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Shëridan EMLAYFEULL

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AuteurMessage
Lorenz Wintel
Lorenz Wintel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Mage exceptionnel
Expérience:
Shëridan EMLAYFEULL Left_bar_bleue0/10Shëridan EMLAYFEULL Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 9

Fondatrice

Shëridan EMLAYFEULL Empty
MessageSujet: Shëridan EMLAYFEULL Shëridan EMLAYFEULL Icon_minitimeJeu 19 Sep 2013 - 22:43


Emläyfeull Shëridan


Il en faut peu pour être heureux,  vraiment très peu pour être heureux. Il faut se satisfaire du nécessaire!
- Baloo



© *heise
Identité

Qui suis-je:

  • Race : Elfe

  • Nom : Emläyfeull

  • Prénom : Shëridan

  • Surnom(s) : Sheri

  • Titre : Pas pour l’instant

  • Date de naissance : An 1384 de l'Ère d'Argent

  • Age réel : 369 ans, apparence d’environ 20 ans pour les humains

  • Age vampirique : Il ne le sait pas, puisqu’il n’est pas un vampire

  • Lieu de naissance : Au royaume elfique

  • Lieu de vie : Au royaume elfique

  • Rang social : Petit peuple

  • Poste/emploi : Heu... Maraîcher

  • Guilde : Aucune



Compétences

Il y a les bons... et les moins bons:

  • Alignement : Très bénéfique

  • Arme principale : Heu… C’est que Sheri ne s’est jamais vraiment battu et qu’il n’y voit ni l’intérêt, ni l’utilité. Dans le royaume elfique, les animaux sont gentils et ses pairs ne le battent pas, alors pourquoi voudrait-il agiter des bouts de métaux pour transpercer quoi que ce soit? Il préfère sauter partout sur les arbres et devenir maître acrobate comme ses amis les singes! Il a aussi appris à attraper des choses avec des bouts de lianes fermes. C’était pratique, puisque souvent, les meilleurs fruits ne sont pas toujours les plus accessibles! Il est donc possible de s’imaginer qu’il pourra, un jour lointain, lorsque l’envie lui viendra de faire mal à autrui -parce que, nous savons tous que cette envie nous vient un jour, imprévisiblement-, utiliser quelque chose de similaire à une liane pour attraper ou pincer les bonnes gens. Il utilise une dague pour couper ses aliments et sait faire des figurines avec des bouts de bois (Il n’avouera jamais jouer à la poupée). Mais il ne chasse pas les animaux avec sa dague, oh que non (vous avez pensé trucider vos amis?)! Il ampute les plantes, mais à chaque fois, il s’excuse auprès d’elles puis les remercie longuement de lui faire don de leur corps.

  • Autres objets : Il possède un bijou que sa grand-mère lui a offert. Il ne le porte qu’à l'occasion. C'est une structure étrange en laiton, avec des formes triangulaires ajourées, des chaînes et des petites pierres. L’objet est strictement décoratif. Il ne génère pas de gros golems tueurs ou de pingouins ninja en feu qui lance des poignards rouillés.

  • Caractéristiques :

      Physique :
    • Force physique : Bon
    • Agilité : Très bon
    • Furtivité : catastrophique
    • Réflexes : Très bon
    • Endurance : Faible
    • Résistance : Moyen
    • Beauté : Maître

      Mental :
    • Force mentale : Catastrophique
    • Patience/self contrôle : Moyen
    • Perception : très faible
    • Intelligence : Catastrophique
    • Arrogance : Faible
    • Gentillesse : Maître
    • Prestance/charisme : Très bon
    • Mémoire : Catastrophique

      Combat :
    • Epée : Catastrophique
    • Dague doubles ou simple : Moyen
    • Poignard : Très faible
    • Lance : Catastrophique
    • Armes contondantes : Catastrophique
    • Hache : Très faible
    • Faux : Catastrophique
    • Fouet : bon
    • Art du lancé (poignard, petite hache...) : Très bon
    • Art de la parade (bouclier ou arme) : Catastrophique
    • Arc : Moyen
    • Arbalète  : Très faible
    • Mains nues/pugilat : Catastrophique
    • Equitation : Maître







  • Totem : Pas pour l'instant

  • Style de magie principal : Elfique

  • Puissance magique innée : Faible

  • Niveau magique : Faible, mais n'a heureusement pas tendance à régresser!






Physique et caractère

Être ou ne pas être:

  • Physique : Comme tous les elfes, Sheri possède des caractéristiques de beauté fatale. Des lèvres charnues, symétriques et d’un rose raffiné. Un nez droit, plutôt étroit. Des pommettes hautes et des fossettes se creusant visiblement lorsque Sheri sourit. Des paupières subtiles, entourées de sourcils épais et de longs cils courbés. Une forme faciale plutôt ovale, avec la moitié supérieure du visage un peu plus large que la moitié inférieure. Un corps svelte de grandeur légèrement supérieure à la moyenne des elfes, des traits fins et gracieux, une démarche élégante et posée. De toute évidence, il est plaisant au regard… du moins, il l’est jusqu’à ce qu’il commette une gaffe! Mais comment lui en vouloir lorsqu’il relève son ravissant visage qui arbore un sourire timide, encadré par sa longue chevelure pâle, presque d’un blanc neige, qui s’ondule délicatement jusqu’au milieu de son dos au plaisir du vent? Comment résister à ses grands yeux en amande d’un turquoise fascinant, comme l’eau claire d’une plage transpercée par les rayons purs du soleil? Comment rester de marbre devant son regard si pétillant de naïveté, si rêveur et surtout si sincère? Ha! Sheri! Si jeune et passionné. De tout son corps émane la béatitude qu’il voue à la vie, impossible de ne pas capter tout l’émerveillement qu’il dégage devant le plus trivial des détails de son environnement! Sheridan est un spectacle émouvant pour celui qui le contemple. Il peut être bien être grand, élancé, beau et sophistiqué, ce qui laisse une marque dans la mémoire des autres est son charme, son aura de bonheur et son innocence!


