Bienvenue !

« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

Liens utiles

A noter...

La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez

Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Left_bar_bleue5/10Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeLun 22 Sep 2014 - 23:49


Le petit Terendul devant, le gradé des gardes l'escortant et le vieux lion lui aussi escorté de deux gardes sur le qui-vive... Telle fut l'étrange procession qui arriva à la demeure Terendul dans un silence des plus lugubres. Ils n'eurent même pas besoin de cogner à la porte pour que cette dernière s'ouvre... sur un certain général particulièrement furibond. Qui sauta sur son fils et déchaina sa colère violente tout en mots vindicatifs. Le regard noir et empli de reproches sentencieux que lui offrit le gamin n'échappèrent pas au vieil elfe, mais il n'en éprouva pas pour autant du remord. Pas vraiment.

Du regret peut-être, regret surtout qu'un enfant se fasse accueillir ainsi par son père, quand bien même l'enfant ait pu être en faute. Regret qu'il ait pu, à sa façon, être un tel père, et offrir un tel accueil lui aussi à son fils il fut un temps... du temps des vivants. Regret qu'il n'ait plus de fils enfin à accueillir, ainsi ou autrement. Oui, plein de regrets l’assaillirent en cet instant et peut-être se lisaient-ils aisément dans son regard tout de nuit voilé, mais aucun remord. Non, pour lui, l'enfant devait affronter son paternel, d'une façon ou d'une autre, s'il voulait acquérir une certaine liberté ensuite. Le vieil elfe restait persuadé, quoique puisse affirmer le petit, que fuir n'était pas en soi une solution, pas même temporaire pour soit-disant évader ses sens et son esprit. Et oui, comme le gamin l'avait deviné, il était peut-être, au final, particulièrement bien placé pour dire que fuir n'était en rien une solution...

Lui en tout cas ne fuirait plus. Même s'il n'avait pas eu l'impression de fuir par le passé, peut-être l'avait-il fait quand même, d'une certaine façon, inconsciemment. Mais fuite ne serait plus sienne. Il affronterait. Et cela risquait bien de commencer par un affrontement avec un général furibond, constata-t-il, quand, enfin, le fier et robuste Artaher tourna toute son attention vers lui, pendant que son fils montait dans sa chambre.

Bon, pour tout avouer, même si sa résolution de ne pas fuir était ferme et assurée en son for intérieur, Eliowir ne put s'empêcher de déglutir péniblement quand il vit ce regard acéré le darder, comme si l'autre elfe voulait l'empaler sur le fil de sa célèbre épée. Son lion toutefois se rappela bien vite à l'ordre et le fit carrer les épaules, quand bien même il ne faisait pas le poids question carrure, lui frêle elfe des bois. Il releva alors le menton, et toisa de toute son arrogance l'ours féroce qui le menaçait soudain de sa haute stature. Et c'est de ses accents les plus hautains et des plus ironiques qu'il prit la parole :

- Cher Général, je me réjouis de ces retrouvailles.

Réalisant, alors même que les mots lui échappaient, que c'était là bien mal joué, lui qui venait réclamer une certaine faveur, une aide en quelque sorte, au noble Terendul. Oui, bien mal joué de prendre de haut un elfe qui ne l'avait jamais porté dans son coeur, qu'il n'avait jamais porté non plus dans son coeur lui-même, et qui l'aurait certainement bien plus exécuté qu'aidé d'une quelconque façon. S'il escomptait le faire changer ainsi d'avis, c'était certainement raté. Mais il était trop tard alors pour rattraper les mots et les faire taire. Au lieu de cela, il ne put que laisser agoniser leur écho dans le lourd silence qui tomba entre eux.

Il entendit vaguement un mouvement des gardes à ses côtés. Peut-être venaient-ils de tirer leur arme et n'attendaient plus qu'un mot de leur général pour attaquer. Peut-être, fort possible même, mais en cet instant l'attention du vieux banni restait focaliser sur celui qu'il avait certainement offensé.

Etrange que même malgré son âge, il n'ait pas appris un brin de sagesse, s'étonna-t-il lui-même. A croire que son propre orgueil, sa fierté démesurée et son arrogance sans faille soient bien plus forts que sa raison vacillante. Là où sa conscience et son sens éthique lui soufflaient de s'incliner et d'offrir révérence respectueuse à ce digne elfe, ses vieilles rancoeurs et les ultimes soubresauts de son ancien moi de conseiller haut placé se refusaient à s'abaisser de la sorte. Lui qui aurait dû être roseau et plier sous le vent de la colère, semblait ne vouloir être que chêne et s'enraciner dans sa vieille dignité écorchée. Et même en prenant conscience de cela... Il fut incapable de se résigner à offrir le salut cérémonial, tel qu'il aurait dû le faire, au général. Il ne put non plus se résoudre à se défaire de ses lances alors en baudrier dans son dos.

Il aurait eu l'impression alors de se mettre à nu.

- Je devine que ce sentiment est d'ailleurs tout partagé.

Il tenta de réfréner de suite toute tentative de riposte, verbale ou physique d'ailleurs, qu'aurait pu vouloir émettre ledit général ou ses sbires, en levant une main dans un geste presque péremptoire.

- Et avant que vous ne réclamiez réparation à hauts cris contre tout méfait que vous pourriez me reprocher, avant que vous ne réclamiez que mon sang lave tout affront que vous auriez pu ressentir de ma part, peut-être serait-il tout de même intéressant d'écouter ce que j'escomptais venir vous dire. Car oui, cette... visite... inopportune pour vous sans aucun doute, n'est nullement le fruit du hasard contrairement aux apparences. Ni le fruit d'une quelconque volonté de vous nuire ou de harceler votre famille ou quelqu'autre sombre sentiment dont vous pourriez m'affubler.

Là encore, il ne parvint à faire taire les accents cyniques et sarcastiques que ses mots prenaient. Le vieil elfe, en fier rhétoricien qu'il avait été, semblait presque s'amuser à chauffer le chaud et le froid dans une même phrase, à offrir pardon et offense en un même discours. C'était déjà là un jeu auquel il s'était souvent adonné par le passé.

Mais le passé était censé être révolu... Le passé ne lui offrait plus la sécurité du rang et du titre qui avaient pu, en ce temps-là, le protéger de réprimandes et chatiments qu'on aurait pu réclamer contre ses outrages répétés.

