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| Mémoires fanées (Orfraie) | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Mémoires fanées (Orfraie) Lun 23 Mai 2016 - 3:59 | |
| 20 août de l’an 7 de l’ère d’obsidienne, nuitSon souffle naquit bruyamment entre ses lèvres, elle balança brusquement la tête sur le côté avant d’ouvrir les yeux, d’un coup d’un seul. Les émeraudes s’éveillèrent doucement avant que les traits de l’elfette se crispent en se souvenant des images, sa main portée à son ventre, elle serrait le poing sous la douleur et l’affolement dans sa poitrine. Mëryl rêlacha la pression entre ses mâchoires alors que ses pieds retrouvaient le sol, elle respira un moment et essuya la sueur sur son front. Ces images, quand allaient-elles disparaitre? Serait-elle condamnée à revoir son corps inertes jusqu’à la fin de ses jours? Il lui semblait que le visage de ce corps perdait de ses détails, il devenait flou, les traits ne se démarquaient plus. Elle oubliait un peu plus tous les jours son père… Elle fit quelques pas, pieds nus dans sa robe de nuit ample qu’elle abandonna rapidement pour trouver ses vêtements confortables. Il y avait longtemps qu’elle ne s’était pas vêtue ainsi, ayant portée plus de robes dernièrement étant donné sa nouvelle situation. Peut-être s’était-elle lassée de porter les pantalons au protectorat… Sa tunique enfilée, elle s’avança vers la porte de sa chambre, ayant l’intention de prendre une marche pour se rafraichir les idées. De toutes manières, elle savait que si elle restait dans son lit, elle ne ferait que se mettre à cogiter inutilement et elle ne dormirait pas. Ses pas s’arrêtèrent avant de franchir la porte, son regard croisa l’arc et le carquois qui n’avaient pas bougé depuis bien longtemps. Elle s’approcha de l’arme, passant sa main sur la poussière qui avait recouvert l’objet. Une main décidée agrippa l’arc, le cœur à la chamade, elle prit son équipement avant de quitter rapidement ses appartements. ---------------------
Ses pieds parallèles l’un à l’autre, position qu’elle avait acquis, automatisme avec les répétitions, elle attrapa une flèche de deux doigts dans son carquois avant de l’encocher, puis tira la corde, ramenant l’extrémité tout près de ses lèvres. La corde se relâcha et la flèche heurta l’écorce qui fracassa la glace de sa pointe. L’elfette descendit son arc qui devenait plus froid alors qu’elle reprenait doucement en rythme cardiaque normal. Cela faisait du bien d’encocher les flèches à nouveau sur des cibles qui ne pouvaient être blessées. Mëryl avait besoin de se réapproprier cette passion, elle avait toujours aimé tirer à l’arc, elle ne devait pas laisser cela devenir une peur ou un spectre de son passé. L’elfette s’avança pour retirer la flèche, posant une main sur l’arbre. S’ils étaient vivants, pouvaient ils souffrir? Ses doigts caressèrent l’écorce, puis un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’elle baissait la tête. La culpabilité…C’était autre chose dont elle voulait se débarrasser. Sa tête se tourna légèrement, sans accorder un regard à celle qui se trouvait derrière elle. Elle l’avait entendu, si elle n’avait pas senti sa présence et son regard. ''J’ai entendu parler du retour de la princesse …L’ancienne princesse Ataliel. '' Prononça-t-elle lorsqu’elle croisa le regard de la vampire, visage familier, mais qui avait changé, quelque peu. '' L’on m’a dit que les vampires perdent leurs souvenirs à la suite de leur transformation. Nous nous sommes battues, contre Vraorg, et nous avons siégé au conseil ensemble. Mais ces moments ne sont peut-être que poussière dans votre esprit…’’ Elle rangea la flèche qu’elle avait entre les mains, ainsi que l’arc avec lequel elle s’entraînait avant d’apercevoir l’Ataliel. Elle avait confiance de ne pas se faire mordre par orfraie, cela lui apporterait probablement assez de problèmes pour la décourager, même si elle le voulait. Elle n’était probablement plus la même personne, mais quelque chose au fond d’elle-même voulait croire qu’elle avait gardé sa bienveillance, qu’elle pouvait lui faire confiance. ''Même si vous ne vous souvenez pas de moi…Sachez que c’est un plaisir de voir à nouveau une sœur d’arme…’’@Orfraie Ataliel
Dernière édition par Mëryl Nalwaë le Ven 29 Juil 2016 - 17:33, édité 2 fois |
| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Lun 23 Mai 2016 - 9:10 | |
| Ces derniers temps, Orfraie se demandait souvent ce qu'elle faisait là, à Estëllin. Autrefois, cette question ne se serait jamais posée…. Mais aujourd'hui, la vampire n'avait plus réellement sa place au sein du peuple Elfique. Elle était la pariât, la maudite, celle qu'on pointait du doigt à défaut de pouvoir plonger une lame entre ses cotes. Cela, la Princesse des Ombres en était parfaitement consciente. La seule chose qui la maintenait en vie n'était pas la supposée protection d'Aegnor, mais bel et bien Firindal et son statut de Dragonnière. L'Ataliel savait parfaitement que jamais, au grand jamais !, un Elfe tuerait un Dragon. Et si elle mourrait, Firindal mourrait. C'était aussi simple que cela, combien même l'Empereur avait martelé qu'aucun mal ne serait fait à sa tante, à l'ancienne Princesse et Générale des Rôdeurs.
Oh, un bien entendu, tous les Elfes n'étaient pas comme cela. Certains avaient accueillis leur ancienne Princesse avec joie – une joie toujours teinté d'un certain malaise toutefois. Même sa proche famille avait du mal avec son nouveau statut, surtout son père. Ce dernier ne savait pas encore comment se comporter avec sa fille. Cela viendra. Songeait souvent l'Ataliel.
