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Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent.

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MessageSujet: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeVen 24 Oct 2014 - 17:07

¤ L’invitation de la colère ¤


An 2 Obsidienne, 24 Avril

Il était en route pour aller la retrouver. Un bon bout de temps était passé depuis leur dernière rencontre, depuis leur dernière discussion. Il lui avait demandé, non proposer quelque chose, il lui avait laissé du temps pour réfléchir, comme d’habitude à chaque fois qu’ils se voyaient. Maintenant, il était temps d’obtenir la réponse. Accepterait-elle de l’aide ? Non attendez, cela n’est pas correctement dit, Verith avoir besoin d’aide ? Il ne reconnait jamais. La formulation exacte est : accepterait-elle d’apporter son concours à son entreprise ? Oui voilà qui sonnait mieux. En toute honnêteté, le dragon de l’ire ne connaissait pas la réponse de la petite verte. Des arguments penchaient pour un oui, des arguments pour un non. La balance était équilibrée. Peut-être lui ferait-elle une contre-proposition. Va savoir. Il avait quelque peu hâte de connaitre cette réponse, hâte de cette rencontre qui marquerait le début vers sa libération. Le début de sa marche vers la vengeance. A quoi pensait sérieusement Vie ? Pensait-il qu’en maudissant Verith pour espérer le faire changer d’avis, celui-ci s’exécuterait de bonne foi. Quelle blague ! Quelle arrogance ! Même pour un esprit. Comment osait-il agir de la sorte ! Ces foutus observateurs qui se bornent à ne pas agir, et lui le maudit sans rougir. L’arrogance de cette créature ne connaissait pas d’égal. Il osait donner des leçons alors qu’il n’en avait aucun droit ? Sa condition d’esprit lui offrait-il cela ? Non au regard du dragon.

Il faisait grincer ces crocs alors qu'il volait haut, très haut dans le ciel, loin de toute conscience. Ici il ne risquait pas d'en rencontrer un seul, du moins il le pensait. Crispant ses pattes avant comme des poings de bipèdes, jouant avec ses phalanges, faisant tinter ses griffes d'ébène les unes contrent les autres, le rouge trouvait de tout afin de s'occuper l'esprit. Mais là encore ce n'était qu'un entrainement. Voler à l'aveugle n'était pas des plus aisés. Lui qui n'avait presque jamais discipliné son esprit en comparaison d'autres dragons de son continent. Au final, cette malédiction aurait eu un avantage, comme quoi il était capable de faire de gros progrès en étant très en colère. Celle-ci le poussait à s'améliorer, à trouver une nouvelle solution. Mais cela n'en avait-il pas toujours été le cas ? N'avait-il pas toujours compté sur sa colère le sortir des situations inacceptables ?

Lui, né avec un corps faible et pitoyable, avec des ailes trop grandes, une queue trop courte, un corps trop maigre. Une stature non adaptée au combat. Et pourtant ! Qu'était-il devenu aujourd'hui ? Une créature qu'il ne serait sans doute jamais devenu sans cette colère, sans cette volonté et sans cette haine. Oh oui, il avait haï son corps, honte, grande honte que ce corps pitoyable et l'écartait des jeux plus « musclés » auxquels se prêtait les siens. Mais une fois encore il avait été entendu, une fois encore son ire l'avait secourue. Il avait commencé à posséder un corps acceptable, il avait commencé à écraser ses adversaires lors de ses combats « amicaux ». Il avait vécu comme tout dragon qui se respecte devrait vivre.

Des flammèches s'échappèrent des naseaux du grand rouge, qui commençait à perdre de l'altitude, se rapprochant de la mer de nuage en dessous de lui. La zone que couvrait son esprit changea et une présence qu'il n'aurait pas détectée s'il était resté à son altitude lui apparut. Qui cela pouvait bien être ? Le ciel n'était donc plus en endroit où l'on pouvait être en paix ? Toutefois, l'enfant de l'orage se ravisa. Cet esprit, ce n'était pas celui d'un bipède, non c'était celui d'un dragon. Un dragon qu'il n'avait pas rencontré. Ce n'était pas Ashy, ni Shaynar. Ce n'était pas Isyndar, ni même Silarae. C'était encore moins Trissi ou Möebius. L'esprit était trop faible pour qu'il puisse s'agir de celui de sa mère ou de sa soeur. Sa soeur, Estelen, où était-elle d'ailleurs ? Était-elle toujours avec cette méprisable elfe qui avait été autrefois la dragonnière de son frère Cymbor et qui était l'un des responsables de sa mort ?

Verith n'en savait rien, il devrait s'informer sur l'état de cette dernière ... même si cela impliquait d'aller retrouver sa traitresse de mère ? Non ! Il se débrouillerait sans elle, il préférait parler aux bipèdes ou aux dragons d'Armanda pour savoir où celle-ci était, plutôt que de retourner voir celle qui s'était détournée de lui. Les mâchoires du dragon claquèrent bruyamment, résonnant dans l'immensité du ciel, avant qu'il ne se re-concentre sur l'inconnu. Il n'y avait pas cent dragons sur Armanda, s'il ne connaissait pas celui, c'est qu'il ne pouvait être que le dernier lié qu'il n'avait pas rencontré.

Atalos le dragon d’or. Il l’avait vu en image. Dommage qu’il soit si jeune, il aurait pu faire un merveilleux adversaire avec deux cents ou même cent cinquante ans de plus et d’expérience. Il lui faudrait encore beaucoup de temps avant de devenir un adversaire auquel Verith pourrait prendre plaisir à se confronter. Et qui sait même, peut-être à tuer.

Devait-il engager la discussion ? Où devait-il le laisser venir à lui ? Dilemme. Mais l’avait-il seulement repéré ? Oui sans aucun doute, l’esprit de Verith, étendu comme il l’était pour voir ce qui se trouvait devant lui et jauger le vent, il ne passait pas du tout inaperçu pour un membre de sa race. Dans le doute peut-être devait-il l’inviter ? Soit, jaugeons la profondeur de ta bravoure, où de ta folie dragon d’or ?

S’immobilisant, le rouge vint concentrer son esprit contre celui du jeune dragonnet. Il était loin, mais ressentirait sans aucun la pression de sa colère. Prenant une grande respiration, le dragon de l’ire laissa éclater son rugissement. Glas de la destruction la plus sanglante et violente que possible, son hurlement déchira le ciel.



Dernière édition par Verith le Lun 27 Oct 2014 - 23:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 16:51

L'air était lourd et le ciel encombré de sombres nuages d'orage menaçait à tout instant de laisser se déverser des torrents de pluie sur l'herbe jaunie par la chaleur des plaines de l'est. Depuis l'épisode de la tornade qui les avait surpris son dragonnier et lui, Atalos se montrait plus frileux à l'idée de voler par temps de pluie. Non pas qu'il eut peur de l'orage, mais... presque. La lueur des éclairs ravivait toujours le souvenir de son lié basculant dans le vide sans qu'il ne put rien faire pour le rattraper, et si la chance avait voulu que le jeune homme en réchappa avec finalement peu de dommages, il n'en serait peut-être pas de même la prochaine fois. Pour cette sortie cependant, le dragon d'or volait seul : la princesse Esmelda avait décidé de regagner Gloria pour servir au mieux les intérêts du peuple humain, et toute l'insistance qu'avait pu déployer la lame noire liée au doré n'avait pu la faire changer d'avis. Une bonne chose au regard du dragon, lequel avait pu ramener son dragonnier à Aigue-Royale où le jeune général était tout à la fois plus en sécurité et plus utile. Depuis la trahison du fameux Gorder, tous attendaient un assaut imminent de la cité rebelle et chacun se devait de s'y préparer à sa manière. Atalos également, bien que pour sa part, l'écailleux occupait principalement le rôle de sentinelle, sillonnant les cieux de l'est à la recherche d'une quelconque armée en armures sombres qui se dirigerait vers la cité que les bipèdes surnommaient la Romantique. Rien d'intéressant à se mettre sous le croc pour aujourd'hui cependant, comme hier, probablement comme demain, et la météo peu réjouissante ne l'incitait que plus encore à prendre la direction du retour.

Il commençait déjà à virer pour diriger son museau vers le sud lorsqu'une présence inconnue autant qu'inattendue interpella brutalement son attention. Ce n'était certes pas une armée, ce n'était pas même un bipède en vérité, mais il n'en demeurait pas moins que ce qu'il percevait se révélait tout à la fois aussi menaçant et intriguant qu'une armée en marche. Un puissant claquement de mâchoires fit soudain vibrer l'air, tel un grondement de tonnerre : il ne pouvait s'agir que d'un représentant du peuple d'écailles et à en juger par le rugissement qui ébranla bientôt le royaume des cieux, il ne s'agissait pas du premier dragon venu. De Moëbius à Silarae, en passant par Trissi, Ashy et Isyndar, aucun des jeunes dragons n'eut été en mesure de produire un tel son, c'était une certitude acquise. La matriarche ? Non, l'esprit qui harassait le dragon d'or lui ressemblait bien un peu, mais il contenait trop de colère, de défi et d'agressivité pour correspondre à la vénérable millénaire. De la colère... Lors de leurs premiers échanges, Silarae lui avait parlé d'un dragon de l'ire, ce Verith qui avait eu l'audace de s'attaquer à la jeune dragonne blanche. Une lueur flamboyante vint éclairer l'iris d'or du jeune dragon à cette pensée, et sa course aérienne s'inclina rapidement pour diriger son vol en direction du rugissement qui résonnait dans l'air tel un appel à le défier. Un défi qu'il n'hésiterait pas à relever, que ce soit pour débarrasser le continent d'un dragon qui s'attaquait aux siens, pour venger l'affront qui avait été fait à Silarae en particulier, ou encore pour le simple plaisir d'affronter un adversaire des plus conséquents. Le dragon d'or se savait le plus grand, le plus fort et le plus expérimenté de sa génération quand bien même il n'avait jusqu'alors affronté que des armées bipèdes, aussi la perspective de mesurer ses talents guerriers à ceux de l'un de ses semblables ne pouvait-elle que décupler sa volonté d'en venir aux griffes.

