|
| Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE | |
| Auteur | Message |
---|
InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 2 Déc 2013 - 16:09 | |
| Le silence qui l′avait si longtemps entouré avait fait place à une foule bruyante et à l′écœurante odeur de sueur. Mais nécessitait faisait loi, et si la vampire qu′elle était aspirait à une vie de solitude et de tranquillité, sa discussion avec Isyndar lui avait suffisamment ouvert les yeux pour qu′elle daigne s′intéresser à l′animation pouvant régner en ville ; en village pour l′instant. Sans doute la venue alayienne avait eu de quoi perturber les esprits mais malgré tout, et c′était une surprise pour Hyrriena qui les avaient pensé plus couards que cela, le peuple humain résistait, cherchant dans la fraternité et l′amitié à s′entraider et à supporter la période difficile dans laquelle ils vivaient. Quelle étrangeté. Ils en étaient même venus à fêter un anniversaire, celui, si ses informations avaient été exactes, d′une jeune fille (femme?) entrant dans sa vie d′adulte. Perplexe, la vampiresse avait contemplé un instant la fête avec surprise, ressentant l′étrange impression d′être arrivée dans un autre monde ; mais non, les étoiles au pâle scintillement qu′on apercevait par moment sous les quelques torches étaient bien les mêmes que celles dont elle avait l′habitude, tout comme l′était l′herbe verte qu′elle foulait. Allait-elle vraiment pouvoir se nourrir ici ? Les yeux sombres d′Isyndar brillèrent un instant dans sa mémoire tandis qu′elle se remémorait, ne pouvant empêcher l′émerveillement de revenir, leur rencontre un mois plus tôt. La dragonne lui avait prêté attention et bien que la jeune fille doute de l′existence du Dracos et de ses soi-disant bienfaits, refuser d′admettre la puissance et la gloire d′un dragon aurait été stupide. Et celui qu′elle avait rencontré il y avait de cela quelques semaines n′aurait guère approuvé la mort d′innocents. Tiraillée, Hyrri se passa nerveusement la main dans les cheveux avant de remettre en place sa capuche, observant l′agitation devant elle. Dans quelques jours, à peine plus d′une semaine, elle devait rencontrer le mystérieux dragonnier vampire ; en attendant cet instant, elle allait devoir faire preuve de patience...
Aucun grand feu n′avait été allumé comme c′était parfois le cas lors de pareilles festivités ; la musique qui résonnait était étouffée par d′épais murs, et en s′approchant la vampiresse aperçu l′enseigne d′une auberge se balançant au vent. La porte, grande ouverte, avait été calée par un simple morceau de bois et quelques fêtards riaient devant l′ouverture, se mêlant sans mal aux danseurs. Hyrriena sourit, ses yeux d′ambre brillant un instant d′un éclat mauvais, tandis qu′au fond d′elle la petite voix qu′elle entendait parfois depuis qu′elle avait trouvé Dévoreuse lui susurrait qu′un ivrogne en plus ou en moins ne ferait pas grande différence. Choisis ta proie. Son regard doré parcourut rapidement la foule bigarrée, glissant sur les cous pâles mais si appétissants ; dans chacun de ces êtres gorgés de vie se trouvait un nectar des plus agréables et voluptueux. Comment choisir et se décider ? De nouveau, le souffle glacial de sa conscience lui figea les pensées, la ramenant à la raison. Non, elle ne devait pas. Chasser les criminels, les moins que rien, les inutiles et les audacieux. Un souffle inaudible pour l′oreille humaine fila hors de ses lèvres grenats, et machinalement elle chassa les quelques restes de venin ayant inconsciemment coulé lors de son choix de repas. Ce duel de consciences, elle s′y faisait difficilement. Et plus le temps plus elle se sentait... tirée vers le bas. De sa main gantée de noir, elle effleura la poche dans laquelle se trouvait, elle le savait, Dévoreuse. Précieux bijou ô combien important.
Un bruit, tout près ; le battement de deux cœurs, accélérés par l′excitation, le son répugnant des baisers humides, indiscrète succion. Deux amoureux cherchant le calme et la paix. Avec une moue dédaigneuse et écœurée, la voleuse glissa hors de sa cache, sortant de la protection végétale que lui avait offert le mur végétal d′une petite habitation, et longeant les façades, restant dans son l′ombre maternelle offerte par la nuit. Un angle de rue, et un couple enlacé emplit sa vision. Hyrriena commença à battre en retraite, avant de s′arrêter bien malgré elle, fascinée par la scène. Le visage rouge et le souffle court des deux jeunes gens étaient pour le moins appétissants, mais ce fut surtout l′aura pleine de douceur et suintante de tendresse qui attira son attention. Chacun ne voyant que l′autre, la nuit les invitant dans son manteau de douceur et d′intimité, ils semblaient être les acteurs d′une quelconque représentation théâtrale et romantique. La voleuse se reprit, détournant le visage. Elle n′était pas ici pour faire du voyeurisme, et tuer un couple ne semblait guère judicieux. Il ne fallait pas que sa présence se sache. Un débauché ne serait pas une bien grande perte, et il suffisait de faire croire à une chute particulièrement horrible et sanglante ou à une rixe entre deux ivrognes pour expliquer cette mort. Quoi qu′il arrive, il ne fallait pas qu′elle laisse de traces. Les armées à sa poursuite n′attendait que cela pour la trouver et se débarrasser d′elle définitivement. Peut-être allait-elle devoir se mêler à cette population... Une grimace tordit le visage aux traits fins et purs, effaçant leur innocence. Elle n′aimait pas la foule, et ne la tolérait que difficilement. Il devait sans doute il y avoir un autre moyen.
Le destin décida pour elle. Plongée dans ses réflexions, elle avait relaché sa vigilance et maqua sursauter en entendant le groupe venant derrière elle. Éméchés, les quelques hommes et femmes le composant ne prêtèrent pas la moindre attention à la capuche rabattue, à la longue cape noire et aux gants de cuir, et l′entraînèrent joyeusement dans leur farandole jusqu′aux abords de la taverne. Elle s′écarta au dernier moment en retenant un juron. Idiots. Stupides humains joufflus ! Cette bande de sacs à vin n′était bonne à rien. Ils étaient capables de faire la fête alors même que certains autres villages se faisaient piller par les envahisseurs. Mais en prêtant davantage d′attention, Hyrri remarqua rapidement que, hormis quelques-uns qui n′étaient plus bons à rien, la vigilance était souveraine en dépit de l′alcool leur brouillant les sens. Ils étaient tous extrêmement tendus, et en dépit des tord-boyaux engloutis, l′etincelle de la méfiance brillait dans leurs yeux. Oulà... Elle allait devoir redoubler d′attention.
Invisible dans la nuit, son regard observa les participants, ne sachant quelle décision prendre... Jusqu′à ce qu′elle croise une paire d′yeux verts en amande, ornant un visage pâle et doux. Une jeune fille, jeune femme. Rien de bien surprenant somme toute. Alors pourquoi la voleuse avait-elle la désagréable impression qu′elle n′était pas ce qu′elle paraissait être ? Elle plissa les yeux, ses yeux devenant un étrange tourbillon d′or brut. Une vampire. Cela ne faisait aucun doute à présent. Bien que les yeux humains puissent sans soucis se faire abuser par le teint à peine pâle de l′inconnue, ce n′était pas le cas d′un autre vampire. Quant à l′odeur... Maintenant qu′elle savait quoi chercher, la fugitive n′eut aucun problème à détecter le parfum si particulier qu′elle partageait avec ceux de sa race. Se sachant parfaitement dissimulée dans la nuit, Hyrriena fit un pas vers la lumière, ses mains nonchalamment glissées sur les manches de ses poignards. De là où elle se trouvait, seule la vue aiguisée d′un autre vampire pouvait voir le contour de la silhouette encapuchonnée de noire.
Dernière édition par Hyrriena Moledvina le Mar 7 Jan 2014 - 19:42, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 2 Déc 2013 - 19:57 | |
| Le bruit de l'invasion s'était répandu comme une trainée de poudre, chacun y répondant comme il y pouvait en envoyant ou non des troupes supporter ceux qui avaient le plus d'ennuis, ou alors se gardant bien de le faire pour se protéger et finir le travail des envahisseurs en prenant possession des fortins dévastés. L'avidité humaine n'avait généralement aucune limite.
Cette semaine ? Elle était simplement serveuse dans cette petite taverne, ramener un peu d'argent pour les voyages, trouver de quoi manger avec discrétion mais, et surtout, grappiller des informations. Et oui, les soirées en tavernes étaient arrosées et régulièrement peuplées par les sergents d'armes venant dépenser leur solde en quelques jeux de cartes arrosés par une grande quantité de bière ou de vin. Les prochains mouvements de troupes ? Des renforts en attente ? Profiter de ce chaos pour attaquer un voisin ? Ou simplement une position découverte ? Toutes ces informations qui pourraient permettre de renverser la tendance sur la chasse donnée à ceux de son sang étaient importantes. Il suffisait juste de savoir s'en servir et de les interpréter.
Ce qu'ils fêtaient ce soir l'importait peu, comme tous les soirs ils buvaient à s'en rendre malade et comme tous les soirs leur sang alcoolisé avait cette saveur si particulière, cet arrière gout qui n'avait rien de désagréable et qui changeait de l'accoutumée. Celui des plus vieux avait beaucoup plus de gout, tandis que les plus jeunes restaient encore sucrés d'un foie sain qui fonctionnait encore correctement. Elle restait concentrée sur les bruits, les rumeurs, les discussions plus ou moins sérieuses qui se passaient autour d'elle.
Mais ça, ce n'était pas ce qui leur importait, ce qu'ils voyaient était une simple serveuse qui participait au plaisir de la petite fête, ramenant souriante avec un regard rieur la prochaine tournée de choppes débordant de vin et de bière ou encore le morceau de cochon tout juste sortis de la cheminée ayant servit à le rôtir. Certains s'essayaient à lui pincer les fesses, les évitant sans difficulté sous leur regard étonné et n'ayant que comme réponse un petit sourire narquois voulant clairement dire "La prochaine fois peut-être." Oui, elle jouait son rôle à merveille ! Et c'est avec un faux petit cri de surprise qu'elle se laissa attraper par un des soulards qui la posa sur ses genoux, lui mettant un bras autour de la taille, et l'autre autour du cou. Il commença à lui roucouler quelques mots comme quoi elle avait ouvert son appétit et qu'il aimerait bien qu'ils mangent quelque chose ensemble pour se dépenser ensuite. Notre serveuse semblait répondre favorablement à la proposition de l'homme, approchant ses lèvres de l'oreille de celui-ci et sa main droite s'approchant de l'intimité de ce dernier, comme pour être bien sûr de l'état de celle-ci. Puis, sans le prévenir, la gauche qui s'était armée d'une bière bien fraiche alla s'y vider copieusement, le faisant sursauter permettant à la dite serveuse de se dégager de là avec un sourire moqueur "Non, tu ne m'aura pas ainsi." Le dragueur, qui s'était relevé en sursaut lui jeta une sorte de regard noir, sous les rires francs de ses camarades qui l'applaudissaient pour son échec cuisant et pour la prestation de la demoiselle. Elle se retourna, faisant comme voler ses cheveux par un mouvement brusque pour retourner vers le comptoir, laissant à loisir l'homme admirer son derrière que sa tenue mettait en valeur.
"On dirait que tu as du succès ce soir !" fit remarquer le tavernier avec son rire gras habituel. "Ca plait au client, ils reviennent et j'ai de plus gros pourboires !" répondit-elle d'une voix claire avec un sourire franc et rieur comme si elle s'amusait réellement de la situation.
Elle donnait l'illusion parfaite ! Une humaine jeune et cherchant à profiter de la vie parmi les humains qui faisaient de même.
Son sourire s’effaça lorsque l'odeur changea sensiblement, il n'était pas la seule, et ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle. Elle s'était faite discrète et ne s'était pas laissée tentée malgré la faim et la tentation qui la tiraillait, et ce n'était pas maintenant qu'un opportuniste allait ramener des soupçons sur la présence d'un non-vivant dans la ville ! Son regard s'était également durcit alors qu'elle regardait cette ombre qui venait d'apparaitre et qui l'avait également remarquée, sauf que cette ombre était en chasse et affamée.