Il dut alors se mordre les lèvres pour réfréner le flot bilieux qu'il lui démangeait la langue. Il dut se forcer à inspirer fortement pour retenir le verbe assassin que lui inspirait la vue de ce borné de général.

- J'étais venu vous demander audience. Demander audience au général qui a si fièrement défendu les elfes en ce royaume. Demander audience au fidèle soldat impérialiste qui a toujours soutenu la famille Impériale. Il y a des choses qu'un... ancien banni... aussi indigne soit-il aux yeux de nobles elfes, il ne put alors taire l'amertume qui teinta sa voix grave, pourrait partager pour aider à défendre ce qui a été et sera toujours leur peuple.

Il espérait ainsi que ces derniers mots, cette fois dénués de reproches ou de sous-entendus fielleux, parviendraient à faire pencher la balance pour qu'il soit au moins écouté. Un peu. Un tout petit peu. Pour qu'il ne soit pas lapidé par la force légendaire du guerrier qui lui faisait face du moins...




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeDim 28 Sep 2014 - 14:53

En colère, lui ? Certainement pas, quelles raisons aurait-il de l'être ? Comment un père pourrait-il s'emporter en apprenant que son fils, puni et consigné à résidence, s'était soustrait à la surveillance de ses gardiens et avait été retrouvé en compagnie de nul autre qu'un elfe jadis reconnu coupable d'infanticide ? Inenvisageable assurément, et de fait, Artaher n'était pas en colère. Non, il n'était pas en colère, il avait plus que dépassé ce stade : son sang bouillonnait littéralement de rage et le moindre de ses regards eut suffit à déstabiliser même le plus assuré de ses guerriers. Il en était au point que seule son impatience parvenait encore à se hisser à la hauteur de son courroux, comme pouvaient en témoigner ses gestes nerveux et saccadés. Sa haute carcasse faisait les cent pas dans le salon, tel un lion... enfin un ours en cage, jetant à intervalles réguliers de vifs coups d'oeil par la fenêtre qui donnait sur l'extérieur. Lorsqu'il les vit finalement surgir sur le sentier qui menait à la demeure familiale, il se précipita sur la porte d'entrée qu'il ouvrit avec une violence telle que les gonds firent entendre une plainte gémissante.

Artaher n'accorda pas même un regard à l'attention du sergent qui menait cette petite procession, trop concentré qu'il était sur son indiscipliné de fils. On pouvait douter que le sermon d'usage eut un quelconque impact réel sur l'adolescent elfique, mais il eut au moins le mérite de permettre au général d'évacuer un peu de la colère dont il transpirait abondamment. Un peu seulement, car il aurait été dommage de ne pas réserver le plat de résistance à celui qui se gardait encore bien d'intervenir pour l'instant. Lorsqu'il estima en avoir terminé avec l'enfant, Artaher le congédia et tourna son attention sur un balafré qui, s'il possédait encore la moindre once d'intelligence, s'enterrerait sur place plutôt que de ne serait-ce qu'oser porter le regard sur lui. Mais allez donc parler d'intelligence à propos d'un fou, on vous rira au nez. Car oui, celui qui se tenait présentement devant lui était fou, c'était la seule explication possible à son comportement.
Lentement, les doigts du colosse se refermèrent sur des poings qui n'avaient alors plus rien à envier aux plus solides massues tandis que ses yeux se faisaient deux lames aussi acérées que l'étaient ses épées. La colère laissa un instant la place à l'hésitation dans ce regard aux reflets d'acier, devait-il lui arracher la langue avant ou après lui avoir brisé les genoux, à ce freluquet ? A moins qu'il ne commence par lui éclater consciencieusement chaque organe, les hémorragies internes avait cela de pratique qu'en plus d'être particulièrement douloureuses, elles ne salissaient pas ou en tout cas pas tout de suite.

Le visage granitique d'Artaher demeura fermement braqué sur l'impudent, intrigué par cet élan clairement suicidaire qu'avait pris son indésirable visiteur et curieux de voir jusqu'à quel point l'autre serait prêt à s'enfoncer. Il n'accorda pas la moindre once de son attention à la main levée et conserva au contraire son regard dans celui du balafré. Qu'il parle, qu'il parle donc tant qu'il était encore capable d'émettre des sons intelligibles car rien ne permettait alors de garantir que cette possibilité lui appartiendrait encore l'instant suivant. Et il parla, avec cette fierté typiquement déplacée qui le caractérisait. Il ne souhaitait pas nuire au général ou à sa famille ? Délicate attention de sa part, fallait-il bien l'admettre. Et il s'offrait même le luxe de lui passer de la pommade, louable effort de sa part quand on connaissait un peu le caractère du concerné, espérait-il ainsi amoindrir ses souffrances à venir ? Probablement pas, même la folie connaissait ses limites, mais cette histoire d'audience n'en interpellait pas moins l'attention d'Artaher, il devait bien le reconnaître, et le léger haussement de sourcil qu'il laissa échapper trahit cette curiosité.

Dans un premier temps, le général ne répondit rien et, d'un signe de main des plus explicites, se contenta de renvoyer les soldats qui avaient escorté son fils et l'infanticide jusque ici. Ce geste n'avait strictement rien à voir avec une quelconque marque de confiance - comment aurait-il pu l'accorder à un tueur d'enfant ? - mais plus que des gardes, c'étaient d'éventuels témoins de ce qui suivrait dont Artaher venait de se débarrasser. Lorsqu'enfin ils furent laissés seuls, il consentit à prendre la parole. Sa voix s'enroba immédiatement de cette intonation typiquement martiale qu'affectionnaient les militaires, ce timbre sec qui n'encourageait pas vraiment la discussion ou la négociation :

« Vous m'intriguez, Serillëiel. Vous ne pouvez pas ignorer ce à quoi vous vous exposez en vous présentant de la sorte devant moi, en compagnie de nul autre que mon propre fils. Vos antécédents sont plus qu'il n'en faut pour justifier que je vous exécute sur le champs et personne au sein de ce Royaume ne m'en ferait le reproche. Pourtant, vous êtes là, outrageusement orgueilleux, tandis que vous me demandez audience, et j'ignore encore si c'est le courage ou l'inconscience qui porte votre démarche. Mais parce qu'il est de bon aloi d'accorder une dernière volonté au condamné, je vais vous écouter. »

Ici et maintenant, sur le porche de sa demeure et non sous son toit, comme la plus élémentaire courtoisie l'eut voulu. Il ne saurait être question de politesses avec un banni, le général éprouvait autrement plus de respect pour ses détritus que pour celui qui se trouvait devant lui.

