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[Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr)

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MessageSujet: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeJeu 7 Jan 2016 - 18:11

Mi-septembre de l'an 5 de l'âge d'Obsidienne


Fabius était sur la grande cour pavé. Enfin, ce qui serait un jour la grande cour pavé reliant tous les bâtiments importants du futur centre-ville de Gloria. Le Palais, les Halles, la caserne. Aujourd’hui, c’était un véritable chantier. Une marée humaine travaillait de concert, à la fois sur le dallage, la plantation de la verdure, les sculptures… Mais aussi les bâtiments, véritables tours de poussière et d’échafaudages, d’ouvriers et de contremaîtres.

Déjà, un marché faisait jour sur le partie plus ou moins finie de la grande place. Toute une population hétéroclite se retrouvant pour troquer et marchander ce qui serait essentiel à leur vie de tous les jours. Savon, nourriture, couverture etc. Plus loin, d’autres chantiers, privés ceux-là, des nobles et des plus riches faisant construire leurs maisons les unes à côté des autres. Auxquelles viendrait s’adjoindre des lieux de soins, d’hygiène, d’enseignement…

Sur les côtés et partout ailleurs : une ville de toiles et de bicoques de fortune. Des hommes et des femmes sans rien ou presque mais à l’air déterminé et plein d’espoir. Le Tyran était mort depuis peu et son ancienne capitale servait de réserve de bois, de roc et de marbre pour la nouvelle. Tout le reste avait été pillé lors de la chute. Surtout par Fabius lui-même en fait, qui se servait maintenant de ces richesses pour la reconstruction.

Le souverain était maintenant attablé devant un boui-boui quelconque. C’était étonnant que de voir le Roi entouré de ses sujets les plus humbles, déjeunant dans un « truc » décidément trop frustre pour pouvoir être qualifié de restaurant. Mais le Protectorat avait endurci le Borgne qui supportait vaillamment l’odeur et la compagnie. Sur cette « terrasse », faute d’un meilleur terme, les gens mangeaient les uns à côtés des autres. Pas de table privée, même si le monarque avait l’avantage d’être entouré de lames noires. Lesquelles se faisaient discrètes mais étaient tout de même bien présentes.

Le nez plongé dans son bol de nouilles, il ne le releva que pour détailler l’homme qui lui faisait face. Même assis on pouvait voir qu’il était grand, très grand. Une cicatrice lui barrait la joue droite et il avait tout du vétéran. Il ne semblait pas rattaché à la milice ni avoir posé ses armes pour se faire ouvrier. Probablement sans travail donc, désœuvré depuis la chute de la capitale du Blanc. Enfin, ce n’était pas son problème.

Le suzerain allait replonger son nez dans son bol lorsque des cris se firent entendre. Chaos, confusion, poussière et sang. Un groupe d’hommes et de femmes armés fit irruption et semblait bien décidé à avancer dans sa direction sans se soucier des dommages collatéraux.


Mort aux Kohan ! Vengeance pour le Maître ! A mort, à mort !

Des corps tombaient devant eux, hommes, femmes et enfants, simples civils se retrouvant face à des résidus de folie. Il demeurait toujours quelques fanatiques de l’ancien régime, mais il était très difficile de faire la police dans un tel chantier (c’était bien le cas de le dire). Alors, il fallait vivre avec les derniers théocrates. Les lames noires se mirent en mouvement presque instantanément, mais déjà quelques fanatiques s’étaient beaucoup trop rapprochés du Roi, profitant de se faire passer pour des citoyens lambdas.

Voilà pourquoi j’ai hâte que mon palais soit fini.

Se levant d’un bond, il jeta une boule de feu sur un ennemi mais déjà un autre s’approchait de lui par derrière…
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeSam 9 Jan 2016 - 21:30

Alauwyr avait tout d'un désœuvré en effet. Il se contenta de regarder la chope en étain au bord ébréché, à la substance qu'on osait nommer bière dans cette cité qui autrefois rutilait de splendeur et de fierté. Là ce n'était que bazar et chantier. On avait plus l'impression de se retrouver dans un immense quartier de gueux et de gens en tout genre. L'Alayien avait l'habitude de ce genre de population environnante, même s'il aurait préféré une autre compagnie pour son jour de permission. Exceptionnel même, s'il ne faisait pas d'esclandres. Il se rappelait que trop bien les paroles de Matis et il serait difficile de pas en faire si on venait lui chercher des noises.... Mais au moins dans ce lieu qu'on osait appeler une taverne, les gens paraissaient trop occupés pour chercher la bagarre. Une bonne chose.

Il eut une étrange impression et redressa la tête pour voir qu'un borgne le fixait. Il se retint de sourciller et préféra ne pas lui adresser une seconde de plus son regard. Un simple échange visuel provoquait des débuts de rixe sans aucune sommation. Mais quelque chose le faisait tiquer. Le visage de ce borgne ne lui était pas inconnu... Où avait-il pu le voir ? De plus, il avait un air bien trop nobliau pour être de la populace qui trainait dans le coin. Et il n'arrivait pas à se souvenir d'où que cela l'agaçait déjà de pas s'en rappeler.

Tout comme le borgne, il redressa la tête devant des cris et des heurts qui se rapprochaient de là où ils étaient tous les deux. Et là, les choses se précipitèrent. Un groupe de fanatiques scandaient la vengeance de la mort de leur maître contre un Kohan. A croire qu'ils étaient devenus fous, mais cela confirmait que des théocrates résidaient encore au sein de Gloria.

Des hommes s'étaient déjà levés, basculant leur chaise tout en sortant leur épée pour répondre à la menace. Alauwyr avait fait la même chose, mais plus au début pour préserver sa propre vie. Le borgne n'avait pas perdu son temps pour lancer une boule de feu sur un proche ennemi. Un autre cherchait à s'approcher de lui par derrière, levant sournoisement une petite dague affûté. Un sifflement métallique retentit brièvement dans les airs, le frappant à la poitrine pour l'occire. Alauwyr venait d'abattre le lâche qui avait tenté de tuer Fabius par derrière.

Alauwyr se plaça derrière le borgne, couvrant ainsi ses arrières. Etant pris dans la mêlée, autant se joindre avec un fichu magicien pour garder sa peau.

''On dirait que vous avez des ennemis audacieux,messire.... qui doivent vous prendre pour quelqu'un d'autres....J'espère que vous avez déjà une porte de sortie s'ils viennent à être plus nombreux que ça...''

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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeSam 16 Jan 2016 - 14:26

Le monarque eut l’infinie satisfaction de voir son adversaire prendre feu. Une torche humaine qui hurla et se débattit sans que cela ne change quoique ce soit. Ces hommes étaient venus pour la mort, eh bien ils l’avaient trouvé. La leur, pas celle d’autrui. Trop concentré sur sa victime, le Borgne ne vit pas arriver l’assassin attaquant par derrière, une erreur qui aurait pu être fatale si ce n’était l’intervention du vétéran qui lui sauva la mise. Un sacré coup de chance. Et un renfort qui tombait à pic. En effet, les lames noires ferraillaient ça et là et si l’issue du combat ne faisait aucun doute lorsqu’on connaissait les compétences de ce corps d’élite, ils semblaient trop occupés pour porter secours à leur souverain. Lequel fut donc bien content de voir le guerrier prendre place dos à dos.

L’audace est sœur de la folie. Quand à ma porte de sortie… Ce sera un repos éternel… Pour nous ou pour eux.


