Mi Juillet

Il fallait s'entraîner, et surtout se préparer pour tout dire, depuis la bataille des marais sanglant à laquelle il n'avait pas pu participer malheureusement vu qu'il cherchait des évadés dans les plaines à ramener au protectorat, il semblerait qu'un espoir même mince se profilait pour le protectorat, une défaite pour Vraorg, et en plus ce dernier avait perdu beaucoup d'atouts dans cette bataille, en somme l'idéal. Héhé ce dragon blanc devait se faire des cheveux blanc dans son palais de Gloria… Encore un peu, et Weren aurait peut-être la joie d'arracher, ou de voir arracher le cœur du Néant de la poitrine de Vraorg pour être rendu à sa déesse, mettant fin au blasphème qu'était l'existence de Vraorg. Mais pour que cela puisse arriver un jour il fallait surtout ne pas se relâcher.

Et cela ne concernait pas que lui, et son peuple, mais aussi les autres protégé car il fallait faire en sorte que le protectorat batte la théocratie, ensuite il serait temps de régler de vieux compte, ou de faire ce que le Néant désirait, mais tout d'abord la victoire importait, et à n'importe quel prix.

Il était donc logique qu'il soit là à s'occuper de l'entraînement des recrues. Avec d'autres vétérans, et sous la supervision de quelques officiers. Combattant qu'il était il avait beaucoup à montré, après tout il savait manier admirablement bien sa hache, parer les coup avec une belle maîtrise, et aussi frapper vraiment fort. Enfin ça c'était normal pour un guerrier, frapper fort était essentiel après tout si l'on tenait à tuer rapidement son adversaire. Et cela était bien entendu le fruit d'un entraînement assez intense que s'imposait Weren, après tout les alayiens devaient rester les meilleurs que ce soit l'armée la plus entraîné, et la plus discipliné par rapport à ces barbares d'Armandéens qu'ils soient alliés, ou ennemis.

Il décida donc pour bien commencer de faire une démonstration martiale, un soldat se présenta… Hum un des types dans l'unité de Falkire pensa t-il, il se mit en garde, et même si le bougre se défendait bien, le combat fut expédié sans que l'autre ne le mette vraiment en difficulté, un croc en jambe opportuniste avec sa hache de guerre alors que le combat avait avancé, et l'autre se retrouvait au sol, d'un simple mouvement il aurait suffit ensuite de l’exécuter avec la hache. Direct, et efficace. Il laissa l'autre ensuite se relever, et il chercha ensuite s'il y avait un volontaire pour l'exercice.

Et à vrai dire pas grand monde se désigna, c'est qu'ils réfléchissaient, et même si certains Armandéens avaient envie de faire une démonstration martiale en battant un alayien, le fait que le dit alayien soit un vétéran charpenté dans une armure lourde très solide suffisait à en décourager beaucoup quand ils se disaient que c'était plutôt eux qui allaient se retrouver au tapis, mais bon on trouverait sans doute un volontaire.

« Qu'un volontaire armé d'une épée avance, nous allons faire un combat hache-épée. Nous pourrons ainsi confronter deux styles de combat très différents entre-eux » Dit-il alors qu'il serrait sa hache de guerre de ses deux gantelets d'acier. Ah oui pour sa part il avait toujours préféré la hache car elle lui permettait de tirer davantage partie de sa très grande force physique, et puis c'était bien plus facile de faire mal à un soldat en armure, ou à un vampire, elfe avec une hache qu'avec une épée. Enfin il fallait moins forcer qu'avec une épée, après user d'une hache était exigeant, il fallait prévoir les coups, et c'était une armure plus agressive que défensive. Surtout quand on maniait une longue hache de guerre à deux main, et donc sans bouclier. Là il fallait être plutôt entreprenant, et féroce pour prendre l'avantage, ce qui lui convenait parfaitement.

Dans tout les cas il valait mieux faire deux trois démonstration martiale pour montrer aux recrues ce que des guerriers entraîner pouvaient faire, et avant de leur dispenser des leçons, après tout c'était plus parlant d'apprendre à quelqu'un comment se battre en ayant montrer son talent auparavant que le contraire. Il fallait savoir donner l'exemple des fois, et puis c'était une bonne excuse pour se défouler sur l'entraînement au fond…

D'ailleurs alors qu'il attendait que quelqu'un s'avance il vit une tête désagréablement familière sortir du lot. Celle de Matis Falkire...

Il avait enfin reprit sa place d’officier dans l’armée. Oui ce n’était plus l’armée impériale, et oui il y avait eu le Massacre… Ce massacre qui avait couté la vie à plus d’un millier de combattant de sa cause, Matis l’avait vécu, même s’il n’y était pas, comme une immense douleur. C’était là que Julia avait été marqué à jamais, c’était là que Thomas avait perdu son bras. Matis était rentré après coup, dans la fatigue, dans la mort, il avait fait son retour parmi les siens.

Il avait retrouvé ses amis, il avait retrouvé sa famille et son amante. Il avait retrouvé ceux qui l’avait cru mort et ceux qui le savait en prison. Il avait apprit pour ses sœurs, il savait pour son père et pour ceux qui étaient mort durant sa captivité. Il savait aussi qu’il n’avait pas le temps de se la couler douce et qu’il devait reprendre les rênes. Avec la mort d’autant de soldat, les besoins en officier étaient important, aussi Matis avait été plus que bienvenu dans il reprit sa place de capitaine. En tête il espérait prendre de l’avancement pour forger le futur de ce Protectorat qu’il devait apprendre à connaitre et à comprendre. Il devait en faire de même avec les soldats qu’il commendait. Il en connaissait ou en reconnaissait une partie, mais la plupart lui était totalement inconnu.

Thomas avait prit le relai en espérant le retour de son ami, Julia l’avait secondé comme elle l’avait fait avec Matis par le passé. Lui avait perdu son bras au combat, soigné par magie et par les talents d’un chirurgien qu’il connaissait bien, il s’en était sortie presque par miracle. Et elle, elle avait tellement changé tant elle ne ressemblait plus à la jeune femme un peu folle qui chargeait à tout va. A croire que la charge du commandement pesait sur ses épaules…

Petit à petit il reprenait le rythme, il s’entrainait avec les soldats en faisant preuve d’une abnégation et d’une détermination sans faille tant il voulait montrer l’exemple. Il avait toujours dirigé ses hommes ainsi, aujourd’hui plus qu’avant il savait qu’il devait se comporter ainsi s’il souhaitait reprendre sa place. Et surtout s’il souhaitait les garder en vie…

Aujourd’hui était cependant un jour différent des autres puisqu’ils devaient partager l’entrainement avec des Alayiens. La haine était encore palpable entre Matis et eux tant il n’acceptait pas de devoir partager le terrain et le combat avec ces êtres malveillant. Mais il n’avait pas vraiment le choix et ne tenait pas à se faire éjecter du protectorat parce qu’il s’en était prit à l’un d’eux…. C’était triste mais il devait rester calme… D’autant qu’en fasse de lui il avait Weren… L’homme qu’il avait combattu par le passé et qui l’avait défié en duel…

Pour le moment il se battait contre un de ses hommes et malgré toutes les compétences de son soldat, il ne fit pas le poids contre ce monstre et son armure lourde. Une véritable bête cet homme là. Il provoqua ouvertement ses soldats et se rendit compte que personne ne voulait le combattre. Matis était derrière les siens, observant tout cela d’un œil attentif, il empêcha Julia de s’en prendre à lui. Cette fois ci c’était à lui de prendre ses responsabilités, comme il le faisait par le passé.

