Fin juin de l'an 7
A la nuit tombée.

Orfraie avait reçu ses ordres. Bientôt, elle partirait vers les Terres Désolées, vers la forêt qui dissimulait l'ancien Royaume des elfes. Elle se rapprocherait également de l'endroit qui l'avait vu renaître. L'ancestrale savait avoir vécue là-bas, des années, des siècles plus tôt. Ni Lewyn, ni Luna, ni qui que ce soit le lui avait dit… Cela coulait de source. Elle savait qui elle avait été, et se doutait donc que son ancienne elle avait vécu là-bas.

Toutefois, en ce début de nuit, l'ancienne forêt des elfes n’intéressait guère Orfraie. Son prochain repas, en revanche … Comme à de nombreuses reprises depuis son arrivée à Aldaria, la jeune vampire quittait la cité à la nuit tombée afin de se sustenter à même la source. Le sang récoltait dans le cadre du commerce écarlate lui allait, mais la nouvelle née aimait ressentir le plaisir de la chasse. Du moins, temps que son repas restait un déchet de la société Humaine : Brigands, voleurs, violeurs, criminels… Comme le lui avait enseigné Lewyn, elle choisissait ses cibles à l'avance, elle s'assurait qu'ils étaient mauvais. Orfraie ne tuait pas les innocents, c'était contre les principes de son créateur et frère et contre ses propres principes. Certes, elle était une nouvelle née, mais tout de même … grâce aux conseils et l'entraînement du sans Crocs, elle parvenait à contrôler suffisamment sa soif pour, le moment venue, la diriger contre les bonnes personnes…

L'Ancestrale quitta donc Aldaria avec une seule idée en tête : la chasse. Elle tenait, serré dans son poing fermé, un petit parchemin sur lequel était dessiné le portrait d'un brigand qui sévissait non loin de la cité. Vêtue de son armure et de ses armes – on ne sait jamais – elle avançait rapidement. Jusqu'à ce, en inspirant une goulée d'être frais – pas qu'elle en avait vraiment besoin cela dit – elle huma une délicieuse flagrance. Celle du sang. Frais et délicieux. La vampire sentit le venin dans sa bouche, mélangé à sa salive, tandis que son esprit partait peu à peu en vrille. Soudainement, brigand ou fermier ne lui importait plus : elle avait seulement soif. La brûlure dans sa gorge devenait de plus en plus intense alors qu'elle se mettait à courir dans la direction de l'odeur.

Silencieuse, elle ralentit. Telle une ombre, elle se faufila. Elle le voyait, maintenant. Un homme, assis au bord de la route. Il se tenait la jambe, celle-ci partiellement couvert de boue et – bien sûr – de sang. La vampire se pourlécha les lèvres, l'heure du repas était arrivée. Tant pis pour ce pauvre fou ! Quelle idée de se balader la nuit seul, sans arme et sans lumière… Toujours en silence -aidé par ses bracelets de cheville – Orfraie contourna sa proie. Elle arriverait ainsi dans son dos… Elle n'aurait qu'à lui saisir le crâne pour qu'il penche la tête, puis plonger ses crocs dans sa gorge. D'avance, elle se délectait de ce repas… Mais au moment où elle s'élançait, elle se sentit percuté de plein fouet et basculer.

Retourner à Aldaria après être rentrée quasiment les mains vides. Oh bien entendu c'était impossible au final de trouver quelque chose après la quasi disparition de cette lignée à laquelle elle était rattachée par des liens "de sang" ou quelque chose dans ce gout là car au final la seule chose qu'avait pu faire cette famille pour elle c'était lui offrir son premier repas à défaut d'une vie. De toute manière pourquoi retourner là bas ? Il n'y avait au final plus personne pour l'attendre. Il avait été empoisonné et la laissait maintenant seule, elle avait eut le temps de faire son deuil, fallait-il dire qu'il l'avait bien aidé à le faire avec ses précédents choix. Enfin, c'était trop tard maintenant, il n'y avait plus rien qu'elle ne puisse faire, sauf peut-être tenter d'aller arracher les mots de la bouche de Wintel lui-même ou plutôt de mourir en essayant comme l'avaient fait d'autres qui avaient déjà réussis à lui tenir tête.

