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| Arracher les racines (PV Aïasil) | |
| Auteur | Message |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Arracher les racines (PV Aïasil) Mar 20 Sep 2016 - 18:17 | |
| 24 août de l'an 7 de l'ère d'obsidienne
La silhouette délicate se montrait bien brusque avec ses propres bagages dans la chambre du palais qui lui avait été attribuée le temps de son voyage. Elle n’accordait pour l’instant, pas son regard à la dragonne qu’elle avait récupérer en train de discuter tranquillement avec une vampiresse. Les nouveaux nés étaient-ils vraiment si indépendants ? La petite rose était furieuse, mais comment prendre au sérieux une aussi petite créature, malgré sa colère, les iris émeraudes s’emplissaient d’inquiétude bien plus que de rage. Elle comprenait à présent les inquiétudes de sa mère, sa manie à vouloir sa sécurité au prix de leur relation et de la distance entre elles. Mais Mëryl voulait garder la dragonne près d’elle, pour la protéger. Et si elle était tombée sur quelqu’un de mal intentionné, qui l’aurait aidé ?
« Tu veux bien m’expliquer ce qui t’as passé par la tête ? Je t’ai cherché partout. J’étais morte d’inquiétude. »
Elle avait même dû demander de l’aide à certains gardes, interrogé les gens pour savoir s’ils avaient vu une petite dragonne d’obsidienne. Insécurisée, apeurée, on lui avait demandé si elle allait bien, mais réellement c’était la première fois depuis l’éclosion d’Aïasil qu’elle avait dû faire face aux courtisans et aux gardes de ce palais toute seule, sans possibilité de les ignorer. Ils agissaient comme si elle ne savait pas ce qu’ils disaient derrière son dos, leur insouciance était plus douloureuse encore que leurs mots. Comme si tout cela n’avait aucun impact, comme s’ils ne comprenaient pas, tangiblement, la réalité des personnes cibles de leurs propos. Croyaient ils parler d’objet ou d’être vivants ?
« Aïasil, qu’est ce que tu aurais fais, s’ils s’en étaient pris à toi ? Sois un peu patiente, dans quelques mois, puis quelques années tu seras beaucoup plus forte. Mais dans l’instant…Je ne veux pas imaginer ce qu’ils pourraient te faire. »
Elle refusait d’y penser, pourtant la réflexion était intrusive et l’image d’une petite dragonne au cou cassé envahissait son esprit. La petite rose s’arrêta en soufflant un soupir, son corps semblait épuisé, pourtant elle restait droite en baissant la tête. Mëryl avait perdu du poids, elle était restée plus frêle et pourtant, ils ne vivaient plus dans le désert. Mais son esprit n’avait cessé d’être tourmenté depuis qu’elle avait pris les fonctions de son père.
Avait-elle le droit de l’abandonner ?
Elle déshonorait le nom des Nalwaë si elle partait ce soir. Cela signifiait-il de dire Adieu à son père, de la laisser partir définitivement ? C’était trop tard pour dire au revoir, dans tous les cas et il ne lui restait que ce brin de famille un peu dysfonctionnel. La petite rose tourna la tête vers la porte lorsque quelqu’un cogna, curieuse et nerveuse, elle répondit de manière tendue. « Dame Nalwaë ? Allez-vous bien ? Avez-vous retrouvé la dragonne ? » « O…oui, je l’ai retrouvé, merci. » « Il n’y a rien que je puisse faire pour vous aider ? » « Non, non merci. J’aimerais être seule… » Le garde acquiesça, c’est lorsque Mëryl entendit ses pas s’éloignant qu’elle laissa ses épaules retomber de soulagement. Elle s’assied sur le lit, abattue, parlant à voix très basse à la petite dragonne.
