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Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE

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MessageSujet: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeDim 9 Déc 2012 - 17:45

Eveil. Silarae émergea du néant et entreprit de remettre de l’ordre dans ses pensées. Chaque fois qu’elle reprenait conscience s’effectuait le même rituel : il s’agissait de reprendre l’histoire là où elle s’était arrêtée la dernière fois qu’elle avait sombré dans les méandres du sommeil. Le marque page retrouvé, la page ouverte, ce n’était pas des lettres faites d’encre qui dansaient dans l’esprit de la future dragonne, mais des émotions, des sensations et des interrogations qui étaient savant mélange des deux. Qu’était Silarae ? Une chose bien curieuse assurément ! Elle se sentait une personne, elle se savait vivante, et c’était tout ce qui chez elle demeurait constant au fil de ses éveils, en témoignaient les souvenirs qu’elle avait de ce qui lui avait travaillé l’esprit la veille, l’avant-veille, et ainsi de suite jusqu’à la création de son œuf. Grâce à sa mémoire, elle se savait Silarae, mais pour le moment elle n’était pas sûre qu’être dragonne fut une chose dont elle puisse se vanter. Pas encore. Et à côté de ces certitudes ancrées, il y avait l’inconstant, une sorte de miroir déformant qui faisait prendre de curieuses allures à la Silarae qu’elle était. Tantôt elle se sentait bien, parfois un peu moins, pourtant quoi qu’il se passe en elle, elle savait qu’elle était toujours la même personne. Elle était la Silarae avec de la chaleur dans le cœur d’hier, autant que celle d’aujourd’hui qui avait des démangeaisons entre les deux tempes pour une obscure raison. Pourquoi réfléchir autant sur sa condition ? Certainement pour ne pas disparaître dans les limbes d’un sommeil qui, elle le savait d’instinct, pouvait être fatal à qui se perdait avant d’y sombrer. Satisfaite de son travail d’introspection, la petite dragonne cessa de réfléchir pour se lover dans les bras de dame Patience. Cloîtrée dans sa cellule d’ivoire si claire du dehors et sombre de l’intérieur, elle attendait sagement son heure.

Regard. Il y avait du mouvement dans Monde-Plus-Grand. Beaucoup de mouvement. Les vivants du dehors ne cessaient d’aller et venir, entrant et sortant du champ de perception du dragonnet, dans un défilé interminable d’âmes tourmentées qui parasitaient la tranquillité de Petit-Monde. Depuis que les Mains-Froides l’avait amenée dans leur nid, jamais encore il n’y avait eu autant d’agitation aux alentours. Etait-ce un signe du Dracos que la vie dans Petit-Monde allait bientôt prendre fin ? Silarae espérait que non. Non pas qu’elle voulut passer le restant de l’éternité dans l’obscurité monotone de son œuf, mais elle espérait que sa naissance ne se passe pas dans de telles circonstances. Seule au cœur du tumulte, elle se sentait comme un lièvre dans son terrier par temps d’hiver, bien qu’elle ne le sache pas encore. En d’autres termes, elle n’avait fichtre aucune envie de sortir pour affronter la tempête. Trop de mouvements, trop de créatures inconnues, trop de bruits. Si le Dracos voulait la sortir de là, il avait intérêt à calmer les éléments, parce qu’ante navititatem ou non, elle était bien décidée à faire son premier caprice. Depuis le temps qu’elle attendait de venir au monde, la créature ancestrale qu’elle était s’attribuait le droit de choisir les circonstances de sa naissance.

Changement. L’adrénaline lui donna un frisson et aussitôt elle se figea. Quelque chose avait bougé dans Petit-Monde, et il lui fallut quelques instants pour comprendre que c’était sa volonté qui avait créé ce mouvement. Peu à peu, la dragonne se découvrait une dimension matérielle. Intéressant… Depuis quelques jours, Silarae allait de surprise en surprise. Pourquoi maintenant ? Depuis le temps qu’elle croupissait dans son œuf, elle aurait pu en apprendre d’avantage sur elle-même plus tôt, non ? D’où lui venait cette énergie soudaine ? Jusqu’ici elle avait passé la grande majorité de sa préexistence à dormir, à ne penser à rien, à ne rien ressentir, à ne s’intéresser à rien. Elle passait du néant à un semblant de conscience en alternance, vivant le jour et la nuit en décalé dans son microcosme, ou plutôt les ténèbres et le crépuscule. Aujourd’hui plus que jamais auparavant la lumière, ou plutôt ce qu’elle décida de considérer comme telle, l’enveloppait d’une chaleur nouvelle et bienfaisante. Ses parents n’étaient pas revenus, et elle était toujours seule dans Petit-Monde, pourtant depuis quelques éveils, elle avait l’impression de vivre un peu plus qu’avant. Quelque chose se passait en elle sans qu’elle ne parvienne à comprendre quoi, et la seule explication qui lui venait quand elle se questionnait était un sentiment d’impatience frétillant qui la laissait perplexe. Pourquoi avait-elle l’impression de vibrer ? « L’heure approche », semblait lui susurrer en réponse cette étrange lueur dans son esprit. « L’heure approche »… Epuisée soudain par tant d’émotion, le petit être, ou plutôt « devenir » s’endormit.

Curiosité. Elle ne dormit pas longtemps, ou plutôt, elle eut le sentiment de n’avoir pas dormi autant que d’habitude. L’inconstant l’avait réveillée. Une émotion diffuse, une sorte de joie. Un sentiment, différent, presque effrayant de ce fait, était-ce de l’affection ? Intriguée qu’elle était par ce soudain bouleversement au sein de Petit-Monde, c’est avec prudence et mesure que Silarae étendit ses sens aux alentours. Il y avait des Mains-Froides, comme toujours, mais ce n’était pas tout. Il y avait autre chose. Quelqu’un. Un Être nouveau, inconnu mais familier qui faisait toute la différence, tel une lueur dans les ténèbres, une flamme dans le froid mordant de l’hiver. Il y avait Lui. « L’heure approche » répéta une partie de l’âme de la dragonne, une partie qui semblait s’éveiller après un coma incroyablement long, une partie incomplète qui n’était pas Silarae, mais plutôt une sorte d’attache, une amarre lancée à la mer qui recherchait désespérément un crochet auquel se nouer. C’est alors que la dragonne comprit ; la lumière, la vie qui lui était insufflée peu à peu, ces forces qui l’animaient et lui donnaient envie d’agir, ces éveils de plus en plus nombreux… « l’heure approche », non, c’était inexacte. « Il approche ». Oui, Lui qui était si près de Petit-Monde maintenant, Lui qui la faisait attendre depuis si longtemps, Lui qui brillait comme l’étoile du nord dans son ciel si sombre. Toujours là, toujours loin, du moins jusqu’à aujourd’hui. Elle ne le connaissait pas, n’avait pas la moindre idée de son nom et de son aspect, mais elle savait qu’il était le détenteur de sa délivrance. Tout dépendait de lui, tout avait toujours dépendu de lui. Suspendue à sa présence diffuse qu’elle percevait de plus en plus intensément, Silarae se sentait presque vivre. Presque.
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 19:41

Le temps et l'espace n'avait pas d'emprise sur les ailes éthérées qui le portaient au delà du firmament, vers un océan couleur de nuit velouté, semblable à un voile de gaze précieux et unique, piqueté qu'il était de dizaines de milliers de diamants froids et lointain, qui lui échappaient, glissant sur la surface lisse et soyeuse comme de petites danseuses effarouchée. Il y avait du vent, et il n'y avait pas de vent, du moins n'était-ce pas de l'air qui soufflait avec douceur sur son visage et transformait sa chevelure d'or en une étoile filante, illuminant son être comme si il avait été, lui aussi, une étoile. Elles l'observaient de loin, froides accusatrices figées dans leur perfection céleste comme des statues d'esprits protecteurs depuis longtemps disparus, noyées par les eaux primordiales de l'ordre et du chaos, au dessous du trône fabuleux de la balance harmonique. Rien n'existait dans ce monde, et pourtant tout était là, chaque être, chaque chose, placée de façon parfaite, en un équilibre et un enchaînement que l'esprit terre à terre ne pouvait appréhender, encore moins comprendre. L'existence et la vie était, en ce lieu, totalement séparées, deux concepts profondément singuliers, uniques, qui ne pouvaient se comparer l'un à l'autre. Tout comme un elfe et un vampire ne pouvait se comparer l'un à l'autre. Au dessus de lui, scintillant et presque fantomatique, la balance irisée semblait régner en maîtresse absolue sur son univers d'étoiles et de statues de glaces et de lumières. Sur l'un de ses plateaux, une étoile chétive et clignotante semblait chuchoter les paroles de millions de cœurs dissimulés au delà de l'immensité océanique et céleste. Sur l'autre plateau, un morceau de roche, peut-être du jais, ou de l'obsidienne, absorbait la lumière qui venait caresser sa surface lisse et sans défaut, lui donnant l'apparence d'un œil fixé sur le reste de l'univers, attendant, veillant, prédateur intemporel à l’affût de sa proie, sachant qu'elle ne pourrait lui échapper. Le plateau de la pierre noire penchait légèrement, l'équilibre de la balance se rompant doucement pour glisser vers le triomphe de l'oeil noir sans aucune chance de redresser la situation. Bientôt. Il le savait, il le sentait, profondément en lui, pulsant comme un second cœur, une vérité qui semblait frappée sur sa chair comme un sceau au fer chauffé à blanc, le marquant à tout jamais de son existence. Son poids marquait ses épaules, le faisait ployer comme un jeune saule sous le souffle redoutable d'un vent d'est, alors qu'il tentait de lui résister, de rester debout et d'observer la scène. En un cyclopéen fracas pourtant totalement silencieux il se sentit tomber, longtemps, lentement, privé de ses ailes, il tournoya, frêle pantin désarticulé, jusqu'à se disloquer contre la frontière cristalline du rêve.

Et il ouvrit enfin les yeux sur la nuit de la tente d'Adryne où les soldats vampiriques l'avaient emmené pour le laisser se reposer. N'osant tout d'abord bouger, il cligna lentement des yeux pour affiner sa vision jusqu'à ce que le brouillard blanc qui transformait le monde en création cotonneuse se dissipe, laissant devant lui la crue réalité des choses. Au dessus de lui le tissu sombre était tendu et dépourvu d'ornements, tandis que la lune, faiblement visible au travers de la fabrique, baignait le camp de ses rayons nourriciers, protégeant ses mortels enfants. Son corps paraissait lourd, de prime abord, chaque muscle tendu et crispé, l'énergie manquant à son être après les rudes combats de la semaine passée. Les combats... ils revirent à sa mémoire comme une flèche en plein cœur. Son retour sur les terres connues d'Armanda, l'attaque des elfes et du dragon sur le campement, la mort de la grande bête blanche qui avait fait trembler les fondations magiques du monde, ces fondations encore si frêles et délicates. Il se souvenait avoir sentit la perte de puissance, puis elle avait été emportée devant les préoccupations du moment, la mort de l'elfe qui lui avait offert son premier véritable repas depuis un long moment. Puis il s'était occupé de remettre le camp en ordre.

Et c'est alors que son cœur s'était fendu en deux, à l'annonce de la mort de son fils, et de l'identité de son assassin. Il se souvenait la rage sans nom qui avait surgit du tréfonds de son être comme du sang jaillissant d'une plaie ouverte, il se rappelait la chaleur affreuse qu'il l'avait rendu fou, fou de tristesse, fou de douleur, d'une douleur à laquelle il n'était plus habitué depuis si longtemps, une douleur que même la transformation en vampire n'égalait pas. Il aurait choisit de subir mille fois sa transformation plutôt que d'entendre ces quelques mots qui avait transformé son univers en un puits sans fond de désespoir absolut. Adryne était mort... mort ! Il était partit là où il ne pouvait le suivre, ne pourrait sans doute jamais le suivre. Et lui, Achroma, était désormais seul, seul avec sa tâche, seul avec son fardeau, avec sa peine et son deuil. Seul... oh combien seul! Sans échappatoire et sans espoir ! Il ne pouvait même pas pleurer la mort de son compagnon ! La nature, cruelle engeance, lui refusait même ce simple cadeau qui l'aurait pourtant quelque peu soulagé. Et pendant un moment il avait hait Lorenz, l'avait hait de tout son être, de tout son cœur mort et de toute son âme maudite et mutilée.

En plus de mille ans d'existence il n'avait jamais voulut la mort d'un seul être. Pourtant il avait appelé à grands cris celle du seigneur vampire. Il l'avait appelé, et avait bien faillit la provoquer. Le souvenir du regard de l'ancestral dans ses prunelles de lagon purs ressemblait à une image gravée. Il avait eut envie de le démolir. Pas seulement le tuer, mais lui faire mal, lui faire ressentir l'horreur intense qu'il subissait, lui rendre la douleur au centuple. Le briser. Le briser totalement et irrémédiablement, jusqu'à ce qu'il le supplie de le tuer. Voilà ce qu'il avait voulut. Mais il n'en avait pas eut le temps. Lorenz... avait bu du sang de dragon. Il avait sentit l'aura maléfique du geste, mais au travers de sa folie douloureuse il n'avait rien voulut savoir, et dans un élan magique, il avait abattus l'intégralité des forces qui lui restait au moment même où l'ancestral lançait son sortilège. A eux deux, ils avaient achevés ce que le dragon avait débuté. Le camp entier avait été soufflé sous l'impact magique, du moins c'était ce qu'il en avait déduis, car il était tombé inconscient la seconde où sa magie et celle de Lorenz étaient entrées en contact. Il venait tout juste de se réveiller, les souvenirs affluant comme des soupires à son esprit, tandis qu'il se redressait péniblement et contemplait, avec un regard terne, les environs.

La tente était jonchée d'armes et d'armures, d'objets divers, comme à l'habitude d'Adryne. Rien n'avait été touché, en dehors de la lame, Stormbringer, qui reposait dans son écrin originel, sur le coin de lit. Il l'attrapa délicatement, la sortie de son fourreau en faisant s'élever une légère bourrasque qui fit voler ses cheveux, puis caressa avec tendresse les runes de la lame. Ses doigts pâles contrastant affreusement avec le noir de la lame. Se levant prestement, il saisit la garde à deux mains et leva l'arme devant lui, fixant la pointe tandis qu'il s'essayait à quelques passes. Puis il la remit dans son fourreau, puis dans l'écrin. Non, il n’était pas fait pour elle, la lame ne l'avait pas choisit lui. Elle attendait son nouveau porteur, fidèle servante au sens de l'honneur intraitable. Il devrait trouver le porteur et lui remettre, c'était le mieux à faire.

