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L'art de la guerre [PV Artaher]

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MessageSujet: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeMer 12 Nov 2014 - 18:59

¤ Se préparer pour la guerre ¤


An II d'Obsidienne 25 Mai

La guerre était tout bonnement inévitable. Aegnor le savait, il n'était pas sot au point de penser qu'Aigue était en sécurité et le resterait jusqu'à ce que son peuple ait le temps de reprendre son souffle. Il n'était pas fou au point de penser qu'il aurait le temps de prendre le pouvoir en vidant petit à petit Eliwyr de toute légitimité. Il n'était pas aveugle comme la majorité des conseillers pour espérer faire remonter la pente à son peuple afin qu'il soit complètement d'attaque à mener une guerre. Un soupir s'échappa de l'Evanealle. Même s'il n'était pas tout cela, il aurait apprécié avoir plus de temps. Voilà qu'il commençait à raisonner comme tous ceux qu'ils détestaient. Du temps, du temps. Sa nature elfique reprenait-elle le dessus ? Sans doute, mais il ne la laisserait pas faire. Néanmoins, le temps en question aurait été apprécié. L'exil avait secoué les esprits des elfes un peu trop violemment. Le prince n'estimait pas agitation comme un mal, du moins pas totalement. C'était une tragédie, il le reconnaissait. Mais ce traumatisme permettrait de réveiller les elfes. Néanmoins, c'était un jeu dangereux. À trop tirer sur la corde, celle-ci pourrait céder. Les elfes étaient forts, mais briser le moral elfique ne saurait pas constructif. Cela serait catastrophique. Alors oui, Aegnor aurait apprécié un peu plus de temps pour ses semblables afin qu'ils puissent remettre de l'ordre dans leurs idées.

Certes, leurs esprits étaient occupés. Il y avait fort à faire et il s’attelait tout à une tâche. Néanmoins cette question pesait sur leurs esprits et ils ne pouvaient l’évacuer. Qu’allaient-ils faire après tout cela. Comment ? Mais surtout, survivraient-ils ? Eux, grande race qui s’était cloitrée dans leur forêt. Au final ils payaient une fois encore leur isolement du monde et leur désintéressement des réalités.

Les yeux de prince glissaient sur les lumières bleues qui éclairaient Aigue. Etranges pierres que celles qui s’illuminaient sous terre. Elle n’était pas désagréable, mais cette lueur ne valait en rien celle du soleil filtré par les branchages à la cime d’arbres de la forêt elfique. La forêt… Elle devait être totalement recouverte maintenant ? Le brouillard avait dû complètement l’engloutir. Celui-ci avait-il seulement stoppé sa progression ? Il devrait demander à la maitresse des chuchotements d’envoyer un de ses espions là-bas. Il fallait surveiller ce dernier. Noter la moindre progression ou régression. Arriverait-il jamais à le faire disparaitre ? Sans doute devait-il vaincre Néant, la vaincre totalement pour le faire disparaitre. Cependant, si cela arrivait, retrouveraient-ils seulement leur forêt ? Tout ce qui avait été englouti était-il indemne ? Ou au contraire n’y avait-il plus qu’une contrée stérile et vide de toute vie ?

Y penser maintenant était inutile. Il ne savait rien, il ne pouvait faire que des hypothèses. Et sur l'heure, il ne s'agissait pas du sujet le plus grave. Aigue avait été découverte, l'ennemi serait bientôt là. Dans combien de temps ? Un mois peut être moins. Il fallait se préparer un combat, entrainer les potentiels guerriers, préparer les plans de bataille, préparer le terrain et fortifier le tout.

Aegnor aussi devrait se préparer. Nul doute qu'il prendrait part au combat. De toute façon, il voulait prendre part au combat ! Or de question qu'il reste derrière tel un pleutre ou lâche. Non pas que tous ceux qui resteraient en arrière étaient des pleutres ou des lâches. Mais il voulait faire plus que simplement tenir une arme pour aider à repousser l'envahisseur. Il devait faire plus, il pouvait faire plus. Bientôt la porte cogna légèrement. Celui qui se tenait derrière la porte, Aegnor le reconnut rapidement. Non pas à aux coups fermes contre la porte, bien qu'il le puisse. Mais grâce au totem de ce dernier. Son hibou faisait toujours des siennes et il se trimballait un mal de crâne à longueur de journée, ressentant chaque totem dans cette fourmilière. C'était fatigant.

« Entrez Artaher. »


La porte s’ouvrit pour laisser entrer le colosse elfique. Le savoir dans les parages alors qu’une bataille était annoncée le rassurait. Dommage que tous les elfes ne soient pas comme lui, la bataille tournerait court si c’était le cas.

« Merci d’avoir répondu favorablement à ma demande Général. L’heure est tardive et je sais que vous préféreriez passer du temps avec votre famille. Néanmoins ce que j’ai à vous demander est important. »


Les yeux volcaniques du prince glissaient sur le visage du Terendul. Il eut une pensée pour Nomin. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas revu ce sacripant. Même si Aegnor tenait à garder sa fierté, il ressemblait presque à un gamin demandant à son père de lui apprendre à manier l’arc.

« J’aimerais que vous me donniez un cours sur l’art de la guerre. Je sais me battre, mais manier la lance et manier les soldats sont des choses bien différentes. Lors de cette bataille qui approche à grands pas, j’aimerais éviter d’envoyer des combattants droits à la mort en raison de mon incompétence… reconnaitre les possibles formations ennemies… Mais aussi garder à l’œil ce que pourraient faire les vampires. Je n’ai qu’une confiance qu’encore modérée en ces derniers. »




Dernière édition par Aegnor Evanealle le Mar 18 Nov 2014 - 21:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeMar 18 Nov 2014 - 20:19

La perspective de mener une bataille dans ces galeries ne lui plaisait pas beaucoup. En fait, elle ne lui plaisait même pas du tout, les elfes n'avaient que peu de points communs avec les taupes et n'étaient certainement pas faits pour combattre sous terre. Or, à Aigue-Royale, où que l'on posa le regard, on ne trouvait que de la roche, froide et humide, couverte par endroits de ces champignons luminescents qui faisaient office d'éclairage pour ces souterrains qui n'avaient jamais vu le moindre rayon de soleil. Non, le peuple des forêts était fait pour combattre au grand air, dans les plaines herbeuses balayées par le vent frais du matin ou mieux encore, à l'ombre des arbres de leurs majestueuses forêts, là où entouré par une nature foisonnante, leur magie et leurs talents de rôdeurs étaient les plus utiles. Sans oublier que le principal art guerrier elfique, l'archerie, n'était pas le plus adapté qui fut lorsqu'on envisageait de livrer bataille dans l'atmosphère confinée d'une grotte. Bref, si le choix lui avait été donné, Artaher aurait préféré combattre n'importe où plutôt que dans ces sinistres galeries, mais de choix justement, il n'y avait pas vraiment : sortir pour combattre à l'extérieur, c'était affronter une armée dix fois supérieure en nombre et il n'était pas nécessaire d'avoir une longue expérience des arts guerriers pour savoir qu'un tel rapport de force n'était pas le plus favorable qui fut. Décision avait été prise de combattre à l'intérieur donc, afin de limiter l'impact de l'avantage numérique adverse autant qu'il était possible de le faire. Accessoirement, si le choix de ce champs de bataille souterrain impactait négativement les performances elfiques, ce fait se trouvait contrebalancé par la faveur accordée aux vampires qui y seraient moins vulnérables à la morsure des rayons du soleil. Un mal pour un bien donc, du moins d'un point de vue de l'intérêt général, mais cet argument ferait-il le poids lorsqu'Artaher devrait s'expliquer auprès des familles qui auraient perdu un être cher pendant l'affrontement ? On pouvait en douter, et le général elfique lui-même ne se faisait pas prier pour être le premier.

