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| Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE | |
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| Sujet: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Jeu 29 Aoû 2013 - 13:51 | |
| Une lune était passée. Depuis sa rencontre avec Isyndar, la petite dragonne de l'Ombre, bien des événements s'étaient produits. Il est toujours difficile de revoir où la vie va vous mener, mais en y repensant, Hyrriena avait vraiment l'impression qu'elle jouait avec elle de façon sadique. Le temps où elle avait rencontré la dragonne semblait bien loin, et pourtant... Tout se bousculait un petit peu trop vite au goût de la jeune femme, mais avec un petit peu de chance, sa rencontre avec le dragonnier lui permettrait de stabiliser, au moins, ses idées politiques. Quoi que la guerre entre Kylian et Lorenz n'avait plus grand chose de politique, c'était plus une tentative de l'un de récupérer le pouvoir de l'autre ; l'un ne pouvant être pire que l'autre.
La colline de Grandham était là , juste devant elle, alors qu'elle même se trouvait en lisière de forêt, debout et immobile sur une branche afin de voir les alentours. Le clair de lune éclairait l'endroit d'une pâle lueur froide, et le ciel était clair, trop pour que l'on y distingue clairement les étoiles. Dommage. Au moins les arbres apportaient-ils un havre de paix. L'herbe était encore verdoyante, légèrement mouillée si l'on prêtait attention aux reflets qu'elle renvoyait de l'astre de nuit. C'était magnifique, et la fugitive passa quelques instants à admirer l'endroit, les yeux dans le vague, enveloppée dans sa cape.
Inspirant, la voleuse laissa l'air pur aux senteurs boisées pénétrer ses poumons, l’imprégner tout entière. Elle aimait la forêt. Ce n'était pas souvent le cas des vampires, mais elle, elle lui procurait régulièrement des abris où se dissimuler, où protéger sa vie et se cacher de ceux qui la pourchassait. Plus que les souterrains, sombres et humides. Elle préférait de loin l'air pur du dehors que celui, sentant le ramifié, des sous sols.
Aujourd'hui d'ailleurs, elle espérait ne pas tomber dans un guet-apens. Se frottant les mains, elle hésita un instant, puis décida qu'il valait mieux pour elle qu'elle ne porte pas Dévoreuse. Ainsi, bien qu'elle ne puisse user de sa magie, le dragonnier -tiens, d'ailleurs elle ne connaissait même pas son nom- ne la verrait pas. Nul doute que s'il savait qu'elle gardait une arme d'une telle puissance, recherchée par les armées Alayiennes et les Larmes d'Alderick, il ne mettrait pas longtemps à tenter de la récupérer. Elle laissa donc le bijou dans la poche conçue pour, tira les plis du vêtement, remit ses gants de cuir épais et posa machinalement la main droite sur une de ses dagues. Tout était trop calme a son goût. D'ordinaire, la forêt bruissait de cris divers, de l'appel de la biche a son faon et des crissements des insectes ; mais aujourd'hui, hormis quelques battements d'ailes, c'était désert. De quoi vous rendre nerveux.
Impatiente, Hyrriena se pencha en avant, scrutant les alentours. Enfin, une silhouette sembla se dessiner sur gauche, qui sortait des arbres pour attendre aux abords de la colline. On y était. A présent, elle devait vérifier qu'il était seul. Mais rien ne bougeait. S'humectant les lèvres, elle remit en place une mèche de cheveux humides -sa route avait croisée celle d'une rivière, aux eaux claires et accueillantes- en espérant que cette nuit serait moins agitée que celle d'il y avait quelques jours a peine, où elle avait rencontré, pour son grand malheur, Lyra. Non, cette fois ci, tout irait bien. Sautant discrètement sur le sol, elle abaissa sa capuche, grimaçant parce qu'elle détestait le contact des cheveu froids emprisonnés dans le tissu, et se rapprocha, à pas de félin, de la silhouette.
Ce n'est qu'a cette instant qu'elle se rappela la phrase d'Isyndar, qui resonna dans son esprit : « Venez sans craintes, je serai non loin de là à m'assurer que personne ne vienne troubler cette rencontre ». Voila qui expliquait probablement pourquoi la forêt cachée la présence de vie en son sein. Ses habitants devait sentir la dragonne dans les environs. Pourvu qu'elle ne s'approche pas trop. Si Lyra disait vrai, Dévoreuse pourrait la tuer sans problème. Et bien que la vampiresse ignore comment elle fonctionnait, autant ne pas prendre de risque. Ce serait dommage de voir mourir le seul dragon avec qui elle eut de bons contacts ; en fait le seul avec qui elle avait des contacts tout court.
Si Isyndar avait semblé petite pour l'une des siens, son dragonnier au contraire paraissait bien trop grand au goût de la voleuse. Il la dépassait d'une tête environ, et semblait tout en longueur, bien qu'elle le voit de dos. Il se retourna quand elle arriva, et ce n'est qu'a cet instant, tandis qu'elle dévisageait le visage pâle encadré d'une crinière blanche -cela ne faisait aucun doute, il s'agissait bien d'un vampire, et sans aucun puissant de surcroît- que Hyrri se rendit compte qu'elle ne savait pas ce qu'elle pourrait bien lui dire. La dragonne leur avait proposé une rencontre, mais cela en valait il vraiment la peine ? Elle s’arrêta à un mètre de lui, sa capuche dissimulant ses traits tandis qu'un rayon de lune éclairait le bas du visage, dissimulant ses yeux d'or fondu.
-Êtes vous l'ami d'Isyndar ?
Ami, car s'il n'était pas le dragonnier et que c'était un piège, la vampiresse ne voulait pas prendre le risque que son adversaire sache qu'elle connaissait un dragon. Après tout, Isyndar pouvait tout aussi bien être le nom d'une quelconque connaissance bipède. On n'est jamais trop prudent.
Dernière édition par Hyrriena Moledvina le Dim 29 Sep 2013 - 17:28, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Lun 2 Sep 2013 - 17:20 | |
| Cela faisait si longtemps… ses lèvres collés à la peau râpeuse de sa proie, le vampire prenait un repas bien mérité. Silhouette noir et blanche que les ombres enveloppaient, entièrement dévoué à l’instant présent, comme si le reste du monde n’avait plus aucune importance. Au début la victime s’était agitée, d’abord avec force et désespoir, puis, de plus en plus faiblement, jusqu’à atteindre une passivité pleine de terreur ; comme si le consentement pouvait lui sauver la vie.
