1 Juillet

A part les rats, et les cafard tout ceux qui venaient tenir compagnie à Christan, alors que ce dernier était en cellule lui donnaient tout simplement envie de faire un massacre, et encore il n'aimait ni les rats, ni les cafards, mais bon c'est pas vraiment comme s'il pouvait passer sa journée à essayer de les écraser, et de les tuer. Même si Christan a déjà essayé hier de manger l'un de ces rats avant d'abandonner finalement en se disant que même la bouillie immonde qui lui était servie par les gardes seraient au final meilleure pour sa santé que les entrailles d'un rat crue, et pourtnat Néant sait qu'il n'est pas difficile... Et cela sans compter l'eau croupie qu'il devait boire...

Heureusement il avait autre chose à penser, par exemple l'unique qu'il priait avec abondance ces derniers temps que ce soit par vrai foi, et par le fait qu'il n'avait rien d'autre à faire à part manger, faire des exercices sur place, ou bien encore tenter de lire ce qui était vraiment un exercice pénible pour lui qui n'avait que quelques bribes de savoir dans ce domaine acquit depuis qu'il était gosse. Ce qui remontait à longtemps maintenant qu'il a 40 ans... Ah il regrettait cette belle époque, son coquebert de père était encore en vie à cette époque, mais au moins il était en alayia pas sur cette Armanda empestant la magie...

Même la mine dans laquelle il avait ruiné une belle partie de son enfance lui paraissait soudain bien plus séduisante que ces cellules putrides. Cette sale époque où il passait ces journées à fracasser la pierre à coup de pioche. Au moins cela l'avait forgé... Même si sa vie de guerrier lui paraissait maintenant cent fois préférable. Il restait qu'il aurait préférer cette mine au déshonneur de se retrouver prisonnier des rebelles... Il n'empêche néanmoins qu'il préférait se battre que extraire des pierres précieuses et des métaux de la roche.

Dans tout les cas il pensait encore à cette bien sale époque en somnolant d'ennui, et surtout d'un sommeil qu'il cherchait en vain à trouver malgré le clapotis insistant de l'eau non loin. Et les plaintes des autres prisonniers, cette bande de rat ne pouvait-elle pas se taire bon sang ?!? Il était énervé contre tout le monde ces derniers temps, et ruminait au fait que ce séjour en cellule s'il s'éternisait trop risquait de bien le ramollir. Lui qui accorde une telle apporte à l'entraînement, à la force, et surtout à la liberté se retrouvait bien beau ainsi enfermé dans une cage...

Il avait finalement tellement peu de chose à faire ici, les gardiens ne le laissaient même pas sortir pour prendre l'air. Qu'allait-il le devenir ? Il ne le savait, mais l'éventualité de se retrouver toute son existence enfermer ici ne l'enchantait pas, encore moins que de la torture, ou une exécution qui aurait été une belle façon de quitter ce monde d'une certaine manière. Là s'il restait ici ses nerfs allaient être mis à rude épreuve, et puis en ces galeries rien ne garantissaient qu'il allait sortir. Weren détestait ce sentir faible, et là il ne s'était jamais sentit aussi faible pour tout dire. Sans arme, sans armure ainsi enfermé dans sa cellule...

Et comment évoluer la situation pour son peuple ? Il n'en savait vraiment rien à vrai dire, et le simple de savoir qu'il ne pourrait pas essayer de lutter pour l'Alayia, et l'unique le rendait malade à sa manière, se sentir impuissant était vraiment d'un rance... Ah il espérait vraiment que ça ne dure pas éternellement, un homme comme lui a besoin de se battre, et rester enfermé ici l'énervé, mais à un point. Chaque seconde paraissait pour lui durer un siècle pensa t-il en essayant de fermer les yeux à nouveaux pour essayer d'attraper désespérément un sommeil qui se faisait fuyant... Encore, et encore...

La bataille avait eu lieu la veille et pourtant il avait l'impression que les nuits s'étaient comptées par centaines depuis. Mais il n'en était rien. Une nuit. Une seule et unique nuit avait eu lieu. Une nuit éreintante, longue, laborieusement longue, en un sablier du temps agonisant de concert avec lui. Il avait bien cru que sa dernière nuit était arrivée, que le glas de sa non-vie, courte non-vie, avait sonné, jusqu'à ce qu'un certain elfe chanteur vienne le sauver. Il avait alors retrouvé son chemin vers les rives de cet immense marais limbique dans lequel il semblait s'être perdu.

Mais ce n'était pas pour autant qu'il avait retrouvé pleinement sa force d'antan, cette force d'avant guerre. Que du contraire. Il se sentait faible, las, éprouvé, et son corps fourbu semblait sans cesse lui réclamer son dû. Sang, lui susurrait-il sans cesse, sang, chuchotaient sans fin ses sens exacerbés, sang, réclamait encore et encore son âme éprouvée. Sang, oui, il avait encore envie de sang. Et son Père avait beau lui avoir déjà donné son quota du jour, il avait beau lui avoir déjà fourni son substantiel, il avait encore faim. Soif. Ce mot hantait ses pensées, s'agitait en spasmes dans son esprit, l'empêchant de se concentrer sur quoique ce soit d'autres.

Sans doute son corps réclamait ce dont il avait besoin pour récupérer. Assurément même. Et le jeune vampire avait beau tenté de résister à cet appel lancinant, il avait beau tenté de ne pas céder, il sentait ses résolutions, sa volonté, s'effriter sur les roches coupantes de cette irraison qui l'alpaguait peu à peu. Il sentait qu'il ne parviendrait pas à se contenir plus longuement. Et son Père qui n'était pas là pour le conseiller...

Finalement, n'y tenant plus, craignant que la folie ne le gagne et qu'il ne commette un acte irréparable envers un elfe ou un homme censé être un allié rebelle, préférant ne pas risquer d'envenimer la situation délicate des vampires qui, comme lui, comme son millénaire, n'avait pas trahi, s'il lui advenait de mordre par inadvertance quelque malandrin de passage, il jugea plus judicieux d'aller réclamer un "encas" supplémentaire. Certes, ce ne serait pas forcément des mieux venus... mais s'il expliquait la situation... s'il expliquait peiner à se contenir et avoir un besoin crucial de sang pour ne pas commettre un acte impardonnable... un acte de trahison...

Et c'est ainsi qu'il se rendit dans les cachots de Fort Espérance, sans autorisation aucune, et qu'il tenta de pourparler avec les gardiens des geôles. Ce fut long, laborieux, mais étonnamment, alors qu'il aurait voulu l'éviter, ce fut un nom, un seul, qui fut la clef et qui rendit soudain l'officier des gardiens plus enclin à considérer sa demande. Achroma. Sire Seithvelj... La clef de tout, aurait-on dit soudain. Si Eliowir n'avait pas voulu abuser de cette "clef", du nom de son Père, il devait avouer qu'en l’occurrence, ce nom l'arrangeait. Il préférait cela, plutôt que de faire honte à son millénaire en perdant tout contrôle devant un rebelle, ou pire devant le chef rebelle humain. Quitte à devoir ensuite subir le courroux, qui ne manquerait pas de venir, de son aimé, pour avoir ainsi cédé à la tentation. Mais c'était cela ou devenir fou... fou... folie le rongeait déjà bien assez...

- Par la galerie en face de vous, septième cellule de gauche, fit l'un des gardiens. Ce prisonnier devrait vous convenir. Il se dit immunisé qui plus est. Tenez, pour ouvrir la porte. Fermez-la toutefois derrière vous pendant que... enfin... vous voyez

Non, il ne voyait pas. Mais peu importait.

- On ne sait jamais. Ne le laissez pas s'échapper, on a autre chose à faire que de courir après, ajouta l'autre vivement, soudain gêné.

