[MINI INTRIGUE partie 2] La quête

Un souffle de vie pour un continent qui semblait proche de sa fin.
L'espoir renaissait sur Armanda, incarné par deux créatures magnifiques synonyme d'avenir et de puissance. La magie était encore bien faible et le dracos devait déployer bien des efforts pour soutenir un monde en perdition mais il n'était plus seul. A eux deux, les dragons formaient deux piliers puissants qui seraient bientôt renforcés par un troisième.

Avait-elle senti l'approche de la troupe cette petite créature lovée dans son oeuf ? Se doutait-elle que sa longue attente était presque terminée ? Ressentait-elle l'approche de ses deux semblables et devinait-elle l'importance qu'allait prendre les instants qui venaient ? Peut-être pas...

Nul ne pouvait vraiment savoir à quel point Armanda entrait dans une période périlleuse. Nul autre que le Dracos ne pouvait deviner ce qui allait bientôt se passer et la petite troupe qui avait traversé à grande peine le désert et qui arrivait à présent aux pieds des montagnes était bien loin de se douter de l'agitation qui secouait les trois royaumes. Ils ne voyaient que devant eux, refusant de se retourner de peur d'apercevoir à nouveau le désert dont la traversé leur avait été si douloureuse. Ils regardaient vers l'avant et dans leurs rêves ils devinaient la douceur d'une coquille sacrée qui n'attendait plus qu'eux pour se fendre....

REMARQUE : pour arriver à cet endroit les membres de la troupe ont dû traverser l'empire ainsi que le désert. (uniquement de nuit sous peine de mourir sous sa chaleur). Votre premier post devra relater brièvement ce voyage. A noter que celui-ci a duré plusieurs mois. J'encourage vivement les joueurs à discuter hors rp des relations qui ont pu se créer entre les personnages, on ne voyage pas ensemble pendant des mois sans apprendre à mieux se connaitre et à s'apprécier (ou pas).
A noter aussi que vous pouvez tout à fait commencer des rps antérieurs à celui-ci afin de décrire un peu le voyage du point de vue de votre personnage.

Quelqu’un secouait Mila comme un prunier !
La jeune fille de Valblanc émergeait avec peine d’un sommeil sans rêve. C’était Lylou, une nouvelle fois ! Mila croyait revivre leur départ de l’Auberge d’Aldaria la Superbe, quelques mois auparavant…
Ce jour-là, c’était déjà Lylou qui avait réveillée son amie sans tendresse. Mila écrasait profondément, se reposant des évènements de la veille. Lylou était déjà vêtue, parée pour leur voyage, fin prête alors que Mila dormait en compagnie des Anges…
- « Tes amis sont en train de quitter l’Auberge » avait-elle dit, un brin espiègle à Mila.
Pour le coup, la Belle de Valblanc s’était levée d’un bond. Elle avait conspué son amie, l’affligeant de noms d’oiseaux tandis que Lylou s’amusait à la voir en panique.
- Franchement, je ne vois toujours pas pourquoi tu tiens tant à les suivre !
- Pas l’temps de t’expliquer, lui avait rétorqué Mila se précipitant déjà derrière la troupe improbable. En revanche, je pense sincèrement que tes poursuivants ne viendront pas se frotter à pareils adversaires…
Ca avait été au tour de Mila de se montrer malicieuse, elle n’avait pas su si cette pique avait contribué à ce que Lylou se décide finalement à venir.
Les deux amies avaient voyagé de paire. Elles se ressemblaient en bien des points, et Mila bénissait le Grand Dracos d’avoir placé cette Humaine sur sa route. Elle se sentait plus forte à ses côtés, moins vulnérable, moins seule en vérité.
Jamais la fille du Duc de Valblanc n’aurait pu croire que les territoires de l’Empire soient si vastes ! Mila avait du s’adapter au rythme soutenu de la Troupe. Nocturne qui plus est ! Elle avait eu beaucoup de mal à s’y faire les premières nuits. Son rythme biologique n’était pas celui des Vampires, et son corps réclamait le Jour, son soleil et sa chaleur. Au lieu de cela devait elle se coltiner de longues marches de nuit, interminables et tellement inconfortables. Mila s’était heurté vingt fois les doigts de pieds avant d’adopter une démarche très peu élégante mais beaucoup plus sécure, marcher en levant les pieds et les reposer à plat. Elle se sentait tellement gauche, pataude et infantile qu’elle avait redoublé d’efforts pour conserver un semblant de prestance. Ainsi avançait-elle la nuque droite, le front haut et la mine sérieuse. Dans un premier temps, elle avait résisté à sa forte envie de pourrir ses hôtes de questions ! Le déroulement de leur rencontre avaient profondément marqué Mila dont la sagesse avait fait un grand bond, malgré elle. Aussi avait-elle instinctivement adopté une attitude de repli, très contemplative, posée et respectueuse des longs silences de ses acolytes… Elle avait inconsciemment décidé d’observer plutôt que de céder à son flot de questionnements. Il y avait dans cette troupe nombre de belles gens qui impressionnaient la Gamine. Elle savait, pour être née dans la soie, comme la bienséance l’invitait à se taire pour permettre aux autres de faire le premier pas. Mais il ne vint pas ! Tout juste se permit-elle de communiquer un peu avec l’Elfe dont elle apprit qu’il se nommait Merithyn. Il était assurément le plus médiateur d’entre tous, quoique l’ambiance ne favorisait guère les contacts… Mila, secrètement, rêvait de revivre le contact psychique qu’elle avait eu avec le plus sombre des deux Célestes à la faveur des tensions de l’Auberge. Elle ne tentait rien pour ne pas offenser Celui qu’elle considérait comme le plus Noble d’entre eux tous. Elle en ignorait la raison mais ce Shaynar lui paraissait assurément le plus charismatique. Vraisemblablement son tempérament correspondait le plus au sien, fougueux et fier comme dix… D’ailleurs elle se promit de suivre celui-là si toutefois les deux dragons ne s’entendaient suffisamment plus pour devoir se séparer. Et ceci, en dépit même de son Dragonnier Vampire ! Elle ne le sentait pas du tout ce type…même si elle lui vouait un profond respect, du à son rang de Dragonnier, elle le trouvait aux antipodes de son propre Dragon, du moins le percevait-elle ainsi. Elle espérait se tromper.

Les paysages de l’Empire rivalisaient de majestuosité !
Sitôt Aldaria quittée, disparue à l’horizon de douces collines, de vastes plaines offraient leurs étendues d’herbes grasses aux Vents et à la Lune. De nombreux troupeaux de chevaux de trait paissaient au milieu de vaches rondelettes que quelques pâtres de 10 années à peine gardaient.
Puis les plaines avaient cédé la place aux premières montagnes, Mila les avait trouvées gigantesques, en comparaison de celles qu’ils venaient de rejoindre, elles auraient fait pâle figure en réalité. Sur les contreforts d’un col très passager, la Troupe avait livré son unique combat ! Une gamine avait déboulé au cœur de la halte diurne. Cette fois-ci, tous dormaient au pied d’un hêtre vertigineux dont les racines escaladaient un rocher creux. La Petite était tombée dans les jambes de Mila ! Elle avait exposé à la Belle de Valblanc ce qui se passait non loin, une troupe ambulante de Ménestrels était attaquée par des Brigands. C’était le crépuscule et tous avaient pu s’y rendre. Mila avait été sidérée par la rapidité de la rixe !
Effectivement, deux roulottes aux couleurs vives se tenaient en bord de piste et une famille entière subissait l’agressivité d’un chef d’une bande de malfrats… Mila commençait une approche stratégique, ils se parlaient tous tellement peu depuis le début du voyage qu’ils n’avaient convenu d’aucune sorte de tactique ou de marche à suivre. C’était le summum du chacun pour soi ! Si bien que Mila avait vu une flèche se loger sans plus de sommation droit dans le crâne du Balaise qui servait de chef aux Pillards ! L’Homme s’était affalé de tout son long sans même un cri… Mila, qui était parvenue tout près de la plus longue des deux roulottes, ne savait pas qui avait pu décocher pareil trait, mais l’efficacité de cette attaque mortelle fut immédiate. Les Brigands commençaient à se réunir pour former un groupe de 7 bonshommes prêts à en découdre… à la seule vue d’un des deux dragons, tous s’étaient enfuis en hurlant, laissant seul et désemparé le dernier d’entre eux. Celui-ci était un grand échalas de presque deux mètres, sec et maigre comme un clou de forge, tatoué d’entrelacs su le visage. Par désespoir, il avait eu la mauvaise idée de tenir les Saltimbanques en otage. Par bonheur, il avait négocié sa fuite dos à Mila que nul n’avait vu se glisser sous la roulotte… et la Gamine connut son premier coup d’éclat : Mila avait eu la folie de braquer le Tatoué en lui collant la pointe de sa Rapière d’Elena entre les deux omoplates. La reddition du Brigand fut instantanée. A l’issue d’âpres débats, il fut décidé que l’Homme serait livré à la Garde Impériale au premier poste croisé. Le long des routes les plus commerciales, même aussi loin de Gloria qu’ils l’étaient désormais, l’Empire avait jugé bon poster des Relais fortifiés pour tâcher de faire régner un semblant de paix sur ses territoires.
Etonnamment, cet épisode d’adversité commune, aussi éphémère soit-il, avait réchauffé les rapports entre eux tous. Il ne régnait pas encore une franche camaraderie, nombre de griefs subsistaient, mais au moins les langues se délièrent-elles un peu. Mila en était franchement soulagée. Elle avait même tenté, un temps, de se rapprocher de cette sublime femme Elfe dont elle apprit peu de chose, mais le contact demeurait timide et maladroit, l’Humaine ne savait comment bien se tenir vis-à-vis d’Elle… en d’autres lieux, Mila n’aurait jamais pris ce genre de précautions, mais le contexte aidait à la prudence. Il ne lui fallait absolument pas quitter ces deux Dragons, voilà quelle était sa priorité absolue.
Plusieurs cols furent franchis, non sans mal. La encore, ces épreuves rapprochaient les gens du groupe, soudaient quelques fragiles amitiés… ou ententes polies, c’était selon.
Leur prisonnier tenta, à la faveur d’une halte de jour, de leur fausser compagnie, il trouva la liberté pour toujours… se rompant le cou dans un précipice vertigineux… tous vaquaient à leurs occupations personnelles si bien que Mila ne sut jamais si le Tatoué était mort accidentellement ou si qui que ce soit l’y avait aidé. Mila détestait penser à pareille hypothèse, mais le doute la hantait. Cette mort jeta un froid certain, même si elle leur rappelait à tous l’extrême prudence qui prévalait dans ces montagnes…
Enfin le Désert leur était apparu ! Depuis un plateau surplombant les vastes étendues de sable rouge, le groupe était resté une heure entière dans la contemplation. Le paysage était à couper le souffle. A la faveur du soleil levant, alors que leur nuit de marche prenait fin, les lumières rasantes d’une boule de feu solaire jouaient avec les Dunes, et leurs ombres mouvantes dessinaient des formes de toute beauté. A perte de vue, il n’y avait plus que sable, rocs épars, ruisselets à sec, mares imaginaires et arbres rabougris… La chaleur était étouffante, inimaginable le jour, insupportable la nuit. Mila avait prié pour que les Dragonniers ne décident pas l’impossible, en vain. Leur destination semblait au-delà de ce Désert interminable. Et elle allait devoir les suivre. La perspective de cette traversée fut la seule fois où la Fille de Valblanc douta du bienfondé de son choix. Pourtant, tous les signes étaient là. Que pouvait-elle attendre de plus, elle qui croyait que sa Destinée était de devenir Dragonnière ? Quel signe plus probable encore le Grand Dracos pouvait-Il lui envoyer ? Aucun. Deux dragons avaient croisé son chemin, un seul aurait suffi pour qu’elle abandonne famille et amis. Elle s’engagea à leur suite, après avoir fait un plein d’eau dans une rivière du plateau qu’ils avaient dû quitter. Le plus fastidieux était encore de trouver des abris pour permettre au Vampire de ne pas succomber aux morsures de l’Astre du jour… il avait fallu rivaliser d’astuces pour créer d’artificiels endroits d’ombres, tant nul obstacle à la vue ne pouvait servir d’abri. Par chance, après une semaine de marches harassantes, dans un climat à vous cuire à la moindre inspiration, ils avaient croisé une caravane d’Hommes du Désert. Ceux-là semblaient tout droit sortis de nulle part, pour aller encore ailleurs, en d’improbables endroits, pour d’hypothétiques commerces. Ils n’avaient manifesté aucune surprise à la vue des Dragons, pas plus qu’ils n’avaient sourcillé en reconnaissant un Vampire ! Leur hospitalité avait été simple et touchante, une vraie leçon d’humanité pour une Mila déconcertée. Ces gens étaient franchement démunis et se pliaient en quatre pour accueillir dignement ceux qu’ils avaient considéré d’emblée comme des hôtes de marque. Le crépuscule suivant, heure de leurs au-revoir, ils avaient chanté pour leur donner le souffle, le courage et l’ardeur à la marche. Et de l’eau. Avec parcimonie, ils avaient spontanément partagé le précieux liquide. Mila les avait quittés à regret, mais sa route n’était pas la leur. Celle-ci la menait au-delà de cette Aridité sans fin.
La Gamine apprit que tout avait une fin. Même le Désert Aride ! Aussi incroyable que cela puisse paraître après tant et tant de longues nuits, d’autres montagnes se découpaient enfin à l’horizon. Un temps, Mila craignit avoir tourné en rond. Un temps seulement car ces Monts-là ne ressemblaient en rien aux précédents. Malgré l’insoutenable chaleur, leurs cimes étaient blanche de neige, leurs flancs tellement escarpés qu’on aurait dit des falaises et leurs tailles tellement impressionnantes que nombre d’entre eux se perdaient dans les nuages ! Posé là par la main de quelques géants, le Massif s’étendait à perte de vue, formant une barre rocheuse infranchissable, condamnant le Désert à son isolement. Ils avaient mis deux nuits encore à les atteindre vraiment. Ils avaient enfin connu un peu de fraîcheur, et quelques rus descendaient des Monts pour remplir les outres bien plates. Quelques arbres aussi, bien différents de ceux que Mila connaissait, plus secs, moins hauts, plus foncés aussi. Un vert presque gris, feutré, et des troncs noueux, comme torturés.
Ces montagnes faisaient comme un rempart au désert. Pour y pénétrer, la Troupe dut encore marcher jusqu’à atteindre une Faille gigantesque. Les Vents s’y engouffraient en tous sens et fouettaient les visages, tantôt caresses délicates et agréables, tantôt cinglant et sableux, dangereux pour les yeux. A l’aube du deuxième jour au fond de ce défilé naturel, ils atteignirent un éboulement cyclopéen. Celui-ci mettait fin à la Faille, et signifiait le début d’une nouvelle étape de grosses montagnes. Tous se reposèrent auprès de ces énormes rochers que la lumière du soleil n’atteignait jamais.

Lylou continuait de brutaliser Mila !
Dans un effort surhumain, la Jeune de Valblanc ouvrit un œil, prête à houspiller son amie. Mais Lylou posa un doigt sur sa bouche… lui intimant le silence. Autour d’elle, tous étaient déjà debout malgré le jour qu’il faisait encore, là-haut, bien au-delà des falaises de la Faille. Les deux Dragons ne cessaient d’osciller leurs têtes comme pour mieux percevoir les sons. Car l’on entendait distinctement des éclats de voix !
Mais pas seulement…
Des entrechocs de métal parvenaient jusqu’à eux. Les échos étaient tels dans ce défilé, un vrai coupe-gorge d’ailleurs, qu’il leur était impossible d’estimer ni la nature, ni la distance, ni le nombre de ceux qui devaient se trouver là-haut. Leur situation était bien précaire, tous le jaugèrent en un clin d’œil… pour peu que des hurluberlus décident de leur lancer des cailloux, voire pire, c’en serait fini d’eux tous. Comme un seul homme, la Troupe se lançait à l’assaut des éboulis. L’ascension s’avérerait longue et lente tant les rochers étaient énormes ou instables, ce qui représentait un plus grand danger encore. Dans un silence quasi militaire, chacun d’eux retenait son précieux souffle pour se concentrer et sur les sons qui leur provenaient, et sur leur escalade dangereuse... Mila se trouva bien vite la dernière. Les Dragons s’aidant de leurs ailes arpentaient bien vite les rochers, leurs Dragonniers se montraient bien prestes à les suivre. Au final, Mila escaladait avec grande prudence cette paroi pour le moins insolite et se retrouvait en queue de groupe. Elle invita Lylou à ne pas l’attendre… de toute façon, que saurait-elle faire si quelqu’un livrait bataille en haut ?
Le soleil disparaissait à l’horizon lorsqu’elle posa le pied sur ce qui devait être le plateau de la Faille.
Un regard en arrière faillit la faire tomber, prise de vertiges. Sous ses pieds les Rochers de toute taille formaient une paroi quasi verticale, plongeant dans le noir profond de la Faille. Recouvrant ses esprits avec peine, elle s’inquiéta enfin de ce qui se tramait ici…

[HRP : J'ai eu le grand honneur de poster en premier. Ceci étant dit, l'exercice est périlleux... et j'attends vos critiques constructives SVP si toutefois des éléments ne vous convenaient pas. Sachez qu'il m'a fallu respecter le mieux possible quelques instructions du Dracos, tout comme vos relations. C'est parfois difficile de jongler entre toutes ces considérations. En tout cas, c'est fait ! Pour le meilleur et pour le pire donc !!!]

Marcher, voler, voler et marcher... Cette litanie sans fin avait reprit lorsque la troupe avait quitté l'auberge de Aldaria et il semblait à Shaynar que ses pattes et ses ailes étaient rongée à sang par les efforts interminables qu'il devait déployer. Depuis combien de semaines, de mois marchaient-ils ? Il ne le savait même plus.
La tension était toujours la même dans le groupe qui s'était d'ailleurs agrandit. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser les deux jeunes humaines et l'espèce de mercenaire à les suivre ? Il ne le savait pas très bien mais pour tout dire il s'en fichait. Le but était l'énorme pic qu'il pouvait voir au loin, au delà du désert et donc il marchait, volait, se posait pour marcher à nouveau et recommençait encore. Lui qui avait voulu voyager et voir le monde, il était servi ! Mais là il devait avouer que cela commençait à devenir plutôt ennuyeux.
Le moment le plus amusant avait été celui où le groupe avait dû livrer combat. En effet, une troupe de bipède avait été attaquée par une autre, des brigands apparemment. Shaynar n'était pas tellement porté à faire justice en ce bas monde mais décidément, il s'ennuyait trop et il n'aimait pas beaucoup voir les plus forts tabasser les plus petits. De plus ces gars là étaient sur leurs chemins. Inutile de dire que la bataille avait été plutôt courte, d'autant que l'apparition soudaine de deux dragons en colère avait mis une sacré trouille à tous ce beau monde !

