Le feu. Brûlant, rageur, hurlant comme un esprit maléfique venu du tréfonds des ténèbres les plus noires. Pourtant le feu n'était pas maléfique, juste furieux. Il tournoyait autour de lui, se mouvant avec une volonté propre lui semblait-il, les vagues de flammes chatoyant et transformant la clairière ombragée en une fournaise insoutenable pour n'importe qui d'autre. Mais ce n'était toujours pas assez. Il lui fallait plus de puissance, plus de flammes, plus de chaleur, alors il en volait au soleil, faisant s'abattre tout autour de lui les vents ignés les plus redoutable qu'il puisse appelé. Le feu le traversait, le transperçait comme une lance spectrale venu d'ailleurs, l'emplissant et balayant tout sur son passage. Et la douleur semblait transformer le temps en infini. Les larmes séchaient instantanément sur ses joues et sa peau semblait illuminée de l'intérieur par le souffle enflammé qui purifiait chaque parcelle de son être de tout ce qui avait put s'accrocher à lui pour le ternir. Mais cette purification n'était pas anodine, ni sans un prix. Pendant un instant, alors qu'il pensait être de nouveau torturé par Lorenz, il faillit s'évanouir. Puis la déferlante emporta son esprit très loin au delà du plan mortel. Il n'était plus qu'un catalyseur, plus qu'un vecteur de la puissance de son élément protecteur, du feu redoutable capable de tout détruire comme d'offrir une seconde naissance. L'impact de la magie baptistrale l'arracha à sa conscience bassement terrestre alors que son corps se voyait fondu, se mêlant aux flammes comme une chandelle dans un brasier.

Dansant sur le rythme qu'on lui imposait, se tordant entre des mains invisibles qui dictaient ses moindres frémissement avec l'autorité d'un roi éternel. Puis, un bref instant, il sentit son cœur se briser, se fracasser en des millions de tout petits morceaux, lui arrachant un cri de désespoir absolue qui fut emporté par le vrombissement des flammes rageuse. Le lien de son serment à Eliow venait de se rompre comme si il n'était rien d'autre qu'un fétu de paille sans une tornade violente. Puis, suivant ce trésor tant chéri, le reste de ses paroles se perdirent dans les flammes, tout ce qu'il avait put dire, tout ce qu'il avait put promettre, absolument tout jusqu'à la phrase la plus insignifiante, tout lui fut arraché sans aucune merci. Il s'écroula dans les flammes qui tournaient toujours autour de lui, formant un suaire flamboyant qui couvrait son corps nu et tremblant et le fouettait comme un maître son esclave. Et sans doute était-ce exactement ce qu'il était... depuis qu'il avait rencontré Eliow il n'avait cessé de se détourner de son peuple, il n'avait cessé de briser le contrôle que son ordre lui avait inculqué, le contrôle sur l'inspiration intérieur qui lui procurait ses pouvoirs. Sur le feu. Le feu du grand puits, le feu de la chandelle... Il était devenu différent des autres, même des autres chanteurs, car il écoutait davantage le feu.

Mais à présent... il était toujours trop faible. Cela le feu l'avait confirmé, il était trop faible, trop fragile, trop influençable, trop gentil. Le feu aidait les forts et les indomptables. Il lui fallait changer, durcir, devenir quelqu'un de plus inébranlable. Et le premier pas était fait. En rompant tout ce qui l'avait rattaché à sa vie depuis son serment il avait fait le premier pas. Mais le reste serait sans aucun doute le plus dur à réaliser. Il était si ridicule comparé à Lorenz, ou même à Eliow, pire, il se complaisait dans sa faiblesse au lieu de se battre. Ça ne pouvait pas durer. Il ne pouvait avoir droit au bonheur en étant aussi lâche et médiocre. Se relevant péniblement alors que sa voix se brisait et que les flammes disparaissait, laissant une surface brûlée et détruite remplie de cendres, il vacilla et sentit sa tête tourner violemment sous la faiblesse qui l'habitait. Il se sentait comme un nouveau né tout juste entré dans le monde, dépourvu de défense et infiniment faible. Pourtant la sensation d'énergie qui courrait en lui était euphorisante, ou aurait dû l'être, si il n'y avait pas eu la fatigue. Se laissant retomber lourdement, il ne prit pas la peine de faire le tour des changements qui avaient prit place dans son corps. Le sommeil fondit sur lui comme un faucon redoutable.

Et à son réveille il se trouva de nouveau dans la mousse humide et perlée de gouttes de pluie, dans les profondeurs de la forêt elfique. Soupirant doucement au souvenir de son rêve, il papillonna des yeux avant de porter le regard sur les frondaisons des arbres gigantesques.

Il était de retour. L'affirmation le laissait encore pantois. Après l'altercation qui l'avait opposé au seigneur vampire et le retour de Shaynar et d'un Eliow inconscient il s'était isolé, étouffé de chagrin et avait finalement franchis le pas qui le séparait de l'immensité de l'inconnu. L'impossibilité de sauver Eliow, même avec ses pouvoirs, l'avait empoisonné. La seule possibilité qui lui restait était d'écouter ce que son cœur chuchotait et de bannir la faiblesse qui le rendait si vulnérable et inutile. Alors il avait quitté le camp vampirique après avoir expliqué son choix au dragon noir, avait rejoint un vallon isolé, et avait ensuite chanté, chanté son nom, chanté le feu, jusqu'à en tomber de faiblesse. Il s'était sentit différent, malgré la douleur d'avoir perdu son lien avec Eliow, il était plus fort, mais le potentiel offert par le changement avait besoin d'être développé. Avant tout autre chose, c'était son cœur qui était libre, libre des miasmes qui l'avait obscurcit. Il aimait toujours son vampire, mais cet amour était une flamme qui brûlait, solitaire, au fond de lui, et qu'il gardait bien à l'abri.

Il avait quitté les vampires le plus discrètement possible, pour faire route vers les vieux bois où il espérait qu'il pourrait trouver un remède à l'état du dragonnier vampirique. Après tout, les elfes étaient les meilleurs guérisseurs de ces terres, ils devaient forcément posséder la réponse. Il ne pouvait en être autrement. L'impératrice, la voix de la Rhapsodie... les autres, l'un d'eux devait posséder ce qu'il cherchait. Et il ne s'arrêterait pas avant d'avoir trouvé de quoi il s'agissait. Le voyage avait été assez rapide, son destrier elfique semblant ravi de pouvoir enfin se dépenser comme il le fallait, et il avait put avancer dans les bois sans trop de problème, la nature s'éveillant avec frayeur sur son passage, lorsque son cœur de feu était ressentit par cette végétation saturée de magie. Il avait trouvé un arbre conciliant pour lui tenir lieu de gardien et s'était endormit comme une pierre dans cet univers clot de végétation. A présent, il s'éveillait, et en lui la certitude qu'il devait avancer. Portant une main à sa gorge il tenta d'émettre un petit son mais ne parvint qu'à inspirer l'air pur du bois. La déception lui arracha une grimace et il se dressa, époussetant ses habits à présent noir avant de siffler sa monture et de grimper en selle, prenant la direction de la grande barrière qui assurait la protection à ses frères et sœurs. Le trajet ne dura pas longtemps et bientôt il pu entendre les chants des elfes au loin.

Mettant pied à terre il s'apprêta à changer de route pour longer les demeures arboricoles en vue de trouver un chemin moins fréquenté pour se rendre sur le domaine des Baptistrel lorsqu'une silhouette singulière attira son regard. Curieux, il s 'approcha pour voir de plus près ce qui se passait. Il savait bien entendu qu'il y avait un humain parmi eux, mais ils ne s'étaient jamais véritablement parlé, chacun avait son domaine de compétence et ses activités. Mais pour le coup, il lui semblait étrangement bienvenu de se trouver en face d'un individu pareil.

En ce moment, ses idées étaient bien plus sombres qu'il voulait le laisser paraître, ses pensées troublées la plupart du temps par cette soudaine disparition qui n'aboutissait nulle part. Difficile de ne pas broyer du noir dans de telles circonstances, mais après tout céder à la colère ne faisait pas parti de ses moeurs, pus Klaus avait été à maintes reprises informé sur ce qu'il pourrait advenir de son pouvoir s'il succombait à la tentation d'en faire usage pour le mal qu'il n'affectionne pas particulièrement, les méthodes pour mettre à terme à cet état d'esprit actuel dont il faisait preuve était assez vaste encore fallait-il les connaître. Heureusement pour lui la sagesse de son père lui avait été forte utile, afin de tenter de lui inculquer ce que beaucoup appelle la méditation qui est en soit un niveau plus élevé de ce qu'on appelle la respiration, tout cela pour tenter de canaliser à la fois ses doutes et ses peurs qui ont été crescendo durant une bonne partie de son existence, se remettant constamment en question sur l'utilité que pouvait avoir cette capacité magique enfouit en lui se révélant peu à peu tandis que les conditions requises s'avéraient bien trop brutale pour lui, une première fois lorsqu'il combattait un Vampire, une seconde quand il était en danger et pour finir la troisième et dernière qu'il a véritablement plus apprécié que les autres, lors de la méditation. Klaus avait trouvé les réponses à certains de ses doutes pour enfin prendre conscience qu'il pouvait se servir de ce don à bon escient.

Aujourd'hui, il n'avait pas le coeur à s'en aller chasser et pour cause il ne se sentait pas en forme, non pas qu'il était épuisé physiquement, mais plutôt mentalement, les épreuves s'avéraient être plus intenses que prévus. Mais pour son plus grand bonheur, le Royaume Elfique laissait planer une atmosphère presque apaisante facilitant le repos et le calme, il était donc rare lors de ses apparitions dans le Domaine d'en sortir complètement amorphe. Ses pas les guidèrent rapidement vers les bois, sachant qu'il pourrait être un peu plus seul qu'il ne l'est déjà chez lui profitant de cet air si pur et de la verdure présente partout, en y réfléchissant bien il n'y avait pas un coin plus vert que l'autre, les parfums se mélangeaient agréablement pour le plus grand plaisir des habitants, quelques rayons de soleil réchauffaient l'ambiance déjà si chaleureuse venant caresser agréablement le visage poilu du Chasseur qui avait profité de l'occasion pour se pavaner en toute simplicité, observant du coin de l'oeil les quelques elfes croisant son chemin en veillant à les saluer le plus respectueusement possible. Il en connaissait quelques-uns depuis le temps, bien que d'autres semblaient le fuir comme la peste ce qui ne le dérangeait pas pour autant, afin de ne pas rompre avec leur coutumes et leur façon de vivre, Klaus avait appris aux côtés de Solas à se comporter au mieux en leur présence, bien que son paternel lui cédait tout écart de comportement lorsqu'ils n'étaient plus que tous les deux. Rapidement, il sût s'adapter plus ou moins, grandissant par la même occasion jusqu'à ne plus vraiment négliger son enseignement, mais il aimait encore à ce jour le négliger et se renfermer sur lui-même ce qu'il s'empressa de faire une fois qu'il eut regagné les bois.

Il lui fallait un arbre suffisamment gros pour dissimuler sa silhouette de façon à ne pas être dérangé par les aller et venu de toutes les personnes pouvant s'aventurer ici, un chemin semblait un peu plus reculé que les autres, il menait à un endroit dont il ne connaissait rien pour la simple et bonne raison que sa curiosité ne l'avait pas poussé à s'y rendre, Klaus faisait preuve tout de même de respect bien qu'il ne soit pas issu de la race Elfique. Après plusieurs longues minutes de marche, il s'assura d'être seul avant de s'installer sous un arbre immense, dont le tronc était anormalement gros, au moins il pourrait s'y abriter du vent frais pouvant souffler de temps à autre dans les bois. Pour finir, il s'installa en tailleur fermant les yeux lentement, il vint déposer ses mains l'une sur l'autre afin de joindre ses deux pouces et faire le vide autour de lui, libérant son esprit de toutes les contraintes habituelles. Dans ces moments-là, il se sentait léger comme l'air, l'impression de flotter était une sensation agréable, libre comme un oiseau lui donnait par la même occasion une assurance indéniable.

Alors que les heures défilaient lentement, Klaus ne prêtait plus attention à l'environnement qui l'entourait jusqu'à ce que quelque chose vienne troubler son instant de concentration intense. Cette atmosphère si douce changea brusquement, il y avait une force étrange qui approchait, difficile de savoir à cet instant de ce dont il pouvait s'agir, si ce n'est qu'il était possible de ressentir une puissance à la fois brutale et pourtant si agréable, comme de l'eau, non comme la chaleur d'un feu, il y avait un contraste tout de même impressionnant et que le Magicien n'avait encore jamais ressenti. Mais pour le moment, il n'y prêta pas attention se disant que cela n'était qu'un effet secondaire de cette phase de méditation intense, se relevant lentement les yeux toujours fermé il tentait de recueillir suffisamment de pouvoir émanant de la forêt comme le faisait si bien les elfes. Puis il se mit à fléchir légèrement les genoux jusqu'à déposer l'une de ses paumes sur le sol avant de la relever brusquement pour faire apparaître une immense barrière de ronce. Ici, le terrain était propice à ce type d'exercice étant donné la quantité de verdure présente. En ouvrant lentement les yeux en direction de la palissade de ronce qu'il venait d'invoquer, il put voir cette dernière commencer à frémir comme-ci elle semblait faiblir à vu d'oeil, pourtant la force vitale de l'homme et l'énergie présente dans la forêt était bien trop importante pour faiblir après quelques secondes... après une nouvelle poignée de secondes, la barrière s'inclina très légèrement sans pour autant disparaître. Quel étrange phénomène, Klaus resta un instant stupéfait devant cette réaction avant qu'une sensation nouvelle l'envahisse de nouveau. Cette fois, il se tourna lentement vers cette source de magie qui approchait pour enfin apercevoir la silhouette d'un être se dessiner doucement, jusqu'à présent il n'avait encore rien vue de tel, il s'agissait visiblement d'un elfe et pourtant il y avait quelque chose de différent, une lumière semblait jaillir tout autour de lui alors que l'air se réchauffait au fur et à mesure qu'il approchait de Klaus qui observait cet inconnu de façon interrogative.

En y réfléchissant bien, il avait déjà aperçu cet Elfe auparavant, mais ils n'avaient fait que se croiser, certainement avaient-ils tous les deux mieux à faire à ce moment, mais aujourd'hui ils étaient destinés à se rencontrer, mais pour quelle raison ? Tandis qu'il s'avançait vers lui, Klaus le salua le plus respectueusement à la manière Elfique avant décliner son identité sans même laisser à son interlocuteur l'occasion de se présenter, comme quoi son côté humain reprenait le dessus de temps à autre.