Comme il en avait pris l'habitude ces derniers jours, Artaher s'était retranché dans l'un des bureaux de Fort-Espérance pour se pencher sur ses cartes et autres rapports : effectifs, décompte des armes disponibles, des vivres, comptes-rendus des éclaireurs ou encore bilans des quelques escarmouches menées quotidiennement par les troupes rebelles étaient devenus ses plus fidèles compagnons. La nuit était d'ailleurs déjà bien avancée lorsqu'un membre de la garde princière vint rappeler au général que ce dernier était attendu auprès de l'héritier Evanealle. A cette annonce, le regard clair d'Artaher glissa rapidement vers un sablier tandis que ses lèvres retenaient un juron, il était donc déjà si tard ? Ou était-ce l'Esprit du Néant qui avait décidé de leur voler quelques heures de cette journée ? Avec un soupir las, le général rangea précipitamment ses cartes et parchemins puis vérifia brièvement la rectitude de sa tenue avant d'emboîter le pas de son escorte.

Le général retrouva l'Evanealle dans la pièce qui avait été allouée à ce dernier pour lui servir de bureau. Les deux elfes se saluèrent respectueusement avant que le prince ne prenne la parole pour expliquer au gradé les raisons de cette entrevue. S'il ne fit aucun geste tangible, Artaher n'en balaya pas moins les excuses du prince : jusqu'à preuve du contraire, c'était bien le privilège du souverain que de pouvoir disposer des membres de sa cour comme il lui en convenait. Ce d'autant plus qu'il connaissait suffisamment bien celui qui se tenait devant lui pour savoir qu'il ne l'avait pas fait venir pour lui attraper un livre placé trop haut dans sa bibliothèque. Un cours sur l'art de la guerre ? C'était pour le moins inattendu de la part d'un futur empereur, mais après tout, cela dénotait une volonté manifeste de s'intéresser et comprendre, plutôt que de se contenter de suivre aveuglément ce qui était énoncé, tel un mouton suivrait son berger.

« C'est une décision qui est tout à votre honneur, majesté. »

Toutefois, les deux dernières phrases en particulier était parvenue à attirer l'attention du général plus encore que celles qui les avaient précédés. La première parce qu'elle semblait dénoter une inquiétude certes pleinement justifiée, mais qui ne reposait encore que sur une méfiance instinctive. La seconde au contraire, parce qu'elle semblait aller à contre-courant de cette même méfiance. Fidèle à lui-même et d'autant plus assuré qu'il savait qu'Aegnor appréciait sa franchise, le colosse elfique ne se fit pas prier pour pointer du doigts ses interrogations :

« Accorder une confiance même modérée aux vampires ne me semble pas un choix judicieux, altesse. Les humains semblent bien la leur avoir accordée, mais ils ont la naïveté de brebis qui auraient invité le loup sous leur toit. Or, il n'est de proie plus facile que celle qui a baissé sa garde et vous pouvez être sûr que les vampires en sont parfaitement conscients, eux. »

Artaher laissa s'écouler un bref silence avant de reprendre :

« Votre méfiance est un gage de sagesse, c'est avec plaisir que je donnerais de mon temps pour vous inculquer les notions de base de la stratégie militaire. Mais auparavant, puis-je me permettre de vous demander si vous avez des raisons particulières de craindre les agissements vampiriques ? »

Le seul fait qu'ils soient des vampires suffisait amplement à justifier que l'on put désirer garder un oeil sur les manoeuvres de leurs troupes pendant la bataille, bien sûr, mais si l'on devait ajouter à cela des craintes plus concrètes encore, mieux valait aborder le sujet avant la bataille proprement dite.
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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeMer 19 Nov 2014 - 19:58

¤ Le pourquoi de ma méfiance ¤

Quel type d'empereur voudrait être Aegnor Evanealle ? Voilà une bonne question. Un empereur qui prendrait des décisions, qu'il prendrait seul, en son nom et pour le royaume. Des décisions dont il assumerait par la suite les conséquences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Mais attention, prendre seul et son nom les décisions ne veut par dire être qu'il souhaite être un despote, loin de là même. Selon lui, le pouvoir de l'empereur ne doit pas être divisé, il doit être un et fort. Son règne reposerait sur le principe de la souveraineté et non de la suzeraineté. Il veut être l'empereur des elfes. Et non un empereur de seigneurs, non un empereur des grandes familles. Le blond ne souhaitait pas que son pouvoir repose sur celui déléguer par les familles elfiques, comme s'il disposait d'une autorisation. Non l'Evanealle ne souhaitait pas cela. Il s'agirait là d'une fracture, d'une division du pouvoir qui à tout moment pourrait être remis en cause par une famille trop puissante. Non il ne désirait pas cela ! Le pouvoir devrait être un et entier en sa personne. La souveraineté devrait être unique, indivisible. Oui il doit être le seul à pouvoir prendre les décisions du gouvernement, le seul à en assumer les conséquences. Néanmoins, Aegnor avait conscience d'une chose. Il ne savait rien. Il avait conscience de ne rien savoir. De ne rien connaitre. De n'avoir aucune compétence sur de nombreux, très nombreux domaines. Alors comment pourrait-il prendre la moindre décision ? Tout simplement parce qu'on le conseillerait, parce qu'on lui présenterait les décisions. Parce qu'on lui présenterait les meilleures décisions. Et c'est lui dans le plein exercice de sa souveraineté qui devrait choisir d'appliquer ou non celles-ci. Mais là encore se posait un problème. Puisqu'il ne savait rien, puisqu'il avait conscience de son incompétence, comment pouvait-il savoir que les décisions qu'on lui présentait étaient bonnes ou mauvaises. Comment savoir si on ne le trompait pas ?

Là prenait tout le sens de la demande qu'il formulait à Artaher. Là prenait tout le sens des multiples demandes qu'il ferait par la suite. Aegnor était déjà capable d'entrevoir les mensonges, d'entrevoir ce qu'étaient les personnes qui lui faisaient face. Néanmoins, cette simple capacité ne lui suffirait pas. Il avait besoin de connaissance, de compétence, d'éducation ! L'Evanealle devait s'éduquer pour s'approcher de la conception du souverain qu'il idéalisait. Il présentait un rouage du système, et s'il voulait changer les autres qu'il trouvait gripper, le blond devait s'assurer de ne pas lui-même gripper le système. Vaste projet que cela. Heureusement pour lui, il avait une longue durée de vie. Encore fallait-il l'utiliser à bon escient... Et encore fallait-il s'assurer que cette dernière ne finisse pas brusquement, trancher par une lame de verre noir, ou même une lame vampirique. Ou bien tout autres lames qui puissent être ! Là prenait le sens de sa demande formulée au Terendul.

