Ce n'était pas souvent que deux femmes encadraient ainsi Christan pour lui masser les épaules, et autre. Géneralement il ne laissait personne l'approcher d'aussi près, et toucher sa chair, disons que c'était un moment où il était très vulnérable, il suffirait d'une dague pour le blesser, mais ces jeunes femmes n'étaient pas armés, et puis Alauwyr lui avait lancé un défi . Sa prudence avait donc cedé face à sa fierté d'alayien, et de fidèle qui ne voulait pas se laisser décontenancer, ou mettre en défaut par qui que ce soit. Et puis il n'avait aucune envie de perdre la face, même si l'expérience était peu commune pour lui.

« Mon ami, tu sais bien qu'un homme sans cicatrice n'est pas un vrai homme, ce n'est qu'une larve molle sans aucun force, et qui n'a jamais rien vécu de rude. » Se contenta t-il de répondre au commentaire sur sa tête, oui il avait une sale face. D'ailleurs il n'aimait pas qu'on le souligne comme le montrait sa grimace réprobatrice, mais il s'en contenait, de toute manière il n'avait jamais eu particulièrement l'envie de charmer qui que ce soit. Et de plus les femmes étaient souvent plus des outils pour affaiblir les hommes qu'autre chose, se laisser ainsi tenter par la faiblesse de la chair n'était pas digne d'un vrai guerrier.

« Les morts ont toujours tort après tout. » Se contenta t-il de répondre calmement au petit commentaire d'Alauwyr sur le fait que rester vivant était essentiel, pour sa part il ne disait pas non loin de là. Néanmoins pour sa part il y avait une chose plus essentiel que la vie, l'honneur. Et le Néant bien entendu, mais en dehors de l'unique l'honneur était une chose au dessus de la survie. La mort au déshonneur ! Voilà bien quelque chose de digne.

« Tu ne connais rien de mon expérience avec les femmes. » Dit-il froissé aux remarques d'Alauwyr, le pire c'est qu'il n'avait pas vraiment tort, Christan n'avait pas une vraie expérience avec les femmes, et il s'en était très bien contenté jusqu’à aujourd'hui. Mais là sa risquait de se retourner contre lui… Alauwyr avait l'air tellement à l'aise avec ceci qu'avoir l'air ridicule en comparaison risquait de chatouiller très désagréablement la fierté de Weren…

Il ne sut pas quoi dire ensuite aux propos qui suivirent de la part d'Alauwyr. Néanmoins il devina ce que sous-entendait ce dernier, ça allait vite… Vraiment très vite pour lui, trop vite. Mais il ne pouvait qu'accepter cela de toute manière. Il se contenta donc de se lever calmement avec les jeunes femmes, et suivit ces dernières pour faire ce qu'il avait à faire…

[…]

Et cela fut fait, plus tard Christan revint en compagnie des deux femmes, celle-ci étaient toutes souriantes, et lui assez ronchonneur. Comme le démontra d'ailleurs le regard foudroyant qu'il lança à Alauwyr. Les deux jeunes femmes ne s'étaient pas ennuyés, mais elles avaient pu vite constater que Christan n'était pas très expérimenté dans ce genre domaine, et disons que se faire expliquer cela en détail comme si il avait été un gamin ayant besoin d'apprendre aurait eu de quoi l'énerver, mais il s'était retenu… Enfin néanmoins la chose avait était très gênante pour lui, et cela l'énervait, mais d'une force.

Il ne pipa pas mot à son retour, et s'installa tranquillement, il s'attendait bien à ce que l'autre rigole tiens… Pour le coup il s'était bien fait avoir...

Alauwyr s'était contenté de rire tout en resserrant ses deux belles compagnes contre lui. Christan vexé par ses paroles ? Voilà qui était des plus inattendus et surtout des plus drôles. Par respect pour son ami et surtout sa foi, il s'abstint de faire un commentaire salace quand au petit détail que Christan lui avait jeté une fois : qu'il se dévouait plus à Néant qu'aux femmes. A partir de là, il n'y avait pas besoin de se poser des questions quand à l'expérience réelle que Christan pouvait avoir des femmes. Le solide caractère de l'Enferraillé lui permettait de dissimuler cet embarras qui en aurait fait rougir plus d'un de honte. En tout cas, une fois Christan parti pour être en bonne compagnie pendant un bon moment, Alauwyr tenait à profiter du bassin pour lui tout seul et en compagnie des deux jeunes femmes qui gloussaient entre elles, comme si d'un regard, elles savaient déjà quoi faire avec ce guerrier couvert de cicatrices.

[...]

Quand Christan revient, Alauwyr avait passé lui aussi un agréable moment en compagnie des deux jeunes femmes. Une des deux l'avait quitté pour retourner à d'autres occupations et la seconde terminait de passer ses fins doigts sur son torse, soupirant d'aise. L'eau du bassin était encore bonne et idéal pour terminer de se détendre. Son comparse s'installa à sa place de toute à l'heure, en gardant un silence digne. A sa mine renfrognée et aux ronchonnements qui l'avaient accompagnés à son retour en ces lieux ''chaleureux'', Alauwyr avait juste souri. Largement souri. Les visages rayonnantes de ses deux compagnes suffisaient à dévoiler qu'elles s'étaient bien amusées et surtout qu'elles avaient été très satisfaites. Certaines femmes appréciaient faire découvrir l'expérience de la chose aux néophytes. Un homme tel que Christan avait été plus qu'un délice à voir leurs yeux brillants.

Christan l'avait foudroyé du regard et cela n'avait que plu plus encore à l'Alayien à la crinière grisée. L'éclat de la fureur étincelait dans son regard. Nul doute que son ami lui dirait sa façon de penser après être sorti des Thermes. Mais pour le moment, ils étaient là tous les deux et toujours en bonne compagnie.

''Ah mes Dames, je vois que vous étincelez d'un bonheur sans nom. On dirait que mon ami vous a apporté l'illumination. J'espère qu'il a répondu à vos attentes et comblé votre Foi.''

D'un rictus amusé dirigé vers son ami, il guettait sa réaction pendant que les deux jeunes femmes se fixèrent en riant et hochèrent de la tête et la plus jeune posa un baiser suave sur la joue rugueuse de Christan, avant de se lever. La seconde l'imita et laissa sa main courir sur ses épaules musculeuses. D'un geste léger, elles saluèrent Christan de la main et quittèrent le bassin. Celle d'Alauwyr les rejoignit et comme si elles étaient unies d'une même pensée, elles accordèrent un clin d'oeil aguicheur avant de s'éclipser, laissant les deux hommes seuls. Alauwyr soupira d'aise et se laissa glisser dans l'eau bienfaisante jusqu'au cou.

''Alors mon cher ? J'espère que c'était à ton goût... Peut-être que tu vas le gagner ce pari. Quoique à ta mine, on dirait que tu en as gros sur le coeur non ? ""

Il ricana. Après tout, même s'il perdait son pari, aura-t-il dispensé à son ami un peu de délice dans son existence, pour lui faire voir et comprendre qu'il n'y avait pas que Néant à adorer. Restait à voir comment Christan lui allait le prendre.

Ah bon sang ! Il n'aurait sans doute dû jamais accepter ce défi, car à ce stade là il venait de se faire flouer en beauté. Peu importe qu'il gagne Alauwyr venait d'avoir de quoi se gausser un bon coup, et à vrai dire Christan non plus n'était pas forcément du genre bon joueur, au moins les deux alayiens s'entendaient sur le fait, perdre était, et sera toujours désagréable. Bon là il n'avait pas vraiment perdu de façon littérale quoique si on le tourne d'une certaine manière il avait bien perdu ne serait ce que sur le terrain de la fierté à bien y réfléchir.

Et par les sept il venait en plus de se faire ébranler, il détestait cela. Avoir eu l'air ridicule, les deux jeunes femmes n'avaient pas dû forcément penser qu'il était ridicule, mais Christan pour sa part avait honte de ce qui venait de se passer, et aussi du fait qu'Alauwyr allait pouvoir en rire, cela suffisait à l'énerver grandement. Il n'aimait vraiment pas qu'on le mette en défaut, d'autant plus quand on pouvait ensuite sans gausser innocemment. Décidément la vie était une chienne, enfin il prendrait bien sa revanche un jour où l'autre… Ne serait-ce que par principe !

Mais ce sourire ! Il l'énervait tellement par son sourire, ah ce sourire voulait tout dire, on voyait là la satisfaction de cheveux blanc, ce vicieux avait tout prévu hein ? Mais bien entendu qu'il avait tout prévu ce fourbe ! Il aurait été inconcevable que ceci ne soit pas dans ses plans . Rien que voir ça suffit à agacer encore plus Christan, ah bon sang il en fallait bien peu pour l'énerver à cet instant, et Alauwyr s'y prenait extrêmement bien. Sans doute qu'il allait le charrier là-dessus plus tard, ah il y avait des chances qu'il ne s'en prive pas… Et c'était de bonne guerre en plus.

Il devait bien être la seule personne ici en faîte à être grognon, et la chose l'agaçait d'autant plus, à croire que le monde entier se fichait de lui bon sang ! Lui un fier guerrier, se faisait ridiculiser dans des thermes… Grrr… Bon sang il ce sentait tellement nu, et vulnérable suite à ceci. Vivement qu'il sorte de cet endroit, et qu'il remette sa bonne vieille armure.

Oh par le Néant c'est qu'en plus il se la jouait spirituel bon sang, à croire que cela l'amusait d'enfoncer le clou à ce point… Ah il ne perdait vraiment rien pour attendre, on verrait bien qui serait le dernier à rire pensa Christan avec un certain agacement.

Il continua donc à foudroyer Alauwyr du regard tout en grinçant des dents. Puis il rougit légèrement quand la jeune femme lui déposa un baiser, oh c'était tellement gênant… Et cela ne fit que s'accentuer au deuxième baiser, et quand les jeunes femmes quittèrent sa compagnie, laissant les hommes seuls. Christan était soulagé que ceci soit enfin terminé car l'épreuve décidément avait été dur, et éprouvante pour lui, et pas qu'un peu. Avoir l'impression d'être un gamin expérimenté n'était jamais agréable après tout...

Et Alauwyr pendant ce temps continuait à ricaner, à croire que cela it follement.

« Bon sang ! » Dit-il sombre aux paroles d'Alauwyr, visiblement il n'était vraiment pas dans son bon moment, d'ailleurs il acheva toujours aussi sec.

« Tu n'en menais pas aussi large cheveux blanc pendant nôtre petite partie de bras de fer . Quoi qu'il en soit je vais le gagner nôtre pari. Et si c'est le cas... » Dit-il tout à coup en prenant un air assez rieur.

« Tu devra faire quelque chose pour rattraper ces deux défaites successives. On verra bien qui rigolera le dernier. » Le rictus qu'il affichait montrait déjà un certain amusement à cette idée. Im avait déjà une idée du niveau de ce qui venait de se passer dans les thermes.

Christan avait de la chance. Alauwyr aurait pu largement se fichtre de lui. Bon allez, il se moquait juste un tout petit peu. Et en plus de ses répliques salaces, l'Alayien à la chevelure grisée voyait bien qu'il agaçait de plus en plus son ami. Christan n'appréciait pas de se retrouver dans une situation qu'il ne maîtrisait absolument pas. Et cela se voyait sur son visage. Le voir rougir quand ses deux donzelles lui baisèrent la joue fut un spectacle des plus savoureux.

L'Enferraillé tenta néanmoins de garder un minimum de dignité en rattrapant la perche tendue par Alauwyr sur la question du pari. Alauwyr ne perdait pas son large sourire pour autant. Au contraire.

"Je concède que j'ai perdu pour le bras de faire et j'accepterai totalement de perdre celui ci vois-tu, pour le simple plaisir d'avoir assisté à un grandiose spectacle. Le terrifiant Christan Weren rougissant comme une jouvencelle. Qui l'aurait cru ''

Il lâcha un beau rire satisfait et passa une main humide dans ses cheveux mouillés pour repousser quelques vieilles mèches blanchies à l'arrière de sa tête. Il n'aimait pas avoir des cheveux devant les yeux quand il prenait un bain pour se détendre.

"Oh oui, je suis prêt à accepter cette seconde défaite rien pour avoir eu l'immense honneur d'avoir vu tes joues virer à l'écarlate et de ce regard grognon que tu as exprimé en revenant ici. Tu aurais du te voir mon ami. Tu aurais du te voir. Tu ne te serais pas reconnu. Admets que tu as gagné, tu as été jusqu'au bout avec brio, mais tu m'as bien diverti''

Il lâcha un soupir bien extasié en se redressant un peu et en étendant à nouveau ses bras le long des bords marbrés du bassin. Que cette journée se passait bien. Pour la première fois depuis qu'il connaissait Christan, il était heureux de le voir déconfit dans une situation qui n'avait rien d'un combat.

''Allez, je suis bon joueur, je te laisse décider de quoi pour la suite, si tu veux redresser la tête hors de l'eau après les doux et délectables moments que tu as passés en compagnie de deux charmantes créatures. Tu ne t'attendais pas à user de douceur contre deux adversaires à la fois, avoue-le. Mais je te rassure, mon cher ami. Ce qui s'est passé ici restera ici. Nul autre Alayien ou Armandéen ne le saura. J'ai trop conscience de l'importance que tu accordes à ta réputation. ''

Grrrr. Pour devoir rattraper le coup il allait devoir faire beaucoup de défi virils, et de belles performances en combat que ce soit pour lui-même, ou devant Alauwyr, car il était certain que ce dernier n'oublierait aucunement ce qu'il venait de voir il y a quelques instants, et c'était de bonne guerre car Christan aurait fait de même dans le cas inverse. D'ailleurs d'une certaine manière Christan aimerait bien du coup retrouvait son ami dans une situation aussi délicate pour être en position égale avec ce dernier. Enfin à ce stade là c'était trop demandé, alors si possible autant précipiter la chose.

« Tout les hommes ne peuvent malheureusement pas être parfait partout ! Je suis sûr que toi aussi tu aurai rougit pour autre chose... » Il réfléchissait à quoi, car là il était vraiment dans l’optique de rattraper le coup à vrai dire. Après tout pouvait-il vraiment faire autre chose ?

Sa victoire pour le pari aurait pour le coup un amère goût de fausse victoire, et de vrai défaite. Cela existait après tout que ce soit à la guerre, ou dans la vie des victoires plus proches de défaites que de victoire, on appelait cela comment ? Victoire à la Pyrrhus oui, un ancien général de l'alayia d'antan brillant, mais qui avait la fâcheuse tendance de triompher après avait presque perdu tout ses hommes.

« Je parie que tu as tout prévu espèce de fourbe ! Par le Néant le combat contre le dragon ne m'a pas mit dans une situation aussi délicate bon sang. » En faîte ça faisait 30 ans qu'il avait négligé la chose charnelle, et voilà que du coup cette dernière l'avait rattraper, alors qu'il avait toujours évité ceci…

Enfin il essaya de se calme car visiblement Alauwyr continuait à s'amuser activement sur son dos, bon sang ! Rien n'était jamais simple, une victoire ne pouvait pas être juste une victoire sans chichi !? En faîte il aurait sans doute accepter le défaite qui ce serait conclu par une égalité s'il avait su, il avait été trop gourmand pour le coup, et c'était fait battre à ce petit jeu par Alauwyr. Et cela Christan devait le reconnaître entièrement même si avec un certain mal.

« J'aurai bien une idée héhé... » Dit-il calmement après avoir fait un sourire vicieux avant de rajouter. « Lorsque nous en aurons finit avec cette therme, suit moi nous nous rendrons aux écuries de leur palais impérial. J'ai entendu dire que ces dernières avaient besoin d'être bien nettoyés, et bien entendu toi aussi tu sera dans l'obligation de ne pas te plaindre. »

Là il était sûr que ça allait embêter Alauwyr d'être reconvertit en nettoyeur d'écurie. « Bien entendu ceci aussi restera entre nous mon ami. D'ailleurs je suis gentil, je te regarderai entre-temps nettoyer les écuries. Pour t'offrir un peu de soutien moral héhé. » Oh oui pour le coup il était assez fourbe, mais bon après cette déconfiture avec les deux jeunes femmes il fallait au mieux rattraper le coup n'est-ce pas? « Alors ce défi te convient-il mon ami ? Ou tu as peur de te salir ? » Finit-il tout à coup plus sûr de lui, sûr que la situation lui avait donné des idées, et ce n'était pas pour lui déplaire.

Alauwyr ricana à gorge déployée devant les vindications de son ami, qui ne digérait toujours pas ses découvertes charnelles. Il s'était fait piégé et il admettait pas de s'être fait avoir aussi facilement. Sa fierté s'en remettrait de toute façon. Par contre, à l'énoncé du défi que lui lança son ami le fit tiquer un peu. Un sourcil haussé, il le regarda et ne put s'empêcher de rire à nouveau.