La seule chance avait été que la cohabitation entre les proies et les prédateurs ne s'en était pas vue trop bouleversée. Enfin, il y avait toujours cette méfiance et cette tensions mutuelle sur qui allait trahir l'autre en premier, et il n'était guère difficile de deviner que le moindre des incidents pouvait mettre le feu aux poudres avant même que l'on ne s'en rende compte. Essayer de maintenir cette paix fragile ? Elle avait au final été l'artisan des premiers pas de cette dernière lors de la rébellion, informant Korentin sur comment traiter avec les vampires, les erreurs à ne pas commettre pour tenter de maintenir une coalition en place, qui avait d'ailleurs tenue jusqu'au dernier moment par on ne savait quel miracle. Juste que personne ne connaitrait son rôle, elle avait été et serait toujours une ombre parmi les ombres.

En parlant d'ombre, l'odeur du sang avait attiré son attention, mais malgré l'intérêt de ce dernier elle avait déjà répondu à son besoin quelques jours auparavant et puis faire quoi ? Tuer une personne par gourmandise et mettant ainsi volontairement le feu aux poudres ? Non c'était stupide. Totalement ! Elle observa l'humain depuis l'obscurité attendant que ce dernier finisse par reprendre son chemin et ne se méprenne pas sur ses intensions dans le cas ou, dernièrement de nuit il n'y avait bien que les vampires qui s'aventuraient aussi tard sans convoi. Et c'est là qu'elle remarqua le mouvement, rapide et vif, comme un prédateur qui fondait sur sa proie... Comme, en fait non, c'était le cas ! Tuer une vampire ou laisser un humain mourir ? Ou alors ne tuer aucun des deux pour ne pas donner profit à l'une ou l'autre des espèces. Car même si elle ne se sentait pas appartenir à ce peuple, elle en faisait partis.

Rapidement elle forma un tube entre ses deux mains, puis après un bref instant de concentration elle le lança tel un javelot vers sa victime, refermant ainsi sur l'assaillante une brutale mais efficace prison de chaine qui ligota cette dernière au sol sous le regard hébété de l'humain qui ne vit qu'une ombre se retrouver juste au dessus de cette dernière, ce dernier qui en passant devait s'être fait dessus aux vues de l'odeur. D'un léger mouvement elle passa discrètement son doigt sur sa lèvre, caressant cette dernière afin d'amadouer cette proie enchainer et avoir son "attention".

Sa cible était immobilisée pour le moment, mais on n'était jamais trop prudent, elle l'avait immobilisée par l'effet de surprise, mais généralement ce genre de sort face à des individus beaucoup plus expérimentés ne duraient pas bien longtemps. Au moins cela ferait gagner un peu de temps à l'humain. De ce fait elle n'avait pas lâché sa "proie" du regard, même pour le léger sourire de profil destiné à effrayer l'humain.

"Si vous voulez vivre, vous allez trouver un moyen de courir jusqu'à la ville, n'est-ce pas ?" Lui dit-elle en souriant, pour lui révéler ses crocs, à la manière d'une menace silencieuse pour aider ce dernier à gagner en motivation. "Et vite, de préférence."

D'ailleurs cette proie, ce n'était pas n'importe quoi à en voie son attirail et son odeur. Fortunée, ça c'était certain, et quelqu'un s'était bien évertué à essayer de camoufler sa nature certainement à l'aide d'enchantements magiques qui n'avaient rien de premier prix comparé à ce dont elle avait en sa possession, mais cette dernière semblait beaucoup trop... Jeune ? Pour les utiliser avec sagesse au au lieu de ça elle partait battre la campagne en chassant le premier venu. Son "maitre" allait certainement être très fâché de s'apercevoir du résultat de son "investissement", car au final les crocs et l'odeur du venin qui emplissait la bouche de sa proie n'étaient quant à eux absolument pas camouflés. Quel gaspillage ! Car oui s'en était S'il voulait la faire encore passer pour une elfe alors il avait encore beaucoup de travail, car pour le moment c'était plus une cage qu'une dissimulation dont avait besoin cet "investissement". Elle réitéra d'ailleurs la légère caresse sur ses lèvres alors que sa main encore libre restait en attente d'une réaction hostile quelconque. Elle ne voulait pas lui laisser une quelconque chance de contre-attaquer.

