Il n'avait pas voulu déranger le Prince Noir ! Il n'avait pas voulu faire pleurer sa mère, il n'avait pas voulu ! Il ne fallait pas crier, non, les cris sont des horreurs. Il ne fallait pas le tuer, non, il était trop jeune, il n'avait pas vécu !
Le petit corps de Dawan était agité de gros tremblements. Il entr'ouvrit les yeux vers le visage de celui qui l'agressait. Le monde était de rouge et d'ombres. et en ombres, le triple visage du prince noir, lui sifflant qu'il ne restait en vie que par sa volonté, de l'Infanticide, lequel paraissait baver du sang, de son père. Par les Esprits. Il ne parvenait plus à détacher ces prunelles des siennes. Mais plus il regardait, plus elles l'effrayaient. Plus la menace s'amplifiait. Plus son coeur s'accélérait -il l'entendait !-, plus son souffle traversait difficilement la barrière qu'était devenue sa gorge. Ce n'était plus sa voix qui ne parvenait à passer, c'était... Tout. Il aurait été incapable de dire ce que venait de lui ordonner Eliorenz. Les mots n'avaient plus de sens, il n'y avait que la colère qu'il sentait, et qui allait s'abattre sur lui. Il aurait aimé, pourtant, hurler, dans l'espoir vain de se soulager du trop-plein d'émotions qui le submergeaient.

Alors il hurla. Il en eut l'impression, du moins. Forçant sur sa gorge, de toutes ses forces, il lui semblait qu'elle résistait d'autant plus. Il avait porté ses bras devant ses yeux. Pas qu'on le voie. Pas qu'il le voie. Il était le monstre... Aucun son ne sortit de sa gorge, son hurlement y resta coincé. Pourtant il hurla un certain moment, ainsi, sans bruit.
Finalement, ses mains attrapèrent celle qu'Eliowir utilisait pour agripper sa tunique. Il tremblait tellement. On aurait dit qu'il pleurait. À vrai dire, seules d'invisibles barrières au niveau des yeux l'en empêchaient. Il baissa la tête, posant son visage sur ses mains. Un étrange hoquet, de ceux que l'on fait avant d'éclater en sanglots, lui échappa. Puis des syllabes. Sans aucun sens. Pourtant, brusquement, le monde dû perdre ses attributs cauchemardesques. Sa gorge se libéra d'un seul coup, par un cri, qui enfin libéra ses larmes. Comme une invocation, ou un appel à la pitié. Il avait besoin de protection. Il n'y tenait plus. "Père !"
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeMar 25 Nov 2014 - 21:23

Lahére a faim, Lahére se sent sale, Lahére à envie de dormir, et là Dawan se trouve devant lui. Il l’aime bien le Dawan ,mais cela aurait été différent si cela avait été la belle Elouwïne Tiredaile ! Elle est belle Eloiwine ! Les parents de l’ancien Sergent lui on annoncé que la belle est à Aigue Royal, depuis déjà un bon moment, mais c’est Dawan qui est là, devant lui…… Le plus étonnant c’est qu’il ne parle pas, ne chante pas, ni ne sorte sa vieille. Le visage du jeune Elfe passe par mille expressions plus une, il regarde fixement Eliowir Serillëiel, les yeux exorbitées, on dirait qu'il va pleurer comme si soudain il vient de découvrir quelques chose de terrifiant, de triste, de fondamental, de transcendantal, de final, d’incomparable, d’insupportable, de terrible, d'insurmontable, de paradoxale, de profondément inimaginable, d'irrésistible, de dantesque, d'épique, d'effrayant, d’ignoble, de romanesque, de constructif, de sous en entendu, d’élaboré, d’incrédule, de paradoxale, de final, d’irréel, d'idéalisé, de, de, … Le visage de Dawan, en quelques secondes, qui s’égrènent comme des siècles, passent par tous ces stades, tel un comédien changeant de masques en fonction de la scène qu'il exécute. Les yeux n’arrêtant pas de bouger, les iris orbitant à une allure infernale, prêtent à quitter leurs globes. Et la, ce n'est que les différents aspects du visage, que notre elfe vous décrit, les oreilles semblent vivrent leurs propre vie. Il y a aussi le corps. Il tremble, saute, se contorsionne, se tord, se vrille, se tend, se déploie, se concentre, se distant, se déforme, se trémousse, danse, sautille. Lahére a peur pour son ami, son cœur va t'il lâcher? De son corps, un bruit de soufflet se fait entendre, mais que ce passe t'il? Ce n'est pas parce que ce que je n'ai pas voulut manger sa salade que Dawan fait une crise? Pense Gwïgwën, qui ne sait que faire pour soulager son ami?
C'est dans ce moment de pure compréhension que de la bouche du joueur de vieille, venant des profondeurs incommensurables de son frêle corps, les lèvres de Dawan s’entrouvre et dit un : "Père!" distinctement.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeDim 30 Nov 2014 - 0:18

Il fallut à Eliowir tout le peu de patience dont il était encore capable pour contenir sa fureur et attendre que le petit elfe daigne lui donner une réponse. Une réponse qu'il était prêt à arracher s'il le fallait de son esprit, quelle que soit la manière requise pour ce faire. L'autre semblait terrorisé quant à lui, tremblant sous ses doigts qui menaçaient de déchirer la tunique, tantôt fermant les yeux comme fuyant ses orbes nuit, tantôt les écarquillant sur des visions que seules lui pouvaient comprendre. Car oui, Eliowir pouvait au moins comprendre une chose : en cet instant l'elfe qu'il tenait entre ses mains ne le voyait pas, pas vraiment, mais voyait tout autre chose. Visions, rêves, cauchemars, ou allez savoir quoi. Mais qu'importait en cet instant au vieux lion. Il voulait une réponse, et il l'aurait.

Il sentit des mains agripper alors la sienne, presque la griffer, mais il ne broncha pas pour autant, continuant de foudroyer l'autre du regard en attendant qu'il daigne enfin se livrer et parler. Parler ! Qu'il parle par le Dracos ! Ce fut d'abord un sanglot, puis des bégaiements ineptes... avant qu'enfin... enfin... un mot ne franchisse le seuil de ces lèvres pâles.

Traître mot alors. Père. Père !

Eliowir se figea, et cette fois ce fut à lui que les visions s'imposèrent. Ce mot, seul mot entre tous, sembla rompre les fragiles digues de sa raison et le fleuve torrentiel de sa folie se déversa soudain en lui, balayant tout sur son passage. Ce ne fut plus Dawan qu'il vit devant lui, mais... mais son fils. Son fils, soi-disant décédé. Son fils, soi-disant muet. Son fils, oui, qui venait de parler ! un mot, un seul mot certes, mais quel mot ! Père ! Jamais il ne lui avait été offert. Eliowir en aurait pleuré.

Ou peut-être pleurait-il ? Il n'aurait su dire. Le fleuve de son irraison semblait s'écouler à travers les nuits sombres de ses yeux, dévalant ses pommettes saillantes et ravageant son visage couturé, mais il n' prit garde, et continuait de fixer son fils, avec un air des plus hagards.

- Qu'as-tu dit ? As-tu... Tu as parlé, souffla-t-il en un murmure grave et rauque d'une émotion mal contenue. Tu as parlé ! Tu sais... savais... donc bel et bien parler. Tu n'étais donc pas muet. Pourquoi..

Il ravala un sanglot, tout en resserrant sa prise sur la tunique de l'elfe en face de lui, qui, lui semblait-il, lui souriait. Ou se moquait ?

Il entendit vaguement des voix autour de lui s'élever. Parlant de se raisonner. Mais il ne les écoutait pas. Trop loin elles étaient, si faibles elles sonnaient.

- Pourquoi... pourquoi après tout ce temps ? Pourquoi ne m'as-tu jamais offert cette joie ? ce mot-là entre tous... Père... mon fils, pourquoi... ? Etais-je donc si indigne pour que tu me parles ? pour que tu m'offres cet honneur, celui d'être père ?

Toutes les voix qui jusque-là soufflaient en son esprit troublé semblèrent enfin pouvoir s'exprimer pleinement par sa voix grave à lui et non plus seulement en son aparté.

Sa main se resserrait encore et cette fois le tissu céda. Forçant Eliowir à rattraper sa prise en agrippant l'épaule fluette en face de lui.

Il entr'aperçut des ombres bouger autour de lui, mais n'y prêta nulle attention, de même que le brouhaha et l'agitation qui voltigeait autour de lui, en dehors de ses sombres brumes qui faisaient comme écran entre lui et le monde. Lui, son fils, et le monde.

- Pourquoi... Pourquoi ?

Sa voix enflait peu à peu et ne semblait plus que cri de rage et de désespoir.

- Te moquais-tu de moi ? Pourquoi maintenant ? Tu n'étais donc pas muet ? Tu... Tout ce temps tu nous as laissé désespérer et tout cela pour quoi ? Tu me détestais ? Avoue-le donc...

Et cette fois ses mains enserrèrent le cou de l'elfe, qu'il serra, doucement mais sûrement, sa force de lion décuplant ses forces d'elfes.

- Avoue-le, tu te moquais de moi. Tu me haïssais donc à ce point ? Qu'ai-je fait pour cela ? Ai-je été si indigne ? Père... père... qu'aurais-je donné pour que tu m'appelles ainsi alors... Père... oui, je suis ton père... Redis-le, redis-le !

Il serra, serra, serra encore... et sentit vaguement une lame le menacer dans le cou. Il lâcha sa prise d'une main seulement, laissant l'autre continuer son oeuvre d'inexorable étau,, et d'un geste puissant envoyant une explosion d'énergie qui repoussa la lame et son porteur. Eliowir n'avait pas même détourné son regard pour ce faire. Et n'avait pas mesuré la puissance de son sort non plus, concentré qu'il était sur sa proie.

Et alors qu'il s'apprêtait de nouveau à rugir sa colère... il sentit un violent coup lui vriller la tête à l'arrière, avant qu'il ne sombre, ses mains lâchant leur prise, son corps tombant lourdement dans des bras puissants, alors que son esprit partait voguer dans les contrées nommées inconscience.

