Mi Mai

Il fallait régler de vieux comptes, et ce une bonnes fois pour toute. Crissolorio avait été nommé seigneur d'Elena hier à peine par le seigneur Vraorg le blanc, et il faudrait donc partir vers Elena pour faire reconstruire cette dernière, mais avant cela Ostiz avait quelques petites choses à régler à Gloria la dépravée elle-même. Après tout il fallait d'abord faire minutieusement ce qu'il y avait à faire pour réussir. Par exemple nouer quelques alliances, et concevoir d'autres plan. Et il en avait un en tête à propos d'une personne à tuer entre autres… Plan qui avaient besoin du concours d'une chasseuse de tête.

Plan qui avait besoin d'un agent très compétent, et professionnel. Un plan qu'il devrait exécuter pour l'avenir, non pas que du sien, mais aussi de sa famille. Oui il se souvenait des promesses qu'on lui faisait, d'autant plus quand c'était celle de s'en prendre à ses enfants, d'autant plus maintenant que la personne ayant fait cette promesse était protégé, et que Crissolorio était revenu en quelque sorte à une place plus qu'honorable au sein du pouvoir. Il n'aimait pas ainsi exiger la mort d'un homme, il ne l'avait fait qu'une seul fois avant pour celle du même homme… Et il allait à nouveau l'exiger, mais certaines choses devaient être faîtes, et un père devait savoir protéger sa famille des barbares sanguinaires.

Il s'installa donc dans le bureau de sa demeure au sein du quartier riche, la seule différence avec auparavant, c'est qu'il y avait des gardes supplémentaires pour le protéger… Il serait stupide après tout qu'un seigneur fraîchement nommé meurt. L'avenir se présentait donc à nouveau plein de promesse à Ostiz, et il comptait bien l'exploiter de son mieux. En ces temps troublé il fallait savoir faire preuve de prudence, et c'était bien d'ailleurs la raison pour laquelle il avait fait mandaté un messager pour que ce dernier fasse part de son invitation à une certaine chasseuse pour qu'elle le retrouve chez lui…

En attendant Crissolorio réfléchissait, négocier avec les vampires même quand on n'était pas en position d'infériorité hiérarchique était quelque chose de délicat, et surtout sachant que ces derniers avaient une grande arrogance. Il devrait sans doute la ménager, mais bon après tout qui serait assez stupide pour s'attirer l'ire de pareille personne gratuitement ? Non comme Ostiz le pensait toujours « A l'opposé des amis il faut avoir le moins d'ennemis possibles quelque soit leur rang social. » Et donc ne pas rabaisser gratuitement les autres était déjà en soit une bonne manière de se mettre en position de ne pas attirer sur soit une vendetta…

Quand à la proposition il y réfléchissait, ainsi que tout ses détails, eh bien entendu la récompense, ou les éventuelles autres récompenses qu'il pouvait offrir selon les caprices de celle qu'il envisageait d'engager… Ensuite libre à elle de prendre le temps qu'il lui fallait, et les moyens pour réussir. Le plus important étant qu'elle finisse par réussir. Après tout le philosophe savait que la patience était une vertu, et que ne pas en faire preuve était sot, et mauvais pour les affaires qu'elles soient commerciales, politiques, ou privés.

« Sire Ostiz, vôtre invité est arrivé... » Dit- calmement un garde qui vint le prévenir, Crissolorio lui répondit concentré. « Faîtes la entrer. » Puis il se prépara mentalement à ce qui allait suivre, la cour de Gloria était après tout un nid de vipères, et traiter avec un vampire était aussi dangereux en soit car c'était jouer avec le feu de se montrer imprudent avec eux. Ostiz s'y prépara donc car il ne devrait pas faiblir, qu'il veuille l'engager, ou non il partait du constat que s'il se montrait faible n'importe quel vampire saurait en profiter.

Et c'est sur ce constat qu'il attendit l'entrée de la personne qu'il attendait… Après tout tout ce que doit traiter un politicien au quotidien n'est pas forcément agréable surtout quand il s'agissait de négocier avec un buveur de sang. Car même après 3 ans à observer ces derniers à la cour Crissolorio avait encore un peu de mal à pleinement les appréhender sauf sur certaines notions essentielles comme leur comportement prédateur, voir froid, et leur grande orgueil qu'il valait mieux ne pas froisser. Ah l'orgueil, plus grand de tout les défauts pensa t-il pratique, oui il serait peut-être bon d'en user si la chose était faîte de manière habile… Bon il restait maintenant à faire ce qui devait être fait. Mais une vampiresse, et une chasseuse de tête en plus, s'il ne devait pas traiter avec elle de quelque chose d'important il aurait été écœuré à l'idée d'y avoir affaire, quoiqu'il était déjà bien écœuré intérieurement, mais cela il tâcherait de ne pas le montrer si possible...