« J’ai retrouvé ma tante, la sœur de Kälyna. J’ai l’intention de la suivre, je veux retrouver ma mère, Aïasil. Si tu pouvais retrouver la tienne, tu le ferais, non? Je suis revenue ici pour te chercher, nous la rejoignons ce soir à minuit. Je t’en prie Aïasil, accepte de venir avec moi. Je ne peux plus vivre loin de ma famille, ils m’ont été arraché… »
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| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Mer 21 Sep 2016 - 23:15 | |
| Aïasil avait fugué, une fuite volontaire, une fuite qui faisait mal. Mal aux deux, à l'une, à l'autre. Et elle accepta de se faire mal pour faire mal à l'autre. Mëryl ne l'écouterait pas, elle savait ce qu'elle avait en tête, elle l'avait sentit, pressenti alors qu'elle avait commencé à ranger ses affaires. Le départ était imminent, pas vers la sécurité, mais vers le danger. Trop dangereux, Aïasil n'en voulait pas, pas pour l'instant, elle aimait le défi, mais elle se savait pour l'instant incapable de les relever. Mais Mëryl ne l'écoutait pas, alors elle s'en était allée. Ça n'avait pas été facile, elle avait eu affreusement mal au cœur lorsqu'elle réalisa qu'elle ne la verrait plus pendant plusieurs heures, peut-être assez pour que le soleil ai eu le temps de se lever et de se coucher, peut-être plus encore. Alors elle chercha de la compagnie, elle croisa le lézard, un dragon sans en être un, un vilain, elle se souvenait bien de lui, elle avait toujours aimé se moquer de son unique aile, lui rappeler constamment qu'il ne pourrait jamais voler, et qu'il serait cloué au sol quand elle serait reine des cieux. Mais elle n'en avait pas eu le courage cette fois là, c'était différent, un écart supplémentaire s'était creusé entre eux, peut-être était-ce pour en combler un autre. Elle quitta sa compagnie pour rencontrer la petite étoile, une fausse humaine, une vampire qui se déguisait, et qui apprenait aux gens à "s'entrainer", et à utiliser de très grandes griffes de dragons. La petite étoile lui avait alors offert hospitalité, louange... et amitié. Elle et le cuivré lui donnèrent un peu de courage, qui la berçait encore lorsqu'elle s'endormit à "l'école" d'Alteria. Sa lune la retrouva d'elle même le lendemain, suivant probablement la connexion de leur pensées pour la repérer, alors qu'elle était sur le point de partir car avait jugé avoir patienté suffisamment longtemps pour que Mëryl comprenne la leçon. Sur le trajet du retour, nul ne s'accorda ni regards, ni paroles ni pensées. Aïasil jugeait qu'elle avait assez fait souffrir la petite rose, et elle avait été prête à lui rendre un sourire, mais sa colère à son égard attisait également la sienne, à croire que c'est elle qui était en tort ! Alors ils rentrèrent tranquillement, se boudant mutuellement, au palais, et s'enfermèrent dans leurs demeure provisoire, ou Aïasil constata avec horreur que Mëryl avait presque fini de faire ses affaires. Elles repartaient, c'était sûr, mais ça il n'en était pas question. La dragonne perçut finalement un jet d'émeraude à son égard, plein d'inquiétudes bien plus que de fureur. Elle devinait quelles pensées avaient dus la hanter pendant son absence, elle n'avait pas besoin de le deviner en fait, elle imaginait elle-même très bien sa liée égorgée par des bandits sur un chemin de forêt, après avoir été abusée de toutes les pires manières possibles, le regard d'Aïasil ne se fit pas plus doux pour autant, pas encore. Sans doutes que sans le soutien mental de la petite étoile, elle n'aurait pas été capable d'affronter la colère de Mëryl, elle aurait craqué et aurait filé se nicher dans son cou ou contre sa poitrine, leur douleur avait été mutuelle, et dès lors c'était elle qui aurait passé pour une faible. Mais, ce n'était pas le cas : Elle affronta en silence les reproches de sa sœur d'âme, qui n'étaient pas entièrement sans raisons. Elle savait évaluer la personnalité de quelqu'un, du moins le croyait, elle était encore bien jeune et insouciante, mais parfaitement capable de se débrouiller, que Mëryl ne le comprenne pas était une insulte, mais aussi une preuve d'affection, ce n'est pas ce qu'elle cherchait, mais elle arrivait à comprendre qu'elle avait pris des risques en sortant seule, elle savait que ses écailles étaient convoitées, elle savait que Mëryl avait des ennemis et qu'ils pouvaient penser -à tord évidemment, elle ne se laissait pas faire- qu'ils pouvaient se servir d'elle pour l'atteindre. Elle ne répondit pas, elle resta de marbre, assise sur les tissus du meuble qu'elles utilisaient pour dormir, soutenant le regard accusateur et inquiet, presque sur un air de défi, mais elle resta calme. Il fallait qu'elle choisisse les bons mots pour s'expliquer, ce qui n'était pas toujours aisé. Elle pensa cependant que cette épreuve