Ce à quoi Eliowir avait envie de répondre qu'ils n'avaient qu'à venir le guider, l'escorter, et lui ouvrir eux-mêmes. Ils seraient alors assurés qu'il n'y aurait pas d'impair. Mais visiblement, ils ne voulaient pas assister à un spectacle potentiellement morbide.

Eliowir s'empressa donc de suivre le mur à sa gauche, laissant sa main errer sur ce dernier tandis qu'il marchait d'un pas lent et silencieux. Il compta silencieusement et avec une lenteur presque exagérée, les cellules qu'il passait. Une. Deux. Trois.

Comme pour savourer le plaisir du sang à venir, du sang goûteux qui allait le rasséréner d'ici peu...

Quatre. Cinq.

- Gauche ? Pas plutôt la droite, sa cellule ? entendit Eliowir au loin.

Un autre gardien, qui soudain semblait hésiter.

Six. Bientôt il serait arrivé.

- Je sais plus. Mouais... Quelle importance au fond ? Tous des renégats, des cancrelats qui ne méritent pas mieux.

Sept. Gauche ou droite alors ? Il avait dit gauche de prime abord. Gauche... le côté de sa main maîtresse... Ce serait gauche, alors, décida le jeune vampire, qui n'avait pourtant pas perdu une miette des hésitations des geôliers. Après tout, s'ils disaient eux-mêmes qu'il n'y avait que peu d'importance... Autant laisser le hasard décider, n'est-il pas ?

Et sur cette pensée, il caressa la porte d'une main jusqu'à ce qu'elle atteigne la serrure. De l'autre il ouvrit lentement la porte, et s'empressa d'entrer, refermant vivement derrière lui. Et jetant rapidement la clef au milieu du couloir qu'il venait de quitter. Qu'il ne prenne pas de risque que l'autre puisse s'échapper. Les gardiens lui rouvriraient bien après, n'est-ce pas ? Et du moment qu'il avait mangé, il pourrait bien ensuite patienter. On ne laisserait pas un vampire lié au Sire Seithvelj croupir dans ce trou...

Il entendit bien du mouvement dans la cellule quand il entra, mais il n'en fit guère cas. Que l'autre tente donc de l'attaquer. Qu'il attise donc sa soif. Mais il n'en fut rien. Il fut d'ailleurs presque déçu que rien ne se passa pendant qu'il avait le dos tourné.

- Que les étoiles te guident pour ta dernière nuit en ce monde, fit-il alors en guise de salut en se tournant vers sa proie, se permettant, enfin, de goûter l'odeur que celle-ci pouvait bien dégager.

Ce doux fumet promettant sang savoureux, l'espérait-il.

- Que ton sang apaise mon agonie et insuffle en moi de douces ondes.

Sérieusement il n'arriverait pas à dormir décidément pensa t-il avec rage tout en s'efforçant à fermer les yeux. Il essayait d'attraper le sommeil comme un ivrogne violent attrape sa femme après une nuit de beuverie. Avec rage, et surtout détermination. Sur que s'il arrivait quand même à dormir ce ne serait pas un sommeil très reposant, mais à la limite vu qu'il allait passait ses journées enfermer dans ces cellules autant ne pas se plaindre… Ce n'est pas comme s'il était encore dehors avec sa lourde armure à faire tournoyer sa haches dans le seul but de faire détacher des têtes des corps de ses ennemis. Ah il regrettait déjà cet époque décidément… Le sang coulait à flot comme les os brisés, et autre. Ah se battre allait lui manquer décidément… Alors qu'il pensait à cela il commença enfin a peu à peu sombrer dans le sommeil jusqu’à ce que...

Par la peste ! Pensa t-il, alors qu'il entendait quelqu'un ouvrir sa cellule. On ne le laisserait jamais tranquille décidément ?!? Est-ce que c'était encore ce maltaillé d'elfe qui était venu le soigner hier à peine après que la bataille soi terminé ? Il espérait bien car si ce crétin était venu, alors qu'il n'avait plus de chaîne Christan pourrait facilement dire le fond de sa pensée à ce gringalet elfique. Il ne savait même pas que les elfes pouvaient abriter de telles traviole dans leurs rangs, mais bon au final cela ne l'étonnait pas. Elfe, et virilité sont deux mots incompatibles après tout… Dommage qu'il puisse pas tenté de le tuer, mais cogner la tête de cet elfe à l'air enfantin sur les barreaux en acier de sa cellule serait en soit déjà assez sympathique pour lui… D'ailleurs il ouvrit les yeux pour voir si c'était bien cet elfe ci, ou autre chose.

Du regard il vit le dos d'une forme plus grande que l'elfe qu'il avait vu hier, et une longue chevelure… C'était qui ça ? Il ne savait vraiment pas, mais il était déjà lassé d'avance par tout ceci pour tout avouer… Il avait l'impression d'être un animal en cage que l'on donnait en spectacle, dommage qu'il n'ait pas fait couler une rivière de sang hier à peine, il aurait du partir avant la fin de massacre, sa fougue, et son envie de tuer plus de rebelles, toujours plus lui avait coûté cher pour le coup. Même si le combat que la maître lame vampirique avait été assez excitant au final. Surtout que cette fois-ci ce dernier ne s'en était pas réchappé sans blessures…

« Que ? » Dit-il en entendant les paroles, et surtout en reconnaissant la voix, Christan se leva prudemment sous l'effet de la surprise qui le prenait. Alors que l'elfe continuait à monopliser le temps de paroles... Weren qui n'en croyait pas ses yeux prit un air furieux, et répondit d'un simplement mot sentant le mépris, et sifflant la haine la plus pur qui soit.

« TOI?!? » Il serra les dents au point qu'on pourrait croire qu'elles allaient de déloger de leurs mâchoires, et fit une grimace qui le rendit encore plus laid, mais qui montrait bien toute sa colère.

« Toi ! Eliowir Serrilëil. Espèce de satané elfe, mangeur de salade à la noix ! Alors tu es encore vivant hein ? Fot-en-cul ! Je me doutai bien que tu n'en avais aucun honneur, la dernière fois j'aurai du finir le travail... Je t'avais laissé une chance car je n'avais pas de temps à perdre, et car je pensai te revoir pour qu'on règle cela de façon honorable. Car je croyais être tombé sur un elfe avec une once d'honneur, mais non ! »

Dit-il pensif en fixant l'elfe avant de continuer d'un ton énervé.

« Mais il semblerait que elfe, et honneur martial soit deux notions incompatibles d'après ce que j'entends. Tu es vraiment qu'une vermine, j'espère que mon coup de hache dans tes parties t'as rendu stérile au moins, j'aurai peut-être du t'arracher le tout quand j'en avais encore l’occasion . » Ou donner un coup de botte en plus, pas comme si un elfe avait besoin de se reproduire surtout que moins il y en avait des elfes mieux c'était...

Après avoir dit le premier fond de sa pensée il croisa ensuite les bras, et continua ensuite d'un air glacial.

« Tu es vraiment un lâche, et un faible. Attendre que je sois enfermé dans cette cellule, et désarmé pour me tuer ?!? Pfffeuh. Pitoyable ! J'ai peut-être promis de t’éviscérer, mais au moins j'ai la trempe de laisser à mon ennemi une occasion de se défendre de manière adéquate. Là tu es telle la hyène qui attend le moment propice pour s'en prendre à une proie affaiblie, et malade. »

Avant de dire songeur.

« Sang ? De quoi tu cause ? Bon sang les elfes sont vraiment bizarre décidément... »

Puis il acheva d'un ton calme.

