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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari]

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MessageSujet: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeVen 6 Aoû 2010 - 9:36

Anynduil suivait le cours de la rivière car, bien qu’étant dans les plaines, une telle présence d’eau favorisait l’apparition de bosquets d’arbre autour de ce cours d’eau. Et puis, marcher avec dans les oreilles le bruit de l’eau qui coule, et du vent dans les arbres était quelque chose de très agréable. Et cela donnait d’agréables surprises, comme quelques arbres fruitiers. L’elfe en avait cueilli plusieurs, pour se faire un petit festin de ces délicieux cadeaux de la nature à midi.
Il déboucha dans une petite clairière que dessinaient les arbres d’un côté, et la rivière de l’autre. Un rocher plat était situé à un mètre environ de la rivière. Il ne faisait pas très chaud, mais Anynduil avait une envie folle de se rafraîchir dans l’eau. Il se déshabilla, gardant seulement son sous-vêtement, et étendit ses affaires sur le rocher. Anynduil posa également son carquois et son arc près de ses affaires. Il prit les deux épées et les posa près du rivage, non loin de l’endroit où il se baignerait. Prudence était mère de sûreté. Il respira un grand coup, et rentra dans l’eau. Elle n’était pas froide ; la température était suffisamment élevée pour rester agréable. Après tout, il se baignait pour se rafraîchir, par pour finir cuit.
Il se mit sur le dos et se laissa flotter, en regardant le ciel bleu. Un bleu magnifique. Et aucun nuage. Il plongea sous l’eau, resta ainsi quelques secondes, et sortit sa tête du monde aquatique. Il aspira, et refit de même, trois fois de suite.
Anynduil ressortit de l’eau et frissonna, non pas de froid, car il faisait assez chaud pour éviter qu’il ne s’enrhume, mais parce que cette fichue rivière venait de lui rappeler un souvenir. Toujours le même sujet. Elrélia. Il se rappelait la fois où ils s’étaient baignés dans le lac de leur rencontre. C’était la période où ils se tournaient autour, n’osant s’avouer leur sentiment, une vingtaine d’années avant qu’il ne la demande en mariage.

Elle riait en l’aspergeant. Et l’elfe avait profité du remous pour plonger sous l’eau sans qu’elle ne le voie. Elle s’était arrêtée quelques secondes après s’être rendu compte que sa cible favorite n’était plus là. Anynduil avait attendu un peu plus longtemps et avait saisi, brusquement, mais également délicatement, les hanches de la beauté rousse. Elle avait poussé un cri de surprise et d’effroi, et s’était dégagée de sa prise. Elle s’était retournée ensuite vers lui et, avec un éclair de malice dans les yeux, lui avait dit qu’il ne perdait rien pour attendre, avant de se lancer à sa poursuite dans le lac. Bien qu’âgés d’environ 169 ans, ils étaient redevenus des enfants de 20 ans. Ils étaient sortis de l’eau à peu près deux heures plus tard, et s’était endormi côte à côte sur les rives de ce lac magnifique.

Ses yeux étaient vides de toute expression, pendant qu’il se remémorait cet heureux, et pourtant douloureux, souvenir. Il se rhabilla lentement. Anynduil ramassa ses deux épées, et les mit près de lui lorsqu’il s’allongea dans l’herbe, la tête sur sa veste arrangée pour l’occasion en oreiller.
Ses poings se serraient et se desserraient, de colère surtout. Une colère de ne pas avoir pu la sauver, même si l’elfe n’y était pour rien. Avec le temps, il avait pensé que cette maladie pouvait être liée au déclin de la magie sur le continent. La magie disparaissant, et son peuple y étant très lié, c’était normal qu’il meure avec elle. Mais cela ne rendait pas sa mort plus acceptable, bien au contraire. C’était avec joie qu’il avait appris que deux dragons avaient été découverts, même si l’un d’entre eux était du côté vampirique. Il avait remercié le Dracos, de cet inattendu et très apprécié présent : la renaissance de la magie, et la sauvegarde de son peuple. Hélas, Elrélia ne pourrait jamais revenir et elle ne verrait jamais ces créatures légendaires, malgré qu’elle eût longtemps souhaité les voir.
Ses yeux se perdirent dans la contemplation des arbres. De tout petit, Any s’était toujours senti en paix à côté d’un arbre. Iseriand avait un jour dit qu’il dépérirait si il ne voyait pas un arbre, aussi petit soit-il, d’une semaine. Et le pire, c’est que son mentor avait raison.
Il regarda le mouvement de la cime des arbres, lorsque le vent soufflait. L’air passait entre chaque branche, chaque feuille, et les faisait toutes bouger. Ce mouvement était magnifique, et tous les arbres bougeaient ensemble, sans une seconde de retard. Et cette musique. Le vent dans les arbres, le bruissement des feuilles, cela donnait une musique magnifique, qui apaisa les afflictions de son cœur. Il ferma les yeux et écouta. Quelques secondes, minutes… Il ne faisait rien d’autre que d’écouter cette délicate symphonie. Plus rien n’avait de l’importance que cela.
Petit, Any croyait que c’était les arbres qui « fabriquaient » le vent. Les arbres parlaient entre eux, se mettaient d’accord pour un horaire, et se mettait tous ensemble à bouger pour créer le souffle de la Terre. Maintenant, il savait qu’une seule chose était vraie : les arbres communiquaient entre eux, avec les animaux, et même avec eux, le beau peuple. Bien sûr, ils parlaient aux hommes et aux vampires, mais il fallait prêter attention à eux, et les considérer comme des êtres vivants et doués de conscience. Et seuls les elfes en étaient encore capable. Les Hommes, eux, détruisaient la nature en voulant extraire des pierres ou autres, et les vampires étaient des morts montés sur pattes, alors pour ce qui était de la vie…
Il entendit, au milieu du souffle, et dans sa tête, des mots. Des mots prononcés dans une langue étrangère, mais qu’il arrivait à comprendre. Et ces mots l’apaisèrent encore plus qu’il ne l’était déjà.

Un craquement le tira de sa méditation. Il prit la poignée d’une de ses épées en main, Hélith, mais ne dégaina pas. Il sentait une présence, toutefois, elle ne lui semblait pas malsaine. Lentement, il lâcha son épée et la laissa au sol, avant de se relever et de scruter les alentours.

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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeSam 7 Aoû 2010 - 16:49

dark thoughts


Au centre d'un océan de verdure, une silhouette enveloppée de blanc progressait lentement. Mais était-elle véritablement au centre? Perle ne le savait pas. Marchait-elle depuis longtemps? Cela aussi elle l'ignorait. Le visage clos à demi-dissimulé sous son capuchon, la jeune guerrière était en proie à de sombres pensées. Elle avait le sentiment que tous les êtres qui lui étaient chers, qui étaient important à ses yeux, disparaissaient chacun leur tour, la laissant un peu plus meurtrie à chaque fois. Lidwin, son premier ami, l'avait abandonnée dans un village qu'elle haïssait secrètement. Ce village même où elle avait vu le jour. Ce village même où elle avait appris à haïr avant d'apprendre à aimer. Ce maudit village où son père avait abandonné sa femme qui l'aimait tendrement pour rejoindre les flots. Puis ce fut au tour de Nashy de s'en aller. Et à présent Ryukah de partir vers son destin. Il avait rejoint les rangs d'un vampire assoiffé de pouvoir. Autrement dit, il était allé là où la jeune humaine ne pouvait le suivre... Perle avait beau comprendre les raisons du voyage de chacun , elle ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir un petit peu. Elle qui avait besoin de reprendre confiance en elle, la voilà qui se retrouver à nouveau isolée, à broyer du noir comme dans son enfance. Seulement cette fois-ci, l'Océan n'était pas là pour apaiser ses tourments...

La jeune femme poussa un soupir à fendre l'âme et redressa la tête pour voir si le paysage avait changé. Non évidemment, les plaines restaient les mêmes, éternellement figées... Ah, non! Il y avait du changement! A trois cents mètres sur la droite, la jeune guerrière aperçut une ligne d'arbres verdoyants. « Il y a une rivière pas loin » songea la jeune femme, heureuse de pouvoir se changer les idées. De l'eau. C'était exactement ce qu'il lui fallait. S'immerger dans la fraîcheur accueillante d'un court d'eau pour laisser ses sombres pensées dériver avec le courant. Ragaillardie, Felicya laissa de côté son esprit obscurci et se mit à courir, voire à voler. Sa cape d'une blancheur éclatante battait sur ses frêle épaules et virevoltait dans son dos. Une sensation de liberté envahit la jeune femme quand elle sentit le vent la pousser vers sa destination. Elle y était presque. L'eau, la fraîcheur, la tranquillité, tout était là, à porter de main!

Arrivée sur la berge, la jeune femme s'arrêta et jeta un coup d'oeil circulaire. Ses vieilles habitudes de guerrières qui reprenaient le dessus... Et elles avaient bien choisi leur moment pour se manifester... Perle perçut un mouvement à quelques mètres de là. Conservant son sang froid, elle glissa au sol, roula sur elle-même pour se retrouver dissimulée derrière un tronc relativement large. Elle n'était pas seule. La question était maintenant de savoir s'il y avait danger ou non. Risquant un coup d'oeil discret vers l'endroit où elle avait localisé un mouvement, Perle aperçut un homme de grande taille à la carrure fine. Néanmoins, la jeune femme ne s'y trompa pas. Ne jamais se fier aux apparences, cela faisait parti de ses principes. Continuant son observation, Felicya remarqua que l'étranger avait une chevelure brune et ébouriffée d'où perçaient deux oreilles pointues. Un Elfe. Le coeur de la jeune humaine fit un bond dans sa poitrine. Elle qui, depuis toute petite, avait toujours voulu rencontrer un Elfe, son rêve venait de se réaliser pour la deuxième fois! Ryukah avait était le premier... mais il était différent, même pour ceux de son peuple, Perle le sentait. Le fait qu'il soit passé sous les ordre d'un vampire en était la preuve. La jeune guerrière se concentra à nouveau sur la situation. A présent elle avait deux possibilités: soit elle moisissait derrière son arbre en attendant que l'inconnu s'en aille, soit elle se montrait et adoptait une attitude neutre, voire amicale. Felicya n'eut pas à y réfléchir à deux fois. De toute façon elle était repérée. Le peuple Elfique avait des sens bien plus développer que les pauvres humains dont elle faisait parti, c'était bien connu et Ryukah avait achevé de la convaincre.