En attendant, la lame resterait auprès de lui, terne souvenir d'un être unique et flamboyant. Ne pouvant supporter de rester là pour le moment il sortit sans attendre, et déambulant dans le camp en s'attirant des regards de la part de tout les vampires. L'altercation était encore fraîche, et son issue si incertaine à première vue n'était favorable à personne. Ses errances le conduisirent jusqu'à la tente où les œufs étaient gardés. D'un seul coup d'oeil, il empêcha les soldats qui montait la garde de protester à son passage, puis il disparu à l'intérieur Les dragons. Les créatures garantes de la magie, les êtres légendaires disparus depuis longtemps. Il ne se souvenait plus d'eux, à l'époque, et la nouvelle génération était encore à l'état d'oeuf. De beaux œufs, d'ailleurs.

L'argenté attira particulièrement son attention. Il y avait quelque chose, dans cette forme, dans cette couleur, qui se rappelait à lui, comme une veille amie longtemps oubliée, longtemps disparue... une amie qu'il semblait retrouver ici et maintenant, à un monde d'écart. C'était un sentiment qui dépassait la douleur que la perte d'Adryne lui causait. Un profond sentiment de tendresse, et de chaleur, comme un cœur battant contre le sien, l'enveloppant dans une étreinte protectrice et guérisseuse pour le soustraire à sa peine. Il sentait sa proximité comme il aurait sentit les mains aimantes de son amie sur son épaule, le guidant en des gestes qu'il ne devait pas comprendre, qu'il ne voulait pas comprendre. Lentement, il s'avança jusqu'à cet œuf magnifique et le prit dans ses bras, s'asseyant sur l'autel et le posant sur ses genoux, dans les plis chatoyant de sa robe blanche, avant de caresser sa surface lisse et brillante de ses mains avec la délicatesse qu'il aurait pu avoir pour un nouveau né. Tendrement, il se pencha pour poser son front contre la surface de l'oeuf, soupirant doucement... « Silarae.... »


Dernière édition par Achroma Seithvelj le Lun 17 Déc 2012 - 11:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeSam 15 Déc 2012 - 12:29

Contact. D’astre sans atmosphère perdu aux confins de l’univers, Petit-Monde devint planète. Les mains qui entourèrent l’œuf argenté semblèrent fusionner avec lui comme le ciel et la terre ne faisaient qu’un à l’horizon. Au fin fond de sa coquille, Silarae sentit le courant d’une magie vieille comme le monde parcourir son sang et ses os, son esprit et son âme, la pénétrant jusqu’au plus profond de son être comme l’eau s’infiltrait au cœur des montagnes dans le plus grand secret. Un frisson la parcourut, semblable à celui qui marquait l’éveil des forêts lorsque les rayons du roi des cieux venaient caresser la cime des arbres à l’aube. A la différence près qu’elle avait guetté son aube depuis bien plus de temps que toute la vie qui pullulait en Armanda, car sa nuit à elle durait depuis plusieurs siècles, si ce n’était plus. De ce fait, son éveil demandait du temps et beaucoup de patience, plus qu’elle n’en avait jamais éprouvé : ces secondes qui la séparait de l’extérieur lui paraissaient l’éternité. Comme une statue de marbre à laquelle le créateur aurait insufflé la vie, le petit être avait besoin de s’accoutumer à chaque mouvement, à chaque tiraillement nouveau qui entraînait à son tour des sensations inédites. La pensée Silarae, son essence immatérielle prenait peu à peu contenance dans un corps de dragonnet, telle une nymphe retournant à l’arbre qui l’avait fait naître, avec autant de justesse que l’équation 1 + 1 = 1.

Il l’emmena dans les airs, la soutint au-dessus du vide, et n’ayant aucune idée e la profondeur de ce dernier mais sachant d’avance qu’il valait largement les dimensions de Petit-Monde, Silarae frémit. Sensation nouvelle, elle appréhenda le vide autour d’elle, un vide qu’elle avait sans doute déjà vécu mais jamais ressentit avec autant de précision. Mais qu’est-ce que le vide sinon la liberté d’un espace à découvrir ? Le désir la prit de le conquérir. Elle s’en sentait capable, tout son être lui criait qu’elle pouvait le faire, ce n’était plus qu’une question de temps, et désormais le temps se contait en centième de seconde. L’heure approche. Non, pas encore, pas avant qu’elle ne l’ait décidé. Tout était une question de timing. De timing, et de logique. Il l’avait faite attendre des siècles ce moment, il lui avait enseigné la patience. A elle à présent de lui apprendre quelque chose. Une chose qu’il n’oublierait pas de sitôt. Elle allait lui montrer comment venait au monde un dragon.

Son front contre Petit-Monde, une caresse tout autre que celle des Mains-Froides, la confrontation entre deux univers pensants radicalement différents et pourtant attirés l’un vers l’autre. La pensée de celle qui n’a rien vu face à celui qui en sait plus que quiconque. Silarae sentait cette conscience bouillonnante de souffrance, de sagesse et de… tendresse ? Improbable mais vrai, un rayon de chaleur l’attendait là, dehors dans un monde si froid. Elle voulut en savoir plus, mais son microcosme s’arrêtait là, à la frontière de cette masse lumineuse et invisible. Une évidence jusqu’ici dissimulée sous le sable de son inconscient lui apparut. Elle était aveugle, et pour la première fois, elle trouva cela gênant. Terriblement gênant. Or elle se sentait, non, elle se savait forte désormais, et cette vue qu’elle n’avait jamais eu, elle était prête à l’arracher de force à cet univers gigantesque qui se profilait au-delà de sa coquille, au delà de son néant condensé.

Un nom. Un mot qui fit écho dans les oreilles de la dragonne et se répercuta dans l’intégralité de son âme. Un souffle, fébrile. Un appel, tacite. Une clé manquante si longtemps attendue et qui désormais venait déverrouiller la porte de plomb aux engrenages grippés par le temps d’une cellule plus petite qu’une volière. Petit-Monde deviendra grand. Déclic.

Et Crac. Une zébrure fine comme un cheveu se mit à courir sur le nacre, à danser entre les nuance de gris qui parcourait la pierre. Telles des racines s’enfonçant dans les profondeurs de la terre pour y puiser l’eau toujours plus lointaine, les failles se multiplièrent, elles se chevauchèrent, d’abord par saccades incertaines puis avec une continuité fluide et implacable. En l’espace de quelques secondes, le galet d’argent avait perdu son éclat et sa pureté. Peu à peu, il tomba en cendres. Et à sa place, se tenait un dragon aux ailes à demi dépliées. Les yeux clos, les membres encore figés dans une posture prostrée, il mit un temps à comprendre qu’il n’était plus dans son œuf, et un temps supplémentaire pour comprendre que c’était lui qui était à l’origine de sa destruction. Elle. Silarae. Pour lui. Pour qui ?

Elle ouvrit les yeux en relevant la tête dans la direction de l’esprit qu’elle sentait au fond de son esprit et poussa un couinement qui la fit sursauter. Flash. Elle recula, sentit le vide sous sa patte. Panique. Elle essaya de se rattacher à la conscience qu’elle sentait près d’elle. Ce ne fut pas suffisant, elle tombait toujours. Alors elle commanda à son corps tout neuf d’avancer et il lui obéit. Elle se cogna contre un obstacle mou, dur, froid, solide, curieux… Rassurant ? Elle rouvrit les yeux et couina de nouveau. Que se passait-il ? Qu’était ces flashs qui lui parasitaient l’esprit, qui le remplissait de grands cadres éblouissants ? La Vue. C’était donc cela de « voir » ? Une sensation nouvelle se faufila dans son petit cœur et fit tressaillir sa gueule. Excitation. Ses flancs se soulevèrent plus rapidement et elle se mit à piétiner sur le sol mou et doux de Monde-Plus-Grand. Etait-il entièrement recouvert de cette douceur ? C’était si agréable, elle allait se plaire ici ! Pleine de gratitude, elle ouvrit les yeux à nouveau, doucement, prudemment. D’abord le droit, puis le gauche, puis le droit à nouveau, semblable à un caméléon. Au diable le ridicule, elle s’amusait comme une folle ! Les flashs lui faisaient moins mal maintenant, elle s’accoutumait vite ! Et quelle splendeur que le monde ! Des nuances à perte de vue, et si peu de noir ! Avide de connaissance et de beauté, elle dévora de ses yeux de braises le flou coloré qui l’entourait. Son regard suivit la direction que lui indiquait son esprit pour voir à quoi ressemblait celui-qu’elle-attendait. Sa clarté l’éblouit et elle dut baisser la tête en passant une de ses petites pattes sur son museau. Toucher. Un sens étrange que celui-là. Ses naseaux étaient doux. Le sol de Monde-plus-grand était doux.

Et lui ? Elle rouvrit les yeux doucement en inclinant la tête sur le côté dans une posture intriguée. Le flou disparut et elle plongea ses yeux dans le monde frais comme une brise couleur céladon. Un univers familier mais tinté de peine. Pourquoi ? Elle plongea si profondément qu’elle alla à la rencontre de son esprit qu’elle ne faisait jusqu’alors que percevoir sans oser entrer en contact avec lui. Il l’avait appelée, c’était grâce à lui qu’elle était sortie. Non, c’était Pour lui qu’elle était sortie, pour qu'il ne soit plus triste, et plus encore. Et son nom était …

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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 0:56

Il ne savait pas d'où était venu le nom. Mais il était là, dans son esprit, dans son cœur, palpitant en lettres d'étoiles, lui rappelant celles de son rêve. Rêve, avait-il vraiment rêvé sa rencontre avec cet œuf, et la dragonne qu'il abritait. Avait-il seulement eut la chance de rêver comme il le faisait du temps de son humanité. Il savait comment le petit être encore enfermé dans sa coquille se nommait, l'avait sans doute toujours sut, d'une certaine manière. Son nom gisait dans sa mémoire comme un trésor enfouit, comme un gisement prêt à être exploité par l'individu chanceux qui le découvrirait. Elle se nommait Silarae. C'était un très beau nom. Un nom poétique qui lui rappelait le soleil et les étoiles, et le vol d'un grand oiseau gracieux aux plumes bruissantes dans un vent doux de fin d'été alors qu'au firmament, des milliers d'étoiles l'observait. C'était un nom qui faisait écho en lui et éveillait une douceur sans pareille, encore plus frappante qu'elle était unique.
Ce qu'il ressentait pour ce petit être n'avait pas d'égal. Même la tendresse qu'il avait ressentit pour Adryne ne pouvait être mesurée à ce qui grandissait doucement en lui pour l'oeuf et son contenu. C'était soudain comme si il vivait de nouveau, comme si son cœur battait, fébrilement, que son souffle se transformait en halètement d’appréhension et que son esprit tendu émettait milles hypothèses. Silarae, d'instinct il savait que c'était une femelle, et qu'elle serait plus belle que toutes choses au monde une fois à l'âge adulte. La plus belle chose sur cette terre. Son nom disait tout, sa fluidité rappelait la danse aérienne des dragons, sa douceur le pâle éclat lunaire, sa poésie l'étreinte d'un sommeil oublié resurgissant comme un vieil ami... Il savait son nom, et il savait ce qu'elle était. Prononcer les deux syllabes ressemblait à un sort elfique, tant la beauté du son l'enchantait. C'était un appel, c'était l'ouverture d'une porte longtemps oubliée, le prologue à une symphonie sublime et unique au monde.

Il sentit son cœur, un bref instant, manquer un battement. Manquer un battement ? Il était pourtant mort, écueil de glace au fond de sa poitrine sublimée par la mort, statue d'ivoire et de marbre volée par un sculpteur capricieux, le faucheur, pour être son chef d’œuvre et son exile, son icône d'aponie délicieuse. Il était impossible que son cœur, cet instrument traître et condamné, décide de fonctionner de nouveau après que le venin fatidique du vampire l'ai atteint et noyé sous l'encre noire, aussi noire que celle des pages de ses ouvrages bien-aimés. A qui pouvait donc appartenir ce frêle battement de cœur, si ce n'était à la précieuse et frêle créature encore nichée dans son cocon solide et protecteur. Il n'osa y croire, alors même que la surface lisse de l'oeuf se fendillait sous une pression venue d'ailleurs, de son intérieur sombre. Non... cela ne pouvait être, et pourtant, nie l'évidence même sous ses doigts serait faire preuve d'une monstrueuse folie. Instinctivement, il sentait, sous ses doigts, le petit cœur, le petit esprit, encore lointain, s'éveillant et bougeant désormais, cherchant à s'évader de cette coquille trop étroite. Le changement fut si rapide... ou du moins était-ce ce qu'il en ressentait, à voir cet œuf si merveilleux se fendre et perdre son éclat. Il finit par tomber en morceaux épars et à révéler le trésor véritable qu'il avait contenu, la dragonne qui attendait son partenaire depuis si longtemps.

Elle l'avait attendu... lui ? C'était pour lui qu'elle avait éclot ? Mais pourquoi ? Pourquoi lui ? Qu'avait-il de si singulier qu'il soit choisit, entre tous, pour avoir l'honneur de voir son âme lier à celle de cette dragonne.... cette dragonne si.. magnifique. C'était le premier adjectif qu'il lui venait en tête lorsqu'il l'observait. Magnifique, tout juste née et déjà superbe, avec cette apparence encore repliée, la fragilité qui émanait d'elle en même temps qu'une force subodorée, une force encore dormante, mais qui serait un jour formidable. Son profil était gracieux, digne... elle ressemblait à une statue, une effigie des légendaires dragons d'autrefois, en miniature. Et ses écailles, dans la demi lumière, irradiait un éclat irréel, reflétant les torches comme des milliers de miroirs d'argent... le spectacle était si poignant qu'il s'était figé, incapable de détourner les yeux de la splendeur devant lui. Elle était si belle.

