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| Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] | |
| Auteur | Message |
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Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mar 28 Juil 2015 - 3:53 | |
| Mois de juin de l'An 5 d'Obsidienne
Il était une fois, une jeune femme âgée de dix-ans retrouvait un ami qu’elle avait perdu de vue depuis plusieurs années, séparé d’elle à cause d’un puissant dragon blanc. Évadé d’une prison aux mille et un cauchemars, l’ancien rebelle s’était enfui jusqu’à s’enfoncer dans les plaines de Sombreval. C’est dans une forêt ennemie que les deux avaient cru pouvoir célébrer leurs retrouvailles, mais le rêve s’était effondré lorsque les Théocrates remarquèrent leur présence et qu’ils voulurent les capturer. Hors de question de se séparer à nouveau, c’est ensemble qu’ils s’enfuirent et c’est ensemble qu’ils se firent capturer. Toutefois, ce n’était pas Mort qui les attendait, mais plutôt une sombre geôle au fin fond d’une terrible forteresse. Les jours passèrent tandis que les prisonniers tentaient de se forcer une sortie, mais le roc était bien trop solide. Leurs espoirs s’effritaient jusqu’à que le sol se dérobe sous leurs pieds et les emmène dans ce qui ressemblait à un vieux palais. Qui aurait cru qu’un palais se cachait sous les pierres d’Althaïa? Certainement pas les deux Protégés qui y rencontrèrent un cadavre, mais bien vivant, armuré complètement et qui s’avérait être nul autre que Hendrick Kohan. En plus de cette rencontre surprenante, la voix d’une princesse rebelle résonna dans leur tête afin de les intimer à retrouver les plans de navire afin de sauver leur monde. Le noble désirait leur mort, mais ce qu’il désirait le plus c’était de retrouver la paix en compagnie de son seul et unique amour. En échange d’un service, celui de ramener Aude, Ombre Lunaire, l’ancien marin leur laissa la vie sauve et leur offrit le secret des Vol Au Vent, plans d’extraordinaires navires. L’accord rempli, ils purent enfin retrouver le soleil. Mais juste avant, ils gagnèrent les armes en os de baleine du noble squelette suite à un combat amical. Tandis que les rayons du soleil les atteignaient, Hendrick Kohan et sa bien-aimé disparaissaient pour rejoindre Mort qui les attendait impatiemment. C’était fini pour lui, mais l’histoire se poursuivait pour les deux autres aventuriers. - Quelle tête ferait les gens si on leur racontait ce qu’on vient de vivre? Demanda-t-elle. Le récit lui paraissait difficilement crédible et lui faisait plutôt penser à un conte pour amuser les enfants. Pourtant, l’histoire était bel et bien réelle puisque c’était ce que venait de vivre Matis et Luna. Mais elle-même, elle avait du mal à y croire. - Je n’arrive pas à croire qu’on ait retrouvé nos choses en plus. Poursuivit-elle d’une voix joyeuse. Elle sourit à son ami. Les événements s’étaient rapidement défilés les uns après les autres et Dracos n’avait pas voulu qu’ils prennent une pause. À peine étaient-ils sortis du palais enfoui que les deux Protégés tombaient sur un petit campement de Théocrates. Ils auraient pu les contourner, mais l’idée disparue lorsqu’ils virent certains porter leur équipement. Personne d’autre n’avait le droit de mettre la main sur Héritage ou sur Éclat, de même que leur armure. D’un commun accord, ils les avaient pris par surprise en puisant dans les forces qu’ils leur restaient encore. Luna avait appelé Éclat à elle, bien heureuse d’y avoir posée cet enchantement, et l’avait levée vers le ciel. L’alliage avait brillé de mille feux, hypnotisant les quatre ennemis et Matis avait pu profiter de l’opportunité pour mettre hors d’état de nuire celui qui détenait son épée. Le combat fut épuisant, mais ils surent prendre l’avantage et reprendre ce qui leur appartenait de droit. Ils s’enfuirent ensuite, ne voulant pas se risquer à tomber sur d’autres Théocrates qui rejoindraient leurs amis vaincus. Matis et Luna longèrent la rivière Wylorel, prenant une direction qui les menait vers Caladon et ensuite vers les terres désertiques. Ils marchèrent pendant plusieurs heures qui, pour une fois, ne leur réservèrent pas de nouvelles surprises. Il faisait encore jour, mais on pouvait deviner que le soleil ne tarderait pas à se coucher. Quelques nuages gris commençaient à prendre possession du ciel. - Il va pleuvoir cette nuit… Lâcha-t-elle d’un ton assuré. La gamine ne se trompait jamais lorsqu’elle énonçait le temps qu’il ferait. Ce n’est pas qu’elle n’aimait pas la pluie, mais leur visibilité serait coupée et l’idée de marcher sous la pluie froide ne lui paraissait pas alléchante. Je ne crois pas que j’aurai la force de retenir la pluie. Ajouta-t-elle. Luna était épuisée et ce devait être le cas de son ami également. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu une vraie nuit de sommeil et leur dernier vrai repas n’était plus qu’un vague souvenir. Mais était-ce trop demandé dans ce territoire ennemi? Tandis qu’ils avançaient dans les plaines, des bâtisses apparaissaient à l’horizon. À première vue, il s’agissait d’un petit village agricole d’à peine quelques maisonnées. On pouvait y voir quelques granges, des champs et un enclot enfermant du bétail. - Et si on y allait? Demanda-t-elle à son compagnon. C’était risqué puisqu’ils pourraient y croiser des gens, mais ils ne devaient pas s’agir de militaires. Peut-être que les deux Protégés pouvaient essayer de passer inaperçu ou encore leur faire croire qu’ils étaient des Théocrates. L’idée de se cacher dans une vieille grange et d’y prendre refuge avait surgi dans l’esprit de la gamine. De plus, dans le vaste champ, il y aurait probablement quelque chose d’intéressant qu’ils pourraient se mettre sous la dent, qui sait? |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mer 29 Juil 2015 - 17:22 | |
| Ils étaient enfin sorti de ce lieu morbide. Il n’avait pu garder la magnifique épée d’Hendrick, celle-ci devait lui être liée d’une manière ou d’une autre, mais ils étaient dehors. Et il n’y avait que cela qui comptait pour le jeune homme à cet instant précis. Matis et Luna étaient maintenant deux jeunes en fuites venant de s’extirper d’une des plus terribles prisons de Vraorg. Cette prison qui, bien que plus « agréable » que Morneflamme, n’en restait pas moins un lieu de souffrance et de malheur.
La jeune femme à ses côtés menait la fuite, il n’arriverait jamais à savoir à quel point cet événement l’aura marqué, mais il pouvait comprendre ce qu’elle ressentait à cet instant précis. Il comprenait parfaitement quels allaient être les étapes qui se dérouleraient dans son esprit. L’acceptation de cet épisode de sa vie allait être long et complexe mais il devrait avoir lieu si elle voulait aller au-delà. Elle ne devait pas laisser sa haine emplir son cœur ni croire que tout ceci était de sa faute. Matis l’aiderait pour cela, même s’il n’était pas tout à fait sûr d’avoir réussit ce qu’il souhaitait qu’elle fasse.
Il garda de côté tout cela pour le moment. Il y avait autre chose à faire, des choses plus importantes. Hochant la tête à ses propos, il lui répondit en souriant.
C’est sûr, je ne m’attendais pas à m’en sortir vivant pour tout dire. Mais me dire qu’en plus d’être en vie, j’ai retrouvé mon équipement… C’est assez magique à dire vrai. Que demander de plus ? De la nourriture, du calme, la paix et du repos ?
Tout cela c’est grâce à toi Luna. Félicitation et merci.
L’homme était loin de compte concernant la jeune femme, elle l’avait beaucoup aidé, elle l’aidait aujourd’hui encore. Il savait que les prochains jours seraient tout sauf facile, mais il savait aussi qu’ensemble ils avaient une chance de s’en sortir. Il devait jouer le tout pour le tout et faire en sorte qu’ils ne rencontrent plus de problème. C’était peut être espérer beaucoup mais bon…
Ils poursuivirent leur route tranquillement et le plus discrètement possible. Le but du « jeu » était de ne pas se faire prendre par une patrouille de Théocrate tout en se rendant le plus vite possible sur les terres du Protectorat. A partir d’ici il suivait aveuglément la jeune femme qui devait sans doute mieux connaitre le chemin et, une fois sortie d’affaire, il suivrait d’autant plus la jeune femme qu’ils seront sur ses terres. Matis n’ayant jamais connu le protectorat il ne voulait pas les mettre en difficulté uniquement pour satisfaire son égo.
Longeant la rivière où il s’était déjà battu quelques années plus tôt, la Wylorel, Matis resta au aguet avec un seul objectif, éviter les Théocrates. A plusieurs reprises ils durent faire des haltes forcées à cause de mouvement étranges ou la présence avéré d’ennemi. Mais dans l’ensemble, leur fuite n’entraina aucune difficulté, chose assez étrange pour un homme qui fuyait les difficultés depuis plusieurs mois déjà. Mais après tout, pourquoi irait-il se plaindre ? La route qu’ils prenaient les conduisaient à Caladon, une ville qui n’était rien avant Vraorg et qui avait sut profiter des « cadeaux » du Tyran. Matis craignait de voir cette ville car elle était, avec les restes d’Elena, des marques évidente du pouvoir du Dragon blanc. Heureusement, cette même route conduisait aux terres du Protectorat… Là, peut être pouvait il enfin reprendre des forces…
Quoi qu’il en soit, et après plusieurs heures de marche harassante, la jeune femme annonça que la pluie allait tomber, sans doute était il temps de faire une pause. Il croyait sincèrement la jeune femme quand elle annonçait la pluie, depuis qu’il la connaissait elle ne s’était jamais, ou rarement, trompée à ce sujet. Luna indiqua au loin la présence d’un minuscule village et proposa qu’ils s’y abritent pour la nuit. Hochant la tête il lui répondit et se mit en route.
Ca marche… En attendant reste derrière moi, je vais vérifier s’il y a du danger.
Partant devant pour vérifier si danger il y avait, il se rendit vite compte que la jeune femme le suivait contrairement à ses instructions. Soufflant devant ce manque flagrant de respect de ses ordres, il sourit en se rendant compte qu’elle n’avait pas changé. Elle était resté le petit bout de femme qu’il appréciait tant.. Finalement, et avec beaucoup de chance sans doute, ils ne découvrirent rien de bien dangereux à part quelques vaches et autres animaux de la ferme. S’installant tranquillement et discrètement dans le haut de la grange, Matis observa Luna d’un œil interrogatif. Voila des jours qu’il se retenait de lui poser des dizaines et des dizaines de questions. Mais aujourd’hui, il ne pouvait plus se retenir, il devait savoir.
Luna, j’ai tellement de question qui se pose dans ma tête… Je me suis retenu mais aujourd’hui ces questions doivent trouver des réponses…
Peut tu me parler du protectorat ? Qui nous dirige ? Qu’est ce que tu y fais ? Et les Esprits dans tout cela ?
Et surtout… Est-ce que tu as des nouvelles des miens ? Sont ils en vie et en sécurité ? Voila trois ans que je n’ai aucune nouvelle d’eux…C’est peut être beaucoup de te demander tout cela mais… Je ne peux les poser qu’à toi pour le moment et à part quelques autres, tu es une des seules en qui j’ai confiance…
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Sam 1 Aoû 2015 - 5:59 | |
| - Une fois que nous serons dans le désert, espérons qu’on pourrait enfin souffler un peu. En attendant, je crains qu’il va malheureusement devoir se contenter de ce Dracos veut bien nous offrir pendant qu’on est chez l’ennemi. Dit-elle en premier.
Du repos et de la nourriture, et de la bonne, qu’est-ce Luna elle en rêvait. Mais elle ne se faisait pas d’illusions, les temps seraient durs et ils le seraient autant sur leur route pour se rendre dans le Protectorat que dans les terres désertiques elles-mêmes. Là-bas, ils pourraient avoir la paix tant et aussi longtemps que la barrière érigée par les Esprits tenaient. Mais combien de temps tiendrait-elle? Ils auraient peut-être la paix, mais pas le repos, car les Protégés devaient mettre tous les efforts pour repousser l’avancée des ennemis, surtout si on considérait que Matis et Luna avaient choisi la voie du soldat. Que dire quant à la nourriture lorsque cette dernière pousse difficilement dans cette terre aride et à la chaleur insoutenable? Encore là, ils ne devaient pas s’attendre à être nourri en rois, mais c’était mieux que rien.
- Mais voyons, pas besoin de me remercier. C’est la moindre des choses. N’aurais-tu pas fait la même chose pour moi? Dit-elle, persuadée que Matis serait parti à la recherche des évadés de Morneflamme si leur rôle avait été inversé.
La jeune femme avait souri suite aux remerciements de son ami et son teint pâle s’était coloré en rouge malgré elle. Aussi humble qu’elle essayait d’être, elle était profondément touchée qu’on puisse reconnaître qu’elle soit utile. C’est ce qu’elle avait toujours voulu faire et pour une fois, on ne lui rapportait pas une gaffe qu’elle avait faite.
Après qu’un petit village se soit dessiné devant eux, la protégée de Korentin entendit son compagnon prononcer qu’il allait vérifier l’état des lieux en premier. Quoi?! Matis avait raté le regard de la gamine qui voulait tout dire sur ce qu’elle pensait de son idée et elle s’était élancée aussitôt derrière lui. Que croyait-il? Qu’elle allait le laisser tout seul en avant à aller vérifier s’il y avait du danger. Certainement pas! Elle l’avait retrouvé et il était maintenant hors de question de le lâcher d’une semelle. De toute façon, que ferait-il s’il tombait sur des ennemis? Ils étaient bien mieux à deux pour se sortir d’une mauvaise situation. De plus, s’il se faisait capturer, elle n’allait certainement pas l’abandonner après tout ce qu’ils venaient de vivre. Si elle restait derrière à l’attendre, elle se ferait un sang d’encre à se demander pourquoi il prend tant de temps à revenir. Têtue comme elle l’avait toujours été, impossible de lui faire changer d’avis à ce sujet. Peut-être son regard assuré avait tout dit, car Matis n’essaya pas de l’en dissuader et elle en fut bien soulagée. Il devait bien avoir appris avec le temps qu’elle faisait toujours à sa tête.
Par bonheur, aucun militaire ne se trouvait sur place. Les deux aventuriers passèrent en douce dans un champ de blé et contournèrent un petit enclos contenant des vaches qui n’en avaient rien à faire de leur présence. Discrètement, ils passèrent derrière quelques villageois qui discutaient bonnement et se faufilèrent dans la grange. Grimpant l’échelle, ils s’installèrent tout en haut sur sa couverte des saisons. Était-ce mal que de désirer un peu de confort et d’éviter de se faire piquer par le foin qui traînait ici et là?, Luna et Matis étaient seuls et seul le bruit des criquets venait rompre la tranquillité des lieux.
- Je me doute bien que tu dois avoir tout plein de questions… J’essayerai d’y répondre de mon mieux, mais il te faudra peut-être attendre de voir le Protectorat de tes propres yeux. Commença-t-elle.
La princesse des lumières déboucha son outre et étancha sa soif. Elle proposa évidemment de l’eau à l’évadé. Du mieux qu’elle le put, elle décrivit ce qu’elle savait du Protectorat. Elle commença par décrire que les Protégés s’étaient installés dans le désert et expliqua comment ils faisaient pour survivre à la chaleur. Elle décrivit les tunnels qu’ils empruntaient, les bâtisses qu’ils avaient bâties et la protection que les Esprits leur avaient donnée pour pouvoir sortir le jour autour de Fort-Espérance. Elle raconta qu’il s’abreuvait du plus grand oasis qu’ils avaient trouvé et décrivit ce qu’ils mangeaient principalement dans le désert. Elle raconta qu’elle était devenue soldate et que l’Esprit du Feu lui avait remis un bracelet pour l’aider dans sa tâche. Elle nomma quelques généraux, spécifiant qu’ils étaient maintenant alliés avec les Alayiens et que Weren en était devenu un. Elle n’avait nullement caché le dégoût dans sa voix en mentionnant cette alliance. Elle n’oublia pas de mentionner que tous se devaient d’aider au Protectorat et qu’il n’y avait pas vraiment un chef officiel puisque c’était les Esprits Supérieurs qui dirigeaient. Il y avait plusieurs têtes dirigeantes dont Alrune Svenn, Rachèle Kohan, Fabius Kohan, Aegnor Evanaelle, Aewyn Aerin et certainement Korentin lorsqu’il reviendrait. Minutes après minutes, la gamine décrivait le mode de vie des Protégés comme Matis l’avait demandé. Le temps s’était écoulé sans qu’ils s’en rendent compte et il faisait déjà nuit.