[HJ : à voir si lahère veut être la lame ou le coup m'assommant ou... ou juste spectateur s'amusant Salades TERMINE 162322]



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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeDim 30 Nov 2014 - 13:18

Il n'y avait plus qu'eux deux. C'était fini. Plus de salle de repos, plus de Lahére, plus de Lorenz, et plus de Père. Le spectre de tout ce beau-monde planait autour d'eux. Il s'en dégageait menaces, colère, inquiétude, peur, incompréhension… Dawan entendait tout cela, comme une musique jouée très loin de lui. Le monde était devenu différent, depuis qu'il avait parlé. Il n'aurait pas dû, il le savait ! Parler, parler, toujours parler ! Honnis soient les mots, qu'il fallait encore et toujours extraire des pensées, qui jamais, jamais n'étaient les bons ! La poigne d'Eliowir se raffermit sur sa tunique, il le sentit. Et les mains qu'il avait posées sur celle-là le perçurent également. Il aurait voulu lui hurler qu'il était désolé, désolé ! Mais il ne savait même pas de quoi il s'excusait, et refusait de parler à nouveau. C'était ce qui faisait mal, il ne fallait pas recommencer, jamais ! Il le savait, pourtant. Il l'avait su… Il l'avait oublié. Honni soit-il.

Les perles d'argent se posèrent à nouveau sur le visage qui leur faisait face, et y lurent un étrange écho. Pas moyen pour lui de comprendre exactement, le reflet de ses propres larmes. Pas moyen de saisir les subtiles traces du visage de son père. Sa lèvre inférieure tremblait, et parfois, paraissait vouloir dire à nouveau le mot si dévastateur. Père. Est-ce que… Est-ce qu'il était venu, répondant à son appel, lui porter secours ? Le mot n'avait peut-être pas été si mauvais. Il avait écarté Lorenz, au moins. Il avait écarté le monde entier. Les voix étaient loin, si loin… Et le visage si près. Qui était-il ?
Dans ce moment de faiblesse, Dawan reçut les accusations en plein coeur, sans même avoir pu attribuer à nouveau une identité à Eliowir. Il était le fils, le méchant fils, le faux-muet. Père, non ! Père,vous ne comprenez pas ! Ses petits doigts se crispèrent un peu sur la main d'Eliowir. Il ne comprenait pas… Et la barrière dans sa gorge s'était re-formée. Pas moyen de dire, d'expliquer. Il aurait voulu être une musique, il aurait voulu qu'Eliowir puisse lire en lui comme dans un livre ouvert. C'aurait été plus simple, il n'aurait pas eu tant de peine… Pourquoi fallait-il que les peuples aient inventé cette distance entre eux, ces mots, et ces mensonges ?
Sa tunique se déchira, la main vint sur son épaule. Père… Dawan, petit elfe, n'avait rien à dire, au final, aucun mot ne pouvait affronter les "pourquoi" de son père, il le savait. Même la réponse ne lui apporterait pas satisfaction. Son "pourquoi" attendait un retour dans le passé qu'il ne pouvait lui offrir. Les années passées sans parler sa langue était révolues, mortes…
La voix se changea en cri. Un sentiment de chaleur s'y ajouta. Dawan eut l'impression qu'Eliowir l'entourait, désormais, prenant toute la place qu'avait occupé Lorenz, qu'avaient occupé les bruits environnants. Sa peine, il ne la sentait que trop bien. En réponse à ses questions, il secoua vigoureusement la tête, négatif. Non, non, il se trompait ! Il n'était pas si mauvais, et puis, il l'aimait, il l'aimait ! Ne pouvait-il pas le sentir ? Les sentiments de Dawan n'étaient donc pas assez puissants ? Il commença à avoir du mal à bouger la tête. À penser, à respirer, le haut de son corps lui parut comme engourdi, lourd. Non, pas de haine, pas de haine… S'il n'y avait qu'un mot pour lui faire plaisir, oui, il voulait bien parler ! Mais sa gorge lui refusa le son correct. Un souffle étranglé répondit Eliowir… Il persista à essayer, comme si sa vie en dépendait. Eliowir put sentir les efforts de cette petite gorge, put entendre sans doute des syllabes solitaires difficilement se frayer un chemin…

Tout à coup, plus rien.
Dawan se sentit tomber également, comme une vulgaire poupée de chiffon. Son esprit se trouvait comme des yeux à qui l'on impose trop de lumière, trop brusquement. Rien n'était visible, malgré ses efforts. Il perçut tout d'abord l'agitation… Que s'était-il passé ? Est-ce qu'il s'était assoupi ? Ses souvenirs étaient si confus… On aurait dit un rêve. Encore. Il se souvint de Lorenz, et juste avant… Eliowir. Il entendit qu'on lui parlait et, peu à peu, prit conscience de son corps. Sa tête était posée contre le canapé, il était assis par terre. Il crut entendre Lahére. Trop de voix, en même temps… Rouvrant les yeux, il crut percevoir les couleurs, les formes, les mouvements. Mais il refusa de les interpréter. Petit à petit, son esprit créait des liens dans l'imbroglio de ses souvenirs. Eliowir, l'infanticide… Non, Lorenz n'avait pas été là. Et son père non plus. Il avait subi le courroux de son aîné… Ses mots résonnaient encore en lui, comme s'ils l'avaient imprégné. Il entendait distinctement ses "pourquoi", et son ultime ordre, celui de l'appeler "père".
Qu'avait-il fait…

"- L… Lahére ?" Ses mots étaient des réflexes, il ne comprenait toujours pas ce qui se disait, et ne comprenait pas même ce qu'il prononçait. En revanche, les formes commençaient à prendre des significations. Il vit Eliowir, inconscient. "Que… Qu'as-tu vu ? Que s'est-il passé ? Lahére ? Lahére ?" Il le cherchait. Lentement, un peu difficilement, il se redressa. Une histoire se déroulait dans sa tête, il voyait exactement ce qu'il devait faire. Enfin, les mots prirent de sens. Il opina, massa ses pauvres tempes. "Allons ailleurs. Allons vous trouver un dortoir, où allonger Sire Serillëiel. Vous… Vous pourrez faire vos ablutions." Il se leva, lui-même, refusant les aides qu'on lui proposait. Ses joues étaient humides, mais son expression était grave, désormais. "Je vais rester à ses côtés jusqu'à son réveil. Il faut que je lui parle."


Dernière édition par Dawan Sywel le Mar 9 Déc 2014 - 0:29, édité 1 fois (Raison : une faute d'accord D:)
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeLun 1 Déc 2014 - 9:45

Que ce passait ‘il donc. L’ancien sergent ne comprend plus rien, Dawan avait parlé d’Eliowir Serillëiel, comme de son père, ce que cet Elfe pourrait être sans problème, mais le jeune Elfe avait plusieurs fois parlé de ses parents, quelle imbroglios, Notre elfes n’y comprenais rien de plus le camarade de combat réagit, il hausse la voix, il ne contredit pas l’affirmation de Dawan, il va pleurer !
Mais pourquoi Dawan serai’ il muet, lui qui dans certaine occasion, il serait bienvenu qu’il soit réellement muet ? Père Eliowir s’offusque de ne pourvoir avoir la joie d’être le père de Dawan ? Voila que le Viel Elfe s’énerve, agrippe le col de son vêtement, il lui cri dessus, Lahére sent le moment ou il va lui passer les mains autour de son cou, et commencer à l’étrangler proprement, mais surement…..
Il lui faut faire quelque chose, il ne peut lancer un sort pour l’apaiser, alors autant le calmer avec les moyen du bord ? Gwïngwën sort son épée courte et frappe avec son pommeau la base du cou comme on lui avait appris quand il était en instruction, pour ne pas faire trop de mal, ne pas laisser de marque et surtout ne pas tuer.
Serillëiel s’écroule doucement et l’ancien Sergent le retient. Le dépose par terre.
Il pose la main sur le ventre et place son oreille contre la bouche de l’Ancien. Il respire pense l’ancien sous officie. Il met le corps en position latéral de sécurité comme il la tant de fois répété lors de sa formation aux premiers secours, pour éviter que si Eliowir vomisse, il ne s’étouffe. L’ancien militaire entend Dawan balbutier comme si le jeune Elfe se réveille d’un long cauchemar. Il y a un dortoir libre et nos deux Elfes déposent sur une paillasse l’Ancien. Dawan reste à coté du corps toujours inanimé pendant de Lahére va chercher de l’eau……..
Dawan seule peut à peut revenir à lui même.

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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeVen 12 Déc 2014 - 0:09

Des voix, des pas, de l'agitation... Dans son sommeil imposé, il percevait vaguement ce qui tourbillonnait autour de lui, mais ne parvenait à saisir ces bribes de sensations, ni à s'y accrocher, ni à en remonter le fil pour reprendre connaissance. Une sourde douleur lui vrillait le bas de la nuque. Il se sentit vaguement balloté, mais peine encore à revenir à lui. Seuls quelques gémissements lui échappèrent trahissant le fait qu'il luttait pour sortir des brumes de l'inconscience.

Combien de temps y erra-t-il ? Combien de temps ces brumes opaques enserrèrent-elles son esprit agité ? Il n'aurait su dire. Quand ses sens revinrent avec plus de précision, il eut l'impression que le sablier du temps s'était bien peu écoulé, mais peut-être n'était-ce qu'une impression. Le toucher rêche du tissu sous ses doigts fut la première sensation qu'il parvint à identifier clairement. Puis des pas s'éloignant et une voix chuchotant à ses côtés comme parlant à quelqu'un. Ou se parlant à elle-même... Ou peut-être lui parlait-elle à lui ? Aucune autre voix ne semblait lui répondre en tout cas, nota-t-il dans un coin de son esprit, celui-ci semblant enfin émerger de son brouillard et ses anciens rouages si bien rodés pendant son errance semblant de nouveau s'agiter frénétiquement. Appréhender son corps, sa situation, son environnement, essayer d'évaluer le danger avant de montrer son éveil... histoire de gagner quelques précieuses minutes d'informations avant d'affronter toute menace.