Roëric Alokor connaissait bien toutes ses étapes, pour les avoir subit avant de mourir, et pour les avoir infliger plus que de raison. Néanmoins son cœur n’exprimait nulle culpabilité. D’abord parce que de guerrier, il était devenu chasseur. Certes, plus par la force des choses que par réel désir, mais tout de même : un prédateur ayant pitié de sa proie ne faisait pas long feu. Ensuite parce que le dit paysan était une belle ordure.
Affamé, il avait quand même pris le temps de l’observer, sinon Kylian aurait été en colère. Celui-ci était très strict pour tout ce qui était alimentaire, au grand désespoir de l’épéiste. Mais on ne servait pas quelqu’un parce que c’était facile, on le faisait parce qu’on l’avait choisi. Dû moins dans son cas. Les autres vampires, eux, préféraient s’agenouiller devant le plus fort. Une raison comme une autre, mais que Roëric n’appréciait pas, car il était trop fier pour cela.
Une fierté qui au royaume des ombres, n’avait pas cessé de lui causer des problèmes.
Mais revenons-en à notre paysan. Lequel n’en était un que depuis deux ou trois ans. Avant il se nommait Ash l’Estropié (ayant perdu deux doigts dans une rixe quelconque), un bandit de grand chemin dont l’affiche de mise à prix traînait toujours sur les routes. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir reconverti en honnête homme. Dès lors il n’avait pas vraiment su quelle attitude adopter. Le saigner quand même ou lui laisser sa seconde chance ?
Kylian aurait voulu qu’il le laisse. C’était un romantique dans l’âme, le genre de gars qui adore les reconversion. Cependant le Maitre-Lame avait faim, et aucune envie de recommencer à zéro. D’autant plus qu’il avait rendez-vous cette nuit et qu’il était plus courtois d’y aller repu qu’à moitié mort de faim. Plus courtois et surtout plus intelligent. On n’était jamais trop prudent lorsque l’on rencontrait un autre vampire, même recommandé par Isyndar.
Il avait donc observé. D’abord le diner, puis le coucher. Une famille plutôt grande, le vampire pensa donc que le dit bandit s’était acoquiné avec une veuve. Ce n’était pas ce qui manquait par les temps qui courent…
Le silence régnait et Roëric déprimait.
Il allait partir lorsqu’un bruit retint son attention. En silence, il s’introduisit dans la maison. Elle était verrouillée, certes, mais rien d’insurmontable. Son armure le cachait mieux encore que ses dispositions naturelles. Lentement mais sûrement, il grimpa les marches jusqu’au dernier étage de la bâtisse. Une bien belle maison au demeurant. La porte au bout du couloir était entrouverte. Le vampire s’y glissa.
La chambre de la fille aîné, apparemment. Dû moins c’est-ce qu’il en conclu en tombant sur cette scène. Sa vision nocturne lui fournissant tous les détails dont-il avait besoin. Le bandit avait eu sa seconde chance et en avait visiblement un peu trop profité. Il était grand temps que l’Esprit de la Mort le rappel, même Kylian aurait été d’accord avec lui.
Nous en revenons donc à Roëric se nourrissant d’un paysan. Dans une petite chambre d’une grande maison et sous le nez d’une jeune femme partagée entre l’effroi et la satisfaction. Le cadavre tomba à même le sol et le vampire dégaina Sophia pour lui couper proprement la tête (on était jamais trop prudent).
Vous devriez crier à présent. Personne ne croira à vos mésaventures, mais le beau-père qui meurt en sauvant sa belle-fille d’un vampire, ça en jette, non ?
Alors qu’elle se mettait allégrement à jouer de ses performances vocales, le monstre en question éclata de rire. La situation n’avait vraiment rien de drôle, mais il se sentait entier pour le première fois depuis trop longtemps. Il sauta par la fenêtre, un acte stupide (d’autant plus qu’il la cassât au passage) mais l’allégresse était trop forte. Sans perdre une seconde, il courut.
Une trentaine de minutes de course à pied jusqu’au lieu de rendez-vous eut le mérite de lui ramener les pieds sur terre. Grimpant la colline sans mal, il arriva au lieu du dit rendez-vous, sans trouver personne.
"Espérons que je ne sois pas en retard… Pour une fois que ma liée me demande un service."
Apparemment, non. Sauf si quelqu’un d’autre avait aussi à faire ici. La silhouette encapuchonné ne lui révélait pas grand-chose. Si ce n’était qu’il s’agissait d’une femme, renseignement dont il disposait déjà. On pouvait ajouter à cela un talent certain pour la discrétion.
Nous sommes liés, en effet. Je suis Roëric Alokor. Et à qui ais-je l’honneur ?
Sa dragonne le lui avait dit. Mais que voulez-vous, il était plutôt vieux jeu. |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Mar 3 Sep 2013 - 22:50 | |
| Et bien, elle ne s'était pas trompée, voilà qui était déjà un bon point. Se relâchant, Hyrriena observa de ses yeux de vampire son compatriote en face d'elle. Il ne semblait pas agressif, et lorsqu'il parla, sa voix grave était calme et posée.
-Nous sommes liés, en effet. Je suis Roëric Alokor. Et à qui ais-je l’honneur ?
Isyndar ne lui avait donc pas dit à qui il avait affaire ? Voilà qui était surprenant. Mais après tout, la dragonne n'avait pas précisé à la petite vampiresse le nom de son dragonnier. Roëric Alokor, avait-il dit ? Oui, le nom ne lui était pas inconnu, bien qu'elle ignore où et quand elle l'avait entendu. Quoi qu'il en soit, il paraissait digne d'un minimum de confiance. Elle repoussa donc son capuchon qui la dissimulait aux yeux de son interlocuteur et répondit à sa question le plus simplement possible :
-Hyrriena Moledvina, voleuse indépendante.
