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La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE

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MessageSujet: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeMar 22 Avr 2014 - 21:32

Le comté de Fièrecombe était l'un de ces petits domaines que l'empire comptait par dizaines. Un territoire sans histoire qui avait néanmoins récemment vu son économie et son activité croître considérablement. En effet, la principale richesse du comté provenait de ses nombreuses carrières de pierres de taille, idéales pour la construction et dont la qualité était réputée pouvoir égaler la qualité de la pierre nordique. Ainsi, lorsque l'empereur Fabius avait accordé à ceux qui répondaient désormais au titre d'Ordre de l'Obsidienne le droit d'ériger un temple par comté, Fièrecombe avait naturellement été mandée pour fournir les matériaux de construction nécessaires à ces ambitieux projets.
Si les premiers jours avaient été marqués par le calme et la tranquillité, il était rapidement apparu toutefois que la rébellion humaine ne devait pas demeurer longtemps indifférente devant l'ampleur des travaux. De fait, les premiers récits mentionnant des perturbations dans l'acheminement des pierres étaient rapidement parvenus à la capitale : sabotages, attaques des convois, destructions de ponts étaient autant d'exemples de l'activité rebelle dans la région et même le renforcement de la garde ne semblait pas devoir décourager leurs efforts.

Les jours passèrent et les rapports d'incidents semblaient devoir se faire de plus en plus nombreux, tant et si bien qu'il fut finalement décidé de dépêcher dans la région une partie des troupes Alayiennes avec pour mission d'éradiquer la menace. Aldakin lui-même s'était alors proposé pour en prendre le commandement. Ce d'autant qu'en plus de ralentir les travaux d'aménagement religieux, les rebelles se complaisaient à faire circuler rumeurs et ragots, alimentant une propagande particulièrement véhémente à l'encontre du pouvoir actuel. Ainsi, en apportant son concours à la résolution de ce problème, le Prêcheur pourrait également démontrer au souverain actuel que l'Alayia respecterait les engagements pris envers la couronne.

L'arrivée du général alayien et des deux cents hommes qui l'accompagnaient dans le comté de Fièrecombe sonna le point de départ d'un étrange jeu du chat et de la souris entre, d'une part les envoyés du Néant, et d'autre part, les agitateurs rebelles. Les premiers traquaient inlassablement les seconds qui pour leur part ne semblaient pas devoir se décourager d'être ainsi poursuivis, preuve en était la recrudescence de leur activité : le rythme des sabotages et autres exactions s'accélérait en rapport avec les efforts déployés pour les attraper, en un véritable pied de nez adressé à ceux qui s'étaient donné pour mission de les arrêter. Si l'affront faisait grincer des dents parmi la troupe, le Prêcheur ne se laissait pas atteindre pour autant et planifiait froidement l'organisation des recherches : patient et réfléchi, Aldakin voyait dans chaque nouvelle attaque une occasion de mieux comprendre le raisonnement de son adversaire et adaptait sa propre stratégie en conséquence. Derrière l'attitude bravache des insurgés, le général décelait les soubresauts d'un ennemi déjà aux abois : peu à peu, l'étau alayien se refermait...

Le jour de la confrontation vint finalement, après près de dix jours de traque, lorsqu'un groupe d'hommes armés fut signalé dans les parages d'une carrière de granit blanc. Le sabotage de trop pour le petit groupuscule renégat qui se trouva rapidement encerclé par un ennemi largement supérieur en nombre et dont les étendards affichaient les couleurs de l'Alayia et de l'empire Kohan côte à côte.
D'un léger coup de talon, Aldakin fit s'avancer sa monture tandis qu'en contrebas, les rebelles se regroupaient en une formation défensive. Un simple geste du Prêcheur, tel était la seule chose qui séparait encore cette poignée d'hommes d'un funeste et sanglant destin, mais avant d'ordonner l'assaut qui verrait la terre rougir du sang des vaincus, le général alayien se devait d'offrir une chance de rédemption à ses adversaires, quels qu'ils soient.

« Votre situation n'est guère enviable, rebelles, mais sachez qu'il n'est pas nécessaire de faire couler le sang aujourd'hui. »

Le destrier du Néant s'approchait toujours des défenseurs tandis que son cavalier s'adressait à eux avec calme et sang froid, laissant à son pendentif le soin de porter ses paroles jusqu'à eux.

« Si l'officier en charge de votre détachement souhaite négocier les termes de votre reddition, qu'il s'avance. »

En signe de bonne foi, lui-même s'était alors avancé à mi-chemin entre les lignes alayiennes et le petit groupe compact des rebelles, de sortes que quelques dizaines de mètres au plus séparaient l'émissaire du Néant des boucliers de ses adversaires.


Dernière édition par Aldakin du Néant le Mer 4 Juin 2014 - 18:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeSam 26 Avr 2014 - 14:45


Chaque fois qu’il le pouvait, il partait lui-même en mission avec ses hommes, quand bien même sa présence était nécessaire auprès du souverain d’Aigue-royale. Avant tout, il était un soldat et son peuple le respectait parce qu’il combattait aux côtés de ses hommes comme n’importe quel autre natif de Glacern, sans se placer au-dessus d’eux en dehors des ordres qu’il donnait. Il était incapable de rester loin des combats, cela ne lui ressemblait pas, car plus qu’un devoir, c’était une volonté et un besoin réel qui le poussait à croiser le fer auprès de ses troupes. Rester enfermé indéfiniment à parlementer et faire de la stratégie ne lui ressemblait pas et le fatiguait plus qu’autre chose. La mission de sape était venue à point nommée, à un moment où il nécessitait justement de pouvoir s’éloigner de ce piège agaçant qu’était les conseils de l’autorité rebelle. Fièrecombe était l’objectif et il semblait bien que les hommes envoyés là-bas fussent reconnaissant de sa présence. Cela pouvait se comprendre. Il ne s’agissait pas de nordiques, pour la plupart. C’était des déserteurs de l’armée régulière pour la plupart, ainsi que quelques Lyssiens. Lui apportait deux gardes loups avec lui, formant son escorte. Les hommes du sud, apparemment peu habitués à devoir travailler comme ils le faisaient, et surtout apeurés par le désavantage écrasant du nombre, avaient besoin de courage. Ou, comme ses gardes le disaient entre eux, d’un bon coup de pied dans le postérieur. La reconnaissance, dans leurs yeux, quand il avait annoncé à leur surprise qu’il les accompagnait, était un indicateur infaillible. Contrairement aux Nordiques, certains combattaient sans espoirs de vaincre. Il tenait à changer cela. Et ils étaient partis.