Cette bataille menée côte à côte avait dégelé un peu l'ambiance dans le groupe mais ce n'était pas encore suffisant pour apaiser les rancœurs. Shaynar suivait Eliow comme son ombre, Eliow qui de son coté restait avec Merithyn. La petite humaine amusante avait tendance à se rapprocher elle aussi du baptistrel, Shaynar gardait ses distances à son encontre mais ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine bienveillance pour son caractère si proche du sien. L'autre dragon ne l'approchait pas, ce qui était une bonne chose. Quand au reste de la troupe ils n'avaient pas plus d'importance que les arbres ou les pierres du chemin pour le dragon noir. Lui et Eliow avait un objectif, retrouver l'œuf et le ramener chez les vampires. Ainsi ils y seraient bien accueilli, ce qui changerait un peu des habitudes contractées chez les elfes et les hommes...

Le désert... Voilà une chose qui changeait un peu. Shaynar se souvenait avoir ouvert de grands yeux face à cette immensité pleine de sable, de cailloux, et de chaleur. Les pics rocheux étaient visibles de très loin et c'était une chance car sans cela nul doute que la troupe se serait égaré. Le point positif était que la température du jour n'était pas supportable pour les êtres vivants normalement constitués, on s'était donc mis à voyager de nuit.
Cette partie du voyage avait été sans doute la préférée du vampire et de son dragon. Alors que les autres étaient complétement perturbés par ce rythme, eux-même s'y retrouvaient tout à fait et Shaynar n'avait jamais eu autant de place pour déployer ses ailes. Bon bien sur il était un peu difficile de trouver de quoi chasser dans cette région désertique mais le plaisir de voler en rase motte sur des kilomètres et des kilomètres sans jamais rencontrer le moindre obstacle était plus que grisant. Et tant pis le sable qui grattait les écailles ! Shaynar ne vit pas le temps passer pendant ces semaines de marche.

Les montagnes... Un autre paysage bien différent de celui du désert qu'ils avaient quitté. Il y avait bien longtemps que Shaynar ne s'était pas senti aussi petit alors qu'il était là, face à ce mastodonte de pierre qu'il avait falloir escalader. Il avait bien grandit pourtant pendant ce long voyage et il était à présent tout près de sa taille adulte. Il en vint à regretter de ne pas être arrivé quelques semaines plus tard, il aurait alors pu prendre Eliow sur son dos et arriver en haut en un clin d'œil ! Tant pis, il devrait encore attendre un peu, ce qui n'était sans doute pas pour déplaire au vampire !
Ce n'était plus vraiment le moment d'y penser, ils étaient enfin arriver là où le Dracos avait voulu qu'ils soient. Shaynar pouvait sentir son souffle tout autour de lui, le souffle de la magie Armandéenne. Cette journée allait être un jour important et qui resterait dans les mémoires des elfes, des hommes et des vampires. Il le savait au fond de lui, il en ressentait une certaine excitation. Comment tout cela allait-il tourner ? Il était clair que l'œuf devait se trouver quelques part là haut, comment la troupe allait-elle réagir lorsqu'elle tomberait dessus ? Car tous voulaient l'œuf et tous le voulaient pour des raisons différentes. Qui aurait le dernier mot ? Le sang coulerait peut-être sous peu... Shaynar était prêt.

*Allons-y, le premier arrivé sera certainement le premier servi. Et il n'y a qu'un seul œuf.*

Telle avait été sa pensée dirigée seulement vers Eliow avant qu'il se s'élance à l'assaut de la montagne. Les choses étaient claires et nettes, chacun pour soi en ce jour. L'ascension allait sans doute être un calvaire pour le vampire ainsi en plein jour mais ils n'arriveraient de toutes façons pas près du sommet avant qu'il ne fasse nuit noire. C'était mieux ainsi, la lutte était inévitable et le dragon noir sentait déjà la tension qui arrivait à son paroxysme au sein du groupe.

Le son porte loin en montagne et c'est après bien peu de marche que la troupe ressentit les premiers chocs et cris qui les figèrent un instant. Qu'était-ce ? Qui pouvait bien se trouver sur cette montagne déserte ? C'était difficile à dire mais il était clair que le seul but que les étrangers pouvaient mener était le même que le leur. D'autres concurrents pour la possession de l'œuf donc ? Voilà qui était plus qu'ennuyeux... Ils se précipitèrent tous vers le bruit, cherchant à en connaître le cause et prêt à pallier à toute éventualité. Les écailles noires de Shaynar brillaient de moins en moins dans les derniers rayons de soleil. Le jour tirait à sa fin, tout comme leur épopée...

Fatigue, le mot tambourinait dans son esprit depuis leur première semaine de voyage, il n'avait jamais été aussi fatigué de toute sa vie, son corps était drainé de toute son énergie, protestait à chaque mouvement, menaçait de l'abandonner d'un instant à l'autre, étrangement il avait froid, très froid même, il avait beau transpirer, il avait beau s'entourer de sa magie pour se réchauffer il avait continuellement froid et c'était de pire en pire, plus il avançait vers leur objectif et plus il avait l'impression de se transformer en glaçon, et ce n'était sûrement pas en raison du climat mais plutôt de l'ambiance polaire qui régnait dans le groupe dont les vibrations ressemblaient à une coulée de neige fraiche, et pour couronner le tout il ne pouvait même pas en faire abstraction, le bourdonnement incessant qui en résultait allait finir par le rendre fou. Le groupe était tout sauf fluide et unis, il semblait être en permanence sur le point de se briser comme un fétu de paille dans une bourrasque de vent et avec lui tout ses efforts pour préserver leur unité bien qu'il se soit refroidit depuis le désastre d'Aldaria, il restait souvent à distance, se faisant violence pour ne pas intervenir dans ce qu'il jugeait sans importance ou non menaçant pour leur voyage, observant les uns et les autres, et en particulier les humaines, qui tentaient de nouer des liens, répondant avec douceur à leurs tentatives à son égard, ayant promis à l'une son aide dans ses études et ayant tout de suite adopté la seconde comme compagnon, la trouvant légère et ouverte et appréciant la mélodie qui se dégageait d'elle; quand aux jours de véritables orages il chantonnait afin de calmer les nerfs et les fiertés, allait jusqu'à offrir quelques paroles si la situation restait difficile mais plus ils avançaient et moins il daignait s'en occuper. Lyroe et lui avait réussit à discuter bien entendu, un échange houleux mais qui avait apaisé quelque peu les tensions entre eux, ils n'était cependant arriver à aucune accord concernant la marche à suivre et depuis n'abordait pas le sujet, en faite on pouvait même dire que leur communication était au plus bas et sans espoir de s'améliorer, il redoutait le moment où il devrait l'affronter concernant son départ avec Shaynar et Eliow pour le royaume vampirique, il était déjà certain de ne pas en ressortir en un seul morceau et espérait juste qu'il n'y aurait pas trop de dégât sans pour autant s'en convaincre; quand au mercenaire il avait d'emblée décidé de ne pas l'approcher tant il le rendait malade et se dissimulait derrière Eliow chaque fois qu'il passait à proximité, il n'avait pas peur loin de là mais était totalement dégouté par ce qu'il dégageait, l'odeur et les vibrations ressemblait à un charnier au soleil depuis plusieurs jours, une odeur terrible qui lui laissait penser que l'homme devait avoir bien du sang sur les mains et que cette situation n'était pas naturelle, le chanteur ne supportait pas sa présence et avait eu du mal à rester poli et bien élever avec lui puis, le désert atteint, il avait finalement cesser ses efforts et l'évitait le plus possible. Et Eliow, Eliow et Shaynar en vérité, il restait presque en permanence auprès d'eux, ne les laissant que lorsqu'ils semblaient chercher la solitude ou quand ses devoirs l'appelaient, en dehors de ses moments très rares il ne quittait pas le vampire d'une semelle et il avait de bonnes raisons... Après l'épisode de l'auberge sa relation avec lui avait évoluer de manière plutôt inattendue et surtout très positive et il devait bien avouer que ce nouveau lien si particulier lui tenait tellement à cœur qu'il en avait fait le centre de son univers, négligeant volontiers certain aspects moins reluisants de son existences dans le groupe et mettant toutes son énergie à soutenir Eliow. Il avait été soulagé lorsque le groupe avait décider de prendre l'option d'une marche de nuit car le vampire était alors dans son élément et ne souffrait pas autant que lors de leurs marches de jour avant l'arrivée à Aldaria, il avait l'air plus vif et d'une humeur un peu meilleurs bien qu'encore loin du bonheur parfait, mais cette légère amélioration avait mit un peu de baume au cœur de l'elfe qui s'était contenter d'être à l'écoute chaque fois que cela était nécessaire, il eu du mal à adapter son rythme mais se prit bien vite à aimer voyager de nuit, la nature avait un tout autre aspect quand les ombres couvrait la terre, un aspect qu'il n'avait pas souvent eu l'occasion de voir ses pairs étant bien plus diurne que nocturne, mais il découvrait cette nouvelle facette du monde avec enthousiasme et curiosité, il se sentait revenu à ses études de chanteur et partageait l'expérience avec ses compagnons. Il se sentait en harmonie avec ce monde là, un monde de bruit et d'odeur où les étoiles chantaient avec bien plus de clarté, comme le tintement de cloches de cristal, il composa même une mélodie qu'il chantait de jour pour se donner du courage lorsqu'il n'arrivait pas à dormir et tenait compagnie à Eliow dans sa veille éternelle, il avait prit l'habitude de dormir tout près de lui, habitude adoptée après la nuit à l'auberge qu'il n'était pas prêt d'oublier.

Le voyage dans les plaines avait été des plus mornes, sans autre distraction qu'un animal de temps en temps ou un début de discussion vite avortée, une mer herbeuse à des miles et des miles où ondulait des basses et douces collines et où des petites forets jaillissaient de terre comme des bâtiments mystérieux que la nature aurait ériger dans le but de rendre hommages à ses créateurs ou à une civilisation que nul ne connaissait, il se plaisait à le croire bien qu'il ne soit ni naïf ni aveugle et aimait se raconter des histoires sur les êtres invisibles qui avaient peuplés la terre bien avant eux, riant en voyant jusqu'où son imagination pouvait l'emporter. La seule anicroche dans ce tableau pour le moins paisible fut la courte, et presque indigne bataille contre un groupe de brigand menaçant une troupe itinérante de chanteurs, bien entendu il resta à l'arrière et laissa le reste du groupe mettre les bandits en fuites pendant qu'il s'occupait de tranquilliser ceux qu'ils avaient sauver, pour découvrir avec bonheur que l'un d'entre eux avait déjà rencontrer un maitre, révélation qui l'entraina dans une discussion animée à laquelle il fut arracher par le groupe menaçant de le laisser là si il continuait à discuter, il fut tout de même comblé par la découverte de nouvelles cordes pour sa harpe, le reste de la marche eu donc lieu dans un concert de chant de harpe et de trilles d'oiseaux allègres qui le suivait comme la queue d'une étoile filante. Mais le relief de leur paysage changea bientôt et l'étendu désertique, la mer de sable des récits de son ordre, fut bientôt déroulée à leur pieds comme un tapis de gemmes minuscules et précieuses, brillantes sous le soleil mais pâles et veloutée à la lueur de la lune, ils devaient se mettre à l'abri chaque matin pour éviter à Eliow de cuir comme une volaille ce que soutenait le chanteur de toutes ses forces, refusant de voir son bien aimé frire sur place, ce qui ne l'empêcha pas une fois ou deux, lorsque tous ou presque dormaient, de sortir faire quelque pas sous l'astre brulant du soleil et de laisser le vent sac et aride soulever sa chevelure, assainissant son être et le connectant directement à la source principale de son affinité, la chaleur et le feu, la traversée de l'étendu brulante n'avait en rien troubler l'elfe qui aimait la nature sous toute ses formes et se sentait parfaitement à l'aise, lui qui baignait dans le chant élémentaire du feu. Ce fut sans doute la seule étape du voyage où il eu de l'énergie à profusion, il n'aurait pas put expliquer exactement comment ou pourquoi mais l'atmosphère du désert avait remplit ses réserves à n'en plus finir et il n'en dormait presque plus, se contentant de rêver ou de tenir compagnie à Eliow. Il fut cependant très gêné lorsque advint le problème de l'eau, les autres se rationnaient et faisait extrêmement attention, s'inquiétant souvent du fait qu'il leur fallait s'approvisionnaient... comment pouvait il alors leur expliquer qu'il était tout à fait capable de faire surgir l'eau des nappes phréatiques et de la garder en surface, il ne pouvait pas bien entendu, non seulement en raison de la gêne que cela aurait entrainer pour lui mais également parce que personne, pas même Lyroe qui pourtant le connaissait bien, ne lui avait posé la question, il garda donc l'information pour lui et pour Eliow à qui il n'aurait rien caché et puisa de l'eau à chaque halte et plus particulièrement lorsqu'ils croisèrent une caravanes de nomades qui leurs offrirent une partie de leurs réserves que le chanteur combla discrètement avant de suivre le groupe, ne souhaitant pas la mort de ses braves humains à cause d'eux. Ils reprirent leurs route et pour la première fois il regretta de ne pas avoir emmener sa monture avec lui, marcher était bon pour la santé mais quand plusieurs mois ne se comblent que par cette occupation elle devient très vite lourde à porter et quelques peu ennuyeuse et sans le paysage et Eliow il n'aurait aurait sans doute perdue un peu de sa joie de vivre, mais puisqu'il avait des raisons de continuer de sourire il fit contre mauvaise fortune bon cœur et continua de mettre un pied devant l'autre avec cette même allégresse qui lui faisait aborder la vie. Le désert jaune avait quelque chose d'envoutant qui l'attirait tout autant que le reste du monde la nuit, à la différence que ce paysage là avait une magnificence et une puissance sauvage qui faisait courir une onde sur sa peau chaque fois qu'il plongeait dans les vibrations du sol, le chant de la terre était présent certes, mais il y avait autre chose, quelque chose de plus dans l'environnement aride, un grondement sourd de bête à l'affut d'une proie, un roulement de tambour, le frottement des milliers de grains de sables contre leurs voisins, une mélodie discordante mais si belle qu'elle lui donnait envie de l'écouter à tout jamais, et lors de leurs périodes de repos il laissait les vibrations résonnaient dans ses os comme un échos, s'imprégnant de cette merveilleuse sensation d'être une partie d'un tout gigantesque, une flammèche dans un brasier même si il s'agissait d'un brasier métaphysique. Il ressentit une grande tristesse en laissant l'étendue d'or derrière eux...

Les montagnes avaient leurs propres splendeur, une splendeur de titan en sommeil veillant sur un monde encore jeune comme des parents attentifs, elles semblaient si anciennes, si pleines d'histoires et de force qu'il en fut presque tétanisé, cloué sur place par l'ampleur de ce qu'il ressentait en ce lieu. Si le désert mettait le feu à l'honneur c'était indubitablement la terre et l'air qui régnaient en ce lieu et l'association de ses deux éléments dans le catalyseur naturel de la roche millénaire ressemblait à une montagne d'énergie en fusion, une énergie salvatrice et protectrice, une fontaine de puissant de soin tant pour le corps que pour l'âme. Il comprenait enfin pourquoi son maitre lui avait vanté le mérite des voyages, il ne faisait aucun doute que tout magicien digne de ce nom se devait de venir ici au moins une fois dans sa vie pour apprendre de la montagne, c'était l'endroit parfait pour un être sensible à la nature, bien plus encore que la grande foret elfique la montagne lui faisait entendre les battements du cœur du monde, puissantes vibrations qu'il n'était pas en capacité de comprendre mais qu'il écoutait avec attention tout au long de leur montée sur le chemin rocailleux et ardu. Il ne vit pas les heures passer, il n'avait la tête qu'à l'écoute du chant de la montagne... jusqu'à ce qu'il s'arrête subitement, se tournant vers Eliow qui semblait peinait à escalader ainsi en pleine lumière, il aurait tant voulut l'aider mais bien entendu il n'en avait pas les moyens et ce qu'il ressentit soudain chassa l'inquiétude de son esprit, un malaise soudain dans le réseau de vibrations de la terre, un malaise qui lui étreignit le cœur et lui coupa le souffle mais il ne montra pas son trouble tout en se promettant d'en parler plus tard au vampire et à son compagnon écailleux; il reprit sa montée, puisant dans le chant de la terre pour savoir où poser ses pieds et tentant de découvrir une trace de l'œuf par ses dons mais sans succès, le rondo de la montagne couvrait presque tout. Pourtant au sceau d'une journée fraiche et claire il entendit bien autre chose que le chant doux des roches, les premiers bruits étranger au calme royale de la roche furent des choc métalliques, puis des éclats de voix, audibles pour toutes les oreilles mais dont les vibrations étaient si brouillées qu'elles en devenaient illisibles, il jeta un coup d'œil vers les autres, un autre groupe les avaient il devancé ? Et si ils n'étaient pas là pour l'œuf alors pourquoi, on ne traversait pas le désert sans une solide raison... Les autres se lançaient déjà à l'assaut de la parois rocheuse, pressés de rattraper ce qui causait cette cacophonie... il les regarda faire avec un soupçon de doute dans les yeux puis se résolut à les suivre sans poser de questions, et s'élança à son tour sur les roches, le pieds sûr grâce aux murmures des pierres mais sans se presser, certain que si il y avait bataille ce serait Eliow et Lyroe qui serait utiles et sa propre personne qui risquait bien plus de les empêcher de se battre correctement que toutes autres choses. Le soleil déclinait et une mer de nuage se formait autour d'eux petit à petit comme un long serpent s'enroulant autour d'une proie, mais il n'avait pas le loisir de contempler la scène et continuait son escalade avec attention, la course à l'œuf allait être âpre, autant sauvegarder ses forces...

Dire qu'Aldaria était un mauvais souvenir serait tout de même un mensonge. Eliow n'avait de cesse de songer à ce qui s'était passé et, quand bien même les événements avaient été plus que houleux, pour lui Aldaria gardait aussi une autre saveur. Pas seulement celle des rixes, des querelles et de la rancune voire de la haine humaine. Mais aussi, en tout premier lieu, celle de son passé humain, d'un passé qu'il avait eu tendance à oublier mais qui parfois revenait par vague, telle l'écume houleuse de la mer qui tentait de s'ancrer quand même dans la falaise malgré l'ignorance royale que cette dernière tentait de lui imposer. De même sa mémoire avait beau lui faire défaut, son être vampirique avait beau se jouer de ce passé sombrement humain, ce dernier revenait quand même à la charge, par bourrasques inattendues mais... étrangement salvatrices, érodant inlassablement la falaise de son esprit pour mieux s'imposer de nouveau à lui.

