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| Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Lun 1 Déc 2014 - 19:43 | |
| Dans la nuit du 4 au 5 juillet
C'était une nuit claire, une nuit de pleine lune parfaitement visible dans le ciel qui ne s'embarrassait d'aucun nuage au contraire des pensées de l'ancestral occupé à l'observer. Le peuple vampirique avait établit son campement à plusieurs nuits de marche au nord d'Althaïa, non loin d'une des routes principale de l'empire que Lorenz connaissait très bien. Elle menait à Feusacré... Et tout au long de cette route se trouvaient aussi des villes et des villages que les vampires avaient mis à feu et à sang dès leur sortie des souterrains. L'est de l'empire... Un territoire apprécié et une terre presque conquise pendant un moment pour Lorenz. Les Alayiens étaient venu mettre le désordre dans tout ceci et l'avait empêché de continuer sa marche vers l'ouest, mais c'était terminé. Ils étaient vaincus.
Pourquoi alors n'était-il pas satisfait ? Peut-être simplement parce que la victoire n'était pas complète, ça n'en était même pas une d'ailleurs. Qui avait été le gagnant dans cette bataille au final ? Certainement pas les Alayiens, mais les rebelles avaient perdu trop de troupes pour être considérés comme tels. Les impériaux avaient fuit sans véritablement combattre, ils ne s'en tiraient pas si mal quelque part mais d'après ce qu'il avait entendu c'était pour mieux se jeter dans de nouveaux ennuis arrivés à Gloria... Quand aux vampires, ils ne pouvaient s'estimer qu'à moitié satisfaits. Avoir vaincu les Alayiens ne changeait rien au fait que Néant continuait à nourrir de sombres desseins à l'égard d'Armanda. Les idiots qui se réjouissaient de la chute des Alayiens n'avaient en réalité rien compris à ce qui c'était passé à la fin de la bataille. Néant avait vaincu, c'était aussi simple que cela. C'était elle la gagnante de toute cette affaire.
Les mots du baptistrel ne cessaient de lui revenir en tête. Et un mot... Un seul mot revenait en leitmotiv. L'énergie... L'énergie... La clé de tout était l'énergie. C'était cela qu'elle recherchait depuis si longtemps, cela qu'elle avait cherché à accumuler afin d'accomplir ses projets destructeurs. La bataille lui avait permit d'en obtenir une masse absolument colossale, qu'allait-elle en faire à présent ? On faisait état de l'apparition d'artefacts étranges et terriblement dangereux un peu partout sur le continent. Encore peu nombreux mais il était presque certains que d'autres existaient, ils n'avaient simplement pas été découverts. Des sphères dotées de tentacules... Des sphères qui aspiraient elles aussi de l'énergie et produisaient... Produisaient quoi ? Du vide ? C'était ce qui lui semblait le plus logique même si il ne comprenait pas par quelle manoeuvre magique cela pouvait être possible. En tout cas ça lui déplaisait beaucoup. Il avait besoin de la trame et ne voulait pas la voire détruite, d'autant plus que son instinct de grand mage lui disait que ça ne pourrait avoir que des répercussions très négatives sur le monde. Plus de trame, plus de magie... L'univers y survivrait-il ? Il l'ignorait, et de toutes façons il ne voulait pas d'un univers sans magie, c'était absolument impensable. Mais comment s'opposer à une telle puissance ?
Il se heurta au problème à nouveau et pour la mille et unième fois depuis qu'il avait mené ses troupes loin d'Althaïa. Il n'y avait pas de solution... Merithyn avait dit qu'on ne pouvait détruire un Esprit... Qu'étaient-ils censés faire alors ? Abandonner ? Ce n'était pas dans sa nature.
Maussade mais déterminé, il laissa un moment ce problème de côté pour repenser à l'être dont il avait ressentit la puissance sur le champ de bataille. Le Voyageur... Cela ne pouvait être que lui. Un certain Edwyn Ruddy si ses information était juste. Jusque ici il ne s'était pas vraiment intéressé à lui, ayant bien d'autres choses à penser et ne souhaitant pas prêter l'oreille à des racontards encore trop peu fondés. Mais ce qu'il avait ressentit allait changer les choses... Cette puissance... Et cette détermination... Cet être était dangereux, terriblement dangereux. Lorenz ignorait quels buts il poursuivait mais il n'aimait pas du tout l'idée qu'un tel personnage se baladait en ce monde. Avec de telles réserves magiques il était possible de faire à peu près n'importe quoi, y compris de s'opposer aux projets d'un certain prince noir... Il était de plus en plus apprécié en plus dans l'empire, les récits qui parlaient de lui le décrivaient le plus souvent comme un homme aimable, extrêmement poli et toujours prêt à rendre service. Pour peu qu'il soit un peu rassembleur et il avait toutes les cartes en main pour plier le continent tout entier à ses caprices et en faire ce qu'il voulait... Là encore, Lorenz ne pourrait le tolérer. Et c'était tout de même un adversaire plus à sa mesure que les Esprits même si déjà plus que coriace. Le problème était qu'il ignorait quels étaient les projets de ce Voyageur vis à vis de Néant... S'y opposait-il ? Si c'était le cas alors tenter de le supprimer avant qu'il ne l'ai affronté serait une erreur... Peut-être attendre ce moment là et profiter de la faiblesse du gagnant pour s'en débarrasser ? Dans tous les cas mieux valait éviter de trop attirer l'attention de cet Edwyn pour le moment...
L'image de Merithyn coupant la connexion entre lui et Néant lui revint tandis qu'il ruminait tout ceci et il décerna un froncement de sourcils fort colérique à une étoile filante qui passait par là. Et lui alors ? Quels étaient ses projets ? Il avait fait quelque chose avec cet Edwyn... Ils étaient liés par il ne savait quoi, un de ces affreux filaments magiques qui reliaient les dragons et leurs dragonniers... Ce voyageur n'avait pourtant rien d'un dragon, et Merithyn non plus... Il y avait là une forme de magie qui lui échappait, et rien n'avait jamais pu le frustrer plus que la méconnaissance d'une magie.
Il gronda pour lui-même, tout à ses réflexions, et jeta un coup d'oeil en coin à l'un des gardes qui venaient à lui. Le camp était particulièrement calme, malgré leur robustesse les vampires étaient épuisés par le rythme impitoyable qu'il avait imposé à leur marche forcé. Il fallait s'écarter des rebelles, ils n'étaient peut-être plus assez puissants pour les affronter mais ils avaient ce voyageur avec eux, ainsi que les dragons. Et on ne pouvait jamais savoir ce qu'allait faire Korentin... Cet humain était parfois trop difficile à cerner, d'autant plus qu'il avait Achroma et la plupart des anciens dans son giron à présent... Lorenz ne décolérait toujours pas de cette trahison. Voici bien un choix qui se payerait... Il voulait bien croire que certains vampires avaient été tués dans la bataille, paix à l'âme de Norwen d'ailleurs, mais tous les anciens il ne fallait peut-être pas exagérer...
"Mon prince ? Pardonnez moi mais... Il est arrivé. Dois-je lui interdire le passage ?"
Le garde avait prit la parole avec hésitation, perturbé par son silence. Et ne pu que reculer d'un pas devant la morgue avec laquelle on lui répondit :
"Que crois-tu interdire à mon frère ?"
Plus que perturbé, le vampire claqua des talons et préféra filer sans demander son reste. Le message avait dû passer puisque le baptistrel n'eut de toutes évidences pas de mal à traverser le campement. Lorenz avait choisit d'aller l'attendre dans sa tente, il savait depuis plusieurs jours que Merithyn les suivait. Il n'avait rien fait pour lui rendre la tâche plus difficile, mais ne l'avait pas facilité non plus. De même qu'il ne vint pas à lui à cet instant, se contentant de l'écouter approcher, pas vraiment agressif mais particulièrement circonspect. En se plantant dans le regard clair de son chanteur lorsqu'il entra, l'acier de ses prunelles se fit inquisiteur tandis qu'il recherchait magiquement les traces du lien qu'il avait sentit quelques jours plus tôt. Il n'existait plus... Ne restait que le lien avec son dragon qui... Qui ne menait nul part. Un muscle frémit sur la joue de l'ancestral tandis qu'il tiquait à cette découverte mais il ne fit pas de commentaire dessus, préférant saluer avec neutralité :
"Merithyn... Tu as mis le temps."
Il ne résista pourtant pas à la curiosité quelque peu désapprobatrice qu'il ressentait à l'égard des agissements du voyageur :
"Que t'a-t-il fait ? Et où étais-tu d'ailleurs pendant tout ce temps ?"
Le vent se leva tandis qu'ils parlaient, soulevant paresseusement la toile des tentes impeccablement alignées. La scène lui rappela d'autres moments du passé et lui sembla douce tout à coup, il se sentait à sa place pour la première fois depuis les négociations. Libre de ses choix et de ses mouvements, seul maître d'un peuple qui se reposait dans les alentours en attendant son prochain ordre de marche. Et aux côtés d'un baptistrel qui, très étrangement, ne détonnait pas dans le paysage... Ses lèvres frémirent tout à coup sur un presque sourire qui démontrait toute la satisfaction qu'il avait à se retrouver là malgré les incertitudes du futur et il souffla doucement :
"Le monde tourne rond à nouveau..."
C'était l'aveux farouche et sans aucune honte de l'effort qu'il avait dû consentir pour supporter son appartenance à l'alliance, un effort qu'il avait été difficile pour tout vampire mais avant tout pour lui. Conscient néanmoins de la possible déception que ressentait peut-être le baptistrel devant l'échec de cette alliance, il reposa sur lui ce regard lourdement attentif et typiquement vampire. Un regard calme, qui ne regrettait pas et se contentait d'observer sans réelle appréhension le résultat de ses propres choix.
Dernière édition par Lorenz Wintel le Lun 1 Déc 2014 - 22:29, édité 1 fois |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Lun 1 Déc 2014 - 21:52 | |
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Il était partit immédiatement après le bref contact qu'il avait eu avec Edwyn. Sans tarder, sans prendre le temps de quoi que ce soit, de prévenir qui que ce soit, il avait trouvé sa monture et il était partit au galop, taraudé par une urgence presque vitale. Il avait résisté autant que possible, avait attendu l'ultime instant mais il avait été forcé de répondre à ce besoin, et n'aurait de toute façon pas voulu l'ignorer. Depuis qu'il avait revu Lorenz, depuis qu'ils avaient échangés, ô si brièvement, sur le champ de bataille, il avait eu envie de le retrouver. Qu'importait ce que la rébellion pouvait penser, qu'importe ce que l'ordre lui demandait, il y avait une main tendue qu'il voulait rejoindre… Il avait fait ce qu'il pouvait, pour le plus de blessés possible, avant de partir. Mais il devait s'occuper d'une autre blessure, une plaie qui s'était infectée et qu'il fallait refermer à présent. Et il était persuadé que ce n'était pas à Aigue royale qu'il trouverait le contre poison au venin qui le rongeait. Sur le champ de bataille, Merithyn avait juré de tout dire à Lorenz, mais s'il tenait toujours ses promesses, ce n'était pas la seule raison qui le poussait ainsi vers les vampires. D'aucun l'aurait prit pour un fou, de se jeter au devant des forces sombres de ce peuple dangereux pour les vivants, mais fou il n'était pas…. Les vampires lui étaient connu, et lui l'était d'eux. Ils ne lui ferait aucun mal. Il ne permettrait pas qu'on lui fasse encore du mal, pas avant de l'avoir vu… lui. Lorenz, son frère, le seul qu'il lui restait. Ses paroles avaient éveillées de tels échos en lui, qu'il n'avait pu se les ôter de l'esprit.
Il avait sa place avec eux. Il avait sa place auprès de lui. Il le savait et pourtant ce n'était pas la même chose, que de l'entendre. Et en un tel moment, malgré l'irritation, malgré la mauvaise surprise de ne pas le voir le soutenir face à néant et tout ce qui en avait découlé. Oh oui il avait sentit, et ça avait manqué lui déchirer le coeur et ce qui restait de son âme. L'aurait-il même supporté ? Peut-être ou peut-être pas, il n'en avait aucune idée. Sans doute cette pensée n'avait-elle plus d'importance au regard de ses paroles. Il en jugerait lorsqu'il le verrait… La piste à suivre n'était pas la plus aisée qui soit, mais l'empreinte d'une telle armée et surtout, l'empreinte du prince, était bien présente au travers du chant du monde. Il avait suivit, un peu à la traîne, tentant de les rattraper. Seul dans l'immensité sauvage, il était laissé à sa propre personne, et à ses pensées… mais celles-ci n'étaient pas agréable. Malgré toute la dureté qu'il avait acquise, il restait son principal ennemi. Personne n'avait jamais pu le torturer mieux qu'il ne le faisait lui-même et c'était plus vrai que jamais. Les traces du conflit, des conflits, étaient partout sur son passage, tandis qu'il amenuisait la distance entre lui et l'armée. Et plus il approchait, plus l'urgence l'étreignait avec force, le poussant en avant sans égard pour sa santé. Mais qu'était-elle, sa santé ? Après avoir subit tant, et avoir vu subit tant de choses, il se trouvait soudain dans une enclave de paix précaire entre deux affrontements, et se mettait à se méfier de ce calme trompeur.
Il n'irait jamais assez vite à son goût, pourtant il finit effectivement par rejoindre l'armée vampirique. De loin, il pu déjà dire combien ils étaient fatigués, et malgré toute sa résolution de ne plus se laisser aller à la sensiblerie, il ne pu que ressentir l'envie d'alléger cette fatigue. Depuis l'instant de sa rencontre avec Eliow, il avait eu une affinité particulière pour les vampires… et pour tout ce qui était dangereux, fallait-il croire. Comment alors aurait-il pu rester insensible face à eux ? Une fois encore, il se souvint des paroles de Lorenz. Une fois de plus dans la très longue liste des instants où il les avait ressassé. Il avait une place ici. Il voulait tellement y croire, pas simplement en être certain logiquement… il voulait le sentir. Et il n'avait qu'une manière d'y parvenir. Talonnant sa monture, il la fit de nouveau avancer, après être resté un long moment à contempler le campement organisé et bien bâtit. Lorenz savait déjà qu'il viendrait, il ne pouvait l'ignorer. Il était grand temps. Avec un calme trompeur, il parvint devant les sentinelles et s'annonça fermement, daignant seulement patienter jusqu'à ce que le prince soit avertit. Il passerait quoi qu'il en coûte, mais sans doute valait-il mieux pour cette fois attendre simplement que le premier concerné rende cela clair et net. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il obtienne son retour positif, et seulement alors s'autorisa-t-il à entrer, parfaitement serein. Il ne ressentait pas la moindre peur face à ce campement infesté de vampires, pas plus qu'il n'en ressentait la première fois qu'il avait pénétré dans semblable cénacle.
Mettant pied à terre, il laissa sa monture à l'extérieur et s'avança vers la tente de Lorenz, y entrant sans fioritures et sans fracas. Pas un instant son regard ne dévia de lui, tandis qu'il approchait, le coeur se serrant sensiblement devant cette scène, étrangement semblable et pourtant bien différente. Parvenu près de lui, il s'arrêta, et prit un long instant pour l'observer. Leurs regards se rejoignirent finalement, comme tant d'autres fois, en un geste fluide que n'enrayaient pas les circonstances. Il se laissa également inspecter, pas le moins du monde perturbé… au contraire même… Il l'avait sentit dès son entrée et malgré le ton circonspect de ces retrouvailles, il y avait quelque chose de différent, ici. Il n'aurait su expliquer cela en détails, ou l'expliquer tout court d'ailleurs… mais il y avait quelque chose oui, dans cet échange, dans cette tente, dans ce campement. Quelque chose qui lui avait manqué. Et il pu le ressentir davantage encore lorsqu'il prit finalement la parole, et il réprima un soupire de soulagement et un tressaillement d'un froid qui était davantage fatigue que soucis de température. Lorsqu'on oubliait quelqu'un, la première chose qui disparaissait était la voix. Pourtant il retrouvait là la moindre inflexion, la plus petite singularité dans l'usage de la langue, qui lui était propre et qu'il connaissait depuis longtemps maintenant. Sans doute cela paraissait une trop grande attention que d'être capable d'un tel détail mais… il s'en fichait éperdument.
La légère désapprobation dans sa question suivante le fit sourire malgré lui, d'un fragile sourire. Le premier depuis sa mort. Le premier véritable et sans artifices depuis… plus longtemps encore. Il venait de le trouver, son anti-poison. Ou bien était-ce de la cautérisation par le feu ? Peu importait au final. Il en aurait fondu en larmes de soulagement et d'émotion. Oh oui que cette scène en rappelait une autre, toute aussi importante. Le vent se levait, venant jouer avec la toile de la tente, s'engouffrant à demi dans l'espace clôt. Les dernières vannes s'ouvraient en grand, en très grand même, le pue quittait sa blessure qui se refermait à une vitesse soudain presque inquiétante. Il s'immergea à nouveau dans la scène, dans ce qu'elle rappelait, dans ce qu'elle véhiculait… et la constatation qu'il tirait de l'aisance avec laquelle il absorbait l'environnement pour le faire sien n'avait qu'un nom. Étrange nom soudain, sans nul doute. Maison. Il restait encore silencieux, s'émerveillant de l'aube de sourire qu'il voyait poindre. Lorenz pouvait-il seulement imaginer combien cette affirmation était à la fois vraie et fausse ? Et pourtant il comprenait. Il avait su, dès le départ, ce que cela demanderait de la part de tout les vampires de faire front commun, il avait demandé cette alliance en en étant parfaitement conscient. Au regard que son frère lui dédia, il ne pu que sourire davantage.
« Merci » fut sa réponse, douce dans l'atmosphère de la pièce. Parce que Lorenz était Lorenz, et qu'il était lui et que même l'échec de son œuvre ne pouvait ôter l'effort qu'il… qu'ils avaient fait. Non, l'échec n'était pas complet, il était plein de leçons en vérité, mais ce n'était, finalement, pas la question. Remerciait-il seulement pour cela ? Sans doute pas. Le soupire qui menaçait se perdit finalement dans le chuchotis du vent et un instant, il ferma les yeux… et ouvrit ses sens. Lorenz l'avait-il sentit ? Qu'il se retenait et se fermait ? Aucune idée. Mais en cet instant, sa sensibilité se déploya comme l'ouverture d'ailes énormes et il absorba le 'moi' réel de tout ce qu'était cette nuit en ce lieu… un bref instant seulement, comme une énorme goulée d'air après une profonde apnée. Puis il réouvrit les yeux en résorbant ses sens, jusqu'à ce qu'ils ne soient qu'un dérangement minime dans le creux de l'oreille. Il commençait à s'habituer à ce silence étrange. Mais les choses n'étaient pas encore totalement terminée. Sa plaie n'était pas totalement refermée. Parce qu'il restait des choses qui devaient être dites, beaucoup trop de choses… Il reposa son regard dans le sien. Son frère l'attendait. Savait sans doute déjà que ses paroles ne seraient probablement pas des plus paisibles. Et il aurait pu commencer par tellement de choses, prendre le problème par tellement de bouts différents….
Mais il avait déjà choisis ce qu'il voulait dire en premier. Son aveux à lui. « Je suis mort, Lorenz » Pour tout autre être vivant, cela aurait sans doute était un mensonge. Mais il n'y avait nul mensonge dans sa voix, et il n'avait jamais mentit à son frère, depuis leur première rencontre. Aurait-il était autre qu'un baptistrel qu'il n'aurait de toute façon pas davantage mentit. Il enchaîna, sachant très bien qu'il ne pourrait en rester là, ce n'était pas envisageable. « Le sept mai, lorsque j'ai quitté Aigue-Royale pour aller dans ce village des alentours d'Althaïa, dans lequel je savais que l'on aurais besoin de mes services … j'ai rencontré quelqu'un. Une elfe, autrefois mon amie. Je la considérais encore comme une amie… Mais elle… » Il marqua une pause, son regard glissa sur le contenu de la pièce avant de revenir au vampire qui en était l'occupant. « Elle avait décidé de me juger, pour les conséquences de la destruction de Dévoreuse et pour l'exile des elfes… Nous nous sommes brièvement battu, très brièvement en vérité, elle est une très bonne guerrière… » Et lui était, il fallait l'avouer, beaucoup moins bon une arme à la main « Et elle m'a tué » Le dire ainsi, l'évoquer, était étrange. Lorsqu'il avait vécu cet épisode, il n'avait pu l'observer avec du recule, mais c'était le cas à présent. Il ne lui cacha rien de ce qu'il s'était passé, ce qu'elle lui avait reproché, lui comprit, son plaidoyer, sa désillusion… sa mort, la lente agonie tandis qu'il se vidait de son sang, puis l'instant, rapide mais terrifiant et soulageant pourtant, où il était finalement mort, où il avait entendu les battements du corbeau et cru trouvé le repos.
Puis finalement… la douleur, atroce, tandis qu'on obligeait son âme à réintégrer son corps. Et le lien, construit, renforcé, par Edwyn le voyageur, le lien qui l'avait ramené à la vie. « Il m'a ramené…. Et il m'a fait dragonnier » Et pourtant il était seul, n'est-ce pas ? Il poursuivit son récit, jusqu'à l'arrivée au devant la forêt, de l'état de celle-ci lorsqu'il avait posé les yeux dessus. Il parla également de qui était Edwyn, Tarenth plus vieux que vieux, et surtout, créateur du lien reliant dragons et dragonniers. Et ce fut le premier jalon sur lequel il s'arrêta, faisant une pause de ce qui s'avérait être un excercice plus difficile encore qu'il n'avait cru et pas seulement à cause des sentiments et des souvenirs résurgeants, mais également parce qu'il avait vécu tout cela dans un tel état de délabrement intérieur qu'il devait faire beaucoup d'efforts pour parvenir à tout expliquer dans l'ordre et en donnant à son récit une certaine cohérence qui ne perdrait pas Lorenz au passage.
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| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Lun 1 Déc 2014 - 23:44 | |
| L'idée étrange que cette scène aurait pu paraître bien improbable à un observateur extérieur l'effleura un instant et lui sembla d'autant plus impensable que le baptistrel semblait parfaitement serein en ce lieu. Ses traits s'étaient apaisés lentement depuis dans les secondes qui avaient suivi son entrée, un apaisement plutôt perturbant quand il y pensait. Y avait-il un être au monde qui s'estimait heureux et satisfait de se trouver face à lui ? Ambre elle-même avait mit un temps fou à ne plus trembler en sa présence, et n'avait jamais été tout à fait à l'aise que ce soit par peur de ses crocs ou de la force des sentiments qu'il pouvait bien exprimer pour elle. Non, même elle ne pourrait jamais prétendre s'être un jour sentit parfaitement heureuse et détendue à ses côtés, sans doute n'y était-il pas pour rien d'ailleurs. Merithyn était un être à part, de cela il était sur depuis déjà fort longtemps.
Le remerciement vibra doucement entre eux, incompréhensible sans doute pour un autre que lui mais il en avait capté la teneur et ne pouvait que s'en amuser quelque peu. Il n'y avait vraiment que ce baptistrel pour se sentir heureux d'être accepté parmi les vampires et par le plus terrible d'entre eux, et pour trouver encore le moyen de s'estimer reconnaissait qu'ils aient marché dans ce qui n'avait été au final que le seul chemin possible. Il n'avait pas eu beaucoup d'autres choix au final... Mais il garda la silence, acceptant malgré tout ce merci comme le juste retour des efforts qui avaient été consentit par son peuple et par lui-même. Merithyn n'était pas un vampire mais il savait tout de même prendre la juste mesure de l'impossible lorsqu'il était accomplit par les sang-froids.
Le caractère inhabituellement renfermé de la magie baptistrale qu'il avait apprit à reconnaître chez son chanteur ne lui avait pas échappé, il l'avait classé parmi les autres bizarreries qui existaient désormais chez lui et qui sans nul doute devaient être l'oeuvre du Voyageur. Il s'en serait sans doute réjouit quelques années plus tôt au vue de sa haine viscérale pour cette forme de magie là mais en réalité voir tout à coup le baptistrel se réouvrir au monde comme il le faisait habituellement le rassura. Il avait changé, mais pas entièrement et pas forcément pour toujours. Il laissa les sens de l'elfe chanteur l'effleurer, toujours réticent à ce genre de contact mais moins dérangé que par le passé. Il n'avait plus grand chose à lui cacher et si ce don là était le prix à payer pour leur lien... Alors il l'acceptait. Il avait voulu rejeter cette vérité à de nombreuses reprises et plus encore pendant la bataille quand il avait cru avoir été trahit mais les faits étaient là. Il trouvait terriblement agréable d'avoir en face de lui quelqu'un qui n'était ni un ennemi, ni un pion. Quelqu'un qui ne tremblait pas face à lui mais qui ne l'affrontait pas non plus, quelqu'un qui était juste là parce qu'il le désirait. Cette sensation était agréable, importante. Il ne s'en passerait plus.
Mais les mots du baptistrel vinrent le perturber grandement dans son introspection. Parfaitement incongrus dans la bouche d'un vivant. Mort ? Comment pouvait-il être mort et debout si il n'était vampire ? Par réflexe, le prédateur en lui s'était concentré sur les battements de coeur, l'odeur discrète du sang, et les milles petits signes qui démontraient sans erreur que son interlocuteur était bien une proie potentielle. Informé sur ce point, il laissa une lueur parfaitement perplexe passer dans son regard en attendant les explications qui suivraient très certainement. Elles ne tardèrent d'ailleurs pas et il les écouta avec attention même si il était encore fort occupé à réaliser que le baptistrel l'avait appelé familièrement par son prénom. Ce n'était pas quelque chose d'habituel ni pour lui, ni pour personne. Mais il était son frère... Il ne releva donc pas, de toutes façons bien trop intéressé par ce qui suivait et ne pouvant s'empêcher de grimacer légèrement suite au rappel des capacités guerrières du baptistrel :
"Il faudra apprendre à te défendre, une arme à la main. Le haut-mage qui se retrouve désarmé dès lors qu'il n'a pas accès à sa magie n'est qu'un idiot."
Sa voix avait résonné avec sécheresse et une dureté qui était différente de la sienne habituelle, tout simplement parce qu'il s'agissait d'une citation et pas de ses propres mots. Voyant que le baptistrel avait capté la nuance et ne la comprenait pas, il expliqua sommairement :
"Darover Glar. Extrait des enseignements d'un sadique, doublé d'un génie."
Sa voix suintait l'ironie, il lui était difficile de la retenir dès lors qu'il parlait de celui qui avait été son maître. Mais ce n'était franchement pas le moment de s'amuser. L'oeil sombre, il interrogea :
"Cette elfe. Elle est en vie ?"
C'était une demi question, il avait déjà lu la vérité sur le visage du chanteur et le fait qu'il ne désirait sans doute nullement la voir payer chèrement son geste. C'était pourtant ce qui arriverait à un moment ou à un autre ne serait-ce que parce qu'elle avait du coup contrarié Lorenz ou peut-être simplement parce qu'elle était une elfe. La suite pourtant recapta illico son attention, d'autant plus qu'elle concernant le Voyageur, ce qu'il avait fait, et ce qu'il était. Lentement et comme porté par ses réflexions, il articula :
"Il est le créateur du lien ? Comment par le Dracos, un être de ce monde aurait-il bien pu parvenir à créer une magie toute entière ?"
Car il n'avait jamais été tout à fait dupe. Ce qui reliait les dragons et les dragonniers était fort, trop fort pour être un simple filament d'énergie les attachant l'un à l'autre. Le lien était une magie à part entière, quelque chose qui lui échappait totalement et qu'il ne comprenait pas du tout. Le fait qu'un Armandéen, aussi ancien soit-il, ai pu la créer lui-même ouvrait des lieux et des lieux d'interrogations et de possibilités sur le fonctionnement de la magie. Et si... Si le pouvoir de création n'était pas seulement réservé aux Esprits ? Il y aurait peut-être moyen de les égaler un jour... De les vaincre... Instinctivement, il ressentit qu'il avait touché là l'un des secrets les mieux gardés du Tarenth. Un demi sourire bien plus mauvais que le premier étira ses lèvres tandis qu'il soulignait :
"C'est un combattant... Un rebelle tel que Korentin et sa clique ne le seront jamais. Reste à savoir pourquoi il s'est arrêté en si bon chemin..."
Il n'était pas sur que Merithyn ai tout à fait compris ce qu'il voulait dire. Peut-être avait-il sondé Edwyn avec ses pouvoirs mais nul autre que Lorenz ne pouvait comprendre en profondeur cette créature qui par certains côtés lui était si similaire. Il était presque sur de ne pas se tromper en imaginant en cet Edwyn, ou peut-être en l'être qu'il avait été, un prédateur aussi dangereux et féroce que lui-même. Un dirigeant né qui ne pouvait supporter rien ni personne se trouvant au dessus de lui. Et qui, tout comme Lorenz à présent, avait dû à un moment donné se dire que la toute puissance des Esprits était décidément bien irritante et inacceptable... Sur de tout cela à présent, il en revint tout de même à Merithyn et à quelque chose qui le fit buter sur ses mots d'une façon qui lui était fort peu habituelle :
"Il... Est mort ? Le dragon, tu l'as perdu ?"
Il ne voyait que cette explication-ci au fait que le lien de Merithyn ne mène plus nul part et cette probable vérité l'emplissait de perplexité. Il ne savait pas consoler, ce n'était ni vampirique, ni Lorenzien ce genre de comportement et d'ailleurs ça aurait été bien vain au vu de la douleur certainement ressentie. Conscient de cela, il souffla tout de même :
"Tu as perdu beaucoup... Beaucoup trop..."
Un court silence passa avant qu'il ne reprenne presque durement :
"Je n'aurai pas permis ce genre de choses... Je ne peux pas les réparer, à peine te venger et tu attribue moins d'importance à ça que moi-même. Tu n'aurais pas dû t'éloigner... Je ne veux pas que tu recommence, pas sans m'en avertir. Les vampires ne te jugeront pas, eux."
Et c'était vrai, aussi bizarre que cela puisse être. Les vampires l'avaient accepté depuis longtemps comme un corps étranger parfois ou même souvent irritant mais tolérable. La plupart d'entre se fichaient pas mal de ce qu'il pouvait bien dire ou faire dès lors qu'il respectait à peu près leurs lois et ne se mettait pas entre eux et leur dîner. Ceci étant dit, il le laissa continuer et dérouler la suite de son récit... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Mer 3 Déc 2014 - 23:10 | |
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Il était sans doute tout à fait idiot de ne pas être capable de se défendre une arme à la main, surtout quand on possédait un don des esprits comme pouvait l'être Amirïa, sa lame légendaire. Oh certes il avait des bases à l'épée mais il n'avait jamais été réellement confronté à une situation où l'usage de son arme en temps… et bien qu'arme, était nécessaire, avant d'avoir affaire à Kaleï. Il avait payé cher ce manquement. Et ce que Lorenz disait n'était que vérité, même s'il était vraiment qu'il n'avait jamais pensé avoir justement besoin de se défendre contre qui ou quoi que ce soit. En y pensant bien, il se rendait compte qu'il avait toujours compté sur les autres pour sa garde 'physique'. Shaynar, Eliow, Lyroë… mais il était seul désormais. Ses proches étaient morts ou très loin de lui, inaccessible. Il ne voulait pas que Lorenz le protège et d'ailleurs son frère ne l'aurait pas fait, ce qui lui allait parfaitement. Il fallait qu'il soit capable de s'occuper de lui-même, qui était-il pour oser se reposer sur quelqu'un d'autre… ? Non il avait raison, il devait apprendre à se servir de cette fichue épée, elle ne lui avait pas été offerte pour rien après tout, non ? Mais quelque chose d'autre le titillait dans les paroles du vampire. Ce ton et ces inflexions là n'étaient pas les siennes et ça le dérangeait profondément. Le nom fournis par Lorenz ne lui était pas inconnu et il hocha la tête. Oui, l'ancien mentor de son prince de frère… Il ne regrettait absolument pas de ne pas l'avoir connu, celui-là.
Il ne grimaça même pas à l'ironie portée par son interlocuteur, trop habitué désormais à ce genre de petits tracas. Et puis pour le coup il n'allait pas lui jeter la pierre. C'était le point… non l'un des points positifs à connaître l'histoire de Lorenz sous toutes les coutures. Même si Darover n'avait pas été ce sur quoi il s'était attardé aux prémices de leur relation. Mais le sujet passa, comme l'eau sur les roches et le temps sur le monde. Kalëi ? En vie ? Oui… et il savait exactement pourquoi on lui posait cette question-là. Il ne cacha pas ce qu'il pensait de cela. La vengeance ne lui était strictement rien, ce n'était pas du tout un concept auquel il était attaché, même à présent. C'était un concept vampirique et très Lorenzien mais il n'était ni vampire, ni Lorenz. Kaleï s'était elle-même punie pour son geste, si tant est qu'on puisse dire cela ainsi. Elle regrettait certainement oui. Mais elle ne devait pas mourir pour autant. Elle pouvait encore apporter au monde et à son peuple. Il ne pouvait interdire à Lorenz de la traquer évidemment, mais ce ne serait pas motivé par sa volonté ni de son fait. Mais sans doute ne se croiseraient-ils jamais et c'était très bien ainsi… il n'allait pas se plaindre. Et il y avait plus important encore qu'une seule et solitaire elfe. Il y avait Edwyn et le Tarenth était un sujet sur lequel il n'avait pas été certain de la tenue à adaoptée.
Il ne voulait pas entraver le Voyageur prêt à aider Armanda et le monde. Mais d'un autre côté, il ne lui faisait pas non plus confiance… et s'il savait que Lorenz perdrait s'il devait l'affronter, il jugeait cependant qu'il pouvait l'informer à son propos. Mais il ne voulait pas répondre immédiatement, il fallait qu'il termine son histoire avant tout. Il en avait bien assez vu d'Edwyn pour ne pas être dupe, même s'il n'était pas aussi sensible que pouvait l'être Lorenz… Il avait expérimenté une chose qui lui suffisait amplement pour ne pas s'en vouloir de tout dire de ce qu'il savait. Et pourtant, le seul souvenir de Shaynar mitigeait tous ses avis et lui serrait le coeur… Instinctivement, il chercha le souvenir transmis par Edwyn, cette petite perle, si différente de celles de Néant, et cette lumière le réchauffa intérieurement, un peu plus encore, nourrie par cet environnement familier. « Il est parti... » souffla-t-il, extériorisant une fois de plus son tourment intérieur. « Parti, pour le continent sauvage. Il serait mort si il était resté… » Oui il avait perdu beaucoup. Trop certainement. Trop pour ne pas en souffrir longuement mais… mais qu'y pouvait-il à présent. « Je lui ai dis de rompre notre lien, de lui faire oublier qui j'étais... » avoua-t-il sans honte, mais l'émotion serrant sa gorge.
Pourtant, il avait légèrement moins mal, d'y penser maintenant. Oh il ne guérirait pas de cette blessure là, exactement comme on le lui avait dit. Et pourtant. Un soupire quitta ses lèvres, et il sourit à nouveau en contemplant Lorenz avec douceur, l'affection sans doute absurde pour tout autre lui gonflant la poitrine. Il réserva une fois de plus sa réponse, reprenant d'abord son récit. Il expliqua le futur qu'avait vu Edwyn pour Shaynar et sa propre décision de rompre le lien qui l'unissait au dragon… Il essaya de rendre ce qu'avait été cette expérience traumatisante au possible, mais dû se rendre rapidement à l'évidence, il n'avait pas de mots pour cela, alors il poursuivit. L'entrée dans le sanctuaire, la salle de la perle, les corps, leur état, la perle elle-même… les explications d'Edwyn sur tout cela et sa propre découverte, la présence de mort. La certitude qu'il avait ressentit alors, de savoir exactement quoi faire, soufflée par son protecteur, par feu, en un souvenir brûlant… ce qu'il avait transmit au Tarenth pour que celui-ci l'aide et ce qui avait résultat de leur action, la querelle entre les esprits, la destruction de la perle puis l'effondrement du sanctuaire.
Il n'oublia pas évidemment d'expliquer en quoi les sanctuaires avaient influencés le monde, la disparition des bois… Il expliqua ce que Edwyn lui avait dit des objets des esprits et lui parla de sa vision des intentions de Néants, des perles destinées à détruire la trame, à faire déferler les chimères sur le monde. Il parla également de la prophétie Tarenth. Pour finir, il tira de sa sacoche un rouleau de parchemin lié par un fin morceau de tissu, nettement fermé. « Je ne sais si vous l'avez entendu, dans le doute, j'en ai fait une transcription…. » Il lui tendit le parchemin, sur lequel était réécrit la prophétie de son écriture déliée et élégante. Et enfin, il parla du Tarenth en lui-même, ce qu'il avait apprit de son histoire et de ce qu'avait laissé apercevoir son chant… S'interrompant alors pour reprendre souffle et idées, il contempla lui-même le récit qu'il venait de faire et estima n'avoir presque rien oublié. Il glissa cependant. « Il tenait à récupérer la pierre enterrée qui est en votre possession… pour cette fameuse clef, décrite dans la prophétie. Si véritablement c'est vers cela qu'il se dirige, il serait sans doute judicieux d'être présents » Il avait toujours ses propres doutes, notamment au sujet des sceptres des esprits… mais soit, il était toujours persuadé que Lorenz voudrait être d'une telle compagnie, et lui en serait donc aussi.
Finalement, alors qu'il le laissait prendre possession de l'écrit, il souffla. « Je ne comptais pas repartir, à vrai dire. Je pense être là où je le dois... et certainement là où je le désir »
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| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Dim 7 Déc 2014 - 23:41 | |
| Il n'avait pas protesté au sujet d'un éventuel apprentissage guerrier, ce qui était satisfaisant car la discussion ne se serait pas arrêtée là. Néanmoins cela démontrait d'une façon très claire les changements qui s'étaient opérés chez le baptistrel, il avait apprit... Changé, beaucoup changé. Il ne le dirait sans doute jamais assez mais si une chose était certaine c'était bien que le Merithyn qui s'était un jour joint à Eliow Wriendel pour s'incruster parmi les vampires n'auraient en aucun cas accepté cette idée. En vérité tout ceci ne lui déplaisait pas vraiment, ce chanteur là lui plaisait plus que l'ancien. Il était plus fort et avait développé une vision du monde bien plus en phase avec ce qu'il était réellement .Il ne doutait pas une seule seconde que les elfes et sans doute même les autres baptistrels verraient ces changements d'un mauvais oeil, mais pas lui. Lui les acceptait comme ils étaient, et les appréciait même à leur juste valeur. Changer, ce n'était pas donné à tous et c'était une chose qu'il savait respecter. De même que la douleur.
Elle se ressentait de façon très nette dans les mots et l'attitude pourtant discrète de l'elfe. Quelques détails... Une simple félure dans un mot, et bien sur le caractère terrible de ce qu'il disait lorsqu'on savait à peu près ce qu'était un dragonnier, ou même un presque lié. C'était une douleur qu'il pouvait effleurer, certainement pas ressentir ou même simplement cerner lui-même mais il était capable d'en prendre la mesure même si il ne savait par contre pas vraiment comment y réagir. Etait-il censé dire qu'il était désolé ? L'était-il en vérité ? C'était un concept difficilement assimilable pour un vampire, et puis prétendre qu'il avait apprécié ne serait-ce qu'une seule seconde le dragon noir pendant toute sa vie aurait été un mensonge éhonté. Il ne l'avait pas plus supporté que les autres même si le savoir un moment dans son camp l'avait pas mal arrangé. Alors non, il ne pouvait pas tout à fait dire qu'il était désolé même si la peine de son frère le troublait et lui déplaisait assez. Si il avait pu la lui éviter, il l'aurait fait sans véritable hésitation. Ne le pouvant, il se contenta de lui offrir le seul et meilleur réconfort possible de la part d'un sang-froid, pour peu qu'une analyse logique de la situation puisse être un réconfort évidemment...
"Tu as fait ce qu'il fallait, c'était la bonne décision."
En tout cas c'était la plus logique si le seul autre choix avait été la mort de son dragon. Il lui offrait la vie de cette façon et peut-être l'occasion de le revoir un jour, ou bien simplement d'être heureux de son côté d'autant plus que les souvenirs de la créature avaient été effacés. Un autre exemple de ce que pouvait être la puissance de ce Voyageur d'ailleurs... Peu d'êtres, Lorenz y compris, n'auraient pu se risquer à jouer avec la mémoire d'un dragon. C'était assez inquiétant mais le baptistrel reprenait son récit et il n'avait pas l'intention d'en perdre une seule miette.
Il l'écouta longtemps sans l'interrompre et avec cette patience et cette capacité de concentration typiquement vampirique qui lui permettait de rester attentif et entièrement absorbé par l'autre pendant un temps infini. Cette attitude était au mieux particulièrement troublante et au pire absolument terrifiante pour toute personne qui ne connaîtrait pas un tant soit peu les sang-froids. Il était vrai que se faire fixer ainsi sans retenue par une statue qui frémissait d'attention et qui ne prenait même pas la peine de ciller pour vous donner le change avait de quoi vous inquiéter quelque peu. Mais Merithyn avait passé trop de temps parmi eux pour s'en formaliser, son récit continua donc à se dérouler sans accros jusqu'à l'instant où il en arriva à la prophétie. L'ancestral hocha la tête légèrement à l'interrogation, il avait eu quelques bribes de son texte mais pas son entièreté. Il n'avait tout simplement pas eu le temps de vraiment s'y intéresser, nul doute si ça avait été le cas qu'il aurait trouvé un moyen ou un autre de se l'approprier très rapidement. Ce ne serait toutefois pas utile puisqu'il pu l'entendre à cet instant, juste avant de se raidir en entendant parler de la pierre qu'il avait encore en sa possession. Il garda cependant le silence, juste le temps de laisser l'elfe en terminer enfin.
Un nouveau silence vint naturellement s'établir entre eux. La nuit était bien avancée, plutôt silencieuse malgré les milliers de vampires qui traînaient dans les alentours. Une lourde chaleur régnait dans la tente, chaleur dont les deux occupants s'accommodaient évidemment fort bien. Ils n'avaient tout deux quasiment pas bougé depuis l'arrivée du baptistrel, vérité qui pouvait difficilement gêner l'ancestral mais qui finirait peut-être pas causer quelques inconforts à son frère. Conscient soudainement de ce fait, il lui désigna d'un geste vague les quelques meubles et banquettes sur lesquels il pouvait s'installer et s'appuya lui même contre son bureau, bras croisés en une attitude plus humaine ou elfique selon les critères. Vieille habitude que les vampires prenaient très rapidement, à moins qu'ils ne l'ai simplement jamais oubliée... Toujours était-il qu'il reprit la parole dans cet atmosphère détendue :
"J'en suis heureux. J'en avait assez de retourner tout le continent en cherchant à savoir où tu avais bien pu passer."
Froide, sa voix dissimulait tout de même assez mal l'entière satisfaction que lui procurait une telle décision. Simplement parce qu'il n'avait pas vraiment chercher à le dissimuler en réalité, le ton caustique n'était que sa manière à lui de réagir à ce qui venait de lui être dit. Le chanteur lui appartenait désormais, en fait il lui avait même appartenu bien avant tout ceci sans que ce soit clairement dit... Autant dire qu'un nouveau départ n'aurait pu que lui déplaire souverainement, et ça expliquait aussi pourquoi il avait vu d'un si mauvais oeil le lien établit avec Le Voyageur. Il n'était pas partageur, aucun vampire n'était d'ailleurs partageur et lui le dernier. Enfin bref, c'était une affaire réglée tout ceci. D'autres réclamaient son attention, comme la pierre enterrée par exemple :
"Je ne sais pas si il a renoncé, mais je n'ai pas eu de visite du Voyageur pour venir me réclamer cette pierre... Je la possède encore et même en l'analysant sous toutes les coutures je ne lui ai découvert aucun pouvoir particulier. Magiquement parlant, c'est une simple pierre. Vois si tu peux faire mieux."
Il avait tiré un tiroir sur ces derniers mots, déverrouillant quelques puissantes protections magiques d'un geste clé rapide. La pierre dans la main, il l'envoya au baptistrel d'un geste adroit et resta silencieux le temps qu'il jette un oeil dessus. Sans succès bien entendu... Il s'en était douté, même en ne possédant pas de sens baptistrals il était absolument sur de pouvoir sinon contrôler, du moins repérer n'importe quel pouvoir magique logé au sein d'un objet. Il secoua la tête lorsque l'objet lui revint :
"Elle a pourtant forcément une valeur autre qu'historique... Les huits reliques sans valeur qui forment une clé... Cela doit donc ouvrir quelque chose. Dans tous les cas, je ne m'en séparerai pas avant de connaître exactement son utilité. Et je ne pense pas qu'il cherche à me la retirer, ce serait déjà fait. Il s'attend à ce que je me mêle à cette histoire de prophétie..."
Il rumina quelques secondes sur ce sujet, contrarié :
"Je n'aime pas beaucoup aller là où on m'attend, ce n'est jamais très judicieux. Mais tu as raison... Il serait encore moins judicieux d'être absent. J'irai, même si j'ignore l'usage que je ferai d'une telle décision."
Rendre à Néant ce qu'elle avait perdu ? Il avait présentement plus envie de lui arracher le reste de ses organes spectraux ou non que de lui rendre quoi que ce soit. Affronter ce Vraorg ? Il ne savait même pas ce que c'était et n'était pas du genre à aller affronter à l'aveugle un possible ennemi. Les spectres ? Ça c'était relativement intéressant... Mais il connaissait trop bien la magie pour ignorer que le prix d'un pouvoir était parfois trop élevé pour être payé. Non, sans doute dans un premier temps irait-il simplement pour garder l'oeil sur toute cette histoire et s'assurer que ses propres intérêts ainsi que ceux de son peuple n'étaient pas mis à mal. Quel autre choix avait-il de toutes façons ? Chassant cette réalité désagréable de son esprit, il continua :
"Je ne sais combien de temps nous avons avant tout ceci, mais il est précieux. Je n'ai aucune intention des laisser les Alayiens se réorganiser suite à la bataille, ils sont en déroute et j'ai bien l'intention de les achever. Mes éclaireurs sont déjà en train de localiser les plus gros groupes, j'ai l'intention de lancer la traque dès la nuit prochaine. Ils n'ont plus le verre noir, ils seront des proies faciles."
Son regard s'était fait féroce à ces mots, le sort des Alayiens était déjà scellé et il était clair qu'il ne leur laisserait pas la moindre chance. Il se devait de réétoffer ses troupes avant les impériaux et les rebelles, ceux-ci allaient se battre à mort, ce qui lui permettrait certainement de ramasser les morceaux au bout de quelques mois. A condition que le monde survive évidemment... Ce qui n'était pas certain vu comme ça tournait.
"Traquer les perles ne serait sans doute pas utile... Néant a accumulé trop d'énergie, nous ne pourrons pas toutes les détruire et si cet Edwyn a envoyé les dragonniers ce n'est sans doute pas pour rien. Il faudra compter sur cette prophétie... Elle ressemble à un guide pour cette compagnie des marcheurs. Quel est ton avis ? Cette histoire de mur d'Opale me dit quelque chose... Mais la peste si je me souviens de quoi..."
Il fronça les sourcils, fort irrité par cette dérobade de cette mémoire pourtant si fidèle d'habitude. Il était presque certain d'avoir déjà lu ou entendu ce nom quelque part, mais parfaitement incapable de se souvenir où. Etait-ce dans son ancienne vie ou dans sa non vie ? Lui en avait-on parlé ou était-il tombé sur cette formulation au détour d'un grimoire quelconque ? Une chose en tout cas était certaine, si il existait un tel mur en Armanda alors il était forcément très bien dissimulé vu la valeur qu'il aurait. A moins bien sur que ce ne soit pas à prendre au sens propre... Il fouilla sa mémoire encore un moment, en vain. Renfrogné, il gronda :
"On m'a déjà parlé de ça. Je ne crois pas l'avoir lu en vérité. Ces mots résonnent dans ma mémoire... Quelqu'un les a prononcés, il y a longtemps..."
Dernière édition par Lorenz Wintel le Lun 15 Déc 2014 - 15:16, édité 1 fois |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Mar 9 Déc 2014 - 10:48 | |
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Ses mots lui firent un bien fou, de façon fort naïve sans le moindre doute. Il savait déjà lui-même qu'il n'avait fait que ce qu'il fallait en laissant partir Shaynar, Mais ce n'était pas la même chose de l'entendre des lèvres de quelqu'un qu'il estimait comme il estimait Lorenz. C'était même très différent de ce qu'avait pu lui dire Edwyn lui-même, bien qu'il avait pu, non pas apprécier, à ce moment-là, les paroles du Tarenth, mais au moins prendre conscience de la portée et de la teneur qu'elles avaient. Il avait parfaitement conscience qu'il s'agissait là d'un soutient et du meilleur réconfort qu'il pouvait lui dédier, et cela aussi faisait partie de l'apaisement, aussi léger soit-il, qu'il ressentait. Comme un discret baume sur son âme maltraitée. Le fait qu'il allait vers lui, qu'il avait décidé de lui offrir ce réconfort, aussi typique soit-il, était en soit un énorme cadeau pour lui. Il lui faudrait du temps pour que les dernières traces disparaissent, du moins ce qui pouvait disparaître, car il lui resterait toujours l'absence de son dragon à supporter. Mais il irait mieux, il en était maintenant persuadé. Il allait déjà mieux en vérité. Et toutes ces choses, tout ces dons, mis bout à bout, contribuaient plus à sa cause que tous les sorts de soins du monde. Et c'était des détails, de petites, ou de grosses choses, des attentions parfois particulièrement précieuses, comme les paroles de son frère… c'était tout cela dont il avait besoin et qu'il acceptait, sachant qu'il ne risquait rien à le faire. Que pour une fois, il n'allait pas provoquer une catastrophe…
Du moins, il l'espérait sincèrement. Provoquer la fin du monde une fois, c'était largement suffisant à son goût. Il préférait des coups d'éclats un peu moins percutants que celui-là. D'autant plus à présent qu'il savait pour Néant. Néant… voilà bien un autre de ses regrets. Si changé il était, il restait pourtant convaincu qu'il pouvait y avoir du bon en beaucoup de monde, et que tous, ou presque pouvaient être sauvés. En réalité, il était bien plus difficile de créer de véritables ténèbres, que de simplement dissimuler la lueur que l'on possédait. Pour autant, cela ne signifiait pas que tous étaient égaux quand à la capacité de s'équilibrer ou simplement de suivre le bon chemin. A chacun par la suite de décider si c'était là un encouragement à croire plus farouchement en eux, ou comme lui sans doute, une preuve qu'il fallait parfois être un peu plus pragmatique. Jamais il ne regretterait d'avoir persévéré auprès de Lorenz. En revanche il ne regretterait pas ce qu'il avait pu penser de deux alayiens en particulier… Sans doute, à l'avenir, serait-il plus critique quant à ceux qu'il aidait ou approchait, à défaut de ne plus aider personne du tout. Il était plus simple, à ses yeux tout du moins, de se nuancer, que de changer du tout au tout. Et puis il n'avait pas perdu sa vocation originelle… il était simplement désillusionné… et peut-être que le reste du monde se faisait également moins attrayant. Et l'attention que lui accordait son frère l'encourageait à poursuivre son récit. S'il comprenait, ayant déjà vécu cela, qu'une attention pareille puisse perturber profondément et pour cause, lui trouvait cela très flatteur.
Et bien quoi ? Au moins il avait un auditoire des plus attentifs ! Lorsqu'il conclu finalement son histoire, il savait qu'il n'aurait pas à la répéter une seconde fois, son interlocuteur n'en avait rien raté et ça lui allait, il n'avait pas forcément envie d'en reparler. C'était dit, cela devait être dit. A présent il fallait avancer. Et comme il s'en était douté, Lorenz n'avait pas eu la prophétie entière. Par manque de temps, certainement, mais au moins l'aurait-il à présent. Il ne fit aucun commentaire au sujet de sa réaction au sujet de la pierre. Edwyn lui avait dit vouloir la récupérer, et si le chanteur agréait au fait qu'elle serait nécessaire, il n'avait pas forcément l'intention d'en déposséder Lorenz. D'une part parce que son frère ne la lâcherait pas facilement, voir pas du tout, même si c'était lui qui le demandait, et qu'ensuite, il n'avait aucune raison de le faire puisque de toute façon il était persuadé qu'ils iraient tous deux pour faire partie des marcheurs. Autant donc la laisser au prince entre temps, elle serait bien gardée et en sécurité. Que demander de plus ? Non, il resta silencieux après ses derniers mots, attendant qu'il décide de parler à son tour. En réalité, il fut ramené au présent par le geste d'invitation que lui dédia Lorenz, et ne s’aperçut qu'à cet instant qu'il était complètement engourdit d'être resté longtemps debout sans bouger, sans compter, probablement, le temps qu'il avait passé en selle pour rattraper l'armée. Un sourire reconnaissant lui éclaira le visage un instant, et il prit le parti de s'installer sur une banquette.
Immédiatement, ses jambes le remercièrent aussi et il soupira doucement en se calant aussi confortablement que possible. Et lorsqu'on lui décocha enfin une réponse, le ton corrosif lui fit malgré tout pétiller le regard, pas dupe de ce qui se cachait en dessous, ni de la raison dudit ton. S'il savait Lorenz peu, voir pas du tout partageur, c'était une toute autre affaire, pourtant, qu'avec Eliow qui était bien moins vampirique sur ce point particulier. Il ne chercha pas à retenir le sujet, une fois de plus il y avait plus important sur le feu, sans jeu de mots. Il le regarda sortir la pierre enterrée, sentit la magie des protections s'effacer et se vit confirmer que l'objet était en sécurité. Un bon point que celui-ci. Il attrapa l'objet au vol et le fit tourner entre ses doigts un moment, déployant tout ses sens magiques pour la vérifier, sans grand succès. Même son chant-nom ne lui apprenait pas grand-chose. La pierre ne semblait en aucun cas dotée de pouvoirs. Il secoua la tête et la renvoya à son actuel propriétaire, pensif. Oui, une clef ouvrait quelque chose c'était évident, mais quoi… « Il voulait que je vous convainc de la lui donner… » Il releva le regard sur son frère « Je n'ai pas précisé que je le ferais, ni comment si je devais le faire » Autrement dit il n'était pas tenu par un engagement baptistral et s'il l'amenait, comme il l'avait toujours décidé, ce serait avec le vampire au bout de la pierre. Et Edwyn devait fortement s'en douter.
Il irait. Voilà qui était parfait. Cela réglait le problème. Tout le monde serait content ainsi. Enfin content c'était un faux mot pour le coup, mais l'idée était bien là. De nouveau il resta silencieux, le guettant. En réalité, il avait encore des choses à lui dire, au sujet de cette histoire. Sa rencontre avec Alford puis avec Verith lui avait donné de nombreuses informations, parfois avec le consentement du concerné et parfois sans. Il revint une fois de plus à la réalité lorsqu'il parla des alayiens. Bon… s'il avait pu leur éviter cette traque il l'aurait fait, mais ce n'était pas possible, et de toute façon il fallait bien, quelque part, laisser le cours naturel des choses se faire. Avant de se mêler du destin d'autrui, il devait commencer par pouvoir reprendre le contrôle du sien, ce serait déjà beaucoup… Aussi cilla-t-il simplement, en marque de son écoute. Ce n'était pas sa place, de plaider pour qui que ce soit en l'instant. S'il devait même essayer, ça serait plus tard. « Si vous en avez entendu parlé auparavant je peux vous aider à retrouver exactement quand et de quoi il s'agissait... » Il avait accès à toute son histoire au travers de son chant-nom. S'il avait pu déterrer le secret de son amour de jeunesse, qu'est-ce que la simple mention d'un mur d'opale pourrait être » Lorenz n'aimait pas beaucoup la magie de son ordre, et même s'il l'acceptait mieux à présent, se savoir l'objet d'une recherche assidue et savoir son passé passer au peigne fin et décortiqué morceau par morceau n'était sans doute pas très agréable surtout pour lui. Il faudrait bien le faire pourtant.
Le ciblant, il étriqua ses perceptions à son seul chant afin de ne pas être influencé par ceux alentours. Il parvint à localiser ce qu'il cherchait rapidement, plus encore qu'il ne l'aurait fait voilà quelques temps, à peine une poignée de secondes en vérité tant il était chez lui face à ce chant-nom en particulier. « Je l'ai… c'était à l'époque où vous étiez encore jeune vampire. Je vais faire remonter le souvenir sans le regarder, vous me direz ce qu'il en est » Ou, un peu de délicatesse après cette incursion. Il s'exécuta donc, le laissant reprendre possession de ce fugitif souvenir qui ne voulait pas se laisser attraper. Une fois que ce fut fait, il leva sa surdité aux alentours, retournant à ses sens habituels. Il était très curieux de connaître ce dont il pouvait bien être question. Il était de toute façon très curieux au sujet de cette prophétie en général d'ailleurs. Néanmoins, avant que Lorenz ne reprenne la parole, il indiqua. « J'ai également quelques informations supplémentaires, sur certains points de la prophétie notamment. J'ai croisé Alford Gorder à Gloria et Verith, le dragon rouge, par la suite. Verith a voyagé avec Edwyn, ils sont allés ensembles sur le plan astral. Alford m'a confié quelques petites informations, notamment au sujet de la mission que lui a confié Edwyn. Et Verith… et bien je me suis permis de regarder son chant-nom, entre autres choses. J'ai pu y voir ce voyage et ce qu'il s'y ai dit. Et Edwyn lui-même m'a apporté quelques réponses au sujet de Néant, et de ce Vraorg... »
Il lui dirait, s'il le désirait. Il ne savait pas si il serait capable d'atténuer son envie de meurtre à l'égard de Néant mais au moins il saurait.
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| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Lun 15 Déc 2014 - 19:24 | |
| Est-ce que ses mots l'avaient soulagé ? Il lui semblait que oui, en partie en tout cas. Est-ce que ça lui importait ? Oui aussi, il ne pouvait le nier. Il avait passé trop de temps à ne plus se préoccuper de rien d'autre que ses propres projets et ses propres ruminations pour que ces soudaines sensations ne lui paraissent pas étranges, mais elles existaient. Il y avait désormais deux personnes importantes dans sa non-vie, sa mauvaise foi aurait bien dit une mais prétendre qu'il ne se préoccupait plus du sort d'Ambre aurait été une bonne illustration de ce que pouvait être la politique de l'autruche. A aucun moment il n'avait prétendu ne plus l'aimer, il avait même ordonné qu'elle soit suivie par quelques vampires parmi les plus adroits et qu'on lui donne des rapports réguliers. Donc oui effectivement elle restait importante à ses yeux, très importante même si il ne tenterait à aucun moment de la faire revenir autrement que d'elle même. Il était encore en colère contre le point de vue trop naïf qu'elle avait sur la réalité, et fort conscient que rien ne marcherait jamais entre eux tant qu'elle gardait ce point de vue. Si elle ne pouvait évoluer alors les choses étaient mieux ainsi, il était inutile de leur faire perdre leur temps à tous les deux.
Agacé de voir à nouveau ses pensées se tourner vers la petite humaine alors qu'il avait décidé de ne surtout pas s'y attarder, il chassa son image de son esprit pour reporter toute son attention sur Merithyn. Son frère... Quel étrange tour avait prit le destin tout de même... L'esprit froidement calculateur du vampire prenait bien sur parfaitement en compte le danger qu'un tel changement impliquait. Peut-être moins pour Merithyn, il était de taille à se défendre et son prochain entrainement dans un domaine autre que magique ne ferait que renforcer cet état de fait. Ambre par contre... Allons bon, il recommençait...
Un léger soupir fort peu vampirique s'échappa de ses lèvres tandis qu'il rangeait la pierre avec soin et fouillait sa mémoire pour tenter de retrouver ce petit souvenir qui semblait vouloir lui échappait. C'était quand même assez agaçant pour un totem serpent que de se retrouver à se débattre avec ça ! Si ça avait concerné quelqu'un d'autre alors il aurait pu régler le problème d'une simple manipulation légère mais puisque c'était lui-même alors il se retrouvait pieds et poings liés. Même Ankmär ne pouvait rien pour lui. Ankmär... Il l'avait complètement oublié. Inactif, le spectre était totalement indécelable, Lorenz en était même arrivé à la conclusion qu'il n'était pas là du tout. Il fallait qu'il manifeste le désir de projeter la part de son esprit qui était la créature si il voulait que celle-ci apparaisse. Cela n'occultait pas pour autant entièrement les pouvoirs du sort d'après ce qu'il avait vu, il restait très sensible aux mensonges même sans qu'Ankmär soit visible que ce soit sous forme spectrale ou réelle. Quelque part ce n'était peut-êtrz pas plus mal.. Aussi immatériel qu'il soit le spectre restait encombrant ne serait-ce que parce qu'il était la représentation visuelle de son esprit et donc de son état d'esprit à un instant T. Une faille qui pouvait s'avérer préjudiciable, il n'avait tout de même pas apprit à contrôler son faciès et ses muscles à la perfection pour qu'une de ses créations serve à ses adversaires à lire en lui comme dans un livre !
Bon évidemment Merithyn n'était pas un ennemi, et s'était passé depuis fort longtemps de sa permission pour lire en lui. Lui présenterait-il sa création ? Peut-être bien... Quelque chose en lui lui disait que le baptistrel serait peut-être l'une des seules personnes au monde capable de voir ce que lui voyait en cette créature et au delà du danger qu'elle pouvait représenter. Aussi terrifiant qu'il puisse être, Ankmär n'en restait pas moins une véritable prouesse magique, un sort de très haut niveau d'autant plus impressionnant qu'il était lié directement à l'esprit de son créateur. Il était parfait. Simplement parfait. Peut-être le plus grand aboutissement de ses nombreuses recherches variées. Oui en vérité, il allait le lui présenter... Il n'avait pas envie de garder une telle réussite pour lui, mais ce n'était pas le moment. Si lui ne pouvait pas s'aider lui-même à retrouver son souvenir, il semblait bien que son interlocuteur en était capable... Plus que capable même... Cette constatation ne pouvait que crisper l'ancestral qui resta néanmoins de marbre. Il détestait l'idée que quiconque puisse avoir accès à quelque chose d'aussi sacré que ses souvenirs. Mais il avait raison, c'était indispensable.
Il donna donc son assentiment d'un léger signe de tête et l'observa, quelque peu renfrogné à mesure qu'il reconnaissait les signes habituels et qui prouvait que le baptistrel était en train de s'intéresser à son chant nom. C'est qu'il commençait à le connaître... Cela ne dura toutefois pas très longtemps, vraiment pas même... Il en fut quelque peu surprit mais les mots de son interlocuteur ne l'étonnèrent par contre pas. L'époque qui avait suivit sa transformation... Oui c'était logique, cela expliquait pourquoi il ne se souvenait pas. Ces années là avaient été plus que chaotique et si il était difficile à un vampire de se rappeler des années antérieures, ça l'était tout autant que de ne pas oublier celles de ses plus jeunes années. La mémoire était mise à rude épreuve par le venin après tout...
Mais rien ne se perdait jamais, on pouvait ne jamais retrouver un souvenir bien entendu mais il restait là malgré tout, presque à portée de main. Paraissait-il que les êtres humains les retrouvaient parfois pour de très brefs instants pendant leurs rêves, il voulait bien le croire. Lui en tout cas avait la preuve que son souvenir n'avait jamais été perdu, et pour cause ! Le baptistrel était parvenu à le lui rendre.. Une impression des plus étranges mais c'était assez réconfortant que de récupérer ainsi son bien. Le baptistrel reprit la parole tandis qu'il l'analysait et lui tira un grondement approbateur :
"Je veux tout savoir. Rien ne doit être négligé en ce qui concerne ce Voyageur et Néant. Quand à ce mur d'Opale..."
Il s'interrompit quelques secondes, concentré sur son souvenir, avant de reprendre :
"Je sais où il se trouve. Enfin, à peu près... Mais ce n'est pas une très bonne nouvelle."
C'était même une très mauvaise nouvelle en vérité, à supposer que la légende soit exacte. Le jeune vampire qu'il avait été s'était gorgé de ce genre d'histoires et de connaissances, mais sans jamais trouver assez de temps pour les vérifier. D'ailleurs Darover ne l'aurait pas permit, il faisait travailler ses recrues quasiment sans repos et n'accordait pas de place pour les loisirs. Et au fil des années et ds souvenirs qui revenaient, Lorenz s'en était désintéressé. Il avait bien d'autres choses à penser. Néanmoins à présent qu'il avait reçu ce petit coup de pouce il se souvenait parfaitement des mots entendus :
"On m'a conté cette légende peu de temps après mon arrivée dans les souterrains. L'histoire en elle-même n'a rien de très palpitant mais elle fait mention d'un peuple très ancien qui aurait pu creuser les souterrains et y vivre dans un âge très éloigné. En ce temps là le réseau de galeries était si vaste que l'on pouvait traverser tout Armanda de part en part sans jamais remonter à la surface, voir même aller plus loin... Et plus étonnant encore, on raconte qu'il était possible d'aller au plus profond de la terre, là où bat le coeur du monde. Ce qui m'a interpellé c'est que pour y parvenir la légende dit qu'il faut passer par un mur d'Opales..."
Il n'avait jamais accordé grande attention à cette formulation, peu intéressé par ce type de richesses et habitués à voir des allégories de ce genre un peu partout dans les histoires Armandéennes. Mais évidemment cela prenait à présent un jour nouveau... Pensif, il reprit :
"Avec ces nouvelles informations on peut logiquement penser que le peuple en question est celui de cet Edwyn, les Tarenths... Ils vivaient sous terre ?"
C'était une demi interrogation, il était déjà quasiment sur de la réponse aussi ne s'y attarda-t-il pas :
"Une partie de la légende est vraie, il est possible de traverser Armanda tout entier rien qu'avec les galeries supérieures mais aujourd'hui la plupart des celles-ci sont effondrées. Quand aux inférieures, elles sont terriblement dangereuses et connues uniquement de certains très vieux vampires. Moi-même je ne m'y suis que rarement risqué. Et là il s'agirait d'aller plus bas encore... Qui sait à quelle noirceur on pourrait se retrouver confronté à de telles profondeurs..."
Rien de bon très certainement, voir même que du très mauvais. Oh évidemment les légendes parlaient aussi de tout un tas de richesses, de connaissances et autres merveilles que ce type d'histoires offraient toujours mais les épreuves qu'il faudrait certainement affronter pour les atteindre rendaient le risque peu rentable. Sauf qu'ils n'avaient pas non plus tout à fait le choix... Ce monde allait disparaître si ils ne franchissaient pas ce fichu mur d'Opales. Une once d'ironie filtra de ses pensées tandis qu'il interrogeait, quelque peu cynique :
"Dis moi... Tu as déjà pris une prophétie de vitesse ?"
Il n'aimait pas être là où on l'attendait et il ne pouvait pas non plus ne pas y aller. Il lui restait donc une possibilité, y aller en avance. Très en avance même... Enfin peut-être pas autant qu'il le voudrait car il devait avant tout veiller à ce que ses troupes s'occupent des Alayiens, sachant qu'en plus il n'avait plus de général, mais une fois que ce serait fait alors sans doute aurait-il les coudées franches... Le risque était gros et lui déplaisait, mais au moins lui permettrait-il d'avoir un coup d'avance. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Lun 15 Déc 2014 - 20:42 | |
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Bien, il allait donc tout lui dire, jusque dans les plus petits détails, et à tel point qu'il en demanderait grâce ! Hm non peut-être pas en vérité, mais du moins était-il certain que son frère trouverait à employer tout ce qu'il allait lui apprendre. Il avait une confiance absolue en lui pour cela. Cependant, avant ça, il voulait bien savoir de quoi il retournait avec ce fameux mur d'opale. Parce que lui n'avait pas regardé le morceau de mémoire qu'il lui avait rendu, il était donc toujours aveugle et face à l'inconnu. Lorenz savait où il se trouvait ? Et bien c'était encore plus précis que ce à quoi il s'attendait. Pas un mal en vérité, ils gagneraient du temps, ainsi. Alors, en quoi était-ce une si mauvaise nouvelle ? Ils ne risquaient pas de perdre leur temps à chercher et ratisser tout Armanda ! Interrogateur, il attendit que son interlocuteur poursuive et développe sa pensée. Ce qui ne tarda pas, encore une fois, et ce pour son plus grand plaisir… Voilà enfin une discussion qui allait dans le bon sens, pas comme avec un certain Tarenth qui faisait la discussion dans le sens inverse de la logique. Bref, ne pas y penser… Il se fit très attentif une fois de plus. A la fois parce qu'on lui apprenait des choses dont il n'avait absolument pas eu conscience, mais aussi parce que le sujet était, à son avis personnel, fascinant et qu'il touchait les vampires, détail non négligeable…
Les galeries s'étaient étendues sous l'ensemble du continent. Jusque dans les montagnes et le désert ? Cela semblait inimaginable, qu'un tel réseau ait pu être creusé. Parce qu'il avait forcément était creusé, ça ne pouvait pas être un édifice naturel. Mais ce n'était pas la partie de l'histoire qui l'intéressa le plus même si cela ouvrait de fantastiques possibilités. Le coeur du monde… Il était possible d'aller si bas ? De trouver le coeur même de leur monde ? Pas seulement Armanda mais… Il y avait quelque chose qui lui titillait l'esprit. Quelque chose en rapport avec ce qu'il avait lu un jour, sans qu'il ne se rappelle exactement de quoi il s'agissait. Un ouvrage issu de l'observatoire céleste, écrit par un chanteterre. Mais qu'était-ce exactement il ne savait pas. Son coeur battit soudain plus fort. E passant le mur d'opale, ils parviendraient au chemin menant vers le coeur du monde ? Il devait absolument s'y rendre. Maintenant que Lorenz avait distillé cela dans son esprit il se sentait tiraillé de l'envie, du besoin de s'y rendre. Ce n'était pas semblable à ce que lui avait transmit Feu dans les sanctuaires, mais ce n'était pas tout à fait dissemblable non plus. Ou alors c'était son imagination, mais dans ce cas il était vraiment irrécupérable. Peut-être bien après tout, mais il n'allait pas se tourner vers cette hypothèse là immédiatement… Peut-être trouverait-il le moyen d'aider Néant, là-bas.
Pourquoi s'imaginait-il ça exactement ? Aucune idée. Il le garda pour lui, Lorenz le prendrait pour un fou ou un imbécile et il aurait d'ailleurs bien raison. « Oui » fit-il. Oui les Tarenths avaient vécu sous terre… Cela il l'avait apprit au cours du voyage avec Edwyn. Les galeries inférieurs étaient très dangereuses et seulement connues de quelques vieux vampires. Hm… S'il avait bien comprit les derniers événements, les vieux vampires en question avaient presque tous désertés avec le dragonnier là… Seithvelj. Dommage. Enfin il en restait peut-être quelque uns. Ce ne serait pas une mauvaise idée d'aller voir s'ils savaient quelque chose de ces galeries-là. Savoir au moins un petit peu vers quoi ils se dirigeaient… car il fallait être franc et lucides, s'ils parlaient ainsi de tout cela, c'était bien qu'ils allaient y aller. La question tomba d'ailleurs, lui tirant un fin sourire malicieux et complice. « Il y a un début à tout, dit-on » fut sa réponse, légèrement amusée. Ils avaient assez bravé les impossibles pour qu'une fois supplémentaire ne soit qu'une formalité. Dévoreuse, Néant, lui et les vampires, et Lorenz… Lorenz et lui aussi, la mort de Cymbor… Oui, battre une prophétie à la course semblait un défit dans la droite lignée du reste. Et puis, dangereux ou non, noirceur ou non, il avait une folle envie de découvrir tout cela, les galeries et le mur, le coeur du monde….