« Mais avant cela, je vais clarifier certaines choses. Un banni le reste à jamais, et ce qu'importent les divagations de l'abjecte immondice qui s'est faite désigner empereur par le truchement de la plus odieuse malversation. Vous êtes ici un étranger, pire encore vous êtes ici un indésirable. Ce peuple n'est plus le vôtre, il ne le sera jamais plu, alors osez répéter le contraire devant moi et je m'assurerais que vous ne soyez plus en mesure de proférer pareille ineptie, pareille insulte à l'égard des Elfes. Vous n'êtes rien, Serillëiel, vous êtes même moins que rien, et le seul fait que je daigne vous adresser la parole devrait être un honneur à vos yeux. »

Il y avait différentes façons de frapper un homme, et si les coups n'avaient plus à faire leurs preuves dans ce domaine, ils n'étaient pas nécessairement la plus violente des façons précédemment mentionnées. Et Artaher était plus que décidé à ne rien épargner à son visiteur :

« Baisse les yeux, banni. Dégonfle cette insultante Fierté Balafrée et accepte la honte de l'Infanticide que tu es, alors seulement je pourrais t'écouter sans souiller le nom de ma famille. »
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Left_bar_bleue5/10Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeVen 3 Oct 2014 - 23:24

A voir les poings serrés du général, sa machoire crispée, ses traits tirés tentant de maintenir la lave incandescente de la colère sous un masque de fausse patience, Eliowir devinait qu'il avait intérêt à réussir à éveiller sa curiosité et son intérêt rapidement s'il ne voulait pas finir en bouillie pour soldats dans les minutes, secondes même, à venir. C'est donc avec un certain soulagement qu'il vit les épais sourcils du militaire se hausser en un signe, le seul, l'unique, que le vieux conseiller avait fait mouche. De peu, sans doute, mais il avait réussi à titiller cette infime partie du général appelée curiosité, d'intérêt général cela allait sans dire, pour échapper à d'atroces souffrances. Car c'était là les mille et unes promesses, toutes plus réjouissantes les unes que les autres, qu'il lisait par ailleurs dans le regard d'acier poli que dédaignait lui accorder sa sérénissime excellence le Général des Elfes à lui ô indigne paria et mécréant d'Infanticide.

Le vieil elfe ne fut toutefois guère rassuré que les gardes soient renvoyés. Dans un certain sens, cela l'arrangeait, lui qui préférait que la discussion à venir reste discrète, à défaut d'être secrète. Mais cela signifiait aussi qu'aucun faux pas de sa part n'était permis. Quand on savait que sa déraison ces derniers temps était incapable de suivre les sentiers battus et que les faux pas étaient devenus sa spécialité... Il y avait là de quoi se sentir clairement inquiet.

L'exécuter sur le champs ? Ni plus ni moins ? Voilà donc ce qu'était devenu la justice des elfes ? Les généraux n'avaient donc plus besoin de l'avis du Conseil pour faire régner justice et intègres sentences et se permettaient maintenant de faire eux-mêmes jugement ? Hum... Voilà qui était là encore des plus intéressants. Et des plus inquiétants également. Si le Conseil perdait ainsi son pouvoir... Où allait donc le peuple des elfes si chacun se permettait de rendre sa justice, comme il l'entendait, sans autre avis ni conseil que celui de sa conscience et de sa soif de vengeance, de haine et de revanche ?

Courage ou inconscience disait-il ? Hum, effectivement... C'était là souvent deux mots qu'on lui avait offerts pour désigner son attitude. Et souvent même certains s'accordaient à dire que les deux s'entre-mêlaient en un mélange des plus explosifs. Il espérait toutefois que l'explosion daignerait encore attendre avant de se jouer. Il n'aimait pas les déflagrations, encore moins quand il était en première ligne de mire d'un tel funeste sort.

« Mais parce qu'il est de bon aloi d'accorder une dernière volonté au condamné, je vais vous écouter.»

"Que de bonté", fut-il tenté de rétorquer. Avant qu'un zeste de bon sens ne fasse taire sa langue vipérine, un peu trop venimeuse sans doute pour être honnête, du point de vue de cet adepte du tranchant.

Et aucun geste pour le laisser passer, Allaient-ils discuter ainsi, là, sur le pallier ? Apparemment oui. Vexé, outré d'une telle attitude, le lion se redressa fièrement dans une attitude plus provocante encore, des plus hautaines... et des plus méprisantes. Un fin rictus se dessinant sur ses lèvres montrant alors pleinement ce qu'il pensait de ses manières déplacées, de cette perte protocolaire. Paria ou pas, quand on accordait l'écoute à l'autre, on la lui accordait pleinement, dignement, avec toute la politesse et la finesse de ce digne peuple elfique.

Mais dignité et finesse devaient être deux mots inconnus du vocabulaire de ce militaire qui ne voyait pas plus loin que le bout de son épée. Courte épée, cela allait-en dire.

Eliowir essuya donc les clarifications du Général sans broncher, sans se départir pour autant de son air digne. Noble lion qu'il était, il releva le menton. Plus encore quand on lui ordonna de baisser les yeux. Banni ou pas, paria ou pas, possible mort ou pas, il ne baisserait jamais les yeux quand bien même on les lui arracherait. Certes, les mots frappèrent en plein coeur, les flèches ainsi décochées ne manquant guère leur cible, mais celle-ci ne vacilla pas pour autant. Il en aurait fallu plus encore, l'espérait-il du moins, pour la décrocher de son poteau auquel il s'accrochait désespérément, malgré les plaies qui suintaient de toute leur amertume, de toute leur âpre douleur. Un poteau nommé fierté. Un poteau nommé arrogance peut-être. Mais un poteau nommé survie.

- Il est vrai un banni l'est à vie. Si ce n'est de loi, du moins dans les faits, les esprits et les coeurs. Je l'ai bien compris, cher Général, parvint-il enfin à articuler, d'une voix étonnamment claire même si profondément grave. Je ne suis pas là pour polémiquer sur ce point, sur les décisions d'un empereur, ni même sur l'Empereur lui-même et sur sa légitimité. Je suis là... Pour mon peuple. Contrairement à ce que vous pourrez croire, je reste un elfe. Banni, honni, maudit et tout ce que vous voudrez, mais je suis un elfe, et pendant mes cent trente années d'errance je n'ai eu de cesse, comme toute ma misérable vie durant, de me battre pour mon peuple. Me battre, oui, Général, me battre, en attestent ces cicatrices.

Et sous le coup de la passion montante, s'exhumant de toutes ces années de silence et de souffrance, son ton montait légèrement d'un cran.

- Je me suis battu contre les vampires, j'ai combattu nos ennemis, défendus nos frontières, à ma manière, et notre honneur, quand les elfes se sont engagés aux côtés des Hommes lors de certaines guerres. Je me suis battu... contrairement à d'autres.

Le Général pouvait-il se targuer de même ? En un sens peut-être... mais pas totalement. Pas véritablement à la même ampleur que le paria qui lui faisait face.

- Je me suis battu, corps et âme. En digne elfe, pour les elfes et comme un elfe. Rejetez moi si vous le désirez, que m'importe ! Crachez moi votre haine au visage, offrez donc moi vos poings et votre épée, si vous le voulez. Coupez moi les oreilles, ôtez-moi la langue, ou crevez-moi les yeux, si cela vous fait plaisir, mais jamais, vous m'entendez, jamais je ne baisserai les yeux devant vous ou devant quiconque autre que l'Empereur. Jamais vous ne parviendrez à pourfendre ma Fierté Balafrée comme on la nomme dans certaines contrées. Car personne n'a jamais pu la pourfendre.

Pas en apparence du moins. Mais il tairait ce détail là.

Essoufflé, il se tut un court instant. Avant de rapidement reprendre, préférant revenir à l'assaut avant que l'autre ne mette à exécution ses viles promesses.

- Mais je ne suis pas venu ici ni pour vous insulter ni pour vous menacer d'une quelconque façon. Si je suis venu, c'est parce que je veux, à ma manière, continuer à servir les elfes. Mon peuple, ne vous en déplaise.

Et d'un geste vif, qu'il espéra ne pas être pris pour une menace, il sortit un parchemin de sous sa tunique. un parchemin scellé... qui contenait certaines informations sur certains ennemis néantiques. Des informations que les elfes n'avaient jamais encore dû pouvoir consulter ni même connaître, assurément. Des informations que seules l'expérience avait pu accumuler. Des informations que les Hommes voire les vampires avaient, eux qui avaient combattu les alayiens, mais qui manquaient, en grande partie du moins, aux elfes... Du moins le pensait-il. Des informations qu'il apportait alors, précieuses, vitales. Des informations qui seraient, l'espérait-il, son sésame.

Un parchemin qu'il tendit au Général, d'un air fier. Un fin rictus ourlant ses lèvres tel un sourire de conquérant. Peut-être était-ce alors vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué... certainement même connaissant le cher Général. Mais c'était plus fort que Serillëiel.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeJeu 9 Oct 2014 - 21:21

La Fierté Balafrée, voila bien un surnom dont le général elfique pouvait en ce moment saisir jusqu'à la plus infime nuance. De mémoire de Terendul, on avait en effet jamais vu créature plus impertinente que celle qui avait eu l'audace de se présenter sur le seuil de la demeure familiale aujourd'hui. Cela s'était rendu coupable du plus impardonnable crime qui put jamais être commis, cela s'était vu jugé et condamné par ses pairs au plus déshonorant châtiment que prévoyaient leurs lois, la mort elle-même lui avait été refusée car considérée une peine trop douce encore. Et pourtant, en dépit de sa disgrâce, le banni refusait non seulement de ravaler son orgueil mal placé, mais plus grave encore, il se permettait de défier un elfe respectable. Certes, pas celui qu'on eut volontiers cité en exemple de ce que pouvait présenter le peuple elfique, mais jusqu'à preuve du contraire, lui ne s'était pas abaissé à souiller son nom du sang d'un enfant, comme avait pu le faire celui qui se tenait précisément devant lui.

Toutefois, Artaher réfréna sa première pulsion et consentit à épargner les mâchoires de son présomptueux quelques instants encore, ne serait-ce que parce qu'il n'avait justement pas l'habitude qu'on se permette de le toiser de la sorte. Peu d'elfes en effet auraient eu le cran et la sottise de réagir comme l'avait fait le balafré, mais s'il était évident désormais que son geste devait être lié à un profond désir d'automutilation, le général lui même devait lui reconnaître un certain panache. Il n'oserait pas avancer le mot respect, mais l'autre avait des tripes et cela méritait d'être souligné. Enfin, il y avait également cette pincée de curiosité qui lui agitait l'esprit : il était non seulement curieux de savoir jusqu'où le banni était prêt à s'avancer dans cette suffisance insolente, mais curieux également d'apprendre la raison qui avait pu le pousser à braver la colère d'un général réputé pour son tempérament enflammé. Ainsi, les poings impatients du colosse se retrouvèrent contraints d'attendre encore pour faire pleuvoir les coups et Artaher concentra son attention sur le flot de paroles qui s'échappait des lèvres du criminel. Il ne perdit pas un mot du discours qui lui fut tenu et en perçut chaque nuance, comme l'attestait assez clairement son regard aux reflets assassins. Sa main s'était d'ailleurs déjà levée pour refermer ses doigts sur la garde de son épée : personne n'avait jamais pu pourfendre la Fierté Balafrée ? Voilà une invitation à laquelle il se ferait un plaisir de répondre.

L'acier ne quitta pourtant pas immédiatement son fourreau, et Artaher interrompit son geste devant l'un des rares boucliers qui put jamais se prétendre efficace face à lui : un parchemin. Etait-ce d'avoir épousé une archiviste et gardienne des savoirs qui lui dictait sa retenue ? Peut-être bien, certainement en vérité, mais il n'en demeurait pas moins qu'il réprouvait à détruire un écrit dont il ignorait la nature exacte, quel qu'il fut. Réprimant un grognement, il s'empara du manuscrit qui lui était présenté à l'aide de sa main libre et consentit à faire l'effort de le parcourir du regard tandis qu'il commentait avec un mépris évident :

« Votre seule présence est déjà une insulte en elle-même. »

Certes, ce n'était là rien de comparable à un direct dans les côtes, mais le général n'épargnerait pas pour autant cette si résolue Fierté Balafrée. Dans un premier temps, sa lecture fut rapide, expéditive même, mais le rythme de son regard défilant sur le papier ralentit progressivement tandis qu'il se faisait de plus en plus attentif à ce qu'il découvrait couché sur le parchemin. Certains passages lui rappelaient les rapports des éclaireurs et autres agents de renseignement qui travaillaient à fournir autant d'informations qu'il leur était possible d'en accumuler sur les ennemis du royaume, à cette différence près que l'écrit qu'il tenait entre les doigts se révélait rapidement autrement plus complet que tout ce qu'il avait pu lire jusqu'à présent. Il découvrait des détails, parfois anodins en apparence mais dont son flair de stratège devinait déjà l'usage qu'il pourrait en faire. De proprement injurieux, son regard se fit inquisiteur tandis qu'il interrogeait abruptement :

« A quoi essayez vous donc d'en venir, Serillëiel ? Je vous accorde que ces renseignements ont une grande valeur, mais vous ne caressiez tout de même pas l'espoir qu'ils suffiraient à gagner votre absolution... »

Ce n'était pas même une question, seulement une affirmation qui ne laissait guère planer le moindre doute quant à la conviction qui était celle de celui qui l'avait posée avec sévérité.

« Vous voulez vous battre et servir les elfes ? Alors quittez cette terre et reprenez votre vie d'exil jusqu'à ce qu'une lame alayienne vienne l'achever, c'est la seule chose que vous puissiez encore accomplir. »

D'un geste sec, il désigna les parchemins que lui avait remis le banni elfique avant de préciser :

« En guise de récompense pour ces renseignements, je vais oublier jusqu'à vous avoir vu et consentir à vous laisser repartir sur vos deux jambes, mais c'est là tout ce que vous pouvez en espérer alors je vous conseille d'en profiter avant que je ne change d'avis. Hors de ma vue, banni ! »

Tel fut son salut et déjà, il ne lui accordait plus le moindre regard. Sa large carrure se détourna de son indésirable visiteur tandis qu'il venait poser la main sur la poignée de la porte d'entrée, dans l'intention évidente de conclure là la discussion pour s'en retourner vers un jeune elfe qu'il devinait impatient de s'expliquer au sujet d'une petite escapade. Ou pas.
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Left_bar_bleue5/10Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeDim 19 Oct 2014 - 0:36

Oh ca oui il l'avait bien compris. Sa présence, son existence même, était une insulte. Pas seulement aux yeux des si nobles Terendul, qui, dans leur entêtement, n'étaient que les fiers représentants des elfes dans toute leur beauté. Et tout leur aveuglement aussi. Mais il était une insulte également aux yeux de son peuple, aux yeux de ceux qu'il appelait encore son peuple mais qui tous, ou presque, l'avaient renié, lui, l'Infanticide, le vil et méprisable infanticide, le vieux Serillëiel, si hautain, si méprisant, qui s'était vu banni pour avoir tué son fils et sa femme. Oui, disait-on dans son dos, après tout, il n'avait que mérité son châtiment, et son arrogance détestable s'était enfin vue flagellée, quand il s'était fait déposséder de tout, titre, richesses, possessions, honneur... patrie même. Famille. Tout. Même de lui-même en quelque sorte. Oui, il n'avait que mérité son châtiment, et souvent lui-même avait pareille pensée. Enfin la vile fierté, l'arrogance outrée, du vieux Serillëiel étaient mortes et oubliées, susurraient-ils tous quand il l'apercevait.

Mais ils avaient tord sur un point. Flagellées ou non, dépossédées ou non, sa fierté et son arrogance auraient beau se voir écartelées sur les piloris assassins de ses bourreaux, elles ne baisseraient pas la tête pour autant et ne capituleraient pas devant tous ses détracteurs et ses ennemis. Au contraire, plus on les fouetteraient, plus elles sembleraient à l'agonie, et plus elles se relèveraient ensuite, plus fortes et plus véhémentes que jamais. Il lui avait fallu cent trente années d'errance et de petite-mort pour comprendre que ses plus fidèles compagnes, après les remords et la culpabilité, seraient ces deux soeurs jumelles.

Il se tut toutefois quand l'autre concéda à prendre son parchemin et le lut. Et ne put éteindre cet étrange sentiment de soulagement à lire un certain intérêt sur le visage de ce Général, qui avait toujours si mal caché ses émotions. Du moins pour qui avait été élevé dans l'art et la manière de décrypter les signaux corporels, tels tout bons politiciens.

Il se tut également quand l'autre en eut fini et déversa sur lui tout son fiel. Eliowir préféra laisser Terendul proférer toute sa hargne et sa haine, donner toutes ses armes, pour enfin lui livrer les siennes. Il n'avait pas été éduqué dans les arts de la guerre et de la stratégie militaire comme le général, mais il avait appris quelques enseignements de ses expériences sur les champs de combat. Dont celui d'apprendre à évaluer les forces et faiblesses de son adversaire avant de passer réellement à l'attaque. Du moins quand il n'était pas en position de force. Son art de la magie et de la lance lui permettaient d'ailleurs assez facilement de mettre en application cette tactique, de tenir l'autre éloigné, le temps de l'étudier. Mais, s'il tentait en cet instant d'appliquer ces nouveaux dogmes, il devait avouer que ce combat-là était tout de même plus délicat. Tout autre. Il n'avait ni lance ni magie comme armes, seulement ses mots. Et il doutait que ceux-ci parviennent à convaincre l'esprit borné du Général.

Il en était là de ses réflexions, essuyant les insultes qui étrangement glissaient sur lui sans même écorner son âme déjà bien ensanglantée, quand il vit l'un de ses rares espoirs lui tourner le dos. Et déjà mettre fin à leur courte discussion. Non, non, et non ! Ca ne pouvait se terminer ainsi. Il devait... oui, il devait... le tout pour le tout. Le retenir, attirer son attention, lui faire comprendre...

Et rapidement il lança un sort pour ralentir les mouvements du général, tout en le rejoignant à vifs pas, bloquant la porte d'un bras, appelant toute la force de son lion pour faire face au féroce ours qu'il contraignait encore en cet instant. Il savait avoir peu de temps, très peu de temps, avant que le sort ne se dissipe et que l'autre reprenne ses capacités. Et ne réplique à sa façon, à savoir fort abruptement.

- Mon absolution ne tient pas à vous. Ni à personne en vérité. Elle ne tient qu'à moi, comme la lance qui m'a été donnée de trouver me l'a fait comprendre. Seuls les Esprits sauront me guider vers elle s'ils m'en jugent dignes. Non, je ne suis nullement venu chercher absolution auprès de vous, je sais que vous ne me l'accorderiez jamais, quand bien même vous en auriez eu le pouvoir.

Contrairement à Gala. Chère Galadrielle...

- Vous voulez me voir quitter notre si beau royaume des elfes ? Vous souhaitez me voir m'éloigner de vous, des vôtres, et de notre peuple ? Et bien soyez rassuré, c'est exactement ce que je suis venu vous demander en un sens. Mais pour se faire, je dois rencontrer notre prince. Et non, je ne parle pas de notre Empereur actuel, ce cher Eliwyr Meraennon, que j'ai déjà rencontré. Non, je parle de notre Prince. De celui qui aurait dû prendre le diadème impérial de sa tante. Oui, je parle de notre Prince Aegnor.

Sa voix n'était presque que murmure, chuchotement agité, qui se pressait de faire voler les mots avant que d'autres maux ne volent... Déjà il le sentait, le sort s'affaiblissait. Il lui restait peu de temps encore, bien peu de mots, et pourtant tant à dire...

- Une copie de ce parchemin lui est également destiné, comme j'en ai déjà donné une copie au présent Empereur.

Qu'il avait du mal à parler d'Eliwyr comme de son propre empereur... Il lui devait pourtant la levée de son bannissement en un sens, même si sous la demande de Galadrielle. Mais il devait avouer avoir grand mal à accepter le choix de sa vieille amie. Quand bien même il respectait ce souhait, oui, il avait bien du mal à l'accepter pleinement. Pour lui, vieil impérialiste dans l'âme, seul un Evanealle était digne d'être nommé Empereur.

- Mais ce parchemin n'est qu'une pâle représentation de tout ce que j'ai à révéler à notre Prince. Je souhaite ardemment le rencontrer, lui donner tout ce que j'ai à donner. Et ensuite, seulement ensuite, je partirai, si les Esprits le veulent bien avec son accord. Tentez de m'obtenir cette entrevue. Quelles qu'en soient les conditions, prenez même toutes les mesures de protection que vous jugerez nécessaires. Attachez-moi donc s'il le faut à un pilori, et bâillonnez donc ma magie, si telles sont là les seules possibilités de parler au Prince.

Le sort tombait en lambeaux. Encore un instant, et le général redeviendrait maître de lui. Et de sa folie.

- Mais refuser moi cette demande, et je resterai. Je vous hanterai, vous et vos soldats, jusqu'à ce qu'enfin ma requête, simple requête, soit exaucée. Je vous en fais la promesse. Et vous me connaissez suffisamment pour savoir que je tiens toujours mes promesses.

A peine finissait-il ses mots, que le sort rendit l'âme et que le général reprit pleinement possession de son corps. Eliowir n'eut pas le temps de reculer alors.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeSam 25 Oct 2014 - 18:15

Il avait manqué de prudence, et cette erreur flagrante lui fut jetée au visage à l'instant même où la magie du banni venait enserrer les muscles d'acier du colosse pour en entraver les faits et gestes. Il ne s'était pas méfié, n'avait pas vu le danger là où il se trouvait, n'avait pas même imaginé que le balafré serait assez stupide que pour tenter pareille félonie. Comment osait-il encore faire usage de sa magie sur un représentant du peuple elfique, lui dont les sorts avaient déjà coûté des vies ? Son insolence ne connaissait-elle donc aucune limite ? Il fallait le croire, mais cette fois le banni avait posé le geste de trop et parole de Terendul, le misérable ne s'en sortirait pas indemne, à supposer bien entendu qu'il put s'en sortir tout court. Instinctivement, le général avait contracté chacune de ses fibres musculaires pour engager la lutte qui l'opposait au sort d'immobilisation tandis que son regard brûlant d'une rage difficilement contenue cherchait les contours de la silhouette de son adversaire. Artaher avait consenti à se montrer clément, il avait offert au paria de passer l'éponge sur ses affronts en reconnaissance des informations qu'il était venu lui remettre, et voila comment il était remercié. Et Serillëiel venait maintenant lui prétendre qu'il ne gagnerait pas son absolution auprès de lui ? Mais au contraire, certainement qu'il allait lui offrir, pas plus tard qu'à la seconde où il regagnerait la pleine possession de ses moyens d'ailleurs. Le banni comptait sur les Esprits pour trouver la paix de son coeur et de son âme ? Très bien, Artaher lui offrirait donc un aller simple pour les bras de celui de la Mort.

Toutefois, en attendant que le vieux mage ne fut plus en mesure de maintenir le sort d'entrave, Artaher ne manqua pas saisir le souhait de ce dernier au travers de la myriade d'insultes en tout genre qui lui brûlaient les lèvres et des sanglantes images qu'il avait du futur qu'il réservait à son agresseur. Il voulait rencontrer Aegnor pour lui remettre une copie du parchemin qu'il avait présenté au général, mais dans quel but ? Pour lui donner d'autres informations et quitter le royaume ? A quoi bon ? L'autre venait de lui avouer avoir déjà rencontré Meraennon qui, s'il n'avait d'empereur que le titre, n'en demeurait pas moins le souverain officiel du royaume pour l'instant, alors que venait faire le prince héritier dans les projets du banni ? Non, tout cela n'avait décidément pas beaucoup de sens au regard du colosse, mais de toute évidence, cela en avait pour le concerné. Ce devait même lui être particulièrement précieux si telle était la raison qui l'incitait à défier la colère du fougueux général comme il le faisait en ce moment.

A supposer qu'il fut seulement capable de décrisper les mâchoires, Artaher aurait pu rire de la promesse qui venait de lui être faite. Charmante attention que celle-là, vraiment, mais si l'Infanticide était effectivement connu pour tenir les engagements qu'il prenait, tel était également le cas de celui qu'il contraignait de plus en plus difficilement. Et ce dernier s'était promis de faire amèrement regretter sa démarche à son impudent autant qu'imprudent visiteur, ce qu'il ne manqua d'ailleurs pas faire sitôt qu'il sentit le sort céder. L'instinct du combattant prit brièvement le pas sur toute forme de réflexion consciente : il n'y avait désormais plus de banni, plus de requête, plus de prince, plus rien d'autre qu'un ennemi tout proche dont il devait écraser jusqu'à la plus infime trace de volonté combattante. Son présent adversaire était un mage et pas des moindres, il convenait donc de réduire autant que possible ses possibilités de recours à la magie et pour ce faire, la première cible du général semblait toute indiquée. En s'approchant comme il l'avait fait, Serillëiel s'était idéalement placé pour un assaut au corps-à-corps et il ne fallut guère plus d'une fraction de seconde au colosse elfique pour venir refermer les mains sur celles du mage balafré. Il n'eut pas le moindre mot, pas le moindre égard pour les doigts qu'il venait broyer dans l'étau des siens. Sa force décuplée par son totem capricieux brisa les phalanges comme s'il s'était agi de brindilles, son oreille se délectant des craquements sinistres qui vinrent saluer l'agonie des os délicats. Désormais, l'elfe banni ne pourrait plus user des principaux gestes clés qui offraient aux mages d'indéniables facilités pour manipuler la trame dans laquelle ils puisaient leurs pouvoirs, mais c'eut été bien mal connaître Artaher que de croire qu'il se serait arrêté à cela. Outre leurs mains, les mages elfiques appréciaient user de leurs voix pour lancer des sorts, possibilité à laquelle vint parer le guerrier d'un solide coup du revers de la main en plein centre du torse, point névralgique qui lui assurait de couper le souffle de son adversaire pour les prochaines secondes.

Maintenant qu'il en avait terminé d'un point de vue strictement défensif, le colosse aborda la phase offensive de son assaut, refermant les doigts sur la tunique de sa victime pour affirmer sa prise tandis que sa main libre venait écraser son poing sous le menton du balafré. Enfin, il compléta le mouvement en déséquilibrant le pantin sur lequel se déchargeaient ses foudres avec un vicieux coup de pied porté au niveau du genou, puis dégaina finalement ses deux épées double-lames qu'il assembla en une large épée à deux mains. L'acier étincelant s'éleva brièvement avant que le général ne vint en abattre l'imposante pointe... à quelques centimètres seulement du visage balafré. L'arme s'était enfoncée dans le sol d'une coudée entière et demeura ainsi tandis que le général venait écraser du pied le torse de la Fierté Allongée.

« Et vous devriez me connaître suffisamment pour savoir que je pourrais vous tuer pour moins que ça, Serillëiel ! »

Le sang lui battait aux tempes et sa respiration se faisait saccadée tandis qu'il cherchait encore la raison pour laquelle il n'avait pas planté son épée un peu plus à gauche de l'endroit qu'elle occupait alors.

« J'ai prêté serment devant la famille impériale, j'ai juré que mon épée et mon sang serviraient les intérêts du peuple elfique et les lois qui le régissent. Ce peuple que vous avez privé de vies précieuses, ces lois que vous avez transgressées et en vertu desquelles nous vous avons banni de ce royaume, en juste châtiment de votre crime. »

Ces mêmes lois qui protégeaient aujourd'hui celui qui les avait bafouées, car n'en déplaise à la colère du général, celui qu'il maintenait encore sous sa botte avait été réhabilité dans une certaine mesure par une décision qui certes n'aurait jamais dû être prise, mais qu'il ne pouvait pour autant se permettre d'ignorer. Il était un banni, oui, et il le resterait toujours aux yeux d'une majorité des elfes, mais pour le plus grand malheur du général, il demeurait un elfe et à ce titre, possédait le droit de demander audience à un membre de la famille impériale.

« Je transmettrais votre requête au prince parce qu'au contraire de vous, je respecte les lois de mon peuple. Mais comptez sur moi pour insister auprès de lui afin qu'il refuse de vous recevoir, misérable créature. »

Il accentua un peu plus la pression de sa botte sur le poitrail du banni pour préciser :

« Une dernière chose, avant que je ne vous relâche : enfoncez vous donc bien dans le crâne que je ne cède aujourd'hui qu'aux lois que j'ai promis de défendre. Vos menaces, elles, ne m'impressionnent pas, je dirais même qu'elles sont autant de raisons pour moi de regretter mon serment. Et puisque nous en sommes aux promesses, en voici une que je vous fais : avisez vous donc encore de déranger mon épouse, essayez seulement de poser le regard sur l'un de mes enfants, et je jure sur le sang du Dracos qu'aucune loi ne pourra plus m'empêcher d'éclater ce qui vous sert de cervelle comme s'il s'était agi d'un fruit trop mûr. »

Le pied du général libéra finalement son interlocuteur tandis que l'épée dont la lame luisait encore toute proche du visage du concerné était dégagée du sol sans effort apparent. Cette fois cependant, Artaher ne détourna pas son attention : il avait eu assez d'une erreur pour aujourd'hui et ne se risquerait plus à tourner le dos au balafré comme il avait pu le faire auparavant.



HRP : bon, c'est très "fermé" mais je vois difficilement comment faire réagir Artaher autrement ^^"
J'espère que cela te conviendra tout de même, n'hésite pas à me mp (sur Kyky) si un point te pose un quelconque problème.
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Left_bar_bleue5/10Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitimeDim 2 Nov 2014 - 14:47

A peine le sort venait-il de se dissiper, qu'un étau lui broya les doigts. Littéralement. Le Général ne volait décidément pas sa réputation : en fin stratège qu'il était, il avait aussitôt contre-attaqué, et avait de suite visé les armes clés de son adversaires. A savoir, ses mains, tel le puissant mage qu'il était. Certes, il pouvait user de sort ne nécessitant aucun geste clé et ne faisant usage que de la voix, voire il était capable, digne Grand Maitre Mage qu'il était, de lancer certains sorts, un grand nombre même, sans gestes clés ou sans même chanter... mais cela nécessitait toutefois une grande concentration et un effort plus soutenu. Or, la douleur qui lui vrillait en cet instant les mains, et qui semblait vouloir remonter tout le long de ses avant-bras tandis que ses os se brisaient un à un tels les morceaux de branches craquant sous l'assaut d'un sinistre feu de bois, annihilait pour l'heure toute concentration.

L'idée de lancer une explosion d'énergie pour repousser son assaillant lui titilla l'esprit, mais il ne parvint à canaliser sa puissance magique dans la trame oscillant autour de lui. Eut-il réussi d'ailleurs, sans doute aurait-il rapidement abandonné cette idée, réalisant qu'un tel sort, si prêt, et potentiellement si violent sans gestes clés, risquerait de blesser le Général. Or, il n'avait nulle intention de blesser son agresseur. Contrairement à ce dernier, qui déjà lui broyait la poitrine d'un savant coup bien placé.

Le vieil elfe suffoqua soudain, et manqua bel et bien de ne plus retrouver son souffle. Un court instant, il sembla voir son crépuscule suivre la même course que le soleil couchant, et sa nuit arriver aussi vite. Mais déjà des mains puissantes l'attrapaient sans ménagement par la tunique, menaçant de faire souffrir le noble tissu qui, pourtant, n'avait rien fait de mal, et un coup féroce vint lui meurtrir le menton.

Une douleur lui vrilla le genou et sans qu'il ne comprenne comment, il se retrouva à terre, sur le dos, la gorge à la merci du colosse au coeur de pierre. Au coeur d'elfe, lui souffla une étrange voix en lui...

Ou un coeur d'acier plutôt, songea-t-il, alors qu'une lame vint savamment lui gifler la joue de son souffle fétide et empoisonné de haine, avant de venir se ficher dans le sol à quelques centimètres à peine de lui. Le vieil elfe ne songea pas même à résister quand un pied vint le maintenir à terre. Il lui aurait été facile à cet instant, ayant quelque peu recouvré ses esprits et ayant enfin quelques secondes pour retrouver sa concentration, d'expulser le colosse loin de lui et de lui renvoyer coup pour coup, à sa façon à lui, à la façon d'un mage et non plus d'un féroce et violent soldat dénué de toute subtilité.

En cet instant, le peu d'estime qu'il avait pour le Général venait de voler en éclat, alors que ce dernier venait de faire étalage de toute sa violence, de toute sa bestiale brutalité, tel un ours en colère incapable de dompter son agressivité animale. Il aurait voulu, alors, montrer à cet ours mal léché ce dont un noble lion était capable. Ce dont un mage guerrier était capable. A savoir force et puissance, véhémence et virulence, tout en précision et subtilité. Il aurait pu en cet instant lui infliger douleur et souffrance, lui offrant un chant d'agonie en exact écho de celui qu'il endurait, sans qu'aucune trace physique ne soit visible, sans qu'aucune marque ne soit détectable même. Contrairement à ce que venait de lui infliger le colosse dans toute sa non délicatesse.

S'il avait l'esprit vicieux, comme nombre de ses anciens paires conseillers l'avaient d'ailleurs, il aurait pu alors aisément user de cela contre le Général. Paria ou non, il pourrait aisément faire valoir son affliction auprès d'oreilles attentives et de personnes bien pensantes qui prendraient son cas à coeur et qui prendraient l'ours en grippe. Mais, s'il y avait bien une chose qu'il n'était pas, c'était d'être vicieux. Pas de ces vices là du moins. S'il devait se venger de cette énième humiliation, il le ferait, mais à sa façon et à la loyale. Il ne serait pas dit que la fourberie serait une autre de ses tares...

Mais chaque chose en son temps. L'heure de la vengeance n'était pas venue. Pour l'heure, s'il voulait son entrevue, il se devait de garder sa rancune, son amertume et sa colère, pour lui, en lui, profondément enfouie, savamment nourrie. Pour le jour où elle pourrait enfin apparaitre dans toute la beauté et toute la majesté de sa hargne.

Il encaissa donc le flot de paroles, presque injurieux, que lui offrit en guise de dessert le Terendul, et garda le silence. Retenant en son for intérieur les sifflements de douleur qui menaçaient de franchir ses lèvres pâles savamment serrées. Si serrées, qu'elles ne formaient plus qu'un fin liseré au milieu de ses balafres. Ou peut-être gardait-il le silence car il n'était plus à même de parler ? Il n'aurait su dire, mais il sentait un vertige le saisir, alors qu'il était déjà au sol. Le Général semblait tanguer au dessus de lui, et le ciel menaçait de se consteller d'étoiles. Pourtant la nuit n'était pas encore venue... Ou était-ce sa nuit à lui qui étendait son sinistre manteau noir sur eux ?

Pâle comme la mort, le souffle soudain erratique, le vieil elfe tenta de se concentrer sur le visage du Terendul, sur ses traits acerbes et farouches, tentant de concentrer son regard sombre sur l'azur d'acier qui semblait vouloir le lapider.  

« Je transmettrais votre requête au prince parce qu'au contraire de vous, je respecte les lois de mon peuple. Mais comptez sur moi pour insister auprès de lui afin qu'il refuse de vous recevoir, misérable créature. »

Enfin ! Enfin, il avait obtenu gain de cause ! fut la seule pensée qui le happa, tandis qu'il laissa enfin sa tête rouler au sol, relâchant l'ultime effort qu'il avait maintenu jusque-là pour rester ancrer dans cette réalité. Les mots qui suivirent flottèrent sur lui, en lui, autour de lui, sans qu'il ne parvienne totalement à en saisir le sens. Qu'importe le sens, quand la réalité avait perdu tous ceux qu'elle avait.

Et alors qu'enfin l'étau sur sa poitrine se desserra, alors qu'enfin le colosse le délaissa, le voile noir d'une nuit bienvenue vint clore ses orbes sombres.

Terminé
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Mon identité
Mes compétences


Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Empty
MessageSujet: Re: Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Un lion dans la tanière de l'ours... FB [PV Artaher]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Intouchable [Artaher&Aramis]
» Vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton. (PV) [TERMINE]
» Artaher TERENDUL
» L'art de la guerre [PV Artaher]
» A l'Ouest rien de nouveau!....[Artaher] Fini

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Armanda, terre des dragons :: Rps terminés-