"Tout va bien ?" le tavernier sembla s'inquiéter, il ne semblait pas vouloir que sa serveuse du moment l'abandonne en plein rush ! "Oui, tout va bien. J'ai cru entendre un début de dispute, certains sont déjà un peu trop ivres." "Comme d'habitude, la garde les dispersera, elle traine toujours par ici quand l'heure avance. Avec ce qu'il se passe un peu partout en ce moment, certains s'imaginent voir des Alayiens et des Vampires qui n'attendent qu'à les égorger à tous les coins de rues !" Il accompagna l'image d'un rire gras en déposant de nouveau quelques chopines sur le plateau, signe qu'il était temps de reprendre le service.
Veren lui répondit avec une sorte de moue boudeuse signifiant que la blague n'était pas drôle et qu'à force il allait finir par l'effrayer avant de se saisir du plateau. S'il savait réellement qui elle était il ne serait pas là en train de plaisanter avec elle !
Le signe qu'elle fit à sa congénère ? S'il n'était pas suffisamment clair, il pouvait se lire dans son regard ! Elle ne voulait pas voir le sang couler. Non, il ne coulerait pas et elle ne gâcherait pas tout ses efforts : "Tu ne me déranges pas, mais. Mes humains, mon territoire. Pas touche." En tout cas c'est ce qu'elle lui aurait bien volontiers dit, mais à cette distance elle ne pouvait que le dire sans un son si l'intruse pouvait le comprendre sur ses lèvres. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Ven 6 Déc 2013 - 20:46 | |
| Oui, aucun doute, c′était une vampire. Aussi humaine puisse-t-elle vouloir paraître, Hyrriena était capable de reconnaître les siens. À force de les fuir, elle avait développé un certain don de reconnaissance vampirique. Et le teint lisse était tout à fait particulier, la douceur rose de ses joues scintillant sous la lumière n′était pas naturelle et la fluidité avec laquelle elle se mouvait n′avait rien d′humain. Ah, si elle croyait vraiment que les autres buveurs de sang ne comprendraient pas qu′elle était l′une des leurs, elle faisait une grave erreur. Elle ne parviendrait jamais à imiter cette hypnotique nuance de rouge qui procurait le sang à la chair tendre et fraîche. Rien qu′en y pensant... Hyrriena ferma un instant les yeux, reprenant tant bien que mal ses esprits avant de faire la terrible erreur de porter les yeux un quelconque cou. Elle se sentait d′humeur gourmande, mais y penser n′allait de toute évidence qu′empirer son sentiment. Quant à s′empêcher d′y penser... Ce n′était pas encore gagné. Ah, quelle mauvaise idée d′être venue ici. Toute cette foule, ces corps entrelacés, ces cœurs battants, ce sang chaud pulsant à grands coups dans les veines bleutées qu′elle voyait vibrer délicatement au creux des gorges et des poignets. Divine tentation, dévastatrice sollicitation.
Inspiration. L′air frais pénétra ses poumons, la ramenant à la réalité. Certes son corps mort ne ressentait pas les sensations procurées par la nature comme il l′aurait dû, ne percevait pas l′agréable fraîcheur qui apaisaient les feux des passions humaines l′entourant, mais le simple geste, tout à fait humain, lui rappela où elle se trouvait ; et la douceur qu′elle ressentit, l′atmosphère l′entourant étant bien plus chaude que son corps, l′apaisa quelque peu. Devant une auberge bondée et près d′une autre vampire. Bien. Ne pas se laisser entraîner par ces troublantes pensées, surtout ne pas y penser. Elle rouvrit les yeux... et une odeur de vomissure envahit ses narines, la faisant suffoquer. Quelle ignominie ! Non, finalement respirer était une bien mauvaise idée. Cet effluve piquant et agressif empestait l′alcool et la bile. L′un des ivrognes avait bien travaillé, aucun doute là-dessus. Écœurée, elle recula, s′apprêtant à partir, avant de se décider à relever la tête vers son homologue serveuse. Le regard que celle-ci lui lança était des plus clairs : ne pas toucher, propriété privée ! Ah le sens ultradéveloppé de possession des vampires… Elle n’en connaissait pas qui ne le possédait pas. D’accord, ses relations vampiriques frôlaient le zéro absolu mais même sans cela, tous ceux auxquels elle avait dû échapper ou avec qui elle avait échangé quelques mots le possédaient bel et bien. Un bref souvenir de Corlina lui revint ; un matin froid de novembre, la mentor était revenue pleine de sang noir et de blessures, une large et profonde entaille dévoilant l’os de l’avant-bras. Devant la mine ahurie de sa protégée, elle avait expliqué qu’elle avait croisé un couple de vampire ayant repéré le même appétissant humain ; incapable de céder le pas, l’ancestrale avait risqué sa vie face aux deux plus jeunes. Bien plus puissante, elle avait, toujours selon son rapport, remporté la manche mais des torches étaient apparues avant qu’elle n’ait le temps de finir de se repaitre de la victime, qui avait simplement fini la gorge proprement tranchée d’un coup de dague. Heureux souvenir faisant naitre en son cœur une pointe de mélancolie…
Et voilà que de nouveau il se manifestait, cet instinct de propriété, et fort peu aimablement. Un regard, un bref signe et une phrase muette. Rien qu’elle ne puisse prétendre ne pas comprendre, bien que la traduction du langage des lèvres ne soit pas excellemment réussit : l’idée était de toutes les façons la même que le regard noir. De dessous le large pan de sa capuche noire, la jeune fille sourit. Oh, non, elle n’allait pas toucher à ces êtres sales, puants la sueur, l’eau-de vie et la bière, trop apeurés pour prendre des décisions intelligentes mais assez stupides pour tenter d’oublier leur angoisse alors même qu’une intervention violente n’était pas à exclure. Si certains restaient raisonnable, ce n’était pas le cas de tous, et la voleuse n’avait aucune envie de chercher les quelques personnes encore sobres parmi cette foule des plus repoussantes. Elle recula donc de quelques pas et s’apprêta à partir avant de se raviser, la curiosité la tenaillant, lui faisant oublier sa légendaire prudence. Au fond d’elle, une petite voix murmurait, s’offusquant de se laisser dicter sa conduite et exclure de la zone par une jeune prétentieuse, Hyrriena oubliant qu’avec ses quelques cent-vingt-cinq ans, elle n’était pas non plus l’une des plus vieilles vampires, loin de là. Elle hésita, statue invisible se fondant dans la nuit, son regard liquide oscillant entre l’inconnue et les collines qu’elle apercevait un peu plus loin, ne sachant quelle attitude adopter.
Mais comment nier qu’elle ne désirait pas ardemment comprendre le fonctionnement de la vampiresse et ses motivations ? Sa façon de se fondre parmi les hommes et d’y rester ? Quel métier pouvait-elle donc exercer pour souhaiter s’enterrer ainsi dans une petite auberge paysanne, entourée de rustres sans manières ? Milles et unes interrogations qui se bousculaient dans son esprit, jusqu’à ce qu’elle se décide.
Une léger geste, un regard pesant qu’elle ne pouvait pas ne pas ressentir bien qu’elle ne le voit pas, et la voleuse s’éloigna de son pas souple et dansant, silencieuse comme une chatte en chasse. Tournant au coin d’une rue, elle s’éloigna de l’agitation, ne doutant de rien : l’autre viendrait. Même si elle n’avait pas vu, pas sentit, pas compris les signes de sa semblable, elle chercherait à vérifier que celle-ci était partie. Triste constat mais Hyrriena commençait à connaitre les siens, à les comprendre, bien que la peur qu’elle ressente à leur égard et le peu d’estime qu’elle ait pour eux ne fasse qu’augmenter. Un pas résonna sur la chaussée, et la voleuse sourit doucement : restait à savoir si la curiosité l’emporterait sur l’envie de violence sommeillant en elle... par le biais de l’artefact dissimulé près de son cœur. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Sam 7 Déc 2013 - 15:16 | |
| Elle avait compris, ou tout du moins faisait mine de l'avoir fait en ne sautant pas sur le premier ivrogne venu. Non, c'était bien trop facile. Sa congénère était affamée, ca se sentait de là et elle ne partirait certainement pas sans avoir attrapé et égorgé une des proies faciles qui peuvent errer en dehors d'une taverne à ces heures tardives. Le soucis était qu'elle risquait de ne pas prendre la peine de faire disparaitre le corps ou pire encore et de lui attirer indirectement des ennuis en déclenchant une chasse au vampire. Il fallait qu'elle soit méfiante...
Elle termina le service, avant de se rendre dans l'arrière cuisine pour aller jeter dans la ruelle derrière la taverne tous les déchets de table ramassés dans la foulée. Une excuse toute prévue et simple pour s'éclipser et faire comprendre vive voix qu'ici, c'était sa maison actuelle et que ce n'était pas un terrain de chasse.
Les bruits de pas que l'intruse avait pu entendre ? Juste un homme un peu alcoolisé qui venait soulager sa vessie trop pleine de bière contre le mur de l'habitation adjacente, et évidemment dans son ivresse, une demoiselle seule qui cherche à se faire discrète ça ne passe pas vraiment inaperçu ! Dans ce genre d'ambiance ce sont souvent les discrets les plus visibles...
Il la héla en s'approchant d'elle d'un pas demi assuré et de commencer son cinéma habituel de l'homme saoul qui cherche à se trouver une compagne pour la nuit et espère que la demoiselle qu'il aborde soit autant éméchée que lui pour accepter sans hésiter trop longtemps à cause de son charme "irrésistible" empestant l'alcool... Si seulement il savait qu'il serait le prochain verre de la demoiselle !
Malheureusement pour lui, un sceau de détritus alimentaires en tout genre vint le stopper dans son élan séducteur, certainement sous l’œil étonné de la vampire qui n'en aurait fait qu'une bouchée. L'origine de cet acte ? La serveur de la taverne aperçue quelques instants plus tôt. L'homme quant à lui poussa une sorte de hurlement surpris et écœuré face à ce qu'il venait de lui arriver sur le coin de la figure et regardait maintenant sa tenue puis en retira du bout des doigts un morceau de gras de porc et un petit os de volaille, et ce n'est seulement quand il leva le regard vers la responsable qu'il reconnu celle-ci.
"Non mais tu es folle ! Qu'est-ce qu'il t'a pris bon sang ?!" commença-t-il plus qu'excédé. "Tu devrais rentrer chez toi Richard, ce n'est pas la première fois que je t'attrape à courir les jupons de chaque femme de passage dans cette taverne." "Non, mais Anne ! Ce n'est pas ce que tu crois !" "Je serai curieuse de savoir ce que ta femme pourrait croire de ce que je lui raconterai demain matin, son cher mari essayant de ramener une inconnue dans sa couche !" dit-elle le ton plein de reproches. "A moins que tu ne préfères que la garde ne te ramène encore une fois chez toi.
Les derniers mots sonnaient comme une sentence de mort. Visiblement cet homme était un habitué et la serveuse, appelée "Anne" semblait bien connaitre les habitudes de celui-ci qui était loin de se douter qu'elle venait de le sauver. Il ne lui répondit d'ailleurs qu'un regard hostile avant de s'éloigner résigné. Avec un peu de chance il rentrerait chez lui sans encombre sous le regard "bienveillant" d'Anne.
Regard qui changea brutalement lorsqu'il se tourna vers la vampire gênante et affamée qui s'était incrustée à la petite sauterie. Aucun mot n'avait besoin d'être dit pour traduire celui-ci, mais il fallait qu'elle soit claire. Si les instants précédents elle n'avait pas l'air du prédateur sanguinaire qu'elle était réellement, à cet instant précis les choses avaient changé.
"Tu peux attirer toute l'attention que tu veux sur toi. Mais ne m'y implique pas, ce village est tranquille et je tiens à ce qu'elle le reste."
