Bienvenue !

« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

Liens utiles

A noter...

La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez

Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Left_bar_bleue0/10Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeJeu 10 Oct 2013 - 22:49

1750, quelques semaines après la rencontre entre Kylian et Esmelda.

Cela faisait maintenant quelques lunes que la princesse Esmelda Kohan avait rencontré le jeune rebelle vampirique. Une étrange rencontre qui chamboula de nombreuses idées dans l'esprit de la jeune fille. Pour elle, les vampires avaient toujours été synonyme de menace, de tueurs assoiffés de sang, des criminels en puissance. Que leur retrait sous terre n'était qu'une bénédiction !! Et Esmelda pensait comme ça, car on le lui avait toujours inculqué. Vampire égale mangeur d'humains, de son peuple. Bref, créatures à bannir de sur la surface d'Armanda.
Mais maintenant. Tout avait changé, la jeune femme avait rencontré un vampire. Et pas n'importe quel vampire. Un rebelle, un renégat, des mots bien dur pour une créature de la nuit qui cherche et espère voir son peuple se lever d'un obscurantisme violent et baser sur le barbarisme et non sur la réflexion et les droits de chacun. Rien de moins, mais tout de plus pour que la princesse lui accorde son attention et tente de l'aider.

La jeune femme avait eu peur qu'il se moque d'elle, qu'il la charme pour mieux s'infiltrer auprès des humains, auprès de son empereur, mais Esmelda avait ce quelque chose au fond de son cœur qui lui soufflait de lui faire confiance. Du moins d'essayer. Il ne l'avait jamais tromper pour le moment alors pourquoi cette fois-ci, même pour un vampire.

La jeune femme avait donc fait des recherches sur ce soit-disant sang immunisé. Auprès d'une délégation venue de Lyssa, mais surtout auprès d'un des hommes de confiance de son père, elle posa des questions sur cette chance pour les humains. L'homme lui répondit qu'il existait en effet des humains ayant un sang, une constitution spécifique qui permettait de se régénérer et de ne pas sombrer sous les crocs des vampires. Une aubaine pour ces personnes ou leur malheur, comme les prisonniers dont Kylian Wallam lui avait parlé. Mais peut être que plus tard, peut être que quand la magie reviendrait avec la présence de ces trois dragons, trois êtres tant attendu.

Au petit matin, après avoir été préparée comme il se devait et avant les premières réunions protocolaires, la princesse avait toujours un peu de temps pour répondre à son courrier et pour une fois, elle ne répondait pas, elle écrivait. Au vampire. Il lui avait promis réponse et elle de l'aider dans sa quête de parler d'une alternative au pouvoir vampirique auprès de son frère. Celui-ci pour le moment ne pouvait entendre cette idée futuriste. Un raid vampirique venait d'attaquer un village à l'est de l'empire. De nombreux morts, des deux côtés, les villageois s'étaient battus avec force et détermination.

La princesse s'installa dans son bureau, à sa table d'écrit et sortit une plume. Ninna amènerait la lettre par la suite au lieu de rendez-vous convenu.

Citation :
« -Je prends enfin le temps de tirer ma plume de son encrier et de coucher sur ce parchemin les mots que je vous ai promis le soir de notre rencontre. Je m'excuse de ce retard, les obligations au palais me laisse peu de temps pour un écrit privé. Mais je n'ai pas pour autant oublié un seul instant notre rencontre ni nos paroles.
J'ai eu en effet, la confirmation de l'existence de ce sang immunisé au venin vampirique. Trop rare à nos yeux, mais présent. Une aubaine ? Un triste sort pour ces personnes devenues précieuses aux mains de ceux qui se veulent chef de votre peuple. Je préfère penser et imaginer à croire que cela ouvre un avenir à cette paix et cette cohabitation entre votre peuple et le mien. Que la magie renaissante et de nouveaux vibrante en chacun de nous, nous aide dans cette alternative.
De votre être a émergé cette idée et même s'il ne faut se souvenir que de l'idée et pas de l'homme, vous en êtes la source, l'étendard. On ne peut embrasser une idée, elle ne ressente pas la douleur ni la vengeance, mais les mots sont le pouvoir. Parler, crier, je me ferai écho de votre cause.
La peur est la seule coupable et prend ce qui a le meilleur en nous. Rompre le silence pour rendre la justice. Il ne faut plus que différent prenne le sens de dangereux.
Si vous voyez ce que je vois, ressentez ce que je ressens alors il y a un espoir. 
Mon frère est encore sous le choc de la dernière attaque vampirique, mais il est un homme bon et prompt à la paix de son peuple. Il vous ressemble, et vous devriez vous entendre le moment venu. Pour éradiquer cette panique engendrée par la violence, l'ignorance, et la peur instrument suprême de ce prince noir. Il a foi en un espoir nouveau, il a entendu vos paroles, il demande des actes, des preuves. Il ne peut se permettre de se lancer sans sécurité pour son peuple, pour les siens. Si je puis vous aider, dites-le moi, je serai votre miroir.

Elle plia la lettre et la ferma avec son sceau et la donna à son amie, avant de retourner auprès de ses occupations.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeLun 14 Oct 2013 - 17:33

Mi-automne 1750, une dizaine de jours après la lettre d'Esmelda.