avait pu endurcir un peu la petite lune pour qu'elle ose lui faire des reproches, elle en avait le droit, Aïasil pensait que l'utiliser était une marque de force, peut-être avait-elle gagné en assurance ? Un bref entretiens avec un bipède qui n'osait pas pénétrer dans leurs lieu d'intimité, lui prouva néanmoins le contraire, du moins, elle ne s'était toujours pas débarrassée de ses pitoyables bégaiement lorsqu'elle était prise au dépourvus, ce qui arrivait bien fréquemment. Découragée, par son silence ou cette situation tendue qui était la leur, elle s’affaissa sur le lit auprès d'elle, et lui parlait à voix basse. Elle voulait qu'elles partes, ensemble, voir une autre sorcière, pour retrouver peau-blanche ? Il n'en était pas question ! Aïasil sauta à terre pour se positionner devant Mëryl, lui faisant comprendre qu'elle quittait sa position passive, qu'elle avait son mot à dire, que lui demander ne suffirait pas pour qu'elle vienne. "La même chose. La même chose !" Le regard argenté se fit perçant, accusateur, et plongea au sein des émeraudes. "Tu as raison. Je ne suis pas encore assez forte, mais toi non plus ! La même chose ! Mëryl, que se passera-t-il lorsque nous serons attaquées et que peau-blanche ne sera pas là pour nous sauver ? La même chose ! Sois un peu patiente, dans quelques mois, puis quelques années nous serons beaucoup plus fortes, mais dans l'instant, nous n'avons besoin que de nos souvenirs pour savoir ce qu'ils pourraient nous faire." Aïasil comprenait bien que Mëryl voulait retrouver sa famille, elle aussi, effectivement, donnerait beaucoup pour rencontrer ses parents, dont elle était persuadée de pouvoir sentir la présence de temps à autre, mais elle savait que le temps viendrait, celui de Mëryl n'était pas venus, dehors c'était trop dangereux... Elle réalisait l'étendue de sa douleur, si le cataclysme, la chute de la lune, venait à se reproduire, quelle douleur elle endurerait alors, on disait d'elle qu'elle était une fausse-liée, ce qui malgré ses protestations et les morsures qu'elle donnait à ceux qui invoquaient des propos aussi ignobles, ne pouvait pas être entièrement faux, leur fusion n'était que partielle. A ce titre, la perte de Mëryl ne pouvait pas la tuer, mais cela en revanche, elle le savait impossible. Jamais elle ne se relèverai à nouveau d'une telle chute, jamais elle ne retrouverait la lumière dans la nuit, elle le savait et son expérience passée lui avait laissé de profondes séquelles, dont une paranoïa grandissante quant à la sécurité de sa petite lune. Son regard se fit alors moins intense, et comme celui de Mëryl, vira vers l'inquiétude, et lui fit un de ces aveux qu'elle ne ferait qu'à elle. "J'ai peur Mëryl."
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Mar 27 Sep 2016 - 4:30 | |
| Elle sentit le mépris, comme un écho dans son regard, comme raisonnant entre ses émotions, difficiles à distinguer. Mais il n’y avait aucun doute, elle lui avait voué une admiration depuis le départ et elle…la trouvait pitoyable. Mëryl ne pouvait que ressentir ce mépris, par compassion, haine envers elle-même. La petite rose retroussait les lèvres en fronçant les sourcils, d’un air triste, elle se tenait pourtant droite, dans sa robe sombre, elle murmurait sans regarder la dragonne. « Tu me hais. » Elle secouait la tête, doucement, non, haine était peut-être trop intense, mais Mëryl ne pouvait plus supporter les attentes de tous. Elle n’était jamais assez. Jamais assez pure, jamais assez forte, jamais assez de caractère, mais à la fois toujours trop d’indépendance. Il faudrait qu’elle soit silencieuse, charismatique, docile, connaître sa place mais aussi être efficace sur un champ de bataille, obéissante aux ordres, vive d’esprit. Cela l’avait toujours préoccupé, plaire, éviter le jugement. Et maintenant qu’elle s’en détachait, le moindrement, qu’elle arrivait à s’en défaire, les siens, ceux qu’elle aimait aussi n’aimaient pas ce qu’elle était, la voulaient autrement.
« C’est assez. Je n’en peux plus. Assez. Je vais mettre les choses au clair Aïasil. Tu m’as choisi, tu as éclos sous mes mains et j’ai accepté de te protéger, de me lier à toi du mieux qu’il est possible. Mais je suis…qui je suis, et cela, ne changera ni pour toi, ni pour ma mère, ma tante ou le royaume elfique qui a tenté de me garder dans un cocon de verre toute ma vie. »
Le souffle court, elle serrait les dents et son corps voulait serrer les poings, bien qu’elle restât gracieuse en surface, calme, bien que froide . « J’attends depuis plus de Trois cents ans. Je fais comme ils me demandent de faire, je me conforme depuis aussi longtemps que ma conscience me permet de me souvenir. Je ne serai plus jamais le pantin de qui que ce soit. Et ce, peut-importe le nombre de petites fugues que tu feras.
