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Longue est la route [PV Veren]

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MessageSujet: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeMer 23 Juil 2014 - 0:25

Au loin, la courbe du Wylorel dessinait une arabesque d’une longueur démesurée. Les premières lueurs de l’aube se lançaient à l’assaut de la nature lorsqu’une silhouette noire se découpa en haut d’un talus à l’horizon. Le couple cheval-cavalier s’arrête à son sommet, laissant le soleil naître dans son dos. Depuis ce poste découvert, Althaïa observa les douces collines couvertes de petits bosquets et taillis qui descendaient vers les rives larges et clairsemées du fleuve.

Vers l’Ouest, l’odeur d’alayien transportée par le vent se renforça avec l’arrivée du jour. Mais elle était encore suffisamment diffuse pour que l’on puisse espérer être tranquille en ce petit morceau de terre sauvage. Aucune ferme, aucun toit sur son champ visuel. Seule une route de terre et de galet serpentait un peu plus loin. Déserte à cette heure du jour.

Serrant brièvement les jambes, la Dame envoya sa monture à l’assaut des derniers kilomètres les séparant de l’étendue d’eau tumultueuse. Alors que la cavalière se déplaçait furtivement dans les recoins couverts d’un bosquet touffus, son regard enregistra une autre silhouette, légère et solitaire. Sifflant, la vampire laissa ses yeux suivre le mouvement, tout en restant hors de vue de l’être qui gambadait seul dans l’immensité. Sautant la route pour filer comme une flèche vers les rives, Tiahanloth coucha les oreilles, redoublant de vitesse pour s’éloigner des zones découvertes où sa robe de jais était assaillie par les rayons agressifs de l’astre solaire.
Enfin, le duo ralentit, pour s’arrêter derrière une haute barrière de buissons épineux, sur la grève. C’est là que la Dame en armure décida de mettre pied à terre. Les talons armés de l’armure tintèrent très légèrement contre le fin gravier blanc qui s’étendait jusqu’aux légers embruns qui nappaient la courte plage. La largeur du fleuve était telle à cet endroit qu’on ne distinguait qu’une ligne noire en guise de rive opposée. La vampire laissa son regard glisser à trois-cent-soixante degrés sur ce qui l’entourait. Une bonne cachette loin des axes de l’empire pour faire une pause avant de remonter le fleuve jusqu’au pont le plus proche.

Althaïa laissa la bride sur l’encolure d’une Tiahanloth intriguée par l’eau. Elle fit quelque pas en dehors du couvert de l’ombre, le soleil faisant miroiter les milles facettes aiguisée de l’armure sombre. Son regard blanc se posa sur la rive lointaine, et l’idée d’être aperçue par une hypothétique troupe loyaliste de l’autre côté de l’étendue d’eau lui laissa la trace d’un sourire ironique.

Le destrier vampirique flanqué de la selle et des sacoches humait les flaques saumâtres qui traînaient sous le rebord des derniers buissons. Althaïa s’en détourna un instant pour mettre les pieds dans l’eau. De tous les éléments, l’eau était celui qui lui restait tout à la fois le plus familier et le plus étranger. Peut-être parce qu’elle ne l’avait pas cotoyé durant des siècles et des siècles. Se servant de la magie du froid pour refroidir le métal, faute de la présence du précieux liquide dans ce repaire exilé qui était le sien. Mais désormais, libre à la surface, elle s’était souvenue du lac noir, de la pluie. Puis de la neige. Et enfin, de la mer. Phénomène s’il en était qu’elle n’avait jamais vu, et qui lui tenait à cœur de découvrir à présent, comme pour combler une terrible lacune dans une formation incomplète.

Elle écarta les mains et usa d’un peu de magie pour soulever de fines spirales d’eau qui vinrent s’enrouler comme mille serpents autour de ses chitines poussiéreuses, rendant alors tout son éclat à l’immense peau métallique qui la drapait des pieds à la tête. Elle se pencha, recueillant délicatement un peu du liquide translucide au creux de ses paumes, puis en testa subrepticement le goût. Etrange et… terriblement délassant.
Mais au beau milieu de cet intermède rafraichissant aux lueurs de l’aube, un son, léger comme une brise, suivit d’un déplacement quelque part sur sa droite, vinrent interrompre aussitôt la nonchalance méditative qui avait un moment enveloppé son esprit.
Instantanément, la mante s’éveilla, de nouveau sur ses gardes, tous les sens en alerte, chacune de ses fibres prêtes à lancer l’assaut s’il se déclarait. Althaïa n’avait pas bougé d’un cil. Une seule ondulation de sa colonne avait vu son menton se redresser, les yeux fermés.

« Je vous conseille de sortir sur-le-champ, qui que vous soyez, déclama avec une lenteur et une monotonie glaçante la voix atroce et métallique, car il se pourrait… que le précieux hôte qui vous couvre s’enflamme par mégarde. »

Ses pupilles glissèrent tout aussi lentement vers la zone d’où émanait à présent très nettement une odeur de…
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeJeu 24 Juil 2014 - 15:33


Elle avait toujours été très douée pour fuir et éviter les endroits qui pouvaient la perturber, et depuis son retour des terres vampiriques cette capacité s'était révélée encore plus utile après ce qu'elle avait vu dans ces souterrains... Déjà qu'elle n'aimait pas ces derniers, elle avait ici et maintenant une raison de plus de les éviter comme la peste avec ces créatures qui menaçaient d'y réapparaitre n'importe quand et peut-être en grand nombre. Était-ce l'avenir de tous les vampires trop vieux ou oubliés de devenir ce genre de prédateur bestial et sanguinaire et sans aucune conscience ou personnalité propre ? C'était perdue dans ce genre de pensées qu'elle avait suivi la route guidée par la Wylorel, retrouvant les odeurs familières des humains qui empruntaient souvent ces routes malgré la légère teinte des Alayiens qui se différenciait légèrement des habituels voyageurs. Mais la nuit, ce genre de petites troupes se faisaient plus rares, se limitant aux frontières des villes et évitant soigneusement les zones ou les troupes rebelles alliées aux vampires pourraient leur tendre des embuscades.

La nuit arrivait à sa fin, laissant timidement sa place à l'astre solaire si gênant pour la plupart des vampires qui l'évitaient comme la peste. L'aube était toujours le moment le plus complexe, la lumière du jour nouveau éblouissant par sa luminosité rasante, l'avait forcée à trouver refuge dans les bosquets non loin le temps de s'y adapter pour reprendre sa route comme si rien n'était, ou presque : il fallait que si elle croise un groupe de voyageur ils puissent la confondre avec une humaine.

La silhouette d'un cavalier se dessina à l'horizon formé par un des reliefs non loin qui finirait par emprunter une route non loin de celle qu'elle utilisait. Comme une ombre elle se faufila à l’abri, bien déterminée à esquiver cette présence non désirée dont l'odeur avait tout pour la mettre mal à l'aise : celle d'un de ses congénères et aux petites nuances il n'y avait pas beaucoup de doute quant aux capacités de cette dernière. Oh, elle l'avait certainement aperçue, et même également sentie et reconnu sa nature malgré les nuances de fragrances humaines que portait la vampire pouvant parfois faire qu'un de ses congénères au nez peu sensible la confonde avec une proie, mais au final il était impossible de totalement la dissimuler. Le problème principal étant que contourner la congénère serait une grosse perte de temps, ou alors impliquant d'attendre que cette dernière ne suive son propre chemin.
Qu'est-ce qui la poussa à décider une approche discrète pour ensuite disparaitre pour éviter cette dernière et continuer sa route ? Une curiosité mal placée de voir ce qu'un vampire avec une telle odeur pouvait faire ici ?

Ce qu'elle vit ne l'enchanta guère, il n'était guère difficile de reconnaitre la vampire en armure, la réputation de cette dernière la précédant dans le moindre doute : Althaïa Actaaë. Pour survivre les vampires devaient connaitre ceux qu'il ne fallait pas venir titiller et la conseillère faisait partis de ces derniers. Obéir et se révéler ? Ce serait certainement la seule chose à faire, même si la vampire avait une chance en tentant la fuite, rien ne pouvait lui assurer qu'elle serait la plus rapide, surtout face à un destrier vampirique et un pouvoir magique certainement largement supérieur au sien.
Il fallait juste espérer que son propre nom et son apparence ne lui soit pas venue jusqu'aux oreilles en de mauvais termes. A son grand damne, la jeune vampire commençait à être connue pour avoir été de ceux qui avaient libérés Korentin Kohan et surtout d'être devenue assez proche de lui, chose que les vampires n'ignoraient certainement pas car une telle alliance après des années de haine farouche ne se faisait pas ainsi. Le second secret par contre avait plus de poids et était plus dangereux puisqu'elle avait travaillé pour Isendal Ithil mais l'avait trahit quelques jours avant la mort de ce dernier - dont elle ignorait la mort - mais ce secret là était bien gardé et même les plus hautes instances n'en étaient pas informées. Après tout c'était le seul moyen pour se réserver la primeur des informations !

Aussi sortit-elle doucement, et maladroitement de sa planque comme le ferait une humaine, gardant les mains en évidence les bras le long de son corps. Sa tenue se caractérisant par ses habituelles étoffes de voyageur recouvrant le cuir qu'elle portait en dessous le laissant de temps en temps apparaitre de manière discrète comme si elle n'avait rien à cacher.
Par cette sortie elle signifiait clairement qu'elle n'était pas ici pour se battre, néanmoins la méfiance restait de mise même si ce ne serait certainement pas un poignard qui l'aiderait face à cette masse de fer. Le moment était plus feindre l'ignorance sur ce qu'elle savait et y aller en paix.

"Je suis juste de passage, je ne voulais pas vous déranger."

Le ton passait pour légèrement craintif comme pour appuyer les propos. Pas déranger, pas d'ennuis, la différence n'était pas bien importante à ce moment là compte tenu du risque qui était bien présent rien que de se tenir proche d'une des membres du conseil vampirique car malgré la présence de l'anneau de la rébellion, les loi vampiriques restaient en vigueur et le plus fort avait toujours la possibilité de faire prévaloir ses droits sur le plus faible.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeJeu 24 Juil 2014 - 18:54

...Vampire ?

Elle ne sut en être parfaitement certaine de prime abord. Ses parfums étaient divers et mêlés, certainement dû à une longue course au grand air, bien loin des cavernes humides. Pas désagréable, mais bien curieux, on pouvait y trouver des notes sucrées de plantes, un zeste d’herbe sèche et… un fond tenace de fragrances humaines.

