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Möebius se concentra sur lui-même, les yeux fermés il ralenti son souffle afin d'apaiser les battements de son coeur. Légèrement nerveux, le bruit des combats dans la galerie voisine ne le laissait pas indifférent, le fracas des lames, les cris de guerre et d'encouragements donnaient la chaire de poule aux uns, quant aux autres c'était l'adrénaline qui les envahissaient, gonflant leurs muscles et leur courage. Oui il lui en faudra du courage.

Il ouvrit les yeux et observa les rebelles s'afférer à diverses tâches : rassembler et préparer les armes, mettre en place une infirmerie de fortune Elrond y serait d'ailleurs ... Mais un dragon dans une infirmerie était loin d'être pratique et utile surtout pour faire un garrot, aussi il lui avait offert une splendide armure pour aller combattre, comme il s'était senti fier en l'enfilant, elle lui correspondait parfaitement et avait sans doute dû coûter les yeux de la tête à son cavalier. Celle-ci lui recouvrait quasiment toutes les parties du corps hormis les ailes, même si dans cette galerie il n'en aurait pas l'utilité, elle n'aurait fait que le blesser, pas la peine de facilité la tâche à ses ennemis, ils étaient déjà bien assez nombreux vu l'activité dans la galerie voisine ... Mais dans celle qu'il était chargé de surveiller, c'était beaucoup trop calme. L'écailleux s'avança pour regarder l'entrée de la galerie. Rien, pas un bruit. Ce manque d'agitation créa léger doute chez le dragon, l'attaque avait peut-être été repoussée ? Non ça ne serait pas logique.

Un mouvement à côté de Möe attira son attention le sortant de ses pensées, qui étaient de plus en plus envahissantes ces derniers temps. Un petit groupe se forma au fur et à mesure non loin du dragon, quelques elfes, mais principalement des humains avec un seul vampire, l'écailleux ne laissa pas ses préjugés prendre le dessus, s'il était sincère dans son engagement il n'aurait alors rien à craindre du dragon. L'un d'eux prit la parole.

- Vous entendez ça ? Dit-il en fixant Möebius, qu'est-ce que nous attendons ? Je veux me battre et défendre notre cause !

Le dragon lui ouvrit son esprit et lui répondit calmement.

- Pas encore.

Le rebel voulu lui répondre, mais un simple regard froid dans sa direction le découragea, Möe pensait exactement comme lui, mais foncer sans réfléchir ne ferait que causer leurs pertes, il avait un plan et il fallait s'y tenir, sinon à quoi cela servait-il que les généraux passent autant de temps à établir une stratégie. L'absence d'attaque des alayiens et des loyalistes mettaient l'écailleux en retrait, lui qui était censé les accueillir se retrouvait sans ordres. En parlant de généraux, non loin se trouvait Korentin Kohan, il avait fier allure : son armure aussi était belle, vu son titre il pouvait s'en payer de somptueux objets. Korentin ... Le lié d'Ashy ? Il balaya les environs du regard, la dragonne d'émeraude n'était pas la ... Une voix s'éleva dans la galerie, ce qui eut pour effet d'attirer l'attention de tous dont Möe

Hého! Il y a quelqu'un? C'est MOI! Alford Gorder!

Ce nom ... Möe l'avait déjà entendu il en était persuadé, mais ou ? Aucune idée pour le moment. Un brouhaha apparut alors, l'atmosphère se tendit alors comme un fil que l'on tire, visiblement cet Alford était très apprécié parmi les rebelles.

Vous me connaissez tous rebelle! L'on me nomme le traître! Je suis Alford Gorder! Bourreau de Fabius Kohan sa majesté impérial, et celui qui a malheureusement raté sa tentative d’assassinat sur messire coquebert Korentin Kohan. C'est moi qui ai vendu le trou de lapin que vous appelez cité, c'est moi qui ai vendu le duc d'Althaïa la Romantique. Et c'est moi! Moi dont se souviendront les livres d'histoires comment étant celui qui aura mit fin à la rébellion, et à ses alliés. Alford Gorder le héros d'Armanda! Pendant que vous, vous mourrez dans cette cité souterraine misérable comme des rats! Dit-il plus fort et sur un ton plus provocateur.

Le bleuté se tourna vers Korentin Kohan, celui-ci ne semblait pas prêter attention sur les paroles de ce bourreau, ce qui n'était pas le cas des troupes, celles-ci commençaient à faire bien plus que du bruit, quelques soldats tentaient d'en raisonner d'autres qui avaient une folle envie de s'engouffrer dans la galerie pour faire taire l'insolent.

Et parlons de Korentin Kohan! Mais qu'est-ce que je dis! Parlons du régicide, non même pas ça, de Korentin Kohan le cocu aux cornes tellement grande qu'on se demande comment il arrive seulement à passer dans ces galeries! korentin Kohan le cocu, au balais planté où vous savez, et un coquin de surcroît. On devine bien pourquoi c'est Fabius Kohan, et non lui qui est sur le trône impérial. Et ça se dit héritier légitime de l'empire! Une blague hahahaha! ajouta-il en riant, quel effronté !

Mais bon comme on le dit personne n'a peur d'un cocu, un homme qui n'est pas capable de voir que sa femme l'a trompée, comment peut-il deviner ce qui se passe derrière son dos? Il n'a même pas deviné pour ma tentative d'assassinat c'est dire! Je suis sûr que Korentin Kohan n'a pas finit de nous démontrer son incompétence dans ce domaine-ci, heureusement qu'il y a Lorenz Wintel qui est là pour changer la donne. Je serai même près à parier que c'est lui qui dirige la rébellion pendant que le régicide porte la lanterne!

Cette fois s'en était trop, quelques soldats prirent leurs armes et se dirigèrent en courant vers l'entrée de la galerie. Vif et alerte Möebius s'interposa, la gueule ouverte révélant une belle dentition blanche et aiguisée, il y avait pas à dire un dragon en armure cela impressionnait quand même un peu et dire qu'il était encore jeune.

- C'est de la provocation, ne tombez pas dans le piège.

Vous l'avez entendu pourtant ! déclara un elfe en brandissant son arme. Laisse nous passer ! Il ne mérite que la souffrance ! C'est en partie sa faute si nous sommes ici aujourd'hui ! Et puis croire que nous autres rebelles sommes aux services des vampires est faux !

D'un simple grognement les guerriers se turent, il valait mieux pour eux. D'un simple mouvement de tête Möebius leur indiqua d'aller plus loin. Quant au concerné de toutes ces insultes il n'avait pas bougé, seul son regard avait changé, plus dur et sombre, néanmoins la conversation qu'il tenait avec l'un des officiers n'avait pas été troublé, Face à un tel contrôle le dragon ne pouvait être qu'admiratif, aussi lorsque tous les rebelles s'apaisèrent il quitta son poste et reprit sa place : vu sur la galerie et sur les troupes. L'énervement des troupes étaient encore palpables, le petit groupe qui avait tenté de laisser parler leur rage fixait l'écailleux, dans leurs regards se lisaient de la colère et de la déception, prudent de nature oui il était intervenu. Cela lui semblait presque comparable à une obligation : perdre une vie était regrettable, voir du gâchis. Il avait beau ne pas connaître la plupart d'entre eux, tout ce qu'il souhaitait c'était qu'il y ai le moins de morts possibles, une vision très utopique de la guerre. L'officier quant à lui n'avait toujours pas bougé, du moins pas encore. Il quitta Korentin pour s'approcher des rebelles, quelques-uns furent désignés, une dizaine puis l'officier jeta un oeil à l'écailleux en armure

D'un pas déterminé et le regard froid, celui-ci s'avança vers le dragon. L'homme adressa un salut militaire à Möebius puis prit la parole.

- Seigneur dragon, Le roi désire que vous nous accompagniez, puisque les troupes ennemies ne se sont pas manifestées, hormis cet Alford Gorder, nous allons procéder autrement : vous allez nous accompagner. Une troupe d'une dizaine de soldat et moi-même. Il nous faut le capturer et le ramener

Une pointe de colère se ressentait au son de sa voix, Möebius le comprenait parfaitement, il accepta sans broncher la demande de l'officier puisqu'il s'agissait d'un ordre du roi. L'écailleux laissa l'officier prendre les devants vers la troupe, d'un pas lent et décomposé il le suivi jusqu'à cette équipe fraîchement composée. L'officier reprit alors la parole.

- Bien, maintenant que nous sommes réunis, je vais vous expliquer le déroulement de l'action. Dans un premier temps Alford Gorder sait que nous voulons sa vie, alors il ne prendrait certainement pas le risque de s'avancer ainsi vers nous, sans protection. Il se tourna vers les soldats. C'est là que vous intervenez, occupez-vous de l'équipe chargée de s'occuper de lui. Dans un second temps seigneur dragon, vous vous chargerez de capturer ce bourreau et de le ramener vivant. Il s'agit d'une attaque éclair. Ne vous aventurez pas plus que nécessaire restez dans la galerie, notre objectif et de capturer cet homme et non d'attaquer le plus gros des troupes, pas de questions ?

Aucun ne se manifesta, pas même Möebius.

Bien alors allons y.

Le groupe s'avança vers la galerie, il était temps, le coeur battant la chamade, le dragon regarda l'entrée comme une sorte de passage, une fois à l'intérieur il ne pourrait plus faire marche arrière. Un bref regard derrière lui vers son dragonnier, il ne l'aperçut pas, mais son esprit se tendit jusqu'à lui, il réclamait des encouragements et du réconfort, non il n'allait pas se laisser mourir, mais le savoir près de lui le rassurait un peu. Möebius prit une grande bouffée d'air puis laissa toutes formes de pensées parasites s'évaporer, il regarda les soldats près de lui, eux aussi ils étaient prêts.