Il n'y avait pas de menace, juste un avertissement qui voulait à la fois tout et rien dire.
"Contrôle toi jusqu'à te trouver un inconnu de passage qui ne manquera à personne, et tout se passera bien ici."
Le conseil était clair, et visiblement était celui que la dénommée "Anne" appliquait pour ne pas perdre le contrôle et égorger un des habitués. Une voix résonna dans l'arrière cuisine, le nom "Anne" était parfaitement audible pour les deux vampires dans la ruelle, oui la nuit n'était pas terminée et elle avait du travail pour encore une petite demi-heure qui était la plus dure dans ce genre d'établissements |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Dim 8 Déc 2013 - 22:21 | |
| Et bien finalement… Il semblait que sa suiveuse soit en réalité… un homme. Hyrriena n’avait fait qu’espérer qu’il s’agisse de la mystérieuse vampire, mais il s’avérait que les pas lourds qu’elle entendait étaient ceux d’un humain de sexe masculin : sans grâce, sans délicatesse, les humains étaient rares à parvenir à posséder la démarche féline des vampires. Ils n’avaient ni leur agilité, ni leur souplesse. La voleuse fronça brièvement les sourcils sous sa capuche. Qu’est-ce qu’un de ces idiots venait donc ici, à la suivre ? Elle se retourna, apercevant la silhouette musclée d’un homme titubant. L’un des ivrognes… Formidable. Elle n’aurait pas trouvé mieux en cherchant par elle-même, songea-t-elle avec ironie. Et dire qu’elle avait espéré que la fausse serveuse viendrait. Mais si ! Il ne fallait pas perdre courage, cela arriverait. Nul doute que comme tout buveur de sang cherchant à fuir les siens elle irait s’enquérir de l’identité de celle venant troublant sa paix et s’informer de la raison de sa venue.
L’interpellation ne fut malheureusement pas faite par une voix féminine, mais bien masculine et cherchant à être virile. Agacée, Hyrriena chercha tant bien que mal à échapper à l’haleine fétide aux relents de mauvaise piquette de l’intrus, tandis que celui-ci, à demi avachi en avant, cherchait fort peu courtoisement à séduire pour la nuit sa mystérieuse proie. Sans doute ne l’aurait-il pas fait s’il avait su qu’une paire de canines aiguisées comme des lames de couteau de boucher se dissimulaient sous l’ombre noire. La petite silhouette réfléchit brièvement. Elle allait devoir s’en débarrasser en douceur, lui briser le poignet, bien que tentant, n’était pas une façon correcte d’éloigner les importuns quand on voulait rester discret. Instinctivement, alors que l’imbécile prenait ses aises, les mains gantées se dirigèrent vers le manche des lames. Simple réaction de jeune fille face à un homme peu rassurant. La seule chose à laquelle ladite jeune fille ne s’attendait pas fut le tas de déchets venant atterrir en beauté sur le crâne mal coiffé de l’homme, lui faisant oublier momentanément ce qu’il avait en tête. Pour un peu, la voleuse aurait embrassé sa sauveuse. Celle-ci venait de lui rendre un bien grand service. Malheureusement, cette histoire risquait fort d’attirer l’attention sur elle, si les alayiens passaient par le village et que l’un d’entre eux entendait le récit de l’humain… Hyrriena inspira profondément, cherchant à se calmer. Elle s’inquiétait probablement pour rien. Ses ennemis ne la suivaient pas à la trace, peut-être allaient contourner le village. Qu’ils aient perdu sa trace était un trop bel espoir pour qu’elle puisse y croire un seul instant.
Tandis qu’elle songeait, pensive, à sa fuite, les deux autres se disputait, la vampire semblant avoir une forte emprise sur l’autre. Une vraie dispute de villageois. Fascinant et amusant. La vampiresse s’était donc bien intégrée à la vie humaine. A se demander comment elle faisait pour résister à toute cette nourriture qui lui tendait les bras. La suite fut encore plus surprenante, et Hyrriena dû retenir un grondement face aux paroles peu aimables auxquelles elle dû faire face. La soi-disante Anne, qui d’ailleurs ne s’appelait probablement pas ainsi puisqu’elle n’avait dévoilé sa vraie nature, semblait bien sûre d’elle. Un peu trop même. Aussi puissante puisse-t-elle être, Hyrriena aurait volontiers aimé voir quelle réaction elle aurait eu face à une armée entière. Plissant les yeux, elle siffla, tout aussi peu aimable que l’autre :
-Tu ferais bien de réfléchir avant d’insulter tes interlocuteurs. Tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je fais ici, ravale donc ta langue avant de prodiguer d’inutiles conseils.
Elle se radoucit à peine, consciente que croiser un autre vampire inconnu sans savoir quelles étaient ses motivations pouvait être bien effrayant. Après tout, peut-être « Anne » avait-elle eu des problèmes avec l’un ou l’autre des plus célèbres vampires, et s’exiler pouvait être son unique solution. Ce fut donc plus posement qu’elle reprit la parole, se détendant.
-Mais je dois avouer que je vous comprends, du moins en partie. Et je peux vous rassurer : je ne toucherai pas ouailles, quand bien même vous n’auriez pas été là, je ne l’aurai pas fait.
Elle hésita, nerveuse, ne sachant comment poursuivre. Un cri rauque se fit entendre, celui du tavernier rappelant sa serveuse à son poste. Que faire ? S’éloigner ? Rester ? D’autres pas se firent entendre, et la fugitive se décida : empoignant la serveuse, elle l’attira dans l’ombre, échappant aux regards indiscret : moins elle serait vue mieux ce serait.
-Ecoutez, je ne sais pas ce que vous faites ici, mais comment parvenez-vous à vous dissimuler parmi les humains ?
Sa main avait lâché celle de la serveuse : elle ne souhaitait pas l’effrayer.
-Pourriez-vous m’aider ?
Inutile de préciser qu’elle ne s’attendait pas vraiment à une réponse positive. Mais pourquoi ne pas tenter, après tout ? Elle ne risquait rien à essayer, le comportement de la jeune fille semblant prouver qu’elle n’appartenait ni à Wallam ni à Wintel. Une indépendante plus probablement. De nouveau, le tavernier appela, semblant s’impatienter : elles n’avaient pas de temps. Et pourtant Dracos savait combien de questions restaient encore bloquées dans la gorge blanche de la voleuse.
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 9 Déc 2013 - 17:02 | |
| Le malheureux mis en déroute, son interlocutrice passa à l'étape suivante. Oui, elle n'avait pas apprécié l'avertissement que Veren alias "Anne" lui avait donné. Après tout qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Elle était la depuis des semaines et s'était bien intégrée à cette petite communauté, et tant que celle-ci ignorerait ses origines tout se passerait bien dans le meilleurs des mondes et travailler dans la taverne du coin, la seule qui plus est, offrait quelques avantages non négligeable : tout le monde aime la serveuse ! Ça permet de mater une autre paire de fesses !
"Anne ! Tu fous quoi bordel ?!" Ah, le patron qui perdait patience et qui venait la chercher à la porte. "Une mendiante qui demande des restes et qui a eut quelques soucis avec ce bon vieux Richard." dit-elle dans un soupir qui montrait un certain agacement à propos de ce "bon vieux Richard" "Fais la rentrer dans l'arrière cuisine, on lui donnera les restes de la dernière table. Qu'elle évite juste de tout dégueulasser, on est..." "Un établissement respectable, je sais !" "Et après tu retournes bosser !" Cette fois le ton était plus sec.
C'était la première fois que sa serveuse manquait à l'appel ainsi et elle bossait bien. MAIS il ne fallait pas abuser de la patience qu'il n'avait visiblement pas. Le patron finit par disparaitre de l'encadrement de la porte pour retourner à sa place derrière le comptoir. Il laissa celle-ci entrouverte laissant passer le filet de lumière accueillant de l'arrière cuisine et de la nourriture humaine. Veren le suivit pour rentrer à sa suite après avoir fait signe à sa congénère de rester dans son coin le temps qu'elle ne revienne.
La vampire n'eut pas à attendre bien longtemps, lorsque la serveuse revint avec sur elle une odeur de sang frais peu appétissant, visiblement celui d'un animal et sans un mot la serveuse essaya de retirer la capuche de la tête de celle qui quémandait de l'aide. Celle-ci résista, bien évidemment... Elle réclamait de l'aide, mais ne voulait pas se laisser faire ? Tant pis, Veren n'y laisserait pas des plumes à sa place !
"Fais ce que je dis et tout se passera bien. Sinon c'est la garde qui se chargera de toi."
Elle releva la capuche et commença à appliquer un peu de sang de porc sur le visage de la vampire. Voilà donc le secret ? Il n'y avait rien de plus simple ! Se promener en regardant autour de soi comme si l'on avait quelque chose à se reprocher emmenait automatiquement la suspicion des gens. Faire comme si l'on était chez soi ne choquait généralement personne puisque ça ne dénotait pas avec le paysage si bien que même une peau légèrement pâle passait inaperçue dans le train-train quotidien des gens. Si la vampire l'observait elle pouvait remarquer que les crocs, bien que présents, de la serveuse ne se voyaient que très peu quand elle parlait ou souriait contrairement à la majorité des vampires qui en étaient fiers et les arboraient comme des trophées.
"Anne" termina le "maquillage" en atténuant la couleurs du rendu à l'aide d'un peu de salive sur son pouce et jugea le résultat d'un air critique qui montrait qu'il ne lui convenait pas réellement. Mais bon, avec simplement un peu de sang de porc et dans l'obscurité, elle ne pouvait pas mieux faire... Le sang humain était bien mieux et le seul disponible n'était pas vraiment utilisable.
"Ca devrait suffire, suit moi."
La serveuse guida la mendiante jusqu'à l'arrière cuisine ou une chaise et une table l'attendaient déjà, installées visiblement par le commis de cuisine. Un jeune homme d'une quinzaine d'année qu'Anne gratifia d'un charmant sourire, faisait rougir celui-ci jusqu'aux oreilles alors qu'il finissait de déposer les restes d'une des tables, il s'éclipsa rapidement comme pour aller se cacher au fin fond de la cuisine ou le cuistot braillait sur les plats demandés au dernier moment. La serveuse décala un seau de détritus à moitié plein à côté de la chaise.
"Tu peux en emporter si tu veux, ce que tu ne manges pas met le dans le seau."
On pouvait les entendre depuis la cuisine, voilà pourquoi elle n'en dit pas plus. La seule chose qu'elle espérait était que la "mendiante" se souvenait encore de comment manger de la nourriture humaine et surtout y avait été habituée. Ou encore qu'elle saurait s'en débarrasser discrètement sans attirer l'attention pour faire croire que justement elle avait mangé. C'était la chose la plus difficile à faire pour un non-vivant et Veren ne put s'empêcher ses premiers contacts avec cette nourriture qui l'avait rendue malade pendant des jours durant pour simplement quelques bouchées de ces plats fades qui pourtant faisait saliver d'avance n'importe quel être humains et pour lesquels celle qu'elle était avant devait porter le même intérêt.
"Tu peux rester un peu après la fermeture le temps que l'on nettoie la salle principale à condition que tu te tiennes tranquille. En une heure tu aura le temps de manger et te reposer un peu."
Les consignes habituelles que personne dans la cuisine - le commis et le cuistot - ne relevèrent. Veren laissa alors l'inconnue seule pour retourner à ses activités, qui reprenaient de plus belles, les derniers poivrots réclamant à corps et à cri leurs dernières doses de vin ou de bière avant d'aller les cuver dans leur lit, ou autre quelconque endroit qu'ils trouveront tout aussi appropriés. Le patron quant à lui surveillait d'un air inquiet cette inconnue, comme si quelque chose le gênait...
"Elle me semble étrange ta mendiante" dit-il à sa serveuse alors qu'elle ramenait des choppes vides qu'il remplissait de nouveau. "C'est toi qui a voulu la faire rentrer."
Il s'approcha de l'oreille de sa serveuse, cette fois pour s'assurer que même les oreilles indiscrètes ne puissent l'entendre malgré le brouhaha qui se calmait petit à petit et que de "nouveaux clients" en armes pénétraient dans l'établissement.