C’est ainsi que je vous formé ? A baisser la tête devant la menace d’un ennemi ? Levez les yeux, regarder le et affrontez le sans vous poser plus de question. Vous êtes des soldats, pas des gamines.

Il sorti Héritage de son harnais et commença à se diriger vers son adversaire. La longue lame si particulière hurlait à la guerre, elle voulait du sang, elle voulait la mort. Elle était resté trop longtemps rangée, il était maintenant temps pour elle de faire ce pour quoi elle avait été créé. La guerre. Se posant devant son adversaire, il le jugea et réajusta son armure elfique. Un cadeau pour son retour, cadeau qu’il n’avait pas tardé à adapté à ses besoins et à ses habitudes.

Ainsi donc tu prend ton pied à t’attaquer à plus faible partie ? Tu n’as décidément pas changé d’il y a trois ans….Combattre quelqu’un de ton rang ne te fera pas de mal….

Ah décidément Falkire n'avait pas changé, toujours prêt à faire de beaux discours, et autre, mais il ne faisait pas la démonstration avant le discours, autant dire que le capitaine se montrait bien téméraire, après tout c'était bien de dire des paroles inspirés, mais si c'était après pour se faire possiblement étaler au sol peut après, autant dire que ça pouvait surtout avoir l'effet inverse. Après tout un homme qui inspire ses hommes à la bataille doit savoir que sa mort pourrait les décourager, après tout un symbole qui se fait tuer d'une façon peu glorieuse ce n'est guère agréable, après s'il meurt en martyr cela pouvait au contraire galvaniser les troupes, mais il doutait que les Armandéens soient du genre à avoir beaucoup de martyr, enfin de son point de vue alayien.

« J'avais entendu dire qu'un chef mène par l'exemple Falkire, pourquoi ne viendrez vous donc pas faire cet exemple ? » Dit Christan d'un ton contrôlé pour ne pas paraître provocant, mais on pouvait deviner qu'il sous-entendait un duel sous couvert de ce combat d'entraînement, enfin un duel… L'autre n'était pas non plus dans une forme impérieuse depuis Morneflammes donc il devrait ronger sa hargne, mais il y avait quand même là un moyen de s'amuser un peu.

Matis dégaina donc son épée, et après avoir ajusté une armure à l'allure elfique se posta devant Christan. Ce dernier se mit en position de garde faisant crisser la sienne d'armure, ah certes elle n'était pas elfique donc non magique, mais elle restait de bien meilleur facture que la plupart des armures de plaques Armandéennes en plus d'avoir été forgé pour être encore plus résistante, et stylisés pour paraître plus impressionnante. Autant dire qu'il y avait une différence de calibre entre les deux adversaires, ah bon sang il allait encore affronter une danseuse probablement... Il fit jouer sa hache de guerre, et se mit en position de garde. Heureusement il avait l'habitude de combattre des anguilles. Que ce soit Alauwyr, Luna, ou autres.

« Tu as raison je devrai demander à ce qu'un de tes amis se battent avec toi pour équilibrer les choses, mais on est ici pour s'entraîner non pour se comparer à ce que je sache ? » Dit-il d'un ton aussi arrogant que celui de Falkire, ah oui pendant que l'autre était coincé à Morneflammes Christan ne s'était pas reposé, et il était prêt à le montrer à Falkire. Et lui montrer qu'un peu d'humilité face à un vétéran ne faisait pas de mal.

Et donc il mit en position sa hache de guerre, celle-ci était forgé dans un acier trempé incassable était particulièrement tranchante, et sur la lame on pouvait voir suinter une substance un empois de nécrose particulièrement malodorant, châtiment était bien conçu pour faire ce que son nom annonçait. Elle n'était pas aussi ouvragé que celle de Falkire, mais restait terriblement efficace, et fonctionnelle quand il s'agissait de briser les os, et de tuer.

« Voyons donc ton d’abord ton jeu d'esquive. Après tout l'esquive est importante pour les combattants léger n'est-ce pas? » Dit-il, après tout cela restait une démonstration. Même s'il allait quand même s'amuser avec le blond.

Et de ce fait il attaqua donc le premier en rugissant pour tenter de déconcentrer son adversaire, un premier swing de la hache que Falkire devrait esquiver, suivit ensuite d'un autre swing en tirant partit de l'élan du premier qui visait les jambes, non pas pour les trancher car il ne voulait pas blesser, mais pour faire un croc en jambe. Dans son mouvement Weren tirait parti de la portée de son arme pour forcer son adversaire à rester à distance.

On allait voir ce que Falkire avait dans le ventre. Et s'il savait danser au passage !

La brute n’avait pas changé d’un poil, que ce soit dans son accoutrement, dans sa manière de voir les choses, dans sa manière d’être. C’était bien un Alayien… Et pas un des plus tendres en plus, Matis avait le don de savoir choisir ses ennemis. Mais pour le coup il était particulièrement fier de celui-ci… A ses mots, le capitaine sourit avant de lui répondre.

Ne me fais pas rire, le jour où tu conduiras par l’exemple on sera tous mort, toi le premier. Mais que veux-tu, on ne peut pas tous être doué la dedans….

Les deux étaient passé maitre dans l’art de la provocation et cela plaisait beaucoup à Matis, à voir le regard de Weren cela devait être aussi le cas. Les deux soldats n’étaient pas du genre à mâcher leurs mots et à ne pas faire attention à vexer les gens. Alors, tout en dégainant son arme il commença à lui tourner autour comme pour trouver une faille dans son armure mais il fallait se rendre à l’évidence… Cet homme était devenu un crabe, mais chaque animal avait sa faiblesse, celui là aussi.