  • Vêtements : Sheri porte des tuniques amples en lin lui arrivant un peu en bas des genoux et fendues soit sur les côtés, soit devant et derrière. Il serre le tout au niveau de sa taille, avec un bout de tissu tel une ceinture. Dépendamment de la température, ses habits peuvent posséder des manches, un col ou pas. Lorsqu’il fait plus frais, il enfile aussi un chandail plus épais qui lui arrive en bas du popotin (dans un tissus qui ressemble à du coton, mais plus épais. Pas de cuir ou de laine car il est strictement végétalien : eh oui! même en habit). Ses tuniques arborent des couleurs plutôt printanières, alors que ses vêtements plus chauds sont dans les teintes terreuses. Il se pare parfois d’un bijou en laiton qu’il affectionne particulièrement et qui lui a été offert par sa grand-mère. Ce dernier semble être une broche de forme bizarroïde ressemblant à un amas de triangles ajourés qu’il pose près de son col. Sous ses tuniques, il porte des pantalons foncés et se chausse de sandales fabriquées de matières végétales ou laisses ses pieds dénudés pour mieux sentir la fraicheur de la terre et de l’herbe sous ses orteils. Il faut aussi spécifier qu’il porte un grand soin à ses ongles de pieds et de mains qui sont donc toujours impeccablement taillés et entretenus.


  • Caractère : Voici la partie qui gâche un peu l’incroyable beauté que la vie a confiée à ce jeune elfe. En effet,  Sheridan est un peu simple. Non, en fait, il l’est beaucoup. C’est probablement ce qui anime sa grande allégresse constante, ce qui nourrit son affection prématurée envers n’importe qui et aussi ce qui soutient son immuable innocence. Il est donc extrêmement pacifique, puisque de toute façon, il n’y comprend pas grand-chose à la guerre et aux discordes. Son attitude positive inaltérable mène parfois à ce questionnement : Sheridan est-il totalement idiot ou tout bonnement placide? La frontière est bien confuse puisque, à l’occasion, il semble plausible que Sheri contrôle parfaitement ses émotions ou qu’il ne montre pas ses sentiments -caractéristique assez répandue chez les elfes, en fait. Néanmoins, il demeure plus probable que Sheridan soit juste incapable de procéder des informations trop complexes et qu’en cas de situations critiques, il reste impassible puisqu’en fait, il n’a aucune compréhension de ce qui devrait le perturber. Beaucoup moins orgueilleux que la moyenne des elfes, il ne se vexe que rarement, quoique ça lui arrive quand même et surtout lorsqu’on l’ignore. C’est probablement un peu marqué dans l’histoire de sa vie que de se faire ignorer. Il n’a pas tant le choix de le tolérer, mais s’il y a quelque chose qui peut le rendre un peu moins heureux, c’est bien d’être sans cesse négligé par ses pairs. C’est souvent pour cette raison qu’on ne comprend pas vraiment s’il cache sa solitude ou s’il est juste trop niais pour être malheureux. Malgré qu’il ne comprenne pas tout à fait le déroulement de certains évènements dans sa vie, il lui arrive toutefois d’entamer des réflexions poussées sur l’existence des êtres en général. Au final, on ne sait pas trop comment ça fonctionne dans sa tête, mais à premier abord, il n’agit pas comme la plus éclatante des lumières! Ça ne l’empêche pourtant pas d’être très courtois, excessivement jovial et d’une générosité -presque- sans limite.
    Dans son enfance, puisque ses parents l’ont gavé de feuilles -et parfois sans vraiment savoir qu’ils pouvaient avoir des effets secondaires-, Sheridan affiche parfois une absence d’esprit inquiétante. Dans le sens littéral, il reste quelquefois immobile, le regard dans le vide, avec un sourire béat et il lui arrive couramment de ne pas se souvenir de certains évènements précédents. Certains caractérisent son étrange comportement de perte de mémoire courte. Personne ne sait quand cet état est susceptible de se manifester. Par chance, cela ne lui arrive pas à tous les jours! Ce qui lui arrive souvent, en fait, c’est d’être franchement maladroit. C’est comme si c’était une malédiction sur leur famille que d’être malhabile. Alors Sheri trébuche souvent par inadvertance, il casse tout plein de trucs sur son passage et il lui arrive aussi de déchirer des vêtements sans le vouloir -on peut se questionner sur la véracité de ce dernier point.
    N’ayant que peu d’amis elfes –pas du tout, en vérité-, Sheridan a développé un amour plus profond envers les végétaux et les animaux. Un peu trop profond, à vrai dire. Par exemple, faute de se trouver une partenaire, l’elfe s’est offert, comme premier amour, un arbuste à fleur -un magnolia stellata pour être précis, quelle beau spécimen! C’était tout à fait platonique, mais comme cela le rendait heureux, à chaque jour, de voir les jolies pétales blanches de son bien-aimé! On fait avec ce qu’on a, lui avait souvent dit ses parents. Il adoptait ces paroles sans retenues! À défaut de ne pas avoir tous les amis elfes qu’il voudrait, il adoptait tout plein de compagnons animaux. Il affectionnait surtout son ami Mignon, une antilope égarée avec qui il a connu pour la première fois l’amour charnel. Heum… Mouais. L’auteur justifie ici qu’il ne s’agit que d’une bise sur le museau de l’animal, Sheri étant bien trop chaste pour penser aux plaisirs de la chair… Heu… ouais. Non, en fait, il aime bien la chair. Comme les torses dénudés de ses compagnons elfiques. Mais juste pour les flatter, parce que ça a l’air agréable. Rien d’autre, hein…! Donc, il faut anticiper le fait que les elfes étant assez délicats, la découverte de muscles abdominaux prononcés de d’autres races peut choquer l’âme sensible et pure de Sheri et l’émoustiller de manière inquiétante. De toute façon, rencontrer d’autres races ne pourrait que l’exciter tout plein, puisque tout au fond de lui, il rêve de trouver d’autres créatures qui ne l’ignoreront pas comme ses pairs et qui deviendront ses compagnons, comme ses amis les animaux (c’est louche dit comme ça). Avec eux, il pourra s’amuser tout plein et découvrir les plus belles choses de l’existence! (On parle ici de l’amitié, de la loyauté, de l’amour fraternel, des moments inoubliables de fous rires, des petits secrets partagés, des nuits blanches à parler de tout et de rien, d’accord? Presque juste ça. Ouais.)
    Alors voilà le portrait de notre cher Sheridan. Benêt, gauche, rêveur, affectueux, jovial et naïf… avec une orientation amoureuse douteuse. Et aussi des pensées étranges. Et aussi des pertes de mémoires bizarres.