« Mais bon vu que je n'ai pas le choix… Viens là ! Je t'attend ! Je n'ai pas peur de toi ! »

Oui il n'avait pas peur, la situation était peut-être un peu désespérée dans l'état où il était sans arme, et sans armure, mais il était bien trop têtu, et surtout bien trop féroce pour renoncer à un combat aussi difficile soit-il. Après tout il n'avait pas renoncer à combattre le dragon rouge, et le dragon bleu malgré la sacré tannée qu'il allait, et qu'il a reçu contre ces deux adversaires… D'ailleurs pourquoi l'un des deux dragons ne l'avait pas tué bon sang ! Cela aurait au moins était une belle mort pas comme celle-ci de la main d'un elfe couard en cellule…

En entrant dans la cellule, le jeune vampire avait pour intention de rapidement passer à l'acte. Sauter sur sa proie, la neutraliser le plus rapidement et le plus efficacement possible pour éviter toute incartade, et enfin, enfin !, se rassasier. Se rassasier, boire jusqu'à plus soif, étancher sa faim... Oui, voilà un plan que son esprit affamé avait conçu avec délectation. Mais qui se voyait soudain compromis quand il entendit les paroles qui se voulaient assassines du prisonnier.

Assassines cependant, elles ne le furent nullement. Bien du contraire. Elles firent naître en lui une autre faim, une autre soif, tout aussi intense, qui le rongeait depuis son réveil dans ce monde nouveau, dans cette non-vie qui était devenue la sienne. La soif de son passé, la soif de ses souvenirs. Il s'agissait là d'une soif rare lui avait-on dit pour un nouveau-né, qui souvent se retrouvait submergé par la soif de sang. Oh certes, il était tout autant submergé que n'importe quel vampire nouvellement revenu d'entre les morts au pays des non-vivants, il entendait tout autant cet appel su sang inéluctable, délectable, si puissant, qui menaçait à chaque instant de le noyer. Oui, il était assoiffé de cette soif-là, mais apparemment ce n'était pas là la seule faim qui le rongeait. Et Achroma en semblait d'ailleurs fort satisfait et n'avait eu nul besoin de pousser son fils à retrouver ses souvenirs, sa mémoire perdue et effacée. Ce souhait était venu de lui-même, très rapidement, et plus même. Un besoin, une nécessité.

Il ne savait pourquoi ni comment au juste, mais Eliowir se sentait particulièrement attaché à ses souvenirs, son passé, sa mémoire. Mémoire... ce simple mot réveillait tant de choses en lui.... Oui, il avait soif soudain. Soif de son passé. Et visiblement, ce prisonnier-là détenait une petite bribe de souvenirs qui leur appartenaient. Lui appartenaient.

Et soudain ce n'était plus sang qu'il voulait arracher à l'homme en face de lui, mais souvenirs. Passé. Mémoire.

Un passé houleux. Visiblement de ce qu'il en comprenait, laborieusement d'ailleurs, c'est que tous deux avaient dû combattre et que l'homme l'aurait blessé. L'aurait blessé en un endroit particulièrement gênant d'ailleurs, songea-t-il, retenant tout juste une grimace à cette idée. Non pas que ces parties-là lui soient effectivement d'une grande utilité désormais, mais tout de même ! Il tenait à leurs intégrités. Certains pourraient être déçus s'il n'avait pas été intègre, fut d'ailleurs la subreptice pensée qui voleta en lui.

- Qui vous parle de vouloir vous tuer, prisonnier ? Je suis venu me rassasier, de votre sang dit immunisé... Et vieil elfe je ne suis plus, vampire dès lors je suis devenu.

Eliowir pencha légèrement la tête de côté, laissant un instant ses songes voguer. L'autre visiblement le prenait encore pour un elfe. Il l'avait connu elfe et visiblement le peu de changement physique qu'il avait subi prêtait encore à confusion. Sans compter... que sans doute les geôliers s'étaient trompés de prisonniers et que celui-ci n'était peut-être pas immunisé. Et soudain, le jeune vampire songea que cette méprise pourrait être fort fâcheuse. Si erreur il y avait bel et bien, si morsure avait bien lieu ensuite... soit l'autre était par un heureux coup de chance lui aussi immunisé et tout irait bien, soit il ne l'était pas. Et si Eliowir ne le tuait pas, naitrait alors un autre vampire... ou il devrait le tuer et aurait un prisonnier mort sur les bras.

Pas que cela le chagrinât réellement lui-même, son âme s'acquitterait sans peine de la mort d'une proie, surtout d'une proie si abjecte. Non, aucun remord ne l'étreindrait. Mais ce serait là fort fâcheux pour ces paires, pour son père surtout. Les vampires qui étaient restés auprès de la rebellion et qui n'avaient pas trahi étaient déjà en assez fâcheuse posture sans que l'un d'eux ne tue un prisonnier qu'il n'était peut-être pas censé toucher encore moins mordre. Même avec l'accord de soi-disant geôliers. Tous auraient des embêtements, ce qui serait fort gênant.

Eliowir s'en trouva alors fort désappointé. Il voyait soudain, à ces pensées, son repas s'envoler. Et sa faim en grondait plus encore. Il dut alors se focaliser sur une autre faim pour ne pas céder à la tentation et ne pas se ruer sur cette gorge palpitante au sang vibrant de vie. Une autre faim... faim sans fin... Des souvenirs auxquels se raccrocher, des souvenirs à retrouver...

- Mais vous semblez m'avoir connu, humain. Combat et blessure auraient été nôtres ? Dites-moi donc en plus cher hôte. Racontez-moi donc ce passé qui fut mien ?

Comment ça il ne veut pas le tuer? Surtout qu'il parle de se rassasier? De son sang dit immunisé? Comment ça il avait un sang immunisé?!? UN VAMPIRE? Un satané vampire!!! Christan avait une envie incroyable de défoncer les barreaux de cette cellule, et la tête de cet elfe-vampire à la noix, à part que ce serait digne du dernier des abruti d'agir de cette façon par pure colère en telle situation. Mais d'où il tenait qu'il était immunisé ce maltaillé? Si c'était l'une de ces andouilles de gardes qui lui faisaient une mauvaise farce il sentait qu'il allait exploser. Christan avait vraiment un grand mal à ne pas prendre un air déformé, et furieux qui l'enlaidissait beaucoup pour le coup, si c'était encore possible.…

« Je ne suis pas un immunisé espèce de fot-en-cul ! Je ne sais pas qui t'as raconté cela, mais cette plaisanterie est de très mauvais goût !!! Et comment ça t'es un vampire ??? Bon sang, mais bordel ! Fallait que ce soit forcément toi qui devienne un vampire, et vienne me titiller en cellule ?!? » Dit-il en crachant par terre, pour sûr l'ironie de la situation n'était aucunement pour lui plaire. Qu'est-ce qu'il avait fait à néant pour mériter cela ?

Puis Christan dévisagea ensuite le vampire, attendant de voir la réaction de ce dernier, allait-il lui sauter dessus ? Il ne savait aucunement, mais en tout cas comment aurait-il pu s'attendre à ce qu'on lui pose des questions ? Il était venu boire son sang ? Ou bien voulait-il lui délier la langue auparavant ? Cela il n'en savait a peu près rien, mais bon. Il gagnerait peut-être du temps, et pour le coup ce ne serait pas forcément pour lui déplaire, et puis qui sait ? Peut-être qu'un soupçon d'honneur renaîtrait peut-être dans l'esprit de ce maroufle, assez pour qu'il aille enquiquiner quelqu'un d'autre en tout cas…

« Tu as oublié !!!! Tu m'avais dit sur tu n'oublierai pas ! Sale parjure ! Mensonge ! Moi j'ai tenu ma promesse ! N'a tu aucun honneur elfe. Euh vampire… Bien soit ! Ce n'est pas comme si j'avais d'autres possibilités. Par contre je t'interdis d'oublier à nouveau. » Dit-il assez frustré, et agacé par cet était de fait...

Il poussa donc un soupir, et s'assit sur le banc qui se tenait derrière lui … Puis il parla froidement.

