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| Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) | |
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| Sujet: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Sam 2 Juil 2016 - 21:50 | |
| 21 Août de l'an 7 de l'ère d'obsidienne
''Vous dites que, l’œuf…a déjà éclos ? Et qu’il s’est reformé lorsque la liée de la dragonne …’’ Elle tût les derniers mots, pourtant il y avait tellement pour décrire ce qui s’était passé. Enetari Terendul s’était éteinte, était décédée, ou plus simplement, morte. Mais les mots n’étaient jamais assez délicats pour les deuils, elle ne savait si les personnes présentes connaissaient la dragonnière…Ou la portaient dans son cœur. Elle n’avait jamais aimé qu’on lui rappelle la mort de son père, les condoléances étaient des attentions gentilles, mais elle aurait voulu avoir le temps d’oublier, ou plutôt, de pardonner, avant de devoir y faire face. Un héritage qui était bien lourd, prendre la place de son père, tenter de faire survivre sa famille. Mais le nom des Nalwaë était perdu. Aucun enfant ne portait le nom de sa mère, non? Un regard de compassion se posait sur le son interlocuteur, puis elle balaya la salle, distraite, ses prunelles tristes tentaient de comprendre la situation.
La robe sombre trainait derrière les pieds de la conseillère, ses pas se faisaient lents et légers, jusqu’à ce qu’elle s’arrête, nette, sans être brusque. Son regard se figea, vif, alors que des mots venaient à son esprit. Une obsidienne, enneigée. Elle put difficilement détacher ses yeux de la pierre impressionnante alors que l'homme lui racontait les évènements qui résultaient de la reconstitution de l’œuf. Une jument au pouvoir de résurrection et la magie qui bifurquait…ou qui s’était transmise par le lien. Mëryl n’arrivait pas à tout comprendre, impressionnée par la magie qui s’échappait du petit être, déjà en vie, déjà née, qui était retournée dans son cocon. Protecteur d’obsidienne, il émanait tellement de puissance pour une si petite chose.
Elle avait peine à parler, c’était probablement risible pour certains qui voyaient les œufs au quotidiens, mais elle n’en avait jamais vu. La rose glacée était non seulement impressionnée mais elle admirait la coquille. La magie était importante, on lui avait dit et répétée, très jeune, à présent elle était devant un être qui gardait celle-ci en vie et c’est la bouche à demie-ouverte qu’elle avait du mal à seulement parler. Elle devait être charismatique, en tant que conseillère. Mais il n’y avait rien d’authentique à vouloir cacher son admiration.
''Je comprends…C’est, un peu mystérieux, mais j’imagine que le principal est que la dragonne soit vivante. Du moins, espérons qu’elle renaîtra un jour. ''
Ses prunelles vertes se posèrent à nouveau sur l’œuf, sans en bifurquer cette fois. Elle se demanda, quelque part, si cela était possible. Les dragons ne pouvaient naître sans leurs liés et puisque l’elfette avait rendu l’âme, ce dragon pouvait passer énormément de temps dans son œuf. Mëryl n’osait pas poser la main sur la coquille, bien que les lignes la parcourant fussent intrigantes. Elle avait envie de laisser ses doigts parcourir les spirales et une partie d’elle voyait cela comme un manque de respect. Ses yeux, en revanches, ne s’en détachaient pas.
''Merci beaucoup pour ces informations.'' Conclut-elle. Il la remercia avant de quitter à ses occupations. L’enfant de l’abomination songea qu’elle devrait faire de même, retourner à sa paperasse. Mais elle ne pouvait pas s’y résigner, quelques doigts légers devaient effleurer l’obsidienne protectrice.
Dernière édition par Mëryl Nalwaë le Ven 29 Juil 2016 - 17:36, édité 6 fois |
| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Dim 3 Juil 2016 - 2:59 | |
| Noir, du noir, trop de noir, pas de blanc, que du noir. Noir, noir, noir Elle s'était retrouvée comme dans une grotte bipède, car elle ne pouvait plus voir les étoiles même la nuit tombée. Nuit qui durerait éternellement, elle le savait. Les flots étaient venus et l'avaient engourdie, ses pattes entrées au contact le liquide s'étaient affaissées et la petite dragonne perdit l'énergie de se battre contre la marée qui la gagnait. Elle n'en avait plus envie, pas sans étoiles pour l'éclairer, car il se pouvait qu'en fait, cette eau qui la recouvrait presque entièrement n'étaient que larmes de son esprit. Et donc elle s'était noyée, endormie, bercée par le liquide, entourée d'une sorte de brume qu'elle avait déjà connus il y a longtemps. Esseulée, elle avait oublié la douleur en s'entourant de ce brouillard qui la nourrissait. Mais elle était seule, trop seule.Cependant son esprit était demeuré fort : Dans un réflexe instinctif elle tenta de chercher de l'aide au contact d'autres individus, le brouillard la gênait mais elle était persuadée de pouvoir voir une étoile par delà les flots. Elle étendait alors son esprit dans toutes les directions, cherchant à chatouiller ces étoiles qu'elle devinait par delà son cocon protecteur. Un lancer de filaments, comme des tentacules, elles léchaient et saisissaient l'esprit des individus qui transportaient son petit monde. Si bien que tout ceux qui avaient le malheur de regarder la surface de son œuf se retrouvaient prisonnier de son attention, obligés de perdre son regard au fond du trou sombre et ovale qu'il était, la puissance de cet esprit qui avait déjà été affuté était alors capable de garder captif les individus faibles qui se risquait à approcher l’œuf. Mais la petite Aïasil ne voulait pas faire de mal, elle voulait seulement de l'aide, elle cherchait seulement sa lune... Puis on la mit dans une salle vide, elle pouvait sonder la pièce et s'apercevoir qu'elle y était déjà venue autrefois et dans les même conditions, au fond d'un abime remplit de liquide flou et d'épais brouillard. Elle pouvait chercher autant qu'elle le souhaitait, elle ne trouvait pas d'étoiles, elle était maintenant, il semblait, condamnée à rester seule pour l'éternité. Il ne fallait pas y penser, mais continuer à vivre sans oxygène, se contenter de rester au fond en attendant que le lac s'assèche, même si