Ils étaient deux dans la pièce, parvint-il à clarifier au bruit l'environnant. Lui, étendu sur ce qui devait être une paillasse d'Aigue, en tout cas sur une sorte de lit avec un tissu rêche, et une autre personne murmurant non loin. Une troisième personne venait de sortir et donc potentiellement pouvait revenir. Une lumière feutré, presque tamisé, un peu bleuté, semblait transpercer ses paupières à moitié closes. Il n'était en tout cas nullement entravé, ses mains et jambes étaient libres de tout mouvement, et mis à part la douleur irradiant du bas de sa nuque, son corps ne semblait déplorer aucune autre blessure. Aucun danger immédiat ne semblait le menacer. Il pouvait donc montrer qu'il était réveillé, a priori...

Se forçant alors à ouvrir les yeux, papillonnant légèrement pour réhabituer ses rétines à cette lumière diffuse, il s'empressa de jeter un regard circulaire autour de lui, un regard où germait un léger éclat de peur, comme pour vérifier que ses sens ne l'avaient pas trompé.

Nullement trompé, en effet. Il n'y avait là, en cet instant, dans cette pièce-là, aucun danger. Aucun danger physique du moins, constata-t-il, à la fois soulagé et effrayé quand son regard se posa sur le baptistrel à ses côtés.

Et se posa surtout sur les marques rougeâtres que portait ce dernier au cou. Un cou... un cou qu'il avait enserré. Des marques qu'il avait faite lui-même... quand il avait essayé d'étrangler le petit baptistrel. Par le Dracos ! pensa-t-il, ses yeux s'écarquillant de stupeur et d'effroi pur en réalisant ce qu'il avait fait, failli faire, à mesure que les souvenirs revenaient en jet furieux et foudroyant en son esprit mortifié. Des souvenirs meurtriers, des souvenirs d'agonie, des souvenirs où folie enfin s'exprimait, des souvenirs où le danger qu'il était lui sautait aux yeux. Danger, oui, il était. Pour lui, certes, on le lui avait déjà maintes fois signifié, dont un autre célèbre baptistrel, mais pour les autres aussi, réalisa-t-il sombrement. Infanticide, il était, de meurtrier et d'assassin il portait déjà les titres, et récidiviste il avait bien failli s'avérer.

Mortifié, rongé par les remords, il détourna les yeux, tandis qu'il se redressait doucement en position assise. Faisant fi du vertige qui l'assaillit aussitôt et le força à fermer les yeux pour ne pas retomber misérablement, comme la ruine elfique qu'il semblait être, sur la paillasse sur laquelle on l'avait installé. D'ailleurs pourquoi avait-on pris la peine de l'installer si confortablement, dans une pièce si calme ? Pourquoi semblait-on prendre tant de peine soudain pour son vieux corps éprouvé, et surtout pour sa vieille âme avilie et aliénée ?

- Je suis... croassa-t-il d'une voix rauque.

La gêne, le regret, pire le remord, rongeant celle-ci de leurs accents hésitants. Et soudain, n'y tenant plus, son manteau d'arrogance en charpies sous les assauts de ses mille et unes intempéries de sa folie impétueuse, il sentit des larmes perler, traitresses larmes, et tracer leurs sillons salées sur ses joues pâles. Il tenta, un peu tard, de cacher son vil éclat entre ses mains, enfouissant son visage entre ses doigts tremblants, tandis qu'il se forçait à de déplorables mais nécessaires aveux.

- Je suis.. profondément affligé et navré. Comment ai-je pu... ? Aucune moquerie, aucune plaisanterie ne méritait tel... tel... châtiment. Telle folie. Je suis fou. La raison me quitte et la folie me ronge. Je voudrais mourir, avant que la honte ne m'avilisse plus encore.

Ses lèvres tremblèrent, l'empêchant de continuer.

Oui, fou tu es, fou nous sommes. Oui, folie est nôtre, qu'elle nous consume et nous emporte. Non, luttons contre folie, luttons, ensemble nous pouvons lutter. Nous pouvons, mais le voulons-nous ? Oui, nous le voulons, luttons. Folie ne sera pas nôtre, pas éternellement... Pourquoi lutter ? Luttons, luttons contre folie, embrasons-la sous notre volonté. Montrons-lui que nous sommes plus forts qu'elle... Oui, plus forts, nous sommes plus forts que tout. Plus forts qu'elle aussi. Plus forts qu'elle aussi... Luttons... Oui, pourquoi pas, pas même folie ne nous commandera... luttons...

Fou, il était, il le sentait, ces voix, terribles voix, toujours lui chuchotant... Mais qu'elles se taisent ! Qu'elles se taisent. Qu'elles meurent donc. Et qu'il meurt avec elle aussi.

Puis, songeant soudain qu'il était vil et égoïste de sa part de se morfondre ainsi sur son sort, après l'acte si impardonnable qu'il avait commis, il se força à reprendre contenance et arrêta ses larmes amères. Relevant le visage, ses traits se lissant d'un masque déterminé, les yeux toujours fermés et les lèvres frémissant sous un lourd soupir censé l'aider à reprendre son calme, il se redressa, adoptant instinctivement une posture altière sans même en avoir conscience alors. Après quelques rapides secondes, il se força à rouvrir les yeux sur cette âpre et dure réalité, la réalité de sa folie, de son déclin, de sa fin sans doute, et retourna toute son attention au baptistrel auprès de lui. Ses yeux errèrent d'eux-même sur les marques infâmes qui trônaient, tels les tatouages apposés par les fers de son irraison, sur cette peau délicate, et il peina à s'en détourner. Il dut faire appel à toute sa volonté, toute sa frêle maitrise, pour ancrer de nouveau ses orbes nuits dans les perles de son vis-à-vis.

- Ce que j'ai... cette folie... est impardonnable. Qu'importe l'insulte que j'ai pu ressentir à votre forfanterie, jamais je n'aurais dû... rien ne méritait tel châtiment. Ce que j'ai fait est... inqualifiable. Je... Vous êtes en droit de demander justice, et je ne m'esquiverai pas. Réclamez, ordonnez, et je m'exécuterai, maintenant ou sous la justice des elfes ou des baptistrels, comme il vous conviendra.

Il fut étonné que sa voix ne déraille pas de nouveau à ces mots. Pourtant sincérité était sienne, nul mensonge dans ses mots, nulle fourberie. Il était déterminé à assumer toute justice à laquelle se réclamerait le baptistrel, sans l'once d'une hésitation. Même si appréhension enserrait de nouveau son coeur rien qu'à l'idée d'un nouveau bannissement. Il en mourrait, assurément. Mais il l'assumerait. Il assumerait sa folie. Autant que faire se pourrait.

Et se disant, il se força à se lever, vacillant légèrement encore sous l'effet de son étourdissement, et se mit à genou devant le baptistrel, faisant taire son lion outragé, tout en baissant la tpete aussi humblement que possible.

- Que justice soit vôtre, vous que j'ai affligé d'une telle ignominie. Autant en actes qu'en paroles d'ailleurs, si mes souvenirs sont exacts. Mon infamie a dépassé toute limite. Il vous revient de décider comment y mettre un terme. Que justice soit vôtre, et je m'y soumettrai.




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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeSam 13 Déc 2014 - 19:56

Lahére était parti chercher de l'eau. Cela ne pourrait pas faire de mal. Dawan l'avait observé partir, immobile, avant de se diriger auprès d'Eliowir, en quelques enjambées reconnaissables au "cling" du tambourin qui les accompagnait. Il était… Songeur. Et résolument silencieux. Perdu dans des souvenirs récents qui revenaient petit à petit. Désormais il pouvait retracer tout le fil de l'histoire. Il s'adossa au mur, sa tête baissée vers le grand assoupi, lequel devait ne pas l'être tant que cela. Ils l'avaient entendu émettre quelques sons, il ne devait pas être loin de l'éveil. Nerveusement, Dawan jouait avec ses propres doigts, ses articulations. Lui, il se moquait comme d'une guigne des histoires de culpabilité. Il s'inquiétait pour Eliowir. Le coup aurait pu le tuer, pour quelques centimètres de différence. Lahére avait été précis, heureusement ! Mais rien ne justifiait une telle violence, il y avait toujours d'autres façon de faire ! Ils avaient été nombreux, ils auraient pu sans souci maitriser Eliowir, ou le ramener à la raison, ou… Ou juste le laisser faire.
Ce geste d'Eliowir le troublait. Oh, il n'était pas le premier à vouloir le tuer, mais il n'arrivait pas à lui en vouloir pour cela. Bien sûr, ç'avait été violent, bien sûr il avait failli le tuer. Il revoyait très précisément la scène… Et quelque part, ç'avait été dans l'ordre des choses, une suite logique. Dawan avait l'impression, étrange, qu'Eliowir n'avait pas voulu le tuer. Il avait même le sentiment que tout n'était qu'une vague pièce de théâtre. Lui-même, n'était-il pas devenu quelqu'un d'autre ? Il se souvenait très bien que, l'espace d'un instant, pour lui, Eliowir était devenu son père. Il l'avait ressenti comme tel. Mais est-ce que cela voulait vraiment dire qu'il était devenu un autre ? Il songea à son propre père, Eshil Sywel, qui devait d'ailleurs être quelque part dans Aigue en ce moment-même, qui n'avait pas répondu à son appel. Qu'aurait-il pensé, en sachant que son fils avait pris quelqu'un d'autre pour son père ?