''Quoi, juste ça ? Tu n'as pas pu trouver mieux mon ami ? ''

Il rit encore avant de plonger la tête dans l'eau et quand il la ressortit, passa une main dans ses cheveux mouillés pour les remettre en arrière. Déjà il se leva pour envisager de sortir du bassin.

''Te connaissant, tu cherches à viser mon amour propre sur mes petites manies n'est ce pas ? Ou tenter de mettre à mal ma fierté, vu que tu sais très bien de quel milieu je viens. Ton défi est intéressant, mais je pense que je serai capable de le remporter sans geindre...''

Il cachait bien la vexation que provoquait un défi aussi puérile hormis une petite étincelle qui brillait dans ses yeux sombres. Il était un combattant, pas un palefrenier ! A peine il avait réussi à faire partir l'odeur pestilentielle des égouts qu'il se couvrirait de celle du purin. Bougre de Christan. Mais il gardait un sourire malgré ce dépit qui lui dévorait un peu son égo. Oh oui il allait le faire et Christan risquait d'avoir une drôle de surprise. Il sortit pleinement du bassin.

''Cela restera entre nous tu dis ? Les écuries du Palais Royal ne sont pas réputés pour être vide de personnel ou de cavaliers allant et sortant. C'est bien toi ça d'essayer de me convaincre que personne ne me fera. Allez je t'attends dehors pour nous rendre là-bas et ne tarde pas à revêtir ta ferraille sur le dos. Appelle moi si jamais tu peines à la remettre. Je sais que tu es encore tout chose de tes belles rencontres''

Il lâcha un dernier rire amusé et il sortit pour rejoindre son vestiaire.


Il ne fallut pas longtemps en effet pour les deux Alayiens de se retrouver et de rejoindre les écuries. Comme l'avait affirmé Alauwyr, cela grouillait un peu dans les allées et dans les boxes. Un cheval tendit une tête vers les deux nouveaux arrivants, des oreilles tendues de curiosité dans leur direction. Un tenta de mordre Christan et renâcla quand il sentit le fer dur et froid sous ses dents. Alauwyr croisa les bras et son nez s'était plissé quand à l'odeur de fumier. Au moins, le fumet était plus supportable que celui des égouts. Un étrange sourire apparut sur le visage balafré de l'Alayien.

''Donc je dois les nettoyer. Ce que j'adore avec toi, mon cher, est ta tendance à être direct. Trop direct parfois. Comme je te l'avais souligné, foncer est une chose mais si on omet d'y mettre un peu de subtilité. Donc les nettoyer d'accord, mais tu as omis de me dire comment...'Hé vous deux, oui vous deux là ! ''

Deux adolescents, qui visiblement travaillaient ici, approchèrent avec crainte. Deux hommes en armes qui vous hélaient n'était jamais un bon signe. Alauwyr sortit deux pièces et en lança une pour chacun des deux gosses.

''Il y en a deux autres de plus si vous me nettoyer cette rangée là, celle qui est la plus sale''

Les yeux des deux adolescents brillèrent et la motivation de gagner un peu d'argent leur donna la force de commencer une tâche qui était pourtant la l'heure. Des fois, il suffisait d'employer les bons mots. Alauwyr se laissa tomber dans un tas de paille fraîche et croisa les bras derrière la tête, un air des plus satisfaits.

''Tu me permets que je les surveille ainsi ? Il faut bien faire commencer mon travail à mon idée non? ''

Mais c'est qu'il continuait à rire en plus ! Alors comme ça il était sûr de lui à ce point là ? Pensa Christan avec un certain vindicte, eh bien on allait voir qui rira bien, et qui rira le dernier car pour sa part l'enferaillé comptait bien rigoler. Enfin dans tout les cas Weren avait un coup d'avance au niveau des paris, et il comptait bien en profiter, et le plus tôt possible serait le mieux. Disons qu'il n'aimait pas avoir à encaisser un sérieux revers de ce genre trop longtemps.

« Nous verrons bien si tu fera autant ton malin quand tu sera occupé à nettoyer ces écuries, j'avais compris après tout que tu aimais les odeurs fortes héhé. » Dit Christan fier avec un sourire confiant, pour sa part cela ne le dérangeait pas la puanteur, et de puer, mais pour quelqu'un comme cheveux blanc qui faisait attention à son apparence, et à son odeur c'était différent bien entendu.

« Que tu geigne, ou pas le simple fait de voir la tête que tu fera le moment venu sera une récompense satisfaisante. » Dit-il taquin aux propos d'Alauwyr, il savait que ce dernier était aussi fier, et tête que lui, et Christan ne doutait pas du fait que cheveux blanc tiendrait bon dans ce fait-là au moins. Néanmoins cela ne changerait pas le fait que le défi resterait amusant à regarder pour Christan.

Il imaginait déjà le fait de voir Alauwyr plein de saleté, et de purin. Son visage renfrogné avec toute cette mauvaise odeur, héhé ce serait tellement amusant de voir ceci! Ce qui gênait Christan par contre c'était le fait que malgré ceci l'épéiste continuait vaille que vaille d'afficher son sourire malin comme s'il avait une idée en tête. Le voir aussi sûr de lui était dérangeait, mais cela serait d'autant plus amusant quand ses traits se crisperaient davantage !

« parce que tu crois que les serviteurs du palais impérial savent qui tu es, et qu'ils iront de ce fait raconter cette histoire ? Ne te fais pas de faux espoir mon ami, tu n'es pas une célébrité à Gloria héhé. Te voir récurer les écuries les fera au pire rigoler, mais sinon ils n'en ont auront absolument rien à faire, tu ne pense pas ? » Demanda calmement Christan de son air moqueur habituel quand il taquinait Alauwyr, car là il y avait vraiment de quoi s'amuser.

Enfin dans tout les cas maintenant que ceci était réglé il restait à se rhabiller, et à se rendre aux écuries.

[…]

Une fois enfin arrivé à ces écuries Christan pu contempler avec satisfaction la saleté apparente de ces dernières, et après avoir repoussé un cheval qui avait tenté de le mordre, et être surprit par le fait qu'Alauwyr ne semblait pas dégoûter par la chose Christan écouta ce dernier légèrement inquiet, se demandant si cette idée de pari avait été si approprié que cela au final. Cela s'intensifia quand Alauwyr dit que Christan avait oublié de dire comment nettoyer l'écurie, et quand cheveux blanc appela deux jeunes hommes, surtout quand il confia des pièces à ces derniers.

« Non ! Par le Néant non, espèce de bon sang de feignasse sans principe. » Dit-il irrité en relevant sèchement Alauwyr sans douceur ni subtilité avant de le secouer comme un prunier pour lui dire calmement.

"A mes yeux tu n'as pas du tout respecter nôtre marché, certes tu remplit le pari, mais vu que cela s'est fait sans peine tu n'en tire aucune mérite donc cela ne compte pas à mes yeux, mais bon de la part d'un fils de nobliau passant ses journées à somnoler pendant que les vrais hommes travaillent cela ne m'étonne pas que tu puisse faire part d'une telle oisiveté."

Finit-il en ricanant.

"Un vrai guerrier est capable de faire lui-même les choses sans les confier aux autres, de même qu'un vrai homme. Te voir ainsi déléguer ta tâche est très révélateur sur ta personne mon ami." Acheva t-il ensuite pour enfoncer la plaie avant de rejeter l'autre dans le tas de paille.

Alauwyr avait attrapé les poignets armurés de Christan pour limiter les effets secouants qu'il lui infligeait dans son explosion de colère. Un rictus mauvais et à la fois sarcastique s'était peint sur ses lèvres, avant qu'il ne retrouve sans douceur son tas de paille. Quand il se redressa, il ricana et en toute beauté.

''Aurais-je toucher une corde sensible mon cher ? Cela t'apprendra à bien préciser les choses, car la moindre faille ouverte permet de créer des opportunités telles que celles que je t'ai mis sous le nez. Retiens cela, ça te sera utile un jour. ''

Il s'approcha de l'Enferraillé et lui tapota sa cuirasse pectorale de l'index.

''Tu oublies aussi un point mon ami... Comment crois-tu que nos officiers et autres grands chefs supérieurs agissent ? Crois-tu qu'un commandant qui n'aura jamais sorti son épée contre un ennemi prendra en compte les répliques que tu me jettes à la figure. Prends l'audace de lui dire ce que tu m'as craché et on verra comment il te répondra. Il est plus aisé d'avoir un homme comme moi pour expectorier ton venin hein ? ''

Qu'il était savoureux de voir l'irascible Alayien en carapace ferrailleuse prendre la mouche dès qu'on trouvait à contourner un obstacle d'une autre façon que sur le plan physique. Même si de devoir mettre la main à la patte dans une tâche qui ne correspondait pas à sa condition d'épéiste. Mais pour voir la tête rougir de colère de Christan était décidément trop bon pour ne pas faire un effort. D'une main experte, il retira sa dague, sa ceinture qui soutenait le fourreau de son épée et attrapa sa cape, la repliant sur ses armes et les jetant presque dans les bras de son comparse.

''Garde-les moi... et oublie pas que le fils de nobliau que je suis aurait pu embrasser la carrière d'officier au lieu d'être au même rang que toi. Tu devrais être flatté....''

Il ricana et attrapa une fourche pour aller s'occuper d'une allée annexe, qui était quasiment aussi crasseuse que celle qu'il avait confié aux deux palefreniers.

Au bout d'une heure, il avait fait sa part de travail dans l'allée. Les bottes crottées de purin, une partie de son pantalon tâché de paille souillée, il sortit du dernier box, un sourire un peu satisfait sur les lèvres. Certes, il puait maintenant l'écurie, mais au moins il avait fait travaillé la moindre fibre de ses muscles. Un bon exercice au final pour les faire contracter d'une autre façon. Entretemps les deux palefreniers avaient fait leur part et avaient bien mérité leur salaire promis. Oui, Alauwyr les avait laissés travaillé dans leur coin, pour ne pas d'une, avoir à faire cette allée, et de deux, pour que ces braves gars gagnent quelque chose à la sueur de leur front.

Se calant contre une entrée de box vide de son occupant, il s'accorda une pause bien méritée.

C'est qu'il l'énervait avec ses ricanements bon sang ! Cela agaçait doucement Christan de voir l'autre se foutre de lui, il n'avait pas fait ainsi lui avec les thermes ! Par exemple en pétant, ou faisant en sorte de dégoûter les femmes, alors pourquoi se permettait-il de se fiche de lui, et de contourner les règles ? Ah que cela l'agaçait sérieusement que son ami s'amuse à jouer ainsi sur les mots au sujet d'un défi…

« Ah bon sang arrête ce petit jeu là, cela m’agace de devoir ainsi jouer sur les mots, bon sang on n'est pas des politiciens foutrepeste ! Alors dispensons nous de ce genre de chipotage, pour ma part je suis direct, et je ne fais pas ce genre de canaillage, et c'est bien normal de ne pas ainsi s'enquiquiner la vie comme des coquins. »

Puis Alauwyr vint lui tapoter la cuirasse, et lui faire une petite remarque qui lui valut un grognement désapprobateur de la part de Christan, et une remarque sèche.

« Sauf que nos officiers ont plus important à faire que cela, de plus ils ont le mérite d'être officiers eux. Ils ont donc le droit à quelques privilèges c'est tout à fait normal. Et je ne connais pas beaucoup d'officier dans nos rangs qui n'ont jamais levé leurs épées face à l'ennemi cheveux blanc, pour beaucoup ce sont des hommes issus du rang qui ce sont élevés grâces à leurs foi. Ils ont eu le mérite d'atteindre leurs poste par leurs piété, et leurs talents, de plus contester l'un d'entre-eux ce serait contester la volonté du Néant, ce n'est donc pas une question de bravoure mon ami, mais de foi. »

Enfin dans tout les cas visiblement il semblerait qu'Alauwyr ce soit un peu repris car ce dernier remit quelques affaires à Christan, au moins il n'aurait pas à s'énerver davantage pour que l'épéiste accomplisse le défi comme l'homme d'acier l'avait demandé. Pour une fois que cheveux blanc ne faisait pas sa forte tête cela changeait, enfin une fois n'est pas coutume après tout. Car c'est qu'il aurait du mal à ne pas s'ennuyer si l'autre ne faisait pas aussi souvent sa forte tête, les chiens ne font pas des chats après tout. Enfin dans tout les cas il était presque drôle de constater que leurs amitié était très basé sur la compétition, à croire qu'elle était surtout teinté de beaucoup de rivalité, mais ils apprécient cela tout deux. Car avec la rivalité il y a quoi pimenter sa vie après tout...

D'ailleurs il se permit de faire une remarque suite à la dernière d'Alauwyr.

« Ah bon ? La foi est tout mon ami oublie tu ? Lequel de nous deux a les plus beaux tatouages ? Tu aurai pu être officier certes, mais à ce stade tu aurai bien peu d'autorité sur tes hommes, ou bien tu aurai commandé les sections les moins glorieuses de nôtre grande armée. Mon père était capitaine Alauwyr, si je suis soldat moi aussi c'est car je n'ai pas tenu à monter de grade, pas tant que je ne m'en considère pas digne. Nous sommes donc tout deux fils d'officier. »

Sur ce… Il décida de surveiller son ami pour s'assurer que le travail soit bien fait.

"Alors cela change du quotidien hein?" Dit calmement Christan une fois que tout ceci fut finit, tout d'abord d'un air moqueur puis ce timbre moqueur dans sa voix disparut quand il reprit la parole.

"C'est cela le civil, et c'est ce qui nous attendra après cette guerre, ou quand nous deviendrons trop vieux. Sauf si nous avons plus de chance, enfin il semblerait que l'écurie soit plus fait pour toi car pour ma part je n'ai pas une grande affinité avec ces tas de viandes sur pattes que sont les chevaux."

Christan qui essayait de se rattraper... Alauwyr s'appuya nonchalamment sur le manche de sa fourche, le toisant presque, mais arborant toujours un sourire d'une certaine moquerie.

''Au moins, je garde la forme, plutôt qu'à prendre racine comme tu es en train de le faire mon cher. A rester planter là, tu risques d'y prendre goût. Fais attention, tu vas engraisser. ''

Il se redressa et lorgna une autre allée, heureusement moins sale, mais qui demanderait du boulot. Il ravala une grimace de dépit. Il en avait pas encore fini avec l'Enferaillé et il tenait à gagner ce pari. Celui qu'il avait imposé à son ami était tout en charme. Il revint sur le sujet des officiers, car il ne tenait pas à lâcher le morceau.

''Penses-tu réellement que TOUS les officiers montent en grade et en prestige en levant leur épée ? Tu ne les as pas tous vu mon cher. Oh non. La Foi aide justement à monter, tu viens toi-même de le dire. Et l'autorité ne s'obtient pas uniquement par le tatouage de foi...''

Il regarda brièvement celui qui lui parcourait le dos de la main tout en se rappelant les remarques qu'il recevait lors de ses formations militaires. Oh qu'il se rappelait de ce jeune lieutenant qu'il avait battu en duel, pour contester une stupidité quand aux ports de certaines armures...Ce jeune officier avait ravalé son égo, mais les conséquences derrière ont eu tôt fait de réclamer un prix sur le dos d'Alauwyr.

''Certains ont l'audace de rester accrochés à l'idée qu'ils sont justement officiers et donc qu'ils n'ont besoin de rien prouver''

La rancoeur montait dans sa gorge et il préféra ne pas aller plus loin sur le sujet. Il risquait de mettre en avant le côté qu'un homme pieux ne désirait jamais voir chez les siens. De toute manière, parler sur le dos des officiers Alayiens avaient toujours été un sujet sensible. Christan avait évoqué pourquoi. Ils servaient Néant et les contester revenaient à contester l'Esprit en personne.

Alauwyr se dirigea vers l'allée qu'il avait détaillé du regard tout à l'heure et planta sa fourche dans le premier tas de paille souillée, dans le premier box. L'allée n'était guère longue. Il jeta à nouveau son attention sur Christan.

''Si tu songes déjà au civil, tune fais pas un bon soldat alors mon cher. Un vrai guerrier exécute lui-même ses tâches, mais il ne songe pas à sa retraite ou à sa reconversion. Si j'en viens à curer les box plus tard, alors tu seras en ma douce compagnie très cher...Je préfère mourir dignement sur un champ de bataille que de songer à quoi faire après quand Armanda sera entièrement à Néant !''

Il ne perdait décidément pas sa hargne ! Pensa Christan avec un mélange d'amusement, et de cynisme en écoutant Alauwyr, ahah était-il seulement possible de le mettre en colère lui ? Sans doute, mais pour le moment Christan n'y arrivait pas vraiment, peut-être qu'il n'en avait pas forcément envie.