Nouveau battement surprenant. Elle ouvrait les yeux. Par le Dracos, elle ouvrait les yeux. Il lui semblait qu'il risquait de fondre au moindre geste. Il ne voulait pas l'effrayer, la déstabiliser... elle venait tout juste d'entrer dans le monde, ce serait criminel que de lui faire du mal. Non... il le savait intuitivement, jamais il ne pourrait lui faire du mal, jamais il ne pourrait la blesser de quelque manière que ce soit. Il préférerait autant mourir définitivement. Pour lui, ce petit être délicat n'était qu'amour, tendresse et douceur. Le besoin de la protéger, d'être près d'elle était sans précédent, terriblement présent, dans toutes les fibres de son être, dans son cœur et dans son âme morte, il savait qu'elle était tout pour lui, elle était son univers, son étoile et le vent qui bruissait autour de lui, elle était la vie et elle était le rêve, la seule véritable chose dont il avait besoin. Et il ferait tout pour la garder en vie et saine... absolument tout.

La petite chose lâcha un couinement, le faisant sursauté, alors que dans son esprit, quelque chose essayait de le saisir. Son premier réflexe fut d'essayer de se protéger, avant de comprendre qu'il s'agissait de Silarae. Alors, doucement, il tenta d'avancer son esprit vers le sien, d'établir un lien solide pour la rassurer, pour l'aider. La dragonne semblait vivre et douée, déjà, elle parvenait à avancer quelque peu, et se mit en faire jouer ses pattes sur ses genoux, lui arrachant un sourire. Le premier véritable sourire franc depuis des centaines d'années. Adorable. Elle était tout simplement adorable, avec ses petits yeux qui s'ouvraient l'un après l'autre, avant de finalement parvenir à rester ouverts ensemble. Sa petite tête s'élevait vers lui, et il sentit une nouvelle bouffée d'émotions s'emparer de lui en la voyant se protéger les yeux.

Doucement, il éleva une main et vint caresser les écailles de ses ailes. Le contact était étrange, légèrement rugueux comme la surface de l'oeuf, et pourtant infiniment différent. Les fines ailes étaient chaudes, une chaleur qui contrastait avec ses mains froides de non-mort... un agréable contraste, il lui semblait revivre en la personne de cette jeune dragonne. Elle plongea son regard dans le sien, envahit son esprit... et il la sentit, l'entendit, et si il avait pu pleurer, il l'aurait fait, c'était certain. Sa voix ressemblait à un millier de carillons de cristal, à des trilles d'oiseaux et au murmure du vent sur une vaste plaine et dans les eaux d'une rivière pure et scintillante. Sa voix était un baume sur sa conscience à vif, une caresse sur son visage, une vie au delà de la mort.
Sa simple présence rendit insignifiant le vide laissé par Adryne, et il s'en voulut quelque peu, avant d'entourer précautionneusement son esprit du sien, comme une étreinte, quelque peu maladroitement, n'ayant jamais réaliser pareil tour auparavant. Lentement, il s'ouvrit à elle, tentant de dissimuler sa peine pour qu'elle ne la remarque pas, l'entourant de ses bras dans le même temps. Il la hissa jusqu'à son visage et lui sourit de nouveau, un sourire doux amer, comme si la fin du monde était venue et avait passée...

« Ma Silarae... bienvenu dans le monde » Il ferma les yeux, reposa son front contre celui de la petite bête et répéta, à voix basse, comme un sanglot « Oui... bienvenu ma douce... nous avons attendu trop longtemps... mais c'est finit » Il rouvrit des yeux brillant «  je te le promet »
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeSam 22 Déc 2012 - 13:59

Une caresse sur sa peau écailleuse, comme une plume effleurant un volcan. Tendresse et fraicheur. C’était si doux et inattendu que la petite dragonne retourna la tête pour voir la main si pâle de son lié se poser sur elle, réveillant de nouvelles sensations à son contact. De joie, sa queue remua, manquant de lui faire perdre une nouvelle fois l’équilibre. Elle commençait à avoir le coup de griffe ! Un balancement vers la gauche, les pattes fléchies et le corps légèrement décalé vers la droite lui permettait de ne pas tomber, et vis-versa. Fière de sa découverte et se sentant plus en sécurité encore qu’un oisillon dans son nid douillet, Silarae en oublia l’attente millénaire qui avait précédé ces instants magiques. Il était venu, il l’avait accueilli dans son étreinte rassurante, et à présent il semblait au moins aussi ému qu’elle de la retrouver. Retrouver et non trouver car ils ne s’étaient jamais vraiment quittés, leurs pensées toujours furent proches sans qu’aucune ne parviennent à lever le voile sur l’identité de l’autre jusqu’à ce jour. Achroma… Depuis qu’elle était sortie de son œuf quelques secondes auparavant, elle ressentait son omniprésence dans chaque fibre de son être. Il était un globe autour d’elle, une aura douce et rassurante qui avait sa propre odeur, sa propre allure, sa propre pensée, mais c’était aussi une Personne, bien qu’elle ne sache pas encore avec exactitude en quoi consistait ce concept nouveau. Il n’était pas un dragon comme elle, quelque chose dans son odeur, dans son regard, dans sa pensée différait. Plus tard elle ajouterait qu’il n’avait pas de griffes comme les siennes, pas d’écailles, pas de feu brûlant au fond de sa gorge si fine et si blanche non plus, et aussi mais surtout, il n’était pas doté d’ailes.

Dragon ou pas, il était ce qu’elle avait toujours rêvé d’avoir depuis, ah, depuis quand ? Si longtemps ! Une présence à ses côtés, un ami à qui parler, un parent, si différent et qui paradoxalement serait sans doute le seul à pouvoir la comprendre, et lui apprendre tout ce qu’elle ignorait. Son guide, son étoile, son amour, son Essentiel, il n’était pas tout cela, pas encore, mais ils avaient toute une vie nouvelle qui s’offrait à eux pour se découvrir, se comprendre, et devenir plus qu’ils n’auraient jamais été séparés l’un de l’autre. Pour le moment, tout ce dont la petite dragonne ne doutait pas, c’était qu’elle se sentait gauche, tandis que lui était incroyablement adroit, qu’elle se sentait fragile entre ses mains, et que lui incarnait la force tranquille, une assurance acquise et façonnée durant les siècles qu’il avait déjà vécus dans le vaste monde. Enfin, elle était convaincue qu’elle l’aimait, et qu’il ne la détestait pas.

Cette certitude s’ancra profondément en elle lorsqu’il la souleva du sol mou-solide-doux-confortable pour la hisser jusqu’à son visage, jusqu’à ces deux yeux couleur d’hiver qui souriaient. Silarae savait qu’ils souriaient et en comprenait le sens bien que jamais elle n’ait eu telle vision auparavant. Il s’agissait d’une esquisse douce, une caresse franche, une expression facile à déchiffrer même lorsqu’on a été aveugle jusqu’ici, car elle ne se contentait pas de s’afficher sur les traits fins et gracieux d’un visage, non, elle s’invitait d’elle-même dans l’esprit de celle qui regardait, se lovant dans sa mémoire, sa boîte à image encore presque vierge pour y laisser une trace indélébile. La dragonne décida qu’elle aimait le sourire d’Achroma, et que s’il lui était destiné, alors peut-être pouvait-elle s’expliquer la décision du Dracos d’en faire son dragonnier.

Une mélodie envoutante sonna à ses oreilles, grave et douce, elle ressemblait aux premiers accords d’une sonate interprétée par le violoncelle solitaire. Les mots avaient jailli du silence et vinrent trouver leur sens dans le cœur gonflé d’amour et de bonheur de Silarae. Dans son esprit, le fil d’or qui liait la dragonne à son dragonnier vibrait de toutes les émotions qu’ils partageaient tandis que dans le monde du visible, les éclats de chrysocolle se cachèrent sous leurs ailes blanches et délicates à l’instant où les fronts d’écailles et de peau se rencontrèrent. La joie, la reconnaissance, tous ces sentiments nouveaux et si intenses submergèrent la nouvelle-née, et si elle n’avait été reptile, sans doute en aurait-elle versé quelques larmes tant son âme en était inondée.


Tout juste tissé, le lien entre eux venait de se renforcer, recouvert d’un onguent protecteur plus solide que le diamant que les vivants appelaient Promesse. Comprenant son importance plus que son réel sens, la dragonne en fut touchée, et n’ayant pas les mots pour exprimer la détermination qui faisait frémir ses ailes, elle remua doucement dans l’étreinte de l’ancestral et posa sa petite patte sur la bouche d’Achroma en lui donnant un léger coup de museau sur le front pour qu’il ouvre à nouveau les yeux et la regarde, après quoi elle plongea son regard flamboyant dans le blizzard de ses iris en émettant un ronronnement profond, témoignage de son affection débordante. Mais en le fixant ainsi jusqu’au plus profond de son âme, elle aperçut un éclat terne qui disparut presque aussitôt, mais pas assez vite pour échapper aux sens affutés de la future cracheuse de feu. Achroma semblait vouloir laisser quelque chose de côté, et ces cachoteries apparurent comme un jeu ou une mise au défi à la petite dragonne qui, emportée par sa curiosité pétillant, s’empressa d’aller chercher ce qui lui était dissimulé.

Foudre recluse dans une minuscule étincelle, elle se projeta dans la partie des pensées d’Achroma qui lui étaient accessibles sans se soucier du bouleversement que pourrait occasionner une telle intrusion, totalement absorbée par la découverte de son nouvel univers, un univers qui lui paraissait aussi vaste et étendu qu’une l’infinité de l’espace en perpétuelle extension. En l’espace d’une demi-seconde, elle avait trouvé ce qu’elle cherchait et y concentra toute son attention en la ramenant vers elle. Il s’agissait d’une image fugace qu’elle avait tout juste aperçu dans l’esprit de son lié un battement de cils auparavant, et dont elle venait de s’emparer à l’instant. Elle y voyait le visage d’un être comme Achroma, très blanc, très grand, et au regard profondément triste. Non, l’image avait été modifié, ce n’était pas la personne représentée qui était triste, mais celle qui avait rappelé ce souvenir à sa mémoire. C’était comme de l’amour après l’amour, les souvenirs d’une fleur épanouie aujourd’hui fanée. Achroma était triste parce qu’il avait perdu quelque chose d’important pour lui. Aussi important qu’Achroma était important pour elle ? Non, c’était impossible, il en serait mort de chagrin, et elle avec lui. Une pointe de nostalgie envahit le cœur de la petite dragonne qui venait d’apprendre ce qu’était l’indiscrétion bien malgré elle.


A nouveau elle se risqua à entrer en communication avec lui, avec bien plus de tact et de douceur que la première fois. Méthodique et attentionnée, elle visualisa la passerelle qui reliait leurs consciences puis, choisissant avec soin le message qu’elle souhaitait transmettre, elle décida de n’envoyer ni image ni mot, simplement ses émotions, extirpées maladroitement de la pelote confuse qu’elles constituaient dans son esprit. Précautionneusement, elle apporta sur le fil « Amour », le sentiment le plus étincelant et chaleureux qu’elle put trouver. Elle ne saurait dire pourquoi, elle sentait que c’était ce dont son dragonnier avait besoin en cet instant. « Amour » et « Réconfort », mais ce dernier était issu d’une alchimie bien trop complexe pour que Silarae puisse l’offrir. Tout de même elle essaya. Se souvenant des frémissements de bonheur intense qu’elle avait ressentit lorsqu’il avait prononcé quelques syllabes douces et toutes brûlantes de « quelque chose de très fort et très beau », elle essaya de le répéter à son tour pour qu’il lui fasse le même effet et le guérisse de son chagrin :

« S-Sil… rae… P…P-Prrrrrrrrrrrooooo…. m-m-m-et…»


Emportée par sa volonté de chasser la peine des yeux d’Achroma, elle battit de ses ailes étonnamment grandes pour son petit corps, ce qui lui valut d’échapper à l’étreinte des mains de son lié pour se retrouver la tête la première sur un sol dur-pas-doux-puant-granuleux qui sema la zizanie dans sa petite caboche et fit naître de petites étincelles de lumière devant ses yeux. C’est ainsi que Silarae fit la rencontre de la terre, et lui attribua de ce fait ses premières impressions : aïe. Maladroite, elle se servit de sa queue et de ses pattes pour se redresser sur ces dernières, après quoi elle enfonça ses griffes dans le sol qui avait réveillé chez elle une sensation désagréable. Secouant la tête pour se remettre du choc, elle essaya d'escalader à nouveau la surface douce qui l'avait accueillie à la sortie de l’œuf pour retrouver les yeux d'Achroma perchés tout là-haut. Soudain, un grondement la fit trembler sur ses frêles appuis et elle se figea de stupeur en se redressant sur ses pattes arrières pour fixer son ventre qui faisait de drôles de gargouillis. Mais que lui arrivait-il encore ?

« Mmaaaaaaaa ? »
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeMar 25 Déc 2012 - 16:28

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Dernière édition par Achroma Seithvelj le Dim 14 Avr 2013 - 23:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 22:00

Une pupille dilatée, ouverte comme un gouffre dans lequel on ne peut que se perdre. Des vaisseaux sanguins si visibles que le blanc d'oeil en devenait rouge, des cernes si violacées qu'il semblait tout droit sorti d'un cauchemar. Quand à son teint... Pâle, plus pâle encore que la mort qui était son lot quotidien, plus pâle que le plus pâle des vampires, d'une pâleur maladive, glacée, moribonde. Dracos... Même à moitié mort de faim il n'avait jamais semblé aussi mal en point...

Le regard fievreux se masqua un instant quand il ferma quelques secondes les paupières, semblant chercher réconfort et force au fond de lui. Il les rouvrit brusquement et l'acier glacial le fixa à nouveau, cela au moins ça n'avait pas changé... Sourcils froncés, il effleura la marque qui courait de sa nuque jusqu'à sa joue droite, encore chaude, encore douloureuse... D'une douleur atténuée certes mais il doutait qu'elle ne s'estompe plus que cela, il devrait faire avec.
D'un geste vif, il plongea les mains dans la vasque pleine d'eau claire qu'on lui avait amené et se rinça le visage. Le liquide grésilla au contact de la marque mais il n'y prêta pas attention, ce n'était rien de plus qu'une des nombreuses bizarreries qui ponctuaient son existence depuis qu'il avait eu l'idée saugrenue d'ingérer du sang de dragon. Bonne ou mauvaise idée d'ailleurs ? Il n'en savait encore rien. La douleur impitoyable qui l'avait fait hurler les premiers jours s'étaient calmée même si elle demeurait si perceptiblement latente qu'il craignait à chaque instant de la raviver, à côté de cela il sentait sa magie plus puissante qu'il n'aurait jamais osé l'imaginer. Et son esprit... Son esprit demeurait vif, il n'avait rien perdu de ses facultés mentales et pourtant il se sentait différent, il sentait qu'il glissait inexorablement vers un gouffre qui ne lui disait rien mais alors vraiment rien qui vaille. Il aller devoir rester vigilant pour ne pas y basculer définitivement, son petit doigt lui disait que tomber dedans serait sinon désagréable du moins définitif. Ah douce folie... Il devait bien avouer qu'elle avait tout de même un petit côté attirant, peste... Il devait cesser d'y penser.