En effet, les bâtiments n’étant pas achevés, il n’y avait pas vraiment d’endroit où se replier. Mais ce n’était pas franchement nécessaire. Toutes les troupes de Fabius étaient stationnés dans la ville en pleine construction, soit comme manœuvres soit comme miliciens chargés de maintenir l’ordre. Il suffisait de tenir suffisamment longtemps pour qu’ils interviennent.

Déjà, la scène de combat semblait comme s’éclaircir ; le chaos du premier assaut faisant place à des affrontements par groupe de deux, trois ou quatre. Les civils abattus et blessés étaient au sol et les autres s’étaient enfuis. Impressionnant comme un endroit noir de monde pouvait se vider en un clin d’œil, avec la motivation adéquate. Une deuxième vague d’attaquant vint vers les deux humains dos à dos. Ils étaient bien cinq ou six et ils les encerclaient. Sale affaire. Enfin, dans ce genre de situation, la meilleure défense, c’était encore l’attaque.

Pour les trois en face de lui, Fabius mit la main droite devant lui, paume ouverte et visant ses ennemis. Il lança un sort de Boule d’énergie, bien décidé à pulvériser tous ces insolents d’une attaque. La boule d’énergie pure gronda et fila comme le vent, pour venir s’écraser contre les boucliers magiques des attaquants. Un bruit strident, comme lorsqu’on raye une vitre mais en mille fois pire, se fit entendre. Un bouclier céda finalement et un homme fut littéralement pulvérisé, deux paires de jambes tombant à même le sol, le reste ayant disparu. Les deux autres survécurent et lancèrent l’assaut, la fatigue causée ne semblant pas avoir de prise sur eux.

Fabius se demanda brièvement comment son camarade s’en sortait, mais il n’avait pas le temps de regarder. Grommelant, pestant, il dégaina son épée et se prépara au choc
.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 17 Jan 2016 - 20:30

Dos à dos avec Fabius, Alauwyr fixait tour à tour les ennemis qui les encerclaient. Il se retenait de sourire, ayant l'impression de se retrouver dans les diverses batailles de conquête que l'armée alayienne avait mené sur les terres d'Armanda. Mais la petite différence qu'il se trouvait dans le présent et qui n'était pas si petite que cela, était qu'il ne disposait pas du pouvoir du verre noir. Mais il avait appris à faire sans, même si la magie apportait désormais un avantage certain à ses adversaires. La peur ne lui labourait pas les tripes, c'était déjà ça !

''Quel dommage..... dans ce cas le repos éternel sera pour eux, que cela vous en déplaise. Je ne tiens pas à crever ici devant des soudards et vous encore moins. ''

Pendant qu'il fixait les adversaires qui le provoquaient, Fabius s'occupa de lancer un nouveau sortilège. L'Alayien grinça des dents autant pour le bruit strident qui s'en suivit que pour l'usage de la magie alors que le combat était rapproché. Jamais il ne pourrait s'y faire.... Enfin pas totalement. Il usait bien lui aussi d'une armure qui respirait la magie ! Bon, il ne la commandait pas, là était toute la différence.

Alauwyr se retint de se retourner quand un bref silence occupa les lieux, suivi d'une tombée molle de deux membres.... comme si on jetait simplement deux gigots crus sur la plancher. Il devait garder l'oeil sur les trois hommes qui se tenaient en face de lui. La moindre faute d'inattention pouvait lui être fatal. Mais il n'y avait pas plus de questions à se poser dans la mesure où les assaillants ne perdirent pas de temps à lancer l'offensive sur le duo. Alauwyr avait déjà dressé son épée, prêt à les accueillir.

Il s'était campé, près à les recevoir. D'un coup, il renversa une table toute proche pour limiter l'approche d'un des ennemis, claquant son épée contre celle du premier qui cherchait à l'occire. Face à la multitude d'ennemis, il attrapa sa dague à la ceinture et essaya de ne pas reculer. Car il avait Fabius juste derrière lui. Heureusement, l'un de ses trois adversaires parut trop pressés d'en finir avec lui, cherchant à le planter directement en visant le ventre. Il fut le premier à mourir en tombant sur le sol, dans un gargouillement écoeurant la la bouche s'emplissant de sang. La dague de l'Alayien pointait de sa poitrine.

Les faibles périssaient toujours les premiers.

Les deux autres adversaires contre-attaquèrent ensemble, bien plus synchronisés dans leurs gestes. Alauwyr, les dents serrés, para et para et manqua d'écarquiller les yeux quand un geste lui fit comprendre l'attention d'un de ses deux protagonistes. L'épée levée était non pas pour frapper Alauwyr, mais Fabius, tout proche de lui, toujours dos à dos. Au plus vite, Alauwyr leva son épée pour parer violemment le coup et le second ennemi en profita pour tenter la même action que son comparse. Fabius aura alors la surprise de se retrouver par terre, après avoir été violemment percuté par l'Alayien

Alauwyr s'était immédiatement placé de telles sortes à se retrouver face aux adversaires restantes. Ainsi Fabius pourrait se remettre de ses ''émotions''. L'Alayien quand à lui se préparait déjà à encaisser un autre assaut , tenant son épée à deux mains. Une entaille courait le long du haut de son bras, conséquence de la protection un peu brutale accordée au borgne. Nul doute qu'il n'apprécierait pas, mais utilisateur de la magie qu'il était, l'épéiste espérait qu'il aurait un sort à balancer pour équilibrer le jeu des forces
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 14:57

Bien dit !

Cette situation commençait à devenir franchement préoccupante. Tout aurait été plus simple s’il avait pu utiliser librement un sort de zone. Tous les ennemis seraient morts et enterrés et on en parlerait plus. Cependant, le monarque ne pouvait guère déchaîner ses pouvoirs au milieu des blessés et de ses propres gardes. Certes, les lames noires mourraient volontiers pour lui. Mais sa réputation auprès des civils en pâtiraient grandement et son petit doigt lui disait que c’était précisément l’objectif des fanatiques. Enfin le second, après celui beaucoup plus évident qui était : lui faire la peau.

Il n’avait jamais été très doué à l’épée. Agni, l’arme familiale était enchantée de manière à hausser les capacités de celui qui se battait avec. Mais dans le cas du Borgne, ça le rendait simplement passable en escrime. Et les escrimeurs passables, il y en avait à la pelle… dans les cimetières. Mais il n’avait pas le choix. Il para donc l’attaque d’un de ses adversaires avec un succès qui l’étonna lui-même. Mais ce devait faire partie du plan des derniers théocrates, puisque le second en profita pour lui porter un coup… qui aurait dû être fatal s’il n’était pas tombé en même temps, renversé par son allié. N’y comprenant rien, il vit cependant celui-ci se dresser bien vite contre les quatre ennemis encore en vie.

Courageux… ou téméraire. L’assaut massif qui s’en suivit tendait plutôt vers la seconde possibilité. La souverain devait faire quelque chose et vite. Une idée lui vint alors qu’il se redressait. N’ayant pas le temps de l’expliquer, il se contenta de crier au vétéran qui combattait à ses côtés :


A droite !

En effet, deux venaient à gauche et deux à droite. Fabius se plaça donc à gauche, laissant le flanc droit au guerrier, et posa ses deux mains sur le sol pour invoquer un mur de force. Pris dans leur élan et n’y attendant pas du tout, les deux attaquants se prirent le champ de force invisible en plein dans le museau et tombèrent au sol. Ni une ni deux, le monarque en profita pour abaisser son pouvoir et sauter à la gorge du premier qu’il lui tomba dessus. Un poignard à la main (il en gardait toujours un sur lui), il l’égorgea promptement tandis que l’autre se jetait à son tour sur lui. Heureusement, il eut le temps de donner un coup de pied pour faire valdinguer l’épée de son assassin. S’en suivit un combat de chiffonnier digne d’un bar mal fréquenté.