Il était un combattant lourd, usant de sa force et de son armure pour littéralement exploser ce qu’il avait devant lui, que ce soit un mur ou un combattant. Matis était légèrement différent, plus mobile il n’en restait pas moins un fonceur. Mais face à une telle armure et une telle arme que pouvait-il vraiment faire ? Il ne devait pas foncer dans le tas et espérer transpercer son armure avec sa lame. Par contre il pouvait le faire tourner en bourrique et le fatiguer car, même s’il était physiquement imposant, il ne pourrait courir un marathon avec sa lourde armure.

Arrête, déjà que tout seul je pourrais te battre avec un bras dans le dos, alors avec un ami il ne nous faudra pas plus de cinq minutes pour te mettre au sol. Ne surestime pas tes capacités petit scarabée, il te reste encore tellement à apprendre.

Après un nouvel échange houleux, l’autre l’attaqua avec sa longue hache de guerre. A dire vrai, les armes qu’employaient les deux combattants étaient loin d’être de série et ne pouvaient être trouvé ailleurs. Sa longue hache qui suintait un liquide qui semblait fort dangereux était faite pour infliger des dommages considérables s’il se faisait seulement toucher. Matis et sa lame était aussi dangereux, surtout depuis l’ajout de quelques menues modifications qu’il tenait secrète et ne tenait pas à dévoiler ici bas. Les dents de sa lame, la brutalité de sa forme montrait le style de combat tout particulier qu’il conduisait. Les deux hommes étaient des guerriers, quelques soit leurs sentiments respectifs, ils étaient plus proche qu’ils ne voudraient jamais l’avouer.

L’attaque du soldat fut brutale et Matis para la première attaque en se décalant et en la repoussant de sa lame. Héritage était heureuse. Le combat était là, face à un ennemi considérable et extrêmement dangereux. La seconde attaque de son adversaire fut tout aussi brutale que la première et il était clair qu’il tentait de le mettre à distance, mais s’était sans compter la folie du capitaine.

Alors que la logique aurait voulu qu’il évite l’attaque, il se décala d’un pas et profita d’une faille dans son attaque pour s’ouvrir une opportunité. Lame en avant il ne s’attendait pas vraiment à ce que l’autre esquive tant il était énorme, mais il fallait avouer qu’il n’était pas à son plus haut niveau… Il récupérait tout juste… Reprenant sa position, il sourit à son adversaire. Autour d’eux, tout un chacun commençait les paris.

Tu es devenu bien gras… A croire que tu n’as rien fais durant ces trois dernières années… Mais tu n’as pas totalement perdue la main non plus…

Ah ce qu'il ne fallait pas entendre, pensa Christan en entendant Falkire, et comme le démontra si bien le rire féroce que poussa l'alayien, rire féroce qui furent suivit par des paroles ironiques, et d'un humour brut.

« Mais oui il existe deux catégories d'hommes, celle qui tiennent le crachoir, et celle qui tiennent l'épée. Visiblement tu est dans la première catégorie Falkire, tu devrais penser à te reconvertir en politicien, sûr que ce genre d'environnement correspondrait mieux à un noble aux goûts délicat comme toi. Mais comme tu as la langue acérée je vais te considérer comme un homme un vrai le temps de te montrer par quel bout on tient une arme... » Dit-il, certains autour du terrain s'amusèrent à la joute verbale des deux hommes, visiblement ça allait être un combat amusant s'ils se provoquaient ainsi.

Dans tout les cas pour sa part cela attisait sa soif de combat que ce genre de préliminaire, après tout c'est toujours bien d'attiser la férocité quand il fallait se battre, et il préférait combattre un adversaire qui donnait tout ce qu'il avait qu'une chiffe molle, dans tout les cas il savait que ce Falkire savait se battre, mais il allait montrer à ce dernier la différence entre un vétéran alayien, et un capitaine armandéen issue de la noblesse, pour dire qu'il comptait bien ne pas se faire chambouler sa fierté alayienne.

« Ah ça à la trentaine, et ça pense déjà vaincre un vétéran plus endurcis que soit, ouvre bien tes yeux, et écoute bien Falkire. Je vais te donner une leçon d'humilité qui va t'apprendre à être plus humble face aux vrais guerrier, et si tu retiens bien la leçon peut-être que dans 20 ans tu pourra entrer dans la cour des grand qui sait ? » Acheva t-il toujours aussi féroce.

Et puis Christan passa à l'attaque avec ses deux coups de haches, et s'il s'attendait à vrai dire à ce que Matis esquive, le fait que ce dernier tente le diable lui rappelait le style de combat d'Alauwyr, Alauwyr avec lequel Christan s'était beaucoup entraîné, et habitué à la façon de se battre des danseuses à l'épée il agit donc d'instinct.

Après tout quand on avait une armure en acier sur laquelle les coups d'épées rebondissaient, pourquoi s'enquiquiner à danser pour esquiver les attaques ? Parer avec les bras protégés par les plaques d'acier était tout aussi efficace, et bien moins fatiguant. Et c'est donc ce que fit Weren, il relâcha d'une main la hache, et mit son bras protégé par les plaques d'acier sur la trajectoire de la lame de Falkire, le métal vibra, mais il put facilement détourner la lame de Falkire ainsi en donnant un coup sec avec son bras d'acier. Ah les épées, ça n'avait jamais été l'arme idéale pour tuer quelqu'un en armure, mais il devait avouer qu'un coup d'estoc bien placé, ou dans un point faible pouvait faire bien mal. Et l'épée de Falkire semblait assez spéciale, il pouvait même contempler quelques rayures à l'endroit où elle avait frappé le métal. Cela promettait d'être intense si l'autre tournait autour de lui pour donner des coups, après tout les combats hache-épée étaient toujours les plus intenses car les deux armes étaient ressemblantes à la fois, et différentes. Ce serait très amusant.

« Ah la noblesse, quand elle voit un homme épais elle pense forcément que c'est de la graisse, sans doute par habitude, plutôt que des muscles. Tu veux jouer Falkire ? Alors jouons, je t'attend... » Dit-il en mettant sa hache en position défensive. Il avait déjà une idée en tête pour le combat histoire de déstabiliser son adversaire, mais autant ne pas l'aborder tout de suite. Il fallait après tout faire chaque chose en son temps, et puis il fallait aussi faire une démonstration.

Son adversaire était quelqu’un de fort physiquement, mais pas seulement. Il l’était aussi sur le plan émotionnel et celui de la pensé car, Matis pouvait bien détester tout ce qu’il était ou ce qu’il défendait, il n’en restait pas moins qu’il y croyait dur comme fer. Comment pouvait il seulement mettre en doute un homme qui gardait en lui la moindre parcelle de croyance et qui, même mis devant le fait accompli, ne pouvait entrevoir la défaite de son idéologie. Weren faisait partie de cette race d’officier dont il avait horreur et dont il vomissait jusqu’aux préceptes. Il était non seulement idéologiquement borné, mais son jusqu’auboutisme frôlait dangereusement avec la folie pure et simple.