Sortant de sa piètre cachette, Perle rejeta son capuchon sur ses épaules, dévoilant son visage aux yeux d'un vert émeraude de l'étranger. Soutenant son regard, la jeune femme effleura du bout des doigts les petites bosses de son gant gauche où résidaient ses aiguilles. Un réflexe dont elle ne parvenait pas à se débarrasser... Jetant un rapide coup d'œil à la rivière qui semblait l'appelait à grand renfort de clapotis cristallin, Felicya annonça d'une voix neutre:


- Bonjour, pardonnez-moi si je vous ai déranger, ce n'était pas dans mes intentions. On me nomme Perle.

Ne sachant trop quoi dire, la jeune guerrière attendit une réaction de la part de l'inconnu, une main toujours posé sur son gant, prête à combattre au moindre signe d'hostilité. Malgré ses effort pour rester concentrée sur l'attitude de l'Elfe, la jeune femme ne pouvait empêcher ses yeux de contempler la rivière qui s'écoulait joyeusement au milieu des arbres et de quelques rochers. Une vision si envoûtante... Sans même s'en rendre compte, Perle fit un pas timide vers les flots qui l'attirait irrésistiblement. Elle se sentait sale tout à coup. Salie par la fatigue et de sombres pensées...

[post très court, je suis désolée, mais comme je te l'ai expliqué, le premier post que j'avais écrit a mystérieusement disparu T.T Je me rattraperai sur le prochain ^^]


Dernière édition par Felicya Nahari le Mer 18 Aoû 2010 - 14:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeDim 8 Aoû 2010 - 9:58

Anynduil scrutait les arbres, à la recherche de ce craquement qui l’avait tiré de son rêve éveillé. Un mouvement attira son œil. Une personne se levait de derrière un tronc, assez large, couché au sol. Cette personne était vêtue de blanc, et sa silhouette était féminine ; ce qui fut confirmé lorsqu’elle retira sa capuche, laissant apparaître de longs cheveux blonds et des yeux d’un bleu dont il n’arrivait pas à saisir la couleur. Un bleu envoûtant ceci dit. Nombre de cœurs avaient dû s’en éprendre.
L’elfe vit le mouvement qu’elle fit pour effleurer son gant mais n’y prêta pas attention. Lorsque l’on rencontrait un inconnu, la méfiance était de mise, sauf lorsque dudit inconnu, n’émanait pas une aura… Comment dire… Enfin bref, lorsqu’il en émanait une aura non-agressive. La femme qu’il avait en face de lui était jeune, même s’il est vrai que pour les elfes, un humain de 80 ans est comme un enfant, comparé à eux. Mais disons qu’elle faisait plus jeune que son âge.
Le vent s’était arrêté, et le seul bruit que l’on entendait était celui de l’eau qui s’écoulait ainsi que des quelques oiseaux qui volaient dans le ciel. Any n’avait pas remis ses chaussures, laissant ainsi ses pieds en contact avec l’herbe fraîche et douce. Un court instant de mélancolie le saisit, mais cette fois-ci au sujet de ses forêts natales. Cependant, il le quitta bien vite, car Armanda était un continent magnifique et il était heureux d’avoir la chance de pouvoir le visiter de long, en large et en travers sans obligations de direction autre que celles qu’il s’était fixé, à la seule condition de faire son métier de Rôdeur. A ses yeux, il n’y avait pas meilleur métier. C’était comme, pour un passionné de lecture, travailler dans une bibliothèque. On est au milieu de ce qu’on aime. Et ce qu’il aimait, c’était la Nature. Il y était né, il y mourrait.
L’Humaine parla, et s’excusa de l’avoir dérangé sans le vouloir. Il apprit également qu’elle s’appelait Perle. Sans savoir pourquoi, il se dit que cela allait bien avec son apparence. Il allait répondre lorsqu’il vit qu’elle fit un petit pas en direction de la rivière, le regard fixé dessus. La pauvre devait en mourir d’envie.



« Enchanté. Je me nomme Anynduil, du Royaume Elfique. Et ne vous en faîtes pas, damoiselle Perle, votre arrivée a été providentielle car, sans vous, nul doute que je serais resté plongé dans mes rêveries jusqu’au coucher du Soleil. Je ne peux donc que vous remercier. »


Il lui sourit, puis ajouta :


« Je vois que l’appel de la rivière est en vous, comme il fut en moi il y a peu. Puis-je vous inviter à partager mon repas ? Je tournerai le dos et préparerai le déjeuner pendant votre bain, si cela vous convient. »


Et comme pour mettre en gestes ce qu’il avait dit en paroles, il s’assit, dos à la rivière, et sortit de ses petits sacs de voyage de la viande séchée, et les fruits qu’il avait collecté en chemin : des pommes, des abricots, des pêches et des mûres, qu’il posa sur une petite serviette sur l’herbe.
L’Ombre Elfique contempla ensuite la fleur qui poussait devant lui. C’était une petite fleur sauvage, l’une de celles qu’Elrélia aimait à cueillir pour s’en faire une couronne et… Non, il devait arrêter d’y penser pour le moment. Tous ces souvenirs le rendaient triste à chaque fois, et il lui fallait un bout de temps pour se réinitialiser et redevenir l’Anynduil souriant et qui s’amusait avec tout le monde. Sans le voir, il enleva la fleur du sol et la porta à ses narines. Son odeur était délicieuse, et il laissa son esprit s’envoler dans ces senteurs printanières.
Toutefois, il revint bien vite sur Terre. S’il recommençait à partir dans ces « mondes parallèles » de la pensée profonde, il lui faudrait une autre intervention de l’Humaine pour en sortir, ou le coucher de l’astre Solaire. La rêverie éveillée, comme l’appelait les siens. Une sorte de sommeil sans dormir. Mais c’était quelque chose de très difficile à décrire. Et en sortir était assez difficile pour lui, peut-être était-ce dû à son jeune âge. Mais c’était quelque chose qui détendait le corps et l’esprit, et l’on se sentait revigoré après. Une technique de méditation poussée à son paroxysme.
La Nature était le lieu parfait pour s’y exercer. Les Hommes, dans leurs cités de pierre, ne pouvaient le faire, ou avec beaucoup de mal, car où se trouvent la forêt, les lacs, les rivières ? Lorsque l’on se retranchait derrière des murs, pour Anynduil, on perdait ce lien profond, et pourtant si ténu, avec le premier habitat de toute espèce en ce monde.



« L’eau est bonne, damoiselle Perle ? »
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeLun 9 Aoû 2010 - 12:46

La goutte d'eau qui défit l'Océan

Perle attendait avec impatience la réponse de l'inconnu. Le chant de la rivière devenait de plus en plus puissant en elle. Son sang qui coulait dans ses veines, l'eau sauvage qui faisait battre son coeur et chanter son âme, tout son être était tendu vers le court d'eau qui l'appelait avec insistance. Perle de l'Océan... La jeune femme se tourna à nouveau vers son interlocuteur. Étant à présent face à lui, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le peuple Elfique était sans nul doute possible le plus beau d'Armanda. Né de la forêt elle-même, il avait grandi en parfaite Harmonie avec elle, il avait su amadouer la Nature et ne faire plus qu'un avec elle. Doué d'une longévité exceptionnel, l'être humain avait toutes les raisons possibles et imaginables d'éprouver de la jalousie à son égard. Et cette beauté... Malgré elle, Perle fit glisser son regard sur chaque partie du visage de l'Elfe. Des traits doux et fins, tracés par la plume légère d'une brise. Que pouvait donc bien pensé cet être presque irréel tant il semblait parfait de la pitoyable espèce humaine dont elle faisait partie? L'être humain, grossier et terre à terre qui ne voyait que son bénéfice personnel. Cruel et sans merci, il se taillait sa place de bonheur dans un monde qui se serait bien passé de sa façon de penser égoïste... Repensant à l'Elfe qui l'observait, la jeune guerrière rit intérieurement. Comme il devait la trouver gourde et ridicule en comparaison à ceux de son peuple... Felicya sourit par-devers elle. Peu lui importait d'être moins avantagée que les Elfes. C'était de sa volonté qu'elle tirait sa force, et non de ses origines.

- Enchanté. Je me nomme Anynduil, du Royaume Elfique. Et ne vous en faîtes pas, damoiselle Perle, votre arrivée a été providentielle car, sans vous, nul doute que je serais resté plongé dans mes rêveries jusqu’au coucher du Soleil. Je ne peux donc que vous remercier. Je vois que l’appel de la rivière est en vous, comme il fut en moi il y a peu. Puis-je vous inviter à partager mon repas ? Je tournerai le dos et préparerai le déjeuner pendant votre bain, si cela vous convient.

Un sourire reconnaissant effleura les lèvres de la jeune femme. Anynduil ne savait pas à quel point il avait raison. Le chant de l'eau devenait de plus en plus puissant et Perle avait du mal à tenir en place. Quant à sa proposition de partager son repas avec elle, la jeune guerrière ne pouvait qu'accepter, étant donné que son état de morosité intense lui avait fait sauter déjà plusieurs repas et que son organisme ne supporterait certainement pas un oubli d'alimentation supplémentaire. Comme pour répondre à cette pensée, un léger vertige lui fit perdre l'équilibre et elle tituba un instant, les yeux vides. Depuis quand était-elle aussi négligente? Reprenant ses esprits, Perle répondit avec une voix qu'elle aurait voulu un peu plus assurée:

- Ce serait un honneur de manger en votre compagnie Anynduil. Merci de votre compréhension...