Gagnant un peu plus d'altitude à chaque nouveau battement d'ailes, Atalos combla progressivement la distance qui le séparait de la voûte nuageuse dans laquelle il finit par s'engager. L'humidité qui y régnait le détrempa aussitôt mais il n'en ralentit pas son vol pour autant, continuant de grimper jusqu'à ce que le soleil surgisse brutalement de cet univers cotonneux, laissant ses rayons faire reluire les écailles d'or. Le jeune dragon repéra aussitôt la silhouette écarlate de son adversaire, facilement décelable dans cet univers tout de bleu et de blanc, et prit plus et plus de vitesse encore à mesure qu'il en approchait. L'esprit du doré vint bientôt heurter celui de son aîné, tel un pot de fer venu à la rencontre d'un pot de plomb :

* Verith de l'ire, ta triste réputation te précède mais sois assuré que je ne permettrais pas qu'elle me survive. *

Bon, il s'avançait peut-être un peu sur cette affirmation là : c'est qu'il était quand même plutôt impressionnant ce rouge, ses proportions se dévoilaient à mesure que le jeune dragon en approchait, mais lui-même ne manquait pas d'arguments et il n'avait certainement pas l'intention de se rétracter maintenant, ne serait-ce que pour Silarae.

* Ton règne de destruction s'achève ici ! *

Griffes et crocs prêts à en découdre, le dragon d'or fondit sur son écailleux adversaire, gardant un oeil prudent sur les mâchoires et les pattes du rouge tandis qu'il se dirigeait vers l'une des ailes à la membrane si fragile et vulnérable.
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeJeu 30 Oct 2014 - 20:51

¤ L’invitation de la colère II ¤


Le ciel grondait légèrement, charger de nuage noirâtre qui lentement s'étendait sur l'horizon. La canicule constante et le dérèglement climatique devaient finir par créer ce genre d'évènement. De violents orages dont les éclaires feraient trembler les cieux et la terre. Fort heureusement, ils en étaient encore loin. Mais un autre type d'intempérie frappa le ciel. Un claquement violent retentit, semblable à l'éclatement d'un éclaire et celui-ci fut bientôt suivit d'un hurlement de colère qui déchira le ciel, résonnant dans l'immensité. Prélude d'un cataclysme le hurlement s'éteignit peu à peu. Mais une chose demeura, le rugissement de l'esprit. Charger d'une colère millénaire, l'esprit du dragon écarlate demeurait présent contre celui du dragon d'or. Provocation, défi et avertissement, la pression s'intensifiait à chaque instant. Comme pour lui dire d'abandonner, de repartir et prier pour qu'il ne parte pas à sa poursuite.

Le dragon lié était fort… ou alors aussi têtu que le rouge. Son vol s’intensifia, un grondement s’échappant de sa gueule alors qu’il s’approchait, jusqu’à finalement fendre le nuage, la lumière du soleil venant se refléter contre ses écailles. Ce dernier ressemblait à un nouvel astre. On lui avait également donné ce don, celui d’avoir une préséance marquante. Le fils de l’orage en jubilait d’avance. La conscience du dragon, aux écailles semblables à des lingots, vint à sa rencontre, la heurtant avec force. Et pourtant, s’écrasant tel un insecte contre ses écailles. Son esprit était faible, car non dominer par un sentiment qui permettait l’exaltation de sa force.

« Verith de l’ire, ta triste réputation te précède, mais sois assuré que je ne permettrais pas qu’elle me survive. »


Une certaine rage animait le coeur du dragon d'or, mais il n'y avait pas que cela. L'envie d'en découdre, l'envie de combattre, elle était palpable, après tout celle-ci existe dans chaque mâle de la race draconique. Cependant, autre chose était perceptible, Verith poussa sur sa malédiction pour le déceler. L'envie de grandeur, l'envie de plaire, l'envie d'inspirer un certain sentiment à une tierce personne, mais pas uniquement. Le désir d'exercer une certaine vengeance, un juste retour des choses, une punition ... non ! Laver un affront, rétablir un orgueil égratigné. Pas le sien, non ça ne pouvait être le sien, après tout il ne s'était jamais rencontré, et n'avait jamais rencontré son dragonnier, Verith n'avait donc pu lui causer directement du tort. D'où provenait cela alors ?

Le dernier des dragons libre fit à nouveau bloc avec son esprit face à sa malédiction pour ne pas laisser plus de sentiment de l’autre écailleux l’entacher.

« Serait-ce un défi dragon lié ? Penses-tu êtres suffisamment arrogants pour me provoquer ? Penses-tu être suffisamment fort pour me juger ? »


« Ton règne de destruction s’achève ici ! »


Cela devait être un oui, soit, le rouge acceptait, même s’il restait encore quelques conditions à régler. Et sans attendre, le doré se jeta sur lui pour l’attaquer, voulant s’en prendre à son aile. Au moins attaquait-il juste, mais son attaque en elle-même laissait à désirer. Verith replia son aile l’extirpant rapidement de la trajectoire de son opposant. Tendant sa patte avant, il saisit la tête de ce dernier, avant de tirer sur elle, usant de sa grande force pour l’obliger à changer de trajectoire, le projetant un peu plus loin dans le ciel. Déployant ensuite à nouveau ses deux ailes, il en battit férocement pour se maintenir.

« Ahaha ! Penses-tu que c’est ainsi que tu stopperas la destruction dragon d’or ? Tu es un millénaire trop jeune avant d’espérer pouvoir m’affronter dans un combat. Ta mort, celle de ton lié ainsi que ton humiliation la plus totale ne ferait qu’en ressortir. Ce n’est pas ce que tu veux et ce n’est pas ce que je veux. Tes sentiments et ta force que tu m’opposes sont bien trop faibles pour espérer rivaliser avec les miennes. Elles sont même insultantes ! Jamais je n’ai eu à combattre adversaire aussi pitoyable !! »


Le rouge fit bruyamment claquer ses mâchoires alors qu’il vint augmenter la pression qu’il exerçait sur l’esprit du dragonnet.

« Cependant, si tu souhaites tant me combattre. Si tu souhaites tant avoir une chance de mettre fin au règne de mon ire. Je suis prêt à te l'accorder si tu acceptes sur ton honneur les enjeux de cet affrontement. Je ne te combattrais pas pour rien dragonnet. Le simple plaisir de te battre, de t'humilier ou même de te tuer ne m'apporterait absolument rien. J'y perdrais même plus au contraire. »


Le rouge leva sa patte ornée de ses griffes d'ébène.

« Que ton orgueil ne se gonfle pas d'une quelconque lâcheté de ma part. Il s'agit uniquement d'un incommensurable mépris de ma part envers l'ignominie que tu es, dragon lié, dragon sans liberté, soumis à des êtres qui te sont par cent fois inférieures. »


Provocation lourde provocation alors qu’il dégageait de lui son aura de combattant aguerri, affuté par une vie de combat, doublé d’une aura meurtrière des plus profondes. Mais tout cela, le rouge en faisait exprès, voulant jauger les réactions de son adversaire, voulant le mettre hors de lui et l’obliger à agir sottement. Le dragon d’Armanda ne cultivait pas la colère comme lui le faisait, incapable de la contrôler, incapable d’en faire une force, elle deviendrait une gêne source d’ouverture.

« Quand dis-tu dragonnet ? Si tu me bas je quitterais Armanda à jamais, à moins que ta folie ne te pousse à espérer pouvoir me tuer. Mais si c’est moi qui te bas, toi et ton lié devrez me rejoindre. »


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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeLun 3 Nov 2014 - 18:33

C'était une expérience plutôt inhabituelle pour lui que de tomber sur plus fort que lui. En vérité, à l'exception bien évidemment de la mère des tempêtes dont les capacités défiaient jusqu'aux limites du rationnel, le dragon d'or n'avait jamais réellement croisé créature qui put prétendre rivaliser avec sa force exceptionnelle. Ou du moins était-ce le cas jusqu'à présent, mais à la façon dont le dragon écarlate était parvenu à écarter la trajectoire de son premier assaut, Atalos comprit rapidement que ce combat serait plus difficile encore qu'il ne l'avait estimé au préalable. A âge égal, sans doute les choses auraient-elles été différentes, mais son adversaire avait pour lui l'avantage de quelques siècles de croissance et d'expérience qui faisaient présentement cruellement défaut au doré. Il faudrait cependant plus que cela pour lui faire baisser les bras, enfin les pattes. Déstabilisé l'espace d'un instant, le dragon d'or profita de ce que son aîné semblait enclin à la discussion plutôt qu'à l'agression pour rééquilibrer son vol et entamer une large boucle autour du dragon rouge, gagnant un peu plus d'altitude à chaque battement d'aile. Une position surélevée était toujours un avantage et Atalos avait besoin de chaque atout qu'il serait en mesure de se procurer pour espérer l'emporter. Il ne quitta pas son adversaire des yeux tout le temps que dura la manoeuvre, étudiant méticuleusement les options qui s'offraient à lui, cherchant à identifier les points faibles dont il pourrait user à son avantage. Une chose demeurait certaine : ce n'était certainement pas l'orgueil qui étoufferait ce dragon de l'ire mais cela n'en donnait que plus de saveur à l'affrontement.

* Jamais eu à combattre d'adversaire si pitoyable ? C'est d'autant plus regrettable, car ta défaite n'en sera que plus cuisante encore. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire paraît-il : je n'ai donc aucune humiliation à craindre ici, mais ce ne semble pas être ton cas. *

La confiance en ses capacités était une nécessité pour tout combattant qui se respectait, et le dragon d'or avait suffisamment combattu lors des guerres vampiriques ou Alayiennes que pour savoir ce dont il était capable. Mais cette arme psychologique possédait néanmoins un double tranchant, car son excès se révélait l'une des pires tares du combattant et à en juger par le discours du rouge, ce dernier ne semblait absolument pas capable de concevoir que son adversaire aux écailles d'or put lui résister. Un autre avantage à mettre au crédit du doré. Sans relever les insultes, Atalos poursuivit son vol circulaire, tournant autour du dragon écarlate tandis qu'il gagnait de plus en plus d'altitude et conservait une distance raisonnable avec la portée des griffes d'ébène.

* Un enjeu ? De ce que je sais de toi, tu n'as besoin d'aucun enjeu pour t'attaquer à tes semblables, pourquoi devrait-il en être autrement avec moi ? Aurais-tu peur ? *

Apparemment pas, que du contraire d'ailleurs puisque l'autre insistait de plus en plus lourdement sur la prétendue infériorité du jeune dragon doré, au point que le principal concerné en arrivait à se demander qui le rouge essayait vraiment de convaincre. N'y aurait-il pas derrière cette apparente arrogance les germes d'un doute insidieux ? Car en fait de dragon, ce Verith lui évoquait de plus en plus un gorille, ces grands singes qui se frappaient le torse à seule fin d'impressionner et décourager d'éventuels opposants. Beaucoup de bruit pour finalement pas de quoi fouetter un dragon, en somme.