Sans doute aurait-elle dû éviter de préciser qu'elle était voleuse. Si le dragonnier était un vampire, cela ne l’empêchait peut-être pas d'avoir un sens de l'honneur un petit peu trop développé pour accepté de discuter tranquillement avec une voleuse. Il y avait, malgré ce que l'on pouvait penser, des vampires encore très penchés sur les convenances, et d'une étroitesse d'esprit surprenante pour des êtres capables de vider de leurs sangs des humains simplement pour se nourrir et sentir le goût du sang dans leur bouche. Mais autant voir de quoi était fait celui-ci. Elle pouvait toujours disparaître dans la forêt s'il faisait mine d'être offusqué et préférait ne pas lui parler ; c'aurait toutefois été étonnant que Isyndar les fasse se rencontrer si telle était la personnalité de Roëric. Quand au fait qu'elle soit indépendante, aussi bien d'une guilde quelconque que d'un point de vue politique, peut-être aurait-elle du préciser qu'elle était plus proche d'épouser la même cause que la dragonne et son lié que celle du tyran, mais n'étant pas encore sûre de sa décision, elle préférait ne rien dire. Et vu la tournure de sa phrase, le doute planait : parlait elle d'indépendance professionnelle ou
Il y eut une seconde de silence embarrassé, aucun des deux ne sachant que dire, avant qu'elle ne reprenne, retroussant les lèvres en une mimique amusée :
-Votre liée, comme vous le dites, m'a proposé de vous rencontrer sans me dire vraiment ce qu'elle avait derrière la tête.
Elle haussa les épaules, geste qui passa presque inaperçu de dessous son ample cape noir. La lune éclairait un petit trop les environs, et Hyrri n'avait qu'une envie, demander au dragonnier de se diriger un peu plus sous les arbres, à l’abri de la lumière, et de possibles regards peu sympathiques. Mais sans doute allait elle devoir attendre encore, histoire qu'il ne croit pas à un piège. Quoi que, vu sa stature, on n'avait pas vraiment envie de s'attaquer à lui.
-Je crois qu'elle voulait me montrer que je ne suis pas la seule à fuir le Prince Noir. Et, pourquoi, me convaincre de me rallier à votre cause, ajouta-t-elle un brin moqueuse.
La situation allait vite devenir cocasse si les deux vampires ne se décoinçaient pas rapidement. Hyrriena avait grande envie de poser milles et unes questions, sur le pourquoi de cette décision de combattre Lorenz, sa rencontre avec Isyndar et comment il était devenu dragonnier, comment il avait rencontré Kylian et adhéré à sa cause, et mille et unes autres choses. Mais on ne s'adresse pas ainsi à un inconnu, aussi préféra-t-elle ne rien dire et attendre ; peut-être lui en parlerai-t-il lui même. |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Sam 7 Sep 2013 - 23:46 | |
| Roëric se passa une main dans les cheveux, inspira puis expira profondément. Tous ses sens s’extasiaient devant cette jeunesse retrouvée, et il se sentait vraiment bien pour la première fois depuis trop longtemps. Il n’avait pas choisi un maître facile à suivre à moins que cela ne soit Kylian qui ait mal choisit sa cause. L’un ou l’autre. Dans tous les cas, l’épéiste avait le plus grand mal à suivre ce régime.
Si Isyndar n’avait pas éclot pour lui, il aurait sûrement profiter de la guerre pour rejoindre un quelconque champ de bataille, histoire de pouvoir se nourrir à l’œil et en toute légitimité.
"Après tout, que tu tues ton ennemi, ou que tu le dévores, quelle différence ? Au bout du compte, il est tout aussi mort…"
Mais avec des si on pouvait refaire le monde, et ce n’était pas franchement le moment. En effet, l’amie de sa liée se présenta à lui, découvrant son visage. Une jolie fille plutôt qu’une belle femme, à la mine un peu triste mais pas désagréable à regarder. Jaugeant la vampire comme il l’aurait fait d’un adversaire, il la jugea plus taillée pour les épreuves d’agilité que de force pure. Un euphémisme
"Voleuse ? Je connais de plus en plus de voleurs. Drôle d’époque, à moins que ce ne soit moi qui ait changé… Difficile à dire."
Qu’un fils de la famille Alokor, de la noblesse d’épée de l’Empire puisse s’acoquiner à des bandits aurait proprement horrifié son père, mais le pauvre bougre était mort et enterré et il avait aujourd’hui trop peu d’allié et bien trop d’ennemis pour se cantonner aux vieilles règles.
Il y eut un silence embarrassé, le Maître-Lame ne savait pas vraiment comment aborder la conversation. En fait, il ne savait même pas pourquoi il était là, si ce n’était pour faire connaissance avec une vampire ayant rendue service à sa liée. En parlant de celle-ci, que voulait-elle, exactement. Qu’il recrute pour Kylian ? Il n’était pas très doué avec les mots et nul doute que si elle avait ne serait-ce qu’un siècle, son maître lui avait déjà (une nuit ou l’autre) fait son petit exposé. Il était doué pour ça : c’était son domaine, après tout, la diplomatie.
Qui sait ce qu’on les dragons derrière la tête ? Ce sont des énigmes, même pour leurs dragonniers.
Mais il n’était pas très bon comme dragonnier, alors peut-être qu’un autre que lui avait les réponses à ces questions. Il sourit à la jeune femme, qui était probablement aussi vieille que lui, mais c’était difficile de le croire, avec un minois pareil. Il ne fit pas attention à la moquerie, dès lors que l’on abordait le sujet de l’autre cinglé (comprendre : notre vénéré et adulé prince bien-aimé), il avait comme quelque chose coincé au fond de la gorge.
Probablement, mais d’abord, on devrait s’installer quelque part.
Non pas qu’il n’aimait pas être debout, mais ils devaient vraiment avoir l’air idiot, tous les deux. Il se laissa donc guider dans la forêt et au fur et à mesure que la lumière déclinait, cachée par les arbres, sa vision nocturne prenait de plus en plus le relais. Lorsqu’ils furent assis, il y eut un nouveau silence, Roëric n’étant guère porté sur les mots. Puis il prit la parole.
Vous savez…
Il avait l’impression de vouvoyer sa fille, ce qui était franchement perturbant, mais ne connaissant pas son âge, mieux valait ne pas être impoli.
Je l’ai rencontré deux fois ces derniers mois. D’abord avec ce fichu Grimoire, qui devait détruire le monde ou je ne sais quelle ânerie. J’ai eu de la chance, il y avait un vieux sortilège, j’ai donc pu l’immobiliser le temps de faire ce que j’avais à faire. Et de prendre la fuite, évidemment. La seconde fois, c’était avec Isyndar. Il avait coincé Kylian dans un petit village -lequel n’existe probablement plus, mais on réussit à la sortir de là.
Roëric se gratta la tête, pensif, avant d’ajouter.
Ah ! Et puis on est tombé sur son général une fois. Mais on l’a mis en fuite. Bref tout ça pour dire qu’il y a deux manières de vivre : tu te bats, ou tu te caches. L’une et plus risquée que l’autre, j’en conviens, mais elle est aussi plus gratifiante. Je me suis lié avec plus de gens cette année que durant tout le siècle précédent…
Alors la question que tu… euh que vous devriez vous poser, ce n’est pas fuir ou ne pas fuir, se battre ou ne pas se battre, ou même quelle cause rejoindre. Ça cela vient plus tard… Non la première question qu’il faut se poser c’est : est-ce que tu n’en as pas marre d’être toujours toute seule ?
Aïe, aïe, aïe. Mais pourquoi lui refilait-on les beaux discours ? Coupes budgétaires ? Une chose était sûre, à ce train-là, il allait demander une augmentation ![/i] |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Mar 10 Sep 2013 - 0:31 | |
| Outch, voilà qui était douloureux. Le dragonnier avait touché un point sensible. Que connaissait-il de la solitude, songea Hyrriena avec amertume, ce vampire qui possédait un lien constant avec une dragonne ? Il ne devait pas craindre beaucoup de monde, il semblait être un puissant guerrier et avait une puissante alliée à ses côtés prête à l'épauler quand il le fallait. Il pouvait partager avec elle ses doutes, ses peines et sa colère et compter sur son indéfectible soutien pour l'aider dans les pires moments et le conseiller. Repliant ses jambes contre elle, la vampire posa son menton sur ses genoux, fixant la cime des arbres d'un regard légèrement vitreux, sans répondre tout de suite. ------------- Ils étaient partis en quête d'un endroit calme au sein de la foret, pour le plus grand plaisir de la jeune voleuse. Ils avaient marché peu de temps avant d'arriver dans une petite clairière, où poussait, en bordure, un grand pin aux profondes racines. L'endroit était tranquille, ils n'entendaient que le hululement des chouettes qui leur parvenait de loin, et le sol n'était pas vraiment humide, ils pouvaient donc s’asseoir dans l'herbe drue sans risquer de se retrouver avec le derrière mouillé. Roëric lui avait parlé de Lorenz, des fois où il lui avait échappé. Il avait réussit à immobilisé le Prince Noir ? Celui-ci devait être sacrément en rogne. Et rajouter à cela qu'il avait récupéré le rebelle aux mains du bourreau... à la place du dragonnier, la voleuse ferait tout son possible pour ne pas s'approcher à moins de cinquante de mètres du chef vampire. Et encore, cinquante, c'était gentil. Il était finalement plus bavard que ce qu'avait laissé entendre Isyndar, avait songé Hyrriena après quelques instant en compagnie de Roëric. Elle n'avait pas vraiment comprit le pourquoi de sa première phrase à propos de la mort de l'ennemi, mais qu'importait, elle avait tout de même intégré le conseil, se contentant d'un haussement de sourcil surpris à l'égard du mystérieux vampire. Qui, c'était amusant, oscillait entre vouvoiement et tutoiement. Oh, il devait ignorer son âge et, par politesse, vouloir la vouvoyer. Mais puisqu'elle semblait plus jeune que lui, il devait avoir du mal à employer le « vous ». Sa dernière question d'ailleurs en était la preuve flagra-nte. Que devait-elle répondre à cette question ? Elle ne pouvait pas lui parler à cœur ouvert. - Qui n'en aurez pas marre de la solitude ? Mais les bandes de voleurs finissent souvent mal et, pardonnez moi, mais je n'ai pas confiance dans les autres vampires. Se battre ou fuir, dites vous ? Vous êtes peut-être un guerrier, un dragonnier, mais ce n'est pas mon cas. Elle n'ajouta pas qu'elle aurait l'impression d'être inutile. Elle n'était pas vraiment faible, sa force équivalait à celle de la majorité des vampires, mais elle n'avait pas une grande expérience du combat. Hormis les rares occasions où elle avait eu à faire avec des compatriotes (et encore, elle s'en sortait surtout par la ruse), elle ne s'était jamais vraiment battue en combat rapproché. Et elle doutait d'être capable d'en soutenir un sur un laps de temps élevé. Si elle devait se battre pour quelqu'un, elle ne pourrait le faire que par des moyens détournés : espionner , récupérer des documents, repérer les lieux... des moyens qui demandaient de la discrétion et de l'agilité, ce pour quoi elle était fait. - Alors si, je reconnais que la solitude me pèse. Pourquoi, vous me proposeriez un poste de dragonnier ? Ironisa-t-elle avec un sourire mi-triste mi-moqueur. Ce n'était pas dans ses habitudes de provoquer ainsi, mais c'était une façon pour elle de dissimuler ses sentiments à celui qui, au final, n'était qu'un étranger. Elle sentait, appuyant contre son cœur, Dévoreuse qui s’enfonçait dans sa chair. C'était douloureux, et pourtant elle ne bougea pas, continuant de regarder la cime des arbres éclairées par la lune pâle. Peut-être le bijou la faisait-elle se sentir moins seule. -Mais dites moi, une fois cette conclusion trouvée, que suis-je censée faire ? Je ne suis pas faite pour me battre, je peux donc retourner dans l'ombre ?Sa voix était piquante, légèrement hargneuse. Hum, que lui arrivait-il ? Elle était décidément plus agressive que d'ordinaire. Troublée, Hyrri écarta de son cœur ses genoux, étendant la jambe gauche devant elle. Machinalement, elle se frotta la poitrine, entre les deux seins, juste au niveau du cœur, crispant sa main gantée sur le tissus sans même s'en rendre compte. Etait-il possible que Dévoreuse soit en partie responsable de son comportement ? Ses yeux clairs se chargèrent d'un mélange d’incompréhension et d’inquiétude et, embarrassée, elle murmura quelques excuses à l'adresse de son voisin de racine. Le pauvre ne voulait que l'aider. Se passant une main sur le visage, elle inspira profondément, un vieux réflexe humain, de façon discrète (inutile que Roëric s'en aperçoive), et remit ses idées dans l'ordre. Se tournant finalement vers lui, elle le fixa de son regard profond d'or liquide, le visage grave : - Vous avez raison, il est temps que j'abandonne cette vie de dissimulation et que je me rapproche des vivants -enfin des mort-vivants en ce qui nous concerne. A force d'être seule, je finie par me perdre moi-même.Était-elle possédée? Depuis quand faisait-elle de l'humour avec les étrangers? Décidément, quelque chose ne tournait pas rond chez elle... |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Sam 14 Sep 2013 - 15:59 | |
| Ahlala… Décidément il n’était pas doué pour ça. Parler ou enseigner, ce n’était pas sa tasse de thé. Lui il agissait et les gens le jugeait là-dessus. Et si jamais son élève voulait apprendre quoique ce soit de lui, il n’avait qu’à le suivre en silence et apprendre en observant. Le petit louveteau l’avait très bien compris ça. Un tel compagnon de voyage avait été agréable, jamais à se plaindre, jamais à rechigner, toujours à donner le maximum…
A côté de ça, Zaphirel était un sale gosse, et la voleuse lui faisant face une adolescente butée.
