La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
« Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l’on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent. » Viviane Chocas
Race : Humaine.
Nom : Feucort.
Prénom : Eliandre.
Surnom(s) : Tous t’appellent l’Ancre ou l’Œil-sans-larme.
Titre : Aucun.
Date de naissance :An 1728 de l’âge d’argent.
Age réel :26 ans.
Lieu de naissance :Comté d’Otylum, Empire des Hommes.
Lieu de vie :Nomade.
Rang social :Noble.
Poste/emploi :Seigneur et Bras Droit des Larmes d’Alderick.
Guilde :Larmes d’Alderick.
Compétences
Spoiler:
« Un homme compétent est un homme qui se trompe selon les règles. » Paul Valéry
Alignement :Neutre tendance bénéfique.
Arme principale :Tu manies Etreinte, ta large épée ciselée, et les hommes ont davantage goûté à son acier qu’au confort de tes bras. C’est une lame forgée à ton image : dépourvue de la moindre magie, mais trempée dans l’alliage le plus rude. Elle briserait plutôt que de plier d’un pouce. La poignée est fine et recourbée, pour se loger dans ta main féminine : à sa garde, le Lion crinière au vent, blason de toute ta lignée. C’est une lame forgée pour l’honneur, une arme confiée à la poigne d’un chevalier, et non d’un quelconque tueur. Tu t’y es liée, c’est avec elle que tu as remporté tes plus éclatantes victoires, et renvoyé les soudards à leur orgueil. Mais elle pourrait voler en éclats demain, cette lame inflexible, tu n’aurais pas un regard pour ses débris. L’épée n’est rien, seule compte la main qui l’empoigne : tu en sais quelque chose.
Autres objets :Etreinte te suffit, tu n’emportes qu’une seule lame au combat : tu es un chevalier d’honneur, et tu sais que le jour où ta lame se défaussera et quittera ton poignet, alors la mort te sera servie, tu n’auras pas le temps de dégainer un quelconque poignard. Pourtant d’autres armes ont déjà connu l’empoigne de tes mains, depuis les lances de tournoi et de joutes, jusqu’aux épées de bois lorsqu’encore jeune plante, tu défiais les écuyers dans la cour, ou même les boxais à mains nues. Lorsque retentit l’appel du combat, tu emportes dans ta main gauche un robuste bouclier, petit comme une rondache, mais vif et léger à manier. De larges éraflures le balafrent, preuve que tu as déjà plongé cent fois au cœur des batailles. Une armure de fer et de cuir achève de dévier les mauvais coups, elle aussi a été endurcie par les combats passés. A ton cou, masqué sous tes cuirasses, pend au bout d’une chaîne un petit médaillon : une gueule de Lion crinière au vent, gravée du nom des Feucort.
Caractéristiques : :
Physique :
Force physique : Très bon
Agilité : Bon
Réflexes : Bon
Endurance : Très bon
Résistance : Bon
Beauté : Faible
Mental :
Force mentale : Bon
Patience/self contrôle : Faible
Intelligence : Moyen
Arrogance : Bon
Gentillesse : Très faible
Prestance/charisme : Très bon
Mémoire : Moyen
Combat :
Epée : Très bon
Dague doubles ou simple : Aucun niveau
Poignard : Aucun niveau
Lance : Bon
Bâton : Aucun niveau
Hache : Aucun niveau
Faux : Aucun niveau
Art du lancé (poignard, petite hache...) : Aucun niveau
Art de la parade (bouclier ou arme) : Bon
Arc : Aucun niveau
Arbalète : Aucun niveau
Mains nues/pugilat : Bon
Equitation : Bon
Totem :(Personnage prédéfini) Guêpe niveau 1
Style de magie principal :humaine
Puissance magique innée :Avis : Très faible (la fiche des prédéfinis la qualifie de « mage très faible »).
Niveau magique :{Staff}
Physique et caractère
Spoiler:
« Même un délire demande à être tendu. » Chahdortt Djavann
Physique :Si tu avais le visage fin, tu ne l’enfouirais pas sous la visière d’une heaume. Tu n’es pas la pucelle qu’on aurait attendue d’une lignée de nobles : tes traits sont rudes, âpres, et farouches. Tu as la bouche mince et étriquée, les lèvres fines et sans pulpe ; tes yeux sont verts et durs comme l’émeraude, ton nez n’est pas mutin mais droit, et fier. Tu as les cheveux emmêlés, souvent sales, et noyés sous une armure : tu ne prends pas la peine de les peigner, mieux vaut les tasser dans les profondeurs d’un casque, là où ils n’obstrueront pas ta vision pendant le combat. La sueur et la poussière achèvent de maintenir ta crinière compacte, sans mèches folles pour orner ton visage. Car orner ton visage, ce serait vain : tu n’as pas la beauté des filles de haute-naissance. Les tournois et les luttes ont aiguisé ton rude minois, et tes traits tendus ont pris un air rapace. Le soleil, la pluie, et les vents, ont eux aussi endurci ton allure : tu as les sourcils sombres et emmêlées, couturés çà et là par les coupures, tandis qu’une large entaille court sous ton œil gauche. Tu as la trogne d’un guerrier, et tu n’en aurais pas voulu une autre.
Caractère :N’es-tu pas surnommée l’Œil-sans-larme ? Tu es une fille qui vit l’épée à la main, et tu n’aimes pas devoir le rappeler à quelques soudards de passage. Sous ton front haut et fier s’active un esprit féroce, que la colère embrase souvent ; et derrière ta poitrine amaigrie par l’effort, un cœur inflexible bat une cadence acharnée. Tu as les sourcils souvent durcis par l’énervement, et ton visage est plus fréquemment pourpre de rage que vert de peur. Patience est un mot bon pour les femmes, aussi tu ignores cette qualité. Si tu as forgé ta voie jusqu’au monde des hommes et des armes, c’est qu’il fait mauvais se mettre en travers de tes ambitions. Mais autour de toi, on endure tes colères car on admire ta valeur. De ta lignée, tu as hérité le courage du Lion féroce qui leur tient lieu de blason ; et par les armes, tu as appris l’honneur et la ténacité. Tu es un stratège inflexible, et un guerrier impétueux : ceux placés sous tes ordres t’admirent autant qu’ils te détestent — et à servir sous ton commandement impitoyable, c’est certain qu’ils ont appris à te haïr tendrement. A 26 ans tu te tiens encore loin des carcans du mariage, à l’heure où les pucelles de la noblesse sont depuis dix ans liées à un homme. Cette main libre de tout engagement, et plus souvent refermée sur le pommeau d’une épée que dans la paume d’un homme, voilà ta fierté et ton orgueil : c’est pour cette indépendance que ton père a enduré les quolibets, et que son nom a été traîné dans la boue. Aussi tu es et demeures farouche et fière.
Mes liens
Spoiler:
« L’amour, c’est l’amour sans chaînes. » Toni Bentley
Theis Maurimbath : Les femmes ont ton mépris. Les hommes, les guerriers, eux ne peuvent espérer au mieux que ton estime, mais jamais le réconfort de tes bras. Pourtant, parmi tous ceux qui ont tenté de goûter à une embrassade auprès de toi, un faillit y parvenir : son nom était Theis, de la lignée de Maurimbath. Mais aujourd’hui tu as fui loin de ce mâle, et c’était comme si tu avais égorgé l’amour avant qu’il ne puisse éclore...
Derrière l'écran
Spoiler:
« L’anonymat garantit l’honnêteté. » John Irving
Petite présentation :20 ans et toutes ses dents, dont quelques années déjà dans le RPG, je ne mords pas !
Rythme rp :Je réponds à mes RPs à un rythme convenable, et si j’ai un doute sur les délais, je préviens les camardes de jeu. Mais j’ai bien lu les exigences de RP à rythme rapide sur ce forum, et elles me conviennent.
Particularités rp :Bientôt quatre ans de RP derrière mon dos, et je n’ai jamais rencontré de problème réel pour écrire, du moment que je sens bien tous les engrenages du personnage qui m’est confié.
Comment avez vous découvert le forum :Bouche à oreille : et j’ajouterais même, un bouche à oreille insistant pour que je m’inscrive. Mais je ne regrette pas o/
Le code du règlement :*dracos honoris* ?
Les deux Lionceaux.
      Un baptistrel psalmodiant un nom, mais pas le tien : voilà ce que tu aurais pu voir au jour de ta naissance, dans le manoir des Feucort, si tu avais été dans la grand’salle et non jetée dans une alcôve étriquée, entre les mamelles pendantes d’une nourrice édentée. Ce jour-là, la branche aînée des Feucort avait accouché d’un fils, Aldaren : un mâle, enfin ! Et comme la mère avait péri en mettant au monde l’enfant, et que son père avait trépassé à la chasse le mois d’avant, c’est entre les bras de Rudger et Eliana, la branche cadette des Feucort, tes parents, qu’Aldaren trouva amour et réconfort : et c’est pour lui qu’une grande fête fit trembler de joie les murs du manoir jusqu’à la nuit tombée. Alors seulement, comme l’obscurité gagnait et que le jour finissait, on jeta pour toi un prénom dans la pénombre, à la dérobée : Eliandre, tu serais Eliandre.       Les seigneurs de Feucort étaient une lignée noble d’Otylum, et leur manoir se dressait dans les campagnes vertes d’Arkalon, à quelques stades de la forteresse des Farkstein. Dans la demeure comtale, Myelanie venait de donner naissance à un Mirakor, frère aîné du futur Amyelenor, et tout Otylum était à la joie. Et pour les Feucort, voilà qu’Aldaren était arrivé, et Rudger comptait élever ce neveu orphelin comme son propre fils, celui que les esprits lui avaient refusé. La vie ne lui avait donné qu’une fille, et que pouvait-on faire d’une fille ? Tu serais promise à six ans, mariée à douze, et engrossée à quatorze pour un lignage de la province. Aldaren, lui, porterait haut le nom des Feucort, proclamait-on : lui serait le futur Lion d’une lignée de fauves.
