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Singulier Serval [Eliowir]

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MessageSujet: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeMer 17 Juin 2015 - 22:50

-20 avril-

Trois jours. Il n'était plus qu'à trois jours de marche de Caladon. Après plus de trois mois de cavale, il pré-sentait qu'il touchait au but. Cette destination, il l'avait longuement et posément réfléchie à Morneflamme. On pouvait lui faire comprendre qu'il n'était devenu qu'un monstre dans cette exécrable geôle mais jamais, et que le Dracos lui en soit témoin, il n'avait perdu de la Triade. Depuis Aigue-Royale, un dédaléen chemin avait été suivi par son frère et sa sœur de cœur (et de pièces d'or) jusqu'aux terres du Protectorat. Aujourd'hui, le Marché Noir était devenu le support incontestable des Esprits cachés dans le brûlant désert. Comme à l'époque où Fabius livrait une guerre pour le trône à Korentin, l'infiltration dans le camp ennemi et leur astucieux réseau avaient été leurs plus grandes forces dans leur entreprise. En ces heures plus sombres, encore, le schéma gagnant était reproduit. Si, de Morneflamme, il n'avait tiré aucune de ces omnipotentes ficelles, à n'en pas douter, il connaissait convenablement Cercëe et Corinne pour savoir où le théâtre du marché noir se jouait. Caladon était le seul endroit où l'équilibre se faisait entre danger et réussite. Il avait appris par ailleurs au cours de ces trois mois d'errance, qu'une concurrence forte se jouait et qu'une personne sortait son épingle du lot. Mellila à n'en pas douter. Il avait rencontré cette femme ambitieuse bien des années plus tôt. Elle avait été une brillante alliée du Marché Noir et ce, par ses compétences et son fabuleux totem. Il avait fait route depuis Morneflamme, il avait confié cette intuition personnelle à Autone pour qu'elle aussi fasse route dans la bonne direction. Il était intimement persuadé de cette résolution : dans le cas contraire, il ne serait plus vivant, dans trois jours, pour en supporter les remords.

Les rumeurs concordaient avec ses attendus, nourrissaient les soupçons nés en prison. Incontestablement, le terme de son aventure se jouait ici. Trois jours de marche. Il cheminait toujours en compagnie d'Isilëel mais il se rapprochait à présent dangereusement de la société théocrate. Se pointer là-bas avec un devenu rare destrier elfique risquait de faire tâche et d'attirer l’œil. Il avait relâché l'étalon dans la nature. Il lui avait promis de l'appeler dans les semaines à venir. Il devrait rejoindre les terres du Protectorat, derrière la barrière des Esprits : il avait besoin de lui. Il était étrange d'ailleurs que l'animal lui fasse encore confiance. Si bien des années plus tôt il avait scellé le Pacte dont les elfes usent avec les animaux à qui ils promettent bons soins, il n'en demeurait pas moins vrai que le destrier aurait pu se détourner de son maître, jugeant celui-ci incapable de subvenir pleinement à ses besoins. Et pourtant, il était présent à ses côtés, et ce, malgré l'aura maléfique qui se dégageait de lui. Son âme était salie, mais l'elfe n'en devenait pas un bougre pour autant. Il lui faudrait de longues années pour racheter ses pêchés, son code de l'honneur bafoué restait à reconstruire. Seule, inébranlable, sa loyauté envers son unique et véritable empereur avait su le maintenir dans une digne conduite, nonobstant les meurtres, nonobstant le sang, nonobstant l'horreur. S'il y avait bien une chose qui n'avait pas fléchi à Morneflamme, c'était bien cela : la loyauté.

La soleil se levait sur le paysage légèrement vallonné aux alentours de Caladon. Il avait beau se dire que son périple toucherait bientôt son terme, à n'en pas douter, ce serait les trois jours les plus intenses de sa cavale. Là, les théocrates grouillaient les rues et il ne pouvait avoir confiance en personne : ni les plus puissants en quête d'exploits à leur gloire, ni les plus faibles capables de le vendre pour une miche de pain tant le fossé entre les classes avait été creusé par la tyrannie en place. Il avait laissé l'arc qu'il avait reforgé avant l'Aube Rouge sur son cheval, craignant qu'on le reconnaisse de la sorte. Il avait opté pour son second arc, sans artifice aucun, et jusqu'ici, suffisamment banal pour passer inaperçue. Ses talents en archerie ne nécessitait pas une arme sophistiqué pour pouvoir tuer avec. Le linceul de mort-vivant l'aiderait à se fondre dans la foule, caché par une ample capuche, une fois qu'il serait proche de la ville. Le soleil se levait sur ce monde en lambeaux, Armanda était bien triste. Il avait presque l'impression d'entendre le continent pleurer. Il avait été tronqué d'une moitié, l'autre était quotidiennement abreuvée de sang. Pénible sort. Lui qui avait parcouru cette île dans le cadre de son activité commerciale, il en était certain : rien n'était plus comme avant.

Il marchait hors des sentiers pour ne pas être repérés, dissimulant ses pas, brouillant les pistes derrière lui au cas où on le suivrait. Il discernait de la fumée à différents points de l'horizon. Ici et là, des campements se levaient pour faire à nouveau route. L'un de ces campements lui barrait la route. Il chercha un animal du regard. Il devrait s’accommoder de ses sens puis faire peur à l'animal (par une flèche par exemple) pour qu'il fuie instinctivement vers ce campement. Si c'était des ennemis, il faudrait alors se cacher. S'il s'agissait d'alliés, son entrée à Caladon serait plus aisée.

Ses prunelles se posèrent sur un serval. L'elfe mit un genou à terre pour être à sa hauteur. L'animal avait beau être un félin, il ne s'attaquait en général qu'à de petites proies qu'il pouvait ainsi avaler très rapidement. La probabilité qu'il s'attaque à lui était assez faible, d'autant plus qu'il était un elfe et qu'il se montrait aussi pacifiste que possible. Cela n'évitait pas le danger. Il écarta les mains*1, son regard émeraude, sous sa capuche, était fixé sur lui comme s'il cherchait à l'hypnotiser. Rapidement, il tâcha de se saisir de ses sens *2 mais fut rejeté avec une telle puissance de son esprit qu'il en resta pantois. Il réitéra l'acte et se heurta au même mur à nouveau, infranchissable. Il avait pris l'habitude pendant sa fuite de voler les sens d'un animal pour aller observer les alentours sans trop de risque. Mais cet animal-là semblait avoir une volonté à mi-chemin entre l'animal et le bipède. Après plusieurs essais infructueux, une crainte se leva en lui. Si cet animal était déjà contrôlé par un autre, il prenait le risque d'avoir été vu par un théocrate... Une gemme ornait son poitrail. Raisonnablement, il s'autorisa à penser que si ce serval était habité par l'ennemi, il était trop tard pour réparer l'erreur. En revanche, s'il s'agissait d'un allié, faire plus ample connaissance pourrait s’avérer utile. Sans faire tomber sa capuche sombre, Aldaron sortit de l'ombre son visage elfique aux traits tant tirés par la fatigue qu'amaigri par sa captivité à Morneflamme.

« Qui loge en toi ? Un elfe ? Un humain ? Un vampire ? »

Les trois dernières questions étaient fermées et simplifierait la réponse du serval si ce dont il se doutait était véridique.

« Un Théocrate ? Un Protégé ? »

S'il s’agissait d'un Théocrate, il doutait que l'autre le lui dise. S'il disait être un Protégé, ce pouvait-être soit vrai, soit un piège. Seule la première question pourrait avoir un sens si elle était affirmé.

« Est-ce que tu sais qui je suis ? »

Avec son visage placardé sur tous les murs de chaque ville ou village, nul bipède pouvait à présent le méconnaître. Seul un animal, aussi intelligent soit-il, pouvait ignorer qui il était.


*1 Magie humaine, niveau correct
[Défensif] Aura rassurante
Permet d'émettre une aura rassurante invisible mais aux effets bien réels. Très efficace sur les animaux, efficace sur les bipèdes (et dragons) uniquement si leur force mentale est inférieure à celle du lanceur.
Geste clé : écarter légèrement les mains l'une de l'autre, ce geste clé peut se faire de manière très discrète

*2 Magie elfique, niveau correct
[Contrôle] Connexion animale
Le lanceur place sa conscience dans l'esprit d'un animal afin de voir, de sentir et d'entendre ce que l'animal perçoit.
Geste clé : Chant elfique.


Dernière édition par Aldaron Triade le Dim 12 Juil 2015 - 21:52, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeJeu 25 Juin 2015 - 23:54

Mai déjà était là. Mai qui tentait de transpercer la brume sèche de quelques pâles et timides rayons de soleil. Même en ces contrées les plus à l'est de Sombreval, même si la pluie s'y faisait moins diluvienne, la brume semblait ne pas vouloir lâcher ces terres de ses doigts voraces. Un climat qui, finalement, lui convenait bien mieux que la poisseuse bruine de Gloria ou que la sécheresse aride du désert de l'Est. Et qui convenait bien mieux aussi à son ami serval dont il possédait le corps en cet instant volé.

Même si les environs n'étaient en rien sûrs pour un animal seul et solitaire, tel qu'il l'était en cet instant. En effet, loups infamants et autres prédateurs affamés rôdaient sans cesse dans ce sombre paysage. Le serval devait redoubler de prudence, se cacher, en d'étranges terriers se lover, louvoyer à travers quelques hautes herbes pour tromper quiconque voulait le suivre...

Il avait laissé, il y a quelques jours à peine, ou quelques heures peut-être, il peinait à garder totalement conscience du temps sous cette forme-là, son baptistrel de compagnie et le Cawr qui lui servait de maître, dans les contrées plus en arrière. Ils l'avaient envoyé en éclaireur. On leur avait signalé la présence dans les parages de Caladon de quelque évadé de Morneflamme. De ces évadés pour lesquels Vraorg avait lancé une chasse à l'homme. Et à l'elfe aussi d'ailleurs. Qui était ce "on" qui les informait ainsi ? Qui était l'évadé en question ? Il n'en savait rien au juste. On lui en disait le minimum nécessaire. Et pour tout avouer, il préférait cela aussi. C'était là une sécurité, qui lui évitait de trop sévères complications envers son Maître honni... Moins il en saurait, moins il risquerait d'en révéler au Blanc Indigne.