La chasseuse venait de nouveau de frapper. Mais elle était seule cette fois. Sans la jeune fille qui aujourd'hui lui servait d'apprenti. La petite elfe était une bonne élève. Norwen ne pensait pas vraiment qu'elle la suivrait avec autant d'application. Oh certes, elle avait pris des coups durs, et de belles claques, mais jamais elle ne le montra ou s'en plaignit et Norwen appréciait cela. Pas une geignarde et même si un temps elle avait eu le doute en lui proposant cela, Enetari avait su le prouver le contraire. Un bon point pour elle. Et un soucis de moins pour la chasseuse. Elle l'aimait bien cte gamine. Elle aimait son petit caractère piquant et sa volonté de faire ses preuves et surtout d'aimer aller vers des chemins aussi sombres que ceux dont Norwen aimait se promener. Au départ c'était plus un amusement au dépend de son paternel, ennemi juré de la vampire, puis peu à peu l'ardeur de la gamine lui donna une idée bien plus précise de ce qu'elle aimerait qu'elle devienne. Une sorte d'expérience. Les elfes pouvaient peut être aussi aller dans la noirceur de leur âme et devenir non pas des morts en sursit pour les vampires mais des esclaves de force. Une armée docile allant au front sans rien avoir à redire à leurs maîtres absolus. Et la gamine serait leur dirigeante. Elle en avait le cran et les capacités.

Mais pour le moment Norwen devait se rendre au palais de nouveaux afin de rendre des comptes à son nouveau commanditaire. C'était fait. Il aurait donc satisfaction et elle son dû. Même si elle se moquait bien de la richesse et de l'argent, qui pourtant s'amoncelait généreusement. Entre les méfaits de ses actions et les biens qu'elle s'octroyait lors de ses meurtres. Ils étaient morts autant se servir, pour eux cela ne servirait pas bien plus dans la mort.

Arrivant au palais, une jeune page tremblant vient lui donner timidement une missive de la part de son maître. Norwen en profita un peu pour l'intimider encore un peu plus. Elle laissa sa langue traînée un peu sur ses lèvres, laissant se dévoiler ses dents un peu plus prédominantes. Ce qui fit pâlir le petit page qui ne devait pas avoir dépassé les quinze années. Il ne demanda guère plus et partit au plus vite, se cacher ou se changer. Il devait avoir mouillé ses culottes. Mais Norwen se rendrait auprès d'un nouveau commanditaire, mais elle devait avant rendre la tête d'un traître au voleur de cœur. Ou de tête dans ce cas.

Quelques minutes plus tard, Norwen frappa à la porte de sa nouvelle chasse. On l'introduisit auprès d'un certain Crissolorio Ostiz, comme par hasard. Il faisait parfois bien les choses.

« -Eh bien que puis-je pour vous ? Je ne pense pas que ma venue soit pour le simple plaisir de m'offrir un verre. »

Le ton était donné, Norwen pouvait faire preuve d'une douceur et d'un calme de complaisance et laisser la mante religieuse appâter ses proies dans ses griffes acérées, mais aujourd'hui, elle n'était pas d'humeur. De plus, la chasseuse de prime voulait bien montrer à celui qui fut un bon bout de temps son principal suspect que sa position était bien là le cadet de ses soucis. Un humain de plus à tenter d'obtenir une protection que sa force pouvait donner. Rien de plus, pas de quoi en faire une nouvelle affaire, même si pour lui c'était la première.

Crissolorio lança un regard concentré, et observateur à la vampiresse qui entra. Elle semblait fragile d'apparence… Une vampiresse fragile ? Les roses ont des piquants, et celles-ci devaient avoir des piquants très acérés, et à l'instant même où il constata son apparente fragilité Crissolorio accentua sa méfiance, et sa prudence. C'était une vampire après tout, fragilité n'était pas le mot pouvant vraiment définir un vampire, et les apparences étaient comme toujours un piège tendu par la nature à la raison. Et puis sa façon de se mouvoir, sa démarche féline, louvoyante, son regard franc, et perçant. Elle lui donnait l'impression d'une prédatrice, mais aussi d'une personne qui était capable de dominer les autres aisément. En somme elle ne lui paraissait pas être une simple chasseuse, cette vampiresse était dangereuse, mais pas que physiquement, ou du côté martial.