« Une confiance modérée, même si vous la trouvez critiquable ce que je comprends, reste toutefois nécessaire pour un bon fonctionnement. Ma confiance ne repose que sur le désir de survivre. Les vampires savent très bien que seuls ils ne pourraient survivre aux Alayiens. Il en va de même pour les elfes ainsi que pour les rebelles de Korentin. Et c’est par cette menace de notre possible extinction que nous arrivons aujourd’hui à établir une confiance qui nous permet de travailler ensemble. Le seul est problème … Combien de temps cela durera-t-il ? Nous nous servons les uns des autres. Tout le monde en a conscience, nous ne sommes pas dupes. Bien sûr, les intentions des hommes et des elfes sont plus louables, car nous sommes animés d’un véritable désir de paix. »


Le prince soupira légèrement baissant les yeux.

« Ce n’est pas le cas pour les vampires. Où peut-être pas pour tous, néanmoins ils n’ont pas le choix. Leur chef est Lorenz Wintel. Et c’est justement à cause de ce dernier que j’ai des raisons de craindre les agissements des vampires. N’oublions pas que ce dernier veut la fin des elfes par vengeance et l’asservissement des humains pour nourrir son peuple. La seule chose qui l’empêchait de nous attaquer était notre frontière magique. Mais aujourd’hui elle n’est plus là. De plus nous sommes plus vulnérables que jamais. Il ne s’agit là que de supposition, je n’ai pas la moindre preuve, mais mon instinct me dit de ne pas lui faire confiance, de me méfier de lui. Il doit avoir une idée derrière là tête. Et jusque-là je ne me suis jamais trompé sur quelqu’un. Je demanderais bien à dame Peldacielillë de le faire surveiller. Mais il ne me semble pas non plus être le genre d’individu pouvant être surveillé par un espion. »


Se frottant les yeux, Aegnor redressa la tête pour poser son regard orangé sur le général.

« Quelque chose arrive, et je ne peux rien faire pour l’empêcher. Je peux simplement me préparer à l’encaisser. »

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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeLun 24 Nov 2014 - 12:19

S'allier avec ceux qui cherchaient à les détruire pour échapper à l'extinction commune, voila bien une nécessité qui ne manquait pas d'ironie. Pourtant, le prince Evanealle était dans le vrai, aussi difficile cette constatation pouvait-elle être à accepter : en dépit de leur bravoure, elfes et humains ne pourraient vaincre les alayiens à eux seuls, le concours des vampires n'était certes pas souhaitable, mais il n'en demeurait pas moins nécessaire. Combien de temps cela durerait-il ? Trop longtemps assurément, du moins au regard du général elfique. Après tout, il n'était pire menace que celle qui planait dans l'ombre, incertaine, dont l'on savait qu'elle frapperait, sans pour autant savoir où, quand et comment. Aegnor se méfiait de Lorenz ? Dracos merci, c'était bien la moindre des choses, le prince vampirique représentait probablement la plus grande menace qui eut jamais pesé sur leur peuple, avec les Alayiens et le Néant, bien entendu. En vérité, et peut-être bien pour la première fois de son existence, Artaher eut presque souhaité que les elfes demeurent pour cette fois de simples spectateurs, comme le conseil l'avait si souvent prôné par le passé au plus grand agacement du gradé. Qu'ils assistent passivement à la guerre que se menaient alayiens et vampires, pour surgir après l'engagement et écraser le vainqueur affaibli par les combats. Lâche et déshonorant ? Peut-être bien, fallait-il en convenir, et l'idée même d'une telle mesure lui donnait la nausée, mais lorsque l'avenir de leur peuple était concerné, Artaher pouvait faire taire sa fierté et privilégier l'efficacité brute. Malheureusement, les événements en avaient décidé autrement et à présent, les elfes se retrouvaient contraints de combattre aux côtés de leurs prédateurs, avec la menace constante de voir l'épée supposée amie plonger dans leur flanc.

« Vous connaissez le dicton qui veut que la meilleure défense soit l'attaque ? Les humains peuvent prétendre avoir passé tous les accords nécessaires, il faut nous tenir prêts à frapper les vampires avant que ceux-ci ne le fassent. Lorsque les Alayiens seront à nos portes, lorsque la bataille aura été remportée et si Dracos veut que nous y survivions, je pense qu'il faut nous préparer à retourner nos lames contre les vampires avant qu'eux-même ne le fassent. »

En espérant que les-dits vampires auraient au moins la décence d'attendre la fin des combats avant de trahir à leur tour, ce qui, et l'avenir devrait le prouver, n'était en rien garanti.

« Les vampires ne sont pas un peuple qu'il est aisé de surprendre et surveiller, ils ont l'ouïe et l'odorat de prédateurs. Ajoutons à cela que Lorenz était elfe jadis, qu'il connaît nos moeurs et nos méthodes, il n'en est que plus difficile à espionner. J'ai cependant eu l'opportunité de rencontrer la générale de ses armées, une entrevue des plus... palpitantes. »

Rien que d'y penser, le général pouvait presque sentir le goût du sang dans la bouche et la douleur des blessures fraîchement guéries, mais son tempérament guerrier ne se lassait pas de les savourer.

« Elle n'est pas du genre à se laisser impressionner ou manipuler, mais je resterais attentif aux informations qu'il me sera possible d'en tirer pendant les préparatifs de la bataille. »

Sur ces mots, la haute stature du général elfique s'inclina pour saluer le prince héritier et prendre congé, non sans rappeler le sujet initial de cette conversation, et la raison de sa présence devant lui :

« Il se fait tard, si votre Majesté le permet, je souhaiterais pouvoir me retirer, j'ai promis à mon épouse d'être présent pour le repas du soir. Pour ce qui est de votre formation à l'art de la guerre, un détachement de rôdeurs participera à une simulation d'exercice demain matin, dans la caverne des héros, ce pourrait être une bonne occasion pour vous de pratiquer le commandement. »

Après tout, si Aegnor s'était adressé à lui pour apprendre les rudiments de la stratégie et du maniement des troupes, ce n'était tout de même pas dans l'espoir de rester assis devant un bureau à assimiler des parchemins de belles théories, si ? Artaher avait certes le plus grand respect pour les écrits, après tout n'avait-il pas épousé une historienne et archiviste, mais il n'en demeurait pas moins partisan d'un enseignement pratique pour tout ce qui concernait le domaine militaire. Alors, fut-il prince et membre éminent de la famille impériale, Aegnor n'y échapperait pas.
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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeLun 1 Déc 2014 - 20:57

¤ A l’entrainement ¤


Se méfier des vampires, voilà une chose qu'Aegnor aurait aimée ne pas à avoir à faire. Se méfier de ses alliés alors que la guerre approchait. Voilà les prémisses de la destruction et de la fin. Comment pouvait-on se dire prêt à la guerre si dès le début, les fondations mêmes de l'alliance étaient remises en question ? Là est une chose bien ennuyante dont l'Evanealle se passerait bien, mais était-ce idéaliste de penser que tout se passerait bien, que personne ne chercherait à faire de coup vicieux à l'autre alors que leur survie dépendait de leur entente. Apparemment c'était bel et bien trop demander. Pourtant l'Evanealle était bien en droit de penser que malgré des siècles de guerre, la menace de leur mort par une force supérieure pourrait créer un lien puissant et unificateur qui ferait fi de la haine et des différences pour leur permettre de survivre. Mais force est de constater que la haine créée par la guerre est bien plus puissante que la menace de leur destruction. Comme c'était triste et affligeant. Écoutant avec attention les paroles d'Artaher, le prince secoua légèrement la tête.