elle savait bien que ce jour ne viendrait jamais. Mais elle en était pas capable, elle ne voulait plus attendre, alors elle ouvrit son esprit, sentant comme un mouvement extérieur, une voix, une vibration particulière qui rebondissait sur ses écailles. Une âme qui se mêlait à la sienne, qui s'y fondait, ce n'était pas le son de sa voix qui lui parvenait, mais l'écho de cette âme, alors elle s'y accrocha de toute ses forces. Elle sentit son cœur battre, un coup, deux coups... que se passait-il ? Elle risqua un œil à la surface, en temps normal elle n'aurait rien vus de l'au-delà du lac, mais là, dans le ciel, se dressait une, deux, trois étoiles ! Mais plus impressionnant encore, celle qui lui permettait de voir les roseaux et les arbres, les plaines et les forêt, l'au-delà du lac, elle revoyait l'étendue du monde, elle était ronde et majestueuse, c'était la lune. Sa lune. Alors elle donna un coup de patte pour se sortir de la vase, un second pour se propulser vers la surface. La petite dragonne nageait toute excitée vers le haut, elle se débarrasserait de cette eau floue et noire, elle allait vivre en plein air ! Éclairée par la lumière de la lune ! Mais un petit *pock* résonna alors. Elle s'était cognée le sommet du crâne contre une matière froide et transparente, de la glace ? Il neigeait en dehors ? Bien, mais serait-ce une couche de gel qui arrêterait la détermination d'un dragon ? Bien sûr que non ! Alors elle s'obstina, donna un coup, deux coups, trois coups. Elle rayait la glace de son petit museau, déterminée à la faire céder, d'instinct elle connaissait la marche à suivre, et d'expérience, elle savait que ce qui l'attendait de l'autre coté serait bien plus beau que tous ce qu'elle aurait pu vivre au fond de cet étang. De l'extérieur, la jeune elfe, alors absorbée par l'abime que représentait l’œuf, dévorée par l'esprit d'Aïasil qui l'enlaçait alors et la retenait, la suppliait de ne pas partir, de rester prêt d'elle, pouvait apercevoir toute la lumière que la coquille noire ai pu absorber, ressurgir de sa captivité par des craquelures blanches qui apparaissaient sur la partie la plus sombre que l’œuf, régulièrement venait un petit coup qui les agrandissait, les propageait. Bientôt elles brisèrent certaines spirales sculptées. Et bientôt, l’œuf délivrerai le plus grand trésor que le monde de Mëryl Nalwaë ai connu. Elle ne céderait pas ! Elle désirait cet oxygène, il lui donnerait la force de voler jusqu'à la lune ! Mais ça y était ! Elle le sentait ! son petit museau avait perforé la couche de gel pour en inspirer le précieux air, ce qui lui fit toussoter quand elle sentit ses poumons se remplir de cette nouvelle vie. Elle regarda une dernière fois la lune au travers de la glace, avant de placer son œil d'argent en face du trou percé et ouvrir ses réelles paupières, pour admirer une seconde fois dans sa vie, la beauté d'Enetari, la beauté de l'incarnation de la lune. Elle n'était pas morte, tout cela avait été un mauvais rêve ! C'était une illusion ! Cependant ce que vit son œil à la pupille dilatée, en confirma l'inverse. Elle stoppa tout mouvement dans sa coquille, se renferma sur elle-même, resta immobile, paralysée par une terreur sans nom. Ce n'était pas Enetari qu'elle tenait là en son esprit. "Fausse lune" Fit-elle, terrorisée. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Dim 3 Juil 2016 - 18:33 | |
| Mëryl ne bougea pas, ses doigts s’arrêtèrent sur la paroi qu’elle avait refroidie sans s’en rendre compte et ses prunelles éternellement tristes s’écarquillaient. Son cœur manqua un battement, avant de se mettre à s’accélérer, une panique qui se voyait, dans tout son corps. Elle ne l’avait pas brisé, c’était impossible… Le regard vert prit un air totalement terrorisé, elle sentait l’œuf bouger...Ou plutôt la dragonne se débattre. La rose glacée ne sut réagir, Elle était là à regarder cet œuf se craquer et s’ouvrir, laissant une partie de la paroi intacte. Seul un trou laissait passer la lumière sur les yeux argentés, laissant deviner quelques écailles sombres. Mais impossible de voir le corps de la dragonne de cette petite ouverture. Quelque chose en elle se levait, tous ses sens étaient éveillés et pourtant, toutes ces émotions l’empêchaient de réagir correctement et de demander de l’aide. Elle aurait voulu crier, par peur que quelque chose d’anormal soit en train de se passer. Par peur de ne pas pouvoir protéger la petite dragonne elle-même. Elle devait être si fragile, pour une créature aussi forte, le paradoxe était déconcertant.
Une personne sembla se retourner, étonné par la scène, il garda un certain recul en comprenant. Mais la petite rose elle, ne semblait pas avoir ce calme, submergée par les émotions qui tarissaient sa raison. La bouche entre ouverte, les sourcils de Mëryl se crispaient en recevant l’écho très faible d’une peur palpable. Ces mots avaient quelque chose de cruel, la frappaient au cœur, presque de manière létale. Un pic de glace, agilement affuté, au creux de sa poitrine…Elle qui était pourtant si froide. Mais pouvait-elle lui en vouloir? Enetari Terendul était décédée d’une manière tragique et cette dragonne avait perdu sa liée. Pourquoi alors l’œuf s’était-il ouvert? Aïasil, avait-elle une volonté qui lui permettrait d’éclore, tout comme on dit que les mourants doivent se battre pour vivre. L’âme était quelque chose de terriblement fort.
Elle resta muette, ridicule alors que sa main n’avait pas bougé, jusqu’à ce qu’elle daigne la laisser retomber, effleurant la coquille et se présentant devant l’ouverture, main ouverte, invitante. Mëryl ne forçait en rien la dragonne, elle pouvait ou non décider de sortir de son cocon et rejoindre les bras de Mëryl. ''Je ne suis pas celle à qui tu t’es liée la première fois.'' Souffla-t-elle, doucement, presque dans un murmure. ''Cela fait mal, je sais.'' Elle n’allait pas lui dire qu’elle comprenait, elle ne le pouvait pas. Toutes les personnes qu’elle avait pu perdre ne pouvaient se comparer à un lien entre un dragon et son dragonnier. Tout ce qu’elle pouvait lui offrir, c’était sa compassion et son réconfort. Il ne tenait qu’à Aïasil de l’accepter.
