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La créature [Lorenz]

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Dawan Sywel
Dawan Sywel
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeMer 22 Oct 2014 - 0:04

--2nde semaine de Juin, an 2 de l'ère d'Obsidienne

C'était l'effervescence. Si les êtres humains pouvaient courir sans s'épuiser, ils auraient passé ces derniers jours à le faire. Tous paraissaient avoir mille activités à faire. Et même ceux qui n'avaient rien à faire auraient couru, pour soulager leur nervosité. Dawan eut un sourire en songeant à cela. Enfin, il pouvait sourire autant qu'il le voulait, les humains n'étaient pas les seuls. D'une part, parce que les rebelles n'étaient pas tous humains. D'autre part, parce que tous les nerveux d'Aigue n'étaient pas rebelles. Les baptistrels aussi s'occupaient des préparatifs aux hostilités. De multiples infirmeries poussaient comme des champignons à Aigue, prêtes à accueillir les blessés. Pour cela, il fallait tout aménager, entasser quantités de bandages, de plantes, préparer cataplasmes, onguents et potions. L'état actuel des choses était encore améliorable, il manquait peut-être deux ou trois petites choses à arranger, pour être fin prêts. C'était du moins ce que l'on avait dit à Dawan, en lui laissant le loisir de faire une pause, et cesser de crapahuter d'un point à un autre d'Aigue pour fournir les postes de secours. L'Enwr était particulièrement fier qu'ils soient si bien préparés.
Dire que lui-même n'était pas nerveux aurait été mentir. Le souvenir de la bataille des Bois Sombres était encore brûlant dans son esprit. Non, il n'avait pas été des belligérants. Cela ne l'avait pas empêché d'avoir la peur de sa vie. Cette fois-ci, il allait être bien plus proche des combats, et il ne pouvait nier avoir peur pour sa petite personne. Les autres ? Mais les autres n'avaient rien à craindre, ils avaient des baptistrels pour les soigner ! Ils n'avaient qu'à résister aux coups. Ce ne devait pas être compliqué... Mais lui, il était si petit, si frêle, qu'un unique coup ne pouvait qu'avoir raison de lui.
Il n'avait pas envie d'entendre le bruit des combats, ni celui des blessés. Les mois qu'il venait de passer à en soigner quelques-uns lui avaient fait comprendre que le cri de la douleur était bien un des pires sons de ce monde tant il arrachait avec lui une partie du coeur de l'auditoire. Il ne voulait pas revivre cette attente tendue du verdict: la minute à venir annoncerait-elle la défaite et la mort, ou une victoire ? Il haïssait la sensation de ce moment. Comment pouvait-il, alors, sachant ce qui allait venir, l'inévitable, le moment insupportable, comment pouvait-il ne pas être nerveux ?
Un bref coup d'oeil autour de lui, sur les humains qui allaient et venaient. Etaient-ce les mêmes peurs qui les habitaient ? Non, pas tous. Eux n'allaient pas avoir à soigner. Leur rôle devait être bien plus anxiogène... Mais il croyait sentir chez certains l'envie d'en découdre. Quels êtres bizarres... Dawan salua un camarade Enwr, avec lequel il partageait son Cawr. Ce dernier avait récemment subi les petits soins de Dawan. Il avait fait de son mieux pour changer les idées de son maitre, lui rendre la vie plus simple, mais cela semblait bien peu efficace... Il avait même -ce n'était pas rien- accepté de ne plus porter son tambourin en journée, pour ne pas user les nerfs de son pauvre Cawr !
Le tambourin ? Ah, oui, ce tambourin... Dawan avait profité d'une énième course pour s'offrir cet instrument. Il avait vu un autre Enwr marquer le rythme de sa musique avec un tambourin passé autour de sa cheville. Depuis, cette image lui trottait en tête, et il se sentait lésé de n'avoir pas le pas plus audible, pour s'allier avec sa vièle. Désormais, ce souci n'en était plus un. Il avait son propre tambourin. En apparence simple, dénué de membrane mais orné de multiples cymbalettes, il s'attachait merveilleusement bien à sa cheville. C'était un vrai plaisir pour Dawan que d'entendre ses pas marteler un véritable rythme, cela donnait bien plus d'intérêt à ses balades, bien plus d'énergie à ses chants. Il s'entrainait régulièrement à l'utiliser en accord avec la vièle.
La journée touchait bientôt à sa fin. Plus de Cawr à ménager. Il passa le tambourin à sa cheville avec un léger sourire. Oui, ce soir était un beau soir. Ils avaient, tous, fait du bon travail, et le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait faire tout en faisant du mieux qu'il le pouvait était fort agréable. En sus, il s'offrait la récompense d'une balade avec son tambourin encore neuf. Oui, voilà qui lui mettait un peu de baume au coeur. Le monde était assurément meilleur ainsi.

C'est ainsi que Dawan commença sa promenade dans la Caverne des Songes. Elle lui était bien devenue obligatoire, lui qui peinait à trouver le sommeil si la fatigue ne l'emportait pas. Il lui semblait connaitre Aigue-Royale par coeur... Il l'avait plus ou moins fouillée de fond en comble. Même la Caverne du Souvenir, il l'avait parcourue. Mais c'était en un temps où il ne craignait pas d'en devenir un des habitants. Il s'était même retrouvé, quelquefois, à s'aventurer hors d'Aigue, pour tromper l'ennui. C'avait été un jeu très dangereux. Aujourd'hui, c'était impossible. La gorge de Dawan émit une sorte de couinement de douleur sans offrir de raison extérieure. Pourvu qu'ils puissent bientôt sortir à nouveau. Aigue était belle, mais Aigue était trop petite à son goût. S'il avait pu ne pas réaliser tout d'abord que l'enfermement lui allait mal, l'elfe devait désormais l'admettre: passer plusieurs mois ici ne serait pas sans lui porter atteinte, d'une façon ou d'une autre.
Ne pas y penser, ne pas y penser. Non, penser à quelque chose de positif. Les préparatifs presque terminés. Non. Quelque chose de détaché de ce monde. Une histoire, peut-être...
Dawan avait vraiment une apparence qui lui était propre. Elfe relativement petit, aux cheveux plutôt courts, retenus par un diadème d'argent issu de l'art de son peuple, il portait une tunique aux manches courtes, un pantalon aux jambes retroussées pour affronter la chaleur, et des bottes usées, dont l'une d'elle s'ornait du tambourin. Pas de vièle, elle était sous son lit, dans le dortoir qu'il occupait. Il marchait en rythme, un rythme assez précis. Et il regardait autour de lui, sans vraiment observer le monde. Un air connu s'échappait de sa gorge, petit chant sans paroles encore. Il ne souriait pas, aurait presque pu paraitre grave.
Il s'arrêta devant un lieu qu'il ne connaissait pas.
C'était probablement parce que ledit lieu sentait le vampire à plein nez. La porte en était ouverte... Eh bien, on aurait dit une invitation, elle tombait à pic. Pas moyen de refuser. Le rythme des cymbalettes ralentissait, pourtant, Dawan se montrant un peu hésitant. Comme il restait planté sur le palier, cela le fit réagir sur son propre comportement: il devenait bien craintif, décidément... Alors qu'il n'y avait pas de raison de l'être. S'il n'avait pas à être là, le lieu aurait été fermé. Et les vampires d'Aigue avaient beau être buveurs de sang, ils étaient rebelles avant tout, et n'avaient aucun intérêt à le tuer.
Quelques instants plus tard, Dawan était dans une sorte de grand salon, avec multiples fauteuils, luminaires, et surtout, des bibliothèques. Voilà qui était plaisant ! Ah, ces vampires. Peut importait où ils étaient actuellement, ils avaient tort d'y être, alors qu'ils avaient un tel étalage de bons ouvrages à leur portée ! L'elfe affichait désormais un sourire doux, et un regard rêveur, alors qu'il parcourait, la tête penchée de temps à autre sur le côté, les titres des livres exposés là. Brusquement, il prit une grande inspiration: là-haut, un titre l'attirait tout particulièrement ! Se hissant sur la pointe des pieds, il attrapa la tranche du livre, la tira vers lui. Un "clic" étrange résonna dans la pièce vide. C'était bizarre. D'autant plus que le livre ne se détachait pas de la bibliothèque ! Roh, quelle tristesse ! Dawan insista, tira plus fort. Lorsque, devant lui, la bibliothèque pivota, il eut le réflexe d'un bond en arrière, et d'une nouvelle inspiration plus fort, sous l'effet de la stupeur. Qu'était-ce donc que ces bibliothèques rebelles ! Ne pouvait-on même plus lire en paix !
Dawan était bien parti pour persévérer dans sa tentative pour attraper le livre, mais il remarqua à temps le passage dégagé par la bibliothèque. Relativement étroit, assez sombre. Nul besoin de plus pour piquer la curiosité de mon elfe, et le pousser à s'en approcher. Il plissa les yeux pour discerner un peu mieux le contenu de ce passage. Une mélodie, rapide, liée à une chanson entrainante. Du bout des doigts, l'Enwr tâta les murs. Glacés, malgré la canicule à l'extérieur. Dawan fronça les sourcils, et... Se fit pousser à l'intérieur par la bibliothèque qui, brusquement, venait de se refermer.
Le souci majeur de cet incident se trouvait dans le sol du passage que Dawan n'avait osé explorer. Il s'agissait d'un escalier. Ainsi poussé, dans le noir, Dawan ne put que manquer les premières marche. Ainsi il dévala cette cahoteuse pente, rencontrant les marches de façon plus ou moins douloureuse, sans pouvoir s'accrocher à quoi que ce soit pour s'empêcher de rouler. Avec le tambourin à son pied, cela donnait une musique fort avant-gardiste.