Pour ces raisons, l'Ancestrale aimait particulièrement la nuit. Lorsque la cité était endormie, la vampire pouvait vadrouiller tranquillement, souvent avec Firindal et parfois seule. Elle croisait – bien entendu – les gardes Royaux ou les Gardes de la Cité, mais eux ne la dérangeaient jamais. Ils avait bien connu la Princesse et Générale, aussi faisaient-il partie de la catégorie « supportable à sympathique ».
En cette nuit de septembre, l'Ataliel avait quitté les murs de la cité. L'atmosphère se refroidissait de jour en jour, de semaine en semaine – surtout si haut dans la montagne – mais cela ne dérangeait aucunement la Princesse des Ombres. En tant qu'Immortelle, elle ne ressentait plus les méfaits du froid mais tout juste un léger courant d'air frais, rien de bien méchant. Elle marchait sans réel but entre les cimes, observait le ciel lorsqu'elle l'apercevait entre les branchages. Son pas était parfaitement silencieux.
Au détour d'un sentier, la vampiresse entendit le bruit caractéristique d'un flèche frappant un tronc, quoi qu'avec une petite note en plus qu'elle ne parvenait pas à identifier correctement. Instinctivement, l'Ataliel porta sa main à Palantir – qu'elle portait en bandoulière – et en caressa le boit clair. L'ancienne princesse fut – pendant quelques secondes – tentée de passer son chemin, mais finalement sa curiosité fut plus grande et elle bifurqua de chemin. Ne voulant surprendre personne, elle fit exprès de faire un peu de bruit. Il aurait été très fâcheux de se prendre une flèche parce qu'elle avait surprise un archer ne pleine séance. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle reconnu Mëryl Nalwaë. L'Elfe de trois cent ans sa cadette était la fille de Kalÿna – Une femme que Orfraie avait juré de retrouver et de tuer… L'Ataleil ne s'était pas attendue à la trouver là.
Orfraie s'arrêta donc à distance respectable, appuyant son épaule droite contre un arbre, les bras croisés sur sa poitrine. Elle ne portait qu'une fine tunique couleur Jade, comme les écailles de Firindal qu'elle sentait dormir profondément. Les paroles de la jeune Elfe étonnèrent quelque peu l'ancienne princesse. Celle-ci s'était attendue à ce qu'une femme si haut placé soit au courant qu'elle avait retrouvé ses souvenirs voilà plus d'un mois. « On vous a dit vrai. » Commença l'Ataleil de son habituel ton calme, de sa voix douce et grave. « Cependant, Aramis a eu la gentillesse de me chanter mon chant-nom dans son intégralité voilà plus d'un mois. » Poursuivit l'Ancestrale, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres charnues. « Je sais qui vous êtes et ce que nous avons fait ensemble. Le plaisir de vous revoir est donc entièrement partagé. » Conclu Orfraie en souriant plus franchement, sans pour autant desserrer les lèvres. Elle avait fini par comprendre que voir ses crocs mettait souvent les Elfes mal à l'aise. Très mal à l'aise, même les plus proches. « Toutefois, à ces souvenirs manquent les sentiments. Je sais que je vous appréciais sans parvenir à le ressentir. Par avance, j'espère que vous me pardonnerez. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Lun 23 Mai 2016 - 22:40 | |
| Elle avait vu une partie du conseil vouloir exécuter l’ancienne princesse. L’elfette ne s’était pas prononcée en faveur de cette décision, il fallait dire qu’elle penchait rarement pour la peine de mort. Mais vivre en prison n’était pas une vie bien meilleure, elle l’avait constaté auprès de sa propre mère. Elle baissa la tête comme seul hochement, se redressant presque immédiatement. Aramis, elle était aussi juste que son mari. La rose ne serait peut-être pas aussi impérialiste s’il ne s’agissait de ces dirigeants, mais elle partageait souvent leurs opinions sans avoir à se ranger de leur côté.
Mëryl aurait peut-être rendu son sourire à la vampire si elles s’étaient croisées à un autre moment, mais ces prunelles-là n’avaient rien de joyeux et ses lèvres n’avaient pas envie de sourire. Elle revoyait les images de ses cauchemars, se demandant pourquoi ces images revenaient, cruellement, ne lui laissant même pas la chance de le revoir vivant, dans une autre réalité. Sa conscience pouvait-elle au moins lui accorder cela? Un soupir inaudible parcourut ses lèvres alors qu’elle cogitait encore dans ses pensées et Dracos savait que ce n’était pas le moment. "Il n’y a rien à pardonner, Orfraie…" Les émeraudes croisèrent les saphirs, puis elle baissa le regard. "J’ai pensé à vous, à cette idée de perdre une amie…Parce que sa mémoire s’était éteinte…Je dois vous avouer que cela m’a attristé. Mais malgré que vos souvenirs soient présent, rien n’est vraiment resté intact…Sans émotions, les relations s’effritent et s’abiment… Et tout finit par s’user. "
L’arc ressortit de son carquois, elle reprit sa position en encochant une flèche, sans viser la princesse mais bien l’arbre qui avait déjà été taillé par la dernière. Tirer ces projectiles n’allaient pas changer le cours de la dernière bataille, et changer les cibles n’allaient pas redonner les vies qu’elle avait prises, à regret. "Veuillez excuser mes mots qui sont si peu enthousiastes…J’ai peur d’avoir perdu beaucoup de mon entrain. Si vous le voulez bien, il n’est pas trop tard pour passer du temps ensemble…rebâtir une amitié. Je serais heureuse d’apprécier à nouveau des séances d’arc à flèches à vos côtés. " Le projectile s’envola pour se planter près de la marque qu’avait laissé la dernière lancée. Mëryl baissa doucement le bras, pourquoi n’arrivait-elle pas à montrer sa joie, si réellement elle était heureuse de retrouver la princesse des ombres? "C’est une question un peu bête…Mais les vampires ont-ils des émotions…aussi vives que les humains ou les elfes? " Elle ne connaissait pas tellement le peuple vampirique, aussi avait-elle envie de savoir si bâtir une amitié sur de nouvelles bases était possible. La petite rose avait été protégée et éloignée de ce genre de choses longtemps, peut-être était-ce une mauvaise chose pour ceux qui voulaient l’empêcher de croiser cette réalité, puisque cela n’avait fait qu’agrémenter sa curiosité…Sans la préparer au pire. Personne ne lui avait dit comment l’on faisait pour guérir lorsqu’on avait aussi mal, au creux de la poitrine, personne ne l’avait prévenu de la cruauté de la guerre, qu’elle pourrait y compter ses morts. Ses frères d’armes, son père et sa mère. Ce qui n’avait pas péri dans cette guerre lui avait été enlevé, il ne restait plus que cette solitude dans ses habitations beaucoup trop grande…Et cet arc dont elle n’acceptait pas les horreurs.