Aldaria avait aussi pris la saveur d'un... d'un sentiment. Etrange sentiment qui semblait l'envelopper et le hanter dès que Merithyn était près de lui. Eliow n'arrivait pas encore vraiment, ou très difficilement, à mettre un mot clair et précis sur ce sentiment, mais indéniablement, il était là. Et si au début, par peur, Eliow avait été tenté de le refuser et de le nier, il s'y était vite accoutumé, incapable de toute façon de repousser l'elfe chanteur qui avait, sur lui, cet attrait qu'ont les drogues. Une fois que vous y avez goûté, il vous est impossible de vous en défaire. ou si cruellement. L'elfe chanteur était devenu sa drogue à lui. pas seulement par le goût âcre et amer de son sang, mais... Par autre chose. C'était indéfinissable, impalpable, et le vampire était déjà fort démuni face à ce qui prenait possession de lui pour parvenir à le décrire nettement.

On lui avait pourtant appris que les vampires étaient dénués très rapidement de tout sentiment humain... Mais pourtant... Pourtant... ce qu'il ressentait là, quand il plongeait son regard dans les braises émeraude de Meri, c'était bien un sentiment... non ? Un sentiment.. humain. Un sentiment faible ? Oui, certainement. Tout ce qui était humain était faible, n'est-ce pas ?

Voilà alors les questions qui taraudaient le vampire tout le long du trajet. Il n'avait que faire de ses autres compagnons de route, mis à part Shaynar et Merithyn. Ses pensées avaient donc tendance, chose assez commune chez lui, à voguer vers d'autres contrées, tandis que ses pas le menaient d'eux même sur les traces de l'autre oeuf.... Le trajet de nuit lui était aussi fort réparateur et apaisant. Même s'il ne serait jamais de cette humeur gaie et joyeuse qui semblait l'apanage humain ou elfe, il était en tout cas d'humeur plus clémente, moins sujet aux sarcasmes ou aux commentaires mesquins auxquels il s'était si longtemps joué.

En fait, il était rare qu'il sorte de ses songes. Seuls quelques moments phares étaient parvenus à le sortir de sa torpeur. Comme lors de l'attaque des bandits qu'ils avaient déjouée. Ou comme lorsqu'il voyait la petite humaine, dont l'odeur l'avait fort alléché dans l'auberge, s'approcher de son elfe, un vif éclat de jalousie, aussi ardent que le désert qu'ils traversaient péniblement dès lors, s'emparait de sa raison et manquait de lui faire commettre l'irréparable. Mais à chaque fois, un rapide regard de Meri le calmait. Même si la jalousie continuait de le ronger doucement mais sûrement. L'autre petite humaine lui était.. insignifiante. Ses babillages constants avaient parfois tendance à lui taper sur les nerfs, mais bien vite il repartait dans ses songes pour les ignorer au mieux. Il devait avouer toutefois que sans l'elfe à ses côtés, veillant sans cesse sur lui, il aurait bien vite fait de mordre les deux gamines dont l'odeur lui pourléchait sans cesse les sens mettant son contrôle vampirique à rude épreuve. Une pensée à son ancien mentor qui serait sans doute fier du contrôle qu'il acquerrait peu à peu...

Quant aux autres ? l'elfe archère et son dragon ne méritaient, pour lui, aucun regard, aucune marque de réconciliation, aucun geste en leur sens. Il leur en voulait amèrement, pour bien des choses, parfois bien enfantines certainement, et préféraient donc les ignorer royalement. L'autre humain ? Et bien... Il l'intriguait. Ce n'était qu'un humain après tout, donc une chose insignifiante tout juste bonne à être mordue, selon les dires de Lorenz. Mais il l'intriguait quelque peu... et l'agaçait. Eliow n'était pas dupe, cet humain semblait mourir de curiosité à son égard. Or s'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était cette sensation d'être une bête de foire qu'on devait étudier...

Bref. Mis à part Shaynar et Meri, Eliow tentait de rester à l'écart. Il n'attaquerait pas en premier, mais qu'on ne l'importune pas non plus. le message était clair comme de l'eau de roche. C'est sur cette pensée, qu'il arriva au pied de l'immense montagne. Une montagne qu'il devait alors gravir. Alors que le jour se levait. Voilà qui allait s'annoncer harassant et éprouvant pour lui. Et effectivement, cela ne manqua pas. Fatigue, douleur, sensation cuisante d'être à la traine et de ne plus être vraiment dans la course à l'oeuf mais dans une course à la survie le concernant. Ses forces s'amenuisaient aussi rapidement que le soleil montait.

"Monte devant Shaynar. je vous rattraperai rapidement de nuit", souffla-t-il par la pensée à son dragon.

Oui, de nuit, il parviendrait à rattraper sans peine son retard. Du moins était-ce ce qu'il espérait. Mais c'était compter sans l'annonce d'un combat futur plutôt proche. Une cacophonie venait de monter des hauteurs de la montagne. Un groupe de... d'humains... bandits ou il ne savait quoi... semblait les attendre en haut prêt à en découdre avec eux. Heureusement pour le vampire, la nuit tombait. Et avec elle ses forces semblaient revenir au galop. Dans un ultime effort, Eliow se hissa alors pour rejoindre ses comparses le plus rapidement possible. Pour rejoindre l'elfe chanteur surtout et son lié. Il était hors de question qu'ils se bagarrent sans lui et qu'ils se retrouvent blessés. Il s'en voudrait... Bon certes, il n'était pas le guerrier le plus expérimenté. mais il commençait à comprendre comment manier une épée. Même si un maître en la matière n'aurait aucun mal à le désarmer... Et sa force de vampire serait avec lui... non ?

Enfin! Lylou voyait enfin la limite du desert! Ne voir que du sable à perte de vue, avec pour seul objectif cette maudite montagne qui s'approchait beaucoup trop lentement à son goût! Qu'est-ce que la petite bergère n'aurait pas donné pour avoir une monture! N'importe laquelle, tant que le seul effort qu'elle aurait à fournir aurait été de tenir une ombrelle au dessus de sa tête! Au lieu de ça, elle ne sentait même plus ses pieds et la chaleur lui donnait des migraines affreuses! Heureusement qu'ils voyageaient surtout de nuit. D'une part pour Eliow, mais parce que la chaleur était aussi insupportable pour les hommes comme pour les elfes! D'un côté, elle était contente d'avoir le vampire comme excuse contre le soleil, même si changer son rythme de sommeil n'avait pas été trés évident au départ!
Heureusement, la jeune femme était plutôt matinale et elle dormait beaucoup mieux qu'au début de ses aventures. Pas aussi bien qu'à l'auberge avec Mila certe, mais savoir qu'elle était entouré de gueriers et de dragons qui pouvait la proteger la rassurer, même si elle n'était toujours pas convaincue de la bonne foie de Wolf, et qu'elle prenait toujours soin de ne pas dormir à côté du vampire. Ce qui ne risquait pas d'arriver vu la distance qu'il prenait soin d'instaurer entre lui et le reste du groupe. A part l'elfe et son dragon, il n'y avait que Mila qui s'en approchait le plus en voulant discuter avec Merithyn.
A part Mila, la seule personne dont elle s'était rapproché était Lyroë et indirectement, Cymbor. Cette dernière ayant tenter de lui enseigner, non sans mal, le tir à l'arc.

Aprés plusieurs petites peripéties, ils atteignirent enfin le pied de la montagne où était sencé se trouver un autre oeuf de dragon. Assez impatiente de voir à quoi ressemblait une telle chose, elle commença l'assention de la montagne avec enthousiasme. Lyroë sur sa droite et Mila sur sa gauche, Lylou s'empressait comme toujours, de ne pas être trop à la traine. Mais même essouflée, la gamine ne pouvait s'empêcher de parler, encore et toujours!
Voyant le visage de Mila dont l'expression de concentration se renforcé au fur et à mesure qu'elles preogressaient, sans doute du au fait qu'elle espérait que l'oeuf la reconnaisse comme sa nouvelle dragonnière, Lylou decida, une fois n'est pas coutume, de la dérider.
"Et Mila! J'ai une nouvelle blague! Ecoute ça: C'est deux vampires dans leur souterrains un peu avant l'aube. L'un des vampires a une forte envie de se faire un dernier repas et il dit : "je me ferais bien un dernier humain là". L'autre lui répond: "mais t'es fou, y a personne dans les environs, le temps que tu trouves quelqu'un le soleil sera déjà levé, c'est de la folie!". Le premier réplique: "Je sais, mais j'en ai trop envie. Allez j'y vais, tu verras je serai de retour dans un clin d'oeil !". Alors il repart et effectivement il revient quelques minutes après, la bouche dégoulinant de sang. "Waaouh, lui fait l'autre,t'avais raison, t'as trouvé! comment t'as fait ?". Il l'amène par la fenêtre et lui dit: "tu vois le petit chemin là-bas"."Oui"."tu vois le buisson de roses à droite?", "suis le chemin du regard, tu vois maintenant l'arbre au virage? " "Oui" "Et ben moi j'l'avais pas vu!". La jeune fille rigola franchement, espérant avoir suffisament detourné l'attention de son amie pour qu'elle se detende. Il y avait déjà assez de tension comme ça dans le groupe pour qu'en plus l'ambiance empire dés qu'ils s'approcheraient de leur but. D'ailleurs, la jeune fille avait commencé la veille, avant qu'ils ne commencent leur assenscion, qu'est-ce qu'il adviendrait de ce groupe si particulier... A peu prés tous les membres souhaitaient avoir l'oeuf pour eux, ou pour leur peuple. Aprés toutes ses aventures, Lylou avait presque peur de s'approcher de cet oeuf: et si il éclosait pour elle? Alors cette fois tout espoir de retourner à sa petite vie tranquille serait definitivement anéantit!

La logique aurait voulue que, puisque les elfes et les vampires en avaient déjà un chacun, le 3éme oeuf serait pour le 3éme peuple! Elle aurait vraiment voulu que Mila soit "choisit", si elle avait bien comprit le principe, et elle surveillerais de prés Wolf: il était hors de question que le representant des dragoniers humains soit un mercenaire sans foie ni lois!
Se sortant cette idée de la tête, elle continua dans sa lancée de bonne humeur:
"Et tu sais comment on appelle un professeur vampire?...."
Lylou allait lui donner la réponse lorsque tous se figérent... Des bruits plus que suspect! Même Eliow les rejoignit alors que la nuit tombait à peine, sur ses gardes.
Même si Lylou avait fait des progrés à l'arc, elle n'en restait pas moins la moins efficace du groupe. D'autant que, vu leur position, ses fléches ne lui serviraient pas à grand chose! Elle se posta donc derrière Lyroë, son arc bandé, tous ses sens aux aguêts, prête à affronter n'importe quoi, attendant le signal pour pouvoir bouger...

Les échos d’un combat parvenaient au groupe en bas de l’éboulis et comme d’un commun d’accord ils se lancèrent à l’assaut de la falaise la nuit tombante les rafraichissants un peu.

Le mercenaire s’était joint au groupe quelques jours avant leurs entrer dans le désert, il encore surprit qu’il est été assez simplement accepter même s’il à n’en pas douter le jeune homme se feraient taillé en pièce au premier geste suspect. D’ailleurs il se demandait pourquoi le groupe n’avait pas déjà éclaté au vu de l’ambiance qui y régnait, la dragonnière elfique était d’un coté avec le dragon blanc ayant la même attitude que la noblesse impériale, il n’allait pas faire le premier pas vers elle donc. De l’autre coté se trouvait le dragonnier vampirique et le dragon noir, la créature honni des peuples humains et elfiques s’isolait loin des autres dissuadant ceux qui s’approchaient un peu trop -apparemment il n’aimait pas tellement la curiosité de Wollf- le seul qui pouvait approcher du vampire se trouvait être l’elfe baptistrel -qui à voir leurs expressions corporel devaient avoir une relation plus…intime…qu’une simple amitié- de plus l’être sylvestre semblait être…dégouté par le mercenaire donc pas franchement possible de s’approcher aussi après venait la fameuse Lylou, il avait enfin compris pourquoi elle le fuyait comme la peste -alors qu’il suivait leurs pistes des mois plutôt il en avait profité pour se renseigner auprès de ses contact et il avait appris que la jeune femme avait sa tête mise à prix à cause d’un meurtre, bien qu’il ne la croyait pas capables d’un acte pareille il ne fallait jamais se fier au apparence-quoi qu’il en soit il n’avait pas l’intention de s’en prendre à elle, d’une part parce qu’il n’avait pas besoin d’argent pour le moment ensuite parce qu’il se feraient réduire en miettes par les autres membres du groupes s’il essayait et enfin parce que semblait-il sa conscience avait décider de se manifester. Et enfin il y’avait la cadette du groupe n’ayant absolument aucun complexe elle n’arrêtait pas de parler son babillage constant faisant une sorte de bruit de fond.

En faite il n’avait pas rejoint le groupe plutôt pour la simple raison qu’il s’était réveiller plusieurs heures après le départ du groupe d’Aldaria et la route partant de la ville étant très fréquenté il lui était arrivé de prendre le mauvais chemin lui faisant parfois perdre plusieurs jours de marche sans compter les innombrables pièges tendu au voyageurs imprudents ou trop sûr d’eux, il était tombés dans l’un d’eux d’ailleurs : trop absorbés dans ses pensés il n’avait pas fait attention à la bande de voleurs débutant qui s’était dressé sur son chemin, trop sûr de lui il les avait négliger et ça aurait pu marcher si un des brigands en herbe armé d’une rapière qui avait connu des jours meilleurs n’était pas passer à l’attaque, heureusement pour lui le brigand maniant son arme comme un pied et au réflexe du mercenaire il s’en était tiré avec une plaie pas vraiment profond et la disparitions de la mèche de cheveux qui lui servait pour cachés la couleur anormal de son œil, plus en colère contre lui-même que contre ses attaquant le mercenaire dégaina son épée cassant la rapière en deux et accompagnant le mouvement il laissa une cicatrice barrant tout le torse du jeune garçon et alors qu’il allait levé son arme pour éliminer les bandits quelque chose en lui l’en empêcha la toute première manifestation de sa conscience !

Cela le perturba longtemps le faisant prendre les mauvais chemins mais il fut un peu rassurer lors de sa rencontre avec des chasseurs de tête extrêmement énervés et pour une raison qui lui était inconnu ils s’en prirent à lui réagissant face à le menace il étripa le premier attaquant, accompagnant le mouvement il décapita un deuxième et coupa le bras d’un troisième. Finalement trouvant que leur adversaires passablement énervés les survivants pourtant plus nombreux que lui décidèrent de sauvés leurs misérables existences en s’enfuyant, d’abord tenté de les poursuivre il se ravisa allant rejoindre les dragonniers et leurs compagnons.
Lorsqu’enfin il les rejoignit après des débats pour le moins assez houleux Wollf réussis à « s’intégrer » dans le groupe qui voyageait uniquement de nuit pour éviter les désagréments du à la lumière du jour au vampire cela perturba un peu le reste du groupe mais ne gêna nullement le mercenaire préférant le voyage de nuit pour des raisons qui tombait sous le sens. Bien qu’il n’eut rejoins le groupe depuis peu de temps il comprit vite que l’ambiance n’était pas très chaleureuse mais qu’il restait ensemble pour la raisons qu’ils devaient ramener à leurs peuples respectifs l’œuf de dragon qu’ils cherchaient, d’après ce qu’il avait capter et deviner Lylou et son amie les suivait sans avoir vraiment le but de prendre l’œuf même si elles essaieraient de devenir dragonnier. Et lui pourquoi était-il là, son instinct l’avait guidés vers eux mais il doutait fortement qu’ils l’aideraient à retrouvés Eowil en faite il doutait même qu’ils feraient attention à lui si jamais il était blessé certain serait sans doute même partant pour l’achevé. Comme disait le vieil adage « on était jamais mieux servi que par soi-même. » Le mieux pour lui de retrouvés sa sœur était de devenir dragonnier et sinon eh bien de se débrouiller comme il l’avait toujours fait, mais alors pourquoi il restait ? Tous simplement parce-que il était en compagnie de personne sur qui comptait tous les êtres vivants d’Armanda. Et si il devait décrire le groupe ce serait « le calme avant la tempête » et la tempête arriverait à coup sûr au moment de récupérer l’œuf !

Quitter Aldaria ne fut guère aisée. Déjà parce qu'une courte nuit de repos n'était guère assez pour récupérer de la longue marche déjà accomplie. Mais aussi parce que le cœur n'y était plus. Il n'y était pas vraiment déjà au départ, mais les évènements de la veille marquèrent une véritable scission, autrefois latente, mais maintenant bien présente et ressentie. Et Lyroë n'avait plus cœur à partir et à continuer. Déjà parce que Cymbor semblait malheureux comme une pierre, mais parce que Mery n'était plus le Mery d'avant ce satané vampire.

Ce être froid avait dû lui faire tourner le sang à l'envers pour que son ami d'enfance devienne ainsi. La jeune femme ne voyait là pas d'autres explications. Jalouse? Peut être, mais pas dans le sens d'une jeune amante éconduite. Elle n'avait jamais vu l'elfe de la sorte ni même imaginé une telle chose. Il était tel un frère, élevé comme elle durant une longue période de leur vie. Il la connaissait, il était même un des rares auprès de qui elle s'était confiée. L'archère n'était pas des plus loquasses ni même du genre à être expansif envers les autres. Et voilà que le dent longue lui kidnappait, détournait des siens son ami, son semblable. En pure égoïste, Lyroë ne cherchait pas à comprendre. Elle ne pouvait s'y résoudre. Elle haïssait tellement les vampires qu'il lui était impensable, inimaginable que Mery puisse adorer plus que tout un être abjecte synonyme de mort.

Ceci fut une des raisons de son amertume à la continuité de cette épopée. Ça et l'ardeur du voyage. Si le début était pénible, la suite était éreintante, intenable et invivable. Les plaines passées, ils entrèrent dans la fournaise du pays, la bouche d'un dragon à ciel ouvert. Et les jours se ressemblèrent et se suivirent tels les aiguilles sur un cadran. Rien depuis l'aventure des plaines. Rien que leurs pas, leur souffle et le silence du désert. Même si les humaines semblaient bien plus enclins à parler avec des êtres qui différaient de leur composition. Une curiosité certaine devait hanter leur esprit. D'ailleurs l'une d'entre elle n'avait pas demandé à Lyroë de l'aider à devenir une meilleure archère. La jeune femme était réticente au début, mais céda en espérant entendre moins de piaillerie de sa part. La jeune humaine semblait ravie de l'entrainement tout comme la présence de l'elfe, même si l'archère ne mettait pas de son cœur. Il fallait dire qu'elle n'avait pas l'esprit à ça, même si ce petit échange avait pour effet de lui faire pencher un peu à autre chose. Puis de se détourner de cette maudite quête.
Il fallait qu'elle lui soit fidèle à l'impératrice pour poursuivre. Et surtout la volonté d'avoir l'œuf avant les vampires, voilà son leitmotiv à se lever chaque nuit pour marcher et marcher encore.