Pendant des jours, des semaines même, ils avaient menés la vie dure aux Alayiens et aux civiles les aidant. Au début, aucun n’avait vraiment compris pourquoi ils ne se contentaient pas d’attaquer de front, croyant peut-être, comme beaucoup, à ce que l’on disait sur le compte des troupes du nord. Pourtant, loin d’être des bourrins, ils savaient quand attaquer et quand se la jouer finement. Hors donc, un affrontement direct ne servirait pas à grand-chose. Ici, ce n’était pas un concoure de force brute, qu’il fallait jouer. Non, ici, il était question de se montrer les plus envahissant et difficiles possible sans perdre la vie, aussi fallait-il compter sur des attaques éclaires de convois, sur des sabotages à la chaine, sur de la propagande… Au bout de quelques semaines, les hommes s’étaient enhardis de leurs victoires, ils se croyaient imbattables, intouchables. Ses gardes souriaient, un rictus amusé et cynique. Lui ne disait rien. Même les déserteurs de l’armée étaient des gamins. Ils n’avaient jamais connu une seule campagne de longue durée et encore moins une telle situation. Eux trois n’étaient pas particulièrement satisfait. La réponse d’en face tardait à venir. Plus elle tardait plus c’était suspect. Aussi, l’arrivée des deux cents hommes et du prêcheur assura le seigneur de l’hiver qu’effectivement, crier victoire trop tôt n’aurait pas été une bonne chose. Pas une bonne chose du tout. Et dire que la troupe qui lui servait d’outil avait considéré l’idée d’aller boire un verre dans une auberge de village. Ils seraient morts ou prit avant d’avoir pu bouger un cil, avec une attitude pareille. Et encore, mieux valait qu’ils soient morts.

L’arrivée de ces renforts entraîna un jeu de cache cache pendant quelques temps. Il n’avait pas la moindre intention de repartir la queue entre les jambes simplement parce qu’on sortait les arguments lourds en face et continua sur sa lancée, multipliant même les coups et les rythmes de leurs actions. Il savait qu’on les recherchait et qu’ils seraient découverts tôt ou tard. Cela ne semblait que naturel. Il n’avait d’ailleurs pas vraiment l’intention d’y échapper, bien au contraire. Il avait plutôt l’intention de faire de l’occasion une action de pur culot bien dans ses habitudes. Ainsi, il avait demandé au seul réel magicien de la troupe de contacter une autre unité rebelle afin qu’elle les rejoigne. Il escomptait le voyage juste suffisant pour bénéficier de leur arrivée lorsqu’ils se trouveraient prit. Aussi, lorsqu’ils furent finalement confrontés à la prise, la première chose qu’il fut fut de sourire. Il avait fallu dix jours pour qu’on les trouve. Un score honorable, il pouvait respecter le chef d’en face, à son avis. Ils étaient encerclés, prit. Il fallait le reconnaître, il s’était attendu à avoir encore droit à quelques jours de repos et d’amusement. Mais les choses allaient rarement aussi bien qu’on s’y attendait, il fallait faire avec. Ses hommes se rangeaient en formation serrées et défensives. Certains, qui avaient déjà mis pieds à terre, préféraient tirer leurs arcs et se ranger en retraits de leurs compagnons, tandis que les cavaliers encore montés faisaient front. Avancés dans la carrière, le passage pour accéder à eux se réduisait, quoi qu’il restait encore assez large pour être contraignant.

En voyant un cavalier s’approcher, cependant, il haussa un sourcil. Allons bon qu’est-ce que c’était que ça encore. L’observant attentivement, il finit par se ranger à l’opinion générale qui lui avait décrit un individu semblable comme étant le général principal alayien, qu’il n’avait fait que croisé de loin quand il avait dupé Lyra. Aldakin en personne pour s’occuper d’un obscur groupuscule rebelle ? Ça en disait long. Flatteur, dans un sens. Il fallait l’admettre. Il donna un coup de talon à son immense monture et avança, les sabots claquant sur la roche du passage. Ne l’arrêtant qu’à un mètre du prêcheur, il le dévisagea de son regard pâle, restant un moment silencieux et le détaillant avec une nonchalance consommée. Puis, finalement, il se décida à parler, d’une voix posée et détachée « Je ne souhaite pas négocier » Il resserra les yeux, muscles tendus et prêt à dégainer. « Autre chose ou pouvons-nous commencer ? »
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeMer 30 Avr 2014 - 20:59

Quelques instants après que l'appel du général alayien ait retenti dans les esprits, l'un des cavaliers rebelles se détacha de la formation qu'avaient adoptés les défenseurs pris au piège de la carrière de granit pour s'avancer en direction de la silhouette du Prêcheur. Le parlementaire, si tant est que l'on put user de ce qualificatif, possédait une carrure imposante et guerrière, à l'image de la solide monture qui devait porter ce poids sans faillir. Un nordique, à n'en pas douter. Aldakin n'avait pas encore eu l'opportunité d'en rencontrer, leur forteresse perdue dans les montagnes avait jusqu'à présent échappé à l'emprise de l'Esprit Unique, mais le tacticien qu'il était n'avait pas manqué se renseigner sur les habitudes martiales de chacun de ses ennemis. Et cet homme qui s'avançait vers lui avec l'assurance d'un blizzard sur le point de déferler sur la montagne transpirait l'hiver par chacun de ses gestes. Des trois généraux du Néant, cependant, Lyra restait celle qui connaissait le mieux les humains du nord : la guerrière aux deux épées avait eu l'occasion de recruter l'un de ces guerriers nordiques pour sa garde personnelle, mais cette première tentative s'était vue écourtée par la regrettable désertion du candidat. Quoi qu'il en fut, l'opportunité de se faire sa propre opinion sur le peuple des montagnes n'était pas pour déplaire au prédicateur en chasuble.

Le guerrier du nord s'approcha avec calme et sérénité, visiblement très peu concerné par la perspective de voir sa vie s'achever dans cette carrière. Allaient-ils se rendre ? Aldakin n'y croyait pas vraiment, de ce qu'il en savait, il n'était pas dans les habitudes des Glacernois que de baisser les bras sans lutter et celui qui se présentait devant lui ne semblait pas devoir faire démentir cette information. L'homme le dévisagea un moment avant d'asséner avec fermeté son refus de négocier. Le regard sombre du Prêcheur n'avait pas dévié du regard aux reflets de glace, notant avec regret que la voix de son interlocuteur n'avait tremblé à aucun moment. Pas d'esbroufe ou d'héroïsme exacerbé ici, le nordique était parfaitement conscient du destin qui serait le sien et ne l'en accueillait pas moins avec sérénité. Admirable, en vérité, mais aussi particulièrement contrariant. Non seulement parce que chacun des Alayiens qui perdrait la vie pour déloger cette poche de rebelles serait un fidèle de moins au service de l'Unique, mais aussi et surtout parce qu'il s'agissait d'un véritable gâchis que de sacrifier des hommes de cette trempe, des hommes qui auraient pu être si utiles à l'Esprit Unique et ceux que l'empereur en place se plaisait à baptiser l'Ordre d'Obsidienne. Aldakin n'aimait pas le gachis.

Le Prêcheur hocha lentement de la tête devant l'empressement du nordique, l'ombre de son ténébreux regard glissant lentement vers la main de son adversaire, crispée sur la garde d'une épée que l'on devinait aisément prête à jaillir.