Mes liens

Aimons-nous:
Sheridan a un père, Kamöra Emläyfeull et une mère Shannon Emläyfeull.
Ses parents avaient des parents aussi. Du côté du père il y avait Mokätika Emläyfeull et Tiamäria Emläyfeull et du côté de sa mère, il y avait Bäiley Mhalladröa et Carölans Mhalladröa. Un peu à la Roméo et Juliette, mais sans la guerre et la haine profonde et le poison et la mort et avec une fin plus concluante, Kamöra et Shannon se sont unis et ont donné naissance à notre cher Sheri!
À part ses parents, Sheri a plusieurs amis animaux et végétaux. Son premier partenaire arbuste se nommait Chouette et son ami l’antilope égarée se nommait Mignon. Ce sont ses premiers amours… mais tout cela ne reste que des idylles, bien sûr… Enfin, on préfère le croire!



Derrière l'écran

Un peu de moi:

  • Petite présentation : Heu. Ça viendra en détail un autre jour, d’accord? Ce que vous devez savoir, c’est que Sheri me ressemble un peu… mais en fait, non, c’est moi qui ressemble à Sheri. Je suis bien moins pur et reconnaissant, par contre. Un peu moins stupide aussi. Ainsi que moins obsédé. Et pas autant joyeux. Ni généreux. Peut-être avec une meilleure mémoire. Et avec une orientation sexuelle plus ordinaire… Sans oublier que je suis pas mal moins gauche. Dans le fond, on se ressemble, hein!? (Je n’ai jamais spécifié « moins beau »)!
    Mais sérieusement, comment l’individu derrière un tel personnage peut-il être totalement sain d’esprit?! Surtout dans une histoire avec autant de noms d’alcool…
    Ha, et euh, en fait, J’ai commencé le RP en même temps que Marie-Lys, Luna et Callie, environ. Après, il y a eu des temps morts… Des périodes plus intenses. Ça dépendait en général de la vie qu’il y avait sur le forum. Mais vu que c'est le party généralisé, ici, je crois qu'on va s'y plaire longtemps!


  • Rythme rp : Ha bon? Nous sommes sur un RPG à rythme rapide? Heuuuuuuuuu? Zut? =P
    Sérieusement, je m'engage à terminer les sujets auxquels mon personnage participe au rythme exigé (et avec plaisir!). Toutefois, ce n'est qu'un essai pour moi. Je n'assure absolument pas être en mesure de vous suivre éternellement. Je veux quand même essayer de raviver ma flamme pour le RP écrit. Flamme que j’ai si longtemps laissée éteinte! Et qui sait? Peut-être vais-je me connecter à tous les jours pour actualiser ma page à toutes les heures dans l’espoir qu’on me réponde pour répondre pour qu’on me re-réponde et pour re-répondre ausssiiii… Haaaa… comme dans le bon vieux temps!


  • Particularités rp : J’ai beaucoup de difficulté à écrire des histoires sérieuses. Je veux pouffer de rire en lisant les messages de mon ou de mes partenaires de RP. Je veux aussi rire tout seul devant mon écran lorsque je rédige mon aventure. J’éprouve énormément de difficulté à être concis, mais je déteste écrire de trop longs messages et de contrôler mes partenaires de RP (et vice versa). Pourquoi se taper des 2000 mots par messages pour ensuite devoir quoter chaque action de l’autre pour pouvoir y répondre et être totalement décalé dans le contexte? J’aime mieux faire moins d’actions à la fois pour voir réagir l’autre, mais écrire plus souvent. Bref, j’ai survolé certains sujets sur Armanda et je vais faire de mon mieux pour vous suivre, parce que Callie et Marie-Lys m’ont tellement vanté ce forum (oh que si)! Néanmoins, je n’assure pas de faire des romans à chacun de mes posts (bah, je peux toujours me perdre dans la tête de mon perso sans faire 10 actions…) et je n’assure pas non plus de contrôler un personnage bien sérieux (c’est perdu d’avance pour le sérieux). C’est ainsi. Je suis un peu sot et j’écris pour rire =D ! Prenez-moi comme je suis ou prenez-moi quand même par pitié =D

  • Comment avez vous découvert le forum : Par l'adorable Callie-Nourse!

  • Le code du règlement :










Alors tout commence avec Shannon Mhalladröa qui n’était pas une elfe comme les autres, tout comme sa famille n’était pas une famille comme les autres. Elle avait un pouvoir spécial… non, une malédiction, plutôt! Celle de faire tout plein de… gaffes! Ses parents, Bäiley et Carölans étaient réputés pour être gauches… mais l’union des deux avaient créé un être encore plus redoutable (ou malchanceux)! Shannon ne pouvait vivre une journée sans gaffer (c’est une moyenne si l’on calcule le nombre de gaffes versus le nombre de jours qu’elle a vécu… parce que à sa naissance, elle ne pouvait pas tant gaffer, quand même! On s’entend qu’un bébé naissant, ça n’a pas tant d’emprise sur le monde environnant. En fait, elle a failli s’étrangler avec le cordon de sa mère, mais au final, elle n’est pas morte, alors on ne peut pas vraiment comptabiliser cet incident dans son répertoire de gaffes. (Cela peut expliquer son manque d’esprit, par contre, si l’on considère le côté médical de l’évènement et du manque d’air que cela avait pu occasionner à sa matière grise))! Bien sûr, cette maladresse n’était aucunement volontaire. Shannon s’est forcée maintes et maintes fois de placer correctement un pied devant l’autre, néanmoins, elle trébuchait quand même pendant une infime fraction de seconde d’inattention, entrainant avec elle des bibelots, des clôtures, des vêtements des passants et même parfois des murs peu solides (mais ils méritaient d’être réparés, de toute façon). Sa famille, déjà de basse classe sociale puisqu’elle n’accomplissait point d’actes glorieux mais accumulait plutôt une montagne d’incidents malheureux, ne sombra que de plus en plus dans la condescendance des autres familles. Ce n’était pas du pur mépris de la part des autres elfes, mais aussi une crainte inavouable d’être victime de leur étourderie et certes, une pointe de sincère pitié. Bien que peu d’elfes (ou sinon nul elfe) ne salue les Mhalladröa pour leur adresser la parole, la communauté elfique se trouve quand même forcée de les inviter à certains évènements publics. Alors cela tourne toujours au mini-drame!

Par exemple, une fois, la mère de Shannon avait mis le feu à son père lors de la fête des esprits. C’était entre deux cérémonies, les elfes se grillaient des légumes sur le feu pour festoyer, mais Carolans s’était endormie en tenant son bâton embrochant des courgettes au-dessus des flammes et lorsqu’elle reprit conscience puisque le feu brûlait sa main, elle avait lancé le bâton dans les airs sans trop penser aux conséquences. Alors, les courgettes ardentes vint atterrir sur la tête de plusieurs elfes exaspérés alors que le bâton en feu percuta la cape de Bäiley qui s’était endormi lui-aussi, mais avec des carottes sur sa brochette au lieu des courgettes. Se réveillant, il aperçut le feu à son vêtement et tenta, au premier réflexe, de s’enfuir de cette dernière! Cette stratégie ne fonctionna pas à merveille puisque la cape était attachée après lui et qu’elle le suivait peu importe la vitesse à laquelle il courait ou la distance qu’il parcourait. Des elfes ont donc dû lui sauter dessus pour l’arrêter, puisqu’il était une menace certaine pour le buffet sur lequel il fonçait, et cela termina comme un plaquage de rugby avec dix elfes sur Bailey, à la différence qu’ils ne connaissaient pas le rugby et que monsieur Mhalladröa n’avait pas de ballon et plus de carottes.

Cet évènement n’est qu’un grain de poussière dans l’historique des bêtises de cette famille. Et bien que leurs actes soient totalement innocents et indélibérés, il n’est pas étonnant que les autres elfes tentent de les éviter pour assurer leur survie. Alors quand il s’avéra que Shannon était encore pire que ses parents, c’était à peine si ses pairs l’évitaient à quatre mètres de diamètres (ça sonne plus intense qu’un rayon de deux mètre). Dans ses exploits de maladresse, par exemple, elle a assommé un elfe de famille noble en pleine cérémonie de la mort de son paternel en lui tombant dessus à partir d’un arbre. L’elfe gisait inconscient au sol et il a fallu qu’on interrompe l’évènement pour le ranimer! En fait, Shannon passait par là tout à fait au hasard! Elle tentait seulement d’étudier le comportement des écureuils volants dans l’espoir de pouvoir faire comme eux un de ces jours (non, elle n’a pas essayé de les imiter en sautant en bas de l’arbre...). Une autre fois, elle avait arraché l’habit d’une mariée en essayant de la saluer de façon cérémoniale… (décidément, ces coutumes elfiques étaient très dangereuses)! C’est qu’en trébuchant, Shannon essayait de s’accrocher à ce qui lui tombait sous la main et qu’elle empoignait souvent les habits des autres sans réfléchir. Et par malchance, cette fois-là, la mariée ne portait qu’une délicate robe en soie vraiment trop délicate pour survivre au poids de Shannon. Après cet évènement, elle n’insistait pas pour socialiser avec les autres et ses parents non plus (ils savaient que faire le salut était imprudent). Ils s’étaient progressivement habitués à être ignorés par leurs pairs et ils s’étaient alors retirés dans une maison à l’orée du royaume elfique pour éviter de malmener leurs confrères et de dénuder leurs consoeurs. Leur retrait et leur soumission à la négligence semblait apaiser la colère et diminuer la rancune des elfes qui avaient été victimes de leurs bêtises (en tout cas, nul n’a essayé de les assassiner).

C’est alors qu’un beau jour, Shannon fit la rencontre de Kamöra. Ce dernier était issu d’une famille cultivatrice de classe moyenne. Une bonne famille, sans prétention, qui menait ses activités agraires dans la clairière, au pied de l’arbre sur lequel était perchée leur maison. Leur jardin produisait assez de légumes et de fruits pour subsister à leur besoin et aussi pour une modeste vente au marché. Mokätika et Tiamäria n’avaient qu’un fils unique, leur Kamöra bien aimé. Ils auraient aimé avoir plus d’enfants, mais que voulez-vous, les bébés elfes, ça ne foisonne pas! Tous les trois vivent avec les parents de Tiamäria, encore bien vivants et bien en forme. Mais bon, l’histoire des arrières grands-parents de Kamöra ne nous intéresse pas particulièrement. Notre focalisation semble plutôt se porter vers Kamöra lui-même, cet être mystérieux, solitaire, qui n’aimait pas faire comme les autres. Alors que les autres enfants s’amusaient dehors, durant les pauses entre les cours, Kamöra méditait seul, sur un rocher ou au sommet d’un arbre. Il pensait à la vie, aux choses éphémères qu’elle apportait… Il pensait à l’amour, à la haine, à la rancune et à la générosité… Il pensait aussi aux légumes de son jardin, à leur destin de légumes et aussi à son souper. Bref, son cerveau surchauffait sans cesse! Il n’arrivait pas à faire le vide dans son esprit, puisqu’il était convaincu qu’il était matière et que son esprit aussi… Et qu’un esprit matériel ne pouvait se composer de vide. He oui, Kamöra était bien en avance sur son temps. Mais si l’histoire ne cesse de s’attarder sur Kamöra, Shëridan ne viendra jamais au monde. Et pour que Sheri vienne au monde, il fallait bien évidemment que ses parents se rencontrent et fassent des nananes!

Donc, la romantique histoire des géniteurs de Sheri se déroula au sommet de l’arbre le plus haut des alentours. C’était une journée de pluie, comme il y en avait souvent dans les vieux bois. Une pluie délicate, mais longue. Kamöra méditait sur la plus haute des branches et Shannon cherchait ses amis écureuils quelques feuilles plus basses. Ils s’étaient déjà entrevus, mais ne s’étaient jamais salués et donc, ne se s’étaient jamais parlés. Pendant un moment, Kamöra hésitait, mais finalement, écartant tous les préjugés qu’on lui avait implantés, il mit sa main gauche, ouverte, par-dessus son poing droit et hocha légèrement la tête en gardant ses beaux yeux turquoises rivés sur la petite elfe gaffeuse. Cette dernière ne savait plus quoi faire! Cela faisait tellement longtemps qu’on ne lui avait pas accordé un si grand honneur! Cela faisait si longtemps qu’elle ne se souvenait même plus du geste exact pour effectuer un salut cérémonial, tant elle voulait lui démontrer sa reconnaissance et sa joie! Alors qu’elle cherchait maladroitement ses mouvements, Kamöra reçu un coup de foudre. Dans le sens littéral. Shannon n’avait pas terminé son salut que le corps crispé de Kamöra étincela pendant une fraction de seconde avant de mollement plonger droit sur elle. Bien sûr, la petite maladroite perdit pied, parce que même sans elfe qui lui tombait dessus, elle chutait quand même par elle-même des arbres. Seulement, cette fois-ci, elle était un peu plus en hauteur qu’à l’habitude et cette fois-ci, exceptionnellement, le corps de Kamöra l’écrasait brutalement en bonus.  

Kamö fut le premier à reprendre ses esprits. Il observa autour de lui et se questionna longuement sur la raison de sa présence au bas de l’arbre. Un bruit étrange attira son attention.

« Ayeuuuh… v’z’êtt.. s’moa… malleeeuuh… m’krazé» se plaignit longuement le bruit.

Il tendit l’oreille, à l’affût de tout indice pouvant lui indiquer la provenance du son… et il se rendit compte que ça venait d’en dessous de lui! Kamö se redressa précipitamment, non sans piétiner Shannon quelques coups supplémentaires.

« Pardon mademoiselle! Oh par l’esprit végétal, vous allez bien? » s’empressa-t-il de dire.

« Heum, m’sieur, ce… ce n’est pas grave. Ne vous… heu… ne vous en faîtes pas, m’sieur… heu… hehe… aille… je vais bien… Enfin… heu… je, je… je suis encore vivante, mouais, et… heu… c’est ce qui compte. Heu. Je crois… » bafouilla-t-elle piteusement.

« Voyons mademoiselle! Vous saignez! Il faut que l’on vous soigne immédiatement! Mais je n’ai pas des pouvoirs assez puissant pour vous guérir… Vous pouvez vous lever? »

« Heu… o…oui… heu… » bégaya Shannon en restant totalement inerte.

De toute évidence, elle devait répondre non. Kamöra, voyant le piètre état de la petite elfe blessée, se mit à chanter. Bon, la situation pouvait sembler un peu étrange, mais il essayait en fait de la soigner par la magie elfique. Après un long moment où il déchira l’atmosphère de son horrible voix fausse, Shannon n’était pas totalement guérie, mais elle saignait moins.

« Alors, mademoiselle, vous vous sentez mieux? » demanda-t-il après la dernière note.

« Heu…o…oui… heu… » bégaya Shannon en restant encore inerte.

Kamö, sachant que ce genre de oui venant de cette elfe voulait en fait dire non, se remit à chanter, si on pouvait appeler ça chanter. Son épouvantable berceuse entraina la petite elfe mal en point dans un sommeil réparateur. Kamö prit la petite dans ses bras et la traîna comme un sac de patate vers la demeure d’un soigneur qui habitait tout près. Il laissa Shannon aux soins de l’elfe guérisseur et retourna méditer au sommet de l’arbre. Ce n’est que trois mois plus tard que les deux elfes se rencontrèrent à nouveau. Sans hésiter, Kamöra la salua, mais Shannon, trop occupée à baisser les yeux puisqu’elle le croyait furieux et qu’elle pensait qu’elle ne lui avait apporté que du trouble et de l’agacement comme à tous les autres, ne le vit pas et continua son chemin, le regard un peu brumeux rivé sur ses pieds. Kamö réfléchi longuement, puis décida de se lancer à la poursuite de Shannon qui n’était pas si difficile à rattraper, puisqu’elle s’était cognée à un arbre en ne regardant pas devant elle et qu’elle s’était arrêtée parce qu’elle se sentait sonnée. Kamö se planta devant la petite elfe et la salua de nouveau. Cette dernière ne pouvait pas en croire ses yeux et crut qu’elle était plus sonnée qu’elle ne le pensait. Elle tenta de se frapper le crâne pour retrouver ses esprits et Kamö le lui empêcha en lui prenant doucement le poignet.

« Je peux comprendre si vous vous faîtes mal involontairement, mais vous ne devez pas vous blesser intentionnellement, mademoiselle. » dit-t-il avec un léger sourire. Il lâcha son emprise sur Shannon.

Cette dernière, qui avait secrètement pratiqué le salut cérémonial à répétition depuis leur dernière rencontre fut tout à fait ravie de le lui présenter (parce que sinon, elle ne pouvait pas lui parler). Puisqu’elle avait passé beaucoup de temps à perfectionner son mouvement, elle ne tomba pas du tout durant son exécution, bien qu’elle vacillait un peu. Shannon, n’ayant pas engagé de conversation avec des étrangers depuis très très longtemps, ne savait pas trop comment il fallait procéder. Elle se tenta quand même, puisque cela pesait sur son cœur depuis trois mois et qu’elle avait besoin de se libérer.

« Je… je… m’excuse pour l’autre fois… C’est… c’est à cause… de… de ma gaucherie! Je… vous… vous m’avez salué, et… je… je vous ai… heu… fait tomber. Je… heu… je m’excuse! C’est toujours… toujours de ma faute! » Bégaya la petite elfe, les larmes lui montant aux yeux.

« Mais… mademoiselle! Ce n’était point de votre faute! J’ai été frappé par la foudre et je suis tombé sur vous! Le soigneur m’a dit que vous aviez trois côtes de brisées, ce n’est pas du tout à vous de vous excuser, mais bien à moi! » renchérie Kamö, étonné par la réflexion de Shannon. « J’ai beaucoup réfléchi, mademoiselle. On m’a raconté que vous étiez dangereuse et que vous faîtes du mal aux autres. Je n’y croirai plus! Vous ne m’avez point blessé et vous m’avez même sauvé! Sans vous, ç’aurait été mes côtes qui auraient souffert (bien qu’avec la magie, c’est pas trop grave parce qu’on guéri bien et vite)! Vous ne faîtes rien de mal et vous ne pouvez pas toujours vous mettre toutes vos fautes sur votre dos. Certes, il est arrivé des accidents dans votre passé et vous avez peut-être mis beaucoup de vos pairs dans l’embarras, mais moi, vous m’avez sauvé! Vous avez fait quelque chose de bien dans votre existence, imaginez-vous! »

Shannon, n’en pouvant plus d’autant de gentillesse, tomba dans les bras de Kamöra! Et c’est ainsi qu’ils vécurent heureux et eurent un seul enfant! Vous devinez certainement, puisque de toute façon, je vous l’avais déjà dit, qu’il s’agit de… *roulement de tambour* Shëridan! *TADAM!* Oui, voilà, Sheri est issu d’une elfe gaffeuse et d’un maraîcher bizarroïde qui manque de tact et qui reçoit des coups de foudre. Alors il est tout à fait possible d’imaginer l’horreur psychologique qu’engendre ce mélange génétique! Toutefois, sur le plan physique, les Esprits ont largement compensé : Shëridan est une pure merveille esthétique! Dès sa naissance, les elfes les plus méfiants des gaffes de la famille Mhalladröa ne pouvaient s’empêcher de ressentir un peu d’amour pour ce petit joufflu aux yeux d’océan. Cependant, cela n’était pas une raison valable pour qu’ils saluent les Mhalladröa et de plus, Kamöra Emläyfeull fini par recevoir le même traitement que sa compagne (surtout parce qu’ils s’étaient trompés entre le sel et le sucre et les tomates et les piments pour le buffet de leur mariage et qu’à la cérémonie de naissance de Sheri, ils ont échappé le gâteau de fête sur le nouveau-né (même pas mort!). Les deux elfes ne semblaient point offusqués par leurs confrères et consoeurs parce qu’ils étaient très empathiques et se retirèrent à l’orée du royaume, dans une maison éloignée comme l’avait fait les parents de Shannon.