* Le fait que je sois lié ne fait pas de moi un dragon moins libre que tu ne l'es, le rouge, car je le suis par choix. J'étais libre de choisir le bipède qui serait digne de m'aider à accomplir ce que Dracos attend de moi pour le bien d'Armanda, celui qui prétendra me soumettre n'est pas encore né. Et cela vaut aussi pour toi. *

Il fallait bien défendre la cause des dragons liés, mais s'il était vrai qu'Atalos n'avait jamais regretté de s'être lié à sa lame noire de dragonnier, ses paroles ne lui en éveillèrent pas moins un petit goût amer en gueule. Jamais il n'avait été véritablement soumis, non, mais le souvenir d'une certaine réunion baptistrale à l'occasion de laquelle ses faits et gestes avaient été liés par un serment bipède lui restait en travers de la gorge. Il ne s'était pas soumis, non, car ç'avait bel et bien été sa volonté que de satisfaire au désir de son lié, et pourtant il ne pouvait nier que sa première intention n'avait précisément été de céder aux caprices des elfes chanteurs.
Mais l'heure n'était pas à ressasser le passé, et déjà la proposition du rouge résonnait dans l'esprit du dragon d'or, attisant tout à la fois sa curiosité autant que sa fierté.

* Te rejoindre ? Mais que ferais-tu donc d'un dragon aussi pitoyable que je le suis ? Si m'affronter serait déjà te couvrir de honte, pourquoi voudrais-tu m'avoir à tes côtés ? Que pourrait donc t'apporter une ignominie liée soumise à des êtres inférieurs ? *

Qu'il répondre donc à cela, car si parler était une chose, encore fallait-il pouvoir ensuite assumer ses propres dires.

* Et ton offre n'a qu'une bien piètre valeur à mes yeux, Verith : si je suis capable de te battre, pourquoi devrais-je m'embarrasser de ton accord pour te faire quitter Armanda ? Il me suffira de t'en chasser à coups de griffes et de crocs si tu devais m'y contraindre. *

Car à supposer qu'il en fut capable, il ne le tuerait pas pour autant, du moins pas s'il lui était possible de faire autrement. Peut-être même lui permettrait-il de demeurer sur Armanda, après tout, avec la menace que faisaient peser les Alayiens et le Néant sur la magie, un dragon de plus n'était pas un atout à négliger, fut-il un arrogant borné colérique comme celui autour duquel tournait encore le dragon d'or.
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 20:40

¤ Silarae l’injurieuse ¤


Battre ce jeune dragonnet ne serait pas bien difficile, il était jeune, très jeune, trop jeune même pour se mesurer à lui. Mais surtout, il était inexpérimenté. Néanmoins, malgré son arrogance naturelle et son entière confiance en ses capacités, le rouge se devrait de faire attention. Ce blanc-bec recelait en lui une force qu'il ne devrait pas négliger, une force qui contrairement à lui, n'était pas issue d'entrainement rigoureux, de combat et de cumul d'expérience. Non, le doré possédait une force acquise dès la naissance, un don particulier en quelque sorte. Monde cruel que celui dans lequel ils vivaient. Néanmoins, aujourd'hui, la puissance du dragon lié ne parviendrait pas à surpasser celle du dragon libre. Il lui suffisait de voir comme il avait repoussé avec aisance la première attaque. Bon il ne s'agissait sans doute que d'un coup d'essai en provenance du petit. Mais peut-être aussi était-il tout simplement plus doué au sol. Et quand bien même cela serait le cas, Verith n'en ferait qu'un bouché, aucun dragon sur ce continent n'était capable de le défaire en un combat singulier !

Aucun à part lui-même… était c’était bien là le problème. Ce serait Verith lui-même qui se déférait s’il ne prenait pas garde. Maudite malédiction, l’obliger à être prudent de la sorte au lieu de se jeter corps et âme dans le combat. Il enrageait ! Là était bien l’avantage du dragon d’or, néanmoins il l’ignorait, tout le monde ignorait la nature exacte du mal qui l’affectait. Et il devait en rester ainsi. Si ces arrogants s’imaginaient pouvoir lui souffler dans les bronches sous prétexte qu’il ne pourrait rendre les coups, la déchéance commencerait. Non, il préférerait jouer les masochistes, subir la douleur et remettre en place ces fous plutôt que de se laisser marcher dessus !

« Hahaha… L’humiliation… que sais-tu de l’humiliation jeune dragon d’or. »


Un sourire malsain vint orner la gueule du dragon couleur grenat, il allait s'amuser à ce petit si jamais ils commençaient à parler tous deux. Remarque, peut-être n'aurait-il pas à combattre ? Non ! Verith avait lui aussi envie de se battre, cela le démangeait depuis le temps de ne pas se confronter à un autre dragon ayant une chance de tenir plus que cinq minutes face à lui.

« Un enjeu ? De ce que je sais de toi, tu n'as besoin d'aucun enjeu pour t'attaquer à tes semblables, pourquoi devrait-il en être autrement avec moi ? Aurais-tu peur ? »


Le rouge leva légèrement la tête en direction du doré malgré ses yeux clos, donnant l'impression de regarder en sa direction. Lentement ses crocs se révélèrent, son sourire carnassier et dangereux se renforçant un peu.

« Oh ... C'est donc ça ... c'est de là que viennent cette colère et cette rage. Cette misérable flammèche. »


Lentement Atalos prenait de l'altitude, qu'il le fasse s'il espérait pouvoir en tirer quoi que ce soit. Supériorité ? Avantage pour une prochaine attaque ? Ou ne pouvait-il tout simplement rester en place, obliger de parler alors qu'il ne voulait que combattre, évacuant sa frustration comme il le pouvait ? Le lié continuant, répondant au dragon rouge plus calmement et de manière raisonner qu'il ne l'aurait cru. Ah, comme c'était dommage, la colère de celui-ci n'était pas assez forte pour qu'elle prenne le dessus sur lui. Tant pis.

« Ahaha ! Quelle farce ! Quel aveuglement dragon d'or ! J'ai appris une chose auprès de la dragonne d'émeraude, une chose qui m'a aidé à vous comprendre vous les lier. Être libre, c'est être libre d'aliéner sa liberté. Malheureusement je ne peux concevoir pareille chose. Tu penses avoir eu le libre choix de choisir ton dragonnier ? Tu te méprends, tu n'as eu aucun choix Atalos, le seul choix que tu as eu est celui que l'on t'a imposé ! Rester à jamais enfermer dans ton oeuf, ou t'enchainer à un bipède pour en sortir ! Où est ta liberté dans cela dragonnet ! Quant au Dracos.... Ne parle pas de ce traitre devant moi ! Lui qui a vendu les oeufs de notre race aux bipèdes qu'il a prit en affection, c'est bien lui qui a choisi vos liés et non vous. Tu n'as eu aucune liberté depuis ta naissance dragon d'or. Tu ignores ce qu'est la liberté ... comme je te plains. »


Le rouge bâtit légèrement des ailes pour perdre de l'altitude, se rapprochant des nuages sous lui.

« Avant te répondre dragon d'or, avant de te dire ce qu'une erreur comme toi pourrait m'apporter. Je vais éclaircir ta lanterne. Ta colère contre moi n'a aucun fondement... quoique... Si, il y en a un, les sentiments que tu portes à une dragonne. »


Le rire spirituel du rouge éclata alors qu'il disparaissait dans les nuages. Il avait une fois de plus cessé de protéger son coeur de la malédiction qu'on lui avait imposée. Oui, tout devenait plus clair... du moins un peu. Cela lui permettait de deviner plus facilement. Il n'y avait aucune certitude qu'en à cette dragonne, mais il l'aurait bientôt. Il était maintenant temps de mettre un peu de pression sur le jeune dragonnet en rajoutant quelques formes saupoudrer de mensonge et de vérité.

« Je peux lire ton coeur dragonnet. Je n'ai levé la griffe que contre deux dragonnes. La première fut Isyndar la petite ombre. Oser se présenter à moi en brandissant le nom de son dragonnier, la race de son dragonnier, alors qu'il s'agit d'un vampire tout comme ce Lorenz Wintel qui a tué mon frère Cymbor ! Elle a attisé ma colère. Avec recul, je me rencontre maintenant que je n'aurais peut-être pas dû autant m'emporter, lui expliquer avant de lever les griffes. Oh, mais ce n'est pas vers celle-ci que ton coeur penche je me trompe ? »


Le dragon écarlate marqua une légère pause alors qu'il volait dans les nuages, dissimulé, décrivant des cercles, s'axant sur la vitesse et la rotation du doré.

« La seconde fut Silarae. Celle-ci est aussi liée à un vampire. Néanmoins, il ne s'agit pas de principale raison pour laquelle je m'en suis prise à elle. Le sais-tu dragon d'or ? Lorsque la totalité de notre race vivait sur Armanda, lorsque dragons libres et dragons liés coexistaient, de violents affrontements ont eu lieu. Des affrontements sanglants et meurtriers. Les dragons liés, corrompus par le lien, poussés par leurs dragonniers attaquaient les dragons libres ! Ils défendaient les bipèdes qui avaient volé nos oeufs pour les obliger à se lier ! C'est pour éviter un bain de sang que les miens sont partis c'est pour éviter qu'une guerre civile totale entre les dragons n'éclate ! Déjà que les bipèdes poussaient les dragons liés à se battre entre eux pour leur pitoyable guerre !! Tu veux savoir ce que Silarae a fait pour mériter que mes griffes goûtent à sa chair ? Elle a osé insulter les miens ! Elle a osé les insulter, en les traitant de lâches ! D'autres que moi lui aurait arraché les ailes pour la lâcher depuis le ciel !! »


Le rouge fit nouvelle pause pour laisser le temps au doré d'assimiler ce qu'il venait de dire. Il ne mentait pas, malheureusement.

« J’ai fait preuve de clémence en ne la tuant pas alors que pour cette insulte elle méritait bien cela. Cette ignorante ! Cette arrogante ! Une vulgaire blanche-écaille. Je lui ai laissé la vie sauve et elle t’envoie toi pour réparer ses écailles blessées. Toi dont l’arrogance te pousse à croire que tu pourrais me chasser d’Armanda, toi dont l’arrogance te pousse à croire que tu as la moindre chance contre moi. Je suis Verith de l’ire ! Lorsque je t’aurais fait comprendre l’écart de puissance qui demeure entre toi et moi, je t’expliquerais ce que toi le lié peut faire en me rejoignant. »


Verith concentra son esprit avant de le braquer contre celui d’Atalos. En une attaque spirituelle, il poussa un rugissement mental pour tenter de faire perdre conscience au dragonnet en l’assommant.