Etant extrêmement doué dès lors qu’il s’agissait de survivre et de sauver sa peau, le Borgne se battit comme un enragé, n’hésitant pas à mettre les doigts dans les yeux et les dents sur la carotide. Son adversaire finit par mourir et c’est un roi couvert de rouge des pieds à la tête qui se releva pour voir où en était son allié du jour. Un goût de fer dans la bouche, il cracha à plusieurs reprises, tout en passant sa manche sur son visage dans une vaine tentative de paraître à peu près civilisé.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeVen 29 Jan 2016 - 21:48

L'injonction donnée par le borgne suffit pour qu'Alauwyr agisse, s'occupant donc des deux adversaires de droite, pendant que les deux autres de gauche soient pris en charge par Fabius. Les quatre soudards avaient décidés juste avant de prendre en tenaille l'épéiste, pensant profiter d'une aubaine de se retrouver avec un rapport de force supérieur. Dommage. Ils n'avaient pas affaire à des débutants. Il était étonnant qu'ils s'acharnent à ce point. Des adversaires moins déterminés auraient pris la poudre d'escampette sans demander leurs restes.

Les deux adversaires de l'Alayien tentèrent de le frapper en même temps. Alauwyr dut faire un pas en arrière avant d'esquiver le premier coup qui le prenait de haut et frappe la seconde lame pour la maintenir le temps qu'il terminait son geste de parade. Il sourcillait en même temps avec perplexité. Outre la détermination folle de ces hommes, il savait qu'il avait reçu une sale entaille dans le haut du bras et n'en ressentait pas la douleur associée. Pas totalement. Cela le déconcertait quelque peu mais il en oublia vite l'essentiel car il avait toujours ses deux adversaires qui le harcelaient. Il réussit à reprendre la main en décochant un coup de poing au plus proche et obligea l'autre à dévoiler son flanc. L'Alayien en profita pour lui enfoncer sa bonne vieille lame dans les entrailles.

Celui qui s'était affalé sur le sol par son coup de poing se relevait déjà tout en voyant son comparse s'étendre sur le sol, étalé dans son propre sang. Il n'eut pas une seule hésitation et se rejeta sur l'épéiste. Car une fois celui ci tué, il n'aura plus aucune difficulté à tuer le borgne, sa cible de base et principale. Ce qui fut dommage pour lui fut de penser que la blessure de l'Alayien allait lui permettre de l'avoir. Alauwyr n'eut qu'à tournoyer sur lui-même pour l'accueillir dans sa vaine tentative et l'acheva à la fin de son geste.

Prompt encore à frapper tout ennemi, épée levée, il s'était retourné vers Fabius. Voyant ses deux ennemis baignés dans leur sang et le borgne couvert de leur fluide sanguin qui se nettoyait déjà le visage pour s'en nettoyer, Alauwyr abaissa sa lame et la rengaina une fois essuyée sur la tunique d'un des morts. Il regarda brièvement les deux cadavres au pied de Fabius et regarda ce dernier.

''On ne peut pas dire que vous ne faites pas les choses à moitié mon cher.... tout dans l'éclat très écarlate''

En l'observant, il se demandait où il avait pu voir cet homme déjà. Sa posture, le fait juste d'être borgne. Dans le domaine militaire, il n'était pas rare de croiser des hommes pourvus plus que d'un œil. Mais celui-là. Il manqua d'oublier la blessure qui balafrait son bras et qui saignait encore. Il tira sa dague tout en se penchant vers un des malandrin tué pour lui découper un pan de tissu de sa tunique. Cela fait, il se redressa, tout en commençant à bander basiquement son bras entaillé.

''Inutile de vous demander si vous avez usé de sortilèges pour ces deux là. A voir le sang étalé sur vous.....cela a été un combat très direct.... Mais avez-vous utilisé un quelconque sortilège sur moi ? ''

Il posait cette question, car combattant depuis des années, il savait plus ou moins l'effet de certains types de coups reçus. Hors cette entaille qui balafrait le haut de son bras ne l'avait guère gêné durant le combat et commençait seulement à lui sourdir douloureusement. Il doutait que l'adrénaline pulsée de l'instant avait pu réussir à atténuer la souffrance de la blessure. Donc par doute, il préférait demander....

''Sinon, qu'est qu'une personne de votre statut fait dans un endroit pareil ? A moins de rechercher des sensations fortes....''

Il s'était rappelé de l'identité du Borgne. Le Roi Fabius... qui d'autres. Cela ne l'empêchait pas d'avoir cette familiarité envers un homme de son rang.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 18:47

Fabius Kohan sourit en réponse à son interlocuteur. Un sourire dur qui accompagnait bien son visage ensanglanté, lui donnant une allure un peu folle. Mais il s’en moquait. Il était en vie et c’était bien tout ce qui comptait. Tous les moyens étaient bons pour survivre. Tous, sans exception. C’était sa philosophie et il était la preuve même de sa réussite. N’avait-il pas survécu à son cousin, au Prêcheur, puis à Vraorg le Blanc lui-même ? Il avait donc raison, point final.

Je me débrouille, mais je n’ai pas vos talents pour ce qui est de l’escrime.

Car le vétéran était doué, c’était le moins que l’on puisse dire. Tuer un ennemi était une chose, en tuer plusieurs une autre encore, mais lorsqu’il s’agissait de fanatiques prêt à mourir et à vous emporter avec vous… S’en sortir avec une entaille sur le bras témoignait d’un réel savoir-faire. Par principe, Fabius n’était pas très épée, son cousin ayant toujours été meilleur que lui à ce jeu-là. Mais il était pragmatique avant tout et reconnaissant de l’aide apporté.

En tout cas, merci pour le coup de main. Je vous dois une vie.

Le guerrier n’avait pas vraiment eut le choix et il était probable que ses raisons eut été égoïstes (survivre en ayant quelqu’un pour veiller sur ses arrières par exemple). Mais au fond, qu’est-ce que cela changeait ? Tout le monde était égoïste, c’était la nature humaine. Cela étant, l’homme l’avait bel et bien aidé à s’en sortir et le monarque tenait trop à sa peau pour ne pas apprécier un tel geste.

Il secoua simplement la tête devant la question posée.


Je n’en ai pas eu le temps. Une poussée d’adrénaline sans doute…

C’était peu probable, mais parfois, la réponse la plus simple était la bonne. Ils étaient en vie, le reste n’était pas très important. Un sourire ironique aux lèvres, le roi répondit d’un ton amusé.

Comme vous le voyez, mon palais n’est pas vraiment prêt à accueillir un roi, ni qui que ce soit d’ailleurs. La nourriture de ce… enfin quelque soit le nom qu’on donne à ces endroits… me change un peu de ma tente et des rations militaires. Croyez-moi, après plus de trois ans dans un fichu désert, je suis habitué aux conditions spartiates, mais je commence à en avoir par-dessus la tête.

Cela étant dit, vous avez un avantage sur moi, car je ne connais pas votre nom, puis-je savoir à qui j’ai à faire ?