Ils avancèrent vers la sortie bientôt la lumière du jour se verrait, le pas déterminé et le souffle haletant à cause de la nervosité, le bleuté replia soigneusement ses ailes. La galerie était étroite par endroit, mais cela restait suffisamment spacieux pour que l'équipe ne se disperse pas. À peine les rebelles aperçurent la fameuse escouade qu' ils passèrent sans plus attendre à l'attaque, ils étaient rapides et violent à la fois, la rage si longtemps contenue venait tout juste de refaire surface, les loyalistes et les alayiens avaient sans doute penser qu'ils seraient faible et facile à vaincre. Pour le moment, de là ou Möebius se trouvait, légèrement en retrait, les rebelles se donnaient corps et âme dans le combat, le dragon repéra sans difficultés sa cible, un rebelle situé non loin d'Alford tenta de le rapprocher du bleuté, d'un bond l'écailleux s'approcha pour tenter de l'attraper.

Quelques uns des loyalistes se redressèrent, ils étaient tenaces, ils s'interposèrent pour tenter de le sauver, d'un coup de queue Möe les envoya valser, à ça non on lui avait confié une mission il la mènerait à bien, tournant la tête vers sa proie, il grogna en le regardant dans les yeux, il valait mieux que lui aussi soit prêt.

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Lorsque le dragon lâcha sa prise, quelques rebelles se précipitèrent sur celui-ci de peur qu'il ne s'échappe. Möe ne connaissait pas plus que cela l'histoire de cet individu, mais le peu qu'il avait entendu de sa part suffisait à justifier le comportement des membres de son camp. Cette attitude agressive et dangereuse ne permettait pas au traître de prendre un peu de répit après cette attaque éclair, mais en méritait-il ? Non pas vraiment, l'un d'eux s'autorisa même à le frapper au visage nez et plus précisément le nez, seulement Elrond sorti de nulle part stoppa cette agression, Möebius trouva son cavalier très classe tout d'un coup, dans cette situation il était "le gentil qui réfléchit". Amusé par cette pensée il sortit quelques secondes des horreurs de la guerre.

Ashy ! Se dit-il en l'apercevant, elle avait fière allure dans sa belle armure, le regard de l'écailleux s'illumina en regardant la dragonne émeraude, oui cela lui donnait un petit caractère qui lui allait à merveille. Elle ne manqua pas d'exprimer ce côté agressif au prisonnier, le bleuté ne chercha pas à savoir ce qu'elle lui racontait, très certainement des menaces quoi de plus normal. Korentin Kohan s'avança vers Möebius pour le remercier, sa voix ferme mais chaleureuse lui transmettait un sincère remerciement pour la capture du bourreau, flatté que le roi le complimente autant, le bleuté le regarda intensément avant de hocher la tête, il lui ouvrit son esprit pour lui dire comme un merci, lui montrer sa reconnaissance.

Cet échange terminé il se tourna vers le captif pour l'envoyer en lieu sûr, enfin sûr, c'était une façon de parler, que les rebelles triomphent ou perdent il serait exécuté. Le dragon observa Alford Gorder se faire emmener loin des combats. Dans son regard se lisait peine et accablement, comment un tel personnage pouvait ressentir tout cela ? Il n'avait pas hésité à trahir les rebelles donc cette réaction n'était-elle pas un peu exagéré ? Peut-être.

"Majesté ! Au rapport de la première galerie. L'armée ennemie agit étrangement... Quelque chose semble avoir mal tourné pour eux, ils n'avancent plus. Mieux, ils reculent !"

La foule présente autour du roi et de la dragonne verte lâcha un soupir de soulagement, des sourires se dessinèrent sur les bouches d'entre tous, leur regard devînt plus lumineux, bref le moral des troupes était à présent à revoir à la hausse. Fier de son investissement dans la bataille le bleuté se senti soulagé lui aussi, preuve que pour le moment aucune faute n'avait été commise et il fallait continuer ainsi ! Korentin Kohan poursuivit la discussion puis prit la parole une fois sur le dos d'Ashy. Ils avaient fiers allure tous les deux dans cette posture.

Möebius s'avança dans la foule pour se placer non loin d'eux, Ashy rugit à gorge déployée, tristesse, colère, frustration ... Tant de nuances qui pour les oreilles des bipèdes ne signifiaient rien, mais pour lui en tant que dragon et son semblable c'était cela, tout ce temps passé enfermé ressortait dans son hurlement. Chargé en émotion il ne donnait qu'un mal de tête aux rebelles, mais certains virent cette action comme un encouragement ! Quelques rebelles levèrent leurs armes et eux aussi hurlèrent pour mêler leur douleur à celle de la dragonne. Möebius n'hésita pas une seconde et se mêla à cet élan de motivation. Levant la tête vers le plafond il mit ses cordes vocales à rudes épreuves. L'assaut sur les alayiens allaient commencer.

Il ne perdit pas une seconde, le bleuté prit la tête de la charge en se dirigeant vers la sortie de la galerie, galopant tête baissée pour ne pas souffrir du relief de la paroi. Seulement quelques ennemis étaient revenus sans doute pour venir récupérer leurs morts. Malheureusement pour eux, il en décida autrement, d'un coup de tête il plaqua l'un d'eux contre le mur tandis que l'autre, il le percuta de plein fouet. Sa tête avait rebondi contre son plastron, sonné ou pas ils avaient été mis hors d'état de nuire en quelques secondes. La déclaration du roi et la motivation des troupes avaient fait monter l'adrénaline du bleuté lui créant ainsi un puissant élan pour cette charge, d'où le fait qu'il est pris sa tête. D'autres loyalistes et/ou alayiens se trouvaient sur son chemin, ils subirent le même sort, lui vivant aucun d'eux ne pénétreraient dans la galerie.

Il sorti donc le premier les rebelles à ses trousses. Les troupes loyalistes et alayiennes ne devaient certainement pas s'attendre à cela ! Rugissant une nouvelle fois il fit en sursauté plus d'un, puis il observa la quantité d'ennemis. Que ... Intrigué le dragon avait pensé qu'ils étaient beaucoup plus nombreux ! Un vacarme assourdissant provenant de l'autre galerie l'informa que le combat était plus audacieux à côté. Mais pour l'heure il lutterait ici.

Les troupes ne tardèrent pas à les attaquer Möe le premier, fier dans son armure il plongea dans la foule adverse sans perdre de vue l'entrée de la galerie d'u affluait les rebelles plus motivés et désireux de vaincre que jamais. Tous se jetèrent la tête la première dans le conflit et les giclées de sang commencèrent, des hommes tombaient lourdement au sol grimaçant, hurlant de douleur. D'autres au contraire victorieux levèrent les bras au ciel comme pour réclamer plus de forces.

Quant à Möe il ne faisait pas usage des flammes, les rebelles s'entremêlaient avec les troupes ennemies, c'était risqué leur vie pour espérer quoi, prendre celle des autres avec un peu de chance les loyalistes et alayiens seraient plus nombreux qu'eux dans le lot ? Nan. Il fonça tête baissée dans la mêlée rivale, envoyant les bipèdes faire un tour dans les airs, d'autres se faisaient assommer d'un coup de queue et le plus malchanceux dans toute cette fourmilière terminait transpercer des crocs du bleuté. Tant ils se méfiaient de lui, les bipèdes se mettaient au moins à cinq pour l'attaquer. D'un grognement sonore il les intimida avant de frapper encore et toujours plus fort, en donnant tout ce qu'il avait en énergie. Parfois un rebelle non loin nécessita d'un petit coup de patte et l'écailleux n'hésita pas une seule seconde pour lui venir en aide. D'un léger coup de museau dans le dos pour le remettre sur pied, le voilà repartir dans le combat tout comme Möebius.

Ses pensées étaient totalement prises dans le feu de l'action, il ne pensait pas à Elrond, mais il le protégeait indirectement : en gardant l'entrée de la galerie. Un petit malin était justement en train de se glisser dans sa direction, mais dommage pour lui, Möe plus rapide galopa pour le mordre à l'épaule et le lancer en arrière. Lui vivant personne n'entrerait ! Rugissant encore pour motiver les troupes, les alayiens et les loyalistes donnaient l'impression de tomber comme des mouches, pourtant en théorie cela devrait être l'inverse.

L'écailleux s'arrêta quelques secondes devant l'entrée de la galerie et observa le combat, oui c'est bien ce qu'il pensait, les rebelles étaient moins nombreux, mais tous beaucoup plus motivés il se devait de continuer dans cette fois, aussi il reparti sans perdre un instant de plus dans la mêlée, dans ce combat qui faisait rage.

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Möebius ne lésina pas, dès qu'un rebelle éprouvait des difficultés dans son combat il fonçait lui prêter patte forte et en même temps il combattait de son côté. Parfois à bout de souffle, sa vue diminuait, une chose était c'était la première fois qu'il se battait avec autant d'acharnement, ne se laissant pas même une seconde de répit. Son rôle dans ce conflit était primordial, si son activité descendait de niveau non seulement les troupes le ressentiraient. Une baisse de moral ne ferait qu'accélérer la mort de quelques-uns ... Il s'agissait là de la guerre, le bleuté savait au fond qu'il y aurait des pertes dans les deux camps seulement ... Son côté légèrement optimiste en prenait un coup. D'autant que son cavalier lui avait indiqué de surveiller Korentin Kohan ! Il l'avait oublié cela ! Se redressant il cherchait le souverain du rebelle de loin. Sauf que ces alayiens têtus comme des poux ne faisaient que lui sauter dessus, d'un coup de queue il les bouscula pour finalement se laisser tomber sur la petite troupe à présent réduite en morceau. Le fait de causer tant de mort lui bouscula encore son optimisme ... Il savait qu'il ne devait pas penser à cela, mais il n'arrivait pas à s'en empêcher.