"Et si c'était un espion Alayen ? Ou pire encore ! Un vampire !" "Tu peux toujours demander à la garde, mais ça te fera mauvaise réputation." répondit la serveuse de manière à le faire réfléchir et à l'en dissuader. "Espérons qu'il n'y ait pas de soucis" conclut-il, relativement inquiet.
Il était clair que le patron était tenté de le faire, mais la rumeur circulerait vite dans ce village. Le patron qui héberge un alayen ou un vampire en lui offrant le couvert... Avec les commérages ça se transformerait rapidement qu'il a offert en sacrifice son commis de cuisine pour sauver sa vie ou autre horreur du genre dont les commères raffolent en leur offrant un peu d'évasion horrifique dans leur triste existence des champs. Il n'eut pas le temps d'en rajouter une couche que sa serveuse était partie ramener les bières aux virils soldats qui s'étaient installés à la table proche de la sortie afin de s'assurer du "maintient de l'ordre" auquel il était facile de s'attirer quelques faveur en l'échange de quelques bières et d'une main aux fesses de la serveuse qui s'en amusait.
(HJ : Je te laisse faire passer l'heure dans ton post, vu qu'elle va y travailler et t'éviter pendant ce laps de temps.) |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 9 Déc 2013 - 19:51 | |
| Quelle amabilité, ce patron… Hyrriena fit la moue en l’entendant hurler, n’appréciant que moyennement le langage vulgaire qu’il employa. Si elle-même venait d’une famille peu aisée d’après le peu de souvenirs qu’il lui restait, cela ne l’empêchait malgré tout nullement de faire preuve d’un minimum de politesse plutôt que de lancer ses injures dans la rue. Bien des humains ça. Incapable de faire preuve de la plus petite délicatesse que ce soit. Mais apparemment la serveuse n’en n’avait cure, elle devait sans doute être habituée à ce genre de choses, à vivre parmi les humains elle pratiquement devenue l’une des leurs.
-Une mendiante hein… Et bien pourquoi pas, ce peut être amusant...
Simple murmure dans la nuit trahissant son amusement. La voleuse secoua la tête, sourire aux lèvres, ne sachant comment prendre cette nouvelle expérience. Mais son interlocutrice avait eu là une idée ingénieuse. Dommage que les alayiens puissent sentir la présence de Dévoreuse, sinon la jeune fille aurait conservé cette image quelques temps. Une seule omission : les vêtements que portait la vampire étaient loin d’être miteux. Sans broncher, la frêle vampire observa sa congénère rentrer dans l’auberge, renversant au passage quelques instruments, avant de la voir revenir, un sang de sang dans les mains. L’odeur aurait été agréable s’il ne n’avait pas été du sang de porc. Elle ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul devant cette infamie. Donner du sang de porc à un vampire, c’était se moquer de lui. Mais non, l’autre s’en servit simplement pour lui en étaler sur la joue. Un bref froncement de sourcil fut la seule réaction de la part de la fugitive lorsqu’elle sentit une main lui ôter la capuche, une cascade de cheveux aux reflets d’or s’en échappant.
-Je ne bouge pas, je ne voudrai pas mettre en péril la respectabilité de votre établissement.
Si l’inconnue voulait se vexer, libre à elle, mais les paroles avaient été plus taquines que véritables moqueuses. La fameuse Anne était là pour l’aider après tout, elle n’allait pas commencer à l’offenser si elle ne voulait pas finir parmi les gardes. Une fois le travail terminé, la voleuse dû se retenir de ne pas porter la main à la joue pour se la frotter et ainsi se débarrasser de la saleté : sang de porc et salive, il y avait mieux niveau propreté. D’autant que l’odeur portait jusqu’à ses narines sensibles de vampire, et il lui était impossible de s’en libérer. Ne plus respirer aurait peut être une solution si elle ne s’était pas trouvée entourée d’humains. Sale époque. Suivant sa guide jusqu’à l’arrière cuisine, elle monta la marche et observa avec crainte son entourage, se sentant vulnérable ainsi exposée. Heureusement pour elle qu’elle n’entrouvrait qu’à peine les lèvres en parlant, ses canines généralement dissimulées auraient pu être deux preuves gênantes de sa non-appartenance au genre des mortels. Observant les restes qu’on lui présentait, elle esquissa une moue dubitative avant de se reprendre : après tout, le jeune garçon vu plus tôt pouvait très bien revenir et voir une mendiante affamée grimacer devant de la nourriture n’était guère plausible. Suivant le modèle de sa « sauveuse », Hyrri eu un demi sourire avant à voix haute, s’assurant que le patron l’entendrait.
-Je vous remercie demoiselle. Les gens ne sont guère généreux et depuis que mon habitation a brulée, je dois avouer que je suis un peu perdue, surtout pas les temps qui courent.
Se penchant vers l’assiette comme une affamée, elle examina rapidement les alentours afin de vérifier discrètement qu’elle n’était pas observée avant de laisser glisser le contenu, par petits morceaux, dans un autre seau de détritus. Une fois son assiette terminée, elle se leva, s’approchant des ustensiles sales trainant, observant son reflet de jeune humaine au teint pâle dans une bassine d’eau noire. C’était étrange de se découvrir ainsi. Fascinée, elle détailla le visage poupin de jeune fille se trouvant devant elle, n’ayant que peu l’habitude de se voir de l’extérieur. Le bruit des voix, des conversations bourdonnaient dans ses oreilles, arrière-plan désagréable tandis que la vampiresse se relevait pour fouiner discrètement dans la pièce où elle se trouvait. Simple reflexe de voleuse, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas exercé son métier.
L’heure passa lentement, la jeune fille ne souhaitant pas attirer l’attention sur elle s’éclipsant brutalement alors n’importe quel mendiant aurait profité du moins que possible d’un refuge chaud offrant de la nourriture. Elle observa un long moment les allées et venues de sa congénère, croisa plusieurs fois le tavernier qui, rassuré de la bouille innocente qu’il avait en face de lui, ne parla plus de garde ou de risques, et entraperçu à plusieurs reprises une paire d’yeux curieux la détaillant, appartenant sans aucun doute au jeune adolescent. Un léger filet de venin coula dans sa bouche lorsqu’elle aperçut le cou jeune et rose du gamin, et elle fit un effort sur elle-même pour ne pas le croquer purement et simplement. Fichue tentation. Se hâtant de trouver une autre distraction, elle s’aventura près du rassemblement d’ivrognes, seule sa tête dépassant de l’encadrement en bois de la porte. De ses yeux dorés, Hyrriena suivit le mouvement dansant de la fausse serveuse avant de se détourner. Elle s’ennuyait. Pour passer le temps, elle rassembla les tasses vides posées à la vite sur le bord du comptoir, s’assurant de rester invisible, sous l’œil d’abord méfiant puis appréciateur de propriétaire des lieux. Enfin, le service prit fin et la demoiselle vit les lieux se vider. L’autre revint vers elle, et la voleuse lui lanca un regard interrogatif : quelle décision allait-elle prendre ? Imiter la politesse ou jouer franc-jeu et lui demander de partir sur le champs ? Elle ne pouvait pas l’éviter éternellement. Prenant les devants, la fugitive eu un fin sourire qui n’atteignit pas ses yeux et ronronna :
-Votre travail m’épate, demoiselle. Vous le faites avec dextérité et patience. Merci encore pour votre générosité.
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Mar 10 Déc 2013 - 18:04 | |
| La vampire resta calme, obéissant à la consigne de se fondre dans le décors, mais savait-on jamais un incident était si vite arrivé que le jeune commis de cuisine pouvait terminer en casse dalle avant même qu'il n'ait le temps de s'en apercevoir. Si bien que notre serveuse la gardait toujours à l’œil, d'autant plus quand celle-ci décida de se mêler à l'activité de la taverne. Et non, son regard n'avait rien de bienveillant si bien qu'il fut remarqué par le patron qui haussa légèrement les épaules dans un soupir... Il lui avait transmis sa paranoïa ? A elle qui pourtant était si sûre d'elle et n'avait pas peur des clients très violents une fois dans un sale état. L'odeur de la vampire en chasse lui arriva jusqu'aux narines, ce qui eut pour effet d'appeler directement le jeune homme pour qu'il lui donne un coup de main avec une table qui venait de se libérer pour éviter que d'autres ne s'y installent et enfin sonner l'heure de la fermeture et même si le geste pouvait sembler anodin, la "mendiante" du jour pouvait y comprendre bien des choses.
La soirée se terminait et le dernier des piliers de comptoir finit par prendre la porte qui fut fermée par le patron sans autre forme de procès, la nuit n'était pas terminée, il fallait maintenant nettoyer et ranger la salle, quelques seau d'eau virent chasser à l'aide de balais les morceaux de nourriture, prédigérés ou non, et autres liquides vers l'extérieur de la bâtisse et redonner ainsi au sol sa "consistance" d'origine.
La remarque de la mendiante ? Elle fut en quelque sorte mal prise, même si la serveuse ne le montra pas, elle connaissait trop bien ses congénères pour savoir que ce genre de remarque transpirait la mauvaise foi au possible. Se mêler ainsi aux hommes, travailler pour eux et obéir à leurs ordres était quelque chose de honteux, c'était un peu comme si un berger obéissait à son bétail. Mais, c'était sa vie, sa couverture, son abris mais également ce qui lui permettait une certaine reconnaissance dans la communauté vampirique et par son "maitre" lui offrant ainsi protection jusqu'à ce que le vent tourne.
La réponse qu'elle lui offrit fut un simple sourire doux et compatissant accompagné d'un signe de la tête poli et de quelques mots :
"Comme le disait ma mère, il n'y a pas de sous-métiers dans la vie."
Ou plutôt dans la non-vie dans son cas, mais ce n'était pas comme si elle avait pratiqué le plus vieux métier du monde pendant des années... Elle passa le reste du temps à l'éviter cordialement avec une semi-hostilité à peine dissimulée. Le cuisinier fut le premier à partir, accompagné par son commis qui semblait à peine tenir encore debout, ivre de fatigue. Le tavernier quant à lui s'assura que la porte d'entrée fut bien fermée avant de confier son établissement, et la charge de mettre dehors la mendiante quand elle en aurait l'envie, n'ayant certainement pas la force de mettre une si jeune femme à la rue.
Veren ferma la porte derrière celui-ci, puis après quelques minutes d'un silence pesant à écouter l'extérieur pour être sûre qu'il se soit bien éloigné, elle se tourna vers la parasite - mendiante d'un air inquisiteur, attendant visiblement des explications à son insistance et ce qu'elle lui voulait réellement. Elle n'était plus cette serveuse joviale croquant la vie à pleine dent, mais plus cette prédatrice volant cette même vie à pleine dent.
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Sam 14 Déc 2013 - 12:41 | |
| -Comme le disait ma mère, il n'y a pas de sous-métiers dans la vie.
Hyrriena eut un sourire faussement amical. Sa mère oui. Et pourquoi pas le grand-père de la tante de son cousin au cinquième degré d’un remariage ? L’autre était un vampire, un être assoiffé de sang certes, mais qui perdait également ses souvenirs lors de sa transformation. Que la serveuse se souvienne jusqu’aux phrases dites par sa mère était étrange, bien que potentiellement possible peut-être. A moins qu’elle ne parle de celle qui l’avait transformé ? C’était une possibilité, bien que la voleuse eu du mal à comprendre ce principe. Bien sûr, c’était une nouvelle vie, mais aussi une mort, il devait être difficile, à moins d’être volontaire dans sa transformation, de pardonner une telle chose pour aimer le coupable comme si des liens du sang, sans mauvais jeu de mot, les unissait. Mais après tout… Chacun voyait ce qu’il voulait dans les autres, et les nombreux humains présents pouvaient être la raison de cette phrase type et tellement clichée. L’hostilité à peine déguisée dont faisait preuve la fameuse Anne amusa la voleuse, tandis que des vagues de mauvais sentiments enflait en elle. Elle se croyait supérieur, cette jeunette ? Elle le serai moins si Hyrriena arrachait la tête à ces outres ambulantes que la serveuse disait protéger. Terriblement tentant. Mais la prudence était plus forte que l’appel de Dévoreuse. Peut-être pas longtemps.
