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| La Danse des heures (Pv Matis) | |
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| Sujet: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 12:02 | |
| Le souffle court et le corps recouvert d’un film de sueur scintillant dans la lumière des lampes à huile Scylla s'immobilisa enfin, clôturant la représentation de la soirée. Lentement, comme à regret, la musique qui l'avait accompagnée s'éteignit et les musiciens se déchargèrent de leurs instruments. L'atmosphère lourde de promesses silencieuses se dissipa comme un voile éthéré privé de magie et les regards débordant de luxure retrouvèrent une partie de leur clarté habituelle. Un bref silence envahit la salle tandis que chacun retrouvait ses esprit puis les applaudissements et les sifflements se firent tonitruant et le brouhaha qui s'était assourdis repris de plus belle. Quittant le centre de la scène Scylla se dirigea vers le côté afin de pouvoir s'étirer en toute tranquillité, sans donner l'impression au premier mâle primitif imbibé de houblon qu'elle cherchait délibérément à attirer un certains genre d'attention. Une fois partiellement masquée par les ombres la jeune danseuse se laissa aller au soulagement de tirer sur ses muscles fatigués.
Quand elle en eut finis Scylla s'essuya le visage sur une serviette et enfila une seconde jupe, d'un noir d'encre et notamment plus longue que la courte jupe de brocard de son costume de scène. A présent couverte de la taille jusqu'au cheville mais arborant toujours sa brassière de danse en brocart pourpre brodé de noir, Scylla se dirigea vers le bar ou ses compagnons musicien se trouvaient déjà attablés, une pinte de bière à la main et discutant tranquillement entre eux. La jeune fille se commanda une pinte de cidre et choisit de se percher agilement sur un tabouret un peu plus à l'écart en attendant sa chope. Laissant son regard vaquer le long des tables Scylla se rendit compte que bien que la nuit fut remarquablement avancée, la plupart des clients s'étaient attardés et la salle de la taverne était de façon surprenante encore encombrée. A la table la plus proche d'elle un groupe d'hommes riaient excessivement fort, s’apostrophant à tout vas et surenchérissant les uns sur les autres. Un peu plus loin une assemblée de brutes à l'allure peu avenante et dangereuse semblait s'entretenir avec un marchand bien mis, discutant suffisamment tranquillement pour ne pas être entendu. L'un d'entre eux sembla sentir son regard sur lui car il leva la tête un moment, croisant de son regard chafouin les prunelles de saphir de la jeune fille et sa bouche s'étira d'un sourire arrogant empli d'une violence à peine contenu.
Le frustre! Comme si elle n'était qu'une espèce de chatte en chaleur n’attendant que "l'attention" d'un mâle viril...comme si elle avait cherché à ce qu'il la regarde! Irritée, Scylla se retourna vivement, le dos rigide d'indignation; il lui fallut presque une minute entière pour se rendre compte que sa boisson était arrivée et s'en saisir. Certains individus semblaient interpréter le fait qu'elle danse en tenue légère de la façon la plus grotesque qui soit. Sa première motivation était avant tout d'ordre financière. De fait Scylla avait longuement été déconcertée à ses débuts du pouvoir qu'elle pouvait se sentir sur son audience lorsqu'elle dansait. Ils la regardaient avec la même fascination qu'elle avait autrefois accordée à son maître, suivant le moindre chaloupement de son corps avec une intensité déplacée. Elle bloquait leur souffle et capturait leur regard comme s'ils n'étaient rien de plus que de pantins de bois dont les fils se retrouvaient, le temps d'une dance, entre ses mains. Le fait est que: ce n'était pas normal. Elle n'avait pas été habituée à se retrouver en situation de dominance. Déstabilisée au plus haut point Scylla avait répliquée en imaginant que chacune de ses danses étaient dédiées à son ancien maître et dans ses pas gracieux s'était glissé un air de supplique, comme si elle n'attendait que d'être ravit et abusée.
Peut-être pouvait-elle comprendre pourquoi cette brute l'avait regardé ainsi fut bien obligée de reconnaître Scylla. Une main s'abattit soudain sur son épaule et la jeune fille se retrouva brusquement arrachée de son tabouret, titubant pour s'écraser contre la poitrine dur de son agresseur. Un cri lui échappa brièvement et, levant la tête, Scylla se retrouva confrontée au même regard chafouin et à la mine patibulaire de tout à l'heure et il ne lui apparut que trop tard que plongée dans ses pensées, elle ne l'avait pas senti s'approcher d'elle dans son dos.
"Viens là ma belle, que jm'occupe de toi." s'exclama-t-il avant de resserrer un peu plus sa poigne, enfonçant douloureusement ses doigts épais dans la peau dénudée de son bras et lui écrasant le visage dans sa tunique rugueuse.
La jeune fille tenta de se libérer au même moment ou le groupe se trouvant à la table voisine cessait de rire et se levait pour lui porter assistance, cherchant clairement à intimider son agresseur par leur nombre supérieur. Le fait est que ce dernier était accompagné de ses propres camarades et, sous peu, un pugilat chaotique éclata entre les deux groupes, Scylla se retrouvant très inconfortablement, coincée en plein milieu. Les cris et grognements se firent étourdissant aux oreilles de la jeune fille à moitié asphyxiée contre son attaquant qui ne l’avait pas libérée de son emprise et elle cessa momentanément de se débattre lorsqu'un coup perdu vint s'abattre sur ses reins, lui faisant voir toutes sortes d'étoiles et la privant si totalement de souffle que pas un cri ne lui échappa. Scylla espéra que quelqu’un aurait le bon sens d’appeler la garde.
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 13:55 | |
| Allez viens Matis, il est plus que temps de te sortir la tête de tous tes problèmes. Viens avec nous, on va boire un verre dans un bars en ville.
C'était Thomas, fidèle premier lieutenant du capitaine, qui venait de l'apostropher alors que Matis aller se jeter dans des analyses de stocks de munitions. L'homme menait un petit groupe de six personnes provenant du régiment et avec qui Matis avait fait ses armes durant les dernières années. Tous étaient de repos, le capitaine y avait veillé et en les regardant tous ainsi en train de le pousser à lever ses fesses pour se dégourdir, il sourit. *Quelle bande de foutu soudard je commande * se dit il en rigolant intérieurement.
Montrant la seule femme du groupe, un sergent qui accompagnée Matis depuis deux ans maintenant, il répondit à son ami.
Et que va t'on y trouver dans ton bar ? Des jeunes filles qui danse ? Tu crois vraiment que ça plairait à Julia ? La jeune femme sourit en haussant les épaules. A moins que tu ne vienne que pour la bière, voila qui ne m'étonnerais guère.
Claquant ses mains il se leva finalement en prenant le temps de prendre un manteau. Le vent était frais ce soir et il serait bête de tomber malade à la veille d'un siège. En observant son petit groupe de subordonnés et de frères d'arme il sourit et se dit qu'il avait, effectivement, besoin d'un peu de repos. L'homme n'avait pas arrêté dernièrement que ce soit entre le recrutement des deux mercenaires et la formation des nouvelles recrues. Sans parler de l'étude de la stratégie avec la commandante Hele, bref en ce moment il faisait des journées à rallonge et un peu de repos serait le bienvenu.
Bon, je viens, mais c'est vraiment parce que vous me le demandez hein !
Le petit groupe sorti du casernement et prit la route vers le quartier marchand, là bas avait été déplacé une bonne partie des bars précédemment situé dans le quartier pauvre. Matis observait les gens tout autour, et malgré la nuit avancée il y avait encore beaucoup d'activité. Activité que le siège n'avait nullement réussi à détruire. C'était la capitale de l'Empire Humain après tout, et ces habitants ne se laisseraient sans doute pas guider leur conduite si facilement. En évoluant au milieu de ses hommes il arrivait à se faire une idée de ce qui pouvait bien se dire au sein du régiment, et cela avait beaucoup d'importance pour lui. Après tout il était humain lui aussi, et s'il pouvait dissiper les doutes de chacun en se montrant présent pour eux dans les moments durs ou pas. Alors il aurait déjà gagné une bataille.
Le petit groupe arriva dans un bar que Matis connaissait bien. En effet il avait du, par trois fois, venir y chercher certain de ses hommes. Pourquoi ? Peut être que l'alcool n'aidait pas à retrouver son chemin et chacun des hommes qu'il était venu chercher ici s'en souvient encore aujourd'hui. Il paraîtrait aussi que les voisins de la taverne s'en souvienne aussi. Mais aujourd'hui il n'était pas là pour chercher un des siens, mais bien pour y trouver un peu de repos.
Pénétrant dans le bar il se laissa guider par ses hommes, qui semblaient connaitre assez bien les lieux d'ailleurs, et il passa commande. Rapidement les huit soldats furent servi et chacun pu commencer à chambrer l'autre en buvant. Matis ne se sentait pas vraiment à sa place mais au moins il pouvait essayer de penser à autre chose qu'au travail. Et c'est alors qu'Elle entra en scène.
Le jeune capitaine ne connaissait pas son nom mais il ne pouvait que se laisser subjuguer par la beauté et la grâce de son corps. Jamais encore il n'avait vu aussi sublime créature se mouvoir avec autant de grâce et de savoir. Voir une telle créature dans un lieu aussi lugubre que celui ci était presque un affront à sa beauté, et le jeune homme se sentait presque coupable d'assister à tel spectacle. La chevelure bleue et presque infinie de la jeune femme volait et virevoltait en suivant les mouvements de sa propriétaire.
Il ne disait plus rien et ne retrouva la parole, et l'esprit, que lorsque la jeune femme cessa de danser. Elle quitta rapidement la scène et le jeune homme redescendit sur terre. Thomas l'observa en souriant et en relevant les sourcils.
T'a une tête de con quant tu fais ça, j'espère que tu le sais. ça ce vois que tu n'as pas vue la tienne quant elle danser. Et puis avant que tu ne te pose la question, laisse tomber elle est certainement pas dans tes moyens mon pauvre. Matis manqua de s'étouffer avec sa boisson quant il entendit cela. Il alla répondre mais son lieutenant continua de parler. Et puis vu le nombre de gars qui on bavé en la voyant, j'imagine que tu devra attendre ton tour.
Tout en souriant, le jeune capitaine envoya une pique à son lieutenant.
Au moins j'aurais toujours l'avantage sur toi, t'es tellement moche que tu ferais fuir un troupeau de buffle !
Et la soirée reprit quelque peu son cours normal, chacun continua de boire en rigolant, tous voulait oublier que demain ils seraient de nouveau sur les murs à combattre ces fanatiques de touriste. Mais alors que le jeune homme allait reprendre un verre au comptoir il observa un drôle de manège. La jeune danseuse s'était couverte d'une longue robe tout en gardant son haut de danseuse qui lui allait à merveille et semblait être importuné par la vue d'une espèce de brute dans un coin. Tournant le dos à l’inopportun elle eu un peu de mal à saisir sa boisson.