J’ai presque 400 ans et un entraînement militaire, ainsi que plusieurs batailles derrière moi. Je sais me défendre, j’ai tué, je n’en ai jamais été fière mais j’ai survécu à des combats pires que celui que nous avons rencontré. Toi, en revanche, tu es toute jeune. Dans quelques mois tu pourras te permettre de vouloir me protéger, en attendant, je sais m’occuper de moi-même et me défendre, même si tu me vois comme une pitoyable elfe fragile. J’ai hérité du potentiel magique de ma mère, je suis une bonne archère. N’as-tu que tes dents pour te défendre ? »
Elle entendait sa peur et se faisait mal à ne pas la prendre dans ses bras, pour la réconforter, lui dire que rien n’allait mal se passer. Elle ne voulait que la protéger, au final, mais Mëryl n’en pouvait plus d’être obéissante. Ce qui avait presque tué sa mère, se conformer, croire que le bonheur était là…ce qui l’avait presque tué elle.
Mëryl était si jeune lorsque cela était arrivé, pourtant c’est un regard vide qui n’avait jamais oublié le corps ensanglanté de sa mère et la douleur des os brisés. Les larmes, elle se souvenait des larmes, elle en avait assez de pleurer, cela ne servait à rien. « Je comprends que tu aies envie de sortir, quand je ne suis pas là, mais tu pourrais au moins rester dans les alentours du château, en sécurité. Pour ce qui est du danger, Arya sera présente, et croit moi, cette femme ne laissera jamais quoi que ce soit m’arriver. »
Puis enfin, elle se laissa ployer, s’asseyant sur le lit, jusqu’à en être couchée sur le côté, ses iris éternellement tristes fixant le mur devant elle. « Sais-tu de quoi j’ai peur ? J’ai peur du mal qui me ronge. J’ai peur que ma douleur soit la même que celle qui hantait ma mère. J’ai peur d’en venir au même point qu’elle, de me laisser mourir sous une … »
Pluie d’étoile, elle n’avait pas la puissance magique de l’incarner, ni la force de le prononcer. Elle avait craint ces deux mots depuis qu’elle les avait vues.
Une larme coula du visage livide, les émeraudes étaient vides, elles ternissaient.
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| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Mer 28 Sep 2016 - 0:48 | |
| Qu'y avait-il de plus étrange qu'un presque lien ? Qu'est-ce qui pouvait être plus choquant, plus illogique, plus paradoxal qu'un lien qui était lien sans l'être tout à fait. Un demi-lien que l'on choisit d'ignorer, mais qu'on ne peut oublier ? Rien, rien sinon ce qu'il impliquait pour Aïasil, ce sentiment si étrange qu'elle avait à l'égard de Mëryl, juste millieu entre la tendresse et la colère, la glace et la lave. Comment nommer ce sentiment ? Mëryl l'avait senti aussi, le regard d'un dragon est impénétrable et omniscient, mais pour son lié, il est toujours emprunt de la vérité. Alors sans que les mots ne fussent prononçé, elle essaya de donner un nom à ce sentiment.
"Tu me hais." Non... La haine ?! Le mépris ? Aïasil ne voulait pas croire cela, ce n'était pas les bons mots... Et si elle y réfléchissait ? Elle ne sentait pas complète auprès de Mëryl, elle ne faisait pas qu'une avec elle, le trou dans sa poitrine ne s'était pas refermé, et il lui semblait en cet instant précis qu'un nuage passait devant la lune, cachant sa lumière, laissant la nuit noire déterrer le cadavre de la tombée, au fond du lac, une lune brisée. Que se serait-il passé si Mëryl n'avait pas été là ? Aurait-elle confondus quelqu'un d'autres avec Enetari ? Ou serait-elle restée morte, insouciante, innocente, sans besoins, dans son monde, noyée sous le lac, à ne rien faire, pendant des années, des siècles, des millénaires. Elle ne répondit pas au murmure, qui lui dévorait le cœur, elle continua à la fixer alors qu'elle regardait ailleurs... Elle parla, encore et... Elle résistait ? Elle ne l'écoutait pas ! Et elle, la haïssait-elle ? Et elle, ressentait-elle se malaise en sa présence, voyait-elle sa lumière faiblir ? Peut-être... que la dragonne n'en était même pas une pour elle. Oui, c'est ce qu'elle voulait-dire n'est-ce pas ? Se fichait-elle de sa peur et de sa douleur ? L'insultait-elle ?! Pourquoi ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Mëryl pourquoi ?
"Mëryl pourquoi ?"
