Les vieux bois, sombre et mystérieux, Gardant jalousement ses secrets que seuls les plus anciens parviennent à se remémorer. Mais cette naissance la ils ne pourraient la cacher éternellement, la soustraire à un anonymat forcé. Car oui le maître des chuchotements Valar Peldacielillë vient d'avoir une fille ! Son premier enfant, Dès le premier regard il comprit qu'elle serait sa digne héritière.
La petite pleurait dans les bras de son père, emmitouflée dans une couverture bien chaude, elle ouvrit les yeux, quelques larmes s'écoulèrent sur ses joues pleines ne lui donnait qu'un air encore plus touchant et fragile. Comme elle est belle songea-t-il en la berçant timidement, ne sachant comment faire avec cette petite créature toute neuve. Les prunelles argentées, elle semble malgré sa maladresse lui sourire. Certes c'est absurde, mais il est tellement fier, lui qui avait tant redouté cet instant, ou même le fait d'avoir un enfant ... Il ne regrettait pas. Un immense sourire sous le coup de l'émotion se dessina sur ses lèvres.
Athillë ... Athillë Peldacielillë articula-t-il.
Aujourd'hui le ciel était gris, tout comme les yeux de ce petit être tout neuf, oui la météo était maussade en ce 30 avril 1455 de l'âge d'argent.
Depuis cette merveilleuse journée, la petite a déjà bien grandit, à présent elle marche toujours avec hésitation, car ses jambes sont encore faibles, mais sa réflexion elle est déjà bien aboutie, Valar est très fier de sa descendance, elle est adorable comme un coeur et aime apprendre. Très curieuse tout l'intéresse, la musique, la magie, l'histoire, la géographie. Parfois sa mère s'inquiète de la maturité un peu trop prononcée de sa fille, elle aurait aimé que sa petite reste une enfant un peu plus longtemps, car elle craignait que l'admiration qu'Athillë avait pour son père devienne sans limite et que celle-ci veuille lui ressembler. Valar lui assurait à chaque fois que non elle serait une elfe respectable et une mage puissante sans se mêler à de ses affaires. Mais au fond il espérait qu'elle prenne sa place en tant que ...
-Maîtresse père ?
- Oui ma fille, c'est un métier où il faut savoir beaucoup de choses sur bien des domaines.
Ah oui ? Mais quels domaines père ?
-Et bien tous ma fille, il n'y a pas de limites à notre savoir, n'oublie jamais cela. Quoi qu'il se passe dans ta vie future, ton intelligence et ta mémoire t'aideront toujours.
- Pas la magie père ?
Si bien sûr ma puce ajouta-t-il en riant. Bien sûr que si ... Elle est comme une amie fidèle, elle sera toujours là pour toi, mais il faut également que tu l'aides ! Que tu apprennes à la connaître pour qu'un jour elle puisse t'apprendre à te connaitre.
Toute fière, la petite regardait toujours son père avec d'immenses yeux et la bouche ouverte, comme si elle avait soif, soif de connaissance, d'apprendre ! Tout ne semblait qu'émerveillement et jeu. Mais comment aurait-elle pu voir toutes les horreurs qui se passaient puisque Athi était protégée d'un cocon d'amour.
La voilà maintenant adolescente, la demoiselle n'a pas changé, enfin si elle n'est plus autant joufflue, son visage s'est allongé pour prendre un air un peu plus mature, ses yeux quant à eux sont encore plus clairs qu'auparavant, les voilà à présent gris acier argenté selon le temps ou son humeur. Toujours curieuse de savoir jusqu'où la connaissance mène, elle avance sans regarder derrière elle, buvant chacune des instructions de son cher père, il semble un peu fatigué parfois, de petites cernes s'invitent sur son visage dur, mais attentionné.
- Père ? Qu'allons-nous faire aujourd'hui ?
- Ma fille ... Je suis navré mais j'ai des choses à faire.
- Encore ? murmura-t-elle la mine triste.