Dernière édition par Mëryl Nalwaë le Mar 19 Juil 2016 - 6:27, édité 1 fois |
| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Lun 4 Juil 2016 - 12:11 | |
| Pourquoi ? Pourquoi la lune n'avait plus le visage d'Enetari ? Pourquoi cet affreux rêve se poursuivait-il dans cette réalité ? Cela... n'était donc pas une illusion ? Enetari était morte ? Elle était morte ? Le petit cœur qui battait de nouveau en elle se déchira, tout les points de sutures qu'elle s'y était appliqué furent tranchés et elle suffoqua sous la douleur. Elle replongea la tête dans le lac, nagea vers le fond, elle ne voulait pas voir l'extérieur, pas sans Enetari, ce n'était pas possible, elle ne voulait pas vivre, d'ailleurs pourquoi vivait-elle ? Un dragon ne devait-il pas mourir sous le chagrin de la perte de son lié ? Si cette lois était parfois bafouée, elle plaignait ceux qui survivaient, et elle ne voulait pas être de ceux-là. Elle atteint rapidement le fond de la baie, trop rapidement : le lac n'était pas profond, il s'asséchait, il la rejetait, comme une mère louve abandonne ses petits devenus trop grands pour être nourris. Coincée entre la paroie de glace et le fond vaseux, elle se débattait en tout sens, craquelant la barrière d'eau liquide sans le vouloir, elle étendit son esprit aussi loin que possible. Peut être dans l'espoir de détecter l'esprit de son ancienne liée, mais c'était peine perdue et elle le savait, aussi elle criait son malheur à tout ceux qui voulaient l'entendre. Elle sentit les étoiles perdre leur éclat sous cette douleur qu'elle voulait partager. Peut être que les elfes avaient prit peur et étaient partis, elle remit son oeil ouvert en face du trou qu'elle avait creusé, qui s'était agrandit à cause de ses mouvements brusques, pour voir qu'un seul d'entre eux était resté : celle qu'elle avait identifié comme sa lune. Elle examina alors ce répliquât, elle était belle, magnifique, comme l'originale. Elle avait des cheveux d'un noir jais admirable, un visage presque parfait et de grands yeux verts, qui exprimaient là une tristesse omniprésente, pas celle que peut éveiller la compassion pour l'être faible qu'elle était devenue, mais celle qu'exprimait une blessure qui ne pourrait jamais se refermer, et Aïasil pouvait se douter que son propre regard abritait cette même lueur, si elle n'était pas plus flagrante encore. La dragonette l'examina d'un œil inquiet, mélancolique, tenant sa queue tout contre elle, l'elfe lui tendait la main : Les autres étaient parti, elle était restée, ainsi elle acceptait de recevoir une partie de sa douleur et de la partager avec elle, de l'aider à porter ce deuil qui ne finirait jamais, s'il devait durer l'éternité, la soutiendrait-elle pour l'éternité ? Elle ne posa pas la question et donna un violent coup de patte dans les parois de la coquille, faisant voler d'épais éclats de pierre noire, elle avait agrandit le trou de sorte à pouvoir en sortir. Plongeant ensuite son regard d'argent dans celui d'émeraude, elle rampa lentement hors de son réceptacle, prenant appui sur la glace fondante pour sortir de ce qui n'était plus qu'une flaque et voleter dans la nuit noire. Pas d'étoiles, que la lune, pour elle toute seule. Alors elle s'y accrocha, physiquement, elle se jeta dans les bras de l'elfe pour s'y mettre en boule, et mentalement, elle lui fit part de toute cette peine qui la submergeait, cette peine qui s'était autrefois révélée capable de la tuer de chagrin, cette peine qui avait aussi tué sa mère. Son esprit s'enroula autour du sien, comme un serpent autour de sa proie, commençant à l'étouffer dans une étreinte d'émotion. Elle resserra, et resserra encore, jusqu'à ce que ce qui définissait les deux âmes distinctes disparut momentanément, celui de la jeune elfe était encore identifiable, mais ses contours bleus avaient disparus pour se mêler aux siens d'une lueur orangée. Les deux esprits étaient opposés, et pourtant fusionnaient en établissant un nouveau lien éternel entre la neige et la cendre. La petite dragonette logea son museau contre la poitrine de sa nouvelle liée, et émit de petit gémissements, attendant l'aide de cette grosse étoile à laquelle elle avait bien voulu accorder le titre de lune, y envoyant continuellement des ondes d'émotions qui vibraient dans les deux corps. Elle ne parlait pas, c'était éprouvant, et surtout il n'y en avait nullement besoin, tout ces gestes avaient comme signification, si l'on tendait l'oreille, si l'on écoutait et interprétait : "Occupe toi de moi" Si un dragon pouvait pleurer, alors des larmes pouvaient être vues perlant de ses petits yeux fermés pour sécher sur la robe sombre. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Sam 9 Juil 2016 - 3:06 | |
| Elle observa la petite créature à l’âme si grande replonger au fond de son œuf, elle comprenait l’instinct qui lui poussait à rechercher la protection de sa coquille, reformer son cocon, oublier qu’elle se souvenait terriblement de cette mort. Elle avait senti la poussée d’espoir, puis la tristesse, le désespoir. Mais Mëryl ne bougea pas, ses mains étaient là, patientes, prête à soutenir la dragonne d’obsidienne.
Le regard argenté revint parcourir le long de son visage, ses cheveux, ses yeux, sa silhouette brièvement. Elle accueillit le regard, l’analyse. Elle semblait hésitante à vouloir donner sa confiance à une personne qui venait tout juste de croiser ses prunelles. Elle ne pourrait jamais remplacer cette liée, encore était-il difficile de croire ce qui était en train de se passer. La petite rose n’arrivait pas vraiment à réfléchir à la logique de l’évènement. Elle n’était pas celle qu’Aïasil avait réellement choisie, ou l’avait-elle fait accidentellement? Pourtant elle savait déjà le nombre de responsabilités dont elle venait d’hériter. Et personne n’était là pour lui expliquer pourquoi l’œuf avait éclos.
La coquille se décomposa enfin, elle sortit, quittant l’hésitation et la peur derrière elle. La rose glacée reçu la créature dans ses bras et l’attrapa, la pesant plus lourde qu’elle ne l’aurait imaginée. Mëryl attira la dragonne contre sa poitrine en reculant légèrement sous le léger choc de la surprise. Le torrent d’émotions fut recu par Mëryl comme une grande vague sous laquelle elle tenait l’obsidienne, d’un instinct protecteur et d’un geste de compassion. Il s’agissait de la première fois qu’elle avait une interaction aussi proche d’une dragonne, et petit à petit, elle sentait son âme enserrer la sienne, sans vraiment comprendre cette sensation unique, nouvelle.
