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Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: [Intrigue]Épée perdue Sam 5 Sep 2015 - 6:41 | |
| suite de Remue-ménage dans la tente du général29 mai La petite oasis où s'était arrêtée le dragon avait peiné à offrir de l'ombre fraîche durant la rude journée que le désert avait imposé. Pour lui, la chaleur était rude, mais gérable, au contraire des deux bipèdes qui l'accompagnaient. Heureusement la nuit approchait et avec elle, une nuit fraîche. Très fraîche. Mais heureusement, durant son vol qui l'avait mené, lui et les deux jeunes humaines, loin du campement pris d'assaut par les protégés, il avait pris des dispositions pour assurer un maximum de confort à Ambre et sa belle princesse. Esmelda parce qu'elle revenait à peine du monde des défunts et Ambre, car elle ne serait pas de trop pour aider la jeune Kohan à surmonter l'épreuve de son retour à la vie et sur des points plus pointilleux qui demandaient la compréhension d'une femme comme elle. Sans compte que le Prince Noir avait confié sa bien-aimé à l'Améthyste pour la porter loin des Protégés. Le peu de confort qu'il avait réussi à leur apporter se résumait à quelques effets que le jeune saurien avait plus ou moins dérobés dans une petite caravane de nomades, qui avait installé un petit campement dans une petite oasis presque sèche non loin de la Frontière. Le dragon les avait repérés de loin et avait trouvé après quelques heures de vol un autre recoin avec un point d'eau et quelques palmiers pour déposer ses deux cavalières à l'abri, le temps qu'il mène son expédition. Il était revenu après quelques heures, déposant pour Ambre et Esmelda, deux harnachements complets, d'où pendaient encore des sacs, des besaces et des outres d'eau. Une odeur de sang exhalait encore de l'haleine du saurien. Cynoë avait rassuré sa liée sur l'origine de ce sang. Il n'avait tué que deux créatures étranges avec des bosses sur le dos, qui portaient toutes ces choses qu'il avait ramené pour elle. Des deux animaux, montures ou animaux de bâts, il ne saurait le dire, il les avaient saigné pour se gorger de force par la richesse de leur sang et avait englouti que les morceaux de choix de leurs viscères. Bien que la honte le prenait encore d'avoir du dérober des biens qui ne lui appartenaient pas, le saurien avait jugé plus important la survie des deux jeunes femmes. Dans ces sacs et besaces, il y avait de la nourriture, des habits de nomade, quelques menues affaires pour faire de la cuisine ou pour être vendues... Les habits étaient pour des hommes, mais ils étaient à la taille d'Ambre et de la princesse. Les outres pleine d'eau ne seront pas négligeables pour ce qui les attendraient. Pour ce qui était de la nourriture.... viande séchée et très salée, des amandes séchées, des sortes de barres de céréales agglomérés dans une étrange pâte graisseuse au goût fade, du pain non levé, des lentilles cuites.... bien des denrées qui tenaient bien sous le soleil implacable. Puis une fois que les deux bipèdes avaient pris le temps de reprendre des forces et de se couvrir pour se protéger des fortes chaleurs de la journée et des températures plus froide de la nuit, l'Améthyste les avait de nouveaux emportées dans la voie des airs, pour stopper dans cette oasis là, plus grande et d'où quelques vieux palmiers bien garnis malgré tout de leur feuillage les ombrageaient un peu. Les ailes donc déployées pour jouer les protections ombreuses, Cynoë gardait la tête haute, pour veiller aux alentours. Il n'était pas coutumier du désert, mais quelques connaissances enfouies en lui s'étaient murmurées à son esprit. Le désert n'était pas vide de toute vie. Même anodine, la plus petite des créatures pouvait être redoutables. Dans un monde hostile, chaque être s'était doté de stratégie d'armes biologiques pour chasser ou se protéger. Venin, cornes, pics, crocs, pinces, épines, carapace, écailles....tout un arsenal qui dévoilait un désert riche de vie quand on le connaissait. Et une oasis dotée d'eau attiraient ces êtres vivants. Sa queue barbotait dans la petite étendue cristalline, alimentée sans doute par une source souterraine que le soleil n'avait pas su atteindre pour l'assécher. Au moins, les deux jeunes femmes auront de quoi se rafraîchir et se désaltérer quelques heures encore. Car le dragon était venu là, poussé par son instinct, comme si on l'avait guidé. Il ne savait pas pourquoi mais la réponse ne tarderait pas. L'essentiel était que sa liée était à l'abri, sous sa protection, en compagnie d'Ambre. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 5 Sep 2015 - 13:22 | |
| Mourir avait été bien plus facile à vivre (si on pouvait user de ce mot en ces circonstances) que de revenir dans le monde des vivants. Dans le royaume de mort régnait une sorte de paix intérieure étrange, plus posée, calme et sereine malgré les nombreuses questions qui en ce temps avaient jaillit dans l'esprit de la défunte. C'était un vrai tranchant que de rouvrir les yeux sur un monde des vivants encore en proie au chaos. Et le court instant que la princesse put entre-voir en fut la preuve. Les cris, la violence, les armes qui s'entre-choquent, l'odeur de la mort brûlée et Kylian cherchant à vaincre celui qui ramènerait à la vie son ennemi, de nouveau allié, le temps de pouvoir construire une paix stable pour mieux la briser ensuite. Esmelda ne se faisait pas d'illusion sur l'absurdité de la chose. Mais pour l'heure, il avait fallu parer au plus vite et dans un dernier regain d'espoir et dans un acte désespéré, elle avait offert le peu d'énergie que sa renaissance lui avait permis d'avoir. Renaître n'était déjà pas aisé mais le faire pour deux encore moins. Et très vite, la tout jeune mère sombra dans un sommeil profond, son corps ne pouvant faire plus.
C'est bien plus tard que la dragonnière se réveilla. Elle avait froid. Et pour cause. Malgré le fait qu'elle soit au dessus de ce qui semblait être une étendue de sable, elle était haut dans le ciel et le soleil était encore timide en ce début de journée. La jeune femme était perdue. Pourquoi volait-elle au dessus du sable ? Mais ce simple questionnement fut rassurer par la présence de son lié dans ses songes. Tout ira bien semblait lui murmurer chaque battement de ses ailes. Mais très vite, Esmelda re-sombra dans un sommeil profond, ne se préoccupant pas de son installation toute de même précaire sur son lié ni de la présence, pourtant rassurante d'Ambre. Mais pour le moment, son corps était encore trop faible pour pouvoir saisir la nuance du voyage qu'elle effectuait.
Et cette fois-ci la chaleur étouffante qui la tira de son sommeil réparateur. Trop chaud. Esmelda n'avais jamais eu aussi chaud. Sauf peut être le jour où les flammes des chemins des galeries vampiriques décidèrent de se prendre pour un instant pour un dragon. Mais ce fut rapide. Là sa robe, miteuse, sale, lui collait au corps et lui serrait la taille. Et la seule présence de son lié au plus profond de son âme la fit revenir à elle de façon sereine et rassurée. Elle posa sa main sur l'armure du dragon comme pour se rassurer un peu plus. Mais déjà son lié se posa au sol, c'est alors qu'elle comprit qu'elle n'était pas seule. Ambre était là. L'ancienne princesse lui sourit, ne se sentant pas encore capable de parler. Sa présence la rassura encore plus. Déjà car de la savoir loin d'une quelconque bataille, mais aussi d'avoir une compagnie aussi agréable et non conflictuelle.
Esmelda descendit non sans mal de son lié. Le sable chaud lui faisait aussi mal que son corps endoloris par sa renaissance, son voyage et son état de jeune mère en devenir. Cyno lui annonça qu'il y avait de l'eau plus loin et qu'il y allait. Il leur laissa quelques objets qui semblaient appartenir au camp dans lequel ils étaient avant.
Esmelda une couverture ou tenture à la main se dirigea vers une petite butte de terre et mit le tissu au sol, invitant Ambre à venir, près d'elle.
« -Cynoë est partit chercher de l'eau. Pouvez-vous prendre le bâton de bois, avec ma cape nous en ferons un abri. »
Esmelda aimerait l'aider mais elle n'était pas en état. Et son ventre qui avait pris d'un coup une belle proportion tirait lourdement. Elles n'avaient plus qu'à attendre. A la peine à l'abri sous la cape abîmée de la dragonnière. La jeune femme pose une main tendre sur son ventre rebondit et sourit émue un instant. Il bougeait, et bien, réveillé peut être lui aussi.
« -J'espère qu'il viendra bien vite. »
Esmelda avait soif, très soif, elle voulait aussi un bain. Ses vêtements toujours aussi collantes et étroites, contre ce sable chaud. Mais l'attente fut longue. Entre la fatigue, l'épuisement, la chaleur. Un beau mélange.
L'arrivée de son lié se fit dans un échange de sourires et les deux femmes femmes aidèrent le saurien de se défaire de ses charges, avant de se servir goulûment du liquide précieux, de se nourrir un peu, avant de se changer, avec joie dans des vêtements plus amples, plus propres et plus secs.
« -Cynoë merci. Et tu as eu raison mon doux lié. Quoique ton esprit puisse en penser. »
Peu de mots s'échangèrent. La fatigue, la chaleur ralentissaient les mots, les gestes, la réflexion. Puis ils repartirent vers une autre oasis, plus grande, avec de l'eau, des arbres, certes maigres, mais dont l'ombre était bénéfique. Mais surtout l'eau permit se se laver un peu. Et Esmelda ne se fit pas prier pour tenter de parvenir à une toilette minime.
« -On s’aperçoit de ses bienfaits que lorsqu'elle est là. »
Un bout de tissu imbibé d'eau pour se laver un peu Esmelda essayait de se rafraîchir, elle et son bébé, bien agité en cet instant. Lui aussi aimait-il cette sensation ?
« -Merci pour tout Cynoë, de nous avoir sauvé, mais aussi d'avoir résisté alors que je t'ai abandonné. Je m'en veux. »
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Jeu 10 Sep 2015 - 15:31 | |
| Décidément, le sable, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux. Le vent l’envoyait se faufiler dans les cols des vêtements, se glisser dans les cheveux, s’enfouir dans les chaussures et irritait la peau. Sans compter le soleil, qui brûlait sans pitié, rougissant la peau jusqu’à la faire peler. Peu de choses survivaient à ce terrible obstacle. Eux comptaient survivre, autant que possible du moins. Et cela commençait par protéger Esmelda autant que possible. Alors que la princesse humaine était incroyablement affaiblie, Ambre avait passé le temps du voyage courbée en deux au-dessus d’elle, la serrant dans ses bras pour lui offrir la maigre protection que son propre corps pouvait fournir contre la force de l’air. Elle avait à peine eu le temps d’embarquer ses sacoches avec elle, mais impossible d’administrer quoi que ce soit à la jeune femme en plein vol. Le plus important était qu’elle se repose et ne prenne pas froid ; hors le vent qui soufflait à l’altitude à laquelle avait volé Cynoë était réfrigérant. Au contraire de la température ambiante qui régnait dans le désert en pleine journée.
Après être descendue de l’écailleux, Ambre avait aidé Esmelda comme elle pouvait, à l’ombre, avant d’elle-même s’effondrer à ses côtés, épuisée. Grinçant des dents, elle avait maudit Kylian pendant quelques instants en effleurant le front de la dragonnière, vérifiant qu’elle n’avait pas de fièvre, puis s’était allongée à ses côtés, observant le ciel au-dessus de sa tête. L’amant de la jeune femme, qui s’était précipité vers elle à son réveil, avait bien faillit la tuer par ses actes imprudents. Avait-il conscience de cela ? Qu’il avait manqué faire définitivement périr son aimée alors même qu’il brûlait sans doute de la serrer de nouveau dans ses bras ? Par sa faute, Esmelda avait dû puiser dans ses ultimes réserves de quoi protéger Lorenz. Et qu’en était-il de dernier ? A peine de nouveau parmi les vivants et déjà Ambre devait s’en éloigner. Elle devrait pourtant se réjouir de le savoir en vie, pourtant cela avait été si fugace qu’elle n’était pas même certaine que ce fut réel. Leurs regards s’étaient croisés, puis elle avait dû partir avec le dragon d’améthyste. Pour être protégée, comme d’habitude. Elle était lasse de cela. Elle voulait vivre par elle-même, sans que l’on ne lui impose quoi que ce soit. Esmelda avait toutefois besoin de compagnie, et qui plus était de quelqu’un pouvant, au besoin, la soigner et l’aider à se rétablir. L’abri que la guérisseuse avait grossièrement fait, à l’aide d’un bâton, d’une cape et en tachant de planter tout cela plus ou moins correctement dans le sol suffisait à les abriter du vent, mais à la moindre tempête elles n’auraient d’autre choix que de se blottir contre le vaste corps de Cynoë. Le dragon lui-même devait pourtant être à bout de forces. Son endurance était d’autant plus incroyable que c’était pour son humaine qu’il se battait ainsi.
-Dracos, une goutte d’eau me ferait fondre de bonheur, par cette chaleur.
Ils avaient volé vers d’autres lieux, et l’oasis était un véritable havre de paix et de douceur. De l’eau, enfin ! Les gourdes se vidaient rapidement, hélas. Sans compter que la sueur de leur corps s’évaporait presqu’avant même de glisser sur la peau. Suivant l’exemple de sa compagne de voyage, Ambre plongea les mains dans le précieux liquide pour se décrasser le visage avant d’aller chercher les divers récipients qui pouvaient contenir de l’eau. Après quoi, elle entreprit à son tour une toilette minimale, profitant de la fraicheur qui disparaissait aussi vite qu’elle était venue. Enfin, elle s’installa en tailleur au sol, profitant des rares touffes d’herbes pour éviter le sable brûlant.
-Merci à toi, ô dragon d’améthyste. Si je puis faire quoi que ce fût pour toi et pour te remercier, je suis ton humble servante.
Lui-même devait souffrir du désert, malgré ses écailles, encore que la jeune humaine ignorait tout du fonctionnement corporel de ces créatures. Sortant ses affaires, elle fouilla dans ses sacoches en s’adressant cette fois-ci à Esmelda.
-Comment vous sentez-vous ? Avez-vous récupéré ? Je suis là pour vous soutenir, aussi ne devez-vous pas non plus hésiter à me solliciter s’il y a quoi que ce soit qui ne va pas.
Elle sourit doucement, rassurante, avant de verser un peu d’eau pure dans l’une de ses préparations. Ceci fait, elle mélangea le tout pour admirer le mélange. Avec cela, elle avait de quoi prévenir les maux de tête que provoquerait le soleil, aussi bien pour elle-même que pour sa compagne. Avait-elle encore des baumes réparateurs pour la peau ? Fouillant, elle parvint à en trouver un fond. Elles allaient devoir faire attention à leur santé…
-Que faisons-nous, maintenant ? Quelle est la destination de ce voyage ?
Curieuse, elle devait reconnaitre qu’elle préférait savoir exactement ce qui l’attendait plutôt que d’avancer à tâtons. Après tout, ils n’en avaient pas encore parlé. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Jeu 10 Sep 2015 - 19:02 | |
| Le corbeau laissa échapper un croassement étranglé, un son bien lugubre aux oreilles de la plupart des mortels mais ceux là n'étaient pas n'importe qui. L'une des deux humaine était marquée du sceau du maître et le corbeau la fixait avec insistance depuis déjà un long moment.
Il s'était posé sur une pierre plate qui avait dû atteindre une terrible température pendant la longue journée et qui désormais était glacée sous ses pattes. Le corbeau n'aimait pas le désert, ce n'était pas son élément naturel mais il convenait bien au maître. Mort n'avait rien contre cet endroit. En fait Mort n'avait jamais rien contre rien... Il était bon, et il s'était spécialisé dans l'art de voir le bien là où chacun ne voyait que noirceur, tristesse, et désolation. Le corbeau secoua ses ailes, conscient qu'une créature telle que lui n'aurait pas dû avoir de pensées aussi complexes. Mort lui avait donné l'intelligence, car il n'avait que faire d'un messager obtus.
"CRÔOOA !"
A nouveau ce cri. Il avait beau avoir obtenu l'intelligence, il n'en restait pas moins un corbeau et le besoin de faire entendre son sinistre chant le prenait souvent aux tripes, n'en déplaisent aux humains qui le trouvaient disgracieux. Le trouveraient-ils disgracieux eux, et lui là le dragon ? Le corbeau n'en savait rien, en fait il se demandait même si il n'allait pas finir rôti avant d'avoir pu accomplir sa mission mais tant pis. Il aimait Mort, car c'était le seul être au monde qui l'aimait et qui ne le voyait pas comme un annonciateur de malheur. Alors pour lui, il pouvait mourir. Logique non ?
"CRÔOOA !! "
Il s'impatientait, agacé de les voir l'ignorer. D'accord il n'était qu'un oiseau en apparence stupide mais ils pourraient quand même ouvrir les yeux non ? Il était trop gros pour être un corbeau normal, et l'une de ses plumes était rouge. Oui, rouge ! Vous en croisez souvent des corbeaux avec une plume rouge vous ? Il se décida finalement à décoller et fonça droit sur les trois réfugiés. Alors qu'il voletait sous le nez du grand dragon il continua de croasser follement comme si il avait été soudainement atteint de folie :
"Crôa crôa crôa croâ crôaaaa !"
Pourquoi donc Mort ne lui avait-il pas donné le don de parole ? Comment était-il sensé réussir sa mission sans cela ? Alors qu'il les enveloppait d'une agaçante tempête de battement d'ailes il pensait de toutes ses forces :
*** Mais écoutez moi donc bandes de déplumés sans cervelles, regardez moi, regardez là ! Ma plume, ma plume est rouge, mais rouge n'est pas la couleur du sang qui a été versé ici ! Ouvrez vos oreilles, ne me chassez pas, car Mort m'envoie pour tout achever ! Mort m'envoie pour signer sa fin et je pleure déplumés sans cervelles, je pleure car vous ne méritez pas son combat. Votre sang rouge ne vaut pas l'or, votre sang rouge ne vaut pas l'argent. Et pourtant le rouge éclaboussera bientôt tout le reste... Je vous guiderai puisqu'il le veut, mais ne me demandez pas de vous aimer, ne me demandez pas de vous estimer. Suivez moi et nous mourrez pas, ou j'aurai plaisir à manger vos coeurs et vos yeux.***
"CRÔOOA !! "
Bien sur ils n'avaient rien compris de ce qu'il venait de leur dire, ou presque rien. L'autre humaine, celle qui n'était pas marquée, elle comprenait quelques éléments... C'est sur elle que le corbeau décida de se poser, sur son bras. Et c'est son doigt qu'il pinça cruellement, faisant couler une perle de sang et croassant à nouveau d'un air victorieux :
*** Rouge ! Sang rouge ! L'encre du contrat était rouge ! L'encre du contrat était sang ! Il touche à son terme. Crôoooa ! ***
La folie le gagnait peu à peu. Il y avait un prix à payer à l'intelligence qui lui avait été offerte mais il l'avait accepté avec joie. Il n'y avait pas de raison que Mort soit le seul a avoir le droit de se sacrifier non ? l'oeil furieux tout à coup, il plongea tour à tour son regard dans celui des humaines puis du dragon. Allaient-ils le suivre oui ou non des déplumés idiots ? |
| | | Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Lun 14 Sep 2015 - 20:26 | |
| La chaleur était certes accablante et brûlante pour la peau fine des deux jeunes femmes. Le Désert était un environnement si rude que les bipèdes n'étaient pas faits pour y vivre. Y survivre peut-être, si on bénéficiait de toute l'ingéniosité et la logistique qui permettait de supporter les fortes températures, qui atteignaient des différences telles que le jour torride devenait à la nuit glaciale. Grâce au jeune saurien, Ambre et Esmelda avaient de quoi mieux agrémenter plus en douceur les tourments du désert, même si la présence de l'eau bienfaitrice de l'oasis n'empêchait pas les rudes rayons solaires d'être mordants.
L'Améthyste ressentait aussi l'air sec et mordant à travers ses écailles et l'épaisseur de son armure, qui étaient comme des panneaux brillants, captant une partie de la force de l'astre dominant. Mais il semblait s'en accommoder, pour l'instant. Cela ne l'avait pas empêcher d'ouvrir ses écailles, les redressant tout le long de sa queue pour que la fraîcheur de l'eau chasse la chaleur qui se diffusait dans le restant de son corps. Il aurait aimé se baigner entièrement dans l'étang de cette précieuse oasis, mais la protection et le conforts des deux jeunes femmes ; dont sa liée, était prioritaire. Avoir apporter un minimum vitale pour elles l'avait grandement satisfait. Sentir par le lien qui l'unissait à sa belle princesse que l'eau avait été un extase au contact de sa peau. Comme s'il n'y avait rien de plus beau au monde comme sensation. Par contre, pour sa liée, qui se sentit coupable de l'avoir abandonné à son sort au moment de sa mort, il se permit d'intervenir. Bien que la fatigue les étreignait toutes les deux, il ne pouvait pas se permettre de laisser la jeune Kohan dans son état d'esprit actuel. Son retour à la vie avait été un rude choc, qui pouvait très bien avoir provoqué quelques remous émotionnels.