« C'est pas de la graisse c'est des bon muscles, tu devrai savoir que la masse musculaire, et la plus lourde héhé. De toute manière la meilleure façon pour un guerrier de cultivé ses muscles c'est aussi de savoir reposer ces derniers pour qu'il soient éveillés le moment venu. »

Enfin il ricana en voyant la grimace d'Alauwyr, et en constatant que ce dernier avait encore beaucoup à faire, ah il allait pouvoir s'exercer effectivement comme il le disait ! C'est qu'a le voir faire Christan était presque fatigué rien qu'en l'observant héhé . Pensa t-il avec un certain humour vache. Enfin au moins il essayait de remplir son pari c'était déjà ça.

« Les plus important, Dradrok, Lyra, Antone, et le prêcheur s'étaient élevés par la foi, et leurs valeurs, le reste ne mérite pas l'attention du Néant, les vrai dignes sont élus par l'unique, et choisit pour surpasser la condition de simple mortels de la plupart des disciples, la foi n'est peut-être pas tout pour avoir l'autorité Alauwyr, mais en être dépourvu n'attire que le mépris de la part des nôtres. »

Se contenta t-il de dire impassible, car tel était le fonctionnement du peuple bénéficiant des faveurs du Néant. C'était les croyants, et non les autres qui étaient hissés en exemples, les héros de l'alayia avaient souvent une foi impressionnante, les autres on les ignorait. Était-ce injuste ? Non, pour Christan si on avait pas un minimum de foi l'on ne pouvait pas être inspirer, et qui n'est pas inspiré a peu de chance d'accomplir de grand exploits, la foi soulevé des montagnes après tout. Et elle pouvait être vecteur de grande volonté.

« Nous avons tous à prouver nôtre valeir, qui reste sur ses acquis ne mérite pas de servir le Néant, et finira par être déchu de sa position, une place d'importance implique de grande responsabilité pour être digne de l'unique. » Et puis l'alayia n'a que faire d'incompétent, et d'oisifs…

Il ne contestait pas les officiers, mais à ses yeux ces derniers plus que tout autre devaient montrés l'exemple, et être compétent. Néant méritait le meilleur, et les fidèles ayant eu ses faveurs devaient-être les meilleurs, ses élus ? Ils devaient être parfaits ! Car la perfection était le propre même de l'unique ! Perfection que Christan tâcherait un jour d'atteindre pour mériter la bénédiction du glorieux Néant. Ah que ce jour serait beau quand il serait digne de l'esprit supérieur, pour la gloire de ce dernier !

Puis Alauwyr reprit son travail, et fit une remarque sur le civil, à la fois taquine, et aussi fort judicieuse. Le civil ? Beuh il n'y avait rien de glorieux là-dedans ! L'armée il n'y avait clairement rien de mieux pour qu'un homme puisse prouver sa vraie valeur, et ne pas dépendre des autres.

« J'aimerai plutôt mourir en vrai guerrier au nom de l'unique, ou bien être choisit par ce dernier, aucun autre sort ne me fait envie ! A part peut-être devenir un héro pour nôtre peuple, mais bon je ne sais pas si j'en ai la valeur. Néanmoins je servirai l'unique jusqu’à mon dernier souffle, et je suis certain qu'après nôtre victoire il restera beaucoup d'être de magie, et hérétiques à chasser… Je suis certain que l'inquisition ne serait pas contre une recrue de ma valeur. Ah une belle profession, et noble tâche. » Dit-il calmement de l'air de la personne qui serait tout à fait dans ce rôle.

Alauwyr lui lança une oeillade moqueuse.

''Hormis ce que j'ai vu dans les Thermes, qu'est ce qui me garantit que c'était entièrement du muscle ? Faudrait que je retourne voir tes deux compagnes de tout à l'heure, elles sauront en mesure de m'apporter des détails si la présence de tissus gras... ou pas''

Il s'esclaffa, avant de reprendre plus sérieusement ses tâches. Il rumina en même temps intérieurement de sa stupidité d'avoir revêtu ses atours d'épéistes. Il allait devoir les décrotter et travailler dans ces écuries dans cette tenue n'était guère idéal. La suée, il allait la sentir.

''Tout le monde ne peut pas avoir la chance d'être choisi par Néant, tu le sais aussi bien que moi. Si tout le monde avait son Intérêt, on se battrait entre nous pour gagner ses Faveurs. Ce n'était nullement le but choisi. Personnellement, je préfère prouver ma valeur par l'épée et tant qu'on vient pas m'enquiquiner avec ça, ca me suffit et si j'étais dépourvu de foi, je pense que tu ne serais pas là à apprécier ma compagnie et à savourer ton pari que je suis en train de gagner. ''

Il ricana et repoussa le tas qu'il avait fait dans un lieu adéquat, avant de reprendre dans un autre box, toujours sous le regard intéressé et moqueur de son comparse. Il repensa aussi aux divers Serviteurs qui s'étaient totalement dévoués à Néant. Que restaient-ils réellement de leur personnalité propre ? Sincèrement, il préférait rester soldat et rester ce qu'il était. Il retint même un frisson.

''Pour être de l'inquisition, faut être subtil et ça, tu en manques cruellement mon ami. Savoir faire parler un prisonnier sans le faire mourir est tout un art, que malheureusement tu ne possèdes pas. Ou pas encore. Car hormis foncer dans le tas et jouer les broyeurs... Au mieux je te vois bourreau, avec ta hache. Un peu de hargne et tu pourras même éclater les têtes sur l’échafaud, au lieu de les trancher. ''

Un cheval dans le boxe d'en face sortit sa tête, les oreilles tendues tout curieux de voir un homme comme Alauwyr par ici. Il le regarda faire. Manquerait plus qu'il imite le sourire mutin de l'Enferraillé.

''De toute façon, pour espérer crever avec dignité, il faudrait tomber sur le bon adversaire et j'en ai encore croisé aucun. La preuve, je vis encore. Et toi aussi. Peut-être qu'on aura pas cette chance et qu'on mourra dans un lit, en plein de notre sommeil. Un jour glorieux que celui-ci !''

Christan sourit de façon moqueuse derrière son casque, et dit toujours aussi moqueur à Alauwyr.

« Ah maintenant tu vas aller demander à des femmes comment je suis fournit par là ? C'est à croire que tu t'intéresse beaucoup à mon corps mon ami, moi qui me disais que tu faisais un blocage sur mon corps musclé, je ne savais pas que c'était à ce point héhé. » Dit-il, après tout c'était une magnifique perche qu'Alauwyr lui avait tendu, autant en profiter !

Ah c'est que dans tout cela il s'amusait, que ce soit les taquineries, ou bien de voir cheveux blanc tout vêtu pour la guerre en train de nettoyer des écuries. Oui il y avait de quoi bien rire pour lui, et on pouvait bien le comprendre. Pour sa part il tâchait d'en profiter, c'était bien les rares moments en dehors des combat où il s'amusait bien. Sinon la vie en période de paix était si souvent d'un ennuyeux…

« Si, tous peuvent être choisit, juste que peu atteignent un niveau de foi aussi total ! Bien peu se laissent transcender ainsi leurs existences par leurs foi, et la grandeur de l'unique ! Néant choisit ses élus car ces derniers ce sont transcendés dans leurs dévotions, plus que des hommes ils sont devenus des instruments vivants de la volonté absolue de l'unique. Tu n'es pas dépourvue de foi mon ami, tes actes par l'épée sont dignes d'éloge, juste que comme moi tu n'as pas encore compris comment développer ta foi pour qu'elle soit parfaite, et c'est pour cela que nous sommes de simples mortels, et non les élus du Néant. Car nous ne sommes pas parfaits. » Pour lui c'était aussi simple que cela.

Enfin pour sa part devenir un serviteur du Néant était un rêve, il dédiait sa vie à servir son dieu de son mieux, et d'être choisit, élu par ce dernier. Voilà quelque chose qui inspirait Christan corps, et âmes. Un but qu'il chercherait à atteindre au cours de son existence, un accomplissement digne de tout une vie, servir le Néant pour l'éternité… Voilà quelque chose de bien doux aux yeux de Weren, son tatouage avait recouvert presque tout son corps, il n'en restait qu'un peu avant d'atteindre ce glorieux but…

« J'ai servit sous les ordres de Lyra du Néant mon cher, la torture j'ai quelques bases pour tout avouer, du moins j'ai regardé quelques séances d'interrogatoires lorsque Lyra était encore de ce monde. » Cette dernière avait été connue après tout pour son caractère assez impitoyable… « Tu sais souvent le plus important dans la torture ce n'est pas tant les informations que le message, faire crier quelqu'un pour que tout le monde entende bien ses cris, et que les éventuels traîtres n'osent pas trahir… C'était cela que faisait la commandante à l'époque. » Jusqu'a ce que Néant la rappelle à elle...

"Qui sait de quoi le future sera fait ? De toute ma… SCHTACK" Entendit soudain Christan lorsqu'un bruit d'un portillon, plusieurs portillon claquant se prononça. Alauwyr, et lui virent plusieurs chevaux sortirent soudainement de l'écurie en hennissant, bon sang qu'est-ce qui se passait ? Pensa Christan sans voir qu'un homme était sortir de l'écurie, et monta sur l'un des chevaux, sans doute un voleur qui voulait faire diversion avec ce chaos.

« Bon sang au feu ! » Dit Christan quand il vit un feu déjà assez prononcé non loin dans l'écurie, sans doute la raison de la fuite des chevaux. Christan pour sa part se précipita pour essayer d'éteindre ce feu, laissant Alauwyr choisit ce qu'il désirait faire.

Les portillons claquèrent quand les chevaux pris de panique, poussèrent les portes de leur poitrail pour galoper vers la sortie la plus proche. Alauwyr remarqua à peine l'homme juché sur le dos d'un des bestiaux, sautant dans un box vide pour éviter de se faire piétiner. Chose certaine, les portillons avaient été déverrouillés volontairement, comme si le feu était prévu. Il se présenta dans l'allée quand le dernier cheval se fut sauvé et lâcha sa fourche à foin. D'un regard effaré il vit Christan se diriger vers l'origine du feu. L'incendie avait pris dans le local à foin. Et l'autre qui s'y précipitait en courant !

*Par le Sang, ne sait-il pas que le feu n'est pas un adversaire pour un bougre en son genre ? Le fou ! *

Bien qu'une grande partie de l'écurie était construite en pierre avec un certain raffinement sur certaine arches et piliers, certains boxes et la salle où se déclarait le feu était de bois. Des poutres soutenaient un plafond fait en plancher pour permettre une zone de stockage supplémentaire pour des ballots de pailles et de foin.

Des gens accouraient déjà en hurlant à leur tour sur la déclaration de l'incendie. Un benêt était même arrivé à côté d'Alauwyr et regardait d'un air effaré les langues de feu qui montaient. Une épaisse fumée envahissait déjà le plafond. D'un coup, l'effaré se secoua quand Alauwyr lui jeta un seau vide sur la poitrine.

''Ne reste pas planté là ! Trouve un puits ! ''

Il porta ses mains en porte voix pour hurler :

'' Des seaux ! Prenez des seaux et formez une chaîne ! ''

Un feu devait être éteint le plus rapidement possible, car au vue des moyens plus que rudimentaires d'extinction à portée de main, il pourrait se propager. Et là, il deviendrait incontrôlable et pourrait être un désastre pour le quartier. Heureusement, les gens des environs ne perdirent pas leur sang-froid et trouvant le moindre récipient à leur portée de main, s'organisèrent pour perdre le moins de temps. Cela d'assuré, Alauwyr prit vivement la direction prise par son comparse. Le connaissant, il allait encore s'empêtrer dans une situation rude à contrôler. Foncer dans le tas était une chose, mais réfléchir face à un danger qui n'était pas un autre combattant, c'était autre chose.

La paille et le foin bien secs prenaient vite et trop bien. La fumée âcre piquait aux yeux et prenaient à la gorge. Alauwyr réussit à trouver la large silhouette de son ami, face à un cheval en panique. Un léger craquement lui fit lever la tête et il écarquilla les yeux en voyant les ballots de paille les uns sur les autres, s'affaissant sur eux-même. dévorés par le feu, ils manquaient de basculer de l'aire de stockage supérieur à tout moment.

''Christan, barre toi de là ! ''

Que l'Enferaillé ait entendu ou pas ne changea pas à la décision que prit Alauwyr. Il courut vers lui, et de ses deux mains posées fermement sur ses épaulières d'acier, il le contraignit à reculer. Un autre craquement retentit au-dessus d'eux et Alauwyr poussa Christan à l'opposé d'où il était venu le rejoindre. En même temps, sous l'impulsion qu'il imposa à son compagnon, il bondit pour ne pas se retrouver sous les ballots en feux qui tombèrent du plafond. Toute la réserve de pailles et de foin enflammée tombèrent là où se tenaient les deux Alayiens quelques secondes plutôt

Alauwyr se redressa avec le bras porté devant son visage pour se protéger de la chaleur étouffante qui se dressait en une muraille de flammes infranchissables. En sauvant Christan, il venait de se prendre lui-même au piège de l'incendie qui ravageait la salle. Sans attendre, il retira sa cape pour la plonger dans un abreuvoir d'eau et la remit sur ses épaules. Maudissant l'imbécile qui avait provoqué ce désastre, il tenta de trouver une sortie. S'il ne mourait pas par la chaleur ou brûlé par les flammes, la fumée l'achèvera.

Pourquoi se précipitait-il vers le feu ? Tout simplement car il avait vu un abreuvoir dans l'écurie, et il était donc logique à ses yeux d'essayer d'éteindre le feu avec avant que ça ne s'aggrave trop, et puis de toute manière Weren n'avait jamais eu peur de se brûler sinon il ne serait pas dans l'armée tout simplement vu les chances de se faire griller par une boule de feu quoique avec le verre noir c'était délicat heureusement, mais de se faire bien griller par contre par un jet de flamme. Enfin de toute façon il avait été toujours du genre à foncer vers le danger plutôt que d'éviter ce dernier, c'était tout simplement sa façon d'être après tout.

Enfin quand même ! Quelle idée de construire une écurie beaucoup basé sur le foin, et la paille ! Les chevaux sont une ressource de guerre précieuses, et pouvoir les perdre aussi facilement était bien stupide…

Enfin après il était bête e vouloir juger le génie de guerre Armandéen, il était logique que ce dernier soit bien moins développé que celui de l'Alayia, de la part d'un peuple sevré à la magie c'était tout à fait normal. Ils étaient tellement gavés de magie qu'ils n'avaient pas grande inventivité, pour sa part Weren n'était pas vraiment surpris que ce genre d'accident puisse arriver, cela devait même être pas si rare que ça à bien y réfléchir. Enfin selon lui !

Pour sa part Christan renversa l'abreuvoir des chevaux sur le feu proche, après tout les montures n'allaient pas se plaindre pour le coup, enfin cela ne suffit pas à éteindre l'incendie qui s'était bien déclaré, mais l'eau répandue sur le sol ralentirait au moins sa progression pensa Christan en reculant devant la chaleur, oui il devait sortir d'ici pensa t-il pendant que du monde arrivait avec des seaux d'eau, et c'est d'ailleurs ce qu'il s'apprêtait à faire…

Tout cela quand il y eu un événement indésirable car la vie ne pouvait jamais être facile, enfin Néant le garde car elle serait sacrément ennuyeuse sinon…

Pendant ce temps un cheval non loin commençait à paniquer, Christan recula aussi devant lui, il manquerait plus après tout qu'un coup de sabot le fasse tomber à terre, et il serait dans de beaux draps. Ou fallait-il aller ? Pensa t-il calmement alors que la fumée commençait à se répandre tout à fait irritante dans la grange. Bon sang le feu se répandait bien trop vite à son goût, si ça continuait l'incendie allait se répandre bien en dehors de l'écurie, c'est ça aussi de bâtir une cité avec beaucoup de bois ! Et non avec uniquement de la belle pierre de l'Alayia d'antan pensa Christan avec amertume, au moins en Alayia les incendies comme celui-là n'étaient pas du tout courant, voilà bien un progrès que le peuple du Néant pourrait apporter en plus à cette bande d'impie…

« Alauwyr ? » Dit Christan à voix haute quand il entendit l'autre lui dire de se pousser de là.

Avant qu'il ne puisse se retourner il se fit pousser sans doute par cheveux blanc alors que le plafond s'était écroulé à son emplacement. Pour le coup il y avait réchappé de peu, pas que l'effondrement en lui-même l'aurait tué, mais disons qu'être bloqué sous une pile de bois, et de paille avec un incendie tout autour n'était jamais l'idéal… Christan un peu sous le choc, et ne s'étant pas encore totalement rendu compte du fait qu'Alauwyr venait de lui sauver la vie chercha ce dernier du regard avant de se diriger vers la sortie de l'écurie.