On lui avait simplement demandé de partir en éclaireur, d'essayer de trouver un "évadé", qu'il ne pourrait pas manquer reconnaitre, et de le guider à Caladon, en attendant qu'ils arrivent eux-mêmes jusqu'à le sombre ville. Puis, une fois l'évadé un tant soit peu en sécurité, de les retrouver pour les avertir et les guider jusqu'à lui. Une tâche simple en apparence, qui ne l'était en fait en rien. Car, s'ils avaient pensé que le serval était apte, grâce à sa gemme de vivacité, à s'en acquitter seul... ils se fourvoyaient. Lourdement même. Du moins selon l'avis du vampire, qui le leur avait fait remarquer alors qu'il arrivait dans le corps animal au moment même où les elfes tentaient de donner ces consignes au serval. Il avait vertement répliqué qu'il n'aimait guère cela, qu'il n'aimait guère qu'on fasse prendre tant de risques à son corps animal, son ami, son allié, son... son serval en un mot. Mais, il n'avait pas pour autant refusé. Un serment envers Vie sans cesse le titillait, même quand de désaccord il aurait voulu s'écrier...

Il avait donc rechigné à ce qu'on demande telle chose à Son serval, mais il n'avait pas refusé pour autant. Et avait dit s'en acquitter lui-même. Via son corps animal, bien entendu, même s'il ne le possédait que sporadiquement au cours de ces dernières journées. S'il s'en était chargé par son moi vampire, il aurait été contraint de capturer le prisonnier plutôt que de l'aider. Déjà en tant que serval, cette tâche ne serait en rien facile... Douleur risquait bien de flageller son corps vampirique de son fouet acéré au moment fatidique. Mais en tant que vampire ? Avec la Marque, et la surveillance dont il devinait faire l'objet depuis ce jour... ce jour...

Non, mieux valait ne pas y penser. Mieux valait...

Tout à ses pensées, il faillit manquer la fine silhouette au comportement étrange. Une silhouette qui se terrait dans un buisson, marchait avec précaution... et effaçait ses traces. Une silhouette... qui semblait tout faire pour ne pas être vue, ni être suivie. Une silhouette... qui avait tout l'air d'un évadé cherchant à ne pas se faire reprendre, songea-t-il. Bénissant en son for intérieur la chance inespérée d'avoir été là, présent, en ce corps, au bon moment, au bon endroit, pour enfin happer la silhouette du regard. Il était loin pourtant encore, bien loin... lui même tapi dans de hautes herbes sur le versant d'une colline, tandis que la silhouette sillonnait dans un creux du vallon... Mais il devrait parvenir à la rejoindre, sans trop de difficultés au vu du trajet que la silhouette semblait suivre.

C'est ainsi que le serval parvint à rejoindre le chemin que l'autre semblait tracer et qu'il vint se poster, fièrement, nonchalamment, devant lui, à quelques mètres à peine, alors que cet autre s'était apparemment arrêté. Un elfe. L'autre était un elfe. Maigre, extrêmement maigre. Le regard assombri. Les traits durcis. Un elfe. Oui, bel et bien un évadé. Et il le connaissait. Aussi bien par les portraits que l'on en avait fait, que par... quelques lointains et brumeux souvenirs. Mais là n'était pas le moment de s'y replonger. Il avait une mission et il s'en acquitterait.

Il laissa donc l'autre approcher, le sondant de son regard ambré. Le rejeta toutefois vivement quand il tenta de le posséder. Une fois. Deux fois. S’apprêtant à grogner à la troisième. Mais heureusement l'autre sembla ne pas vouloir s'entêter. Et sembla même comprendre assez vite ce qu'il avait en face de lui. "Oui, il était un serval par un autre être possédé. Oui, joli elfe, vous avez bien deviné", fut-il tenté de répondre. Mais mots ne furent que léger feulement. Il dut alors, agacé, se contenter de répondre de façon fort peu animale par des hochements de tête.

Non pas un elfe. Pas un humain. Oui, un vampire.

Il ne put toutefois répondre à la question théocrate ou protégé... Un théocrate envoyé par des protégés, serait-ce une réponse autorisé ? Cela comptait pour quel camp finalement ? Hum... Soudain partagé, il se contenta de pencher la tête, tentant d'ancrer un air dubitatif sur les traits félins, tandis que ses oreilles se dressaient et que son museau frémissait presque d'un air chafouin.

Par contre, oui, il savait, devinait plutôt, qui il était. Oui, il savait... Mais devait-il alors répondre aussi ? devait-il... ? Oh et après tout ? Que l'autre le fuit s'il prenait peur soudain, et il expliquerait aux autres elfes que l'autre avait été trop incertain, qu'il ne l'avait pas suivi, le prenant pour un potentiel ennemi... Ce ne serait que stricte vérité, sans mensonge éhonté, même si en grande partie une vérité tronquée. Ennemi il n'était pas vraiment, pas volontairement, pas sous cette forme-là, ni en son esprit également. Mais il était bien trop difficile d'expliquer toutes ces choses là en un discours si limité aux paroles du corps. Après tout si l'elfe semblait intelligent, il n'était pas télépathe encore... Que l'elfe fuit donc si peur en lui trop puissante s'avérait. Et lui pourrait faire regagner à son serval un relative sécurité.

C'est donc avec un regard déterminé, qu'il hocha clairement la tête en un oui sans équivoque. Oui, il savait. Oui, le serval était possédé par un autre être. Oui, possible théocrate, potentiel protégé, il n'était pas une simple bête.

Mais, il n'eut guère l'occasion de laisser à l'elfe le temps de se décider, que déjà du bruit se faisait entendre non loin d'eux à travers les fourrés. Tournant brusquement la tête dans la direction du bruit, dressant ses longues et grandes oreilles tout ouïe, il laissa ses sens parler et écouta le vent murmurer. Un bruit sourd oui, pas forcément audible pour des oreilles humaines, ni même peut-être pour des oreilles d'elfe, réalisa-t-il soudain. Un bruit sourd, mat, répété, tel un tambour battant, ou tel des bruits de pas marchant en rythme, comprit-il enfin. Oui, des bruits de pas. Une troupe venait sur le sentier tout proche. Si proche. Trop proche. S'ils restaient là, ils risquaient...

Et se pensant, il se détourna brutalement, en direction de buissons jaunies. Et d'un autre sentier serpentant à travers arbres et arbustes fleuris. Il fit quelques pas, vers l'elfe se retourna... lui jeta un regard ambré profond et insistant... fouetta l'air de sa queue d'un air impatient... comme l'invitant à le suivre rapidement... puis sauta dans un buisson, ignorant les griffades de ses branches sur sa peau déjà écorchée, s'empressa sur le petit sentier, jusqu'à arriver derrière un amas de troncs tombés en travers du chemin et qui formaient là un abri bienvenus pour les cacher même aux yeux des plus malins. Il s'engouffra dans sa cachette, sans même vérifier si l'elfe le suivait... Que l'autre aille aux limbes s'il le voulait. Mission certes il avait, mais il était hors de question que son serval se fasse tuer pou un imbécile s'il en était...

[HJ : j'espère que ca te laissera assez d'ouverture, sinon n'hésite pas surtout^^]



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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeMer 1 Juil 2015 - 21:12

Le serval hocha la tête pour répondre. Il s'agissait d'un comportement fort peu animal qui confirmait sa thèse. Les muscles de l'elfe se tendirent, un peu, crispés devant cette nouvelle qu'il n’ignorait pourtant pas. Se le faire confirmer achevait ses pensées et l'inonda d'une crainte mesurée et retenue pour le moment : le serval coopérait. C'était bon signe. Ou presque. Car cet animal répondait n'importe quoi. Pour commencer, l'hôte du félin était... Un vampire. La bonne blague. Cette race terrorisait les animaux et les faisait fuir. Comment ce serval aurait-il pu se laisser approcher par une créature de la nuit au point de lui accorder une confiance aussi grande qu'il lui semblait ? La force ? La corruption ? Il n'en était pas certain. Seule la magie elfique était capable de ce prodige. Un sylvain en aurait été habilement capable, pourvu qu'il soit suffisamment puissant et patient. Un humain aurait éventuellement pu, avec les mêmes critères de sélection que pour un elfe. Mais un vampire ? Aldaron arqua un sourcil, perplexe face à la réponse que lui apportait l'autre. Quant à lui dire s'il était théocrate ou protégé, l'animal semblait ne pas pouvoir comprendre ou ne parvenait pas à se classifier dans l'une de ces deux catégories. Et enfin, il le connaissait. Bien, tout cela l'aidait et ne l'aidait pas dans un même temps et il n'eut guerre le temps de s'interroger d'avantage que le serval s'alarma d'un son à peine audible pour Aldaron.

Il ignorait de quoi il s'agissait mais lorsqu'il vit l'animal s'agiter et filer derrière un buisson, ses yeux émeraudes parcoururent l'horizon en quête d'une vaine réponse. Avec si peu d'indice, il devait déjà choisir de faire confiance ou non à un inconnu. Après s'être convaincu qu'il serait capable de tuer le félin s'il se révélait être dangereux pour lui, il le rejoignit et traversa, debout, le buisson peu tendre qui menait sur un autre sentier, plus fin, plus sinueux. La végétation se faisait plus dense, des troncs d'arbre étaient couchés au sol. Le dirigeant du marché noir s'y glissa avec la légèreté innée à sa race et se colla au félin. Des bruits de pas parvinrent à ses oreilles, la marché rythmée de quelques militaires bien organisés. Des Théocrates à coup sur : les protégés ne se déplaçaient qu'en furtivité, discrets. Les émeraudes croisèrent les ambres brillantes. Ok, si ce serval se cachait lui-même au point de ne pas vérifier si l'elfe de la Triade le suivait, c'est qu'il n'aimait pas non plus les soldats impériaux et cherchait à les éviter.

« Tu fais double jeu ? C'est dangereux. Le Voleur de Cœur ne saurait être tendre envers toi s'il apprenait ce que tu fais. C'est pour cela que tu te caches, n'est ce pas ? »

souffla le sylvain à son égard. Une déduction, qui lui permettait de cerner un peu mieux ce serval. Il fit silence lorsque les troupes passèrent sans les voir. Des humains, sans nul doute. Les vampires auraient senti leur présence, leurs cœurs battant dans les fourrés. Il ne parla pas pendant le longues minutes, patientant que cette armée s'éloigne suffisamment de lui. Il fixait cette bouille animale terriblement attachante, s'interrogeant à son sujet.