Sur ces entrefaites, les lames noires vinrent au rapport. Traînant derrière eux ce qui semblait être un prisonnier. Après avoir expliqué que la situation était stabilisée (d’une voix qui aurait aussi bien pu parler de la liste des courses à faire), ils lui présentèrent le captif, son visage n’étant plus qu’une énorme plaie. Il semblait avoir perdu la volonté de vivre. Cependant lorsqu’il vit Fabius, il s’anima soudain.

Tu… tu saignes ! Tu saignes, Usurpateur ! Nos lames étaient empoisonnées ! C’est la fin pour toi ! Crève !

Dommage, mais ce n’est pas mon sang, vermine. Votre plan a…


Fabius s’arrêta net et se retourna vers le vétéran, soudain inquiet et fixant l’entaille sur le bras du guerrier.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 17:31

Pour se débrouiller, il se débrouillait pour un souverain. Alauwyr avait toujours imaginé les dirigeants Armandéens peu enclins à se battre, se complaisant à vivre dans le luxe quand l'occasion leur était donné de le faire quand ils n'avaient pas à répondre à leurs devoirs. Il se fourvoyait. A détailler le Borgne encore couvert de sang de ses deux adversaires, on voyait bien que Fabius était un enragé quand il était question de préserver sa vie. Il ne put s'empêcher de sourire avec une certaine ironie en tout cas quand à la remarque de ses talents.

''Je n'ai pas vos talents quand à l'usage de la magie. L'importance est de pas se laisser dévorer par la panique. Vous avez démontré d'un certain sang-froid...''

Combien de jeunes coquelets de nobliaux il avait vu blêmir ou défaillir à la vue du sang. Non Fabius était d'une autre trempe. A savoir que c'était son cousin que l'Alayien servait, il ne doutait pas que Korentin était forgé dans le même caractère ; si on ne comptait pas l'ambition dévorante de pouvoir qu'on ragotait au sujet du Roi Fabius. Puis quand l'homme borgne le remercia de son secours :

''Un petit combat de temps en temps pour briser la morosité, ça détend à sa manière. Pour ce qui de m'être redevable.... m'offrir une bonne bouteille sera un juste retour des choses. ''

Il était vrai que de sauver la peau à un roi pouvait donner bien des idées. Demander une riche récompenser, demander à se mettre à son service à un poste bien placé...Alauwyr pourrait demander (exiger pourrait être le terme plus adéquate en fait) bien des choses. Non, au lieu de cela, il demandait juste de quoi se rincer le gosier. Oui Fabius lui devait une vie, mais au final, à cause de circonstances tout à fait fortuites. Et Alauwyr n'était pas genre à attirer sur lui. Il avait fait ce qu'il y avait à faire et c'était tout.

Il serra doucement et plusieurs fois d'affilés son poing pour passer l'engourdissement qui envahissait son bras blessé. Si ce n'était pas la magie de Fabius alors qui avait coupé cette impression de douleur au coup reçu, alors cela pouvait être la décharge d'adrénaline de l'instant. L'Alayien était encore un peu surpris, car des blessures il en avait reçu plus d'une et aucune n'avait eu cette sensation là. L'engourdissement gênant en prime. Il serra une dernière fois son poing, grimaçant à l'idée d'aller devoir voir un guérisseur pour se faire recoudre. Le bougre qui avait réussi à le toucher n'avait pas du louper son coup.

''Si on parle de bien pire qu'un taudis... Je peux comprendre que de se nourrir que de rations finit par être exaspérant. Mais au moins, dans ces lieux vous paraissez avoir de quoi trouver bien meilleur pour votre plaisir gustatif...''

Si on pouvait parler de plaisirs culinaires pour le palais....On aurait pu penser qu'un personnage tel que le roi Fabius aurait opté pour une taverne de bien meilleure qualité. Mais rien de tel pour se faire plus aisément repéré. Il avait espéré être discret, suffisait de le voir à la présence de ses lames noires que même Alauwyr avait pris pour de simples gens. Fabius avait du être suivi depuis la sortie de son campement.

''Je me nomme Alauwyr Iskuvar''


Les hommes de Fabius amenèrent un prisonnier qui apparaissait plus mort que vif. Il remua d'un coup quand il aperçut Fabius, crachant encore une provocation. Fabius répliqua à sa réplique et se tut aussi vivement qu'il venait de comprendre l'acte énoncé. Les lames empoisonnées... Alauwyr avait compris dès que ce sale bougre avait éructé sa phrase haineuse. Il dardait déjà un regard glacial à l'encontre du prisonnier. Voilà pourquoi son bras commençait à s'engourdir. Et peut-être même la raison de ce manque de douleur immédiate quand la lame de son adversaire l'avait entaillé.

Il n'eut que quelques pas à faire pour rejoindre le prisonnier et le dressa avec une certaine violence en le tenant fortement par le col de sa tunique couverte de tâches de sang. Son regard illuminé d'une froideur effrayante n'avait pas quitté celui du pauvre hère, qui se retrouvait désormais contraint de rester sur la pointe des pieds. L'Alayien se ficha des protestations des lames noires et de leurs attitudes éventuellement défensives. Sa vie était attentée d'un poison qui coulait en lui à chaque seconde qui passait, une arme de lâcheté qu'il n'appréciait absolument pas.

''Dis moi, mon cher, on dirait que tu as échoué dans ta vaine tentative de t'en prendre au roi....et penses-tu d'estimer chanceux d'être encore en vie ? ''

La voix de l'épéiste était tranchante, dénuée de toute émotion. Alauwyr n'avait pas d'autres choix que tirer les vers du nez de ce malandrin, pour espérer que celui-ci ait une fiole d'antidote avec lui ou sur l'un des cadavres de ses comparses. L'engourdissement avait rejoint son épaule et il avait l'impression que son souffle s'était quelque peu raccourci ; ce dernier s'était accéléré pour compenser l'agression insidueuse qui le dévorait petit à petit;

''Je pourrai te tuer pour l'acte que tu as commis. Mais ce serait te renre service...Alors je te laisse choisir : soit tu me dis quel est le remède à ta saloperie qu'un de tes alliés m'a infligée, soit tu auras l'immense plaisir de coûter à des tortures à un haut niveau de raffinement que même Vraorg était un plaisantin à côté. Tu n'es pas sans savoir que la magie permet bien des guérisons physiques, même les plus graves.... Je suis certain que le Roi Fabius possèdent des ''amis'' qui prendront un malin plaisir à te faire manger tes propres viscères à chaque repas....douleur et soins compris à chaque fois, jusqu'à la fin de tes jours. ''

Un large sourire carnassier s'étendit sur les lèvres du combattant. Ses dents blanches étincelaient presque à son air féroce, comme s'il imaginait déjà le spectacle.

''Aucun répit pour toi, une éternelle souffrance tout en restant en vie, un vrai festival d'extase. Qu'en dis-tu ? Ah et n'oublions pas que Mort n'étant plus, que deviens mon âme si elle n'est plus guidée. J'aurai toute la joie de revenir te hanter en complément de ce que tu subiras....Donc, si tu ne souhaites pas découvrir ces délices très prochaines, je t'encourage à me dire à me révéler où est l'antidote ! ''

Ce n'était pas l'envie de l'égorger qui lui manquait. En commettant cette bêtise, il se condamnait d'emblée. Si c'était un poison léger, peut-être qu'il en réchapperait, mais si c'était l'inverse. Sa main enserrant le col du prisonnier se crispa un peu plus. Alauwyr n'avait pas besoin de se voir pour savoir qu'il blêmissait. Mais ses yeux sombres n'avaient pas quitté une seule seconde le régicide raté qui lui faisait face.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 19:17

hrp : désolé pour le retard TT


En voilà un qui n’était pas gourmand. Une perle rare, surtout qu’il venait de comprendre qui le Borgne était vraiment. D’aucun aurait demandé un domaine et titre de noblesse ; et pour avoir sauvé le souverain, c’était tout à fait envisageable. Enfin, Fabius avait quelques très bonnes bouteilles qui restaient d’une période plus faste et ça lui ferait quelqu’un avec à qui l’offrir. Non pas qu’il n’y ait personne dans son entourage digne de ce présent, mais généralement, ils étaient plus intéressé parce qu’ils pouvaient gagner en faveur que par la goût de l’alcool. Quel gâchis.

