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Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE

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Merithyn Shadowsong
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MessageSujet: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeMer 13 Aoû 2014 - 18:29


Une fois de plus il était victime d’un elfenappage en règle. Bon certes, cette fois-ci il ne vadrouillait pas tranquillement dans les couloirs du fort pour se détendre, il achevait surtout de faire le tour de divers blessés de la journée. Certaines blessures étaient dues à la secousse de la nuit mais celles-là étaient déjà bien traitées pour la grande majorité. En revanche il y en avait un certain nombre, causés par des sortilèges ou des totems, qui étaient encore urgentes. D’habitude quand il officiait, c’était pour un cas et une pathologie ou une blessure unique, ou dans un même ordre de pensées. Mais là il y avait de tout et il devait jongler en se souvenant de chaque cas et en faisant abstraction des ondes douloureuses envoyées par les malades. Fort heureusement, devoir galoper d’un bout à l’autre des lieux de soins lui occupait autant les pensées que la façon de traiter les patients. Un mage impérial c’était retrouvé avec de sévères atteintes neuronales après avoir eu affaire à un moineau avec des soucis de voix, un civile avait trop respiré du gaz d’une moufette, un glouton de phase deux devait être traité pour ses lésions, afin d’être soulagé, un aigle gardait les yeux fermés tant il avait mal, un lièvre ne supportait plus son audition surdéveloppée… La liste n’en finissait plus et c’était sans compter sur les boules de feu et autres catastrophes magiques provoquées par des utilisateurs peu attentifs. Autant dire que personne ne se tournait les pouces, ce qui d’une certaine façon l’arrangeait bien. Il était parfaitement au courant des rumeurs se rependant à son sujet et à celui de Lorenz dans toutes les cavernes et n’avait absolument aucune envie de répondre à des interrogations ou subir la curiosité maladive de certains. Il avait déjà dû parler avec les membres de son ordre se trouvant sur place, ça lui suffisait. Eawyn était dans une colère noire et refusait de lui parler, Aramis était déçue mais avait surtout besoin de digérer… Il n’y avait qu’Aleria qui semblait ne pas lui en vouloir réellement. Mais l’un dans l’autre, il comprenait leur réaction. Pour l’instant le plus important était ailleurs, il fallait aider la rébellion.

Cela dit, il fut contraint de cesser ses allées et venues lorsque des lames noires déboulèrent dans le bâtiment pour lui et manquèrent de le trainer à leur suite manu militari. Allons donc ! Qu’il y ait incident diplomatique d’accord mais au point de vouloir l’attraper par la peau du coup sans même le laisser marcher ! Néanmoins, vu la mine des concernés, il ne chercha même pas à discuter ou à poser des questions et se laissa embarquer vers une destination qu’on lui communiqua sur le chemin, alors qu’il marchait le plus vite possible pour parvenir à garder un rythme semblable à celui de ses guides. La nouvelle lui fit l’effet d’un coup de tonnerre supplémentaire, comme si la journée en manquait. L’empereur ? Une tentative d’assassinat ? Par Alford entre tous ? Ce n’était pas possible ça, jamais le mercenaire humain ne ferait une chose pareille, il en était totalement certain ! S’il avait été à la solde de leur ennemi il l’aurait vu dans son chant-nom, il n’aurait pas pu le lui cacher ! Cela devait forcément être une erreur, une méprise ! L’inquiétude le saisit, autant au sujet de Korentin que d’Alford. Son ami allait-il bien ? Sur l’instant, il ne pensa même pas à observer les chants-noms des gardes pour l’apprendre, ou même le leur demander, il se contentait de les suivre en posant des questions sur la blessure du souverain. Ils n’étaient pas des guérisseurs mais ils étaient des guerriers, tuer était leur métier, ils devaient donc savoir par exemple qu’elle était la profondeur d’une blessure par dague de cette sorte… Ils n’étaient de toute façon pas causants quand on s’éloignait du sujet du monarque et à juste titre. Celui-ci avait été rapatrié d’urgence à Fort-Espérence où il serait plus en sécurité certainement, aussi était-ce là-bas qu’ils se rendaient de si bon pas. Il se força même à accélérer autant que possible la marche, ce qui n’avait pas l’air de rebuter les lames noires qui le guidait toujours.

Heureusement qu’elles n’étaient que deux, il aurait cru qu’on venait l’arrêter autrement. Arrivé à destination, il écarta les guérisseurs déjà présents aussi courtoisement que possible et se mit immédiatement au travail, examinant la blessure. Le patient expérimentait une perte de conscience en raison de l’écoulement sanguin mais fort heureusement il semblait d’une constitution particulièrement robuste et s’accrochait donc avec détermination, sans nul doute aidé en cela par sa dragonne et les soins déjà prodigués. La blessure était profonde, et il crut un instant que les organes avaient été touchés, qu’une hémorragie interne se soit créée en plus de l’hémorragie externe. Ce n’était cependant pas le cas, il avait eu beaucoup de chance et Merithyn entreprit tout d’abord de réduire l’écoulement sanguin le temps de nettoyer les chairs avec beaucoup de délicatesse. Puis, une fois qu’il se fut assuré que les tissus étaient propres et nets, il commença à faire appel à la magie baptistrale, avec une prudence infinie, chuchotant et rythmant la guérison le plus lentement possible, égrenant les notes afin de ne pas lui faire plus mal qu’il ne devait déjà avoir. Lentement, il sentit la douleur du corps refluer. Le soulagement vint de l’intérieur, alors qu’il s’occupait tout d’abord des tissus internes lésés, avant de se rapprocher doucement des lèvres de la plaie, jusqu’à refermer celles-ci, ne laissant pas même une cicatrice sur la peau. Il chassa doucement les brumes de la douleur et de l’inconscience, mais le laissa revenir à lui seul et à son rythme, ayant alors cessé de chanter et l’observant avec attention, en moniteur de sa remise sur pied. Les lames, qui n’avaient pas voulues sortir, ainsi que le guérisseur qu’il avait écarté, semblèrent également soulagé. Cependant, en le voyant progressivement revenir parmi eux, il eut un sourire et prit une potion énergisante dans sa sacoche de taille, la présentant au souverain.

« Buvez, votre altesse, ça ne vous fera que du bien »


Dernière édition par Merithyn Shadowsong le Jeu 28 Aoû 2014 - 19:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2014 - 22:42

Une totale incompréhension. Voici dans quoi il était plongé depuis l'instant fatal où Offrande avait touché la pierre et où il s'était retrouvé avec un poignard planté dans le ventre. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? La question continuait à tourner dans sa tête. Oh bien sur certaines personnes avaient des milliers de raisons de vouloir le tuer, mais pourquoi Alford ? Vraiment, il ne comprenait pas. La douleur de cette nouvelle traîtrise était presque aussi importante que l'autre plus physique et que la peur qu'il ressentait devant l'éventualité de sa mort. Il ne se sentait pas prêt, pas prêt du tout. Il était jeune, il avait encore tant de choses à accomplir ! Et puis il y avait Ashy, ses enfants, Esmelda, son peuple... Il ne pouvait pas les laisser derrière lui, c'était simplement impossible.

Il s'accrocha donc farouchement, refusant de perdre conscience et luttant pied à pied avec l'engourdissement de plus en plus important que provoquait la perte de sang. Il ne parvenait plus à se concentrer sur ce qui se passait autour de lui. Il ressentait bien la monstreuse agitation, entendait les cris, mais plus rien n'avait de véritable sens. Seul comptait l'écoulement inquiétant du sang maculant ses vêtements et les mains des gardes qui le transportaient ainsi que les battements frénétiques de son coeur. Bon au moins tant qu'il battait il était sur d'être encore en vie... Il divaguait quelque peu, mais c'était mieux que de se tordre de douleur.

Tout s'embrouilla plus encore à ses yeux si c'était seulement possible lorsqu'ils passèrent l'entrée des cavernes. Où le menait-on ? Il aurait pu le deviner très facilement si il avait eu tout ses esprits mais en l'état actuel des choses il ne pouvait que se laisser emmener tout en luttant pour garder conscience, et en perdant du terrain d'ailleurs. Quelques minutes lui échappèrent, devinrent un trou noir caractéristique d'un évanouissement dont il ressortit dans un sursaut désespéré. Pour y retomber aussitôt... Cette fois cela dû durer puisqu'il se réveilla assoiffé et désorienté dans sa propre chambre qu'il ne se rappelait pourtant pas avoir retrouvée. Une bonne dizaine de paires d'yeux l'observaient avec attention. Gardes, guérisseurs, serviteurs et le plus proche de lui, un elfe... Un elfe qu'il connaissait d'ailleurs.

« Buvez, votre altesse, ça ne vous fera que du bien »

Parfaitement égaré dans toute cette histoire, il fixa la potion un instant avant de s'en désintéresser quelque peu pour ramener sa main vers ce qui avait été sa blessure. Pas de pansement, on venait sans doute tout juste de le soigner. La peau était douce, neuve, fragile mais intacte. Rien d'étonnant à présent qu'il avait reconnu l'elfe dont il était question. Shadowsong... Un froncement de sourcils vint assombrir son visage à l'évocation de ce nom mais il prit le temps de vider la potion avant d'assener calmement mais sans clémence :

"Si on m'avait dit qu'il fallait me faire poignarder pour que vous daigniez enfin me faire l'honneur de votre présence alors peut-être que j'aurais rencontré Alford plus tôt..."

Bon d'accord, il exagérait. Déjà d'une il venait d'expérimenter qu'un coup de poignard c'était vraiment trop douloureux pour le subir volontairement, et ensuite il n'aurait jamais pu imaginer une seule seconde qu'Alford le trahisse. Un goût amer lui revint dans la bouche à ce sujet et il tourna le regard vers ses gardes :

"Il est en vie? Enfermé ?"

Il n'était pas sur du tout de la première question. Après un tel acte il était fort possible qu'Alford ai été tué, surtout si il avait résisté. Mais dans le cas contraire il ne doutait pas un seul instant qu'il soit en train d'attendre son jugement dans le plus profond des cachots d'Aigue. Aussi fut-il très surprit lorsque les gardes baissèrent le nez pour lui annoncer que le mercenaire s'était échappé mais que tout était fait pour le retrouver. Là pour le coup même le bon caractère bien connu du souverain n'y résista pas et il gronda :

"A vous tous vous avez laissé filer un homme désarmé ? C'est une plaisanterie ?"

Apparemment non, et seule la faiblesse due à la perte de sang l'empêcha d'enfoncer plus encore les pauvres hommes. Il n'était pas cruel, ni même spécialement dur en règle générale, mais cette fois ça dépassait les bornes. Ashy aurait beau s'inquiéter de le voir s'énerver ainsi, il pouvait difficilement faire autrement. D'autant plus qu'il avait toujours cette histoire de Dévoreuse à régler avec son guérisseur du moment, et que c'était fort difficile de lui rentrer dans le lard alors même qu'il venait de lui sauver la vie. Et puis il y avait ses doutes aussi, son incompréhension face à la trahison d'alford, la soudaine apparition du poignard, la mention au passeur... Entre cela et toutes les catastrophes magiques et climatiques il ne savait plus trop où donner de la tête. Le mieux était sans doute de commencer par le plus légitime même si ça pouvait sembler bizarre après ce qu'il venait de dire au baptistrel et il s'en acquitta en passant de nouveau la main sur ce qui avait été sa blessure :

"Il semble que je vous doive des remerciements malgré tout. Vos pouvoirs sont... Impressionnants."