Esquissant un pâle sourire, Felicya qui était devenu livide s'avança avec le plus d'assurance possible vers la rivière. Arrivée sur la berge, elle s'assit doucement dans l'herbe fraîche et retira ses chaussures. Puis elle entreprit à la hâte de se dévêtir avant d'entrer dans l'eau. Après avoir savouré la morsure bienfaisante du froid sur ses jambes tremblantes, Perle plongea comme un loutre dans le courant. Comme cela pouvait être agréable! Elle avait l'impression de retrouver dans cette rivière un peu de son enfance, de sa maison. L'eau Était sa maison. Se laissant glisser sur le dos, la jeune femme ouvrit les yeux et regarda le ciel. A travers le mince rideau aqueux, la voûte céleste semblait prendre vie. Les nuages ondulaient sur une mer d'un bleu azur et les oiseau planaient joyeusement dans les courants. Qu'est-ce que c'était beau... Si elle n'avait pas était sous l'eau, la jeune humaine aurait certainement versé une larme pour un spectacle aussi magique. D'un simple mouvement du bassin, elle repassa sur le ventre pour observer ce qui l'entourait. Ici et là, des branches d'arbres tapissaient le fond de la rivière et quelques poissons timides la fixaient avec leurs gros yeux globuleux. Sentant que ses poumons commençaient à s'enflammer, la jeune femme rejoignit la surface d'un battement de jambes. Émergeant à l'air libre, Perle provoqua de petites gerbes d'éclaboussures cristallines qui scintillèrent au soleil comme de minuscules étoiles. Plus heureuse et détendue que jamais, la jeune humaine retourna dans l'univers aquatique pour nager un peu. Avec un sourire, elle se souvint de sa première véritable rencontre avec l'Océan. La fois où, par mégarde, elle était tombée dans l'eau...

~~ ☼ ~~

La petite fille marchait sur le pont, le regard perdu dans le vague, ou plutôt dans les vagues.
Le soleil venait tout juste de se lever mais l'air était déjà tiède par ce petit matin estival.
L'enfant s'avança jusqu'au bout de la passerelle en bois et s'accroupit pour regarder le fond sablonneux. Ici le niveau d'eau n'était pas très élevé, la marée étant en train de descendre.
Soudain, un éclair argenté attira son attention. Surprise, la gamine se pencha pour mieux voir, mais le poisson avait déjà disparu sous le pont. L'enfant se baissa donc d'avantage. Puis encore un peu. Encore de quelques centimètres... et plouf! La petite fille bascula et tomba la tête la première dans les bras le l'Océan. Le froid la saisit brusquement, lui coupant le souffle. Pourtant, la panique ne l'effleura même pas. Elle était toujours consciente, là, à quatre pattes sur le fond sablonneux, le regard fixé sur un éclat argenté. Elle avait retrouver son poisson! Des étoiles plein les yeux, la gamine tendit sa petite main potelée pour caresser l'animal mais déjà il avait disparu...
Ramenée brutalement à la réalité, l'enfant tenta de rejoindre la surface en battant de ses bras et de ses petites jambes mais rien n'y fit. Ses mouvements étaient désordonnés, saccadés. Très vite, son corps devint lourd, très lourd, puis infiniment léger... La petite Felicya sombra dans l'inconscience, après avoir observé une dernière fois le ciel...

~~ ☼ ~~
Fermant les paupières, Perle se souvint de son réveil. La première chose qui l'avait surprise, c'était d'être encore capable d'ouvrir les yeux. Était-elle morte? Non, elle respirait et cette plage où elle était, elle la connaissait par coeur. Doucement, elle s'était redressée et avait regarder l'Océan. Il l'avait ramenée sur la berge... Une vague de fatigue et de soulagement l'avait submergée et elle s'était endormie... Et dans ses rêves d'enfants, il lui avait semblé voir dans le lointain, un petit poisson argenté qui souriait... Ouvrant à nouveau les yeux, la jeune femme laissa échapper quelques bulles d'air, semblables à de petites méduses, qui remontèrent prestement à la surface. Sa mère avait complètement paniqué quand un des pêcheurs du village l'avait ramenée chez elle. Mais à toutes les questions que lui posèrent sa génitrice affolée, l'enfant n'avait répondu que quatre petits mots « je l'ai vu ».

Sortant la tête de l'eau, Felicya entendit une voix sur la berge qui la fit sursauter:


- L’eau est bonne, damoiselle Perle ?

Un sourire éclaira son visage. Anynduil. Prise dans le flot de ses souvenirs, elle l'avait presque oublié. Une pointe de honte lui tirailla le coeur. L'Elfe avait était si gentil avec elle... Se mordant la lèvre, elle répondit d'une voix tintée de mystère:

- Elle est... parfaite.

Rejoignant la berge où l'attendait ses vêtements, la jeune femme se rhabilla. Elle s'était baignée avec ses gants, comme toujours. Quand elle n'était pas armée, elle se sentait bien trop petite, trop vulnérable. Une fois prête, elle rejoignit Anynduil d'un pas léger et s'assit en face de lui. La bonne odeur de la nourriture emplit ses narines et un nouveau vertige la saisit. Passant une main sur son front encore humide, la jeune femme inspira à fond pour se débarrasser de sensation désagréable. Se tournant vers l'Elfe aux yeux d'émeraude, elle demanda:

- Peut-on savoir ce qui vous à conduit dans ces plaines infinies Anynduil?
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeMer 11 Aoû 2010 - 10:08

La jeune femme, Perle, le regardait en attendant qu’il se présente. Elle avait l’air un peu plongé dans des pensées. Lesquelles ? Comment pouvait-il le savoir, Anynduil n’était pas médium-devin. Ses yeux bougeaient légèrement, et s’il n’y avait pas prêté une grande attention, ce mouvement aurait été imperceptible. D’ailleurs, il avait bien failli ne pas le voir.
L’elfe se présenta, et la remercia d’être intervenue pour le tirer de ses pensées profondes. Souriant, il rajouta qu’elle devait avoir une forte envie de se baigner, et que si elle daignait accepter son invitation, il tournerait le dos pendant son bain.
Un sourire vint se dessiner sur les lèvres de l’humaine. Toutefois, il la vit légèrement pâlir et perdre l’équilibre. Elle le retrouva rapidement, et c’est pour cela qu’il n’eût rien dit. Toutefois, si cela recommençait, il lui en parlerait. De plus, elle ne lui en aurait pas laissé le temps, car elle répondit qu’elle était honorée de manger en sa compagnie. Anyn eut un léger sourire et dit :



« Moi de même, damoiselle Perle. Je n’ai que trop peu d’occasions de manger avec d’autres personnes, humaines ou elfes. »


Le fantôme d’un sourire s’esquissa sur ses lèvres, mais sa pâleur s’était renforcée. Toutefois, elle marchait avec une certaine assurance (feinte ?) jusqu’à la rivière. Mais conformément à sa promesse, il dût détourner le regard et se mettre à « préparer » le déjeuner. Il sortit la viande séchée, et les fruits qu’il avait ramassé sur le chemin : pommes, pêches, mûres, abricots ; et disposa le tout sur une serviette.

Derrière lui, il entendait les légers clapotis que la jeune humaine faisait en bougeant dans l’eau. Autour d’eux, des oiseaux chantaient. Son attention se posa sur une fleur, qu’il prit avant de s’allonger et de poser la tête dans l’herbe. Un oiseau, attiré sans doute par les victuailles posées près du corps de l’elfe, et intrigué justement par celui qui semblait dormir près d’elles, s’approcha en sautillant. Any le suivit du regard et tendit doucement la main vers lui. Lentement, il l’approcha de lui, et lorsqu’il ne fut qu’à quelques centimètres, deux ou trois pour être précis, l’oiseau lui lança un regard et s’envola rejoindre les siens.
Le Rôdeur suivit son vol rapide des yeux, et le regarda se poser sur une branche, devant un nid, où pépiaient trois petits oisillons. Un autre, sans doute la maman de la famille vint se poser sur le bord du nid pour nourrir ses petits. L’instinct familial n’était pas une caractéristique que toutes les espèces animales possédaient. Ne serait-ce que pour les tortues, qui pondaient leurs œufs et s’en allaient Et les Hommes, qui pourtant, étaient très bien disposés pour, et que certains n’hésitaient pas à abandonner leurs enfants par non-amour, par profit, ou pour une autre raison tout aussi…L’abondance entraîne le gaspillage. Certes, cette métaphore était brutale, mais vrai. Les Elfes, qui n’avaient que très peu d’enfants, choyaient ces derniers, tandis que les humains, qui en avaient autant qu’ils le souhaitaient, ne s’en occupaient pas toujours. Oh bien sûr, beaucoup de familles étaient très unies, mais beaucoup d’autres ne l’étaient pas. Comment pouvait-on expliquer cela ? Bonne question, à laquelle il ne savait répondre.

Anynduil repassa en position assise. Il avait failli perdre à nouveau la notion du temps. Perle était toujours dans l’eau, donc à moins qu’elle y soit restée très longtemps, il ne s’était pas beaucoup écoulé de temps. De plus, jugea-t-il en levant les yeux au ciel, le Soleil n’avait pas bougé. Ce qui voulait dire qu’il était revenu sur le plancher des vaches juste avant de décoller. Continuant à regarder droit devant lui, pour ne pas se retourner, Any demanda à la jeune femme si l’eau était bonne. Ce à quoi elle répondit qu’elle était parfaite. Le son de sa voix sonnait comme avait sonnée celle d’Iseriand lorsqu’il avait intégré les Rôdeurs. Une voix mystérieuse, aurait-il juré dans les deux cas.
Un bruit d’eau plus important lui signala que le bain était fini, et qu’elle allait revenir avec lui. Quelques minutes plus tard, elle vint s’asseoir devant lui. Elle tourna la tête vers lui, et lui demanda :



- Peut-on savoir ce qui vous à conduit dans ces plaines infinies Anynduil?


C’était la question que tous lui posaient. Le truc, c’est qu’il improvisait un nouveau mensonge à chaque fois, et même s’il n’aimait pas mentir, il y était obligé, pour des raisons qu’il avait maintes et maintes fois ressassées dans son esprit. Il la jaugea du regard, mais cela ne servirait à rien, car il ne la connaissait pas assez, et son Maître lui avait toujours dit de se méfier des apparences. Il s’excusa mentalement envers la jeune femme, et opta pour une demi-vérité :


« C’est l’appel de la Nature Armandéenne. Voyez-vous, de tout petit, j’ai toujours aimé partir à droite et à gauche, en m’isolant des gens. Et aujourd’hui, je réalise mon rêve : parcourir le continent dans tous les sens. Cette terre, quelque soit l’endroit où je me trouve, est ma maison. Je l’aime, et elle m’aime. Et il y a tant de choses à découvrir ici, qu’une vie, aussi longue soit-elle, ne suffirait pas. »


En parlant, ses yeux s’étaient remplis de petites étoiles, comme ceux d’un enfant devant un jouet qu’il avait longtemps attendu. Cette demi-vérité était plus une trois-quarts-vérité, si l’on voulait jouer sur les mots. Car son métier de Rôdeur était parfait pour pouvoir vadrouiller de partout. Oh bien sûr, il aimait ce métier pour lui-même : la collecte d’informations et tout… Mais disons que les trajets entre les différents points où il voulait aller lors d’un voyage étaient comme de longues pauses à thé.


« Et vous ? Puis-je savoir ce qui vous a attiré en ces lieux ? Ah, et à ce propos, ne vous privez pas de manger à votre faim. »


Il avait dit cela avec un clin d’œil. Car ses vertiges à répétitions s’étaient produits lorsqu’ils parlaient de repas, ou quand elle s’était assise devant le déjeuner. Il en avait donc déduit que c’était la faim. Bien sûr, il pouvait se tromper, mais bon… Cela ne changeait rien, elle pouvait manger autant qu’elle voulait. Any prit une pomme et mordit dedans. C’était une pomme verte, et il apprécia le goût acidulé qui se répandit dans sa bouche. Décidément, ce que ces cadeaux de leur mère Nature étaient délicieux.
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeSam 14 Aoû 2010 - 17:34

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- C’est l’appel de la Nature Armandéenne. Voyez-vous, de tout petit, j’ai toujours aimé partir à droite et à gauche, en m’isolant des gens. Et aujourd’hui, je réalise mon rêve : parcourir le continent dans tous les sens. Cette terre, quelque soit l’endroit où je me trouve, est ma maison. Je l’aime, et elle m’aime. Et il y a tant de choses à découvrir ici, qu’une vie, aussi longue soit-elle, ne suffirait pas.

Un sourire effleura les lèvres de Perle. Si elle ne se sentait pas aussi mal, elle aurait peut-être pu remarquer le changement de comportement de son interlocuteur, et ainsi, déceler le mensonge avant même qu'il ne franchisse ses lèvres. C'était un don qu'elle avait acquis au cours des années et qui s'était affûté avec l'expérience. Dès qu'elle sentait que la vérité commençait à s'échapper de la bouche de quelqu'un, son visage à elle se fermait brusquement, et elle fixait le menteur avec un regard tellement pénétrant qu'en général, l'individu finissait par rougir de honte en baissant les yeux. Jamais la jeune guerrière n'avait chercher à tirer les vers du nez à quelqu'un. Un simple « je ne peux pas vous le révélez » lui suffisait. Chacun avait sa vie et ses secrets, elle n'avait aucune envie d'aller s'occuper des affaires des autres alors qu'elle avait déjà suffisamment de travail avec les siennes. Néanmoins, Felicya aimait la vérité, et seulement la vérité. Elle ne voulait pas que les gens manipulent le monde à leur façon. Elle ne voulait pas être bercée d'illusions. Elle l'avait été pendant bien trop longtemps, convaincue que sa mère disait vrai quand elle affirmait que son père l'aimait. Mensonge. Convaincue que Lidwin ne mentait pas en lui affirmant qu'il reviendrait une fois par mois pour lui raconter ses exploits. Mensonge! Tel un fétus de paille porté par le vent, Perle avait cru à toutes ces tromperies, inconsciente que tout le monde la menait en bateau. Mais maintenant, c'était terminé. Elle avait changer, elle était devenu plus forte, plus observatrice, plus redoutable...

Alors Perle but les belles paroles d'Anynduil, charmée par la façon poétique avec laquelle il tournait ses phrases. Elle était d'accord avec l'Elfe, et trouva qu'ils se ressemblaient en un sens. Elle aussi aimait la solitude. Elle aussi aimait la découverte et les voyages. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait quitté son village dès que l'occasion se présentait. Mais elle avait était trop concentrée par son devoir pour réaliser son rêve. Elle avait gâcher des mois et des mois de son existence déjà éphémère pour rendre service à des personnes qui l'avaient oublié tout de suite après l'avoir quitté. L'ingratitude. C'est tout ce que son travail lui avait apportait. Et c'était loin, très loin même de lui convenir. C'était la part de mystère dans l'inconnu qui faisait pulser son sang dans ses veines. C'était la soif de découverte qui lui permettait de toujours garder goût à la vie. Felicya aurait pu dériver ainsi dans ses pensées encore longtemps mais malheureusement un nouveau vertige commençait à se faire sentir et elle devait faire tout les efforts du monde pour le rejeter. Elle ne tenait vraiment pas à s'évanouir devant Anynduil. De quoi aurait l'air une guerrière qui se laisse abattre par la faim? De blanche, Felicya devint soudain livide. Elle devait certainement faire peine à voir car l'Elfe enchaîna:


« Et vous ? Puis-je savoir ce qui vous a attiré en ces lieux ? Ah, et à ce propos, ne vous privez pas de manger à votre faim. »

Perle ne se le fit pas dire deux fois. Elle s'empara d'une pêche avec une vivacité qui la surpris elle-même. Où était donc passé la bonne éducation que lui avait donné sa mère? Sûrement dans un coin perdu au fin fond de son esprit, dissimulée derrière sa faim qui prenait toute la place. Quand le jus mi-acidulé mi-sucré glissa dans sa gorge, Felicya ferma les paupières un instant, savourant pleinement le goût particulier du fruit. Comme cela faisait du bien! C'était comme si son corps avait été changé en pierre et que tout à coup, la simple saveur d'un aliment la délivrait. De nouveau, elle se demanda depuis quand elle n'avait pas mangé. Que quelques heures? Une journée? Deux? Perle avait complètement perdue la notion du temps dans ces plaines immenses et verdoyante. Croquant une nouvelle bouchée dans la chair juteuse, la jeune guerrière observa Anynduil qui avait lui aussi commencé à manger. Pouvait-elle lui faire confiance? Devait-elle lui répondre franchement? Bien sûr que oui qu'elle le devait! Pas de mensonge. Elle se l'était interdit. Comme disait sa mère, avant d'obéir aux règles d'autrui, il vaut mieux commencer par obéir à ses propres règles. Perle allait donc jouer franc jeu. De toute façon, elle n'avait rien à cacher quant à sa présence en ces lieux. Néanmoins, elle n'allait pas raconter sa vie à un parfait inconnu comme ça. Elle ne lui dirait que ce qu'il pouvait savoir. Ni plus, ni moins. Après un silence, elle répondit donc:

- Je me suis retrouvée ici tout à fait par hasard, en sortant d'un bois. J'avais besoin de réfléchir calmement, et je me disais que ces plaines infinies étaient l'endroit idéal pour cela. Mais, je me trompais... Me voilà encore plus embrouillée qu'au départ.

Un rire sans joie franchit ses lèvres fines, avant de laisser place à sourire énigmatique, tandis que son regard se perdait dans la contemplation d'un papillon qui s'était posé à proximité. Évidemment, elle ne le voyait pas. Seuls les visages de Ryukah et Nashy tournaient devant ses yeux. Qu'était-il arrivait au premier? S'était-il encore blessé? Faisait-il attention? Changeait-il ses bandages? Était-il guéri? Et qu'arriverait-il au second? Avait-il trouvé ce qu'il cherchait? Avait-il survécu au désert? Felicya repoussa cette question d'un geste de la main. Bien sûr qu'il s'en était sorti! Il n'avait pas le droit de ne pas s'en sortir! Quoiqu'il en soit, c'était toute cette ribambelle de questions particulièrement frustrantes auxquelles elle n'avait pas de réponse qui embrouillaient ses pensées. Depuis son enfance, jamais encore elle ne s'était attachée à ce point à qui que ce soit. Et à présent, elle ne savait pas si elle souhaitait les retrouver ou ne jamais les avoir connus... De toute façon il était trop tard pour faire marche arrière. Et personne ne pourrait effacer les sentiments qu'elle éprouvait pour ces deux êtres. Néanmoins, là, tout de suite, elle voulait oublier un petit peu. Elle voulait se détendre et ne penser à rien. Elle voulait oublier ses tourments en discutent calmement avec quelqu'un qui la comprenne. Mais Anynduil était-il cette personne? Prenant une tranche de viande séchée avec plus de délicatesse que précédemment, Felicya sourit à l'Elfe en lui disant d'une voix teintée de reconnaissance:

- Merci pour ce repas, ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé... enfin je crois...

De nouveau perdue dans ses pensées, la jeune femme eut un mal fou à s'en sortir. Elle se sentait perdue. De plus en plus égarée sur un chemin brumeux qui, elle le savait, ne la mènerait nulle part. Elle devait se ressaisir, regarder devant elle plutôt que derrière. Passant une main dans sa chevelure blonde argentée encore dégoulinante, Perle essaya de se concentrer sur l'instant présent. Le chant des oiseaux, la danse des papillons, le clapotis de la rivière... Non, décidément Perle n'y arrivait pas. Relevant les yeux vers Anynduil, elle demanda:

- Vous est-il déjà arrivé... de... de vous sentir abandonné? De ne plus savoir vers quelle direction vous tourner?
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 10:36

Alors qu’il avait fini de répondre à sa question sur sa présence en ses lieux, et qu’il la lui avait également retourné en lui demandant de manger à sa faim également, la jeune femme prit une pêche d’un geste très vif et mordit dedans. Elle ne répondit pas immédiatement, et les deux voyageurs savourèrent leur fruit dans un silence apaisant. Son Maître lui avait appris que dans certaines situations, plus de choses se disaient dans le silence que dans les paroles. Bon, ce n’était pas le cas ici, mais quelquefois… Eh bien, les gens se passaient de mots pour s’exprimer : un jeu de gestes ou de regard, par exemple.
Terminant son fruit, Perle lui dit qu’elle s’était retrouvé ici par hasard en voulant réfléchir au calme dans ces magnifiques lieux, mais que finalement, elle était encore plus perdue maintenant qu’avant. Elle eut un rire, bref, mais pas un de ceux que l’on a après une bonne blague, ni un rire de soulagement. Un rire… Vide, creux, en quelque sorte. Son regard était fixe, et n’exprimait plus rien. Le sien avait dû être pareil peu de temps auparavant.
La laissant tranquille, il contempla de nouveau l’oiseau qu’il avait regardé pendant qu’elle prenait son bain. Ce dernier, cependant, était parti, sans doute chercher de la nourriture pour sa famille, pendant que l’oiselle restait avec ses oisillons. Bien sûr, il n’allait pas rester planté là, en regardant ces deux étranges créatures qui émettaient d’étranges sons pas loin de sa demeure. La curiosité, d’accord, mais il ne fallait pas pousser. Du coin de l’œil, il vit Perle se resservir, et également le remercier pour ce premier repas depuis un petit bout de temps. L’elfe lui adressa un sourire et répondit :



« Oh. De rien. Il m’est quand même plus agréable de partager mon repas avec une personne sympathique, que seul. »


Il posa le trognon de pomme à côté de lui, et prit une tranche de viande séchée, lui aussi. Il la mangea lentement, en écoutant le piaillement des oiseaux. Ces derniers avaient l’air joyeux. Sûr qu’il n’avait pas tous ces soucis qu’avaient les humains, les elfes, et même les vampires. La jeune femme passa une main dans ses cheveux, encore mouillés de son bain, et elle releva les yeux vers lui, en lui demandant s’il s’était déjà senti perdu et abandonné, et de ne plus savoir où aller. Ce fut à son tour de (re)perdre la conscience du moment présent. Oh que oui, ça lui était déjà arrivé, et pas n’importe quand. A la mort d’Elrélia, il avait été complètement dévasté, et avait perdu de vue la direction à suivre. Sans Elradrielad, le père de sa promise, son Maître Iseriand et son propre père, nul doute qu’il aurait complètement sombré. Et plus récemment, c’était une elfe nommée Eänlys qui lui avait « soigné » les immenses plaies de son cœur, ce qui faisait que les souvenirs ne lui étaient plus aussi douloureux que longtemps après la mort d’Elrélia. Il regarda la jeune femme, et bizarrement, bien qu’étant une inconnue, il eut envie de le lui dire.


« Oui… Cela s’est produit après la mort de ma fiancée, Elrélia. Lorsqu’elle fut passée de vie à trépas, j’ai été complètement déboussolé, et sans trois personnes, j’aurais perdu la raison. Toutefois, pendant longtemps, ma vie n’en a été qu’une demi, et ce n’est que tout récemment que je peux repenser à elle sans souffrir… Et ça, je le dois à une elfe, rencontrée par hasard. Mais je me suis senti atrocement seul, et cette douleur était atroce, insoutenable, pire encore qu’une blessure au combat. »


Oui, auparavant, parler de cela lui aurait transpercé le cœur, mais maintenant, il pouvait en parler sans éprouver toute cette souffrance qui allait de paire avec les souvenirs. Il repensa un instant en cette providentielle rencontre dans les vieux bois, autour du Royaume Elfique. Dire que sans ça, il aurait continué à vivre dans le passé.
Le Rôdeur attrapa un abricot, et le coupa en deux. Il en retira le noyau, et en tendit une moitié à sa compagne de repas.



« Tenez, mon père disait toujours que quand deux personnes partageaient un fruit, cela était la promesse d’une très longue et grande amitié. Petit, je le croyais, mais maintenant, je me dis que c’était juste pour m’encourager à aller vers les autres, ou des choses comme ça. Enfin… Si jamais il avait raison, veuillez accepter cette moitié d’abricot. Au pire, vous gagnez juste un demi-fruit, sans avoir besoin de retirer le noyau. »


Il avait lancé sa dernière phrase sur un ton de plaisanterie et en souriant devant l’incongruité de la situation. Mais son père lui disait effectivement ces choses-là. Et oui, si jamais il avait raison, il venait de se faire une nouvelle et fidèle amie. Et dans ce cas…


« Au fait, je ne vous ai pas tout dit, tout-à-l’heure. Ce que je vous ai dit était vrai, j’ai toujours aimé vadrouiller de partout, et j’ai entendu en moi l’appel de la Nature Armandéenne. Le reste de l’histoire, c’est que je suis un Rôdeur Elfe. Mon boulot est de collecter des informations, parfois d’espionner, ce qui nous vaut notre mauvaise réputation auprès de ceux qui se méprennent sur ce que l’on fait. Nous agissons au compte de notre Impératrice, et nous sommes une branche de l’Armée Elfique assez nébuleuse. Officiellement, nous n’existons pas. Nous sommes très peu, car peu d’Elfes peuvent se vanter d’avoir ressenti un tel appel en eux. Si je vous dis cela, c’est que j’ai décidé de vous accorder ma pleine confiance ; vous êtes la première humaine à qui je le dis. Et j’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ne pas vous l’avoir dit dès le départ. »


Anynduil eut un sourire gêné envers la jeune femme. Mais il n’avait pu faire autrement, le secret était le maître mot dans son métier.
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeVen 20 Aoû 2010 - 23:23

Confidence

- Oui… Cela s’est produit après la mort de ma fiancée, Elrélia. Lorsqu’elle fut passée de vie à trépas, j’ai été complètement déboussolé, et sans trois personnes, j’aurais perdu la raison. Toutefois, pendant longtemps, ma vie n’en a été qu’une demi, et ce n’est que tout récemment que je peux repenser à elle sans souffrir… Et ça, je le dois à une elfe, rencontrée par hasard. Mais je me suis senti atrocement seul, et cette douleur était atroce, insoutenable, pire encore qu’une blessure au combat.

Felicya sentit sa gorge se nouer et elle reposa son morceau de viande séchée. Dans sa tête, bizarrement, c'était le calme plat. Tous ses tracas avaient disparu. Il ne restait que le vide. Un vide insondable. De quoi se plaignait-elle déjà? Pourquoi était-elle triste? Pour des petites choses. De toutes petites choses... Elle n'était qu'une enfant gâtée et capricieuse qui ne voyait que du noir partout. Égoïste. Ignorante. Cruelle. Même si ce n'était pas intentionnel, elle avait senti que ses paroles avaient fait de la peine à son interlocuteur. L'histoire de Anynduil était vraiment terrible. Plus terrible que tout ce qu'elle avait entendu. Plus terrible que tout ce qu'elle aurait pu imaginé. Combien de temps s'était-il sentit si meurtri? Combien de cris avait poussé son âme pour que la mort lui rapporte sa bien-aimée? Perle sentit un nouveau vertige l'assaillir mais cette fois-ci ce n'était pas à cause de la faim. Elle avait mal. Très mal. Elle avait l'impression de ressentir la douleur qu'avait éprouver l'Elfe. Comment faisait-il pour sourire aujourd'hui alors que hier avait été si injuste avec lui? En le regardant pl us attentivement, Felicya parvint à déceler une petite part mélancolique dans son regard. Si infime soit-elle, elle était la preuve que quelque chose en lui était mort avec sa fiancée. Mais il affirmait qu'une Elfe lui avait permis de continuer à vivre, d'aller de l'avant. C'était peut-être pour cette raison qu'il paraissait si enjoué...

- Tenez, mon père disait toujours que quand deux personnes partageaient un fruit, cela était la promesse d’une très longue et grande amitié. Petit, je le croyais, mais maintenant, je me dis que c’était juste pour m’encourager à aller vers les autres, ou des choses comme ça. Enfin… Si jamais il avait raison, veuillez accepter cette moitié d’abricot. Au pire, vous gagnez juste un demi-fruit, sans avoir besoin de retirer le noyau. »

Perle pencha la tête sur le côté avant d'esquisser un sourire lumineux. Anynduil avait vraiment une façon chaleureuse de présenter les choses. Il parlait en souriant, un sourire espiègle semblable à celui d'un enfant. Lidwin. Felicya trouvait qu'en cet instant, son interlocuteur ressemblait à son premier ami. Ce regard pétillant, cette attitude chaleureuse, ce ton engageant. La jeune femme éclata de rire et, sans hésiter une seule seconde, elle saisit la moitié de fruit et croqua dedans. Un partage pour une amitié. Mais l'amitié n'était-elle pas un partage en elle-même? Un sourire, un rire, un regard. Toute une complicité basée sur un échange. La joie et la peine, la détresse et la colère, les rêves et cauchemars, les êtres qui étaient liés par l'amitié n'était presque plus qu'un. Presque car des amis n'étaient pas identiques, si c'était le cas, qu'auraient-ils à partager? Non, deux points de vu, deux caractères, deux vies. Mais une amitié, un partage, un échange. Tout en savourant le goût doux et légèrement acidulé, la jeune guerrière sentit son coeur battre plus vite et une oduce chaleur envahit ses sens. En l'espace d'une demi heure tout au plus, Anynduil venait d'obtenir d'elle sa reconnaissance, sa confiance et à présent son amitié. Il était vraiment fort cet Elfe! De nouveau, la jeune femme eut envi de rire. Elle leva sa moitié de moitié d'abricot en l'air et lança:

- Dans ce cas, à notre amitié Anynduil du royaume des elfes!

Elle eut tout juste le temps de finir ces mots que Anynduil enchaînait d'un air gêné:

- Au fait, je ne vous ai pas tout dit, tout-à-l’heure. Ce que je vous ai dit était vrai, j’ai toujours aimé vadrouiller de partout, et j’ai entendu en moi l’appel de la Nature Armandéenne. Le reste de l’histoire, c’est que je suis un Rôdeur Elfe. Mon boulot est de collecter des informations, parfois d’espionner, ce qui nous vaut notre mauvaise réputation auprès de ceux qui se méprennent sur ce que l’on fait. Nous agissons au compte de notre Impératrice, et nous sommes une branche de l’Armée Elfique assez nébuleuse. Officiellement, nous n’existons pas. Nous sommes très peu, car peu d’Elfes peuvent se vanter d’avoir ressenti un tel appel en eux. Si je vous dis cela, c’est que j’ai décidé de vous accorder ma pleine confiance ; vous êtes la première humaine à qui je le dis. Et j’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ne pas vous l’avoir dit dès le départ.


L'expression de dureté avait un instant effleuré le visage de Felicya en entendant la première phrase. Elle n'aimait pas les mensonges. C'était la vérité ou rien du tout! Néanmoins, elle voulait bien accepter qu'il y ait une nuance entre mentir et ne pas tout dire. Ne l'avait-elle pas fait elle-même? Si, comme toujours, elle exagérait, voyant toujours les situations pires qu'elles ne l'étaient vraiment. Quoiqu'il en soit, son visage se détendit bien vite en entendant la suite. Un Rôdeur Elfe... Un Elfe de l'ombre qui se devait de garder silencieuse les informations concernant sa profession. Et pourtant il lui en avait parlé à elle, une humaine insignifiante qu'il connaissait à peine. Non, il lui en avait parlé comme a une amie. Ils étaient amis désormais. L'amitié est un partage. Un partage de secrets également, pour ceux qui plaçaient toute leur confiance en leurs proches. A nouveau, Perle sentit son coeur accélérer. Elle était à la fois flattée et gênée. Saurait-elle se montrer digne de l'amitié d'Anynduil? Esquissant un sourire, Felicya porta de nouveau l'abricot à ses lèvres et son parfum emplit ses narines. Oui, jamais elle ne trahirait l'Elfe. Il s'était confié à elle sans hésitation et elle allait lui prouver qu'il pouvait compter sur elle quoiqu'il arrive. Elle répondit:

- Puis-je te tutoyer? sans attendre la réponse elle continua, Non Any, je ne t'en veux pas. Tu étais tenu de garder le silence et je le comprends tout à fait. Je suis heureuse que tu me l'aies dit, c'est une preuve de confiance qui me va droit au coeur. Pour ma part, je n'ai pas dit toute la vérité. Je me suis retrouvée dans ces plaines en cherchant à retrouver un... un ami. Un ami sans qui je ne serai certainement pas là aujourd'hui et qui n'aurait peut-être pas vécu non plus -je suis guérisseuse-si je ne l'avais pas trouvé. Le lendemain de notre rencontre, malgré ses blessures, il a disparu dans les bois et je me suis égarée en tentant de le retrouver. J'ai alors décidé de marcher droit devant moi et je suis arrivée dans ces plaines. Je les connaissais déjà mais c'est une autre histoire...

Surprise d'avoir tant parlé et confuse d'avoir était aussi familière, Perle baissa pitoyablement la tête, les joues teintées de roses. Elle termina le quart de sa moitié d'abricot en essayant désespérément de faire disparaître la rougeur de son visage en souhaitant très fort qu'elles disparaissent.
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeMer 25 Aoû 2010 - 10:20

Tout en souriant, l’Elfe lui avait proposé une moitié d’abricot qui était, selon son père, le début d’une longue et fidèle amitié. Bon, bien sûr, ce pouvait être seulement des idées à son père à l’imagination si fertile, et qui malgré sa peine d’avoir perdu Fionia, sa femme, avait toujours gardé le sourire, et avait toujours une plaisanterie à la bouche.
Mais Perle accepta son offre, et prit quasiment joyeusement l’abricot coupé en deux qu’il lui tendait. Anynduil garda l’autre partie, et la leav en même temps que la jeune femme, qui mangeait à leur amitié. Il fit de même.



« Oui, à notre amitié, Perle du Royaume Humain. »


Mais maintenant, il devait lui faire un aveu. Il avait passé sous silence, au tout début du repas, sa véritable « nature ». Et puisque les voilà désormais liés par l’amitié, il devait le lui dire. Après tout, ne disait-on pas tout sur soi à ses amis ? Et sur ces pensées, il lui avoua être un Rôdeur, et lui expliqua clairement leur mission, et pourquoi il n’avait rien pu lui dire tout à l’heure. Sa réponse le surprit. En effet, il s’était attendu à une petite vexation ou autre, mais non, elle lui répondit une toute autre chose. Elle commença par lui demander si elle pouvait le tutoyer, ce à quoi il n’eut pas le temps de répondre. Elle ne lui en voulait pas. Le sourire d’excuse qui était sur ses lèvres tout à l’heure se remplaça par un franc sourire. Perle enchaîna en disant qu’elle aussi n’avait pas tout dit, et qu’elle recherchait un ami, qu’elle avait soigné, mais qui était parti le lendemain.
Seulement, le fait de faire ces confidences semblait la gêner, et elle baissa la tête. Toutefois, il eut le temps d’apercevoir la coloration rose de ses joues. Anynduil posa alors une main sur l’épaule gauche de la jeune femme, la serra brièvement, et la retira.



« N’ayez point honte de parler. Ce que vous avez fait était noble, et je suis persuadé que vous retrouverez votre ami. »


Bien sûr, il ignorait totalement que l’ami en question était un Elfe renégat. Il avait déjà entendu parler de lui, et savait que c’était l’Elfe qui avait tenté d’assassiner le Conseiller de l’Empereur, ou un homme tout aussi important ; et qui avait provoqué des remous dans les relations entre Elfes et Hommes. Les Rôdeurs avaient pour mission secondaire de l’arrêter et/ou de l’éliminer s’il venait à le croiser. Mais le bougre ne se laisserait certainement pas trouver comme ça.
Et ignorant cela, son esprit n’envisagea pas la possibilité de poser des questions. Bien au contraire, il était plongé dans des pensées plus joyeuses… Quoique, le souvenir de la bataille à l’Océane lui revint. Oui, même si l’Impératrice était au courant, il se devait de faire un rapport complet sur ce qu’il avait vu et entendu là-bas. C’était pour ça qu’il retournait vers le Royaume Elfique.
Mais il essaya, avec un succès limité, de chasser ces pensées négatives. Anyn prit une autre morceau de viande séchée et le porta à sa bouche. Il concentra son esprit sur le goût de viande et de sel qui en découlait.

Mais soudain, la luminosité baissa. Le vent se fit plus fort, et les oiseaux cessèrent de chanter. Le Rôdeur leva les yeux au ciel, et vit un énorme nuage, assez sombre, obscurcir le ciel. Il y avait une odeur annonciatrice de pluie dans l’air, lequel s’était terriblment alourdi, très rapidement.



« Il semble que nous allons avoir droit à un fort orage. Que diriez… Euh… Que dirais-tu d’aller nous chercher un abri ? »


Il devait bien y avoir quelque rocher suffisamment grand pour les couvrir un peu de la pluie dans les environs, non ? Ce serait difficile de trouver une grotte, mais le rocher ne devait pas être inexistant.
Il fut tiré de ses réflexions par un éclair, très vite suivi du grondement du tonnerre. Le ciel était complètement noir à présent. Et la pluie commençait à tomber, goutte à goutte pour le moment.

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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 12:07

Storm


Felicya éprouvait une sensation étrange. Elle avait envi de parler, de s'ouvrir à Anynduil . Mais paradoxalement, elle voulait également se taire, comme avant. Demeurer silencieuse et ne s'exprimer que par l'intermédiaire de ses yeux où miroitaient des souvenirs enfouis dans sa mémoire. A cette pensée, la jeune femme ferma les paupières. Elle était restée trop longtemps enfermée dans son mutisme, méfiante. Son ancienne personnalité et celle qu'elle était en train de se forger se chevauchaient sans s'emboiter. Elles n'étaient pas compatibles. L'une des deux devrait disparaître pour laisser le champ libre à l'autre. Mais laquelle subsisterait? Perle releva la tête et croisa le regard chaleureux de l'Elfe. Un sourire effleura ses lèvres. Pour sa part elle avait fait son choix.

« N’ayez point honte de parler. Ce que vous avez fait était noble, et je suis persuadé que vous retrouverez votre ami. »

Une ombre passa sur le visage de la jeune femme et elle acquiesça. Elle espérait de tout son cœur qu'Anynduil ait raison. Ryukah lui manquait. *Cette tête de mule... songea-t-elle en souriant par-devers elle-même, pourvu qu'il n'ait pas trop présumé de ses forces et qu'il n'ait commis aucune imprudence.* Puis ses pensées dérivèrent vers Nashy. Que faisait-il en ce moment? Avait-il trouvé des réponses sur son passé? La jeune femme tâcha de réprimer un soupir d'exaspération. Mais pourquoi diable s'attachait-elle toujours à des obstinés de première? C'était à devenir fou! *Peut-être suis-je comme eux...*. Oui, en y réfléchissant bien, il était vrai que quand Felicya se fixait un objectif, elle ne renonçait jamais et continuait d'avancer vers lui sans faiblir. Quelle bande d'inconscients... Croisant à nouveau le regard d'Anynduil, Perle se demanda s'il était doté de cette même volonté... La jeune femme fut interrompue dans ses pensées par une goutte fraîche sur sa main. Levant les yeux vers la voûte céleste, elle se rendit compte de sa noirceur. *un orage*. Elle inspira avec délice l'air chargé d'humidité. L'atmosphère était devenue pesante, inquiétante. La jeune guerrière regarda avec intérêt la petite tache humide sur sa peau blanche. Elle remua les doigts et la couche d'eau s'étendit jusqu'à l'une de ses articulations, devenant de plus en plus fine. Felicya tourna de nouveau son visage vers le ciel sombre. Elle aimait l'eau sous toutes ses formes, en particulier les orages. Les nuages noirs, les éclairs blancs et la pluie grise... De nouvelles gouttes tombèrent de part et d'autre de la jeune femme.

« Il semble que nous allons avoir droit à un fort orage. Que diriez… Euh… Que dirais-tu d’aller nous chercher un abri ? »

Felicya acquiesça, presque à regret. Elle aurait aimé rester assise là, sous la pluie qui ne tarderait pas à s'intensifier, pour contempler le ciel dans sa fureur. Déjà un éclair plongea vers la terre, tel un immense harpon de lumière mortelle. Il y eut alors, l'espace de quelques secondes, un silence pesant. L'attente. Les plaines retenaient leur souffle. Puis soudain, dans un fracas assourdissant, l'orage rugit. Sans perdre de temps, Perle s'empara de sa sacoche et se redressa. Il fallait faire vite s'ils ne voulaient pas finir trempés. Mi-marchant mi-courant, la jeune guerrière se mit en quête d'un abri en détaillant les environs d'un œil scrutateur. Un nouveau grondement. La pluie commençait à devenir puissante, comme si elle tirait sa force de l'orage lui-même. Les vêtements de Felicya qui venait juste de sécher, absorbaient toute cette humidité avec avidité, provoquant des vagues de frisson sur la peau de leur propriétaire. Malgré le froid, cette dernière était ravie. Elle courait dans les hautes herbes,comme si la tempête lui donnait des ailes. Les vertiges de tout à l'heure n'étaient plus qu'un souvenir, à présent elle était en pleine forme. Soudain, elle avisa un espace sec sous une grosse pierre encastrée dans la terre et soutenue par quelques blocs rocheux sur les côtés. S'adressant à Anynduil, elle désigna la petite "grotte" du doigt tout en criant quelque chose, mais le tonnerre couvrit aisément sa voix. Tant pis. Elle courut vers l'abri, bondissant par-dessus les obstacles qui entravaient sa route. Quand elle arriva à destination, elle était presque déçue. Elle aurait souhaité que cette course folle ne s'arrête jamais. Continuer à courir sous la colère des cieux en défiant la foudre. Quand l'Elfe l'eut rejointe, Perle s'assit sur une pierre plane en s'adossant contre le mur terreux. Devant elle, les herbes pliaient sous le vent rageur et la pluie battante. De temps à autre, un flash lumineux envahissait le paysage, le faisant apparaître par la suite constellé de petites taches noirs. Sa mère lui avait expliqué que ces taches n'étaient pas "réelles", que c'était l'œil qui était éblouit et qu(il fallait attendre quelques secondes avant de revoir le monde normalement. Au début, la gamine qu'elle était ne l'avait pas cru. Elle restait convaincue que ce qu'elle voyait, c'était les fragments du harpon lumineux qui s'était éparpillés en touchant le sol. S'étant détachés du ciel qui leur fournissait leur lumière, ils s'assombrissaient avant de disparaître, emportés par le vent. Un sourire fleurit sur les lèvres de Perle en y repensant. A l'époque elle ne manquait pas d'imagination... Mais elle devait bien admettre que aujourd'hui encore, elle préférait sa version à celle de sa génitrice. Le regard toujours rivé sur la tempête qui faisait rage, Felicya demanda:

- tu aimes les orages?


[je suis désolée pour le retard =S]
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeDim 12 Sep 2010 - 14:36

La pluie commençait à tomber, d’abord goutte à goutte, puis de plus en plus rapidement. Le tonnerre s’y mettait aussi, et en plus du bruit de la pluie qui tombait averse, on entendait ce lourd roulement, qui faisait trembler l’air, et vibrer le sol, les arbres les animaux… Tout ce qui se trouvait près de lui, même si le « près » était relatif. Le vent soufflait quelque peu, et au milieu du bruit ambiant, on pouvait également entendre le bruissement des feuilles des arbres, le léger craquement des troncs quand il y avait une rafale un peu trop forte…Tout ce mélange de sons, de sensations aussi diverses, était vraiment quelque chose de formidable. Et surtout, ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était l’odeur. L’odeur de la pluie, l’odeur de la terre mouillée après l’orage, et même avant. Et aussi pendant. Cette odeur, présente à tous les moments d’une averse, était une odeur qu’Anynduil chérissait énormément. Néanmoins, ce n’était pas parce qu’il appréciait cet amalgame de sensations, qu’il désirait rester sous la pluie immobile. En mouvement, cela ne le dérangeait guère, mais assis sous la pluie était le meilleur moyen pour que le corps se refroidisse, autant le sien que celui de Perle.

C’est donc en partie pour cela qu’ils se mirent en quête d’un lieu où s’abriter. La jeune femme partit en courant, volant au-dessus des hautes herbes, comme si elle avait retrouvé son élément dans cet orage. Any, lui, suivait plus tranquillement. Certes, il voulait se dépêcher de se mettre à l’abri, mais en même temps, il n’avait pas tellement envie de courir pour en chercher un. Oui, c’était paradoxal, mais bon, le monde n’était-il pas fait de paradoxe après tout ? Ces ressemblances et ces contraires étaient partout autour de nous.

L’Humaine aux cheveux d’or cria quelque chose à l’Elfe aux cheveux bleutés. Mais au même moment, un éclair déchira le ciel, brûlant l’air autour de lui et le tonnerre couvrit le son de ses paroles. Mais il suivit le geste qu’elle lui faisait, en désignant une avancée rocheuse, qui surplombait un petit coin de terre. Bien que ce ne soit pas une grotte, cela permettrait d’être à l’abri de la pluie, et un peu du vent, grâce à ce léger renfoncement dans la paroi, sous le rocher. Toujours courant à moitié, la jeune Perle arriva avant lui et s’assit sur une petite pierre plate, en s’adossant contre le mur. Le Rôdeur la rejoignit peu après, et appuya son dos contre le mur lui aussi, mais en restant debout. Perle semblait perdu dans ses pensées, et ses yeux ne quittaient pas le ciel qui s’illuminait, avant de trembler. Elle lui demanda s’il aimait les orages.



« Je n’ai rien contre eux, et je les apprécie bien, mais il semble que ce ne soit pas réciproque. En effet, ils s’arrangent toujours pour que je me retrouve trempé. »


Oui, les orages, en mission, étaient grandement appréciables. Cela apportait toujours un peu de fraîcheur. Hélas, le contrecoup, c’est que le bruit réduisait son rayon de sécurité, car même son ouïe développée d’Elfe avait du mal à percer ce rideau-là.


« Mais mon cœur va plutôt vers les couchers et les levers de Soleil, deux moments que j’apprécie tellement… Symboles d’espoir et de joie… Et toi ? Aimes-tu les orages, Perle ? »


Dommage, il ne verrait peut-être pas le Soleil se coucher ce soir, à moins que l’orage ait la bonté de s’arrêter avant, et que les nuages veuillent bien partir. Ah, s’il pouvait commander au temps, mais c’était quelque chose d’impossible pour le moment, et qui le resterait très certainement toujours. L’Ombre Elfique se demandait même si les Esprits pouvaient le contrôler. Mais toujours était-il qu’il ne semblait pas vouloir se calmer. Mais une des choses qui l’embêtaient le plus, c’est qu’il ne pourrait pas repartir d’ici ce soir, car il ne ferait pas plus de chemins que ça avant la tombée de la nuit. Et d’un autre côté, il avait envie de rester auprès de son amie. Jeune amie, mais amie quand même.
Soudain, il se sentit glisser, et remarqua que la pierre sur laquelle était posé son pied avançait. Mais comment cela se pouvait-il ?... L’Elfe n’eut pas le temps de répondre, car cette même pierre, libérée de cet immense pression pour cette si petite taille, partit au loin dans l’herbe mouillée, ce qui fit s’étaler Anyn au sol.



« Hummmm… Pas de commentaires s’il te plaît. »


Mais ces mots étaient nuancés par le ton amusé de sa voix, malgré le fait qu’il soit allongé sur le sol terreux.
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeJeu 16 Sep 2010 - 12:00

Lumière aveuglante, grondement assourdissant. Plus les minutes passaient et plus l'orage se faisait violent. Le ciel noir était parfois déchiré par un éclair étincelant qui tendait ses branches vers la terre, semblable à un gigantesque arbre qui aurait pris racine dans le ciel. Mais contrairement aux arbres du sol, il n'était pas pacifique. Il fouettait le vent, lacerait les végétaux sans défense, noircissait l'écorce et brûlant les feuilles. Impitoyable, il imposait sa puissance meurtrière à grand renfort de lumière et de feu. Mais la pluie était là, si douce et si fraîche. Elle éteignait les flammes et donnait à boire à la terre, comme pour s'excuser de la violence de la foudre. Il était difficile de croire que ces deux éléments, pourtant si différent l'un de l'autre, était issu du même ciel ténébreux. Felicya ferma les yeux en soupirant d'aise. Elle voyait cette tempête comme un véritable orchestre. Le doux clapotis de la pluie, les craquements de la foudre et le roulement du tonnerre. Elle aimait les orages...

« Je n’ai rien contre eux, et je les apprécie bien, mais il semble que ce ne soit pas réciproque. En effet, ils s’arrangent toujours pour que je me retrouve trempé. »

Perle esquissa un sourire. Oui, pour apprécier les orages, mieux valaient ne pas craindre d'être mouillé. Comme pour confirmer cette pensée, elle éternua. Ce n'était pas le moment de tomber malade! Elle avait encore beaucoup de route à faire jusqu'à Gloria la Magnifique et la maladie n'était pas la compagne de voyage idéale pour un tel périple.

« Mais mon cœur va plutôt vers les couchers et les levers de Soleil, deux moments que j’apprécie tellement… Symboles d’espoir et de joie… Et toi ? Aimes-tu les orages, Perle ? »


La jeune femme acquiesça d'un air rêveur. Elle aussi aimait les couchers et levers de soleil. Quand elle était petite, c'était ses instants préférés de la journée. Elle se coucher tard pour savourer le premier et se levait très tôt pour contempler le deuxième, profitant que les pêcheurs soient déjà parti pour savourer la solitude et l'Harmonie d'un tel moment.
Un mouvement attira soudain l'attention de Felicya. Elle tourna la tête pour observer le spectacle tout à fait incongru d'une pierre qui semblait avoir décidé de prendre le large, entraînant dans son voyage le pied d'Anynduil qui s'appuyait dessus. A côté d'elle, l'Elfe diminua à vu d'œil . Soudain, le caillou prit de la vitesse et s'enfuit en roulant dans l'herbe détrempée, laissant derrière lui un Anynduil affalé par terre avec un air ahuri.


« Hummmm… Pas de commentaires s’il te plaît.


Ce fut la phrase de trop. Perle partit d'un fou rire irrépressible, incapable de regarder son compagnon sans repartir dans une nouvelle crise d'hilarité. Au bout de quelques minutes, elle parvint à se calmer, les lèvres encore frémissantes et le ventre douloureux.
Se rappelant qu'elle n'avait pas répondu à la question, elle secoua la tête pour redevenir sérieuse et expliqua:


- Les orages sont comme de grands orchestres. Chaque élément y a sa place. Tu entends le battement de la pluie sur l'herbe grasse? Perçois-tu la douce mélodie des gouttes du ciel rencontrant celles de la rivière? Et ces questions-réponses entre les éclairs et le tonnerre, entre la lumière et l'obscurité... N'est-ce pas paradoxal de se dire que nous attribuons la lumière au bien et le noir au mal alors que dans les orages, c'est la foudre éclatante qui est meurtrière et le tonnerre ténébreux qui est parfaitement inoffensif? Oui, j'aime les orages car même si leur manifestation peut paraître chaotique, on peut y déceler un certain équilibre, une certaine Harmonie. Et c'est cette Harmonie qui me fascine... Je dois te paraître complètement folle...
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeJeu 23 Sep 2010 - 17:37

Une pierre. Tout était parti d’une simple pierre. Elle était tranquillement sous son pied, le calant au passage, lorsque l’envie lui prit de faire sécession, et de prendre son envol loin de lui. Elle était donc partie, allez savoir par quel contre-miracle, mais elle avait pris la clé des champs. Partir au loin, et trouver un autre coin de terre, pour discuter avec de nouvelles pierres. Oui, Anynduil n’avait pas tellement compris ce qui avait motivé ce choix, mais néanmoins, elle l’avait pris. Et c’est ainsi qu’il se retrouva étalé dans la terre. Lentement d’abord, puis tout s’était accéléré lorsqu’elle avait pris l’autoroute des cailloux.


« Hummmm… Pas de commentaires s’il te plaît. »


Et ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour la jeune femme, apparemment. Cette dernière éclata de rire, et ce rire était si communicatif que l’Elfe, bien qu’étant encore allongé sur le sol. Et en riant, la pression accumulée depuis ces derniers mois, et surtout depuis l’Océane, s’évacua. Comme cela faisait un bien fou. On se sentait si léger après ça. C’était comme de dégonfler un ballon de baudruche, le nœud qui se relâchait représentait le rire, et l’air qui sortait représentait la pression, le stress, et tous ces sentiments négatifs qui empoisonnaient l’existence. Plus rien ne l’atteignait en cet instant, il était sur un petit nuage blanc, qui volait certes bas, mais qui volait quand même. Il fallut plusieurs minutes pour que les deux jeunes gens se calment enfin. Elle répondit ensuite à sa question posée, qui avait été mise en suspend pendant cet intermède musical. Car le rire était une musique à lui tout seul, oui. Sa déclaration le laissa tout chose. Et il essaya de ressentir tout ça. Il ferma alors les yeux, et se concentra, se liant à la Nature, comme ceux de son peuple savaient si bien le faire, avec ce petit quelque chose en plus qu’avaient les Rôdeurs.

Son esprit se concentra d’abord sur la pluie, sur la chute des gouttes sur l’herbe, sur ce son que cela produisait. Mais celui qu’il préférait était la pluie sur les feuilles d’arbres, produisant une véritable symphonie. Puis il vagabonda plus loin, écoutant l’eau du Ciel rencontrer l’eau de la Terre. C’était comme un autre instrument, se mélangeant aux deux premiers… Un véritable orchestre, auquel s’ajoutait de temps en temps le son très bas, comme un ténor, du tonnerre.



« Oui, je les perçois… C’est… Magique. Les éléments se parlent entre eux. Et non, tu n’es pas folle Fey, tu fais partie des rares Humains à voir développé un tel lien avec la Nature. En un sens, tu es comme les miens, une Elfe à ta manière. »


Il avait parlé sans ouvrir les yeux, et il les rouvrit justement au début de sa déclaration, ajoutant à la fin un sourire énigmatique. Puis il repensa à ce qu’elle avait dit. Oui, il était vrai que, paradoxalement, c’était la lumière qui était la plus violente, la plus meurtrière, alors que le tonnerre, mis à part faire du bruit, ne faisait rien brûler, n’abîmait aucune chose… Et quant à l’Harmonie, oui, on pouvait la déceler, il suffisait juste d’être à l’écoute, et d’être humble envers les éléments de la Nature. Peu de gens le pouvaient, car leur cœur est obscurci par divers sentiments négatifs, comme l’avarice, la mégalomanie…Toute cette famille de sentiments, en fait. Any était content que cette Humaine fasse partie de ces personnes-là. Il avait l’impression que leurs âmes vibraient à une fréquence proche.

Mais perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas compte qu’il était toujours par terre, et qu’il ne s’était pas relevé de tout ce temps. Mais il ne fit rien pour aller dans ce sens, au contraire. Il se sentait bien là, en contact direct avec cette Terre qui l’avait vu naître, et qui le verrait mourir un jour. Car aussi vieux que vivaient les Elfes, ils n’étaient pas immortels, au contraire des Vampires, mais qui eux, étaient déjà mort. Ils étaient invivables alors ?
Comme le sol était moelleux. Comme la musique du monde le berçait. Comme ses paupières étaient lourdes…



« Tu sais Perle ? Je me dis souvent qu’une rencontre n’est pas le fruit du hasard, et que si nos âmes ont été menées l’une vers l’autre, c’est qu’il doit y avoir une raison derrière ça. Que tu sois aussi proche de la Nature, me donne l’impression d’avoir une… Zzzzzzzzzzzz. »
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MessageSujet: Re: Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Le fruit de l'amitié [PV Felicya Nahari] Icon_minitimeSam 2 Oct 2010 - 18:40

Anynduil tendit l'oreille en fermant les yeux pour essayer de percevoir l'orage sous le même angle que Felicya. Cette dernière fit de même. Elle savait que lorsque l'on se privait -ou que l'on était privé- d'un sens, les autres avaient tendance à s'affuter. Tout cela n'était pas l'affaire de quelques secondes évidemment mais l'attention qui était fixée sur l'extérieur par l'intermédiaire des yeux prenait un autre chemin quand celui-ci se retrouvait clos, et elle passait alors par ouïe. De cette façon, Perle réussit à compléter son image de l'orage, non pas avec des formes ou des couleurs, mais avec des sons. Le ciel n'était plus seulement sombre, il était bruyant. La pluie n'était plus seulement grise, elle était mélodieuse et cristalline. Le monde avait une drôle d'allure en n'étant composé que de sons et de sensations... Il n'en était pas moins beau pour autant, au contraire même. Et si l'on superposait les images visuelles et celles auditives, on obtenait une "vision" presque complète de l'environnement. Un sourire fleurit sur le visage de la jeune femme. Elle avait toujours aimé être attentive à ce qui l'entourait. Elle aimait la beauté des choses simples, l'Harmonie dissimulée aux esprits étroits car elle était trop évidente à voir et à comprendre. Personne de son village n'avait jamais vu l'Océan comme elle le voyait, comme elle le sentait. Même les plus vieux loup de mers qui pensaient avoir fait des flots leur véritable famille étaient jaloux des liens qui s'étaient tissés entre la petite fille aux grands yeux bleus et les vagues qui venaient délicatement les caresser les pieds. Mais la gamine n'avait que faire de cette jalousie, mieux même, elle ne la voyait pas. Ce n'était pas que ses pupilles perçantes qui étaient rivées sur l'étendue bleuté mais tout son être. L'eau fraîche ne faisait pas que la frôler, elle entrait en elle, circulait dans ses veines, affluait dans son cœur puis repartait sur le sable pour rejoindre l'Océan. Felicya se souvenait même avoir décidé un jour que l'Océan avec qui elle s'entendait si bien serait son véritable père. Elle avait même souhaitait qu'il emporte dans les abimes l'imposteur qui la négligeait et faisait pleurer sa mère. Mais elle savait que la mort ne pouvait apporter que du malheur, même si elle avait l'impression qu'elle pourrait la rendre heureuse, cela n'aurait été qu'une joie malsaine qui l'aurait envahie et qui l'aurait rongée de l'intérieur... Alors elle avait passé la majeur parti de son enfance assise sur la plage, à écouter la mélodie du vent marin et apprécier l'Harmonie des flots qui jouaient à l'horizon avec le ciel...

« Oui, je les perçois… C’est… Magique. Les éléments se parlent entre eux. Et non, tu n’es pas folle Fey, tu fais partie des rares Humains à voir développé un tel lien avec la Nature. En un sens, tu es comme les miens, une Elfe à ta manière. »

Perle ne tiqua pas en entendant l'abréviation de ce prénom qu'elle haïssait plus que tout. Il fallait dire qu'il n'avait pas le même effet que lorsqu'il sortait de la bouche de son "père" ou d'un inconnu. Anynduil avait une façon de la prononçait avec une attitude tellement détendue et dénuée de méchanceté ou d'ironie qui faisait que la jeune femme n'arrivait pas à se sentir mal-à-l'aise. De plus la dernière phrase de l'Elfe lui tira un sourire. Une Elfe à sa manière... c'était une jolie façon de voir les choses. Sans compter sur le fait qu'elle adorait le peuple elfique qu'elle trouvait si... harmonieux. Oui, l'Harmonie, une fois de plus. La jeune guerrière avait développé, depuis sa plu tendre enfance, un penchant certain pour cette Harmonie, penchant qui s'intensifiait de plus en plus avec le temps et ses nombreux voyages. Le fait de rester seule avec la Nature, le fait d'éprouver une étrange complicité avec les arbres qui la protégeaient de la pluie, le fait de se sentir un peu chez elle quand elle s'endormait sous les étoiles... Oui, petit à petit, elle apprivoisait son environnement et parvenait à en faire chaque jour un endroit où elle se sentait bien.

Anynduil sembla s'installer plus confortablement contre la terre chaleureuse et il dit d'une voix pâteuse:


« Tu sais Perle ? Je me dis souvent qu’une rencontre n’est pas le fruit du hasard, et que si nos âmes ont été menées l’une vers l’autre, c’est qu’il doit y avoir une raison derrière ça. Que tu sois aussi proche de la Nature, me donne l’impression d’avoir une… Zzzzzzzzzzzz. »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il sombra dans le sommeil. Felicya resta un moment immobile à le regarder dormir, comme si elle s'attendait à ce qu'il ouvre soudain les paupières pour terminer sa phrase mais l'Elfe s'était bel et bien endormi... Soit... Perle bloqua dans sa gorge un nouvel accès d'hilarité. Les coins de ses lèvres frémirent mais elle parvint à se contrôler. Anynduil était vraiment un être imprévisible. Secouant ses mèches blondes argentées en souriant, la jeune femme se redressa et épousseta sa cape blanche avant de réfléchir. Elle devait rejoindre Gloria, elle l'avait promis. Maintenant qu'elle y voyait plus clair en elle, il n'y avait plus une seconde à perdre. Mais Any... Elle se retourna pour contemplait le beau visage aux traits fins de son ami endormi. Elle n'avait pas le courage de le réveiller et elle ne pouvait pas non plus l'imiter, l'orage lui donnant trop d'énergie pour se laisser aller au sommeil. Elle allait donc partir. Mais il fallait qu'elle laisse un petit message à l'intention d'Anynduil... Sortant une de ses aiguilles de son gant gauche, elle s'agenouilla sur la terre humide et inscrivit de son écriture la plus lisible possible:

Reconnaissance infini envers un ami,
Départ impromptu pour retrouvailles attendues,
Je pars mais ce n'est qu'un au-revoir...


Esquissant un sourire satisfait, Felicya nettoya son arme et la rangea dans son étui avant de s'agenouiller à côté d'Anynduil. Une expression attendrie passa sur son visage tandis qu'elle sortait une couverture de son sac pour l'étendre sur le corps de l'Elfe assoupi. Au moins comme ça il n'aurait pas froid... Poussant un léger soupir mélancolique, la jeune femme ajusta sa cape sur ses épaules et rabattit la capuche sur ses cheveux avant de s'élancer sous le ciel sombre, courant au milieu des gouttes de pluie qui, imperturbables, continuaient à chanter...


[voilou pour moi c'est terminé, si tu veux poster une réponse c'est comme tu veux ^^ contente d'avoir rp avec toi =D]
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