« Mes plus sincères salutations » Dit-il avant de marquer une courte pause, ne sachant pas vraiment comment se comporter en présence d'une telle personne, il connaissait leur existence, mais n'en avait jamais rencontré auparavant, un Baptistrel, était-ce un privilège ou un inconvenant d'en rencontrer un aujourd'hui tel était la question. Son regard se porta alors sur cet homme à la silhouette élancée, vêtu de noir ainsi que d'une armure, vraisemblablement une tenue de cavalier... Cette étrange chaleur se reprochait encore un peu tandis qu'au sol, la nature environnante semblait tenter de le fuir, décidément il n'avait encore rien vue de tel.

« J'en oublis la politesse, je m'appelle Klaus. A qui ai-je l'honneur ? » Klaus se montrait le plus chaleureux possible, non il ne dissimulait pas sa véritable nature, bien que sur son visage pouvait se lire l'étonnement le plus total, ne sachant pas ce qu'il avait en face de lui, Solas ne lui avait parlé que brièvement de ces êtres, étaient-ils plus puissant que de simple magicien ? Servaient-ils la bonne cause ? A première vue, celui-là ne laissait pas paraître une quelconque menace même face à un humain.

« J'espère ne pas me trouver sur votre domaine, si tel est le cas, je m'empresserais sur-le-champ de rebrousser chemin... »

Voyant l'humain en plein exercice magique il s'était approché lentement, de sorte qu'il ne soit pas surpris en le sentant près de lui, mais également parce qu'il ne savait pas trop ce qui le poussait à chercher la présence d'un parfait inconnu comme cela. Il n'avait pas de temps à perdre, vraiment pas. Mais en même temps mieux valait sans doute qu'il ai d'abord affaire à un homme plutôt qu'à un elfe, dont la réaction serait tristement prévisible en voyant les changements chez lui. Et s'expliquer ou subir les jérémiades et les exclamations de surprises ne lui plaisait pas, ça n'avait absolument aucun intérêt. D'ailleurs il n'était pas là pour eux, mais pour leur connaissances, il y avait tout de même un pas d'importance entre les deux. Ainsi, il s'était tranquillement rapproché pour voir à quoi se livrait l'humain. Et eut un sourire en apercevant le mur de ronce, avant qu'il ne fane sur son visage comme une fleur dans l'étreinte de l'hiver cruel. Oh bien entendu il avait remarqué que la nature ne supportait pas facilement sa présence maintenant qu'il avait cédé à l'appel de son élément, c'était de toute façon à prévoir et il ne pouvait pas faire grand chose contre cela, mais ça ne le faisait pas non plus sauter de joie. Il ne fallait pas trop lui en demander non plus.

En tout cas, il semblait à présent évident que le chemin qu'il avait choisit avait ses conséquences. Il se força à se recomposer un visage agréable en voyant l'humain se tourner vers lui. Pas qu'il s'inquiète que l'autre le voit sous un mauvais jour, mais il ne lui avait rien fait, aussi il ne voyait pas pourquoi il devrait se montrer déplaisant à son égard. Il l'étudia tandis qu'il venait vers lui. Encore jeune pour un humain, il semblait entre deux âges, et dégageait une force magique rare, de celles que possèdent les êtres exceptionnels. Si il parvenait à maîtriser la magie elfique, il était évident à ses yeux que c'était là un homme à part. Les siens n'apprenaient pas leur tour à n'importe qui, persuadés qu'ils étaient d'être meilleurs que tout le monde. Ah les elfes. Arrogants, hautains, et aussi aveugle, parfois, que des taupes. Ils restaient certains qu'ils valaient mieux que les humains, plus pur, plus proche de la magie de la nature...

Et pourtant il avait encore un souvenir vivace d'Eliow croupissant dans une cage magique qui ne lui permettait pas de se nourrir convenablement, et Shaynar de grandir et de s'ébattre comme il aurait dû pouvoir le faire. Il se souvenait de la faim du vampire, de son état misérable. Comment des êtres clamant être en harmonie avec le monde pouvaient-ils se comporter de cette façon ? Réduire à l'état d'impuissance l'un des espoirs de la magie, et par la même des elfes eux même ? Empêcher un dragon de faire ce qu'il voulait ? Et pourquoi pas essayer de réduire en esclavage le Dracos lui-même ? Et à présent que faisaient-ils ? Il se le demandait, n'ayant pas vu une seule unité de l'armée elfique combattre au coté des humains dans les diverses escarmouches contre les vampires. L'atmosphère du royaume était le même, lui aussi, comme si le temps s'était figé depuis son départ des bois pour la première fois. Il ne s'était pas imaginé, alors, en arriver là, aussi loin de ce qu'il était à l'origine, pourtant c'était le cas.

La vie est ce qu'elle est, c'était ce qu'il disait toujours et ça n'avait jamais été aussi vrai. Il ne pouvait changer ce qui s'était passé, ni les choix qu'il avait fait, au contraire, il les revendiquait haut et fort. Ils avaient fait de lui ce qu'il était et il n'avait pas honte de lui-même, malgré ce que les individus à l'esprit étriqué pouvaient penser. Il avait son expérience, ses souvenirs, il s'était construit, avait vu des choses.. que même certain des conseillés n'avaient pas vu. Il avait discuté avec des créatures mortelles et d'autres qui avaient auparavant disparu depuis longtemps. Tout cela avait contribué à le construire et il les remerciait humblement. Jamais il ne changerait ce qu'il avait vécu. En revanche, il fallait qu'il combatte ses faiblesses. Et la première d'entre-elle était son optimisme forcené en la bonté du monde. Certes, il n'allait pas reprendre les paroles qu'il avait prononcé devant Lorenz, il en pensait le moindre mot. Cependant il avait prit conscience qu'il ne pouvait pas tout avoir, et que si il voulait vraiment prendre le parti d'Eliow, il devait aussi accepter que Lorenz ne changerait pas et qu'il ne le voulait pas non plus. Il n'y pouvait rien. En revanche il pouvait chercher un remède pour venir en aide à Eliow. Ça s'était certain.

Revenant au moment présent il vit l'homme s'incliner, à la manière des elfes, devant lui. Il fut d'abord agréablement surpris de voir qu'il connaissait leur forme de salut, mais il ne fallait pas chercher très loin pour en comprendre la raison. L'humain avait vécu à leur coté depuis longtemps, il était évident que les elfes allaient lui inculquer leur sens de la politesse, ce qui n'était pas particulièrement un sujet de satisfaction. En revanche le voir se présenter sans attendre le fit revenir sur sa première impression ? Celui là était encore entier. Très bien. Il sourit et s'inclina à son tour. Ne pouvant encore parler, à son plus grand désespoir, il finit par recourir à la magie pour transmettre ses paroles sans forcer le recouvrement de sa voix.

« Que les flammes vous soutiennent, messire. Je suis Merithyn Shadowsong, de la Rhapsody et je puis vous assurer que vous n'êtes pas sur notre domaine. Quand bien même ce fut le cas cependant, cela n'aurait pas eut d'importance, notre terre est ouverte à tous. Je prenais simplement un chemin détourné car la perspective de passer au travers de la ville ne me plaisait guère, les miens et moi ne nous somme pas quitter en très bons termes et je n'ai pas le temps pour la politique »

Et puis quand on y pensait, il n'avait tout simplement pas le temps pour l'esprit conservateur des autres elfes. Il n'avait pas raté le regard surpris de l'homme, et trouvait la situation assez amusante, en fin de compte. Cela prouvait que son ordre était beaucoup trop absent du royaume elfique, si l'humain n'avait jamais vu l'un des leurs. Quoi que même les autres chanteurs n'avaient pas son affinité avec l'élément protecteur, en dehors de Nissea, la dame de Tomingorllo. Elle aussi avait rompu les barrières pour ne faire qu'un avec son élément, et elle aussi possédait un autre rapport à la nature, à défaut qu'elle était la puissance nourricière que les végétaux et les animaux adoraient et lui le prédateur qui risquait de les mettre en périls. Il examina les alentours

« C'est moi qui devrait m'excuser. Je vous ai interrompu en plein exercice semble-il. J'étais intrigué, j'avais sentis votre énergie mais je ne pouvais dire, de loin, ce que vous faisiez. J'espère que vous me pardonnerez » Il s'inclina légèrement pour appuyer ses paroles puis reprit

« Vous êtes Klaus... Klaus Fell, c'est cela ? Vous avez été entraîné par Solas pour chasser les vampires. Vous.... avez vous prit part aux combats, là au dehors ? »

Quand il eut fini de parler, Klaus observa scrupuleusement son interlocuteur qui ne semblait pas dégager la même prestance que ses confrères, un petit on ne sait quoi émanait de lui un peu plus à chaque seconde et encore plus quant à son tour il s'inclina, tout en souriant avant de prendre la parole. Cette sensation écrasante et brutale qu'il avait ressenti un peu plus tôt refit brusquement son apparition lorsqu'il échangea quelques mots avec le Magicien qui se montra surprit l'espace d'un instant, ne s'attendant pas à ce que l'Elfe ait recours à la magie pour lui parler, pourquoi ne pas n'user de sa propre voix, du moins, pourquoi ne pas s'exprimer de façon plus commune, était-il muet de naissance ? A cette idée Klaus laissa échapper un léger soupire à peine perceptible buvant ses paroles qui sonnaient agréablement bien à ses oreilles. Il est vrai que les terres Elfiques sont ouvertes à tous ou presque, mais il aurait très bien put être malvenu et mal vu qu'un humain use de leur territoire pour s'y entraîner et cela malgré le fait qu'il ait grandi parmi eux. En y prêtant un peu plus attention, ces paroles étaient dénouées de toute agressivité ou autre sentiment s'avérant être nuisible, mais peut-être que tout cela n'était qu'une façade, il est tellement simple de s'écarter de la vérité sans pour autant avoir recours au mensonge. D'ailleurs pourquoi emprunter chemin comme celui-ci afin de ne pas se retrouver confronté aux siens ? Il secoua la tête légèrement, cela ne le regardait pas vraiment, après tout lui aussi fuyait ce peuple qui lui a ouvert les bras lors de sa venue au monde, afin de s'assurer la tranquillité. Pour ne pas paraître trop insistant bien que la curiosité dont il faisait normalement preuve commençait à le gagner de plus en plus, il tourna légèrement la tête sans prêter attention l'Elfe qui observait les alentours.

Un petit sourire se dessina lentement sur les lèvres de l'humain qui redressa alors délicatement la tête vers son interlocuteur qui vint par la suite s'excuser de l'avoir interrompu durant ce qui semblait être un entraînement. Il est vrai qu'il n'était pas dans les moeurs de Klaus d'accueillir le premier venu venant à l'interrompre aussi respectueusement, mais cet Elfe là avait quelque chose de différent, l'obligeant tant bien que mal à lui faire part d'un certain respect. Son potentiel magique était encore plus grand que le sien et il en avait conscience, négliger un être d'une telle importance se révélerait être de la pure folie, ce qui explique probablement cette attention particulière dont il faisait preuve pour engager la conversation. Alors qu'il appuyait ses paroles d'un petit mouvement de buste le Baptistrel vint poursuivre avec de nouvelles paroles qui laissèrent perplexe Klaus qui tentait de n'afficher aucune expression afin de ne pas se faire percer à jour trop aisément. Apparemment, cet inconnu, ce Merithyn en savait plus qu'il ne voulait le faire croire. En effet Klaus avait été entraîné par Solas afin de parvenir à former une relève parfaite pour chasser les vampires, ce que son fils adoptif fait désormais à la perfection ou presque, lorsqu'il ne décide pas encore une fois de s'isoler afin de privilégier son entraînement magique, cherchant constamment à développer ses capacités et atteindre le dernier pallier le séparant de la toute puissance magique avec laquelle il pourrait assurer la protection des Elfes mieux que quiconque et serait capable d'affronter les plus redoutables ennemis pouvant et souhaitant lui barrer la route. Observant dans les yeux celui qui lui faisait désormais face, Klaus prit de nouveau la parole afin de répondre à son tour aux propos tenu par l'Elfe :

« Je suis enchanté de faire votre connaissance Baptistrel Merithyn » Lança Klaus en affichant un léger sourire, tenant de lui faire comprendre par la même occasion qu'il avait compris de qui il s'agissait ou plutôt de ce qu'il était bien qu'il ne lui ait rien énoncé de très précis, seul un de ses Magiciens pouvaient être capable d'afficher une prestance aussi importante, ses informations les concernant étaient cependant très limités, mais ce n'était pas le moment, il y avait bien d'autres choses à dire.

« Vous n'avez pas à vous excusez, après tout si je n'étais pas venu m'entraîner ici vous n'auriez pas eu à me déranger, ce que vous n'avez pas fait volontairement après tout du moins je suppose... » Puis il haussa les épaules afin de démontrer l'indifférence totale dont il faisait preuve concernant le fait d'avoir été perturbé durant son exercice. Après tout peu importe, le mal était fait, il reprendrait le moment venu, son regard se porta alors sur sa barrière de ronce qui finit par céder sous la pression de l'énergie magique que générait l'Elfe laissant par la même occasion Klaus une nouvelle fois sceptique au point de venir déposer sa main sous son manteau et se le frotter. « Hum... Quel étrange phénomène. Je n'avais encore rien vu de tel. »

« Pardonnez-moi, mais, ne serait-il pas possible de baisser un peu la température ? Il commence à faire un peu trop chaud à mon gout et ce n'est pas vraiment ce que je suis venu rechercher ici. » Il ne se voulait pas impoli, sinon il n'aurait pas prit la peine de le demander si gentiment, mais il est vrai que la chaleur se dégageant de l'Elfe commençait à l'incommoder un peu plus à chaque seconde, un câlin avec une telle personne donnerait des vapeurs au premier venu. Après quoi il reprit :

« En effet, je suis un Fell, je suppose qu'il n'est pas bien compliqué de le deviner. Après tout, nous ne sommes pas nombreux en tant qu'humain dans votre merveilleux Royaume, bien qu'un peu trop vert à mon goût de temps à autre. » Autant être franc après tout le mensonge ne mènerait à rien, puis d'après lui il n'y avait rien de mal à notifier le fait que trop de vert et bien... tue le vert. En y repensant, il avait fait mention des combats à l'extérieur, certainement faisait-il référence à cet affrontement avec les troupes de ce Lorenz, rien que le simple fait d'évoquer son nom ou même de le penser, retournait l'estomac de Klaus qui soupira une nouvelle fois pour laisser place à une étrange lueur révélant lentement ses yeux sombres, son instinct de chasseur venait de réagir, il lui en fallait peu à vrai dire, évoquer le mot vampire ou encore le nom de l'un d'eux éveillait son penchant pour la chasse.