Combien de temps s'était écoulé depuis que son chemin avait croisé celui d'une jeune fille pas comme les autres ? Six semaines ? Sept peut-être ? Difficile à dire, les jours semblaient filer si vite parfois, mais une chose pourtant demeurait certaine : cela faisait déjà un certain de temps. Au point que Kylian commençait à douter voir un jour autre chose que quelques insectes dérangés dans leurs activités lorsqu'il soulevait les pierres de la cache que lui avait indiquée la princesse. Qu'avait-il espéré après tout ? Même si elle lui avait semblé différente, même si elle n'avait pas hurlé sa terreur lorsqu'il lui avait révélé ce qu'il était, même si elle l'avait écouté et enfin même si elle lui avait promis son aide, elle restait une princesse de la noblesse impériale humaine tandis qu'il demeurait le vampire qui avait choisis de se rebeller et de s'exiler plutôt que de suivre celui que son peuple avait proclamé prince. Il était probablement stupide de s'entêter à y croire, il en était conscient, mais il n'en continuait pourtant pas moins de régulièrement visiter le vieux chêne qu'elle avait utilisé comme point de repère.

Ce jour là encore, il avait décidé de faire un détour par cette petite forêt, juste au cas où, et alors qu'il écartait d'une main les pierres, il se figea lorsqu'apparurent entre les rochers une lettre cachetée, quelques feuilles de parchemin vierge, une plume et un peu d'encre. Instinctivement, le renégat jeta un regard aux alentours pour s'assurer qu'il était bien seul et que personne ne laissait traîner quelque regard indiscret, avant de s'emparer de ce qu'on lui avait laissé et de s'éloigner silencieusement à la recherche d'un coin tranquille où il pourrait se détendre quelques instants. Ce fut un majestueux marronnier qui lui offrit l'hospitalité de ses branches, dissimulant sous son épais feuillage aux couleurs du feu la silhouette ténébreuse du vampire. Après avoir souplement escaladé le tronc, Kylian s'installa sur une grosse branche, dos au tronc et une jambe ballant dans le vide. Un sourire étira ses lèvres et il adressa une muette prière au Dracos, s'excusant d'avoir douté, avant que ses doigts fébriles ne décachète la lettre pour laisser ses yeux lire les mots couchés sur le parchemin à son intention. Pendant de longues minutes, il lut et relut la lettre au point d'en craindre que son regard ne finisse par éroder le papier à force de glisser dessus.

Enfin, il se décida à replier la lettre pour la glisser sous sa tunique et la ranger dans une petite poche intérieure avant de s'emparer des parchemins qu'elle lui avait laissé pour lui répondre. Il chercha pendant quelques instants la meilleure position pour écrire perché dans son arbre et laissa finalement la plume glisser sur le papier, traçant avec l'encre les pleins et les déliés qui porteraient ses mots pour la princesse.

Ma Dame,

Il n'est nul besoin de vous excuser, au contraire, laissez moi plutôt vous remercier. Vous remercier pour vos mots qui sont un doux réconfort pour l'âme solitaire que je suis, et si vous me permettez cette expression, vous lire me réchauffe le coeur.

Traqué comme je le suis, il m'est difficile de faire entendre mes idées. Vous savoir prête à parler et agir au nom de ce que je défends est donc un formidable espoir pour tous, les peuples d'Armanda n'auraient pu rêver plus noble ambassadrice de la paix.
Si je suis l'architecte de cette réalité future que beaucoup pensent encore une utopie, vous en êtes la première pierre, la fondation, et si j'ai pu vous convaincre alors déjà ma lutte n'aura pas été vaine.

Il me faut cependant vous mettre en garde : porter les paroles d'un être tel que moi, fussent-elles des paroles de paix, pourrait vous causer du tort. Les idées ont de tout temps été lentes à trouver le coeur des hommes, le chemin que vous vous proposez d'arpenter sera long, sinueux et les obstacles seront nombreux mais même drapé dans l'ombre, sachez que je serais à vos côtés.
Il y a de l'espoir, vous en êtes la preuve. Vous avez pu voir au delà des apparences, au delà des différences, pour écouter ce que j'avais à dire, d'autres le pourront aussi. Il n'appartient qu'à nous de leur faire voir ce que je vous ai fais voir.

Hélas, les preuves que réclament votre frère seront longues à venir, Lorenz est sur le sentier de la guerre et les vampires sont trop effrayés que pour se refuser à le suivre. Cela prendra du temps de les convaincre mais votre lettre me regonfle d'espoir et en cela, vous m'avez déjà grandement aidé. Je joins à ce courrier quelques informations sur les derniers mouvements vampiriques que j'ai pu observer, puissent-elles vous aider à organiser la défense des familles menacées.

Votre dévoué, K.W.


S'emparant d'un autre parchemin, il y inscrivit les renseignements dont il avait fait mention dans sa lettre avant de plier le tout et de dégringoler de son abri feuillu. Un dernier regard aux alentours, et le vampire reposa soigneusement sa réponse entre les pierres avant de s'éloigner silencieusement.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Left_bar_bleue0/10Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeLun 14 Oct 2013 - 21:42

Fin-automne 1750, une dizaine de jours après la lettre de Kylian.

Les arbres perdaient leur dernière feuilles sous le vent annonciateur de l'hiver. Mais au château régnait une chaleur tout autre. Une agitation festive. Ce soir était donné une réception pour l'anniversaire d'un cousin Kohan, cousin de qui au juste, au bout d'un moment, on s'y perdait. Quoiqu'il en soit, la princesse avait passé sa matinée dans les cuisines avec Madame Padmore la chef cuisinière, qui travaillait au palais depuis... bien longtemps. Autrefois simple aide cuisinière, elle dirigeait maintenant tous les repas d'une main de maître. Mais surtout c'était une femme généreuse, humaine et toujours prête à gâter de délices la petite princesse. Cette femme de la ville avait toujours une histoire, une légende, de quoi dire sur Gloria, rien de telle pour la gourmande Esmelda. Se nourrir de la vie de sa ville, sembler connaître au mieux les personnes qui la compose.
La jeune Kohan s'essayait aussi à cuisiner dans ces moments là, on ne traînait pas à rien faire dans la cuisine de Miss Padmore. Ce n'était pas toujours des plus brillant, mais la princesse aimait à s'essayer à cette art.