°Ma liée, ce n'est point de ta faute si Mort t'a pris dans ses bras. Elle appartient intégralement à Vraorg. Lui seul est responsable de ce malheur qui nous a éloigné l'un et l'autre, qui nous a déchiré. L'essentiel est que tu sois là, que notre lien ait retrouvé son unicité et que le rituel lancé par Merithyn ait fonctionné mieux que je ne le pensais. De plus, quelque chose a changé en toi et il t'appartient de penser à ce qui grandit au fond de toi que de laisser la culpabilité t'étreindre là où elle n'a pas sa place. °
Le dragon n'était pas un expert sur les Hommes, mais il avait bien vu que sa liée avait un physique quelque peu... changé. Même si les femelles bipèdes ne pondaient pas d'oeufs comme les dragons, il ressentait des choses à travers le lié. Il s'avouait que cela le déconcertait un peu pour le moment. Mais le plus important était le bien-être de sa liée.
°Un peu de ta force est restée en moi, le temps que tu me reviennes... maintenant tu es là et rien ne pourra nous séparer cette fois. °
Le ton était empli d'un espoir des plus certains. Puis il tourna doucement sa tête vers la jeune Ambre, qui le remerciait à son tour de l'aide qu'il leur avait apportée
°J'ai fait ce qui devait être fait. Rester aux côtés de ma liée et l'aider sera la seule chose que je te demanderai. Comme tu es une femelle humaine et ma liée aussi, je sais que tu seras plus à-même de comprendre certaines choses qui vous sont plus familières, à vous humaine, qu'à moi. °
Il était presque perturbant de dire mentalement que sa liée attendait un petit. A croire que la sensibilité humaine sur certains sujets l'intimidait lui aussi. Il devrait y remédier, car c'était vraiment déconcertant, voir déstabilisant. Un étrange croassement finit par attirer son attention. Ses yeux se fixèrent sur un étrange corbeau, qui paraissait bien remuant et qui lâcha encore son cri d'oiseau de mauvais augure dans les airs. Comme s'il protestait de la présence des trois intrus sur son territoire. Un territoire composé que de dunes et de sables. Les orbes ambrés du dragon se plissèrent quand à l a présence de cet étrange volatile. Un corbeau dans le désert ? Et d'une taille bien plus grosse que la moyenne. Il poussa un léger grondement d'avertissement, autant pour les deux humaines que pour l'oiseau au noir plumage. Puis quand ce dernier décida de prendre la voie des airs, ce fut pour voler sous le nez du saurien. Le dragon se retint de claquer des dents pour effrayer cet importun emplumé . Et son croassement commençait à être horripilant.
°Attention à cet animal, il n'a pas un comportement normal. °
Quand le corbeau se décida à piquer vers l'une des deux jeunes femmes, le dragon se retint de le gober instantanément, plus poussé par le désir de les protéger que de se faire un en-cas. Ce qui le retint fut la présence d'une plume rouge, qui contrastait fortement par rapport au reste de son plumage. Il se retint donc et le surveilla de son regard. Le corbeau se posa sur le bras d'une des humaines et poussa un nouveau grondement à voir l'attitude du volatile vis à vis de son perchoir humain. Même s'il n'était pas certain que le piaf capte ses choses, il lui communiqua basique ment sa mise en garde : qu'il fasse attention car se montrer agressif n'aidait pas à comprendre ce qu'il voulait exactement. Car visiblement, cet animal volant cherchait à attirer l'attention, même si sa méthode était des plus déplaisantes aux yeux du saurien. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Jeu 17 Sep 2015 - 10:34 | |
| La chaleur était de plus en plus oppressante tout comme le soleil qui cognait malgré leur abris d'infortune. Le maigre espace d'ombre que pouvait avoir les deux jeunes femmes n'était que maigre consolation dans cette fournaise sans nom. Esmelda n'arrivait p&as à trouver une position qui lui convenait et son ventre la gênait, tout comme tout ce qui en découlait. Son dos tirait, sa poitrine la dérangeait et les sensation de son ventre laissait place à des souvenirs de banquets trop frugales. Mais elle était en vie et loin de Vraorg, c'est pour e moment tout ce qui comptait, et elle reprenait peu à peu conscience de ce qui se passait autour d'elle et du bonheur de sentir le lien s'emparer de son esprit. Elle soupira en souriant et d'une voix douce répondit à la jeune soigneuse.
« -Je vous remercie. Je suis... Je suis encore fatiguée et un peu perdue. Que... que s'est-il passé ? Pourquoi cette bataille et qui ? Quand sommes-nous ? Car j'ai pris de nombreux tours de taille en un rien de temps. »
Car, il fallait dire que ses derniers souvenirs de sa vie vivante était d'être au palais de Vraorg, pas au beau milieu d'une lutte, avec un Kylian tentant de tuer son sauveur, avec des cris de lutte et de rage. Mais surtout, elle en était au tout début de sa grossesse, et là il semblait que le bébé, vigoureux, en soit à quelques mois.
« -Ma tête me tourne, j'ai du mal à tout comprendre. Je ne devrais pas être autant en avance dans ma grossesse. »
Et chercher à comprendre sous cette chaleur était une chose bien complexe. Même avec le soutien de son lié. Et cela n'irait pas mieux avec la pertinence de cette question : quoi faire ? Où aller ? Qu'allaient-ils devenir au milieu du désert ? Surtout qu'Esmelda avait une mission. Elle devait en parler à Cynoë, mais à Ambre aussi. Elle était la compagne de Wintel, de grès ou de force, mais elle était surtout une personne de confiance qui pourrait l'aider dans son entreprise.
« -Je ne sais pas. Rejoindre les protégés ? Car il est hors de question que nous retournions sous l'égide de ce tortionnaire. Je ne veux pas re-mourir : c'est épuisant. »
En fait surtout de revivre ensuite et pas sûr que Wintel revienne la chercher encore une fois... Et surtout, la dragonnière ne voulait pas faire revivre cela à son lié. Ses sages paroles pouvaient faire écho dans son esprit, elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir de lui avoir fait vivre pareil chose. Si longtemps apparemment. Même si pour Esmelda cela semblait quelques heures ou une journée tout au plus.
« -Mon lié, je t'ai pourtant laissé seul. Et j'en suis désolée. Vraorg a tant fait de mal. Restons là. Même si c'est dans le sable. Je ne retournerai pas là bas. Je ne veux pas qu'il me reprenne à toi. »
Esmelda rigola et passa une main tendre sur son ventre.
« -Oui, Cyno j'ai changé, il grandit en moi l'avenir et un enfant qui pour l'heure se moque bien de savoir où nous allons. Il a bien de la chance. »
Non, il semblait vouloir bien montrer qu'il était là et en vie, car il ne cessait de remuer dans son nid douillet. Elle ajouta pour que son lié connaisse la nature des liens qu'elle pouvait entretenir avec Ambre. Elle lui envoya les images de leurs rencontres et ajouta.
« -Cynoë, Ambre est la personne qui a tout autant besoin que nous de se sauver bien loin de Vraorg. Une captive de ce tyran. Et une personne de confiance. Ambre, je ne veux pas parler en votre nom, mais vous non plus vous ne voulez pas aller là bas ? Je pense...»
Depuis quelques instants déjà un corbeau semblait guetter leur morts pour venir se servir un copieux repas. Il s'agitait en croassant tant que tant. Son attitude étrange ne put qu'attirer l'attention.
« -En effet, la chaleur du désert ne fait pas tout. Il veut nous montrer quelque chose, peut être ? D'ailleurs il est blessé lui aussi ? On dirait qu'il a du sang sur une de ses plumes... Essayons de le sauver, nous sommes tous dans le même chemin d'infortune en ce lieux. Enfin s'il se laisse faire il a l'air un peu agité.» |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mer 23 Sep 2015 - 20:16 | |
| Epuisées comme elles l’étaient, l’eau avait su redonner un peu de vigueur aux deux jeunes femmes qui accompagnaient le beau dragon aux écailles scintillantes. Du regard, Ambre évaluait régulièrement l’état physique de sa compagne afin de s’assurer qu’elle ne s’effondrerait pas, mais il semblait que pour l’instant, Esmelda tienne le coup. Quelle étrange voyage elle avait fait, et dire que son ventre à l’arrondi léger témoignait qu’elle n’avait pas été seule là-bas, quand bien même écartait-on Lorenz de l’histoire… Sans doute était-ce normal qu’elle se sente si perdue.
- Ne forcez pas trop. La chaleur n’est déjà pas bonne pour votre corps et celui de votre enfant, essayez de vous reposer… bien que ce soit plus simple à dire qu’à faire. Quant à vos questions… Nous sommes déjà fin mai, et au beau milieu du désert donc.
Elle lui sourit avec douceur, lui laissant le temps d’assimiler la nouvelle, avant de lui raconter brièvement les évènements qu’elle avait raté. Malheureusement pour elle, ce ne serait probablement pas ce qu’elle avait raté de plus important, du moins en tant que femme. La grossesse était une chose, quand elle était désirée ou du moins approuvée, qui méritait de se vivre complètement. Qu’elle ait ainsi manqué plusieurs semaines à apprécier ce que la nature lui offrait était réellement triste, sans pouvoir observer les changements qui s’opéraient en elle. D’autant plus que son corps, qui avait sans doute dû s’adapter brusquement à cette renaissance, devait souffrir d’être ainsi malmené. Ressuscité, engrossé… Point d’harmonie ni de patience, elle subissait d’un coup ce que le temps avait pourtant laissé se dérouler à son rythme tandis qu’elle était ailleurs. Presqu’inconsciemment, Ambre effleura à son tour son ventre plat, presque maigre. Elle n’était plus certaine d’avoir un jour la chance d’être mère. Vingt-cinq ans, déjà, et avec un vampire pour compagnon ; porté disparu, qui plus était. Elle avait pris Valen sous son aile, l’avait aimé, finalement, comme elle aurait sans doute aimé ses enfants. Mais lui aussi était loin, à présent. Et pour lui aussi elle s’inquiétait. Il était sous la surveillance de ses suivantes, et la jeune femme ne doutait pas qu’elles sauraient en prendre grand soin et s’occuper de lui comme il se devait. Mais les choses les plus sinistres arrivaient toujours quand on s’y attendait le moins. Et pourtant, que n’aurait-elle pas donné pour simplement fonder une famille dans la paix et l’amour, vieillir tandis que grandissait sa progéniture. Voir la princesse ainsi bénéficier de ce qui lui était elle-même refusé réveillait une pointe de douleur dans sa poitrine qu’elle aurait préféré ignorer. Il n’était temps de se lamenter ainsi sur ce qui, avec un peu de chance, n’était pas totalement perdu. Après tout, elle était jeune, elle avait le temps de voir ce que l’avenir lui réservait. Et puisqu’elle était seule, que Lorenz l’avait outrageusement envoyé au loin sous prétexte de la protéger ‒comme si, depuis qu’elle avait quitté l’antre familiale, elle n’avait pas dû faire apprendre à faire face au danger…‒ que Valen était en sécurité avec ses dames de compagnie, elle pouvait prendre soin de la futur maman et du fardeau qui allait arriver et les protéger autant qu’il lui était possible de le faire. Quitte à y laisser sa vie, si cela permettait à cette âme innocente de grandir dans les bras aimants de sa douce mère.
-Ô dragon, n’ai crainte, je veillerai sur ta liée ; pas seulement parce que telle est ta demande, mais aussi parce qu’elle est mon amie. Et puis, il est de mon devoir de guérisseuse d’assister ceux qui pourraient avoir besoin d’aide.
Souriant à l’écailleux, elle hocha finalement la tête aux propos de la dragonnière. Non, effectivement, pas pour tout de suite du moins. Le plus important était de mettre à l’abri Esmelda et de veiller à ce qu’elle récupère convenablement sa santé. Mourir devait être sacrément perturbant, après tout… perdue dans ses pensées, elle leva brusquement la tête en entendant le croassement d’un corbeau. D’où sortait-il donc ? Cette espèce ne vivait pas en plein désert pourtant ! Et que voulait-il ? Il s’agitait bien étrangement… Elle plissa les yeux, attentive, repérant ce qui lui avait indiqué Esmelda. Toutefois, si la plume rouge avait attiré son attention, rouge aussi fut le sang qui perla sur le sable brûlant, ne mettant guère de temps à sécher pour ne former qu’une croute noirâtre sur le sol, vite recouverte par les grains clairs qui dansaient avec légèrement sous la minuscule brise qui soufflait. Ils donnaient presque l’impression d’être vivants, à se déplacer ainsi, libres de toute contrainte… Relevant la tête et à présent que le corbeau était nettement plus accessible, Ambre put secouer la tête pour répondre à sa compagne.
-Ce n’est pas du sang, le noir de ses plumes l’aurait absorbé et dissimulé. La plume semble rouge de par sa nature… Par quel miracle… Je l’ignore… Mais on ne devrait peut-être pas le laisser s’échapper.
Rassemblant ses affaires et celles de son amie pour les remettre sur le dos du dragon, la jeune blonde se releva, renouant un morceau de tissu sur sa tête afin d’éviter de voir griller sa belle chevelure… et tout son crâne par la même occasion. Après quoi elle se rapprocha de l’oiseau, prenant garde toutefois à ses réactions. Nul animal n’était mauvais, mais qu’il soit en pareil témoignait qu’il n’était pas ordinaire… et par là même, il pouvait tout aussi bien s’agir d’un piège étrange que d’une aide bienvenue. |
| | | Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 26 Sep 2015 - 13:17 | |
| Le jeune saurien envoya des pensées réconfortantes pour répondre aux ressentis coupable de sa liée. Chose était certaine, il s'assurera qu'elle ne retourne pas là-bas. Pas tant que Vraorg sera encore dominant sur les terres qu'il avait soumises à sa domination. Même si Kylian la suppliait de revenir en Théocratie. En la regardant poser sa main frêle sur son ventre un peu rebondie, il sentit par le lien qui les unissait toute cette joie débordante à l'idée de donner la vie. Donc un enfant. Il avait confirmation de ses doutes. Il était de son devoir de protéger sa belle liée, comme son descendant à venir. Sa Mère-Dragonne n'avait-elle pas chercher à le protéger en l'écartant du danger quand il était encore dans la protection calcaire de son oeuf ?
Puis la jeune princesse partagea avec lui des images des rencontres avec Ambre, pour le rassurer sur les attentions de leur compagne de voyage. Cynoë hocha doucement de la tête, tout en posant d'un air serein ses yeux ambrés sur l'aimée du Prince Noir. Celle-ci assura qu'elle resterait auprès de sa liée, autant par amitié envers Esmelda qu'à sa demande. A nouveau il hocha doucement sa tête écailleuse pour accepter en tout confiance ces paroles. Si elle avait voulu du mal à sa liée, elle aurait agi bien plus tôt. Pendant son absence par exemple. Et les souvenirs que lui avait offert sa belle princesse n'apportait aucun doute quand à leur confiance mutuelle. Restait maintenant cette histoire avec le corbeau qui était bien remuant.
Celui-ci croassait toujours, comme les poussant à se bouger. Son cri criard avait de quoi faire siffler l'ouie du dragon. Mais sous l'idée d'Ambre que le Corbeau était là pour les guider quelque part, il ne perdit pas de temps à se baisser. Ainsi, Ambre put charger leurs affaires à toutes les deux sur son dos et il resta allongé le temps qu'Ambre se rapproche du volatile au sombre plumage. Cynoë le surveilla, retenant un grondement méfiant. Puis comme les deux autres bipèdes, il observa son envol et déjà il s'éloigne après quelques battements d'ailes. Une fois Ambre et Esmelda sur son dos, bien accrochées à sa selle, l'Améthyste se redressa, déploya ses ailes et s'envola, suivant le corbeau qui clairement voulait qu'ils le suivent.
Le grand corbeau à la plume rouge ne partit pas à tire-d'ailes comme l'avait redouté un instant le saurien. Celui-ci, doté clairement d'une certaine intelligence, veillait à garder une bonne distance pour être visible dans l'obscurité de la nuit du désert. Car les ténèbres avaient fini par couvrir les cieux. A croire que l'oiseau avait parfaitement calculé son coup pour que les fugitifs du royaume de Vraorg profitent de la fraîcheur nocturne. Cynoë veilla à suivre le sillage du corbeau, le gardant dans son champ de vision. Et les heures défilèrent, en même temps que les astres se mouvaient sur la voûte céleste.
Et comme les heures défilaient, l'aube commençait doucement à poindre, par la naissance d'une lumière plus forte sur l'horizon. Le signe du matin quotidien et l'annonce d'une nouvelle journée avec le soleil mordant et brûlant. Le dragon avait tourné sa tête en direction de l'horizon qui s'illuminait maintenant à chaque minute qui passait. Et le corbeau volait toujours droit devant lui. Un rude dilemme s'imposait. Soit le dragon continuait à suivre le volatile et ses deux passagères subiraient les rayons ardents du soleil, soit ils trouvaient un abri avant le lever du soleil fatidique. La décision était simple pour le saurien. Les deux jeunes femmes étaient sous sa responsabilité. Tant pis pour le corbeau. La vie des deux bipèdes lui importait plus que la destination du piaf. Il vira déjà sur l'aile tout en poussant un rugissement dépité à l'attention du sombre volant à plume. Peut-être qu'il sera trop loin pour entendre le cri du dragon.
°Je suis désolé, mais le jour se lève. Je ne pourrai continuer à voler avec le soleil au-dessus de vos têtes. Pas cette fois. Je vais vous trouver un abri pour que vous soyez en sécurité et pour pouvoir continuer à vous reposer. Si ce volatile est assez intelligent, il reviendra. Sinon tant pis. Vos vies m'importent bien plus que la volonté limité d'un sinistre volant°
Heureusement, il sut repérer une grotte à travers les quelques rares effleurements rocheux qui luttaient naturellement pour ne pas se faire recouvrir par le sable du désert. Il se posa avec le maximum de douceur et se coucha dans le sable encore frais de cette nuit. Avant que les deux femmes de se réfugient dans la cavité rocheuse, l'Améthyste s'était approché et sa tête avait pénétré les ténèbres de la caverne. Humant l'air, guettant de son ouie, observant de ses yeux perçants, il ne détecta rien et se retira.
°C'est une petite grotte et ne dispose que de cette unique entrée. Je veillerai à son entrée. °
Elles n'avaient plus qu'à pénétrer à l'intérieur et s'installer confortablement. Quand au jeune dragon, il se posta tel une énorme statue d'Améthyste à l'entrée de la grotte, jouant le garde infranchissable. Déjà l'orbe solaire fit son apparition sur la ligne d'horizon et réchauffa déjà l'air de sa lumière impitoyable. Ainsi la journée se passa, sans que rien ne vienne perturber la garde du dragon, si ce n'était la chaleur. Le dragon arrivait à s'en contenter, trop concentré sur l'importance de veiller sur sa liée et son amie. Et quand le soleil se coucha enfin, Cynoë guetta la venue du sinistre corbeau ; juste au cas où.
Quand la nuit fut présente, le dragon veillait toujours, laissant les deux jeunes bipèdes dormir. Elles avaient besoin de récupérer toutes leurs forces avant de voir comment poursuivre la suite de leur périple. Soudain, il ressentit ses écailles frémirent. Plissant les collerettes de ses mâchoires, il tendit son regard vers la source de la magie qui le faisait frissonner. Au loin, quelque chose de sphérique se rapprochait à grande vitesse. Quelque chose qui semblait être doté de pattes et qui pulsait d'une puissante magie. Cynoë n'aima pas cela et effleura l'esprit des deux femmes pour les inciter à se réveiller. Ses griffes s'enfoncèrent dans le sable et il dévoila ses crocs... Il sursauta quand un redoutable craquement retentit à l'intérieur de la caverne
°Ma liée ! °
Il avait fait volte-face, se tenant devant l'entrée. Son coeur fut rassuré quand il percevait toujours sa liée et que le plafond rocheux de la caverne ne s'était pas effondré. Mais au lieu de cela, il sentit à l'intérieur une magie plus formidable encore que la bulle à membres qui se rapprochaient d'eux. Qu'est ce qui se passait là-dedans. Il poussa un rugissement tout en incitant les deux humaines à sortir.