« Mmmh, non, je n'y ai pas pris part. Pour tout vous dire, je ne m'estime pas assez... Fort, ce qui peut surement paraître lâche de ma part. Si l'envie vous prend d'en rire je vous en pris ne vous gênez pas, je ne vous en tiendrais pas rigueur. D'ailleurs, je n'ai jamais aimé me lancer dans une bataille alors que la crainte de ne pas être à la hauteur est présente ainsi que d'autres doutes... D'autant plus que cela ne risque certainement pas de m'aider et je ne tiens pas à handicaper mes partenaires avec de quelconques remises en question. » le Chasseur se voulait franc, après tout nier l'évidence n'aurait aucun sens. Il était indéniable que sa puissance n'atteignait pas encore celle du Vampire Lorenz et certaines de ses troupes, il se pourrait aussi que jamais il ne l'égale, mais après tout il ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui s'il ne se montrait pas persévérant et prêt à tout pour progresser chaque jour. Cet homme courageux qu'il était avait déjà vaincu des adversaires plus forts que lui, bien entendu la chance y était pour quelque chose, mais son potentiel magique restait belle et bien présent malgré ce qu'il pouvait penser. Tout ça n'est qu'une question d'entraînement, tôt ou tard il serait prêt. S'éloignant lentement de son interlocuteur afin de tirer un peu sur sa tunique pour s'aérer il s'arrêta un peu plus loin.

« Ne vous méprenez pas, votre odeur ne m'est pas désagréable, mais la chaleur et moi ce n'est pas vraiment ça, malheureusement et j'ai un peu de mal à la supporter en votre présence qui est si particulière... Mais j'y pense, si je puis me permettre une petite question ? Pourquoi contourner les vôtres ? Ces combats à l'extérieur auraient-ils surpassé vos attentes ? » Il est vrai qu'après cette question la conversation pourrait rapidement être terminée, mais cette réflexion en valait le coup, car mine de rien cette rencontre avait un petit quelque chose... d'inattendu.

Le plaisir de la rencontre était certes partagé. Il ne décelait nulle malice chez l'humain, nul mensonge dans ses paroles. Lui qui était sensible à ce genre de chose appréciait qu'il se montre franc. Franc et d'une politesse appréciable, les humains qu'il avait croisé sur les routes en compagnie des autres lors de la recherche du troisième œuf n'étaient pas aussi respectables. Ils observaient le groupe avec de grands yeux surpris ou effrayés, ou même parfois les deux, les montrant du doigt ou chuchotant, cherchant à les voir de plus près mais sans se présenter. L'épisode de l'auberge d'Aldaria restait le souvenir le plus emblématique du manque de courtoisie flagrant qu'ils avaient eut à subir, mais ça n'avait pas d'importance. Encore une fois, cet homme ci, Klaus, avait vécu parmi les elfes, il fallait prendre en compte qu'il avait dû apprendre une autre sorte de courtoisie. Le titre qu'il lui avait donné prouvait tout autant qu'il avait une vague connaissance de son ordre même si ce n'était rien de précis. Il fallait l'avouer, cela flattait l’ego en lui, même si il n'avait rien d’orgueilleux. Aussi inclina t-il légèrement la tête à ses paroles pour les saluer, souriant toujours agréablement. De même hocha t-il doucement la tête pour affirmer qu'en effet, il n'avait pas cherché à le déranger. Bien loin de lui cette idée puisqu'il n'avait lui même pas envie d'être déconcentré, prêt même à le prendre mal si quelqu'un tentait de le faire. Il restait patient, mais n'avait clairement pas envie d'être aussi conciliant que par le passé avec des individus cherchant volontairement à le mettre mal à l'aise de quelque façon que ce soit. Certains originaux manquant clairement d'éducation avaient tendance à se servir de la gentillesse d'autrui pour satisfaire leur penchant de parasites inutiles, lui ne rentrerait définitivement plus dans ce genre de cercle vicieux. Et c'était là l'une des raisons pour lesquelles il ne voulait pas présentement voir les siens. Poser des questions et tenter de voir au travers des réponses, voilà exactement le jeu de beaucoup trop d'entre eux. N'avaient-ils donc rien de mieux à faire dans une époque aussi troublée que la leur ? Il y avait des combats à mener là au dehors ! Et même si il était clairement du coté d'Eliow, il n'allait tout de même pas accepté que son peuple s'éteigne sans même réagir comme ils semblaient si prompt à le faire à la vue du manque de réaction fracassant dont ils faisaient preuve. Suivant le regard de l'homme il regarda le mur de ronce se déliter et disparaître, comme un animal fuyant l'odeur d'un incendie. Une ombre passa sur son visage un bref instant, puis il reporta son attention sur son interlocuteur. Il eut un léger rire et cligna des yeux

« Bien entendu, un instant je vous prie »

Il n'aimait pas l'idée de restreindre son feu, mais il était évident que l'humain, si il était sensible à sa magie, risquait de finir par s'évanouir, ce qu'il ne désirait absolument pas. Il roucoula les notes de Dia et d'Ela, afin de réduire la température autour de lui puis inspira profondément l'air pur de la forêt. En lui, le feu bouillait et grondait, mais il le tint fermement en laisse. Il ne manquerait plus qu'il provoque un incendie à peine rentré et il était certain de s'aliéner les autres pour le restant de ses jours. Pour oublier il écouta ce que lui disait Klaus. La réflexion au sujet du vert lui arracha cette fois un vrai rire, qu'il ne prit pas le temps de couvrir, n'en voyant d'ailleurs pas l'usage. Il était vrai que, pour un être dont l'amour de la nature n'était pas un don de naissance, vivre dans un lieu aussi végétal et aussi singulier devait être lassant parfois. Lui-même n'aurait sans doute pas comprit ce dont il parlait si il n'avait pas vu ce qui se trouvait à l'extérieur des vieux bois. Les montagnes, les villes, les plaines, la mer et le volcan éteint. Surtout le volcan quand il y pensait. Ce trouver en un lieu dédié au feu de cette façon avait été une expérience des plus agréables. Il y retournerait volontiers si il le pouvait, pour ressentir encore cette plénitude singulière que lui avait apporté le ronronnement silencieux du monstre endormis.

« Je comprend, ne vous en faites pas. Le reste du monde se porte très bien sans être aussi vert. Il est même bien plus beau parfois »

Et pourquoi devait-il précisément penser à eux en disant ça ? Pour l'amour du Dracos ! Il était sensé ne plus agir comme une demoiselle énamourée ! Et puis par les vents, qu'il pense à Eliow s'était peut-être normal, mais Lorenz ?! Enfin ça n'avait aucun sens ! Secouant la tête il chassa la pensée, en se promettant toutefois d'avoir une petite discussion avec lui-même dès qu'il en aurait l'occasion, histoire de tirer au claire l'écheveaux inextricable qu'il venait de mettre à jour. A son grand soulagement le sujet changea très vite, devenant d'un seul coup beaucoup plus sérieux. Ce n'était pas plus mal, moins il aurait le loisir de soupirer comme une femme romantique mieux ce serait. Et puis cela le rappelait à ce qui se passait présentement, à la fois là où il se trouvait et au loin, dans un certain camp vampirique. Ainsi le chasseur n'était pas encore entré en lice ? Les arguments qu'il avançait étaient plus que sensé, et démontraient une grande capacité à s'apprécier lui-même, ce que peu d'individus pouvaient réaliser correctement, lui y comprit. Il pouvait l'admirer pour ça. Mais il s'étonnait également, l'impératrice n'avait pas fait appelle à ses services ? Voilà qui était étrange. Si les elfes voulaient pouvoir jauger de la puissance de leur ennemi il était évident qu'elle enverrait d'abord des individus du genre de Klaus ou des éclaireurs. Se pourrait-il qu'elle refuse même d'envisager se battre ? Pouvait-elle être aussi folle ? Cela ne lui semblait pas impossible à première vu, mais il allait falloir creuser davantage la question. Il y avait forcément autre chose, il y avait toujours autre chose avec les dirigeants du type de Galadrielle. Il ne partageait pas l'antipathie de la maîtresse de son ordre pour l'impératrice elfique mais il ne pouvait se dépatir d'une certaine froideur à son égard, comme envers tout les politiciens. Cependant, il était curieux de savoir quand Klaus partirait se battre. Il espérait que le tueur de vampire ne croise pas la route d'Eliow, auquel cas il risquait beaucoup, même avec Shaynar dans les parages. Le regardant s'éloigner il tenta de savoir si cet homme serait capable de se battre contre les maîtres vampires qu'il avait croisé. Il n'eut cependant pas le temps d'affirmer qu'il soutenait la vision de l'humain que celui-ci reprenait la parole. Une ombre passa sur ses traits à l'entente de ses paroles, et cette fois il ne tenta pas de la dissimuler. Un bref instant il resta silencieux, contemplant les hauteurs des arbres magiques qui dissimulaient le royaume elfique, se perdant dans le chant du vent et le murmure des feuilles. Puis il soupira, les yeux brillants de flammes lointaines

« Je comprend votre point de vue. Au sujet de votre force. Quand on est confronté à de telles forces, il est vrai qu'on ne peut qu'être certain de soi même, ou périr par folie. Je pense avoir moi-même handicapé des personnes qui me sont importantes. Je n'ai pas put les aider, j'étais inutile et un poids. C'est pourquoi j'ai décidé de revenir. Les miens ne combattent pas, pas avec des armes du moins, mais il y a d'autres types de combats. Je suis venus chercher un remède à un mal inconnu des mages, un mal qui plonge la victime dans un profond coma. Mon peuple possède les meilleurs connaissance en matière de guérison, et c'est pour elles que je suis revenu, pas pour voir mes frères et sœurs, et dans mon besoin je n'ai pas de temps à consacrer à leurs questions et leurs jeux » Il sourit, puis poursuivit en laissant reposer son regard au fond du sien « Les combats qui font rage.... ne sont pas égaux. Les humains sont mal préparés à subir de telles attaques, et ils ont du mal à s'organiser. Et puis il y a la magie... et les dragons. Les vampires possèdent trois œufs tout comme nous autres, je me demande lesquels vont éclore les premiers. Et les humains dans tout ça ? Ils sont les premiers touchés et n'ont aucun dragonnier pour les soutenir ou leur apporter un espoir. Je me demandais si les miens allaient les aider. Il semblerait que ça ne soit pas encore le cas ? J'espère que cela changera, et rapidement, à ce rythme les vampires taperons aux portes de Gloria rapidement je pense.... » Il ne pouvait qu'imaginer ce qui se passerait alors.

Il est vrai que pour lui la situation était un peu inconvenante, étrangement, il ressentait énormément l'afflux magique qui parcourait l'Elfe, ce qui expliquait entre autre pourquoi il arrivait à percevoir cette chaleur qui se montrait à la fois douce et étouffante, cela en devenait presque insoutenable, pourtant, cette température n'avait rien d'excessive, il devait probablement s'agir du fait qu'elle soit issue de la magie, ce qui la rendait encore plus insupportable pour un Magicien du niveau de Klaus qui vint à se demanderl'espace d'un instant comment aurait pu réagir une autre personne dont le rang et la puissance lui était inférieur. S'il avait pu suffoquer, il l'aurait fait volontiers, sentant son souffle diminuer peu à peu pour laisser place à une sensation de malaise qui commençait à l'envahir lentement, mais il se devait de tenir, il n'avait aucune raison de céder pour si peu, enfin si peu, il était déjà remarquable que l'humain qu'il est, n'ait pas lâché plus tôt. Et pour cause, Klaus tenait tant bien que mal, jusqu'à ce que Merithyn lui accorde sa requête, après quoi il entreprit un chant laissant échapper quelques notes de sa bouche pour enfin faire baisser la température de son corps qui incommodait tant l'homme lui faisant face, heureusement pour lui, il enchaîna sur la conversation ne quittant pas pour autant l'Elfe des yeux afin d'en oublier cette atmosphère pesante. De là où il se trouvait il n'y avait que quelques mètres qui les séparaient et pourtant cette sensation d'inconfort était toujours un peu présente, se pouvait-il que le Baptistrel lutte contre lui-même comme pour contenir une force enfouie ? Si tel était le cas, il le faisait avec une maîtrise déconcertante, au point que Klaus se prit une claque en pleine face, lui qui se pensait tout de même à un niveau magique bien avancé se retrouvait confronter à bien plus puissant que lui, du moins en apparence, il ne fallait pas non plus oublier que le peuple Humain et celui Elfique n'avaient pas la même longévité et donc accessoirement leur pouvoir n'était en rien comparable.

Quand il évoqua la verdure si verdoyante du Royaume, Merithyn laissa éclater un rire qu'il ne prit pas la peine de dissimuler et pour cause, il comprenait aussi parfaitement le raisonnement de Klaus, mais ce n'est pas pour autant qu'il s'étala sur le sujet, il se contenta d'approuver ces dires. Klaus vint acquiescer d'un léger mouvement de tête accompagné d'un sourire les paroles prononcées par l'Elfe lorsque ce dernier vint évoquer que le reste du monde en dehors du Royaume Elfique était tout aussi beau si ce n'est pas plus qu'ici d'ailleurs. Il est vrai que lors des quelques sorties qu'il avait réalisé en dehors de la frontière, il en avait vu du paysage, certes moins que ce Magicien, mais suffisamment pour être d'accord sur ce point. Tandis que le chant du vent venait perturber un court instant la discussion qui fut momentanément ponctuée d'un silence avant d'être soudainement brisé par les paroles de Merithyn, il comprenait une nouvelle fois le point de vue de son interlocuteur, étrangement en plus d'un pouvoir impressionnant il démontrait une capacité de compréhension bien développé, c'était à se demander s'il s'agissait véritablement d'un Elfe d'ailleurs. D'après les paroles qui lui rapportaient son interlocuteur, il avait été un handicape pour des personnes importantes qu'il aurait pu aider, mais il s'est avéré être inutile, Klaus comprenait tout à fait ses paroles, il lui était arrivé la même chose lorsqu'il chassait aux côtés de son paternel durant sa Jeunesse. C'est alors qu'il haussa un sourcil lorsqu'il évoqua un remède qu'il était venu chercher parmi les siens, il apparaissait bien trop pressé pour que les circonstances soient suffisamment importantes, qui était-il pour retenir une telle personne ? Puis il enchaîna sur les combats à l'extérieur, il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour savoir que les forces étaient inégales, d'autant plus que Klaus était le mieux placer pour savoir que les humains n'avaient pas l'avantage magique et encore moins en ce qui concerne les Dragons, ils leur fallaient le même soutien qu'avait eu les Elfes plusieurs centaines d'années auparavant afin de venir à bout de ce peuple sombre qu'était les Vampires.