Les autres membres de leur joyeuse troupe, elle les évitait. Elle n'avait d'échange qu'avec l'humaine et Cymbor. Les autres, des regards en coin, des banalités, même avec Mery, peut être un sourire forcé et crispé, un mal à l'aise certain. Lyroë essayait de se concentrer sur son dragon. Celui-ci semblait comme elle. Pas heureux d'être là. Son pas lent en était synonyme. Que faire? Et elle s'en voulait de l'emmener dans ce fardeau de recherche. Et ses tentatives pour rendre le voyage moins pénible semblait des échecs et Lyroë désespérait.

Un jour de plus, une journée encore des plus chaudes. Ils allaient se remettre en route, la nuit arrivait avec ses nuages sombres.
Quasi pas un mot entre eux. Le silence du désert se mêlait à eux. Mais un bruit étrange claqua dans le crépuscule. Un bruit qui détonna avec tout ce qu'il avait pu entendre jusque là. Qu'est-ce qu'un bruit et son origine pouvait bien faire ici?
D'un geste rapide et efficace, l'elfe prie son arc et se leva d'un bond. Un rapide coup d'œil vers les autres pour comprendre qu'ils étaient comme elle, soupçonneux quand à ce bruit.
Pour une fois, ils furent tous d'accord, toujours sans une parole. aller voir et se préparer au pire. A une bataille où ensemble ils allaient devoir défendre surement leur due.

Si on lui avait demandé pourquoi il poursuivait, il aurait répondu : Pour Lyroë, sur un ton blasé. Non pas que ça l’ennuyait, mais à son avis, elle insistait trop. Il souhaitait pour lui qu’aucun ne puisse jamais mettre la main sur l’œuf. Il s’il pouvait ne pas éclore, se serait tout simplement mieux pour la santé mentale du dragon qu’il gardait en sommeille. Bref, c’était ça. S’il avançait, il n’en prenait plus plaisir. Il ne s’amusait plus de la nature des choses et ne se laissait porter par le vent que lorsque la compagnie des autres l’ennuyait au plus au point. Ou plutôt lorsqu’il sentait qu’il ferait mieux de s’éloigner. Il arrivait même à certaines occasions que le jeune dragon s’éloignait à un point tel que le lien avec sa dragonnière était coupé par la distance. Il partait à ce moment chasser dans les kilomètres qui les entourait, ne restant pas longtemps à distance, toutefois, et s’il ne trouvait rien après quelques minutes, il revenait généralement rapidement plus prêt pour lui faire signe qu’il n’avait rien attrapé d’intéressant. Et revenait, sagement, doucement, planant, maîtrisant un peu plus à chaque jour le ciel et le vent, s’envolant toujours plus rapidement, un oiseau sauvage et indomptable. Il passait d’ailleurs le plus clair de son temps dans les airs, loin d’eux. Il refusait. Oui, c’était ça. Il refusait d’être plus en cause dans la destruction massive de ce groupe d’une importance pourtant capitale.

Le doute planait toujours autant, dans l’esprit du dragon blanc, même après leur arrêt à l’oasis, où il aura pu dégourdir ses pensées vagabondes. Effectivement, s’il s’amusait à découvrir le monde qui l’entourait, il en revenait tout de même toujours au même point. Au cours du voyage à travers le désert, s’il aimait se trouver là, il n’aimait pas le voyage de nuit. Il avait une énorme préférence pour la lumière du jour, ses rayons qui étincelaient sans cesse sur ses écailles, renvoyant un éclat lumineux sur le sol ou dans les regards qui l’observaient. Malheureusement, le désert reste le désert, même pour un dragon, ce qui lui donnait ce drôle de sentiment d’impuissance face à son étendue qui n’en finissait plus. Trop chaud. Probablement, lui dit-on, qu’il aurait supporté un certain temps, mais sans plus.

Heureusement pour le dragon, si leur périple s’annonçait particulièrement pénible et long, ils arrivèrent quelques évènements qui brisèrent cette haine. Si une rencontre hasardeuse qui se conclus en combat rapprocher pu atteindre tout le groupe et resserrer un peu les liens, le dragon blanc n’en restait pas moins distant. Il avait peur. Voilà le résultat de son erreur. Il avait peur de ne pouvoir la réparer et surtout, surtout, il ne savait pas comment. Eux le haïssaient. Eux souhaitaient probablement qu’il n’ait jamais éclot et son cœur en souffrait plus que tout. Ils ne semblaient pas réaliser. Ou s’ils s’en rendaient compte, ils en étaient bien contents. À croire qu’ils voulaient se débarrasser de lui. Mais pourtant, ils étaient pareils! Ils étaient dragons et dragonnier, marchant pas à pas vers une même destination! Oubliaient-ils le passé? Cymbor fut porté à penser que si les anciens dragons étaient partie, c’était pour la même raison… Le Dracos s’était-il trompé? Peut-être aurait-il mieux valu laisser Armanda s’éteindre de sa magie complètement et mourir à petit feu… Ils finiraient par la détruire encore plus rapidement…

Ce fut donc en ces pensées désagréables qui accompagna le vol du jeune dragon lorsque les premières montagnes apparue à son regard perçant. Lyroë ne les voyait pas encore et, à travers son lien, une nouvelle découverte… S’il pouvait envoyer ses pensées et ses émotions vers sa liée, ce ne fut, cette fois qu’un faible mélange d’émotion mais aucun mot n’en sorti. Cette fois il envoya directement vers elle un flots d’images qui lui parvenait, du ciel, dans lequel il se trouvait, des oiseaux, avec lesquels il volait, mais aussi des pics enneigé et blancs qu’il voyait plus loin. Un sentiment curieux, nouveau, se dégagea de lui. Un sentiment étrange d’appartenance à la neige, au blanc si parfait de cette nature qu’il n’avait pas encore gouté, et l’envie indomptable de se diriger vers elle sans hésitation.

En fait, leur contact avait été plutôt moyen, au cours du voyage. Pourtant, il était arrivé, à quelques reprises, où Cymbor acceptait volontiers de calmer les ardeurs colériques et de jalousie de sa dragonnière pour lui faire partager ses propres aventures. Si elle ne les prenait pas lui faisait du mal, mais le contact avec elle était toujours agréable et semblait l’apaiser. Même si la colère grondait, orageuse, chez elle, il avait l’impression qu’il était de son devoir d’y veiller doucement, en guide silencieux dans son ombre. S’il il avait peut-être déjà pensé, en s’en voulant par la suite, qu’elle aussi ne le considère vraiment que comme un poids, il souhaite que le bien pour elle. Et cela signifiait aussi qu’elle se réconcilie avec l’autre elfe. Il songea donc à un peut-être moyen de l’atteindre…

Lorsqu’enfin ils atteignirent leur destination et que l’énergie dégagé par les lieux frappa le jeune dragon, et que lorsque son œil apperçu le regard des uns et des autres lorsqu’ils se précipitèrent vers la montagne, il envoya quelques mots à sa liée…

*Si l’œuf ne nous revient pas, Petite Fée, je ne suis pas sûr d’être près à affronter les deux autres. Je n’en aurai ni le courage ni la force… Alors arrangeons-nous pour êtres les premiers.*
Voilà. Il prouvait ainsi à l’archère qu’il était complètement avec elle dans cette voie, cette quête pour l’avenir de leur monde. Il s’élança donc, et comme il ne tenait pas à se voir devancer trop sa dragonnière, il évita de trop employer ses ailes, s’aidant beaucoup plus de ses griffes qui lacéraient la pierre et faisait ainsi un passage à sa lié, alors qu’il passait devant elle. Mais rien n’allait comme il se devait avec eux. Alors que les bruit lui parvint à lui autant qu’aux autres, il hérissa les écailles le long de sa colonne, plaquant ses ailes contre son dos, il huma l’air et se stoppa net. Un regard vers le restant du groupe, une hésitation dans son regard. Pas le choix. Pour la première fois depuis longtemps, il envoya son esprit touché chaque être du groupe peu joyeux, malgré sa propre réticence. Il sentait que c’était nécessaire. Et bien qu’il ne s’adressait à aucun en particulier, Cymbor avait bon cœur. Trop bon cœur, peut-être, à son plus grand malheur…

*Je peux sentir un vampire…* Il tourna brusquement la tête vers le duo que formait l’autre couple dragon et Dragonnier et ajouta rapidement, avant qu’il ne vexe qui que ce soit. *Je veux dire, un autre vampire.* Et se referma aussitôt, n’attendant pas la moindre réponse. Ce n’était qu’un avertissement pour leur propre sécurité, preuve en même temps de sa bonne volonté et qu’il ne tenait franchement pas à ce qu’on lui tombe dessus pour la seconde fois parce qu’il n’aurait rien dit.

Il tourna la tête vers Lyroë, un regard toujours aussi perturbé, mais une pointe de sauvagerie perçait cette fois à travers le bleu du ciel de ses ris, qui la dardait intensément.

*Jusqu’au bout. Et même après. Toi et moi. Pas même un vampire. Pas même un humain. Pas une épée ou une flèche. Pas même un dragon. Je suis près de toi et combat avec toi. Pour toi. Pour notre avenir, nous ferons face et vaincrons. Parce que nous sommes liés, ensembles, et c’est ce qui fait notre plus grande force!*

Il ne déclarait la guerre à rien, mais le jeune dragon au début si neutre s’était désormais rangé et avait, plus ou moins, baisser la tête à convaincre qu’il aiderait tout le monde. Il en était incapable à ce stade de sa vie. Il décida alors de tout consacré à sa lié. Il n’y avait qu’elle. Il n’y avait que lui. Il n’y avait qu’eux. À la vie, à la mort.

[HRP : Bon alors, je suis désolée de la longueur de ce qui va suivre xD. Fallait bien que je raconte tout en un seul rp, donc bon courage. Désolée aussi des répétitions, mais dans six pages et demi word, je devais forcément mettre des répétitions et l'inspiration n'était pas toujours là quand il le fallait. Désolée aussi pour les erreurs de français, la flemme de tout relire.]

Eileyna venait tout simplement d'être jetée des souterrains à cause d'une mission de Lorenz Wintel. Qu'est-ce qu'elle pouvait le détester celui-là. Elle ne pouvait remettre un pied en territoire vampirique tant qu'elle ne lui avait rapporté une réponse complète sur ce qu'il voulait savoir, rien de plus simple que savoir si les élus envoyés pour retrouver les oeufs avaient réussi et si oui, savoir de ce fait si ils avaient trahis ou si ils étaient sur le chemin du retour. Il en avait des idées bizarre ce vampire-là, mais bon elle ferait avec, de toute façon elle n'avait pas le choix, elle ne voulait subir sa colère et son impatience qui dans le fond n'étaient pas très éloignés l'une de l'autre au niveau comportemental. Depuis un petit moment, il était de mauvaise humeur et se prendre la tête avec lui, elle en avait assez, de toute façon elle ne gagnait jamais contre lui, elle ne savait pas pourquoi elle continuait sur ce chemin d'ailleurs. Enfin bref, la voilà à la sortie de son territoire adoré pour un long moment à la surface. Tout d'abord, elle devrait se rappeler tous les jours qu'elle était aussi faible qu'une humaine la journée, mais qu'en plus, elle ne pouvait montrer aux autres qui elle était. Pas spécialement le côté vampire, mais le côté tatouage et couleur des yeux plus que bizarre. Soupirant profondément, elle se mit en marche vers une ville au hasard, elle ne savait même pas par où commencer. Mais elle avait le temps avant de sortir entièrement du territoire des siens.

Il lui fallu plusieurs jours avant d'atteindre la frontière du territoire des siens. Plusieurs pendant lesquels elle apprit à haïr toujours un peu plus son soi-disant aimé. Enfin celui avec qui elle était pour une raison des plus idiotes, elle voulait tout simplement que son véritable amour soit jaloux, mais c'est une chose qui ne risquait pas d'arriver, et puis sérieusement ça avait des avantages d'être avec Lorenz, même si ils étaient vachement diminués à cause de son caractère. Elle en avait déjà marre d'être dehors à marcher tous les jours, à se nourrir quand un humain était assez idiot pour se balader dans le coin, d'ailleurs elle se nourrissait plus qu'habituellement, elle allait finir par prendre du poids, mais est-ce qu'un vampire prenait du poids à force de boire du sang humain? C'est une question qui ne lui avait jamais traversée l'esprit jusqu'à maintenant. Il fallait qu'elle soit loin de ses livres et de son coin où elle pouvait être seule pour se poser des questions inutiles, tel que le fait de grossir si elle buvait trop souvent du sang en trop grande quantité. Bon elle était à la limite du territoire humain, maintenant il fallait qu'elle se décide de la ville qu'elle allait visiter pour voir si elle pouvait récolter un petit quelque chose sur le sujet. Il n'y avait que trois villes après tout, ce n'était pas très difficile de choisir l'une des trois. La plus près, c'était laquelle encore. Rah, si seulement sa mémoire pouvait fonctionner quand elle en avait besoin, cela lui éviterait d'être bloqué alors qu'elle n'avait qu'une envie, celle de rentrer dans les souterrains et de e replonger dans le noir le plus complet. Il lui fallu un bon quart d'heure si pas trente minutes pour se souvenir que Gloria la magnifique était celle qui était la plus près de son territoire. Inspirant un bon coup, elle se remit en route, doucement vers de nouvelles aventures, maudissant toujours plus Lorenz.

Elle mit encore quelques jours pour atteindre son but, quelques jours qui passèrent tout doucement, paraissant ne jamais se finir, enfin le bon point dans cette mini-aventure, fut qu'elle appris quelque chose d'utile sur sa race. Enfin, utile, pas vraiment, mais sait-on jamais... Enfin, bref, elle avait fait attention à son corps et à la quantité de sang qu'elle ingurgité et en fin de compte, elle remarqua qu'elle ne prenait pas un gramme mais arrivé un moment où tout ressortait par là où c'était entré. Soit en clair, elle régurgitait ce qu'elle avait avalé. Tout à fait déplaisant mais au moins elle pouvait boire tant qu'elle le voulait, il ne se passait rien de grave pour elle. Enfin à court terme, à long terme, elle ne pouvait le savoir et ne voulait le savoir, elle fit donc attention au nombre d'humain qu'elle saignait sur son passage.
Arrivée en ville, elle traversa plusieurs rues, fit attention aux conversations des gens, resta cachée la plupart du temps. Le quartier pauvre ne lui apprenait pas grand chose d'intéressant, mais elle ne voulait pas non plus s'aventurer plus avant et devoir passer ce mur qui d'après ce qu'elle avait compris séparait les pauvre du quartier marchand. Elle s'en rapprocha le plus possible pour voir si elle pouvait le passer sans problème ou non. Il faut dire que c'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans cette ville et en aucun cas elle ne voulait se faire remarquer, elle n'aimait pas les explications sur son physique et cela menait trop souvent à une bagarre donc à une dépense d'énergie. A force de trainer près du mur séparant les deux quartiers, elle rencontra un soir un groupe de jeunes personnes plutôt bien habillés pour venir dans le quartier pauvre. Ils semblaient tous très concentré sur un même sujet, Eileyna se dit que le sujet serait peut-être intéressant, après tout elle n'avait rien entendu qui attirait son attention et elle était déjà à son quatrième jour dans la ville de la Gloria la magnifique, elle resterait encore deux ou trois jours puis en visiterait une autre, pas qu'elle ne soit pas patiente mais le mal du pays était pas loin d'elle.
Se concentrant sur les jeunes personnes qui passaient à côté d'elle, elle se mit à les suivre à une distance assez proche.

"... mais c'est ce qu'ils se disaient!
- T'as rêvé, jamais on aurait parlé d'un oeuf de dragon, dans le quartier commercial...
- Mais je vous dit que je l'ai entendu, vous savez avec mes oreille en utilisant mon ouïe. C'est pas difficile à comprendre quand même!
-Peut-être pour toi mais peu importe la rumeur, tu veux pas nous faire croire qu'ils parlaient d'oeuf de dragon se trouvant au niveau ….
- C'est une chose possible. Une rumeur reste une rumeur après tout, personne ne sait si cela est vrai ou faux alors pourquoi est-ce qu'ils ne pourraient pas en parler n'importe où?
- Au moins une personne parmi nous qui veuille bien me croire ou en tout cas me le faire croire.
- Roh, ça va. C'est pas facile de croire que ça peu se trouver là. Après tout tu nous parle des montagnes, tu sais la route à prendre pour les atteindre? Jamais quelqu'un ne pourra les atteindre et rester assez longtemps en vie pour trouver l'oeuf.
- Si. Si jamais ils ..."

La vampiresse décrocha pour le reste de leur conversation. Elle avait déjà eu du mal à tenir jusque là, le mélange d'alcool et autres odeurs toutes aussi délectables faisaient en sorte de retourner son petit estomac assez délicat sur le sujet. Elle décida alors qu'elle s'éloignait du groupe qu'elle passerait la nuit ici afin de bien se reposer avant de se remettre en route. De ce fait, elle chercha une maison pratiquement abandonnée dans le coin le plus éloigné de la ville. Elle pourrait se reposer de tout son soul ici sans se faire déranger. Elle se fit même une petite place au sol avec un minimum de confort. Des morceaux de tissus entassés sur le sol afin de le rendre un peu plus confortable, des caisses entourant son petit coin pour être tranquille de toute lumière si jamais le soleil décidait de se lever. Elle détestait le soleil, se sentir plus faible qu'à son habitude. Moins de visibilité, de moins bon réflexe, tout venait la déranger, puis si elle devait rajouter quelque chose, bien qu'elle sache se battre, elle n'était pas aussi douée qu'en pleine nuit et si elle tombait sur un homme qui faisait deux à trois fois son poids et qui décidait de la tuer, elle serait bonne pour courir le plus loin possible et prendre un sacré coup niveau amour propre.