« C'était peu de temps après la bataille des bois sombres. L'armée alayienne était malheureusement en déroute suite à une odieuse fourberie de la part des êtres de magie, mais je pouvais dire avec fierté que j'étais l'un des derniers à me replier à la fin de cette bataille, mais résultat je me suis retrouvé à devoir trouver tout seul la sortie dans ces bois elfiques avec des arbres à peine digne de servir pour un feu de camp, et une faune agaçante… Alors que j'essayai de retrouver mon armée, et que je traversai ces bois péniblement j'étais tombé sur toi... »

Il réfléchit courtement, et reprit un peu plus appliqué.

« Tu m'avais traqué, ou tu étais tombé sur moi, je ne sais pas, et je n'en ai royalement rien à faire. Après un court échange de paroles où j'ai promis de te faire ravaler tes insolents, et stupides propos nous nous sommes affronter . Et contrairement à toi j'ai fais preuve d'honneur... » Dit-il comme pour faire des reproches au vampire.

Il raconta ensuite les faits comme il s'en rappelait.

« Tu avais utilisé la magie pour m'attaquer que ce soit avec les branches des arbres, et des loups. Bon sang à croire que la magie, et sa fourberie n'ont aucune limite. Néant merci j'ai une armure, et je sais manier une hache. Puis tu m'a attaquer avec une sorte de tornade, alors que les loups s'enfuyaient. Je suis tombé lourdement au sol, mais je t'ai fais payer cela lorsque je suis arrivé au contact avec assez de mal ... »

Il dit d'un ton vicieux ensuite.

« Après quelques passes d'armes j'ai finit par te porter un coup de hache bien ajusté, furieux tu as utilisé une sorte de magie qui a fait tremblé la terre, résultat nous sommes tout les deux tombés dans une sorte de trou qui est apparut sous nos pieds. »

Il se rappelait encore de cette histoire, c'était franchement désagréable.

« Après une longue chute nous sommes tout les deux atterrit dans une sorte de ruine elfique qui se trouvait sous terre d'après ce que tu m'as dit c'était un mausolée, ou des catacombes, résultat nous avons été obligés de devoir nous entraider pour sortir de cet endroit désagréable. ... »

Acheva t-il calmement pour voir si cet elfe avait des questions à lui poser pour prolonger cela, ou bien s'il reprenait tout simplement là où il s'était arrêté. Il évitait d'aller trop dans les détails pour voir si ce vampire allait lui poser plus de questions ce qui pourrait lui faire gagner du temps, ou non. Car plus longtemps il pourrait éviter de finir avec deux crocs dans sa gorge mieux Christan se porterait…

« Avant de continuer j'aurai une questions... »

Néanmoins il avait une autre question à poser, et demande donc d'un ton ferme…

« Qu'est-ce que l'honneur pour toi Eliowir ? » Cette question pouvait surprendre, mais la réponse à cette dernière était sans doute la seule chose qui pouvait déterminer qui était un maroufle méprisable, ou bien un honorable guerrier aux yeux des alayiens. Christan était le genre d'homme à pouvoir haïr, et respecter quelqu'un comme par exemple le maître lame . Mais bien peu sont ceux digne de son respect au final, c'était la constatation la plus frustrante que pouvait se faire l'alayien.

Si les insultes de cet impudent commençaient sérieusement à l"agacer, il tenta de taire sa colère montante pour écouter ce que l'autre avait, peut-être, à lui révéler. Sur lui. Sur son passé. Puisque visiblement, il semblait l'avoir quelque peu connu.

Bien peu toutefois, constata-t-il, un peu dépité. Ils se seraient apparemment rencontrés brièvement, lors des instants post-bataille parfois si critiques, comme celui-ci le fut effectivement. Un adepte du Néant donc. Un fanatique. Pas simplement un soldat impérial, mais bel et bien un de ces Alayiens qui vouaient tant les créatures magiques à l'hégémonie et qui adoraient Néant au point de vouloir lui offrir la belle terre d'Armanda. Un fou, un sectaire enragé, un aveugle enfin, pis que lui-même pouvait l'être en un sens. Un hérétique de la magie, aurait-il envie de dire.

Il écouta toutefois attentivement le récit, essayant d'engranger le plus infime détail qui pourrait lui en apprendre plus sur lui-même. Gardant en tête les moult insultes qui lui étaient offertes en même temps, se gardant bien d'y répondre tout de suite. Il souhaitait avoir le récit complet. Les insultes auraient leur compte ensuite. Chaque insulte. Chaque mot d'impertinence. Ce mécréant d'humains apprendrait, en temps venu, à qui il avait affaire. En temps venu...

Il en apprit bien peu, bien trop peu. Puissant mage elfe, lui comptait le récit. Puissant mage qui avec sa seule magie avait su faire face à un guerrier apparemment extrêmement rôdé au maniement de la hache. Blessé, il avait été, en une blessure plutôt délicate. Ou plutôt indélicate. Il nota dans un coin de son esprit de vérifie s'il en avait gardé quelque cicatrice, mais il en doutait. Des cicatrices, son corps en présentait bon nombre, dont certaines balafres sur son visage aux traits abruptes. Mais en cet endroit... ?

Et cet insolent qui osait lui poser une question, au lieu de continuer son récit ! Un grognement presque bestial répondit tout d'abord à la voix grave de l'humain. Le jeune vampire s'approcha d'un pas félin, à peine audible, de cette démarche prédatrice, de l'endroit où s'élevait la voix. Peut-être était-il prédateur aveugle, mais prédateur il restait tout de même. Tous ses instincts s'éveillaient aux insultes, à l'insolence... et à l'odeur de sang qui le titillait grandement.

Et d'un geste rapide, faisant appel à cette vitesse caractéristique des vampires qu'un simple mortel humain ne pouvait guère rivaliser, il fonça sur sa proie. L'attrapa vivement à la gorge, laissant sa main se guider à la palpitation précipitée du sang, palpitation si tentatrice, si savoureuse, qui l'appelait tant à festoyer... Oui, festoyer...

Mais pas tout de suite. Pas encore. Prédateur certes, mais prédateur qui avait des questions, qui voulait ses souvenirs, son passé. Il ne serra que le nécessaire pour empêcher l'autre de tenter de s'esquiver et n'eut aucune peine à soulever le corps infecte de cet immondice.

- Ecoute-moi bien, humain inepte, écoute moi bien et imprime chaque mot en ton stupide esprit. Vampire je suis, oui, et pour rassasier ma soif intense je suis venu ici. Comprends-tu donc ce que cela signifie, humain aux fous instincts ? Un mot de travers, un seul, et je sonne le glas de ton destin.

Il relâcha sa prise, laissant l'autre retomber au sol ou sur sa paillasse, et s'écarta de quelques pas. Histoire de conserver une certaine distance. Et pour éviter un coup mal venu, et pour éviter de laisser sa soif le dominer.

- Finis donc ton récit, en y mettant politesse et détails affinés, mécréant. A moins que tu ne veuilles rejoindre plus tôt ta bien aimée Néant.

Et se disant, il tapota sur sa propre joue un doigt. Un doigt équipé d'une étrange bague. Une bague en forme de griffe. Griffe abyssale, l'appelait-on. On la lui avait offerte il y a peu et il n'avait pas encore eu l'occasion de la tester.

S'adossant nonchalamment alors à la grille, il croisa les bras contre sa poitrine, la précieuse griffe bien exposée contre sa joue, telle une promesse de mille maux, mille estafilades griffues..

Il ne répondit pas pour autant à la question. Non pas qu'il ne veuille pas y répondre, mais plutôt qu'il considérait que l'humain n'avait mérité aucune réponse. Oui, jugea-t-il, une telle réponse se méritait. Peut-être, peut-être, s'il était sage, consentirait-il à la lui donner. Peut-être...