- Oui, car je t'aime tout autant que j'aime notre peuple, je me bats pour lui et donc pour toi, n'oublie jamais cela. Sois fière d'être une elfe ! À ce soir. termina-t-il en partant.
la demoiselle soupira, mais au fond d'elle-même, elle n'ignorait pas que les temps étaient durs, le cocon de protection de ses parents commençaient à se fissurer, Athillë avait grandi peut-être quatre-vingts ans à présent. Bien souvent une certaine agitation se faisait sentir dans les alentours de sa maison. Des murmures comme quoi les rois humains étaient pour la plupart cruels. Des humains ? Oui ils provenaient de navires pirates échoués, une flotte de cinq vaisseaux disait l'elfe qu'Athillë était en train d'espionner. Celui-ci précisait que les elfes s'étaient allié aux humains pour terrasser la menace vampire. Les vampires ? Qu'est-ce que cela pouvait bien être se questionna-t-elle en fronçant les sourcils. Décidément il était temps de s'émanciper un peu. Elle recula quittant sa cachette de fortune et courut pour rentrer chez elle. Père ! Il est temps que nous ayons une vraie conversation se dit-elle en entrant en trombe chez elle.
Une autrefois elle entendit parler des dragons, de sublimes créatures ancestrales qui vivaient en grand nombre dans les montagnes, mais ailleurs aussi. Que parfois un vacarme assourdissant se faisait entendre et en levant les yeux au ciel une forme étrange se dessinait dans le ciel.
Tout bascula à ses cent ans, fier d'avoir atteint son centième printemps elle ne se doutait pas qu'elle s'en souviendrait toute sa vie. Depuis un moment maintenant son père rentrait la mine toujours plus inquiète, son comportement avait également changé. Autrefois si préventif et doux avec Athillë, il ne faisait que la repousser lorsque celle-ci lui demandait quelque chose. La demoiselle ne cherchait jamais la confrontation, alors elle préférait aller demander des explications à sa mère, hélas elle rejetait aussi toute discussion trop longue. Dans leurs yeux se lisaient de l'angoisse parfois, Ath' se doutait bien que quelque chose, mais quoi ? Elle tentait bien de se concentrer sur son futur métier : maîtresse des chuchotements tout comme son père, mais comment pouvait-elle espérer faire une formation convenable si son professeur la reniait ? C'est là que ses talents durement acquis se mirent à être enfin utile.
Aussi silencieuse qu'un chat elle avait suivi son père jusqu'à un lieu de rendez-vous secret : en plein coeur des bois sombres. Parfois son père s'arrêtait pour regarder derrière pour s'assurer qu'il n'était pas suivis, une chance pour l'elfe elle ne s'était pas fait repérer, mais peut-être aurait-elle dû être moins agile, moins prudente. La forêt était froide et humide de nuit, tout se ressemblait, parfois la lune perçait à travers les branches donnant ainsi un air encore plus terrifiant à l'endroit. Les branches dénudés se reflétaient au sol comme des mains griffues et dangereuses, donnant à la jeune elfe la chaire de poule. Mais n'écoutant que son instinct elle poursuivit sa route.
Il fallu à Valar une bonne vingtaine de minutes avant d'atteindre le lieu dit de rencontre. Trois personnes étaient là, Athillë resta à une longue distance et monta dans un arbre, certes ses bras étaient faibles, mais quand même ! Une fois en position le silence religieux qui régnait ici devînt enfin son ami. Et oui lorsque l'on veut suivre il vaut mieux que les brindilles ne craquent pas sous vos pas.
Elle n'entendit que quelques mots, comme "danger" "proposition" et bien d'autres. Mais son père ne semblait pas être en accord avec ... Plissant les yeux pour voir le visage de l'elfe face à Valar. Le conseiller Thanaën Dorendëillë ? Pourquoi lui ? Aux dernières nouvelles ils n'étaient pas en conflits tous les deux. Un nouveau refus de la part de son père, Thanaën le gifla avec une telle force que le bruit des coups résonna dans la nuit. Surprise devant un tel spectacle, Athillë posa sa main sur sa bouche pour ne pas faire le moindre bruit. Elle voulait intervenir, sauter sur le conseiller et lui rendre ses coups, mais son instinct lui intimait de ne pas bouger, que tout allait bien se passer.
