Orfraie et ses guerriers passaient beaucoup de temps à s'entrainer. Les Rôdeurs étaient l'élite de l'armée Elfique, il ne pouvait en être autrement. Et cela passait par un entrainement quotidien auquel la princesse guerrière tenait énormément. Elle ne laisserait jamais l'attention et la vigilance de ses guerriers se relâcher. Toutefois, pour la première fois depuis l'arrivée d'Orfraie et de l'armée Elfique au sein du Protectorat, l'Elfette avait décidé de déroger à ses propres règles. Du matériel était arrivé à Sandur et des bras avaient été demandés afin de ranger celui-ci le plus rapidement possible. L'Elfette avait décidé de prêter main forte, laissant le choix à ses Rôdeurs de la suivre ou non. Quelques uns décidèrent de l'accompagner, tandis que beaucoup d'autres mirent à profit ce temps libre pour profiter de leur famille et s'occuper de leur propre affaire.

L'aide des Elfes, une dizaine, fut globalement appréciée. Les Hommes et les Elfes arrivaient généralement à s'entendre sans trop de difficulté. Pour l'occasion, nulle armure sur Orfraie, mais des vêtements plus léger et confortables, de couleur sombre toutefois. La guerrière avait également attachée sa chevelure lie-de-vin en une longue tresse, seules quelques mèches venant de temps à autre chatouiller son visage. Enfin, elle ne portait que sa dague. Ici, peu savait qu'Orfraie était une Princesse et cela lui convenait. Elle préférait être traite comme la Générale qu'elle était, plutôt que comme un membre de la famille impériale. Cependant, loin de se reposer sur son grade pour en faire moins que les autres, Orfraie n'avait guère prit de pause.

Ce n'est que lorsque le soleil fut presque au zénith que tout le groupe prit une pause bien méritée. Les Hommes étaient davantage fatigués, leur métabolisme n'était ni aussi résistant, ni aussi puissant que celui des Elfes. Toutefois, même les guerriers d'Orfraie apprécièrent cette halte, buvant quelques gorgées d'eau fraîche à leur gourde. La Générale Elfique fit de même tout en se rapprochant de l'autre groupe, son regard bleu glacier parcourant le visage de ces personnes qu'elle ne connaissait pas pour la plus part. Quelques uns lui disaient vaguement quelque chose, mais sans plus…

Sa gourde dans sa main droite, l'Elfette passait près d'une jeune humaine aux magnifiques yeux verts lorsqu'elle sentit quelque chose humidifier son pied gauche. Baissant le regard, Orfraie se rendit compte que la jeune femme avait lâché sa gourde, celle-ci déversant son contenu dans la terre et le sable. La guerrière se pencha pour ramasser le récipient puis s'approcha de sa propriétaire, qui s'excusait déjà. " Vous êtes toute pardonnée. " Lui dit-elle en lui rendant sa gourde. " Je suis Orfraie Ataliel." Se présenta t-elle ensuite, offrant sa main à la jeune femme, comme le voulait la tradition humaine lors d'une première rencontre.

Orfraie avait ce sourire si particulier qui la rendait instantanément abordable. Il était amical et avenant. Ses trais abordaient étaient doux, détendus. Même son regard reflétait la sincérité de ses mots.
L'humaine semblait étonnée d'une telle sympathie à son égard, ce qui amusa quelque peu la guerrière. Elle savait son peuple prompte à se montrer supérieur… et à le rappeler aux autres races. Orfraie avait toujours condamnée de telles attitudes, et davantage encore aujourd'hui. Ils étaient tous dans le même bateau, attiser les tensions entre race était parfaitement inutile.

Les doigts de la Rôdeuse serrèrent avec fermeté ceux de l'humaine. Jadis, les traditions humaines avaient données du fils à retordre à l'Elfette, alors que celle-ci était encore une Enwr. Aujourd'hui, cela n'était plus qu'un mauvais souvenir, d'autant que depuis son arrivée à Sandur, Orfraie avait eu l'occasion de pratiquer. La guerrière relâcha la main de l'humaine une demi seconde plus tard et son bras retomba le long de son corps. La jeune femme se présenta dans un même temps. Celle-ci se prénommée donc Sighild Anrbjorn. Un tel nom ne pouvait être que nordique. De plus, Sighil semblait avoir une haute stature, Orfraie ne serait pas étonnée une seule seconde si l'humaine était plus grande qu'elle. Les nordiques avaient tendance à être très grands.