Et visiblement la vampire était très directe, Crissolorio resserra légèrement ses doigts, et il répondit d'une voix qui se voulait maître d'elle même assuré, et imperturbable pour démontrer lui aussi quelque chose. Qu'il n'était pas une proie, ou quoi que ce soit de ce genre, mais un homme politique qui l'avait fait venir pour des raisons politiques, et qui ne reculait pas derrière les moyens. Était-ce vrai, était-ce une impression qu'il donnait sans qu'elle soit vraie ? Qu'importe à la cour on devait jouer sur les apparences, et Ostiz avait apprit à jouer sur les dîtes apparences.

« Non en effet, je comptai vous offrir du travail, et le genre de travail qui vous apportera en plus d'une récompense intéressante, la reconnaissance du seigneur Vraorg... » Reconnaissance était un grand mot, mais le seigneur blanc avait promit une récompense à qui s'occuperait de cette personne après tout. Pour sa part Crissolorio ne serait pas contre la récompense, mais ! Mais il voulait surtout que cette personne cesse d'être un danger pour sa famille, que la vampiresse prenne en grande partie la récompense pour elle était donc un moindre mal, et ce serait un encouragement pour qu'elle aille jusqu'au bout au moins… Car pour le moment toutes les personnes qui avaient essayé d'accomplir ce travail avaient échoué donc autant user des grands moyens...

« Sauf si l'idée de repartir à la chasse vous rebute éventuellement… Ce que je pourrai comprendre, et dans ce cas-ci je serait malheureusement contraint de devoir trouver quelqu'un d'autre capable d’exécuter ce contrat à vôtre place. » Dit-il de manière presque mécanique comme pour dire « Je vais vous proposer quelque chose de très intéressant chasseuse, et si vous ne saisissez pas cette opportunité je suis certain que quelqu'un d'autre sera tout à fait content de le faire à vôtre place. » Bien entendu il le disait de manière détournée, mais elle savait sans doute que attirer l'attention du blanc dans le bon sens n'avait pas de prix, et Ostiz comptait jouer sur l'éventuel côté arrogant, et/ou opportuniste que devait avoir la vampiresse. Après on pouvait toujours être surpris, mais autant être clair. Il lui proposait quelque chose qui pourrait lui rapporter beaucoup, à elle d'accepter, ou non.

« Et donc... L'idée de repartir à la chasse, et de pouvoir obtenir les faveurs du seigneur blanc vous intéresse t-elle chasseresse ? » Acheva t-il en gardant ses mains croisés sur son bureau tout en observant la vampiresse. Comme s'il l'examinait, pour sa part il attendait de voir sa réponse avant de parler davantage du travail qu'il comptait lui proposer. Mais il espérait bien que cette idée ne la répugne pas pensa t-il même s'il en doutait, et au pire comme il le disait il pourrait trouver quelqu'un d'autre, mais ce serait dommage car s'il s'était d'abord tourné vers elle s'était pour sa grande compétence…

Enfin c'était une tactique de négociation basique, dire qu'on avait une proposition très intéressant, cela est vrai en plus, mais que vous n'êtes pas la seule pouvait satisfaire l'employeur, de manière à entamer les négociations prochaines sur le terrain où Ostiz voulait qu'elle commence, une tactique de marchand aussi, mais bien entendu il n'espérait pas que la vampiresse se fasse aussi facilement avoir à ce genre de petit jeu, car à sa manière tout cela était aussi un test...

L'ancien haut juge avait peur ou se méfiait de ce type ? Mais il avait mangé une laitue trop mûre ou bien au final c'est ce jus de plantes qui l'a tué pas un meurtre. Le vieil homme n'aurait pas pu tué un homme, ou bien sans se planter une dague aussi dans les mains, qui semblaient ne pas vouloir se salir. Et encore au vue de comment il demandait de prendre mission, facile de savoir vers qui il se serait penché.