Sa nuit et son début de journée passèrent donc calmement, elle prenait la maximum de force avant de se lancer dans la véritable aventure. Elle devait traverser le territoire humain, passer le désert d'Esfelia avant de tomber sur les griffes escarpées. Et tout cela sans nourriture, une fois le désert atteint. Non elle ne pouvait pas faire cela, elle allait finir par dépérir si elle ne buvait pas de sang. Elle devait se trouver quelqu'un qu'elle pourrait saigner, de préférence avec son consentement. Oui, mais non elle ne pouvait faire cela. Elle serait trop gloutonne et le finirait en une seule fois. Elle devrait alors se décider au bon moment avant de mordre sa victime et en aucun cas lui dire qu'elle était de la race des vampires. Pourquoi est-ce que son chemin paressait de plus en plus ennuyeux, risqué pour sa santé, aussi bien physique que mentale, surtout mentale même. Bon elle savait ce qu'elle devrait faire aujourd'hui, mais ne savait comment trouver un humain voulant bien aller jusqu'aux pics rocheux avec elle, sachant qu'elle resterait certainement sous sa cape, donc que cela en ferait hésiter plus d'un, enfin si il y en avait un qui voulait bien aller jusque là-bas. Il fallait que cet humain connaisse le chemin le plus court pour traverser le désert, elle ne voulait pas se perdre dans cet enfer de chaleur qu'était le désert, mais elle avait le temps avant de le traverser. Elle devrait même certainement passer à côté de Elena la robuste. Histoire de voir là-bas si quelqu'un voulait s'aventurer dans une terre aride et invivable. C'était certainement ceux qui avaient le plus de chance de lui dire oui. Son mantra du moment était zen, restons zen. Chose qu'elle avait du mal à faire. Au plus les jours avançaient, au plus elle les voyait ne jamais se terminer, son voyage semblait s'allonger de plus en plus à cause de ses diverses idées. Elle ferait peut-être mieux d'arrêter de réfléchir et de se lancer tout simplement dans la traversée, mais si cela tournait mal, elle ferait comment? Elle était sur le point de se claquer la tête contre le mur le plus proche, peut-être pas maintenant car il était aux alentours de midi, mais d'ici à douze heures, ce serait la nuit et elle pourrait le faire sans trop avoir peur de se faire trop mal.
Elle souleva ses affaires, soit les morceaux de tissus qu'elle avait utilisé pendant la nuit, fit un petit sac avec dans lequel elle glissa de quoi se nourrir si elle était humaine. Au moins paraître normale, une personne partant en voyage prend au minimum de quoi se nourrir et de quoi boire. Si quelqu'un lui tombait dessus, la nourriture pourrait l'empêcher d'avoir à faire à des questions plus que gênantes.

Le voyage entre Gloria la magnifique et Elena la robuste se passa sans encombre. Elle croisait de temps en temps des groupes de voyageur, les plus solitaires servaient de repas, tout allait pour le mieux pour elle, si on ne comptait pas le temps qu'elle mettait entre les deux villes, elle avait l'impression de se trainer comme une vieille femme ayant du mal à marcher à cause de ses articulations. Elle devenait folle, elle se parlait à elle-même, elle chantait, faux il faut l'avouer, elle s'ennuyait, elle riait pour un rien, ramassait des petites pierres sur les chemins pour ensuite les semer derrière elle, elle ne savait plus quoi faire pour que le temps passe plus vite.
C'est une fois arrivée aux abords de la ville tant souhaitée qu'elle décida de passer à côté en direction du désert, elle ne voulait plus s'y arrêter pour trouver quelqu'un mais elle trouverait certainement une personne assez folle pour la suivre, allant vers une mort certaine. Quand elle fut à côté de la ville, elle fit un angle à peu près égal à 80 degré vers sa droite, ou alors 100 degrés, dépend de l'endroit où vous prenez le degré 0.
Une fois l'angle fait, elle avança toujours tout droit. Elle savait bien qu'il lui faudrait encore un certain temps avant d'atteindre la frontière, mais au moins elle s'était abstenue de prendre encore plus de temps que nécessaire. Elle n'en pouvait plus. Elle ne s'était pas convenablement lavée depuis des lustres, certes elle mangeait à sa faim, et elle pouvait de ce fait garder assez d'énergie pour ne pas dépérir physiquement.

Trois jours après avoir passé la ville, elle se mit à chanter doucement,
"First day of love never comes back
A passionate hour's never a wasted one
The violin, the poet's hand,
Every thawing heart plays your theme with care

Kiss while your lips are still red
While he's still silent
Rest while bosom is still untouched, unveiled
Hold another hand while the hand's still without a tool
Drown into eyes while they're still blind
Love while the night still hides the withering dawn "
avançant sans regarder où elle mettait les pieds et la direction qu'elle prenait, voulant juste atteindre son but pour pouvoir retourner chez elle et se remettre de ses émotions.
C'est de cette façon que tout changea autour d'elle, enfin autour d'elle n'est certainement pas le bon terme. Le futur qu'elle imaginait se fit soudain plus sombre, plus frais aussi, tout ce qu'elle souhaitait en quelque sorte. Alors qu'elle avançait, elle marcha sur quelque chose de bizarre et entendit un cri aigu la faisant stopper net sa petite chanson. Il semblerait que son pied se soit posé sur le tibia d'une jambe étant horizontalement couchée sur le sol. Ce n'était pas de sa faute après tout, l'homme, car en regardant de plus près, c'était un homme qui avait crié comme une demoiselle, cet inconnu n'avait rien trouvé de mieux à faire que de rester couché au milieu de la route, si il voulait mourir, il suffisait de demander et non pas d'attendre ici sans rien faire. Une conversation commença alors entre les deux protagonistes, Eileyna qui ne souhaitait qu'avancer et l'homme qui voulait des dédommagements car il était sûr d'avoir un bleu le lendemain si pas plus tôt.

"Vous pourriez faire attention où vous marcher quand même, vous auriez pu me casser le tibia.
- Il suffisait de ranger vos jambes au lieu de les exposer à tous risques.
-Et vous vous trouvez drôle peut-être?
- Non monsieur, mais maintenant si vous avez fini de vous plaindre pour une faute que n'est que votre, j'aimerais pouvoir continuer mon chemin.
- Vous savez que vous vous dirigez vers le désert?
- Il semblerait que oui je le sache? Vous avez d'autres questions dans le même genre ou puis-je partir?
- Si vous continuer sur votre route, vous n'atterrirait jamais au bon endroit pour la traversée, il faut prendre plus loin, c'est là-bas que le chemin sera le plus court, mais c'est aussi à cet endroit que vous ne rencontrerez rien du tout. Pas un animal sauvage, pas même un cactus. Un désert plus désert n'existerait pas.
- Mais encore?
- Bah si vous partagez votre nourriture, je veux vous servir de guide, de toute façon je n'ai rien à faire de mieux et je dois aller aux montagnes. "

Eileyna fit style de réfléchir un long moment. Elle était tombé sur la bonne personne et lui donner de la nourriture ne la dérangeait pas puisqu'elle ne se nourrissait pas de cela, mais d'un autre côté si elle disait oui out de suite, cela serait louche, enfin elle le supposait fortement. Elle fit donc patienter l'homme, faisant croire qu'elle était en pleine réflexion sr sa proposition avant d'acquiescer rapidement et de se remettre en route sans attendre que l'homme daigne se lever.
Elle continua à marcher, arrivant à la fin du royaume humain, elle n'ouvrait plus la bouche, faisant ainsi comprendre à son 'partenaire' qu'elle n'avait pas l'intention de lui parler et que lui pouvait tout aussi bien se taire. C'est de cette façon que son trajet vers les élus continua.

Elle suivait les indications qu'il lui disait au niveau du chemin à prendre. Elle sentait déjà un peu de chaleur, signifiant de ce fait qu'ils étaient proche du désert, futur étape de sa mission, mais elle ne distinguait toujours pas cette étendue à traverser. Cela lui fit peur. Si elle sentait déjà qu'il ferait chaud alors qu'elle ne voyait pas le désert, cela voulait dire qu'elle risquait de cuire une fois qu'elle le verrait et qu'elle foulerait son sol. Elle avait envie de faire demi-tour et de faire face à son cher et tendre, pas qu'elle l'aimait mai elle était avec alors autant garder les apparences à peu près sauves.
Il lui fallu deux petits jours après avoir senti l'augmentation des températures pour se retrouver dans le désert. Elle nourrissait toujours l'humain, faisait semblant de manger quelque chose et de boire, alors que la nuit elle visitait les alentours pour saigner à blanc un humain perdu. À partir de maintenant, elle savait qu'elle ne pourrait plus le faire et qu'elle devrait retenir sa soif de sang le plus longtemps possible.
N'ayant jamais essayé de se retenir de manger, elle allait voir combien de jours elle pourrait tenir avant de sauter sur tout ce qui bougeait et qui avait du sang traversant de délicieuses veines et artères. Le bon point dans l'histoire c'est qu'il n'avait rien dit concernant son accoutrement et puisqu'ils finissaient dans un désert, ils devraient forcément se protéger et éviter de se découvrir. Tout pour lui plaire, sauf les températures élevées, la respiration qui serait certainement plus difficile, enfin des choses tout à fait banale quand on traversait un endroit tel que celui qu'elle avait sous les yeux.

Premier pas dans ce nouveau territoire, premiers mètres dans cet enfer, et x kilomètres prêts à être parcouru, afin de la rapprocher des montagnes. Si jamais aucun oeuf ne se trouvait là-bas, elle ferait un caca nerveux et finirait par retourner dans la première ville, et la seule, dans laquelle elle s'était arrêtée, afin de retrouver le groupes des quatre jeunes hommes et leur faire comprendre qu'on ne pouvait décemment parler de choses dans ce genre si elles sont fausses sans devoir en subir les conséquences.
La première journée, ou plutôt nuit car ils ne marchaient que la nuit, en début et fin de journée quand les températures étaient encore acceptables et se reposaient le midi quand les températures étaient les plus élevées, celle-ci se trouva être monotone. Ils marchaient à une allure constante, ne parlaient, de sa faute à elle, et l'homme ne réclamait à boire que rarement, sachant pertinemment qu'il se devait de garder assez d'eau pour eux deux. Elle profita de cette première nuit pour imaginer tout ce qu'elle pourrait faire aux quatre hommes si elle ne voyait pas les élus, les différentes façons de les torturer aurait fait blanchir le plus sadique des hommes vivant sur cette terre, même elle aurait pu blanchir voir vomir, mais elle était trop remontée pour ne serait-ce que penser à une façon plus douce de faire souffrir ces personnes.

Les jours suivants se ressemblèrent étrangement. Dès que le soleil commençait à se faire moins fort, ils se levaient de l'endroit où ils s'étaient recouvert, ils se mettaient en marche après avoir bu de l'eau, ou fait semblant dans le cas de la vampiresse. Toujours cette allure constante, le même paysage, pas un cactus en vue, pas même un dromadaire ou chameau sauvage ne venait changer la tristesse du paysage les entourant. Elle se demandait pourquoi est-ce que les déserts existaient, personne ne devait les apprécier, c'était uniforme, il y faisait une chaleur impossible au point que l'enfer si il existait devait être le paradis comparé à ce coin là. Ils marchaient donc de nuit, continuaient toujours leur chemin alors que le soleil se levait doucement, toujours avec quelques pauses pour grignoter ou boire, et quand la luminosité environnante montrait qu'il y allait avoir une augmentation brusque du thermomètre, ils se posaient dans un coin, recouvert de la tête au pied. Bougeant le moins possible, et essayant de dormir.
Elle arrivait à bout de force, il fallait qu'elle se nourrisse. Il lui semblait que cela faisait à peu près trois jours qu'elle n'avait pas mangé, peut-être moins, peut-être plus, elle ne savait plus trop. Elle voulait encore se retenir, le plus possible car après elle devrait se débrouiller seule jusqu'au montagne et s'en rien pour se sustenter.

Elle attendit environ vingt-quatre heures avant de décider de se laisser aller et de se débrouiller ensuite seule. Bien entendu elle l'avait entendu dire qu'ils devaient aller toujours tout droit en direction de l'est, soit là où le soleil se lève. Enfin pour être plus exacte, dans la direction générale car le soleil se lève aussi bien au nord-est qu'au sud-est mais jamais pile poil à l'est sauf en cas d'équinoxe, c'est une chose qu'elle avait lu dans un livre, pourquoi elle avait retenu cette information, c'est une bonne question, même elle ne pourrait y répondre, son cerveau enregistré des fois des choses plus ou moins inutile pour sa petite vie, mais qui sait, elle pourrait toujours l'utiliser un jour ou l'autre pour rabattre le caquet d'une personne ennuyante.
Les choses sérieuses se devaient de commencer. Juste après une pause pendant laquelle l'homme s'était restauré afin de ne pas s'écrouler, Eileyna décida de passer à l'action. Se rapprochant à petit pas de lui alors qu'il avançait devant elle, elle attendit d'être assez proche pour pouvoir l'attraper et le bloquer rapidement afin de se frayer un chemin sous sa capuche pour pouvoir planter, avec un gémissement non retenu, ses canines dans la chair tendre de son cou. Elle avala alors tout le sang qui passait par ses deux magnifiques trous, comme une vraie goinfre, mais faisant bien attention de ne pas perdre une seule petite goutte de ce délicieux nectar. Bien entendu, elle profitait du sang mais aussi du cri qui était devenu un borborygme tout à fait incompréhensible. Le borborygme étant à la base des paroles inintelligibles, au moins dans le sens où elle l'entendait, cela voulait dire que personne, même le plus doué, ne pouvait faire semblant de comprendre ce qu'il voulait dire. Bon au vu de la situation, cela avait quelque chose à voir avec le fait qu'il se faisait vider de son sang par une traitre, mais quand même, il aurait pu faire un effort pour articuler!
Une fois son repas terminé, elle se remit doucement en route, dans la direction qu'elle suivait depuis le début. Et elle continua ce chemin longtemps, trop longtemps...

Elle sentit un changement dans l'atmosphère quand elle arriva enfin aux montagnes. Avant elle ne voyait qu'une étendue de ce désert qu'elle traversait, c'était exactement comme regarder une grande étendue d'eau, on ne voyait pas le bout, croyant presque que c'était infini, mais elle avait fini par traverser cette épreuve. Si elle avait été une simple humaine, elle serait en ce moment même sur les rotules, demandant de l'eau et un bon lit, mais son organisme et son corps étaient maintenant totalement différents et bien qu'elle n'appréciait pas, voir haïssait, exécrait, abhorrait, maudissait, … ce genre d'endroit, elle pouvait encore continuer de marcher un bon moment avant de devoir se nourrir. Le pire dans l'histoire était qu'elle avait été habituée à boire à sa soif mais que maintenant elle devait se restreindre, serrer la ceinture et faire un régime draconien. Chose impensable, inimaginable, c'était une honte, elle ferait payer à ce Lorenz car c'était de sa faute. Elle ferait en sorte de lui montrer ce que c'était que d'avoir à faire à une vampiresse de mauvaise humeur et rancunière. Elle lui montrerait le plus mauvais côté d'elle et l'ennuierait tellement qu'il évitera de l'envoyer dans des missions de ce genre, par la suite.

Le plus important pour elle était qu'elle avait franchi une nouvelle frontière, frontière qui était bien visible car l'atmosphère était très différente entre le désert et les montagnes. D'une climat rude, on passait à quelque chose de tempéré et d'agréable, le contraire totale alors que les deux lieux étaient voisins. Elle avança doucement, cherchant un endroit où s'asseoir, alors qu'elle avançait, elle se rapprochait du pied des montagnes.
C'est en s'approchant de ce coin-là qu'elle entendit du bruit, qui dit bruit, dit êtres vivants, et qui dit êtres vivants dit peut-être humain ou alors élus, dans le premier cas cela lui ferait plaisir mais sans plus, dans le deuxième cas cependant, cela signifiait qu'elle aurait fini ce pourquoi elle avait fait tout ce chemin épuisant. Elle décida de s'approcher furtivement, le plus furtivement possible, et de vérifier à quoi ou qui elle avait affaire.
Elle vit un être humanoïde s'engager dans l'ascension de la montagne. Elle avait d'abord pensé à un humanoïde car les vampires et les elfes ne pouvaient être considéraient comme des humains même si physiquement, ils avaient beaucoup de points communs, ensuite elle avait effacé le choix des elfes. Les oreilles de cette jeune personne ne ressemblaient en rien à celles de cette race qu'elle n'aimait vraiment pas. Il ne lui restait donc que deux choix, humain ou vampire? Elle ne voyait pas ce qu'un vampire viendrait faire ici, mais en même temps, pourquoi est-ce qu'un humain viendrait lui aussi dans les parages, surtout que la route devait être légèrement plus dure pour eux que pour sa race. Enfin elle verrait bien quand elle serait assez proche de lui, pour le moment tout ce qu'elle avait à faire été de le suivre en restant à bonne distance pour ne pas se faire remarquer.

Elle escalada donc la montagne, suivant un inconnu se posant pas mal de questions sur son compte, mais ne voyant pas non plus l'intérêt d'avoir les réponses à ses questions. Cela l'agaçait de devoir suivre quelqu'un mais qu'il soit là ou non, elle prendrait ce chemin là donc elle devait juste calmer sa mauvaise humeur qui ne semblait pas vouloir la lâcher depuis qu'elle était partie du royaume vampirique.
L'ascension mit un petit moment, le passage paressant le plus long fut quand elle perdu de vue la personne qu'elle suivait. Celle-ci avait dû se retrouver sur un terrain plat ou en pante beaucoup plus légère. C'est aussi à ce moment-là qu'Eileyna accéléra le pas pour être sûre de ne pas être semé involontairement, ou peut-être volontairement? Non, elle aurait remarqué si elle avait été découverte, ou peut-être pas? C'était plus que gênant de ne pas avoir de réponses à ses questions, elle savait bien que la seule chose à faire était de ne pas y penser mais en même temps, elle ne pouvait s'en empêcher.

Une fois sur une partie de la montagne qui était étrangement plane, elle comprit pourquoi elle avait perdu de vue l'homme. Car c'était belle et bien un homme qu'elle avait suivi, un homme qui était en ce moment-même penché sur quelque chose d'ovale avec une drôle de couleur. Le temps que l'information atteigne son petit cerveau mis en pause, l'homme avait eu le temps de tendre sa main vers cet objet, qui n'était autre qu'un oeuf, vu la taille c'était celui d'un dragon ou quelque chose dans le genre, vu la couleur c'était celui d'un dragon et de rien d'autre. Heureuse d'en avoir trouvé un, en colère de voir l'homme tendre la main vers celui-ci pour le toucher et le prendre, qui sait, et plus qu'impatiente de rentrer chez elle, elle courut à toute vitesse vers cet humain et lui rentra dedans. Ils roulèrent tous les deux au sol un petit moment jusqu'à ce qu'ils puissent retrouver leur équilibre. Eileyna un peu plus rapide réussit à lui mettre un sacré coup de poing en pleine tête, tête qui alla se claquer contre le sol assez dur en dessous d'elle. Elle se leva et poussa le corps qui entravait encore ses mouvements, seul problème à cela, elle avait poussé le corps dans la mauvaise direction. La vampiresse assista alors à la scène totalement impuissante. Elle vit le corps du jeune homme rouler jusqu'à s'arrêter à côté de l'oeuf sur son côté gauche. Elle eut l'impression de le voir vaciller avant de basculer sur le ventre et de donner par la même occasion un léger coup de tête dans l'oeuf. Oeuf qui entrainait par le mouvement se retrouva à … rouler ...

