Nuit du 3 Aout, An Second de l'ère d'obsidienne

Des pleurs célestes... Des pleurs célestes partout. Chutant sur le sol pareil à les tirs de trébuchets. S'écrasant au sol comme des œufs à la coquille faible. Et les cries des cieux, ce roulement de tambours horrible dévalant les nuages à l'image d'une colonne de guerre en marche vers une ville assiégé. Dix mille hurlement de dragon concentrer en un flash de lumière ardent, capable de réduire le plus puissant être vivant en un tas de cendre fumant. Il faisait froid et il faisait sombre. La pluie masquait la moindre lumière, le monde était plongé dans un monde sans clarté. En somme, s'était une belle nuit, du moins, au yeux de l'assassin. L'orage était bruyante, la clarté était nul, l'endroit lui, désert. Les conditions parfaites à la complétion d'un contrat en bon et dut forme. Situé dans une auberge en bordure du Wylorel, près du pont principal connectant Gloria à Althaia, la cible mentionnés dans son contrat était un homme dans la quarantaine. C'était encore une histoire de règlement de compte, un trafiquant ayant joué dans le dos de ses supérieurs, qui souhaitaient à présent que ce dernier serve de message. Cela avait été clairement spécifié: le meurtre devait être spectaculaire afin que l'on se mettent à en parler à travers l'empire. Ce n'était pas le genre de contrat que L'Archer Spectral aurait accepté, mais c'était le genre de mission que le Corbeau exécutait. Violente, rageuse et effrayante.

En bon assassin qu'il était, il fit tout d'abords le tour du bâtiment par l'extérieur, analysant les détails important. Un bâtiment de deux étages en forme de "L". Trois accès, une principale, une à l'arrière et une sur le côté. Un bâtiment en annexe, non loin de l'accès arrière, possiblement un entrepôt. A l'intérieur de l'auberge, l'homme sombre avait aperçut trois personnes, trois hommes. Possiblement sa cible et un employé, voire deux... Vu la météo et les événements récent en rapport avec la guerre, l'endroit ne devait pas être des plus fréquenté. Il comptait donc davantage pour trois employé des lieux, trois complices, trois cible, trois victimes... Pour le moment, il était seul. Ni la nuit ni le jour ne accompagnerait sur le moment. Il était plus confiant ainsi, sans distraction, sans autre préoccupation, pareil et fidèle à l'homme qu'il était devenu.

L'assassin opta pour une entrée classique. Il devait obtenir des informations après tout, tuer n'était que la finalité. Bien évidement, en cas d'agression, il n'allait pas hésiter une seule seconde, autrement, il allait discuter un peu. Le masqué ouvrit sèchement la porte de l'établissement, laissant allègrement la pluie et le vent pénétrer comme bon leur semblaient par l'ouverture. Le vent sifflait alors que le Corbeau faisait son entrée. Quatre hommes finalement, sans doute avait il été dissimulé dans un angle mort. Au premier coup d'oeil, un homme mur, un jeune, et deux fier à bras. Rien de bien impressionnant, mais Benjamin s, une raison de rester prudent. L'homme au visage voilé complètement referma la porte derrière lui et avança dans une lenteur calculé en direction du comptoir derrière lequel se trouvait l'homme le plus âgé des lieux, et le plus gros aussi. A côté de l'homme tout de noir vêtu se trouvait l'un des fiers à bras, bientôt rejoins par son homologue. Le jeune était plus loin près du comptoir, en train de comblé les espace vide dans ce dernier, par des bouteille d'alcool à première vu. Visiblement dérangé par pareil apparition, celui qui semblait être le patron des lieux fini par brisé le froid.

-Tu cherches quelque chose, l' ami?

L'assassin leva lentement la tête en sa direction. Un capuchon ruisselant d'eau couvrait le haut de sa tête, le haut de son visage était voilé par un masque d'acier auréolé d'une cicatrice boursouflée. Son souffle chaud passait à travers un filtre couvrant tout le bas de son visage, se dissipant dans l'air en un petit nuage à chaque expiration. Il voyait bien que l'homme devant lui n'était pas dupe, pas plus que ses deux grand gaillards qui avait déja ramassé une épée courte et une masse. Peut-être croyaient-ils être subtile qui sait...

-Je cherche Ely Dartanon. Pour le mal qu'il a fait. De ma main il mourra.

Le masque que portait le nouvel arrivant diffusait magiquement sa voix dans toute la pièce, pareil à un écho, de la le nom du masque buccale. Il aurait peut parler masqué dans l'ombre, jamais ces hommes n'aurait put le trouver... Visiblement, l'homme qui avait parlé se trouvait soudainement concerné par les paroles du nouvel arrivant, si bien qui détalla en direction de l'autre extrémité du bâtiment, pendant que les deux gardes du corps s'avançaient à pas hésitant en direction du Corbeau.Le terrain n'adonnait pas au tir à l'Arc; il aurait été vu de l'extérieur, et il n'avait que trop peut de chance d'abattre quatre hommes en quartier clos. Il devait donc agir à l'ancienne, et ces pour cela que les griffe de traqueur, pratiquement invisible, étaient solidement accroché à ses mains. Il dégaina en plus ses deux poignard, l'un orienté vers le haut, l'autre tenu vers le bas. Une esquive, et il balayait le premier singe avec un coup de griffe lacérant son bras, et un coup de poignard venant se loger derrière sa nuque. Sa cible devait être au fond de la pièce, forçant vivement après la porte arrière, porte que l'assassin avait préalablement bloqué de l'extérieur. Il l'entendait forcé après le bois craquant, hurlant à en percer les tympan, il semblait prit d'une démence que seule la Mort pourrait apaiser. L'hésitation du dernier lui mérita une lame en plein cœur. Les yeux horrifiés de l'homme des région croisa l'or de l'Assassin, là ou aucune compassion ne brillaient, pareil à deux soleils froids et dures. L'homme s'écroula au sol dans un bruit sourd alors que le Corbeau détallait vivement en direction de sa cible principale. La peur, la terreur. Le Corbeau était devenu la peur.

Sa cible était à présent au sol au milieu de la pièce, le corps engagé dans une trappe anciennement masqué par un tapis. Encore une fois, un classique. Alors que le bassin de l'homme descendait dans la trappe, la cible de l'assassin fut stoppé net alors que les deux poignards virent se loger dans ses mains, le clouant au sol. Il hurla encore une fois. Fort, au point ou le Corbeau se demanda s'il n'avais pas alerté quelqu'un... Mais non, le tonnerre grondait dehors, la pluie tapais contre les fenêtres. Il aurait fallu être très près du bâtiment pour entendre le bruit du porc agonisant. L'Ombre jeta un coup d'œil dans la pièce rapidement. Les deux corps étaient toujours au sol, le jeune avait disparut, personne en vu.

-Cette trappe dans laquelle vous saignée, ou mène-t-elle? Votre réserve est à l'extérieur. Que cachez vous?

Le Corbeau avait changé ses interrogations, ne cherchant plus une solution de façon insidieuse, mais plutôt de façon directe, usant de la peur pour faire cracher le morceau au cible moins bavarde. Mais l'homme ne répondait mots, les yeux exorbités, pleurant et grognant des paroles incompréhensibles. Oui, il était un vrai porc en train de se faire saigner. D'un coup sec, en deux mouvements, l'homme tout de noir vêtu retira les lames des mains de sa victime et tira sur les bras de ce dernier, le propulsant au fond de la pièce. Il ne se releva même pas, écrasé sur li même, contemplant ses mains meurtrie. L'assassin avait récupéré ses lames et dégainés son arc. Lentement, il encocha l'une de ses flèches tordues, sachant pertinemment que l'enchantement de Phobos allait s'Activé.

-La trappe, porc, ou mène-t-elle?

Le mois de juillet s’était passé rapidement à tel point que Luna n’avait pas vu les jours passer. D’abord avec la guerre, il y avait eu énormément de travaux à accomplir dans les sous-terrains d’Aigue-Royale afin de tout remettre en ordre, il y avait eu les gens à soigner, les rebelles à pleurer et les orphelins à s’occuper. Et si la gamine ne mettait pas sa vie en péril en participant à des missions dangereuses, comme par exemple la destruction d’une perle, elle occupait ses journées à s’entraîner afin de devenir plus forte. Cela avait toujours été un but pour elle, mais c’était d’autant plus important depuis la discussion qu’elle avait eue avec l’Alayien prisonnier. La bonne nouvelle dans tout cela était que durant tout ce temps, elle n’avait pas eu d’autres épisodes comme elle en avait vécu juste avant et pendant l’Aube Rouge. Il n’y avait eu aucune manifestation de l’Esprit du Néant et aucune perte de conscience. Rien du tout. Tout semblait indiquer que Néant avait réellement quitté son corps une bonne fois pour toute pour ne plus jamais y revenir, mais elle vivait avec l’incertitude qu’elle se terrait non loin. La crainte était toujours présente, mais ne pas voir de manifestation était rassurant. Bref, tout cela pour dire que rien d’étrange ne s’était produit durant le mois de juillet.

Le mois d'août commençait doucement et c'est sur les grands chemins que la jeune fille se retrouvait. Après la destruction de la perle à Aldaria, elle avait décidé de retourner à Aigue-Royale. Malheureusement, étant donné que sa pierre de transport s'était brisée lorsqu'elle l'avait utilisée pour se rendre à la Superbe, elle devait se fier à un autre moyen: ses pieds. Si Dracos le voulait bien, le chemin se ferait sans embûches. Prenant le chemin le plus court afin de se rendre à Althaïa, elle allait ainsi passer juste au Sud de Gloria la Magnifique. Passant si près de la capitale, elle hésitait à y remettre les pieds ou non. C’était quelque chose qu’elle avait sur le cœur depuis un moment : retourner à Gloria et vérifier ce qu’il était advenu du Nid de l’Oiseau. Pendant un long moment, elle avait cru fermement qu’Ombre, qu’Auphélie et qu’Autone avaient été tués par les mains du Prêcheur, mais maintenant que ses idées étaient plus claires, ce n’était plus une certitude. Après tout, elle avait cru Matis mort également de la même façon. Or, il était bel et bien vivant. Et si c’était le cas des autres? Elle devait en avoir le cœur net.

Ainsi, le voyage l'avait emmenée juste au Sud de la Magnifique, non loin du Wylorel. Elle avait comme idée de retourner dans la grande cité, mais elle doutait encore de son choix, car elle ne pouvait avoir la certitude qu’y entrer était sécuritaire. Après tout, elle était une rebelle et c’était la ville des Loyalistes, sans oublier que cette cité lui rappelait de mauvais souvenirs.