      Mais Aldaren ne pourrait supporter l’honneur de la lignée sur ses seules épaules maigrelettes, très tôt tu l’avais vu. Déjà à cinq ans, tu affutais des bouts de bois pour t’inventer une épée, alors qu’Aldaren demeurait muet et seul ; à sept ans, tu commençais à bondir sur la croupe des poulains, mais lui évitait précautionneusement les écuries peuplées de ces grandes bêtes racées. Et comme toi, parvenue à tes neuf ans, tu boxais avec les avortons des cuisines et les bâtards des serviteurs, lui avait encore peur des chiens. Ta silhouette était épaisse déjà, et tes mains calleuses, râpeuses ; tandis qu’Aldaren pleurait pour un ongle cassé par mégarde. Tes yeux papillonnaient lorsqu’on te contait pour la millième fois les exploits d’Arktarium Fakrstein, le premier Comte, qui fut un illustre dragonnier de son temps ; mais Aldaren, lui, s’effrayait de ces légendes barbares tracées dans le sang.       Il ne fait pas bon être craintif lorsque l’honneur de la lignée Feucort repose sur vos épaules. Rudger avait vu comment les pommettes de sa fille s’étaient acérées sous l’effet des coups, et comment ses cheveux pendaient négligés sur ses robes déchirées et tordues : ton père désespérait de faire de toi une fille de la noblesse, pourtant il n’avait pas renoncé à transformer Aldaren en un solide gaillard, et qui serait réputé dans tout le Comté.       Les avortons, eux non plus, n’avaient pas renoncé : ces gamins des cuisines, ces enfants des gardes et des larbins, ils avaient résolu de frapper Aldaren un jour où toi, Eliandre, tu ne pourrais pas le défendre. Et derrière leurs visages contusionnés par tes poings, dans leurs esprits médiocres et lâches, s’était tissé un veule traquenard.
      Tu marchais parmi les vignes du domaine de Feucort, et le soleil se couchait déjà sur l’horizon. Encore une fois tu avais joué avec les chiens de chasse, à courser les lièvres plus vite qu’eux. Tu perdais, mais d’une courte tête seulement ; et accroupie contre un pied de vigne, tes chiens jappant autour de toi, tu plongeais tes dents dans la chair encore tiède du lièvre. Tu n’avais pas douze ans. Les premiers soirs, les gardes du manoir avaient tenté de te rattraper : mais Rudger avait désespéré de cette gamine efflanquée et mal dégrossie, aussi tu pouvais gambader libre.       Une imperceptible odeur dans l’air, et la meute des chiens avait dévalé les coteaux vers le Nord, comme ils flairaient sûrement la piste d’un nouveau lièvre. Toi, tu étais demeurée adossée à ton sarment de vigne, et tu savourais la carcasse de ta proie. L’air était chaud autour de toi, les oiseaux chantaient comme tombait le soir, et le vent bruissait dans les feuilles : jamais tu n’aurais entendu s’approcher les sept paires de jambes qui arrivèrent à pas feutrés. Les avortons du manoir formaient comme une horde, et ils avaient rampé en silence jusqu’à toi : l’un saisit tes mains et les lia avec une corde, d’autres pressèrent des citrons contre tes paupières pour t’aveugler. Tous, enfin, laissèrent tomber leurs braies et leurs guenilles, tous plongèrent entre tes cuisses apeurées, et tous ils prouvèrent que tu n’étais finalement bien qu’une fille.
      Au petit matin, les vignes étaient irriguées par un ruisseau de ton sang. Tu t’étais tant et tant mordu la langue de douleur, que tes dents étaient perlées de rouge ; et tes mains tremblaient, comme tu rabaissais ta robe sur les horreurs de la nuit. Si Rudger avait su, il aurait fait couper les mains de tous ces avortons : mais la lignée Feucort a son honneur, elle ne cède pas aux remèdes faciles. Tremblotant sur tes jambes salies, tu avais boitillé jusqu’au manoir, tu avais été trouver Aldaren dans son alcôve. Ta bouche tremblait, tes cheveux bondissaient de hargne et de dégoût : lui était livide, et sur sa figure blanche passaient des reflets nauséeux. Il était le mâle, le futur Lion de Feucort : c’était à lui d’aller restaurer ta dignité perdue.       Tu l’avais laissé blême d’appréhension, tu avais quitté l’alcôve et rejoint la cour. Là tu avais hurlé de colère, et attendu qu’Alrick fasse justice au nom de la lignée de Feucort. Tu avais boxé des murs de pierre jusqu’à sentir l’os de tes phalanges, et rossé des chiens pour déverser ta hargne, et tu avais pleuré quelques larmes de colère. Toi, tu croyais que les avortons seraient amenés face contre terre à tes pieds, sous la poigne redoutable d’un Aldaren vengeur. Jamais tu n’aurais cru que le garçon reviendrait l’instant suivant seul, et pâle, et l’entrejambe noyé par le sang.
      Le Lionceau avait vécu, et la peur avait gagné : celui qui devait être l’héritier de Feucort avait dérobé un poignard à un garde, et il se l’était fiché entre les cuisses. Ainsi Aldaren avait rendu ses mâles attributs à la nature. Maintenant le garçon hoquetait de douleur, et c’était sur tes jambes qu’il était venu crachoter et pleurer : déjà tu voyais remonter le long de sa gorge des spasmes effroyables, et toujours ses braies épongeaient le torrent de sang jailli hors de sa virilité tranchée. Dans sa paume il portait encore le poignard du garde, et ses yeux allaient de la lame à ta main droite, suppliants. Tu avais levé le coutelas bien haut, contemplé une dernière fois ce petit visage terrifié, et soudain abaissé ta lame jusqu’à son cœur. Trois larges entailles comme des griffes, et le Lionceau avait vécu : les fauves de la lignée Feucort rappelaient Aldaren à eux.       Tu lâchas la lame, tu roulas sur le côté, tu vomis à pleine gorge. Aldaren n’était plus. Tes yeux s’étaient asséchés.
« Mourez, vous le méritez. »
      Trois jours plus tard, Rudger porta au bûcher celui qui avait été comme son fils : de grandes flammes emportèrent le petit corps d’Aldaren. Tout l’Otylum était déjà endeuillé de l’assassinat du Comte Farkstein et de Myelanie, emportés par le Souffle deux ans plus tôt : mais sur les terres de Feucor, le deuil fut doublé, puisqu’on honorait la mémoire du Lionceau Aldaren. Il ne fallut pas deux autres semaines pour que le deuil devînt triple, comme Eliana s’était laissé dépérir de chagrin, et qu’enfin elle alla retrouver celui qu’elle avait aimé comme un fils. Alors il ne resta plus dans le manoir de la lignée du Lion, que Rudger le vieux, Eliandre, et la nuée des avortons : leurs sourires continuaient de grincer à chaque couloir, et toi, tu juras de briser jusqu’à la dernière de leurs dents.
      La mort avait altéré l’air au-dessus du manoir : Rudger pleura longuement le décès d’Eliana et Aldaren, puis le visage fier, il te nomma le nouveau fauve dans la lignée de Feucort. A chaque génération un Feucort devait porter l’épée, et cette fois le Lion serait une Lionne. Ce père distant, et résigné, tu vis renaître la flamme dans ses pupilles fatiguées : il te confia aux mains de son maître d’armes, et te fit monter les intrépides purs-sangs de ses écuries, et porter le heaume et la lance. Toi, tu appris vite : et tu continuas de te battre contre les dogues du manoir, et tu finis par distancer les chiens à la course au lièvre. Maintenant tes épaules s’étaient élargies, ton visage était grêlé par les entailles et les coups : toujours tu avais une lèvre gonflée, ou une paupière violacée. Enfin les avortons allaient trembler.
      1745 de l’âge d’argent, tu avais atteint tes dix-sept ans, et voilà que bourgeonnait le premier jour du printemps. A Otylum comme dans le reste de l’Empire, c’était le jour de la cérémonie du pardon : chacun devait faire expier ses fautes. Au matin, comme les avortons des cuisines allaient récurer les écuries, et donner l’avoine aux étalons, tu les attendais dans l’ombre des bâtisses. A ta main, une épée de la lignée Feucort, tes jointures blanchissaient à force de ses crisper sur sa poignée. Les rejetons des larbins avaient forci, leurs épaules étaient à présent râblées et larges, mais leurs faces n’avaient pas perdu ce regard pleutre qui tordait toujours leurs traits. L’ère de vos rixes amicales était loin derrière vous tous à présent : ceux-là n’auraient jamais dû faire couler le sang d’un Lion de Feucort.       Comme les sept avortons s’affairaient autour de deux étalons aux membres puissants, tu saisis une fourche, bondis vers la troupe, et lardas la croupe des chevaux d’un coup mordant. Les naseaux tonnèrent, les croupes frémirent, et deux larges ruades fracassèrent la meute des avortons : dans la botte de foin qui recueillit les gamins planant à travers l’écurie, ce ne fut plus que mâchoires fracturées, fronts ensanglantées, et membres disloqués. L’instant d’après tu étais sur eux, et ta main se refermait comme une pince sur la gorge du plus grand, le plus râblé, celui qui le premier avait forcée la barrière de tes cuisses, six ans plus tôt au milieu des vignes. D’une voix égale tu lui demandas pardon, tandis que ton épée allait vriller ses attributs de mâle : et dans le sang qui inonda les braies de l’avorton, et tes bottes de cavalière, et le sol crotté des écuries, Aldaren fut vengé.       Une heure plus tard, tu chevauchais au travers des champs du domaine de Feucort, laissant loin derrière toi le manoir. A ton père, tu avais laissé l’épée lavée dans le sang des avortons : et lui t’avait confié une lettre pour la garde de Gloria la Magnifique. Il n’avait pas demandé pourquoi un ladre des cuisines gisait émasculé dans le crottin des écuries. Rudger savait que tu t’étais comportée comme le devait une Lionne.
Cieux clos.
      Gloria ! Ainsi voilà la capitale impériale. Tes yeux parcouraient la foule bourdonnante des marchés, scrutais les bourgeois des quartiers d’argent, et avant tout admiraient les tourelles crénelées du Palais des Kohan. Tu te présentas à la garde des quartiers sud : et le nom des Feucort, seigneurs dans le comté d’Otylum, t’ouvrit les portes de la caserne. Tu fus placée sous le commandement d’un Galliang, qui alors servait dans la garde de Gloria. Les uniformes étaient alors taillés pour les hommes, tu peinas à trouver un forgeron qui puisse bomber une cuirasse assez pour que s’y glisse ta poitrine de femme : mais tu finis par dénicher l’artisan, habile, qui pour toi assembla une cuirasse de la garde. Otylum était loin à présent, sur les murailles de Gloria les rondes se révélèrent éreintantes ; et la solde, maigre. A l’entraînement, tu devais affronter des gaillards de la lignée de Breean, et c’étaient de solides colosses endurcis pour servir dans la garde.       Pourtant tu n’eus pas un regard pour ces rudes conditions : déjà, dans les quartiers les moins éclatants de la cité Magnifique, tu te découvris une nouvelle passion.       Alors les arènes clandestines étaient une lutte féroce, et les foules se massaient autour de celui que tous nommaient la Bête Sauvage, un Raziel Knort à la large charpente, fils de l’ancien champion Bhaal, dans la lignée directe du grand-maître des arènes. C’étaient des luttes effarantes mais grisantes, traversées par les vivats de la foule, et sur les tribunes de bois de l’arène tu laissais la fureur des combats te transporter. Parfois tu posas le pied dans l’arène, et fracassas le visage de quelques soudards de deuxième main : sur le sable tu combattais casquée, et tous se moquaient de ton sexe, pourvu que tes poings fussent féroces.