L'après- midi fut bien plus ennuyeux. Esmelda serait bien allée monter à cheval pour la partie de chasse, mais les femmes se devaient de rester à converser, filer, broder, jouer de la musique, être assisse à regarder le monde passer au travers des fenêtres sans pouvoir agir. Un sourire par ci, une parole aimable par là. Et après un énième thé, et l'avantage d'être princesse, Esmelda prétexta un coup de fatigue pour monter dans sa chambre.

Esmelda s’essaya dans à son petit bureau et sortit son nécessaire d'écriture. Il lui restait un peu de temps pour répondre à la lettre du rebelle vampirique, un temps précieux avant qu'on vienne la coiffer, l'habiller pour la réception.

Citation :
Et moi comment dois-je vous appeler ? Messire, Monseigneur, Monsieur ? Dites-moi, et je le ferai.

La paix, l'union des peuples, une vie en harmonie...quand j'en couche les mots sur parchemin, je me sens gonfler par une volonté de fer de crier à tous que cela est possible. Mais quand je quitte ce bureau et ce parchemin, le vide et le froid me ramènent à la dure réalité. Suis-je une douce rêveuse ou bien une idéaliste emportée par mon élan de voir un jour mes rêves se réaliser ? Et voilà qu'un soir j'entends dans votre bouche mes rêves. Se concrétisant par votre nature de la nuit. Enfin ce que j'imaginais pouvait s'avérer être vrai. Alors si je dois bâtir avec vous pierres par pierres cet édifice, je me ferai bâtisseur. Ou bien chef de chantier, comme je l'ai fait auprès de mon frère avec vos plans. Cela a permis de sauver un hameau, les vampires ont pris la fuite, mais les habitants sont saufs. J'ai soufflé votre nom, que vous aviez prévenu des marchands du palais. Un mensonge pour parvenir à ce que vous ayez une oreille attentive de la part de mon frère. Voir une autre entrevue, mais le vent de la sortie des vampires et les premières attaques encore très ciblées à l'est ne permettent pas de craindre cette guerre que vous annoncez. Des attaques comme il en existe hélas depuis des années. Mais pas de mouvements de troupes. La chasse aux vampires continue pour le moment comme toujours.
Je m'excuse de parler en ces termes crus, presque sans âme de ces êtres qui sont votre peuple, mais s'attaquant comme ils le font au mien, je ne peux prendre des gants. Me pardonnerez-vous ?
Dans l'attente de recevoir de vos nouvelles ou d'avoir la chance de vous revoir auprès de l'empereur, je reste à votre disposition et l'humble serviteur de votre quête. En espérant que la rudesse de votre condition de renégat n’entache pas votre espoir pour votre peuple. S'il vous ait besoin de quelque chose faites le moi savoir. Pour que ceux des vôtres près à vous suivre est la sécurité due à leur courage.

E.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeSam 19 Oct 2013 - 17:48

Début-hiver 1750, quelques semaines après la seconde lettre d'Esmelda

L'hiver approchait à grands pas désormais, une fine pellicule de givre blanc recouvrait le tapis de feuilles jaunies couvrant le sol, faisant craquer bruyamment chaque pas du vampire, aussi légers étaient-ils. Heureusement, il ne craignait plus les températures glaciales depuis bien longtemps et la saison des neiges n'était pas aussi difficile à vivre pour lui qu'elle l'était pour les paysans des villages reculés et isolés de l'empire. Et à la rudesse du climat, il faudrait cette fois ajouter les raids vampiriques, de plus en plus organisés, de plus en plus réguliers, de plus en plus meurtriers. Parfaitement conscients des difficultés que l'hiver posait aux humains, particulièrement pour les questions de nourriture, de nombreux greniers étaient incendiés et la famine menaçait.

Sous la pâleur du ciel nocturne, tout juste éclairé par un croissant de lune à demi voilé par un nuage, la silhouette plus sombre du renégat se faufilait entre les arbres dénudés. Il eut un regard sur le grand chêne autrefois majestueux avec son feuillage coloré. Aujourd'hui dépourvu de sa parure, l'arbre en sommeil semblait drapé du sinistre linceul de la mort. Fort heureusement, lui reprendrait vie lorsque reviendraient les beaux jours du printemps, tous ne pouvaient en dire autant.

Entre ses doigts, une lettre qu'il avait rédigée quelques jours plus tôt, dans le recoin d'une auberge où il avait trouvé refuge quelques heures, le temps de coucher sur le papier les mots qui lui brûlaient les doigts. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis leurs derniers échanges : Kylian avait eu fort à faire et s'était retrouvé contraint de s'éloigner de Gloria, reportant d'autant ses possibilités de réponses.

Ma Dame,

Il ne saurait m'appartenir de vous dire comment me nommer, je ne possède nul titre qui put me distinguer à vos yeux. Appelez moi donc comme il vous plaira, c'est déjà un grand honneur pour moi que de vous lire et de vous écrire.