Un bruit feutré le sorti de ses pensées-là, avides de réponses qui n'existaient pas. Le bruit d'Eliowir qui s'asseyait. Dawan comprit cela comme une marque de réveil, et il fit bien. Mais avant même qu'il puisse parler, lui conseiller de ne point trop bouger et se renseigner sur sa santé, l'infanticide prit la parole. Et Dawan, songeant qu'il allait au choix soit répondre aux questions qu'il n'avait pas encore posé, soit dire quelque chose de plus important, le laissa faire. En revanche, il ne s'attendait pas à le voir se cacher le visage, à entendre des larmes dans sa voix. Les sourcils haussés, il peinait à comprendre. Moquerie, plaisanterie ? Ah, oui, c'est vrai que son mutisme avait pu passer pour cela… Mais non, il n'était pas fou. Dawan en était persuadé. Si Eliowir était fou, alors il devait l'être aussi. N'avaient-ils pas, un instant, vécu la même chose, dans le même univers ? Aucune folie à cela, seulement une logique inhabituelle.
Dracos, le son de la voix de cet elfe ! Outre le fait qu'il avait, au goût de Dawan, une voix fort agréable et dotée d'un timbre charmant, il lui semblait en ressentir les larmes et la peine. Qui aurait pu douter de mots prononcés ainsi ? La peine d'Eliowir était réelle, il le savait. Que c'était étrange… Cet Homme, honni par son peuple, dont il avait entendu tant de mal ! Il lui avait paru bienveillant envers Lahére et, désormais, il semblait rongé par le remord sur une faute que l'Enwr peinait à lui accorder. Etait-ce cela que l'on appelait "un monstre" ? Impossible. Un "monstre", c'était… C'était… C'était Lorenz. Non ! Il ne fallait pas penser cela, Lorenz avait sans doute ses bons côtés également (même si définitivement trop bien cachés). Le plus jeune elfe de la pièce dévisagea son ainé avec un soudain intérêt, essayant de retrouver cette image qu'il avait eu, celle où Eliowir se mêlait à Lorenz, mais également à son propre père. Cela ne lui revint pas. Un très court instant, Dawan chercha que croire, quelle vision était la bonne. L'instant d'après, il admettait que tout était vrai, et tout était bon. Comme il pensait cela, le grand Eliowir se redressait, et levait son regard bleuté vers lui, vers sa petite gorge. Elle était à nouveau nouée, mais Dawan ignorait cette fois d'où cela venait. À la vérité, elle s'était nouée en entendant les larmes de son aîné, à travers sa voix.

Les mots qu'Eliowir prononça le surprirent encore. Il tendit l'oreille, parcouru la pièce du regard. Il était seul, vraiment, c'était bien à lui qu'Eliowir s'adressait. À lui qu'il demandait, si ce n'était de rendre la justice, d'invoquer cette dernière pour le châtier. Impossible. "N-non…" Il n'avait pas à le craindre, il n'avait pas à vouloir être molesté. Que lui prenait-il ? Nul n'avait à demander justice pour s'en être pris à Dawan Sywel, nul…
Avant qu'il puisse le retenir, l'aîné s'était levé, pour finalement poser le genou à terre devant lui. Dawan vira au rouge vif. C'était bien la première fois, en cent quarante ans d'existence, qu'il voyait cela. Cette position lui déplaisait fortement. Ce n'était pas la sienne. Et il n'avait pas à être craint ! Il avait porté une main devant ses propres lèvres, et son esprit protestait vigoureusement contre l'acte d'Eliowir. Il avait plein de choses à lui dire, plein ! Mais là… Tout lui échappait. Ses lèvres remuèrent un instant, sans produire de son. Ah, non ! Pas encore ! Si Eliowir croyait à nouveau qu'il se jouait de lui, ils n'étaient pas sortis. Dawan passa une main sur sa petite gorge, toute nouée, toute intimidée par le grand homme qui se prosternait devant lui. Parler, il le fallait maintenant, absolument !
Sa voix vint donc, en un murmure, tout doux, tout bas, d'autant plus qu'il avait toujours sa main devant sa bouche

"- Est-ce… Vraiment.. Nécessaire..?" Les mots peinaient à venir. Il les arrachait de sa gorge, et n'aimait pas cela. Mais il le faisait, pour Eliowir. Mais peu à peu, ils venaient plus facilement. Et ce qu'il voulait dire lui revenait également: "Mon silence… N'était pas pour vous blesser. Il est fréquent pour moi de… Ne plus parler, temporairement." Volontairement ou non. Et là, en l'occurrence, c'était involontaire. Mais étant donné qu'il ne pouvait être pleinement cru s'il évoquait cela, il ne le fit pas. Il aurait aimé lui dire ce qu'il avait vu, les visages mélangés, les émotions. Les mots ne venaient pas. Il les lui jouerait à la vièle, ce serait bien plus clair. Ses lèvres avaient à nouveau remué, sans son, il lui semblé que sa gorge s'était à nouveau nouée. Sa petite main portée devant sa bouche se baissa un peu, venant se porter devant son coeur. "Cette… "Folie" que vous qualifiez d'impardonnable… Je vous la pardonne. Mais… Je n'ai pas l'envie de vous infliger… Un quelconque châtiment. Ce ne serait pas "justice", à mon… sens." Peut-être que cela ne plairait pas à Eliowir. Dawan savait très bien que parfois, les châtiments avaient ceci de bon qu'ils permettaient d'avoir l'impression que la faute était passée. Mais qu'aurait-il pu faire ? L'amener devant un autre ? Ridicule. D'autant plus que les autres risquaient de n'être point miséricordieux, ne pas prendre en compte ce qui s'était véritablement passé, et les remords actuels d'Eliowir. Quant à créer une quelconque punition… Non, il ne voyait pas l'intérêt. Il y avait bien plus de justice pour lui à offrir à Eliowir ce qu'il devait avoir bien du mal à obtenir à travers les yeux des siens.
L'Enwr se mordit à nouveau la lèvre. Définitivement, il n'aimait pas quand les gens étaient à genoux devant lui. Comment voulez-vous réfléchir convenablement ainsi ? Il prit une longue inspiration. Il avait envie de lui dire, mais pour le coup, il rendait tous ses mots incertains. "Vous n'… avez pas à courber l'échine devant moi… Mes-sire Serillëiel…" Il s'arrêta, avec un très rapide froncement de sourcil. Le nom sonnait bizarrement, quand il le prononçait. En tout cas, c'était une demande tacite de se relever. "Votre âme me semble tourmentée, je… Vous m'avez demandé de vous appeler "père". Je me souviens, je... L'espace d'un instant, votre voix résonnait en moi comme si vous étiez véritablement mon père. Si cela peut vous apaiser… Et non pas vous faire souffrir… S'il vous manque un fils, et si vous me proposiez d'être votre second enfant, un enfant sans les liens du sang…" Etait-ce les pas de Lahére qu'il avait entendu ? Eliowir ne s'était pas encore redressé. Il adressa un fin sourire à ce dernier. "…Alors je l'accepterais."
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeDim 14 Déc 2014 - 18:46

Lahére cour pour aller chercher de l'eau pour rafraîchir Eliowir Serillëiel. Il repense à ce qu'il a vu, l’Ancien allait proprement l’étrangler sous ses yeux, il ne pouvait pas laisser faire cela, non il ne pouvait pas. Alors notre Elfe a utilisé son pommeau de son épée courte pour assommer proprement Eliowir. Il n'avait pas le choix, sinon il perdait le Jeune...... Il avait apprit cette technique pendant sa formation de sous officier, il y a si longtemps quand il faisait partie de l'Armée Elfique, il y avait à peine deux mois! Et déjà si, si longtemps, comme si plusieurs siècles avaient passé. Son poste à la frontière nord de la forêt, puis il y avait eut les sanctuaires, la brume, Nounours et le départ du royaume, la longue marche, sa rencontre avec Eliowir Serillëiel, leurs arrivées ici à Aigue Royal, et boum ! sur qui il tombe en premier ? Dawan et les ennuis….. Mais il aime bien le jeune Elfe, qui vit dans un monde, dans son monde à lui ! Et rester à coté de lui on a pas le temps de s’ennuyer, malheureusement !. A ce Dawan!!!
Il trouve une fontaine dans un couloir et sort sa gourde d'eau qu'il remplit rapidement. Il ressent au fond de lui des contractions dut à la bataille, prochaine. Il a déjà combattu et là bizarrement ses peurs disparaissent, place à l'action, et à l'improvisation, comme si la survie reprend à ce moment là le dessus.

Quand Gwïngwën revient avec une gourde d'eau fraîche, il entend des voix, mais pas de bruits de lutte. Les deux Elfes s'expliquent. Alors il repart en reculant et il va faire un tour, il reviendra dans cinq minutes en faisant du bruit, en espèrent que la paix règne alors entre eux. Il a faim avec tout cela et il tombe sur une cantine qui sert de la soupe de poireaux carottes, avec du pain! J'arriverais donc dans dix minutes surtout que la servante est mignonne.... " - Une soupe Mademoiselle, Mademoiselle comment ?...."
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeVen 19 Déc 2014 - 23:35

"N-non…"

Cette voix le fit presque sursauter. Il s'était presque, un instant, court instant, attendu à ce que le jeune elfe soit bel et bien muet et que tout cela soit un mauvais rêve. Un cauchemar éthéré duquel il se réveillerait. Mais non, tout ceci n'était en aucun cas un songe, et l'elfe baptistrel n'était en rien muet.

Ce n'était qu'un murmure, à peine audible, que même le chuintement de vents souterrains courant dans les cavernes aurait pu aisément chasser tant il semblait fragile.

Fréquent de ne plus parler, disait-il ? Avait-il fait voeu de silence ? Un baptistrel faire voeu de silence ? Cette simple idée lui sembla si troublante, si déconcertante, qu'Eliowir redressa doucement la tête, les sourcils froncés, observant attentivement le petit elfe qui lui faisait face. Petit elfe, si jeune, qui semblait effectivement si fragile ainsi devant lui, la main sur la bouche, qui semblait si jeune, si.... si enfant. Oui, si enfant. Et soudain, il réalisa à quel point cet elfe, entre tous, ressemblait à son fils. Physiquement, mais plus encore... Et sans doute devait-il avoir quasiment le même âge qu'avait Brahmir avant de... avant qu'il...

Les souvenirs affluèrent de nouveau avec vivacité, les images de sa mémoire se superposant alors encore à la réalité, au tableau réel qui se jouait devant lui en cet instant. Il sentit les vives émotions menacer de nouveau de le submerger et il dut lutter pour ne pas perdre pied encore une fois, pour ne pas laisser folie prendre possession de lui.