« Ne soyez pas si impatient, seigneur Svenn. J'ai bien entendu que vous ne souhaitiez pas négocier et je respecterais ce choix, permettez moi néanmoins de vouloir en apprendre un peu plus sur l'adversaire qui me tint en échec dix jours durant. »

Aldakin avait parlé instinctivement, laissant sa foi guider le choix de ses mots et le murmure du Néant lui dicter le nom du nordique qui le défiait ainsi. Havard Svenn, seigneur de Glacern. Un individu particulièrement tourmenté. Un individu particulièrement intéressant, également. Sans vraiment laisser à son vis-à-vis l'occasion de reprendre la parole, le Prêcheur poursuivit, avec le même ton calme et assuré que celui avec lequel on s'était adressé à lui précédemment.

« Je me nomme Aldakin, et je ne suis pas votre ennemi... »

Sur ces paroles lourdes de sous-entendus, la haute silhouette du général alayien s'inclina légèrement pour désigner du regard les rebelles entassés au fond de la carrière.

« Ces hommes vous font confiance pour les mener à la bataille, mais vous n'en seriez pas moins prêt à sacrifier chacun d'entre eux si vous l'estimiez nécessaire. C'est le signe d'un dévouement particulièrement fort... »

Le Prêcheur se redressa lentement pour ramener ses yeux sombres vers les iris bleutés de l'homme du nord et l'interroger le plus sobrement du monde :

« Pourquoi vous battez-vous ? »

Aucun homme ne serait prêt à mourir l'épée à la main sans une solide raison, quelle qu'elle soit. Certains recherchaient la gloire et l'immortalité de leur nom, d'autres l'argent et le pouvoir que confèrent les richesses, d'autres encore étaient motivés par l'impérieux besoin de protéger des êtres chers à leurs coeurs ou d'assurer la pérennité de nobles idéaux tels que l'honneur, la justice ou la liberté. Enfin, une autre catégorie de ces individus réclamait simplement vengeance...

« Alors, messire Svenn, me direz vous la raison pour laquelle vous allez bientôt brandir cette épée contre moi ? »
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeMer 7 Mai 2014 - 19:27


Impatient ? Oh certes il ne pouvait pas prétendre être dénué d’impatience. En vérité la patience n’avait jamais vraiment figuré au rang de ses qualités sauf cas singuliers. D’autant plus que cet homme, ou plutôt cette chose, face à lui, était aisément reconnaissable. Et il devait avouer que la perspective de mettre une rossée au prêcheur Alayien ne l’incitait pas au calme. Si il devait mourir ici aujourd’hui, il ferait en sorte d’emporter l’autre avec lui. Ça n’aurait peut-être pas d’effet sur le long terme puisqu’il reviendrait probablement, d’après ce que Lyra lui avait expliqué, mais au moins il aurait porté un coup à la masse des envahisseurs en leur prouvant que leur vénéré général et favori du néant n’était ni tout puissant ni invincible. Et une armée sans moral était déjà battue. Et puis il y avait une autre raison à sa volonté de ne pas vouloir attendre de trop. Les renforts qui arrivaient prochainement. Mais sans vis-à-vis ne semblait pas vraiment pressé, ce qui eut le don de l’agacé prodigieusement. S’il n’était pas un modèle de calme, il était également prompt à la colère. Un instant, il joua de la mâchoire sans que son regard ne cille, caressant l’idée de le décapiter sans plus de cérémonie… Mais ce ne serait certainement pas une mort acceptable pour les projets qu’il avait à son encontre. Quoi qu’en la plantant sur une pique… ou dans un baril de sel… Hm, l’idée était à creuser, définitivement. Cependant, on l’en tira lorsqu’à reculons, il nota un détail troublant. Depuis quand cet épouvantail connaissait-il son nom exactement ? Il ne l’avait absolument pas dit. Fronçant les sourcils, son regard se fit inquisiteur aux entournures. Comment exactement connaissait-il son nom ? Un esprit dans leurs rangs ? Lyra ? Aucune idée mais ça ne lui plaisait pas. Finalement le décapiter était peut-être une solution sécuritaire. En réalité, plus il parlait et plus Havard se méfiait. Pas son ennemi hein ? Quiconque connaissait son nom sans avoir de raisons précises de le reconnaître était un ennemi… et il ne fallait pas oublier l’armée Alayienne, même si réduite, qui attendait de les trouer. Pas son ennemi vraiment ? Voilà bien une chose inouïe. Et après ça ? Il allait l’inviter à prendre le thé et à discuter potins ? Silencieux, il se garda bien de prononcer le moindre mot, ne voyant d’ailleurs pas vraiment ce qu’il pourrait bien lui dire. Oui ses hommes lui faisaient confiance. Il avait mérité cent fois cette confiance. D’autre ne la méritait pas tant.

Ils lui faisaient confiance… mais oui, il n’hésiterait pas à les sacrifier, comme il n’hésiterait pas une seule seconde à mourir s’il le devait. Jamais il ne demandait quelque chose qu’il ne ferait pas lui-même, aussi terrible que ce soit. Pouvait-il en dire autant, lui ? Pourquoi d’ailleurs le brossait-il dans le sens du poil exactement ? Il était fier mais pas orgueilleux. On lui avait ôté cette possibilité trop tôt et le simple rappel du regard fou de Kedrildan suffisait à l’empêcher de se croire tout puissant. Ce regard-là n’avait besoin que d’un rien pour lui rappeler qu’il n’était qu’un humain et un humain terrifié… Il n’avait peur de rien comme il avait peur de cet être. De rien du tout, pas même de la mort. Combien de fois avait-il supplié la mort de venir le prendre durant son année de cauchemar ? De centaines de fois. Un frémissement imperceptible lui parcourut l’échine, et il se reconcentra sur l’instant présent, s’accrochant sans le vouloir à la voix d’Aldakin pour ne pas basculer dans ses sombres souvenirs. Pourquoi se battait-il ? Bonne question. Pourquoi se battait-il… Il y avait plus d’une raison, comme pour tout individu, non ? Choisir de se battre relevait d’un ensemble de décisions et de considérations… mais pourquoi lui se battait-il. « Parce que je le dois » répondit-il simplement, de prime abord. « Parce que mon expertise est utile, parce que voir un seigneur se battre dans la boue et saigner avec ses hommes remonte le moral des pauvres gosses qui vous assaille vous et votre allié. Parce que mon peuple combat et que je ne saurais tourner le dos lorsqu’il a besoin de moi. Enfin, parce que je ne sais rien faire d’autre » Ce n’était pas tout à fait vrai. Même si il n’était pas bon diplomate, il était un bon seigneur et n’avait jamais eu de problèmes jusqu’à maintenant. Mais rester sur un trône ou dans un bureau, à s’occuper des milles et uns problèmes de gestion, sans pouvoir se dépenser et en proie aux réminiscences sombres et idées noires. « Quand à pourquoi je vais brandir cette épée, là tout de suite… et bien vous trancher la tête m’apparaît comme une bonne idée. J’ai pu éprouver votre sens de la tactique, ces dix derniers jours. Je dois avouer que je n’avais jamais affronté quelqu’un pouvant me contraindre jusqu’à maintenant. Mais si je dois mourir autant avoir cette dernière satisfaction »

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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeLun 12 Mai 2014 - 20:10