Enchanté Alauwyr, je suis Fabius Kohan.

La situation dégénéra bien vite avec l’arrivée du prisonnier et l’annonce de l’empoisonnement. Lui-même était hors de danger, mais ce n’était pas le cas du guerrier, qui avait été blessé durant l’affrontement par une des lames ennemies. Ni une, ni deux, Alauwyr vint prendre le bougre par le col, les lames noires s’agitèrent, mais le roi leur fit signe de laisser faire. Pour lui avoir sauvé la vie, son compagnon d’arme du jour avait bien gagné le droit d’essayer de sauver la sienne.

Froid et tranchant comme l’acier. Beaucoup aurait perdu pied devant l’annonce d’une mort imminente. Visiblement, celui-ci était fait d’un autre bois. Comme il l’avait supposé : un vétéran qui était passé par de nombreux conflits. Pendant qu’il énumérait les réjouissances prévu pour le prisonnier, le roi se contentait d’acquiescer avec un enthousiasme feint, un grand sourire sur les lèvres. Comme s’il n’aimait rien de mieux que les viscères au petit-déjeuner. En tout cas, à voir le prisonnier perdre pied, cela fonctionnait.


C’est… C’est bon ! C’est bon ! Lâchez-moi ! C’est dans ma poche intérieure !

Le Borgne vérifia sans attendre, et trouva une petite sacoche, en l’ouvrant, il vit toute une flopée de fioles de la même couleur.

Ingénieux ! La première chose qu’auraient fait les lames noires, c’aurait été de chercher l’antidote parmi les corps. Un empoisonneur a toujours le remède sur lui, en cas de malheureuse… erreur. J’imagine, qu’il y a tout un tas de poisons là-dedans ? Et impossible de savoir laquelle est la bonne…

C’est celle avec deux encoches sur le couvercle. Les autres sont du poison.


Fabius tendit l’objet à Alauwyr tout en ajoutant.

Il dit probablement la vérité. Pour moi, il aurait subi la torture avant de parler, mais il n’a aucun intérêt à souffrir pour que quelqu’un qui lui est inconnu meure.

Je ne suis pas comme vous, monstre !

Le monstre, je l’ai tué et dans ma grande mansuétude, j’ai pardonné à ses serviteurs.

Toute ma famille est morte durant votre « libération » et par vos tribunaux !


Le roi haussa les épaules, il n’y avait aucune trace de contrition sur son visage.

Dans la vie, il y a des gagnants et des perdants. Vous avez misé sur le mauvais cheval et vous en payez le prix. Mettez-moi ça sur le dos si ça vous aide à vous sentir mieux, mais ne vous attendez pas à ce que je mette à pleurer.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeMar 23 Fév 2016 - 19:13

[HRP : tu seras puni sur la place de ton propre palais Razz]

Le bougre ne perdit pas de temps à répliquer face aux menaces énoncées par l'Alayien à son égard s'il venait à perdre la vie à cause de ce maudit poison qui coulait dans les veines. Sous la demande du prisonnier, Alauwyr le relâcha mais non sans ménagement, le repoussant par la même occasion. Il le rendit ainsi aux prises des lames noires. L'envie de le frapper le frôla, mais il s'écarta de deux pas, laissant le souverain borgne le fouiller de tout son loisir. Une petite sacoche se dévoila aux yeux de tous. Une fois ouverte, on découvrit une petite série de petites fioles, alignées l'une à la suite de l'autre. Mais laquelle était la bonne ?

Il dut serrer les dents, tout en serrant les poings. Qui sait si l'antipoison se trouvait dedans. Heureusement, Fabius était très perspicace et sut repérer un détail utile pour un empoisonneur qui devait prendre le remède en cas de petit accident. Il tendit la fiole à l'Alayien, qui se retenait de l'ouvrir et de la boire. Fallait-il en effet que cet enfoiré dise la vérité, mais ne préférait-il pas la dire que de subir tous les tourments plus ou moins promis par Alauwyr en cas de mort ? Il jeta un regard glacial au prisonnier qui se permit d'apostropher le Roi Borgne tout en retirant le bouchon de la petite fiole prétendument salvatrice.

Une fois que l'échange se tut, Alauwyr prit qu'une seule décision, tout en lorgnant avec une froideur bien évidente le bougre qui se plaignait un peu trop à son goût...

''Il vaut mieux qu'il dise la vérité... Si jamais ce breuvage n'est pas à la hauteur de mes attentes...''

Sa main tremblait et on ne pouvait voir que cela. Le poison progressait lentement mais sûrement. Il but d'une traite le contenu de la petite fiole. Maintenant, il n'avait plus qu'à attendre, en espérant qu'il n'était pas trop tard pour l'ingestion du contrepoison. Il garda un moment le silence, tout en regardant un bref instant Fabius; Aucune culpabilité ne s'affichait sur son visage. En même temps, pourquoi devrait-il compatir auprès d'un homme qui avait chercher avec ses compères à le tuer. En sentant son bras perdre un peu de son engourdissement et sa main moins trembler, il inspira lentement. Il semblait que le poison commençait à être repoussé par ce qu'il avait bu. Première et bonne nouvelle.

''Il a de la chance.... on dirait que c'était bien le contrepoison... par contre...''

Il se tourna vers le prisonnier les sourcils froncés.

''Quand on use de poison, on ne doit pas s'attendre à avoir un semblant de respect en retour... Et si vous en êtes là aujourd'hui, prenez en à vous même et aux vôtres ! Vous avez suivi Vraorg jusqu'au bout, même au delà de la mort... Assumez votre mauvais choix !''

Dire qu'il avait été du côté théocrates avant de virer de bord... Jamais il n'avait suivi Vraorg pour ses principes... Non c'était pour autre chose. Il tâta la blessure à son bras et ses mâchoires se crispèrent en sentant qu'elle ne lui faisait pas autant mal que cela devrait être. Ce n'était pas normal, mais il tut cela. Au moins, elle ne saignait plus et le poison s'effaçait petit à petit de son organisme. Ses yeux sombres se posèrent sur le borgne

''Il reste votre prisonnier. Même s'il a consenti à remettre son ''remède'', il est à vous. Après tout, il a tenté de vous tuer, lui et ses comparses. Eviter à un simple combattant comme moi de périr n'efface en rien son crime...''

De toute façon, la seule chose qu'il avait promis à celui là était de souffrir longuement et longtemps... Et cette proie n'avait rien de digne pour être sauvé de toute façon, hormis de le payer de sa vie pour crime de lèse majesté....Puis il étendit un étrange sourire.