Sa voix rauque raisonna dans son gosier, un grondement sourd et menaçant s'en échappa. Ou était-ce roi ! Le souvenir d'Ashy lui revint, il devait aussi veiller sur elle. Non pas que Möebius était beaucoup plus costaud qu'elle, mais il avait bien senti qu'elle n'était pas à l'aise. Avait-elle déjà combattu au moins. Un rapide coup d'oeil dans la foule lui permit de la localiser, une tâche verte émeraude au milieu d'une foule d'armure en fer ça ne pouvait pas passer inaperçu. Néanmoins, son cavalier était au abonné absent, il était descendu pour se battre !? Il était brave, imprudent également. Elrond l'avait mis en garde certes, mais de là à imaginer qu'il se mêlerait à l'attaque non il n'y avait pas songé.

Bousculant, cognant écrasant les ennemis comme le ferait une botte sur une vulgaire mouche, le dragon désespérait de ne pas trouver l'homme qu'il cherchait. En plus de cela il n'avait pas une vision très claire du roi, ils s'étaient regardés et avaient échangés quelques mots, rien de plus. Parfois les humains se ressemblaient beaucoup trop. Mais ça n'était pas le moment de polémiquer sur les ressembles physiques de ces bipèdes !

Durant ses recherches, l'écailleux remarqua une baisse d'activité de la part des rebelles. N'écoutant que son instinct il tenta de leur porter secours. Pourquoi une telle réaction. Levant la tête dans un bref moment de répit il remarqua que les forces c'étaient divisées, les alayiens attaquaient à l'avant et à l'arrière ! Prisonniers de cette attaque tous comprenaient qu'ils étaient forcés de combattre jusqu'au bout. Ce bout malheureusement n'était autre que la mort ou alors réussir à survivre dans ce piège jusqu'à la fin de la bataille. Levant la tête vers le ciel et rugissant encore à gorge déployée il lui fallait motivé les troupes, leur redonner un gain d'énergie. Cette tentative eu son effet sur quelques uns, mais pas plus. Ils n'avaient aucun moyen de s'enfuir à présent ... Se sentir forcé n'était pas quelque chose que le bipèdes aimaient, lui-même non plus d'ailleurs. Ce qui guidait ces hommes c'était la foi, rien ne pouvait les rendre plus fort, seulement Möebius n'était pas qualifié pour cela ...

Combattant encore et toujours le plus violemment possible il observait du coin de l'oeil Ashy, elle semblait réussir à se débrouiller, il tendit son esprit vers le sien pour lui redonner du courage, il ne fallait pas qu'elle faiblisse, ils étaient le pilier de la défense rebelle, leur rôle était de faire des ravages, mais de montrer l'exemple également. Il lui transmis aussi que si elle en ressentait le besoin il viendrait l'aider.

Un autre événement perturba le combat du bleuté, les vampires ! Visiblement ils venaient leur prêter main forte. Parmi eux une silhouette attira davantage l'attention du dragon que les autres. Une allure féline et une aura impressionnante se dégagea de lui ... Quelque chose intima à l'écailleux que ce vampire-ci n'était pas comme les autres. Grognant de méfiance il reprit son combat, l'arrivée d'un tel personnage l'intrigua grandement, seulement un alayien aussi têtu que ce cher Christan réussit à se hisser sur son dos, un moment d'égarement qui pourrait bien coûter la vie au quadrupède ! Christan avait été peut-être le premier fidèle du Néant a volé, celui-ci serait le premier à mourir d'un rodéo dragonique. L'écailleux baissa la tête pour faire le dos rond et sauta littéralement sur place avant de se déplacer aussi rapidement et violemment qu'il en était capable. Ce chanceux eu même le droit de faire la toupie, tournant sur lui-même, il sentit que la prise de ce cavalier de fortune s'affaiblissait. D'un simple regard il intima à cet étranger qu'il n'était pas digne de monter sur son dos ! Qu'il le payerait cher ! Enfin ce poux se décrocha et d'un coup de crocs à la gorge il regrettait déjà cette folle tentative.

Soufflant bruyamment de soulagement il reprit son combat, mordre, cogner, bousculer, griffer, cette interminable valse commençait à lui donner le tournis, il ne demandait qu'une chose, cesser cette danse infernale d'un jet de flamme. Mais les troupes rebelles, loyalistes et alayiennes se mélangeaient, plus le temps passait plus cette idée mûrissait dans son esprit. Comme il avait hâte que ses alliés se retirent pour flamber tout cela !

Un cor de chasse résonna, surprit Möebius tourna la tête vers Korentin qui semblait tout aussi étonné, ça n'était pas lui qui avait donné cet ordre ? Visiblement non. Il se tourna donc vers le fameux vampire, certainement leur dirigeant. Il avait l'air bien occupé à donner des ordres. Mais son intuition lui intimait qu'il ne s'agissait peut-être pas de lui. Et puis de toute manière, qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? À cette action quelques soldats reculèrent, pourtant ils avaient été à deux doigts de combattre le dragon. Au moins Möebius avait appris une chose à leur contact : quelques bipèdes rêvaient de tuer un dragon, pour obtenir une sorte de reconnaissance auprès de leurs pairs, dans ce cas qu'est-ce qu'il avait de plus intéressant que cela ? Il y avait forcément une raison. Mais n'étant pas stratège il préféra poursuivre sa bataille. Il étendit au mieux son esprit jusqu'à Elrond pour l'informer de ce qu'il venait de se produire, il doutait que cela ne soit de bon augure pour eux rebelles.

Citation :

[Défensif (ou offensif)] Lisière d'eau
Le lanceur fait jaillir de l'eau à très haute pression qui s'écrase sur l'adversaire, le renverse et lui coupe le souffle, peut assommer, rend le terrain autour de la cible glissant. Le sort prend fin lorsque la cible s'échapper ou que le lanceur le coupe

Geste clé : Produire un cercle d'une main et mettre l'autre, à plat, au dessus

Citation :

[Conscient]Partage
Le dragon donne sa force vitale à la personne de son choix (plus efficace avec son dragonnier), il peut ainsi lui redonner de la force mais s'affaiblit lui-même

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Des Alayiens partout... En temps normal elle trouvait les humains pas assez nombreux dans ce genre de situation ou il y avait largement de quoi se nourrir sans s'attirer les foudres de leurs congénères car ils ne s'entendaient pas entre eux ainsi donc elle pouvait festoyer sans aucun problème et sans finir avec une populace de fourche armée de paysans qui voulaient lui embrocher le derrière. Mais là, décidément depuis qu'elle était avec des humains... Elles trouvaient ceux qu'elle pouvait égorger beaucoup trop nombreux ! La guerre avait toujours été un gaspillage sans nom de ressources... L'odeur du sang avait envahit la plaine et se sentait depuis l'entrée des galeries ou elle s'était dissimulée en attendant que les troupes adverses finissent de s'éparpiller pour lui permettre de rejoindre les troupes rebelles. De là ou elle était il serait bien étonnant de pouvoir faire parvenir des renforts à l'intérieur des galeries pour sauver les réfugiés qui se feraient massacrer le temps que les fameux renforts réussissent à traverser une telle épaisseur de troupes ennemies qu'elles soient Loyalistes ou Alayiennes.

Observer avant d'agir, et trouver la faille dans les lignes pour pouvoir s'y faufiler sans y laisser sa peau dans le chaos de la bataille. Une sonnerie de cor finit par lui offrir cette opportunité en même temps que le replis des troupes loyalistes qui abandonnaient maintenant leurs alliés d'aujourd'hui qu'étaient les Alayiens et qui seraient certainement leurs ennemis de demain. Et même si ces dernières ne semblaient pas s'allier aux rebelles, cela donnait tout de même un sacré coup de pouce en réduisant significativement les effectifs de leur armée même si ceci n'inversait pas la balance qui ne penchait pas en leur faveur... Ça avait été culotté de sortir et avait eut le mérite de surprendre l'adversaire, mais la surprise ne dure qu'un temps et c'est celui de se replier : ce que n'avaient pas fait les troupes de Korentin.

Elle profita de cet instant pour traverser les lignes adverses complètement désorganisées se frayant un chemin parmi le sang, les morts et les vivants... N'importe quelle humaine serait morte à ce moment là surtout lorsqu'un lourdeau tenta de lui asséner un trop lent coup de hache pour pouvoir toucher un vampire. Elle ne porta pas plus d'attention à cette créature, s'arrêter aurait pour conséquence d'y laisser sa peau ! A défaut un peu de magie aida le lourdeau à goutter à la boue ensanglantée qu'il piétinait quelques instants auparavant.
Les combats faisaient rage, la violence déferlant sur cette plaine, ou le sang imbibait la terre pour former une boue rougeâtre qui produisait maintenant un bruit de sucions à chacun des pas des vivants comme si les morts désiraient prendre leur vengeance en tentant de retenir quelques instants leur assassin. Les armes broyaient la chair et brisaient les os dans dans des craquements inaudibles pour qui ne portait pas le coup, noyé sous les hurlements ou les prières des blessés qui, agonisants, imploraient mort, vie, néant ou encore leur mère de leur venir en aide - ou quelque chose s'y rapprochant - au milieu des cadavres de ceux qui avaient trépassé avant eux. Mais leurs supplications ne duraient jamais éternellement, certains étaient achevés sans autre forme de procès par les vainqueurs, collectant leur dernier soupir et rependant encore plus de sang sur cette terre souillée qui mettrait des années à perdre cette odeur entêtante. Se nourrir dans cette mêlée ? C'était tentant ! Il y avait de quoi faire ! Mais c'était long... Bien trop long pour ne pas être sans risque et seul ls jeunes vampires prenaient ce risque qui leur était fatal et nombreux étaient certainement ceux qui se s'étaient laissés tentés une dernière fois. Voilà pourquoi elle n'aimait pas les batailles rangées ! Ce n'était que du gaspillage !