Le regard insondable du Serviteur alayien ne cilla pas d'un pouce devant l'assurance arrogante du nordique. Son visage conservait cette même expression parfaitement neutre avec laquelle il avait considéré le seigneur de guerre jusqu'à présent et ne laissait pas plus transparaître joie ou bonheur que peine ou colère. En fait, il semblait presque froidement désintéressé. Pourtant, derrière ses yeux aussi sombres que l'Esprit qu'il vénérait avec une ferveur inégalée, Aldakin écoutait la réponse qui lui était fournie avec une satisfaction certaine. Son intuition, aiguillée par le murmure de Néant, lui avait donné raison : celui qui se tenait devant lui était un combattant dans l'âme, dans la plus pure tradition du nord. Non pas que le Prêcheur put s'attendre à moins de la part de quelqu'un qui avait su s'élever à la tête de la Forteresse Oubliée, mais une information confirmée vaudrait toujours mieux qu'une information supposée, n'est-ce pas ? Toutefois, s'il était né pour se battre, s'il avait été élevé pour se battre et s'il vivait pour se battre, il n'en était pas pour autant l'un de ces barbares primitifs qui prenaient les armes pour la seule ivresse du sang, pas plus qu'il n'était de ces idéalistes qui prétendaient pourfendre le Mal pour faire triompher le Bien. Il faisait la guerre oui, et sans doute y trouvait-il une certaine forme d'accomplissement, mais il n'aimait pas cela pour autant. Il se battait parce qu'il le devait, parce que c'était ce pourquoi il était, non parce qu'il le voulait. Très intéressant. Vraiment très intéressant.

Le grand général de l'Obsidienne inclina légèrement la tête pour saluer d'un hochement léger les compliments dont il avait fait l'objet, visiblement peu concerné par la menace pourtant très sérieuse qui les avait précédé.

« Je vous remercie et vous retourne le compliment, vous êtes vous-même un adversaire de valeur. Avec votre mort, le Nord perdrait un grand homme, et non seulement le Nord, mais également la rébellion de messire Korentin Kohan... »

Aldakin jeta un coup d'oeil sur sa droite, puis sur gauche, semblant prendre conscience de l'endroit dans lequel ils se trouvaient alors.

« C'est un sentiment fort noble que celui d'être prêt à se sacrifier pour ce en quoi l'on croit... A condition toutefois que ce sacrifice ne soit pas vain. »

D'un coup de talon léger sur le flanc de sa monture, Aldakin fit s'avancer cette dernière pour se placer à hauteur du destrier nordique, un peu sur sa droite et séparé de lui par moins de deux mètres, de sorte que les deux cavaliers se trouvent côte à côte plutôt que face à face. En fait, il venait ni plus ni moins que de se placer dans la position idéale pour que le Seigneur de l'Hiver puisse porter son attaque avec une déconcertante facilité. Un simple geste du bras pouvait désormais permettre à la lame de son épée de venir faucher le cou du prédicateur alayien, mais l'homme de foi eut grand soin de poursuivre avant que la tentation ne soit trop grande.

« Avant que vous ne me tranchiez la tête, prenons quelques instants pour déterminer ensemble les conséquences de semblable geste. Vous me tuez, ou plus exactement vous tuez mon enveloppe charnelle actuelle. Soyez averti que mon âme se sera vue attribuer un nouvel hôte bien avant que ma tête n'ai atteint le sol, il s'agit là de l'un des nombreux avantages qu'il y a à prier un Esprit pour qui la mort n'est en rien une limite. En représailles de votre geste toutefois, les soldats qui nous entourent donnent l'assaut et cette carrière devient le théâtre d'un nouveau bain de sang duquel, nous le savons vous et moi, vous ne réchapperiez pas. »

Tout le temps pendant lequel il avait parlé, Aldakin avait gardé son regard sombre braqué sur la troupe de rebelles plongés dans l'attente anxieuse de ces négociations qui n'en étaient pas et évitait soigneusement de se tourner vers celui auquel il s'adressait en réalité.

« Parce qu'ils sont cruels, les Esprits auxquels vous croyez et que vous défendez encore ne vous rendront pas aux vôtres : Havard Svenn s'éteindra pour ne jamais plus exister, et avec lui disparaîtra l'un des piliers majeurs de la rébellion. D'après vous, combien de temps résisteront-ils encore sans votre présence à leurs côtés ? Privés de votre expertise, privés d'un seigneur prêt à se battre et à saigner dans la boue pour remonter le moral des troupes ? »

Pas longtemps, sans doute.

« Alors je vous pose la question : est-il vraiment nécessaire de vous sacrifier ? Pour quelques pierres de taille ? Je ne le pense pas. Je ne le souhaite pas, en vérité. Je vous l'ai dis, je ne suis pas votre ennemi. Le Nord n'est pas mon ennemi. »

D'une nouvelle talonnade, Aldakin fit repartir sa monture vers l'avant, pour contourner la position du nordique et venir se replacer à ses côtés, mais sur sa gauche cette fois et tourné dans la même direction de lui. Le Loup Bleu lui avait affirmé ne pas vouloir négocier et le Prêcheur avait la ferme intention de respecter cette volonté, mais il y avait différentes façons de mener bataille et celle dans laquelle s'était engagée le général alayien à présent avait pour seules armes la justesse des mots. Et à présent, le temps lui semblait adéquat pour lancer l'offensive sur un nouveau front :

« Mon ennemi se nomme magie, celle-là même que Glacern a banni de ses murs pour ne pas avoir à en subir les chaînes. Mes ennemis se nomment dragons, ceux-là même qui ont maudit votre nom jadis. Enfin, mes ennemis se nomment elfes et vampires, ceux-là même avec lesquels votre souverain s'est allié, préférant s'en remettre à des créatures magiques plutôt qu'à la valeur de son propre peuple. Avez vous besoin que des elfes drapés de leur sagesse vous disent quoi faire, seigneur Svenn ? Avez vous besoin que des vampires assoiffés de sang vous aident à porter votre épée, ou que des dragons transpirant de magie vous protègent ? »

Lentement, le visage du Prêcheur se tourna en direction du nordique pour asséner avec une assurance froidement maîtrisée :

« Votre place n'est pas face à moi, mais à mes côtés... »
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeLun 19 Mai 2014 - 19:03