C'était le mot. Ses propres guérisseurs auraient sans doute pu le sauver, mais cela aurait mit bien plus de temps. A part son état de faiblesse due à l'hémorragie il se sentait parfaitement bien, et encore cette faiblesse était-elle en train de se résorber grace à la potion. La magie ça avait du bon tout de même quelquefois.. .Mais pas toujours. Reprenant son sérieux, il chassa les autres occupants de la pièce d'un geste et s'agaça en voyant ses gardes hésiter :

"Je ne pense pas qu'on me poignarde deux fois aujourd'hui, disposez messieurs."

Ils obéirent finalement pendant qu'il s'asseyait précautionneusement dans son matelas avant de se réintéresser au baptistrel pour lui poser une question aussi simple que vaste :

"Qu'avez vous fait exactement Shadowsong ? Et pourquoi ?"

Il voulait tout savoir, du début à la fin. Et rien à voir avec sa guérison évidemment, ce qui l'intéressait c'était Dévoreuse et ce qui allait autour.
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeVen 15 Aoû 2014 - 22:19


Il fut soulagé de le voir ouvrir les yeux. Même s’il le savait sortit d’affaire, même s’il savait son pouvoir de guérison efficace et sa technique rôdée depuis le temps, il lui restait encore aujourd’hui une once de ses inquiétudes de débutant. Il se demanderait certainement à chaque intervention, et ce jusqu’à sa mort, si oui ou non il était correctement parvenu à aider son patient… Il était profondément irrécupérable, c’était établit. Mais cela dit, c’était encore plus angoissant dans le cas de Korentin car il ne se voyait franchement pas expliquer qu’il avait raté ses soins et que l’humain était mort. Pour le coup, il y avait des chances que son vampire en rigole un coup. Et son ordre pas du tout. Mais fort heureusement il allait bien et ça lui suffisait amplement. Assez en tout cas pour lui arracher un véritable sourire, le premier sans doute depuis qu’il avait détruit Dévoreuse avec l’aide de Lorenz. Et ce, même lorsqu’il ouvrit enfin la bouche, même si son sourire se teinta d’un brin de gêne et de tristesse. « Je vous en prie… ne dites pas des choses pareilles sir. Je suis confus de ne pas être venu plus tôt, même si vous devez plus ma présence à la diligence de vos deux lames » Il les indiqua rapidement. C’était eux qui étaient venus le chercher et le prévenir de la blessure du monarque, il était bien trop occupé avec ses patients pour avoir même souvenir d’une quelconque convocation. Il y en avait eu une ? Il ne savait même plus en vérité mais ça, il éviterait sans aucun doute de le dire. Ça serait contreproductif et pas vraiment nécessaire. En plus cela le peinait de savoir qu’Alford était accusé, forcément à tort dans son esprit. Et voir le nom de son ami souillé ne lui plaisait pas. Il ne méritait pas ça, pas plus que Korentin méritait d’être poignardé. Au final on en revenait toujours à la même chose, c’était la faute de Néant.

Les lames en question se trouvèrent la proie des questionnements du monarque et l’elfe garda le silence, laissant l’affaire se dérouler sans un mot. Il n’était pas sonné après tout et aurait bien le temps de plaider la cause de son ami par la suite. Il sentait l’amertume du souverain et devinait sans trop de mal qu’il ne pouvait croie à cette trahison. Et à juste titre, elle était totalement improbable. Savoir qu’Alford avait réussis à s’échapper le soulagea mais il ne dit rien, toujours… L’autre n’était pas pour autant tirer d’affaire après tout. Il s’inquiéta tout de même de voir Korentin s’énerver, dans son état ce n’était franchement pas une bonne idée. Il dû le comprendre également d’ailleurs. La potion avait beau être puissante, on avait mis un moment à le ramener dans le fort et à le soigner, ce qui signifiait qu’il avait été particulièrement affaibli. Il irait mieux, sans aucun doute, avec un peu d’attention et un peu de temps… mais en attendant mieux valait qu’il fasse attention à lui. Les remerciements et le compliment lui firent hocher simplement la tête, une acceptation humble de ce qu’on lui offrait, d’autant qu’il savait pertinemment que l’autre avait un sujet beaucoup plus délicat à lui servir et qu’il ne se gênerait pas pour le faire maintenant qu’il l’avait sous la main. Il aurait pu le renvoyer sur les roses comme il escomptait le faire avec tout autre mais ça n’aurait pas vraiment arrangé la situation, au contraire même ça aurait définitivement achevé la diplomatie entre eux et ça ne lui ressemblait pas, de toute façon, surtout envers quelqu’un qu’il appréciait et respectait comme c’était le cas pour le monarque. Il attendit que les serviteurs humains soient sortis, observant posément son patient…

Il fit un pas en arrière en le voyant s’asseoir mais ne le quitta pas des yeux avant que la question fatidique ne tombe. Alors, il sembla se détendre, ses yeux se fermèrent un bref instant et il soupira, son sourire disparaissant. Il finit par ouvrir de nouveau les yeux et attrapa une chaise, posée près d’un bureau de bois dans le coin de la pièce, puis l’approcha du lit et s’y installa avec autant de dignité qu’il pouvait en avoir en pareil instant. Grave, il observa à nouveau le souverain. Korentin avait déjà vu un envoyé vampirique, il savait donc déjà tout. Pourtant il le lui demandait de nouveau. Soit. « Ce que j’ai fait…. » Il s’apprêtait à entamer le sujet vaste quand il nota les difficultés qu’avait l’humain avec son totem. Aussi utilisa-t-il un soupçon de magie Baptistrale afin de tenir l’attention de son interlocuteur, l’empêchant d’aller se perdre ailleurs. Il commença très tôt, depuis la bataille des bois sombres et la malédiction de Néant, ainsi que sa promesse à un Lorenz agonisant dans la crypte elfique en compagnie des cadavres conservés d’anciens dragons. Il raconta la certitude de la menace qu’il avait entrevue, la promesse de Lorenz de l’aider à détruire Dévoreuse. Il raconta la malédiction de chaque dragonnier, la longue recherche de la chevalière jusqu’à la révélation d’Alford concernant Esmelda, l’entrevue qu’il avait eu avec elle et son don de l’objet tant recherché. Il raconta sa rencontre avec Lorenz, la levée de la malédiction puis la destruction de Dévoreuse et le coup porté à Néant pour toutes les souffrances qu’elle avait pu causer. Pourquoi racontait-il autant ? Il aurait pu s’en tenir strictement à la destruction de Dévoreuse et néant oui, mais en vérité cela allait bien au-delà de ça.

Les racines de cet acte s’ancraient plus loin que simplement la destruction, et il estimait suffisamment Korentin pour en parler. Il lui faisait assez confiance pour lui exposer absolument tout, l’entière vérité, sans contrefaçon, comme seul un baptistrel aurait pu le faire, sans jamais ciller ou vaciller dans son récit, le regard planté dans le sien. Il n’omit aucun détail, pas le moindre, poussant le souci des nuances jusqu’au bout. Puis il s’interrompit un bref instant, avant de rajouter d’une voix très douce et lacée d’une lancinante morosité. « Voilà, vous savez tout »
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 0:08

La voix douce du baptistrel était apaisante, berçante même. Il aurait pu fermer les yeux et s'endormir tout bêtement malgré la puissance la potion d'énergie. Il fallait dire qu'il avait pas mal de sommeil à rattraper ces derniers temps et se faire assassiner n'aidait évidemment pas. Et puis de toutes façons il n'avait pas le temps, il avait trop de choses à régler avec son guérisseur du moment et il semblait bien qu'il allait enfin avoir ses explications. Il se concentra donc, ou essaya plutôt... Ses souvenirs l'assaillaient toujours avec autant de constance et il lui fallu un gigantesque effort pour s'en débarrasser. Enfin gigantesque sur le coup... Ensuite ça lui sembla plus facile... Allez savoir pourquoi ? Peut-être bien qu'il commençait à s'habituer au déraillement de son totem... Enfin...

Débarrassé de ses souvenirs, il pu suivre le récit de l'elfe avec une attention soutenue. Ce n'était pas difficile, sa vie était un véritable roman à rebondissement ! Le souverain ne pu qu'ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes en entendant décrire un prince noir à l'agonie et en ressentant confusément le lien existant entre ces deux là. Comment avait-il pu passer à côté ? Lui qui avait prit tellement soin de se renseigner sur ses alliés ! L'explication était toute simple en vérité, il avait juste prit le partie de considérer le prince vampirique uniquement comme une brute incapable de créer le moindre lien avec qui que ce soit. Pas un idiot certe, très loin de là même. Mais plutôt un être affublé d'une incapacité sentimentale... Quelque chose de ce genre là en tout cas. Korentin savait reconnaître le jeu d'un politicien lorsqu'il le voyait et il n'avait donc eu aucun mal à percer celui du meneur de la race vampirique. Lorenz savait s'entourer et manier son monde à merveille, il n'était jamais vraiment seul et s'assurait toujours les soutiens les plus puissants. Pourtant il était un solitaire, un fauve sans intérêt pour son entourage qui n'était qu'une assemblée de pions à ses yeux. Sauf quelques uns apparemment... Korentin s'en apercevait à présent. Qu'est-ce que le baptistrel pouvait-il avoir de plus que les autres pour avoir attiré l'attention et finalement la sympathie d'un tel monstre ? Difficile à dire... Bien sur il était très particulier, c'était même un être exceptionnel aux yeux de beaucoup. Mais l'exploit était quand même de taille.

Le récit en arriva à la décision de détruire Dévoreuse, libérant le prince noir de sa malédiction en passant. Puis à la destruction en elle-même et... Dracos. Avait-il bien entendu ? Ils avaient agressé un Esprit Supérieur ? Il ne pu que le fixer d'un air atteré dans l'espoir que le baptistrel se mette à sautiller sur place avec un grand sourire en lui criant que c'était une blague. Mais ce ne fut pas le cas et il en fut quitte pour fermer les yeux avec lassitude, une gigantesque migraine sur le point de faire son apparition et il mit un long moment à troubler le silence après que son interlocuteur se soit décidé à conclure. Il lui était gré de sa confiance, il avait parfaitement conscience de cela représentait qu'il lui ai dit tout cela. Mais... Mais il était accablé. Oui... Comment avait-il pu se fourvoyer ainsi ce baptistrel qui semblait pourtant si parfait jusque là ? Il secoua la tête, jugeant sans méchanceté mais avec la fermeté implacable de l'homme qui sait avoir raison :

"Vous avez fait une erreur monumentale... Je sais que je ne suis qu'un humain, votre compagnon destructeur me le fait assez bien sentir à chaque fois qu'il en a l'occasion... Mais zut Merithyn, est-ce que vous êtes seulement conscient de ce que vous avez accomplit ? Êtes-vous vraiment en train de me dire calmement que vous avez agressé un Esprit Supérieur ? Vous vous rendez compte de la gravité de la situation ?"

Bien sur qu'il s'en rendait compte... D'ailleurs Korentin n'avait même pas élevé la voix, il parlait très calmement, en pesant bien ses mots pour mieux faire comprendre à son interlocuteur l'importance de ce qu'il lui disait. Avant de lui permettre de reprendre la parole, il continua :

"Edwyn, le Voyageur si vous préférez, aurait aimé vous rencontrer. Je lui ai proposé de vous présenter mais il a refusé en disant que cela influerait sur le cours du destin. Il m'en a parlé un peu, et je peux vous assurer que le coup porté à Néant n'entrait pas du tout dans ses plans ! Il a disparu à présent et je soupçonne grandement que votre action n'y soit pas pour rien... Vous ne l'avez pas rencontré, vous ne pouvez donc pas le savoir, mais il est notre espoir. Ce qu'il m'a dit est juste, je le sais. Je l'ai ressenti au plus profond de moi. Son soudain silence me terrifie, ce que vous avez fait me terrifie. Cela ne peut pas être bon... Vous qui refusez la violence, vous le savez au fond de vous ! Elle ne résout jamais rien, et surtout pas contre ce genre de créatures !"