" Mae govannen (enchantée), Sighild. Voilà un bien joli prénom. Nordique, sans le moindre doute. " Ajouta la guerrière. La jeune femme se leva par la suite, saluant la Générale comme il se devait. Celle-ci offrit un sourire à l'humaine et lui fit signe que s'était inutile d'un geste de la main. Sighild s'excusa ensuite une nouvelle fois, désolée d'avoir était si maladroite. D'un geste de la main, Orfraie balaya les excuses de la jeune femme. " Cela arrive. Je ne suis pas rancunière. " Ajouta Orfraie dans l'optique de rassurer l'humaine. Celle-ci semblait vraiment navrée et devait s'en vouloir d'avoir était aussi peu attentive.

Le regard de l'Elfette se détourna, en même temps qu'elle-même se tournait vers les deux autres groupes. Son regard bleu glacier se posa sur ses guerriers, puis sur les humains. Si certains se parlaient, il y avait tout de même deux groupes bien distincts, deux races. Cela désolait la Générale, elle qui avait été l'une des premières à venir en aide aux Hommes quand ils furent attaqués par les Vampires, cela contre l'avis du Conseil Elfique. La rancune était tenace.

" Quel poste occupez-vous au sein du protectorat, Sighild ? " Demanda doucement Orfraie sans la regarder. Elle continua à épier les deux groupes encore quelques instants avant de se tourner de nouveau vers l'humaine. " Que pensez-vous de cela ? " lui demanda t-elle en désignant les Humains et les Elfes situés un peu plus loin.

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HRP : Navrée pour le retard. Je n'avais pas vue que tu avais posté. >.<

Les préjugés avaient également la vie dure chez les Elfes. Nombre d'entre eux faisaient clairement comprendre aux autres races qu'ils étaient supérieurs. C'était une attitude que la princesse avait toujours réprouvée, mais elle ne pouvait changer ainsi la mentalité des siens… Le temps passé au Protectorat aiderait peut être les Elfes à voir les Hommes et les Vampires différemment, même si pour les derniers Orfraie avait davantage de doutes. Le passif des Elfes avec les Immortel était très lourd, peut être trop pour que les mentalités évoluent dans le bon sens.

Quoi qu'il en soit, le regard aigue marine de l'Elfe était de nouveau posé sur la jeune humaine. L'émeraude de ses yeux était vraiment magnifique, pensait-elle en l'observant avec douceur. Et elle semblait si jeune, encore dans la vingtaine sans le moindre doute. Celle-ci répondit à la Générale, son accent effectivement immanquable. Ainsi, elle était une éclaireuse et une archère ! Cette simple information fit sourire Orfraie, dont le regard sembla soudainement pétillé. Il était effectivement plaisant pour elle de rencontrer une personne ayant pour arme de prédilection l'arc et les flèches.

Sighild poursuivit, répondant à la seconde question posée par Ataliel. La Glacernoise répondit avec sincérité, ce fut du moins ce que l'Elfe jugea. Si elle avait été capable pendant un temps de ressentir les mensonges des gens, aujourd'hui elle ne pouvait que se fier à son sens de l'observation. Les questions de l'humaine laissait filtrer un certain dédain, mais pas le ton de sa voix. Orfraie préféra ne pas s'en formaliser, sentant la nordique hésitante, peu certaine de ce que l'Elfe lui voulait vraiment. Il était vrai que pour une entrée en matière, on avait vu mieux. Les sourcils d'Orfraie s'arquèrent lorsque Sighild évoqua les vampires et leurs origines, mais elle la laissa poursuivre. Il était impoli de couper la parole à quelqu'un.

" Vous ne me vexez pas. " La rassura calmement Orfraie. " Vous avez raison, concernant mon peuple. C'est là l'une de nos faiblesses. Notre stagnation. " Commenta t-elle ensuite en s'asseyant à côté de l'humaine. " C'est une chose que j'aspire à changer. Mais c'est une tâche bien grande pour une seule personne. Que diriez-vous de m'aider ? " Proposa l'Elfe, un sourire malicieux aux lèvres. " Vous m'avez dit être une archère, je le suis également. Peut être pourrions nous échanger sur nos techniques respectives. Que diriez-vous de venir vous entrainer avec mes Rôdeurs ? Cela pourrait être le premier pas vers une meilleure compréhension entre nos deux peuples. " Exposa calmement Orfraie, son regard posé sur le visage de Sighild. " Toutefois je comprendrais parfaitement que vous ayez autre chose à faire, ou que cela ne vous tente absolument pas. " Se sentit-elle obligé de rajouter. Elle ne voulait en aucun cas forcer la jeune femme, mais les Rôdeurs étaient réputés chez les Elfes, alors voir ceux-ci écouter les conseils d'une jeune humaine et lui en donner en retour pouvait aider. Cela lui rappeler sa première entrevue avec Christan Weren, l'Alayien ayant écouté les conseils d'Orfraie, avant de lui en donner à son tour.