La suite déplu à Matis ainsi qu'à une bonne partie de la salle. Le gus en question, pensant avoir sa chance avec la jeune danseuse et pourtant vu sa tête c'était pas gagné, lui mit la main dessus. Elle tenta de se débattre mais ne fit pas le poids. Néanmoins un groupe d'homme vint lui prêter main forte et c'est alors que la bagarre éclata. Mais pourquoi fallait il toujours que tout tourne mal dans ce genre de taverne. Matis était, pour une fois, de repos et le travail reprenait toujours le dessus.
Attrapant sa bière d'une main ferme il la finit d'un trait avant de se jeter dans la bataille pour tenter de calmer tout ce petit monde. Ses compagnons d'armes essayaient tant bien que mal de calmer les divers protagonistes, et nous allons à présent vous présenter en avant première les méthodes de l'armée pour calmer des ivrognes. Julia servait souvent d’appât pour attirer les plus lubrique tandis que les autres attrapaient le poisson pour lui coller une bonne droite. Une fois le sujet calmer il était mis à côté des autres et le groupe s'attaqua à d'autre ivrogne en puissance. Certes des coups pleuvaient à tout va, mais au moins l'armée était là pour servir le citoyen lambda.
Néanmoins Thomas eu la bonne, ou la mauvaise idée, de crier à la garde en sortant son arme de service. En voyant cela, et tandis qu'il s'occupait de la brute qui avait déclenchée tout ce foutoir, le capitaine soupira soupira. La garde n'allait pas aimer cela, encore une bonne raison de promouvoir la rivalité entre les divers corps de l'armée. Mais qu'importe. Il assomma le vil malfaiteur avant de poursuivre.
Bon, maintenant que vous êtes tous calmer vous allez sortir vous défouler dehors avant que je ne vous foutent en cabane. C'est clair ?! Quant à toi. Matis attrapa le bestiau qui avait déclenché la bagarre et le jeta dans son groupe de soldat. Lieutenant vous m'amenez ce spécimen à la garde et qu'il aille cuver son vin ailleurs que dans ces lieux de repos pour les braves.
La salle se calma peut à peut et Matis peu observer la jeune danseuse qui essayait de reprendre son souffle. Il s'approcha doucement d'elle pour ne pas la brusquer ou qu'elle ne prenne peur. Il se pencha vers elle et lui tendit une main amicale en lui souriant. Le tout était de ne pas rester bête devant elle à cause de ce qu'elle avait quelques instants avant en captivant tout la salle. Pas facile pas facile.
Vous allez bien mademoiselle ? J'espère que ces brutes ne vous ont pas trop maltraiter... |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 15:37 | |
| Le chaos l'entourait de toute part, les coups s'échangeant avec une férocité que l'alcool rendait presque effrénée et les poings venant meurtrir la chair avec une exultation sauvage qui ramenait la plupart des hommes présents à l'état de bêtes sauvages. Perdue au milieu de la mêlée Scylla sentit soudain la prise qui la maintenait se relâcher en même temps qu'un autre corps massif lui rentrait violemment dedans. Déséquilibrée, la jeune fille se tordit le cheville vicieusement, se prit la jambe dans un banc renversé qui finit de lui faire perdre sa balance, et atterrit en tas sur le sol sans plus de façon. Le souffle court et le cœur battant elle regarda la bagarre qui semblait s'être absurdement répandue à toute la salle, ne reconnaissant guère un groupe de l'autre. Elle aperçut brièvement son agresseur recevoir en pleine figure un coup qui fit exploser son nez déjà de travers en une fontaine de sang, mais très vite la confusion reprit ses droits sur l’altercation et elle ne distingua plus qu'une cohue embrouillée dont elle ne faisait pas le moindre sens .
Il sembla pourtant au regard quelque peu novice en la matière de la jeune fille qu'un groupe de soldat tentait de mettre un terme à l'affrontement, mais elle n'arrivait pas vraiment à décider si oui ou non ils parvenaient à faire la moindre différence. Par ailleurs Scylla n'eut pas le loisir de s'attarder sur ses observations car à cet instant un corps vola dans sa direction et la jeune fillle se retrouva littéralement écrasée sous le poids d'un homme qui lui parut avoir la carrure d'une armoire à glace. Sa tête cogna le sol de parquet légèrement disjoins et la jeune danseuse se sentit un instant dériver proche des rivages de l'inconscience, ne s'accrochant à l'ici et maintenant que par un mélange de volonté et une certaine résistance à la douleur acquise péniblement au fil des ans.
Un ensemble peu cohérent de pensées et de sensations faisant bataille dans son esprit et la jeune fille n'avait que très vaguement conscience des gémissements que poussait le poids qui l’écrasait. Elle-même n'avait pas le moindre souffle à gaspiller en une entreprise aussi futile et c'est avec peine qu'elle aspirait de maigres souffles d'air, incapable de dilater sa cage thoracique suffisamment pour inspirer de façon conséquente. Des points noirs dansaient devant ses yeux, ses reins lui semblaient avoir implosé sous la décharge constante de douleur qui l'assaillait et sa tête lui paraissait étrangement lourde. Un mouvement au-dessus d'elle la fit tressaillir et l'idée que peut-être la chose qui la plaquait au sol allait reprendre ses esprits alluma un maigre espoir dans l'esprit embrouillé de la jeune fille.
Il s'écoula pourtant de précieux moments d'éternités avant que la masse la recouvrant ne bascule sur le côté, libérant Scylla. Un sifflement échappa les lèvres légèrement meurtri de la jeune fille et c'est avec prudence qu'elle tenta de faire entrer de l'air dans ses poumons à l'agonie. Peu à peu elle retrouva une respiration légèrement moins erratique et sa vision s'éclaircit, lui offrant le merveilleux panorama d'une chope de bière renversée sur le sol à quelques pieds de son visage. La jeune fille tâta avec délicatesse l’arrière de son crâne, là ou elle avait percuté le sol et cilla en percevant le début d'une bosse impressionnante...lorsqu'elle ramena sa main devant elle, le bout de ses doigts était tâchés d'écarlate. Soupirant mais guère surprise Scylla entreprit pareillement de toucher avec légèreté les multiples bleus et coupures qu'elle avait récolté. Le creux de ses reins semblait à vif, sa cheville droite ne pourrait probablement guère lui permettre de marcher normalement avant plusieurs jours et elle voyait déjà se former sur son bras gauche une empreinte parfaite de la main brutale de son agresseur. Le reste pouvait être relégué au rang de simple égratignures, même si Scylla n’anticipait pas de devoir utiliser son savon dans le bain qu'elle prendrait ce soir.
Une paire de botte entra à ce moment dans son champ de vision et se dirigea vers elle, poussant Scylla à péniblement se redresser en position assise. Un homme à l'allure martial s'approchait d'elle avec l'intention évidente de lui porter assistance si besoin, ou peut-être tout simplement de s'assurer qu'elle n'avait pas été terriblement blessée dans le feu de l'échafourée. Des cheveux châtain qui n'avaient pas l'air d'être de près ou de loin familier à l'usage du peigne encadraient un visage aux traits bien définis et couronnés de plusieurs cicatrices austères. Une barbe qui semblait être un peu plus soignée que le reste venait recouvrir les arrêtes de sa mâchoire que relâchait présentement un sourire se voulant probablement rassurant. Considérant sa taille imposante et sa carrure musclée, l'inconnu se débrouillait relativement bien pour paraître le moins menaçant possible.
Se penchant vers elle afin de lui éviter de se tordre le cou en arrière le soldat - Scylla voulait bien manger ses bottines s'il était autre chose- lui tendis la main et s'enquit en effet de son état. Notant distraitement qu'il possédait une voix grave et légèrement rocailleuse pas désagréable à entendre Scylla s'aventura à lui répondre doucement:
"Je pense que je me suis probablement foulée la cheville en tombant et j'ai probablement quelques bleus et bosses diverses dignes d’intérêt. Rien de trop inquiétant je suppose...euh..."
Scylla s'arrêta là, ne sachant pas vraiment comment l'appeler et son regard se posa sur sa main calleuse tendue patiemment paume vers le haut dans sa direction. Hésitant brièvement, mais consciente qu'un peu d'aide, en plus d'être bienvenue, était probablement nécessaire, la jeune danseuse déposa délicatement sa main dans celle de l'homme qui lui parut d'autant plus fragile en comparaison de celle du guerrier. Doucement elle resserra ses doigts, essayant de faire comprendre sans mots dire qu'elle acceptait son offre non verbale de l'aider à se redresser. S'avisant également que si elle n'avait pas la moindre idée de l'identité de son inconnu il en était probablement de même en ce qui le concernait la jeune fille reprit sur un ton qui se voulait léger et ignorant de ses diverses douleur:
"Je m’appelle Scylla... je suppose que si vous êtes arrivé suffisamment tôt dans la soirée vous avez pu me voir danser sur scène."
Une rougeur légère lui colora les joues lorsque Scylla s'avisa que si l'homme l'avait peut-être déjà amplement remarquée, elle ne pouvait certainement pas en dire de même et elle était incapable de se rappeler s'il avait été présent dans l'audience de ce soir ou s'il n'était entré que plus tard, attiré par la clameur de la bagarre. Peut-être avait-il été appelé en renfort pour gérer le trouble dont elle était en définitive, la cause principale?
Dernière édition par Scylla Ateres le Dim 8 Déc 2013 - 16:10, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 16:08 | |
| En observant la jeune femme, Matis se rendit compte à quel point il y avait un gouffre entre la beauté de l’envoûtante danseuse et le physique martial du soldat. Prenons l'exemple des cheveux, elle les avait beau et bleu. Bien coiffé et encadrant son visage comme pour former une rivière de sens à celui qui les regardait. Quant à lui... Disons que son lit réalisait plutôt mal l'office que l'officier lui avait confier. Enfin bref, là n'était pas la question et malgré tout ce qu'il se passait ici bas, il se devait d'aider la jeune femme.
En écoutant les dires de la jeune femme, Matis comprit aussi qu'elle aurait du mal à se déplacer avant longtemps sans des soins efficace. Sans parler qu'elle devrait peut être mettre un terme, durant un temps, à son activité de danseuse. Ha sacrilège. Cette brute qui, non seulement, était moche, avait peut être détruit l'art gracieux de la jeune femme. A cet instant il n'avait qu'une envie, lui régler son compte. Mais cela entraînerait tout un ensemble de paperasse à gérer et ça il n'avait pas le temps de s'en occuper. Hélas.
Mais elle hésita sur son nom, et tandis qu'il l'aidait à se relever il prit le temps de se présenter dans les formes. Il savait quand même rester courtois dans toutes les situations. Ha l'éducation de feu sa mère avait bien portée ses fruits.
Je m'appelle Matis, Matis Falkire. Mais vous pouvez m'appelez Matis si vous le souhaitez.
Et enfin il apprit son nom, Scylla, cela lui allait très bien. Peut être pensait il cela car il était littéralement sous le charme de la jeune femme, mais cela n'avait pas grand intérêt pour lui à cet instant précis. Et là elle lui demanda si il avait pu assister à son office, visiblement mal à l'aise un court instant, il entendit Thomas parler dans son dos à la jeune femme. Lui n'était pas le moins du monde choqué par la beauté de la jeune femme et se donnait à coeur joie de titiller son supérieur et ami.