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Lun 23 Mai 2016 - 23:47 | |
| La vampire observait la Rose, pensive. Elle se demandait si la jeune femme avait été de ceux ayant voté pour ou contre son exécution, avant que Aegnor mette fin au débat. Contre, assurément. Songea l'Ataliel en observant davantage Mëryl. Elles avaient été amies par le passé, aussi la Princesse des Ombres voyait mal la jeune Elfe voter pour sa mort. De plus, de ce qu'elle se souvenait, la jeune Elfe était une impérialiste, généralement prompte à se placer du côté de l'Empereur et de son épouse.
Revenant à la réalité, l'ancienne princesse continuait à observer la jeune Elfe. La nuit était sombre et le plafond de feuille cachait la lumière de la lune. Si Orfraie avait encore été mortelle, peut être n'aurait-elle pas remarqué l'air triste de la Rose. Toutefois, en tant que Vampire, Orfraie voyait dans le noir comme en plein jour. Aussi, l'Ataliel ne manqua pas de noter l'air maussade de sa jeune amie.
Celle-ci prit de nouveau la parole, tirant un léger sourire à l'ancienne princesse. Savoir que Mëryl avait pensé à elle lorsqu'elle avait apprit sa transformation remuait quelque chose en Orfraie. Quelque chose de bon, qui avait a voir avec l'amitié qui les avait lié autrefois. Savoir que cet Elfe ne la détestait pas mettait du baume au cœur glacé de l'immortelle. « Je vous comprend. C'est là une réaction parfaitement légitime. Toutefois, même si je ne ressens pas ces émotions, je peux les lires sur les visages, dans les gestes ou les mots. C'est loin d'être parfait, mais cela me permet de ne pas me comporter comme une étrangère avec quelqu'un que je connais. Comme vous, par exemple. » Expliqua l'Ataliel de sa voix douce et calme, s'approchant doucement de l'Elfe.
Celle-ci reprit son arc et décocha une flèche. Les yeux experts de l'immortelle observèrent la technique, qui était très bonne. Orfraie se souvenait avoir pratiquait le tir à l'arc avec Mëryl lorsqu'elles se trouvaient ensemble au Protectorat. Cela semblait si lointain à la vampire… Alors que cela ne faisait même pas trois ans. Afin d'être plus à l'aise, l'Ataliel ôta Palantir, qu'elle portait en bandoulière, et déposa l'arc contre une grosse pierre qui se trouvait là. Elle-même vint s'y appuyer, continuant d'observer la rose tirer ses épines. Elle semblait si… mélancolique. Orfraie n'aimait pas lire cette douleur dans son regard, elle voulait tenter de faire sourire la jeune elfe. « J'en serais très heureuse également. Il est bon de pouvoir parler à quelqu'un qui ne me veut pas morte ou qui ne me voit pas comme un monstre... » Rajouta sombrement Orfraie, son regard se voilant un instant. Elle s'était expliqué avec son neveu mais cela ne l'empêchait pas de ressentir de la colère envers son peuple… Peut être cette colère ne s'en irait-elle jamais totalement, même dans plusieurs siècles. Comme n'importe lequel des siens, l'Ataliel avait bonne mémoire… Et oubliais difficilement le mal qui lui était fait.
La question de la jeune rose fit sourire la vampire. Pas d'un demi sourire ou d'un faux, mais un vrai grand sourire qui dévoila ses crocs. La question était posée avec tant d'innocence… « Plus vives encore. Une partie de nos réactions et de notre façon d'être est basée sur notre instinct… Mais nous ressentons les choses comme les mortels. Amour, amitié, colère, haine, tristesse… Toute la palette des émotions est accessible aux immortels. Nous analysons un peu plus, sans doute, mais c'est tout. » Expliqua calmement l'Ataliel, son regard demeurant posé sur Mëryl. Elle était heureuse de pouvoir parler de sa race avec elle. Puis soudain, Orfraie songea à une chose qui pourrait, peut être, rendre le sourire à sa jeune amie… ou avoir l'effet contraire. « Votre mère est en vie. Je sais de source sur qu'elle était à Fortuna en Février. » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Mar 24 Mai 2016 - 4:28 | |
| Un sourire, subtil, probablement plus poli que jovial, elle gardait ces airs fatigués. Après tout, elle n’avait eu que quelques heures de sommeil, et la voilà qui tirait à l’arc, dans sa vigueur et son assurance habituelle. Avec son trépas des flammes entre les mains, Mëryl ne faisais jamais les choses à moitié. Elle saisit le léger sous-entendu entre les mots de la vampire, elle était un livre ouvert à ce moment. Il était vrai que de rencontrer un proche et n’avoir aucun souvenir de lui devait être blessant pour la personne concernée, cela aurait probablement été la goutte pour faire déborder le vase…Ce n’était pas vraiment le moment de la déstabiliser, aussi avait-elle du mal à garder ses manières, éreintée par les cauchemars et le peu de sommeil.