[Musique :While your lips are still red de Nightwish
Paroles, deuxième couplet + refrain]

L'ascension semblait interminable, la paroi de roches aussi coupantes que des rasoirs avait tout d'un parcourt du combattant et le moindre faux pas pouvait être fatal, entrainant la malheureuse victime dans une chute sans fin avant un arrêt tout en bas, sur les pierres et la terre d'un chemin creusé pour des êtres géants et non pour des elfes, des hommes ou des vampires, le paysage ressemblait à une gigantesque gueule garnie de crocs, tel un squelette titanesque de dragon ou d'une créature semblable aux proportions inimaginable, les nuages formant un tapis velouté au dessus du vide profond, dissimulant presque la noirceur abyssale des profondeurs mais conservant, et même augmentant le sentiment de danger de se trouver nicher sur le flanc de la montagne en escaladant un versant qui pouvait signifier la mort au moindre faux mouvement et le vent sifflant semblait chuchoter des menaces et des promesses de saut sans fin dans les volutes puissantes, dépeignant les corps flottants un moment hors du temps et de l'espace dans les bras d'un puissant souffle, survolant la montagne comme une élévation vers les cieux avant de retomber vers le point finale d'une existence qui n'avait plus lieu d'être. La nuit était si épaisse autour d'eux qu'il lui semblait évoluer dans une eau profonde et glacé, les ombres venant chatouiller le coin de sa vision en permanence et cherchant à dissimuler les pièges de la roche, une nuit pourtant très belle avec ses étoiles qui luisaient comme des fantômes d'argent, si magnifiques et hypnotiques qu'il aurait put rester à les contempler pendant des heures si il en avait eu la possibilité mais bien évidemment ce n'était pas le cas et il devrait attendre pour savourer la lumière glorieuse des astres. L'air était plus rare et plus pure qu'au bas de la montagne et ses poumons brulaient en se nettoyant de leur crasses tandis que la brise entrait en lui pour renouveler ses forces... Il n'avait plus mal, ni dans ses os si fragiles ni aux nerfs plus sensibles encore qui hurlaient lors d'un effort trop important, il se sentait étonnement léger et alerte, il n'avait pas le moindre mal à poser ses pas aux bons endroits et s'élançait à l'assaut de la paroi avec détermination et entrain, conscient que, peut-être, en haut se trouvait l'œuf tant attendu, ainsi que des êtres ayant sûrement besoin de leurs aide mais à la faveur d'une inspiration il avisa que sa force soudaine venait de bien autre chose que de lui même, la terre, la terre était si forte en ce lieu qu'il avait puiser dans ses forces sans s'en rendre compte, mieux elle en déversait en lui en permanence et alimentait ses muscles fatigués... il s'arrêta et se tourna légèrement en sentant la pression sur son esprit et la voix de Cymbor lui parvint, distante, il fut surpris et tenter d'interroger plus avant le dragon blanc mais celui ci était parti. Il eu une pointe d'irritation mais n'eus pas le loisir de donner voix à ce qu'il pensait car les vibrations de la montagne avaient enfin laisser passer un son étranger à la roche, une vibration si inattendue et si étrange qu'il pensa d'abord que le soleil lui avait taper sur le crâne, avant de se souvenir qu'il faisait nuit, il vérifia une fois, puis deux, puis trois, se tourna vers Eliow puis encore une fois vers le haut de la falaise en refusant d'y croire... et pourtant, à peu de chose près c'était la même mélodie qui se dégageait de son amour et du haut des roches, Eliow n'avait pas encore la capacité d'être à deux endroits à la fois et il était encore derrière lui ou il l'aurait vu passer alors le lézard blanc devait avoir raison, il y avait vraiment un second vampire et il était en haut.. la réalisation mit encore quelques secondes à prendre pied dans son esprit, un vampire, en haut, là où l'œuf devait se trouver, le vampire était là pour prendre la coquille... il devait l'en empêcher, il devait prendre l'œuf, il était pour les humains, pour l'équilibre, les vampires avaient déjà Eliow, mais comment faire, il était encore loin et le temps qu'il arrive, non qu'ils arrivent, l'œuf et le voleur seraient loin, hors de porté, à moins d'avoir des ailes l'opération risquait d'être ardue et il n'avait pas de moyen d'être certain de ses convictions mais les doutes importaient peu. Il s'avisa également qu'avec la nuit il n'y voyait plus grand chose et s'en trouvait handicapé, la seule façon dont il pouvait pallier le manque de visibilité était de tirer son épée, ce qu'il fit et la lame blanche de Clarion éclaira soudain l'obscurité comme une petite étoile, un phare pour vaisseau en perdition, le métal de la lame rayonnant froidement, apaisant son angoisse soudaine, une promesse muette de ne pas tomber dans le vide, d'être capable de grimper jusqu'au sommet, la lumière enveloppait comme un halo blanc et lui donnait une vision bien utile des alentours, il vérifia que les autres étaient tous là puis plongea une nouvelle fois dans le chant de la terre pour trouver un chemin, bondissant de rocher en rocher au risque de glisser, il n'avait plus qu'une seule idée en tête, le sommet et le vampire et qu'importe si il frôlait la mort pour y parvenir, il était prêt à tout...

Mètre après mètre il voyait la fin se rapprocher, mètre après mètre il améliorait ses chances de réussite, tout le reste n'avait plus d'importance, plus rien ne comptait en dehors de son objectif, il n'avait pas le choix, il devait le faire, il devait réussir, les autres seraient là pour reprendre le relai mais il devait le faire, pour sa paix intérieur, pour sa conscience et surtout pour les deux humaines qui allaient avoir du mal à se faire entendre si l'œuf tombait dans les mains de Lyroe ou Eliow. Et d'un seul coup il ouvrit de grand yeux, la roche avait cédée la place au ciel et le souffle de la montagne à celui des étoiles... il était en haut, il était au sommet... et en face de lui... Il faillit tombé inconscient, son cœur fit une telle embardée qu'il pensa sa dernière heure venue et il ouvrit la bouche sur une exclamation qui ne vint jamais tant il était sous le coup de la surprise, il était foudroyé sur place, son regard allant de l'œuf en train de rouler à la vampiresse puis à l'homme affalé à terre, le temps sembla se figer comme si la scène tournait au ralentit, son esprit refusant d'engranger l'information qui se profilait encadrée d'alertes de toutes sortes, l'œuf... en train de rouler... vers le vide... risquant de s'écraser au fin fond du précipice... l'homme... à la merci de la créature... un seul coup et il mourrait... le chanteur était déchiré en deux, son devoir était de protéger et de soigner mais si il aidait l'homme le dernier dragon serait détruit, et si il fonçait sur la coquille il prenait le risque que l'homme soit tué, dans un cas comme dans l'autre il allait au devant d'une catastrophe, il fallait qu'il choisisse et vite, vite... vite... alors que la coquille roulait encore il se décida et propulsa les vibrations de sa note d'intervention pour coincer temporairement l'œuf là où il se trouvait et se précipita dessus tête baissée, épée au claire tournoyant et énergie concentrée, la sang froid allait forcément tenter de rattraper le précieux objets si elle notait qu'il avait cesser de bouger, il plongea et atterrie près de son but à plat ventre. Il ramassa la coquille et se retourna le plus vite possible en levant le bras droit alors qu'il laissait jaillir l'énergie, convoquant l'aide d'un géant de pierre pour immobiliser temporairement son adversaire, il n'était pas assez fort, pas assez vif et surtout le combat n'était pas son domaine de prédilection, il devait faire confiance aux autres pour se charger de la femme vampire. Les autres... il les sentaient tous proches, ils étaient là, à seulement quelques mètres, ils allaient l'aider mais....

« DEPECHEZ VOUS, J'AI L'OEUF, VITE !!! »

Il avait hurlé, pas un simple hurlement comme n'importe qui pouvait en faire mais un véritable rugissement amplifier par les vibrations de la montagne et qui se répercuta en échos comme un gigantesque coup de tonnerre, faisant rouler les pierres et perçant les tympans de ceux qui aurait eu le malheur d'être un peu trop près de lui, il avait hurlé de toutes ses forces, puisant dans la peur qu'il ressentait soudain pour prévenir les seuls vraiment capables de faire de cette journée un triomphe. Il se releva en serrant l'œuf contre lui, contre son torse, le dissimulant à demi dans les plis de sa tunique tandis qu'il reculait en relevant son épée et en jetant des regard affolés vers le reste du groupe, il n'aurait pas la force de vaincre un vampire, il le savait et préférait sauter dans le vide plutôt que de lui donner l'œuf. L'avenir de leur monde était en jeux, pas question de laisser une longue dent qui semblait prête à tout réussir à prendre le dernier représentant encore non éclot des dragons...

Si Eliow avait été bon dernier au début de l'ascencion, dès que l'astre solaire s'était éteint à l'horizon, laissant la place à sa compagne lunaire, le vampire avait repris vigueur et volonté et vite rattrapé son retard. Tant et si bien qu'il se retrouvait au même niveau que les dragons, juste derrière Merithyn, alors qu'ils allaient atteindre le sommet. L'elfe avait été toutefois le plus agile et le plus rapide à atteindre le sommet, faisant ressentir au vampire une peur sourde. Allez savoir ce qui se tramait un peu plus haut, et ce que l'elfe risquait alors. Sans doute est-ce cette sourde peur qui donna comme des ailes à Eliow. Toujours est-il qu'il mit toutes les forces qu'il avait pour devancer quelque peu ces compères et rejoindre le plus rapidement possible son elfe chanteur. S'il lui arrivait quelque chose, il s'en voudrait, toute l'éternité durant...

C'ets ainsi qu'il arriva, devant une étrange scène qui semblait s'être jouée ici. Un vampire, non une vampire, rectifia-t-il mentalement, Eileyna plus précisément, la favorite de Lorenz, visiblement ne pouvant plus bouger, un homme qu'il ne connaissait pas à terre et dont il n'avait alors que faire, et Meri, au bord du gouffre... l'oeuf dans les bras. L'oeuf. Leur quête touchait au but, l'oeuf était là. L'espace d'une seconde les instincts meurtriers d'Eliow se ravivèrent, à la vue de cet oeuf tant recherché et tant convoité. Il était là, juste là, dans les bras de l'elfe. Il lui serait alors facile de le prendre, quitte à devoir faire chavirer l'elfe dans le vide... Ce serait si facile... Mais non, toutes les fibres de son être se révoltèrent soudain à cette idée. Merithyn. Non, il ne pouvait faire ça à Merithyn. Il ne pouvait pas... et commença alors une étrange lutte intérieure en lui. Entre ses instincts de vampire qui lui criaient que peu importe cet elfe, seul l'oeuf et son peuple comptaient, et les sentiments que l'elfe a malencontreusement ravivé en lui... Une lutte qui dut se lire dans ses yeux, tandis qu'il les posait sur l'elfe.

Et n'y tenant plus, Eliow opta pour une toute autre option, qui lui permettrait alors de reprendre pied. S'occuper d'Eileyna. Mettre quelques petites choses au clair avec elle. A peine cette pensée l'effleura-t-elle que déjà il était penché sur elle, et l'attrapait vivement par le col.

- Toi ! Tu es evnoyée par Lorenz, n'est-ce pas ?

Plus une question rhétorique qu'autre chose. Il connaissait déjà la réponse. De toute façon, immobilisée comme elle l'était, elle ne pouvait lui répondre...

- Tu pourras constater par toi-même que l'un de ses "élus" -il parlait des élus choisis par Lorenz pour la quête de l'oeuf, dont il faisait partie contre son gré d'ailleurs- a continué la quête jusqu'au bout. Qu'il ne s'est pas contenté de ramener un seul oeuf et d'en devenir dragonnier, mais qu'il a été cherché le dernier oeuf non éclos... Tu pourras le lui dire. Et lui dire aussi que non je n'ai pas trahi notre peuple. Que dès que cette maudite quête sera finie, je reviendrai. Une quête qui serait déjà finie si tu n'étais pas venue t'interposer, cracha-t-il soudain plein de hargne.

Une hargne qui ne lui ressemblait guère. Oui, voilà, autant rejetter toutes les conséquences sur elle. Après tout, sans elle, Meri aurait eu l'oeuf et il aurait pu ramener Merithyn et son nouveau bien au pays des vampires... S'il échouait, ce serait de sa faute à elle, décida-t-il alors. Il songea l'espace d'un instant, qu'il aurait bien envie de décharger toute sa frustration sur elle, mais il préféra au final la relâcher, même si durement.

Et se retourner vers Merithyn. C'était bien joli tout cela, mais il revenait à son point de départ. Il voulait l'oeuf, que Meri tenait. Or il pressentait que l'elfe ne lui donnerait pas. Pas facilement du moins. Mais il ne voulait pas faire de mal à l'elfe... Dilemme cruel alors qui se présentait à lui. D'autant plus qu'il ne pouvait pas non plus se montrer trop gentil avec l'elfe, sous peine qu'Eileyna rapporte cet énième fait, faiblesse alors, à Lorenz, qui ne se gênerait pas pour le traiter de traitre...

Eliow s'avança alors d'un pas lourd vers l'elfe encore à terre, et s'accroupit vers lui, se mettant sciemment de dos à Eileyna, histoire qu'elle ne voit pas son visage.

- Donne-le moi, fit-il d'une voix dure et glaciale qu'il n'avait jamais utilisé envers l'elfe chanteur.

Mais ses yeux détrompait parfaitement la dureté de ses mots. Il espérait que Merithyn comprendrait, qu'il comprendrait... et pardonnerait...

Un vampire ! Il y avait un vampire sur la montagne.
C'était la deuxième fois que Shaynar sentait cette odeur en dehors de celle de son dragonnier, une odeur étrange et presque rance. Une odeur de mort pour tout dire, mais ce n'était pas vraiment le moment de s'y attarder.
Moitié trottant, moitié voletant, le dragon était parvenu à grimper à une allure plus que raisonnable. Pas aussi rapide que Eliow toutefois qui avait trouvé le moyen de le doubler dans la nuit, non d'un dracos en colère, il avait pourtant plus de pattes que lui !
Quelque peu vexé et inquiet aussi pour la sécurité de celui qu'il était censé protéger, il accéléra encore et fini par arriver sur les lieux. Pile à temps pour voir... Un œuf ! Un œuf roulant vers le vide, un œuf bien trop loin pour qu'il puisse l'atteindre avant de tomber... Halluciné, le dragon suivit la petite sphère qui s'approchait inexorablement de l'abime. C'était un enfant qui était sur le point de mourir, un enfant de son peuple. Le plus jeune de la nouvelle génération, le dernier, il n'était pas possible que cela se termine ainsi.

Complétement absorbé par cette scène terrible, il n'avait même pas accordé la moindre intention à la vampiresse qui se tenait non loin avec un humain. Ses yeux rubis suivirent le geste désespéré du baptistrel qui l'avait devancé et qui plongeait à présent sur l'œuf tout en utilisant la magie contre le vampire. Un intense soulagement s'empara du dragon lorsque le trésor se retrouva dans les bras du chanteur, il n'était pas tombé... Restait à savoir si le chanteur en question n'allait pas tomber avec lui, la tension était à son comble en cet endroit.

Toi ! Tu es envoyée par Lorenz, n'est-ce pas ?

Allons bon voilà autre chose, Eliow s'était apparemmentt mis en tête de discuter avec la vampiresse bloquée par le sort de Merithyn. La mémoire du dragon se mit en branle aussitôt et il se souvint de ce que son dragonnier lui avait dit sur le dénommé Lorenz. Le chef des vampires... Ou plutôt celui qui s'était proclamé comme leur chef. Un être dangereux.
Tendu comme un arc, la créature s'approcha de son dragonnier, grondant dangereusement pour prouver à la vampiresse que celui-ci ne plaisantait pas. Il avait bel et bien éclot pour lui et il n'aurait pas le moindre remords à démolir un autre vampire qui lui chercherait des noises.

Il la relâcha durement et elle resta bloquée par le géant, à la grande satisfaction du dragon qui n'appréciait pas du tout de voir Eliow lui tourner le dos de cette façon, était-il fou ? Si elle se libérait maintenant elle pourrait le tuer sans le moindre effort ! Enfin, ça c'était compter sans lui. Il se trouvait entre elle et les deux autres.

Donne-le moi...

La voix dure fit tiquer le dragon, il ne l'avait jamais entendu s'adresser à Merithyn de cette façon mais une rapide inspection de l'esprit ouvert lui démontra que cette dureté n'était apparente. Le baptistrel accepterait-il de donner l'œuf ? Shaynar n'aurait su le dire mais il se devait d'insister :

*Obéis chanteur, moi et mon lié te l'ordonnons. *

Avait-il des ordres à donner à un baptistrel ? C'était difficile à dire, ils étaient très respectés mais certainement pas autant que les dragonniers et encore moins que les dragons. Il avait mis un ton impérieux à sa pensée, un ton qui ne souffrait pas de réplique. Les rubis brulants de ses yeux avaient quittés pour un instant la surveillance de la vampiresse pour fixer l'elfe.

* Nous ne partirons pas sans toi, je t'en fais la promesse. Je t'avais dis que je te devais un service, mais avant tout donne l'œuf à mon dragonnier. *

Un craquement sinistre résonna dans son dos et il pivota rapidement, sachant déjà que le géant de pierre avait rendu l'âme et que la vampire était libre de ses mouvements. Qu'allait-elle choisir de faire ? Si elle n'était pas folle elle ne tenterait pas le geste suicidaire de s'attaquer au baptistrel et au dragonnier ainsi protégés par le dragon. Elle ne pouvait pas fuir non plus car les autres étaient arrivés, si elle voulait partir elle devrait les attaquer. Le dragon gronda sourdement en voyant les humains sur la route de la créature, il n'était pas très proche d'eux mais il devait avouer qu'il serait assez contrarié de voir la jeune Mila ou même Lylou sur le point de se faire égorger par l'intruse...

Eileyna venait tout simplement de pousser l'humain et par la même occasion de faire rouler l'oeuf. Idiote, elle n'était qu'une idiote, elle ne pouvait trouver d'autres termes plus appropriés que celui-ci. Alors qu'elle voulu faire un pas dans sa direction, elle remarqua l'arrivée de quelqu'un, arrivée qui chamboula tout ce qu'elle pouvait s'imaginer du futur. Avec cette intervention, elle fut surprise par ce qu'il se passa. L'oeuf fit un arrêt sur image, totalement stoppé dans sa chute, elle regarda alors une personne courir pour se jeter à plat ventre et récupérer l'objet de ses désirs, elle n'avait pu faire un seul geste de stupéfaction mais quand elle voulu sauter sur l'intrus pour récupérer ce qui devait lui appartenir, elle fut totalement bloquée. Pas moyen de bouger un seul membre et de pouvoir faire ce que son cerveau et son esprit criaient. L'homme car il devait être un homme au son de sa voix, cria à x personnes qu'il avait l'oeuf et qu'ils devaient se dépêcher. À quelques minutes prêts elle aurait pu avoir l'oeuf et repartir vers le royaume vampirique, mais il avait fallu que cet être apparaisse et vienne tout déranger.