« Je vous comprends aussi parfaitement, il m'est arrivé à plusieurs reprises d'éprouver ce sentiment d'impuissance face à la douleur des miens, mais c'est sans relâche qu'au fil des jours que je tente de me perfectionner au mieux. Mais permettez-moi de vous dire qu'en vous voyant je suis tombé des nues, si une personne de votre prestance n'a pas su se montrer efficace pour les siens, comme le pourrais-je ? » Après quoi il marqua une courte pause, Klaus leva les yeux au ciel observant le sommet d'un arbre non loin de là dans lequel il se perdu un moment pour enfin venir chasser tous ses doutes « Non, je m'égare et je m'en excuse, je ne devrais pas vous accabler encore plus. Pour ma part, lorsque le moment sera venu, je serais présent pour les miens ainsi que le peuple Elfique, je tenterais à ma manière de laisser une trace de mon passage sur Armanda. » L'homme qu'il était reprit le dessus une nouvelle fois, baisser les bras malgré les conditions et ce qu'il venait d'apprendre et de voir, ne faisait pas parti de ses prérogatives, il ne pouvait pas agir de la sorte, pour finir il se rappela bien vite les premiers mots de l'Elfe.

« Dite, vous avez évoqué un remède que vous seriez venu chercher pour un de vos confrères, puis-je proposer de vous accompagner ? Il ne faudrait pas que je vous retienne et nous aurions l'occasion de poursuivre cette discussion en chemin, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de soucis concernant les vôtres si nous sommes deux à progresser, il ne me semble pas être dans leur habitude de venir troubler une discussion plus ou moins importante entre deux protagonistes. » Il laissa s'écouler un bref instant avant d'entamer une petite marche d'un pas identique à celui du Cavalier sans se hâter pour ne pas distancer Merithyn.

« J'y pense, il n'est pas trop compliqué pour quelqu'un de votre stature de devoir vous concentrer pour contenir ce pouvoir qui semble vous consumez peu à peu ? Je ne voudrais pas être tenu responsable de votre changement de comportement. Après tout vous n'avez pas hésité à vous excuser du dérangement que vous avez causé, je peux aisément poursuivre sous cette chaleur, ce sera un moyen comme un autre de progresser, il n'est pas dans mes habitudes de céder à la facilité et il était déplacé de ma part de vous demander de renier votre pouvoir quelque temps en ma présence. » Haussant légèrement les épaules, il jeta un regard tout ce qu'il y a de plus amical à l'Elfe.

En y repensant, Klaus était une personne combative qui affectionnait chaque occasion de progresser afin de s'améliorer, en présence d'un Baptistrel il pourrait aisément s'épanouir et cela même si cette rencontre ne durait qu'un bref instant. Mais il savait se montrer utile tout en ne paraissant pas trop insistant et il avait visiblement cerné l'état d'esprit de ce Merithyn du moins c'est ce qu'il pensait, ils n'étaient tous les deux pas si différent l'un et l'autre à quelques exceptions près bien entendu. Cependant, les informations concernant ce qui se déroulait à l'extérieur passionnaient tout autant l'humain qui était un fervent admirateur des histoires en tous genres que l'on peut lui raconter qu'elles soient morbides ou non d'ailleurs, en temps voulu il le questionnerait sur tout cette affaire, mais pour le moment il préférait attendre et passer à autre chose, Klaus n'était pas dupe et sentait que quelque chose n'allait pas chez son compagnon de route, se pouvait-il qu'il soit lui aussi perturbé par des éléments extérieurs tout aussi important que la disparition de Solas ? Ce qui expliquerait aussi pourquoi il s'était montré impuissant envers la détresse de ces partenaires. A ce jour la seule cause de l'impuissance et du handicape qu'éprouvait Klaus était le simple fait de n'avoir aucune information sur cette disparition soudaine et pour cause, il tentait de brider ses pouvoirs pour ne pas être submergé par cette magie encore enfouit au plus profond de lui ne demandant qu'à éclater au grand jour. Mais aussi tenter de faire abstraction de ces questions pouvant perturber son jugement.

« Puis-je en savoir un peu plus sur le mal dont vous m'avez fait part ? Je ne tiens pas à vous questionner trop longtemps ne vous en faites pas, je reste cependant quelqu'un d'extrêmement curieux, j'espère que cela ne vous posera pas de problème. »

Il était vrais que la situation des humains n'était pas brillante, quand on y pensait. Ils étaient les premiers touchés par les combats contre les vampires, leur royaume était le terrain des combats plus ou moins violent et ils n'étaient pas aussi bien protégés que les elfes contre les rôdeurs de la nuit. Ils n'étaient pas aussi puissants, pas aussi bien entraînés, pas aussi sage, et leur magie n'était pas aussi efficace, d'autant que nombre de vampires utilisaient la magie humaine aussi bien que la leur. Il semblait injuste que les humains ne possèdent aucune force pour résister. Oh certes, ils étaient nombreux et ils avaient une armée importante, mais est-ce que cela suffirait ? D'après ce qu'il savait le premier dragonnier humain avait été pro vampire et, de toute façon, avait perdu rapidement la vie. Que se passerait-il si le prochain partait de la même façon ? Et les elfes ? Si ils parvenaient à réunir d'autres dragons, décideraient-il de passer à l'assaut ? D'agir ? Et dans le cas où ils ne le feraient pas, les dragonniers eux-même pourraient-ils décider de passer outre ce choix pour prendre les armes par eux-même ? Il ne pouvait en être certain, et ceux du coté des vampires n'allaient certainement pas refuser de combattre, eux.

C'était là la différence entre les deux clans. Il faudrait sans doute un moment, avant que le fossé ne se comble, mais d'un autre coté, moins il se comblerait, et plus il y aurait de chance que son vampire survive. Chassant cela de son esprit il écouta avec attention la réponse de Klaus. Il se sentait flatter de la considération de tueur de vampire à son égard, mais ne se voyait pas comme lui étant supérieur. Il était simplement différent, de part sa vocation. Cette différence avait ses avantages bien entendu, mais elle avait aussi ses inconvénients, et ceux-ci se faisaient parfois cruellement sentir. Il secoua doucement la tête

« Voyons, vous êtes un grand mage, vous aussi, nous n'avons pas les mêmes méthodes, voilà tout »

Lui ne pouvait pas tuer, sous aucun prétexte, même pour se défendre, ôter la vie était impensable pour un membre de son ordre. Ils étaient des protecteurs de la vie, en détruire une était un outrage à tout ce qu'ils avaient jurés de protéger. Ils devaient respecter la vie, même celle des vampires. Comment pourraient-ils vivres eux-même si ils franchissaient cette frontière terrible. Tuer déchire l'âme, altère la bonté d'un être. Il ne pouvait pas tuer, car cela aurait été se tuer soit même. Et pourtant il faudrait bien en arriver là, pour protéger ce qui comptait à ses yeux. La confiance de l'humain était quelque chose de précieux, tout aussi précieux que sa détermination. Il sourit.

« J'espère que vous le pourrez, je vous le souhaite de tout cœur messire »

Puis le remède revint dans la conversation et son regard se fit plus sombre. Oui, il voulait un remède, même si il ne connaissait pas exactement ce qu'il cherchait. Il le lui fallait. Laisser Eliow dans son état serait impardonnable à ses yeux. Ce n'était pas parce qu'il avait été contraint de rompre son lien avec le vampire qu'il l'oubliait. Il l'aimait toujours autant, et il se devait de l'aider. L'idée de cheminer en compagnie de l'humain lui plut, et il hocha la tête avec chaleur, reprenant son chemin à ses cotés et guidant sa monture, une main sur l'encolure blanche du destrier qui allait au pas près de lui docilement et sans essayer de le faire se presser.

Il marchait cependant assez rapidement, ce qui lui permettait de ne pas prendre racine. Il était vrai qu'en compagnie de quelqu'un d'autre les elfes seraient beaucoup moins enclins à venir lui tirer les vers du nez, et en plus Klaus était un interlocuteur agréable dont les idées lui plaisaient. Il était si différent des elfes, et en même temps, il se comportait, par certains aspects, exactement comme les siens. En réalité, Klaus semblait être un mélange, un mixe des bons cotés des deux races. Il avait de la chance. Mais après tout, peut-être se trompait-il. Il ne devait pas juger, ou trop s'avancer concernant un individu qu'il n'avait encore jamais approché de près. Peut-être plus tard, si il avait la chance de le revoir. Alors qu'il allait reprendre leur conversation, Klaus prit les devant, et le surprit une fois de plus. Vu l'inconfort que lui provoquait son pouvoir il avait naturellement pensé que l'humain préférerait ne pas le ressentir. Et il était tout prêt à se contenir si cela signifiait qu'il irait mieux, étant donné que cela ne lui causait guère de préjudice.

« Je vais bien, c'est un inconvénient, je survivrais, rien de dramatique, mais puisque vous le désirez, je tâcherais de ne pas me contenir. Je vous en remercie d'ailleurs, mais si vous vous sentez excessivement mal à l'aise dans mon aura, n'hésitez pas à me le dire et je me contiendrais de nouveau »

Lui adressant un sourire amicale il regarda les arbres lorsqu'ils passaient près d'eux alors que la ville approchait au loin. Il n'avait pas l'habitude, ou plutôt il ne l'avait pas encore, d'être aussi... voyant ? Dans les trames magiques. En général il ne dégageait qu'un peu de chaleur douce, pas l'équivalent d'un feu de forêt. En y pensant, il devrait sans doute s'attendre à d'autres réactions de la même trempe avec les elfes, étant donner leur amour des flammes. Il soupira puis tourna son regard vers l'homme

« Vous ne me gênez pas le moins du monde Klaus. Moi aussi, je suis parfois curieux. Non, je le suis très souvent même »

Il rit doucement puis redevint sérieux « Le mal... je ne sais pas grand chose à son sujet voyez-vous. Il s'agit d'un vampire. Un être à part, qui n'a rien à voir avec le reste de son peuple. Il a été envoyé très loin, dans les terres inconnues, pour une mission dont je ne sais rien. Quand il est revenu il était dans le coma, et rien n'a put le réveiller depuis... pas même ma magie, qui est pourtant la meilleurs en terme de guérison. J'ai même enfreint un de nos tabous en chantant son nom sans son accord, et pourtant il ne s'est rien passé.... je ne sais pas de quoi il s'agit. J'ai essayé les sorts humains, les sorts elfiques... j'ai fais tout ce que je pouvais. Et pourtant rien... » Il soupira, soudain sombre et triste

« Je ne peux pas le laisser dans cet état. C'est quelqu'un de très important à mes yeux, je lui dois énormément... et si il reste dans cet état je m'en voudrais beaucoup voyez-vous... je voudrais payer ma dette, mais au delà de ça je ne peux pas laisser quelqu'un qui m'est cher souffrir »

Il eut un pauvre sourire, ses flammes soudains basses et tristes.

« Je suppose qu'un elfe côtoyant un vampire est une étrange scène... Du moins c'est ce que pensent les miens, voilà encore une raison pour laquelle je n'ai guère envie de les voir. Je sais pertinemment qu'ils se souviennent du dernier passage de mon compagnon ici, et qu'ils ne m'ont pas pardonné de l'avoir préféré à eux. »

Avançant tous les deux dans les bois afin de se rendre certainement en ville pour que Merithyn puisse se procurer un remède contre un mal qu'il avait évoqué dont Klaus ne connaissait rien. Ce dernier pousser par sa curiosité légendaire lui posa tout un tas de questions auxquelless il ne serait bien entendu pas tenu de répondre s'il ne le souhaitait pas, bien qu'il serait préférable qu'il ne contourne pas certaine question au risque de se voir une nouvelle fois harcelé par l'humain. Au loin, la ville approchait à grands pas tandis que sur les recommandations du Chasseur, le Baptistrel relâchait son pouvoir lentement, du moins pas suffisamment lentement pour espérer avoir un quelconque temps d'adaptation suffisant, immédiatement l'atmosphère changea une nouvelle fois pour le plus grand bonheur du Magicien...ou pas. La chaleur qui se dégageait de lui laissait encore maintenant perplexe Klaus qui une nouvelle fois devait faire preuve de self-control afin de ne pas succomber à la chaleur qui émanait de son compagnon de route, mais heureusement pour lui, il vint rapidement pouvoir se concentrer sur autre chose et plus précisément les paroles prononcées par l'Elfe qui commençait à répondre aux quelques interrogations dont lui avait fait part l'homme un peu plus tôt. Toutefois, il lui fit remarquer qu'il ne le gênait pas, sa présence était encore vraisemblablement supportable auprès de lui, puis de toute façon si tel était le cas, c'était trop tard, Klaus était là et il ne comptait pas repartir de si tôt à moins que l'ambiance encore agréable qui régnait change subitement. Meirthyn ria doucement jusqu'à reprendre son sérieux l'instant qui suivi attisant par la même occasion la curiosité de l'humain ainsi que son instinct à atteindre un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis quelque temps lorsqu'il utilisa le mot Vampire pour définir celui qui souffrait visiblement de ce mal inconnu, le Chasseur resta stoïque préférant ne pas afficher d'expression particulière qu'il s'agisse de haine ou de compassion il n'y avait rien de décelable bien qu'il était facile de se douter dans quel état d'esprit il était désormais en connaissant ses habitudes, mais étrangement il préféra écouter l'Elfe parler pour en apprendre un peu plus bien que vue la tournure que prenait cette histoire... Pour lui toutes les histoires se ressemblent décidément, un être à part qui n'a rien à voir avec ceux de son peuple, blabla, mais la quête d'information était présente et tout était bon à prendre.