Toute cette panoplie odorante lui parvint en même temps que l’individu s’extirpait de sa cachette avec fort remous de feuillage.
Pas un alayien ni un loyaliste. Ces options-là avaient été rayées de sa liste. Une humaine aux odeurs de vampire ? Certainement pas. Malgré sa gaucherie à sortir des taillis, la façon dont elle s’y était glissé moins d’une minute auparavant ne dupait personne. Assassin peut-être, mais pas de ceux auxquels elle s’attendait.

Une vampire oui. Une. Une demoiselle solitaire, dont la tenue, par certains détails, ne collait pas vraiment avec l’innocence brillant dans ses prunelles aux teintes chatoyantes. Si la magie émanant d’elle pouvait être ressentie car suffisamment dense, ses capacités ne se lisaient pas sur son fin minois. Et là étaient les raisons de la méfiance teintée de vindicte qui avait percé dans sa menace. Qu’elle n’aurait pas hésité une seconde à mettre à exécution à la moindre alerte.

"Je suis juste de passage, je ne voulais pas vous déranger."

L’inconnue sembla un instant user des codes vampiriques pour prouver son pacifisme. Une soumission courtoise et subtile, équivalente toutes proportions gardées aux révérences dont usaient et abusaient les sang-chaud, mais qui n’avait pour d’autre but que de désamorcer la bombe entre elles. Althaïa, qui dévisageait toujours celle qui lui faisant maintenant face, ne répondit rien, se contentant d’un léger basculement de nuque vers l’avant en signe d’acquiescement.

La tenue de cuir qui moulait très sensuellement les formes de la vampire brune sous ses fripes très communes sorties des boutiques humaines, n’était pas celle des éclaireurs. Légèreté, furtivité, agilité. Ce profil-là était soit celui d’une assassine, d’une espionne, d’une voleuse… ou d’une fugitive très habile. Bref, pas d'une créature aussi innoffensive que son teint presque humainement normal, ou ses mèches en chocolat, soyeuses, ne voulait bien le laisser paraître aux yeux des naïfs ou des âmes transies. Le charme légendaire des vampires, à fortiori des femelles... Sauf que ce charme-là se paraît d'une humanité troublante.
Althaïa restait perplexe quant à la nature exacte de cet être qui semblait être à cheval entre plusieurs mondes, comme un assemblage peu naturel et pourtant cohérent. Le dernier morceau du puzzle semblait être l'anneau à l'un de ses index. L'anneau des rebelles.


Un avis extérieur aurait certainement eu l’image de deux chats s’observant mutuellement avec méfiance.

Les humains pouvaient se jauger à leur faciès expressif, leurs gestes parasites très fréquents, leur souffle, leur rythme cardiaque ou la présence de sueur sur leur épiderme. Pour les vampires, c'était une autre paire de manches. Capable d'une immobilité cadavérique par leur nature de mort-vivant, sans autres signes extérieurs que leurs yeux et leurs mimiques souvent bien plus pauvres que celles des sang-chaud pour communiquer, leurs confrontations non verbales, même sans combat, se jouait sur une palette bien plus mince.

Elle se déplaça légèrement vers la droite de quelques pas lents et calculés, présentant plus par réflexe que par volonté son profil, ce qui laissait le moins de prise possible à une attaque à distance.

Après une bonne minute de silence, Althaïa finit par déclarer, sans bouger de sa place :

« De passage. Un passage bien étrange que celui qui vous mène à vous tapir dans un feuillage opaque. Me déranger ? Je ne pense pas. Me suivre, c’est une hypothèse. Voler, peut-être bien. »

Puis, faisant un pas vers elle, comme un fauve jauge celui qui pénètre sur son territoire, siffla entre ses dents :

« Je ne crois pas que l’armée sombre soit à ce point malmenée qu’elle doive faire battre la campagne à des escadrons d’éclaireurs ne comptant qu’une seule tête… à moins qu’il n’y ait aucun autre rescapé d’une subite attaque. Mais il n’y aurait alors aucune raison de s’attarder ainsi sur le chemin du retour. Ce qui me porte à croire que vous n’en faites pas partie. »

Aucune note plus haute qu'une autre. Comme un simple constat, tombant entre elles, et qui ne signifiait qu'une chose : pas de duplicité cette fois.
Tiahanloth, qui avait relevé la tête à la vue de la vampire, replongea le museau dans le ressac, visiblement peu intéressée par l'échange.

Tout en parlant, la Dame avait continué inlassablement ses raisonnements internes. Toujours suspicieuse des raisons obscures de la présence de l'un des siens, seul et à pied, à proximité d'un lieu de passage des troupes. Non pas que l'étrangeté de sa propre présence en un tel endroit ne lui ait effleuré l'esprit, mais plutôt par le comportement fuyard et gêné de l'inconnue. Quelqu'un qui n'avait rien à cacher ne se cachait pas. Sauf...

Sauf si la vampire en question savait qui elle avait en face.
Quelqu'un d'avisé, bien informé. Ou extrêment prudent.

Les vampires n’étaient pas tous unis, au même titre que les autres races. Il existait depuis longtemps et dans tous l’empire, des réfractaires aux us et coutumes imposés par leur retraite dans les galeries. Ces vampires-là n'étaient en général pas bien considérés par les leurs. Mais parmi eux se trouvaient une sous-catégorie qui elle avait perdu le peu de respect dont les sombres pouvaient faire preuve à leur égard : les renégats, avec à leur tête le bien célèbre Kylian Wallam.


En langage humain, cela donnait : hors-la-loi.


Pouvait-elle être l’un d’eux ? Un de ces sang-froid qui revendiquait ouvertement leur combat contre l’hégémonie lorenzienne ? Un premier raisonnement voulait que si ce fut le cas, la vampire n’aurait certainement pas obtempéré aussi facilement, préférant la fuite ou mieux, attaquer en premier en restant à couvert. Mais Althaïa savait qu’accepter de se rendre pour mieux échapper à son adversaire était une stratégie bien plus fine et amenant souvent de bien meilleurs résultats… N’était-on pas protégé dans l’œil du cyclone ?

L’idée avait fait son chemin, et sous le calme apparent retrouvé, la vigilance n’avait pas décru d’un iota.
L’autre pouvait bien lui chanter toutes les salades des potagers elfiques, elle n’avait aucun moyen d’aller vérifier. Et ne s’en donnerait pas la peine pour si peu. La confiance d'un vampire ne se gagnait pas facilement. Voire jamais.

" Cet anneau démontre pourtant que vous êtes liée à la cause commune. Or je ne me souviens pas vous avoir croiser nulle part parmi les nôtres. Quant à votre présence ici aujourd'hui, derrière mon dos, reste un bien vilain mystère que je souhaite rapidement élucider. "

Althaïa la fixait, braquant sur elle le rayon de la seule partie visible de son individu : ses yeux. Blancs comme un monde recouvert de neige opaque.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeJeu 24 Juil 2014 - 22:10


Elle n'avait pas dupé et ne duperait pas, même si certains vampires pouvaient se laisser avoir notamment parmi les plus jeunes, ceux qui avaient le pouvoir et l'age nécessaire ne se laissaient pas avoir aussi facilement, et même si le rôle pouvait les perturber un moment, il pouvait tout aussi bien les agacer au plus au point au bout de quelques minutes comme elle avait déjà pu en faire l'expérience avec son ancien maitre. La soumission immédiate n'était pas non plus une option, et la laisserait sans aucune défense si la vampire en face d'elle décidait qu'il s'agissait d'un piège. Alors la diplomatie était le dernier recours... Diplomatie vampirique toute en douceur que cette dernière accepta d'un signe de la tête. Ah, c'était bien plus simple avec les humains... Lire leurs émotions sur leur visage ou à partir de leurs odeurs était si facile comparé à un de ses congénères, d'autant plus que seule les prunelles blanches comme neiges de son homologue étaient visibles. Heureusement, cette dernière acquiesça à la formule de "politesse" signifiant qu'elle acceptait le dialogue au lieu d'en venir directement aux mains. Mais ce n'était certainement pas une raison pour se laisser aller : elle la dévisageait.

Elle sentait son regard la parcourir de la tête aux pieds, l'analyser froidement comme pour tenter de déceler les illogismes entre ce qu'elle paraissait être et ce qu'elle était réellement. Oui, c'était vraiment difficile de duper ce genre de vampires, voilà pourquoi elle évitait toujours ses congénères. Elle n'avait pas été éduquée à leur faire face autrement que par la fuite ou la soumission. Elle suivit le regard blanc et glacial de la vampire qui décrivait ses formes, sa tenue, et qui se fixait sur les éléments qui la perturbaient, elle surveillait le moindre bruissement, le moindre petit mouvement qui pourrait être les prémices d'une attaque pour tenter de l'esquiver en prenant le moins de risques possibles. Mais tant qu'elle resterait là à la regarder alors tout se passerait bien.

Elle avait déjà avertis cet humain, Matis Falkire, sur cette vampire qui était plus que dangereuse. Mais elle ne l'avait jamais constatée d'elle même, et cet triste occasion risquait de se présenter ce jour... Si elle revenait encore blessée au quartier général de la rébellion humaine, ce serait Korentin qui la tuerait directement si elle n'était pas déjà morte à cause du soucis qu'elle lui ferait faire. Dernièrement elle avait vraiment le don d'avoir des problèmes avec ce genre de vampires... Elle se mit instinctivement de profil, comme si elle attendait ou préparait une attaque, ne manquant pas de tendre quelque peu la jeune vampire. Allait-elle bondir ? Non pas pour le moment.

En silence elle la laissa faire ses hypothèses, la suivre ? La voler ? Non, ce n'était vraiment qu'une affreuse coïncidence qu'elles avaient eut de ce croiser à ce moment bien précis. Mais même si elle lui expliquait, la croirait-elle seulement ? L'hypothèse se déporta vers l'armée vampirique et ses troupes d'éclaireurs rapides auquel elle pouvait être facilement rattachée mais l'hypothèse fut également balayée. La jeune vampire l'observait avec intensité, essayant de décrypter la moindre émotion ou le moindre petit signe d'agressivité brutale de la part de son... Adversaire ? Oui c'était certainement le mot. Elle la laissa faire un pas vers elle sans bouger, comme si le fait de l'imiter par un pas en arrière risquait de la provoquer. Fuir devant un prédateur n'était jamais la meilleure chose à faire car cela risquait d'éveiller l'instinct de la chasse et conduire à un combat à mort.