Elle ne trouva pas les mots, elle cherchait question à sa réponse. La dragonne commença à paniquer, à regarder à droite à gauche, elle vit la fenêtre, elle n'était pas bien fermée. Elle regarda de nouveau sa liée dans ses yeux, son regard était apeuré, elle perdait sa liée, elle la sentait glisser hors de sa portée. Son petit cœur battait la chamade. Pourquoi ne l'écoutait-elle pas ? Sans doutes qu'elle se serait mise à pleurer si elle pouvait, à la place, elle grogna, la salive au coin de la gueule, presque l'air bestiale. 'Pourquoi ? Pourquoi tu te veux indépendante, et tu suis peau-blanche à l'odeur alors qu'elle ne veut pas de toi ? Si elle juge que tu es en danger auprès d'elle, alors écoute la donc si tu ne veux pas m'écouter moi ? Elle a trop d'influences sur toi ! Je n'en veux pas ! Tu te dis bonne archère, que tu as vus pire qu'hier, mais pourtant si elle n'avait pas été là, nous serions mortes !"
Elle sauta sur le lit, esquivant sa liée, pour arriver vers le rebord de la fenêtre, ou le soleil contrastait avec l'éclat sombre de ses écailles, l'obsidienne rayonnait, et pourtant, elle coulait au fond du lac. Dont l'eau s'était mise à bouillir, le cailloux à fondre. La nuit s'effondrait-elle ? "moi aussi j'ai vus pire ! Et moi, j'en suis morte ! J'ai vus ma liée, ma lune, la vraie lune ! Je l'ai vue MOURRIR sous mes yeux ! J'ai vus son sang couler hors de son corps, son dernier regard se tourner vers les étoiles, je l'ai vue cesser de briller, je me suis retrouvée seule.. toute seule.. Tu sais ce que ça fait ? Tu veux savoir ? Je peux te montrer si tu veux."
Enragée, d'un coup de dents elle ouvrit la fenêtre, regarda brièvement le sol, c'était haut, mais elle distinguait un passage par lequel elle pourrait descendre sans se briser la nuque. "C'est de ça que je veux te protéger Mëryl, cette douleur que tu ressens, je veux nous l'épargner, tu n'as pas le droit d'être dépendante de qui que ce soit d'autres que moi !" Son coeur battait.
Fort.
Trop fort.
"Alors tu vas devoir faire un choix. C'est elle, ou moi !"
Et elle était prête, à tout risquer pour la faire renoncer, elle sauterait vers le petit passage qu'elle avait repéré, elle se faufilerait dans les buissons et se cacherait, elle vivrait sans Mëryl ! Qu'elle aille donc au diable retrouver sa folle de mère ! Qu'elle aille donc se faire manipulée par peau-blanche, se faire tuer par des ennemis qui auraient pus ne peut être les siens ! On allait bien voir ce qu'elle valait sans elle ! Elle avait réussit à survivre plusieurs heures sans elle, elle pourrait recommencer n'est-ce pas ? Encore ? Et encore ? Peut-être en était-elle vraiment capable ? Elle irait vivre avec Alteria ? Fréquenter le cuivré ? Ou alors elle partirait de son coté dans le même but, Chercher sa mère ? Mais si rien de tout cela ne lui allait. Si elle ne trouvait pas sa mère, s'il était arrivé quelque chose à Mëryl, par sa faute... Sans doutes qu'elle irait alors se laisser... "Sans doutes que j'irai alors me laisser mourrir... sous une pluie d'étoiles."
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Lun 3 Oct 2016 - 20:18 | |
| Elle fronçait les sourcils en se relevant, Aïasil refusait de cesser de se battre avec elle, elle lui faisait mal. Mëryl avait envie de partir, s’enfuir, pourquoi, pourquoi le Dracos lui avait-elle donné cette dragonne dont elle ne pouvait s’occuper ? Elle ne pouvait pas la prendre sur ses épaules, elle n’avait pas la force de la garder dans ses bras et c’était pour cette raison qu’elle la méprisait, sa faiblesse. La petite obsidienne voulait la protéger et à la fois voulait la voir devenir plus forte. Mais elle ne comprenait pas, elle n’était pas influencée par sa mère, elle était tout son contraire et elle n’en dépendait pas. Elle voulait être auprès d’elle, de sa famille, ceux avec qui les gens normaux passaient leur vie. Elle voulait être auprès de ceux qu’elle aimait et non enfermée dans une maison ou un château et ce n’était que normal. On ne pouvait pas éviter le danger à tout prix, autant ne jamais quitter sa demeure. Il y aurait toujours des bandits de grand chemin ce n’était pas la fin du monde. Elles ne seraient pas mortes, elles auraient juste perdus quelques pièces d’or et ils seraient partis. Mais elle comprenait, elle comprenait sa souffrance, sa détresse. Elle était en deuil depuis si peu longtemps. Il était normal de ne pas vouloir la perdre, mais Mëryl était celle qui devait la protéger pour l’instant, pas le contraire. La petite rose tentait de rationnaliser, de se demander comment elle allait rassurer la petite dragonne jusqu’à ce que les mots empreint de colère commencèrent à parler de mort. Un ultimatum, Mëryl ne voulait pas y croire, c’était ridicule et elle était indignée. Elle voulait attraper la dragonne et la sortir de cette fenêtre avant qu’elle ne fasse une bêtise et que Mëryl doive sauter par cette fenêtre. Mais elle figea, bête, elle n’arriva pas à bouger et la bouche entrouverte, ses yeux se perdirent dans le néant lorsque l’obsidienne prononça les mots interdits.