Il n’aimait pas la guerre. La soif de sang n’était pas partie de ses défauts et pourtant il en avait beaucoup. Il n’aimait pas la guerre et il ne se prétendait pas dans le camp des ‘gentils’… ça aurait été tellement ironique, tellement stupide. Il ne pouvait pas se permettre d’affirmer une chose pareille tout simplement parce que la rébellion ne pouvait pas. Ou n’aurait pas dû. Leurs soldats n’étaient pas plus vertueux que les impériaux, leurs conseillers n’étaient pas moins sinueux et ambitieux, simplement différents pour la plupart. Et au final, quelle était LE grand argument de Korentin Kohan ? Il se le demandait parfois, se battant néanmoins pour lui. Quant à leurs alliés… Lorenz Wintel ? Ou son propre tortionnaire personnel. Pouvait-on affirmer qu’ils étaient des modèles d’intégrité ? Pas véritablement. Bien au contraire en vérité. Un tel ramassis hétéroclite était-il ‘bon’ en essence ? Non certainement pas non plus. Pour la plupart, c’était certainement un exemple de romance, les bons contre les mauvais et ils se préservaient de cette si laide vérité en s’enfermant dans des concepts naïfs dignes de gamins. Il n’y avait pas véritablement de bons et de mauvais, simplement des valeurs et des idées, des concepts défendus dans chaque camp. Il ne combattait pas, et n’avait jamais combattu pour la bonté ou une justice universelle qui n’avait aucune existence en dehors du délire de certains. S’il combattait avant tout c’était qu’il jugeait un camp plus sain qu’un autre et y trouvait davantage… du moins en apparence, pour son peuple. Pour lui-même c’était… plus compliqué. Il avait toujours été compliqué, de toute façon. Jamais il n’avait adhéré à une quelconque structure philosophique et sa propre éthique ne venait, en grande partie, que de ses expériences. Il n’avait jamais osé prétendre qu’il était un homme bon. Il était un guerrier, avec ce que cela comportait d’injustice et de maux. Pour autant, il n’était pas non plus mauvais. Il ne se complaisait pas aux bassesses de l’être humain comme beaucoup…

Il suffisait de voir cette situation. Il se battait avec ses hommes, leur donnait du courage en vivant exactement comme eux et en se mettant en première ligne. Pourtant au bout du compte et même si il était parfaitement prêt à se sacrifier, il savait également qu’entre un guerrier lambda et lui, il choisirait l’autre. Pas pour préserver sa vie, mais parce que les commandants militaires capables n’étaient pas légions dans la rébellion. On aurait plus besoin de lui que d’un guerrier lambda. Et ce n’était pas juste, ni bon, ça n’avait absolument rien d’héroïque, même pour tout ce qu’il disait sur l’égalité. Non ce n’était pas juste, mais c’était la guerre. Et si il remerciait et respectait les morts tombés pour que lui-même vive, jamais il n’aurait le culot d’appeler ça normalité, justice ou tout autre baratin… Il se sentait déjà assez malade rien qu’à l’idée d’en arriver là. Il n’aimait pas le gâchis, car s’en était effectivement… et pourtant, le gâchis d’une potentialité venait parfois au prix de l’efficience prioritaire. Si un monde juste avait existé, jamais un jeune homme n’aurait eu à mourir à sa place. Mais ce monde n’était pas juste, simplement pragmatique. Il reporta son attention sur le prêcheur, pour fuir, il le savait, le questionnement interne, non… les rouages de sa propre désillusion. Un compliment ? Sans doute en était-ce un effectivement. Mais il n’avait rien d’un grand homme. Il était simplement un homme, tâchant de faire de son mieux avec les intérêts de centaines d’individus sur les bras. Il haïssait son rôle de seigneur… pourtant il était contraint de le jouer. Oh il y aurait bien d’autres individus capables de prendre sa place… mais il n’avait pas la certitude qu’un remplaçant serait effectivement dévoué, même au nord. Ou s’il était dévoué, il serait sans doute incapable, comme son propre frère Valter. Pauvre Valter… doué pour les relations officielles mais c’était bien tout. Un sudiste dans la peau d’un nordiste.

Un noble sentiment ? Non il n’y avait rien de noble là-dedans. Simplement le sens du devoir et de l’efficacité, simplement son côté pragmatique. Une cause pour laquelle on n’était pas prêt à périr était une cause en laquelle on ne croyait pas véritablement… pas honnêtement. C’était le lot de tout soldat que de mettre sa vie dans la balance quand il le fallait. Et Dracos soit maudit, était-ce donc cet épouvantail qui lui insufflait de telles pensées négatives ? Il avait l’impression soudain de poser ses armes sur une longue route sans répit uniquement faites de batailles pour regarder en arrière et voir la blague ironique qu’était toute son existence, comme si son esprit était incapable de concevoir la moindre part d’innocence dans tout cela. Tout dans sa vie, avait été entaché, souillé… Même ses enfants n’étaient que des pions sur un échiquier large. Katrinn servait son héritage et préserverait la lignée ainsi que Glacern, digne descendante des siens, lavant sa honte… Aris… lui permettrait d’établir une emprise au sud par un mariage arrangé. Il permettrait à une seconde lignée de leur maison, rajeunit d’un nouveau sang, de prospérer. Tout devait servir, l’héritage… la lignée… la prospérité… Mais rien n’était simplement produit de sentiments. Rien ne devait être fait en vain…
Sa mâchoire joua, alors qu’il rejetait une fois de plus les sentiments que tout cela lui inspirait, comme un rocher face aux attaques incessantes de l’océan, imparables, revenant quoi qu’il puisse faire. Et il était tellement prit dans sa lutte qu’il ne sentit pas l’autre approcher de lui. Quand il nota le mouvement, un peu en retard, comme si ses sens étaient engourdis, il ne fit strictement rien pour attaquer, relâchant même la pression de ses muscles. L’apathie des mots du prêcheur avait vaincue nette son envie de le tuer. S’en devenait alarmant.

Il s’était fait avoir et il s’en rendait compte sans pouvoir y faire grand-chose. Aldakin l’avait attrapé sur un terrain où il était grandement vulnérable : les mots. Il n’était pas doué à ce jeu-là…. Et l’autre, si. Un peu trop même. Il se durcit, reposant des yeux de gel sur cette créature qui semblait déterminée à abaisser tous les leviers de ses souffrances internes. Il aurait voulu lui ôter la tête des épaules, là tout de suite… juste pour le soulagement de ne plus l’entendre, juste pour avoir la certitude qu’il n’allait pas rallumer en lui cette étincelle d’égoïsme qui susurrait que mourir n’était peut-être pas si mal si ça signifiait ne plus vivre avec des cauchemars. Mais il n’en fit rien. Ecoutant, il se rendit compte que la conversation devenait, étrangement… moins glissante, au moins pour un instant. Non la rébellion ne durerait pas longtemps. Korentin était un meneur aimé mais il servait en temps de paix. En temps de guerre, on demandait un seigneur de guerre. Pas son ennemi ? Il plaisantait ou quoi ? Bien entendu qu’il était son ennemi… il était le général Alayien, son plus sérieux adversaire. Il ne voulait pas le voir mort ? Pourquoi ? Pour qu’il continue de le défier dans la rébellion ? Était-il ce genre d’individu, prenant un plaisir pervers à l’affrontement de deux forces meut par les armées ? Les questions se bousculaient, s’entrechoquaient… Cacophoniques.
Il était sérieux ? L’évidence aurait voulu que non. Que tout ceci ne soit qu’une vaste fumisterie. Il tentait de lui faire perdre ses repères, de le vaincre à sa cause, probablement, ou de le convaincre au moins… et pourtant, il n’arrivait pas à se défaire de l’instinct que l’autre ne disait que la vérité. Et ça, ça le gênait. Et ce qui le gênait encore plus, ce fut la suite. Encore un levier parfaitement saisit et utilisé. Il en aurait presque eu peur, si la peur n’avait pas été réservée à d’autres choses.

