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Alors que Kedrildan, Trissi, Vanaël et Aldaron suivent Achroma (et Silarae) dans le couloir désigné par Edwyn, cette dernière semble soudainement prise de folie. Elle voit quelque chose que les autres ne voient pas et plante carrément le groupe là pour revenir en arrière et s'engouffrer dans l'autre couloir ! Après leur avoir ordonné de continuer et de mener à bien la mission (quitte à ce qu'il les rejoigne ensuite), Achroma n'a d'autre choix que de s'élancer aux trousses de sa dragonne.
C'est donc sans leur guide et sa liée que le petit groupe restant continue sa marche et descend de plus en plus profondément dans ces souterrains obscurs. Edwyn les a bien guidé... Il ne leur faut plus que quelques heures de marche pour atteindre un interminable couloir d'où s'émane une magie non agressive. Elle semble décidée à les laisser passer afin d'atteindre... Un mur. Et quel mur ! Kedrildan ne peut douter à cet instants : ils ont trouvé le mur d'Opale... Reste à le franchir...

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Alors qu'elle venait à peine de brillamment remporter le combat contre les loups… Bon, ce n'était pas une victoire au sens le plus commun du terme. Les ennemis s'étaient enfuis lorsqu'un bruit bien agressif pour les oreilles avait retenti, bientôt suivi du grondement caractéristique de pierres qui craquaient et roulaient. Mais du point de vue de la dragonne, ils avaient bien molesté leurs ennemis, et elle n'avait pas subi de blessure… Elle avait donc remporté son combat, avec un talent et une élégance qui honoraient sans doute ses ancêtres ! Son coeur s'en trouvait donc tout regonflé d'espoir et d'estime d'elle-même. Elle ne put en profiter longtemps, néanmoins. Elle avait d'abord cru que l'effondrement au loin n'était que celui, banal, d'une galerie un peu fragile. Les sentiments de son Lié lui firent comprendre que non. Intriguée, elle le suivit donc, son esprit bien plus à la curiosité qu'à songer à ceux qu'ils laissaient derrière eux, les blessés.
Elle savait que Kedrildan vouait une affection toute particulière à ce petit elfe. Elle n'avait jamais vraiment compris cela. Les bipèdes avaient des raisons que la raison ignorait, sans doute. Le petit avait toujours été très attentionné envers elle, l'admirait juste ce qu'il fallait, mais… C'était tout. Pas de quoi en faire une montagne. Néanmoins, ce qu'elle ressentait venant de son Lié l'embêtait. Elle fit de son mieux pour le réchauffer par le Lien, lui susurrant qu'il était encore vivant, qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Aussi fut-elle ravie de voir Edwyn lui confirmer ses propos. Aussi fut-elle inquiète à la question de l'humain -lequel paraissait être meneur d'un groupe-, car cette dernière était pertinente, mais inquiétante tant pour la survie du favori de son Lié que pour eux-mêmes. La scène qui suivit avait quelque chose d'effrayant. Elle les forçait à douter de ce qu'ils avaient cru être sûr, remettre en question tout ce qu'ils s'apprêtaient à faire, ce pour quoi ils s'étaient préparés à mourir. Ce n'étai pas rien. La dragonne était restée immobile, à tout observer, muette, troublée et d'humeur grognonne. Elle n'aimait pas quand tout ne se passait pas selon son bon vouloir et, définitivement, cette journée partait plutôt mal.

Quand Kedrildan s'apprêtait à galoper au secours du petit elfe, comme un chevalier vers sa promise, Trissi crut enfin comprendre. C'était trop simple, beaucoup trop simple. Pour attirer son Lié, il suffisait, en effet, juste de lui chaparder l'objet de ses songes. Pas besoin de meilleure argumentation, et c'était pour le moins radical. Un piège, un guet-apens, voilà dans quoi son dragonnier allait se jeter ! Si la Voix espérait récupérer un dragonnier et sa Liée, elle se mettait le doigt dans l'oeil. Il était hors de question que Trissi laisse tout cela se dérouler ! Rattrapant son cher et tendre Lié en quelques enjambées, elle n'eut qu'à tendre le coup et l'attraper, du bout de la bouche, par la ceinture. Cela stoppa net l'avancée de ce fragile petit être. Il grogna comme lui seul savait le faire, rappelant un petit animal que l'on embêtait. Mais oui, Ked, mais oui…

"C'est un piège. Ne sens-tu pas qu'à travers Dawan, c'est toi que l'on veut ? On essaye de te détourner des exploits que tu peux accomplir !"