Eh bien visiblement il n'était pas le seul doté d'un grand talent pour se mettre dans la panade disons… Visiblement ce dernier se retrouvait bloqué par les débris qui étaient tombé du plafond, bon Christan se dit qu'il serait peut-être bon de voir ce qu'il pouvait faire pour tenter de tirer son ami de ce guet apens incendiaire si on pouvait le dire.

« Alauwyr ! Bon sang rampe ! Pour te mettre en dessous du niveau e la fumée ! » Cette dernière n'avait pas l'air de frôler trop le sol, au moins cheveux blanc n'étoufferait pas trop vite pensa Christan, puis ce dernier alpagua un petit groupe de personne qui ne tenant pas des seaux avaient ramenés des haches, et masses comme pour déblayer les éventuelles personnes bloqués par l'incendie pendant que d'autres se chargeaient de l'éteindre, Christan prit en main sa hache, et avec l'aide quelques personnes tenta de dégager les débris bloquant Alauwyr.

De sortie, il n'en vit aucune. Ou alors s'il en existait une, elle était cachée par la densité de la fumée ou encore noyé dans les flammes qui dévoraient la paille. Jurant encore contre le sinistre imbécile qui avait fichu le feu, il revint vers son seul échappatoire possible. L'incendie était comme partout, crépitant et émettant une chaleur étouffante. D'une main, il rabattit sa capuche alourdie d'eau et de l'autre, porta un pan de sa cape tout aussi trempée devant son visage pour essayer de se protéger et respirer à travers la fumée qui lui prenait de plus en plus aux poumons.

Face à la seule sortie possible entravée dans les flammes de l'incendie, l'Alayien essaya de pas se laisser gagner par la panique. Même s'il avait connu des situations tendues, jamais encore il ne s'était retrouvé pris au piège d'une chose qu'on ne pouvait pas repousser à coup d'épée. Le feu était autant un allié pour un feu de campement qu'un ennemi mortel sur l'instant. Il était sans pitié et tuait sans aucun remord. Périr brûlé n'était pas une perspective des plus réjouissante et cet affolement fut d'autant plus contraignante à repousser qu'il peinait de plus en plus pour respirer.

Fut-ce la voix de Christan qu'il entendit à travers le rugissement du feu qui l'environnait ? En tout cas, l'idée n'était pas à négliger. Sans attendre plus longtemps, ou alors étaient-ce ses jambes qui vacillèrent, il s'étendit à terre, la cape portée contre son visage. Au moins réussit-il à mieux respirer, malgré les quintes de toux qui lui labouraient la poitrine et la gorge. Cette légère amélioration lui rallongeait son espérance de vie de quelques minutes à peine. Et ces quelques minutes furent mis à profit non loin de lui.

Des coups de hache retentirent, fendant le bois qui s'était écroulé en même temps que la paille. On entendait des vociférations contre les flammes qui les mordaient, contre la chaleur qui les repoussaient. A croire que le feu ne voulait pas rendre sa prise. Un homme tenta même de repousser la paille consumé par le feu et la remuer provoqua un sursaut enflammé de ce qui dévorait l'intérieur de la paille brûlé. L'air proche ravivait !

Alauwyr se frotta les yeux pour entrevoir ce qui se passait. A travers une vision flou, les yeux brouillés par la fumée, il aperçut des silhouettes qui remuaient et débitaient un passage. Si on pouvait appeler cela un passage. Toussant et crachant, il tenta de prendre une dernière respiration de ce sol à peine salvateur ; qui fut plus une rude inspiration rauque qu'autre chose. Et il se releva péniblement. Il ne pouvait plus attendre. Il ne pouvait plus rester ici. La crainte de périr ici était devenue plus forte et comme un chemin semblait être dégagée, il prit l'unique chance qui se présenta. Avec l'énergie du désespoir, il réussit à courir malgré ses jambes tremblantes et flageolantes et sauta tête en avant pour dépasser ce qui restait de l'obstacle en flamme. Peut-être qu'il entendit des cris ou pas, mais la dernière chose qu'il perçut fut de percuter quelque chose de métallique avant de sombrer dans l'obscurité.

Le travail avançait plutôt bien, enfin vite surtout car il ne fallait pas perdre de temps, Christan convertissait sa hache de guerre en usant comme une vulgaire hache de bûcheron sans grande difficulté, de toute manière le trempage de cette arme la rendait incassable, et impossible à émousser donc autant ne pas hésiter à insister avec. Et puis le temps pressé donc autant ne pas faire la fine bouche, l'arme était très efficace pour casser le bois, et avec un peu d'aide Christan arriva assez vite à déblayer les débris, et c'était tant mieux car la fumée rendait la chose inconfortable, et le tempérautre alentour était vraiment élevées…

Lorsqu'il le pu Christan finit d'écarter les débris pour venir ouvrir un passage tout en observant l'endroit où se trouva Alauwyr qui pour une fois n'avait pas fait sa tête de mule, et s'était lit à plat ventre… Enfin ça ne dura pas car cheveux blanc ne trouva rien de mieux à faire que de se relever, et de courir comme un dératé pour percuter Christan tête la première. Ce dernier surprit arriva néanmoins à ne pas tomber en arrière, et attrapa le maladroit qui non content de s’assommer avait faillit tomber par terre comme une brique. Christan grogna, et ne fit pas de chichi il prit Alauwyr sur ses épaules, ce dernier n'était pas des plus léger, mais c'était supportable. Et il avança ensuite à bon rythme vers la sortie pour ne pas supporter plus longtemps toute cette fumée… Cheveux blanc aurait droit à tellement de pique lorsqu'il se réveillerait… Christan avait bien de quoi rire après ceci, enfin d'abord il fallait s'assurer que l'autre soit vivant, ce n'est pas tout mais le voir mourir embêterait Weren, et pas qu'un peu.

Il déposa donc Alauwyr dans un coin après être sortit de l'écurie, et entreprit de mouiller ce dernier avec de l'eau non loin pour le réveiller, voyant qu'il en se réveillait pas, et qu'il semblait un court instant ne pas arriver à respirer, Christan en déduit, que. Oh non pas ça! L'autre c'était étouffé avec la fumée... Il grogna donc.

"Ah bon sang..." Puis il étendit calmement Alauwyr, enleva son casque, appuya sur ses côtés pour essayer de le ranimer comme on l'avait apprit à le faire à l'armée même s'il n'avait que des bases, puis voyant que ça ne marchait toujours pas Christan se résigna au bouche à bouche...

Quand on s'assomme durement contre une cuirasse aussi épaisse que celle de Christan, il ne fallait pas s'attendre à voir l'inconscient revenir à lui au bout de quelques secondes, surtout après avoir fait un séjour pénible en compagnie des flammes d'un satané incendie. La souffrance qui tenaillait son esprit le poussa à reprendre conscience, comme un tambour qu'on aurait dans la tête, qui tambourinerait alors que vous dormiez si bien. Il ouvrit les yeux et la première chose qu'il vit provoqua un malencontreux réflexe. Ce fut un coup de poing qui accueillit le geste pourtant dans un but salvateur de Christan. Son poing ne cogna pas fort, mais aura de quoi laisser une douleur cuisante à la pommette de l'Enferraillé. Ce geste réflexe à peine fait, Alauwyr se roula sur le côté pour tousser et cracher. Ses côtes protestaient à ce traitement, en complément de la pression subite par les mains épaisses de son ami.

L'Alayien toussa encore quelques secondes avant de reprendre une respiration saccadée et plus aisée. Inconscient, il respirait certes à peine, mais il respirait. Là il se sentit mieux à chaque goulée d'air frais qui emplissait ses poumons. Il se laissa rouler sur le dos, une main porté à ses poumons accablés. De l'autre, il se frotta les yeux pour chasser les larmes que la toux et la fumée avaient provoqué. Là il reconnut à travers le voile gris qui s'affinait maintenant le visage marqué de son frère d'armes. A voir sa tronche, il comprit qui avait reçu son coup de poing.

''Désolé mon vieux, un mauvais réflexe...''

Le ton était franchement sincère. L'Alayien toussa encore un peu et réussit à s'asseoir. Le goût âcre de la fumée était horrible en bouche.

''Une fois de plus hein... encore une égalité ? ''

Sa gorge l'irritait et il avait l'impression de pas réussir à respirer convenablement. Combien de temps était-il resté là-dedans ? Il frémit et ne chercha pas à savoir.

''Mourir cramé n'aurait pas été très glorieux pour toi ou moi n'est ce pas... Aide-moi à me relever...''

Il sentit un frisson lui parcourir le corps. Après un coup de chaud, voilà qu'il tremblait, comme s'il avait froid. Le poids de sa cape trempée lui revint en tête et serra les dents sur un état que certains décrivaient suite à ce genre de symptôme : un état de choc. Manquait plus d'être une chiffe molle de subir un tel contre-coup. Il chassa cet état de sa tête. Il était vivant non ?

Il était franchement le premier dégoûter par ce qu'il devait faire à l'instant, et il ne savait pas s'il était plus contrarié que soulagé par le réveil d'Alauwyr même si sincèrement il aurait pu se passer du coup de poing, heureusement que l'autre n'avait pas des muscles aussi développés que les siens sinon ça aurait fait très mal, pour sa part Christan dû se retenir pour ne pas filer une baffe aussi par réflexe, et autant pour finir de réveiller l'autre, non une baffe ça aurait été beaucoup surtout avec ses gantelets en acier, et puis cheveux blanc venait de sortir d'un incendie Weren ferait donc sa petite vengeance plus tard…

Il se tînt donc la pommette d'une main pendant qu'Alauwyr se remettait un peu de tout ceci. Toujours aussi vigoureux même quand il était passé à deux doigts de la mort. Si Christan avait été vicieux il ce serait levé, et lui aurait mit un coup de pied dans le dos pour le presser, mais bon même lui était capable de faire preuve d'un peu de pitié envers un ami on allait dire, et se contenta de se lever, et d'attendre que l'autre ait finit de crachoter dans son coin.

« Toujours aussi vigilant pendant ton sommeil à ce que je vois, un réflexe qui peut sauver si quelqu'un veut te poignarder dans ton sommeil n'est pas un mauvais réflexe. » Dit Christan impassible, après tout au milieu d'un camp militaire en pleine campagne il pouvait arriver beaucoup de chose, et ne dormir que d'un œil, et être prêt à frapper en cas de danger était toujours salvateur. Même si Alauwyr était sincère il ne faisait là que des gestes guerriers normaux.

« T'as pas fini de nettoyer les écuries tu crois quoi ? Bon je me sens d’humeur indulgente, et tu fais pitié donc je vais faire une exception héhé. » Dit Christan toujours aussi taquin.

« Bah on verra ce que tu dira quand tu tombera sur un dragon héhé. » Acheva t-il sarcastique avant d'aider ensuite Alauwyr à se relever. Il le fit plus délicatement qu'a son habitude, mais bon l'autre était encore visiblement secoué.

« Bon je pense du coup qu'on ferait mieux de rentrer à la caserne, ou dans une auberge pour se réchauffer un peu. Et que t'enlève cette foutue cape je sais qu'il fait une chaleur caniculaire depuis Mars, mais quand même ! » Dit-il pour finir à son collègue, pour sa part il savait que c'était la fin d'après-midi, sans doute qu'il ne serait pas mauvais d'aller se reposer un peu maintenant, surtout qu'il était dur de faire les 400 coups avec quelqu'un de cassé à cause d'un incendie malheureusement.

Christan l'aida donc à se relever, en profitant au passage pour se moquer gentiment de lui. Jusqu'au bout celui-là. Au moins ca arracha un sourire à l'Alayien quand il réussit à se tenir sur ses deux jambes.

''Trop aimable de ta part, quelle charité même. ''

Il se pencha en avant le temps de tousser encore. Ses poumons n'avaient pas du tout apprécié leur séjour dans cet incendie. Et le temps que ça passe. La nuit ne sera pas des plus reposantes.

''Au moins les écuries seront propres quand elles auront été réparées...''

A cela il s'était retourné pour voir les chaînes humaines qui se passaient les seaux et tout récipient possible pour éteindre le feu. Celui-ci perdait en vigueur et était en bonne phase d'être éteint. Il ne peut retenir un autre frissonnement le parcourir et il manqua de rater la suggestion de son ami de rentrer.

''Oui rentrons à la caserne. Je ne suis pas d'humeur à vouloir affronter la rencontre avec de possibles crétins soûls... et ton dragon attendra aussi. Avant même qu'on en croise un ici de toute façon''

Il toussota et se racla la gorge. Par le sang qu'elle était sèche et avec ce goût de fumée âcre désagréable ! Pour ne pas perdre de temps, il commença à faire quelques pas, pour rejoindre justement leur casernement. Il n'espérait qu'une chose : qu'on leur fiche la paix. Manquerait plus qu'un officier leur tombe dessus...mais peut-être qu'il faudra faire un rapport sur l'incident. Un incendie n'était pas rien comme évènement. Et en parlant de cape.... il la défit pour la plier sous le bras. Alourdie d'eau, il sentait sa fraîcheur. C'est vrai qu'il pouvait attraper froid avec ses bêtises. Il sourit à son ami en lui tendant un bout encore à moitié imbibé d'eau.

''Tu veux une compresse humide pour ta pommette ? Tu me gratifies malgré tout d'un compliment pour ce qui est de mes réflexes, mais tu vas gagner un bon hématome demain... je peux te le garantir''

Il s'estimait heureux que son comparse n'est pas répliqué en représailles. La baffe ou le coup de poing vengeur aurait été plus frappant que le sien. Et pendant que les deux Alayiens marchaient donc vers leur casernement et au rythme des toux saccadés d'Alauwyr, l'épéiste repensa à l'incendie... Il avait eu le temps de voir les chevaux déboulés des boxes et l'un d'eux avait eu droit à un cavalier, même monté à cru

''Les chevaux se sont sauvés dès qu'ils ont senti l'odeur de la fumée. Les boxes étaient déjà déverrouillés pour que dans la panique, ils s'échappent. Et j'ai cru voir quelqu'un sur le dos de l'un d'eux....''

Oui, il doutait de ce qu'il avait, tout a été si vite... Peut-être que Christan avait pu voir l'énergumène dans la fuite effrayée des chevaux. Dans ce cas, l'incendie ne pourrait pas êter pris comme accidentel. Déjà le coup des boxes étaient trop étrange. On ne laissait pas les verrous tous ouverts ainsi avec des occupants équins...

Cela faisait rire Christan que cette ironie de la part de son ami. Lui charitable ?! Elle était bien bonne, enfin charitable envers les prêtres, et le culte, mais il n'était pas du genre très indulgent avec tout le monde, plutôt exigeant même avec les guerriers. Mais surtout avec lui-même car plus que tout Christan désirait être le plus fort, pour ne jamais être un faible, sa hantise… La faiblesse !

« Pour sûr le feu a encore fait un meilleur travail que toi, c'est une astuce tiens ! A croire que c'est toi qu'aurai pu déclencher cette incendie pour avancer plus vite. » Dit-il en ricanant toujours aussi taquin, pour sa part il savait qu'il aurait fallu être stupide pour employer ce genre de méthode. D'autant plus qu'il se disait qu'Alauwyr ne serait pas très à l'aise avec les flammes suite à sa petite expérience au sein de cet incendie.

Mais au moins cet incendie par sa part serait prochainement éteint visiblement, Christan surveilla d'ailleurs les Armandéens d'un regard, soupçonneux car il pensait qu'il aurait pu voir quelqu'un lancer un sort pour éteindre cet incendie, mais aucun n'osa. Et heureusement pour eux d'ailleurs car le châtiment pour la pratique de la magie était radical, et amplement mérité selon Weren.

« Évite de trop fondre dans ton lit ! Ma rappelle du temps que j'ai passé sur une civière après m'être fait malmené par le dragon, si tu n'es pas capable de te remettre en quelques jours d'un petit incendie je pense que je vais très vite de dépasser Alauwyr. » Dit-il d'un ton jouant sur la rivalité.

Enfin Alauwyr avait besoin de repos… Il reprit son sérieux, visiblement il vaudrait mieux se calmer dans les quelques jours qui suivraient, pour s'être amusé il s'était bien amusé aujourd'hui, comme quoi il y avait moyen de s'occuper en temps de paix, même si pour le coup leurs bourses avaient été légèrement vidés. Ah heureusement la paye dans l'armée alayienne n'était pas du tout mauvaise, même meilleure que celle de l'empire. Encore une raison de plus de s'engager dans les rangs de l'unique, engagez vous ! Rengagez-vous ! Cela ferait sans doute un magnifique slogan de recruteur pensa t-il, puis quand Alauwyr lui tenta un bout de tissu Christan lui répondit calmement.

« Bah ce sera pas le premier que j'aurai ni le dernier, tu as vu mes mains ? Enfin en dessous des gantelets elles sont remplies de cals. Je dois avoir la peau aussi dure que des écailles de crocodiles à cet endroit là. » Il sortit ensuite une petite compresses qu'il avait parmi une bonne douzaine dans sa sacoche. Et l'appliqua sur sa joue endolorie, c'était une compresse imbibé avec du désinfectant.