Non.
Ses bras contre elle, même, elle se mettait à trembler alors que sa gorge se nouait douloureusement. Elle se battait contre ses propres larmes, mais c’est lorsque ses muscles parvinrent à bouger qu’ils la poussèrent vers l’arrière, lui faisant heurter la commode et s’écrouler les yeux plongés dans un vide douloureux. Mais la détresse se voyait dans son visage, au creux des iris verts, elle serrait les poings au souvenir de la douleur du corps de sa mère ensanglanté. Elle s’étouffait en tentant de retenir sa respiration affolée, mais les sanglots ne pouvaient pas être silencieux, elle ne respirait plus.
« Tu n’as pas le droit, tu n’as pas le droit…tu n’étais pas là… »
Soufflait-t-elle de manière si difficile, priant pour retrouver son souffle qu’elle avait épuisé dans son sanglot. Il revenait, doucement, il revenait. « Non…Tu n’avais pas le droit…Non…pitié non ne fais pas ça je ne peux pas… »
Elle relevait la tête, ses émeraudes embuées d’eau, Mëryl n’était plus vraiment là, son regard était complètement absent. « Elles étaient si rouges… »
Les petites mains s’étaient placées devant sa tête, elle s’était recroquevillée contre le corps protecteur, elle ne pouvait rien voir que la couleur écarlate qui emplissait tant l’air par son odeur que sa vue. La petite rose n’était plus qu’une petite fille tremblante, si frêle, elle tentait de se protéger de cette pluie d’étoile qui la tuerait certainement.
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| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Lun 10 Oct 2016 - 22:34 | |
| Un instant de vérité ? L'instant ou la confrontation entre les deux liées atteignait son paroxysme oui, un instant de vérité, pas forcément. La petite obsidienne avait dit tout ce qu'elle avait à dire, elle avait entrainé Mëryl au seuil de sa patience lorsqu'elle avait menacé de partir. Elle avait même senti, vus la lassitude au fond de son regard, ne la prenait-elle pas au sérieux ? Ne la pensait-elle pas capable de survivre sans elle ? Sans liée ? Sans lune ? Au fur et à mesure qu'Aïasil explorait cette pensée, elle lui semblait de plus en plus fausse, de plus en plus stupide, pour finir par devenir tellement paradoxale qu'elle en laissa échapper la vérité de par les lèvres de son esprit, dans un murmure spirituel, une parole qui ne s'adressait pas à Mëryl, mais à elle même. Sans sa liée, elle mourrait, et elle le savait très bien. Cette pensée véritable ébranla son esprit, la faisant frissonner, mais ce n'était rien comparé à ce qui frappa Mëryl. Sa liée entendait ses pensées, entendit les mots interdits, et elle se métamorphosa. De la petite rose qui hérissait ses épines pour se faire entendre, elle repassa a un état de fragile flocon de neige, si facile à faire fondre ou a écraser... Et elle l'avait fait, elle avait écrasé ce petit flocon sous une remontée de lave liquide, fumante de colère et jalousie, de peur, de haine, craquelant l'obsidienne zébrée de rayures rougeoyantes. D’où venait ce sentiment ? L'idée d'une conspiration du monde pour la détruire en insérant tant de faiblesse en elle par un surplus de douleur qui s'échappait de son cœur de pierre ? Comment l’apaiser ? En faisant souffrir sa liée ? Non. Elle ne pouvait pas s'y résigner, elle devait se contrôler, se rendre compte de ce qu'elle faisait, elle sentit la désolation s'insinuer dans l'esprit de la petite lune, son identité onirique comme physique commençant à trembler, au point que ni l'un ni l'autre ne puisse rester debout, son corps s'écroula sur les tissus mous, et son esprit en un autre univers. Aïasil fut malgré elle entraînée dans ce souvenir, un autre monde, noir, une autre sorte de douleur, un corps étendus, même, deux corps. Trois peut-être, si on y ajoutait le sien, au milieu de la nature, au milieu d'une volée de pétales de rose, tournoyant autour des deux elfettes, et d'un œuf d'obsidienne, contenant le cadavre de la noire de la portée, sans lune, sans mère. Les pétales virèrent du rose au rouge, l'herbe, du vert au rouge, un rouge couleur sang, un rouge qui s'étendait, de partout, coulant de la gueule remplie de crocs, les crocs de la louve, s'enfonçant maintenant dans la chair d'une Mëryl enfante, qui se laissait faire, la tête enfouie contre la poitrine de sa mère. Vision d'horreur.