- Quant à ta famille… J’ai de bonnes et de mauvaises nouvelles. Dit-elle.
Elle fit une légère pause, cherchant par quoi commencer, car elle n’allait certainement pas le laisser dans le néant. Souvent, les gens étaient portés à donner les mauvaises nouvelles en premier et espérait qu’ensuite les bonnes viendraient former un baume sur le cœur attristé. Mais Luna avait l’impression qu’il fallait faire le contraire et commencer par les positives afin qu’elles puissent être savourées pleinement.
- Je n’ai pas eu l’occasion de passer beaucoup de temps avec tes sœurs comme je le faisais autrefois. Ne t’inquiète pas, elles sont toujours vivantes et elles se portent bien. Elles sont toutes les deux Protégés. Précisa-t-elle avant que le grand frère s’inquiète inutilement. Satie s’est mariée…! Tu sais… Avec le charmant fils de forgeron qu’elle voyait en cachette. Elle s’est finalement décidé de prendre en main sa vie, peu importe ce que pensait les autres. Elle avait l’air si heureuse à son mariage. Et Maxime, il a abandonné l’armée, trouvant que c’était trop dangereux. Lorsque son père est décédé, il a repris le flambeau. Expliqua-t-elle. Mais ce n’est pas tout, tu es maintenant oncle! Ils ont eu un petit garçon qu’ils ont appelé Matias.
C’était des bonnes nouvelles concernant Satie. Cependant, Luna ne savait pas trop comment il le prendrait. Après tout, enfermé durant trois ans, il avait raté ces occasions spéciales.
- Quant à Yolande… Elle cherche encore l’amour de sa vie. Poussée par sa mère, elle pensait avoir trouvé auprès d’un noble, mais elle a vite réalisé que la notion de noblesse n’avait plus vraiment de valeur dans le Protectorat. Elle aide comme elle peut à sa façon. Je la vois souvent en train de confectionner des vêtements et de broder des choses.
Luna prit une autre pause. Maintenant, le plus difficile était à venir. Elle se mordit la lèvre en cherchant ses mots. Peu importe le temps passé à réfléchir, elle ne trouvait pas de bonne façon de poursuivre.
- Ta belle-mère… Je sais que c’était pas la joie entre vous deux, mais… Elle a rejoint Mort. Avant que les Esprits n’érigent la barrière, il y a eu de nombreuses batailles. Elle était au mauvais endroit au mauvais moment…
Elle avait terminé sa phrase dans un murmure. Les jumelles avaient été grandement attristées par cette perte et elle se rappelait encore de leurs pleurs. Ce n’était pas la vraie mère de Matis et malgré leur relation explosive, l’annonce de son décès devait certainement l’affecter. Elle attendit un moment pour voir si son ami voulait qu’elle poursuive ou s’il préférait s’arrêter là. Comme elle le pensait, il tenait à connaître la vérité, aussi douloureuse qu’elle pouvait être.
- Tu savais que ton frère était encore en vie? Il est revenu avec les troupes alayiennes… Il se bat à leur côté. Enfin, je devrais dire qu’il est de notre côté… Mais bon. Il ne se mêle pas à nous et c’est probablement mieux ainsi… dit-elle lentement. Elle n’avait rien à rajouter. Luna se méfiait des Alayiens et elle ne tenait donc pas Raphaël haut dans son esprit. Et quant à ton père… Il est maintenant du bord de Vraorg. On l’a vu à la tête de troupe théocrate. Je suis désolée de t’apprendre cela.
Elle aurait préféré lui annoncer une bonne nouvelle concernant son père, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Peut-être était-il forcé ou peut-être avait-il choisi cette voie, il était difficile à dire. Mais peu importe, Andrei était un ennemi et c’était la vérité.
Un long silence s’ensuivit. Serrant la main de Matis dans la sienne, elle le regarda et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais elle était là pour lui et il pouvait compter sur elle. S’il voulait se libérer le cœur, elle était là pour l’écouter. Devait-elle formuler des mots pour qu’il le comprenne?
La nuit était maintenant bien avancée. Discutant tous les deux, la gamine s’était étendue à ses côtés et avait posé sa tête sur son sac. Elle était épuisée et elle n’arrivait plus à maintenir ses yeux ouverts.
- Je suis heureuse que tu sois là. Murmura-t-elle à l’intention de son ami.
Dernière édition par Luna Duruisseau le Sam 8 Aoû 2015 - 2:59, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 3 Aoû 2015 - 17:08 | |
| Une fois au calme dans cette grange, Matis prit le temps de se relaxer et d’écouter avec attention ce que la jeune femme avait à lui raconter et, du peu qu’il connaissait du protectorat, il se doutait bien qu’il avait du retard à rattraper. Au début, seulement au début, il fut quelque peu étonné de tout ce qu’elle lui racontait, il écoutait avec une attention marquée tout ce qu’elle pouvait lui apprendre sur cette terre protégée de l’emprise de Vraorg. Comment pouvaient ils vivre dans ce désert où ils avaient failli mourir plusieurs années auparavant ? En fait, ce n’était pas si complexe que ça, c’était même tout à fait logique. Le grand oasis devait permettre à la population de vivre correctement et, même si ce n’était pas aussi bien que par le passé, ils étaient au moins à l’abris, loin de vraorg et de ses Sbires. Il était heureux de voir qu’elle semblait s’y plaire, il était content de savoir à quel point elle avait pu être en sécurité dans ce lieu. La protection des Esprits avait laissé sa marque sur la jeune femme, il sentait en elle une assurance qui n’existait pas par le passé… Elle avait changée, et il s’en rendait compte une fois encore.
Malgré toute ces bonnes nouvelles Matis resta stoïque lorsqu’elle lui annonça qui « dirigeait » cette coalition que presque tout semblait opposé. A dire vrai il savait que Fabius était un dirigeant rebelle, mais l’entendre dire de la part de la jeune femme lui faisait froid dans le dos. Cet homme était décidément prêt à tout, ou presque, pour conserver un tant soit peu d’influence sur ce monde. Cela n’aurait pas dû l’étonner… Quoi qu’il en soit il était heureux de savoir que les Kohan étaient aussi représenté par Rachelle Kohan… Il avait toujours eux beaucoup de respect pour cette femme bien qu’il ne la connaissait pas plus que cela et qu’il ne l’avait jamais rencontré. Ajoutez à cela la présence d’Aegnor ainsi que la place que prendrait Korentin à son retour et Matis pu se détendre un peu. Fabius n’aurait jamais les coudés franches et en cela les Esprits pouvaient en être remercié.
Il observa la jeune femme et lui sourit tout en lui posant de nouvelle question…
Et toi alors ? Tu as fini par rejoindre l’armée comme tu me l’avais dit il y a trois ans déjà ? Cela me fait de la peine de n’avoir pu te prendre sous mon aile durant ce moment mais force est de constaté que tu n’en a pas eu besoin n’est ce pas ?
Du coup qui est ton « chef », je le connais ?
En posant cette question il pensa à son ami… Il se demandait bien s’il était encore en vie, mais il ne voulait pas voir cela avec la jeune femme, il se doutait bien qu’elle ne le connaissait pas. Et il lui avait déjà demandé où pouvait bien être sa famille, et, à voir sa tête, les nouvelles étaient loin d’être bonnes.
Elle commença par annoncer qu’elle détenait des bonnes et des mauvaises nouvelles.. Matis se doutait bien qu’après trois ans de Vraorg elle ne pouvait détenir que des bonnes nouvelles mais il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre.. Alors il essaya de se détendre le plus possible en attendant les explications de la jeune femme qui ne tarderait pas d’arriver.
Heureusement pour le jeune homme elle commença par lui annoncer les bonnes nouvelles. Il n’avait pas eu beaucoup de temps pour penser à ses deux jeunes sœurs, mais les savoirs en bonnes santés était un soulagement pour lui. D’autant plus quand il apprit la nouvelle, la petite Satie, qui n’était plus si petite que ça maintenant, avait eu un enfant et s’était marié avec celui qu’elle avait rencontré à Aigue. C’était homme bon, et il était heureux de cela. Souriant comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps, il répondit à la jeune femme…
Qui aurait pu dire qu’elle finirait par être mère cette petite… Et d’un petit garçon en plus… Sur que je pourrais lui apprendre deux trois choses, si ses parents et toi me laissez faire aussi. Ce qui n’est pas tout à fait sûr ceci étant dit.
Quant à Yolande, il faudra que j’ai une petite discussion avec elle.. Il va falloir qu’elle prenne ses distances avec sa mère si elle veut arriver à vivre par elle-même et pour elle-même. Mais c’est un problème que je traiterais en temps et en heure.
Luna eue du mal à annoncer la suite, il chercha dans sa tête ce qui pouvait bien y avoir et laissa son esprit vagabonder dans les pires recoins avant de revenir à lui. La jeune femme trouva le courage ou la force de raconter à Matis ce qui s’était passé durant ces trois dernières années. A dire vrai elle faisait quasiment partie de sa famille maintenant, il voyait bien que cela la touchait et cela lui faisait de la peine… Et, quand la nouvelle tomba concernant sa belle mère, il se sentit s’enfoncer dans le foin sur lequel il était. Oui il ne l’avait jamais aimé… Mais il n’avait jamais voulu sa mort…
Morte ?....Merde……
Dire qu’il pensait qu’elle avait la peau dure, mais il faut croire que les batailles avaient été d’une férocité telle… Non il ne pouvait pas penser à mal d’elle… Surtout dans ce moment là. Mais le pire était encore à venir. Elle lui parla de son frère. Un frère qui, pour lui, était mort depuis longtemps déjà.
Mon frère ? J’arrive pas à croire qu’il soit encore en vie… Ce qui est certain c’est qu’il doit encore suivre cet Alayien.. Comment s’appel il déjà ? Christan ? Pour moi il est mort il y a presque cinq ans, l’être qui vit dans le corps de mon frère n’est plus celui que j’ai connu.
Tu savais qu’il avait une femme et un enfant à naitre ? Sans doute doit elle être avec mes sœurs… je l’espère pour elle en tout cas… Jamais je ne lui ait dit pour son époux et aujourd’hui je me demande si je n’aurais pas du lui dire toute la vérité fusse elle difficile à entendre…
Et le clou du spectacle, sans doute la chose qui le marqua le plus. Les révélations sur son père tombèrent et sonnèrent comme le glas de toute espoir de revoir sa famille unie une fois de plus. Son père avait rejoint Vraorg. Etait ce par conviction ? Par désespoir ? Il ne le savait pas et ne savait pas quoi en penser… Surtout depuis qu’il avait revu Alford et qu’il avait pu « discuter » avec lui. C’est visiblement marqué pour par toutes ces révélations qu’il répondit à la jeune femme.
J’arrive pas à y croire… Il l’a rejoint après tout ce qu’il nous a fait subir…
A dire vrai il n’arriva rien à dire de plus tellement était il tiraillé entre la colère, la haine, la tristesse et la joie de savoir une partie de sa famille en vie et agrandie. La jeune femme avait été honnête avec lui et lui tenait la main en signe de soutien. Une fois de plus il pouvait compter sur elle comme dans les meilleurs instants de sa vie. A cette pensée il se demanda où pouvait bien se trouver Autone… Etait elle seulement en vie ? Avait elle réussi à rejoindre le Protectorat ?
Au murmure il répondit de la même manière… Lui aussi était content qu’elle soit là.
Moi aussi ça me fait plaisir de te savoir là.. Merci pour tout ce que tu m’as annoncé, ce n’était sans doute pas facile pour toi, mais merci… Après trois ans à MorneFlamme j’avais bien besoin de cela.
Matis sourit un instant et se rendit compte que jamais il ne lui avait expliqué ce qu’il avait vécu durant ses trois ans. Ainsi, au travers de quelques mots il allait essayer de lui faire ressentir l’horreur et le malheur dans lequel Vraorg l’avait plongé durant trois. Un malheur qui n’avait été atténué que par une seule personne.
Je me rends compte que jamais je ne t’ai encore expliqué ce que j’ai fais durant ses trois années sur les terres de Vraorg. Souhaites-tu que je t’en parle maintenant ? Je peux essayer de te décrire tout cela même si cela sera dur pour toi.
Mais au travers de toute cette horreur, laisse moi te dire ceci. Je n’aurais pu survivre sans l’aide de plusieurs amis avec qui j’étais sur place. L’une d’entre eux m’a apporté bien plus que je n’aurais pu le croire.
Il laissa planer un petit instant avant de poursuivre.
Tu crois à l’Amour Luna ? Je veux dire le vrai, celui qui te fait tenir et pour qui tu serais prête à déplacer des montagnes ? Et bien je pense l’avoir trouvé chez une femme… Et le pire dans tout ça ? Je crois qu’elle m’aime aussi…
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Sam 8 Aoû 2015 - 4:53 | |
| Il était si agréable de pouvoir se reposer un peu. En espérant qu’aucun des villageois n’ait la soudaine envie de faire un petit tour dans leur grange, car il serait bien surpris de voir les deux fugitifs. Toutefois, tout en haut, ils s’étaient arrangés pour ne pas pouvoir être vu à moins de monter l’échelle ou de porter une attention particulière. Luna restait vigilante aux sons les entourant, surtout ceux du grincement d’une porte.
- Oui, j’ai rejoint l’armée. Mon choix était déjà certain, mais avec la venue de Vraorg, ça s’est juste concrétisé. Personne n’a cherché à me convaincre que ce n’était pas pour moi. Avec la crise, le Protectorat avait besoin de tous ceux capables de se battre et donc, je suis devenue officiellement soldate. Dit-elle. Elle fit une petite pause et sourit à Matis. Sans Vraorg, j’aurais probablement eu toute la misère du monde à entrer dans l’armée et à me retirer à cette vie de protégée de Korentin. Ça doit être le seul point positif à sa venue… Poursuivit-elle.
Elle n’avait toutefois pas prononcé cette phrase sur un ton joyeux et son sourire s’était effacé. Personnellement, la petite soldate s’en serait passée de cette « aide » pour exprimer ses choix de vie. Vraorg était pire qu’un monstre, il devait payer pour tout ce qu’il avait fait et pour tout ce qu’il comptait faire.
- Je ne sais pas si tu le connais. Mon commandant s’appelle Caleb Folmer. C’était un comte autrefois et il faisait partie des rebelles. Il est bien sympathique. Vous vous entendriez probablement très bien. Tu sais…? Il n’est peut-être pas trop tard pour que je passe sous ton aile, ça peut peut-être s’arranger?
Peut-être seulement? Non, sûrement serait un meilleur terme. Surtout que Luna ignorait actuellement que Caleb n’était plus son supérieur, destitué suite à une grave faute qu’il avait commise. La soldate serait donc jumelée à un nouveau groupe lorsqu’elle serait rentrée au Protectorat.
- J’avais voulu l’être à l’époque et je peux t’assurer que c’est toujours le cas. À moins que tu ne veuilles plus de moi…? Demanda-t-elle en faisant une moue exagérément triste. Son air taquin reprit rapidement possession des traits de la jeune femme. Je suis certaine que lorsque tu retourneras dans le Protectorat, tu pourras retrouver ton poste dans l’armée. À moins que tu ne veuilles plus et désire faire autre chose…? Demanda-t-elle.
La possibilité existait. Cependant, la protégée de Korentin n’imaginait pas Matis abandonner les armes et ne pas réintégrer l’armée. Elle avait en tête qu’il se battrait justement afin de s’opposer aux forces de Vraorg.
Luna avait difficilement trouvé les mots pour expliquer la situation de la famille Falkire et cela ne l’étonna pas de voir la surprise apparaître chez Matis. En trois ans, il y avait eu beaucoup de changements et lentement, elle était passée à travers celles-ci sans lui cacher la vérité sur Satie, Yolande, leur mère, son frère et son père. Elle avait acquiescé simplement d’un signe de tête pour dire qu’il ne se trompait pas quant au nom de l’Alayien et avait ensuite hoché négativement pour répondre qu’elle ignorait que Raphaël avait une femme et un enfant. Elle ne connaissait pas ce qu’il advenait d’eux.