      Un Lion de la lignée de Feucort ne végète pas : il triomphe ou périt. Tu avais soif d’imposer ton nom sur les lèvres des bonnes gens de Gloria, et quelques rumeurs de l’époque te fournirent la promesse d’une grande gloire. On avait vu Fabius Kohan, de la maison impériale, quitter Gloria un matin et rallier les montagnes, vers les aiguilles du Mont du Vrac. Certains disaient qu’il allait combattre un seigneur vampire, d’autres pariaient qu’une épée antique se cachait dans les grottes, et d’autres proclamaient encore d’autres rumeurs : mais la plus éclatante, la plus fascinante, c’était cette parole de bouche en buche qui disait qu’un œuf de Dragon attendait sur les sommets du Vrac. La garde du Palais disait avoir vu Fabius revenir dépité, et le visage balafré, sans œuf prodigieux entre ses mains : alors un matin, comme ce Kohan avant toi, tu bondis dès l’aube vers le Mont du Vrac.       Tu ne savais pas où se dressait cette montagne. Peut-être Fabius avait-il joui de l’appui d’un magicien pour dénicher l’aiguille du Vrac, mais toi, Eliandre de Feucort, tu n’avais comme toujours qu’une épée à la main, et des vivres pour peut-être deux jours. Tu t’encourus vers les collines, avisas les plus escarpées des aiguilles, et résolus de monter jusqu’à leur sommet : en une heure à peine, tes mains étaient entaillées jusqu’à la chair, et tes bottes râpées à force de frotter contre la paroi. Sur tes doigts en sang pouvait se coller la poussière de la roche, pourtant toi tu poursuivais ton ascension sur les escarpements.
      Enfin tu atteignis le sommet du Vrac, et tu vis la cahute de pierre mal jointoyée, qu’on disait avoir été la demeure d’un dragonnier. Le ciel était pâle au-dessus de toi, la roche sous tes pieds si sombre qu’elle paraissait noire, mais tes yeux n’eurent pas un regard pour tout cela : d’un recoin de rocher avait jailli un cri sauvage, et derrière venait une large forme ailée, la forme puissante d’un aigle. A ta paume bondit ton épée, tu fendis l’air d’un coup rageur, et le fer alla se ficher dans la masse hargneuse des plumes battantes : un choc, mat, et la bête s’effondrait au sol, tranchée net. Pourtant elle n’avait pas fini de se convulsionner, et les hoquets de la mort hérissaient toujours son échine, que tu plongeais à pleines poignes sur la créature et lui ouvrait une seconde fois les entrailles, la dépoitraillant face au ciel nu. Alors tu te reculas, t’agenouillas, et tu laissas l’aigle comme une offrande aux dragons : si les reptiles suprêmes hantaient ces sommets, tu espérais les séduire par le fumet du sang et de la chair encore chaude.
      Tu demeuras au Mont du Vrac pendant trois jours et deux nuits. Tes maigres vivres avaient été vite engloutis, maintenant il ne te restait que la faim au ventre, comme pour te distraire de la longue attente. Aucune bête ailée ne semblait vouloir planer sur l’horizon, dans ce ciel demeuré désespérément morne et vide. Tes espoirs se rétrécissaient à mesure que les nuages s’amassaient au-dessus du Vrac, et que le vent se levait sur le Mont. Bien vite la tempête fut sur toi, glaciale, rasante, zébrée d’éclairs et transpercée par le tonnerre. Tu étais une Feucort, aussi t’agrippas-tu à ton courage, et tu refusas de démordre du Vrac tant que les dragons n’auraient pas paru, ou qu’un de leurs œufs ne t’aurait pas été cédé. Pourtant si tu t’estimais comme une guerrière inflexible, la montagne se révéla être un lutteur infatigable.       Au soir du troisième jour, comme le vent avait desséché ta gorge et gonflé ta langue, du bout de tes lèvres gercées tu concédas ta défaite. Transie, engourdie, laminée par le froid, tu vidas les lieux et admis la victoire du Mont du Vrac. Si un œuf de dragon se nichait sur ces cimes, il devrait attendre un autre que toi pour être capturé et ramené à Gloria.       De la redescente misérable vers les planes, comme tu claudiquais à la clarté d’une lune maussade, tu n’as pas souvenir : seule te reste la honte d’avoir été défaite par la fatigue, la faim, et le froid. La Lionne de Feucort était terrassée.
      Tu avais résolu qu’on ne te reverrait pas à la caserne de la garde le lendemain matin : toi, Eliandre, tu ne connaîtrais pas la honte d’un Fabius raillé par Korentin devant toute la lignée des Kohan. Comme tu avais abandonné l’Otylum, le jour suivant, tu laissais la cité Magnifique derrière toi, et cravachais ton cheval sur les coteaux. Tu rejoignis Elena, et de là tu t’embarquas avec une caravane de marchands, droit vers Glacern et les neiges infinies.
Retour d’honneur.
      Glacern, l’Oubliée, le bastion des longs hivers. Tu n’avais pas trouvé de punition plus harassante pour expier ta lâcheté au Mont du Vrac, et redorer le blason ainsi sali des Feucort. Glacern, cette seigneurie du grand froid, domaine de la lignée de Svenn, c’était entre ses murs transpercés de givre que tu aspirais à te fondre. Ici, tu ne serais qu’une guerrière parmi la masse des autres.       Dans l’enceinte endurcie de Glacern, les femmes portaient l’épée comme les hommes, et une malédiction de dragon avait rendu les Svenn impuissants à la magie : c’était au fil de l’épée qu’ici les guerriers se foraient une destinée, et le faible était laissé pour mort. Tu acceptas ces exigences de vie d’un haussement d’épaules.       Sur les remparts balayés par le givre de Glacern, tu vis parfois le jeune Aristarkh, de la lignée de Svenn, suspendu dans une cage ballant au bout d’un crochet. Mais même lui, qu’on disait charmeur fou, ne vint jamais s’intéresser à ta face burinée par-dessus tes épaules carrées.
      A Glacern la magie était regardée comme le talent des lâches, aussi tous préféraient, plutôt qu’une incantation dérisoire, le solide renfort d’une cuirasse du meilleur alliage. C’est ici, dans les entrailles de la cité du froid, que fut forgée pour toi une lame puissante, féroce, et dénuée de toute magie. C’était une épée digne d’éventrer un vampire, et large comme les portaient les guerriers de Glacern. Tu lui donnas le nom d’Etreinte, et l’arme ne fut pas longue à se révéler indispensable.       Car sur les murailles toujours gelées de la cité, là où vivait le peuple de Glacern à l’allure redoutable, tous te regardaient avec mépris : tu étais de l’Otylum, le plus paisible des Comtés au sein de l’Empire, et la bravoure des Feucort était inconnue à ces guerriers de la glace ... et quand bien même elle aurait été connue, cette fierté des Lions de Feucort, qu’elle aurait paru dérisoire à côté des légendes sauvages de Glacern.       Aussi, tu te soumis à la coutume des jeunes guerriers, et tu résolus de traquer un vampire pour prouver ta valeur. Parvenus au seuil de l’âge d’homme, les enfants de Glacern formaient des bandes en armes puis ils quittaient l’enceinte de la cité, et ses hauts murs empêchant le froid, pour aller traquer le vampire dans les vastes étendues glacées. Tu te joignis à l’un des groupes, qui devait compter des fils et filles de Glacern de haute naissance, peut-être de Cerwyn ou d’une autre Maison. Mais là aussi, tu fus raillée par tous car ta peau était trop claire, et trop propre, pour que tu sois une native de Glacern. Mais ces nouveaux guerriers qui te conspuaient avant de partir vers les steppes, voilà qu’ils t’acclamaient deux mois plus tard, comme la bande reparaissait devant les portes de Glacern : car parmi tous ces bras aux mains vides, toi seule portait la tête d’un vampire, qu’Etreinte avait sectionnée net. Trois jeunes avaient perdu la vie dans cette odyssée furieuse, et dont la tempête sans trêve a dévoré tes souvenirs : mais toi, tu y as gagné le respect du plus féroce des peuples humains.       Maintenant que la lignée de Feucort avait été restaurée dans son prestige, et que jusqu’à Glacern l’honneur des tiens était célébré, tu pouvais quitter en paix ces contrées farouches. Tu rejoignis une caravane de marchands faisant route vers Elena, et de là tu gagnas Otylum, et le manoir des Feucort : tu saluas Rudger ton père, et lui présentas les honneurs acquis à Glacern, mais tu ne restas que deux jours sur ces terres. Très tôt tu repris les rênes de ton étalon, et tu galopas une fois de plus vers Gloria, là où tu espérais parfaire ta renommée.
Terrassée, effondrée.
      Le nom de Feucort, ton talent aux armes, et l’appui assidu d’un père qui voulait voir triompher sa Lionne, voilà ce qui t’ouvrit soudain les herses du Palais de Gloria, pour intégrer les rangs de la garde impériale. C’était alors un usage fréquent pour les familles nobles de moyenne extraction, d’envoyer un fils servir auprès des plus grands du Royaume ; et même ne garder que la porte d’une écurie au Palais, c’était déjà une glorieuse victoire. Mais toi, tu étais une fille, et Rudger dut essuyer les quolibets des prélats de tout l’Otylum, qui raillaient cette gaillarde hommasse aux épaules carrées : depuis tes cheveux battus par la poussière des chemins, jusqu’à tes ongles noirs et salis par le fer des épées, tout était méprisable aux yeux des baronnets de l’Empire. Toutefois Rudger s’en moquait, et toi encore davantage : n’étiez-vous donc pas des Lions ?       Au Palais tu tins ton rang sur la muraille, et dans l’enceinte du château, sans dire mot. Tu assistais d’un regard égal aux fuites d’Esmelda Kohan pour aller rejoindre Killian Wallam à la nuit tombée, ou encore ses escapades hors du château sous la houlette de Ninna Galliang. Ton œil suivait d’une longue course ces silhouettes fuyantes, tes mains demeuraient immobiles, et ta voix, muette : tant que la Princesse Impériale ne se risquait pas inconséquemment dans des aventures périlleuses, tu demeurais sereine, le front clair. Tu veillais à ce qu’Esmelda reste en vie, aussi ta tâche était remplie.       Tu méprisais cette garce futile, mais cela ne rebondissait pas sur ton devoir.
