2 Juillet

Que de morts, et de destructions, que de malheur, et de perdition, le souvenir de la bataille était encore fort dans la mémoire d'Aramis, bien trop fort. L'on aurait presque pu penser que les galeries, et le sol de la cité était encore maculé de sang à sa façon. Tant de rebelles étaient morts, et aussi tant de loyalistes, et d'alayiens à cause de cette bataille. Il fallait pourvoir à sauver ceux qui pouvaient encore l'être avec un certain effort, il y en avait tant. Tout le monde ne pourrait pas être sauver, mais avec application l'on pouvait déjà arriver à un bon résultat.

C'est donc avec une certaine logique donc que l'on pourvu d'abord au soins de blessés les plus graves, et ceux aux portes de la mort. La vie était si fragile, et précieuse. Il était choquant souvent de voir à quel point une telle merveille pouvait s'éteindre aussi aisément. Elle soignait sans discrimination, remplissant sa tâche envers cette chose précieuse, et sacrée qu'était la vie, et ceux ayant besoin de son aide. Si elle finissait épuisée cela serait un prix bien maigre à payer par rapport à la satisfaction ne serait ce que d'en sauver une, et Aramis ne comptait pas qu'en sauver une, après la bataille les guérisseurs qu'ils soient baptistrels, ou non s'échinaient toujours à la tâche. Aramis veillant une bonne partie du temps au bon déroulement des soins.

Au moins le tout se passait assez bien pour le moment, les blessés les plus graves avaient pu êtres sauvés en grande partie, il restait donc ceux qui avaient besoin de soins moins urgent, ceux qui avaient perdu un membre, et qui voulaient sans doute le récupérer . Il faudrait s'y mettre sans aucun doute, mais Aramis qui avait besoin d'une pause avait profité du répit qu'elle pouvait avoir avant de recommencer avec assiduité sa tâche, car elle serait sans doute plus efficace un peu plus reposé, et alerte sans aucun doute. Avant bien entendu de prendre ce court repos bien mérité elle s'était assuré que tout allait bien, et était en norme, confiant à un autre Cawr le rôle de surveiller la bonne administration des soins aux blessés si possibles pendant son absence temporaire.

Elle se dirigea donc vers la caverne des songes, décidé à reprendre des forces, et à surtout à reposer son corps, et son esprit quelques heures, en résumé reculer pour mieux sauter, elle se nourrit tout d'abord, faisant fi du goût un peu fade de la nourriture qu'on lui servait, elle n'était pas particulièrement difficile après tout tant que personne ne s'amuse à glisser de la viande dans ses repas. Elle commença ensuite une calme lecture...

Néanmoins un bout d'un certain moment un chant nom en particulier arriva à distraire Aramis de sa lecture, cela venait d'une certaine elfe qu'elle connaissait. Lisaë Terendul, elle avait aidé activement au soin ces derniers jours, de plus c'était une elfe honorable, et respectable à laquelle Aramis portait une certaine estime réciproque, elle avait des défauts comme tout le monde bien entendu, mais le portrait de la Grande Archiviste était plutôt élogieux dans la tête de la chantebrise. Et la dame elfique semblait sujette à quelques inquiétudes, et doute. Concernant en partie l'ordre d'Aramis à sa façon, cette dernière se dit donc qu'il ne serait pas forcément mauvais d'apporter son aide à la gardienne si cette dernière e, voulait bien, ou au pire une simple oreille pour l'écouter, cela faisait toujours du bien après tout.

Elle se dirigea donc calmement vers le grande archiviste, celle-ci d'après ce que savait Aramis était assez conservatrice, donc très attachée aux politesses d'usage entres autres. Aramis pensa donc qu'il ne serait pas de mauvais ton de faire un effort en ce sens-là, et aussi de parler en elfique au passage. Après tout la dame elfique ce sentirait sans doute plus à l'aise pour discuter si la discussion était passée sur sa langue natale, et non la langue commune aux trois peuples.

Elle parla donc calmement en elfique d'un ton chaleureux, et léger comme la douce brise du printemps pour attirer l'attention de Lisaë.

« Salutations dame Lisae, c'est un plaisir de vous revoir. » Dit-elle tout en exécutant le salut cérémonial en espérant que l'attention serait apprécier de l'archiviste. Aramis poursuivit ensuite calmement.

« Auriez-vous besoin de quoi que ce soit dame Terendul ? » Finit-elle en attendant par la suite la réponse de la principale intéressée.

Lisaë se trouvait dans cette salle de soins depuis des heures. Penchée sur différents blessés à murmurer des paroles pour refermer leurs plaies, ou bien à poser des onguents et autres crèmes dont la nature aideraient à panser les plaies qui se refermaient non sans mal.
Ce fut au bout de quelques heures que l'archiviste fut sortit de sa quête acharnée. La voix d'une vieille connaissance, à peine revue depuis un bon moment qui vint à elle.

« -Le plaisir est partagée Dame Thredë. C'est toujours un honneur et une satisfaction de pouvoir rencontrer et discuter avec une chantevent. »

Dans un salut des plus respectueux et protocolaire, Lisaë lui répondit en regardant autour d'elle les lits occupés par de nombreux blessés. Dans cette salle se trouvaient ceux qui ne nécessitaient plus de soins importants. Maintenant seul le temps et le repose pouvaient jouer un rôle dans leur rétablissement.

« -Pour l'heure, les blessés ont reçu leur soin, c'est bien là l'essentiel pour l'instant. Notamment grâce à mon jeune aide qui se seconde avec entrain et sérieux. Mais peut être le connaissez-vous ? Le jeune homme blond qu se trouve près de la porte. Il est un des vôtres. »

La jeune femme lui montra d'un signe de tête le jeune baptisrel blond qui s'affairait autour d'un blessé à lui prodiguer des soins de magie à mi voix.

« -Très enclin à faire ses preuves. Une chance en ses heures sombres. »

Toutes personnes de bonnes volontés étaient les bienvenues, même les plus jeunes comme ce Dawan. Il était à peine plus vieux que ses propre enfants et déjà il devait se confronter à pareilles horreurs. Et pourtant il le faisait avec sérieux et détermination, sans montrer le moindre signe de faiblesse, de dégoût, de peine ou de peur. Décidément, cette génération de jeunes pousses jetées dans cette guerre était surprenante et remplie d'espoir.

Lisaë laissa un silence s'installer entre elles, avant de se lancer. Hésitante. Ce pouvait-il que la chanteuse du vent l'aide. Elle avait la sagesse et le recul pour lui permettre de voir plus clair dans cet océan qui la tracassait depuis le soir de la bataille.

« -Mais … après tout. Peut être pourriez-vous m'aidez ? »

Lisaë s'empressa d'ajouter.

« -Si je puis abuser un peu de votre temps ? »

Car le temps manquait à certains et les tracasseries d'une femme paraissaient bien minime par rapport à l'état de certains des soldats, des combattants de cette bataille à la couleur du sang. Les horreurs qui avaient pu être vues ou vécues. La mort planant au dessus de leur tête comme un vent funeste cherchant à emprisonner de son souffle la vie des plus faibles.

La jeune mère des triplés Terendul se recula du blessé qu'elle avait finit de soigner pour ranger le matériel disposé un peu plus loin sur une table en bois.

« -Cette dernière bataille m'a fait réfléchir quand à ma place dans cette guerre. Je ne peux être qu'une archiviste, pas seulement. Les mots aideront par la suite mais pour le moment, je me sens inutile. Mon époux m'a dit que j'avais les capacités pour défendre notre peuple. Pour me battre dans la défense elfique. Mais je ne suis pas comme lui, je n'ai pas l'âme d'un soldat. Aller sur le terrain, ôter et prendre la vie, même par un sort, même en arrière. Je ne m'en sens pas capable. Mais rien faire me tue. »

Cherchant à rassembler ses pensées, ses craintes, l'envie d'un avenir différent où elle aussi serait active, Lisaë cherchait sa voie. Celle des armes dont elle ne se sentait pas la plus proche, de la magie dont l'affinité était plus tournée vers les soins et les arts que par la force brute.

« -Je sais que je fais déjà beaucoup en soignant nos blessés, mais savoir mon époux et mon fils sur le terrain est difficile à supporter. »

Pour ne pas dire une torture sans nom.