Certes, elle était peut-être plus vieille que lui. N’empêche que cette manière de se replier sur soi, de dresser ses remparts alors même qu’il tentait d’établir le dialogue et que ça n’était foutrement pas son truc… En temps normal, il se battait avec les gens. C’était encore le meilleur moyen d’apprendre à les connaître. Mais là c’était tout simplement impossible. D’abord parce qu’Isyndar l’aurait mal pris, mais aussi et surtout parce que la vampire en question était plutôt du genre à prendre la poudre d’escampette.
Dilemme, dilemme.
Heureusement qu’il s’était nourri, parce qu’autrement sa frustration aurait été à son paroxysme. Là il se contrôlait, comme toujours. C’était usant, pour un guerrier comme lui, de toujours se restreindre, de toujours cloisonner une nature violente et prédatrice. Mais il devait être civilisé. Dû moins autant que faire se peut. Ordre de Kylian. Enfin, ordre… il n’en donnait jamais vraiment, mais Roëric avait apprit à faire la part des choses : entre ce qui était vraiment un conseil et ce sur quoi il serait intransigeant.
En l’occurrence, être civilisé faisait partie de ses exigences. Ce qu’on pouvait presque comprendre venant d’un diplomate, fut-il un vampire.
Finalement elle répondit, ce qui le soulagea. D’abord parce qu’elle ne l’avait pas oublié, ensuite parce qu’il était content de voir qu’il n’avait pas « tué » la conversation alors même que celle-ci n’avait pas encore commencée. Il n’était pas doué pour ça, mais quand même.
Je connais personnellement une bande de voleur qui s’en sort plutôt bien…
Un sourire fugitif éclaira son visage, puis il poursuivit.
Bien sûr que vous n’avez pas confiance, personne n’a confiance en personne, c’est très caractéristique de notre race. Mais en côtoyant les nôtres, on se met à les comprendre et en les comprenant, on saisit leur mode de fonctionnement. Dès lors, enfin, avec un siècle ou deux de pratique, il devient facile de prévoir leur réaction.
Mais pour cela, il fallait prendre le risque de parler aux autres vampires.
Moi par exemple, ma ligne de conduite c’est l’honneur, cela me rattache à mon ancienne existence. Dès que tu sais ça, tu peux prévoir comment je me conduirai selon des circonstances donnés. En l’occurrence je ne m’en prends jamais aux femmes, sauf aux combattantes, évidemment.
C’était vieux jeu, mais il était comme ça. Il éclata de rire devant la question pleine de culot d’Hyrriena. Cependant, ce rire n’était pas franchement joyeux, mais plutôt froid et désabusé.
La vie est cruelle et si tu crois qu’elle va t’offrir ne serait-ce qu’un repas chaud, tu te mets le doigt dans l’œil et tout le bras avec. Ce que je veux, je l’ai pris. Isyndar a fait de même avec moi. C’est de cette façon que fonctionne le monde.
Sans même s’en rendre compte, le tutoiement était revenu, il avait vraiment dû mal à aller contre ses élans naturels. Vouvoyer un Aîné, c’était facile, ils avaient de tels auras qu’on n’oubliait à aucun moment de la conversation qui ils étaient. Mais pour les autres vampires… C’était une autre paire de manche.
L’agressivité de l’immortelle à l’apparence si trompeuse l’étonna un peu, de même que le manège qui s’en suivit. Il accepta ses excuses de bonnes grâce, quoique ne comprenant pas vraiment ce qui s’était passé. Ni même pourquoi elle en venait tout à coup à cette conclusion. Il aurait cru que cela prendrait beaucoup plus de temps. Il eut un sourire hésitant, ses yeux métalliques cherchant à sonder la voleuse qui lui faisait à nouveau face.
Si tel est ton choix. Contrairement à ce que tu sembles penser, tes compétences seront des plus utiles. Que ce soit pour nous ou pour l’autre, selon qui tu choisis de suivre. L’espionnage, le vol, la séduction et l’assassinat. Autant de cordes que tu as à ton arc.
Il se gratta la gorge, peut-être s’avançait-il un peu trop.