Déconcentrée par l'odeur elle trébucha, comme tant d'autres, enfonçant son pied dans une cage thoracique défoncée certainement par une masse dans un bruit de sucions visqueux et immonde, finissant de piétiner ce qu'il restait de l'intérieur de ce qui semblait avoir été un rebelle qui faisait partit quelques heures plus tôt de la garde de Korentin. Si elle le reconnu ? C'était beaucoup trop demandé dans cette apocalypse. Dans cette cohue un soldat adverse essaya à son tour de lui faire subir le même sort que celui qui l'avait faite trébucher. Elle roula sur le côté alors que la hache s'abattait sur le corps sans vie sur lequel elle avait trébuché quelques secondes plus tôt, broyant ce qu'il restait de ce dernier mais lui laissant également l'ouverture pour envoyer l'agresseur, visiblement exténué par les précédents combats, rejoindre ses ancêtres à l'aide d'une de ses dagues qui vint se loger dans une des faiblesses de l'armure de ce dernier qui aurait tout son temps pour agoniser en se noyant dans son propre sang.

Les lignes ne se reconstituaient pas pour les deux camps qui s'étaient mélangés dans cet chaos, les ordres n'ayant quasiment plus aucun impact à ce moment là du combat. Alayiens comme rebelles étaient chacun isolés au milieu de cette marée bouillonnante de morts et de vivants. Certains se défendaient mieux que d'autres face à leurs adversaires du moment espérant l'arrivée d'un peu d'aides de leurs camarades qui s'en étaient mieux sortis qu'eux, espoir vint pour un petit groupe qui fut surpassé par le nombre et massacré sans la possibilité de se rendre. Il n'y avait ni prisonnier, ni de quartier, une guerre totale comme celles qu'elle avait toujours voulu éviter. C'est dans cette mêlée qu'elle retrouva l'être recherché, mis à mal par... Par...

Gorder ! Ce traite venait finir sa basse besogne ! Elle n'eut que le temps de le tirer vers l'arrière, et si son bras n'avait pas été bien attaché à son épaule, elle y avait mis assez de force pour l'arracher. Elle avait assez de raison pour le tuer et ce dernier en rajouta une supplémentaire en l'appelant par son nom vampirique qu'elle avait pris voilà des décennies. Il ne devait pas sortir vivante. Mais dans la mêlée la dague qui lui était destinée dû finir sa course dans la gorge d'un autre agresseur, après une brève pugilat causée par une bousculade, bien plus mortel qu'un chien qui avait préféré s'enfuir que d'affronter son destin.
Elle se redressa, poussant le corps sans ménagement sous le regard surpris de l'empereur déchu humain qui ne s'attendait visiblement pas à la trouver au milieu de la bataille vu qu'il l'avait envoyé plus tôt porter des messages au plus profond des galeries qui étaient maintenant tombées aux mains d'Alayiens les ayant pris à revers. Elle attrapa l'avant bras de korentin pour le forcer à se remettre sur ses deux pieds le plus rapidement possible.

"Des troupes ennemies ont pénétré les galeries et commencent à massacrer blessés et réfugiés. Ils tiennent comme ils peuvent mais ils ont besoin de renforts."

Ils tenaient ? En tout cas c'était ce qu'il s'étaient engagés à faire alors qu'elle était partie. Il n'y avait pas le temps pour faire dans le détail, les rapports complets n'étaient pas pour ce genre de situation ! Et la priorité actuelle était de sortir Korentin de là... Au final, qui n'avait pas besoin de renforts ? Visiblement les vampires qui avaient brisé la formation étaient ceux qui s'en sortaient le mieux après avoir encerclé les troupes d'élites Alayiennes et le prêcheur. Au moins ils lui ferait la peau et le moral Alayien fondrait comme neige au soleil. C'était osé, mais certainement efficace pour faire courir ces patins fanatiques comme des poulets sans têtes une fois le prêcheur égorgé ! Même si à l'heure actuelle cela ne faisait que rajouter du chaos supplémentaire et n'arrangeait pas la situation des troupes qui étaient restées en position qui se faisaient déborder de tous les côtés par des Alayiens bien plus nombreux.

"Il faut t'évacuer d'ici sinon cet endroit sera ta tombe !"

Une demande ? Non, le ton était trop catégorique pour être une simple suggestion. C'était une décision qu'elle avait prise elle même ! Celle de le mettre à l’abri en lui faisant fuir les combats. Survivre pour se battre un autre jour. Une vampire qui donne un ordre au dirigeant de la rébellion ? Ca aurait pu en faire sourire beaucoup ! Mais les témoins potentiels étaient trop occupés à sauver leur peau plutôt qu'à se moquer. Fuir par là ou elle était venue ? Elle chassa immédiatement cette option, un vampire pouvait espérer passer avec juste quelques coups comme elle l'avait fait, pas un humain beaucoup trop lent pour éviter tout ce qui était mortel. La dragonne ! Bien qu'elles ne semblaient pas vraiment s'apprécier dans cette entente neutre-cordiale qui s'était mise en place entre elles, c'était la seule solution viable pour partir d'ici sans y laisser la vie.

"Si on la rejoint elle t'évacuera de ce tombeau."

Certainement que la même idée avait traversé l'esprit de cette dernière vu qu'elle essayait tant bien que mal de se frayer un chemin vers eux. Mais chaque mètre était farouchement défendu par ceux les possédant, empêchant toute avancée fulgurante et ne laissant que peu d'ouverture... Dans tous les cas elle ne semblait pas vraiment vouloir laisser le choix à Korentin.

"Non." laissa-t-elle échapper entre ses dents.

Tout d'abord sa magie s'enfuyait de son corps, comme aspirée par... Par le prince vampirique ? Rien que d'ici elle pouvait sentir ce qui était en train de se produire et à observer la situation il ne fallait pas avoir eut une éducation trop poussée pour comprendre ce qu'il se passait ! Mais en se faisant il tuerait tout ceux qui osaient se trouver dans son rayon d'action. Car il était certain que la suivante soit celle qui régit la vie de tous les êtres vivants et non morts présents sur le champs de bataille quand on connaissait la réputation du prince vampirique... Raison de plus pour l'évacuer et sans trainer !
Le temps se mit comme sur pause par l'arrivée de deux nouveaux visages dont l'entrée, contre toute attente, avait été remarquée. Le baptistrel Merithyn Shadowsong qui était précédé par sa réputation et un visage inconnu. Amis ou ennemi ? A en voir la réaction de Wintel, ce ne pouvait être que des amis... Ou alors une troisième faction qui viendrait rajouter encore plus de chaos et de désespoir dans une situation qui en avait déjà assez pour alimenter un fleuve devenu torrent.

Spoiler:

L'esprit envoyé vers son lié pour l'informer de la situation, le dragon réussi à rester concentrer sur son ennemi. Décidément il était coriace, un coup de croc à la taille et un autre dans la jambe, le fanatique tomba en gémissant de douleur. Möebius le fixa sans la moindre compassion dans le regard puis se mit à siffler, en signe de menace. Apeuré le soldat recula, oui il savait qu'il allait mourir ici, mais ne c'était-il pas engagé en venant là ? Sans de mander son reste, le bleuté attrapa le guerrier alayien à la gorge, un coup de canine bien aiguisé et le liquide rouge gicla dans la gueule de l'écailleux, certain qu'il était mort il le relâcha laissant le corps sans vie à terre. L'herbe si belle avant ce conflit était à présent teintée de rouge, preuve que le sol lui-même en avait assez de tout cela. Reprenant son souffle quelques instants, Möebius réalisa que même s'il était habile et précis, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé, il s'agissait d'une bataille. Cela faisait combien de temps à présent qu'il tournoyait sur lui-même ? Frapper ses ennemis jusqu'à leur prendre la vie ? Lutter pour soutenir la cause rebelle ? Il l'ignorait, mais tout ce temps commençait à peser sur sa conscience et ses muscles. Il n'avait pas le choix il devait tenir, toute l'armée rebelle pouvait le voir de là où il se trouvait, le voir combattre, abandonner ou mourir. Dans le cas des deux dernières options il fallait à tout prix les éviter. Pour lui-même, mais aussi pour Elrond. D'ailleurs que devenait-il ?

Une vague, d'origine magique sans aucun doute, déferla sur les troupes alayiennes, quelques loyalistes furent également emportés. Quelle magie songea l'écailleux en poussant d'un coup de queue un ennemi ayant les yeux plus gros que le ventre, s'attaquer à un dragon seul ? Quelle idée ! Bref cela ne donnait pas au bleuté la réponse de qui était à l'origine d'un tel prodige. Curieux malgré l'ambiance macabre il chercha l'auteur du fait.