En contrebas, une petite porte s'ouvrit. Bientôt apparut le Dawan, les mains sur la nuque, plus ou moins recroquevillé, produisant des sons entre le choc mat d'un corps sur de la roche, l'aiguë chaotique des cymbalettes, et de fréquents mais minimes couinements de douleur. Pour le coup, la poussière le couvrait partiellement. Il s'en tirerait sans doute avec des ecchymoses. Maintenant qu'il ne roulait plus à terre, que la descente était terminée, il osa ouvrir les yeux. Le sol sous lui était déjà plus chaud, mais cela ne lui parut pas naturel. De la pierre, de la poussière... Il se redressa, à genoux, appuyé sur ses bras, et parcourut son environnement du regard.
Mais ce parcours dura peu de temps. Et ce ne fut pas l'environnement qui le marqua. Pas une seule pensée agréable pour celui qui avait si bien agencé la pièce, mettant d'un côté bibliothèques et bureau, ainsi que divers supports d'écriture et de dessin, et de l'autre une sorte de laboratoire, bardé d'alambics, de tubes de verre plus ou moins remplis de liquides sans doute peu recommandables. Non, la décoration fort agréable de l'endroit ne le toucha pas, et pis, ce fut même l'absence de décoration qui le marqua. Car au milieu de la pièce, un vaste espace était libéré. Et dans cet espace, il y avait la chose.
Dawan ne parvenait à détacher son regard des yeux de la bête. Des yeux qui paraissaient n'être que flammes. Des flammes pour orner des écailles sombres. Des cornes, des pics, des flammes, des écailles... Si Dawan n'avait pas déjà vu de dragon, il aurait pu confondre cette créature avec l'un d'eux. Il crut sentir une autre présence, une présence de bipède. Ou peut-être l'avait-il vue, du coin de l'oeil. Mais cela n'avait pas d'importance. Qu'était donc un bipède, face à une créature comme... Celle-là ?
L'Enwr ne bougeait plus d'un pouce. Son propre souffle s'était momentanément coupé. Il aurait été incapable de dire ce qu'il ressentait. Peur, fascination, curiosité... La créature paraissait habitée d'un feu sauvage. L'elfe sentait émaner d'elle une forte aura de magie, mais aussi... Oh, c'était bizarre. Quelque chose de destructeur. Il savait ce qu'il devait faire.
Ne pas bouger. Du tout. S'il bougeait, quelque chose aller se passer. La musique se jouerait à nouveau.
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Lorenz Wintel
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 17:41

Le calme, enfin. Lorenz n'aimait pas beaucoup Aigue-Royal, pour être honnête il détestait même cordialement cet endroit qui avait le désavantage de se trouver sous terre et d'être en plus plein d'alliés potentiellement comestibles et pourtant intouchables qui trouvaient parfois le moyen de l'irriter rien que par leur seule présence. Il n'y avait qu'un seul endroit qui trouvait grace à ses yeux dans ce réseau de souterrain, et ce n'était pas ses appartements. Non, c'était cette vaste salle bien équipée. Ce petit caprice de sa part avait permit à Korentin de négocier avec lui sur d'autres points, mais il ne le regrettait pas. Il avait absolument besoin d'espace et d'équipement pour continuer ses recherches.

La magie... Elle avait été son principal centre d'intérêt du temps de sa vie Elfique, et elle était encore le pilier de son existence en tant que vampire. Il lui avait fallu des siècles entiers pour parvenir à son niveau de maîtrise actuel, et il n'avait jamais vraiment cessé d'apprendre. La seule différence c'était qu'il avait dépassé depuis un petit moment les limites des mages conventionnels et que ses recherches s'étaient donc faites plus sensibles ainsi que plus passionnantes. Chaque découverte le rendait plus fort, d'autant qu'il en gardait jalousement les fruits rassemblés sous forme de ces dizaines d'épais carnets qu'il avait entièrement recouverts de son écriture fine. Enchantés comme ils se devaient, ceux-ci ne s'ouvraient que sous sa main et ses secrets les plus précieux demeuraient bien caché au plus profond de son esprit. Le savoir c'était certainement la richesse la plus importante que l'on pouvait rassembler dans une existence.

Il avait déjà couvert de nombreux sujets et s'intéressait à pas mal d'autre mais son principal domaine de recherche restait l'esprit. Le mental influait grandement sur la puissance des sorts qu'ils soient défensifs ou offensifs. Et il pouvait parfois être utilisé pour des applications très particulières. L'état actuel de ses recherches lui avait permis de s'apercevoir des profondes méconnaissances qui restaient dans les arts de l'esprit. Il y avait là un potentiel gigantesque qui n'était absolument pas exploité, et qui le passionnait. Ce n'était sans doute pas tout à fait pour rien qu'il avait hérité d'un totem lui permettant de fouiller dans l'esprit de ses cibles, à la recherche de souvenirs... Ce n'était pas un pouvoir qu'il utilisait souvent et surtout pas ces derniers temps vu l'état de la magie, mais il lui avait permis de prendre conscience de tout ce qui restait à explorer par là...

C'était vaste comme domaine, suffisamment vaste pour l'occuper pendant les prochains siècles voir plus. Conscient de ce fait, il avait commencé par orienter ses recherches sur le fonctionnement global de l'esprit et sur les interactions avec la magie. Il avait rapidement eut l'idée de tenter d'utiliser ses pouvoirs pour donner une image presque palpable à son propre esprit mais s'était heurté à de nombreux problèmes difficilement solubles. Depuis combien de temps travaillait-il là dessus ? Il ne savait plus très bien... Plusieurs centaines d'années au bas mot mais aujourd'hui il en était sur, il touchait au but. Le sort patiemment tissé et modifié au terme de millions d'heures de travail avait prit une forme tout à fait satisfaisante. Il l'avait testé avec prudence à plusieurs reprises, peu désireux de se mettre lui même bêtement en danger en lançant un sort non maîtrisé et ce ne fut qu'après l'avoir doté de toutes les protections possibles et imaginables qu'il se décida à le considérer enfin comme finalisé. Sans doute s'apercevrait-il en le lançant qu'il lui restait encore du travail mais c'était tout de même une version valable, elle tenait la route.

Il prit son temps pour se lancer. Aucun geste clé n'existait pour ce genre de sort, sans doute aurait-il été d'une complexité terrible. Il avait donc besoin d'une concentration sans faille, la moindre erreur pouvait avoir des effets catastrophiques mais ce n'était pas une chose qui l'inquiétait vraiment. Il avait une totale confiance en sa maîtrise magique et s'était assuré qu'on ne puisse le déranger. Soigneusement placé dans cet espace libre de la pièce qui lui permettait de lancer ses sorts, il ferma donc les paupières afin de visualiser au mieux cette partie de son esprit qu'il souhaitait projeter. Même ainsi, les mouvements de la trame lui restaient visibles et il n'eut aucun scrupule à puiser profondément en elle afin d'alimenter son sortilège. Très lentement et avec d'infini précautions, il concentra sa puissance en une unique boule lumineuse concentrée au coeur de son propre esprit. Le sort trembla et il stabilisa patiemment sa magie jusqu'à être absolument certain de ne prendre aucun risque. Combien de temps cela lui prit-il ? C'était impossible à dire, peut-être plusieurs heures... Mais lorsque enfin il lâcha la bride à sa puissance il su que le travail avait payé...