      Tu croyais ton cœur cuirassé d’acier, caparaçonné comme le poitrail d’un destrier de bataille, et sensible à aucun autre feu qu’à ceux de la guerre. Tes bras étaient trop endurcis pour servir à autre chose qu’à abattre des ennemis au combat : s’ils se refermaient sur un homme, ce n’était que pour lui broyer la nuque, tes embrassades n’étaient que fatales.       Mais ce jour-là, dans cette forge où cognaient les marteaux, entre les vapeurs et les souffles suffoquants, tu croisas deux yeux vifs, d’un bleu d’acier. Ils étaient encadrés d’une chevelure aussi blonde et étincelante que ta propre crinière était sale et engluée dans la crasse. C’était la première fois que tu désirais le réconfort des bras d’un homme ; et par là-même où des années plus tôt, quelques marmitons avaient fait ruisseler le sang hors de tes jambes, tu sentis à nouveau une douce tiédeur.       Pourtant ce Theis Maurimbath, avec son visage fier et digne, beau et puissant, tu t’en jugeais indigne : car ton honneur était encore entaché par l’échec, et l’auréole de la gloire autour du nom de Feucort, celle-là te paraissait encore trop maigre.
      La gloire, tu n’y avais pas renoncé. Tu t’en emparerais comme à Glacern un homme prend une femme. A retrouver Gloria, ton échec cuisant sur les flancs du Vrac revenait te tourmenter : Fabius Kohan, voilà un visage lardé de cicatrices que tu croisais fréquemment, à présent que tu veillais sur le Palais Impérial. Pas plus toi que lui n’aviez triomphé du Mont du Vrac, et ramené un œuf de Dragon pour la gloire de vos lignées. Mais toi, tu ne renoncerais pas.       Alors, quelques jours plus tôt, les Elfes avaient posé le pied dans le Palais Impérial, et le dernier œuf de sa génération avait été porté dans l’enceinte de la forteresse. C’était une forme oblongue et ronde, que les hommes avaient prestement enfermée dans une salle rudement gardée, loin des convoitises malveillantes. Aussi toi, qui avais conquis une bonne place parmi la garde du Palais, tu obtins un matin de compter parmi ceux qui veillaient sur l’œuf.       Depuis la porte, avec un autre factionnaire, tu gardais l’entrée de la salle où reposait l’œuf. Tes yeux d’acier scrutèrent avidement ce petit globe de coquille colorée, et tu cherchas les failles qui auraient pu courir le long de ses flancs : car on disait que lorsque le dragon sentait venir son dragonnier, il fendillait sa coquille et s’ouvrait pour accueillir son maître. Mais là, rien ne venait faire céder l’œuf dur comme la pierre, et aucun craquement ne cliquetait à tes oreilles. Ta main était férocement agrippée à la garde de ton épée, et tu aurais voulu qu’Etreinte aille faire voler en éclats l’œuf, et qu’elle révèle un dragon soumis à toi. Ainsi tu aurais rendu le prestige des Feucort immortel, et tu serais devenu la Lionne-dragon.
      Tu avais quitté la salle de l’œuf et veillais sur les écuries, deux jours plus tard, lorsque la rumeur transperça le Palais comme une lance : le dragon s’était ouvert devant Korentin Kohan, seigneur d’Aldaria, de la lignée de l’Empereur Gregorist. Toi tu n’eus pas un geste, pas un mot : tes bras demeurèrent ballants, tes yeux planaient dans le vide. Avec l’œuf du dragon qui deviendrait connu sous le nom d’Ashy, et lié à Korentin Kohan, s’envolaient tes derniers rêves, à toi, de gloire immortelle. Ainsi comme Aldaren, toi non plus, malgré ton nom du Feucort, le sang des véritables Lions ne coulait pas dans tes veines.
Hargne au poing.
      Tu devins la garde la plus mutique de Gloria, avant de te retirer hors de Gloria une fois encore, et regagner Otylum. Tu eus l’ombre d’un sanglot en laissant derrière toi Theis aux yeux bleus, mais ta fierté avait été piétinée et réduite en cendres. Honteuse, tu n’avais même pas rejoint le manoir des Feucort, mais vivotait dans des dépendances à la limite de vos terres ancestrales. Tu arpentais la forêt pour chasser le gibier, Etreinte à la main, et tu défiais ours et sangliers avec une égale froideur. Les soirs où tu n’avais trouvé aucune bête à combattre, tu te recroquevillais sur ton estomac vide : ton honneur s’était envolé, mais la souffrance jamais ne t’abandonnerait. La vie farouche aux confins d’Otylum t’avait endurcie encore davantage, et tes cheveux s’étaient faits plus hirsutes, tes épaules plus larges. Les branches griffaient régulièrement ton visage acéré, et y abandonnaient quelques griffures d’épines. Tu avais renoué les valeurs de Glacern, le sang sur ta lame séchait rarement.
      Les cataclysmes qui ébranlaient l’Empire n’étaient plus ton souci, depuis que tu vivais recluse près des bois du domaine de Feucort. Ailleurs, on parlait Vampires et Dévoreuse, et nombre des jeunes nobles d’Otylum partaient à la guerre et n’en revenaient pas. Pourtant ces nouvelles coulèrent sur toi sans t’alarmer, le temps de la gloire des Lions était révolu pour toi. Quelques éclaireurs dépêchés par Rudger sillonnèrent le domaine pour te retrouver, tu les renvoyas boitillant à Rudger, et gardas leur cheval pour te nourrir.       Alors de nouvelles missives traversèrent les contrées. Gregorist Kohan avait fondé un ordre guerrier hors de toute allégeance, et sur ces Larmes d’Alderick, il avait imposé la plus désespérée des quêtes. C’était folie de s’interposer entre le Seigneur Vampire Wintel et la bague Dévoreuse, qu’avait révélé un antique grimoire. Les imprudents qui rejoindraient les Larmes en feraient certainement verser des torrents à leurs lignées, car il n’y aurait que la mort pour eux dans cette chasse folle. C’était là tout ce que tu recherchais, et la promesse d’une mort brève et glorieuse vint illuminer ce que tu regardais déjà comme les derniers de tes jours. La nouvelle ne t’étais pas parvenue depuis deux jours, que déjà tu t’extirpais de ta forêt, et incendiais les dépendances où tu avais vécu ton exil : alors il n’y aurait plus de retour possible. Tu partis le soir même, à pieds, car voilà de longues semaines que tu avais fait rôtir le dernier cheval sur ce bout de terre.       Mais tu n’avais pas encore eu le temps de rallier le cœur de la confrérie, que celle-ci était bouleversée par un choc au cœur de gloria, dans les entrailles du Palais Impérial. Klaus, le maître, manqua d’y succomber sous les coups : et Dévoreuse fut à nouveau égarée, envolée entre des mains griffues et noires.
Trompe-la-mort.
      A présent, Eliandre, tu es l’un des Seigneurs dans le rang des Larmes d’Alderick. Etreinte n’a pas quitté ton flanc, pas plus que le temps n’a embelli ton visage battu par la guerre. Tu ne sais pas où chercher pour la bague, mais tu as juré de ne jamais fléchir.       Car si tu n’es pas une Lionne, à peine une guêpe, au moins les Feucort n’auront-ils pas à rougir en voyant la dernière héritière de leur lignée.
Dernière édition par Asmée Gondevald le Mar 3 Sep 2013 - 22:33, édité 1 fois
Alors, à nous deux ! Une jolie fiche, agréable à lire et au style peu commun. Il y a des erreurs par contre, que je vais te lister
Identité : ok Arme/objets : ok Caractéristiques : ok, un brin sévère tu peux remonter un niveau de lance et de parade si tu le désir Physique : ok ^^ Caractère : ok Lien : Il te manque les liens de la guilde ^^ Phantom, obligatoirement, mais tu as également Nalaïa, une elfe archère, et Klaus ton ancien chef disparut Code : il en manque un bout ! Relit bien;)
Histoire : Pertit soucis : Ta fiche de predef indique que la famille de ton personnage n'a jamais eut d'autre enfant, et s'est donc acharné à faire d'Eliandre un homme ^^ à retravailler donc La famille Breean : Zaphirel te fait dire qu'ils ne sont nullement des colosses Le mont du Vrac : qu'est-ce que cela ? Parce que le seul massif montagneux se situe comme tu la vu sur la carte au nord-est, et est très difficile à atteindre, surtout seul. Leurs noms sont aussi indiqués et connu. Ou alors il s'agit de simples collines très hautes ? L'histoire de l'oeuf de dragon est peu plausible, sauf si elle a été vue avec Fabius au préalable mais ça m'étonnerait vu que tu t'es inscrite récemment ( je peux me tromper bien sûr ). Tout le monde sait à cette époque qu'il n'y a pas d'oeufs de dragon, ils sont offert très tard par le Dracos / Pareil au sujet de l'offrande faite aux dragons, bien pensé mais peu plausible;) Le témoin des fuites d'Esmelda : je ne pense pas qu'ils se soient montrés si ouverts ^^ Si possible, discuter avec elle de ce qu'elle en pense, elle a voix au chapitre après tout Pour les dragons : ils n'ont pas de maître, mais une âme sœur, et ils ne sont pas soumis à leurs dragonniers ^^ Ton Entrée dans la guilde : Eliandre y entre à sa création, et connaît donc Klaus bien avant. Il y a plusieurs mois entre la naissance de la guilde et l'épisode du palais J'aimerais que tu détailles davantage, que tu parles de ta relation avec Phantom, de l'armée alayienne, de la guerre et de la débandade des armées impériales, de ce que fait Eliandre ( Klaus a ramené la guilde dans le royaume elfique, tu as suivis ? Tu as poursuivit la voleuse de Dévoreuse ? )
Petite chose en générale, pour les liens, il faut impérativement une validation des concernés, j'attendrais donc qu'ils me la confirme. Bon courage à toi pour la reprise ^^
Comme annoncé (avec fracas ? ) par Theis Maurimbath, je vais prendre un peu de temps pour réfléchir à tout ce bazar, et voir comment je peux le réorganiser. Voilà déjà l'autre moitié du code du règlement envoyée par MP à Havard, accompagnée du test RP.
Enjoy et à bientôt o/
Merithyn Shadowsong
Mon identité Mes compétences Compétences Magie: Maître mage Expérience: (4/10) Xp disponibles: 3
Mes excuses pour le délai de réponse, mais les discussions ont été âpres. J'ai inséré la fiche corrigée en spoiler, en bas de ce post, avec les corrections en rouge pour que tu n'aies pas à relire toute la fiche : une fois que nous serons tombés d'accord, j'éditerai le premier message, ok ? Ce sera un peu plus propre comme ça.
Dooooonc ... nous disions ?
Havard Svenn a écrit:
Bon courage à toi pour la reprise ^^
Ca c’est gentil, merci ;-)
J’abandonne le côté prédéfini, je vous laisse Eliandre et le poste de Seigneur des Larmes d’Alderick, un simple chevalier m’ira très bien (enfin, une chevalière ... enfin, on s’est compris). J’avais l’habitude de systèmes de prédéfinis un peu différents sur d’autres fora, d’où les soucis dans la première version de la fiche ... @_@ Donc les noms ont été changés.