Ne pouvant bouger, la vampire assista alors à la scène en silence, serrant les dents mentalement, ne pouvant vraiment le faire, de colère, si pas de rage, espérant que cette chose la relâche pour qu'elle puisse faire ce que son imagination lui proposait, quoique à voir qui se ramenait, peut-être pas en fait. Un vampire, donc un élu certainement, arriva devant elle pour la prendre au col et lui demander sèchement si elle était envoyée par Lorenz, il savait déjà la réponse et elle savait que lui était au courant qu'elle ne pouvait bouger pour l'instant. Elle lui en voulu un peu plus pour cela, elle trouverait un petit quelque chose contre ce personnage si il ne démêlait pas toute l'histoire immédiatement, et qu'il ne faisait pas en sorte qu'elle soit relâchée. Elle ne put que écouter ce qu'il avait à dire ensuite, le laisser lâcher sa colère sur elle, pour une raison qu'elle ne connaissait et ne voulait pas savoir. Elle s'était dit qu'elle haïssait Lorenz pour différentes raisons, mais là elle avait trouvé quelqu'un qu'elle n'aimait pas non plus. Quelqu'un qui osait lui parler comme cela alors qu'elle était en situation de faiblesse, si seulement elle pouvait bouger, elle lui ferait comprendre tout ce qu'elle ressentait, elle était peut-être jeune et inexpérimentée au niveau combats mais elle pouvait toujours utiliser ses dents, ses ongles et autres parties de son corps pour lui faire mal un bon coup. Bien elle savait qu'il avait continué la quête, un bon point pour lui, il était dragonnier, magnifique et il avait été cherché le dernier oeuf, elle l'applaudirait presque, maintenant voyons voir si cet oeuf non éclos il le ramène à son chef ou non. C'était cette partie la plus intéressante, savoir si il était un traitre ou non.

Elle ne fit pas réellement attention à la manière dont il la relâcha mais plutôt à la manière dont il s'y prenait pour récupérer l'oeuf. Un simple ordre, à croire que l'elfe, vu ses oreilles, allait obéir sans rien dire. C'était une possibilité en fait, même si elle avait du mal à y croire, peut-être qu'au fond d'elle, cette personne au sol obéirait à un vampire et lui tendrait gentiment l'oeuf qui se tenait entre ses bras. Elle avait vu le dragon qui lui avait grogner dessus, pour lui montrer qu'au moindre geste il n'hésiterait pas à la tuer, mais dans l'état actuel des choses, elle pouvait bien ne pas faire attention à lui, rien ne changerait. Le dit dragon tourna sa tête vers l'homme à l'oeuf, et à peu près au moment un drôle de bruit se fit entendre et elle retrouva la liberté de ses mouvements. Elle put ainsi sortir un poignard qu'elle voulait au départ lancer à l'une des personnes qui se trouvaient devant elle mais en voyant les deux humaines qui venaient d'arriver avec le reste du groupe, son choix différa totalement.
Elle s'élança et se dirigea le plus rapidement vers la femme la pus proche d'elle. Elle se trouvait lente, mais cela ne l'empêcha pas d'atteindre son but. Collé sommairement contre le dos d'une femme, elle avait porté son poignard à hauteur de la gorge, il était maintenant posé et appuyé délicatement sur la jugulaire. Il attendait un simple mouvement de la main ou du bras de la jeune vampire pour pouvoir mordre la peau et faire répandre le sang. Souriant cruellement, Eileyna regarda tout le monde et se recula, entrainant de force son otage afin d'en avoir aucun dans son dos et de pouvoir tous les voir.

"Bien, maintenant je n'ai qu'une seule chose à dire. Je veux l'oeuf, sinon je tue cette délicieuse personne. A vous de voir. L'oeuf ou la femme?"

Elle ne faisait pas entièrement confiance au vampire dragonnier, elle n'avait pas aimé sa manière de lui parler, mais si il pouvait se rendre utile maintenant, elle en serait heureuse. En scannant chaque personne présente, elle reconnut la deuxième humaine, elle avait voulu se nourrir d'elle mais celle-ci avait réussi à s'échapper parce que des gardes étaient apparus, elle aimerait bien savoir ce qu'elle devenait et si elle voulait bien lui tendre gentiment son cou, c'était une bonne façon de souhaiter la bienvenue à un vampire.

[HRP : Pour information, la belle demoiselle se trouve être Mila. Désolée ^^]

Les autres avaient été effectivement plus rapides si bien que Mila arrivait en haut des dangereux éboulis en dernier. Elle avait les mains écorchées malgré les précautions qu’elle avait prises. Pendant toute l’escalade, elle n’avait cessé de penser à ce qui s’était dit durant leur long périple.
Un Œuf.
Tous étaient ainsi en quête d’un Œuf de Dragon. Un seul *et dernier ?* ne cessait-elle de se questionner intérieurement. Elle était restée étrangement muette et discrète à cet égard, bien que les questions ne manquaient pas de la tarauder… Mila savait intuitivement que nul autre au monde ne saurait répondre pour elle. Le savoir intellectuel est une chose, celui du vécu et de l’expérience individuelle en est une autre. Les leçons de morale de son père avaient toutes été de cette teneur, nul autre que Soi ne pouvait savoir vraiment. Il invoquait la Raison du Grand Dracos pour tout ce qu’il ne pouvait maîtriser, comprendre et appréhender. *Un peu trop facile mon doux Père !* souriait Mila à l’endroit de la figure paternelle, austère et charismatique…
Pour être tout à fait honnête, plus que la raison paternelle, la Peur de ne pas être l’Elue de cet œuf-là lui faisait se taire, pour ne pas souffrir, pour éviter une profonde, cruelle et insurmontable déception. Afin de ne pas trop en pâtir, plusieurs voix s’élevaient en Elle. L’une, moqueuse, la houspillait d’être à ce point orgueilleuse pour prétendre être un jour Choisie par un Céleste. Tandis qu’une autre, gouailleuse, fustigeait Mila lorsqu’elle accordait trop de crédit à la Prophétie des Valblanc… Ces juges-là avaient réussi un peu à calmer ses prétentions pour plus de sagesse. Aussi ne s’était-elle pas précipitée comme une enfant lorsque les conversations au-dessus de sa tête évoquaient l’œuf…
Elle ne voulait croire ce qu’elle entendait… se pouvait-il que l’Oeuf soit là. Au milieu de nulle part, posé bêtement au sol ? Non, assurément non.
Un Œuf de Dragon devait reposer au milieu d’un nid de plumes blanches géantes, tissées d’or, incrustées de pierreries et brodées de Runes Dragoniques… du moins était-ce ce qu’elle imaginait. Les faits lui donnaient tort. Mila posa enfin le pied en haut de la falaise vertigineuse. Ses yeux durent s’acclimater et dans le noir de la nuit, elle ne comprenait pas tout ce qui se déroulait. Surtout, elle essaya de recoller les morceaux de ce qui avaient eu lieu en son absence. De l’œuf elle ne voyait rien. Tout juste distinguait-elle un homme au sol, *mort ?*. Puis elle embrassa le groupe pour saisir l’anomalie *il y a quelqu’un de plus parmi nous*.
L’alerte de Cymbor revint instantanément à son esprit. Elle était alors tellement absorbée par son ascension et ses tergiversations mentales que Mila n’avait absolument pas tenu compte de l’avertissement cinglant du Dragon Blanc… * Un Vampire !*. C’est de cela dont Cymbor avait pris soin de les prémunir.
La Gamine de Valblanc s’en souvint trop tard !
Déjà une main experte l’enlaçait et l’éloignait du groupe sans même qu’un souffle lui soit permis. Mila n’eut pas le temps d’avoir peur, tout s’exécutait à vitesse grand V et elle n’en saisissait pas tout. Sur le coup elle avait même pensé à une main secourable qui l’épargnait du bain de sang qui couvait… mais lorsque la dague vint pointer sur sa jugulaire, elle sentit ses jambes flageoler… Qui pouvait oser la menacer de mort Elle, la Fille de Valblanc, la Duchesse en fugue ?
L’odeur du bras qui la tenait en respect était désagréable. Acre et puissante, Mila la reconnaissait entre toutes… la Mort ! Non pas l’odeur de sa propre mort, quoique, mais bel et bien l’odeur d’Un mort. Plus exactement d’Une morte !
*Une Vampire ! Par le Grand Dracos, je suis la proie d’une Vampire !* Elle ne voulait céder à la panique…
"Bien, maintenant je n'ai qu'une seule chose à dire. Je veux l'oeuf, sinon je tue cette délicieuse personne. A vous de voir. L'oeuf ou la femme?"
* Si elle se sert de moi comme bouclier alors c’est que… qu’elle est dans le pétrin… et que… elle a besoin de moi. Vivante. Voilà c’est ça… morte je ne lui sers plus à rien… il me faut… gagner du temps.* Les pensées de Mila étaient fulgurantes, presque instantanées. Elle jaugeait la situation et se savait en grand danger certes, mais raisonnablement cette « Femme » ne pouvait pas se débarrasser d’elle sous peine de mourir du feu conjugué de deux dragons et de deux archères, quant à ce Wolf… qui saurait dire ce qu’il pourrait bien entreprendre ?
*Lui parler !*
« Vous savez que nous partageons un point commun ? * Qu’est-ce que tu racontes ? Tu perds la boule ou quoi ?* Toutes les deux nous tenons énormément à MA vie ! »
Joignant le geste à la parole, Mila ouvrit grand ses bras, lentement, paumes tournées vers sa ravisseuse pour les lui montrer sans arme. Et Mila ferma les yeux, prenant une longue inspiration. *Vivante, je suis vivante ! Je veux rester Vivante, je dois rester Vivante !*
Elle se demandait presque qui des deux était la plus apeurée…
« Tout va bien se passer Mademoiselle… ne commettez pas l’irréparable. Je me nomme… *Ne mens pas !* Mila de Valblanc… et je suis terrorisée par Vous ! »

Il y avait chez Mila, sans même qu’elle en prenne conscience, au plus profond de son être, au-delà de sa peur vissée au ventre, une émotion encore plus forte. Sourde. Inconsciente et dévastatrice. Tout juste naissante et pourtant puissante, au-delà de toute mesure. De celles qui vous dirigent actes et paroles contre votre gré, lorsque les obstacles cèdent. Mila cumulait bien des remparts à de telles sensations. L’éducation duraille de son Père, du dressage ni plus ni moins, son statut de la Haute Société avec ses exigences de bienséance, de fierté et d’orgueil, son étiquette et ses codes moraux, et un caractère trempé dans l’acier. Sans tout cela, Mila aurait déjà flanché et laisser couler comme un fiel venimeux la plus formidable Colère qu’elle n’ait jamais ressentie. Il y avait, dans ces multiples rencontres avec ces Morts-Debout, une propension à limiter son libre-arbitre qui lui déplaisait sans commune mesure. Mila abhorrait ce genre de comportement et la Paix qu’elle voulait défendre becs et ongles volerait en éclat si de telles situations devaient l’humilier de nouveau. Mais en l’instant, elle ignorait tout de ce risque là et continuait d’y croire à la Paix… avec sa Peur de ne pas se montrer à la hauteur.

Le jeune homme arriva peu de temps après que le baptistrel eu crié qu’il avait l’œuf, après une ascension difficile ne trouvant pas de prises idéale, s'écorchant les doigts et pestant sur les arrêtes trop vive à cause de son envie pressante de voir et comprendre ce qu’il se passait ajoutant à cela aussi son malaise mettant en cause le changement assez brutale de température, il déboucha sur un terrain rocheux relativement plat l’elfe avait l’œuf tant recherché devant allongé se trouvait un homme-mort ou vivant- Wollf aurait bien été en peine de le dire et à proximité se trouvait un autre vampire en faîte une autre. Les deux êtres des ténèbres parlèrent d’élu et d’un certain Lorenz…Bref leurs mission était de ramené l’œuf chez eux, la femelle aux dents longue prit la cadette du groupe en otage et réclama bien-sûr le dragon encore dans sa coquille. Toute une palette de possibilité lui traversèrent l’esprit, certaine furent rejeté car il finirait immanquablement en casse-croûte pour vampires ou dragons, les autres lui poserait à nouveaux les problèmes spirituelle qu’il avait eu récemment…mais après tout si il se trouvait dans la même position il ne parierait pas sur le fait que c’est gens l’aiderai au contraire. Mais il n’avait aucune raison de les laissées se débrouiller seuls. Finalement au terme de sa réflexion il retint une idée qui lui causerait le moins de problème possible. Il dégaina son arme et se plaça en position de combat de manière à coupé toute retraite possible faisant fit de l’obscurité et grâce à ses habits noirs il réussit à se déplacer plus ou moins discrètement enfin il n’avait aucune idée de l’efficacité de la vision nocturne elfique et vampirique.

Par le Dracos, qu'est-ce qui pouvait se trouver en ces lieux désertique où seul le vent et un groupe de délurés étaient assez fous pour y venir? Une créature n'ayant pas peur de la mort, de la chaleur du soleil, un être inconnu en Armanda? Lyroë prête à en découdre courait arc à la main.

Les mots de son lié lui parvinrent, comme une confirmation que le dénouement était proche. D'un simple regard, sans même une pensée, elle lui fit comprendre que c'était bien là son attention. L'archère n'était pas là pour faire du tourisme en compagnie d'humains et surtout d'un vampire. Elle avait une mission confiée par l'impératrice elle-même et comptait y parvenir comme il se devait.
Puis Cymbor passa devant elle, en éclaireur. Lyroë n'aimait pas trop cela, surtout quand celui-ci stoppe net devant vous, que à toute vitesse vous manquez de lui rentrer dedans, prit dans votre élan et qu'en plus il vous annonce qu'un vampire se trouve non loin de là. Son premier regard fut pour Eliow. Comme par hasard un de ses siens se trouvait en ce lieux hostiles, comme par hasard, sur le chemin menant à un œuf. Son second regard fut pour Mery, comme pour lui dire" je te l'avais bien dit qu'il nous trahirait".

Mais l'archère n'eut guère le loisirs de continuer son jeu de regard. Elle et ses compagnons d'infortune arrivaient à la fin d'Armanda, du moins ça y ressemblait, devant eux le vide et en dessous un spectacle des plus inquiétants. Leur problème n'était plus la chaleur écrasante ou bien les pierres taillées en silex. Non, c'était l'œuf semblable à celui de Cymbor entrain de rouler près de ce qui semblait être La vampire et un homme, un humain. Non, Lyroë ne pouvait pas laisser faire ça. Laisser un œuf aux vampires, l'enjeu futur serait trop grand, trop dévastateur pour la paix d'Armanda, pour la paix des siens.
Mais Mery fit plus rapide qu'elle dans ses choix d'action, elle eut à peine le temps de la voir sauter sur l'œuf et l'attraper.

Le cri de son ami perça le silence du désert, comme un signal au début de la guerre pour l'acquisition de l'œuf. Un cri à l'action.
L'archère se sentait d'attaque pour s'occuper de la vampiresse. Une envie grondait en elle de lui régler son compte. Elle paierait pour les autres, pour Eliow. Qu'importe la suite. La jeune femme ne voulait qu'une chose, que ce danger soit loin et, qu'avec Mery, ils rentrent dans la Grande Foret, au calme et à la sérénité. Mais c'était sans compter sur Eliow qui abattit enfin ces cartes du jeu. Plus rapide, il se trouve en un rien de temps auprès de sa semblable.

L'archère arriva derrière Mery en courant, essoufflée. Son regard dur jetait des éclairs à Eliow, le sang froid qui venait de se jouer d'eux.

"-Je te l'avais bien dit Mery, tous les mêmes à ne penser qu'à leur personne. Ne lui donne pas; tu sais bien sinon ce que lui et les siens feront de nous."

Ce qui se passa ensuite alla à une vitesse folle en un rien de temps la vampiresse avait entre ses mains une des humaines.
Par réflexe Lyroë pointa vers elle son arc, mais sans bouger. Un geste, une flèche envoyée pourrait blesser Mila ou bien la sang froid aurait le temps d'exécuter sa menace. Comme à son habitude cette dernière se mit à pipletter. A chaque fois dans les situations les plus graves, l'humaine faisait preuve d'assez d'aplomb pour se présenter et parler de la pluie et du beau temps. Avait-elle conscience qu'elle pourrait mourir en un rien de temps?

L'archère lança un regard en coin à Mery. A eux deux, ils pourraient intervenir. Seule, elle ne le pouvait sans risquer la vie de l'humaine.

Très rapide. Il vit le groupe avancer et arriver en haut. Il avait hésité. Une ouverture de ses ailes, gonflé momentanément par un souffle froid des montagnes lui permit de s’élever et de rejoindre les côtés de sa dragonnière assez facilement, alors qu’il se posait de nouveau, même s’il eut légèrement éprouvé difficulté lorsqu’il la mère nature souffla en le poussant alors qu’il rabattait sur son dos ses ailées les plus précieuses. Il fut au même moment éclaté par la voix du chanteur, le déconcentrant un court instant, alors qu’il cherchait toujours prise contre la roche, faisant par moment crisser ses griffes d’ivoire contre la solidité du roc. Son regard se tourna vers la vampire qu’il avait sentit un peu plus tôt et ses écailles se hérissèrent tout au long de sa colonne, alors que ton son corps se plaçait en position de guerre, grognant sourdement à la menace. Mais ce ne fut pas ainsi… Pas ainsi que le plus jeune des deux dragons avaient perçu ce qui arriverait… Et ce fut la déception étrange qui l’étouffa d’un seul coup.

Un regard en biais vers sa dragonnière qui bougeait pour se déplacer vers le baptistrel, arc en main, pointant la vampiresse qui maintenait à présent dans sa poigne sauvage l’une des humaine qui les accompagnait. Ça aurait dû être à ce moment qu’il aurait eut besoin du feu des anciens. Mais rien, il gronda sauvagement, en menaçant de plus belle, mais en vain. Rien. Il ne crachait qu’un peu de fumé noire par ses narines. Rien. Pas de magie. Un peu panique par ce qu’il devait faire, il toucha les émotions de sa dragonnière pour comprendre qu’elle se sentait tout aussi perturbé que lui-même. Eliow, dragonnier et vampire, lança un discours qui donna tout simplement un coup au cœur au dragon blanc. C’était donc vrai? Lyroë y avait cru depuis le début. Pourtant, cela lui semblait si insensé. Le vampire se retourna vers l’elfe musiscien et prodigua menace ou il ne savait trop quoi exactement. Un vent d’angoisse en lui. Les deux dragonniers ne s’entendaient pas du tout. Pourtant, il n’était pas prêt à les affronter. Mais si sa liée restait là, à se mettre en travers de leur chemin…

*Lyroë! Ne fait pas de bêtise! Réfléchit un peu à la fin! Laisses Merithin s’occuper de l’œuf il… Je lui fait confiance! La jeune humaine est dans les problèmes par notre faute! Personne n’aurait dû la laisser nous accompagné! Il est hors de question qu’il ne lui arrive le moindre mal!*

En fait, il disait comme cela sur le ton paniqué que sa dragonnière ne lui connaissait malheureusement pas encore. Les évènements le dépassaient complètement. S’il ne savait toujours pas très bien où se placer, il savait que où sa dragonnière dirigerait ses choix, il la suivrait, avec autant de souffrance que choisir l’œuf lui procurerait d’abandonner l’humaine que de choisir l’humaine lui procurerait de peut-être abandonner l’efle. Toutefois, ce sentiment qui persistait chez lui à croire que le lien qui unissait le vampire et le chanteur était bien plus complexe que ce que sa liée pouvait s’imaginer. Le vampire ne ferait rien au musicien, il en était convaincu. C’est pourquoi il tenait lui plus à se concentré sur la vie en danger qui le séparait de la vampiresse. La confusion régnait en chaos dans l’esprit du Blanc. Il ne semblait pas réussir à percevoir ce que désirait réellement l’archère et il tourna complètement son corps vers le duo, plus loin. Il s’avança, dents ressortit, ne s’étant encore jamais montré aussi agressif depuis le début.