Avant de le vider de son sang. Et de boire jusqu'à la lie. A moins que l'humain ne se montre quelqu'autre valeur et qu'il consente à ne pas appeler l'Esprit de Mort pour lui ? Hum... Il n'avait encore rien décidé. Boire, il avait envie. Retrouver son passé, aussi. A voir si l'humain se révélait capable de satisfaire au moins une de ces soifs-là.

Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour avoir ses armes, et son armure dans cette cellule exiguë, foutue captivité pensa Christan qui le forçait à devoir frôler ce satané suceur de plaie plus que son espace vital ne le permettait en temps normal. Et en plus une vermine qui n'avait aucun honneur , cet Eliowor n'était décidément qu'une andouille sans cervelle pensa le fidèle. Une andouille sans cervelle prétentieuse qui profitait de sa situation précaire, la question de Christan était donc bien vaine car le seul honneur donc cet elfe-vampire était capable c'est celui d'accepter un futur combat à mort honnête pour se sauver la face avant de montrer toute sa couardise plusieurs mois plus tard, il lui donnait vraiment envie de vomir, mais à un point…

Qu'est-ce qu'il faisait cette vermine pensa Christan en voyant le vampire le prendre à la gorge, l'alayien grandement énervé, et surpris surtout par ce coup en traître digne des pires lâches, et fourbes sentait son sang, et ses nerfs le piquaient à vif devant tant de déshonneur, et de fourberie, bon sang ! S'il sortait d'ici il l'éventrerait, et lui ferait ravaler ses tripes !

Et en plus il osait le menaçait ! Mais quel butor, quel andouille ! Il en avait déjà assez de cet elfe qui l'agaçait au plus haut point. Christan détestait vraiment qu'on le croie aussi facilement intimidable, mais le pire c'est qu'il ne pouvait rien faire au vu de sa situation actuelle, cette impuissance lui donnait doucement envie de faire un massacre…

Et Christan ne tira qu'énervement, et colère de cette petite mise en scène de cette oreille pointue vampirisée. Rien qui ressemblait à de la peur, il détestait au plus haut point ce genre de traitement, il refusait qu'on le prenne de hauteur comme cela, plutôt mourir que de jouer ce genre de jeu stupide.

« Je n'ai pas peur de la mort. » Dit-il en se frottant légèrement la gorge, non il n'avait pas peur de ce vampire là, et encore moins du trépas. Il n'avait pas eu peur du maître lame pourquoi il aurait peur de cette vermine de seconde zone ? Cette vermine de seconde zone qui contrairement à Roeric n'avait aucune once d'honneur, et de sens martial.

Néanmoins il n'insista pas en allant jusqu'aux insultes, à ce stade là ce serait plus de l'idiote que de la bravoure, si jamais il sortait d'ici il retiendrait cette journée dans son esprit, et ferait payer cela à cet Eliowir au centuple si on lui en laissait l’occasion…

Comme le témoignait son visage durci, et buriné, il avait vraiment grand mal à ne pas réagir d'une quelconque façon que ce soit à ceci. RRRaaahhhh ! Autant de colère, et de frustration engrangé qu'il défoulerait un jour s'il en avait l’occasion. Surtout que cette andouille continuait à ce donner en spectacle avec sa satané griffe !

Il se rassit donc, et reprit calmement le fil de l'histoire là où il en était, pas vraiment comme s'il avait d'autres choix après tout. Pouvait-on imaginer pire disgrâce pour un guerrier comme lui ? Il n'en savait rien pour tout dire… Mais il ne payerait rien pour attendre celui-là...

« Une fois tombé dans ce satané tombeau, très furibond je me releva prestement de cette chute mouvementée, tu était encore à terre allongé sur le ventre, je te remit sur le dos avant de t'asséner plusieurs furieux coup de bottes à un endroit assez douloureux. Je t'avais à ma merci, j'avais envisagé la possibilité d'élever ma hache pour faire gicler ta cervelle, mais au final je me décida d'abord à voir si je pouvais te tirer les vers du nez pour sortir de ces ruines elfiques… »

« Tu me répondis que c'était une caverne elfique, un ancien tombeau quelque chose comme ça. Puis tu me montra du doigt d'après ce que je me rappelle des inscriptions écrites en elfique. Quelques secondes après où tu te tenais silencieux, alors que j’envisageai de te rappeler à l'ordre tu traduisit les écrits elfique. Tu fini ensuite par me dire qu'il y avait une issue possible, et qu'il y avait soit disant quelque chose à faire…. »

Il réfléchit courtement pour se rappeler ses souvenirs avant de poursuivre.

« J'ai donc décidé que la meilleure façon de sortir de ce tombeau étant donné que c'était une énigme elfique était toi. Je t'ai relever mit la hache sous la gorge, et forcer à coopérer en échange de ta vie. Je t'ai diriger ensuite vers un flambeau qui je crois faisait partie de la deuxième énigme, et je t'ai ordonné de l'allumer... »

« Tu alluma donc le flambeau comme je te l'avais ordonné. Tu essaya d'ailleurs de le faire d'abord par la magie, cela échoua, tu me regarda d'un air surpris, et j'en ai profité pour me moquer de ta magie qui était bien boiteuse à ce moment là. Puis tu eu un moment de lucidité, et me fit part de ta conclusion à propos de cette énigme, conclusion qui me déplu fortement. Selon toi il fallait souffler tout deux sur le feu en même temps. Je t'ai donc lâcher après m'avoir précisé que tu était désarmé sans magie donc sans défense… »

« Et j'ai donc enlever donc mon casque, pour te voir exprimer un sourire, et un air des plus moqueur devant la vue de mon visage, retenant l'envie qui me prenait à l'instant de t'égorger je demande à ce que l'on fasse au plus vite. Puis nous soufflions ensemble sur le flambeau, et nous vîmes bien vite une ouverture s'ouvrir en face de nous qui menait à un couloir sombre. »

« Tu as ensuite pris le flambeau que nous avions allumé pour éclairer nôtre chemin, et tu t'es avancé de ton propre chef. Pragmatique je te laissa donc aller devant sachant qu'il y avait peut-être un piège sur nôtre chemin, mais il n'y en eu point. Nous nous sommes finalement arrêter lorsque trois issues se présentèrent face à nous, au milieu une dalle que tu me désigna, et donc tu me fit rapidement la traduction des écritures elfique inscrites dessus. Un truc avec trois voie, de la terre à prendre à pleines mains à lancer sur les trois chemin avant de chanter en chœur des prières pour que le bon chemin se révèle à nous. »

Puis il réfléchit encore courtement pour bien se rappeler, sa remonter pas à si longtemps, mais bon il fallait faire remonter les souvenirs même si à vrai ça n'avait pas été le genre d'expérience que l'on oublie en y réfléchissant.

« Avant de faire remarquer que le peuple elfique ne sait jamais faire simple j'ai exposé mon point de vue de l'énigme en prenant celle-ci au premier degré sans aucun sous-entendu. Il fallait prendre la terre la jeter sur chaque chemin tout en priant. »

Et c'était cela d'ailleurs . »

Puis il fit une nouvelle courte pause pour souffler un peu avant de reprendre bientôt à nouveau. Christan n'apprécia d'ailleurs pas trop de remarquer l'ironie de la situation passée, et de celle présente. C'était maintenant lui qui se retrouvait à la merci de l'autre, et il ne l'appréciait aucunement, quoique sa situation était en y réfléchissant encore plus précaire...