Le moindre de ses propos le ramenait à cette réalité qu’il avait sous les yeux. Jamais il ne pourrait le faire sortir de cette folie qu’était sa vénération sans borne pour Néant. Le capitaine craignait que sa folie ne se ressente dans son commandement et le fait qu’il soit associé à lui pour diriger des soldats du protectorat n’aidait en rien.

J’ai du mal à comprendre ce que tu pourrais m’apprendre dans ce domaine-là mais soit…. Imaginons que dans une réalité alternative tu puisse effectivement avoir quelques choses à m’apprendre, quelles sont elles ? Comment tuer des femmes et des enfants ? Comment réduire en cendre des villages entiers ? Ou comment vénérer une entité qui n’en a rien à carrer toi ? D’un revers de sa main directrice il envoya paître la moindre remarque du vétéran.Je n’ai que faire de tout ceci.

La vanité habitait son adversaire et il se rendit compte que lui-même donnait se visage lorsqu’il combattait. L’image d’un soldat qui renvoyait une telle image de lui que beaucoup se demandait s’il était seulement muni d’une cervelle. Une première rencontre à Gloria, bien des années plus tôt, l’avait déjà mis devant ses propres contradictions. Mais la question, même si elle avait le mérite d’être traité, n’avait pas encore sa place ici-bas. C’est donc avec un sourire en coin qu’il répondit à son adversaire.

Et moi je suis étonné qu’à ton âge ils t’envoient encore au feu…. Des gens comme toi ne doivent être bon qu’à la formation des futures générations…. Ah mais suis-je bête, n’est-ce pas là ce que tu fais déjà ? Fini il avec un regard presque moqueur.

Le combat avait commencé avec tellement de fougue et de folie que beaucoup n’arrivait déjà presque plus à suivre ce qu’ils avaient sous les yeux. En effet, loin d’être des spectateurs ou des soldats aguerris, les personnes entourant les deux étaient de simples recrues. Des combats comme celui qu’ils avaient sous les yeux, loin d’être titanesque, n’en restait moins impressionnant. La violence qui ressortait à chaque coup, la rage donnée à chaque impact ainsi qu’à chaque enchainement montrait bien qu’il n’y avait presque aucun entrainement devant leurs yeux. Ce n’était là qu’un combat qui pouvait devenir mortel à la première occasion.

Il attaqua de nouveau en essayant de renouer avec son meilleur niveau mais il était encore tellement loin du résultat que s’en était dangereux pour le jeune homme. La fatigue accumulée durant les semaines de fuites et les années de prison commença à se faire sentir. Après chaque attaque il était presque obligé de reprendre son souffle malgré les invectives de son adversaire. Il devait aller au-delà de tout cela car il combattait pour montrer, sa vie n’était pas en jeu à ce moment précis… Contrairement à ce que beaucoup pouvait penser.

Chacune de ses attaques étaient violente car il ne devait être doux devant les siens. Weren était un ancien ennemi qui devenait un allié d’objectif, qui pouvait être assez stupide pour tuer un allié durant une démonstration ? Les invectives, la violence, tout cela n’était qu’une scène pour représenter aux recrues la nature même d’un combat et qu’ils ne croient pas tout ce qu’on leur disait sur la gloire à combattre. La guerre était sale et dangereuse, il fallait qu’ils sachent à quel point. Et ce duel n’était qu’un moyen de leur montrer.

Ha pour le moment il n'était plus officier, mais il gardait après tout cette foi, ce fanatisme caractéristique des fidèles, et pour tout dire les alayiens fidèles étaient tous chez les protégés, après tout un vrai croyant n'aurait jamais rejoint la cause de Vraorg, et le fanatisme de Weren était une preuve qu'il n'irait sûrement pas se ranger du côté du dragon blanc qui avait asservit sa déesse. Ah la foi était une force, elle permettait aux hommes de se lever, elle leur ôtait tout doute, elle était puissance, et le doute une faiblesse. Bénit soit l'esprit trop étroit pour connaître le doute, et la peur. Car vaincrons ceux qui jusqu'au bout aurons cru au Néant. Voilà ce que pensait Weren...

Et ce capitaine ne pouvait pas comprendre cela, c'était pour ça qu'il avait été battu de nombreuses fois, c'était pour cela qu'il lui manquait pour atteindre les sommets, c'était cela qui les différenciait, la cause de Christan était supérieur, Néant lui-même. L'être avant toute chose, Väsà celle qui était, qui régna, qui règne, et qui régnera. L'éternité, la totalité . Le Néant était tout cela, et bien plus, et chaque pensée, chaque geste de Weren était dans l'optique de la triomphe des desseins de l'unique, car triomphe il y aura, le contraire était impossible, et même inacceptable pour lui.

Et quand il entendit le propos provocateurs de Matis, Christan laissa place à un court silence avant de faire résonner un rire furieux, et froid « HAHAHAHA…. » Avant de répondre d'un air provocateur, et féroce. « Fais attention à tes propos Falkire, si tes paroles peuvent être interpréter comme une insulte à mon peuple tout entier, tu risque rien de moins que l'exclusion du protectorat... » La loi était ainsi, Weren lui-même avait été irréprochable depuis qu'il était ici, et Falkire devrait faire de même. « Et toi Falkire ? Que pourrais tu m'apprendre ? Être un perdant ? Être un faible ? Finir dans une prison, pendant qu'à l'extérieur les vrais guerriers continuent à lutter ? Tu ne survit pas tu fuis, et si tu n'es pas d'accord avec moi vient me prouver le contraire. » Acheva t-il froid en serrant d'autant plsu fermement sa hache de guerre.

Puis Weren frappa férocement du poing sur son armure, et la fit résonner si bien que le bruit était effrayant, l'armure n'était en rien âbimé, mais cela démontrait bien toute la force dans les poings de Weren.

« Le vétéran que je suis a bien plus de muscles pourtant que toi Falkire. Là où tu as passé ton enfance chez des nobliaux à paresser, où à apprendre la guerre à leur façon en jouant aux petit soldat moi je cassai des pierres dans une mine. Et je doute que fracasser un homme avec une hache est plus dur que briser la pierre avec une pioche. » Dit-il avec une certaine ferveur guerrière, et en se donnant des grands airs.

