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La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre)

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MessageSujet: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeMer 30 Sep 2015 - 19:37

16 Février

Cela faisait quelques jours seulement, quelques jours que Lorenz Wintel le prince noir venait de mourir ainsi que la princesse Esmelda Kohan de la main même du seigneur Vraorg, un événement grave, mais qui démontrait bien une chose, Vraorg régnait, et les autres devaient s'agenouiller, ou mourir. Le monde était ainsi maintenant, et au lieu de se lamenter la position la plus évidente était probablement de s'y faire, de lever le regard vers l'avenir, de s'adapter, de vaincre, et de prospérer. Voilà en tout cas l'idéal qui véhiculait parmi ceux qui voulaient, et ceux qui réussissaient car après tout quand on ne peut pas changer les choses, autant essayer de s'y conformer au mieux. C'était triste, mais c'était la réalité...

Et il devait avouer la mort de Lorenz Wintel n'était pas pour l'attrister, celle de la princesse le troublait assez, mais au fond c'était prévisible, finalement c'était sans doute inévitable... Mais il restait que la mort de Wintel posait un problème il avait une allié, et celle-ci se retrouvait maintenant sans le soutien du prince, oh oui beaucoup de petit courtisan s'en seraient donc détachés sans ménagement maintenant qu'elle avait perdu ainsi de son utilité, mais pour sa part il avait fait une promesse, et il allait tâcher de la respecter, et il en profiterait peut-être pour l'aider. Lui aussi avait déjà perdu quelqu'un de cher, il savait quelle était cette douleur, et il ressentait de la compassion envers cette pauvre femme qui devait se retrouver bien démuni dorénavant… Et puis il avait fait une promesse, il allait donc la tenir. Surtout qu'il s'était rapproché mine de rien de la dame d'Althaïa ces derniers temps, et qu'il pourrait emprunter de ce fait un chemin favorable, donc il pouvait se le permettre... Après tout elle l'avait soutenu de son mieux, à lui de la soutenir.

Il vint donc deux jours après le dit événements, deux jours pour que la chose ait un peu décanté, il n'était pas après tout là pour lui rappeler ce qui s'était passé, c'était rare depuis ces trois dernières années qu'il fasse preuve de compassion, surtout car il ne pouvait se le permettre sans que cela passe pour une faiblesse, mais là il pouvait bien en faire preuve. Et puis un allié était censé être là quand on avait besoin d'aide, de soutien, et cela devait être le cas. Dans un nid de vipère comme la théocratie savoir se serrer les coudes n'était pas une mauvaise chose bien au contraire…

Et alors que la dame était dans le couloir sans doute déterminé à aller quelque part Crissolorio l'aborda calmement, et fit l'effort de sourire de façon agréable. C'était différent de son air stoïque habituel, mais bon.

« Salutations Dame Ambre... » Dit-il poliment avant de rajouter ensuite. « Permettriez-vous madame que je vous tienne compagnie ? » Autant être direct après tout, car elle n'était probablement pas d'humeur aux jeux de jambes des courtisans, et de plus elle n'était pas le genre de personne qui devait apprécier qu'on se complique la vie en sous entendu, en complications de phrase pour arriver à la même chose. Pour sa part il avait du temps libre, restait à savoir si elle serait d'accord pour accepter sa présence à ses côtés pour ne serait-ce qu'un peu de temps. « Bien entendu si cela ne vous dérange aucunement, je désire juste passez un peu de temps avec vous, et discuter si vous le souhaitez. » Après tout autant oublier la politique, aborder les gens comme cela sans raison intéressé derrière n'était pas forcément quelque chose d'habituel de sa part, mais une fois n'était pas coutume, et si possible éviter d'aborder les sujets fâcheux. Elle devait bien avoir souffert de sa perte, comme lui avait beaucoup souffert de la perte de sa chère Siphanne il y a quelques années de cela... Et puis il avait fait une promesse, autant donc la rassurer en lui montrant qu'il serait là.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 21:55

La vie continuait. Les heures s’égrenaient selon leur éternelle cadence, les jours passaient sans ralentir ni se presser, le soleil se levait et le couchait comme depuis le commencement de ce cycle oh combien ancien et à jamais immuable. Les sourires étaient toujours aussi faux, les visages aussi fermés. Mais depuis deux jours, l’ambiance était légèrement plus différente. La mort de Lorenz et Esmelda avait ébranlé les cœurs, chacun le prenant comme bon lui semblait mais la nouvelle ne laissait pas grand monde indifférent, dans ce petit cercle de privilégiés qu’était la Cour de Vraorg. Et au milieu de tout cela, dans un ilot de calme et de détachement à ce qui l’entourait, Ambre s’activait. Esmelda et elle avaient l’habitude de s’occuper des plus défavorisés, l’une à l’extérieur et armée de sa magie, l’autre à l’intérieur et appuyée de ses décoctions. A présent qu’elle était seule, la guérisseuse comptait bien mettre les bouchées doubles pour compenser cette perte affreuse qu’était la disparition de son amie. Car au-delà d’une simple associée dans ce travail éreintant qu’était la préoccupation d’autrui, l’ancienne princesse avait réellement été une personne chère au cœur de la petite humaine. Une amie pour se confier, une amie pour se détendre, une amie pour apprendre, une amie pour s’entraider. Sa fraicheur, sa combativité lui manquaient déjà. Incapable de faire si vite le deuil d’un amant, elle devait en plus accepter la mort d’une alliée précieuse. Et pourtant, cette dernière n’avait rien fait qui justifie pareille sanction ! Certes il y avait pire que la mort : la torture, l’enfermement notamment. Mais ainsi la priver d’une vie à peine réellement entamée de façon si abrupte, si injustifiée…

Troussant ses jupes de façon à grimper les escaliers sans se prendre dedans, juste à peine pour ne pas choquer ceux qui tenaient aux bonnes manières, elle traversa d’un pas rapide les couloirs, sans même prêter attention à son environnement. Ces lieux, elle commençait à les connaitre par cœur et aurait fort bien pu les parcourir dans le noir le plus complet. C’était bien ainsi, elle ne perdait pas de temps à chercher ce qu’elle voulait. Elle avait un peu plus de difficulté à trouver son chemin jusqu’à l’hospice créé par feu la princesse, mais, accompagnée par suffisamment de gardes, elle ne craignait de toute façon pas grand-chose même si elle se perdait. Merithyn n’appréciait guère cela, mais de cela, peu importait. La vie des autres était plus importante que l’approbation fusse-t-elle de son presque fils adoptif. Néanmoins elle prenait soin de ne pas sortir plus que de raison et de s’absenter le moins longtemps que possible. Deux jours, et déjà l’impression d’une éternité à évoluer seule. Jusqu’à présent, elle avait toujours eu de la chance dans sa malchance. Chaque mésaventure s’était finalement soldée par un résultat au pire pas vraiment catastrophique, au mieux franchement bénéfique. Mais cette fois, elle ignorait comment considérer le fait qu’elle était en vie. Un bien, pour continuer à aider ceux qu’elle pouvait ? Un châtiment, que de vivre en tirant un trait sur des êtres qui avaient pris une place si importante dans son cœur ? Elle n’était pas même certaine de réaliser. En vérité, elle était encore sur un petit nuage, survolant le monde réel pour observer de loin ce qui s’y dérouler sans vraiment y prêter attention. Comment aurait-elle pu faire accepter si rapidement un tel choc à son cœur ? Non, son esprit était engourdi, et cela valait mieux pour elle car elle devait en plus supporter les mots faussement compatissants ou les étincelles de victoires dans les regards. Sincérité ou non, elle ne voulait rien entendre, et elle ne trouvait nul autre bonheur que celui d’être dans le silence le plus total.

Arrivé à ses appartements, elle vida sa sacoche pour la remplir de nouveaux de bandes propres et de remèdes inutilisés. Le travail chassait le chagrin, et elle avait été cherchée par l’un des pages qu’elle connaissait pour venir au secours d’une petite domestique qui s’était apparemment fait arracher la peau du dos à force de coups de son maitre. Après une seconde d’hésitation, la jeune femme ajouta une gourde d’eau pure avant de repartir de son pas fluide, le visage vide et les yeux éteints soulignés par de larges cernes qui tranchaient sur la peau blafarde. La voix ne la fit pas même sursauter, elle mit d’ailleurs un instant à comprendre que c’était à elle que l’on s’adressait. Après un regard vaguement curieux et agacé, Ambre se rasséréna en voyant qui se trouvait devant elle. Le saluant à son tour sans pour autant sourire, elle écouta Crissolorio, avec qui elle avait conclu alliance il y avait cela quelques temps, et l’invita à la suivre.

-Vous ne me dérangez pas, assura-t-elle de sa voix fatiguée. Il y en a peu qui peuvent prétendre cela, mais vous en faites partie. Accompagnez-moi en chemin, si vous le souhaitez. Je vais aider une pauvre enfant qui a grand besoin d’un peu de chaleur et d'amour…

Tapotant doucement sa sacoche afin d’appuyer ses propos, elle reprit son chemin avec toutefois un peu plus de lenteur afin de ne pas obliger son interlocuteur à presque trottiner comme elle-même le faisait quelques instants plus tôt. Si être regardée de façon méprisante par les autres ne lui tirait, à l’instant, qu’une parfaite indifférence, elle refusait de mettre Crissolorio dans la même situation.

-De quoi souhaitiez-vous vous entretenir, messire ? Puis-je vous être utile d’une quelconque façon ? Mes breuvages vous soulagent-ils ?

La vie continuait. Pourquoi ? Pour les autres, sans aucun doute. Pour que, si le sourire d’une humaine à la chevelure de blé ait disparu, il n’empêche pas celui de chacun l’entourant de naître et de s’épanouir ; car là était, finalement et désormais, la seule raison de son existence.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeMar 6 Oct 2015 - 19:10

Elle semblait fatigué, et épuisé. Et le regard au début curieux, et agacé qu'elle lui avait lancé n'était pas bien dur à remarquer, la perte d'un être cher pouvait être un tel déchirement après tout. Dans ce genre d'épreuve il y avait deux personnes, celles qui pouvaient compter sur le soutien de leurs amis proches, et des membres de leur familles, et ceux qui se retrouvaient seuls. Ils n'étaient pas des mieux placés pour savoir combien de proche la dame Ambre possédait… Mais après tout sa proximité avec Lorenz Wintel, et Esmelda Kohan était assez connu… Oui deux personnes proches perdu d'un coup. Après il était évident que dans un milieu comme la cour impériale ce genre de chose pouvait être très douloureux à encaisser…

Lui-même avait pu bénéficier auparavant du soutien de sa famille, enfin le temps avait passé depuis, il avait trouvé un autre sens à sa vie. Il ne s'était pas effondré, mais relever, et il doutait qu'Ambre Orétoile y échoue. Après tout elle semblait continuer ses activités quotidiennes malgré tout cela, c'était déjà un signe favorable. Enfin c'était généralement à ce genre de moment qu'il valait mieux savoir qu'on avait encore des soutiens, et puis un Ostiz respecte toujours les termes d'un marché.

« Soit Dame Ambre, il est très noble de vôtre part de faire preuve d'un tel dévouement envers les autres. » Dit-il observateur, ce n'était pas un mensonge. Après il y avait deux types de personnes, celles qui pouvaient se permettre comme elle de passer pour des bon samaritains au vu de ses soutiens, et ceux qui comme lui devaient si possible passer pour un intriguant calculateur, et ambitieux, et non miné par de bons sentiments pour paraître fort. Après tout l'image était tout dans ce nid de vipère nommé cour impériale. Enfin au fond il était peut-être avare, mais il n'était guère contre de donner un peu d'argent aux pauvres, ou aider un peu. Pas comme si un petit courtisan avait franchement mieux à faire, et cela faisait un peu de bien de s'éloigner de la cour, et de son ambiance à couteau tiré.

Il marcha donc à ses côtés se demandant où elle l'emmenait, mais de toute manière ce n'était pas forcément bien important. Ce n'est pas comme si elle allait se balader avec lui dans le quartier pauvre avec tout les soudards qui y traînaient. Mais bon de toute manière c'était un fait connu que depuis 3 ans la situation s'était sommairement dégradé à Gloria…

« Oui vos breuvages font leurs effets madame. Et je vous remercie encore de me les avoir prescrit. » Dit-il conciliant. Car il est vrai que la chose avait eu son efficacité, probablement qu'il vieillirait mieux qu'auparavant avant qu'il ne prenne cette potion de jouvence…

Puis il reprit franc, après tout il allait droit au but quand ce n'était pas l'heure de faire les jeux de mots politiques.

« Mon désir actuel n'était pas vraiment de vous demander de l'aide dame Ambre, vous en avez déjà beaucoup fait pour moi. Non c'est plutôt pour savoir ce que je pouvais faire pour vous. Et pour pouvoir passer un peu de temps en vôtre compagnie. D'ailleurs je vous propose que nous oublions un peu ces intrigues de cour, et autre pour parler franchement. Car je ne vous cacherai pas que devoir jouer à qui est le plus cynique, immoral, et autre pour survivre est éreintant, mais à nôtre époque c'est la seule manière de rester en vie malheureusement, sinon un couteau dans le dos surgirait si vite… Mais il est bon de temps en temps de se souvenir que l'on est un homme malgré tout cela... » Après tout s'il n'était pas rester petit courtisan pour sa part que serait-il devenu ? Un prisonnier de morneflammes ? Un cadavre ? Un mendiant? Oui au final vice devenait presque vertu aujourd'hui. Mais on confondait souvent les hommes de cour, et leur vraie personne avec le masque qu'il s'affublaient, pour sa part Crissolorio était plus complexe que l'image que tout le monde lui donnait, mais après tout… N'était-ce pas le cas de tout les êtres humains ? Surtout ceux qu'on a tendance à juger hâtivement…

Puis il reprit la parole pour parler d'un autre sujet plus léger.

« Et puis il y avait une fête mondaine qui doit avoir lieu aujourd'hui, et pour avoir souvent assisté à quelques-unes de ces dernières j'en ai retenu l'essentiel. C'est aussi vide de sens que la décoration est fastueuse. Et puis je n'ai jamais été très passionné des ragots. Je présume que pour vous aussi la chose paraît un peu superflu ? » Demanda t-il, après tout pour beaucoup de membres du petit peuple il était vrai que les fêtes mondaines étaient l'apanage du l'extravagance, des fois au point d'en être ridicule, et si cela permettait à la jeune femme de se détendre un peu en remarquant le comique de la chose ce n'était pas plus mal. Enfin il doutait que chose suffise, mais mieux valait ne pas parler de chose grave comme ce qu'il s'était passé il y a seulement quelques jours... Il n'était pas là pour lui rappeler ceci après tout.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 17:48

-Noble ? Je ne le suis pas pourtant.

Haussant légèrement les sourcils, Ambre dévisagea son interlocuteur d’un air las. Qu’il y avait-il de noble à s’occuper d’autrui ? La plupart des grands de ce monde ignoraient ce qu’entraide voulait dire. Comment le même mot pouvait-il qualifier un ensemble de personnes au cœur souvent figé par la richesse et la simplicité de ceux qui savaient ce qu’était le partage ? Non, la jeune femme ne voulait pas être appelée ainsi. Elle avait son rang de guérisseuse, elle était née de pauvres gens et elle était fière de ce que sa famille avait été. Le peuple connaissait la chaleur du partage et ignorait les sournois complots dans lesquels baignait la Cour. Pour autant, elle ne rejetait pas Crissolorio tout comme elle ne haïssait pas la noblesse. Chaque individu avait ses particularités, et Esmelda avait su, dans son exemplarité et sa douceur bienveillante, montrer que certains ne prenaient pas leur rang comme une barrière pour éviter de regarder autour d’eux. Non, il y avait le bien et le mal partout, parfois en des endroits insoupçonnés. Mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait tout mélanger.

-se souvenir que l'on est un homme malgré tout cela...

Elle resta silencieuse un moment, avançant sans même s’en rendre réellement compte, le visage triste. Dans un monde où la cruauté et la violence était reine, ces mots semblaient bien dérisoires, comme incapables de trouver leur place.

-Humain… qu’est-ce que cela veut dire… j’ai vu des hommes se repaitre de la souffrance de leurs semblables, des enfants rire de plus faibles qu’eux, des femmes mépriser ceux qui n’étaient pas comme elles. Je ne saurais dire ce qu’est être un homme ou une femme réellement. Peut-être certains vivent-ils réellement de complots et de duperies, peut-être ce là leur essence même ; je l’ignore. Les elfes, les vampires ne sont pas humains et pourtant certains ont une bonté immense en eux. Les chevaux, les oiseaux sont plus authentiques que bien nombre de mes semblables, avec une douceur et une bonté que peu ici possèdent; il suffit d'écouter leurs murmures. Je ne crois pas qu’être humain signifie réellement quoi que ce soit.

Elle rangea une mèche rebelle derrière son rebelle tandis que sa voix dénuée de toute émotion glissait derrière elle au rythme de ses pas. Elle ne croyait plus en grand-chose car croire faisait souffrir. Peut-être un jour, de nouveau… Mais pas pour l’instant. Pas tant que le lendemain était une chose bien hasardeuse, pas tant que sa vie s’émiettait sitôt que quelque chose s’y construisait.

-Je suis heureuse de voir que votre cœur est ouvert, néanmoins. Je ne puis que vous croire quand vous affirmez que jouer au plus cynique est épuisant. La méfiance use et torture l’âme, la ronge comme un poison. C’est pourquoi je ne m’y essaie pas. Je n’aurais pas la force d’y survivre.

Elle posa sa main sur le bras de son allié, le serrant un instant en un geste éphémère de réconfort. Il était fort, elle n’en doutait pas, mais lui aussi devait apprécier un peu de réconfort et d’encouragement. D’autant qu’il était seul. Elle ne l’avait jamais vu avec une femme, jamais bavarder avec ce qui semblait être un réel ami. Il ignorait comment il la considérait elle-même. Néanmoins il avait eu la délicatesse de venir la voir alors même que sa vie basculait complètement, quand il aurait très bien pu lui tourner le dos. Et cela était très touchant. Qui que fut réellement cet homme, il n’était pas mauvais.

-Si vous manquez de ces remèdes, n’hésitez pas à me le dire. Et oui, les ragots ne m’interessent guère quoi que par eux on puisse parfois apprendre d’étranges vérités que rien d’autre ne saurait transmettre que ces propos hélas exagérés et détournés de leur justesse. Qu’avez-vous appris de bien important ?

Jetant un regard autour d’elle, elle descendit quelques marches tout en plissant légèrement le front. Si elle ne se trompait pas, la petite blessée n’était plus très loin mais la pièce qui lui servait plus ou moins de chambre était glaciale. Elle sentait déjà la différence de température avec ses propres appartements. Jamais une petite convalescente ne pourrait se rétablir convenablement de la sorte… Peut-être pourrait elle la prendre à son service, mais sa disgrâce qu’avait provoqué la mort de son amante ne jouerait pas en sa faveur pour convaincre le « propriétaire » de la petite. A moins que… une idée lui venait, mais il lui faudrait d’abord voir l’état de sa patiente.

-J’espère que vous ne craignez pas la vue du sang, messire Ostiz, j’ai bien peur que vous ne puissiez y échapper. Mais dites-moi, de quoi êtes-vous venu me parler ?

Une vague curiosité à ce propos remuait en elle. Il disait ne pas venir pour sa santé, mais avouait également que les ragots ne l’intéressaient pas non plus. En somme, il n’avait pas réellement abordé la raison de sa venue.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 21:27

« Ce n'était qu'une métaphore pour dire que vôtre dévouement pour les autres était admirables, surtout par les temps qui court. » Rectifia t-il quand la demoiselle dit qu'elle n'était pas noble, il est vrai que le terme qu'il avait employé n'avait peut-être pas été assez explicite…

Mais de toute manière la vie n'était guère simple aujourd'hui, encore bien moins qu'avant, la moindre erreur pouvait coûtait cher à un politicien, et Crissolorio ne pouvait pas se permettre d'erreur, et la dame Ambre moins qu'auparavant suite à la disparition de Lorenz Wintel. Le seul point positif de la chose pour elle était que dorénavant elle ne semblait guère dangereuse politiquement ce qui réduisait ses chances d'être prise dans une malheureuse histoire, mais…

Lui-même faisait ce qu'il devait faire, bien plus qu'auparavant, c'était sa vie qui se jouait, et le reste. Il savait ce qui arrivait à ceux qui échouaient, la ruine, la mort, la torture… Au final la morale n'avait pas une importance vitale dans ces histoires. Elle était un garde fou en temps normal, mais un garde fou dont peu faisant souvent fi aujourd'hui… Ah Crissolorio ne se considérait pas comme un homme bon, il faisait juste ce qu'il devait faire, et ce qui devait être fait, était rarement ce qu'il aurait été le plus désirable de faire. Il fallait juste savoir voir les opportunités, et tâcher de les saisir en temps voulu. Mais, cela ne dispensait pas pour autant de pouvoir essayer de faire ce qui est bon si c'était possible, mais il fallait savoir quand le faire, et quand ne pas le faire. Surtout dans une position de petit bourgeois qui ne permettait pas de se laisser aller.

Puis la dame répéta les paroles de Crissolorio, et à son ton Ostiz l'écouta attentivement. Elle semblait tout à coup silencieuse, et triste. N'avait-il pas employé les bon termes ? Il avait peut-être parlé trop tôt de ce genre de choses, il comprenait, le deuil persistait encore. Le monde devait semblait plus dur, et moins doux à la dame depuis qu'elle avait perdu son fiancé.

Et aux paroles de cette dernières, des paroles réalistes, et d'une certaine manière vraie pensa Crissolorio, ce dernier répondit penseur.

« Hélas… Qui peut définir qui est bon, et mauvais ? Le bien, et le mal comme on l'entend peuvent être autant représenter chez un homme, qu'un elfe, ou un vampire. Quand au fait de faire le bien, certains sont poussés par la nécessite à commettre les pire des exactions. Quel père de famille ne serait pas prêt à tuer pour protéger ses enfants, et sa femme ? Poussé par la faim, ou la détresse le plus vertueux des individus peut devenir un loup. Ce n'est que mon point de vue, mais selon moi ce sont les circonstances, la société, l'époque qui forge les êtres. Quel homme vertueux peut naître de la guerre, de la souffrance, et d'une nation égoïste ? Certes des êtres remarquables peuvent en sortir, mais là plupart devront assouvir leur plus mauvais penchant. Je ne suis point bien placé pour définir la bonté dans les animaux par contre… Mais au final la nature humaine, elfique, et vampirique est trop complexe pour qu'on puisse la connaître profondément… » Dit-il, c'était la seule chose à dire après tout, selon la façon de voir les choses on pouvait tout autant voir le bien que le mal, donc au final rien n'était simple, ou entièrement blanc, ou noir.

Il ne pouvait donc que respecter le fait qu'elle souffrait, et quand à la rassurer, il était peut-être trop tôt pour pleinement s'engager dans la chose, le deuil devait être respecté pour un temps, perdre un être cher était toujours une épreuve dur. Surtout quand cet être était l'aimé. Et il voyait mal la dame Ambre sauter dans les bras d'un autre homme, comme lui n'était pas aller se jeter dans les bras d'une autre femme après la mort de la sienne… Des fois tourner les pages était dur même des années après.

Puis la dame lui dit qu'elle était heureuse de voir que son coeur était ouvert, et qu'elle le comprenait. Crissolorio acquiesça, et dit pensif.

« Je ne sais pas. Je ne peux pas prétendre être un homme bon. J'ai fait ce qu'il fallait faire pour survivre, et ne pas tomber dans la déchéance, rien de plus. Je n'en tire aucune fierté, aucun plaisir, la seule chose que je puisse faire est de garder une attitude acceptable, et des principes pour ne pas tomber dans les pires penchants... En ce sens je ne peux que vous souhaiter de ne pas avoir à revenir sur vos paroles à l'avenir. »

Acheva t-il calmement. Et il sentit la main de la dame sur son bras. Elle était prévenante même en de telle circonstances... Admirable, mais il ne pensait pas avoir besoin d'être réconforté, l'attention de la dame était touchante, mais. Elle avait déjà beaucoup souffert, et elle continuait de penser aux autres, décidément. Certains autres faisaient figure d'exception en chaque peuple, et Ambre en faisait partie...

Pour sa part il avait bien des principes, l'un de ces principes était de tenir ses promesses, c'était la ligne morale qu'il s'imposait. Quand au reste, il devait suivre le mouvement, mais il aurait considérer comme inhumain le fait d'abandonner une allié en aussi mauvaise passe. Ingrat, et inhumain. Tenir une promesse après tout était le minimum qu'un homme pouvait faire.

« Des histoires sinistres, il n'y a que cela à travers ses murs, mais j'ai appris que... » Il pensa au fait que ces histoires concernaient Lorenz Wintel mort depuis peu, et comme si de rien n'était fit une pirouette avec sa phrase pour parler d'autre chose. Tout en restant évasif « Une histoire à propos d'un trafic étrange au sein du quartier pauvre… Quelque chose de singulièrement immoral. Au point que je ne sais pas s'il serait adéquat de ma part de vous accabler avec ceci... » Dit-il calmement.

Il arrivèrent sur ce en un lieu où la température était plus fraîche, il était clair que ce ne serait pas le lieu favori de repos des courtisans les plus hauts placés, et Ambre s'arrêta d'ailleurs pour demander à Ostiz quelque chose d'assez personnel, mais celui-ci considérant que de toute manière cela se verrait le dit calmement, après tout elle n'était certainement pas du genre à le raconter sur tout les toits...

« Je ne vais point vous le cacher. je suis hématophobique, la vue du sang ne m'effraie pas, mais me rend malade. Néanmoins je tâcherai de faire en sorte de ne point vous gêner à cause de cela... » Dit-il calmement en sortant de sa poche un pendentif de force mentale… Cela aiderait sans doute.

Puis elle voulait savoir la raison de sa venue, Crissolorio conclut assez vite que tourner autour du pot serait mal vu, et indélicat, il opta donc pour la franchise.

« Je voulais surtout venir vous confirmer le fait que je ne vais pas vous laisser tomber malgré le fait que vous êtes dans une mauvaise passe. Nous avons fait une promesse, et une alliance, et je n'ai qu'une parole. De plus... » Il s'arrêta calmement, et dit, dans son ton transparaît une certaine tristesse contenue, mais présente. Il la regardait dans les yeux, alors qu'il parlait. Et lui mit calmement une main sur l'épaule, comme pour la soutenir moralement.

« Je sais ce que c'est de perdre l'être aimé, l'être cher. Ce que c'est de se retrouver seul, après cela la vie paraît toujours plus fade, plus dur, et mêmes des années après l'on ne tourne jamais réellement la page... Je ne nie pas le fait qu'il est peut-être présomptueux de ma part de dire cela, mais je pense comprendre vôtre douleur, et pensant que vous pourriez avoir besoin de soutien, tâchez de vous en offrir. C'est le moins que je puisse faire je présume... » Dit-il, cela devait faire des années qu'il ne s'était pas confié ainsi, mais bon. Devait-il le faire ? Non. Et puis elle pouvait sans doute le comprendre, et inversement.

« Alors si je peux vous aider en quoi que ce soit n'hésitez surtout pas à le demander. » Acheva t-il ensuite, alors qu'il reprenait peu à peu son ton calme, et maîtrisé habituel.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 20:43

-Oh, je vous remercie. Mais je le fais aussi pour moi, savez-vous. Je ne pourrais me regarder dans un miroir, à la surface d’un lac, dans le reflet d’un verre, si je ne le faisais pas. Et puis… Soigner ces âmes qui ont besoin d’aide me fait un peu oublier ce qui torture la mienne. Comme si effacer leurs chagrins et douleurs était la clé de l’apaisement…

Elle avait terminé dans un murmure pensif et à peine audible, se parlant plus à elle-même qu’à son allié et ami. Cela lui rappelait aussi qu’Ambre n’était pas la plus mal lotie, du moins pour l’instant. Car pas besoin d’être un génie pour savoir que jusqu’à présent, sa situation était due à la position de Lorenz et à la place qu’il occupait auprès de Vraorg. A présent que celui-ci n’était plus, la jeune femme demeurait Familier de l’Albinos mais ce dernier n’était pas le seul danger à présent que son protecteur vampirique n’était plus. Certains devaient en être heureux ; mais de cette joie malsaine, la guérisseuse n’en avait que faire. L’hypocrisie de ces gens qui changeaient d’opinion aussi vite que le vent tournait ne l’intéressait pas, pas plus que ce qu’ils pouvaient murmurer dans son dos. Ici, chaque sourire dissimulait une langue fourchue et venimeuse, chaque poignée de main cachait une lame effilée, et la souffrance était le principal ingrédient qui les nourrissait. Rentrer dans ce monde signifiait renier une partie de son intégrité mentale, et Ambre n’était pas prête à cela. Elle ne l’avait jamais été. A moins qu’elle n’ait déjà perdu. A moins qu’elle ne soit déjà perdue. Elle qui n’avait déjà plus grand-chose pour la tenter et plus rien pour la faire sourire, elle qui cherchait presque à s’oublier totalement…
Mais non. Ses pensées se troublaient, s’égaraient, se mêlaient dans un désordre impressionnant. Crissolorio n’était pas venue pour cela, sans doute. Il était bon et ne se régalait pas du malheur de son alliée, mais mieux vaudrait pour lui de ne pas trop rester en présence de la jeune femme. Il risquait de perdre de précieux soutiens à s’afficher ainsi aux côtés d’une demoiselle désormais moquée et méprisée par ses pairs. Lui qui était fin politicien pourtant devrait s’en douter. S’en moquait-il ? Venait-il lui annoncer, au terme d’une discussion tout à fait courtoise, qu’il ne faudrait pas compter sur lui désormais ? Qu’au contraire il était là au besoin ?

-Oh, vous avez sans doute raison. L’éducation de l’enfant forge son caractère, l’environnement de l’adulte achève de définir sa personnalité. Les épreuves qu’il traverse, les joies qu’il connait, les échecs qu’il subit, tout cela est une façon pour chacun de devenir un être à part. Je ne doute pas qu’il y ait de la bonté en chacun de nous, mais je crois qu’elle évolue au fil des ans, pour briller davantage ou s’éteindre totalement. Parfois cachée, ranimée par le souffle d’un évènement imprévisible, parfois traitresse et fourbe qui n’est que d’apparence. Comprendre et percevoir ce qui se cache réellement, sincèrement chez les autres est une tâche ardue et frustrante. Nous avons tous nos secrets après tout. Et peut-être mon dévouement cache-t-il un but peu avouable. Peut-être pas. J’ignore même ce que vous pensez de moi, ce à quoi songent mes semblables. Mais je sais que nous usons des termes des animaux pour nous mépriser, nous insulter. Eux ne sont pas ainsi, je puis vous l’assurer. Ils sont d’authenticité et d’honnêteté. Nous nous estimons meilleurs et pourtant nous sommes souvent bien pires, elfes, humains ou vampires.

Ambre sentait son cœur lourd, lourd de ne pas vivre davantage au milieu de ces êtres qu’elle adorait ; chevaux, chats, écureuils… Peu importait, elle aimait les animaux et les comprenaient souvent mieux que ces races physiquement plus proches d’elle. A laquelle appartenait-elle, elle-même ? Humaine vivant parmi les vampires, amoureuse de la nature, cherchant la paix et l’amour en chacun et chaque chose. Elle qui se sentait oiseau prisonnier de cette cage, elle qui se sentait petite fleur enfermée dans son pot ; sans échappatoire possible, sans espoir de s’étendre à sa guise.

-Je ne crois pas que vous soyez mauvais, si cela puis vous rassurer, au contraire même. Les principes sont des guides intéressants mais à double tranchant, ils peuvent autant de bien que de mal. Néanmoins ils ont le mérite de fixer des barrières à ne pas dépasser si l’on ne souhaite pas finir par se mépriser soi-même. Et hélas, peu nombreux sont ceux qui peuvent encore déclarer fièrement obéir aux principes qu’ils s’étaient fixés, sans avoir cherché à les détourner ou manipuler.

Et Crissolorio avait au moins ce don incroyable de suivre ses propres convictions. Peu nombreux étaient ceux qui le faisaient. Cela conférait pourtant une force incroyable, une puissance mentale rare. Peut-être était-ce cela qui lui donnait un petit quelque chose de paternel. Lorsqu’il mit sa main sur son épaule, la fixant avec gravité, lui parla sans gêne, sans honte, Ambre eut presque l’impression d’être une toute petite fille. Elle sentit une larme perler à son œil droit, et elle serra les dents. Non, ne pas pleurer. Ne pas pleurer, ne pas être faible. Elle ne devait pas se laisser abattre. Elle hocha légèrement la tête, serrant les paupières un instant pour refouler ses émotions. Lorsqu’il finit par ôter sa main, elle croisa les bras sur la poitrine, comme pour empêcher son cœur de s’échapper et de continuer à saigner. Finalement, elle reprit la marche en demeurant silencieuse un long moment, leurs pas résonnant dans le couloir sombre.

-Je vous remercie, finit-elle par dire d’une voix encore légèrement tremblante. Je ne puis vous dire sincèrement à quel point vos mots sont chaleureux. Puis-je vous demander depuis… depuis combien de temps avez-vous perdu votre épouse ? Et… la pleurez-vous encore ?

Relevant les yeux vers lui, elle ne chercha pas même à masquer la détresse qui étincelait dans son regard, source de ses larmes qui refusaient toutefois de couler. Toutefois et avant qu’il n’ait eu le temps de répondre elle redressa les épaules et pointa le menton avec fierté en approchant enfin de la petite porte à venir.

-Derrière cette porte se trouve une enfant battue par son prétendue maitre. Je ne sais si vous supporterez l’image de sa détresse dans cette pièce crasseuse et froide qu’est le dortoir, aussi… attendez-moi au dehors si vous le souhaitez. Néanmoins si vous souhaitez m’aider dans cette tâche vous êtes le bienvenu.

Elle eut un sourire un peu crispé en attendant sa réponse. Les questions précédentes, et plus intimes, attendraient sans doute le moment propice pour obtenir un retour. Certaines choses avaient bien du mal à s’exprimer.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 18:53

Crissolorio acquiesça calmement comme pour montrer son assentiment, car il comprenait pleinement les arguments de la jeune femme, après tout la bonté quoiqu'en disent les idéalistes n'est pas forcément quelque chose de désintéressé, et que la chose soit intéressé, ou non au final ce n'est guère important. Car la bien, et le mal se font par conséquence, et non par vouloir de ces conséquences. Qu'elles fassent donc le bien en partie pour pouvoir se regarder dans la glace n'était guère méprisable, car elle continuait à faire ce qui était juste pour elle, et c'était certainement le plus important dans ses actes, et non la cause de ses actes. Car pour Ostiz les conséquences des choses importent sur leur causes.

Et il ne répondit donc rien à ceci car elle n'y avait pas vraiment besoin de répondre à ces quelques paroles. Et visiblement elle ne parlait pas pour en discuter. Enfin il restait de toute manière que cette femme faisait figure d'exception au sein d'une cour impériale où proliférait plutôt la corruption, et l'égoïsme. L'exception qui confirmait peut-être la règle… Au final il n'était pas plus mal qu'elle puisse garder sa bonté à l'avenir, enfin si possible. Cela démontrait après tout que certains n'étaient pas touché par les déchéances de ce monde. Monde qui n'en avait certainement pas finit de sombrer, et la mort de Wintel allait certainement changer beaucoup de choses à l'avenir. Mais bon… Il ne fallait pas s'attirer les foudres du blanc, comme avait pu aussi le constater la princesse Esmelda Kohan. Celle-ci avait déjà montré par le passé qu'elle était dévoué corps, et âmes à son peuple, et la seule impression qu'il restait à Ostiz envers la défunte était une certaine once de respect. Car on ne pouvait que respecter ceux qui mettaient tout leurs moyens pour la poursuite d'un idéal, même si cela avait un prix terrible.

Enfin dans tout les cas il présumait que pour elle ce sortir de cet impasse serait difficile, mais comme toujours. Maintenir le cap était le principal pour s'en sortir, détermination, et volonté sont le secret pour réussir. Après tout abandonner n'était jamais la solution vers le succès, et il espérait bien qu'elle le sache intérieurement. Dans tout les cas il ne pouvait qu'avoir une certaine pitié pour cette pauvre femme qui en plus de perdre celui qu'elle aimait venait du coup de tomber dans une impasse difficile, mais heureusement pas impossible…

Mais pour penser à quelque chose de plus philosophique visiblement la jeune femme semblait assez d'accord avec lui sur le fait que l'enfance forger en grande partie l'adulte futur que serait chacun. Et de plus d'une certaine manière tout ces détails, tout ces paramètres nous influencent, Crissolorio ne pensait pas non plus que le libre arbitre n'existait pas, mais il n'était jugulé par une certaine dose de déterminisme en chacun. Et savoir comment était un homme, son passé, son comportement pouvait donc permettre de savoir à quoi s'attendre, et de prévoir ses réactions. Au fond tout avait une explications, il suffisait juste de la découvrir car aucun mystère ne survivait éternellement à l'analyse de la raison.

« Au final nous avons tout deux nos avis sur la question, et je soupçonne plus que nous détenions chacun une partie de la vérité, plutôt que la vérité elle-même. » Conclut-il pensif de ces quelques paroles philosophiques. Après tout la vérité n'était pas absolu, et la remise permanente en cause de cette dernière était certainement le seul moyen de se rapprocher sans cesse du vrai sans jamais l'atteindre. Et donc avouer que l'on n'avait pas raison sur tout était le premier pas sur la quête de la vérité. Mais bon cette façon de pensée n'était que l'apanage de quelques rares personnes à part Ostiz. Ambre en faisait-elle partie ? Il se disait que c'était peut-être le cas.

Puis la dame lui dit qu'il n'était pas mauvais, peut-être pas effectivement… Mais qui était vraiment « mauvais » ? Même les autres mauvais avaient des circonstances atténuantes pour leurs actes après tout, et au fond le monde n'était pas noir, ou blanc, mais d'un gris plus gris que n'importe que gris. Si gris qu'y dénichait le mal du bien était une épreuve difficile, car cet homme bienveillant aux premiers abords pouvait au fond être un atroce pervers débauché, et meurtrier. Tandis que celui là qui semblait être sec, et arrogant pouvait être un bastion de moralité, et de principe respectés à lettre. Au final il fallait avant tout ne pas se fier aux apparences pour vraiment extirper le vrai du faux.

« J'ai toujours pensé au bien en termes de causes, et de conséquences... » Dit-il calmement avant de poursuivre sa pensée. « Car les conséquences sont les résultantes de nos choix, et de nos agissements. Ce sont elles qui déterminent la valeur de nos actions, car un homme peut penser agir bien, et commettre des atrocités, et un homme peut faire le mal au début, mais ce pour un grand bien à la fin. Au final pour faire ce qui est bon il faut donc réfléchir aux conséquences de ses actes, et agir en connaissances de causes. Et les assumer. Ainsi seulement les choses peuvent avancer, et ainsi seulement nous pourrons faire des choix claires en nous basant sur la raison, et non la passion… Car la passion est faîte de sentiment, et pulsion, et peux donc nous pousser involontairement à l'erreur. Je ne dit pas pas après qu'elle est mauvaise, mais agir par raison, et non par passion permet de garder un certain contrôle, et de faire les meilleurs choix. Il ne faut pas tuer dans l’œuf ces sentiments, mais ne pas en être l'esclave pour pouvoir agir au mieux. » Dit-il en résumant en partie le pourquoi de son comportement, et de se façon de vivre. Son stoïcisme après tout se basait en grande partie sur ce principe, celui d'essayer d'être un être de raison qui agit au mieux, et non un être de passion poussé par l'erreur à cause de ses émotions.

Et il dit ensuite ce qu'il avait sur la cœur à dame Ambre, et il vit en partie que cette dernière semblait assez affecté, mais elle se maîtrisait très bien. Visiblement ses paroles n'avaient pas laissés insensibles, il la laisse donc respectueusement dans son silence en continuant par la suite à marcher avec elle, jusqu'à ce qu'elle finisse par lui dire merci. Étonnamment ces quelques mots touchèrent Crissolorio. La peine de cette femme était vraiment palpable, et elle lui demanda après avoir confirmé que ses mots la touchait beaucoup depuis combien de temps il avait perdu son épouse, et s'il la pleurait encore… A ces quelques paroles le regard de Crissolorio redevint d'une certaine manière triste, alors qu'il y repensait… C'était il y a si longtemps, et pourtant il avait toujours l'impression de l'avoir perdu hier seulement… Pour sa famille, et ce qu'il avait construit avec sa femme il ne se laisserait sûrement pas abattre, ce serait ce que Siphanne aurait voulu…

Et visiblement elle ne pu pas lui laisser le temps de répondre, soit… Il lui en parlerait plus tard, et il trouverait certainement la force de le faire, mais cela resterait dur à dire. Néanmoins pour le moment il y avait autre chose à faire… Ah oui une enfant battue, encore un noble qui se comportait comme un rustre barbare envers l'un de ses serviteurs… La chose devenait si commune que le cynisme de la chose en était presque d'autant plus écœurant pour ceux qui n'y étaient pas habitués.

« Malheureusement il m'est arrivé de voir bien pire. » Dit-il pensif, et il poursuivit ensuite. « Je tâcherai de vous aider néanmoins, et peut-être que… Dite moi dame Ambre, qui est le maître de cette servante ? » Demanda t-il calmement alors qu'une idée lui venait en tête… « Car si c'est un petit courtisan parmi tant d'autres je pourrai peut-être faire pressions sur lui… Car disons que j'ai pu nouer quelques alliances qui pourraient certainement jouer dans la balance en ce sens-ci. » Finit-il d'exposer à la dame car après tout il avait pu ficeler quelques alliances depuis le temps, que ce soit avec une certaine inquisitrice, et le fait qu'il se rapprochait mine de rien de la dame d'Althaïa… « Sauf si cette idée vous répugne. » Acheva t-il ensuite pragmatique, après tout il ne tenait pas à l'obliger en quoi que ce soit.


Dernière édition par Crissolorio Ostiz le Sam 7 Nov 2015 - 22:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeSam 7 Nov 2015 - 18:55

Le problème avec l’amour, c’était qu’il faisait mal. Pendant mais surtout après. Et cette douleur changeait les gens. Les effondrait. Les durcissait. Les renfermait. Les rendait fous. Cela dépendait, mais nul n’y était jamais insensible. Cela participait à l’histoire de chacun, et cette histoire modelait le caractère. Souvent, Ambre savait le reconnaitre. Elle l’avait vu si souvent, dans les yeux des veuves éplorées, des parents inconsolables, des frères en larmes. Elle avait ressenti et partagé leur douleur, prêtant volontiers son épaule et offrant de son temps et de ses connaissances pour apaiser, soulager. Elle le connaissait si bien et pourtant si mal… Et puis elle avait appris à aimer Lorenz, si différent d’elle. Elle avait appris à le connaitre, à s’adapter à lui. Et puis il était mort, si soudainement, si… absurdement. Lorsqu’elle s’était séparée de ses parents, de force d’ailleurs, elle n’avait pas ressenti réellement la même chose. Elle les quittait alors que le souffle de leur vie ne s’était pas encore éteint. Elle les avait su en vie et l’espérait toujours. Et étrangement, elle n’était pas capable de savoir quel impact cette mort avait provoqué en elle. Ce qui avait changé. En fait, elle n’était pas même certaine de le voir. Cela l’effrayait. Elle ne voulait pas changer. Elle ne voulait pas devenir… un autre. Plus sombre. Plus mauvaise. Et d’une certaine façon, les propos de Crissolorio ravivaient ses angoisses. Il la voyait comme un être bon et serviable, agréable et doux, mais l’était-elle vraiment ? L’était-elle encore ?

-Je ne crois pas qu’il n’y ait qu’une seule vérité. Le monde se moque de ce qui est vrai ou non, il est, simplement. Ce sont nous qui avons inventé cette idée de mensonge et de véracité. Mais puisque nous l’avons créé, je ne doute pas que chacun ait sa vision propre. Ma vérité est la vraie, la seule. Mais pour moi. La vôtre l’est éga-lement, pour vous. Nous ne pouvons que les faire se rencontrer pour en tirer chacun une nouvelle. Mais qui sans doute, là encore, différera légèrement selon chacun. Mais là encore… Ce n’est finalement que ma vérité.

Si elle avait su qu’elle parlerait philosophie avec son allié… Enfin, ce n’était pas désagréable. Cela la changeait des histoires habituelles de commérages, de menaces et de lamentations qu’elle percevait en traversant les cou-loirs. Elle redécouvrait ce qu’était le plaisir de partager une discussion non dénuée de sens avec une personne fiable. Souriant à peine en entendant la suite de ses propos, elle fronça très légèrement les sourcils.

-Et bien là encore je suppose que cela diffère. Les sentiments sont source d’instinct, et c’est ce dernier qui garde en vie. La raison vient aussi de lui pourtant. N’est-elle pas finalement, elle aussi, un sentiment un peu particu-lier ? Se dire que l’on garde la tête froide n’est qu’une illusion finalement. Comment être totalement objectif quand il y a des choix à faire ? Sans même s’en rendre compte, je ne doute pas que nos désirs les plus refoulés, ceux dont l’on a pas même conscience, influent notre raison.

Elle-même était davantage une femme de cœur que d’esprit. Mais l’un n’empêchait pas l’autre finalement. Pourquoi séparer les deux plutôt que de les harmoniser ? Pourquoi toujours ranger, classer en catégories ? Cha-cun était unique, c’était tout. Toutefois elle avait bien d’autres choses en tête que ces belles questions et, après un moment d’émotion passé et alors que son cœur s’était ouvert pour saigner de nouveau, elle reprit une attitude plus professionnelle avant d’entrer doucement dans la pièce. Crissolorio l’avait assuré qu’il allait l’aider…

L’enfant était allongée sur le ventre, son visage en larmes enfoui dans le drap du lit où elle reposait. La pièce était glaciale, mais elle ne semblait pas s’en apercevoir, un autre enfant (son frère peut-être ? Ils avaient la même tignasse) posait un linge crasseux sur ses plaies à nu pour absorber le sang. Jugeant que son allié pouvait sans atteinte à la pudeur s’avancer dans la pièce, la petite victime ne montrant que son dos, Ambre s’approcha et, après avoir rassuré le supposé frère qu’elle était la guérisseuse, retira le linge sale pour en sortir un propre. Elle ne s’en servit toutefois pas immédiatement, inspectant attentivement les blessures sanguinolentes, puis envoya le petit valide lui chercher de l’eau fraiche. Peu importait où, tant qu’elle en avait. Enfin, elle prit le temps de répondre à Crissolorio à voix basse.

-Voyez ? Elle a surement un muscle abimé, et l’épaule est démise. La douleur a dû la faire tomber en pâmoison quelques secondes, elle a une marque sur la joue. Doucement, elle effleura une mèche trempée de sueur. Elle sent le vomi, la douleur doit être affreuse pour une enfant de son âge.

Mais avant d’user de sa magie pour cicatriser les plaies, elle devait déjà les lui nettoyer, ne serait-ce que pour voir précisément ce à quoi elle devait faire face.

-J’ignore qui elle sert, nous attendrons qu’elle aille mieux pour lui demander. Pouvez-vous lui tenir la main pour la rassurer ?

Celui qu’elle avait envoyé était revenu, et Ambre pu se pencher sur sa tâche, le linge blanc se détachant sur le rouge sombre du sang, tâche irréelle à la faible lumière qui filtrait dans la pièce. Une fois sa tâche finie, elle plissa les yeux, promenant ses mains au-dessus du dos mutilé tandis qu’une douce lueur venait accomplir la mer-veille qu’était la guérison des chairs persécutées, entourant le visage de la guérisseuse d’un éclat délicat.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeDim 8 Nov 2015 - 18:34

Il y avait tant à dire, et tant à penser au fond si l'on développait jusqu'au bout ce genre de réflexion, et Crissolorio n'était pas du genre à déprécier la chose bien au contraire, certains l'avaient même affublés du surnom de « philosophe ». Mais il était certain qu'au fond le monde n'était pas simple, mais un puzzle gigantesque dont il nous était donné le choix de chercher à l'assembler, de même que la connaissance était une vertu. Elle seule de même que la raison selon Ostiz pouvait engendrer ce qu'il y avait de mieux. Et ce que soulevait la dame Ambre au sujet de la vérité était juste, le monde ne se souciait pas vraiment de la vérité, et d'une certaine manière le monde que percevait l'homme, était-il vraiment le monde dans son portrait exact ? Les elfes, les vampires, les dragons, les esprits avaient certainement une vision différente du monde, naît d'une certaine subjectivité, mais en y réfléchissant bien si tout ces peuples disparaissaient du jour au lendemain, le monde lui perdurerait comme si de rien n'était… Comme on pourrait penser qu'il n'y avait donc, pas vraiment de monde en dehors de ceux qui le percevaient car le monde était oui, mais s'il n'y avait rien pour le définir… Selon ce point de vue le monde n'existait pas vraiment car personne n'était là pour la constater. Donc d'une certaine manière les êtres pensant donner une grande partie de sa valeur au monde. Mais d'autres réflexions, et manières de pensées contradictoires, et opposés à cela était tout à fait valable aussi... Et la chose expliquait différent point de vues.

« Oui cela est vrai, car nous nous forgeons nos propres vérités, et nos manières de voir la monde, et nous agissons en fonctions de celles-ci, et je ne doute pas que les autres peuples ont eux aussi leur manière de voir le monde, mais quand à dire qui a raison, et qui a tort. L'on ne peut pas le déterminer objectivement, mais subjectivement uniquement. Car à cause de nos expériences nous avons toujours une pointe de jugement personnel qui émerge, et donc à sa manière biaisé. Ce vampire qui pense que les siens ont raisons sur tout, cet elfe qui pense que son peuple est le plus sage, cet humain que sa race est l'avenir. Tous ne sont pas neutre, et défendent quelque chose par affection, par passion, ou autre. Ils ont tous en partie raison, et en partir tort, mais décemment rien ne dit objectivement, de manière absolue que l'un a raison sur les autres quand au fait que son peuple est meilleur que les autres. Et savoir cela permet au moins de pouvoir prendre un peu de recul, et de voir les choses de manière moins bilatérales. »

Mais il y avait beaucoup à développer au sujet de la subjectivité des êtres, Crissolorio en avait même parlé avec un dragon, Cynoe. Et ce dernier avait dit qu'effectivement rien ne disait qu'un membre d'un peuple pouvait avoir forcément raison, mais que tout les elfes, vampires, dragons, et hommes ne l'avoueraient pas. Le pire péril auquel étaient confrontés les penseurs c'était bien cette fermeture d'esprit, et cette mauvaise foi dont pouvait faire preuve tant d'être pensa Crissolorio, à rester sur ses acquis y comprit au niveau intellectuel on ne pouvait pas avancer… Et c'était bien cela l'une des clés du progrès, la remise perpétuelle, et permanente en question, et elle était un gage de survie, et de prospérité…

« Certes l'on peut penser cela, mais agir par raison peut aussi dire que l'on essaye juste de prendre le temps de peser le pour, et le contre. On reste probablement influencé par nos sentiments, mais il ne fait nul doute après une réflexion qu'un choix que l'on aurait prit immédiatement si l'on avait agit d'instinct peut nous sembler nuisible sur le long termes. L'objectivité est au final plus un état, une sorte d'idéal que beaucoup veulent atteindre, et tendent d'atteindre que quelque chose de possible, néanmoins tenter de faire preuve d'un peu d'objectivité permet au moins de prendre mieux certaines mesures. Cela s'appelle la tempérance, savoir tenir en partie en laisse des pulsions pour réfléchir posément. Ensuite il appartient à chacun de choisir selon lui qu'elle est la manière de mieux faire les choses selon lui. » Conclut-il.

Lui-même ayant vécu dans un milieu bourgeois, marchand, et vivant actuellement dans une cour de nobles. Il avait apprit que la tenue, et d'une certaine manière le contrôle de soi étaient des choses essentielles dans ces milieux. Enfin sur ce on passa à tout autre chose pour le moment, et visiblement ce n'était pas non plus une histoire facile. Quelque chose qui était presque devenu commun ces derniers temps. Actuellement ce n'était plus l'ordre social harmonieux avec la bourgeoisie qui faisait vivre l'économie, et le petit peuple qui travaillait, et les nobles qui supervisaient, mais celui des nobles uniquement qui abusaient de leurs privilèges, et des bourgeois devenu plus nobles que bourgeois. Le petit peuple souffrait encore davantage qu'avant, et tout était moins simples. Et la force qu'avait trouvé Crissolorio en son peuple auparavant s'était essoufflé d'une certaine manière…

Mais que ce soit une enfant qui se fasse ainsi battre… Crissolorio ne pouvait que constater l'ampleur de la décadence morale actuelle. Crissolorio détourna un instant le regard quand Ambre examina les blessures sanguinolentes pour regarde le frère de la jeune enfant. Sincèrement une telle chose n'aurait pas pu penser dans l'ancien empire, aucun empereur, ou dirigeant n'aurait jamais tolérer le meurtre, ou que l'on maltraite un enfant ainsi au palais, et sans encourir de châtiment. On disait la loi de l'empire sévère actuelle dans un sens, et elle l'était, mais elle aurait dû l'être dans un autre sens. L'ordre, et la sévérité étaient là pour maintenir la civilisation, l'ordre, et la paix. Pas être l'apanage de quelques-uns. La civilisation était tombé bien bas, mais soit l'on devait s'y faire, ou l'on mourrait…

« Il est accablant de voir que ce genre de chose est toléré... » Dit-il avec une certaine dureté dans le ton. Lui même avait eu des enfants, et lui même n'avait jamais aimé la violence, et encore plus inutile, et cruelle. Mais bon que pouvait-on faire à cela ? A part soulager l'enfant qui souffrirait certainement à nouveau quand son maître le désirerait, disons que l'on avait pas le pouvoir d'aller en sa faveur, Crissolorio n'étant encore qu'un petit courtisan pour le moment…

« Bien entendu. » Acheva t-il calmement, d'un ton qui se voulait apaisant lorsqu'Ambre lui demanda de tenir la main de l'enfant. Il se demandait bien d'ailleurs où était le père de cette dernière, mais l'éventualité qu'elle soit orpheline lui semblait presque une évidence… Il tînt donc la main de la jeune fille pendant que la guérisseuse s'occupait d'elle, et lorsque cela fut terminé Crissolorio dit à vois basse à Ambre du ton de l'homme qui pose un constat implacable.

« Si rien n'est fait pour elle, elle aura rapidement à nouveau besoin d'aide. La soigner n'aura pour conséquence que le fait qu'elle aille mieux à court terme. Si vous voulez vraiment l'aider il faut prendre le problème à la racine, le maître de cette jeune enfant. » Crissolorio parla ensuite plus fort, mais avec une certaine douceur à la jeune fille… Après avoir esquissé un geste clé pour user d'une aura rassurante.

« N'ait pas peur, nous sommes là pour t'aider... Comment se nomme celui qui t'as fait cela ? » Après tout moral, ou pas. Laisser une jeune enfant comme cela dans les mains d'un noble cruel était une chose ignoble. Il y avait des choses qu'on était obligé de tolérer, mais certains n'étaient tolérables qu'on on pouvait faire quoi que ce soit contre.
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeDim 15 Nov 2015 - 19:24

-Tout à fait. Et pourtant, chacun est absolument convaincu d’avoir raison, de détenir la vérité suprême, et n’a pas la moindre gêne à critiquer les opinions de son voisin avec parfois méchanceté et cruauté. Pourquoi ne pas simplement s’entendre et partager en paix ses opinions ? Vraiment, parfois je ne comprends pas les créatures que nous sommes, elfes, vampires et humains.

Elle-même le faisait, et c’était naturel. Certaines opinions étaient si fortement opposées qu’il était difficile de ne pas en tirer des étincelles. Combien de fois Ambre s’était-elle disputée avec Lorenz sur des sujets aussi sim-plement complexes que le droit à la vie, l’interdiction de l’usage de la torture ? Combien de fois l’avait-elle haï pour ses positions ? Difficile de rester calme dans ces situations et pourtant, à bien y réfléchir, il s’agissait éga-lement de points de vue divergents et pour lesquels ils auraient pu discuter simplement. Elle n’échapppait pas à cette règle… toutefois ses paroles ne se cantonnaient pas à quelques exceptions dans la vie d’un être. Non, elle parlait de ceux qui se croyaient tellement au dessus de tous les autres, de par leur sexe, leur race, leurs croyances. Elle parlait de ceux qui ne croyaient qu’en la violence et à la haine. Eux ne toléraient nulle contra-diction, eux n’acceptaient nul dialogue.

-Faire ce que l’on peut, oui, bien que ce ne soit pas toujours le réussir.

Elle soupira d’un air navré en songeant à tous ces cas où, pensant bien faire, l’individu ne réussissait qu’à empi-rer la situation. Le bien et le mal étaient des concepts très personnels après tout. Car celui qui œuvrait pour le second en profitait toujours, jouissant sans doute d’un plaisir malsain à agir ainsi. Mais ne considérait-il pas ses ennemis comme des mécréants, qui ne se soumettaient pas à la « bonne » personne ?
Il suffisait finalement de voir la jeune fille devant elle et les plaies qu’elle avait. Celui qui les lui avait faites s’estimait dans son droit et pourtant, voir pareille souffrance pour une si petite fille… C’était écœurant, révol-tant. Ils profitaient d’être protégés par leur statut pour infliger de tels traitements.

-Tolérés, mais aussi fréquents.

Tristement, Ambre secoua la tête avant de se mettre au travail. Guérir était une tâche que d’aucuns pourraient qualifier d’ingrate, elle offrait plus qu’elle ne recevait. Et lorsqu’elle s’arrêta, la blonde jeune femme était au bord de l’évanouissement. Déjà épuisée et stressée par le traumatisme qu’elle avait vécu, elle tremblait à présent, grelottant presque tandis qu’elle sentait le froid percer sa robe pour lui geler les chairs. Le sang lui martelait la tête et ses paupières étaient infiniment lourdes. Elle croisa les bras autour d’elle en frissonnant, fermant un instant les yeux et regrettant de n’avoir pas pris sa cape, avant de se pencher sur sa besace pour en sortir une petite crème qu’elle passa sur les plaies encore mal cicatrisées de l’enfant. Son propre corps avait atteint ses limites et les blessures les plus profondes n’avaient pu être totalement soignées. Elle finirait avec des moyens plus terre-à-terres. Laissant son allié tenter d’amadouer la fillette qui s’était enfin détendue, des larmes coulant de ses yeux pour venir directement humidifier les draps, elle procéda à ses derniers soins avant de recouvrir la petite d’une couverture que l’autre enfant avant apporté à sa demande. Puis, caressant doucement les cheveux crasseux de sa patiente, elle l’écouta bredouiller quelques mots et répondre à leurs questions.

Elle s’appelait Hasyna, et elle avait reçu plusieurs coups pour avoir cassé de la vaisselle. Elle avait payé de son sang le prix de sa maladresse. Ce qui n’empêcherait pas son maître de retenir sur la maigre solde du mot de quoi rembourser les objets qu’elle avait brisés. Ambre pinça les lèvres, le regard triste et furibond derrière la fatigue qui y brillait. Juste pour cela !
Sortant, elle entraina Crissolorio après avoir donné de quoi faire dormir la petite. Cette dernière avait fini, en tremblant, par leur confier le nom de son bourreau et la jeune femme n’avait oublié la demande de son ami.

-Messire, pensez-vous pouvoir faire quelque chose pour elle ? Je ne puis la prendre à mon service, j’ai déjà re-cueilli beaucoup de ces malheureux et à présent que ma situation n’est plus stable, je crains de ne pouvoir leur assurer un futur qui puisse les rassurer. Elle secoua la tête avant de faire quelques pas, observant les flammes d’une torche qui brûlait. Ainsi que vous me l’avez dit, elle ne va pas aller mieux longtemps si elle reste auprès de cette brute. Le simple fait d’avoir été soignée risque d’avoir été pris comme une insulte personne pour ce petit noble. J’ignore hélas qui il est, je ne fréquente pas assez la Cour pour cela. Que pouvez-vous faire ?

Désemparée, elle se tourna vers lui avec un regard suppliant, bras croisés sur son corps menu pour se protéger du froid qui tentait de ramper jusqu’à elle. Elle aurait volontiers poursuivi la discussion dans ses appartements, mais c’était peut-être ici qu’ils étaient le plus à l’abri des mauvaises langues et espions en tout genre.


HJ: je te laisse t'éclater pour le vilain noble Razz
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 19:39

« Le plus dur au final en ce sens-ci n'est pas de penser une chose, mais d'appliquer ceci, pas de croire en des idéaux juste, et bon, mais de se comporter d'une manière proche de nôtre idéal. Car le monde compte hélas beaucoup d'hypocrites hurlant aux louanges de la bonté, de l'altruisme, et autres vertus, et qui sont hélas pour beaucoup bien loin de se comporter comme ils le prescrivent. Sans compter les sermonneurs qui veulent prescrire aux autres des comportements qu'ils n'ont même pas eux-mêmes. Et à vous entendre parler je me rend compte à nouveau de ceci. Car si l'on détient la vérité quel besoin de l'imposer aux autres ? Car si celle-ci est vraiment la vérité elle paraîtra au final à beaucoup évidente, et de bon sens, et le temps finira par lui donner raison tôt, ou tard. Alors qu'imposer ses idées par la force n'est au final je pense qu'un moyen de les pervertir… Et les hommes raisonnables se retrouvent donc obliger de réagir de même inversement pour ne pas subir le joug des tyrans. »

C'était un somme un cercle vicieux dont les résultats pouvaient se nommer guerre, massacre, haine, et autres. Une leçon dur que l'histoire avait enseigné à mains reprises, et qu'au final personne n'avait vraiment comprise. Ostiz pour sa part n'avait jamais aimé la guerre, et la violence. Après tout elle avilissait l'homme, et ne montrait que ce qu'il y avait de pire en lui. Elle séparait les maris des femmes, et de leurs enfants, et à la fin n'en ressortait qu'un monde ayant perdu beaucoup de ceux le peuplant.

Au final tout cela était bien cynique, lui-même regardait au fond avec un souverain mépris toutes ces guerres qui avaient eu lieu. Prouvant une seule chose au fond, la stupidité sans limite dont pouvait faire chaque peuple. La stupidité vampirique, elfique, humaine, et même dragonique par exemple dont Verith dragon de l'ire était un parfait représentant… Rien n'était parfait, et hurlait aux louanges, ou à la détestation d'une race était vain, et stupide. Le monde n'est ni noir, ou blanc, et les choses toujours plus profondes, et complexes qu'elle ne le paraissent. Cela expliquait d'ailleurs qu'il essayait de regarder chaque race avec une certaine neutralité, enfin la plus grande neutralité possible pour ne pas être influencé par des idées en partie faussés. Rien n'était parfait en ce monde, mais cela n'empêchait pas d'essayer de partir en quête de la vérité, et de vouloir faire de son mieux au final...

« Malheureusement rien n'est parfait, l'échec, la désillusion, et l'égarement sont une réalité en ce bas monde. La seule chose que nous pouvons y faire est de l'accepter, de ne pas se laisser abattre, et d'apprendre de nos erreur pour ne pas les refaire. Et d'accepter d'ouvrir les yeux pour constater ces dernières. » Dit-il avec une certaine rhétorique, si on pouvait dire une chose de Crissolorio. C'était son goût pour les discussion intellectuelles, et raisonnables, et celui pour les avis divergents aux siens. Celui qui me contredit n'attire pas mon courroux, mais mon intérêt après tout pour Ostiz. Enfin dans des circonstances raisonnable, car quelqu'un qui voulait l'humilier en publique bien entendu n'était pas quelqu'un voulant vraiment lui exposer un avis différent, mais lors d'une discussion, ou d'un débat la chose était appréciable pour lui. Si elle était à but intellectuel, et non pour écraser quelqu'un.

Comme cette petite fille, rien ne tolérait après tout que l'on batte ainsi un enfant. Et le pire étant que ce n'était point le sévices le plus terrible infligeait à l'intérieur de ce palais. Le seul moyen de faire changer durablement ce genre de chose au final était d'avoir du pouvoir, et pour les changer à grande échelle il fallait devenir un homme de pouvoir très puissant. Raison supplémentaire à l'ambition très grande d'Ostiz. Celle de contribuer à la grandeur de la civilisation, à sa prospérité, et au fait qu'elle puisse apporter fierté à ceux qui la peuplent, et être un exemple dans l'histoire. Faisant partie de cette catégorie rare de politiciens qui voulaient à tout prix le pouvoir car pour eux ce qui veulent changer les choses ne doivent surtout pas s'attendre à ce que quelqu'un d'autre le fasse à leur place… C'était l'essence des grands hommes, mais aussi malheureusement celle des tyrans, celles des conquérants, ou au moins celles des politiciens compétents qui aidaient à ce que leur pays ne sombre pas dans la décadence. Pour Ostiz de ce quatre genre d'homme celui qui ressortait ne pouvait se voir que lorsqu'un tel homme arrivait au pouvoir, et il se pensait être ce genre d'homme. Et il voulait arriver au pouvoir, il l'assumait en partie par gloire personnelle, mais surtout pour changer les choses durablement. Au nom d'un empire à qui il avait toujours été fidèle par delà le rois, et les dieux le gouvernant, car au final ce qui comportait vraiment se nommait l'empire, non empereur...

Il lança d'ailleurs un regard préoccupé vers la guérisseuse qui semblait épuisait après avoir offert ses soins à la jeune fille. Ce qui se comprenait vu que le traitement de telle plaie laissait malheureusement non indemne magiquement lorsque l'on était pas un maître mage. Et elle semblait grelottait, Crissolorio pensa à plusieurs choses, comme par exemple le faut qu'il aurait probablement dû prendre sur lui sa cape magique qui protégeait du froid, car tout ce qu'il avait à cet instant c'était son manteau de brume qui ne protégeait pas beaucoup, et la seule raison pour laquelle Ostiz ne grelottait pas lui aussi c'était son totem qui instillait une certaine résistance à son bénéficiaire. Mais même malgré cela le froid se faisait assez pesant, l'endroit était glacial après tout… Mais bon il se détacha de ces quelques considérations pour écouter attentivement la jeune malheureuse qui raconta les raisons de son triste état.

Elle se nommait donc Hasyna et avait été maltraité pour avoir cassé de la vaisselle… Hum certes Crissolorio comprenait qu'on n'apprécie pas de perdre bêtement de l'argent à cause de la maladresse d'un employé, mais un simple sermon aurait suffit dans ce cas-ci. Ostiz soupçonnait donc fortement le maître de la jeune fille d'être du genre à se chercher des excuses pour maltraiter des serviteurs…

Et Ambre semblait légitimement assez en colère, et alors qu'elle sortit de la chambre elle entraîna à sa suite le courtisan peu après qu'il ait obtenu le nom du maître de la jeune enfant. Le marquis de Dase, par l'empire… Crissolorio détestait cet homme, ou plutôt ce dernier le dégoûtait... Car ce marquis avait était connu sous le régime de Gregorist Kohan pour… Disons qu'il ne valait mieux pas en parler, mais le commun des mortels ne pouvait que trouvait exécrable ce genre d'homme qui d'ailleurs était sortit de prison depuis peu.

Alors quand la demoiselle Ambre lui demande s'il pouvait faire quelque chose pour elle… Car elle aussi était d'accord avec le fait qu'il fallait prendre le problème à la racine pour le régler une bonne fois pour toute. Il ne put donc que répondre pragmatique.

« Rien n'est impossible, mais la solution à ce problème risque d'être compliqué. Pire que cela l'homme dont vous parlez fait patte blanche depuis sa sortie de prison, et il serait dur de pouvoir mettre terme à ses agissements… Mais je connais une certaine inquisitrice qui pourrait le faire enfermer, mais sans bon argument cela se révélera assez complexe... Voir même contre-productif... » Dit-il en réfléchissant avant de poursuivre. « Cet homme je vais vous le dire franchement est connu pour ses pratiques assez perverses sous l'ancien régime… C'est un homme qui a été enfermé dix ans en prison à cause de cela, et qui n'est sortit que récemment. Mais sous ce régime on ne peut pas l'enfermer pour ses pratiques immondes surtout qu'il n'assouvit sa perversion que sur des gens du bas peuple… il faudrait davantage…. »

Puis il eu une idée, et fit sortit de sa main un cristal de métamorphose qu'il tendit à la dame Ambre.

« J'ai une idée pour compromettre cet homme, mais il me faudra vôtre aide. Vous serez besoin pour cela de cet objet que je vous prête le temps d'accomplir ceci… Je vous préviens néanmoins ce que je vais vous proposer peu vous paraître risqué, voir fourbe, mais si vous voulez que les agissements de cette brute cessent il n'y a pas d'autres choix... » Annonça t-il pour ne rien cacher à Ambre avant d'énoncer son plan.

« Voilà mon plan, vous êtes une familière sous la protection du seigneur Vraorg, de ma personne, et de quelques autres puissants je crois. Vôtre position à la cour actuellement est peut-être hésitante, mais si cet homme tentait quoi que ce soit de déplacé, ou douloureux contre vous nul doute que cela serait un prétexte plus que suffisant pour lui faire passer les dix prochaines années de sa vie en prison grâce au soutien d'une inquisitrice… Néanmoins il ne s'en prendra pas à vous s'il vous reconnaît, c'est pour cela qu'il vous faudra ce cristal qui avec une goutte de sang vous permettra quand à lui de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre... Par exemple d'une des servantes de cet homme… Vous attirerez ensuite sa colère par une maladresse, et au bon moment alors que je vous suivait. en passant inaperçu grâce à ma tunique diaphanum j'interviens pour stopper cela au moyen de mon masque de peur... Vous reprenez ensuite vôtre apparence normal, et nous traînons cet homme devant la justice grâce à cet alibi qui démontrera à tous qu'il n'a aucunement abandonné ses pratiques honteuses ce que tout le monde sait, mais en plus qu'il est prêt à les infliger à des gens bien placés ce qui lui assurera une condamnation immédiate, et sévère... Je vous avouerai que je n'ai pas encore réfléchit à tout les détails de ce plan, et compte le faire avec vous si celui-ci vous inspire. Mais je préfère vous dire ce qu'il faudra faire en grande partie si nous voulons régler le problème à la racine… Bien entendu il y a peut-être moyen de faire mieux, ou autrement… Qu'en pensez-vous ? » Acheva t-il attentif à l'égard de dame Ambre.



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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 16:11

Elle ne répondit pas, gardant un silence pensif. Les propos de Crissolorio étaient emplis de sagesse mais aussi, selon ses propres idéaux, de failles. Garder pour soi était un excellent moyen de voir un conflit naitre entre ceux qui ne la connaissaient pas. Et pourtant, c’était aussi répandre le mal lorsque cette pseudo vérité était non seu-lement erronée mais également porteuse de violences. Au-delà de ces pensées très philosophiques, Ambre se sentait quelque peu apaisée. Il était bon de pouvoir parler ainsi à une personne en qui il est possible d’avoir con-fiance. Il était bon de pouvoir s’appuyer sur un ami dans les instants les plus sombres. Qui aurait pu croire que cela viendrait de Crissolorio ? Ils étaient différents, elle le sentait. Elle n’était pas certaine d’avoir les mêmes idéaux que lui, et pourtant elle croyait en sa sincérité. Il ne lui avait pas tourné le dos alors même que sa position venait sans doute de prendre un rude coup, familier de Vraorg ou non. Et Dracos savait pourtant qu’il aurait été si facile pour lui de le faire… Elle l’aimait bien, et cette gentillesse qu’il manifestait l’émouvait.

-Hélas, l’Histoire est peuplée d’erreurs qui n’ont de cesse de se répéter, toujours aussi absurdes, toujours sanglantes.

Tirer réellement enseignement du passé était une douce utopie. Lorsqu’un être suffisamment puissant pour le faire cherchait le conflit et la domination, il était rare qu’il prête attention aux conséquences que ses actions pouvaient avoir sur le reste du monde. En réalité, il se réjouissait même plutôt de voir celui-ci s’effondrer… Finalement, cela fonctionnait comme ces nobles qui battaient les pauvres domestiques. Combien étaient-ils à le faire ? Bien trop. Depuis combien de temps cela se faisait-il ? La nuit des temps, sans aucun doute. Cela avait été critiqué, rejeté et pourtant, il y avait toujours quelques brutes pour le faire en se moquant bien de ce qui les entouraient. Lorsque la violence était en un être, il était bien difficile de la chasser. Fermant les yeux un instant alors que le froid et la fatigue lui faisaient tourner la tête, la guérisseuse revit nettement les plaies qu’elle venait de soigner. Si elle ne les avait pas soignées, qui sait si la pauvre enfant n’en serait pas finalement morte. Les soins étaient nombreux à être possibles, entre magie, plantes et potions diverses, mais il fallait pour cela pouvoir y avoir accès. Et sur ce point, Ambre n’était pas certaine du tout que ce soit le cas de cette enfant. Cela lui rappelait les malades et blessés qui s’entassaient dehors, dans l’hospice que gérait il y avait encore peu Esmelda. A présent, une autre femme le gérait, mais il y avait tant à faire… Déjà avant la mort de la princesse, tout gérer était impossible, elles étaient trop peu nombreuses à se répartir la tâche. Alors maintenant qu’elle n’était plus, la jeune femme n’osait imaginer combien de pauvres hères allaient souffrir avant de s’éteindre le cœur glacé. Rouvrant les yeux, elle les posa sur son compagnon de complot avant de froncer les sourcils.

-Cela ne suffira pas, il faudrait sans doute montrer à l’inquisitrice qu’il y effectivement eu violence. Je sais qu’il y a des objets qui permettent de voir ce qui s’est déroulé dans un lieu précis, en avez-vous ? Elle grimaça avant de re-prendre : d’autant que même ainsi, j’ai grande crainte que ce plan ne fonctionne pas. Ce serait supercherie de ma part que de me déguiser ainsi et s’il ignore ma vraie nature, il n’est pas en mesure de réagir comme il l’aurait fait en sachant mon statut de familier. Ce serait « normal » que de le laisser frapper celle qu’il pense être une domestique. Car pour lui, c’est ce que j’aurais été au moment de son geste. Une servante que rien n’empêche d’être maltraitée par son maitre.

Son regard se fit anxieux tandis qu’elle dévisageait Crissolorio, ne sachant si elle s’était réellement fait com-prendre. Elle n’était pas non très à l’aise avec tout le contexte juridique de Vraorg, elle ne connaissait pas vrai-ment le fonctionnement de la prétendue justice qui régnait en ces lieux mais cela ne l’empêchait pas de chercher les failles de ce plan pour mieux les résoudre. Un instant pensive, elle finit par reprendre :

-Dites-moi, vous étiez autrefois très bien placé pour obtenir des renseignements divers et variés, n’est-ce pas ? Que savez-vous de cet homme ? Qui est-il vraiment ? Une idée lui vint et elle plissa les yeux : peut-être pour-rions-nous découvrir ceux qui l’apprécient le moins parmi les plus nobles et nous servir d’eux pour le renverser… sans qu’il ne sache que nous sommes réellement impliqués.

Ainsi, justice serait rendue et nul ne serait en danger. Encore qu’il fallait déjà trouver comment cela pourrait se mettre en œuvre…
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 18:31

Oui toujours aussi absurde, toujours aussi sanglante… Voilà l'histoire, y avait-il d'ailleurs une quelconque logique dans l'histoire elle-même ? Éventuellement, l'histoire de chaque race néanmoins devait avoir ses habitudes après tout… Et cette histoire été régulé par des multiples choses, les peuples, les armées, et les gouvernements… L'histoire était-elle au main d'une minorité ? Non ce n'était pas aussi simple que cela car les élites elle-mêmes s'opposaient que ce soit celles d'autres peuples, ou du même peuple. Crissolorio ne le savait bien que depuis qu'il était intégré dans la politique, le temps où il était collecteur de taxe était loin maintenant… Le regrette t-il ? La seule chose qu'il regrettait c'était celle avec laquelle il avait partagé sa vie à ce moment-là, et maintenant tout était différent...

Et il était en compagnie d'une personne qui pouvait comprendre cela, oui au final les amis, et les amours était une chose importante. Avoir quelqu'un avec qui partagé sa vie était à sa manière essentiel pour adoucir un monde souvent dur, et impitoyable, tandis que le amis restaient de précieux soutien… Les elfes l'étaient peut-être, les vampires peut-être pas, mais l'humain en lui-même se définissait en lui-même par son côté social, un homme pouvait être fort individuellement, mais jamais autant qu'a plusieurs. Oui au final ce qui faisait la force de l'humanité c'était la collaboration à un certains degrés de ceux qui la constituaient, et par delà les oppositions… Aucun homme ne pouvait vivre, grandir, et survivre seul… Car au final l'on avait autant besoin de nôtre prochain qu'on pouvait le détestait, ou l'apprécier à certains moments…

« Tel est le lot commun, et par delà ce fait il est sans doute essentiel de garder la tête haute, et de continuer à avancer contre vents, et marées. Car c'est aussi le désir de réussir, et d'améliorer son sort qui rend l'existence supportable en partie. » Après tout disait-on que l'espoir fait vivre, et c'était bien le cas à sa manière… Mais aussi car cet espoir était un soutien moral nécessaire à l'existence à sa façon. Cette illusion, ou non que l'homme pouvait changer son futur, et en être maître était après tout l'une des composantes essentielles de l'existence humaine...

Néanmoins certains hommes avaient énoncés la philosophie que la fatalité, et la souffrance étaient choses inévitables, et que s'y opposer était vain. Qu'il fallait au contraire les accepter, vivre avec, voir les ignorer, que le malheurs venait de nôtre perception des choses, et non des choses en elle-même. Vérité, mensonge ? Pas si simple, mais comme toute philosophie on pouvait peut-être en tirer un enseignement…

Mais certaines choses n'était pas à tolérer, d'autres réduisaient l'homme au rang de bête, alors qu'il aurait dû être au dessus. Un être civilisé compatissant, raisonné, et responsable, voilà ce que devait être un humain, mais malheureusement les choses n'étaient guère aussi simples. Quand la noblesse empêchait des hommes plus bas socialement d'améliorer leurs sorts au lieu de les y aider comme la bourgeoisie devrait le faire en contribuant à l''économie, et au travail… Les choses ne pouvaient qu'empirer, quand un état croulait ainsi sous sa décadence, et qu'aucun changement, aucune volonté de puissance de vivre n'était tolérable. Crissolorio avait de la chance pour sa part, il faisait de ces rares hommes hors d'atteinte de ceci, mais il aurait pu être à la place de ces miséreux cela il le savait bien. Et il y serait un jour si les choses ne changeaient pas, quels leçons retiendraient-on de ceci ? Cela n'était guère certains, mais l'humanité n'haïrait au final que davantage les vampires d'avoir ainsi pu abusés de leurs positions… Ou ces derniers garderaient le pouvoir éternellement au même titre que le seigneur blanc, au final l'avenir était comme toujours ce qu'il était, incertain, et ce jusqu'au bout...

« Autant pour moi... » Dit-il donc quand Ambre lui exposa les failles dont son plan, elle faisait bien, après tout Ostiz avait fait son plan dans la seconde, et non longuement réfléchit on ne pouvait pas élaborer un plan parfait, de plus demander l'avis de quelqu'un sur ce genre de choses permettaient toujours de travailler certains aspects qui vous aurez échappé sinon. « Ce genre d'objet… Non malheureusement je n'en dispose point. » Dit-il tout d'abord, il aurait sans doute bien fait d'en avoir pensa t-il… « Vous avez raison ce plan était branlant, heureusement il n'a pas tardé à céder sous une réflexion plus approfondie. Réfléchissons donc aux moyens de le consolider... » Dit-il calmement, après tout mieux valait que le plan démontra sa faillibilité maintenant plutôt qu'après. Quand au fait qu'un maître avait le droit de maltraiter une servante c'était un fait oui…

« Bien placé oui… » Trop peut-être pensa t-il, après tout on aurait préférer le tuer que de laisser un ministre de l'information comme lui aux mains de l'ennemi à l'époque… Enfin revenons au sujet de ce marquis... « Cet homme est un petit noble, qui a été disgracié à de multiples reprises auparavant. Il a des mœurs plus qu'obscènes qui avaient grandement choqué la noblesse à l'époque… Il a même finit en prison pour ceci, et il devait y rester 30 ans d'ailleurs, mais a été libéré depuis l'avènement du seigneur Vraorg. » Dit-il pratique avant de poursuivre.

« Parmi les nobles étant restés en place après l'avènement du seigneur Vraorg j'en connais deux qui pourront nous fournir de l'aide, et une piste pour ces recherches. Les beaux parents du marquis… Ceux sont eux qui ont fait en sorte qu'il soit enfermé en prison auparavant. »

Puis après une courte réflexion il dit pragmatique.

« Néanmoins si nous voulons aller leur demander de l'aide il faudra être prudent pour ne pas attirer la méfiance du principal intéressé… En attendant je dispose chez moi néanmoins de quelques dossiers sensibles sur nôtre homme. Disons que'il y a trois ans de cela Fabius Kohan avait voulu que je fasse faire une enquête approfondie sur la personne de cet homme...» Quand à pourquoi il avait encore les dossiers, on pourrait appliquer cela à une saine prévoyance.

« Sur ce je propose que nous nous rendions chez moi pour aller vérifier ces dits documents demoiselle Ambre. Après tout connaître son adversaire est la meilleure manière de l'emporter sur lui. Si nous voulons qu'il cesse ses agissements en tout cas, ceci sera essentiel. » Lui dit-il calmement en l'invitant à le suivre. Après tout cela permettrait aussi d'éviter au passage qu'elle puisse attraper une pneumonie...
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 22:34

Espoir comme source de motivation, oui, peut-être. Ou peut-être pas. Elle ne savait plus, elle ne se souvenait plus. En quoi devait-elle croire, que devait-elle espérer ? Qu’il y aurait des lendemains heureux après cette souffrance exacerbée par le règne de Vraorg ? Que bientôt cela cesserait ? Que tout serait annulé et que de nouveau ce qui aurait dû être serait ? Ambre avait perdu à la fois un amour et une amie après trois longues années à espérer, et elle ignorait à présent ce qu’il adviendrait d’elle. Les choses avaient rarement été aussi mauvaises en ce qui la concernait, et c’était sans parler de tous ceux qui avaient une situation bien pire que la sienne. Pauvres, serviteurs, rebelles en mission… elle n’imaginait même pas le sort réservé à ces derniers s’ils étaient découverts. Et préférait ne pas avoir à l’imaginer. Les cris, la souffrance, le sang qui giclait et l’odeur de aigre de la bile, tout cela était bien trop pour elle. Rien que de songer à ces quelques détails et elle en était malade. Les maladies, les blessures, oui, quand elle pouvait lutter contre ! Mais lorsqu’elle n’était qu’impuissance et spectatrice de ce malheur, alors non, il valait sans doute mieux pour elle qu’elle n’en sache pas davantage. Ce qui ne l’empêchait pas de savoir qu’il y avait sans doute bien des douleurs.

Mais il y avait des fois où elle se devait d’agir. Même dans l’ombre, même sans que personne ne le sache, même si cela entaillait ses convictions, si une enfant pouvait être épargnée d’une cruauté sans faille, alors Ambre n’avait d’autre choix de faire quelque chose. Les enfants étaient l’avenir du pays, du continent tout entier. Ce seraient eux qui faconneraient le monde prochain. Ils devaient vivre, et même plus que cela : ils devaient vivre en connaissant la bonté et la douceur, en rejetant la haine pour souhaiter la paix. Ils devaient vivre tels des porteurs d’espoir qui ne commettraient pas les mêmes erreurs que leurs aïeux, qui ne souhaiteraient pas devenir aussi abjects que certains d’entre eux.

-Ne vous inquiètez pas. Il est vrai que l’on a quelque peu l’habitude de parler trop vite quand un sujet nous prend à cœur. Je suis heureuse d’avoir votre soutien.

Et elle était sincère. Seule, dans une situation comme la sienne, qu’aurait-elle pu faire vraiment ? Faire les grands yeux à l’aristocrate constituant sa cible pour obtenir la fillette ? Et pourquoi, que d’autres prennent sa place et se fassent frapper avant même d’avoir compris ce qui leur arrivait ? Non, certainement pas. C’était la source du problème qu’il fallait régler. Et la suite des propos de son ami la fit suffoquer d’indignation.

-Comment ? Il a écopé d’une telle peine et n’a pas été déchu de son rang ? Comment est-ce possible ? Il est vrai que je ne connais guère les pratiques qui se font ou du moins se faisaient dans la Cour, mais je trouve que c’est une honte !

Et elle ne pouvait s’empêcher d’être profondément déçue par la Cour humaine et la justice qu’elle croyait… juste. A moins qu’il ne soit qu’une erreur ? Il était si aisé de se tromper, même pour un expert du renseignement. Confondre un nom, faire face à une source peu fiable, écouter les rumeurs… Les raisons étaient nombreuses et elle ne lui en voudrait pas. L’erreur était naturelle après tout.

-Et bien… Oui mais… elle rougit de manière inattendue et grimaca. Cela ne risque-t-il pas d’être source de commérages ? Que quelques mauvaises langues donnent à cette rencontre une toute autre signification, dans le but délibéré de nous porter préjudice ?

La jeune femme soupira, grelottant toujours. Cela dit, elle était guérisseuse et ce ne serait pas le premier homme qui demanderait sa venue pour l’aider, que ce soit bien vu ou non aux yeux des autres. Ah, elle aurait tant voulu n’en avoir que faire, de l’opinion d’autrui ! Mais hélas, c’était aussi cela qui pouvait lui permettre de préserver sa place. Et d’elle dépendaient Valen et plusieurs servantes qui risquaient beaucoup si elles étaient envoyées dans d’autres familles. Elle resongea à l’enfant et sa décision fut prise en un instant :

-Très bien, je vous suis. Je suis guérisseuse après tout, qui oserait mettre en doute ma vertu alors même qu’il est normal que je m’occupe de mes patients ? Et si certains jacassent, je reste toujours, pour l’instant du moins, la Familière de Vraorg. Je refuse de laisser cette petite en de si immondes pattes pour éviter simplement des idées mal placées.

Relevant le menton d’un air digne, elle attrapa sa besace de guérisseuse et le suivit jusqu’à ses quartiers. Une fois à l’intérieur, elle observa avec curiosité autour d’elle avant de s’intéresser de nouveau à Crissolorio et aux documents qu’il cherchait, légèrement anxieuse.

-Sommes-nous tranquilles ici ?
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeVen 11 Déc 2015 - 7:36

Le problème avait une solution comme tout les problème si on prenait la peine de la chercher, et de l'appliquer. Il suffisait juste de bien y réfléchir, de peser les conséquences de cette solutions, des différents choix qui se présentaient, et d'en choisir un. La vie n'appartenait pas aux plus forts après tout, mais au plus malin, et aux plus astucieux cela Ostiz le savait très bien. On disait que la plume était plus forte que l'épée, et ce constat était vrai si on utilisait la plume de manière indirecte, et subtile. Ambre après n'avait peut-être pas l'air d'être une politicienne expérimenté, mais elle avait visiblement de la détermination, avec leurs efforts combinés ils pourraient sans doute arriver à quelque chose. Après il fallait jouer cela discrètement car les autres nobles pourraient se méfier s'ils pensaient que le courtisan Ostiz prenait trop ses aises, et montrait les dents... C'était après tout le fait d'avoir l'air trop fort, ou agressif qui faisait que l'on obtenait des ennemis indésirables, et nombreux voulant nôtre perte. Paraître souvent plus faible qu'on ne l'ait réellement pouvait donc être une des clés de la survie à la cour impériale. Mais pas forcément non plus...