Toutefois, la nuit commençait à tomber. Et pire encore, il annonçait d’horribles orages cette nuit et c’était Luna, elle ne pouvait se tromper sur ce genre de prédiction. Elle en avait pour environ une demi-heure avant que les premières gouttes se mettent à tomber, que le ciel hurle sa colère, que les chemins deviennent trop glissants et que la visibilité devienne médiocre même avec un pendentif des longs voyages, ce dernier étant inutile si on peinait à ouvrir ses yeux à cause de la force de la pluie…

L’orage avait déjà éclaté lorsque la gamine mit les pieds dans un petit village. Ce dernier était désert, fait compréhensible puisque rares étaient ceux désirant être dehors à une telle température. Et ce n’était pas le cas pour Luna non plus. Elle aurait probablement pu ordonner à l’orage de se taire un peu, mais elle ignorait si elle était capable de maintenir l’accalmie jusqu’à ce qu’elle atteigne Gloria. De toute façon, ses plans étaient déjà gâchés puisqu’elle s’était trompée et que la nuit était déjà tombée. La gamine martelait furieusement le sol tandis qu’elle s’approchait d’une grande bâtisse en bois. Non, elle n’avait le goût de parler à personne. Elle ne voulait pas que personne ne la voit non plus, ce qui expliquait pourquoi elle n’était pas allée à l’auberge à côté. Elle voulait être seule et qu’on la laisse tranquille. Étant liée au climat, la jeune fille était généralement d’une humeur massacrante lorsqu’il faisait orage d’une telle envergure et aujourd’hui ne faisait pas exception. La porte étant barrée, elle passa par la fenêtre du haut d’un bond grâce à ses bottes afin d’entrer dans l’entrepôt. Parfait, il était vide, si ce n'était la présence de quelques outils! Elle pourrait y passer tranquillement la nuit et elle aurait quitté avant même que qui que ce soit ne se rende compte qu’un intrus s’y était retrouvé.

Cela aurait été un bon plan si la gamine avait réussi à fermer l’œil. Mais elle n’arrivait pas à faire taire ses pensées et c’était encore pire avec cette colère qui bouillonnait inutilement dans ses veines. Un bruit soudain la tira hors de ses pensées. Elle crut d’abord qu’il ne s’agissait que d’un coup de tonnerre jusqu’à ce qu’elle perçut également ce qui ressemblait à un cri. Maintenant totalement alerte, il n’y avait plus aucune trace de fatigue. Ce n’était peut-être rien ou bien le fruit de son imagination, mais elle se devait d’aller vérifier ce dont il s’agissait. Pas de temps à perdre, elle s’équipa et sortit de l’entrepôt d’un coup de pied contre la porte – elle la réparerait plus tard s’il le fallait -, et se dirigea vers l’endroit où elle entendait des bruits : l’auberge d’à côté.

Lorsque Luna ouvrit la porte, le sang se glaça dans ses veines tandis qu’elle toisait de son regard la scène se déroulant devant elle. Du sang, l’endroit en était taché. Deux corps inertes gisaient, l’un à sa gauche et l’autre près du comptoir à sa droite. Et plus loin devant elle se trouvait une silhouette sombre qui menaçait de son arc un homme au sol baignant dans un liquide écarlate, son propre sang. Devant cette vision, le pouls de la gamine s’accéléra et son souffre devint court. Une envie presque irrépressible l’avait gagnée: celle de courir, de s’éloigner le plus loin et le plus rapidement possible de cet endroit, mais ses membres refusaient de bouger. Pendant l’ombre d’un instant, elle se revit aux mains du Prêcheur, baignée dans le sang de ses supposés compagnons, et ce fut la plainte de l’homme qui la ramena à la réalité. Elle prit d’abord une grande respiration afin de calmer ses nerfs. D’un geste machinal, elle posa les doigts de sa main gauche sur son pendentif en lapis lazuli tandis que de l’autre, bien que légèrement tremblante, elle surmontait sa crainte afin d’effectuer un premier geste clé. C’était un geste bien ample de la main, de gauche à droite, visant à désarmer son adversaire*.

Elle porta ensuite sa main gauche à sa lame fine afin de la dégainer tandis que de l’autre, elle levait sa paume vers son adversaire où une vive lumière apparaissait**. Craintive, elle hésitait à s'approcher davantage de l'assassin.

Comme quoi Dracos n’avait pas voulu que la journée soit des plus normales.




*[Offensif] Désarmement
Désarme la cible, lui faisant perdre son arme

Geste clé : Ample geste de la main de gauche à droite.


** [Offensif] Lumière vive
Rend un adversaire aveugle pour un court instant.....

Geste clé : Paume ouverte vers l'adversaire avec pouce rentré

Il sentit une force invisible tirer vivement sur son arme fétiche, lui faisant lâcher prise sur cette dernière, qui vola en direction du comptoir alors que la flèche tomba dans une semi propulsion à sa droite. L'homme en noir se retourna vivement sur le coup en dégainant un poignard de sa main droite, préférant garder sa main habile afin de contrer une attaque éventuelle. Mais avant que l'homme masqué ne pût discerner sa cible, une vive lumière agressa ses yeux. Il pouvait littéralement sentir ses pupilles se contracter dans ses iris. Mais ce ne fut pas suffisant pour stopper l'assassin expérimenté. Une main tenant actif un sort, le bruit d'une lame dégainé, très possiblement une épée. À son compte, cela faisait deux mains occupées... Même un mage très puissant pliait avec une lame dans le ventre ou un coup au partie, et ce, même armé d'une épée... Et que ce mage soit un humain, un vampire ou un elfe, tous reposait sur le même principe afin de pouvoir se mouvoir et s'adonner à leur activité favorite, entre autre emmerder un assassin pendant que ce dernier travail. Ce principe était basique: l'équilibre, chose qui ne ferait plus partie de la vie de l'illuminé pour les prochaines minutes. S'il était vrai que son adversaire surprise venait de le priver de son arme préférer, et de loin la plus létale, il n'en restait pas pour le moins dangereux avec chaque armes, pièce d'équipement et accessoire qu'il trimbalait en tout temps sur lui.

Au moment même où la lueur envahit les lieux, l'assassin avait déjà débuté la chaîne technique planifié dans un cas de désarmement. Le Corbeau fit un tour rapide sur lui même, toujours avec son poignard dans la main droite, faisant prendre de la vitesse au bolas qu'il venait d'empoigner. Il lança ce dernier en direction de son adversaire tout en lumière, visant un endroit rarement défendu: les jambes. Le projectile vola à vive allure avant de s'entrelacer tortueusement autour des chevilles de l'assaillant . Puis, aussitôt le projectile en l'air, l'assassin se précipita contre le nouvel arrivant, ses griffe de traqueur levées devant lui afin de parer à l'aide de ses gantelets un coup éventuel. L'homme en noir s'écrasa au sol avec son agresseur au pied lié, le poignard vola plus loin sous le choc, mais il n'en avait pas terminé avec le nouvel arrivant... D'un bon exécuté depuis sa position au sol, il se précipita sur son agresseur, les mains sur ses bras afin de prévenir un coup ou un sort éventuel. Avec les jambes ainsi bloqué par son bolas, le mage n'avait plus aucune chance. Ses griffes de traqueur encore accroché à ses mains s'étaient plantées dans le bois du plancher tant l'assassin avait été vif et brutale. C'est seulement une fois à cheval sur son assaillant que l'assassin aperçut enfin son visage.

Ces yeux bleus... CES yeux qu'il connaissait tant! Cette expression sur son visage qui n'avait rien de naturel. Ce n'était pas possible... Elle ne pouvait pas être là... Son corps s'était raidit aussitôt, figé par cette découverte. Les yeux d'or de l'Ombre tremblaient légèrement tant la consternation était présente. Ils s'humidifièrent alors qu'une douleur soudaine le prenait à la poitrine.

-Impossible...

Tel fut le seul mot qui pût prononcer instantanément. Mot qui passa une fois encore dans Écho, dissipant dans toutes les directions cette remarque incrédule. Sur le coup, l'assassin se releva, les jambes faibles. Le cœur battant. Son monde était en ruine et voilà encore une fois un coup reçu de plein fouet. Les émotions étaient indistinctes. Le seul sentiment qui le dominait était la confusion. Il entendait derrière lui les gémissements de sa cible pleurnicharde. Dans sa condition, il pouvait être difficilement un ennemi contre qui se méfier, quoi que tout était toujours possible. Possible, mais pas probable, pareil à la vision qui se donnait à lui.

-Le Néant t'avais... Comment?... Comment as tu fais?...

Partout à Gloria et dans les environs, on avait parler de l'Assaut rebelle sur le Grand Temple, de la violence du Prêcheur à l'égard d'une jeune fille, d'une jeune rebelle. Jamais le Corbeau n'avait douté de l'identité de la dite fille. Les jeunes rebelles insouciante aux cheveux clair qui disparaissait dans le même temps que son élève, ça ne courrait pas les rues. Par logique, la rumeur lui avait crier un nom et un nom seulement: sa pupille, Luna.

-Je te croyais... Je pensais qu'il t'avait... Par le Salvateur!... Je te croyais morte...

Sa voix avait brisée contre ce mot, pareil à la force de ses genoux. L'homme étaient tombé lourdement sur ces derniers alors que la douleur dans sa poitrine s'accentuait. Un bruit sourd avait accompagné la chute du grand homme. Immobile, il contemplait la jeune fille devant lui, jeune fille qu'il avait presque tué une seconde plus tôt. Il tourna la tête lorsqu'il entendit quelque chose remuer derrière lui. Sa cible rampait sur le sol a l'aide de ses mains meurtries. Il stoppa net à la vu de l'homme au sol, confus devant la scène, terrorisé par l'homme en noir, blême par le sang qu'il venait de perdre. En reportant son attention sur Luna, l'assassin tenta de croiser la silhouette du quatrième homme présent, le jeune, sans succès.

-Comment es tu arrivé ici, Gamine?... Es tu seulement réelle, ou es tu cruelle illusion?

Une illusion bien en chair et en os à bien y penser, mais qui sait. Peut-être hallucinait-il le visage de Luna sur une jeune combattante lui ressemblant? Il n'avait pas besoin de lui demander comment elle allait. Après tout, il venait de la renverser sur le sol alors qu'elle semblait avoir la ferme intention de l'abatte sans demander son reste. Si Autone avait dans ses yeux la flamme qui ne peut s'éteindre, alors le ciel contenu dans les yeux de Luna était toujours parcourues d'éclairs. Et en ce moment, c'était contres lui que ces derniers étaient fixé.

Tout s’était déroulé rapidement, un peu trop rapidement au goût de Luna après qu’elle l’ait désarmé. L’arc était tombé au sol, faisant cesser l’aura de peur qu’elle produisait. Elle avait cru avoir le temps de réagir si l’homme en noir ripostait. Or, ce dernier avait été bien plus rapide qu’elle ne l’avait imaginé et il semblait être prêt à toutes éventualités. En effet, au moment même où elle levait la main afin d’éblouir son adversaire et qu’elle dégainait sa lame fine, des cordes s’enroulaient solidement autour de ses jambes. Elle comprit rapidement que son but était de lui faire perdre son équilibre et que cela ne lui annonçait rien de bon quant à l’issue du combat. Elle voulut répliquer avec un sort afin de maintenir son opposant en place et l’empêcher de venir en corps à corps contre elle, mais elle dût se servir de sa main libre afin d’être en mesure de rester debout. Les événements allaient en sa défaveur et la peur qui lui serrait le ventre n’en était que devenue plus forte.