Les deux autres hommes, très certainement des gardes, n'avaient toujours pas bougé. Ils étaient immenses et sans aucun doute fort, beaucoup trop pour la demoiselle au physique frêle. Même son père d'une bonne constitution n'arriverait pas à lutter. Avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait, l'un d'eux immobilisa Valar et le mit à genou. Le second brandit une épée luisant sous les reflets lunaires, la scène était de toute beauté, mais le coeur de la jeune fille sauta plusieurs battements lorsque la belle lame ôta la vie de son père.
Qu'est-ce qu'il se passait ? Tout semblait devenir flou autour d'elle ... Ath' manqua de glisser de son perchoir de peu elle se rattrapa. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? En pleine nuit ? L'être sylvestre tourna la tête de tous les côtés, la vision d'horreur lui revînt.
Une flaque de sang se forma sous son père laissé au sol comme un vulgaire objet abandonné. Malgré la confusion du moment, la demoiselle réussit à y voir clair, non il ne fallait pas qu'ils la voient, autrement elle subirait le même sort. Aussi elle attendit quelques minutes le temps qu'ils se soient suffisamment éloignés de son père. N'écoutant que son coeur elle fonça jusqu'à lui, se jetant contre lui.
- Oh ... Père ? Père répond moi ... murmura-t-elle le souffle court et les yeux embués de larmes chaudes contrastant avec la froideur de la nuit.
- Ath ...
- Gardes tes forces, ça va aller ... Ça va aller.
- Je savais ... Que cet instant viendrait. Je suis heureux ... De voir au moins une dernière fois.
Serrant sa main de plus en plus glacée contre sa joue humide, elle savait que malgré tous ses efforts elle ne parviendrait pas à le sauver.
Je te vengerais père ... Je deviendrais la meilleure, pour toi.
- Nan ma chérie ... Pour le peuple elfique.
Il finit par arracher un sourire à sa fille, lui et son peuple alors. Mais ses forces finirent par s'estomper. C'était fini. Hurlant elle essaya tous les sorts de guérison qu'elle connaissait, mais en vain, pourquoi ne l'avait-elle pas fait avant ? Ath' s'en voulait terriblement, elle entra alors dans une spirale de chagrin et de douleur se ressassant son erreur. Pourquoi avoir attendu !? Il n'y avait même pas de réponse correcte à donner ... Combien de temps était-elle restée là au chevet de son père défunt ? Elle l'ignorait. Athillë pleura toutes les larmes que son pauvre corps contenait, l'être sylvestre lui rendit hommage par bien des paroles, des chansons et des souvenirs. Jugeant que transporter son corps ailleurs serait faire savoir à ses opposants que quelqu'un les avait vu était trop risqué. Elle s'en alla l'esprit lourd et l'âme meurtrie.
Sa peau si blanche et si parfaite comportait d'importantes cernes en plus d'avoir les yeux rouges. Sa mère n'ignora pas cela et Athillë ne pouvait lui cacher un tel secret. Mais elle y parvint en prétextant qu'elle était sortie pour exprimer sa rage d'être sentie délaissée tout ce temps.
-C'était pour te protéger Athillë ... Ton père ... Il redoutait d'être la cible d'un complot alors il te repoussait sans cesse pour que tu te détaches de lui. Que tu l'aimes un peu moins, pour que le moment venu la séparation ne soit pas trop lourde.
Il avait été un brillant maître des chuchotements, mais un mauvais stratège sur cette manoeuvre la. Mais à présent c'était à elle de prendre les rênes de son destin. À commencer par sa vengeance.
Savoir le corps de son père mort la rongeait de l'intérieur, il méritait un rite funèbre digne de son rang, en le laissant ainsi elle savait qu'ainsi elle ne serait pas découverte avant de mettre sa vengeance a exécution, mais c'était comme une insulte à sa mémoire ! Elle pleura les la première semaine qui suivi sa mort, le matin en se levant elle avait les jambes engourdies et mal à la gorge, comme si elle s'était battu dans son lit. Oui battue contre elle-même pour se punir d'un tel châtiment à son père bien aimé. N'y tenant plus elle y retourna en plus nuit. L'humidité lui glaçait les os et ses larmes paraissaient bouillantes en dégoulinant à flot sur ses joues. Le revoir ainsi ... C'était une horrible punition, son teint était devenu blafard, elle grimaça en voyant ses traits figés à jamais. Autrefois Ath' le regardait avec émerveillement et admiration, elle le trouvait beau à sa manière. Maintenant ... Le voir en tant que cadavre lui rongeait la conscience. N'y tenant plus elle alluma un bûcher en son nom, elle alla chercher quelques fleurs non loin. Le feu m'y du temps à s'allumer à cause du taux d'humidité ... Enfin il embrasa son père. Les cendres serviraient pour une belle fleur, pour qu'à jamais sa mémoire soit honorée.