« Si tu en veux une j'en ai tout un stock, un vrai guerrier doit savoir après tout pouvoir se maintenir en état, j'ai même des points de sutures… On m'a même montré a peu près comment les mettre... » Bon ce serait compliqué s'il devait se les mettre à lui-même, mais faute de mieux il le ferait sans doute. Mais bon il se disait que ça ne devait pas être particulièrement compliqué, si on savait encaisser la douleur il suffisait de ne pas être dégoûté par le sang, et autre…

« Il faudra s'y intéresser à ce voleur quand tu sera remis, enfin si t'en fais une affaire d'honneur car sinon disons que c'est surtout le problème des Armandéens… Quoique avec nôtre poisse je sens qu'un petit malin d'officier va venir nous voir pour nous demander d'aller chercher ce bougre. » Dit-il en ricanant légèrement avant de rajouter morbide.

« Si jamais t'as une grosse blessure, et pas de guérisseur à portée de main si tu veux je pourrai t'appliquer quelques points de sutures, promis j'essayerai de ne pas trop te charcuter. Dire que les Armandéens trouvent cela barbare… Bah ils sont tellement drogués avec leurs magie cela ! Une bande de femmelette qui a peur dès qu'elle voit un peu de sang, et qu'elle a un peu de mal. A force d'user de trop de ce genre d'artifice on finit par devenir faible tu ne trouve pas ? » Acheva Christan.

Alauwyr ravala un grognement. C'était bien du Christan tout craché de continuer à vouloir plaisanter. Après l'incendie, il ne perdait pas sa verve plaisantine. En même temps, lui n'avait pas manqué de périr étouffé dans les flammes. Il émit un frisson devant la brièveté du souvenir, qu'il chassa vivement de son esprit. Au moins, d'avoir eu à porter sur le dos sa cape mouillée sera une excuse valable pour expliquer ce frisson. Et heureusement, Christan reprit son sérieux. L'épéiste en profita pour ne pas répondre aux répliques précédentes, qui avaient été énoncées sur un ton amusé

A la proposition du bout de cape d'Alauwyr, Christan expliqua qu'il n'en serait pas à son dernier coup. Il sortit à l'issue une compresse pour l'appliquer sur sa joue. A jouer les fonceurs, il fallait bien soigner les coups reçus sur les à-côtés.

''Un vrai guerrier sait aussi éviter prendre certains coups. Il est vrai que tu n'es pas une danseuse toi... ''

A force de tousser, et sans doute à cause de la fumée qu'il avait respiré, il commençait à avoir mal à la tête. Une fois allongé, ça passera. Et demain il sera quitte pour avoir l'air de quelqu'un qui avait pris une bonne dose d'alcool à rouler sous la table. Puis quand au sujet des sutures, Alauwyr devrait songer à en avoir quelques unes à disposition immédiate. Il n'était pas à l'abri d'un mauvais coup qui nécessitait de se faire raccommoder.

''Cela peut être utile de se faire recoudre. Mais je peine à croire que tu arriveras à faire un travail de couturière avec tes gros doigts caleux. Bourrin comme tu es, tu manquerais de me planter jusqu'à l'os pour t'assurer que la plaie est bien fermée...''

Il réussit à ricaner, avant que ce rire ne se termine dans un petit toussotement

'' Pour les Armandéens, tu as raison. A force d'user de magie, ils n'ont pas de savoir-faire de base. Comment ils feront si jamais ils perdent le contrôle de leur magie ? Il y aurait de quoi bien rire de leur naïveté... Notre médecine est bien plus avancée que la leur et qu'on peut soigner sans avoir recours à des artifices magiques. La magie n'est pas essentiel à la vie...''

Leur casernement arriva en vue. Alauwyr pressa le pas. Il avait qu'une hâte : s'allonger et dormir.

''C'est peut-être une affaire d'Armandéens mais j'ai envie de lui dire ma façon de penser à cet idiot. A mes yeux, ce n'est pas accidentel. Les chevaux ont pu tous sortir de leur box quand la panique les a gagnés. Ce n'est pas un hasard....''

Et comme Christan parlait d'officier, un approcha. Alauwyr grimaça.

''Par le sang ! Tu as vraiment raté ta vocation de diseuse de bonne aventure toi... C'est toi qui lui causes... ''

Il n'était vraiment pas d'humeur à tenir la conversation avec un officier, surtout qu'à sa démarche fière, au bord d'une sale arrogance, celui là ne manquerait pas de les rappeler à leur simple rang de soldat.

Lui affecter par un incendie ? Pour ce qu'il en avait vu, et le nombre de fois où il avait faillit se brûler surtout avec les flammes d'un dragon il était facile de dire que Christan ne redoutait pas beaucoup la chose, après il n'avait pas été enfermé dans une écurie entouré de flammes, mais bon Weren n'avait jamais eu peur de mourir de cette manière, la mort par le feu c'est une mort comme une autre pour lui, même s'il préférerait que ce soit par le feu d'un dragon que par celui d'une torche de préférence…

Néanmoins il ne demanda pas son avis à Alauwyr sur la question car même de la part de Weren ce serait un manque de délicatesse c'est dire. Cheveux blanc néanmoins s'en sortait plutôt bien pour le coup, rien de mieux au final que la formation à la dure, et au feu pour pouvoir s'endurcir. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort après tout, et la force était une vertu en cela les deux amis étaient d'accord. Une vertu est égale à la bravoure, et inférieur à la foi aux yeux de Weren, mais une vertu tout de même.

« Que veux tu Néant, m'a donné une solide carrure, et mon armure a l'amabilité de détourner la plupart des attaques, mais Néant n'a pas désiré me faire invincible, si tout était trop facile après tout il n'y aurait aucun mérite de l'emporter à la guerre, la facilité rend faible. » Dit-il calmement.

Et au sujet des sutures Christan préférait largement employer ce genre de méthodes saines pour les alayiens que la magie, bah être soigné en seulement une journée d'une fracture par un sort de soin était souillant, et surtout indigne d'un alayien, si l'on ne souffrait pas après une blessure l'on apprenait pas à tirer des leçons de sa faiblesse, et surtout l'on ne s'endurcissait pas. C'est de la souffrance que né la force, et la volonté. Les facilités comme la magie n'aident en rien à rendre les hommes fort bien au contraire.

« Il faudra que je m'entraîne à cela un jour, mais rien de mieux qu'un vrai médecin pour soigner des plaies après tout. Mais l'on a rarement le loisir de se faire soigner ainsi des fois. » Surtout en pleine nature par exemple, ou si l'on est le seul survivant d'une patrouille isole, dans ce cas-là l'on ne pouvait compter que sur soit-même, et il était donc bon d'être préparé à ce genre de choses.

« La médecine, la science alayienne est la meilleure. Nous sommes mieux développés qu'eux dans tout les domaines, nous savons mieux soumettre les éléments, nous construisions, nous forgeons mieux sans magie qu'eux. Et surtout nous arrivons à soumettre la nature au lieu de nous soumettre à elle. Les Armandéens comprendront un jour quel est le vrai sens du mot civilisation, la magie disparaître un jour, et ils apprendront vite à quel point leurs dépendance à celle-ci leur aura été préjudiciable. » Oui, et ils verront la vérité pensa Christan.

« C'est rarement un hasard surtout dans des écuries qui devraient être bien entretenues. » Rajouta t-il calmement à la suite d'Alauwyr, pour sa part il croyait aussi à la possibilité d'un vol, et il ne serait pas contre de mettre la main sur le fautif.

« Oui madame, bien madame, bon Néant on dirait que cette incendie t'as donné le tempérament d'une femme enceinte... » Dit Christan en ricanant à Alauwyr. Avant de se tourner vers l'officier.

Ce dernier se campa face à lui, et lui dit que vu qu'il n'étaient pas trop loin des écuries ils étaient assignés à la récupération des chevaux avec quelques hommes. Christan hocha la tête, et l'officier repartit.

« Bon du coup on doit ramener les canassons à l'écurie, si au passage on tombe sur le maraud qui a fait ça on en profitera... » Dit calmement Christan avant de conclure. « J'espère que t'as une petite expérience avec les chevaux. Sinon je vais user de mes quelques rudiments là-dedans… Viens on va chercher le mieux il se trouve à une écurie non loin » Et quelques rudiments était bien le mot vu qu'il n'avait acheté un cheval que depuis quelques temps.

Enfin une fois arrivé à l'écurie militaire plus modeste Christan avisa l'un des chevaux, le sien était un destrier de guerre blanc, la bête était assez calme visiblement, Christan tira le cheval par la bride fermement, mais sans brutalité. Une bien belle bête de guerre qui lui avait coûté cher, mais qui lui serait sans doute très utile. Une fois sortit donc, et pendant que Weren mettait une selle sur son cheval ce dernier semblait s'intéresser à Alauwyr, et alla jusqu’à lui mordiller les cheveux...

Quelle fichue déveine ! Les voilà affecté à chercher des chevaux en perdition dans les rues. Et encore, si des profiteurs étaient dans les parages, ils tiendraient qu'à eux de se servir pour aller planquer leur prise à quatre pattes et d'attendre que les choses se calment pour revendre leur bien ''empreinté''. Mais la plupart des chevaux qui s'étaient échappé n'étaient pas de simples bêtes. Certaines étaient de races et d'autres élevés pour la cavalerie. Un paysan pourrait difficilement avoir les moyens de posséder une bête de grande qualité. A bien y réfléchir, la tâche sera plus aisée.

Alauwyr avait gardé le silence, préférant ne pas trop réfléchir, même pour les sujets précédents. Lui qui voulait se reposer et fuir sa migraine, c'était loupé. Là il espérait ne pas trop subir et qu'une autre malchance ne leur tombe pas dessus. Lorgnant en coin Christan qui se fichait encore de sa tronche avec sa gentillesse moqueuse habituelle, Alauwyr se demandait dans quel merdier ils allaient encore se fourrer. En moins de deux jours, on ne pouvait pas dire que de côtoyer Christan n'aboutissait pas à des catastrophes.

Une fois l'officier reparti, Alauwyr suivit son comparse tout en ruminant.

''Décidément, c'est de la mouise qui te colle Christan. Avec toi, on est sûr de pas s'ennuyer et d'aller au devant de nouveaux problèmes... J'espère sérieusement que cette tâche que tu as su prendre sans broncher, se déroulera normalement cette fois...''

La mauvaise humeur ponctuait largement le temps. En même temps, comment ne pas être ronchon quand on n'aspirait qu'à se reposer après ce qui s'était passé ? Alauwyr n'était ni un faible, ni un lâche et avouer qu'on atteignait ses limites n'étaient pas chose aisée. Bon, il ne le disait pas ouvertement et ne pouvait que se plier aux ordres. Broncher aurait signifie un séjour à aller récurer les latrines pendant plus d'une semaine et personnellement, il n'y tenait pas. Il ne confirma pas à son ami qu'il savait plus ou moins se débrouiller et cela se vit quand il se retourna pour gratter le menton du cheval qui s'amusait à l'embêter. Il lui repoussa sans brusquerie le museau quand le destrier tenta de le mordre. Comportement souvent prévisible chez les chevaux habitués à être sur des champs de bataille. On entraînait tellement ces chevaux à ne rien redouter comme le choc des épées ou le cri des soldats qu'ils en devenaient vicieux.

Lui opta pour un hongre à la robe alezane, plus fin et plus léger. Il n'était pas en armure lourde, donc il n'avait pas besoin d'un cheval comme celui de son ami. Le temps de cette mission il sera à cheval et après, celui ci retournera à son box. Il aurait pu songer à l'achat d'une monture, mais cela demandait de l'entretien au même titre qu'une armure. et puis, il aimait se battre à terre et pas sur le dos d'une monture.

Et une fois en selle :

''Je te suis... après tout, l'officier t'a confié la tâche non ? ''

Même si Alauwyr lui avait demandé de parler à sa place. Et d'un petit sourire moqueur, il lui jeta.

''Ainsi, tu apprends à donner des ordres et à gérer l'affaire comme un chef de groupe. Un bon début pour finir un jour prochain général...''

Pas de repos pour les braves ! Le devoir ne s'achevait bien que dans la mort après tout, et encore pour les vrais fidèles il se poursuivait ensuite. Des fois le devoir exiger de devoir faire face à un dragon, des fois le devoir désirait que l'on défie en duel un vampire aidé de son verre noire, ou que l'on charge glorieusement à la bataille la volonté de l'unique au cœur, et la rage du combat dans les yeux. Des fois le devoir exigeait que l'on sacrifie sa vie glorieusement tel un guerrier, et un vrai fidèle dans la gloire absolue, tel un martyr, tel un héros qui servira d'exemple pour exalter les autres fidèles, et des fois, des fois le devoir exigeait qu'on aille cherche des bon sang de canassons dans une cité hérétique, après avoir échappé de peu à un incendie ! Tel était le devoir.

Enfin pour sa part il ne se plaignait pas, il n'était pas du genre à se plaindre de quoi que ce soit, ou bien à rechigner à la tâche bien au contraire. Il faisait celle-ci avec application car même si ce n'était pas glorieux, servir l'unique restait l'essentiel, et si tout était facile, et encourageant quel mérite il y aurait-il à servir le Néant sans sacrifice ? Oui encore une fois c'était la difficulté qui donnait tout le mérite à la chose, et il n'y a que les faibles qui recherchaient sans cesse la facilité, les faibles, les paresseux, et les lâches. Trois sortes d'inutiles que l'unique n’appréciait aucunement. Pour sa part il n'était aucun des trois, et il comptait bien le démontrer chaque fois qu'il lui en serait donné l’occasion.

Et Alauwyr ruminait pour sa part, mais bon vu qu'il ressortait d'un incendie on pouvait le comprendre, et puis il avaient déjà bien trimer tout deux aujourd'hui…

« Cheveux blanc, on sait bien tout deux que si c'était facile ça n'aurait aucun intérêt, c'est dans la difficulté qu'un homme s'accomplit, et prouve son mérite, et en plus fais moi confiance, il n'y aucune raison que ça se passe mal si c'est moi qui m'en occupe... » Dit-il en ricanant, pour sa part il était certain de réussir sa tâche.

Pour sa part il ne gueula pas sur son cheval lorsque ce dernier avait tenté de mordre les cheveux d'Alauwyr, cette monture était calme, et elle n'avait probablement pas mordu pour faire mal, pourquoi Christan avait choisit un cheval blanc calme, au lieu d'un cheval noir fougueux ? Parce qu'il n'aurait pas trop apprécié d'avoir une monture avec un caractère aussi trempé que le sien, et au moins celle là ne venait pas l'enquiquiner . L'intérêt des bêtes c'étaient qu'elles servent l'espèce humaine, et ce cheval se montrait docile, et c'était bien tout ce que demandait Weren d'une monture . En parlant de docilité, d'ailleurs… Il siffla.

Puis répondit à Alauwyr. Alors qu'un chien massif, un berger Elenion accourait, c'était un chien de guerre, celui de Christan.

« C'est ça, si je finis général je t'assure que tu vas passer ton temps à éplucher des pommes de terres pour fêter ça héhé. Tu devrais déjà commencer à me lécher les bottes d'ailleurs en prévision de ma promotion. » Dit-il en ricanant, le berger Elenion non loin remuant la que Christan dit à Alauwyr.

« Ce chien était coincé dans un piège, par pure hasard je l'ai libéré pour récupérer le piège, et depuis il me suit comme une sangsue resté accroché après une petite balade au marais. Je pense qu'il pourrait nous aider à retrouver les chevaux... » Ceci dit il fit sentir les écuries au chien, et ce dernier les entraîna donc dans une piste qu'il s'empressèrent de suivre, cette dite piste les mena vite vers un homme bien habillé qui semblait être un vendeur de cheval, en faîte cela les avait mené dans une boutique du quartier riche. L'homme les regarda assez songeur quand ils arrivèrent...

« Et vous ! » Dit Christan avant que le marchant ne lui adresse la parole. « Oui messire ? » Dit ce dernier, Christan avisa un cheval non loin, ce cheval… C'était celui qui avait mordu Weren dans l'écurie. « Où avez vous dégoté ce cheval ? »

« Quoi ? » Demanda le marchand, voyant cela Christan qui n'aimait pas perdre de temps ne tarda pas à durcir ses propos.

« Parle ! Où as tu trouvé ce bon sang de cheval ? » Lhomme répondit déconcerté. « On vient de me le vendre il y a plusieurs heures de cela . »

« Qui te l'as vendu ? » Voyant que l’autre hésitait à parler Christan descendit de son cheval, et attrapa le marchand par la chemise pour le soulever de terre, et poursuivre froidement.