L’ambiance était devenue lourde soudainement et Luna pouvait voir le torrent d’émotions s’empreindre de son ami. Elle ne pouvait rien faire pour soulager son désarroi sauf peut-être lui donner son soutien? Tendrement, elle avait pris sa main et l’avait enfermée dans la sienne. Doucement, elle avait brisé le silence qui s’était installé en lui disant qu’elle était heureuse de sa présence. Elle avait souri suite à sa réponse.
Que se passait-il dans cette horrible prison? C’était un cauchemar qu’une partie d’elle préférait ne pas savoir, mais l’autre moitié ne voulait pas être tenue dans l’ignorance. Elle devait savoir… Si elle voulait mieux comprendre les évadés de Morneflamme, elle devait connaître les conditions dans lesquelles ils avaient vécu pendant ces trois années. Elle utiliserait cette information comme combustible pour animer sa colère contre cet ignoble dragon blanc.
- Raconte-moi tout. Annonça-t-elle sur un ton assuré. Elle posa l’azur sur lui, certaine de son choix. Seulement si tu t’en sens capable…
Est-ce qu’en parler l’aiderait? La princesse des lumières était prête à l’écouter et se croyait capable de tout encaisser. Mais elle désirait qu’il décrive son emprisonnement si seulement et seulement si son ami le désirait réellement. Heureusement qu’il avait pu compter sur le soutien de quelques personnes à Morneflamme dont une amie. Une femme faisait-il battre son cœur? Cela piqua particulièrement son attention et la suite de ses paroles lui indiqua qu’elle ne se trompait pas. Matis était amoureux!
Un grand sourire s’élargit sur le visage de la jeune femme. Mais une pointe de tristesse vint tâcher son regard brillant et elle le détacha pour venir le poser sur la bague à son index droit. Parler d’amour lui rappelait malheureusement qu’une personne bien chère à son cœur lui était inatteignable et la gamine ignorait si elle la reverrait un jour. Elle craignait également les ravages du temps sur sa relation.
- Oui, je crois en l’Amour. Répondit-elle d’une voix passionnée, mais teintée de tristesse également. Elle avait lâché la main de Matis pour serrer ses propres mains et ressentir le bijou contre sa main. L’azur s’était reposé sur Matis. L’Amour qui prend possession de toutes tes pensées, de tous tes gestes et pour qui tu ferais tout au monde. Celui qui te rend puissant, mais te brise peu à peu à chaque instant séparé. J’y crois. Luna sourit à Matis. Ah! L’amour! Pourquoi n’était-ce jamais simple lorsqu’on se fiait à son cœur? Alors? Qui est l’heureuse élue? Je la connais?
Sa dernière question s’était alors élevée sur un ton joyeux et curieux, comme celui d’un enfant à qui on lui disait qu’on avait un cadeau pour lui et qui cherchait à savoir ce dont il s’agissait. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 10 Aoû 2015 - 17:09 | |
| Pouvoir de nouveau discuter avec la jeune Luna était vraiment quelque chose d’extraordinaire. Trois ans qu’il n’avait pu échanger le moindre mot avec celle qui était une amie proche… En trois ans il avait eu le temps de repenser à chacun de leurs échanges, regrettant certain d’entre eux par sa froideur ou le manque de tact dont il avait pu faire preuve. En trois ans de prison on avait le temps de ressasser le passé, on avait le temps de se dire « Et si »… Aujourd’hui il avait l’occasion et même le devoir de rattraper ses trois années perdues.
Aussi sourit il sans hésiter aux paroles de la jeune femme. Ce n’était pas particulièrement drôle, mais la situation était cocasse tant la jeune femme aurait dû faire des pieds et des mains pour entrer dans l’armée dans une toute autre situation. Effectivement, c’était un peu grâce à Vraorg qu’elle était maintenant soldat. Voila bien la seule chose dont il pouvait être la cause.
Sans doute… Encore que, te connaissant je sais que tu serais parvenu à tes fins et que tu aurais fini par entrer dans l’armée. J’ai l’impression que tu es née pour faire cela, et je serais heureux le jour où je t’aurais comme supérieure. Et, contrairement à ce que tu pense, ce jour n’est peut être pas très loin.
En parlant de Korentin, sache que c’est grâce à lui si l’on a pu s’évader de la prison. Avec lui et quelques autres nous avons pu trouver un moyen d’échapper à cette folie. Hélas je crains que cet événement ne l’ai marqué… Tout comme elle nous a marqué d’ailleurs… Mais c’est une autre histoire.
Il se tu un instant, le temps pour la jeune femme de lui expliquer qui était son commandant et ce qu’elle faisait en tant que soldat. Finissant même sa phrase avec une proposition de recrutement.
Non je ne le connais pas.. Mais effectivement si tu me dis qu’il est quelqu’un de bien cela doit être le cas. Tu as toujours sût juger correctement les gens… Mais oui, il est tout à fait possible que je te récupère sous mon « aile » lorsque notre fuite aura pris fin. J’ai appris que quelqu’un de mes anciens compagnons d’armes sont au Protectorat, j’espère les retrouver et reformer mon ancienne unité. Après tout dépendra de ce que les Esprits et nos Dirigeants voudront faire de moi.
Il fini par se taire un instant, profitant du calme relatif de la grange ainsi que de la présence de la jeune femme. Elle continuait de lui parler, elle poursuivait dans son idée et Matis était ravi qu’elle continuer de jouer la comédie. Malgré tout ce qu’elle avait vécu la jeune femme avait su rester la même, et le capitaine était content de cela.
Ne fait pas cette tête, tu sais bien que je ne peux me passer de toi… Quant à ma place au sein du protectorat… Je ne sais pas, j’espère retrouver les rangs de l’armée mais s’ils décident que ma place est ailleurs… Je en sais pas. Je veux retourner me battre, je veux reprendre le combat pour défendre nos terres… Et plus que tout, je veux la vengeance, il a fait couler trop de sang, mais avant que cette histoire ne trouve une fin, beaucoup de monde vont devoir mourir. La guerre ne change jamais après tout…
Quand Matis parla de MorneFlamme, il sentit qu’un silence pensant venait de prendre place. Il sentait qu’il ne devait pas lui raconter, mais il savait aussi qu’elle devait combattre tout ce que le Blanc avait mit en place sur cette terre. Tout en racontant ce qu’il avait vécu il observait le plafond de la grange, fuyant volontaire le regard de la jeune femme.
Je crois que les deux plus grandes sensations à retenir de ce lieu sont la Faim et la Chaleur. La famine est organisée dans la prison, une heure de prière pour un peu de viande qu’un chacal ne voudrait pas manger. Rien qu’à cette idée il faillit vomir de nouveau. La prison te tenait là où Glacern fut détruite, un volcan à remplacer les monts enneigés de la ville du Nord. Non seulement il battit cette prison en Une seule nuit, mais il n’avait laissé rien de plus qu’une barrière magique pour nous y garder. Aucun garde, seulement cette barrière qui, lorsque l’on s’en approchait, tuait sur le coup.
Humains et Elfes, les plus nombreux, résidaient dans une sorte de baraquement où ils fallait se battre pour avoir des places. Les Vampires, eux, étaient mieux lotit si l’on peut dire. Bien moins nombreux que nous autres ils avaient plus d’espace et n’hésitait jamais à chasser une fois la nuit tombé.
Matis soupira, repensant à tout ce qu’il avait du faire pour uniquement rester en vie dans cette prison.
J’ai dû tuer des innocents pour rester vivant… Vraorg nous a fait faire des choses qui font qu’Aujourd’hui je me demande si je suis toujours un humain. Chaque nouvelle journée était un supplice, chaque nuit l’était d’autant plus que la température ne baissait pas tandis que la chasse vampirique se faisait de plus en plus importante.
Mais un jour nous avons profité du plan de Korentin pour sortir de la prison. C’est sans doute à ce moment là que toute l’horreur de la prison nous sauta aux yeux. Dans les tréfonds de la prison, nous avons trouvé les stocks de viande donné au prisonnier. Celle-ci était en fait issus des autres prisonniers tués pendant leur séjour… Le cannibalisme… C’était là le châtiment ultime pour nous être révolté contre Vraorg.
Il regarda de nouveaux dans les yeux la jeune femme. Il n’y avait pas de peur dans ses yeux, il n’y avait que le feu vibrant de la vengeance. Une vengeance juste et normale, mais il ne savait pas s’il pourrait un jour la mener à bien…
Grâce à Korentin nous avons pu nous en sortir, il a sût nous fédérer, nous guider et nous mener. Rien ne pouvait nous préparer à tout ce que nous avons vécu, mais tout ceux qui s’en sont sortit garderont à jamais la marque de MorneFlamme.
Je ne t’en dirais pas plus, cela ne servirait pas à grand-chose, tu as les grandes idées et je pense que cela est amplement suffisant. Lorsque nous avons fuit et avant de nous séparer nous étions six. Korentin, Aldaron, Aramis, Autone et Aldakin du Néant… Car c’est bien lui que nous avons trouvé au plus profond de la prison….
Matis réfléchit un instant, se demandant où ils pouvaient tous se trouver. Korentin s’en était il sortit ? Il avait été suivi par des gardes du corps, sûr qu’à trois ils pourraient rester en vie.. Et Aldaron ? Ce fauteur de trouble elfique qui mettait en doute la moindre de ses paroles… Etait il toujours en vie ? Il l’espérait car il n’en était pas moins quelqu’un de droit. Aramis et Autone… Il se demandait depuis le début si elles s’en sortiraient car chacune comptait à ses yeux. D’une manière différente mais tout de même. Aldakin… Matis était tiraillé sur son cas, il ne savait pas s’il le voulait mort ou s’il souhaitait le voir combattre le dragon…
Il laissa un petit instant s’écouler avant de répondre aux questions de la jeune femme…
Je ne sais pas si elle peut se qualifier d’heureuse élue mais oui je l’aime. Elle s’appelle Autone Sumer, je ne pense que tu la connaisse moi-même je ne l’ai rencontré qu’il y a quatre ans, avant toute cette folie en fait. Elle était tenancière à Gloria et elle m’a sans doute sauvé la vie pendant le règne de Fabius.
Nous nous sommes retrouvés il y a trois ans à Althaïa et pour une raison que j’ignore ça c’est fait… Je ne sais pas comment t’expliquer, juste que nous avons une relation… Trois ans de prison ne nous ont pas permis de faire grand-chose pour l’améliorer, mais j’attends de la retrouver pour aller plus loin encore… Si jamais c’est ce qu’elle souhaite.
Bref bref bref. Et toi Luna ? Ma belle petite Luna… Qu’en est t’il Enetari ? Elle va bien j’espère ?
Il redevint doux, s’approchant délicatement de la jeune femme pour l’entendre lui raconter cette histoire. Il espérait juste ne pas faire de bêtise ni mettre les pieds dans le plat. Quoi qu’il en soit, et après l’avoir écouté, il sortit les plans qu’ils avaient gagnés auprès d’Hendrick Kohan.
Qu’est ce que l’on en fait Luna ? Je serais partisan de l’offrir aux Esprits mais peut on avoir toute confiance en les dirigeants du Protectorat ? J’ai confiance en Korentin, Aegnor et Rachelle… Mais Fabius ou Aldakin….
Cela devrait être à toi de décider ce que l’on en fait. Je ne pense pas que tu l’offrira à Vraorg, mais sache que te soutiendrais dans ton choix. En attendant, garde près de toi son bouclier, je protégerais les plans d’ici à ce que nous arrivions au Protectorat.
A ce propos, nous sommes encore loin ? J’ai du mal à reconnaitre les alentours…
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Sam 15 Aoû 2015 - 6:09 | |
| Matis avait raison et Luna se savait têtue, elle n’aurait pas eu besoin de l’intervention du dragon blanc pour joindre l’armée. Elle n’avait jamais rien eu d’une noble et ce n’était pas maintenant que ça allait commencer. Fille de fermiers, elle avait toujours eu besoin de se mêler à la tâche et de s’y salir les mains pour se sentir utile. Sa vocation ne concernait peut-être plus la terre et de prendre soins des animaux, mais les armes étaient devenues sa voie. Elle était encore loin d’être une experte, mais elle se débrouillait et elle ne comptait pas s’arrêter là.
Tandis qu’ils discutaient, des martèlements se firent entendre sur le toit de la grange et ils réalisèrent rapidement qu’il s’agissait du bruit de la pluie que la jeune femme avait prédit. Elle ne put s’empêcher de sourire. Autant parce que c’était une musique qu’elle appréciait particulièrement à ses oreilles que le fait qu’elle était contente d’être à l’abri. Elle sourit également parce qu’elle appréciait la présence de Matis et qu’elle était soulagée d’entendre le nom de plusieurs évadés qu’elle chérissait. Que Korentin fût l’instigateur de leur fuite ne l’étonnait pas du tout. Qu’il prenne action était justement une des raisons pour lesquelles la jeune soldate le respectait et l’affectionnait. Il n’était pas de ces beaux-parleurs qui ne faisaient que parler en espérant que quelque chose se passe. L’empereur légitime agissait en suivant son cœur et ça ne pouvait que l’inciter à le supporter davantage. Elle ne doutait pas qu’il reprendrait sa place au sein du Protectorat et que les anciens rebelles l’appuieraient. Matis en ferait tout autant et la gamine était persuadée qu’elle se battrait à ses côtés. Ne formaient-ils pas une bonne équipe tous les deux?
Son sourire s’était évanoui à la description de Morneflamme en même temps qu’un frisson lui parcourait l’échine. Même en s’attendant au pire, on ne pouvait pas rester imperturbable face à cela. Elle aurait voulu qu’un tel endroit n’existe pas, mais ce n’était pas avec des souhaits qu’on formait la réalité. Elle avait écarquillé les yeux en s’imaginant comment les prisonniers y avaient vécu et elle avait posé un regard accablé sur son ami. Elle serra le poing tandis qu’un flot de colère la submergeait. Comment un être aussi horrible pouvait exister? Il fallait tout faire pour renverser Vraorg. Qui sait quelles autres atrocités il planifiait? La gamine vivait une tempête d’émotions. Elle ne put empêcher cette exclamation horrifiée de quitter sa gorge lorsque Matis raconta que leur nourriture était des restants de prisonniers et elle plaqua ses mains contre sa bouche. Comment les prisonniers avaient-ils réussi à survivre dans ces conditions pendant ces trois années? Prisonniers dont son Monstre s’avérait avoir été enfermé également. Devait-elle ressentir de la joie de savoir que son ancien geôlier avait vécu le martyr? C’était n’était pas le cas et elle ne savait pas trop quoi en penser. Si ses pensées devinrent turbulentes, son corps sut quelle réponse donner à la mention d’Aldakin : Luna frissonna.
La petite lune resta sans voix et un lourd silence s’abattit dans la grange. Elle chercha à saisir sa main et à la serrer entre les siennes. Un geste tendre à la fois pour lui dire que son cauchemar était fini que pour se rassurer elle-même. Allongée sur la couverture des saisons, c’était à son tour de regarder le plafond. Elle fut bien heureuse qu’il vienne interrompre ses pensées pour un sujet qui se voulait plus joyeux, celui d’un Matis amoureux.
- Autone Summer?! S’exclama-t-elle en entendant le nom de la jeune femme. Je la connais! Je l’ai déjà rencontrée à Gloria. Ajouta-t-elle. Qu’est-ce que le monde pouvait être petit parfois. Je ne pourrais pas dire que je la connais bien… Mais elle m’avait paru sympathique. Je suis contente pour toi, vraiment, et si je peux aider pour que tu la retrouves, tu peux compter sur moi!
Elle avait souri et Luna, fidèle à elle-même, n’était qu’un livre ouvert où il était facile de connaître ses pensées et ses émotions. Son regard s’assombrit à l’évocation d’Enetari et son sourire disparut. Matis s’était approché d’elle pour connaître les détails, espérant probablement entendre de bonnes nouvelles. Mais c’était une boule qui s’était formée dans sa gorge et sans prononcer un seul mot, elle s'était également rapprochée et avait posé sa tête sur l’épaule de Matis. La proximité avec lui ne l’embarrassait pas du tout et c’était probablement parce qu’elle n’avait pas d’arrière-pensées. La gamine recherchait simplement un peu de réconfort.