Une autre épine franchit l’écorce, laissant la jeune rose avec ce sentiment de satisfaction au creux du ventre…Il prenait la place de l’angoisse et de la mélancolie, doucement. Ses traits s’adoucirent aux paroles de l’ancienne princesse, elle pencha délicatement la tête en dirigeant ses prunelles tristes vers les Saphirs. "Vous n’êtes pas un monstre...Et je n’ai pas besoin d’idées libérales pour le croire. Comment peuvent-ils vous qualifier d’être une telle créature après avoir connu Vraorg…" nouveau soupir, ils pouvaient être si bornés. C’était la moindre des choses, après tant d’années de guerre et d’horreurs que de tenter d’éviter la même chose, accepter les différences de chacun n’était pas difficile, ceux qui n’y arrivaient pas étaient des conservateurs dans leurs propre intérêt et non les grands sages dont ils voudraient se qualifier. Les esprits étaient morts, comment pouvaient-ils rester aussi fermés d’esprit alors que tout avait changé? C’était trop rapide. Mëryl avait vu des décisions prendre des centaines d’années à prendre, changer leur mentalité ne serait pas si facile. Pourquoi alors accordait-elle autant d’amour et de fidélité à ce peuple?
La question de l’elfette ne sembla pas offenser Orfraie, qui fut souriante à cette demande, simplement spontanée. Elle ne s’était pas vraiment préoccupé de bien paraitre, même si cette peur du jugement était toujours présente chez la petite rose. Puis, sans qu’elle ne puisse vraiment s’attendre à ce genre de nouvelle, elle lui annonça, tout d’un coup sans même introduire le sujet. Elle resta bête un instant, le visage figé dans une expression à semi troublée, à semi surprise, elle avait relâché la lèvre inférieure. Elle le savait, elle en était certaine, sa mère était forte et grande et elle ne pouvait se laisser abattre ainsi! Mais de savoir aussi concrètement qu’elle était là, vivante, à un endroit précis. Si elle avait été arrêté, Mëryl l’aurait appris, ainsi elle était certainement encore vivante. Ce n’était pas un pilleur de chemin qui allait tuer sa mère, Kälyna Vallaël. Elle était une mage exemplaire, si Verith ne l’avait pas tuée, un humain ne le ferait pas.
Son souffle s’accéléra, alors que muette, elle restait figée là, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. "Ma rose épineuse…" daigna-t-elle souffler en elfique, après un long moment. La petite rose recula un peu, sa main chercha un peu dans le vide avant de rencontrer le rocher sur lequel elle s’assied, le regard toujours figé dans cette expression troublée. Elle prit une respiration en relevant la tête vers le regard clair. "Comment allait-elle? Avez-vous d’autres renseignements à son sujet? " puis son cœur ralenti son rythme en une pensée décevante, elle était condamnée à mort…le sort restait le même, elle passerait sa vie à se cacher jusqu’à ce qu’elle soit exécutée…À moins que le dragon rouge qui avait réclamé sa mort ne la protège. "J’imagine qu’elle sera pourchassée…et recherchée…" souffla-t-elle tout bas, son regard triste rencontrant le sol avant de se fermer en se crispant. Morte ou vive. Elle avait mal en imaginant ce que ceux qui la pourchasseraient lui feraient. Certains ne s’arrêtaient pas au coups d’épées et de bâtons. Elle aurait aimé que tout soit différent. Le monde était clair, et joyeux et doux...Tout n'était devenu que ténèbres et sang en l'espace de quelques années.
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Mer 25 Mai 2016 - 16:53 | |
| Mëryl, de sa voix douce aux accents fatigués, fit doucement sourire l’Ataliel. Celle-ci lui était reconnaissante. Entendre dire, de la bouche d’une personne qui n’était pas de sa famille, qu’elle n’était pas un monstre avait quelque chose de particulièrement plaisant. Orfraie ne le montrait pas, mais les remarques acerbes et les regards haineux avaient, jour après jour, un peu raison d’elle. La Princesse des Ombres avait accepté de revenir à Estëllin à la demande de son neveu mais regrettait, parfois, de l’avoir fait. Elle souffrait d’être ici tout en étant également heureuse d’être auprès de ceux qui l’aiment encore sincèrement. Serais-je un jour en paix ? Songea Orfraie en cet instant, alors que son regard se posait de nouveau sur la jeune et belle Rose. « Beaucoup ne pense pas comme vous. Beaucoup trop… » Répondit-elle, soudainement plus morose. Son regard se voilà et elle sembla soudainement bien plus âgé, ses presque sept cent ans d’existence visibles sur les trais fatigués de son visage, ses yeux par ailleurs légèrement cernés.
Puis, telle une bombe, l’Ataliel avait lâchait cette précieuse information d’un ton détaché. La rose épineuse était bel et bien en vie. Orfraie ne l’avait pas vu elle-même, mais tenait cette information de Christan Weren, un Alayien qui souhaitait grandement se venger de la mère de Mëryl. En effet, celle-ci avait tué le meilleur ami du Sans-Cœur et l’Ataliel avait accepté de l’aider le moment venu. Elle avait donné sa parole… Du moins, son ancienne elle l’avait fait. La vampiresse ne se sentait pas vraiment lié à cette parole qui – à ses yeux – avait été donné par une personne qui avait disparue. Bien entendu, elle savait que l’Alayien ne le prenait pas ainsi. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle ils s’étaient battus, Orfraie allant jusqu’à boire son sang et répandre le sien – noir comme la nuit – sur le visage démasqué du guerrier.