°Rejoignez moi, vite ! Que je puisse vous prendre avec moi ! °
Face à deux inconnus, il préférait prendre la voie des airs. Il lâcha d'ailleurs en levant la tête un rugissement d'avertissement, à l'encontre des deux entités inconnus qui se rapprochaient d'eux ! Même si la magie de ces deux choses s'imposaient l'une et l'autre, il n'avait pas l'attention d'éprouver de la crainte envers elles (sauf pour sa liée et son amie)
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mar 29 Sep 2015 - 11:33 | |
| La robustesse était l'une des caractéristiques des vampires, une de ces nombreuses raisons qui en faisaient d'ailleurs les membres d'un peuple supérieur. Mais comme tout être vivant ou mort, ils avaient leurs propres limites et celles de Lorenz n'étaient pas loin d'être atteintes. Moins de trois jours plus tôt il était encore dans le palais de Mort et sa résurrection réussie il avait dû se lancer à corps perdu dans une énorme bataille avec pour objectif obligatoire de rallier son peuple à sa cause. Il y était parvenu pour la plus grosse partie mais un peu de temps pour conforter encore son travail n'aurait sans doute pas été de refus d'autant qu'il en aurait aussi eu besoin pour mener ses troupes à l'écart des deux camps principaux et ainsi le mettre un tant soit peu à l'abri pendant au moins quelques nuits. Oui voilà ce qu'il aurait fait si il l'avait pu, conforter sa place et reconstituer ses forces. Mais il en était bien loin... Car oui, au lieu de faire tout cela il n'avait eu d'autre choix que de confier le commandement à Merithyn. Charge à lui d'accomplir tout ce que Lorenz aurait voulu faire, le prince noir pour sa part avait une autre urgence et ne pouvait s'y soustraire. Ambre d'abord, qui n'avait peut-être pas tout à fait apprécié de se faire envoyer droit dans le désert par son amant en pleine bataille. Et la princesse Esmelda aussi, non pas qu'il s'attache tant que cela à sa sécurité mais elle était sur les traces de l'épée Astrale elle aussi et son petit séjour chez Mort lui avait bien fait comprendre qu'il y avait peu de choses à l'heure actuelles plus importantes que cette affaire là. Ni une ni deux donc, il avait aussitôt appelé Aranwë et n'avait guère plus remis le pied à terre depuis. Rien sur Armanda hormis un dragon n'était plus rapide qu'un cheval légendaire conscient du sentiment d'urgence ressentit par son compagnon. Lorenz en avait déjà acquis la certitude par le passé mais cette course éperdue à travers les plaines puis dans les sables bouillants du désert le lui prouva à nouveau. Couché sur l'encolure du sombre destrier, il ne portait aucune attention aux flammes que les sabots d'Aranwë formaient derrière eux à chaque claquement. Aucune importance de toutes façons, ces territoires étaient trop désolés pour flamber comme l'aurait fait les forêts de l'empire ou de l'ancien royaume elfique. Leur passage se contentait d'allumer deux rouges sillons qui s'éteignaient rapidement derrière eux sans dégâts et c'était à peine si Lorenz ressentait la chaleur dégagée par leur course, protégé qu'il l'était par son totem. Aucun repos possible ici, le temps pressait trop. Ce refus net de s'arrêter lui posa un gros problème lorsque lui et sa monture franchirent les limites du désert. Ils l'atteignirent en pleine nuit par chance, mais la perspective de devoir s'arrêter dans quelques heures était dérangeante. Leurs liens à lui et Aranwë avec le feu suffiraient-ils à les protéger de l'astre solaire si cruel en ce lieu ? Rien ne permettait d'en être sur, ni l'un ni l'autre ne pouvait brûler normalement mais c'était là un feu très particulier et Lorenz ne pouvait prendre le moindre risque. Laissant le soin à Aranwë de veiller à la sureté de leur course, il passa donc le reste de la nuit à préparer un sortilège de haut vol tel que quelques rares mages pouvaient le faire et lorsque le soleil se leva, il était prêt. Après un frugal repas prit à son médaillon de sang vénérable et destiné à lui faire reprendre des forces, il modifia puis lança son sort. Il lui fallu plusieurs essais pour réussir, il fallait dire que la manoeuvre était délicate. Il utilisait un sort de bulle mortelle sur lequel il devait garder un parfait contrôle étant donné qu'il le lançait sur lui même et sur sa monture. Son corps et celui du cheval étaient ainsi entièrement enchassés dans la bulle d'eau et il se devait de garder une pression acceptable à l'intérieur de celle-ci afin de ne pas leur faire perdre connaissance à tous les deux. Aucun autre cheval qu'Aranwë n'aurait accepté un tel traitement et il y résista d'ailleurs avec vigueur ce qui ne facilita pas la tâche de l'ancestral forcé de jongler entre son sort et le caractère ombrageux du Royal mais la complicité entre eux et l'urgence quasi douloureuse que le destrier ressentait toujours chez son cavalier finirent par l'emporter. Ainsi protégés de l'ardeur rageuse du soleil, les deux compagnons y perdaient largement en clarté de vision mais la désert était un endroit suffisamment dégagé pour que cela ne pose pas de réel problème. Quand à la respiration, Lorenz n'en avait pas besoin et il veillait à ce que les naseaux d'Aranwë sortent à l'air libre de même que ses longues et robustes jambes qui devaient les mener tous deux à leur but. La dernière grosse difficulté dut de garder la concentration nécessaire au maintien du sort jusqu'au bout, et de tirer en passant dans la trame l'énergie dont il avait besoin pour ne pas s'écrouler. Tout ceci il y parvint, non sans mal, non sans efforts, mais avait-il le choix ? C'est cette volonté farouche qui le porta et c'est ainsi que, dans la nuit du désert, Cynoë pu être témoin de cette scène étrange où une bulle munie de patte se dirigeait vers lui à toute allure ! Lorenz n'avait en effet pas encore fait disparaître sa protection, préférant attendre que la chaleur mortelle du jour soit totalement dissipée. Nuit du 30 mai Il avait réussi. La magie et l'instinct vampirique pouvaient faire beaucoup mais n'auraient peut-être pas suffit à lui permettre de localiser ses cibles dans le désert. Toutefois l'instinct bien plus particulier d'Aranwë était pour sa part capable de véritables miracles surtout lorsqu'il était décidé à retrouver "la-fille-qui-brosse-vraiment-bien-et-qui-sait-gratter-comme-il-faut-sur-le-chanfrein." Bon et puis il était vrai qu'un dragon passait difficilement inaperçu surtout au milieu d'une zone désertique... C'est d'ailleurs lui que les deux voyageurs pressés aperçurent en premier et c'est vers lui qu'ils se dirigèrent à fond de train. La bulle disparue doucement tandis que Lorenz relâchait son sortilège non sans une intense satisfaction, réussir un tel tour n'était pas donné à tout le monde et il était plutôt satisfait de sa prestation même si l'épuisement le guettait et qu'il sentait Aranwë trembler entre ses jambes. Il était temps qu'ils arrivent, et il fallait espérer qu'ils seraient bien accueillit... La question ne devrait normalement pas se poser, d'un côté il avait une trêve avec la princesse Kohan et de l'autre il ne s'inquiétait pas vraiment des réactions d'Ambre quand bien même celle-ci se mettrait en tête de l'étrangler pour l'avoir envoyée au loin. Mais son caractère méfiant prévalait, plus particulièrement d'ailleurs envers les dragons. Alors lorsqu'il fut arrivé tout près et qu'il vit celui-ci bondir il n'eut d'autre réaction que de lever la main, prêt à jeter un sort protecteur puis éventuellement offensif si cela devait devenir nécessaire. Il n'avait absolument aucune confiance envers ces "bêtes". Le mouvement de Cynoë le perturba néanmoins, pourquoi lui tournait-il le dos tout à coup ? Alors qu'il s'envolait, le prince noir sonda magiquement les lieux et manqua bien dégringoler de son destrier en sentant la puissante énergie qui s'était élevée dans l'espèce de grotte que le dragon avait semblé garder. Allons bon... Les deux filles n'étaient tout de même pas là dedans ? Terrifié tout à coup à la pensée de ce qui avait pu arriver à Ambre, il rassembla ses dernières forces pour sauter à bas de son cheval et leva les bras vers le dragon qui lui rugissait dessus de par les airs : "Je ne suis pas venu pour me battre ! Où sont tes protégées ?"
La question ne se posait même pas vraiment, l'inquiétude de l'écailleux ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose et c'est donc sans plus de réflexion que l'ancestral se précipita vers l'entrée, ses dagues à la main. Quoi qu'il puisse y avoir là dedans, ça allait avoir affaire à lui... |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mer 30 Sep 2015 - 20:51 | |
| Esmelda fut un instant totalement déboussolée et heureusement qu'elle fut assise sinon elle serait tombée à la renverse.
« -Mai... Mais je suis morte en hiver... J'ai l'impression de n'avoir vécu que une journée ou deux là bas, là haut ou je ne sais où. »
Pas plus de trois mois. La première pensée fut d'aller chercher celle de son lié et de l'envahir de son amour et de son peu de force pour lui faire sentir son émerveillement à ce que son petit saurien devenu bien grand ait réussi à survivre à cela et à en sortir plus fort. Puis elle pensa à Kylian qu'elle avait à peine vu, et qui allait tout faire rater. Pourquoi donc ? Avait-il changé de voie en son absence ? Le temps de sa présence s’estompait au fur et à mesure que la dragonnière prenait compte de sa vie dans le monde des vivants. Peut être une façon de ré-appréhender le monde. Mais restait les paroles du tarenth et de sa fille ainsi que sa vision auprès de Lorenz. Il y avait tant à faire, retrouver l'épée, trouver les plans, et mettre au monde un enfant qui voulait se sentir aussi en vie que sa mère. La main caressant son ventre, elle murmura :
« -Puis il ne semble pas vouloir se reposer. Comme s’il voulait me dire qu'il est bien là. Et cette chaleur. Elle nous emprisonne dans nos propres corps. »
Mais surtout elle empêchait tout mouvement sans sentir les vêtements moites et sales. Et la puanteur de son corps qui avait bien besoin d'un bain.
Mais pour l'heure, le volatile était bien au cœur des préoccupations du trio, et Esmelda s'approcha de la guérisseuse pour essayer de mieux voir l'animal.
« -Une plume rouge. Bien étrange animal. Mais je pense que vous avez raison, Ambre, nous devrions le suivre. C'est peut être un signe, un messager. Il y a en des bien étranges en ce moment. »
Comme Lorenz venant la sauver au tréfonds de la mort. Si elle s'y était attendu à celle-ci. Tout comme de suivre dans le soir du désert un corbeau à la plume rouge à dos de dragon, enceinte, accompagnée d'Ambre, dame de Wintel justement.
« -Je te fais confiance mon lié et te suis fidèlement. Prends soin aussi de toi, pas que de nous trois. Nous sommes dépositaire de ta force et de ton courage, mais pas au détriment de ta santé. »
Mais l'arrivée de la grotte et de son ombre ne fut que le début d'un bonheur sans nom et d'un repos mérité. Et Esmelda ne mit guère longtemps à se poser au sol, avec quelques tissus comme matelas pour dormir d'un sommeil du juste et très vite, elle partit dans de sombres et étranges songes. Elle y voyait une jeune femme, le visage n'était pas bien dessiné, cela pouvait être n'importe qui. La femme se dirigeait dans cette grotte, Esmelda pouvait sentir sa peine, sa fureur, sa rage mais surtout un désarroi total. Elle pleurait la mort d'un être cher, son cœur était déchirée et sa peine était terrible à entrevoir. Le temps passait et elle pleurait. Esmelda voulait l'aider mais elle semblait dans l'incapacité de pourvoir l'aider à cesser de pleurer. La jeune femme pleurait son lié et son amour perdu. Esmelda pouvait la comprendre. Elle avait la chance d’avoir retrouvé son lié mais pas encore son amour et la dragonnière ne se sentait pas complexe. Mais un jour, la femme cessa de pleurer de se releva avec un regard qu'Esmelda pouvait connaître. Son rêve se termina. Mais un autre vint, comme viennent les rêves sans début sans fin, mais cette femme était là, épée aux couleurs chatoyantes tantôt dorées, tantôt rouge, tantôt argentée à la main. La dragonnière n'en vit plus, elle se réveilla.
L'ancienne princesse se réveilla, toujours épuisée. Et chercha autour d'elle un signe, un quelque chose de son rêve et vit la pierre. Se levant avec difficulté, Esmelda alla poser sa main dessus. Ce qu'elle ressentit fut une chose bien étrange. Esmelda eut le temps de croiser le regard d'Ambre et de penser à ce que la grotte s’écroula sur elle. Son seul cri d'appel fut pour son lié.
« -Cynoë que se passe-t-il ? »
Mais aucune pierre n'avait roulé sur le sol. Mais la magie était là. Puissante, présente. Esmelda cria à Ambre.
« -Ambre, vite sauter sur Cynoë sans outre mesure, nous passerons les politesses d'une telle façon de s'y prendre un autre jour. »
Mais ce fut une idée bien stupide, c'est à l'entrée qu'émanait la magie. Devait-elle y aller ou bien aller voir ...Lorenz ? Mais par tous les Esprits que faisait-il donc là ? Elle était encore morte ? Mais cette silhouette du vampire apparut et disparut en un rien de temps. Que se passait-il donc encore ici ? A moins que … le souvenir d'elle au milieu du domaine baptisral et du prêcheur du Néant la kidnappant pour se rendre à Gloria. Kylian sur ses pas. Kylian. Mais par le Dracos que faisait-il ici ? Il n'était pas dans les plaines de l'est.
Esmelda cria avant qu'il ne disparaisse derrière Lorenz.
« -Kylian. »
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| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mar 6 Oct 2015 - 20:35 | |
| Le froid. Cet unique mot représentait à lui seul tout ce que l'ancien commandant de la Sombre Garde pouvait ressentir. Le froid humide du sable de cette petite plage isolée sur laquelle l'agitation permanente de l'océan l'avait rejeté, quelque part au sud du continent. Le froid angoissant des obscures abysses au sein desquelles reposait désormais et à jamais celle qui avait été sa liée. Le froid silencieux autant que douloureux de la séparation, de l'absence et de la solitude. Le froid sépulcral que laissait derrière lui Mort chaque fois qu'il lui prenait l'envie de trancher le fil de l'existence d'un être cher. Combien de temps Kylian était-il resté immergé à veiller sur la dragonne qui l'avait quitté ? Combien de temps s'était-il ensuite laissé dériver au gré des courants marins, tel un débris charrié par les eaux ? Combien de temps était-il demeuré inerte, le visage à demi enfoui dans le sable, incapable de ne serait-ce que songer à se relever ? Des jours ? Des semaines peut-être ? Il n'en avait pas la moindre idée. Peu lui importait. Chaque parcelle de ses pensées était demeurée concentrée sur la longue discussion que sa liée et lui avaient eue peu après qu'ils se fussent envolés loin du champs de bataille. D'un commun accord, la Mère des Tempêtes et le dragonnier d'Océan s'étaient dirigés vers les vastes étendues salines. Pour s'y ressourcer. Pour s'y retrouver. Pour s'y séparer. En effet, après trois millénaires parsemés de plus d'années de guerre qu'aucune âme ne devrait en voir, ces dernières années de lutte constante pour résister autant qu'il était possible de le faire à la volonté de Vraorg le Blanc avaient lentement mais sûrement épuisé les forces de l'écailleuse. Tant et si bien que cette dernière bataille, au cours de laquelle la dragonne avait finalement réussi à briser ses chaînes grâce à l'aide d'un certain Seithvelj, avait certes été synonyme de défaite pour la Théocratie de Vraorg, mais le prix à payer pour cette victoire se révélait beaucoup, beaucoup trop cher. Non seulement l'Ancien était-il tombé, mais la Mère des Tempêtes elle-même avait dépensé plus qu'il n'aurait été permis de lui demander. Fatiguée dans son corps, meurtrie dans son âme, la dragonne n'aspirait plus désormais qu'à un repos certes mille fois mérité, mais qui n'en avait pas été plus facile à accepter pour autant. Dernière épreuve relevée par l'écailleuse sentant sa fin venir que celle de convaincre son dragonnier de la nécessité de la laisser partir, de lui permettre de reposer dans le royaume d'océan, au milieu des couleurs chatoyantes des coraux, là où rien ne viendrait jamais plus troubler cette paix à laquelle elle aspirait, hors de portée de quelque sacrilège que ce fut. Un pincement au niveau du mollet vint soudain troubler la torpeur endeuillée du vampire. Instinctivement, ce dernier remua la jambe et chassa du pied le bec inquisiteur d'une mouette ou d'un goéland venu inspecter cette masse informe étendue sur la plage. Quel qu'il fut, l'oiseau marin n'eut besoin d'aucune autre forme d'encouragement pour étendre ses ailes et repartir en quête d'un repas plus à sa mesure, laissant l'ancien dragonnier à sa solitude. « Je ne suis pas mort, sale bête... Du moins pas tout à fait... Pas encore... » < Alors cesse de te comporter comme si tu l'étais, petit vampire. > Cette voix ?! Jeu de l'esprit, folie de sa douleur ou secrète manifestation d'un espoir inconscient, le dragonnier eut à cet instant pu jurer avoir entendu sa liée s'adresser à lui et le sermonner comme elle avait si souvent eu à le faire jadis. Passablement ahuri, Kylian se redressa et chercha autour de lui une possible origine à ces mots qui avaient résonné dans son esprit, déployant tous ses sens de prédateur à la recherche d'un indice susceptible de lui révéler la présence d'un bien mauvais plaisantin. Mais rien ne vint étayer cette hypothèse, et la plaie encore béante qui meurtrissait son âme était plus qu'il n'en fallait pour le convaincre que sa dragonne ne pouvait pas plus en être l'origine véritable. Alors était-il en train de perdre la raison ? Possiblement, quoiqu'il eut pour cela dû en posséder la moindre once au préalable. Et pourtant, ces mots eurent probablement été ceux de sa liée si tant est que Mort lui eut permis de les prononcer. Grognant contre lui-même, le renégat vampirique se redressa péniblement et se débarrassa ici d'une poignée d'algues, là du sable collé à ses vêtements par l'humidité, avant de baisser le regard vers l'objet qui venait de tomber de l'une de ses sacoches et atterrir dans le sable. Il reconnut immédiatement la pierre de transport des aînés que Merithyn lui avait remise avant son départ, à la demande de la dragonne éprouvée. Une lueur traversa le regard du vampire à ce souvenir : de toute évidence, Skade avait su qu'un tel objet lui serait utile lorsque ... lorsqu'il en serait ainsi. Il reconnaissait bien là la prévoyance de sa liée, mais ne sut exactement s'il voulait l'en remercier ou l'en maudire. Elle avait donc su depuis le départ que ce voyage serait son dernier. Et d'une certaine façon, elle avait eu confiance en son vampire pour ne pas que son histoire s'arrêta en même temps que la sienne. « Fichue tête de mule... » Difficile même pour lui de savoir s'il voulait adresser ces mots à sa défunte liée ou à sa propre personne. Toujours est-il que ses doigts se refermèrent sur la pierre de transport, y insufflant de sa magie tandis qu'il concentrait son esprit sur celle ou plutôt ceux pour lesquels il allait vivre encore. Le voyage fut instantané, la magie de la pierre s'offrant de déplacer son corps à travers l'espace et le temps pour le mener auprès des siens plus vite qu'aucune monture n'eut pu y parvenir. La première chose qui frappa l'attention du renégat à son arrivée fut la température qui régnait dans ce nouveau lieu malgré l'heure tardive et à laquelle son esprit associa immédiatement le mot désert. Au moins savait-il où il se trouvait, mais ce fut bien là la seule chose qu'il parvint à comprendre. Perçant l'obscurité de la nuit, son regard intercepta l'ouverture d'une grotte s'ouvrant dans le flanc d'un massif rocheux ainsi que les formes écailleuses d'un Cynoë visiblement particulièrement agité et, finalement, la sombre silhouette armée d'un vampire que le renégat ne connaissait que trop bien. « Lorenz ! » Et Esmelda ? Invisible pour l'instant mais l'instinct protecteur du vampire prit aussitôt l'ascendant et le fit bondir à la poursuite du prince déchu dont la présence ne laissait rien présager de bon. Prince qui eut d'ailleurs la courtoisie de répondre aux inquiétudes du renégat en se volatilisant dès son premier pas dans la grotte. Trop tard malheureusement pour que l'ancien dragonnier captif de son propre élan put corriger sa trajectoire : l'espace d'une trop brève seconde, son regard intercepta celui de la princesse. Il eut voulu l'appeler, mais à peine le cri de la jeune femme fut-il parvenu à ses oreilles que son corps repartait pour quelque mystérieux voyage astral. Le désert et la grotte brièvement entraperçue cédèrent brutalement la place à une forêt sombre et épaisse ainsi qu'au ... vide s'ouvrant sous ses pieds ? Effectivement, c'était bien juste au milieu de la pente abrupte d'un ravin que venait de surgir le renégat qui dévala ce versant rocailleux aussi rapidement que douloureusement. Au bout de quelques dizaines de mètres de cette abrupte descente, le dénivelé s'adoucit et le vampire parvint à freiner sa chute, non sans percuter son prédécesseur dans la manoeuvre. Car Lorenz était là, lui aussi, pour leur plus grand déplaisir commun : « Wintel ! Qu'est-ce que cela signifie ? Si c'est encore un de tes stratagèmes, tu ... » Mais apparemment, tel n'était pas le cas et une question plus pertinente encore se fit rapidement jour : « Où sommes nous et comment sommes nous arrivés ici ? » Il n'avait certes jamais utilisé de pierre de transport des aînés auparavant, mais il était à peu près certain de ne pas être responsable de ce nouveau déplacement instantané...