« Je ne me répéterai pas encore une fois. Qui t'as vendu ce cheval ? Il a été volé aux écuries royales il y a une heure à peine, si tu ne parle pas je vais te mettre au cachot fissa après t'avoir mit ma botte en fer dans le derrière, compris ? » Et alors qu'il allait probablement parlait le marchand s'évanouit sans doute à cause de la frayeur… La poisse !

Les doigts de l'Alayien s'étaient plus fortement sur les rênes en cuir. Dans la difficulté qu'un homme s'accomplissait et qu'il gagnait ainsi le mérite. Si on regardait cela à ce qu'avait vécu récemment Alauwyr, on ne pouvait pas vraiment évoquer d'accomplissement dans cet incident.
Peut-être que la fatigue rendait Alauwyr plus négatif que son compagnon. Le voir aussi enjoué ne signifiait rien de bon.

''C'est bien cela que je redoute. Et n'oublie pas qu'un homme pour aller loin doit savoir connaître ses limites, autant pour les repousser au bon moment que de trop les dépasser. Ce serait dommage pour toi par exemple de finir la tête dans la boue faute d'avoir dormi. Même si la Foi apporte de l'énergie à des moments cruciaux. ''

Le guerrier ne faisait que rappeler que leur condition physique bien que déjà bien entraîné, n'était pas invulnérable aux choses élémentaires des besoins primaires d'un corps. Puis Christan siffla. Un molosse surgit de nulle part, rejoignant son maître dès l'appel lancé. D'où sortait ce clébard ? Il ravala une injure quand son cheval piaffa devant la présence du canidé.

''Il est tellement collant qu'il te suit partout on dirait. Et pourtant, je ne l'ai pas remarqué une seule fois depuis que je traîne dans ton sillage... On dirait qu'il s'accroche qu'à toi seul. Tant mieux dans ce cas. Mais préviens quand tu le fais venir, surtout quand nous sommes à cheval. Ce serait mal que je vienne à tomber le cul par terre par surprise... Sauf si tu n'attends que cela''

Il jeta un sourire malsain à son comparse. Même fatigué, il ne tenait pas à lui laisser la bride libre sur lui. Oh que non. Il était d'un bois solide malgré tout.

''tu parles que j'accomplirai tes petites volontés. Après la fête, tu auras besoin de quelqu'un pour t'aider à marcher, bourré que tu serais et ensuite, moi te lécher les bottes, tu me connais si mal que cela ? ''

Il ricana un bon coup, avant que cela soit cassé par une toux sèche.

''Tu auras trop besoin de moi que dans des tâches de trouffion de base''

Puis il ne rajouta rien de plus, surtout quand le chien suivit la piste des chevaux qui s'étaient sauvés. Ce chien de guerre devait être intelligent pour savoir répondre aux attentes de son pseudo maître... Christan pouvait s'estimer heureux d'être tombé sur un limier à quatre pattes qui arrivait à deviner ses intentions...

Ils ne mirent pas longtemps à remonter une première piste et Alauwyr laissa faire son ami. Le résultat ne fut pas étonnant. Alauwyr mit pied à terre.

''Quand je te disais que la mouise te collait...''

Il attrapa le pauvre évanoui et le jeta dans un abreuvoir, dans l'enclos des bêtes à vendre. Un cheval ronfla devant l'acte, piétinant le sol de nervosité. La violence n'était pas une habitude dans le coin à voir ça. Le vendeur se réveilla rapidement et balbutia. Ses yeux roulèrent de terreur quand il eut tôt fait de passer ses mains sur sa figure trempée.

''Dis moi l'ami... tu ferais mieux de préciser les faits au lieu de tourner de l'oeil. Je suis plus patient que mon ami, mais plus subtil... et je pense que tu ne voudrais pas savoir sur quoi... Alors ? ''

Le pauvre hère trembla tellement qu'il dut s'y prendre à deux fois pour expliquer que c'était un homme qui se prétendait éleveur et qui vendait ses dernières productions en ville.

''Ben voila quand tu veux... tu vas te lever maintenant et ramener ce cheval aux écuries royales. Mentionne bien que c'est pour la mission de Christan Weren. je veillerai à ce que tu fasses bien ta tâche, car si tu vieux à nous flouer... je le saurai et cela se termina mal...''

Le malheureux manqua de tourner de l'oeil mais l'eau froide de l'abreuvoir le motiva à sortir et à exécuter les intentions d'Alauwyr. L'Alayien lâcha un léger soupir et se remit en selle.

Weren était homme à aimer l'adversité, et les défi. Il s'ennuierait sans doute mortellement s'il avait eu une vie facile, et paisible. Il avait besoin d'action, et surtout de quoi démontrer sa valeur. Que ce soit par égo, ou par envie de s'accomplir au nom de l'unique, ah ce qu'il aimé l'armée. C'est presque s'il ne se demandait pas pourquoi il avait attendu ses 16 ans pour s'engager, alors que ça avait été le meilleur choix de sa vie. Engagez-vous, rengagez-vous ! Aujourd'hui vous peuplerez un nouveau continent, rencontrerez de nouveaux peuples, et les exterminerez ! La belle vie en somme pour un alayien.

« C'est ça, ne t'inquiète pas j'irai me reposerai quand tu t'effondrera de ta selle, après tout visiblement j’aurai un peu de marge pour ma part au moment où tu sera épuisé. » Dit-il en ricanant, lui des limites ? Bien entendu qu'il en avait, mais cela c'est parce qu'il n'était pas encore un serviteur du Néant, s'il était parfait comme ces derniers là il n'y aurait quasiment plus de limite pour lui.

Enfin dans tout les cas le cabot serait un précieux soutien pour retrouver la trace des chevaux, un bon chien de guerre d'une taille honorable. Assez fort pour affronter un homme en combat, et c'était bien la raison pour laquelle Christan tolérait sa présence, son utilité. Ce chien pouvait être utile, et c'est tout ce qu'un alayien digne de ce nom attendait d'un animal, l'utilité après tout la nature, et les animaux sauvages ne sont là que pour être exploité au nom, et à la gloire de la civilisation.

« A vrai dire après qu'on est fait quelques recherches hier au sujet d'une poursuite, j'ai laisser ce chien aller dormir. Je pensai être tranquille pour la journée, mais visiblement il me suit à l'odeur, et au bruit. Enfin dans tout les cas il peut-être utile alors on ne va pas s'en plaindre. » Puis il ricana légèrement en voyant que le cheval d'Alauwyr avait un peu été surpris par le chien. « Eh bien on voit que ce n'est pas une monture de guerre que cela, bon dieu à croire que les nobles élèvent des chevaux uniquement pour se promener avec eux. » Dit-il ironique.

« Tu as raison, il faudra quelqu'un pour récurer mes latrines, et cirrer mes pompes. Je te nommerai donc haut responsables des latrines ! Un grand honneur pour toi j'en suis sûr. » Ricana t-il à son tour, pour le coup il n'était pas mécontent qu'Alauwyr garde sa répartie. « Ah pourtant d'après ce que j'avais observé auparavant ce n'était pas moi qui tenais le moins bien l'alcool de nous deux. » Finit-il enfin taquin, pour sûr qu'il n'avait pas oublié ce genre de détail !

Enfin dans tout les cas par la suite on trouva un suspect qui ne trouva pas mieux à faire que s'évanouir, Christan pesta en voyant cela, et un peu agacé il vit Alauwyr qui voulait montrer qu'il faisait mieux que lui, mais il le laissa faire après tout mieux valait ne pas faire trop de zèle surtout si cela empirait les choses.

Mais visiblement Alauwyr sut réveiller le vendeur rapidement, et Christan se contenta donc de regarder le spectacle, légèrement amusé par tout ceci. Et cela fut productif visiblement, et après qu'ils eurent leurs réponses, et que le vendeur eut promit d'aller ramener le cheval les deux alayiens purent repartir. Suivant le chien qui continuait à suivre une piste, peut-être qu'il avait sentit une certaine odeur sur le cheval…

Et leurs pas les menèrent donc au quartier pauvre, rien que pour ça Christan sut qu'on avait suivit les traces du voleur, ils ne tardèrent pas d'ailleurs à arriver à un bordel au nom un peu trop explicite…

« Hum on toque à la porte à ma façon, ou tu as une idée en tête ? Un petite numéro de claquette ? » Dit calmement Christan, pour sa part s'il devait aller chercher l'autre bougre alors qu'il passait un moment de détente il n'hésiterait pas. Et il avait un chien avec lui pour faire peur...

Alauwyr ne put retenir un regard courroucé à l'égard de son ami quand à l'image qu'il donnait. Il pensait quoi Christan ? Qu'il était invisible à la fatigue ? Il voudrait bien l'y voir tiens. Il restait un homme au même titre que lui, malgré la multitude de ses tatouages

''Ne compte pas espérer me voir choir de selle l'Enferraillé, je te donnerai pas ce plaisir, crois-moi ! ''

Il jeta son attention sur le cabot qui lui fixait avec une certaine adoration son maître de Christan. Il avait l'impression de voir son comparse en mode canidé en pleine ferveur devant Néant.

''Tout à ton image ce chien. Et regarde le, il bave de plaisir à te fixer. On pourrait presque croire que c'st toi en mode quatre pattes dans un sanctuaire de Néant. Les Armandéens, dans une de leurs expressions évoquent : tel chien, tel maître. On dirait que tu as trouvé ton âme soeur en mode fourrure. Et pour ma monture, elle ne fait que réagir à ton chien comme les faibles réagisse à ta présence effrayante quand tu joues les taureaux impulsifs. ''

A son tour de ricaner et il ne pensait pas qu'un jour il aurait réussi à trouver une comparaison animal pour Christan. Qui sait comment ce dernier allait le prendre, en tout cas, cela éveilla un peu plus Alauwyr. Par contre, il ne répliqua pas pour l'épisode de leur partie d'alcool. Autant ne pas trop tendre de bâtons vers Christan, qui serait capable de les reprendre avec intelligence pour les renvoyer à la figure de l'Alayien à la crinière grisée. Leur mission bien que plus facile que les précédentes, demandait de la concentration et avec la compagnie de l'Enferraillé, Alauwyr s'attendait toujours à quelque chose de malsain.

Laissant le vendeur encore sous le choc de sa rencontre avec Christan, ils suivirent le mâtin, qui avait du renifler une piste. Arrivé devant un établissement à l'enseigne un peu tapageuse. Alauwyr regarda tout autour de lui, guère ravi de tomber sur ce genre de boutique alors qu'ils recherchaient un voleur de chevaux...

''Sans doute un profiteur qui se délasse en dépensant sans compter le fruit de ses larcins...''

Son regard se durcit un bref instant, malgré son sourire moqueur qui fut tout aussi bref.

''Si je fais un numéro de claquettes, alors tu chanteras en ma compagnie comme un castrat... On toque à la porte à ta façon mais avec une règle... On ne fait pas couler le sang. On est en mission pour récupérer les chevaux je te rappelle, pas dans une tâche de démolition ou de massacre. Nous sommes peut-être les conquérants, mais je ne pense pas que nos chefs apprécieraient le tapage qu'on aurait provoqué pour un simple voleur...A toi les devants mon cher...''

Haha ! Il étaient vraiment aussi têtus l'un que l'autre, pire que des mules enragés sans doute. Christan appréciait de voir que leurs petite rivalité était toujours aussi échauffée. Mais il continuerait à le titiller par pur amusement. Lui aussi était fatigué, mais pouvoir se moquer de la fatigue plus présente d'Alauwyr était un plaisir qu'il n'allait pas se refuser . Ne serait-ce que pour le plaisir de voir le regard courroucé d'Alauwyr se poser se lui.

« Et pourtant, et pourtant si un jour tu faiblis je te jure d'être là pour le voir, et puis je te signale que nous sommes toujours à égalité à l'heure actuelle, mais ça pourrait ne plus durer. » Dit-il avec un ricanement.

Puis Christan posa son regard sur son chien quand Alauwyr fit une remarque au sujet de ce dernier, effectivement ce cabot était accroché à ses basques comme une sangsue se fixe à une plaie. M'enfin pour sa part il ricana aux propos d'Alauwyr.

« Que veux tu, ce cabot a fait son choix, pour ma part tant qu'il démontre son utilité cela ne me fait rien qu'il reste ainsi coller à mes basques. Et ça m'étonne d'ailleurs que toi-même tu n'es pas d'animal pour ainsi te suivre fidèlement. Et non je ne considère pas les femmes que tu courtise comme des animaux. » Ricana t-il, faisant référence au côté libertin de son ami. « Et toi cheveux blanc tu es comme le chat sauvage, ou le léopard. Tu frappe vite, et de façon acérée. Enfin que veux tu, souvent la méthode directe est la meilleure. »

Enfin dans tout les cas ça avait été une journée assez bien remplie il fallait dire, si on oubliait l'épisode des thermes Christan était assez content, et satisfait de lui . Par contre il faudrait bien qu'il aille dormir un jour, mais bon l'on était que la fin d'après-midi. Pensa t-il en entendant une cloche émettre un son. Ils retrouveraient leur type, et cette journée se terminerait bien, et si l'officier pensait qu'a tout deux il pourrait ramener TOUT les chevaux eh bien cet homme avait des exigences immondes. Pour sa part Weren ne doutait pas qu'ils ne soient pas les seuls sur le coup. On n'envoie pas seulement deux soldats ramener autant de chevaux après tout.

« Ah le vie civile, manger, se détendre en bonne compagnie, et dormir. Sérieusement pas étonnant que les hommes les plus vertueux, et discipliné se trouvent à l'armée. Après tout rien de mieux que ça pour apprendre la discipline, et le respect. » Dit-il calmement en descendant de cheval.

Puis Christan répondit amusé à Alauwyr.

« Ah, et pourtant tu chantai bien plus dans les aigus que moi au temple, monsieur viendrait donc de nous avouer qu'il est une femme ? Après tout il n'y a que ça qui chante plus aigu qu'un castrat. » Puis sur ce il rajouta avec une certaine dose de fierté alayienne.

« Que crois tu ? Je ne vais pas me comporter comme un sauvage bien entendu. Après tout nous, nous sommes la civilisation supérieure, par rapport à ces barbares impies ! Je vais donc aller chopper nôtre homme si possible, à part que... » Dit-il en regardant Alauwyr avant de dire d'un ton moqueur en lui montrant la porte du bordel de la main. « Je devine que tu es plus habitué à ce genre d'établissement que moi, je vais donc voir l'artiste à l’œuvre, et n'oublie pas nous sommes ici pour le travail, et pour rien d'autre ! Tu demande à l'une de ces femmes de mauvaise vertu où se trouve nôtre homme, et on va le chercher ! »

Alauwyr le regarda avec un air des plus sérieux là où son ami ricanait. S'il tombait de cheval, ce ne serait pas vraiment à prendre comme une faiblesse. La fatigue était quelque chose de naturelle et plus encore quand on abusait de ses limites. Mais ce n'était pas ce genre de faiblesse à laquelle songeait Alauwyr.

''Le jour où je faiblirai réellement sera le jour où je ne serai plus capable de tenir mon épée. Dans notre cas, il faudrait que tu m'affrontes sérieusement pour espérer voir cela et pour ce faire, il faudra alors qu'on soit de farouches ennemis. Prie Néant que cela ne se produise jamais. Ce serait regrettable pour toi comme pour moi....''

Des Alayiens se voir devenir ennemis ? Impensable. Peut-être que bien des choses séparaient Christan et Alauwyr, mais à moins de totalement renier l'Esprit Néant, Alauwyr ne voyait pas comment il pourrait un jour prochain à se retrouver face à face avec son comparse comme un ennemi à terrasser. Puis son air se fit plus moqueur.

''Méfie toi mon ami de tes mots. Si je suis un léopard, j'ai des griffes acérés. Un félin sait tuer promptement, sans avoir besoin de force. Tout dans la finesse. Et pour ce qui est des femmes... heureusement que tu ne viens pas à les considérer comme des animaux. Souhaites-tu que je te rappelle à ton bon et agréable souvenir que tu as passé un moment bien particulier avec deux de cette espèce ? ''

Il se permit de lever la tête pour laisser un bon rire à gorge déployée. Il revoyait encore la tronche de son ami quand il avait réussi à le mener aux thermes pour un simple pari. Cette tête...

''En attendant, tant que ton animal ne vient pas dormir à mes côtés, mais vers toi, cela m'arrange. Je n'aime pas sentir le chien mouillé. ''

Il finit par imiter son ami et tira les rênes de son cheval pour pouvoir aller l'attacher à un anneau ancré dans un mur prévu à cet effet. Il fixa la porte du bordel et ravala un soupir. La journée était bien avancé et ils étaient loin d'avoir terminé encore.