Mais maintenant elle avait un second problème sur les bras : qu'allait-elle faire de cette vampire affamée qui s'était laissée distraire par juste un peu se sang. Sa tenue montrait une personne de haut rang et à mieux y observer... Une ancestrale ? Non, il était quasiment impossible de trouver des elfes assez vieux à mordre pour avoir une vampire trop jeune pour manquer ainsi de contrôle.

"Maintenant que les présentations sont faites... Que vais-je faire de toi ?" soupira-t-elle. "Te trainer jusqu'à la garde ? Ou alors à ton maitre ?"

Elle sentait déjà venir l'agacement qu'elle ressentirait à faire quelque chose comme cela, la garde des cités, qu'elle qu'elles soient étaient toujours les mêmes... Des casses pieds de bureaucrates qui lui demanderaient certainement quinze fois sa version des faits avant de décider que faire, le temps de réveiller qui de droit et de leur faire se bouger leur cul gras jusqu'à la porte. Non, en fait c'était largement plus simple de s'en débarrasser, plus rapide, moins de problèmes et revendre le pillage sur le cadavre au marché noir lui rapporterait même un petit pécule.

Enfin bien entendu, tout dépendrait si sa proie reprenait ses esprits et réussirait à aligner deux mots compréhensibles autres que les grognements dont la plupart des nouveaux nés étaient très friands pour communiquer, surtout quand ils sont affamés.

[Défensif] Charme:

[Offensif] Malédiction de chaines:

La vampire ne pu retenir un gémissement de douleur lorsqu'elle tomba au sol, soudainement incapable de bouger. En levant la tête, elle se rendit compte que des chaînes entouraient son corps… Quelqu'un lui avait lancé un sort ! Tournant la tête comme elle le pouvait, Orfraie vit sa proie s'échapper en boitant. Mais, étrangement, cela n'avait plus vraiment d'importance. Toute l'attention de l'Ancestrale était tournée vers la jeune femme, qu'elle voyait parfaitement dans le noir, et qu'elle trouvait particulièrement belle.

Elle se sentait particulièrement agacée. Et le ton employé par cette femme ne manquait pas de l'agacer encore plus. Et de faire naître une sourde colère. En cet instant, elle aurait voulu lui sauter à la gorge et la lui déchiqueter à coup de crocs. Ou l'embrasser. C'était très étrange. L'esprit échauffé d'Orfraie l'empêchait de réfléchir avec lucidité, et elle le savait. Cela n'était pas la première fois. Lewyn avait de nombreuses fois dû la maîtriser – quoi qu'avec un peu plus de délicatesse – et lui avait également apprit à calmer sa colère et reprendre le dessus sur ses instincts de prédateur. Alors, plutôt que de répondre directement à la jeune femme – qu'était-elle d'ailleurs ? Humaine ? Ou Vampire ? - Orfraie préféra tenter de se calmer. Elle avait des mots, pour cela. Comme un mantra. Elle se souvenait entendre Lewyn les prononcer près de son oreille. Elle même se mit à les murmurer pour elle, reprenant peu à peu le dessus sur sa soif.


« Contrôle toi, contrôle toi. Tu dois apprendre à te contrôler. » Il était hors de question qu'elle te un innocent. Elle avait failli, ce soir, et cela lui faisait peur. Sans l'intervention de cette femme… L'Ancestrale ferma les yeux, et poursuivit. « Fais attention, le secret survivra. Un seul faux pas, et tout le monde saura. » L'ancestrale se tût, les paupières toujours closes. Elle se sentait … Mieux. Elle avait repoussé la folie de la soif. Pour l'instant du moins… Mais les paroles de cette femme lui revinrent à l'esprit. « Je n'ai pas de maître. Mon créateur est mon frère. » Fit-elle d'une voix égale. Toute la hargne à laquelle cette femme pouvait s'attendre n'était pas là. Il n'y avait ni colère ni haine dans le ton de l'ancienne princesse. Seulement… la résolution. Elle était prisonnière et elle serait libre lorsque cette femme le déciderait. Elle n'était pas n'importe quel nouveau née. Son ancien statut d'Elfe lui permettait de se contrôler mieux que n'importe quel autre vampire du même âge. Et elle avait un bon mental, avec tout ce qu'elle avait traversé… Combien même elle ne s'en souvenait pas et le savait uniquement grâce à Lewyn ou Luna.