Il était agréable de voir l'archiviste en de bonnes dispositions, même si le contraire aurait été étonnant à vrai dire, la dame Terendul après tout portait une certaine estime aux baptistrels qui ne pouvait pas être ignoré si l'on se concentrait sur son chant nom. Qu'elle porte de l'estime à l'ordre d'Aramis n'était pas quelque chose d'étrange, et d'une certaine façon cela était agréable car il est toujours bon d'apprécier l'altruisme, et les valeurs saines des baptistrels. Néanmoins la gardienne des savoirs n'avait pas à rougir devant-elle après tout, elle avait un mérite tout aussi grand qu'Aramis à sa façon.

Aramis se releva donc après ce salut, le protocole était terminée ils pouvaient passer aux choses plus sérieuses après tout. Aramis regarda à son tour le jeune Sywel qui était occupé plus loin. Comme tant d'Enwr ce dernier était totalement préoccupé par les soins des blessés, et cela était une bonne chose. Il ne faisait aucun doute que les efforts de tout les soigneurs ne seraient pas vains, il était si facile d'arracher une vie, mais si dure de la préserver. La voie des soins était une noble profession, et il était bon de voir tant de volontaires s'y attelaient.

« Oui je le connais, c'est le jeune Dawan Sywel, un Enwr. Cela fait déjà assez longtemps qu'il est parmi nous, il progresse assez bien à sa façon. Je pense qu'il pourrait avec un peu d'application devenir un maître barde prometteur. Seul le temps pourra le dire. » Dit-elle calmement tout en regardant de loin le jeune Sywel qui s'échinait, son enthousiasme faisait plaisir à voir. Il était toujours bon de voir une pointe d'espoir après des épreuves atroces comme cette bataille de l'Aubre Rouge après tout…

« Nous aurons bien besoin de cela, en espérant que ces temps troublés ne durent pas éternellement. Que ces jeunes prometteur puissent survivre pour prendre l'avenir de nôtre peuple en main. » Acheva t-elle, après tout les malheurs du continent avaient bien assez duré, et voir un tel déchaînement de souffrance après la bataille ne pouvait que faire mal au cœur à la bapitstrelle qu'elle était après tout.

« Je pense que vos actions, et les siennes ont permis de sauver de nombreuses vie, il n'y as pas beaucoup de mots qui pourront exprimer la reconnaissance que ces soldats auront envers-vous. Vous faîtes honneur à vôtre peuple dame Lisaë, nous aurions bien besoins de plus d'elfe comme vous. » Dit-elle avec une totale sincérité.

Puis elle écouta calmement la suite des paroles de l'archiviste, comme Aramis l'avait déduit quelques affaires troublés la gardiennes des savoirs.

« Cela serait un plaisir de vous fournir mon aide gardienne des savoirs. Je suis tout ouï. » Acheva t-elle calme, sérieuse et attentive à la fois. Elle comprenait après tout que cela devait revêtir une très grande importance pour Lisaë.

Et puis sincèrement le temps qu'elle se repose un peu pour repartir soigner les soldats elle pouvait bien prêter une oreille attentive à son congénère. Cela ne lui coûterait rien, et de toute manière étant une baptistrelle sa vocation restait d'aider son prochain de son mieux, et de toute les façons possible.

Et les doutes de dame Lisaë étaient à leurs façons d'une totale légitimité. Elle cherchait son utilité dans le grand chaos qu'était Armanda, elle voulait défendre son peuple, et tout cela était fort compréhensible, de plus que le fait qu'elle ne désirait pas tuer, car voilà là une chose qu'Aramis comprenait entièrement.. Aux paroles de Lisaë Aramis réfléchit, et elle répondit calmement.

« Cela est tout à fait compréhensible, mais vous savez moi-même j'ai étais à l'armée, je n'ai pourtant jamais tuer qui que ce soit, raison pour laquelle j'étais devenue championne de nôtre armée. Tuer son adversaire n'est pas forcément une obligation en combat si l'on a les talents guerriers nécessaire, néanmoins je comprend vos doutes au fait de devenir soldat, la guerre n'est pas une affaire que tous peuvent endurer . Les combats, les morts. Il y a d'autres manières d'être utile à sa façon, l'armée pourrait avoir besoin de guérisseur, ou de personne de ce genre. De même il y a d'autres façon de se rendre utile par la magie, et de multiple manière. La magie peux autant servir à tromper ses ennemis qu'a protéger les siens après tout. »

Aramis resta ensuite silencieuse pendant quelques instants puis rajouta.

« Vous désirez accompagné vôtre mari, et vôtre fils à la guerre pour les protéger ? Je pense que cela est possible sans trop de difficulté. Et sans même tuer, par la magie vous pourriez sans doute leurs venir en aide de multiples façons, et aussi neutraliser ceux qui s'en prènent à eux sans devoir tuer, néanmoins l'expérience n'est pas pour tous je précise. Mais il reste que ce choix n'appartient à aucun autre que vous, c'est une route qui n'est pas dénuée d'embûche néanmoins. Comme toutes celles que l'on emprunte dans le grand chemin qu'est la vie. »

Avant d'achever ensuite.

« Néanmoins je suis prête à vous fournir toute l'aide qui vous sera nécessaire que ce soit conseil, ou entraînement si vous le désirez dame Lisaë. » Après tout son ancienne expérience guerrière pourrait-être utile. Elle-même considérait la vie précieuse même celle du plus intolérant des alayiens, car en soit la vie est irremplaçable, et si elle pouvait aider Lisaë dans son désir d'être utile à son peuple sans pour autant devoir ôter les vie elle serait prête à l'aider.

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! - vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.

Cet vieux texte revenait sans cesse dans son esprit. Des images de sa foret revenant sans cesse dans cette douce mélodie. Un passé déjà lointain, même si cela ne faisait que quelques semaines que les elfes avaient fuit leur chez eux. Un déracinement violent, sans espoir de mieux qui ne pouvait que plonger la jeune mère dans une langueur sans nom. Et c'est avec la même mélancolie que l'archiviste répondit à la dame des airs.

« -Le temps en avons-nous encore ? Je lui souhaite en dans tous les cas. A lui tout comme à chacun de nos jeunes pousses. Cette guerre a eu l'avantage ou bien l'absence de choix de devoir basculer cette jeunesse dans la vie adulte et le choix d'une vois future bien plus rapidement que pour nous. »

Lisaë savait qu'elle devait se faire forte pour ses enfants. Cet avenir qui germaient devant elle telles des pousses prometteuses. Même si leur vie dans la guerre changeait bien des choses dans le statut elfique et toutes les valeurs et principes qu'ils avaient connus autrefois et dans lesquels ils étaient bercés depuis leur naissance.
Lisaë se devait de préciser à la chanteuse quand à ses intentions de soins. Surtout concernant les humains.

« -Je ne le fais pas pour recevoir quelconque reconnaissance. Je le fais car ces soldats sont un fils, un époux. Et si un jour mon fils ou mon mari sont blessés, j'espère que quelqu'un prendre bien soin d'eux pour que vite ils me reviennent. »

Cela était dit et sincère. Elle ne se sentait pas l'âme d'une bonne mage guérisseuse impliqué dans les moindres détails du rétablissement de ses patients. Sauf peut être pour les elfes, car ils étaient tous une connaissance ou bien le fils, le cousin d'un nom illustre qui méritait les meilleurs soins.

« -Je n'ai pas l'âme d'une guerrière et encore moins les habilités de manier une arme. Je suis archiviste. Je sais manier les mots, notre savoir, nos histoires, mais un arc ou une épée... c'est tout autre chose. Mais en effet, ma magie n'est pas très développée mais je la maîtrise parfaitement. Il y a juste. Eh bien voyez par vous même je n'ai rien d'une guerrière et pas que sur le plan des compétences. Je n'ai pas vraiment le physique de quelqu'un qui peut endurer des heures de marches, de cache ou bien de marche militaire. »

La mère Terendul avait bien plus de la parfaite archiviste, frêle, menue, le parfait opposé de son époux. Mais si la magie pouvait apporter la force, alors elle serait cette force. Lisaë ne l'avait jamais vraiment utilisé car le besoin ne s'était jamais fait ressentir. Bien loin de là dans une bibliothèque. Hormis l'attaque de quelques livres un peu revêche.