Orfraie observait calmement Sighild, un sourire amical plaqué sur ses lèvres pulpeuses. La Glaernoise avait franchement souri à la proposition de la princesse, une bonne chose. Toutefois, la générale ne manqua pas de remarquer le regard que la jeune femme lança en direction de la prison, ainsi que la perte de son sourire. Connaissait-elle le prisonnier qui s'y trouvait actuellement ? Cela ne manqua pas de titiller la curiosité d'Orfraie, qui se promit alors de tenter d'élucider cette question si elle en avait l'occasion.

L'humaine accepta finalement la proposition d'Orfraie, qui semblait d'ailleurs lui faire grand plaisir. L'Elfe répondit naturellement à son sourire, ses doigts glissant dans sa chevelure pour remettre en place une mèche rebelle. La princesse allait faire quelques vagues chez Elfes par cette simple invitation, elle le savait et s'en réjouissait. Elle se réjouissait également devant la motivation évidente de Sighild, qui proposa finalement à la princesse d'y aller dès à présent si elle se sentait d'attaque. Les corvées étaient presque terminées, de toute façon … Elfes et Hommes se remirent donc au travail et terminèrent rapidement.

" Je dois aller chercher mes armes et mon armure à Fort Espérance. Rejoignez moi à l'air d'entrainement une. N'oubliez rien." Rajouta Orfraie avec un clin d'oeil, avant de s'éclipser rapidement.

Le retour jusqu'au Fort fut rapide, Orfraie ne souhaitant ni perdre de temps, ni arriver en retard. Elle quitta ses vêtements une fois la porte de ses appartements refermée derrière elle et passa son armure dans le plus parfait des automatismes. Elle récupéra ensuite son épée dont elle fixa le fourreau à sa taille, puis sa dague, son carquois d'abondance et enfin son arc, qu'elle passa en bandoulière autour de son buste.

Comme prévu, Orfraie se trouva une vingtaine de minute plus tard devant les bâtiments militaires de Sandur. Elle pénétra dans l'un d'eux et rejoignit l'air d'entrainement qu'elle avait indiqué à Sighild. Une dizaine d'Elfes se trouvaient déjà là, dans la plus grande aire disponible. La générale aurait bien sûr préférée s'entrainer à l'extérieur des remparts, mais la chaleur du désert ne le permettait pas… Au moins, une dizaine de personnes tenait sans problème sur cette aire d'entrainement. Cela aurait été problématique si la princesse avait rendu cet entrainement obligatoire et si, donc, une cinquantaine d'Elfes avaient été présents. Le groupe se rassembla rapidement autour de la Générale/

" J'ai convié quelqu'un à notre entrainement. Je compte sur vous pour lui faire bon accueil. " Expliqua-t-elle brièvement en Elfique. Elle savait pouvoir compter sur ses guerriers pour être capable d'accueillir Sighild et l'intégrer au petit groupe pour cette session. Celle-ci, d'ailleurs, ne devrais plus tarder désormais …

D'un regard critique, la générale passa rapidement en revue ses troupes. Parmi les quelques Rôdeurs présents se trouvaient de jeunes apprentis, bien entendu accompagner de leur mentor. Des Elfes bourrés de talent qu'Orfraie prenait plaisir à dénicher et à recruter, ces derniers venant généralement d'une autre branche de l'armée. Devenir un Rôdeurs était un privilège rarement boudé. Avec ceux là, elle se montrait particulièrement dure – et juste ! – afin d'en faire rapidement de vrais guerriers d'exception. Les effectifs de cette élite n'étaient pas très grands et la traversée d'Armanda avait sérieusement entamée leurs rangs. Six mois après l'arrivée des Rôdeurs au Protectorat, ceux-ci ne s'étaient pas encore totalement reconstitués.