Malheureusement il n'eu même pas le temps de commencer ses recherches qu'un horrible sentiment l'envahi. Comme s'il était devenu vide, sans énergie, sans compagnie sans ... Sans Elrond !? Son esprit ! Non il ne le sentait plus avec lui. Sa vue se troubla sous l'émotion et le choc. Il secoua violemment la tête en priant, suppliant les Esprits et le Dracos pour que son lié lui reviennent. Les pupilles et les naseaux dilatées, il rugit à en perdre la voix, appelant, hurlant son cavalier de lui donner un signe de vie. Sans lui il n'était plus rien ! Sa présence même ne signifiait plus rien, du moins à ses yeux d'écailleux. Complètement bouleversé il cru même s'emmêler les pattes. Quelle folie ! Sous le coup de la surprise il n'avait même pas pris la peine de s'assurer que son lié était toujours en vie. Non pour lui il se voyait déjà mettre fin à ses jours pour rejoindre Elrond. Son très cher elfe blond.

Pas du tout dans le même état d'esprit que l'écailleux bleu, une troupe alayienne vinrent provoquer Möebius, voyant que celui-ci n'était pas du tout dans l'optique du combat, ils sortirent les arbalètes, des lances et de quoi entraver le dragon. Un premier tir d'arbalète réveilla Möe. Rugissant à leur intention, oh que non jamais ils ne l'empêcheraient de retrouver son lié. Pris par une montée d'adrénaline, il bondit dans leur direction avec pour idée de se laisser lourdement tomber sur eux, comme une pierre coulerait au fond d'une rivière. Malheureusement pour lui, sa tentative fut un bel échec, malin, ses adversaires avaient bien vu qu'il avait été absent quelques instants. Aussi s'étaient-ils glissés derrière lui afin de saisir ses pattes arrières pour le retenir. Un groupe de plusieurs hommes retinrent de toutes leurs forces le bleuté. Surpris, il réussi néanmoins à éviter la chute. Un dragon cloué au sol était un dragon mort !

Furieux, le bleuté alla puiser dans ses réserves pour poursuivre le combat. D'un second bond il fit manger la poussières à tous les insolents qui avaient osé le retenir et le priver de tout mouvement. Les porteurs d'arbalètes quant à eux ne manquaient pas de lui tirer dessus, vers les ailes plus précisément. Les premiers tirs ne furent pas concluant : étant donné que la cible était en mouvement, cela se révèlait compliquer de viser juste. L'un d'eux réussi pourtant, fier de son succès, Möebius serra les dents en encaissant du mieux qu'il pouvait la douleur. Ses ailes n'étant pas protégées du tout il devait agir et vite autrement il ne serait plus en état de voler. Utilisant sa colère, sa tristesse et l'espoir grandissant dans son coeur il lança un jet de flamme à ceux qui l'avaient entraver. Des cris de douleurs, encore et toujours plus de cris de souffrance, d'agonie se joignirent au vacarme déjà présent. Cuir dans une armure quelle drôle de mort, mais à son avis de reptile elle était amplement méritée. L'odeur de fer chaud et de chair brûlée lui donna un autre élan d'énergie et à ce stade il était fort utile. Les alayiens porteurs d'arbalètes n'étaient plus très nombreux, d'une charge meurtrière il envoya ceux qu'ils manquaient dans l'autre monde.

Il n'avait pas le temps de souffler : il reparti le coeur contracté par la peur à la rechercher d'Elrond. Il bouscula bien des personnes dans sa course effrénée, mais au moins il était sur d'une chose les alayiens étaient majoritaires dans les personnes qu'il avait écrasé et fait tomber.

Un bref coup d'oeil lui permit de savoir qu'Elrond n'était plus dans la mêlée, du moins ... Si celui-ci était mort ou presque il ne serait pas debout à attendre que son dragon vienne le chercher. Comme il était bête ! La panique qui emplissait son esprit lui faisait perdre le fil des événements, problématique dans de telles circonstances. D'ailleurs il ne vit pas Ashy ni Korentin. Grognant à sa propre intention, il fallait absolument qu'il se reprenne autrement cela serait catastrophique !

Sollicité encore une fois par un nouvel adversaire, Möebius se fit la réflexion que quelques instants auparavant, des soldats apparemment loyalistes avaient reculé. Pourquoi donc ? Le cor ? Cela semblait se tenir. D'un coup de patte il plaqua son adversaire à terre pour prendre de la hauteur et observer le conflit dans sa globalité, comme quoi être grand avait des avantages parfois. Plusieurs groupes se détachèrent donc de la mêlée pour prendre la poudre d'escampette. Les loyalistes fuyaient les combats !? Pourquoi encore ? Feusacré ! Ces bipèdes étaient-ils tous aussi fourbes avec leurs semblables ? Un autre coup d'oeil un peu plus loin lui informa que les vampires délaissaient leurs postes, mais en faisant cela c'était tous les rebelles qui en pâtiraient. Enragé, le bleuté appuya de tout son poids sur sa proie encore vivante pour justement en finir avec elle. C'était de trop ! À cet instant précis il remit le compte de tout ce qu'il se passait sur les épaules de l'empereur rebelle, s'il n'avait pas donné l'ordre d'attaquer la situation serait tout autre ! Tous ces pauvres gens ne seraient pas là à lutter pour simplement rester en vie, ils auraient encore la foi de se battre pour une cause qu'ils estimaient juste. Mais non ... Tout cela tournait au cauchemar le plus pur. À croire que Möebius n'était là que pour assister à cela : les rebelles fatigués tombaient à terre sans vie ou sur le point de la perdre, il y avait tellement de corps au sol que bientôt tous n'allaient même plus marcher sur le sol, mais sur les cadavres de leurs camardes défunts. Cette image donna au dragon une folle envie de fuir tout cela, d'abandonner ce à quoi il s'était engagé, pourquoi ne le faisait-il pas après tout ? Son lié n'était apparemment plus là et plus en état.

Tout devenait flou autour de lui, malgré les coups que Möebius portaient à ses ennemis, psychologiquement il n'était plus là, son corps semblait évolué seul, le choc qu'Elrond avait subi l'avait affecté il n'y avait aucun doute sur ce fait. Seulement très vite il allait devoir sortir de cette torpeur.

Möebius sentit un mouvement, pas un mouvement physique mais magique, étant lui-même une source, il pouvait la sentir non loin. Grandissante à l'encontre d'un ennemi, mais qui donc ? Pour venir drainer de l'énergie à autant de personnes il fallait que ce soit une réelle menace. Un autre dragon ? Non ... Un esprit ?

Spoiler:

Citation :

Comme demandé par Achroma, Matis est parti vers la seconde galerie principale avec Lahére afin d'informer Korentin de ce qu'il se passe. Il s'aperçoit rapidement que la galerie en question est vide, le roi rebelle a donc fait une sortie. Il sort à son tour et tombe en plein dans des combats extrêmement violents et anarchiques. Les lignes ennemies et amis sont mélangées, il semble que les Alayiens aient attaqué les troupes rebelles par derrière. Le flanc des rebelles est totalement à découvert, il aurait dû être protégé par les vampires mais Matis n'ignore plus à présent que ceux-ci ont trahit... Conscient de la terrible situation de son camp, il tente de trouver Korentin et fini par tomber dessus au beau milieu du champ de bataille. Il lui passe son message entre deux échanges particulièrement féroces avec les troupes Alayienne (d'élite de toutes évidences) et a à peine le temps de terminer qu'il se retrouve prit dans une grosse offensive d'un groupe ennemi. Aux cotés du souverain et des lames noirs, il défend chèrement sa vie...

Spoiler:

C'était l'apocalypse, il n'y avait pas vraiment d'autre mot pour décrire le bain de sang et n'importe quel humain en ferait des cauchemars pour les années à venir. Sauf que les vampires n'avaient pas vraiment ce genre de problème, ainsi la mauvaise nouvelle tomba comme si de rien n'était. Le message était transmis sans vraiment de détails faisant réagir l'empereur déchu avec horreur. Comment étaient-ils passés ? C'était une bonne question ça ! Un passage secret ouvert par sa protégée qui avait pété une durite. C'était ça la réponse... Claire, nette et précise, mais fallait-il vraiment la lui donner maintenant alors qu'il avait d'autres soucis à régler et d'autant plus qu'il ne pouvait rien y faire ? En fait qui n'avait pas besoin de renforts mis à part les vampires qui se débrouillaient très bien tout seuls ? Enfin, ce n'était plus le sujet, lors d'une défaite c'était chacun pour sa peau sans revirement et l'objectif était de survivre pour pouvoir combattre un autre jour.

Lorsqu'il lui l'envoya balader sur le fait de s'enfuir ? Elle ne sut pas vraiment ce qui l'empêcha de lui coller un bon coup sur la tête pour l'évacuer contre sa volonté. Enfin, si, elle sut assez rapidement et la réponse n'était rien d'autre qu'un de ces Alayiens enragés par le sang de la bataille qui vint littéralement lui sauter dessus toutes armes dehors en proférant toutes sortes de menaces ou d'insultes, et quand ce n'était plus lui, c'était son petit camarade qui l'accompagnait qui prenait le relais... Ils se multipliaient dans la mêlée ou quoi ceux là ? Elle s'en débarrassait d'un, un autre prenait le relais... Le bouclier de garde du corps humain de l'empereur déchu ressemblait plus à une passoire qu'à autre chose coupant ainsi toute possibilité de retraite ou même de discuter tranquillement sur la marche à suivre pour se sortir de cette situation catastrophique alors que les mauvaises nouvelles continuaient à affluer sans discontinuer avec un second groupe de messager.