« -Je désire en effet que quelqu'un puisse m'aider et me guider dans l'apprentissage de ce genre de magie, défensive ou, et voir offensive mais aussi de connaître les fondements de celle-ci. Chaque acte a des répercussions et je ne désire pas que les miennes aillent au delà de ce que je peux supporter.»

Elle fit une courte pause avant de reprendre, la voix presque brisée. 

« -Tout était bien plus simple autrefois. Nous suivions une voie et un chemin tout tracé et celui de notre mémoire me convenait et me convient toujours. Mais je sens comme un manque à apporter à mon peuple pour le moment. Une aide qui fera que demain il sera de nouveaux unit dans les bois. Pas orphelin. »

Lisaë lui demanda presque dans une supplique.

« -Pensez-vous que cela sera de nouveau possible un jour ? Que nous puissions retrouver notre paix d'hier ? »

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!

Spoiler:

Les paroles de la gardiennes des savoirs étaient emplies de vérité bien entendu, les jeunes elfes, comme les anciens avaient étaient jetés dans le chaos de la situation actuelle du continent, forcés de sortir de la protection rassurante de leurs forêt pour venir vivre sur le reste de ce continent mit à mal par la guerre, et le Néant. La seule chose que l'on pouvait espérer c'est que cela forgerait les elfes au lieu de les détruire, mais il restait que la perte tragique de leurs maisons pour le peuple de la forêt ne pouvait aucunement être un événement bon. Tant de choses avaient été détruites, et même si cela pousserait sans doute les siens à être plus ouvert bon gré, mal gré il restait que tant de choses avaient été perdues pour les elfes, rien ne pourrait jamais compenser cela. Il fallait reconstruire un espoir pour le peuple ancien...

« C'est à nous de gagner du temps pour eux, ces jeunes pousses sont effectivement mis en avant au vu de la situation désastreuse du continent, mais c'est à ceux qui les ont précédés de faire en sorte qu'il reste un monde où ils puissent vivre, et prospérer. Dans tout les cas il reste que les changements sont venus, et vont encore venir pour nôtre peuple, nous ne sommes pas habitués aux changements violents, mais nous ne pourrons pas faire marche arrière, je dirai simplement que « ça passe, ou ça casse », et il vaut mieux que nous faisions en sorte que ça passe. »

Et même si l'avenir s'annonçait sombre, il reste que tant qu'il y avait une germe de vie l'espoir venait avec, Aramis préférait penser à ce qui pourrait être améliorer, et comment arranger les choses plutôt que ce qui avait était perdu, mais elle comprenait amplement que certains des siens soient encore effondrés par la perte de leur forêt, rien de plus naturel. Elle même en souffrait encore en silence, même si elle était voyage de cœur, et d'esprit, elle était née dans cette forêt, et l'avoir perdue n'était aucunement réjouissant.

« Cela reste de bon principes « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux qu'il te fasse. », dit-on, et je suis sûr que si d'autres pensent comme vous vos proches trouveront facilement de l'aide en temps voulu. Nous devons bien nous soutenir en ces temps dur après tout. » Et il valait mieux marcher côté à côté avec les humains même avec hésitation que faire front contre eux, ou se les mettre dos à eux. Que cela plaise, ou non les elfes étaient maintenant en partie dépendants de la rébellion avec la perte de la forêt elfique, et il fallait composer avec.

« Nous n'avons pas tous les même aptitudes, si vous n'êtes pas faîte pour la guerre il ne sert à rien de vous forcer dame Lisaë. La magie peut compenser bien des choses néanmoins avec un peu de pratique, ainsi qu'un peu d'entraînement. Mais il y aussi d'autre façon d'être utile que l'armée si vous le désirait, le conseil par exemple dont fait partie l'un de vos enfants, la diplomatie aussi qui vous permettrait d'aider à élaborer une paix durable pour nôtre peuple dans les temps futur, et d'éviter que la vie de vos proches soit mise en danger plus que de nécessaire. Il faut juste bien y réfléchir avant de s'engager. » Après tout les choses faîtes dans la précipitation n'étaient jamais bien faîtes…

« Il y aurait aussi la Rhapsodie qui est utile à sa manière, et qui le sera sans aucun doute pour l'avenir futur du continent si cela peut vous aider à faire un choix. » Se permit-elle d'ajouter au final, après tout dame Lisaë n'avait jamais tuer, ou mentit. Elle pourrait faire une bonne prétendante au titre de Cawr avec des efforts. Juste quelle devrait assimiler plus amplement la mentalité de la Rhapsodie, et ses pratiques, de plus ce serait un long apprentissage, pas le genre de chose en résumé qui se faisait rapidement, un choix à ne pas faire à la légère. Il restait que c'était celui de dame Lisaë. Les baptistrels quand à eux ne refusaient jamais de porter leurs enseignement à ceux qui le désiraient, et même ceux qui ne finissaient pas Cawr pouvaient tirer beaucoup de cet apprentissage.

Puis elle écouta silencieusement, et respectueusement les paroles de l'archiviste qui étaient tout à fait censé, et louables avant de poursuivre.

« En tant que chanteur je ne refuserai point de porter un enseignement à ceux qui le désirent, si vous voulez mon aide pour développer vos talents, et vos connaissances dans le domaine magique je suis entièrement à vôtre disposition dame Lisaë. La monde est un vaste équilibre, et ne pas vouloir troubler celui-ci par ignorance, ou par accident est tout fait compréhensible . En tant que gardienne de cet équilibre je ne peux donc que vous apporter mon aide. » Dit-elle calmement, de plus Aramis appréciait de faire part de ses connaissances surtout si celle pouvaient être utiles à quoi que ce soit.

Elle écouta à nouveau les paroles de l’archiviste qui semblait de façon compréhensible plus triste, et Aramis tâcha de répondre calmement en espérant que ses paroles auront un certains poids.

« Comme vous le disiez il faut que vous restiez forte dame Lisaë, ne tournez pas vôtre regard vers un passé révolu, et inaccessible, tournez vous vers l'avenir prochaine. Le futur de vos enfants, et de vôtre peuple se construit maintenant, vous devez faire face avec résolution à l'avenir, avec cette ambition que vous possédez qui est celle d'un avenir meilleur pour les nôtre, c'est en luttant pour cela que les choses s'amélioreront, et je suis entièrement certaine qu'a l'avenir vôtre soutien ne sera aucunement négligeable. » Elle parlait avec sincérité, elle cherchait à motiver l'archiviste, et elle conclut ensuite calmement.

« Je pense sincèrement dame Lisaë que tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Ce lendemain c’est à nous de le construire, la paix finirt bien par être retrouver si nous faisons tout pour qu'elle revienne. Tout est possible tant que l'on a la détermination pour. Si le continent a connu des siècles de paix après la longue guerre entre les nôtre, et les vampires il ne fait aucun doute que cela est à nouveau possible. » Et puis selon elle la guerre ne pouvait pas être éternelle, un jour les différents peuples en auraient assez, néanmoins ce n'était pas tout d'obtenir la paix, il fallait que celle-ci soit durable, et en soit cela restait clairement une lutte acharnée de tout les temps.

L'attention de la chanteuse à son égard et à ses questions donnait à l'archiviste force et détermination dans cette idée qui germait dans son esprit. Oui, Artaher avait bien fait de lui murmurer à l'oreille cette idée de plus s'impliquer dans la guerre. De lui avoir donner l'impression de ne pas qu'être mère et que femme.

« -Je bâtirai moi même un monde idéal pour mes enfants pour qu'ils retrouvent la tranquillité de leurs esprit encore jeune. Mais j'ai été surprise pas la grande maturité qu'ils ont su développer depuis notre départ. Comme une sorte de voyage initiatique. Ils m'étonneront comme ils le font depuis leur naissance. Eux ont bien mieux réussit à s'adapter à un tel changement brutal et soudain. Il faut croire que notre jeunesse elfique a bien à nous apprendre nous les plus anciens. Et j'apprends énormément d'eux et parfois bien plus en ce sens que moi leur enseignant mon savoir. »

Ils avaient changé sa vie du tout au tout sa façon de penser, de faire, de voir le monde et encore plus aujourd'hui. Maintenant que le danger était là sa façon de penser et de voir changeaient du tout au tout aussi vite que le bouleversement elfique.