« Un ancestral ? »

finit-il par lâcher au bout de sa longue réflexion. Même une réponse affirmative n'expliquerait pas tout. Certes, de son temps d'elfe, un ancestral pouvait aisément avoir créé un lien avec un animal particulier, ça se voyait beaucoup. Mais delà à ce que le lien perdure dans la mort. Si tel était le cas, c'était rudement bien joué et Aldaron s'empressa de chercher qui était celui qui logeait dans cet esprit :

« Jeune vampire ? Un ancien ? Vis-tu à Caladon ? Gloria ? Es-tu un soldat, garde ou général ? As-tu des alliés dans les environs ? Ton hôte est-il dans les environs ? Est-ce que... »

Il hésita un instant avant de poursuivre :

« ...j'ai déjà partagé ta couche ? »

Rapidement il rajouta :

« Sous ta forme bipède, j'entends. »


Parce que le contraire aurait été dérangeant.

« Ne me regarde pas comme ça, je t'assure que c'est un critère pertinent. »

Le concernant oui. Il tâchait de cerner l'hôte, par jeu de devinettes. Cette question, aussi directe et étrange soit-elle, était aussi discriminante qu'un « portez-vous la moustache ? » eu égard du nombre de personne avec qui il avait pu passer la nuit.
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeJeu 9 Juil 2015 - 0:16

Un long échange de regard alors que les soldats passaient. Tous deux qui longuement s'observaient, s'évaluaient. En cet instant l'animal n'avait aucunement un regard servalien, et son attitude n'avait rien d'anodin.

Double jeu ? Triple jeu, aurait-il dû plutôt répondre. Si tant est qu'il eût pu répondre. Mais comment donc l'elfe avait-il pu deviner qu'il jouait un jeu quelconque ? Parce que le serval l'avait guidé jusqu'à cette cachette en cette conque ?

Quant au reste... S'il l'avait pu, Eliowir en aurait ricané d'une morgue bien amère. S'Il apprenait ce qu'il faisait ? Comme si ce n'était pas déjà fait. Comme si le Blanc n'avait pas déjà démasqué sa trahison bien sommaire. Toutefois, aussi cynique fut cette pensée, elle ne put l'empêcher de se sentir soudain mortifié. Pire même de se sentir flageller en ce point sensible et douloureux, tant et si bien qu'il préféra détourner le regard sur un coin herbeux.

« Un ancestral ? »

Eliowir reporta, bien que difficilement, son attention servalienne sur l'elfe à ses côtés. Se surprenant à aimer cette voix chantante qui lui rappelait une douce musique tant aimée. La musique des elfes, la musique de cette langue qu'il chérissait, même avant qu'il n'ait pu se rappeler ses origines et son passé.

Il hocha la tête en un signe d'assentiment. Son regard s'adoucissant en même temps que ses sentiments.

Nouveau hochement de tête au "jeune vampire". Une négation pour l'ancien. Non pas Caladin, oui Gloria, oui il était Garde, oui il avait des alliés, non son hôte était loin. Ces questions anodines n'étaient en rien compromettantes. Il ne voyait aucune difficulté à y répondre en toute franchise, sans rien caché, sans duperie, ni mensonges. Ceux-ci viendraient peut-être en un autre temps. Mais tant qu'il pouvait l'éviter. Tant qu'il pouvait... Cela en tout cas, pour le moment, n'enfreignait en rien les ordres de son Maître.

Il sentit soudain l'hésitation de l'elfe, et pencha la tête, en une expression expectative faussement patiente. La patience n'avait jamais été son fort, et c'était là une de ses tares latentes... La suite toutefois le laissa cois. Enfin façon de penser, puisqu'il l'était déjà.

« ...j'ai déjà partagé ta couche ? »

Il sentit son esprit se hérisser brusquement à cet idée. Il sentit tout son être se tendre, une partie de lui s'outrager. Il sentit son expression animale marquer l'horreur soudaine qui le possédait. Puis, aussi brutalement que l'idée l'avait choqué, il se surprit à mieux détailler l'elfe qui lui parlait. Il n'était pas laid, il devait bien l'avouer, loin de là. Il avait même un certain charme, tout mâle qu'il était. Mais non, se fustigea-t-il alors, il n'appartenait qu'à un, unique, un seul, Achroma. Nul autre ne comptait, nul autre possible... n'est-ce pas ?

N'est-ce pas ?

Mais se pourrait-il, que... Aurait-il pu... dans le passé ? Après tout, avant sa rencontre avec Achroma, son caractère de lion avait été particulièrement actif. Il était de ses elfes... oui, disons-le, de ses elfes sur ce plan-là fort vifs. De tout temps. Plus encore lors de sa longue errance honnie. Plus encore quand son totem s'était manifesté à lui. Mais il n'avait été attiré alors que par la beauté des femmes. Puis il y avait eu Achroma... Et là tout avait changé. Enfin tout... Non, pour être honnête, songea-t-il, alors que souvenirs s'agitaient, pas tout à fait tout. Pas tout de suite. Il avait fallu que le millénaire le marque de sa possession. Il avait fallu que son aimé lui montre son dragon, cet autre pan de lui, si bien caché dans les tréfonds de son âme.

Il s'était senti alors possédé, devenir le sien de quelqu'un, devenir pour cet autre à la fois tout et rien... il s'était senti possédé et il avait aimé. Aucun autre homme, aucun autre mâle, ne l'avait attiré.

Aucun autre ? Non, dut-il s'avouer une fois encore. Cela était mentir quelque peu alors. Il avait... Oui, il avait bien regardé certaines beautés mâles, comme ce rouquin tout feu tout flamme... Mais il n'avait, avec eux, jamais fauté. Non, il avait beau chercher dans ses souvenirs, il ne voyait nul autre qu'Achroma. Nul autre... Nulle trace de cet elfe en tout cas.

Tout à ses songes, il lui fallut un certain temps pour répondre. Après tout, en tant que jeune vampire, il était censé ne pas pouvoir, avec assurance du moins, répondre à cette question. Il n'était pas censé se rappeler. Pas si jeune, pas tout juste né. Mais... Mais souvenirs étaient de nouveau siens, certes embrouillés mais entiers. Et, sa fierté ronronnant, il ne voyait aucune raison de s'en cacher.

Un nouveau signe de tête en guise de dénégation, alors que son profond regard ambre sondait l'autre auprès de lui. Non, il n'avait pas... Ils n'avaient pas... jamais... devait-il le regretter ? Non... Non, après tout, dès lors, il appartenait à un certain millénaire. Tout ce passé agité, ce passé débauché, appartenait à une autre ère.

Non, répéta-t-il presque en hochant la tête, il n'avait pas. Il n'était pas de ces conquêtes-là. Et se demandant soudain quel ou quels vampire(s) avai(en)t bien pu... avec cet elfe ? Achroma peut-être ? Non, assurément non, pas Achroma... n'est-ce pas ? Vile jalousie qui soudain l'étreignait à cette idée...

Achroma, songea-t-il soudain. Achroma si loin, et pourtant si près... Achroma à la fois si près des Protégés, et pourtant... Il le savait dans les environs, non loin physiquement, à traquer certains évadés. Dont peut-être cet évadé-là. Il le savait si près... mais si loin par la Marque obligé. Depuis qu'il avait pris cette mission d'aller guider l'évadé que les baptistrels cherchaient, Eliowir n'avait eu de cesse de penser à son aimé. De penser à mille et une solutions, mille et une possibilités, pour que le millénaire puisse regagner la sécurité du territoire protégé. En tout sécurité pour tous, toutefois. Nulle solution ne lui était venue. Il lui aurait fallu...

Il lui aurait fallu un appât. Et il lui aurait fallu de puissantes forces, pour contrer la magie du dragonnier. Il aurait fallu une intervention rapide et efficace pour le neutraliser et le kidnapper. Et une fois rejoint les Protégés... sans doute Vie tiendrait-il promesse pour bel et bien le libérer ? Il lui aurait fallu...

Il lui aurait fallu tant et tant pour que ces folles idées, ces voeux fous, puissent se réaliser. Il secoua alors la tête, tentant de chasser toutes ces pensées, sans percevoir la tristesse qui avait dû voiler son regard ambré.
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Dawan Sywel
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeVen 10 Juil 2015 - 0:39

Ils n'étaient plus bien loin de Caladon. Avancer devenait de plus en plus dangereux. d'autant plus qu'ils étaient quatre. Il était moins aisé de jouer de la furtivité à quatre qu'à deux, ou trois. Ils avaient Corinne avec eux, et l'humaine n'avait pas non plus les mêmes dispositions que les elfes quant aux déplacements en forêt. La solution qui avait été trouvée, dès qu'elle avait été possible, consistait à envoyer le serval en éclaireur. Jusqu'alors, une telle technique n'avait fait que porter ses fruits, y compris lorsqu'Eliowir n'était pas présent pour guider ce corps de félin. Son occupant habituel était doté d'une vivacité améliorée encore par sa gemme. Il n'avait fallu que peu de temps pour lui apprendre à reconnaitre un théocrate, à donner un signe particulier en les reconnaissant, un autre s'il n'y avait rien à signaler. Ce travail avait été facilité par le discret joyau blotti dans l'étui d'Olosir, qui permettait au serval et au petit d'elfe de communiquer de façon plus aisée. Pas question néanmoins d'en faire l'usage trop explicite devant Eawyn et Corinne. Vie avait dit qu'il fallait que le moins de monde possible soit au courant.

Quand Eliowir était auprès d'eux, ce travail de reconnaissance était plus aisé pour le serval, qui n'avait qu'à laisser le vampire, plus expérimenté, jauger, mais aussi pour celui qui retrouvait le serval à l'arrivée. Communiquer avec un vampire était tout de même plus simple que de modeler son esprit pour recevoir et comprendre les pensées animales de celui-ci.
Dawan aimait bien quand Eliowir était parmi eux. Il aimait bien la voix qu'il entendait résonner dans sa tête lorsqu'il était là, son rythme et son timbre. Il aimait bien entendre parler de la théocratie et de ce qui s'y déroulait, comme si c'était là un secret interdit qu'on lui offrait au compte-goutte. Il aimait sentir qu'en plus de cela ils faisaient ce qui devait être fait, chaque fois que l'Enwr en apprenait un peu plus.
Si Eawyn avait perçu une différence, de temps à autre, dans le chant-nom du serval, il n'en avait rien dit, et cela avait beaucoup soulagé son apprenti. Que l'animal soit l'hôte d'Eliowir ou non, il aimait beaucoup lui parler, lui servir à boire… Cela lui faisait un être supplémentaire, en plus d'Eawyn et de Corinne, dont il pouvait se préoccuper, s'inquiéter. Il se sentait particulièrement responsable de celui-ci.