Heureusement, la voix fluette du jeune elfe s'éleva de nouveau, rompant le mauvais enchantement qui flottait en l'esprit troublé du plus vieux. Elle parvint à le ramener de son errance lointaine toute de mauvais songes pétrie.

Justice disait-il ? Ce ne serait pas justice ? Mais ce n'était pas justice que d'étrangler un être parce qu'il se jouait, peut-être, de vous, n'est-il pas ? Ce ne serait pas justice de le laisser impuni de ses folies, de ses crimes. Les elfes en son temps avaient su rendre une justice équitable au final. Bannissement. Voilà bien un châtiment bien plus terrible que la mort, où culpabilité et profonds remords vous rongeaient l'âme jusqu'à la réduire... au néant. Folie du néant qui vous envoutait alors dans ses limbes immenses et déroutantes. Des limbes où déjà, lui semblait-il, il se perdait de plus en plus souvent, des limbes envahis d'une brume si intense et si opaque qu'il parvenait de moins en moins à en regagner les rives de la réalité.

Il s'apprêtait alors à protester, mais l'autre déjà reprenait. Lui servant du Messire. Messire... N'était-ce pourtant pas un titre, un droit, qu'il avait perdu depuis longtemps parmi les elfes ? Ces mots le troublaient plus encore, et, s'il comprit que l'autre l'invitait à se relever, il n'en fit rien pour autant. D'une part parce qu'il n'estimait pas avoir le droit de le faire, d'autre part... d'autre part, tout bêtement parce qu'il n'était pas tout à fait capable de le faire. Le monde tanguait dangereusement autour de lui, au moindre mouvement de tête, alors se relever... Non décidément, la position à genou n'était pas si mal.

Et grand bien lui en avait pris, songea-t-il, quand il entendit la suite des inepties du plus jeune. L'appeler père ? Il en avait perdu le droit il y a longtemps, quand... au moment où... Et non, il ne voulait aucun autre fils. Il voulait SON fils, pas un fils d'adoption. Il ne voulait certes pas blesser le baptistrel, mais... Non, il ne pouvait décemment accepter la proposition de ce dernier. Ce serait là bafouer, à son sens, la mémoire de son défunt fils, de son fils tué, tué par lui-même. Ce serait bafoué le père qu'il avait tué en même temps que le fils. Ce serait bafoué... bafoué tant et tant de choses en fait.

Le vieil elfe en fut si déconcerté et tourmenté, qu'il n'entendait plus rien d'autre que cette voix, cette voix chuchotement, cette voix bruissement si peu perceptible, cette voix pourtant aux mots si forts et si puissants...

"…Alors je l'accepterais."

- Mais moi je ne peux l'accepter, répondit-il, sa voix se faisant aussi basse, ses accents profonds se troublant sous l'émotion.

Non, il ne pouvait, ne voulait, accepter.

- Je ne vous ai pas, pas réellement, demander de m'appeler Père. Je...

Toujours à genou, il baissa de nouveau la tête, se pinçant un court instant l'arrête du nez de deux doigts en un geste marquant toute la lassitude qu'il ressentait alors en cet instant. Il ne put retenir un lourd soupir presque sanglotant lui échapper et dut respirer profondément pour parvenir à regagner un semblant de calme. Recomposant, sous les yeux même du baptistrel, ce masque lisse d'impassibilité qu'il avait l'habitude de revêtir de son temps de conseiller, et qu'il revêtait encore en se drapant de toute son arrogance quand il avait affaire à l'âpre et dure société des elfes.

- Je ne veux pas vous blesser. Pas davantage toutefois que je ne l'ai déjà fait.

Il parvint à relever ses orbes sombres sur l'elfe debout en face de lui, son regard ne pouvant s'empêcher de caresser de nouveau les marques honnies qui trônaient sur la peau pâle.

- Mais j'ai déjà eu un fils. Il est encore avec moi, en moi, au fond de mon coeur, fit-il tout en accompagnant ses paroles d'une main qu'il posa sur son torse. Il est là, en tout temps, et... Il n'y a que lui que je pourrais alors appeler Fils. Quand bien même j'ai perdu ce droit quand... Et il n'y a que lui qui puisse, aurait pu, m'appeler Père, quand bien même il ne l'a jamais fait, jamais pu, et quand bien même j'ai perdu ce droit quand... quand...

Sa voix se brisa, comme à chaque fois qu'il évoquait sa honte.

- Quand je l'ai tué.

Il dut inspirer une autre fois, avant de reprendre, toujours se forçant au calme et tentant de juguler toutes les émotions contradictoires qui montaient en lui, insidieusement, appelant Folie et leurs cavaleries.

- Ca aurait été un honneur, un plaisir même, de vous appeler fils et d'entendre, enfin, ce doux mot de Père. Mais... je ne peux pas. J'en suis désolé. Vous devriez choisir un autre Père de substitution, bien plus digne que moi. Moins dangereux aussi, ajouta-t-il vivement, son regard fuyant de nouveau l'attention du plus jeune.

Il fixa alors un point sur le sol, à quelques mètres de l'elfe, et ajouta vivement, en un murmure pressé :

- A moins que ce ne soit là votre sentence. Mais si tel n'était pas le cas, prononcez-la donc, choisissez-la, joueur de vièle.

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Dawan Sywel
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeMar 23 Déc 2014 - 23:52

L'apprenti baptistrel n'avait pas perdu son fin sourire pour celui qui devant lui s'était agenouillé. Il aurait voulu lui adresser un regard doux, mais ses yeux paraissaient comme voilés par le flot de ses pensées. Il ne faisait pas attention à l'image qu'il avait en face de lui. La lassitude de son congénères, il la sentit dans ses mots. L'émotion qu'il avait provoquée également. Le soupir d'Eliowir ne lui échappa pas. Il pourrait faire semblant, bien sûr, de ne rien ressentir. Il pouvait toujours essayer de porter un masque, on ne trompait pas Dawan ainsi…
Ses fins doigts se portèrent à son cou, le frôlant, alors qu'Eliowir évoquait une "blessure". Dawan, lui, admettait qu'il avait eu plus peur que mal, à cause de lui. Certes, il avait été blessé par l'assaut 'images, celle de Lorenz… Mais il refusait d'associer en coupable de cet acte l'Infanticide. Ne pouvait-il pas, en revanche, lui renvoyer ces mots ? Des deux, n'était-il pas celui qui avait le plus blessé, rappelant les souvenirs de son défunt fils ?
Il n'eut pas le temps de le faire. Les mots l'interrompirent dans son élan. Par mimétisme, sa propre main revint à nouveau au niveau de son coeur. Oh, Eliowir ! Il n'était définitivement pas celui qu'on lui avait décrit. Les sentiments qu'il décrivait avaient leur noblesse, et Dawan en vint à se demander comment avait-il seulement pu tuer son fils. L'y avait-on forcé ? Quelle étrange idée ! Et quel intérêt cela aurait eu ? Mais l'elfe avait l'air rongé par la culpabilité… Quelque chose dans cette histoire échappait à la compréhension de Dawan.
Le mot "tué" avait été prononcé. Il figea Dawan un instant. Il n'avait pas peur, il ne craignait pas l'Infanticide, il ne craignait pas sa propre mort. Il n'avait pas même associé les mots entre eux, et l'idée qu'avait voulu transmettre Eliowir n'était pas passée. Il s'était arrêté au mot "tué". Il n'en pensa rien de particulier (oh, on l'entendait souvent, ces derniers temps), mais un petit tourbillon de pensées naquit dans un coin de son esprit, fait de refus, d'incompréhension et de tristesse. Il tendit à nouveau l'oreille, après cette brève censure auto-infligée.

Ainsi donc Eliowir avait offert l'exclusivité de sa paternité à ce fils-là. Soit, il voulait bien l'accepter, admettant que forcer la main d'Eliowir serait le pousser à une trahison bien douloureuse pour ce dernier. Peut-être que cette exclusivité était tout ce qu'il pouvait offrir, désormais… Une partie de Dawan trouvait cela amusant, tout de même. Son propre père n'avait pas pu offrir cette exclusivité à une unique personne. Il avait deux enfants à appeler "fils", et une à appeler "fille". Mais n'était-ce pas là une exclusivité, tout juste plus étendue ? Aurait-il eu des fils et filles d'adoption ? Bonne question. Il avait toujours eu une façon particulière d'exprimer son affection…
Mais qu'un Sywel en soit capable ne signifiait pas pour autant qu'il fallait forcer la main d'un Serillëiel. Las d'observer Eliowir de haut et de ne pas le voir se redresser, Dawan mit à son tour le genou à terre. Là, ils seraient à même hauteur.

"- Ce ne sera pas une sentence. Cela n'aurait aucun intérêt. Je ne suis pas de ceux qui prennent plaisir à faire souffrir. De vous je n'aurais accepté le mot "père" qu'en sachant qu'il vous était apportait quelque chose d'appréciable." Lui-même n'avait pas spécialement besoin d'un père. Le sien était vivant, à Aigue. Il y avait les Cawrs, aussi, qu'il considérait plus ou moins comme tels. Mais il lui restait encore assez à offrir pour un père supplémentaire. Une sorte d'intuition ou de pensée sans mots lui soufflait que tous deux pouvaient s'apporter quelque chose. Il n'aurait su encore dire quoi, et pourquoi.
"- Pas une sentence." Répéta-t-il à mi-voix, son regard vitreux toujours porté en direction d'Eliowir. "Ce n'est pas comme cela…" Finalement, il baissa les yeux à son tour, ses doigts jouant lentement à frôler le sol, arranger la poussière. "Il faut… Que ma vie ne soit point pour vous une douleur." Car malgré son geste, il était vivant. Bien que cela soit dû à Lahére bien plus qu'à la volonté propre, il sentait qu'il était préférable pour Eliowir de voir en cette vie épargnée un bienfait plutôt qu'une punition. À quoi bon se montrer miséricordieux, autrement ?