La Nordique arriva sur l'air d'entrainement quelques minutes plus tard, son souffle légèrement plus rapide que d'ordinaire. Elle avait dû se presser, en déduisit Orfraie. Toutefois, son visage affichait un sourire sincère auquel la Générale répondit, l'invitant ensuite à s'approcher d'un geste de la main. L'humaine salua les guerriers et leur chef comme il se devait, un salut qui lui fut rendu dans une parfaite synchronisation.

Les premiers mots prononcés par la Glacernoise lui valurent quelques sourires sympathique, toutefois peut être aurait-elle dû se taire par la suite. L'évocation de la chasse et de la chair animale lui valut quelques grimaces de dégout, voir de regard franchement hostiles de la part des Elfes. Seule Orfraie demeura impassible, celle-ci ayant suffisamment côtoyé les humains lorsqu'elle était Baptistrelle pour ne pas être étonnée le moins du monde. Ses pérégrinations l'avaient d'ailleurs conduit à Glacern, jadis.

" Nous ne mangeons pas de viande." Lança l'un des Rôdeurs, d'un ton qui laissait percevoir son dégout. L'idée même de tuer un animal pour se nourrir de sa chair le révulsait, les Elfes étant principalement végétariens, voir végétaliens pour certain d'entre eux. Il s'apprêtait à poursuivre lorsque la Générale leva sa main droite, le faisant taire avant qu'il lance les hostilités. " Les Elfes sont végétariens, parfois même végétaliens. Notez-le, cela pourrait vous éviter bien des tracas à l'avenir. " Expliqua calmement Orfraie, sa voix se faisant douce. Avec cette simple information, Sighild comprendrait qu'évoquer la chasse n'était peut être pas une idée brillante en la présence d'une dizaine d'Elfes. " Commencez. " Ordonna la Générale d'une voix ferme, sans hausser le ton. " Sighild, me montreriez vous l'étendue de vos capacités ? Il y a des cibles, là bas. " Proposa ensuite Orfraie d'un ton amical, désignant les cibles de son index tendu tandis que la majorité de ses guerriers dégainaient leurs lames, épées comme dagues, pour commencer leur entrainement. Seul deux archers se dirigèrent vers les cibles. " Détendez vous, tout ira bien. " Rajouta ensuite la guerrière, offrant à l'humaine un sourire confiant.

Orfraie était une générale attentive et gardait donc un œil sur ses guerriers, même discrètement. Toutefois, la discipline était de mise et elle savait ne pas avoir besoin de les surveiller de très près. L'Elfette bougea légèrement sur son tonneau, le temps d'ôter une boucle de botte qui rendait sa position inconfortable en exerçant une pression sur sa jambe. Son regard se reporta ensuite sur l'humaine, sa vision toutefois soudainement gênée par un fin fil rouge. L'Elfette fronça les sourcils, puis comprit d'où venait cette gêne. D'un geste, elle ramena ses quelques mèches lie-de-vin derrière son oreille droite.

L'humaine semblait d'accord avec les propos tenus par la militaire. Les mentalités avaient effectivement évolué, que ce soit grâce ou à cause des guerres passées qu'en raison de la cohabitation actuelle des trois races d'Armanda, quatre si on prenait les Alayiens à part. Il y aurait sans le moindre doute possible des tensions, des problèmes, des incidents, cela était évident. A Sandur, tous faisaient un effort pour tolérer son voisin, mais une fois chacun repartit dans son coin… Il serait plus aisé de retomber dans ses travers lorsque plus rien ne forcerait la paix. Toutefois, Orfraie ne souhaitait pas évoquer ces problèmes. Pour le moral, il était préférable de les occulter temps qu'il n'était pas forcément nécessaire de s'y confronter. Lorsque Vraorg serait mort, alors il serait temps d'y penser, pas avant.

Sighild tint ensuite un discours qui fit sourire Orfraie. Ses paroles étaient pleines de bon sens et de bons sentiments. Cela était particulièrement plaisant. Un instant, la générale se mit à rêver d'une maison. Elle ne l'imaginait pas à proprement parlé, mais elle tentait de se souvenir de ce que cela faisait d'avoir un endroit où se retrouver, un endroit où être entouré de sa famille, de ses amis… un "chez soi".
Orfraie espérait que chaque peuple retrouverait un territoire afin d'y rebâtir tout ce qui avait été détruit. Toutefois, la tâche serait surement plus difficile pour certain. Il n'y avait pas de forêt assez grande pour les Elfes et les montagnes ne pouvaient plus abriter les Glaçernois.