Ce Vampire qui apparait être l'exception qui confirme la règle aux yeux de l'Elfe avait été envoyé en terres inconnus pour une mission encore inconnue, il reste à supposer que pour en savoir plus sur ce périple, il faudrait que la belle au bois dormant se réveille du coma dans lequel il est revenu. Ce qui s'annonçait problématique sur le mal dont il était victime restait le fait que même la magie pourtant si puissante et avancée du Baptistrel n'était pas venu à bout de ce problème, Merithyn disait avoir tout essayé tandis que rien ne s'est passé, avait-il tenté de l'embrasser ? Peut-être que comme dans les contes racontés aux enfants ce vampire ce serait soudainement réveillé pour son plus grand bonheur. Klaus soupira quand il entendit parler des Sorts humains, ces derniers ne sont pas ce qu'il y a de plus puissant, alors pourquoi prendre la peine de les utiliser si la magie Elfique reste sans effet face à ces maux. Pour la première fois depuis leur rencontre, Merithyn apparut triste, se laissant même aller à soupirer avant de reprendre, il est vrai que s'il s'agit d'un ami proche si ce n'est pas plus, malgré le fait qu'il s'agisse d'un Vampire il ne pouvait pas se résoudre à le laisser dans un tel état et cela Klaus le comprenait parfaitement, bien qu'il n'approuve pas de venir au secours de ceux qu'il chasse. Pour tenter de garder la face, il afficha un petit sourire qui en disait long sur son état d'esprit du moment, se pouvait-il que cette force le consumant et se rependant sur son passage soit la conséquence de ce qu'il n'a pas put empêcher ? Décidément, ces êtres sont vraiment bien plus étranges qu'il n'y parait, même après plusieurs décennies à leur côté et sous un enseignement rigoureux Klaus continuait d'en apprendre chaque jour.

« Je préfère être sincère avec vous, j'ai du mal à concevoir un rapprochement, Elfe et Vampire, sans vouloir vous offenser bien sûr, je ne juge pas cela impossible après tout, il faut de tout pour faire un monde. Mais je reste un chasseur de Vampire, donc mon jugement ne s'avère pas être le plus impartial possible. Après je peux néanmoins comprendre la réaction des vôtres, bien qu'elle puisse vous apparaître exagérée dans certaines circonstances. » En même temps, comment le peuple Elfique pourrait accepter que l'un des leurs côtoies l'un de ceux contre qui ils ont mené une guerre presque sans fin durant plusieurs années, d'autant plus que Merithyn est un Baptistrel il apparaît donc plus important que certains présents dans le Royaume Elfique, il est fort probablement que d'autres envisages de reléguer le Magicien au stade de menace pour leur peuple s'il continu à s'acoquiner avec l'ennemi. Peu importe, ce n'était pas le souci, il fallait d'abords se concentrer sur ce fameux remède qu'il était venu chercher avant de croiser la route de Klaus.

« Dite, je suis quelque peu intrigué par votre état actuel, je suppose qu'il n'y a rien de bien inquiétant, mais est-ce normal qu'il se dégage autant d'énergie de votre corps ? Cette chaleur semble par moment si intense qu'elle ne laisse rien présager de bon, ne le prenez pas mal, je n'ai encore jamais eu l'occasion de discuter avec l'un d'entre vous, je reste donc un parfait novice sur tout ce qui touche à la magie des Baptistrel. Puis à moins que ma mémoire ne me fasse défaut, nous avons déjà eu l'occasion de nous croiser brièvement il y a de ça un bon moment, votre chevelure n'arborait pas cette couleur, tout me laisse à croire qu'elle relève de votre condition n'est-ce pas ? » En creusant un peu dans sa mémoire qui était excellente, Klaus se rappela avoir croisé l'Elfe à plusieurs reprises et sa chevelure était brune et il ne dégageait pas la moindre énergie, du moins, celle qui émanait de lui n'était pas si écrasante au point que la nature elle-même craigne sa présence. Au loin, quelques Elfes semblaient se rassembler discrètement, du moins discrètement à leur manière observant les deux hommes progresser en direction de la ville, Klaus espérait à ce moment qu'ils ne viennent pas harceler Merithyn de questions déplacées qui renfermeraient aussitôt l'Elfe sur lui-même rendant ainsi toute discussion possible complètement stérile.

« Je pense que nous allons pouvoir accélérer le mouvement si vous le voulez bien, la curiosité ne semble pas nous être propres et j'aperçois au loin un petit mouvement de foule, pour ma part je n'ai rien à craindre, ils ne feront pas attention à moi, mais par contre, si je me fie à tout ce que vous venez de me dire, cela risque de présenter quelques problèmes. Et je sais que le moment n'est pas le bon, mais j'aimerais bien étendre mes connaissances sur les vôtres ainsi que sur ce remède en espérant qu'on ait une chance de le trouver. Qui sait si ce mal parvient jusqu'à nous, j'aurais au moins la chance de savoir comment m'y prendre à condition que celui que vous trouverez fonctionne bien entendu. »

Ce n'était pas bête, en effet si ce mal dont était atteint le Vampire était inconnu au point de ne pouvoir être soigné par la magie, c'est qu'il relève de quelque chose de différent qu'aucun des peuples ne connait, c'est pourquoi prendre connaissance du remède était important et qui sait, il pourrait par la même occasion tenter d'accompagner Merithyn auprès de ce malade en question, en prenant soin de ne pas oublier que par respect pour lui il ne pourrait pas le tuer, mais voilà encore une nouvelle occasion de prendre l'avantage sur cette race, si celui-ci est véritablement un cas à part il ouvrira ses connaissances pour le bien de tout le monde, du moins c'est ce que pensait Klaus, il n'en avait pas de certitude...

« Que faisons-nous ? » S’interrogea le Chasseur en voyant la foule s’approcher lentement « Je suis apte à vous suivre n’importe où du moment qu’on arrive à fuir cette vague d’Elfe non-identifié à l’approche. »

Ils marchaient cotes à cotes dans les bois du royaume Elfique, approchant d'une de ces grandes citées légendaires qui, autrefois, étaient plus répendues. Aujourd'hui pourtant il n'en restait que peu, et celle-ci était la plus grande. Ils marchaient sous les frondaisons d'arbres gigantesques, un humain et un elfe qui n'en était plus véritablement un. Et, observant Klaus, Merithyn se dit que peut-être, il avait bien fait de revenir. Son interlocuteur ne semblait pas encore sur le point de défaillir, quoi que la chaleur autour de lui fut ardente. Il lui avait demandé de ne pas se contenir, et il appréciait de vivre dans cette atmosphère spéciale qui le caractérisait, mais surtout, il admirait la résistance de Klaus dont les fondations magiques devaient tout de même avoir été ébranlée par sa présence. Le potentiel magique de cet être était grand, cela se voyait, cela se sentait. Les humains n'étaient pas un peu particulièrement magique, pourtant lui l'était, et pas seulement par ses pouvoirs, mais également la façon intuitive qu'il semblait avoir de comprendre ce que pensait l'elfe. Étrange, jusqu'à maintenant ils étaient peu, ceux qui étaient parvenus à le faire.

Il avait craint qu'en entendant son histoire au sujet d'Eliow l'humain ne se braque et ne décide de s'en tenir à ce qu'on lui avait inculqué, qu'il le prenne pour un traître et un fou. Qu'il le regarde avec haine, ou incompréhension, ou même colère, comme Lyroe. Même si cela n'avait pas autant d'impact sur lui qu'à l'époque, il ne l'aurait sans doute pas bien prit. Il n'aimait pas qu'on le juge sur des critères surfaits et aussi vieux que le monde. Il n'aimait pas que la tradition la plus éculée serve à le pointer du doigt alors qu'elle ne représentait que des bases d'un empire croulant et menacé, alors même qu'il aurait fallut secouer les esprits et changer les choses. Mais fort heureusement ce n'était pas le cas de cet être singulier et c'était très bien ainsi, aussi ne se retrouva t-il qu'à sourire poliment en hochant la tête pour montrer qu'il comprenait fort bien la position de Klaus.

« Tout du moins vous montrez vous fort courtois et raisonné dans la manière d'énoncer votre opinion. Je comprend tout à fait »

Il soupira après un bref instant, un souffle d'air bref et doux qui ne montrait rien de particulier si non que sa respiration était tranquille. Oh il savait ce que devait penser les elfes, il le savait pertinemment, mais il n'en avait absolument et, celons des termes très humains, rien à faire. Ou plutôt disons, qu'il n'en avait plus rien à faire maintenant. Il ne devait cependant pas trop le montrer si il désirait avoir un ascendant sur eux. Même si ils étaient fous et arrogants, il les aimait, ils étaient son peuple. Puis les questions sur son état revirent, mais elles ne le gênaient absolument pas. Il était vrais qu'habituellement les chanteurs n'étaient pas comme lui.
Il était rare, d'ailleurs, que l'un d'entre eux soit lié au feu. Ils étaient souvent des êtres d'eau, ou de vent, ou même de terre. Rarement, plus rarement encore, des êtres d'étoiles comme Rheryn le Baptistrel de la coure humaine. Les êtres liés au feu étaient dangereux de par leur penchant pour l'auto-destruction, il le savait, il savait aussi que céder à la puissance de son élément n'était pas un choix sage, pas un choix que la reine aurait accepté, mais que le chef de son ordre aurait reconnu. Il avait choisit en toute conscience.

« Oui vous avez tout à fait raison. J'ai accomplis un acte magique d'une singulière portée et il a eut des conséquences sur ma personne, notamment le changement de teinte de mes cheveux »

Il termina en souriant alors qu'ils entraient enfin dans la citée arboricole. Suivant le regard de Klaus en le voyant dévier il s’assombrit à la vue des elfes, juste assez pour qu'une vague de chaleur exsudait hors de lui en signe d'irritation légère. Oh, il les voyaient venir ceux-là, et de loin... quelle bande de pies ! N'avaient-ils vraiment rien d'autre à faire pour prévoir de venir l'admonester comme des hyènes de bas étages ?! Décidément, il avait vu juste en souhaitant ne pas traverser la ville, voilà que ses prédictions étaient en passe de se réaliser... Parfois, comme n'importe qui, il aimait avoir raison, et d'autres fois il aurait vraiment souhaité avoir tord. Et justement, cette fois-ci il aurait voulut s'être complètement trompé. Mieux valait passer encore des heures entières à se faire torturer par Lorenz plutôt que subir les questions de ces elfes inquisiteurs qui prendraient un malin plaisir à tenter de déformer ses propos, quand bien même il était Baptistrel et diseur de vérité.

« Je suis d'accord, ne restons pas là... »

Il serra la bride de son destrier dans sa main. « Montons alors, nous pourrons galoper hors de la ville sans qu'ils ne nous rattrapent » Il sourit, puis monta en compagnie de Klaus qui ne semblait pas aussi à l'aise que lui sur le dos de l'animal, surtout à cru comme les elfes. Faisant attention à ne pas faire tomber l'humain il guida la monture au travers de la citée pour enfin déboucher à l'extérieur, près de la bibliothèque impériale plongée dans le silence de cette chaude journée. Le pas du destrier avait été sur, et aucun d'eux n'était tombés. Merithyn descendait en observant le bâtiment, puis guida sa monture en lui murmurant vers l'ombre d'un grand chêne au pied duquel ils 'assit, invitant également Klaus à se joindre à lui « Ainsi je pourrais vous parler avant d'entrer. Si un remède existe, il devrait se trouver là » Il soupira, prit un peu d'eau fraîche à sa gourde puis se fit pensif

« Commençons par le plus simple, mon ordre. Les Baptistrels sont des elfes et des humains possédant un talent de chanteur inégalé. Nous sommes les gardiens des arts, de la vie et de la vérité. Après nos années de formation auprès d'un maître nous jurons devant toutes les puissances de ne jamais dire le moindre mensonge et de ne jamais tuer. Si nous le faisons nous perdons immédiatement nos pouvoirs, sans jamais pouvoir nous racheter. Le fondateur de mon ordre a subit ce sort, il a tué un vampire pour protéger la femme qu'il aimait » Il sourit « Est-ce qu'un serment vaux la vie de celle qui fait battre notre cœur ? Je me le demande. Comment peut-on préférer ce serment et laisser mourir un être ? Ce sont des questions qui ont déjà été posées, par nous et par d'autres... Mais je m'égare. Chacun d'entre nous est lié à un élément en particulier, qui reflète notre être intérieur. Il nous apparaît lors de notre intronisation, et souvent il est en rapport avec notre caractère, mais pas toujours, c'est une simple question de chance. Il est ce que nous sommes profondément. Moi je suis lié au feu, un élément rare et instable. Je... me consume sur moi même, c'est ainsi, je dois sans cesse trouver de nouvelles sources d'intérêt pour me faire vivre. Jusqu'à présent cela ne me correspondait peu, mais dernièrement mes expériences m'ont changés. J'ai décidé de ne faire qu'un avec mon élément, de ne plus le repousser. Ce qui explique la chaleur que je dégage et mes changements physique. En un certain sens, je suis tel que j'aurais dû être depuis le début. Enfin... »

Il prit une pause, écarta ses mèches blondies « Nos chants sont constitués d'ondes, c'est une magie différentes de celles que vous maîtrisez. En chantant nous produisons des sorts » et comme la pratique est toujours meilleurs, il se mit à chanter, de sa voix superbe, le chant du vent, attirant sur eux des douces bourrasques, puis des vents de plus en plus puissants, secouant les arbres et faisant voler les tissus et les cheveux. Puis, d'un seul coup, il cessa, et les vents se calmèrent comme des félins apaisés. Il soupira, se redressa et lui sourit

« Voilà. Je n'ose utiliser le chant du feu en ces lieux, je risque de tout faire flamber, ce serait dommage et cela m’exclurait définitivement de ce royaume. Quand au remède... je ne sais pas vraiment ce que je cherche. Très peu de maladies ou de sorts affectent les êtres déjà mort, je ne comprend pas ce qui bloque mes pouvoirs. Mais les textes fondateurs de tout les grands guérisseurs sont ici. Si un ancien a eut affaire à un tel mal, il l'auras consigné dans un ouvrage. Et si la bibliothèque impériale est vide, alors celle de mon ordre pourra peut-être m'en dire davantage.... »

Au loin une vague d'Elfe approchait à grands pas dans la direction des deux hommes, à l'idée de voir Merithyn crouler sous les questions Klaus soupira lentement en observant les alentours, ils allaient d'ici peu entrer dans l'enceinte du Royaume Elfique et là-bas, il est sûr et certain que tout le monde leur tomberait dessus ou du moins, sur le Baptistrel, l'humain n'avait lui rien à craindre. Bien entendu, les Elfes étaient respectueux, ils saluaient volontiers le Magicien, mais n'allait pas plus loin, seul quelques irréductibles portaient vraiment la famille Fell dans leur coeur et pourtant, cette dernière en a fait beaucoup durant les années qui se sont écoulées, bien plus que certains humains qui ont préféré eux prendre la fuite et les négliger de manière plutôt inattendu. Perturbé par les quelques démons du passé qui refaisaient surface au fur et à mesure qu'ils avançaient, Klaus fut très rapidement ramené les pieds sur terre lorsqu'une vague de chaleur se dégagea de l'Elfe à ses côtés qui apparaissait irrité, du moins c'est l'impression que cette soudaine augmentation de température laissa prétendre. Rapidement, il accepta la proposition faite par le Chasseur, s'éclipser était la meilleure solution pour le moment, mais l'effet de surprise fut total lorsque ce dernier vint monter sur son cheval en l'invitant à se joindre à lui. Un Cheval, il faut dire que l'homme ne les affectionnait pas particulièrement, il préfère les longues marches à pied et cela malgré le fait qu'il prenne plus de temps que nécessaire, mais aujourd'hui, il n'avait pas le choix, son regard se posa d'abords sur cette vague Elfique qui approcha et rapidement il vint sauter sur la monture en compagnie du cavalier se tenant le mieux possible. S'il avait pu éviter cette petite excursion improvisée il l'aurait fait volontiers, monter à cru ce n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable pour un Cavalier inexpérimenté comme lui.