« -Oh mais qu'est ce que vous savez parler à une femme ou à un chasseur de tête ou quiconque adore cirer les bottes de notre Seigneur à tous. J'en tremble de plaisir. Car c'est bien là ce que vous attendez de moi non ?? Que je jubile sous vos mots en me disant, il me choisit moi et pas un autre. »

Eh bien, il était mal tombé. Très mal. S'il espérait la voir fondre de joie et le supplier de lui confier enfin une mission, il avait autant de chance que de la voir lui faire un câlin sincère. Ou bien pour cela il fallait demander à un humain.

« -Et vous tentez que je vous supplie de m'accordez cette grâce avec ce genre de paroles. Je n'ai pas de temps à perdre. Donc soit vous m'exposer votre affaire et je la règle soit vous continuez à me dissuader de le faire et je pars. Car au cas où vous ne le sauriez pas cher Seigneur Ostiz, j'ai à faire. Et pourquoi ? Car il n'y a pas plus efficace. Donc à vous de voir. »

Norwen ne bougea pas, son regard perçant toujours fixant le vieil homme, ne clignant pas de ses grands yeux clairs. Sa voix toujours douce, chaude et traînante, elle lui répondit sans détour.

« -Je m'en contre fiche de faire plaisir au Seigneur blanc, si votre vie tourne autour de ça humain, pas la mienne, il n'en n'a pas besoin et moi non plus. Il me permet de faire ce que j'ai toujours aimé faire, voilà notre point commun à lui et moi. Quand à la chasse même sans votre requête, j'y partirai. Je ne vous ai pas attendu et je ne vous attendrai pas. »

Et même si cela n'était pas une mission dites officielle...

« -Donc je retourne votre question : voulez-vous que se soit fait oui ou non ? »

Non parce que s'il s'imaginait que c'était en lui parlant de la sorte, en cherchant à la faire trembler ou bien baver par ses belles paroles, c'est qu'il n'avait pas encore assez traîner avec des vampires ou bien de la trempe de Wallam. Et là elle perdait son temps. Norwen se moquait bien des avancements de Vraorg ou bien de le contenter dans la mort d'un pauvre type dont il devait bien se moquer au final, en un haussement de sourcil il pouvait le tuer après tout. Non, cela c'était l'excuse des petits gens qui le servaient pensant ainsi s'auréoler d'une gloire chancelante et aussi invisible que le vent soufflant dans le palais. Donc si elle devait sincèrement lui répondre, Norwen lui dirait que ses faveurs il peut se les mettre gracieusement là où elle pensait et que la chasse, elle ne l'avait pas attendu pour ça. Elle lui laissa une chance, encore une parole de ce genre, elle ne laisserait même pas Enetari s'entraîner avec sa requête. Car après tout c'était bien pour cela qu'elle était là. Des petites chasses pour entraîner son élève.

Et cette femme savait parler de manière, très très bien placé. Et de façon très piquante, il avait déjà beaucoup entendu parler ainsi, mais voir cette vampiresse parler ainsi… Résumons donc ce que pensait Ostiz en cet instant, une vampiresse qui ne passait pas par trois chemins, et non oh ça non il n'avait pas espéré qu’elle tombe de charme dans ses bras, non non. Il voulait engager une tueuse, une personne sans pitié ! Une meurtrière qui lui ramènerait la tête de ce cinglé qui menaçait ses enfants. Et donc il ne voulait pas une femme docile, douce, et gentille. Il voulait une hargneuse, une forte, et sans scrupule! Cette vampiresse était décidément idéale, il la méprisait au fond de lui, et voyait en elle une bête bonne à tuer après l'avoir empalé sur la place publique, mais par pragmatisme il fallait des fois faire avec ce genre de monstre...

Donc comment dire? Intérieurement il était très satisfait, alors qu'il gardait son calme pendant que la vampiresse lui parlait de manière directe alors qu'elle parlait d'une voix au contraire douce, et chaude… Étrange contraste, et Crissolorio soutint son regard sans faillir un instant. Elle était parfaite, parfaite pour ce contrat, une vraie professionnelle...

Et alors qu’elle achevait ses paroles, Crissolorio débuta ce qui pouvait ressembler à un sourire l'espace d'un instant, ce sourire de la personne qui était arrivé pile à son but, et alors qu'il reprit son air stoïque habituel il dit.