- Spoiler:
En se matérialisant, Kylian voit l'agitation de Cynoë dans les airs et la précipitation de Lorenz qui a fait apparaître ses dagues avant de se précipiter dans la grotte. Pas de doute, Esmelda et Ambre doivent s'y trouver et sont sans doute en danger. Kylian se précipite donc, mais tout comme Lorenz il ne voit pas le portail qui s'est ouvert dans l'entrée. Dans la même seconde il aperçoit Esmelda, voit Lorenz disparaître et... Est happé à son tour ! L'atterrissage est douloureux puisqu'il dégringole un ravin (à la suite de Lorenz) apparemment situé au beau milieu d'une épaisse et obscure forêt. Enfin il parvient à freiner sa chute, reste à savoir où il se trouve... HRP : désolé pour le délai, quelques complications imprévues ont légèrement altéré mon emploi du temps. J'ai essayé de faire au mieux pour intégrer ce que je devais intégrer, si soucis, ne pas hésiter à me faire éditer. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mer 7 Oct 2015 - 10:55 | |
| Intervention de MDJ : déplacement de l'intrigue
Lorenz et Kylian viennent de se jeter accidentellement dans un portail, ils sont téléportés ! Pour continuer l'aventure, les autres personnages doivent désormais leur emboîter le pas. Suite de l'intrigue sur le continent Sylvain ! (pour rappel elle débute dans le désert)
Bon jeu à tous |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 10 Oct 2015 - 16:10 | |
| Suivre un corbeau au péril de sa vie, quelle bien étrange idée que cela… Et pourtant, c’était exactement ce qu’avaient fait Esmelda et Ambre, portées par un Cynoë tout aussi fou qu’elles. A ce stade, ce n’était plus réellement de l’inconscience mais plutôt de la douce folie partagée entre ces trois bonnes âmes. Heureusement que la folie, ce n’était pas ce qu’il manquait en Armanda. Plus le temps passait et plus elle se faisait présente, et même absurde sur ces belles terres. Comme si les règles qui les gouvernaient se brisaient, comme si les lois qui les régissaient s’abrogeaient, comme si la logique pure qui devait exister devenait démente. Tout s’expliquait et pourtant, ces explications elles-mêmes devenaient au fil de l’Histoire complètement absurdes. Néanmoins, Ambre avait trouvé la cohérence derrière tout cela, l’espace d’un instant. Mais peut-être que tout condensé, il n’était plus peine de s’y intéresser. Elle qui avait tant rêvé de ces incongruités, ne devrait-elle pas être satisfaite ? Peut-être, oui, peut-être devrait-elle l’être. Mais elle avait mûri, grandi, et surtout ses songes n’avaient jamais été si noirs que l’était cette réalité insensée qu’elle vivait. Ils avaient été d’émerveillement et de grâce, non de mort et de sang. Ils avaient été de beauté et d’amour, non de violence et de peur. Ils avaient été de chaleur et de douceur, non de haine et de cruauté. Car même ce corbeau avait une plume carmine. Même le désert cherchait à les tuer de sa chaleur écrasante. Et l’incrédulité d’Esmelda faisait écho à ses propres réflexions. La grotte où le dragon d’améthyste les avait menées quelques heures plus tard afin de se protéger du soleil était un abri bien appréciable. Fraiche, du moins en comparaison de la chaleur extérieure, elle offrait de plus une obscurité bienfaitrice pour les yeux fragiles des deux humaines. Son moment de réflexion sur la névrose du continent passé, la guérisseuse se demanda si ce n’était pas elle qui avait très mal supporté le soleil, créant ainsi d’étranges réflexions dans son esprit. A présent, allongée sur le sol de la caverne à fixer le plafond, Esmelda dormant paisiblement à ses côtés, elle ne s’étonnait plus vraiment de rien. Dans le silence de ce refuge, elle se sentait bien loin des combats qu’elle avait dû fuit, doutant presque de leur existence. Elle resta ainsi un long moment, sans avoir conscience des secondes, minutes, heures qui s’égrenaient, se reposant dans un état de semi-conscience, l’esprit voguant à mille lieux de celui où se trouvait son corps, suivant le vent son âme. Le réveil d’Esmelda la fit revenir à ses pleines facultés de concentration, elle fut levée en quelques fractions de seconde, observant sa compagne de voyage agir pour le moyen étrangement. Le regard inquiet qu’elles échangèrent suite à une étrange bouffée de magie ne dura qu’un instant avant qu’elles ne cherchent à se précipiter vers Cynoë qui les appelait, effrayé. L’élan fut toutefois brusquement coupé lorsqu’une silhouette bien connue se découpa à contrejour. - … LORENZ ?Mais que Dracos faisait-il ici, celui-ci ? Et… Eyh ! Pourquoi disparaissait-il en plus ? Ambre avait beau être furieuse contre lui, elle n’allait tout de même pas le mordre (quoi que, le côté vampire avait parfois tendance à lui déteindre dessus…). Cela semblait décidément être devenu une manie que de réapparaitre pour qu’ils n’aient finalement pas même le temps d’échanger un mot. Et Kylian qui suivait son ennemi… D’ailleurs d’où sortait-il, celui-ci aussi ? Il rejoignit son cher rival si vite qu’elle se demanda si elle n’avait pas rêvé et de vampire il n’y eu bientôt plus la moindre trace. A peine arrivés, sitôt repartis. Au milieu de la rébellion qu’opposait son cerveau face à cette situation pour la moindre étrange, l’inquiétude prit sa place et son corps bougea de lui-même. Sans même réfléchir, elle repartie en courant, stoppant finalement net à quelques centimètres du portail. Elle ne savait où cela la mènerait, qui avait ainsi créé cet étrange vortex qui engloutissait ceux qui le traversaient. Elle ignorait même si les deux sang-froids étaient encore en vie et, en admettant que ce soit le cas, si elle-même le resterait en les suivant. Ils étaient intelligents, doués au combat, et s’ils ne s’entretuaient pas ils avaient à deux plus de chance de se sortir de n’importe quelle situation dangereuse qu’en sa présence. Mais, peut-être par pur esprit de contradiction pour ne pas laisser à nouveau s’échapper son fugitif de vampire, peut-être parce qu’elle sentait le profond et impérieux désir de les suivre à son tour, peut-être simplement parce qu’elle s’inquiétait pour eux deux, elle traversa sur un dernier regard à Cynoë. Il serait capable au besoin de mettre Esmelda à l’abri, là était le plus important. En attendant, pas question de laisser les deux oiseaux s’échapper alors qu’ils étaient peut-être à cet instant précis en train de se faire couper les ailes pour ne plus jamais s’envoler. Aaah ! Laissant s’échapper un couinement digne d’une souris effrayée, la petite blonde leva une jambe, battit des bras en se penchant en arrière, tangua un instant, reposa pied au sol tout en manquant dégringoler et fini, dans une magnifique démonstration d’équilibre, par se rétablir totalement en évitant de dévaler la superbe pente qui s’offrait à elle. Ceci fait et une fois ses mèches rebelles remises en place, elle ne tarda pas à apercevoir les deux vampires devant elle et, soulagée de les voir de toute évidence entiers et pas trop cassés, s’apprêta à les rejoindre prudemment quand leur attitude la fit se figer à son tour. Pour avoir vécu plusieurs années entourée de vampires, elle avait appris à reconnaitre leurs gestes et leurs postures. Celle pour laquelle ils avaient opté, tous deux statues aux traits superbes et effrayants, était celle du guerrier. Aussitôt, son propre esprit d’analyse s’emballa et elle remarqua les plantes qui l’entouraient. La forêt dans laquelle ils se trouvaient semblait non seulement extrêmement vieille, mais en sus de cela les différentes plantes qu’elle apercevait ne ressemblaient en rien à celles qu’elle connaissait d’Armanda. Un picotement naquit sur sa nuque, se transformant en frisson glacé qui traversa son dos. Cet endroit était suffoquant de magie, qui bien que pas réellement agressive devenait presqu’étouffante. Son propre instinct lui murmurait qu’elle n’était pas en sécurité ici et l’attitude de Kylian et Lorenz ne pouvait que confirmer ce fait. Elle ne resta toutefois pas seule longtemps puisque sitôt son opinion faite sur cet endroit, les deux liés la rejoignirent. Elle ne put que désapprouver ce fait, inquiète pour l’enfant que semblait attendre Esmelda et pour la jeune mère qu’elle aurait largement préféré savoir à l’abri ailleurs. Certes l’ancienne princesse était revenue une fois à la vie, mais rien ne l’assurait qu’elle pourrait recommencer ni même que son petit ne serait pas touché par les connaissances. - Esmelda, votre enfant… Secouant la tête, elle ne termina pas sa phrase et reprit à voix basse, le ton pressant : Soyons prudent, quelque chose nous poursuit. Mais je ne sais où nous sommes et de quelle chasse nous faisons l’objet. Avez-vous la moindre idée de ce qu’est cet endroit ?De plus en plus inquiète, elle regarda avec méfiance autour d’elle, s’assurant en même temps que les vampires étaient encore là. Leur présence non loin était rassurante tout comme, il fallait bien l’avouer, celle du dragon d’améthyste. - Consignes:
Une pente bien abrupte ! Par chance Ambre est parvenue à rétablir son équilibre avant de dévaler le ravin et elle ne dégringole donc pas à son tour au contraire des vampires qui ont l'air d'avoir fait une belle chute. Solides néanmoins, ils ne sont blessés ni l'un ni l'autre mais elle peut voir qu'ils se sont figés dans une attitude vigilante qu'elle connaît. C'est l'attitude des sang-froids lorsqu'ils sentent un danger... A son tour elle regarde autour d'elle dans cette épaisse forêt et elle frissonne. Ses années passées chez les vampires ne lui permettent pas de se tromper et elle en informe aussitôt Esmelda et Cynoë qui viennent de traverser à leur tour : quelque chose les a prit en chasse !
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| | | Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 17 Oct 2015 - 10:34 | |
| Voler en surplace pouvait être épuisant musculairement pour un dragon, mais l'Améthyste avait commencé à apprendre à s'en accommoder. C'était une posture idéale pour être positionné sur un point fixe tout en gardant de vue ses possibles adversaires et lâcher son souffle ardent. Son armure n'entravait pas le puissant battement de ses ailes membraneuses. Son corps souple et effilé lui offrait un poids bien plus léger pour soutenir sa position verticale. Ses congénères plus massifs, plus musclés, ne pourraient sans doute guère rivalisé pour un vol stationnaire. Mais la question de comparer les capacités avec ses autres frères draconique n'était pas la priorité dans son esprit.
Après avoir jeté un grondement d'avertissement, guettant la sortie des deux jeunes femmes, il poussa un rugissement quand la sphère pulsant de magie laissa apparaître un bipède. Cynoë claqua des mâchoires aussitôt quand il reconnut Lorenz. Que venait-il faire ici ; Ses yeux plissés de fureur, il suivit le Prince Noir, analysant ses faits et gestes. Quel serait son intérêt à venir se battre après avoir demandé au saurien de partir le plus loin possible avec Ambre ? A le voir se précipiter vers la caverne, il lui laissa le champ libre pour intervenir pour ce qui se tramait dans l'intérieur rocailleux, posant ses orbes ambrés furieux vers l'autre source de magie. Cette dernière ne tarda pas à dévoiler une autre silhouette vampirique : Kylian. Dans un désert où la vie ne semblait pas présence, il semblait soudain y avoir foule. Quoiqu'eut ou penser l'Améthyste sur l'instant de l'apparition de l'aimant de sa liée, celui-ci fut aussitôt absorbé dans une nouvelle onde magique, emportant Lorenz dans la même occasion. La magie vibrait partout dans les airs, faisait frémir plus que jamais l'échine du jeune dragon.
Les choses se précipitèrent. A peine se posa-t-il pour essayer de comprendre la présence de ce portail qui pulsait de magie, qu'Ambre se précipita vers le portail. Le regard qu'il croisa fut très compréhensible. Il devait songer avant toute chose à la sécurité de sa liée. La jeune princesse ne tarda pas à rejoindre son dragon, qui se retrouva plongé dans une forte perplexité. Il n'avait pas besoin d'interroger la jeune mère pour ressentir ses émotions. Le lien qu'il partageait avec elle était fort et il comprenait l'inquiétude qu'elle pouvait ressentir pour son amie, qui avait franchi cette porte menant sur l'inconnu. Sans compter que leur aimé respectif se retrouvait là-bas, quelque part...Ses muscles maxillaires se contractèrent. Il venait à peine de retrouver sa belle liée et voilà qu'un nouveau danger possible les guettait déjà derrière. Rien n'était moins sûr. Le saurien était pris dans un profond dilemme Il pourrait prendre sa liée et aller au bout du monde pour la mettre à l'abri, mais ce serait déchirer son âme, qui n'attendait que d'aider son amie et de retrouver son homme de coeur. De plus, il avait accepté de protéger Ambre et l'humaine était loin d'être en sécurité.
Il n'eut qu'à tourner sa tête pour plonger son regard dans celle de sa liée. Sa fière liée qui n'abandonnerait pas ses amis.
°Je vais franchir cette chose en premier ma belle liée. Je préfère m'assurer que ma présence suffira à ouvrir la voie. Ne t'éloigne pas de moi. Derrière nous allons retrouver Ambre, et Kylian°
Ainsi que Lorenz. Qui sait ce que les deux vampires fomentaient chacun de leur côté. Surtout que l'Améthyste se rappelait très bien du comportement de Kylian. Il s'approcha donc du portail, s'arrêtant à quelques centimètres de sa surface étrange. Ses naseaux se dilatèrent, tout en captant la puissance magique qui en émanait. Il n'y avait pas de temps à perdre. D'un pas décidé, il passa d'abord sa tête et le reste de son corps suivit. La sensation était étrange comme effrayante à la fois et une fois qu'il se retrouva de l'autre côté, en l'espace d'un léger souffle, il se sentit glissé et planta ses serres dans le sol meuble, provoquant déjà l'envolée d'effluves d'humus. Veillant à ne pas bouger et pour assurer la venue de sa liée sans qu'elle ne glisse ou ne tombe à cause du dénivelé du sol.
Le temps que sa liée le rejoigne, il eut le temps de contempler le nouvel environnement qui était le leur. Il se sentait déjà oppressé en levant la tête et comprenant qu'il ne pourra pas ouvrir ses ailes et prendre son envol. Les arbres, à l'essence inconnu à son esprit -tout comme les plantes qui les entouraient-, paraissait anciens. Très anciens. Cette constatation perturba le reptile. Où étaient-ils donc ? La question demeura sans réponse. Son esprit n'arriva à ne rien identifier et quelque chose de séculaire et de puissant émanait de cette étrange forêt, n'aidant guère le mettre à son aise. Se concentrant sur l'importance de veiller sur sa liée et qu'il était condamné à marcher, il guetta la venue de sa liée et ensemble, rejoignirent le reste des venus dans ces terres forestières et étranges, sur un sol plus prompts à l'équilibre.
Pas un seul instant, le dragon ne baissa la garde. Un dragon au sol était une cible facile. Gardant ses ailes repliées le plus fortement contre son corps sinueux, il huma l'air. Des milliers d'odeurs se mêlaient entre elles, en plus de se confondre dans l'inquiétude qui montait du groupe. Ambre fit part de ses sensations et elle avait de quoi avoir raison d''éprouver ses angoisses. Quelque chose les avait en chasse !
En temps ordinaires, le dragon aurait sans doute remis en question les impressions de la bipède, mais dans ces lieux inconnus. Il ne fallait rien négliger. Doucement, il perçut une odeur familière. Une odeur de vampire, mais autre chose suintait dans cet effluve, la rendant différente
° Oui.... nous sommes pris en chasse par des vampires....La sentez-vous vous aussi et surtout... La reconnaissez-vous ? °
Il venait de s'adresser à Lorenz et à Kylian. Vampires de leur état, ils étaient plus à même que le dragon à reconnaître les leurs. Puis il poussa un léger grondement quand ses yeux se fixèrent sur un point précis. Il se plaça doucement devant sa liée, ses dents déjà dévoilées par les lèvres retroussées.
°Des vampires à la peau très sombre et aux oreilles semblables à celle du vampire Lorenz... J'espère que ce sont des connaissances à toi Lorenz...°
Mais il en doutait sérieusement. Sinon ces êtres ne les auraient pas pris en chasse. Bien qu'encore un peu loin, le saurien transmit à chacun des bipèdes ce qu'ils voyaient. Des vampires effectivement, mais qui paraissaient bien étranges, la peau bien sombre et d'apparence plus faible....Mais ils ne semblaient pas vouloir stopper leur approche. Et le soucis qui se posa fut leur nombre. Ils étaient nombreux. Et cela ne plut guère au saurien.
Il tendit son esprit vers eux
°Arrêtez vous et dites nous qui vous êtes ! °
Aucune réponse, ce qui déconcerta un peu le saurien. Il continua de leur envoyer son interrogation autoritaire pour les pousser à dire ce qu'ils étaient... et surtout ce qu'ils voulaient. En même temps, une légère fumée se faufilait hors de sa gueule par les interstices de ses dents. On comprenait que le dragon se tenait prêt à se battre.
°Je ne sais pas ce qu'ils sont, mais s'ils approchent encore...° |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 17 Oct 2015 - 13:12 | |
| Intervention du MDJ : les "vampires" passent à l'attaque ! Sans se préoccuper des mises en garde du dragon, les créatures se tapissent sur elles mêmes. Lorenz et Kylian ont juste le temps d'émettre un bref avertissement en reconnaissant les signes imminents d'agression vampirique. L'affrontement commence et leur position géographique fait qu'ils sont les deux premiers visés : >> Dés 1 : inférieur ou égal à 5, Lorenz subit plusieurs morsures. Les "vampires" semblent en vouloir à son sang ! >> Dés 2 : inférieur ou égal à 5, Kylian subit plusieurs morsures. Les "vampires" semblent en vouloir à son sang ! >> Dés 3 : inférieur ou égal à 5, Esmelda réagit trop lentement à l'attaque et se retrouve en mauvaise posture (ne subit pour le moment pas de morsure) >> Dés 4 : inférieur ou égal à 5, Ambre réagit trop lentement à l'attaque et se retrouve en mauvaise posture. (ne subit pour le moment pas de morsure) >> Pas de lancement de dés pour Cynoë. Attaqué simultanément par une cinquantaine de "vampires" il disparaît presque sous la masse mais leurs crocs ne peuvent transpercer ses écailles et il tient ses ailes hors de leurs portée. Il leur cause alors des dégâts énormes. |
| | | Dracos Honoris Maître du Jeu
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 17 Oct 2015 - 13:12 | |
| Le membre ' Lorenz Wintel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés#1 'Hasard' : #1 Résultat : -------------------------------- #2 'Hasard' : #2 Résultat : -------------------------------- #3 'Hasard' : #3 Résultat : -------------------------------- #4 'Hasard' : #4 Résultat : Lorenz est le premier attaqué, il est mordu au bras à plusieurs reprises avant de parvenir à repousser ses agresseurs. Kylian se trouvant un pas plus loin a le temps de réagir et d'éviter les morsures. Esmelda réagit très vite et parvient à se débarrasser de ses adversaires directs. Elle va pouvoir aller aider l'un de ses compagnons. Ambre réagit trop lentement, l'un des vampires parvient à la ceinturer. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 17 Oct 2015 - 16:01 | |
| Tout se passa si vite que la dragonnière ne comprit pas un instant ce qui pouvait se passer. Elle resta planter là à ne pas bouger, ne rien faire juste à essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Lorenz, ancien mort, techniquement toujours un peu, arrivé dont ne sait où, accompagné de Kylian, et en un instant pour plus rien. Devait-elle encore s'en étonner après avoir suivi un corbeau à la plume rouge ici, avoir senti une magie si forte et puissante et avoir vu en songe cette femme dragonnière ? Eh bien oui, Esmelda continuerait à s'étonner de ce qui pouvait se passer autour d'elle, même quand cela sortait de son entendement. Et pourtant l'ancienne princesse des Hommes en avait vu et des bien étranges. Les Esprits, un l'avait même touché, alors qu'on savait leur présence la craignant, l'admirant, doutant de leur présence, et pourtant de les voir fut une réalité prise en plein fouet dont on ne pouvait plus douter. Et c'était sans compter sur la magie, même s'ils ne veulent pas l'admettre, des alayens en voyageant dans un trou spatial allant du royaume des elfes à Gloria. Bref, de quoi ne plus s'étonner de voir Lorenz et Kylian passer devant elle en coup de vent, jouant les puces d'un lieu à un autre. Mais où ? Ça elle le saurait très vite, car elle ne laisserait pas Kylian et Lorenz seul tous les deux. Non, non, Armanda avait besoin des deux, ils s’entre tueraient un autre jour.