Les saphirs de l’ancienne princesse vinrent se poser – une nouvelle fois – sur le visage fatigué de l’Elfe. Celle-ci s’était figée à cette annonce si soudaine, une réaction plus qu’ordinaire pour une nouvelle aussi extraordinaire. La vampire la laisse accuser le coup d’une telle nouvelle, l’observant s’approcher, cherchant à s’appuyer sur le rocher où elle-même se trouvait. L’Ataliel ramena ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras en attendant que Mëryl digère l’information. La petite Rose releva finalement son regard clair vers l’immortelle. Son cœur battait la chamade et au ton de sa voix, Orfraie devinait un grand soulagement. Malgré les horreurs perpétrées par sa mère au nom de Vraorg, Mëryl l’aimait. Peut-être avait-elle l’espoir de la faire revenir dans la lumière…J’ignore si cela est une bonne chose ou non… Songea l’ancienne princesse. Une telle quête pourrait conduire Mëryl à sa perte.
« C’est à peu près tout ce que je sais. Je les tiens d’un Alayien qui… » Elle se tut soudainement. Devait-elle lui dire ? Orfraie hésita quelques instants mais face au regard désespéré de son amie, elle choisit finalement d’être sincère avec la petite Rose. « Un Alayien qui pourchasse votre mère car elle a tué son meilleur ami sous le règne de la Théocratie. » fit l’Ataliel d’une seule traite, de son habituelle voix douce, ne souhaitant pas faire plus de mal que nécessaire à la jeune Elfe. Ces révélations suffiraient à elles seules. Avant de poursuivre, l’Ancestrale se rapprocha de la jeune Elfe et posa doucement sa main – qui était chaude et douce grâce au collier qu’Orfraie portait – sur son épaule. «Je ne veux pas vous mentir, aussi je vous le dis : mon ancienne moi a jurer d’aider l’Alayien à la trouver... et à la mettre hors d’état de nuire de façon définitive. » Rajouta finalement la vampire avec un certain d’étanchement qui montrait bien qu’elle ne se sentait plus rattaché à cette promesse.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Mar 31 Mai 2016 - 5:27 | |
| Les elfes, leur fermeture habituelle les menaient à la haine, même si certains voulaient prétendre combattre la noirceur. Étais-ce compréhensible de craindre la malédiction qui avait mené leur peuple à cette guerre sans fin, même aujourd’hui en trêve, beaucoup de choses restaient les mêmes. Les méfiances, les rancunes, les regards. Mëryl ne respectait-elle les traditions que pour fuir cela? Étais-ce hypocrite de sa part? Elle aurait aimé être aussi intègre que l’ancienne princesse, respecter sa parole, défendre ses opinions dans se soucier du jugement de ses pairs.
Elle baissa doucement les yeux en se souvenant des paroles de son ami. La petite rose exécrait les rumeurs et les méchancetés et elle ne les tolérait pas plus envers elle-même qu’envers une autre…Voyant beaucoup plus d’injustice chez les autres. Elle savait ses limites et était la seule à assumer les conséquences de sa tristesse, elle qui n’avait plus de famille, elle qui n’avait jamais pris mari. Elle n’avait rien, tout lui avait été volé, si elle devait mourir de tristesse comme sa mère avait voulu le faire, ce n’était pas grave. Mais L’Ataliel était une princesse, elle avait un père, elle avait probablement nombre d’amantes qui la pleureraient. Mëryl n’était pas dupe, elle avait entendu les murmures au sujet des aventures de l’elfette, mais elle se taisait, sans jugement.
''Je comprends donc que vous n’êtes plus cette personne…J’ose l’espérer. ''Souffla-t-elle, sans colère aucune, douce comme la glace qui pouvait se briser sous le plus petit impact. ''Je comprends, Orfraie, ma mère…a fait des choses horribles, des choses impardonnables… '' Sa tête se baissait alors qu’elle courbait l’échine, plus fermée, tentant de garder son sang-froid ''Et pourtant…''souffla-t-elle tout bas, la voix brisée. Les mots parvenaient difficilement à ses lèvres, ils se déchiraient tout doucement. '' Et pourtant…'' répéta-t-elle moins faiblement. ''Elle est tout ce qu’il me reste. Je ne suis pas mariée…Je n’ai pas d’enfants, je n’ai plus de père. J’ai besoin de m’accrocher à elle, de tenter de la ramener, même si je dois la perdre, j’ai besoin de savoir que je l’aurai eu, qu’elle était là, même loin et dans l’interdiction de me voir. ''
Nouveau soupir, elle ramena doucement ses jambes contre elle-même. ''Quelqu’un m’a déjà dit…que ce que les gens disaient, aussi méchant pouvaient-ils êtres, n’était pas nécessairement la vérité. Vous n’êtes pas un monstre, c’est un fait. Vous êtes un vampire, rien de plus. Et ma mère…est une elfe, une elfe ayant aidé un dragon qui tuait de nombreuses personnes, une femme avec des capacités magiques incroyables mais qui n’en est pas moins qu’une femme. Je ne sais pas si je peux lui parler…lui faire entendre raison. Mais j’aimerais au moins tout tenter, parce que je sais qu’elle n’est pas un monstre, c’est un mensonge tout comme toutes les choses horribles que l’on a dit sur moi…et sur vous. ''
Dernière édition par Mëryl Nalwaë le Dim 5 Juin 2016 - 0:02, édité 1 fois |
| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Jeu 2 Juin 2016 - 20:29 | |
| Parfois, Orfraie avait l'impression d'avoir deux versions d'elle-même dans a tête. Deux personnalités qui se ressemblaient sans être identique. Parfois, la vampiresse se surprenait à se demander « comment mon ancienne moi aurait fait ? » et à prendre cela en considération. En ayant les souvenirs de son ancienne elle, elle connaissait la façon d'agir de celle-ci et trouvait parfois quelques différences… Parfois, elle se fiait à son propre instinct, parfois elle prenait en considération ce que son ancienne elle aurait fait. Cela arrivait souvent lorsqu'Orfraie devait intéragir avec sa famille : En prenant en compte la façon de faire de sa version mortelle, elle parvenait à … Paraître davantage « elle-même » aux yeux de ses proches. Elle ne souhaitait pas les blesser en leur rappelant tous les jours que la princesse elfique qu'elle avait été était morte.