C’était un corps étranger, une chose inconnue, totalement différente de son âme glacée, de sa douceur sereine. Aïasil emplissait ce qui semblait vide en son cœur, ce qui lui avait été arraché, mais Mëryl ne pouvait que trembler. Elle resserra ses mains sur la créature écaillée, retenant de peines ses jambes de s’écrouler. Elle eut peur de l’échapper, mais ces petites mains ne risquaient pas de lui faire plus mal qu’une chute sur le sol dur.
La petite rose cligna des yeux en se rendant compte des images autour d’elle, tout était devenu si abstrait pour un moment…Comment se soucier de l’extérieur quand une âme aussi puissante enserrait la sienne de cette manière? Ses doigts tremblants caressèrent instinctivement les écailles, elle eut peur de s’y couper mais parcourut la peau rugueuse de son cou dans toute sa délicatesse. Elle resserra l’étreinte entre ses bras, laissant l’obsidienne se blottir contre elle. Il n’y avait plus personne autour d’eux?
Le souffle court, elle observait la dragonnette avec inquiétude. Elle devait s’occuper de ce petit dragon, le nourrir, le réconforter. Comment devait-elle faire cela? Elle avait besoin d’aide, pourtant tous avaient quittés la salle, étais-ce pour aller chercher le nécessaire? C’est la peur entre les yeux qu’elle sortit de la pièce, ne lâchant pas l’obsidienne. Ses yeux demandaient désespérément l’assistance d’une personne qui en savait bien mieux qu’elle. Une gourde d’eau, évidemment, mais comment le nourrissait-t-on? L'homme qui avait répondu à ses questions plus tôt sembla le faire à nouveau avec de fines tranches de viande. Mëryl regarda la petite dragonne et s’assied avant de l’éloigner légèrement de sa poitrine ''Tu as faim? Ou soif? '' Elle attrapa la gourde et l’approcha doucement de la dragonne, près de sa bouche, elle la tint penchée. Le plateau de viande était tout près, mais Mëryl estimait que boire de l’eau était plus vital.
Dernière édition par Mëryl Nalwaë le Mar 19 Juil 2016 - 6:28, édité 1 fois |
| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Mar 12 Juil 2016 - 15:56 | |
| La petite dragonne s'était recroquevillée dans les bras de sa petite lune, la douleur aurait pu, aurait même dû la rendre folle, mais elle sentait cette énorme masse autour d'elle, le poids de la dure réalité, s'ammenuir petit à petit, elle gardait la tête enfoncée contre le ventre de sa nouvelle liée, sans la blesser de ses cornes naissantes, celle-là qui portait maintenant avec elle ce fardeau si lourd, si écrasant, mais pourtant qui s'allégeait. Était-ce réellement grâce à elle ? La dragonne ne savait pas, en fait, elle s'en fichait, elle se fichait de tout, elle ne comprenait rien et ne désirait pas comprendre, pourquoi était-elle revenue à cet état primaire et faible ? Elle ne savait pas, et elle s'en fichait. Tout ce qui comptait désormais était cette lune qui s'était dévouée pour la secourir de cette immense détresse, et finalement, à deux, ils ajoutèrent ensemble un nouveau point de suture à son petit cœur ensanglanté. Plus doux, plus propre que les précédents forgés par l'inconscience et le rêve.
Il en faudrait cependant bien d'autres pour la guérir de ce mal qui l'accablait, peut être que le temps se révélerait aussi capable d'ajouter ses propres pansements, mais au fond d'elle la blessure restera toujours ouverte, et à jamais. La douleur était encore trop présente, mais elle ne l'aveuglait plus au point d'ignorer l'identité de sa liée, aussi elle entreprit de sonder sa nouvelle sœur d'âme.
Entre deux spasmes spirituels, deux étreintes puissantes semblables a des sanglots, elle examina sa prise et identifia l'âme de la rose comme froide d'extérieur mais chaude d'intérieur, elle était mélancolique, malheureuse, recroquevillées sur elle-même, aussi peu épanouie qu'elle l'était en ce moment même, peut être était-ce la raison de ce nouveau-lien ? Peut-être étaient-elles destinées à se soutenir mutuellement dans leurs malheurs ? Peut-être que oui, peut-être que non, ce qui se passait était trop irréel, trop complexe pour permettre une telle déduction. De cette lune gelée, la seule chose qu'elle pouvait déduire, c'était qu'être à ses cotés, c'était une chose que jamais elle ne cesserai de faire, parce qu'elle ne le pouvait pas,et surout parce qu'elle ne le voulait pas.
Ainsi, par ce partage d'émotion vint une autre que la tristesse et la compassion, car l'ultime remède à cette douleur aveuglante était l'amour. Quel amour pouvait-elle donner a cette petite lune ? Tout; Tout parce qu'elle avait tout donné à Enetari, alors elle donnerait tout à cette rose qui n'avait pas encore éclot. Sa longue plainte, encore bien présente en son esprit, se changea en une vague de reconnaissance, qui embrassait la totalité de sa jeune elfe, un long remerciement que jamais elle ne cesserait de chanter spirituellement. Elle accepta ses caresses tremblantes et son attention. Et elle lui fit entièrement confiance quant au lieu dans lequel elle l'emmenait. Elle avait déjà connu le domaine baptistral, mais elle n'était plus capable de le reconnaître à cause de ce surplus d'émotions mélancoliques dans lesquelles elle se noyait, alors elle restait ainsi lovée dans les bras de sa liée, sans ouvrir ses yeux, demeurant toujours dans une position similaire à celle qu'elle avait adoptée dans son œuf. Car elle savait que la protection que lui offrait sa nouvelle liée serait toujours plus solide que cette coquille, même si la petite lune elle-même l'ignorait.
Elle lui demanda doucement si elle avait besoin de nourriture.Alors la dragonne commença lentement à ouvrir ses paupières pour contempler la bouche d'une peau remplie d'eau. Elle porta ensuite son regard lumineux sur le visage de Mëryl avant d'enfoncer un peu plus son museau dans sa poitrine, comme pour se protéger de la gourde. Elle se souvenait de sa première éclosion, elle se souvenait de tout. Des besoins que son corps avait éprouvé, et maintenant que la tristesse altérait moins son regard extérieur, elle les sentait revenir à nouveau. L'odeur de la viande fit également brûler le fond de son gosier sec, mais elle l'ignora, elle ne voulait pas rompre la proximité avec sa liée, elle ne voulait pas dédier son corps à autre chose que de maximiser le contact avec sa peau et ses vêtements. Elle ne voulait pas non plus dédier son esprit à autre chose que d'enlacer le sien, aussi elle ne lui répondit tout simplement pas, la dévisageant de son petit œil tourné vers elle, roulée en boule sur ses genoux.