D'ailleurs, cela faisait un moment maintenant qu'il était parti, alors qu'il n'était pas censé aller si loin ! Se pouvait-il qu'il lui soit arrivé quelque chose ? Ohlala, il n'espérait pas… Pas après tout ce qu'ils avaient construit ! Le coeur d'Eliowir souffrirait tant s'il arrivait quoi que ce soit à son hôte ! Et le sien… Il s'était tant attaché à lui ! Non non non, il ne fallait pas que le serval subisse quoi que ce soit. C'était d'un seul coup que Dawan avait paru très inquiet, émettant quelques couinements de douleur, observant frénétiquement autour de lui, jouant nerveusement avec ses cheveux et chantonnant un air qui ne cessait de changer. Finalement, il avait fermé les yeux, sa main posée sur le sol, son esprit focalisé sur ce que la terre avait à lui dire. La meilleure amie d'Eawyn lui confia la présence de minuscules créatures, de végétaux qui puisaient en elle les précieux minéraux… Ce n'était pas ce qu'il cherchait. Il cherchait une source de chaleur. L'effort demandé par la magie avait pour lui le même effet que la musique, c'était un des rares moyens de parvenir à obtenir de lui qu'il se concentre. Comme si tous ses mouvements parasites voyaient leurs émotions et leurs énergies canalisées puis projetées à travers sa main, à travers la magie, soutenant sa propre force. Alors il partit plus avant… Jusqu'à reconnaitre bien distinctement ces quatre sources de chaleur. Son serval, fatalement… Face à une source de chaleur plus étrange, apparemment aussi peu mobile que lui. Ils étaient seuls. Dawan fronça les sourcils, avant d'estimer que ce n'était sans doute pas un grand danger. Plutôt quelque chose d'intrigant.

Quelques instants plus tard il suivait cette piste qu'il avait sentie, aussi discret que cela lui était possible, tandis qu'Eawyn et Corinne suivaient un autre chemin, de leur côté., à la recherche d'évadés. Pas question de tambourin à sa cheville, cette fois. Oh, Olosir était bien sur son dos, mais il prenait en compte sa présence. Il crut entendre une voix. Un bipède face à son serval ? Pas n'importe quel bipède. Dracos soit loué… Son petit coeur d'elfe s'accéléra sous l'effet de l'excitation et du bonheur. Tout ce temps passé à chercher un évadé, et enfin…! Et celui qu'ils cherchaient, en plus ! Aldaron, il était vivant ! Dawan se souvenait très bien des dernières fois où ils s'étaient vus, de cet elfe si particulier, et de la boussole d'Océan. Il se souvenait de la douleur à son oreille alors qu'il partait avec Shi'Ry, les inflexions de la voix d'Aldaron quand il était mécontent, puis ses bégaiements. Une perle qu'il ignorait être rare, et qui l'avait inquiétée alors. Aldaron avait toujours été gentil avec lui, il lui avait même sauvé la vie jadis, durant l'Aube Rouge ! Corinne allait être toute de joie, elle aussi ! Ils allaient pouvoir aller jusqu'à Caladon, puis jusqu'au Protectorat avec lui. Prendre soin de lui, le chouchouter, avec autant de volonté et de zèle que si cela pouvait effacer les années qu'il venait de vivre !
Dawan avait entendu parler de Morneflamme, pour sûr. Mais il n'avait pas effleuré l'étendue de l'horreur. Pour lui c'étaient encore des mots que l'on prononçait. Quelques pas encore, et Morneflamme vint à lui, le bousculant comme un cerf au galop, plantant ses bois dans son torse. Quelque chose avait été brisé. C'était Aldaron, oui, sa voix était reconnaissable entre mille. Mais… Son visage lui paraissait émacié, ses cheveux avaient poussé, et… Il ne savait pas exactement. Peut-être que ce n'était qu'une impression. Mais ce qui émanait du dirigeant du marché noir avait changé.

Ses fins doigts de joueur de vièle s'étaient crispés sur l'écorce de l'arbre à ses côtés. À sa joie se mêlait cette sensation inconnue qui le déstabilisait, l'empêchait de savoir comment il voulait agir instinctivement. Il n'avait pas perçu le sens des mots prononcé par Aldaron, avait vu qu'il s'adressait à son serval. Il devait déjà savoir, ou du moins deviner. Ce qui avait pu se passer se dessinait dans l'esprit du petit elfe. Finalement, c'est au ralenti qu'il se redressa, comme s'il craignait que ses mouvements rencontrent des murs invisibles. Il se rapprocha avec sa douceur habituelle. En comparaison, il devait avoir bien peu changé. Un peu vieilli, pas mal maigri lui aussi. Son sourire n'avait pas changé, lorsqu'Aldaron se tourna vers lui. À ce moment-là, les émotions de Dawan se mirent toutes d'accord: fi de ces changements ! Il était bien trop heureux de l'avoir retrouvé ! Sans plus de cérémonies, il s'élança d'un bond et prit Aldaron dans ses bras. Aucun mot ne lui vint, aucun mot ne pouvait dire ce qu'il avait à dire. Et parler, ç'aurait été prendre le risque de faire glisser sur ses joues l'humidité au coin de ses yeux.
Il était vraiment heureux.
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeDim 12 Juil 2015 - 14:27

Aldaron laissa son regard intrigué se reposer sur le silence du serval. Son attitude le laissait perplexe et dans un état de réflexion où nulle réponse valable ne semblait vouloir s'imposer à lui comme un postulat. Il n'avait que des pistes, des chemins sinueux sur lesquels il serait prématuré de s'aventurer. Le serval détournait son regard. A quoi pensait-il ? Était-ce ses propos qui le plaçait dans un état sensiblement semblable à de la déroute ou bien... De la tristesse ? C'était étrange d'ailleurs d'avoir à détailler cet animal, d'essayer de trouver dans ses traits, peu habitués à manifester une quelconque expression, une réponse à ses questions comme aurait pu le faire un humain. Aldaron lui accordait une conscience bien plus grande que celle qu'on pouvait octroyer à un animal. Il avait pourtant l'habitude d'entrevoir dans les comportements des bipèdes une explication implicite ou cachée. Ici rien ne lui vint de véritablement concret et le regard profond qu'il lui adressait démontrait à lui seul son intérêt et son égarement sur le sujet.

Un fin sourire se dessina sur les lèvres sèches et pâles de l'elfe lorsque le félin confirma la piste de l'ancestral. Ça l'amusa, tout en le fascinant, sans qu'il ne puisse comprendre très exactement comme cela pouvait être possible. Peut-être que sa vie de vampire se liait à quelque chose d'encore sylvain. Qu'il était un vampire certes, mais que dans cette race, il y avait quelques spécimens, plus nombreux qu'il n'y paraissait, qui avaient conservé un semblant de bonté et de bienveillance à l'égard des vies. Rares étaient ceux qui ne tuaient pas leurs victimes lorsque la Faim se manifestait. Aldaron songea à Achroma, mais aussi à Vanaël, probablement même Eliowir.

Le serval acquiesçait ou non à ses questions. Aldaron éliminait ses connaissances les unes après les autres comme dans un arbre à deux choix jusqu'à parvenir à la solution. Il ne lui restait que deux personnes en piste dans ses connaissances : Merithyn et Eliowir. Tous deux de jeunes ancestraux, tout deux théocrates et tout deux avaient des raisons de ne pas être tout à fait théocrates. Eliowir pour Achroma. Merithyn pour Lorenz. Aldaron avait eu la visite de l'ancien chantefeu à Morneflamme. Ce général s'était révélé plus complexe qu'il n'y paraissait. Sa maîtrise de la magie baptistrale, inconnue pour Aldaron, aurait pu expliquer ce lien avec un serval maintenu ou construit malgré l'appartenance vampirique actuelle. Mais la négation à « soldat » ou « général » et l'affirmation pour « Garde » acheva de trancher entre les deux solutions qu'il lui restait. Il fut étonné que le serval soit capable de lui répondre non à sa dernière question.

« Comment pouvez-vous en être aussi sûr ? Jeune ancestral sans souvenir aucun de votre longue vie d'elfe... Comment... ? »

Il fronça les sourcils sans achever sa phrase. Le serval ne pouvait lui répondre que par oui ou par non. C'était au dirigeant du Marché Noir de faire des propositions à infirmer ou confirmer. Mais il n'en avait pas. Et au fond, ça n'avait pas tant d'importance : il savait qui il était à présent. Il avait repris le vouvoiement alors qu'il tutoyait le serval, il vouvoyait à présent l'hôte. Il secoua sa tête de gauche à droite pour laisser tomber, avant de reprendre dans un murmure :

« Vous êtes fascinant, Eliowir Serillëiel. »

Il était assez sincère dans ses propos, lui qui mentait assez facilement, principalement pour flatter. On voyait dans le regard émeraude du marchand que cette fascination était réelle et non feinte. Il avait tant de question à lui poser, mais auxquelles on ne pouvait simplement répondre par oui ou par non. Il énonça alors les faits sachant pertinemment qu'il resterait sur son incompréhension :

« Je terrorise mon propre étalon lorsque j'use du linceul de Mort-Vivant pour me fondre dans la foule. Les animaux n'aiment pas la mort, ils la fuient, la craignent. Mais vous et ce serval... Non. Vous devez avoir une incroyable histoire à ce sujet à raconter... Il me tarde de l'entendre. Un jour, peut-être, je l'espère. »

S'il parvenait à rejoindre la cause des Esprits, ou si l'hôte pouvait un jour se manifester devant lui. Il poursuivit, parlant toujours tout bas en cette nuit mourante. Son regard s'attarda sur les premiers rayons du soleil qui pointaient à l'horizon. Songeur, il poursuivit :

« N'avez-vous donc pas de 'marque' qui vous contraigne ? Comment parvenez-vous à vous présenter à moi sans tenter de me sauter dessus pour mettre fin à mes jours ? C'est troublant. Une femme m'a dit qu'il était impossible de résister à la volonté des Marques imposées par Vraorg ? Était-ce un mensonge ? »

Voilà qui aurait été douloureux à apprendre : que Vanaël lui ait menti même sur son lit de mort lorsque l'elfe, quelques jours plus tôt lui avait arraché la non-vie qu'il lui restait. Était-elle morte en emportant la vérité ? Il baissa les yeux, rempli d'une tristesse incroyable. Il n'avait pu compter sur elle. Il vit dans les yeux de l'animal la sombre lueur de la peine, semblable à celle de l'elfe.

« Qu'avez-vous ? Pourquoi êtes-vous triste Eliowir ? »

Là non plus, il ne pourrait pas avoir de réponse, mais sa question montrait son inquiétude à son sujet.