Prise à partis elle n'eut pas le temps de réagit pour protéger Korentin d'une attaque bien placée d'une des pourriture qui s'était faufilée entre les gardes, mais pour la plus grande chance de ce dernier ce fut une elfe qui choisis de le protéger en utilisant son corps... Pour une fois que ces mangeurs de salade hautains servaient à quelque chose ! On pouvait presque dire qu'elle lui était redevable de l'avoir aidé à faire son travail. Sauf que... L'elfe n'y laissa pas la vie immédiatement comme il aurait du le faire face à une blessure au verre noir, et en regardant un peu plus attentivement autour d'elle, il n'était pas difficile de remarquer que les troupes Alayiennes se repliaient dans le désordre le plus complet abandonnant parfois jusqu'à leurs armes pour s'enfuir ou même se rendre ?! Certains fous-furieux continuaient le combat avec encore plus de rage dans des attaques suicides sans grand impact aux vues de leur nombre limité... Néant les avait abandonné ?! C'était quoi cette histoire ? Leur esprit les abandonnait et ils prenaient la fuite ? Au moins l'avantage était que la situation n'était plus du tout désespérée et certainement que Lorenz Wintel n'était pas pour rien dans ce résultat en s'étant attaqué directement au prêcheur.

Mais ce n'était pas le moment de trop y penser, elle attrapa par derrière l'agresseur de Korentin en lui plantant une dague dans le flanc droit dans une des failles de l'armure, le retournant dans le mouvement afin de faire barrière de son corps entre Korentin et l'agresseur pour cacher ce qu'elle allait faire ensuite, l'immobilisant ainsi pour ensuite planter sans remords aucun, ses crocs dans la gorge du soldat l'espace de quelques secondes, assez pour absorber quelques gorgées du précieux liquide avant de l'abandonner à son triste sort. Il n'avait au final eut que ce qu'il méritait et cette fois ce fameux agresseur n'aurait pas la bonté de Korentin pour l'aider à survivre.

Il était d'ailleurs blessé... Blessé et paniqué comme si quelque chose d'autre s'était produit mais elle n'eut le temps que de l'aider à se relever que ce dernier ne se fit pas prier pour tenter de rejoindre la cause de cette fameuse panique : La dragonne verte avait visiblement était salement amochée dans le combat comme en témoignait les rugissements de douleur de la créature... Il se faufiler entre les soldats comme s'il avait un vampire affamé aux trousses, comme ignorant jusqu'à sa propre sécurité...

"Occupez-vous de cet elfe !" ordonna-t-elle aux deux gardes du corps à côté d'elle comme si elle avait toute autorité sur eux : Sa dette envers l'elfe était maintenant payée en lui offrant une possibilité de survie comme l'avait fait ce dernier envers Korentin.

Elle ne prit pas le temps de mettre à l'épreuve l'obéissance des deux humains que Korentin allait déjà au devant de nouveaux ennuis... Nouveaux ennuis Alayiens qui malgré leur faible nombre restant à combattre pouvait mettre fin aux jours de n'importe quel humain.

Elle se saisit d'ailleurs d'un des fameux agresseurs sans vraiment se préoccuper de ce qu'il avait en main, l'attrapant par derrière alors qu'il avait osé lui tourner le dos pour tenter d'attraper son humain. D'un geste bref elle lui dessina un joli sourire à l'aide d'une dague le long de la gorge avant de rattraper l'empereur déchu qui avait trouvé refuge auprès de sa dragonne blessée... Elle repoussa un énième agresseur qui se fit ensuite cueillir par un soldat rebelle qui l'avait rejointe, quelques uns encore valide avaient profité de la désertion de leurs adversaires pour tenter d'établir une position et de libérer le dragon qui avait été emprisonné par les Alayiens assurant par la même occasion la sécurité de leur leader qui venait de prendre des risques inconsidérés malgré le faible nombre de combattants restants qui osèrent affronter la vampire ou le petit groupe d'humain qui s'était agglutiné autour des dragons. La plupart de ces derniers furent souvent forcés de prendre la fuite face au nombre et les plus suicidaires se heurtèrent à une résistance sauvage de la part de la vampire qui n'avait plus à craindre le verre noir et qui pouvait maintenant s'approcher à loisir sans être affectée par le contact avec les armures de ces derniers.

Mais quelque chose lui disait qu'elle n'était pas au bout de ses surprises...

"Cet endroit n'est pas sûr ! Il faut partir d'ici !"

Il n'était pas sûr, c'était certain ! D'ailleurs aucun endroit ne l'était... Mais il y en a toujours un plus sûr qu'un autre et ce n'était certainement pas ici qu'ils étaient le plus à l’abri. Ce qui avait fuir Néant et l'avait certainement forcé à abandonner ses fidèles devait être très puissant, certainement trop puissant pour qu'il n'y ait pas un retour de flammes et elle ne voulait pas être là pour le voir.

Cela faisait un mois qu'ils voyageaient aussi vite que possible. Le Tarenth avait relativement bien appris à monter sur un cheval, même s'il avait d'abord cru devoir l'attacher dessus pour qu'il y arrive. L'urgence qui les pressait n'avait pas son pareil et il avait eut tout le temps du monde de ruminer les conséquences de la bataille vers laquelle ils se dirigeaient. Edwyn avait dit qu'ils n'arriveraient pas à temps pour les empêcher de se taper dessus, mais ça ne signifiait pas qu'ils ne pouvaient pas essayer, ou se dépêcher tout simplement. Pourtant, un mois c'était très long, même à dos de monture elfique. Et il lui avait tardé d'arriver, énormément même. Pas parce qu'il voulait se battre, mais parce qu'il ne voulait pas que Lorenz commette l'irréparable et ne le paye. On lui avait assez fait miroiter le glas de ce monde pour qu'il ne désire l'éviter. Il avait passé tout le voyage à ménager ses forces malgré la cavalcade, à essayer d’emmagasiner des forces en prévision de leur arrivée… C'était relativement aisé, il lui suffisait d'aspirer ce que le soleil et la chaleur mettait à sa disposition. Cela suffirait-il ? Pas certain mais il n'avait aucune autre solution que de faire des réserves et faire avec. Mais si son état physique s'améliorait peu à peu au cours du voyage jusqu'à retrouver un semblant de normalité, il restait mentalement fragile. Et ce n'était pas faute d'efforts pourtant, car il en faisait effectivement beaucoup, mais quelque chose lui manquait décidément pour parvenir à cicatriser son esprit. Ce n'était pas foncièrement important cependant, pas sur l'instant. Il y avait bien pire qu'un ou deux trous dans l'âme… et puis, il fallait supposer que comme ça au moins, il avait finalement payé pour ce que Lyroë avait fait à Lorenz.

Mais ça il le gardait pour lui. Et l'avait gardé jusqu'ici. A présent, ils avaient encore plus de choses bien plus importantes dont il fallait s'occuper. Et il y avait de quoi s'occuper en effet, il n'y avait qu'à observer le champ de bataille pour le comprendre… les environs n'étaient qu'un champ de ruine. La terre se gorgeait de sang tandis que Néant festoyait de l'énergie de tous. Edwyn lui avait expliqué ce qu'elle comptait faire, et voir la réalisation de cette prédiction lui aurait très certainement fendu le coeur s'il en avait encore eu un d’intacte. Personne ne pouvait réellement se réjouir d'un tel massacre, d'un tel gaspillage. Et pourtant si, certains le ferait indubitablement. Rira bien qui rira le dernier, pour le coup, lorsque Néant aurait engloutit le monde entier dans son vide… Il avait beau soutenir la rébellion, tout ceci n'était à même que de lui donner envie de vomir. Une bonne nouvelle dans une mauvaise, il fallait supposer, puisque cela signifiait qu'il retrouvait de son empathie et de sa sensibilité. Pour autant, il subissait les assauts des chaotiques vibrations avec stoïcisme, refusant de se rendre malade de ce qu'il voyait. Se lamenter ne servirait à rien, ce qui était fait était fait et il fallait tenter de sauver ce qui pouvait l'être… Parce qu'il y avait forcément quelque chose à sauver dans ce grand n'importe quoi. Il faillit énoncer quelque chose quand aux doutes du Tarenth sur sa propre implication mais s'y refusa sur l'instant… C'était aussi son droit que de s'interroger, lui le faisait bien après tout. Il tourna la tête pour observer l'autre qui, justement, s'adressait à lui. Lorenz allait capturer le prêcheur… L'elfe savait déjà ce que cela signifiait et, pour le coup, une légère pointe d'angoisse lui enserra la poitrine, autant pour le vampire que pour l'esprit.

Non effectivement, il ne pouvait permettre cela. Il hocha simplement la tête. Le sacrifice de tout ces alayiens avait permit à Néant d'accéder à l'énergie des mourants, qu'elle soit vitale ou magique… Grâce à cela, elle était en train de créer des perles qui détruiraient la trame, et lâcherait sur leur monde les chimères, des créatures venues du plan astral, d'après Edwyn. Cela ne se pouvait. Talonnant sa monture, il abandonna Edwyn à ses propres desseins, lui avait les siens dans l'immédiat. Il devait sauver son vampire. Le cheval qu'il montait fila vers les combattants tandis que son cavalier cherchait celui qu'il devait trouver, se fiant à quelque chose de plus sûre que ses yeux pour cela. Il le trouva enfin et se précipita vers lui… et justement, Lorenz semblait avoir perçu sa présence. L'appel de son nom fut une épreuve pour lui tant le ton de son frère était plein de sentiments différents. C'était un appel à l'aide. Il avait besoin de lui. De lui et de personne d'autre. Et il allait devoir s'opposer à lui… c'était une torture de plus, mais après tout ce qu'il avait vécu, il ne pouvait pas renoncer. Il avait vu pire. N'hésitant pas un instant, il s'engouffra dans la brèche ouverte par Lorenz mais, au lieu de le soutenir, il perturba le flux énergétique avant de saborder méthodiquement le lien qu'il utilisait pour atteindre Néant, tentant de sceller la passerelle que représentait Aldakin… Le prêcheur était le lien, s'il parvenait à clore ce pont, ou à le boucher simplement, alors il empêcherait son frère de mourir broyé par la supérieure. Il n'allait pas apprécier mais tant pis. Il fut contraint de dépenser une bonne partie de l'énergie qu'il avait accumulé, mais y parvint finalement…