Eh mais… Lézard ?! Oulah, lui, il ne savait pas ce qu'il venait de faire. Trissi jura de lui faire regretter ces paroles, dans un but purement éducatif, et avec toute la pédagogie dont elle était capable. Elle le relacha, auprès des autres, le poussa du bout du nez pour qu'il avance. Il n'avait pas le choix, de toutes façons. Ils avancèrent un peu… Jusqu'à ce que Silarae et Achroma leur faussent compagnie, de la façon la plus étrange qui soit. Il y avait quelque chose de louche dans l'air.

"Achroma, Silarae ! C'est un piège !"

Mais ils n'écoutaient bien qu'eux-mêmes, ces deux-là. Trissi eut un grognement. Ils partaient tellement, tellement mal… Déjà leur groupe avait perdu Luna, la petite humaine. En théorie, Edwyn devait s'occuper d'elle… Il avait intérêt à n'avoir pas menti là-dessus. Maintenant, Achroma et Silarae… Quelque soit le piège qui les attendait, Trissi espérait qu'ils soient assez forts pour s'en sortir, et ensuite les rejoindre. Elle croyait en eux. Ils étaient forts. Une partie d'elle-même, lucide, admettait qu'ils l'étaient sans doute plus que Kedrildan et elle-même. Le groupe venait de perdre ceux qui potentiellement pouvaient les sauver. La possibilité qu'ils puissent s'en sortir semblait s'amenuiser de plus en plus.
Ils avaient tout de même continué d'avancer. Pour Trissi, c'était bien plus par instinct que par réelle motivation. Elle n'avait rien dit de plus aux deux, derrière, s'était contentée d'un mot ou deux à Kedrildan de temps en temps, quand le couloir se rétrécissait, quand il paraissait avoir besoin d'un coup de pouce. Elle gardait le moment où elle se vengerait du "lézard" pour une situation des plus appropriées. Bientôt ils parvinrent dans un couloir particulier. Elle le sentit la magie qui les observait comme on regarde voler les oiseaux. Cela ne la rassura pas pour autant. Elle avait l'impression d'être attendue, en ces lieux. On voulait les voir… Le doute grandissait en elle, elle avait l'impression de faire fausse route. Suivre cette prophétie n'était pas l'idée du siècle. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle, sur l'elfe et la vampiresse. Elle n'était plus bien sûre, mais n'avait pas non plus l'idée de revenir en arrière et voir le monde dépérir. Si c'était bien un nouveau piège, il fallait qu'ils se jettent dedans, pour comprendre qui était leur ennemi, pour savoir où ils devaient véritablement attaquer….
La voix de Kedrildan brisa le silence, et elle le dévisagea un instant de ses deux grands saphirs, mettant sa tête à sa hauteur, sondant ses émotions comme si elle cherchait là une trace d'humour.

"…Es-tu sûr d'avoir écouté, quand Achroma parlait de la Prophétie ? Il va falloir travailler ta mémoire mieux que cela…"

Le premier des peuples selon les croyances de cette époque. C'était elle. C'étaient les dragons, ceux qui règnèrent sur les cieux avant même l'arrivée des elfes.

"Ecartez-vous."

Elle attendit que tous soient un peu plus loin derrière. Elle-même s'écarta un peu du Mur d'Opale. Un instant, elle l'observa, grave. Elle concentrait une part de courage en elle, elle concentrait sa propre force. Elle chassait ses doutes. Elle songeait au petit être derrière elle, avec tous ses défauts et toutes ses qualités, qui lui était indispensable. Elle songeait au continent, et à Isyndar, quand elle lui parlait de son oeuf. L'espoir qu'ils puissent survivre. Voulait-elle vraiment abandonner cet espoir ? N'était-elle pas prête à se battre ?
Comme par rébellion, comme par colère, elle projeta ses flammes vers ce Mur.