Comment pouvait-il savoir tout cela…. Glacern, comment connaissait-il leurs us et leurs pensées ? Aucun nordiste n’avait aimé voir l’alliance avec les elfes et les vampires. C’était une insulte à leurs yeux. C’était une marque de méfiance. Korentin ne leur faisait pas confiance et voulait assurer son trône avec l’aide d’étrangers. Ce n’était pas acceptable. Et ils ne l’acceptaient pas. Et damnation pourquoi ces mots sonnaient-ils si justes ? Trop juste. Il n’aimait pas ça. L’assurance avec laquelle il affirmait cela…Ce que ses mots impliquaient. Pas face à lui, mais à ses côtés… Se refusant à accepter ces mots-là, il se tourna vers lui, serrant et tirant la bride de sa monture pour la faire se tourner vers lui, s’éloignant légèrement, comme pour se préserver. « A vos côtés ? » Il parlait d’une voix relativement basse, grondante, se refusant à ce que ses hommes entendent. « A vos côtés ? J’y ai été, j’ai vu vos façons d’agir… oh oui, je ne risque pas de l’oublier, lorsque deux semaines durant je trompais votre Lyra pour en apprendre plus de vous. J’ai vu sa façon de se comporter, j’ai vu sa folie, j’ai vu sa rage incontrôlable. J’ai vu son sadisme ! » Le dernier mot vibra, viscéral « Je ne suis pas une bête sauvage comme elle ! » Cracha-t-il avec franchise. « J’ai bien failli vous rallier, avec mes troupes, ça oui… je ne peux nier que nos philosophies sont proches, en un sens. Mais ce que j’ai vu de vous… ce que j’ai vu de vos us, de vos pensées, me dégoûte. Cette leçon-là, Lyra du Néant me l’a parfaitement transmise. Elle m’a montré votre vrai visage… Non ma place n’est pas à vos côtés, pour toutes vos habiles parôles vous ne valez pas mieux que… » Il s’arrêta, sa gorge nouée. Pas mieux que son tortionnaire. Lyra égalait Kedrildan, ça il en était certain. Il en avait assez vu d’elle.

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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeLun 26 Mai 2014 - 20:19

Le Serviteur du Néant ramena silencieusement son attention sur l'horizon. Du fond de la carrière, l'on ne pouvait guère apercevoir plus que les premiers rangs de guerriers alayiens, dont les bannières flottaient majestueusement au vent, encerclant l'exploitation minière. La ligne imaginaire qui séparait ciel et terre n'était donc qu'une succession de sombres silhouettes en armes, sinistre présage attendant calmement que le résultat des échanges qu'avaient tenu les deux commandants ennemis leur soit communiqué. A cet instant, pourtant, un premier combat s'achevait. En effet, Aldakin pouvait désormais nettement visualiser les graines du doute qu'il venait de semer dans l'esprit du ténébreux nordique, celles-là même qui germeraient bien vite pour saper les fondations des tissus de mensonges, d'illusions et de tromperies dans lesquels on l'avait enfermé. Le temps se chargerait de les faire s'écrouler et d'ainsi libérer leur captif.

Immobile, le Prêcheur n'accorda pas même un regard à l'attention de celui qui s'efforçait de se détourner de la voie qui venait de lui être montrée. Réaction somme toute naturelle s'il en était, mais accompagnée d'un discours qui parvint à arracher un haussement de sourcil circonspect au prédicateur encapuchonné. Lyra avait toujours été une fervente partisane de la foi en Néant et une bonne alayienne, mais force était de reconnaître qu'elle se révélait parfois, souvent même, un peu trop passionnée par certains aspects de son accomplissement spirituel. Lors de l'invasion, ses prouesses guerrières et son caractère sanguinaire en avait faite un atout précieux pour progresser rapidement dans l'intérieur des terres d'Armanda, mais maintenant que la paix avait été signée... Les choses étaient différentes. Il fallait pouvoir faire preuve d'un peu plus de tact et de finesse, afin de convaincre les populations que l'Alayia leur apportait effectivement la paix, et non la guerre. A ce titre, Lyra n'était pas à proprement parler ce que l'on pouvait qualifier de diplomate. Pas plus que Dradrok, en vérité. L'un comme l'autre étaient trop marqués par la violence et la haine que pour démontrer quelconque utilité en temps de paix. Finalement, peut-être le temps était-il venu pour eux de servir l'Esprit Unique différemment, comme par exemple, en laissant à d'autres le soin de porter le message dont ils avaient été chargés. Cette possibilité, l'esprit méthodique du Prêcheur l'étudiait avec froideur et détachement, comme il en avait toujours eu l'habitude. Les deux autres généraux du Néant pouvaient bien être sa soeur et son frère de foi, ils n'en demeuraient pas moins les outils de la volonté de l'Unique, tout comme lui, et lorsqu'un outil ne sert plus, on le range, on le remplace, ou on le jette.

« Pour construire sur des fondations solides, il est parfois nécessaire de commencer par détruire les fragilités existantes. C'est regrettable, mais c'est ainsi qu'il fut, c'est ainsi qu'il est, c'est ainsi qu'il sera. Le dessein de Lyra a toujours été de servir cette destruction avec ferveur, mais à présent, le temps de bâtir est venu... et son rôle s'achève... »

La prière aiderait à déterminer si cette décision devait ou non être prise, mais en attendant, l'adepte de Néant voyait lentement se profiler dans le discours de son adversaire une faille, que dis-je, une crevasse, un gouffre qui s'ouvrait tel une plaie béante dans l'âme de celui qu'il s'évertuait de convaincre. La conviction profonde du grand Serviteur allait croissante tandis qu'il voyait cette perche tendue, véritable main lancée désespérément en quête d'une aide que lui seul pourrait prodiguer.

« Kedrildan... »

Aldakin avait à peine senti remuer ses lèvres tandis qu'il avait prononcé le nom que n'avait osé proférer son interlocuteur, pas plus qu'il n'avait eut la sensation de son souffle glissant dans l'air pour donner vie à ce nom. C'était comme si Néant parlait à travers lui. Le Prêcheur ferma les yeux un instant, plongé dans une profonde méditation, et inspira profondément avant de les rouvrir lentement. Son regard sombre vint trouver celui du nordique à l'instant même où il lui confirmait ce que l'autre semblait redouter :

« Je sais. »

Nul besoin d'en dire plus, le nordique tirerait lui-même les conclusions qui s'imposaient. Depuis le début de cette conversation, Aldakin pouvait pleinement ressentir l'influence de Néant sur lui, l'Esprit Unique le guidait, car Havard Svenn, seigneur de Glacern, devait être sauvé et le Nord rallié à leur cause. C'était ainsi qu'il devait être, c'était ce que Néant attendait de lui.
Sa voix d'ordinaire si froide et méthodique se teinta d'une douceur compatissante tandis qu'il poursuivait implacablement :

« Et votre roi s'est allié avec eux. Votre empereur, celui-là même qui prétend pourtant se soucier des intérêts de son peuple, attend de vous que vous pardonniez ce qui vous a été fait. Il vous empêche de trouver la paix au travers l'accomplissement d'une juste vengeance et vous accuserait de trahison s'il vous venait l'envie de châtier le responsable de tant de souffrance. Est-ce réellement à côté de cet homme que vous voulez vous tenir ? »

Aldakin leva un bras et s'empara de sa lance, dégainant l'arme pour en présenter la sombre lame de verre noir au nordique. L'acier dont elle était composée reluisait sinistrement à la lumière du jour. Le pouvoir de cette arme, le seigneur de l'hiver le connaissait, nul ne l'ignorait en Armanda depuis les premiers temps de l'invasion, depuis que les armées vampiriques avaient été taillées en pièces par des armes de cette facture.