« S'il y a quoique ce soit que je puisse faire pour vous, fils d'Achroma, je le ferai sans aucune hésitation. J'ai confiance en votre Père. J'espère pouvoir reposer également ma confiance sur vous... »

Ses prunelles émeraudes se redirigèrent vers la Cité de Caladon.

« Ils m'attendent là-bas. Je dois m'y rendre. »

La Marche Noir bien entendu. Il ne faisait que confirmer une rumeur hautement probable, sans vraiment rien trahir puisqu'il était connu des Hautes Sphères Théocrates que le Marché s'y trouvait sans que nul n'ait pu mettre la main dessus. Il sursauta soudain. Il entendait un bruit, des pas qui venaient. Le serval n'avait pas réagi à cette approche, pourtant, il avait des sens plus affirmés que les siens. Il ne s'était pas alarmé. Des alliés à lui ? Les pas se rapprochaient. Dangereusement. L'elfe avait saisi un des deux arcs dans son dos et une flèche. Il fixait le serval, confiant et inquiet à la fois. Le bruit venait derrière lui, il se leva et se retourna brusquement.

Son arc et sa flèche tombèrent d'entre ses mains lorsqu'il vit ce visage bien connu apparaître à la lumière de l'aube. Dawan avait maigri, un peu, vieilli très légèrement. C'était à peine perceptible sauf par un autre elfe. Aldaron resta figé, pétrifié par ce chanteur qu'il croyait mort jusqu'à ce que le baptistrel vienne se jeter dans ses bras. Il resserra son étreinte sur lui, remplit soudain d'une vague de bonheur comme il n'en avait pas connu depuis trois ans. Ses mains tremblaient dans le dos de Dawan et se crispaient dans ses cheveux et vêtements :

« Dawan... Dracos... tu... Je... croyais qu'elle t'avait tué... Tu étais sous les gravats... presque mort et elle l'a emporté... J'ai cru que... Comment est-ce possible ? Que c'est-il passé ? Que fais-tu ici au lieu d'être en sécurité au protectorat ? Tu... Connais le serval ? »
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeVen 17 Juil 2015 - 21:17

Sans souvenir... ? Réellement ? Oui, en temps normal effectivement, il aurait été, encore, sans souvenir. Mais ils n'étaient pas en temps normal, et lui-même n'était pas tels tous les vampires. Il avait traqué sa mémoire, ses souvenirs, tant et tant durant ces dernières années... Non, il n'était pas, plus, sans souvenir, grâce à une noble et écailleuse alliée. Mère des Tempêtes, combien il lui était reconnaissant, profondément, sincèrement, de ce cadeau inouï. Grâce à elle, il pouvait se targuer de nouveau du nom de Mémoire des elfes et, peut-être un jour enfin de Mémoire des Vampires aussi.

Mais Comment donc lui faire comprendre ? Comment donc lui expliquer ? Comment faire parler ce corps pour des expressions si alambiquées ?

« Vous êtes fascinant, Eliowir Serillëiel. »

"Ah oui ?" eut-il envie de répondre, tandis qu'il dut se contenter avec force frustration, de hausser les sourcils qu'il n'avait pas, ce qui eut pour effet de lui faire écarquiller ses yeux servaliens à son grand désarroi. Quelle piètre image comique devait-il donner en cet instant, pensa-t-il avec embarras et consternation. Tout en se sentant fort dubitatif face à l'elfe : était-ce là moquerie de sa part ou était-il sincère, lui pourtant fieffé menteur de réputation ? Non, on dirait bien qu'il ne mentait pas, réalisa-t-il, alors qu'il sondait, calmement, le lac poison que l'autre lui offrait. Un lac qui soudain le renvoyait sur les rives d'un autre aux teintes d'un pur céladon, un autre qui férocement lui manquait.

Achroma... Oh bel Achroma...

Mais la voix posée de l'elfe de ses songes de nouveau l'extirpa. Et le regard ambré qui avait dû se faire lontain se força à revenir au temps présent. Et à ses âpres tourments.

Il ne put que hocher la tête en guise d'assentiment aux questionnements que l'autre semblait avoir, sans oser les énoncer clairement pour qu'un simple serval puisse y répondre. Oui, en temps venu, si l'occasion se présentait, oui, il pourrait bine conter cette histoire. C'était là, au moins, une belle histoire, qui aurait pu faire un joli conte. Même si parfois il se demandait si elle n'était pas destructrice pour le petit serval qui n'avait pas voulu le fuir.... Oui, effectivement voilà qui semblait fort étrange : un serval et un vampire...

Mais déjà d'autres questions venaient... Et il put cette fois y répondre sans ambiguïté. Oui, d'une marque son âme était affligée, tout cela était troublant oui, non effectivement il ne pouvait résister, non nul mensonge honni. Voilà qui risquait fort de compromettre soudain la pâle confiance qui entre eux s'était tissée.

« Qu'avez-vous ? Pourquoi êtes-vous triste Eliowir ? »

Ahhhh fatale question. Pourquoi était-il si triste ? Etait-ce si difficile à concevoir qu'un vampire théocrate puisse ressentir pareil sentiment pathétique ? Comme si voir Armanda, cette noble terre, se déliter ainsi n'était pas assez sinistre. Mais sa tristesse était-elle inspirée que par ces guerres oniriques ? Non, pas seulement, dut-il avouer. Après tout, il était né, re-né d'entre les morts plsu exactement, en temps de guerre, et en avait bien longtemps été éprouvé. Oui, certes, mais de là à se laisser consumer par cette lassitude éhontée ? Non, ce n'était pas seulement cela. Il y avait un autre nom sur cet étrange sentiment-là. Achroma. Achroma et la lente déchéance qui semblait vouloir le tuer. Achroma qu'il aurait tant voulu libérer.

Achroma... Achroma... un nom soudain qu'il aurait voulu crier. Comme pour faire écho aux paroles que l'elfe avait prononcées. A ce mot, entre tous, qu'il avait fait vibrer entre eux et qui l'exaltait. Il cherchait comment donc lui faire comprendre, lui faire entendre, ce qui en son coeur chantait. Mais il fut rapidement interrompu par quelqu'un qui se rapprochait.

Le petit elfe chanteur, reconnut-il instantanément. Et se faisant, il ne manifesta ni surprise ni inquiétude, laissant son regard ambré observer, avec une calme lassitude, son compagnon du moment. Un compagnon qui n'entendit les pas que quelques instants plus tard et l'observa à son tour, mille questions semblant tournoyer soudain en lui. Non, aucun danger, ce n'était qu'un allié. Il ne répondit à toutes ces questions que par un léger battement de queue légèrement impatient, qui fit voltiger quelques poussières de terres et herbes sèches dans son mouvement. Que l'elfe chanteur était lent ! Pourquoi se cacher ainsi et attendre si longuement ! Ne pouvait-il pas tout simplement les rejoindre de ce pas ? C'est qu'ils avaient encore à faire pour arriver dans cette ville au loin là bas...

Et lui avait si envie de... Non, ne pas y songer, ne pas y penser. Achroma... Non, ce n'était pas le moment. Il ne devait pas le rejoindre, surtout pas...

Et les deux elfes tout à leurs retrouvailles... Un instant Eliowir hésita entre l'écoeurement face à cet étalement de sentimentalisme éprouvant, et une bouffée d'affection pour son petit elfe chanteur qui semblait si heureux et si content. C'est qu'il s'y était attaché à cet idiot d'elfe qui sans cesse semblait tomber dans les pires ennuis, avant qu'une chance insolente ne l'extirpe définitivement d'une bien sombre nuit. Mais n'était-ce pas là une sensation indigne d'un vampire tel que lui ? N'était-ce pas là faiblesse et danger que de s'attacher ainsi ?

Si, assurément. On le lui avait assez assené toutes ces trois années durant. Ces compères vampires le lui avaient bien durement appris, à lui vampire indigne, aveugle et épris d'un autre qu'il était. Ne retiendrait-il donc jamais la leçon si durement acquise ?

Ecoeurant donc, préféra-t-il choisir, laissant alors son soudain mécontentement... et sa soudaine envie ? sa brusque jalousie ? s'exprimer d'un étrange grognement.



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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeLun 20 Juil 2015 - 23:47

Oh, il tremblait, Aldaron ! L'Enwr la sentait, cette poigne tremblante, sur sa tête et dans son dos… Manquait-il à ce point de forces ? Ohlala, Dracos, ils allaient devoir prendre soin de lui, et l'engraisser un peu ! Il était Aldaron Triade, et un Aldaron Triade, normalement, c'est plus fort que cela ! Mais il était présent, avec eux, vivant, en capacité de reprendre du poil de la bête. Il était sauvé, et tout allait aller mieux, pour lui. Il voyait déjà Corinne lui faire les gros yeux pour qu'il finisse une assiette de nourriture supplémentaire. Il se voyait déjà, lui, tenter de cuisiner, et lui chanter deux-trois histoires pour le faire sourire ! Oui, ils allaient récupérer leur Aldaron, ils auraient réussi au moins pour lui… Et ses cheveux ? Avaient-ils perdu de leur douceur ? Les fines mains de Dawan remontèrent du dos de son camarade vers ses cheveux. Ils avaient un peu perdu… Mais cela reviendrait, il en était sûr, après quelques soins ! Et s'il gardait les cheveux longs… Oh, il fallait qu'il les garde longs ! Ce serait bien beau !

Tout bercé d'espoirs, d'images d'avenir réconfortantes alimentées par la chaleur qu'arrivait à produire son évadé retrouvé, Dawan affichait un bout de sourire tout ravi, tout content. C'était un bien beau cadeau que ce jour lui offrait. Son esprit lui paraissait désormais reposer sur un lit de tissus légers et moelleux. Léger… autant qu'Aldaron, autant que son humeur. Si bien qu'il ne comprit pas tout de suite à quel événement son aîné faisait allusion. Les gravats, les gravats… Elle… Ah, oui ! Il haussa les sourcils, un brin surpris, avant de s'écarter en douceur des bras qui l'étreignaient, poussé sans le savoir par un grognement félin derrière lui. Il allait avoir des choses à dire.

Il raconta tout. Il raconta qu'il ne l'avait pas vu, que, sorti de la pièce où son groupe s'était enfermé, il avait fui l'affrontement pour une pièce à mi-chemin entre bureau et laboratoire. Là, un carnet, un sifflet… Les deux avaient retenu son attention de pareille façon, il n'avait su préférer l'un à l'autre. Il avait donc cherché à les découvrir tous deux, en même temps, et en se protégeant. Mais sa protection avait fragilisé son environnement, et l'instant suivant, il s'était éveillé dans une pièce plus étrange encore, qu'il lui décrivit avec autant de détails qu'il le put. Olosir avait été réparée, lui de même. Il évoqua les arrivées d'Achroma, Fabius, la Silarae rougeoyante sous la magie d'Elewyn, les mises en garde et conseils qu'elle avait offert. Il présenta son poignet, celui qui portait le bracelet d'Elewyn, qu'il choyait particulièrement.