Fréquentant son assassin au quotidien, elle pris soin de mémoriser toutes ses habitudes, ses contacts et façon d'être. Quel sordide personnage en réalité ! Face aux autres conseillers il semontrait aimable et souriant, mais une fois la salle du conseil quittée, il se montrait cruel envers toutes les personnes qui lui adressaient la parole. Au moins il ne manquerait pas à a population elfique celui-la.
Très vite en fouinant dans son passé la jeune femme appris que ce charmant homme avait une très mauvaise réputation, qu'il avait eu à son service des assassins qui mystérieusement avaient disparus à leur tour, donc celui qui les avait accompagné sont morts aussi, ils n'étaient pas elfes, des hommes employés et tuer par magie par la suite. Coïncidence ? Non ! Athillë commença par prouver son inculpation dans de sombres affaires : il fut exclu du conseil. Mais elle ne s'arrêta pas là,
Un peu violent dans sa famille ? Voir même un peu de trop au point d'avoir failli en assassiner un ? Pas de problème il fût chassé après d'autres scandales, d'autant que ses réactions parfois violentes n'allaient pas en sa faveur. Il n'eu d'autres choix que de s'enfoncer dans les bois sombres afin de quitter les terres elfiques. Mais il avait de la compagnie. Athillë avait maintenant cent-cinquante ans.
Thanëan c'était arrêté pour reposer ses jambes et oui conseiller ça ne se fatigue pas beaucoup ! Silencieusement telle une souris entre les feuilles elle s'approcha de lui, au lieu de lui trancher la gorge net de sa dague provenant de son père elle l'attacha non sans difficulté étant donné sa carrure et la sienne. Sa détermination étant tellement plus forte lui donna la force nécessaire, si elle l'avait souhaité elle aurait pu soulever une montagne tant la rage et le chagrin étaient de puissantes motivations.
- Bonsoir cher conseiller.
- Que ... Athillë ?
- Ça surprend n'est-ce pas ?
-Qu'est-ce que tu fais ? Détache-moi !
- Non.
- Pourquoi ?!
- Hors de question, j'ai mis trop de temps à vous faire exclure de notre société pour tout gâcher maintenant.
ne comprenant pas il tenta de briser ses liens, malheureusement pour lui, comme l'avait précisé l'elfe au teint porcelaine, elle avait tout prévu.
- Le meurtre de mon père ? Ça vous dis quelque chose ? Il y a cinquante ans. Par une froide nuit printanière comme au début de la saison. Je vais vous épargner un gaspillage de salive trop important, vous avez de la chance. Je suis au courant, car j'étais là, cachée parmi les fourrées. J'ai promis à Valar mon père sur son lit de mort que je le vengerais, nous y voilà maintenant.
Ils ... Ils sauront que tu m'as tué !
Qui ça ? Votre famille ? Le conseil ? Les elfes dans leur globalité ? Pourquoi croyez-vous que je n'intervienne que maintenant ? Vous avez fait assassiner mon père de peur qu'il ne prenne d'autre d'importance aux yeux des autres conseillers et donc qu'il vous remplace n'aies-je pas raison ? Il était tellement apprécié et vous non. Et vous avez surpris une conversation de l'un d'eux comme quoi il serait beaucoup mieux à votre place. ...