Ho ça, je peux vous dire qu'il vous a vu. Même bien vu je dirais.
Matis se retourna un instant avant de s'occuper de son lieutenant, toujours dans les formes et non sans une pointe d'humour.
Mon cher lieutenant, si vous ne souhaitez pas vous retrouver à combattre l'ennemi affublé d'une armure en tissu et d'une épée en bois tout en vous trouvant allégé d'un oeil je vous conseille de réaliser ce que je vous ai demander de faire. Merci bien.
L'homme, qui ne cessait de rire, emmena la brute en question vers la garde pour lui faire reprendre ses esprits dans des endroits plus à même de l'aider. Une partie du groupe de Matis le suivi tandis que Julia et un autre soldat du nom d'Henry resta avec le capitaine. La jeune femme semblait gênée de la question qu'elle avait posée, pourquoi ? Il ne le savait pas réellement mais avait peut être une idée.
Quoi qu'il en soit, je vais vous conduire à un ami qui pourra vous soigner et étudier vos blessures. J'espère néanmoins que vous n'aurez pas grand chose, cela serait dramatique pour votre art.Voulez vous que je vous porte ? Comme cela vous n'aurez pas à forcer sur votre cheville. Dans le cas où cela vous dérange, Julia peut s'en occuper, je ne voudrais nullement vous indisposer Scylla.
Matis prit le temps de réfléchir un instant, le lieutenant Palav serait sans doute disposer à soigner la jeune femme sans trop se poser de question. L'homme pouvait bien rendre ce service au capitaine et il n'y a pas de doute qu'il prendrait plus de "plaisir" à soigner de simple blessure de bagarre plutôt que des coups d'épée.
Mon ami est médecin et saura s'occuper de vous, il me doit encore un service, et comme il est sous mon commandement, pourquoi ne pas en profiter ?
Matis commençait à se diriger vers la sortie de la taverne quand il continua de parler avec la jeune femme. Il n'y avait pas à dire, il avait la langue bien pendue quant il parlait avec de jolie jeune femme. Surtout qu'il avait pu passer ses nerfs accumulés depuis plusieurs jours sur des ivrognes notables. Quoi de mieux pour commencer une journée ?
Si vous me permettez une question. Comment se fait t'il qu'une danseuse aussi douée que vous travaille dans un endroit si... Lugubre ?
Il avait fait attention à ses dires et l'avait dit tout bas pour ne pas que le barman ne l'entende. Il ne souhaitait pas déclencher une nouvelle bagarre. Sans parler que cela risquerait de blesser la jeune femme déjà esquintée.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 17:29 | |
| Scylla apprit bien vite le nom de son escorte puisqu'il se présenta à elle sous le simple nom de Maltis Falkire. La jeune fille trouva quelque peu curieux qu'il ne choisisse pas d'accompagner sa déclaration d'un titre ou d'un rang quelconque, étant donné qu'elle devinait aisément le fait qu'il appartenait à un corps armé. Peut-être s'agissait-il d'une preuve de modestie? Ou peut-être qu'il n'y accordait qu'une importance relative. Scylla était relativement mal informée en ce qui concernait les forces de l’ordre et ne pouvait dire si le comportement de Matis rentrait, ou non, dans la norme.
Un sourire léger visita brièvement les lèvres de la danseuse à la remarque d'un deuxième homme qui, à en juger par la familiarité avec laquelle il moquait Matis, était probablement une sorte de compagnon d'arme. Le fait qu'il sous-entende que son camarade ait été...charmé?...par sa prestation déclencha d’ailleurs chez le soldat une réponse à l'humour sarcastique qui trahissait un mélange d'affection, d'irritation et d'embarras. Apprenant que le plaisantin en question arborait le grade de lieutenant et qu'il semblait être sous les ordres de Matis, la jeune fille se demanda quelle grade cela conférais à son compagnon. Capitaine? Sergent? Vraiment, elle n'en avait pas la moindre idée.
Le lieutenant inconnu finit par s'éloigner, entraînant dans son sillage l'une des brutes de la bagarre et Matis reporta son attention sur elle. Scylla, qui s'attendait à ce que le soldat lui fasse ses excuses et s'en aille à la suite de son lieutenant gérer l'appréhension et la détention des pugilistes se retrouva tout simplement prise de court lorsqu'il lui proposa de l'accompagner auprès d'un ami à lui qui pourrait s'occuper de ses diverses blessures, allant même jusqu'à lui offrir de la porter. La jeune fille tourna des yeux emplis de surprises vers le soldat, fixant ses prunelles chocolat à la recherche de ce qui pouvait le pousser à faire preuve de tant de considération. En se permettait qui plus est d’agir comme s’il s’agissait là du comportement le plus ordinaire qui soit.
Scylla commençait à se dire que cet homme ne faisait pas le moindre sens, à négliger ses responsabilité pour s'occuper d'elle. Il ne semblait même pas avoir en tête d'abuser d'elle par la suite si elle devait en juger par son expression honnête et pensive alors qu'il considérait probablement comment convaincre son ami de l'aider. Se sachant aisément trompée, Scylla ne se prononça toutefois pas définitivement sur ce dernier point...mais l'offre n'en restait pas moins...touchante. Glissant un bras autour du sien et posant sa main sur son avant-bras musclé afin de disposer d'un appui pour l'aider à marcher (elle n'était pas si fragile qu'il faille la porter pour une simple foulure tout de même!), Scylla décida d'accepter l'aide que lui proposait Matis et d'en payer les conséquences éventuelles plus tard.
"Si je peux m'appuyer sur votre bras comme ceci, je pense que vous n'aurez pas besoin de me porter jusque chez votre ami ou d'importuner quelqu'un d'autre pour le faire. Je...c'est très généreux à vous d'offrir de m'aider autant quand vous avez surement mieux à faire...merci."
Ils se mirent lentement en marche vers la sortie, Scylla ne cachant pas qu'elle avait besoin de s'appuyer quelque peu lourdement sur son bras dès lors qu'elle posait la pointe du pied de sa jambe à la cheville foulée. La jeune fille était bien certaine que d'ici à ce qu’ils aient atteins leur destination, elle en serait probablement réduite à l'état pathétique de loque tremblante. Pour l'instant elle se contentait de ravaler la douleur du mieux qu'elle le pouvait et d'afficher un visage relativement calme tout en se concentrant sur leur conversation pour ne pas trop se focaliser sur son inconfort. Lugubre? Vraiment? Scylla trouvait pourtant l'endroit excessivement sympathique en comparaison d'autres établissement de sa connaissance. Cela s'était peut-être un peu dégradé avec l’afflux de gens des quartiers pauvres cherchant refuge auprès de la moyenne enceinte, mais tout de même...c'était encore très correct.
"Oh...ce n'est pas le pire endroit ou je me produise, c'est même ordinairement plutôt agréable. Mais je suppose que...j'ai tout simplement conscience du fait que je n'appartienne nullement aux quartiers les plus riches. J'y serais horriblement déplacée, non?" finit-elle avec un petit rire dérisoire.
Avisant à quelque pas de là le sac contenant ses affaires Scylla dévia légèrement leur marche vers la sortie pour le récupérer, le glisser à son épaule et passer sa lourde cape d'hiver sur son corps déjà frissonnant des courants d’air frais qui leur parvenait du dehors par la porte de la taverne restée grande ouverte sur ses gonds.
"D'ailleurs, l'endroit ne peut pas vous semblez si inquiétant que cela si vous et vos camarades considérait d'y passer vos soirée. "
Scylla connaissait quelques adresses ou même un meurtre n'aurait pas poussé un soldat à en passer le seuil. Les tavernes fréquentées régulièrement par les forces de l'ordre ne pouvaient pas être définis comme excessivement dangereuses. Hormis les bagarres occasionnelles, l’on ne risquait quasiment rien se rappela-t-elle avec une grimace intérieur fugitive. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 8 Déc 2013 - 18:36 | |
| A défaut de pouvoir la porter Matis avait au moins l'honneur et le plaisir d'avoir sa main sur son bras. La jeune femme semblait lui faire confiance et il ferait tout pour qu'elle garde cette confiance. Après ce qu'elle venait de vivre, et il espérait que ce ne soit que la première et dernière fois, elle avait besoin de calme et de repos. Le côté paternel qu'il avait avec ses hommes ressortait au centuple avec cette jeune femme. Etait ce car elle était belle ? Non il y avait autre chose, dans sa famille jamais on avait laissé une femme seule au prise avec les soucis. Elle lui dit même qu'il avait sans doute mieux à faire, visiblement elle ne savait pas qu'il avait peu d'importance en ce bas monde. Un simple capitaine pouvait prendre du temps pour s'occuper d'autrui, surtout si autrui avait un si joli minois.
Aussi c'est d'une main douce, autant qu'il put, qu'il tapa gentiment sur la main de la danseuse avant de lui répondre.
Ne vous en faite pas Scylla. Mon ami se trouve à la sortie du quartier marchand. Une partie de mes soldats s'y trouve en casernement et il y était encore quand j'en suis partis en fin d'après midi. Il faudra malheureusement encore marcher, mais je suis là pour vous soutenir. Quant à dire que j'ai sans doute mieux à faire, je dirais que je n'en suis pas sûr. Il est tard et personne n'a besoin de moi pour le moment, alors m'occuper de vous de la sorte me permet de me reposer quelque peu. En même temps vous n'êtes pas aussi agressive que les Alayens, à moins que vous me cachiez une sacré paire de dent noircie. Finit il par dire en rigolant.
La jeune femme expliqua qu'elle avait connue pire comme lieu de représentation, Matis ne savait quoi en penser. Il n'était pas homme à sortir souvent, et il avait passé peu de temps en ville ces trois dernières années. Errer de camps en camps et de bataille en bataille l'aurait il coupé de la réalité de ce monde et des villes? La jeune femme crut comprendre qu'il dédaignait les lieux dit pauvre. Et quand elle expliqua ne pas être des quartiers riches et qu'elle y serait déplacé il soupira tristement. Tout en continuant de marcher, encadrés par ses deux soldats, il lui répondit le plus lascivement possible. Ce genre pensée était tenace dans ce monde, comme si toute personne était définie par ses origines ? Devait il accepter de se soumettre à meilleure naissance que lui ? Non.
Que devrais je faire alors ? Devrais je vous laisser ici sans soin ni vous aider car vous êtes de "petite" naissance ? Car vous n'appartenez pas aux quartiers riches ? Non, heureusement que non. Je ne juge pas les gens sur leur origine. Je connais de parfaite ordure ayant la plus haute des naissances, tout comme je côtoie des gens de grande noblesse mais fils et filles de paysan.Il respira un coup avant de poursuivre. Seul les actes d'une personne sont apte à me faire un jugement. Vous êtes d'une grande et unique grâce dans votre dance, devrais alors vous retirer cela car vous êtes roturière? Avec ce genre de raisonnement on irait pas bien loin. Donc pour conclure je dirais que vous aurez tout autant que les autres votre place dans les quartiers riches. Sans parler du fait que vous rendriez une bonne partie des femmes de la noblesse jalouse de votre beauté. Pour en avoir côtoyé jadis je peux vous assurer que ce serait le cas.