Devant le regard noir que lui lança la brune, la fugitive lui lança son regard le plus innocent, soupirant mentalement devant l’attitude de la serveuse. Etait-elle donc tout à fait stupide ? Ou très légèrement déficiente mentale ? Qu’elle se cherche des ennemis et Hyrriena se ferait un plaisir de laisser ici-bas les armées à ses trousses. Après tout, ses ennemis n’avaient jamais vu son visage, que ce soit une vampiresse ou une autre… Ils ne rechigneraient probablement pas à la besogne. Laissant finalement la boudeuse se débrouiller seule, la fausse mendiante retourna en cuisine et, discrètement, ôta ses gants pour plonger la main dans sa poche de la cape, caressant du bout du doigt Dévoreuse. Un conflit avec l’autre était toujours possible, au vu de sa réaction, et avoir un atout serait le bienvenu. Se glissant la bague au doigt, la voleuse sourit, satisfaite, tandis que la conscience étrange de la bague se renforçait discrètement, néfaste influence cherchant à se faire une emprise accrue sur sa proie. La puissance de la bague serait la bienvenue, songeait la jeune fille, sans savoir qu’en plus de ce privilège elle était la seule à pouvoir user de magie. Lui restait un problème : savoir comment l’utiliser. Elle l’aurait volontiers fait ici mais pour peu que cela détruise une partie de l’auberge et non seulement la serveuse aurait de sérieuse raison, enfin, de lui en vouloir, mais en plus la discrétion de la fuyarde aurait pris un gros coup. Des ruines et un tas de cendre, pas le genre de chose aisément dissimulables. Après un instant d’hésitation, elle la retira finalement malgré l’envie irrépressible de la garder, sans pour autant remettre ses gants ; si besoin était, ressortir le bijou ne serait guère compliqué.
Peu à peu, les conversations se turent ou s’éloignèrent tandis que les habitués sortaient peu à peu, la salle se vidant. Croisant le tavernier qui sortait, elle lui adressa le sourire de reconnaissance qu’aurait fait n’importe quelle mendiante à sa place et retourna dans la salle principale, où Anne attendait, le regard mauvais. Hyrriena le lui retourna sans scrupule ; deux combattantes, deux chasseuses, voilà ce qu’elles étaient. Sous les traits fins et délicats des fausses adolescentes se dissimulait bien plus de dureté que dans un homme du Nord. Elles se fixèrent, se jaugèrent ; n’importe quel observateur non averti y aurait vu une rivalité entre filles. C’était bien plus que cela. Penchant la tête sur le côté, Hyrriena observa sa vis-à-vis, pensive.
-Vous croyez vraiment que je suis venue vous déranger n’est-ce pas… ? Que faites-vous donc ici ? Serait-ce Wintel qui a envoyé ici, ou bien le rebelle ?
Son visage impassible détailla les traits de la serveuse, avant de se décider à s’expliquer plus clairement.
-Je ne compte pas rester ici, rassurez-vous. Je ne suis pas suicidaire. Votre attitude m’intrigue toutefois. Une vampire parmi les humains, voilà qui est rare. Surtout avec les alayiens qui arrivent et détruisent tout buveur de sang qu’ils croisent, quel qu’il soit, et peu importe ses motivations.
Pas vraiment une trêve, puisqu’elles n’étaient pas non plus en guerre. Mais c’était plutôt une rapide prévention que faisait Hyrriena à la jeune serveuse : attention petite fouine, l’ennemi arrive, et s’ils te trouvent, ils te détruiront et peut-être même ton village avec songea-t-elle brièvement. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Mar 17 Déc 2013 - 22:54 | |
| Deux femmes qui ne parleraient pas chiffon, pour une fois que ça se produisait il y avait de quoi faire taire toutes les mauvaises langues humaines du secteur une bonne fois pour toute ! Enfin, si seulement ces deux là étaient réellement des femmes... Non, à la place elles étaient le sommet de la chaine alimentaire qui devaient se faire discret pour ne pas être chassées à leur tour par leurs proies habituelles plus nombreuses.
Qui elle servait ? Encore cette même question, les vampires ne pensant qu'à l’allégeance et à ces querelles intestines qui les rongeaient au lieu de s'allier tous pour sortir de l'anonymat. Voilà pourquoi elle n'aimait pas la compagnie de ses congénères, c'était toujours la même chose, à devoir défendre une idée, prouver que l'on est le plus fort ou mourir. Avec les humains c'était différent, il suffisait d'être un peu utile ou un peu jolie et il n'y avait pas de problèmes pour communiquer avec eux et à se faire adopter et ce lien ne réduisait en rien le gout du repas et le plaisir de le chasser, de plus ils offraient une certaine protection, car malgré la lâcheté de la plupart d'autres se battaient pour la communauté et la protègeraient ainsi de la même manière sans qu'elle n'ait à le faire elle même et ainsi se révéler.
"Je ne m'intéresse pas à ces affaires de "politique", et il y a bien assez à faire pour que l'on arrête de s'entretuer ou de jouer à celui qui a les dents les plus longues."
Et le pire c'était qu'elle ne manquait pas, elle avait appris à ne pas se mêler de ce genre d'affaires, de servir uniquement "son maitre" peu importe l'allégeance de celui-ci et d'éviter tous les problèmes en le faisant de la manière la plus discrète possible ce qui permettait de retourner sa veste si les choses sentaient trop mauvais pour elle. Elle n'était pas une guerrière, mais savait se battre correctement et surtout se contrôler.
"Je suis ici parce que je le veux bien." - ou plutôt parce que c'était la chose qu'on lui avait appris à faire au point que ce soit automatique et une seconde nature, donc oui c'était parce qu'elle le voulait - "Par contre, toi tu sembles fuir quelque chose."
Même si elle était avec une "congénère" et qu'elle ne tenait plus le rôle de la serveuse joviale, les mimiques humaines restaient en place comme si elle les réalisait sans s'en apercevoir, elle dissimulait intelligemment ses crocs à chaque mots au point qu'ils ne semblaient pas exister et sa respiration, bien qu'inutile venait soulever sa poitrine et guidait ses mots comme pour n'importe quel être humain.
"Peut-être fuis-tu les Alayens ?"
Après tout qui pouvait-elle fuir d'autre pour ainsi l'avertir qu'ils étaient là et ne se gêneraient pas pour essayer de la tuer malgré le fait qu'elle se soit dissimulée dans la population ? Ça veut dire qu'ils cherchaient quelqu'un car pour qu'ils la repèrent ils fallait qu'ils ouvrent sa bouche de force ou vérifient les pulsations de son cœur mort, et ça seul un contrôle systématique de toute personne vivant dans un village le permettait.
"Que leur as-tu fait pour te cacher ainsi ? Si tu veux que je t'aide faut-il encore que je sache pourquoi."
Elle en venait au vrai sujet, pourquoi elle avait eut l'air si effrayée au point de demander à une de ses congénères de l'aider après l'avoir provoqué ? A moins d'être acculée, ou simplement sûre d'une victoire en cas de refus... Affamée comme elle l'était - et semblant éviter de se nourrir malgré la tentation - face à une vampire s'étant nourrie récemment la balance pouvait tourner en sa défaveur. Elle tentait l'approche directe, et de toute manière la vampire lui mentirait spontanément car c'était dans leur nature fausse de le faire et sur ce point ils étaient en tout point semblables à ces hommes et leurs promesses en couche et un seul vampire avait été honnête en acceptant son sang en échange du moyen de tenir sa vengeance ! Mais dans les mensonges se cache toujours une part de vérité !
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Mer 18 Déc 2013 - 22:13 | |
| Merveilleux ! Une sans-camp donc, partisane ni du prince ni des rebelles. Hyrriena n’aurait pu mieux espérer. Les vampires indépendants se faisaient rares malheureusement, bien que la guerre ai mis momentanément en veille les querelles intestines vampiriques. La jeune fille se détendit et un simulacre de sourire se dessina sur son visage, apaisant l’intensité de son regard doré.
-Sans doute, je dois avouer que la politique et les chamailleries des miens ne m’intéressent guère non plus mais un minimum d’attention est requis quand on s’adresse aux étrangers si l’on ne veut pas finir enrôlé de force ou soigneusement décapité.
Elle ignorait si réellement les choses se passaient ainsi, mais n’était pas sûre de vouloir le savoir. Plus loin du prince elle serait mieux elle se porterait. Le jour où elle avait rencontré le rebelle, il avait été tout à fait courtois et Isyndar avait été des plus aimables, mais inutile de faire savoir à la vampiresse lui faisant face de quel côté penchait la balance. Après tout l’autre n’était peut-être pas ce qu’elle semblait être et ce qu’elle voulait faire croire, ce n’était pas la peine de prendre davantage de risque, d’autant plus qu’Hyrriena ne connaissait pas le moins du monde sa congénère et que l’accueil avait été… fort peu aimable, bien qu’à présent elle semblait être un peu plus rassurée. Pas vraiment de quoi se livrer aux confidences.
-Fuir, certes, mais par les temps qui courent, rares sont ceux encore au calme.
Peut-être n’avait-elle pas entendu la rumeur portée par la guerre, ce bruit sourd des pieds étrangers foulant le sol fertile, cette clameur des guerriers cherchant à convertir ceux qu’ils envahissaient sans scrupule. Et les égorgements des vampires et elfes croisant leur route.
-Si je fuis les alayiens ? bien sûr ! Ignorez-vous qu’ils exécutent tout vampire croisant leur route ?
Elle-même avait peu apprécié les courses poursuites et autres parties de cache-cache auxquelles elle avait pu participer, mais les alayiens semblaient fortement attirés par Dévoreuse, le fait qu’elle soit vampire n’entrait surement pas en ligne de compte. Ou plutôt cela ne faisait qu’accentuer le fait qu’elle était une ennemie dont il fallait se débarrasser. Avec un frisson, la jeune fille se souvint de sa rencontre avec Lyra, la générale alayienne. Ses menaces lui avait au moins permit de comprendre à quel point l’artefact qu’Hyrriena transportait, et il n’était pas question de laisser ces informations aux mains de n’importe qui. Et surtout pas d’une vampiresse au caractère changeant, oscillant entre arrogance et amabilité. Croyait-elle donc vraiment que la voleuse allait lui dévoiler ainsi ses secrets ? Vraiment, elle rêvait. Elle soupira, lasse de fuir, et se passa distraitement la main dans les cheveux.
-Ce que je leur ai fait ? J’existe. Et devriez faire attention vous aussi. Mais je vois que vous êtes bien… intégrée parmi les humains, or ils ne semblent pas s’en prendre à eux. Certes, j’ai coutume de me dissimuler, mais les laisser fouiner dans une mauvaise direction me rendrait un grand service, d’autant que je doute de pouvoir leur échapper éternellement. J’ignore comment font les alayiens pour repérer leurs proies, mais j’aimerai votre aide pour leur échapper. Finir embrochée sur une de leurs lames noires n’a jamais été mon rêve.
Elle observa en silence celle qui lui faisait face, ne sachant comment poursuivre. Elle n’avait pas menti après tout, tout ce qu’elle avait dit était vrai, seule la petite omission de Dévoreuse avait été faite. Mais elle avait encore d’autres cartes dans la manche. Malgré tout, elle ne voulait pas prendre de risque et sa bonne conscience, en pleine lutte avec l’ombre noire planant sur son esprit, se décida à avertir Anne.
-Je vous demande votre aide, certes, mais je me dois également de vous prévenir que me l’offrir n’est pas sans danger. Les alayiens sont à ma recherche à présent qu’ils connaissent mon existence, je ne peux vous garantir qu’ils n’arriveront pas pendant vos… leçons, si vous acceptez de me les administrer.