« Non général nous ne ferons pas cela. Nous nous préparerons à leur traîtrise, mais nous n'attaquerons, ni ne ferons de geste avant qu'ils n'agissent. Si jamais nous faisions de pareils signes, ils pourraient en profiter pour légitimer leur action. Et cela je ne saurais le tolérer. Il ne faut pas donner la moindre espèce de justification à des individus de ce genre. C'est une situation particulièrement difficile dans laquelle nous nous trouvons, mais nous garderons la tête haute, et ce même si on se fait blesser avant de contre-attaquer. L'histoire se souviendra de ce moment et si traitrise est commise à ce point fixe, elle signera la fin de ce dernier à l'avenir.»


Oui Lorenz avait été un elfe, autant dire qu'il était le pire adversaire possible. Connaitre son ennemi pour mieux le combattre, lui il en faisait parfaite application. Dans ce cas, il suffirait de changer pour le surprendre. L'évolution et le changement sont et resteront toujours les critères déterminants. Le général parla par la suite du général vampirique. Apparemment cette dernière n'était pas à prendre à la légère non plus. Décidément, depuis quand les vampires étaient-ils devenus si forts ? Non ! La question exacte est, depuis quand les elfes sont devenus si faibles ? Voilà une chose que le blond entendait bien changer durant son règne, même si récupérait un peuple elfique plus fragilisée que jamais. Il devrait trouver un moyen de redonner de la grandeur à cette ancienne civilisation.

« Il se fait tard, si Votre Majesté le permet, je souhaiterais pouvoir me retirer, j'ai promis à mon épouse d'être présent pour le repas du soir. Pour ce qui est de votre formation à l'art de la guerre, un détachement de rôdeurs participera à une simulation d'exercice demain matin, dans la caverne des héros, ce pourrait être une bonne occasion pour vous de pratiquer le commandement. »


Un entrainement le lendemain matin ? Voilà qui ne dénaturait pas le général. La pratique plutôt que la théorie. Soit, qu’il en soit ainsi. Le prince opina du chef et permit au Terendul de se retirer en lui demandant de présenter ses salutations à ses proches. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas vu Nomin, il devrait lui rendre visite le plus tôt possible. Même si garnement était une peste, il l’appréciât et aimerait lui parler une dernière fois avant le combat. Combat dont il n’était même pas sûr de revenir.

Un soupire s'échappa à cette pensée alors qu'il ressentait Artaher s'éloigner dans le couloir, l'ours tumultueux de ce dernier ne passant pas inaperçu parmi la fourmilière d'esprit totem qui pouvait ressentir. Le prince s'assit dans son fauteuil, passant une main contre son crâne, avec les aléas de son hibou il ressentait des migraines. Mais si tout cela était le prix à payer pour la destruction de Dévoreuse, alors il s'en acquitterait. Attrapant un remède que lui avait confectionné un des guérisseurs il l'avala rapidement pour espérer atténuer la douleur, au moins le temps qu'il aille se coucher. Se levant de son bureau, il se dirigea vers une armoire où étaient entreposés divers parchemins sur l'art de la guerre. Il ferait un peu de théorique en prévision de la pratique de demain. Qu'il n'arrive pas sans aucune connaissance. Les yeux orangés de l'elfe se posèrent sur les croquis et schémas. La formation en pointe destinée à briser la ligne ennemie. La tactique du centre faible pour attirer l'adversaire sur une faiblesse délibérée et ensuite l'encercler avec les flancs renforcés. La tactique de Zama, qui pourrait trouver son utilité face à des dragons, mais demanderait des sacrifices. Et celle du flanc fort. Des tactiques de base que le blond se devrait d'assimiler avant de s'attaquer à celle plus ardue. Néanmoins plus la tactique est élaborée, plus elle est facile à déjouer. Mais plus elle est simple, plus est solide.

Sentant la fatigue le gagner tandis que ses yeux s’usaient sur les parchemins, le prince quitta son bureau pour rejoindre ses appartements. La nuit passa rapidement et le jour se leva. Enfin, le jour, il était difficile de le savoir étant sou terre, mais à force le cerveau devenait horloge pour garder la notion du temps. Se levant, se préparant, le prince se vêtit de son armure avant de se saisir de sa lance et de son bouclier pour se rendre sur le terrain d’entrainement que lui avait indiqué hier soir Artaher. Il était tôt, le guerrier commençait à arriver petit à petit et le général propre à son habitude était déjà sur place. S’approchant de lui, le prince le salua.

« Bon matin Artaher… »


Aegnor leva la tête pour regarder le plafond de la caverne.

« Du moins le soleil s’est-il seulement levé ? À force de ne pas le sentir au réveil, j’en oublierais presque la sensation que cela peut avoir. Comment les vampires peuvent-ils faire pour vivre dans de telles conditions tout le temps ? J’ai peur que ce simple fait puisse affecter le moral des elfes. »


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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeMer 10 Déc 2014 - 18:49

Artaher n'avait pas vraiment passé une bonne nuit. Non seulement n'avait-il pas beaucoup dormi, mais en plus les quelques heures pendant lesquelles il était parvenu à trouver le sommeil n'avaient pas semblé les plus reposantes qui soient. Pas étonnant au vu de leurs nouvelles conditions d'hébergement, car enfin, si le militaire qu'il était n'était pas nécessairement très exigeant en terme de confort, sa nature elfique profonde lui rendait la vie troglodyte particulièrement désagréable. Ajoutons à cela l'appréhension de la bataille à venir, dont l'enjeu équivalait ni plus ni moins à la survie de son peuple, l'agacement de savoir les vampires à portée de crocs de sa famille, et finalement les nobles sentiments dont le prince héritier lui avait fait part hier soir... Il n'en fallait guère plus pour rendre ses rares périodes de repos particulièrement tourmentées. Car laisser aux vampires l'initiative de la trahison pour ne pas risquer se compromettre, cela ne lui plaisait pas. Pas du tout même. Encore moins pour se prévaloir de donner des justifications, les vampires ne s'encombraient pas de noblesses de ce genre : ils trahiraient qu'importe la raison, simplement parce qu'ils ne valaient pas mieux qu'un ramassis de brutes épaisses. En matière de stratégie, il ne faisait pas bon se contenter de réagir aux actes de l'ennemi, car tel était le plus sûr chemin vers la défaite. Il fallait au contraire s'imposer à l'adversaire, dicter son rythme, faire prévaloir ses avantages pour mieux exploiter les faiblesses de son opposant. Frappez les premiers, messieurs les vampires ? Était-ce à ce genre de raisonnement qu'ils devraient s'abaisser ? C'était donc en vertu de ce genre de pensées que des elfes auraient à payer le prix de leurs vies ? Que des familles auraient à pleurer un père, un fils, un proche ? Autant de questions qui avaient accompagné la soirée et les songes du colosse elfique.