- Je ne l’ai pas revue depuis… murmura-t-elle. Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle est encore en vie…
Trois ans que les deux petites lucioles avaient été séparées et bien qu’elles pouvaient savoir où l’une et l’autre se trouvaient à chaque moment grâce à leur bague, cela ne leur permettait pas d’être ensemble. Le destin avait voulu que l’une soit Protégée et que l’autre soit Théocrate. Cela rendait la petite citrouille bien triste et elle s’en voulait d’avoir pris pour acquis son soleil.
- Tu te rappelles de la voix qu’on a entendue dans le palais? Elle disait d’apporter les plans à la princesse des hommes ou au Prince noir. Si c’était vraiment la princesse Esmelda Kohan comme tu semblais dire, on pourrait peut-être aller la voir? Elle voudra peut-être partager avec nous ce qu’elle sait. Tu crois qu’on peut lui faire confiance? Demanda-t-elle lentement lorsque Matis évoqua les plans. La princesse détenait-elle le secret pour vaincre Vraorg? Fallait-il cette épée astrale pour cela? Mais comment trouver la princesse? Chose certaine, je préfèrerais que ces plans ne tombent pas entre les mains de Lorenz Wintel et certainement pas entre ceux des Théocrates. Il vaut mieux les apporter au Protectorat.
À la question quant à l’endroit où ils se trouvaient, Luna sortit de son sac sa carte des voyageurs et la montra à Matis.
- Frotte un de tes objets dessus. Incita-t-elle. Elle le laissa faire afin que lui soit révélé magiquement sa position lorsque que son nom apparaitrait dessus. Comme tu vois, on se trouve ici. Dit-elle en cachant avec son doigt le nom de Matis. Caladon est juste là et on veut se rendre ici. Elle pointa le désert cette fois-ci. Bref, on a encore beaucoup de chemin à faire.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mar 18 Aoû 2015 - 17:56 | |
| Il observa la réaction de la jeune femme comprenant bien qu’il était allé bien trop loin dans ses détails et ses explications concernant Morneflamme… Mais comment lui expliquer tout cela en sachant qu’elle voulait les détails de ses trois années ? Il n’avait aucun autre moyen pour lui expliquer tout cela, aucune autre méthode pour lui faire sentir la haine et la souffrance qu’il avait pu ressentir. Trois années à essayer de survivre dans les pires conditions qui lui ai été possible de connaitre. Il avait été loin d’être le seul dans ce cas, beaucoup avaient vécu Morneflamme, tellement en était mort mais rare étaient ceux qui avaient survécu de la construction de la prison à l’évasion massive il y a des semaines. Matis était l’un d’eux, l’un de ceux qui fut parmi les premiers prisonnier de ce lieu mille fois maudit, l’un des premiers à s’enfuir aussi. Le premier en fait. Par la force des choses il avait été le premier à sortir de ce lieu, en y repensant il se rendit bien compte que son acte n’avait été que pure folie mais il n’en avait cure aujourd’hui. Aujourd’hui il s’en était presque tiré, aujourd’hui il pouvait recommencer à vivre un semblant de vie normale.
Alors qu’il s’était approché de son amie il sentit son contact sur son épaule. Cela ne le laissa bien évidement pas indifférent pour la simple et bonne raison qu’il tenait énormément à elle, comme si elle avait été sa propre sœur. Elle aussi avait subie des choses dure durant ses trois années de combat contre Vraorg, certes ce n’avait pas été Morneflamme mais ça n’en était pas moins difficile à vivre. Alors il se devait de la soutenir de toutes ses forces comme elle-même le ferait, comme n’importe quel véritable ami le ferait.
Finalement ce fut lui qui coupa court à ces pensées tristes et dures pour orienter la conversation vers quelque chose de beaucoup plus léger. Ils en avaient tous deux bien besoin de toute façon et, la pluie qui commençait à tomber comme Luna l’avait prédit, leur donnait la tranquillité de penser qu’aucune traque n’aurait lieu sous la pluie.
En entendant le nom de sa compagne la jeune Luna sursauta, un peu comme si cela l’étonnait ou il ne savait pas quoi. En fait elle la connaissait, comme elle la présentait, elle l’avait rencontrée à Gloria. En entendant cela Matis devint curieux, dans quelles conditions l’avait-elle déjà rencontrée ? Pouvait-il grappiller quelques informations croustillantes ?
Tu la connu comment ? Je veux dire c’était quand que tu l’as rencontré à Gloria ? Oui je suis assez curieux car le monde est vraiment petit pour que tu rencontres Autone… Et puis si je peux apprendre deux trois choses à son sujet ce ne serait pas pour me déplaire…
Et puis si tu me dis tout ce que tu sais et comment tu la rencontrée je pourrais sans doute te raconter notre petite histoire.
Le chantage était une arme diabolique tout de même, voilà ce qu’il pensa à ce moment-là. Il était comme un enfant monnayant ses informations aux plus offrant. Mais la suite des propos de la jeune femme ne le firent plus rire ni même sourire. Il savait à quel point elle tenait à son elfette, il avait craint que cette situation ne prenne corps un jour et, effectivement, ce jour était arrivé. La jeune Enetari ne semblait pas avoir rejoint le Protectorat ou semblait être sous l’emprise du Blanc. Matis soupira en se grattant l’arrière de la tête…
Je suis vraiment désolé de l’apprendre… Si je peux faire quoi que ce soit tu sais que je le ferais…
A dire vrai il ne savait pas vraiment quoi dire de plus. Elle la savait en vie et s’était au moins une bonne nouvelle mais qu’en était il du reste ? La savoir en vie n’atténuait en rien la douleur et la peine qui l’envahissait chaque matin alors qu’elle ne voyait pas son visage. Il comprenait cette souffrance qu’il partageait avec elle-même si lui n’avait pas été séparé d’elle depuis aussi longtemps. Quoi qu’il en soit elle était en fuite, peut-être était-elle morte mais il ne voulait pas le laisser le doute s’emparer de son esprit.
Il se ressaisit au parole de la jeune femme et lui sourit le plus amicalement du monde. Les propos que lui tenait la jeune femme étaient sensé même s’il avait un millier de question qui lui torturait l’esprit…
Je ne sais plus vraiment à qui l’on peut se fier aujourd’hui si ce n’est au Protectorat et aux Esprits. Esmelda avait toute ma confiance mais en trois ans de prison…. Les gens changent et je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Est elle avec Vraorg ou avec les Esprits ? Quand on sait que Fabius est un dirigeant de notre cause…. Rien que de dire cela me donne envie de vomir.
Non pour moins il n’y a pas beaucoup de personne qui mériterait d’obtenir nos plans et Lorenz Wintel est très loin de cette liste. Je pense notamment à Korentin ou a Aegnor, les deux Empereurs légitime seraient à même de savoir quoi faire. Mais trois ans de prison ont éloigné Korentin des réalités du terrain…
En fait plus je réfléchis et moins je trouve de gens… Mais en effet il est clair que seul le Protectorat doit obtenir ces plans, il est absolument hors de question que Vraorg mette ses pattes dessus, imagine ce qu’il pourrait faire avec…
A sa dernière question la jeune femme avait une fois de plus une réponse. Elle avait sacrément changée en trois ans, et au final pas tant que cela. C’était étrange n’est ce pas ? Alors il frotta la garde de son épée contre sa carte et observa la magie à l’œuvre.
Effectivement la route va être encore longue. Mais ensemble nous allons nous en sortir n’est ce pas ? Soldate Luna… Je pensais pas vraiment que je dirais ça un jour… Du moins pas tout de suite, j’ai l’impression d’avoir raté ta progression…
Tu iras loin ma belle… Et ce ne sera que mérité.
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Ven 21 Aoû 2015 - 5:42 | |
| - Je ne crois pas que je pourrais t’apprendre grand-chose à son sujet. Comme je te disais… Commença doucement Luna. Elle s’arrêta et fixa l’azur sur Matis, le regard sévère. Hey? Qu’est-ce que tu me fais là, du chantage? Demanda-t-elle d’une voix qui se voulait indignée. Son regard s’adoucit et elle sourit.
Autone… Que dire d’elle? La gamine ne mentait pas en disant qu’elle ne la connaissait pas beaucoup, mais elles s’étaient côtoyées quelques temps à Gloria. Elle l’appréciait beaucoup et elle espérait qu’elle se sorte de cette sordide aventure en atteignant le Protectorat saine et sauve.
- J’espère que ce que tu me raconteras en vaudra la peine, hein? Poursuivit-elle, sourire narquois aux lèvres. Alors… J’ai rencontré Autone la première fois, c’était à Gloria. Tu te rappelles, il y a trois ans, de la journée en mars où la magie avait commencé à être toute déréglée et qu’il se passait des phénomènes étranges? Tu sais, nos totems qui s’affolaient énormément? C’est cette soirée là que je l’ai rencontrée. Je rentrais à l’auberge où je restais pendant que j’étais à Gloria, « Le Nid de l’Oiseau », je sais pas si tu connais? Elle appartenait à un ami. Bref, quand j’y suis allée, elle était présente en plus de mon ami et des employés habituels. Ils étaient amis, ce qui expliquait sa présence. Raconta-t-elle. Elle préféra taire le nom de son ami en se disant que ce n’était pas vraiment important pour l’histoire, surtout que ce cher ami était maintenant craint depuis qu’il était devenu un chasseur de tête au service de Vraorg. Quand je suis montée à l’étage pour aller rejoindre mon ami, je l’ai vu se faire blesser par un employé et j’ai littéralement explosé de rage… Elle fit une légère pause. Avec mon totem déboussolé, mon humeur variait d’un extrême à l'autre. Et ce, surtout avec la température qu’il faisait et là, il faisait orage. Donc, bref, il faisait pas beau, j’étais frustrée et la tension était explosive. Une autre petit pause. Et Autone dans tout ça? Elle est restée calme et elle a géré la situation. On s’est tous calmé par la suite… Voilà, c’est notre première rencontre. Spécial, non? Je me demande bien quelle première impression je lui ai faite. Prononça-t-elle en riant un peu de l’événement. Qu’est-ce que la fin du monde avait été éprouvante! Autone a un peu travaillé à l’auberge avec nous. Elle était sympathique avec moi. Je l’aime bien. Tu veux savoir un secret? Demanda-t-elle. Une lumière malicieuse s’était logée dans son regard et elle s’approcha de l’oreille de Matis. On avait tous des surnoms d’oiseau. Pour Autone, c’était le Rossignol.
Luna recula et se réinstalla confortablement sur la couverture. Elle savait bien que ce n’était pas un grand secret, mais c’était probablement une information que Matis n’était pas au courant.
- Alors? Je crois avoir rempli ma part du marché. C’est à ton tour maintenant, non? Lui dit-elle.
La jeune femme était bien curieuse de connaître en quelles circonstances les deux amoureux s’étaient rencontrés.
Parler d’Enetari avait attristé la petite citrouille qu’elle était et elle s’était rapprochée de Matis. Elle avait poussé un soupir et avait ensuite fixé le plafond.
- Je sais… Et merci. Dit-elle doucement. On ne peut rien faire pour l’instant, mais tu peux être certain que je serai la première à foncer lorsque l’occasion se présentera.
C’était d’une voix résolue que la princesse des lumières avait parlé. Elle reverrait Enetari, même s’il s’agissait de la dernière chose qu’elle faisait.
Qu’allaient-ils faire des Vols-Au-Vent? C’était une bonne question et ces plans étaient d’une grande importance. Ils ne devaient pas tomber dans n’importe quelles mains. Mais comment savoir quelles étaient les bonnes? Ils étaient d’accord que Lorenz Wintel et les alliés de Vraorg n’étaient pas de bons candidats. Luna ne connaissait pas suffisamment la princesse Esmelda Kohan pour pouvoir les lui confier aussi simplement et aux dernières nouvelles, elle était avec la Théocratie même si c’était contre sa volonté. La gamine ne s’imaginait pas qu’elle puisse se trouver au Protectorat à leur retour. Les anciens rebelles n’avaient certainement pas confiance en Fabius Kohan. Qui restait-il alors?
- Je ne connais pas beaucoup Aegnor… Je ne lui ai jamais parlé en fait. Tu crois qu’on peut lui faire confiance? Demanda-t-elle. Ce qui est certain, c’est que j’aurai toujours confiance en Korentin. Même trois ans après ne pas l’avoir vu… Elle fit une petite pause. Rendons-nous d’abord au Protectorat sains et saufs et on verra ensuite.
Parlant de Protectorat, cela signifiait se rendre au désert. Elle sourit tandis que la magie de sa carte opérait et regardait leur prochain itinéraire.
- Soldate Luna, ça sonne bien, tu trouves pas? Dit-elle d’une voix joyeuse. À son avis, ça sonnait mieux que soldate Duruisseau. C’était d’ailleurs bien rare que la gamine utilisait ce nom de famille. On s’en sortira, j’ai confiance. Mais faudrait commencer par dormir, tu ne crois pas? On aura une longue route à faire demain... Dit-elle finalement.
Il commençait à se faire tard et la petite lune commençait à être bien fatiguée. Mais les deux évadés étaient recherchés par les Théocrates, les retrouveraient-ils cette nuit alors qu’ils dormiraient paisiblement dans une simple grange? Ou pourraient-ils enfin avoir une vraie nuit de sommeil?
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| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Jeu 27 Aoû 2015 - 20:18 | |
| Matis écouta avec attention tout ce que lui disait la jeune femme et souris à sa question rhétorique. Ce n’était vraiment du chantage mais cela en avait tout l’air. La voix de la jeune femme se voulait indignée mais en était tellement loin que cela le fit rire.
Moi ? Te faire du chantage ? Questionna t’il d’un air encore plus indigné que la jeune femme, ce n’était pas au vieux singe que l’on apprenait à faire la grimace après tout. Je suis choqué que tu aies pu penser que je pourrais éventuellement te faire du chantage à l’information. Je vais finir pas bouder un de ses quatre…
Matis laissa planer un silence durant quelques instants avant de sourire et de regarder le plafond. Clôturant son petit laïus par quelques mots. Alors ? C’était crédible ? Non il n’était pas crédible mais au moins il pouvait espérer conserver un tant soit peu de crédit pour que la jeune femme ai pu se poser quelques questions.
Quoi qu’il en soit il se tut en écoutant la jeune femme et ses explications. Il était curieux de savoir quel pouvait bien être cette personne qu’ils avaient en ami commun. Les explications de la jeune femme étaient rigolote et le trentenaire imaginait déjà la situation essayant de voir quelle aurait pu être la réaction de la jeune femme devant cette situation particulière. En tout cas il n’aurait jamais pu imaginer oublier ces quelques jours, ces plusieurs semaines en fait, où leurs totems avaient été déréglés, où la magie l’avait été tout autant que le temps. Il en avait été malade durant des mois, ne pouvant plus se séparer des siens sous peine de perdre tout ce qu’il avait. Le chien avait toujours été un avantage mais durant cette période ça avait l’un de ses pires problèmes.
Une dernière fois il sourit à la jeune femme en entendant le surnom de la douce. Il s’aurait s’en servir à l’avenir, même s’il finirait peut être par avoir plus d’information à ce sujet en demandant directement à la principale intéressée. En tout cas la jeune Luna ne voulait rien lâcher et, comme il lui avait promis, il se mit en tête de lui expliquer leur première rencontre avec un petit bonus à la clé.
Oui, oui ce sera intéressant. Du moins je l’espère, je n’ai jamais été très bon pour raconter des histoires. Il respira un grand coup et regarda la jeune femme dans les yeux. C’était aussi à Gloria mais bien avant ta propre rencontre, nous étions alors en guerre contre Fabius et l’une de mes missions m’avait conduit dans la capitale. Je devais y rencontrer un homme qui avait été capturé par la garde, tentant de m’échapper j’ai fini ma course dans l’établissement d’Autone. Elle était tenancière à Gloria, tu le savais cela ? Tu l’imagine gérer un établissement toute seule ? Elle a une sacrée poigne et une sacrée force de caractère. Soupirant un instant en pensant à elle, il essaya de se remémorer la scène et ce n’était pas difficile. Elle était gravée dans son esprit à jamais. Passons le fait qu’elle fini par être prise à partie par des Alayiens dont je l’ai débarrassé, nous avons fini la nuit par observer les étoiles et à discuter de tout et de rien à l’extérieur de son établissement. A la fin de cette délicieuse soirée je lui ai offert le porte bonheur que mes deux sœurs m’avaient offert. Nous nous quittèrent ainsi et nous ne devions nous revoir que bien des mois plus tard.