De douleur ? Point. Son absence était rassurante, cela prouvait que le sort avait bien été inoffensif pour son esprit. La boule lumineuse s'était pourtant faite plus agressive, explosant finalement en lui-même et coupant ses sensations pendant quelques secondes. Déséquilibré, il vacilla une seconde avant de rouvrir les yeux et de reculer d'un pas en constatant qu'une brume noire et potentiellement dangereuse s'était constituée juste devant lui. Eh bien... Si c'était là la représentation de son esprit alors c'était plutôt décevant. Sans doute devait-il encore travailler, à moins que... Intéressé, il fixa la brume qui continuait de se développer et donnait l'impression de vouloir prendre une forme bien définie. Elle se faisait plus palpable, prenant même des couleurs même si sans jamais véritablement devenir physique. Ce qu'elle créa ? La perfection...

Bon évidemment tout dépendait du point de vue. Il était à peu près certain que la créature pleine de griffes et de crocs qui se matérialisa lentement sous ses yeux ne plairait pas à tout le monde. Se matérialisa était un bien grand mot d'ailleurs... Comme il l'avait prévu, la création était spectrale et pas tout à fait incarnée en ce monde. Ce qui ne l'empêchait pas d'être particulièrement intimidante. De la taille d'un ours, elle pouvait à la rigueur passer pour un cousin fort éloigné des dragons, un cousin plutôt peu commode... Et suffisamment éloigné pour ne pas réveiller la haine en lui. En vérité il l'aimait même plutôt bien. Il y avait une certaine beauté très particulière dans l'apparence terrifiante du prédateur qui l'observait à présent fort curieusement. Se faisait-il la même réflexion ? Cette idée amusa l'ancestral qui se risqua à tendre un main prudente vers la tête tendue vers lui. Presque entièrement aplati au sol, le spectre ne bougea pas mais entrouvrit la gueule en le humant. Vraiment impressionnant... Mais pas effrayant pour lui, il ressentait une confiance parfaite envers sa création et c'était assez logique quand il y pensait. Elle ne pouvait pas lui faire de mal, elle était une partie de lui Etait-ce cela que les dragonniers avaient ressentit au moment de se lier ? Sans doute pas tout à fait... Eux avait vu leur esprit s'élargir, se lier à un nouvel être alors que lui avait plutôt divisé le sien. Une bonne chose d'ailleurs considérant qu'il n'aurait jamais pu supporter de se voir lier à quelqu'un ou à quelque chose d'autre. Ankmär, c'était son nom tel qu'il le ressentait... Il était parfait.

La créature souffla sur son bras lorsqu'il la toucha, mais il ne ressentit ni air ni chaleur comme il aurait pu le croire. Elle était là sans l'être... Pourtant, il la touchait. Il sentait une résistance élastique dans l'air là où elle se trouvait. Il pouvait donc la caresser, sans doute serait-il passé à travers si il avait forcé son geste mais l'effet était tout de même très étrange. D'un murmure en elfique, il le salua :

"Ankmär... A mi chemin entre deux mondes... Tu m'excusera si je te dis que je ne souhaite surtout pas faire un tour dans ce monde spectral... Il a l'air étrangement fréquenté. Mais je te souhaite la bienvenue dans le mien..."

Un grondement sourd lui répondit, faisant vibrer les fioles du laboratoire. Sans être tout à fait là, le spectre était apparemment tout à fait capable de manifester sa présence... Serait-il possible de le matérialiser tout à fait ? Sans doute pas facilement... Ce serait pourtant une arme fabuleuse mais il devait réfléchir à toutes les implications d'une telle chose avant de s'y essayer. Ankmär était une part de lui-même, il était donc fort probable que leurs forces vitales soient liées. Il allait devoir l'étudier avec soin pour s'en assurer, mais la bête accepterait-elle un tel traitement ? Possédait-elle un libre arbitre et jusqu'à quel point ? Curieux, il tenta de lui ordonner mentalement d'étendre les ailes et sursauta presque lorsque celle-ci se détendirent dans un claquement sec. En voilà un soldat discipliné... Il avait presque eu l'impression d'étendre lui-même une part de son corps...

Curieux, ses doigts effleurèrent la fine membrane avant de s'attaquer aux pics acérés qui hérissaient l'épine dorsale du spectre. Pointus, ils semblaient pouvoir déchirer la chair sans la moindre difficulté mais comme il s'y était attendu la présence physique d'Ankmär n'était pas suffisante pour cela. Il passait à travers les pics dès lors qu'il appuyait suffisamment dessus pour risquer une coupure. Continuant ses tests, il le fit mordre dans une fiole sans parvenir à causer à celle-ci le moindre dommage puis lui ordonna de la brûler sans plus de succès. Le feu qui sortait de sa gueule n'émettait pas la moindre chaleur.. Message reçu donc, il ne pourrait tirer aucun avantage physique de son nouvel ami, à moins de finir de le matérialiser bien sur mais cela méritait une plus longue réflexion. Ce n'avait pas été son objectif principal de toutes manières, il l'avait créé pour tenter d'en tirer un profit plutôt mental et restait à présent perplexe. Dans un murmure, il interrogea en continuant d'évaluer la présence semi physique du spectre :

"Comment vais-je pouvoir évaluer tes capacités psychiques ?"

Il lui faudrait un cobaye... Il ne voyait que cela. Mais où trouver ça dans un lieu comme le quartier général de la rébellion ? La simple présence d'Ankmär allait sans doute lui causer d'énormes problèmes, d'autant plus qu'il ne savait pas trop si il pouvait le faire disparaître... Et d'ailleurs il n'y tenait pas. Tant pis, Korentin et les autres s'y feraient. Après tout ce n'était pas comme si il prenait de la place songea l'ancestral en voyant la créature passer sans sembler s'en apercevoir à travers son bureau.

Il le laissa alors visiter la pièce et s'y installa lui-même. Il valait mieux qu'il prenne ses notes maintenant vu le nombre d'informations qu'il avait à consigner.. Un nouveau carnet sous la main, il entama son travail sans se préoccuper du regard brûlant que le spectre dardait sur lui. Des heures passèrent ainsi sans qu'il s'en inquiète, il sentait le calme patient de la créature dans son esprit, elle restait satisfaite dès lors qu'elle était à ses côtés. Pourrait-il l'éloigner d'ailleurs ? L'envoyer quelque part pour réaliser il ne savait trop quoi ? Voir à travers ses yeux ? C'était encore des choses importantes qu'il devait découvrir, mais cela nécessiterait du temps et.... Il se coupa soudainement dans ses réflexions, perturbé autant par l'agitation soudaine du spectre que par un bruit sourd de dégringolade qui semblait venir de derrière un mur. Il avait pourtant prit soin de faire vérifier la pièce avant de s'y installer.. La vision d'un pan de mur en train de pivoter lui confirma que ça n'avait décidément pas été fait correctement et que des têtes allaient tomber parmi les vampires. Sauf qu'il avait une autre tête à gérer avant...

Figé derrière son bureau, il ne pu que rester spectateur de l'étrange rencontre qui se déroula alors sous ses yeux. Un jeune elfe aux cheveux pâles venait de rouler quasiment à portée de la tête d'Ankmär qui le fixait à présent en sifflant méchamment, les ailes fermement repliées dans son dos et les crocs à découvert. Surprise, colère... Dans un mélange de fascination et d'agacement, Lorenz constata que le spectre ressentait exactement la même chose que lui-même mais ne possédait absolument pas le même contrôle. Loin d'être impassible comme l'ancestral savait le faire, il feulait de mécontentement ! Eh bien voilà qui allait lui poser quelques problèmes en politique dès lors que ses interlocuteurs auraient compris le lien qui existaient entre le vampire et sa créature... Encore une question à laquelle il devrait réfléchir soigneusement, mais il devait d'abord s'occuper de cet intrus, et il ne perdit pas de temps.

Un sort de télékinésie frappa le mur, l'amenant à se refermer sans retard et à ainsi couper toute retraite à l'elfe. Lorenz n'avait pas imaginé une seule seconde cacher Ankmär aux rebelles, comment l'aurait-il pu ? Mais il ne voulait pas non plus qu'on découvre son existence trop tôt et avant même qu'il n'ai pu cerner tout à fait les pouvoirs et les faiblesses du spectre. Devait-il tuer cet importun ? Bien sur c'était un membre de l'alliance mais on ne le retrouverait pas facilement, surtout si il l'enfermait dans le passage secret ainsi découvert... On le chercherait bien sur mais sans corps on ne pourrait jamais prouver que les vampires avaient quelque chose à voir dans sa disparition. Toutes ces pensées dansèrent dans son esprit sans qu'un seul de ses muscles ne tressaillent. Ankmär par contre fut sensible à cette réflexion meurtrière et se fit plus menaçant encore, claquant des mâchoires sous le nez d'un elfe qui ne pouvait absolument pas deviner que la bête devant lui ne pouvait pas vraiment le dévorer. Tiens... Voilà qui pouvait être un avantage, il n'y avait pas pensé. L'elfe était utile finalement, n'avait-il pas eu besoin d'un cobaye un peu plus tôt ? De plus il fallait qu'il sache comment il avait atterri ici, et pourquoi. L'espionnait-il pour le compte des siens ? Une chose était sure, il allait passer un sale quart d'heure.