Je ne puis vous exprimer par les mots à quel point je regrette de vous contraindre au mensonge, d'autant plus auprès de votre propre frère, mais je crains hélas que la vérité ne doive encore lui être cachée. Votre choix dénote une grande force morale et une noblesse d'âme certaine, bien trop rares encore malheureusement, alors comment pourrais-je jamais vous remercier de me prêter votre confiance comme vous le faites ?

Certainement pas en vous accordant mon pardon, celui-ci vous est déjà acquis. Comment vous reprocher de déplorer que les miens ne répandent la mort et la destruction sur vos terres, parmi les vôtres ? Ce serait plutôt à moi de réclamer votre pardon pour leurs agissements et mon impuissance à me faire entendre d'eux. Il est pourtant bien quelque chose que je puis vous demander, si vous me pardonnez mon effronterie : insistez auprès de votre frère pour qu'il tienne ses troupes en alerte. Car la guerre couve, soyez en certaine, et il ne faudra plus longtemps avant que le sang ne coule. Bien plus de sang qu'il n'en eut jamais coulé jusqu'alors, je le crains, et plus tard votre frère prendra-t-il la mesure de ce qui se prépare, plus difficile il lui sera de réagir.

Les raids s'intensifient, j'ai déjà vu de mes yeux des villages brûler et des populations contraintes de fuir. Dans quelques semaines, l'hiver sera là et bien là, avec le froid viendra sans doute le moment opportun pour les vampires d'accroître encore la fréquence et l'ampleur de leurs attaques. Je ne puis en apporter la preuve, mais je le ressens au fond de moi, voyez cela comme l'instinct propre au monstre qui sommeille en moi. Alors oui, vous pouvez faire quelque chose, parlez lui. Vous plus que quiconque saurez trouver les mots pour le convaincre, je n'en doute pas un instant.

Votre dévoué, K.W.

Lorsqu'il avait signé de ses initiales, il avait levé sa plume, semblant hésiter à ajouter une dernière phrase, mais s'en abstint finalement. Peut-être cela viendrait-il plus tard...
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Left_bar_bleue0/10Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeSam 19 Oct 2013 - 20:14

Fin de l'hiver, un bon mois après la lettre de Kylian.

L'hiver. Esmelda n'aimait guère cette saison. Il faisait froid, il faisait nuit, le vent froid dans les couloirs du château était un supplice et surtout en cette période éteinte, son peuple trimait dans les masures de paille et de bois, sous la neige d'une beauté à glacer les mains des travailleurs engourdis.
Et la jeune princesse eut le loisir de le remarquer lors de son déplacement à Aldaria, auprès de son cousin et de sa famille. De là, ils partiraient en convoi Kohan pour une des petites villes côtières du sud d'Aldaria pour la fête de la terre afin d'honorer l'esprit et sa clémence pour un hiver pas trop rude.

Esmelda aimait là cette fête, l’occasion de voir l'océan, sa beauté, sa sauvagerie et de se laisser à la rêverie en marchant le long de la côte, sur la sable et sentir le vent du large battre ses joues. Un moment de joies et de couleurs dans le gris des journées de l'hiver. Des chants, des danses, des fleurs sur l'océan, un tableau parfait. Rien de tel pour mettre en émoi le cœur de la jeune femme. Et une neige fine venait saupoudrer comme pour mettre un point final au tableau.

La joie de se retrouver en famille pour cette fête, dans un des petits palais de la famille impériale. Bon, il fallait accepter de voir Valentine se pavaner comme un paon devant tout le monde et Logan et son air convenu pour mieux vous attaquer par derrière. On parlait des vampires, il était pire. Et les nobles du sud se prosternant devant elle, la courtisant dans l'espoir qu'elle jette son dévolu. Oui...l'espoir fait vivre.
Mais tout ça s'oubliait presque le soir devant le feu et la vaste cheminée, à écouter de la musique, les femmes jouant de la musique ou bavassant sur les derniers ragots de la cour, Esmelda souvent au piano, se moquant bien des derniers dires sur les nobles de la cour. Les hommes entre eux à refaire le monde, parlant politique ou des femmes. Et la princesse laissa un instant son esprit divagué, en espérant recevoir une lettre du vampire rebelle à son retour.

Le retour fut plus long et morne, car les nouvelles d'un messager annonçât encore une attaque de vampires. Gregorist redevint songeur, muet, se refermant sur lui même et ses doutes. Sur son destrier, l'empereur réfléchissait. A comment vaincre et stopper ces massacres naissants. Esmelda lui parlerait de retour au palais.

Et oui, une lettre l'attendait. La princesse la reçut quelques jours plus tard des mains de Ninna, lors d'une de ces séances de peinture. Un énième tableau d'elle commandé par son frère.
Une belle aubaine pour aller la lire et écrire en quittant cet instant de torture.
Citation :

« - Il n'est nullement nécessaire de disposer d'un titre pour se faire nommer de la façon que l'on aime. Les convenances des titres n'ont nulles importance sur ces parchemins. Je vous écris à cœur ouvert, couchant de ma plume mes pensées, mes doutes, mes craintes et les faits de notre accords. Je suis votre alliée et plus princesse.
Je reviens des fêtes de l'hiver sur les côtes sud de l'empire, avec notre empereur et nous avons eu vent des nouvelles attaques.
D'ailleurs, je tiens à ce nous soyons d'accord. Vous n'êtes en rien responsable des actes de votre peuple. Ces attaques barbares ne sont pas les vôtres. Vous n'avez pas à vous excuser pour eux. Je sais que si vous pouviez vous les arrêteriez. Ne vous rendez pas coupable d'actes qui ne sont pas les vôtres.
Quand au mensonge, je suis femme avant d'être sœur de l'empereur. Cet art nous ait enseigné dès la plus tendre enfance. Ne rien dire, ne pas parler de ce que l'on pense, fait. A la cour, le silence de la femme est une règle d'or. Paraître oui, la discussion de l'intellect, mais pas de soit. Alors ne culpabilisez guère pour ça. Puis c'est un mal pour un bien. Il faut savoir parfois aller en douceur pour parvenir à ce que l'on veut. Mon frère, pour le moment, est préoccupé par les massacres. Rien de plus. La paix, la guerre, une alternative n'est pas pour le moment compréhensible à ses yeux. Mais il n'est pas fermé et obtus.
Mais il voit, il entend mes mots, les vôtres par mon intermédiaire, mais je n'ai pas pas de poids autre que celui d'être sa sœur. Vous, vous pourriez par la suite, parlez d'égal. Je suis femme et pas politique, je n'ai donc pas cet impact que vous auriez. Mais la patience est maître de la réussite. Des escadrons de l'armée vont renforcer les bataillons disposés déjà dans l'empire. L'empire ne peut faire plus pour le moment. L'empereur a demandé de nouveaux engagements de militaires ainsi que de nouvelles façon de combattre, en se spécifiant pour la lutte contre les vampires, un ancien chasseur de vampires est devenu un conseiller des armes.
Avez-vous besoin de quoique se soit en attendant ? De matériels ? Que je pourrai vous faire parvenir ? L'hiver sera rude au vue des neiges, même si pour vous le froid n'est pas cette rude caresse sur votre peau. Je pourrai ainsi vous revoir et ainsi vous parler de cela de vive voix. Cela est bien mieux que par ces mots couchés sur parchemin.
Prenez soin de vous.
E. »
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeMar 11 Fév 2014 - 18:09

Fin de l'hiver 1751, quelques jours après le combat contre Norwen

Il y était parvenu. Certes, sans trop savoir par quel miracle cela lui avait été possible, mais il y était parvenu. Alors qu'il s'avançait au milieu des arbres d'un bosquet bien connu des environs de Gloria, il s'adossa contre un tronc et se laissa doucement glisser jusqu'au sol avant de poser l'arrière de son crâne contre l'écorce. Dans sa main droite, il tenait un parchemin chiffonné et une plume, de sa main gauche, il s'efforçait de maintenir une pression constante sur la plaie qui s'ouvrait dans son flanc. La blessure béante n'avait cessé de saigner, depuis des jours et des jours, sans que la génération vampirique ne parvint à faire cesser l'hémorragie. Sa main était littéralement noire de sang, tandis que le morceau d'étoffe arraché à sa cape qu'il utilisait comme un bandage de fortune semblait littéralement engorgé du sombre liquide.

Il demeura ainsi quelques secondes, avant de plier une jambe pour s'en servir de support et y poser le parchemin. Il extirpa une fiole d'encre d'une pochette de cuir, y trempa la pointe de sa plume, puis commença à tracer les mots sur le papier. Sa main tremblait et la qualité de son écriture s'en ressentait mais sans doute devait-il encore s'estimer heureux de parvenir à être lisible :

Altesse,

Vous pardonnerez je l'espère le silence de ces dernières semaines, il m'a été difficile de trouver le temps de vous écrire, et il me sera difficile de vous écrire autant que je l'aurais souhaité. Cette lettre sera notre dernier échange et lorsque vous lirez ces lignes, mon âme aura certainement déjà rejoins l'Esprit de la Mort.

Il n'est de mot assez fort pour vous manifester combien je regrette d'avoir déçu les espoirs que vous placiez en moi, mais il n'en est pas non plus qui put exprimer le bonheur qui fut le mien d'avoir pu vous connaître. Grâce à votre confiance, à votre écoute et, oserais-je ajouter à votre sourire, la lutte qui fut la mienne a pris un sens véritable. Ces derniers mois m'ont prouvé que je ne poursuivais pas qu'une utopie, que les peuples pouvaient s'entendre et se comprendre si chacun y mettait du sien, et à l'heure de me retourner sur le chemin parcouru, ce sont des sentiments bien contradictoires qui m'animent.

Je me sens d'abord apaisé et, alors que glisse ma plume sur le papier qui vous fera parvenir ces mots, c'est un sourire qui étire mes lèvres : si j'ai pu vous convaincre de partager le rêve qui était le mien, ma vie n'aura pas été vaine, et c'est bien là tout ce que je pus souhaiter. Je m'éteins donc confiant en cet avenir que je ne connaîtrais pas, car aussi longtemps qu'existeront des gens comme vous subsistera une lumière dans les ténèbres.

Mais si je souris, c'est bien une larme qui s'écoule le long de ma joue alors que s'impose à mon esprit le souvenir de votre doux visage, et le vain désir de le revoir une dernière fois. J'ai souvent maudit la créature qui empoisonna mon sang et fit de moi ce que je suis devenu, mais aujourd'hui je me surprends à la remercier. Grâce à elle, j'ai pu traverser le temps et avoir la chance de vous rencontrer, de vous parler et de vous écouter, de vous écrire et de vous lire.
Il est des mots que je ne pourrais jamais écrire, il est des paroles jamais que je ne pourrais dire, il est des gestes que je ne pourrais jamais poser et dont l'absence, toujours, me laissera un goût amer.

Ces quelques mois durant, vous avez ensoleillé mon coeur et mon âme, Princesse, et ce n'est pas vous remercier que de faire du fardeau qui fut le mien, le vôtre désormais. Alors souvenez vous de l'idée, et non de l'homme, pour faire de ce rêve que nous n'avons que trop peu partagé une réalité.


Puisse Dracos veiller sur vous mieux qu'il ne veilla sur moi,

K.

Le vampire grogna et laissa échapper un juron tandis qu'il remarqua avoir tâché de sang une partie de sa missive. S'il fut un temps attiré par l'idée de la recommencer, ses forces l'abandonnant au rythme du sang s'écoulant sur sa peau, la peur de n'y parvenir suspendit son geste. Il plia de son mieux le parchemin, évitant autant que faire se put de l'abimer d'avantage, avant de le cacheter avec un peu de cire et un sort de Flammèches.

Un gémissement plaintif s'échappa de ses lèvres tandis qu'il se relevait, récupérant rapidement ses affaires dans un archaïque réflexe de conservation, avant de se diriger à pas lents vers l'amas de pierre qui faisait office de boîte aux lettres pour leur secrète correspondance. Son message soigneusement bloqué sous les pierres, il s'éloigna en titubant, trop épuisé que pour prêter attention à la piste sanglante qu'il laissait alors derrière lui.

Il lui fallait encore se trouver un coin à l'écart, un endroit discret où se laisser mourir sans risquer de succomber aux tentations de la soif qui l'étreignait et contre lesquelles il lui était de plus en plus difficile de lutter. La Bête avait perdu trop de sang et réclamait sa ration de liquide pourpre en un ultime sursaut d'agonie.
Un petit pavillon de chasse, se dressant à quelques centaines de mètres tout au plus de l'endroit qu'il venait de quitter, l'attira à lui telle la lumière captivant un insecte dans l'obscurité de la nuit. L'hiver s'achevait, le printemps s'annonçait, ce cabanon ne serait plus utilisé avant l'automne et constituerait un abri parfait où attendre l'inéluctable.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Left_bar_bleue0/10Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeMer 26 Fév 2014 - 21:18

Fin de l'hiver 1751, quelques jours après Larme Ultime]

La princesse ne cessait de ressasser les mots du rebelle vampirique. Des mots si doux, si forts, dit avec une telle sincérité. C'est d'ailleurs celle-ci qui provoqua la peur de la jeune femme. J'avais aucun homme n'avait parut sincère à ses yeux. Et voilà qu'un vampire blessé qui avait voulu la tuer lui murmure avec convictions et simplicité son amour pour elle.

Et elle. L'aimait-elle ? Elle en doutait. Mais pourtant, depuis ce jour, elle ne cessait de penser à lui. Jamais la jeune princesse repensait aux mots de ses prétendants, elle cherchait même à les oublier et vite, certains avaient de quoi donner des boutons. Mais là Esmelda, était assisse à sa coiffeuse, se brossant d'un air absent ses longs cheveux qui tombait devant elle d'un geste nonchalant. Les yeux rivés sur le miroir, elle ne prêtait pas attention aux dames de compagnie qui sortait ses tenues pour le lendemain.

Quand elles quittèrent enfin la pièce, Esmelda se releva pour retourner à son petit bureau de chambre. Elle y sortit un parchemin et une plume, puis de l'encre avec son sceau. Il lui fallait coucher sur papier tout ce qui lui tenait à cœur, ce qui flottait dans son esprit comme une rengaine entêtante. Il fallait qu'elle chasse le brouillard de son âme et la tempête dans son cœur. Que lui arrivait-elle ?

Cet émoi qui s'emparait d'elle, Esmelda avait presque envie de pleurer d'incompréhension. Mais surtout face à celle dont elle aurait à faire face si jamais... Si jamais quoi... Fermant les yeux, le flot d'images lui revint, ses lèvres fraîches et douces posées contre les siennes, ses yeux luisant d'une douceur sans nom malgré la violence de la bête qui sommeillait en lui.

Citation :
Ce n'est pas ma main tremblante qui prend la plume ce soir et laisse ses quelques mots couvrir d'encre ce parchemin vieilli. Non, elle n'est que l'instrument de quelque chose que je pensais pas voir un jour s'éveiller. Et encore moins en de pareilles circonstances.
C'est mon cœur qui prend le dessus en cette nuit d'hiver, où le brouillard pare les étoiles et la lune de son linceul délicat et rempli mon esprit d'une brume de doute et de songes.
Depuis ce jour où j'ai cru vous voir à jamais disparaître, emporté par l'épine glaciale d'une folie qui n'est pas la notre, mon cœur ne cesse de se questionner sur ce qu'il aurait réellement ressenti si les étoiles, seules témoins de nos échanges, vous avaient rappelé à elles.
Comment se sentiment si nouveau peut naître en moi au travers de simples mots échangés avec vous et de quelques instants furtifs où nos yeux se sont à peine croisés ? Est-l possible que mon cœur se mette à battre, car la force de vos paroles couchées sur le papier prennent le pas sur l'impétuosité de rencontres volées au détour de rendez-vous fugaces ? Est-ce possible de sentir s'éveiller un sentiment jusque là éteint par de simples mots posés au détour d'un songe d'une nuit ?
Et cela me tourmente. Mon cœur chavire et m’oppresse dans une danse lancinante de l'absence de votre présence. Si je devais m'éloigner de vous un jour, pourrai-je rire encore ? Si je ne devais plus faire parti de votre esprit, pourrai-je sourire encore ?
Mon cœur saigne de ne pouvoir vous dire ces mots en votre présence, mais la langueur de de ce tourment m'obsède trop pour attendre une minute de plus. Douce folie que celle de la jeunesse ou celle de l'amour, si c'est bien ce sentiment qui s'empare de moi comme une folie douce enivrant mon esprit de votre doux nom.
Oserai-je un jour pouvoir penser vous appeler amour où mon esprit m'égare sur des chemins tortueux ? Et le silence du papier noircit par l'encre de mon cœur ne fait qu’accroître l'angoisse trop longue de votre réponse. Et cruel est le silence pour un cœur qui s'enflamme, d'un sentiment inconnu qui le laisse en larme, éveillant cependant l'espoir qu'un jour nous soyons réunit.




La princesse referma et cacheta la lettre. Demain, elle la donnerait à Ninna pour qu'elle la porte à Kylian en mains propres. Au vue de leur dernière visite, la princesse ne pensait pas que le rebelle repasserait lire ses mots sous le vieux chêne avant longtemps. Et elle ne pouvait attendre.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeMer 23 Avr 2014 - 21:45

Début du printemps 1751

Combien de temps s'était écoulé depuis que la messagère de la princesse était parvenue à le retrouver pour lui amener la lettre qu'il tenait soigneusement pliée entre ses doigts ? Quelques jours peut-être, il n'était pas très sûr. Plus sûrement que jamais auparavant, le temps avait glissé sur lui sans qu'il en eut véritablement conscience. Des heures durant, le renégat vampirique était resté immobile, dissimulé entre les branches d'un cerisier en fleurs ou assis sur un rocher, aux abords d'une rivière dont le ruissellement de l'eau avait accompagné ses méditations.

La jeune femme qui lui avait remis l'enveloppe cachetée du sceau de la princesse avait eu fort à faire pour le convaincre d'accepter le courrier, mais si le vampire avait finalement cédé devant l'obstination de la guerrière, il n'avait trouvé le courage de l'ouvrir et de la lire que tardivement. A vrai dire, cette lettre qu'il tenait présentement entre les doigts et dont il venait de parcourir les lignes avait plus d'une fois failli finir en un petit tas de cendres fumantes sans que son destinataire en eut pris connaissance, incapable qu'il était de trouver le courage d'affronter les mots posés sur le papier. La curiosité avait pourtant été suffisante que pour retenir son geste et finalement, le vampire avait succombé à la tentation de laisser glisser ses yeux sur le papier.

La nuit était tombée depuis longtemps maintenant, mais l'obscurité ne gênait nullement sa vision vampirique. Ce d'autant plus que la nuit était claire, sans nuage, et qu'un croissant de lune laissait miroiter sur le monde sa douce lumière bleutée. Entre ses doigts oscillait lentement la plume que lui avait offerte la princesse lorsqu'ils avaient commencé à correspondre, semblant chercher l'inspiration dans ce balancement perpétuel.
Finalement, la plume s'immobilisa et trouva l'encrier avant de venir glisser sur le parchemin :

Esmelda,

Je cherche depuis de nombreuses heures maintenant quels mots seraient les plus adéquats pour retranscrire ce que je ressens à la lecture de vos mots, mais aucun ne me paraît assez fort, aucun ne me paraît assez juste pour cela. Car je dois l'avouer, j'ai probablement désiré votre lettre autant que je l'ai redoutée, et si votre amie ne s'est pas déjà confiée à vous sur le sujet, sachez que sa tâche ne fut pas des plus aisées.

L'idée même de vous lire ramenait à mon esprit le souvenir de notre dernière rencontre, et avec lui, la crainte de voir se raviver l'espoir de sentiments que j'avais pourtant souhaité enfuir au plus profond de moi, pour ne plus avoir à en souffrir. Mais il était déjà trop tard pour cela, mon coeur ne m'appartenait déjà plus. Il est vôtre aujourd'hui, comme il l'a en vérité toujours été, et comme il le sera encore bien après que mon âme soit retournée auprès de l'Esprit de la Mort. Alors s'il est une chose que vous n'ayez à craindre de ma part, c'est que je puisse jamais vous oublier.

Je n'ai pas les réponses à vos questions, et je doute même que quiconque put jamais y répondre. Toute la raison du monde serait bien impuissante à expliquer de tels sentiments, tant ceux-ci semblent défier ce que l'on se plaît à nommer les conventions. Qu'importe, je n'ai pas besoin d'explications si celles-ci devaient vous interdire de m'appeler amour, car il n'est plus cher désir à mon coeur que de voir ce mot fleurir sur vos lèvres.

Mais il est pourtant une ombre qui demeure et que je me dois d'évoquer ici : aussi cruels ont-ils pu sonner à mon oreille, vos arguments étaient autant de sages vérités et s'il est une chose que je crains plus encore que d'avoir à passer mon éternité loin de vous, c'est l'idée même que vous puissiez un jour souffrir d'avoir cédé aux tourments de votre coeur. Il y a tant de choses que je ne pourrais jamais vous offrir, il est tant de sacrifices qu'il vous faudra concéder... Car le monde n'est pas encore prêt à entendre semblable décision de votre part et si je ne désespère pas de voir changer cela un jour, en attendant, il vous faudra mentir et vous cacher de ceux qui vous sont proches, est-ce là vraiment ce que votre coeur désire ?

Je compterais les secondes qui me séparent de votre réponse,


K.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Left_bar_bleue0/10Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitimeDim 27 Avr 2014 - 22:35

Cette lettre, Esmelda l'avait attendu comme crainte. Qu'allait-il pouvoir dire à ses mots. Elle n'était pas sûre. Plus sûr de quoique se soit. Perdu dans ce nouveaux flots de sentiment qu'elle n'avait jamais connu. Peur d'aimer et des conséquences de cet amour.
Surtout au vue des mots rapides qu'elle avait eut avec son amie et confidente. Cette dernière semblait perdue dans le remaniement d'échanges des lettres et Esmelda prit le soin de lui expliquer ce qu'il en était.

Quelques heures plus tard, elle alla dans son petit bureau répondre à la lettre du vampire, les mains fébriles et le coeur palpitant. Que dire, comment le dire?

Citation :
Je suis comme vous. J'attendais votre lettre autant que je la craignais. Était-ce trop tard ? Avais-je éteint cet espoir que vous aviez mis dans vos mots ce jour là ?

Mon cœur ne désire aujourd'hui qu'une chose. Vous revoir. Me perdre dans vos yeux clairs et entendre de nouveaux le son de votre voix. Il faut croire qu'écouter son cœur vous fait oublier tout entendement. Et je suis prête à endosser toutes vos craintes.

N'est-ce pas vous qui me disiez qu'ensemble nous pourrions bâtir, construire ce monde dont nous entrevoyons les contours ? Un monde sans haine, sans a priori, sans haine. En faisant changer les mentalités. Vous avez raison, je n'avais pas peur de vous, de vos mots ni de ce que cela impliquerait. Mais de moi. Je n'ai jamais connu ce sentiment, même si on cherche à me l'imposer, du moins à faire semblant. Le vivre pour moi est une aventure dont je ne maîtrise rien et j'ai peur d'en souffrir. Et encore plus avec vous. Car là, je ne joue plus les princesses en quête d'un époux pour l'avenir de mon empire, mais je suis moi, à nue devant vous, avec mes défauts, mes qualités, mes peurs, mes craintes, un statut imposant et une réalité dont vous ne pouvez pas prendre compte : je suis humaine, vous êtes vampire. Vous vous nourrissez de mon sang et mon peuple vous massacre. Il est nullement question de savoir qui a raison ou tort.


La jeune femme déchira le parchemin et se leva pour aller le jeter au feu. Elle regarda un moment le parchemin mourir dans les flammes, le regard perdu dans ses songes. Comment lui dire qu'elle avait peur, peur de ses sentiments bien plus que du reste. Aimer. Grand mot, vaste sentiment. Une princesse pouvait aimer? Elle en doutait. Les belles histoires d'amour dans son milieu étaient rares. Convenances et politiques primaient.

Citation :
Les mots sont de faux amis. Ils lient, délient, vous rapprochent mais aussi vous troublent. Comme les vôtres. Mon émoi est encore plus fort quand je connais maintenant le fond de votre pensée et de ce que vous pouvez ressentir. Ainsi que vos doutes. Car ils me renvoient aux miens et j'ai peur.

Mon cœur et mon esprit sont en contradiction et seul votre présence arriverait à calmer ce tourment. Et de savoir que j'ai pu vous blesser d'une quelconque façon est une souffrance pour moi. Je ne le désirai en rien. Loin de moi l'envie d'apporter le tourment dans votre esprit. Le mien me suffit et si je pouvais prendre le votre.

Mais vous aviez raison. Je n'ai et n'avait nullement peu de vous, de ce que vous êtes, mais de moi, de ce sentiment qui m'est nouveau et interdit. Surtout auprès de vous. Princesse de l'empire des Hommes, j'ai un devoir auprès de mon peuple. Mais ma raison et mon cœur me dictent de vous revoir. De me moquer des convenances dans l'attente que le monde soit prêt à me voir aimer un vampire.

Mon cœur n'a jamais ressenti ce que j'ai pu vivre en étant dans vos bras, vos yeux plongés dans mon regard, vos mots qui ont fait vibrer mon âme. Oui, mes mots étaient cruels et une défense face à ma peur. L'amour n'est que folie et déraison, depuis toujours, maintenant je le sais. Mon cœur ne désire que vous revoir, il se sent vide et pas complet maintenant qu'il est loin de vous. Devrons-nous ne plus nous voir alors que nous en brûlons d'envie ? Les tourments de mon cœur ne sera de ne plus poser mes yeux sur vous.

Je suis comme vous le cœur emporté dans la tempête, qui ne veut écouter ce que la morale peut bien dire. Mais y-a-t-il une morale en amour ?


Esmelda plia et ferma la lettre en cachetant avec de la cire. Elle la posa dans une capsule. Quand le vampire la touchera, ils seront les deux seules à pouvoir lire le contenu. La princesse la donnerait à Ninna discrètement le soir venu.

En attendant de lui donner la lettre, la princesse partit demander ses dames de compagnie, on devait la préparer pour le dîner. L'attente serait longue avant une réponse, et encore plus avant de le revoir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Mon identité
Mes compétences


Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Empty
MessageSujet: Re: Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Le facteur sonne toujours trois fois [Kylian]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Une bonne fois pour toute (PV Kylian)
» Une discussion en toute discrétion ( pour de bon cette fois ) [PV Kylian] TERMINE
» Découvrir le monde à trois, c'est toujours mieux que tout seul ! [PV Alkhytis & Aïasil & Verith]
» Il faut sauver le soldat Kylian [Skade, Cynoë, Fabius, Verith, Kylian]
» Premier combat : Tobold VS Kylian [KYLIAN VAINQUEUR]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Armanda, terre des dragons :: Rps terminés-