Matis observa la grange, il ne savait pas bien l’heure qu’il était mais il serait bientôt l’heure de fermer un œil et de se reposer. Mais avant cela il se devait de finir son histoire.
Après la bataille de l’Aube Rouge nous nous sommes retrouvé purement par hasard dans une taverne à Althaïa. A l’époque je ne savais pas vraiment ce que je ressentais pour elle, je n’avais cessé de l’avoir dans mes pensées durant tout ce temps sans réellement comprendre. Je pense que c’est en la revoyant que j’ai compris.
Bon je vais faire une petite ellipse de quelques heures et ce qui devais arriver arriva et c’est ainsi que notre relation à commencé. Après une longue, très longue discussion et d’autres choses sur lesquelles je resterais évasif. Le jeune homme sourit avant de conclure. Quoi qu’il en soit, depuis nous sommes ensemble et nous avons réussi à maintenir cet état de fait même après les trois années de MorneFlamme. Voila, tu connais toute l’histoire.
Elle avait les grandes lignes, pas la peine d’expliquer tout dans le détail surtout certain passage… Il ne savait pas trop à quel point elle avait grandit mais il ne la considérait plus comme une enfant… Elle était son amie, elle était en quelque sorte sa troisième sœur.
Concernant Aegnor je dirais que j’ai confiance en lui, mais on ne sait jamais… Nous devrions confier les plans à Korentin. Mais tu as aussi raison attendons d’y arriver avant de nous emballer….
Matis sentait bien qu’ils étaient tous deux fatiguer et, observant la jeune femme termina cette conversation pour l’instant.
Repose toi, je prends le premier tour de garde. Dors bien petite lune, tu en aura besoin pour demain. Petite soldat Luna est devenue grande et cela me fait vraiment bizarre, mais ne t’inquiète pas, je m’y habituerais.
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Sam 5 Sep 2015 - 3:00 | |
| Le récit de la rencontre entre Matis et Autone allait bientôt commencer et le regard de Luna brilla d’une curiosité enfantine. Elle se replaça de façon à être plus confortable sur la couverture et posa sa tête sur son sac. Attentive et silencieuse, elle pouvait donner l’impression d’être redevenue une jeune enfant qui attendait impatiemment son histoire enchantée pour l’aider à s’endormir. Elle ferma les yeux, recréant dans son esprit l’ancienne Gloria dans toute sa magnificence, et imagina ce que lui racontait son ami.
- Oui, je savais. Répondit-elle doucement.
Elle avait rouvert les yeux et lui avait souri. Elle ne connaissait pas très bien le passé de la jeune femme et à vrai dire, elle ne la connaissait pas si bien que cela, mais elle savait les grandes lignes la concernant. C’était Ombre qui l’avait renseignée à l’époque lorsqu’il lui avait décrit les gens qu’il voulait employer à son auberge, lui expliquant quel travail faisait autrefois la dame. L’ancienne tenancière savait-elle qu’elle savait? Probablement pas puisque les deux s’étaient concentrées plutôt sur le moment présent que d’essayer de creuser le passé de l’autre et c’était bien mieux ainsi. La gamine continua d’écouter calmement et le récit devint moins précis plus il avançait. Cependant, elle saisissait les grandes lignes et où l’homme voulait en venir. Elle n’avait pas besoin de connaître les détails.
- Ça va. Je considère que tu as rempli ta part du marché. Dit-elle de sa voix moqueuse.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était heureuse pour lui. Autone était chanceuse de l’avoir, le réalisait-elle? Il fallait qu’elle réussisse à rejoindre le Protectorat et ils devaient faire de même également pour que le couple soit enfin réuni à nouveau.
Elle acquiesça d’un signe de tête aux paroles de Matis comme quoi ils iraient voir Korentin Kohan une fois sur les terres protégées. En espérant que son ancien protecteur puisse s’y rendre sain et sauf. La jeune femme avait bien hâte de le retrouver. Elle se demanda s’il avait changé avec toutes ces années passées à Morneflamme et s’il serait heureux de la revoir, mais surtout s’il serait fier de ce qu’elle était devenue.
Un bâillement lui décrocha la mâchoire et la petite lune n’essaya même pas de convaincre son ami de lui laisser le premier tour de garde. Elle était morte de fatigue et elle marmonna quelque chose qui ressemblait vaguement à « Bonne nuit Matis ». Aussitôt les yeux fermés qu’elle sombra dans un profond sommeil sans rêve.
Quelques heures plus tard, la jeune soldate remplaça Matis qui put enfin sombrer à son tour. Elle se sentait déjà mieux et elle était certaine que cette nuit de sommeil allait également faire le plus grand bien à son ami. La grange était encore calme et la pluie avait cessé. À travers quelques fissures entre les planches du toit, elle pouvait apercevoir le ciel s’éclaircir peu à peu. La journée s’annonçait belle, confirmée par la grenouille en elle. Pour faire passer le temps, elle passa un linge sur le bouclier qu’elle avait gagné et passa ses doigts le long de sa surface rugueuse. Serait-elle capable de se servir correctement du Mur Thoracique? Elle n’était pas très douée avec les boucliers, mais elle se promit de s’améliorer.
Les secondes devinrent des minutes et les minutes se transformèrent en heures. Le soleil commençait à chasser les ombres et le temps de reprendre la route approchait à grand pas. Mais avant que la gamine puisse réveiller Matis, elle fut alertée par le grincement d’une porte : celle de la grange! Aussitôt, elle se pencha pour qu’on ne puisse pas la voir d’en bas et croisa les doigts pour que le nouveau venu n’ait pas la soudaine envie de grimper l’échelle pour aller à l’étage où ils se trouvaient. Qui venait d’entrer? Un regard entre les fentes lui apprit qu’il s’agissait d’un petit bonhomme. Il était probablement âgé de cinq ou six ans et ses cheveux courts étaient bruns. Il se promena dans la grange et semblait à la recherche de quelque chose.
- Tristan? Où es-tu? S’écria une fois féminine de l’extérieur.
- Juste ici! J’arrive. Répondit le gamin.
Durant ce temps, Luna secoua doucement Matis et d’un signe de la main, lui signifia de ne pas faire de bruits et de rester calme. Les barreaux de l’échelle craquèrent sous le poids qu’on leur imposait et de grands yeux verts, surpris, se posèrent sur les deux étrangers qui reposaient à l’étage.
- Qu’est-ce vous faites là? Demanda Tristan de sa voix enfantine, empreinte de curiosité.
Il n’avait pas l’air effrayé par Matis et Luna, seulement surpris de voir des gens-là. Il n’avait pas encore la méfiance que l’on gagnait en grandissait et était encore naïf. La protégée de Korentin posa un doigt sur sa bouche pour lui intimer de rester silencieux.
- On joue à la cachette. Murmura-t-elle.
Elle esquissa un sourire chaleureux et il le lui rendit. Étrangement, plus elle le regardait et plus elle avait l’impression que le gamin lui rappelait quelqu’un. Ses traits et son regard, il y avait quelque chose de familier chez lui. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 7 Sep 2015 - 20:56 | |
| La partie de la nuit où il monta la garde fut longue et difficile, bien plus que n’importe laquelle. Il ne devait pas seulement veiller sur lui puisqu’il devait aussi, et surtout avoir un œil sur la jeune femme qui se reposait non loin de lui. Mais il n’y avait pas que cela, car la fatigue le ramenait invariablement à ressasser tout ce qu’il avait vécu durant ces trois dernières années. Comme si tout ceci n’était toujours pas fini et qu’il devait encore subir les travers et les horreurs de la prison de MorneFlamme. A croire qu’une partie de lui-même était resté bloqué là-bas, comme si une partie de son être avait été tué dans cette prison et qu’il ne pouvait plus jamais s’en extraire. Comme si la prison était devenue une partie de ce qu’il était…. Etait-ce le cas pour tous les autres ? Comment vivaient-ils la séparation de l’endroit qui les avaient vus tant souffrir durant des années ? Il n’osait s’imaginer y remettre les pieds, la seule raison qui le pousserait à y retourner se seraient uniquement pour la détruire. Arracher chacune des pierres de cette infâme bâtisse, mettre à bas ses tours et ses murs, abattre le moindre de ces gardiens. Purifier par le feu et les flammes le moindre centimètre de ses sous-sols ne serait-ce que pour que la structure et son histoire soit renvoyé dans les limbes desquelles elle n’aura jamais dû émerger.
Il ressassa le passé assez longtemps pour que Luna vienne le sortir de sa torpeur. Dans l’inattention qui avait été la sienne il n’avait vu qu’il serrait la garde de sa lame tellement fort que ses articulations avaient blanchies et que les gravures d’Héritage s’étaient imprimé sur sa paume. Il secoua tristement la tête et remercia la jeune femme avant d’aller se coucher et tenter de dormir. Mais même dans le sommeil la prison ne le quittait jamais vraiment.
Combien de cauchemars à éviter les gardes de la prison. Combien de moment de stress en pensant qu’il était retourné dans la prison qui l’avait vu tant souffrir et qui s’était donné pour objectif de le détruire morceau par morceau, sentiment par sentiment, idéaux par idéaux. Combien de fois il avait vu la mort des siens, combien de fois il avait vécu la torture de celle qu’il aimait plus que tout ? Combien de fois il s’était vu tué par les vampires ou les murs de cette prison, quand ce n’était tout simplement pas par la simple faim ? A chaque fois il sortait de sa torpeur en transpirant, le cœur battant plus que jamais au cours de sa misérable et courte vie. Mais cette fois il n’était pas seul, Luna était avec lui et cela l’aidait grandement à s’en remettre.
Elle le sorti de sa torpeur et Matis pu voir qu’ils n’étaient plus seul dans cette grange car avec eux se trouvaient deux enfants en bas âges. Peut-être autour de la dizaine, mais guère plus. Matis sourit à la réflexion de la jeune femme car effectivement il jouait à la cachette, mais il savait qu’il ne devait plus rester ici et qu’il devait partir.
Et vous alors ? C’était notre cachette en premier donc si vous voulez vous cacher il faudra trouver une autre cachette d’abord.
Matis observa la jeune femme, il savait qu’elle avait un certain don avec les enfants alors il la laissa parlementer avec les enfants. Il savait aussi qu’ils ne devaient ni ne pouvaient rester ici plus longtemps. Leurs vies étaient en jeux et le temps leur été compté. Ils devaient donc partir. Murmurant à la jeune femme il lui indiqua le fond de sa pensée.
Il faut nous remettre en route Luna. S’ils sont levés c’est que le soleil l’est aussi… Nous devons reprendre la route au plus vite.
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Ven 11 Sep 2015 - 5:11 | |
| - Mais c’est maaaa grange! Ronchonna le petit garçon.
Luna eut un petit sourire. Ah! Un enfant et son pouvoir de croire que la fin du monde n’était qu’à un pas. En même temps, il avait encore toute son innocence et ne réalisait pas encore à quel point le monde dans lequel il vivait pouvait être cruel. Tant mieux pour lui si la pire chose qu’il avait vécue était que des inconnus viennent s’installer dans sa grange.
- Tu as bien raison. Monte avec nous. Proposa Luna d’une voix joyeuse. Mais shhh! faut pas de bruits.
La petite lune avait toujours bien aimé les enfants et il est vrai qu’elle savait comment interagir avec eux. Tout content de pouvoir se joindre aux grands, le gamin grimpa le reste de l’échelle et monta à l’étage. À quatre pattes, il s’approcha des deux évadés puis s’installa en tailleur. Il jetait à plusieurs reprises quelques regards en bas pour voir s’il y avait d’autre monde, comme s’il savait quelles rencontres les Protégés voulaient éviter. Il était bien drôle à voir dans toute sa naïveté.
- Vous vous aaappelez comment? Demanda finalement l’enfant.
Le silence établi n’avait pas duré bien longtemps comme on pouvait se douter en demandant à un gamin de rester tranquille. Luna jeta un coup d’œil à Matis et revint sur Tristan. Qu’allaient-ils faire maintenant? L’ancien capitaine avait raison : ils ne pouvaient pas s’éterniser dans ce petit village. Et se débarrasser de l’enfant ne lui paraissait pas être une tâche difficile, naïf comme il était, il suffisait de l’envoyer en mission de reconnaissance ou quelque chose comme ça pour qu’il parte joyeusement. Mais plus que Luna le fixait de son regard bleuté et plus elle se posait des questions. Il lui donnait vraiment l’impression de l’avoir déjà vu à quelque part et elle ne pouvait trouver la paix que lorsqu’elle aurait mis le doigt dessus.
- Moi c’est Tristan! Tristan Beauchamp pour vous servir! S’exclama-t-elle.
En tout cas, il avait beaucoup d’énergie à revendre et il n’avait pas l’air du tout l’air intimidé par les étrangers. Il était tout sourire et avait même fait une petite révérence. C’était tout le contraire pour Luna soudainement. Dès qu’il eut prononcé son nom, elle écarquilla bien grand les yeux et son sourire disparut pour être remplacée par une expression soucieuse. Elle vint même se mordre la lèvre comme elle le faisait lorsqu’elle était tracassée, habitude qu’elle n’avait pas perdu malgré les années. Tout devint clair pour elle : Tristan lui rappelait quelqu’un parce qu’elle le connaissait. Ces yeux verts, ce minois taquin et cette chevelure brune en bataille, elles n’appartenaient à nul autre qu’à son petit frère. La seule différence, c’était qu’il avait énormément grandi en trois ans. Le garçon ne semblait pas l’avoir reconnue, probablement parce qu’elle avait également énormément grandi en trois ans et qu’il ne devait pas se douter que sa grande sœur soit encore en vie. Mais c’était pareil pour elle : elle l’avait cru mort!
Luna resta figée sur place pendant de longues secondes. Ses doigts remuèrent enfin et, hésitants, vinrent finalement s’enfermer autour du corps de Tristan en une accolade. Le petit se débattit sous cette preuve d’affection soudaine et protesta de le lâcher.
La porte de la grange s’ouvrit et c’est une dame dans la quarantaine qui entra.
- Tristan? Demanda la femme.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 14 Sep 2015 - 18:04 | |
| Le petit garçon était vraiment mignon, certes naïf mais ne l’était on pas à cet âge ? Matis n’avait pas gardé un bon souvenir de cette époque, sans doute parce que sa mère l’avait quitté à cette époque… Encore qu’il était plus âgé que ça à l’époque…. Le petit semblait heureux de se trouver de nouveaux compagnons de jeu, que c’était beau l’enfance, la seule période de l’Homme durant laquelle l’on pouvait s’amuser de tout et ne pas faire attention à ce que nos paroles et nos actes engrangent comme conséquence. Après tout il y a nos parents pour se charger de tout cela… A ce sujet, que faisait il ici à cette heure ? Matis le questionna.
Mais dis-moi mon petit, ta maman ou ton papa, ils sont où ?
Le petit le regarda avec réprobation tandis que Luna l’invitait à monter pour se cacher avec eux. Il observa le capitaine en ayant une certaine moue tout en s’approchant de Luna qui lui paraissait nettement plus gentille. Ils n’avaient pas beaucoup d’écart, ok c’était relatif mais comparé à Matis ils n’avaient pas beaucoup d’écart.
Ils sont en bas à s’occuper des bêtes…. Mais c’est pas drôle de s’occuper des bêtes, c’est bien plus rigolo de venir se cacher ici pendant que les autres travaillent…
Matis comprenait parfaitement la situation ainsi que la réaction du jeune enfant mais cela lui posait un double problème. Le premier étant que les parents du petit gars pouvaient venir à tout moment et il ne savait pas comment ils réagiraient à la vue de gens se cachant dans leur grange. La seconde était de savoir se débarrasser de tout ce beau monde sans effusion de sang ni sang que les soudards de vraorg soient au courant… Le second point semblait donc nettement plus complexe à mener à bien.
Mais il sortit de ses pensées car le jeune leur demanda leurs noms, il ne devait pas hésiter ni donner leurs véritables noms car il ne savait pas à qui il pouvait aller les dire… Pour peu qu’il soit ami avec le fils d’un soldat théocrate…. Ainsi, prenant sa voix la plus gentille et ce n’était pas chose aisée, il répondit au jeune garçon.
Moi c’est Mat… Et mon amie s’appelle…
Il laissa volontairement sa phrase en suspend pour permettre à Luna de répondre le plus simplement possible mais aussi le plus rapidement car il ne fallait pas hésiter. Les enfants étaient capables de repérer des hésitations et autres mensonges si l’on n’y mettait pas assez de conviction. De véritable inquisiteur en herbe ces jeunes-là….