« -Oui nous soutenir..., notre peuple a besoin de chacune de ses pousses et de ses branches. Nous devons nous soutenir chacun d'entre nous, et voilà pourquoi j'ai besoin de votre aide. De vous, de vos savoirs et connaissances. De vos lumières. Mais la pratique, je ne la cherche pas en surface. Je suis une personne qui aime comprendre les choses. Pourquoi un tel sort à une telle action ? Pas simplement l'apprentissage d'un sort pour une action donnée. J'aime connaître chaque action sur notre monde. La vie est une chanson, j'aime en connaître la mélodie. »

Son fonctionnement. Dans les archives et la grande bibliothèque de l'empire elfique, Lisaë aimait à se perdre dans ce qui était la vie dans laquelle elle était plongée. La comprendre pour mieux se comprendre. Le seul hic était de comprendre aussi les autres peuples, notamment les vampires. Et rien que d'y penser elle en tremblait presque. Mais elle pouvait les étudier de loin, de très loin.

« -La Raphsodie n'est plus et tout comme nous votre ordre est divisé et sans lieu de formation, du moins, autre que celui de s’entraîner sur les blessés de la rébellion. Mais votre domaine m'a tant de fois si bien accueillit que je me suis sentie chez moi. Une famille. Laquelle je serai ravie de rejoindre. »

Et cette idée ne cessait d'émerger dans son esprit. Devenir une chanteuse, cette musique de la vie qu'elle aimait tant et qui lui arrivait de chanter pour ses enfants, sa famille. Là elle aimerait le chanter au monde afin de le protéger et le sauver. Du moins tenter.

« - Je vous remercie de votre aide et je tâcherai de m'en montrer digne. Mais je ne voudrai pas non plus prendre de votre temps. Et oui espérons que demain sera de nouveau fait d'un temps de paix et de bonheur pour revivre cette vie paisible, mais il a de quoi se demander. Quand on voit vers quelle route nous nous dirigeons. »

L'espoir oui mais il était bien difficile de le construire et de le garder quand tout tombait à ses pieds. Et quand la vie de ses enfants étaient en jeu. Et c'était pour cela qu'elle devait aussi se battre, pour eux, pour leur avenir et leurs lendemains. Mais avait-elle d'autres choix et perspectives pour l'heure ? Aucune, si ce n'est encore s'angoisser pour ses enfants et son époux. Et ça elle ne le voulait plus.

L'archiviste avait la volonté, et le désir d'améliorer les choses, cela ne pouvait qu'être bon pour plus tard après tout. Dans tout les cas Aramis comprenait où elle voulait en venir, effectivement les derniers événements ont au moins eu l'avantage d'aider les jeunes elfes à se trouver une place, et à se forger une expérience. Et il était vrai aussi que la jeunesse a à apprendre des anciens, et le contraire est tout aussi vrai.

« Je suis sûr qu'ils continueront à vous surprendre, la jeunesse est la force vive de nôtre peuple, un jour ce sera à eux de prendre nôtre succession. Voir qu'il font de beaux progrès ne peut qu'être encourageant. l'adaptation risque d'être vital dans les temps à venir, et effectivement en ceci les jeunes elfes sont un exemple à suivre. Néanmoins ils auront besoin de vôtre soutien lorsque le moment sera venu pour eux franchir le pas, et de voler de leurs propres ailes... » Puis elle fut silencieuse par la suite, réfléchissant au fait qu'elle-même avait été devenue soudainement orpheline. Ce n’est pas quelque chose qu'elle désirerait pour quiconque, dans tout les cas les jeunes Terendull avait de la chose d'avoir encore leurs parents en vie, en espérant que ceci puisse être toujours là pour les soutenir.

Puis elle ce détourna de ces sombres pensées pour se consacrer aux paroles de l'archiviste, assez sensées à sa manière, le monde était un gigantesque puzzle après tout, et vouloir en déchiffrer les pièces ne pouvait qu'être considéré comme une noble tâche au final.

« Le chant du monde résonne effectivement mélodieux, et d'une harmonie splendide lorsque la souffrance, la haine, et le mensonge ne sont point présent, moi-même qui est la chance de pouvoir le percevoir pense que cela devrait être une chose que chaque être devrait entendre au moins une fois. Et oui le savoir est une bonne chose, mais savoir l'appliquer est aussi essentiel, et si vous désirez que je vous aide dans ce sens-là j'en serai plus qu'honoré. Le savoir est un trésor bien plus important que tout l'or du monde, et une chose vertueuse à cultiver. Bien trop pour la garder pour soit. » Dit-elle pensive, après tout tous méritaient la connaissance, dommage que pour le moment beaucoup soient encore maintenu dans l'ignorance surtout parmi le bas peuple humain pensa t-elle, mais il viendrait sans doute un temps où les choses pourraient changer…

Elle réfléchit aux paroles suivantes de la gardienne de savoirs, si d'une certaine manière la rhapsodie existait toujours, et le lieu de formation reviendrait bientôt. Aramis y veillerait, le prochain sanctuaire baptistrel serait bientôt bâtit, et pourrait aider l'ordre à apporter ses bienfaits à tout Armanda, mais cela elle ne pouvait pas encore le dire à Lisaë après tout certaines choses devaient rester secrète quelques temps. Néanmoins elle préféra appuyer sur un autre des points qu'avait mentionné Lisaë.

« Et nous serions ravi de vous compter parmi nous dame Lisaë. Les temps sont sombres aussi pour la Rhapsodie, mais aucunement promis à durer selon moi, et j'espère que vous trouverez une certaine aise dans l'enseignement que nous pourrons vous pouvoir dame Lisaë. »

Néanmoins ce ne serait pas en un claquement de doigt que dame Lisaë deviendrait chanteuse, et il faudrait réfléchir à nombre de détails, à quel Cawr devrait elle se référer ? Combien de temps durerait sa formation ? Sans doute 100, ou 200 ans selon son application. Il restait qu'il faudrait régler nombres de détails en plus de l'enseignement personnalisé qui sera porté à la gardienne des savoirs.

« Il n'est jamais une perte de temps de vouloir faire le bien, et comprendre le monde . Vous voulez devenir une chanteuse, et cela est une bien noble voie. Il reste néanmoins que pour que les choses s'améliorent à propos de l'avenir d'Armanda il ne faut jamais perdre espérance, un combat aussi désespéré soit-il ne sera jamais vain, et des temps aussi dure ne sont sans doute pas portés à durer éternellement. »

Puis Aramis réfléchit à autre chose. Après tout il y avait beaucoup à penser pour le coup, et elle poursuivit ensuite de manière pratique.

" Il reste dame Lisaë que la voie que vous prenez sera longue, vous suivrez un enseignement d'Enwr qui durera au moins 100 ans si ce n'est 200 ans, et vous pourrez ensuite envisagez la possibilité de devenir maître chanteur sans aucun doute. Je tiens à vous prévenir car cela prendra du temps, néanmoins je serai là pour vous assister si vous avez besoin de la moindre aide dans la voie vertueuse que vous souhaitez suivre. "

Elle réfléchit ensuite calmement, et acheva.

" Si vous le désirerez pendant que vous vous concentrez à ce sujet vôtre famille pourra me consulter moi ainsi que vous, sans doute qu'ils se poseront nombre de questions, je répondrai à toutes les vôtres, et à toutes les leurs bien entendu. Après tout il vaut mieux être au fait de toute les possibilités pour ce genre de chose, et si vos proches ont quelques choses à me dire cela ne me gêne aucunement. " Comme cela si Lisaë avait besoin d'envoyer l'un des membres de sa famille lui parlait elle saurait ainsi que Aramis n'en serait aucunement incommodé.

L'évolution. Un mal ou un bien ? Pourquoi changer quand tout se passe pour le mieux. Mais était-ce le cas ? Oui, si on met de côté la disparition de leur terres.