Et il comprenait effectivement l'indignation de la dame Ambre, mais malheureusement l'explication à ceci était très simple, et trop réaliste sur le monde dans lequel il vivait. Et qui montrait aussi en grande partie le visage de la noblesse qui n'est guère celui de personnes nobles, et vertueuses voulant toute le bien du peuple, mais d'aristocrates… Comment cela il était bien vindicatif envers les nobles ? Sans doute son appartenance à la bourgeoisie qui jouait. La rivalité entre la bourgeoisie, et la noblesse n'ayant perdu le vent en poupe que depuis l'avènement de Vraorg à vrai dire...

« S'il est connu que les nobles n'aiment pas qu'un bourgeois comme moi s'approchent de leur rang, ou obtiennent un pouvoir équivalent, il est aussi un fait qu'à l'inverse ils n'aiment pas l'idée de pouvoir être déchu de leur rang qu'importe pourquoi, et comment, donc peu de monde dans la noblesse a voulu déchoir cet homme du sien de ce fait. L'emprisonner était donc acceptable pour la noblesse, le disgracier non. » Après tout dans le cas contraire le symbole aurait été fort contre la noblesse, et on préférait généralement parmi les aristocrates de la cour tuer un noble discrètement que le faire déchoir de son rang car cela entachait la noblesse elle-même, et montrerait que cette dernière était soumise au jugement comme le commun des mortels, une idée égalitaire certes, mais bien peu apprécié par la majorité des nobles. Ainsi était fait le monde...

Puis la dame Ambre sembla hésitante à l'idée de venir chercher les documents chez lui… Cela n'étonna pas Ostiz, mais pour sa part il ne s'inquiétait pas vraiment de possibles rumeurs à son égard.

« Je m'attendrai plutôt à voir circuler la rumeur selon laquelle je profiterai de vôtre peine pour tenter de vous escroquer d'une quelconque manière. Après on ne sait jamais ce qui peut venir en tête des autres courtisans effectivement, et dans le pire des cas je m'arrangerai donc pour essayer de faire taire les possibles ragots s'il devait y en avoir ne vous inquiétez point. » Quand aux moyens pour les faire taire ils étaient multiples, contre-rumeur, scandale malencontreux, ce genre de choses… Il fallait juste être fin, et l'attention de tout le monde pouvait se retourner vers tout autre chose que des ragots. Même si en ce moment elle était plus tourner vers la marche vers le protectorat de l'armée impériale qu'autre chose. Et il hocha calmement la tête d'assentiment quand Ambre accepta finalement.

« C'est bien, om faut savoir à la cour impériale quand montrer les crocs, et quand les cacher. Paraître trop fort, ou trop faible n'est jamais une bonne idée, tout est une question d'équilibre. Et ne pas avoir l'air d'avoir peur de vôtre ombre est une bonne idée en soit. » C'était des fois plus subtile que cela, mais il fallait vraiment vivre pour la politique pour connaître tout les secrets de l'être, et du paraître en milieu aristocratique. Néanmoins il valait mieux pour la dame Ambre qu'elle s'endurcisse effectivement maintenant qu'elle n'avait plus le soutien du prince noir.

Ils allèrent donc sur ce chez lui, une maison un peu à l'écart du palais mais pas trop, et Crissolorio dit d'un ton concentré sur une certaine réflexion quand ils entrèrent dans son bureau. « Parfaitement tranquille pour le moment. Laissez moi juste le temps récupérer les dits documents... » Dit-il en semblant affaire un mécanisme cacher sous son bureau. Peu après un clic retentit, Crissolorio décrocha un tableau familial du mur derrière le bureau, et ouvrit une ouverture pour dévoiler un coffret… Coffret qu'il plaça sur son bureau, et qu'il ouvrit avec sa clé de quatre pour contourner aisément le mécanisme magique empêchant l'ouverture du coffret en temps normal. Puis ceci fait il sortit quelques documents du coffret. Pour les exposer sur le bureau.

« Voici certains des documents couvrant l'affaire ayant eu prise autour de cet homme… Et cette lettre assez intéressante adressé au seigneur Hogward par le marquis de Dase. » Dit-il alors qu'il se pencha sur la dite lettre, et la lut à voix haute sur un passage particulier. « Je serai bien entendu fort honoré seigneur Hogwart de participer à vôtre soirée, du fait que j'avais entendu dire que les fêtes que vous organisiez avaient un caractère fort appréciable, et c'est donc en toute amitié que je confirme ma future présence à celle qui aura bientôt lieu. » Puis Ostiz expliqua la gravité de cela. Et la réalité assez malsaine.

« Il y avait 3 ans l'on avait condamné à mort un criminel tueur d'enfant, enfin tueur d'enfant officiellement car les services de renseignements avaient découvert en parallèle que cet homme travailler pour un certain sire Hogwart, et kidnappait des enfants pour certaines fêtes organisés par ce dernier, et qui avaient un caractère immoral. Fabius Kohan suite à la condamnation à mort du tueur d'enfant à donc fait bannir Hogwart de la cour officiellement. Officieusement il a été décidé de faire assassiner le dit Hogward alors qu'il se rendait à sa demeure famille suite au bannissement, et ce sous couvert d'une attaque de bandit. Savoir que l'homme qui nous intéresse à participer à certaines des fêtes d'Hogward est donc une piste... » Dit-il simplement avant de tendre d'autres documents à Ambre, et de dire.

« Je vous en prie n'hésitez point à consulter quelques-uns de ces documents. Je pense qu'aucun d'entre-eux n'est vraiment une preuve criante à lui seul, mais tous donnent des indices qui peuvent corroborer en un certain sens, et il sera plus aisé, et rapide sans doute de les lire à deux avant d'aller rendre visite au beau parent du marquis... »
C'est qu'il fallait user de toutes les pistes, et de tout les moyens pour mener à bien ce genre de choses, néanmoins avec talent on pouvait frapper fort, et sans trop s'exposer. Après tout les informations étaient une arme terrible quand elles étaient bien maniées... "Ou de réfléchir à la marche à suivre au calme entre-temps."
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeJeu 31 Déc 2015 - 16:53

Noblesse, bourgeoisie, petit peuple… N’étaient-ils pas tous égaux ? Pourquoi toujours user de ces catégories pour qualifier un être qui pourrait tout autant être l’un que l’autre mais dont la seule naissance est responsable de sa place parmi ses semblables ? Comment était-il possible que certains puissent échapper à la mort ou à la prison après un odieux crime alors que d’autres étaient malmenés, humiliés sans raisons par ces mêmes monstres qui auraient déjà dû expier leurs fautes ? Quelle était donc la source de cette injustice ? C’était cela qui menait un marquis à battre des enfants jusqu’à ce que leur dos soit couturé de douloureuses lignes rouges, que leurs vêtements s’imbibent de sang chaud et poisseux et que la fièvre tente de les achever quand la douleur ne l’avait pas fait. C’était cela qui leur permettait de conserver leur rang alors même qu’ils ne cachaient même plus leurs méfaits une fois revenus à la place qui était leur. Oh Dracos, doux Dracos, que d’injustice existaient en ce bas monde ; monde qu’elle avait l’impression de voir s’éloigner des principes qui le régissait autrefois à mesure qu’elle-même vieillissait. Cela venait-il d’elle ou bien avait-elle juste ? Un peu des deux, peut-être. Il eut en effet été difficile de nier que l’arrivée de Vraorg avait définitivement éteint tous les beaux espoirs d’équité et de douceur dont elle rêvait.

-Oh, pour cela ne vous en faites pas. Ceux qui me voient comme trop crédule pour être tombée amoureuse d’un vampire continueront de penser que je le suis en imaginant que vous profitez de ma faiblesse, et ceux qui à l’inverse m’imaginent en manipulatrice patentée songeront que vous êtes ma prochaine proie. Dans un cas comme dans l’autre, cela ne changera pas grand-chose. Les autres ne croient que ce qu’ils veulent croire. .

Si la voix se voulait badine, il était difficile de ne pas percevoir l’amertume qui y perçait. Elle ne pourrait jamais être acceptée telle qu’elle était non seulement par sa différence de race avec celui que son cœur avait choisi, mais surtout par l’écart entre leurs deux milieux sociaux. Cela étant, il suffisait de voir la façon dont ils agissaient pour qu’elle n’ait plus aucune envie de s’intégrer vraiment à ce monde si particulier qu’était la Cour. Faible ou forte, cela ne changerait rien pour elle.
Se secouant mentalement, elle suivit finalement son ami jusqu’à ses appartements, chassant de son esprit les vampires, humains et elfes qui rampaient dans la Cour de Vraorg. Elle avait bien d’autres choses préoccupantes auxquelles songer. A commencer par les fameux papiers qu’elle devait voir. Se rapprochant de la table, la jeune femme se penchant sur ce que lui présentait son allié, observant avec attention la petite écriture à la plume délicate. Au moins cet homme savait-il ce que bien écrire voulait dire… Le papier était de qualité, malgré quelques champignons qui commençaient à grignoter le bas de la page, l’odorant d’une odeur désagréable de moisissure. Finalement, le marquis était comme la lettre qu’il avait écrite : beau de l’extérieur mais pourri en s’approchant.

-Peut-être pourrions-nous aller directement voir l’un des inquisiteurs, finit-elle par relever après presqu’une heure de recherche dans le dossier portant l’inscription Dase. Je crois que ceci devrait permettre l’ouverture d’une enquête. .

Agitant les mains, elle montra les papiers qu’elle avait ainsi sélectionnés. Entre échanges de lettres et feuilles arrachées de journal personnel, il y avait quelques renseignements intéressants. Notamment celui adressé à une « amie » du marquis, jugée comme traitresse sous Vraorg. Après tout, puisqu’ils semblaient être intimes, peut-être avait-il encore contact avec elle ? Bien que la demoiselle en fût étonnée —ce genre d’homme ne s’intéressait aux autres que tant qu’ils pouvaient offrir quelque chose sans risque pour lui— au moins cela permettrait-il de s’intéresser d’un peu plus près à ses affaires. Et avec un peu de chance, de lui retirer quelques, si ce n’était tous, les domestiques.

-Il faudrait mieux réussir à le faire transmettre par quelqu’un d’autre ou le déposer anonymement. Ce serait trop risqué pour nous. .

Sourcils froncés, elle fit la moue avant de tendre le petit tas à Crissolorio. Il était plus habilité à gérer ce genre de détails qu’elle.

HJ : Je te laisse poster la conclusion ?
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MessageSujet: Re: La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) La vie continue. Mais pourquoi ? (PV Ambre) Icon_minitimeLun 11 Jan 2016 - 7:41

Elle avait raison sur ce point, les gens aiment croire ce qu'ils veulent croire, et pas forcément croire la vérité, mais cela peut autant être source de difficulté que d'opportunités pensa Ostiz pour quelqu'un qui savait habilement en tirer parti, et dans le cas de ce marquis, même si certains auraient l'air horrifiés, d'autres seraient étrangement fascinés par cette affaire horrible, et ne pourront que croire d'office en la culpabilité de ce noble. Après tout comme dirait-on, ce genre d'affaire aurait l'air bien trop sinistre, et malsaine pour ne pas avoir des accent de cruelles vérités, avant même que tout soit prouvé...

Et oui ouvrir une enquête serait le mieux quand à savoir si cela fonctionnerait, on ne savait jamais, mais c'était la meilleure possibilité, et effectivement il était probablement mieux placé que dame Ambre pour bien faire circuler ceci, enfin disons qu'il avait une certaine expérience dans ce domaine... Un ancien ministre de l'information après tout au minimum aurait bien dû savoir comment bien faire ceci, à savoir faire circuler l'information, et si possible sans que l'on remonte à lui. Enfin on ne savait jamais, mais Ostiz tâcherait de faire en sorte qu'ils soient tout deux insoupçonnables dans cette histoire, car toujours il fallait tâcher de ne pas avoir l'air trop dangereux dans cette cour rempli de vipères, surtout quand ces vipères étaient vampiriques...

"Je m'en chargerai... Sur ce je vous souhaite une bonne journée dame Ambre, je dois me charger de régler quelques détails..." Dit-il calmement, soucieux d'achever cette affaire au plus vite pour que justice soit faîte, et sur ce il dit poliment aurevoir à la dame. Peut-être que cette dernière ressentirait un certain soulagement quand cette histoire ce sera achevée? Cela Ostiz n'en savait rien, mais bon au moins cela serait fait. Le pire étant que cela aurait dû s'achever depuis bien longtemps... Il était donc temps d'en finir pour de bon effectivement.

[Hrp : Désolé pour le retard j'avais pas vu que tu m'avais rep Embarassed . Bon du coup comme convenu la conclu, encore merci pour le rp catkiss .]
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