« Néant ne tolère pas que ses enfants aient à souffrir de l'injustice, seigneur Svenn, méditez bien cela avant de bannir l'aide que je vous propose. Prenez donc le temps de réfléchir et de vous questionner : si ce n'est l'Aîné Véritable, qui pourra vous purifier des tourments qui sont les vôtres ? »

Il n'avait pas véritablement eu l'intention de le pousser aussi sévèrement dans ses derniers retranchements aujourd'hui, mais le nordique avait lui-même appelé cette intervention. Peut-être pas consciemment, mais venu des profondeurs de son âme, l'appel au secours qu'il venait de lancer avait clairement résonné aux oreilles du Prêcheur et celui-ci ne lui refuserait pas son aide. Havard Svenn était de la trempe des bâtisseurs, l'Alayia avait besoin de tels individus.
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeVen 30 Mai 2014 - 21:38


Le nom était resté coincé dans sa gorge, manquant l’étouffer, alors qu’un goût absolument infecte se répendait sur sa langue. Ou une réminiscence de goût. Un goût terrible… auquel il ne voulait absolument pas repenser et qui lui donnait la nausée. Il pinça les lèvres pour contrôler la réaction instinctive et violente que provoquait en lui la simple pensée de ce nom… et dû se faire d’autant plus violence lorsque l’autre, pour son plus grand ahurissement, le prononça à sa place. Il avait l’impression d’avoir été frappé par la foudre en entendant les syllabes de ce nom honni dans la bouche du prêcheur… avant d’être prit d’un violent vertige, tout son corps semblant s’embraser de douleur en une réaction purement traumatique. Sans qu’il puisse s’en empêcher, son regard s’agrandit, s’emplissant de questionnements instinctifs, et de cette immense douleur vectrice de tant d’autres choses. De l’humiliation, de la terreur, de la souffrance morale et psychologique qu’il avait subie à un âge encore tendre et qui l’avaient marqué à vie, comme une plaie, une cicatrice immonde sur son âme. Comment ? Comment était-ce possible qu’il connaisse Kedrildan ? Et surtout… comment pouvait-il savoir que c’était précisément ce nom qu’il avait tut, ce qu’il représentait pour lui ? Dracos… il savait ? Il savait ce que cela signifiait ? Il savait… qui était Kedrildan, ce qu’il avait fait ? Non, il ne pouvait pas, son secret, c’était son secret… il n’avait jamais révélé de son propre chef ce que lui avait fait le vampire, il avait enfoui cela au fond de lui et scellé afin que jamais personne ne l’apprenne. Il ne pouvait pas savoir. Et pourtant… pourtant il le lui affirmait d’un ton sans appel, sans équivoque. Il savait. Cet homme savait. Deux mots, si simples d’apparence mais qui revêtaient un glas à ses oreilles. Cet homme savait. Cet homme… lui parlait, d’égal à égal, le jaugeait comme un homme, avait décidé d’entamer ce duel verbal et mental… en sachant parfaitement ce qu’il avait vécu et subit.

Il déglutit. Refusant d’y croire tout en étant incapable de rejeter l’évidence même. C’était une énormité mais plus encore que cela, c’était une nouvelle humiliation pour lui. Une humiliation plus grande encore en vérité. Il se sentait sale et malade, faible alors même qu’il était en parfaite santé. La simple pensée que quelqu’un soit au courant des sévices qu’il avait vécu le rendait fébrile et fiévreux, comme victime d’une maladie fulgurante. Il se sentait du mal à respirer. Et pourtant son esprit restait étrangement clair, fixé avec une attention morbide sur l’autre en attendant une suite qui serait forcée d’arrivée. Elle le devait ! Ou alors… il risquait fort de s’effondrer. Pourquoi avait-il lancé cette perche ? Pourquoi s’était-il autant révélé, avancé, laissé emporter par… quoi au juste ? Il ne savait pas mais se maudissait d’y avoir succombé. Et alors que cette suite arrivait enfin, il crut mourir une seconde fois, ou bien était-ce la troisième ? Devant la compassion que la voix exsudait. De la compassion… que pouvait-il y avoir de plus terrible ? Et pourtant, mieux valait sans doute cela que de le voir le mépriser comme si il n’était plus un homme. Le discourt alors, ne faisait qu’enfoncer un clou déjà profondément planté en lui. Il ne trouvait aucun mot pour réfuter les affirmations du prêcheur tant elles faisaient échos à ses propres ressentiments… était-ce réellement à côté de cet homme-là qu’il désirait être ? Alors même qu’il souffrait et manquait à son intégrité chaque jour un peu plus, alors qu’il vivait avec la peur de croiser son tortionnaire dans chaque couloir sans pouvoir rien y faire ? De cela le souverain qu’il servait n’avait absolument pas conscience évidemment. Et pourtant, quand bien même, il ne pouvait s’empêcher d’en être aigri… jamais les vampires n’auraient dû être leurs alliés. Jamais.

Qui pouvait savoir à quel point c’était ignoble ? A quel point cela laissait des marques sur l’âme, le corps et l’esprit, que d’être ainsi avili et souillé ? Je sais, avait dit l’homme en face de lui. Cet homme qu’il avait qualifié de monstre précédemment, de chose, comme il l’aurait fait d’un vampire. Et pourtant il savait, il connaissait son secret humiliant et ne se détournait pas. Il continuait de le regarder, de lui parler. Korentin en aurait-il fait autant ? Quelque chose, une petite voix pernicieuse, lui soufflait que non. Qu’il aurait grimacé et aurait détourné les yeux. Qu’il aurait été dégoûté. Avec raison. Il se dégoûtait lui-même. Pourtant pas tant, en cet instant… pas tant alors qu’il portait son regard sur le verre noir. Le verre noir, don du Néant… le fléau des vampires. Il aurait donné n’importe quoi pour en posséder une et la faire sentir à Kedrildan. Ce don-là oui, ça, c’était une véritable bénédiction, personne ne pourrait le nier. Certains mots lui frappaient l’esprit comme un fouet. Injustice. Enfant. Purifier. Tourments. Il repensait à ses enfants, à sa femme qu’il avait dû décapiter car infectée par un vampire. Au fait qu’il n’ait jamais rien dit de cela à ses enfants… Une injustice. Il n’avait pourtant jamais demandé justice, n’avait pas voulu qualifier sa vendetta de justice. Pourtant lui en usait, de ce mot tabou… purifier… pouvait-on réellement le purifier ? Il l’aurait tant voulu. Ne plus se sentir honteux et sale. Ne plus avoir peur d’ôter simplement sa chemise pour montrer les horribles marques sur sa peau… De nouveau il avait l’impression d’étouffer, sentait la pression sanguine à ses tempes et un étau sur ses poumons et son corps. Sa main s’éloigna du pommeau de son épée alors même qu’il inspirait profondément, l’observant avec intensité.