*Relâches là, sang-froid, si tu veux toujours exister demain!* Lança-t-il sur un ton rageur à l’égard de la nouvelle vampire, laissant toutefois sa dragonnière entendre ses propos. Il ne voulait plus lui cacher ce qu’il faisait. Elle avait le droit de tout savoir de ses intentions. L’intention de se racheter auprès de la jeune humaine qui ne méritait certainement pas ce sort. Il était donc simplement prêt à bondir à la moindre réponse négative de vive voix de la part de la créature nocture. Point. Ça s’arrêtait là.

Douleur...
La magie renaissait, il en ressentait la puissance toute neuve. Elle était encore loin d'avoir retrouvé son niveau normal mais elle n'avait jamais été aussi puissante depuis la disparition des derniers dragons. Le poids s'affaiblissait, il n'était plus seul à porter le fardeau du monde.
Et pourtant... Douleur. Sa tâche aurait dû se terminer avec l'arrivée de la nouvelle génération ancestrale, le repos aurait dû lui être accordé et pourtant...
Pourtant il ne pouvait pas lâcher prise. La magie ne s'écroulerait plus avec son départ, le continent était pratiquement sauvé. En théorie il n'était plus obligé de soutenir encore et encore cet effort, son esprit aurait pu s'évanouir enfin tout comme son corps depuis longtemps réduit en poussière. Mais c'était impossible...

Ils n'étaient pas prêts. Loin de là, le dracos n'avait pu attendre plus longtemps sous peine de se retrouver dans l'impossibilité de soutenir les lambeaux de magie restants encore en ce monde. Il avait été obligé de guider les élus vers leurs liés, il avait dû permettre les éclosions. Mais il était bien trop tôt... Vampires, Hommes et même Elfes, aucun de ces peuples n'avait encore la maturité nécessaire pour guider le monde vers la paix.
Il devait rester... Il n'avait pas le droit de les laisser à leur triste sort, il était responsable d'eux. Encore... C'était un choix qu'il avait fait depuis bien longtemps et qu'il ne pouvait renier, quelque en soit la douleur. Il était leur guide, il avait cru pouvoir se défaire de ce lien après l'éclosion, il s'était trompé.

La haine, la peur, la méconnaissance de l'autre. Il retrouvait dans les cœurs de la petites communauté exactement les ingrédients qui avait précipités la chute des premiers dragons. Le sang... Le sang était là aussi, Wintel... Pauvre être.
La souffrance et la frayeur des créatures humaines que l'on massacrait à l'Océane le transperçait mais il n'y pouvait rien, libre arbitre. Toujours. Il n'y avait que comme ça qu'ils pourraient tous apprendre, ils devaient souffrir et peut-être même mourir pour renaitre.
Ivre de douleur, il détourna son esprit puissant du petit village côtier. Sachant qu'il ne pouvait rien faire en ce lieu et que l'esprit de la mort devait y être le seul arbitre. On l'appelait ailleurs, les œufs... Il devait guider les œufs et les élus. Rien d'autre n'avait d'importance, pas même sa propre souffrance et pas même sa fatigue extrême. Un esprit pouvait se fatiguer ? Il semblait bien que oui...

****************

[HJ : Petite interlude, seule Lylou peut voir cette partie, elle se passe dans son âme.]

*Viens à moi petite humaine...*

Un monde de douceur, il se tient là. Au milieu d'un pré fleuri, sous la forme d'un dragon gigantesque aux écailles si blanche qu'il est difficile de le fixer sans ciller.
Nul n'a jamais vu un dragon de cette taille, sa lourde tête caresse les nuages alors même que ses pattes posées au sol pourraient écraser chacune des palais entiers.

*Ne recule pas. Tu dois me craindre pour ce que je suis, car je suis l'esprit protecteur, serviteur des esprits supérieurs et exécuteur de leur volonté. Mais tu ne dois pas me craindre pour ce que je pourrais te faire, j'ai donné beaucoup pour ta race. Je ne te ferais pas de mal, j'ai besoin de toi. »

Il s'aperçoit du mal qu'elle peut avoir à l'observer si grand et si éclatant qu'il est dans son manteau d'écailles de neige. Grondant en une sorte de rire profond, il fait vibrer sa magie et prend bientôt une taille bien moins impressionnante. La brillance de ses écailles se tari jusqu'à ce qu'elle passe du blanc au gris, bien loin du gris habituel et pourtant magnifique que certains dragons pouvaient arborer. Son gris à lui est d'argent, un argent plus pur qu'il ne pourra jamais en exister dans tout l'univers.

« Je suis Dracos, j'ai donné mon corps et dévoué mon âme à Armanda. J'ai cru en vous quand personne d'autre n'y croyait plus, je vous ai guidé jusqu'ici en pensant avoir trouvé enfin des êtres pouvant être dignes de la grandeur de notre continent. Je me suis trompé. Toi seules me semble assez pure pour continuer à marcher sur la droite voie, viens avec moi et écoute. Tu accompliras ma volonté. »

**************

[HJ : retour dans le monde réel, tous vos personnages assistent à la suite et ne peuvent bouger ou parler]

La lune est rouge, le ciel se teinte d'une lueur de sang. Un énorme dragon cache un instant les rayons cramoisie, ses écailles sont passés de l'argent à ce même éclat sanglant. Il se pose devant les yeux ébahit de la troupe et les fixent en silence. Ses yeux sont une accusation, son corps semble être instable, comme si il n'était pas vraiment réel.

« Que la honte s'abatte sur vous voyageurs. »

Sa voix retentit dans les esprits de chacun, une voix vibrante et emplie d'une autorité telle que l'on en a jamais entendu. Elle est dure et pleine de reproche, à l'instant présent chacun ne peut que se morfondre de sa propre petitesse et ressentir douloureusement la honte de ses erreurs face à une telle créature.

« Aucun d'entre vous n'est digne de cet œuf, je ne vous ai guidé à lui que pour vous faire graver mentalement cette leçon fondamentale. Deux d'entre vous sont des élus, ils n'en sont pourtant pas dignes. Les autres ne le sont pas plus, sachez que si une seule goutte de sang avait été versée en ce lieu, je vous aurais maudit par la force de tous les esprits réunit. Lâches ta proie, fille de l'ombre. »

Ses paroles résonnent encore et encore et nul ne peut bouger un muscle sous son emprise, son ordre a été donné avec négligence mais la vampiresse ne peut faire autrement que de lâcher sa proie.

« Ne faites jamais plus preuve de la même arrogance qui vous a fait venir ici en vous croyant capable de saisir cet œuf et même de le faire éclore pour vous ou un de vos semblables par la seule force de votre désir. L'une d'entre vous s'est révélée un peu plus humble que les autres, elle portera ma sœur dragonne à son dragonnier légitime, avec ma bénédiction. »

Un souffle de magie, un grondement profond de la gorge de l'esprit et l'œuf disparaît des mains qui le tenait. Il réapparait en possession de Lilou mais pas bien longtemps, déjà, elle a disparu, emportée par le Dracos en un lieu que lui seul a décidé.

« La guerre sévis sur le continent, encore. Il est du devoir des dragons et des dragonniers d'y participer, à ma grande peine l'être qui un jour y mettra fin n'est pas encore né. En attendant, faites au mieux et apprenez jour après jour. Vous finirez par vous montrer enfin digne de la voie qui doit être la votre, je l'ai cru il y a longtemps. Je le crois encore. Prouvez moi que j'ai eu raison. Ne renoncez pas à vos rêves mais apprenez à les maitriser, un jour, vous serez dignes. »

Sa voix télépathique a changé sur les dernières phrases, moins sévère. Pleine d'un espoir qui rien n'a jamais pu effacer et d'un amour pour tout être et chose existant sur le continent. Que ces peuples étaient jeunes ô esprits supérieurs... Et qu'ils étaient loin encore d'être capables de vivre en paix... Mais ils y parviendraient, lui Dracos, était là pour les guider.

***************

Un grondement sourd, le Dracos encore ? Non, il n'est pas là. A-t-il seulement était là ? La troupe se secoue, perturbée et encore ahurie de cette étrange hallucination collective. Quel est-ce grondement en fait que l'on a prit d'une façon ridicule pour celui du Dracos ? La terrible vérité heurte tout à coup les aventuriers, un éboulement ! La montagne semble prête à s'écrouler sur eux ! Une seconde de panique où chacun voit sa mort droit dans les yeux, les dragons ont plongés sur les bipèdes, les protégeant des lourdes pierres et de la poussière qui s'abat sur eux en un fracas terrifiant. Quelques minutes d'horreur où se l'on se demande si l'on va vivre ou mourir et tout s'arrête. Les aventuriers sont enfouit sous des masses de poussières et de fragments de pierres mais par miracle ils sont tous en vie. Le Dracos n'y est certainement pas pour rien, ils se secouent et tentent de s'extirper de l'amas de pierre. Une seule question les taraudent, et l'oeuf ? Ils l'ont oublié pendant cette hallucination idiote, a-t-il était brisé ?

C'est à ce moment là qu'une question se pose. Sonnant le glas des doutes de chacun quand à ce qui n'était apparemment pas une hallucination : où est Lylou ?

Bonne dernière, Lylou arriva en haut de la montagne, où elle les trouva déjà tous prêt à se taper dessus. Elle se plaça derrière un rocher, en sureté, elle banda son arc et visa les cibles qui les menaçaient et progetaient de leur voler l'oeuf sous le nez. Sauf qu'elle ne put faire un seul geste, ni bouger ne serait-ce qu'un petit orteil. Elle l'avait vu ELLE... La vampire qui avait ruiner toute son existence! La responsable de tous ses problémes, celle qui avait hanté ses nuits avec des cauchemards plus terribles les uns que les autres! Celle qu'elle s'attendait à voir à chaque fois qu'elle se retournait au moindre bruit suspect... Eileyna!

Voilà, le moment que Lylou attendait depuis si longtemps était arrivé, enfin! Elle tenait le vampire au bout de sa flêche, mais elle était incapable de lâcher ses doigts pour laisser partir sa flêche. Elle était paralysée, remplie de rage meurtrière, mais paralysée!
Bien qu'en y réfléchissant un peu plus, lui tirer une flêche, même entre les deux yeux, n'aurait pas améliorer la situation. Elle avait vu Eliow se redresser sans probléme aprés s'être rentré un pieux dans l'estomac, boire un peu de sang et courire à nouveau comme un cabri. De plus, pendant que Lylou cogitait, la vampire avait prit Mila en otage! Donc si l'un des membres l'attaquait et qu'elle était bléssée, elle se servirait de Mila comme sur un self service. Donc non, mauvaise idée.

La jeune fille avait à peine fait attention aux autres acteurs de la scéne qui se déroulé devant ses yeux, elle n'entendait personne, elle avait seulement les yeux fixés sur Eileyna, la tête emplie des souvenirs traumatisants qui la harcelaient depuis la nuit de leur fameuse rencontre! Elle cherchait donc par tous les moyens possible comment faire pour anéantir cette femme, et si possible sans blésser Mila!
Soudain, un plan qui lui parrut genial emergea dans son esprit. Enfin genial, sur le papier, et si elle arrivait à coordonner ses mouvements avec les autres membres du groupe!
Il fallait éloigner ce vampire affamé d'humain et d'oeuf hors de portée de son amie. La promesse qu'Eileyna lui avait faite avant que les gardes l'interompe tenait surement encore, et si elle tenait tant que ça à gouter le sang de Lylou, la jeune fille n'avait qu'à s'ouvrir une veine pour l'attirer jusqu'à elle. Si le vampire se concentré assez sur son sang, les autres auraient le temps de la tirer comme un lapin avant même qu'elle ne touche Lylou!
Oui, ça devrait marcher!

Tenant son petit couteau à la main, elle detourna la tête et approcha la lame de son avant bras avec une grimace. La lame appuya sur son bras et Lylou ne put s'empêcher de regarder d'un oeil avant de retirer le couteau brusquement, sans s'être à peine égratigné. Non décidément, se faire mal s'était aussi dur que de faire mal aux autres!
Heureusement, elle n'eut pas besoin de retenter sa chance qu'une chose incroyable se produisit! Quand elle rouvra les yeux, la montagne et ses compagnons avaient disparut! A la place de se fichu rocher s'étendait une plaine avec plein de petites fleurs, l'ensemble ressemblait à un veritable havre de paix... Oui enfin si le gigantesque dragon qui se tenait en plein milieu de sa vision voulait bien aller se poser ailleurs!

"Nom de nom...." furent les seuls mots polis qu'elle pu sortir à cet instant.
Elle laissa tomber son arc, car si face au vampire il était peu efficace, là sur le coup il se revelait carrément ridicule! Car si Lylou s'était toujours considéré comme un peu petite par rapport aux autres et voir un peu enrobée, elle avait devant elle le dragon le plus grand et le plus imposant qui n'aurait pas tenue dans son imagination! Elle dut tout de même mettre sa main droite devant ses yeux pour camouffler le rayonnement qui provenait de la créature, et elle se pinça le bras avec sa main gauche, histoire de vérifier si elle ne rêvait pas.
Au mieux elle s'était évanouie sous la pression du combat, ou peut-être s'était elle faite assomé par derrière, ça n'aurait pas été étonnant non plus.
Oui parce que soyons honnéte, des vampires, des elfes, des dragons, la survie du monde tout ça, ça restait crédible. Mais LE Dracos en face d'elle dans un petit champs de fleurs qui lui tapait la causette, non vraiment, ce n'était pas logique! Enfin, c'était lui qui le disait, elle n'était pas forcé de croire le premier dragon venue non plus!
"Viens à moi petite humaine"....
*Ok, on va pas contrarier!!* Elle s'avança et du se rendre à l'évidence...
Mais non, ce n'était pas possible, c'était vraiment lui! Et en plus il lui parlait! Elle se tourna tout de même pour verifier qu'il ne s'adressait pas à quelqu'un juste derrière elle, mais non.

Elle faillit rire et douter de la réalité quand il la qualifia de "la plus pure et tout ça", mais elle ravala sa salive et hocha la tête dans le doute. Car si ce n'était ni une blague, ni une hallucination, ce n'était pas vraiment la bonne personne avec qui plaisanter. Enfin en tout cas, d'aprés les légendes et sa taille impressionnante. Le rapport de force était non negociable!
Est-ce qu'elle devait dire quelque chose ou faire un geste particulier? Mila elle, aurait surement su comment agir! Ca devait être comprit dans son éducation comment se comporter avec un dragon pareil, Lylou elle, avait apprit à parler à ses chèvres, voir aux poules. Rien de comparable!
Elle se rendit compte alors de ce qu'il s'attendait d'elle: accomplir sa volonté! Tout d'abord, Lylou voulut disparaître dans un trou et lui crier que, sauf son respect, il avait du se tromper de personne! Il y avait tellement de personne plus qualifié qu'elle dans son entourage!
Mais elle finit par bomber le torse et hocher la tête franchement, le visage determiné, osant enfin parler:
" Trés bien, mais... qu'est-ce que vous attendez de moi?" osa-t-elle demander. Parce que c'est bien beau d'accepter une mission venant du Dracos, mais Lylou aurait préférée d'abord savoir de quoi il s'agissait!
Quoi qu'il en soit, elle n'eut pas de réponse, en tout cas pas immédiatement. Elle sentit un souffle balayer son visage. Elle plaça son bras devant son visage et ferma les yeux pour se proteger, et lorsqu'elle les rouvrit, le paysage avait encore changé.
Elle se retrouvait à nouveau sur la montagne, et elle crut qu'elle n'avait fait qu'imaginer ce qu'il venait de se passer... Tous ses compagnons étaient présents, Eileyna tenait toujours Mila en otage, rien n'avait changé, à un detail prés! La lune était rouge sang!
Et le Dracos revint! Elle n'avait pas rêvé! Mais quand la voix du Dracos résonna pour les remettre à leur place, elle se demanda si c'était vraiment une bonne chose... Un veritable sermon s'abatti sur eux, mais une phrase fit écho dans l'esprit de Lylou: elle devrait porter l'oeuf?
*C'est quoi cette histoire? Je suis quoi? La coursière du Dracos c'est ça?*
Mais une fois de plus, les évènements défilaient plus vite que les questions dans la tête de la petite humaine, et elle sentit un poids dans ses mains. Elle faillit le lâcher par surprise, mais resserra immédiatement ses bras quand elle se rendit compte qu'elle tenait l'oeuf dans ses mains. Il était à la fois si dur et si chaud! Et fait incroyable, il bougeait! Elle leva la tête vers ses compagnons... Qui disparurent aussitôt pour laisser place à des arbres!

Tournant et retournant sur elle même, elle se sentait totalement perdue et desorientée! Elle se trouvait à présent au milieu d'une forêt! Tenant l'oeuf bien serré contre elle, Lylou se demandait si le Dracos allait encore s'amuser à la faire transporter à travers tout Armanda. Dans le doute, elle n'osa pas bouger pendant plusieurs minutes. Elle appella ses compagnons, fit quelques pas, revint en arrière, cria de nouveau, et du se rendre à l'évidence: elle était seule et bien loin de ses amis!
Enfin, pas si totalement seule, puisqu'elle avait une petite dragonne entre ses bras...
*Tu parle d'une compagnie! T'as pas l'air trés bavard!*

Alors elle decida de marcher, droit devant elle, espérant que la sortie de la forêt ne soit pas bien loin. Elle n'eut pas besoin de panneau d'indication: elle sentait le souffle du Dracos la décoiffée dés qu'elle emprunté un mauvais chemin. Si elle avait bien tout compris, elle ne devait pas être trés loin du destinataire de son colis spécial!
L'espoir revint trés vite quand elle atteint la fin de la soirée et aperçut enfin les remparts de Gloria! Un veritable soulagement s'empara d'elle et lui redonna des forces.
Elle qui se croyait enfin sortie des embûches, elle n'allait pas être déçut!

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