Pas peur de la mort, disait-il ? Mais ne disaient-ils tous pas cela, telle une bravade et pure provocation à la face du destin sur le champs de bataille ou face à ennemis en pagaille ? Oui, cela il l'avait déjà maintes fois entendu lors des récents conflits. Beaucoup proclamaient vaillamment cela. Mais quand l'heure enfin arrivait, quand le glas enfin sonnait... C'était parfois, pas toujours certes mais souvent, un autre chant alors qui résonnait. Un chant de lamentation, de peur réelle, de terreur même, un chant de demande de pardon ou un cri de pitié. Mais la Mort n'avait nulle pitié, voilà bien un mot qui inconnu lui était.

Et quand bien même effectivement la mort ne semblait leur inculquer nulle terreur, qu'en était-il de la non-mort ? Car voilà bien un autre cadeau qu'il pouvait, lui, vampire, donner... Non pas rejoindre les limbes, que ce soit de Néant ou d'un quelconque autre Esprit, mais bel et bien rejoindre une autre existence, une non-mort, une non-vie... un autre chant encore que celui-ci. Et cet être devant lui qui semblait tant exécrer les créatures de nuit qu'étaient les vampires, que ressentirait-il à l'idée d'un tel cadeau, d'une telle offrande ? Peur, terreur, peut-être bien... ou horreur aussi ?

Eliowir préféra toutefois ne pas insister. L'homme qui lui faisait face n'était qu'un guerrier dans toute sa splendeur et jamais ne clamerait sa réelle frayeur. Non, toute en fanfaronnade, vile pantalonnade, il continuerait de provoquer, cracher sa haine farouche en la magie, et hurler sa rage à la face de ce monde honni. Inutile donc de discuter avec un tel être sur des questions métaphysiques. Nul besoin. Cela aurait été alors perte de temps.

Et si du temps il en avait certes beaucoup devant lui, ce n'était pas le cas de l'homme en face de lui. Le vampire voulait des réponses. Et ferait tout pour en avoir. Nul besoin de pousser plus loin pour savoir qui d'eux deux voyaient juste sur l'autre ou non. Cela importait peu. Pour lui du moins.

Sans doute l'autre dut-il penser semblablement ou presque, car lui non plus ne relança pas outre mesure les provocations et insultes inutiles. Et daigna reprendre enfin son récit. Eliowir baissa alors son doigt griffu, et écouta avec avidité, sans même songer à la cacher.

Et en écoutant ce récit, il avait soudain l'impression de vivre un conte, une de ces histoires que l'on racontait aux enfants, telle qu'il avait entendu il y a peu une femme en raconter à un jeune enfant. De ces contes où les héros parvenaient à résoudre les énigmes, à terrasser leurs ennemis et à sortir de ces obscures labyrinthes. Etait-il un héros ? Et l'homme en face de lui, l'était-il lui aussi ? Après tout, ils étaient tous deux encore là pour en parler, pour le raconter, c'est donc qu'ils avaient surmonté toutes les épreuves de cette étrange aventure non ? Cela faisait-il alors d'eux des héros ? Etait-il donc autre chose qu'un ancien cancrelat d'elfe paria ou un jeune vampire nouvellement né, aveugle, tout juste bon à ne pas ridiculiser son Père de peu ? Etait-il donc bien un mage puissant comme on le lui avait dit ? Avait-il bien été un elfe doté d'une certaine intelligence et d'une astuce réelle ? Ces dons-là alors étaient donc bien en lui... ne lui resterait donc plus qu'à en tirer profit ? Les faire sien, de nouveau, et les faire surmonter son ignoble handicap ?

Ce conte, ce récit, faisait alors vibrer maintes et maintes choses dans le jeune vampire, sans que l'humain n'en ait conscience sans doute. A moins que tout cela ne pût se lire sur son visage alors totalement ouvert au récit ? Mais peu lui importait alors. Et qu'importait aussi qu'aucun souvenir ne se réveillait. Ce qui se réveillait là, était tout autre. Oui, toute autre chose. C'était... sa dignité, sa fierté, sa possible puissance, ses dons, son moi conscient de son potentiel, de ses possibilités et non plus seulement de ses infirmités. Et c'était là, beaucoup pour lui.

Rien que pour ça...

Oui, rien que pour ça, peut-être...

Peut-être laisserait-il l'homme en vie.

- Continuez, je vous en prie. Je vous suis tout ouïe, fit-il de sa voix susurrante, se permettant de mieux s'installer lui-même en s'adossant confortablement contre la grille.

Il se serait bien assis... mais méfiance restait en lui.

[HJ : désolée du retard (près de 7 jours... erf...) en espérant que tu auras assez d'ouverture, sinon n'hésite pas je peux éditer ]

Décidément il se retrouvait dans une situation complexe pensa t-il, mais Christan se dit que s'il arrivait à survivre à cette séance il resterait vivant pour sa future vengeance donc autant ne pas trop chercher querelle même si l'envie d'uriner sur ce vampire le démangeait presque. M'enfin il ne perdait rien pour attendre celui-là, de toute façon il préférait largement mourir en combat si possible que dans ce cachot puant, et humide. Ce ne serait pas du tout une mort digne de lui après tout...

M'enfin de toute façon cela ne lui coûtait pas trop de raconter une histoire à ce vampire, de toute manière ce n'est pas comme s'il avait trop le choix. Visiblement devenir un vampire rendait amnésique... Il se demandait comment ce coquebert d'Eliow avait pu se faire avoir décidémen!. M'enfin au final ce n'étaient pas ses affaires, il se demandait juste quelle andouille aurait voulu supporter cette oreille pointue pour l'éternité. Enfin des fois il valait mieux être seul que mal accompagné, et vu que le monde entier était une mauvaise compagnie il n'était pas étonnant que Christan aime la solitude. Enfin après dommage que les gens honorable décidément soient infréquentables pour sa personne, sauf la personne du prêcheur, et encore... Il aurait fallu qu'il soit serviteur du Néant, donc à part l'unique, et son seul ami Néant sait ce qu'il est devenu avec cette bataille l'alayien se méfiait de tout le monde.

Par contre quelque chose parut un peu étrange à Christan. Lorsque ce dernier dû s'arrêter un peu pour reprendre sa concentration l'elfe vampirisé lui dit d'un ton assez étrange de continuer. Décidément il avait quelqu'un d'assez lunatique en face de lui, m'enfin au moins cela dérangeait un peu moins Christan du coup d'exaucer la demande du vampire, même si sincèrement il aurait préféré cent fois se rouler dans tes orties plutôt qu'être ici à conter cette histoire...

Donc je disais que j'avais trouvé la solution de cette énigme elfique là, et malgré la perplexité donc tu semblait faire part à ce moment là... Eh bien tu acquiesça à ma demande sans te priver te prendre ton air hautain habituel qui m'irritait profondément, et nous purent repartir sans que je me prive néanmoins de me moquer de la facilitée de cette énigme. Nous finirent par entrer dans une salle, me précédant de peu dans la marche tu t'arrêta tout à coup non loin d'un trou très profond, surpris, et n'ayant pas vu le trou je faillit te faire tomber dans le trou par accident. Néanmoins ce ne fut pas le cas, cela aurait pu me poser problème si je t'avais fait chuter dans le vide, alors que nous n'étions pas encore sortit de ces ruines...

Cette salle était assez particulière, il y avait dans le trou un escalier permettant de descendre, sur les murs tout autours, des portes, des bas reliefs avec des représentations d'elfes, et des dragons, des colonnes, et même un autel. C'était donc assez ouvragé quoique inoccupé. Alors que je commençai à m'impatienter légèrement tu me proposa soudain de choisir moi-même le chemin à emprunté. je décida donc d'emprunter l'escalier qui descendait vers les profondeur, bien entendu c'est toi qui ouvrit la marche... Nous descendîmes donc l'escalier, mais un mécanisme se déclencha, l'escalier s'écroula je crois, et nous tombèrent tout deux plus bas...