Il serra la mâchoire, le regard inquiet :

"Il y aura d'autres répercussions que celles que nous connaissons déjà, j'en suis certain. Si Edwyn ne revient pas vers nous très vite alors je crains le pire. Vous ne pouvez pas défaire ce qui a été fait, mais ayez au moins la décence de ne pas considérer cela comme de la justice ! Je vois bien que c'est ce que vous vous imaginez... Mais c'est une bêtise que vous avait fait là, la pire de votre existence sans doute..."

Il en termina enfin, conscient d'avoir carrément jugé le gardien des baptistrels, un être bien plus âgé que lui et certainement plus sage quand bien même il ne portait pas de couronne. Mais il fallait bien que quelqu'un se décide à lui dire la vérité, et vu que personne ne l'oserait sans doute, et bien c'était lui qui s'y collait ! Il attendit sa réponse, le regard attristé.
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 12:12


Un nouveau sourire lui vint aux paroles de l’humain, ainsi qu’un poids énorme, comme si son corps se mettait soudainement à peser des tonnes, la lassitude semblant l’écraser vers le bas en compagnie de la déprime et du désespoir. Il avait été relativement protégé de cela grâce à sa colère un peu plus tôt, mais voir celle-ci retomber progressivement, il n’y avait plus eu que les effets de son élément pour le maintenir loin d’un totem qui souhaitait apparemment le faire entrer en dépression. Et en dépression d’autant plus intense qu’il avait déjà assez repensé à tout ceci par lui-même. Les conclusions étaient navrantes et même inquiétante selon lui mais… pouvait-il même en parler à cet homme ? Son regard, pourtant doux, se fit également perçant, acéré et inquisiteur alors qu’il le jaugeait avec un brin de méfiance pendant un instant, goûtant dans ses vibrations l’abattement qui était le sien et le poids de sa couronne, l’obligeant à s’occuper de toutes ces catastrophes pour son peuple, sans compter la récente tentative d’assassinat qu’il avait subie. Pouvait-il lui parler de tout ce qu’il pensait sans risquer de l’abattre plus encore ? Il doutait… et ne voulait pas commettre une nouvelle erreur. Faire encore du mal à quelqu’un sans le vouloir. Son instinct premier était effectivement de se taire, d’accepter simplement les choses. Mais il avait déjà commis une erreur, monumentale même, parce que sa façon n’était alors pas la bonne, parce qu’il avait été submergé par une émotion trop longtemps retenue, qui l’avait empoisonné de l’intérieur. Sa colère avait été en partie responsable, même si il assumait ses torts. Alors que faire ? Finalement il soupira lourdement et vint repousser une mèche de ses cheveux dorés, souriant toujours de sa moue attristée, avant de reprendre la parole avec douceur. « Sans aucun doute oui »

Il n’avait jamais eu l’intention de nier. Son regard se troubla un bref moment, alors qu’il continuait de jauger la confiance qu’il pouvait porter à cet homme. Ce furent ses mots à lui qui le firent pencher finalement. Qu’un humain ? Allons, il n’était pas Lorenz pour avoir ce genre de pensées. « Je me rends compte de la gravité de la situation oui, et j’en assumerais les conséquences ainsi que la sentence, car sentence il y aurait, j’en ai également parfaitement conscience. On agresse pas un Esprit en toute impunité » Et ça il l’avait su dès le départ. Ça ne l’avait pas arrêté pour autant. « Et je ne considère pas du tout cela comme la justice, Korentin » Son regard se fit plus lourd et sérieux, alors que son sourire disparaissait… Mais il avait déjà décidé de lui faire confiance en lui parlant de cela. « Et je crois que je vais peut-être vous terrifier un peu plus, mais je vous dois cela… parce que j’ai confiance en vous et que vous n’êtes pas, à mes yeux à moi, qu’un humain. Je ne qualifie pas mon geste de justice, je le qualifie de vengeance… » Il s’arrêta, honteux et perturbé de devoir le dire à voix haute, c’était déjà assez difficile de devoir l’accepter intérieurement, alors lui faire prendre corps à voix haute ? C’était pire. « Ma raison et mon instinct, tout ce que je puis être, d’elfe à gardien, se lamente de ce geste je vous l’assure, je regrette énormément cette catastrophe, je n’avais aucune intention de provoquer cela… mais mon cœur, une partie, tout au moins, refuse de regretter et de se repentir. Je n’y arrive tout simplement pas. Non je n’imagine pas cela comme la justice, mais ce n’est guère mieux. J’ai eu ma vengeance, pour la seule et unique fois où quelque chose me sommait si impérieusement de la prendre. » Il se passa une main sur le visage, les mots difficiles à prononcer malgré sa voix fluide.

« J’aimerais pouvoir dire que c’est simplement trop neuf, trop frais, que j’en reviendrais et que je pourrais porter ma faute avec l’humilité qui se doit… mais j’ai peur de ne pas en être capable. En tous les cas… » Il secoua légèrement la tête, pour essayer de clarifier ses pensées. « Même si je ne peux défaire ce qui a été fait, je ne compte pas rester inactif. Cet individu… Edwyn c’est cela ? Si véritablement il peut nous aider et s’il ne vient pas rapidement j’irais le chercher. Accompagné de préférence » Il avait peur de rester seul à présent, d’une certaine façon et avec du recul, travailler dans le centre de soins avait été la vision de cette peur. Là-bas on pouvait le contrôler, il était encore proche de ses pairs baptistrels et d’autres magiciens, de gardes… Des personnes qui seraient là pour l’empêcher de commettre une nouvelle erreur. « J’aurais dû venir vous voir avant d’opérer sur Dévoreuse, je le sais bien… mais ressasser le passé ne va pas nous aider, nous tous, et ne va pas m’aider non plus. A présent tout ce que je peux faire s’est essayer de pallier à ce que je peux, dans la mesure de mes moyens….Cela, et accepter le jugement collectif, en espérant que ma folie ne soit pas que cela et pas... » Et pas quoi ? du chaos ? Du mal ? Si comme il l'avait toujours pensé il y avait une part de bien, de lumière, en tout être y compris Lorenz, pouvait-il y avoir une part de mal et d'ombre également en chaque personne, lui y compris ? ça le terrifiait... il ne voulait blesser personne... à part Néant.
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeDim 17 Aoû 2014 - 18:20

La réponse le surprit sans le surprendre, il ne savait pas trop à quoi il s'était attendu en fait. Que le baptistrel nie ses torts ? C'était impossible puisqu'il ne pouvait mentir. Mais il aurait pu les rejetter tout de même, tenter de les atténuer... A la place il les endossait pleinement, ce qui correspondait bien à ce que Korentin connaissait de son caractère en vérité mais qui n'en était pas moins très étonnant à entendre. Il était vraiment très particulier cet elfe... Pas une information nouvelle, mais il ne s'y ferait jamais.

Il resta silencieux tandis que l'autre l'observait longuement, semblant hésiter à se confier. Rien d'étonnant encore une fois, ils ne se connaissaient pas tant que cela et c'était toujours chose difficile. Allait-il le planter là ? Non, il était trop courtois pour ça et puis l'incident diplomatique serait carrément irrattrapable pour le coup. Par contre il pouvait éluder, et c'est sans doute ce qu'il allait faire. Ou pas... L'elfe reprit la parole et l'humain le laissa continuer sans l'interrompre, conscient de l'importance de ce moment. Assumer la sentence ? Encore faudrait-il qu'il se rende compte du type de sentence que cela pourrait être ! Il ne connaissait pas Edwyn et son histoire, Korentin en avait des bribes lui. Bien sur il était assez lié à la magie pour se douter que certaines malédictions pouvaient s'avérer terribles mais il ignorait encore à quel point une vie pouvait prendre un goût de cendre lorsque les Esprits en décidaient ainsi. En vérité et même si il ne le dirait pas de peur de le blesser, Korentin ne pouvait réprimer la bouffée de pitié qu'il ressentait pour lui. Son avenir s'avérerait surement terrible après cela.. Le prince noir le méritait, mais lui ? Sans doute un peu aussi puisqu'il avait accomplit un tel acte, mais même en le sachant il ne pouvait que soupirer devant un tel gâchis.

Le mot suivant le fit bondir, et il grimaça lorsque le mouvement soudain réveilla la douleur dans son abdomen. Il aurait sans doute besoin de récupérer quelques jours avant d'être totalement sur pied. Mais il ne pouvait absolument pas demeurer impassible quand on lui sortait une énormité pareille. La vengeance ? C'était bien un baptistrel qui lui parlait de vengeance ? Et contre un Esprit ? Le regard éberlué, il ne pu qu'ouvrir la bouche en cherchant ses mots tandis que son interlocuteur continuait et se ferma en entendant qu'il n'avait pas de regret. Quelque peu agressif, il ne pu s'empêcher de faire remarquer :

"Quelque chose ? Ce ne serait pas quelqu'un plutôt ?"

Non on ne lui ferait pas avaler que le prince noir n'était pas en grande partie responsable de la décision du baptistrel. Il avait dû largement influer là dessus, c'était certain. Son pouvoir de persuasion était immense. Korentin voulait bien croire que la colère de Shadowsong avait beaucoup joué, mais elle avait eu besoin de l'étincelle qui la ferait exploser, et cette étincelle s'était très certainement appelée Lorenz Wintel. Quelle drôle de paire tout de même... Korentin ne voyait absolument pas ce que l'elfe pouvait bien lui trouver, ils étaient si différents... Le vampire aurait dû symboliser tout ce contre quoi le baptistrel luttait, et voilà qu'ils détruisaient le monde ensemble ? C'était tout de même extraordinaire ! Terriblement extraordinaire même, à se demander si l'univers ne se moquait pas d'eux en fait... Oui, c'était très certainement ça. Il reprit la parole pour répondre à son guérisseur :

"Vous ne la porterez pas, elle est bien trop lourde pour cela. Je suis désolé de vous le dire Gardien, mais j'ai bien peur qu'elle ne vous écrase à terme... Ecoutez vous seulement... C'est bien vous qui parlez de vengeance ? Vous, un baptistrel ?"

Il parlait sans mépris, juste avec une intense et terrible déception. Du peu qu'il connaissait de cet ordre, il avait toujours eu un profond respect pour eux. Il aurait pu pardonner à n'importe qui d'avoir cherché la vengeance car c'était un travers tout à fait naturel, mais pas chez les baptistrels. Si eux n'étaient pas parfaits, alors qui l'était ? Si il le jugeait ? Peut-être un peu, mais Shadowsong lui-même était apparemment le premier à dédier à lui dédier ce droit. Mais plus que de la rancune contre l'elfe, c'était plutôt une terrible horreur qu'il ressentait. Les conséquences de tout ceci risquaient fort de dépasser l'imagination... Elle les dépassaient déjà, mais cela n'irait qu'en empirant, c'était certain. Et il y avait peu de chance que les deux destructeurs soient les seuls à payer les pots cassés. Il le fixa longuement, réfléchissant à ce que le baptistrel semblait craindre. Se croyait-il mauvais ? Et Korentin qu'en pensait-il ? Il ne savait pas trop... On ne pouvait être mauvais quand on occupait une telle fonction, mais on ne pouvait être bon quand on détruisait le monde... Alors quoi ? Un entredeux ? Oui, comme eux tous. Mais c'était effrayant de voir que les meilleurs d'entre eux pouvaient aussi faire les pires choses, et sans regrets par dessus le marché. Voyant que son interlocuteur en avait terminé, il se décida à évoquer le Tarenth :

"Nous n'avons pas la moindre idée de là où se trouve Edwyn vous savez... Si il ne veut pas être retrouvé je doute que vous y parveniez, même avec vos pouvoirs. Il possède des moyens..."