Au final la jeune femme expliqua qu'il ne devait pas trouver le lieu inquiétant car il y était allé, si seulement elle savait ce qu'il en était. Il la laissa prendre son sac et tandis que le groupe prenait la route du casernement du jeune homme, il prit le temps de lui répondre.
Je n'y suis pas vraiment venu de grand coeur. En fait c'est mon lieutenant qui m'a forcé la main, personnellement j'étais en train de préparer la journée du lendemain ainsi que de travailler sur l'état de nos réserves en armes et munitions. Mais voila près de trois ans que je n'ai eu le temps de rester longtemps en ville. A la vérité je suis plus habitué à vivre en camp et loin de la civilisation. En observant le ciel étoilé il fini par murmurer quelques mots, comme s'il se parlait à lui même. La guerre à tendance à changer les gens heins?
Le groupe prit donc la route de la villa où il était cantonné et nombre de passant portaient leurs yeux sur le petit groupe de soldat qui escortait la jeune femme d'une grande beauté. Nombreux étaient gens à observer la beauté de celle ci, un peu comme si elle était un phare dans la nuit. Ou alors était ce due à la couleur de sa chevelure ? Matis se demandait comment cela était possible mais il préféra garder cette question pour plus tard. C'était sans doute personnel.
Le voyage jusqu'à la villa dura moins de dix minutes, heureusement pour eux elle n'était pas loin du bar. Devant les portes de la villa se trouvait trois soldats qui montaient la garde et qui, contrairement au groupe qui arrivait, avaient vraiment l'air de soldat. Saluant leur officier comme il se doit, et étonné de le voir en si charmante compagnie ils restèrent un peu incrédule. Mais le capitaine y remit rapidement de l'ordre.
Et bien soldats ? Vous n'avez jamais vu une jeune femme blessée ? Allez me chercher le lieutenant Palav et dite lui de me retrouver dans mon bureau. Oui Capitaine.
Saluant une nouvelle fois l'officier ils allèrent chercher l'officier en question tandis que Matis attrapait du regard deux autres soldats pour qu'ils montent la garde à l'entrée. Il arrivait à gérer ces soldats d'une main de maître, l'expérience de douze années à servir lui avait enseignée comment se comporter en bon officier. Tout cela pouvait paraître un peu martial pour la jeune femme, mais il était paternel avec ses hommes, et tous savaient qu'ils pouvaient compter sur lui en cas de coup dur.
Je vais vous monter dans mon bureau, il y a de quoi se reposer et de quoi manger si vous avez faim. Le lieutenant Palav et mon officier médical et s'occupera de vous. Vous n'avez pas à vous en faire c'est un homme compétant bien qu'un peu excentrique.
Matis conduisit la jeune femme au premier étage de la maison et plus précisément dans une grande salle avec un bureau recouvert de paperasse et de plan de la cité. On y trouvait aussi un lit de camp tout ce qu'il y a de plus austère sur lequel trônait une simple couverture. Le luxe n'était pas quelque chose de nécessaire à Matis pour faire son travail et cela se sentait aux premiers abords. Le bureau donnait sur un balcon qui surplombait la cour intérieure de la villa, à côté de la porte fenêtre du balcon se trouvait un présentoir simple et rudimentaire.
Bienvenu chez "moi" si je peux dire.
Matis déposa délicatement Scylla sur le lit. Il y mis tellement de douceur que cela pu en étonner plus d'un, mais qu'importe. Puis il alla déposa son arme sur le présentoir avant de s'appuyer sur son bureau et de continuer à parler avec Scylla.
Si vous avez besoin de quoi que ce soit en attendant les soins. Je voudrais bien m'en occuper mais j'ai pas les compétences adéquates. A moins que vous ne souhaitiez que je ne vous tranche le mollet. Blagues à part, n'hésitez pas. Mais pourrais je avant tout satisfaire ma curiosité ? Comment cela se fait il que vous ayez les cheveux de couleur azur ? |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Jeu 12 Déc 2013 - 17:53 | |
| Les propos emportés de son compagnon amenèrent un sourire troublé sur les lèvres de la danseuse. Peut-être pouvait-elle admettre que le soldat pensait sincèrement n'avoir rien de mieux à faire que de lui servir d'escorte- et l'idée n'était-elle pourtant pas du plus haut ridicule face aux troubles qui obscurcissaient l'horizon? -mais elle ne pouvait certainement pas entretenir l'illusion d'une quelconque valeur cachée en elle. Sa naissance n'avait rien de honteuse, et Scylla ne se sentait pas le moins du monde rabaissée par le fait que ses parents avaient été de simples aubergistes. Ils l'avaient tant aimé que le manque de noblesse de leur sang ne l'avait jamais interpellée. Qu'importais alors qu'ils ne vivent pas entre des salles de marbres et de bois précieux, tant qu'ils étaient heureux?
Mais si les actes d'une personne servaient à la définir alors Scylla était définitivement un être méprisable sans la moindre morale et hôtesse d'une perversion au parfum acre et nauséeux. Par moment l'horreur de son passé la faisait se haïr...mais souvent, elle se prenait à regretter ces temps où la mort et la dépravation s'entrelaçaient exquisément au quotidien. Quelle sorte de monstre se réjouissait de mener des innocents à leur perte? Quel genre de pourriture fallait-il avoir en soi pour les regarder mourir avec une fascination si ardente qu'elle ne trouvait de soulagement que dans la plus abjecte des luxures? Les uns après les autres elle avait mené ces mouton naïf auprès de son maître, usant de son apparence pour mieux les tromper, et chaque fois, elle avait senti son cœur battre la chamade lorsque son maître s'était emparé de leur vie, son regard brûlant fixé au sien; se moquant de cette envie qui éclairait ses prunelles.
Combien de temps avait-elle passé à rêver qu'un jour ces crocs acérés se planteraient dans la chair tendre de son cou pour la vider de son sang et la laisser exsangue sur le pavé comme une poupée brisée? Elle avait tant de fois eut l'impression de flirter avec la mort lorsqu'elle s'était laissée ravir, mais il s'était plus amusé à l'accabler de sa cruauté qu'à lui offrir cette douloureuse agonie qui peuplait ses fantasmes. Il savait qu'elle ne ferait jamais rien d'aussi vide de sens que de simplement s'ouvrir les veines, peu importe le chagrin destructeur qui l'habitait, sa folie la poussait à rechercher autre chose. Qu'il trouvait divertissant de lui refuser.
Secouant la tête pour chasser les souvenirs doux-amers qui l'envahissaient, Scylla répondit enfin:
"Je suppose qu'en effet la noblesse peut se définir autrement que par le sang, mais s'il en est ainsi je ne suis pour vous qu'une danseuse inconnue, dont vous n'avez fait la connaissance que sur un coup de hasard. Il n'y a pas là de quoi former la moindre opinion raisonnablement correcte. La beauté extérieur...n'est vraiment que cela."
Le souffle légèrement court du fais de la douleur à se cheville qui se faisait lancinante, Scylla s'appuya un peu plus lourdement encore sur le bras de son compagnon, ne portant aucune attention au chemin emprunté. Le soldat ne pipa mots, quand bien même la jeune fille était bien certaine que sa poigne était plus que probablement suffisamment désespérée pour laisser un bel hématome. Lorsqu'il reprit la parole pour décrire les circonstances exactes de son arrivée à la taverne, Scylla ne put s'empêcher de penser qu'en effet il avait bien d'autres choses à faire et que, le contexte étant ce qu'il était, on avait probablement besoin de lui quelque part ailleurs qu'a vadrouiller avec elle.
« Je vous retiens donc, puisque sans moi vous seriez sûrement retourné à votre devoir. »
Et si vraiment son lieutenant l’avait convaincu de prendre une soirée de repos, dans ce cas il allait sans dire que jouer les baby-sitter pour demoiselle en détresse n’entrait assurément pas dans le programme. Plus elle restait à ses côtés, moins elle le comprenait. Peut-être avait-il réellement un second agenda en choisissant de se montrer si concerné par sa santé. Choisissant de poursuivre leur marche en silence, Scylla n’ajouta pas à ses propos. Elle se concentra plutôt sur sa marche cahotante, luttant pour ne pas s’appuyer sur sa mauvaise cheville. Une fine pellicule de sueur s’étendit progressivement sur son visage rosit par la difficulté de maintenir un visage stoïquement figé sur un sourire avenant. Lorsque enfin ils arrivèrent à destination –et à en juger par les gardes encadrant l’entrée du bâtiment Scylla était plutôt certaine de son évaluation- elle eut toute les peine du monde à ne pas laisser échapper son soulagement de façon audible.
Un bref sourire – qui n’était pas forcé- étira brièvement ses lèvres face à l’échange qu’occasionna leur arrivée. Visiblement, son « sauveur » n’était pas vraiment un homme à femme. Son compagnon enchaîna en lui indiquant le chemin de son bureau et lorsqu’il mentionna le fait qu’il se trouvait au premier étage la jeune fille eut toute les peine du monde à ne pas gémir de frustration à l’idée de devoir affronter un escalier. Elle essaya néanmoins de ne rien en trahir et répondit avec une voix claire :
« Je suis certaine qu’il n’aura pas le moindre à s’occuper d’une simple entorse de cheville et je vous remercie encore de votre assistance. »
Simple foulure mes … grommela-t-elle intérieurement, légèrement appréhensive à l’idée des marches à venir alors que l’état de sa cheville n’avait cessé de se détériorer durant les vingt dernières minutes. Scylla n’eut toutefois pas le temps d’enregistrer la totalité des propos de son compagnon avant que ce dernier ne se saisisse d’elle avec aisance pour la porter au travers de l’épreuve avortée de l’escalier. Elle ne devait pas peser bien lourd car l’effort ne semblait rien coûter à son compagnon et en peu de temps ils arrivèrent à une porte dont il poussa adroitement le battant Ainsi qu’elle se l’était imaginé l’agencement des lieux était spartiate et trahissait le fait que son compagnon y passait plus de temps qu’il n’était bon pour sa santé. L’atmosphère était néanmoins imprégnée de calme tranquillité et la pièce était agréable.