« Eh bien que puis je dire à cela. Si ce n'est parfait ? Oui je veux que ce soit fait. Et vous me semblez idéale pour ceci. Quand à vôtre cible elle se nomme... » Dit Crissolorio comme seule réponse à la chasseuse de prime, car oui elle venait de réagir d'une telle manière qu'elle lui montrait qu'elle serait tout à fait adéquate pour ce travail. Et ce sans s’embarrasser d'un long discours, enfin si l'on exceptait le fait qu'elle montrait qu'elle n'avait pas un caractère facile du tout, mais bon ce n'est pas comme s'il aurait à la supporter au quotidien donc il pouvait facilement passer par dessus.

« Matis Falkire. » Dit-il simplement en énumérant un nom, et un prénom. Avant de poursuivre pratique. « Je suis prêt à payer cher pour la mort de ce capitaine protégé, qu'importe la méthode, et les moyens je veux sa tête. » Dit-il, c'était si inhabituel de sa part de réclamer ainsi la mort d'un homme, mais Falkire était le seul homme sur Armanda à être aller trop loin avec Ostiz, que le capitaine menace la vie du bourgeois encore il aurait comprit et serait passé par dessus vu qu'ils étaient dans des camps opposés, mais celle de ses enfants ! Falkire payerait, et Crissolorio ne tolérerait pas qu'il touche un seul cheveux de sa progéniture… D'ailleurs il sortit un passage ce qui semblait être un portrait correspondant à celui du capitaine, un avis de recherche alors qu'il disait pour aller droit au but.

"Que désirez vous en échange de ceci? En quelle quantité? Et quelles sont vos conditions?" Après tout une personne de compétence n'était pas gratuite après tout... Ce serait trop beau, et encore moins à bas prix. Mais il était prêt à payer cher, très cher pour la mort de Falkire... Comme les 450 pièces d'or qu'il avait mit sur sa tête en passant un contrat aux anciens assassins du souffle... L'avarice ne valait rien après tout à côté du devoir d'un père de protéger ses enfants!

C'était bien long mais le nom était enfin tombé. Matis Falkire. Soit. Elle n'avait aucune idée de qui pouvait être ce capitaine mais il était déjà mort. Ses grands yeux clairs toujours fixant son commanditaire, le visage fermé ne laissant rien transparaître autre qu'une lumière lugubre au fond des yeux. Et d'une voix claire et douce, Norwen déclara.

« -Sa tête sera à vous. »

Cela ne faisait pas de doute. Maintenant, le nom était enregistré dans la tête de la chasseuse, elle flairait déjà son futur repas. Oui après tout, il ne voulait que la tête le vieux, pas le reste. Norwen pourrait bien en même temps d'abreuver un peu.

« -Vous êtes près à payer quoi pour la tête de ce capitaine protégé ? »

Un humain, un soldat, en un rien de temps ce serait fait et fini. La tête trônera dans au-dessus de sa cheminée comme un magnifique trophée de guerre. Même si pour le moment trouver un protégé serait bien difficile surtout s'il ne quittait pas leur repère. Hormis passer pour une prisonnière, le coup de je me repends ne passerait sûrement pas. Les protégés étaient peut être désespérés mais pas stupides, du moins pas tous. Il fallait trouver un autre accès pour parvenir à ce capitaine. Et pour trouver un soldat rien de plus facile que de tenter une opération violente auprès de la population non loin de la frontière. De rester une menace connue et planante afin qu'on envoie et fonde sur elle tel des aigles les soldats prompts à sauver la veuve et l'orphelin.

« -La tâche ne serait pas aisée, vous le savez tout aussi bien que moi. Mais je suis joueuse. Le prix doit en être à la hauteur. »

Norwen se moquait bien de l'argent en lui même et encore moins de n'importe quelle richesse. Le prestige bien plus. Non pas pour se faire admirer par ses pairs ou bien se voir honorer bien plus de contrats. Non, juste par jeux, par défis et amusements. Norwen avait beau être une toute jeune vampire au regard de certains de anciens ou ancestrals de sa race, mais parfois l'ennui venait quand inlassablement les journées se répétaient ainsi que les nuits. Sans fin avec la même rengaine. Le changement était bénéfique, une nouvelle façon de s'adapter, de se mouvoir dans l'espace, de rencontrer du monde, d'avoir de nouveaux ennemis. De quoi la rendre plus trépidante. Et maintenant avec la gamine, il y avait encore plus de quoi façonner son avenir.

Mais pour le moment, le vieux voulait lui prendre de son temps et désirait y mettre le prix. Alors elle ne se priverait pas pour abuser un peu plus. Et il semblait bien prompt autant à payer qu'à rechigner à le faire. Et ça, ça amusait Norwen.