''Peut-être que l'armée est un moyen de redresser des lignes aux angles incertains justement, pour qu'un homme aux moeurs inavouables se concentre sur autre chose que sur ses pêchers. Si tous les hommes vertueux prenaient la voie de l'armée, tu aurais une sacrée concurrence mon cher. ''

Il ricana quelques secondes avant de fixer l'enseigne de l'établissement.

''Aux jolies barboteuses''... Allez savoir pourquoi un tel nom a été choisi...Pour te répondre quand à ma manière de chanter, j'ai toujours chanté faux. Ce n'est guère utile dans un combat sauf si tu désires conter fleurette à un ennemi pour le séduire... Laisse moi deviner, tu rêves un jour prochain de faire tomber un adversaire sous ton charme hors d'un cri de combat, c'est cela ? ''

Il afficha une moue moqueuse avant de décider de prendre les devants pour rattraper ce fichu voleur de chevaux qui devait bien profiter des moments agréables que ces lieux offraient. Il frappa d'un poing fermé la porte en bois.

''En effet, nous sommes ici pour le travail, c'est valable pour toi aussi mon vieux. On sait jamais si tu déciderais d'être tenté. Il parait qu'une fois qu'on y a goûté, on ne sait plus s'en passer ''

La porte s'ouvrit pour laisser place à un homme bien plus large d'épaule qu'Alauwyr. L'Alayien se contenta de lui jeter un regard froid et expliqua brièvement la raison de leur présence. Le type croisa les bras et garda le silence. Alauwyr d'une main ferme, l'obligea à se pousser. Comme ils agissaient sous les ordres alayiens, ce gars là n'avait pas intérêt à répliquer quoi que ce soit. Il ne le fit point. Une vieille femme, d'un style douteux, mais qui savait élégamment se mettre encore en valeur par un habile maquillage. L'épéiste ne perdit pas de temps en politesse et expliqua la raison de leur présence ici. Habilement, il expliqua simplement et intelligemment qu'il fallait mieux coopérer que de chercher à cacher un homme recherché. La vieille maquillé garda sa dignité et s'insurgea froidement que son établissement était des plus sérieux. Elle pointa d'un long index ridé un couloir.

''Vous trouverez un homme qui est arrivé tout récemment chez nous tout en faisant étalage de sa petite fortune. Vu son éducation, il n'est pas du genre à le gagner honnêtement. Peu m'importe d'où vient l'argent. Ce qui est important est que les clients paient et repartent sans faire de scandales. Je vous invite à faire de même messires. J'ai une réputation à tenir. Vous le trouverez dans la salle aquatique...''

Sous un sourcil interrogateur d'Alauwyr, elle leva la tête devant ce manque de culture.

''Vous ne connaissez pas notre spécialité visiblement... Des hommes trouvent plaisants et romantiques de voir des femmes se mouvoir dans l'eau. Le mouvement est plus gracieux et plus envoûtant. Je vous laisse à cette découverte, mais ne semez pas le trouble, je vous en serais gré''

Faiblesse, faiblesse. Son ami comprenait-il que Christan était surtout en train de chercher la petite bête pour l'agacer avec ? Après tout il fallait bien trouver des endroits où planter sa pique quand on aimait plaisantait de ce genre de manière, c'est qu'a force avec Alauwyr il commençait à avoir un petit entraînement fort appréciable dans ce domaine. Ah c'était bien amusant ces petites joutes verbales...

« Qui sait ? L'épéiste contre la manieur de hache, voilà un combat qui serait palpitant mon ami, j'espère ne jamais avoir à te combattre à mort, mais s'il y aura un combat d'importance pour nous deux ce serait celui-là si ça devait arriver. Une joute mortelle, et endiablé entre deux adversaires se connaissant l'un, l'autre, et se battant comme de farouches guerriers. Voilà bien un combat un vrai comme on en voit pas souvent. Un combat entre deux frères d'armes ! » Dit-il calmement d'un air mi sérieux, mi second degré.

Néanmoins la chose lui semblait complexe à imaginer, et à vrai dire il préférait que cela n'arrive pas, ce serait après tout une issue bien peu agréable à leurs rivalité. De plus des alayiens qui se battent l'un contre l'autre… Bouah ! Il y avait déjà assez d'hérétiques, et d'abominations de la magie à terrasser à l'heure actuelle sans en plus en rajouter davantage en se déchirant entre frères du même peuple.

« Et toi tu veux qu'on parle de ta petite séance à l'écurie ? Tu sais mon ami tu étais digne d'une demoiselle en détresse qui attend l'arrivée de son héros ! En plus t'as la chevelure pour cela, je suis sûr que si tu envoie ton cheval au galop on peut te confondre avec une femme qui a ses cheveux aux vents. Mais bon je sens que tu va me ressortir cette répartie sur les thermes jusqu’à ce que les vers bouffent ma carcasse. » Dit-il en ricanant.

« Bah de toute façon je suis sûr que tu n'as pas besoin de cela pour te tenir chaud toutes les nuits d'après ce que j'ai aperçu. » Dit-il d'un ton légèrement railleur. Ah c'est sûr que c'était bien ce genre de chaleur, mais il fallait apprendre à ne pas en abuser au risque de s’émousser, et de sombrer dans la tentation de la luxure au dépit de la discipline, et de l'ardeur guerrière.

Enfin pour éviter de se faire enquiquiner par les chevaux ils s'occupèrent d'attacher ces derniers, au passage Christan réfléchit à la possibilité d'acheter un caparaçon pour son cheval, et conclut que ce serait une très bonne idée pour plus tard.

« N'est-ce pas déjà le cas ? Après tout nôtre armée est une armée de fière guerrier discipliné, et fervent. Je ne vois comment il peux y avoir plus vertueux. » Dit-il tout à coup plus sérieux, et oui il aimait cette idée. L'armée alayienne était la meilleure à ses yeux, et il serait bon qu'elle le reste. Bon de toute manière concentrons nous sur ce fichu bordel pensa t-il…

« Tu me prend pour quoi? Pour une elfe ? Sérieusement je ne sais pas ce qu'ils trouvent à ce peuple ces idiots d'Armandéens, leur soit disant beauté n'est qu'un piège tendue par la magie. Mais dans tout les cas ne sous-estime jamais une femme mon vieux, elle peuvent faire des adversaires redoutables... » Dit-il en se souvenant d'une guerrière Armandéenne qui lui avait mené la vie dure après le bois noire, il avait rarement vu quelqu'un manier aussi bien une épée à vrai dire. Et il n'avait jamais été de toute manière du genre à considérer une femme comme forcément moins forte qu'un homme.

« je t'en donnerai des je ne peux plus m'en passer... » Maugréa t-il ensuite aux dernières paroles de son ami, sans trop savoir quoi répondre, tellement cette chose était gênante. Il finissait dans un bordel après l’événement dans les thermes d'il y a quelques heures. Bon Néant qu'avait-il fait pour mériter ça ?

Ils rentrèrent donc dans l'établissement sans mal malgré le colosse à l'entrée. Pour se retrouver face à la propriétaire de l'établissement qui était visiblement une vieille peau pas qu'un peu farouche. Elle leurs informa où se trouvait potentiellement leurs hommes, et c'est tout ce qui intéressait Christan.

Et quand à la spécialité de l'établissement il hésitait entre cracher par terre, ou pousser un soupir de contrariété, encore un truc aquatique, qu'on en finisse au plus vite sérieusement car il commençait mine de rien à être agacé par tout cela…

La vieille femme les laissa donc seul libre d'aller s'occuper de tout cela, Christan dit donc légèrement contrarié à cheveux blanc.

« Dit tu préférerai pas aller toi même chercher nôtre homme pendant que je t'attend dehors ? Je présume qu'on a pas besoin d'être deux pour faire ça... » Et en plus il n'avait pas envie de se retrouver face aux spécialités de cet endroit. Mais cela il ne le dirait pas. Sérieusement ces Armandéennes n'avaient aucune pudeur.

« Je vais aller chercher une corde pour l'attacher... » Voilà l'excuse qu'il avait trouvé, et il commença déjà à s'esquiver...

Une fois leur hôte ridée partie voir ailleurs, Christan prit très au sérieux la possibilité d'un combat à l'issue fatale entre eux deux. Alauwyr garda le silence. Une telle chose était tellement improbable qu'elle en restait presque absurde. Mais l'absurdité n'était guère dans les perspectives d'Alauwyr. Il regarda son comparse et finit par lâcher :

''Un ultime et digne dernier combat. Je vais me répéter : Prie Néant. ''

Il n'alla pas plus loin dans cette histoire et manqua de le fusiller du regard quand l'Enferraillé revint sur l'épisode de l'écurie. Cela allait le suivre toute la journée !

''Le coup des thermes te suivront jusqu'à la tombe chaque fois que tu reviendras avec les écuries mon cher. A toi de voir, car je peux encore l'édulcorer pour la rendre encore plus magnifique encore cette histoire. ''

Il réussit à ricaner et plus encore quand aux marmonnements de Christan. Manquerait plus qu'il rougisse encore. Au moins, cela permit de pas répliquer sur le reste d'avant, car mine de rien, ils avaient tous les deux une tâche à finir. Alauwyr rêvait déjà de mettre le grappin sur le voleur de chevaux pour connaître les vraies raisons du départ d'incendie dans ces foutues écuries. Puis quand l'Enferraillé opta pour un ton contrarié avant de chercher à aller voir ailleurs d'une certaine façon....Alauwyr eut un rictus moqueur. Son ami se défilait ? Voilà qui était nouveau. Il posa une main ferme sur son épaule cuirassée pour l'empêcher de se sauver.

''Où crois-tu aller comme cela ? Tu t'en vas chercher une corde pour un simple voleur de chevaux, alors que dans les égouts tu te fichais pas mal d'en avoir une sous la main pour ce satané magicien. Tu ne vas pas me faire croire que le Grand Christan a peur d'entrer là-dedans...''

Si avec cela il ne contraignait pas à se retourner. Son ami n'appréciait pas être pris pour un lâche. Il ne l'était pas, mais le voir débiter une excuse aussi banal avait de quoi surprendre.

''Allez ramène toi. C'est pas de la flotte qui va t'effrayer quand même...''

Il tira un peu plus son ami pour l'inciter à le suivre dans le couloir qui déboucha sur une immense salle d'eau à la lumière tamisée. Des lampions en verre dispensaient cette lumière particulière par des écrans qui entouraient la source de lumière, opacifiés comme il se devait pour apporter cette atmosphère à la limite de l'apaisement. Une odeur parfumée envahissait l'air. Sans doute de l'encens. Un bassin trônait au centre, encadré de deux larges cylindres de verre d'où deux femmes se mouvaient en dansant plus qu'en nageant dans une eau parfaitement translucide. L'une d'elles souriait aux nouveaux arrivants et remonta à la surface de son ''tube'' pour prendre l'air. Alauwyr ne put s'empêcher d'avoir un sourire précis, avant de chasser quelques pensées un peu déconcentrantes. Hormis ces deux ''barboteuses'' un homme seul était étalé dans les coussins, en compagnie d'une autre damoiselle. Celui-ci affichait un air des plus incrédules en apercevant les deux soldats alayiens.

''Tiens là dans les coussins, le voilà ! ''

Christan resta silencieux aux paroles de son compagnons, prie Néant. Chose toujours très louable oui, mais il avait des doutes quand à l'adéquation de prier Néant dans la perspective d'un combat contre un autre alayien car après tout ils servent le même dieu, quoique… A bien y réfléchir si Alauwyr désertait, ou renier sa foi cela serait très adéquat, mais la possibilité que cheveux blanc puisse faire ainsi lui semblait ignoble voir même tout simplement inacceptable.

« N'oublie pas non plus que moi aussi je peux édulcorer l'histoire de l'écurie. » Dit-il calmement, oui il était certain que pour le coup cette histoire allait rester pendant longtemps, et resterait gravé dans leurs mémoires à deux deux. Enfin au moins ils avaient chacun de quoi répliquer à l'autre, ou bien parler de l'histoire avec l'alcool, mais bon… De toute manière il était clair qu'il ne manquerait jamais de piques à répliquer à Alauwyr. C'était même un sport qu'ils pratiquaient à eux deux.

D'ailleurs quand Christan voulu aller chercher une corde pour ne pas se retrouver à nouveau face à des femmes nues après les derniers événements gênant, Alauwyr trouva bonne l'idée de l'arrêter en plein mouvement. Christan piqué au vif par les paroles de cheveux blanc répliqua fermement. « Que crois-tu ? Je n'ai pas peur, mais comme monsieur ne veut pas que j'use de la manière directe je ne vois pas trop ce que j'ai à faire ici. » Enfin au pire, fichtre des femmes nus, il en avait déjà vu, juste que bon avec l’événement des thermes autant dire qu'il n'était pas dans de bonnes dispositions aujourd'hui, eh bien au pire si l'une de ces catin se montrait trop racoleuse il n'aurait qu'a grogner, et montrer les crocs… C'est que la chose charnelle lui semblait toujours aussi futile, note, ne plus jamais se laisser embarquer dans les pari d'Alauwyr quand il est si mystérieux sur le pari en lui-même…

« Finissons en avec cette histoire au plus vite. » Dit-il enfin, ok il allait suivre Alauwyr, et si jamais on venait l'enquiquiner il se montrerait ferme, après tout on n'en était plus au pari là, s'il avait envie d'aller envoyer balader sèchement une fille de mauvaise mœurs il avait bien le droit. Bon Néant ce genre d'établissement ne devrait même pas exister, à trop s'émousser avec les plaisirs de la chair les fidèles risquaient d'oublier que Néant devait être l'essentiel pour chacun...

Enfin dans tout les cas il n'accepterait certainement pas d'avoir l'air intimidé par ce genre de chose, même s'il préferait s'en tenir éloigné le plus souvent.

On arriva donc dans la salle avec le bassin, et l'homme étendu avec deux femmes sur des coussins…

« Parfait... » Dit Christan d'un ton sombre sans attendre davantage pour s'élancer calmement vers l'homme dans les cousins. Ce dernier recula intimidé, et Christan le releva néanmoins des deux mains, alors que l'idée de jeter l'autre dans le bassin lui traversa l'esprit il se tempéra néanmoins car il ne fallait pas faire trop de zèle après tout, et se contenta juste de se maintenir très proche de l'autre pour accentuait la pression morale...

« Où sont les chevaux que tu as volés espèce de coquin ? » L'autre allait dire probablement que non quand Christan rajouta. « Tu sais ce qu'on fait aux voleurs qui ne coopèrent pas ? As tu vraiment envie de le savoir ? » Pendant ce temps là les jeunes femmes semblèrent se mettre un peu à l'écart de cette scène…

« Alauwyr, vu que tu es plus coutumier que moi de la méthode subtile, je te laisse donc t'occuper de nôtre homme s'il venait à faire sa forte tête ... » Dit-il pratique. Déjà que cette histoire commençait bien à la fatiguer...

''N'oublie pas que tu as manqué de me faire une certaine forme de respiration pour me ranimer. Donc libre à toi si tu désires édulcorer la petite scène de l'écurie, libre à toi mon ami. Je serai ravi de narrer à ta suite pour le sauvetage d'une princesse en détresse''

D'un sourire victorieux, il lui jeta un regard entendu. Le travail les attendait. Ils pourront délirer après, car tous les deux pouvaient continuer ainsi très longtemps. Donc aux derniers mots de Christan, qui était bien décidé à en finir avec cette histoire en plus d'affirmer qu'il n'avait pas peur, les deux se trouvèrent donc maintenant devant le prétendu voleur. A voir sa tête, il était vraiment pris de cours. Alauwyr croisa les bras et laissa Christan prendre les devant pour aller attraper l'homme affalé dans les coussins, oubliant pleinement la présence des deux femmes qui s'étaient écartées de la scène un peu houleuse entre les deux hommes. En même temps, comment ne pas s'écarter de crainte et les yeux écarquillés en voyant une masse de fer de plus de cent kilos tirer le client par la seule force de ses bras ?

Alauwyr avait presque espéré voir le voleur de cheval se faire dessus, mais même les menaces de son ami ne portèrent visiblement pas les fruits attendues. Las et tenant à respecter les petits consignes de rester dans une attitude ''normale'', l'Enferraillé opta pour une solution différente. Il refila l'histoire à son compagnon d'arme. Alauwyr grimaça. Lui qui avait souhaité avoir un peu la paix. Il ne put refuser bien entendu. La mission lui incombait également. D'un signe de tête à l'égard des femmes présentes, il les invita à sortir prestement. Elles ne se firent pas prier et sortirent aussitôt ; même celle qui dansait encore toute à l'heure dans le cylindre. Celle-là s'était extirpée avec grâce pour sauter hors d'une ouverture à peine visible. Une échelle elle aussi en verre se distinguait à peine. Le concepteur de ce cylindre était doué. Mais Alauwyr ne s'arrêta pas à la beauté de la fabrication d'une telle chose et se présenta sous les yeux écarquillés du voleur de chevaux, toujours tenu par Christan

''Tu sais l'ami, tu ferais de te montrer causant avec lui. Là encore il est en mode calme, mais crois-moi, tu ne voudrais pas voir comme il est une fois dans une hargne pas possible... Evite de garder la bouche close, car j'ai autant de raison que lui de t'en vouloir....''