Il chercha ses mots un moment, comment pouvait-on décrire des pouvoirs quasiment illimités ? Ne trouvant pas, il changea d'angle :

"Eh bien disons qu'il est simplement très particulier. Il est sans doute plus sage de l'attendre, je ne sais pas très bien comment il va réagir à ce que vous avez fait... Il risque d'y trouver un écho pour le moins désagréable..."

Il s'interrompit tout à coup, ne sachant pas trop si Edwyn aurait voulu qu'il révèle ainsi ce qu'il savait... Mais après tout si il lui avait révélé certaines choses ce n'était sans doute pas pour rien non ? Et vu la situation... Il inspira profondément pour chasser ses doutes, et interrogea :

"Je ne sais pas si ça aidera ou si au contraire ça empirera les choses mais si le destin nous a amené à nous rencontrer ainsi et à parler de lui, ce n'est sans doute pas pour rien. Voulez vous en savoir plus sur le Voyageur, Gardien ? Si il y a un être au monde qui pourra s'accorder le luxe de vous juger, c'est bien lui... Je ne crois pas qu'il s'en privera..."

Il se mordit la lèvre, inquiet tout à coup pour le baptistrel. Il n'appréciait pas du tout son geste et son lien avec le prince noir mais il ne pouvait pas non plus le voir comme un ennemi, loin de là. Et il n'aurait souhaité à personne de contrarier un être tel qu'Edwyn...

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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeDim 17 Aoû 2014 - 20:31


Quelqu’un ? De las et attristé, son regard prit une teinte tranchante, la perle douce de ses prunelles se transformant en l’acier implacable d’une lame silencieuse alors qu’il resserrait les yeux, ne laissant pendant un instant que deux pointes aussi dangereuse que la flamme d’un chalumeau. En lui, l’étincelle de son élément se réveilla pour embraser lentement une rage qui s’éteignait encore quelques instants avant qu’il ne prononce ces mots. Entre son totem et sa fusion élémentaire, il semblait que le feu en folie avait le dessus, le rendant aussi versatile qu’une flamme dans le vent. Et pour le coup, il abhorrait littéralement qu’on sous entende quoi que ce soit à l’égard de Lorenz… Avait-il l’intention de lui mettre son choix sur le dos ? Si c’était le cas, ils risquaient d’avoir définitivement une césure diplomatique, potentiellement pour toujours ! Il n’avait pas eu besoin de Lorenz pour se décider. C’était tellement facile de tout lui mettre sur le dos ! Forcément ! Le vilain prince noir brutal et sans cœur, vicieux et prêt à tout pour gagner, qui ne voyait les autres que comme des pions. Il avait la tête parfaite pour l’emploi de la mauvaise influence venant corrompre le gentil baptistrel, ça c’était certain ! Tssss… ça le dégoûtait. La chaleur de la pièce sembla soudain s ‘accroître alors qu’il exsudait un supplément de puissance comme un signe involontaire de la colère que ses pensées provoquaient en lui. Il n’aimait pas du tout que l’on s’en prenne à Lorenz. D’habitude, il aurait laissé dire, ne pouvant demander à tous de voir ce que lui voyait mais là ? Là il n’avait pas la force de le balayer aussi facilement. « Non » énonça-t-il le plus clairement du monde avant de se rendre compte de ce qu’il était en train de faire et de la façon dont il avait pris les mots du souverain. Il cligna des yeux en se détendant et se passa de nouveau une main sur le visage. La colère couvait de nouveau en lui comme des braises ardentes et il n’aurait fallu qu’un frôlement, qu’un mot de travers pour qu’elle ne jaillisse comme un bûcher d’immolation. Lentement, il desserra sa main, tremblant légèrement. Ce n’était pas bon, pas bon du tout… Il ne pouvait pas se laisser contrôler par tout cela ou il se perdrait lui-même. Il devait bloquer la colère pour le moment, elle sortirait plus tard. Peut-être irait-il demander de l’aide à Lorenz… au moins lui pouvait comprendre ce qu’il vivait.

Il resta muet un moment, le laissant de nouveau parler, de peur de ne voir sortir des mots qui ne seraient absolument pas les siens. Mais finalement, il ne put réprimer un rire. Les nerfs encore une fois. Le son, mélodieux, avait pourtant quelque chose d’affreusement distordu, car il portait des sentiments qui n’étaient pas les siens en temps normaux. La détresse, la tristesse, l’accablement… « Mais qu’il ne s’en prive pas qu’en ai-je donc à faire ! » Il inspira sèchement, força sa respiration à se calmer et sembla à nouveau se détendre, quoi que sa voix soit toujours lacée de résignation. « Vous dites qu’il verra un écho à mes actions ? En ce cas il est peut-être au contraire le moins apte à me juger. Il le fera néanmoins, comme chacun en ces lieux et en d’autres s’ils apprennent ma part en ceci. Je ne réfute à aucun la possibilité de le faire, qu’ils le fassent… est-ce parce que je ne les entends pas qu’ils s’en privent ? Non. Je ne me place à nul rang au-dessus d’un autre bien au contraire, qu’on me jette donc la pierre si cela peut un tant soit peu alléger leurs craintes. Qu’ils me jugent s’ils en ressentent l’envie oui. Je me juge déjà moi-même et durement, et tout ce que l’on pourra bien dire, tout ce que l’on pourra me faire porter, je le mérite pour ce que j’ai fait. Je ne veux ni clémence ni excuses, rien du tout… Et sans doute que le poids de ma faute finira effectivement par m’écraser, vous avez raison. Mais je ne la porterais pas moins pour cela. Si mon âme et mon cœur se trouvent écrasés tout entier, et que je dois rejoindre l’esprit de la mort pour un jugement de plus au plan astral alors ainsi soit-il. Je ne m’en détournerais pas. Ce que je devrais faire je le ferais, ce que je devrais subir je le subirais. Je ne peux pas dire que ça ne me fait pas peur car ce serait mentir, bien entendu, j’ai peur, bien entendu je suis effondré et anéanti, et tout autant que j’aimerais être compris et pardonné je ne le puis et ne me pardonnerais pas moi-même… »

La lumière vacillait, ondoyante, comme si un énorme feu s’était introduit là, jetant des ombres et faisant flamboyer les draperies… la chaleur allait croissante, puis descendait, remontait, au rythme de la voix du chanteur qui parlait avec de plus en plus d’abandon, de ferveur, de passion désespérée, ouvrant les vannes, des larmes d’or dans les yeux. « Si je pouvais offrir ma vie et tout réparer je le ferais sur le champ, et oui même cela me terrifie littéralement mais je le ferais parce que je n’ai aucun droit de ne pas le faire, parce que dès l’instant où j’ai choisi de faire ce que j’ai fait ma vie ne m’appartenait plus. Vous n’imaginez absolument pas ce que je vis Korentin et je ne vous le souhaite pas… Je devrais pouvoir pleinement regretter mon geste, faire amende en parfaite sincérité et je ne le peux absolument pas, je souffre pour chaque personne ici et par le monde, je souffre parce que je sens le déséquilibre que j’ai créé comme si c’était une plaie béante dans ma propre chair, et que je ne peux absolument rien faire pour réparer ça ! Qu’est-ce que je suis hein ? Un monstre ? Si quiconque pourrait être appelé un monstre ce n’est personne d’autre que moi, pas même Lorenz ! Et je subirais n’importe quel châtiment aussi terrible soit-il parce que je n’ai pas le choix ! Et je le subirais d’autant plus que je suis incapable de demander pardon sans continuer de croire que… » Il s’arrêta, sa voix s’étranglant littéralement sur un son haut perché alors qu’il serrait les dents. Il inspira de nouveau, ses larmes s’évaporant et reprit finalement, comme s’il prononçait sa propre sentence. « Qu’il vienne donc, ce voyageur, et m’achève si ça lui chante, ou me juge si cela lui plait, ça ne sera que justesse sans doute… même encore à cet instant, je devrais me taire et vous écouter simplement et j’ai encore l’égoïsme de déverser ma détresse sur vous alors que vous vous remettez tout juste d’un assassinat… dites-moi donc, messire Kohan, quel monstre d’ego je suis, hein ? Ou si je vous embarrasse, dites-m’en donc plus sur cet Edwyn, que je puisse au moins savoir qui sera mon bourreau »
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeDim 17 Aoû 2014 - 23:20

Quelque chose avait brutalement changé dans le regard du baptistrel. Quelque chose qui l'impressionna tellement qu'il ne pu s'empêcher de se rejeter un peu plus en arrière dans son lit en déglutissant difficilement. Il n'était pourtant pas facile à intimider en règle générale, pas du tout même. Mais la vision de ce regard soudainement acéré et même implacable était pour le moins impressionnante. Plongé dedans jusqu'aux tréfonds de l'âme, Korentin se demanda un instant si il n'allait pas s'y noyer et ne remarqua même pas qu'il s'était mit à suer à grosses gouttes non pas de peur, bien que ça aurait pu être le cas, mais bien de chaleur. Diantre... La température de la pièce avait sévèrement grimpé non ? Avait-il de la fièvre ? Sans doute pas et son petit doigt lui disait que l'aura palpable de puissance dégagée par l'elfe chanteur n'était pas pour rien dans cette histoire. Il l'avait mit en colère... Lequel de ses mots en était arrivé à ce résultat ? C'était difficile à dire et pas très important en vérité, le résultat était le même de toutes manières. Pour peu que l'elfe perde le contrôle un peu plus que maintenant et il finirait grillé à point, juste prêt à être servi. Il n'y tenait pas spécialement mais il ne pouvait pas reculer plus et appeler ses gardes à l'heure actuelle n'aurait pas aidé beaucoup. Soit, si ça devait se passer ainsi alors il entendait faire face en faisant honneur à sa maison. Son visage se durcit tandis qu'il raffermissait sa résolution afin de soutenir de son mieux le regard impressionnant qui le clouait sur place.

Un mot, un seul, vint faire trembler l'air entre eux. Lui ne tremblait pas, à sa grande fierté. Il attendait stoïquement la suite, la mâchoire serrée et le regard dur sans nulle trace des habituelles paillettes d'or qui l'éclaircissait. Il pensait chaque mot de ce qu'il avait dit et même si il ne savait pas exactement ce qui avait déplu à l'elfe, il ne retirerait rien du tout. Il ne le craignait pas. Il mentirait en disant que la puissance qui s'émanait de lui ne l'impressionnait pas, mais il n'avait pas peur de ce qu'il pouvait lui faire. Si il perdait les pédales jusqu'à s'en prendre au roi humain alors grand bien lui en fasse, il ne ferait que prouver à toute l'humanité et même aux autres peuples qu'il n'était pas celui qu'il prétendait être et que le mal était bel et bien lové en lui comme une vipère assassine.