Havard Svenn a écrit:
Lien : Il te manque les liens de la guilde ^^ Phantom, obligatoirement, mais tu as également Nalaïa, une elfe archère, et Klaus ton ancien chef disparut
... ok. Edité ... du même coup, je rajoute Eliandre dans les liens.
Havard Svenn a écrit:
Code : il en manque un bout ! Relit bien;)
Envoyé en MP en même temps que le test RP (lequel ne vaut plus rien, d’ailleurs, mais par curiosité la réponse aurait été oui on non ? ^^)
Havard Svenn a écrit:
Histoire : Pertit soucis : Ta fiche de predef indique que la famille de ton personnage n'a jamais eut d'autre enfant, et s'est donc acharné à faire d'Eliandre un homme ^^ à retravailler donc
N’a plus de raison d’être, si ?
Havard Svenn a écrit:
La famille Breean : Zaphirel te fait dire qu'ils ne sont nullement des colosses
S’il le dit ... ^^ Edité.
Havard Svenn a écrit:
Le mont du Vrac : qu'est-ce que cela ? Parce que le seul massif montagneux se situe comme tu la vu sur la carte au nord-est, et est très difficile à atteindre, surtout seul. Leurs noms sont aussi indiqués et connu. Ou alors il s'agit de simples collines très hautes ?
Le Mont du Vrac est en toutes lettres dans la fiche de Korentin Kohan, c’est là-haut qu’il a envoyé Fabius chercher des œufs de dragon : « Il y trouva des informations très intéressantes sur un ancien dragonnier qui aurait vécu sur le flanc d'une colline voisine de Gloria et connue sous le nom de Mont du Vrac. »
Havard Svenn a écrit:
L'histoire de l'oeuf de dragon est peu plausible, sauf si elle a été vue avec Fabius au préalable mais ça m'étonnerait vu que tu t'es inscrite récemment ( je peux me tromper bien sûr ). Tout le monde sait à cette époque qu'il n'y a pas d'oeufs de dragon, ils sont offert très tard par le Dracos / Pareil au sujet de l'offrande faite aux dragons, bien pensé mais peu plausible;)
Mouais, en fait, j’ai repris l’épisode de la fiche de Korentin dans laquelle il fait croire exactement la même chose à Fabius ... je ne comprends pas bien où est le souci.
Havard Svenn a écrit:
Le témoin des fuites d'Esmelda : je ne pense pas qu'ils se soient montrés si ouverts ^^ Si possible, discuter avec elle de ce qu'elle en pense, elle a voix au chapitre après tout
Passage viré.
Havard Svenn a écrit:
Pour les dragons : ils n'ont pas de maître, mais une âme sœur, et ils ne sont pas soumis à leurs dragonniers ^^
Edité.
Havard Svenn a écrit:
Ton Entrée dans la guilde : Eliandre y entre à sa création, et connaît donc Klaus bien avant. Il y a plusieurs mois entre la naissance de la guilde et l'épisode du palais J'aimerais que tu détailles davantage, que tu parles de ta relation avec Phantom, de l'armée alayienne, de la guerre et de la débandade des armées impériales, de ce que fait Eliandre ( Klaus a ramené la guilde dans le royaume elfique, tu as suivis ? Tu as poursuivit la voleuse de Dévoreuse ? )
J’ai une préférence pour jouer les choses en RP plutôt que dans une fiche : je préférerais pouvoir incarner un perso qui rejoint à l’instant même les Larmes d’Alderick, plutôt qu’un chevalier qui aurait déjà des mois et des mois d’ancienneté. A moins que les Larmes n’aient été recrutées qu’en une fois, ou encore que la disparition de Klaus Fell ait suspendu le recrutement ? Au passage j’aurais besoin d’une précision sur les Larmes : Klaus Fell disparu, qui initie les membres et les fait rejoindre la guilde ? Eliandre et Phantom indifféremment ? Je rajouterai un passage là-dessus une fois que je saurai cela.
Spoiler:
ASMÉE GONDEVALD
« La femme forte a des ennemis, la femme faible a des amants. »
Dubn pour EF
Identité
Spoiler:
« Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l’on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent. » Viviane Chocas
Race : Humaine.
Nom : Gondevald.
Prénom : Asmée.
Surnom(s) : Tous t’appellent l’Ancre ou l’Œil-sans-larme, mais pour Theis Maurimbath, tu ne seras jamais que sa Douce Luciole, ou sa Petite Luciole.
Titre : Aucun.
Date de naissance :An 1728 de l’âge d’argent.
Age réel :26 ans.
Lieu de naissance :Comté d’Otylum, Empire des Hommes.
Lieu de vie :Nomade.
Rang social :Noble.
Poste/emploi :Chevalier des Larmes d’Alderick.
Guilde :Larmes d’Alderick.
Compétences
Spoiler:
« Un homme compétent est un homme qui se trompe selon les règles. » Paul Valéry
Alignement :Neutre tendance bénéfique.
Arme principale :Tu manies Etreinte, ta large épée ciselée, et les hommes ont davantage goûté à son acier qu’au confort de tes bras. C’est une lame forgée à ton image : dépourvue de la moindre magie, mais trempée dans l’alliage le plus rude. Elle briserait plutôt que de plier d’un pouce. La poignée est fine et recourbée, pour se loger dans ta main féminine : à sa garde, le Lion crinière au vent, blason de toute ta lignée. C’est une lame forgée pour l’honneur, une arme confiée à la poigne d’un chevalier, et non d’un quelconque tueur. Tu t’y es liée, c’est avec elle que tu as remporté tes plus éclatantes victoires, et renvoyé les soudards à leur orgueil. Mais elle pourrait voler en éclats demain, cette lame inflexible, tu n’aurais pas un regard pour ses débris. L’épée n’est rien, seule compte la main qui l’empoigne : tu en sais quelque chose.
Autres objets :Etreinte te suffit, tu n’emportes qu’une lame au combat : tu es un chevalier d’honneur, et tu sais que le jour où ta lame se défaussera et quittera ton poignet, alors la mort te sera servie, tu n’auras pas le temps de dégainer un quelconque poignard. Pourtant d’autres armes ont déjà connu l’empoigne de tes mains, depuis les lances de tournoi et de joutes, jusqu’aux épées de bois lorsqu’encore jeune plante, tu défiais les écuyers dans la cour, ou même les boxais à mains nues. Lorsque retentit l’appel du combat, tu emportes dans ta main gauche un large bouclier, petit comme une rondache, mais robuste et léger à manier. De larges éraflures le balafrent, preuve que tu as déjà plongé cent fois au cœur des batailles. Une armure de fer et de cuir achève de dévier les mauvais coups, elle aussi a été endurcie par les combats passés. A ton cou, masqué sous tes cuirasses, pend au bout d’une chaîne un petit médaillon : une gueule de Lion crinière au vent, gravée du nom des Gondevald.
Caractéristiques : :
Physique :
Force physique : Très bon
Agilité : Bon
Réflexes : Bon
Endurance : Très bon
Résistance : Bon
Beauté : Faible
Mental :
Force mentale : Bon
Patience/self contrôle : Faible
Intelligence : Moyen
Arrogance : Bon
Gentillesse : Très faible
Prestance/charisme : Très bon
Mémoire : Moyen
Combat :
Epée : Très bon
Dague doubles ou simple : Aucun niveau
Poignard : Aucun niveau
Lance : Bon
Bâton : Aucun niveau
Hache : Aucun niveau
Faux : Aucun niveau
Art du lancé (poignard, petite hache...) : Aucun niveau
Art de la parade (bouclier ou arme) : Bon
Arc : Aucun niveau
Arbalète : Aucun niveau
Mains nues/pugilat : Bon
Equitation : Bon
Totem :STAFF
Style de magie principal :humaine
Puissance magique innée :Avis : Très faible
Niveau magique :{Staff}
Physique et caractère
Spoiler:
« Même un délire demande à être entendu. » Chahdortt Djavann
Physique :Si tu avais le visage fin, tu ne l’enfouirais pas sous la visière d’une heaume. Tu n’es pas la pucelle qu’on aurait attendue d’une lignée de nobles : tes traits sont rudes, âpres, et farouches. Tu as la bouche mince et étriquée, les lèvres fines et sans pulpe ; tes yeux sont verts et durs comme l’émeraude, ton nez n’est pas mutin mais droit, et fier. Tu as les cheveux emmêlés, souvent sales, et noyés sous une armure : tu ne prends pas la peine de les peigner, mieux vaut les tasser dans les profondeurs d’un casque, là où ils n’obstrueront pas ta vision pendant le combat. La sueur et la poussière achèvent de maintenir ta crinière compacte, sans mèches folles pour orner ton visage. Car orner ton visage, ce serait vain : tu n’as pas la beauté des filles de haute-naissance. Les tournois et les luttes ont aiguisé ton rude minois, et tes traits tendus ont pris un air rapace. Le soleil, la pluie, et les vents, ont eux aussi endurci ton allure : tu as les sourcils sombres et emmêlées, couturés çà et là par les coupures, tandis qu’une large entaille court sous ton œil gauche. Tu as la trogne d’un guerrier, et tu n’en aurais pas voulu une autre.
Caractère :N’es-tu pas surnommée l’Œil-sans-larme ? Tu es une fille qui vit l’épée à la main, et tu n’aimes pas devoir le rappeler à quelques soudards de passage. Sous ton front haut et fier s’active un esprit féroce, que la colère embrase souvent ; et derrière ta poitrine amaigrie par l’effort, un cœur inflexible bat une cadence acharnée. Tu as les sourcils souvent durcis par l’énervement, et ton visage est plus fréquemment pourpre de rage que vert de peur. Patience est un mot bon pour les femmes, aussi tu ignores cette qualité. Si tu as forgé ta voie jusqu’au monde des hommes et des armes, c’est qu’il fait mauvais se mettre en travers de tes ambitions. Mais autour de toi, on endure tes colères car on admire ta valeur. De ta lignée, tu as hérité le courage du Lion féroce qui leur tient lieu de blason ; et par les armes, tu as appris l’honneur et la ténacité. Tu es un stratège inflexible, et un guerrier impétueux : ceux placés sous tes ordres t’admirent autant qu’ils te détestent — et à servir sous ton commandement impitoyable, c’est certain qu’ils ont appris à te haïr tendrement. A 26 ans tu te tiens encore loin des carcans du mariage, à l’heure où les pucelles de la noblesse sont depuis dix ans liées à un homme. Cette main libre de tout engagement, et plus souvent refermée sur le pommeau d’une épée que dans la paume d’un homme, voilà ta fierté et ton orgueil : c’est pour cette indépendance que ton père a enduré les quolibets, et que son nom a été traîné dans la boue. Aussi tu es et demeures farouche et fière.