Et le combat même s'il n'était qu'un combat d'entraînement restait en soit assez divertissant… Après tout il y avait là de quoi s'occuper, et s'était bien différent des combat contre les soldats peu aguerris, et rapidement expédiés, là il y avait de la difficulté après tout, et pour sa part Weren était amateur de difficulté dans les entraînements.

Mais Falkire semblait fatigué, oui fatigué, et c'était bizarre, et cela commençait à se remarquer mine de rien si bien que Christan arrêta au bout d'un certain moment son jeu d'attaque, et recula de quelques pas toujours en position de garde. Après tout on devait faire une démonstration, et s'il blessait le capitaine cela pourrait être fâcheux, enfin cela ne l'empêchait pas mine de rien de placer une pique après que Matis ait un peu souffler…

« Et ça dit que je suis vieux… J'ai peut-être la quarantaine, mais visiblement j'ai une meilleure forme que toi Falkire. Dit si tu veux faire un sieste il ne faut pas hésiter à le dire... » Dit Weren, ce dernier posa sa hache un peu plus loin loin puis prit en main une hache en alliage moderne, et son bouclier lourd en oberium le métal aussi dur que l'altagane Armandéen sans être magique pour autant, l'obérium était lourd, mais idéal pour encaisser les coups.... Cette combinaison hache, bouclier pouvoir changer de répertoire de combat, et d'être plus défensif.…

« Allez Falkire, après tout un guerrier doit savoir varier les styles de combat, et s'adapter à son adversaire n'est-ce pas.. ? Je suis gentil je vais te laisser attaquer, après tout visiblement te défendre t'éreinte... » Puis il tapa avec sa hache sur son bouclier pour provoquer puis dit. « Sait tu pourquoi mon armure se nomme mépris ? Car c'est avec mépris qu'elle encaisse les coup de mes ennemis, et qu'elle ressort indifférente de ces épreuves. » Une joli figure de style pour dire que son armure était solide... Et qu'il ne craignait pas ses assauts, de quoi encore bien provoquer Falkire.

Son adversaire était coriace, la fatigue lié à des années de tortures et des mois de fuites faisaient de nouveaux parler d’elle. Elle était là, sinueuse, toujours présente dans le moindre recoin d’ombre de son corps et de cœur. Que lui restait il encore pour se tenir debout chaque matin ? Il savait quelle pouvait être la réponse à cette question, il savait qu’il lui restait encore deux choses pour qu’il combatte, deux choses si fortes et précieuses et dont Weren ne pouvait en comprendre qu’une partie. Il avait en lui beaucoup de colère, de haine et d’horreur tout comme il avait encore en lui tellement d’amour pour les siens. Deux sentiments tellement opposé que lorsqu’ils se rencontraient ils se fracassaient les uns sur les autres comme pouvait le faire les vagues sur un flanc de falaise.

Weren ne pouvait comprendre et ne comprendrait jamais la portée de ses paroles , jamais il ne pourrait remettre en doute ses certitudes qui font de lui un être méprisable et méprisé. Il ne cherchait certainement pas à se faire aimer, mais il n’était pas impossible qu’un jour tout cela se retourne contre lui. Et ça ne serait que mérité. Matis haussa un sourcil devant les propos de Weren, si l’homme était capable de chose telle absurdité il ne savait pas ce qu’il pourrait encore faire à l’avenir. Et cela l’inquiétait.

Les interprétations ne sont certainement pas ton fort… Enoncé un fait n’en fait pas une insulte, J’aurais tout aussi bien pu dire que ton armure te rend encore plus affreux que tu ne l’es déjà mais ça n’avancerait à rien. Les mots ont un sens, et souvent c’est bien plus efficace que casser des cranes avec une arme. Tien toi le pour dit et prend le comme bon te semble.

Matis fit un mouliné avec héritage et commença à titiller la garde de son épée de justice. L’arme, bien plus belle et ouvragée qu’Heritage avait une particularité qu’il serait intéressant de tester sur l’Alayien…Néanmoins il ne tenait pas à essayer la nouvelle « capacité » de son arme, elle n’était tout simplement pas encore prête et lui-même ne se sentait pas prêt à en user. Les runes récréments gravées sur Héritage étaient complexes et stylisées mais il n’avait pas encore bien pu en user… De toute manière il aurait pu tuer Weren avec ça et malgré tout le plaisir qu’il prendrait en faisant cela… Ce n’était tout simplement pas le moment.

J’ai vu à Morneflamme des Alayiens pleurer Néant de leur venir en aide. Dois je te rappeler l’Aube Rouge ? Vous étiez si fier, si imbu de votre personne… Vous étiez si naïf qu’il fut simple de vous envoyer Ad Patres.

Tu as appris la guerre avec des bourrins, tu fais la guerre comme un bourrin rien de neuf à cela et si, au moins, casser de la caillasse aurait pu te faire entrer quelque chose dans la tête… Mais tu dois avoir la tête aussi dure que les pierres que tu te vente avoir exploser. Je n’ai pas appris la guerre avec des nobles mais sur le terrain et dès que je fus en âge de marcher. Tu n’as aucune idée du fonctionnement de ma famille et tu ne pourra jamais comprendre le fonctionnement de quoi que ce soit autre que les enseignements de fanatique.

Le combat était brutal et chacun des protagonistes profitait d’un moment de faiblesse de son adversaire pour tenter de prendre le dessus, mais il fallait se rendre à l’évidence personne ne semblait prendre le dessus tant que cela restait un duel de démonstration. L’autre fini par abandonner sa lourde hache pour un duo plus commun même si son bouclier était loin de l’être. Une nouvelle provocation et il essaya de se faire remarquer auprès des siens. Et une explication dans le texte, l’autre s’était il enfin rappeler du nom de son armure ? Sa métaphore était aussi simple et triviale que ses explications restaient bancales. Mais ça lui suffit pour lui arracher un hurlement de plaisir…

Matis porta la main à son épée de Justice et la dégaina d’un geste prompt et brutal. Le combat à deux armes n’était pas sa spécialité mais il se défendait et il prenait beaucoup de plaisir à le manier. L’autre allait regretter le jour où il était venu au monde…

J’aurais tendance à répondre que cela fait mépris du bon sens mais soit… Peut être sais tu te vanter mais, même après trois ans de prison dans des conditions qui t’auraient transformé en torchon, tu n’es pas capable de te débarrasser de moi ? A ta place je fermerais ce qui me sert de bouche pour passer à autre chose que des provocations stériles. Qu’attendais tu de moi ? Que je me jette sur toi comme un forcené ? M’aurais tu confondu avec un de tes sbires qui frappe et réfléchis ensuite ?

Allons allons, ressaisis toi..