Il semblait malgré tout que cela ne doive pas être le cas. La colère s'était effacée du regard de son interlocuteur, pas tout à fait bien sur. Elle continuait de brûler avec férocité, mais elle était maîtrisée à présent. Sous contrôle. Un baptistrel pouvait donc perdre le contrôle... Enfin non, pas tout à fait sinon il ne serait plus de ce monde, mais en partie. Encore un sujet d'inquiétude pour l'occuper pendant ses longues nuits d'insomnies... Il faillit se mordre les lèvres en songeant à tout cela mais réprima son geste de justesse et releva le menton avec fermeté dans un geste qu'il entendait royal, ou du moins honorable vue le frisson glacial qui lui parcourait encore l'échine quand il pensait à ce à quoi il venait d'échapper. On pouvait être courageux et ne pas pour autant tenir à terminer ses jours sous l'impulsion colérique d'un baptistrel de mauvais poil. Le rire mélodieux et pourtant terrifiant lui provoqua un nouveau frisson mais il se fit violence pour ne pas céder et pour reprendre la parole d'une voix qui se voulait aussi assurée que possible. Ah mais, il ne serait pas dit qu'il aurait perdu ses moyens devant cet elfe, gardien ou pas !

Il en termina enfin, enchanté de voir qu'il était parvenu à aller jusqu'au bout sans s'emmêler les pinceaux et sans que sa voix ne se brise. Il n'était pas certain d'avoir tout à fait le contrôle de la situation, mais au moins n'aurait-il rien à se reprocher, il faisait front sans faillir. Il cligna des yeux à temps pour entre-apercevoir de nouveaux sentiments dans ceux de l'elfe et ils achevèrent de lui faire reprendre contenance. La tristesse, la lassitude, l'accablement même... Son interlocuteur avait l'air terrible ainsi mais en réalité il souffrait terriblement, il n'avait franchement pas besoin des pouvoirs d'un baptistrel pour le voir. Son malaise effrayé s'évapora pour laisser la place à un étrange sentiment de compassion. L'autre pouvait bien exploser de fureur au final, il n'en demeurerait pas moins que l'empereur dragonnier lisait en lui toute la tension qu'il était obligé de subir depuis des mois, peut-être même plus... Et toute la peine que ce qu'il avait causé lui infligeait. Pas de remord avait-il dit ? Non effectivement il n'en avait peut-être pas au sens où on l'entendait, mais ce qui était sur c'est qu'il souffrait quand même. Il souffrait même le martyr... Comment le craindre en sachant désormais cela ?

L'elfe reprit la parole d'une voix plus calme, plus touchante aussi. Une voix qui prenait aux tripes car elle renfermait des tonnes et des tonnes de sentiments rentrés, parmi lesquelles une résignation douce qui lui vrilla le coeur mieux qu'aurait pu le faire le poignard matérialisé par Alford. Diantre... Ses bonnes résolutions étaient en train de fondre, il ne se sentait plus du tout capable de réprimander séchement le gardien des baptistrels là, il ne se voyait pas l'accablant plus. D'ailleurs ça aurait été difficile de lui faire plus mal que ce qu'il se faisait tout seul... Ne sachant que faire d'autre, il lui offrit donc la seule chose qu'il pouvait, une oreille attentive. Il ne l'interrompit pas une seule fois pendant son long discours, le laissant s'épancher jusqu'au bout et plus loin encore, fermant son visage pour ne plus rien montrer de ses sentiments et simplement écouter, écouter et écouter encore. Il y avait des moments où c'était la seule chose qui pouvait aider, la seule chose qui comptait, la seule chose que l'on pouvait faire pour un être vivant. Etre là, simplement.

Il ne prit pas garde aux jeux de lumières s'émanant sans doute encore des pouvoirs du mage chanteur. Il le laissait parler, les yeux plongés dans les siens dans un étrange échange d'or qui illuminaient à la fois ses prunelles et le regard rendu brillant par les larmes stériles du flamboyant. Il ne pipa pas plus quand la voix dérapa, montant dans les aiguë jusqu'à devenir carrément douloureuse à ses oreilles. Il le laissa terminer, et là encore il attendit un temps infini avant de répondre enfin, souhaitant s'assurer sans le moindre doute possible que l'elfe avait bien tout dit, qu'il s'était entièrement vidé, et qu'il n'y avait plus en lui la plus petite once de ce trop plein effroyable qui avait manqué le faire exploser. Lorsque et seulement lorsque il fut absolument certain que c'était le cas, il parla enfin. Et sa voix fut plus douce qu'elle ne l'avait jamais été jusque là :

"Vous vous sentez mieux ?"

Il pencha la tête en l'observant avec l'attention toute particulière qu'aurait pu avoir un guérisseur pour son patient. Comme si les choses avaient pu se trouver inversé à cet instant et qu'après la guérison de son corps, il entamait désormais une tentative de guérison de l'esprit de celui qui l'avait sauvé. Une bien piètre tentative sans doute, bien humble. Mais il essayait. Quelqu'un au monde avait-il seulement essayé au moins une fois d'écouter cette personne ? De lui préter l'oreille, vraiment ? De plus plus voir en lui le sauveur de tous, la solution de tous les problèmes, la perfection incarnée, mais seulement un être vivant avec ses sentiments et ses terreurs ? Il ne le savait pas... Mais vu là où le concerné avait dû en arriver pour enfin craquer, ce n'était sans doute pas le cas. Il reprit doucement :

"Pardonnez moi... Je ne voulais pas vous mettre en colère, encore moins vous blesser. Je sais mieux que personne ce que cela peut faire de vouloir le bien de tous et de s'apercevoir au final qu'on ne peut pas y parvenir. Je sais aussi que nul n'est parfait, et pourtant je vous ai voulu entièrement irréprochable, comme si l'étiquette de baptistrel pouvait vous délier du statut d'être vivant et pensant. Je pense toujours que vous avait fait erreur Merithyn, mais je ne pense pas que vous ne pouvez pas être compris et pardonné. Moi en tout cas, je vous pardonne."

Bon d'accord, ça ne l'avancerait sans doute pas énormément mais il avait le coeur assez grand pour le faire et il n'ignorait pas à quel point cela pouvait être important dans ce genre de situation de savoir qu'au moins un être au monde ne vous voyait pas comme un monstre. Il se flagellait déjà lui-même terriblement, alors à quoi bon l'y aider ? Cela n'arrangerait rien, et Korentin n'était pas cruel. Il articula donc soigneusement :

"Vous n'êtes pas un monstre. Vous êtes... Un peu égaré. C'est vrai. Vous vous êtes trompé de chemin, et je pense qu'Edwyn vous le dira mieux que moi. Mais si vous vous étiez un monstre alors je n'oserai trouver de mots pour nous qualifier tous. Vous êtes bon, vous avez sauvé plus de vie à vous tout seul que tous mes guérisseurs réunit. Vous voyez même le bien là où personne d'autre ne le voit ! A tort ou à raison ? Je ne sais pas... J'avoue que j'ai bien du mal à comprendre l'attachement que vous semblez témoigner à Wintel. Mais c'est justement ce qui prouve que vous êtes meilleur que moi... Vous êtes la compassion incarnée, et je vous souhaite vraiment que cela inspire aussi ceux qui vous jugeront. Qu'elle vous soit rendue au moins une fois dans votre vie cette compassion... Moi je vous la rend. Ce n'est pas grand chose, mais je sais que vous m'auriez pardonné si j'avais été celui en faute."

Il le regardait avec gravité, refusant de lui laisser reprendre la parole et sans doute s'autoflageller encore avant qu'il en ai terminé. Il en revint à Edwyn enfin puisque c'était le coeur de tout, mais de façon plus mesurée :

"J'ai du mal à imaginer Edwyn comme un possible bourreau, mais comme je vous le disais je ne le cerne que très mal. Vous ne m'embarrassez pas, mais je dois quand même vous parler de lui, parce que je crois que vous aurez besoin de ce savoir. Je ne sais pas si il est bon ou mauvais, je crois qu'il a les deux en lui... Mais la bonté prédomine, ça j'en suis persuadé. Peut-être... Peut-être bien qu'il vous aidera... Pas dans un premier temps, ça non... Il sera furieux c'est sur, mais il peut vous aider. Vous devez croire en cela."

Il esquissa un geste pour toucher le bras du baptistrel dans un geste typiquement humain de réconfort et se ravisa au dernier moment. A la place il reprit la parole :

"Que cela le rende apte ou inapte à vous juger, sachez qu'il a commit une faute similaire à la votre. Il est très ancien, représentant d'un peuple qui vivait sur Armanda il y a de cela des millénaires. Le premier des peuples, les Tarenths. Ils vivaient avec les dragons et avec les Esprits alors incarnés sur terre, ils étaient l'image même de la perfection. Mais Edwyn était différent.. Plus sombre, plus orgueilleux, plus ambitieux."

Il sourit tristement en haussant les épaules devant la pauvreté des détails de son récit. Il ne connaissait que ce que le Tarenth avait bien voulu lui révéler, c'était bien maigre, mais il voulait l'offrir au baptistrel :

"Si je lui ai fait confiance aussitôt c'est parce qu'il m'a montré des choses que je n'aurai pas cru possible, et parce qu'il s'est révélé comme un maître pour les dragonniers que nous sommes... Vous n'êtes peut-être que presque lié, mais ça ne change rien. Edwyn est notre maître à tous... Notre fondateur. C'est à lui que nous devons notre chance, notre bonheur, cet immense honneur qui nous est fait d'avoir lié nos vies à nos dragons. Croyez le ou non Merithyn, mais Edwyn EST le premier des dragonniers. Il a créé le Lien. Avec ou sans l'accord des Esprits, peu m'importe. Comment un être mauvais aurait-il pu créer quelque chose d'aussi pur selon vous ? C'est pour cela que je le respecte, pour cela que j'ai confiance. Je sais qui il est."

Une lueur farouche s'était allumée dans son regard tandis qu'il défendait son point de vue. Cela pouvait paraître fou que de ressentir une telle dévotion pour une personne que l'on avait rencontré qu'une seule fois, mais il avait vu et ressenti des choses qu'il ne pouvait expliquer. Merithyn était lié à un dragon, il comprendrait... Il fallait qu'il comprenne. Korentin en avait tout simplement besoin afin de s'assurer qu'il n'était pas complétement fou ni ensorcelé par le Tarenth. Il humecta ses lèvres sèches avant d'en revenir au sujet d'importance :

"Il avait ses défauts donc comme je vous le disais, il l'admet d'ailleurs bien volontier. Il a fait quelque chose de terrible, je ne sais pas exactement quoi... Mais ce que je sais c'est qu'il a aussi été amené à s'en prendre à un Esprit, ou plusieurs peut-être... Je ne saurais dire. Suite à cela il a été châtié de façon effroyable. Tout ce qu'il avait construit a été balayé en une seule seconde, son lien avec son dragon a été brisé et ils ont été séparés. Il a été chassé du continent avec tout son peuple maudit et rendu stérile pour l'éternité. Il a donc eut toutes les raisons du monde d'en vouloir et de haïr les Esprits pour ce qu'ils lui ont fait subir, et malgré tout il se présente encore comme leur serviteur. Il se repent énormément de ses fautes, il a comprit ses erreurs et cherche à présent à les réparer."