Il fallait qu’il dise quelque chose. Il fallait qu’il fasse quelque chose, il allait réellement exploser s’il ne faisait rien. Il devait se reprendre, il devait combattre ce malaise immédiatement… « Je ne la rejette pas » s’entendit-il dire d’une voix qui lui paraissait lointaine. Pourtant il fut incapable de poursuivre, les mots faisant leurs chemins et faisant bouillir les questions et l’amertume. Réfléchir, oui il le faisait déjà, à son plus grand dam. Pourtant ce n’était pas le moment, il y avait la menace, il y avait ses propres hommes. Si seulement il avait été seul… peut-être aurait-il osé questionner l’autre mais pas là, pas comme ça, pas en pareil instant. Il brûlait de le faire pourtant. C’était presque plus fort que lui. Presque. Il entre ouvre la bouche dans l’esprit de pouvoir formuler autre chose mais la pression semblait trop forte et menaçait de lui faire déverser sur l’homme un flot des questions. Des questions qui furent coupées court alors qu’un cor rugissait soudain du haut de la carrière, proche et lointain à la fois, le sortant de son tourment interne. Les renforts ! Ils étaient arrivés ! Il avait complètement oublié qu’ils existaient, oublié son propre plan, stupide qu’il était… Les deux cents alayiens étaient à présent aux prises avec un autre adversaire. Il lui suffisait de charger et de fuir avec les siens à présent… pourtant c’était, en un sens, si difficile…
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MessageSujet: Re: La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE La petite faiblesse qui vous perdra... [PV Havard] TERMINE Icon_minitimeMer 4 Juin 2014 - 18:26

Le sang ne coulerait pas aujourd'hui. Les convictions de l'homme qui faisait encore face au Prêcheur s'effondraient de seconde en seconde, son regard avait perdu la froideur et la rigueur guerrière des débuts pour se laisser enflammer par le questionnement et les révélations. L'Armandéen qu'il avait été jadis achevait lentement de se consumer tandis que l'aveu final s'échappait de ses lèvres, tel un ultime râle d'agonie qui se mêlerait aux premiers cris d'un nouveau-né. Il ne le rejetait pas. Son esprit pouvait donc désormais s'ouvrir à la foi véritable et aux dogmes du Néant, les chaînes du mensonge et de la trahison achevaient de se briser pour laisser place à la seule vérité. Celle de l'Unique. Havard Svenn, maître de l'hiver et seigneur de Glacern, effleurait ses premiers instants de liberté, de la vraie liberté, celle du corps et de l'âme. Il ne restait plus à Aldakin qu'à se baisser pour le cueillir comme il l'aurait fait d'une fragile fleur, mais cela ne devait être aussi facile.
Le son d'un cor de guerre détourna brièvement l'attention des deux officiers ennemis à l'instant même où s'élevaient dans l'air les bruits de l'acier s'entrechoquant au rythme des cris rageurs. Des renforts ! Un piège ?! Le visage du grand alayien se tourna instinctivement vers celui du nordique, plongeant son ténébreux regard dans les pupilles de glace pour y lire un curieux mélange de sentiments. Il y avait une certaine satisfaction dans ce regard aux saveurs du blizzard, signe qu'il s'agissait effectivement d'un traquenard, mais celle-ci peinait à dissimuler une pointe lancinante de regret. Le maître de guerre s'était donc bel et bien pris à son propre piège : il avait attendu ces renforts avec l'espoir que ceux-ci parviendraient à le tirer d'affaire, mais maintenant qu'ils étaient là, il paraissait déplorer cette inopportune interruption. La cavalerie arrivait trop tard.

Aldakin tira sur la bride de son destrier du Néant pour le détourner, l'arrivée de troupes fraîches dans le camps adverse modifiait le rapport de force et il lui fallait rejoindre ses officiers pour prendre en compte cette redistribution des forces en présence. Il n'avait toutefois pas pour autant détourné son attention du visage du nordique, reprenant calmement comme si le caractère brutal et inopiné de ce début d'affrontement n'avait nulle emprise sur lui :

« Fâcheuse intervention que celle-ci, vraiment. Mais voyez, seigneur Svenn, ce à quoi nous réduit la rébellion de celui que vous servez. L'Homme massacrant l'Homme, des frères qui devraient s'unir contre l'ennemi commun de notre race s'entretuent et répandent le sang à seule fin de défendre ... leurs vies ? L'Alayia n'a jamais levé l'épée contre un homme désarmé, nous n'usons de la force que pour nous défendre et aider tous ceux qui doivent encore l'être. Alors peut-être défendent-ils leurs terres ? Pas un village que nous avons libéré ne s'est vu prendre la plus petite parcelle de terrain, ni n'a vu ses greniers pillés, nous payons notre tribut comme tout bon citoyen appartenant à une civilisation digne de ce nom. Non, messire, ces hommes qui combattent leurs semblables le font pour défendre une magie dont ils ne pensent pouvoir s'absoudre, pour défendre des elfes couards et des vampires qui les remercieront en les poignardant dans le dos ! »

Le Prêcheur laissa son regard sombre glisser vers le champs de bataille tandis qu'il poursuivait dans ce qui devait n'être guère plus qu'un murmure :

« Il faut que cela cesse, c'est là ce à quoi je m'emploie et je sais que vous m'y aiderez... lorsque le temps sera venu. »

D'un geste, Aldakin en invoqua aux pouvoirs de l'aîné véritable pour expédier un choc du néant vers le guerrier du nord et le désarçonner, signant ainsi la fin de cette conversation et dissimulant aux regards des rebelles retranchés le caractère véritable de leurs échanges.

« En d'autres temps, en d'autres lieux, nous reparlerons mais d'ici à ce que vienne ce jour, Havard, il vous faudra retrouver vos hommes. Cette bataille ne s'éternisera pas, le sang n'a déjà que trop coulé et je ne suis pas venu ici pour massacrer gratuitement des hommes qui ont été trompés. Je vous demanderais néanmoins de quitter la région avec votre détachement et de laisser à d'honnêtes maçons, charpentiers et tailleurs de pierre le soin de gagner leurs vies à la sueur de leur front. »

Il s'interrompit un instant, le temps de quelques recherches au fond d'une sacoche fixée à la selle de sa monture, puis en extirpa un petit recueil à la reliure de cuir qu'il lança en direction du nordique.

« Si vous avez besoin de réponses. »

Ce fut tout. Le Prêcheur expédia un léger coup de talon dans les flancs de sa monture et se détourna sans autre forme de cérémonie pour s'éloigner rapidement en direction de ses lignes. A supposer que le loup bleu ramasse le livret et s'aventure à le feuilleter, il y découvrirait essentiellement des textes de prières et quelques écrits sur les motivations profondes des Alayiens. Simplement de quoi apporter un peu de lumière à un esprit perdu dans les limbes brumeuses.
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