Ses yeux se plissèrent quand il se rappela de l'avoir vu sur le dos d'un cheval paniqué, fuyant l'incendie déclaré.

''Un feu n'est jamais drôle à gérer et encore moins à éteindre. Tout cela pourquoi... pour voler des chevaux... sais-tu réellement ce que cela fait de voir le feu de très prêt, sentir qu'il est prêt à te mordre ? Le feu n'a pas d'intelligence, pourtant il se nourrit de tout ce qu'il peut prendre dans ses flammes...''

Le sérieux glacial de l'Alayien finit par faire balbutier l'homme, qui se défendait que ce n'était que purement accidentel. Et tout cela pourquoi ? Pour voler qu'un seul cheval.

''Et pourtant, les loquets de toutes les écuries étaient ouvertes, pour que les bestioles se sauvent dans la panique... tu ne dis pas tout...''

Il demanda à son ami de le lâcher, pour qu'il le prenne à son tour de ses propres mains. L'envie de l'étrangler de lui manquait pas. Le voleur profita de cette petite ouverture pour décocher une puissante ruade pour tenter une fuite. Dommage pour lui, Il s'y prit tellement mal qu'il permit seulement une perte d'équilibre à Alauwyr, qui malgré sa tentative de se rétablir, tomba dans le bassin, qui était juste derrière eux...le guerrier par réflexe réussit à garder une poigne ferme sur le voleur de chevaux, l'entraînant dans sa chute. Le gredin tenta de se rattraper à la cuirasse de Christan, lui attrapant désespérément une épaulière de ses deux mains. Le poids n'aidant pas, le résultat fut assez comique. Dans l'ordre de chute : Alauwyr, le voleur de cheval, et pour clôturer le plongeon très éclaboussant, Christan, le plus lourd en raison de sa lourde armure.

Un grand et long ploufretentit dans toute la pièce.

« A t'entendre donc tu assume que tu jouait le rôle de la princesse en détresse ? Intéressant, cela en dit long sur tes sentiments à mon égard mon vieux. » Dit-il en ricanant pour sûr là il y avait moyen de faire de bonnes vieilles plaisanteries graveleuses comme il les aimait bien. Après il se sentirait sans doute moins gêné si on oublié cette histoire. Mais autant revenir aux choses sérieuses

[…]

Quand ce fut au tour d'Alauwyr de poser des questions au voleur des chevaux Christan vit que ce dernier faisait sortir les femmes de la pièce, bonne idée. Maintenant ils étaient seuls avec le voleur, on allait probablement pouvoir mieux faire les choses, après tout c'était rarement agréable d'être seuls dans une pièce avec deux alayiens farouches, et peu amicaux.

Christan resta donc silencieux regardant le voleur d'un air pas du tout avenant alors que son ami disait à ce dernier que Weren pourrait bientôt s'énerver, autant entretenir le petit effet donc. Et le silence était souvent aussi efficace qu'autre chose pour intimider quelqu'un qui était dans de beaux draps. De toute manière il ne doutait aucunement qu'Alauwyr aussi saurait se montrer pas très tendre avec le prisonnier si on pouvait le dire…

« Alauwyr, je crois que ce n’est guère qu'un simple vol de canasson qui a motivé ce maraud à faire cela. » Dit sombrement Christan, et autant dire que les autres possibilités qu'il avait en tête vaudraient quasiment toute la pendaisons à ce coquin…

Néanmoins Christan devait avouer que l'angle que semblait prendre Alauwyr avec ses propos était plutôt bon, le voleur de chevaux prenait déjà un air bien moins assuré en entendant cela, il craignait sans doute ce qu'on allait lui faire maintenant. Ah sûr que tomber sur un alayien qui a spécialement une dent contre vous, et qui ne fait pas que son travail est bien plus effrayants qu'autre chose. Pour sa part Weren laisserait donc le plaisir de corriger l'autre à son frère d'arme.

En tout cas même Weren pouvait le deviner, ou bien c'est qu'il était ultra soupçonneux, qu'il devait bien y avoir anguille sous roche dans tout ceci, mais cherchait encore à trouver la dite anguille.

De toute façon l'autre finirait bien par parler, enfin Christan espérait bien que ce soit le cas sinon on était bien mal partit. De toute manière ce voleur serait jugé, ce qu'il pouvait espérer s'il passait aux aveux ce serait un traitement moins sévère envers sa personne, ce qui était déjà beaucoup sachant ce qu'il avait fait…

Néanmoins à la demande d'Alauwyr il accepta de lâcher le voleur pour le confier à cheveux blanc, mais ce maraud suicidaire voulut en profiter pour fuir, et fit une ruade qui déséquilibra Alauwyr. Alauwyr qui entraîna avec lui le voleur, voleur qui entraîna avec lui Christan. Et ils tombèrent tout les trois dans l'eau, Christan tomba à la fin sur les deux autres, l'eau émoussé au passage le choc de la chute, mais ils avaient dû bien le sentir….

« Fot en cul. » Dit-il furieux en arrivant à se relever un peu tout en maintenant la tête du voleur sous l'eau pendant une bonne dizaine de seconde. Bon sang maintenant son armure risquait de rouiller s'il ne la faisait pas entretenir vite ! Par la peste !

Il releva ensuite la tête de l'autre pour qu'il puisse prendre une goulée d'air avant de repartir pour un tour pendant qu'il dit calmement à Alauwyr.

« Tu va bien ? Ta coiffure est pas trop en bazar ? » Dit-il taquin au passage à Alauwur qui s'était aussi relevé, sûr que se prendre une homme armure de plus de cent kilos dessus ça ne devait pas être une expérience forcément très agréable. Puis il enchaîna railleur. « Et moi qui croyais que ma danseuse préférée allait nous faire part de sa compétence, tu désire ta rattraper, alors ? Ou tu laisse les grands faire le travail? Héhé »

Pour s'être pris le poids total, il s'était pris le poids total sur le bas du dos. Il avait cru qu'il ne pourrait jamais se décoincer de ce fond de bassin, surtout qu'avec la surprise de la chute, il n'avait pas eu le temps de respirer assez. Ce fut le souffle court qu'il se retrouva donc immergé et quand la lourde armure de Christan se rajouta au poids du voleur, l'épéiste s'était débattu pour se déloger, non sans mal. Ce fut en toussant qu'il réussit à sortir à s'extirper de cette situation mouillante... Quand il eut réussi à reprendre un souffle adéquate, il regarda son ami se venger en maintenant quelques secondes de plus encore la tête du voleur de chevaux. Christan lui laissa un bref temps de répit avant de lui replonger la tête sous l'eau.

''Comme je disais déjà avant.... il y a toujours de la mouise. Après l'incendie c'est de la flotte... On peut pas dire que je vais manquer de souffle avec toutes ces histoires. ''
Il sortit du bassin et essora justement ses cheveux trempés quand Christan balança sa réplique plaisantine des plus adaptées à la situation du moment. Alauwyr se contenta de le regarder tout en évacuant le maximum d'eau de sa chevelure. Il avait horreur de la sentir dégouliner dans la nuque pour glisser entre son dos et ses effets vestimentaires.

''Mes cheveux vont bien, merci de te rassurer sur une partie de ma personne. Et au lieu de dire des bêtises laisse ce bougre respirer. Il n'a pas nos poumons''
Il sous entendait là que le gars était un faible Armandéen et que ce serait dommage de le tuer avant qu'il n'ait parlé.

''J'ai eu de la chance que tu ne brises pas les reins avec ta masse doublée de métal. Par Néant ! J'ai manqué de boire la tasse tellement que vous me bloquiez ! A croire qu'on veut ma mort par suffocation aujourd'hui. ''

Rien que dire cela le fatiguait déjà. Qu'il avait hâte de retourner à la caserne et dormir de tout son soûl ! Il lorgna méchamment le voleur de chevaux

''Ce n'est pas à moi qu'on va rattraper la séance de danse, si celui-là ne se décide pas à causer. Pour moi il n'y a pas qu'une simple histoire de vol de chevaux. Il y a autre chose. Tu ferais mieux de parler mon cher, car là, tu vois, mon ami va généreusement s'occuper de toi et crois moi que tu ne vas pas apprécier de jouer les danseuses aquatiques pour notre bon plaisir. Car je doute que tu saches tenir aussi longtemps que les donzelles de toute à l'heure. Mon ami ici présent adore les spectacles sous-marin, mais avec des gars en ton genre...''

Alauwyr regarda dans la foulée son ami qui se gaussait bien de l'affaire. Il arriva à avoir un sourire malgré le dépit qui se lisait dans son regard.

''Fais toi plaisir. C'est pas un doué. Il sera plus en forme dans des situations un peu plus bovines si jamais il ne veut pas nous raconter sa petite histoire. Fais toi plaisir ''

Comme cela il pourra en profiter pour essayer de chasser le maximum d'eau de son armure de cuir et se sécher avec une serviette qui trainait à côté du bassin

« Eh bien du coup tu apprendra à aussi te méfier de la flotte au passage cheveux blanc. » Dit calmement Christan à Alauwyr car après tout il fallait savoir se méfier de tout de préférence surtout de ce qui pouvait être potentiellement dangereux. Enfin la flotte était moins dangereuse pour la danseuse que lui car disons que lui était en armure lourde, et il aimerait bien savoir si quelqu'un est déjà arriver à faire 100 mètres de nage avec une armure de plusieurs dizaines de kilos sur soi. Parce que dans l'eau il n'y a pas le sol vers lequel diriger le poids pour compenser celui de l'armure, on coule facilement comme une enclume en somme.

« Haha, une dizaine de seconde dans la flotte ne lui fera pas du mal, et quand à tes cheveux si jamais ceci te gêne je serai volontaire pour te les couper à la hachette si tu veux héhé. » Il plaisantait bien entendu, mais l'idée le faisait rire. Quoique cela devait être compliqué de couper ce genre de chose avec une hachette, l'arme était certes tranchante, mais moins qu'une épée. Une hache misait surtout sur la puissance contondant de ses coups, le côté tranchant dépendait en grande partie de la force physique de celui qui la maniait au final.

« Dis toi mon vieux que ce qui ne te tue pas te rend plus fort. » Sans rajouter que ce qui vous rend plus fort finira probablement par nous tuer. Car cela était d'une évidence après tout, enfin pour sa part tout ceci le faisait rire. Oui il rigolait de ce qui était arrivé à son ami, alors ? C'était drôle de un, et de deux l'autre n'avait rien de grave donc légitimement Christan avait bien le droit de rire de cela au final.

Christan grogna ensuite quand Alauwyr parla des spectacles aquatiques, et du reste. Ne doutant pas que le voleur ait deviné là où il voulait en venir. Bien ! Dans tout les cas Weren allait bien lui tirer les vers de nez, et encore ! C'était la méthode douce ! Car sous le commandement de feu Lyra du Néant Christan avait vu bien pire niveau interrogatoire…

« D'accord. » Dit-il en s'apprêtant à mettre à nouveau la tête du voleur dans l'eau quand celui-ci dit essouflé.

« Arrêtez je vous prie. » Eh bien… A croire que les voleurs de chevaux ne sont pas particulièrement stoïque ce qui n'est sans doute guère étonnant à bien y réfléchir.

« On, on m'a demandé de libérer les cheveux de l'écurie au passage si possible... » Christan le coupa on lui mettant la tête de l'eau avant de rajouter gravement. « Pourquoi ? »

« Euh, et bien. Quelqu'un m'a bien payé, ah oui ! Il m'avait dit soit disant qu'il était un rebelle, je ne sais pas vraiment si c'est bien le cas à bien y réfléchir, mais il doit être partit à l'heure qu'il est... » Christan l'attrapa par les cheveux et le remit un peu à l'eau, et dit à Alauwyr…

« Sabotage… Même pas besoin de consulter le règlement militaire nous dirons les officiers quand on va leur ramener ce coquin, le premier arbre qui passe avec une bonne corde suffira... » Il conclut ensuite à l'égard d'Alauwyr.

« Allez on rentre, je pense que ce sera suffisant pour nos officiers, et de plus à te voir on voit que t'as besoin d'une bonne nuit de sommeil. » Conclut-il un peu moqueur. Après tout il n'y a pas de petit plaisir !

''Je me méfierai de la flotte le jour où je boirai la grande tasse. Pas avant''

Il manqua d'apporter une précision avec comme exemple le feu, mais il s'en abstint aussitôt. Christan n'avait pas besoin de savoir que l'incendie l'avait marqué aujourd'hui. En même temps, quand on manque de crever stupidement dans un incendie à cause d'un abruti de voleur de chevaux....

''Au moins, je ne risque pas de sombrer en tombant dans une mare moi...Avec toute la ferraille que tu as sur le dos. et laisse mes cheveux tranquille. Je t'interdis de songer à ce que tu viens oser de proférer...Ce qui ne tue pas rend plus fort ? Alors pourquoi cette mine déconfite quand tu lorgnais les cylindres ? ''

Il connaissait assez son ami pour savoir décrypter ses airs sur son laid visage ou à certaines lueurs de son regard. cela le fit doucement sourire. Peut-être que Christan ne savait pas très bien nagerChristan avait permis au voleur de prendre une goulée d'air avant de lui refaire un plongeon tête la première dans le bassin pour le temps qui s'écoulait. Cela dut le motiver à parler sur l'instant où l'Enferraillé voulut lui mettre la tête à nouveau dans l'eau

Sourire mutin puis il regarda son frère d'armes laisser le voleur parler. La réponse ne parut pas plaire à Christan qui le repoussa dans l'eau. Alauwyr réfléchit sur les révélations dites par l'homme en train de buller dans l'eau....

''Qu'on le donne à l'officier, il le passera à la question. En attendant, si tu le laisses se noyer, il ne pourra jamais évoquer le nom de ce prétendu rebelle. Et en effet, assez de faire des courses pour accomplir des missions de base alors que je suis... comme tu le remarques, fatigué ! Les officiers auront de quoi faire et puis, ils ont la cervelle pour cela non ? Alors qu'ils s'en servent pour une fois...''

La fatigue, comme la faim, le rendait de mauvaise humeur, surtout quand la migraine lui revenait. Le retour à la caserne se fit vite et bien, le prisonnier laissé à la charge de Christan pour le mener à qui de droit. Alauwyr lui ne perdit pas de temps à rejoindre le casernement où il dormait et après avoir jeté ses bottes et la ceinture soutenant ses armes, il se laissa tomber sur le rude lit de camp. Jamais il ne l'avait trouvé aussi confortable et il ne perdit pas de temps à trouver le repos bien mérité après tout cela dès qu'il eut fermé les paupières

Sans doute, enfin il était bon d'être prudent dans tout les cas car si on suivait la logique d'Alauwyr Christan devrait être méfiant envers les dragon uniquement quand ces derniers lui enverraient un torrent de feu en plein poire, méfiant envers les vampires uniquement après que l'un d'entre-eux ait tenté de lui planter des crocs dans la gorge, et pleins d'autres exemples de ce genre envers lesquels il vaudrait mieux faire preuve d'un peu de prudence bien avant surtout que mourir vampirisé, c'est une abomination pour un fidèle…

« Tu va pas me dire que ce que j'avais fais au terme était un combat à mort, ou quelque chose de potentiellement mortel ? Non ? Alors ne détourne pas le sujet de conversation . » Dit-il impassible car il ne préférait vraiment pas repenser aux thermes, et surtout à ce qui s'y était passé. De toute manière il préférait qu'on oublie vite effectivement, c'était un épisode trop cocasse à son goût, et pas cocasse pour lui.

De toute manière fichtre ! Autant en finir avec ce voleur au plus vite avant de se faire à nouveau embarquer dans quelque chose car ce n'est pas non plus comme si on avait toute la journée, et puis l'officier risquait d'attendre bien plus qu'il ne l'aurait désiré sinon.

Enfin dans tout les cas au moins l'officier administrerait un juste châtiment à ce voleur après l'avoir fait parlé, et c'était probablement l'essentiel.

« Dans ce cas allons-y. » Acheva t-il tout simplement, après tout pas besoin de s'attarder maintenant que cette histoire était terminé.

Ils retournèrent donc de ce pas à la caserner, dite caserne où Christan se chargea bien entendu d'amener le prisonnier à l'officier qui le prendrait probablement en charge à ce moment-là. Ensuite ? Eh bien Weren ne se fatiguerait pas, et irait se coucher tout simplement, après tout lui aussi était fatigué, et sérieusement il espérait que demain soit une journée bien différente sur certains aspects...

[Hrp : Je présume qu'on va bientôt conclure^^?]

[suite à Réveil bien matinal]