Par contre il ne comprit pas réellement ce qu’il se passa ensuite, la jeune femme sembla choquée d’entendre le nom du jeune garçon et ne pu rien faire d’autre que de le prendre dans ses bras comme si elle l’avait toujours connue… L’ex capitaine eu un instant d’absence et ne put rien faire qu’attendre que ça se passe. Mais il fut ramené à la raison par l’entrée d’une femme dans la grange, ce qu’il craignait arriva et déjà la femme les regardait d’un air méfiant d’autant plus que son fils était entre les mains d’une jeune femme qui semblait lui dire quelque chose.
S’approchant doucement sans quitter des yeux son fils et les nouveaux intrus, elle écouta son fils qui lui parlait déjà.
Maman !!! J’ai trouvé de nouveau copain pour jouer avec moi ! Dit, ils peuvent rester, ils peuvent rester ?
Matis ne disait plus rien, la situation lui échappait complètement de toute manière… Et puis qu’aurait-il pu faire ? En s’approchant d’eux, la femme qui venait d’entrer sembla hésiter en observant Luna… Un instant passa et il se demandait ce qui allait se passer. Luna elle-même sembla choquée. La femme, qui semblait la connaitre ou la reconnaitre fini par dire quelques mots…
… Comment…. Est-ce que…. Vous…
Elle ne pouvait finir sa phrase… Matis commença à se gratter la tête à la manière d’une personne débarquant au milieu d’une affaire qu’il ne maitrisait pas. Observant son amie, il arriva à lui poser une simple question, question qui se résumait en quelques mots. Qu’est ce qu’il se passe bon sang ? Mais qu’il arriva à limiter en un seul mot bien ponctué.
Luna ? Tout était dit et a dire vrai il avait un peu peur de la suite des évènements….
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mer 16 Sep 2015 - 3:55 | |
| - Lucie. Avait-elle enchaîné suite aux paroles de Matis.
C’était le nom qu’elle empruntait lorsque la jeune femme désirait cacher son identité et en même temps, elle pouvait se reconnaître rapidement puisque ça se rapprochait beaucoup de Luna. Elle sourit au gamin qui n’avait aucune idée que Mat et Lucie venaient de lui mentir. Est-ce que ça avait vraiment de l’importance? Non et il ne le remarquerait probablement jamais. Du moins, c’est ce qu’elle avait pensé avant qu’il lui révèle son identité et qu’elle réalise que le petit garçon était son petit frère qu’elle avait cru perdre en même temps que tout son village. Un flot de sentiment l’avait bouleversée et elle avait serré Tristan dans ses bras, qu’il le veuille ou non.
Luna ignora ses plaintes et son désir de liberté, maintenant fermement sa prise contre lui. Tristan se débattit pendant les premières secondes, puis se calma lorsqu’il réalisa qu’elle ne comptait pas lui faire de mal. Était-ce un jeu? Il lança un regard incertain vers son nouvel ami Mat et attendit sagement que sa geôlière le libère. La soldate le relâcha lorsqu’une voix féminine retentit dans l’auberge et que le bruit de pas se rapprocha d’eux. Énergique, Tristan présenta joyeusement ses nouveaux amis à sa mère dont l’expression était à l’opposé de son enfant : mécontente. On pouvait d’ailleurs déceler dans ses yeux noisette la crainte que représentaient les deux inconnus face à elle. Des plis se formèrent sur son front lorsqu’elle regarda la blondinette. La protégée de Korentin écarquilla des yeux, surprise.
Ce fut la voix de Matis qui la sortit de ses pensées et qui la ramena sur Armanda. Elle lui jeta un coup d’œil et regarda ensuite la mère de Tristan. Elle ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Elle ne savait plus trop comment réagir à la situation et son passé lui revint comme une claque au visage.
- Tristan! Viens ici maintenant. Ordonna la femme.
Le petit décela aussitôt toute l’autorité dans sa voix et fit une moue boudeuse en comprenant que son temps de jeu était terminé. Il descendit la rejoindre puis quitta ensuite la grange sous les directives de sa mère pour aller rejoindre son père au champ, sans manquer de marteler le sol de ses petits pieds pour démontrer tout son mécontentement. Le silence revint rapidement et le regard inquisiteur de la dame se posa sur eux.
Luna se mordit la lèvre, attrapa son sac et sans dire un seul mot à son compagnon, descendit l’échelle. Elle se posta finalement face à elle et l’azur détailla ses traits. Elle semblait avoir pris un coup de vieux et ses cheveux noirs avaient été coupés courts, mais la dame, c’était hors de tout doute qu’elle était la personne qu’elle connaissait.
- Catherine…? Oui, c’est moi. Dit-elle lentement.
La dame lâcha une acclamation de surprise et ses yeux devinrent bien grands. Ce fut à son tour d’enfermer le corps de la jeune femme entre ses bras. Luna lui rendit tendrement son accolade.
- Florence! Par Dracos! Comment est-ce seulement possible? On a tous cru… que tu…
Mais la voix de Catherine se brisa avant la fin de sa phrase et elle la serra davantage entre ses bras.
- C’est compliqué… Fut la seule réponse que Luna donna.
Et c’était sérieusement le cas! Comment expliquer qu’elle avait cru que tout le monde de son village était mort et qu’elle s’était enfuie pour être recueillie par un assassin? Que ce dernier était ensuite mort sans vraiment l’être pour réapparaître bien plus tard et que durant tout ce temps, elle avait commencé une nouvelle vie sous le nom de Luna. Comment lui expliquer qu’elle était Luna, la rebelle, et maintenant Luna, la Protégée. Comment lui dire qu’elle les aimait profondément, mais qu’elle ne pouvait pas rester, qu'elle avait le sort d'Armanda sur ses épaules et qu'on l’attendait ailleurs…
- Il s’est passé beaucoup de choses… On me connait sous le nom de Luna maintenant. Expliqua-t-elle brièvement. Elle mit fin au câlin et sourit tristement. Je ne peux pas rester. On doit reprendre la route.
La princesse des lumières jeta un coup d’œil vers Matis et l’invita à venir la rejoindre d’un signe de la main.
- Je te présente mon ami Mat.
Elle se servit du surnom qu’il avait donné à Tristan. À lui de décider s’il voulait se présenter autrement. Elle ne croyait pas qu’il y avait de danger, mais elle considérait que ce n’était pas à elle de faire ce choix.
- Je m’appelle Catherine, enchantée. Dit-elle gentiment. Vous êtes certains? J’ai du pain qui vient de sortir du four.
Cela lui arracha un sourire. Catherine et son pain, c’était une vraie histoire d’amour. Ça ne semblait pas avoir changé malgré les années. Son ventre sembla lui dire qu’il ne la pardonnerait pas si elle refusait cette offre, mais sa tête lui rappela que ce n’était pas une bonne idée et qu’ils ne devaient pas s’attarder ici. Indécise, elle se tourna vers Matis dont elle venait de lui remettre la lourde tâche de prendre la décision.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 21 Sep 2015 - 17:35 | |
| Le nom que donna la jeune femme le fit sourire, décidément ils n’avaient vraiment pas beaucoup d’imagination à ce niveau là, les deux noms étaient foncièrement proche l’un de l’autre et pourtant… Ils étaient assez différent pour changer une personne du tout au tout devant de parfait inconnu. De nombreuses histoires avaient dû fuiter depuis l’évasion de Morneflamme ainsi que d’Althaïa. Leurs visages n’étaient peut être pas connu mais pour leurs noms s’étaient sans doute une toute autre histoire…
Il ne dit rien quand il vit la jeune femme serrer fort contre elle le jeune garçon qu’il venait tout juste de rencontrer. Pourquoi avait elle fait cela ? Le connaissait elle ? Y avait il une seule chance pour qu’elle soit tomber sur un garçonnet qu’elle ait connu dans son enfance ou son adolescence ? A réfléchir à tout cela Matis se rendit vite compte qu’il ne connaissait pas l’histoire de la jeune femme, du moins jusqu’à un certain point. Un peu comme si son passé lui avait été caché, comme si elle ne souhaitait pas que cela se sache, comme une honte ou un poids qu’elle souhaitait oublier. Autone avait fait la même chose avec le siens, mais elle avait eu la bonne idée de le prévenir à ce propos. Sans doute à cause de la ténacité du trentenaire… Quant à Luna… Matis savait bien qu’elle avait le droit à son petit espace, comme un lieu où elle pouvait y mettre ce qu’elle voulait. Son jardin secret en quelque sorte.
Lorsque la jeune femme arriva, sans doute la mère du petit d’après ce qu’il comprenait, Matis commença à se poser quelques questions. Berner un enfant était peut être une chose aisée, envoyer paitre sa mère sans être découvert ne l’était pas autant. Surtout par les temps qui couraient… Mais ce qui marqua le jeune homme n’était pas la hargne avec laquelle elle rappela à elle sa marmaille mais bel et bien le fait qu’elle sembla reconnaitre la jeune femme… Comme pour confirmer ses doutes, Luna lui répondit en l’appelant par son prénom… Il ne put se poser plus de question, la jeune protégée connaissait bien ses gens et cet endroit.
Avant même qu’il ne pu dire quoi que ce soit, la jeune femme se vit enserrer dans les bras de la nouvelle arrivante comme elle-même l’avait fait avec le jeune garçonnet. Garçon d’ailleurs presque jaloux au vu de ce que faisait sa mère avec ce qu’il considérait comme une inconnue. Et là arriva le second moment d’incompréhension pour le capitaine, la mère donna un nom à Luna qui réagit à celui-ci. Florence.
Un nom qui sembla surgir du passé pour la jeune femme, comme s’il s’agissait d’une part d’elle-même qu’elle avait mis de côté durant des années et qui revenait à la vie à ce moment précis. A voir et à entendre les paroles de la jeune mère, Matis comprit bien vite que Luna ou Florence, il ne savait plus bien, ne les avait pas quitté sur un accord commun… A quel âge avait-elle quitté sa famille ? Si tous l’avait cru morte, que c’était il passé pour cela ? Il laissera le soin à Luna de lui raconter cette histoire, mais pas tout de suite…
A son nom Matis inclina légèrement la tête, il était un gars bien élevée en même temps.
Enchantée.
Et à la difficile question du départ Matis resta silencieux un instant. Observant chaque personne tour à tour il pesa le pour et le contre. La sécurité l’appelait à la fuite mais sa curiosité l’implorait de rester encore un peu. Et puis son estomac lui hurlait la même chose, après tout n’y avait il pas du pain à la clé ? Pour un homme qui avait passé les dernières années dans le pire lieux que cette terre ait jamais connue, le pain était devenu presque sacré.
Je pense que rester quelque temps ne nous posera pas trop de problème, et puis il me semble que vous avez des choses à vous dire… Et de mon côté il me semble avoir des choses à apprendre…
Il n’y avait aucune mauvaise intension dans son ton, mais il était clair qu’il souhaitait avoir le fin mot de l’histoire et savoir de quoi il retournait.
Où sommes-nous d’ailleurs ? Voila longtemps que nous marchons sans trop savoir où nous allons ?Ce n’était pas tout à fait vrai mais bon…. Un petit mensonge n’a jamais tué personne…
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 28 Sep 2015 - 4:40 | |
| C’est avec soulagement et une grande joie que Luna accepta la réponse de Matis. La chose logique à faire aurait été de partir immédiatement. Il ne fallait pas rester trop longtemps au même endroit afin d’éviter que les Théocrates puissent mettre la main sur eux et dans cette partie d’Armanda, ils ne pouvaient faire confiance qu’à eux-mêmes. Il était relativement facile de deviner qu’ils étaient des Protégés et ils pourraient facilement se faire piéger par des gens aux visages innocents. Partir rejoindre le plus rapidement les terres arides était logique, mais le cœur de Luna n’était pas de cet avis. Il voulait rester. Elle voulait passer un moment avec ces deux personnes qu’elle avait connues il y a fort longtemps dont elle avait cru que Mort avait réclamé leur âme. À son cœur s’ajouta son estomac qui gronda face à la nourriture proposée. Elle en avait déjà l’eau à la bouche, car personne ne savait faire de pains aussi délicieux que ceux de Catherine.
Le gamin avait quitté la grange en courant suite à l’ordre donné par la dame et la gamine l’avait suivi du regard, esquissant un sourire mélancolique. Tristan avait tellement grandi en trois ans. Se rappelait-il d’elle? Il semblait que non et c’était probablement mieux ainsi. Mais cette pensée l’emplissait de culpabilité et d’incertitudes. Catherine avait suivi le regard de la blonde et elle avait souri doucement, comprenant le fil de pensée qu’elle devait avoir.
- Allez. Ne restons pas ici, venez. Suivez-moi, c’est juste à côté. Nous continuerons à discuter à l’intérieur. Prononça-t-elle gentiment.
Ainsi, les trois sortirent de la grange et se dirigèrent vers la petite bâtisse non loin. La dame ouvrit la porte et laissa entrer ses invités à l’intérieur. À l’intérieur, elle les invita à s’asseoir à la table d’un geste de la main. Elle ne s’assit pas immédiatement et s’affaira à quelques tâches comme d’apporter des gobelets et une carafe d’eau sur la table ainsi que de jeter un coup d’œil à son pain.
- Faites comme chez vous surtout. Ne soyez pas gêné, servez-vous. dit-elle. Depuis qu’elle avait reconnu son ancienne Florence, elle semblait beaucoup plus détendue. Vous n’êtes pas du coin, n’est-ce pas? Vous êtes à Isernaure. C’est un petit village plutôt tranquille, situé entre Althaïa et Caladon. On y fait de l’élevage et de l’agriculture pour nourrir les armées de notre bon Vraorg. Poursuivit-elle en fouillant dans les armoires pour s’emparer d’assiettes. Elle n’avait pas sonné fanatique en parlant du dragon blanc, mais on pouvait y détecter tout le respect requis. Normal puisque le contraire apporterait inutilement bien des problèmes. Ne vous en faites pas, il n’y a pas de gardes dans le coin. L’armée de Vraorg est partie à l’Est et si j’étais vous, j’éviterais de me diriger vers Caladon. C’est la mort qui vous attend si vous allez par là. Dit-elle le plus sérieusement du monde.
Catherine n’était pas dupe et saisissait rapidement les indices qu’on lui donnait. Elle revint vers la table où elle déposa un plateau contenant quelques pains. Elle apporta également des assiettes, un couteau et du beurre.
Luna s’était assise à la table aussitôt qu’on l’avait invitée à le faire et ne put garder une expression impassible lorsque Vraorg fut évoqué. Elle échangea un regard avec Matis pour s’assurer qu’il allait bien. Si elle réagissait, qu’en était-il de l’ancien prisonnier? Cependant, il était inutile de diriger toute colère contre Catherine, ce n’était pas de sa faute si elle était Théocrate.
- Merci! Dit-elle.
Elle rompit un bout du pain, le beurra et l’avala presque d’un trait. Chaud et savoureux, en cet instant, il semblait à la jeune soldate qu’il n’existait rien de meilleur. Il faisait si longtemps qu’elle n’en avait pas mangé qu’elle n’arrivait plus à se rappeler de la dernière fois. Elle prit une gorgée d’eau et silencieusement, elle prit un deuxième morceau. Un malaise planait autour de la table et ni Luna ni Catherine ne semblait savoir comment briser le silence qui régnait. Ce fu Catherine qui brisa la glace la première.
- Je suis si contente de te savoir en vie, Florence. Tu ne t’imagines pas comment. Ton ami et toi, vous pouvez rester ici. Vous allez vous faire tuer si vous allez à l’Est. Ta mère…
- Est morte. Acheva Luna d’une voix empreinte à la fois de tristesse et d’arrogance.
Un lourd silence s’abattit dans la pièce. Ce n’était pas respectueux de la part de la jeune femme, mais évoquer sa mère ouvrait une vieille plaie non fermée et encore sensible. Elle baissa les yeux et soupira.
- Désolée… Prononça-t-elle en comprenant que ce n’était pas de la faute de Catherine. Je vous ai cru tous morts. Mère, père, Damien, Tristan, toi… et tous les autres. Elle est morte sous mes yeux. Du sang… Il y en avait partout. Des corps… partout… J’ai… J’ai eu si peur… Elle fit une courte pause. Je me suis enfuie.