Et Esmelda ne fut pas la seule à avoir cette idée ou cet avis. La compagne de Wintel se laissa aussi tenter par la disparition de cette grotte pour se rendre Dracos on ne sait où. Très bien. Elle aurait besoin d'aide et entre moisir ici et se dessécher et avancer le choix serait vite fait. Puis la magie présente sur le rocher n'était-ce pas cela qui avait causé tout ce chamboulement ? Dans le doute autant en avoir le cœur net. Mais pas sans Cynoë, pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés et qu'ils étaient enfin ensemble. Elle s'approcha vers lui lui envoyant des ondes rassurantes. Ils étaient ensemble.
« -Je te suis. Prends soin de toi et vigilance constante. »
Esmelda ne pouvait que s'inquiéter en voyant le disparaître devant ses yeux. Elle inspira profondément et plongea à son tour.
Tout changea. L'air moins chaud et sec. Le sable qui n'était plus là, les bruits qui revenaient laissant loin le silence du désert. Une seule chose demeurait. La crainte. Quelque chose de pas net était là. Elle le sentait. Ambre était là. Mais pas les deux vampires. Ils se trouvaient plus loin en contre-bas, aux aguets, eux aussi sentait que ce lieu n'était pas si paisible qu'il semblait paraître. Les hauts arbres aux couleurs verdoyantes, la nature luxuriante n'étaient pas toujours si accueillantes que cela pouvait laisser deviner.
« -Sommes-nous obligés d'attendre ? »
Esmelda ne savait si c'était vraiment judicieux d'attendre de se faire attaquer par ces choses. Car même si Cynoë pouvait se montrer menaçant, on ne savait pas ce qu'était ces choses, du moins pour le moment. Car peu de temps après une nuée de silhouettes fondirent sur le petit groupe. Esmelda eut à peine le temps d'entendre des « fuyez », « dégagez » de Kylian, Lorenz qu'il fut déjà trop tard. Des créatures fondirent sur eux par dizaine. Lorenz fut le premier à dégainer son épée et à vaincre la première créature qui s’abattit sur lui. Esmelda cria ce qui ne changea rien, mais eu le réflexe de lever devant elle un mur de pierre pour se protéger un instant, le temps de voir son lié en prise par une armure de créature cherchant à percer sa peau de leur dents vampiriques. Bonne chance à eux, mais Esmelda tilta sur le fait que ces créatures dont ils venaient de troubler l'habitat ne connaissait pas les dragons, sinon, ils n'auraient pas tenter de s'en prendre à lui ainsi. C'était peine perdu. Mais Cynoë n'était pas le plus en danger, non loin d'elle Ambre avait un vampire qui tentait de la mettre au sol. Esmelda fit un pas en direction d'elle, les mains de la soigneuse en prise avec son combattant, elle ne pouvait user de sa magie. Esmelda si. Elle ré-écarta un assaillant de la sorte. Une chance pour eux, ce n'était pas des vampires de Néant...
Le pas suivant fut accompagné par le son d'un cor. Tout s'immobilisa un instant dans la foret : les assaillants, le petit groupe mis à mal, la foret elle même. D'un coup d'un seul, presque avec dépit, ils quittèrent leur proies pour mieux repartir. Les bruits et mouvements derrière Esmelda, qui tentait du coup de relever au mieux Ambre, un peu trop secouée pour une humaine, lui firent comprendre que la bataille était bien loin d'être finie. Et ils ne devaient pour le moment que leur salut au son de ce cor.
L’atmosphère qui devenait plus sombre ne laissait pourtant guère place à l'envie de rester un instant de plus en ces lieux. Un regard vers son lié, Esmelda put voir qu'il allait bien. Kylian aussi, mais Lorenz au sol semblait plus gravement toucher. La dragonnière aida Ambre à se déplacer pour venir vers l'ancien prince vampirique et tenter de le soigner au plus vite avant de vite se mettre quelques part à l'abri. Une chance pour eux, la régénération vampirique serait avec eux, ainsi que la magie des soins que Esmelda pourrait lui apporter. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Lun 19 Oct 2015 - 16:08 | |
| HJ : comme vous pouvez le constater, j'ai volontairement chamboulé le tour de jeu afin de faire accélérer un peu l'action. Vous devez désormais attendre mon feu vert (via mp) avant de poster. Et n'oubliez pas le délai max (4 jours), avec obligation de faire passer ce rp en priorité sur tous les autres.
Il n'avait pas du tout compris ce qui lui était arrivé. Haut mage ou pas, il était en effet difficile de ne pas perdre pied en se retrouvant brutalement aspiré par un portail magique. Sans compter que celui là était particulièrement retors car il ne se contenta pas de le téléporter sur une terre plane... Un ravin... Merveilleux ! Tout vampire et haut mage qu'il soit, Lorenz n'en dégringola pas moins rudement cette pente imprévue et se retrouva freiné par un enchevêtrement de ronces qui ne traversa fort heureusement pas sa peau. De quoi déjà le mettre de fort mauvaise humeur... Ajoutez à cela l'apparition soudaine de Wallam qui dégringola derrière lui jusqu'à le bousculer et vous aurez une belle idée du tableau fumant représenté à cet instant par le prince noir...
"Si je le savais, je ne serais pas descendu de cette manière. Imbécile."
L'insulte n'était pas spécialement réconfortante mais non moins amplement méritée selon Lorenz. Non mais franchement, avait-il habitué son monde à ce que ses propres stratégies donnent des résultats aussi peu acceptables ? Certainement pas. Si stratagème de sa part il y avait dû avoir il était clair que ce ne se serait pas passé ainsi. Il s'apprêtait d'ailleurs à le préciser de façon plus claire encore lorsque quelque chose l'alerta. Un bruit ? Une odeur ? Une émanation magique quelconque ? Pas vraiment... Il s'agissait plutôt de cet instint quasi animal qu'il partageait avec ceux de sa race et qui alerta d'ailleurs Kylian autant que lui-même. Ils n'eurent pas besoin d'échanger le moindre mot pour en être assurés tous les deux : quelque chose s'était mis en traque. Et c'était eux les cibles.
Etrange sensation pour un vampire que celle d'être pris en chasse... Oh bien sur il pouvait toujours arriver de se retouver traqué par une troupe plus nombreuse mais ce n'était tout de même pas tous les jours. Quoique, lorsqu'il y pensait au sujet de Kylian... Enfin bref. C'était déplaisant. Et le petit cri poussé plus haut par Ambre ne vint pas rassurer l'ancestral. Elle l'avait suivit... Impossible de lui parler, pas plus qu'à Esmelda et Cynoë qui suivirent très rapidement. Dans le cas du dragon c'était une bonne nouvelle car sa simple vision pourrait suffire à décourager les éventuels agresseurs. Par contre la présence des deux femmes ne pouvait qu'accentuer la nervosité des deux vampires. Quoi qu'il puisse arriver, elles étaient bien plus en danger qu'eux même car plus fragile. C'est de cette certitude que naquit le danger.
L'attaque fut foudroyante et typiquement vampirique. Une approche furtive en tenaille, puis le déclenchement brutal qui ne devait laisser aucune chance aux proies. Concentré sur Ambre et plus encore sur le sortilège qu'il allait devoir lancer afin de régler leur compte à tout ceux qui pourraient oser l'agresser, Lorenz aperçu du coin de l'oeil l'ombre de la première créature qui était en train de lui bondir dessus. Trop tard pour la magie, seul l'instinct le poussa à lever les bras pour protéger sa carotide d'une machoire vorace. C'est sur son bras qu'elle se referma finalement, lui arrachant un grondement de douleur autant que de fureur tandis que Lomë, sa dague courte, apparaissait dans sa main droite et se chargeait d'achever la vie de l'agresseur dans un infâme gargouillis. Pas le temps de se demander ce que des vampires pouvaient bien faire là ni pourquoi ils privilégiaient leurs dents plutôt que d'autres types d'armes dans cet affrontement, d'autres entraient dans la mêlée. Ils étaient terriblement nombreux et il n'y avait aucun moyen de savoir dans quelle situation les deux humaines se trouvaient là haut. Le dragon était avec elles... C'était le seul réconfort que Kylian et Lorenz pouvaient s'accorder à supposer qu'ils en aient le temps dans cette affaire. N'osant utiliser les pouvoirs de son totem dans cet environnement inconnu et boisé, Lorenz se contenta de sortilèges divers pour contenir la masse adverse prête à les engloutir. Désespérant finalement d'en venir à bout, il s'apprêtait à passer à quelque chose de plus costaud lorsque le son d'un cor vint interrompre la bagarre. Sensibles à ce signal inconnu, les vampires refluèrent alors non sans avoir jeté un dernier regard haineux à leurs adversaires. Le silence retomba alors tandis que le dernier disparaissait, laissant derrière lui les cadavres de ceux qui n'en avaient pas réchappé. Après un tel déferlement de violence, le retour au calme paraissait étrange et la forêt n'en semblait que plus menaçante encore. Mais l'inquiétude sourde partagée par les deux ennemis était toute autre lorsqu'elle s'exprima :
"Les humaines..."
Moitié interrogation, moitié ordre. Mais Wallam n'avait certainement pas besoin de ça pour aller vérifier l'état de santé d'Esmelda et donc d'Ambre en passant, voir même de Cynoë même si Lorenz ne s'inquiétait absolument pas pour le dragon. Une fois assuré que tout allait bien à l'étage du dessus, l'ancestral retourna l'un des cadavres d'un coup de pied d'autant moins respectueux qu'il s'agissait de celui qui l'avait si férocement mordu. Le visage révulsé lui apparu alors, crispé même dans la mort sur une grimace agressive qui lui arracha à lui aussi un instinctif et mauvais rictus. Son bras le lança tandis qu'il relevait lentement ce qui restait de sa manche. C'était moche. Vraiment très moche. En fait il lui manquait purement et simplement un gros morceau de chair... Cette chose avait essayé de le dévorer vivant !
Pris d'une soudaine faiblesse, il prit le pretexte d'observer le mort de plus près pour se laisser glisser à terre. Sa main plaquée sur la blessure ne suffisait pas tout à fait à endiguer le sang sombre qui s'en échappait, aurait-il été humain qu'il y aurait certainement perdu le bras... Au lieu de cela il lui faudrait certainement quelques jours pour cicatriser tout à fait, à supposer qu'il ne retombe pas sur cette meute d'ici là... A nouveau, son regard balaya le cadavre mais il ne prit la parole que lorsque les autres furent redescendus à sa hauteur :
"Pas de doute, ce sont bien des vampires... Ils en ont toutes les caractéristiques mais ils semblent plus fragiles physiquement et aucun d'entre eux n'a utilisé la magie... Leur intelligence semble aussi limitées, ils n'étaient guidés que par l'instinct..."
Un instinct terriblement facile à comprendre et qui était si peu rassurant que le prince hésita un instant avant de reprendre, échangeant au passage un regard lourd avec Kylian qui ne pouvait qu'avoir déjà compris :
"Nous sommes sur leur territoire. Ils nous ont traité comme des intrus et peut-être des proies potentielles..."
Autant le dire clairement, leur situation n'aurait sans doute pas pu être plus catastrophique. Cette branche cousine des vampires ne semblait pas prompt à la discussion à supposer même que ce soit possible. Comme tout vampire respectueux de ses instincts il était clair qu'ils allaient revenir à la charge encore et encore jusqu'à ce que l'intrusion ne soit plus qu'un souvenir sanglant. Et ils semblaient tellement, tellement nombreux... Trop nombreux en fait. De quoi lui faire secouer la tête avec incrédulité :
"Comment peuvent-ils cohabiter en si grand nombre ?"
Différents ou pas des ancestraux conventionnels, ces vampires n'en constituaient pas moins une aberration pour n'importe quel connaisseur de la race des sang-froids. Ils auraient dû s'entretuer bien avant que leur population n'atteigne une telle concentration. Il n'y avait qu'une seule et unique explication possible : quelqu'un ou quelque chose les guidaient. Seule une poigne des plus fermes pouvait forcer de telles créatures à s'accepter mutuellement, Lorenz en était l'incarnation vivante si on pouvait le dire. Sans laisser le temps à Ambre ou à quiconque de véritablement observer son bras, il le ramena contre sa poitrine et se prépara à se relever :
"Nous ne pouvons pas rester là."
Ou bien ils seraient morts avant le matin, mais il n'était sans doute pas utile de le préciser. Le déclin lumineux à lui seul suffisait à exacerber le sentiment de danger qui les oppressait. Restait à savoir où aller... Les arbres étaient si touffus qu'il était impossible de voir le ciel ou d'imaginer envoyer le dragon en reconnaissance. Aucune direction ne semblait meilleure qu'une autre, et même si il était certain que son esprit génial lui soufflerait comme toujours une solution rapide le fait était que... Rien. Il ne parvenait pas à réfléchir, son esprit lui semblait engourdit et ne cessait de revenir à la douleur de son bras. Sa mâchoire se serra lorsqu'il repoussa à regret l'idée d'enflammer ce lieu maudit à des lieux à la ronde ne serait-ce que pour retrouver enfin la vision du ciel...
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mar 20 Oct 2015 - 21:33 | |
| Avec un dragon comme protecteur, théoriquement, il n’y avait pas grand-chose à craindre. Mais cela ne restait que de la théorie dont la pratique n’avait que faire. Lorsque Cynoë les avait informé de la nature de leurs pour-suivants, Ambre avait eu l’espoir, éphémère et plutôt faible, que les deux vampires qu’ils avaient suivi parvien-draient d’une façon ou d’une autre à entamer le dialogue, quand bien même ce n’était pas tout à fait la mentalité des sang-froids. Elle s’était tout de même également préparée à un combat entre eux et les assaillants, sachant pertinemment que la paix était chose peu connue de ce peuple régi par la loi du plus fort. Ce qu’elle n’avait en revanche pas tout à fait imaginé, c’était avec quelle violence cette attaque allait avoir lieu, avec quelle rapidité aussi ! Le nombre était lui aussi déstabilisant, aussi n’eut-elle pas le temps de réagir qu’elle se sentait déjà at-trapée, tordue et malmenée par un être à la senteur peu flatteuse et à la douceur tout à fait inexistante. Les bras bloqués par une force bien supérieure à la sienne, elle ne parvenait ni à se soustraire physiquement à l’emprise ni même à s’aider de la magie et l’intervention d’Esmelda fut plus que la bienvenue. Enfin libre et bien décidée à ne pas se laisser de nouveau surprendre, Ambre se prépara à combattre à son tour quand ils furent sauvés par le gong. Enfin, le cor, mais au vu de la situation, l’instrument avait peu d’importance, du moment que ca faisait disparaitre leurs assaillants. Par peur d’une armée rivale ou par obéissance envers un chef de groupe ? Aidée par Esmelda, la guérisseuse grimaça en palpant ses côtes endolories, surprise qu’elles ne soient ni fêlées ni brisées. Sans doute pouvait-elle remercier son corsage en soie d’araignée… Elle ne s’en tirait finalement qu’avec une sérieuse envie de vomir, ce qui n’était pas forcément le bon moment, quelques bleus et l’esprit encore un peu secoué. Rien de bien méchant, en revanche… En revanche elle ne pouvait dire la même chose pour tout le monde. S’assurant que chacun de ses compagnons allait bien, son regard passa sur eux avec inquiétude pour finalement s’arrêter définitivement sur Lorenz. Au même moment et semblant lire ses pensées, l’ancienne princesse humaine tenta de la mener vers le blessé avant d’être arrêtée avec douceur par une Ambre qui pouvait fort bien se déplacer seule et risquait plutôt de faire dé-gringoler sa compagne sur la pente. Se rapprochant donc de Lorenz en fronçant les sourcils, elle jeta auparavant un regard autour d’elle tandis qu’un petit frisson continuait à lui courir le long de la colonne vertébrale. Un fris-son de peur plus qu’une véritable réaction dû à l’instinct de survie ; il fallait dire que l’endroit n’était guère ras-surant. Si les forêts étaient nombreuses en Armanda où la jeune femme n’aurait pas hésité à s’y aventurer seule pour y cueillir des herbes, cet endroit était, à l’opposé, tout à fait oppressant. Kylian et Lorenz étaient donc deux facteurs réconfortants, mais le fait que le prince vampire était blessé produisait plutôt l’effet inverse. In-quiète, Ambre descendit donc jusqu’à lui avec prudence, talonnée d’ailleurs par les deux liés. Le vampire était au sol, et le sang qui s’écoulait de son bras ne présageait rien de bon. Pourtant, il ne semblait aucunement décidé à la laisser l’examiner ; et elle-même ne savait trop comment se comporter envers lui. Entre le secouer comme un prunier, l’embrasser, l’houspiller ou se glisser dans ses bras, le choix était difficile. Il mourrait d’un coup, sans que rien ne puisse laisser deviner ce qui allait arriver et peu de temps avant leur mariage, et lorsque la jeune femme faisait son deuil, c’était pour qu’on lui annonce qu’une résurrection allait avoir lieu. A peine en vie, il l’envoyait loin, puis la rejoignait l’espace de quelques secondes avant de nouveau de se volatiliser. Et pour ne pas s’arrêter là il manquait se faire tuer par des cousins de sa race alors même qu’Ambre venait de le rattraper. Avec tout cela, comment était-elle censée réagir ? Restant un instant debout près de lui à l’observer pensivement, elle s’accroupit finalement à ses côtés tandis qu’il parlait au reste de la troupe et lui effleura dou-cement l’épaule du bout des doigts pour attirer son attention. -Laissez-moi regarder, s’il vous plait. C’était un murmure mais il ne discuta pas, reprenant ses propos, tandis qu’elle-même s’occuper de la blessure. Et quelle blessure… elle ne put s’empêcher de grimacer en voyant la plaie. Ça, ce n’était pas une farce. Approchant ses deux paumes, elle tenta d’user de magie mais en vain. Si celle-ci n’était pas défaillante, la plaie en revanche refusait de se refermer, Dracos seul savait pourquoi. Ce qui signifiait que le sang allait continuer de s’écouler, et donc que Lorenz allait s’affaiblir très rapidement, lui qui semblait déjà n’aller pas très bien... Elle pouvait toujours le cautériser mais non seulement il risquait de ne pas supporter cette douleur supplémentaire, mais en plus si poison il y avait ce dernier allait rester enfermé dans le corps du vampire. Sans compter qu’il manquait un joli morceau de chair à faire repousser… Aucune de ces solutions n’était satisfaisante mais avant qu’elle terminé de réfléchir à ce qu’elle pouvait bien faire pour soulager son cher et tendre, le bras blessé fut retiré par son propriétaire au plus grand dam de la guérisseuse qui ne parvint pas à le faire changer d’avis. A bout de nerfs, elle se releva dans un mouvement d’humeur en grinçant des dents. -Rho, et bien remourrez donc, vous allez peut-être revenir à nouveau après tout ! Cela étant, mieux valait pour lui qu’il évite de recommencer à jouer les morts vraiment morts, car cette fois ce ne serait pas pour papoter avec Esmelda mais plutôt pour se faire tirer les oreilles par sa compagne qui irait dare-dare le récupérer par la peau de son derrière vampirique. La seconde concernée se releva d’ailleurs tout en gardant, pas rancunière et prudente, un œil sur le blessé, qui rappelait étrangement une gousse d’ail vampirique –c’était à dire d'un blanc plus blanc que blanc– avant de s’adresser à l’ensemble de ses compagnons : -Par où allons-nous ? Loin du cor ou dans sa direction ? Que préféraient-ils ? S’aventurer en direction de possibles sauveurs ou fuir de potentiels ennemis ? Tout dépendait de ce qu’étaient partis faire les vampires… |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mar 27 Oct 2015 - 11:26 | |
| La question relative à l'endroit où ils se trouvaient demeura sans réponse, ou plus exactement sans réponse satisfaisante. Non pas qu'il eut vraiment espéré que Lorenz fut en mesure de clarifier leur localisation géographique mais poser la question ne lui avait rien coûté. Rien sinon peut-être le fait de descendre encore un peu plus bas dans l'estime du prince autoproclamé à supposer que cela fut encore possible. Certainement pas de quoi l'inquiéter donc, l'opinion que Lorenz pouvait avoir de lui n'avait jamais été au centre de ses préoccupations. Ce qui le fut rapidement en revanche, ce fut cette intuition désagréablement familière d'être traqué, cet instinct indéfinissable qui vous murmurait à l'oreille que le danger n'était pas loin, que la mort approchait et qu'il valait mieux prendre la fuite ou se cacher tant qu'il était encore possible de le faire. Et l'apparition d'Ambre au sommet de la pente que les deux vampires avaient si gracieusement dévalée n'était pour rien à cette oppressante sensation de danger, pas plus que ne le furent Cynoë et Esmelda surgissant bientôt à la suite de la petite guérisseuse. Kylian ouvrit la bouche dans l'intention évidente d'interpeller les nouveaux arrivants pour les inciter à la plus grande prudence, mais ce fut un cri d'alerte qui en jaillit finalement : à la périphérie de son champs de vision, une ombre menaçante venait d'apparaître entre les branches d'un buisson feuillus, immédiatement suivie d'une indéchiffrable quantité de ses jumelles, lesquelles se jetèrent avec férocité dans leur direction. Les crocs luisant surmontés du regard injecté de sang qui affublaient les visages de ces vampires très particuliers ne laissaient que peu de place au doute quant à leurs intentions. Lorenz en était d'ailleurs vraisemblablement arrivé à la même conclusion tandis qu'une mâchoire venait claquer à quelques centimètres seulement de son visage.