''Après si vous m'accordez toujours cette bonne bouteille, je ne serai pas contre de la partager avec vous.. une fois cette épineuse affaire réglée. ''

D'une certaine façon, le roi Fabius lui avait ''sauvé'' la vie en trouvant la sacoche de fiole. C'était un donnant donnant de fait. Mais rien n'était à mettre de côté quand il fallait tenter de se faire payer un bon vrai d'un doux breuvage....


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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeLun 29 Fév 2016 - 22:41

Le monarque laissa de côté l’assassin lorsqu’il entendit venant d’Alauwyr que le contrepoison faisait effet. Une bonne nouvelle. Après tout, cela aurait pu n’être rien d’autre qu’une ruse très élaboré pour vaincre la vigilance des lames noires. Fort heureusement, ses opposants n’en étaient pas encore là. Et, Fabius s’assurerait qu’ils n’en seraient jamais là. Celui-ci parlerait et les autres mourraient bientôt. Faute d’avoir un nombre suffisant de gardes et de cellules. Toujours être pragmatique : mieux valait une fosse commune que des évasions.

Excellente nouvelle. Et je n’aurai pas mieux dit.

Il n’y avait vraiment rien à sauver chez ces fanatiques. Et pour cause, puisqu’il avait tout perdu. C’était le problème avec les gens désespérés ; ils étaient difficiles à contenter, plus encore à contrôler. Enfin, « difficile » étant évidemment un euphémisme particulièrement marqué. « Impossible » serait peut-être un mot plus juste. Il lui faudrait donc les tuer. Le roi contint de justesse un soupir. Il avait toute une cité, non, tout un empire à rebâtir et franchement ni le temps ni l’envie pour une chasse à l’homme.

Fabius hocha la tête aux propos du guerrier. C’était pour lui une évidence, mais il appréciait que son interlocuteur ait la délicatesse de le faire savoir. Le contraire aurait pu être embarrassant. Visiblement, le vétéran était plus diplomate qu’il en avait l’air, à moins qu’il ne s’agisse tout bonnement de ce fameux « bon sens » qu’on attribuait souvent aux roturiers. D’un mot, il ordonna donc à lames noires de s’en occuper. L’un d’eux s’en saisit et le traîna vers le camp principal.


Il va être interrogé, pour qu’on puisse s’occuper de tout le réseau. Inutile de nous imposer ça, ça gâtera le goût de la bouteille.

Suivez-moi, je vais vous montrer un endroit plus agréable à vivre, mais probablement beaucoup moins intéressant.


La petite troupe se mit en route et au bout d’une dizaine de minutes, elle pénétra dans cette armée de tente qui envahissait la future capitale. Après quelques détours, ils arrivèrent devant une, beaucoup plus grande que les autres. Elle était évidemment gardée et portait les couleurs des Kohan. A l’intérieur, un feu rugissait en son centre, illuminant l’habitacle. Au fond, on pouvait apercevoir un grand lit deux places. Sur les côtés, tout un fatras de meubles, de tableaux, de bijoux, d’or, de pierreries et de tapisseries. Un vrai butin de pirate.

Une table basse était posée non loin du feu, avec des cousins tout autour. Fabius alla chercher une bouteille dans son fatras, puis prit place et invita le guerrier à en faire de même.


Ne faites pas attention au désordre, et goûtez-moi plutôt ça. Une nouveauté que l’on doit à ce cher Vraorg.

Il servit deux verres et en offrit un à Alauwyr.

De l’alcool de blé et d’orge. Le gars qui faisait ça et une vieille connaissance. Parce qu’il me connaissait, il a aussi pris la poudre d’escampette à l’arrivée du Tyran. Laissant tout derrière lui. La préparation a donc vieillie pendant plus de trois ans. Le pauvre était désespéré à son retour mais il a décidé de tenter le coup et le résultat est… saisissant. Du feu liquide comme il appelle ça.

Il prit une gorgée qui lui brûla la gorge.

Enfin… Avez-vous une idée de ce que vous allez faire à présent que le Blanc n’est plus ? J’ai toujours besoin d’hommes de valeur si vous êtes intéressé.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 13 Mar 2016 - 9:24

Alauwyr ne se fit pas prier pour suivre Fabius et le reste de sa petite troupe. Maintenant qu'il n'y avait plus rien d'intéressant dans cette taverne... hormis le regard du tenancier qui avait l'air encore ahuri de ce qui venait de se passer. Et encore. Le prisonnier fut sortie avant le reste de l'escorte royal. L'Alayien n'avait accordé qu'un ultime regard de mépris à l'égard du prisonnier, non sans une pointe d'ironie pour lui-même. Qui sait ce qu'il serait devenu s'il avait accepté de suivre entièrement la folie de Vraorg. Il n'était devenu Théocrate pour ''survivre'' et continuer d'user de sa lame.... La vie prenait des fois de drôles de chemin. Il cessa d'y songer quand il mit un pied dehors, à la suite de Fabius et de ses lames noires.

Ils arrivèrent bientôt à un campement aux tentes rutilantes et plus ou moins spacieuses en fonction du rang et de la position de ses occupants. La future capitale de Fabius, en pleine reconstruction, ne pouvait pas encore permettre à certains habitants d'exercer leurs fonctions. Alauwyr nota la forte présence de garde à l'entrée de la plus impose ; celle de Fabius bien entendy, rutilante des couleurs de Kohan. Aucun doute que le souverain avait été guetté dès la sortie de sa demeure de toile pour se faire attaquer. Jamais les autres fous n'auraient pu approcher des lieux.

Une fois à l'intérieur, le regard sombre de l'épéiste ne s'étendit guère sur le bazar riche et digne du souverain qui trônait ici et là. ce genre de ''babiole'', il le laissait à des gens qui estimaient en avoir besoin. Lui, tant qu'il pouvait avoir à boire, un bon repas qui tenait au corps et un bon lit... et pourquoi pas une bonne compagnie féminine...la simplicité de la vie comme il avait appris à les apprécier, bien au delà de la complexité de la vie qu'une famille noble offrait et devait faire usage....Il répondit à l'invitation du souverain en prenant place.

Il accepta le verre tendu par le souverain borgne et comme lui, en but une petite gorgée sans aucune réticence. Le breuvage lui brûla la gorge mais était bien plus délectable et savoureux que les boissons que lui avait fait goûter Alford il y a de cela un certain temps.

''Un goût des plus intéressant je dois l'avouer. Le destin lui a été profitable. Je ne suis pas un expert et je n'ai pas votre palais, mais une telle boisson pourrait très bien se trouver une place certaine au sein de certains nobliaux. Le goût est fort, mais il laisse une légère amertume plaisante en bouche. Un vrai nectar''

Les petites gorges sensibles habituées à boire que du vin le sentiront passer une fois et apprécieront ses effets... Puis à la question de Fabius, il se permit de boire encore une petite gorgée du contenu de son verre. Voilà un terrain qui pourrait se montrer glissant. Il ne connaissait Fabius que des ragots qu'on émettait sur lui et de certaines de ses idées. Mais après ce qui s'était passé à la taverne... l'Alayien restait prudent. On ne connaissait jamais totalement un homme, que ce soit par des dires ou par des fréquentations régulières. Bien entendu, il n'allait pas mentir, ni contourner l'évidence.

''Je suis déjà sous les ordres des officiers qui servent votre cousin....''

Bref instant de silence qui ne dura que quelques secondes, avant qu'il n'ouvre à nouveau la bouche.

''Qui sait, dans d'autres circonstances... On m'a accordé une journée de permission, mais les troupes de Korentin ne reprendront pas la marche vers son royaume avant plusieurs jours... Peut-être qu'on me lâchera la bride et pourrait vous être utile sur ces quelques jours restants...''