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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeLun 10 Nov 2014 - 13:50

Même en ayant au préalable été averti du caractère irascible de son présent adversaire, Atalos ne put s'empêcher de se laisser surprendre par l'amertume qui suintait dans le discours qui lui était tenu. Il ne connaissait rien à l'humiliation ? En un sens, c'était vrai puisque jamais encore il n'avait eu à endurer le déplaisir de se sentir réellement humilié. Tout au plus avait-il connu l'embarras lorsque le regard de la dragonne diamantine avait caressé ses écailles pour la première fois, mais il était seul à blâmer pour la tenue déplorable qui était alors la sienne. Ses pensées se tournèrent alors naturellement vers son dragonnier, après tout, c'était à ce dernier que le doré devait son éducation, son sens de l'honneur, sa bravoure, et une bonne partie de ce qui faisait de lui le dragon qu'il était devenu. Dès lors, le rouge espérait-il vraiment qu'il put se sentir humilié d'avoir lié son âme à celle d'un bipède ? Vain espoir s'il en était.

* Garde ta pitié, Verith le sauvage, tu n'as aucune raison de me plaindre. Tu voles dans l'erreur, au contraire de ce que tu prétends, c'est aux bipèdes que nous devons la noblesse de notre race. C'est l'attrait que les dragons ont pu éprouver pour les races inférieures et l'amour que certains ont pu se découvrir envers eux qui font notre dignité, qui nous différencient de la créature bestiale et primaire que tu es. Si tu ne le comprends pas, alors tu ne mérites pas même de te faire appeler un dragon ! *

A défaut de le frapper de ses griffes et de ses crocs, Atalos venait d'expédier un coup direct à l'orgueil du dragon écarlate mais celui-ci ne se fit pas prier pour répliquer d'une manière similaire. Comment cette brute épaisse était-elle parvenue à discerner les sentiments qui animaient l'esprit du dragon d'or ? Certes, celui-ci pouvait sentir la tension qu'imposait l'esprit du rouge sur le sien, mais il n'avait pas pour autant eu l'impression que ses défenses mentales ait eu à en souffrir. Pas encore du moins. Ce dragon de l'ire était-il vraiment capable d'assez de subtilité que pour s'insinuer dans ses pensées et lui voler souvenirs et émotions sans qu'il put le remarquer ? Cela semblait difficile à concevoir mais il ne fallait pas négliger les nombreuses décennies qui séparaient les deux écailleux. Patient, le doré concentra son esprit sur l'agacement qu'il sentait y naître et s'efforça de le domestiquer du mieux qu'il le put. Il ne se faisait aucune illusion quant à l'ampleur de la tâche qui l'attendait : il aurait besoin de toutes ses facultés pour espérer l'emporter et la colère n'était pas précisément une alliée souhaitable.

* Liés ou libres, les dragons n'ont jamais eu besoin des bipèdes pour se battre entre eux et faire couler le sang des leurs, tu en es le parfait exemple ! Ta colère t'aveugle à un point tel que tu n'as pas même conscience de ta propre culpabilité : tu accuses Silarae d'avoir insulté les tiens, alors que tu en fais tout autant. N'est-ce pas insulter notre race que de prétendre que les bipèdes aient pu influencer leurs décisions ? Le lien ne saurait atteindre la liberté des dragons, il est un choix que cela te plaise ou non : le dragonnier complète le dragon mais ne l'altère en rien. Les guerres passées sont autant la responsabilité des bipèdes que celle des dragons, tout comme le sera la paix à venir. C'est notre rôle de guider Armanda vers un avenir meilleur, je ne laisserais personne le remettre en question et moins encore le messager d'une vengeance aveugle autant qu'imbécile. *

La silhouette du dragon rouge avait certes disparu sous la blancheur des nuages, mais la lutte qui opposait déjà leurs esprits suffisait au dragon d'or pour suivre les évolutions aériennes de son invisible adversaire. L'affrontement physique paraissait de plus en plus inévitable, Verith n'était pas seulement un dragon sauvage en quête de semblables à domestiquer, mais une véritable menace envers le continent tel qu'ils le connaissaient, au même titre que les alayiens. Difficile en effet d'imaginer l'envergure de la haine qui était la sienne, ainsi valait-il mieux s'abstenir de penser à ce que deviendrait Armanda sous la coupe d'une telle créature.

* Silarae n'est pas la seule au nom de laquelle je t'affronterais, Verith. Je vais me battre non seulement pour elle, pour les autres dragons, mais aussi et surtout pour les bipèdes. Entends le dragon de l'ire, c'est un dragon lié et fier de l'être qui te défie, c'est un dragon d'Armanda qui fera couler ton sang ! *

Déjà, la trajectoire du doré s'inclinait pour laisser filer l'étincelante silhouette vers l'océan nuageux qui s'étendait sous lui et au milieu duquel se dissimulait sa proie. L'assaut mental du rouge vint le frapper au même instant, avec une violence dont Atalos était encore peu coutumier : percuter une montagne ne l'eut probablement pas gratifié d'un mal de crâne plus sévère, mais il faudrait plus que cela pour le convaincre de baisser les griffes. Ce d'autant plus que le rugissement mental avait au moins eu le bénéfice de permettre au doré de localiser précisément son adversaire et de diriger son attaque dans sa direction. Ainsi, telle un météore, la massive carcasse du dragon d'or s'enfonça dans la brume nuageuse, laissant à son tour entendre un profond rugissement. Sans doute le rouge avait-il d'ores et déjà anticipé l'assaut, car en lieu et place des écailles les plus vulnérables, les pattes du dragon d'or heurtèrent de plein fouet les pattes du dragon de l'ire venues à leur rencontre. Griffes d'ivoires et griffes d'ébène s'entrecroisèrent avec de multiples jaillissements d'étincelles tandis qu'un gouffre béant s'ouvrait brutalement dans les nuages : l'onde de choc générée par l'impact des deux colosses d'écailles avait repoussé les gerbes cotonneuses sur plusieurs dizaine de mètres, traçant dans le ciel un cercle parfait au centre duquel s'affrontaient les deux dragons. La force brute du salvateur doré se disputait à la technique et l'expérience de la colère écarlate : devant la violence du combat, plusieurs écailles furent arrachées, autant à l'un qu'à l'autre des belligérants, mais alors qu'on aurait pu penser l'affrontement à sens unique, celui-ci semblait au contraire avoir trouvé un certain point d'équilibre. Le rouge paraissait en effet retenir ses propres coups, comme s'il avait crains avoir à en souffrir lui-même, mais Atalos n'était alors pas en mesure de saisir toute l'ampleur d'une telle information. Une autre inquiétude se disputait son attention : le temps jouait alors contre lui. Plus encore que dans les batailles auxquelles il avait participé par le passé, son énergie s'épuisait comme neige sous le feu d'un dragon. Pour espérer l'emporter, ou plus exactement pour espérer ne pas être le seul à tomber, il lui faudrait écourter l'affrontement autant que possible. Mu par cette constatation, le dragon lança ses mâchoires vers l'avant et vint fracasser ses crocs contre les écailles de l'épaule de son adversaire. Dans le même temps, Atalos replia ses propres ailes contre ses flancs et referma ses griffes contre celles du dragon écarlate pour l'empoigner fermement. Déstabilisé par cette manoeuvre soudaine, le duo d'écailleux bascula dans une vrille incontrôlée et tomba de plus en plus rapidement vers le sol...



HRP : voila, je me suis permis de faire un peu avancer le combat, j'espère que cela te conviendra mais n'hésite pas à me mp dans le cas contraire. ^^
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeLun 10 Nov 2014 - 22:39



« Je suis Verith de l'ire dragon libre et non sauvage ! Ce simple titre montre à quel point vous, dragons liés, avez été domestiqués par les bipèdes. Tu ne peux savoir à quel point je vous plains dragons liés. Je vous plains autant que je vous hais. Pauvre créature, contraint d'être dans vos oeufs, obliger d'attendre, balader entre des mains de bipèdes comme de vulgaires objets, jusqu'au moment où celles de votre lié se posent sur vous. Oui ma pitié envers vous est profonde. Pauvre, pauvre créature que vous êtes, vous qui avez eu besoin d'un bipède pour naitre, vous qui étiez enchaîné avant même de ne venir au monde ! Vous n'avez jamais connu la moindre liberté ! Oui je vous plains, je vous plains de ne pas connaitre la liberté qui est propre à ce que nous sommes ! Liberté ! Voilà ce qu'est un réellement un dragon. »


La vision du rouge et du doré opposé et Verith ne faisait rien pour arranger les choses, poussant le petit dragonnet à la provocation. Oui il le provoquait, car entre eux rien ne se résoudrait par la parole ! Il le savait, il le sentait.

« Que sais-tu des dragons ? Que sais-tu du lien ? Absolument rien, tu ne sais rien, absolument rien dragon d’or ! Tu ne sais pas comment vivent les dragons, tu ne sais pas non plus ce qu’est le lien ! Tu parles, mais tu ne sais absolument rien dragonnet ! Ma colère n’est rien de plus la clameur d’innombrables dragons qui demandent justice ! Ma colère est le fléau qui s’abattra sur les bipèdes pour leur faire payer leurs crimes atroces à l’encontre des nôtres. L’amour ne leur fera rien, ils n'apprendront pas ! Ce n’est pas l’amour qui rendra justice aux dragons dont les bipèdes ont perturbé l’existence ! »


Le rugissement du rouge retentit, bientôt il arriverait au point de non-retour, bientôt ils entreraient tous deux dans une bataille où ils s’y livreraient corps et âme. Il était toujours temps pour le doré de se retirer, d’abandonner. Mais il était déterminé et Verith lui commençait à prendre goût à tout cela l’envie de se battre avec ce jeune idiot pulsant dans ses veines. Bientôt son rugissement mental survint et Atalos fondit sur lui. Leurs deux pattes avant s’entrechoquèrent avec une rare violence que le rouge eut du mal à contenir. La force du doré était véritable. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l’avatar de la colère qui était obligé de se contenir pour ne pas subir de plein fouet la malédiction qui déjà le tiraillait.

« Viens dragonnet ! Fou que tu es, tu vas subir les prémices du courroux d'un dragon de l'ire. Fou que tu es, tu provoques un dragon libre qui a grandi et c'est endurci parmi les siens. Je suis Verith lame d'ébène ! Telle la justice, ma colère est aveugle. Elle s'abattra sur tous, afin que de l'erreur d'un seul, ils apprennent. À leurs dépens, ainsi éduqué, leur folie cessera et dans la crainte, l'ordre renaîtra. »


Griffes d’ébènes contre griffes d’ivoires. Les pattes avant des dragons entrelacés se faisaient face. La force du jeune Atalos était réelle, surprenante et enivrante. Verith en avait presque envie de rire à gorge déployée. Oui, le dragon d’or serait un magnifique adversaire avec lequel il pourrait se battre à mort. Lorsque sa puissance serait à son paroxysme. Et lorsque la malédiction du rouge serait levée.