Agacé tout à coup et en proie à ces sautes d'humeur si fréquentes qui faisait la terreur des autres vampires depuis la malédiction il serra les mâchoires, le regard toujours fixé sur le miroir qui lui renvoyait son reflet sans concession. L'image lui déplaisait, elle lui déplaisait de plus en plus... Elle lui déplaisait tant que...

"Humph..."

Il avait bondit en arrière et en avait été bien inspiré. Le miroir venait de voler en morceaux et des éclats coupants avaient volé à travers toute la tente, le blessant au visage au passage. Furieux contre lui-même, il essuya du revers de la main le sang qui de toutes façons ne coulerait pas longtemps, d'ici quelques minutes à peine son corps vampirique aurait réparé les dégâts. C'était tout de même quelque peu vexant de ne plus contrôler totalement sa magie, lui qui avait mis tant d'ardeur à maîtriser parfaitement cet art.. Il allait devoir tout reprendre de zéro. Encore devait-il s'estimer heureux que son niveau magique ai déjà été si élevé avant la transformation car nul doute qu'un magicien moins doué aurait eu encore plus de problème... Maigre consolation...

>> tu as ce que tu voulais n'est-ce pas ? <<

Il cligna des yeux et contrôla de justesse l'explosion de colère qu'avait failli provoquer cette petite voix. Ce n'était pas la première fois qu'il l'entendait depuis son réveil, elle avait pris la fâcheuse habitude de se manifester aux moments les plus incongrus et même si il s'acharnait furieusement à partir du principe que non, il n'entendait pas de voix, il devenait de plus en plus difficile de nier l'évidence.

"Si j'étais humain, je me plaindrai d'être surmené..." marmonna-t-il pour lui-même

Il ne l'était pas toutefois, et malgré tous les changements que son corps mort avait dû encaisser depuis peu il restait encore et toujours un vampire, la soif qui commençait doucement à se faire sentir était là pour le lui rappeler. Il était temps de prendre son repas...

Les deux gardes postés à l'extérieur de la tente lui emboitèrent le pas lorsqu'il sorti, il songea un instant à les envoyer bouler comme il le faisait si souvent puis changea d'avis. Il avait frôlé la destruction à peine une semaine auparavant et même si il était à présent plus puissant que tous les vampires du camp réuni il avait pour habitude d'apprendre de ses erreurs. Ne jamais rien laisser au hasard, ne jamais prendre le moindre risque... Dans le passé il était prudent, à présent il ne craindrait pas de frôler la paranoïa.
L'état dans lequel se trouvait le camp lui donne raison. Etonné, mécontent aussi, il observa le fourmillement désordonné de ce qui avait été l'instant d'avant un campement militaire à l'organisation stricte. Que se passait-il ? Instinctivement, il fouilla les environs puis le ciel du regard, aucun danger à l'horizon... Alors ?

"Seigneur ! Mon Prince, quelque chose s'est produit !"

Oui merci ça il l'avait bien compris... Le visage impassible, il laissa le vampire s'approcher et n'eut qu'un haussement de sourcil réprobateur quand celui-ci trop perturbé oublia de le saluer. Il ne s'y attarda pas toutefois, la nouvelle qu'on lui annonçait était bien trop importante pour cela, importante ? Stupéfiante même. Enfin ! Enfin !

"Un oeuf a éclot mon Seigneur ! Un oeuf a éclot ! Il a été touché et et..."

Impatient pour une fois dans sa longue vie, Lorenz le coupa :

"On a compris. Qui ?"

La réponse vint dans un souffle, le vampire semblant oublier sa joie pour se concentrer plutôt sur la peur qu'il avait de la réaction de son prince :

"Achroma Seithvelj..."

Une météore aurait tout aussi bien pu tomber à ses pieds que l'ancestral n'en aurait pas été plus foudroyé. Par tous les esprits, était-il donc maudit à ce point ? Depuis le temps qu'il attendait qu'un nouveau dragonnier se révèle dans son camp afin de servir ses noirs desseins il fallait absolument que ce soit ce vampire là ? Celui-là même qui avait tenté de le tuer quelques jours plus tôt, qui l'avait poussé dans des retranchements tels qu'il n'avait eu d'autre choix que de tenter le tout pour le tout, qui n'avait été épargné que par un caprice soudain et encore mal expliqué ? C'était... Intolérable !

"Qu'on me l'amène ! Non... J'y vais moi-même..." décida-t-il brusquement en emboitant le pas du vampire qui devait lui montrer le chemin.

Le repas attendrait, ce moment était important. Que devait-il faire ? Rien n'était plus dangereux qu'un ennemi en vie, il avait sans doute fait une erreur en ne l'achevant pas mais jamais il n'aurait pu imaginer que le destin lui jouerait un si sale tour dans les jours suivants. La coïncidence était effroyable.

*Je dois le tuer, pendant qu'il en est encore temps...* songea le vampire

Espérer une loyauté totale de la part d'Achroma était une gageure, il ne lui pardonnerait jamais la mort d'Adryne et certainement pas plus la petite séance de la semaine passée. Le tuer maintenant serait facile, son dragon sortait de l'oeuf et ne pourrait rien pour lui. Quand au niveau de Grand Maitre qui avait tant inquiété Lorenz peu de temps avant, c'était à présent un détail risible et qui ne l'intéressait absolument pas. Il ne doutait pas une seule seconde de pouvoir le tuer sans effort, sa magie crépitait presque sur sa peau tant elle bouillait dans ses veines. Il était fort... Plus fort qu'il ne l'avait jamais été même si il avait dû payer le prix pour cela. Cette force suffirait-elle à effrayer suffisamment Achroma pour le faire obéir ? C'était un jeu dangereux, la loyauté par la peur était souvent utile, mais ô combien changeante. Devait-il prendre ce risque ? Il ne parvenait pas à se décider, tant pis, il agirait au moment voulu.

"Vous restez dehors." ordonna-t-il aux gardes

Ils allèrent se poster de chaque côté de la tente tandis que leur maître en passait le seuil sans daigner se faire annoncer. N'était-il pas chez lui dans ce camp ? La larve qui vivait là n'existait encore que parce qu'il y avait consenti, elle lui appartenait corps et âme car il en avait décidé ainsi. Se présente-t-on à une larve ? Bien sur que non, il ne pouvait qu'entrer d'un pas décidé, la stature martiale et le regard teinté d'un mépris sans pardon. Il l'avait déclaré la semaine passée et son attitude le confirmait ici, désormais de la part de ce vampire il ne tolérerait qu'à peine de le voir ramper. Il n'avait droit de survie que par un exceptionnel caprice de la part de son Prince, un prince qui ne pardonnait pas facilement et qui fronçait déjà les sourcils en croisant le regard de l'autre. Quoi ? Osait-il encore le regarder dans les yeux par dessus le marché ?

"Si tu étais malin Achroma, tu baisserai le regard..."

Sa voix n'avait été qu'un murmure, un conseil donné d'un ton de velours à peine suinté d'ironie. Il se fichait pas mal d'entrer ou non en conflit à ce moment présent, il était le prédateur et l'autre la proie. Il était fort et l'autre faible. Il était à la place qui lui était assignée et que l'autre avait cru pouvoir usurper, pauvre fou...

Absorbé dans son duel étrange avec celui qui était bien obligé d'être son hôte, il n'avait même pas posé le regard sur le petit être qui reposait sur ses genoux. Etrangement, il craignait de le faire. Une crainte sourde, illogique, incompréhensible. Il avait tué un dragon adulte, que devait-il s'inquiéter d'un dragonnet ? Pourtant et à cet instant il ressentait un malaise inexplicable, l'impression que poser le regard sur cette créature serait une mauvaise idée, une idée dangereuse, une idée douloureuse même. Douleur... Sa marque le brûlait tout à coup, elle se réveillait sauvagement, lui lacerant la peau, les nerfs, l'esprit. La malédiction... Ne pouvait-elle pas choisir un autre moment pour se manifester à nouveau ? Il serra les dents, décidé à faire fi de la douleur. Plus tard, il essayerait de comprendre pourquoi et à quel moment elle se manifestait, pour le moment il devait rester concentré.

"Ainsi parmi tous les vampires du camp c'est toi qui a été choisi ? Les voies du Dracos sont impénétrables dirait-on... Impénétrables et illogiques si il poursuit vraiment l'objectif de faire revivre la race draconique..."

Il eut un rictus, autant de douleur que d'intimidation, qui découvrit ses crocs :

"Donnes moi une seule bonne raison de ne pas te détruire ici et maintenant. De ne pas vous détruire tous les deux..."
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeJeu 3 Jan 2013 - 14:04

Elle entra par la lucarne dorée d’une vaste pièce cousue de soie sombre pour en illuminer les contours, allumant ici une étincelle d’assurance, ravivant là la flamme d’un être en devenir, et accélérant par la joie qu’elle apportait dans son sillage les battements d’un tambour de braise. La Reconnaissance. Belle et précieuse, c’est avec un soin immense que l’esprit de la dragonne la recueillit en son sein avec égard et dévotion. C’est tout ce qui manquait à la petite créature pour se sentir entière. Comme tout être vivant doué d’une conscience, comme tout enfant, elle avait besoin d’être reconnue, d’être estimée, de se sentir aimée aussi bien sûr, mais amour et reconnaissance allaient de concert, car après tout il n’y avait qu’un pas entre l’un et l’autre, et ils n’étaient rien l’un sans l’autre. En réagissant à son appel, Achroma l’avait reconnue comme étant sa liée, et rien ne pouvait d’avantage combler de bonheur la petite argentée. Plus rien ne pourrait les empêcher de partager leur existence désormais, car même la distance ne pourrait rompre leur lien.

Un instant, Silarae oscilla de la tête en évaluant la taille du vampire millénaire qui se penchait vers elle. Il était immense ! Ses pattes antérieures se tendirent vers elle comme une invitation, et avant de se laisser porter, la petite dragonne remarqua les longs doigts dépourvus de griffes, puis le contraste entre le teint blanc de la peau et la carapace plus sombre qui recouvrait le corps de son dragonnier de manière fort irrégulière. Plus épaisse par endroit, plus rigide ou souple à d’autre, elle semblait globalement plus résistante que l’enveloppe douce et lactée qui portait ces deux orbes d’un bleu si pur et étincelant de sagesse et d’une douce-étreinte-impalpable-agréable. Lui revint en mémoire le contact des doigts d’Achroma sur ses ailes et sur ses écailles. Douces et fines, rigides et épaisses… Oui, finalement le vampire n’était peut-être pas un dragon, mais il était tout de même plus ou moins fait de la même manière, bien que ses écailles à lui ne ressemblaient pas vraiment aux siennes…

En l’espace d’un millième de seconde elle en était venue à cette conclusion, emmagasinant les informations et les traitants à une vitesse propre à la pensée : plus rapide que le son et bien plus endurante que la lumière. Ses yeux de braises pétillants de curiosité et de fascination croisèrent ceux hyémaux de son dragonnier qui se penchait à sa rencontre. Leur vue la ravirait toujours, ils étaient comme deux éclats de glace qui apaisaient ses pensées de part leur fraicheur et leur douceur, l’aidant à appréhender le monde sans céder à la panique face au trop-plein d’informations qui venaient la percuter et la chahuter sans lui laisser de répit. Petite coquille de noix ballotée sur un océan impétueux, elle avait en quittant Petit-Monde trouvé son capitaine, son gouvernail, ses voiles, un cap, et une raison pour garder ce cap. Achroma était tout cela à la fois, et viendrait le temps où elle lui montrerait la profondeur de sa gratitude.

Changement. Si elle avait était bipède faite de chair et d’un sang moins bouillonnant que le sien, elle aurait froncé les sourcils en avisant les petites perles de rosée écarlates qui ornaient ses cils. Depuis quand étaient-elle là ? Elle ne les avait pas vues auparavant. Qu’était-ce ? L’émotion de son lié lui saisissant le cœur et ses yeux parlant pour lui, elle comprit plus ou moins qu’il s’agissait d’une manifestation physique de ce qui faisait frémir ses pensées comme de petits navires de papier emportés par des rapides. Notant cette nouveauté dans un coin de sa petite tête écailleuse, Silarae commença à ériger la liste des points qu’elle devrait éclaircir avec son lié, bien décidée à acquérir au moins autant de savoir que lui en commençant par les menus détails, prête à apprendre toujours d’avantage jusqu’à pouvoir lui servir à son tour lorsqu’il aurait besoin d’elle, car son instinct lui soufflait que son rôle de tuteur ne serait pas éternel…

De nouveau Silarae fut soulevée de terre, de ce sol dur et rugueux qui lui avait claqué les mâchoires, manquant d’entailler sa langue fourchue. Cette nouvelle confrontation avec le vide était différente de celle qu’elle éprouvait quand elle était encore dans l’œuf. A présent, elle voyait. Elle voyait le sol qui s’éloignait, elle sentait ses pattes s’en décoller, ses griffes recourbées emportant avec elle de petites herbes blanchies de ne pas avoir vu le soleil depuis que le ciel de toile leur cachait les étoiles. Son regard s’y attacha un instant, accompagné d’une curiosité qui venait plus de son ventre gargouillant que de son esprit effervescent. Guidée par son intérêt soudain pour tout ce qui ressemblait à de la matière organique potentiellement mangeable, elle porta une patte à sa gueule pour cueillir quelques herbes entre ses crocs et les mâchouiller en tirant la grimace. Acide, terreux, mauvais, elle n’aurait jamais pensé qu’il puisse exister chose aussi infâme dans tout l’univers, aussi vaste et étendu soit-il ! Elle tira la langue en frissonnant, recrachant les débris de son piètre repas, puis se blottit dans l’étreinte de son dragonnier en lui faisant part de son dégout, cherchant instinctivement dans ses pensées souvenir d’une nourriture plus saine. A sa grande stupéfaction, c’est un bipède grand comme Achroma qui lui apparut. Se mangeaient-ils donc entre eux ? Encore une question qu’elle devrait poser à son dragonnier, mais elle n’en avait pas le temps maintenant, tout juste se penchait-elle sur un détail que le paysage avait de nouveau changé autour d’elle et que son attention sélective lui disait de lâcher un peu son appétit pour s’intéresser à ce qui l’entourait.