Mes liens
Spoiler:
« L’amour, c’est l’amour sans chaînes. » Toni Bentley
Maître Klaus Fell : Il était le maître et seigneur des Larmes, celui qui avait initié la plupart des chevaliers dans l’ordre d’Alderick : mais toi tu fus tardive à rejoindre, aussi tu ne le connus que par la geste qu’on perpétua après lui. Son front large et puissant, ses épaules robustes, et sa lame vigilante, tout cela avait résonné avec force dans ta poitrine. Lui seul était incontestable, lui seul aurait acquis ton respect ... s’il n’avait disparu. Il te reste, comme à toutes les Larmes, l’éclat de sa mémoire. Eliandre Feucort : Si elle avait été moins inflexible, voilà une âme féroce qui aurait eu ton estime. Eliandre est plus rude, plus sauvage, et plus imperturbable encore que toi. Klaus disparu, elle seule est efficace. Elle a ton obéissance, mais rien de plus : il ne peut y avoir qu’un seul fauve sur un même coin de terre. Phantom : Qui est-il, ce pantin misérable ? Et quelle faiblesse de Maître Fell a voulu que lui, le rôdeur misérable, ait acquis le rang de Seigneur parmi les Larmes. L’ordre d’Alderick doit être bien malade alors, cela ressemble à un mauvais conte. Avec Eliandre, ils vocifèrent, et les Larmes s’ensommeillent. Dévoreuse ne sera pas retrouvée tant que celui-là parasitera les échelons de l’ordre, n’est-il pas vrai ? Nalaïa Melanwan : Une camarade de combat, dit-on, alors soit. Tes pas n’ont que rarement côtoyé les siens, pour ne pas dire jamais, pourtant on te demanderait quel lien t’unit à elle ? Aucun, ou presque. Vous servez sous le même étendard.
Derrière l'écran
«
Spoiler:
L’anonymat garantit l’honnêteté. » John Irving
Petite présentation :20 ans et toutes ses dents, dont quelques années déjà dans le RPG, je ne mords pas. Enfin, pas souvent ...
Rythme rp :Je suis un bon élève, je réponds dans les temps fixés avec mes partenaires de RP.
Particularités rp : Bientôt quatre ans de RP derrière mon dos, et je n’ai jamais rencontré de problème réel pour écrire, du moment que je sens bien tous les engrenages du personnage qui m’est confié.
Comment avez vous découvert le forum :Bouche à oreille : et j’ajouterais même, un bouche à oreille insistant pour que je m’inscrive. Mais je ne regrette pas o/
Le code du règlement :*dracos honoris* + cf MP
Les deux Lionceaux.
      Un baptistrel psalmodiant un nom, mais pas le tien : voilà ce que tu aurais pu voir au jour de ta naissance, dans le manoir des Gondevald, si tu avais été dans la grand’salle et non jetée dans une alcôve étriquée, entre les mamelles pendantes d’une nourrice édentée. Ce jour-là, la branche aînée des Gondevald avait accouché d’un fils, Aldaren : un mâle, enfin ! Et comme la mère avait péri en mettant au monde l’enfant, et que son père avait trépassé à la chasse le mois d’avant, c’est entre les bras de Rudger et Eliana, la branche cadette des Gondevald, tes parents, qu’Aldaren trouva amour et réconfort : et c’est pour lui qu’une grande fête fit trembler de joie les murs du manoir jusqu’à la nuit tombée. Alors seulement, comme l’obscurité gagnait et que le jour finissait, on jeta pour toi un prénom dans la pénombre, à la dérobée : Asmée, tu serais Asmée.       Les seigneurs de Gondevald étaient une lignée noble d’Otylum, et leur manoir se dressait dans les campagnes vertes d’Arkalon, à quelques stades de la forteresse des Farkstein. Dans la demeure comtale, Myelanie venait de donner naissance à un Mirakor, frère aîné du futur Amyelenor, et tout Otylum était à la joie. Et pour les Gondevald, voilà qu’Aldaren était arrivé, et Rudger comptait élever ce neveu orphelin comme son propre fils, celui que les esprits lui avaient refusé. La vie ne lui avait donné qu’une fille, et que pouvait-on faire d’une fille ? Tu serais promise à six ans, mariée à douze, et engrossée à quatorze pour un lignage de la province. Aldaren, lui, porterait haut le nom des Gondevald, proclamait-on : lui serait le futur Lion d’une lignée de fauves.
      Mais Aldaren ne pourrait supporter l’honneur de la lignée sur ses seules épaules maigrelettes, très tôt tu l’avais vu. Déjà à cinq ans, tu affutais des bouts de bois pour t’inventer une épée, alors qu’Aldaren demeurait muet et seul ; à sept ans, tu commençais à bondir sur la croupe des poulains, mais lui évitait précautionneusement les écuries peuplées de ces grandes bêtes racées. Et comme toi, parvenue à tes neuf ans, tu boxais avec les avortons des cuisines et les bâtards des serviteurs, lui avait encore peur des chiens. Ta silhouette était épaisse déjà, et tes mains calleuses, râpeuses ; tandis qu’Aldaren pleurait pour un ongle cassé par mégarde. Tes yeux papillonnaient lorsqu’on te contait pour la millième fois les exploits d’Arktarium Fakrstein, le premier Comte, qui fut un illustre dragonnier de son temps ; mais Aldaren, lui, s’effrayait de ces légendes barbares tracées dans le sang.       Il ne fait pas bon être craintif lorsque l’honneur de la lignée Gondevald repose sur vos épaules. Rudger avait vu comment les pommettes de sa fille s’étaient acérées sous l’effet des coups, et comment ses cheveux pendaient négligés sur ses robes déchirées et tordues : ton père désespérait de faire de toi une fille de la noblesse, pourtant il n’avait pas renoncé à transformer Aldaren en un solide gaillard, et qui serait réputé dans tout le Comté.       Les avortons, eux non plus, n’avaient pas renoncé : ces gamins des cuisines, ces enfants des gardes et des larbins, ils avaient résolu de frapper Aldaren un jour où toi, Asmée, tu ne pourrais pas le défendre. Et derrière leurs visages contusionnés par tes poings, dans leurs esprits médiocres et lâches, s’était tissé un veule traquenard.
      Tu marchais parmi les vignes du domaine de Gondevald, et le soleil se couchait déjà sur l’horizon. Encore une fois tu avais joué avec les chiens de chasse, à courser les lièvres plus vite qu’eux. Tu perdais, mais d’une courte tête seulement ; et accroupie contre un pied de vigne, tes chiens jappant autour de toi, tu plongeais tes dents dans la chair encore tiède du lièvre. Tu n’avais pas douze ans. Les premiers soirs, les gardes du manoir avaient tenté de te rattraper : mais Rudger avait désespéré de cette gamine efflanquée et mal dégrossie, aussi tu pouvais gambader libre.       Une imperceptible odeur dans l’air, et la meute des chiens avait dévalé les coteaux vers le Nord, comme ils flairaient sûrement la piste d’un nouveau lièvre. Toi, tu étais demeurée adossée à ton sarment de vigne, et tu savourais la carcasse de ta proie. L’air était chaud autour de toi, les oiseaux chantaient comme tombait le soir, et le vent bruissait dans les feuilles : jamais tu n’aurais entendu s’approcher les sept paires de jambes qui arrivèrent à pas feutrés. Les avortons du manoir formaient comme une horde, et ils avaient rampé en silence jusqu’à toi : l’un saisit tes mains et les lia avec une corde, d’autres pressèrent des citrons contre tes paupières pour t’aveugler. Tous, enfin, laissèrent tomber leurs braies et leurs guenilles, tous plongèrent entre tes cuisses apeurées, et tous ils prouvèrent que tu n’étais finalement bien qu’une fille.
      Au petit matin, les vignes étaient irriguées par un ruisseau de ton sang. Tu t’étais tant et tant mordu la langue de douleur, que tes dents étaient perlées de rouge ; et tes mains tremblaient, comme tu rabaissais ta robe sur les horreurs de la nuit. Si Rudger avait su, il aurait fait couper les mains de tous ces avortons : mais la lignée Gondevald a son honneur, elle ne cède pas aux remèdes faciles. Tremblotant sur tes jambes salies, tu avais boitillé jusqu’au manoir, tu avais été trouver Aldaren dans son alcôve. Ta bouche tremblait, tes cheveux bondissaient de hargne et de dégoût : lui était livide, et sur sa figure blanche passaient des reflets nauséeux. Il était le mâle, le futur Lion de Gondevald : c’était à lui d’aller restaurer ta dignité perdue.       Tu l’avais laissé blême d’appréhension, tu avais quitté l’alcôve et rejoint la cour. Là tu avais hurlé de colère, et attendu qu’Alrick fasse justice au nom de la lignée de Gondevald. Tu avais boxé des murs de pierre jusqu’à sentir l’os de tes phalanges, et rossé des chiens pour déverser ta hargne, et tu avais pleuré quelques larmes de colère. Toi, tu croyais que les avortons seraient amenés face contre terre à tes pieds, sous la poigne redoutable d’un Aldaren vengeur. Jamais tu n’aurais cru que le garçon reviendrait l’instant suivant seul, et pâle, et l’entrejambe noyé par le sang.
      Le Lionceau avait vécu, et la peur avait gagné : celui qui devait être l’héritier de Gondevald avait dérobé un poignard à un garde, et il se l’était fiché entre les cuisses. Ainsi Aldaren avait rendu ses mâles attributs à la nature. Maintenant le garçon hoquetait de douleur, et c’était sur tes jambes qu’il était venu crachoter et pleurer : déjà tu voyais remonter le long de sa gorge des spasmes effroyables, et toujours ses braies épongeaient le torrent de sang jailli hors de sa virilité tranchée. Dans sa paume il portait encore le poignard du garde, et ses yeux allaient de la lame à ta main droite, suppliants. Tu avais levé le coutelas bien haut, contemplé une dernière fois ce petit visage terrifié, et soudain abaissé ta lame jusqu’à son cœur. Trois larges entailles comme des griffes, et le Lionceau avait vécu : les fauves de la lignée Gondevald rappelaient Aldaren à eux.       Tu lâchas la lame, tu roulas sur le côté, tu vomis à pleine gorge. Aldaren n’était plus. Tes yeux s’étaient asséchés.
« Mourez, vous le méritez. »
      Trois jours plus tard, Rudger porta au bûcher celui qui avait été comme son fils : de grandes flammes emportèrent le petit corps d’Aldaren. Tout l’Otylum était déjà endeuillé de l’assassinat du Comte Farkstein et de Myelanie, emportés par le Souffle deux ans plus tôt : mais sur les terres de Feucor, le deuil fut doublé, puisqu’on honorait la mémoire du Lionceau Aldaren. Il ne fallut pas deux autres semaines pour que le deuil devînt triple, comme Eliana s’était laissé dépérir de chagrin, et qu’enfin elle alla retrouver celui qu’elle avait aimé comme un fils. Alors il ne resta plus dans le manoir de la lignée du Lion, que Rudger le vieux, Asmée, et la nuée des avortons : leurs sourires continuaient de grincer à chaque couloir, et toi, tu juras de briser jusqu’à la dernière de leurs dents.