Observer avant d'agir, les deux prédateurs se jaugeaient mutuellement. L'une se faisant plus agressive que l'autre, et la jeune vampire ne risquait pas d'aller la contredire connaissant parfaitement l'écart de puissance. Aucun geste plus suspect que l'autre, et seul fut le vent à causer un mouvement des cheveux et vêtements de cette dernière qui n'avait pas cillé depuis le début de l'échange.

La cause commune, l'alliance entre les humains et les vampires. Le sujet finit par arriver sur le tapis à la vue de la bague de la rébellion. Voici l'issue exploitable pour la vampire qui se trouvait dans une situation vraiment peu enviable. Et même s'il restait des suspicions de la part de son interlocutrice, c'était déjà un pas réalisé en avant. Néanmoins les barrières subsistaient, ces barrières hérissées de centaines de lances toutes aussi acérées les unes que les autres qui menaçaient de la transpercer. Alors comment faire pour les abaisser dans le calme ? Détourner le sujet ?

"Parfois nos intérêts communs nous mènent à travailler pour les humains ni à le faire dans la lumière de nos semblables." Ces quelques mots prononcés comme les tout premiers avaient gardé cette pointe de crainte qui matérialisait les coutumes vampiriques et l'absence d'intension de combattre. "J'ai vu une de vos œuvres dans les mains d'un humain, un certain Alford Gorder. Saviez-vous qu'il avait participé à l'évasion de Korentin Kohan du palais impérial ?"

Distiller les informations pour susciter les intérêts, voici au petit jeu auquel elle essayait de jouer avec la vampire. Elle titillait sa curiosité pour tenter d'apaiser les tensions mais également se donner un intérêt quelconque et éviter toutes réactions malheureuses qui pourraient lui couter la vie. Le tout était de le faire correctement, et elle avait eut des années pour apprendre à le faire auprès d'Isendal Ithil, mais seulement quelques mois pour savoir comment le faire patienter et ne pas révéler tout ce qu'elle savait. Et il était encore trop tôt pour lui révéler le rôle qu'elle avait pu tenir.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeVen 25 Juil 2014 - 15:36

Réceptive et bien moins maladroite que nombre de nouveaux soldats vampiriques. Derrière ce curieux protocole, qui aurait sans doute paru bien primaire et animal à un humain se targuant d’être civilisé et raffiné, se profilait tout l’art politique des vampires. Différent cependant, il n’y avait là pas d’hypocrisie ou de sourire mielleux de façade qui s’accompagnait d’un poignard dans le dos. Les embuscades étaient nombreuses, les apparences mille fois trompeuses, mais pas lorsque deux regard s’affrontaient pour poser la question fatidique : me cherches-tu querelle ? Ou seras-tu mon allié ?

Ce stade-là était bien plus simple chez les vampires que chez les hommes. Soit on se déclarait ennemis, et en ce cas, il n’y avait qu’une issue possible. Soit on estimait que l’on ne représentait l’un pour l’autre ni un danger immédiat, ni une raison rationnelle de se mettre en danger. L’amitié était très rare car peu naturelle. L’indifférence réglait généralement les choses. Je passe mon chemin. Toi aussi. Point final. Les humains eux, préféraient bien souvent tirer profit de toutes les situations, quitte à les embrouiller au maximum et ainsi s’enfermer eux-mêmes dans des pièges inextricables. Ce que les vampires évitaient, pour la plupart, le plus possible.

L’éclat de ses yeux était vif, et la vampire semblait se démener mentalement pour se sortir d’affaire, comme le démontrait la prudence de chacun de ses gestes et dires. Le dialogue muet avait atteint son but des deux côtés. Althaïa, bien que toujours sur ses gardes, commençait à entrevoir une congénère qui louvoyait avec aisance dans la brèche qu’elle lui avait ouverte. Ce qui était hélas bien rare ces derniers temps. Un signe qu’il y avait là peut-être plus à voir qu’une simple égarée, comme elle tentait de le lui faire croire.

Quel âge pouvait-elle bien avoir ? La question n'avait pas du tout le même sens pour un vampire, que pour un elfe ou un humain. Impossible de se fier au paraître. Qu'elle ait vécu un eon ou trois semaines en tant que non-morte, sa peau ne prendrait pas une ride. En revanche, il y avait d'autres moyens d'en avoir une approximation. L'attitude face à un autre sang-froid, et la gestion de la Soif. Cette dernière capacité ne pouvait s'acquérir qu'à force d'un entrainement permanent, lent et douloureux. Elle était bien placée pour en savoir quelque chose. Le fait que son visage ne lui disait rien n'était pas une garantie. Mais elle ne devait guère avoir plus de quatre siècles derrière elle. Une jeune tueuse ? Elle semblait bien plus à l'aise que la plupart des "jeunes" présents à Aigue.

"Parfois nos intérêts communs nous mènent à travailler pour les humains ni à le faire dans la lumière de nos semblables."

Althaïa retint un rictus sur l’une de ses commissures. D’où sortait-elle cette allusion ? La référence était trop limpide pour qu’elle passe à côté. C’était donc volontaire. Mais la suite s’avéra encore plus surprenante.

"J'ai vu une de vos œuvres dans les mains d'un humain, un certain Alford Gorder. Saviez-vous qu'il avait participé à l'évasion de Korentin Kohan du palais impérial ?"

Pourquoi dévier ainsi de la conversation initiale ? Cherchait-elle à noyer le poisson ? Althaïa était tentée de le croire. Croisant les mains dans le dos, elle fit demi-tour et se dirigea vers sa monture, toujours très lentement, sans cesser de cadrer son interlocutrice au centre de son champ de vision.

Elle avait eu vent de la libération de l’empereur exilé, des conditions de sa fuite. Lui et sa dragonne. Mais quand à connaître les noms des protagonistes de cette spectaculaire évasion, elle n’était pas friande de ragots, et pas vraiment le genre de personne à fréquenter le monde. Alford Gorder donc. Le drôle d’humain au sourire inconditionnel qui avait accepté son marché. Pour un espadon. Le dernier et l’un des rares humains auquel elle avait cédé son savoir-faire comme n’importe quel artisan. Ou presque. Elle ne lui avait pas réclamé d’or, à l’inverse de tous les autres commerçants. Mais au final, tout humain et mercenaire qu’il était, il lui avait rendu un si grand service que même sa mante acariâtre ne semblait pas tant lui en vouloir de n’être qu’un pitoyable mâle.

« Je l’ignorais. Pourquoi le saurais-je ? J’en suis bien aise pour lui, et pour ceux qu’il a sauvés. Mais loin de moi l’idée de me mêler de ce qui ne me regarde en rien. Seules les conséquences tangibles de leurs actes en ce monde ont pour ma personne, à cet instant, un véritable intérêt. Gorder a mon estime, pour une raison qui ne regarde que moi. Pour autant, il reste un humain comme beaucoup d'autre.»

Mais la véritable question était plutôt : comment elle, savait-elle tout cela ? Plusieurs solutions. Soit elle était une proche du mercenaire humain. Il s'était déjà vu des alliances éphémères entre sang-chaud et sang-froid, surtout dans ce métier qu'était le mercenariat. Autre possibilité, et on en revenait toujours au même point : elle en savait beaucoup trop pour se trouver là par hasard.
Certes, les forgerons vampiriques ne courraient pas les rues, surtout à leur époque. On ne les comptait plus que sur les doigts d'une main, eux qui se servaient depuis des années des armes récupérées sur les champ de bataille pour fournir les bras de l'armée sombre. Mais le fait que la vampire qui se trouvait là ait fait le rapprochement entre son plus vieux métier et l'arme du mercenaire était d'un concours de circonstance assez surprenant. Au final, le résultat de l'équation ne jouait pas réellement en sa faveur.

Sa voix trainante et morne s’étalait en rythme avec les clapotis de l’eau sur la plage. Le soleil avait fait son apparition juste au-dessus de la ligne d'horizon, et les rayons pâles dardaient par delà les hautes ombres projetées par les fourrés qui les abritaient.

" Vous voilà bien informée de choses qui, à priori, n'ont pas grand rapport avec la situation présente. "

La Dame de Fer s'abstint de relever le fait que si la vampire n'avait pas manifester d'intention mauvaise à son égard, elle n'avait pas chercher non plus à donner d'explication franche et cohérente quant à sa présence près du fleuve.

" Je me passerais de vous demander une identité que vous auriez tôt fait d'inventer, déclama la vampire de sa voix monocorde, et dont je n'aurais que faire. Ce que vous êtes, en revanche est une information qui pourrait à elle seule, m'éclairer sur la raison de votre présence fortuite en ce lieu et sur les motifs qui vous font connaître cet Alford, dont vous semblez faire grand cas. "

Court silence.

"Quelque soit votre poste parmi les rebelles, vous n'êtes pas de ceux que l'on croise dans les rangs des sujets du Prince. Mais peut-être est-ce une méprise de ma part... ? Ou une volonté de ne pas apparaître au milieu des foules ? "

Le couvert des mots était clair. Althaïa avait lancé la canne. Libre à elle de mordre ou d'esquiver, sa réaction seule en dirait bien assez long.

Une idée était venue à Althaïa. Qui disait sang-froid, disait besoin de sang et chasse. La tenue de l'inconnue était relativement propre, tout du moins pour une personne arpentant les chemins de l'empire à pied. Pas de sang coagulé, pas de déchirure ou de trace récente de combat. Soit son voyage avait été court et direct, au quel cas le fait qu'elle ait été suivie devenait encore plus flagrant, soit la belle prédatrice n'avait pas eu sa ration d'hémoglobine depuis un temps relativement long. Avait-elle trouvé un biais ? C'était à envisager, mais elles étaient à présent à des kilomètres de la civilisation, soit à plusieurs jours de marche, un peu moins à patte de vampire, de la moindre ferme. Pas de proie, sinon animales, dont le nectar de vie ne lui serait pas d'un grand secours.

" Vous ne semblez pas en manque, cependant il me vient à l'esprit que vous ne trouverez pas ici d'autres repas qu'une troupe armée. Peut-être de verre noir. Si vous n'êtes que de passage, dit Althaïa en accentuant très légèrement ce dernier mot, vous ne devrez pas souffrir plus de quelques jours de marche pour vous ravitailler. Dans le cas contraire, il vous faudra arracher votre pitance à la force de l'épée, ou du croc, à votre préférence. Des détachements alayiens ont en effet étés aperçus dans les plaines entourant la Romantique. "

Autrement dis, leur barreraient la route à l'une ou l'autre pour rejoindre Aigue.
L'attitude de la vampire n'était pas celle d'une grande guerrière habituée des champs de bataille, mais après tout, qui était-elle pour juger ? Celle-ci saurait certainement arracher la jugulaire d'un fanatique pour y retrouver ses forces. Dans le cas contraire, il n'y aurait plus lieu de se poser de question sur sa personne.
La pitié était une notion presque purement humaine. Presque, car il y avait toujours des individus pour défier la règle. Mais c'était justement ces exceptions qui la confirmaient...