La question de la Nordique laisse Orfraie songeuse. Son index vint tapoter discrètement ses lèvres charnues tandis qu'elle réfléchissait brièvement à cette question. Les Elfes avaient toujours vécu à l'abri d'une formation naturelle, comme la forêt… Resterait-il, à la fin, un endroit capable de fournir un abri naturel ? Il y avait bien quelques petites montagnes en plein cœur d'Armanda et quelques bois par ci par là… Mais rien de suffisamment grand pour tout un peuple.

" Très sincèrement, je n'en ai pas la moindre idée. Nous avons toujours vécu à l'abri d'une formation naturelle telle que la forêt, mais il n'en existe plus d'assez grande pour accueillir mon peuple, désormais. Il y a bien quelques monts au cœur d'Armanda, des Elfes ont déjà vécus dans les montagnes, nous pourrions le refaire. Et vous, Glacernois, en avait vous déjà parlé ? De l'endroit où refaire un foyer. "

La question était loin d’être banale et la réponse d’Orfraie fut donc incertaine. La Générale ne voulait pas trop s’avancer. Elle n’avait jamais évoqué la chose avec Aegnor, ni avec qui que ce soit d’autre d’ailleurs. L’idée de ces montagnes lui étaient venu spontanément, mais elle savait que celles-ci représentaient un bien piètre abri par rapport à leur forêt. De plus, l’idée de se trouvait en plein coeur du territoire des Hommes ne lui plaisait pas. S’ils décidaient de les attaquer - Orfraie espérait que cela n’arriverait jamais cela dit - alors les Elfes seraient dans une fâcheuse position. Toutefois, le Protectorat forçait les races à coopérer et à ce connaître. Sighild et Orfraie en était la preuve vivante… S’ils gagnaient face au Voleur de Coeur, l’Elfe doutait fortement que les races se retournent ensuite les unes contre les autres. Ce serait un tel gâchis.

La Glacernoise demeura songeuse un certain temps. Elle devait désormais répondre à sa propre question, chose peu évidente, Orfraie en convenait. Celle-ci jeta un coup d’oeil vers ses Rôdeurs en attendant. Ces derniers poursuivaient leur entraînement sans jamais se détourner vers leur Générale. Ils faisaient preuve de concentration dans leurs exercices. L’Elfette sourit, puis posa de nouveau son regard sur la jeune femme. Celle-ci expliqua alors que les Glacernois évoquaient peu ou pas du tout ce sujet. C’était compréhensible, les plaies n’étaient probablement pas encore guéries et l’avenir était tellement incertain… Se projeter sans savoir de quoi demain serait fait était un exercice compliqué.

Retourner dans les montagnes ? L’Elfe haussa un sourcil. Au vu de leur état actuelle, tenter d’y vivre était de la folie. Il n’y avait plus de vie là bas, plus d'endroit ou bâtir une nouvelle cité… Et combien même, tenter de refonder une Glacern était peut être une mauvaise idée finalement. C’était comme si les Elfes tentaient de refonder leur Royaume dans une foret… Orfraie supposait que de trop nombreux Elfes passeraient leur temps à comparer l’ancien et le nouveau, à regretter celui-ci et à ne jamais pouvoir apprécier leur nouvelle maison.

Sighild sortit Orfraie se ses pensées lorsqu’elle s’excusa. Toutefois, d’un mouvement de la main, la Générale balaya ses excuses. " Ne vous en faites pas. Mais vous avez raison sur une chose : Tant que nos peuples existeront, notre histoire et notre culture perdureront, où que nous soyons… et je pense sincèrement que c’est cela l’important. Une maison peut se rebâtir, mais lorsqu’une histoire ou une culture sombre dans l’oublie, s’en est fini. " Orfraie quitta son tonneau, ses pieds retrouvant la terre et le sable. Elle s’approcha de la Nordienne et posa sa main sur son bras droit dans un geste réconfortant. " Gardons cela en tête lorsque nous serons face Au Blanc et tirons en de la force. Ensuite, il sera temps de penser à la reconstruction. Le temps de l'isolationnisme est terminé. " Conclu Orfraie avec un léger sourire. Ces mots allaient aussi bien au Elfes qu’aux Glacernois.

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HJ : Je pense qu’on peut aller vers une conclu, qu’en penses-tu ?