Fin de l'an 1 de l'âge d'obsidienne, nord de Gloria

Le matin avait débuté depuis peu, Radalf écouta les chants des oiseaux, doux sons à ces oreilles. Comment en était-il arrivée là? Il avait quitté une vie paisible de diplomatie et d'amour pour voyager et vivre de ces propres moyens. Quelle idée stupide....
Bien qu'il adorait le défi que cela lui occasionnait, il n'avait pas mangé depuis fort longtemps et le peu de provisions qui lui restait se faisait rare. Oh il avait bien réussi à convaincre deux ou trois jeunes gens de lui faire hospitalité mais il avait précipitamment quitter ce paisible village. En quoi cela était de sa faute si sa main avait malencontreusement flirter l'intérieur de la bourse d'un homme? Il réajusta ces amples vêtements et regarda vers l'horizon. Rien en vue pour le moment. Peut-être devrait-il abandonner l'idée de faire fortune grâce à son charme et ces talents de négociateurs? Après tout, depuis l'apparition des dragons ils ne s'étaient passés presque aucun moment de paix, le couronnement de Fabius Kohan et l'apparition des Alayiens entre autres...Devenir soldat pour l'armée serait peut-être plus lucratif...
Quelques heures plus tard, alors qu'il marchait à pas rapide, dévorant l'une des dernières pommes de son sac de provisions, il arriva finalement au porte de la magnifique Gloria. Il traversa l'enceinte extérieur et se promis de ne plus s'entraîner à s'emparer des bourses d'autrui. Avec de la chance il parviendrait à séduire une gentille dame qui serait prête à offrir hospitalité à un jeune homme plein de charme en échange d'une petite musique joué à la flûte. Il caressa doucement le précieux objet de bois dans sa poche et sourit. Ces 6 années à apprendre l’art de courtisé s'était montré bien lucratif même si de temps à autres il s'était pris quelques baffes au visages.
Il regarda autour de lui, c'était donc sa le quartier pauvre de la fameuse capitale? Désolant, tout bonnement désolant. Quelques paysans parlaient par-ci par-là, il pouvait entre autre distinguer des:

«Le roi Fabius ne m'inspire pas confiance»
«Tais toi donc, laissons lui sa chance»

Mais il n'écoutait déjà plus la discussion. Il venait de trouver une perle rare, cette femme si charmante à ces yeux. Il croisa son regard et crû la reconnaître, un sentiment de nostalgie s'empara de lui. Presque comme ci cette femme réveillait en lui de vieux souvenirs d'un passé qu'il chérissait beaucoup. Il s'approcha d'elle, pris son air le plus charmeur et lui souria:

«Bonjour chère damoiselle, cela vous paraîtra étrange mais j'ai l'impression de vous connaître, nous sommes-nous déjà croisé auparavant?»

C'est alors qu'il termina sa phrase qu'il comprit son sentiment de nostalgie soudain, on oublie pas une vieille amie, peu importe les années.
Il venait de retrouver Autone.

Autone s'était levée tôt, ce matin là puisqu'il fallait qu'elle se rende au quartier marchand pour acheter de quoi manger à une dizaine de jeunes femmes affamés. Évidemment que des rations étaient souvent perdues puisque la maison close étaient installé dans un quartier pauvre. Et ce n'est pas parce que les catins n'étaient pas particulièrement distingués qu'elles n'avaient pas de cœur: il arrivait qu'un mendiant vienne quêter un peu d'argent. Les prostitués sont les moins pauvres des pauvres.

La jeune femme avait eu le temps d'aller acheter la nourriture nécessaire pour une semaine dans le quartier un peu plus loin du sien. Elle avait simplement revêtis une jupe bleue et une chemise blanche par dessus son corset. Autone tenait à rester descente en dehors de son travail. J'imagine que ça l'aide à distinguer sa vie privée de ses responsabilités. Non, ça n'empêchait pas aux gens de murmurer des insultes et des rumeurs mais au moins, elle se respectais elle même. Enfin, tout dépend de la définition du respect.

Summer étais sur le chemin du retour et faisait semblant de ne pas trouver son panier lourd. Elle n'avait jamais été bien forte, mais cela lui importait peu. Alors qu'elle marchait lentement, en faisant semblant de prendre le temps d'observer autour d'elle, un homme lui adressa la parole. Un homme blond aux yeux bleus, mais pas comme ceux qu'on voit d'habitude, bleu foncé, profond, presque mauve. Il lui demandait si ils se connaissaient. La jeune fille a hésité avant de répondre, des hommes, elle en a connu, pour faire moins vulgaire.