Sa flèche vint se loger entre les deux yeux de la créature. Aux félicitations d'Achroma, l'elfe lui adressa un de ces regards tapageurs, un sourire en coin, qui faisait fondre plus d'une femme. Il était assez satisfait que l'enseignement d'Elrond ait porté ses fruits, toutefois, il n'eut guère le loisir de stagner sur cette victoire. L'horreur leur fit face, plongeant son for intérieur en ce qui semblait être une torpeur. Qu'était-ce que cela ? Comment était-ce possible que cela se meut ? D'autres de ses bestioles venaient à la charge alors que la voix fluette de Dawan raisonna en trame de fond. Cet appel dicta leur actes et ils chargèrent. La bonne nouvelle, c'était que leurs ennemis n'avaient pas d'armure. Quand bien même ils étaient voraces, tant qu'ils restaient à une distance suffisante pour qu'il puisse tirer à l'arc, le combat se faisait aisé. L'étonnement de l’Aîné ne tarda pas à s'exprimer avant Aldaron sur la présence de ces camarades soudain. Le marchand fit mine d'ignorer le visage connu de Christan : c'était réciproque et cela valait mieux pour eux deux. La présence d'Elrond et de son dragon n'éveillait nul étonnement, en revanche celle de l'usurpateur était saisissante. L'envie lui vint de planter une flèche « par accident » au sein de son cœur éveilla son esprit. Dans le feu de la bataille, cela aurait presque passé inaperçu et il était certain que Korentin Kohan aurait été plus que ravi de la brusque perte de son cher cousin. Néanmoins, il n'eut pas le temps pour une telle manœuvre. Leurs alliés tombaient les uns après les autres, l'idéal était de se débarrasser de ces loups immondes avant que chaos prenne place.

Un bruit de sifflet, ces bêtes qui prenaient la fuite et un éboulement. Voilà qui solda leur rixe. Il tâchèrent de sortir Dawan des gravats. Son état était grave. Que faisait cette petite chose ici ? Quelle folie l'avait saisi pour se présenter ainsi aux portes de Mort ? A n'en pas douter, Kedrildan déversait sur le petit chanteur ce qui semblait à un fiévreux amour. Sachant cet élan à sens unique, le dirigeant du Marché Noir roula des yeux de désespoir. De tous les vampires qu'il avait connu, celui-ci, en dépit de son grade de dragonnier, était tout en bas du classement. Le débat s'élança entre les survivants sur le devenir de Dawan. Nul doute que s'il restait ici sans soin, il périrait de ses blessures. Malheureusement le seul baptistrel dans les parages était le blessé lui-même. L'arrivée d'Edwyn mit un terme à leurs tergiversations. Le regard de l'elfe se porta sur Elrond au sol, Christan, mais aussi la petite Luna. S'ils avaient l'air moins mal en point que Dawan, leurs états respectifs ne leur permettraient pas de poursuivre avec eux, eu égard des dangers qui les attendaient. La question de Fabius le tira de ses pensées. En dépit de la haine qu'il lui portait, il devait bien avouer que sa question était pertinente. Elle trouva d'autant plus de pertinence lorsque la voix féminine résonna entre les parois rocheuses, tel un sinistre avertissement. Le petit chanteur disparut, immédiatement suivi d'un cri déchirant de la part de Kedrildan. Rahhh ! Il était obligé de beugler aussi fort ? Aldaron avait bien envie de lui flanquer une tarte pour lui remettre les idées en place ! On avait pas idée de briser ainsi des tympans à son entourage, cela ne ferait pas revenir le baptistrel !

Cela faisait beaucoup de monde contre Edwyn. Les vampires qui les avaient accueillis avaient réclamé qu'on leur livre le Voyageur, cette femme le plaçait au rang de traître. Sa puissance surpassait celle du Tarenth et là était toute la problématique. Il avait beaucoup entendu parler d'Edwyn et de l'énergie incroyable de son peuple. Pourquoi attribuer soudain la force de cette femme aux Esprits ? Si les Tarenths étaient plus puissants que les autres bipèdes, il y avait entre les bipèdes des mages plus puissants que d'autres. Nul ne pouvait rivaliser contre Lorenz ou Achroma par exemple, alors pourquoi ne pouvait-il pas y avoir des Tarenths plus puissants que d'autres ? Edwyn n'était peut-être pas le plus puissant des siens. Si toutefois cette femme était une Tarenth. L'emportement de Kedrildan ne tarda pas à se manifester, qu'il était bruyant celui-là ! N'était-il pas possible de le faire taire ? On ne s'entendait plus réfléchir ici !