Et il sentit Néant se détourner d'eux au moment où il parvenait à arracher Lorenz à sa bataille. Il ne savait pas du tout pourquoi, ni s'il avait vraiment scellé Aldakin, se doutant que non, mais il soupira de soulagement avant de se rapprocher du vampire. Aucun des sangs-froids, pas même de la garde d'élite, ne chercha à l'en empêcher et il ne l'aurait de toute façon pas accepté. Il fut tout de même surpris de constater que Néant s'était détourné complètement du champ de bataille et donc des alayiens également. Il ne jeta qu'un seul coup d'oeil à Aldakin, alors que celui-ci relevait péniblement la tête à son approche et un instant son regard accrocha le sien, ses prunelles aussi noires, profondes et impénétrables que les siennes. L'elfe n'avait cependant pas le temps pour s'occuper de lui pour le moment, il avait à faire avec le prince vampirique. Le pauvre prêcheur ne servait plus à rien à présent, pour l'esprit supérieur, de même que le reste des alayiens… Il devait être dur de comprendre qu'on était rien de plus qu'un outil, mais ça, c'était d'un tout autre ressor que le sien pour le moment. Tout autour d'eux, c'était la panique la plus totale, les troupes d'obsidienne faisaient retraite. Ils n'avaient guère le choix, c'était ça ou être massacré. S'il voulait limiter le nombre de mort, il devait d'abord convaincre Lorenz…

« Je sais » assena-t-il avec franchise. Oh oui il savait son irritation et sans doute son incompréhension. C'était tout à fait compréhensible. Mais ça n'allait pas devoir l'empêcher de faire le bon choix. « Néant a aspiré la force de tout les mourants de la bataille, elle a réunit assez de force pour détruire la trame magique et c'est ce qu'elle a l'intention de faire. Vous seriez mort, écrasé par elle si je n'avais pas coupé votre connexion » Là, c'était clair, précis et concis, non ? Il se refusait à lui demander de lui faire confiance, parce que cette confiance, il l'avait, il en était certain… il lui avait toujours donné la sienne et bien davantage, alors il allait faire la même chose et s'il lui en voulait et bien tant pis, au moins il était sauf, c'était ce qui comptait à ses yeux à lui comme ça avait toujours été le cas. Il le savait. Lorenz le savait. Il ne pouvait l'ignorer. « On ne peut pas tuer un esprit supérieur, et ce qu'elle est en train d'accomplir va détruire notre monde, tout entier. Il faut arrêter tout ça maintenant avant qu'il ne soit trop tard, il ne faut plus user du prêcheur… » Son regard plongea dans le sien et il ne contenait nul mensonge. Comment l'aurait-il pu ? Il ne pouvait dire que la vérité après tout… Et il savait qu'il lui demandait déjà énormément, aussi n'essaya-t-il pas immédiatement de faire libérer Aldakin du Néant, son frère avait assez à digérer avec ce qu'il venait de dire. « Je vous expliquerais absolument tout dans les détails, mais… après la bataille » Il savait déjà que Lorenz était entrain de trahir Korentin et le reste de la rébellion mais n'y pouvait rien.

Si ce devait être ainsi, cela serait. Le bien du monde passait pour le moment avant tout le reste même si cela ne lui plaisait pas. Il sentit, de loin, Edwyn qui revenait lentement, les rebelles également… Et il serra les dents. « Partez, je vous en prie… n'était-ce pas la suite logique de votre plan ? Je vous dirais absolument tout, j'en fait la promesse, mais partez, pour le moment... » Lui aussi avait sentit Edwyn, de toute évidence. Cela du jouer dans sa décision. Rester avec les rebelles proches ce n'était pas une bonne idée et le nexus de puissance qu'était le Tarenth ne devait pas non plus augurer de bonnes choses pour son vampire de frère. Il sentait la contrariété de Lorenz, mais également le cheminement de ses pensées qui conduisirent finalement là où il l'avait espéré… L'ordre de retraite. Soulagé, il inclina simplement la tête, la reconnaissance évidente alors qu'il se détournait pour observer le reste du champ de bataille. Les troupes alayiennes fuyaient et le massacre se poursuivait, il ne pouvait pas laisser cela continuer plus longtemps. L'idée était complètement folle, mais de toute façon il avait passé le seuil de la folie depuis l'instant où il avait provoqué une rixe entre esprits… ou peut-être avant en fait, ça n'avait franchement plus d'importance. Il fit une fois de plus appel à la magie, quitte à puiser même dans la force d'Edwyn qui se rapprochait, si le Tarenth le laissait faire. Décidé, il fit appel à un chant de l'air, dans l'intention d'interdire la violence sur la zone de combat la plus large possible… Il visait surtout les alayiens, de sorte qu'ils ne puissent être abattus mais ne puisse pas non plus s'en prendre aux rebelles.

Perturbé par les événements, il ne savait plus ou il en était. Oui tout semblait flou, comme irréel. La présumée mort d'Elrond l'avait plongé dans un état second. Lors d'une première reprise les alayiens en avaient profité, hors Möebius avait su leur résister. Cependant le drainage qui était fait sur les morts du champs de bataille avait attiré son attention. Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ? Aucune idée, le dragon leva la tête en essayant d'analyser la situation. Qui était donc ce fameux vampire ? C'était sa deuxième apparition aux yeux de l'écailleux et impossible de placer un nom sur ce visage si mémorable et les hommes autour de lui ? Que faisaient-ils ?

Aucune des questions n'optenèrent de réponses, surtout pas par les alayiens qui venaient de capturer une nouvelle fois le dragon. Ils s'y prirent d'une meilleure façon que lors de la précédente attaque. Ils utilisèrent des chaînes pour le bloquer, tant ils étaient nombreux Möebius se retrouva coller au sol, la fraîcheur de la tête était agréable certes, mais le liquide écarlate qui la recouvrait l'était moins. Il y avait eu tellement de jet de sang que celui-ci avait par endroit eu le temps de sécher et donc de refroidir. Se débattant, remuant, rugissant pour sauver sa vie, il était contraint de laisser ses ailes repliées : ces fanatiques étaient tellement agglutinés sur lui pour le maintenir qu'il n'avait même plus assez de force pour se relever en les ouvrant. Et même s'il y parvenait de cette manière, jamais plus il ne pourrait parcourir le ciel tant les alayiens se feraient un immense plaisir de les percer de leurs arbalètes. C'était fourbe ! Mais à quoi aurait-il pu s'attendre d'autre de leur part ?

La lueur d'espoir et de courage qui avaient animés sont regard durant tout le début de la bataille s'éteignirent en un instant. Les fanatiques hurlaient, riaient de bon coeur en le voyant remuer dans la boue tel un verre de terre. Son heure était-elle déjà venue ?

mais peut-être que cela serait mieux ? Après tout son dragonnier n'était peut-être déjà plus de ce monde, l'absence de son esprit rendait l'écailleux instable, depuis sa naissance ils étaient liés, autrement dit jamais il n'avait connu cette horrible sensation de solitude. Même la voix de ses ancêtres semblaient ne plus avoir d'impacte sur son moral. La seule personne en ce monde qui le comprenait et qui l'aimait au plus au point n'était plus. Ce partage constant d'information, cet amour quasi-incompréhensible des autres ... Il en avait besoin. Non il ne pouvait plus vivre sans lui ...

Pourtant le bleuté continuait de se débattre, de rugir en jetant un coup d'oeil désespéré vers le ciel, comme si une aide pouvait venir à son secours. Pourquoi continuer ? Pour la simple et bonne raison que toutes ces chaînes appuyées sur lui, le faisaient souffrir. Il était tenté d'attendre la mort, mais la douleur que provoquait les écailles resserrées sur son épiderme si fragile le rendait fou. Ses ailes trop repliées généraient des contusions très douloureuses au niveau de ses articulations. Ce sentiment d'emprisonnement aussi ... Quelle horreur ! Finalement c'est lui et lui seule qui déciderait de la fin de sa vie !

Prenant appui sur ses quatre pattes, Möebius ravala son chagrin et poussa de toutes ses forces restantes pour se libérer. Ils étaient vraiment coriaces ! Très certainement des soldats d'élites, malgré ses efforts, les alayiens lui tenaient tête avec énergie et force, maintenant qu'ils tenaient un dragon il n'allait pas le laisser s'enfuir !

Des vibrations au sol ... Voilà ce qui alerta Möe, son essai pour sa libération ayant échouée il se retrouvait le museau au sol. Même l'odeur encore nette du sang ne réussit pas à le déconcentrer, quelque chose d'au moins imposant que lui venait. Un dragon ? Oui. La dragonne d'émeraude atterrit devant lui, lâchant une profonde respiration Möebius la regarda. Feusacré voir un de ses semblables dans une telle situation lui faisait tellement plaisir !

Dans beau jet de flammes elle fit reculer tout les insolents qui s'étaient trop rapproché du bleuté. Comme lui quelques instants auparavant, elle cherchait à faire brûlé les combattants dans leur armure, quelques chaînes perdirent de la tension voir se détendirent complètement.

"- Möebius, fais moi confiance et ferme les yeux ! Maintenant ! Dés que tu sent les chaines te libérer, relève toi et éloigne toi, je serais juste derrière toi !"