Nous finirent par atterrir sans trop de mal, et encore en vie. Nous étions tombés dans une salle circulaire avec des grilles, un muret assez haut... Une arène je crois. Tu me fit la remarque que tout ceci n'était qu'une illusion puis une compagnie vint se présenter à nous. Un ours, un fauve, et un serpent énorme. Alors que je dégaina pour me défendre tu me faussa compagnie courtement pour aller chercher une lance. Transperçant l'ours au passage lorsque tu revint. Puis tu alla te charger de la vipère, alors que je m'occupai du fauve. Entre-temps tu déclencha un mécanisme qui faillait nous cribler de flèches, mais nous y échappèrent, la fauve se jeta sur moi. Les mâchoires de ce dernier étant un faible argument contre une armure je pu en profiter pour l'égorger, lorsque je me releva tu en avais finit avec ta vipère peu après je crois...

Puis il jeta un regard à l'elfe peu avant de poursuivre, et dit calmement.

Cette lance... Celle que tu avais pendant ce combat, je m'en souviens bien... Elle constitue à elle seule une preuve de ce séjour dans ces maudites ruines... Christan jeta un regard à travers les barreaux pour voir si quelqu'un les observaient, il manquerait plus que cela après tout... Qu'on le voit en train de conter une histoire à un vampire...

J'entrepris donc après ce combat de dépecer la bête que j'avais tué, encore une satané illusion, car l'animal fut remplacer par quelque chose d'autre quand je le dépeça... Enfin somme toute après tout ceci nous sommes repartis de cette salle, et nous avons enfin trouvé la sortir tant attendue! Nous ne mirent pas longtemps déboucher dans la forêt vierge. Bien entendu nous nous firent à nouveau face ensuite, et je me contenta de te dire que nous remettrions cela à la prochaine fois, j'avais perdu trop de temps à mon goût avec cette histoire. Nous nous présentèrent rapidement de façon implacable pour la mienne, et hautaine pour la tienne, et nous nous quittèrent sur ce. Pour la suite je ne t'ai pas revu avant aujourd'hui.

Il jeta un regard à l'elfe aveugle avant de réfléchir, et de dire.

Voilà toute l'histoire. C'était il y a moins d'un an. Visiblement les choses ont changés depuis, et pas que de mon côté... A croire que certaines de ces bouffeurs de salades ne sont pas aussi statiques dans le temps que l'on se plait à le dire...

Christan se contenta donc d'observer le vampire pour voir ce que ce dernier allait faire...

Le jeune vampire écoutait le récit avidement. Une pensée vint subrepticement se glisser dans tout cela, une vile et traitresse idée, celle que l'autre, peut-être, lui mentait. Mais quel intérêt l'humain aurait-il à lui mentir ? Dans l'état actuel des choses qu'il lui dise la vérité ou qu'il tente de le duper n'y changeait rien. Mis à part peut-être le fait de vouloir se valoriser. Mais là encore, dans ce récit, nulle réelle valorisation d'un guerrier. Tous deux semblaient s'en tirer à bon compte, sans avoir su prendre le dessus l'un sur l'autre dans cette étrange histoire. Donc peut-être n'y avait-il effectivement nulle duperie. Peut-être lui contait-il là effectivement un souvenir. Un réel souvenir...

Un souvenir qu'Eliowir aurait aimé reconquérir. Mais, même si aucune bribe ne semblait vouloir lui revenir, même si son esprit semblait soudain clos à toute image réminiscente, il avait en tout cas là un précieux brin de vie. Etant conscient de ce manque là, de ce bout de vie qui lui faisait défaut et le fuyait, il pourrait alors ensuite tenter de le retrouver parmi les limbes qu'était devenu son esprit. Et rien que cela était déjà un don précieux, un don qu'il chérissait.

Il en était là de ses pensées, tentant d'engranger chaque mot, chaque phrase, quand...

Cette lance... Celle que tu avais pendant ce combat, je m'en souviens bien... Elle constitue à elle seule une preuve de ce séjour dans ces maudites ruines...

Sa lance ? Quelle lance ? Achroma lui avait dit qu'une de ses lances était un héritage familiale, de sa famille elfique et que l'autre avait été trouvée. L'humain parlait-il alors de cette autre lance ? Oui, sans aucun doute. Absolution qu'elle s'appelait, lui avait-on dit. L'aurait-il alors trouvée dans ces ruines ?

A cette information et cette soudaine pensée, Eliowir se redressa, son dos se détachant des barreaux contre lesquels il était appuyé, montrant là alors son réel, profond intérêt, pour de telles informations.

Voilà toute l'histoire. C'était il y a moins d'un an. Visiblement les choses ont changés depuis, et pas que de mon côté...

- Oui, beaucoup de choses ont changé, répondit-il enfin, tout en offrant un signe de tête à l'autre homme, comme pour le saluer d'avoir réussi à conter un tel récit. Moi en effet, pour commencer...

Il pencha la tête de côté, songeur, dardant ses yeux morts vers l'autre, tentant de caler son regard éteint sur le visage de l'humain. On lui avait dit que parvenir à caler son regard dans celui de l'autre, ou plus précisément parvenir à faire semblant de regarder l'autre comme quiconque le ferait quand il conversait, pourrait duper ceux qui ne le connaissait pas et le faire croire voyant même s'il n'en était rien. Il n'y parvenait certes pas encore, mais il s'y entrainait régulièrement.

- Cette lance dont vous avez parlée... Connaitriez-vous le nom qui lui a été donné ?

Si l'humain pouvait lui confirmer qu'il s'agissait d'Absolution... ce serait là un grand pas pour lui. Une première réponse, une première piste à suivre...

- Et ces ruines souterraines, dites-vous, seraient en pays elfique ?

Voilà par contre une mauvaise nouvelle, réalisa-t-il soudain. Pays elfique signifiait alors forêt corrompue, perle avide de vie, et limbes à l'infini... Oui, bien mauvaise nouvelle. Car il ne pourrait compter retourner sur les lieux pour retrouver ses souvenirs perdus...

- Daignerez-vous aussi me donner votre nom, cher Guerrier héroïque ?

Son animosité, sa colère et sa soif de sang s'étaient peut-être quelque peu calmées à l'encontre de l'humain, mais son cynisme et son dédain arrogant ne pouvaient se taire tout autant. Il ne put ainsi retenir les accents moqueurs et ironiques qui teintèrent ces derniers mots.

- Après tout, vous connaissez apparemment le mien. Il serait juste qu'à nouveau je connaisse le vôtre, humain. Et cette fois je tâcherai de ne pas l'oublier, fit-il moqueur et taquin.

Un brin sarcastique aussi bien envers l'autre qui lui reprochait sa mémoire effacée, vil ignorant qu'il semblait être, qu'envers lui-même qui portait pour nom la mémoire des elfes et qui étais devenu un vampire ayant tout oublié. Douce ironie oui, que celle-ci.

- Je puis vous en faire la promesse, un serment avéré.

L'elfe lui fit un signe de tête à la fin de son récit, Christan ne su pas quoi dire, ni comment réagir, mais néanmoins il conclut que c'était pas un mauvais signe, malgré le fait qu'il était un mauvais conteur l'elfe ne semblait pas avoir déteste l'histoire, aussi puérile que soit cette raison d'être satisfait au final Christan le fut pendant quelques courts instants. Même si cela n'apaisait sûrement pas la détestation qu'il ressentait envers l'autre.

Puis l'elfe lui confirma que les choses avaient changés, beaucoup de chose. Il se demandait bien en pensant à cela comment les choses changeraient dans dix ans ? Le guerrier n'en avait aucune idée, que ce soit du fait qu'il serait encore vivant d'ici là, ou bien s'il serait mort. Est-ce que l'alayia serait encore là ? Sans doute pensa t-il dans une percée d'orgueil, néanmoins il n'avait pas peur de la mort, par contre l'éventualité de passer dix années dans cette foutue cellule lui donnait envie de vomir... Néanmoins l'elfe dont il n'avait même pas remarqué qu'il le regarder le sortit de ses pensées en posant une question à propos de la lance.