« -Bien plus que des pièces, je veux de quoi prouver ma valeur et la hauteur de la tâche. »

Il était dur à première vue de croire qu'une jeune femme d'apparence à la voix si douce puisse être en vrai une tueuse impitoyable, et terriblement efficace. Mais de toute manière qu'importe l'habit ne fait pas le moine, et qu'importe les moyens il voulait avant tout la mort de Falkire, enfin moyen… Il préférait éviter les dommages collatéraux si possible, mais il serait bien en peine d'exiger cela de la vampiresse malheureusement, et puis il était trop concentré sur l'instant présent pour que ce détail en particulier attire à nouveau son attention. Surtout quand elle annonça qu'elle lui apporterait la tête de Matis

« Parfait. » Dit-il simplement car après tout c'était tout ce qu'il désirait, la tête de Falkire sur une pique, et ce vite fait, et bien fait si possible.

« 500 pièces d'or. » Dit-il donc clairement lorsqu'elle lui demanda combien il était prêt à payer exactement pour la tête de Matis Falkire, oh, mais bien entendu il ne paierait que au moment où on lui apporterait la tête sur un plateau, et sûrement pas avant. Néanmoins 500 pièces d'or c'était une énorme somme tout de même, pas le genre qu'on paye juste pour la mort d'un simple officier protégé, mais… Matis avait échappé à la mort plusieurs années durant, et ce malgré les efforts d'Ostiz, cela justifiait donc que sa tête soit à un aussi haut prix car visiblement la cible semblait complexe à pourfendre pour les assassins intéressés.

« J'ose espérer que cette somme saura vous satisfaire. » Dit-il calmement, et il avait de bonnes raisons de penser ceci sérieusement. Les assassins du souffle avaient bien apprécié après tout l'opportunité à l'époque, mais malheureusement les résultats n'avaient pas été à la hauteur de la récompense promise, point positif de la chose il avait pu conserver l'argent, mais bon… Était-ce vraiment positif de promettre une prime pour un travail fait, et de garder cette dernière car le travail n'avait pas été fait ? A croire que soit les assassins du souffle avaient été finalement une bande d'incompétent, ou Falkire était décidément odieusement increvable. Ironique que l'une des seules personne que Crissolorio veuille voir mort soit aussi tenace… Déjà qu'il ressentait des scrupules à la base de faire assassiner quelqu'un, mais comme il n'y avait aucune autre solution il n'avait pas le droit d'hésiter, des fois un grand bien doit se satisfaire d'un moindre mal…

« Prouvez vôtre valeur ? » Dit Crissolorio en entendant la vampire lui demander visiblement si la mission serait assez difficile, avant d'ajouter. « Vôtre cible a été recherché par l'empire tout entier il y a trois ans de cela pour avoir saccagé la salle du trône lors du couronnement de Fabius Kohan, il a été traqué par les assassins du souffle de plus, et a toujours échappé vivant aux tentatives de meurtres multiples l'ayant prises pour cible. Cet homme est étrangement dur à tuer au point que cela défie les statistiques. Et si j'avais pu me débarrasser de lui autrement je n'aurai pas fait appel à vous. Vous êtes certainement la seule capable de mener cette mission à bien, les assassins du souffle s'étant montré trop incompétents pour l'accomplir à l'époque... Vous démontrerez ainsi que vous êtes meilleur que les assassins du souffle eux-mêmes en accomplissant cette mission. Cela vous semble t-il satisfaisant? » Et connaissant l'ancienne réputation d'infaillibilité de non feu le souffle on pouvait dire que le fait que Matis Falkire soit encore vivant montrait bien qu'il était une cible de choix.

« Sur ce auriez vous des questions au sujet de cet hommes ? Ou besoins de moyens particulier mis à vôtre disposition pour accomplir cette tâche ? » Demanda juste après Crissolorio pratique, après tout autant s'assurer de la fiabilité de la réussite de la mission si possible. Il n'allait pas après tout courir après la mort de Falkire jusqu'à ce qu'ils ait 90 ans...

« -Cet homme est juste traqué par une bande d'incapables. »

C'était un humain. Un simple humain. Un simple militaire. Alors ne pas avoir réussi à mettre la main dessus montre l'incapacité des humains à pister et devenir de bons chasseurs. Cela ne s'improvisait pas. Bientôt, une elfe les devancerait et pourtant tout un chacun douterait d'elle. Sauf Norwen.