Ils sortirent de Monde-Plus-Grand, lequel n’était finalement rien d’autre qu’un Petit-Monde dans le Grand-Monde. Comment Silarae savait qu’il s’agissait bien de la dernière enveloppe qu’elle serait amenée à rencontrer ? Le ciel. Juste le ciel. A peine dehors, le vent était venu lui chatouiller le museau, et bien plus que les odeurs qu’il transportait, c’est la direction qu’il prenait qui avait éveillé son intérêt. Il volait droit vers la couverture noire de jais perlée de mille et une larmes argentées qui flottait haut, très haut au-dessus de leurs têtes. En fermant les yeux, il lui semblait entendre leur appel… La petite dragonne en eut le cœur serré, profondément intimidée. Que le monde était vaste, et qu’elle était petite… Même Achroma semblait soudain minuscule sous la voûte étoilée, lui comme ses semblables d’ailleurs. Un instant elle se demanda si son lié avait un jour put caresser les diamants qui scintillaient au-dessus de leur tête. Elle allait essayer de lui formuler la question par le biais d’image et de sentiments, mais quelque chose la retint au dernier moment.

Un sentiment désagréable en réaction à une situation désagréable venait de naître dans l’esprit de son lié, diffus, émergeant à peine, il était pourtant bel et bien là, attirant à son tour la curiosité de Silarae. Peinant à détacher ses yeux des joyaux célestes, la petite dragonne se força à observer les alentours pour comprendre d’où venait le changement d’humeur de son dragonnier. Ses yeux flamboyant perçant l’obscurité comme phare dans la brume, elle découvrit d’autres êtres-comme-Achroma-mais-différents. Des Mains-Froides, les même qui s’étaient approchés de Petit-Monde sans même en faire frémir la coquille, ceux envers qui elle n’éprouvait aucun sentiment d’aversion, juste une absence totale d’intérêt, ne leur déplaisent. Son regard coula des uns aux autres sans trouver l’ombre d’une prise, les trouvant tous profondément ennuyeux. Dragonne qu’elle était et tous ses sens affutés par son éveil récent, elle percevait la stupeur, la crainte, la jalousie et la jubilation que suscitait la vue des liés chez toutes ces créatures froides et grisâtres qui ne respiraient pas mais dont paradoxalement le souffle putride de convoitise l’indisposait. Maladroitement, elle envoya dans l’esprit d’Achroma les images découpées de plusieurs des silhouettes sombres environnantes et lui fit part de son opinion en les mettant en confrontation avec la lumière qui irradiait littéralement autour de lui pour tenter de chasser son agacement. Il était une perle de nacre enfouit dans une dune de sable grisonnant. Quoi que pensent d’eux les grains de poussières, jamais ils n’influeraient leur destin, car désormais ils étaient ensembles, et ils ne devaient allégeance qu’à eux-mêmes… n’est-ce pas ?

Le monde se referma à nouveau autour d’eux, les étoiles disparurent et le vent adressa un dernier salut à la dragonne, comme un au revoir. Intriguée, Silarae releva les yeux vers le plafond de toile et une pointe de déception perla dans son regard avant de disparaitre en croisant le regard de son dragonnier. Ce dernier lui dit quelque chose, et d’après les sensations qui lui venaient en tête en prononçant le mot « manger », la petite dragonne comprit que ses problèmes de gargouillements seraient bientôt réglés. Un élan d’affection la submergea. Peu importait les autres étoiles puisqu’Achroma était là. Rassérénée à cette pensée, elle s’installa sagement sur ses genoux en grattant discrètement sa carapace du bout de la griffe pour voir si elle était solide. Un frisson de panique la parcourut lorsqu’elle sentit l’accroche se faire sous son action et une rayure apparaître. Oups. Confuse, elle posa ses pattes dessus pour cacher son méfait et reporta son attention sur ce qui l’entourait, s’essayant à l’art de la dissimulation de bêtise. Toute émoustillée à l’idée de se faire percer à jour, elle observa avec une vivacité redoublée tout ce qui faisait l’intérieur de ce nouveau Monde-Plus –Grand dans le Grand-Monde. Traînée de feu, ses yeux se posèrent sur les différentes griffes-sans-pattes et carapaces-sans-corps qui encombraient les lieux. Rien à voir avec la tente dans laquelle elle avait vu le jour qui ne comportait qu’un mobilier rudimentaire… En quête de réponses à ses questions, elle se tourna vers l’esprit d’Achroma pour comprendre ce qu’ils faisaient là. De nouveau l’image du vampire heureux qui rendait triste s’imposa, avec son nom cette fois-ci. Adryne. Adryne le lié non-lié mais précieux d’Achroma. Inquiète à l’idée que son dragonnier soit triste à nouveau, Silarae leva son regard vers le sien en remuant de la queue pour lui témoigner son attention.

Soudain, les pans de la tente se soulevèrent à nouveau et un Mains-Froides entra. Son l’aura étrangement n’était pas inconnue à la petite argenté, mais cela ne la mit pas en confiance pour autant, sans compter qu’il semblait d’une humeur plus sombre encore que lorsqu’il s’approchait de Petit-Monde et des autres avant sa naissance. Silarae se surprit à s’en souvenir, mais elle ne mit pas longtemps à trouver une explication : Si puissant qu’il était, les ondes qu’il dégageait étaient beaucoup plus intenses que celles des autres silhouettes grises qui l’avaient approchée jusqu’alors, bien qu’elles n’aient rien de commun avec celles qui émanaient d’Achroma. Noire. Son aura à lui était noire, plus sombre que sombre, ténébreuse comme une bouffée de fumée malsaine qui dissimulait tout ce que pouvait contenir son esprit et son âme. Son esprit toujours à l’écoute de celui d’Achroma, elle trouva confirmation à ses déductions. Ce vampire ci s’appelait Lorenz. Et c’était un tueur. Un tueur d’Adryne . Et un tueur de dragon. Un sentiment d’aversion l’envahit mais elle n’esquissa pas le moindre geste, gardant un calme absolu en jaugeant l’arrivant.

Le ténébreux s’avança sous le regard incandescent de la dragonne, et s’adressa à son lié d’un ton qui n’avait rien d’amical. Il ne les avait même pas salués. On aurait dit le loup s’adressant à l’agneau, faisant durer le plaisir le temps d’une conversation avant de l’emporter pour le dévorer tout cru. Sauf qu’Achroma était tout sauf une proie, et que même s’il lui venait l’idée de se laisser mordre pour ne pas qu’augmente le conflit, Silarae ne le permettrait pas. Le respect que l’on devait à son dragonnier n’était pas en option lorsque l’on s’adressait à lui, que l’on soit ou non pourvu de griffes et de crocs assez redoutables pour terrasser un dragon. Une grande tristesse envahit la nouvelle-née à cette pensée, une tristesse venue d’outre-tombe qui n’était ni vraiment la sienne, ni vraiment celle d’un autre. Un dragon était mort en ces lieux, elle le sentait maintenant, c’était ici que Lorenz avait souillé ses mains du sang d’un pilier de la magie d’Armanda. Pauvre créature égarée dans le noir, pauvre prince capricieux sans couronne ni trône… Un soupir fit onduler les flancs de la petite argentée. Un soupir mélancolique en accord avec un regard empli d’une pitié teintée d’amertume. Elle détestait l’être qu’elle avait sous les yeux, oui. Mais il ne lui faisait pas peur, pas lui. C’était plutôt ce nuage de cendres qu’elle sentait flotter en lui qui l’inquiétait, un nuage qui s’agitait nerveusement, sans pour autant devenir tempête pour l’instant. La folie rongeait l’âme de cet être souillé par ses crimes, même sans mots Silarae le sentait. Il avait tué Adryne et l’un des siens, l’Important d’Achroma et un être de son sang. A partir de là, l’aversion qu’elle ressentait à son égard était ancrée en elle à partir de ce jour jusqu’à ce que l’éternité s’essouffle.

Chat à l’affut sur un arbre observant deux fauves se livrer un combat silencieux, l’argentée se sentait exclue de l’échange, ce qui ne l’empêchait pas d’y être intensément attentive. Ses yeux teintés de curiosité ne quittaient pas l’ombre des yeux, se demandant si elle allait céder à son fléau. Pendant ce temps, son esprit restait au qui-vive, épiant le moindre remous dans l’esprit de son dragonnier. Finalement, Lorenz brisa le silence de plomb, et dans son ton perçait une note de souffrance aigue. Sentant la menace, Silarae se redressa sur les genoux d’Achroma et laissa échapper un bâillement plus bruyant qu’elle ne s’y attendait, dévoilant ses petits crocs plus aiguisés que la langue du prince sans couronne, puis claqua sèchement des mâchoires, son regard glissant par le plus grand des hasard à cet instant sur les doigts du vampire. Une pointe d'intérêt illumina ses pupilles un instant et son ventre gargouilla, mais elle se ravisa. Intriguée elle demanda plutôt à son dragonnier *D-Détrrrrrrruire ?* c’était moins le sens de ce mot qu’elle désirait qu’une indication sur la marche à suivre lorsqu’il était prononcé, car il lui semblait comprendre qu’il était plus dangereux dans son action que dans sa consonance. Les images d’Adryne et la peine déchirante d’Achroma lui revinrent en mémoire. Si c’était cela détruire, alors elle s’y opposerait de toutes ses forces. Elle venait enfin de trouver son étoile, il n’était pas question qu’ils soient de nouveau séparés par elle-ne-savait-quel ombre apeurée et torturée. La peur résidant à mille lieux de son âme, Silarae continua de fixer calmement le vampire aux mains souillées.
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 0:49

En voyant Silarae s'installer sur ses genoux il eut un petit sourire et fit courir ses longs doigts sur les écailles d'argent brillant qui couvrait son dos, observant cette petite chose en se demandant ce qu'il était sensé faire. C'était encore tellement nouveau, tellement incertain. Qu'était-il sensé faire exactement ? Là tout de suite, son instinct lui dictait de protéger la jeune dragonne de tout, d'absolument tout, de se montrer aussi intransigeant avec l'extérieur qu'un cerbère veillant au pépin. Elle était encore si frêle et si délicate, une lame trop acérée pourrait facilement venir à bout d'elle, un sort puissant pourrait souffler la flammèche de sa vie avec aise. Elle était bien trop précieuse pour que l'on prenne le risque de la voir périr. Et si elle périssait, il le savait, il ne pourrait jamais survivre. Cette tragédie n'aurait rien en commun avec la perte d'Adryne, ce serait un véritable cataclysme qui balayerait ce qui restait de son esprit et le laisserait, si non mort totalement, au moins mort intérieurement. Il ne le supporterait pas, c'était impossible. Aussi, il devait absolument préserver Silarae de toute sa force. Soupirant, il caressa une aile lisse. Qu'était-il sensé faire, au fond, en dehors de cette protection qui paraissait si importante. Il supposait qu'il devait apprendre à la connaître, à l'apprivoiser. Vraiment ?

Pourtant, il avait déjà l'impression de la connaître intimement. Il avait véritablement l'impression d'être en harmonie avec elle, sans avoir besoin de rien faire, elle et lui, ensemble, étaient un seul être harmonieux. Non, ce n'était pas la question. Il n'avait pas à la connaître, mais à se connaître. En temps que dragonnier, en temps qu'être, un, avec elle. Ce dont ils étaient capables, ensemble, voilà ce qu'il devait découvrir en sa compagnie. Parce que, il le sentait, tout deux étaient capables de beaucoup. En bien ou en mal, cela, ils devraient le décider plus tard. Sans doute un peu des deux. Il était un être maléfique par essence, mais par choix une créature neutre, ni bonne ni mauvaise, car ces concepts étaient bien inférieur à sa façon de penser. Il y avait du bien et du mal partout, chaque action était bonne ou mauvaise pour un parti ou pour l'autre. Dans une guerre, le gagnant était bon pour lui même et mauvais pour le perdant. Tuer un humain était bon pour lui, car cela lui permettait de manger, mais mauvais pour l'humain et ses pairs. Impossible de se fier à de tels notions. Il les avait dépassés. Silarae le comprendrait-elle ? Il en était certain. Elle était merveilleusement intelligente après tout ! Souriant, il allait reprendre ses explications, lui parler d'Adryne, de ce qu'il était, des projets qu'il avait, mais il n'en eut pas le temps, car les pans de la tente se soulevèrent de nouveau, attirant son regard de glace loin de la merveille qui trônait sur ses genoux. En ne se fiant qu'à son regard, le vampire millénaire s'attendit à voir apparaître le sang froid qu'il avait envoyé chasser. Au lieu de quoi l'aura écrasante de Lorenz emplit ses sens de mage et fit grimper en un battement de cœur de dragon la tension dans l’enclot de tissu. Lorenz ! Ici ? Déjà ? Celui-là était bien un destructeur. De tout, d'ailleurs.

Ce moment intime qu'il partageait avec sa dragonne, il avait espéré le voir se poursuivre plus longuement, beaucoup plus longuement même, un ou deux jours, peut-être ? Après tout, Lorenz était encore en état de rémission après son petit coup de destin. Tout comme lui. Le conteur était encore faible, son corps était à peine remit de ses blessures et malgré la source d'énergie qu'était Silarae, il ne pourrait se battre avec l'ancestral. Il n'en aurait pas la force. Même en pleine possession de ses capacités il lui aurait été extrêmement difficile de combattre un tel monstre, alors aussi faible... Mais il n'avait pas l'intention de ramper, quand bien même était-ce là ce qu'il désirait. Il ne baisserait pas les yeux. Jamais, pas devant lui. Devant personne. Personne n'était digne de lui faire baisser les yeux. Une bouffée de haine redoutable jaillit dans son cœur et son esprit, se transmit à Silarae par le lien qui les unissait, comme un rugissement de lave terrible. Instinctivement, il eut envie de se jeter sur lui et, quitte à mourir, le mettre en lambeau. Mais non, il ne se laisserait pas de nouveau guider par la fureur et le besoin de vengeance, ce n'était pas digne de lui, ni de son nouveau statu. Honteux oui, honteux que la dragonne argentée ressente de tels sentiments venant de lui. Il n'avait pas voulut transmettre cela, pas cela ! Des sentiments si noir alors qu'elle était la lumière incarnée, le feu fait écailles, griffes, muscles... il ne pouvait la souiller ainsi. Il se reprit, douloureusement, difficilement, bloqua la haine, la subjugua loin à l'intérieur de son être, comme un moteur à sa détermination, mais rien de plus.

