Quel endroit clairement malsain que ce fameux lac noir pouvait se dire le mercenaire une fois qu'il put contempler les lieux dît pour la première fois de sa vie... Il avait environ traversé une grande partie de l'Empire pendant ses voyages de mercenaire, mais il n'était surement pas passé par ici par simple prudence. Pourquoi il aurait ainsi risquer sa vie aussi près du territoire vampirique si ce n'est pas à l'intérieur d'ailleurs vu la position du lac? Oui ça aurait été bien trop risqué à l'époque, et aujourd'hui encore ça l'était vu que même l'alliance avec les vampires ne voulait pas forcément dire que ceux-ci se montreraient tous "sympathique." en voyant un humain même rebelle se baladait par ici.

D'ailleurs le lac lui-même n'inspirait absolument aucun sentiment de sécurité à Alford que ce soit par ses eaux sombres anormalement immobiles, ou le silence total qui régnait dans les environs... Rien n'était fait ici pour que quelqu'un s'y sente à l'aise. Néanmoins le mercenaire était surtout un peu trop préoccupé à ne pas glisser sur les rives pour s'occuper de cela car après tout il n'avait absolument aucun désir de déraper maladroitement, et de se vautrer comme la dernière des andouilles pour ensuite atterrir dans l'eau profonde comme une enclume de 1 tonne. Surtout qu'avec son armure lourde sur lui il y avait de fortes chance qu'il se noie très vite, et même s'il arrivait à s'en débarrasser avant le plongeon fatal les eaux du lac ne lui inspirent décidément aucune confiance... De plus il aurait perdu son armure dans l'histoire, et cela lui ferait assez mal vu que c'était presque comme sa seconde peau. Donc dans tous les cas il faut regarder où l'on met les pieds car un accident était si vite arrivé sur les rives du lac noir d'après tout ce qu'il avait entendu à propos de ces lieux...

Pourquoi il se retrouvait précisément ici d'ailleurs? Eh bien c'était assez simple Alford devait soit disant trouvé un certain trésor qui était dans les environs de ce lac. Un trésor n'est ce pas une quête bien insensé d'ailleurs direz-vous? C'est ce qu'avait dit Alford à son client au début, mais ce dernier affirma au mercenaire qu'en faîte il voulait surtout que l'engagé parte en reconnaissance pour voir si ce fameux trésor existait bien car les sources venait surtout de quelques légendes populaires, mais étaient assez alléchantes... En entendant cela le mercenaire aurait sans doute refusé un contrat aussi risqué, et avec aussi peu de chance de réussite si le client ne lui avait pas tendu une sorte de carte avec une paye assez confortable. La moitié d'avance, et l'autre moitié s'il revenait bien entendu avec les fameuses informations sur ce trésor...

Le mercenaire n'avait pas vraiment compris au début pourquoi le type qui lui demandait cela n'y allait pas lui-même pour vérifier, mais il ne fallait pas être un génie pour savoir qu'il ne valait mieux pas trahir son client car ce dernier avait sans doute largement les moyens pour engager des chasseurs de primes, et puis le type qui l'avait engagé n'avait pas vraiment les allures d'un guerrier, alors tout s'explique... Et puis au moins cela constituait une excellente raison pour sortir enfin des alentours d'Aigue Royale pour enfin repartir à l'aventure au lieu de rouiller dans ces cavernes humides comme une épée qu'on laisse mijoter dans un marécage...

D'ailleurs il ne lui avait pas fallut longtemps pour s’apercevoir qu'il y avait effectivement d'énorme chance que si un quelconque trésor soit effectivement caché par ici il n'y a que peu de chances qu'il est était découvert avant. Car es lieux sont a peu près inhabités, et le lac est quand même assez immense. De plus le fait qu'il soit placé dans le territoire vampirique n'encourage sûrement pas la cupidité des éventuels chasseurs de trésor (ou cinglés) qui seraient intéressé.

De plus la vraie raison qui avait poussée Alford à venir ici était sa curiosité qui comme d'habitude fut ravivé à l'idée de pouvoir observer l'un des fameux lieux les plus connus de tout le continent malgré le fait que celui-ci était bien dangereux. La curiosité est sans doute un vilain défaut si elle vous incité à risquer vôtre vie dans ce genre d'endroit, mais elle peut-être aussi une façon de rendre la vie plus intéressante, alors le dilemme sets souvent assez sévère. De plus le mercenaire avait entendu parler de la légende du spectre, et du dragonnier mort ici, et cela n'avait pas arrangé les choses pour lui retirer l'envie d'explorer les lieux.
Il pensa à tout cela quand il était en train de marcher sur les rives du lac, et que par inadvertance il manqua de peu de tomber dans l'eau à cause d'un bout de terre qui se décrocha de la rive lorsqu'il marcha dessus a cause d'un léger manque d'attention. Heureusement le mercenaire planta son espadon au sol pour se maintenir avant de reprendre son équilibre de peu... Il devrait se montrer plus prudent se dit-il, et il continua ainsi à progresser en silence, et plus lentement pour éviter que ce genre de choses se reproduise...

Sincèrement il n'était pas sortit d'affaire avec tout cela, mais au moins il n'avait pas vraiment le loisir de s'ennuyer dans un lieu pareil car son esprit était bien trop occupé à rester vigilant au moindre détail qui pourrait être en correspondance avec ce qui était indiqué sur cette carte... Même si au final celle-ci n'était pas vraiment d'un grand secours pour le moment...

Le moment était venu... Le destin était à la croisée des chemins, à cet instant crucial où il pouvait encore basculer d'un côté ou de l'autre. Une grande faute allait peut-être être rachetée bientôt, ou bien elle sonnerait la fin d'une ère... Obsidienne semblait bien sombre aux yeux des Armandéens qui étaient nés dans la glorieuse ère d'argent mais que diraient-ils si le futur pressentie par le Voyageur devenait réalité ? L'ère sanglante qui ferait alors suite à celle-ci serait aussi la dernière de ce monde. Cela ne se pouvait. Il ne le permettrait pas.

Tendu, il ferma un instant les paupières pour tenter de visualiser le futur avec plus de clarté mais les différentes voies que pouvaient prendre le destin à cet instant étaient décidément trop nombreuses. Il ne voyait pas grand chose si ce n'était qu'il devait se trouver à cet endroit à cet instant précis si il voulait influer sur le futur et faire en sorte qu'Armanda reste sur le chemin de l'espoir. Un chemin bien étroit qu'il ne suivait qu'avec difficulté et qu'il craignait à chaque instant de quitter sachant que tous les autres menaient invariablement à la fin du monde. La responsabilité était écrasante...

Il soupira à cette pensée et renonça à essayer de voir plus que ce qui lui était clair. L'être qu'il allait rencontrer serait un humain, un mâle de toute évidence et un homme relativement bon. C'était tout ce qu'il savait et il allait devoir s'en contenter et maîtriser ses inquiétudes pour faire confiance à ses visions. Il avait vu que la découverte de la salle et de ce qu'elle contenait était imminente et indispensable à ses projets, il aurait préféré qu'elle et ses sombres secrets restent cachés à tout jamais mais ce ne serait pas possible. La honte des Tarenths allaient devoir être assumée si ils espéraient la voir pardonnée un jour, c'était ainsi. Tout valait mieux que de ne rien tenter...

Immobile et un peu de retrait par rapport au rivage, il était parfaitement invisible de là où il se trouvait mais il jouissait d'une vue parfaite sur tout le lac. L'endroit n'était vraiment pas gaie... C'était étrange car il ne s'en souvenait pas ainsi... Tout ce qui s'était déroulé en ce lieu avait certainement altéré la Trame Armandéenne, elle semblait plus sombre en cet endroit et il n'avait pas besoin de pouvoir lire le passé pour savoir que des choses terribles s'étaient déroulées ici bien après leur départ. Armanda recelait bien des secrets...

Son attention fut détournée par un bruit de pas et il releva le regard juste à temps pour voir l'humain arriver. Voici donc celui qu'il avait vu avec si peu de clarté dans ses visions... D'après ce que le Voyageur avait compris il était là pour chercher quelque chose qui n'avait strictement rien à voir avec ce qu'il allait finalement trouver. Que ferait-il de sa découverte ? En serait-il seulement digne ? En comprendrait-il les implications ? Et mépriserait-il les Tarenths pour leurs erreurs ? Les humains étaient bien mal placés pour avoir ce genre de considération, mais Edwyn se sentait tout de même attristé par cet idée. Son peuple avait déjà assez souffert comme cela, n'avaient-ils pas payé le prix fort pour leur faute ? Ils ne pouvaient continuer à purger une peine devenue depuis longtemps intolérable. Secouant la tête pour lui-même, il reprit son observation de l'homme et sourit en s'apercevant qu'il se trouvait pile à l'endroit voulu. Les visions ne l'avait pas trompé sur ce point au moins... Calmement, il concentra sa magie, palpant à distance le sol qui se trouvait sous les pieds du promeneur. Les failles étaient nombreuses, il se trouvait sans le savoir sur une zone toute proche de s'écrouler et qui n'attendait apparemment que le coup de pouce d'Edwyn pour le faire. Après avoir rapidement scruté le futur proche afin de s'assurer que son "invité" du jour ne serait pas gravement blessé par l'opération, il agrandit brutalement les failles.