"- J'ai prié Feu et Mort. Mais face au serval, quand nous ne parvenions à nous comprendre, c'est Vie qui est venu."

Ramenant son poignet contre son coeur, il suivit du bout des doigts de son autre main le dragon qui ornait son bracelet. Elewyn… Sa mort l'attristait sans qu'il put s'en empêcher. Pas d'illusions cependant: Aldaron avait dû entendre parler d'elle d'une façon ou d'une autre, mais pas en la voyant. Silarae lui avait affirmé qu'Achroma avait mis un terme à son actuelle existence. Quelle tristesse… Il espérait qu'elle se réincarnerait sous une forme qui lui permettrait une vie plus moins tourmentée.
Comme dans le même temps il avait parlé du serval, il se rappela que ce dernier avait grogné, et daigna enfin faire attention à son protégé qu'il avait un instant oublié. Ce qu'il perçut venant de lui le fit pouffer de rire. Il lui offrit un regard amusé, avant de vers Aldaron se tourner.

"- Vous avez fait connaissance avec Eliowir Serillëiel, n'est-ce pas ? Il n'aime pas que nous fassions ainsi étalage de nos sentiments, et en est presque écoeuré !" Ah, la vie de vampire, ce devait être bien particulier, si le bonheur n'y était plus contagieux. "Il ne m'empêchera pas d'être heureux de vous revoir, Aldaron, malgré toute l'affection que je peux avoir pour lui." Se tournant vers le serval, il sentit son coeur confirmer ses dires, lui rappeler d'un élan combien avoir retrouvé son camarade d'Aigue-Royale était plaisant. Son corps étant trop petit pour toutes ces émotions, il se retrouva vite à sautiller, autour du serval, autour d'Aldaron, tournant sur lui même dans le même temps. "Nous vous cherchions, vous savez ? Océan a demandé que l'on cherche les évadés ! Nous espérions tant vous retrouver, Aldaron !"
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeJeu 23 Juil 2015 - 11:43

Un sourire amusé avait étendu ses lèvres lorsqu'il avait constaté l'expression béate que manifestait le serval. Et bien ? Etait-il surpris qu'on lui fasse un compliment ? En recevait-il si peu ? S'il avait bonne mémoire, cet elfe avait été banni de l'empire elfique pour avoir tué son enfant. Une sombre histoire, sans nul doute, ce nouveau-né vampire devait avoir encore moins que lui, l'Indigne, reçu de compliments de la part des elfes. Il s'amusa donc de cette tête servalienne qui tentait tant bien que mal de fournir une expression humaine. L'Eliowir perdait tout de suite de son apparente raideur que son corps manifestait d'ordinaire, comme si... Et bien comme s'il craignait que toute expression de plaisir, ou de bonheur, ou il ne savait quel faible sentiment ne vienne salir sa superbe. C'était l'image qu'il en avait gardé du moins.

Le serval lui confirma qu'on ne pouvait lutter contre les marques, comme si elles étaient attachées, enracinées à leur âme, sans issue possible. Mais la présence du félin à ses côtés, calme, le laissait véritablement dubitatif. Peut-être que l'animal étant libre et non marqué par le Voleur de Cœur, pouvait alors permettre à son possesseur de déroger à la règle.

« Que ce passe-t-il si vous désobéissez ? Vous désobéissez. »

A l'instant même ? A moins que sa marque ne l'interdisse pas de fréquenter quelques évadés sans les tuer. N'était-ce pourtant pas les ordres de Vraorg ? Aldaron n'avait-il pas sa tête mise à prix pour quiconque aurait l'immense privilège de la rapporter sur un plateau au dragon albinos ? Des questions encore, mais aucune suggestion de sa part pour permettre au serval de ne répondre que par oui ou par non. Il était frustré, il avait tant de choses à demander à Eliowir, mais il n'était pas aisé de discuter avec lui.

Puis vint Dawan. Dawan et son étreinte, Dawan et sa capacité incroyable à s’intéresser à chacune de leur rencontre à la douceur de ses cheveux. Dawan qui lui expliqua l'intégralité de ce qui s'était passé pour lui depuis leur brève dernière rencontre. Une épopée riche et pleine d'informations importantes. Fabius le Passeur de la légende... Fabius quoi ! De tous les êtres qui peuplaient Armanda, il fallait que l'usurpateur soit le héros futur de cette prophétie ! Aldaron déglutit la nouvelle avec difficulté. Véritablement. Il était amère par ce récit. Les dessins d'Edwyn étaient plus sombres soudain et pourtant.... Ce premier dragonnier avait eu toute l'admiration d'Achroma. Ce pouvait-il que l'Aîné ait commis une erreur de jugement ? Personne n'était infaillible, mais il avait espéré que le vampire ne se laisserait pas berner par telle sottise. La Tarenth était intrigante. Elle connaissait sûrement bien des secrets, mais elle n'était plus. Aldaron caressa doucement le métal de ce bracelet que le chanteur chérissait tant. Un dragon y prenait son envol. Etait-elle elle aussi des premières Dragonnières comme Edwyn ? Il y avait là fort potentiel à y parier.

Le marchand acquiesça de la tête : oui, il avait fait connaissance avec Eliowir et... Comment savait-il que le serval n'appréciait guère leur étreinte ? Aldaron arqua un sourcil, perplexe avant de prendre la tête de Dawan entre ses mains, comme traversé par un éclair de génie :

« Tu comprends le serval ?! »

Le chanteur lui échappa pour se mettre à sautiller partout, débordant de bonheur. C'était plaisant de le voir ainsi. Il avait quelques êtres chers en ce monde qu'il avait rêvé de revoir si d'aventure il sortait de Morneflamme. Les retrouvailles, plus ou moins douloureuses, plus ou moins heureuses s'accumulaient. Il se sentait progressivement revivre. Aldaron reprit l'apprenti baptistrel dans ses bras pour qu'il arrête de sautiller : ils allaient se faire repérer s'il s'agitait longtemps de la sorte.

« Calme-toi... Nous sommes en terres ennemies, ne l'oublie pas. »

souffla-t-il en déposant un baiser dans sa tignasse blonde. Il assit le blondinet dans l'herbe et prit place à ses côtés, histoire que si Dawan désirait rebondir joyeusement sur son popotin, il ne puisse être vu derrière ce buisson. Il dirigea ses émeraudes sur les ambres servaliennes et se mordit la lèvre, cherchant par où commencer, il avait tellement de choses à demander. Dawan pourrait aisément traduire. Mais à contempler le félin, toutes ses questions s'évaporèrent soudain. Une, et une seule resta dans son esprit et franchit ses lèvres :

« Que puis-je pour vous Eliowir ? Votre regard se fait absent, vous êtes préoccupé. Qu'avez-vous ? Nous arriverons à Caladon dans quelques jours. Là est le marché noir. Mon marché noir. Peut-être ai-je là les moyens de vous libérer de votre peine ? »

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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeVen 31 Juil 2015 - 23:53

Si intérieurement Eliowir bouillonnait d'écouter ce long récit, il n'en montra rien. Autant que faire se pouvait du moins. Il ne controlait pas aussi bien ce corps-là, et ne parvint à maitriser cette étrange appendice nommé queue qui semblait décider à battre la mesure sans qu'il ne lui ait rien demandé. Il ne parvenait pas mieux à maitriser son pelage qui semblait s'être quelque peu hérissé.

Aussi agacé soit-il, il n'en écouta pas moins lui-même, retenant savamment tout ce qu'il entendait. Mémorisant chaque mot, chaque information. Pas forcément pour les rapporter à son "maitre", non il n'en était pas forcément question. C'était juste... Juste une sorte d'instinct dont se défaire il ne pouvait. Mémoire, souvenirs, connaissance, savoir, histoire... Tant et tant de choses qu'il chérissait. Qu'importait le savoir finalement, tout était bon à prendre, apprendre, comprendre et retenir selon le jeune vampire. Il écouta donc avidement, bien que parfois il dut avouer peiner à maintenir l'animal sous son empire.

Son corps vampirique avait beau s'être mis en transe, il n'en demeurait pas moins affaibli par une telle magie. Surtout à si longue distance, si longtemps, si indument, une si longue nuit. Le récit se fit donc par moment décousu, un brin brumeux, lointain, semblant soudain voguer au loin, un lent et doux murmure chantant sur d'autres rivages perdus.

Il était ainsi errant quand la voix soudain sembla l'appeler. Son nom honni par ces beaux accents chantants ainsi épelé... Eliowir. Eliowir Serillëiel. Oui, c'était bien là son nom de mortel. D'immortel maintenant aussi. Oui, c'était bien lui, et il devait avouer aimer entendre cette voix l'appeler. Et cela suffit, il ne sut comment, à le ramener dans ce corps d'animal possédé.

Mais sa joie d'entendre le chanteur parler fut de courte durée, quand sautillements reprirent de plus belle. Stupide inconscient, pesta-t-il en son for intérieur, mourant d'envie de clouer au sol cette sauterelle.

Si cet elfe de malheur le comprenait ? Oui, heureusement, par un étrange pacte qui maintenant les liait. Si d'ailleurs il pouvait enfin traduire un minima ses pensées...

« Calme-toi... Nous sommes en terres ennemies, ne l'oublie pas. »

Voilà bien au moins une parole censée.

« Que puis-je pour vous Eliowir ? Votre regard se fait absent, vous êtes préoccupé. Qu'avez-vous ? Nous arriverons à Caladon dans quelques jours. Là est le marché noir. Mon marché noir. Peut-être ai-je là les moyens de vous libérer de votre peine ? »

Le libérer ? Le libérer... Mais ne comprenait-il pas que ce n'était pas sa libération qu'il désirait ? Non, il ne comprenait pas, il ne pouvait comprendre, pas dans ce corps muet qui avec lui communiquer ne pouvait. Mais avec l'elfe chanteur...

Et à cette pensée, le serval détourna son regard ambré sur le plus jeune, comme voulant sonder son coeur.

"Répondez-lui de ma part, je vous prie... elfe ami. Dites-lui que ma libération ne compte pas. Que d'autres projets nous avons, qui concerne Sire Seithvelj Achroma. Sire qui d'ailleurs non loin de nous doit également errer, à la recherche des évadés. Nous ne devrions point trop tarder, à nous remettre en route et Caladon regagner."