Les rugissements des écailleux s’entremêlèrent, faisant trembler l’air et fuir les derniers nuages. Le rouge tenta de repousser le doré, mais malheureusement sans qu’il ne puisse réussir. Il était décidément bien plus puissant que lui en matière de force brute. Néanmoins, il était jeune, bien trop, beaucoup trop jeune même. Une telle force, c’était un don de la naissance. Mais ce don devait avoir un tribut. Et ce dernier était facile à deviner. Combien de temps pourrait-il déployer pareille force ? À moins que les esprits n’aient gratifié Atalos d’un don s’en faille, la clef de la victoire se trouvait là. Les ailes du dragon d’or se replièrent bien vite, tandis qu’il raffermissait sa prise pour bloquer définitivement les pattes avant de Verith et l’empêcher de s’extraire. Dans un même temps, les crocs du doré vinrent s’enfoncer dans l’épaule de Verith, lui arrachant un râle de douleur. Le sale petit ! Mais il s’agissait du cadet de ses soucis.

Bientôt, le poids cumulé à l’impact du doré commença à faire tomber les deux dragons, Atalos n’arrangeant rien pour éviter cela. Bientôt les deux combattants se mirent à tournoyer dans les airs telle une vrille en direction du sol. Qu’avait-il l’intention de faire ? De les faire s’écraser tous les deux où espérait-il pouvait s’échapper avant ? Arrogance, arrogance que tout cela !

« Quelle force magnifique. Je t'envie, rares sont les opposants qui m'ont opposé une pareille puissance ! Néanmoins tu es bien arrogant si tu penses ne pouvoir compter que sur elle pour me battre. J'ai deux cents ans de combats d'avance sur toi ! A-t-on avis, combien d'ennemis ont tenté la même technique que toi dragon d'or ?! »


Verith se tint fermement aux pattes d'Atalos. S'il n'avait pas l'intention de le lâcher, alors lui non plus ne le lâcherait pas ! Ceci serait la première leçon en matière de combat qui te serait donné.

La queue du dragon rouge se dressa pour venir s’enrouler sur la base d’une des ailes du petit dragonnet et tirer violemment dessus pour l’obliger à s’étendre. Aider par le vent, l’aile se gonfla manquant de se retourner. Peu de temps après Verith fit de même, déployant ses larges ailes pour mettre fin à la vrille, stabiliser la chute et les redresser afin de ne pas tomber la tête la première. Tandis que Verith passait au-dessus du petit doré étreignant avec fermenter l’aile emprisonnée par sa queue pour éviter qu’il ne puisse manœuvrer avec elle. Ils allaient tomber en effet, mais Atalos serait le coussin d’atterrissage. Tel est pris, qui croyait prendre. Ouvrant sa gueule, le rouge vint immobiliser le cou d’Atalos afin qu’il ne tente rien de stupide.

C'est avec grand plaisir que le rouge aurait laissé la descente continuer telle quelle. Mais il semblait que sa malédiction en ait décidé autrement. Les ailes du rouge s'étendirent un peu plus avant de ralentir progressivement la chute et la redresser un peu plus. Ainsi cette dernière, bien qu'inévitable serait amoindrie. Il ne fallut que quelques secondes de plus pour que les deux belligérants ne touchent le sol en s'écrasant.

Maintenant le doré sous lui, il le laissa s'écraser contre le sol qui se creusa sur toute la trainée de leur atterrissage. Secouer il n'hésita pas à appuyer de toute sa masse sur le corps du dragon lié. Mais déjà le contrecoup se faisait sentir. Intérieurement il hurla de la terrible douleur qui le parcourut, son corps se mettant à trembler.
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 16:46

Pendant quelques instants, alors que les deux dragons chutaient à une vitesse vertigineuse vers la terre meuble des prairies de l'est, Atalos avait sincèrement caressé l'espoir de parvenir à remporter la victoire. Avait-il été présomptueux ? Peut-être bien, mais si sa force ne lui avait pas vraiment permis de prendre l'ascendant sur le rouge, au moins avait-elle été suffisante pour opposer une résistance certaine aux assauts des griffes d'ébènes. D'ailleurs, le propre aveux du dragon de l'ire semblait aller en ce sens et aurait presque pu flatter l'égo draconique de son adversaire aux écailles d'or. Presque seulement, car derrière le compliment avait résonné une réalité terriblement frustrante pour le jeune Atalos : l'autre le surpassait techniquement, et ne se fit pas prier pour le démontrer, se jouant avec une surprenante autant qu'agaçante facilité de la résistance que lui opposait le doré. La propre attaque du dragon d'or semblait bien devoir se retourner contre lui, et aussi résistant pouvait-il être, son corps massif encaisserait probablement très mal l'impact combiné du sol et de l'aîné qui le surplombait. En un effort aussi vain que désespéré, Atalos se débattit furieusement pour tenter de se soustraire à l'emprise de son adversaire mais n'obtint pour seul résultat que d'y perdre de nouvelles écailles, les crocs du rouge lacérant furieusement le cou puissant du dragon d'or. Finalement résigné, ce dernier se prépara à un retour au sol particulièrement violent, mais le dragon de l'ire sembla brutalement décider d'un changement de tactique. Craignait-il de se blesser lui-même dans la chute ? Cela pouvait paraître vraisemblable, mais Atalos ne serait certainement pas celui qui s'en plaindrait.

L'atterrissage ne fut finalement pas beaucoup plus doux pour autant, et les deux écailleux labourèrent plusieurs dizaines de mètres de prairie tandis qu'ils regagnaient la terre ferme. La position en contrebas du dragon d'or lui valut d'encaisser de plein fouet le plus gros du choc, et le poids que laissait peser sur lui son adversaire n'était certainement pas ce qui l'aiderait à récupérer un semblant de contrôle sur ce combat particulièrement éprouvant. Par chance, il sembla bien que Verith ne s'en était pas sorti indemne non plus et lorsque l'opportunité se présenta, Atalos pesa de toute la force que pouvaient encore développer ses pattes sur la carcasse du rouge pour se déloger. Le doré s'extirpa finalement de l'étreinte du dragon de l'ire et profita de ce que ce dernier parut vaciller pour lui asséner un violent coup de griffes dans les mâchoires. A l'échelle d'un dragon de son âge, le coup aurait sans conteste pu briser l'os et condamner la victime à se nourrir de viande prémâchée pendant de longues semaines, mais rapportée à la taille et à la résistance d'un dragon âgé de plusieurs siècles, Atalos pourrait déjà s'estimer heureux s'il était parvenu à l'étourdir quelques instants. Il ne prit guère le temps de s'en assurer cependant, et s'éloigna plutôt de quelques pas titubant, s'efforçant de prendre un peu de distance avec les griffes d'ébène. Il y parvint, mais non sans souffrance et de fait, chacun de ses gestes lui arrachait de nouveaux grognements douloureux. Son esprit prit d'ailleurs grand soin de s'isoler du lien qui l'unissait à son lié, craignant que celui put ressentir l'état du dragon lié malgré la distance qui les séparait alors. Difficile de dire s'il s'était ou non cassé quelque chose, encore que son humble avis le poussait davantage à penser qu'il était plutôt difficile de dire s'il possédait encore un os intact. Pour preuve, les multiples sillons de sang bouillonnant, zébrés d'un éclat flamboyant, qui s'écoulaient lentement entre les écailles abîmées du doré.

Appréhendant avec une difficulté certaine la possibilité de reprendre le combat, le dragon endoloris reporta son attention sur le rouge, lequel semblait avoir particulièrement souffert lui aussi. Serait-il encore capable de combattre ? Si tel était le cas, Atalos n'aurait probablement plus les ressources nécessaires pour s'y opposer, mais au moins aurait-il la satisfaction d'avoir poussé son redoutable adversaire jusqu'aux limites de sa propre résistance. Dans la défaite, on se raccrochait à ce que l'on pouvait trouver, mieux valait ne pas trop faire le difficile.

* Pour un misérable dragonnet lié, je suis plutôt satisfait de moi... *

Dracos lui en soit témoin, il lui était alors particulièrement difficile de seulement paraître moins épuisé qu'il ne l'était en réalité.

* Tu n'es pas lié, Verith, comment pourrais-tu prétendre savoir mieux que moi ce que cela peut signifier ? Tu vois des chaînes là où je vois une chance, tu vois de la haine là où je vois de l'amour, tu vois de la contrainte là où je vois un choix. Tu peux arracher chacune de mes écailles, briser chacun de mes os, tu ne me feras jamais changer d'avis : je préfère servir les bipèdes que me faire l'instrument de ta colère. Si tu dois me tuer pour cela, qu'il en soit ainsi, mais tu ne parviendras qu'à t'attirer les foudres de nos semblables, de ces mêmes dragons avides de justice que tu prétends représenter. *

C'était une bravade particulièrement risquée, en particulier dans l'état dans lequel il se trouvait déjà, mais comment aurait-il pu rester passif lorsqu'on se permettait de menacer ce qu'il avait de plus précieux ? Aucun dragon lié ne pouvait tolérer semblable discours, Atalos ne ferait pas exception, et s'il devait mourir d'avoir défendu ce qui faisait de lui ce qu'il était... alors mieux valait espérer qu'Amyelenor ne lui en voudrait pas trop.
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeJeu 27 Nov 2014 - 19:22

¤ Abandonne ¤


Superbe arrogance que celle de son adversaire, le doré était bien trop sur de lui pour espérer remporter le combat et le rouge ne se priva pas de lui montrer. Entre eux deux existait un fossé, un fossé que le doré n’arriverait jamais à combler seul ni en restant auprès des bipèdes. Néanmoins, le fossé pourtant énorme ne l’était plus tant que ça. Le rouge était affaibli, affaibli par la malédiction que lui avait infligée Vie, l’empêchant de se battre au summum de ses capacités, le contraignant à retenir ses coups pour ne pas subir de contrecoup qu’il ne saurait supporter. Toutefois, le doré ne semblait pas de cet avis, il ne semblait pas laisser le choix au rouge de mener le combat avec des baguettes. Fou qu’était ce jeune dragonnet, tenter d’emporter son adversaire pour qu’ils s’écrasent tous deux au sol. Certes les deux étaient solides, mais ils auraient très bien pu y rester tous les deux. Le jeune doré était suicidaire. S’il voulait tomber, qu’il tombe seul et n’entraine pas Verith dans sa chute !