Une fois gentiment déposée sur le lit de fortune du soldat Scylla se laissa allée quelque peu et, étendant soigneusement sa jambe injuriée, soupira doucement. Rapidement toutefois son attention fut ramenée à son compagnon qui semblais enfin succomber à la curiosité qu’rencontrait inévitablement tout ceux qui croisait son chemin. Comment donc en était-elle venue à arborer une couleur de cheveux si peu naturelle. Souriant légèrement elle répondit avec aisance et habitude :
« Avez-vous déjà essayé de jouer un tour à un maître mage en espérant ne pas vous faire attraper et ne pas en affronter les conséquences ? Je devais avoir six ans lorsqu’il me semblât judicieux (ou tout simplement irrésistiblement tentant) de teindre l’un d’entre eux en bleu. Honnêtement, j’étais assez horrible quand il s’agissait de ne pas me faire attrapée étant petite, mais je me souviens que même pour mes critères je n’ai pas tenue longtemps cette fois-là. J’ai rapidement du faire face aux conséquences. Cela aurait put être pire… seul mes cheveux sont restés ainsi. »
Pendant d’inoubliable semaine Scylla avait n’avait été qu’une tâche d’encre ambulante. Lui renvoya la balle Scylla demanda :
« Et comment apprécié vous d’être de retour en ville ? Après plusieurs année loin de Gloria la ville doit vous semblez étrange et changée, non ? »
Le climat extérieur avait certainement impacté sur la ville.
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Jeu 12 Déc 2013 - 19:14 | |
| La jeune femme semblait retenir quelque chose au plus profond d'elle même, quelque chose qu'elle ne voulait nullement partager, quelque chose qui la faisait douter d'elle même. Et de ce qu'elle était. Certes la beauté de faisait pas tout, mais cela ne semblait pas être la seule chose qui composait son être. Il avait vu bien des dames hurler à la mort pour bien moins que cela. Elle souffrait, c'était indéniable, et le passage de l'escalier confirma les soupçons du jeune homme. Mais il ne disait rien, aidant simplement la jeune femme en la portant délicatement. Plus à même de porter armes et munition, le voila avec quelque chose que pour rien au monde il aurait mit dans une catapulte.
Il réfléchit un petit instant aux propos tenu par la jeune femme quelques temps avant d'arriver à la villa. Retourner à son devoir, voila ce qu'elle lui avait dit. Si seulement elle avait une idée de la situation actuelle, celle que vivait les soldats jours après jours, elle comprendrait que sa situation actuelle était bien enviable. Et que cela lui permettait aussi de penser à tout autre chose que la guerre. Et tandis qu'il la portait il lui répondit en souriant.
Je trouve ma situation bien enviable comparé à celle d'autres officiers. Et puis porter assistance à une demoiselle en détresse me permet de penser à autre chose que cette foutue guerre. Si je suis devenu soldat c'est pour tuer les ennemis de mon Empire mais aussi pour porter assistance à la population. Ce que je fais actuellement.
Et c'était nettement plus... Agréable et foutrement moins dangereux aussi. En poussant doucement la porte il fit attention à ne pas plus blesser la jeune danseuse et finit par la poser délicatement. En écoutant les paroles de la jeune femme il sortit son épée et la posa sur son présentoir et en fit de même avec sa seconde lame. Sortir armé était pour lui non seulement une nécessité mais aussi une manière de vivre. Et quand la jeune femme lui raconta la façon dont elle acquit la couleur azur de sa chevelure il lui sourit en passant machinalement un main distraite dans le champs de bataille qui lui servait de cheveux.
La comparaison était ce qu'elle était, il n'était pas un apollon et encore moins un modèle de beauté. L'important n'était pas cela, chacun donnait de la valeur à ce qu'il voulait. Matis misait plus sur ses compétences de combattant et la bonté du quotidien que sur la beauté en général. Et se trouver face à des créatures si bien "finie" si réussie lui faisait se sentir sale, presque dégouttant. Beaucoup se serait senti flatté ou aurait tenter leur chance avec la jeune femme. Mais lui non. Pour deux raisons, la première c'était qu'il savait n'avoir aucune chance avec elle, alors pourquoi tenter le diable ? La seconde était, dans le cas où il y avait quelque chose, qu'il ne pouvait pas "s'encombrer" d'une compagne par ces temps de crise. Certes s'aurait fait une personne à revoir après la bataille, mais trop de tristesse en découlerait, trop d'angoisse quant à savoir s'il ne lui était rien arrivé. Trop de problème malgré le fait qu'il aurait bien besoin d'un peu de tendresse. En même temps les alayens et la tendresse... Bha ça fait pas bon ménage.
" Feue ma mère me disait toujours qu'il ne fallait rien tenter avec les mages. Certain son bon, d'autres ont la grosse tête et on ne sait jamais ce qu'il va en sortir. En attendant je trouve que cela vous va très bien. Quant à sa voir ce que je pense de la ville. Cela va peut être vous paraître fous mais je n'ai jamais servi à Gloria, j'y suis aller seulement quand j'étais jeune et alors la cité m'avait parue immense et invincible. Vingt années après je suis toujours impressionner devant la grandeur de la cité. Mais j'ai peur de ce qui pourrait lui arriver.
Matis réfléchis en observant la fenêtre qui donnait sur le balcon, laissant ses pensées rester en suspens un instant avant de poursuivre.
Je suis d'Elena, et dès ma naissance on m'a conditionner pour être militaire. Ma famille a un passé glorieux au sein de l'armée impériale, et aujourd'hui c'est moi qui me retrouve officier dans cette situation. Une situation peu enviable. J'ai passé les douze dernières années à servir mon pays et la famille impériale, et les trois dernières années ne m'ont offert que souffrance peine et mort. J'ai vu des amis se faire massacrer par les vampires dans la nuit et la boue. J'ai vu de farouche compagnon d'arme périr sous les coups des envahisseurs. J'ai assisté à tant d'horreur, tant à feusacré qu'ailleurs, que je sais ce que nous risquons si nous ne repoussons pas l'ennemi. Le jeune homme souffla avant de poursuivre. Donc si je peux occuper mon esprit à autre chose qu'à la guerre je suis tout à fait partant.
On frappa à la porte et Matis indiqua que la porte était ouverte. La dite porte s'ouvrit sur un homme d'une quarantaine d'année à la barbe et la chevelure grisonnante portant une ample veste blanche dans laquelle se trouvait ses deux mains. Mordillant nonchalamment une brindille il jeta un coup d'oeil à la jeune femme puis à Matis. Soupirant de lassitude, il entama la conversation.
Capitaine.... La prochaine fois que vous faite la cour à une femme, éviter de lui exploser le pied, ça fait pas mauvais genre. A moins que vous ne souhaitiez pas qu'elle fuit... Quoi qu'il en soit vous savez les choisir, à défaut de les conquérir.
Matis secoua la tête en se la tenant d'une main, cet homme était bon dans son boulot, mais très rotors et taquin. Une espèce d'amitié bizarre s'était noué entre les deux soldats, mais seul les militaires pouvaient comprendre ce genre de relation.
Nikolaï, tu sais que je t'aime bien, mais est ce que tu peux faire quelque chose pour cette jeune femme ? Elle a un soucis au niveau de la cheville il me semble.
Observant la jeune femme sous un nouvel angle il se pencha sur sa blessure et commença à l'examiner.
Oui oui, c'est pour ça que je suis là non ? Et puis comme je t'aime bien je vais t'aider, mais c'est la dernière fois que je t'aide à séduire une femme de cette façon !
Puis il marqua sa phrase d'un clin d'oeil à la jeune femme. Matis se tenait toujours la tête, la honte qu'il venait de lui mettre. Il était proche de ses hommes, et parfois cela se retournait contre lui... Mais au moins la jeune femme irait mieux, et cela valait toutes les blagues vaseuses du médecin. |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Mer 18 Déc 2013 - 1:42 | |
| Assisse de la manière la plus confortable possible étant donné son état Scylla songeait à une autre curiosité de son compagnon. Un soldat voulant aider son prochain. Le concept lui paraissait si absurde qu'elle se demandait comment l'homme arrivait à le mettre en pratique lui-même. L'essence même de son choix de carrière revenait à prendre des vies et à le faire tout en survivant pour voir le jour suivant se lever. Certes l'idée général était d'agir pour le 'bien' de la population, mais cela avait-il vraiment la moindre importance lorsqu'on se retrouvait une arme à la main à se battre pour sa vie, à lutter contre autrui avec une passion née de la nécessité ? Se sentait-on moins l'âme d'un meurtrier lorsque l'on agissait pour le 'bien de tous'? N'était-on pas celui qui éteignait cette lumière précieuse et qui devais contempler le résultat de ses actions?
Scylla n'avait rien d'un soldat, mais elle avait mené suffisamment de gens à leur mort pour savoir qu'un tel acte change une personne. Et quelque part, on en ressort l'âme ternis, même si notre conscience trouve à se justifier. Peut-être était-ce pour cela qu'il était soulagé de se retrouver loin des combats. Scylla ne pouvait imaginer le genre de dommages qu'un champ de bataille pouvait causer. Peut-être, si l'on survivait suffisamment longtemps, finissait-on par ne plus se soucier de rien. Le bien le mal....le nombre effrayants de victimes alliés ou ennemis...peut-être devenait-on imperméable à l'horreur ? Quelque part Scylla se demandait si les vétérans de guerre étaient encore humains ou si une trop grande partie d'eux était morte au fil des massacres ?
Doucement, laissa son regard scintiller d'une compassion qu'elle n'utilisait plus que rarement la jeune fille commenta:
"Je ne peux imaginer à quoi ressemble un champ de bataille, ni même le prix à payer pour faire partie des survivants, mais je peux surement accepter le fait que la vie en ville, par comparaison, est infiniment plus douce et supportable."
Et probablement moins létal. Encore qu'une toute autre palette de danger s'y trouve. Mais les horreurs et les tourments que la ville pouvait créer différait grandement de celles de la guerre et d'aucuns pouvait à loisir les éviter s'il pensait à faire usage d'un minimum d'intelligence et de caution. La sécurité était atteignable presque trop aisément en ville. Le danger était plus subtil....souvent masqué et ne se révélant pas avant de vous avoir entre ses griffes, prêt à porter le coup de grâce.
Secouant la tête pour chasser ses pensée, la jeune danseuse reporta son attention sur son compagnon qui s'était lancé dans l'explication de son passé. Et en effet, comme elle l'avait estimé, son histoire était entremêlée de visions traumatiques qui le rendait plus que reconnaissant de se retrouver pour un temps couper du quotidien des affrontements. Il ne semblait pas en être encore au point ou ses convictions gisaient brisés et sans plus aucun sens dans la boue, mais la souffrance mental se faisait sentir. Scylla se demanda s'il serait capable de maintenir la même ardeur et la même force d'esprit à mesure que les monstruosités de la guerre s'accumuleraient. Replaçant une mèche rebelle derrière son oreille, la jeune fille rassembla ses pensées avant de répondre:
"Vingt années suffise amplement à changer une place et je suis certaine que vous-même avez dû voir bien des choses qui ont altérer votre manière de percevoir le monde. La mort laisse son empreinte et la rencontrer aussi fréquemment que vous le faîte, l'inviter constamment à danser mais toujours refuser son étreinte... même une simple danseuse de taverne comme moi peut comprendre qu'on en ressort pas tout à fait indemne. Je suis heureuse que vous ayez put vous en éloigné, au moins pour un temps."
Pour elle, il était trop tard, les damages étaient irréparables et il aurait toujours en elle cette part tordue et irreconnaissable d'innocence brutalement arrachée. Ses blanches mains n'avait jamais tué quiconque non, mais cela ne faisait pas moins d'elle une meurtrière. Elle avait charmé et trompé d’innocentes victimes vers l'antre de son maître. Et elle avait regardé, fascinée, incapable de se détourner, alors que son maître les étreignaient sans la moindre émotions autre qu'une luxure corrompue allumait en elle des feux interdits qui la dégoûtaient d'elle autant qu'ils la ravissaient.
Scylla ne comprenait que trop bien la corruption apportée par la mort, même si vraiment son expérience n'avait probablement rien à voir avec celle du soldat. Non pas qu'elle songeait à confesser quoi que ce soit. A cet instant quelqu'un frappa et, une fois invité à entrer, pénétra dans la pièce avec un mélange curieux de lassitude et d'assurance. L'homme, dans la force de l'âge, avait les cheveux grisonnant et le visage marqué profondément mais ses yeux étaient alertes et perçants et il ne lui fallut qu'un bref regard faussement négligent dans sa direction pour noter la manière dont elle se tenait de façon à ne pas incommoder sa cheville douloureuse.
Immédiatement l'homme s'employa à réduire à néant la crédibilité de son compagnon, usant d'un humour mordant qui bien qu'amical, n'en était pas moins tranchant. Matis semblait relativement résigné à en juger par sa réponse et par son ton saturé d'exaspération et, dans une certaine mesure, d'affection. Décidant d'entrer dans le jeu, Scylla rajouta son propre grain de sel:
"Votre aide sera plus qu'apprécié Mr. Nikolaï, même si je dois avouer que votre ami faisait preuve jusqu'ici d’excellentes manières et se comportait en hôte charmant... s'il se comporte ainsi avec toute les jeunes femmes qu'il rencontre je n'ai aucuns doutes sur sa capacité à captiver l'attention de ces dames!"
Scylla se demanda si à eux deux ils réussiraient à faire rougir le guerrier endurci.... ils pouvaient certainement essayer!
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Mer 18 Déc 2013 - 15:04 | |
| La jeune femme semblait touchée des déclarations de l’officier, ou tout du moins se montrait réellement compatissante à ce qu’il vivait au quotidien ainsi que ce qu’il avait vécu. Si seulement elle savait réellement. Pourrait elle comprendre ce que l’on ressentait une fois dans le froid et la nuit avec les créatures de la nuit ou les alayens en face de soit ? Pouvait elle imaginer ce que ressentait les soldats qui partaient à la guerre avec une seule certitude, leur vie n’était plus la leur mais appartenait à l’Empereur ? Personne ne l’ayant pas vécu ne pouvait le comprendre. Les dignitaires de l’Empire et les Nobles qui restaient loin de la bataille avait beau se montrer soldat pour séduire les dames, cela ne faisait d’eux que des bouffons. La guerre n’était pas outil de charme, du moins pas la réelle. Evidement si un enfant de bonne famille voulait impressionner sa belle il n’avait qu’à montrer « ses blessures », mais jamais Matis n’aurait eu l’idée de faire cela. Et quand on se battait pour survivre et faire en sorte que ses amis s’en sortent vivant les blessures n’étaient forcement visible ni montrable.
Pour l’heure il n’avait eu que des blessures superficielles, des coups de lame de ci de là qui, par chance et grâce à la maitrise de ses officiers médicaux, ne s’étaient pas infectées. Mais chaque nuit il repensait aux charniers qu’il avait pu voir ça et là durant cette guerre. Et c’était souvent en nage qu’il se réveillait, le souffle coupé et le cœur battant aussi vite et fort que possible.
Quand la jeune femme se tue un instant, il réfléchit en se grattant l’arrière du crane nonchalamment.
Qu’on soit noble ou pas on est tous les mêmes face à la mort, et c’est encore plus vrai au combat. Mais nous sommes nombreux, nous autres les soldats, à avoir comprit que notre vie n’était plus à nous. Elle appartient à l’Empire. C’est peut être idiot, mais cela nous permet souvent, pas tout le temps, de voir la mort avec un peu moins de dramatisme.
Quoi qu’il en soit j’espère que vous ne connaitrez jamais ce que j’ai connu par le passé. Hélas ce ne sera peut être pas le cas à cause du siège… Je fais le pari de cloisonner mon esprit par rapport à ce que je vois tout les jours, je n’ai qu’une chose à l’esprit quand je suis au combat. Faire en sorte que tous s’en sortent vivant et être capable de sauver l’ensemble de la population civile. Ça me permet de… Voir mon travail comme une œuvre d’utilité publique.
En l’observant, Matis sentit qu’elle gardait quelque chose au fond d’elle-même, quelque chose qu’elle craignait et redoutait. Une partie d’elle-même semblait terrée au fond de son être et elle faisait peut être tout pour ne pas la voir revivre. Bien qu’elle n’en ait pas l’air, ou tout du moins qu’elle ne le montre pas, la jeune femme semblait avoir vécu des choses. Après ce qu’elles étaient c’était une autre histoire, et pour l’instant l’officier n’était pas encore assez intime pour en discuter. Aussi il le garda pour lui.
C’était à cela qu’il pensait quand Nikolaï commença à ausculter la jeune femme il ne manqua pas de rire à la petite phrase qu’elle lança. Effectivement ces deux là semblait partit pour tenter de mettre mal à l’aise, cela ne dérangeait pas Matis, il en connaissait pas mal qui tentaient de faire cela. Et dernièrement il avait rencontré une certaine Elfe qui se faisait une joie de le mettre mal à l’aise… Il s’inquiétait à son sujet, voila déjà un petit moment qu’il ne l’avait pas vu, il savait qu’elle devait boucler une affaire en cours. Elle était mercenaire, mais elle était aussi son amie, et il s’inquiétait.
Prenant un regard faussement déprimé il répondit aux deux personnages présent dans son bureau.
Voyons, je ne traite pas tout les jeunes femmes ainsi, seules les plus belles mérite l’attention que je leur porte. En même temps je suis tellement unique qu’elles doivent se sentir honoré de l’attention que je leur porte.
Simulant l’utilisation d’un violon, le médecin se moquait de son supérieur. Bien entendu rien n’était vrai, mais il jouait au jeu qu’on lui proposait. Pour une fois qu’il pouvait se détendre sans pour autant oublier son travail.
C’est bon pour moi. Maintenant il vous faudra du repos et quelques jours sans activité physique intense. Donc, mon Capitaine, pas de harcèlement d’aucune sorte une fois que j’aurais passé cette porte. Il y a le secret médical mais quand même. Matis haussa les épaules pour signifier qu’il ne comptait rien faire d’étrange ou d’interdit. Puis le médecin observa la danseuse de haut en bas avant de finir. Et si le mal reprend après quelques temps passez me voir si nous sommes toujours là. Je me ferais une joie de m’occuper de vous. Cela me change des brutes sans grâce qui compose notre armée.
Heu je suis toujours là au cas où tu l’aurais oublié. Le médecin se retourna l’air de rien en remettant ses mains dans ses poches.
Je le sais.
Et il sortit de la pièce non sans offrir un dernier clin d’œil à la jeune femme. Matis soupirant un instant se laissa tomber sur son bureau. Qu’il était fatigué de tout cela, dans quelques jours il ne pourrait peut être plus faire ce genre de chose. En tout cas il pouvait maintenant discuter tranquillement avec la jeune femme. Ouvrant un recoin caché de son bureau il sortit une bouteille sans étiquette ni indication ainsi que deux petits verres. S’approchant doucement de la jeune femme en tenant les deux verres d’une main, il reprit la conversation.
Tu veux peut être boire quelque chose Scylla ? Si tu me permets ce genre de familiarité ? De toute façon vu ton état je crains que tu ne puisses pas refuser mon offre n’est ce pas ? Matis lui souri avant de poursuivre tout en lui servant un verre à demi remplit. C’est une bouteille que m’a offert mon grand père quand j’étais plus jeune. C’est assez fort je te l’accorde, mais ça aide à dormir il parait. En tout cas c’est l’effet qu’il a sur moi parfois. Mais ne t’inquiète pas je ne te donne pas cela pour te droguer ou que sais je encore.
Après avoir servit la jeune femme il reprit sa place sur le bureau et rangea la bouteille.
Mais dis moi, tu es de Gloria n’est ce pas ? Tu as de la famille peut être ? Des gens à prévenir ou autre ? |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 22 Déc 2013 - 11:34 | |
| Pendant que l'ami de Matis s'occupait de sa cheville, l'examinant avec des mouvements d'une délicatesse surprenante Scylla laissait ses pensées dériver, ne prêtant pas attention aux occasionnelles piques de douleur. Elle songeait aux propos du soldat, qui reconnaissait presque avec soulagement que, sur le champ de bataille, il avait bien conscience de n'être qu'une...représentation armée de l'Empire. La froide lame de la justice envoyée détruire ceux qui, dans leur désir de conquête, croyaient pouvoir prendre ce qui ne leur appartenait pas. L'extension d'une entité bien plus grande qu'eux... ou tout simplement les pions sacrificiels de riches nobles incapable de faire autre chose que de se terrer dans leur riches demeures en ordonnant à d'autre de les protéger.
Scylla se disait parfois que si les hommes de pouvoirs ne faisaient pas face à plus de révolte, c'était tout simplement parce que les soldats n'auraient pas voulu endosser leurs rôles. Ils avaient trop de sens commun pour vouloir se frotter à ce monde qui contenait quarante-cinq pour cent de fumée, quarante-cinq pour cent de miroir et dix pour cent de vérité. Ainsi mourraient-ils pour honorer la parole de ceux qui ne comprendraient jamais la valeur de leur mort. Qui ne verraient jamais de leur propre yeux l'atrocité du champ de bataille ou, même dans la victoire, le regard reste ancré sur les visages flasques de camarades tombés avant sois.
Scylla n'était même pas sûr que derrière l'image de politicien corrompu, les masses aveugles vaillent l'effort militaire mis en place. La populace était après tout bien contente de poursuivre sa petite vie confortable, sans se soucier des tragédies quotidiennes de la guerre, sans s'impliquer autrement que par une prière inquiète de temps à autre. Peut-être était-elle trop désillusionnée, mais la jeune fille savait que tant que la guerre ne toucherait pas la population personnellement, les gens continueraient d'en ignorer le coût. Vraiment... Scylla se demandait ou les soldats comme Matis trouvaient raison de se battre. Peut-être le maintien de leur santé mental ne leur permettait-il pas d'avoir une vision des choses aussi réaliste que la sienne.
Revenant au présent, Scylla enchaina sur la tentative d'humour du soldat:
"Unique, vraiment? Un Capitaine échevelé avec pour marque de son emploi des cicatrices de batailles et une incapacité chronique à se détendre sans interventions extérieurs...en toute honnêteté je n'ose imaginer la rareté d'une telle personne dans l'armée d'un Empire actuellement en guerre" se moqua-t-elle gentiment."