Mais si le conflit ne t’intéresse pas, tu peux simplement faire un bout de chemin avec nous, tu rencontreras d’autres gens… |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Dim 15 Sep 2013 - 18:37 | |
| -Je connais personnellement une bande de voleur qui s’en sort plutôt bien…
Oh vraiment ? Mais il s'agissait probablement d'humain. Hyrriena avait également déjà rencontré des groupes de voleurs ayant une activité fructueuse, mais ils étaient généralement amis ou connaissances avant de fonder ce genre de bandes pas vraiment licites. Et, par fierté personnelle, elle devait bien le reconnaître, elle se refusait à partager son activité, le résultats de plusieurs années d’entraînement, avec de vulgaires humains. Elle était parmi les meilleurs voleurs du royaume grâce à ses longues années de service. Elle se savait, et ce n'était pas vantardises de sa part ; en tant que vampire, ses réflexes, son agilité, sa force et sa rapidité était de loin supérieurs à ceux des vulgaires cambrioleurs humains. Elle s'était forgée une méthode, une certaine réputation et n'avait toujours travaillé qu'en solo. Il n'était pas question, malgré tout le poids de la solitude, d'abandonner maintenant. Si elle devait faire équipe, alors ce ne serait pas dans son métier. Aussi l'idée de rejoindre l'un ou l'autre des camps était plutôt intéressante. De la compagnie, sans que quiconque ne vienne empiéter son territoire. Surtout que, depuis que les Alayiens et les Larmes d'Alderick, la jeune femme n'avait plus vraiment ni le temps ni la possibilité de s'amuser un peu à fouiner, car elle évitait les habitations autant que possible. Elle pourrait donc reprendre son activité en toute légitimité et avec l'accord et la protection d'un des deux camps. L'idée était de plus en plus alléchante. Restait le problème de Dévoreuse, mais cela, elle verrait plus tard.
Hyrri ne réagit pas à la suite des réponses, laissant le vampire parler seul. Elle savait que la vie n'avait rien de beau ou de juste, qu'elle ne faisait jamais de cadeau ; elle savait également que celui qui ne tentait rien n'avait rien, et qu'elle aurait probablement dû se rapprocher et étudier les siens depuis longtemps. Probablement pas un siècle ou deux comme l'avait mentionné son interlocuteur –comment ? Il était si vieux que cela ?– mais au moins une cinquantaine d'année aurait put être utile. Elle avait fait un choix quelques années plus tôt en décidant de rester seule, à présent il était trop tard pour le regretter, mais assez tôt pour le changer.
-Dites-moi, demanda-t-elle soudain en regardant Roëric, pourquoi avez-vous choisi de vous battre pour les rebelles ?
Elle posa sur lui un regard profond et insondable, ne voulant pas répondre de suite à ses interrogations implicites.
-Votre code d'honneur, je suppose … ? –sa voix s'infléchit légèrement, indiquant qu'il s'agissait autant d'une question que d'une affirmation– vous pousse à soutenir leur action, mais leur but est-il vraiment meilleur à celui du Prince Noir ? Qu'ont-ils de... plus ? Qui me motiverait à les, à vous rejoindre même provisoirement ?
Elle eu un bref haussement d'épaules avant de reprendre :
-Ne vous méprenez pas, je ne fais que chercher à savoir lequel mérite le plus d'attentions et de soutien. Faire un bout de chemin, comme vous dites, avec l'un ou l'autre camps nécessite une certaine conviction. Sans quoi je n'aurai pas de raison de vous aider. Et je trouverai un autre moyen de lutter contre la solitude.
C'était un demi-mensonge. Mais dans l'art de la dissimulation, Hyrriena commençait à avoir une certaine expérience. Voleuse et menteuse, voilà qui n'était pas glorieux. Mais la fugitive n'en avait cure. Elle n'allait certainement pas reconnaître qu'elle voyait se rapprocher le moment où elle allait sérieusement avoir besoin d'aide. Le dragonnier avait parlé d'honneur peu de temps auparavant ; la jeune femme aurait put lui répondre en évoquant la fierté. Ce n'était pas sa ligne de conduite, et loin de là, mais certaines actions, certains propos s'appuyaient dessus. Quant à savoir ce qui la guidait, et bien elle n'en savait elle-même fichtrement rien. Et elle n'allait certainement pas y réfléchir avec l’aîné à ses côtés. Quand au fait de trouver un autre moyen contre sa solitude, et bien elle n'en avait aucun en tête. Peut-être une guilde d'assassins l'accueillerait-elle bras ouverts, mais rien n'était moins sûr. Roëric et les siens étaient la meilleure option qui s'offrait à elle, car il y avait de fortes chances que rejoindre Lorenz Wintel, si la réputation de celui-ci était juste, ne soit dangereux, surtout avec Dévoreuse dans les mai.. dans la poche.
Elle leva brusquement la tête en entendant un léger bruit à peu de distance de leurs sièges improvisés, avant d'apercevoir la mince queue d'une souris détalant. Du coin de l’œil, la jeune femme distingua la silhouette d'une chouette qui tournait autour de leurs têtes ; sans doute était-elle intimidée par la présence des deux prédateurs et n'osait ainsi pas s'attaquer à sa proie. Décidément, le monde était implacable.
Proie ou prédatrice, Hyrriena devait choisir. Elle savait déjà où elle se situait actuellement, et ce qu'elle voulait devenir. Elle sentait palpiter au fond d'elle un besoin jusqu'alors inconnu de violence et de sang, comme si son cœur s'était remit à battre en lui insufflant dans les veines une irrépressible envie de destruction. Le conflit l’intéressait dans cette mesure. Sans doute pourrait-elle commencer un bout de route avec l'un des deux camps et juger par la suite de ses envies. |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Dim 22 Sep 2013 - 16:34 | |
| hrp : vraiment navré pour le retard, il faut que m'habitue à mon nouveau rythme TT*** Ce n’était pas naturel pour lui. C’était même tout le contraire. De fait, cette façon qu’il avait de s’épancher devant la voleuse était franchement étrange, il en convenait. Peut-être était-ce son physique de jeune fille qui le mettait suffisamment en confiance pour qu’il se livre ainsi. Si tel était le cas, la voleuse disposait là d’une arme plus redoutable encore que ses dons. Ce qui faisait d’elle quelqu’un de dangereux. Même s’il elle avait aidée Isyndar, elle restait une sang froid et un minimum de prudence était de mise."Je me rappel moi-même à l’ordre… Le début de la sénilité…"Comme elle ne réagissait pas ou très peu à ses propos, soit plongée dans ses réflexions, soit juste ennuyée par ses propos, Roëric fut plutôt surpris par sa prise de parole aussi soudaine qu’incongrue. D’autant plus que la question posée était, sous ses airs anodins, très profonde. Elle touchait aux fondements même de ce qu’était le bretteur. La vampire faisait mouche du premier coup."En voilà une qui est plus douée que moi pour ces choses-là."Ses yeux aussi gris que le métal rencontrèrent les siens. Sans rien y trouver. Un étrange instant passa, durant lequel il eut l’impression que la voleuse était plus qu’elle n’y paraissait. Mais il chassa très vite cette idée de son esprit, car elle frisait la paranoïa. Et qu’il était déjà suffisamment cinglé comme ça.Pour deux raisons je pense. La première c’est une dette. Envers Kylian. C’est avant tout pour lui que je me bats. La seconde c’est que je suis quelqu’un de très fier. D’aucun dirait même arrogant. Pour moi il y a une différence entre choisir de suivre quelqu’un et se soumettre parce qu’on la trouille ou qu’on est trop stupide pour faire autrement.Une expression de dégoût passa sur le visage du vampire. Il avait un mépris total pour les séides de Lorenz Wintel. Pas pour ceux qui comme Ethan le suivait par conviction, mais pour tous les autres, effrayés par leur propre ombre, sans éducation ni code, prêt à tout pour avoir un repas facile. Mon code me pousse à suivre Kylian. Pas à épouser ses idées. Quoique par respect pour lui, je m’engage au minimum. Ne pas tuer n’importe qui, me nourrir des criminels. Rien d’excessivement contraignant, mais d’après lui, la coexistence comme par là.Bien sûr c’était une goutte d’eau dans un océan, comparé au milliers de vampires qui se nourrissaient à tour de bras : sur les hommes, les femmes et les enfants.