La prise du petit dragon était solide bien plus solide que le rouge ne l’aurait pensé. Il n’avait donc d’autres choix que de tomber ensemble. Alors s’ils devaient s’écraser, autant que l’idiot en ayant eu l’idée soit le seul à périr de sa folie. Oh oui Verith aurait pu le faire, il aurait pu le faire s’il avait réellement souhaité la fin d’Atalos. Mais il aurait pu aussi le faire s’il en avait la possibilité. Il rectifia une première fois la chute, avant de le faire une seconde fois contre son gré. Le colérique avait besoin du doré vivant et en état. Même si après pareille chute il lui faudrait du temps pour se remettre. Si un dragon avait des pattes, c’est pour atterrir dessus et non sur le dos.

Le choc fut rude, très rude, mais Verith tient bon. Quand bien même il était au-dessus du doré, il subit lui aussi le choc. Si son corps était plus solide que celui du doré, là n’était pas l’inquiétude du plus vieux. Et bientôt elle se fit sentir, la malédiction. Elle se déchaina, faisait parcourir la douleur d’Atalos dans le corps du rouge. Terrible, terrible douleur. Même s’il avait tout faire pour la minimiser, s’écraser sur terre depuis les hauteurs du ciel n’était pas anodin. Serrant furieusement la mâchoire, Verith intériorisa sa douleur qui l’immobilisait. Il ne put même pas contrer l’attaque sur doré qui le repoussa avant de le frapper violemment au visage. Au moins ce coup bien que puissant eut le mérite de remettre les idées du plus vieux en place, bien qu’il soit toujours en proie à sa malédiction. Il tituba légèrement avant de planter ses griffes dans le sol pour se stabiliser. Il entendait son adversaire s’éloigner aussi, il devait dans un état pire que lui. Quoique, il ressentait les blessures de ce dernier. Disons qu’ils en étaient au même point. Atalos incapable de poursuivre le combat à cause de son corps brisé, et Verith à cause de sa malédiction. Au même point ?! Qui pouvait dire cela ?! Le rouge refusait !

¤ Pour un misérable dragonnet lié, je suis plutôt satisfait de moi... ¤


« Ne fanfaronne pas Atalos. Tu n'es pas mon unique adversaire dans ce combat. »


Le rouge hurla finalement de rage et de douleur tentant d'évacuer la souffrance dans un cri.

« Arrogant, tu ignores tout des dragons libres alors ne prétend rien ! Tu parles dragon d'or, tu parles beaucoup. C'est typique des individus incapables de mener un combat. Je peux le sentir, tu possèdes certes le corps d'un dragon, mais celui-ci n'en est pas moins brisé après pareille chute. Tu devrais me remercier d'avoir rectifié la trajectoire où tu serais assurément mort. Imbécile, qu'espérais-tu ? M'emporter avec toi ? Tu n'es qu'un crétin fini. Abandonne Atalos ! »


Le rouge expulsa des flammes par ses naseaux alors qu’il commença à se redresser pour se tenir fier.

« Tu n’es plus apte à continuer ce combat. Tu n’étais déjà pas apte à le remporter lorsque tu m’as provoqué. Abandonne, tu feras preuve de sagesse en cela. Alors que tu ne feras que te couvrir de honte en continuant. Admets ta défaite dragon d’or. Tu t’es écrasé sur le dos et tes ailes sont dans un bien piètre état. Mais si tu refuses, alors soit certain que je m’attaquerais directement à elles et je m’arrangerais pour t’handicaper de telle sorte que tu ne puisses plus jamais voler. »


Le dragon grenat fixait de son museau le dragonnet, levant lentement sa patte avant droite joignant ses griffes, semblant former une lame d’ébène, se mettant en position d’attaque.

« Tu as raison Atalos, je ne suis pas lié, et c’est grâce à cela que je peux voir le mal que représentent les bipèdes. J’ai vu ce mal, j’ai vu ce fléau … et j’ai vu celui qui en est la cause. Être l’instrument de ma colère et servir les bipèdes ne sont pas deux choses incompatibles Atalos. De même que ma colère n’est pas incompatible avec ce lien qui vous offre un unique avantage par rapport à moi. Si tu rejettes ma colère, les bipèdes en partiront, je les exterminerais, mais si tu l’acceptes tu pourras sauver ceux dont l’étincelle de bonté n’a pas encore été corrompue par le tueur de destins, fléau d’Armanda et des Esprits. Le monde n’était pas censé tourner de cette façon ! »

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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeMar 2 Déc 2014 - 18:29

Il n'était pas son unique adversaire ? De prime abord, l'affirmation pouvait prêter à sourire : jusqu'à preuve du contraire, Atalos combattait seul et ne bénéficiait d'aucune aide d'aucune sorte. Pourtant, il ne pouvait nier avoir remarqué que le dragon aux griffes d'ébène ne se battait pas avec la pleine possession de ses moyens. Pour une raison ou une autre, il retenait ses coups et avait volontairement adouci le traitement auquel avait été livré son adversaire aux écailles d'or. Un geste d'empathie ou une quelconque forme de pitié ? Cela paraissait difficilement compatible avec la sordide réputation que traînait derrière lui ce fameux dragon de l'ire. Lequel semblait d'ailleurs avoir été particulièrement éprouvé par un combat qu'il aurait pourtant pu dominer, comme le fit clairement comprendre le cri douloureux que laissa échapper le rouge. A supposer qu'il y eut encore un village de la région qui ignora le duel des dragons, probablement ce hurlement venait-il de remédier à la situation. Pourtant, en dépit de son état approximativement aussi peu reluisant que celui dans lequel se trouvait son opposant, le colosse écarlate persistait à le croire trop faible pour se mesurer à lui. Concentrant le peu de force qui lui restait, Atalos projeta son esprit à la rencontre de celui du rouge avec violence, non pas qu'il espérait ainsi l'ébranler d'une quelconque façon, la différence d'âge ne jouait clairement pas en sa faveur, mais simplement pour poser un nouvel acte de défi à l'encontre de ses paroles :

* Et tu ignores tout des dragons liés, misérable, alors ne prétend pas les connaître car si tel était le cas, tu ne tiendrais pas le discours qui est le tien. *

Si les bipèdes aimaient à se prétendre têtus comme des mules, nul doute que les mules devaient à leur tour pouvoir se prétendre têtues comme des dragons. Mais si l'avatar de l'ire avait de l'obstination à revendre, tel était également le cas du doré. A tel point que cette discussion ressemblait de plus en plus furieusement au duel que pourraient se livrer deux pots de plomb.

* Quant à te remercier, ne me fais donc pas rire, j'ai déjà suffisamment mal aux côtes. Nous savons tous deux que ce n'est pas à ta propre volonté que je dois de respirer encore... *

Mais bel et bien à celle de ce mystérieux renfort que le rouge avait précédemment évoqué et dont le dragon d'or ignorait tout encore. C'était un pari, une sorte de coup de bluff comparable à ce que les soldats d'Amyelenor pouvaient tenter lors de leurs jeux d'argent que le lié du jeune homme prenait plaisir à observer, mais Atalos était persuadé à présent que son adversaire était tout autant que lui incapable de poursuivre le combat et mettre ses menaces à exécution. De toute façon, s'il se trompait, il le découvrirait bien vite. A cette pensée, le colosse doré déglutit, comme si ce geste avait pu rasséréner sa confiance, avant de se dresser à son tour et braquer les solides écailles de son torse puissant en direction de son homologue.

* Malheureusement, je crains devoir refuser ton offre, Verith. Je ne me suis jamais prétendu un sage, et mon lié a pris grand soin de m'enseigner que le seul combat perdu d'avance est celui auquel on renonce : abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire. *

Et ce qu'importent les conséquences. Si le rouge devait lui briser les ailes et lui interdire de voler encore pour cela, alors qu'il vienne. Aussi longtemps qu'il lui resterait un souffle de vie, Atalos défendrait chèrement ses écailles.

* Les bipèdes ne sont pas tous aussi mauvais que tu peux le croire, si tu étais aussi sage que tu le prétends, tu ne ferais pas cet amalgame. *

Le souvenir de la discussion qu'avait pu échanger le dragon d'or avec un certain baptistrel s'invita brièvement dans sa mémoire. Lui aussi avait commis l'erreur de blâmer tout un peuple pour les égarement de quelques individus seulement, mais finalement, il avait compris son tort.
Les naseaux du doré laissèrent échapper un souffle rauque, l'accompagnant de volutes de fumée aux couleurs de cendres.

* Je ne servirais pas ta colère, dragon de l'ire, pas plus que je ne céderais à la menace. Et s'il faut que je me dresse devant toi pour protéger les bipèdes, alors ainsi en sera-t-il. Tu es peut-être très fort, mais tu ne le seras jamais assez pour empêcher le monde de tourner, fais toi une raison. *
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeJeu 4 Déc 2014 - 21:51

¤ Le destin qui fut brisé ¤


Le petit d’or était têtu, presque autant que le rouge… non sans doute un peu moins, Verith était plus âgé, il avait eu le temps de travailler son obstination. Il est vrai que dire non au dragon de l’ire était une chose qu’il n’appréciait guère. Et ce depuis sa naissance sans doute. Mais là, présentement, il apprécierait encore moins le refus. Même si cela lui faisait mal de l’avouer, il allait avoir besoin de ceux dont il y a un an encore il souhaitait la mort. L’esprit d’Atalos se concentra pour venir heurter celui de Verith qui tint le coup. Il n’allait pas se faire déstabiliser de la sorte. Ce doré était fou de continuer de provoquer le rouge. Il ne répondit toutefois pas à cette énième provocation tâchant de prend un air désintéresser comme si le lié n’avait fait que lui glisser dessus. En vérité il n’avait pas de force à gaspiller en agression mentale. Son esprit et son ire devaient demeurer dresser contre sa malédiction pour tenter de l’atténuer.

« J’ai vu ce que les dragons liés ont fait. Ma mémoire est au combien plus éveillée que la tienne. J’ai côtoyé des dragons qu’ont vécus ici avant de partir sur le continent qui est celui des miens. Ils m’ont montré ce que les liés ont fait. Je sais ce que le lien a fait. Guider par leurs bipèdes dévorés par leur folie ils se sont plongés dans leur guerre. Ils ont combattu d’autres dragons liés et en ont tué lors de ces mêmes batailles. Je ne sais peut-être pas tout sur les dragons liés Atalos, mais je ne suis pas un ignorant. J’ai vu les horreurs. L’un des vôtres m’a montré ce qu’elle a appelé beauté d’être un dragon lié. Mais cela ne vaut pas les atrocités qui ont été causées ! »


Un grondement fit trembler les écailles du poitrail du grand rouge au propos du dragonnet. Il lui avait suffi de dire qu’il n’était pas l’unique adversaire qu’il combattait pour ce que ce dernier prend encore de l’assurance. Folie que cela.