Même si peut-être voyager de nuit sera plus sage. Ou... non peut-être pas, si vampires étaient dans leur sillage...

Et, se rappelant rapidement les mille et une questions que l'elfe lui avait posées, sans avoir pu obtenir quelques réponses, il s'empressa de les lui offrir presque avec avidité, délivrant sinistre vérité sans aucune semonce.

La marque, son effet, du moins pour celle qu'il avait, ses obligations, sa trahison, la douleur que son corps ressentait. Taisant celle que son esprit éprouvait. Le lien avec son serval, rapidement, l'histoire entière attendrait... Son étrange capacité, le lien qui à l'animal l'unissait... Puis ses souvenirs recouvrés, l'aide d'une belle dragonne pour les libérer... jeune ancestral certes, mais ancestral à la mémoire enfin retrouvée. Lui, Eliowir Serillëiel, Mémoire des elfes, Mémoire des vampires il l'espérait.

"Maintenant que nous avons à vos questions répondu, peut-être serait-il temps de reprendre chemin défendu. Caladon nous attend. Le marché noir ses bras vous tend."

Et se disant, il reprit chemin, les guidant.

----------

Chemin laborieux, long, languissant. Il laissa les rênes au serval quelques jours durant. Il ne revint lui-même que lorsqu'ils semblaient devoir être arrivés aux abords de la ville. Et effectivement celle-ci se hérissait là, devant eux, de son austère silhouette aux effluves viles.

Eliowir les guida alors en silence vers un passage dont il avait eu connaissance il y a peu. Après avoir savamment questionné quelques personnes en certains lieux... Un passage, où, en s'y prenant bien, ils devraient parvenir à éviter toute patrouille, tout contrôle. Si du moins la chance était avec eux, ce qui, le connaissant, n'était pas garanti. Il devait avouer que chance et lui ne semblaient guère bons amis. Mais qu'importait, ils se devaient d'essayer, à moins d'user de fumerolles.

Malheureusement....

Malheureusement chance et lui étaient fâchés. Alors qu'enfin les lourdes murailles ils franchissaient, se terrant dans les ombres infiltrées, semblant se fondre en elle tels de belles créatures d'obscurité, une voix les interpella, voulant les arrêter. Le serval se figea, tout sens à l'affût. Une personne, une seule... Plusieurs possibilités pouvaient leur apporter salut.

Mentir, tromper, duper, beaux mensonges inventer. Mais...

Mais maudit soit le baptistrel à la vérité si lié. Ou du moins si attaché, cawr non encore confirmé... Maudit soit-il, lui et tous ses elfes bien pensants, brandissant leur étendard de bons sentiments ! L'autre elfe, fourbe menteur, beau parleur, aurait su mentir, lui, assurément. Mais... mais n'étant pas encore informé de tous les tenants et aboutissants en cette ville en cet instant...

Non, mentir leur était impossible, un pari bien trop risqué. Il devait trouver une autre issue, prendre un autre risque éhonté. Et se pensant, il feula, tout croc dehors, sombre pelage hérissé.

"Courez, elfes, courez. Je vais de vous le détourner. Faites vite, je ne le retiendrai pas longtemps, avec ce corps animal si frêle et si peu puissant. Faites vites, ami elfe, conduisez le rescapé en lieu plus assuré, je vous y rejoindrai dès... que je le pourrai."

Et se disant, se pensant plutôt, il sauta sur l'ennemi, mordant à pleine dent en pleine gorge de toute sa frêle force. Et de sang humain menaçant de se repaitre, menaçant de succomber encore à ce carmin appel, et aux lois de son père encore de faire entorse...



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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeMar 4 Aoû 2015 - 14:08

Ils avaient pu cheminer ensemble, et la présence nouvelle d'Aldaron avait ravi Dawan, lui avait apporté des forces nouvelles, un entrain renouvelé qui le portait sans souci, plus avant. Il avait traduit les paroles du serval, mot pour mot, lorsque le besoin s'était fait sentir. Ainsi il démontrait qu'il n'était pas qu'une fougère sautillante, et que sa mémoire pouvait être excellente sur certains points ! Il avait aidé Corinne et son maitre à remettre d'aplomb leur nouveau camarade elfique, avait veillé à ce qu'il ne manque de rien, le questionnant régulièrement à ce sujet, devançant parfois d'éventuels besoins, comme il le faisait pour son maître, le serval et Corinne. Néanmoins, à l'approche de la cité marchande, ils avaient jugé bon de se séparer. Une précaution liée à leur statut et leur nombre: il fallait être discret ! Et la discrétion, Dawan, il connaissait bien ! Certes, de jour, en le voyant, ce n'était pas flagrant, étant donné qu'il se cachait assez rarement, et que son comportement tendait à s'écarter de ce qui est habituellement convenu comme le comportement de quelqu'un cherchant la discrétion. C'était la nuit, surtout, qu'il avait eu à se montrer discret, afin de ne point éveiller ses camarades et amis endormis, au sein de Tomingorllo, Aigue-Royale, lui qui était proche des oiseaux nocturnes…

Il savait donc comment faire, oui, oui… Ce n'était pas parce que le jour, habituellement, il n'y voyait que peu d'intérêt, qu'il ne comprenait pas. Shi'Ry avait été laissée non-loin de la ville. Une jument sombre, dont la selle avait été retirée, Dawan ne s'inquiétait que peu pour elle. Elle était grande, forte, rusée, c'était sa Shi'Ry ! Les sacoches, il les portait, l'étui de sa vièle également, et son pas était aussi silencieux que pouvait l'être celui d'un jeune elfe. Ses lèvres étaient closes dans un silence qui lui convenait parfaitement. Il suivait Aldaron, qui suivait un serval bien vif d'esprit. Eliowir était avec eux. Dawan n'avait encore jamais approché cette partie de Caladon. La monture prêtée par Vie l'avait amené par un autre chemin, et Merithyn lui en avait montré d'autres, mais celui-là… Mh. Ce n'était pas le quartier le plus reluisant de la ville, en tout cas. Dawan guettait les bruits du marché, du port, mais ces derniers étaient loin. Ici, rien de tout cela. Une absence de bruits presque pesante.
Ils étaient au sein des murailles depuis peu de temps, à chercher à se mêler aux ombres, quand ils purent percevoir de mouvement. Des bruits, des pas. Comme s'ils avaient partagé un même esprit, les trois compères se stoppèrent d'un même mouvement. Ca sentait l'humain à plein nez. Non pas qu'un vampire puisse manquer à ce point de retenue sonore, mais cette dernière était criante de maladresse humaine, de la faiblesse de leurs oreilles. Le regard de Dawan quitta la chevelure d'Aldaron pour se tourner vers la silhouette. Dracos, mais il était à portée de vue ! Le feulement du serval figea le corps et le coeur de l'Enwr, avec un très mauvais pré-sentiment quant à cette rencontre. Courir ? Mais… Mais pourquoi ? Oh, c'était potentiellement un ennemi, mais ils pouvaient encore…

"- Serval !"

Un couinement aiguë qui était celui qui s'était échappé de la gorge de Dawan, au moment où le serval s'était jeté sur le pauvre humain. Il oublia qu'il tenait ses sacoches, les laissa tomber sans plus de manières (et en ce moment, il était bien heureux qu'Aldaron ne soit derrière lui, sans quoi ce dernier aurait eu mal aux pieds). L'Enwr se jeta vers la sanglante scène, fit des mains et des mains pour écarter Eliowir de sa proie, tapant le bout de son nez, l'attrapant pour l'écarter. Ce sang qui coulait n'avait pas à être. La hâte et l'angoisse tourmentaient Dawan, qui ne savait pas où commencer. Non, le serval, ce n'était pas une bonne idée, malgré les "cesse ! cesse !" que son esprit lui hurlait. Il abandonna finalement le serval pour porter ses doigts aux tempes de l'humain, le plongeant dans un état léthargique, selon le sort de rêve éveillé qu'il connaissait si bien. Il vint attraper l'humain, pour le soutenir avant de le voir toucher terre. Ses bras l'entourèrent, son front se posa contre l'épaule de son patient alors qu'il chantait pour le soigner, concentrant sa magie du mieux qu'il le pouvait, étouffant de ses maigres forces les pensées tournées vers le serval, tournées vers les mille autres moyens qu'ils auraient pu avoir de passer malgré celui-là. L'endormir, le retenir… Il allait falloir qu'il apprenne à Eliowir comment faisaient ceux qui n'avaient pas la mort pour réflexe. Mais pas maintenant. Il ne pouvait parler. Il ne pouvait que chanter, jusqu'à ce que son humain soit sauvé, ce chant qu'il le connaissait trop bien, qui sortait tout seul de ses lèvres, comme s'il avait été la source d'une fine rivière de magie elfique.
C'était ce qu'il devait faire, et à aucun instant il n'avait remis en question cet instinct.
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeDim 9 Aoû 2015 - 0:49

Assis à l'abri des bruissons brunis par un règne offensant, Aldaron contemplait le pelage fauve taché de ténèbres qui générait presque la tentation d'y glisser sa main, d'en apprécier la duveteuse douceur ou encore de l'enserrer dans ses bras comme un affectueux oreiller. Cette créature féline avait le caractère tout aussi attirant qu'effrayant. Contrairement à Dawan, le marchand ne voyait pas en lui que cet ami paisible, mais aussi ses crocs et ses griffes. C'était un prédateur, bien qu'au premier regard, on aurait tôt fait de l'oublier. L'elfe eut droit à un discours des plus singuliers : des lèvres du chanteur la voix émanait, mais de ses sentiments aucun n'étaient tirés. C'étaient ceux de l'animal à leur côtés, ou plutôt de son hôte tant intrusif qu'adoré. Si la parole venait d'un être, c'était pourtant le serval que ses émeraudes fixaient, tantôt assombris par la peine, tantôt éclairés par la réflexion, tantôt fascinés par l'ambre doré.