Dans la seconde suivante, Kylian réagit par automatisme et banda son arc, décochant son premier projectile juste à temps pour venir faucher la créature qui s'étaient élancée dans sa direction. La mortelle précision de son tir tua son adversaire sur le coup, la pointe acérée de la flèche s'enfonçant profondément dans la gorge du monstre. L'éventualité qu'il eut préféré essayer d'éviter une telle violence ne l'effleura même pas, tant l'assaut avait été brutal. Tuer ou être tué, voila qui pouvait le plus justement résumer la situation dans laquelle ils se trouvaient désormais. Du coin de l'oeil, l'ancien commandant de la Sombre Garde risqua cependant un regard en direction des humaines et du dragon qui les accompagnait, constatant avec un mélange d'effroi et de colère qu'ils étaient en toute aussi mauvaise posture que l'ancestral et lui. Impossible malheureusement de se porter à leur secours, de nouvelles attaques réclamaient son attention et plus particulièrement encore celle de ses flèches. Un grognement douloureusement agacé près de lui lui fit d'ailleurs savoir qu'il n'était pas le seul à bénéficier des faveurs de leurs agresseurs décidément particulièrement... affamés. Affamés et nombreux, il semblait que chaque vampire abattu était remplacé par trois autres plus voraces encore. De seconde en seconde, il devint de plus en plus difficile de les tenir à distance, ce jusqu'à ce que le son d'un cor ne retentisse dans le lointain. Comme si de ce signal dépendait leur appétit, les créatures interrompirent l'assaut aussi brutalement qu'ils l'avaient débuté et battirent en retraite sans plus s'attarder. Etrange comportement, certes, mais qui ne serait pas pour déplaire au petit groupe d'égarés.
Lorenz formula à voix haute la première inquiétude du renégat et leurs deux visages se tournèrent d'un commun accord en direction des-dites humaines. Apparemment, toutes deux se portaient bien quoiqu'un peu secouées peut-être, et Cynoë n'avait pour sa part visiblement pas éprouvé de grosse difficulté à se débarrasser de leurs agresseurs. Kylian cherchait déjà un moyen de gravir les mètres qui le séparaient de la princesse lorsque la voix du prince vampirique interpella son attention. Fidèle à lui-même, Lorenz étudiait déjà scrupuleusement l'identité de leurs agresseurs et les conclusions auxquelles il aboutissait n'étaient pas précisément les plus rassurantes qui furent. Malheureusement, il semblait difficile de lui donner tort et un regard sur l'état de son bras suffisait à se convaincre que l'ancestral faisait preuve de retenue en soulignant que ces étranges vampires les considéraient ''peut-être'' comme des proies.
« Une création de Vraorg ? Notre peuple lui aura peut-être semblé un peu trop civilisé, il préfère probablement un peu plus de ... sauvagerie. »
Pourtant, le peuple vampirique tel qu'il existait actuellement ne manquait pas de bestialité, du moins au goût du renégat, mais il fallait bien admettre qu'à de très rares exceptions, notamment chez les plus jeunes, on ne trouvait pas de vampires aussi bassement instinctifs que ceux qui s'étaient jetés sur eux avec leurs crocs pour toute arme.
« Elle est belle, l'apogée du peuple vampirique. »
Amer, lui ? Peut-être un peu, mais la question suivante ne manqua pas le surprendre et c'est avec un naturel qu'il regretta presque aussitôt qu'il répondit :
« De la même façon que nous avons survécu dans les grottes sans nous entretuer, ils ont quelque chose ou quelqu'un à craindre. »
Logique, si l'on put dire, et Lorenz était plus que bien placé pour comprendre tout ce que cela pouvait laisser supposer. La conclusion qu'il tira bientôt ne manqua d'ailleurs pas étayer cette supposition et Kylian approuva d'un bref hochement de tête avant de se détourner pour ramener son attention sur le reste du groupe et notamment, sur une princesse au ventre délicatement arrondi. Son regard intercepta au passage l'oeil flamboyant du dragon d'améthyste mais il préféra rapidement s'en détourner, ne sachant exactement ce qu'il risquerait y lire. En quelques pas, le vampire s'approcha de sa belle et la couva tendrement du regard avant de s'inquiéter :
« On va devoir bouger. Et vite. Tu es sûre que ça ira ? »
Certes, Cynoë pourrait probablement la porter pour lui éviter une trop longue marche mais voyager à dos de dragon ne demeurait pas l'activité la plus reposante qu'on put imaginer, autant sur terre que dans les airs. Non pas qu'ils aient vraiment le choix, pour avoir en son temps déjà connu le plaisir d'être traqué sans relâche par des vampires, Kylian savait parfaitement qu'il leur faudrait se déplacer rapidement et discrètement pour échapper à leurs poursuivants. Ou plus exactement, pour se garder une petite chance d'y parvenir. Il prit d'ailleurs l'initiative de répondre à la question que venait de poser la jeune Ambre :
« Loin du cor. Ces vampires se comportaient comme de véritables chiens de chasse. S'ils répondent à l'appel de ce cor, je préfère ne pas imaginer à quoi ressemble leur maître. »
Restait encore à espérer que Lorenz ne s'opposerait pas à l'idée de laisser son ennemi de toujours prendre la décision, mais en dépit de ses nombreux défauts, le prince avait pour lui d'être prudent et de savoir reconnaître un choix judicieux lorsqu'il lui était présenté, aussi Kylian s'empressa-t-il d'appuyer ses dires, braquant son regard clair dans l'acier des yeux du prince :
« Tu as l'habitude d'être dans la peau du chasseur, moi dans celle de la proie... »
Et les années qui avaient précédé n'avaient pas manqué démontrer que le renégat connaissait parfaitement les règles propres à ce rôle ingrat.
Le groupe se mit donc en route, sans trop savoir ce qui les attendait au bout du voyage. A vrai dire, dans cet environnement méconnu, ils ignoraient jusqu'à ce qu'ils trouveraient au détour du prochain arbre. Et la nuit qui les enveloppa progressivement de son manteau d'obscurité ne faciliterait certainement pas leur progression. Lorsqu'il fit trop sombre pour les regards des humaines et du dragon, Kylian expliqua :
« Surtout n'allumez pas de torche, ni une quelconque lumière magique. Dans l'obscurité, même la plus discrète lueur sera un véritable phare pour ceux qui nous traquent. Lorenz et moi allons vous guider. »
A condition bien sûr que le prince ne s'effondre pas en cours de route, l'instinct et la fierté vampirique pouvaient bien le pousser à n'en rien montrer, Kylian l'avait suffisamment affronté pour remarquer que Wintel n'était pas au mieux de sa forme. En vérité, son état se détériorait d'heure en heure et cela se confirma d'ailleurs rapidement lorsque le renégat prit la décision d'interrompre le voyage pour permettre au groupe de se reposer à l'abri d'une petite grotte, vraisemblablement l'ancienne tannière d'un ours, à peine assez large pour permettre à Cynoë d'y entrer à demi. Lorenz laissa faire sans opposer de résistance, là où Kylian l'aurait plutôt imaginé insister pour continuer à avancer. Abandonner les faibles au profit des forts, c'était là une règle essentielle parmis les vampires mais lorsqu'on était soi-même dans la position du faible, il semblait étonnamment facile de l'oublier. Mais Kylian ne s'en plaindrait pas, pas cette fois, Lorenz n'était pas le seul à avoir besoin de se reposer.
L'état du prince vampirique se détériora de plus en plus rapidement, à tel point qu'il ne fut bientôt plus capable de refuser qu'on lui prodigua des soins, lesquels demeurèrent cependant aussi inefficaces les uns que les autres : herbes médicinales ou magie, rien ne semblait en mesure de soulager le mal qui le rongeait. Empoisonné ? Cela paraissait difficile à croire tant ceux de leur race étaient résistants aux poisons, mais Wintel en présentait bel et bien tous les symptômes. Un peu à l'écart, Kylian faisait le guet non loin de l'entrée de la tannière, s'inquiétant de ce que son odorat et son ouïe lui laissaient percevoir dans le lointain. ''Ils'' avaient repris la traque et si le groupe était parvenu à les semer pour l'instant, il semblait difficile de croire que cela resterait une vérité encore longtemps. Avec un soupir agacé, le renégat revint vers l'intérieur de la grotte et s'adressa au groupe :
« Il va falloir repartir, cet endroit n'est plus sûr. »
Tandis qu'il avait prononcé ces mots, son regard avait glissé vers la silhouette affaiblie de Lorenz... intransportable. |
| | | Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Mer 28 Oct 2015 - 15:24 | |
| Comme si le son du cor était un signal, les assaillants vampiriques cessèrent leurs assauts pour partir aussi vite qu'ils étaient venus. Cynoë continuait pourtant après leur soudain départ à gronder sourdement dans la direction qu'ils avaient prise, les lèvres tremblantes de sa colère et de cette soif intense d'en découdre encore. On ne s'attaquait pas impunément à sa liée fraîchement retrouvée ! D'ailleurs, il devait s'assurer qu'elle allait bien, car même si elle était courageuse et combative, son état actuelle ne lui permettait pas d'être à son plein potentiel.
Il se permit de jeter un regard ambré à sa liée et au reste du groupe pour voir comment se portait la jeune princesse et ses autres compagnons. Son coeur battit de soulagement en voyant que sa belle liée était entière et ne portait aucune trace de blessures où autre. Ce ne fut pas le cas du Prince des Vampires, qui avait chèrement pris. Ambre et Esmelda s'étaient déjà porté à son secours. Dans une région inconnue, avec des ennemis à la nature vampire étrange et perturbante, un blessé risquait de mettre en danger le reste du groupe. Même si ce groupe avait un dragon dans leur rang. Un dragon qui ne pouvait pas déployer ses ailes pour se battre à partir des airs ou prendre tous les bipèdes sur son dos pour se mettre hors de portée de ces vampires étranges. Lorenz avait brièvement résumé ce qu'il avait pu tirer comme information du cadavre qu'il avait observé à ses pieds. Mais son interrogation laissait bien des doutes sur ce qu'étaient réellement ces choses. Et comme le précisa Lorenz, ils ne devaient pas rester là.
Pendant que Kylian apportait ses propres mots et s'inquiétait de sa belle, le dragon avait retourné son regard vers la direction prise par les assaillants. Peut-être faibles, mais leur nombre les rendait terriblement efficace. Il suffisait de voir l'état de Lorenz. Un vampire de sa puissance avait réussi à se faire blesser grièvement. Puis la décision fut prise : il fallait partir et loin du cor. S'il sonnait pour rappeler ces vampires, qui sait qui les dirigeait réellement. Qui ou quoi. La question n'était pas à débattre de toute façon. La priorité était leur sécurité.
Le groupe se mit donc en marche, jusqu'à ce que le manteau obscur de la nuit vienne couvrir le ciel dissimulé par les épais feuillages des arbres antiques. Kylian lâcha une sage précaution. Pas de lumière, pas de feu. Le dragon ne pourrait prétendre à cracher son feu en ces lieux qui lui étaient encore des plus inconnus. Depuis la mise en marche du groupe, le saurien s'était mis en arrière garde, pour assurer la sécurité du groupe des bipèdes si jamais les vampires venaient à revenir à l'assaut. Il attendit, les sens aux aguets, que les vampires et les deux jeunes humaines pénètrent dans une petite grotte qui allaient les abriter quelques heures, le temps de se reposer. Pour ne pas leur empêcher une sortie en urgence, le dragon avait décidé de ne pas pénétrer dans cette cavité, même s'il aurait pu y entrer de moitié. Il avait alors trouvé un recoin juste à côté où s'allonger et monter la garde, tout pendant que Kylian faisait le guet.
L'inquiétude de sa liée se transmettait par le lien. guère besoin de tendre la tête dans l'intérieur de l'abri de pierre pour savoir que l'état de Lorenz devenait de plus en plus préoccupant. A se demander si ces ''vampires'' ne compensaient pas leur faiblesse par une arme venimeuse des plus puissantes au point d'atteindre un vampire tel que Lorenz. S'accrochant aux émotions de sa liée, il ne sentit pas aussi vite que Kylian le retour des assaillants. L'amant de sa liée était déjà entré dans la grotte pour prévenir les autres que le dragon se redressa, prêt à faire déjà barrage de son long corps écailleux. Améthyste qu'il était, il se confondait avec les ténèbres.
Doucement, une autre présence se rajouta à celle des ''vampires''. Elle avait été si diffuse qu'il ne l'avait pas captée toute de suite. En se concentrant dessus, il perçut quelque chose de pesant, d'étrange. Une autre magie, inconnue, encore différente de ce qu'il avait capté depuis leur arrivée dans cet environnement inconnu. Elle le perturbait. Sans attendre, il prévint les bipèdes tout en faisant part de ses impressions.
°Il y a autre chose en plus de la venue de ces vampires. Une force magique intense approche. Je ne sais pas ce que c'est ! Et elle approche. Très rapidement en plus ! °
Il s'était redressé pour se placer devant l'entrée de la grotte. Même s'il n'arrivait pas à identifier ce qui se rapprochait, il se tenait prêt à l'affronter malgré tout. Avec une magie aussi énorme, qu'il en frissonnait presque de crainte, il se préparait à croiser une chose tout aussi impressionnante qu'un dragon.
Il écarquilla les yeux quand il aperçut une petite sphère lumineuse voleter dans sa direction. Il fut figée en comprenant que c'état de cette boule de lumière d'où émanait l'intensité magie ressentie depuis tantôt. Totalement subjugué, il peinait à croire que tant de puissance était émise dans une petite luciole ; au point qu'il en oubliait quelques secondes le danger.
Il l'observa en plissant des paupières, pendant qu'elle tournoyait tranquillement autour de lui. Elle était si petite, qu'il eut un doute en découvrant la forme de la chose luisante. Aussi petite qu'un petit doigt de bipède -pour vous dire la petitesse de la minuscule volante-, elle avait la forme d'une femelle bipède, avec des ailes dans le dos. Une bipède ridiculement petite qui volait ne paraissait guère dangereux au premier regard. Mais toute cette aura magique qui pulsait d'elle...Cynoë ne devait pas se laisser prendre dans le jeu des apparences. Cette petite chose, qu'il pourrait gober comme un poisson le ferait avec un moustique, devait être capable de sortilèges puissants. Mais était-elle intelligente, capable de les lancer ? Que voulait-elle ? Etait-elle en lien avec les vampires qui les avaient attaqués et qui approchaient à nouveau. Plein de doute le prit. Devait-il l'attaquer ou non ? Non, il ne pouvait pas attaquer sans savoir à qui ou quoi il était réellement confronté...
Même s'il se maintenait sur ses gardes, il essaya d'envoyer des émotions interrogatives envers cette petite ailée, pour savoir ce qu'elle était... si elle était dotée de capacités télépathiques bien entendu |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Jeu 29 Oct 2015 - 13:09 | |
| Maëline, la dragonnière sans dragon Un dragon… C’était le premier qu’elle revoyait depuis des siècles. Depuis Vraorg en vérité, mais elle n’était plus sure de vouloir considérer cet albinos tordu comme un représentant de la race ancestrale. Une erreur de la nature plutôt, c’était encore la définition qui lui convenait le mieux. Sans doute n’aurait-elle pas dû fermer les yeux sur ses premiers méfaits. Sous prétexte qu’il était le lié d’Edwyn elle lui avait pardonné des choses qu’elle n’aurait pas pardonné à un autre, et la suite lui avait donné pas mal d’occasions de s’en mordre les doigts. Enfin c’était trop tard de toutes-façons, bien trop tard. Tout ce qui comptait à présent c’était ces intrus qui s’étaient téléporté jusqu’à son sanctuaire et qui avait grandement perturbé ses petits. Ces intrus qui venaient d’Armanda et qui comptaient un dragon dans leurs rangs. Sans doute aurait-elle dû s’en passionner mais en vérité elle ne ressentait qu’une certaine irritation à leur propos. Elle n’avait pas franchement besoin de ça ! Ses minuscules lèvres se plissèrent tandis qu’elle faisait le tour de la grande créature, admirant ses écailles tout en s’agaçant de son existence. Ainsi donc il y avait encore des dragons en ce monde… Ainsi donc l’épopée ne s’était pas achevée avec la mort d’Arcaël. La réalité s’était fracassée pour elle à ce moment là et voir le monde continuer à tourner sans se préoccuper de sa douleur n’avait fait qu’empirer son état. Elle n’avait pu se raccrocher qu’à une unique certitude, celle que l’époque des dragons et des dragonniers était bien révolue, qu’il n’y aurait pas d’après Arcaël et qu’Edwyn lui-même ne pourrait jamais réparer ce qui avait été brisé par les Esprits. La magie du Lien était morte avec son dragon, c’était sa seule consolation. Sauf que c’était faux. Edwyn avait réussi… La petite lueur argentée qui l’entourait devint rougeâtre lorsque la colère monta en elle. Sourcils froncés, elle laissa ses sens magiques parcourir doucement le filament puissant qui reliait la créature ancestrale à l’une des bipèdes. Pur, entier… C’était bel et bien un lien et cela ne faisait que lui rappeler douloureusement ce qu’elle avait perdu. La colère se fit rage et elle serra rudement ses minuscules poings tout en fixant tour à tour les créatures présentes dans la caverne. Deux humaines dont une dragonnière, la tête méfiante d’un dragon inquiet de la savoir à l’intérieur de la caverne, et deux vampires dont un gisait au sol. En lui elle pouvait sentir l’agression vorace du venin instillé par l’un de ses enfants. Il n’en avait plus pour très longtemps. Bien fait, bien fait, bien fait ! Cette petite victoire vint aussitôt l’emplir d’une joie mauvaise et elle aurait pu les abandonner là à leur sort funeste mais elle était curieuse. Aussi se tourna-t-elle finalement vers la dragonnière qu’elle interpella de sa voix cristalline : « Vous êtes condamnés. »
Et ce n’était pas pour lui déplaire. Elle ne le cacha même pas. La haine qu’elle ressentait ne se refusait aucun exutoire, surtout lorsqu’il s’agissait de voir mourir des gens qui venaient la déranger jusque ici et réveiller ses plus profondes peines et exhibant un dragon sous ses yeux. A moins qu’il ne s’agisse d’un plan quelconque ? Elle avait du mal à croire qu’Edwyn ai pu les envoyer ici en sachant qu’ils allaient mourir. Bien sur il semait la mort autour de lui depuis bien des millénaires mais il faisait en général preuve d’un peu plus de jugeote. Etait-il devenu sénile ? Etonnant pour un Tarenth mais après tout sa culpabilité avait peut-être fini par avoir raison de lui… Cette idée lui apporta une autre réjouissance et elle s’accorda un sourire mauvais tout en informant son interlocutrice : « Vous n’auriez pas dû faire confiance au Fondateur, il ne sait que détruire. Si il voulait la lame, il pouvait venir la chercher lui-même. Je me serai fait un plaisir de la lui offrir. »
Entre deux cotes par exemple, ou bien dans l’œil peut-être. A défaut de détruire son dragon elle aurait au moins eu la joie de se débarrasser de lui. Quoique l’idée d’achever ses souffrances alors qu’elle-même continuait à endurer la sienne pour encore des siècles entier ne lui plaisait pas beaucoup. Il souffrait plus vivant que mort, alors c’était sans doute mieux qu’il ai envoyé ces gens là. Souffrait-il en voyant leur sort dans la trame de l’avenir ? Elle l’espérait. Elle ne voyait plus l’avenir pour sa part, elle s’était retiré ce pouvoir afin de limiter ses souffrances et s’était plutôt concentrée sur ses capacités de métamorphose. Ses enfants étaient chahuteurs et elle n’aurait pas aimé leur faire du mal. A cette taille de luciole elle ne leur garantissait même pas un petit en-cas, ainsi pouvait elle veiller sur eux sans qu’ils ne s’intéressent à elle de façon trop malsaine. « Mes petits sont en route. Vous les perturbez grandement avec votre sang neuf et non souillé. Ils n’en ont plus bu une goutte depuis le départ des Elfes voilà de cela bien des siècles et même si je leur ai permit de survivre il n’empêche que votre présence est pour eux une véritable torture. Ils avaient oublié qu’il était possible de se sentir rassasié et maintenant ils s’en souviennent. Ils souffrent par votre faute. »
Elle pinça les lèvres de nouveau, furieuse. Puis son regard se reporta sur le dragon et elle se fit pensive. « Ton sang n’a aucun intérêt pour eux, il est même dangereux. J’ai pu leur apprendre à se nourrir sur eux-même mais le sang de dragon est trop puissant pour faire de même. Tu ne leur apporte rien, Dragon, et tu leur infligera de lourdes pertes. C’est donc moi qui vais devoir te tuer. »
Elle n’aurait aucun mal à le faire, elle en était sure. Sa taille actuelle n’était pas un handicap car elle n’avait pas perdu sa voix d’autorité ni ses pouvoirs d’argent. Toutefois elle demeurait une Tarenth, et si il avait une constante que l’on ne pouvait effacer chez ce peuple c’était bien l’amour et le respect profond des dragons. Elle le haïssait c’était un fait car il lui rappelait des souvenirs bien trop douloureux pour son esprit blessé. Mais elle l’aimait aussi. Simplement parce qu’il était un ancestral. Elle ne savait pas trop ce qui aurait le dessus en elle, l’amour ou la haine. Aussi réfléchissait-elle calmement, les yeux posés tour à tour sur lui puis sur sa dragonnière. En elle l’image d’Edwyn s’imposa et attisa sa haine, la poussant vers son projet meurtrier. Peu à peu, la lueur déjà rougeâtre qui l’entourait devint plus vive. Bientôt elle serait écarlate. |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Ven 30 Oct 2015 - 15:41 | |
| Par le Dracos où donc pouvaient-ils être ? Les forets elfiques n'étaient plus et le petit groupe ne pouvaient se trouver dans ce lieux autrefois magique et d'une beauté sans nom, rempli de magie et de vieilles légendes toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Non, là rien à voir, car ils étaient dans du concret, du réel, dans un lieu aussi beau que flippant. Car c'était là le terme adéquat pour ce lieux. Les bruits, la présence des vampires anciens, ne ressemblant en rien à Wintel ou à Kylian, le son de ce cor, et l'atmosphère oppressante alors qu'ils se trouvaient en extérieur. En tout cas ils devaient vite partir, mais à quatre sur Cynoë s'était mission impossible. La seule chose sûre, partir vite mais où et comment ? Sans savoir où on est et comment on est arrivé bien difficile.