Si la Dame avait senti la présence des alayiens quelque part sur la rive sud, leur odeur différente des armandéens portée par les vents, l'autre l'avait certainement enregistrée elle aussi. Un choix s'offrait alors à elle deux. Repartir d'ici chacune de leur côté, comme cela aurait dû être le cas lorsqu'Althaïa avait décidé de ne pas mettre sa menace de mort à exécution... Ou bien, contre tout attente, s'allier pour chasser en meute. Ou déguerpir si l'ennemi leur était trop supérieur.
Or la vampire aux yeux verts n'avait visiblement même pas envisagé que son aînée puisse prendre une telle option en compte. Rien de bien étonnant.

Quelques années auparavant, sa décision n'aurait été issue que de deux choix. La tuer sur pied sans lui laisser le temps de réagir. Ou la laisser filer dans la plus grande indifférence, quitte à la laisser errer à sa guise et peut-être mourir de soif si elle ne parvenait pas à distancer leurs ennemis seule.
Aujourd'hui, Althaïa se donnait un tout autre raisonnement.

Elle finit par se remettre en mouvement, cette fois pour s'éloigner et revenir vers sa monture, qui cette fois vint docilement vers elle, désintéressée des flaques verdâtres.

" Vous n'êtes que de passage. Vous devez donc avoir vos propres préoccupations. J'ai les miennes. Je vous accorde le bénéfice du doute. "

Elle fit un bref mouvement de la main, comme pour passer l'éponge sur un sujet de dispute qui n'en valait pas la peine.

" Ne me donnez pas d'autres raisons de revenir sur cette décision, j'ai suffisamment de mal à croire que le hasard vous ait suggéré d'atterrir sur cette plage en particulier. Puisse les Esprits vous ramener aux cavernes en un seul morceau. Bon retour. "

S'emparant de la bride, elle se détourna de la vampire, s'éloignant à pied au bord de l'eau, laissant la vampire seule, face à un dilemme qu'elle n'aurait sûrement aucun mal à résoudre si elle était ce qu'elle prétendait être.
La jument et le mage continuèrent leur marche paisible le long de la rive sur quelques centaines de mètre, jusqu'à n'être plus que deux silhouettes en i entre les talus de la berge et le fleuve. S'éloignant du même coup d'Althaïa la romantique.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 17:12


Elle avait réussit à attirer un peu d'intérêt de la part de la conseillère, mais le doute subsistait : est-ce que ce serait suffisant pour éviter un bain de sang inutile ? Les vampires réagissaient à l'instinct, attirer trop d'intérêt pouvait être dangereux tout comme pas assez et être simplement considéré comme un parasite qui n'avait pas le droit au don qui lui avait été fait et avec lequel on pouvait se permettre toutes les actions plus cruelles les unes que les autres. Au regard qui lui était posé dessus on aurait dit que la jeune femme avait réussit à obtenir le bon degré, elle la détaillait avec moins d'hostilité et plus de curiosité, curiosité qui allait toujours dans le même ordre pour les vampires et dont le schéma se répétait toujours avec une aisance calculatrice de ceux qui ne réfléchissent que par les faits et non pas les sentiments. Qui servait-elle ? Quel age avait-elle ? Deux questions, deux réponses qui permettaient de savoir comment son homologue réagissait, comment il vivait et surtout ce que l'on pouvait faire de lui.

Une fois le premier intérêt acquis, il fallait fidéliser. Un peu comme un marchand qui cherche à fidéliser sa clientèle afin qu'elle le trouve utile et finisse par revenir ou plutôt ne pas changer d'avis. Car si la conseillère changeait d'avis alors les choses reviendraient à leur point d'origine, et la seule chose que la jeune vampire avait à revendre ? Et bien c'était des informations et le peu de reconnaissance qu'elle pourrait tirer de la mise en place de cette alliance. Malheureusement la perche tendue ne fut pas attrapée et même rejetée sèchement comme si cette dernière n'avait aucune valeur pour elle, après tout, tout le monde n'avait pas besoin de ce genre de compétences qu'elle essayait presque de lui vendre.

Dans tous les cas elle ne refusait pas par incompréhension, non. Plus par connaissance de cause ? Elle avait certainement supposé quelque chose de proche de la réalité lorsqu'elle se passa de lui demander une identité. Cependant ce qu'elle était... Pas qui, mais quoi. Quoi parce c'était surtout le rôle dans la société vampirique qui faisait la personne et pas l'inverse.

"Je suis réellement ici par le plus grand des hasard." répondit-elle simplement. "Par contre je me demande réellement qu'à bien pu faire cet humain maladroit pour mériter votre respect."

Oui, Alford Gorder était plus que maladroit, il l'avait prouvé à plusieurs reprises et certainement qu'il avait fallut encore une fois un miracle pour ne pas qu'il vexe la dame de fer qui se trouvait maintenant devant elle. Ou alors simplement il avait fait quelque chose qui avait vraiment plu à cette dernière et il suffisait maintenant de savoir quoi pour lui donner un ordre d'idée sur ce qu'elle devait faire à son tour pour ne pas finir six pieds sous terre. Et d'ailleurs la question suivante risquait de décider de son sort, pensivement, ou tout du moins elle semblait l'être, elle passa sa main dans une mèche de cheveux.

"Un pion sacrifiable gagne à être utile, mais pas à être connu."

Elle ne levait certainement pas le voile, mais au moins elle essayait de ne pas être prise pour une de ces rebelles qui suivent ce fou de Wallam dans sa quête de mortalité à cause d'un amour fou et irraisonné envers une princesse humaine et ce alors qu'il se mettait à dos la rébellion et risquait de causer des conflits dans cette dernière rien que par ce désir égoïste. Mais ke sujet se détourna presque aussitôt sur quelque chose de plus terre à terre, bestial et primaire pour les vampires : le besoin de se nourrir. La jeune vampire avait encore quelques jours devant elle, mais le besoin de chasser se faisait de plus en plus fort. Certainement qu'elle s'attaquerait à quelques Alayiens, cherchant à les disperser ou à les neutraliser un par uns par des moyens des plus fourbes pour se nourrir du dernier ou de celui qui serait abandonné derrière.

"Il n'est pas difficile de les sentir, ils transpirent comme des porcs sous leurs armures de verre noir." répondit-elle avec un air distrait alors que la vampire se remettait en selle.

Elle avait décidé de l'épargner, ou plutôt de ne pas chercher le combat pour reprendre sa route. Il ne faisait pas vraiment bon de rester en ces lieux, surtout avec l'odeur Alayienne qui se faisait de plus en plus proche et avec ce jour naissant. Seul contre une de ces petites troupes armées qui ne comprenaient pas plus de quatre individus, même un vampire n'avait que peu de chance de s'en tirer sans le soutien de sa magie nocturne pour le camoufler, aussi quand elle le signifia, la jeune espionne acquiesça d'un signe de la tête en guise de remerciement avant de disparaitre de nouveau dans les fourrés une fois que la conseillère lui tourna le dos pour reprendre sa route.

Combien de minutes s'écoulèrent avant que le tintement des armes ne se fit entendre ? Ils avaient vu la poussière causé par le déplacement de la monture de la vampire, et évidemment ils ne manquaient pas de comprendre qu'un cavalier seul n'appartenait certainement pas aux Loyalistes ou même à leurs propres troupes, trop prudents pour se déplacer seuls en zone rebelle qui eux avaient toutes les raisons de procéder ainsi. Lentement mais surement ils avaient retrouvé la trace de la conseillère et étaient remontés jusqu'au lieu de la rencontre ou la jeune vampire avait décidé d'attendre un peu pour mettre le plus d'écart entre elle et cette dernière. Grand mal lui en avait pris car elle se retrouvait maintenant prise au piège, quasiment encerclée par les Alayiens qui avaient tout de même repéré ses traces, traces qu'elle avait laissé en se faisant plus maladroite qu'elle ne l'était.

Le jour commençait à pointer et malgré le couvert des arbres la vue de la vampire baissait. Les neutraliser tous ? Ce n'était certainement pas possible, mais en supprimer un ou deux et blesser le suivant pour ralentir la petite troupe et lui permettre de fuir était beaucoup plus réalisable. Sa petite arbalète était toute choisie pour cela, lorsque la première flèche vint rencontrer la gorge du premier humain qui n'était pas protégé à cet endroit et qui tomba lourdement de sa monture, faisant remonter l'odeur du sang frais aux narines de la vampire qui avait attaqué depuis un arbre non loin. Le vent ferait courir cette odeur dans toute la plaine et attirerait certainement quelques uns de ses congénères pour leur permettre de prendre l'avantage. Restait-il à savoir si elle résisterait assez longtemps face aux trois individus restants qui avaient par contre tout leur temps derrière leurs épais boucliers qu'ils avaient levés.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 19:33

Alford Gorder n'était somme toute qu'une péripétie parmi des centaines d'autres depuis la création de la rébellion à Aigue-Royale. À la différence que cette fois, elle ne s'était pas contenté de quelques mots échangés avec indifférence froide ou d'échanges de bon procédés. Le mercenaire avait fait figure d'exception parmi la kyrielle de sang-chaud fréquentés bon gré malgré durant ces mois de retraite souterraine.

"Je suis réellement ici par le plus grand des hasard. Par contre je me demande réellement qu'à bien pu faire cet humain maladroit pour mériter votre respect."

Au fonds c'était une vraie question, fort intéressante.


« Certains sang-chaud savent où est leur intérêt, et par là, leur place en ce monde. Des âmes humbles qui n'ont pas encore été contaminées par cette idéologie burlesque qui consiste à inverser les rôles. »

La courte et singulière discussion l'avait amené à réfléchir sur certains évènements récents, que son esprit avait jusque là volontairement occulté.