L'elfe affichait une expression quasi-indescriptible, du moins elle essayait, ses paupières tremblaient comme des feuilles à cause de ce qu'elle allait faire. Ses mains moites semblaient avoir perdues de leur habilité si on lui avait tendu un instrument Ath' aurait été incapable de jouer. Était-ce le bon choix ? Les elfes étaient peu nombreux ... Sa mort ne serait-elle pas un terrible crime malgré la réputation de cet ex-conseiller ? Le doute la submergea, si seulement elle pouvait choisir une autre option ! L'être sylvestre sortit sa dague et fixa son ennemi dans les yeux. Non il n'y avait rien de bon à y voir, il n'y avait pas à se réjouir de ce qu'elle allait faire, cela ne lui ramènerait pas son père, cela n'apaiserait pas sa colère non ... Mais cet horrible elfe ne ferait plus parti de ce monde c'était sa seule consolation, dans ses yeux elle vit qu'elle avait eu raison sur toute la ligne, elle était digne de succéder à son père ... Sans lui laisser une occasion de parler encore une fois, elle lui trancha la gorge d'un geste vif et précis. La victime toussa pendant quelques secondes puis se fut le silence le plus pur, pas même les oiseaux ne chantaient, ne rendant ce moment que plus intense.
Elle ne laissa pas le corps ainsi, elle traîna le cadavre jusqu'à un bûcher préparé non loin, elle l'alluma par magie. Lorsque le corps s'embrasa, les larmes coulèrent sans retenues sur ses joues blanches ses mains ne lui appartenaient plus, tremblantes comme des feuilles, la demoiselle se sentait salie, oui sali par ce crime et le peu de contact qu'elle avait eu avec cet individu. C'était fait elle ne pouvait plus revenir en arrière. Athillë attendit que le feu s'éteigne, les quelques objets qui avaient survécu à ce brasier elle les enterra un peu plus loin pour ne laisser plus aucune trace. Enfin elle allait pouvoir rentrer, elle avait déjà tué quelqu'un pas la peine d'embraser toute la forêt. Cette dague elle la tenait de son père et il y avait une chose qu'elle allait s'approprier. Sa mère décéda à son tour, Athillë ne pleura pas autant que pour son père, mais dans un murmure avant qu'elle ne s'éteigne elle lui murmura qu'elle l'aimait qu'elle mènerait le nom de Peldacielillë dans l'honneur. Refoulant des sanglots elle alla au palais fournir des informations aux conseillers, tel était sa vie à présent : seul contre tous. Ath' avait enfin pris la digne succession de son père et s'efforçait de suivre le chemin qu'il menait auparavant pour assurer le bonheur des elfes en les protégeant.
La Peldacielillë rendait service à toutes les personnes possibles, très vite ce travail finit par exiger de la demoiselle un investissement plein et entier, peut-être trop. Aussi décida-t-elle d'aller s'adresser au groupe d'espions que son père dirigeait avant son décès, mais elle voulu en recruter un elle-même, il fallait qu'elle s'affirme après tout. Les compagnons de son père ne pourraient être que de bons services en plus de cela, ils avaient de l'expérience et ne pourrait que l'aider à rattraper son père. Mais avant tout elle sélectionna quelques êtres sylvestres pour parfaire l'équipe, ces quelques elfes, elle les jugea les forma en espérant qu'ils soient des apprentis dignes. Un seul fit l'affaire Elor Cemdacele. Un peu plus jeune que son modèle il l'a suivait du mieux qu'il le pouvait et exécutait les missions qui lui étaient confiées sans broncher il était également très sociable dans le groupe qu'il venait de rejoindre. Jamais Ath' ne se douta de l'affection grandissante qu'Elor lui portait. Enfin si peut-être une fois. Un soir il demanda à Athillë de le rejoindre pour discuter, c'était la seule chose qu'il lui avait dite, intriguée elle accepta
- Ma dame ?
- Athillë s'il te plait.
- euh ... Athillë, je peux vous poser une question ?
- Tâche de dire quelque chose d'intelligent, mais oui vas y. dit-elle allongée au sol les yeux rivés vers le ciel étoilé.
Est-ce que vous ..,murmura-t-il en rougissant. Son allier se pencha vers elle, totalement prise au dépourvu elle se redressa cognant leur tête l'une contre l'autre.
- Si c'est ça que tu voulais me dire ... Laisse-moi te dire que c'est stupide. Dors va ! dit-elle en se relevant avec une bosse sur le front.