      La mort avait altéré l’air au-dessus du manoir : Rudger pleura longuement le décès d’Eliana et Aldaren, puis le visage fier, il te nomma le nouveau fauve dans la lignée de Gondevald. A chaque génération un Gondevald devait porter l’épée, et cette fois le Lion serait une Lionne. Ce père distant, et résigné, tu vis renaître la flamme dans ses pupilles fatiguées : il te confia aux mains de son maître d’armes, et te fit monter les intrépides purs-sangs de ses écuries, et porter le heaume et la lance. Toi, tu appris vite : et tu continuas de te battre contre les dogues du manoir, et tu finis par distancer les chiens à la course au lièvre. Maintenant tes épaules s’étaient élargies, ton visage était grêlé par les entailles et les coups : toujours tu avais une lèvre gonflée, ou une paupière violacée. Enfin les avortons allaient trembler.
      1745 de l’âge d’argent, tu avais atteint tes dix-sept ans, et voilà que bourgeonnait le premier jour du printemps. A Otylum comme dans le reste de l’Empire, c’était le jour de la cérémonie du pardon : chacun devait faire expier ses fautes. Au matin, comme les avortons des cuisines allaient récurer les écuries, et donner l’avoine aux étalons, tu les attendais dans l’ombre des bâtisses. A ta main, une épée de la lignée Gondevald, tes jointures blanchissaient à force de ses crisper sur sa poignée. Les rejetons des larbins avaient forci, leurs épaules étaient à présent râblées et larges, mais leurs faces n’avaient pas perdu ce regard pleutre qui tordait toujours leurs traits. L’ère de vos rixes amicales était loin derrière vous tous à présent : ceux-là n’auraient jamais dû faire couler le sang d’un Lion de Gondevald.       Comme les sept avortons s’affairaient autour de deux étalons aux membres puissants, tu saisis une fourche, bondis vers la troupe, et lardas la croupe des chevaux d’un coup mordant. Les naseaux tonnèrent, les croupes frémirent, et deux larges ruades fracassèrent la meute des avortons : dans la botte de foin qui recueillit les gamins planant à travers l’écurie, ce ne fut plus que mâchoires fracturées, fronts ensanglantées, et membres disloqués. L’instant d’après tu étais sur eux, et ta main se refermait comme une pince sur la gorge du plus grand, le plus râblé, celui qui le premier avait forcée la barrière de tes cuisses, six ans plus tôt au milieu des vignes. D’une voix égale tu lui demandas pardon, tandis que ton épée allait vriller ses attributs de mâle : et dans le sang qui inonda les braies de l’avorton, et tes bottes de cavalière, et le sol crotté des écuries, Aldaren fut vengé.       Une heure plus tard, tu chevauchais au travers des champs du domaine de Gondevald, laissant loin derrière toi le manoir. A ton père, tu avais laissé l’épée lavée dans le sang des avortons : et lui t’avait confié une lettre pour la garde de Gloria la Magnifique. Il n’avait pas demandé pourquoi un ladre des cuisines gisait émasculé dans le crottin des écuries. Rudger savait que tu t’étais comportée comme le devait une Lionne.
Cieux clos.
      Gloria ! Ainsi voilà la capitale impériale. Tes yeux parcouraient la foule bourdonnante des marchés, scrutais les bourgeois des quartiers d’argent, et avant tout admiraient les tourelles crénelées du Palais des Kohan. Tu te présentas à la garde des quartiers sud : et le nom des Gondevald, seigneurs dans le comté d’Otylum, t’ouvrit les portes de la caserne. Tu fus placée sous le commandement d’un Galliang, qui alors servait dans la garde de Gloria. Les uniformes étaient alors taillés pour les hommes, tu peinas à trouver un forgeron qui puisse bomber une cuirasse assez pour que s’y glisse ta maigre poitrine de femme : mais tu finis par dénicher l’artisan, habile, qui pour toi assembla une cuirasse de la garde. Otylum était loin à présent, sur les murailles de Gloria les rondes se révélèrent éreintantes ; et la solde, maigre. A l’entraînement, tu devais affronter des gaillards de la lignée de Breean, et c’était une maison dont beaucoup de fils servaient dans la Garde.       Pourtant tu n’eus pas un regard pour ces rudes conditions : déjà, dans les quartiers les moins éclatants de la cité Magnifique, tu te découvris une nouvelle passion.       Alors les arènes clandestines étaient une lutte féroce, et les foules se massaient autour de celui que tous nommaient la Bête Sauvage, un Raziel Knort à la large charpente, fils de l’ancien champion Bhaal, dans la lignée directe du grand-maître des arènes. C’étaient des luttes effarantes mais grisantes, traversées par les vivats de la foule, et sur les tribunes de bois de l’arène tu laissais la fureur des combats te transporter. Parfois tu posas le pied dans l’arène, et fracassas le visage de quelques soudards de deuxième main : sur le sable tu combattais casquée, et tous se moquaient de ton sexe, pourvu que tes poings fussent féroces.
      Un Lion de la lignée de Gondevald ne végète pas : il triomphe ou périt. Tu avais soif d’imposer ton nom sur les lèvres des bonnes gens de Gloria, et quelques rumeurs de l’époque te fournirent la promesse d’une grande gloire. On avait vu Fabius Kohan, de la maison impériale, quitter Gloria un matin et rallier les montagnes, vers les aiguilles du Mont du Vrac. Certains disaient qu’il allait combattre un seigneur vampire, d’autres pariaient qu’une épée antique se cachait dans les grottes, et d’autres proclamaient encore d’autres rumeurs : mais la plus éclatante, la plus fascinante, c’était cette parole de bouche en buche qui disait qu’un œuf de Dragon attendait sur les sommets du Vrac. La garde du Palais disait avoir vu Fabius revenir dépité, et le visage balafré, sans œuf prodigieux entre ses mains : alors un matin, comme ce Kohan avant toi, tu bondis dès l’aube vers le Mont du Vrac.       Tu ne savais pas où se dressait cette montagne. Peut-être Fabius avait-il joui de l’appui d’un magicien pour dénicher l’aiguille du Vrac, mais toi, Asmée de Gondevald, tu n’avais comme toujours qu’une épée à la main, et des vivres pour peut-être deux jours. Tu t’encourus vers les collines, avisas les plus escarpées des aiguilles, et résolus de monter jusqu’à leur sommet : en une heure à peine, tes mains étaient entaillées jusqu’à la chair, et tes bottes râpées à force de frotter contre la paroi. Sur tes doigts en sang pouvait se coller la poussière de la roche, pourtant toi tu poursuivais ton ascension sur les escarpements.
      Enfin tu atteignis le sommet du Vrac, et tu vis la cahute de pierre mal jointoyée, qu’on disait avoir été la demeure d’un dragonnier. Le ciel était pâle au-dessus de toi, la roche sous tes pieds si sombre qu’elle paraissait noire, mais tes yeux n’eurent pas un regard pour tout cela : d’un recoin de rocher avait jailli un cri sauvage, et derrière venait une large forme ailée, la forme puissante d’un aigle. A ta paume bondit ton épée, tu fendis l’air d’un coup rageur, et le fer alla se ficher dans la masse hargneuse des plumes battantes : un choc, mat, et la bête s’effondrait au sol, tranchée net. Pourtant elle n’avait pas fini de se convulsionner, et les hoquets de la mort hérissaient toujours son échine, que tu plongeais à pleines poignes sur la créature et lui ouvrait une seconde fois les entrailles, la dépoitraillant face au ciel nu. Alors tu te reculas, t’agenouillas, et tu laissas l’aigle comme une offrande aux dragons : si les reptiles suprêmes hantaient ces sommets, tu espérais les séduire par le fumet du sang et de la chair encore chaude.
      Tu demeuras au Mont du Vrac pendant trois jours et deux nuits. Tes maigres vivres avaient été vite engloutis, maintenant il ne te restait que la faim au ventre, comme pour te distraire de la longue attente. Aucune bête ailée ne semblait vouloir planer sur l’horizon, dans ce ciel demeuré désespérément morne et vide. Tes espoirs se rétrécissaient à mesure que les nuages s’amassaient au-dessus du Vrac, et que le vent se levait sur le Mont. Bien vite la tempête fut sur toi, glaciale, rasante, zébrée d’éclairs et transpercée par le tonnerre. Tu étais une Gondevald, aussi t’agrippas-tu à ton courage, et tu refusas de démordre du Vrac tant que les dragons n’auraient pas paru, ou qu’un de leurs œufs ne t’aurait pas été cédé. Pourtant si tu t’estimais comme une guerrière inflexible, la montagne se révéla être un lutteur infatigable.       Au soir du troisième jour, comme le vent avait desséché ta gorge et gonflé ta langue, du bout de tes lèvres gercées tu concédas ta défaite. Transie, engourdie, laminée par le froid, tu vidas les lieux et admis la victoire du Mont du Vrac. Si un œuf de dragon se nichait sur ces cimes, il devrait attendre un autre que toi pour être capturé et ramené à Gloria.       De la redescente misérable vers les planes, comme tu claudiquais à la clarté d’une lune maussade, tu n’as pas souvenir : seule te reste la honte d’avoir été défaite par la fatigue, la faim, et le froid. La Lionne de Gondevald était terrassée.
      Tu avais résolu qu’on ne te reverrait pas à la caserne de la garde le lendemain matin : toi, Asmée, tu ne connaîtrais pas la honte d’un Fabius raillé par Korentin devant toute la lignée des Kohan. Comme tu avais abandonné l’Otylum, le jour suivant, tu laissais la cité Magnifique derrière toi, et cravachais ton cheval sur les coteaux. Tu rejoignis Elena, et de là tu t’embarquas avec une caravane de marchands, droit vers Glacern et les neiges infinies.
Retour d’honneur.
      Glacern, le bastion des longs hivers. Tu n’avais pas trouvé de punition plus harassante pour expier ta lâcheté au Mont du Vrac, et redorer le blason ainsi sali des Gondevald. Glacern, cette seigneurie du grand froid, domaine de la lignée de Svenn, c’était entre ses murs transpercés de givre que tu aspirais à te fondre. Ici, tu ne serais qu’une guerrière parmi la masse des autres.       Dans l’enceinte endurcie de Glacern, les femmes portaient l’épée comme les hommes, et une malédiction de dragon avait rendu les Svenn impuissants à la magie : c’était au fil de l’épée qu’ici les guerriers se foraient une destinée, et le faible était laissé pour mort. Tu acceptas ces exigences de vie d’un haussement d’épaules.