Concernant Mëryl, c'était exactement ce qui venait de se passer. La Orfraie Elfe n'aurait pas souhaité mentir à son amie, alors la Orfraie vampire lui avait dit la vérité. Toutefois, elle n'avait prit aucun gant pour annoncer cela, une différence notable – de ce qu'elle avait observé – avec sa version mortel. Par contre, comme la princesse qu'elle avait été, elle se moquait totalement de ce que les gens pouvaient penser d'elle. De toute façon, l'opinion des elfes était forcément biaisée par leur haine des vampires… Alors un peu plus ou un peu moins… Cela l'attristait, bien entendu, mais elle ne pouvait rien y faire...
La princesse des ombres ne se sentait, de toute façon, pas concernée par cette promesse. A ses yeux, elle n'avait rien promit : une autre personne l'avait fait. La vampiresse baissa les yeux vers la jeune Elfe lorsque celle-ci prit la parole. Orfraie l'écoutait parler sans rien dire, comprenant qu'il aurait été mal venu de la couper alors qu'elle semblait avoir tant de difficulté à s'exprimer. L'immortelle se laissa glisser sur la paroi rugueuse du roc, venant s'asseoir juste à côté de Mëryl. Comme la rose, elle ramena ses jambes contre elle et les entoura de ses bras. « Je sais qui j'étais autrefois, je possède ses souvenirs … Nous nous ressemblons sur certain point comme nous sommes très différente sur d'autre. Alors non, je ne suis plus cette personne et je ne veux aucun mal à votre mère. » La rassura doucement Orfraie, sa voix n'étant alors qu'un murmure. « Je comprend que vous souhaitiez la retrouver. Tous les enfants ont besoin de leurs mère… Je comprend que vous ayez l'espoir de la ramener… Peut être cet espoir est vain, peut être ne l'est-il pas. Peut être Kalÿna vous aime t-elle à sa façon… Non, en vérité je le pense sincèrement. Je pense qu'elle vous aime sincèrement, mais à sa façon, une façon peu commune qui ne lui permet pas de vous le montrer comme vous l'aimeriez… Mais toutes les mères aiment leurs enfants… C'est un fait… » Murmura l'ancienne princesse en songeant à sa propre mère. Nerwende avait fait, la première, fi de ce que sa fille était devenue pour l'accueillir. Peu lui importait son état de vampire, elle aimait sa fille tendrement et la soutenait jour après jour.
Avec douceur, la vampire posa une nouvelle fois sa main sur le bras de Mëryl. Elle se voulait réconfortante, elle qui comprenait sa détresse même si leur histoire était différente. Avec la jeune rose, Orfraie sentait naître en elle un devoir de protection. « Les gens ne prennent pas souvent la peine de se faire leur propre opinion. La majorité des Elfes me haïssent parce qu'il est plus simple de faire cela que d'essayer d'apprendre à me connaître. Il est toujours plus simple de détester que d'apprendre à aimer... » Répondit Orfraie dans un murmure, quelque peu songeuse. Leur haine lui faisait mal, terriblement mal, mais elle n'arrivait pas à leur en vouloir, à les détester à son tour. Si elle faisait cela, alors elle ne vaudrait pas mieux que le premier des Vampires… « Votre mère à fait des choses horribles, nous le savons toutes les deux, mais j'ose imaginer qu'elle ne voit pas les choses ainsi et que, de ce fait, il ne s'agissait pas d'atrocité. Si elle croyait en la cause qu'elle servait, j'imagine qu'elle était prête à tout pour cela. Comme je serais prête à tout pour les causes ou les êtres qui me sont cher, comme vous seriez prête à tout pour votre mère. » Doucement, Orfraie resserra ses doigts sur le bras de la jeune elfe, tentant de lui transmettre un peu de réconfort. « ''N'oublie jamais ce que tu es, car le monde ne l'oubliera pas. Puise là ta force, ou tu t'en repentiras comme d'une faiblesse. Fais-t-en une armure, et nul ne pourra l'utiliser pour te blesser.'' … Vous n'êtes pas un monstre, je ne le suis pas. Mais inutile d'offrir à nos détracteurs une chance de nous atteindre. Si vous pensez pouvoir ramener votre mère, alors vous devriez tenter votre chance. S'il arrivait cela à la mienne, je ferais tout pour elle. » |
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| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Mar 7 Juin 2016 - 5:59 | |
| La promesse était compréhensive, après cette guerre, beaucoup d’esprits étaient partis à la recherche de la justice et si elle n’était pas suffisante, de la vengeance. Elle le savait, elle avait vu les nombreuses plaintes, tous les actes violents sur papier à son bureau. Elle avait été en première loge de ce qu’elle pouvait faire et de ce qui était en dehors de son pouvoir. Cela revenait souvent, on lui reprochait un conflit d’intérêt par rapport à plusieurs affaires, mais la presque exécution de sa mère s’était déroulée avant son arrivée au conseil, elle avait ce fait de son côté pour se défendre. Orfraie et Mëryl étaient très semblables, par leur choix d’arme tant par leurs opinions. Mais Mëryl n’avait pas son cran et son courage, elle pouvait affronter un homme sur un champ de bataille, mais pas le regard des autres. Le jugement était plus tranchant que n’importe