« Ne te trompe pas Atalos. Si je voulais te voir mort. C’est depuis longtemps que tu le serais. Mais ton état est bien moins pire que celui que j’aurais souhaité. Tu es encore capable de te relever. »


Un léger sourire apparut sur les lèvres du dragon rouge. Oui il était tous deux en piteux état, le doré plus que le rouge. Verith souffrait, mais celle-ci disparaitrait plus vite que celle d’Atalos.

« Malheureusement, je crains devoir refuser ton offre, Verith. Je ne me suis jamais prétendu un sage, et mon lié a pris grand soin de m'enseigner que le seul combat perdu d'avance est celui auquel on renonce : abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire. »


Nous y voilà, il refusait, quelle erreur. Le rouge allait être obligé de sévir. Il n’en avait pas réellement envie. Handicaper un dragon tel qu’Atalos serait un énorme gâchis. Qu’allait-il devoir faire ? Mettre sa menace à exécution ? Où tâcher de trouver une autre solution. Dans le doute, Verith posa sa patte armée à terre et commença à marcher lentement en direction du doré. Faisant mine de vouloir mettre sa menace à exécution.

« Les bipèdes ne sont pas tous aussi mauvais que tu peux le croire, si tu étais aussi sage que tu le prétends, tu ne ferais pas cet amalgame. Je ne servirais pas ta colère, dragon de l'ire, pas plus que je ne céderais à la menace. Et s'il faut que je me dresse devant toi pour protéger les bipèdes, alors ainsi en sera-t-il. Tu es peut-être très fort, mais tu ne le seras jamais assez pour empêcher le monde de tourner, fais-toi une raison. »


Le dragon rouge s’arrêta au premier mot du dragon, son sourire disparaissant.

« Vous m’avez quasiment tous dit cela. Tous les dragons que j’ai rencontrés ici. J’aurais pu vous croire. Oui j’aurais peut-être pu… alors j’ai essayé. Je suis venu en aide à un bipède dragon d’or. Je lui ai accordé une partie de ma confiance. Et celui-ci s’est joué de moi. Pour moi tous les bipèdes sont mauvais. Certains le sont plus que d’autres tout simplement. Tous les bipèdes d’Armanda sont nés mauvais. Ils sont nés avec cette folie qui les caractérise et les a poussés à commettre les horreurs qui règnent aujourd’hui. Le départ des dragons, la guerre, la mort. »


Un léger rire émana du dragon rouge.

« Le monde ne tourne déjà plus Atalos. Il a depuis longtemps quitté le chemin que les esprits lui avaient tracé. Il se noie petit à petit et tous les êtres à l’intérieur ne font que se débattre dans leur ignorance. Les elfes, les vampires et les humains auraient dû vivre dans la paix, la guerre et la mort des nôtres n’auraient jamais dû exister. »


Dressant son esprit, le fils de l’orage l’envoya contre le doré, le frappant durement avant que des images ne commencent à s’écouler. Armanda lui apparut, des millénaires plus jeunes. Une civilisation apparue, des êtres d’une beauté sans pareille se tenaient là. Des créatures que le doré n’avait jamais vues et dont le rouge espérait qu’il ne croiserait jamais la route. Aux côtés de celles-ci se tenaient des dragons. Nombreux très nombreux et parmi ceux-là sept êtres insolites étaient également présents. Les images coulèrent à flots dans l’esprit d’Atalos alors qu’il parla.

« Vois ce que tous les dragons ont oublié. Vois ce qui nous fut arraché. Vois cet ancien temps de gloire. L’apogée d’Armanda, le temps où les sept étaient encore présents sur Armanda, auprès des nôtres et des Tarenths. »


La vision se brouilla et un homme apparut ainsi qu’une pierre.

« Voit Atalos, voit cet être Edwyn Ruddy. Il voyage en ce moment même au travers d'Armanda sous le nom de Voyageur et sous les traits d'un humain. Il est celui qui a créé le lien, il est le premier dragonnier. Il est également le bipède à qui j'ai accordé ma confiance... Vois cette pierre Atalos. Vois cette pierre créer par la folie d'Edwyn, cette pierre qui détruisit notre futur. »


La vision changea à nouveau. L'ancienne civilisation était en feu, le ciel était orageux et les esprits entourés des Tarenths en colère et apeurer, s'attaquant aux sept.

« Cette pierre a révélé l'avenir aux Tarenths. Un avenir dont ils ne faisaient plus partis. Un avenir où Armanda était dominée par les elfes, les vampires et les hommes. Une Armanda où les dragons n'étaient plus présents, une Armanda mise à feu et à sang par leur guerre. Cette pierre montra l'avenir qu'Edwyn Ruddy a choisi. Arrachant le véritable futur non seulement à nous, mais également aux esprits. Un avenir qui fut balayé par la folie d'Edwyn qui a refusé la mission que comptaient confier les esprits à eux, leur race préférée. Cette mission était de conduire les nouveaux enfants des sept vers la paix et non la guerre. »


Les images changèrent, les Tarenths furent bannis d'Armanda et la mémoire des dragons altérées afin qu'ils oublient leurs anciens frères qui étaient sombrés dans la folie. Par la suite les images disparurent

« C'est à cet être que j'ai accordé ma confiance et il m'a trahi. Ma haine envers les bipèdes ne saurait être plus virulente depuis que j'ai obtenu confirmation que je ne peux leur faire confiance. Je suis dragon de l'ire Atalos. Et mon ire est dirigée contre Edwyn Ruddy et les conséquences de ses actes. Oui je suis en colère contre les bipèdes que tu protèges. Même si cela ne devait pas arriver, car leur avenir leur a été brisé, ils ont commis une faute en faisant couler le sang des miens. C'est une faute dont ils doivent répondre ! Les dragons sont partis, mais ont laissé des œufs en signe d'espoir, mais cet espoir a été trahi avec la mort de Cymbor mon frère de la main de Lorenz Wintel ! La faute des bipèdes a été oubliée, car ils n'ont pas été châtiés pour celle-ci alors ils ont recommencé. »


Verith marqua une courte pause et se remit à marcher, commençant à faire un cercle autour du dragon d'or, se montrant toujours menaçant.


« Mais je souhaite également punir Edwyn Ruddy pour ces erreurs, la punition que lui ont infligée les esprits n’est pas assez sévère puisqu’aujourd’hui il revient sur cette terre dont il a été banni, s’arrogeant des droits alors qu’il n’en possède qu’un seul ! Il revient pour continuer à briser le destin. Je souhaite punir Edwyn Ruddy en accomplissant ce qu’il a refusé de faire. La première race a refusé de garantir la paix. Moi qui suis le premier à avoir retrouvé la mémoire des temps immémoriaux, moi qui fus le premier à être trahi de nouveau par le fléau d’Armanda. Il me revient la tâche, non le devoir de m’occuper une bonne fois pour tout de celui-ci. Et d’accomplir la mission qu’il a refusée sera le premier coup que je lui porterais. »


Verith retourna finalement devant Atalos et s’approcha à nouveau dévoilant ces crocs.

« Mais pour amener la paix qui fut arrachée, il faut changer. La faute des bipèdes, la faute de l'assassinat de dragon et de vol d'œuf doivent être rappelée, elle doit être punie. Ce n'est pas en oubliant les fautes que l'on change ! Celle-ci ne doit pas être oubliée, elle doit être marquée de façon indélébile dans leur esprit. »


Le fils de l'orage s'arrêta à nouveau avant de regarder le doré.

« Toi qui sais maintenant ce qui s'est passé. Toi qui sais maintenant contre quoi est dirigée ma colère. Vas-tu l'accepter ? Où vas-tu la refuser ? Et si tu la refuse, que vas-tu faire ? Toi qui sais maintenant comment les choses auraient dû tourner. Que feras-tu ? Vas-tu suivre la lignée des anciens dragons d'Armanda qui, avant de partir, ont laissé leur œuf en symbole d'espoir. Vas-tu choisir l'amour que représente cet espoir alors qu'il fut trahi avec la mort de mon frère ? Où vas-tu choisir la colère pour enfin faire bouger les choses ?! Oui Atalos ! Vas-tu continuer à protéger les bipèdes en permettant l'existence d'être que Lorenz Wintel ? Oui je peux voir ce qu'il t'a fait ! Où vas-tu me rejoindre pour punir ceux qui méritent de l'être et écarter de ma l'ire ceux que tu juges dignes de nous ?»

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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeJeu 11 Déc 2014 - 18:37

A défaut de pouvoir se permettre de l'accepter, au moins le dragon d'or pouvait-il à présent comprendre les événements sur lesquels son homologue écarlate avait pu fonder sa haine des bipèdes. De la trahison d'un bipède, le rouge avait conclu que tous obéiraient au même schéma, exactement comme Atalos lui-même avait jadis fait porter à l'ensemble du peuple vampirique la responsabilité des deux misérables créatures qui avaient eu la folie de s'en prendre à son dragonnier. A présent, et même s'il devait bien admettre ne pas éprouver la plus grande sympathie qui fut pour le peuple de la nuit, au moins tolérait-il un peu plus facilement les vampires. Pourtant, lui aussi avait juré la perte d'un peuple qu'il estimait nuisible, mais depuis lors, il lui avait bien fallu réviser son jugement. Ne serait-ce que parce qu'il n'avait eu d'autre choix que de coopérer et tolérer des vampires à ses côtés pour faire face à la menace que faisaient peser sur eux les envoyés du Néant. Enfin, il avait également eu l'opportunité de rencontrer au moins deux dragonnes liées à des vampires, dont l'une avait d'ailleurs particulièrement retenu son attention, cela prouvait bien qu'au moins certains d'entre eux pouvaient se montrer digne d'intérêt.