« Non. » Se contenta t-il simplement de dire avant de rajouter. « Néanmoins si tu me la montrai je la reconnaîtrai sans doute à coup sûr. » Acheva t-il. Après tout il avait une bonne mémoire, néanmoins Eliowir ne lui avait aucunement parler de cette lance à l'époque, et cela n'avait été guère étonnant.

« Oui, ou du moins étaient... » Répondit-il à la question suivante sans s'empêcher d'esquisser un sourire jubilatoire non pas au fait qu'Eliowir ne pourrait pas s'y rendre, mais surtout que ces maudits bois avaient finit par disparaître. Ah rien que cette idée là le faisait doucement sourire, dommage que tout les elfes n'aient pas disparu avec cette maudite forêt pensa t-il, mais dans tout les cas la vengeance de Néant envers les impies ne faisaient que débuter sans aucun doute. Christan se disait d'ailleurs qu'il était dommage que cette cité n'ait pas connu le même sort que les bois elfiques... Il aurait préférait cela en tout cas que le fait de finir dans cette cage sordide.

« Oui ô vampire tout aussi héroïque. » Dit-il ensuite d'un ton identique à celui que l'elfe avait employé à son égard. L'on ne pourrait pas dire pour le coup que Weren se montrait grossier. Dans tout les cas... Il se permettait juste d'en faire autant que celui qui était en face de lui.

« Je dois rajouter quelque chose à mon récit. Il y a bien une chose qui n'a pas changé chez toi, tu a le même caractère que quand tu étais elfe. » Dit-il d'un ton qu'il ne pouvait faire que observateur, et un peu agacé au vu de ce qu'il avait entendu. Il doutait de son courage ? Sûr qu'il était facile de se clamer courageux pensa Christan quand on se tient devant quelqu'un sans défense surtout quand on est un vampire, cet elfe ne savait rien sur lui, et Weren aurait bien envie de lui faire ravaler son caquet, mais courageux ne voulait pas non plus dire suicidaire. Le temps viendrait bien où il pourrait prendre sa revanche...

« Une promesse est une promesse. Ce n'est pas une question de mot, mais d'honneur. » Dit-il un tantinet pensif en entendant l'elfe qui semblait prendre légèrement le fait qu'il n'avait pas su honorer sa parole. Quoique pensa Christan … Est-ce qu'il pouvait considérer vraiment que ce vampire était la même personne que l'elfe qu'il avait vu auparavant ? Il semblait avoir tout oublier, et est-ce que c'était donc objectivement le Eliow d'avant ? Il n'en savait fichtrement rien, et jugeait que cela le fatiguait plus qu'autre chose d'y réfléchir au final...

« Soit Eliowir la fierté balafrée comme tu te nommais toi-même. » Acheva t-il. Avant de passer à lui calmement.

« Je me nomme « Christan Weren ». Le berserker. » Dit-il en ayant une pensée soudaine pour sa hache.

Puis il ne su pas trop quoi dire, et laisse un certain silence s'installer sans chercher à le briser...

« Que veux tu savoir d'autre? » Conclut-il calmement au final . Après tout il n'avait aucune raison de dire quoi que ce soit d’autre sauf si l'elfe le laissait poser des questions supplémentaires. Pas que Christan était forcément curieux, mais il y avait bien quelques interrogations en tête qu'il pourrait faire part à ce vampire.

Si le vampire n'apprécia que peu le ton ironique que l'autre osa imiter, il n'en dit rien, même si la mine sombre qui soudain recouvrait son visage d'un masque farouche révélait clairement la colère sous-jacente qui bouillonnait en lui et ne demandait qu'une étincelle pour éclater en un furieux volcan.

Mais l'espoir, vil espoir, que l'autre puisse encore lui en révéler, même un peu, ne serait-ce qu'une infime parcelle, lui permit de se contenir. Oui, lui, jeune vampire tout juste nouveau-né, parvenait à se contenir. Un miracle en soi, certes. Ou peut-être la force que lui donnait la volonté de sa mémoire... Cette soif insatiable, plus insatiable encore que celle du sang, avec laquelle il semblait, étrangement, être né, qui ne le quittait plus depuis, le rongeait encore et encore plus sûrement que tous les venins... Etrange vampire alors que celui-là qui semblait faire de la mémoire, des souvenirs, un nectar plus savoureux encore que le carmin de ses proies...

Et encore cet honneur que l'autre brandissait tel un étendard ensanglanté... Mais l'homme savait-il seulement ce que ce mot révélait ? Ce que ce mot contenait de signification, de puissance, de force enfin ?

« Je me nomme « Christan Weren ». Le berserker. »

Voilà enfin des mots censés, songea-t-il, tout en hochant la tête, indiquant qu'il avait entendu. Retenu. Weren. Christian Weren... Berserker, rien que ça, pensa-t-il avec force ironie en son for intérieur.

Mais visiblement, à la grande déception du jeune vampire, l'autre homme n'en savait guère plus. Il ne semblait guère capable d'étancher plus encore sa soif de savoir, de souvenirs... Peut-être pourrait-il étancher alors sa soif de sang ? Oui, sans aucun doute. Mais s'il n'était pas immunisé, ce serait soit une mort assurée, soit une vampirisation éhontée. Or Eliowir ne voulait, étrangement, ni l'une ni l'autre pour ce soi-disant berserker.

Malheureusement, puisqu'il ne pouvait plus se focaliser sur son désir de souvenirs, sa faim de sang se faisait plus forte, se rappelant farouchement à lui. Et le coeur tambourinant devant lui, le sang pulsant qui l'appelait de son doux chant, ne l'aidait en rien à se controler. Un controle bien frêle, qu'il sentait déjà s'effriter. Encore quelques instants et il ne donnerait pas cher du petit humain...

- Gardes, appela-t-il alors d'une voix forte. Gardes, ouvrez-moi cette cage glacée, et conduisez-moi à un autre prisonnier.

Il entendit des bruits un peu plus loin, des pas, des voix... et espéra qu'ils ne tarderaient guère.

- Cher Berserker, de toi je pense ne rien vouloir que tu ne veuilles bien me donner de ton plein gré. Souvenirs de nous, de moi, tu ne sembles plus avoir, et je doute que ton sang tu acceptes de me donner.

Il lui offrit alors un sourire carnassier, révélant ses crocs qui déjà suintaient de tout leur venin. Promesses de mille maux, mille douce tortures, si l'autre ne restait pas sagement là où il était. Le jeune vampire dut rapidement se détourner pour ne pas écouter l'appel du sang qui l'envoutait.

- Ton nom je retiendrai, Berserker, et peut-être notre prochaine rencontre nous verra jouer un autre jeu plus guerrier. Pour l'heure, je suis au regret de devoir prendre congé, sous peine d'un funeste sort à Mort te lier.

A peine disait-il cela, que les gardes arrivaient, ramassaient la clé et lui ouvraient. Il sortit bien rapidement de la cage, et entendit la grille se refermer déjà dans son dos. Le prisonnier n'avait eu aucune chance alors de tenter de s'échapper.

D'une voix sèche et bien péremptoire, Eliowir réclama qu'on le conduise alors à un autre prisonnier, et si possible un prisonnier réellement immunisé. Les gardes, bien que maugréant à voix basse, s'obtempérèrent toutefois et Eliowir s'éloigna... laissant là le fier alayien sur sa paillasse pouilleuse et sa prison hideuse.

[HJ : Désolée, je ne voyais pas trop comment prolonger. Mais je pense que ca donnera matière à des retrouvailles du coup ? On conclue ainsi ? ou tu souhaitais prolonger autrement ? ^^]