Il soupira, peiné à nouveau de resonger à la souffrance intérieure qu'il avait vue chez Edwyn. Une souffrance qu'il voyait chez son interlocuteur à présent, et qui l'avait d'ailleurs décidé à dire tout cela. En ayant quasiment terminé, il souffla :

"Vous comprenez à présent pourquoi je dis qu'il vous jugera. Il le fera parce que, plus que tout autre, il mesure la portée de ce que vous avez fait. Mais plus que tout autre aussi, il pourra vous guider vers la rédemption. Il a déjà parcouru une bonne partie de ce chemin là, offrez lui votre confiance et je sais qu'il vous aidera. Livrez vous à lui Merithyn, livrez vous à lui sans réserves. Même si il doit vous détruire, vous ravager entièrement, je crois qu'il est le seul au monde à pouvoir entièrement vous comprendre. Il va vous terrifier, parce qu'il est bien plus grand que nous tous. Mais vous ne devrez pas vous dérober."

Ses derniers mots s'éteignirent comme un avertissement. L'autre pouvait bien lui dire tout ce qu'il voulait et jurer qu'il n'avait aucune intention de se dérober. Korentin l'aurait cru, mais il n'aurait pas cru une seule seconde que le baptistrel puisse tenir sa promesse. Il tremblerait devant Edwyn, il était absolument impossible qu'il en soit autrement. Il pouvait prendre cette échéance avec sérénité pour l'instant, il n'empêchait que quand le moment serait venu, il n'aurait que la seule et unique envie de se dérober et de ne surtout, surtout pas affronter ses responsabilités. Une lueur douloureuse s'alluma dans le regard de Korentin lorsqu'il songea à cette épreuve terrible qui attendait le baptistrel. Il n'aurait voulu être à sa place pour rien au monde, et d'un autre côté il avait honte de ne pouvoir que le laisser seul dans cette expérience. Que le prince noir fasse face à son destin, ça ne le dérangeait pas tant que cela. Mais l'elfe ne méritait vraiment pas une telle souffrance.
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeMar 19 Aoû 2014 - 10:13


S’il se sentait mieux ? Non pas spécialement, ses soucis n’étaient pas résolus simplement en en parlant mais… ça faisait un peu de bien tout de même. Même s’il était foncièrement désolé d’avoir ainsi chargé son vis-à-vis du poids de tous ses soucis… Pour autant il ne regrettait pas de l’avoir fait. Il avait eu besoin d’ouvrir les vannes, de laisser tout cela sortir, s’évacuer et il était heureux que cela se soit fait sans dégâts. Quand il repensait à ce qui s’était passé dans la plaine lorsqu’il avait joyeusement flambé de colère… non il n’aurait pas voulu infliger ça à qui que ce soit à l’intérieur d’Aigue. Il était déjà relativement désolé pour Eliowir, alors pas besoin d’en rajouter encore. D’autant qu’après son exploit avec Dévoreuse, ce serait la cerise sur le gâteau s’il se trouvait à blesser encore quelqu’un simplement parce qu’il avait été incapable de retenir ses émotions. Il se sentait… accablé de fatigue et en même temps en pleine forme, sûrement en raison des distorsions dans la trame et son effet sur eux tous. Parfois, l’esprit pouvait vaincre le corps, en cela qu’un esprit fatigué entraînerait le corps vers le bas, l’alourdissant considérablement. Et c’était exactement le cas en ce moment. L’elfe se sentait extrêmement lourd et gauche, pataud. Engourdis de tristesse même, et rompu par sa propre résignation. Il n’aurait certainement pas fallu qu’il se pose. Il aurait dû continuer de travailler, d’aller et venir, quelque chose, n’importe quoi, pourvu que cela le tienne en activité… mais non. Et à présent, il restait simplement là, sur sa chaise, ne sachant plus très bien jusqu’où allait son malaise et sa honte face au flot qu’il avait déversé, véritable torrent de tout ce qu’il pouvait penser et ressentir. Il reposa son regard sur lui, et ne put que hocher faiblement de la tête. Oui en fait… d’une certaine façon il se sentait quand même mieux d’avoir pu dire tout cela au moins une fois et il en était infiniment reconnaissant envers Korentin qui avait dû le subir. Un piètre sourire d’excuses lui vint, puis s’en alla tout aussi vite.

Il écouta, avec attention, totalement silencieux, n’essayant même pas de l’interrompre. Il secoua un instant la tête, faiblement, n’ayant rien à pardonner du tout. Korentin n’avait rien fait de mal, au contraire, il l’avait ménagé dans sa façon de l’aborder… c’était lui le souci, lui qui n’allait pas bien et faisait tout de travers. Non, l’humain n’avait pas voulu le blesser ni le mettre en colère, il en était convaincu et aurait dû réagir avec plus de recul. Mais ne l’avait pas fait. Il l’avait voulu irréprochable ? Vraiment ? Il avait vraiment cru qu’il pouvait l’être ? C’était flatteur… mais si loin de la vérité, comme il l’avait prouvé. Ce fut la suite pourtant, qui le marqua davantage. Son regard se brouilla de nouveau pendant un instant, et il sentit un poids lui comprimer la poitrine. Il le pardonnait ? Mais comment pouvait-il ? Comment pouvait-il accepter de lui offrir son pardon ? Il ne comprenait pas, cela semblait tellement invraisemblable après ce qu’il avait fait et dit… plus que tout autre, Korentin aurait dû être incapable de le pardonner, surtout en sachant qu’il ne parvenait pas à s’en repentir. Son cœur rata un battement et lui fit terriblement mal… Si c’était une torture alors elle était très efficace. Et pourtant il ne pouvait croire que Korentin plaisantait et se sentit plus reconnaissant encore, même si il ne pensait pas qu’il avait droit au pardon. Mais qui était-il pour refuser celui qu’on lui offrait ? Personne. Cet homme était réellement bon, trop peut-être mais… il ne pouvait qu’apprécier, humblement il l’espérait, de pouvoir avoir l’écoute d’un individu comme lui. Il l’avait respecté et apprécié dès le départ mais cela allait en grandissant à chaque instant qui passait et il s’en voulait plus encore de l’avoir écarté… Il ne méritait pas autant de compassion.

Pas un monstre ? Son regard se fit perdu et déboussolé. Qu’était-il donc alors, pour être capable de tout cela ? Quelle horrible créature était-il devenu sans même s’en rendre compte ? Il se sentait sale rien que d’y penser, sale, malade et honteux. Et pourtant, il lui soutenait qu’il n’était pas mauvais ? Mieux, ou pire, il lui disait qu’il était bon. Mais il n’avait pas l’impression de l’être… Un faible sourire attristé et dépourvu de joie se peignit sur ses lèvres. Non il ne comprendrait certainement jamais l’attachement qu’il pouvait avoir pour Lorenz, et au final comment lui en vouloir ? Ce n’était pas exactement comme si le vampire montrait ouvertement ses bons côtés. Il avait plutôt tendance à les enterrés profondément même… Il ne savait pas ce qui l’avait pris un peu plus tôt, à vouloir à tout prix se mettre en colère pour rien. Enfin si, il savait, et ça ne faisait que le conforter dans l’idée qu’il était un moins que rien qui n’aurait pas dû bénéficier d’une quelconque faveur de la part de quelqu’un d’aussi honorable. Il perdit rapidement son sourire. La compassion incarnée ? Pas plutôt l’imbécilité ? Et puis, s’il était vraiment la compassion incarné, il aurait dû pouvoir prendre la malédiction de Néant avec philosophie… mais le simple rappel, le simple frôlement du souvenir de sa mémoire fragmentée venait renforcer ses honteuses convictions. Ne souhaitant justement pas provoquer pareil effet, il se détourna résolument de cela au proit de l’humain. S’il l’aurait pardonné ? L’idée le mit mal à l’aise. Oui… oui sans doute l’aurait-il pardonné. Il avait toujours préféré le pardon à la rancune après tout non ? Un petit hochement de tête, presque imperceptible, sanctionna la tirade. Oui il l’aurait pardonné.

Il avait toujours été capable de pardonner, de comprendre les raisons qui poussaient aux actions entreprises en essayant de les philosopher, de les prendre avec bon cœur. Avait-il eu trop bon cœur justement ? S’il s’était montré plus intransigeant, aurait-il agit différemment à terme ? Trop bon, trop stupide ? On en revenait finalement à la même chose… il était d’une stupidité sans bornes. Qui donc aurait pu l’aider à ce stade ? Il se sentait au-delà de toute aide, simplement destiné à continuer de se ronger de l’intérieur, en silence de préférence pour ne mettre personne mal à l’aise… Et même si cet individu pouvait l’aider, rien ne dirait qu’il le ferait. Il n’était pas dupe de ce monde hélas, peu de personnes choisissaient de tendre la main. Et encore moins choisissaient de saisir une main tendue. Combien de temps avait-il bataillé avec Lorenz pour qu’ils en arrivent à cette forme de compréhension bien à eux ? Quatre ans. Et encore trouvait-il le vampire surprenant de réceptivité même si ce ne serait certainement pas l’avis de tous. Dans tous les cas il avait bien du mal à croire en quoi que ce soit pour le moment. C’était tellement difficile. Il lui semblait déjà que toutes ses croyances s’étiolaient comme brume au matin, alors en faire naître de nouvelles… Il ouvrit légèrement les yeux de surprise en le voyant avancer une main vers lui, ne bougeant pas du tout. Un élan de peur le parcourut. Et s’il se brûlait ? Se blessait ? Par sa faute ? Il ne fallait surtout pas qu’il le touche. Il s’en voudrait encore davantage si pareille chose arrivait. Et même sans cela… Il ne méritait pas qu’on le réconforte. Même s’il l’aurait bien voulu.

Forçant ses pensées, il s’autorisa à objectivisé que même l’esquisse d’un tel geste était beaucoup, venant de quelqu’un qui n’était pas particulièrement tactile. Mais à côté de sa souffrance et de sa résignation, cela avait un goût bien fade… comme tout ce qu’il avait pu penser auparavant, avant cette nuit et cette journée. Encore plus résigné si c’était seulement possible, il écouta sans broncher. Certaines de ces informations, Alford les lui avait fournies, d’autres, il ne les connaissait nullement et pareil récit aurait habituellement provoqué admiration, surprise et ravissement, enthousiasme à l’idée de rencontrer pareille personne. En l’état, il était surpris, certes, impossible de ne pas l’être quand on vous mettait au secret de ce genre de chose mais… rien d’autre. « Je vous crois » souffla-t-il simplement, d’une voix presque fantomatique. Il le croyait, mais ça ne lui inspirerait pas plus confiance pour autant. Il n’arriverait probablement pas à avoir confiance avant longtemps, ou avant de le voir de ses propres yeux et comment pourrait-il avoir la moindre confiance après tout ceci. Cela valait-il seulement la peine ? Valait-il la peine qu’il veuille lui poser des questions ? Non. Qu’il vienne et fasse ce qu’il désirait si vraiment il le fallait, et qu’il le détruise si ça lui chantait. Et qu’il reparte donc après cela continuer de réparer ses fautes. Lui au moins pouvait se repentir en toute sincérité…Il avait beau être en faute, il était encore un baptistrel et tenu à la vérité. Jamais il ne pourrait dire qu’il se repentait en toute conscience. Une cangue de plus, une souffrance et une impasse pour tout le reste. Qu’il vienne oui, si ça lui chantait…

On lui demandait encore de faire confiance. Mais il ne se sentait absolument pas capable de le faire. Tout le monde n’était pas Korentin. En lui, Merithyn était absolument certain, intimement persuadé qu’il pouvait absolument tout confier, mais ce genre d’individus étaient bien rares. Une pointe aussi douloureuse que résignée lui vint, alors qu’il répondait, la voix aussi lourde que du plomb. « Je n’ai pas le choix, quoi qu’il en paraisse. Je pourrais bien vouloir fuir à l’autre bout du continent je n’ai pas le choix. Et même si je l’avais, je ne pourrais faire autrement que de faire face » Il n’allait pas dire qu’il n’aurait jamais peur, il l’avait déjà et l’avait dit. La peur ne lui avait jamais été étrangère, dans aucune épreuve. Mais même s’il pouvait avoir envie de fuir, il ne le ferait pas. Il n’avait jamais tourné le dos. Ou… peut-être que si, une fois, on pouvait dire qu’il avait sans doute tourné le dos. Et cela lui avait coûté l’être le plus précieux à ses yeux. On avait déjà jugé ses actes impossibles, et il ne les avait pas moins accomplis. Par choix. Aujourd’hui, il était dépourvu de choix, alors il resterait d’autant plus, même si ça devait être la dernière chose qu’il faisait. Il l’observa à nouveau, en silence un moment. Ses paroles n’appelaient pas de réponses. Il ne demandait pas qu’on le croit. Il ne demandait pas qu’on comprenne. Peut-être était-ce tout simplement impossible. Il n’en savait rien. Quelque chose, un trouble chez l’humain, vint pourtant lui faire pencher la tête… et son cœur se sera à nouveau, alors qu’il absorbait ses vibrations. « Vous vous trompez… » chuchota-t-il, à peine assez fort pour être entendu.