Elle se réveilla de ce cauchemar, les yeux humides, le sang magique pulsant dans sa boîte crânienne à grande vitesse, un morceau de tissus dans la bouche, arraché aux draps du lit. Elle remua, s'aperçut qu'elle n'était non pas en dehors du bâtiment, à fuir sa liée, mais dans ses bras. Elle cracha le morceau de tissus, et s’aperçut qu'elle avait quelque peu bavé sur le lit pendant son "absence". L'enneigée la tenait tout contre elle, apparemment sans comprendre ce qu'elle faisait. Aïasil non plus ne comprenait pas, elle tremblait, au même rythme que Mëryl. Elle se rapprocha le plus près possible de son cœur. Cherchant le creux sous son menton d'elfe, ou elle pourrait y reposer sa tête, chassant les couches de vêtements insensibles qui ne faisaient que cacher la nature de son âme. Elle chercha cette dernière et s'y accrocha, avec force, mais avec désespoir. Elle ne pouvait pas laisser tomber Mëryl, elle était trop faible pour pouvoir se séparer d'elle, mais c'était réciproque, n'est-ce pas ? Ce n'était pas une option, c'était une erreur, elle avait commit une erreur, elle s'était surestimée, et avait sous-estimé l'amour de Mëryl pour sa mère, et l'amour de sa liée pour... elle, sa sœur d'âme. Le chaos régnait dans son esprit, alors qu'elle n'arrivait pas à réorganiser ses sentiments, elle tenta de reconstruire le seul nom qui comptait vraiment pour elle... Elle l'appela. "M.. Mëryl.."
Ses naseaux frémirent, son souffle ardent, plus chaleureux que d'habitude, parcourait sa peau glacée. Une petite plainte, un petit gémissement s'échappa de la gorge de la dragonette, dont les lèvres écailleuses étaient pourtant toujours closes. "Mër..yl.. répond moi... s'il te plait."
Elle n'exigeait pas, elle demandait, elle demandait et en échange elle donnerait tout, elle renonçait à toute prétention qu'elle avait eu sur elle, Aïasil voulait simplement que sa liée lui revienne. Elle ferma les yeux, et tenta de réorganiser la force de son âme, afin de lui transmettre des ondes maladroitement positives, et bien trop utopiques, de bonheur, un bonheur peut-être finalement perdu. Pourtant, sa voix se fit rassurante, alors qu'elle tentait de ramener sa liée de la pluie d'étoile qui s'abattait sur elle.
"Mëryl... je suis avec toi." Et elle était avec elle, pour affronter la pluie d'étoile, pour affronter Kälyna, pour affronter la louve, pour tout affronter, elle serait avec elle, car elles ne pouvaient être séparées, elles ne pouvaient être déliées mais surtout, parce qu'elles s'aimaient. "Je serai toujours avec toi... toujours... toujours..."
Et elle priait : L'obsidienne avait été refroidie, solidifiée, mais est-ce que la neige fondue serait capable de regeler ? |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Lun 17 Oct 2016 - 17:52 | |
| Elles étaient condamnées à être ensemble, à se détruire l’une et l’autre par leurs paradoxes. Mëryl pouvait refroidir la flamme de l’obsidienne jusqu’à la voir s’éteindre ou se laisser fondre sous sa flâme. Elles étaient condamnées à leur différence, à leur lien qui ne pourrait jamais se souder. Un mur entre la glace et le feu, un mur les soudant l’une l’autre de douleur. L’enfant de l’abomination tremblait, quelque part au fond d’elle, elle sentait encore le lien, lointain, elle l’entendait, mais ses oreilles bourdonnaient. Elle se souvenait du son, précis que les étoiles faisaient lorsqu’elles tombaient lourdement au sol. Elle se souvenait précisément du regard doré, qui s’était fermé en se crispant dans la douleur. Et les sensations, le bruit du craquement des os, le cri qu’elle avait lâché.
Mëryl ouvrit les yeux, panique au creux des émeraudes, elle le voyait, le sang, sur ses mains. Rouges, c’était la première fois qu’elle avait vu quelque chose comme ça. Une rivière, toute une rivière rouge. Et ses mains tremblaient devant son visage, sa respiration se coupait. La voix pourtant lointaine de la petite obsidienne était là. Une dragonne, une dragonne…Une voix, un sentiment, une étreinte… Aldaria, elle était dans le palais, elle était dans sa chambre.