Doucement, l'ancestrale rouvrit les yeux. L'humaine était assise sur elle, au niveau de ses hanches. Cela fit naître – étrangement – une pointe de désir pour cette femme. « A ce que je vois, tu aime être au dessus. C'est excitant. Pour tes beaux yeux je suis prête à te laisser les commandes mais ce sera plus agréable si nous sommes nues. » Commenta la vampire, amusée par ses propres pensées. Après quelques instants, elle reprit son calme et vrilla son regard bleu roi dans celui de l'humaine. « Accepterais tu de me libérer, maintenant ? S'il te plaît ? » Ajouta Orfraie après un instant.

Elle observait le combat intérieur et silencieux de "l'elfe" en silence, attendant le résultat de ce dernier afin d'éviter une morsure qui aurait pu être évitée, à moins que celà ne finisse par se produire tout de même peu importe l'issue. Mais au moins elle ne pourrait pas se reprocher d'avoir été imprudente, ou tout du moins pas plus qu'elle ne l'avait été déjà, faisant cette fois l'observation après le passage à l'action et non pas l'inverse comme à son habitude. Elle écouta le monologue de son "interlocutrice" continuant à l'observer, comme pour se remémorer ou est-ce qu'elle avait bien pu voir cette dernière, car oui ce visage ne lui était pas inconnu mais enfouis depuis trop longtemps dans sa mémoire malgré le fait qu'il y ait été gravé, de force.

Finalement, le "jeune sang" finit par lui adresser la parole, ainsi donc elle n'avait pas de maitre mais un frère ? Bien jolis mot pour certainement cacher le véritable rôle de ce dernier. Un vampire ne prenait jamais un nouveau né sous sa coupe sans y avoir un intérêt quelconque, certains le faisaient par lubie mais se lassaient bien vite devant les comportements sauvages de ces derniers. Il était si facile de faire croire tout et n'importe quoi à des nouveaux nés, c'était presque aussi facile que d'égorger un nourrisson laissé à l'abandon ! Oh, elle ne se moquait pas, elle était d'ailleurs bien mal placée pour le faire vu l'expérience qu'elle en avait eut ! Mais elle ne préféra rien répondre, ce n'était pas vraiment le moment de tenter de la dissuader, après tout elle se faisait manipuler par qui elle voulait. Il n'y avait rien de tel que l'expérience. Mais dans tous les cas ce dernier était certainement trop laxiste s'il espérait faire croire sa "protégée" encore elfique. Tout du moins c'était ce qu'elle pouvait avoir compris dans ce monologue.

Oh oui, les vampires étaient des séducteurs, mais en plus elle, elle était joueuse ! Enfin, seulement quand elle avait le dessus !
Le "compliment" qui suivit ne manqua pas de lui tirer un léger sourire, qui se transforma en une sorte de sourire gêné comme si le compliment avait fait mouche. Doucement elle approcha son visage de celui de sa "proie", ses lèvres venant presque frôler celles de l'être en dessous d'elle, sauf qu'évidemment elle les retirerait encore plus vite qu'elles étaient arrivées si sa "compagne" essayait de combler le peu d'espace qu'il restait entre elles. Ce geste était accompagné par un autre qui vit se placer sa main gauche au niveau de la tête de "l'elfe" qui put ressentir une légère caresse du bout des doigts le long de son oreille.

"Hummmm." dit-elle, pensive.

La préférait-elle attachée ? Certainement, surtout qu'elle ne savait pas ce qu'avait cette... Oh ! Cette princesse derrière la tête ! Le déclic lui était enfin revenu : La princesse elfique... Ata... Atamachin. Non, pas Atatruc non plus... Ah voilà Ataliel ! Qu'elle douce ironie, si elle avait eut l'occasion de la rencontrer quelques années plus tôt, alors qu'elle était encore au service d'Isendal, ça aurait été certainement ce qu'elle lui aurait fait, en rajoutant la morsure bien évidemment. Mais on aurait dit que quelqu'un s'était payé un bon casse croute.

"C'est toujours plus amusant de voir les princesses attachées." Elle continuait à l'observer, surtout pour tester sa réaction. "Princesse Orfraie Ataliel, si je me souviens bien ?" finit-elle doucement. Elle avait presque chuchoté ces mots, comme pour la forcer a encore plus porter son attention sur ses lèvres.