A nouveau, il accrocha son regard, toujours aussi résigné, mais avec quelque chose d’une lancinante reconnaissance, toute pétrie de tristesse. « Je ne serais pas seul. Jamais, quoi que l’on puisse bien dire. Si vous accordez une seule pensée à la triste créature que je suis, alors non… je ne serais pas seul. Alors s’il vous plait, n’ayez pas honte. Je ne souhaite pas que quelqu’un expérimente cela en ma compagnie. Si je pouvais porter toute la souffrance du monde je le ferais avec reconnaissance » Il inspira avec difficulté, la gorge nouée « Le présent que vous me faites n’a pas de prix à mes yeux. C’est plus que tout ce que l’on me donnera jamais je pense. Je ne le mérite difficilement, mais cela ne m’empêchera pas de le chérir… » Instinctivement et malgré tout, il essayait d’absorber la douleur qu’il lui causait, voulant le soulager de ce poids. Et alors qu’il déployait l’aura douce d’un feu protecteur, comme une barrière contre la tristesse, quelque chose, comme une évidence, lui vint, et il se força à parler à nouveau. « Korentin ? Puis-je abuser de votre gentillesse et vous demander une faveur ? » Il délaça la lanière de sa sacoche de taille et en tira une bourse de cuir tressée qu’il posa au creux de ses mains jointes, l’observant avec mélancolie. « Ceci… ce que cette bourse contient, ce sont des perles de mémoires. Grâce à l’art baptistral, on peut y enfermer des souvenirs. Ils contiennent les miens. Mes plus précieux souvenirs, ceux qui me tiennent le plus à cœur. Ces souvenirs sont mon seul et unique bien, ils sont tout pour moi… ce sont également eux la cause de tout ceci. Je vous supplie de les conserver à ma place, gardez-les… je préfère les savoir en de meilleur mains que les miennes, jusqu’à ce que je puisse être à nouveau digne de les porter, si cela arrive un jour »

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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeJeu 21 Aoû 2014 - 19:55

Ah ah, il l'avait bien dit qu'il n'était pas fou ! Si un baptistrel le disait c'était que c'était vrai non ? Bon d'accord, il n'avait pas dit cela exactement... Il avait dit qu'il le croyait. Mais c'était pareil après tout... Pouvait-on croire un fou ? Vaste question qu'il préférait ne surtout pas analyser. Il n'était pas fou, un point c'était tout. Ce n'était tout de même pas si idiot que de croire aveuglement un être vieux d'on ne savait combien de millénaire, doté donc de la sagesse qui allait avec et qui se révélait être le créateur des dragonniers par dessus le marché ! Il ne voyait pas du tout du tout pourquoi ça en surprenait certains, et il ne voulait même pas le savoir. Ils avaient voulu lui mettre une couronne sur la tête eh bien ils allaient devoir apprendre à lui faire confiance à présent et donc à faire confiance en ceux qu'il voulait suivre.

Il n'était pas certain d'avoir réussi à totalement convaincre son interlocuteur malgré tout. Le fait qu'il accepte de le croire ne voulait pas dire qu'il allait faire confiance lui-même. Il semblait si... Désabusé. C'était assez éloigné de l'apparence qu'il montrait en temps normal et cela inquiétait quelque peu le dragonnier d'émeraude. Pouvait-on perdre entièrement confiance en soit et en l'avenir ? En les autres aussi ? Oui bien sur... Lui aurait même pu être dans ce cas là si il n'avait pas été d'un naturel si optimiste. Après tout ce qui lui était arrivé ces derniers temps ça aurait été assez naturel qu'il devienne méfiant, voir paranoïaque... D'ailleurs ça aurait pu éventuellement lui éviter le coup de poignard qui lui valait de se retrouver dans son lit à l'heure actuelle. Il médita cette idée un moment puis haussa mentalement les épaules. Non, décidément il ne se sentait pas capable de se méfier de tout et de tous. Il n'était simplement pas comme ça, et il était à peu près sur que son interlocuteur non plus. Il s'en apercevrait lui-même sans doute. Mais Dracos, il fallait absolument qu'il perde cette douce résignation qui semblait faire partie de son âme, c'était vraiment trop douloureux à entendre ! Comment pouvait-on faire face à son destin si stoïquement ? Ah bien sur ça inspirait le respect, mais la tristesse aussi... Même en acceptant tout ceci il aurait au moins pu s'accorder la liberté de pester quelque peu non ? Comme tout humain l'aurait fait... Bon d'accord, il n'était pas humain. Mais ça lui aurait fait du bien ! Devait-il lui apprendre à pester ? A bouder ? Korentin envisagea cette idée quelques secondes avant de secouer la tête pour lui, il divaguait...

Il revint à l'instant présent en entendant dire qu'il se trompait et pencha la tête avec curiosité. A qui le baptistrel pensait-il ? Wintel ? Cette idée l'aurait fait rire quelques temps avant mais la profondeur du lien qu'il ressentait désormais entre ces deux là le faisait douter. Etait-il à double sens ? Malgré qu'il sache à présent que cela énerverait l'elfe, il ne pouvait pas s'empêcher de douter un peu (beaucoup ?) de l'honnêteté du prince noir dans ce domaine. Ne se servait-il pas de lui ? Peut-être avait-il trouvé le moyen de lui mentir sans être démasqué, ça lui ressemblerait bien tiens... Zut, le regard de l'elfe chanteur se faisait plus dur, est-ce qu'il lisait dans ses pensées ? Sans doute pas... Il lui suffisait de lire sur son visage si expressif après tout... Pas tout à fait honteux, il lui décerna un sourire incertain. Eh quoi ? On ne pouvait pas lui demander l'impossible et l'idée de faire confiance à Lorenz Wintel l'était à ses yeux. Il n'avait vu absolument aucun bon côté chez ce vampire là et on ne pouvait pourtant pas prétendre qu'il ne faisait pas d'énormes efforts. En fait il avait même l'impression que le prince vampirique s'en amusait et que chaque geste qu'il s'ingéniait avec méthode à répondre par un soufflet bien claquant à chaque geste que le souverain humain pouvait bien faire vers lui et les siens. Il le méprisait, méprisait toute sa race. Comment dans ces conditions auraient-ils pu s'entendre ?

Le regard du dragonnier s'était assombrit tandis qu'il songeait à son ennemi politique principal du moment. Il ne pouvait pas vraiment le qualifier autrement... Tout allié qu'il était, il n'avait de cesse de s'opposer farouchement et de discuter toutes les prises de position des humains. Il ne consentait à valider les décisions qu'après de très longues tractations et toujours à l'avantage de son propre peuple quitte à ce que ce soit au détriment des autres. Chaque réunion interraciale se transformait invariablement en un duel acharné entre le dirigeant vampirique et le dirigeant humain, le premier prenant d'ailleurs l'avantage un peu trop souvent au goût du deuxième. Par chance il tenait à l'alliance autant qu'eux et se devait donc de mettre un peu d'eau dans son vin de temps à autre. Dommage qu'il n'en mette jamais plus d'une goutte ou deux... Enfin. Il n'était pas là pour discourir du martyr que cela pouvait être de se retrouver à traiter avec le prince vampirique et à batailler avec lui quasiment chaque jour pour une histoire de trois soldats et deux pièces d'or qu'aucun d'entre eux ne voulait céder. Désireux de ne pas s'éterniser là dessus, il protesta :

"Vous n'avez pas à porter toute la souffrance du monde. Il y en a bien assez pour que nous la partagions. Et ce n'est pas à vous de décider ce que vous méritez ou non. Personne ne possède ce pouvoir."

Bon lui il avait eu sa part ces derniers temps comme le prouvait l'étincelle de souffrance qui brûlait à tout instant désormais dans ses prunelles. Mais il n'était sans doute pas le plus à plaindre comme le soufflait son naturel optimisme à tout le moment et puis même si ça avait été le cas il n'avait qu'une vie et devait donc faire avec. Le passé était le passé, tout ce qui comptait à présent c'était de faire au mieux pour que l'avenir se révèle moins sombre. Comment cela c'était mal parti ? Il ne voulait pas le savoir ! Quand à la fermeté avec laquelle il avait répondu, il était presque certain que son interlocuteur en avait un peu besoin quelque part. A force de porter le monde sur ses épaules depuis des années, il commençait à s'affaisser. Se voir soulagé de ce fardeau au moins une petite seconde ne pourrait que lui faire du bien. Même si il n'allait sans doute pas accepter ça facilement... Ou si ? Etonné, l'humain ne pu que le fixer avec curiosité en répondant à sa question :

"Faites. Je serai heureux de vous rendre service si je le peux."

Il ne voyait pas trop ce qu'il pourrait faire pour lui même avec ses pouvoirs d'empereur rebelle mais il voulait bien l'écouter et faire de son mieux. Pourtant et malgré ces bonnes dispositions il manqua carrément chuter de son lit tant il fut surprit par le caractére de la domaine. Lui ? Garder la mémoire de Shadowsong ? LE Shadowsong, gardien des baptistrels, héros d'on ne savait combien d'aventure et qui avait poussé la vice jusqu'à devenir le premier et sans doute le seul elfe capable de survivre plusieurs années chez les vampires tout en se liant au passage avec leur prince ? Le dragonnier du premier né ? Le destructeur de monde ? Mais mais mais... Il n'avait absolument pas la force morale nécessaire pour porter autant de souvenirs quand bien même seraient-ils matérialisés par de petites perles d'aspect plus ou moins inoffensif !

Son regard n'était plus que perplexité horrifiée tandis qu'il fixait le baptistrel et il réalisa avec un temps de retard qu'il allait peut-être le vexer en réagissant ainsi. Enfin non, sans doute pas... Mais tout de même ! Ce n'était pas très courtois même si ce n'était pas tellement contre l'elfe cette histoire. C'était plus lui-même qu'il n'estimait pas digne d'un tel honneur. Il ouvrit la bouche pour répondre, comprit qu'il allait bafouiller, et opta donc plutôt pour une boutade. Ce serait loin la première fois qu'il se réfugierait dans l'humour pour cacher sa gêne et c'était vraiment indispensable là ! Sa voix résonna donc, un peu tremblante malgré tout :

"Eh bien heu... J'espère que vous êtes conscient que je suis l'heureux dragonnier de la plus maladroite de toutes les dragonnes du continent ? Et d'ailleurs elle ne m'a sans doute pas choisit pour rien, je ne suis pas un modèle d'adresse non plus..."