Son regard croisa celui plein de froideur du Voyageur. L'elfe poussa un soupir : son argumentation tenait plus debout que celle de cette inconnue. La fermeté dans la position d'Achroma acheva ses réflexions, pour le moment, sans pour autant y mettre un terme. Ils prirent le couloir de droite, laissant au Voyageur le soin de remonter à la surface leurs blessés. Cependant, leur marche ne fut que de courte durée, Silarae fut prise d'une sorte de folie et s'en fut dans la direction inverse. Le dragonnier ne pouvant la laisser à son sort marcha dans son sillage, promettant à ses compagnons de revenir le plus vite possible. Il l'espérait. Le marchand se mordit la lèvre inférieure et se demanda comment Achroma, dans toute sa puissance, saurait faire face à cette femme qui avait su renverser Edwyn. C'était un piège... Mais ils ne pouvaient pas revenir sur leur pas, ils devaient poursuivre. L'elfe prit la main de Vanaël dans sa sienne, marchant à ses côtés derrière Trissi et son dragonnier. Il ne voulait pas la perdre, elle aussi. Ils n'avaient pas encore passé le mur d'Opale de la prophétie que leur équipe s'était drastiquement réduite. Maintenant qu'il l'avait retrouvée, maintenant qu'elle avait quitté Lorenz, il ne voulait pas la voir disparaître. De son pouce, il caressait sa peau froide. Ses pensées et prières allèrent pour Dawan. Que les Esprits l'entendent et le protège. Ce petit être ne méritait pas le trépas. Ses prières silencieuses se portèrent aussi pour l'Aîné.

La marche fut longue, dura quelques heures. Si bel et si bien qu'il en perdit rapidement toute notion de temps. Les profondeurs étaient obscures et l'absence de lumière naturelle ne lui permettait plus de se repérer convenablement, d'autant plus que ses besoins vitaux comme le sommeil ou la faim étaient absorbés pas la pierre verte qu'il portait autour du cou. Cela ne l'aidait pas. Aucun ennemi en vue, ils arrivèrent dans un long couloir suintant de magie passive. Il n'osait parler : le bruit de leurs pas résonnait tout au long du couloir suffisamment pour prévenir d'éventuels ennemis de leur présence, il était alors inutile de trahir leur existence plus que cela. Il voulait les entendre venir. Bientôt, ils firent face à un mur blanc immense aux reflets colorés surréalistes. A n'en pas douter, il s'agissait du Mur d'Opale dont parlait la prophétie. Il tâcha de se remémorer les termes de cette dernière, en elle était la clé de leur passage. La solution était toute trouvée. Les flammes de Trissi leur ouvrirait la voie. Il entrouvrait les lèvres, prêt à demander à la dragonne d'offrir ses flammes, lorsqu'il fut coupé par la question du roux. L'elfe arqua un sourcil, perplexe, et demanda gravement avec une lenteur qui détachait chacun de ses mots :

« C'est une plaisanterie ? »

Et non. Il avait l'air sérieux. Les flammes d'Edwyn ? Vraiment ? Il regarda alternativement Vanaël puis la dragonne. Peut-être se trompait-il, peut-être que les deux autres avaient compris la prophétie comme Kedrildan ? A la réponse de Trissi, l'évidence fut négative. Il roula des yeux, recula en compagnie de la vampiresse. Des flammes sublimes émergèrent d'entre la gueule de la dragonne d'argent. La scène était splendide. Le mur d'Opale céda à l'assaut du tout puissant feu. Les yeux émeraudes de l'elfe restèrent quelques instants ébahi par cette vision enchanteresse.