-Eh bien...peut être ai-je déjà travaillé pour vous mais...

Des petits blonds aux yeux bleus, il n'y en a pas autant que des grands ténébreux. Ses yeux lui rappelaient quelque chose, mais qui? Autone croyait que c'était probablement un ancien client qui a connu trop de femmes pour se rappeler de toutes celle qu'il a rencontré. Peut être était il un garçon qu'elle avait connu dans son ancienne vie. Summer ne se rappelait plus tellement de sa vie avant les villes, elle avait préféré oublier avant de réaliser qu'elle aurait dû rester où elle était.

-Je...je ne sais pas, désolé. Vous me rappelez bien quelqu'un mais...

Non, définitivement ce ne pouvait être Autone, elle lui ressemblait grandement, c'était une évidence. Mais qu'une coïncidence comme celle-là se produise.....Cela ne pouvait-être qu'un malentendu, pourtant lorsque la femme mentionna qu'il lui rappelait quelqu'un le doute se défit dans sa tête.
Tout bonnement extraordinaire...Si cette femme devait être Autone -et il n'en doutait plus- elle avait définitivement beaucoup changé, lui aussi d'ailleurs. Après tant d'année il ne pouvait en être autrement. Cependant, il considérait étrange qu'elle mentionne aussi le
«j'ai peut-être déjà travaillé pour vous»
Qu'était donc devenu sa chère amie? Sans aucun doute un métier assez flatteur, une femme aussi bien vêtu ne pouvait qu'avoir réussi dans la vie. Dire que Radalf en était encore au stade de ce chercher un endroit où loger...
Il souria à celle qui était sans aucun doute la jeune fille avec qui il jouait plus jeune et se dit que si lui l'avait reconnu, elle ne semblait pas s'en être aperçu. Évidemment, lorsqu'il s'était perdu de vue, il était bien loin de l'homme distingué et bien habillé qu'il était aujourd'hui.
« Eh bien, c'est un panier terriblement chargé que vous-avez là ma chère. Ne craignez rien haha, seul un imbécile tenterait de voler une si jolie dame en plein jour devant tous ces gens. Je me propose uniquement pour porter vos provisions comme tout être digne de ce nom devrait le faire. Si cela ne vous importune pas évidemment.»

Il jouerait à l'étranger pendant quelques temps afin de lui montrer quel homme élégant il était devenu. De plus, il était affamé et un telle sac de provisions devait certainement servir pour plusieurs jours. Sans nul doute il trouverait une bonne occasion pour manger à sa faim au cours de leurs discussion. Mais surtout, il ne pouvait s'empêcher de taquiner son amie d'enfance. Il se demandait plus que tout ce qu'elle souhaitait faire avec ces provisions d'ailleurs.
Il se donna pour objectif de le découvrir sans se faire appeler par son prénom. Cela risquait d'être amusant.

«Alors, puis-je vous aider à porter ce panier?»
[[HRJ, le message s'est posté 2 fois mais dû à ce magnifique ordi tout cassé, je ne parviens pas a le supprimer, merci d'avance aux admins ]]

-Eh bien... Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Vous aimez les femmes? dit elle en riant

Le garçon lui avait proposé de porter son panier. Autone avait beau faire semblant, elle n'avait pas une carrure très musclée. Elle regardait à l'horizon en constatant que son habitation n'était pas très près. Enfin, pour une petite fille qui porte une semaine de nourriture. Décidément, cet homme n'était pas l'un de ses clients puisqu'il ne l'aurait jamais traité aussi poliment. La jeune fille se croisait les doigts en espérant que ce ne soit pas un garçon du village. Elle ne voulait pas entendre parler de ses fiançailles ni de la colère que son père a dû piquer.
En défigeant de l'horizon, Autone chassa ces pensées de sa tête. C'était derrière elle et jamais elle n'allait revenir sur des regrets. De toute manière, quelle homme se plaindrais vraiment de se retrouver dans une maison close. La jeune fille savait pertinemment que même son père qui avait l'esprit tellement conservateur aurait été plu d'une situation pareille. Enfin, à condition que ce ne soit pas sa fille qui tienne la maison de joie.
Dans un soupir, la jeune fille revint sur sa réponse:

-Je vais devoir accepter votre aide.

Elle ne trouvait qu'une seule chose un peu louche, pourquoi avait il mentionné le vol comme ça? Elle n'y aurait pas nécessairement pensé s'il n'en avait pas parlé. En pointant devant elle, Autone désigna qu'elle habitait vers cette direction.

-Alors, qu'est ce qu'un petit charmeur cherche dans cette région?

Summer souriant en regardant le jeune homme dans les yeux. En fait, il avait probablement son âge. Et pourtant, en le regardant, autone n'avait que ces mots en tête: petit petit garçon.

-Je veux dire, mis à part la compagnie d'une petite fille, évidemment.

La jeune fille déposais son panier en attendant réponse à sa question.

Malaise...
Le premier mot qui lui vînt à l'esprit, non seulement il l'avait presque appelé par son prénom. Mais surtout, maintenant qu'il avait le panier dans les mains, il se rappela que sa force physique laissait légèrement à désirer....Ce panier n'était pas exceptionnellement lourd, mais nul doute que sur une longue distance ces bras commenceraient à fatiguer. Pourvu que l'endroit où elle se rendait n'était pas trop loin... Il se refusait tout bonnement d'admettre son manque de force physique, surtout en public.
Bon point pour lui, il était toujours aussi doué avec les dames. Lui qui avait tant craint que tout ce temps passé à vagabonder ne le salisse. Car pour un homme comme lui, sa prestance était son outil de travail. Il n'y a pas de chevalier sans épée, il n'y a pas non plus d'orateur sans prestance.

«Rien de bien spécial, je voyage, j'explore le monde. Toute ces jolis choses à voir aux alentours et si peu de temps, je me cherche actuellement quelqu'un pour me faire visiter la ville et vous semblez bien vous y connaître, que diriez-vous si je vous demandais de me faire visiter la ville, une fois vos vivres à destination? »

Tant de mensonge dans une bouche si adroite. Bien qu'il était vrai qu'il explorait les contrées avoisinantes, c'était avant tout la faim qui l'avait fait venir dans la magnifique citée et désormais qu'il avait toute cette nourriture dans les mains, son ventre hurlait famine. Mais Radalf ne pouvait s'autoriser à manger les vivres de sa future guide, toute les règles de la politesse lui interdisait.

Maintenant que la discussion était engagé, il se dit que son amie avait définitivement bien tourné, jolis, bien habillé, cheveux bien coiffé. Elle devait en faire tomber des cœurs. Il se laissa doucement rêver -tout en gardant son écoute attentive à Autone- et s'imagina ce que sa vie pourrait devenir si son amie d'enfance travaillait pour une famille bourgeoise ou mieux encore, peut-être était-elle une bourgeoise venu nourrir les plus affamés?

« Et à votre sujet? Je porte vos provisions mais ne sais toujours pas où est-ce que nous allons avec cela. Mais surtout, je trouve honteux que personne ne se sois proposé pour vous aider à porter ce panier. Votre mari aurait tout de même pu faire un effort!»

Technique classique....

Summer avait déjà commencé à marcher quand l'homme avait pris le panier. Elle se sentit un peu insultée de la remarque de son interlocuteur par rapport à son mari inexistant. Autone savait qu'il prétendrait probablement ensuite qu'elle est trop charmante pour ne pas être mariée et évidemment, le garçon voulait peut-être savoir si la jeune femme était libre. Ce qui es le plus frustrant dans ce commentaire c'est qu'il sous entendait aussi qu'elle ne pouvait pas s'occuper d'elle même en faisant des tâches aussi simples que d'aller cherche sa propre nourriture. Summer se contenta d'éclater de rire en regardant le petit petit garçon dans les yeux, comme elle le fait depuis quelques instants.

-Mon mari est tellement lâche que je me demande parfois s'il existe. Ah et...Vous n'avez qu'à me suivre, je vous conduirai chez moi.

Autone remarqua que le garçon semblait un peu faible. Peut être était il fatigué? S'il voyageait, c'était probablement qu'il ne s'était pas arrêté à une ville depuis longtemps. Elle entendit un ventre gargouiller et souri quand elle vit que c'était son nouvel ami qui criait famine. Elle arrêta de marcher et demanda à celui qu'elle appellerait maintenant petit petit garçon de faire de même. Elle se pencha pour ouvrir le côté du panier qui lui faisait face et en sorti une pomme. Elle se releva en s'approchant du visage du blondinet, la seule chose qui les séparait était la pomme entre leur deux visage qu'Autone tenait.

-Alors écoutez moi attentivement, commença la jeune fille en souriant moins joyeusement, vous ne me parlerez plus de mon mari, fiancé ou vie familiale, compris?


Summer pris un air plus joyeux et s'éloigna de lui en lui déposant la pomme dans la main. Elle en profita pour reprendre son panier.

-Vous êtes moins en état que moi de porter ce panier, de toute manière.

Elle avait remarqué.... Mais bon, à quoi bon faire des manières? Radalf pouvait au moins prendre une petite collation maintenant, même si son orgueil d'homme en avait pris un coup. Décidément, il devrait travailler les muscles de son corps qui de jour en jour lui semblait de plus en plus handicapant.
Si quelque chose devait bien lui prouver que celle qui était face à lui était bien Autone, elle venait de le dire. «Ne plus parler de vie familiale». Sa vie familiale, la raison pour laquelle son amie avait quitté le village. Sans aucun doute Autone n'était pas marié, ce qui le surpris énormément. En ces temps troubles, elle devait avoir eu plus d'un soupirant qui, à la recherche d'un peu de confort dans tout ce foutoir, avait tenter de la séduire en vain, semblerait-il... Il connaissait bien ça, lui même avait horreur d'être le courtisé plutôt que le courtisant. Rien d'amusant dans une proie qui souhaite être attrapé et surtout, à la longue cela pouvait devenir légèrement embêtant.

«Je suis parfaitement en état de porter ce panier très chère, même si il est vrai que mon dernier vrai repas date d'il y a très longtemps.»

Ils marchèrent tout deux le reste du trajet et il crût que sa compagnie vivait encore loin. Tout ce qu'il voyait dans les environs étaient des lieux de dépravation. Des catins par-ci par-là et des hommes doutés un peu partout. Un tel endroit faisait tâche dans cette ville.... Quel ne fût pas sa surprise lorsque son amie entra dans la maison close avec le panier.

«Eh bien Autone, je ne m'attendais pas à sa de ta part...»

Quel idiot! Il venait de l'appeler par son prénom. La surprise de voir l'habitation de son amie l'avait complètement déconcerté. Il devrait travailler là-dessus aussi.
Il prit la décision de manger un tant sois peu et de déguerpir dès qu'il le pourrait pour se trouver une habitation.
Certaines envies chez les hommes étaient mieux de ne pas s'éveiller dans les mauvais endroits...

Summer avait tendance à n'accorder aucune importance à la réaction des gens. Elle savait bien que sa manière de vivre n'étais pas exemplaire et elle ne pouvait rien changer à l'attitude scrupuleuse qu'on pouvait lui montrer. Et elle avait simplement accepté d'être dans la marge, ce qui était tout à fait normal pour une femme qui fait des femmes cocus. Elle savait que ça lui reviendrais, que cet air déçu, plein de jugement et sans empathie allait se présenter à elle un jour où l'autre. Même si elle refusais d'avoir des remords, elle ne pourrais jamais changer ce sentiment de haine que les humains ont.

en arrivant, la jeune fille alla poser son panier sur sa table. Elle ne rangeait jamais la nourriture par lâcheté ou par manque de temps, au choix.

Elle regarda le garçon dans les yeux, tentant désespérément de le reconnaître. Il la connaissais plus que comme une catin. Il devait venir de son village natal ou de sa première ville mais il n'était pas un membre de sa famille. C'était probablement juste quelqu'un qu'elle avait déjà connu et c'est tout ce dont Summer se souvenait des jolis yeux bleus. Comment pouvait il se permettre de lui parler ainsi? Autone fronça les sourcils en réaction à son commentaire et se rapprocha du blondinet.

-Qui êtes vous?

Elle recula pour prendre une autre pomme dans son panier et la lança au visage du petit charmeur.

-C'est de la nourriture que vous voulez, non?

Summer sourit, sans avoir l'air heureuse, au contraire. Elle baissa la tête en regrettant un peu, mais juste un peu son geste. C'était de la nourriture gaspillé...Bon, évidemment qu'elle regrettait d'avoir peut être fait mal à un homme qui a probablement été un ami dans le passé mais ça. elle ne l'avouerait pas par simple orgueil.

-Effectivement, j'ai fais un choix discutable, mais qui meurt de faim présentement?