Ils vécurent une vie calme à l’écart de tous, en se nourrissant des fruits de leur travail de maraîchers. Ils tentèrent même d’innover et essayèrent de mélanger plein de nouvelles espèces de végétaux dans leurs repas. Certaines feuilles les détendaient beaucoup et les évitait de faire des gaffes. Cela les persuada que gaver leur enfant de ces fameuses laitues étoilées allait l’aider à être moins maladroit et le délivrer de la négligence des autres elfes. Contrairement à leurs attentes, Shëridan devint de plus en plus absent d’esprit et perdait parfois un peu la mémoire sans toutefois faire moins de gaffes. Shannon et Kamöra, constatant cela, cessa d’offrir la laitue magique à Shëridan. Ce dernier, qui aimait beaucoup de goût des feuilles étoilées, en planta en cachette derrière la maison pour en consommer. Le jour de la récolte, il s’en empiffra tellement qu’il en a été malade, et dès ce jour, il cessa définitivement d’en ingurgiter. Vous savez, lorsque vous mangez un aliment et que vous vivez un inconfort majeur dans un certain délais après la prise de cet aliment, votre corps peut produire une association (qu’elle soit véritable ou fautive) entre la nourriture et votre pitoyable état. Pour vous éviter de revivre une situation similaire, votre système rejette spontanément l’aliment en question et créé dans votre tête la profonde certitude que vous détestez l’aliment en question et que vous n’en consommerez plus jamais. Ce phénomène se nomme l’aversion alimentaire et c’est un moyen adaptatif qu’a développé plusieurs êtres vivants durant l’évolution. MAIS, cessons les leçons de biologie et continuons la biographie de notre cher Sheri.

Alors depuis sa tendre enfance, notre héros pas très héroïque manqua à maintes reprises de se faire tuer par sa mère gaffeuse et fut nourri de plantes et d’herbes aromatiques à effets secondaires dévastateurs par son père cultivateur. Cela ne le déprima pas du tout (parce qu’en fait, il ne le savait pas). Et il vécut très joyeusement jusqu’à ce qu’un jour, à l’école (où il était seul et ignorés par tous ses camarades), il vit des elfes s’amuser ensemble et qu’une chandelle s’alluma dans sa tête (parce que ça avait toujours été comme ça, mais qu’il n’avait jamais fait le lien).

*Mais je suis… tout seul.*

Cette pensée occupa son esprit jusqu’à ce qu’il rentra à la maison et qu’il fit part de sa réflexion à ses parents. Ceux-ci, avec un grand sourire, lui expliqua qu’il n’était pas du tout seul. En plus que Sheri les avait, eux, le jeune elfe avait aussi plusieurs compagnons animaux. Ils expliquèrent également à Shëri que tous les végétaux étaient ses amis et que c’est pour cette raison que leur famille leur parlait avant de les manger. Ils se permettaient de consommer les végétaux parce que cela ne leur faisait pas vraiment mal quand on les coupait et qu’ils se régénéraient quand on prenait bien soin d’eux, alors que les animaux de la forêt ne se reconstituaient pas quand on leur coupait un membre et c’est pour ça qu’on ne les mangeait pas.

« Sheri, si tu respectes la nature, elle te respectera à tout jamais et sera ta seule amie pour toujours. » avait doucement expliqué sa mère.

« De toute façon, il faut faire avec ce qu’on a, alors mon cher enfant, amuse-toi donc avec les arbustes et les betteraves! Ou les singes si tu préfères. » avait rajouté son père.

Bien heureux des conseils pertinents de ses parents, Shëridan ne tarda pas à se trouver tout plein d’amis. Il se fit rapidement accepter par les singes, puis les arbres, puis les gros chats, les serpents, les insectes et le gazon. Tous étaient ses amis (à l’exception des elfes)! Il apprit à grimper dans les arbres comme les singes, il apprit à pratiquer la photosynthèse comme les arbres, il apprit à machouiller les cheveux des autres avec les chats et apprit à faire des gros câlins comme les serpents. Étrangement, avec ses compagnons non-elfe, Shëridan ne commettait pas trop de maladresses. Il se sentait assez à l’aise avec eux et ne se sentait ni craint ni méprisé. Bien que l’hostilité des autres elfes l’ait poussé à s’isoler dans son coin avec des amis animaux, il ne leur témoignait aucune haine. Lorsqu’il croisait ses pairs  à l’école, il leur souriait toujours et il comprenait qu’ils avaient leurs raisons pour ne pas lui parler. Selon Shëridan, il n’était pas reclus à cause des autres, mais bien parce que chacun a sa propre voie dans la vie et que lui, il était destiné à ne pas être accepté des autres. Vous pouvez bien trouver qu’il a d’étranges manières de penser, mais en vérité, Sheri est un être très profond (enfin, il le pense). Par exemple, il va méditer sur les rochers ou les sommets des arbres, comme son père, à l’occasion. Une fois, il était assis sur un rocher, puis il s’est senti fusionner avec celui-ci pour n’être qu’un. Il se posait alors cette question : en vérité, est-ce lui qui était assis sur le rocher, ou est-ce le rocher qui était assis sur lui? Et si le sol se tenait sur ses pieds et le ciel était le sol? Comment pouvait-il avoir la certitude qu’il était dans le bon sens? Voilà le genre de réflexion philosophique que pouvait engager l’esprit particulier de notre cher Sheri.