Doucement, les arbres disparaissaient, laissant l’image d’un lit, d’un mobilier, une chambre, des draps déchirés. Puis elle. L’enneigée, le regard absent, croisa les yeux argentés, elle tremblait, s’essoufflait et ne comprenait plus. Mais ce n’était pas grave, elle était là, Aïasil était là, dans ses bras, bien que sa robe soit déchirée. La pudeur habituelle avait disparu, elle pourrait bien être nue que cela n’avait aucune importance. Le regard frigide ne s’apaisait pas, mais elle hochait la tête et se pencha vers l’avant, comme si on l’avait tiré d’un fil. La petite rose se retrouva chiffonnée contre son obsidienne, mais elle refusait d’y voir une faiblesse. De tout son corps, elle l’enveloppait d’une étreinte protectrice. Elle ne savait pas encore comment faire pour enrouler son âme autour de la sienne, comme Aïasil semblait habile à faire. Mais elle pouvait la prendre contre elle, aussi simplement et reposer au sol dans leur nid. Il n’y avait qu’elles et rien d’autres n’importait pour l’instant. Ni les tremblements, ni l’esprit confus ou les écailles tranchantes n’empêcheraient Mëryl de tenir ce petit être contre elle.
L’eau coula sur la joue glacée, le sang disparaissait et son esprit reprenait conscience, doucement. Elle comprenait, mais cela n’avait pas d’importance. « Je t’aime. » Souffla-t-elle en la berçant.
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| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Arracher les racines (PV Aïasil) Lun 5 Déc 2016 - 21:01 | |
| Comment en arrivaient-elles là exactement ? à cause de qui ? à cause de quoi ? à cause de ce lien si fragile qui les unissait ? A cause de ce caractère un peu trop possessif, égoïste et immature qui était le siens ? à cause de cette jalousie qui l'habitait, et qu'elle ne réprimait pas ? à cause de ce traumatisme qu'elle avait vécu, dont l'écho insaisissable des souvenirs qui en découlaient percutait les façades intérieures de son crâne reptilien. Ce traumatisme qui la poussait à la protection des vestiges de ce qu'elle avait chérit, qui refleurissaient à présent en cette petite rose bien moins petite qu'elle ne le croyait, pourtant, parfois tellement fragile... Elle essayait de la faire revenir, de la guérir de ce mal qui la détruisait, de l'accompagner au fond de son esprit torturé, elle essayait de la suivre.. Était-ce vraiment à cause d'elle ? Tout ce qui a été énuméré, tout est valable, tout était vrai. Le passé douloureux de chacune les séparant plus que les liants, Aïasil, perdue, terrorisée par tout et n'importe quoi, en avait fait trop et le comprenait, elle en ferait toujours trop, c'était sa façon d'être après tout, en faire trop pour tout et n'importe quoi. Alors elle en ferait trop pour la ramener, elle cherchait sa proximité et plongeait au plus profond qu'elle pouvait dans son esprit, franchir ce mur qui les séparaient et chérir la précieuse âme qui se cachait. Partager sa douleur, lui faire part de sa détresse, la supplier de revenir... Et elle le fit. Elle se recroquevilla autour de son corps physique, chacune acceptant l'étreinte de l'autre, le feu se remélangeant à la glace. Celle-ci se re-solidifiait, et le feu se refroidissait. Aïasil se mit à laper la fine pellicule de sueur qui était apparue sur la peau de sa liée, sa langue parcourait son cou pour récolter le gout salé caractéristique, alors que les bras et le corps de Mëryl, qui la serrait contre elle, lui rendait le sentiment de proximité qu'elle avait eu peur de perdre, le sentiment de protection qu'elle ne voulait jamais perdre. Les gémissements cessèrent bientôt totalement, et l'obsidienne enneigée demeura de marbre pendant quelques minutes, le silence fut brisé par les mots évidents. Aïasil aimait Mëryl, plus que tout. Elle s'était crue capable de vivre sans elle, de lui tenir tête, elle avait manqué de brûler la rose de sa force fougueuse, mais celle-ci n'était qu'une illusion, et le petit être qui se cachait derrière ne pouvait maintenant plus que répondre non pas par des mots, par un sensation, de bonheur, d'amour, celui qu'elle lui portait, un courant chaud qui réchaufferait le cœur de la petite lune, et lui donnerait la force de l'éclairer pour toujours. Jamais elle ne gouvernerait la nuit sans sa sœur, alors elle se laissa bercer, répondant de la manière la plus claire possible, bien inutile après ce dont elle lui avait fait part, reprenant exactement le même ton de voix que sa liée. "Je t'aime."
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