Et il commença à s’approcher de l’autre, sachant pertinemment que l’épée aurait son petit effet sur l’autre dont l’alignement était loin d’être bénéfique. Le combat ne durerait pas plus longtemps, la prochaine passe serait décisive puisque tous ne semblait regarder le combat que pour les invectives et les paris que la formation et la démonstration…

« Si les seules répliques valables que tu as sont celles de ta langue je comprend que les théocrates n'aient eu aucun mal à t'enfermer. » Dit Christan glacial, et tout à fait franc. Après tout quel vrai guerrier ce serait laisser ainsi capturer vivant ? Pour sa part il ce serait battu à mort plutôt que de subir la disgrâce de la capture… Rien ne servait de savoir faire de beaux discours, savoir se battre était après tout bien plus digne d'un guerrier, et bien plus exemplaire...

« Oh c'est beau, vous vous vantez d'avoir vaincu alors qu'au fond si les loyalistes ne nous avaient pas trahis cela aurait été l'inverse, Falkire. Tu le sais bien, que tu ne dois ta survie qu'a de la chance pure, et simple. » Dit-il toujours aussi froid, et c'était vrai après tout ils étaient passé à deux doigts d'anéantir les êtres de magies de la surface de ce continent, ce n'était que par une ruse de Vroarg qu'ils avaient pu perdre…

« Décidément ton discours est aussi original que ton jeu d'épée que j'ai déjà pu voir sur cent autres champs de bataille. » Dit-il, car après tout ça se vantait d'être malin, de comprendre les choses. Non mais sérieusement, Christan n'était peut-être pas le plus cultivé des hommes, même s'il savait lire depuis quelques années, car son ancien poste de général l'y obligeait. Mais le discours de Matis était si pompeux, et si arrogant qu'il en devenait comique...

Et ensuite Falkire dégaina une épée, et alors qu'il parlait Christan resta quelques instants silencieux en voyant cette dernière… Il n'écouta même pas le discours de Matis, et l'épée eu de l'effet sur lui oui, mais pas l'effet qui l'aurait transformé en chien apeuré… Non absolument pas... Cela aurait été mal connaître l'homme qu'il était au fond.

Il serra ses poings, dans ses yeux se voyait tout à coup pendant un court instant une envie de meurtre sans limite, il n'avait qu'un désir arracher la tête de Matis, et la planter sur une pique, lui faire bouffer ses yeux, et ses tripes, puis cela s'apaisa, et laissa juste place à de la fureur sourde, car c'était la peur s'insinuant en lui qui s'était métamorphosé en cela, de la fureur... Ah oui Christan ne réagissait pas comme le commun à la peur, il avait été traumatisé par son père pendant son enfance, résultat sa réaction au lieu de fuir était d'affronter sa peur, en essayant de la tuer, et agressivement… Il poussa un rauque hurlement de rage qui résonna grave, et colérique….. Oui il se rappelait de son père, cet ordure l'avait terrorisé pendant toute sa jeunesse, et avec rage Weren l'avait tué lorsque son géniteur avait osé tuer sa mère… Jamais plus il ne laisserait qui que ce soit lui faire peur, ou avoir la moindre emprise de ce genre sur lui. Quiconque essayerait serait, et devait être anéanti, et il allait faire ravaler ses paroles à Falkire... Qu'il ne s'avise plus à l'avenir de jouer avec sa babiole magique sur lui.

« AAARRRRRRHHHHHH. » Et il chargea comme un possédé, moulinant de la hache non pas comme un guerrier normal, mais comme un véritable berserker. Abandonnant toute défense il attaquait, attaquait, attaquait. Il était si agressif qu'il n'allait sûrement pas laisser un instant de répit à son adversaire. Une tactique de combat qui aurait très dangereuses pour eux deux dans un combat à mort. Mais bon au fond Christan se contrôlait légèrement mieux qu'il y a trois ans… Juste que sur l'instant sa rage était remonté, il mettrait un peu de temps à se calmer, mais n'irait pas jusqu'à tuer, même s'il gardait l'envie de donner une bonne leçon à Falkire. Restait à voir comment Falkire apprécierait les effets de son épée magique sur Weren… Dans tout les cas, et l'intensité du combat allait augmentait de plusieurs crans d'un seul coup. Après tout ce ne devait pas être tout les jours que le capitaine devait affronter en combat un berserker... Qu'il en profite, car Christan n'était pas si souvent que cela assez enragé pour entrer dans cette état second.

Matis hocha la tête devant les propos du fanatique. Oui, ils avaient failli être vaincus mais ça n’avait pas été le cas car la chance faisait elle aussi partie de la guerre. Et on pouvait dire que Matis avait de la chance depuis le début de sa vie et de sa carrière. Ils ne devaient pas être très nombreux à être comme lui, mais il sentait que Weren faisait aussi partie de ces gens là, sinon comment serait il ici ?

Tu parles de prison… Dois je donc te rappeler que toi aussi tu y fus enfermé ? N’est ce pas toi qui, pourtant, hurlait à qui voulait l’entendre qu’un véritable guerrier ne se laissait pas capturer vivant ? Tes principes seraient-ils à géométrie variable ?

A la suite de cela l’autre sortie encore une phrase en cherchant à le pousser au-delà de tout comportement militaire, mais c’est bel et bien lui qui sortit du rang et de sa réserve. L’épée de justice qui instillait la peur dans l’âme des gens semblait agir différemment sur son adversaire. En effet, elle semblait le jeter dans une sorte de barbarisme sans foi ni loi et vivant dans une réalité altérée au vu de son comportement. L’autre abandonnait rapidement tout semblait de comportement civilisé et laissait la bête en lui prendre le dessus. Son cœur prenait le dessus sur son esprit et cela n’était jamais bon pour un combattant, surtout fanatisé comme il l’était.

Le capitaine le laissa venir à lui et esquiva le premier coup. Au vu de sa puissance et de sa faiblesse actuelle il était tout simplement hors de question d’encaisser de plein fouet la charge de ce malade. Il ne semblait plus du tout être dans son état normal, même si dans celui-ci il pouvait être complètement fou par moment. En ce moment il avait plus l’impression de combattre un berserker qu’autre chose et Matis savait a quel point il était compliqué de gérer pareil spécimen, d’autant quand on n’était pas au meilleur de sa forme.

D’esquive en esquive puis en contre-attaque, Matis fit ce qu’il peut pour éviter les attaques de la brute tout en lui rendant la monnaie de sa pièce. Mais il fallait se faire une raison, la folie de l’homme ainsi que l’épaisseur de son armure le mettait à l’abri pour le moment. Sauf s’il trouvait une fissure dans l’armure, et celle-ci pour être les jointures permettant les mouvements. Les lames de Matis étaient efficace, elles étaient vive et pouvaient s’insinuer partout s’il parvenait à les placer correctement.