De nouveau, elle dévisagea sa congénère, tentant de ne s’imaginer à sa place. Non, en fait, elle n’avait aucune envie de se mettre à sa place. Elle réflechit un bref instant, se demandant si décliner son identité était judicieux, avant de décider qu’elle ne le ferait qu’en cas de réponse positive de l’autre. Ce qui était loin d’être assuré. La voleuse avait beau avoir été le plus sincère possible, elle n’était guère habituée à convaincre les autres, et le poids étrange qu’elle sentait peser sur elle, qui la tiraillait et cherchait la violence, ne faisait rien pour arranger les choses. Se frottant les mains, la petite vampire réprima l’envie de faire pareil sur le visage et de chasser ainsi toute trace de sang de porc et de salive vampirique, l’odeur étant des plus répugnante. Au moins cela atténuait-il leurs odeurs si distinctes. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Ven 20 Déc 2013 - 17:17 | |
| Elle exagérait, ça se sentait et surtout Veren le savait. Oui, les Alayens tuaient sans distinction tout ce qui avait attrait à la magie ou qui n'était pas vivant et bien humain. Mais bon, elle était humaine hein ? Enfin en apparence et même dans son comportement de tous les jours ! Et puis il ne fallait pas attirer la suspicion pour passer au travers ! Donc bon, le fait qu'elle colporte des rumeurs exagérées... C'était digne des matrones humaines ou des gardes un peu trop avinés qui veulent se rendre intéressant en racontant une anecdote qu'ils n'ont même pas vécu eux mêmes et qu'ils on entendu exactement de la même manière qu'ils le racontent : par un homme ivre mort qui va en rajouter de ses péripéties ou une simple vérification de sang devient une décapitation !
Son histoire tenait la route, mais pour devoir fuir ainsi... Non, il y avait certainement autre chose, autre chose de bien plus intéressant à savoir que ce qui se racontait partout. Elle lui donnait juste un os à ronger ce qui fit sourire doucement la serveuse et accentuant d'ailleurs celui-ci lorsque la "mendiante" réitéra sa demande d'aide et d'apprendre à comment se dissimuler plus efficacement, un peu comme à la manière de Veren qui se faisait adopter par une communauté humaine entière sans éveiller les soupçons. Était-elle consciente que c'était des années d'apprentissages à réprimer ces instincts primaires et ce gout de sang ?
"Si le problème est juste qu'ils n'ont rien d'autre à chasser, occupe toi d'un vagabond sur ta route sans le tuer et laisse leur en pâture. Le temps qu'ils l'attrapent tu sera loin. Pour ma part je suis humaine donc ils ne me feront rien." dit-elle avec un sourire innocent qui semblait vrai pour une personne non avertie.
Il suffisait d'attirer l'attention ailleurs, un "nouveau-né" était extrêmement sanglant et laisserait une piste très facile à suivre qui les feront forcément regarder ailleurs. Un vampire restait un vampire, s'ils tuaient sans distinction alors ça serait suffisant pour gagner du temps. Ou alors si c'était pour autre chose... Et bien, il fallait qu'elle lui donne toutes les informations !
"Ou alors tu ne me dis pas tout et je ne pourrai rien pour toi."
Comment veux-tu proposer une solution utile si tu ne sais pas le problème dans son ensemble ? L'information contre la solution, ça se payait généralement ainsi. Et de toute manière, lui apprendre à être humaine ? Elle avait été prise au berceau et on lui avait ré-appris de la manière forte, alors une vampire certainement plus âgée et ayant déjà adopté les mauvaises habitudes de son peuple...
"Anne" semblait à l'aise dans ce domaine entièrement humain, dans ces lieux qui étaient bondés de ces odeurs alléchantes qui étaient comme un buffet à volontés de senteurs autant délicates que fortes. A la voir sous certains angles surtout à ce moment là dans les attitudes prises son interlocutrice pouvait même a aller jusqu'à penser qu'elle était vraiment humaine ! Surtout quand elle réprima un frisson alors qu'un léger courant d'air frais - habituel dans ce genre d'établissement - traversa la pièce, immédiatement après elle se leva pour vérifier que les portes étaient bien fermées - ce qui était le cas. C'était comme si après sa morsure elle était restée humaine.
Pourquoi faisait-elle ça ? C'était simple, c'était tout une monnaie d'échange : faire miroiter la marchandise pour la négocier à prix d'or !
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Dim 22 Déc 2013 - 17:40 | |
| Elle vivait parmi les humains et elle lui conseillait d’en transformer un pour détourner l’attention des alayiens ailleurs ? Voilà qui était étrange. Certes d’une certaine façon son comportement était très proche de ces égoïstes sang-chaud mais elle était vampire. Quelque chose dans cette conduite était illogique, et Hyrriena sentit sa méfiance son renforcer. Elle avait demandé l’aide de sa congénère sur un coup de tête, à présent elle se demandait ce qu’elle devait comprendre du comportement de la serveuse. Peut-être n’appréciait-elle pas tant les humains que cela finalement, ou ne faisait-elle que surveiller telle ou telle personne. Une garde ? Elle ne semblait pas avoir le gabarit pour. Etrange. Que faisait-elle chez les humains si elle avait si peu de considération pour eux ? Voilà un point très intéressant… Mais elle la sentait méfiante et il lui fallait chasser cette idée tordue de son esprit. Transformer quelqu’un ne serait qu’une trace de plus pour les chasseurs à ses trousses, ce n’était pas prudent.
-Croyez-vous vraiment qu’ils laissent si facilement leurs proies leur échapper ? Oh non… D’autant qu’aussi stupides qu’ils soient, leur général est… disons qu’elle possède un peu de cervelle. Elle est furieuse que je lui ai échappé il y a peu et est bien décidée à changer cela. On ne fait ainsi affront au Néant… Transformer un humain ne changera pas grand-chose mis à part qu’ils se douteront sans aucun doute qu’il n’assigit que d’un subterfuge.
Et que quoi qu’ils arrivent ils ne perdront pas sa trace puisque Dévoreuse les appelaient à elle. Mais moins sa semblable en saurait mieux ce serait. Pour toutes les deux et pour ceux qui les entouraient.
- Ou alors tu ne me dis pas tout et je ne pourrai rien pour toi.
La jeune fille visée sourit, amusée par la provocation, avant de secouer doucement la tête. Que croyait-elle donc, cette jeune vampire ? Qu’Hyrriena allait-lui raconter sa vie, ses joies et ses peines, ses peurs et ses envies ? Difficile de tout dire effectivement. Un secret ne reste comme tel que s’il est habilement dissimulé aux yeux des étrangers. Se retenant de porter la main à la poche, la voleuse se mit à jouer avec la poignée de sa dague, mauvaises habitude qu’elle avait prise et trahissant son impatience. La conversation lui pesait. L’autre ne lui était d’aucune impatience et ses fausses mimiques d’humaines étaient exaspérantes, tout comme l’étaient ses contradictions. Peut-être le moment était-il venu de prendre congé, mais disparaitre ainsi ne ferait qu’attiser la curiosité déjà bien entamée de son interlocutrice. Réprimant un soupir, la vampiresse lâcha son arme pour se masser les phalanges.
-Bien sûr que je ne vous dis pas tout, vous relater ma vie ne serait guère utile, mais vous connaissez ce qu’il faut savoir, le reste n’a pas d’importance.
Elle eut un bref froncement de sourcils avant de reprendre, se corrigeant elle-même.
-En fait, il n’y a pas grand-chose qui soit en rapport avec les alayiens, hormis que je suis vampire et que la commandante des armées ennemies m’en veux depuis que je lui ai échappé, les humiliant elle et ses soldats. On ne défi pas impunément Lyra du Néant.
Vérité. Tout ce qu’elle avait dit n’était que réalité, ses mots justes et l’étaient. Là était l’avantage de la semi-vérité. Il est impossible de détecter un mensonge qui n’existe pas.
-Écoutez, je ne suis pas totalement suicidaire. J’ignore sur quoi se basent les ennemis pour trouver les vampires : apparence ? Odeur ? Signes vitaux inexistants ? Mais peu importe, me faire passer pour une humaine ne peut qu’être un atout. Dites-moi si vous êtes aptes à m’aider… et si vous l’acceptez.
Prendre congé, s’éloigner au plus vite, voilà qui était devenu la nouvelle priorité. D’un instant à l’autre, tout avait changé, l’envie d’Hyrriena de connaitre les motivations de sa congénère s’était muée en désir de s’éloigner, et d’emporter Dévoreuse loin de toute main susceptible de la voler. Pour quelle raison un changement si abrupt? Sans importance. Mais la compagnie peu aimable de l'autre l’agaçait et la fatiguait, tandis que l'ombre murmurait, au tréfonds de son esprit, qu'il suffisait de la faire taire à jamais pour en être débarrassée. Mais non, discrétion avant tout. Le visage impassible, ses yeux dorés imperturbables, la jeune fille au teint pâle fixa, en attente d'une réponse, son interlocutrice. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 23 Déc 2013 - 17:57 | |
| Une traque spécifique pour cette mendiante ? Voilà qui était d'autant plus intéressant et motivait la "serveuse" à en savoir plus. Elle n'était pas stupide, malgré une chasse et une suppression systématique des non-vivants repérés, les Alayens avaient assez de proies à chasser pour se focus sur une seule cible avec un général. Non, il y avait certainement autre chose, peut-être que cette vampire leur avait volé quelque chose d'important, que ce soit un objet ou encore une information en ayant été le témoin hasardeux d'une scène qu'elle n'aurait jamais du voir. Cependant cette mendiante se méfiait maintenant semblant faire marche arrière face à sa congénère, ce qui était mauvais signe. Si "Anne" voulait ses informations elle devait la garder auprès d'elle et la forcer à se confier, établir cette confiance qu'il était si facile d'avoir auprès des humains, particulièrement les hommes une fois celui-ci dans un lit.
Sauf que cette mendiante n'était pas prompte à lui offrir, sa tentative de négociation simple c'était soldée par un échec et continuer sur ses "Pourquoi" pour avoir la source de cette traque était risqué pour le moment.
"La survie est comme un jeu de cache-cache, surtout en ce moment. Même si en mendiante tu n'es pas très crédible." dit-elle en se frottant le bras comme pour se réchauffer. "Je peux t'aider à ce petit jeu, tu n'as pas l'air trop jeune sinon tu aurais sauté sur ce pauvre commis de cuisine un peu trop curieux."
Elle sourit, oui ce jeune homme était en pleine période ou l'on s'intéresse de trop près à l'autre sexe et ou l'on se fait ses premières expériences quitte à prendre quelques risques inconsidérés. Elle l'avait attrapé une fois alors qu'elle venait d'arriver, s'infiltrant dans l'auberge dans l'espoir de la voir prendre son bain nue, ce qu'elle lui avait laissé faire pour s'amuser. Il avait quasiment mis deux semaines à ne plus rougir en la croisant.
"C'est d'ailleurs gentil à toi de ne pas lui avoir pas fait de mal, il est encore innocent." c'était dit d'une manière qui laissait à penser que ce n'était pas le cas pour le reste des hommes. "Il y a des choses très simples, si tenté que tu passes outre ton dégout ou ton égo."