« -C'est là que les choses changent. Cela devient vital de changer, pas une suite logique à l'évolution de notre race, non. Un bouleversement tangible qui nous pousse à tout remettre en cause nos acquis, notre histoire, nos valeurs, nos vies. Notre jeunesse parviendra peut être à rétablir un équilibre pour eux, mais pour nous ? Qu'en sera-t-il ? »

Pour les elfes ayant des années de plus. Déjà que Lisaë se sentait perdue qu'en était-il des leurs parents. Racines de leur foret qu'on venait d'arracher à leur terre nourricière. Certains périraient à coup sûr, de tristesse et de désarrois.

« -Mais quoiqu'il en soit, mon soutien leur est acquis et ils le savent, notamment mes enfants. Je ne suis pas toujours en accord avec leurs choix mais je tente de les laisser faire chaque pas en ayant conscience de ce qu'ils font, bien ou mal, suivant mes principes ou pas. »

Et c'était bien là la difficulté.

« -Là où est la différence de notre peuple, de votre guildes. Le savoir est une force. Pas une arme, pas une chose à mettre en papier et à oublier dans les bibliothèques. Le savoir est un art aussi important que le maniement des armes. Ce qui fera toujours de nous une entité à part. Espérons qu'un jour d'autre suivront cette voie. Car elle est celle qui mènera à la sagesse et la paix des peuples. »

Mais il était bien plus facile de se battre par la force, bien plus rapide que de se jouer des mots et de son savoir. Plus infime à le maîtriser aussi, plus subtil. L'intelligence était pourtant l'arme la plus puissante.

« -Le temps, je l'ai, je veux l'avoir, je veux me battre pour l'avoir. Il est temps que je le prenne aussi pour moi. Si vous m'acceptez moi et ce que je suis. Ma famille, mes enfants et mon mari. Car ils font aussi partis de moi. Et leur choix, je les accepte et les soutiens. Comme ils soutiendront le mien. »

Elle le savait, elle l'espérait, même si pour son époux se serait tout autre. Il s'attendait plus à la voir devenir une mage qu'une chanteuse, mais cette envie, elle l'avait depuis sa prime jeunesse, bien avant de le rencontrer.

« -Je tiens à leur parler en douceur, ce n'est pas un choix anodin, vous n'êtes pas sans savoir que deux des membres de ma famille sont militaires, et un autre tente de rentrer en politique. Des choix particulier. Que je ne renie pas. Au contraire. Mais je pense que chacun est libre de penser et de suivre sa voie, et nous nous respectons assez pour accepter les directions de chacun. »

Et c'était aussi la force de cette famille. Elle avait certes des failles, mais respecter chacun et son futur était un point essentiel. Même si cette voie pouvait mener à la mort, comme pour Aranaël qui choisissait de devenir soldat. Mais il avait hérité de la force, de la détermination et du courage de son père. Et surtout ce dernier l'avait entraîné. Depuis des années. Une chance, mais surtout une assurance. Celle qu'il sera un bon, très bon guerrier.
Lisaë regarda un peu plus loin. Les blessés, la mort, la douleur. Oui le chant-nom de cette pièce ne devait pas vibrer à l'unisson une marche joyeuse pleine d'entrain, mais la douleur, la peur et la crainte. A eux de changer cela ?

« -Mais peut être qu'en suivant un peu plus le jeune chanteur soigneur Sywel, je pourrais aussi mieux comprendre et englober l'importance de cet enseignement. Tout aussi bien les contraintes que les bienfaits. »

La jeune femme regarda le jeune elfe qui s'affairait près d'un blessé avec sérieux et entrain. Oui la jeunesse de leur race avait bien à faire. Fragile et peu nombreuse, que pouvaient-ils leur rester ?

On en revenait à une peur fondamental de tout être qu'il soit humain, elfe, vampire, ou dragon, une peur qui était à la fois justifiée, et aussi irraisonnée dans beaucoup de ses aspects, une peur qui pouvait causer beaucoup de tort, comme être vecteur d'une certaine forme de sagesse. La peur du changement, du changement violent, et aussi inattendu

« Cela seul l'avenir nous le dira. Je ne peux pas malheureusement prévoir à l'avance tout ce qui se passera, la seule chose que je peux vous dire c'est que nous n'avons malheureusement pas le choix, sinon de ce changement nous aurions pu nous passer. Au final nous devons lutter pour que cet équilibre qui reviendra je le pense, revienne au plus vite, croyez-moi l'équilibre est le constituant même de ce monde, le chaos n'est pas éternel, et un certain ordre finira donc fatalement par revenir, nous vivons plus longtemps que les hommes, cette paix Lisaë vous finirez bien vite par la retrouver avant que l'âge vous emporte croyez-moi. »

Dans tout les cas c'était le mieux qu'elle pouvait faire pour la soulager, le reste appartenait à elle. Aramis elle même en temps que baptistrel luttait pour que cet équilibre revienne, il n'appartenait qu'a Lisaë d'ajouter sa pierre à l'édifice qu'était la victoire de l'ordre contre le chaos actuel agitant le continent, et qui devrait ainsi assurer la stabilité prochaine d'Armanda.

« Je pense qu'il est bon de laisser ainsi la jeunesse pouvoir voler de ses propres ailes, et ainsi se faire sa propre expérience du monde qui l'entoure. Je suis sûr que l'éducation que vous leur avez donné ne leurs sera en rien inutile dame Lisaë. » Dans tout les cas Aramis pensait qu'il valait mieux faire ainsi que de trop contraindre les enfants au point de dégoûter ces derniers des règles qu'on désirait leurs dicter. Mais n’était pas mère Aramis ne pouvait prétendre aucunement s'y connaître mieux que Lisaë, elle ne pouvait qu'espérer avec elle que les enfants de l'archiviste soient d'un grand secours à leurs peuple.

« Le savoir est effectivement le pouvoir, il est la raison, et l'enseignement. Ceux qui bénéficient du savoir peuvent ainsi l’employer a de justes fins, et il est bénéfique de souhaiter répandre, et compléter ce dernier. Armanda aura toujours autant besoin d'érudits que de guerriers, il faudra des femmes comme vous pour reconstruire lorsque la paix sera revenu, mais entre-temps c'est effectivement d'autres personnes dont nôtre peuple a besoin. » mais cela ne voulait aucunement dire que dame Lisaë n'avait aucune utilité à sa manière, bien au contraire, il suffirait juste qu'elle trouve sa voie...

Dans tout les cas le reste des propos de la gardienne des savoirs étaient tout à fait sage, et à vrai dire dire Aramis ne pouvait qu'y répondre calmement.

« La Rhapsodie, et ceux qui en font partie sont ouverts d'esprits, et tolérants. Nous ne vous rejetterons pas car vôtre mari est militaire, moi-même après tout ait été ancienne championne de nôtre armée, nous ne vous rejetterons pas car vos enfants ont faits des choix différents des vôtres, vous voulez nôtre enseignement, nous vous l'offrirons car nous ne rejetons personne, et c'est avec joie que nous vous accueillerons parmi nous dame Lisaë, moi la première. »

Dans tout les cas elle-même n'était pas du genre à rejeter quelqu'un car il était ami, ou marié avec un militaire, et même s'il tuait à sa façon Artaher Terendull était quelqu'un de respectable quoique trop fermé d'esprit envers les autres peuples au goût d'Aramis . Mais cela ne concernait que lui pas sa femme. Comme Aramis l'avait dit c'était le choix de dame Lisaë, et de personne d'autre, dans tout les cas la Rhapsodie l'accepterait telle qu'elle est.

« Je comprend cela tout à fait, à chacun ses choix. Prenez vôtre temps dame Lisaë pour en parler à vôtre famille, lorsque vous serez prête à rejoindre mon ordre retournez me voir, et nous nous occuperons de vôtre intégration, et du début de vôtre formation. » Dans tout les cas autant ne brusquer personne, et Aramis serait prêt à répondre aux questions de tout les membres de la famille de l'archiviste si certains d'entre-eux avaient quelques interrogations en tête, et voulaient mieux connaître l'ordre qu'allait rejoindre leurs mère.

« Cela serait effectivement une bonne idée. Je vous propose donc d'aller le voir de ce pas. » Acheva t-elle aimablement, avant de se rendre ainsi en compagnie de la gardienne des savoirs auprès du jeune Sywell.