L'acte d'Eliowir n'était alors teinté d'aucun égoïsme, sa passion vers un seul être tourné, ce père qui avait fait de lui l'être de la nuit. Le Pacte avec Vie était ainsi scellé, de libération pour ce nouveau-né jamais il n'y aurait, sauf à défaire le Blanc de son trône dérobé. Usurpateur et bourreau que ce fils avait trompé, détourné. Le serval était un outil, un moyen, une alliance. Dawan comprenait ses propos, l'hôte devenait espion en terres théocrates. Dangereuse trahison qui fut punie, en tout aussi dangereux compagnon fut-il fait. Son corps, au Blanc, à jamais appartenait. L'elfe baissa les yeux, un tant soit peu troublé, sans osé propager la voix de ses pensées. Voilà un lien extrêmement puissant qui se dévoilait. Eliowir, pour Achroma, le chevalier servant se mouvait, articulait ses actes autour d'un père aimé. En cela, deux réflexions parallèles se dessinaient. D'un côté, la dévotion qu'Eliowir accordait à Achroma était démesurée : il acceptait de mettre en péril sa propre existence. Sa trahison aurait pu causer sa propre mort mais aujourd'hui encore, il œuvrait. Son alliance avec Vie tenait : un jour, l'Aîné serait libéré par les Esprits de cette marque qui l'asservissait. Et pour lui, encore, Eliowir avait accepté de rester au sein de la Théocratie pour demeurer espion jusqu'à son dernier jour, séparé de cet être qu'il servait. D'un autre côté, l'elfe n'avait jamais connu une relation père / fils aussi forte. Il avait connu bien des liens, chez les humains principalement, chez les elfes plus rarement, il n'avait par ailleurs jamais eu goûté à sa propre paternité, blâme en lui même. Les relations père / enfant, chez les vampires, semblaient assez différentes, et l'intriguaient pour ainsi dire. Il aurait pu interroger le serval... mais la douleur qu'il lisait dans ses yeux l'avait résigner taire ses demandes.

Le serval lui avait parlé des marques, leurs effets, le danger que son hôte représentait, Skade et ses souvenirs, le secret du serval, et Achroma à proximité... Il n'osait imaginer ce qu'il adviendrait si Achroma le trouvait, lui l'évadé et instigateur recherché, s'il lui était impossible de raisonner le dragonnier. Alors mourrait-il. Il chassa rapidement cette odieuse pensée de sa tête. Il ne voulait pas mourir. Pas maintenant qu'il avait quitté Morneflamme, pas maintenant qu'il arrivait au terme de sa traque. Non surtout pas. Instinctivement, ses sens s'étaient mis en alerte, il peinait à être calme, il était depuis trois mois comme un animal affolé, pourchassé par il ne savait quel ombre, mais il était certain qu'elle lui voulait du mal.

« Achroma ne saurait laisser tant de dévotion à son égard sans aucune récompense. Je suis convaincu que vous ne la recherchez, mais c'est une égale libération qu'en retour il voudra vous accorder. Vous n'êtes pas un théocrate, Eliowir. Vous n'aviez pas à hésiter, il y a quelques minutes. C'est en protégé que vous auriez pu vous présenter. »

Oui protégé, nul doute sur ce point, même si ses intentions étaient Achroma-centrées. Liberté serait également sienne, même s'il lui fallait attendre. L'Aîné ne saurait s'opposer à la volonté des Esprits, ni rompre un pacte qui, avec l'un d'eux, avait été formé. Non, c'était une toute autre libération dont Aldaron parlait : la mort du Blanc achèverait cette asservissement.

« Je vous aiderai Eliowir. Si Achroma recherche les évadés... Alors il est loin de Vraorg. »

Et s'il était loin de Vraorg, l’œuvre d'un Esprit serait plus aisée.

« Il suffit de le retrouver. La mort annonce, hélas, son sillage. De ce mauvais présage, il nous faut tirer notre avantage. »

--------------
Corinne. Chère sœur enfin retrouvée. Un instant, il avait cru que ses jambes céderaient sous le poids de son maigre corps pourtant lourd d'émotion. En une seule et même journée, retrouver Dawan, un allié d'Achroma et sa chère sœur... Voilà qui allait finir par l’assommer de bonheur. Ce qui aurait été un comble.

Dawan l'avait épaté, il avait beaucoup changé depuis leur dernière entrevue. Ce petit avait été forgé aux affres de la guerre, fléau de l'innocence : la sienne avait été ravie, trop tôt. Pauvre elfe. C'était pourtant là ce qu'il sacralisait chez ce chanteur. Une gentillesse d'envergure, trop florissante même pour sa propre sécurité. Peut-être aurait-il fallu qu'il vive dans un monde paix, pour qu'enfin vienne le temps où il apprendrait que les ennemis ne sont pas de potentiels alliés. Il faisait montre d'une assiduité et d'une concentration sans égale lorsqu'il s'agissait de devancer ses besoins. Ainsi Aldaron se fit offrir une quantité incroyable de myrtilles qu'il ne mangea pas intégralement... Pour son propre bien. Sous-nourri à Morneflamme, son ventre peinait encore à s'habituer à nouveau à la végétation, et surtout en pareille quantité !

Ils firent deux groupes, laissant Corinne aux soins d'Eawyn tandis qu'il fit route avec Dawan et le serval. En plus petits groupes, ils passeraient plus facilement entre les mailles du filet théocrate. Si Corinne lui avait un bref état de la situation à Caladon (moins pire en apparence que d'autres cités sous le joug de Vraorg) et si elle lui avait donné les moyens de se rendre au quartier général du marché noir, force était de constater que ce ne serait pas aisé d'y parvenir. La muraille franchie dans un silence nocturne, une ombre derrière eux n'augurait rien de bon. Sans qu'il ne sache ni ne comprenne pourquoi, le serval s'était jeté à la gorge de l'humain et le chanteur horrifié, eut tôt fait d'y remédier, se jetant également sur cet homme, mais pour le soigner avidement. Scène irréaliste tant elle fut rapide, Aldaron avait scruté les alentours, priant pour qu'on entende pas ce vacarme. Dawan était en train de chanter ses soins pour cette victime, le serval, avait le sang qui coulait de sa gueule.

Il serra les dents, posa un doigt sur ses propres lèvres puis sur son oreille avant de tracer contentieusement un cercle invisible qui les comprenait tous les quatre : serval, humain et elfes. Il hésitait, tremblait à cette magie inconnue. Vanaël avait agi de la sorte, bien des années plus tôt, aux abords du lac noir lorsqu'il fallut lutter contre le fléau de néant qui y habitait. Défunte Vanaël, enseignante à ce jour par son souvenir, magie ténébreuse à cette aura maléfique.* Ainsi le chant du baptistrel serait préservé et le silence, sur Caladon, retomberait. Un mal pour un bien. Aldaron avait promis d'utiliser les horreur de Vraorg contre lui. Encore une victoire.

« Ça va aller. »

fit-il pour les calmer alors qu'il alla s'agenouiller aux côtés de l'elfe pour lui caresser doucement la chevelure. Il n'était pas certain de pouvoir l'aider, mais au moins l'humain avait été mis hors d'état de leur nuire. Si tant est qu'il est voulu leur nuire, ils ne le sauraient pas.

« Dawan, on ne peut pas rester ici. C'est dangereux. »

Ils pouvaient profiter de l'ombre nocturne, mais ça ne durerait qu'un temps. L'elfe ne voulait pour autant pas brusquer le petit chanteur, il tâchait de l'en convaincre avec des mots, à grand renfort de totem Saumon.

« Lâche cet humain, tu l'as assez soigné pour qu'il vive au moins jusqu'à l'aube. A cette heure, ses amis l'aliteront et le remettront sur pied. Viens. »


* Magie vampirique – Niveau mage correct
[Défensif] Bulle de silence
un sort qui permet de créer une bulle autour d'un petit groupe de personnes, les isolant des alentours et leur permettant que leur conversation ne soit donc pas entendu par les personnes extérieures à cette bulle de silence.
Geste clé : un index sur les lèvres puis sur une oreille et enfin dessiner un cercle englobant les personnes devant être contenue par la bulle de silence
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MessageSujet: Re: Singulier Serval [Eliowir] Singulier Serval [Eliowir] Icon_minitimeLun 31 Aoû 2015 - 12:20

Dawan avait entendu Aldaron, de façon un peu lointaine. Il avait eu plus important à faire. Son chant s'était modifié peu à peu et, désormais, sa main au-dessus da la gorge de l'humain, il vérifiait que tout était réparé.Il restait encore un peu à faire, les chairs n'étaient pas entièrement remises, malgré les apparences. Le sang ne souillait plus les habits et l'armure de ce pauvre garde, veines et artères avaient été réparées. Plus qu'un ultime effort. Allez, changer à nouveau le chant d'inspicio en chant de soin…
L'Enwr fut coupé dans son élan par cette main sur sa tête. Aldaron avait dû trouver un mécanisme secret, il immobilisa Dawan de ce geste, dans la position dans laquelle il l'avait trouvé. Ce rappel à la réalité ramena le pauvre petit elfe à toutes les pensées qu'il avait mis de côté. Il se souvint du serval, il put entendre distinctement ce que lui disait le Saumon. Il le comprit également. Les mots de son congénère lui parurent juste quand il affirma que l'humain survivrait, désormais. La cicatrisation naturelle devrait lui suffire, oui… Aldaron ne l'ayant pas vu depuis plus de deux ans, il sous-estimait d'ailleurs les soins de l'apprenti baptistrel. Le totem Saumon parvint néanmoins à mettre de côté la petite voix en Dawan qui soufflait que laisser de telles cicatrices pouvait éventuellement leur être préjudiciable à l'avenir… Bah ! Peu d'elfes se trouvaient en théocratie pour reconnaitre les crocs d'un serval. Quand bien même cela fut découvert, ne comptaient-ils pas vivre ici discrets et cachés ? Oui, il allait sagement suivre Aldaron…

Néanmoins, et manque de chance pour le saumon, le serval fit part de son mécontentement, détournant à nouveau l'attention de Dawan, alors que ce dernier avait délicatement déposé son humain à terre, et se dirigeait vers ses sacoches. S'ensuivit alors un dialogue qui dut paraitre à Aldaron aussi long que futile qu'ennuyeux qu'incompréhensible, étant donné qu'il n'avait pas accès à l'argumentaire d'Eliowir. Il était question de ce qui se faisait ou non dans de telles conditions, de la nécessité de ne pas réfléchir avec la mort comme premier réflexe… En tout cas, pas avec un Enwr dans les environs. La conversation se figea néanmoins quand le serval cessa de feuler et grogner, sa queue battant la poussière, pour s'immobiliser, oreilles aux aguets. Dawan reprit alors à toute allure ses sacoches. "Le serval a entendu quelqu'un !" fit sa petite voix anxieuse, troublée, alors que le trio commençait à prendre la poudre d'escampette.
Avec un peu de chance, l'incident serait vite oublié. Avec un peu de chance, ils seraient bientôt en sécurité, auprès de Mellila, et les seules idées de peur et de mort seraient écartées par les bons soins de cette dernière. Du moins, le temps d'une escale.
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