Elle lui désigna son visage, dont l'odeur actuelle semblait gêner la mendiante, ça gênait toujours les nez sensibles qui n'y étaient pas habitués ! Ok, le sang humain était meilleur mais donnait généralement faim et cette astuce était vieille comme le monde, se redonner des couleurs pour paraitre plus vivant bien que la plupart des vampires, trop orgueilleux, ne se rabaissaient pas à faire ça et préféraient chasser tels quels en utilisant la magie. Or c'était en étant le plus "naturel" possible que l'on appâte le plus facilement une proie, méthode de chasse et de camouflage quasi ultime. Elle faisait le premier pas, après tout il fallait rétablir la confiance et c'était du donnant donnant, peut-être qu'en faisant le premier pas ça débloquerait la situation ! Et puis, lui donner des astuces simples qui ne risquaient pas de la mettre en défaut par la suite de part le comportement général des vampires ne coutait pas grand chose, le reste comme réapprendre les mimiques humaines et savoir d'instinct quand les utiliser jusqu'à ce que ça devienne un automatisme incontrôlable digne du meilleurs réflexe Pavlovien n'était pas à la portée de tous sans des années de préparation et d'entrainement. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Ven 27 Déc 2013 - 16:39 | |
| Bon, au vu de l’expression affichée par la jeune vampire, celle-ci voulait obtenir d’autres renseignements que ceux déjà offert. Elle semblait songer que tout n’avait pas été dit et bien qu’elle soit dans le vrai, Hyrriena n’avait aucune intention d’aller dans son sens. Quoi que puisses penser l’autre, elle s’en moquait, notant simplement que les manières affectées d’Anne semblaient soudainement plus amicale. Elle croyait donc vraiment qu’il suffisait d’être aimable d’un coup pour obtenir ce qu’elle voulait, après le désagréable accueil précédent. Pourtant la voleuse ne lui en tint pas rigueur, un mince sourire effleurant ses lèvres en songeant combien, malgré tout, elles se ressemblaient. Non seulement physiquement, mais aussi dans la façon d’être. Chacune à sa façon cherchait à se cacher des autres, fuyait son peuple pour mener sa vie à sa manière. Restait qu’Hyrriena n’aurait pour rien au monde partagé la vie des humains, ceux-ci ayant eu trop à cœur de l’exterminer sitôt la chose possible. Elle l’écouta et observa le mouvement bras avec fascination ; quelle idée de vouloir se réchauffer alors même qu’elle était vampire !
-Oh, je préfère passer pour invisible, vivre parmi le monde n’a jamais fait partie de mon quotidien. Il y a bien des façons de jouer à cache-cache après tout…Mais certes, j’avoues ne pas avoir grande expérience du rôle de mendiante.
Certains auraient songé que c’était intolérable d’imiter pareil vagabonde, qu’un si grand déshonneur n’était pas digne d’une vampire. La petite voix de la conscience d’Hyrriena semblait par ailleurs du même avis. Mais la voleuse, elle, songeait simplement qu’elle n’avait aucune envie d’apprendre à en imiter une. Passer encore du temps ici, alors même qu’elle sentait quelque part au creux du ventre l’approche des ennemis. Son totem était là pour l’aider, pourquoi diable était-elle allée demander l’aide d’une inconnue ? Pour en savoir plus peut-être. Comprendre. Pour la même chose que la serveuse avait changé d’attitude : la curiosité.
-Gentil ? Je n’avais pas besoin de lui, et je peux me tenir depuis bien longtemps. Peut-même suis-je plus âgée que toi.
Du moins le supposait-elle, pour vouloir tellement rester auprès des hommes il lui fallait une certaine nostalgie, un besoin de contact que la transformation n’effaçait pas complètement. Les plus jeunes avaient, bien que rarement, sans en avoir pourtant les souvenirs, cette envie de compagnie que semblait posséder l’étrangère.
-Oh, voilà donc un homme innocent… Une denrée rare donc. Mais n’ai crainte, je le toucherai pas je te le répète. Je n’ai aucun motif pour lui faire du mal. Des choses simples dis-tu ? Je suppose que le sang de porc est l’une de ces choses.
Elle détailla les traits de l’inconnue, cherchant à percer la carapace humaine pour trouver les intentions de la vampire. Quitte à vouloir être curieuse, autant jouer franc-jeu. Il n’y avait peut-être que peu de chances que l’autre réponde, mais un essai ne coutait rien.
-Depuis combien de temps te caches-tu ainsi ?
Autant commencer par le commencement, cela lui permettrait de deviner l’âge, du moins en partie, de sa vis-à-vis. Il y avait toutefois que peu de chance qu’elle puisse obtenir une réponse, après tout même l’identité de la serveuse était sans doute fausse, mais la voleuse ne pouvait guère lui en tenir rigueur, elle-même n’ayant a aucun moment décliné son identité et ne comptant le faire que si les évènements prenaient une agréable tournure. Toutefois auparavant, un détail s’imposait.
-Utilisez-vous la magie ? Je ne suis guère une grande magicienne, aussi moins je l’utiliserai mieux je me porterai.
Un demi-mensonge là encore, elle n’était pas une grande adepte de la magie mais l’utilisait sans soucis dès que le besoin s’en faisait sentir. En réalité, elle voulait éviter d’avoir à faire de la magie, non seulement parce que Dévoreuse l’empêcherai de le faire, mais aussi parce que quand bien même elle le pourrait, gaspiller ainsi de l’énergie n’était guère utile. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 30 Déc 2013 - 13:18 | |
| Ah, elle revenait enfin là ou "Anne" voulait la conduire, sur le terrain des négociations et de la discussion. Elle sut qu'elle l'avait fait au regard fasciné qu'elle porta sur le simple geste de se réchauffer quand il fait frais et qu'un humain normal peut avoir froid, et plus particulièrement sur une femme, mettant en confiance l'individu en face. Ces simples gestes étaient les plus dur à ré-apprendre, et surtout les plus durs à faire devenir automatiques, même respirer était simple car était réellement utile, pour capter en permanence les odeurs malgré le bruit d'une respiration pouvant attirer l'attention, car oui dans le silence pesant de la mort même une respiration était bruyante.
Mais au moins elle ne semblait pas violente à l'énumération de la petite astuce et des critiques pouvant être faits à ceux de sa race, elle n'était pas âgée. Ou tout du moins pas comme ceux dépassant les trois siècles et à qui il ne fallait pas vraiment adresser la parole ou encore moins leur expliquer comment faire sous peine d'y perdre la tête ou d'être saignée à blanc sans autre forme de procès. Si elle était plus âgée comme elle semblait l'affirmer, ca devait l'être d'une centaine d'année, tout au plus.
"Oui, mendiante, le sang de porc est une de ces choses. Le maquillage est bien trop cher et réservé à la bourgeoisie donc autant faire avec ce qu'on a sous la main. Par contre, je te déconseille de faire avec le tien."
Mis à part donner un air encore plus sombre et attirer beaucoup plus rapidement l'attention ca n'avait strictement aucun intérêt ! Peut-être faire passer un humain pour un vampire ? Rien que cette idée la fit sourire, ca aurait presque été une dose d'humour si elle en avait un tant soi peu, on ne lui avait pas réellement ré-appris à en avoir. Il faudrait qu'elle essaye un jour sur un humain pour voir la réaction de ses congénères !
"Ce genre de choses s’apprend vite, la confiance vient ensuite. Je ne travaille ici que depuis quelques mois et je suis déjà intégrée."
Oui, elle venait de répondre à la question telle qu'elle était posée, pas dans le sens ou elle l'était. Après tout autant jouer avec les mots non ? Se cacher ainsi pouvait vouloir dire se cacher en tant que serveuse dans cette taverne typique de petits villages humains. La question suivante était un peu plus intéressante, si la magie était utile pour ce genre de choses ? Et bien... Si elle répondait honnêtement, elle dirait que oui et non, que ca dépendait des lieux, l'utiliser à Gloria par exemple dans une maison close n'était pas forcément une meilleure idée par la présence d’hôtes pouvant savoir l'utiliser, dans un village par contre ce risque était faible mais avec des Alayiens qui courent partout il était plutôt inconscient de le faire.
Le tout était d'éviter de faire des erreurs et qu'elles se remarquent, elle s'était assurée par exemple lors du départ du propriétaire que les portes étaient bien fermées et surtout qu'elles ne puissent pas être ouverte silencieusement. Des petits trucs basiques qui sont généralement les erreurs du débutant.
"La magie peut avoir son utilité."
Il fallait donc savoir quand l'utiliser et surtout comment et sur qui. Cibler la bonne personne au bon moment pour qu'elle vous ouvre la bonne issue de secours était tout un art qui se calculait longtemps en avance, et parfois il n'y en avait même pas besoin ! Un peu de persuasion et jouer sur la compassion humaine peut s'avérer tout aussi efficace ! Même si elle avait peu de chance de se manifester une fois sa nature découverte. Mais bon, tant qu'elle pouvait l'utiliser !
"Je suppose que tu as entendu mon nom tout à l'heure, mais je n'ai pas souvenir que tu m'aies donné le tien."
|
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Jeu 2 Jan 2014 - 20:35 | |
| Tout de sucre et de miel, la vampiresse faisait décidément preuve d’une grande amabilité à présent. Elle divulguait ses secrets ainsi à une inconnue, cherchant sans aucun à amener Hyrriena à lui dire la vérité. Mais cette dernière était suffisamment menteuse et méfiante pour savoir que ce genre de situation ne pouvait pas arriver pour rien, qu’il ne pouvait qu’il y avoir une idée derrière le joli minois. Toutefois une question demeurait : malgré la curiosité, pourquoi la dite Anne l’aidait-elle ? Il n’était pas dans les mœurs vampiriques de venir ainsi en aide aux autres vampires, mais plutôt de les tuer. Certes la serveuse semblait être un cas à part, tout comme l’était la voleuse, mais malgré tout bien souvent certains comportements demeuraient. La méfiance, la domination, l’esprit de propriété étaient les traits de caractère que la jeune femme avait le plus souvent croisé chez ses pairs.
-Certes, le sang de porc est utile mais même un nez humain bien développé pourrait le sentir. Malgré cela, je te remercie de ce conseil, l’odeur peut être dissimulée avec des herbes après tout…
Cela n’allait probablement pas empêcher un top curieux d’aller renifler de plus près l’inconnue parfumée aux plantes, mais en étant optimiste et en supposant que rien de tel ne se produise, oui ce pouvait être pratique. Quant au maquillage… Le prix n’avait guère d’importance pour une voleuse. Restait que les produits humains semblaient toujours empoisonnés, tout comme l’était leur nourriture. Pas poison au sens strict, non ; simplement suffisamment infect pour avoir envie de tout jeter. Mais utiliser les produits des dames de la cour pouvait être amusant ; bien plus que son propre sang évidemment, d’autant qu’elle n’était pas masochiste et n’avait aucune envie de s’entailler pour se barbouiller le visage avec ce que tout vampire considérait comme extrêmement précieux. Le parfum des vampires était par ailleurs bien assez fort pour qu’en plus elle veuille l’accentuer.
-Oh, les humains sont extrêmement confiants, je ne doute pas qu’effectivement les soupçons disparaissent vite.
C’était exact. Un évènement souventes fois observés, de l’étranger rejeté pendant les premières semaines, des murmures le suivant de près, rumeurs désagréables et empli de méfiance. Mais la situation se prolongeait rarement, et laissait place à l’habitude de se côtoyer et peu à peu, de s’apprécier. Et oui, les sang-chauds étaient emplis de contradictions, accueillants et pourtant si prompts à la discrimination, tolérant mais étroits d’esprit, si forts mais tellement fragiles… Une race à part, un peuple fascinant tout autant que répugnant. Qu’un vampire tente de ressembler à l’un d’eux était tellement étrange pour les siens, car ils n’en demeuraient pas moins inférieurs à la race vampirique. Un lion imitant un rat en soit.
-Son utilité certes, mais elle peut également s’avérer dangereuse. Nombreux sont ceux capables de la reconnaitre sans difficulté, et bien souvent, qui use de magie se trouve rapidement suspecté. Mais il est vrai qu’en cas d’urgence elle est bien commode.
Le simple fait de la mentionner emmenait l’esprit d’Hyrriena vers la magie de Dévoreuse, toujours en sécurité. Envoutante mais effrayante, la jeune femme se demandait ce que l’utiliser pouvait provoquer exactement. Lyra lui avait parlé d’une puissance considérable mais le voir, l’expérimenter semblait tellement plus intéressant… seule la prudence de la jeune fille l’empêchait de passer la bague au doigt et de libérer les forces étranges et sans aucun doute maléfiques de l’artefact. Au moins Anne ne semblait elle pas désireuse de faire preuve de son illustre puissance magique.
-Oui, c’est exact. On m’appelle Syrine.