Déjà, l’assassin fonçait vers elle. Dans un geste désespéré, elle leva sa lame afin de lui asséner un coup qui fut rapidement parée par les griffes qu’il portait. Son combat était perdu. C’était fini, elle allait mourir lamentablement au milieu de nulle part. Et ensuite vint l’impact. Avec le poids de l’homme et ses pieds liés, il n’en fallut pas plus pour rompre son équilibre déjà précaire. L’épée qu’elle tenait fut projetée un peu plus loin et la gamine tomba à la renverse, s’étendant de tout son long. Les planches de bois émirent une lourde plainte tandis que sa tête s’y cognait durement. L’adrénaline parcourant ses veines dissipèrent les étoiles dansant devant ses yeux et la poussant à réagir si elle voulait s’en sortir. Elle se débattit de toutes ses forces, ne se permettant pas d’abandonner aussi facilement. Mais que pouvait-elle faire? Ses pieds étaient liés, ne lui permettant même pas de donner ne serait-ce qu’un petit coup. Son corps était maintenu au sol par le poids de l’assassin et elle n’avait pas la force nécessaire pour le déplacer. Quant à ses mains, il avait vite réalisé à quel point elles pouvaient être dangereuses et il avait bloqué ses bras afin qu’elle ne puisse pas faire de gestes clés. Elle voulut remuer ses doigts afin de lancer un dernier sort, mais l’homme n’était pas dupe et au final, il lui empêcha tout mouvement.

Ne pouvant plus bouger que sa tête, elle finit par plonger son regard azuré dans celui qui mettrait fin à ses jours. Juste avant que l’Esprit de la Mort ne passe la chercher, elle aurait au moins un aperçu de son assaillant. Malheureusement, son visage était entièrement recouvert et il était difficile d’y voir les détails avec la pénombre de l’endroit. Cependant le doré de ses yeux contrastait avec tout son être sombre. Elle y lit soudainement l’incompréhension. Ses griffes auraient normalement déjà dû se planter dans son corps à cet instant. Il hésitait? Pas que ça ne lui dérange vraiment, mais c’était surprenant puisqu’il ne lui avait pas semblé être le genre d’assassin à hésiter avant d’enlever la vie de sa cible.

Une voix résonna dans la pièce, un « Impossible » ne pouvant venir que de lui, transportée par une magie quelconque. Il s’était ensuite relevé, la libérant de son emprise. Elle ne bougea pas immédiatement, observant son ennemi au comportement étrange, mais discrètement, elle s’empara de sa dague. La petite était confuse, elle ne comprenait pas ce qu’il disait, elle ne comprenait pas plus pourquoi l’homme qui allait la tuer un instant plus tôt s’écroulait. Soudainement, elle laissa tomber son arme au sol tandis que tout devenait clair dans son esprit.

- Ombre! S’exclama-t-elle.

Son Ombre. La révélation fut autant un choc pour elle. Murmure qu’elle l’avait forcé à lâcher. Sa carrure… Sa voix d'autrefois… Ce masque. Mais surtout ce regard doré qu’elle pourrait reconnaître d’entre tous. Comment avait-elle fait pour ne pas le réaliser plus tôt? Était-ce parce qu’elle l’avait cru mort? Et jamais elle n’avait imaginé pouvoir le croiser dans ce petit visage.

Quelle ironie! Luna l’avait cru mort et Ombre l’avait cru morte. N’était-ce pas quelque chose qui devenait récurrent entre les deux? Et dire qu’il avait failli la tuer un instant plus tôt!

- Ombre! Ombre, c’est moi! C'est Luna! C’est vraiment moi! Lui répondit-elle rapidement. Comme pour prouver ses dires, elle lui montra sa main droite dont deux doigts manquaient. Qu'est-ce que tu m'as fait peur!

Elle se redressa en position assise, posant sa main sur son cœur qui lui demandait un peu de répit. Ce dernier ne s’en était toujours pas remis des derniers événements et battait encore la chamade. Elle se massa ensuite le crâne qui la faisait souffrir.

- Je suis bien vivante. Lâcha-t-elle en reprenant son calme. Je suis tellement soulagée de te retrouver. Je ne pouvais pas croire que tu étais mort. Mais te voir ici? C'est toute une surprise...! Poursuivit-elle. Il s’est passé tellement de choses, tu n'en as même pas idée. Je passais par ici. J'allais à Gloria, je voulais...

Mais elle fut interrompue par le craquement d’une planche de bois provenant du fond de l’auberge, lui rappelant qu’un homme s’y trouvait. Bien qu’effrayé par la présence de Saemon, il avait cru qu’il pouvait profiter du fait que son attention était sur Luna et s’avancer discrètement vers Murmure sans que quiconque ne l’aperçoive. Dommage pour lui que son auberge soit en si mauvais état. La réaction de Luna fut immédiate, profitant que ses mains avaient été libérées, elle leva sa paume* vers l’arme et la fit glisser vers elle. Elle ignorait ce qui liait son maître à l’aubergiste, mais elle n’avait nulle envie que l’inconnu en profite pour faire quelque chose de stupide durant ce moment qu’elle considérait « intime ». Elle croisa ensuite les poignets** afin de le mettre hors d’état de nuire. À ce stade-ci, elle ignorait toujours qu’un autre homme se cachait derrière le comptoir.

Elle reporta son attention sur l’homme qu’elle aimait tant. Elle avait un envie irrépressible de le prendre dans ses bras, de le serrer fort et de ressentir sa chair sous des doigts afin de confirmer que tout ceci n’était pas un autre de ses rêves. Mais une étape la séparait encore de cette idée : elle devait d’abord libérer ses jambes du bolas.

- Tu vas m’aider, dis? Lui demanda-t-elle en pointant ses jambes.

En d’autres circonstances, elle aurait simplement coupé la corde, mais elle préférait l’éviter maintenant qu’elle savait à qui elle appartenait. Et elle apprécierait toute aide, car avec ses doigts estropiés, défaire les nœuds pouvaient devenir un réel défi.

- Tu veux bien m’expliquer ce que tu fais ici… ? demanda-t-elle finalement.




* [Contrôle] Télékinésie
Permet de faire bouger un objet sans le toucher, à n'utiliser que sur de petits objets. Un mage très puissant peut éventuellement en bouger de plus gros.

Geste clé : Paume vers le haut tendre la main vers l'objet.

** [Contrôle] Liens
Attache et baîllonne un ennemi que l'on veut capturer.

Geste clé : Croiser les poignets.

Impossible, il n'Y croyait pas. Pourtant, il n'y avait point doute a y avoir. LA petite blondinette était belle et bien devant lui, en un seul morceau. En armure et armé, forte, vivante au delà des espérances de l'assassin. Elle l'Avait reconnu, et elle prouvait sa présence en lui montrant sa mains meurtrie. Oui, aucun doute ne pouvait rester. Luna était de retour... Dans le pire moment concevable...

-Je suis désolé. Avec la lumière, je ne t'ai pas reconnu. Je ne voulais pas te blesser, ou t'effrayer.

Un craquement, une exécution magique impeccable de la part de sa pupille et voilà que sa cible, déjà condamnée à mort, venait de voir son dernier espoir s'envoler. Habituellement, voir un homme se vider au bout de son sang aurait dérangé l'assassin, préférant exécuter rapidement ses cibles, mais la circonstance de s'y prêtait pas. De tout façon, sachant les agissements passés de l'Aubergistes, l'Assassin n'éprouvait aucune tristesse en le regardant souffrir au sol. Les entaille sur ses mains n'étaient pas si grandes à bien y penser, peut être qu'il ne perdrait pas la vie finalement, mais juste conscience... Il entreprit de défaire les jambes de Luna de son bolas. Les liens n'étaient pas spécialement bien nouées ensemble, mais lorsqu'un assassin se jetais sur une personne incommodé par un bolas, cette dernière n'avait pas vraiment le temps de délier le projectile de ses chevilles. Malgré ses mains gantées et tremblante, l'Ombre réussit à libérer sa pupille assez rapidement. Il remit le projectile dans son sac nonchalamment, il avait mieux à faire que de bien le placer où il demeurait. Il n'arrivait toujours pas à croire que Luna était ici. Il ne laissa pas le temps à la gamine de se relever; il la prit dans ses bras et la pressa contre lui, tout en se relevant. Ainsi, la tête de la petite arrivait presque au plafond. L'assassin avait évidement jaugé la hauteur, le contraire aurait été stupide de sa part. Après quelques secondes, l'homme masqué reposa la jeune au sol, gorgé de son odeur et de sa présence. Plus aucun doute d'hallucination ou de subterfuge n'existait dans le cerveau de l'homme tout de noir vêtu. Luna était là avec lui.

Elle lui demanda bien évidement la raison de sa présence et de ses agissements en ces lieux, ce qui semblait logique à demander... Instinctivement, Ombre aurait eu envie de lancer une sottise du genre "je cueille des pomme, c'est pourtant évident!", mais la circonstance ne s'adonnait pas à ce genre de blague. Il n'était pas en train de vider des poissons ou nettoyer une prise, il était en plein assassinat. D'ailleurs, la présence de la jeune était quelque peu dérangeante sur le moment... Bon d'accord, c'était TRÈS dérangeant. Le Corbeau n'avait jamais cacher son "métier" a la petite, mais il n'avait pas non plus ramener une partie de son travail a son repère, ou exécuté quelqu'un en face d'elle... Bien sur, il devait exclure leur première rencontre, où il avait froidement assassiné l'homme qui était en train de s'en prendre à elle. Mais en même temps, cette situation la avait été dans le feu de l'action, et non planifié stratégiquement. Il tenta donc de garder ses explications claires et simple, même si dans les faits, ce n'était pas le cas.

-Je suis en train d'exécuter un contrat. Cet homme doit mourir. Pour le mal qu'il a fait, il mourra. Je dois en faire un exemple et terminer cela avant toute chose. Je ne t'oblige pas à rester. Tu n'as pas à voir cela.

Il cueillit son arme, attirer à ses pieds par la force magique de la jeune. Il devrait peut -être un jour trouver un remède contre le désarmement, pareil chose ne devait pas se reproduire en situation réelle, sous peine de tomber en situation fâcheuse en un rien de temps. Il tourna son attention vers l'homme écrasé au sol, incapable de bouger, saignant et gémissant comme une bête à l'Agonie. Du sang coulait entre les planches de bois de l'Auberge. Peu importe ce que contenait la trappe, elle devait être tâché du sang de son propriétaire en ce moment.

-J'aurai aimé te revoir en d'autre circonstance, gamine… J'ai tant de chose à te dire… À te demander… Mais je dois faire ce pour quoi je suis ici ce soir. Une fois ma tâche accomplit, nous pourrons parler, d'accords?

La Guilde avait spécifié la demande du client : que la cible soit une exemple. L'homme en serait une, cela était plus que certain, mais peut-être qu’il attendrait que les yeux de Luna ne regarde plus dans cette direction avant d'étriper l'homme.

-Je détruit des vies se soir. Cela fait de moi un destructeur. Mais en supprimant ces hommes, je libère d'autre vie. Je leur permet d'exister. Cela fait de moi un constructeur. Je respecte la balance du monde... N'oublie pas que je ne suis pas comme toi, Luna. Mon cœur n'est pas lumière et chaleur. Cet homme doit mourir.