*Il a tué Adryne * Il essaya de transmettre autant les pensées que les mots. Essaya de lui faire comprendre, ce qu'était la mort, cette perte à deux tranchants, emportant les êtres chers mais mettant fin aux souffrances. Un présent rejeté par beaucoup. Adryne était mort trop vite. Cymbor, le dragon blanc, également. Cymbor... comment savait-il son nom ? Étrangement, cela semblait venir de Silarae, peut-être sans qu'elle ne le sache elle même. Il transmit les images du combat. L'immense bête blanche fondant sur eux depuis le ciel clair, le déluge de flamme, la majesté de la créature scintillante dans la lumière de l'éclipse factice qui donnait aux vampires un léger regain d'avantage. Le duel, suivit de loin, entre Cymbor et Lorenz, puis la mort de la bête, son cadavre gisant, pitoyable, au sol, dans une mare de sang. Sa découverte de la perte d'Adryne, dont il transmit, avec détachement et mesure, les sentiments, le duel avec Lorenz, sa presque victoire, sa folie sanguinaire et la honte qui s'en dégageait, après coup *Jamais je n'aurais dû me mettre en colère. C'était une grossière erreur. En plus de mille ans je ne me suis jamais mis en colère. Ma réaction était...démesurée * Adryne était mort par choix. Il avait combattu bravement contre Lorenz et même si il s'était détourné de sa voie, il avait bravement affronté ses choix. Il lui montra également la conclusion du duel entre lui et l'ancestral. Lorenz buvant le sang du dragon blanc. Il ne cacha pas à sa liée qu'il partageait son sentiment au sujet du dangereux pouvoir qu'avait absorbé l'ancien elfe. Oui... ce pouvoir, cette folie, était affreusement dangereuse, il pouvait détruire tout Armanda. Et un jour, oui...un jour, il faudrait s'occuper de régler la question. Mais pour le moment, ils ne pouvaient rien contre lui. Écoutant les mots venimeux de Lorenz, il n'eut pas le temps d'y répondre, que Silarae s'adressait à lui. Lorsqu'il quitta Lorenz des yeux, ce ne fut point par défaite, mais par plaisir de les poser sur la dragonne qui tentait d'en apprendre davantage. En voyant les images d'Adryne et la sensation de peine qu'il ne connaissait que trop bien il hocha doucement la tête, sérieux

*Oui... Détruire*Il montra l'image du dragon blanc, mort, de l'elfe, mort, de toutes les créatures qu'il avait tué dans le passé. Détruire, tuer. Mais non, jamais eux, jamais.... *Je ne laisserais jamais cela arrivé, Silarae. Je ne te perdrais plus, je l'ai juré * Il ne voulait pas la perdre.... Relevant les yeux, il soupira, un geste inutile mais qui représentait ce qu'il ressentait. Caressant la tête de la dragonne il finit, enfin, par répondre, n'ayant pas perdu la note dans la voix du seigneur vampire et son attitude en rapport avec l'argentée.

« Tu absorbes la magie du monde » C'était une affirmation déduite de ses observations, plantée d'un ton calme, dénué d'intérêt ou de peur, ou même d'aversion «Silarae est le troisième dragon vivant. L'un des autres n'est pas parmi nous, il est donc chez les elfes. Il devra mourir. Si elle disparaît également alors il ne restera qu'un dragon, sans compter que les autres n'éclorons peut-être pas tout de suite, et peut-être pas pour tes alliés. Tu as donc besoin d'elle pour fournir le monde en magie, afin de continuer à en absorber » Il caressa la mâchoire de la dragonne « De plus l'aide d'un dragonnier n'est pas négligeable, puisque tu sembles souffrir en présence des dragons, tu risques de te trouver incapable, si ils te font face en bandes. Et pour combattre ces dragonniers quoi de mieux qu'un autre dragonnier » D'autant que les grands maîtres mages ne courraient pas les rues, les autres devaient être peu puissants, en apprentissage, des cibles faciles pour lui, si il souhaitait les détruire, pour Lorenz aussi, évidement « Et puisque ton autre dragonnier est indisponible, il te faut un remplaçant » Il s'arrêta, regarda l'autre vampire, avec quelque chose d'indéfinissable au fond des yeux. Une tendresse cruelle, détachée, presque indifférente

« Est-ce que ça te suffit ? » Il laissa, un bref instant, les choses en l'état puis reprit « Je ne crains pas de mourir Lorenz. Il y a encore une heure, je t'aurais laissé me tué avec plaisir, pour rejoindre celui que tu m'as arraché. Mais désormais ? Non. Je ne peux accepter que Silarae meure si jeune. Moi ? Ça n'a pas d'importance. Mais pour elle je suis prêt à tout, y comprit à te suivre. Ce que j'ai fais était une erreur des plus graves. Ne t'y trompe pas, je te hais et je t'en veux. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour t'abattre, tu es trop... précieux, comme seigneur de guerre. Je te hais, en temps que personne, mais cela, c'est mon problème. En temps que seigneur des vampires tu es le meilleur et tu vas nous mener à la victoire, et en ça je suis prêt à assumer mon rôle comme je le dois. Pour mon peuple, pour sa suprématie, je servirais. Loyalement » *Car je te suivrais ainsi à chaque instant, en attendant mon heure... *
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeDim 20 Jan 2013 - 23:03

Silence. L'ancestral ne jugea pas utile de répondre à la constatation de l'autre vampire, comment cacher ce qui sautait aux yeux ? Et pourquoi faire d'ailleurs ? Effectivement il absorbait la magie, il ne comprenait pas encore très bien lui-même ce mécanisme mais c'était plutôt clair, et si cela pouvait lui permettre d'être puissant c'était une très bonne chose. Il n'en mènerait que plus facilement son peuple à la victoire, les conséquences sur le continent ne l'intéressaient pas. Armanda était un monde puissant, un monde qui avait survécu à bien des choses et il ne doutait pas une seule seconde qu'il se sortirait encore d'affaire malgré tout cela, de toutes manières cela ne le concernait pas, il n'était sur ces terres que pour accomplir sa vengeance et mener les vampires vers la gloire.
Silence encore, il écoutait les paroles offertes d'un ton calme avec attention. Ce moment était important, ce qu'on lui disait n'était pas faux, un dragonnier était toujours utile mais celui là... Celui là était un ennemi, il ne pouvait pas en douter une seule seconde et il était trop intelligent pour ne pas savoir que tôt ou tard un affrontement aurait lieu. Etait-ce prudent de laisser le dragon grandir au risque de le retrouver sur sa route un jour ? Dans autre côté, était-ce malin de tuer un être qui pourrait lui être d'une utilité certaine ? Comme souvent, il n'y avait pas de solution satisfaisante à son problème. IL ne pouvait choisir que le pire, ou le moins pire...

Et la théorie qu'on lui servait alors ? Que valait-elle ? Il n'avait pas tort sur ce point, faire entièrement mourir la magie du continent ne serait pas pour lui servir. D'un autre côté, il restait toujours le Dracos pour soutenir la magie et tant qu'elle ne s'éteignait pas tout à fait il restait le mage le plus puissant. N'était -il pas déjà au dessus des autres avant l'éclosion de la première génération ? En revenir à ce point serait frustrant certes, il perdrait la capacité de jeter certains sorts mais les autres mages seraient tout aussi affecté donc cela ne contrarierait pas ses plans... Tout cela tournait dans sa tête tandis qu'il réfléchissait, prévoyant toujours quelques coups d'avance et posant ses pièges et ses filets avant même que ses adversaires n'ai seulement songé au danger. Un bref instant, le monologue s'interrompit ce qui tira le vampire de ses pensées et l'amena à se réintéresser à l'autre acier tranchant contre eau limpide, l'échange de regard fut étrange. Tout prêt, Lorenz ressentait la présence de la dragonne, trop jeune sans doute pour être vraiment intégrée à la conversation mais pourtant si présente... Il en voyait le reflet dans les yeux qu'il fixait, comme si déjà l'âme de la petite créature était si entremêlée à celle de son dragonnier qu'elle en devenait visible en lui. C'était... Douloureux... Effrayant aussi. D'autant plus effrayant que le dragonnier en question semblait avoir parfaitement compris son aversion soudaine pour les dragons... Il n'aimait pas cela, il détestait qu'un autre être soit témoin d'une possible faiblesse de sa part. Son regard s'assombrit, la pièce se réchauffa de quelques degré sous l'action de l'esprit serpent qui réagissait au mécontentement de son maître. Dans son esprit, deux choix dansaient. Tuer ou laisser en vie ? Son regard se posa pour la première fois sur la dragonne, bravant l'épieu de douleur qui transperça immédiatement son crâne Lorenz fixa l'être à peine éclot. Il entendait distinctement le petit cœur battre dans la poitrine écailleuse, il ressentait instinctivement la magie qui s'émanait de la créature en un souffle frais et pur, un souffle que son propre corps absorbait sans vergogne et qui semblait se flétrir tout autour de lui comme si il avait été lui-même une sorte de malédiction. Un soudain et incompréhensible accès de haine s'empara de lui et il manqua perdre le contrôle, à deux doigt d'accomplir l'irréparable. Tout son être le poussait à détruire cette créature, à la pourfendre le plus rapidement possible et à lui arracher le cœur afin de s'assurer que plus jamais elle n'apparaisse ainsi devant lui, comme l'incarnation vivante de cette puissance qu'il avait cru atteindre et qui pourtant se retournait contre lui avec une force bien plus terrible que tout celle qu'il avait pu engranger. Dracos... Il ne s'agissait là que d'un dragonnet, et pourtant il avait l'impression de voir son pire ennemi là, juste devant lui. Que disait-il peu de temps auparavant ? Qu'il haïssait les Elfes ? C'était encore vrai et pourtant... À cet instant rien n'était plus haïssable qu'un dragon...

A grande peine, il détourna son regard afin de le poser à nouveau sur le dragonnier. Il ne devait pas laisser la malédiction prendre le dessus, il n'avait jamais supporté de perdre le contrôle et ça n'allait pas commencer maintenant. Dans un gigantesque effort de volonté, il détourna ses pensées des envies sanglantes qu'il éprouvait tout à coup pour se reconcentrer sur Achroma

Ainsi donc il était... Précieux ? L'affirmation tranquille de la haine que l'autre ressentait pour lui le fit sourire sombrement, qu'il haïsse, pourvu qu'il craigne... La peur de la mort... De la destruction cruelle et définitive... C'était une chose sur laquelle Lorenz s'appuyait souvent pour faire obéir ceux qu'il voulait soumettre, et c'était ce qui lui avait posé problème avec Achroma. Celui-ci ne craignant ni la mort, ni vraiment la douleur, il entrait donc dans ce groupe irritant de personnes qu'il était difficile de manoeuvrer. Mais à présent tout changeait, il l'avouait lui-même. Avec l'éclosion de sa dragonne, le vieux vampire gagnait à la fois une grande puissance et une grande faiblesse, désormais il aurait peur. Peur à chaque instant de la perdre. A l'instant même où le prince faisait cette découverte, il sentit un grand calme l'envahir. Il avait prit sa décision.

« Un bien beau discours... »

Il parlait avec calme, avec flegme presque. Rien n'était plus désagréable que d'hésiter entre deux choix, et rien n'était plus agréable que de prendre une décision et d'ensuite s'y tenir. Il n'aimait pas hésiter, il aimait que la route soit claire, droite, et limpide devant lui. C'était le cas à l'heure actuelle. Pour une fois dans sa non vie il décida d'oublier les discours et les stratégies tortueuses qu'il utilisait habituellement, rien ne devrait être plus clair que cet instant.

« Oublions la diplomatie et les jeux de politiciens, nous sommes trop vieux tous les deux pour nous y laisser prendre. Soyons clairs Achroma, je n'ai aucune confiance en toi et je m'attendrai à chaque instant à ce que tu me trahisses. Je sais qu'à la plus petite occasion que je te laisserai, tu frappera tel un serpent. »

Son totem s'agita un peu plus en lui, rendant la température presque insoutenable et il sourit, à l'aise dans cette fournaise.

« Je ne te laisserai pas d'occasion bien entendu, mais tu es malin. D'une manière ou d'une autre, dans dix jours ou dix siècles, tu en trouveras une. Est-ce que je perdrai à ce moment là ? Peut-être... Qui sait ? Je n'ai pas la prétention d'être invincible et comme toi je ne crains pas la mort, je l'accueillerait avec soulagement lorsque j'aurai accomplit ce que j'ai juré d'accomplir.... »

Il pencha la tête, s'amusant de l'étonnement qu'il avait peut-être créé dans l'esprit de l'autre vampire. Mourir lui ? Et pourquoi pas après tout ? Un jour oui... Un jour peut-être qu'il se permettrait de se reposer, mais pas avant très longtemps...

« Néanmoins mon cher Achroma... Une fois que j'aurai accompli à la fois mes ambitions et ma vengeance, il me restera une petite chose à faire, une toute petite chose que j'ai décidé ici, dans cette tente, à l'instant. Un nouveau serment qui après tout ne viendra que s'ajouter aux deux autres, et tu sais à quel point je tiens mes serments n'est-ce pas ? »

D'un geste brusque, il s'empara du poignet du vampire, le brûlant atrocement de par sa température désormais insoutenable. Il se pencha en avant, les yeux plongés à quelques centimètres de ceux de son interlocuteurs, mortellement sérieux :

« Je la tuerai Achroma. A l'instant même où tu me trahira, à l'ultime seconde où tu auras encore le choix, réfléchis bien. Avant de quitter ce monde, avant que tes machinations ne se retourne contre moi et que j'en sorte victorieux ou vaincu, je la tuerai. Que je gagne ou que je perde, que ce monde explose ou implose, quelque soit la façon dont tu cherchera à m'atteindre. Je trouverai toujours le moyen de te l'enlever. Oh je ne m'en prendrai pas à toi, à quoi bon ? Je t'arracherai simplement ce que tu as de plus cher. Même à l'article de la mort mon dernier geste sera pour elle, pour toi. Pour te faire payer ta trahison. »

Il le lâcha sur un dernier grésillement et l'odeur atroce d'une peau morte et brûlée se répandit autour d'eux.

« Tu m'as entendu n'est-ce pas Dragonne ? Tu es bien jeune mais ta race est assez précoce pour que tu en ai compris les grandes lignes. Songes-y lorsqu'il s'engagera sur la pente de la trahison, songes ce jour là qu'il signe ta mort. »

Satisfait de cette petite conversation, il changea soudain de ton, redevenant badin, à la limite de l'ironie.

« Mais tout ceci ne concerne qu'un futur encore bien mal défini n'est-ce pas ? Pour le moment, vous êtes les nouveaux champions du peuple vampirique, le nouvel espoir de notre armée. Aujourd'hui et chaque jour où vous me suivrez, nous sommes... Ami... »

Il s'amusa lui-même de cette définition, savourant l'atmosphère malsaine qu'il avait créée. Haussant un sourcil interrogatif vers Achroma, il pencha la tête :

« N'offriras-tu pas un verre à ton précieux Prince, dragonnier ? Puisque nous devons nous entendre jusqu'au jour où tu tenteras de me détruire, commençons maintenant... Racontes moi, je suis un mage passionné et curieux, je veux savoir ce qu'est ce lien que vous partagez et qui m'a toujours été refusé... »

Il frotta la marque chaude sur sa joue, pensif.

« Désormais je présume que ce genre de lien ne me serait pas très favorable... C'est sans doute mieux, mon esprit est une chose que je n'aime guère partager... »






Dernière édition par Lorenz Wintel le Mer 30 Jan 2013 - 12:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeMer 30 Jan 2013 - 9:23




Calme, elle ne le resta pas longtemps. La haine se propagea peu à peu dans son esprit, nuage sombre grondant et crachant des éclairs glacés, elle se répandit dans son être, souilla jusqu’au moindre interstice de son ossature, se déversa sur ses écailles qui s’en abreuvèrent et se fondit comme goutte encre à la surface apaisée d’un lac au cœur de ses pupilles, leur donnant une teinte sanglante. Le monde devint pourpre, une teinte nouvelle qui alimentait l’animosité grandissante qui faisait cliqueter ses griffes sur les cuisses de son dragonnier.  Elle essaya de lutter contre cette violence qui lui passait le mors dans la gueule, l’harnachant au char de Némésis contre son gré, elle tenta de se défaire de cette adrénaline malsaine qui fouettait son esprit pour la pousser à se jeter en avant et abattre l’ennemi. Elle n’était pas assez forte pour tenir tête à pareil déferlement de rage, elle en savait trop peu pour comprendre comment réagir face à telle situation. Son instinct sauvage et destructeur lui souffla de ne pas chercher à fuir, de s’approprier cette animosité qui n’était pas la sienne pour en user à profit. Elle était jeune, mais la magie qui coulait dans ses veines et qui émanait de son souffle n’était pas force négligeable, elle pouvait en faire quelque chose, elle pouvait détruire si elle le voulait de toutes ses forces, faire don de son énergie à qui de droit pour que son âme retrouve la sérénité. Comme une lame neuve douée de conscience, elle découvrait soudain l’étendue de la  puissance qu’elle abritait, et celle de la rancœur qui dévorait son dragonnier de l’intérieur comme une tumeur répandant ses métastases.
 
Elle avait peur, elle était terrifiée. Cela ne faisait pas un battement de cil qu’elle était en proie à la haine qui l’ébranlait de l’intérieur qu’elle avait perdu tous ses repères. Etourdie, elle allait pousser une plainte suppliante quand le calme revint aussi vite qu’il s’en était allé, comme si le tonnerre n’avait été qu’un songe dans l’azur des cieux. Le partage d’émotion avait été d’une extrême intensité en un laps de temps très court, comme une explosion de sentiments terribles et de souvenirs déchirants, une tempête dévastatrice alimenté par la soif de vengeance.  Ses paupières battirent un instant, laissant le feu de ses yeux redevenir braises dans l’âtre chaleureux de ses iris tandis que son regard se portait à son lié en quête d’explications. Qu’était ce sentiment mordant qui l’avait envahie ? Elle n’eut pas besoin de poser la question pour comprendre qu’il s’agissait d’un des sombres démons qui se terraient dans les catacombes de l’esprit d’Achroma. L’idée qu’il puisse y en avoir d’autres l’inquiéta, mais elle ne dit rien. Elle écouta, elle observa, et de fil en aiguille la nouvelle née  fit la connaissance de la mort lointaine, celle d’autrui, celle qui faisait mal à ceux qui restait et soulageait ceux qui s’en allait. Elle vit Cymbor, son frère de race, son parent éloigné, un parfait inconnu qui lui ressemblait et dont la perte lui  tiraillait le cœur. Triant les images qui lui parvenaient, elle s’arrêta sur celle qui précédait sa mort, celle juste avant que ses grands yeux scintillants comme des étoiles vers le ciel ne se voilent. Malgré la douleur et la part d’incompréhension qui l’affligeaient, elle devait admettre que jamais elle n’avait vu pareil beauté. Une telle fierté, et cet air farouche, résigné, le dragon dans toute sa splendeur  comprenant que sa dernière heure était venue et qui l’accueillait avec autant de noblesse que la vie l’avait prit en son sein quelques années plus tôt. C’est avec admiration que Silarae grava ses traits dans son esprit, et le recueillement lui tira une plainte peinée.
 
Puis elle vit Achroma souffrant de la perte d’Adryne  défier Lorenz Wintel, elle le vit affronter le prince au sang souillé, le tueur de dragon, puis elle vit sa défaite aux couleurs de la honte et son cœur se serra à cette vision. Elle comprit aux sentiments qui accompagnaient ses paroles qu’il regrettait de s’être ainsi emporté. C’était curieux… Sa colère était toute justifiée, et son désir de vengeance  également, alors pourquoi ces remords ? Ne regrettait-il pas plutôt d’avoir perdu ?
 
Elle allait chercher les mots pour poser la question à son lié quand celui-ci lui expliqua le sens du mot « détruire » qui avait attisé sa curiosité précédemment. Les images passèrent en accéléré dans son esprit.  Elle n’eut aucun mal à extraire le lien qui rattachait ensemble toutes ces visions. Elles étaient toutes signées par l’immobilité glacée de la mort. Détruire était un crime contre la vie, le pire de tous. Détruire voulait dire faire tomber le corps et s’échapper l’esprit, arrêter le cœur et arracher le dernier souffle. Un frisson parcourut l’échine de la petite argentée. Elle  était une prédatrice. La mort et la destruction ne lui faisaient pas peur. Elles ne devaient pas lui faire peur. Mais était-elle en âge d'accepter sa propre destruction ? 
 
Son regard croisa celui l’acier des yeux de Lorenz. La douleur qu’elle vit passer dans ses pupilles suivie par une haine sans nom et une répulsion violente  lui firent relever  fièrement le menton. Elle sentait que face à elle se tenait un prédateur bien plus redoutable qu’elle, mais que son odeur porte celle d’un dragon et que sa  sombre puissance s’agite autour de lui comme un nuage de poussière autour de l’œil de l’ouragan, il était hors de question qu’elle baisse les yeux, et la main d’Achroma caressant ses écailles tandis que sa voix grave et assurée lui apportaient la confiance qui lui aurait manqué si elle avait été seule face à pareil monstre. Lui n'avait pas peur. Lui connaissait l'art des mots qui portent. Lui était son lié et il n'avait pas l'intention de laisser le vampire au sang souillé les séparer une fois de plus. Cependant elle comprit que même en parlant bien on ne pouvait pas sortir totalement gagnant face au serpent. Quelque chose dans le ton de son dragonnier et dans l'allure du Mains-Froides lui fit comprendre que sa liberté tout juste acquise venait d'être bridée, et que c'était désormais Lorenz Wintel qui tiendrait les rennes, au moins pendant un temps même si les nuances n'étaient pas choses aisées à comprendre pour elle. Qu'est-ce que cela signifiait exactement ? Achroma haïssait le prince, et de ce fait sa dragonne partageait sa violente aversion, cependant l'idée qu'il se soumette à son ennemi signifiait "mettre de coté sa rage pour ne pas être détruit". Il s'agissait là d'un sacrifice, d'un compromis. Étrange notion qui stabilisait la balance du Destin entre victoire et défaite, entre la mort de deux et celle d'un seul. Silarae leva les yeux vers le visage pâle de son lié et l'observa avec un grand sérieux, car la conversation était d'un grand sérieux, puis elle posa sa petite patte sur sa main pour illustrer un mot qu'elle ignorait encore. Ensemble. 

  
Lorenz Wintel prit alors la parole, et sa voix déjà fort désagréable à entendre précédemment était presque insupportable maintenant. On aurait dit un serpent qui tournait autour de sa proie, sifflant ses menaces et un peu du poison qui suintait de ses crochets. Ses mots ruisselaient de ses lèvres et venaient inspirer la menace et la répulsion dans chaque fibre de l'argentée. Elle était trop jeune pour comprendre l'intégralité de son discours venimeux, il parlait trop vite et avec trop de mots inconnus, néanmoins son aura ténébreuse et son attitude menaçante parlaient pour lui. Il éprouvait autant de haine à l'égard d'Achroma que réciproquement, et même si lui était seul et que désormais son ennemi était lié, il ne le craignait pas. Il ne craignait pas la mort non plus d'ailleurs, semblait-il, mais de là à se laisser mourir, il n'en était pas question. Pour accomplir sa vengeance, son dragonnier devrait faire preuve de beaucoup de patience et de réflexion. Mais il n'était plus seul désormais, Silarae l'aiderait, elle s'en fit le serment. 

Soudain l'ambiance s'alourdit d'avantage, et l'air devint chaud comme un souffle de dragon. Ce changement de température n'affectait pas la petite argentée, contrairement à l'attitude du prince qui se rapprochait beaucoup trop d'Achroma à son goût. Elle poussa un grognement menaçant en se redressant, se trouvant soudain bien petite entre les deux vampires. Quand Lorenz s'empara du poignet de son lié, elle s'agita en feulant comme un chat en colère, et envoya un coup de griffes à la main du criminel, lequel continua son discours. Ses paroles qui jusqu'alors ne faisaient que glisser sur les écailles de la petite créature, peinant à trouver leur sens à ses oreilles, devinrent alors claires et précises comme l'acier transperçant la chair. "Je la tuerai Achroma". 

L'odeur de chair brulée était insoutenable pour un odorat surdéveloppé, et la blessure en elle-même infligée à son dragonnier était plus difficile à encaisser encore. *Je la tuerai Achroma*.  Silarae arqua ses pattes et redressa ses ailes à demi en fouettant l'air de sa queue, adoptant d'instinct une posture de combat. Ses griffes malaxèrent un instant les genoux de son lié et elle gronda de nouveau, faisant vibrer ses cordes vocales et son larynx, gueule entrouverte pour que l'atmosphère s'imprègne de sa colère. Son regard flamboyant se planta dans l'acier des pupilles du vampire comme pour le faire fondre, et de tout son être elle maudit l'agresseur. Jusqu'à ce qu'il détourne les yeux elle soutint le défi de ses paroles. Il ne lui faisait pas peur, non, il ne lui faisait pas peur. La haine revint hanter son âme et elle ne cilla pas jusqu'à ce que l'échange fut terminé. 
 
 Même une fois la conversation emmenée ailleurs, Silarae ne bougea pas. Son regard se perdit dans le vague et ses flancs se soulevèrent avec plus de difficulté, comme si  un fardeau pesait désormais sur son corps comme il pesait sur son âme. Elle allait mourir. *Achroma, est-ce bien vrai ? Mourrais-je ainsi ? » si elle avait eu les mots, si seulement elle les avait eu… Tout juste née, elle était comme un nourrisson à la conscience mature qui savait ce qu’était la mort sans avoir passé la douce naïveté de l’enfance immortelle. Elle était immortelle. Elle était dragonne. Quand bien même on voudrait attendre que les années passent pour que l’âge la rende vulnérable, ce ne serait qu’à elle seule de décider quand elle se laisserait mourir. Elle venait de naître, ce genre de décision ne pouvait être sienne pour le moment, et elle venait d’apprendre que sa fin était déjà planifiée. 

Elle voulut relever la tête vers son dragonnier mais elle n'avait rien à trouver dans ses yeux de plus que la certitude qui brulait dans son cœur. Elle ferait tout pour son lié, pour qu'il retrouve sa liberté, pour qu'il venge son cœur meurtri et ce fils qui lui avait été arraché, quittes à mourir pour lui. Elle avait promis. *Je n'ai pas peur, Achroma. *  à ses paroles murmurées elle joignit un élan d'amour pur comme l'azur des cieux, aussi vrai que le scintillement des étoiles et doux tel un sourire. Pour lui, elle ne craignait ni Lorenz, ni la mort. Elle l'accepterait quand son heure viendrait. Le plus tard possible, c'est tout ce qu'elle espérait, le plus tard possible pour avoir le temps de montrer les étoiles à Achroma, pour avoir le temps d'apprendre avec lui, et de lui apprendre à son tour lorsqu'elle aurait la Connaissance. Le temps... Mais qu'est-ce que le temps ?
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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeMer 13 Fév 2013 - 22:06

Ils étaient, en effet, trop vieux pour se laisser prendre réellement à ce qu'ils disaient, l'un comme l'autre, sans doute. Parce qu'ils savaient parfaitement quels tenants et aboutissants se jouait là entre eux, et parce, si la route à tenir pouvait paraître claire, rien n'était plus trouble que la relation qui semblait s'installer entre les trois protagonistes de cette pièce au tragique suppurant de cynisme. Il avait raison. Rien ne servait de nier cela. Si les êtres plus jeunes étaient assez naïfs pour avaler ses paroles sans les analyser, il n'en allait pas de même pour tout le monde. Bien évidement, qu'il frapperait.
Mais pas tout de suite. Parce que la guerre lui était importante, à lui aussi, et parce que, malgré sa sagesse, ou sa vieillesse, il était loyal envers son peuple. Mais au delà de ça, il n'hésiterait pas à attraper les bâtons que tendrait l'ancestral pour se faire battre. Ou que d'autres tendraient sans le savoir. Lorenz pourrait-il l'isoler de toutes les occasions possibles ? Évidement que non. Ainsi, peut-être, ne serait-il pas le seul à avoir peur. Si l'ancien elfe été encore capable de pareilles émotions. Il était néanmoins surpris, et ne le cachait pas. Certes, il était concevable, en toute logique, que Lorenz, tout comme lui, se lasse à la longue de cette vie qui s'étirait cruellement sans but précis lorsque l'on ne s'en trouvait pas un bien à soit, mais qu'il l'avoue simplement était autre chose. Mais puisqu'il avait lui-même était franc, sans doute était-ce de bonne guerre.