Il profita donc un instant de folie de l’autre pour se jeter à l’attaque dans ce qui serait la dernière passe et parvint à placer correctement sa lame qui vint s’arrêter à quelques centimètres de la jugulaire de son adversaire. Il pensait avoir gagné avant de se rendre compte que la hache de celui-ci se trouvait presque au contact de son flanc. Si le combat s’était poursuivi, les deux combattants se seraient donné la mort. Pour le moment, il devait admettre que pour le moment il ne faisait pas tout à fait le poids… Il allait devoir encore travailler pour relever son niveau.

« Moi j'ai eu au moins l'amabilité de me battre à mort, et de mettre un coup de hache à un certain vampire avant de me faire expédier au trou. Cela n'est donc pas de mon fait, tandis que toi as tu essayer jusqu'au bout de te défendre ? » Demanda t-il froid, après tout il n'oubliait pas cet épisode ô combien dégradant d'emprisonnement ça non, mais qu'on n'aille pas dire qu'il s'était laisser faire…

Et la petite fourberies de Matis ne purent que pousser Weren à bondir sur lui furieux, et prêt à en découdre. Qu'un homme use de la magie pour avoir ce genre davantage, Falkire n'avait franchement aucun honneur, mais bon cela n'était pas nouveau pour Weren. Même pas fichu de se battre à égal dans un combat à un contre un après tout… Dans tout les cas Christan frappa, frappe, et répondit par des attaques aux parades, et contre attaques de Falkire, autant dire qu'il ne donnait pas trop envie qu'on tente le Néant. Et il le faisait avec férocité, néanmoins dans cet état il se battait de façon moins organisé, et surtout...

Il eu un moment de choc alors qu'il sortait de sa colère pour éviter de pousser la chose jusqu'à essayer de tuer, et c'était au moment de l'attaque audacieuse de Falkire, trop tard pour réagir, mais Christan eu le réflexe de coller sa hache sur le flanc de l'autre, après tout Falkire lui faisait le plaisir de se découvrir… Mais c'était pour conclure sur une égalité, une égalité qui n'était pas du tout agréable comme résultat à Weren.

Matis en plus d'être un guerrier moins expérimenté, était fatigué, normalement Christan n'aurait dû faire qu'une bouchée de lui pensa t-il énervé, juste que l'autre pisse-froid avait user de son épée magique, et que Weren pensait qu'il n'était pas aller jusqu'au bout de son manège berserker, et avait eu un grand moment de relâchement quand il avait reprit ses esprits. Enfin en soit ce serait à charger de revanche, qu'il ne se fasse pas d'illusion, dans un combat à mort, fatigué, ou pas s'il ne devenait pas meilleur sa chance finirait par le lâcher surtout que Weren avait dû le ménager... Matis faisait après tout partie de ses hommes se croyant bien plus fort qu'ils ne l'étaient réellement… Mais cela il s'en rendrait compte bien assez vite... Il verrait, et qu'il profite de sa petite semi-victoire pensa t-il avec amertume... Pour sa part Weren ne se relâcherait pas en tout cas...

« Ne t'avise pas user à nouveau de cette babiole magique sur moi... » Dit-il glacial, alors que le contact était rompu, qu'il ait pu ainsi passer une lame dans son gorgerin était assez gênant. Il avait vraiment dû ne pas faire gaffe pour que Falkire ait pu viser aussi bien, en soit il devait apprendre à mieux se maîtriser quand il se battait ainsi, mais disons que ce n'est pas tout les jours que ce genre de choses arrivaient… Par contre suite à ce combat il pensa à quelque chose, et dit à Matis à voix basse avant de prendre congé.

" Ce soir... A la forge alayienne la plus à l'Est du quartier Sud, après la fermeture. Nous verrons si comme je le pense tu es un nobliau pompeux, ou si l'on peut supposer que tu es un vrai guerrier. N'ai pas peur je ne vais pas t'attendre là-bas pour te donner un coup de marteau derrière la tête... Et ne t'attend pas à avoir à te battre, ce que je te réserve est différent, mais seulement si tu as les tripes de venir... " Acheva t-il provocateur, et sans lui laisser l’occasion de répondre il s'éclipsa...

Bien sûr que non voyons… Quand des gens te proposent d’aller passer quelques années de repos dans une prison construite à même un volcan tout en te disant qu’il y aura à peine de la nourriture pour les habitants et qu’il fera plus de trente-cinq degrés. Le tout agrémenté de délicieuse séance de torture et de cannibalisme forcé… Comment aurais-je pu rater cela ? Je ne pouvais pas passer à côté c’était juste trop beau….

Non mais tu t’entends parler des fois ? Même moi je n’oserais dire que tu étais volontaire pour la prison alors je t’en pris un peu de sérieux… De toute façon tu ne pourrais pas comprendre. Personne ne peux comprendre ce que l’on a vécu là bas sans l’avoir lui-même vécu. Ne me fais pas tes leçons de morales à la noix en estimant que tu t’en serais mieux sorti. Personne ne peux savoir comment il réagirait dans ces conditions. Personne, pas même toi. Alors un peu d’humilité à défaut d’avoir de l’humanité.

Le combattant semblait énervé du résultat du combat et Matis le comprenait parfaitement, dans des conditions déplorables il avait eu assez de chance et de folie pour arracher un match nul. Un résultat qui ne le satisfaisait pas du tout car en véritable combat il serait mort et la mort était un échec, il ne fallait pas en douter. Il haussa donc les épaules à la remarque de l’autre.

J’use de ce qu’il faut pour rester en vie et gagner si cela ne te convient pas change de métier car nos ennemis ne se battront pas selon tes règles.

Comme si Matis s’était plaint de l’armure des Alayiens et la violence de leurs lames sur ses amis Elfes ou les vampires… C’était décidément le monde à l’envers. Avant de s’éclipser l’autre lui donna un nouveau rendez vous tard dans la soirée. Normalement il aurait dû aller voir sa compagne mais il savait qu’elle comprendrait s’il s’absenter pour des raisons professionnelles… Il ne devrait pas refaire cela tous les soirs et trouver un moyen de se faire pardonner à son retour. Ainsi, tout ce qu’il répondit à l’autre fut une simple phrase avant de se retourner vers les siens.

J’y serais.