Un instant ses yeux se fermèrent. Sentence, sentence… Pourquoi toujours une sentence ? Et pourquoi ce mot lui semblait si violent, tout à coup ? Il n'aurait pas réussi à mettre de mots là-dessus, et la question tourbillonnait dans son crâne. La réponse était un tourbillon annexe, mais sans mots, il ne pouvait s'y mêler. De l'huile et de l'eau… En l'occurrence, l'huile était un ensemble de fines perceptions. Le souffle, les vibrations de la voix d'Eliowir, son expression…
Réalisant cela, Dawan eut une sorte de frisson qui lui courut le long de l'échine, léger, mais assez présent pour le remuer un peu. Il rouvrit les yeux et accrocha son regard d'argent à celui d'Eliowir. Son doux sourire était revenu sur ses lèvres, malgré le tourbillon de tristesse lointain laissé par le mot "tué" tout à l'heure. Il ne voulait pas faire attention à celui-là.

"- Si vous voulez vraiment faire quelque chose pour moi… Oh, quelle étrange idée, tout de même ! Mais si vous le voulez vraiment, il y a quelque chose que vous pouvez faire." Sa voix semblait plus lente que d'habitude, ses phrases se coupaient pour lui laisser le temps de tracer des dessins imaginaires sur le sol, entre lui et Eliowir, du bout des doigts. Et entre chaque esquisse il re-portait sur l'Infanticide ce regard qui n'osait porter de réelle expression. Sans son sourire, il aurait eu l'air neutre. Mais avec le sourire et la voix, il était aisé de deviner les sentiment qui l'habitaient. Bienveillance, surprise.. "Cela me ferait vraiment plaisir que vous le fassiez. Mais vous êtes libre de refuser. Auquel cas, la seule sentence que je prononcerai sera "veillez sur mon ami Lahére lorsque vous êtes à ses côtés."" Un petit rire lui échappa. Qu'il était étrange de parler ainsi ! Et ce qu'il allait dire était plus étrange encore, surtout venant de lui: indiquer à quelqu'un comment faire quelque chose… Il ne le faisait que pour la musique, auprès de quelques confrères plus neufs que lui. Cela paraissait si différent… Ses confrères ne s'agenouillaient pas devant lui.
L'Enwr s'assit en tailleur sur le sol, devant Eliowir. Il était plus grand que lui, l'Infanticide. Plus charismatique, plus imposant. Plus âgé. Et pourtant, il l'écoutait, pourtant, il était prêt à agir selon ce qu'il disait. Face à un tel personnage, Dawan avait normalement plutôt tendance à obéir qu'à donner des indications. Décidément, Eliowir tenait à ce qu'il ne soit pas à sa place. Etait-ce cela que son bannissement lui avait appris ?

"- Ce que je voudrais vous proposer… Il faudrait que vous soyez assis. Oh, pas nécessairement ici. Sur votre paillasse vous serez sans doute plus confortablement installé. Une fois assis, il faudra que vous fermiez les yeux. Dix inspirations et expirations, jusqu'au plus profond de vos poumons. En vous focalisant là-dessus, et uniquement là-dessus. Quand vous aurez terminé, vous pourrez rouvrir les yeux. Je ne serai plus là. Vous pourrez vous reposer de votre voyage. Lahére doit revenir avec de l'eau... Et si l'avenir croise à nouveau nos routes, vous n'aurez plus à mettre le genou à terre devant moi."

Cet exercice n'était pas de lui. Il était d'un de ses frères Enwrs, qui lui avait beaucoup vanté les mérites d'une telle pratique. D'autres Enwrs avaient confirmé. Dawan, lui, n'y était jamais parvenu. Le seul moyen d'obtenir les effets décrits étaient la musique. Parfois. Il mit ses mains sur ses chevilles, frôlant son tambourin au passage.

"- Le choix est vôtre." Il était sérieux, sans être grave.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeSam 27 Déc 2014 - 11:23

Gaëlice, elle s'appelle Gaëlice, c'est avant qu'elle dise : Non une première fois, quand Lahére lui propose de boire un verre après son service. Le deuxième Non , c'est pour la raccompagner chez elle. Notre elfe n'insiste pas, dix de perdu, une de trouvé, donc plus que neuf a perdre....Il retourne voir ses compagnons en regardant les préparatifs de la bataille qui s'annonce. Des humains s'entraînent à taper sur des bûches, encore et encore, d'autre nettoie-leur armes, et les cottes de mailles de la moindre trace de rouille, d'autre sont en trains de dicter a des écrivains publique une lettre ou leurs testaments..... Lahére voit passer marchand dans un couloir un Dragon vert, c'est la première fois qu'il en voit un de prêt, c'est le Dragon Ashi, le Dragon du chef des Rebelles Korentin Kohen. Il en a déjà vu, mais de loin, planant entre les nuages. Il ne souhaite plus que dormir après avoir manger la soupe de la jolie Gaëlice . Il faudra aussi qu'une fois reposé, il rejoigne son poste et apprennent à connaître ses future compagnons des humains tireur d’élite semble t'il et qu'il complète son carquois, ce n'est pas avec trois flèches abîmés et dépaillé qu'il pourra être efficace. Il a de quoi faire sept flèches, avec les pointes les plumes et l’empois qu'il possède toujours, mais il faut du temps pour rassembler et construire une flèche.
Lahére appréhende surtout sa prochaine rencontre avec Eliowir Serillëiel. Il a proprement assommé, pour éviter qu’il n’exécute ce petit sacripant de Dawan. Mais la dernière fois qu'il a aperçut les deux elfes, cela semblaient plutôt bien se passer, entre eux. Bon il est temps d'y aller maintenant, je ne peux plus reculer.
Notre elfe arrive et c'est a ce moment qu'il s’aperçoit qu'il a oublié l'eau.
" - Comment allez vous Serillëiel?...."
Ne sachant quoi dire d'autre.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeJeu 1 Jan 2015 - 13:53

Eliowir manqua faire l'offense au baptistrel d'un mouvement de recul quand il le vit s'agenouiller devant lui. Les mettant ainsi à la même hauteur, à la même échelle, même hiérarchie en un sens. Il parvint àb retenir son geste au dernier moment, plus par désir de ne pas offusquer l'elfe qu'il avait déjà manqué étrangler, mais il ne parvint à masquer le certain émoi et les vives interrogations qui l'étreignaient soudain. Qu'était-ce là encore ? Un nouveau jeu ? Une nouvelle plaisanterie ?

Car oui, malgré ce que l'elfe lui avait dit, il peinait encore à ne pas croire à une mauvaise blague, un pari peut-être, une manière de tourner en dérision l'Infanticide, l'ancien banni... Pourtant il sentait l'autre sincère, réellement sincère. Mais... mais il ne savait pourquoi, cette idée ne parvenait à l'abandonner. Une forte méfiance s'infiltrait alors dans chacun de ses pores, suintant sans doute de lui à mille lieux à la ronde, sans qu'il ne parvienne à la retenir.

"Il faut… Que ma vie ne soit point pour vous une douleur."

Si l'elfe savait, songea Eliowir en son for intérieur. Ce n'était pas la vie du jeune Sywel qui lui était une douleur, mais la sienne, la sienne propre ! Une vie qu'il s'était langui de voir s'achever il y a... il y a près de cent trente années. Cent trente années de douleur, réalisa-t-il abruptement, comprenant, enfin, après tant de temps, ce que Shadowsong avait voulu lui faire comprendre. Ce que Shadowsong avait ressenti, éprouvé, enduré même, les baptistrels étant si sensibles à la souffrance des autres. Il s'en sentit alors terriblement coupable, tout en sachant que cette nouvelle culpabilité, cette nouvelle douleur, serait alors un autre calvaire pour tout baptistrel. Mais, maintenant qu'il comprenait, entrevoyait cette compréhension du moins, comment donc était-il censé s'en défaire, s'en affranchir et en libérer quiconque en souffrirait avec lui ? Comment donc ne plus se sentir coupable ? Comment donc ne plus s'en vouloir, ne plus désirer de tout son coeur une mort libératrice ? Comment ne plus l'appeler de toute son âme, âme honnie réclamant son heure salvatrice ? Cela, malheureusement, il ne le comprenait pas encore, ne l'avait pas appris.

Le vieil elfe ne sut que dire et se contenta alors d'observer l'autre, attendant. Attendant il ne savait quoi. Attendant une sentence qui ne venait pas à son grand désarroi. Comment donc était-il censé réparer tous ses tords envers le jeune elfe s'il ne lui montrait pas une voie ?

Il l'observa en silence, ses orbes sombres détaillant, gravant même en sa mémoire, chaque courbe de ce fin visage juvénile. Beau visage des elfes, tel qu'il n'en avait jamais eu, songea-t-il avec, un court instant, un étrange sentiment d'envie. Oui, ce gamin était beau, il était elfe et cela se lisait dans ses traits harmonieux. Il ne cilla pas quand les prunelles claires et limpides s'accrochèrent à ses orbes nuit. Il soutint étrangement ce regard sans peine, sans honte aucune.

"- Si vous voulez vraiment faire quelque chose pour moi… Oh, quelle étrange idée, tout de même ! Mais si vous le voulez vraiment, il y a quelque chose que vous pouvez faire."

Ah, enfin ! Il le savait. Oui, il voulait. Et avide, Eliowir sentit tout son être se tendre vers les paroles laborieuses du petit elfe. Observant avec une fausse impassibilité les hésitations de l'autre qui traçait au sol d'étranges dessins. Lente agonie alors que cette attente, songea-t-il, se forçant à la patience qu'il n'avait pourtant pas.

"Cela me ferait vraiment plaisir que vous le fassiez. Mais vous êtes libre de refuser. Auquel cas, la seule sentence que je prononcerai sera "veillez sur mon ami Lahére lorsque vous êtes à ses côtés.""

Pour finalement se crisper dans une certaine... expectative. Dubitative et suspicieuse expectative. Moult questionnements l’assaillirent de nouveau et son regard se voila certainement de son hésitation, de son étonnement.