« Très bien, allons-y. De toute façon je suppose qu'ils ne prendront pas la peine de nous suivre en voyant que nous prenons en quelque sorte la fuite devant eux. Mais s'il vous plait, faite en sorte que la cavale soit la plus courte possible. » Soupira Klaus en s'agrippant à Merithyn légèrement.

En chemin, l'homme manqua à plusieurs reprises de tomber sur canasson, mais heureusement que l'Elfe veillait au mieux à ce qu'il ne le perde pas en route. Cette balade fut la plus longue de sa vie, en effet la chaleur qui se dégageait du Baptistrel était encore plus étouffante lorsque l'on était près de lui et entre le fait de devoir se concentrer pour ne pas tomber et résister à la chaleur Klaus avait beaucoup à faire. Heureusement, après quelques minutes, les deux compagnons débouchèrent sur l'extérieur de la cité ou se trouvait la Bibliothèque impériale ou à en dehors régnait un calme encore plus appréciable que celui des bois, si ce n'est que le paysage était lui fort moins beau. Le Chasseur patienta un instant que son camarade descende du cheval pour le suivre la seconde d'après affichant l'espace d'un instant un air presque maladif, il était devenu un peu pâle n'écoutant pas vraiment les mots de l'Elfe lui indiquant qu'ici il pourrait probablement trouver le remède lui permettant de soigner le mal dont était victime ce mystérieux Vampire. Tandis que son interlocuteur s'installait au pied d'un immense chêne, Klaus marqua un moment d'hésitation, ressentant une légère sensation nauséeuse qui ne présageait rien de bon, mais cette dernière passa après quelques secondes soulageant l'homme de ne pas avoir à être malade face à une personne aussi importante que Merithyn, la peur de paraître ridicule et faible était présente et cela même s'il n'y avait pas de réel enjeu. Il s'installa alors aux côtés de celui-ci qui pour l'écouter lui parler un peu de son ordre.

« Ne jamais tuer, ni même mentir, tout cela n'est pas pour moi. Je n'arriverais jamais à m'en tenir. » Dit-il sur un air amusé avant de reprendre « D'autant plus qu'il est parfois nécessaire de ne pas confronter les autres à la réalité des choses, il faut les préserver de ce qu'ils ne sont pas prêt à attendre et donc le mensonge et parfois de rigueur. Mais je conçois parfaitement votre mode de vie, je ne suis juste pas en mesure de l'appliquer. » Et c'est alors qu'après avoir disposé d'un sourire, l'Elfe reprit, en effet, comment ne pas préserver la vie de la personne qui nous est la plus chère dans son monde en rompant volontairement un serment prêté auparavant. Il avait raison et c'est aussi la raison pour laquelle Klaus n'aurait jamais pu envisager ce mode de vie, le peu de choses auxquels il tient sur cette terre sont aussi ses raisons de vivre et les voir mourir n'aurait aucun intérêt pour lui et serait prêt à défendre ses convictions au péril de sa vie. Peu de temps après, il apprit que chaque membre de son ordre était lié à un élément allant de la terre à l'air, en passant par l'eau et le feu, il n'était pas bien compliqué de connaître celui de Merithyn actuellement, même le premier venu serait capable de le sentir. Cet élément qu'il considérait d'instable, Klaus l'avait parfaitement cerné, rien qu'à observer l'environnement réagir il était facile de s'apercevoir que l'Elfe ne le maîtrisait pas comme il se doit, surement submergé par cette puissance prenant parfois le dessus, comme lors de son petit égarement face aux Elfes qui laissa révéler une hausse de la température. Ce Baptistrel bien que d'après ses dire pacifique n'était pas à prendre à la légère, s'en prendre à lui ou lui manquer de respect pourrait avoir des conséquences insoupçonnées.

« Vos expériences vous ont changé ? Vous faites surement référence à ce malencontreux incident avec votre « ami » Vampire si je ne me trompe pas ? Enfin soit ! De toute façon, nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter votre véritable nature, si tel est vraiment le cas et qu'il ne s'agit pas simplement d'une passade dut à l'expression de vos sentiments. » Et voilà qu'il lui faisait une petite leçon de moral, un humain qui se voulait plus sage qu'un Elfe ? Quel étrange situation, espérons que Merithyn ne lui en tienne pas rigueur d'autant plus que ces quelques mots n'avaient pas été prononcé dans le but de contrarié l'Elfe, peut-être simplement de le remettre en question, encore que... En avait-il vraiment besoin ?

Enfin le sujet de leur magie fut abordée attirant la curiosité de l'humain qui ne connaissait déjà que très peu certains aspects de la magie Elfique, il laissait à supposer qu'il en était de même pour celle de Baptistrel. Et cette affirmation fut rapidement confirmée lorsqu'il lui annonça que leur chant était constitué d'ondes, une magie bien différente de celle que les peuples utilisaient en ce moment même. Alors comme ça en chantant ils étaient capables de jeter des sorts ? Etrange phénomène, encore plus quand pour prouver ce qu'il avançait, l'Elfe se mit à chanter d'une voix agréablement belle dégageant quelque chose de presque envoutant, difficile de s'en détacher une fois que la mélodie atteignait les oreilles du Chasseur, puis une brise se leva doucement pour laisser place à des plus puissants au fur et à mesure qu'il continuait de chanter, le vent venait taquiner les vêtements des deux protagonistes ainsi que leur chevelure respective jusqu'à ce qu'il daigne cesser de chanter faisant cesser par la même occasion le vent qui s'arrêta sur-le-champ. Ce petit instant avait rafraîchi considérablement l'environnement ainsi que Klaus qui avait pu récupérer doucement du sentiment de nausée qui l'avait pris un peu plus tôt en profitant de cet air frais. Bien entendu, la chaleur refit surface la seconde qui suivie malheureusement pour lui.

« Il serait bon en effet de ne pas avoir recours à ce chant ici, il serait dommage de créer un immense feu qui ravagerait instantanément les bois. Si vous ne savez pas quoi chercher, il ne faudrait pas trop tarder, l'heure tourne et je suppose que les minutes qui défilent vous sont précieuses. Mais avant, j'aimerais vous prendre encore quelques secondes de votre précieux temps, voyez-vous, Solas, mon père m'a inculqué l'art de la magie Elfique, cependant je ne maîtrise pas comme il se doit certains chants, auriez-vous quelques conseils à me prodiguer ? »

Après quoi, une fois la réponse fournit, Klaus se redressa lentement pour tendre la main à l'Elfe et l'aider à se relever, il n'en avait certainement pas besoin, mais l'homme était comme ça tout le temps, prêter main forte à n'importe qui, n'importe quand afin d'éviter quelques contraintes. A quelques mètres, se trouvait la Bibliothèque que le Chasseur observa avec émerveillement, elle était immense vue de l'extérieur alors je vous laisse imaginer ce qu'il en est à l'intérieur. Prenant le devant il fut le premier à pousser la porte pour enfin voir le regard de plusieurs Elfes surprit de voir un humain pénétrer les lieux, malgré que l'homme soit né ici, il n'était pas toujours très bien vue de faire comme s'il était chez lui, mais rapidement ce regard surprit disparu du visage des membres présents en voyant la silhouette du Baptistrel se dessiner derrière lui. Affichant un petit sourire moqueur envers le bibliothécaire, le Chasseur s'avança vers la première rangée afin d'y jeter un oeil.

« Dite, Baptistrel Merithyn, comment trouver le remède si nous ne savons même pas ce que nous sommes venus chercher ici ? Cette bibliothèque est immense, il nous faudrait une éternité pour venir à bout d'autant de lecture, pour ma part je n'ai pas suffisamment de temps à disposition. »

Pour Klaus la recherche se faisait uniquement sur les livres faisant références de fait historique au sein d'Armanda, il en savait déjà énormément sur l'histoire de cette terre bien que ces connaissances n'étaient pas les plus grandes sur cette terre, son instinct le guida instinctivement sur un ouvrage poussiéreux en piteuse état au sommet de l'étagère concernant des maladies dites incurables. Fière de lui il leva le livre en l'air comme pour le montrer à l'Elfe, mais rien. Il se tourna alors doucement pour enfin s'apercevoir qu'il n'était plus à côté de lui, probablement s'était-il lancé dans ses propres recherches afin de gagner du temps, Klaus se mit donc à arpenter les divers rayons de la bibliothèque pour lui faire part de sa trouvaille prenant soin en chemin de feuilleté les pages ou apparaissait diverses inscriptions en langage Elfique ainsi qu'une page à moitié déchirée ou se trouvait un drôle de texte.

« Ah ! Vous voilà, j'ai trouvé ceci, je ne sais pas s'il vous sera d'une grande utilité, mais ne sachant rien sur le mal en question vous serez plus apte que moi à en juger. »

Il était étrange de discuter de son ordre comme si il avait tenu une banale conversation au sujet de la pluie et du beau temps. Ce n'était pas simple, d'expliquer ce dont il s'agissait, car lui-même vivait imprégné dans la philosophie de Tomingorllo, à tel point que ses règles et caractéristiques lui étaient aussi naturels que l'air qu'il respirait, et l'eau qu'il buvait. Il avait donc essayé de lui expliquer de la manière la plus claire et la plus concise possible, compte tenu des dizaines et des centaines de différentes lois secondaires, liées aux notes et à leur lien les une avec les autres. Appliquer ces lois était contraignant, difficile, car elles allaient à l'encontre de la manière d'être naturelle de tout individu. C'était l'une des part les plus ardue de l'enseignement du Baptistrel. Il n'était pas étonnant que Klaus affirme ne pas pouvoir y prétendre. Il ne lui aurait de toute façon pas demandé. Mais ce qu'il disait sonnait vrai à ses oreilles, il y avait des instants où mentir valait mieux que dire la vérité. Il y avait des fois ou pour secourir quelqu'un, on en sacrifiait un autre. C'était le cycle naturel des choses.

Pourtant il avait juré, et maintenait son serment intact sans le regretter, c'était sa voix, son choix, tout comme la chasse aux vampires était celui de Klaus et tout deux le savaient. Peu d'individus parvenaient à admettre sans honte la signification des paroles de cet homme, du moins était-ce là ce qu'il pensait. Peu d'elfes ou même d'humains étaient prêts à avouer qu'ils mentaient ou tuaient, même pour la bonne cause. Pourquoi avoir honte d'un choix que l'on fait, pourquoi faire ce choix si on est pas prêt à l'assumer ? Voilà bien quelque chose qu'il ne comprenait pas. Mais enfin, cela ne le regardait plus, la conscience des autres étaient leur affaire, pas la sienne. Il avait bien assez à faire avec ses problèmes et ses tourments. Finit le temps où il écoutait tranquillement les autres se plaindre ! Lui aussi avait à se plaindre, mais il tâchait de ne pas le faire, il tâchait de rester silencieux, de se contraindre à ne pas faire porter le poids de ses soucis sur d'autres épaules, bien qu'il ai librement parler en présence de Klaus. Parler et jeter ses obligations sur un autre, ce n'était absolument pas la même chose. Jamais il n'aurait l’indécence de se comporter comme un gamin pleurnichard alors qu'on lui offrait déjà la possibilité de discuter tranquillement avec un esprit le comprenant plus aisément que les autres. Car c'était bien ce que Klaus semblait faire, le comprendre, du moins saisir l'essence de ses paroles et ce qu'il tentait de transmettre. Il sentait qu'il pouvait lui faire confiance, même si la confiance était quelque chose de dangereux, comme il l'apprenait de plus en plus.

Confier quelque chose à la mauvaise personne pouvait s’avérer mortel... mais pas avec l'humain, bien qu'il ne soit pas prêt à son montrer plus intrusif, une certaine confiance régner de son coté. En était-il de même pour lui ? Il se le demandait. Peut-être le verrait-il plus tard. Pour le moment il se devait de répondre aux question qu'on lui posait, après tout il serait bien incorrecte de sa part de ne pas le faire alors que l'humain prenait le temps de parler avec lui. « Oui... entre autre chose, il s'agit de cela, mais pas seulement. Je vous remercie néanmoins » Il ne se sentait pas vexé de la morale qu'on semblait lui faire. Il y avait des choses qu'il ne pouvait deviner, aussi il était normal qu'il décide de s'en assurer. C'était, si on devait ne juger que son avis, une très bonne chose et il appréciait la pensée de l'humain envers lui. La magie sembla faire du bien à son compagnon, et il s'en réjouit, dommage qu'il ne puisse maintenir le sortilège sans chanter, cela aurait sans doute permit à Klaus de respirer plus librement. Mais il ne pouvait chanter et parler en même temps, aussi fut-il contraint de cesser pour poursuivre la discussion. Ainsi, il s’intéressait aux chants elfiques ? Voilà qui était singulier, mais pas étonnant si on prenait en compte qu'il usait déjà de magie classique du peuple sylvain. Pensif, il chercha exactement comment expliquer sa pensée.