Il haussa les épaules à son tour.Le tout est d’avoir un but. Le meilleur ? Le pire ? Aucune idée. Tout ça ce n’est au final que de l’égoïsme. Kylian a des raisons bien personnelles de vouloir ce qu’il veut, tout comme Lorenz, je le parierai. Ce sont deux modes de vie différent. L’un prône la coexistence, l’autre l’asservissement. Vois par toi-même et choisis ce qui te convient le mieux.
La raison c’est important, c’est vrai, mais il n’y a que toi qui puisse la trouver. Et tu auras dû mal à le faire du fin fond de ta forêt, sans vouloir t’offenser.Hyrriena semblait extrêmement nerveuse, ce qui était franchement étonnant vu les conditions de leur rendez-vous nocturne. Seuls au beau milieu d’une forêt, avec Isyndar volant loin au-dessus de leurs têtes, ils ne risquaient pas grand-chose. Et si le danger n’était pas externe, il ne pouvait être qu’interne. Roëric commençait à croire qu’elle avait plus de problème qu’il n’était visible au premier abord. Cependant il ne la connaissait pas assez pour aborder le sujet sans qu’elle ne se braque."Hum, si elle vient avec moi, j’aurai tout le temps d’élucider ce mystère. Et sinon, tant pis. Après tout, il n’est pas très surprenant que je ne sois pas le seul vampire fou des environs." |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Mar 24 Sep 2013 - 23:35 | |
| Et bien, à quoi donc pensait le vampire ? Ses yeux gris avaient une étrange expression, dans laquelle, Hyrriena en était sûre, on pouvait lire une pointe de surprise. Elle avait donc réussit à le déstabiliser ? Voilà qui était amusant. Retenant de justesse un sourire carnassier, elle se demanda quelles pensées pouvaient donc naître sous derrière ce regard d'acier. Elle ne parvenait à savoir quels autres sentiments se mêlaient à la surprise ; ce n'était pas de la peur, de la méfiance peut-être ? Enfin, si tel était le cas, ce ne serait pas vraiment étonnant, tout le monde se méfiait de tout le monde. Dans les cas, il n'avait pas d'intention belliqueuse, alors pourquoi cherchait-elle à connaître ses pensées ? Probablement pour savoir à qui elle avait affaire. Elle avait déjà eu affaire à Kylian, un vampire d'honneur. Roëric semblait être de la même trempe, bien qu'en plus vieux jeu. D'ailleurs, ne parlait-il pas de dette ? Mais cela voulait-il dire qu'une fois cette dette estimée comme réglée, il cesserait de le soutenir ? Voilà tout le problème de ce genre de paroles d'honneur. Pour la voleuse, la seconde raison évoquée était meilleure car plus fiable. Quelqu'un de fier et arrogant le reste ; il peut changer, mais ne deviendra jamais tout à fait humble, à moins qu'un événement particulièrement spécial, qu'il soit positif et négatif d'ailleurs, ne fasse changer cette personne. Et même malgré cela, on ne change jamais vraiment son moi profond. Enfin bref, Hyrriena ne comptait se mettre à philosopher sur la nature du moi profond en compagnie d'un vampire dragonnier et d'une souris prête à se faire manger.
-Vous suivez Kylian sans épouser ses idées ? Vous devez pourtant bien avoir une opinion semblable sur, si n'est la majorité, du moins nombre de ses idéaux.
Elle soupira et ajouta à mi-voix, plus pour elle même que pour son voisin :
-Il est vrai qu'être indépendant n'est plus une solution, cela doit être d'autant plus difficile quand on est dragonnier.
Quelles idées préférait-elle ? Et bien cela dépendait des moments. Ne tuer que des criminels, et pas n'importe qui. En voilà une étrange idée. A la simple idée du liquide chaud et collant descendait lentement dans sa gorge, la vampire sentit ses canines la démanger. Quelle importance d'où venait le cadavre ? Un humain reste un humain, qu'il soit mauvais ou bon, au service d'un roi ou au sien propre, parent ou célibataire. Les enfants étant les plus tendres, pourquoi se priver d'un plaisir pareil ? Argh, voilà qui donnait considérablement à réfléchir. Se priver ainsi tout une vie, toute une éternité même... Dilemme, dilemme. En même temps, ce plaisir de la gourmandise était il comparable aux mauvais traitements qu'infligeait probablement Lorenz à ses soldats ? Hyrriena avait l'impression d'être dans un conte pour enfant, coincée entre le trop méchant vampire et le trop gentil... bah... vampire aussi. Quoi qu'à ce stade, on pouvait encore se poser la question de savoir s'il l'était vraiment. Peut-être était-il un travesti de race. En voilà une idée amusante.
-La raison c’est important, c’est vrai, mais il n’y a que toi qui puisse la trouver. Et tu auras dû mal à le faire du fin fond de ta forêt, sans vouloir t’offenser.
Un nouveau silence tomba. La jeune femme était plongée dans ses pensées et, de toute façon, elle ne savait pas vraiment quoi dire. Non, elle n'était pas très douée pour les longues discutions. Et puis, que pouvait-elle bien lui dire ? Il n'y avait qu'une conclusion, qu'elle exposa ironiquement à son interlocuteur :
-Étonnement, je ne peux que vous répondre que l'asservissement ne m’intéresse pas.
Elle adressa un regard un brin penaud à l'adresse de Roëric en réprimant une grimace :
-Cela dit, je dois reconnaître que la coexistence avec les humains ne m'attire pas vraiment non plus, mais après tout, pourquoi pas essayer.
Était-il nécessaire de préciser qu'elle avait déjà rencontré le rebelle pacifiste ? Qu'elle lui avait promit son aide ? Cela semblait faire une éternité que leur rencontre avait eu lieu, pourtant ce n'était, d'un point de vue vampire, que tout récent. Mais en ces temps troublé, en une journée se passait autant de chose qu'en six mois d'il y avait quelques années. C'en était fini des années paisibles à courir après les humains tout en les évitant. D'ailleurs, elle n'avait jamais retrouvé Mia, sa petite chouette recueillit et dont elle avait apprit le chant d'appel à Kylian. Finalement, elle faisait peut-être bien de le soutenir dans sa cause, cela lui permettrait de tenir... non pas sa promesse, puisqu'elle n'avait rien promit, mais plutôt son engagement. Elle lui avait dit qu'elle l'aiderait si besoin était, elle le ferait donc. En espérant que Roëric n'avait pas commencé à la contaminer avec son fichu sens de l'honneur. Enfin quoi qu'il en soit, elle ne lui en dit mot. Il verrait bien le moment venu. Elle s'étira, tentant de se détendre, et la poignée de sa dague étincela quelques instants sous la lumière de la lune.
-Je vous suivrai donc, dragonnier, conclut-elle avec un demi sourire. Il est temps de voir si votre ami mérite sa réputation.
Non pas méchant ou moqueur, le ton était simplement amusé, comme une enfant taquinerait son aîné. Hyrriena n'était pas tout à fait calme, mais le soulagement de voir que les choses allaient peut-être s'améliorer compensait quelque peu. Elle espérait une chose en revanche ; qu'Isyndar ne s'approche pas trop souvent d'elle. Elle ne savait pas vraiment fonctionnait Dévoreuse, mais elle ne pouvait faire que du mal. Et quoi que Roëric décide de faire de la nouvelle recrue, il y avait de forte chances que la route de la dragonne recroise régulièrement celle de la vampiresse.
-Disons que je resterai avec vous le temps de voir si ma place s'y trouve. |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE Dim 29 Sep 2013 - 15:02 | |
| Le vampire haussa légèrement les sourcils, à la fois un peu amusé et un peu surpris de cette question. De toute évidence, ils étaient très différents et ce à bien des égards. Roëric ne se sentait pas le besoin de croire aux idéaux de Kylian, il croyait en l’homme, et cela lui suffisait amplement. Du reste, doctrines et idéologies avaient tendance à vous empoisonner l’esprit, à cloisonner vos pensées, à limiter votre perception des choses. Ce qui n’était pas une bonne idée lorsque votre point fort était la stratégie.
Cela n’a que peu d’importance. Croire ou ne pas croire. Ce qui compte ce sont les choix, le reste n’est que billevesée.
Une manière amicale mais ferme de clore cette partie de la conversation. Il n’était pas sûr qu’elle puisse le comprendre et, honnêtement, il n’avait aucune envie d’être compris. S’il discutait volontiers de ses loyautés, ses convictions, elles, lui appartenaient.
Il ne répondit pas à la remarque d’Hyrriena, car elle semblait d’avantage s’adresser à elle-même. Plongé dans ses propres réflexions, le Maitre-Lame s’accommodait du silence. A vrai dire, il le préférait (et de loin) aux longues conversations. D’autant plus lorsqu’elles abordaient des sujets qu’il préférait taire. A terme, il était peu probable que son interlocutrice choisisse Kylian. Sauf pour de mauvaises raisons. On n’y pouvait rien, car les vampires étaient des prédateurs.
La remarque ironique, suivit du regard un peu penaud le laissât de marbre. Le guerrier semblait prendre conscience que s’il faisait un bout de chemin avec elle, il allait devoir faire avec ces étranges sautes d’humeur. Certes un peu agaçantes, mais il avait vu pire.
Vraiment ?
La voix était douce, mais froide.
Eh bien, nous verrons.
Il ne savait pas pourquoi, mais il commençait à croire que l’asservissement des humains plairait beaucoup plus à la vampire que l’idée de ne plus en croquer à loisir. Cette mauvais impression semblait perdurer, quoiqu’il essayait de ne pas en tenir compte. C’était une amie d’Isyndar, et à ce titre, elle méritait bien une chance.
Il la regarda se détendre, redevenant plus amicale. Un coup froid, un coup chaud, c’était… perturbant. Roëric lui sourit, déjà parce que la remarque était amusante (c’était tout à fait son genre d’humour) mais aussi pour se donner une contenance. Au moins, le temps passé ensemble lui donnerait l’occasion de résoudre l’énigme qu’elle posait.
Et si jamais il se faisait des idées, eh ben… Au moins ça lui permettrait de passer le temps.
Alors ne perdons pas de temps, mettons-nous en route !
Il se redressa, posant sa main sur la poignée de sa lame. Jetant un bref regard aux alentours, humant l’air ambiant, il tenta bien de contacter Isyndar mais sans succès. Pourtant, elle devait se trouver juste au-dessus de leurs têtes… Cela ne lui plaisait guère. Encore une mauvaise nouvelle en perspective. Il soupira, puis se mit en route. D’abord, trouver la sortie du bois, ensuite, résoudre ce problème…
Ceci fait, il faudra qu’il trouve une utilité à cette nouvelle « recrue ». Vu ses capacités, cela ne devrait pas être bien difficile… |
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| Sujet: Re: Sur la colline de Grandham [Roëric Alokor] TERMINE | |
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