quelle lame et la petite rose ne s’était jamais préparée à un combat au corps à corps. L’aimer…à sa façon. Des mots qu’on lui avait dit si souvent pour la rassurer, la réconforter d’être si loin de sa mère. C’était cruel, des mots qui n’avaient rien de sincères, ils étaient la certitude qu’il n’y avait rien de sain dans leur relation. Pourquoi devaient-ils spécifier qu’elle n’aimait pas comme les autres si c’était vrai? Mëryl avait la certitude que si sa mère l’aimait, elle lui aurait dite, au moins une fois.''C’est faux. '' Souffla-t-elle, sombre. ''Beaucoup de mères sont prêtes à tuer leur enfant pour se sauver, beaucoup le font. Beaucoup d’enfants sont abandonnés et ne revoient jamais celle qui les a mis au monde…’’ Elle soupira, Mëryl était consciente d’être déchirée, de ne pouvoir être certaine de rien. La petite rose pouvait être naïve, ayant été protégée, sa pureté conservée et enfermée. Mais elle savait que les parents n’étaient pas toujours exemplaires, puisqu’une personne ne devenait pas exemplaire dès le moment où elle enfantait. ''Je n’ai cure de savoir si elle m’aime, aussi étrange son affection puisse-t-il être. Je l’aime, qu’elle me le rende où non ne changera pas mon admiration et mes sentiments. C’est ma seule certitude, une vérité que je ne rejetterai pas. Et ça me suffit, je sais qu’on ne peut pas vraiment avoir une fin heureuse, c’est trop idéaliste…’’ Elle pencha la tête sur le côté en écoutant l’ancienne princesse, sa manière de voir les choses était quelque chose à laquelle elle n’avait jamais vraiment pensé. Avait-elle en fait nié toute ces horreurs, refusant de les entendre, en admettant leur atrocité. Mëryl détestait la violence, ce que Kälyna avait fait la répugnait, mais elle ne voulait pas vraiment savoir, pas en détails. L’elfette se détendit au contact de la peau, un peu moins froide que la sienne, la vampire pourrait probablement ressentir son corps se refroidir un peu à son toucher, sans pour autant rendre la température désagréable.
''J’ai grandi dans leur cocon, si précieusement protégé. J’ai absorbé leurs apprentissages, immaculée, je n’ai jamais manqué à leurs normes…Si ce n’est que je ne me suis pas mariée. Et pourtant, je n’accorde aucune valeur ni importance à ces traditions. Je n’ai pas votre courage, votre cran, j’aimerais…je vous admire d’arriver à traverser tout cela.'' Elle fronça les sourcils et se releva doucement, libérant son bras de la main de la vampire. Elle prit son arc à nouveau et tira une épine de son carquois. ''Je vais la chercher. Même si je n’arrive pas à agir comme si je me fichais du jugement du peuple. Je quitterai le royaume elfique à la recherche de ma mère…Si je le peux je demanderai à mon empereur d’avoir un garde avec moi. S’il le faut, j’irai seule, j’apprendrai à me battre au corps à corps en cas de danger…Je la trouverai…Je peux tenter de la faire pardonner. '' Elle était déterminée, peut-être ses attentes la détruiraient-elles. |
| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Jeu 23 Juin 2016 - 22:32 | |
| Orfraie s'était tut. Elle observait à présent Mëryl, mais pas d'un regard insistant. Non, c'était plutôt un regard doux et discret, emplit de patience. La vampiresse avait, après tout, toute la nuit pour discuter si c'était ce que la Rose souhaitait.
La voix de la jeune Elfette se fit sombre et tranchante, attirant l'attention de l'immortelle. Celle-ci tourna, cette fois -ci, ses glaciers vers la conseillère. Elle demeura silencieuse, mais écouta avec attention, comme elle l'avait si souvent fait par le passé. Orfraie avait toujours été là pour ceux qui souhaitaient parler à quelqu'un, donnant ses conseils s'ils étaient demandés. La nouvelle Orfraie était la même sur ce point, toujours prompte à aider ceux qu'elle appréciait. Les mots de Mëryl étaient dépourvus d'espoir et la tristesse de celle-ci était palpable. Orfraie se sentait, pour une première fois, un peu démunie face à ce sentiment. Elle n'avait jamais vécu cela, de prêt ou de loin, et avec donc beaucoup de mal à l'imaginer, à le comprendre. Qui plus est, les Elfes étaient peu promptes à laisser leurs enfants, les voyant plutôt comme une bénédiction de la nature. Le peuple de la forêt était, après tout, très peu fertile…
La suite fit doucement sourire l'Ataliel. Une fois de plus, elle demeura silencieuse, ne souhaitant pas couper Mëryl… Oui, elle avait du courage, de la force, car il lui en fallait pour traverser ce qu'elle vivait en ce moment. Mais ce que la Rose ne savait pas, c'était que le coeur de la vampiresse se déchirait un peu plus à chaque insulte, à chaque regard. Elle ne pouvait pas haïr les Elfes, mais ces derniers perdaient peu à peu son respect, eux qui avaient déjà perdu sa confiance. Chaque jour, Orfraie ressentait l'envie de partir, de retourner à Aldaria et de retrouver les bras de la Régente. Oh oui, elle avait tant envie, tant besoin des bras protecteur de Luna. Elle s'y sentait si bien… La jeune femme aurait trouvé les mots pour réconforter son cœur blessé.