La détacher ? Tout dépendrait comment son interlocutrice répondrait aux provocations. Si c'était dans le bon sens, c'est à dire sans le moindre signe d'agressivité ou tout du moins un comportement qui ne montrerait pas ce genre de choses, alors les chaines disparaitraient toutes seules. Dans le cas inverse et bien... Elles resteraient en place ! Dans tous les cas elle restait bien évidemment sur le qui-vive.

Les mantras avaient fait leur effet. Peu à peu, la colère de la vampire s'était amenuisé. Sa rage s'était éclipsée, reléguée au fond de son esprit. Toutefois, au fond du regard bleu roi brillait une lueur de malice et d'envie. Mais pas l'envie de sang. Un autre désir, puis primaire encore, parfois tout aussi bestial que la soif de sang, mais également souvent plus doux et délicat. Plus agréable… pour les deux parties.

La jeune femme qui se trouvait au dessus d'Orfraie attisait un tel désir chez elle. Comment résister à une si belle créature ? La vampire ne pu s'empêcher de répondre en ce sens, amusée par ses propres propos. Comment allait-elle réagir, à présent ? Allait-elle la libérer ou abuser de sa position dominante pour jouer avec l'immortelle ? Celle-ci imaginait sans mal la jeune femme – une de ses semblables – aller en ce sens.

Les propos d'Orfraie avaient tirés un sourire à la belle vampire, un sourire qui laissait toutefois transparaître la gêne de l'immortelle. Celle-ci se pencha vers sa prisonnière, approchant son visage du sien, ses lèvres venant presque frôler celle de l'ancienne princesse. Cela eu le don de l'excitait davantage, mais elle se contrôla et demeura immobile. Elle ne la lâchait pas du regard. La vampire semblait réfléchir, elle semblait se demander à quel sauce elle allait manger l'Elfe, qui sentit d'ailleurs une caresse sur son oreille pointue.

Alors qu'elles se fixaient, quelque chose sembla faire son chemin dans l'esprit de la dominante. Orfraie se demandait quoi, évidement. Et elle ne tarda pas à avoir la réponse : la vampire l'avait reconnu. Ou avait reconnu son ancienne elle. Cela fit naître un sourire sur ses lèvres, un sourire ironique qui dévoila ses crocs bien blancs. L'Ancestrale redressa sa tête autant que possible, frôlant ainsi les lèvres de la belle immortelle. « La coutume Elfique veut que l'on se présente d'abord. » Lui dit-elle dans un murmure, reposant ensuite l'arrière de son crane dans l'herbe. Elle poursuivit rapidement, sans laisser le temps à son interlocutrice de la couper. « Princesse… Je ne le suis plus. Mais je suis bien Orfraie Ataliel. Ou une partie d'elle. » Poursuivit l'ancienne Rôdeuse en perdant son sourire, soudain bien plus sérieuse.

Elle ferma les yeux. Le noir l'aidait à réfléchir car le visage qui se trouvait au dessus d'elle l'attirait. Elle devait contrôler son instinct. Elle devait se nourrir, pas sauter sur cette femme pour lui faire… des choses peu recommandables !

Finalement, après un certain temps, la jeune femme leva l'enchantement. L'Ancestrale fut libre de se relever. Elle fit glisser ses doigts dans sa chevelure lie-de-vin, son regard scrutant l'horizon. Il se reporta toutefois bien rapidement sur la vampire. « Qui êtes vous ? » Lui demanda t-elle en premier lieux. Il était vrai que l'inconnue savait a qui elle avait à faire, mais Orfraie était dans le flou. Toutefois, elle sentait que celle-ci n'allait pas lui rendre la tâche aisée en lui répondant par la vérité… Mais peu importe. Au moins aurait-elle un nom à mettre sur ce beau visage. « Je dois me nourrir. » Ajouta t-elle après quelques instants. Sa main retomba le long de son corps tandis que son regard se détachait une nouvelle fois de l'inconnue. Elle cherchait déjà une proie, humant doucement l'air … Orfraie ne pensait simplement pas à la brûlure de sa gorge, sinon elle risquait de s'en prendre au premier mortel venu.

Lorsqu'elle sentit l'odeur tant recherchée, elle offrit un regard à Amanda, une invitation pour venir avec elle ... ou la laisser y aller seule.