Une autre fois, à l’école, alors que Sheri était un peu plus âgé, il vit un elfe prendre la main d’une elfe et tous les deux partirent gambader dans les bois. Cela intrigua Sheri. Une fois de plus, il déploya ses réflexions à ses parents. Pourquoi les elfes et les elfettes semblaient-ils nourrir une relation différente des elfes et des elfes? Ses parents ne savaient point comment lui emmener le sujet, mais lui expliqua brièvement qu’un jour viendra, il saura par lui-même que ce jour est venu et qu’une de ses amies finira par devenir plus importante dans sa vie. Il donnera tout plein d’affection à cette amie et juste la regarder le rendra heureux! Cette amie sera son amour. Et peut-être même son unique amour. Shannon et Kamöra avaient toutefois omis un élément majeur dans cette explication : Sheri n’avait JAMAIS eu d’amie elfique. Que fit-il, alors? Il se posta devant un arbuste qu’il nomma Chouette et décida que le végétal allait être l’ami important de sa vie (il avait confondu le féminin avec le masculin et était persuadé qu’il devait se trouver des mâles). Il s’agissait d’un Magnolia Stellata, ou magnolia étoilé, arbuste abondant de fleurs aux longues pétales d’un blanc immaculé. Il trouvait que Chouette était tellement joli et passait ses jours entiers à l’admirer, le cœur empli de bonheur. Puis l’été prit fin… et Sheri fut témoin de la progressive détérioration de son amour. Les pétales se ternissaient, séchaient, puis tombaient. Il resta à ses côtés durant tout le douloureux processus, lui tenant une branche et lui chuchotant des propos rassurants, des éloges à leur si belle relation et leur si profond sentiment d’adoration supposément mutuel. Il passa ainsi tout l’automne aux côtés de son être aimé jusqu’à la dernière seconde, puis il demeura inconsolable durant l’hiver entier… Jusqu’à ce que sa mémoire courte défaillisse en ne lui laissant comme seul souvenir de Chouette que le fait qu’il aimait bien ce genre d’arbuste.

Des années passèrent encore avant que Sheri ne surprenne deux elfes s’embrasser lors d’une étrange cérémonie où il y avait de la nourriture à profusion et un achalandage marqué d’invités. D’ailleurs, Sheri était invité, lui aussi, ce qui était franchement rare et il resta assis tout le long de l’évènement pour éviter de commettre une quelconque faute que ce soit! La vision de ces êtres entrelacés qui s’échangeaient fougueusement leur salive intrigua notre cher Sheridan, qui, une fois à la maison, se remit à exposer son incompréhension à ses parents. Ceux-ci, redoutant que leur fils allait à nouveau s’enticher d’un arbuste tentèrent de leur mieux de lui expliquer ce genre de phénomène.

« Tu verras, Sheri, lorsque l’amour viendra et lorsque tu te marieras, tu le sauras! Tu auras envie d’embrasser ton partenaire et de vivre toute ta vie avec lui. » lui avait expliqué sa mère.

Suite à cette discussion, Sheri se demanda à chaque jour quand il allait savoir qu’il le savait. Il attendit patiemment en faisant ses activités journalière, soit manger des fruits, se balancer d’un arbre à l’autre en compagnie de ses amis les singes ou les écureuils volants, jouer à la poupée avec des figurines en bois qu’il avait sculpté de ses mains non talentueuses et méditer sur des arbres ou des rochers comme le faisait son père. Malgré les rumeurs de guerres et de peuple étranger désireux d’anéantir la magie qu’il percevait lorsqu’il passait au travers du royaume elfique, Sheri vaquait nonchalamment à ses occupations et sa préoccupation première était de savoir, un jour, que l’amour venait et qu’il se mariait. Puis ce jour vint, où il rencontra une antilope blessée, qui devait venir de l’empire, mais qui s’était perdue dans les vieux bois. Il vit dans ses yeux effarés qu’elle avait besoin de lui, de ses soins et il décida de l’adopter et la nomma Mignon.

Rapidement, il développa une énorme passion pour Mignon, et le moment vint où il sut qu’il voulait l’embrasser et la marier. Il tenta donc de reproduire le mouvement langoureux qu’il avait observé chez les mariés elfes dont il était question dans l’un des paragraphes précédents sur le museau de l’animal et celui-ci, bien qu’étonné, ne prit pas cela bien au sérieux. Malheureusement, Sheri ne savait pas que son amour n’était pas réciproque et sombra de plus en plus dans les filets de la passion aveugle! Aucune information exacte n’a pu nous être transmise, puisque Sheri et Mignon étaient camouflés par un gros buisson touffu, mais il semblerait que l’elfe ait commis une quelconque action qui a déplu à son compagnon, puisque celui-ci fonça comme une flèche hors du buisson et se précipita vers les vieux bois comme s’il fuyait Sheri. Bien sûr, l’elfe s’élança à sa poursuite en tentant de s’expliquer, mais en vain. Il ne fit que plonger de plus en plus profondément entre les arbres et s’éloigna plus qu’il ne le pensait du royaume elfique. Soudainement, Sëridan cessa de poursuivre Mignon et évalua l’environnement qui l’entourait. Pourquoi courait-il, déjà? Il avait oublié… Mais en fait, non, il se souvenait d’une chose : il cherche l’amour de sa vie!

Comme vous avez pu le constater, l’histoire de Shëridan est fichtrement ennuyante. Il a grandi cloîtré dans son petit coin de forêt avec ses parents assez singuliers dans leur genre et avec ses seuls amis les animaux et les végétaux. Il n’avait bien évidemment pas d’amis elfiques et s’est fait ignorer par ceux-ci depuis sa naissance puisqu’il est tout au bas de l’échelle sociale et qu’en plus, sa famille a la malsaine réputation d’être maladroite. Ses parents l’ont gavé de feuilles dès son enfance, ce qui l’a rendu encore plus benêt et perdu qu’il devait être. Et pour assouvir son besoin d’affection, il s’est pris comme amoureux un arbuste, puis une antilope qu’il a traumatisée. Bref, quoi de plus banal? Et pour couronner le tout, il se retrouve finalement perdu dans les vieux bois en se souvenant seulement qu’il est à la recherche de l’amour de sa vie. Vous parlez d’une histoire!



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Shëridan EMLAYFEULL

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