Le grand empire vampirique dont rêvait Vanaël. Dont elle avait rêvé elle aussi. L'extermination des elfes par Lorenz qui amènerait l'avènement d'une ère où les seigneurs de la nuit seraient enfin libres. Libres de posséder ces terres où ils avaient été, pendant plus d'un millénaire, des parias, pourchassés par des armées entières alors qu'eux-mêmes n'étaient qu'une poignée, terrés dans le royaume le plus effroyable du contient, dont nul autre qu'eux n'aurait voulu. Mais à la grande différence des alayiens et des nordistes, les vampires ne souhaitaient et ne pouvaient envisager l'extermination des mortels. Non, leur seule volonté était de rétablir un équilibre instauré lors de leur création : celui d'une chaîne alimentaire bien réelle. Qui n'avait pas entendu cette légende qui voulait que les Esprits se soient trompés en créant les vampires ? Une malédiction mal exécutée ?
Althaïa préférait en rire. Un rire jaune.
Comment croire que les Grands Esprits puissent commettre une erreur ? Ce serait renier leur nature de créateur !
Non. Les vampires n'étaient pas une erreur. Que cela plaise aux Hommes ou non. Ils avaient été créés, et pour une bonne raison.
Les étaient à eux seuls une régulation de la population humaine galopante.

C'est en ces longues réflexions interminables qu'un cri retenti quelque part derrière son épaule droite, vers les hauteurs à la végétation éparse. Tiahanloth ronfla, les oreilles dressées.

« Les alayiens. »

Les mots s'adressaient autant à sa monture qu'à elle-même, avec ce brin de fatalité agacée qui traduisait le début des problèmes.
Peut-être y avait-il aussi quelques loyalistes armandéens... mais leur odeur était couverte par celle, bien particulière, des envahisseurs.
Le cri fut suivi d'échos suggestifs. Althaïa arrêta malgré elle sa monture. Que faisait-elle ? Il fallait partir. Rien ne pouvait justifier qu'elle commette une telle imprudence. La jeune vampire devait être loin. Alors pourquoi cette odeur de sang et c bruit d'armes ? Qui pouvait bien s'en être pris à une patrouille, alors qu'aucun détachement rebelle ne sillonnait le coin ?

Les raisons qui la poussèrent à faire brusquement demi-tour restèrent floues. Elle retint cependant qu'un fort pressentiment la poussa à talonner sa monture. Sans savoir ce qu'il se tramait à quelques foulées derrière les buissons, Althaïa retrouva les senteurs mêlées de la vampire en cavale.
Elle était donc restée en arrière. Pas le temps de s'interroger sur le comment du pourquoi. L'astre u jour montait au-dessus de l'horizon et leur avantage s'amenuisait. Silencieuse, la jument noire s'était glissée à l'écart de la scène, dans l'un des grands taillis qui composaient le paysage. Depuis ce poste, elle enregistra alors une forme accrochée dans les branches de l'un des rares arbres qui longeait la piste découverte. Et ce qu'elle découvrit la fit grincer des dents.
La sombre était encerclée par six guerriers qui venaient visiblement de la dénicher, et arboraient des mines peu avenantes.

« Descends de là, chienne ! Hurla un hallebardier rubicond, dont l'épaulière était décorée d'une flèche noire fichée entre les plaques de son armure lourde, tu vas voir ce qu'on fait aux animaux comme toi qui osent s'en prendre à l'Ordre d'Obsidienne ! »

La petite troupe grondait, mais aucun n'osait s'essayer à grimper à l'arbre pour y débusquer la vampire. Althaïa remarqua qu'aucun d'eux ne possédait d'arme à distance. Impossible pour eux
Sauf que l'un des alayiens eut une idée pour palier à ce manque. Un sourire cruel sous son casque qui lui masquait les yeux, il recula de quelques pas, dégainant une machette de sa ceinture, tournant les hanches en la tenant à bout de bras.

« Tiens, la sangsue, crachat l'homme, venimeux, de la part de mon frère ! »

Et il balança la petite hache de toutes ses forces.

Althaïa n'attendit pas de savoir si l'arme avait atteint son but. Au moment où l'homme avait révélé son intention, Tiahanloth avait bondi hors du bosquet. En deux autres bonds, elle avait franchi la distance qui la séparait du lieu de l'affrontement.
Finalement, elle allait bien mettre le feu. Mais pas pour les mêmes raisons. Une boule de feu la précéda sur le terrain, un lancé en cloche qui retomba au milieu du groupe, enflammant l'herbe sèche à leurs pieds.
La cavalière et son destrier passèrent alors par dessus les buissons.
Son arrivée provoqua la confusion dans la troupe, qui ne réagit pas suffisamment vite pour empêcher la Dame d'avoir ce qu'elle voulait : une bonne diversion.
Pourquoi avait-elle décidé de venir en aide à une vampire solitaire qui ne lui devait rien, et à qui elle ne devait rien non plus ? Althaïa sourit lorsque son sort de télékinésie déséquilibra l'alayien dont elle avait visé les pieds.
Elle faisait désormais parti d'une rébellion. Les alayiens étaient l'ennemi, ainsi que ceux qui les servaient. Elle n'était pas âme à connaître pitié, remord ou compassion, ces mots vides dont les mortels leur rabâchaient les oreilles. Mais un vampire était un vampire : l'un des siens valaient dix fois une vie humaine. Cent fois celle d'un hérétique pro-néant.

Mais si son entrée avait littéralement mis le feu aux alayiens, les deux gros bras du groupe trouvèrent en elle une cible de choix, bien plus dans leurs cordes qu'une tireuse embusquée

« Kerek, rentre au camp, va chercher les autres, indiqua le hallebardier à l'un de ses compères. »

Puis il empoigna son arme et fonça sur la cavalière.
La conseillère calculait chacune de ses manœuvres avec grand soin. Surtout, aucun contact avec les cuirasses d'un noir absolu. Sa magie n'y résisterait pas.
Par chance, l'alayien qui lui fonçait dessus comme un taureau avait un point faible. Son visage. Large et presque plat, il n'était pas protégé. Seule sa tête et sa nuque se voyaient coiffées d'un casque lourd en acier.
Althaïa se plaça face à l'homme, lançant sa jument à son encontre, à la manière d'un tournois. Lorsque le soldat voulut abattre son arme sur le flanc de la monture, Tiahanloth pila, ses hanches pivotant du même coup autour de ses épaules. La hallebarde continua sa route, laissant son propriétaire à hauteur de bras pour la vampire. L'occasion était trop belle pour être manquée. Ses ongles réunis en une pointe mortelle, sa main fusa comme une flèche droit entre les yeux du fanatique. Qui lâcha la hampe et s' écroula en un même mouvement. La mort de son acolyte sema le doute dans le regard du second soldat qui s'était approché. Son hésitation donna champ libre à Althaïa pour bifurquer en direction de l'arbre.

Les alayiens avaient clairement décidé de gagner du temps.
Althaïa jeta Tiahanloth en avant, se retournant vers sa congénère, et d'un mouvement de la tête, lui dit d'un ton impérieux :

"Montez !"



Dernière édition par Althaïa Actaaë le Sam 9 Aoû 2014 - 12:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 11:20


Ils l'avaient bloquée dans son arbre, la forçant à rester dans ce dernier sans pouvoir l'atteindre et attendant que cette dernière vienne se battre directement au corps à corps étant donné leur impossibilité de l'atteindre. Oh, ils pouvaient toujours essayer de couper l'arbre, mais au moindre interstice elle ferait s'y faufiler un des petits carreaux d'arbalète qui au final viendrait causer leur perte. Il suffisait d'un peu de patience et la vampire en avait beaucoup à revendre. Au moins elle gagnait du temps pour que ces Alayiens ne puissent rattraper la conseillère Vampirique dont les traces les conduirait directement à la cachette de cette dernière.
Oh ce n'était pas vraiment par bonté ou sacrifice de soi qu'elle agissait ainsi, mais plus par intérêt, après tout les vampires agissent toujours par intérêt avec des risques purement calculés même si ce dernier avait été quelque peu inconscient sous estimant la possibilité de renfort faisant passer les individus de 3 vivants à 6.

L'un d'eux ne se gêna d'ailleurs pas pour lui lancer une hachette en guise de cadeau, elle le remercia chaleureusement avec un charmant sourire alors que l'objet tranchant de verre noir vint se ficher dans l'écorce de l'arbre. Qu'ils viennent la chercher s'ils la voulaient ! Après tout pour se faire une prostituée il fallait toujours payer, alors ils le feraient en donnant de leur corps ! Elle les observait donc tranquillement du haut de son perchoir, comme le ferait un félin avec une troupe d'oiseaux se disputant quelques graines, les observants attendant le faux pas qui leur serait fatal et les changerait en proie.

La donne fut rapidement changée par l'intervention plutôt flamboyante de la conseillère qui avait décidé pour on ne savait quelle raison de faire demi-tour. Finalement elle était venue se jeter dans la gueule du loup, offrant aux assaillants la proie qu'ils étaient en train de poursuivre, néanmoins cela divisa leurs forces, assez pour permettre aux vampires de s'en sortir. Le pauvre fuyard qui devait rentrer au camp n'eut pas cette chance quand un carreau d'arbalète vint se ficher dans une de ses articulations, point faible de toute armure traversant le genoux comme du beurre et lui faisant manger l'herbe avec perte et fracas pour... Venir la chercher ?!

Elle n'en croyait pas vraiment ses yeux, pourquoi avait-elle fait ainsi alors que quelques instants plus tôt elle avait menacé de la faire griller et ne la croyait pas "honnête" ? Bon, ce n'était pas vraiment le moment de se poser ce genre de questions et la jeune vampire n'attendit pas longtemps avant d’atterrir avec souplesse sur la croupe de l'animal, en profitant pour asséner un joli coup de pied dans la figure de l'humain qui avait osé approcher ses sales mains pleines de doigts dans sa direction afin de la faire tomber.

"Avec plaisir" répondit-elle sur un ton respectueux et reconnaissant en réponse à l'invitation qu'elle avait déjà accepté.

Les humains hurlaient ce qu'ils savaient en insultes, mais également révélaient directement les intentions qu'ils avaient dès le départ ! Dans le chaos du combat, elles purent entendre clairement que c'était certainement les traces de ce cheval qu'ils suivaient depuis quelques heures déjà et qu'il fallait abattre les deux vampires qui leur avait tendus cette vilaine embuscade, car au final malgré l'absence totale de coordination les choses étaient telles qu'elles ressemblaient bien à un plan de bataille typé guérilla : fixer l'ennemi, effectuer une attaque brutale et violente pour repartir aussi sec sans demander son reste sans prendre la peine de tout tuer sur son passage.