Ou plutôt ne l'appelait-on pas, mais pareille réponse aurait parue étrange à la mystérieuse vampire. Et ce n'était pas tout à fait un mensonge...Toujours ce même prénom que celui qu’elle avait utilisé, presque deux ans plus tôt, pour se débarrasser d’un soldat gêneur. Depuis elle le gardait, le réutilisant lorsqu’elle se trouvait face à une personne indigne de connaitre sa véritable identité. Ce qui semblait être le cas de la fameuse Anne, d’autant que le prénom ne pouvait être que faux ; au moins étaient-elles quittes sur ce point. Se retenant de faire les quatre cents pas, Hyrriena s’assouplit les doigts, cherchant un moyen pour accélérer la conversation et pouvoir s’éloigner sans paraitre empressée ou éveiller la curiosité de l’autre, déjà bien assez étendu ; bah, peut-être même allait-ce être la jeune serveuse qui allait lui offrir cette occasion. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Ven 3 Jan 2014 - 20:33 | |
| La serveuse sourit intérieurement, la mendiante trouvait la solution utile ! Si elle savait ! Il fallait de l'entrainement et savoir comment réellement faire pour que ça soit imperceptible et les premiers essais sans aide ou sans y passer des heures étaient pour la plupart catastrophique avec par exemple le sang qui coagule et forme des plaques craquelées sur la joue de celui qui voulait être discret. En résumé de quoi attirer toute la méfiance d'une milice locale et de finir pourchassée avec des torches et des piques. Ces astuces étaient à double tranchant ! Et puis certainement qu'elle avait de toute manière trop d'orgueil pour essayer quoi que ce soit allant dans ce sens ou simplement perdre trop de temps à le faire.
Elle observait son interlocutrice, ses mimiques et ses gestes lié certainement à du stress qu'elle essayait de masquer, un simple regard fuyant vers la sortie, un mouvement vers ses poches ou vers l'endroit ou celle-ci dissimulait des lames. "Anne" avait montré sa curiosité et cette réaction de fuite ne s'était pas faite attendre, comme si elle voulait éviter que les questions ne se posent. Maintenant il suffisait de la pousser un peu plus pour qu'elle finisse par craquer, de toute manière au point ou elle en était c'était soit ça déclenchait une tempête et elle avait une chance d'avoir une récolte d'information, soit la dénommée Syrine, comme elle se présenta, prenait la fuite sans autre forme de procès.
Elle était peu loquace, et ne donnait pas vraiment de pistes sur lesquelles s'appuyer pour continuer et aller plus loin, et si une phrase dépassait plus de trois mots, cela semblait presque proche du miracle, ou alors simplement qu'elle souhaitait terminer le sujet et ne plus l'aborder.
"Malgré le risque, la magie reste une discipline assez intéressante à pratiquer. Il est parfois intéressant d'avoir un individu qui vous mange littéralement dans la main pour faire quelques tâches... Ingrates, ou alors simplement vous inviter à diner."
Cette fois elle sourit, sans pour autant révéler ses crocs outre mesure ceux-ci restant fermement cachés, un sourire qui en disait long sur le sentiment que procurait ce genre de magie, un sentiment de force et presque d'invulnérabilité et qui en appelait finalement d'autres. Sourire qu'elle dissimulait cependant discrètement derrière sa main qui était venue caresser doucement ses lèvres, comme un souvenir qui se manifestait par cette mimique à l'évocation d'un charmant repas passé. Sauf que ce geste avait au final une autre signification : séduire sa proie et tenter de l'amadouer par ce genre de choses. Ça pouvait certainement marcher, avec un peu de chance ou alors n'avoir strictement aucun effet. Elle n'y mit cependant pas tout son pouvoir, juste de quoi faire réagir son interlocutrice.
Oui, les Alayiens la chassait, pourquoi ? Ca elle n'en avait aucune idée, mais ils chassaient tout être faits de magie ! Alors pourquoi pas spécifiquement ceux avec une magie plus puissante que les autres ?
(hrp : Je te laisse décider du résultat de la tentative :p) |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Lun 6 Jan 2014 - 20:59 | |
| Bon, il fallait bien l’avouer, le dialogue n’était pas au mieux, il y avait meilleures façons de l’établir que celles qu’utilisaient les deux femmes. Non seulement elles ne se parlaient que peu, aucune n’étant particulièrement loquace malgré que la curiosité eut délié la langue de la serveuse, mais de plus elles se mentaient sans la moindre gêne, avec un aplomb déstabilisant, sans même que l’autre ne sache ce qu’il fallait croire ou non. Et à voir la lueur moqueuse et amusée brillant dans le regard d’émeraude, le coup du sang dissimulait quelque chose. Quoi ? Difficile de le savoir. Il aurait fallu lui tirer les idées de l’esprit pour cela. Or réussir à la convaincre de dire la vérité allait s’annoncer quelque peu compliqué, pour ne pas dire impossible. Et qu’elle fasse preuve de sincérité aurait signifié qu’un retour aurait été souhaité, sans aucun doute, qu’Hyrriena à son tour lui explique ce qu’il se passait.
La voleuse esquissa un sourire. Son interlocutrice n’avait pris le temps de répondre qu’à la magie, laissant les autres paroles de la fausse Syrine se perdre dans le vent. Etait-elle gênée, agacée, ou ne souhaitait-elle donc pas parler ? A moins bien sûr qu'elle ne souhaite elle aussi partir au plus vite et abréger cette conversation absurde. Pourtant, ce ne semblait pas être le cas. Mais les effets étaient là, elle était plus silencieuse encore que la jeune étrangère. Il valait mieux pour Anne qu’elle n’envisage pas que se taire allait faire parler sa proie, bien au contraire.
-Certes, mais cet amusement prend rapidement fin quand un autre individu vous mange littéralement et pas que dans la main. Aussi intéressant que le jeu soit, il devient alors vite détestable.
Dracos merci, elle n’avait jamais eu à faire face à pareil retournement de situation, sans quoi elle ne serait pas là pour en parler. Mais la magie n’était guère ce qui l’intéressait le mieux, plier les gens à sa volonté ne lui importait pas ; son caractère timide préférait la laisser se cacher et fuir le monde qui l’entourait, se contentant de prendre et de revendre, ses seuls contacts, hormis son receleur, étant ceux des personnages croisés par mégarde. Peut-être cela allait-il changer, mais seul l’avenir le savait, et tenter de découvrir ce que manigancerait Anne était bien assez prenant pour qu’elle se consacre en plus aux sournoiseries du futur. Sans comprendre, elle observa la serveuse se caresser les lèvres en geste des plus étranges ; manie humaine ? Peut-être, à moins qu’il ne s’agisse de la remontée d’un souvenir quelconque ou d’un tic prouvant qu’elle réfléchissait. Mais peu importait, la conversation s’éteignait doucement tout comme le faisaient les rumeurs du village, à l’extérieur de l’auberge. Elle allait partir. Elle le devait. Et pourtant… Hyrriena resta un instant immobile, le regard dans le vague, le visage impassible, étrange statut de marbre froid, avec pour seul témoin de sa non-vie le geste lent de sa main gantée caressant le pommeau de sa dague. Partir oui, mais où ? Les autres la rattrapaient peu à peu, et elle allait devoir réfléchir à un endroit où elle pouvait rester tranquille pendant quelques temps, à moins qu’elle ne se débarrasse de ses poursuivants. Aucune des deux solutions ne la satisfaisant particulièrement intéressante malheureusement. Et bien elle improviserait. Encore. Elle n’allait pas rester ici le temps de trouver, certainement pas.
Secouant la tête, elle lâcha sa dague et salua l’autre d’un signe de tête.
-Et bien, j’espère pour vous que les ennemis ne franchiront pas les limites de ce village et ne vous trouve pas.
En fait, elle s’en moquait complétement, mais l’autre l’avait aidé après tout, du moins avait tenté. Elles ne se quittaient pas amies, certes, mais pas en ennemies non plus. Après tout, c’était ce qu’il y avait de mieux. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE Mar 7 Jan 2014 - 19:12 | |
| La fin du jeu en se faisant manger et pas seulement la main ? Que c'était ironique, c'était exactement ce qui était arrivée à la "serveuse" alors qu'elle était encore hum... Humaine, ce vieux souvenir qu'il avait fallut lui faire rappeler en guise d'apprentissage voici plusieurs dizaines d'années et qui devait être le seul assez clair appartenant à sa vie passée allant jusqu'à lui rappeler les sensations des crocs dans sa gorge et de la vie qui quitte son corps jusqu'au premier repas. Elle sourit à l'évocation de cette "possibilité" et des souvenirs agréables qu'elle portait avec elle.
Cependant ces souvenirs agréables - car ils l'étaient réellement, quoi qu'on en pense - furent vite gâchés par la magie, ou plutôt l'absence de celle-ci ! C'était un peu comme si le sort qu'elle tentait pour séduire son interlocutrice ou tout du moins la rendre légèrement moins méfiante disparaissait dans les airs, balayé comme une couche de poussière par une rafale de vent et chassé au loin. Le premier réflexe fut d'insister légèrement, y accorder un peu plus de son énergie, mais le résultat fut exactement le même ! Rien ne venait, lui faisant pendant quelques instants perdre ses mots ; c'était la première fois depuis des années que ce genre de chose ne fonctionnait pas, habituellement même si la cible n'y était pas réceptive, elle sentait sa magie ! La il n'y avait rien... Rien ?
Oui, rien c'était bien ça le soucis, et elle regardait maintenant son invité avec encore plus d'insistance, les choses faisant rapidement le tour dans son esprit de manière simplifiées les faits semblaient se dérouler ainsi : - Les Alayiens pourchassaient tous les êtres de magie, les tuant quand ils les croisaient sans pourchasser nominativement. - Les Alayiens la pourchassaient spécifiquement car elle a eut une mauvaise rencontre avec un de leurs généraux. - La magie ne fonctionnait pas pour le moment.
La première des théories fut qu'elle en était responsable, et si elle était confirmée par un essai après son départ alors là l'information était plus qu'intéressante ! Cependant une chose était sûre, si c'était elle la responsable et que ce n'était juste pas dans l'air alors la puissance de cette fuyarde était colossale au point ou il vaudrait mieux éviter de lui chercher des poux sous peine de se heurter à quelque chose de bien trop dangereux auquel elle ne pourrait survivre. Mais s'ils la pourchassaient ainsi, c'était qu'elle deviendrait une arme très dangereuse, ou alors qu'elle possédait cette arme. Soit, elle semblait vouloir partir ? Le jeu était terminé, il ne fallait pas la forcer à rester. Le nécessaire et minimum vital avait été obtenu et il fallait laisser ceux-ci aux mains de ceux qui pourraient maitriser ce genre de chose et dont c'était le rôle. Le sien s'achevait ici.
Elle ne laissa rien transparaitre de sa réflexion, mis à part que ce qui avait été pris pour un tic s'arrêta doucement, le doigt se figeant sur la lèvre quelques instants avant d'en être retiré aux mots de la vampire qui lui souhaitait au final bonne chance et de ne jamais croiser les envahisseurs.
"Je te souhaite également bonne chance dans ta fuite, puisses-tu leur échapper."
Elle lui permis de sortir par la porte de derrière, en lui mettant dans la main ce qui semblait être un sac de restes de nourriture humaine, qu'elle pourrait jeter quand bon lui semblerait. Elle l'avait faite passer pour une mendiante et il n'était pas rare de les voir repartir de ce genre d'établissement les mains pleines de victuailles pour leur route.
___________________________ Elle attendait de perdre son odeur, patientant depuis le toit de l'auberge, se camouflant dans les ombres par la magie pour éviter tout regard indiscret. Oui, elle fonctionnait de nouveau sans aucune crainte alors que quelques instants plus tôt elle n'avait pas été capable d'en produire. Si arme il y avait il fallait mieux éviter qu'elle ne tombe pas entre de mauvaises mains, ou plutôt en dehors d'autres mains que celles de son maitre. Le message mettrait certainement plusieurs jours à arriver à destination par le réseau, il fallait juste qu'il n'arrive pas trop tard !
|
| | | Contenu sponsoriséMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE | |
| |
| | | | Tête-à-tête entre caméléons [Veren] TERMINE | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |