Elle ne lui en voulait pas. Pas vraiment. Il était son père et il savait bien mieux qu’elle ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Avec qui la marier également. Un mariage de convenance se devait d’être fructueux, il devait donc y avoir de quoi faire avec ce… Logan ? Oui Logan s’était bien ça. Cela aurait dû être le frère ainé, dont elle ne se souvenait plus du nom, mais il avait subi un accident malencontreux et était décédé. Pauvre jeune homme. Elle ne lui en voulait pas à lui non plus, ni à ce Logan d’ailleurs quoi qu’il soit… Elle ne l’avait pas encore rencontré, cela devait advenir en cette journée, mais elle n’était guère pressée pour autant. Son cœur, encore lourd de tout ce qu’elle avait appris ces dernières semaines, se serrait chaque fois qu’elle posait les yeux ailleurs que sur la rose bleu de ses appartements, maintenue en vie par une cloche de verre fabriquée par les mages d’Aldaria pour elle, une commande de son père, soucieux de la voir si déprimée. La rose… le dernier reste de son premier amour d’enfance, de son coup de foudre aveugle. Emeril n’avait pas été choisi, certes, bien qu’elle n’eut pu obtenir les détails, ni de Darius ni de lui. Il était venu la voir, seul, lors d’une promenade, et il avait dissipé ses espoirs. Une autre femme avait pris de l’importance dans sa vie, et elle imaginait qu’ils allaient se marier… Il n’avait pas réellement cherché à la courtiser, mais plutôt à établir un lien durable avec elle en vue de son entrée chez les lames noires. Entrée qui ne s’effectuerait pas, sur son choix. Elle en avait été très triste, et il s’ne était excusé, sans pouvoir alléger sa peine, puis l’avait quitté. Elle était persuadée qu’elle ne le reverrait jamais.. et peut-être était-ce pour le mieux, elle ne pouvait le revoir sans regretter, et cela risquait fort d’influencer son mariage.

Elle avait dix-sept ans, le cœur brisé d’une première déception, aussi galante fut-elle. Et elle allait rencontré son futur mari, alors qu’elle aurait préféré s’enfermer dans son jardin pour s’occuper de ses plantes et ne plus jamais en ressortir. Darius pensait-il vraiment que voir son futur époux lui rendrait le moral ? C’était un pari risqué. Il n’était pas le bienvenue en cette journée. Et pourtant, malgré tout, elle n’avait rien dit de tout cela, elle était restée silencieuse et souriante, docile, s’ne allant se préparer pour recevoir le jeune homme avec qui elle devait passer la journée. Elle s’était parée de ses plus beaux vêtements, profitant de la douceur de la journée pour s’habiller moins chaudement… Sa tenue venait tout droit d’Aldaria, une magnificence digne de son rang de Kohan, à fait pâlir de jalousie les femmes d’Elena. Sa chevelure avait été lavée, ointe, peignée, puis tressée et arrangée afin de paraître sage et douce, comme un voile auréolé d’argent étincelant. Ses yeux avaient été soulignés d’un trait de khôl, et ses lèvres peintes d’un léger lustre. Elle était belle, lui disait sa mère, des étoiles dans les yeux, et Logan ne pourrait que l’aimer en la voyant. N’importe quel homme ayant des yeux et un cœur l’aimerait en la voyant. Mais ces compliments ne lui avait guère tiré qu’un triste sourire et le regret au fond de son cœur avait flambé de plus belle. Emeril l’aurait-elle trouvé jolie ? L’aurait-il aimé, lui ? Elle ne le saurait sans doute jamais. Mieux valait oublier, se concentrer sur l’avenir plutôt que de rester seule à regretter, alors que tous allaient de l’avant….

Son seul caprice, pour cette rencontre, avait été de pouvoir prendre le thé dans le patio gigantesque face au jardin, face à son univers favori. Installée dans un siège confortable, une tasse à la main, profitant du soleil, elle observait le jeu des oiseaux dans le ciel en attendant sagement l’arrivé de son ‘ heureux élu ‘. Lorsqu’enfin son père arriva, à grands renforts d’exclamations, elle se releva et se tourna vers eux, juchant un sourire délicat sur ses lèvres. Elle voulait faire bonne impression, après tout c’était très important, ce jeune homme, Logan, allait être son époux et l’accompagnerait dans sa vie futur, serait le père de ses enfants… Elle se devait d’être agréable et d’établir un lien correct avec lui. Oh elle ne désirait absolument pas qu’il tombe forcément amoureux d’elle, même si elle était encore naïve et innocente elle ne l’était pas à ce point. Non, Morgane ne lui demandait pas même de l’aimer, simplement d’être agréable, attentif, un époux correcte qui si il ne pourrait jamais remplacer Emeril, serait au moins un compagnon de vie qui la mettrait à l’aise. Prête à tous les efforts du monde pour faire marcher cette rencontre même si elle en voulait à son père…

« Morgane, voici Logan Daulvar. Daulvar, voici ma fille, Morgane »

Même sans y être forcée, elle fit une révérence aussi parfaite que courtoise et sourit davantage, rayonnant malgré la tristesse qui battait toujours dans son petit cœur.

« Bienvenu à vous messire »

Elle le détailla sans manquer de courtoisie, curieuse de découvrir un peu plus en détail à quoi il ressemblait. Des cheveux coupés court, des yeux d’un bleu agréable qui auraient presque put passer pour ceux d’un Nordique, bien que la froideur qui semblaient les habiter par instant n’était pas du tout la même, la laissant curieuse de connaître la raison pour laquelle ils luisaient ainsi. Pas laid, l’un dans l’autre, bien habillé, tout comme elle on avait certainement tenu à ce qu’il se mette sur son 31 pour les formes… Pas laid oui, pas extrêmement beau non plus mais agréable l’un dans l’autre. Il ne comparerait certainement jamais avec celui qu’elle aimait, ou avec n’importe quel autre Nordique d’ailleurs, qui incarnaient la masculinité proverbiale avec leurs carrures impressionnantes, leurs allures martiales et le calme implacable avec lequel ils vivaient. Cependant elle ne devait pas se fier à cela, ça aurait été injuste envers cet homme, le physique n’était pas tout dans la vie même si ça aidait bien dans certaines choses.

Une fois les politesses achevées, ils furent laisser seul, et elle suivit son père du regard jusqu’à ce qu’il quitte la pièce, non sans un certain reproche qui ne tarissait nullement mais qui se dissimulait fort bien. Il était de coutume de laisser les futurs mariés seuls de toute façon mais il était vrai que dans cette situation elle ne pouvait que le regretter par certains coté ce qui, là encore, était injuste envers son fiancé. Elle savait qu’ils allaient certainement discuter des détails du mariage et aurait aimé avoir son mot à dire. Ce qui ne serait vraisemblablement pas le cas. Tant pis, elle aurait le temps d’en parler avec son père plus tard, car Logan se tournait déjà vers elle, sourire aux lèvres. Sourire qu’elle s’empressa de rendre à l’égal, encore légèrement timide. C’était qu’elle ne l’avait jamais rencontré. En vérité, elle n’avait même jamais entendu parler de lui auparavant de quelque façon que ce soit… mais mieux valait éviter de le vexer en lui avouant ce fait-là. Il devait en avoir conscience mais rien ne servait d’enfoncer le couteau dans la plaie.

Et puis bientôt ça n’aurait pas d’importance non ? Il serait son mari à elle, donc tout serait arrangé et il ne se vexerait certainement plus du tout. Tout le monde serait content non ? « Je vous remercie » Elle s’installa de nouveau alors qu’il lui tenait le siège en parfait gentleman, écartant les pans de sa robe pour qu’ils retombent avec grâce autours d’elle plutôt que de se froisser bêtement. Le dos droit, reposant contre le dossier, elle se laissa un bref instant observer, se demandant ce qu’il pouvait penser. Elle le sut rapidement cependant. Des présents ? Voilà qui était de circonstance et pourtant elle appréciait le geste, incapable de réprimer le sourire radieux qui fleurissait déjà sur son visage, la faisant rayonner… et d’autant plus lorsqu’elle vit les roses. Oh certes, ce n’était pas la magnifique rose d’hiver d’Emeril mais elles étaient très belles, d’un rouge sombre et passionné, et embaumaient subtilement alors qu’elle humait le délicat parfum.

Calant le beau bouquet dans ses bras, elle s’intéressa tout d’abord à la boite de pâtisserie mais n’y passa que très peu de temps, bien plus attentive à l’ouvrage sur les plantes qu’on lui offrait et qui entrait effectivement dans ses goûts. L’auteur était un célèbre mage Aldarian, de la guilde du Dragon blanc et il traitait d’une petite somme de connaissances elfiques en matière d’herboristerie. « Oh oui, parfaitement messire. Vous me comblez avec de tels présents, moi qui priais mon père de m’acquérir cet ouvrage depuis quelques temps déjà… » Quant aux roses, elles étaient tout simplement un réel travail d’artiste. Elle aurait aimé pouvoir en faire naître qui ressemblent un tant soit peu à celles-là. Feuilletant avec intérêt le livre, elle remarqua cependant le regard qu’il jetait aux jardins extérieur et se permit d’ajouter. «C’est moi qui m’occupe des compositions florales de nos jardins. Il m’arrive d’en exécuter certaines lorsque je le peux mais nos jardiniers sont très compétents dans ce domaine »

Pourquoi ne pas l’informer après tout ? Il avait l’air de s’y plaire. En revanche la question suivant la prit au dépourvu. Ce qu’elle pensait du choix de son père ? il y avait beaucoup et peu à dire tout à la fois. Pondérant sa réponse, elle se mit à caresser les corolles des roses qui trônaient toujours dans ses bras. Il était dur de répondre à une telle question sans le vexer, ce qu’elle ne souhaitait nullement faire. Elle ne voulait pas qu’il la déteste. Mais il n’était certes pas l’homme qu’elle aurait choisi. Finalement, au bout d’un instant, elle rompit le silence. « Et bien j’ai confiance en son jugement. S’il a accepté nos épousailles c’est qu’il juge que vous serez un bon époux… et que vous apportez suffisamment au duché. Sauf votre respect, bien entendu, messire » Elle sourit doucement. « En ce qui me concerne j’espère simplement que nous nous entendrons bien et que je ne vous serez pas de mauvaise compagnie » Elle se redressa légèrement, déposant le bouquet sur ses genoux et versa du thé dans deux tasses en faisant très attention. « Je savais que j’aurais bientôt à me marier mais j’avoue que je ne m’attendais pas à une annonce si rapide »

Avait-elle dit ce qu’il fallait ? Il était difficile d’en juger de prime abord mais elle espérait tout de même qu’elle ne s’était pas trompée. Pourtant, si elle avait fait une erreur il aurait très certainement mal réagit non ? D’une façon ou d’une autre il aurait montré son mécontentement. Alors sans doute avait-elle réussit à ne pas provoquer de vexation quelconque. C’était un soulagement car elle se voyait mal comment expliquer à son père que son fiancé la détestait alors qu’elle-même s’était vue déçue à peine quelques temps plus tôt. Certes elle doutait que son père puisse penser ne serait-ce qu’un instant qu’elle avait fait exprès d’installer une atmosphère tendue entre eux mais elle ne pouvait s’empêcher de le craindre par certains aspects. Parfois l’angoisse n’avait après tout aucune raison et c’était là précisément le cas. Elle ne parvenait pas à s’ôter ce doute, ce qui était idiot. Il finit cependant par prendre la parole et elle lui prêta une oreille attentive, sourire toujours aux lèvres. Elle tue cependant ce qu’elle pensait au sujet de son père. Oui il était sage, un homme bon et un bon duc, aimé de ses sujets et de sa famille, bien vu par tous et extrêmement respecté… mais ça ne voulait absolument pas dire qu’elle était de son avis au sujet de ce mariage quoi qu’elle puisse en dire par ailleurs et cela même si elle détestait mentir en général. Elle n’avait en réalité absolument aucune idée de ce que pouvait bien offrir Logan à son père et même si il y avait effectivement eut quelque chose de tangible et qu’on avait daigné lui expliquer elle n’était pas certaine de trouver l’argument recevable malgré son côté pragmatique et compréhensif. Non vraiment pas. Cela passerait certainement cependant. Elle hocha la tête avec douceur.