Par contre forcer l'ennemi à vous poursuivre pour terminer le combat était toujours très intéressant, dispersant ainsi les forces mais également les épuisant physiquement pour gagner un avantage non négligeable lors de l'affrontement suivant qui serait fatal aux courageux inconscients qui avaient décider de procéder ainsi et qui feraient alors office de casse-croute pour les deux vampires.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 19:27

La diversion avait eu l'effet escompté, et en un temps record, la petite troupe pro-néant s'était retrouvée dispersée et incapable d'effectuer une manœuvre coordonnée contre le duo vampirique. Althaïa regarda le carreau d'arbalète abattre le messager comme une perdrix au décollage.
Sans possibilité d'agir, sans renfort, le groupe de guerrier maintenant réduit à trois individus ne fit pas le choix le plus judicieux. Se pensaient-ils invulnérables grâce à leurs armes ? À la bénédiction de leur Esprit machiavélique ? La Dame de Fer n'en avait cure. Ce n'était désormais rien d'autre qu'un jeu de chats et de souris à travers la rase campagne. Et si le jour ne jouait pas en leur faveur, elles avaient pour elles la vitesse et la ruse. Ruse qui avait fait de nombreuse fois le succès des raids vampiriques lors de la guerre et qui aujourd'hui encore continuait de sauver de nombreuses non-vies. À tel point que du côté des alayiens, son intervention surprise avait paru parfaitement orchestrée. Althaïa comprit dès lors l'avantage que toutes deux pouvait en tirer. Elle fit donc exactement ce qu'ils espéraient qu'elle fasse : récupérer sa comparse et détaler.
Ce qu'ils ignoraient en revanche, c'était qu'il ne s'agissait ni plus ni moins qu'une mascarade totalement improvisée.

« Montez ! »

L'injonction avait fusé, suivie d'un geste explicite, qui laissa le temps à l'ennemi le plus proche de leur foncer de nouveau dessus.

"Avec plaisir"

Les mots accompagnèrent le bruit mat d'un corps léger retombant sur la croupe de la jument. Tiahanloth coucha les oreilles, visiblement peu encline à accepter un autre cavalier sur son dos. Althaïa ne lui laissa pas le choix, refermant sans douceur l'étau de ses jambes autour des flancs noirs.
Les alayiens vociférant à leurs trousses, la paire improbable quitta le champ de bataille dans un tourbillon de poussière et d'herbe sèche calcinée.
Althaïa jeta un bref regard en arrière. Les poursuivants, à pied, n'avaient aucune chance de rattraper un destrier vampirique au galop. Elle veilla cependant à rester à leur portée, histoire qu'ils n'abandonnent pas la traque si vite.
Un humain aurait trouvé logique de planter là ses adversaires pour les semer en bonne et due forme. Mais l'odeur du sang avait aiguisé ses lames plus sûrement qu'une meule, rendant d'autant plus adapté le plan qu'elle avait rapidement ébauché en ces quelques minutes. Un combat autrement plus exhalant que les maigres rixes entre gros bras des tavernes improvisés de la rébellion. En outre, les conditions étaient réunies pour qu'elle trouve bon de s'humecter quelque peu les lèvres avant le voyage.

Lorsqu'elle fut sûre d'avoir un bon kilomètre d'avance sur les trois sang-chaud, elle stoppa sa monture. L'agitation délicieusement familière de sa jeune compagne face à une chasse prometteuse ne lui avait pas échappé. Maintenant que la Dame les savait en sécurité, elle se donna toute latitude pour leur permettre à toutes deux de prendre un peu de plaisir. Et quel meilleur moyen de garder un œil sur la fine fleur sombre qui occupait présentement la place arrière du bolide ?

« Ici, nous n'aurons nul ennui, dit elle en mettant pied à terre, et tout loisir de chasser à notre aise. Je pense qu'il serait déplacé de ne pas dire notre dernier mot face à une telle bande de rustres. »

Tout en parlant d'une voix neutre, elle avait déployé ses demi-lunes depuis les logements de ses poignets, avançant à découvert vers les bruits de pas qui résonnaient dans les hautes herbes. Après quelques minutes de divagation sans la moindre once de furtivité, une voix criarde finit par hurler face à elle :

« Là ! Là ! Je les tiens ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait : le deuxième guerrier lourd qui avait voulu désarçonné sa passagère passa à travers le buisson tête en avant, à la manière d'un bélier. Mais, contrairement à son collègue, il ne fonça pas sur Althaïa. Prudence ou doute, il s'arrêta une fois à découvert, les yeux sombres brillant de rage, les mains fermement amarrées à sa lance en verre noir.

« Alors, on fait moins les malins, hein ? Bande de cloportes... Le Néant n'aime pas que l'on joue au plus malin avec lui. Oh ça non.  »

La vampire ne dit rien, se remettant calmement en mouvement vers lui, les bras le long du corps. Un second adversaire arrivait, épée au clair, par la gauche de son camarade.

« C'est un vampire, ça ? Murmura-t-il entre ses dents à l'adresse de son coéquipier,

-On va très vite le savoir, grinça le lancier en sonnant la charge sans plus de cérémonie. »

Il chargea, la pointe de sa lance décrivant un cercle parfait. Althaïa esquiva d'un pas de côté, paumes ouvertes, laissant à l'homme le soin de s'agiter tout en souplesse et en force, pendant qu'elle anticipait largement ses mouvements. Aussi habile était-il, il n'était qu'un sang-chaud. Lent et bien trop sûr de son talent. Althaïa le laissa venir, bloquant la lance de ses avant-bras au niveau de la hampe, sentant nettement à distance le froid surnaturel de la pointe noire qui fendait l'air. Enfin, après trois assauts, l'alayien se résolut à changer de technique, en lui offrant du même coup l'ouverture qu'elle attendait. Il leva les bras pour exécuter une double vrille. Laissant apparaître en une seconde terriblement longue les attaches en cuir des plaques de verre noir de sa cuirasse doublées d'une fine côte de maille. Vive comme un serpent, la vampire se fendit, l'ongle de son index s'infiltrant entre les obstacles, jusqu'à la chair rose et tendre de son aisselle. Jusque sur ce point fatidique qui déclencha une brusque tachycardie.
L'homme lâcha son arme en titubant, agrippant son côté comme si l'on y eut planté une flèche. Il finit par s'écrouler, secoué de tremblements incontrôlables.
Durant les brèves minutes qui avaient vu l'affrontement s'achever, la Dame de Fer avait noté l'absence du second assaillant. Nul n'irait le réclamer. Quand au pourquoi de cette absence, la conseillère enregistra le regard de la jeune sombre un peu plus loin.
Satisfaite, elle retourna le mourant d'un coup de pied. Une longue rigole rouge trouvait sa source dans l'unique plaie qu'elle lui avait infligé.

Son regard rencontra celui, outré et perplexe, du soldat au sol. L'échange silencieux fut plus concluant que tous les discours du monde.

« De facture supérieure ou non, soupira Althaïa, alayien, ton armure reste une amure d'homme. »

Elle enfonça la lame dans l'interstice, jusqu'à tirer un rictus de douleur au soldat fièrement silencieux.

« Une passoire pour qui les étudie correctement. »

Elle laissa la vie de l'homme s'évaporer en même temps que les artefacts du Néant. Lorsqu'il n'y eut plus aucune étincelle dans les iris bruns, la vampire souleva le cadavre et le porta à son visage. Avec délicatesse, elle déchira le col, puis retira les lacets et autres boucles qui la gênaient. Dans une main, la clavicule, dans l'autre, la mâchoire. Appelant la force de la mante à elle, Althaïa les éloigna brusquement, l'une au Nord, l'autre au Sud. La colonne céda dans un craquement sonore. La lame de l'avant bras découpa proprement les chairs et tendons, un flot carmin tapissant ses membres.

Si la soif s'était tarie avec les premières gouttes de sang dans son gosier, la Faim l'avait prise à la gorge. Ses griffes se resserrèrent sur sa proie. Elle commençait tranquillement l'éviscération quand un détail attira son attention. Elle n'avait pas éprouvé le besoin d'être seule alors que la brûlure bien familière l'avait envahie. Que l'autre assiste au macabre rituel ne la gênait pas... Curieusement, elle en était même totalement indifférente, alors qu'un seul regard suffisait depuis toujours à la mettre hors d'elle dans ces moments là. Quand il ne resta du soldat qu'un puzzle infâme rongé jusqu'à l'os, elle s'éloigna.
Quand Tiahanloth revint vers elle, Althaïa dit à l'adresse de la chasseuse :

« Toutes les filles de l'ombre devraient avoir leur chance dans l'armée. Votre valeur égale sinon ne surpasse celle de bien des incapables qui se vantent d'avoir des grades vides de sens. »

Ces lèvres ourlées de sang et ces grands yeux verts donnaient à Althaïa une sensation de déjà vu. Après autant de temps écoulé en une existence, cela n'avait rien de bien extraordinaire. La jeunesse de la sombre l'intriguait, de même que cette manie de se terrer et de se faire passer pour une humaine qu'elle n'était pas. Quels secrets cachait-elle ?
De ce côté-là, Althaïa se concéda à elle-même qu'elle était plutôt mal placée pour en juger. Pas vraiment en reste pour une ermite des profondeurs catapultée en surface après des siècles de solitude. En quelques années, son univers s'était tout à la fois élargi en distance et rétréci en profondeur. Ses devoirs et la guerre l'avait grandement éloignée de ses centres d'intérêts premiers. Où en était-elle vraiment ? Difficile d'évaluer depuis la mésaventure de l'Observatoire et son lot de découvertes...

« La route est longue, oui, murmura-t-elle pour elle-même. »

Elle passa lentement son ongle sanglant dans la fente du masque, léchant voluptueusement le nectar pourpre qui l'entachait.

« Je crois... qu'il en reste un. »
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeJeu 21 Aoû 2014 - 22:30


C'était comme si la conseillère avait lu dans ses pensées, mettant à exécution un plan tout ce qu'il y avait de plus vampirique que de forcer son ennemi à vous suivre pour l'attaquer une fois qu'il serait épuisé par la longue poursuite qui n'avait pas affecté les sang-froids. Au bout de quelques minutes de galop, la vampire arrêta son destrier, la jeune vampire ne se fit pas prier pour sauter de la monture et revenir sur le plancher des vaches, malgré le fait qu'elle sache se tenir droite sur ce genre d'animal, sa nature la rendait mal à l'aise sur ce genre de bête : la plupart du temps les animaux avait peur d'elle, l'évitant soigneusement et avec discrétion pour les plus malins, se tapissant dans un coin d'ombre pour d'autres ou encore en étant très bruyant quand ils réussissaient à capter son odeur qu'elle camouflait soigneusement.
Par contre les destriers vampiriques... Elle n'avait jamais eut à faire avec eux, les réactions de ces derniers lui étaient donc complètement inconnue, son entrainement ayant surtout consisté à s'approcher des montures humaines bien plus nombreuses et disponibles lors de ses "anciennes" missions d'infiltration parmis ce peuple.

Alors que la conseillère mettait également pied à terre, la proposition fusa et ne tomba évidemment pas dans l'oreille d'une sourde. Elle proposait purement et simplement de chasser les malheureux qui avaient eut l'idée intelligente de les suivre, leur livrant directement le repas ! Qui disait que la livraison à domicile n'existait pas encore ? Ce dernier méritait d'être dévoré tout cru !

"Il serait dommage de refuser leur invitation d'un repas chaud dans les herbes hautes. Ils savent comment faire plaisir aux femmes !" Un peu d'humour ne faisait jamais de mal, on sentait une petite pointe de sadisme étant donné ce qui allait arriver ensuite : les poursuivants allaient finir vidés de leur sang, d'une manière ou d'une autre. "Si le repas et à la hauteur de leurs promesses alors peut-être que je leur pardonnerai leurs propos insultants."

La vampire s'amusait, la chasse avait toujours cet effet surtout quand il y avait une coopération. C'était grisant et apaisant à la fois, permettant même au vampire le plus en contrôle de laisser sortir toute sa sauvagerie prédatrice dans un bain de sang complètement immoral face au regard humain. Les invités se joignèrent finalement au repas, visiblement seuls deux d'entre eux avaient décidé de prolonger la poursuite, le troisième s'occupant certainement du blessé qu'elle avait fait dans sa fuite. Le premier, et le plus lourd se jeta immédiatement sur une adversaire à sa hauteur qu'était la conseillère. Armure lourde contre amure lourde, le combat restait tout de même inégal même avec le soleil levant. Le second, plus frèle mais certainement plus agile était moins bien protégé, il avait juste été assez malin pour se protéger des carreaux jusqu'à présent, et maintenant qu'il était au corps à corps il reprenait une certaine assurance.
La jeune prédatrice sourit aux insultes de l'Alayien, comme s'il s'agissait de nobles compliments visant à séduire une paysanne. Rien de tel pour mettre en appétit qu'une proie combative ! Le plaisir de la chasse était d'autant plus fort, et c'était d'ailleurs souvent ce détail là qui perdait beaucoup de nouveaux nés. Elle l'attira à quelques pas du combat entre la conseillère et le camarade de ce dernier, le provoquant avec un petit carreau bien placé pour qu'il lui saute dessus sans aucun état d'âme et bien entendu sans aucune réflexion. Les passes d'armes se limitaient donc à un jeu d'attaque et d'esquives, laissant la vampire sur la défensive la majeure partie de l'échange comme si cette dernière ne pouvait rien faire d'autre, faisant donc en sorte que son adversaire soit en confiance et fasse la première erreur de la sous estimer quelques secondes de trop en relachant sa vigilance.

Elle porta le premier coup qui serait certainement celui qui ferait pencher la balance en sa faveur, dégainant sa rapière dissimulée dans un fourreau discret faisant croire qu'elle ne portait qu'une lame courte. La fine lame vint se loger dans une des articulations de l'armure, derrière le genoux, déséquilibrant et immobilisant l'humain qui n'avait maintenant plus aucune chance. Elle le laissa s'épuiser quelques instants avant de porter les coups suivants qui finirent par le désarmer. Ce qu'elle essayait de faire ? L'attraper vivant pour en profiter le plus possible. Le défi était ensuite de libérer assez d'espace dans les protections de ce dernier pour accéder à sa gorge sans être affecté par ce maudit verre noir qui l'affaiblirait grandement en cas de contact avec ce dernier.
Il la maudissait, lui promettait les pires des sanctions de la part de néant et tout ce qui allait avec la foi d'un de ces fanatiques qui étaient comme des coquillages : difficiles de les sortir de leur coquille pour les manger. Les craquements sinistres de la conseillère dépeçant sa proie lui vinrent aux oreilles et ne manquèrent pas de glaçer le sang de l'alayien survivant qui laissa échapper une interrogation sur ce que pouvait être ce bruit. Mais elle ne lui laissa pas le temps de s'interroger plus longtemps quand la dernière attaque vint abréger les souffrances de cet humain qui vit les douces lèvres se poser sur son cou, puis les crocs se planter directement dans sa gorge, telle une violente piqure aussi vive et rapide qu'un caméléon attrapant sa proie. Il tenta de se débattre avant de somber dans l'inconscience liée à une trop grande perte de sang ce qui fut le signal d'arrêter pour la vampire. Oh, bien entendu qu'elle avait pris des coups, elle aurait été une humaine tout ce qu'il y a de plus normal, certainement que quelques beaux bleus iraient orner son visage mais sa nature faisait qu'elle s'en sortirait sans aucune trace. Seule ses lèvres qui avaient repris des couleurs suite au repas trahissaient ce qu'il venait de se passer, la jeune vampire en profitant généralement pour se redonner quelques couleurs et passer pour plus vivante qu'elle ne l'était aux yeux non avertis. Ce qui pourrait par contre choquer la conseillère était que sa jeune homologue avait mangé très proprement, seules de rares traces de sang venaient apporter une teinte plus foncée à sa tenue.

Elle finit par rejoindre la conseillère, qui se délectait du reste de sa proie dont il ne restait plus grand chose mis à part un tas d'os et de chair sanguilonantes à renverser l'estomac des humains les plus solides, on aurait dit qu'une horde de chiens affamés s'étaient jetés sur le cadavre du pauvre homme et l'avaient dévoré vivant. De quoi effrayer quiconque comprenant le message pourtant très clair. D'ailleurs cette dernière semblait y avoir pris un certain plaisir sadique, ne manquant donc pas à sa réputation bien présente au sein du royaume vampirique à ce sujet. Néanmoins elle ne semblait pas avare en compliments, ce qui tira un fin sourire en guise de remerciement à la jeune sombre. Elles n'étaient pas du même milieu, justement elle devait sa survie à ne pas avoir été dans les rangs de cette même armée, les grades lui auraient été refusés par les règles simples qui régissaient la société vampirique.

"Je préfère largement ma place à la leur. Les champs de bataille ne sont pas mes lieux favoris." répondit-elle humblement.

Ses armes n'étaient pas l'acier, elles n'étaient pas l'épées, mais son apparence. Sa capacité à se faire passer pour une humaine et à séduire ses proies au lieu de les traquer sans aucune subtilité comme le faisait un soldat vampirique. Mais le sujet revint vite sur le dernier Alayien en état de combattre qui attirait l'attention de la conseillère qui certainement ne rêvait que de le déchiqueter sans autre forme de procès. Pourquoi ne laisser aucun survivant quand il y avait des témoins qui pouvaient décrire l'horreur des évènements ? La guerre psychologique ne marchait pas sur les vampires, par contre les humains étaient facilement influencable quand on savait ce dont étaient capables les créatures de sang froid !

"Il vaudrait mieux le laisser raconter à ses petits camarades ce qu'il a trouvé ici. Un corps déchiqueté et son autre camarade rongé par la fièvre et le venin sera une histoire qui l'empêchera de dormir pendant quelques années et qui devrait avoir beaucoup d'effet sur le moral de leurs troupes. S'il ne se fait pas bouffer." Elle se tourna en direction de l'horizon ou le soleil se faisait de plus en plus présent. "Et la nuit n'est plus avec nous."

Peu de vampires s'intéressaient à la psychologie humaine, ils n'étaient que des proies après tout ! Faibles et dirigés par leurs sentiments, il n'y avait pas besoin pour eux de leur accorder plus d'attention que ça et de les étudier plus que de raison. Une fois tués ou changés c'était de l'histoire ancienne, alors qu'ils y gagneraient beaucoup à apprendre à les connaitre comme elle l'avait fait. Mais la route était longue avant de faire comprendre aux vampires cette voie à suivre, son ancien maitre l'avait partiellement compris malgré son dégout pour cette race, même si c'était plutôt les informations qui lui plaisaient plutôt que l'étude des moeurs humaines afin de s'en servir contre ces derniers. Enfin, maintenant la vampire était bien loin de ces considérations, d'ailleurs elle l'avait toujours plus ou moins été, ses objectifs ayant toujours été bien différents de l'utilité qu'elle pouvait avoir. La vampire par contre, n'hésitait pas à s'en servir pour se sortir de situations parfois délicates ou simplement dissuader ses ennemis du moment de la suivre.

"En effet la route restant à parcourir est longue." réagit-elle aux mots prononcés à voix basse par la conseillère "Je peux vous proposer de vous accompagner une partie de cette route, ceci la rendra plus sûre pour nous deux."

Elle avait fait cette proposition toute simple, basée sur ce simple quiproquo des mots prononcés par la conseillère qui n'avaient certainement rien à voir avec cette mésaventure. Ou alors y avait-il un autre sens caché derrière cette dernière ? Car les routes et chemins à prendre pour l'avenir étaient très nombreux, surtout pour les propositions qui portaient autant de sens.
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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeMer 17 Sep 2014 - 12:34

"Si le repas et à la hauteur de leurs promesses alors peut-être que je leur pardonnerai leurs propos insultants. "

La remarque aurait certainement put la faire sourire si elle en eut été capable.

« Leur assurance n’est guère surprenante : la plupart n’ont jamais eu à combattre de vampires, les quelques escarmouches avec les alayiens ayant suffi à nos troupes pour comprendre la dangerosité du Néant et de ses bénédictions honnies. Ils se pensent les maîtres de ces terres et certainement auraient-ils raison si nous avions été assez orgueilleux pour ne pas battre en retraite. Mais il ne s’agissait que d’une bataille, pas de la guerre, et le peuple sombre finit toujours par apprendre de ses erreurs et les surpasser. »

Le combat, fut, en effet, de courte durée. Elles s'y étaient préparées, au contraire de leurs adversaires, qui ne faisaient que calquer leurs postures et leurs actes sur les combats entre sang-chaud. Une erreur qui n'était regrettable que pour eux. Puis, comme un fauve s'étant rempli la panse, Althaïa avait entrepris de se débarrasser des affres que la lutte avait laissé sur sa peau métallique.

Elle puisa un peu de magie pour désincruster le sang qui coagulait sur ses ongles. Les jeux de lumière dans la rase campagne, au travers des bosquets, les teintaient toutes deux de couleurs originales, facilitant pour un temps leur camouflage.


"Je préfère largement ma place à la leur. Les champs de bataille ne sont pas mes lieux favoris. "

La conseillère vérifia machinalement les sangles de la selle, tout en laissant sa tête osciller imperceptiblement aux paroles de son interlocutrices.

« Là n’est pas vraiment la question. Que l’on tire plaisir ou non d’un combat sanglant opposant deux armées, la bataille est avant tout un terrain pour affirmer ses convictions et préserver ce que l’on espère voir composer la branche future de l’arbre des possibles sur laquelle on s’est imaginé assis. »

Elle jeta un bref regard à la rapière qu’avait dégainé la sombre, avant de reporter de nouveau son attention sur son destrier. Voir la sang-froid en action l’avait grandement renseigné sur sa personne, et grosso modo, la Dame pouvait s’estimer satisfaite de ce qu’elle avait vu, même si elle n’en laissa rien paraître. La gente féminine, vampirique ou non, consolait chaque jour un peu plus son esprit misandre des déboires permanents que lui apportaient le reste, à savoir la masse dominante masculine, qui se vautrait toujours et encore dans sa confortable position, surtout, d’ailleurs, chez les sang-chaud.

La jeune vampire qui dégustait à présent le juste prix de son effort avec la délicatesse et la gourmandise d’un chaton lapant un bol de lait, n’était ni mage de bataille, ni assassin envoyé à ses trousses, mais bien une figure errante. Qui laissait à peine paraître sa polyvalence avec subtilité. Evoluer dans une sphère aussi gloque que celle des politiciens lui avait appris à identifier les dangers, à catégoriser avec la rigueur d’un automate ceux et celles qui gravitaient dans son champ de vision. Et la qualité la plus remarquable de la chasseuse avait certainement été de parvenir à lui dissimuler cela plus de quelques minutes sans difficulté. Elle avait ainsi gagné la paix. Un prédateur ne cherche pas querelle à celui des siens qui sait tenir sa place et reconnaître son intérêt ! Et Althaïa pensa de façon formelle que c’était son cas. Peut-être même, sûrement d’ailleurs, la raison de sa condition d'errante.

"Il vaudrait mieux le laisser raconter à ses petits camarades ce qu'il a trouvé ici. Un corps déchiqueté et son autre camarade rongé par la fièvre et le venin sera une histoire qui l'empêchera de dormir pendant quelques années et qui devrait avoir beaucoup d'effet sur le moral de leurs troupes. S'il ne se fait pas bouffer. "

Certes, s’il ne s’était agi que de simples loyalistes. Mais l’expérience démontrait que les alayiens, tout humains fussent-ils, n’avaient définitivement pas les mêmes mœurs que les armandéens. Ni la même façon de réagir à similaire stimulation. Elle écarta donc la proposition sans détour. Il n’y aurait point de témoins, et l’avance qui serait leur lorsque les autres sonneraient l’alarme serait bien trop importante pour qu’ils puissent conclure quoi que ce soit sur la nature de l’attaque.

"Et la nuit n'est plus avec nous. "

Sans bouger la tête, ses pupilles s’élevèrent légèrement vers la voûte céleste où l’astre célébrait désormais pleinement son triomphal retour quotidien. La remarque ne la touchait que peu, car en l’état, sa vue réduite à celle d’un humain lamda ne l’affectait que peu, sa peau blanchie bien loin des rayons agressifs.

« Non. Nous devons tuer le dernier. Et faire disparaître les traces. Je m’occupe de brûler les cadavres, vous devrez abattre le fuyard. Les alayens n’ont que faire d’une pression psychologique : ils sont à la fois trop sots et trop rudes pour y être sensibles. Persuadés qu’ils sont qu’Armanda est leur désormais. Ils donneront la chasse, quelque soit leur adversaire, s'ils estiment gagner à se venger. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La vampire se retourna vers la scène du combat et y mit le feu. La petite flamme magique laissa une traînée ardente sur sa trajectoire, enflammant avec une douce facilité les herbes voisines. Les deux cadavres se retrouvèrent au centre d’un cercle grondant de flammes, qui lentement se rétrécit.

"En effet la route restant à parcourir est longue. "

La remarque parvint à remporter une vague surprise, suivie presque immédiatement d’un léger rire sans joie. D’un ton presque amusé, elle objecta.

« Je n’évoquais pas cette route-là. »

Non. Le chemin vers Althaïa lui était bien plus que familier. Elle parvenait même à le dessiner en l’air. En été. En automne. En hiver.

"Je peux vous proposer de vous accompagner une partie de cette route, ceci la rendra plus sûre pour nous deux. "

La formulation de la proposition alluma une braise ironique quelque part dans son labyrinthe mental. Plus sûre ? Elle n'avait pas pris la peine de commander une escorte ni même un garde du corps. Seule, elle était bien plus mobile et libre que soit-disant protégée. Elle n'était pas dupe. Seule la perspective d'une autre partie de chasse pouvait pousser la vampire en maraude à la suivre. Mais un détail venait ternir ce tableau alléchant.

« Je ne retourne pas à Aigue. Du moins, pas directement. Un pèlerinage jusqu’au nord de ce fleuve m’attend. »

Peu versée dans la confidence, elle préféra laisser planer le brouillard. L'autre avait l'air d'avoir apprécier leur petit jeu, et certainement qu'elle aussi, si son esprit s'accordait à analyser la chose posément. Elle n'avait eu que de très -trop ? - rares occasions en son éternité de chasser à plusieurs. Et fort était de constater qu'elle n'aurait pas cru de prime abord que ce fut aussi satisfaisant. En fin de compte, elle cédait volontiers le gibier à sa cadette, qu'elle observait désormais avec plus d'intérêt que de méfiance. Seul l'attirait l'aspect technique et l'adrénaline de la chasse. Le reste s'approchait au final d'un simple besoin naturel à assouvir.
Hors de question de laisser l'honneur d'une morsure à l'un de ces déchets hérétiques d'alayiens. Totalement incompréhensible pour eux par ailleurs.

L'enthousiasme presque juvénile de la brune à l'idée de partager un bout de chemin comme deux trappeurs finit par faire pencher quelque peu la balance.

"Cependant, si nos directions sont communes, pourquoi ne pas longer le fleuve de concert ? Les patrouilles alayiennes et loyalistes y sont légion, paraît-il. "

En langage vampire : choisissez, payez, dégustez.



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MessageSujet: Re: Longue est la route [PV Veren] Longue est la route [PV Veren] Icon_minitimeSam 11 Oct 2014 - 11:58


La dame de fer ne semblait jurer que par le combat et le champs de bataille, ce qui collait parfaitement avec l'image que donnait le personnage en armure qu'elle était. Après tout, si ce n'était pas dans sa manière de voir les choses pourquoi serait-elle ainsi n'est-ce pas ? C'était parfaitement l'opposé de ce qu'était la jeune vampire qui évitait le combat autant que faire ce peut pour favoriser des moyens bien plus discrets et emmenant d'autres méthodes pour se débarrasser d'un ennemi en toute sécurité - même si cette dernière était relative - que ce soit pour son intégrité physique, pour son origine et identité mais surtout pour son affiliation. Il n'y avait pas que la bataille pour affirmer ses convictions... Mais le faire comprendre à la vampire n'était pas vraiment à l'ordre du jour ni dans les objectifs de la jeune créature et même si le sang était un moyen pour faire pousser "l'arbre" pour reprendre la métaphore de la conseillère, le bon soin en était un autre bien plus durable jusqu'au moment ou celui-ci n'était plus du tout utile.

Ce fut donc à contrecœur, car en plus d'être inutile c'était également du gaspillage, les Alayiens n'étaient peut-être pas sensibles à la guerre psychologique - bien que quoi qu'elle en dise cela les affectait, encore une divergence de point de vue - cela ne changerait certainement pas leur point de vue et leur objectif au sujet des vampires... Vengeance ou pas, ils pourchasseraient ces derniers jusqu'au bout des ténèbres si cela s'avérait nécessaire. Elle ne revint que pour admirer le brasier qu'avait déclenché la vampire après avoir terminé la base besogne des petites mains que d'achever les fuyards dont les jambes et les réactions étaient dirigés par la peur et non plus la logique. Pourquoi offrir à ces corps l'honneur des rites humains armandéens alors qu'ils cherchaient à les détruire ? Autant les laisser pourrir à la vue de tous pour montrer ce qu'il arrive à ceux qui n'ont rien à faire sur ces terres qu'ils considéraient comme leurs alors qu'ils en reniaient l'histoire et les coutumes. Autant la laisser faire ce que bon lui semblait, ce n'était pas vraiment le genre de vampire à se laisser contredire aussi facilement mais plutôt à régler le conflit verbal par la violence...

Mais les désaccords n'étaient pas vraiment à l'ordre du jour et ainsi garda-t-elle toute manifestation de ces derniers pour elle, au point de les laisser totalement invisible pour quiconque comme lui lui avait appris, par la force, son ancien maitre. Elle devait se montrer le plus "malléable" possible si elle désirait ne pas se faire rejeter, le temps pour les désaccord viendrait bien un jour afin que chacun finisse par répondre aux attentes de l'autre. Le tout était déjà de se créer une telle opportunité et une telle relation... Après tout, les vampires n'étaient-ils pas une race d'opportunistes ?

"Si vous le désirez nos directions peuvent être communes." répondit-elle à l'offre

Oui, elles pouvaient le devenir, au moins pour un temps comme cela se produisait pour beaucoup de vampires jusqu'à ce que ces derniers ne finissent par se trouver un allié plus puissant que le précédent et qu'il s'avère plus intéressant de trahir ce dernier qu'autre chose. Enfin... Ça c'était dans la sphère vampirique liée à la quête de pouvoir au sein de cette société, ce qui n'intéressait absolument pas la jeune créature qui préférait simplement rôder autour de cette dernière afin de bénéficier d'une partie des avantages malgré les quelques "inconvénients" qui étaient de courber l'échine mais qui laissait une certaine liberté de mouvement. Et c'était exactement ce qu'elle faisait à ce moment donné.

Après fallait-il que cette envie de créer une sorte de lien soit également une volonté de la part de cette dernière, pour une vampire comme elle, il n'était que peu utile de se munir d'un énième larbin - même si la jeune vampire n'en serait pas vraiment une - contrairement à ce dernier qui pourrait se cacher derrière un nom qui pourrait effrayer d'éventuels agresseurs.

(hrp : désolé pour la "longueur" du post, après une longue pause j'ai du mal à reprendre :/)
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