« Félicitations noble Trissi... »

souffla-t-il encore sous le joug de l'admiration qu'il vouait à son acte et à sa race. Au moins, elle relevait le niveau. Ils reprirent leur chemin, mais leur marche fut de courte durée. L'obscurité gagnait les lieux et sa magie peinait de plus en plus à éclairer leur chemin. Un gouffre leur fit face, d'une largueur qu'ils ne pourraient sauter. Ils pouvaient tout aussi bien descendre, avec une corde, puis remonter un peu plus loin. Il ramassa un pierre au sol et la jeta dans la vide. Aucun son n'annonça le fond du précipice.

« Mieux vaut ne pas choir là-dedans... »

Il discerna une arche en bien piètre état, qui semblait tant les appeler à la mort, mais représentait leur unique moyen de passage. Il s'approcha de celui-ci et mit un pied dessus. Il l'entendit frémir de toute sa fragilité et s'y retira immédiatement. Il avait pourtant le poids d'une adolescente anorexique, eu égard de sa race elfique. Cela ne présageait rien de bon : il n'avait franchement pas envie de traverser par là, mais il n'avait guère le choix.

« Je doute que nous, bipèdes, puissions avoir un voyage serein sur cette arche, peut-être serait-il mieux que vous voliez, Trissi. »

Le poids de son espèce ne saurait prétendre à une survie si elle entendait passer ce pont. L'elfe songea à la prophétie, un bref instant, cherchant en elle une solution à cette problématique. Il posa une main sur les écailles d'argent, avant que Trissi ne prenne son envol.

« Non, attendez... « Le plus léger d'entre eux ne pourra lui-même affronter la gracilité de l'arche », il n'est pas opportun pour aucun d'entre nous de franchir ce pont, pas même pour moi. Trissi, il faudrait que vous nous fassiez traverser, si vous le voulez bien. C'est le labyrinthe de glace qui nous attend de l'autre côté. Il va falloir nous couvrir et nous armer des flammes qui nous garderons de la mort. »

Il défit ses sacoches magiques et mit un genou à terre pour pouvoir fouiller dedans. Elles étaient bien pratiques car on pouvait y mettre tout ce qu'on voulait sans limite de taille ou de poids. Le soucis c'était que plus on avait de place et plus on avait tendance à en mettre dedans. Il en sortit des torches qui ne réclamaient à être enflammées. Il se redressa, en tendit une à bout de bras et porta son regard émeraude sur les iris saphirs de Trissi. Sa demande était implicite et pourtant bien entendue. Il lui réclamait une flammèche et celle-ci vint embraser le bout [HJ : j'ai l'accord de Trissi pour cette action]. Il la remercia et joignit le haut d'une seconde torche pour que les flammes s'y propagent. Il la tendit à Vanaël, puis réitéra son action avec une troisième qu'il tendit au dragonnier :

« Si, à un moment ou un autre, vous devez faire le choix entre votre torche ou votre vie, sachez que qu'importe le choix que vous ferez : vous êtes mort. »

C'était ce que disait la prophétie, ni plus ni moins, aussi sinistre que pouvait paraître ses propos.

« A moins d'avoir à nos côtés un dragon capable de recréer ces flammes ou un allié en possession d'une torche allumée : restons groupés, quoiqu'il arrive et... La prophétie dit qu'à chaque bifurcation que nous rencontrerons, il nous faudra prendre à droite. L'autre voie nous conduira au trépas, mieux vaut éviter de prendre bêtement cette direction. »

Il disait cela surtout pour Kedrildan qui semblait manifester quelques soucis à la compréhension de la prophétie. Ça leur éviterait peut-être d'essuyer ses plâtres. Il ne restait plus qu'à faire. Nul doute que ce qui les attendait tenterait de les plonger dans l'obscurité ou de les mener dans la mauvaise direction. La prudence serait de mise, il faudrait alors se garder les uns et les autres.

« Si vous êtes prêts, allons-y. »

fit-il avec un calme qui dénotait de l’appréhension qui envahissait son esprit. Une traversée à dos de Trissi et un labyrinthe hanté par des morts les attendaient. Que de réjouissances... Il porta son regard en arrière, espérant y trouver Achroma et sa liée. Ce ne fut que maintenant qu'il constata l'absence de Fabius. L'usurpateur était-il parti chercher Dawan ?