Une fois vers les siens il pu souffler, les Alayiens se disperçaient criant à la revanche et sans magie. Il n’en avait cure car il avait pu obtenir ce qu’il voulait, il allait pouvoir s’occuper de siens et prouver à cet énergumène qu’il n’était pas une gamine. Pourquoi cherchait il à lui prouver cela d’ailleurs ? Pour qu’il le laisse enfin tranquille ou cherchait il autre chose chez le fanatique ? Une Némésis ? Ou quelque chose de la sorte ? Il ne savait pas trop quoi en penser à dire vrai…. Mais il serait présent.

Et bien quoi ? J’espère que vous avez bien appris aujourd’hui parce que je ne referais pas cela tous les jours. Alors on se bouge la bleusaille comme vous le voyez il y a encore beaucoup de travail avant que vous ayez ce niveau.

Il savait que ce n’était pas forcement vrai mais il devait les bouger et les préparer au mieux avant le combat. A ses côtés se tenait Julia et Thomas qui se mirent eux aussi à crier sur les recrues et à les entrainer vers les divers ateliers prévu pour l’entrainement. Matis, quant à lui, se posa sur un banc, bu un grande lampé d’eau et analysa les notes que Julia lui avait remise. Il y avait pas mal de notes concernant les armes, l’état des livraisons, des forces en présences et de l’état de la chaine de commandement et d’approvisionnement. Il avait beaucoup à apprendre pour se réinsérer dans la chaine militaire du protectorat

Falkire avait du mordant du côté réplique devait avouer Weren, mais il restait que l'autre prenait bien moins de gant que lui quand au fait de ménager les membres des autres peuples. Non, mais en même temps. Entre Christan qui s'était retrouvé haut officier du rang de général, et Falkire qui est capitaine… On attendait un autre niveau de tenue, et de bonne conduite de la part d'un général que d'un capitaine. Cela expliquait sans doute pourquoi Matis resterait probablement à sa position sans jamais gagner en grade. Le fait qu'il ne savait franchement pas se la fermer, ou bien mettre son orgueil de côté au nom d'une cause supérieure, Weren était arrogant certes, mais en bon fanatique sa personne ne comptait pas autant que ce pourquoi il se battait, enfin d'après lui c'était ceci qui expliquait cela.

Et en soit ce Falkire aurait du chemin à faire, et pour sa part Weren ne serait pas étonné si dans quelques temps il finissait à devoir apprendre la discipline par un petit séjour de 1 jour, voir une semaine dans le désert de morneflammes, enfin cela lui apprendrait au moins une chose importante. Se la fermer quand ce serait nécessaire, car là c'était un entraînement, mais il voyait mal Falkire se taire dans une situation de plus haut niveau disciplinaire…

« Cela est vrai, soit la prochaine fois je ne ferai pas de répit à ta personne épuisé, ou pas. Après tout un vrai ennemi au lieu de te laisser souffler t'aurait étaler… Cela ne l'oublie pas. » Répondit-il glacial. Après tout Falkire oubliait ce détail.

Enfin il restait qu'il se quittèrent sur cela pour se revoir dans la soirée… Alors Weren ne s'attarda pas surtout qu'il avait d'autres choses à faire...

[…]

La forge était à peine sur le point de refroidir, le forgeron était partit pour sa part depuis moins d'une heure après que Weren ce soit occupé de faire entretenir en partie son équipement… Il restait à attendre Falkire, mais d'abord Christan vérifia deux trois choses, et il espérait bien que Matis soit prêt à ce qu'il lui préparait. Christan entendit quelques bruits léger, ah non ce n'était pas Falkire, mais son chien. Au bout de tout ce temps Weren s'était disons habitué à la présence de ce berger elenien, celui-ci était assez grand, et utile. Christan se baissa, et frotta légèrement la dos du chien, cela ne coûtait rien, et cette bête méritait bien deux trois égards pour ses services, d'ailleurs il semblerait que le chien reniflait quelque chose… Pensa t-il… Ah oui Falkire arrivait.

Christan se releva calmement, et attendit donc le capitaine, il commençait déjà faire bien tard pensa t-il. Parfait… Au passage Weren toucha du bout de son gantelet quelque chose de métallique, et d'excellente facture.

[Hrp : Je te propose qu'on conclue ce rp après ton post pour en lancer un autre dans cette veine histoire de les aérer^^. L'idée te semble bonne?]

Matis se savait bien trop grande gueule, mais il savait que c’était de son devoir de se comporter ainsi. Sinon comment remettre en doute de manière efficace ce qu’on lui disait ? Il se devait de toujours douter, de toujours apporter quelque chose à l’édifice et, à sa manière, il le faisait correctement. Peut être devrait il mettre un peu plus d’eau dans son vin avec son arrivé au Protectorat, mais il ne devait pas changer pour autant. Ce que l’autre doutait était clair, et il n’était sans doute pas le seul à penser cela. Il doutait clairement des capacités d’adaptations du jeune homme. Il doutait de sa compétence à entrer dans le protectorat et à accepter de servir avec les Alayiens.

Il ne fallait pas douter de lui car il mènerait à bien le combat dans lequel il s’était engagé. Surprendre ce fanatique et le battre à son propre jeu serait une récompense hautement significative pour lui… Quelque chose qui dépasserait tout ce qu’il imaginerait. L’autre s’en mordrait les doigts pendant encore bien longtemps. Alors oui il était devenu un officier supérieur du protectorat alors que Matis n’était qu’un simple officier de front. Du moins ce n’était le cas que pour le moment… Les choses pouvaient changer bien vite par les temps qui couraient et le jeune homme savait se donner les moyens pour parvenir à ses objectifs et à atteindre ses ambitions.

Il errait dans la ville, de nuit, pour atteindre le lieu de rencontre avec le fanatique. A dire vrai il ne savait pas forcement à quoi s’attendre si ce n’était à un truc complètement fou une fois encore. Il espérait juste que ce n’était pas un traquenard même s’il savait que beaucoup de chose empêcherait le fanatique de l’éliminer de la sorte. Mais qui pouvait jurer qu’il n’essayerait pas de faire passer cela pour un accident ? Il y avait bien plus que de l’animosité entre les deux protagonistes et le jeune homme savait qu’il devait rester sur ses gardes car bien que Weren soit un allié de raison il était loin d’être quelqu’un sur qui il pouvait compter.

Il finit par atteindre le lieu du rendez-vous et s’avança délicatement… L’autre devait avoir eu le temps de se préparer, il doutait de ce qu’il allait fait, mais il savait que s’il voulait sa tranquillité il allait devoir passer par là malheureusement.

Me voilà…

Il allait maintenant devoir lui montrer de quoi il était capable et lui prouver qu’il pouvait aller bien au-delà de ce qu’il avait montrer jusqu’alors. Lui prouver à lui-même de quoi il était capable aujourd’hui. Les choses sérieuses allaient enfin commencer.


hrp : ça me va