Elle savait que la petite rose était fragile, elle l'avait sentit, elle l'avait prise au dépourvu et elle la sentait comprendre petit à petit à quel point l'héritage d'Enetari était lourd. Aussi par ce regard pourtant peu expressif de reptile, elle lui communiqua un message, elle lui disait : « soit toi même et tout ira bien ». A peine née et la dragonnette tentait déjà de donner courage à sa proche, de lui faire prendre confiance en elle, car pour l'instant tout ce qu'elle voulait n'était que sa présence, il ne lui suffisait que de ne pas bouger... |
| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Mar 12 Juil 2016 - 21:50 | |
| Par chance, l’Ataliel s’était trouvée au Domaine ce jour-là. Une façon pour elle se ressourcer loin d’Estëllin. Elle était seule, Firindal gambadant là où il en avait envie. La vampiresse ne s’inquiétait pas pour son lié, elle savait qu’il n’avait rien à craindre ici.
Puis soudain, alors qu’elle marchait paisiblement dans une allée bordée d’arbres, un étrange sentiment vint étreindre son coeur. La Liée de Feu s’arrêta momentanément de marcher, la main sur le cœur, le regard au loin. Doucement, ce sentiment devint plus net, plus compréhensif… Et alors elle comprit : un dragonnier se trouvait non loin. A Aldaria, on lui avait appris, à elle et Luna, que les dragonniers étaient conscients des uns et des autres lorsqu’ils étaient proches, et c’est ce qu’elle ressentait en cet instant. Ce sentiment s’amplifia, faisant frissonner la Lié, qui se mit alors en marche. Elle ignorait où se rendre, mais ses jambes semblaient savoir où la guider. Une certaine excitation prit possession de tout son être, car elle savait que le seul œuf présent au Domaine était celui d’Aïasil, la Liée d’Enetari. Penser à la jeune Elfette, disparue bien trop, rendit Orfraie quelque peu… Triste. Elle avait toujours eu une relation étrange avec la Terendul, entre amitié et rivalité. Aujourd’hui, celle-ci n’était plus là, mais, un peu pour elle, l’Ataliel avait décidé de veiller, protéger et aimer celle qu’elles avaient toutes les deux chérie : Luna.
La Princesse des Ombres s’approcha du lieu qui servait de couveuse. C’est là que son regard tomba sur Mëryl. Ses sourcils s’arquèrent, puis Orfraie comprit : C’était elle qui avait provoqué le réveil de la dragonne… C’était donc elle la nouvelle liée ! Le long manteau noir de l’ancienne princesse traînait derrière elle alors qu’elle s’approchait doucement, avec respect. Elle prit toutefois grand soin de faire suffisamment de bruit pour signaler sa présence. Ses trais étaient doux, son regard curieux et respectueux. Sa longue chevelure était nouée en une unique tresse qui reposait sur son épaule gauche. La Rose semblait vouloir donner à boire à la jeune dragonne, mais celle-ci ne semblait pas très coopérative. C’était un cas qu’Orfraie n’avait jamais affronté puisque Firindal s’était jeté sur l’eau et la nourriture à sa naissance.
Doucement, celle-ci plongea donc la main dans la sacoche qu’elle avait à sa ceinture et en sortit un petit bol en bois. « Essayez avec cela. » Murmura l’Ataliel en saisissant la gourde et en remplissant le bol de moitié, de façon à faciliter la tâche à Aïasil. D’expérience, la Liée de Feu savait que boire au goulot n’était pas aisé pour un dragon. Le regard bleu roi, légèrement maquillé de noir, de la dragonnière se posa ensuite sur le couple, attendrit. Elle avait des questions, elle était très étonnée… Mais tout cela pouvait attendre. Le plus important était de donner des forces à la revenante… Celle-ci devait se sentir particulièrement déboussoler si elle avait gardé des souvenirs de sa première vie. Cela, Orfraie pouvait aisément le comprendre… C’est pourquoi elle ne chercha pas à entrer en contact avec la dragonne : Si Aïasil voulait lui parler, elle le ferait par elle-même. Dans le cas contraire, l’Ataliel ne s’en offusquerait pas.
D’un geste, la guerrière indiqua un petit carré d’herbe fraîche non loin, à l’écart du passage. Cela serait sans doute plus agréable pour Mëryl comme pour Aïasil.
« Comment… Comment vous sentez vous ? » Demanda tout de mêmes Orfraie, toujours très doucement. « C’est très déroutant au début, mais vous vous y ferez vite. Votre couple n’a… Rien d’ordinaire. » Rajouta l’Ataliel, signifiant ainsi quelle était au fait de toute l’histoire.
Capacité utilisé : - Citation :
- Conscience unique
De base, les dragonniers sont normalement "conscients" les uns des autres. C'est à dire qu'ils ressentent la bonne ou la mauvaise santé des autres dragonniers (et de leurs dragons) ainsi qu'une éventuelle émotion très forte (notamment la sensation de danger). L'art de la télépathie est beaucoup plus facile à développer entre dragonniers qu'avec n'importe quelle autre créatures. Même si cela reste un art complexe et nécessitant un long apprentissage. Dragonnier naissant |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Ven 15 Juil 2016 - 22:08 | |
| Une vague de réconfort emplit le creux de son ventre, Mëryl se sentait totalement déboussolée à distinguer ses émotions et les échos qu’elle recevait de la dragonne maintenant liée à son âme…Sans pouvoir y fusionner. Lorsque les étreintes n’étaient plus physiques, comment pouvait-elle rester posée, rationnelle ? Il n’y avait rien à comprendre, rien à expliquer, pas pour l’instant. Pour l’heure, l’important était de ne pas laisser Aïasil mourir de faim. Le cœur de la petite rose s’accéléra, son visage ne reflétait pas la panique, elle se contenant, mais tout son corps le ressentait. Elle devait manger, elle ne pouvait pas la garder contre elle éternellement. Sous les protestations de l’obsidienne, Mëryl écarta la gourde et rapprocha sa liée de sa poitrine. Peut-être que si elle la réconfortait suffisamment, elle finirait par accepter la nourriture et l’eau ?