Elor la regarda s'éloigner la mine triste et rouge d'embarras, il avait presque réussi. Cela dit, cette tentative c'était révélé douloureuse, il se frotta le front en observant la si jolie elfe disparaître dans la nuit.
Le lendemain les deux compagnons étaient présents lors de la bataille. Le combat faisait rage. Les alayiens chargèrent le domaine baptistrel avec une telle furreur que les elfes espions en restèrent bouches bées, une poignée d'elfes, de vampires et d'humains qui tentaient à eux seuls de résister à l'armée ... Au pire il s'agissait de l'inconscience ou d'une envie suicidaire. La demoiselle et ses apprentis restèrent à couvert, mais quelques soldats n'avaient pas pris la même route que l'armée principale, ils virent les deux elfes cachés dans les fourrés. Les fidèles accoururent dans leur direction et certainement pas pour leur souhaiter la bienvenue. Fuyant, courant, galopant pour se sauver Elor et Athillë coururent aussi vite qu'ils le pouvaient d'un côté et les autres partirent dans un autre sens. Un rugissement strident se fit entendre, Skade la dragonne millénaire était donc là ? Quelle chance, mais pas pour nos deux espions avec les alayiens aux trousses. Très vite, Athillë manqua d'air, son physique risquait de lui faire défaut encore une fois. La troupe adverse approchait à une telle vitesse que la peur qu'ils lui inspiraient lui donna un vertige. Chancelante, titubante Elor vînt à son secours. Il l'attrapa par les bras et les cuisses pour la porter tel un sac sur ses épaules pour continuer de courir. Même si la demoiselle était légère elle restait tout de même pesante. Mais Elor se battait pour la sauver.
D'un lancé habile, un soldat envoya sa masse dans le dos de l'elfe. Courageusement il se releva de sa chute et combattit le petit groupe, sa rage de vaincre lui donna une force insoupçonné auparavant, un ennemi, deux ennemis, trois ennemis. Au moment où il allait triompher, le dernier le désarma et planta son épée dans le torse. Le soldat fit quelques pas puis s'écroula à son tour, Elor lui avait planté un petit poignard à la pliure de l'armure au niveau du dessous de bras, il toussota longuement avant de tomber à terre. Athillë un peu plus loin et légèrement sonnée se releva. Elor à terre ? Pourquoi ? Écarquillant les yeux elle hurla ne comprenant pas ce qu'il c'était passé, Ath' rampa jusqu'à Elor, il suffoqua quelques secondes et avant même qu'elle aie eu le temps de tenter quelques choses il rendit l'âme. Les minutes suivantes furent longues et douloureuses, le meurtre de son père refit surface ne l'accablant que davantage. Elle qui n'avait jamais regardé Elor autrement que comme un simple elfe à son service, elle comprit qu'il avait été bien plus que cela, un compagnon d'arme, un ami, un confident ... Elle retînt ses larmes du mieux qu'elle put, honteuse et bouleversée elle regarda ses mains, encore une fois elles étaient couvertes de sang. Timidement elle caressa la joue de son ami défunt et chanta en son nom avant de lui accorder le rite funèbre qu'il méritait. Ce qu'il avait tenté la veille ... L'embrasser ? Non quand même pas. Elle baissa la tête en voyant le corps s'embraser ... Elle qui ne voulait en rien s'attacher à qui que ce soit elle l'avait fait sans même s'en rendre compte. Le coeur lourd et ses prunelles humides elle alla rejoindre son groupe avant de retourner au domaine baptistrel, au moins elle pourrait se rendre utile la-bas.
Non seulement Ath' n'avait pas recueilli suffisamment d'informations, mais en plus elle venait de perdre le seul être cher qui lui restait, bien sûr elle appréciait les autres apprentis à ses côtés, mais, c'était différent. La vie lui sembla beaucoup moins radieuse, autrefois elle l'était, lorsque son père était en vie. Depuis sa mort un voile sombre s'était déposé sur le monde le rendant fade et triste à ses yeux d'argent. Comme la vie était cruelle ...