Sa voix s’était terminée en un souffle. Elle pinça les lèvres pour éviter que le flot d’émotions en prenne possession et elle n’avait su regarder la dame dans les yeux. Cette dernière s’était aussitôt levée de sa chaise pour serrer la gamine dans ses bras dans un geste maternel. Pour Luna, elle avait toujours été comme une deuxième mère pour elle et elle l’enlaça également. Durant cette scène, elle évita de regarder Matis de peur de lire le jugement dans son regard.
- J’y suis presque passée. Murmura-t-elle. À ces mots, elle leva légèrement son chandail afin de laisser apparaître la longue cicatrice qu’elle avait sur le ventre. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Les brigands ont arrêté et je me suis mise en cocon de soin. Je croyais qu’il n’y avait plus rien à mon réveil… Jusqu’à ce que j’entende pleurer et que je trouve Tristan caché dans une armoire. Le pauvre… Je suis certaine qu’il serait content que tu restes.
- Je ne peux pas rester. On m’attend ailleurs. Et j’ai des gens à sauver. Vous, entre autres. Dit-elle d’une voix certaine.
Un sourire triste, mais doux se dessina sur le visage de Catherine, et elle acquiesça simplement d’un signe de tête. Elle prit la main de celle qu’elle connaissait sous le nom de Florence et retira une bague de son doigt pour venir la poser délicatement dans sa paume.
- C’est Camille qui me l’avait offerte et je suis certaine qu’elle aimerait que tu l’aies. J’aimerais que tu l’aies. Reprit-elle plutôt.
Ce fut au tour de Luna de sourire tristement en passant la bague à son doigt.
- Merci Catherine. Dit-elle lentement. Dis? Tu pourras dire à Tristan que sa grande sœur veille sur lui et qu’elle l’aime énormément?
- Tu le lui diras toi-même. Murmura la dame.
Catherine retourna près des fourneaux. Elle remplit deux bols de potage qu’elle posa face à ses deux invités. Son regard se fixa sur Matis.
- Vous allez prendre soin de ma Florence, n’est-ce pas? Je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose. Elle ne fait pas de bêtises, au moins? Demanda-t-elle.
Son ton était sévère ou plutôt comme celui d’une mère qui s’inquiétait. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mar 29 Sep 2015 - 18:11 | |
| Il avait su lire le besoin de la jeune femme pour une fois. Alors oui, la logique aurait voulu qu’ils partent le plus rapidement possible de cet endroit, mais comment infliger cela à la jeune femme ? Comment pouvait il la laisser en plan alors qu’elle venait tout juste de retrouver des gens qui faisaient partie de sa vie ? Même si cette vie était lointaine aujourd’hui ? Il l’observa un instant et se rendit compte qu’il n’aurait pu faire autrement, la femme ne les aurait pas laissé partir ainsi et Luna, même si elle avait juré le contraire, lui en aurait voulu. Ce qu’il pouvait comprendre… Il avait dit qu’il l’aiderait, et si cela voulait dire rester ici le temps de renouer avec le passé, alors qu’il en soit ainsi. Ce qui marqua le jeune homme fut la réaction de Luna concernant le jeune garçon, elle semblait bien plus proche de lui qu’il ne semblait s’en douter… Peut être n’était il que trop jeune pour s’en rappeler…
La femme les entraina donc dans sa chaumière. Hochant de la tête Matis la suivi en ajoutant quelques mots. Merci, mais ne vous dérangez pas tant pour nous. Sa tenue et l’ensemble de ses tatouages pourraient le faire passer pour un brigand, de même que ses armes ainsi que la dureté de son regard. Il avait perdu depuis bien longtemps ce petit regard léger qu’il avait étant jeune. Il espérait qu’il n’en soit pas de même pour Luna/Florence, mais il avait quand même quelques doutes. Les épreuves traversés par les deux étaient telles qu’il ne pourrait pas en être autrement…
L’intérieur de la masure était simple mais réconfortant de tranquillité. Voila longtemps qu’il n’avait plus mis les pied dans une maison de campagne, il revoyait là les maisons entourant Elena dans son enfance, des maisons dans lesquelles ils s’amusaient à se cacher, à se trouver… Quelques soit les régions, ce genre de maison avaient beaucoup de point commun entre elles… La femme ne resta pas calme bien longtemps et déjà elle s’affairait pour servir de quoi manger et boire à ses invités. Mais les phrases qu’elle disait lui laissèrent un drôle de goût dans la bouche.
Le « Bon » Vraorg. Voilà donc comment le voyait les paysans ? Etait-ce simplement pour rester en vie ou était ce autre chose ? En quelques années les habitants de l’Empire avaient changé quatre fois de maitre. De l’Empereur à Fabius, aux Alayiens, à Fabius puis à Vraorg. Comment faire pour rester à jour dans ce genre de modification de statut ? Comment réussir à mener une vie tranquille dans ce genre de situation ? Le capitaine avait toujours rencontrés des fanatiques de Vraorg, des gens prêt à mourir pour lui, aujourd’hui il avait affaire à des gens du commun des mortels qui le vénérait sans doute pour d’autre raison….
Ce genre de pensée le ramena directement à Morneflamme et à ses prières envers le Blanc. Jamais il ne pourrait laver l’affront qu’il avait fait aux esprits en priant pareille créature. Jamais il ne pourrais se pardonner d’être tombé si bas pour survivre… Ainsi à la dernière phrase de la femme il sourit avant de lui répondre le plus naturellement du monde.
Ne vous inquiétez pas… La mort ça nous connais…Et malheureusement pour eux nous devons nous rendre là-bas.
Matis n’était pas violent dans ses propos mais il était franc. Il ne craignait plus la mort depuis longtemps et il ferait tout ce qu’il pouvait pour aller au Protectorat, même s’il devait mettre Caladon à feu et à sang. Mais c’est les propos de la jeune femme sur sa mère et sa famille qui le firent revenir à la réalité. Ainsi donc elle avait perdu tous les siens d’une manière si brutale ? Toute cette histoire le faisait penser à Julia, toute cette histoire le faisait penser à de trop nombreuses familles au travers de l’Empire. Trop de gens avaient perdu les leurs trop rapidement et de manière bien trop brutale pour l’acceptait réellement. Quand la jeune femme en parlait on pouvait sentir que cette douleur était toujours présente et qu’elle resterait à jamais en elle.
La jeune femme évita de le regarder comme si elle redoutait des reproches ou qu’il lui montre sa faiblesse. Mais comment aurait-il pu se comporter ainsi ? Il posa sa main sur le dos de la jeune femme tandis qu’elle se faisait serrer par son amie, pour le moment il ne pouvait lui offrir que cela, et le réconfort d’être présent pour l’écouter. Il laissa les deux femmes se parler car elles semblaient avoir beaucoup à se dire, tellement d’années les avaient séparés qu’il ne pouvait même pas imaginer tout ce qu’elle avait à se dire. Il ne le pourrait jamais. Mais au final c’est vers lui qu’elle se tourna, en elle il vit une mère inquiète de savoir sa fille trainer avec un loubard comme lui. Il sourit et releva la tête, dévoilant chacun de ses tatouages que ce soit de l’invitation à lui trancher la tête, à celle marquant la fin de l’Empire et du siège de Gloria. Deux tatouages fait au même moment avec ces amis. Combien étaient encore en vie à ce moment là d’ailleurs ? Sans doute plus beaucoup car à sa capture ils n’étaient plus qu’une dizaine…
Ne vous inquiétez pas Catherine, si je peux vous appeler ainsi. Je prend soin d’elle et je ne suis pas le seul à le faire. Nous sommes bien trop nombreux à la couver pour qu’elle puisse s’en sortir. Concernant les bêtises je jurerais qu’elle n’en fait pas, mais comment l’en empêcher à son âge ? Il faut que jeunesse se fasse, surtout au vu des temps qui courent.
Il ne voulait qu’elle finisse comme lui, à regretter le passé, à regretter sa vie.. Il allait l’aider à aller de l’avant, il allait l’aider à vivre sa vie de la même manière qu’elle l’aiderait à oublier la prison et ses flammes.
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 5 Oct 2015 - 22:37 | |
| Luna ressentit la main de Matis se poser sur son dos, geste qui servait à la réconforter. Elle ressentit de la culpabilité envers son ami. Après tout, c’était toute une partie de sa vie qu’elle lui avait caché. Elle ne lui avait pas menti puisqu’elle avait longuement considéré Florence comme étant partie de son passé et qu’elle était nulle autre que Luna depuis. Ce n’était pas par méchanceté qu’elle avait fait tout cela et maintenant qu’elle y réfléchissait, elle ne savait plus trop les raisons. L’habitude, au final, était probablement la réponse. Par la réaction de son compagnon de voyage, ce dernier ne semblait pas lui en vouloir. Mais elle lui devait des explications. S’il voulait les connaître, elle le lui donnerait. Il le méritait et c’était la moindre des choses.
Un instant plus tard, l’azur se posa tour à tour sur Matis et Catherine. Luna était contente de l’avoir revue et elle avait un pincement au cœur à l’idée de devoir la quitter. Mais elle le devait. Il était hors de question de rester paisiblement dans un village théocrate pour le restant de sa vie. Heureusement, la dame l’avait compris également. Mais elle pouvait lire toute l’inquiétude sur son visage et dans sa voix. Elle se tournait vers l’homme pour s’assurer qu’elle ne faisait pas une erreur et pour soulager son cœur coupable de laisser la gamine filer. Faisait-elle des bêtises? Cette question lui arracha un sourire. Évidemment qu’il fallait qu’elle s’enquiert de cela.
- Bien évidemment, vous pouvez m’appelez Catherine. Répondit-elle en premier.
La réponse de Matis la fit sourire et elle parut soulagée de savoir que sa Florence était entre de bonnes mains.
- Luna, c’est ça? Demanda-t-elle en se tournant vers la blonde qui acquiesça d’un signe de tête. Toi… ou tes amis, vous serez toujours les bienvenus ici. Peu importe vos allégeances… finit-elle dans un murmure.
Cela n’importait pas à la dame de savoir si Luna était pour ou contre Vraorg, il y avait des choses plus importantes que cela à ses yeux. Théocrate malgré elle, elle n’en était pas fanatique pour autant.
Ils restèrent encore un petit moment à discuter, à se reposer et à manger. Lorsque vint le temps de quitter, Catherine enlaça une dernière fois Luna et inconfortable à l’idée de faire la même chose avec Matis, elle lui tendit la main. Elle leur laissa gentiment quelques denrées qu’ils pourraient se mettre sous la dent durant leur voyage.
Sortant du village, Luna aperçut Tristan sur le bord d’une maison. Il était seul et il s’amusait avec des pierres et un bâton.
- Continue sans moi. Je reviens dans un petit instant. Marqua-t-elle à son compagnon.
Sur ce, elle se sépara de Matis pour aller rejoindre le petit garçon qui la regarda d’un air incertain. Elle aurait préféré faire sans, mais elle n’avait pas de temps à perdre, alors elle usa de l’aura rassurante sur lui. Elle s’accroupit à ses côtés, le regarda dans les yeux et lui sourit. Elle ne lui dit pas qu’elle était sa sœur, mais plutôt qu’elle était une amie. Elle ajouta qu’elle le connaissait depuis longtemps et que les circonstances avaient fait en sorte qu’ils se soient séparés. Elle lui dit qu’elle ne pouvait malheureusement pas rester, mais qu’elle l’aimait énormément. Elle veillerait sur lui, mais il devait veiller sur lui-même également et sur Catherine. Quoiqu’il arrive, il ne devait pas perdre espoir et il devait garder courage. Trop jeune, le gamin n’avait rien compris du message qu’elle lui avait passé et se demandait pourquoi elle lui disait tout cela. Mais il finirait probablement par comprendre. Prenant délicatement sa main, elle glissa dans sa paume une pierre de l’espoir et referma ses petits doigts sur l’objet. Face au soudain cadeau, il tendit une pierre avec lequel il s’amusait à jouer et la remit à sa nouvelle amie. Souriant, Luna lui murmura qu’elle lui rendrait son bien lors de leur prochaine rencontre et se permit un dernier câlin.
- Désolée pour l’attente. Prononça-t-elle à Matis.
La protégée de Korentin l’avait enfin rejoint. Elle lui fit un sourire gêné.
- Tu ne m’en veux pas…? Lui demanda-t-elle gentiment. La question était vague et c’était voulu ainsi. Tu dois avoir des questions… Tu veux me les poser? Demanda-t-elle finalement.
Elle tenait toujours la roche dans ses mains et la glissa dans son sac. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Ven 9 Oct 2015 - 17:00 | |
| Matis ressentait la peine qui traversait l’esprit et le cœur de la jeune femme, il savait aussi qu’il ne fallait pas qu’elle s’en fasse. Si elle lui avait caché tout cela s’était pour une bonne raison et si elle ne voulait pas en parler s’était bien pour quelque chose. Alors il ne la traquerait pas avec ses questions, car oui il en avait, n’importe qui en aurait en ayant passé quelques heures avec la jeune femme. Mais il était hors de question de lui forcer la main, elle ne l’avait pas fait avec ses propres questions, pourquoi le ferait il ? Il revint à lui en entendant les paroles de la femme en face de lui, elle ne devait pas être beaucoup plus vieille que lui et pourtant…
Bien sûr mada… Catherine. Bien sûr Catherine. Merci en tout cas, ce petit moment de paix nous permet de nous remettre convenablement de notre périple.
Matis était marqué par cette femme qui ne semblait pas vouloir combattre le dragon mais qui en faisait de même avec les ennemis du régime… Etait-ce parce qu’elle en connaissait une ? Ou était ce pour une tout autre raison ? Le Capitaine n’en savait rien et pour le coup il n’avait pas vraiment envie de savoir… néanmoins, il se tenait sur ses gardes, on ne pouvait être jamais sûr de rien dans ce monde. Mais finalement ils ne restèrent pas plus longtemps que cela. Juste le temps de se reposer, de manger un peu et de boire de l’eau avant de reprendre la route. Une route qui les conduirait une fois de plus au-devant de nombreux dangers.
La femme qui les avait accueillis sera longuement la jeune femme dans ses bras et tendit une main courtoise à Matis. Il comprenait bien qu’elle n’allait pas lui faire un câlin, de toute manière ce n’était pas forcement son genre de faire un câlinou à la première paysanne qui passait fusse elle gentille. Gentille au point de leur laisser de quoi manger quelque chose durant leur voyage alors qu’il était clair qu’ils manquaient de beaucoup dans ce village. Loin de l’opulence de Gloria et des grandes villes, les villages et les ruines où survivaient l’ancienne population impériale était constamment dans le besoin.
Matis et Luna reprirent la route mais tout aussi rapidement qu’ils étaient parti, la jeune femme demanda à rester seul l’espace d’un instant. Il comprenait pourquoi, elle voulait revoir le petit garçon et lui parler, lui expliquer qui elle était ou tout du moins obtenir de lui quelque chose. A ses paroles il hocha la tête et continua sa route sur quelques mètres avant de s’arrêter et d’attendre la jeune femme. Il ne tenait pas à se tenir loin d’elle surtout en territoire ennemi. Mais il lui laissa suffisamment de liberté et de distance pour qu’elle profite de cet instant avec le garçonnet. Matis avait très vite compris qu’elle tenait à lui et qu’il était hors de question de la tirer de là avant qu’elle n’ait pu avoir ce qu’elle voulait.
En attendant il se posa là, à l’orée d’un arbre, essayant de repenser à tout ce qu’il avait appris ses derniers temps et à tout ce qu’il devait encore faire à l’avenir… Il partait vers de nouvelles aventures plus ou moins dangereuses… Qui pouvait dire s’il n’allait pas mourir dans les jours qui viennent… Qui pouvait dire s’il allait pouvoir retrouver les siens ? Finalement la jeune femme arriva et s’excusa.
Ne t’excuse pas Luna … Je ne t’en veux pas car si tu me l’a caché c’est que tu avais une bonne raison. Donc oui j’ai des questions, es-tu prêtes à y répondre ? Parce que quand je commence avec mes questions je peux aller loin… Mais la première d’entre toutes va être simple.
Pourquoi changer de nom ? De quoi avais tu peur ?