« -Je n'ai besoin de rien, j'ai tout ce qu'il me faut. »

Besoin de quoi d'autre à part ses mains et ses crocs.

« -Et aucune question. Qu'en ferai-je ? »

Tuer Matis Falkire c’est assez explicite comme demande. Après que voulait-il qu'elle sache de plus ? Sa taille de chaussures. Remarque s'il avait de belles bottes, peut être qu'elle se servirait. Un beau trophée. Une chose que Norwen aimait beaucoup. Se servir d'un objet ayant appartenu à ses victimes, comme trophée de valeurs, ou signe de sa valeur. Mais une idée germa dans la tête de Norwen, qui sourit en laissant apparaître ses jolies dents acérées.

« -Ah si juste : sa tête certes mais là voulez-vous sur son corps en vie ou bien à vos pieds dans son sang ? »

Après tout le client était roi, même si elle préférait juste se promener avec une tête qu'avec un corps. C'était bien plus lourd et encombrant à porter sur sa monture. L'odeur ne l’accommoderait point. D'autres peut être. Pas qu'elle en tienne rigueur ou que ça lui fasse quelque chose. Bien au contraire. Mais le monde était rempli de hyènes, de chacals aussi bien au sens propre du terme que figurer. Et elle ne laisserait pas un de ses concurrents lui voler autant la tête que la vedette. Et au vue du gibier à débusquer et à l'argent qu'il apporterait mort ou vif, Norwen devrait se méfier.

« -Si je ne vous suis plus utile ? »

C'est qu'elle avait à faire pour le coup. Et il faudrait que la petite soit vite prête et vite. Et des bagages et un plan digne de ce nom pour entrer ou du moins pour longer les lignes des protégés ne serait pas une mince affaire.

Une bande d'incapables ? Crissolorio n'y connaissait pas grand-chose dans l'art d'assassiner les gens pour tout avoyer, mais le souffle à l'époque avait été connu pour être la meilleur guilde d'assassins tout de même, enfin il ne releva pas les paroles de la vampiresses, après tout si cette dernière était à la hauteur de ses paroles alors Falkire ne ferait guère long feu, et au final c'était ce qu'il souhaitait avant tout. Le reste n'était que broutille stupide qui ne méritaient pas qu'il s'attarde dessus...

Et la vampiresse n'avait besoin de rien dit-elle, et qu'elle n'avait aussi aucune questions… Mauvais, ou bon présage ? Sachant qu'elle était très efficace de réputation il supposait que c'était un bon présage. Et puis sans doute que comme tout vampire elle était bien trop arrogante pour s'avouer vaincu d'une manière, ou d'une autre. Donc on pouvait supposer qu'elle n'abandonnerait pas aussi aisément heureusement. Il pouvait donc déjà plancher sur la mort future du capitaine, même si comme d'habitude il prévoirait le pire au cas-où...

Puis la vampiresse parla de sang… Le sang, immonde fluide rougeâtres, et sale sortant des veines. Elle lui proposait donc la tête de Matis dans son sang, ou ce dernier bien vivant … Qu'aurait-il à faire d'un Falkire vivant ? A par pour le faire torturer, et franchement Ostiz n'avait vraiment envie de faire torturer personne, déjà que commandité cet assassinat était en soit exceptionnel pour sa part, alors rajouter une séance par les geôles du palais… Non que Falkire meurt, de préférence rapidement, mais bon il n'était pas en position de demander à la vampire de tuer l'autre sans cruauté, mais ce qui important pour Ostiz était que Falkire meurt, pas qu'il souffre inutilement, et stupidement.

« La tête me suffira… Pour le reste peu m'importe. » Dit-il en partie sur le ton de quelqu'un qui prononçait une condamnation à mort, et on devinait à l'égard de qui était formulé cette dite condamnation… Enfin si la vampiresse voulait se convertir en pilleuse de cadavre par exemple Crissolorio n'en avait cure tant que Falkire n'était plus là pour l'enquiquiner…

« Maintenant que ceci est réglé. Bonne chasse à vous. » Acheva t-il, après tout on avait discuté de l'essentiel, il n'y avait donc pas de raison que l'entrevue dure des heures… Et pour tout avouer le fait de ne pas devoir subir la présence de la vampiresse des heures lui semblait plus séduisant que l'inverse, donc autant ne pas insister plus que de nécessaire si possible…

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