Il en fut si étonné qu'il ne répondit pas tout de suite. Son silence dut faire office d'acquiescement dans l'esprit du plus jeune, qui déjà reprenait, osant lui donner quelque obscure conseil. Conseil de méditation, qu'il connaissait déjà un tantinet. Ce n'était pas à un vieux singe qu'on apprenait à faire la grimace, eut-il envie de rétorquer. Il était Grand Maitre Mage, par le Dracos, croyait-on réellement qu'il ne connaissait pas ces techniques de méditation ?

Ce n'est que le petit bruit de tintement du tambourin accroché à la cheville du jeune elfe, qui sortit le vieux lion de ses amères pensées et de sa colère sous-jacente. Il dut prendre une profonde inspiration pour calmer ses sentiments agités et si contraires, avant d'enfin répondre.

- Votre souhait que je protège sieur Lahère n'est en rien une sentence. C'est un devoir que tout elfe se doit d'accomplir envers un de ses paires, répondit-il d'une voix grave et profonde.

Teintée peut-être d'un brin d'offusquement à l'idée qu'on puisse penser que lui, Serillëiel, certes ancien banni, actuel paria, mais elfe au fond de lui, puisse avoir besoin d'une telle sentence pour soutenir les siens dans le besoin, et surtout en cas de danger.

- Je m'y appliquerai doublement encore, plus encore que je n'ai pu le faire pendant tout ce long mois de voyage à travers dangers et combats, si tel est votre souhait et si sieur Lahère et moi-même cheminons encore ensemble sur les sentiers de la vie. Mais cela n'est en rien une sentence.

Et à cette dernière phrase, sa voix claqua un peu durement. Reprenant sans qu'il ne s'en rende compte les accents péremptoires et quelque peu hautains qu'il avait pu prendre du temps où il était un noble et digne Conseiller, un noble et digne héritier des Serillëiel. Et comme pour mieux résister à l'outrage qu'une telle demande lui infligeait à son orgueil, à sa dignité d'elfe, à son honneur enfin, il sentit son maintien se redresser, port droit et altier, menton légèrement redressé, prêt à affronter toute mesquinerie en se drapant dans sa fière arrogance.

Il ne se releva pas pour autant, et darda sur l'autre un regard sévère.

- Et ne pensez pas m'apprendre comment méditer, jeune elfe, reprit-il, d'une voix suave, mettant dans ces deux derniers mots tous les sous-entendus possibles.

Il était plus âgé, de plusieurs siècles, il n'était pas impuissant ni incompétent, bien loin de là, et il était Serillëiel, avec toute l'éducation avancée que cela signifiait. Le plus jeune pouvait sans doute lui apprendre des choses, mais pas de ces choses-là. Du moins le pensait-il...

- Quant à mon choix...

Il marqua un court temps d'hésitation.

- Ce choix ne m'appartient pas. Le destin en décidera certainement si...

" - Comment allez vous Serillëiel?...."

Eliowir ne put toutefois finir sa phrase, Lahère arrivant sur ses entrefaits, et coupant court à ses abruptes récriminations. Quand le vieux lion releva son regard sombre vers le sergent, il sentit soudain toute sa colère, tout son agacement s'envoler.

Et toute sa morgue arrogance aussi, alors qu'un flot de culpabilité le mortifia de nouveau vivement. Comment donc osait-il rabrouer ainsi le jeune elfe qu'il avait bien failli tuer l'instant d'avant ? Par le Dracos, quel monstre était-il pour se comporter ainsi si... si... Il ne trouvait pas même de mots pour qualifier son comportement en fait. Confus, soudain honteux, il baissa les yeux, la tête et sentit son maintien s'affaisser, tandis qu'il reportait son attention sur le petit Sywel.

Un lourd soupir lui échappa avant qu'il ne reprenne, sa voix perdant toute teinte de fierté mal placée :

- Je suis... confus, Messire. Je n'aurais pas dû vous parler ainsi. Certainement pas après... Je... je vous prie de m'excuser, encore, pour... pour... mon emportement. Inacceptable, je l'avoue. Je...

Confus, désemparé, il ne parvint à finir ses mots. Il préféra alors se tourner vers Lahère, sans pour autant avoir la force de se relever. Bien trop las, et pas seulement physiquement, pour se relever et faire front à sa déchéance. Ce qu'il ressentait, lui, comme une déchéance. La déchéance de sa folie...

- Je vous prie de m'excuser aussi, Messire Lahère. Je crois... que c'est vous qui avez eu la bonté de m'assommer. Noble geste que celui-là alors que vous auriez pu m'empaler sans que quiconque, au vu des sinistres circonstances et de ma folie évidente, ne vous reproche quoique ce soit. Je vous suis redevable. Vous m'avez évité... une souillure terrible supplémentaire sur mon âme noire.


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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeSam 3 Jan 2015 - 22:04

Les petites cymbalettes du tambourin tintèrent suivant les paroles d'Eliowir. Le plus jeune des elfes esquissa l'ombre d'un sourire. Pour sa défense, il avait réussi à obtenir un tintement régulier, et assez bien espacé pour que chaque fin de phrase de l'Infanticide ait son petit "cling". Ceci, il faut l'admettre, n'est pas un exploit des plus aisés ! Mh ? Le contenu des paroles d'Eliowir ? Oh, oui, il l'avait perçu. Il avait même senti que son aîné était un peu froissé… Mais pour une fois, cela semblait ne pas le toucher particulièrement. Lui qui d'habitude était un véritable tampon à émotions s'était pour une fois contenté d'extraire tout juste les informations, occupé qu'il était à admirer son travail. Pour parler vrai, il n'avait rien à faire de la réponse d'Eliowir. Non pas dans le sens où il s'en moquait, mais dans le sens où de ces informations il ne ferait rien. Eliowir ne considérait pas sa sentence comme telle ? C'était son souci. Là-dessus, Dawan avait dit ce qu'il avait à dire, et ne pensait pas changer d'avis. Plus rien à discuter de ce côté-là, il pourrait garder le silence.

"Mais cela n'est en rien une sentence."

Les tintements de tambourin cessèrent. Dawan leva à nouveau ses grands yeux gris vers Eliowir. Des yeux d'enfant, au final. Cent quarante ans… Où les avait-il trouvés ? Il les avait sans doute eu, quelques secondes plus tôt, en proposant à Eliowir ce que lui ne parvenait à faire. Là… Si on lui donnait quatre-vingts ans, c'était déjà beaucoup. Quelque chose dans son expression avait changé. Qu'il était grand, l'Infanticide ! Qu'il était… Qu'il était…
Un court instant, le souffle de Dawan fut plus prononcé. L'angoisse. La voix d'Eliowir lui avait à nouveau rappelé ces autres visages. Ses doigts pianotèrent sur le bois du tambourin, pour entrainer son esprit loin de cela. Poser son attention sur autre chose pour, au final, être plus présent… Il ne voulait pas qu'à nouveau tout recommence, il ne voulait pas revoir Lorenz, et il ne voulait pas que ce dernier réveille encore l'Infanticide en Eliowir. Dans ces moments-là, il le savait, mieux valait offrir à son esprit un support, au lieu de se répéter de ne pas penser à. Et heureusement qu'il avait ce réflexe. Au moins, Eliowir gardait plus ou moins l'apparence d'Eliowir. Même si, au fond de lui, Dawan croyait percevoir un son très lointain, qu'il associait malgré lui au prince noir, aux colères d'Eliowir, et de son propre père.

Il fallut la voix de Lahére pour véritablement l'écarter de ces sinistres pensées. Le regard de l'Enwr fit des allers-retours entre son ami, et son… Mh. Confrère d'oreilles pointues. Lequel semblait moins écrasant, tout à coup. Mais son expression n'était pas pour plaire au petit Sywel. Ne pouvait-il donc pas se comporter envers lui avec autant de facilité que son ami Lahére ? Ce n'était pourtant pas compliqué ! Il suffisait de faire comme s'il ne s'était rien passé. Le reste… Le reste finirait par venir de lui-même, il en était certain !
Son regard s'arrêta sur Eliowir alors que celui-ci reprenait la parole. L'expression perplexe que dépeignait le visage du jeune Enwr pouvait passer pour de la franche incompréhension. C'était plus ou moins le cas, si l'on exceptait que ladite incompréhension dépassait le cadre des dires d'Eliowir. La connexions se firent néanmoins petit à petit dans son petit crâne. Si bien que d'un seul coup et d'un bond, il se leva. Le geste avait de quoi surprendre Eliowir. Il marqua un temps, avant de lui tendre sa main, l'incitant à se lever. Il glissa ses paroles comme on se glisse subtilement entre deux personnes dans une foule, avec sa voix lente et trop aiguë:

"- Pour ma part vous êtes pardonné, Messire Serillëiel. Votre geste était regrettable, mais il n'est nul besoin de vous défaire de sa responsabilité et la porter sur Folie. Lahére a le coeur bon, s'il ne vous a pas déjà pardonné, il le fera sans doute bien tôt. De même… Il…"

Dawan fronça les sourcils, comme contrarié. Son regard se porta vers le plafond de la pièce. Ses lèvres remuèrent sans son. Il parut brusquement revenir sur terre. Alors il tendit son autre main vers Lahére.

"- Lahére !" Lahére était des rares personnes de ce monde que Dawan tutoyait. Principalement parce que Lahére le tutoyait aussi. "J'ignore comment tes pas ont rencontré ceux de Messire Serillëiel. Tu sais, il y avait sans doute d'autres moyens de le calmer sans avoir à le molester. Mais je te suis très reconnaissant. Grâce à toi l'irréparable a été évité, par deux fois. Une fois pour notre aîné, une fois pour moi. J'espère que tu n'auras plus à sauver nos vies, que ce soit d'autres Armandéens, ou de nous-mêmes..."

Ses perles grises revinrent sur l'Infanticide, avec une inquiétude manifeste. Ce qui l'effrayait ? L'idée qu'un jour Eliowir perde cet amour que chaque être vivant a pour lui-même et pour l'existence.

"- ...Car je suis sûr que notre ami est un elfe aux multiples qualités."