Etrange proposition que voilà...

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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeJeu 7 Avr 2016 - 16:31

hrp : désolé pour le retard avec tout ce qui s'est passé :S Mais je me remets doucement au rp et j'espère que tu es toujours intéressé par celui-ci ^^

***

Fabius détailla son invité de son regard borgne tout en écoutant son analyse de l’alcool proposé. Il hocha la tête d’un air appréciateur, le jugement du guerrier était particulièrement avisé. Il ne s’était pas cantonné à dire que c’était bon, il avait détaillé son expérience et avancé ses propres arguments. Bien des nobles avaient le temps et l’éducation pour goûter et juger que ce soit en matière d’alcool ou de nourriture mais c’était rarement le cas pour les roturiers. Et pourtant, celui-ci venait de balayer ses clichés d’un revers de la main, autant pour l’image du vétéran buvant n’importe quoi pourvu que ça l’abrutisse suffisamment.

Vous avez un bon jugement, et pas seulement parce que vous partagez le mien. Vous savez aller au fond des choses et trouver les mots pour dire ce que vous avez ressenti. Ça n’a l’air de rien, mais la plupart des personnes ne savent dire que « c’est bon », « c’est mauvais » ou encore « je ne sais pas trop ».

Le monarque était sincère et ne cherchait pas vraiment à flatter son interlocuteur. C’était trop rare les gens qui avaient une véritable opinion sur ce qu’ils goûtaient. La suite de la conversation, en revanche, fut beaucoup moins agréable aux oreilles du souverain. Korentin, encore et toujours Korentin. Ce damné cousin passait son temps à prendre les choses qui… Enfin, peu importe. Il ne laissa transparaître qu’une grimace sur son visage, puis se gratta la barbe de trois jours avant de reprendre une gorgée de l’étrange nectar. Il ne répondit pas tout de suite à Alauwyr.

Vous savez, je crois que j’ordonnerai qu’on en fasse en grande quantité. S’il y a bien une chose que prouve notre conversation, ici, sous cette tente, c’est que cette nouvelle boisson peut plaire aussi bien aux nobles qu’au peuple. Unis par l’alcool, c’est amusant, non ? Mais je ferais en sorte qu’elle fasse le tour de mon royaume, ce serait égoïste que de n’en faire profiter qu’une poignée.

Et tant qu’il pouvait y en avoir pour tout le monde.

Si le désert m’a appris une chose… C’est que je veux vivre dans un environnement civilisé. Avec des théâtres, des arènes, des troupes itinérantes. Des commerces vendant des produits venant de tout le continent. Toutes les richesses d’Armanda transitant par Gloria pour repartir ailleurs. Des chevaux et des diligences, des rues en pierre et des parcs, des écoles et des hôpitaux. Et des bains ! Ah, ce que je ne ferais pas pour des bains.
Et, bien sûr, des femmes. Des femmes blondes, rousses, brunes, belles, intelligentes ou drôles. Des femmes cultivées, des femmes pragmatiques. Des femmes magnifiques aux décolletés profonds vous servant tous les alcools qui puissent exister, quel homme ne mettrait pas le monde à feu et à sang pour un tel rêve ? Même les enfants me manquent, leurs rires et leurs jeux, leur innocence et leur certitude de tout savoir, de tout comprendre, leurs innombrables illusions sur la vie. Il n'y a pas d'enfants dans un camp militaire et voilà trop longtemps que je suis entouré de soldats.


Il laissa un instant de silence avant de conclure.

Oui, c’est ce que je veux.

Puis, passant du coq à l’âne, il revint au sujet qui les intéressait tous les deux.

Je ne vais pas vous faire l’insulte de tester votre loyauté. Mais sachez que si un jour vous souhaitez venir servir dans mon royaume, il vous suffira de me le faire savoir.

Quoiqu’il en soit, vous pouvez rester cette nuit, on vous aménagera une place pour dormir. Demain, le prisonnier aura parlé et nous nous occuperons des dernières poches de résistances théocratiques. Je pense que ça vous intéressa, je me trompe ?


Un léger sourire se dessina sur le visage du Borgne.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 12:48

Il en avait profité pour savourer une nouvelle petite gorgée. Pour sûr que si Fabius en ordonnait une fabrication plus étendue que ce breuvage allait vite conquérir le territoire des autres alcools de mode et d'habitude, pour qui saurait l'apprécier à sa juste valeur. Il n'avait put s'empêcher de sourire d'amusement.

''L'alcool réunit même les pires ennemis. Un étrange lien se crée entre compagnons de beuverie. Il est vrai que c'est amusant de voir la vitesse à laquelle il se créé. Et tant qu'on boit, il perdure. Qui sait comment les guerres pourraient se terminer si on avait pris pour habitude de s'affronter à dose d'alcool. Cela aurait pu avoir des dénouements intéressants comme drôles. Pour le jugement détaillé, cela a toujours son effet quand on le fait en présence de jolies femmes. Certaines apprécient des hommes aux sens de l'observation détaillée. Cela leur donne l'impression de tomber sur un homme avec des perspectives... plus attrayantes dans certains domaines...''

Son sourire était devenu si éloquent sur ce détail qu'il y avait nul besoin de préciser de quoi il en retournait réellement.

''Je ne doute pas un seul instant des effets positifs une fois sa production lancée. Et cela contribuera à offrir quelques emplois à des personnes sans le sou. Ce n'est pas négligeable dans un royaume en reconstruction. En plus d'apporter un peu de gaieté et de plaisir au palais de ceux qui la boiront. ''

Puis aux désirs précis prononcés par Fabius, il était aisé de comprendre comment Fabius souhaitait mener son existence. Un monde simple entouré des meilleurs plaisirs de ce monde en somme. Et à entendre cela de ses oreilles, Alauwyr trouvait presque contradictoires les ragots qui tournaient sur le dos de cet homme borgne. Un homme dont on disait calculateur, avide de pouvoir et de grandeur, s'exposait là devant lui et avec ses propres mots les désirs d'un homme désireux de vivre dans une existence idyllique et civilisée. L'Alayien but une nouvelle petite gorgée de ce breuvage prometteur.

''Une aspiration de vie noble et s'accordant avec la paix nouvellement retrouvée... Une fois votre royaume reconstruit et scellé sur des bases solides, il se pourrait que vous trouviez cela. Le peuple aspire à la paix, à ne plus avoir de conflits. Si vous leur offrez cela, en retour, vous pourriez très vite avoir le fruit de vos souhaits se réaliser...''

Et lui, à quoi aspirait-il ? Une existence qui se résumait à n'être qu'un servant de sa propre épée au sein d'une armée ou d'une chosé équivalente ? La question ne faisait que lui frôler l'esprit depuis peu, qu'il rejeta aussitôt. Il n'était pas encore assez vieux pour commencer à ruminer sur son existence, même si le contraire commençait à se percevoir. Puis quand au sujet actuel...

''Cela n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. L'avenir n'est jamais déterminé à l'avance de toute manière. Qui sait ce que demain sera fait, n'est ce pas ? ''

Puis quand Fabius lui proposa quelques menues activités, il ne put s'empêcher de lui rendre son sourire.

''Refuser serait un affront à vos oreilles...et contribuer à faire choir avec vous les derniers théocrates obstinés sera un plaisir....''