* Bien que la question ne se pose pas. L'issue de cette bataille est décidée, quoi qu'il m'en coûte *

Une bataille épique entre deux grands mages, le faux dragon et le dragonnier. Deux vengeurs, deux ombres, l'une incandescente l'autre froide. Il avait parfaitement conscience qu'il choisissait la mauvaise voie, le chemin pavé de désespoir qui ne pourrait que le conduire au précipice, mais c'était son choix, et il l'assumait. Et à moins que sa liée ne tienne de tout son cœur à le faire changer d'avis, il poursuivrait sur cette voie. Ce combat, cette revanche, il l'attendait, mais ne la déclencherait pas tout de suite. Ils avaient le temps, beaucoup de temps. Trop peut-être. Immortels sans âges, ils étaient de ces ombres qui s'étiraient en mauvais présages, sans jamais craquer. Mais voilà, la balance des forces n'était plus la même, et malgré tout, il y avait un risque. Lorenz serait-il devenu fou avant qu'ils ne croisent de nouveau fer et magie ? Il espérait que non. En vérité, il espérait lui faire perdre cette puissance qu'il avait acquis de manière si odieuse, mais doutait de la manière de procéder. Il devrait absolument se pencher sur la question. Et sans aucun doute, Silarae serait là pour l'aider. La présence et la magie draconique semblait produire un effet plus qu'appréciable sur la personne de l'ancestral, dont la souffrance ne lui avait pas échappé. Souffrance... c'était ce qu'il ressentit lorsque la main brûlant lui attrapa le poignet, diffusant une horrible odeur autour de lui.

Serrant ses crocs d'ivoire il ne montra rien de ce que la brûlure provoquait, mais intérieurement, il ne put s'empêcher de gémir douloureusement. Il tenta de bloquer Silarae hors de son esprit, de l'empêcher de souffrir comme lui souffrait, mais c'était dur, car leur lien encore neuf était trop intense et mal coordonné pour qu'il le coupe simplement d'une pensée.

* Pardonne moi Silarae *

Lui faire mal était la dernière chose qu'il voulait faire. Cette douleur... ah, cette douleur ! Il n'avait plus eut mal ainsi depuis....si longtemps. La seule certitude de sa lumière n'était pas suffisante, pour lui, en cet instant. Alors il plongea en lui, tout en lui, vers cette abysse bouillante qui lui tendait les bras. Il se plongea dans la haine, dans la peine, dans la douleur, et son regard de glace clair s'assombrit pour prendre un aspect de marasme verdâtre dangereux. De nouveau, il affronta le regard de l'autre sans peur, car le brasier en lui se nourrissait de la douleur qu'il lui faisait subir pour solidifier sa volonté lasse. Il entendait la promesse, oh oui il l'entendait. Il ne l'oublierait jamais. Surtout pas lorsqu'il lui planterait l'épée d'Adryne en plein cœur pour achever ce que son fils n'avait put accomplir. Il n'aurait aucun repos véritable, tant que cette image ne serait pas gravée en lui, tant qu'il n'aurait pas la satisfaction de plonger l'acier légendaire dans le cœur noir de l'ancestral.
Enfin, son poignet fut relâché, et il le fit doucement tourner alors que la peau cicatrisait à une vitesse dangereuse, lui prenant des forces. Mais des forces, il en avait. Il les sentait revenir. Comme un souffle d'argent dans son esprit. Il prit conscience, depuis les tréfonds de son être, de la détresse de Silarae, dissimulée sous la colère. Non, c'était encore autre chose. Un subtile mélange des deux, qu'il ne comprenait que trop bien. Aussi, ignorant un bref instant Lorenz bien que les mots ne lui échappa pas, il préféra ne rien en montrer à première vue. D'une main, il caressa les flancs écailleux de la dragonne, puis son cou et la fine et délicate membrane des ailes.

* Non. Tu ne mourras pas. Jamais je ne te laisserais mourir. Jamais tu m'entends ? Même si je dois briser cette terre en deux, même si je dois affronter Dracos en personne, je ne permettrais jamais qu'il t'arrive malheur. Tu vivras, Silarae, pour voir la fin de toutes choses, même de la mort, et je serais à tes cotés. Je trouverais le moyen. *

Il n'avait pas besoin des mots. Il avait sentit, au fond d'elle. Comme l'autre moitié de son âme. Les mots n'étaient qu'une pâle imitation de ce qu'ils pouvaient partager, et elle le lui prouvait, au travers de cet élan d'amour et de détermination qu'elle lui offrait comme le plus magnifique des présents. Ce partage, il le lui rendit au centuple, l'entourant de sa douceur, de sa tendresse, alors même que, tout près, mais hors de sa portée, se trouvait la violence qui couvait comme un sortilège raté. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vécu une telle dualité. Il continua de contempler un bref instant Silarae, admirant la dragonne alors qu'il lui transmettait bien d'autres choses que la colère ou la sensation de destin fatidique. Puis, quelque chose dans le discourt de Lorenz l'interpella et il releva nonchalamment les yeux. Sa main, vive comme le serpent qui servait de totem à l'ancien elfe, vint, un bref instant, effleurer la marque sur la joue de l'autre. Il eut un sourire. Oh il doutait même que quiconque souhaite partager l'esprit de l'autre. Puis il se leva, conservant la dragonne dans ses bras, et leur servit un verre de sang sombre, sortit d'une coupe superbe que son fils avait dû remplir au fur et à mesure. Il leva son verre dans la lueur qui s'infiltrait entre les pans de la tente, un toast, sans aucun doute, mais lui seul savait à qui il était destiné. Il ne le dit pas non plus à Silarae.

« Met élèves sont plus jeunes, en général. Mais je ferais une exception, après tout, tu es spécial » *A défaut d'un meilleur terme sans aucun doute *

Alors il expliqua. De façon la plus claire et la plus concise possible, ce qui était très difficile. Il avait lut beaucoup au sujet des dragons et dragonniers, il avait également vu les anciens. Mais ce qu'il vivait à présent était totalement différent, unique et singulier, et il avait l'intuition que chaque couple était aussi unique que disparate. Mais il expliqua, parce qu'expliquer, au fond, n'était qu'une part infime du ressentit énorme. Un ressentit qu'il n'aurait put décrire, même si il avait eut bien d'autres langues à sa disposition pour tracer le portrait de ce qu'ils étaient. Mais cette explication était autant pour Silarae que pour Lorenz. Il s'arrêta, finalement.

« La curiosité t'étreint-elle à ce point ? Ou bien cherche-tu quelque chose de spécial ? Je crains de ne pouvoir être plus clair dans mes explications, à moins de te transmettre directement nos sensations, et je crains fort que cela ne soit pas de bon ton, dans ton état »

Le pire, c'était qu'il était sincère. Il ne pouvait pas accepter de le voir s’effondrer tout de suite, alors que leur peuple avait tant besoin de lui. Il faudrait de toute façon qu'il étudie son état de prêt. D'ailleurs à ce sujet...

« Ton dragonnier dans le coma... Eliow c'est cela ? Il était notre archiviste il me semble ? Je t'emprunterais ses clefs si tu le permet, j'aurais besoin des ouvrages restés dans l'Ygg-Chall pour Silarae. Nous sommes en guerre, je ne peux pas prendre tant de temps qu'il en faudrait normalement pour l'éduquer. Si nous devons te servir, autant le faire avec efficacité. J'ai également dans l'idée de réveiller les anciens. Cyrène, Erin, d'autres peut-être si il en reste. Qu'en dit tu ? »

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MessageSujet: Re: Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Incipiens [rp d'éclosion Silarae pv Achroma] TERMINE Icon_minitimeSam 16 Fév 2013 - 15:58

Le choix des mots l'amusa, un élève hein ? Ses plus proches partisans se seraient récriés, auraient menacé le vieux vampires des pires souffrances pour oser se mettre ainsi dans cette position face à son Prince mais le prince en question ne s'offusqua qu'à peine de tout cela. Sa vive curiosité et son goût pour l'apprentissage avait fait de lui ce qu'il était, il n'avait donc jamais renaclé à se mettre dans cette position quitte à se débarasser du professeur ensuite. Il acquiesa d'un signe de tête léger à l'autre terme le décrivant, l'acceptant comme étant vrai. Bien sur qu'il était spécial, et fort heureusement d'ailleurs car il n'aurait pas pu supporter d'être au même niveau que les autres, la médiocrité n'aurait pu que le détruire lui qui avait tout fait pour s'associer au mot grandeur. Y était-il parvenu ? Nul doute que oui, mais ce n'était pas encore suffisant à ses yeux.

Les explications s'enchainèrent, claires et précises pour la plupart, un peu plus nébuleuses pour d'autres. Silencieux, il écoutait et ne bougeait que pour vider peu à peu le verre sanglant qu'il tenait à la main. L'acier de ses yeux dirigé vers son interlocuteur il faisait abstraction de la petite dragonne et de la douleur lancinante qui pulsait dans ses tempes, la douleur n'était qu'un signal du corps et de l'esprit, elle pouvait se contrôler. Tout entier tourné vers ce qu'on lui disait il offrait toute l'étendue de ses mortelles capacités de concentration à Achroma et à ce qu'il pouvait en tirer, analysant et triant ses paroles en petits tas bien ordonnés dans son esprit logique. Très utile, potentiellement utile, inutile, dangereux. Chaque information allait rejoindre un tas ou un autre en attendant d'y être traité, en attendant qu'il décide si il convenait d'agir ou non. Finalement le flot se tari et ce fut à lui de répondre. Il se contenta d'un haussement d'épaule :

"J'aime savoir comment fonctionnent les choses. Si le savoir rend fort alors je ne peux qu'en conclure que l'ignorance rend faible..."

Il se réintéressa à la dragonne, l'observant quelques instants en silence. La souffrance monta dans son crâne, se propagea dans ses os comme un feu liquide sans qu'il ne daigne tressaillir. Concentré sur elle, il la laissa fuser dans ses veines comme pour mieux l'apprivoiser et la comprendre. Elle monta encore en intensité et il fronça les sourcils avec irritation, quelque peu agacé de ne pas comprendre encore tout à fait les mécanismes de la malédiction. Rompant cet étrange duel il reporta son regard agacé sur l'ancien vampire et grogna entre ses dents :

"Je n'ai que faire de vos sensations..."

La simple idée de partager quoi que ce puisse être avec un dragon et son lié l'emplissait de dégoût, leur lien ne l'intéressait pas, pire : il le repoussait. Curieux, il étudia un moment cette repulsion nouvelle qu'il ressentait à l'égart de la race ancestrale et de tout ce qui pouvait y être lié. C'était... Trop à l'opposé de ce qu'il était lui. Il ne trouvait pas de meilleur mot pour décrire cette sensation étrange. Maudit comme il était il ne pouvait que se considérer comme un être contre-nature, de là venait sans doute le problème... Les dragons étaient issus de la nature, mieux que cela, ils étaient la nature. Incompatibles... Oui voilà, c'était ça le mot... Ils étaient désormais des créatures incompatibles.

ton dragonnier dans le coma... Eliow c'est cela ? Il était notre archiviste il me semble ? Je t'emprunterais ses clefs si tu le permet, j'aurais besoin des ouvrages restés dans l'Ygg-Chall pour Silarae. Nous sommes en guerre, je ne peux pas prendre tant de temps qu'il en faudrait normalement pour l'éduquer. Si nous devons te servir, autant le faire avec efficacité. J'ai également dans l'idée de réveiller les anciens. Cyrène, Erin, d'autres peut-être si il en reste. Qu'en dit tu ?

Complétement plongé dans ses pensées il lui fallu quelques secondes pour analyser ce qu'il venait de lui dire. Des ouvrages... L'éducation de Silarea... Instinctivement cette idée lui déplaisait, il ne voulait pas voir la dragonne grandir, il ne voulait pas qu'elle apprenne, et par dessus tout il ne voulait pas que le lien immonde qu'il entrevoyait entre ces deux là s'affermisse encore. Pourtant, il aurait bientôt besoin de dragons dans son armée, il lui faudrait faire avec car les autres camps ne s'en passeraient certainement pas. Non, il était trop tôt pour prétendre s'en passer...

"Les clés sont entre les mains de l'intendant, j'ordonnerai qu'il te les fournisse. Quand aux anciens..."

Nouvelle réflexion, était-ce une bonne idée de réveiller de si puissants vampires au risque que certains choisissent une autre voie que la sienne ? Ce n'était que cette crainte qui l'avait fait tarder et qui l'avait empêcher de les réveiller bien plus tôt, il avait préféré attendre d'être suffisamment fort pour les éliminer sans trop de dégât si les choses devaient tourner de la plus mauvaise des façons. Le moment était-il venu ? Bien sur qu'il était venu, jamais il n'avait été aussi fort. Les anciens le suivraient, ou seraient détruits.

"Réveilles-les, qu'ils se présentent devant moi aussitôt tiré du sommeil."

Ils n'y manqueraient pas, c'était une chose certaine. Pour le suivre ou pour l'affronter ? La question était intéressante, dans tous les cas il la résolverait sans faillir. Fort de cette pensée, il déposa délicatement le verre qu'il venait de terminer. A nouveau son regard se promena sur toute la scène, glissa sur les écailles coupantes avant de revenir à la peau albâtre :

"Comme toujours notre échange fut riche d'enseignement, le Dracos fasse que le prochain le soit tout autant..." assena-t-il mi figue, mi raisin.

Un signe de tête aussi poli qu'ironique vint conclure ses paroles tandis qu'il s'éloignait d'un pas souple, déjà tourné vers d'autres projets et plongé dans ses ruminations. Il laissa échapper un léger sourire lorsque la tente se referma derrière lui, l'avenir s'annonçait décidément plus qu'intéressant...
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