« Et bien... les chants elfiques sont des copies de chants naturels, on les retrouve dans les étendues sauvages. Il vous suffirait de suivre la forme naturel d'un chant pour parvenir à maîtriser pleinement ceux usant de magie. Cela paraît peut-être simple, mais c'est la meilleur chose à faire »

Il fut ensuite temps d'entrer dans la grande bibliothèque elfique. S'aidant de la main tendue de Klaus pour se relever il sourit et épousseta ses habits avant de le remercier et, accompagner de l'humain, prit la direction de la porte d'entrée aux gravures superbes. Ici, comme dans le bois, il risquait beaucoup, mais il fallait bien en passer par là. Le bibliothécaire faillit rendre l'âme en le voyant arriver derrière Klaus. Pas étonnant, quand on savait qu'il aurait put mettre le feu à l'endroit par sa simple présence. Néanmoins il ne fit pas de commentaire, aussi le chanteur ne prit pas la peine de lui exprimer ce qu'il ressentait envers son attitude. Il préféra répondre à son compagnon de recherche

« Les chants des livres. Je vais les utiliser pour trouver ceux qui m’intéresse, ça sera plus rapide. Si vous désirez partir cependant, vous êtes tout à fait libre, je n'ai pas besoin de le préciser bien entendu. Je suis déjà ravis que vous ayez décidé de m'aider »

Il le laissa ensuite à la fouille des documents historique pour se concentrer sur les ondes qui provenaient des ouvrages. Lentement, il changea de rayons, les yeux fermés, cherchant avec attention ce qui pourrait être une potentielle réponse à ses interrogations. Il fut pourtant interrompu quelques temps plus tard par le tueur de vampire qui revenait avec une bonne pêche. Curieux, il regarda l'ouvrage que lui tendait Klaus, l'examinant avec attention. Pendant de longues minutes, il regarda la page déchirée où se trouvait un texte ancien et étrange. Puis finalement, et n'en croyant pas ses yeux, il releva le regard pour le porter sur Klaus, stupéfait

« Ceci est.... » il se reprit « C'est l'un des mots perdu du fondateur de notre ordre... par les étoiles, ce texte est une rareté ! » Il s'assit pour le relire, souriant largement, rayonnant même « C'est un indice concernant le chant de confiance... le chant perdu du grand maître ! Celui qui le reconstitue deviendra le Baptistrel le plus puissant d'Armanda... » Il ne se serait jamais douté qu'un tel trésor se trouvait là « Klaus, vous avez une chance inouïe ! Ceci pourrait en effet être la réponse à mes attentes. Si je pouvais maîtriser le chant de confiance je serais en mesure de guérir n'importe quelle maladie, n'importe quelle malédiction.... » Il ne parvenait pas à y croire, c'était si inespéré, si inattendu...

Un petit coup de main pour le chant Elfique était la bienvenue pour Klaus qui lui n'était pas un chanteur, tous les conseils étaient bons à prendre d'autant plus ceux qui venaient d'un Baptistrel. D'après ce qu'il venait de lui dire, il suffirait de suivre la forme naturelle d'un chant pour parvenir à maîtriser à la perfection l'art Sylvestre, petit problème le Chasseur n'avait pas la voix adéquate et l'entraînement suffisant pour entonner des chants Elfiques et user de certains de leur sort. Quoi qu'il en soit, il n'aurait pas l'occasion de se perfectionner aujourd'hui, la bibliothèque les appelaient au loin afin de se plonger dans la recherche d'une solution pour venir en aide à un Vampire, une bien drôle de scène pour l'homme qu'est Klaus, pourquoi venir en aide à ceux qu'ils pourchassent nuit et jour sans relâche ? Avait-il une idée derrière la tête ? Certainement, mais le Baptistrel devait certainement l'avoir compris, il n'était pas dupe à ce point. Soit ! Ils entrèrent tous les deux dans cette bâtisse ou planait un silence mortuaire, un petit sourire se dessina sur les lèvres de l'humain se demandant si l'un des siens avaient déjà mis les pieds ici. Probablement que non, sinon l'ensemble des Elfes présents n'auraient pas laissé apparaître un air aussi... surprit. Ce qui fut encore plus amusant que l'entrée de Klaus, c'est la réaction que l'on put lire sur le visage des Êtres Sylvestres lorsqu'ils aperçurent la silhouette de Merithyn se dessiner lentement derrière lui, s'ils avaient pu rendre l'âme sur l'instant ils l'auraient fait sans hésiter. Amusante réaction de leur part, le Chasseur ne s'y attendait absolument pas, pensant au contraire qu'ils se jetteraient sur le Baptistrel pour l'affubler d'une tonne de question plus ou moins utiles. D'un côté tant mieux ils pourraient poursuivre leur recherche sans être dérangé à tout va par le premier venu, quoi que la rumeur de la présence de l'Elfe dans la Bibliothèque devrait se rependre aussi rapidement qu'un immense feu de forêt. Comme il le pensait, le Chanteur ne prêta pas attention à ses congénères préférant se tourner vers son compagnon afin de répondre le plus rapidement possible à sa première interrogation.

* Mmmh les Baptistrel et tout leur chant, il y a de quoi s'y perdre rapidement ou devenir fou. Ils ne peuvent pas simplement chercher comme tout le monde ? Tendre la main et feuilleté un livre, remarque, si je pouvais avoir le don de chanter pour trouver un de ces fichus suceur de sang, les choses seraient certainement bien moins compliquées. Oh oui, ça serait tellement bon. Plus besoin de courir partout... En même temps, l'excitation n'aurait incontestablement pas le même effet sur moi, ce n'est peut-être pas plus mal vu comme ça. Bien il serait peut-être temps que je me lance à la recherche d'un livre qui aurait une bonne tête et pourrait servir à l'Elfe non. Par où commencer... C'est tellement grand ici, puis moi et ma légendaire chance, ça risque de prendre quelques temps. *

Klaus partit alors de son côté à la recherche d'un livre quelconque, ne sachant pas vraiment ce qu'il cherchait ici, il tenterait de se fier à son instinct et qui sait pour une fois un petit éclair de génie viendrait sûrement illuminer sa journée. Il y avait un nombre impressionnant d'allée, toutes plus grandes et plus hautes les unes que les autres, d'en bas on pouvait apercevoir une quantité de poussière importante sur certaines, le ménage ici ne devait pas être fait régulièrement pour le plus grand bonheur de Klaus et sa petite allergie à la poussière, un éternuement monstrueux vint alors troubler le calme des lieux laissant place à un court instant de malaise en sentent plusieurs regards portés sur l'humain qui venait de faire un peu trop de bruit. Oh et puis tant pis, il avait commencé il pourrait bien continuer encore un peu, prenant soin de farfouiller certaines allées plus sérieusement que d'autres, pourquoi ? Par simple envie, ils les jugeaient à leur allure ainsi qu'à la quantité de saleté présente sur celle-ci. Quand soudain au loin, l'une d'elle attira l'attention de l'homme qui stoppa ses recherches laissant retomber au sol le livre qu'il avait entre les mains sans même prendre la peine de le ranger. Il finirait tôt ou tard par repasser par là et prendrait le temps de le ranger, pour le moment il n'avait pas la tête à ça, préférant approcher lentement de la rangée qui semblait l'appeler, en fait, ce n'était pas vraiment l'étagère qui l'appelait, mais plutôt l'un des livres qui se trouvait là-bas. Aller savoir pourquoi. En arrivant aux pieds de cette dernière, il afficha une petite grimace en levant la tête lentement vers le sommet. Elle était encore plus sale et haute que les autres bien évidemment ! Il n'aurait pas pu tomber sur la plus propre et une étagère à sa taille. Non loin de là, il y avait une petite échelle tout juste assez grande pour atteindre le haut de l'allée.

Klaus grimpa lentement, mais une fois au bout de l'escabeau, le bras tendu, il atteignait tout juste l'ouvrage de sa convoitise. Un petit grognement échappa alors de la bouche de Klaus qui éternua de nouveau en attrapant du bout des doigts le livre avant de retomber lourdement sur le sol qui craqua sous le poids inhabituel de l'humain.

« Aoutch » Dit-il en levant l'ouvrage en l'air fière de lui avant de se relever lentement tout en prenant soin de regarder autour de lui, il n'y avait personne, du moins personnes ayant été capable de l'apercevoir réaliser une chute aussi ridicule. Après quoi il souffla sur le livre afin d'y enlever un maximum de poussière pour ne pas avoir une nouvelle fois à éternuer. Ce livre semblait être assez vieux, peut-être presque autant que cette bibliothèque Elfique. Bien entendu pour couronner le tout, il était écris en langage Elfique... Klaus avait certes quelques notions, mais elles n'étaient pas suffisantes pour déchiffrer les textes anciens. Tant pis il l'amènerait à Merithyn et il aviserait par la suite, puis s'il ne servait pas tant pis. En chemin et envahit par sa curiosité il ne put pas s'empêcher de jeter un rapide coup d'oeil au livre qui faisait référence aux maladies incurables, ce n'était peut-être pas ce qu'il cherchait, mais après coup, il tomba sur une feuille déchirée sur laquelle était griffonner un autre langage Elfique, celui-ci Klaus ne réussit qu'à en lire quelques mots tout au plus... Tout cela était bien trop compliqué pour lui et quand il arriva à la hauteur de l'Elfe il vint l'interrompre le plus respectueusement possible, ne voulant pas réellement troubler sa concentration avec une recherche qui aurait pu s'avérer être inutile. Quand son attention fut tournée vers Klaus, ce dernier tendit le livre à Merithyn afin qu'il y jette un rapide coup d'oeil. Un long silence de plusieurs minutes s'installa et quand il tomba nez-à-nez avec la feuille déchirée qui vraisemblablement n'appartenait pas au livre il releva la tête vers son interlocuteur.

Apparemment, la trouvaille de l'homme se révélait bien plus intéressant qu'il le pensait. Il s'agissait de l'un des mots perdu du fondateur de l'ordre des Baptistrels, tandis que l'Elfe s'asseyait de nouveau il afficha un large sourire pour enfin venir lui dire qu'il s'agissait d'un texte concernant le chant de confiance un soi-disant chant perdu, tout cela ne disait rien à Klaus. A vrai dire la seule chose qui attisa sa curiosité fut le fait de savoir que celui qui reconstituerait ce chant deviendrait le Baptistrel le plus puissant d'Armanda.

« Moi une chance inouïe ? Si vous le dites, je ne vais pas vous contredire. Puis si j'ai pu vous aider avec un simple texte c'est avec plaisir que je le ferais de nouveau. Donc si je vous ai parfaitement compris, il s'agit d'un chant disparu à reconstituer ? Mais je suppose que vous ne savez pas où se trouve les autres écrits ? »

Décidemment, la situation ne leur était pas favorable, il ne manquait plus que ça, partir à la recherche de textes censés être disparu, dieu seul sait combien de temps cela pourrait leur prendre. Encore fallait-il que Klaus accepte d'aider l'Elfe ainsi que le fait qu'il ait assez de temps pour venir en aide à ce Vampire dont le Chasseur aimerait bien trancher la gorge le moment venu, ce n'était pas un ennemi potentiel étant donné que le Baptistrel le défendait plus ou moins, mais il serait certainement une bonne source d'information avant de voir ses jours réduits à néant. C'est à alors qu'il lui fit une proposition soudaine :

« Et si... » Il marqua une pause : « Je vous proposais mon aide... Je vais être franc, mes services sont gratuits, enfin plus ou moins. Je ne vous cache pas que tôt ou tard mon instinct de chasseur reprendra le dessus et votre « ami » pourrait être une source d'information que je ne peux pas négliger. Je pense actuellement, être l'homme de la situation pour vous donner un coup de main aussi petit soit-il et je ne demande pas grand-chose d'après moi. Je tâcherais cependant... De passer outre ma nature et faire abstraction de la condition de votre proche et ne pas écourter ses tristes jours de Vampire. »

Tant pis s'il se montrait quelque peu désagréable, il restait néanmoins franc bien que la simple idée d'épargner un suceur de sang le mettait dans tous ses états et cela, malgré le fait qu'il ne laisse rien paraître. En attendant une réponse de sa part, il réfléchissait désormais ou tourner ses recherches n'en oubliant pas pour autant son père porté disparu, ce qui était là une bonne occasion pour lui de voir du pays et prendre le temps d'accumuler suffisamment de données pour savoir où se trouve Solas. Mais rapidement, sa légendaire curiosité reprit néanmoins le dessus.

« Puis-je me permettre de me fournir une légère traduction de ce texte ? Car je n’ai toujours pas réussi à cerner toutes les nuances de votre langue et certains mots semblent sonner faux à mon oreille. »

Parmi tout les cas de figure possible, il semblait réellement surprenant que ce fut celui-là qui venait d’advenir juste sous ses yeux. Cela semblait si...surréaliste. Tout Baptistrel connaissait l’histoire du fondateur de leur ordre, un elfe à l'esprit légendaire et à la puissance fabuleuse, dont les chants touchaient le cœur de tous, disait-on, y comprit ceux des esprits. Il avait bâti l'ordre, transmit son savoir. Puis il était partit. Il avait aimé, et aimé la mauvaise personne. Il avait faillit la perdre, et il avait rompu son serment le plus important pour la protéger. Il avait tué. Chose impardonnable pour un chanteur. Pourtant Merithyn comprenait parfaitement le choix qu'il avait fait, se trouvant dans le même cas. Si il devait perdre ses pouvoirs pour sauver Eliow, alors il le ferait sans hésiter un seul instant. Mais cela importait peu, sur l'instant. Car c'était justement de ses pouvoirs dont il aurait besoin. Ce qu'il tenait entre les mains n'était rien de plus et rien de moins qu'un morceau du chant de confiance, le seul chant restant du Fondateur inconnu de l'ordre, un chant d'une telle puissance qu'elle transcenderait le pouvoir de celui qui se l'approprierait pour faire de lui le plus puissant mage chanteur de tout Armanda, capable de tout, maîtrisant la magie du chant à un niveau encore jamais atteint, pas même par l'actuelle maîtresse de l'ordre. Un chant si puissant qu'il avait été déchiré en plusieurs morceaux et éparpillés aux quatre coins du monde connus pour que personne ne le retrouve. Et effectivement, personne ne l'avait encore retrouvé. On en possédait bien une partie, à Tomingorllo, mais le reste avait disparu. Et là, dans cet ouvrage banal, avait été dissimulé un morceau de ce chant oh combien exceptionnel, de cette merveille de puissance qui pourrait sans aucun doute sauver Eliow de ce coma qui semblait impossible à briser. Oui, cela lui paraissait évident, avec ce chant il pourrait le sauver et le mettre en sécurité, il n'aurait plus à craindre personne, pas même Lorenz. L'espoir enflamma son être comme une torche, et il fut contraint de se contenir pour ne pas griller les alentours. Le Dracos en soit remercier ! Il avait ce qu'il lui fallait, c'était merveilleux ! Il ne restait plus qu'à trouver le reste du chant. Ce serait très certainement une quête longue et ardue, surtout en plein milieu de la guerre, mais ce n'était pas grave, il pouvait réussir, il le devait ! Et il avait un léger avantage, si il devait avoir affaire à des vampires, au moins il ne serait pas en danger de mort immédiat. D'ailleurs, en avaient-ils un, de ces morceaux de textes ? Le fondateur était mort aux alentours du lac noir, on pouvait imaginer qu'en effet, il avait été tué et que le précieux parchemin avait été volé. Il devrait aller voir, voilà qui était certain.