Examinant attentivement sa cheville fermement bandée, et constatant qu'avec l'emprise ferme du bandage la douleur était quelques peu réduite la jeune danseuse adressa un sourire au médecin et répondit à ses conseils:
"Je vous remercie, ce n'était pas grands chose de toute façon, mais vous avez assurément rendue cette cheville plus confortable. Je ferais mon possible pour ne plus avoir à prendre sur votre temps comme cela."
Scylla avait reçu des blessures bien plus sensibles sans qu'aucune aide extérieur ne lui soit apporté et il lui était revenu d'endosser le rôle de son propre guérisseur. Attrapant son sac la jeune fille y plongea la main et ressortie quelque instant après avec une pincée de feuille ocre au goût amer qu'elle s'empressa de mettre en bouche. Refrénant avec une aisance née de l'expérience l'envie de grimacer Scylla mâchonna distraitement les herbes qui réduiraient sa douleur et l'aiderait quelque peu à oublier sa fatigue.
Matis décida alors qu'un verre s'imposait et sans plus de cérémonie le soldat la servi, choisissant l'occasion pour s'adresser bien plus familièrement avec elle qu’auparavant.
"Il semblerait que je n'ai en effet d'autre choix que de permettre et d'accepter ce verre." Elle rit doucement sur sa dernière précision et commenta:
"Je suppose que si l'intention était effectivement de me droguer afin de parvenir à s'en prendre à ma personne tu ne me préviendrais pas."
Encore que...Scylla avait tout à fait conscience que cela restait une possibilité et que derrière le charme un peu naïf et rugueux se cachait peut-être un esprit calculateur et mal intentionnée. La jeune femme partait du principe que lorsqu'on était incapable de déceler la tromperie chez autrui il valait mieux assumer que tout le monde cherchait à vous nuire et à assouvir ses propres desseins. Mais ce soir...la danseuse ne se souciait pas vraiment de ce qui pouvait lui arriver et, avalant les feuilles déplaisantes, Scylla but une gorgée légère à son verre. Matis avait raison, le goût était très fort, presque trop pour la danseuse, mais le liquide laissait une saveur en bouche relativement plaisante. Fixant son regard ou se mélangeait à présent tristesse et regret Scylla répondit:
"Non, je n'ai plus de famille et personne pour s'inquiéter de mon absence. Je vis seule et l'on ne se soucie en général guerre de moi."
Elle pourrait probablement se faire assassiner au coin d'une rue sans que personne ne la regrette réellement. Son public peut-être, lui épargnerait une ou deux phrase de regrets autour d'une chope à moitié vide. Scylla elle-même ne verserait aucune larme sur sa mort car elle savait que l’incendie qui avait emporté ses parents aurait dû la prendre également et que seule la cruauté du destin l'avait épargnée.
"Et vous Matis... une épouse? Des frères et sœurs? Des parents?... Quelqu'un pour vous accueillir à votre retour et pleurer à votre départ?"
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Dim 22 Déc 2013 - 12:42 | |
| La jeune femme tentait de l'humour avec l'officier, mais même s'il y était réceptif, il y avait au fond une grande part de vérité dans ses paroles. Elle n'imaginait pas à quel point elle avait raison. Les gens comme lui était rare, mais heureusement il y en avait assez pour que les huiles se détendent en s'imaginant gérer la guerre de la meilleure des façon. Sa supérieure n'était heureusement pas de ce genre de réflexion et mettait toujours un point d'honneur à suivre ses soldats dans le brouillard de la guerre. Il se sentait honoré d'avoir une telle personne comme officier, car il en avait connu qui n'avait pas la moitié de ses capacités et qui abusait de leur position.
La jeune femme remercia le médecin qui partit sans trop rien dire, et alors que Matis prenait de quoi boire il vit la jeune femme prendre des feuilles d'une plante sans doute médicinale. Ou tout du moins utile pour faire passer la douleur. Il comprenait ce choix même si lui ne le prenait que rarement, la douleur d'une blessure était un bon rappel à l'ordre pour indiquer qu'une chose avait mal était faite. Mais pour beaucoup la douleur était une chose qu'on devait faire disparaître le plus rapidement possible. Pour d'autre la douleur était exquise et se devait d'être respecté, il ne faut pas être un génie pour comprendre que ceux qui pensent ainsi n'ont pas la lumière à tous les étages. Pour la guerre il en allait de même. Certain rechignait à tuer car cela allait contre leurs sentiments, d'autres y prenaient plaisir. Matis tuait, non parce qu'il le voulait, mais parce qu'il le devait. Pour rester en vie, pour sauver ses hommes, pour protéger son Empire. Il n'avait tout simplement pas le choix et il faisait avec.
La phrase que Scylla plaça quant elle accepta le verre fit sourire Matis. Elle était simple et ne cherchait pas à cacher ses pensées dans ses paroles. Aussi il lui répondit avec toute l'ironie possible dans ce genre de situation. Elle était d'une beauté rare, et nombreux ceux à tenter quelque chose dans ce genre de situation. Mais, lui, était trop blasé, ou trop respectueux, pour essayer quoi que ce soit.
En fait non je ne te le dirais pas, mais si tu te sens mal dans les deux prochaines minutes c'est que j'aurais réussi mon coup. Pour pousser le vice encore plus loin j'ai demandé à Nikolaï qu'il te trifouille la jambe pour que tu reste bloqué sur mon lit. Mouhahah. Portant un semi toast il lui sourit le plus naturellement du monde. A la tienne Scylla, puisse tu ne jamais connaitre l'horreur du combat et continuer à nous émerveiller de ta grâce.
L'alcool était bien présent dans son verre, et pourtant il le finit sans trop de difficulté. Il n'abusait jamais de l'alcool car il connaissait trop bien ses effets sur le corps et l'esprit. Mais parfois, il n'y avait que cela pour oublier des moments difficiles. Et de sa vie il n'y a qu'en deux occasions où il en abusa. Deux occasions de trop que la vie lui avait forcée à vivre.
Pour le reste la jeune femme indiqua n'avoir pas de famille, c'était triste. Surtout à une époque comme celle là, avoir quelqu'un ou quelque chose qui vous forçait à vous donner à cent pour cent était d'une grande importance. Il ne savait pas trop ce qu'il s'était passé pour qu'elle se retrouve seule ainsi, mais il comprit que c'était un terrain glissant et que beaucoup de peine en sortirait. Alors il ne lui demanda pas grand chose à leur sujet, elle était fatiguée, elle était blessée et n'avait sans doute pas envie d'en parler.
La jeune femme lui retourna sa question, demandant s'il avait une épouse ou de la famille. Il n'avait jamais trop prit le temps de chercher, même s'il était proche de nombreuses femmes. Comme il ne cherchait pas, il ne trouvait pas. Mais pour le moment ça lui allait très bien. Quant à sa famille... Son frère était quelque part dans les camps Alayens et son père et ses soeurs étaient bloqué à Elena.
Finalement il prit la parole après un petit moment à réfléchir doucement.
Je suis étonné que personne ne partage ta vie, tu me semble être assez intéressante et tu es si belle que tu damerais le pion à de bien noble dame. Mais peut être n'a tu pas trouvé ton prince charmant. Et si tous t'accoste comme la brute de tout à l'heure je comprend tes réticences.
Quant à moi, ma famille est à Elena. Ma mère est morte quand j'étais jeune mais mon père c'est remarié avec une femme à peine plus veille que moi. Et qui n'a de cesse que de me présenter à toutes les femmes qui ont un grand nom ou un gros compte en banque. De cet union sont nées deux jumelles. Elles comptent beaucoup pour moi, et ce que je fais ici c'est pour ne pas qu'elles le vivent plus tard. J'ai aussi un frère, mais il y a quelques mois il a disparu sur la côte. Il se trouvait dans l'une des premières villes attaquées par les envahisseurs, j'ai beau avoir cherché, je n'ai aucune nouvelle de lui.
Quant à mon épouse... Et bien je n'en ai jamais eu. J'ai bien faillit une fois, mettre la main sur femme très belle, très intelligente et d'une grande noblesse d'esprit. Mais bon, son père a préféré la mettre dans de meilleures mains que les miennes. Etant donné qu'il était baron ou que sais je encore je n'ai pas eu le poids nécessaire pour le faire changer d'avis. Quant à elle, elle aimait trop sa famille pour leur faire cet affront que de partir avec un moins que rien.
Il sourit à cette histoire, il était plus jeune à l'époque, et aujourd'hui il avait comprit que celle là n'était pas faite pour lui. Alors il avait apprit à le prendre avec philosophie. Mais quant il repensa à ses longs mois passé à la courtiser il sourit bêtement, avant de s'en rendre compte.
J'étais plus jeune et insouciant à l'époque. Et j'ai passé avec elle certain des plus beaux moments de ma vie. Mais pourquoi cette question ? Te proposerais tu pour partager ma vie ?
Il finit sa phrase en rigolant tout en regardant par delà la fenêtre. Question stupide qui aurait sans doute une réponse stupide. Mais au moins il détendrait l'atmosphère. Et il en avait besoin en ce moment. |
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Mar 31 Déc 2013 - 1:39 | |
| Scylla nota distraitement que si son compagnon tenait son verre avec l'assurance d'une habitude relativement bien ancrée il ne présentait pas non plus les signes du buveur à l’excès chronique. Il finis son verre sans hésitation, probablement reconnaissant pour le réconfort apporté par l'alcool, mais ne se précipita pas pour se resservir. La danseuse s'avoua aisément que le voir s'adonner un peu trop librement à la boisson l'aurait probablement mise mal à l'aise. Elle n'avait pas de mal à prédire le tour des événement entre elle et un homme plus fort qu'elle à l'esprit embrumé par l'alcool. Ses compétences en self-défense ne valaient généralement pas grand chose et étaient plus source d'embarras que de résultats.
Un fin sourire étira les lèvres de la jeune fille à ce qu'elle espéra être une tentative de plaisanterie de la part de Matis. Le fait que lors d'une occasion qui ne s'était bien terminée pour personne on avait déjà tenté de 'corser' son verre rendit au regard de Scylla l'humour de son hôte légèrement perturbant. Bah...il était trop tard pour pleurer sur le lait répandu à présent. Si vraiment elle finissait droguée elle n'aurait qu'à s'en prendre à elle-même. Accordant son ton à celui employé par son compagnon la danseuse répondit avec légèreté à la grandiloquence quelque peu exagérée:
"Pauvre de moi alors d'avoir crut en la chevalerie de mon escorte d'un soir, la faute me reviens d'avoir fais preuve de trop de confiance en la nature masculine!"
Après une pause le temps de reprendre son souffle, elle continua, plus sérieusement:
"Et en espérant que ta vaillance ne vienne jamais à te faire défaut sur le champs de bataille Matis. "
Reprenant une gorgée à son verre Scylla prit note du fait que Matis n'avait pas enchaîné de question sur son manque d'entourage même si son visage avait semblé brièvement s'assombrir comme si sa situation lui paraissait...triste? pitoyable? injuste? La jeune fille se demanda s'il était surpris ou s'il lui avait toujours parut évident qu'elle vivait une existence solitaire. Mais répondre à ce genre de question aurait demandée une bien meilleure compréhension de son compagnon que ce dont elle était capable. Scylla avait pour l'instant l'impression un peu trop stéréotypé d'un soldat fidèle à son devoir, mais qui semblait également pourvus de principes et de morale...ce qui ne rentrait honnêtement dans aucun stéréotype masculin que la jeune danseuse entretenait.