A l'interrogation de Wintel, Esmelda tenta d'ironiser en offrant à Ambre un pan de sa robe, déjà en lambeau pour qu'il lui serve de garrot. Maigre consolation mais il n'avait que ça pour le moment. La dragonnière tenterait de le soigner une fois à l'abri, car le principale était là.
« - Si vous voulez, nous leur demanderons conseil pour parvenir à faire de même pour votre peuple un peu plus tard. Je n'ai nullement envie de servir comme apéritif à se dîner surprise. »
Esmelda sentit la petite tension émanant de la guérisseuse et elle se rapprocha d'elle comme un soutien présent.
« -Loin de ces choses et vite, je ne vais pas pouvoir courir dans la foret avec autant de grâce et légèreté que vous tous. »
Esmelda rassura de suite son lié par un doux songe. Elle allait aussi bien qu'elle le pouvait dans cette situation. Du moins, elle était debout et son ventre ne lui faisait pas plus de mal que le nouveau tiraillement que subissait sa peau depuis sa revie. Elle rassura aussi son amant.
« -Je vais bien, mais je ne tiendrai pas une poursuite. Je suis déjà essoufflée par cette première rencontre... une autre serait à éviter. »
Mais ça enceinte ou pas, c'était le cas de tout à chacun. Esmelda se rapprocha de Cynoë afin de prendre place sur son dos pour se mouvoir plus facilement. Elle lui envoya un doux songe.
« -Je peux faire venir Elwë si tu souhaites avoir plus de liberté de mouvement et j'aurai une monture pour me déplacer. »
Mais elle le pouvait, l'état de Lorenz avait empiré en quelques instant, et il devenait clair que lui ne pourrait guère plus avancer et courir dans les bois qu'elle. Mais courir n'était plus de circonstance. Une sensation étrange, une présence, une magie, que Cynoë fut le premier à ressentir mais qui très vite vint à eux. Et ils virent bien vite une présence lumineuse. Petite mais puissante. Une femme, elle ressemblait à... sa vision, son rêve. C'était elle. Esmelda le savait. Mais sa beauté, sa puissance n'avait d'égal que sa colère et sa cruauté. Cela aussi, à ses premiers mots on pouvait le sentir et le comprendre. Mais cela ne découragera pas Esmelda. Une menace de plus. Au bout d'un moment, on s'y fait. Surtout quand on vous en fait depuis votre prime enfance. « Votre père sera mis au courant. » « Je vais le dire à Dame Lyssandre. » « Princesse taisez-vous ou je vous casse le bras. »... Alors un vous allez mourir de plus... Un jour Esmelda aimerait un tu vas vivre... Quoique non, c'est ce que Vraorg avait voulu faire en cherchant à faire original. Eh bien il avait réussi. Mais la question était à Maëline et au message qu'elle avait à lui faire passer. Esmelda se plaça devant son lié et plongea son regard dans celui de la créature. Elle avait peur, mais cette peur se transforma comme toujours en audace et en verve prolixe. Le moineau se réveillait en elle.
« -Non, Maëline. Car vous étiez dragonnière. Mieux que quiconque vous savez les séquelles que cela provoque. La perte, l'oublie, la déchéance. Aucun dragonnier ne peut souhaiter cela à un des siens. »
Du moins, Esmelda le pensait. Car le peu de temps où elle avait perdu le contact avec son lié fut la pire des tortures, aucun coup, blessure ne lui avait fait aussi mal que celle-ci.
« -Qui est le fondateur ? Nous ne reconnaissons ici aucun autre fondateur que les Esprits ou bien ce que nous fondons par nous même. Nous tuer vous apportera rien d'autre que la lassitude d'un événement passer trop vite. Notre vie vaut plus. Nous ne voulons pas détruire mais construire. Et oui pour cela la lame nous est indispensable. »
La future mère se tut un instant avant de reprendre.
«-Il nous la faut pour remettre à sa place et dans les souvenirs d'Armanda et de toutes nos terres, Vraorg et sa folie. N'est-ce pas ce que vous vouliez ? N'est-ce pas en cela que votre lourde peine s'est mué en une force de lutte ?? Car ici, c'est ce que nous avons tous vécu. A notre manière. »
En espérant que se soit la meilleure.
« -Tous les dragons n'ont pas la folie de dragon blanc, toutes créatures n'aspirent pas à détruire, à voler, à piller, ou à blesser. Et même quand cela arrive, trop tard, certains regrettent leur gestes et leur dernières paroles sont celles qu'on veut entendre une dernière fois pour faire taire la peine. Edwyn me la fait comprendre et à eu pour vous les mots que j'aimerai avoir reçu de mon frère. Dans sa folie Vraorg l'a tué, du moins, Edwyn s'est laissé tué car c'était la seule façon pour lui, pour vous, pour nous de tuer le voleur de vies. »
Esmelda reprit sa respiration.
« -Vous lui manquez, à lui et à votre fille. Et Il veut qu'enfin vous trouviez la paix et le repos que vous mériter, tous trois dans votre lutte. L'ayant rejoint de puis peu, je ne peux que en comprendre la moitié et j'aspire aussi à un repos. Mais pas auprès de Mort. Je reviens de son domaine et il ne veut pas encore de moi près de lui. Aidez-nous Maëline. La Mort n'est pas une fin, mais la notre mettrait à mal ce pour quoi vous avez lutté de nombreuses années. » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Dim 1 Nov 2015 - 17:20 | |
| Ils avançaient. Ils avançaient pour leur vie, pour leur quête. Ils avançaient au hasard, s’éloignant simplement des créatures atroces qui les avaient déjà attaquées. Ils avançaient dans la panique et la peur. Mais ils avançaient. Lorenz, blessé et affaibli, se dégradait à un rythme alarmant, le poison qui sans nul doute circulait dans son corps faisait des ravages à chaque seconde qui passait. Il avait besoin d’aide et de soin ; mais Ambre était incapable de venir à bout de cette horreur. Arrêté finalement dans une petite grotte, le groupe entourait l’ancien prince vampirique, la guérisseuse agenouillée devant lui et inspectant son bras blessé. Esmelda et elle avaient enchainé les sortilèges de guérisons, les potions curatives, les cataplasmes cicatrisants et nettoyants. Rien à faire. Il aurait sans doute fallut tenter d’aspirer le venin qui circulait mais il s’était déjà grandement répandu et la plaie ne permettait pas d’user de pareille méthode. Impuissantes. Elles étaient tout simplement impuissantes. Les vampires n’étaient-ils pas censés être immunisés ? Attrapant un instant la main de l’ancienne princesse, elle la serra dans la sienne pour se rassurer avant d’inspirer doucement, refoulant l’angoisse qui pointait son visage, et se releva pour faire face à Kylian, le regard sévère devant l’indifférence et la froideur qu’il manifestait.
-Vous avez manqué provoquer la mort de votre aimée pendant la bataille, ne provoquez pas celle de mon Prince, que vous l’appréciez ou non. Rappelez-vous au moins qu’Esmelda n’a pas risqué sa vie pour le sauver en vain. Elle n’était pas mesquine au point de vouloir le blesser de cette façon, non. Mais elle ne pouvait accepter qu’il joue si aisément avec l’existence de celui qu’elle aimait malgré elle. Lorsqu’il s’était jeté sur lui pour le tuer, Ambre en avait voulu au rebelle de mettre ainsi en danger son propre enfant et la femme qu’il aimait. Car c’était bien cette dernière qui s’était interposée. Il avait déjà fait une erreur, si lui rappeler permettrait de le faire revenir à de meilleurs sentiments, alors autant le faire. Néanmoins le froid entre les deux fut rapidement brisé par l’annonce de Cynoë et quelques instants plus tard par l’arrivée d’une petite… petite. Une petite créature qui se révélait être Maëline, celle qu’Esmelda cherchait. Et qui n’était pas des plus aimables, au contraire. Elle se réjouissait de voir les autres souffrir parce qu’elle-même avait connu des tourments, l’aigreur perçait dans sa voix et l’amertume dans ses propos. Et la violence accompagnait la haine dans toute son attitude. Pourquoi toujours vouloir tuer et blesser ? Pourquoi n’était-ce pas simplement possible de tomber sur un être empli d’amour et de bonté qui offrait le thé tranquillement en promettant son aide avec bienveillance, entouré de lapins volants et de poneys chanteurs ? Ah, le petit Dawan et son esprit rêveur lui manquait… Esmelda avait toutefois décidé de ne pas se laisser démonter et Ambre se rapprocha d’elle pour la soutenir dans ses tentatives de persuasion, s’adressant prudemment mais avec douceur à la petite intruse.
-Dame, nous aider vous tirera de votre mélancolie et vous offrira une occupation appréciable. Ici, vous tournez en rond, prisonnière de vos habitudes et de votre monde clôt, enfermée dans vos tourments. Aidez-nous. Vous pourriez vous libérer de votre ennui. Le changement, c’est maintenant.
Elle était sans nul doute puissante, et si elle était la « mère » de ces étranges créatures ressemblant à des vampires, elle devait savoir comment guérir Lorenz. Mais pour cela, elle devait accepter de les aider, et surtout de ne pas les achever. Jetant un regard au blessé, la jeune femme sentit son cœur se serrer d’inquiétude mais elle conserva néanmoins son calme. S’énerver et paniquer ne les serviraient pas.
-Ne souhaitez-vous pas changer de vie ? Ne voudriez-vous pas découvrir d’autres choses que la colère et l’amertume ? Nous ne sommes pas ceux qui ont tué votre dragon ou causé du tort. Nous offrir votre aide vous aiderais vous-même. Est-ce réellement agréable, cette vie avec vos enfants qui souffrent et continueront à souffrir après notre mort ? Vous êtes puissante, nous avons besoin de vous. Cynoë, le dragon que voici, n’a rien en commun avec Vraorg. Il est digne de ses ancêtres. Armanda a besoin de lui. Vous êtes une Tarenth, êtes-vous prête à détruire un magnifique dragon à cause des tourments que vous avez subi ? Voulez-vous infliger à sa liée la même souffrance que celle qui vous torture ? Souhaitez-vous causer du tort à tout le peuple dragon ? Ce serait donner raison à un individu fou de cette race, car il serait parvenu à vous faire oublier jusqu’à votre propre peuple, vos valeurs les plus profondes. Il vous aura tant fait souffert que vous agirez comme lui. La folie de Vraorg ne doit pas vous atteindre, belle Dame.
Il était difficile de savoir à quoi pensait l’inconnue. Minuscule, les traits de son visage étaient presqu’imperceptibles, d’autant plus que la lueur qui l’entourait attirait davantage l’attention que son faciès lui-même. Et Ambre n’avait pas autant d’informations à sa disposition qu’en avait Esmelda, quand bien même cette dernière lui en avait parlé. Mais elle savait qu’elle avait face à elle une Tarenth brisée, une dragonnière qui n’en était plus une. Une femme dont dépendait leur réussite. Mais surtout un être dont on ne pouvait éprouver que compassion, que l’on désirait sortir de son malheur.
-Vous pouvez renaitre, sortir de l’oubli et de la solitude. Votre nom ne sera pas oublié si vous nous aidez. Combattre Vraorg une dernière fois et apaiser ainsi votre cœur meurtri. Sauver des vies plutôt que les prendre.
A commencer par celle de Lorenz bien sûr, mais pas seulement. Car si elle leur permettait de détruire Vraorg, elle aiderait de nombreux êtres. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Jeu 5 Nov 2015 - 11:10 | |
| Etait-ce vraiment faire preuve d'insensibilité que d'envisager abandonner Lorenz à son funeste destin pour sauver leurs vies à tous ? Peut-être bien, mais enfin, il n'allait tout de même pas se mettre à ressentir de la compassion ou de l'empathie pour Lorenz Wintel en personne, si ? Après tout, à supposer que les rôles eussent été inversés, il y avait bien peu de raisons de croire que le prince eut hésité, lui. Et aussi étonnant cela pouvait-il sembler, Kylian ne lui en aurait alors pas tenu rigueur : sacrifier tout le groupe pour rester auprès d'un blessé déjà condamné relevait de la pure bêtise, n'en déplaise à la demoiselle qui venait de farouchement se dresser devant le renégat pour s'opposer à lui. S'il avait eu l'esprit à rire, l'ancien commandant de la Sombre Garde eut pu s'amuser de la réaction qu'un tel comportement eut suscité auprès du principal concerné. Il imaginait en effet très facilement la voix de Lorenz lui intimer d'assommer cette petite idiote et de la sauver tant qu'il était encore temps de le faire. Un nouveau coup d'oeil vers Lorenz lui fit d'ailleurs comprendre que cette solution serait peut-être nécessaire, le puissant prince vampirique était incapable de tenir debout et ne survivrait de toute évidence pas à une fuite éperdue dans la forêt. Amer, ce d'autant plus qu'il comprenait difficilement l'attachement que pouvait ressentir cette petite guérisseuse à l'égard d'un meurtrier de masse aussi cruel que celui qui gisait dans ce coin de grotte, il répliqua durement :
« Ce n'est pas à moi qu'il doit d'être dans cet état, s'il vous faut un coupable sur lequel déverser votre colère, vous en trouverez toute une meute rôdant aux alentours. Je ne prétendrais pas que cette situation me désole, certes, n'allez cependant pas croire pour autant que je m'en réjouis. Je ne suis pas comme lui. Mais rester ici nous fera tous tuer, c'est un fait. Alors aussi difficile cela peut-il être à accepter, il n'y a rien d'autre que nous puissions faire, il faut partir. »
Il n'allait certainement pas se sacrifier, encore moins sacrifier Esmelda et celui qu'elle portait, pour une cause perdue. Ils auraient probablement pu en débattre encore longtemps, mais l'intervention de Cynoë vint couper court à toute discussion et le renégat étouffa un juron tandis qu'il s'agaçait :
« Trop tard... »
Décidément, certains n'apprendraient jamais et il semblait bien que Kylian était de ceux-là. Pourquoi n'avait-il pas simplement assommé et embarqué la jeune femme sur son épaule ? Lorenz serait mort, certes, mais eux auraient eu une chance de s'en sortir. Alors qu'à présent, ils étaient tous condamnés. La petite créature lumineuse transpirante d'une magie qui semblait effrayer jusqu'au dragon d'améthyste ne se priva d'ailleurs pas de le leur confirmer, au plus grand déplaisir des concernés. L'arc à la main, une flèche prête à servir dans l'autre quand bien même le renégat se faisait-il peu d'illusion quant à l'utilité réelle d'une quelconque forme de résistance, Kylian écouta la sentence prononcée par la luciole et les échanges que lui opposèrent les deux humaines. Sourcils froncés sur un faciès qui n'était que perplexité, Kylian s'efforça d'associer les informations qui lui parvenaient. Apparemment, Esmelda et Ambre en savaient bien plus long sur cette mystérieuse Maëline que lui. Parviendraient-elles à gagner leur salut à tous ? Difficile à dire. Toujours est-il qu'ils se trouvaient donc face à une Tarenth. Perspective peu réjouissante quand on savait ce que leur avait valu leur dernière rencontre avec un représentant de ce peuple si particulier. Cette même Tarenth était également ancienne dragonnière et maîtresse des vampires bestiaux qui les avaient agressés, ainsi que la détentrice d'une lame qui, de ce que le renégat comprenait, permettrait de vaincre Vraorg. Lorsque les deux humaines eurent terminés d'exposer leurs arguments, Kylian s'efforça de les soutenir avec prudence :
« Nous avons remarqué que nous avions eu tort de faire confiance à Edwyn, en effet. Il nous a manipulé et a causé plus de souffrances que nous n'en avions connues depuis l'aube de la Création. Mais c'est justement pour réparer ce tort que nous sommes venus jusqu'à vous... je crois... »
Difficile en effet d'en être parfaitement sûr étant donné qu'il ne savait pas lui-même comment ils étaient arrivés jusqu'ici. Ni même où ''ici'' était, à vrai dire.
« Mais il y a une chose dont je suis sûr, c'est que vous ne souhaitez pas vraiment nous tuer. Je comprends votre douleur, votre peine, votre colère et votre rancoeur. Je les comprends car j'ai ressenti les mêmes émotions : j'ai effleuré le lien, je m'en suis enveloppé et je l'ai chéri plus que ma propre vie... mais il m'a été arraché. »
Le vampire marqua une pause involontaire après ces mots : pris dans l'élan des événements, il n'avait certes pas oublié mais au moins avait-il eu de quoi s'occuper l'esprit pour ne plus y penser. A présent cependant qu'il se trouvait face à ce qui lui apparaissait de plus en plus comme l'une de ses semblables, une dragonnière sans dragon, le poids de cette absence, le déchirement de son âme se faisaient plus virulents dans son esprit.
« J'ai récemment perdu ma presque-liée, je suis resté plusieurs jours immergé auprès d'elle en attendant de savoir si je décidais de vivre ou mourir. Tout comme vous, j'ai maudit le lien, j'ai maudit ce que je suis, j'ai maudit le monde entier, du plus insignifiant brin d'herbe au plus puissant des Esprits, j'ai souhaité la fin de tout ce qui exista, existe et existera. Tout comme vous, j'ai jalousé les autres dragons et dragonniers, imbéciles inconscients de la chance qui est la leur et ignorants de la douleur qui est la nôtre. Mais tout comme vous, je ne pourrais jamais souhaiter pareille souffrance à quiconque, pas même mon pire ennemi. »
Lequel était d'ailleurs justement en train d'agoniser à quelques pas derrière lui, caprice du hasard ou amusante coïncidence, peu importait.