* Et tu voudrais faire payer à l'ensemble des bipèdes les erreurs de quelques-uns ? Les éradiquer, c'est cela ta solution ? Les bipèdes ont beaucoup à apprendre, je ne peux le nier, mais c'est à notre peuple justement qu'il appartient de les guider : parce que nous leur sommes supérieurs, nous pouvons être l'exemple dont ils besoin pour s'améliorer. *

Dommage qu'il ait eu besoin de se retrouver face à un mur d'incompréhension abrutie pour se rendre compte d'à quel point ce genre de comportement pouvait paraître ridiculement déraisonnable. S'il avait renvoyé à Isyndar une image similaire à celle que lui renvoyait présentement le dragon rouge, pas étonnant que la petite de l'ombre n'ait pas chanté ses louanges autour d'elle. Atalos n'eut guère le loisir de s'appesantir sur ses erreurs passées cependant, déjà son adversaire écailleux revenait mentalement à la charge, le gratifiant au passage d'une claque mentale avant de lui faire parvenir ce qui ressemblait bien à d'anciens, très anciens souvenirs. Des Tarenths, du moins était-ce le nom avec lequel les désignait le rouge, des dragons et ... les Esprits ? Oui, c'étaient bien les Esprits, la vision que lui faisait parvenir son frère d'écailles ranimait les propres souvenirs du doré, et en particulier les contours indistincts de ceux qui s'étaient présentés à eux pendant les négociations avant de leur confier la responsabilité de libérer le Dracos, à lui et aux sept dragons et dragonniers qui l'avaient accompagné dans la noirceur du plan astral.

* Si tu as été trahis par ce Ruddy, c'est vers lui et lui seul que ta colère devrait se tourner. Il en va de même pour Wintel : je sais l'acte qu'il a commis, je sais le châtiment qui sera le sien et jamais je ne prendrais la défense d'un tueur de dragon. Mais cela n'inclut pas pour autant tous les autres bipèdes ! *

Prudent, le dragon d'or accompagna le mouvement rotatif du rouge, pivotant sur lui-même pour rester face à son adversaire et demeurer prêt à réagir au moindre signe annonciateur d'une nouvelle attaque. Celle-ci ne vint pas, cependant, l'avatar de l'ire préférant pour l'instant user de ses mots plutôt que de ses griffes.

* Si celui qui se fait appeler Voyageur est véritablement fautif, alors je t'aiderais à le punir comme il se doit de l'être, tout comme je t'aiderais à venger la mort de Cymbor si la possibilité m'en est donnée. Mais je ne cautionnerais par une oeuvre de destruction : lève seulement la griffe contre un bipède innocent, et je serais là pour m'interposer. *

Ou du moins serait-il présent pour essayer, savoir s'il en serait capable était un autre chapitre qu'il n'était pas pour autant pressé de découvrir.

* Les anciens dragons ont sacrifié leur propre descendance pour donner un espoir aux bipèdes, je suis l'incarnation de cet espoir et je ne permettrais pas qu'il soit bafoué. Mes parents étaient de ces dragons, Verith, ils ont donné leur confiance aux bipèdes en leur laissant mon oeuf, et je sais depuis que j'ai pu éclore sous la main de mon dragonnier que ce choix était le bon. *
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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 16:09

¤ Le choix ¤


Se faire comprendre là était la première étape du rouge, quand il aurait été compris, quand il aurait fait comprendre le pourquoi de sa haine alors il pourrait espérer passer à la suite. Le dragon d'or semblait plus ou moins réceptif à cela, ce qui aidait grandement le rouge. La queue du dragon d'ire battait légèrement la mesure dans son dos caressant l'air qu'il pouvait fouetter à tout moment. Éradiquer les bipèdes, oui voilà une chose qu'il aurait particulièrement appréciée et qu'il souhaitait sans doute au plus profond de lui. Néanmoins, il allait être obligé de faire des concessions. Il allait être obligé de sacrifier certains de ses désirs pour permettre aux plus importants de se réaliser. Et le premier était nul autre que la fin d'Edwyn Ruddy. Il irait jusqu'à travailler avec les bipèdes pour avoir le délectable plaisir de planter ses griffes dans le corps du Tarenth. Rien qu'à cette pensée, ses griffes d'ébène en tremblaient d'excitation.

« J'ai vu les horreurs dont sont capables les bipèdes Atalos. Mon esprit est parcouru par les atrocités impardonnables qu'ont perpétuées les bipèdes. Et pour couronner le tout, j'ai été trahi par l'un d'entre eux. Oui, ma vision d'eux est au plus bas. Je les hais, je les hais profondément. Et leur éradication me ravirait au plus haut point. Cependant, je t'ai révélé la vérité, je t'ai montré comment le monde a quitté le destin qui fut tracé par les esprits. Je t'ai montré l'infâme Edwyn Ruddy et son impardonnable faute. »


L'écarlate fouetta l'air derrière lui alors qu'il détacha son museau d'Atalos pour faire mine d'observer autour de lui.

« Tu dis que je ne dois pas inclure tous les bipèdes. Tu n'es pas le premier à me dire cela. Néanmoins, aujourd'hui j'en suis incapable. Je ne pourrais sans doute plus jamais le faire, et ce même si je le souhaite. Ma colère est trop grande de même que la blessure dont je souffre. Je ne ferais jamais la différence entre les bipèdes, je les inclurais tous et je les brûlerais tous, car je suis incapable de voir de la bonté en eux Atalos. Néanmoins... »


Verith tourna à nouveau la tête en direction du doré, ses paupières toujours closes.

« Néanmoins, vous en êtes capable. Vous les dragons liés vous pouvez voir la bonté qui peut subsister dans certains bipèdes. Tous ne sont pas innocents. Tu dis vouloir t'interposer entre moi et eux Atalos, dans ce cas fais-le intelligemment. Ne cautionne pas l'oeuvre d'une destruction, mais cautionne l'oeuvre d'une construction. Aide-moi dragon d'or, rejoins-moi et épargne ma colère aux bipèdes que tu jugeras digne des dragons. »


Le fils de l'orage recommença à marcher autour du dragon d'or.

« Rejoins-moi Atalos. Sauve les bipèdes qui sont dignes d'être sauvés. Élève ceux qui n'ont pas le coeur corrompu. Accomplis l'espoir de tes parents dragon d'or ! Permets d'apporter la paix qui fut dérobée à Armanda. Juge les bipèdes, laisse-moi tuer ceux qui sont rongés par le mal, protège ceux dont l'innocence est totale. »


Le rouge laissa échapper quelques flammes de ses naseaux.

« Ou alors, opposes-toi à moi et finis dans cet état à chaque fois sans avoir pu protéger le moindre bipède sans que tes paroles ni tes actes ne puissent trouver écho dans mon esprit.»


Verith s'arrêta, grondant légèrement.

« Je ne suis pas obligé d'être ton adversaire Atalos. Nos visions divergent sur de nombreux points, mais nous pouvons nous entendre sur d'autres. Je souhaite offrir la paix aux bipèdes pour me venger d'un adversaire. Tu souhaites leur offrir la paix pour accomplir la volonté des anciens liés. Nous avons des buts différents, mais les moyens pour y parvenir concordent dragonnet. Je suis prêt à faire des concessions, à tolérer et même à accepter certaines choses. Nous pouvons oeuvrer ensemble. »


Lame d'ébène se stoppa avant de faire un pas en direction d'Atalos.

« Que choisis-tu dragon d'or ? Je m'engagerais à ne pas lever la main sur le moindre bipède qui saura se montrer digne des dragons. Je ne lèverais pas les griffes contre les dragons liés ni leur dragonnier. Je préserverais mon ire toutes les choses que vous souhaiterez protéger tant que celles-ci ne cherchent pas à nuire à ma race ou à moi. Je ne détruirais pas ce qui aura été construit. Fais ton choix Atalos !»


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MessageSujet: Re: Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Toi et moi, on sait qu’il n’existe qu’une seule façon de régler notre différent. Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 16:25

Ces vaines tentatives de bourrage de crâne en devenaient vraiment ridicules, à tel point que le jeune dragon d'or en venait à se demander si le rouge espérait vraiment gagner son approbation de cette façon. Comment par le Dracos pouvait-il encore se prétendre l'artisan d'une oeuvre de construction, quand quelques instants auparavant encore il rappelait tout le mal qu'il pensait des bipèdes et clamait haut et fort qu'il les brûlerait tous sans distinction ? Bougon, Atalos laissa échapper un grognement réprobateur, lequel s'accompagna d'une lampée de flammèches venue lui caresser les crocs tandis qu'il répliquait fermement :

* Tu n'as toujours pas compris, Verith. Les bipèdes ne sont ni bons ni mauvais, certains penchent plus favorablement d'un côté ou de l'autre mais je n'en désignerais pas quelques-uns à sauver pour te laisser libre de répandre la mort parmi ceux qui restent. Ceux qui ont définitivement basculé dans la noirceur, ceux-là doivent être jugés, punis pour les actes qu'ils ont commis et ils le seront en temps voulu, mais les autres, tous les autres... *

Avait-il besoin d'en dire plus ? Le dragon de l'ire lui proposait d'en sauver quelques-uns et massacrer tous les autres, son congénère aux écailles d'or répliquait en offrant plutôt d'en éliminer quelques-uns et ainsi sauver tous les autres. La nuance pouvait sembler ténue, voire même sujette à interprétations, mais il n'en démordrait pas et ne se priverait certainement pas d'insister.

* Je ne te rejoindrais pas car j'ai fais mon choix bien avant de te rencontrer, dragon de l'ire, le choix de me lier à l'un de ces bipèdes que tu méprises tant. Cette discussion n'a rien d'une négociation : j'ai posé mes conditions, à toi de les respecter ou non. Honore tes engagements et je n'aurais aucune raison de m'opposer à ta volonté, peut-être même t'apporterais-je mon concours, mais n'espère pas me voir engager mon honneur à tes côtés. *

En ayant terminé, Atalos soutint le regard de son aîné sans laisser transpirer la moindre hésitation dans son regard d'or liquide, ponctuant la discussion d'un grondement combatif :

* Et n'oublie surtout pas que quand bien même tu serais plus fort que moi, je ne te crains pas. *

Sur ces mots, le doré déplia et replia lentement ses ailes encore douloureuses pour juger de leur capacité à le porter à travers les cieux et constata avec satisfaction qu'il ne lui serait pas nécessaire de regagner la cité rebelle par la voie terrestre. Il n'avait déjà que trop accordé de son temps à cet avatar de colère et de haine : à présent que les règles de cette officieuse collaboration, quoi qu'il eut sans doute été plus juste d'évoquer ici une semi-tolérance mutuelle, avaient été établie, il était temps pour lui de regagner Aigue-Royale et l'impatient dragonnier qui ne manquerait pas s'inquiéter des blessures de son lié d'écailles. Dépliant une dernière fois ses ailes et réprimant au passage un grognement douloureux, le colosse aux écailles d'or s'élança pour s'élever lentement dans les airs, non sans toutefois garder un oeil attentif sur celui qu'il laissait derrière lui, juste au cas où...


HRP : bon, bah petite conclusion pour moi, fais moi savoir si tu postes toi-même une conclusion ou si je fais la demande d'xp ^^
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