L'aventure le passionnait déjà, fou qu'il était sans doute. Il redevint cependant sérieux alors qu'il reprenait la parole. « Vous et moi donc ? » Cela sous-entendait beaucoup, à savoir, voudrait-il faire confiance à quelqu'un d'autre pour venir avec eux… et qui laisserait-il en charge de l'armé s'il devait s'absenter, étant donné qu'il n'avait plus de général pour le moment. Cela signifiait aussi qu'il faudrait trouver le bon moment pour partir et ce rapidement sans doute. Il décida cependant de terminer de lui transmettre ce qu'il avait pu collecter d'informations… d'abord sur les Tarenths, sur ce qu'il avait pu apprendre d'eux, ce qu'il avait chipé à Verith également à leur sujet, puis il dévia sur Néant et Vraorg, et leur histoire, qui était Vraorg le voleur de coeur. Il continua en parlant du voyage effectué par Verith et Edwyn sur le plan astral, de la malédiction qui avait touché le grand dragon… et il termina par la mission donnée à Alford par le Tarenth, ce que Alford en avait déduit également, que celui que devait poignarder Fabius Kohan était Vraorg… du moins était-ce l'une des hypothèses. Mais cela expliquerait sans doute qu'il ait une place si importante pour Néant d'une certaine façon, s'il devait être amené, comme la prophétie le disait, à déchirer la chair du dragon pour lui reprendre le coeur de l'esprit. Il retranscrivit tout, jusqu'au plus petit détail, puis il se tut, sourcils froncés, tandis qu'il pensait à autre chose.
Après un blanc, il énonça avec plus de lenteur, comme s'il ne savait pas trop comment prendre tout cela. « Lorsque je suis passé à Aigue après la bataille, pour aider à soigner les blessés… J'ai vu votre générale. Norwen, c'est cela ? Norwen Ullylan… Je n'ai pas bien su ce qu'elle faisait là je dois dire mais je pense qu'il vaut mieux porter cela à votre connaissance » Enfin il y tenait, à sa générale, non ? Ça ne poussait pas comme des pâquerettes aux dernières nouvelles, ces bêtes-là…
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| Sujet: Re: Où étais-tu mon frère ? [PV Merithyn]TERMINE Dim 21 Déc 2014 - 19:18 | |
| Depuis combien de temps discutaient-ils ? Des heures, au bas mot. Ce n'était pas pour déranger le vampire, ni même le baptistrel apparemment. Ils avaient pas mal de temps à rattraper, d'informations à échanger et plus que cela, ils prenaient plaisir à cet échange. C'était agréable que de se sentir l'écho de quelqu'un d'autre et malgré leurs nombreuses différences il semblait bien qu'ils avaient fini par tomber d'accords sur de très nombreux sujets. Ils se complétaient harmonieusement, faisant fi de ce qui les séparait. La réponse qui fusa des lèvres de l'elfe le démontra d'ailleurs bien.
« Il y a un début à tout, dit-on »
Oui effectivement, il fallait bien parfois des pionniers pour tenter ce qui n'avait jamais été tenté. Bon bien sur jusque là ce qu'ils avaient tenté avait eu plus de répercussions négatives que positives mais ce n'était pas une raison pour se laisser abattre et attendre simplement dans son coin que le monde disparaisse. Ce n'était pas dans leur caractère ni à l'un ni à l'autre. La question suivante le plongea dans de profonde réflexion et il ne répondit qu'après un petit moment :
« Je suppose oui...Peut-être emmènerai-je quelques vampires de ma garde rapprochée, ils peuvent-être utiles. Mais l'épisode des anciens me démontre que je ne peux faire confiance aux plus puissants représentants de mon peuple. Et les autres seront totalement inutiles. »
L'acier de ses prunelles s'était fait plus tranchant tandis qu'il pensait aux anciens et à leur trahison. Il avait perdu beaucoup avec cet épisode, que ce soit en puissance brute parmi son peuple ou bien sur le plan politique. Ceci devrait se payer à un moment ou à un autre, d'autant plus qu'il avait fait une promesse à Achroma. Promesse qu'il entendait honorer avec d'autant plus de soin qu'il s'était en partie attendu à cette possibilité. Le rapprochement de l'ancien et du roi humain ne lui avait pas échappé tout à fait, rendant son choix de quitter la rébellion plus complexe encore. Mais il avait prit cette décision tout de même, après tout ça lui avait au moins permit de savoir enfin à quoi s'en tenir avec cette dangereuse faction politique et leur non moins dangereux meneur. Il n'y aurait plus d'échappatoire ou de manœuvres possibles à présent, ni pour l'un, ni pour l'autre. Leur prochaine rencontre ne pourrait être qu'un affrontement. Voilà qui lui convenait même si il prendrait évidemment soin de s'assurer la victoire.
En attendant il avait un autre problème bien plus pressant sur les bras. Il n'avait évidemment pas l'intention de partir tout de suite, il lui fallait d'abord s'assurer que les vampires traqueraient efficacement les Alayiens afin d'éliminer une bonne fois pour toutes cette menace. Et plus difficile encore, il faudrait qu'il trouve un vampire digne de confiance pour remplacer Norwen. Etant présent, il n'avait pour le moment pas eu besoin de remplacer la vampiresse et s'était simplement contenté de diriger lui même les troupes mais cela allait devenir pressant. Il avait bien quelques noms en tête mais aucun qui le satisfaisait tout à fait, il faudrait qu'il y réfléchisse plus longuement, songea-t-il en écoutant la suite. La conversation revint pourtant plus vite qu'il ne le pensait vers ce problème et il ne pu que hausser un sourcil presque dubitatif :
« Elle est en vie ? »
Si ça avait été un autre que lui sans doute que l'expression d'étonnement de son visage aurait été des plus intéressant. Mais il demeura de marbre à l'exception de son regard qui laissa filtrer une lueur pensive. Comment était-ce possible ? En constatant sa disparition, il l'avait aussitôt classée parmi les pertes liée à la bataille. A aucun moment il n'aurait pu s'imaginer qu'elle survive, elle ne se serait jamais laissée capturer et elle ne l'aurait jamais... Ses réflexions se firent plus intenses, son regard plus brûlant, mais il secoua finalement la tête :
« Elle ne m'aurait pas trahit. »
Le ton était sans appel, fruit d'une réflexion qui n'admettait aucune erreur. Non sa logique n'acceptait tout simplement pas une telle idée, c'était parfaitement impossible et même rigoureusement ridicule. Il n'était pas de nature confiante mais une simple et froide analyse ne pouvait pas lui donner une autre conclusion, Norwen lui était entièrement et irrémédiablement dévouée. Il pouvait par contre comprendre que Merithyn s'étonne quelque peu de ses rigoureuses affirmations et il consentit à lui expliquer :
« Norwen s'est entichée de moi depuis déjà fort longtemps. Nous étions ensembles dernièrement. »
Il n'avait pas besoin d'en dire plus, ses mots tout autant que son ton désinvolte démontrait à quel point tout ceci n'avait eu que peu d'importance à ses yeux. Mais pas à ses yeux à elle, de cela il en était sur. Et l'imaginer prisonnière... Non ça non plus il n'arrivait pas à y croire, elle se serait planté ses propres griffes dans le cœur plutôt que de tomber si bas. Là vraiment, il ne comprenait pas comment une telle chose avait pu arriver. Et c'était fort ennuyeux de la savoir là bas, déjà parce qu'il était vexant que son propre général se retrouve prisonnier des rebelles et ensuite parce qu'elle possédait une masse d'informations appréciable sur l'armée vampirique. Cet imprévu le rendait nerveux, mais il continua sur le même ton assuré :
« Quelque chose nous échappes à ce sujet... Et il me sera difficile d'infiltrer des agents parmi les rebelles, Achroma est un hibou... »
Et un vieil enquiquineur bien trop malin pour sa propre santé... Pouvait-il être lié d'une façon ou d'une autre à cette énigme ? Voilà qui lui ressemblerait bien même si avec tous les efforts du monde Lorenz ne parvenait pas à imaginer une seule seconde Norwen dans la peau d'une traîtresse. Qu'aurait-elle à y gagner d'ailleurs ? Il avait fait d'elle sa compagne et n'avait jusque ici montré aucun signe de lassitude à son encontre... Bon il était vrai qu'avoir apprit sa mort ne l'avait pas vraiment perturbé non plus mais à présent qu'il la savait en vie il trouvait fort dommage de se passer à la fois de ses compétences de commandement et de ses... Autres talents. D'un autre côté si Achroma était mêlé à tout cela alors il était possible qu'il veuille compter sur son instinct de propriété pour l'attirer, ou mettre à bien un de ses plans tordus. Il secoua la tête :
« Il faudra qu'elle se sorte d'affaire par elle même. Si elle est prisonnière des rebelles alors je leur souhaite bien du plaisir. »
l'énigme resterait entière, il n'avait tout simplement pas le temps et les éléments pour s'y pencher. Il rumina un moment là dessus, ses pensées revenant sur Ambre sans qu'il n'y prenne garde et son regard capta finalement quelques discrets signes de fatigue chez le baptistrel. Il oubliait trop facilement qu'il n'était pas un vampire, la réadaptation à ce style de vie lui prendrait sans doute à nouveau quelques nuits. La magie ne faisait pas tout...
« Ta tente est prête, tu devrais prendre quelques heures de repos avant qu'on ne se remette en route. Les Alayiens sont dispersés, il y aura plus de traques que de combats... »
Il ne doutait pas que tout ceci ne serait peut-être pas très facile à vivre pour l'elfe, pas uniquement à cause du rythme de vie mais aussi pour ce qu'ils allaient faire. Il n'avait néanmoins pas l'intention de transiger sur ce point, mettre les Alayiens à genoux avait été suffisamment difficile, il était important de terminer le travail. D'autant plus qu'ils feraient des nouveaux-nés parfaits.
Il demeura immobile et silencieux tandis que Merithyn quittait la tente, se contentant d'un vague signe de tête en réponse à son salut. Mais sa voix résonna doucement lorsque la tente retomba dans une totale obscurité :
« Que la nuit te soit douce, mon frère... »
Tous leurs lendemains s'annonçaient passionnants... |
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