Son regard inquiet croisa les prunelles bleues lorsqu’elle releva la tête. Orfraie, elle était là, au bon moment. Elle voulait la remercier, mais elle avait aussi tellement de questions. Silencieuse, la rose glacée leva une main pour prendre le bol, puis son regard se baissa lorsqu’elle l’approcha de la créature aux écailles sombres. Les petits doigts se promenaient de la nuque au côté de son cou, passant près des cornes, de la mâchoire, elle caressa ensuite les petites pattes. ''Je suis prête à t’aider, à prendre soin de toi, petite Obsidienne. Mais tu dois t’abreuver et te nourrir…'' Il s’agissait de la force qui permettait d’accomplir le reste. Une fleur ne s’épanouissait pas sans eau, quand bien même elle avait suffisamment de lumière, elle pouvait finir par s’assécher et faner.''Je ne vais nulle part, je reste ici, avec toi. Et je serai toujours là lorsque tu auras terminé. ''
Gardant sa liée contre elle, d’une main, elle prit appui sur l’autre pour se lever et se déplacer là où l’ancienne princesse lui désigna de se poser. C’est lorsqu’elle eût posé l’eau qu’elle prit soin d’emmener le plateau de viande. ''Je suis terrorisée…'' souffla-t-elle au vampire, mentir ici n’était pas une option…Elle n’allait pas bien et Orfraie ne lui avait pas demandé cela par convenance. Elle était soucieuse, Mëryl le savait, elle était reconnaissante de cette amitié. La guerre n’avait pas tout emporté dans son massacre, Orfraie était encore là alors que la petite rose avait besoin d’elle. ''Comment est-ce possible ? J’ai seulement effleuré l’œuf, Orfraie, comment pouvait-il éclore ?'' Un dragon ne pouvait avoir deux liés, c’était impossible. Et pourtant, c’était précisément ce qui s’était passée à l’instant. Était-elle réellement celle qui avait fait éclore l’œuf ? '' N’y-a-t-il pas possibilité qu’elle soit une dragonne sauvage ? ''
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| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Jeu 21 Juil 2016 - 0:13 | |
| La petite dragonne sentait bien que son refus catégorique de se nourrir alarmait sa nouvelle liée. Mais elle ne se sentait pas capable de se séparer ne serait-ce qu'un instant de son réconfort pour se concentrer à autre chose. Elle était devenue faible, et cela la terrifiait, les questions commençaient à ricocher dans son petit crâne tandis que le monde devenait petit à petit plus distinct, ainsi que la marque que laissait l'absence d'Enetari dans le creux de son âme, au sein de son nouveau lien. C'était l'une des raisons qui la poussait à réclamer aussi bien la présence physique que mentale de Mëryl, si elle était faible, leur lien aussi, fragile et instable, imparfait, elle distinguait toujours l'âme de son elfe au sein de la sienne, des esprits contraires et éternels, se mêlant tout en se repoussant. Sous la pression de la douleur et de l'incompréhension, de la panique et de ses émotions, l'obsidienne s'était mise à mordiller la robe de sa liée, qui l'avait rapprochée de sa poitrine et de son visage, peut-être attendait-elle de nouveau le regard rassurant de la dragonne ? Mais elle n'était pas sûre d'être capable de l'encourager si elle-même défaillait, la terreur qui avait envahit sa liée la terrorisant également. Vint alors un autre individus, une jeune femme, sombre, les cheveux noués en une unique tresse. L'elfe qui approchait, qui se révélait en fait être une vampire, n'était jeune que d'apparence, la dragonne l'identifia rapidement en voyant ressurgir de vieilles émotions de rivalités et d'amitié, des souvenirs de ce qui s'apparentait être son ancienne vie. L'obsidienne se contenta de donner un faible regard à l'Ataliel, qui même si elle avait tenté de le cacher, laissait paraître tristesse et perdition. Elle renfonça son petit cou dans la robe de sa liée pour ne pas entendre les condoléances de la rivale de son ancienne liée... Ces mots, simplement pensés, étaient tellement bouleversants, illogiques et irréalistes, comme venant d'un monde difforme ou la neige serait lave en fusion, la glace une pierre noire. Comment un lié, une âme, quelque chose qui vous est propre et qui vous appartient sans vous appartenir, votre "vous" en mieux, en plus fort, en plus doux, en plus "vous", pouvait être ancien ? Comment tout cela était-il possible ? Cette scène ? Cet œuf ? Cette lune ? Et elle ? Quel nouveau ciel nocturne était-elle devenue ? Mais qu'étaient-elles devenues ? Tant de questions ne firent que perdre encore et toujours plus la petite dragonne au sein d'un monde trop cruel, grand et complexe pour elle. Elle laissa sortir de son corps de petits sifflements et gémissements, elle avait tant besoin d'aide ! Mais elle avait cette aide, de simples mots, provenant de celle qui serait la seule à être écoutée de son ouïe fine, ravivèrent a nouveau une once d'espoir en elle, qui n'avait cessé de s'éteindre pour se rallumer depuis sa nouvelle éclosion, à mesure qu'elle prenait conscience de ce qui lui arrivait. Elle avait sa promesse de ne jamais la quitter, si jamais elle la rompait, c'était de ses crocs qu'elle serait punie. Elle s'accrocha à sa petite lune et accepta ses caresses, puis ses conseils, s'abandonnant enfin, comme tout dragonnets venant de naître, à la faim et à la soif que criait son corps pour elle. Elle menaça presque de mordre le bol qu'on lui tendait tant ces besoins se faisaient sentir, et elle se mit à laper à toute vitesse le délicieux liquide qui lui était présenté. Liquide qui descendait sans sa gorge comme un feu ardent venant raviver ses entrailles et faire renaître le courage en elle. On la transporta ensuite dans un lieu plus naturel, ou elle pouvait mieux sentir l'odeur de l'herbe et de la terre, et elle commença à happer les tranchettes de viandes qui lui étaient présentées, mordants a pleine dents d'un appétit vorace, sentant déjà ses forces lui revenir. Pendant qu'elle mangeait, celle que l'on appelait la princesse des ombres leur adressait la parole, elle n'y répondait pas, elle ne voulait pas parler, elle s'embrouillerait si elle parlait maintenant. Aïasil ne fit pas attention à l'affirmation de sa liée quant à la terreur qu'elle ressentait, elle la ressentait aussi, il était inutile de se le cacher, elle ne fit pas non plus attention aux dire de l'Ataliel concernant l'anormalité de la situation, cela aussi, il était inutile de le cacher. La seule chose à laquelle elle fit attention était la dernière question de Mëryl, dont elle tressaillit en entendant les mots, retourna avec rapidité sa tête vers celle de l'elfe, et hurla mentalement, d'une voix à la fois paniquée et miséricordieuse. "Non !"