En retenant à nouveau ses mots. Ce n’était pas qu’il la mariait vite sans doute… mais qu’il la mariait à la légère. Et des prétendants, elle en avait beaucoup ! Elle n’avait même que cela ! Toute la cour le savait pertinemment aussi doutait-elle que l’on comméra sur son dos. Peut-être sur celui de son père cependant. Et elle s’en voulait un peu de pouvoir prendre cela à la légère… comme d’accabler silencieusement le pauvre Logan de toutes ses pensées peu dignes. Il ne méritait nullement qu’elle se montra si vexante à son égard même dans l’intimité de son esprit. Il ne lui avait rien montré de mauvais et elle ? Elle se comportait comme une enfant capricieuse et en était penaude… sans toutefois revenir dessus. Après tout tant qu’il ne le savait pas il ne pouvait pas en être blessé n’est-ce pas ? Se levant avec grâce, elle accepta le bras qu’on lui offrait. L’idée de lui faire visiter les jardins lui plaisait et il était apparent, même à elle, qu’il gagnait de bon point auprès d’elle. Qu’il se montra si charmant faisait taire ses doutes et angoisse, à défaut de le lui faire apprécier. « Avec plaisir » D’un pas tranquille, relevant les plis de sa robe de sa main libre, elle le conduisit au travers de l’arche gracieuse vers les jardins, s’engageant dans l’allée principale encadrée de rosiers et de haies nettes et verdoyantes qui laissaient parfois la place à une ouverture qu’elle empruntait , menant l’homme dans le dédale des cercles de verdures, lacés de chemin pavés de blanc. Sur chaque alcôve, un cercle fermé, des bancs de pierre blanche, faisant face à un arrangement végétal délicat et agréable, parfois une sculpture, parfois un bouquet opulent de fleurs, parfois un ensemble avec fontaine…

Elle donnait parfois quelques explications, souriante et apparemment ravie de lui faire faire le tour des jardins, et pourtant elle tentait également de ne pas avoir l’air d’une enfant toute excitée. Alors qu’ils longeaient une création dont elle était particulièrement fière et qui ressemblait à un labyrinthe couvert dont la végétation se mariait de fleurs particulièrement rares et qu’elle s’y arrêtait, elle glissa tout de même afin de rendre la conversation moins unilatérale. « Comment trouvez-vous mes créations ? » Sans doute n’était-il pas un expert évidement, mais c’était surtout pour éviter que ne s’installe le silence. « Je parle beaucoup de moi, au travers de ces jardins, j’en ai conscience. Mais je suis également curieuse à votre sujet. Il me faut apprendre à connaître mon futur époux, ne pensez-vous pas ? Je dois avouer n’avoir même aucune idée de l’emplacement du domaine de votre père…. » C’était dommage. Elle aurait même poussé le vide jusqu’à lui demander de le visiter, sans doute y serait-il réticent, mais être au moins capable de sa faire une idée du lieu où il avait été éduqué. Détournant un instant le regard, elle essaya de trouver quelque chose d’autre à dire, afin de ne pas avoir l’air de le passer à l’interrogatoire ou le gêner d’une quelconque façon. « Savez-vous si vous resterez quelque temps ou retournez-vous immédiatement en votre domaine ? Je sais que mes cousins comptent séjourner quelques temps auprès de nous dans les semaines qui suivent, peut-être aimeriez-vous les rencontrer ? »

Il avait l’air bizarre tout d’un coup. Crispé, d’une certaine façon. Avait-elle dit une bêtise ? C’était qu’elle ressentait cette possibilité plané plus que de coutume dans cette rencontre. Elle n’avait pas l’habitude de se poser cette question si souvent ou de contempler avec tant de critiques ses répliques. A l’aise avec le contact humain elle avait une affinité naturelle avec les mots et s’en sortait honorablement à la cour de son père et ne dépareillait nullement à Gloria. Hors pour le coup elle avait vraiment l’impression de marcher sur des œufs. Peut-être tout simplement parce que cela la touchait de très près. L’observant attentivement de son regard bleu, elle dû contrôler la curiosité qu’il lui inspirait en cet instant et ne pas le noyer de questions qui n’auraient certainement pas arrangé les choses. Il parlait soudain beaucoup plus vite, un fait quelque peu étrange quand on était au fait du calme et de la paix des lieux et le ton utilisé était clairement celui d’un individu profondément mal à l’aise tentant de faire bonne figure. Ça au moins elle le comprenait aisément. Certes c’était certainement un compliment qu’on lui faisait mais ça sonnait plutôt comme une tentative de se débarrasser de la question. Tant pis pour elle sans aucun doute. Inconsciente de l’état de son futur époux elle l’observait avec attention, surprise qu’il n’ait pas compris. Et bien oui… ses cousins, Korentin et Gregorist, Fabius… ses cousins oui. Il ne pouvait tout de même pas être ignare à ce point, même un simple fils de baron secondaire était au courant de cela. Il ne pouvait réellement ignorer qui étaient ses cousins. Ou alors il faisait trop chaud et la chaleur lui était subitement montée à la tête ?

Apparemment pas. Il s’en était finalement souvenu à son plus grand soulagement. Elle commençait réellement à s’inquiéter pour le coup. Reprendre la visite ? Elle n’allait pas se faire prier ça c’était certain. L’entraînant loin de la fontaine, dans le passage floral qui menait vers le dôme intérieur à ce dédale végétal, elle affirma, sûre d’elle-même. « Ils ne me le refuserons pas, et le plus tôt sera le mieux ! J’espère que vous vous entendrez bien. Korentin et Gregorist sont absolument adorables ! Et Esmelda est une fabuleuse princesse même si elle est très jeune encore » Elle en oublia complètement le dernier compère de la bande de Kohan, Fabius, avec qui elle n’avait guère d’atomes crochus. Elle avait la ferme intention d’arracher un ‘oui’ à son père quoi que celui-ci en pense. Après tout il lui devait au moins ça pour tout ce qui s’était passé et se passerait encore. Et comme ça le test serait également fait car après tout il était extrêmement important pour elle que sa famille ait un avis sur Logan. Cela dit elle s’inquiétait aussi de la réaction. Après tout que se passerait-il s’ils ne l’appréciaient pas ? Elle se le demandait bien. Sans doute que les choses seraient plus compliquées. Mais même dans ce cas-là, tout finirait bien par s’arranger, après tout il était impossible de détester quelqu’un à vie. Même si ça prenait du temps tout finirait par aller correctement. Du moins était-ce ce qu’elle tentait de se convaincre alors qu’ils approchaient du centre du labyrinthe factice et sous le dôme végétal d’où filtraient les rayons du soleil.

Ici, aucune fontaine mais un magnifique ensemble composé d’une surface de marbre veinée de noir soutenu par un pied central en fer forgé d’arabesques délicates. De semblables chaises l’entouraient. Au centre de ce cirque de verdure, l’ensemble trônait avec dignité alors que les murs. Elle s’éloigna de lui un instant, s’en allant cueillir l’une des roses blanches qui ornaient l’un des murs et qui irait très bien avec le bouquet de rouges qu’elle avait reçu. « Et bien voici le cœur des jardins. En été nous avons pour coutume d’y prendre le repas de midi, lorsque nous le pouvons bien entendu. Peut-être en aurait-vous l’occasion » Ils ne s’attardèrent pas cependant et elle le reconduisit au travers des vastes jardins vers l’intérieur du château, juste à temps pour voir effectivement un serviteur s’approcher d’eux et les convier à rejoindre leurs parents dans la salle de réception où se déroulaient les repas officiels. Il était donc si tard ? De toutes évidences… elle n’aurait pas cru passer tant de temps à disserter sur sa passion. Le pauvre Logan devait vraiment en avoir assez…