"Bonne découverte, Alford Gorder... Et ne soyez pas trop prompt au jugement..."

Son murmure se perdit dans le calme revenu après la chute bruyante de l'humain. A l'heure qu'il était celui-ci devait se remettre difficilement de sa surprise et de son étourdissement afin de commencer son exploration au sein de la galerie dans laquelle il venait de chuter. Plein d'une étrange appréhension, le Voyageur se mit en mouvement et se dirigea vers ce qu'il savait être l'entrée de la cavité. Non pas qu'il ne souhaitait pas prendre le même chemin que son nouvel ami, mais il avait les os si fragiles...

Alford continua à marcher encore un petit moment avec la certitude qu'il finirait par trouver ce qu'il était venu chercher avant de s'arrêter quand il eu la bizarre, et dérangeante impression d'être observé.... Mais par quoi? Personne d'autre n'était au courant pour cette présence de trésor pourtant, et au pire il ne voyait rien pour l'instant... Même s'il savait bien que ce genre d'intuition est souvent véridique le mercenaire prit juste la décision prudente de reprendre là où il s'était arrêté comme si de rien n'était en faisant juste un peu plus attention aux alentours bien entendu. Et justement c'est quand il recommença à marcher, et que son pied se posa une nouvelle fois par terre que le sol sembla bouger un peu avant de s'écrouler brusquement en dessous de lui.

Il voulu pendant un instant pousser un cri de surprise quand il se rendit compte que ses lèvres ne voulaient pas bougés, et il se contenta donc de tomber avec un grand fracas au sil après une courte chute. Le bruit que son armure causa à l'atterrissage avait du s'entendre à des bonnes centaines de mètres alentours, mais ce n'était pas vraiment cela qui préoccupait le mercenaire pour le moment... Où était-il encore tombé cette fois-ci? Bonne nouvelle il n'avait pas été blessé au passage ce qui est toujours bon à prendre car se casser une jambe ici était bien la dernière chose qu'aurait souhaité Alford en un tel endroit...

L'engagé se releva donc en essayant de ne pas trop se brusquer car il était encore un peu sonné après le récent choc, et il entendit une voix... Bonne découverte? Ne pas être prompt à juger? Il était déjà surpris d'entendre cette voix qui confirmait le pressentiment d'auparavant, mais ce qu'elle disait était encore plus troublant... Le mercenaire voyait bien qu'il y avait le moyen de sortir s'il le désirait, mais sa curiosité légendaire, et le mystère que cette voix avait attisé dans son esprit suffit amplement à le convaincre de pousser plus loin "l'exploration". Après tout ce n'est pas tout les jours qu'on découvre une cavité d'une telle façon...

Le mercenaire s'engouffra, alors dans ce qui semblait être un boyaux bien obscur qui devait sans doute aller en dessous du lac noir logiquement... Quel secret allait-il découvrir au bout du tunnel? Se disait-il en marchant dans l'étroit couloir tout en tenant une torche en main pour s'éclairer ce qui dura un bon petit moment avant qu'il ne finisse par débarquer dans une sorte de salle circulaire d'assez bonne dimension... Et quelle salle! Se dit en son fort intérieur le mercenaire surpris de sa découverte pendant qu'il contemplait les lieux.

Il y avait là une omniprésence de Jais, et d'or qui décoraient tout deux cette salle de manière tout simplement magnifique pour tout ceux qui auraient la chance d'égarer leurs yeux en ce bien mystérieux endroit... Les dalles aux salles s'allumèrent quand le mercenaire posa le pied dessus pour former un motif complexe qu'Alford observa pendant de longs instants avant de regarder le reste de la salle. Il y avait de bien splendide dragons d'or sculptés qui servaient de lumière pour la salle, et le mercenaire s'égara sur toute les peintures, sculptures, et gravures en ces lieux conscient de n'avoir jamais rien vu de tel. Il se dit que peu de peintres pouvaient atteindre ce genre de perfection artistiques, et il aurait bien était capable de rester ici des heures durant dans la contemplation d'une telle magnificence s'il n'avait pas posé les yeux sur cette fresque...

Il voyait là représenter un peuple d'une race ancienne, et magnifique. Cette fresque semblait décrire leurs histoires. Il pense d'abord aux elfes en voyant cela avant de se rendre compte que ce ne sont pas des elfes qui sont représentés ici au vu des oreilles moins pointues même si ces augustes personnages sont aussi assez beaux... Dans tous les cas le mercenaire était interloqué par l'histoire de cette race antique dépeinte devant ses yeux. Il se rendit vite compte que ceux-ci d'après la fresque étaient partis depuis fort longtemps d'Armanda, et il se dit qu'il devrait y réfléchir plus en profondeur. Mais avant son œil fut attiré par une sorte de message sur le mur écrit de façon tout a fait surprenante en langage humain. sans doute de la magie...

Spoiler:

Alford comprit vite que cette race ancienne devait avoir été là à l'époque où les dragons étaient encore en nombre sur Armanda, et aussi que cet ancien peuple avait soit disant disparu en déclenchant le colère des esprits d'après ce qu'il avait compris du texte. Il ne savait pas quoi penser de cela, mais au final il se dit que cela devait être le fruit d'un malentendu même si dans tous les cas il n'en savait pas assez pour pouvoir s'en faire une idée claire. Puis de toute façon ce n'est pas comme si les esprits étaient le cente de ses préoccupations pour le moment... Quelle découverte il venait de faire là par pure chance! Pensa t-il tout fier de lui avant de regarder la fameuse pierre qui était cité dans ce texte...

Cette pierre pourrait sauvé le monde était-il écrit? Alford se rendait compte dans ce cas-là que le monde. était menacé, mais par quoi? Il pourrait peut-être le savoir s'il prenait cette pierre, et peut-être le sauver qui sait? Même si cela était un peu téméraire... Après tout il est le seul sans doute sur Armanda à être venu ici de pusid es millénaires... Cela est donc naturellement de son devoir de le faire, et au pire si ce n'était qu'une prophétie mensongère, ou inutilement alarmiste il n'aurait rien à y perdre...

Il alla donc porter la main à cette pierre pour voir celle-ci plus en détail quand il entendit des bruits de pas résonner derrière lui...

Il se contenta de se retourner calmement en prenant en main son arbalète quand il vit un instant débouler un vieillard qui semblait inoffensif... Il se contenta de ranger son arme en voyant cela avant de dire de façon aimable à l'arrivant.

Bonjour honorable vieillard. Dois-je conclure que c'est vous qui m'avez fais venir ici? Pourquoi? Dit-il sur un ton interrogateurs, et poli. Il se contenta ensuite d'écouter avec attention ce qu'avait à dire ce dernier. Peut-être était-il un membre du peuple qu'il avait vu sur cette fresque?

Il s'était déplacé d'un pas tranquille, sachant exactement à quel moment l'humain allait tenter de toucher la pierre et n'ignorant pas qu'il arriverait avant. C'était sans doute mieux, un esprit non préparé pourrait paniquer et ressortir blessé d'une telle expérience. Il accéléra donc le pas juste à l'instant qu'il savait décisif, et déboucha dans la salle alors que l'autre tendait déjà la main vers la pierre. Peu concerné par l'arbalète qui se pointa un instant sur lui, il s'immobilisa sur le seuil et son interlocuteur ne fut pas long à ranger son arme. Un confiant donc... Intéressant.

Bonjour honorable vieillard. Dois-je conclure que c'est vous qui m'avez fais venir ici? Pourquoi?

Eh bien, il allait vite à se faire des idées... Le Tarenth ne pu s'empêcher de lever un sourcil devant le titre, assez amusé par l'ironie de la situation puis il secoua la tête avant de parler d'une voix tout aussi aimable

"Salutations mon ami. Je suis heureux de vous voir ici, à la croisée des chemins. Mais non, je n'ai pas la prétention de vous avoir fait venir ici. Autant que je sache, vous avez décidé seul. Non ? J'ai vu votre chute, et j'ai su que ce que vous alliez découvrir vous aménerez à vous poser de nombreuses questions. Alors je suis venu."

Il ne précisait pas qu'il avait vu sa chute aussi bien au moment où elle s'était produite qu'avant ce moment, mais ce n'était pas très important. Ce qui comptait c'était que la salle circulaire était réapparue dans l'histoire, et que son contenu serait bien entre les mains des Armandéens. Bonne ou mauvaise chose ? Il avait du mal à voir les aboutissants finaux de toute cette histoire mais ce qu'il voyait c'était que l'événément actuel n'était pas évitable et qu'il serait peut-être même indispensable pour rester sur le chemin qu'il suivait. Il devait donc le laisser se dérouler et n'intervenir que très peu, ne se tenant là que pour s'assurer que l'homme qui venait de découvrir la pierre n'aurait pas trop à en pâtir et qu'il saurait l'utiliser dans de bonnes conditions. Et si possible pour le bien du continent... Mais rien n'était plus difficile que cela, Edwyn était bien placé pour le savoir. Devant le silence de l'humain, il reprit la parole :

"Qu'est-ce qui vous fait croire que je vous ai fait venir ici moi-même ? N'étiez vous pas à la recherche d'un trésor ? Il me semble que vous avez trouvé plus que cela."

Il promena un regard circulaire sur la pièce et ses richesses. Il était curieux de voir ce que le mercenaire allait vouloir en faire, ne serait-ce que pour mieux le cerner. C'était une chose que de lire l'avenir d'un homme, et une autre de savoir de quoi était composé son coeur. Mais l'objet le plus précieux de la pièce n'était pas le plus brillant, et c'est vers la pierre terne qu'il reporta son attention. Son regard se fit grave devant cette vision, et il prévint :

"Vous avez vu l'avertissement. Cette pierre a causé de grands malheurs. Vous allez la toucher quoi qu'il arrive, mais soyez au moins conscient de son pouvoir. Elle n'est ni bonne ni mauvaise en elle même, c'est en vous que réside le danger. Peut-être voudrez vous entendre au moins son histoire avant de prendre un tel risque ? "

Sur de son assentiment, il se dirigea vers l'une des tentures qui représentaient douze magnifiques bipèdes entourant un symbole ressemblant fort à un oeil. Il en caressa la surface d'un geste distrait avant de commencer ses explications :

"Voici la société de l'Oeil du Dragon. Douze puissants représentants d'un peuple non moins puissant. Un peuple bénit des Esprits et qui avait reçu d'eux le pouvoir de lire l'avenir. Mais ce pouvoir était limité et les membres de l'Oeil du Dragon voulaient voir plus loin. Ils décidèrent de créer un artefact qui le leur permettrait"

Il passa à une autre tenture représentant ces mêmes personnages penchés sur un galet et surplombés par une nuée de dragons.

"Ils choisirent un objet très banal comme centre de leurs expériences. Ce choix n'était pas important, n'importe quel objet pouvait devenir très puissant grace au souffle des dragons. Le peuple des membres de cette société était très ami avec ces créatures, ils n'eurent donc aucun mal à les persuader de les aider. Cela prit bien des années, mais mille d'entre eux finirent par souffler tour à tour sur la pierre."

Une nouvelle pause, une nouvelle tenture. Cette fois les douze personnages étaient inclinés humblement devant la représentation des Sept Esprits Supérieurs et semblaient leur présenter le galet.

"Mais ce n'était pas suffisant. Pour devenir assez puissante la pierre devait être touchée par la peau des Sept Esprits Supérieurs qui à cette époque vivaient sur Armanda. Ils n'auraient jamais accepté de le faire si ils avaient su ce que les douze avaient en tête, mais sous leur forme mortelle ils n'étaient pas aussi omnicient que sous leur forme naturelle. C'est par la ruse que les douze les amenèrent à toucher tour à tour la pierre. Cela prit des siècles, mais ils étaient les représentants d'un peuple patient. Ils parvinrent à leurs fins. La pierre était imprégnée d'une magie colossale, il ne leur restait plus qu'à la façonner. Ce qu'ils firent avec talent sur plusieurs siècles encore une fois..."

La tenture suivante était sombre, terrifiante. Elle représentait les douze personnages en cercle autour de la pierre, la touchant du doigt. Leurs visages étaient révulsés par la terreur. Le Voyageur soupira avant de continuer :

"Ce qu'ils virent en touchant la pierre était terrible, comme vous pouvez le constater sur cette illustration. Ils révelèrent aussitôt à tout leur peuple ce qu'ils avaient fait et vu. Provoquant une totale panique. Les Esprits comprirent ainsi très vite ce qu'il s'était passé... Leur fureur fut terrible."

De noire, la tenture suivante était passée au rouge sanglant de la colère. Les douze se convulsaient au sol devant cinq des Esprits Supérieurs. Deux autres Esprits restaient à l'écart et une tenture plus loin on pouvait voir les cinq premiers qui quittaient Armanda pour rejoindre le plan astral alors que les deux autres restaient encore en arrière.

"De la Société de L'Oeil du Dragon, on ne retint qu'une chose. La douleur. Après un tel châtiment, leur nom y fut à jamais associé. Cinq Esprits quittèrent la terre, mais Mort était trop attaché à ce peuple et son frère jumeau Vie refusa tout net de le laisser derrière lui. Ils réunirent le peuple effrayé pour tenter de lui faire entendre raison. En vain. La peur est un puissant adversaire, même pour un Esprit."

Il s'immobilisa devant une autre tenture représentant cette fois de très nombreux bipèdes au magnifique visage qui fixaient Mort et Vie d'un air courroucé. La tenture suivante était plongée dans l'ombre comme si les concepteurs de la salle n'avaient pas voulu que la lumière des dragons sculptés ne l'atteigne. Une lueur de souffrance dans le regard, Edwyn demeura immobile. Comme incapable de continuer.

"Nos fautes étaient déjà graves, mais c'est ici que la plus terrible fut commise. Nous étions si terrifiés..."

Son murmure était à peine audible, il ne semblait plus s'intéresser à l'humain, trop concentré sur ses propres souvenirs et ne cherchant même plus à cacher le fait qu'il avait bel et bien fait partie de ce peuple en faute. Lentement, il inspira une goulée d'air comme pour y puiser de la force...

Eh bien ce vieillard excentrique semblait quand même assez amicale, ou du moins poli, et ce n'était pas du tout pour déplaire à Alford qui était assez content pour le coup de ne pas avoir affaire à un vulgaire pillard qui aurait suivit ses traces, ou à un vampire quelconque qui traînerait dans les environs, et voudrait tenter de prendre le mercenaire par derrière lâchement. Oui effectivement le fait que ce soit un vieillard lui faciliter bien la vie, et il n'était absolument pas là pour s'en plaindre surtout que le mercenaire devinait facilement grâce au fait que ce dernier était moins impressionné par la pièce dans laquelle il venait d'entrer qu'il avait un lien avec.... Mais quel genre de lien? Qui sait peut-être que le mystérieux inconnu se chargerait de vite éclairer sa lanterne...

D'ailleurs le vieil homme confirma immédiatement le fait qu'il avait bien vu Alford tombait dans la cavité, et qu'il avait suivit ce dernier juste après sans pour autant préciser s'il avait jouer un rôle dans cette extraordinaire découverte... Néanmoins le mercenaire ne croyait pas vraiment au hasard, et il se doutait bien que ce n'était pas par pur chance qu'il était tombé ici à ce moment précis, et que ce soit lui en particulier qui fasse une telle découverte... Après tout il n'y a pas de fumée sans feu?

Il se contenta donc de répondre au vieillard sur un ton calme, et poli pour manifester toute la civilité qu'il est de bon ton de manifester quand on parle à un aîné... De plus il ne tenait pas à brusquer ce dernier sinon il n'aurait pas ses réponses...

Oui oui je vois... Ne vous inquiétez pas moi aussi je suis assez content de voir que je ne suis pas tombé sur quelqu'un aux intérêts foncièrement malveillants car cela complique toujours la tâche à vrai dire... Oui c'est vrai j'avait décide de venir ici, mais il est quand même assez étrange que par un tel coup du sort je trouve un tel endroit sans doute resté secret aux yeux de tous pendant des siècles... Avouez que vous avez du quand même facilitez les choses si ce n'est pas vous qui avait déclenché cette déclenché cette bien étrange série d’événements? Néanmoins je vous remercie chaleureusement de bien vouloir éclairer ma lanterne sur la brume que vient de jeter cette splendide salle sur mon esprit... Dit-il d'un ton empreint d'une certaine reconnaissance.

Même s'il se doutait bien que le vieillard n'était pas à coup sûr responsable de cette "chute" car après tout le mercenaire pouvait tout aussi bien se tromper, et ce ne serait pas la première fois d'ailleurs. De plus dans tous les cas cela reste un détail d'une importance tout a fait mineure voir inexistante. L'important pour l'instant était la salle dans laquelle il se trouvait, son contenu, et surtout ses secrets, et la signification de cet "avertissements". Signification que cet honorable ancêtre allait peut-être lui dévoiler, et Alford lui en serait assez gré à vrai dire... De plus a ce qu'il avait compris ce message avait une signification assez lourde, et d'une importance capitale pour la destinée d'Armanda. Chose qui attisait considérablement la curiosité du mercenaire qui resterait ici jusqu'a ce qu'il soit épancher sa soif de découverte, et qu'il est satisfait sa curiosité... Il était donc pour cela tout ouïe aux futurs propos de son interlocuteur en essayant d'analyser au mieux les paroles de ce dernier car il avait l'air d'avoir beaucoup à dire. Peut-être même qu'il ne lui dirait pas tout qui sait?

L'inconnue commença d'abord à lui poser deux question qui étaient peut-être juste rhétorique vu la façon dont elles s'achevaient, mais auxquels Alford répondit quand même avec une légère réflexion.

C'est vrai que je voulait trouver un trésor à l'origine, et je tombe là-dessus... C'est un un coup de veine en puissance, et je pense que vous y êtes en partit lié par le simple fait que cela fait trop de coïncidence successives d'un coup pour être juste le fait du simple hasard... C'est vrai que le fait que l'inconnu arrive pile au moment où Alford va toucher la pierre a de quoi faire naître plusieurs interrogations dans l'esprit de quiconque...

Puis ensuite le vieil homme balada quelques instants son regard dans ce magnifique endroit qui était presque en dehors du temps au vu de la façon dont celui-ci avait l'air très bien conservé malgré son grand âge évident... Sans doute que personne n'avait du y poser les pieds depuis belle lurette, et puis la construction devait être basé sur de la magie pour être resté dans son état originel... Un endroit qui attirerait facilement les convoitises de n'importe qui d'un peu cupide, et qui faisait presque de l’œil au mercenaire vu sa magnificence...

Alford braque ensuite tour à tour son regard sur le vieil homme avant de le braquer sur la pierre quand ce dernier recommença à parler. Oui cette pierre avait donc vraiment causé de grand malheurs d'après ce qu'il avait lu sur la fresque, et le mercenaire comptait étudier cette dernière de plus près pour en voir ce qu'il en est vraiment. Il n'était sinon pas vraiment sûr du fait que c'était lui le danger même si cela est lié à la pierre, mais il se contenta d’acquiescer quand son interlocuteur lui demanda s'il voulait écouter la suite de l'histoire même si ce dernier ne prit pas le peine de le regarder avant d'enchaîner...

Puis les explications commencèrent vraiment que ce soit sur la confrérie de l’œil des dragons constituée d'êtres qui avaient reçu des pouvoirs de la part des esprits eux-mêmes, et ce que les membres de cette confrérie avaient faits dans le but d'obtenir plus de pouvoir en manipulant les esprits sous leurs forme mortelle. Cette simple informations surprit Alford qui voyait que les esprits pouvaient donc se matérialiser sous une forme mortelle, et que ceux-ci l'avaient faits à l'époque de "l'Oeil de dragon". Ces derniers avaient ainsi rassembler un formidable pouvoir dans cette pierre grâce au feu de mille dragons, et au toucher des huit esprits supérieurs...

La fresque confirmait ce qu'avait dit le vieil homme. Sur le fait que ce que devait contenir cette pierre était terrible en plus de posséder une formidable puissance. Les esprits ne furent bien entendu pas très heureux d'apprendre qu'on les avait manipulés, et pour cela l'oeil du dragon paya...

Puis ensuite l'inconnue enchaîna sur la miséricorde de mort, et de vie qui essayèrent d'alléger les douleurs de ce peuple sans y arriver. Le mercenaire nota ironiquement "miséricorde" car pour lui les esprits supérieurs avaient tout simplement abandonner leurs fidèles... Mais bon il pensait cela peut-être de façon trop humain, et après tout il était bien trop brave pour apprécier le fait que des êtres supérieurs fassent cela... Donc il s'abstînt tout simplement de quelconques commentaires...

Puis les paroles du vieil homme s'enchaînèrent, et ce dernier semblait plonger dans ses douloureux souvenirs quand Alford lui demanda d'un ton assez curieux pour obtenir des réponses plus claires à ses interrogations.

Comment se nomme vôtre peuple messire? Que lui est-il donc arrivé après tout cela? Après tout j'en conclue que vous avez survécu après cette catastrophe.

Puis après une courte réflexion il dit sur un ton assez gêné.

Enfin je ne vous en tiendrai pas rigueur si vous ne souhaitiez pas en parler... Mais veuillez comprendre ma curiosité devant tout cela. D'ailleurs pourquoi les dragons ne se souviennent pas de vous? Dit-il sur un ton assez perplexe car après tout il savait que les dragons étaient encore en vie à cette époque, et qu'ils possédaient une très vieille mémoire "ancestrale" donc pourquoi ces derniers avaient tout simplement oublier cette race antique?

Quand à mon jugement il est très simple.... Je n'en ai aucun car pour tout dire je ne suis pas là pour juger qui que ce soit, et ni pour servir qui que ce soit. J'ai vu qu'un grand danger allait venir sur Armanda pour la menacer, et je suis déterminer à essayer de l'en empêcher. Je demande donc humblement des réponses pour pouvoir y arriver. Que va t-il... Il s'arrêta de parler pendant quelques instants quand il se rendit compte de quelque chose d'évident, et reprenne...

Se passer? Est-ce que cela a quelque chose à voir avec les Alayiens? Ou avec le retour des dragons?

Se contenta t-il de dire d'un ton interrogateur même s'il connaissait déjà un peu la réponse. Il était encore sur le choc de voir qu'il venait de découvrir par lui-même un grand pas du passé mystérieux d'Armanda... il ne pouvait presque pas y croire, et aurait cru le premier venu qui lui dirait que ce n'était qu'un rêve...

Néanmoins il ne pu s'empêcher de se dire à lui-même à voix basse.

Dans quoi je me suis encore embarqué?

L'humain ne croyait pas au hasard donc, et surtout pas lorsque celui-ci le mettait dans de telles situations. Ce n'était pas vraiment idiot comme raisonnement, mais pas tout à fait juste non plus. Après tout Edwyn n'avait fait que s'arranger pour se trouver là au bon moment, il n'avait pas orienté cet homme pour l'inciter à venir. D'accord il lui avait tout de même donné un petit coup de pouce pour découvrir ce lieu, mais tout de même...
Arrivé au bout de ses explications, il chercha le calme en lui afin de pouvoir continuer mais les interrogations de l'humains virent le distraire assez agréablement de ses tourments et il y répondit bien volontier :

"Les Tarenths. C'est ainsi que les Esprits nous ont appelé, j'ignore ce que cela peut bien vouloir dire dans leur langue. Nous les avons interrogé à de nombreuses reprises à ce sujet, mais sans succès. "

Une légère lueur frustrée s'alluma dans ses prunelles à cette pensée, c'était là un mystère qui tracassait son peuple depuis bien longtemps. Et la curiosité faisait partie de leur gènes, d'où tous leurs ennuis d'ailleurs... Il rejetta cette pensée pour en venir aux dragons :

"Ils se souviennent de nous, mais ils n'ont pas accès à ces souvenirs. La mémoire Ancestrale des dragons est très complexe, ils n'y ont pas accès à volonté. Nous nous sommes servi de cette limitation imposée par les Esprits afin d'atténuer la peine de notre départ. Ils ont moins souffert que nous de la séparation, et nous en sommes heureux."

Oui, c'était sans doute la seule chose positive qu'ils aient fait au moment de partir... Au moins les dragons avaient-ils été heureux ensuite, même si tout n'avait pas été au mieux pour eux bien des siècles plus tard apparemment. Leur départ d'Armanda avait dû être aussi un sacré crève coeur... Le Tarenth réprima un soupir en songeant qu'ils auraient pu aisément éviter que les choses en arrivent là si ils avaient été présents, ce qui était fait était fait. On pouvait influer le futur, mais le passé resterait à jamais figé. Au moins les bonnes intentions de l'humain donnaient-elles un espoir pour ce qu'allait être le futur... Edwyn se contenta pourtant de lui répondre de façon énigmatique :

"J'ignore ce qu'il va se passer. Je ne peux qu'émettre des suppositions"

Et c'était vrai. Les gens avaient tendance à imaginer le destin comme une chose claire, un seul et unique chemin qu'il était facile de lire. Mais les Tarenths, eux, savaient bien que rien n'était aussi simple. Le futur était un concept vague et en perpétuel changement, des milliards d'embranchements directement reliés aux choix de aux actions de milliers d'êtres multipliaient les possibilités du lendemain. Il suffisait parfois d'un geste infime ou d'un minuscule choix pour que tout un pan de futur prenne brusquement un tournant décisif. Pouvoir lire l'avenir était une chose, être capable de le comprendre et de l'anticiper en était une autre. Chaque Tarenth mettait des millénaires à commencer à assimiler ce concept, et certains resteraient à jamais des oracles médiocres.

Il sembla un instant hésiter à partager les suppositions en question avec son actuel interlocuteur, mais celui-ci aurait déjà bien des choses à penser avec l'histoire des Tarenths et avec la pierre... Il n'était qu'humain après tout, un enfant. Mieux valait sans doute ne pas trop l'accabler. D'autant qu'il semblait déjà s'inquiéter de la suite, ce qui amusa Edwyn plus que tout. Mutin, il interrogea :

"Seriez vous du genre à accumuler les ennuis, Alford Gorder ?"

D'après ce qu'il voyait du futur brumeux de l'homme, c'était le cas. Mais il n'avait plus trop le temps de s'y attarder, il devait se décider à lui raconter l'histoire entière sinon tout ceci n'aurait aucun sens. Il expédia la dernière question qu'il avait jusque là laissé de côté sur un haussement d'épaule :

"Nous avons effectivement survécu, mais nous sommes condamnés à très longue échéance. Nous avons mis du temps à l'accepter, mais après tout aucun peuple n'est éternel..."

Il chassa la tristesse de cette affirmation d'un nouveau sourire et leva la main vers d'un des dragons sculpté qui réagit en s'illuminant plus fortement, baignant de lumière la tenture jusque là invisible. Satisfait, le Tarenth pu reprendre son récit là où il l'avait arrêté et comme si aucune interruption n'avait eu lieu :

"Mort et Vie ont tenté de s'expliquer au sujet du futur que nous avions vu, mais rien est plus agressif qu'une foule effrayée. Ils furent conspués, les accusations devenaient de plus en plus virulentes et les actes succèdèrent aux mots. Une pierre vola vers eux, puis dix, puis cent... Des sorts furent jeté, nul n'osait les approcher d'assez près pour une attaque physique mais le blasphème était suffisant. Repliés derrière un bouclier magique, Mort et Vie étaient tout de même en danger car pas aussi puissant sous cette forme que dans le plan Astral. Il fallu l'intervention de leurs cinq frères pour éviter que leur enveloppe physique ne soit endommagée"

Il s'approcha de la tenture suivante représentant les sept Esprits dominant le peuple Tarenth à terre et les dragons s'interposant :

"La fureur d'Océan ne connue pas d'égal, il est de loin le plus colérique de ses frères ainsi que leur chef. Le sort du peuple Tarenth semblait scellé, mais les dragons intervinrent. Ils plaidèrent la cause des Tarenths avec tant de ferveur que l'un des Esprits fut touché. Il fut le seul des Sept à offrir son pardon."

La tenture d'après montrait un seul Esprit face aux Tarenths, leur désignant le rivage et donc l'Océan.

"Contre toute attente, ce fut Mort qui accepta de pardonner. Il avait pourtant été le plus touché par cette agression, mais c'est un Esprit plein de bonté... Nous méritions un terrible châtiment, mais il parvint à convaincre ses frères de simplement nous bannir. Puisque nous étions trop arrogants pour accepter notre destin, nous devions partir. "

Le tableau suivant était magnifique de tristesse, il montrait des Tarenths au visage noyé de larmes s'embarquant dans de grands bateaux blancs tandis que les dragons rugissaient de douleur.

"C'est ainsi, dans la honte et l'affliction la plus totale que nous quittâmes Armanda. Nous avions fait en sorte d'effacer toute trace de notre passage avec l'aide des Esprits, et de faire en sorte que les dragons nous oublies très vite. L'âge d'Or Tarenth, que vous appelez l'âge de Platine, était terminé. Nous n'avons laissé que cette salle, parce que nous n'avions pas la force et la volonté de la détruire. Nous ignorons pourquoi les Esprits l'ont toléré."

Il n'y avait pas d'autre tenture, mais il n'était pas assez cruel pour laisser son interlocuteur dans le vague au sujet de ce qui avait pu se passer ensuite. Il reprit donc sans bouger :

"Comme je le disais, nous avons survécu. A partir de ce moment, Mort a été le seul Esprit à nous guider. Les six autre ne voulaient sans doute plus entendre parler de nous, et Néant ne s'est jamais intéressée à notre peuple. Nous avons voyagé longtemps sur l'Océan, puis nous avons fini par nous établir sur quelques îles lointaines. Notre chemin continuait, mais il était bien terne..."

Il baissa la tête et l'obscurité s'engouffra dans sa capuche jusqu'à cacher ses traits. Sa voix se fit lasse lorsqu'il termina :

"Nous ne sommes plus aptes à procréer, Vie ne doit pas nous le permettre après ce que nous avons fait... Cela ne devrait pas avoir d'importance puisque nous sommes immortels, mais nous finissons tous invariablement par nous lasser de la vie. La mort a toujours été un repos bienvenu pour nous, nous l'accueillons avec joie lorsque nous sommes prêts et nous faisons en sorte d'avoir un enfant afin de nous remplacer. Qui aurait envie de partie en sachant qu'il ne laisse rien derrière lui ? C'est pourtant ce à quoi nous sommes condamnés... Lorsque nous finissons par mourir par choix, nous savons que nous affaiblissons notre peuple. Un jour, il s'éteindra. A moins que certains d'entre nous ne décide de vivre éternellement, mais ce serait atroce..."

Il savait à quel point ce concept pouvait être difficile à assimiler par un Armandéen, eux tenaient à la vie plus que tout... Mais au moins lui avait-il tout dit, libre à lui de comprendre ou de s'étonner. A présent il pouvait toucher la pierre en connaissance de cause, comme Edwyn n'hésita pas à le rappeler en la désignant d'un doigt tremblant :

"J'aimerai croire que cette chose a causé la chute de mon peuple mais ce serait mentir. Nous nous sommes fait du mal tout seuls. Si je vous ai raconté tout ceci, c'est simplement parce que je veux que vous la touchiez en connaissance de cause. Elle pourrait vous détruire comme elle nous a détruit... Je suis navré de vous imposer un tel choix. Mais c'est le seul chemin que j'ai vu pour éviter la destruction d'Armanda... Et pour racheter mon peuple."

Le silence tomba entre eux, à peine troublé par le bruit simultané de leurs respirations.

Alford fit de gros yeux pendant un court instant en entendant les explications du vieillard. Non rectification. En entendant les paroles du Tarenth! Néanmoins même s'il était surprit d'apprendre cela l'information n'eu aucun mal à se faire assimiler rapidement par l'esprit du mercenaire humain qui était assez ouvert d'esprit, et curieux pour pouvoir croire en une telle découverte, et analyser sa pleine étendue. Et cette étendue était proprement ahurissante car ce n'est pas tous les jour qu'un Armandéen comme lui rencontre un membre de l'ancienne race qui vivait jadis sur le continent Armandéen, et sans doute avant l'avènement des elfes, et des vampires. Qui sait tous ce que les humains auraient pu obtenir d'un contact avec une telle civilisation si elle avait encore été sur le continent à l'époque?

Tarenth... Je ne sais pas ce que cela veut dire aussi, mais ce nom résonne pour moi d'une façon assez poétique comme un songe du passé. Ou comme la brume se levant sous la lumière du soleil... Alford rajouta calmement cela par la suite après avoir réfléchir au nom de cette race antique. Veiller m'excuser je vous en prie je divague légèrement...

Néanmoins Alford trouva assez comique le fait que les Tarenth ne savent même pas quel est le sens du nom de leur propre peuple. Disons que c’est bien peu orthodoxe, et surtout qu'il ne pouvait s'empêcher de dire calmement en apprenant cela.

Dans ce cas-là vous n'aviez qu'a donner un deuxième prénom à vôtre peuple. M'enfin je dois sans doute dire quelque chose qui n'a pas beaucoup de sens pour vous, alors mieux vaut oublier... Puis il renchaîna au sujet des dragons après avoir entendu le Tarenth lui expliquer pourquoi ces derniers n'avaient aucun souvenir de cette âge antique.

Je vois d'une certaine façon que ça a du arrangé tout le monde. Au moins cela est une réponse assez claire merci. Et au moins ça veut dire que les dragons ne s'évertuaient pas à nous cacher cela depuis tout ce temps...

Il se contenta ensuite de tourner un peu en rond pendant qu'il réfléchissait non pas que à ce qu'il venait d'apprendre, mais surtout à ce qu'il devrait faire après. Car après tout il avait le choix. Que ce soit partir avec ce savoir sans toucher la pierre ce qui était un choix peut-être prudent, mais peu acceptable pour lui. Faire un rapport sur sa découverte à ses confrères rebelles même s'il se doutait que cela pourrait causer plus d'ennui qu'autre chose. Ou encore toucher cette pierre, et accepter la charge qui lui serait confier après cela. Le choix était donc vite fait pour lui, et c'est avec les idées claires que le mercenaire écouta encore les propos énigmatiques du Tarenth avant de répondre à ce dernier calmement.

Je pense que le destin n'est qu'un chemin avec de multiples embranchement. il n'appartient qu'a nous d’emprunter le bon. Pour dire juste qu'il était prêt quoi qu'il se passe.

Il savait bien que l'avenir n'était pas une chose figé, et bâtie par les esprits. Même si cela pouvait être le cas Alford refuser d'y croire dans tous les cas. Pour lui chaque être est libre de changer le futur, et rien n'est écrit d'avance. Il fallait donc se battre car rien ne disait dans un avenir certain par exemple que ce serait la rébellion qui gagnera sur le traître Fabius, et rien ne dira que Armanda sera sauvé du péril qui la menace... Non le futur était encore à établir selon lui, et il était bien décidé à rendre l'avenir meilleur. De toute façon même si le Tarenth lui disait qu'il n'y avait aucun espoir il continuera quand même à se battre car si l'on peu bien donner quelque chose à l'être humain c'est sa volonté de lutter, et de survivre contre vent, et marées. Et Alford était un bon humain.

Devant le silence de son interlocuteur il se contenta donc de répondre d'un ton interrogateur, et brave. Car il croyait totalement en ce qu'il disait.

Et ces suppositions? Le silence continua, et il enchaîna aimablement, et de façon compréhensive. Soit! Si vous ne voulez pas les partager avec moi c'est tout aussi bien. De toute façon vous venez de le dire vous même l'avenir n'est pas encore tracé. Qui vivra verra, et je compte bien vivre pour voir ce qu'il adviendra du monde de demain. Néanmoins je vous remercie de répondre à mes interrogations messire...

La petite question taquine du Tarenth décrocha un sourire à l'engagé qui y répondit franchement.

C'est mon travail de récolter les ennuis. Même si je dois avouer qu'en temps normal je suis payé plus, ou moins grassement pour cela... On dira que cette fois-ci je peux faire une exception. Néanmoins pourrai je connaître au moins le nom de mon éventuel client? Même si dire cela est présomptueux vu que vous ne me payer pas pour ce travail, et que je suis volontaire à vrai dire...

Puis la réponse fataliste à sa prochaine question de la part du Tarenth décrocha juste un silence gêné de la part d'Alford qui à vrai dire sentait qu'il n'aurait mieux pas valu rappeler son destin funeste à cet aimable vieillard.

...

Heureusement le Tarenth sembla vite oublier cela, et il reprît vite le sourire pour ensuite raviver la lumière qui émanait de la gueule des dragons d'or. Cela donna ainsi l'occasion à Alford de pouvoir à nouveau observer attentivement la teinture qui s'était révélé pendant que le Tarenth la lui décrivait sans doute à la façon d'un conteur d'histoire.

Eh bien je dois avouer que je comprend vôtre peuple d'une certaine façon même c'est quand même assez malheureux. La foule n'est jamais sage dans tous les cas, et je pense sincèrement que cela aurait pu être encore pire...

Il ne pensait pas du tout que ses propos soulageraient le Tarenth, mais il essayait juste d'être optimiste comme à son habitude après tout.

Puis il se tourna vers la nouvelle teinture, et écouta encore avec attention les propos de Tarenth qui parla de la suite de l'histoire.

Il n'eut aucun mal à assimiler cette vérité car elle ressemblait fortement à un conte des temps anciens, et de plus elle expliquait à elle seul beaucoup de choses... Alford se tourna, alors vers la dernière teinture, et il devina facilement quel esprit y était représenté, et les propos du Tarenth le confirmèrent...

A croire décidément que Mort est l'esprit le plus amicale. A croire aussi que cela est bien ironique par rapport à la tâche qu'il est censé pratiquer. Je crois qu'on ne lui fait pas assez justice par ici... Rajouta t-il dans un trait de philosophie avant de dire calmement. Désolé je m'égare encore... C'est l'une des rare fois où je pense activement aux esprits, et je commence à en savoir bien plus sur eux grâce à vous.

Puis il regarda la dernière teinture qui résumait bien la tristesse qu'avait du ressentir ce peuple antique, et il écouta encore une fois le vieux Tarenth lui racontait ce qui s'était passé.

Je vois... Dit-il en se rendant compte qu'il pouvait a peu près se douter de l'ancienneté de cet événement qui devait être vieux de plus de 1, ou 2 millénaires. En tout cas bien avant l'arrivée des elfes sur ces terres.

L'Âge des Tarenth est donc depuis longtemps passé... Qui peut bien dire de quoi demain sera fait? Dans tous les cas merci mon ami vous venez de lever le brume sur un grand pan de l'histoire d'Armanda pour moi. Et peut-être même pour le reste du continent si c'est vôtre volonté...

Puis il écouta attentivement la fin de l'histoire que lui racontait le Tarenth, et il réfléchir au sort bien peu enviable de ce peuple. En plus de réfléchir aux paroles sur Néant qui ont amenés tout naturellement une question dans l'esprit du mercenaire... Que celui-ci posa en regardant calmement le vieux Tarenth.

J'aimerai savoir. Si Néant ne s'intéressait pas à vôtre peuple ni aux autres peuple elfique, au dragon, et au vampire. Dois je en conclure que seul le peuple humain l'intéresse? j'aimerai en savoir plus sur lui. Car après tout j'ai l'impression qu'il y a une bonne raison qui pousse les Alayiens à le vénérer.

C'était toujours son éternel curiosité qui l'avait poussé à poser cette question avant d'écouter à nouveau la réponse puis la conclusion du Tarenth.

Il tâche d'éprouve rune certaine empathie envers l'immortel qui à y réfléchir devait s'ennuyer peu à peu. Non pas qu'il le comprenait, mais juste qu'il appréhender le fait que à force de vivre éternellement les plaisirs de la vie perdent peu à peu leurs consistances...

Je ne comprend pas vraiment cette façon de penser car je ne suis pas vous, mais ce concept me semble valable. Ce qui rend la vie intéressante après tout pour un humain est le fait qu'elle ait une fin si vous voyez ce que je veux dire? Donc être immortelle y enlève beaucoup d'intérêt naturellement j'en conclu...

Il écouta ensuite les dernières paroles du vieux Tarenth, et prit le problème sous tous les angles avant de conclure qu'il devait bien toucher la pierre à un moment, ou à un autre... Il brisa, alors calmement le silence ambiant.

Je le ferai ne vous inquiétez pas, et merci de m'avoir dit tout cela car ça devrait se révéler utile pour plus tard...

Dit-il avant d'approcher délicatement sa main de la pierre en ayant enlevé le gant en fer pour la poser entièrement sur le caillou en prêtant au passage attention à tout ce qui allait bien pouvoir se passer.

La remarque poétique de l'humain ne tira qu'un sourire compréhensif au Tarenth, ce n'était pas comme si son peuple n'était pas passé spécialiste dans ce genre de choses... La suite par contre l'étonna beaucoup plus et il haussa les sourcils, sincèrement intéressé :

"Qu'aurions nous à faire d'un nom qui n'est pas le notre ?"

Cela dépassait tout simplement son entendement. Sans doute une autre coutume humaine qu'il ne connaissait pas... Drôle d'idée tout de même que de vouloir s'inventer un nom différent de celui offert par les esprits, quoi qu'il puisse vouloir dire ! Alford ne semblait pourtant pas accorder vraiment d'importance à ses propres mots, et Edwyn n'insista pas. Il y avait tant de chose qu'il ne comprenait pas en Armanda... Vouloir tout cerner d'un seul coup ne serait pas très intelligent. Il l'observa calmement tourner en rond, et répondit toujours aussi énigmatiquement :

"A supposer qu'il y ai un bon chemin... D'ailleurs qu'est-ce qu'un bon chemin ? Ils ont tous leurs avantages et leurs inconvénients, parfois le choix est difficile..."

Lorsque tous les chemins en vue menaient à des moments difficiles il était parfois tentant d'en choisir un qui paraisse un peu moins dur. Mais il était assez expérimenté dans l'art de la voyance pour savoir qu'il fallait alors tenter de voir plus loin et de choisir le voie offrant la meilleure perspective à long terme. Un point de vue pas spécialement optimiste et donc pas forcément en phase avec le caractère qu'il découvrait à son interlocuteur, mais cela n'avait pas vraiment d'importance. Il fronça les sourcils en entendant le qualificatif qu'on lui attribuait :

"Un éventuel client ? Je ne recrute personne mon ami. Je suis ici pour montrer le chemin qui me semble le moins préjudiciable pour Armanda. Vous ferez ce que vous voudrez de mes conseils, je ne suis qu'un Voyageur."

Il ne pouvait pas prétendre ne pas espérer influencer les choix des Armandéens afin que le chemin qu'il avait vu devienne bien réel, mais il ne forcerait, ne tromperait ou n'acheterait personne, c'était un fait. Ce genre de comportement était bien trop éloigné des principes de son peuple. Il hocha la tête doucement en l'entendant parler de mort, une lueur de profond respect et d'amour véritable dans le regard :

"Mort est l'Esprit le plus proche des vivants. Aussi paradoxal que cela puisse être. Son jumeau est beaucoup plus dur, et les autres ont un mode de pensée trop éloigné du notre pour que nous puissons vraiment les comprendre. Il se met à notre niveau, ce qui ne doit pas être facile pour lui..."

Il s'était souvent posé la question de l'effort que les Esprits devaient accomplir pour se glisser parmi les vivants. Maintenant qu'il se retrouvait sur la terre ancestrale d'Armanda, mêlé à des peuples qu'il ne connaissait pas, il s'apercevait qu'il avait sous estimé la difficulté de la chose. Son respect pour les Esprits en était encore affermit. Il répondit sans hésitation à la question sous-jacente :

"Vous pouvez divulguer cette histoire. Il m'est difficile de la conter, mais elle mérite d'être entendue de tous ne serait-ce que pour éviter la répétition de ce genre d'erreurs. Quand à Néant, c'est un Esprit féminin, la soeur ainée des sept autres. Elle a son propre caractère je crois qu'elle aime le côté imprévisible des humains. Mais dire qu'elle ne s'est toujours intéressé qu'à eux serait une erreur. Elle n'a pas guidé les peuples Tarenth, Vampirique et Elfique c'est vrai. Mais elle s'est déjà matérialisée sur Armanda. Ce qui est d'ailleurs la cause de vos ennuis actuels... Pourquoi croyez vous qu'elle hait la magie ? On ne déteste pas quelque chose sans une bonne raison..."

Sa voix s'éteignit sur cette affirmation, il fixait la pierre que l'humain était sur le point de toucher. Le destin se nouait ici, il espérait simplement qu'il ne se trompait pas et qu'il y avait bien une chance que ce contact soit bénéfique pour Armanda. Il avait du mal à y croire tant il détestait cet objet si fatal pour son peuple, mais il devait suivre ce que lui disaient ses visions. Quoi qu'il lui en coûte. Il inspira lentement et profondément lorsque la peau de l'homme entra en contact avec l'objet et s'approcha de lui jusqu'à pouvoir poser sa propre paume sur sa main :

"Je ne vous laisserais pas affronter cette épreuve seul."

D'autant plus qu'il ignorait comment les choses allaient se dérouler. La pierre avait le pouvoir de prophétie mais elle pouvait aussi bien les traduire par des images que par des sons ou toute autre sensations parfois difficiles à comprendre. Alford Gorder aurait peut-être besoin d'être guidé... Mais en réalité le message fut bien plus clair que ce à quoi Edwyn s'était attendu, et c'est les yeux grands ouverts qu'ils assistèrent tous les deux à l'apparition de lettres flamboyantes sur le mur de la salle. Un texte apparaissait... Il ne semblait pas réel, il s'agissait d'une vision apparemment. Une sorte d'hallucination qu'ils partageaient ensembles et qu'ils purent lire facilement :

Citation :

"Un temps éloigné verra venir une ère sombre. Et au coeur même de cet ère lorsque tout espoir sera perdu et que Néant dévorera les terres Armandéenne, viendra la compagnie des marcheurs. Ceux qui longtemps auront cherché et enfin rassemblé les huit reliques sans valeur. Ceux qui en elles verront la clé.

Ils seront de toute race et tout horizon mais dans leurs rangs devra marcher le premier des peuples selon les croyances de cette époque, celui qui règna et régnera sur les cieux. Car le mur d'opale ne cède que devant ses flammes puissantes et parce qu'aucune autre magie ne vainc l'obscurité de ce lieu.

Longtemps le peuple premier marchera, mais de cette quête il ne connaîtra le terme. Le pont lui sera clôt, pour son plus grand désespoir car c'est à cet endroit précis qu'il laissera ce à quoi il tient le plus. Il fera don de ses ..."

Le texte s'arrêtait brutalement, coupé en plein milieu d'une phrase. Le sol sembla tourner un moment mais rien d'autre ne se passa et Edwyn finit par détacher sa main de celle de l'homme :

"Elle ne nous apprendra rien d'autre. Nous ne sommes pas les bons destinataires... Il va falloir trouver d'autres personnes dignes de toucher la pierre avec vous si vous voulez connaître la suite... Avez vous lu Alford ? Les huit reliques sont celles que j'essaye de rassembler, elles forment une clé qui nous sera utile plus tard. J'en possède trois. La cape que vous voyez sur moi est le suaire du vent. Le bijou que je porte au cou est la chaîne végétale. Et j'ai le miroir d'eau depuis peu. Je vais rassembler les autres, mais c'est à vous qu'il appartient de trouver ceux qui ont le potentiel pour devenir des marcheurs. Eux seuls peuvent vous permettre de lire la suite de la prophétie..."

Alford sourit satisfait en voyant que son petit élan de poésie était apprécié par le vieil homme car après tout ce n'est pas tout les jours qu'il arrive à ne pas paraître un peu maladroit en parlant de cette façon.

Puis ensuite à son questionnement qui s'ensuivit sur les noms il eu en réponse une question bien simple, et claire même si un peu tirée par les cheveux... Il aurait presque voulu lui répliquer qu'ils auraient bien pu garder le nom que leurs avaient donnés les esprits par respect en plus de s'inventer un nom pour qualifier leur peuple de manière plus claire... Néanmoins ce ne devait pas vraiment être une question, et le mercenaire n'avait pas envie de s'embarquer dans une conversation qui allait sans doute virer de bord de façon désagréable, alors autant ne pas insister.

Heureusement d'ailleurs que le Tarenth semblait l'avoir compris car il n'insista pas lui non plus, et juste après celui-ci semblait réfléchir lorsque Alford lui fit part de son point de vue sur le destin. Ce que dit le vieil homme pour répondre au mercenaire était tout a fait compréhensible de n'importe quel point de vue même si celui-ci voulait encore une fois donner un sens énigmatique à ses propos. Heureusement qu'Alford était au moins capable d'interpréter ce genre de parole de façon correcte car il y avait là foule de possibilité pour l'incompréhension ne serait-ce que partielle.

Rien n'est jamais noir, ou blanc, et il n'y aucun choix vraiment idéal, et c'est pour cela qu'il faut être prêt à faire ses propres choix en connaissance de cause. Néanmoins il vaut mieux faire un choix soi-même que laisser tout couler après tout.

Car dans tous les cas l'on ne pouvait pas être parfait que l'on soit humain, elfe, vampire, dragon, Tarenth, et même esprit supérieur. L'on faisait toujours forcement des erreurs, et il fallait savoir assumer les conséquences de ces choix, et de ces actes. Et le mercenaire ferait donc son choix en toute connaissance de cause, et avec gravité car il faut toujours prendre ce genre de chose au sérieux. Le Tarenth aussi devait savoir cela évidemment. Même si ce dernier a ce qu'avait entendu Alford ne souhaiter pas encore tout révéler ce qui était assez frustrant pour le curiosité du mercenaire, mais compréhensible.

Puis le mercenaire vit que le voyageur avait un peu mal interpréter ce qu'il disait en employant le terme de client, mais néanmoins cela fit sourire Alford car celui-ci pouvait ainsi se faire une image plus précise du rôle du Tarenth dans les futurs événements qui allaient se déroulaient en Armanda.

Dans tous les cas je suis content à l'idée d'offrir mon aide pour une juste cause. Vos conseils me seront sans doute fort utile messire.

Puis le mercenaire se rendant compte de quelque chose reparla d'un ton assez calme, et interrogateur car il y avait une question qui n'avait pas encore obtenu de réponse.

Comment vous appeler-vous d'ailleurs voyageur?

Puis la conversation vira sur l'esprit de la mort, et Alford vit que son interlocuteur était a peu près du même avis que lui sur ce point, et que ce dernier avait en plus une sorte d'amour, et de respect envers Mort. Ce qui aurait été assez étonnant sur le continent Armandéen, où Mort était surtout très craint par les vivants...

Dire que sur Armanda la plupart des gens craignent l'esprit de la mort. A ce que je vois les esprits étaient très proche de vôtre peuple dans les temps anciens? Car à vrai dire ici je pense que les esprits n'ont quasiment jamais mis les pieds en Armanda depuis que les elfes y sont. Ce qui doit vouloir bien dire quelque chose si je ne m'abuse? Dit-il sur le ton d'une curiosité innocente, et non teinté d'un certain message.

Car après tout cela serait toujours intéressant, et lui permettrait d'en apprendre plus ce qui était toujours fortement appréciable. Car après tout il avait bien le droit d'en apprendre plus sur le passé de son continent natal, et tout ce qui y était lié. Et occasion de questionner à nouveau l'un des membres de la race ancestrale des tarenth avait peu de chance de se représenter de si tôt. C'était donc une obligation pour lui de saisir cette possibilité inespérée tant qu'elle se présentait à lui.

Puis il nota le fait qu'il n'aurait pas a cachée cette histoire car effectivement chaque Armandéen a le droit de la connaître après tout, et puis au moins cela pourrait servir de garde fou pour l'avenir, et ainsi les erreurs du passé ne se reproduiront pas. C'était donc une décision très sage en y repensant, et le mercenaire ne manquera pas d'aller faire part de sa découverte étonnante à la rébellion.

Je tâcherai donc de faire en sorte que le passé de vôtre peuple soit connu de tous pour qu'ainsi nous en tirions des enseignements pour l'avenir. Dit-il sur un ton calme, et assez redevable.

Puis il réfléchit a ce qu'il venait d'apprendre sur l'esprit sœur qu'était néant, et il se dit que finalement celle-ci ne devait pas être si maléfique que ça, et qu'il devait y avoir des raisons derrière son comportement. Reste encore à savoir lesquels car après tout pour vaincre l'ennemi qu'est l'Alayia il serait fort utile d'apprendre à le comprendre, et mieux le connaître...

Laissez moi deviner. Les raisons de l'animosité de Néant envers la magie me seront révélées en temps voulu?

Puis il alla déposer sa main sur la pierre, et accepta avec le sourire que le vieil homme la dépose lui aussi. Il se contenta de dire sur un ton amicale en voyant que le Tarenth voulait l'aider.

Merci.

Puis un message en lettres flamboyantes apparu clairement sur le mur, et le mercenaire le lut avec une très grande attention.

Citation :

"Un temps éloigné verra venir une ère sombre. Et au coeur même de cet ère lorsque tout espoir sera perdu et que Néant dévorera les terres Armandéenne, viendra la compagnie des marcheurs. Ceux qui longtemps auront cherché et enfin rassemblé les huit reliques sans valeur. Ceux qui en elles verront la clé.

Ils seront de toute race et tout horizon mais dans leurs rangs devra marcher le premier des peuples selon les croyances de cette époque, celui qui règna et régnera sur les cieux. Car le mur d'opale ne cède que devant ses flammes puissantes et parce qu'aucune autre magie ne vainc l'obscurité de ce lieu.

Longtemps le peuple premier marchera, mais de cette quête il ne connaîtra le terme. Le pont lui sera clôt, pour son plus grand désespoir car c'est à cet endroit précis qu'il laissera ce à quoi il tient le plus. Il fera don de ses ..."

Eh bien ce n'était pas vraiment très gai, ou optimiste au final, mais néanmoins cet avertissement se révélera sans doute salvateur pour les peuples Armandéens à l'avenir. Il comprit en grande partie le sens du message même s'il en manquait clairement une partie, et il écouta juste après cette révélation le Tarenth qui ôta sa main de la sienne.

Pas les bon destinataires? Sans doute qu'il faut plusieurs destinataires d'après ce que j'ai compris. Je tâcherai donc comme vous le dîtes de trouver les marcheurs le temps que vous réunissiez les 8 artefacts...

Et puis il avait vraiment envie de lire la suite de cette prophétie pour tout dire, mais une autre question taraudait dans son esprit quand il dit cela.

Les artefacts ne seraient pas une représentation des esprits? Car après tout suaire de vent, miroir d'eau, et chaîne végétale c'était un peu le nom de quelques-uns des esprits supérieurs...

Après avoir eu sa réponse il prit ensuite la pierre en main, et il la déposa délicatement dans sa besace avant de reparler calmement.

A ce que j'ai compris je dois donc aller chercher les marcheurs.... Mais j'ai une autre question si vous me le permettez.

Même s'il ne faisait pas de faux espoir il dit calmement.

Se pourrait-il que je sois l'un d'entre-eux?

La politesse et l'insatiable curiosité de l'humain l'amusait, et lui plaisait aussi. Peut-être que le destin avait fait un bon choix au final en accordant la pierre des prophéties à celui-ci... De toutes façons ce n'était pas lui qui allait s'y opposer, contrairement à ce que l'autre venait de dire il était parfois bon de "laisser couler" justement. Et de voir comment les choses se déroulaient lorsqu'on les laisser libre d'évoluer à leur guise. Il haussa les épaules devant le flot de question, et commença par répondre à celle qui concernait les Esprits :

"Océan considère le fait de s'être mêlé à notre peuple comme une erreur et la cause de tous les problèmes qui en ont découlé. Sans doute n'a-t-il pas voulu recommencer. Ses frères l'écoutent... Et puis il n'est pas facile pour des créatures du plan astral de se matérialiser ici, cela demande beaucoup d'énergie de se matérialiser même pour quelques minutes. Alors créer de toutes pièces un corps destiné à vivre des années, voir des siècles... C'est difficile. A ce que je sais, cela leur a demandé beaucoup d'efforts de créer les enveloppes qui leur ont permis de vivre parmi nous."

Il le remercia d'un signe de tête en l'entendant dire qu'il allait répandre l'histoire des Tarenths à travers le continent. Cette idée le perturbait quelque peu, mais le temps des secrets était révolu. Les Armandéens avaient besoin d'en savoir plus sur le passé de leur continent si ils voulaient pouvoir espérer le sauver. Tant pis pour les convenances...

Laissez moi deviner. Les raisons de l'animosité de Néant envers la magie me seront révélées en temps voulu?

Il haussa un sourcil devant cette question pleine d'ironie et eut un geste de dénégation. Qu'en savait-il ? Il avait beau lire dans l'avenir, ce n'était pas pour autant qu'il avait accès à toutes les petites lignes. Il répondit tout de même :

"Ce serait préférable que vous finissiez par l'apprendre oui... L'ignorance est un terrible fléau. Mais c'est à vous de faire l'histoire de vous intéresser au passé et de tenter d'en éclaircir les mystères. Je ne suis ici que pour vous guider, je ne peux pas vous mâcher le travail."

Ce ne serait sans doute pas leur rendre service. Il acquiesca aux paroles de l'humain, satisfait de voir qu'il avait comprit sa mission. Les Marcheurs étaient importants pour la suite de ce destin qu'il avait vu, sans eux Armanda ne pourrait pas échapper à sa fin, ils étaient le fragile espoir de tout un continent. Alford le tira de ses pensées sans vraiment le surprendre, encore une question... Si il se laissait faire, il allait finir pressé comme un citron décidément... Une lueur plaisantine s'alluma dans ses yeux à cette pensée et il consentit à répondre :

"Et pourquoi pas ? Chacun est libre de marcher si il le désire..."

Bon, ce n'était peut-être toujours pas assez clair au goût de son interlocuteur... Mais ce n'était pas de sa faute si les réponses qui lui venaient à l'esprit n'était pas précise. Au moins pouvait-il lui en accorder une bien claire, histoire de le défrustrer un peu avant son départ. Ce serait toujours ça. Il désigna la pierre à nouveau :

"Gardez la en sureté, mais ne négligez pas de la présenter à tout ceux que vous croiserez. Il est vital que vous entendiez la prophétie en entier avant que tout ne commence... Vous devrez être fort, parce que vous ne pouvez pas vous payer le luxe de la cacher et que cela vous obligera peut-être à la défendre contre des gens cupides. Je ne peux rester à vos côtés, mais nous nous reverrons. Transmettez mon histoire, ouvrez cette salle aux curieux. Et soyez prêts pour le jour où je vous appelerais. Que les Esprits veillent sur vous..."

Il le salua d'un signe de tête avant de s'éloigner de son pas tranquille. Il ne s'immobilisa qu'une seconde, le temps de tourner à demi la tête vers lui :

"Oh... Et vous pouvez m'appeler Edwyn. Edwyn Ruddy."

L'instant d'après, l'obscurité du souterrain l'engloutissait tandis que la lueur des dragons de pierre faiblissait quelque peu, comme si les antiques créatures avaient été déçues de son départ...