Spoiler:

Concentré, sérieux, Dawan y mettait tout son coeur. Pas question de plaisanter, avec les soins. Trop de choses étaient en jeu, de la vie des personnes à leur mobilité, jusqu'à leur intégrité psychologique laquelle était, fatalement, liée au reste. Si l'Aube Rouge laisserait des séquelles en chacun d'eux, il n'était pas question que les blessures physiques ajoutent plus encore à la peine morale que devaient supporter les blessés. L'Enwr chantait, s'appliquant à ne paraitre ni trop enjoué ni trop malheureux. Pourtant, il en ressentait, des choses ! Mais son esprit était relativement distant. Occupé à des soucis qui n'avaient rien à voir avec l'Aube Rouge.
Une note, un verbe, la magie qui venait et agissait sur le corps de l'humain. Les chairs, la peau… Le soin se créait peu à peu. Lorsque tout lui parut en place, Dawan se redressa, l'air un peu hagard, comme sorti trop hâtivement de son sommeil. L'humain lui souriait. Il lui rendit son sourire, son coeur était déjà ravi d'avoir pu agir ainsi, d'avoir été pour son monde un allié, de…

"- Merci, mais… C'était l'autre jambe."

Par chance, cela fit rire l'humain. Dawan l'accompagna avant de se remettre vitevite à sa besogne. L'autre jambe avait principalement été soignée de façon non-magique jusqu'alors. Bandages et onguents avaient été ses amis. Elle était dans un état beaucoup moins sympathique que l'autre, en effet. Il recommença, son chant reprenant, à mi-voix, aussi soucieux et bienveillant que le chant d'une mère. Chaque patient qui se retrouvait entre ses pattes devenait, l'espace d'un instant, son grand enfant. Ses quelques paroles, ainsi que ses gestes, témoignaient d'une fine tendresse qui faisaient sourciller les humains les plus attachés à l'idéal de virilité. En même temps, ces derniers étaient bien mal servis s'ils attendaient de Dawan des témoignages en ce sens. Malgré ses cheveux bien courts pour un elfe, il gardait des traits résolument fins, des manies empruntées aux femmes de sa famille. S'il ne portait pas la robe de Luna, c'était uniquement pour ne pas abîmer cette dernière. Non, là, il avait ses habits habituels, aux teintes naturelles. Contre son coeur, une plume avait été glissée. Ses mains restaient pâles: le sang qui pouvait s'y mettre était vite nettoyé, afin de ne pas inquiéter les patients.
Il n'aurait pas dû être surpris de son erreur. Elle devait arrivé, il était surprenant que, ce jour-là, il n'ait rien cassé, rien oublié. Ses nuits commençaient à se raccourcir. Il craignait le moment où, fermant les yeux, il n'aurait plus ce semblant de contrôle sur son esprit qui le protégeait la plupart du temps des images lugubres ingérées en ces lieux. Oh, pas seulement les blessés, non. La perle, les innocents massacrés… Déjà, ces images lui revenaient trop souvent. Pas question de paraitre mal à l'aise devant les patients, il faisait de son mieux pour ne rien témoigner. Cela se soldait néanmoins souvent par une sorte de hoquet mêlé d'un couinement douloureux, des yeux fermés très fort, les mains sur les tempes, et entre trente secondes et cinq minutes de chant plus doux. De même, il boudait la nourriture. Elle ne l'attirait plus. Sa gorge commençait à le lancer, étant trop usée avec trop peu de repos, pour les divers sorts de soins. Y faire passer quoi que ce soit lui paraissait d'autant plus douloureux.

Néanmoins, il avait dormi un peu, mangé un peu. Suffisamment pour au moins donner l'apparence d'un Enwr en pleine forme. Avec Dawan, pas de demi-mesure: il vivait et ne comptait plus les efforts que cela lui coûtait, ou il se reposait. Mais surtout: ils avaient là trop de choses à faire pour qu'il accepta ne serait-ce que l'idée de la paresse.
Il fallait bien, néanmoins, qu'à un moment ou un autre la fatigue de son esprit se ressente. Et ç'avait été maintenant, avec cet humain. Dawan redoubla d'attention sur son autre jambe, oubliant que cela ne le rendrait pas plus attentifs sur les prochains soins, et ne réparerait pas son erreur précédente. Lorsqu'il eut terminé, il offrit un fin sourire à son patient, lequel paraissait être un gai-luron jusque devant les Esprits.

*Voilà deux jambes comme neuves !*

Se tournant vers la petite table en bout de lit où le guérisseur précédent avait laissé le matériel dont il avait usé, un détail attrapa l'attention de l'Enwr, le faisant oublier un instant que sa priorité était à trouver un Cawr pour recevoir ses nouveaux ordres. Etaient-ce là des fanes de carotte ? Oh. Ils semblaient frais ! Dawan en attrapa une branche, enfonça son nez dedans pour en apprécier l'odeur. Il était là, à accrocher cette sensation à sa mémoire, lorsqu'un bruit de pas caractéristique parvint à le distraire de sa distraction. Le temps passé au Domaine lui avait appris à associer à la plupart de ses habitants le son qu'ils produisaient. Certains avaient une respiration trop forte, ou rauque. Le rythme des pas et le frottement qu'ils produisaient sur le sol, le poids qu'ils apposaient sur la terre, lui permettaient d'identifier les gens. Ce pas-là, léger, aérien… C'était Aramis. Mais dans le même temps qu'elle, il y avait d'autres pas. C'est en raison de ceux-ci que Dawan se retourna légèrement, sans penser à sortir son nez des fanes de carottes avant. Oh, Lisaë Terendul ! Elle soignait les blessés, elle aussi. Alors Dawan l'aimait bien. Ce n'était pas compliqué, d'aimer les gens, il y avait toujours une bonne raison de le faire.Tout comme il y avaient mille raisons de se méfier d'eux… Mais cela, Dawan préférait volontairement "l'oublier". Il déposa les fanes sur la table, là où il les avaient trouvées, songeant qu'il allait pouvoir se présenter devant Aramis et obtenir d'elle sa nouvelle mission.

Le jeune Enwr avait trottiné à leur rencontre, ne comprenant qu'un peu tard que c'était bien vers lui qu'elles venaient. Pourquoi pas. Il ne parut pas surpris outre mesure et, au lieu de cela, offrit un doux sourire aux deux femmes. Aramis le dépassait de plusieurs têtes. Auprès d'elle, il avait vraiment l'air d'un enfant. Il salua la Cawr selon les habitudes qu'ils avaient prises au Domaine, et Lisaë selon le protocole, attendant qu'elle le salue pour lui rendre un salut cérémonial appuyé. Ceci fait, il se tourna à nouveau vers la Cawr, sans perdre son sourire. "Que dois-je faire désormais, maitre Aramis ?" Un doute l'étreignit. Il l'émit aussitôt, d'une voix légèrement teintée d'inquiétude: "Ai-je oublié quelque chose ?"

Vivre, voilà une notion qui en ces temps portait une signification bien différente de celle d'hier. Car là, il fallait parler de survivre. Et quand vivre devenait un enjeux plus qu'un état, un vaste échiquier de pions à déplacer se mettait en place où la logique, le raisonnement et la réalité se défiaient dans une lutte des plus féroces. Il y avait ce que l'on pouvait désiré, vers ce quoi on cherchait à tendre, la réalité bien plus glaciale et la fatalité de ce qui serait. Comment concilier les trois sans se noyer sous un flot de mensonges. Là était toute la difficulté.

« -Et quel peut être cet équilibre ? Vivre tous en harmonie ? Ou bien tenter de se recentrer sur soit sur son peuple ? Regarder les vampires. Encore une fois, ils ont prouvé leur perfidie et leur manigance sans se soucier des autres. Je sais qu'il vaut respecter chaque être de ce monde, mais comment pouvons-nous quand nous savons pertinemment ce qu'il va se passer par la suite ? L'équilibre est-il déjà rompu par cette volonté qu'on a eu de croire à l’unisson de trois peuples que tout oppose ? Comment peut-il être encore par la suite. L'équilibre de la confiance est tout aussi menu que celui de notre monde.»

Les choix et volonté d'hier pouvaient-elles encore être aujourd'hui ? L'arrivée des alayens, l'envie de s'unir avec les autres peuples, les négociations, l'union rebelle et la traîtrise des vampires, comment demain reconstruire en tablant sur une confiance brisée dans son œuf ? Il y aurait à faire et à refaire, à penser et à débattre, du rôle de chacun et de ce qui doit se faire pour sauver cette terre si chère à leurs yeux.

« - La tolérance est une chose, l'acceptation une autre. L'un et l'autre se chevauchent mais se rejoignent que pour un instant. Sauf si on peut faire preuve d'une grande abnégation. Les chanteurs de votre domaine sont connus pour l'être et le prôner, tout comme vos jeunes chanteurs, mais comprenez bien que quelque soit leurs choix, je ne chercherai pas à les contredire outre mesure. Je e serai pas mère ou épouse à leur yeux, mais apprentie. La politique, la guerre, la paix, trois sœurs alliées mais qui cessent aussi de se chamailler. Et même si pour moi la culture et la connaissance sont un savoir qui me fait vivre, ma famille l'est davantage. »

Elle l'était même plus que tout et si jamais ses choix et ses envies de se plonger dans le chant du monde égratignait ne serait-ce qu'un peu un membre de sa famille, elle ferait demi-tour. Elle était mère avant toute chose, c'était le rôle de sa vie et elle ne le mettrait jamais au second plan. Il lui fallait le dire, car cela avait son importance dans ce choix. Même si l'envie de penser à elle, à son avenir, à l'avenir de son peuple était aujourd'hui une envie qui grandissait en elle.

« -Très bien, je vous ferai part de ma décision, je vous remercie de votre temps et de vos conseils. »

Dans un geste des plus cérémonieux et protocolaires, la jeune mère Terendul salua le jeune chanteur à qui elle ajouta avec une grande politesse. Tout changeait, leur monde s'écroulait mais cela restait. Une valeur sûre. La politesse, le respect de ses anciens, des siens. De quoi rassurer la jeune mère encore troublée par les récents événements.

« -Elen sila lumenn' omentielvo. »

Le jeune elfe ne devait guère être plus vieux que ses enfants. Et il avait déjà tant à faire. Depuis la fin de la bataille de l'aube rouge, Lisaë l'avait souvent rencontré, s'affairant tout comme elle à soigner les blessés et tenter de rendre usage de membres mutilés aux soldats. Une façon bien à lui de soigner chacun, un brin d'innocence et de naïveté douce plongés dans la réalité de ce monde. Mais ce jeune homme avait eu le courage de se plonger dans la réalité de la vie et de lutter à ses côtés.

« L'équilibre n'est pas aussi simple en soit, et vous apprendrez tout ses tenants, et aboutissants lors de vôtre apprentissage d'enwr. Les vampires quand à eux ne sont pas tous comme vous le décrivez, quelques-uns ont choisis de désobéir, et de rester avec les rebelles. Ils démontrent bien que tout les vampires ne peuvent pas être mis dans la même catégorie que les autres. Mais vous avez raison, cette trahison nous montre que nous n'avons pas été assez prudent. Tolérant ne veut pas dire naïf, nous devons nous montrer ouvert, mais ne pas relâcher sa garde pour autant. Il faut apprendre de nos erreurs pour ne pas les reproduire à l'avenir. »

Elle ne pouvait rien dire d'autre à ce sujet, elle aurait pu faire un long discours sur certains vampires qui étaient de bons exemples de personnes de confiance mais cela aurait été inutile. Lisaë avait raison à sa façon, beaucoup de vampires avaient préférés tourner le dos à la rébellion, cela démontrait qu'ils n'étaient pas pour beaucoup prêt à la paix, avec le temps cela changerait sans doute, néanmoins dans tout cela pour Aramis il y avait un progrès. Certains vampires avaient décidés de rester eu côté des elfes, et des humains, cela démontrait bien qu'a sa manière l'on pouvait aussi voir que certains vampires étaient prêt à se battre pour une paix future avant de se battre pour eux mêmes. L'espoir d'une paix, et union future entre les trois peuples Armandéens n'était donc pas encore mort.

Dans tout les cas Aramis comprenait le point de vue de Lisaë sur sa famille, ce n'est pas parce que Thredë n'était pas du tout autant accroché aux coutumes des elfes que là plupart d'entre-eux eux qu'elle ne le respectait pas, enfin quand cela était nécessaire, ou par respect. La famille était importante pour les elfes, elle était même à sa manière, et de loin la chose la plus importante qui soit pour beaucoup . Elle ne pouvait donc que comprendre que Lisaë fasse passer la sienne avant tout.

« En espérant vous avoir été utile dame Lisaë. » Conclut Aramis, après tout la dame était venue la voir, il aurait été dommage qu'elle ne tire rien de leurs petite discussion.

Par la suite les deux elfes allèrent donc à la rencontre du jeune Sywel, visiblement ce dernier en avait finit avec son blessé, il avait donc naturellement quelques instants à leurs offrir. Aramis salua à son tour le jeune Dawan en lui offrant un sourire très bienveillant, elle était assez fier du jeune Enwr à sa façon. Elle écouta les paroles de Dawan, et de Lisae. Visiblement Dawan semblait s'inquiéter, alors qu'il n'y avait aucune raison de faire ainsi.

« Non vous n'avez rien oublié jeune Sywel. » Répondit-elle franchement, elle n'était pas là pour lui faire des reproches, ou le redresser d'une certaine façon. Il faisait sa tâche avec application pour le moment, elle ne voyait pas de raison de le sermonner d’une quelconque façon. Elle conclut donc calmement à l'adresse de Dawan.

« Dame Lisae ici présente souhaiterait ce concerter avec vous, et vous voir procéder jeune Sywel, elle envisage de rejoindre possiblement nôtre ordre. Je compte donc sur vous pour répondre à toutes ces questions. » Après avoir dit ceci Aramis regarda calmement les alentours avant de demander une dernière chose à Dawan.

« Avez vous d'ailleurs pensé à prendre un peu de repos jeune Sywel ? » Après tout si ce dernier se tuait à la tâche il ne pourrait plus venir en aide à quiconque, il fallait savoir se ressourcer un peu pour pouvoir reprendre sa tâche avec plus d'application.

Voilà qui rassurait Dawan ! Il joignit ses mains au niveau de son coeur, un fin sourire aux lèvres, observant tour à tour la Cawr qui, par sa seule présence, le rassurait, et Lisaë. Il avait une façon bien à lui de l'observer, une façon de dévisager sans paraitre chercher quoi que ce soit, mais qui pouvait être troublante d'audace.
L'annonce d'Aramis lui mit le coeur en joie. Une nouvelle Enwr ? La bonne nouvelle que c'était là ! C'était toujours beau de voir cette famille s'agrandir, de voir un nouvel être s'appliquer dire ne jamais mentir, et ne jamais tuer. C'était un peu comme si le Domaine lui-même s'agrandissait, grignotait une partie sombre du monde pour le rendre plus doux. C'était une communauté de gens un peu plus proches de lui qui se diversifiait encore plus, de nouveaux visages qui partageraient avec lui les cours, les moments parfois difficiles des apprentissages, les victoires des étapes franchies avec succès, des remises en questions et des découvertes. Son regard pétillait. Lui, il savait ce que c'était d'être Enwr. Enfin, il croyait le savoir. Il savait en tout cas ce que c'était d'être un Enwr en début de formation (et d'ici un mois il découvrirait des côtés bien plus ambigus et problématiques de son apprentissage). Il se souvenait parfaitement bien de ce passage merveilleux du monde des elfes à celui des baptistrels et de leurs apprentis. Un monde dédié à ce qu'il aimait le plus. Il lui avait semblé, plus que jamais, être à sa place, avoir trouvé ce pour quoi il était fait. Oui, il se souvenait ! Chaque recoin de Tomingorllo, ç'avait été comme s'il y avait toujours été, c'était tout de suite devenu sa maison ! Les gens paraissaient tous si bons envers lui ! Et ces premiers jours, où il avait découvert l'étendue de ce qu'il allait pouvoir savoir… Oh, tant de choses, tant de choses s'offraient à lui ! Un avenir prometteur par tout ce qu'il lui proposait de découvrir !
Ses petites mains s'étaient rapprochées de son visage, il avait eu une esquisse de petit rire, juste un son. Oui, une excellente chose, une sensation merveilleuse que celle d'être à sa place, avec un futur fait pour soi, qui remplissait tous ses rêves et toutes ses exigences ! Lisaë allait connaitre cela.