« Un dragonnier sans dragon ne vit plus, ne vivra plus. Jamais. Mais refuser aux autres le droit de vivre sous prétexte que nous souffrons plus qu'ils ne peuvent souffrir serait faire preuve d'un égoïsme injustifié, et je ne crois pas que vous soyez une égoïste, Maëline. Vos enfants et le soucis que vous avez de ce qu'ils peuvent ressentir sont là pour le prouver. » |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Sam 7 Nov 2015 - 12:30 | |
| Ni peur, ni douleur. Il ne ressentait rien de tout cela, simplement une immense et insupportable faiblesse. Il avait beau sentir avec une terrible acuité la force du poison courant dans ses veines mortes, il ne pouvait pas pour autant s’en défendre. Celui-ci semblait se jouer sans mal des capacités curatives de la race vampirique et n’était pas non plus intimidé par les puissants flots de magie qui faisaient partie et qui caractérisaient l’ancestral. Il faisait son œuvre simplement, sans se presser et pourtant ses effets s’intensifiaient à chaque minute. Le trajet jusqu’à leur fragile refuge avait été un véritable calvaire tant sur le point physique que pour la mâle fierté d’un prince peu habitué à se retrouver dans ce genre de situation. Il avait peu à peu perdu le fil de leur avancée, se contentant de mettre un pied devant l’autre sans trop se souvenir où on le menait ni même pour quelle raison. Ses instincts vampiriques avaient prit le dessus peu à peu, lui rappelant douloureusement à quel point il était anormal qu’il se fasse traîner ainsi alors même qu’il était si faible. Un poids mort. Pourquoi donc s’embarrassaient-ils d’un poids mort ? Cette attitude n’était pas vampirique du tout et il avait dû batailler pendant un bon moment avec sa conscience et ses souvenirs embrumés pour se rappeler qu’il n’était pas au milieu de son armé mais bel et bien perdu dans un vieille forêt en compagnie d’un dragon, d’une Kohan, de son aimé et de son pire ennemi. Etrange équipe… Ceci dit la présence des deux humaines et plus particulièrement d’Ambre expliquait pourquoi il n’avait pas encore été abandonné à son sort. Elle allait mourir. Cette certitude s’empara brutalement de lui au moment où on le laissa enfin se reposer. Abandonné, ça y est ? Non toujours pas, donc oui elle allait mourir. Elle refuserait de le laisser et peut-être même qu’Esmelda ferait de même. En plus d’être tout à fait inacceptable à ses yeux, l’image d’Ambre perdant la vie pour ne pas le laisser en arrière était tout à fait illogique pour son esprit vampirique. Ce n’était pas cohérent, pas dans l’ordre des choses. Paradoxalement le seul à pouvoir comprendre vraiment son point de vue se trouvait être son pire ennemi, c’est donc vers lui que le regard noyé du prince noir se tourna. Il n’avait pas la force de lui parler mais c’était sans importance, Kylian était un piètre vampire mais un vampire tout de même. Il comprendrait. Il fallait juste espérer qu’il aurait la force de convaincre si besoin le dragon et ensuite d’entraîner les deux humaines. Ils ne pouvaient pas rester là, ils ne le devaient pas… Une force approchait. Une force qui écrasait la sienne et qui acheva de le faire plonger dans une semi inconscience qui allait précéder sa mort. Bien… Il ne l’avait jamais crainte et plus vite elle arriverait plus le groupe aurait de facilité à se sauver. Mourir plus vite pour sauver ceux qui avaient une chance… Certains y verraient de la grandeur d’âme mais il ne s’agissait en fait que de cette terrible et implacable logique vampirique. Cette logique qui avait fait la survie de leur race. ************* Maëline, la dragonnière sans dragon Une onde de curiosité la traversa lorsqu’elle laissa son regard effleurer de nouveau le mourant. Qu’il était étrange ce groupe… Si… Disparate ! Comment avaient ils pu se retrouver ensembles, oeuvrant pour la même cause ? Au-delà même de leurs différences raciales ils portaient en eux des idéaux et des caractères qui semblaient totalement opposés, voir même conflictuelles. Cela conférait à leur petit rassemblement une énergie étrange, presque une force en vérité. Ils se complétaient, se suppléaient, les défauts de chacun trouvant écho dans les qualités de l’autre. Si elle avait dû parier elle aurait donné quatre vingt dix neuf chances à leur équipe de s’autodétruire contre une seule d’en venir à un tel résultat. Et pourtant les faits étaient là, ils marchaient dans la même direction. Sans enthousiasme c’était vrai, mais ça ne changeait rien. A titre d’expérience, elle désigna le blessé du menton pour annoncer de sa voix fluette : « Il essaye de hâter son trépas même si il ne le peut. Un vampire mourant ne peut comprendre que l’on puisse prendre le moindre risque pour lui, la survie du groupe devient prioritaire sur la sienne dès lors qu’il n’y a plus le moindre espoir. »
Et pourtant elle était bien placée pour savoir à quel point l’instinct de survie était profondément ancré en chacun d’entre eux. Elle l’observa encore un moment avec fascination, intéressée par cette créature si proche de ce qu’avaient été ses enfants au tout début. Elle aimait cette race tout autant qu’elle aimait les dragons et presque autant qu’elle haïssait Edwyn, Vraorg, et les Esprits. D’ailleurs les humains semblaient en avoir prit conscience car c’est justement ces leviers qu’ils entaient d’utiliser pour la convaincre. Piètres créatures, elle n’avait jamais eu de réel intérêt pour eux, pas plus que pour les elfes d’ailleurs. Mais il fallait bien reconnaître qu’ils savaient parfois se montrer convaincants. Sa respiration se fit plus courte tandis que leurs mots l’atteignaient, l’obligeant à se remémorer douloureusement les instants les plus terribles de son interminable existence. Elle avait été dragonnière oui, pour son plus grand malheur… Si elle pouvait souhaiter cela à l’un des siens ? Mais encore fallait-ils les considérer comme tel ! Avec la perte de son dragon elle ne s’était plus considérée comme dragonnière, pire : elle tenait ses anciens frères et surtout son ancien chef comme responsables de ce qui lui était arrivé. Par contre il était vrai que dragonniers ou pas elle ne pouvait que difficilement se complaire dans le souhait de voir d’autres subir la même douleur qu’elle-même. Il fallait avoir une âme bien plus noire que la sienne pour cela, voir pas d’âme du tout… Même en ayant perdu la moitié de la sienne il lui était difficile d’accepter une telle chose. Plongée dans de sombres pensées, elle hoqueta néanmoins lorsqu’une information vint la frapper : « Vraorg a tué Edwyn ? »
Le simple fait que son ancien amant soit mort était déjà une nouvelle des plus perturbante mais qu’il soit mort ainsi… Par le fait de son propre dragon… C’était impensable, inimaginable pour n’importe quel Tarenth et Dragonnier. Il y avait là un acte aussi monstrueux qu’incompréhensible de la part de l’albinos, un acte impossible même pour lui. Comment avait-il pu s’arracher une moitié d’âme ? Et comment Edwyn avait-il pu le laisser faire ? Pourquoi, cela elle pouvait le comprendre. Mieux qu’eux tous elle saisissait parfaitement les implications d’un tel sacrifice. Mais rien, absolument rien n’aurait pu pousser un dragonnier à consentir à une telle chose. Enfin sauf Edwyn apparemment… Lentement, elle ferma les yeux comme pour tenter de retenir l’unique larme qui s’y était formée. En pure perte d’ailleurs car celle-ci dévala tout de même sa joue. Edwyn… Combattre Vraorg une dernière fois… La proposition de l’autre humaine était tentante mais les derniers mots de la première l’avaient hérissé à nouveau. Comment Edwyn pouvait-il exiger d’elle quoi que ce soit ? Il la voulait à ses côtés dans la mort ? Même ça il n’avait pas su le faire simplement ! Toute sa vie Maëline s’était trouvée dans l’ombre de ce Tarenth légendaire, toute sa vie elle avait tenté de le suivre et de se hisser à sa hauteur, d’être digne de ce chef charismatique, premier des dragonniers et premier des opposants à la loi des Esprits. Chacun de ses gestes, chacun de ses mots avait eu une répercussion incroyable sur le monde et même des millénaires plus tard il s’était encore révélé indispensable à l’accomplissement du destin des jeunes peuples. Telle une tornade en constante évolution, il avait causé autant de malheur que de changements indispensables sur sa route et il avait finalement perdu la vie de la même façon : fidèle à lui-même. Oh il avait évolué peu à peu, elle ne disait pas le contraire mais dans le fond il était resté le même. Une légende. Un être inaccessible pour le commun des mortels comme des immortels et dont le destin se révélait aussi brûlant et douloureux pour lui que pour les autres. Dans ses conditions, pouvait-elle avoir envie de le rejoindre ? Pouvait-il y avoir un repos auprès d’Edwyn ? Non, elle ne le croyait pas. Même dans la mort il était capable de renverser consciemment ou inconsciemment le monde. Il faisait partie de ces êtres que l’on suivait à ses risques et périls et qui, le plus souvent, se retrouvaient seuls justement parce que personne ne voulait encourir de tels risques. C’est cette dernière pensée qui la troubla le plus. Elle n’avait pas envie de le rejoindre, c’était un fait. Elle avait trop… Peur de lui. Non pas de lui en fait, pas de son caractère conscient mais plutôt de ce qu’il était au fond de lui. Seulement, avait-elle le droit de le laisser seul face à ce qu’il était ? La voix du vampire vint la tirer de ses complexes réflexions et elle tourna un regard perplexe vers lui, perdue qu’elle était. Lui aussi reconnaissait à quel point Edwyn les avaient fait souffrir, mais il n’était sans doute pas tout à fait conscient d’à quel point tout ceci avait fait évoluer son monde. Leur groupe si disparate et pourtant si fort serait-il là si il n’y avait pas eu un jour Edwyn sur leur route ? Et au final était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Elle ne savait plus très bien… Ce qu’elle savait par contre c’était que ce jeune vampire ne mentait pas. Il avait bel et bien souffert autant qu’elle, il avait bel et bien connu un lien. Elle ne s’en était pas aperçu jusque là car elle avait été trop concentrée sur le dragon, puis sur le plus vieux vampire, mais à présent qu’elle le sondait elle sentait sa souffrance. Sa perte était récente. « Skade… Des tempêtes. »
Elle sourit devant le trouble de son interlocuteur, puis secoua la tête : « Non, je ne l’ai pas rencontrée. Elle était trop… Jeune. Mais j’ai vu son souvenir un jour au détour d’une vision, bien avant que je n’abandonne ce don. C’était une créature bien particulière, à cheval entre deux époques. Je suis heureuse d’apprendre qu’elle a pu se lier et ainsi traverser le pont entre les anciens temps et le nouveau même si ça n’a été que pour quelques brèves années. Le lien… Le lien est une magie que je cerne mal, j’ai été longtemps persuadée qu’il s’agissait de la plus belle chose du monde. Puis je l’ai perdue et l’ai vu comme un affreux piège uniquement capables de causer chagrin et souffrance. Aujourd’hui je ne sais plus, et je serais bien incapable de décider de si cette création d’Edwyn est merveilleuse ou bien horrifiante… »
Elle fronça les sourcils comme pour y réfléchir encore quelques secondes puis secoua la tête. Ce n’était pas à elle d’en décider, elle aussi faisait partie de l’ancien monde et seuls les nouveaux peuples pourraient se faire un jour une idée de la chance ou de la malchance qu’ils avaient à posséder cette magie. Si tant est qu’ils la possèdent bien entendu… Ils connaissaient si peu de choses… « Très bien. Vous m’avez convaincue mais l’avenir seul vous dira si c’est une bonne chose ou non. Vraorg m’a vaincue même avec l’épée Astrale, vos chances sont donc très minces. Et quand bien même vous parviendriez à le tuer, vous vous apercevrez assez rapidement qu’il n’est pas la seule menace de ce monde. Souvenez vous que ce n’est pas lui qui a tué mon dragon… »
Elle laissa un court silence s’installer entre eux comme pour mieux appuyer ses dires puis tendit la main vers le centre de la grotte et la pierre plate qui s’y trouvait. Celle-ci se mit aussitôt à briller magiquement et s’y matérialisa alors deux objets. Une lame brisée d’abord, chatoyante et magnifique. Puis un vieux grimoire épais et poussiéreux. Elle expliqua : « Ceci est le seule fragment d’épée que je possède encore. Le deuxième est aux mains des hommes d’Angelhan. Ceux qui portent le nom Kohan. Quand à ce livre, vous le trouverez sans doute très utile… Mais prenez garde. Comme je viens de le dire, je n’ai moi-même jamais pu décider si la magie du Lien était une bonne ou une mauvaise chose. »
Elle avait fait le maximum, ou presque. Son regard se fit hésitant tandis qu’elle observait le vampire agonisant. Elle ne lui devait rien et il avait tué pas mal de ses enfants. Mais il était vrai que, d’eux tous, il était le plus proche d’eux. Il leur ressemblait et elle le comprenait du coup fort bien. Quoi qu’en pensent les autres peuples, la pensée vampirique serait sans doute des plus utiles pour la suite et pour l’avenir du monde. Elle finit donc par soupirer et tendit la main vers lui afin d’extraire magiquement le poison qui coulait dans ses veines : « Je vais rouvrir le portail pour vous, tâchez de le retrouver rapidement afin de ne pas contrarier mes enfants. Je vous laisse ramener celui-ci, il survivra. Quand à Edwyn.. »
Elle se tourna vers la princesse : « Je ne peut te promettre d’accéder à sa requête. J’ai encore à faire ici et outre le pardon que je ne peux lui concéder je n’ai pas non plus suffisamment de force en moi pour oser revenir à lui maintenant. L’amour et la haine sont deux sentiments destructeurs, surtout lorsqu’ils s’opposent avec tant de brutalité. Un jour, je serai prête à décider. »
Enfin et alors même qu’il sembla qu’elle allait disparaître en les laissant là, elle en vint au dragon qu’elle avait soigneusement ignoré pendant tout ce temps simplement pour s’éviter de trop souffrir. Sa petite main fine vint se poser sur une écaille plus grosse qu’elle, la caressant doucement avec autant de plaisir que de regret. Le contact fut étrange, plein de puissance et de terrible tristesse. Elle s’adressa alors à lui seul d’esprit à esprit : « Prend soin de toi, Cynoë Ombre de la Terre. Prend soin d’elle aussi, et de celui qu’elle porte. Tu es l’avenir de la race draconique et elle est l’avenir des dragonniers. Faites vos propres erreurs si vous le devez, mais ne répétez pas les nôtres. C’est bien trop douloureux… »
Sur un dernier sourire mélancolique, elle effleura de nouveau son écaille et enfin alors que le vampire ancestral reprenait conscience entre douleur et perplexité, elle disparue.. |
| | | Cynoë Modératrice Dragon affranchi
| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue Lun 9 Nov 2015 - 19:40 | |
| Le jeune Améthyste aurait pu être saisi de par la présence d'une chose aussi petite et malgré tout dégageant une puissance qui l'effrayait quelque peu. Il aurait pu être fasciné quand il découvrirait son intelligence et mieux encore, sa vénérabilité. Ancienne, puissante... de quoi insatisfaire la curiosité insatiable d'un jeune saurien qui n'hésitait pas à s'intéresser à tout ce qui sortait de son ordinaire draconique, que sa mémoire ne lui transmettait pas -pour le peu qu'il arrivait à capter-. Peut-être même que cette bipède miniature, qui savait étonnamment volé contre toute attente, n'était même pas dans les souvenirs ancestraux qui coulaient en lui. Oui, tout cela à la fois... si la petite chose n'avait pas changé la couleur de son aura. Bien qu'un dragon restait un être conscient et très intelligent, il y avait certaines choses codifiées dans la nature qui transmettaient des messages universels. En observant le changement de couleur de la rayonnance de la minuscule créature, le dragon se figea. Rouge, couleur du danger, à ne pas approcher, à éviter. Plein de mises en garde se transmettaient par cette simple couleur. Mais ce qui était encore plus perturbant était la colère qui pulsait d'elle cette fois, en plus de sa forte puissance. Une haine sans nom...Le saurien fut même sidéré par ce qu'il entendit par la suite de la bouche de la Tarenth. Une telle rancoeur avait de quoi le faire frissonner. Plus encore quand on comprit que les étrangers vampires étaient de son fait. Et quand il croisa le regard de Maëline, il ne put s'empêcher de reculer d'un pas, lui faisant face. Autant pour se préparer à combattre -même s'il ressentait que cette magie qui se dégageait de la petite volante pourrait bien le dépasser- que pour faire barrière de son long corps écailleux, en protection des autres bipèdes qu'il avait accompagné ici. Et surtout... surtout sa liée ! Sa liée, la jeune et belle princesse Kohan, qui malgré son état, vint se placer devant le jeune Améthyste pour barrer le désir vengeur de la petite ailée à deux jambes. Cynoë ne s'y était pas du tout attendu et s'était préparé à lui demander de pas faire cette folie. En se plaçant entre Maëline et lui, elle s'exposait au danger ! Mais il ne souffla aucune pensée, aussi surpris que fier à la fois. Jamais il n'avait douté du courage de sa jeune liée. A travers le lien qui les unissait, il sentait sa peur, mais aussi sa détermination de pas se laisser faire. Point question de trépasser avec toutes ces épreuves. Pas après ce qu'elle avait subi pour encore revivre cela ! Elle sut employer des sentiments qu'elle avait partagée, que Maëline qu'elle connaissait bien à ce que découvrit le dragon, avait eu la perte de son propre lié. Puis la princesse sut encore rajouter de l'émotion dans ses paroles, pour que cesse la folie....Ambre sut entrer à son tour dans la conversation, pour ajouter du poids émotionnel à la balance, entrant même plus en profondeur encore qu'Esmelda. Elle sut profiter du sillage qu'elle avait ouvert pour s'y engouffrer avec passion et coeur. Elle lui tendit même une mains secourables pour plus qu'elle n'ait à souffrit comme elle souffrait sur le moment. Est-ce que cela allait suffire ? Kylian ne resta pas simple spectateur. Il pénétra dans le dialogue à son tour en partageant aussi ses mots mais en confiant sa propre expérience, suite à la perte de la Grande Skade. Même s'il n'avait pas été vraiment liée à elle, sa perte était comme ce qu'avait ressenti Esmelda et Cynoë à la fracture de leur lien à la mort de sa liée. Il n'y avait pas de mots pour décrire l'intense ressenti de perte qu'on subissant sur la seconde. Maëline resta à voleter dans les airs, dans un silence indécis. Cynoë ne la quitta pas des yeux, retenant presque malgré lui son souffle -une attitude tout à fait comparable à ce que les humains ressentaient dans un moment de suspense-. La petite bipède s'intéressa d'abord au moribond qu'était Lorenz. Puis doucement, elle parut toucher par les dires d'Esmelda, Ambre et Kylian. Elle fut même stupéfaite en apprenant que Vraorg avait tué Edwyn. Ce fut comme un choc... Cynoë put voir que Maëline ferma les yeux et qu'une unique larme naquit à l'un de ses paupières closes... tant de souffrance qui poussait parfois à la haine et à l'aveuglement... Le dragon ne pourra pas lui reprocher son acte après tout ce qu'elle avait du vivre pendant si longtemps. Puis doucement, après avoir évoqué son propre passé douloureux, elle finit par accepter de laisser sa colère et sa haine s'évaporer pour confier deux objets aux bipèdes : un fragment de l'épée recherchée et un livre. Elle confia aussi quelques recommandations pour la suite. Son regard désormais plus peiné et apaisé se posa à nouveau vers Lorenz. D'un geste gracile, elle provoqua l'extraction du venin qui le tuait doucement. Au moins survivra-t-il. Puis elle répondit à la main tendu par les deux jeunes femmes, avant d'ouvrir un Portail. Savoir qu'elle allait encore rester dans sa peine touchait le jeune saurien. Qui sait comment lui aurait fini par ressentir et devenir s'il avait continuer à voguer dans la perte de sa moitié d'âme. Il espérait presque que Maëline trouverait un jour la paix en son coeur et son esprit. Maëline s'approcha d'ailleurs de lui. Quand elle posa sa main sur une de ses écailles, il retint un frisson à son contact. Puissant et empli d'émotions. Même si au début son désir avait été de le tuer pour ce qu'il était et représentait, il répondit que par un profond respect à son égard. Un respect profond et bien réel. Puis avant même qu'il ne puisse lui répondre, elle disparut. Même s'il n'était pas sûr qu'il l'entendrait, il songea quand même pour elle : °J'y veillerai... et que la sérénité puisse un jour t'apaiser°Le portail était là désormais, en leur présence. Le dragon tourna la tête en sa direction. Il ne fallait pas rester ici plus que de raison. Une fois que le fragment d'épée et le lire furent pris, le dragon sonda une dernière fois la forêt antique, puis évoqua en pensées : °Nous n'avons plus rien à faire ici. Il est tant de partir désormais. Kylian, aide si besoin Lorenz à marcher s'il le faut pour marcher. Il pourra récupérer une fois retourné là d'où nous venons. °Il resta à côté de sa liée jusqu'à ce qu'ils eurent à franchir le portail. Juste avant de faire le pas qui les ramènera dans le désert, le dragon tourna une ultime fois la tête vers la forêt puis s'en détourna... Une fois la porte magique de dépasser, il se retrouva dans le désert, là où tous s'étaient retrouvés avant d'entrer dans cette étrange forêt. Il faisait encore heureusement nuit.... [hrp : Voila, dernier post pour moi Vous pouvez reposter encore une fois si vous le souhaitez. Lorenz attendait juste mon intervention pour passer à la suite] |
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| Sujet: Re: [Intrigue]Épée perdue | |
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