Il encocha une flèche sur Murmure, visant la tête de l'homme partageant plus de similarité avec un porc qu'un humain.

- Mais pourquoi? demanda la gamine.

Le silence n’avait pas eu le temps de s'installer dans la pièce que Luna avait lancé la question à son maître. Posant un regard inquisiteur sur lui, elle n’attendit pas qu’il lui donne la raison qui expliquait pourquoi l’homme au fond de l’auberge se devait d’être tué et fit immédiatement un pas sur le côté. Ainsi, elle vint se positionner face à Murmure, entre l’assassin et sa cible. C’était un geste plus symbolique qu’autre chose, qui démontrait qu’elle était contre ce qu’il ce planifiait de faire et qu’elle refusait que l’homme soit tué sans aucune raison valable. Et pour Luna, être la cible d’un contrat n’en était pas une, pas tout à fait. Elle avait toujours su que son maître était un assassin et qu’il devait donc tuer des gens pour accomplir son travail. Mais jamais elle n’avait été confrontée à une telle situation, jamais elle n’avait été mêlée à son travail et jamais elle n’avait eu besoin de prendre position. Mais aujourd’hui, si elle ne faisait rien, un homme allait mourir sous ses yeux. Peut-être le méritait-il? Mais tant qu’elle ne le saurait pas, elle regretterait de n’avoir rien fait et se demanderait si elle avait pu faire quelque chose pour lui éviter ce triste sort. Elle n’était plus la Luna d’autrefois qui ne remettait jamais en question les agissements de son maître. Elle avait changé, essayant de se faire sa propre opinion sur le monde l’entourant, et était passée d’une gamine qui ne pensait qu’à elle-même à une gamine qui s’ouvrait aux autres.

Son cœur avait crié de joie lorsqu’elle avait réalisé que l’homme en noir n’était nulle autre qu’Ombre. Ses craintes s’étaient évanouies pour laisser place à une joie immense et un sentiment de soulagement de savoir qu’il était toujours vivant et qu’elle ne l’avait pas perdu à jamais. Une fois libérée du bolas et prise dans ses bras, elle l’avait serré comme jamais elle ne l’avait fait, voulant ressentir sous ses doigts celui qu’elle avait cru perdu. Combien de fois avait-elle rêvé qu’elle le retrouvait et qu’il disparaissait aussitôt lorsqu’elle l’atteignait? Mais cette fois-ci, ce n’était pas un cauchemar, il ne disparaissait pas et elle, elle ne se réveillait pas en sursaut. Il était là, elle l’avait enfin retrouvée!

Mais pourquoi est-ce que tout devait toujours être compliqué? Pourquoi ne pouvait-il pas s’agir de retrouvailles tout simplement « normales »? Peut-être parce que Saemon et Luna ne correspondent pas au standard de normalité. Après tout, les retrouvailles en plein milieu de cadavres ou d’hommes qui le seraient bientôt ne sont généralement pas le standard. Mais pour la gamine, ce n’était pas quelque chose qui l’étonnait tant. Leur première rencontre avait été baignée de sang alors pourquoi leurs retrouvailles ne le seraient-elle pas?

La princesse des Lumières soutint le regard de son maître, le regardant droit dans les yeux tandis qu’elle prenait place en tant que cible. Un éclair déchira le ciel, éclairant les lieux, et déferlant sa furie dans la nuit sombre. Maintenant que phobos n’avait plus d’effet, sa douce colère resurgissait, autant apportée par l’orage que par la situation en elle-même. Défier son mentor, ce n’est pas ce qu’elle voulait, mais c’est ce qu’elle devait faire. Elle ne comprenait tout simplement pas et ses paroles, ne faisaient qu’ajouter de l’huile sur son brasier intérieur. Pourquoi ne répondait-il pas à sa question? Ou était-ce parce qu’elle n’avait pas été précise quant à son questionnement? Si seulement il pouvait lui expliquer ce qu’il se passait au lieu d’éviter sa question et de répondre quelque chose qui ne voulait rien dire.

- Pour quelle raison doit-il mourir? Commença-t-elle d’une voix ferme. Pour quelle raison ont-ils dû mourir? Poursuivit-elle. Elle désignait les deux corps gisant dans l’auberge.

La gamine se tenait là, face à lui, avec la ferme intention de ne pas bouger, mais elle n’était pas une réelle menace. Sa lame fine trainait toujours sur le sol, ses dagues étaient toujours bien rangées et elle ne comptait pas faire usage de la magie. Elle ne voulait pas nécessairement sauver l’homme au fond, car certaines personnes méritaient de mourir, mais elle ne voulait pas être complice d’un meurtre qui lui paraisse injustifié. Tout ce qu’elle voulait, c’était comprendre et pour ça, il fallait que son ami daigne lui donner des réponses. Elle était pleinement consciente que s’il le désirait, il pourrait tout simplement l’ignorer ou la tasser afin d’achever sa cible. Mais elle espérait qu’il ne le fasse pas. Elle n’avait aucunement l’intention de le blesser et elle avait la certitude que c’était réciproque.

- Il doit mourir pour le mal qu’il a fait…! Mais qu’est-ce qu’il a fait?! Dit-elle, perdant son calme.

Elle avait haussé le ton. Un coup de tonnerre avait retenti au même moment, mais elle savait que son interlocuteur l’avait parfaitement entendue. Elle serra son poing afin de maîtriser ses émotions.

- Est-ce qu’il doit mourir simplement parce que sa tête a été mise à prix ou il y a plus que ça? Poursuivit-elle. Si c’est seulement un de tes contrats, je peux comprendre. Mais je ne veux pas être impliquée si c’est le cas. Je ne veux pas être un complice d’un meurtre qui n’a pas de raison d’avoir lieu. Dit-elle, se considérant complice par sa simple présence et parce qu’elle l’avait ligoté par magie. Or, suite à ses mots, elle mit fin au sort qui retenait l’homme. Il était tellement mal en point qu’elle serait étonnée s’il bougeait et elle craignait que sa vie s’éteigne avant que cette discussion ne soit terminée.

Elle voulait croire qu’il choisissait ses contrats en fonction de ce qu’avait fait les cibles et non parce qu’ils rapportaient plus. Elle voulait croire qu’il ne tuait pas simplement pour tuer, qu’il y avait une raison derrière tout cela. C’est ce qu’elle s’était toujours dit, mais ils n’avaient jamais vraiment eu l’occasion d’en discuter en tête-à-tête. Elle ne savait que peu de choses à propos de son métier autre qu’il impliquait qu’il tuait des gens. Elle ne savait que peu de choses à propos d’Ombre, point final.

- Peux-tu seulement m’expliquer…? Ajouta-t-elle d’une voix plus insistante, mais également plus calme. Si c’est parce que c’est simplement un contrat, alors très bien, je sortirai d’ici pour ne pas entraver ton travail. Mais sinon… Peux-tu m’expliquer…? Je t’assure que je peux comprendre.

Suite à ces mots, un autre éclair fendit le ciel. Luna laissa place au silence et attendit la réaction d’Ombre, le fixant de son regard azuré.

La jeune soutenait son regard, ce n’était pas une chose à laquelle l’assassin ce serait attendu. Habituellement, Luna n’était pas aussi ferme. Oui, elle avait toujours été audacieuse, effronté même par moment, mais cela n’avait rien à voir avec son expression actuel. Une Rebelle, pas comme tous ces imbéciles qui se disait contre les loyalistes, non, une Rebelle dans le cœur, comme une flèche porté par le vent, vive, redoutable, létale.

-Tu as changé, Gamine. J’ai peine à te reconnaitre.

Sortilège de lumière, épée en main, armure solide sur le corps, mais aussi une expression déterminé, des yeux perçant, la peau usé par endroit, mais au moins, Mélodie reposait toujours sur son dos… Qu’est-ce que les loyalistes avaient fait à sa petite Luna pour ainsi la changer? Qu’était-il arrivé pour qu’elle devienne si étrangère au Corbeau de la sorte? Le cœur de l’assassin se sera à cette pensé. Il ne pouvait pas se plaindre de cela, il avait été un piètre mentor, mieux valait donc qu’elle prenne exemple autre part, n’est-ce pas? Mais malgré tout, imaginé Luna aux côtés du Dragon d’or ou du chef des rebelle ne lui apportait aucune joie, seulement une amertume dissous dans une rage maintenant ancré en lui de façon permanente. Pareil à son mentor, le nourrissant, le rendant plus fort.

-Pourquoi, selon toi, cet homme était toujours retenu sous ton sortilège? Penses-tu réellement qu'il aurait été incapable d'employer le sort de libération, l'un des sorts les plus faibles existant?

Il jeta un regard dégouté en direction de celui qui allait rendre l'âme d'une seconde à l'autre à présent. Pareil à un chien... Redoutable en meute, mais seul, blessé, il me valait pas grand-chose. En parlant de chien, l'Ombre eu un très bref moment d'absence en considérant la météo à l'extérieur. Il espérait de tout son cœur que Nox et Dies soient toujours sous le chêne où il les avait laissés. Il avait moins de crainte pour son oiseau, assez vif pour comprendre entièrement ses commandements, mais c'était une toute autre chose pour sa chienne. Jeune et en pleine période éducationnelle, Le Corbeau s'en voudrait de la perdre d'une façon aussi stupide qu'était une disparition pendant un orage.

-Pourquoi ce porc couine, gisant dans son sang, alors que d'un signe de main, il aurait pu fermer ses plaies? Pourquoi la magie évite son corps?

Il voulait la faire réfléchir. Il n'aimait vraiment pas que l'on interrompt l'un de ses assauts comme l'avait fait Luna, mais il se savait incapable d'en vouloir à la gamine. Une certain rancœur le travaillait néanmoins, mais ce n'était pas l'heure où le lieu d'en discuter.

-Un Armandéen convertie au Néant. Un lâche priant Vasa. Maintenant coupé de la légion noire. Un vautour aux ailes taillées...

Si elle ne l'avait pas deviné, voilà que cela venait d'être dit. L'ordre Noire était en déroute, certain fuyaient, d'autre se rassemblait, et d'autre encore se cachait. Et rien n'était plus subtil que de se cacher en pleine lumière, au milieu de la foule. En plus, près de l'un des seuls moyens de traverser le Whylorel, près de Gloria, direction Althaia la Romantique. Un endroit parfait pour informer de future cellules Alayiennes des déplacements des impériaux et des Rebelles. Ce n'était qu'une théorie, mais l'assassin discernait habituellement habilement ce genre d'intention, si subtile parfois qu'elles en devenaient flagrante. Maintenant, c'était l'histoire de la confirmation. Le Corbeau ne comptait pas vraiment sur le gros porc pour qu'il crache le morceau; de base, il aurait sans doute gardé sa langue, et maintenant qu'il se crevait comme un clébard, sans doute qu'aucun mot de sortiraient de sa gorge. Il misait donc sur un autre sujet potentiel et encore... "Intacte", le jeune terré sous le comptoir depuis le début.

Un léger coup d'œil à la respiration saccadée de l'homme au sol, puis la vue de son énorme ventre retombant doucement vers le bas. C'était définitif, il venait de rendre l'âme.

-Je n’haïssais pas les Alayien personnellement, jusqu’à tout récemment…

Il rangea son arme et son projectile et croisa les bras contre sa poitrine, complètement indifférent du mort qui venait de perdre la vie par sa faute à deux mètre à peine de lui.

-Le Nid a été attaqué, il y a deux mois environs…

Le Corbeau ne comptait pas lui mentir la dessus ou faire languir la nouvelle. Elle lui demandait pourquoi, il répondait donc à sa question.

-Mathias et Salem ont été tué pendant l’attaque.

Il laisse une seconde de silence passés, afin de faire peser ses mots, toujours résonnant, dans l’esprit de son ancienne apprentie. Il caressa distraitement l'écaille de dragon qui reposait sur son torse, repensant à sa rencontre avec Verith le Grand Salvateur.

-J’étais absents, partie chassé comme à mon habitude. À mon retour, j’Ai croisé mademoiselle Autone… Elle et Auphélie avaient fuient l’auberge a dos de cheval. Les Alayiens venaient pour elle apparemment… Et pour moi… Nous n’avons jamais su pourquoi…

IL dégaina le poignard de sa botte et se dirigea d’un pas nonchalant vers le comptoir. Il y trouva comme il s’y attendait le jeune homme, à peine quelques printemps de plus que Luna. Sans ménagement, il le sortie de sous le meuble, le frappant contre le mur du fond par la même occasion, puis le jeta au milieu de la pièce, près du corps de ce qui était le propriétaire de l’endroit. Le jeune roula misérablement sur le sol. Le sang sur le mur et le plancher confirmait le craquement que l’homme sombre avait cru entendre quelque secondes plus tôt : un nez se brisant contre le bois. Le jeune tenait ce dernier dans ses mains dégoulinantes de sang, les yeux exorbité, terrorisé à la vue de sa propre mort. Mais l’Ombre ne bougeait pas. Le gamin recula maladroitement jusqu’à ce que son dos aille frapper le mur du fond. Il regardait les deux personnes présentes, puis la carcasse de son ancien patron, il semblait confus, terrorisé, perdu. Et le Corbeau le dévisageait, Poignard en main, lui-même appuyé sur une poutre, une bras reposant sur un autre, hésitant sur le prochain geste a poser. Il tourna lentement la tête vers la gamine, lâcha simplement :

-Nous terminerons cette conversation une fois que nous ne serons que nous deux. Que désires-tu faire à ce futur homme, lui qui connait ton visage?

Le tuer ou l’épargner, au risque de voir sa tête mise à prix, s’était toujours là un choix difficile. Mais l’Assassin avait eu le culot de tester la jeune, question de voir à quel point elle avait changé. Question de voir quelle sorte de lumière l’illuminait de l’intérieur…

Avait-elle à ce point changé? Luna aurait pourtant juré que non. Il ne lui semblait pas avoir tant changé, mais il est parfois bien difficile de se juger soi-même. Elle trouvait même qu’elle n’avait pas changé suffisamment. Elle était encore la petite gamine qu’elle était, dépendante de tout ce qui l’entourait et même pas capable de se protéger elle-même ou qui que ce soit d’autre. Malgré tous ses efforts, il lui semblait qu’elle n’était capable de rien. Elle n’était encore qu’une pauvre vermine qu’un Alayien armuré pouvait écraser sans trop de difficulté. Elle était loin d’être la guerrière qu’elle aspirait à devenir. Mais oui, sans qu’elle ne s’en rende compte, Luna avait énormément changé. Les derniers mois avaient été une rude épreuve pour elle et elle n’en ressortait que différente. Physiquement, elle était beaucoup plus maigre que lors de sa dernière rencontre avec Saemon. La petite Lune avait toujours été mince et svelte, mais là c’était poussé à l’extrême et derrière son air déterminé se cachait un regard fatigué. Mais elle ne se donnait pas le droit au repos, et même si elle voulait elle n’y arriverait pas, il y avait juste trop de choses à faire et trop de choses qui la tourmentaient. Elle était déterminée à aller de l’avant, déterminée à s’améliorer, déterminée à faire le bien, mais surtout déterminée à faire payer Néant et tous ses suivants pour tout ce qu’ils avaient fait.

Luna ne répondit pas à la question d’Ombre, mais se tourna plutôt vers l’homme qui agonisait au fond de la pièce. Était-il vraiment un fanatique de cet Esprit de Malheur? Elle n’avait rien deviné du tout. Elle ne s’était pas arrêté un instant afin de se demander pour quelle raison Saemon avait voulu lui enlever la vie. Tout s’était passé si vite qu’elle n’avait pas analysé la situation et s’était arrêtée à la seule pensée d’aider un homme qu’elle ne connaissait même pas. Et même si elle prenait le temps d’analyser maintenant, rien ne lui disait qu’il en était un. Pourquoi n’avait-il pas soigné ses plaies? Peut-être parce que la magie humaine n’était pas la plus efficace pour se soigner? Surtout lorsque les blessures sont graves et qu’elles touchent aux mains de son utilisateur. Ne s’était-elle pas retrouvée dans une impasse lorsqu’Aldakin lui avait cassé son poignet? Faire le geste clé pour la lumière apaisante devenait tout un défi et former un cocon de soin était une idée suicidaire face à un ennemi. La situation était-elle vraiment différente pour le tavernier? Il était d’ailleurs tellement amoché qu’elle l’imaginait mal se délivrer de son sort même s’il avait voulu. Mais les mots prononcés par son maître résonnèrent dans son esprit et s’il y avait une chose qui n’avait pas changé chez sa pupille, c’était l’estime qu’elle lui portait et la confiance qu’elle avait en lui. S’il lui disait que l’homme était un fanatique du Néant, c’était qu’il en était un, et toute la compassion qu’elle pouvait avoir à son égard disparut aussitôt, remplacée par un sentiment de haine profonde. Elle se pencha afin de ramasser sa lame fine et fixa l’homme qui venait de pousser son dernier soupir d’un regard empli de dégoût.

La Larme de Néant serra la poignée de son épée, ressentant la colère monter encore plus en elle tandis qu’Ombre lui racontait ce qui s’était passé au Nid de l’Oiseau. Elle avait une envie irrépressible de tout détruire. Elle avait envie d’hurler sa frustration et de mêler sa voix aux coups de tonnerre. Mais elle avait tout aussi l’envie de pleurer, atterrée par la nouvelle de la mort de ses deux compagnons, et écrasée par la culpabilité. Elle ne se retourna pas vers son maître, elle n’aurait alors été incapable de le regarder en face. Comment lui dire que c’était à cause d’elle que Mathias et Salem étaient morts aux mains des Alayiens venus les chercher? Entendre que les deux jeunes femmes s’en étaient sorties ne formaient qu’un maigre baume sur son cœur, car elle revoyait les têtes défigurées gentiment offertes par le Prêcheur et qui hantaient encore ses jours et ses nuits. Ils s’en étaient sortis vivants mais d’autres en avaient malheureusement payé le prix. Ses mains se mirent à trembler malgré elle.

Elle fut tirée de ses pensées par le brut d’un grand fracas et se ressaisit rapidement. Prenant une grande respiration, elle posa son regard sur le jeune homme que Saemon venait de balancer au centre de la pièce et qui avait reculé jusqu’au mur. Il avait son âge, ou peut-être seulement quelques années de plus, et le sang ruisselait de son nez qui venait de se briser sous l’impact. Il avait de ces yeux verdoyants et Luna aurait pu s’y perdre s’il n’y avait pas eu cette lueur de panique qui gâchait son regard. Il était seul, ses compagnons étaient morts et personne ne viendrait le sauver. Sa vie ne tenait qu’à un fil et c’était à elle que revenait cette décision puisqu’Ombre venait de lui remettre les ciseaux.

- Je ne veux pas mourir! Prononça l’adolescent en pleurnichant, essuyant son nez autant qu’il le pouvait.

Le silence s’empara ensuite de la pièce tandis que lumières et ténèbres se battaient en son cœur pour connaître le châtiment du jeune homme. La logique lui disait qu’il devait mourir parce qu’il en savait trop. Mais son cœur lui disait qu’il était injuste qu’il doive mourir s’il n’avait été qu’un gamin au mauvais endroit au mauvais moment. En était-il un…? Elle avait ses doutes à son sujet. Mais elle voulait l’entendre de sa propre voix. Ainsi, elle passa sa main devant son visage* et l’instant d’après, Luna avait été remplacée avec le jeune homme aux yeux verts, au nez cassé et à la chevelure brune.

- Qu’est-ce que tu crois? Qu’on ne va pas te tuer parce que tu veux pas mourir?! Personne ne te sauvera. Personne! Dit-elle en utilisant la voix du jeune homme qu’elle venait d’entendre.

Le malheureux sembla hésiter comme s’il avait voulu répliquer quelque chose, mais qu’il s’était finalement retint. Elle le tenait, elle le sentait, il fallait juste qu’elle le pousse encore un peu plus.

- Personne ne te sauvera. Pas même Néant. Elle t’a laissé tomber comme elle a laissé tomber ses hommes à l’Aube Rouge. Tu le sais autant que moi. Vous n’êtes que des moins que rien à ses yeux! prononça l’illusion d’une voix forte.

Et c’était plutôt ironique pour des priants du Rien de se faire traiter ainsi. C’est suite à ces mots que la gamine mit fin à son sort et redevint la jeune fille qu’elle était.

- Retire ce que tu viens de dire, Gourgandine! Néant est encore présente! La preuve, elle a planté ses perles partout sur Armanda. Vous mourrez tous! répondit le garçon.

Le gamin avait le visage rougi par la colère et si le regard de la gamine pouvait tuer, il serait mort tant il était ardent. Elle était hors d’elle. Pourquoi avait-il fallu qu'il soit un fanatique du Néant? N’aurait-il pas pu être qu’un pauvre malheureux au mauvais endroit au mauvais moment? Mais non… Il fallait qu’il devienne ce qu’elle détestait le plus au monde. Ce n’était plus un garçon de son âge devant elle, mais un monstre en devenir. Luna fit signe à Ombre de ne pas intervenir tandis que l’adolescent s’emparait de ses dagues. C’était son combat! Si elle n’était pas capable de le battre, comment pourrait-elle espérer gagner contre Christan ou même Aldakin?

La Larme de Néant leva sa paume droite vers son adversaire. Or, cette fois-ci ce n’était pas pour l’aveugler mais l’anéantir. À la place d’une lumière vive, ce fut une boule d’énergie** qu’elle balança dans sa direction. La gamine était devenue enragée. Le sort frôla les jambes du garçon qui s’était précipité sur le côté afin de l’éviter et la boule avait poursuivi son chemin pour venir se fracasser contre le mur qui fut détruit sous l’impact. Son regard verdoyant se teinta de frayeur en imaginant ce qu’il lui serait arrivé s’il ne l’avait pas évité. Il grimaça à cause de la blessure à sa jambe. Toutefois, il se releva, bien déterminé à se battre pour sa vie.

- Tu peux faire ta prière. Prononça-t-elle amèrement.

Épée en main, elle s’avança d’un pas menaçant contre le gamin.

- Laisse-moi même t’aider… Elle fit une courte pause. Ô Néant. Ô vrai rien, mais pesanteur extrême. Le ton était amer. Mais charge insupportable à qui veut s’élever. Mer sans rive où partout chacun se peut trouver. Mais sans trouver partout qu’un néant en soi-même. Elle prononçait chaque mot avec dégoût.

Prière que Luna avait fini par apprendre par cœur, prière qu’elle n’arrivait pas à se sortir de la tête malgré tout ce qu’elle pouvait faire. Prière qui teintait le cœur de la fillette. Ombre se trompait. La petite n’était pas faite que de lumières, les ténèbres la rongeaient également sinon plus que quiconque.

Encore quelques secondes et les deux gamins se retrouveraient au corps-à-corps à se battre pour leur conviction.




* [Défensif (illusion)] Reflet
Sort de l'ordre de l'illusion qui n'est pas forcément destiné à la défense, l'utilisateur prend l'espace d'un instant l'apparence de son adversaire pour le déstabiliser, il peut lui adresser la parole avec la même voix que sa victime, mais il ne peut pas bouger ni utiliser ces capacités. Sort pouvant être maintenu plus longuement selon le rang du Magicien.

Geste clé : Passer la main ouverte devant son visage en visualisant la cible, ne peut pas être réaliser sans avoir aperçu au préalable son adversaire.


** [Offensif] Boule d'énergie
Crée une boule d'énergie pure détruisant tout sur son passage

Geste clé : Paume ouverte vers l'adversaire

La haine, elle était bien là. Il le voyait, il le sentait. Il humait dans l'air cette odeur âcre de rage pure. Ombre avait vite compris que Luna ne faisait pas uniquement commander les éléments, elle les incarnait. Et la foudre qui déchirait le ciel comme un monstre déchaîné se retrouvait soudainement bien petit aux côtés des flammes dévorantes qui semblaient avoir pris possession de sa petite et douce Luna. Elle avait changé, car l'assassin ne l'avait jamais vu ainsi froide et bouillante à la fois. Un horrible mélange entre la vapeur brûlante et un cœur de glace. Non... Ces émotions n'étaient pas siens... Elle ne pouvait être ainsi... Atalos ne pouvait pas avoir eu raison de la sorte... La lumière... Cette lumière si vive semblait si chétive en ce moment. Pareil à une bougie sous le vent, pareil à la clémence de la gamine, disparue, éteintes sous un grand coup de vent. Une bourrasque de rage. Elle n’avait pas bronchée lorsque le porc avait rendu l’âme. Automatiquement, son visage s’était durcit. Elle haïssait… Mais y avait-il une raison à cela? Était-ce les Rebelles qui l’avaient ainsi modelé à leur forme de pensée? Il ne peut rester bien longtemps dans ses réflexions, car voilà que la jeune prenait vivement le destin du jeune devant elle en main.

L’assassin ne put cacher sa surprise de voir Luna se métamorphoser de la sorte en son « opposant ». Pour quelle raison : il ne saurait dire, mais cela semblait relativement bien troublé l’autre jeune au nez sanglant. Décidément, l’homme masqué ne s’habituerait jamais à fréquenter des mages. Certes, c’était un outil très pratique, mais tôt dans sa vie, l’assassin avait compris qu’il maniait mieux l’arc que la magie. Cela ne laissait qu’un avantage de plus à la gamine, qui, il en était convaincu, devait être de la trempe de la moyenne des guerrier de l’empire. Pas forcément en guise d’endurance ou de force brute, mais la polyvalence de son style martial la rendait imprévisible, complète et redoutable. Et la rage qui l’animait à ce moment précis ne faisait que nourrir cette puissance naissante. Par tous les dragons d’Armanda… Elle n’avait que quatorze ans… Sa puissance n’aurait plus de limite une fois à l’âge adulte, il en était convaincu.

Le jeune était un membre de l’ordre? Eh bien, l’homme masqué ne pouvait pas dire qu’il ne l’avait pas anticipé. Mais il était tout de même surpris qu’un jeune de la sorte soit aussi convaincu par les paroles vides… Les paroles sans sens du Néant. Le grand homme s’était décollé de la poutre, sur le point d’intervenir dans la scène, mais un signe clair de Luna l’intima de ne pas s’en mêlé. Perplexe, l’homme vêtu de noir s’Adossa de nouveau, regardant derrière lui, puis la trappe au sol, le cadavre du propriétaire, et finalement, le jeune. En fait, les surprises avaient étrangement eu l’idée de s’aggloméré cette nuit l’une à la suite de l’autre. Car Luna venait de briser un mur avec le jeune… Efficace, Il ne pouvait dire le contraire… Mais destructif, superflue et bruyant. Ce n’était pas ce que l’assassin lui avait enseigné… elle ne s’apprêtait pas à assassiner le jeune membre du Néant, elle allait le tuer. La nuance était importante, voir critique pour une apprentie telle que Luna. Il l’avait juré à Atalos, il l’avait promis à Verith. Luna ne sombrerait pas par sa faute… Et le Néant devait payer. Encore une surprise; Luna connaissait la prière sombre. Elle venait de jurer sur le nom des Grands Esprits, mais en même temps, la colère dans sa voix jurait à même Vasa. Comment avait-elle apprit cette prière? Et surtout, pourquoi la récitait-elle ainsi? Pourquoi cette haine, ce venin qui brulait les veines de la gamines?

Elle s’Apprêtait à commettre une erreur sous le couvert d’une rage qui l’aveuglait. Il n’y avait là aucune création, uniquement de la destruction, comme ce qu’il faisait auparavant, pareil à ce qui l’avait mené sur la voie du carnage et de la solitude. Et il ne permettrait jamais que sa pupille sombre pareil comme cela avait été autrefois son cas. Vif, Le Corbeau s’empara de Murmure. Une flèche tordue suivis le mouvement. L’arc fut tendu sans craquement, sans son. La flèche détala et alla aussitôt se figer dans l’œil droit de l’Alayien perdu, qui s’écrasa aussitôt sur le sol, inerte. Il avait toujours l’intégrité du visage de recouvert par son masque buccale et son loup. Il retira donc Écho, qui troublait ses paroles et l’enfouit dans son sac porté à la ceinture. Il dévisageait Luna d’un air dure et inquiet, regrettant à l’avance ce qui allait suivre.

-Ne jamais tuer par désir. Exécuter sans souffrance inutile. N’était-ce pas les rudiments de mon éducation? La rage t’aveugle… Gamine…

Sa voix enfin à l’air avait été dur sur le début de sa phrase, mais s’était presque instantanément transformé en un souffle gorgé d’inquiétude. C’était l’un des pouvoirs de Luna, transformé L’Ombre en humain l’espace d’un moment. Faire fondre son cœur pour quelques secondes… Une emprise redoutable sur lui.

-Luna n’aurait jamais tué un homme ainsi… Petite… Que t’est-il arrivé?...

Sa voix s’était encore plus adoucie. Il avait rangé son arc dans son dos et s’était approché de la jeune fille aux cheveux de lumière, les yeux de couleur or planté dans les océans au clair de lune. Il posa le genou sur le sol afin d’être de sa hauteur, même si il n’arrivait plus aussi juste que la dernière fois qu’il avait fait ce geste à son égard, il y avait déjà un an de cela. Il retira ses gants en les coinçant sous ses aisselles et alla cueillir la joue de la jeune de sa main gauche, alors que sa main droite alla se posé sur le bras gauche de Luna, celui qui tenait l’épée. Il ne quittait pas la jeune du regard, sentant les maux qui la rongeait comme des flammes sur de la pailles. Aussi près d’elle, il peut remarquer quelque petite marque sur sa peau à vue. Quelques écorchures qui n’étaient pas là deux mois plus tôt.

-Que t’on-t-il fait pour que tu t’abaisse ainsi à mon niveau? ET au leur?...

En dernier, sa voix n'avait été que souffle, mais la distance était trop faible entre eux pour que cela importe.

La rage animait le cœur de Luna. Elle était ardente, incontrôlable, omniprésente. Il n’y avait plus qu’elle et le reste n’importait plus. Il n’y avait plus de Luna. À la place, il y avait une gamine déchaînée qui n’avait qu’une idée en tête : réduire à néant son adversaire, cet ennemi envers lequel elle portait toute sa haine et sa colère. Elle ne comptait pas y aller en douceur. La délicatesse et la gentillesse étaient deux sentiments qui n’existaient plus. Elle voulait le voir mourir de ses propres mains, de sa propre lame. Elle voulait lui faire payer pour tout ce qu’elle avait subi, pour tout ce que le Monstre lui avait fait dans sa geôle, pour tout ce que l’Esprit du Néant l’avait obligée à faire à Aigue-Royale durant le mois de juin, pour toutes ces perles éparpillées aux quatre coins d’Armanda, pour toutes ces nuits où elle n’arrivait plus à fermer les yeux, pour tous ces moments où la panique la recouvrait sans aucune raison, pour tous les civils qui avaient été sauvagement abattus lors de l’Aube Rouge, pour la disparition de Tobold, pour l’attaque au Nid de l’Oiseau et finalement, pour la mort de Mathias et de Salem. La haine l’aveuglait complètement. Ses pensées étaient loin d’être celles que devraient avoir une jeune fille de son âge. Elles étaient noires, haineuses et sanglantes. Elle n’avait qu’une envie et c’était celle de tout détruire en commençant par le jeune homme au regard affolé chez qui elle ne voyait plus qu’un ennemi qui devait mourir. Et dans son état actuel, elle n’arrêterait pas après lui avoir passé sa lame à travers le cœur. Non, il n’y avait plus de Luna. Cela aurait été un acte barbare, sans pitié et sans retenu. Cela aurait été un acte de pure destruction et avec le restant de sa rage, elle aurait probablement détruit tout sur son passage, la bâtisse y comprit.

Bien évidemment, le fanatique du Néant ne s’était pas joint à la prière et le silence s’abattit lourdement dans la pièce lorsque Luna prononça les derniers mots. Elle s’avança vers le jeune homme, leva sa lame fine et au même moment, une flèche fendit l’air pour venir s’enfoncer dans le crâne du garçon. Lui non plus ne l’avait pas vue venir et il s’effondra durement sur le sol. Son regard se détacha du cadavre et il darda l’assassin. Comment osait-il seulement s’interposer? Ne lui avait-elle pas dit de ne rien faire? Que c’était elle qui allait s'en occuper? Elle lui en voulait de lui avoir enlevé la chance de se prouver. Sa colère était plus que palpable. Elle serra son point et la poignée de sa lame en signe de frustration, essayant de contenir sa rage afin de ne pas lui sauter au visage.

Les paroles d’Ombre ne réussirent pas à calmer la tempête en elle. Après tout, elle était une bête enragée qui ne comprenait plus rien et qui n’était plus capable d’analyser quoi que ce soit. Détruire… Détruire. Détruire! Mais lui? Non, pas lui. Elle se pinça les lèvres et prit une grande respiration. Elle se retint afin de ne pas crier.

Elle ne bougea pas lorsqu’il s’approcha, continuant de le fixer de son regard noir. Elle lui en voulait. Plutôt, elle en voulait au monde entier. Son expression ne changea pas lorsqu’Ombre se mit à son hauteur, qu’il posa une main sur sa joue et l’autre sur sa main gauche. Elle plongea son regard enflammé dans celui du Corbeau et l’inquiétude qu’elle y lut lui fit l’effet d’une douche froide. Elle jeta un coup d’œil au corps inerte du gamin avant de revenir sur son maître, le regard affolé. La lame fine résonna en tombant au sol et les mains de la jeune fille, tremblantes, s’enroulèrent autour du corps de l’assassin. Elle le serra fort de ses bras et il devint impossible de la détacher.

- Mais... Qu… Qu’est-ce… qui m’a… pris. Balbutia-t-elle.

La princesse des Lumières se pinça les lèvres, mais cette fois-ci se fut pour retenir un sanglot. Mais qu’est-ce qui lui avait pris? Elle imaginait ce qu’elle aurait fait si l’assassin ne l’avait pas arrêtée. Elle se faisait peur. Elle avait peur de ce dont elle était capable de faire. Pendant un instant, elle avait perdu tout contact avec la réalité... Elle avait perdu la raison.

- Tu… Tu avais raison… Le monde… Il est cruel… Il est horrible. Lâcha-t-elle dans un murmure.

Sa voix brisa. Elle resta muette pendant un petit moment, serrant davantage l’homme et repoussant les larmes qui voulaient prendre possession de ses yeux.

- Si seulement… Si seulement tu savais... Je voulais mourir. J’ai eu tellement… peur. Ajouta-t-elle.

Cela semblait lui avoir tout pris pour prononcer ces quelques mots. Elle ne voulait pas y penser. Mais trop tard, les images refaisaient surface. Elle en avait des frissons. Ses tremblements s’intensifièrent.

- Tout est de ma faute... Matias… Salem… À cause de moi, ils sont… ils sont… Elle ne parvint pas à prononcer le dernier mot. Je ne savais pas… Pardonne-moi… réussit-elle à prononcer. Pardonne-moi. Le supplia-t-elle.

La pauvre, elle s’en voulait pour tout ce qui était arrivé au Nid de l’Oiseau. La nouvelle l’avait dévastée et la culpabilité la rongeait. Voilà qu’un sanglot réussit à franchir sa gorge et que des larmes ruisselaient sur ses joues. Rares étaient les fois où la gamine exprimait ses sentiments ou ses pensées et dire qu’elle avait gardé toute cette noirceur en elle depuis bien longtemps. Frayeur, colère, culpabilité, tristesse… Voilà ce qui l’avait habitée pendant de nombreux mois. À ajouter à cela, la crainte que son ami ne l’abandonne après ce qu’elle avait fait et après avoir vu ce qu’elle était devenue pendant l’ombre d’un instant. C’était irrationnel, exagéré, mais elle avait peur que si elle ne le lâche, qu’il en profite pour s’en aller.

Les éclairs et le tonnerre étaient toujours maîtres de la nuit et malgré le déferlement naturel, la Larme de Néant crut percevoir un son différent. Déployant ses sens, cherchant la source, elle aurait dit que quelque chose cognait contre une paroi.

La fureur, le feu, la foudre, ses yeux en disait tellement sur son cœur que l’Ombre se dit qu’il n’aurait finalement pas eu à demander à Luna. Elle avait vécue tellement de chose lors de leur rencontre que l’assassin s’était juré de tout faire en son pouvoir afin qu’elle n’ait plus jamais à souffrir de la sorte. Or, il voyait bien à présent que ses espérances étaient d’Avantages des vœux que des réalités. Ses promesses, elles ne valaient plus rien depuis un bon moment déjà, depuis qu’il avait réalisé qu’il n’était personne. Depuis qu’il avait compris que ses gestes n’avaient comme seule porté et pertinence celle que l’assassin décidait de lui donner. Il ne pouvait protéger Luna en tout temps, c’était impossible. Ce serait la priver de sa liberté, et jamais l’Ombre n’aurait la puissance nécessaire pour assurer sans le moindre doute que la sécurité de la gamine était assurée. Il était humain. Il était limité. Comme cela avait été le cas lors de la disparition de la gamine, Le Corbeau avait beau croasser et battre des ailes, il restait sujet devant ce drame, incapable d’y changer quoi que ce soit. Cela faisait à présent deux fois qu’il perdait Luna, deux fois de trop, deux évènements qui n’auraient jamais dû arriver… Et voilà qu’il la retrouvait de nouveaux, étrangère à ce qu’elle avait été autrefois, frêle et innocente. L’homme en noir ne fixait pas les yeux d’une petite fille, plus maintenant… Il fixait le regard d’une combattantes au cœur alourdie par de sombre pensée, et encore une fois, l’assassin avait l’Impression de ne rien pouvoir y faire.

Puis, les nuages alourdies de pluie qui couvrait les saphirs de Luna s’éclaircir quelque peu à la vue du cadavre encore chaud du gamin. La lame de la jeune archère tomba au sol dans un tintement métallique. Elle venait d’encaisser le choc à retardement. Sans doute que ses émotions se précisaient, et que la colère régressait au fond d’elle-même. Il la serra fortement contre lui, laissant ses gantelets choir sur le sol. Son petit corps s’enchâssait sans mal contre celui de l’homme masqué. Et malgré son armure de cuir et l’écaille du dragon de L’ire accroché à son torse, L’Ombre sentait le petit cœur affoler de sa pupille battre contre sa poitrine… Ou était-ce le siens? À moins que les deux muscles ne battent à l’unisson, en concert entendu, sur une trame identique. Il passa délicatement sa main gauche, alors sur sa joue, dans les cheveux clairs de Luna. Il la pressa d’Avantage contre lui en appuyant une faible pression sur sa nuque à l’aide de sa main gauche, alors que sa main droit balayait délicatement le dos pourtant couvert de la gamine.

-Chuuuuuut… Ça va aller…

La pauvre, elle tremblait comme une feuille jaunie harcelé par les grands vents. Elle avait voulue mourir? Ainsi lancée, sans justification, cela laissé un message sous-entendu extrêmement troublant pour l’esprit de l’assassin. Elle avait eu peur… Peur de quoi? Pourquoi voulait-elle mourir? Par peur? Par douleur? Par tristesse? Évidemment, l’Ombre craignait le pire. Avait-elle été blessée? Capturée? Torturée? Violé?... Une seule de ces suspicions tournées en réalité suffirait à rendre le Corbeau fou de rage. Mais cette colère ne servirait à rien sur le moment. La petite n’Avait pas besoin de haine et de colère. Elle avait besoin d’amour et de paix, chose qui semblait impossible à obtenir sur ce foutue continent… C’est ce qu’il avait tenté de faire lorsqu’il était partie au sommet des chefs : tenter d’Aider les meneurs à mette fin au conflit, en vain bien évidement.

Puis, la gamine dit d’une voix brisé, sanglotant et tremblante, qu’elle était responsable de la mort de Salem et de Mathias. À cela, l’assassin ne fit que la serrer d’avantage encore contre lui, espérant l’espace d’une fraction de seconde de ne pas l’étouffer dans ses bras. Peu importe pourquoi elle disait cela, ce n’était pas elle qui avait planté une hache dans le ventre d’un type et hacher l’autre gratuitement.

-Tu n’as pas à culpabiliser pour la mort des oiseaux Luna… Ce n’est pas toi qui a fauché leur vie, mais bien les soldats du Néant. Sans la guerre créée par le Néant, rien de tout cela ne se serait passée… Cesse de culpabiliser pour quelque chose qui n’est pas de ta faute Luna… Aller… Ça va gamine… Ça va…

Il tentait de parler doucement, question de réconforter son ancienne élève. Il était une bouse dans la matière, mais il se trouvait étrangement motivé et naturel lorsqu’il voyait la jeune en peine de la sorte. Il se releva, toujours Luna dans ses bras, faisant dérobé le sol sous les pieds de la gamine. Il sentit la jeune remuer dans ses bras alors qu’un coup sourd se fit entendre près d’eux. Instinctivement, l’Assassin se retourna vers la porte d’entrée. Rien. Puis, le coup se répéta. Cette fois ci, ce fut les vibrations qui vendirent la source du bruit : la trappe. Lentement, l’Assassin redéposa la jeune au sol, sans quitter le cadre de bois des yeux. Il sortit machinalement son poignard de sa botte droite, s’avançant lentement vers la source de sa méfiance, faisant signe à Luna de ne pas bouger. Il ne voulait pas laisser la jeune, alors triste et sous le choc, mais si d’Autre ennemis se trouvaient en ces lieux, cela devenait prioritaire de s’en occuper. Avec précaution, l’Ombre leva la trappe, révélant une échelle en angle menant à un étage inférieur. Une lumière vacillante semblait venir de l’endroit, ainsi que d’étrange bruit, que l’homme masqué associa à des murmures. Il jeta un coup d’œil rapide aux alentours, puis s’attarda un moment sur Luna. Il eut un sourire désolé, puis s’engagea dans l’orifice.

Il descendit rapidement et fit volte-face, pour se retrouver dans un corridor souterrain. Quelques torches mourantes éclairaient la structure. Les bruit et une source plus importante de lumière provenait du fond du corridor, où l’homme se dirigea d’un pas lent, prudent et silencieux. Arrivé au bout, le corridor bifurquait brusquement sur la gauche, dans ce qui semblait être une grande pièce. Une odeur nauséabonde provenait de cette dernière. Mêlé à la poussière ambiante et à l’humidité omniprésente, cela rendait l’assassin confus et nauséeux. Décidé, l’Ombre jeta un coup d’œil dans la pièce, sincèrement surprit de ce qu’il vit. Des hommes… Une vingtaine d’homme, vêtu de tunique et de pantalon, sale et fatigué. Une bonne partie était allongé dans des couches superposés, d’autre toussait bruyamment, d’autre encore semblaient blesser, à en croire les pansements qui couvraient diverse partie de leur corps. Deux des hommes faisaient le tour de chaque personne présente, ils ressemblaient presque à des guérisseurs… Le feu crépitant au centre de la pièce et les plaintes des blessés fit comprendre au Corbeau la raison pour laquelle les hommes n’avaient pas eu ouïs du combat de tout à l’heure. Avec les évènements ayant précédé cette découverte, une seules pensées vint à l’esprit de l’assassin : un groupe d’alayien, terré et soigné, reprenant des forces. Un groupe d’hommes au potentiel létal. L’ombre quitta le sous-sol rapidement, toujours dans le plus complet des silences. Arrivé au niveau du sol, de nouveau prêt de Luna, il tenta de repéré l’emplacement de la pièce souterraine à partir du niveau principale du bâtiment. Logiquement, ce fut l’entrepôt à l’arrière du bâtiment qui surgit comme choix raisonnable pour l’assassin. Il tourna son attention vers Luna, toujours mal à l’aise de devoir faire autre chose alors que la gamine était en pleur. D’une voix pensive et froide, il lança à la Gamine :

-Des hommes, une vingtaine… Dans une pièce située sous l’entrepôt… Des Alayiens je crois…

Les bras entourant son ami et la tête posée sur son torse, le cœur lourd de Luna s’apaisait peu à peu. Pourquoi fallait-il toujours que leurs retrouvailles soient emplies d’émotions? Elle aurait aimé que les événements soient plus simples, plus calmes, mais elle avait fini par se résoudre à l’idée que c’était impossible. Pourtant, dans ses bras, elle avait toujours l’impression que tout allait bien et que tout irait pour le mieux. Elle s’en voulait tellement pour ce qui était arrivé. Elle lui lança un regard surpris lorsqu’il la rassura, lui disant qu’elle n’avait pas à se sentir coupable et que ce n’était pas de sa faute ce qui était arrivé. L’azur croisa l’or, cherchant une lueur qui le trahirait. Comment pouvait-il ne pas lui en vouloir? Disait-il simplement la vérité pour ne pas la blesser? Non, son regard ne vacilla pas sous le sien. Elle pouvait y lire toute l’anxiété qu’elle lui avait causé, mais surtout toute l’affection qu’il avait pour elle. Il était sincère. Mais comment pouvait-il la pardonner aussi facilement? Elle ne connaissait pas beaucoup Mathias et Salem, mais ils n’auraient pas dû mourir. Un jour, elle les vengerait!

Elle ne voulait pas se libérer, de peur de retourner à l’horrible réalité qui l’entourait. Elle était bien ainsi. Elle ne voulait pas se retrouver à nouveau parmi les corps morts qui jonchaient le plancher de l’auberge. Le sol se déroba sous ses pieds tandis qu’Ombre venait de se relever et qu’elle s’accrochait toujours aussi fermement à lui. Mais un bruit retentit et se répéta à de nombreuses reprises. Elle n’arrivait plus à détourner son attention du son qu’elle entendait. Elle n’avait aucune idée de quoi il s’agissait, mais elle était prête à jurer que ça provenait du sous-sol. Prête à jurer que ça n’annonçait rien de bon…

L’illusion de ce moment paisible se rompit aussitôt lorsque l’assassin la redéposa au sol. L’angoisse resserra son cœur alors qu’elle voyait Ombre se diriger vers la trappe. Elle aurait voulu lui dire de ne pas y aller, que c’était trop dangereux et qu’elle avait peur de le perdre à nouveau. Mais aucun mot ne sortit de sa gorge. Elle ne put que le regarder s’engouffrer dans la trappe menant au sous-sol. Bientôt, elle fut seule avec les quatre corps ensanglantés qui reposaient sur le sol.

La gamine resta à fixer la trappe pendant ce qui lui parut une éternité. Elle se daigna enfin à bouger, à reprendre ses esprits et à analyser la situation. Il faisait sombre, il pleuvait toujours à l’extérieur, mais le tonnerre se distançait de plus en plus des éclairs. Dans moins d’une demi-heure, le ciel arrêterait de gronder et dans moins d’une heure, la nuit redeviendrait tranquille. Les bruits qu’elle avait entendus provenant du sous-sol avaient cessé et seul le vent qui passait à travers l’ouverture de la porte et l’immense trou qu’elle avait créé dans le mur venait rompre le silence. Elle restait aux aguets, attentive à tout bruit suspect ou quoi que ce soit qui indiquerait que son maître avait besoin d’aide. Mais rien, il ne se passa rien du tout et l’attente lui parut interminable. Elle avait repris sa lame fine et l’avait rangée à son fourreau lorsqu’Ombre réapparut. Lâchant d'abord un soupir de soulagement de voir qu'il allait bien, elle le suivit des yeux et attendit qu’il rompe le silence le premier.

Vingt Alayiens?! Les yeux de Luna n’auraient pas pu devenir plus grands suite à la nouvelle de l’assassin. Elle ne pouvait pas croire ses oreilles, ils se trouvaient réellement au-dessus d’une vingtaine d’hommes? Par quel miracle au juste n’avaient-ils pas remarqué leur présence? Ce n’était peut-être qu’une question de temps avant qu’ils ne s’emmènent et elle s’imaginait mal affronter autant de personnes à la fois – surtout qu’elle ignorait qu’une bonne partie d’entre eux étaient blessés.

- Partons pendant qu’on peut encore. Murmura-t-elle à l’assassin. Ils vont nous tuer sinon! Ajouta-t-elle.

La voix de la gamine était sérieuse et angoissée. Son regard devint affolé lorsqu’elle entendit du bruit près de la trappe.

- Vite! Prononça-t-elle.

Elle ne comptait pas essayer de voir si elle était capable d’affronter les gens qui arrivaient, surtout qu’elle savait qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme avec son voyage éreintant et les événements récents. Suite à ce mot, elle se dirigea vers le fond de l’auberge et passa à travers le mur effondré plus tôt par sa boule d’énergie. Au même moment, elle s’enlaçait soi-même* et se fondit dans les ténèbres de la nuit déchaînée en espérant que son ami en ferait de même.




* [Autre] Cape des ombres
Une chape d'ombre et de silence tombe sur le lanceur, il ne produit plus de bruit et son corps dévie la lumière, le rendant presque invisible ( mais pas totalement )

Geste clé : S'enlacer soit même

Elle semblait rassurer de le revoir en un seul morceau. À bien y penser, tout cela aurait pu s’envenimer à une vitesse exponentiel s’il avait été découvert par ne serait-ce que l’un des hommes encore en états de combattre. Il ne fallait pas oublier que les soldats du Néant étaient tous des fanatiques et surtout des guerriers redoutables… Il jeta un coup d’œil sur le cadavre du propriétaire au sol, puis le corps sans vie du jeune… D’accords… Les Alayiens étaient redoutables… Ce qui n’était pas le cas de tous les suivant du Néant récemment convertie. Mais Luna n’avait pas tort sur le fait que plus vite ils quitteraient les lieux, plus vites ils se retrouveraient en sureté. L’assassin remit son masque sur sa bouche et attacha ce dernier solidement, déjà habitué à la manœuvre.

-Tu as raison… Part devant et suis le fleuve. Tu trouveras un très grand chêne plus loin. Nox y repose. Je t’y rejoindrai…

Il avait terminé son contrat de façon basique, mais satisfaisante professionnellement parlant. Après tout, cette nuit avait été productive… Deux gardes alayiens, un futur disciple et un initié… Mais la colère parlait également, et cette dernière en voulait plus… Vingt hommes… Donc une bonne partie n’était pas en état de combattre… Peut-être y avait-il un moyen de rendre cette soirée encore plus productive… Il avisa le corps des hommes sur le sol, et une idée lui traversa la tête. Rapidement, il empoigna les corps un à la suite de l’autre et alla les empiler sur la trapper, ce qui devait mettre pratiquement une demi tonne sur la seules sortie possible pour ses ennemis. Mais l’assassin n’allait pas s’arrêter là, étant si bien élancé. Les auberges rasées par les flammes, c’était sa spécialité après tout… Il devait être à une dizaine d’auberge et une vingtaine de maison… C’était si simple de faire cramer un bâtiment en bois à bien y penser… Et puis, le contrat spécifiait que la mort devait être exemplaire selon la demande du client… Une exemple pour tous les ennemis de son client… Les Alayiens de ce genre probablement, des visages à deux faces…

L’Ombre commença à rôder derrière le comptoir, renversant le contenant de toutes les bouteilles qu’il trouvait sur le sol. Bien rapidement, l’auberge empestait l’alcool, un mélange maladif et repoussant… Une bonne chose de faite… Puis, il se dirigea à l’entrepôt en faisant subtilement le tour du bâtiment, puisque la porte était toujours scellé de l’extérieur de ce côté du commerce. Il avança d’un pas silencieux une fois dans la remise, puisque ses ennemis potentiels devaient se trouver directement en dessous… L’homme masqué avisa rapidement les barils au fond de la pièce. Il dégaina son poignard logé dans sa botte et fit sauter le couvercle du premier baril. À l’odeur, de la bière, ce qui n’était pas tant bien… Il répéta le geste pour un autre baril. L’odeur intense et concentré d’alcool qui s’en dégagea réussit à faire sourire l’Ombre sous son masque buccale, qu’il abaissa le temps de gouter le liquide. Une grimace sur le visage plus tard, il put constater avec un horrible arrière-gout dans la bouche qu’il s’agissait de Grande-Chartreuse… De l’élixir végétal… C’était parfait…

L’assassin sortie tout aussi subtilement de la remise et alla dégager la porte qu’il avait précédemment bloqué. Une fois la porte ouverte, l’homme en noir se plaça entre les deux bâtiments, ayant à la fois un œil sur le baril et un œil sur le comptoir de l’auberge. L’eau claquait toujours sur sa tête, le tonnerre claquait toujours l’air, et ce n’était pas la fin de la folie de cette soirée. Il tendit ses deux bras de chaque côté de son corps, paume ouverte et doigt tendu vers le ciel, visualisant dans son esprit de puissante flammes dévorante. Une impulsion d’énergie dans son bras droit, et une boule de feu* qui fusa en direction de l’auberge, frappant le comptoir imbibé d’alcool, répandant instantanément les flammes dans une partie du bâtiment. Puis une vive pulsion anima presque simultanément son bras gauche. Une seconde boule de feu* détala en même temps que la première et alla s’écraser contre le baril remplit d’alcool à haute teneur. L’effet fut immédiat : le baril explosa, déversant son contenu à travers l’entrepôt. Déjà, au travers les crépitements des flammes naissantes et déjà dévorante, les rugissements du tonnerre et le ruissellement de la pluie, il pouvait entendre les cries paniqué des hommes situé sous l’entrepôt. Avec la trappe de bloqués, ils se sortiraient pas de sitôt de ce torrent de flamme…

Satisfait, un sourire voilé sous Écho, l’assassin passa ses bras en croiser sur son corps, s’enlaça lui-même, s’imaginant disparaitre du même coup**. Une image troublée par la pluie tombante se tenait là où le coupable de l’incendie se tenait une seconde plus tôt. Il commença à marcher calmement en direction du point de rendez-vous fixé avec Luna. Il sentait la fatigue l’assaillir : il n’était pas un mage aussi résilient que Luna, les deux boules de feu et ce sort de dissimulations venaient de consumer la majorité de ses réserves magiques. Mais il avait réalisé ce qu’il désirait faire, et une fois la forêt atteinte, l’Ombre pourrait laisser tomber le sort. Des Alayiens rôti à mort de la façon la plus cruelle qui soit, une payes qui l’attendait à Gloria et le retour de Luna… La vie était belle…


[Offensif] Boule de feu *
Création d'une boule de feu qui peut causer de graves brûlures à l'adversaire
Geste clé : Paume ouverte vers l'adversaire

[Autre] Cape des ombres**
Une chape d'ombre et de silence tombe sur le lanceur, il ne produit plus de bruit et son corps dévie la lumière, le rendant presque invisible (mais pas totalement)
Geste clé : S'enlacer soit même