      A Glacern la magie était regardée comme le talent des lâches, aussi tous préféraient, plutôt qu’une incantation dérisoire, le solide renfort d’une cuirasse du meilleur alliage. C’est ici, dans les entrailles de la cité du froid, que fut forgée pour toi une lame puissante, féroce, et dénuée de toute magie. C’était une épée digne d’éventrer un vampire, et large comme les portaient les guerriers de Glacern. Tu lui donnas le nom d’Etreinte, et l’arme ne fut pas longue à se révéler indispensable.       Car sur les murailles toujours gelées de la cité, là où vivait le peuple de Glacern à l’allure redoutable, tous te regardaient avec mépris : tu étais de l’Otylum, le plus paisible des Comtés au sein de l’Empire, et la bravoure des Gondevald était inconnue à ces guerriers de la glace ... et quand bien même elle aurait été connue, cette fierté des Lions de Gondevald, qu’elle aurait paru dérisoire à côté des légendes sauvages de Glacern.       Aussi, tu te soumis à la coutume des jeunes guerriers, et tu résolus de tuer un vampire pour prouver ta valeur. Parvenus au seuil de l’âge d’homme, les enfants de Glacern formaient des bandes en armes puis ils quittaient l’enceinte de la cité, et ses hauts murs empêchant le froid, pour aller traquer le vampire dans les vastes étendues glacées. Tu te joignis à l’un des groupes, raillée par tous car ta peau était trop claire, et trop propre, pour que tu sois une native de Glacern. Mais ces nouveaux guerriers qui te conspuaient avant de partir vers les steppes, voilà qu’ils t’acclamaient deux mois plus tard, comme la bande reparaissait devant les portes de Glacern : car parmi tous ces bras aux mains vides, toi seule portait la tête d’un vampire, qu’Etreinte avait sectionnée net. Trois jeunes avaient perdu la vie dans cette odyssée furieuse, et dont la tempête sans trêve a dévoré tes souvenirs : mais toi, tu y as gagné le respect du plus féroce des peuples humains.       Maintenant que la lignée de Gondevald avait été restaurée dans son prestige, et que jusqu’à Glacern l’honneur des tiens était célébré, tu pouvais quitter en paix ces contrées farouches. Tu rejoignis une caravane de marchands faisant route vers Elena, et de là tu gagnas Otylum, et le manoir des Gondevald : tu saluas Rudger ton père, et lui présentas les honneurs acquis à Glacern, mais tu ne restas que deux jours sur ces terres. Très tôt tu repris les rênes de ton étalon, et tu galopas une fois de plus vers Gloria, là où tu espérais parfaire ta renommée.
Terrassée, effondrée.
      Le nom de Gondevald, ton talent aux armes, et l’appui assidu d’un père qui voulait voir triompher sa Lionne, voilà ce qui t’ouvrit soudain les herses du Palais de Gloria, pour intégrer les rangs de la garde impériale. C’était alors un usage fréquent pour les familles nobles de moyenne extraction, d’envoyer un fils servir auprès des plus grands du Royaume ; et même ne garder que la porte d’une écurie au Palais, c’était déjà une glorieuse victoire. Mais toi, tu étais une fille, et Rudger dut essuyer les quolibets des prélats de tout l’Otylum, qui raillaient cette gaillarde hommasse aux épaules carrées : depuis tes cheveux battus par la poussière des chemins, jusqu’à tes ongles noirs et salis par le fer des épées, tout était méprisable aux yeux des baronnets de l’Empire. Toutefois Rudger s’en moquait, et toi encore davantage : n’étiez-vous donc pas des Lions ?
      La gloire, tu n’y avais pas renoncé. Tu t’en emparerais comme à Glacern un homme prend une femme. A retrouver Gloria, ton échec cuisant sur les flancs du Vrac revenait te tourmenter : Fabius Kohan, voilà un visage lardé de cicatrices que tu croisais fréquemment, à présent que tu veillais sur le Palais Impérial. Pas plus toi que lui n’aviez triomphé du Mont du Vrac, et ramené un œuf de Dragon pour la gloire de vos lignées. Mais toi, tu ne renoncerais pas.       Alors, quelques jours plus tôt, les Elfes avaient posé le pied dans le Palais Impérial, et le dernier œuf de sa génération avait été porté dans l’enceinte de la forteresse. C’était une forme oblongue et ronde, que les hommes avaient prestement enfermée dans une salle rudement gardée, loin des convoitises malveillantes. Aussi toi, qui avais conquis une bonne place parmi la garde du Palais, tu obtins un matin de compter parmi ceux qui veillaient sur l’œuf.       Depuis la porte, avec un autre factionnaire, tu gardais l’entrée de la salle où reposait l’œuf. Tes yeux d’acier scrutèrent avidement ce petit globe de coquille colorée, et tu cherchas les failles qui auraient pu courir le long de ses flancs : car on disait que lorsque le dragon sentait venir son dragonnier, il fendillait sa coquille et s’ouvrait pour accueillir son âme-sœur. Mais là, rien ne venait faire céder l’œuf dur comme la pierre, et aucun craquement ne cliquetait à tes oreilles. Ta main était férocement agrippée à la garde de ton épée, et tu aurais voulu qu’Etreinte aille faire voler en éclats l’œuf, et qu’elle révèle un dragon lié à toi, et à toi seule. Ainsi tu aurais rendu le prestige des Gondevald immortel, et tu serais devenu la Lionne-dragon.
      Tu avais quitté la salle de l’œuf et veillais sur les écuries, deux jours plus tard, lorsque la rumeur transperça le Palais comme une lance : le dragon s’était ouvert devant Korentin Kohan, seigneur d’Aldaria, de la lignée de l’Empereur Gregorist. Toi tu n’eus pas un geste, pas un mot : tes bras demeurèrent ballants, tes yeux planaient dans le vide. Avec l’œuf du dragon qui deviendrait connu sous le nom d’Ashy, et lié à Korentin Kohan, s’envolaient tes derniers rêves, à toi, de gloire immortelle. Ainsi comme Aldaren, toi non plus, malgré ton nom du Gondevald, le sang des véritables Lions ne coulait pas dans tes veines.
Hargne au poing.
      Tu devins la garde la plus mutique de Gloria, avant de te retirer hors de Gloria une fois encore, et regagner Otylum. Honteuse, tu n’avais même pas rejoint le manoir des Gondevald, mais vivotait dans des dépendances à la limite de vos terres ancestrales. Tu arpentais la forêt pour chasser le gibier, Etreinte à la main, et tu défiais ours et sangliers avec une égale froideur. Les soirs où tu n’avais trouvé aucune bête à combattre, tu te recroquevillais sur ton estomac vide : ton honneur s’était envolé, mais la souffrance jamais ne t’abandonnerait. La vie farouche aux confins d’Otylum t’avait endurcie encore davantage, et tes cheveux s’étaient faits plus hirsutes, tes épaules plus larges. Les branches griffaient régulièrement ton visage acéré, et y abandonnaient quelques griffures d’épines. Tu avais renoué les valeurs de Glacern, le sang sur ta lame séchait rarement.
      Les cataclysmes qui ébranlaient l’Empire n’étaient plus ton souci, depuis que tu vivais recluse près des bois du domaine de Gondevald. Ailleurs, on parlait Vampires et Dévoreuse, et nombre des jeunes nobles d’Otylum partaient à la guerre et n’en revenaient pas. Pourtant ces nouvelles coulèrent sur toi sans t’alarmer, le temps de la gloire des Lions était révolu pour toi. Quelques éclaireurs dépêchés par Rudger sillonnèrent le domaine pour te retrouver, tu les renvoyas boitillant à Rudger, et gardas leur cheval pour te nourrir.       Alors de nouvelles missives traversèrent les contrées. Gregorist Kohan avait fondé un ordre guerrier hors de toute allégeance, et sur ces Larmes d’Alderick, il avait imposé la plus désespérée des quêtes. C’était folie de s’interposer entre le Seigneur Vampire Wintel et la bague Dévoreuse, qu’avait révélé un antique grimoire. Les imprudents qui rejoindraient les Larmes en feraient certainement verser des torrents à leurs lignées, car il n’y aurait que la mort pour eux dans cette chasse folle. C’était là tout ce que tu recherchais, et la promesse d’une mort brève et glorieuse vint illuminer ce que tu regardais déjà comme les derniers de tes jours. La nouvelle ne t’étais pas parvenue depuis deux jours, que déjà tu t’extirpais de ta forêt, et incendiais les dépendances où tu avais vécu ton exil : alors il n’y aurait plus de retour possible. Tu partis le soir même, à pieds, car voilà de longues semaines que tu avais fait rôtir le dernier cheval sur ce bout de terre.       Mais tu n’avais pas encore eu le temps de rallier le cœur de la confrérie, que celle-ci avait été bouleversée par un choc au cœur de Gloria, dans les entrailles du Palais Impérial. Klaus, le maître, manqua d’y succomber sous les coups : et Dévoreuse fut à nouveau égarée, envolée entre des mains griffues et noires.
Trompe-la-mort.
      A présent, Asmée, tu es un chevalier fraîchement initié dans le rang des Larmes d’Alderick. Etreinte n’a pas quitté ton flanc, pas plus que le temps n’a embelli ton visage battu par la guerre. Tu ne sais pas où chercher pour la bague, mais tu as juré de ne jamais fléchir.       Car si tu n’es pas une Lionne, à peine une mouche, au moins les Gondevald n’auront-ils pas à rougir en voyant la dernière héritière de leur lignée.
Lorenz Wintel
Mon identité Mes compétences Compétences Magie: Mage exceptionnel Expérience: (0/10) Xp disponibles: 9
Je m'immisce ici avant de laisser Achroma reprendre la validation car je dois dire que je suis assez inquiet du point de vue de ton activité. Avant de commencer cette fiche tu as mis énormément de temps (tu étais inscrite sous le nom de "Doune " je crois...) et je dois dire que nous avons bien cru que tu n'arriverai pas à la fin (tu es juste niveau délai)
Etant donné le rythme rapide d'Armanda et parce que je veux éviter de voir les rps des membres bloqués je suis obligé de te demander si tu es bien certaine de pouvoir suivre. Tu aimes vraiment les rythmes rapides ? J'avoue que j'ai quelques doutes à ce sujet et je sais d'expérience à quel point il peut être désagréable (pour le staff comme pour le joueur) de devoir intervenir parce qu'un membre n'a pas le profil pour jouer ici. Je ne dis pas que tu ne l'as pas, je ne le sais pas encore mais je m'en inquiète. Quel est ton avis sur le sujet ? Tu es sure de toi, tu auras l'envie le temps et la motivation pour jouer ici ?