Assurée que sa proie tenue en respect par Ankmär ne bougerait pas d'un pouce, l'ancestral quitta son bureau et s'approcha d'un pas souple. Ses prunelles brûlantes accrochèrent les yeux de l'elfe qui, si il avait encore le temps et le courage de penser, se ferait surement la réflexion que le vampire et sa créature possédaient le même regard. Loin de ces considérations, Lorenz pour sa part se décida à prendre la parole d'une voix dure :

"Eh bien ? Il aura fallu peu de temps aux elfes pour trahir la rébellion. Dis moi ton nom, et depuis quand tu m'espionnes."

Il détailla son visage mais ne le reconnu pas. Peut-être l'avait-il croisé une fois ou deux mais si ça avait été le cas alors il ne lui avait pas prêté la plus petite attention. Il était jeune, très jeune... Sans doute n'avait-il pas une haute fonction parmi les siens... Ankmär gronda à nouveau, semblant se délecter de la terreur de leur invité tandis que Lorenz insistait sombrement :

"Je te conseille de me répondre de toi-même. Si je dois t'arracher la vérité, tu le regrettera..."


Dernière édition par Lorenz Wintel le Mer 29 Oct 2014 - 18:35, édité 1 fois
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 21:05

Le bruit trop fort et trop soudain du mur qui se refermait fit sursauter le jeune elfe. Vivement, il se retourna. Ayant ainsi vérifié qu'une seconde créature ne se trouvait pas derrière lui, il put porter à nouveau son regard sur le principal danger, la créature. Plus moyen de reculer, désormais.
Dawan sentait, dans sa petite cage thoracique, son cœur battre bien trop fort. Il ne pourrait pas s'en sortir. Prisonnier d'un lieu inconnu, dans le souterrain d'un souterrain, et face à une bête qui paraissait pouvoir potentiellement détacher sa tête de son corps en un claquement de mâchoires. Ledit claquement eut lieu, mais sans atteindre l'elfe. Ce dernier avait reculé d'un bond dont il s'ignorait capable, se mettant debout par la même occasion, contre la pierre du mur. Même ainsi la créature lui paraissait imposante. Nouveau claquement de dents. Dawan protégea son visage avec ses petits bras (la belle protection que voilà !), fit un bond de côté. Merveilleuse idée: désormais il était coincé entre le mur, une table couverte d'alambics, et la créature. Il était clairement mieux protégé ainsi !
La silhouette bipède entra dans le champ de vision de l'apprenti baptistrel. Ce dernier cessa alors de crisper ainsi les muscles de son visage, comme une préparation à la douleur, pour le regarder. Malgré cela, il gardait la mine terrorisée d'une proie entre les pattes de son prédateur. Lorsque son esprit embrouillé par la panique parvint à décrypter les images qui s'offraient à lui, il n'en fut pas moins effrayé. Face à lui se présentaient donc une créature fort agressive et le Prince Noir, l'ancestral Lorenz Wintel. Le Tueur de Dragon. Sans avoir pu l'approcher de près, Dawan avait entrevu le vampire lors des négociations qui avaient eu lieu au Domaine de la Rhapsodie. Il se souvenait même que le voir de loin avait suffit à lui donner le sentiment que les chants disaient vrai à son égard, et ainsi l'amener à ne pas vouloir outre mesure s'approcher de lui. S'il y avait peu d'êtres en ce monde qui pouvaient se targuer de s'attirer la méfiante et la crainte de Dawan, Lorenz en faisant partie. Leurs regards se croisèrent: celui incandescent du vampire face à celui d'anthracite du jeune elfe. Puissent les Esprits le protéger; sans eux son histoire s'arrêterait ici.
La voix du vampire le figea, puis métamorphosa son expression. Comment ! Lui, un espion ? Un traitre ? Ce n'était pas du tout cela ! Ne se rendait-il pas compte de sa méprise ? C'était inadmissible, et il fallait corriger cela ! D'une voix à l'élocution trop rapide pour être neutre, Dawan s'expliqua:

"- Je suis Dawan Sywel." Foutu pour foutu, donner son nom ne mangeait pas de pain. En revanche, il hésitait à révéler son appartenance aux baptistrels. Non pas qu'il ait honte, loin de là. Mais il craignait que Lorenz refuse de croire en la véracité de ses dire, même après cette révélation (n'étant qu'Enwr, il n'avait aucun serment pour garantir ses dires) et aille s'en prendre aux siens. Entre la joie qu'il avait à chaque fois à énoncer à voix haute sa fierté d'appartenir aux baptistrels, et l'envie de protéger ceux qu'il estimait tant, le choix était vite fait. Son regard revint vers la créature. N'avait-elle pas bougé ? Elle était bien trop proche de lui. Dawan voulut reculer, imperceptiblement. Quand son coude frôla un récipient en verre, il comprit qu'il valait mieux ne pas trop s'agiter. Ses yeux s'accrochèrent tour à tour à Lorenz, la créature, Lorenz... Il songea alors que, la bête ne l'ayant pas attaqué, il était possible qu'elle soit aux ordres du prince vampire. Auquel cas mieux valait ne pas trop agacer ce dernier. Oui, Dawan nourrissait encore l'espoir de s'en sortir vivant, bien que tous les éléments l'entourant parussent lui indiquer que cela ne serait point possible. Son regard était posé autant que la créature que sur Lorenz lorsqu'il s'expliqua: "Il y a de l'autre côté de ce mur un passage qui mène ici. Je l'ai emprunté malgré moi. Il suffit pour cela de chercher à prendre un livre sur les dragons..."

Au fond de lui, Dawan se sentait très convaincant. Il se sentait toujours convaincant en énonçant la vérité, sachant que tôt ou tard elle serait confirmée. Néanmoins, il sentit dans l'attitude du vampire que, lui, n'était pas convaincu. C'était fâcheux. C'était surtout très fâcheux pour qui voulait maintenir une intégrité physique correcte face à Lorenz. En plus de cela, Dawan se sentit blessé qu'on le prenne pour un traitre. Jamais il n'aurait fait cela, ce n'était pas dans sa nature. Se cacher, prendre des chemins détournés...
"- Non..."
Murmura-t-il, en ne s'adressant plus à personne. Ses mains se rapprochaient de son visage. Il tremblait un peu. "Non, je ne suis pas un traitre. Et je n'avais point de mauvaises intentions envers vous. Il aurait fallu que je tienne bien peu à la vie, dans le cas contraire, pour vouloir vous surveiller discrètement ainsi équipé..." Un mouvement de cheville, les cymbalettes tintèrent, et Dawan les désigna, puis reporta sur le prince un regard qui avait quelque chose de suppliant. Si avec cela il refusait de le croire, Dawan admettrait qu'il y mettait une bonne part de mauvaise foi et de paranoïa. Enfin... Il n'aurait pas beaucoup de temps pour l'admettre, sans doute.
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeJeu 30 Oct 2014 - 18:43

Dawan Sywel... Voilà qui ne lui disait absolument rien, mais vraiment rien du tout. Il ne lui semblait même pas avoir déjà entendu parler de cette famille à l'époque de sa première vie. Peut-être que cela n'avait pas été une famille particulièrement importante à cette période, ou peut-être n'avait-il tout simplement pas porté attention à leur existence. Cet elfe là en tout cas avait toute son attention, et ce n'était pas une bonne chose pour sa santé. Lourd et farouche, le regard de l'ancestral ne le quittait pas, de même que celui d'Ankmär qui grondait toujours sourdement mais qui, paradoxalement, semblait avoir retrouvé un certain calme. Lorenz sonda avec curiosité les réactions de la créature, notant la façon dont elle semblait balayer attentivement l'esprit de leur interlocuteur. Sans lui faire mal à priori... Et sans même que le concerné ne semble en prendre conscience. Que cherchait-elle ? Le regard du vampire se fit pensif, intrigué, mais il revint à son invité surprise.

Celui-ci avait eu un geste de recul suffisant pour lui faire frôler une fiole pleine d'un liquide à l'apparence anodine mais qui pourrait bien lui ronger la peau sans pitié si il avait la mauvaise idée de se le renverser dessus. Voilà qui serait idiot... Mais il ne le prévint pas, pas spécialement concerné par la maladresse de l'autre. Après tout, si il était assez bête pour se blesser tout seul ce n'était pas son problème hein... Sauf si il se tuait évidemment, car effacer les traces d'un meurtre commit soit même était déjà assez compliqué pour ne pas en plus hériter d'un cadavre que l'on avait pas produit. D'autant plus qu'il pouvait lui servir, qu'il lui servait déjà même car il lui permettait de jauger les réactions d'Ankmär face à une autre personne.

Il était méfiance, méfiance et agressivité rentrée. Au moins ne pouvait-il pas le renier... Cette vigilance l'interpellait néanmoins. C'était comme si... Comme si le spectre était en train de chercher à prendre en défaut leur interlocuteur. Qu'espérait-il trouver ? En inventant le sort unique qui permettrait la création de sa créature, Lorenz s'était avant tout concentré sur le lien esprit/magie et sur les avantages mentaux qu'un tel sort pourrait lui conférer. Se pourrait-il qu'Ankmär se concentre à sonder l'esprit de ceux qu'il croisait dans l'espoir de trouver un levier psychique qui lui permettrait de les soumettre à sa volonté, et donc à celle de son créateur ? Ce serait certainement trop beau... Alors quoi ? Lorenz pouvait-il utiliser cette sorte de lien matérialisé par Ankmär vers l'esprit et donc les pensées de l'elfe ? Si c'était le cas, il ne savait pas trop comment faire...Il faudrait qu'il fasse plusieurs tentatives. Sans doute découvrirait-il qu'en vérité les pouvoirs d'Ankmär étaient très différents de ce qu'il avait prévu... Il en avait, de cela l'ancestral ne doutait pas une seule seconde. Son sort avait été formulé avant tout dans ce but, et il savait qu'il n'avait pas échoué. D'ailleurs la seule présence de la créature le prouvait.

Il revint à ce que lui disait l'elfe et leva un sourcil peu convaincu. L'existence du passage secret il ne pouvait le nier, le livre sur les dragons passait encore, mais il avait bien du mal à imaginer que son visiteur soit venu ici par pur accident... Bien sur il ne s'était pas livré comme ça pour le plaisir, mais à la base sans doute l'avait-il espionné en utilisant ce passage. Depuis combien de temps ? Brûlante question... Il était particulièrement chatouilleux sur le secret de ses recherches. Il ne croyait pas que quiconque ai pu apprendre quoi que ce soit d'important simplement en l'observant mais tout de même... Il n'était pas du genre à prendre un risque inutile, pas du tout même. Pourtant quelque chose le turlupinait et c'est avec un petit temps de retard qu'il comprit que sa tension mentale venait d'Ankmär. Le spectre avait détourné son regard de l'elfe et l'observait à présent, le regard luisant de perplexité. Eh bien ? Qu'est-ce qu'il lui prenait ? La créature semblait presque lui reprocher quelque chose... C'était assez déroutant. Qu'est-ce qui pouvait bien la perturber à ce point ? Ses doutes ? Les trouvait-elle infondés ? Lentement, un doute s'insinua dans l'esprit du vampire et il fixa à nouveau Ankmär cette fois avec un début de compréhension dans le regard. Si il lisait dans l'esprit des gens alors il devait pouvoir déceler les mensonges... Avait-il vu la vérité dans celui de l'elfe ? Et s'agaçait-il de voir que son créateur ne comprenait pas ce qu'il voulait lui faire entendre ? Comme satisfait d'avoir enfin était compris, le spectre en revint à l'elfe qui tremblait à présent dans son coin, les mains presque sur les yeux. Est-ce qu'il espérait qu'en ne voyant plus l'objet de sa terreur, celui-ci disparaîtrait ? Enfantin comme comportement...

Mais après tout, il émanait bien de lui une sorte d'aura enfantine. Pourtant il était adulte. Tout juste adulte d'accord, mais Lorenz ne se trompait pas sur ce point. Quand au doute qu'il avait eu un peu plus tôt, il ne pu que reconnaître qu'il était fondé lorsque son regard se posa sur ce que l'elfe lui désignait. Des... Cymbalettes ? Pourquoi pas le Dracos se promenait-il avec un attirail pareil ? Quel intérêt si ce n'était se ridiculer avant même d'apparaître aux yeux des gens ? Vraiment, il était étrange cet elfe... Très étrange même. Mais puisqu'il n'avait pas mentit là dessus et qu'Ankmär demeurait calme sans doute Lorenz pouvait-t-il en conclure qu'il disait la vérité. Ce qui n'empêchait pas qu'il voulait en avoir le coeur net, c'était important. Brutalement, il ordonna :

"Dis moi quelque chose de faux."

Voilà un ordre qui allait paraître parfaitement incongru à son interlocuteur, mais il s'en fichait pas mal. Il voulait savoir si Ankmär réagirait afin de s'assurer qu'il avait deviné juste. Lisant l''étonnement dans le regard de l'elfe, il reprit avec autorité :

"Si tu n'es pas encore mort Dawan Sywel c'est parce que j'ai décidé que tu pouvais éventuellement m'être utile. Alors ne gâche pas ta chance, et obéis. Dis moi un mensonge, n'importe lequel qui te passerait par la tête. Immédiatement."

Le silence retomba, il ne patienterait pas très longtemps. Brûlant, son regard n'accordait aucun répit au pauvre malchanceux...
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeJeu 30 Oct 2014 - 21:32

Dawan observa en silence l'échange de regards entre la créature et Lorenz. Lui-même se figea. Dans cet échange, il avait presque l'impression d'une communication non-verbale entre les deux. La créature était bel et bien liée au vampire. Nul ne lui avait dit, nul ne l'avait averti de cela. Aucun chant n'y faisait allusion...
Quelque part, il trouva quelque chose de positif dans cette scène: les deux semblaient réfléchir, aucun ne lui avait sauté dessus pour répandre son sang sur le joli sol de la pièce. Ils donnaient même l'impression de vouloir à nouveau dialoguer. L'espoir que mon elfe avait de survivre s'en trouva alimenté comme un feu d'hiver réchauffant son coeur. Aussi il abaissa un peu les mains qu'il avait levé vers son visage. On aurait presque pu croire qu'il commençait à faire confiance à son interlocuteur. Peut-être... Peut-être Lorenz comprendrait-il qu'il n'était pas un ennemi, peut-être pourraient-ils enfin discuter sereinement et en bonne intelligence d'un sujet qui les intéressait tous deux: faire sortir Dawan de là. Oui, l'Enwr était un grand rêveur... Mais ces rêves lui donnaient du courage.
Il laissa Lorenz le dévisager, baisser le nez vers le tambourin à sa cheville. Il s'attendait à bien des réactions: colère, compréhension, des questions... Et son attitude était celle d'un enfant qui attendait avec une impatience mêlée de crainte le verdict de ses parents: punition, ou grâce ?

L'ordre lui glaça le sang.
De tous les ordres qui existaient en ce bas-monde, il avait fallu que Lorenz choisisse celui-ci. Celui auquel il ne pouvait répondre. Pourtant, la bonne volonté ne manquait pas, loin de là ! Et il aurait pu faire bien des choses pour contenter sa majesté vampirique, et obtenir la vie sauve; pour s'excuser de son intrusion accidentelle. Il l'avait imaginé cruel au sens commun du terme, au sens qui effrayait les humains et les elfes. Désormais, il savait que Lorenz était pire que cela. Lorenz savait ce qui blessait, et l'utilisait.
Car oui, dans la tête du jeune elfe, cela ne faisait aucun doute: Lorenz savait déjà qu'il était baptistrel. Il l'avait deviné (mais comment faisaient-ils tous pour le deviner ?), et il voulait juste le voir dévoiler son secret. Dévoiler qu'il n'était pas seul, que comme tous les êtres d'Aigue-Royale, il avait son camp... Et celui-là n'était pas rebelle. Il voulait le voir prendre le risque de mettre les siens en danger. Il visait terriblement juste sur les craintes de Dawan. Ce dernier baissa ver le sol un regard empli d'une tristesse non-feinte. Le vampire compléta son ordre. Chaque mot était comme un coup de couteau. Son espoir était retombé au plus bas. Lorenz lui proposait donc, au choix, la mort ou la mort.
Dire allègrement un mensonge pour le plaisir des oreilles d'un prince vampire était hors de question. C'aurait été cracher sur l'enseignement de ses maitres autant que sur ses principes. Non, il fallait juste formuler cette vérité que Lorenz savait déjà, et se voir mourir faute d'utilité. Utiliser un stratagème détourner pour mentir sans mentir, ou dire la vérité par un chemin détourné, ce n'était pas (encore) une logique qui venait à l'esprit de Dawan. Peut-être en partie parce qu'il n'avait pas envie que cela rentre dans sa logique.

Re-levant les yeux vers Lorenz et la créature, on pouvait presque lire sur son visage le "pourquoi ?" désespéré qui hantait son esprit. Qu'avait-il fait de si mal ? D'accord, il avait dérangé Lorenz, mais cela valait-il la peine de réagir ainsi, au lieu de le rediriger vers la porte, sobrement, et gagner du temps ? Il "pouvait lui être utile"... En quoi ? En poche de sang ? En outil pour attaquer les frères baptistrels ? Pourquoi aurait-il fait cela ? Quel intérêt pouvait-on avoir à s'en prendre aux siens ? Quel passé tortueux avait pu conduire un elfe à changer ainsi ? Des yeux, Dawan chercha les pointes d'oreilles de Lorenz, comme pour se rassurer. Mais son regard s'enfuit finalement vers la créature. Et cela ne le rassura pas du tout. Alors, lequel allait le manger, une fois qu'il aurait parlé ?
Il entr'ouvrit la bouche, comme pour parler. Aucun son ne vint. C'est qu'il n'était pas facile de savoir quoi dire, et mieux valait bien choisir des paroles qui pouvaient être les dernières. Puis il faudrait trouver le courage de faire sortir ces mots maudits de sa gorge. Par les Esprits, qu'il haïssait sa voix, qu'il haïssait la parole ! Source de tant d'ennuis ! Elle aurait dû être réservée exclusivement aux chants. Mais s'il ne parlait, sa mort devenait une certitude, Lorenz ne pouvant lire dans son esprit -du moins, le croyait-il. Finalement, il parla, un ton plus bas, et d'une voix qui donnait l'impression que sa gorge était douloureuse, qu'il peinait à sortir les mots de sa gorge:

"- Mes excuses, Messire Wintel. Je suis apprenti baptistrel..."

Il esquissa une courbette respectueuse. C'était dit. Dawan savait Lorenz assez intelligent pour comprendre que là n'était pas son mensonge. Il ajouta, sans se presser, en levant à nouveau les yeux vers Lorenz:

"- Les miens n'ont aucunement voulu m'amener en cet endroit précis. C'est de mon propre chef que je me suis aventuré en des lieux qui m'étaient inconnus, et c'est ignorant des conséquences que je me suis emparé du livre qui m'a mené ici."

Il se redressa. Sa gorge lui faisait vraiment mal, finalement. Serrée. Regarder Lorenz dans les yeux était une violence qu'il s'infligeait. Regarder la mort en face... Les morts. Car la créature, avec son regard incandescent, lui faisait au moins le même effet que le prince vampire. L'effet d'un grand danger, l'effet de quelqu'un qui pouvait vous tuer d'un mouvement qui n'aurait eu aucun signe annonciateur. S'il n'avait pu entendre les pensées meurtrières émises à son égard, quelque chose en eux lui donnait l'impression d'une violence contenue. Il se tenait toujours légèrement courbé, sans s'en rendre compte. Ses muscles étaient prêts à l'amener prestement dans cette position foetale instinctive.

"- Néanmoins, si je puis vous être utile d'autre manière, n'hésitez pas à m'en faire part." ajouta-t-il, d'une voix craintive, bien qu'il fit des efforts pour masquer cela.
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 22:42

Eh bien ? Que lui prenait-il ? Lorenz ne comprenait pas très bien le comportement de son interlocuteur. Il ne demandait après tout rien de particulièrement difficile... C'était une exigence étrange oui, presque capricieuse aux yeux de qui ne connaissait pas ses raisons, mais ça restait très acceptable, l'autre n'avait aucune raison de refuser. Aucune, vraiment ? La vérité tomba, très éloignée de ce qu'il attendait et  il ne pu que froncer les sourcils tandis qu'Ankmär rugissait à nouveau sa fureur. De tous les rebelles d'Aigue qui auraient pu tomber dans son antre, il avait fallu qu'il tombe sur un baptistrel ? Ou apprenti baptistrel, qu'importe. Cela le rendait totalement... Et bien... Inutile, oui.

Et le pire c'était que le principal concerné en était parfaitement conscient, son attitude le criait. Il savait qu'il venait de perdre la principale raison qui aurait pu pousser l'ancestral à le garder en vie au moins pour un moment. Car oui après tout, à quoi bon s'embêter avec cet elfe là ? Surtout qu'il avait vu Ankmär, et même si celui-ci ne pourrait pas rester un secret bien longtemps, Lorenz préférait maîtriser le lieu et l'heure à laquelle il le dévoilerait. Le plus simple était donc sans doute de l'éliminer dès maintenant, mais cela risquait de provoquer des problèmes dans l'alliance. Peu à peu, l'ancestral sentait son irritation monter et s'affirmer de plus en plus face à cet intrus qui non content de lui être inutile, se permettait d'être une gêne ! Réfrénant son agacement, il lui répondit sèchement :

"Et comment un bébé chanteur pourrait-il m'être utile ?"

Non vraiment, il avait beau chercher, il ne voyait pas. Déjà qu'un chanteur accomplit en règle générale ça ne lui convenait pas du tout, Merithyn étant l'exception confirmant la règle, alors un apprenti... Autant dire qu'un poisson clown tombant au milieu de sa pièce de travail lui aurait apporté plus de possibilités que ce garçon là... Néanmoins il devait faire avec ce qu'il avait, et tenter de tirer profit de cet imprévu. Il l'observa donc quelques secondes en silence, réfléchissant à ce qu'il pouvait bien faire ce cet énergumène puis se décida. Il pouvait faire ce qu'il voulait sans l'en informer au préalable mais ça ne rendrait les choses que plus difficiles et plus longues surtout. Il expliqua donc sommairement en désignant le spectre :

"Ankmär est une créature de l'esprit, ma création. J'ai besoin de vérifier ses pouvoirs, sachant que cela ne peut fonctionner sur moi..."

Il n'en expliquerait pas la raison, ne souhaitant pas que le monde apprenne trop vite qu'il était étroitement lié par l'esprit à ce spectre. Après tout, les gens s'en apercevraient bien assez tôt, il n'avait pas la prétention de parvenir à cacher bien longtemps une information aussi évidente. Il n'avait pas jugé bon non plus de continuer beaucoup plus loin, préférant laisser sa phrase en suspend et ainsi faire comprendre sans mal à son interlocuteur qu'il comptait s'en servir comme cobaye. Même si son affiliation à l'ordre baptistral n'allait franchement pas aider, comme le démontrait la ligne dure de sa mâchoire tandis qu'il reprenait :

"Ton mensonge aurait pu me faire avancer sur un point, mais nous allons procéder autrement. Ne résiste pas, cela rendrait mon action douloureuse. D'autant plus que l'état actuel de la magie rend toute manipulation magique dangereuse."

Mais on avait rien sans rien hein ? Et puis ce n'était pas comme si la santé mentale et surtout la qualité des souvenirs de l'apprenti baptistrel l'intéressait vraiment. Si il s'en sortait avec des sequelles eh bien... Il n'avait qu'à pas tomber au mauvais endroit après tout. D'autant plus qu'il serait très facile de lui faire entièrement oublier tout ce qu'il s'était passé afin qu'il ne puisse dire d'où étaient venus ses malheurs. Oui au final cette solution serait peut-être même la meilleure ! Il n'aurait pas un cadavre sur les bras... Il verrait ça à la fin de cette entrevue, pour le moment il était trop occupé à fixer de plus en plus lourdement le pauvre elfe qui devait se demander ce qui lui arrivait. D'autant plus que les prunelles de l'ancestral se faisaient de plus en plus incandescentes. Il utilisait son totem serpent afin de se promener dans les souvenirs de sa proie ! Se faisant, il analysait les réactions du spectre dans l'espoir de découvrir un quelconque pouvoir que celui-ci aurait pu avoir sur l'esprit d'une autre personne. Hélas Ankmär ne semblait pas très intéressé, il fila même tout à coup vers une autre partie de l'esprit de l'elfe, manquant y entraîner Lorenz qui n'aurait sans doute pas pu en ressortir étant donné que son totem n'avait trait qu'aux souvenirs. Devant le danger, il rompit le contact précipitamment et cligna des paupières lorsqu'il sentit distinctement la frayeur et la douleur du petit être... Venait-il de ressentir ses dernières pensées ? Perturbé, il interrogea :

"A quoi penses-tu ? Là tout de suite ?"
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeMar 11 Nov 2014 - 15:31

Le rugissement d'Ankmär eut un effet immédiat sur Dawan. L'elfe ramena prestement ses bras devant son visage, comme craignant une attaque. Rien ne vint, la créature restait à sa place. Les yeux gris du petit Dawan se rouvrirent timidement pour observer les deux prédateurs. Ils étaient restés à leur place, mais quelque chose lui disait qu'il avait visé juste en devinant leur humeur. En tout cas, l'expression de Lorenz ne portait pas la moindre once d'intention miséricordieuse, et les crocs de la bête paraissaient bien plus prompts à se jeter sur lui. Et il ne pourrait s'échapper…
La voix de Lorenz faisait penser à un sifflement de serpent mêlé à un grognement de fauve, aux oreilles de l'elfe. Rien de bien rassurant. Pourquoi lui parler avec tant de virulence ? Il comprenait parfaitement lorsqu'on lui parlait sobrement, voire doucement. Il baissa un peu les bras, mais ses mains restèrent plus ou moins devant son visage. Il doutait que Lorenz lui en tienne rigueur, le prince vampire devait non seulement avoir l'habitude qu'on le craigne, mais également jouir de la vision d'un elfe qui craignait pour sa vie. Cruel personnage ! Cruel, et injuste. Dawan n'avait pas fait exprès d'arriver ici, il aurait tout aussi bien pu exiger qu'on le sorte de là. Au lieu de cela il proposait son aide, et on lui répondait ainsi ! Ce n'était pas mérité, non. Il faisait de son mieux… Ce n'était pas tant la pseudo-insulte qui le gênait. Lui-même estimait être, en effet, un bébé chanteur. Le ton en revanche n'était pas celui qui aurait dû être, si Lorenz avait été un peu moins… Lorenz.

Il avait de la chance, ce vampire, que Dawan soit une véritable proie, incapable de lui dire qu'il n'était pas trop-trop d'accord avec la façon dont on le traitait. L'Enwr n'avança rien en ce sens, et se contenta de l'écouter. Ses yeux gris le fuyaient, désormais, regardaient ailleurs, découvraient enfin son environnement, bien qu'il n'accorda que peu d'importance à ce dernier. Ankmär… Cette créature avait donc un nom, et était bien issue de la magie du vampire. Soit… C'était une magie que Dawan connaissait mal, trop mal pour porter un avis là-dessus. En tout cas, Ankmär devait être encore neuf en ce monde, si Lorenz avait besoin de… Tester ses pouvoirs ? Oulah ! Cela sentait le danger à plein nez. Certes, la créature n'avait pas l'air bien matérielle, mais celui qui croit que les seuls dangers de ce monde sont physiques est bien naïf. Plus naïf encore que Dawan. Ce dernier s'inquiétait déjà des pouvoirs de la créature. Il voulait savoir de quel type de pouvoirs était affublé Ankmär…
Lorenz parla assez rapidement pour empêcher Dawan de le questionner à ce sujet. D'ailleurs, l'aurait-il fait ? Avait-il vraiment encore envie de parler devant un être qui lui avait répondu de façon si… Hostile ? Il le craignait, et il craignait sa voix. L'amener à parler à nouveau n'était pas dans ses intentions. Enfin, soit. D'une même pensée, Dawan songea qu'il était déjà heureux que le Prince n'ait pas cherché à le pousser à mentir, mais également qu'il ignorait à quoi il ne devait opposer de résistance…

Bien vu il eut sa réponse. Le regard insistant de Lorenz lui donna envie de se cacher, de devenir inaccessible. Aussi quand il sentit "quelque chose" s'immiscer dans son esprit comme un serpent se faufilant dans des herbes hautes, son premier réflexe fut de vouloir empêcher cela. Heureusement, il réagit assez vite, pour faire cesser ces barrières qu'il voulait opposer à Lorenz. Jamais jusqu'alors il n'avait été confronté à cela, son esprit avait toujours été une partie intime de lui-même, quelque chose qu'il ne révélait pas. Laisser Lorenz s'aventurer ainsi en lui étant… Pas gênant. Pas vraiment douloureux non plus, mais cela l'écoeurait. Pas de résistance, pas de résistance… Que ce réflexe était compliqué à retenir ! D'autant plus compliqué que le vampire ne se contentait pas d'être juste présent. Des images défilaient dans la mémoire du jeune elfe. Il vit la forêt elfique, la maison de son enfance, puis sans transition il vit un moment de ses plus jeunes années à il entretenait le bois de sa vièle, et découvrait une rayure qui n'était pas là avant. Amer souvenir que celui-là. Il vit son Cawr lui tirer les oreilles parce qu'il avait oublié quelque chose. Il vit Ambre, debout, dans la lumière, qui murmurait son nom. Oré-toile. Il vit une harpe -bigre, où l'avait-il vue, cette harpe ? Alors que l'image changeait à nouveau pour montrer un des patients rebelles qu'il avait soigné, Dawan pensa que la harpe était celle de Merithyn. Il l'avait vue juste avant de… Parler au-dit Merithyn. Il avait même joué avec. Mais il ne voulait pas que Lorenz voie tout cela, non. Il n'avait pas le droit, c'était à lui, c'était personnel ! À nouveau le regard de Dawan rencontra celui de Lorenz, alors qu'il déglutissait avec difficulté.
À ce moment-là l'esprit de l'Enwr était composé d'une partie qui rappelait sans arrêt, avec la voix de Lorenz, "ne résiste pas, ne résiste pas", d'une partie qui s'émerveillait de la harpe de Merithyn et songeait au visage de ce dernier, libéré de son capuchon, et d'une ultime partie qui hurlait que son esprit était à lui, à LUI, et que nul ne devait y pénétrer ainsi. Cette partie-là créait la résistance que Dawan essayait de contenir. Devant le regard incandescent de Lorenz, ces pensées-là se multiplièrent, et se mêlèrent à d'autres: le rappel de la douleur dans sa gorge, le rappel de la menace de la mort, le nom "Ankmär" vint se faire entendre, répété encore et encore, lui-aussi sous forme d'une menace. Et il ne fallait pas résister.

Les mains de Dawan étaient venues s'accrocher à ses pauvres cheveux. Son crâne n'était déjà pas très agréable à vivre en temps normal... À ce moment-là, il n'avait plus envie de lutter contre le flot de ses pensées. Il avait juste envie d'en sortir, quitter ce maudit corps, et n'avoir rien vécu de tout cela. Il aurait pu crier, sans s'en rendre compte, si sa gorge douloureuse et serrée ne l'en avait pas dissuadé. Il… Il était assis par terre. Il ne s'en était pas aperçu. C'est que ses douleurs étaient plutôt localisées sur des endroits sans contact avec le sol: dos, articulations… La présence cessa d'un seul coup, ainsi que le manège des souvenirs. La partie de l'esprit de Dawan qui s'était concentrée à ne pas opposer de résistance lâcha prise, alors. Cette libération permit à l'Enwr de réaliser pleinement ce qui venait de se passer. Ce qui fait qu'en plus de ses multiples bobos et de sa frayeur, il se sentait nauséeux, maintenant. Il aurait aimé se persuader que cela n'avait pas eu lieu. L'image de la harpe s'évanouit de son esprit. Ces souvenirs étaient à lui ! À lui ! De quel droit pouvait-on se les approprier sans même son consentement éclairé ? La voix de Lorenz le ramena en ce monde. Oublier allait être compliqué…
Dawan leva vers le "prince" un regard empreint d'une sorte de tristesse, celle qu'ont certains malades qui ne voient pas venir la guérison. Un regard accusateur aurait été plus juste, pourtant. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi ? Que voulait-il faire avec cette créature ? Ne pouvait-il pas plutôt s'entrainer sur un de ses ennemis ?

"- Vous avez vu, non ? La harpe de Merithyn. J'ai pensé avoir joué avec. J'ai pensé avoir parlé avec son possesseur, et j'ai pensé que c'était là un souvenir que je chérissais."

Aucune insolence dans sa voix. Cette dernière était brisée par la peine, cassée par cette sensation dans sa gorge. Ses doigts s'enfoncèrent dans ses cheveux. Son crâne, son pauvre crâne était un imbroglio de pensées libérées, affolées, qui cherchaient parfois à s'entretuer. Il voulait se protéger et oublier. Mais une pensée revenait sans arrêt: "C'est injuste ! Il n'a pas le droit ! C'est personnel, c'est personnel !" et il n'arrivait pas à s'en défaire, alors qu'il cherchait ce à quoi il pensait, avait pensé. Le coeur au bord des lèvres. À nouveau son regard se détacha de celui du vampire pour se poser sur le sol.

"- J'ai pensé vouloir partir de mon propre corps, et oublier ce que vous veniez de faire. J'ai réalisé que… Que je n'étais plus debout, ce qui m'a surpris, je ne me souviens pas m'être assis. J'ai mal… Et je suis effrayé à l'idée de ce qu'Ankmär et vous êtes capables de me faire."

Ses mains cherchaient à agripper ses pauvres cheveux. Il les tirait de ses petites forces. La douleur physique était l'exutoire de l'autre douleur qui menaçait de détruire l'intégrité de son esprit. Pourtant elle refusait de partir, ses pensées l'assaillaient de craintes et de rappels lancinants."Il va te tuer, il va te tuer". "Est-ce vraiment grave ?". "Il n'avait pas le droit, pas le droit".

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Dernière édition par Dawan Sywel le Sam 15 Nov 2014 - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 17:08

Une harpe... Il avait vu une harpe. Et vu son éternel amour bien connu pour la musique, il était clair que cette pensée là ne pouvait pas venir de lui. Ni d'Ankmär bien sur, à moins que la créature lui ai caché d'autres talents. L'elfe lui confirma ce qu'il venait de deviner, lui tirant un sourire sombre et terrifiant de jubilation. Il pouvait lire dans les pensées de ses interlocuteurs ! Leurs esprits étaient sans défenses à présent face au sien, matérialisé par Ankmär. Enfin, sans défenses... Il ne fallait sans doute pas exagérer. Il connaissait encore très mal ce pouvoir mais comme toute manifestation magique il avait forcément ses limites et ses inconvénients. Mais quoi qu'il en soit c'était une magnifique découverte, elle lui serait extrêmement utile et il pouvait aisément en déduire qu'il était aussi désormais capable de ressentir les mensonges, un fait qu'il soupçonnait déjà depuis un moment. Diantre... Son entourage allait avoir du soucis à se faire ! Parviendrait-il aussi à protéger son propre esprit ? A empêcher qu'un être doté de pouvoirs particuliers, comme un baptistrel confirmé ou un totem hibou, puisse ressentir ses propres mensonges ? Ce serait un autre sujet à vérifier. Si c'était le cas alors ça lui ouvrait un champ des possibles plus qu'appréciable, enviable même !

Il avait totalement oublié le bébé baptistrel dans toute cette histoire, le son de sa voix était pourtant révélateur de plusieurs choses. Il n'avait pas du tout apprécié la manoeuvre, et il ne s'en remettrait pas de sitôt. Son regard était presque accusateur et un nouveau vol d'Ankmär lui apporta un fragment de litanie pour le moins amusant. Non sans ironie, il releva :

"Je n'ai pas le droit ? Je suis un vampire, je prend ce dont j'ai la force de m'emparer. C'est à dire à peu près tout... Estime toi déjà heureux d'être en vie."

Et prie pour que cela continue par ailleurs, car rien n'était moins sur à présent que l'outil avait fait son office... Lorenz hésitait encore pour tout dire, pesant le pour et le contre. D'un côté le fait qu'en le laissant partir il verrait l'existence d'Ankmär revélée un peu plus tôt que prévu, et de l'autre le fait qu'en le tuant il prenait un risque inutile vis à vis de la rébellion. Bien sur il y avait aussi le simple plaisir de tuer à mettre dans la balance, ainsi que le fait qu'Ankmär serait de toute façon découvert très rapidement ne serait-ce que parce qu'il ne rentrait pas dans une poche... Etait-il possible de le faire disparaître ? Qu'il soit là, mais invisible ? C'était très probable puisqu'il était spectrale, mais sa présence était un atout car elle terrifierait les gens et ajouterait encore à son image en le rendant plus impressionnant, donc moins facile à prendre pour cible. Oui, l'un dans l'autre il valait sans doute mieux ne rien cacher, Ankmär était sa création et il l'assumerait sans mal. Aux autres de se débrouiller pour la supporter. Ayant fait son choix, il lâcha presque à contrecoeur :

"Je vais te laisser partir."

Les mots sonnaient étrangement dans sa bouche, presque incongrus. Il n'avait pas pour habitude d'épargner un être qui l'avait dérangé aussi abruptement que celui là. Mais il avait ses raisons, et la balance avait copieusement penché vers cette option là. Il prévint tout de même :

"Mais que ce soit bien clair. Si je te surprend à rôder à nouveau autour de cette salle, je la décore avec tes viscères. Je ne veux plus te voir, et encore moins t'entendre. Je saurai si tu as raconté à quiconque le moindre détail de ce qu'il s'est passé ici."

Le secret n'était malgré tout pas d'une importance capitale. Il l'aurait tué dans le cas contraire, ou aurait au moins brûlé ses souvenirs. Une simple menace suffirait pour ce cas précis, il présenterait Ankmär aux autres rebelles très rapidement et voilà tout. Déjà oublieux de ce petit avorton ayant un jour croisé son existence, il se dirigea vers son bureau après avoir montré la porte d'un geste sec :

"Déguerpis."

Un ordre simple, direct, et qui ne souffrirait aucun retard. Il avait énormément de choses à consigner sur Ankmär, et d'autres tests à tenter. Il n'aurait pas assez du peu de temps qui lui restait avant de devoir en revenir à ses occupations de dirigeants du peuple de l'ombre...
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MessageSujet: Re: La créature [Lorenz] La créature [Lorenz] Icon_minitimeDim 16 Nov 2014 - 20:40

Il s'était dit que la manipulation étrange que le vampire infligeait à son esprit était terminée. Il s'était résolu à l'idée d'être frappé, violenté, injurié ou mordu, à l'idée de souffrir physiquement. Même si cela l'effrayait, c'était toujours préférable à ce qu'il venait de vivre. Son esprit écartait l'idée que l'on puisse à nouveau voir ses souvenirs comme on écarte de soi quelque chose d'écoeurant, comme on refuse de se retourner vers ses erreurs les plus honteuses. Les voix répétaient inlassablement en lui que Lorenz n'avait pas eu le droit. Pourtant, il sentit "quelque chose" effleurer son esprit. Il eut un petit soubresaut, alors que tout son esprit s'offusquait et hurlait un "non !" de révolte. Trop tard. Son esprit était donc à la merci de Lorenz. Ce n'était plus son petit espace à lui, l'unique certitude de ce monde, cette antre inviolable de tous ses secrets, de tout ce qu'il vivait.
Comment osait-on donner le titre de "prince" à pareil individu ? Un prince dominait un monde civilisé. Où était la civilisation dans un monde qui tuait avec nonchalance, qui abrogeait les lois les plus sacrées ? Il n'était pas prince. Il était mâle dominant d'un troupeau de bêtes, mais pas prince. Aux yeux de Dawan, il n'avait aucune légitimité. La peur qu'il lui infligeait n'était pas symbole de pouvoir, la violence dont il faisait preuve ne témoignait que d'une incapacité à trouver d'autres moyens d'agir. Oh, sans doute avait-il des qualités intellectuelles. Mais pas celles qui lui permettaient d'obtenir l'estime du petit elfe.

Enfin, ce personnage-là, malgré la force de sa présence, malgré ses grandes compétences magiques, se situait bien bas dans l'échelle d'estime de l'Enwr. Il devait d'ailleurs être la personne située le plus bas, à peu de choses près. Pas quelqu'un à fréquenter, même s'il était sans doute intéressant. La conversation avec lui paraissait pour le moins compliquée, pour qui tenait à la vie et se refuser à jouer le jeu de qui-qui-domine.
Quand Lorenz annonça qu'il le laissait partir, le petit être qu'était Dawan sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Ses doigts lâchèrent ses cheveux, il tourna la tête vers Lorenz, sans le regarder. Un élan de miséricorde ? Il n'osait y croire. Pas quand son esprit remuait encore les "pas le droit, pas le droit", tout en cherchant en vain à se protéger à nouveau de cette horrible sensation, celle qu'il ne voulait plus sentir, celle dont il ne pouvait s'empêcher de se rappeler. Même lui, tout d'espoir envers les autres bipèdes, peinait à mettre côte-à-côte ce qu'il venait de vivre et le mot "miséricorde". "Impossible, impossible". Et bon sang, il avait encore plus de mal à réfléchir maintenant qu'auparavant, avec cette avalanche d'émotions ! Et il se permettait encore de le menacer. Est-ce que vraiment il croyait cela nécessaire, ou menaçait-il uniquement par habitude ? Enfin, par tous les esprits, par Dracos lui-même, est-ce que Dawan avait l'air de vouloir à nouveau mettre les pieds ici ?
L'ordre ne fut pas discuté. Dawan se leva, évitant par un miracle incongru le coin de la table. Debout, il vit Lorenz près de son bureau. Sans doute se moquerait-il comme d'une guigne de la demi-courbette qu'il lui offrirait. Il pouvait le considérer comme un objet autant qu'il le voulait. Dawan n'en était pas un il le savait. Enfin, il l'avait su. Enfin, il ne voulait pas. Enfin, il aurait aimé ne pas en être un. Il sortit, rassemblant le peu de dignité qu'il lui restait. Sitôt dehors, il courut, direction le dortoir alloué aux baptistrels. Pour lui, la balade s'achevait là.
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