S'en serait-il sentit capable qu'il aurait ricané nerveusement à cette idée, mais il était vraiment désarçonné par la demande et il ne pu donc que se décider à interroger :

"Vous êtes vraiment sérieux ?"

Question idiote, évidemment qu'il était sérieux... Mais il avait besoin d'un peu de temps pour digérer la chose. Quand il fut sur que sa voix n'allait pas se casser, il reprit la parole enfin :

"Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour cela... Mais si vous y tenez vraiment alors oui, je le ferais. J'y veillerai comme sur la prunelles de mes yeux, en vous rappelant très régulièrement que vous êtes largement assez digne de porter vos propres souvenirs. Je ne suis pas encore bien vaillant là, mais vous pouvez compter sur moi pour venir vous secouer de temps à autre à ce sujet."

Et tant pis pour le poids politique que cela aurait. Il ne fallait pas exagérer tout de même ! Pensif, il frotta la peau neuve de ce qui avait été sa blessure et grommella :

"Il est vrai que je ne vais pas avoir beaucoup de temps dans les prochains jours. La trahison de Gorder pose de graves problèmes qu'il va falloir résoudre..."

Il soupira, encore terriblement blessé par l'attitude du mercenaire. Quelle histoire tout de même...

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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeVen 22 Aoû 2014 - 17:20


Voilà bien un étrange partage que celui de la souffrance du monde. Il n’avait peut-être pas à la porter, et cependant il l’aurait fait de bon cœur. Même si cela l’avait complètement détruit, tant que les autres n’avaient justement pas à en prendre leurs parts. Qu’ils n’aient pas à souffrir. Alors l’idée de partager la souffrance du monde comme un simple gâteau était relativement étrange. Assez pour étirer un instant ses lèvres en un vague sourire éphémère. L’attention était tout de même touchante. Surtout venant de quelqu’un qui avait lui-même souffert récemment et il ne pensait pas seulement par-là du coup de poignard mais bien de l’accumulation impressionnante depuis la mort de Gregorist Kohan, son cousin. Lui plus encore qu’un autre devrait se voir épargné un poids en plus sur les épaules et le cœur. Il n’irait pourtant pas le contredire. Imaginer simplement n’avait encore jamais fait de mal après tout, ce n’était de toute façon pas possible de simplement vider le monde de sa douleur pour le porteur. Plus important que ce souhait impossible, il y avait la faveur qu’il souhaitait demander au souverain… Une faveur qui lui tenait beaucoup à cœur, qui lui tenait terriblement à cœur en fait. Il ne s’imaginait pas confier pareille chose, pareil trésor, entre n’importe quelles mains. Lorenz aurait pu être son choix car il savait parfaitement combien ces souvenirs-là pouvaient compter, mais il doutait que le vampire ait compris son besoin de s’en séparer ou de s’avouer indigne de les porter, ce ne serait pas concevable à ses yeux. Il ne voulait pas confier cela à son ordre non plus. Il voulait… de bonnes mains. Quelqu’un de juste et de droit, d’intègre. Quelqu’un de spécial. Et il était évident avec ce qu’ils échangeaient et avec ce qu’il ressentait que Korentin était effectivement la bonne personne. C’était une évidence, tout simplement.

Une vague expression amusée fleurit sur son visage en le voyant tellement prit au dépourvu. Il n’ignorait pas la portée de sa demande. Tout au contraire. Mais cette faveur, il la jaugeait à l’étendue de ce que l’humain faisait déjà pour lui, peut-être même sans se rendre compte de la portée de ses mots et de ses gestes. L’elfe avait parfaitement foi en son vis-à-vis, en sa force morale et en sa droiture. Et en bien d’autres choses aussi à son sujet. Il le laissa revenir de son choc, se réchauffant sans le vouloir d’une douce malice enfantine à voir comment il prenait sa demande, cet air horrifié et perplexe tout à la fois. Ils n’allaient pas s’en sortir tout de même, à se passer le fardeau en prétendant tous deux ne pas être dignes. Enfin, à la réponse, il laissa échapper quelques notes d’un rire mélodieux. « J’en suis conscient et je suis vraiment sérieux… très, très sérieux » Il avait rarement été aussi sérieux si ce n’était peut-être au moment de frapper Néant. Il attendit en silence, ne le pressant nullement, caressant de la pulpe d’un doigt la bourse contenant les perles précieuses. Si précieuses… Mais elles seraient parfaitement en sécurité avec lui. Il ne craignait même pas qu’un élan de curiosité le pousse à les contempler. S’il voulait le faire, il le pouvait. Il n’avait rien à cacher. Encore moins après ce qu’il venait de dévoiler en ouvrant son cœur meurtris. « Je vous fais confiance pour venir me le rappeler » tenta-t-il de taquiner sans savoir si humour il y avait eu dans sa voix encore tremblante. « Mais oui… j’y tiens énormément. Cela compte beaucoup… pour moi » Il lui tendit finalement la bourse, offerte sur ses deux mains, afin qu’il en prenne possession, accentuant encore l’affirmation qu’il venait de faire. « J’ai confiance en vous, et en votre instinct. Lorsque le bon moment adviendra, vous me les remettrez »

Il y avait, sans doute, un progrès. Il voulait bien admettre qu’il pouvait y avoir un bon moment, un moment où il serait à nouveau digne de ces perles. Puis advint inévitablement un sujet qui fâchait tout autant que leur incident politique. A nouveau, sa souffrance lui vint même si elle était causée par un autre, et il redoubla d’effort pour apaiser l’atmosphère et absorber cette peine. « Si je puis vous êtres d’une quelconque utilité n’hésitez surtout pas, c’est le moins que je puisse faire même si… » Il soupira « Je ne devrais pas me mêler de cela, et je ne vous forcerais nullement à croire ma parole là-dessus, ni sur quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, mais je ne vois pas Alford vous trahir. Je n’ai pas assisté à la scène, et ainsi je ne puis attester de quoi que ce soit, ce n’est que mon sentiment personnel, de ce que j’ai pu voir de ce mercenaire. Et si la trahison a pourtant germée en lui, ce fut en un très court laps de temps, il n’aurait pas eu moyen de me le dissimuler. Un, ou deux jours, tout au plus… » Cela le peinait toujours. Beaucoup. Autant pour l’un que pour l’autre d’ailleurs. Il reprit après un temps de silence. « Quoi qu’il en soit je reviendrais régulièrement m’assurer que vous vous remettez correctement. Je n’ai pas de doute là-dessus mais c’est une routine nécessaire et… et je pourrais sans doute soulager un peu la fatigue » Et il pourrait profiter de la présence du souverain aussi, dont il appréciait le contact d’une façon totalement unique au regard de ses affects habituels.
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MessageSujet: Re: Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Les incidents, diplomatiques ou non, ça pousse comme des champignons aujourd'hui.... [PV Korentin]TERMINE Icon_minitimeJeu 28 Aoû 2014 - 18:12

Ses hésitations avaient l'air de l'amuser... Même si il était difficile de deviner ce qui pouvait bien passer par la tête d'un elfe, et plus particulièrement celui là. Korentin ne trouvait pas ça spécialement drôle pour sa part, tu parles d'une surprise ! Lui se retrouvant le gardien des souvenirs du... Gardien justement ? Et ce qu'il était sur de ne pas s'être trompé de bonhomme ? Il semblait bien que oui vu sa réponse. Jamais il n'avait été aussi sérieux hein ? Et bien jamais il n'avait été aussi gêné et stressé pour sa part, quelle responsabilité ! Enfin soit... Il ne pouvait plus reculer à présent et il n'était plus à un soucis près. De plus et même si il ne se l'avouerait même pas à lui même, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine fierté face à cette marque de confiance de la part d'un si éminent personnage. Après tout, ils se connaissaient à peine...

La confiance... Le mot était prononcé et étrangement il ne sonnait pas si mal entre eux. Elle s'était installée si naturellement que Korentin n'aurait su dire à quel moment elle s'était véritablement mise en place. Peut-être existait-elle depuis le début... Peut-être qu'eux deux étaient simplement fait pour s'entendre, pour se trouver et finalement se comprendre. Il aurait été incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, mais ce n'était absolument pas utile. Si il viendrait le lui rappeler ? Ah ça oui ! Ne serait-ce que parce qu'il aurait sans doute envie à un moment ou à un autre de reparler à cet étrange personnage. Pour ce qui était de l'instinct par contre il ne promettait rien, il n'y faisait plus tellement confiance. Après tout son instinct lui avait bien dit de croire en l'honnêteté d'Alford hein ? Ben voyons ! Et sa femme ? Il l'avait averti pour sa femme ? Et Fabius ? Et même Esmelda et son vampire ? Ah ça non, on ne pouvait pas dire qu'il avait du pif...

Il recueillit la bourse entre ses larges mains et resta un moment à la contempler. Il ne ressentait pas le besoin de l'ouvrir, d'ailleurs il n'aurait pas osé. Le ferait-il un jour ? Il l'ignorait. L'elfe ne lui avait rien dit à ce sujet, il ne s'en offusquerait donc sans doute pas. Mais avait-il la légitimité de le faire ? Non... Il ne l'ouvrirait pas. A moins que cela devienne absolument nécessaire, il se contenterait de la garder précieusement jusqu'au jour où il pourrait rendre son contenu à son propriétaire légitime. Une lueur sérieuse illumina un instant l'or de ses prunelles tandis qu'il acquiescait.

"Je vous le promet."

Bon d'accord, il ne savait pas exactement ce que le baptistrel considérerait comme "le bon moment" et encore moins si lui-même serait capable de le reconnaitre, mais il essayerait. Il ferait de son mieux comme en toutes choses, après tout il était devenu un maître dans cet art depuis quelques temps...

La conversation revint sur Alford et il ne pu que froncer les sourcils en entendant la doutes de l'elfe. Oh bien sur il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, lui-même n'aurait pas cru tout ceci avant d'y être confronté quand bien même on l'eut mis en garde. Mais il y avait des faits que l'on ne pouvait plus nier une fois qu'on les avait eu sous les yeux et c'était le cas ici. Alford avait trahit, et la trahison n'appelait aucune excuse. C'est d'un ton irrévocable qu'il répondit :

"Je ne peux vous dire en combien de temps elle a germé en lui, ou si il a pu trouver le moyen de la cacher. Ce que je sais c'est qu'il a clamé sa loyauté envers Fabius alors même que je gisais dans mon sang. Il a eu l'indécence d'insulter un homme qu'il n'a même pas osé affronter loyalement, et sa fuite elle-même prouve sa culpabilité. Mais il peut courir..."

Plus trace d'or dans les sombres prunelles, rien que la calme certitude de l'homme se sachant dans son droit :

"La justice le rattrapera aussi surement qu'elle rattrapera Fabius. Et elle sera sans clémence, vous pouvez me croire sur parole..."

La fatigue le rattrapait, mais elle était saine. Il aurait besoin de ses forces pour la suite, surtout si ce qu'il craignait advenait. Il remercia le baptistrel d'un sourire, assuré de le retrouver sinon à son réveil, du moins prochainement. La seule hésitation qui l'étreignit après que celui-ci ai poussé la porte fut celle de savoir si il préférait dormir maintenant ou tenter de prendre un en-cas avant. Finalement, c'est d'un pas silencieux que le page chargé de son repas alla en déposer le plateau sur le meuble de chevet avant de ressortir sans l'éveiller sous l'oeil vigilant des lames noires.
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