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Jeu 15 Oct 2015 - 5:36 | |
| Luna marchait aux côtés de Matis. Le soleil était bien haut dans le ciel et seuls quelques nuages blancs ici et là venaient tâcher l’azur. La journée s’annonçait belle et une longue route les attendait qui, elle ne s’en doutait pas un seul instant, allait être pleine d’embûches. Déjà qu’il était difficile de se promener dans le territoire ennemi sans se faire repérer, elle se demandait comment ils feraient pour se rendre dans le désert maintenant que les troupes impériales s’étaient déplacées dans l’Est du continent. Les pensées de la gamine se tournèrent vers Catherine. La rencontre avait eu plusieurs impacts positifs. En plus de revoir quelqu’un qu’elle avait connu, les deux évadés avaient pu se reposer un peu et remplir leur estomac affamé. Ils n’avaient pas à s’inquiéter de manquer de nourriture puisqu’ils avaient des provisions pour plusieurs jours encore. Mais le plus important pour les Protégés qu’ils étaient, c’était l’information que les Théocrates tenaient Caladon et les plaines. Maintenant qu’ils savaient, ils pouvaient réagir en conséquence. Qui sait ce qui se serait passé s’ils étaient tout bonnement dirigés vers la Parvenue sans savoir ce qui les attendait là-bas. Il valait mieux contourner largement la cité et faire extrêmement attention dans les plaines.
À pied, cela prendrait des semaines à atteindre les environs de Caladon et avant cela, la gamine avait des explications à donner. Cela lui faisait bien étrange, mais elle était prête. Elle n’imaginait pas Matis fâché par cette révélation, mais s’imaginait qu’il devait être déçu ou quelque chose comme ça de lui avoir caché sa première identité.
- Je suis prête. Souffla-t-elle doucement.
Elle lui sourit tendrement. Elle attendit donc la première question et prit un petit moment à réfléchir. Pourquoi avait-elle changé de nom?
- Matis? Tu te rappelles lorsqu’on était allé dans le désert pour la première fois? Juste après la Pièce de Feu? Qu’on entrait à Aigue-Royale tous les deux et qu’on a fait officiellement connaissance. Commença-t-elle lentement. Difficile à dire où elle voulait en venir avec cette histoire, mais elle poursuivit. Tu m’avais posé des questions sur mon passé. Tu es l’un des seuls qui s’y était intéressé d’ailleurs. Et je ne t’avais pas menti. Tout ce que je t’ai dit à l’époque, c’était vrai. Je me rappelle même que j’avais failli te dire mon vrai nom… Mais… On a été interrompu par un alligator.
La protégée de Korentin connaissait désormais le nom de l’étrange créature qu’elle avait foudroyée dans les plaines. Elle sourit à nouveau à Matis. Elle savait bien que ça ne répondait pas à sa question.
- Florence Beauchamp, c’était mon nom. Ça l’a été jusqu’à ce que mon village soit attaqué et que tout le monde soit tué… ou presque. Ajouta-t-elle maintenant qu’il y avait Catherine et Tristan comme exception, en plus d’elle-même. Un homme m’avait sauvé et j’ai décidé de le suivre parce que je n’avais plus rien. Il m’a pris en charge à la condition que j’oubliais mon passé et que je repartais à zéro. C’est comme ça que j’ai hérité du nom de Luna. Je lui dois énormément. Ma vie… Mais c’est aussi grâce à lui que je sais aussi bien me débrouiller en toutes circonstances. Il m’a montré à me battre, à tirer de l’arc, à chasser… À survire.
La princesse des lumières prit une autre pause et en profita pour dégainer son épée. Elle tourna la lame pour que Matis puisse y lire l’inscription gravée.
- C’est Luna mon nom. Il y avait une Florence, mais elle n’est plus. Dit-elle sans hésiter.
Sur Éclat, on pouvait y lire distinctement « Luna » dans la gravure azurée.
- Ce n’est pas une question d’avoir eu peur ou non. C’est juste arrivé comme ça. Et ça n’a pas été difficile, je n’avais rien pour me rattacher à mon passé de toute façon jusqu’à… aujourd’hui.
En effet, difficile d’oublier son passé en sachant qu’elle avait désormais un petit frère sur un bout de continent ainsi qu’une amie de longue date.
- Je ne t’ai pas menti. Je ne le considère pas comme ça, du moins… Je n’ai menti à personne. Je suis Luna, tout simplement, ça ne change pas. Elle fit un sourire gêné et regarda Matis. Je préfèrerais que les autres ne sachent pas, cependant. Je ne voudrais pas qu’ils croient que je leur ai menti ou qu’ils me voient différemment. Tu comprends? Lui dit-elle gentiment. Tu as d’autres questions pour moi?
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Mar 20 Oct 2015 - 17:16 | |
| Le jeune homme écoutait les paroles de la protégée et lui sourit délicatement. Comment aurait-il pu oublier leur séjour dans le désert… Dire qu’ils y retournaient encore aujourd’hui… Il soupira en repensant à la chaleur du lieu, à la folie qui s’était emparé de lui et des autres à certains moments. Ils avaient été « convoqué » par un Esprit, Feu en l’occurrence, ils avaient dû travailler ensemble, ils avaient fait connaissance à ce moment-là, officiellement tout du moins. Des souvenirs lointains, des souvenirs de temps un petit peu moins durs aussi.
ça oui je m’en rappelle… Dire que tu n’étais pas si grande que ça et que tu pesais moins lourd aussi… Ton passé était le tien, tu n’avais pas été obligé de me le dire, mais j’étais intrigué. Intrigué de savoir comment une jeune femme de ton âge pouvait déjà se battre contre un tyran, pouvait déjà partir en expédition avec des inconnus. Finalement je n’avais pas eu toutes les réponses que j’attendais mais ce n’était pas bien grave. S’il n’y avait pas eu ce gros lézard j’aurais tout su de toi si cela se trouve… On aurait même pu le manger… Je me demande bien quel goût ça doit avoir…
Il finissait sur une note légère parce qu’il sentait que la suite du speech serait moins joyeuse, moins légère. Elle allait replonger dans son passé et ce n’était jamais quelque chose d’agréable. En l’écoutant il se rendit compte qu’il avait entendu ce genre d’histoire un peu trop souvent à son goût. Trop de jeune personne quittait l’enfance avec de pareille situation, lui avait eu de la chance en quelque sorte… La chance de grandir dans une terre de paix avant de plonger intégralement dans la guerre.
Tu te souvient de l’histoire que je t’avais raconter lorsque je t’ai ramené à Aigue ? Mon amie Julia. Elle a elle aussi vécu quelque chose comme toi, sa famille avait été tuée non sans souffrance par les Alayiens. Quand je l’ai trouvée elle était cachée sous des draps, le visage ensanglanté, les mains et le corps marqués de coup. Elle devait avoir ton âge, et elle venait de quitter l’enfance d’une manière affreuse, comme toi. Quand je l’ai pris sous mon aile, elle à mis des mois à me parler de son passé, je sais à quel point c’est difficile de revenir en arrière. C’est pour cela que je ne t’ai jamais harceler plus que de raison sur ces questions, c’est ton passé, l’essence de ce que tu es aujourd’hui.
Cet homme t’a aidé à aller de l’avant, il t’a formé à la survie. Pour cela il sera toujours quelqu’un de particulier dans ton cœur, Tu as été Florence, tu es Luna. Ton passé et ton présent forme ton futur, tu sera à jamais Luna pour moi, mais ce n’est pas pour autant que tu dois oublier ton passé…
Matis réfléchissait, à ce qu’elle lui disait. Il comprenait ce qu’elle avait sur la conscience, il comprenait ce qu’elle avait en tête et sur le cœur. Il aimait ne pas avoir à se poser les mêmes questions, mais il savait aussi et surtout qu’il devrait l’aider…
Je le garderais pour moi bien entendu. Si quelqu’un doit dire tout cela, ce quelqu’un doit être toi, et personne d’autre. Je serais là pour t’aider si tu le souhaite mais c’est tout, je ne prendrais pas la responsabilité de dire tout ce que tu as été, surtout si tu tient à le garder pour toi.
Il continua de marcher tranquillement, les mains dans les poches de sa lourde veste qui avait certainement connu des jours meilleurs. Il se tenait sur ses gardes, même s’il fallait avouer que la récente halte lui avait fait du bien.
Oui, une question. Comment as-tu rencontré Korentin ? Et surtout comment es tu devenu sa pupille ? Il me semblait qu’il avait des enfants et une femme ? Tu sais quelque chose à ce sujet ?
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Lun 2 Nov 2015 - 4:17 | |
| Dépoussiérer les sombres moments du passé étaient toujours difficiles, mais Luna se rendit compte que d’y penser n’allumait pas un torrent de colère et de rancœur. Elle était mélancolique, certes, car on ne pense pas à ceux qui nous ont marqué et qu’on a aimé sans le sentiment qu’on voudrait qu’ils soient encore présents. Mais ce n’était plus comme il y a quatre ans lorsqu’elle replongeait dans son passé et qu’elle en voulait au monde entier pour tout ce qui lui était arrivé. Était-ce cela que d’avoir gagné de la maturité et de la sagesse? Aujourd’hui, elle ressentait une certaine paix avec elle-même, pas tout à fait totale, mais l’évolution était énorme pour la gamine qu’elle avait été. C’est d’ailleurs cette tranquillité d’esprit qui lui permettait aussi facilement d’en discuter avec Matis.
- Oui, je me rappelle. Je ne connais pas vraiment Julia, mais je suis bien placée pour comprendre à travers quoi elle a pu passer. Je ne souhaite ça à personne. Personne ne devrait avoir à subir ça, même pas nos ennemis. Dit-elle.
Alliés ou ennemis, la ligne pouvait être bien mince pour les définir. Au nom d’une allégeance, l’on pouvait faire ou être incité à faire des choses horribles. Luna était soldate et pourtant, il y avait des actes qu’elle trouvait difficile. Notamment celui de tuer, car même s’il s’agissait d’un ennemi, on ne pouvait jamais être certain de son opposant. Qui sait? Il s’agissait peut-être d’un père de famille, d’un époux, d’un frère qui combattait pour ce qu’il croyait être bien. Qu’est-ce qui était bien et qu’est-ce qui était mal? Au final, dans la guerre, il n’y avait que des perdants.
Luna sourit tristement à Matis. Que penserait-il si elle lui disait que l’ami dont elle lui parlait était nul autre que le Corbeau, ce chasseur de tête qui terrassait les Protégés sous les ordres de Vraorg. Cela faisait trois longues années qu’elle ne l’avait pas vu et le savoir ennemi lui faisait mal. Comme Enetari, si seulement il y avait un moyen de le tirer de là et de lui remettre les pensées en place. Elle refusait de croire qu’il s’amusait à faire un tel travail et n’arrivait pas à concevoir qu’il était son ennemi désormais. La gamine préférait ne pas y penser et ne pas dévoiler son identité à son compagnon. Ce n’était pas par méchanceté, elle ne voulait simplement pas en parler.
- Merci Matis. Je ne pense pas que ce soit utile que les gens sachent que j’ai déjà eu un autre nom. Je crois que c’est mieux ainsi. Je suis Luna et je compte le rester. Dit-elle finalement sur un ton plus joyeux.
Elle lui fit un clin d’œil, signe qu’il était désormais son complice. Elle savait que le capitaine comprenait et qu’il garderait pour lui ce qu’il avait appris en ce jour.
- La première fois que j’ai rencontré Korentin, c’était à l’automne de l’an 1. La rébellion commençait à peine à se former. C’est grâce au général Amyelenor Farkstein et à Atalos que j’ai joint les rebelles. C’est eux qui m’ont trouvée pour m’annoncer que mon ami était mort durant la bataille des bois sombres. Encore une fois, je n’avais plus personne. Mais ils n’ont pas voulu me laisser seule dans les plaines, je suis donc restée avec eux. À l’époque, on ne savait pas encore la traîtrise de Fabius. Tous les trois, on s’est rendu au palais d’Aldaria et on a été attaqué. En fait, Fabius avait envoyé ses hommes pour tuer Amyelenor et son dragon. Et j’ai été prise dans tout cela. On s’est défendu. On a eu de l’aide et on s’en est sorti vivant. Après ça, on a fui les forces impériales pendant des mois jusqu’à ce qu’on apprenne l’existence d’Aigue-Royale et de la rébellion. Et c’est là que j’ai rencontré Korentin. Je suppose qu’il a eu pitié d’une pauvre petite orpheline parce qu’il m’a offert sa protection. Raconta-t-elle. Elle avait sauté de nombreux détails, mais elle croyait que ce qu’elle avait dit était suffisant pour la compréhension du récit. Korentin a garçon qui s’appelle Nolan et une fille, Victoria. Je dois avouer que je ne sais plus ce qu’est devenue Valentine après qu’elle soit restée avec les Impériaux. Mais à avoir délaissé Korentin, je dois dire que ça m’importe peu. Poursuivit-elle.
Luna haussa simplement les épaules. Quand on y pensait bien, la vie de Korentin était loin d’être toute rose. Toutefois, c’était une personne bien et sa protégée l’aimait énormément. Elle lui souhaitait que le meilleur pour lui.
Elle lança un sourire à Matis. La route risquait d’être bien longue et remplie d’embûches. Elle avait toutefois confiance qu’ils réussiraient à se rendre au Protectorat.
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| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] Jeu 5 Nov 2015 - 18:08 | |
| Luna avait effectivement raison, personne ne devait mériter un sort tel que les deux jeunes femmes avaient vécu. Mais le capitaine ne se faisait aucune illusion, il y avait de trop nombreuse personne qui avait subit cela et qui le subirait encore dans les mois et les années à venir. Quand donc finira cette foutue guerre et son lot d’horreur ? Voila bien longtemps qu’il savait que la guerre n’apportait aucune gloire ni récompense mais qu’elle était composé quasiment que d’horreur et de violence. Beaucoup pensait qu’il était héroïque, qu’il ne pensait qu’à faire le bien et sauver le monde en se comportant comme un idéal. Trop pensait qu’il réfléchissait ainsi alors qu’il était très loin de cet état d’esprit… Tellement loin.
Finalement il hocha la tête aux propos de la jeune femme, même s’il était dur envers ses ennemis, il ne pouvait décemment pas leur faire vivre pareille chose…
Tu as bien raison… Mais il ne faut pas oublier que nos ennemis nous le souhaitent voir même pire… Que dire de plus ? Je ne sais pas, en tout cas j’espère que tu ne vivras plus jamais cela.
Il comprenait ce que disait la jeune femme et il appréciait le fait qu’elle l’ait mit dans la confidence même s’il devait garder le secret. Quoi qu’il arrive il le garderait car elle lui faisait confiance et qu’il l’appréciait particulièrement. Ainsi donc Florence n’existerait pas, elle resterait Luna car c’est ainsi qu’il l’avait connu et c’est ainsi qu’il la connaitrait. Après, il faudra quand même se méfier à ce que le passé ne ressurgisse pas au plus mauvais moment… Mais ça, ce n’était pas un problème pour le moment.
Je comprends parfaitement ne t’inquiète pas. Je deviens ton complice en quelques sortes… Ton secret perdureras avec moi.
Matis écouta avec attention les paroles de la jeune femme, se rendant bien compte des nombreux périples et périls qu’elle avait dû traverser et affronter. Cette jeune femme irait loin, bien plus loin que lui ne pourrait jamais aller. Elle avait un sacré potentiel et une force de caractère qu’il n’avait que rarement desceller ailleurs, il devrait donc l’aider à se dépasser et à grandir. S’il arrivait à lui apporter son savoir, ses connaissances et son expérience il arriverait à faire d’elle une grande meneuse et une grande femme. Il espérait ne pas être le seul à lui fournir ce genre d’aide, ainsi elle pourrait apprendre beaucoup en peu de temps. C’est tout ce qu’il lui souhaitait.
Je vois que tu as beaucoup traversé d’épreuve avant d’arriver ici… A croire que ma vie est somme toute banale à côté de la tienne. C’était faux mais ça le faisait bien rire quand même, il finit tout de même par conclure.Merci de m’avoir mis dans la confidence Luna, je ne te trahirais pas, surtout pas après tout ce que l’on a vécu tout les deux. Unis jusqu’à la fin n’est ce pas ? Il nous faut maintenant poursuivre cette longue route jusqu’au protectorat en évitant danger et périls. Courage.
Et il laissa son regard porter au loin, à travers la plaine dans laquelle le soleil se levait. Un nouveau jour s’annonçait et, pour un raison qu’il ignorait, il croyait qu’il allait passer une bonne journée. Pour une fois et depuis longtemps, un foutue bonne journée ne lui ferait pas de mal.
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| Sujet: Re: Retrouvailles rêvées, prise 2 [Matis] | |
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