Heureusement, sa ponctualité n'aurait pas à en souffrir : en militaire digne de cette appellation, Artaher avait pour habitude de se lever de bonne heure, manque de sommeil ou non. Et il exigeait de la part de ses troupes le même sens de la discipline, quitte à prendre d'assaut les dortoirs en personne pour en extirper les flemmards. Bien peu s'y risquaient cependant, en particulier depuis que le dernier tire-au-flanc avait eu la désagréable surprise d'atterrir au milieu du lac souterrain, non sans un peu de l'aide vigoureuse du général. Fermement campé sur ses deux jambes, le gradé compensait sa fatigue en la dissimulant sous un aplomb de roc, sa haute silhouette n'ayant que peu à envier à celle d'une montagne, toutes proportions gardées bien entendu. Sa voix, grave et puissante, résonnait avec fermeté tandis qu'il faisait entendre ses ordres à la cinquantaine de soldats qui se tenaient en rangs devant lui. Habilement dirigée par son officier, la troupe semblait un orchestre en plein récital, à cette différence près que les notes de musique étaient ici remplacées par des gestes guerriers. Inquisiteur, le regard aux reflets d'acier du colosse traquait sans merci le moindre défaut, la plus petite faiblesse dans l'exécution, et de temps à autre, il glissait ici un bon conseil, là une légère amélioration, et ainsi de suite.

Lorsque le prince le rejoignit, Artaher le salua respectueusement avant de reporter son attention sur les soldats en plein exercice, écoutant d'une oreille distraite les dires de l'Evanealle. Renfrogné, un brin grognon, le colosse corrigea presque instinctivement ce que venait de proclamer l'héritier légitime de Galadrielle :

« Les vampires ne vivent pas. »

Rien de surprenant donc à ce qu'ils soient capable de se sentir à l'aise dans l'obscurité d'un souterrain froid et dénué de vie. Un silence passa, du moins si tant est qu'on put qualifier de silence les cris rageurs d'une cinquantaine de soldats mimant l'exécution d'un adversaire fictif, avant qu'Artaher ne poursuive :

« Chaque individu tolère plus ou moins bien la privation de soleil, le tout est de savoir dans quelle mesure ils sont capables de s'en accommoder. »

Tous n'avaient pas la chance d'avoir une épouse aussi lumineuse, dans tous les sens du terme, que le général. Le regard de ce dernier désigna alors brièvement l'un des guerriers tandis qu'il commentait :

« Celui-là, par exemple, le vit très mal. J'essaie de le désigner pour les patrouilles en extérieur aussi souvent que je peux me le permettre. »

De nouveaux, ses yeux parcoururent l'ensemble de la troupe présente, usant de ce geste pour appuyer son propos :

« La première qualité d'un bon commandant est de connaître ses hommes, Altesse. Je serais bien incapable de vous réciter la moitié des chants elfiques les plus connus, mais je pourrais vous citer les prénoms de chacun de ces guerriers. Dans votre cas, il ne sera pas nécessaire de pousser l'exercice aussi loin, eux vous connaissent et cela leur suffit pour vous suivre. En théorie... »

Et en théorie seulement, car lorsque venait le temps de la mise en pratique, les choses pouvaient nettement différer.

« Dans les faits, se faire obéir d'un homme sur le point de risquer sa vie au front nécessite non seulement que celui-ci vous respecte, mais plus encore, qu'il vous accorde sa plus totale confiance et ce quand bien même vous savez qu'il ne survivra peut-être pas à sa prochaine bataille. Vous avez leur respect par votre seule naissance, mais si vous prétendez leur commander, il vous faudra faire vos preuves. Bien, je vais à présent ordonner aux hommes de se diviser en deux groupes. »

Le commandement du général elfique vibra dans l'air et la masse vivante du groupe réagit aussitôt, se scindant en deux parfaits ensembles, l'un constitué de vingt hommes, l'autre de trente.

« Un détachement se subdivise en unités de dix soldats, chacune dirigée par un sergent. Vous allez à présent commander aux trente hommes, je commanderais aux vingt. Vous serez l'attaquant, je serais le défenseur. Voyez-vous la ligne qui délimite l'extrémité du terrain d'exercice ? Votre objectif sera de faire traverser cette ligne à au moins l'un de vos soldats, le mien sera de vous en empêcher. Je vous laisse vous entretenir avec vos hommes pendant cinq minutes, après quoi nous débuterons l'exercice. Avez vous des questions ? »
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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeVen 19 Déc 2014 - 22:34

¤ A l’entrainement II ¤


Les elfes n'étaient point des créatures viles et traitresses comme les vampires. C'est ce qu'aimait penser Aegnor et ce dont il ferait une réalité. Non, les créatures sylvestres étaient bonnes de nature et c'est cette bonté qui permettait d'écarter le terme sauvagerie qui pourrait être associé à la vision de l'empereur. L'histoire est ce qui permet de juger les peuples et l'Evanealle ne voulait qu'on se souvienne de sa race comme des êtres qui trahissent leurs alliés. Non, le blond préférait qu'on se souvienne des elfes comme d'un peuple bon par nature, mais dont il faut craindre la colère. Si les vampires n'avaient pas besoin de justification pour commettre leurs actes, c'est simplement parce qu'ils ne possèdent pas de sens moral. Aegnor aimait à penser que les elfes en possédaient un. Mais là ne s'arrêtait pas la pensée du prince. Subir le premier affront était avant tout un outil, un outil qui pouvait permettre de justifier chaque acte aussi violent soit-il. Un outil qui pouvait par exemple justifier le massacre de toute une race. Parce qu'ils nous ont attaqués, parce qu'ils représentent un danger que nous ne pouvons contrôler, nous avons été contraints de les éliminer, nous n'avons eu d'autres choix et personne ne pourrait leur en tenir rigueur. Après tout, ils désiraient vivre paisiblement, si des êtres refusaient de leur accorder ce droit, si des êtres étaient trop belliqueux, alors ils devaient subir les conséquences de leurs actes. Tout comme les Alayiens subiraient leur anéantissement. Ni plus, ni moins. Cela revenait à se chercher des excuses ? Peut-être bien, mais c'était toujours mieux que d'agresser son voisin sur de simples suppositions, ou alors se laisser massacrer car on refuse de se défendre convenablement.

Aegnor lâcha une petite grimace à la réponse sèche du général, retenant un soupire au passage. Le général s’était levé du pied gauche, à moins que ce ne soit lui qui cherche la petite bête dès de bon matin. Levant les yeux pour observer les lumières bleutées qu’émettaient les minéraux de la grotte, le prince prit en considération des paroles du général. Le moral est une arme de guerre il est vrai, il faut s’assurer que ce dernier soit au plus haut. C’est pour cette raison qu’on ne pouvait exploiter les soldats pour la simple raison qu’ils sont des soldats. Un certain ménagement était nécessaire, mais Artaher venait de lui montrer que ce ménagement pouvait concorder avec les premiers intérêts d’une bataille. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

Le blond baissa les yeux pour observer les hommes. Connaitre ses hommes semblait être une chose primordiale pour remporter. Néanmoins c’étaient aussi un fait dangereux. Les connaître personnellement peut entrainer inquiétude, qui peut entrainer faiblesse et faiblesse signifie faille qui signifie la mort. Où se trouvait la limite ? À moins qu’il se faille renforcer son cœur et prendre le risque que celui-ci devienne de glace ? Voilà un dilemme fort difficile.

« Dans votre cas, il ne sera pas nécessaire de pousser l'exercice aussi loin, eux vous connaissent et cela leur suffit pour vous suivre. En théorie... Dans les faits, se faire obéir d'un homme sur le point de risquer sa vie au front nécessite non seulement que celui-ci vous respecte, mais plus encore qu'il vous accorde sa plus totale confiance, et ce quand bien même vous savez qu'il ne survivra peut-être pas à sa prochaine bataille. Vous avez leur respect par votre seule naissance, mais si vous prétendez leur commander, il vous faudra faire vos preuves. »


Aegnor se mordit légèrement la joue. L'obéissance, voilà bien une chose dont il ne pensait pas pouvoir exiger de par sa seule naissance. C'était un peu absurde à ses yeux. Faire ses preuves, voilà une chose qui était indispensable. Une chose qui fonctionnait aussi en politique sauf qu'ici, mourir politiquement n'était rien par rapport à mourir dans la vraie vie. Il fallait prendre de vrais risques, être exposé à un véritable danger ? Est-ce que l'Evanealle avait peur ? Bien sûr, seul un idiot où un suicidaire n'auraient pas peur. Et c'est justement cette peur qui lui permettrait de faire la différence par rapport à un idiot ou un fou. Tant qu'il ne laissait pas celle-ci le submerger. Un petit soupire risqua à s'échapper du prince. Après tout, il s'y était résigné depuis un moment. Il faudrait faire des sacrifices, mais les sacrifices auxquels il risquerait de s'exposer étaient bien différents. Avait-il la tête assez froide pour cela ? Il le saurait bien assez tôt. Déjà Artaher appelait les hommes pour les faire se scinder en deux groupes. Un groupe de trente soldats et un groupe de vingt. Lui disait de prendre celui le plus nombreux.

« Non, je pense, avoir compris l'exercice, je devrais me débrouiller pour le reste. Je vous ferais payer le ménagement que vous m'accordez en me laissant la troupe la plus importante par une amère défaite, général. »


Le prince offrit un léger sourire provocateur et amuser au Terendul avant de le quitter pour rejoindre le groupe dont on lui avait confié la direction. Approchant d'eux, le prince déglutit quelque peu. Il n'avait pas réellement confiance en ses capacités de commandement. Pourtant il n'avait pas de quoi rougir. Il avait réussi à ordonner à un Artaher en colère de ne pas étriper Eliwyr malgré qu'il ait fait l'impardonnable. Alors se faire obéir d'une troupe devrait être plus facile. Soupirant intérieurement et fermant les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il adopta une posture droite et ferme avant de resserrer sa poigne sur sa lance. Se présentant devant le groupe, le prince leur ordonna de se mettre au garde-à-vous et en ligne, emplissant sa voix des battements d'ailes de son hibou.

« Je suis Aegnor Evanealle. J'aimerais prendre le temps de vous connaitre tous chacun plus en détail pour savoir précisément quels sont vos points forts et vos points faibles, mais également avoir le plaisir de vous connaitre personnellement. Malheureusement nous n'avons pas ce luxe. Dans cinq minutes nous allons débuter un entrainement où nous serons opposés à Artaher et ses hommes qui devront nous empêcher de franchir la ligne qui délimite l'extrémité du terrain d'exercice. Un seul d'entre nous a besoin de la franchir pour remporter cet exercice. »


Lentement Aegnor passait ses yeux sur les elfes qui lui faisaient face. Il observait leurs armures, leurs armes, leurs corpulences, mais également leur totem. La grande majorité avait des totems que l’on retrouvait fréquemment et qui étaient faits pour la guerre. D’autres sortaient plus de l’ordinaire. Tous portaient des épées. Certains en avaient deux ou une seule avec un bouclier. Personne ne possédait de lance comme lui. Il est vrai que la lance n’est pas l’arme la plus répandue chez les elfes, tout comme la hache, la faux ou d’autres armes moins orthodoxes. Ce qui était en soi un peu dommage. Le blond s’immobilisa tapant du talon contre le sol rocailleux.

« Nous avons l’avantage du nombre, mais face à nous se trouve le général Terendul qui a un sens de la stratégie nettement plus développé que le mien. Restons donc concentré. Deux options s’offrent à nous. Faire une percée pour traverser le plus rapidement la ligne. Ou bien encercler l’adversaire et l’immobiliser suffisamment longtemps pour permettre à l’un d’entre nous de passer. Nous allons user de la seconde option sous couvert de la première. Nous enfoncerons les lignes adverses par le milieu afin de les scinder en deux le camp opposé. Une fois séparés, nous les encerclerons afin de les occuper pendant que l’un d’entre nous franchira la ligne. »


Diviser pour mieux régner serait l’interprétation exacte des paroles du prince. Sans doute y avait-il de l’arrogance dans le plan de l’Evanealle. Il tentait clairement de tromper le général en usant de pareil stratagème. Le tromper non pas en cachant un plan dans un autre, mais le tromper en se faisant passer pour plus bête et plus inexpérimenté qu’il ne l’ait. Avec de la chance, si cela ne fonctionnait pas, au moins cela surprendrait-il le général. Chaque seconde d’hésitation était un gain.

Ne perdant pas plus de temps en bavardage, le blond donna ses ordres et établit les unités. La première formerait la pointe de la percée. Aegnor choisit méticuleusement les elfes composant cette première unité, il les choisit en fonction de leur corpulence, mais également en fonction de leur totem. Ainsi à l'avant de la troupe se trouvait un lié au totem du buffle, deux liés à l'ours. Dans cette première unité se trouvait également une liée au totem de la mante religieuse, une liée au totem du glouton et enfin une liée au totem de l'hippopotame. Les quatre autres possédaient des totems lambda, mais le prince les avait choisis pour leur stature développer. Chacun d'entre eux était muni d'une épée et d'un bouclier dont il se servirait pour enfoncer la ligne ennemie. Mais la tâche de ces derniers ne se limitait pas à cela. Ils devraient également finir de séparer l'adversaire en deux groupes distincts en les poussant, cependant pour cela ils seraient aidés par le second groupe. Les dix elfes de la seconde unité étaient pour la plupart armés de bouclier et d'épée ou de deux épées. Le but de cette seconde unité serait de soutenir la première avant de retenir l'ennemi une fois ceux-ci encerclés. Enfin vint la troisième et dernière unité qui serait en bout de la percée. Cette dernière quant à elle a pour fonction de se diviser en deux pour venir grossir l'encerclement de chacun des deux groupes si le scindement des forces adverses réussies. Et enfin demeurait le tout dernier elfe, celui qui aurait pour but unique de traverser la ligne. Avec Aegnor le groupe comptait trente-un membres. Non ce dernier n'était pas l'Evanealle. Celui-ci se trouvait dans la deuxième unité. L'unique elfe était un lié au totem du guépard. Tous les autres devraient lui offrir une brèche pour passer.

Rapidement le groupe du prince se mit en place, prenant la forme d’une pointe de flèche et à une assez longue distance du groupe d’Artaher. Il comptait sur la charge et le choc de celle-ci pour aider à faire effondrer la défense adverse. Aegnor donna finalement l’ordre de monter au contact de l’ennemi.

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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeSam 10 Jan 2015 - 16:52

Immobile, les bras croisés sur son buste puissant, Artaher laissa ses yeux clairs glisser vers le silhouette du prince héritier qui se tenait à ses côtés. Son visage avait gardé cette expression imperméable, typique aux militaires habitués des jeux de guerre qui refusaient de laisser à leurs adversaires le moindre indice quant à leurs pensées, attendant patiemment que son élève ne se détourne de lui pour laisser finalement apparaître un sourire de satisfaction amusée. Au moins l'Evanealle abordait-il l'exercice qui lui avait été soumis avec la volonté de vaincre, il lui faudrait bien cela pour espérer l'emporter, en particulier s'il commettait l'erreur de croire qu'Artaher était de ceux qui ménageaient leurs troupes à l'entraînement. Fut-il son futur empereur, Aegnor avait endossé pour la durée de cette leçon le costume de simple soldat et ne bénéficierait d'aucun traitement de faveur : contrairement à ce qu'il semblait penser, lui accorder le commandement de la troupe la plus nombreuse n'avait rien d'un acte de complaisance. Mais l'épreuve serait déjà suffisamment difficile et Artaher ne doutait pas que le prince découvrirait rapidement cette nécessité impérieuse pour l'agresseur que de bénéficier d'un avantage numérique lorsqu'il s'attaquait à un défenseur organisé, sans quoi ses chances de victoires avoisinaient le zéro absolu.

Satisfait, le général profita des quelques minutes de préparation qu'il avait accordé à son adversaire du jour pour passer en revue ses propres troupes. Chacun des visages qui défila devant son regard fit surgir un nom, une anecdote, un souvenir dans son esprit et pour cause, chacun de celles et ceux qui se trouvaient là avaient à un moment ou un autre de leur vie partagé la vie militaire du colosse, que ce fut au cours d'entraînements tels que celui qu'ils mèneraient aujourd'hui ou à l'occasion des véritables batailles que le peuple sylvain avait livrées par le passé. Des vétérans, robustes et expérimentés, qui connaissaient autant leur métier que celui qui les commandait et dont les regards mêlaient respect et admiration, dévotion et fidélité, assurance et détermination. Les discours devenaient inutiles, tous savaient ce qu'Artaher attendait d'eux : le meilleur, la perfection, le professionnalisme, et le général eut volontiers misés sa propre main au feu que tous le lui donneraient.

« Bien. A vos postes : formation en ligne, doublée et tiraillée. »

Après le salut de rigueur, les vingt elfes qui se tenaient devant lui prirent leurs places respectives conformément aux indications de leur commandant. Artaher pivota alors pour porter son attention sur la troupe adverse et en particulier sur celui qui leur dispensait ses consignes, notant mentalement la disposition sous laquelle se préparait l'assaut à venir. L'Evanealle semblait avoir opté pour une attaque frontale, pas nécessairement la plus raffinée des stratégies mais l'efficacité d'une manoeuvre de percée réussie avait d'ores et déjà fait ses preuves. Le tout étant justement de réussir la percée en question : si la ligne défensive tenait suffisamment longtemps, l'assaut s'enlisait, l'agresseur fatiguait, son moral s'effondrait et l'attaque pliait jusqu'à offrir une formidable possibilité de contre-attaque au défenseur. Restait pour le Terendul à tenir fermement la position donc, au moins jusqu'à ce qu'une opportunité d'inverser la tendance ne se présente à lui.

La charge s'amorçât finalement, et la formation adverse s'élança en direction de la ligne des défenseurs. Artaher en occupait le centre, cette place garantissait tout à la fois la solidité de l'ensemble et lui conférait une vue idéale sur le déroulement de la manoeuvre. Le premier choc fut rude pour un camp autant que pour l'autre, car quand bien même les armes étaient-elles d'exercice, chacun des soldats présents avait été formé à s'entraîner avec autant de férocité que s'il avait été en situation de combat réel. Du coin de l'oeil, le général elfique repéra la clé de voûte du dispositif ennemi en la personne d'un robuste guerrier lié au totem du buffle. Malin, très malin de la part du prince : même la force brute du colosse ne suffirait pas à interrompre la charge de celui-là, mais il faudrait bien plus qu'un totem pour espérer mettre à mal un combattant aussi expérimenté que l'était Artaher. Sitôt qu'il avait compris la situation, Artaher modifia ses plans et ouvrit de lui-même sa garde, accompagnant le mouvement du lié du buffle plutôt que de s'y opposer, usant autant de la surprise que ce geste inattendu avait provoqué que de ses talents au corps-à-corps pour finalement venir faucher son adversaire au niveau du genou. Déstabilisé par la manoeuvre, ce dernier fut bientôt séparé du reste de son détachement et livré aux soins d'une alliée d'Artaher. Liée au totem de l'anguille électrique, elle paralysa sans mal les efforts du buffle qui se débattait sous ses coups. Ce que le colosse ignorait cependant, c'était qu'Aegnor n'avait pas uniquement misé sur son fer de lance pour l'emporter et il apparut bientôt que les flancs des défenseurs commençaient à souffrir du surnombre auquel ils étaient opposés. L'encerclement était une tactique particulièrement dangereuse pour celui qui la subissait. Satisfait de ce qu'il voyait se dérouler devant lui et ce quand bien même son propre camps se trouvait en difficulté, Artaher expédia un regard de félicitations au prince héritier plongé dans la mêlée, l'interpellant :

« Belle première expérience du commandement, Majesté. Voyons à présent comment vous réagissez à l'imprévu. Maintenant ! »

La voix du colosse venait de rugir sur le terrain d'exercice, dominant le fracas des combats. Aussitôt, les vingts hommes du général brisèrent le contact pour reculer en un ensemble parfait et reformer une ligne solide deux mètres plus en arrière. L'art de la concession et du repli maîtrisé, deux composantes essentielles de la stratégie militaire : en reculant comme il l'avait fait, Artaher abandonnait deux mètres de terrain à l'agresseur et diminuait d'autant sa marge de manoeuvre défensive, mais la ligne de boucliers qu'il venait de dresser semblait à présent un rempart d'autant plus inébranlable que l'adversaire avait vu son élan brisé par le bref mais net recul de la ligne de front. Comme l'avait prévu le colosse, la défense élastique qu'il venait de mettre en place épuisa rapidement les forces de l'armée assaillante dont le moral chutait à présent rapidement. Lorsqu'il devint évident que l'agresseur ne passerait plus, l'officier chargé d'arbitrer l'exercice déclara le défenseur vainqueur et Artaher libéra le détachement qu'il avait mobilisé pour l'occasion, félicitant autant ses propres troupes que celles qu'il avait affrontées, dispensant même l'un ou l'autre conseil à propos d'une erreur ou deux qu'il avait pu constater pendant les combats. Finalement, le général ramena son attention sur son élève et entreprit le petit débriefing de cette première leçon, pointant les faiblesses et explicitant certains détails dont un esprit non-averti pouvait ne pas avoir eu connaissance avant de conclure :

« N'ayez pas la défaite trop amère, commander n'est pas un exercice facile mais vous vous débrouillez bien. Avec un peu d'expérience, vous pourriez faire un officier convainquant. Peut-être même vous aurais-je confié un régiment si vous aviez été un militaire de carrière. »
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MessageSujet: Re: L'art de la guerre [PV Artaher] L'art de la guerre [PV Artaher] Icon_minitimeMar 20 Jan 2015 - 16:47

¤ Les leçons d’une défaite ¤


Le groupe du prince se mit en place suivant son plan. Était-il trop audacieux ? Était-il trop arrogant dans le choix d'une telle stratégie ? Le blond ne le savait pas, il n'y pensait pas vraiment. Il n'avait qu'une seule idée en tête, remporter cet entrainement. Il suffisait juste de faire une percée. Il suffisait juste à un seul d'entre eux de passer la ligne défensive pour ensuite atteindre la ligne délimitant la zone d'entrainement. Non, sa stratégie n'était pas mauvaise. Mais était-elle la bonne pour autant ? Non, il y avait mieux. Sans doute l'Evanealle avait-il voulu privilégier la célérité. Imposer son rythme avec une formation destinée à briser en un point précis la ligne adverse dès le commencement. Aegnor connaissait trop peu les hommes qu'on venait de lui confier, aussi avait-il dû faire des erreurs dans le placement de certains d'entre eux dans sa formation. Toutefois, il avait tâché d'en faire le moins possible. Aussi ne doutait-il pas de la composition de la tête de sa formation. Il n'en doutait tellement pas qu'il avait commis une erreur. Aegnor s'était contenté d'observer ses hommes, il ne les connaissait pas, comment mener un combat sans connaitre ses forces. Mais en faisant cela, il s'était rendu aveugle à ce que faisait son ennemi. Qu'elle était les forces de son ennemi ? Comment s'était-il positionné. Pour remporter la victoire, connaitre son adversaire est aussi important que se connaitre soi. Oui, le prince avait fait une erreur, le menant à sous-estimer son adversaire. Était-ce seulement possible ? Il n'avait pourtant à aucun moment oublié qu'il faisait face à Artaher. Son arrogance y était pour quelque chose. Leçon importante qu'il prendrait en ce jour. L'assaut commença.

La percée espérée par le prince n'eut toutefois pas lieu. Le choc était pourtant là, mais l'instant décisif ne vient pas. Sa clef de voute fut rapidement repérée par le général qui ne manqua pas de l'immobiliser pour empêcher ainsi la réussite de la charge. Le centre fut bel et bien enfoncé, mais pas suffisamment pour mettre en route la seconde étape consistant à créer un passage en divisant en deux les forces adverses. Ainsi les deuxièmes et troisièmes rangées n'eurent d'autres choix que de déborder sur les côtés. Les soldats plus expérimentés qu'Aegnor en matière de combat s'en tinrent tout de même au plan de base, utilisant leur surnombre pour acculer la ligne adverse. C'est vrai qu'ils étaient plus nombreux. Si la tentative de briser du premier coup la formation de défense, il suffisait de recommencer à nouveau, avec une tactique différente. Un sourire éclairait quelque peu le visage de l'Evanealle. Il fallait continuer comme ça, si tout sepassait comme prévu les forces du Terendul seraient divisées, un passage se créerait, et se serait suffisant pour permettre à celui qu'il avait choisi de passer et franchir la ligne.

Mais Aegnor allait apprendre à nouveau quelque chose que son arrogance lui avait fait oublier. Rien ne se passait jamais comme prévu, rien ne se passe jamais comme on le souhaite. Et le général lui rappela bien.

« Belle première expérience du commandement, Majesté. Voyons à présent comment vous réagissez à l'imprévu. Maintenant ! »


A la stupéfaction du prince, la ligne de défense recula, d’un seul coup, venant abandonner du terrain pour se reformer rapidement, cassant l’attaque. L’Evanealle ne s’était pas du tout attendu à cela. Cela ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Il n’avait pas l’espace d’une seconde, penser qu’Artaher pourrait choisir de reculer et sacrifier du terrain, il ne l’imaginait pas comme cela à vrai dire. Cela prouvait à quel point le général était en réalité bien meilleur que ne le pensait le prince. Non pas qu’il le pensait mauvais, loin de là. Le prince dû se reprendre rapidement et ordonna une nouvelle offensive, mais la même chose se répéta et finalement les forces du groupe attaquant s’épuisèrent et l’arbitre mit fin au match. Artaher avait gagné. Quoi de plus prévisible en un sens, le blond n’était qu’un novice, il n’allait pas le défaire dès le début.

Aegnor souffla allant remercier ses hommes pour avoir tout donné, s’excusant de ne pas avoir pu leur donner la victoire, malheureusement. Puis il félicita le camp adverse.

« N'ayez pas la défaite trop amère, commander n'est pas un exercice facile, mais vous vous débrouillez bien. Avec un peu d'expérience, vous pourriez faire un officier convainquant. Peut-être même vous aurais-je confié un régiment si vous aviez été un militaire de carrière.»


Le prince afficha une légère moue alors que ses yeux volcaniques passaient sur le Terendul.

« C'est la leçon que j'en tire qui est amer général. Je me suis montré sans doute trop arrogant et trop obtus dans ma façon de penser. C'est bien plus compliquer que cela en a l'air. Il ne faut pas simplement positionner ses forces et les envoyer. Tout ne se règle pas au premier coup porté. Je n'ai pas pensé à ce qui pouvait se passer pendant. Vous m'avez surpris en me cédant du terrain. Mais ce recul n'était nullement une victoire, simplement l'annonce de ma défaite. »


L'Evanealle se dérida finalement, souriant quelque peu avant de se mettre à rire.

« Je me suis montré trop téméraire et je me suis fait avoir comme un bleu. En même temps c'est ce que je suis. »


Aegnor lâcha un petit soupire, tandis qu'il se saisissait d'une gourde d'eau pour s'abreuver. Son regard filant sur les soldats qui venaient de s'entrainer.

« Je vous remercie Artaher. »


Les elfes étaient en guerre. Eux qui s'en étaient détournés depuis tant d'années se voyaient soudainement plonger en plein dedans. Ils savaient tous manier les armes. Mais mener une bataille restait un autre domaine. L'on apprenait jamais réellement à batailler, on ne pouvait que se préparer à l'apprentissage qui se faisait lors de vrais combats.

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