La panique la submergeait à nouveau, était-ce une possibilités ? Pouvait-elle être une sans-lié ? Pourquoi cette elfe avait l'apparence d'une lune dans ce cas ? Et comment pourrait-elle voler si personne ne l'éclairait ? Elle ne serait alors même pas capable de survoler les premières roches des montagnes qu'elle s'était jadis promise de dominer. L'obsidienne coulerait simplement au fond du lac, comme tout autres caillou. Sur cette unique protestation, adressée à tout ceux qui pouvaient l'entendre, elle lança un regard suppliant à la petite lune, elle voulait l'entendre dire a nouveau qu'elle serait toujours avec elle. Elle pouvait comprendre que sa terreur la poussait à rejeter ses responsabilités, mais si elle ne les tenait pas personne ne le pourrait. "Non... Je t'ai choisie... Je t'ai choisie"
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Mer 27 Juil 2016 - 3:43 | |
| Sous son âme qui ne semblait pas vouloir s’accrocher, qui voulait glisser, se repousser, tout en restant d’une force inconnue si près de celle de la dragonne, Mëryl compensait de la force de ses petites mains. Elles n’étaient pas suffisantes pour blesser l’écaillée, c’était plutôt elle qui allait se couper à ce rythme. La petite rose avait si peur d’échapper son obsidienne, de la voir glisser au sol, se fracasser encore plus qu’elle n’était déjà brisée. Et elle n’y arriverait pas, se retrouver plus près encore d’elle, cela n’arriverait peut-être jamais. L’enfant de l’abomination avait peine à comprendre le lien qui les unissait, ce lien invisible et brisé, avant même de s’être formé, un mur était dressé entre elles. Le vide qui séparait ce cœur ardent de la rose glacée, elles étaient condamnées à rester derrière cet immense mur. Mais Aïasil avait des ailes et Mëryl était agile, elles sauraient vivre avec cet obstacle.
La peur disparue rapidement, les petites crocs ne prenaient en tenaille que le tissu, elle pouvait lui faire confiance, elle ne lui ferait pas de mal… Les prunelles tristes s’emplirent de compassion, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir la réconforter. Non elles n’étaient pas liés et la jeune elfe ne pouvait probablement pas avoir conscience de la réelle restriction de leur lien. Mais elle était certaine qu’elle pouvait faire confiance à Aïasil, elle voulait y croire, à la bienveillance, elle voulait s’accrocher à cela. Elles ne seraient jamais qu’une seule âme, elles ne seraient jamais que sœurs, mais Mëryl refusait qu’on lui prenne cela, de tout ce qui lui avait été arraché.
Elle se le promit, silencieusement, tout bas contre son esprit, terrorisée de voir cette promesse brisée et arrachée, elle s’obstina. Elle protégerait cette petite obsidienne, liée ou presque liée.
Elle buvait, enfin, elle se nourrissait. Haussant les sourcils, Mëryl esquissa un sourire, la panique avait enfin libéré son cœur et son ventre, la laissant avec plus de légèreté, plus d’espoir. Ce petit être avait tant d’influence sur elle, elle devrait maitriser mieux ses émotions, même intérieurement. Ou alors, elle ne ferait que plus de mal à cette sœur. Une petite rose qui n’avait jamais connu que le beau temps, qui s’était brisée dans une tempête et qui se devait d’être forte pour cette pierre précieuse.
Ses paroles la frappaient, lui coupaient le souffle. Son regard se fit plus inquiet, mais adouci, elle plongea les émeraudes dans l’argent. Sa main approcha à nouveau de l’obsidienne, près de ses pattes, elle approcha la deuxième et pris la créature dans ses bras. ''Je te crois.'' lui souffla-t-elle. Elle n’avait pas eu l’intention de l’abandonner, de refuser ses responsabilités. L’enfant de l’abomination allait l’aider, peu importe la nature étrange de leur lien. Voulant rassurer sa presque liée, ses bras se mettaient à la bercer, doucement, entre deux caresses, instinctivement. Un air lui vint au bout des lèvres, sans qu’elle n’en ait tout de suite conscience, elle enchaîna les paroles de la berceuse elfique qu’on lui avait apprise et chantée lors des orages, pour la rassurer.
''Ferme les yeux Laisse ton esprit se dissiper, S’effondrer, s’il le faut,
Car la tempête n’est plus. Laisse les vagues te soulever, Laisse la mer tanguer.
Ton âme la suivra, et doucement rejoindras le sable. N’y va-t-il rien que l’eau ne puisse laver ?
Laisse-la emporter la mélancolie, L’aigreur de l’angoisse, elle n’est plus.
Laisse-la partir, et au matin, je te promets, elle n’aura surprendre l’amour Et l’espoir.’’
Elle laissa un silence combler le moment, caressant doucement la tête de l’obsidienne. C’est après de longues secondes qu’elle osa le briser, d’une voix si basse, un murmure.
''Je ne peux pas prétendre avoir assez de connaissances pour comprendre ton éclosion, mais je sais que notre lien, aussi distant et rompu soit-il, est authentique. Je ne t’abandonnerai pas, tant que tu voudras de moi, c’est une promesse. Tu peux t’accrocher à moi, pour vaincre la douleur et nous serons autre chose qu’une tragédie. Nous serons la promesse d’une deuxième chance. Je refuse que tu me sois enlevée, j’y tiendrai.''
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Ven 29 Juil 2016 - 19:01 | |
| Meryl semblait extrêmement soulagée de tomber sur un visage amical. La Liée de Feu pouvait le comprendre aisément : C’était tout l’univers de Mëryl qui venait d’être bousculé en une fraction de seconde. Parfaitement silencieuse, veillant simplement le couple, Orfraie observait la jeune Elfette s’occuper de sa Liée. Revoir Aïasil après ce qui était arrivé à Enetari faisait grand plaisir à la Lame. Le retour à l’œuf de l’Obscidienne avait été une grande surprise pour tout le monde et beaucoup avait imaginé qu’il resterait dans cet état pour l’éternité… Mais non, Aïasil renaissait et venait de choisir une nouvelle Liée.
La voix de Mëryl ne fut qu’un murmure terrorisé. Avec douceur, Orfraie vint poser sa main sur son bras, se voulant aussi réconfortante que possible. En cet instant, la Liée aurait voulu pouvoir user de télépathie, comme elle le faisait avec Firindal, pour tenter de réconforter la jeune femme. Mais elle ne le pouvait pas, aussi devait-elle lui répondre. « Je comprends parfaitement votre sentiment… Mais elle vous a choisi. Quand vous avez effleuré l’œuf, vous lui avez donné la force de renaitre. »
Avoir deux liés était une grande première et, pour Orfraie qui était une jeune dragonnière, cela était à la limite de sa compréhension. Elle n’était même pas certaine que la Caste serait en mesure de répondre aux questions de Mëryl. Aïasil ne pouvait être sauvage, elle avait choisi une seconde fois et son esprit s’était lié à la Rose. La réaction de la dragonne face aux propos de l’elfette confirma les pensées de la vampiresse qui demeura silencieuse, écoutant simplement, ouvrant son esprit.
« Elle vous a choisi. Vous êtes Liées, maintenant, vous êtes Dragonnière. Je comprends parfaitement que cela vous déboussole, d’autant que la situation est encore plus extraordinaire dans votre cas… Vous apprendrez, Mëryl, comme nous apprenons tous. C’est un tout autre monde qui s’ouvre devant vous, une destinée. Je vous regarde et je sais que vous serez parfaitement à la hauteur. Vous pourrez compter l’une sur l’autre pour vous élever. » Orfraie prit un instant, observant le couple, puis reprit doucement. « Vous êtes la Liée d’Obsidienne. Je suis moi-même Liée depuis peu et j’ai fait face aux mêmes doutes qui vous assaillent. Je serais là pour vous comme d’autres ont été là pour moi, à la hauteur de mes maigres connaissances… » |
| | | Aïasil Assistant Dragonne presque-liée
| Sujet: Re: Obsidienne enneigée (Aïasil - Orfraie) Ven 5 Aoû 2016 - 20:22 | |
| Le doute formé, prononçé dévastait l'esprit troublé de la dragonette, un monde s'écroulait, pour ne laisser place à rien, normalement, le jour laisse place à la nuit, mais ici il ne laissait place qu'au néant. Une nuit vide, aveugle. Les loups étaient venus et avaient déchiré son tableau de leurs crocs. Lui avaient-ils à ce point tout pri ? N'avait-elle réellement le droit qu'à la faible lumière d'une étoile pour se repérer ? Une lumière humiliée par la puissance de la nuit comme une bougie l'est par la lumière du soleil. Non, elle n'était pas seule, elle n'était pas perdue, elle n'était pas humiliée, et ses repères réaparurent au son de la voix de sa liée. Trois mots, et elle pouvait faire siens les nuages sombres de la nuit pour s'y camoufler au lieu de s'y perdre. Trois mots pourtant d'une personne qu'elle ne conaissait pas, une lune étrange et froide, coupée d'elle-même au lieu d'être chaude et chaleureuse, de n'être qu'elle. Et pourtant quand elle plongeait ses yeux dans les siens, quand le vert emeraude se reflétait dans son argent, elle y voyait pétiller un feu d'artifice d'émotion, d'elle et de pas-elle, de feu, de glace, une fusion prohibée laissant pourtant place à tant de possibilités. Sans rompre le contact, la dragonette cessa de déchirer la robe, ou tout autres signes d'anxiété, de terreur, elle se laissa bercée par des bras, par la voix de sa lune si spéciale, transportée par la plus pure des mélodie que celle qu'adresse une mère à sa fille. Elle aimait sa musique, elle aimait sa douceur, elle aimait son contact. Elle l'aimait, tout simplement, et cela même si elles ne pouvaient se comprendre entièrement, même si le mur était infiniment haut et infiniment solide, il n'arrêtait pas ce sentiment. Elle abaissa lentement ses paupières marquées de contours blancs pâles, le regard fixe sur les emeraudes pétillantes, sur son nez timide, ses lèvres gracieuses, un regard serein, calmé. Elle laissait son esprit se dissiper, alléger son étreinte, elle laissait sa demi-liée respirer, prendre son envol, car elle lui faisait confiance, elle savait qu'elle ne s'envolerai pas sans elle. Elle se laissa dériver au sein de leur lien, de son esprit, du sien. Voguant dans les flots de ce nouvel océan, plongeant en son coeur, laissa sa pureté cicatriser sa plaie, nettoyer son coeur de tout ce sang, l'enrober de sable fin. Dans cet océan de sensation, tiède, ni trop chaud, ni trop froid, le regard de la dragonne s'éteignit sous ses paupières, son souffle ralentit, la tête câlée entre la poitrine et le menton de l'elfette, alors qu'elle y perdait pieds. De cet étroit lien jaillirent de dernières ondes d'émotions, celles d'une promesse de force, d'attention, de bien être. Puis celles qui venaient d'un petit coeur réchauffé qui ne manquait pas de répondre :
"Merci..." à la chanson. Car ce coeur ne s'était pas réchauffé tout seul, Mëryl avait apporté le souffle de vie nécéssaire à se remise en marche, soufflé sur la flamme qui l'avait autre fois habité. Des cendres, de la très légère braise qui s'y était reposé, une flammèche était repartie. Une flammèche réchauffant la nuit noire, symbole de désir et de volonté. Grâce à la lune gelée, le feu endormit s'était réveillé. Et elle devait le lui reconnaître. Aussi, Aïasil, dragonne d'obsidienne, dragonne de feu, ajouta dans un murmure de pensées avant de s'endormir : "...Petite Lune" Une deuxième chance, une protection promise, cela sonnait bien. La volonté de vivre, de rebondir renaissait en l'âme d'Aïasil. Les nouvelles demi-soeurs d'âmes avaient commencé là à repeindre le portait de la nuit, représentée comme une lune fragile, gelée et craquelée, poutant aux traits si fins, si doux, drappée par un ciel noir de braise, animé d'une violence qui lui est propre, d'une colère dominatrice qui pourtant n'éclipsait pas l'astre célèste, partageant chacune le poid d'une vie brisée, le malheur de l'autre, pour le transformer en un bonheur éternel, un avenir absolu, gouverné par les reines de la nuit, dansantes sous une pluie mêlant la neige et la cendre. Les soeurs de la nuit étaient nées.
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