Si Christan entendait cela de la bouche de son comparse, il en hurlerait. Mais dommage.... il n'était pas présent



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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 14:51

L’idée d’affrontement que l’on résoudrait par la beuverie amusa le souverain. Il imagina brièvement un Vraorg complètement beurré demandant grâce. Un léger sourire se dessina sur son visage mais il disparut bien vite, car la mention du Blanc lui rappelait tout de sorte de mauvais souvenir, et notamment trois ans à manger du sable plutôt qu’à se prélasser dans la demeure ancestrale des Kohan. Demeure, qui, aujourd’hui, n’existait plus. Lorsque son interlocuteur en vint aux femmes, cette fois Fabius rit franchement. Non seulement il voyait exactement où le guerrier voulait en venir, mais en plus il partageait totalement son opinion.

Oui, je suis d’accord avec vous pour ce qui est de l’alcool. Mais je vois que j’ai affaire à un connaisseur, il y a-t-il une madame Iskuvar ? A moins qu’il n’y en est plusieurs, bien sûr. C’est le genre de chose qui arrive quand on bouge beaucoup.

Le monarque haussa les épaules d’un air ironique.

Remarquez, je ne suis guère un nomade, sauf quand les circonstances l’exigent, et pourtant je reste incapable de me fixer. Ce serait d’un ennui…

Passant du coq à l’âne, il ajouta d’un ton très sérieux.

Voulez-vous qu’on vous envoie des femmes sous la tente qu’on vous prépare ? La guerre a réclamée son dû, laissant derrière elle beaucoup de veuves et de jeunes femmes terrifiés à l’idée de finir vieilles filles tant elles sont plus nombreuses que les hommes de leur âge. Baissez votre garde une seconde et vous finirez la bague au doigt.

Le Borgne ne rit pas, car malgré son ton, cela n’avait en fait rien de très drôle. Il pensa à la veuve qu’il voyait en ce moment. Elle était un peu plus âgée que lui, et sa beauté commençait à faner, la faute à une vie très difficile sous le joug théocratique. Mais il y avait quelque chose chez elle qui le fascinait : un détachement pour toute chose, qui la rendait inaccessible, intouchable. Evidemment, ça ne faisait qu’exacerber son envie de la conquérir.

La paix, oui. Ça va prendre un temps fou, de longues années, avant que les royaumes ne soient reconstruits, et plus de temps encore avant qu’ils ne disposent d’une armée décente pour ne serait-ce que contrôler leur propre territoire. Donc je ne m’inquiète pas trop à ce sujet.

Il but une gorgée puis, satisfait de la réponse d’Alauwyr, eut un nouveau sourire. Pour toute réponse, il les resservit et lui proposa de trinquer. Ils burent une bonne heure de plus avant de se séparer.

***

Le lendemain, c’est un Fabius de beaucoup moins bonne humeur qui fut réveillé par une estafette. Il ne comprit que la moitié de ce qu’on lui dit, mais il était question des poches de résistances théocratiques. L’esprit toujours embrumé par l’alcool et le sommeil, il posa sa main sur le corps nu à côté de lui, lequel vint en réponse se blottir contre sa peau. Il réveilla la veuve de la manière dont toutes les femmes aiment à être réveillé puis ils firent l’amour. C’est seulement après quelques ablutions qu’il sortit enfin de sa tente. Les lames noires l’attendaient dehors et aucune n’avait l’air choqué par les cris qu’elles venaient d’entendre. Et pour cause, c’était loin d’être la première fois. Il bailla ostensiblement, pendant qu’un homme lui faisait son rapport.

Le prisonnier à commencer à parler à l’aube, Majesté. Une heure plus tard, nous encerclions complètement ce que nous pensons être la base de l’ennemi. D’après nos informations, ils sont regroupés dans un vieux bâtiment en ruine dans l’ancienne Gloria. Conformément à vos instructions, nous sommes venus vous prévenir.

Excellent, faites sceller mon cheval. Ah ! Et où est donc Alauwyr Iskuvar ?
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MessageSujet: Re: [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) [Flashback] Les chantiers de la folie (Alauwyr) Icon_minitimeVen 22 Avr 2016 - 7:58

L'Alayien se contenta de sourire, avant de boire la toute dernière gorgée de son verre.

''Vous avez parfaitement deviné. A être toujours à droite et à gauche n'invite pas à la fidélité, que ce soit pour la femme ou l'homme bridé par une bague. De plus, c'est le genre de détails qu'on aime bien maîtriser pour faire pression, quand on devient un peu trop.... dangereux. Comme je n'ai point d'âme soeur qui guette mon retour, on ne risque pas de m'atteindre à travers. Une personne aimée est un point faible, vous en conviendrez. ''

La crainte de perdre un être cher, la peur de la voir mourir sous ses yeux pour faire souffrir la personne visée... Un point faible qu'il avait toujours veillé à ne pas posséder pour être inatteignable. Ainsi, il pouvait entièrement se concentrer sur ce qu'il était et son bonhomme de chemin, sans se questionner sur la santé de possibles proches. Hormis Christan. Mais lui était un cas à part et sans rapport dans la tête de l'Alayien.

''On peut être quelqu'un d'établi et s'accorder quelques petits voyages de temps à autres.... Bouger de cette façon ne signifie pas être un nomade. vous accordez juste de l'importance à une place stable, tout en concédant de temps à autre un petit déplacement pour changer d'air. Me tromperai-je ? ''

Quand le Borgne changea d'un coup de sujet, Alauwyr ne put qu'avoir un sourire intéressé.

''Me faire ferrer le doigt, je doute. Mais je ne refuserai pas une femme en manque d'affection. Ce serait un devoir civique de lui apporter réconfort et plaisir partagés, si cela peut lui apporter un sourire pour des jours meilleurs....''

En somme, il ne refusait absolument pas la proposition du souverain. Un peu de compagnie plaisante ne lui ferait pas de mal à lui aussi. Et ce fut avec une grande satisfaction qu'il accepta de trinquer encore en compagnie de Fabius. On avait beau dire certaines choses sur lui, il était un homme qui savait recevoir. Mais l'Alayien n'était pas totalement dupe. Pour avoir été de ce bord là, le roi borgne employait une stratégie employé par bien des sangs bleus. Se montrer sous un certain jour pour plaire, pour caresser dans le sens du poil.... Mettre à l'aise les personnes intéressantes en vue de les faire tomber dans ses filets. De petites techniques diplomatiques subtiles mais à l'efficacité redoutable. Mais pour ce soir, Alauwyr avait accepté de se laisser doucement tenter. Après tout, on ne vivait qu'une fois.

****

Alauwyr n'avait guère mis de temps pour rejoindre le souverain une fois que celui ci avait ordonné de faire seller sa monture. Il paraissait un peu plus frais que Fabius lui même. Mais de petites cernes de fatigue marquaient suffisamment son visage pour savoir qu'il n'avait pas aussi bien dormi qu'il en donnait l'air. Combattant depuis des années, il était rôdé depuis longtemps à ne pas être trop gêné par une nuit blanche ; même après avoir légèrement abruti par l'alcool et une bonne présence féminine pour occuper sa nuit solidaire.

C'est d'un sourire fendu sur son visage balafré qu'il s'inclina devant Fabius.

''Je suis là Sir....Aussi prêt que puisse l'être un combattant avide lever son épée sur les anciens servants de Vraorg ''

Il se redressa par la suite, attendant l'ordre comme les lames de suivre le Borgne pour aller s'occuper d'une des dernières poches vouées à Vraorg au sein de la ville.
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