Sans prendre la peine de discuter il obéit, il attendit patiemment que ses entraves soient suffisamment affaiblit. D'un puissant élan il poussa. Le peu d'alayiens qui avaient réussi à résister se firent emporter dans la course. Sans se retourner Möebius galopa tout en traînant quelques fanatiques derrière lui, quelques-uns furent entraîné sans même que le bleuté l'ai voulu, mais qu'importe. L'excès de boue et de sang sur leur visage finirent par avoir raison d'eux. Enfin libre se dit-il. Cependant les tâches écarlates sur lui n'avaient pas disparues, il savait qu'il garderait un souvenir amer d'un tel moment.

Seulement il manquait quelqu'un, ou était sa sauveuse ? Il avait écouté ses ordres en s'enfuyant, il fallait qu'il la retrouve à présent. Les troupes alayiennes étant toujours là, le combat reprit pour lui. Il avait tenté une fois de chercher Elrond ils n'allaient pas l'empêcher de chercher son amie tout de même !

Furieux il décapita net son adversaire, il en avait plus qu'assez maintenant ! Un dragon bon sang ça ne pouvait pas passé inaperçu ! Comment cela se faisait-il qu'il ne voit pas Ashy ? Inquiet il la chercha toujours en écrasant quelques fanatiques au passage, non à présent il ne voulait plus combattre, il était attaqué ? Il tuait, le bleuté avait gaspillé assez d'énergie.

Plus les secondes passaient plus il s'inquiétait, il n'avait pas souvenir de s'être autant éloigné ! Il essaya de repérer l'endroit ou il avait été bloqué. C'est là qu'il vit, Korentin qui se précipitait malgré une belle blessure vers sa dragonne blessée ... Son regard se remplit de tristesse et de culpabilité. Si seulement il n'avait pas eu ce moment d'égarement elle ne serait pas dans cet état là ! Grognant, fulminant il tenta de décharger sa colère sur un ennemi de passage. Seulement ... Il était étrange, tout comme ces compagnons. Certains ne montraient plus aucune résistance et d'autres se tuaient par leur propre arme. Cette vision était improbable ! Pourquoi faisaient-ils cela alors qu'ils avaient pris l'avantage grâce à la trahison vampirique ? L'un des cadavres alayiens possédaient un tatouage, celui-ci disparaissaient lentement. Qu'est-ce donc ...

Attentif le dragon prenait tout de même garde aux fidèles qui essayaient tant bien que mal de continuer le combat. Très peu le faisaient, entre ceux qui fuyaient, ceux qui se donnaient la mort il ne restait plus grand monde.

Redressant la tête, Möebius aperçu le fameux vampire, il semblait bien occupé, il discutait avec une autre personne, de là ou il se trouvait il ne parvenait pas à entendre. Si la bataille avait bien commencé pour les rebelles, elle se terminait dans de drôles de circonstances ... Avait-il gagné ? Apparemment. Inquiet il ne savait plus ou aller, aider Korentin et Ashy ? Ou chercher son dragonnier. Le cœur partagé il réfléchit longuement. Son ami lui avait tout de même sauvé la vie au détriment de son cavalier. Il avait une dette envers elle, qu'il ne pourrait jamais rembourser. En attendant l'être vampirique quitta les lieux ainsi que ses sbires. Une chose était sûr, ces créatures ne seraient plus jamais bien perçu par les rebelles. Dans le cas des alayiens survivants c'était envers les loyalistes que leur haine tournerait. Tant de confusion, de complots ... Il avait beau être un dragon Möebius se sentait perdu dans tout cela.

Enfin il prit sa décision, le coeur lourd, il envoya son esprit vers Ashy pour la soutenir du mieux qu'il le pouvait, il l'encourageait de tout son être en lui faisant part de toute la reconnaissance qu'il possédait. Möe se remit à chercher son dragonnier.

Les hostiles se repliaient, qu'ils soient Alayiens, qu'ils soient Loyalistes ou même les vampires qui avaient décidé de suivre Loren Wintel et très vite le capharnaüm de la bataille laissa place à celui de l'après bataille. Il y avait des blessés partout, peu importe leur camps, et pour certains il n'y avait strictement aucun espoir et la réaction la plus logique à leur sujet aurait été de ne perdre aucune ressource à s'occuper d'eux et de mettre fin à leur souffrance honorablement pour sauver ceux qui pouvaient réellement l'être.
Les troupes qui n'étaient pas mobilisées à s'occuper des blessés anéantissaient les dernières poches de résistances qui refusaient de se rendre ou protégeaient le rapatriement des blessés en cas d'une contre attaque quelconque.

Veren ? Elle, elle attendait patiemment que Korentin ait finit de s'occuper de la dragonne qui avait l'air d'avoir connu des jours bien meilleurs. La pauvre créature malgré de l'aide magique ne semblait pas dans la meilleure forme qu'il soit ce qui était compréhensible après qu'elle se soit retrouvée désignée comme cible prioritaire des troupes ennemies bien trop nombreuses pour elle. La vampire n'eut pas de grandes difficultés à rester, mis à part quelques regards méfiants ou autres propos vindicatifs à propos des vampires qui les avaient abandonné de la part de quelques rebelles il n'y eut pas de tentatives malheureuses de l'attaquer physiquement. Elle resta juste à attendre que le chef rebelle finisse par retourner dans les profondeurs d'Aigue Royale en suivant sa dragonne qui se traina tant bien que mal jusqu'à ces derniers là ou les deux êtres ne risquaient pas, ou plutôt risquaient moins, d'être la cible d'une contre attaque et de se prendre un carreau d'arbalète perdu dans la gorge.

Que ferait-elle une fois qu'il serait en sécurité ? Elle ne le savait pas vraiment elle même, ce n'était pas vraiment dans ses attributions de s'occuper du nombre incalculable de blessés et autres elfes ou humains mourants. Elle disparaitrait simplement dans l'ombre, ou elle attendrait qu'on la demande ou que quelque chose attire suffisamment son attention pour se montrer...
Korentin n'avait pas besoin d'elle à ce moment précis, tout du moins pas vraiment de ses bras, juste d'une présence qu'elle montrerait au moment ou il en aurait besoin pour les moment difficiles car après tout que pouvait-elle faire d'autre pour lui ?

Ça faisait mal. Très très mal, de sentir sa réaction en cet instant, et pourtant il ne pouvait absolument pas dire qu'il s'attendait à le voir ressentir autre chose. Il avait été tout à fait conscient de ce qu'il provoquerait dès l'instant où il irait contre sa volonté et son appel… mais il devait le faire. Et il l'avait fait. Ne restait plus à espérer qu'il soit égal à lui-même et écoute ses paroles. Il savait quoi dire, la seule inconnue était cette légère différence que causait leur lien. Mais non, il semblait bien qu'il n'allait pas tout rejeter en bloc. Le soulagement l'envahissait comme un engourdissement léger. Il était en vie, au courant de ce qu'il se tramait et il n'en restait pas à la déception causée par ce qu'il venait de faire. Que demander de plus, réellement ? Il vit son regard s'adoucir sensiblement et y resta accroché, tendu comme la corde d'un arc. Pourtant ses paroles le prirent de court. Lié à lui ? A qui ? Il mit un instant à se souvenir d'Edwyn et du fait qu'ils étaient liés par la magie des dragonniers. Il l'avait complètement oublié, ce détail, pendant un bref moment. Mais il y avait de quoi quand on retrouvait la personne pour qui on s'était inquiété pendant tout ce temps, non ? En fait, qu'on le lui accorde ou non, lui se l'accordait de toute façon. Mais pourquoi est-ce que ça troublait tant son… une fois de plus, la réponse vint avec un temps de retard à son esprit. Bien sûr. La possessivité vampirique. Stupidement sans doute, cela lui réchauffa le coeur et il eut un frêle sourire. Une place parmis eux ? Une place à ses côtés ? Il en sentait son coeur se serrer de reconnaissance et d'émotion, comme jamais il ne l'avait fait depuis sa mort. La pointe affective était presque douloureuse tant elle était intense, comme une lame venant s'enfoncer en lui, mais pour le guérir cette fois.

Cependant l'avertissement le ramena à la réalité. Il continua de résonner en lui tendit qu'il faisait agir sa magie sur le champ de bataille, protégeant momentanément les alayiens en fuite qui ne devaient pas comprendre grand-chose à ce qu'il faisait. Tant pis, de toute façon il n'avait jamais eu beaucoup de véritables remerciements alors un peu plus ou un peu moins, ça n'allait certainement pas le tuer. Et puis il ne le faisait pas pour eux mais pour ce monde. Il se tourna vers le prêcheur alors que celui-ci s'adressait à lui et soupira avec une fatigue qui ne venait pas du corps. Qu'il était las de ces promesses et de ces lubies de mort. Il mit un genoux à terre près du serviteur abandonné et vint lui caresser une joue avec autant de compassion que d'amertume, soufflant, même s'il ne l'entendait pas. « Vous vous trompez. Je vais la sauver. Et j'espère que vous serez présent pour l'adorer encore une fois, lorsqu'elle sera de nouveau elle-même... » Il s'assura de lui puis une fois qu'il fut satisfait de son entreprise, il se dirigea vers les rebelles, absolument assuré qu'il aurait du travail par dessus là tête pour au moins le reste de la nuit si ce n'était pas davantage. La bataille des soldats venait de se terminer, ou se terminait encore à l'heure actuelle. Celle des guérisseurs et des logisticiens débutait de concert… et elle ne serait pas moins âpre que la précédente.

• Dé 1 : Aaron
  
• Dé 2 : Norwen
  
• Dé 3 : Roëric
  
• Dés 4: Matis
  
• Dés 5: Lahére
  
• Dés 6: Fabius