La vampiresse sortit de ses pensées lorsqu'elle sentit la jeune Elfette se dérober à ses doigts. Elle l'observa se lever, récupérer son arc et tirer une nouvelle flèche. Évidemment, son tir était parfait et, quelque part, l'Ataliel savait que c'était un peu grâce à elle… et cela la faisait légèrement sourire. Le silence tomba sur la forêt, c'était à Orfraie de parler. Celle-ci s'humecta les lèvres, cherchant ses mots sans jamais quitter le rocher sur lequel elle s'était perchée.
« Ce que vous admirez n'est qu'un masque. J'ai appris à ne pas montrer ce que je ressens vraiment au fond de moi, je ne veux pas que ceux qui me veulent du mal s'en serve comme d'une arme contre moi. » L'Ataliel saisit doucement le pendentif qu'elle portait autour du cou, un rubis étincelant. C'était ce bijou qui rendait sa peau délicieusement chaude. « Mais la vérité… J'ai mal. Chaque regard, chaque remarque, chaque insulte… Sont comme une lame qu'ils plongent dans mon cœur. Mais je garde la tête haute, je sert les dents et j'encaisse les coups… j'ignore seulement pour combien de temps. Je pensais, naïvement, qu'après tout ce que j'avais fait pour eux, ils seraient… Un peu plus tolérant envers moi... J'avais tort et je m'en mords les doigts. » Fit sombrement Orfraie, son regard toujours posé sur le rubis qu'elle avait entre les doigts. « Si je n'aimais pas autant mon neveu, je retournerais à Aldaria et je laisserais les Elfes se noyer dans le passé. Là-bas, je sais que j'ai ma place... » La voix d'Orfraie se brisa sur le dernier mot et la vampiresse serra les dents, détournant le visage. Parler à voix haute de ce qui la faisait tant souffrir rendait les choses tellement plus … réelles. Le manque de Nëtyavarända se faisait plus cruel. « Si vous voulez partir à la recherche de Kalÿna et souhaitez être accompagné, proposez mon nom à Aegnor. Je reste Capitaine des Lames Ecarlates, je peux essayer d'en apprendre davantage sur elle, peut être est-elle passée par le Royaume Aldarien… »
HRP : J'espère que ça ira ><
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Mémoires fanées (Orfraie) Ven 1 Juil 2016 - 18:35 | |
| Masque, ou bouclier, Orfraie inspirait beaucoup d’admiration à la petite rose et son manque de confiance n’y changerait rien. Elle savait le mal que cela pouvait faire, Mëryl avait été victimes d’insultes et de cruautés au protectorat…Bien rapidement on avait fait le lien entre elle et sa mère. Certains voulaient vengeance, justice et la seule chose qu’ils pouvaient faire était de passer leurs nerfs sur l’héritière de la prêtresse blanche. Enfant de l’abomination, c’est ainsi qu’ils l’avaient surnommés, puisqu’elle n’avait pas pu mentir sur ses origines…si elle n’avait pas tenté de les cacher.
''Ils m’ont fait mal, aussi. Nombres de protégés m’ont simplement détestés, j’ai l’impression que…plusieurs elfes voulaient croire que j’avais fait mes preuves, j’ai apprécié cette solidarité…Après tout ils m’ont élevés, chacun d’entre eux ont participés à mon éducation. Je ne suis pas ma mère, ils le savent, je suis son opposé et pourtant, j’ai l’impression de comprendre parfaitement la manière dont elle se sent à présent. Je suis toute petite…et je guéris, tout doucement…’’
Mais Kälyna Vallaël ne guérissais pas, elle avait le cœur noir mais pas aussi vide qu’elle voudrait le prétendre. Il était trop tard pour la rose épineuse, à moins qu’elle ne puisse la trouver, apaiser les écorchures et les plaies des épines? ''Je ne sais pas si c’est la...presque mort de ma mère qui les as apaisé. Ou alors mon allégeance au protectorat, mon combat pour eux, la mort de mon père et parallèlement de la famille Nalwaë. Peut-être est-ce simplement la paix qui a tut les méchancetés.'' Mëryl trouvait cela bien mystérieux parfois, mais il était vrai que les plus mesquins étaient humains ou alayens, ceux qui ne la connaissaient pas assez pour s’informer proprement de sa réputation. Mëryl laissa s’échapper un petit soupir, baissant sa garde, elle se retourna vers orfraie. ''J’apprécie votre proposition Orfraie, j’en parlerai à l’empereur lorsque je formulerai ma demande. Sachez que je suis heureuse de vous avoir à mes côtés...et emmener une amie avec moi, plutôt qu’un garde que je ne connais pas, sera un grand plaisir.'' Elle baissa doucement la tête, se rappelant de l’origine de sa présence. Elle sentait la fatigue prendre son corps, et l’envie de retrouver ses appartements. Mais l’idée de retrouver le visage flou de son père dans ses rêves, son corps ensanglanté… les plaies sur son torse. La petite rose frissonna, rangeant à nouveau son arc. ''Je suis désolé de vous parler de tout cela…J’étais venue au départ pour décocher quelques flèches. J’ai…ce rêve qui revient souvent. La bataille de Sandur, le sang que j’ai versé…Le corps de mon père. J’ai voulu me changer les idées, mais il serait plus sage de rentrer. Libre à vous de m’accompagner jusqu’à mes appartements. ''
La conseillère se dirigea vers Estellin, accompagnée de l'ancienne princesse, elle se rendit jusqu'à sa demeure en sa compagnie. La petite rose offrit un doux sourire à Orfraie avant de lui souhaiter une bonne nuit. Elle la remercia pour son écoute et lui confirma qu'elle la recontacterais lorsqu'elle aurais rencontré l'empereur. |
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