Matis semblait...presque trop innocent. Ridicule n'est-ce-pas? Et pourtant...il ne paraissait pas vouloir prendre avantage de la situation ou d'elle et agissait avec une considération qui apparaissait dénué d'intentions secondaires. Scylla, étant fondamentalement incapable de faire preuve de foi en la bonté naturelle de quiconque, était intérieurement particulièrement déstabilisée et plus qu'à moitié convaincue que son compagnon n'attendait que le moment opportun pour exprimer ses exigences en échanges de ses faveurs. D'aucun dirait qu'elle était peut-être un chouïa trop cynique, mais la vie ne lui pas apprit autrement.
Scylla écouta avec attention lorsque Matis s'ouvrit sur le sujet de sa famille, glanant l'impression dans ses propos qu’il les chérissait tous sincèrement (excepté, peut-être, pour ce était de sa belle-mère) et que de ce fait, il s'inquiétait pour eux. Particulièrement pour son frère assurément, puisque son sort semblait si incertain. Scylla aurait probablement choisis d'assumer le pire à sa place mais Matis semblait déterminé à garder espoir quant à son sort. La jeune fille trouva sage d'assurer que l'amour rend aveugle à la raison et qu'il faisait probablement plus preuve de loyauté familiale en cette instance que de logique.
La nouvelle que Matis fus sans épouse n'étonna pas vraiment la danseuse...le simple fait que le soldat avait tout l'air de camper régulièrement dans son bureau lui en disait autant. Et vraiment s'il avait été marié, il aurait eu plus de raison de se trouver chez lui qu'à la regarder danser à la taverne. Ou il ne se serait pas soucié d'elle personnellement et aurait délégué la tâche à un subordonné. Scylla fut plus prise de court par la plaisanterie innocente (?) qui suivit cet exposé et elle se demanda un instant s'il ne cherchait pas à être faussement sérieux.
"Non, je ne saurais que faire d'un mari, je ne crois pas être faite pour ce genre de relation. Cela dit, être épouse de soldat conduit si souvent à être veuve en temps de guerre que si je souhaitais vraiment être mariée je choisirais probablement autrement. Maintenant, je crains qu'il n'y ait pas beaucoup d'hommes qui verraient en moi de quoi faire une bonne épouse. Je suis un peu trop parfaite dans le rôle de maîtresse ou de fantasme pour cela."
Manière polie de dire que les homme ne voyait généralement pas l’intérêt de lui passer une bague au doigt pour obtenir ce qu'il croyait à tort qu'elle dispensait avec libéralité. Danser dans les bar et les auberges valait à peine mieux que d'être une catin et la plupart ne faisait même pas la différence. Le fait est qu'on lui accordait si peu de vertu qu'une institution respectable comme le mariage était la dernière des choses qui venaient à l'esprit de ceux qui la convoitaient. Plus insouciante elle reprit:
"Je crois que la drogue que tu a mis dans mon verre n'est pas très efficace, je suis loin d'être sous le charme et de me jeter à tes pieds!"
Reprenant une gorgée de son verre...et notant au passage qu'elle l'avait presque finis, Scylla enchaîna:
"Choisirait tu vraiment de chercher ta compagne de vie maintenant? Avec la guerre et l'incertitude qui règne? Trouver quelque chose d'aussi précieux pour se risquer à le perdre? ...enfin, je suppose que la guerre n'empêche pas de vivre..."
La danseuse se fit la remarque qu'elle commençait peut-être à se sentir un peu trop à l'aise dans l’atmosphère chaude et confortable des quartier de son compagnon. L'alcool et sa propre douleur presque oublié lui montait peut-être un peu à la tête et Scylla se détendait malgré elle.
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| Sujet: Re: La Danse des heures (Pv Matis) Mar 31 Déc 2013 - 10:31 | |
| La jeune femme prit avec humour la boutade lancé par Matis, comme s’il avait réellement mis des plantes dans son verre. De toute façon, et comme il avait bu lui aussi elle ne risquait rien à moins de se trouver droguée à côté de celui qui l’avait drogué et qui l’était tout autant. Situation cocasse s’il en est besoin de le préciser. Elle parla de chevalier de l’escorte et fini par redevenir sérieuse en espérant que, jamais, la vaillance du soldat ne lui fasse défaut. Lorsqu’il était devenu soldat il ne s’attendait pas vraiment aux années qui allaient suivre, et depuis les dernières années il espérait chaque jour pouvoir se réveiller le lendemain à côté de ses amis et de sa famille. Mais chaque jour ils disparaissaient alors que l’ennemi devenait chaque jour plus puissant.
Ils étaient face à une déferlante, une lame de fond qui venait s’écraser sur les remparts des cités, dévastant, convertissant et tuant les citoyens d’Armanda. Et pas toujours dans ce sens là. C’était dire la dépravation dont ils se rendaient coupable. Mais il reprit ses esprits, car penser à cela l’énervait au plus haut point, et il ne souhaitait pas que la jeune femme le voit dans cet état.
De toute façon, et comme j’y pense, sachant que nous avons bu dans la même bouteille je serais tout aussi drogué que toi. Tu imagine alors le résultat ? Tu auras un lit ou tomber, moi je pourrais bien me fracasser le crane sur un rebord de cette table. Sacré résultat en perspective.
Quant au combat. Je vais t’avouer quelque chose que beaucoup rechigne à avouer. Ce n’est pas la vaillance qui nous fait tenir. Personnellement quand je vais à la bataille je ne pense qu’a deux choses. Premièrement, faire en sorte de sauver tout mes soldats, et deuxièmement, faire en sorte qu’il y ait un minimum de perte civile.
Matis tenait son verre à la main, l’ai pensif il réfléchissait à tout ces abrutis qu’il avait connu. Tout ces cons qui avaient conduit leurs hommes à la mort pour la gloire de vaincre, celle d’obtenir des récompenses ou de défendre un honneur. Il détestait ce genre d’officier, et il expliquait d’entrée de jeu à ses hommes qu’il fallait se trouver une conviction. un rêve, une image ou quelque chose qui pousserait le soldat à se surpasser et à vaincre pour rester en vie et réaliser son rêve ou ce qu’il s’est promit de faire.
Quant on se trouve dans la bataille c’est totalement différent des histoires que l’on raconte. Il n’y a pas de gloire à combattre, beaucoup le croit au début. Mais quant on voit de ses propres yeux la folie de la guerre, on en oublie bien vite ses rêves d’enfants. J’en avais quelque uns avant, et je pense avoir perdu les derniers après Feusacré. Ce qui me fait tenir c’est que j’ai un devoir à accomplir, pour protéger tout le monde.
Il sourit avant de poursuivre.
Donc comment pourrais-je m’en prendre à toi ? Je renierais tous mes principes si je faisais cela.
La jeune femme écouta religieusement l’officier quand celui-ci prit le temps de définir sa vie de famille. Il n’avait pas parlé de sa famille à elle car il ne savait pas trop comment elle réagirait. Avaient-ils été tués pas les Alayens ? Ou par les vampires ? Il ne le savait pas trop et avait peur de faire ou dire des bêtises, aussi se retint il encore un instant. En tout cas la jeune femme refusa poliment son offre mais montrait un véritable dédain de sa position. Il ne pouvait comprendre cela, enfin il ne voulait pas tomber dans les préjugés de bistrot. Oui elle était danseuse, et oui elle était magnifique, alors les idées que certains, beaucoup même, pouvaient avoir à son égard en disait surement long. Et il ne doutait pas que beaucoup ait fait des tentatives autres que celle de la soirée.
Pour appuyer ses paroles il simula une peine de cœur.
Hô grands esprits pourquoi ne m’accordez vous pas un peu de repos au près de cette jeune et magnifique femme. Il sourit à Scylla et, relevant un sourcil, prit un air comique. Peut être devrais je changer de voie et me lancer sur les planches des théâtres. Je ferais surement salle comble.
Il redevint un peu sérieux avant de poursuivre.
Je crois comprendre pourquoi tu dis cela, nombre de mes compagnons sont marié et je connais leurs épouses. Je peux être sûr qu’elles souffrent, surtout en ce moment, mais les soldats en souffrent aussi tu sais. Avoir ce genre de vie est tout sauf simple, nous sommes, en quelques sortes, des morts en sursis, aussi il n’est pas simple de mener une vie de couple « normale ».
Tu dois aussi être un peu dans ce cas, même si ce n’est pas la même situation. Pas toutes les femmes me regarde avec l’appétit qu’on les hommes que te regarde danser. Mais cela ne t’interdit pas de pouvoir mener la vie que tu souhaite avec qui tu veux.
Le capitaine sourit à la phrase de la jeune danseuse, effectivement ce qu’il n’avait pas mit dans l’alcool ne faisait pas effet. Il sentait que la jeune femme se détendait un peu, même si ce n’était pas encore bien visible. Mais il sentait un petit changement par rapport à tout à l’heure. Subtil, mais bel et bien présent.
En fait c’est une drogue plus subtile que tu ne pense. Dans cinq minutes tu me vénèreras comme un esprit majeur. Si si je t’assure. Il parait que ça marche, en tout cas c’est ce que m’a dit la vieille dame à qui je l’ai acheté. Après si cela ne marche pas que puis je y faire ?
Et il finit sa phrase par un haussement d’épaule. La jeune femme en profita pour poser une question personnelle, peut être insouciante. Non il ne pensait pas qu’elle l’était, mais il n’y avait pas d’attente dans sa phrase, peut être avait elle pitié d’un homme maltraité par douze années de service dont trois, bientôt quatre, de guerre brutale. En y réfléchissant il n’y avait jamais pensé et ne savait pas trop quoi répondre. Alors il restât muet un petit instant. Mais finalement il trouva quelque chose à répondre, un peu entre l’humour et la réalité.
Tu sais Scylla, la vie nous offre des chances de trouver ce qu’on appelle l’amour. Mais pour l’instant, soit je n’ais pas su les saisir soit j’en ai pas eu beaucoup. En tout cas, et pour tenter de répondre à ta question, je dirais que je ne sais pas trop. Trouver une compagne est, pour moi, bien plus qu’un moyen de perpétuer ma famille. J’aimerais croire qu’il existe quelqu’un dans ce monde qui saura me comprendre et prendre le temps de me supporter. C’est bien trop précieux pour laisser les Alayens m’empêcher de la chercher. Alors oui je cherche, et qu’importe si cela me sera enlevé. Oui ce sera une gêne ou une peur, mais le bonheur que j’espère y trouver comblera et surpassera tout cela.
Et toi ? « Malgré » ton métier, dois tu t’interdire de trouver un homme bon et pas trop chiant ? Je ne sais pas ce qui est arrivé à ta famille, mais personne ne mérite de passer sa vie seul.
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