Eliow était archiviste, il aurait certainement sut de quoi il s'agissait... mais il ne pouvait pas l'aider, c'était justement pour lui qu'il allait devoir chercher le fameux chant. Une fois qu'il aurait le chant, tout changerait. Absolument tout. Il devait être franc, gagner le chant du fondateur serait également un moyen de devenir le meilleur, le plus fort, de se mettre définitivement à l'abri de ses nombreuses faiblesses. Il ferait totalement corps avec son élément, baigné du feu comme un dragon, comme un esprit, et plus rien ne l'atteindrait. Il serait le feu. Mais il n'en était pas encore là. Avant, il fallait découvrir où se trouvait le reste du texte. Un indice devrait forcément se trouver dans le morceau de texte, il devait y avoir quelque chose, il ne savait pas quoi, mais il devait forcément y avoir quelque chose. Il allait tendre l'oreille lorsque Klaus reprit la parole, le déconcentrant. Il reporta ses yeux sur lui et écouta ce qu'il avait à dire. « Pas encore, mais ce texte contient très certainement un indice concernant la location des autres morceaux. Ils ont été séparés sciemment par les disciples du Fondateur, mais ils ont forcément dû prévoir un moyen de le retrouver en cas de besoin.... » Il ne rajouta rien, sentant que l'homme avait l'intention de parler à nouveau et écoutant poliment même si la fébrilité montait en lui. Garder son calme, ne pas aller trop vite. Ne pas consumer sa découverte tout de suite également. En l'entendant il fronça les sourcils et répondit, sèchement

« Je l'espère bien. A moins de vouloir être maudit par tout les esprits de cette terre pour avoir ôter la vie d'un dragonnier et réduire ainsi, au passage, votre propre magie »

Non mais dit donc. Il l'aimait bien, cet humain, mais il ne fallait pas pousser, si il devait protéger Eliow de lui il le ferait, quitte à le transformer en steak bien rôti pour ça. Si il acceptait son aide ce n'était certainement pas pour voir son vampire se faire étriper ensuite, ce serait complètement stupide. Non, personne ne toucherait un cheveux d'Eliow, mais ça, il espérait bien que c'était facile à saisir. Il se radoucit cependant bien vite, n'étant pas particulièrement surpris pas sa réaction. C'était un tueur de vampire, seul un imbécile se serait attendu à le voir accepter le fait que l'un des sangs froid lui survive. Maintenant que ce point la avait rejoint son i approprié il n'avait plus qu'à retourner à son texte. Mais il aurait été bien en peine de le voir fournir une traduction, et pas parce qu'il ne voulait pas

« Ce chant est composé directement avec les notes Baptistrales, il est naturel qu'elles sonnent étrangement à vos oreilles si vous n'êtes pas habitué. Malheureusement vous traduire son essence représenterait un travail extrêmement fastidieux, d'autant que je ne puis le faire sans en souiller l'essence, car il manque des liens logiques avec les différentes suites. Lorsqu'il sera complet néanmoins, je pourrais sans doute. Pour vous donner un aperçu sans trop m'avancer, le chant représente l'histoire des trois élus qui sauverons un jour notre terre de la destruction par le feu » Il lui fit signe d'attendre puis tendit l'oreille à l'écoute du texte, formant silencieusement les mots sur ses lèvres délicates. Puis, une fois satisfait, il déchira proprement la partie de texte du manuel et le reposa sur un présentoir.

« Allons nous en, les murs ont des oreilles ici » Il retourna dehors en compagnie de Klaus et regarda les alentours avant de s'éloigner de la porte, s'arrêtant près de sa monture qui broutait tranquillement dans un coin. « Le texte suivant est à Gloria, probablement dans la bibliothèque royale. Le chant qui se dégage du texte indique le point de chute des étoiles. Mon frère d'ordre, Rheryn, est un chanteur des étoiles, il se trouve à la cour de l'empereur humain. Pensez vous pouvoir vous y rendre ? Je dois faire des recherches pour retrouver la première partie du texte dans le Tomingorllo. Je ne devrais pas en avoir pour plus d'une petite semaine, le temps de lier les deux parties du chant et de vous rejoindre » Il roula le morceau de parchemin et le dissimula dans une poche de sa tunique en attendant de savoir ce qu'allait dire l'humain. « Si vous avez besoin d'un lieu où passer la nuit, je pourrais aisément contacter Rheryn qui vous trouverez une chambre au palais. C'est quelqu'un de discret, il ne dévoilera pas la raison de votre venu. Et Ainsi vous serez peut-être plus tranquille pour rechercher le texte. Il pourra même peut-être vous aider »

Grâce à l'humain ou du moins probablement un concours de circonstance l'un des morceaux menant à la toute puissance du père Fondateur de l'ordre des Baptistrels avait été trouvé involontairement par une personne qui ne savait absolument pas ce qu'il tenait entre les mains, du moins, désormais il avait de quoi se faire une idée sur la puissance que pouvait renfermer ces écrits et encore qu'il lui serait bon de revenir plus tard s'adresser à la Maîtresse de l'ordre afin de quérir plus ample information à ce sujet. Bien entendu il le ferait sans avertir l'Elfe, non pas qu'il ne lui faisait pas confiance, mais il voulait mener ses recherches de son côté sans avoir à se justifier auprès de quiconque. Après tout, c'est lui qui avait trouvé ce bout de papier, ici, dans cette bibliothèque, finalement, il devait peut-être en être ainsi, il était donc en droit d'élargir ses connaissances à ce sujet, une question se posa, se devait-il d'en informer la Maîtresse des Baptistrels ? A moins que Merithyn n'aille le faire lui-même, mais serait-il en mesure d'annoncer qu'il tente de venir en aide à un Vampire ? Klaus n'en savait rien, puis cette journée était déjà bien trop riche en émotion pour s'attarder sur des interrogations sans importances. Evidemment, sa première réflexion se porta sur l'endroit où ils pourraient trouver le reste du Chant, mais visiblement Merithyn n'en savait rien. Toute cette histoire commençait bien, mener une quête à l'aveugle tout ce que le Vieil homme appréciait. D'après ce qu'il avança, les disciples du Fondateur avaient pris soin de répartir convenablement les morceaux du Chant aux quatre coins d'Armanda afin que personne ne puisse mettre la main dessus aussi simplement. Néanmoins, il devait y avoir un moyen de les retrouver plus rapidement, après tous les Baptistrels n'étaient pas stupide, ils devaient avoir prévus un plan de secours au cas où la nécessité de le retrouver se ferait ressentir. Toutefois, l'échange qui s'en suivi vint assombrir le visage du Chasseur quand Merithyn lui annonça qu'il pourrait être maudit et voir sa magie brider s'il tuait un Dragonnier, mais tout cela, Klaus n'en avait que faire il était prêt à tout pour voir s'éteindre la race des Vampires quoi qu'il lui en coûte, tout comme Merithyn pour sauver son ami rien ne pourrait le détourner de son objectif et comme tout bon Tueur qui se respecte, il savait pertinemment qu'il était très rare de ne pas y laisser quelques plumes.

« Sachez que je sais à quoi m'en tenir, ne vous en faites pas pour moi. Tout comme vous, je serais prêt à tout pour mettre un terme à l'existence de tous les vampires foulant cette terre qui est la nôtre, et cela qu'elle qu'en soit le prix à payer, c'est-à-dire même si je dois vous faire face. » Dans cette phrase résonnait toute la détermination dont faisait preuve l'humain concernant cette chasse aux suceurs de sang qu'il mène depuis plusieurs années, persévérant voilà qui définissait parfaitement Klaus et cette simple qualité faisait de l'homme une véritable plaie pour ses adversaires, il n'y a rien de plus frustrant qu'une personne qui ne lâche pas le moindre morceau pour venir à bout d'une simple mission, oh bien sûr, il savait que s'il devait affronter ce Baptistrel il n'aurait pas la moindre chance et encore que... avec la bonne méthode il y a toujours moyen de venir à bout de ce qui semble être infranchissable. Rapidement, son air sombre disparu peu à peu tandis qu'il redressait la tête vers l'Elfe pour le fixer, non il ne voulait pas se montrer impoli, il s'agissait là d'un moyen comme un autre d'appuyer ses paroles.

« Je comprends, il est donc normal que je n'arrive pas à déchiffrer convenablement ce texte Elfique. Je me contenterais de ce peu d'information, le moment venu si vous m'en jugez prêt, j'en apprendrais davantage. » Rapidement, Merithyn lui demanda alors de bien vouloir sortir d'ici, il serait mal venu que cette discussion soit surprise par le premier venu. Klaus se contenta alors d'acquiescer d'un petit mouvement de tête avant de se diriger lentement vers la sortie en suivant l'Elfe, un peu amusé par la situation, le Vieil homme se tourna avant de sortir complètement pour refermer les portes en les claquants violemment afin de perturber volontairement la lecture des habitants Sylvestres se trouvant à l'intérieur de la bibliothèque. Merithyn se voulait méfiant à tel point qu'il observa alors les alentours avant de s'avancer un peu plus loin jusqu'à se rapprocher de sa monture qui broutait tranquillement de l'herbe dans un coin.

Une fois qu'il fut assuré qu'il n'y avait plus personne dans les environs, le Baptistrel prit la parole annonçant à Klaus qu'une autre partie du chant se trouvait à Gloria, lorsqu'il entendu le nom de cette cité humaine, le Chasseur esquissa une petite grimace, il n'affectionnait pas vraiment ceux de son espèce avec qui il avait souvent quelques petites altercations. Il lui fallait donc se rendre à Gloria la magnifique afin d'y regagner la bibliothèque royale, mais comment pourrait-il y pénétrer ? Un des frères d'Ordre nommé Rheryn se trouvait déjà sur place, c'était un bon point pour le Vieil homme qui aurait un allié de poids au sein de ce Royaume. De son côté, Merithyn voulait poursuivre ses recherches pour retrouver la première partie du Texte dans le Tomingorllo. Il fallait réfléchir prendre une décision trop hâtive n'aurait aucun sens, d'autant plus qu'à la simple idée de se rendre là-bas Klaus n'était pas le plus à l'aise. Alors, il lui proposa aussi son aide pour trouver un endroit ou passer la nuit s'il le désirait, d'après l'Elfe le Chanteur des étoiles était un homme tout ce qu'il y a de plus discret qui ne révèlerait pas la raison de la présence d'un tueur de Vampire au Palais.

« Bien, je dois vous avouer tout de même que je ne suis pas tout ce qu'il y a de plus rassurer à la simple idée de me rendre à Gloria, je m'y suis déjà rendu quelques fois et la plupart du temps, je me suis retrouvé pris à parti lors de différent avec des personnes peu fréquentables, mais puisque je vous ai proposé mon aide, je ne vais pas me mettre à décliner votre proposition au dernier moment, tout cela serait plutôt mal venu de ma part et je ne le souhaite pas. Pour ce qui est de votre ami, je préfère pour le moment me rendre là-bas comme tous les citoyens lambdas je me logerais par mes propres moyens, je n'ai pas envie de me faire remarquer. Cependant, si vous pouviez avoir l'obligeance de le prévenir de ma venue, je ne suis pas contre, j'aurais au moins une personne à qui m'adresser en cas de besoin, d'autant plus que j'ai un très mauvais pressentiment sur ce voyage. »

Il ne restait plus qu'à Klaus le temps de se préparer pour le voyage, il n'avait pas grand-chose à emporter, comme d'habitude, il se contenterait d'un petit sac avec de quoi manger. En cette magnifique journée il y avait tout de même un bon point, il avait fait la connaissance de quelqu'un de bien, du moins avec le premier avis qu'il avait pu se faire de lui, il en garderait un souvenir agréable tout en oubliant pas de rester un peu méfiant envers cet élément instable qu'il représente. Puis après tout s'il n'avait pas eu un avis favorable sur ça personne, il n'aurait pas prit la peine de lui prêter main forte, bien qu'il était tout de même dans l'intérêt de Klaus de lui prêter main forte, ce vampire ne semblait pas être comme les autres, se pourrait-il qu'il existe vraiment des êtres normalement si malfaisant au caractère totalement différent de ceux de leur espèce ? Mais est-ce là une raison suffisante pour les épargner ? C'est une question qu'il lui faudrait éclaircir, après tout seul les imbéciles ne changent pas d'avis non ?

« Je pense que ça sera tout pour aujourd'hui, mon...ami. » Il esquissa un petit sourire amusé sous sa capuche avant de réaliser une petite révérence en guise de respect envers le Baptistrel, pour reprendre : « Ce fut un plaisir de partager un moment avec vous, n'hésitez pas à me contacter lorsque le besoin s'en fera ressentir. Je reste à votre disposition, quant à moi je vous tiendrais au courant le plus rapidement possible ne vous en faites pas. » Conclut-il en se retirant lentement jusqu'à disparaître au détour d'un arbre laissant à sa place une douce brise venir rafraîchir l'atmosphère.

[Hrp : Je n'ai pas poussé plus loin sinon on aurait dû broder inutilement, du coup soit tu termines le rp ici soit tu te fait plaisir et tu le conclus avec un poste histoire de finir en beauté, voilà ma belle]