Dernière édition par Dawan Sywel le Jeu 15 Jan 2015 - 10:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 14:04

" - Eliowir Serillëiel ne me remercier pas, de vous voir assommé, Je le referais encore si besoin est, c’est un honneur pour moi. Je l’ai fait pour vous et pour ce sacripant de Dawan, qui nous met toujours dans des situations impossibles. Mais c’est comme cela qu’on l’aime! " dit l'archet en regardant le jeune Elfes avec des gros yeux rieurs. "L’autre solution aurait été de vous passer au fils de mon l’épée courte Eliowir. Solution qui me répugne, vous êtes mes amis. Il aurait été dur de tuer l’un pour sauver l’autre. Actuellement chaque vie est précieuse et demain, ou un jour prochain les combat avec l’ennemie Alayien va avoir lieu, et il faudra les empêcher de gagner, de franchir nos lignes, et le nombre de mort serra important. Il en va de la survit du royaume. Autant mourir utile, dans quelques jours, il y aura une bataille et ce qui c’est passé ici nous semblera sans importance. Je suis heureux de nous avoir dans nos rangs Eliowir, j'ai vu votre puissance, pour éclaircir ceux de l’ennemie. Et toi Dawan, être prêt a nous soigner en cas ou... Il faut penser à nos chers arbres perdu dans les brumes de la Néant la bas dans l’Ouest. Ce n’est pas le moment de nous disperser dans de futiles disputes mais nous concentrer et nous préparer sur les graves avènements qui vont se passer. Mes amis, je suis heureux de vous voir, vous parler et de ne pas vous battre. Il serait temps de pouvoir manger et boire, puis nous reposer. Dawan je ne tiens plus debout. Cela fait des jours que l’arrière garde Elfique se bat contre les avancées des envahisseurs. La grande bataille est proche maintenant. Mais j'ai trop parler, il est temps de boire un peu d’absinthe pour fêter nos retrouvaille, enfin ce qu'il en reste..." Dit l'ancien Sergent en sortant son flash presque vide.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 0:12

Devait-il s'agacer d'entendre ce tintement ? Surtout quand il avait la nette impression que ce tintement arrivait comme à propos en fin de ses phrases. Comme si l'autre elfe s'amusait à faire exprès de faire tinter son tambourin de malheur à la fin de SES phrases. Comme si l'autre en gros ne l'écoutait pas et n'avait que dire de ses mots.... Oui, devait-il s'en agacer ou s'en offusquer ? Ou l'ignorer peut-être ?

Oui, sans doute mieux valait-il tenter de l'ignorer, songea-t-il alors qu'il sentait monter une sourde colère en lui à l'idée que ce tintamarre soit fait exprès. Mieux valait l'ignorer... ou il allait commettre un meurtre. Et cette fois sans folie aucune pour l'y entrainer, si ce n'est celle de sa fureur, la fureur d'une dignité outragée.

Heureusement le gamin cessa son petit jeu. Car oui ce n'était là en fait qu'un gamin. Et tout ceci sans doute qu'un jeu pour lui. Et le regard qu'il leva ensuite sur lui ne fit que lui confirmer cette impression. Détestable impression quand on songeait qu'il avait une dette envers ce gamin.

Devait-il aussi remercier Lahère de le sortir de son agacement, de sa colère sous-jacente concernant ce môme inconscient qui semblait ne rien vouloir comprendre ? Un gamin au comportement étrange, un comportement qui lui rappelait en un sens celui de son...., un comportement qui ne faisait que devenir de plus en plus étrange, songea-t-il en voyant soudain l'elfe bondir sur ses pieds tel Néant bondissant hors de son plan. Mais quelle mouche le piquait soudain ? Ou était-ce muse qui soudain lui inspirait un nouveau tintamarre pour son tambourin chevillé ?

En voyant la main tendue, le vieil elfe comprit le message et se releva alors, sans la prendre toutefois. Non pas qu'il voulait la dédaigner ou lui montrer quelque mépris, mais il avait encore un peu de dignité à préserver. Même si en se relevant il se sentit quelque peu tanguer et dut se rattraper à un mur, tentant d'ignorer la vive douleur qui lui vrilla le crâne.

"- ...Car je suis sûr que notre ami est un elfe aux multiples qualités."

Eliowir lança un regard noir au plus jeune, mais ne répliqua mot. Il n'aurait pu répliquer quoique ce soit, l'indécence le lui interdisait. Mais il n'en pensait pas moins. Qualités, qualités... Si son côté meurtrier était une qualité... Mais il chassa bien vite ses pensées quand la voix de Lahère s'éleva pour répondre au petit elfe.

Un honneur de l'assommer ? Décidément il aurait tout entendu en cette soirée. Tout. Trop même. Il se sentait soudain si las, si épuisé, si fatigué... Tant et si bien, qu'il se contenta de lentement hocher la tête en un long acquiescement songeur, avant de finalement baisser les yeux vers le sol. Oui, regarder le sol pour empêcher le monde de tourner. C'était là bien mieux.

- Oui, autant mourir utile, répondit-il d'une voix blanche.

Se disant, il releva doucement les yeux vers les deux compères et son regard se posa soudain sur la flasque que l'archer sortait.

- Non, merci, Messire, pas pour moi.

Il avait la tête qui tournait assez comme ça sans qu'il se mette en plus à boire. Le monde tanguait bien trop déjà.

- D'ailleurs, Messires, si cela ne vous dérange pas... Je crois...

Il tenta de faire un pas, puis deux... Puis finalement dut s'asseoir sur le bord de la banquette pour ne pas s'affaler par terre tandis qu'une suée froide s'insinua en lui, en son coeur comme en son corps, et que sa respiration se fit quelque peu erratique.

- Si cela... ne vous...

Mais il ne put finir sa phrase. Il aurait voulu sortir, rester seul, se retrouver seul, avec lui-même, et ses pensées, se laver, se restaurer éventuellement, et surtout se reposer. Non pas oublier, un Serillëiel n'oubliait jamais. Ou s'il oubliait, il se rappelait ensuite. Non, pas oublier. Mais.... seul... il aurait voulu être seul... pourquoi donc son corps le trahissait donc soudain en lui refusant cette dignité, cette fierté, celle de se lever, de sortir, la tête haute et de...

Mais non. Traitre corps. Traitre âme aussi.
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MessageSujet: Re: Salades TERMINE Salades TERMINE Icon_minitimeJeu 15 Jan 2015 - 10:37

Dawan observa la flasque d'alcool avec un air qui aurait pu passer pour de l'incompréhension. Pendant un long moment l'alcool lui avait été interdit, quand qu'il sache pourquoi. Quand les multiples effets de ces boissons lui avait été explicité, il n'avait pu que remercier sa famille de l'avoir ainsi protégé. Cela ne l'intéressait aucunement, cela l'effrayait un peu. Il n'avait pas envie de se découvrir, avec quelques grammes d'alcool dans le sang. Il doutait également que Lahére veuille voir cela. D'autant plus que l'absinthe n'était pas des alcools les plus doux..
Enfin, il avait cru comprendre que Lahére voulait le congédier. C'était plus que compréhensible. Il avait déjà trop abusé de leur temps, ils devaient être fatigués, et ç'avait déjà était fort peu sympathique de sa part de s'approprier ainsi leurs présences sans se soucier de leurs besoins. Il s'apprêtait donc à les saluer et partir, sans les remords qu'il aurait eu si cela n'avait pas été justifié. D'autant plus qu'il n'était pas insensible, il savait que sa présence ne plaisait pas à Eliowir. Le regard que ce dernier avait posé sur sa jeune personne lui faisait regretter d'être encore dans les parages, et forcer la main n'était pas dans sa nature. Il regrettait, néanmoins, ce regard. Il ne l'avait pas consciemment cherché, et aurait préféré inspirer autre chose à cet Infanticide. Partir était la bonne chose à faire, cela satisferait tout le monde, et, il le savait, serait bon pour l'esprit et le corps de ses deux camarades elfes.

Manque de chance, Eliowir partit avant lui. À sa façon. Dawan le vit très vite venir. Il l'avait trouvé un peu gauche en se redressant mais, surtout, sa respiration avait réveillé en lui les réflexes créés par des semaines de soins. Il savait ce que signifiait un souffle aussi irrégulier. Il se rapprocha de lui, voulut l'aider à s'assoir, ou l'y pousser, mais l'Infanticide se débrouillait très bien tout seul. La mine résolument inquiète, l'Enwr lui murmura de rester calme. C'était un peu tardif. L'aîné vacilla, et Dawan eut tout juste le temps d'amortir sa chute sur la banquette, et le faire s'allonger convenablement. Il jeta un rapide coup d'oeil à Lahére. Leur ami avait, visiblement, abusé de ses ultimes forces. Quelque part, Dawan se sentait coupable de cela. Mais il sut immédiatement ce qu'il devait faire.

"- Cela va prendre un peu de temps. Tu peux aller te reposer, Lahére." Il lui offrit un sourire, un peu forcé. "Je suis heureux de savoir que tu n'es pas loin."

Comme on est toujours heureux de savoir des amis à portée de rencontre, de hasard. Sans plus porter attention à son environnement, il commença à chanter, lentement, sa main au niveau du cou de l'Infanticide. Durant un long moment il resta ainsi, à chanter cette note unique, soucieux, concentré à son maximum. Pour une fois il pouvait se vouer à une unique tâche, et l'achever. C'était bien là le bienfait de la musique, que de lui permettre cela. Il vérifia ainsi les blessures que pouvaient avoir Eliowir, poussant jusqu'à inspecter son torse.

Lorsqu'il eut la sensation de ne plus rien pouvoir faire pour la santé de l'Infanticide, il se leva. Son patient avait l'air relativement apaisé, maintenant que l'inconscience veillait à son repos. Il espérait que, cette fois, il ne ferait pas de folies à son réveil. Pour sa part, il estimait qu'il valait mieux qu'il ne tente plus rien d'inhabituel en cette journée. Il avait fait assez de dégâts. Vièle sur le dos, faisant de son mieux pour ne pas trop faire tinter le tambourin, il sortit, laissant là seul son patient. Il faisait confiance à Lahére pour veiller sur lui.

[HRP: Je m'arrête là, camarades °° j'espère que ça vous ira...]
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