Malgré que le temps ai passé, son chagrin ne diminua pas, elle se contenta de le garder pour elle, ça n'est pas cela qui allait lui rendre service : exposer sa souffrance, le fait qu'elle se soit sentit totalement impuissante face au meurtre de chacun de ses proches ... Non c'était un fardeau qu'elle devait porter seule.
La vie reprit plus ou moins son cours, tous tentaient de panser les plaies faites durant la bataille, un nouvel empereur vit le jour, Ath' s'empressa d'aller en discuter avec la mère des elfes Galadrielle, sage et intelligente elle était de très bon conseil. Mais depuis quelques temps elle était étrange, la mort de son époux durant la bataille des bois sombres rendait celle-ci presque aussi fragile qu'une biche face au chasseur. Elle ne s'inquiétait pas, elle était absolument magnifique et bien vite un autre elfe succomberait. Mais de toute façon ça n'était pas ses affaires, il lui fallait juste respecter cela. Préférant rester à l'écart pour observer la situation changer elle remarqua qu'avec le temps une personne était mise à l'écart, puisque la reine c'était retiré pour raisons personnelles, Ath' voyait bien Aegnor Evanealle lui succéder. Seulement, quelques-uns ne le voyait du même oeil que la maîtresse des chuchotements. Un rival à Aegnor ? Alors qu'il était le neveu de la reine ? En plus de la guerre contre les vampires ça n'était vraiment pas un moment glorieux pour le peuple elfique. Athillë se moquait de qui était à la tête du royaume des elfes, seulement elle voulait suivre au mieux le chemin que son père avait voulu la voir emprunter. N'écoutant que son instinct elle n'hésita pas à entrer en contact avec lui, sa promesse tenait toujours malgré qu'elle ai à présent plus de trois cents ans. Elle n'avait pas changé : le teint toujours aussi pâle voir comparable à la neige. Des prunelles argentées lumineuses et tout aussi mystérieuses que la lune en elle-même et une sublime chevelure ébène elle avançait désormais à la lumière du jour. Le temps ou elle s'était caché était révolue, un ami avait payé de sa vie pour la sauver lors de la bataille des bois sombres, son amour pour son peuple allait devoir la forcer à effacer de sa conscience cette horreur. Comment ? En se battant de toute son âme pour les siens !
Sauf que le combat à suivre n'était tout simplement pas possible, même à envisager ... Le Néant répandit sa malédiction sur la forêt elfique une brume dévorant toute forme de vie qu'elle rencontrait. Lahére et Nomin vinrent avertir le peuple elfique : il fallait fuir ! N'écoutant que son cœur Athi' voulut aller voir, les espions les plus âgés sous ses ordres réussir à la convaincre que c'était de la folie. Qu'il ne fallait pas qu'elle meure maintenant. Elle les regarda froidement, il lui faudrait faire confiance à ces rumeurs ... En tant normal elle aurait dû aller vérifier ... Pour une fois elle se montra sage et se contenta de préparer ses affaires, c'est en avril le jour de son anniversaire qu'elle décida de partir. Son faible corps réagissait déjà beaucoup à la magie. Ath' quitta son foyer les larmes aux yeux. Elle avait peu de fois verser des larmes, mais à chaque fois c'était une longue spirale de douleur et de chagrin qui tentait de l'entraîner vers le fond. Mais elle n'avait pas le droit de se plaindre, la vie était dure pour tous, elle devait être forte et c'est tout. Avant son départ elle alla s'enfoncer en pleine forêt, son père et Elor étaient morts ici, c'était à elle qu'il fallait rendre hommage. Athillë déposa un bouquet de fleur blanche au pied d'un arbre en chantant. Dans le jardin des souvenirs il n'y aurai pas de statues en leur honneur. C'est pas les flammes que le rite funèbre avait été exécuté et puis y retourner non elle n'en avait pas envie, sa mère y était sans doute. Elle chanta longuement pour dire adieu à ceux qui avaient fait parti de son entourage, sa famille ses proches. Sa voix mélodieuse et cristalline résonna parmi les feuilles, les branches des arbres. Elle retînt ses larmes encore une fois puis termina son chant en prenant ses affaires et partit vers le seul refuge qu'elle et son groupe pouvait espérer : Aigue-Royale.