"- Un nouveau monde… Un nouveau fantastique point de vue…"

C'avait été le murmure d'un chant populaire, qu'il avait laissé s'échapper de ses lèvres. L'écho de sa propre voix le ramena néanmoins parmi les gens de ces lieux. À moins que ce ne soit la question d'Aramis ?

"- Du repos… Oui, oui, j'en ai pris… Dans la nuit… Le repos sait où me trouver lorsque j'ai besoin de lui, mais je ne veux plus vous donner du souci. Vous pouvez vous délester de ce souci, Aramis." avait-il dit, sa voix n'ayant pas plus de volume que ce qui était nécessaire pour être audible clairement, son regard tourné vers un blessé. Il évoquait la nuit de l'Aube Rouge, où il avait fini par tomber de fatigue, où Merithyn avait dû finalement s'occuper de lui comme d'un blessé. La belle affaire ! Son regard trainait vers un point, en hauteur, dans la salle, derrière les dames.

"- Ne craignez pas de me poser vos questions, dame Terendul. Que ce soit aujourd'hui ou demain. C'est un plaisir pour moi d'évoquer l'Ordre. Je ne dispose néanmoins que des connaissances et de l'expérience d'un apprenti, il se peut que je ne puisse tout vous dire…" Mais sa voix était ensoleillée d'enthousiasme, il dansait d'un pied sur l'autre, ne tenant pas en place. C'est que discuter sans occuper ses mains n'était pas dans ses habitudes… Et il ne tiendrait sans doute pas longtemps.

Oui tout le monde n'était peut être pas à mettre dans le même bain. Mais ce n'était pas pour autant que Lisaë irait se baigner avec un vampire resté ici contre l'avis de son ancien prince.

« -L'aboutissement de ce monde ne se refera pas sans une restructuration de celui-ci, c'est indéniable aujourd'hui. Ni même sans un cadre précis et redessiné. Les elfes n'ont plus de terre, les humains sont divisés, les alayens cherchent à nous dominer ou tuer et les vampires profitent de cette pagaille. Tous ou pas tous, pour l'heure, l'unité est la seule solution, peut être est-il temps de voir notre monde sous un nouveau jour ? Même si je ne suis pas prête en cela, s'il le faut j'en serai actrice. Auprès de vous et des vôtres. »

La jeune mère suivit la chanteuse de l'air pour se rendre auprès du jeune baptisrel. L'elfe le détaillait. De son jeune âge il faisait déjà sérieux malgré une certaine candeur.

« -Les nouvelles choses se targuent toujours d'être fantastique. »

Avant de laisser place à un tout autre sentiments. L'attrait de ce qu'est l'inconnu. Mais Lisaë ne pouvait nier vouloir aussi y sombrer, et encore plus en ce moment. La réponse au jeune chanteur en devenir se fit sur un ton des plus neutres et courtois.

« -Vous disposez alors des réponses aux questions que peut se poser une jeune apprentis en devenir. Mais je vous remercie jeune homme. Mais je pense que pour le moment, le temps des questions n'est plus. Je dois avant tout chose en discuter avec mon époux et ma famille, car ce choix n'est nullement sans conséquence pour eux. Je reviendrai sûrement vers vous par la suite. Ce n'est pas comme si nous ne nous croisions pas chaque jour auprès des blessés qui demandent de nos soins. »

Et il y en avait encore. Certaines plaies mettaient du temps, malgré les soins des elfes rompus à cet art. Même avec le renfort des chanteurs. Le verre noir avait fait autant de dégâts que des lames tranchantes, et le moral finissait d'achever le reste. Il était même celui qui souvent ne laissait pas de répits aux patients en dépits des attentions et soins des guérisseurs qui se relayaient à leurs chevets. Mais le soin de l'âme était de loin le plus ardu et seul le temps pouvait être un soin efficace et sûr.

« -Maîtresse Thredë je vous remercie de vos conseils et du temps que vous m'avez accordé. Je sais qu'il est précieux surtout en ces troubles moments. Je reviendrai au plus vite vers vous pour vous dire ce qu'il en sera de mon choix final. »

La jeune archiviste s'inclina dans un salut des plus respectueux face à la maîtresse chanteuse du vent.
Lisaë se tourna vers le jeune elfe et lui annonça :

« -Jeune Sywel, je vous dis à ce soir, je serai des vôtres pour les soins du soir. »

Dans un dernier salut très cérémoniel, la jeune mère des triplés s'en retourna près des siens, l'esprit rempli de questions avec la seule envie, de connaître l'avis de son époux.

« Il est bon que vous preniez les choses ainsi. » Dit-calmement Aramis à la dame Terendul, celle-ci faisait preuve d'une certaine sagesse, dans tout les cas pour le moment le sujet étais clos, mais Aramis avait apprécié de pouvoir partager son avis avec la dame. Il restait maintenant à lui présenter Dawan.

Et Aramis était contente de voir que la nouvelle semblait ravir ce dernier. Elle aussi pour sa part ne pouvait que se réjouir à l'idée que la Rhapsodie puissent se garnir de la présence d'un nouveau chanteur. Les baptistrels avaient bien besoin de sang neuf pour pouvoir assumer la tâche qui leurs était donné sur Armanda, et qui ne cessait pour l'instant de devenir plus lourde. Dans tout les cas Aramis ne doutait en rien de la volonté de Lisaë, et de Dawan de bien faire, elle pensait déjà que ces deux là pourraient déjà être aux fais de nombres de belles choses pour Armanda.

Dans tout les cas Aramis laissa Dawan, et Lisaë faire les présentation d'eux-mêmes, bon l'archiviste était bien entendu plus âgé, et expérimenté que le jeune Sywel, mais cela ne changerait sans doute rien au fait qu'ils seraient tout deux des apprenti, et serait sur un pied d'égalité à ce niveau là. Elle ne doutait aucunement que la gardiennes de savoirs trouverait facilement ses aises au sein de la Rhapsodie, il y avait après tout bien peu d'ordre qui auraient pu se qualifier d'aussi ouvert, mais aussi remplies d'autant de bonnes intentions, et d'une voie à suivre qui méritait que l'on en soit fière, en soit que la rhapsodie qui était aussi un espoir, et permettait de donner à ceux qui le désiraient d'avoir un but juste, et généreux à leurs vies.

« Tant que vous ne vous écroulez pas de fatigue devant toute vos tâches cela me convient jeune Sywel, après tout vous serez bien plus utile à tout le monde, et à même de faire le bien vif, et alerte qu'autrement. » Elle même le savait bien, l'enthousiasme était certes une bonne chose, mais il fallait apprendre à le tempérer avec le temps pour ne pas risquer de débordement malheureux aux conséquences totalement involontaires.

Dans tout les cas elle ne pouvait qu'être satisfaite de l'accueil chaleureux que Dawan faisait à la dame Terendul, pour le coup l'on pouvait dire que la jeunesse enthousiaste, et touchante était bien représenté par le jeune Enwr. Aramis voyait déjà en lui un futur, et prometteur Cawr si cette chance lui était donnée.

Enfin pour finir Aramis finit par porter son attention à Lisaë qui faisait part de ses quelques intentions.

« C'était là un plaisir dame Terendul, si vous avez besoin d'autres conseils n'hésitez point, cela sera toujours un plaisir de discuter avec vous. Prenez bien vôtre temps pour prendre vôtre décision archiviste, je ne doute point que vous ferez le bon choix quel qu'il soit. » Après tout ce n'était pas le choix d'Aramis, mais celui de Lisaë, et personnellement elle le respecterait quel qu'il soit. Elle dit ensuite à son tour au revoir de façon très poli à la gardienne des savoirs

Puis par la suite Aramis laissa les deux apprenti se dire au revoir, et la chantebrise pour sa part reprit avec l'aide de Dawan la tâche nécessaire qui était celle de pourvoir aux soins de ceux qui en avaient besoin. Elle avait totalement récupéré, et il était donc grand temps de s'y remettre sérieusement.